SION, 30 Novembre 1952.
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SION, 30 Novembre 1952.
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SOMMAIRE: Nécrologie. COMMUNLCATIONS DIVERSES: Avis. - Pro JUJVentute. - Le coin de la gymnastique. - Le métier c'est ce qui unit. - PARTIE PEDAlGOGIQUE: Au temps heU!I'eUIX où l'on la vait eIlJooce Je 1000lte de ÙJa tmlém01i'r e. - Du r.eslPect de la vie et des IChoses. - Le rôle de Il' école [polPulaire dans <l'Etat. Dostoïev,sky. - Le mouvement éducatlif à travers le monde. PARTIE PRATIQUE: Centre d'intérêt. Bibliographie.
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Monsieur Jean Glassey
En 'ce frileux di'l uanche de novembre, une foule nOlnbr~use et émue acoompagnait au chaJIIlp du repo:s Ml' Jean G13JSlsey, anden instituteur ,et ancien membr,e ,d e !La Com1llÎ:ss i'On scolaire, pieas'e nlle nt décédé ~,e 7 nOViemblie 1952. Né le 3 août 1858, il fit Is ün école norn'lale -à Sion. Devenu ré g·e nt , il s'adonna ,e ntièrement et s:ans compter, t~'eg.t ~·e cas de l,e dire, à son éco}.e. Ay.ant débuté à Fey-Nendaz, il fut Ibi,e ntôt aJpp'elé à .la tête de fécole ,d e son viHag,e nata:l, 'c 'est-à-d.h 'e à Basse-Nendaz. P.endant 45 ,aIllS, fidèle à son püslte, il y donna toute la me· 'Sure de sa générosjrté ·et de son talent. Mons:i'e ur Gla:ssey a. bien c01npris 'les obligations de sa vocation: form'e r de~ âmes conformes aux désirs· de notre s·aintc Eglise ·et des hommes a:ctifs, dévo'Ùés, fidèl·es aux lois, à la commune ,e t à la 'Patrie. Les l~ésultats de son acti'Vité ,s ont là vivant's : nous.. h'ou'VOH'S de ses élèves dans les hauts échelons ecclés.ia'StiqUte:s et civils. ,Citoyen a1ctÏlf, ,c lairvoyant et dévoué, il sie 'Ûon~salcra s.ans cOill1IPtel' au ervi,c e de ,s'e s concitoyens-. Ayant élevé une ·fami!l1e de six enfanbs, demt l'lm furt président de cammrune, il} T'eçut la récompense déjà sur oette terre en voyant les ,enfaJ:1~s des IC"nfants de ses ,enfants.. A ·s a farniil!1e 'V·a toute notI"e ,s ympathi,e. 1
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A VIS Pour toute réc}amia tion conceTnant l,es abonlIlJements, s'adresser directmnent à l'lmpriomerie Beeger, à Sion. Les personnes qui l~ecevTai,en1 lI a revue à double ou par .erreur nous J'iencmaient servke ,e n ,J;a Tefrœs1a nt. ~ AVIS Par suite de l''a,b ondanl0e des matièr;es, nous 'avo'llis, dû renvoyer ,û ert·ainlS 'a rtlcles à plus tard. Ce lIluméro üOIDIp'rend 40 pag.es.
A VI S T.out ce qui concerne la publication doit êtTle ·adDes'Sé à 1\1r Cl. BéT.ard, rédacteur, Levron.
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bien que que1ques-unes, 10Tsqu'eHes ,arrivent chez eUes près de minuit, doivent encore aHaifter ~eur 'petit». C~~ment 'P~UI~r~it-on s·e lp'ass-er :auj<YUrd'hui des:' pubUcations d:e puer:I'c ultm:e editees par Pro Juveniute? EUes .sont à 'La fois sl~ples et cl·ru·r es. Un~ maman y trouv·e l'essrerlltiel : comment s'y ~lendre q~and 'le Ipe~It est ·m aJade, com·m ent le vêtir,comment . Jouer et faIre 'av<{~lc lUI de J,a gytmnasiique ? Ajouter une de 'ce'i pub1.kations aux fleurrs qui ornent la chambre ~dre 'La jeune a ccouohée , c'eslt joindre rutile à d'agréable, et !lOUS n y JI1anque:ons pais quand i' occasion s,e prés'e ntera. Souhalion:s que ~es .offI'Ûes d'état-d·v il toujours plus nombreux re'l nette?'t ,g r,a tmtement oes broohureS! à to.urtœ les mamans lors de la nalSlsanlCe de Il'e ur prenüer enfant. POUiT La Inèfle et le petit enfant! Cett·e année .où eHe a fêté . Son 40me annivers,a ke, la Fondation Pro Juvent~te compte sur l'aide des éducateurs. Sans eux, qu'aurait-el,le pu faire? Merci donc à tOUIS pour hier, pour auj.ourd'hui, pOUII' denlain.
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il LE COIN
DIE ]LA
GYMNASTIQUE ~
Pro Juventute se penche sur les berceaux Pro Juventute n'.a:c corde pas 'seülement une ,aide Inatériélle aux 'f oyers panv.r es; leS! heroeaux et ,l es 'lay.ettes, les médicaments et l!es forrtilfiants dont ,e]J}e ,f,a it .don 'a ux foyers néoessiteux consrti~ tuent un préôeux 'slecoums; en pay.ant des hO'Ilorairre:s de médecins et des fr.ai·S! d'hôpitaux, e1J1le .3Jocomplirt ,a ussi un rôle des plus bienf,a i's ants. 'Mais ·eUle va P[UIS loin ·e t Vieut ,mœr.cer une .ÏJnftl'UJenoe éduoaii:v,e.. La s!e ction « ;Mèl~e et entfanJt» du :secrétariat .général envoie régUllièrement :dans r]:es dive:r:s:es régions du pays. des· puéricultrkes v1s'Ïrteusiffi qUJi donnent des ·cours,. C'est à c:et ens,e ign1eruent 's ystématique, aux ,cenrt:r,es de puéricu:tture et rauxconsUlltatiODJS poU!r nOUlITislsons ·q u'il faut 'Sur.toutathibuer Ja notahl.e diminurtÎon de ~'a .InOT1a'1i1é infantileenlI'IegÎ,s trée ·aucourS! dee ,ces dernières années. Lie s 'expérrienoe.s .faites 'lors de 'celY 'COUT!S montrent s,aJlJS ICOlUtesrlation pOls:sihLe f:a v.a:l1eur de ·ce trav.ail édUicatif accomprli pal' .Pr.o Juventut·e ·e n f.aveur de la 'Santé de nortpe population. Lai:slslÜ'ns un instant J'a p,aro}.e à une de 'ces inf.iTlnièrres, : « J'.épTouVie ~cihaque ,foiS! lI a même émotion à 'VOiT, le üOUTS ..fini, les mères ·s '·en .a111er -avec Il,euTs. ~~anteTnes danS' ~e brouiWLa'r d. Gal' Je Il es ·connais bien, ,oes sentiers es,carpés, pour:Les ·avoir SUIVIS .plus d'une foÏiS. Elles s';en vont, co:u;ra:g,e uses, « mes» nl·anTans,
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Une des trois.
HARMONIUMS,
PIANOS
RADIOS Vente Location Echange
/f~~~ SION
Réparations Révisions tél. (027) 2.10.~
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l LE MÉTJ[ER eEST CE aUJ[ UNJ[T 1 ,
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notre Retraite , Nou'Y ne S'Oll1l11 es pa's des traîneuses de 'Oroix par COllrlamnation, mais d'e,; bâtisseuses d'éte.rnÎté par voc'a tion, T el était le thème de notr'e retTaite, prêchée aux Mayens de Sion, -du 28 au 31 octobre, par Monsieur 'le chanoine A. lexi,s Rouiner, de Abbaye de St-MauTke, IL a InaÎ'son Bon Accueil, grâ1c e 'uu SOUTire dislc ret et au déVOUElm,e nt des religieuse,s, gTâce aussi à 1'heureus:e distrihution de ses locaux et à sa m,erveilleuse si,t uation, est un vrai sanctuaire de paix ct d e prière, Vingt-huit pa'Dticipante.s y ont ·communié 8 une aimo's phère de joie et de déücate charité. Da ns le 's Hence, à !l'abri des occupations, quotidiennes, 'l a vi,e coule ,e:n plénitude. Le ,grand l11es's'a ge du Ohrist devient plus accessible. Pui:s'q ue 1a volonté de Dieu, c'es.t que nous SOy'Ü'HS saint ..., une :r etra,i te CJhe-r!Ohe à indiqu.er leS' grandes 'l:ignes du p.ropos de la divine volonté. M'a is la sainteté d e la ;f,em3.ne n e saurai,t être '<:ene de l'ho'mn1.e . Car ~ ' hOmIl11e et la fen1'me ne ~ont pas interCh3Jlg1oobles dans 'l e plan divin. C'est pourquoi ,en Iméditant d 'ahord ~:e .récit de la Genès'e, vér.itahle ,c harte de fondation de ,1'1111m·a nité, en ap.profondis's ant ensuite iJ.'E'v angJJe de l'Annonciati'Ülll 'et Je Tôle rédemp.t,eu:r de la Vierge Mlarie, il est pos-s.Ï'bl'e ,d e décoll"l'il' Je 'sec.ret divin de la sainteté de ~a tfeunne, En -eH'et, 'l'e corps ,e t J'àme de 'l a tfem!Ill'e, 'S'a psycholngi'e na.Lll're,l'l e et se~ dons 's uTnatur,e ls indiquent assez à quelle miss ion Di'e u la ,c onvie d.ans 'l a société et dans l'Egl'i-se, Com.m e Marie dIe ,s era entièrmnent feIll'lUe et ne jouera :pas à 'l a tentation cl e « joue1 r )} ,à l'hoffill1.1le, Vierge, épous,e ,et mère , voilà les trois étapes de s a s'anctitficatiol1. Sainteté cachée que lia 's,ienn e. s oit qu'-eH~ nourri's,e de son ,s ang -et de son 1ait 'les -enfances d e':>' hün1JIUeS par .sa 'l11'a ternité physique, soH qu'eUe protèg'e :et cléveloppe 'l es germes de ,gTâoe déposés pal' l'Eg'Iis'e dans l'ânle des baptis'és. Cette dernière lTIiiSls ion 'es't irrempl,aç,a hl,e, EUe n 'est p as 'o bjet de ,c onseil, mais le précepte. C'eS't par il a 11l1aternité spi'ritue'lil'e 'a vant tout que 'la femme .réponc1:ra à 1'ordre du Christ: « Soyez saints c.Olnlnl,e le Père 'e st .saint ». Il :conviÏ!enrt de se l'éjou:ir que .l'il1'S'titutdce, dont ]a voca.tion est d'éduquer ,e t d 'instrui.re 'k s futurs élus de la -cité de Dien, ait, dans ,s.a pr'O.f.ess[on ln êm'e , une oCJcasion con'Srtant'e ,d e jouer un rôle pleinenleni lna-ternel. Ge Tôle si haut 'c{)JTIJuandera toute ':ion ac.tivité r eHg'Ï'euse et profane, sa prièœ COlnme sa cl1'H'u r.e, Elle
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'eTa voilée ,emlll1u-e lU1e vi1erge, toute -recueillie en la con.templation .reconnaissante d:es Tilchesl,S€<s que Dieu hIi a d-onnées. · Avec la doci<l,i té de Il 'épouse, ,eHe sera ,a ttentiv-e' ,a:li ~Chris:t "et sOUluist' il son EtgH'se. S'il ne lui est .p as pel'mis de ·m al ·,connaitre sa reHgion qui ,eSlt ,l ien d'aanlo.ur, ,eHe se ·s·o'lllv.iendl~a qu'il .eSlt grand d é li1e 'Pas 'savoir beaucoUip de ·oho.ses 'PrOlf.anes. Edifier n'les;!: pas 'e nla,s,sler, ,e t il n 'y a pais de 'cll'HllIPe v'Vaire 'S'ans un choix sévèrle. Elle 'a ccepteI)a dOllC de consrtl'uire sa vie en fonction du Christ. et des hOBl!lUeS, ·c e qui 'l oin de l':ap!pauvrÏ'r, ,l a 'l ibérel:a de ,son égoïs'lll,e et Jui donnera ,cette lilberté vna,i e et ,c onsciente qui est à }a hasE' d'un don de soi authenHque. ELLe prolgl'esS'el'a ,a insi chaque jour s'e]on 'i'·ax.e de soa vD'cafion de femme, 'réalisant la fmme de s.aiuie·té que Dieu ·a prévue !pour .e;]tl.e. Il ·eg.t bon de ·s .'entendre T:appeler Ic es vérités . Nu:l doute que HOUS so< m mes .soTties de ·cette l'eh'aite avec une grande fierté de notre vocation de fenl111eS( ,et d'ins'Î'Ïtutrices.
[los Conférences Diu1:a'llche, 7 décemb:r.e à 14 h. 15, à .}'Eocol,e Nonnale, IVLonsile ur ~' e .p Tofess'e llr R. B. Chél'ix) de l'Unive:nité de FriboUI.g, nous parle-Da de « Chateaubriand, ou :le surnaturel suggéré par les aspiTations du ·c œur ».
*** Nous voudrons .toutes bénéficier de cette « aubaine» qui n 'a été passible ·que grâoe à 'l a générosité de MT le Profes's'ell'r Ohél'ix; llo.lliS l,e cOIuprenons bi'e n! Celui-d, ·en ·e ffet, veut. bien rep'I'endl'e au cours des quat,lie ,conférence-s qu'i~ nous< donnera cet hi'v er le t.hème rt'ra!Ï.t é pendant 1a Su:m,mer School 1952 : :( Le surnaturel chrétien dans la littérature française ») thèm'e qui a rencontré la fav·eur -d'Ul1! hri:Hanit .a;udMolre, .t ant par 'l a rl'chess-e de ,s on Icontrenu que tp·ar le Italent de üelui qui le présentait. C"est là pour r' ous toutes une o:ccals ion unique de nous eT1.1r ichi:r de Ja 'cultur-e d 'un v'rai hUllllalnÎ:slte qui, selon ,l a Hne définition d'un Bré'mond, .s'enc'hant1e de 'l a s'eule spécll'l'ation qui peDllltet d'entreteniT ·et de s1ilTIUrier 'la vile intéri'e lu'le ». a naturelleme nt fai]Ju « choisir « , Ic ar }'amp.}'e ur magnifique d 'un ,te:l ,slujet dé,p:as'se 1e ·c adre de 'q uatr'e contférences. Mons,i eur ühérix ·a l)ien 'Voulu nous ,co'l1rseiI'~er dans cet ad déli'c at. «(
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'C'est ainsi rqu"a!près. ,a voir évoqué un des aspects de la physiononüe Iuorale de Clwteaubl'iaIlld) ,i l nous présente.ra Baudelaire dont il es.t un des récents c'O'lumentateurs les phllY aprpT,é ciés, puis Bernanos et ,e nfin J\llaul'iac qui 'v ient -de re:cevoir ,l e Prix Nohell .de Httéfiartul'e.
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COInlue VOltS le voyez, -chères 'coHègues, de ,q~l~i s'atisrfai.re le~ pl~.s diffi:cileset pOUT ceHes qui o.n~ tant a'pprecle la re.tralte ·de cette année,
«
p'rogvess1er »' dans la hgne ·e ntrevue!
* Robert-Benoît CHERIX, Ess'ai d'une Ic riti,que ,intégra,l e : Commentatre des « F,l eurs du Mal », ay~c intl"lo;dUrctioI},. '·. ~onco,r~.al1'ces et référence.s, notes et index. '. :Ed. PIerre Cailler.
Noël Noël a:ppl~oche. JI envahit l~s enfa.nts, ,les i'lhHnÏl~. e. ~a ' ca~ ~ cade colorée ·et affTiolante des .louet's se clerollie .au 1 ythlue c~~s cataloO'ues et des vit.rines. M-ais Noël -c~ n'est, p.as. seul,e m:ent c~~~l. Il y 3.0 'la s,i'illplicHé profonde de .l'Enfant Jesl;l·s. Co'm ment 'PI,eparer dàns nos -classes un vral Noël vi'v ant? A cl~'a~ue maIt~:~ de Tépondre clans son cœur. POUT vous aideT, peut-ehe, qllelql sugg,e stions . Je dis le poème de Noël
Pour Noël. Tl es't tout nu, H est tremblant, Je mie taiTai .donc, dit le vent. Pour qu'Il donne la nuit entièr,e, J.e 111'ét<eindrai, dit la Ill1l11ièr-e. Il est ·craintif, Il ,e st petit, ·Chut, ['ait le rat à !l a souris. Le bœuf se penche vers l'âness'e : Que noh'e s'Üuffle S'oit car.es,se ·! Enf'a nt, ttes :r êves seront beaux, Cal' pOUlt toi, je veiN-e la u ca'l''l',e au, 'MUl'lllUlr e une petit'e MoHe. Alors, lllOi je tend,r ai n1:a to~le, DH 'l'ar·a ignée, COIDflne un ndeau, Au-dessus du divin berceau.
Via M w·tin.
Je prépare la fête de famille
La bonbonnière. Une boî.te à ,p etits frOIua'ges . . De ].a peinture bleue ou j.aune. On trouve da.ns les dt"oguenes , de 1 Ip'ei:ntul~e en poudre qu'il faut s·eu].ell1rent dJolueT. aCoUer .]a 1110itié d'un petit bouchon au Im ilieu du cO:1Ve,r cle en œuis,e de poignée. La peindre en mml1ie ten~p's qu~ 1a hOIte et le cou~erde. Pendant que le'i' élèves se sUl~~ède~1t a ~'a, tabl~ ~.~ peinture, on ,f,ait découp'er d~s .Il1oitifs· de Noel qUI ?l~t "e~~ de.s9~nes. étojle, petit :sia pin. Si les <enlflanrts ne peuv1e11:t deS\;)·mel, les ·COI nets
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et les >elnil)alla'g es de Noël proourent des luotilf;s. Quand 'la peinture
·est .s èche, ooHer :les m'Oti!fs décolllpés. Et m :a-inrenant Tem!plÏissez de bonbons! J'habille les bougies
POUir garnir Œes J)ougies de Il "ad)re ·et de 'La table rien n"est 'Plu~ l~avi'S!slant! De pius c',e st vite fai't et ne dema'l1d·e aucune Opél\:'1:tion délkate .de coU'a ge, peinture, ,etc. P'rendre un ·carton 'S'ouple 'a rgent, :s i _p ossi'b l'e briUant de s deux . c?tés. iL es p.a piers IbrilN ants, épouv.anta~lls que l'on uüJ.is,e ,dans les vIgnes :all Ino.n'1ent des 'v endanges, vont très bien. Il y a ,a ussi les papllel~S hl'rHtants, de .cou!leur, en 'rouleaux. ' . Découper tout ·ce .qui est lnarqué. Glissc-r rIa fente A dans la f·cnte B. Gl,i:<;ls er Il 'ange iréali.sé dans la bougie. J. F.
Pour apprendre à lire . . . \
(Suite) La -confection de c.e nlatériel intuitif pour l'apprentissa,ge d e la teohnique de , l,a :leoture peut êh'e faite pa'!' 'la nlaÎt'reesse qui dispose d'un peu de telnps. Mai.~ à -c ôlté des lettres lnobües que nous 'c onnaissons toutes et qui üf.frent tant de pos'SibHités d 'intérêt et de dév.eloppement : cl a ss-e lnents , -dktées, 'lotos, TC!p'r od:u ctions, découpages, exeDcices d'a,s.s,enllhlag\e ,p our ,l a fOJ';l11'ation .de diphtongues, de 1110tS, d.e -phr,ase~ -et, s~ .J'on a ,l a 'OhaI1:oe de posséder un petit 1natériel encrelu', à l'iullp'l'es's ion d'un texte, nous trouverons aussi auprès des 'maisons spécialisées, des jeux .de lecture.
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ILs ont, -e n phv:y de J'inconvénient ·de .r evenir à un prix a '.'SS'ez élevé, ce!lrui d'être vite épuisés dans leur :possibilité de 'c omhinai'Son. Grâce ù l exh,ênle Qlbl~geal1'ce de M:ademüi's'Clle Magnenat, présidente de Il 'association v·a udoise des InaîtTes:<;·es d'é.c0'1e ·eTIifan1ine -e t s'ellll-enf:3JJJitine, j'ai pu d'abo.rd 'a dm,i'rer, puis « €.9sla yer » celui édité p -a r la Inaison Labor de Genève sous les '3llispke.,. de :1a Société v.audoise ilnentionnée p!l us haut. C"est un n1JagnMïqu-e la lfphahet de 200 im'a ges qu'a!Ocmnpag.nent des :listes de 200 Illots inllpri.més. Ces ima,ge9, œuvr,e d'une jeune artÏ<ste au tal,e nt .très sensihle et déHca.t, l\1:ade'lTIoiselle Suzanne Aïtken, ·et ~les Im ots du :répertoire COlT.e'spondant, ont été !l onguernenrt étudiés et :sont le résultat d'une observation psychologi!q ue ,a ttentive et ,]<a f'Orm-a tion du p'r ocessus n0I1111:a ll d'-a-c quisHion de ].a 'l'ectUlre. . ELles offleut de.,. cO!m·b ina-Ïsons tmUlIüp'les, d'un intérêt pédagogique indils·cutable :paul' ,a mener .J'enfant à Il a !},ectufie COI11préhenSlive d'un texte. ·L e I11-atérü~l, .uüs .g1'a-oieuseIl1ent Ù di,s;position 111'a Jl10ntré leur utilli.;;·atio.n. pratique. EUes IpeI~rnettent ,e ntr'aurtre : 1) .de -c onfectionner un :loto destiné ·à déclancher -c hez l'enfant l'intérêt pour l ''3pp.l~entiStS'a,ge d ,e ,l a 'l ecture. 2) De tfabriquer un alphahet iUu!Sltré ·avec des '1eUres 1110bi'les pOUT apprendre à ,c onnaître celles-'CÎ. 3) De f.aire soi-Inênle de.s jeux de lettres &ervant d'exerdces de -c ontrôle 'e t de r~péti:(ion. 4) D 'i1malg iner des jeux d'.a<;lSodatiol1s d'idées, ·aidant la mémoi,ve visuelle de :l'-e nf.ant, f,aiSiant appel il leur obseTva .. IHon -e t :l es invitant à la TéfleX,iion. 5) D'éta,bJ.ir des lotos de 1ectur.e sériant les diftfÏlcultés. 6) De diminuer pal' une présel11tation ingénieus-e et nouvelle, Itoujours à haSie d'intuition et de rapprOChell11ents phoné1ique.s l,a dif1'i'c ulté d'.a'S,s,i milation des équivalents (au = 0) 'etc. J'e ve.DDai,s aussi l'eS !l11'0ts types étudiés, se rvir à la 'c0'l11'posili'o n de !textes ,s!U:g,gérés par 'l,es irnalg,es, .groupés et tOllijoUirs !3'cro-I11pagn~~ de l'iu1;age, 'c onstituer un voCah1.l11aJil'e illus'iré sus1ceptible de s'e rattacher à des -c ellh'es d'intérêt très ·p roche de l'enfant, comp'r enant 'l eçons de 'c hos'e, élO!cumon, dessin, etc. COI11lll1e on -aura pu .s'en l"endre 'c ooupte, -(Je ternl·e de Jeu de lec,tur-e , loTsqu'i:1 ,s "applique .à une ré31li,s·ation pédagogique d e ' 'l'o.rdre de celui que je viens de bien im,p a:rfaitelnent vous présenter, -s~,gnifÎie un -a pprentiss-a ge l11ét.hodi;q ue 'e t rigouT,e ux de la ledul~ en solilidrt:lunt 'COIls.ta'l111uent le fadeur intérêt 'e t en l e provoquant. IL e dl'mnin qui mène à la -l ecture 'e n est tout éclaülé.
. :;: Jeu de lec.t ur-e. Editions Labor et
Y. G. F:~d€Js,
Genève.
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P ART][E PEDAGOG][QUE
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flu temps heureux ou l'on avait encore
le culte de la mémoire .
C'étairt ,à ,l'a bénédiction et inaugiur:a tion des nouveaux bâdu, ~Q1}ilège Sain1e:j\tI;ade .de Martigny, Momsi'e ur Mia.rc !J)Tesldent de 'la VlHe et 'a ncien élève de l'insrtitution en fete , ht un, 'diS!c?ur,~ qui enchan~a, les nOIl1~breux invités·; i'1 .évoqua se'Y s.oUlVe'lUI'lS d enfance, Iles poeSIes appns'es con1'Ine peti1 écoHel' ·e t , pa~ia du rbemp:s heureux où !l 'on .a 'v aÏt encore l,e ,c ulte de la 'l nemorre. Est-il nécess'aÏI e de défendre l'a. mérnoire eontTe des détr,a ct~lu~S ? hl 'semij~le 'qu~. o~Ii; on 'en a. dit du mal, beaucoup de Ina1, tant ·de 'InUil 'qu on ,a fun par la ,c r01re 'coupab'l.e de tous· 'l es luéfaits de 0}' anci'enn.e écolle. !'lllhu -de 'De lné:pris de la ilnéIlloü',e, on ·a donné peu de ,l eçons appl'lSI~S pa!!' cœur. Ona CO!Ill1pté p 'e urt-êtresUir ~e géni.e de l'enfant pou~' ~oTlnUlI'er. Il es règles, les pTincip€is ,e t 1es Il ois que des e,;;priL CUlt'IV€lS ont mIlS beaucoup de peine à revêtiT d'Uine forIne fina:le1111 ent p al faiTe, Bien entendu, les !l1lOr,C eaux choisis étudiés 'm ot à mo.1 onL ~té reM gués à ~J..a vieiHe rf,eTraia'l,e. BEer 'va jeual€ intelltg,e nce au HlOuI1e d'un 'a uteur, ,c 'eût été violenter l'o.ri.gina.Ji1:é de Il'é1ève. On ,a f,a,i t des ,coupes- :sOIlnff)res dans les :h stes o'éo.oTa!phiclues ." b b ~. t h':t lls. ?nq~es, 'SO'lllS rprètext,e 'q ue ,c 'est là un poids lUO'1't auque,l ]1 val-aIt 1111,e ux ISuhsTI,tuer :la .Iuagi,e du détail vivant et paJ/p itant. Foin aussi delS s'é -riesdu vocabulaire de l,a langue m·aterl1'eltr et des l,a ngues étra'l1lgères ! A quoi servent dcm.,c les· dktio'l1il1aires·, grosls es 'l némoires .d',e.mprunrt ? Et !les résultats -de <ces réductions suoce.S's,i'Ves? On -l,es consta,1e dans l'eS cahiel'ls de rédaction, aux ex,a m.ens 'et dans .la vie pratique. On 'a bel et bi,en ·oha·S'sé ij'e di,ab:l'e ,du verfbalis:me exécré par l,e Belzéburth du ,m oindre effort, de Œ la If.adl'itté et du farniente; ce dern:Ï'eT état n'éta'i t certainement pa:S' llleiHeur que 'Je preluier. , D,~5 pé,da-goi? uesont eu ,beau jeu .de trouver dans la psycho:logle .des pl~etext;es p'laulS'llbles. Us LferOll1't bi,e n de voir dans 9ueHe 'm '~S'llIl'le, 1e. des·sdn. i'nav-o:ué -de 'se ,fad;]i1er 1a tâ'c he et peu,tetre ,auslSJ de Hatter l·es Jeunes 1es. a poussés à ,sulp;p-rim.eT 'l 'ex'e rd'c e de ,l a ulémori'r,e. t~lnents ~!o:r:m:d,
Ingrats qu 'j,ls sont! Ils ont oublié que].a 'mémoiTe théS'aU'l~i,se ·et 'Lient à l~ disposi,tion des facuHés ..'Y~péri,eJlre,s 'les 'l natériaux qui vont servÏo!' ·à ;l',a ctivité ·c ré·a tri'c e d.e ~' esp,r it. Cal' 'c e 'q ue l'on: eonfie à la Hdèle gardienne des effods inteLlectuels !Ille l'este pas kttre fm :o rte . .LesconuaisiS'ance.s. ,apprÏoses .paT cœur s',e nfoncent dans la .région 'Ûl~pUlSicUll,aire de l'âlue. COln'm 'e .fou nuit, .Jou .suibconscienüe porte ,c onseil. A i'impr-ovisTe, une pensée ,appal·-e.m,m ènf ens-eve:lie dans :l'e .t01uheau de l'.ouibli reslsuS'cÏte '}J'l us üohe ,e t plus lum:ineuse; à nlcm. Ü1S11, le tr,a vail psy,cho'logique souten'ain J'a en.6chie et. iJ:l'Ulluinée. ' Tl ne serait pas s'Upenf.lu de rappel,e'!' les 111.érite.s de ,l a 'lll'é111 Ü'Îre.
Je 'lue promène ·sO'Ji.tah·e là tr'a v,er9 chau1jps et bois, et voi.l~\ que . je ,me 'm ets ,à .f:I';edonner Il es \Tiers d'une !poésü~ ou la 'Iné'lrOdi~ d 'un chant 'q uia è@ayé Inon em'a uce. Ce iSont des harmOllllies ,~m tn~ deux état,s d'ânle sèp'a rés par plus d'un denri ,siècle d'intervane qui -e n ont .pév,eiHé 1',e xpres'siÎon ;première. Je ne voudrais pas 'lue p: a;s '~'er des ja'l ons fixés dans mou esprit par ~Ies dates histlO'rilCfues. Je puis ,a insi .situe'!' iJes faits, lnul,tip'les que les Il ectur,e.s ou tant d'.auh~es ,sOUDces d"infonnat.ion all'ett,e nt devant mes yeux. COI11lffieIlJt :l ire ~e jour-lul'l ou entendre les der:nièr,es nOUy.etlle50 de 11a r.adio si Sa'l oamanque, -Graz, D-eh:H, Os:lo (aH'a 's Ohristiani,a et lplllS tôt déjà 0.5110) ,toill"'biHonnent dans ilnOl1l · imag,i .nation COri1!111e des flO'OOlliS de ne1lge? . Je n 'ai 'oertes pas Tctenu tout üe 'q ue rai :a'ppds; il y a des ouhlis bi,enf.ais,a nts, ne 's'e raÏt-'ce que pour f.aire rp~1ace à de nouvenes acqtlÏtsiHons. IM'ai'Y ce .que j'ai ouibHé n 'a pas été inuti'le; il .a lS'e'rviallltr,e fois à 'Ina 'croiS's'a nce intel,1emue}lle. D.ans ,ce ,qui Ip récède, j' ai s~ppos' é 'l e 'c as de n 'inl:porte quel hon1ll11le cultivé. M\ais quand :i1 ,s 'agit Ide quelqu'un qui d.oit culItiver les ,autres-, ins\t ituteur, 'Professeur, 'confél~ender, etc., le rôle de Il,a 'l1léJn,o,h',e grandit 'e ncore. Vous ·avez beau -disposer dB dictionnah'.es', .de f:Ï<c;h.es et :de It outes sortes d'aides-1méInoi:r 'e, 'Vous .ser.ait hientôt à bout de :soufHe :si votre I~és'erv;e vi'Vail1lte ·e st p·al~c1nl.o nieuse. N'est-'c e pais une ,l iberté et une joie enviables .de pouvoir ,e ns'e1gner et p.a'l'l,e r, 1es yeux ·dans 1089 yeux de 'Ceux qui vous éC'out,e nt? Je ·m e 'gaTde de pOUisser tes exi@enc.es trop <1Oiin. Mais il .faut l~econnaîtr·e Iq ue l'Uls:age~ habituel du TIl a nue!l, ,c'est 'COTIl'me un éc-Dan entre ,l e .nlaÎtre -et l1es élèves. J,e ne . c01uprends guère l'e maÎtI'e qui, joui!s:s:ant d 'une 1'0hu.ste ,sla nté i:nte,JjectUle~l'e, 'lnécol1!naîtr,a Ït la v'aile.ur de ta Iué.IU'oi,r ,e. .Je crois que noUiS devons l1!OiUIS :i mlIll'Unis,e r 'oont're 'les InÏocrO'bes délétères d'une dida:ctÏique :au r·a:bai.s ,e t co.ntre 'l a ,t uber,cU'lose 'a nén1iante du 'Iuoinl<lr,e ·e ffort. La réaction ·con,h~e J,e :1,aoÎ:sls-er-,a Her .de11liande du dés:i.'srtér.e:s'S'e inent; car, il faut bien f ,a vouer, ,celui qui 1
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dispens'e s'e s élèves du travatl astreignant de la ilnémofi.~aJtion pa'Slse p-our un ' ch~c type parce qu'.i~ ~eur ,~ccOIde du temps pour JUU'lle r, rêveT et haHTe ~a campa.gne. M,ais ,aJpTès ? Il faut à ,tout pr,i x défendre nos élèves 'c ontll"e la tenrtation .de :la fac11ité, nIais nous 'l}1!ettl~e ,aUlssi nous-luêm'es en Iga'rde :contre 'l e lnê,m e péril. }Il y a quelque trente ,a ns, un 'lnédecin voulut me ,convaincre av'e c force ar:guluents qu'il faUit prév,e nir 'l'e ,s urmenage. Après son :long .p laidoyer, je ,l ui -ai concédé qu'il y a ·en effet des ,~dules cent5J ,s urmenés, 'lllJai,s non pas 'p m: Je tT,a vai;]. sérieux et bien réglé de !J'écale; ceux 'q ui sont à ·b out de ,s'ÛUJflf.l,e ont dé:pensé ou p-Lutôt ga's piHé iell'l'ls jeunes éner.gies .aiUetirs, dans un sport 1mprudent et inl'l110déré ou dans des jouiss'a nces. ·épuismlItes. J·e ne 's'a is pas si Montai,s ne ,e st de ,I llon ,c ôté; .jil seJ1uhle plaoer ~'e nlaître dal1Js Ulle ia lternative quand i l di,t : « Je voudrais ... ,q u'on furt soigneux de l'll.y ,c hoisir un ·conducteUir qui eU"'i-l p-JutO'st lI a rteSite bien f,a icte que !bien pleine». E'st-'c e qu'il n'y ,a .pas là une équivoque? On aplprend pour ·c onnaître la vérirf:<é et pour devenir capable de 'l a vo:ir et d~scerner de mieux en ulieux. L'étude ,c ompl'end une 111atière et une fOT1ue. Nous ne pré,s entons pas .aux 'el1:falll;ts des fo.l'1ue"io vides ni des Inatières informes. Nous avons Il e ,s ouci constant d',e nseigner des cho'3'e!s ·qui 'mI v.aJl-ent J:a peine et d.e :105 IprOpOSlm" 'a ux jeunes ,e sprits en lill,e fOrIl1e claire, s'ÏIl1pfe, 'c orrect'e et, .si rpos's ibl,e, aUrayante. Ce faisant, nous nous efforçons de !prép:a rer 'c e qu'on peut appel,e r des têtes bien ,faites et bien pl:eines. Je !souhaite 'q ue tout Ilnaître va~'ai'S'an, d~pui'31 la ,cla~se des débutants jusqu'à !la philo.s ophie, cultive ainsi Il e c'hmnp de ,l a l11.émoire ,e n y j'e tant :l e. bon gliain de COIllIl!aÎ'ss·a nees hien élaborées. li faut banIür .de nos heures de ,c lasse !J'es. bav,a rdages et 'les ·exercice,s :insÏJgnifi'anÏJs e1 aussi les leçons et l,es 'c ours où ,Les idéeç;. arrivent rare'ln:ent à IuahU'ité. Honneur :aux pel'sonnes ensei.gnantes qui :ü'3'SUTent à notl"ej.eunes's e Il,a jouissance ,du patrinl0in.e spirituel en lé ,col1'firult à 1a garde fidèl'e de 1'a luémoh:e ! Ain.sli, lOIis:que :l'enfant a eu la ·cha·l1I0e de 'recevo.ir une beLle leçon biblique, ·qu'il ailt. le plai.sir -d \apprendl'e par cœur cette «hilstoi1~e 's'a~ntte». Avons--noUis 'e n aSls ez haute es,tÎlm e ce petit ;livI~e où s'Ont r,a contées ~,es nlerveiUes de Di'e u ? Je crains que ,l a 1110desrte bihl'e Hlusrr.ée 'a it été é clipsée par -les livres syutptueusement ,c oiorés du ,m arché encom1br'a nt. Et les mor,ceauxchoisi's, véritabl,e dlOix' dans ,la .'production presque irr.Ii'lnitée des puis,g'a ntes rotatives et du 'conWlllU changeant des IH vres de Il ecture ? Vous ·avez préparé, prés·enté,expliqué et ,faÏIt l.i1"e une de lces< .p oésies ou un de ,c es ;nlŒ:·ceaux en prose .où 'raute1.lJ." a ·mi~ t'Ûute s'Ou âme s'ensd:ble qUie vous Ia'vez . tâché de. faiTe revivre. Est-:c e que VOUIS cons'enti.riez à ,l âcher ,c ette hO']1 ne
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Vl'oie pour l'abandonner à Il'omhl~e .de ,l'-oulbli ? Un SeIneur S~ croirait inseIl!sé s'il :ne se 'P'I,éoccup-ait p 'lus< du ,gl~aiTI qu'il 'Vient dl' jeter. D3JUS J'étude ŒJar 'c œur, Il',e nfant suÏJt 'l onguement l'écrivain dans tous les dét'Ûurs de Is a !lal~gue ohâtiée, 'e~pressi' v,e, 'e t sans< Tien perdre de son 'Ûri,sinalit-é, il reç.oit une .elupr.eint'e bienfaisante. A 'l a :l ongue, 'l'e Jel,lne esprit 'cÛ'mmence à !sentir que~lque ,c hose de 1a beauté :l ittéraire et fait des 'e x,p ériences esthétiques que nnUe théorie .ne peut 1~emp:1acer. Il 'Ine se.mhle qu'un maîh~e qui res"~e ind~ftférent à tl'as,si'm Ha tian et à l'incoT,pOl"'a tion du s'3'voir par 'le tl'avai'l de :la .lllémoire a quelque ,a na:logie ,a vec ;l e père de fami~l}.e qui .alhandonner·ait seS enfants . Ce plaidoyer 'e n faveur de la InénloÎ're ne signifiie nullement que nous n'avons qu"à suivre une or.nièl~e ,c reusée pal' :le r,ubàchage. N'Ûus a'Vons tous besoin de nous renouvCller 's·an's 'ces,se, ·111·ê m'e après 'Cinq ou dix ans seu~len1'el1't d'·activité didactique. Nous- reconnaissons de !bonne grâ'c e que nou'!;! devons dav,antage stimulel~ le ha v,a ill rperSJonnel et demander ,à nos élèves une 'c ontrilbution plus :assidue à tr;avers toutes 1es phases de 11.05 lle çons et cours. iVlais soyons ijogiques ·e t 'c ontinuons de leur iInpos'e r ce travail persoIl!nel dal1Js 'l 'étude en dehO'l~s des heures de dasse, bien entendu avec 'llwsure et dis!oréti'Ûn. Pour la 'y.itaHté de féco'l'e va'l'a i,sa'l1'ne à tous ,les de~ré~, je .ouha-ite que revienne Le temps heureux où l'on aUl'a de nouveau le culte .de la mémoh'e. Gg.
Du respect de la vie et des choses Les ,e nfants sont natU'reHe.Illent portés à saliT, à gâter et ù détruire. Ans'soi La Fontaine, :l 'a,m i des ib êt'es et ,grand amateur de 'la nature, aff.ipnlJait-i1 que cet âige ·est sans pitié. En effet, que de fois n'est-on pas t.éInoin d'.actes de ,cruauté 'exel~cés par des goss'es .s'lU de petirts anÎln:aux domestiques ou sa:uva'ges, de vanrdalistllle à .J"égard de pJ'a'l1tes ou d"c)lbj-ets à l·e ur usage, de détériŒ:'ati'Ûns daIlJS les 'locaux où ih ISie rtorouvent. H n'y a qu'à VOiT 'COl11l1nent i:l s traitent .a'S'sez souvent lell!1\S habits, J,eun:; 'livres, leurs :cahiers, les talbles de ,classe, etc. C'est là une bien 'mau,aise habitude, qui a rarement ,p our cause la 'm échan,ceté ou le désir de vengeaJl1'ce. EUe est plutôt .atll'ÎibuaJb'le à finco'l1's,cj.ence, Ù l'i'g noranoe de l'utilité des ,choses ,auX'queHes on s"attaque, ù un besoin i'l'résisÜble -de curiosiM, de l110UVe.Illenrt, de déploiement de fupce ou d''habHeté.
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Ici, la fa'ln:üJ.d.e et l'école ont 'l e devoir Ïlllpél~ieux de luUer contre de pareiLs instincts. MaÏJs COlfilm'e nt ,s 'y PTendre? Ce n'est pa,s, dès ,l e début, !par l,a répression violente; 'oeHe-ci ne doit j,nterveniT que dans les ,c as de 'm auvaise volonté évidente, quand ·t.es. <1verNs'seJ.nents ,e t les conseiLs sont restés inefficaces. Ordinairenlellt 1'enfant est 'Pil utôt étourdi, inconscient que Inéchant. Il s'.a git d'abord de l'éolairer en profitant de 'q uantités d'occasions. pour lui IllOutrer les services que 'lui rendent les ohoses dont il fait si peu de cas et aux,queHes il sPen pl~en:d. Montrons-lui que tout ce 'q ui 'ex:Î1S1e a été créé par un Dieu infiniment s'a ge, puissant 'e t Ih on, que les anim,a ux, ~es végétaux, les 'm inéraux ont été mis oÙ notre di's poslition pour nous en serviT. JQue tous :les êtres, 111êu'le inanil1l1és, semlb ]ent avoir une âlne à '] a'q ueHe s'attache la nôtre, COlniIue l'a si bien dit le poèt,e déli,cat qu'était Lalllartine .. Et oette ân'le p01U'l"raH nous Teprocher notre ingratitude, notre n'lanière brut,a le ,de la traiter. Oui, répétons-,l ui que Diel.l a bien faH loutes' choses, 'C0'1l11l11e l'ont reconnu Rousseau et le Garo de la fab1e. On od)jectera qu'il existe des êtres nui1s!Ïlbl'es ,q u'i;} faut détruire. C'est vrai. Ma'is qu'appeUe-t-on êtres nuisibles. Ce sont ceux qui nous' ,causent des d01TI<lnages'; .s·ellleIll'ent ne n'Üus rendent-ils pas, par 'con:tl~e, des services que nous ignorons? Nous dOlttons fort que Dieu ait ·créé des ohü:ses' tout à fait -inutBes ou exclusivelTIent nuisibles. N'yen .aurait-rI pas de ,ceBes dont j\ se sert pour 'c hât.ier les crim·es des honlJlues, des nations? Le~ stlutel'eUes n'ont-eHes pas été une des dix plaies' d 'ggypte qUI ont puni .l'olb..s1inalion du Phara'o n. E<st-üe ,q u'en 1846 Notre-Daule de ta Sa;l ette !l'l'a pa's annoncé que -des insectes rava.geraient cles récoltes pal'ce qu'on violait trop certainSCOll1l11mlclements de Dreu et de l'Eglise. Pénét<r'üns donc l'esprit de 'l 'enfant de l'idée que tout Imérite Je re.spe,ct, ex,cetpté le péché; encourageol1!s-le ,à se ,montrer reeonnais's ant et jus1te ,e nvers les êtres dont il retire un ,p rofit Im atériel oil nloraI. L'encolu'a'g,e ment aUTa pIus de succès que -les rel1poches ou les châtiul'ents. On fait observer par exe'lup:le qu '" pour la culture de la piété et de la pur·eté, les entretiens' sur la beauté de ']a vertu obtiennent de lIl'eiHeurs résultats que les sermons sur les 'c onséquences du vice contraire. Ains,i en est-i! d'autl"es vices ou ·défauts. Quand Napoléon préparait ses soldats ù une g'l'ande et prochaine 'ba1aHle, il ne l:ançai,t pas ses foudres ,sm: ,ceux que 'Ia lâcheté ferait faiblir devant .l'ennel1'1'i. Non, il les encourageait par de bel:les perspectives. En Egypte, il leur disait que du hal~t des Pyr,a)nides qUaI'ante sièCiles les conrtenllp laient ; à NIa'rengo Il leUT ,prol1'lettait Iles Ip lus b elles plaines du monde ; à Aus!terli,t z , la o'Joire d'avoh' agpartenu à une année de hér.o.s. Nous di,s'Îons tOll~ fl 'l'heure qu il faut saisir toutes les ooca's ions pour inciter
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les ,e ntfants au resl)c<ct de la 'vie et des choses. Ivlai,s Ic 'esrt s'urtout pendant les :leçons .de choses, si nOlnbreuses d.ans il e de.gré inférieur, qu'H faut lParti,cU'lièrernent insils ter sur J'utilité des êtres qui nous 'e ntoupent. Dll'r·ant :ces l,e çons on a l'oC'caS'ion d'entrer da'Hs t.outes 's ortes de détails en Iparlant :soit d'un anÎ1na'l, soit d'un végétal, soit encope d'un 'm inéral! ou d'un autre êtTe inanÎ'lné. S'il s',a,git d'un êtr·e vi'v.ant, on ne ·s'.arrêtera pas seu~ement à ses qualirtés phys.ique.s, 1111!ais on f,era ,c onnaître aussi ses IJllœUrS, s'erS halb itudes vi,sà-vis de l'hoID'me, :lc<s servÎ<Ces qu'il :lui rend. Pour les végétaux, on ne m·anq,uera (pas de s~gna'Jer leurs bienfaits: parure de 'la nature, o'm lb re et f'r aicheur, protections conhe vents, ,a valanches et éboUl.eIIlients, fruJts comes.tibles, boilS de ,consh'Uiction 'e t de chauffag,e, etc . .Les 'l ninéraux, s:i variés, rendent, ' eux aussi, d'innomlbrahles Is ervices. T,o us ,ces' êtr,e.s, à queLqu,e Tègne ·qu'Hs appartiennent, ,s'0nt dOill'C nos la mis, puis1qu'ils nous font du bi'e n; i'l est alors juste que n'0us, Iles; ·a imions et respections. La géographie aussi fournit des suJets d',e nh-etiens intéressants, 'c a'pa'b les de dé~e'lOiplPer le 'sens et le :goût de ,oe qui est beau et r ,e spectabl'e. Si cette p.r elnière 'c uilture du :vespect }'Iéussit, on peut es:pérer une alué1ioration dans 1!CrS r.apports des élèves entre eux; Hs ree,o urront 'l n oins aux apgUiments hrutaux, 's'e nl0ntperont 'p lus polis ·Ies uns 'il l'égard des .aurk ·es; puis HiS ,finiront p.ar Tespecter dav'a ntag'e .auss,i tout le monde; ies, mœurs :s':adouciront p'e u à peu. Devenus plUJS ,grands ils auront 'm oins souvent recour.s aux procès ; ils abhorreront ,a'llSiS.ï 'c es guerpes 'meurtrièTes :Où .des milliers d'hOlmlmes se 'lna.S1s,a crent dans la fOTloe de il a jeunes's e et la vigueur -de râg€ lTIÎlr. On. -Rm"a ,a insi travaiHé tout doucement · et ,patielDJm1ent à faire la guerre à la guerre. Et si ce tra'vail :S'C généralis'e, le 'résuH-at n'en sera pas Inince. J.
ùe rôle de récole populaire dans l'Etat (Suite et fin)
Les écoles publi'que.s doivent pouvoir êtTe fréquentées par les adhérents 'de toutes les 'co.l1f:essiorus,s'a ns qu'ils aient à s'0uffrir d"aucune façon dans leur überté de 'Cons'Cience ou de croyanee. Prinoipe de J'obligation,' L'Etat ve.ut que l'instruction s c ré:p.ande le pŒllIs !po:s's ihle de 'm anière que ,c haque .citoyen ait un ba.g.ag.e de connai'S1s:anoes élémentaires fixé par les programme.s.
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Plil1!cipe de neutl'alité: L'écol'e pri'l naire ofifideIJ·e pour rérp ondre à son but et l'ester dans son rôle, se ga'pdel~a dvuc ave-c sojn d'offrir un ense.Ï!gnement n'ayant à aucun degré lm ,c ara'c tèrc de tendance. La neutral}ité lui es1t jrmpOlSée dans 'toutes ILes questiOIlJS de ,croyances ou d':üpi'l1ions ·qui divisent les hon1Jmes. Elle sera. donc l.aique. Gela ne veut pas dire qu'on laislseT13. de ,côté 'l'instruction 'l110ra'le, (ni 'lllêlne l'instruction Teli.gieuse ,donnée dans ,l es écoiles protestantes auS's~ hien que dans les ·écol,es catholiques, 'llTais les élèves d'auh'es ,c onfesls ions ne s'e ront pas tenus d"asfS~.ster à ~'a ieçon .de Telligion. Réd.) Mêlue J. Ferry dans s'On arrêté du 27 jui:llet 1882 disait: « Il y aura 'chaque jour, dans ,les deux pr1eIIlJÏ:ers cours, :au nloilllS une 'leçon qui, sous forme d'entretien fa-Inilier, ou .au Ul.oyens d'une 'lre~ture ,a ppro.priée, sera consa'c'l'ée tà Il 'in:sh'uction 11lO'rale. » ,Par ·enseignenl.ent de .l'a l11D'rale nous pensons par exemple ù ceci: Le maître veiHera à ,c e ,q ue :ses élève.s ·agissent dans leurs
relations :av'oc lui et dans ,lieurS' T.app'Or1Js ,e ntre eux COnfOl"'lll'élnent à ee ,c ode de la vertu que nous disions être le terrain -COlll.!lnun où se rencontrent ILes .gens de 'bien. Il 'l eur inspi'l'era l'.a mour de la vertu, la haine du vice. n ,c ondanrnera' et poursuivra ,l,e ll.l.ensong'e sous tout'e s :8'es ,fonues et à tous ses degrés; il se nl.onh~era Îlnpitoya'hle pour tous les actes qui ·c onstituent une infra,cti'o n au respect de 'l a prop.piété: Il fornlera .ses jeunes auditeurs aux bonnes manière's'; i'l leur 1110ntrera qll',en fait de convenance ·e t de ·polit.esse, on ne saul"ait tb'op v:e iUer sur soi. Si l'enfance est sans pitié, il ,chel~cher.a au 1110Lll.S à éveiller dans les cœurs les s'ell'Htlnents g.énéreux; i;J y feT,a naître 1.a sy111pathie pOUl' l'infortune, pour la souffrance; 'i:l prendra la -dM,ense des faibles, des petits; ,q u'il voie un .de ses élèves abuser de s,a fo.roe envers un enfant p'l us jeune, .ou qu'H 'l e sUliprenne tounnentant un animal 1 i.I fera sion devoir de mOTalii,s'Ïe 'a ustère et affectueux. Est-il témoin d'un acte de v,engeance, ·de jalioUisie, de bas's e délation, j 1 le cOnda,lTIner'a avec la sévérité 1l.1éTitée; il laiss·era paraître la joie qu'j'l éprouve à la vue d'lUl trairt decour:age ou de désintéressement. Principe de la gl'atuité : Déorét'e r que l'instruction est obli.gatoire, c'es·t décider par là-luême que la fréquentation . de l'écÜ'l,e :sera gr.atuit'e. L 'Etat a bes10in de l'gcÜ'le; l'instruction populaire se TeCOlll1m·anrle à la sollkitude de l'Etat en raison de l'intéa.,êt national qu 'elle prés·enle. Ce s'e rait une erreur .de penste r que les éco.les o.fficieUes profitent !s,e ulement à oeux ,q ui ·s'·en servent; ,elles sont utiles au p~ys tout entÎ!er ·dont les d i :flf érente.s :dass-es s'e trolHT ,e nt les unes vjs-'à -vis de,s autres dans une étroite :sa.Hdarité, et, ù ·ce titre, elle~ doivent pouvoir 'c ompter sur l'appui 'lH3'tér.iel de tOllS .les contri- burubles (i'l11pÔtS).
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Renlal'quons 'e n p 'a:s'Siant que l'Etat n'a paiS 'le luonopole ·de l'enSJei:gnem'e nt tpTi'll1aÏ1·.e en Suis's'e . DelS insti,tutions cHverses : congrég.ations cathoHques, écoles réfomuées, donnent lin ens:eignement libre sous ,l e eontrÔ'le .de l'Etat. MT Lucien ROlnier dit de rEcoi1e 'populaire: « On ne saura·i t hXlpeXiaHer l'école. On ne l'ennobl'1ra, l'·e nridüra, la .pel~fection nera jarm:a;i s 'a utant qu'j;} If audl'ait. S.a tft'ohe en S'oi est ,s ouver.aine parce qu'·eUe rfOt'lnl·e l-e 'cal~ac.tèl~e. Une nation qui a de .l nall'vaises écoles pOl~te les [lUênleS tares que l'individu qui n'eut pas de mère ou n'eut qu'une luarâtre, le.s instincts .dés'Ordolltl1'és -de l'anhlllial dOilninent en ,c ette nation, 'CO'lnme en ,cet individu, le.s C3Jractèr,es de l'hul1'lan'Îté. L'éc.ole ex'epce une dOUlbl'e empreinte, d'a'bo'l'Cl sur l'élève par l'ensei,gnelnent personnel, pui,s sur la nation tout ·entière par les idées 'c o'n l.munes qu'elle donne à l"ensemJble des· élèves. Seule la deuxièlne 'e mpl einte ,e st décisive: l'individu pourra se r·ebeHe!', n'tais il n'échappera pas aux tendances pennanentes du n1.ilieu ,qu'aur.a faço-nné l'éeo.le. Les préjUrgé.s de ce milieu constitue .. l'ont les c.adr,e s le.s plus :s'ÜJides dè l'opinion popu,laire La logique des .p rincipes rprocI.alnés p:ar ~'école se traduira inéluc-tahlement dans les tendances, les réflexe·$ ct les aotes de la nation. _-\ucune réfonne sociale ne prévaut contre l'école. Rien de grand ne réussit sans l'éco,J.e. Le patriotisll1'e est vain qui ne se s·oude -en prell1ier lieu, de .J'écO'lie. L'Etat l110derne exi'ge d'être 'Plus ou niüins consenti.. Il ne survivl~ait pas à la rUlp ture trop COllll,pIète de t}'unité d'inspiration s'colaire. On 'e ût .au·t ant affaibli l'Allemagne en brisant S'a pédagogie qu'en InÛ'l'celant son teTritoire.) Nous avons examiné la question école qans de nonlbreux cantons nous avons re.naTqué que partout l,es nlaît.res ont Ï1nprimé l~on seulement 1..1'ne· eI11Jpreinte décisiv·e sur l'école Inais !.lussi 'SlU' la fOl'lne politique de l'Et'a t. Un peu partout les critiques que l'on formule au sujet de J'école s'Ont 'l es 'll1ênl.es. 1111' Chevallaz dit oeci : Notre toclnrps, avec les bouieversemoC1üs qui le nl8,rqnent _ . crise écononùque, crise politique, ·crise ,nlorale pOISe d' une façon aiguë le ~)1~ohlèn'1e de l'écol.e. Non qu'il y ait à c.herch~r dans récole les causes du dés'a rroi des idées et des 'c œurs, lItaLS parce que, .aujolu~d'Jhu:i c.Œnme toutes :les f.ois que quelque cho,'e va 1ll3'1 dans· la vie du nl.onde, les luédecins de l'h'lhlllainité se tourllent vers .l'école et 'l ui dictent leur,s ordonnances, :sÎ1r,s que ·l eurs l\eul'èdes pJ'épar·eronrt, par une jeUll.1ie.ss·e ,m ieux acla,ptée, une génération qui t'r lrompher,a de tOUIS ,l es obsta,d es au honheur et à la paix. Crise éconoJ1zique: récÜ'le ne prépar,e plus' que des fonctionnail'es 'e t des ,e mip }oyès; eLle détouTne de l'aTti's'anal et dl' l'agrkulture et cOll'tTilbue au 111anque d'ouvriers quali'fiés et a,11
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'llwill'tien - pour ne 'pas di.re p.l ns - de ,\:a séparation et de la haine ,des class'es. Crise politique: l'école .a lJuanqué à !Sa 'mission ,d e ,prépa-rer de's dtoy;ens ,c lairvoyants et jndépendants; au 'contraire, :par un cnsei,gnement trop intellectuel, elle fait des jeunes .gens prétentieux et bla:sés, pleins d'idées toutes f:aÏ-ûes, vite aigris' par :là vie. Crise morale: l'école ne donne ni le Ig,oùt du travail bien fait, intelleétuel 'e t 1111lanuel, ni o}',a'lllOUr de :1:a patrie et ,l a vo,l onté de :la s'c rvir p.ar tQute ,SOill ,actÎ'virt·é, ni le ,s ens ,des :r,eSlponsahilités et l'amouT de la v,e rtu; eHe a ,arplp auvd .Je peuple en l'ml1enant à rompre avec Is on pas's'é (disparition p rr ügr,eS'sive des pc~toi'S, de l' amour du So.}, r,elâ'Oheul.,e nt des Il'Ïens f,a'l1l'iJliaux, etc.) Les Tép,u hHques ,s ont exi'geantes et ingrates, eHes denl.andent aux j'l1Istituteurs de les 'püurvoiT de .citoyens éclai'rés, ,d e ,défells·eurs coul'ageux, :de réJpa'r tir judid,e useluent les jeunes gens dans l es divers 'Corps de métier, de .donner un .ense1gnenlient 's ur les règle.s de ,lia ,ciecUJl.ation, sUlr les Inéfaiùs des ho,is's'ons alcooliques, si pos'silble de tra.iter la question: slexueHe, d':incldtquer 1e goût du tir, de fOrTne,r d"ex'ce1.1ents ,c hantel1'r,s ,e t ,d'éblou:iss'ants gyil11nastels. On denrandera aux ouvrÎ'er,s .de l'écol'e populaire de ,cul,~iver ,dans les ha'nllbins de .leurs da:s,s es les rupt:itude.s l.atentes, insoupçonnées - et peut-êt,re insoupçonnalbles - .dont la natuTe a bi:e n pu 'les doter. Il seliait f,acile de continuer lIa lÏ'st'e de 'ceS' eX'Î'ge'l1'ces. Ne IS'Ulflfiit -il 'Pas d'envisager une œuvre à 'Pro'mouvoir, ;une calUs,e di.gne d'intérêt, po'u r qu'aussitôt on s onge à 1'é·cole 'p ri1mair,e ? Or, .J',é cole ne :peut ip,a:s tout if:air,e. En qualité d"artisan de l:école popu!laire, ,quand nous , consi~dérons, dans toute son a'l11.plllude, l,a gr,andelUr et la ,gra'VHé de :l'œuvre ,d e 'l'éducation, nous nouS sent'ons irrélsi: srt~bleInent. s'a,i sis d'une' ,profonde ém'Otion. Est-'ce cl dire que oette œlw'r e nous iiIl!coJn'1be lp'leinelne n t et entière,m ent s'Û-us toutes s'els fOlïnes ? L'afd'inner :s'e r,aH 'COlllJl1ettr,e une lourd e erreur. ,Ce se:r,ait ,m éconnaître ,l e Tôle prilnordial de '~a fmnille :'t qui :l es eni,a nts .appa,rtÏoen'l1ent av.an:t d'être à l'Etat. La frunil1e et l'E'g'lise sont les éducateurs naturels de l'emance; s'i:l,s éohouent (1.ans lelhlls ntlssiolJ1.s no:uS' ne sa'uri:ül1s en êtr,e rendus r.estp'on>',œbl'es. Nous ne IS'Üln1J~nes et ne pouvons êh'.e que leuTs auxiliaire ". Trav,a iller à la f'o:r mation 'Ïnt'eU'c tuelle .des Jeunes' générations, te1 est bien lie hut ess,e nti'e l de l'éco,J,e prinlaire, 'nTais « cmnme science sans ,cons'cienoe n '.es,t que ruin,e de 'ânle », il 'S',algit aussi de for111er de,s peTs'onnalités 'e t -de fl1'e th'le l'écatIe 'a u service de :la vie. Nous estinlons 'o ependant 'q ue quand ,l a ,f,allni.lle luanque à ses devoh s, à 's'a nrils:slÎon élènl-e'ntaire d"éclucat1on: lnoral'e, il est de toute iUliporta'l1ic-e que l'éco'l e s'en charge jusqu' au 1110ment où la .f.a,lniJlle au:na à nouveau compris 'S'on Tôle. ,Monsieur G. Oheval.l:az, l'élninent ·diTecteur de l'Ecole nol'111,3)1e de La Us.rulne a posé ,a u puhlic la qu'esti'On Is ui van te : « Notre école prÏln:aire r'en:cl-'eHe ,les :s,ervices' 'q u'on en attend, sou's 1:a for111(,
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d'enfants bi'e n préparés à la vie, aninîés d ' un patriotÎ'sl11e vivant. doués d'une ,con.science éclairée et 's'crupu:l.eus'e ? ) L:es l'éponses IfU1~ent très va'l~i'ées : Un papa voit a~r ec chagrin dans :l 'éeole « un SÜll'ci de démlCYlitio'l1. 'Systématique», un autre éCT:irt que notpe éco,lle prilnaire « Î11Jcontesta:bl'e ment Inérite des ,r eIp roches. MJails" ,w joute-t-i,l, n'exagérons pas; regardons ai:lleulis et ne l:U!i f~tÏ!sons p.a,s jouer ,l e rô:l e du baudet de ,l,a fa'b le. » Un troisièl11'e dit: « Notre écol,e vaudoise a .de grands n1:érites, de pa r son organisation, ISDn esprit, la plupart des maître.s qui y ens'eignent, ,et - ne -l'oublions pas - les s'a crifiees pas trop élevés, ll'1aiS cO'llIs\idél~alble,s, que 'c ons·e'l1tent :pOUl' el:l e .l'Etat ,e t les ,COlm nlunelS. » L'on si,g nale ,auS's'i que l,es 'CÎrconstanoe'S dans lesquell es trav,aiHe J'école ont bien ,c hangé: les el1Jfantssont nerveux, 'incapable.s de persévérance - ,l eurs éCl'ihtres, constate un luaîtl c depuis quatT,e ~IJulStl'es da DIS' ol'enseignenrent, . sont plulS nl.auvaises qu'ant/r efois - , ils .sont instables, « HiS se déoour,rugent vite » et ne peuy,e nt « fournir un ,e ffort ,s outenu». A qui la faute? A nob~e époque -certainemen1, à la vie trépidant1e .,et ince.rtaine d'auj/o urd'hui, aux ,m lùtiples cause,s de L'l. dis'persion de o}"e!sp!rit, par les affiches, ,la r,a dio, :Je cinèm,a, les ~oeiétés, la diffusion des j01.u<nau;x., la sUTalb ondance des CO'l1.ll11UD'iqnés, nOUJv.eHes, faits dtiveps, s'Canda1les .et événem,ent:s déconcertants et troubl:ants, 'q ui Q)'e u à :peu éhr·anlent 1'équilib.r<e n erv.eux ou l"mnpêchent de ,s e 'c .ontinue,r. Notre époque ,est c.eHe du LruH. La f.aute en 'est peut-être ,a ussi aux 'prtOgrm11!nws surchaDgés de Yécole. On n'a plus 'l e temps de 'l ais'ser les élèves av,a ncer 's ans ,S'e pl~eS!Ser, de J.aisseT Les idées et les ,connaiss'ances g,eTl11le.r et D1ÛTil' dans leca'l m.e. La faute r,evienrt aUISls1 pour une g,r,a nde part ,aux paTents. « Trop de parents négliigent !leUll·s devoirs env-erS leurs enlf'a nts, 'l,es :sacri,f,i.ent à 'l eurs 'Plaisirs et à leur égOÏ'SIl11Ie, dé.Jaissant l'éducation des enf.ants et leur foyer, ou y ruppo.rtant toute tLa lf ièvl'e de la vie extérieure sans ,s ouci de contan1Ïlner 'l,es jeunes » . Une 1l11a'l Uan s·e plaint ,a vec une {J.i,gnité qui recouvre beaucoup d'anîertUilue des 'l11'aîtres qui, par Ja nl0querie, !.Semblent prendr,e à 'cœUIJ' de 'lutter ,couhe 'l es :enseilg neluents re.ligieux donnés il la Huüson; ces nlaîhieJs-là heur.eUls'enl-e'nt sont peu no'mbreux ; par contre, l'on ,s1gna;le aUJsls'Ï la di<ffusi'Ü'l1 par les parent.s d e théuri'es en dés,a'Clcord cQ!l~p:l,et av'e c l'enseignmnent 111ora1 ,e t patriotique de J'éco'Ie. « Or, plutôt que de Ichel"ohe.I' à s'an',a cher l'enfant >l'une à i}"auh'e, le devoir et ;l a dignité de l'école 'e t de la fanülle s ont dans ,l,a 'c ollahoration et l'ent'e nte ». Pour :l'instruction que donne l'écoJe prinl'ai:rle, les éloges sont unanimes - sauf quelque.s rés'erv0s; luais pour S'on insuffisaJll'Ce dans l.a fOr:llltation du cœur 'e t du 'ca,r a,c tère , l'on n'es,t, hélas! p:as IHoins unanhne. 0.1', c'est là précisément que la 'col:l,aboration est ~a !plus nécessairf'. L'école et 1.a fmniUe doÏ'v,e nt chercher ù s',e ntendre dans un es-
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prit de -charité et un réel ef.f~ort de cOlTIlp.réhension. «( li faut rév-e iner .l'indi!Nérence d.e beaucoup de parents, -comJbattre l'hostilité d'un g.rand no:mbTe, ,s tinlul,e.r le zèle; tâche ingrate et diffivil ~ eH bien des .endroits, m,ais indi'8pensrubl'e. » Cert-es noUiS vivons dans une Ipériode de désa'l'roi. Beo.ucoup d 'hO'n1Jmes ne sav,e nt plu s aujourd'hui :\ -q uels ' principes :se l',a c-c rocher. « Esr\: juste ,ce qui ,est utile au peuple allemand», disaient les nazis. « Est juste ·ce qui fait avancer la .révolution prolétarienne », ·enseigne aujourd'hui à des m.iUions d'h01umes un e .aulr-e idéoilürg.ie. « Est jus'te ce qui .s ert no,t re ,c1aSls'e, HotTe p.arti, notre 'p ays», ,aJffiI"lnent 'certains g.roUjpes. « E:st just'e ,ce qui sert mon pO'rtelnonnai'e, 'In.a rfaul!irl1e », tel :e st Œe rCTi,t èr·e qui nous guride .souvent, ~lnênl,e SIÏ n·o.us ne v,ou10ns pas ~'e reconnaître. De tels principes peuv·ent permettre de se tir,e r d'.a flfaire Ù une frumi1ile , une entTeprise, un ,parti, une cla,s'Se ou nlème un pays. ~tLais ils ont ,t ous un nlème défaut: ils divisent, pal'ce qu'ils n'enrvis-a gent que ,l e bien de ,quelques individus ; ils portent aÎ'nsi ,e n eux les IgeI~m.es de l,a ,g.uerre et de la destruction. Cela est d'autant plus dangereux 'q ue ,l a t-erchni'que a .rétréci .I.e monde et ({lle ,l a 'l11-enaCe de ,l a bOlTtbe a,ton1i.que pèse sur nos têtes. Il nous faut ,a ujourd'hui des '.principes uni'V.ers'el'S vis'ant le hien de tous. Nous l es trouvons dans les 'e nsei'g nelll'ents du Christ. « Tu 'l nérites de la reconnaissance 'p our 'a voir donné un citoy·en à ]a patrie, ,a u p 'e upJe, <oui, pourvu que rtu ].e Tendes ca pable d ,e .servir la patrie, d'être un hon1Jme utile aux ch a mip's , utile dans .]Ies tr·a:vaux de la guerre COIll'IUe ceux de la ,paix. Ce qui inlportera le :plus ,e n ,e ffet, c'Ie st de savoir 'qnel,s principes et que:lle forluation m'o rale tu lui donnes. » Juvénal. Schule.
uostoïevskN (Suite) 6. Comme un poisson sous la glace
Féodor joue au bilhl'l~d et aux d Oluiin OS , perd de grosses :-i01l111ll'B8'. lVla1s son cœur cou1Jluarnde. L',a rgent qu"éventueUement il gagne passe aux 'm alheureux qui ,1ui TaCO'l1't-ent ŒeUl' vie. Il traduit Balzac, traduit S.chi:ller, déInis's ioll1!ne de sla ,c har,ge de fon~, tionnaiTe. Son port,e -!lnonnaie ,e st toujours vide. PremièTe atteinte de :S011 In31 ,ohron1que, 'l'épilepsie. Il écrit ·alO'rs un 1ÏvTe, un }.ivre est étonnarnIllIenrt s.imple, si 'l oin de ses premières envolées' lyri ques l Un fonctionnaire rpauvr,e ,entoure de son aide affedueusé une jeune fine Ip'l'llis ,m al!heur·euse que lui ... jlU:SlqU'Ù ce qu'eUe en épouse un aurtre. Il s,'eff'ace devant le ibonheuT des heureux.
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Oeuvre de tend res·s e, écrit de 'Cle ,Hvre ,le Vicomte ,de Voguë, du cœur tout d'lm jet. Dnstoïevsky y a déposé toute ·sn. na, lin'e, sasensilbiHté ,maladive, son besoin de pitié ·et de dévouement, son amère conception dé la vie, s'On orgueil farouche et toujours 'e ndolori ». Oui, 'c onception am'è re de la V'ie; n'lais juste, . en ce qu'eUe n'élude pas le prohlème de la douleur humaine. Ld , réponse ne viendra que beaucoup rplt'Us tarel. Après l'a lecture des Pauvres Gens, Grigorovikh, rami des Dostoïevsky, s'e lève tout en larmes et le .s erre dans ,ses bras. H Je lit au cr,i tique Nékrassov, qui est Slaisi d'une pareille émotion. ,N ékrassov se '.présente .chez Bielinsky et lui dit : - Un nouv,e au Go,gol nou.s est né . - Ohez vous les Gogol poussent comme des chru.nrpignons. Cependant il consent à lire. Biélinsky est un occidentaliste, ne jln~e Iq ue .p ar le sociaLis'lne et les progrès de }Ia s'c ience. - Comprenez-vous 'c e que vou,s ,avez 'éc.rit là? dreclnande-t11 ù Dosltoievsky. Av€z-voUS ·l neslu·é toute l'ampleur de la t-er,rihIe vé.rité que vous avez dép.einte? ... La vérMé vous est révélée ·, et annoncée en tant qu'artiste; vous ravez reçue en don; ,SRchez .apprécieT ce don, restez-lui fidèle et vous serez nn grand écrivain. B:i'é lin.sky n"a oCOlnpi'is du l'aman que la donnée sodale, rien ,~al1 t.résor intime des vertus- passives: effacem-eTIit, honté, rés1 i gnation, héroÎ's:me calc hé, qui seules intéres'sairent Dostoïevsky. Où l'un 'Voit un p.rOlblèn'le social, l'autre voit un p.T<oblèIne humain. Avant .filêll1€ ;Ja .p ubli,cation, le !Suocès fait perdre 'la tête ,à Do.stoïe vsky; ill dev1ient I1rdicule, i,l s'en .l'end 'c ompte et il en ,souffre. P.our ,c omble, il tomrbe ,a moureux ,de lVI:m e Panaïev. Le travail, peut-être, :le S'3"ll'v'e ra. A peiil1le les Pauvres Gens j,mpâmé, il amm'ce un nouveau l'oman qui lui donnera sa .direction .définitive, Le Double. Le fonctionnaire Gordlialdne, « odieux ù f01~ce de tÎlmidité ipû.Iüssante ,e t d'.effa'cem:e nt hesogneux », T,e ncontre un jour ,son douihle: un 'aurtn~ -GodHakinre qui ,e st 'l ui-m,ê me, mais audacieux, p:réten trieux , m'léchant, 'I lltenaçant, envahi's'sail:t. Et ce double fini,t par tuer :le vrai Godliakine. Id nous ,pénétrons ù l'illltéTieur des profondeurs humaines: Il y a deux hom'lues en nous. ToUis les .ronlans .de Dostoï-evsky 'po.rteront la t.I~arce .de cette iJl11111e11'S,e détcouvert,e. lVIrailheureus'ell1l!ent, Le Double slent trop. qnant au 'Procédé, l' influence de Gogol, ·et ·c'est un désa,s tre. Deux autres romans ·de cette époque: N etotchka N ezvanovCl ,e t Lu LogeuSe, situés aux 'c onfins du Têve ,e t de .J'exa1i{:'a tion sentimen1ale, ne pl'aisent pa,s davantage à un pUJblic qui ne pensle réalisme le t revendilcartions sociales. Bire Hnsky, Nekr,a ssov, Tourgueniev, tout,e 'l a criHque !S'acha:rne .s'Ulr .Dost'Oïevsky. D.eux Blondes s-o nt ,e n prés,enroe : .celui de la lll'atière, relu progrès, de la 'révolution e t celui de l'finle, du sens intérieur, de la p1'ésenlce de Dieu et du « ~ (Jrti e
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Christ. Lequel :l 'emiportera? Dostoïe,r.sky lutte seu.l contre un emarée ,m ont'a nte. Pauvr,e, :sans 'a rgent, 'luak~de: ·e n proie à des lelTeurs et .des angoisse SI, sans ,con.fiwnlCe dan.s s'On ,génie, il s'eriébat « 'COl11'l11e un poissorn sous la ,g,l'a,ce· ». 7. Le révolutionnaire malg'ré lui
Napo.Iéon attira les lSoldats russes au cœu!].' de l'Europe. Séduite p'a r la culture oooidenta'le, la Rll'sisie s'év·eHle d'une servitude' léthargique au désür de la liberté. Des sociétés secrètes se forillent. ayant 'conlllUe pr'o.gramnne d'abolir l'·es·clavag-e, ,de sllppri. mer les ,chfltill11·ents corporels, de réduir,e l'absolutÎ's'l11e d'A'lexan,dre 1er. La prel11ièr,e phas'e de cet,t e a1ction ,est .l'él11'eute du 14 décembre 182.5, dont les 'l11enelU'oS .furent pendus ou dé'Portés~ En 1840 la.. fef'lnentation s'ÜutelTaine 1l1t'a 'P'3JS ces.sé, entretenue par Il es deux ·ca.m ps oppO's'é:s ·des « O'ocidenta'l istesl » et des « slavophiles ». « Des livres passent en contrebande. Les étudiants se gargarisent de Georges Sand, de Fourier, de Louis Blanc. Chacun va vers le peuple sans rien savoir de lui. Chacun imagine des phalanstères transparents bondés d'hommes heureux, polis et sympathiques. Chacun s'attend.rit à l'idée d'un partage égal de biens entre toutes les classes. L'économie.politique se teinte de poésie. La révolution perd son fumet de boucherie. Le progrès scientifique s'allie aux dogmes de la religion orthodoxe. La conspiration devient presque un .devoir civique pour la jeunesse d~s.. universités ». (Troyat, p. 151) T,abléau idyllique, auquel répondent me-lancoliquement les réalisations de 1917 à ce jour.
En -lnai 1846, Dostoievsky l'encontre l,e révolutionnaire Pé-· tra'C!hevsky -et T'ejoi-n>t ,chez -lui un g:roupe d'étudia:nts dont le 'p ro-grauune, tout négatilf 'e ncore, est :de « critiquer le régime». Dostoï-evsky n»'av1ait aucunem,e nt !l'â~m,e d'un r,évolutionnail'e ;' s'il fl'équeutait I.e du1b de Pétraehevsky, ,c'éta-i~ pour tr~nlper ~a sO'litude et JÏlr e .d,e;s livJ'C!s défendus, car jl voulaIt tout VOIr et tout connaîh'e. lVUai,s « Je n'ai j.a'll1a'is trouvé rien de ;p1us absurde qu e la conception d'un ,gouveTueluent révo'lutiO'nnair:e en Russ,i e » , répondra-t-il ·à 'l a CÛ'lnn1.i,s,s ion d'enquêt·e. ,La vie ,dans un phalans tère lui slemhlait plus aff-l'eus·e 'e t p'lUJs répugnante 'q ue les travaux for·cés. Ce n'est .pas 'q u'i'l ne .dés'irât aucune réforme, 'mais ces. rèf'O'l~nl'e,s -dev,aite nt venir du Tzar et non de Ta Révolution. « Le Tzar est l'inearnation de ,s on pe-up:1e lm,ême, de sa foi et de se-~' espéran1ces ». Pour lu,i, tuer l' anl0ur du Tzar, c'·es't tuer la Rll::i-;ie. Adnürons dans cette position l'int-elli.genoe .du génie. Il a .VlI que le -peuple rUSIse n 'est pa:s asse~ rat~o'~l:aUsrt~ pour ne pas In~ earnerSOl1 idéal d.ans un homnl'e; Il predl'l',a, d '!al'lleLws, dans Le~ Possédés) que 1a révolution ne ·s,e fer a it jam,ais 'a u profi.t du 'p eupl e' ,filais au ,profit d'un hO'lTl11l'C. Seule l'impatience devant ].a lenteur des réfor.lll'e's lui arrad1(> quelque.s alccent-s révo:lutionnaire.~. lVIais l'engrenage. l'entraîn e ~: ux conclusions extrêmesl ,de l'a1gItateur Spechnev, qUI 1 envoùtp· COIn pl ètem ent, 'COJll'l111e I.e « douibl,e » envoüte GodIiakine. T
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Or, ,clans le g'r-üuJpe se ca'Che un traître .. AntoneHi a entendu D-ostoï-e-vsky lire une ·copie -de la leUre révolutionnaire de Biétinsky à Gogol. C'en est as'sez. Nicolas 1er se ,s'Üuvient de,s décembris1tes ,qu'il a faHu exterminer, i,l ifil·édite un ohâtin1ent exempla:ire. Arrêté dans son lit, Dostoïevsky est ill1lcarcéré da< fis la forteresse Pierre et (Bau1. Ce séjour humide et sÛ'mtbre pend 18. plupart des' pri.sonniel~"i fous ou neura,s thénioques; Do's1'Oïevs'ky .s 'esti,m e heureux et bémt S H .so,},i tud e . MlalÏ.s l'enquête traîne, l'es 'interrO'g'atoires ,s e nwltiplient, 'iDs1.dieux let 'lars\s'a nts, .guère di.ffé-l'ent!S de ,ceux .que rapportent Kra,~ch:enko, Kl{)Iriakov et Ko.s tler. La ,CO'l11Imi-s,s·ion, tout en reconnai.ssant Il';inrnocence des iu cU!1pés, juge néces,s aire de châtier les ' « c.onlspü~ateur:s ». Pour ,s a par,t, Do,stoïevs<ky récolte huit ans d e trav'a ux f.o,füés en .sibérie. ·L e 22 déoen1hre, dan.s ;l,e froid et .la neige, s' éb-ranlent le:.,; troïkas qui emportent les prisonnieTs, ils ,n e ,s avent pas où . On 's'arrête S'Ur une place d'armes p:l-eine :de monde; :au fond une 'estrade. Les 'p 'risonniers, ·au garde à vous, ,a Uendent .Jeur sentence. L:auditeu:r énUJluère le·s nom:s et à 'c.ha'cun il .ajoute: Conda'm né ,ù la peine de JuO'rt ! Dos-toï,e vs'ky : 'condau1Jné à la peine de mort! On fait agenoluU'e r :l es jeunes gens, on leur rabat le ·capuchon ,') ur les yeux. Do-s't.oïevsky a oCinq lninutes à vivre. C'est une {~ ternité.
- Feu! (Mais quoi? Rien ne répond que. I.e sitlel1'c.e. E.st-.ce ainsi qu on E= ntre dans l'éternité? Non, \c'es,t !l a vie qui continue. On sonne la retraite. L ' auditeur lit 'g'r:av,e ment : - ,Les ,c oupables, :ayant mérité la Luart aux te.nmes n1.ê'm es de la loi, sont graciés 'PaT la démence infinie de Sa Majesté l ' E1nip,e r·e ur. 8. ,( Je me transformerai pour le mieux»
En l'oube Ipour la Silbéri'e. Plusieur.s des cooupagnons de Dostoïevsky .ont p'ayé cIe leur raison ce1;te ,s inistre pl'a isanteri·e. Lui s' en .souviendra, non s'eulement pour raconter, ,dans L:ldiot ces denlÎoe-rs instants avec une émotiol1i .qui vous 'p rend aux entrailles" nulis pour Sic ruter jus'q ue dans les profondeurs que donn e l'expérience, ,l e sens' de ;la vie et de la nl0r,t. Il .s'en va la rag,ë ·a u 'cœu,r , ·croyez-vous ? Nl1'Umnent. « Quand je regaJ_de le p.a's·sé, quand je pense à tout Il e tem'Ps .qu~e j'ai gâ,c:h~ , :'[ tout le t-en'lps que rai perdu ,en ,er.l'emerrt.s, ,e n fautes, .en futIlités, par ignorance de la vie., un Hot de slang envahit mon ;cœl~r. ..J e me transformepai pour [,e ll1ieux. C' est rà tout mon 'esipol'r
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toute Ina consolation)). Il pmtit en réconfortant ceux qui restaient : Tu me ,connais, dit-il à son frère Nfiiohel, je ne desc nds. pas dans 'l a tOlmlbe, oe n',e st pas :111.on 'convoi .fu'llèbl'e que tu accODlipagnes, et oe ne .s.ont pas des bête.s que Je trouverai au bagne, InaiÎ,s ·des hommes, peut-être 'IneiHeu11s que moi, peut-être supérieurs à nloL .. )) C'est le soir d 'e Noël 1849. COll1lmencent 18 jours de tr·ajet dans la neilg,e ,e t ,la tourm,e nte, par 40 degrés !S'Üus zéro. A Tolb'Üils'k , :lels 'condalmnés reçoivent la ,ri!site de décelnhrÏtste.s. déportés depuis 24 ans. Leurs fem'I nes ont sluhri !c es valeureux et ,partagé leur exH. Elles 'c-o,mlbl,e nt de .g,âteries les 'Il'Üuveaux arrivés ·e,t Telll'ettent à ,c hacun d',e ux un évangile, S'eul,e lecture autOl'iÎlsée daIlls l',exlitl. DostoïeVlsky ra,c ontera tout Icela da'n~s' le Souvenir de la ·.Maison des ~Mol'ts. Pour déorire :les ba'g nes de Sihérie nous pourrions ajouter bO'll't à . bout 'oe qui 'a été dit de trop fanleux ,camps de Dachau, de Buchenwald, ,etc.... Peu importe .iroi 'l e ré·gj'm e: 'l,es calIllps s'ont des 'enl.fel~s où s'e déploient ,sans ,c ontrainte ,l,es instÎ'nct's de 'l a bête hunla~ne: ég a iSlm ·e , :s'a dis'm e, 'Cruauté. P.eu d'âlme.s y rés1is·tent IUaiS 'oeLles-,lù en s'Ürtent purifiées-, Icomn1e d'un bain de s'a ng _ Telle fut ceBe de DO's'toïevsky. N.ous 'l e trou,v ons ,dans une foule ,cÛln~pacte de vÛ'leurs, dl" tl'aîtr·es, d'as:sassü1:S-, de tous les 'crÎ:lllinels de -droit pub,Ji'c. Le froid, la vermine, la puanteur ne sont rien auprès de ,la· hôdeur 'm'Orale qu'il faut slwprporter. AiPrès avoir trouvé aux ,c onfins :de !l a 'Inort il e s'e ns de J.a vie, i,l 'C'hel~chera sous les 'cÛ'mpor.tements de la bête ,c e qui reste d'hUJ.nanité. Il trouve ,mieux encore. L 'évangile, toujours à 'l a portée de sa main, !l ui révélait que par la nl!iséricorde de Dieu l'holmme ,est ·ca'Dabl'e d',a utres profondeurs; jl revoit ·e n eSlprit 'ces paysans de s.on el1lfance qui lui dis'aient si l.endrernent: « COlInllne tu as eu peur! Le Christ S'oit avec toi! » L'évangile ,q ui in:spil'era 'c et,t e résignation qui 'l ui vaut le n1épris de IS'0S 'Camarades, cOlnpell'sé par une joie intérile ur,e inexprin1ahIe. Pour ,c elui 'q ue Iles jeux de hasal,d dépouiHeront matériellement, c'·eslt id ;l e grand jeu. « Il peut gagner, dit Troyat, parce qu'j,l avait aocepté de perdre )). « Tout coopère au bien de Ic eux qui ai'l uent Dieu ) . Le bien que DostÛ'ïevsky th-,e de sio n 'm ·a l, Troyat ,l e vnit dans 'c e qu il appelle une triple révélation: rencontre du peuple, rencontre de la Russ ie, 1'€TI'CO'llÜ'e de 'l'Evangile »). Nune part :l'e peuple ne f'Ûrme une tell,e dualité qu'en Russie. Pa's de nülien enh-,e une élite cu.ltivée et la 'l11a'SSe barhaTe. A ce' I Jl:~ lIple infér'Ïeur qu'enfa1l1:t i'l avaÏ't connu ù la ·ca.mpagne et ù l'hôl'itai Marie, Dostoï,e vsky n'av.ait pas pensé jusque-là que comme· une maS'se malheureuse dont il fallait a:m:éliorer les conditions,
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l1latérielles. C'était, en s'Û'mlme, ,le point de vue des 's ocialü;allb ocddentaux. n -décoll·vT,e ici que l'e peurple :l une il'me, une â.nw nette des élucllbr.ations inteHectueIJes, si'l11ple, près de la nature et pTès de Di,e u. DostoïeV'sky l"aim,e et s'humBie devant lui. ·C'est par le rpeUJPle qu'il ·connaît la vraie Ru:s'si,e et qu 'i.l 'c onnaît Dieu. QuatTe années· a'v ec ,ce qu'i'l y ,a de p-Ius misérabl,c dans . le peuple, ,e t is ans autre livre que l'E'vangi,le l'all nènent, par de:lù toute dis'cuss1ion intellectuelle, ,à une ·prof.ession de foi 10ute SiUlple : croire qu'i:l n'y a rien de plus beau, ,de p.lus sympat,biqne et de phlS rai-sonnahle., de plus p,aI~fa-it, de Ip luscourageux que le Chris't. Du 'b agne, « que,l que part ,e n Sibér.ie )), Dostoïevsky est transféré COm!l ne soLdat de lL@ne à Sem.ipalatiIlslk. 9. Amour et pitié
Ces quatre longues années ,grises ,s ont iuterr0111pues par un événement: le p-renlier !anlour. I~i[,a:ria Dmitrievna Issaïev est une jeune feITIlll1e de trente ans minée par la turbe~'culO!se, épouse de l'ins'tit'!lteur lssaïev, « qui n'Oyai1 dans l'a'lco'Ol -le 'c hagr.in d'une vie mlanlquée»). Ce Inari deviendra J·e ~1:aTlneladov de Cl'im.e et ChâtÎlnent. « PenselY-tu clonc, nloer'call1ti, que ta demi-boutejrHe Il ll',a it procuré un soulage .. ment? C',e st de la tri'ste5'se, de Il'a tristes-s e -que j'ai ,ohel'Clbé au fOÎl,cl de ce verr'e - de ,l a tristesse ·et des l'3..rnlles. )) Mnle Issaïev conçoi t pOUir Féd'Ür une cÛ'lnpa'ssio11l qu'il rprend .pour de l'amour. 11 est heureux de donner des 'leçons à son ,fUs \Paloh'a. Mais 1'S's'a Ïev obtj,el1t -Ile poste d'adjoint 'au tdlbunal de Koutznetzk, une bourgade Ù 700 'v erstes de Sénripalatinsk_ Séparation ü1évita1ble, tous les tOUl'J.nents de il,a jalousie. Le 14 août 1855 !HW lettre apprend à Fédolr ,q ue M. Is,s aïev est Im·ort. 'C ouune pour son père, Dosloïevsky se reprochera d'av.oir ignoblmnent s'Üuhaité cette Hlort. On h'ouvel'a des traces de 'ce senti·m ent dans Ivan Karam.azov. La ,c omiprus·s inn, cette fojs, est ,du ,côté de DÛlSltoï.ev,s ky. C'est Ilu.i qui envoie de l'.ar,g-ent pour secourir la veuve. Mm.e lss'a iev, ,e,l'le, est éprise d'un instituteur anlÎ ,d e son 'mari. Nouvelles jaJnUJSlÎes, nouveaux désespoi.rs. Il accepte enfin le sacrifice, encourage les deux ·anloureux, fai,t tout "ce qu'il ,p eut pour l'avancement -de son rival. Cette histoire ' extra'Ordiil1la ire eSlt transformée dans le r0111'an HUlnilié:} et offensés. \ Coup de théâtpe. Fédor est noullmé lieutenant. Possihilité d'mnnisilie et de retour en Rus:sie. Mais OO'lnJne-nt sans elle ? Heureusement eUe .s e d'ép.rend de l'-instituteur. Us s'épous·ent et vÎennent 'en:sen1ib.Ie s'.instaUer à SélnipaiatinSlk. Mais toutes ·le. · (:'motions ont us,é les nerfs et Fédor subi1 sa pl"emière crise d 'épilepsie ,e n présence de sa ·f em:me, g.Ia'cée d 'b.orT-eu!' et ·de dégoùt. El1e se repr,encl néann10ins et le .ménage m'arche tant bien 'q ue mal. Le deux jui:Uet 1859 l'exil :prend fin. Eon route 'pour la H.us!sie.
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10. Souvenir de la Maison des Morts
Toujours ,SOUIS ,Slulr'V,e ilIanlc e :de la Ipoli'ce d'Etat, n 'ayant l'autorisat,i on de séjourner ni à Müs'c ou ni à St-Péters1b0 llPg, ils .s'étahlis,s ent à Tv·er .avec ,des ressources lTIodestes. De plus en plus la maladie révèle en M'a ria nmitrievna un caractère colérique. jaloux, ,c alp rid·e ux, tandi~ 'q ue Fédor voit ·se InultitpEer ses crises d'épilreipiSlie. En nov'emlbre 1859 il obtient enfi.n..la permislsion d'hahiter Ja ·crupHale et encore S'DUS 'c !1ution. L ' atlnO'sphère politique n ' a guère changé depui,s son départ. Les ,c onc,e ssions cl' Alex'a ndrc II ne font. qu ',exaspérer '~es exi ~enc es libéra'les, les aUaques contre le tzar et l'église. Entre l,es '- partis €xh'êlTIre'S : TéadiOinn.aÜ'e:s ,s!l a'vophi;les ,e t li;bér.aux progressi.sbes, Do ~toïevsky établit sa position, il est :l ibéral l'USlse. Intenahle. L~l jeunesse attend du 1111Jal~ tyr ·de Ira :r évolution qu 'il soit révolntionnaiTe. Les sl1avOtphHes ,conservateurs le tTauvent dangereux , Mais déjà l'écTivain ne se place plus entre, n1ais au-dessus d es lIns et des autres. Les Souvenirs de la il/aison des l\1orts } pulbliés à ce 111 nIn ent , 's ont une œu.vr,e 'l ittéraire p:rofondéirnent hum.aine. Et Dostoïevs'k y 'Co:Il1meuce .s on 'p renuer .gl~ancl rOU1'an, Humiliés et Offensés où, 'plu.s Il'Üin 'q ue la donnée romanesque, jl f.aut ,c hercher une étude tpsycholo'g ique du peuple l'USSle ,e t d e son â'llle ' ~ippriInée. Il. L'Occident et le Progrès
E:x.cédé de travai:l et de tristesse, Do:s:toievsky entreprend nn voyage à il"étpangeT. La 'p auvreté ne pennet Ipas à SOIl1J épouse de l'accompagner, il 'pali ,s,eUll. Parils .Je déçoit. Londlr es un peu 'l110ins. Genève eSlt « sOlnbre et lllaus·s'a de. Dos,t oïevsky ne ,s'a it p.as ou sait trop bien voyager. Le ip.ays 'l'intéTes;s'e peu, il ne ·c.hel'cthe que la vision intérieure. « On lUe peut ô:ter à un Frartç.ai!s, ,c'eSlt-'à-diTe à un Parisi en ... ridée qu'ill ·eslt le prenüer h'Ü'l1une du ,globe. D'ailleurs, .ft l'·exception de P1a1rÏJs, îl e ,g;~olbe lui ,e st fOTt peu connu et il ne tient TIlùlem-ent à 'le cOIl 1naître » ... « ,Chaque année, en t en'lJP's utile, on di:s-cu te à 'la ·Cha.mbre les qu.estions politiques les :plus inlportantes et le Parilsien ·es1douce.luent élll!U. H sait qu'il y 'arUTa de l'éloquence' et s'·e n 1~éjouit ». « ...,Pour le Padsien, Le p'lus: s'auvent, une bonne si'l11ulartion :de l'amour vaut -le vél'i.talble 'alllOUT ». Ayant relnpla'cé Dieu .p a·r 'l e IProgrès , 1'0cci.dent Jui :pal"ait irrénlédiab'leluent peldu. C ',e st l a Russ'ie qui sauvera l'Occident. 12. Une saison ' en enfer
M.aria Dmitrievna n'ain1e pas Fédor et .le :lui dit. Dos,t oïevsky s'épr,e nd de la c.ounédienne Schubert, ,f em!m e .frivol e qui .l e regar,rl c 00n1llne Is'o n 'c avalier .s ervant Tout ,alUtre est la r encontre d e Pauline Sous'Sllov,a, Iq ue Rosanov, S011 .futur époux., d écrira ainsi: ~( Elle ress'e mblait à Catherilne de .Mé.di'Ci·s ; c'est. de bon cœur qu ' elle aura.it co-mntÏis UJ11 ·crime, qu' elil e aurait tué ... Elle était 111a-
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jestueuse; je 'Cmmais des geI'l'S qui ont éM définiÜv e:1l10nt sé-duits, dominés Ipar leUe. » Et Henri Troyat: « pauline re;prés·ente exactement 'l e type de .la g-ran.de [,iUe exaltée. EUe est fèlniniste en diable, ·eUe prône ,l 'amoul)' 'l ibre et 'l 'ég.aEté dlev,a nt -la loi. El'le n e croit pas en Dieu. ». C'est eHe q~ü va encŒ11br-er .le ·ohem.in de Do.stoÏ:evsky avec le charm,e -de ,S'es 'capTi'ces 'cérébraux. FaHgué, 'lnalIUJde, incom'pTis et 'méprisé de .s a fen1Jffie, « il cède, avec ,l a cons'Ci,e nce atroce de' son Crin1€». Résultat de la ,c hute, la femn1.e ll1éiprise celu.i qui, 'au lieu de ré.Jever jusqu"à lui , s':abaisse jusqu'à -el,l,e. n devient « son e nnemi in dilsp ens'able ». EUe ,s'UTv;ra DOSltoïev's ky dans ,c e vOyUJge qui sre:r·a une vrai'c ~, aj: son ,e n enfeT. H faut de l'ar,g,e nt. Dostoïevsky :s'a:r rête à \iViesbaden pOUir JOUler, eependant qu'eUe continue sur Pari,s,. De là , eUe lui annonce bruta.lem,e nt qu'i,l est trOip ta:l~d, qu',eHe s'est épris1e d'un ,autre, -l,e ihellâtr·e espagnol Salvador. Pourtant ell~ ,le s upp:l ie d,e t1a s·au:v,e r de cet bon1lm'e, qui ne l'ailn1e pas. Effeotivement Sa'l v'a.doT la quitte et eUe suit Fédor à tI~aver.s la France, l'Italie, iJ' Allmna'g ne, pOlU' -l'abandonneT enfin, 'CiOIJ.T1111e il était à prévoÏ'l'. Ave;c 'son feu et ,s a gil,a:ce, oette .f.em'm·e hYlstérique aura fourni ù :l'écriv,ain l'un des ,gr.ands ,tJhèl11res de 's on œuvre. Elle sera la Dou:n:ia de Crime et Châtiment, l'Agloaé de l'Idiot, ,l a Lis·e des Vé1nons, la ]{athel'ine Ivanovna des Fr ères !ÙLTc!1nCl'ZOV et la Pauline Alexandrovna du Joueur: ILa ,f emme fabale , orguei.lleuse et s'a dique, Ira tentatrice par ex,ceUeuce. 13. L'homme soute1'l'ain
A son r.etou:r , Do:stoievska trouve :son èpouse .au p.l'lliS 111al et la fait transporter dans un hôpitall de M·os\cou. Lui-mêlne ·s·e r end ù St-P.étersbour.g s'oocU'pe:r de son rpériodi'q ue L'Epoque, en difficulté d'.ar,gent. H ,f,ait la nave,r te enbr·e ces deux villes et, au chevet de son èp'O'llJSe il rédi,ge une ·con.fession atroce, i'l1ititu1ée Mémoires écrits dans un souterrcLÎn. L'hoJl1lI ne souterrain est. une dupliqu e simplifiée de God:l iakine et de son « double ». ,Ce n'est :pas une l'o uang'e à Di eu comme les ·ConfeSlsions de St. Augustin, pas davantage une provocation cmHlne '1a fausse siQ;eérité d e Jean-J.acques Rouss,eau ou de (iide. C'est Il e ·cri d e honte et de d égoùt d'lm hou11m e tomh é au fond cIe 1',atbjectiol1 ,e t là (rui Dieu n 'est paSl assez prèsent rpo,u r qu'il ne che.l'che pas, dans l'abjection Im iêlue, une s'e cTète joi·e.
Et cet hOlJ.lllnle .fait la première pTo.fes.s.ion de foi exi sbentiali ste cOIinue dans 'l-a :l ittér.atur'e lnO'clel~ne: .le Tefus du Inonde, n on p:J.r 1'aJhnégation ,c hrétienne qu.i fait la l)lace ù Dieu , mais .pal" un ,a de de 'l:évoHe cIe l'hoU1'l11e contre toutes l es priSions que lui imnos'ent. ici-rba:s la ·lo.giqu,e eudidienne et les exi,gel1'ces de .la mo-
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l'ale. La ,cons:oiel1!oe du ,péché est un état d 'où aucun .raisonneluent hUlll'ain n'an'iv.e à nous s'ÜlùeVel'. Il faut autre 'c ho'se. La méthode :), x 2 = 4 ne joue plus id. «On se résigne immédiatement devant l'impossible. L'impossible signifi'e un mur de pierre. Quel mur de pierre? Evidemment les lois de la nature, des sciences naturelles, des mathématiques. On vous a démontré que vous êtes issu du singe, inutile de faire la grimace, accep·· tez-le, c'est mathématique. Ess,ayez un peu de discuter! Que ditesvous là? vous répliquera-t-on. Deux fois deux font quatre! La nature ne vous demande rien, elle se moque de vos désiTs et ne se préoccupe pas de savoir si ces lois vous plaisent ou non ...... Mon Dieu, mais qu'aije à faire 'avec les lois de la nature ou de l'arithmétique si, pour une raison ou une autre, ces lois me déplaisent. Il est évident que je n'arri·verai pas à enfoncer ce mur si effectivement je n'en .ai pas la force , mais je ne me résignerai pas à l'accepter uniquement parce que c'est un mur de pierre et que je manque de force. Comme si un mur de pierre était un apaisement...»
Nous nous sonrmes arrêtés iP1us longuement sur l'holllme soutenain parce que ,c'est la prmnière grande percée de Dustoïevsky snI' 'l a métaphy.sique - disons SUT :l e tmystère. ,C ar ,les ,dtlne~" que Do.stoïevsky :aperçoit 'n e sont pas ·claiTes et découpées cümme les somm'e tsdes Alpes dans J'azur; eUes per,e ent .les nU3!ges- et plongent dans un deI terri:b!J..e ·et inconnu. Le suivre là-haut siera l'objet d'une autre étude; no.us n'·e n SOilThnleS qu'aux ,a pproches ele ,l a Inontagne. Notons seulement que la Tévélation de ,ces vertiges sublilnes lui est dDnnée au 'Plus profond de s'a ·m isère. L'orgueil rationaliste 'e t pos itiviste ne tient aUCUne111ent -devant les problèmes de 'l a do>u~eur et du péché. L'existentiarlistemloderne s'enfuit dans ,l 'absurde et 'l'e dés'e:spoiT. Devant ~e lnur de pien'e, devant l'invidl:aib le paroi nOl,d, DostoïeVJsky ,cherche ,d'autres chemins et d ;au.tres moyens. C'est déjà un appel de la 'monta~ne eHe-mê'm e, car il n'est point de secours hum.ain. « Levavi oculos meo'S in montes, unde veniet cnzxilium n1ihi » . Au-delià du Tatiounel , du mathématique et du physique, une oreille entenelra, une voix Té·pondTa. L"algonie de lVI.arie Dmâtrievna, la lfelJlime qu'i'l a aimée expirant dans un flot de sang, et la mort coup sur coup de l'IOn frère Mi{'hela'chèvent, dans l'ordre vis·i ble, une étape de ,c ette vie Ill0Uven1Jentée. 14. Anna, la
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sœur de charité»
IVIichel .ladJs,s ait 25,000 roubles -de dettes que Féodor LSSll'lUa pOUl' sauver s'a Inémoi:re. De plus, il prit ,à !S:l ,charge la veuve et 'les quatre 'eruf'a nts de son frèr,e. iI/Epoque, jo urnal de Miche.l, chav.ir.ait; Féodœ' ·s e ,t uait à la tâdl·e. Un 'é diteur, SteHovsky, propose tr:ois mille roubles pour Ile droH de 'Puhlier l'en:s'e mble -de ses œuv:res; i;} ,e x,i ge en plu.s Uln rO'II1an inédit 'a v,ant le leT novembTe 1866. Pas1sée ceUe -date, Dostoïevsky .devrait 'p ayer un e ,amende. A,c culé à la saisi,e, DosotoïevS'ky ,signa.
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Au Heu de travai.J1:er il entrepre-ncl un Inouveau voyage en EurolPe, rencontre ;J'a fatalle SOUisslo'V:a, ' joue là la roulette et perd ,tout 'l';aJ.~gen:t .qui lui reste. H 'TIl'e ndie ,chez des amis, chez Tour,gueniev lui-'m ême. Il connaît la fai,m , il Vlit de thé p,e ndant une seoluaine. C'est alors .qu'il pos·e le ,c anevas de C1'Îlne et Châtiment, livl'e qui entre bien dans l'unité de 1son 'Inonde: un étudiant pauvre, ip our se donner ,1'.assuœaniCe de sa ülb erté, aS'Slassine une vièille ulSurière et, pri-s1onnier déso'm nais de .s on péché, :se vou e à l'expiation qui te déHvrera. l\t1!ais l'échéance de nov-eullbre ,a pprO'che et le livre promis ù l'éditeur SteUDVlsky n'est pa'S ·c omJmencé. Son ,almi ,Mtilioukov lui suggère de ~e dkter à une sténographe. Il :lui alm:ène une jeune fiHe. Anna G6gorievna, tremblante sous la nervosité de Dostoïevsky, sténog.raphie -les' 300 pages .de son nouveau :roman, Le Joueur. L'anecdote n 'en est 'q ue l',a venture de Dostoïevstky .a vec F,auIina SoU!sslov-a; lnais nous ,e n retiendrons ,},e sens prOlfond et luétaphysique : l'hOTIllTIe ;s'e mes!u r,e ,a vec Il'e ISOl:t, ~e défie, lui tire 'l a langue. C'est un tm oyen de ,S'Ü'ltü' de :son emlborurgeoisem·e nt, de quitter le domaine ,de lI a l;aison !pour 'e'llitrer dans ,l e Toyau.lue ,du hasard. Ici le mUT est tombé, 2X2=L! ne signifie plus Tien.
Le 'r oman terminé en 25 jours, Dostoïevsky ne peur\: plus ·oublier sa jeune sténographe; il lui pr'Oipos·e de « collaborer )) aux derniers 'cha,p itres de Cl'ime et Châtiment ·et -lui dé'c1.are son :unour. EMe accepte. EHe s-m'a sa fmnin'1e. EUe a vin.gt ans pt lui 44. « Tu es tout pour nloi dans l'av-enir, tu es 'l110nespoir et ma foi, 111'011 bonheur, rnDn tout)). Elle avait du cœur ,e t un grand s,e us pratique. Ex'cel1'e nte épouse et 'm énagèpe, eUe .fixeTa autan l que possible cet 'Îl1'corri,gilble av,e nturier. Du 111üins, il lui S<Ci!'a fidèl,e. « Auprès de ce g'I":a!nid hÜllum,e, ,dit Troy.at, elle n ' a pas été .18. 11lus'e, Blais ,l,a sœur de charité )). L'es débuts furent pénibles. Les par,e nh de DO's1'oïev\s ky «battent froid ) . Les s,c ènes de fanu,ll,e ,causent à l'écrivain de nOllveNes . 'cris,es d'épile.psie. Les luédecins lui ·cons·eiBent encore un voyag.e à l'étmn.ger. Pas d',a,pgent, Iles ,créanciers ;p ouTsuivellt. Anna engage tous les meubi}'s. Hs :s 'Ï'nstaHent à Dresde, louent un :3lprparteluent. Féodor tra-vaine ~.a nuit ;e t :se lève à 11 heures. Apl'ès :midi on vils,i te les 111Us ées, on Sie prolnène dans le par'ç, où :1'oTCihestre joue Beethoven, Mendelsohn, ·Mozart. Et la nuit, Dos1'ÜïevS'ky jet1e les notes d e son pTQlcha:Ï,ll' l'D'mml, Les Possédés. Mais il n'Iavance pas. Et l'.argent manque :pour r,entr·e r là St-PéteT1h our,g. Un eSlpoiT, (Il;le sa femme Jui pennet à contre-'cœur: filer s'u r Hmnb011 l"g, jouer à ,l a roulette.
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NatureHeluellt il perd coup su.r 'c oup, jom' après jour. Et 'cependant ~i;l ne peut iP:}UJS cetSls er de jouer. n aime ,Je jeu pour .le jeu. C'est l'extase de l'instant unique où ]1 « f.ranchit ]'e mUil' » . Il fait si bon au seuil -de l'a folie. Sa lfenune s'épuise à hù trouver de l',a r'g ent; toutes les S0111lnes sont :englouties. Dosrtnïevs'k y Tevient à Dresde pâle, défait, anéanti. Mais il rencontre Jes doux yeux d'Anna et ·c o.mprend qu'el1le a pardonné. M'alis lI a séduction de la Toui1ette n'·eslt pas finie. Dnstoïevsky entraîne :sa fem!lne à Baden-Baden et continue de pepdTe. Un à Uill, les objets du l11énage, les souvenirs précieux passent .au nlont de piété. L 'al!liance du l11ariage. Les pendants d 'oreiHes qu'Anna dètacl1e 'a velC une larme. Dos!toïevsky jure qu'il s'arrêteTa quand il aura .gagné. M!a:is tout gain entraîne le vertige . li perd rangent de l'ailli'a nlce et des boucles d'o:reiH-e.s .. Dostoïev:s Ky ISlMligJlote ·et :s'a femane ,pard0111Il,e. Une ~lettrealJ.1nonce que les' 'm eubles sont pel,dus si on ne les retire pas toui de suite. On perd les meubles. Une avance de 500 roubles due à l'obHgealllc.e de Katkov Jeur pennet de s'enfonoer vers l'Occident. 15. En Suisse
A Genève on voit passer Gariba'l di rue du ,Mont-Bloanc, 011 assist'e à un Ineeting de :socialistes révorl utiollnaires, 'Sane du ,Congrès. « Impossible d'imaginer ce que ces messieurs les socialistes et les révolutionnaires ont pu débiter comme mensonges, du haut de la tribune, à 5000 auditeurs. Le ridicule, la faiblesse, l'incohérence, l'absurdité, les contmdictions de tout cela étaient inconcevables. Et cette canaille soulève les populations laborieuses. C'est triste. Ils commencèrent par nous dire que, pour fa.ire régner 1a paix sur la terre, il fallait anéantir la foi chrétienne, détruire les grandes nations et les remplacer par de petites, supprimer le capital afin que tout soit commun à tous, et cela, S'ans aucune preuve à l'appui. .. » Es,t-!ce la détT,es:se 'm atérirel1e qui di'c te .à Fé.odor Dosrtoïevsky
ces JUJgements désoib1!i:g.eants· sur les Genevois ? « Tout, ici, est hideux, putrifié, hors de prix. Tout ici est ivre. A Londres même je n'ai pas vu autant d'ivrognes br,aillards et furieux. Et le moindre bloc de pierre est chez eux «élégant et majestueux » . « Où est telle rue? - Voyez-vous, Monsieur, vous irez tout droit et, quand vous pas'serez près de cette majestueuse et élégante fontaine , vous prendrez, etc .... » « Cette majestueuse et élégante fontaine » est une saloperie du style rococo, branlante et de mauvais goût. La vil1-e est «le temple de l'ennuh.
Anna G.ligo1ri:e vna .croit 'conju.r,e r 'o otte 111auv.aise hUrlneUT en ,conseiTIrant à 'Son 11liari de se 'r endre à la « vine ,d'eaux» de Saxonles-Bains en V'aIlai1s, de :renou11Illée rmondiale (av'a111 les abrÎ'cols et la ,con.fiture !)
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. . A S~xon la . roulelte fonctionne' Dostoïevsky per·d CO.J.11111 E partout aIll~e~r.s l Il revjent à Genève -e t brûle -l'e 1'O.o1a'n co;mmencé. Une a?-tre ldee geI'Il~e en lui, ,ce]]e (~e représenter un hom'ml' acln1.il'~e a tous les. pOInt,s de vue. C',e~t une gageure: cOl11.iù.ent illteres'S,e.r le puihh~. avec un honl'lue 'slans ,d éfauts? « li l1 ' y a al! ~l?nrd~ qu ;u:ne. hgure positÎ1Inent admiraJ)le, c'est le C~hrisl » . ReusslTa, reUSSIra pas? Dostoï,e v's ky tente 'Sa ,c hance, C0l11lme à la ~'ol1ilette. Dans 'o ette détres1se la nalÏ!ss'anrce de :s'On premier enfant ~e r~,~ fou de joie. Cette joie ser,a ,oel'1e de Cha tov dans Les Possedes. . ...(~ Il y avairt deux êtr,es . hu:J.nai'l11s et tout ,à ,coup il y en a un tIoI.s1eme,'" un ~10uv:el ·es1pnt 'c ornp'l,et, a.chevé, tel que .main hum'a Ine n len! a ,J'a'm aIS créé ... un.e nOlllvel/Je 'Pensée et un nouve.J amour ... C'est rn1ênle ,e ffr'a yant... Et il n'y a :rien de plus o'!'and au Inonde ... » . b . PO'UJ.' payer les fr,a,Ls. de l'a,ccoUrchmuent, Dostoïevsky reloul:-. ne .J.~uer ? .,saxon-les-Balns. Et void le nlême refra'in' pour lIa cenhenle fOl.S : - Annette, mon cher ange" j"ai ,tout perdu l " Ma.i's ' ~ette fois l'iInage de la Providence hriHe ù trav ers so n ?esesl~Q.l:r; I[ .espè1~e 'q ue Dieu le 's'a uv.era du jeu. HéLas, le 24 'lnai Jia rpet.lte Sonta IneUlrt -dans sOn ber,e eau. Dostoïevsky « IP :leurait et h~' f11~! devant ]~ Ic ada:v re ... , 'le couvrait de tbaLs·e1.is ... Et quand les .pr 'elnlel~es ,pel11etees de terre sonnèrent s'Ur ile bois .du 'cOiU,verc.Je, ~,l crut qu on le -frappait ·en 'Pleine poitpine qu'on l'ensevelissait a son tourr. (Troyla t.) Dieu -lui anaohait la première joie qui d·eva'Ït le rendre mei 1_ .leur! Il f~l~ut quitter les lieux témoins de tall1't 'Cle' ·soulffrance après tant de .lote et c'est là F10rence 'q ue Dostoï.evs1ky ternünera ,s on roman, L'Idiot. 16. L'Idio-t
De 'ce ·livre nous ne di'r ons/ id ,que le dessin; nous y reviendrons plus ta.rd. A St-PéteT:Slbou:rlg Ie prince Muk:hkil1:~ revient d'une dinique en Suisse, où un médecin ra so,iO'ué. Sa ill'a l adie l'a l'approché d~.g e-l1fa~;fJs, 1~ privant de oe que les,b honlil nes appe].]ent le sens du reeJ, 'lUtaIS' qill est 'e n vérité la ' con~'lais's ' ance et l'-attrait du l111al. H 'tOlnbe dans une ,s ociété de Tap.a'ces, de fouTlbes de vo:luptueux, de bouffons ,e t d'ivrognes. CO!Illlme il :Se lai,sse' fad lem·e nt trO'l111})e·r et ne ·se fâ,c he jamari:s, OIli i1e ,prend pour un « idiot» . ~e~endant .an 'n e tarde pasi à lui '}",e connaîh'e une inteHig'enüe. pet:netrallt~ ,et. bO,u~ever'sante, qui révèle .il eha:cun ·sa 'Pr~pre la~deur, et lm fmt deslrer secrètement de se 'c onvertir. Guardi,lli prHend que Muis,chkiue est dans l'intention de ['.auh~llr l'dilnage du Christ, do;n t ill n'osait pas écri'l'e ,l a vie. En tout
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cas, -c',e st un Ipersonnage étrang,e, dont :les lois ol'dinair,es de la ~ritiqu:e rue permettent rp~s de ,compTendre 'e t d 'exprnuer 'l a qna~i1::é ~Illtèrieu:re. Il vjent d'un -autr,e 1uonde, il rentre dans un autre 'Iuonde, ,e t s'On passage noUJS ouvre quel'q ue ,c hose du tluystèr-e qui s'étend denière le mur des conv'e ntions. Et c'-est peut-être le livre qUii renfel'me ,le plus d,e la substance .de l'auteur. Qu'on lise les pag'ets ,SUlr J,a dernière ,l ninute d'un 'c on da-mué à mort et su!' l'ùlue des 'e nfants. Le sue,cès de J'Idiot fut nlDindl'e que celui de Crim,e et Châ.li.ment, ,et pour Icause. Un peTsnllll11a'ge COlTl'lne l'idiot dépasse le public. Anna Gdg'o:r.ievna 'e st de nouveau enceinte -e t le couple rentre d'Ita'lie. A Dresde, une ;fd~eUe -n aît, qui s ',aJppeMera Ainlée. Tl faut ,o btenir um aco,Illlpte ISUT Je prochain rom'a n : un récit COUTt et Hnéah~e, L'Eternel 111al'i. Un !autr-e .est déjà en 'ger,m e, il ,s 'agit d'un projet gl'andiose. Pour faire pendant à l'Idiot, qtÙ est la ,,,ie d'un '~aint, ,ce 's era Ja vie d'un ,grand pécheur en 'Cinq rO'n1.3.ns , -de.slirné à !pTQ!UlVer Q'exiLstence de Dieu. 17. (( L'Occident a perdu le Christ»
'M ais ce projet est à !l ongue échéance; en attendant, Do~r;;toï -e vsky éJ'a bore UJl1 nouveau Isujet ,s ur la Révolution, qud retra,ce les .stupides ·essais des 'l110uv01u-ents nihilistes d 'a ns les universités'. Ces-era un pa1m,phlet : Le Possédés ,o u Ip lutôt Les Démons, C'O'mllH! })orte ,l e titre Tusse. . La guerre de 1870 stwpl'end Dos101.evsky à Dresde, où il se débat contre son r01l11Jan et ,contre Iles dettes. « EHe est helle, cette école allenlande qui torture et piUe COll1lUe une hOl~e de Huns! ... Non, ,ce qui a été bâti Ip ar l'épée ne s-aw'ait -subsister. ." Et après cela jts crient: Lia jeune AUel11agne! Bien au 'contrailJ.'e, ,c 'est une -n ation qu:i :a épuislé .se~ for-c es 'p::u'ce qu',eiUe :s e 'cQ.nfie à Il 'idée du g1ai've, du slang, de .la violence; el1e n'a 'Pas la moindT.e notion :de ce que ,c 'est que la victoire spiiritueHe -et ·elUe -e n Tit avec Ull1'e !brutalité soldates.que. Non, c'est une nation 1110rte, une nation 's'a ns avenir ! ... (Leth'·es). Mlai,s les Francais S'ont battus 'et Paris -e st 'l'ava'gé par ' la ÜOU1nlune ... « tL'Ocoide.~tt a perdu le -Christ -e t c',e st pour -ceLa que roccident se 111elu·t, uniquement püur ,oola » . Vite virt,e rentrons en Rus'sie. Il faut :de l'atgent. Bh'core 'hl rOll'l ette 'à "Tiestbaden. n ,gagne une faible 'somlne ,e t perd coup sur coup. Il 's ort de la s-aUe 'COlm'rne un égaré ,e t s'e précipite ,c hez un prêtre. Sa hâte l'égar,e, ill se trouv,e danS' une synagngue. Un symhole. Il ,ohel'chait le Ohrist -et trnuve... ceux ,q ui ont tué ,l e éhrist ! Il arrirve en sanglotant 'Collez Annette: - Je ne jouerai plus jalIna'is , joa'lnai.:s !
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Cene fois H Hent parole. Non seulement .i l ne jouera plu:s : Il n 'en :parlera plus. En route veros 1a vra,ie Russ1ie. Peut-être .altons-nous ·la sauver de lS'es « démons». 18. Les Possédés
Ce l'ül11.an reprend du Ip oint de vue de 'la société le p-roblèn)e que Crimle et ·Châtiment ·avait posé .du; /point de vue de .l'individu: . queHes sOint les ;}imites' ,de la Lilberté .sÜ'da~.e ? ILa'i'StSons-:en l'~n:a'lylSe à H. Troyat. • . «. Les Dé.mons s?'n t l'aventw'e d'un peuple qui méconnaît ,le s .p nnclp-es SoOClauX ·et ·se perd en espérant se lS'a uver. « L'assas!S'Ï'nat -e st pour ,l 'individu ce que lI a révolution ·es,t pOUlr Ja c?Hec1Jivité. Raskoln.i'kov 'Veut se prouver qu'il n'est pas une vernune, a.cheter par un acte répréhensible ie droit de l'indépendance tota'I'e ,e t devenÎl' en qU'eLq.ue '.Sorte !Son pro,p re Dieu. Les ,dén1'agogues de 'l'insurrection VieuJ-ent a'ccorder à la foule une ,digni1é 'S(urhUTIlaine, Im ériter Il 'ém'a ndpation ,par le rnassaClre et inst.ituer une Telig'i on de -l a !mas's e au lieu :de la croyance en Dieu.
Et co.mU1!e Ra-skolnikov, I,e renégat, perd toute liberté dès .Je lendemain de sa faut'e et devient l'·eSocl' a~e d'une idée fix'e ainsi ;le pelllJ?=Le qui 's'e .~oulève lJle trouve au ~bout de -s on é:preu~; e que la servItude humNNlinrt,e et il-a déso'l ation. Ou~, lI a rtentation éternelle on « touri est pel"nris » Ipeut être p 'epsonneHe ou ,coUectiv,e. Les deux txpérienües sont parallèl,es .dans :leurs 'moi.ndp(~s détours ,e t tou.te':Y deu~ ab~Ulti'ssent un ~êlne .échec !devant -l'infini. Il ~l'y ,a pas de libeTte .sans DIeU. QUI'conq.ue cherche :la I~b-erté hors de Dieu 'ie ·cond-a111'ne à la .négation de Isoi-ullême. Le socialisme est une ,question relÏJgieUise et doit être tr-a ité ,COlll.me tel.
:à
En ef,f'e t 1è .socia'li-sl11'e, 1e socialisme l'usse, ne prétend pas s eUl].'e1n:ent Ol',g,a m.ser 'l e bien-être de ;l a classe ouvrière, i,l ne ,p rét~n~ pa~ lS'€u'I,enl.~n:t .l'~g~'er l~ ,~ie terrestre de l'homme, il prétend hlnItel' a cette if;e:hClte ln1l1ued.l'a te toute notre vie. Le socia'li:sifn e n'es,t pas une ét~pe dans le desltilll de ,J',htuuanité il esrt -la religion ~e ~ 'h~na'l1i~é. H est 'la fin de l'hulnan:ité. Il' ne double pas le .c.hnstIanls,m 1e, Jll le TelJ.11ipl.ace. Pas .de Dieu, pa:s d'Ï1nmortaHté de l'Mll1e, pas de rédemption, paiS .de bonheuT hors du bonheur 111.até l'Ïte,l, tanrgihlie, Hocessilb le à chacun. « Tout commence et tout finit ici-bas. Le monde se transforme en Les, ~aleurs, in~ivi.~ueHes, la vie intime, les élans spirituels, 1es espolr,s supeneurs .s aneantlssent dans ces marais de l'inconscience et d~ la nullité. I:',Etat se charge de .pourvoir -l e troupeau lamentable en pitance. en tameres et en petites joies quotidiennes. Et l'homme se croit heureux. (~~-ais :'homme , n'~ pas seul~ment besoin d'être heureux. Le pain qu~tldlen n est pas l umque nournture à laquelle il 'aspire. Il a faim de ~r?lre .à chaque ~~s~ant qu'il existe une 'haute allégresse, ,absolument Immagmable et del1cleuse, dont il ne sera pas exdu. Il a faim de quelfourmili~re.
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que chose qu'il ne pourrait se procurer ni par le travail ni par la ruse_ Il a fain1 de l'incommensurable, de l'incompréhensi~le, de . l'infini. « Toute 1a loi de l'existence humaine, dit Stépan Trophimovitch. dans le dernier chapitre des Possédés, consiste en ce que l'homme peut toujours s'incliner devant quelque chose d'immensément grand. Si l'on venait à priver les humains de cet immensément grand, ils ne pourraient plus vivre, ils mourraient de désespoir » . . « Hélas, les faits ont prouvé que Stépan ' Trophimovitch suresti:...· mai t les hom,m es». Dans cet,t e iIIlJ.lll1'ens'C 6t ter,ribJ.e ,f resque, DostoÏ'evsky n '.<\
pas s'Culem'e nt préüguré )·e-s alboutlss,eUl'ent'Y thé<?riq~es de 'l a révolution tels qu'Hs ,s e sont 'ID-anifesrtés ,au 20e sièc:1~, :i!l a dres''Yé vivante toute une ,galerie de tpürh'aits 'l110dernes sous les'quels, on 'pourrait mettT'e des noms. T'Outes :les' ,méthod'e's .d'ahrutissement et d',e xtennina't ion, toutes le'Y techniques d'avit}i's:sel11,ent sont prévues jursrque dans 'les détails:, telle.s qu"elles rfurent 'u üses en œuvre dans toutes 'l es di'ctatuTes lJ11odeTnes, teUes enco'r e qu'eUe,). .<';O'11t -a doptées pa'r des idéologies qui prétendent lies combattre. Nous l~evi'endl~oD.s p 'l us tard sur ce gr,a nd li'vre; il fallait, pOLI 1" aeih ever le portrait de Dos.toï-evsky, eh. donner les li,gn'es générales, et nous ;n e pouv,i ons le faire -lni-eux qu'en :suivant la magi-<;·-· traIe étude d'Henri Troyat. (A suivre) l1f. Michelet.
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~le lVI.arx et de Lénine, joueront
LIll rôle décisif ,- , , . . etl~d0S spécialisées des étud/ t U . , S U I ]a S.Ulte des . , Ian 5-. n cours d un semesLI'e ét' Ol'g31use pour pré;p:arer ~Ies llliaîtres à ' . ~, . '3. 'e -~chafl. swissenschaften )} dans 'les écoles ' p.enf~eIo.nei 111os « Gesell1]1' . t t' P " ro eSSlOl1ne es et d'ad .' I~ms !'a IOn.. 'a mni. les candidats s e trouVaient (les' , ·~n ances de dIverses jrn rdustries. ' ouvriers
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PARTIE PRATIQUJE 'LANGUE FRANÇAISE
LIe mouvement éducatif à travers le monde~ provient du B. J. E.
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Il
ALLEMAGNE Pour l'observation de l'enfance
Un « Institut pour l'observation de l'enfance » a été cree dans le cadr-e d :e l'Aüadémie péda,gog,i rq ue de PadeTborn, par le M-inistère de 'l'Education ,e t le Ministièr.e des Affûr,es sO'ciales du pays fédéré « Rhin-dl1-Nor-d- i\MestprbaJi,e ». Parmi les tâches de l'Institut figurent la f.ormation psyoholo,girq ue cIe,s 'l uaîtres, chefs de groupelll'en1.s de jeunesse, inst,i tutrices- et jardins d'enfants " etc., ainsi que l'org,anisation d 'enquêtes .dans le do,m aine de la psychologie enfantine. L'institut puhJi,e égalenl'enl une reVllC' inlitulée KindesbeobachtLlng Clis Al.lfgabe, sous la direction du Dr Theophil Thun. NouveUe branche d'enseignement
Un 'n ouveau 'COU1'SI ln,t i·t ulé Gesellschaftswis:-.ensclwften a ét(> introduit -en 19-50-1951 dans les écoles de la zone a-d entale et fera p.alrti~, à titre Olbli'g atoire, du progr:a:m tm e des universités el des hautes écoles. Un 'e xaluen sera institué en cours d'études (fill du 3e ou du 4-e semestre); 1,es résultats obtenus dans Icette branche, qui cOTIliprendra entre autres J'étude des œuvres principa·le~
Centre d'intérêt: SOUS LA LAMPE 1. RECITATION Sous la lampe
Sous l'abat-jour de pa.' Pier ros'e, !La Il a'Inrpe, lUtes peNts. anlis Est dOUCie, -e t sa -c larté ,s e 'pOtse Sur tous les objets endonnis . E tUe n1:et des ronds de hl1luièl'e Au ,pl~fond blanc qu 'elLe 'f:letwit; Tra'V'a l'l:lant bien .b rcl , notre 'mère Pense ù s'On enfant, et ,s ourit. P,enda'l1lt que -les- enfants ,s omJlueillent
Les 'mamans tra vaïHent pour eux' Les Il namans -e1 }es lampes v0~llel;t
'
I_P our que -les petit,s 's oient heureux. O. Aubert .
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Qu and la lampe apparaît
Le jour baisiSe : la nuit tombe vite en décembre. Peu à peu 'le jM'din s ' en~p:lit d'obscurité; La vitre Isans< -regaTd ,a p ,e rdu sa gaîté; L 'ombre teTne envahit 10uIS les coins de la chambre ... IMais void que ,l a 'l ampe apparaît, rallumée, Chaque objet a Teplr is sa fOl'me ,a1ccoutulffiée, La :lumière joyeuse a ,d issipé l'ennui. L'un l'etrouVle ,s on !l!Î.vr,e et 1':autre son aiguiHe ; Et l,es papiHons noi'l''Y qui .g,Q!l',t aienrl de 'l a nuit Se dispersent ,dev:ant la Imnpe de fan1iHe. H. Clwntoine'. Le marchand de sable
!Il ,esft un vieux InagilCÏle n Qui, .tous Iles, soirs, à 'la même heul"e, Se Iglis:sre danlS 'chaque denl'e ure Si doucement qu'on n ' entend üen.
La ,f amiUe est ·encore 'à rtable' 'Nlais, sous l'e g1eSlte du bon vieux, Tous les enf.ants ferm·ent 1es yeux: Ca'!' 'c 'est :lui I,e Iltal"chand .de 'S'u.lJle. D'une 111.ain sùre, il a la:ucé Quelquie s graines à ,c haque paupière: « Au Ji.t, chers ,e nif ants 1 dit la mèl"e, « Le ma'i~ohand de 'S'a lb le est ,pa'ss~ » . B(mdl'illal'd et [( l..llm.
II. VOCABULAIRE
NOMIS. - Le SOiT, la :soi'r ée, la 's érénade. La V'eil'lée, le~ veil-h~ UT,S. Une lüstoÜ'e, u.n 'c onte, une légende, un :récit. La tOl'che, la chandeHe, 'l·a la,m pe à 11'lüle, à pètl~o~e, :la lU1mièpe éle otriqlle, l'ampoule la doud,He l'Iaa) at- jour 1'e COIffi!lll'utateur, une prise de courant. 'L' Ü'mlbl"e, :l~ Ipénorn-bTe, ':!'obs'curité; :les ténèbre.s. Une lumière' .vive, hriHante, ü 'em1blo,-t'a nte, s'Cintinanh~ , aveuglante, éblouÎs"ante. ADJiECTIFS. - Un éclaü'a!ge mode.rne, t3iIllisé, indirect. VERBES. - L!a rl a,m pe répand, .proJette la l'Ulmiè're; eUe écla 1"-. r e la pièce. La àunilière nou~ éblouit, nous 'av,eUJg~le. L'histoi'r e es r intéressante, touchante, captivante; eHe nous attendrit, nou~ é-m·eut nouiS ·arT3'ohe des 'll3.'l'1nes; on f'riS'sonne, on ·a peur. On écou;t~ bouche hée 'lIe nall~rateur; üll est tout yeux et tout orei.J1e"i -
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III. ORTHOGRAPHE
.a) Pl,épar.ation: S'·en réfère:!>
-a~
nruméro 1.
Soirée en famille
Sur un ,c anapé de paiUle t:r.es:sée est a'S!sise une f.ern'm e qui paraît 'encÜ're très jeune, bi'ffil qu',eHe touche déjà à trlente-cinq ans. CeUe jeurn e fernm'e à demi renversée ,SUir -des COruSlSlÏIlJS, tient une p.etÎrtle fiiH'e endo;r mie, la tête sur une de ses épaUJ1e'S'. L'enfant roule encore daIlJs ·l es doigts une d&s !longmes tres,s es nniTes des 'c heveux de 'sa TIlère, :av,e c 'lesqueLles 'e lle j<ouait tout là rheure avant de s',e ndormir. Une veillée à la ferme
En ,c e temps :de ~'.année, l,e s Ar.naiJ. avaient de :longues heures à eux, surtout pendant ,l es veHlées. Ils Il es pa;sls!ai,e nt réunis dan'SlI a g,nande 'saHe, au rez-de-chaussée de ·l a rf'e rme. Devant 'lia table sans nappe, ,c hargée de fTUilts d'hiver, ·de pomme.;;. et de .poires gr'e nues, de IlJOŒX le t d' amande:s , ils pro1ongeaient le 1'Iep:as- du SOiT com'm e par jeu. Lels braiS ,a lii ongés ils pelai!ent '1ente1TI>ent les fruits 'e n '}.e.~ f.aisant tourner au bout de 1e'llT.s doigts ouc.as-saient des ,coqœiHre!s là paumle ouveIibe. Puis Hs se retournaientcontœ ,l e feu, épaule Ic ontTe épaule, 'le flr ont ·coU1~bé sous la longue pièce de ·toi~'e à ,c.ar'lieaux 'hleuJS et blanos, ,clouée au bois, qui .:fiaisa<Ït le tour de 'I a ,c heminée. A. Chamson. Une veillée
Le 'Iiep.as .du s·oir -est terminé. ILa ma;n1:an a déshabillé les p:l us jeunes des enfants ,e t les viQj'ltà Icouc.hé:s m 'a inftenant. La 'lum:ièTte éle:ctTilq ue inonde la pièce. Oha,c un 's'ins1:ail1e rpour l'a veô.W1èe. L,a bonne ,gr,a nd-mère Is erre ,c ontre ,eiQ'e ,s on châtIe épais ,e t a,pp-rüche ~·a chaise bass·e du Tadiat,e tlr. La maman, . cilJ1génieuse, eSlSai,e -de faiTe du neruf dans du 'v ieux et ·conf.e:ctio.n.ne une :rohe à :s'a petite fi'l:le -dans une de ses vieililes jupes. On :entend ~e ,cliquetis des aigUJiH·es de lI a grande .sœur dan'!;! un tricot !bleu 'm arine. Le frèfle aîné dislPose sa Ip lanc:he !à deslSin SUT la tabl,e eJt lS,e met au tr.avail. L,e papa f1H.lle une .cigarette; iil tourne le bouton ·de la TSF., choisit un beau pI''Ü'gran1'Ine ... et une dOuce musique emp'lit la petit·e pièoe, Ilnus,ilq ue que tOlUS éCO'lwenrt 3'VieC :r.aVÏ:S''S,ement, sans interJ.'.fom,pTle leur besogne. Autour de la cheminée
Nous écoutions 1e.s miHe petites voix .qtUi Ibruissent dans ~e bois .emhr,a,sé, ij,e tc hant plaintif de lI a bùohe Iq.ue l,ereu éc'hauflfe et dirlarle, Il'e 'C'fl3Iquemern de Il'écoifice 'q ui :se 'cri~pe et éc'lajle. De , te'illlp's à a.ooe, le hur1em'e nt -d'un ,c hi'en Vienait ,s e mêl,er au faihle siffl.eITIl.enil: de la bise ,e t au bruit de ~la pluie 'q ui fOUiettait ~es' vitres. G. Sand.
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La veillée
, On f,a it 'cefide autour du f,e u, 'l'hôte aJnfiuel au ,centr:e, I,e ber:g,e r de l,a montagne des'c endu dans nos Ipay:s aux premières neiges ,e t entre Jes chai'l'es :l'e CJruen et :l'e Ichat de la 'maiso.n, intéfie;sés' par l'éclatement ,des marro.ns 'p.oussés :s ous ,l a ,c endre chaude, après avoir été .flendU!s, Et 1a w~tiHée loooumence, Le~ ho.mmes fum,ent, ·l es femmes :so.ng:e nt. UIll grand sÎ'lence règne. Mais, s-o'Ni:cirté par .0111 ne saÎJt quel :besOiÎn de ;s'épancher, :1e !berger se met à p.arler de ,l ui-même ... J;I dit,,s,anlY éclats et sans ge.stes, let, ,devant ::LeS! y,e ux enchantés de 'oes ho.lm;nH~tS de la terre, les Pyrénées ~ns.oupço.nnée.s pra:ss.ent, toute'\! -dentelées, .sUl' 'l',a zur infini. J. de Pesquidoux. ,
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3. En un pa:ragTaphe montr,ez les personnages autour de la lalup'e. 4. La réd,a,c tio.n: 1) Une veillée intéleS''1,a nte; raco.ntez. 2) ,'fo.siane . to.urne l'interrupteur; la lumière par.aît; ·a lors la !lrandm~re palflle .à Is'a Ip etite-fHi,e; que lUJi dit-elle? 3) Le r ,epbas du SOIr 'e n faIlliUe sous [a lampe; décrivez la s,c ène depuis l'inslt.ant où vous 'eeS'sez vo.tre travail jusqu'au Iffio'm,e nt o.Ù la table est desls ervie. 4) R:aooo.nïl:ez Ullle hisrto.we que vous avez 'e nt'e ndue à la veinée.
BIBLIOGRAPHIE
Veillée rustique, vers 1830
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Dans un angle du '{-oy,e r 'lllo.fllU!Iuenta:l, no.ird paT la :sui'e, faisait sai~Uoe, à la haU!teur ·co.nvenabl,e, une ,laITue d'ardo.ise, luminaire des veH'1ées. On y brûlairt de~ éc1ats de pin, ,cho.isis paTIlli les plus tI'aJIlIsilucides; Œ ,es mieux ,i mprégné.s de résine. H ,e n ray.onnait ùans la pièce une 'Clarté 'ro.UJgeâh'e, fuligineus:e, .qui éco.no.misai,t J'hui,l e de no.ix du lampio.n à bec. L'aï,e ille p''fIenait .s,a .queno.ui:l:l,e, ·au -co.in du f.eu, ,s'lllr un escabeau. No.us, ,le'Y petits .a!ocTourpi,s sur les ta'l ons et tendant les mairus v:ers ia réj,o.iU~'s ' s'allite ·fl.amJbée de genêts, n.ous fais,io.ns !o ercleauto.ur d',eHe récÜ'utant de tourtes no.s OIJ.'eiUes. EUe no.us racontait des hi'lt.~i:r.es merv'eihl:eUises, où l'e 'lo.up .interv,e nait s-ouvent, et qui :no.us -do.[)Jlai,e nt :ta ,chair de po.llie. Veillée sous la cheminée
Assis sur des 'c nai,s1es bass·es, les ho.m'l ues y fumaient et y jouaient aux caTTte~. Au-desls us ,d e leurs têtes penchées, .des handes 'd e iLaTd, odes j,a'lnlbo.lll:s 'e t od,e sSiaucis's es, pendus à 1'intédelU' de lI a ,c heminée, 's e pro.filaient dans une demi-ohs,crurité et, to.ut en haut par J'OUve:l'!tU1~e béante, o.n :apercevait un oQ,i n du ciel o.Ù ,l es érto.iles'l,cint:hl:laient. LetS lllillllPes à bec .a'CJcl'ochées au manteau éc1ai'r ai,e nt faibl,e m'e nt ,l a pl'o.rf'o.ndeur de la ,cuisine, mais de temps à :a uh'e un jet de f:laomlne jaiHiss'a nt de !l'âtr,e Hlun~inait t.out à co.up un l'eco.in iSomibr·e ,et l'.on di'Sltintguait des têtes ridées de fi,landièfles ,co.urbées au-deS''1lU:s des T'o.uets, tandis .que leurs doi,gts tiraient .aotÎvement le {~hanvfle 0'11 bi,e n de fraî·c hes figures de jeunes fiiHes Ü'ocrupée.s à leur trko.t. b) ApP'lication : S'en référer au nU:lnéflo. 1. IV. COMPOSITION FRANÇAISE La phrase - Le paragraphe - La rédaction
1. Co.mposez des ph.r.aosle~ av'e c l,es mo.ts du vOicabuiLaire. 2. Co.njuguez ,d a:ll's des phra'Sies 'l es mots du vÜ'cabulaire.
Cadet Roussel
IJ'Ecolier romand . L'imprimeri,e St-Augustin a édité pendant qu,e lques, ,a nnées Francs Regards» à Il 'usage de nŒS éco.Wiers'. C'.ét'a it une revue que l'Ü'n aimait !p aT,c'OuTiT. U~ joU!rna'l po.Ul' enfants d'Oit être ,a bo.nda'l um'e nt illustré cl d'un rpTix à :La .pO'rtée de toutes 'J.es bo.urses. Ces deux ,co.nditi.ons :ne 'p euvent oêtr,e l'éalisée,s que si 'le no.mbre des .a bo.nnés est siUffi,samanent élevé. Or, tel n'a p'a s .été le cas pour « Francs R,e gal'ds », m-algré to.us 'l,es effo.rts tentés, et le jo.urnal a dû ,ces's·e r 'sa p,a l'utio.n. Pourtant, enbie 10 et 16 ans 'Surtout, 1es ,enfants o.nt besoin de <1echires, de bonnes ~,echlTes appTo.priées à 'leur â'ge. Cett.e nécessité n'a pas échappé à « Pro Juv.e ntute» do.nr!: l'e,s initiativres heureus'es en fav1e ur de la jeuneslSe s-ont co.nnues de to.u't le m'Onde. ,C'est p.oul:rquo.!Î ,el1,e a ,créé, il y a 'longtemps déjà « L'Eco.lier ro.mand ». Cette ,pub:liJca:tion, à 1-aqru.eHe ,càflaho.T,e nt actuellelll'ent d'·eX!oehlrents éducateuTs, a été transformée void deux ans et divisée '00 tro.is ],eotures distinct,C!s : « Cadet Ro.Uts'Slel » püw' !l es to.ut 'pe-tits, « L'gcolier ro.'llliand » p.our les moyens, et « Caravclle » pour ~e9 ,gr:ands. Tel qu"tl :se présente 'a ctueHement, 'ce j'Üurnal co.nvient parf.aHemellllt à nOis écoliers à qui 'On peut Je TecoII1'1nand'e r slans ·cr,a1nte. ISo.uibenir de !tel[es pubnca.tÏ'o.ns ICOlIl!stitu:e d'aiilleUl's ~'e 'm eil[eur moyen de lutter co.lIltre Ja littérature immoI'lale dont no.s jeunes s'e montT'e nt mall heur,e usement friands. Vo.ilà po.urquoi no.us reco.mmando.ns. « Cadet Ro.us,sel », « L'Eco.lier Tom:and» et « CaT,a velle ». «
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