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Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). .
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III
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Société Valaisanne d'Education
Société valaisanné féminine ". : ' i, ; d'Education
Assemblée générale à Monthey le 26 avril 1921
,Le Comité central, réuni à Saxon, le '14 avril 119,:m, a pris les décisions suivantes: :1) lEst nommé 'Président de la Société, à l'unanimité, 'M. l'abbé Fr. de Courten, 'Inspecteur scolaire du district de ~Sierre. 2) 'Mlle IM·a rie Carraux, institutrice il iSaxon, est confirmée comme vice-présidente, et Mlle Blanche 'Rappaz, Institutrice ' à :Monthey, est nommé secrétaire. 3) A la demande de IS. G. \Mgr l'Evêque du 'Diocèse, il est ajouté à l'art. 8 des statuts de la Société la disposition suivante: 'Motif d'exclusion: Un acte grave commis contre la Religion ou contre la 'Moralité.
A l'occasion de sa -réunion générale de cette année, la Société valaisanne d'Education, par l'organe de son Co~ mité, invite tous les amis du corps e~1seignant primaire valaisan, magistrats, inspecteurs et commissions scolaires, enfin tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la noble cause de l'éducation, à vouloir bien y prendre part nombreux. IEn voici le programme. 10 h. 15 'Rassemblement sur la place de la gare et départ pour le collège. -10 h. 30 IRéunion du comité. 10 h. 4'5 :Séance selon ordre du jour. -1 ,2 h. 30) IBanquet. 1'6 h. '- Clôture de la fête. -Q-
La
lutte contre l'alcoolisme par l'école
C'est donc le sujet à l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale de la Société valaisanne d'Education. Comme il a été procédé jusqu'ici, le thème choisi fait l'objet d'un rapport imprimé joint comme supplément spécial au présent numéro de l'Ecole primaire. Nous croyons devoir appeler l'attention toute particulière de nos lecteurs , $ur l'excellent travail qu'a inspiré à M. le prof. Gribling la question mise à l'ordre du jour de la réunion de cette année. 'L'auteur y témoigne d'une compétence indiscutable et traite le sujet d'une manière éminemment pratique qui fait de sa thèse une œuvre magistrale destinée à produire la meilleure impres. sion et à marquer une importante étape dans la lutte contre le fléau de l'alcoolisme .sur le terrain de l'école.
(Oommuniqué.J. .
~
Sommaire du Supplément N° 4 (Cette annexe a 16 pages.) ,Le dimanche moderne. - Une parole de 'Jésus sur la croix. - Tous au CieL .. - :La vieille maison. - Souvenir de voyage en rvalais. - ~Le mélilot blanc de !Sibérie. - Graisseur d'âmes. - 'Le cœur de Joseph de ·Maistre.- Le grand orgue. '- Les oiseaux et l'agriculture. - rv ariétés. - Annonce et programme du Jeune catholique. ---0-
Sommaire de la couverture titutrice à lMonthey, est nommée secré~ Société valaisanne d'éducation (ins~ tituteurs et institutrices). - -La lutte contre l'alcoolisme par l'école. - Reliure-classeur Optimus. - Part de l'Etat au traitement. - 'Pour ,Mario. A l'o;ccasion de Pâques. - Mme Ant. Giroud-Wouilloz. - De l'éducation. Annonces.
Reliure." classeur « Optimus :& cuns frais spéciaux à supporter de ce Déférant au désir, depuis longtemps chef. exprimé par de nombreux membres du iL'expédition de l'Optimus a commencorps enseignant, de posséder un clas- cé, de sorte qu'avant la fin de ce mois seur pour collectionner et surtout COll- nos abonnés du rvalais, pour lesquels server l'Ecole primaire, l'éditeur de cel- il a été spécialement confectionné, en le-ci, après de patientes recherches, croit seront munis. avoir enfin découvert le moyen de donILes exemplaires surnuméraires qui ner satisfaction au vœu formulé. Il n'a pourraient être disponibles après envoi pas trouvé mieux pour le ré~liser que de la quantité fabriquée (500 ex.), sede procurer l'OP TI)VIU S, qui permet ront d'ailleurs volontiers mis à dispo~ de réunir et de relier soi-moême, avec sition des abonnés du dehors qui pourune remarquable facilité, les ' publica- raient le désirer et l'obtiendraient nations périodiques, revues littéraires et turellement au prix de revient ci-dessus scientifiques, journaux et supplémelÙs (1.50f illustrés, cahiers de musique, dc. Dans chaque Optimus, on trouvera En général, le plus souvent la plu- les Instructions requises pour son empart des abonnés à des recueils, a près ploi. avoir parcouru le numéro, le casent , quelque part jusqu'à ce que, l'année Part de l'Etat au traitement écoulée, ils fassent brocher ou relier ILe personnel enseignant valaisa~, leur collection. 'M.ais, jusque là, combien de livraisons peuvent se dété- dont l'activité professionnelle s'interriorer, s'égarer, et que de temps perdu rompt déjà à la fin d'avril du fait de lorsqu'on veut faire des recherches la clôture du cours scolaire pour les dans les fascicules antérieurs! Grâce à écoles 'de 6 mois, est prié de prendre noque le solde de son traitement lui l'Optimus, toute personne d'ordre peut te maintenant relier son journal au [ur et papviendra dans le courant de mai, soit à mesure de la réception des numéros, après la réceptjon des rapports de MM. de sorte que lorsque le dernier aura les Inspecteurs et sous déduction des paru, la collection se trouvera automa- retenues d'usage I( abonnement à l'Eco .. tiquement cartonnée, comme si le volu- le primaire et cotisation Caisse de retraite J. me était sorti de chez le relieur. ._......()<..IL'Optimus pour conserver l'Ecole Pour Mario primaire n'a pu toutefois lêtre obtenu, même commandé par quantité considéUne souscription est actuellement rable, à un prix inférieur à fr. 1. 50. ouverte en vue d'élever, dans le cimeMais tel qu'établi, il permet de collec- tière de 'Vérossaz, un modeste monutionner pendant 2-3 années ce recueil. ment à Mario, notre écrivain national. Pour les abonnés du Valais, la valeur La Société valaisanne d'éducation, ne de l'Optimus sera tout simplement ajou- voulant pas rester en arrière, y a été tée au coût du journal (3.50), de sorte d'une contribution de 100 fr. versée en qu'il sera retenu cinq francs cette an- son nom et, pour son compte par un .Rénée sur la part de I~Etat au traitement néreux anonyme. Ce don est bien juspour tous ceux qui réglent par cette voie tifié si l'on considère que l'auteur du l'abonnement de l'année courante ainsi Génie des Alpes valaisannes et d'V n que, éventuellement, la cotisation. à la Vieux !Pays fut en même temps une colCaisse de retraite. 'li n'y aura donc au- laboratrice assidue et dévouée de l'E-
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v
IV
cole primaire qui a publié d'elle nombre de nouvelles charmantes spécialement écrites pour notre organe pédagogique. C'est' donc à juste titre qu'à 1'occasion de 1'initiative prise de rappeler son souvenir d'une manière durable, le corps enseignant s'y associe par l'entremise de son modeste organe. -0-
A l'occasion de Pâques, un excellent instituteur de la campagne a eu la délicate attention d~ gratifier l'a'uteur de ces lignes d'un ouvrage bien de circonstance et on ne peut plus heureusement choisi: Le Vieillard (la vie montante, pensées du soir), par Mgr IBaunard. 'L'aimable donateur, se sou.. venant en effet que le destinataire de son envoi venait d'avoir, le 9 mars dernier, 44 ans de service à l'Instruction publique - ce qui représente onze législatures pleines - a tenu à rappeler ën même temps cet anniversaire. La lettre accompagnant le présent, et que l'on trouvera un jour épinglée au volume, mérite une mention ici, toutefois sans l'indication du nom et de l'origine du signataire, dont la modestie pourrait ne pas trouver son comptè à leur divul gation, l'humble personnalité de l'expéditeur ne tenant aucunement à faire autour d'elle une réclame susceptible d'·être diversement interprétée selon le milieu ou les circonstances. Ceci noté en passant, voici la lettre â laquelle il est fait plus haut allusion. J
c Faites-moi le plaJsir, !honoré Monsieur, d'aœepter ce faible témoignage de grat,itude pourr tOUJS les services :que VOUIS m'avez rend'UJS depuis mes débuts dans la cafirière d'insütuteulI'. Tous mes collègues pourrra,ient faiTe la même constatation: nous a'Vons trouvé en 'Vous, non pas une tête de ;fonctionnaire quelconique, 'mais iliOUiS avons ifencontré le cœur intelligent d~un père. \L'époque des souihaits est passée, mais permettez-moi de passer pll!r de.ssUis les usages et de laisser 'dtiTe à mon cœU!I' à Pâques
ce qu'il pel1sait au seUlill de l'année, en prian,t d'aJbord DieIUJ de 'VOIUS garder encore quelqrues années auprès de nous. Puis, comlPre nant !Ce Ique 'Ce vœu peut avoir d 'illusoire, je 'Vous souhaite -SlUJrtoui le meilleur courorutement de votre longue ca:rrière: une belle et sainte mort, en attendant de nous retroulver dans la Patrie a!U.rprès de ceux que (tous avons aimés irai-bas et que -Dieu nous a if'avis « po~r un momen~:D. Puissent les belles pages du livre de Mglf Baunard con~rilbuer :à. embaumer le couahant de votre vie, en attendant l'aJUJrore du' jour qrui nè finit IPoint, au sein de PEternelle Jeunes'se. :D
:Là-dessus il ne reste plus à celui qui est l'objet de ces pieux souhaits que d'en désirer l'accomplissement dans la mesure permise à tout bon chrétien, puisqu'avant tout il faut vouloir, dit S. Augustin, ce que Dieu veut, comme il
le veut et quand il le veut. ,~~_
P. P.
...
zœzntuatb..~~~Im~-"'-_.
t Mme Antonie Glrond-WouiHoz
'Le 23 mars a été enseveli Mme Antonie Oiroud-Wouilloz, de Martigny'Bourg" décédée à l'âge de 28 ans seulement. 'Sa santé délicate ne lui avait pas permis de continuer l'enseignement pendant ces deux dernières années. La jeune et regrettée défunte laisse d'ailieurs le meilleur souvenir à ses compagnes et amies d'école qui l'ont connue et aimée et qui ne l'oublieront pas dans leurs prières. :R. I. P. ~
De l'Education On ne pourra nier que dans tous les pays du monde, les gouvernements ne se soient efforcés, depuis quelques années surtout, de répandre l'instruction dans toutes les classes de la société. Les législateurs se sont attachés, en effet, à jeter le bon grain dans les sillons populaires pour faire. lever une moisson intellectuelle, dont ils attendaient les plus heureux résultats. Trop long-
temps, en effet, l'ignorance avait prévalu dans les masses, soit par calcul des gouvernants, soit par apathie des intéressés, et les esprits vivaient dans une nuit presque complète, ce qui permettait aux classes éclairées de conduire le peuple sans aucune difficulté. On a trop oublié. que l'instruction imposée aujourd'hui fut répandue, dans des temps très éloignés, par les moines, ces infatigables pionniers du sol et de l'esprit, bien que les sectaires les traitent encore avec mépris, de retardataires et d'obscuranHstes. S'ils avaient pu projeter les lumières de l'instruction dans un rayon plus étendu que celui qui fut témoin de leur activité, ces moin~s auraient été heureux de se dévouer davantage, mais ils se heurtaient à des difficultés de tout ordre qu'il est inutile d'énumérer id. ILes premiers, ces i1:lfatigables continuateurs de l'œuvre recommandée par les évêques francs, comprirent donc -les bienfaits de l'instruction. Et non contents de la répandre, ils la développèrent dans leurs monastères, pour prouver à la postérité que le silence des cloîtres était plus favorable à l'activité intellectuell~ que les rumeurs du siècle et que l'on pouvait, tout en adorant Dieu, aimer la science dont elle n'était, en somme, qu'une émanation. \Mais, tout en cherchant à extirper des intelligences l'erreur sous toutes ses formes, les moines du moyen-âge, comme leurs successeurs actuels le font encore d'ailleurs, s'efforçaient de réaliser la formation du cœur, c'est-à-dire de donner à leurs élèves le complément de leur instruction, soit une éducation parfaite. 'L'éducation, en effet, est une qualité si précieuse qu'on ne saurait s'en passer, et que toute instruction sans elle n'est qu'un trésor apparent, dont on ne peut tirer tous les avantages. On ·pourrait croire que 1'instruction et l'éducation marchent toujours de pair
à notre époque. Ce n'est pas toujours vrai. 'Mais il est certain toutefois que le plus d~ins truction comporte le plus . d'éducation, comme si cette dernière qualité était en raison directe de la première. En effet, à de très rares exceptions, on peut constater que l'éducation est presque nulle chez les sujets peu instruits, alors qu'elle est l'apana,g-e des esprits, pour lesquels la science a bien peu de secrets. Nous nous en apercevons tous les jours. Chacun d'ailleurs peut faire autour de soi cette même remarque et se convaincre ainsi de la véracité de notre affirmation. -Et pourtant, est-il une qualité plus belle que l'éducation bien çomprise? -Nous ne le pensons pas, car de cette qualité en découlent tellement d'autres qu'on peut dire qu'elle les engendre naturellement. "L'éducation définit un caractère. Elle nous le fait aimer à travers les sentiments généreux et délicats qu'il montre dans toutes les circonstances de la vie, et ce caractère s'attire des sympathies universelles. Il est courant, dans le peuple, de parler avec éloges de l'éducation de certaines personnalités, car cette éducation fait 1 disparaître les inégalités de conditions, facilite les rapports et appelle)a confiance. 'Supprimer l'éducation des rangs de la société, ce serait revenir à l'époque barbare, où les plus grossiers sentiments n'avaient pas honte de s'étaler en plein jour. De l'éducation bien comprise naît la politesse. 'La politesse qui se manifeste e,rtérieurement de tant de façons et dont on salue les manifestations avec un plaisir toujours nouveau. Remarquons encore que les personnes les plus polies, sont en général les personnes dont la situation sociale est la plus él~ vée et l'instruction la plus complète. Il a été de constant usage, parmi l'ancienne noblesse française, par exemple, de montrer vis-à-vis des plus humbles p"~r-
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Supplément spêcial à l'ECOLE PRIMAIRE (Avril 1921)
VI
sonnes une politesse exe1lJ.plaire. IM,anifestée envers les femmes surtout, elle est r~marquable chez les 'français, et constItue cette galanterie de bon aloi qui a toujours été l'apanage de nos voisins. On sait que Louis XIV ne parlait que le chapeau à la main, même à une femme de service, et les seigneurs de sa cour imitaient son exemple. :Nous aurions, sous ce re>pport, beau·· coup à apprendre du grand siècle car si l'éducation proprement dite ne ~ous est pas inconnue, nous sommes obligés d'avouer que la politesse, manifestée par des gestes extérieurs, du moins, nous est beaucoup plus étrangère. C'est pour cette raison que l'on devrait faire dans le programme de la formation d~ nos enfants, une part plus grande à cette politesse dont nous parlons. ' La politesse, en effet, affine les manières rend plus intéressants les enfants et le~ jeunes gens, et elle est l'heureux complément de l'instruction. Elle passe tout naturellem~nt d~s manières au langage, et elle mterdlt ces expressions p'rossières qu'on entend trop souvent ;ortir de jeunes bouches sans effaroucher, bêlas! personne, tellement on est habitué à les ~ntendre. Elle indique comment on dOlt se comporter dans la rue et dans les endroits pu~lics avec les personnes que l'on rencontre, et elle apprend à s'effacer devant ceux à qui ron doit céder le pas, à cause de leur â~c, de leur sexe ou de leur condition. La politesse est plus qu'un vernis ag-rêable, c'est un signe de bonne éducation c'est le parachèvement de l'instruction' c'est une preuve d'intelligence. Il est inutile. d'insister sur ce point, puisque la polItesse est en raison directe du développement intellectuel des peuples. On ne peut pas demander à un saüvà~ ge d'être poli, mais on doit exiger de tout homme civilisé la plus coürtoise politesse. . \Nous aurions beaucoup à dire encore sur ce chapitre, mais il nous suffit de
1 l'avoir effleuré pour en montrer l'im1 portance, et nous serions trop heureux 1 si nous avions pu attirer l'attention de J ~os éducateurs sur cet intéressant suJet. , !Nou~ avons, en effet, beaucoup perdu a cet egard, si nous en croyons l'his~ toire, et nous n'avons aucune raison de doufer .de celle-ci. Autrefois, la polites,se, frUIt de l'éducation, était en grand h?nneur, aujourd'hui on la délaisse; fadIS on se saluait toujours, même avant le combat, quel qu'en fût le caractère, aujourd'hui il n'en est plus ainsi. . On voit donc que le champ est vaste, J.1 est presque en friche, c'est à nos éducateurs qu'il appartient de le cultiver St. sans retard.
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Le Jeune
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LA LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME PAR L'ECOLE RAPPORT POUR L'ASSEMBLEE GENERALE DE LA
SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION
C~tholiCiue
JOU~NA1L I[jLUSTRJE ,POUR NOS EN-
A MONTHEY, LE 26 AVRIL 1921
f ANTS, pa,r aissant le 1er de .chaque mois en • livJ."a,i'sons de 16 pages chaoune (coUJVerture non c0111!Prise) qui formoot a,insi, au bout de l'année, un ùo1i volume d'environ 200 pages, Voici le sommaire de la livraison 3·4 (ma'liS et -avril 1921): La pa,ix soit awc ' 'vous. - La premiere commualion. - MaUifice Uelgtny. - Les oiseaux et leulr s nids. - RiTi. SUZOIIl, Tiell1not. , .- Sois charitable. - Brave petite. - Le bon compagnon. - Le 'Vol du fils Galuchard. iL'assista-nce des parents. - Histoil'e d'une sOUJris. - Le prurdon des itltliUres. - Amour et courage d'une mère. - ,Le vieux pa,UJVre. - Va, !petit gaif'S. - Sauvé pail" la vérité. Partie scolaire. 'En~ail1~s, void le médecin, guérissez vos âmes. - Un p1l!reSSeu~ 'bien puni. - Musée scolaire. - Le cruciHx et l'enliant. - Le petit doigt de maman. - Je suis doc, tOl'esSe (monoll ogue). - Variétés. 1 CONDITIONS D'A!BONNEMENT Sui'S'se 2.50. - Union postale 3.50. - 1 6 et 'Plus (sous la même 'bande) 2 fr. chacUttl. ' - Pour 10 ab. le ll'ltlle en SUIS. (On ne s'a~ !bonne pas pOUlr moins d'ulI1 an et les nou'" !Veaux abonnés lPeuvent encore obtenir les Nos 'i,' 1 à 4.) POUT s'aJbonner ou reœ'!oi'r N° d'eSSlai, s"a'1 dresser à l'Administration du «Jeune Catho~ lique», 26 Cité, iLaill'Slélll111e. ileS' albonlllements ~ peuvoob se lJ."êgler SANS f'1~A'rS pa'r chèque postal (II. 792).
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ILa multitude distraite est incapable 1 obscurs que pose le bien-être du corps de saisir les courants lents et silen- s~cial. cieux qui entraînent la ;vie d'un peuple vers l'issue fatale de la déchéance. L'alcoolisme a bénéficié de 'cette inat'Au milieu de la continuelle agitation tention pour continuer, dans l'ombre de de l'opinion publique sous les coups l'publi, son O!u~re néfaste d'int~xica des crises sociales et politiques, ceux- tzon lente, ma~s, l!llplacable.. Tand~s que là aussi qui, par vocation, par. la direc- toute~ les ~chvIt~~ de la Vie natIOnale tion de leur vie intellectuelle et morale se depensalent fIevreusement pour paou par goût, 'vouent d'ordinaire leur rer à des attaques év~ntue~l~s de la attention aux pulsations moins ~erce~- p.art dt ,quel~ue ennemI. ~xt~n~ur postibles de la vie nationale ont eté de~ slble, 1 alcoolIsme, ennemI mteneur tant tournés de ces questions d'une impor- de f?is dévo~lé, a continué à miner Portance indéniable par le bruit des armes ganlsme SOCial. et les surprises journalières d'une puIl paraît oiseux d'examiner si la blicité complaisante. progression du mal s'est accélérée pen- . ILes gouvernants eux-mêmes, aux: pri- dant la guerre mondiale, alors qu'il est ses avec le réseau inextricable des dif- certain qu'elle ne s'est pas ralentie. ficultés économiques et diplomatiques ,N'est-il pas temps de nous retourner, sans cesse renaissantes, semblent avoir 1 vers cet ennemi qui, sournoisement, se perdu de vue l'urgence de résoudre des livre à des attaques incessàntes et couproblèmes en apparerice modestes et vre le corps de la nation de bles$ures
g auxquelles ne s'attache nullement l'auréole de la gloire patriotique? . Le Valais a été l'un des premiers Etats confédérés qui ait repris la lutte contre ce péril social. ILes expositions antialcooliques organisées successivement à Brigue, à Viège, à (Loèche et enfin à -Sion ont remis la question à l'ordre du jour. Les succès immédiats obtenus dans ces ex.. positions et les fruits à longue échéance que l'on est en droit d'en attendre ont ramené l'attention publique sur un phénomène de notre vie nationale, une question brûlante dont la solution urgente est le préliminaire obligé de la vaste question sociale. ILe <Département de l'Instruction publique s'est sans doute laissé guider palf des considérations de ce genre ~n inscrivant au programme de la réunion générale de 1921 «la lutte contre l'alcoolisme par l'école. » A première vue, il peut paraître surprenant d'accaparer les moments précieux d'une assemblée générale en faveur d'une question qui, aux yeux de plusieurs, est pour le moins accessoire, sinon étrangère à l'école primaire. Passe encore de conduire les élèves à une conférence antialcoolique que le caprIce d'un apôtre de l'abstinence, pour acquit de conscience et mû par un zèle moins éclairé qu'intempestif, vient débiter aussi naïvement qu'infructueusement devant un auditoire infantile. Le danger alcoolique, d'ailleurs, est purement imaginaire. IPlût à Dieu que la réalité donnât un démenti formel aux partisans de la lutte antialcoolique, considérés à tort ou à raison comme des pessimistes et des fanatiques. IMais hélas, l'une des conclusions de cette étude sera de contredire cette opinion d'un optimisme trompeur et dangereux et de montrer que la lutte antialcoolique s'impose à l'école pour s'as-
surer une existence viable, une activité féconde. . :L'alcoolisme n'est pas né d'hier. L'histoire nous montre la prospérité ou la déchéance des nations liée très étroitement à leur attitude vis-à-vis de l'alcool. Que de fois s'est répété pour les peuples comme pour les individus le «IMane, Thécel, Pharès» de la dernière nuit orgiaque de 'Balthazar!
Alcoolisme moderne (Mais l'alcoolisme moderne dépasse en intensité et en généralité les excès des ,âges passés. ,D'une part, la chimie et la technique moderne ont outillé les gigantesques distilleries et brasseries à l'instar des fabriques de munitions qui préparent la mort et la dévastation. A ces fleuves de liquide empoisonné vient puiser l'innombrable multitude que l'industrialisme moderne, destructeur du foyer familial et tueur des joies saines de la nature a détachée du sol nourricier; aux bords du même fleuve vient s'abreuver la foule des jouisseurs de tout genre qui, dédaigneux des consolations religieuses ,et familiales, croit trouver là le succédané de toutes les joies, le condiment de toutes les fêtes et le Léthé des désillusions et des remords. ID'autre part, la science moderne a scruté avec la précision de ses méthodes et la variété de ses moyens de recherche les ravages nzultiples et effrayants de l'alcoolisme. Médecins et psychologues, juristes et sociologues\ pédagogues et moralistes ont appliqué à l'étude de cette maladie sociale leurs procédés d'investigation si féconds; ils en ont suivi l'apparition, l'évolution dans les différentes phases jusqu'à l'état aigu de folie connu sous le nom de delirium tremens et de mort subite par suite de l'intoxication alcoolique. Ils ont élaboré la connaissance scientifique de l'alcoolisme ·au point de vue médi-
cal, psychologique, socialogique et pédagogique.
But du rapport
ILa lècture de l'un de ces ouvrages ne saurait 'être assez recommandée à tout éducateur pour acquérir sur cet important problème des convictions raisonnées et profondes.
ILa présente étude se propose la connaissance pédagogique du problème: Ravages de l'alcoolisme L'influence de l'alcool sur l'enfant et les moyens de l'en préserver. 'Les aujQu'il me soit permis de rappeler le tres points de vue méritent sans doute résultat de cette lecture. toute l'attention et la sympathie de l'é(Au point de vue économique, l'usage ducateur; mais ce serait d'une part dé- de la bière, du cidre, du vin et de l'alpasser le cadre fixé par le programme cool constitue un gaspillage incompréde l'assemblée générale, et d'autre part, hensible, puisque la fermentation enil existe d'excellents ouvrages que le lève aux fruits et aux céréales les 3/4, lecteur peut aisément se procurer et les V7 ou la totalité de leur valeur nuconsulter, ouvrages qui présentent l'a- tritive; le reste est déprécié par l'alcool vantqge d'avoir été composés par des auquel il reste mélangé. spécialistes aussi versés dans la con(Le peuple suisse paye actuellement à naissance des questions scientifiques que l'alcool un tribut d'hommage annuel familiarisés .avec la psychologie des d'environ 700 millions de francs. milieux sociaux *). . 'Il y a dans notre pays un cabaret par 150 habitants, en Valais un caba*) CorusuHer: ret par 8-8 habitants. «ILa grande mine », par Et. Desdo'ltx, Li'La consommation de boissons alcoohmirrie S~-.paul, F.rJlboulI"g'. liques semble présider à tous les actes Les trésors de la Saill1lte A.bs.titllence», importants ou non de la vie priVée et :PM .M!grr Savoy, Bruxelles. IX ·La question de l'alcool », par le Dr publique, familiale et nationale. L'héBUil1Jge, Bâle. gémonie tyrannique des habitudes al'l'Alcoolisme », par le Dr Be:rtillon, Le- cooliques est acceptée à peu près par colfif,re, ,Paris. tous sans récrimination, de gaîté de Note s~w l'~tsa!Je de ces o1vvrages cœur. et de la présente ét1tde: La plupart des familles tomb,ées Les faits Choi,slÏs et les statilSüq,ues ,utmsées !par les promoteutr:S de la luite contre l'alcoo- dans la misère doivent leur triste état lisme sembleront à plus d'un lecteur arran- à l'alcool comme facteur principal ou g1és et IÏnteliPrétés d 'u ne façon tefl'drurucie'lllse concomitant. (t:
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pour les besoins de la ca·use. Car' plusieurs peŒllseront qu'il lewr est fu.cile d'iclh'mer telle ou ~elle propOisition en citant d'a.utres faits dûment 'observés et en contradiction flag.ranie avec les concl'lllsioilllS des hrochures cité~s Ou de la présente étude. J'a'CCueil1e de bonne gtrâJœ leur objection et reconnais lVoJontielis que les faits qu"Hs allèguent aUiront été observés exactemerut. M,a·i s ils voudront bien :remarquer que les hommes de Isciencê, en étahHssant leurs statistiques OUJ eaJI fa,isant leurs expériences, ont observé oUJl1I -gil'larld nombre de cas dlans des coodiHollts très valfiées, de sorte qu.e l'on ,peut
admettre IPraüque.ment l'égralité de circonstances, de ohanœs de ·la pa't.t des non-atbstinetrrts (Ou, ibUlVeU!fs) et de la part des abstiœnts (ou m()1dérés). A déf·(lfUtt dune idellltité de conditions impos-slilble à réallLser SMout en cette tllDatière, une égalité pratique est admise comme .sulflfisanrfe pM la crjtique la plus exigeante. Si tels f.aûts ou !méfuits particuliers mis au compte de l~alcoOlHlsme Ille 'semblent plhS corn\porter une' condusioll1 aussi catégorique et générale l'ensemble des faits fonne 'Uln réquisitOVl'e dccablant dont la valeu1' p1'obante ne SGlll. rait ~t1'e méconnue par auC'lm esprit loyal.
Quels avantages physiques ou moraux nous vaut cett~ dépendance . servile, cette obséquiosité empressée à l'égard de l'alcool? 'L'alcool promet la force, l'endurance; l'expérience prouve qu'après une courte
phase de surexcitation survient une longue période de fatigue. iLa consommation de boissons alcooliques atteint la capacité intellectuelle en diminuant la précision et la rapidité de la perception, en ralentissant la mémoire et ert troublant le raisonnement.
L'alcool attaque ltmtement, mais surement, nos organes vitaux: estomac, foie, cœur, vaisseaux sanguins. reins, cerveau. \Les sociétés d'assurance enregistrent chez les buveurs une proportion anormale d'accidents produits surtout le lundi. '!Les caisses de maladies 'font une constatation concordante . . L'alcool conduit prématurément à l' Mpitalles plus empressés de ses amateurs devenus des ruines humaines. ' iLes asiles d'aliénés et les prisons recrutent leur triste clientèle de préférence chez les alcooliques.
JLes tables de mortalité témoignent d'une longévité marquée des milieux abstinents. IMais la malédiction alcoolique n'atteint pas seulement la personne du buveur, victime plus ou moins responsable d'une ambiance sociale où l'alcool est à l'honneur. ~La lugubre énumération ci-dessus ne. dévoile que la moindre partie de ses ravages.
,L'alcool perpètre ses crimes les plus atroces dans le sanctuaire de la tamil-
l~ où il traîne dans un long martyre la femme du buveur et, conséquence plus effroyable encore, transmet des tares multiples aux enfants, victimes innocentes de la déchéance paternelle, souvent de la déchéance sociale. IL'impartialité exigerait que l'on parlât des bienfaits de l'alcool. lL'·Ecriture
sainte dit: «l,Le vin a été créé dès le commencement pour être la joie de l'homme, et non pour l'enivrer.» Pourquoi l'homme, en se souvenant de l'intention de la ,providence, a-t-il oublié la partie négative de l'enseignement divin, clause restrictive dont l'oubli a changé en poison le fruit délicieux de la vigne? Ce-n'est qu'à titre de mention que ie parle de l'usage médical des boissons alcooliques, usage qui se restreint d'ail· leurs de plus en plus.
Cause de ralcooiislne moderne lLe tableau des ravages de l'alcoolisme est si déconcertant que l'on se demande comment des !êtres raisonnables peuvent se précipiter en foule, le s,.ourire sur les lèvres, dans un abîme de malheur et de honte. lSans doute, l'homme ne recherche l'alcool que pour ses prétendus bienfaits; il veut jouir, ou plutôt, il veut se dédommager des autres joies, saines et élevées, qui lui font défaut; il veut se désennuyer, oublier. C'est aussi l'opinion d'une 'âme dont toute l'ambition est de donner aux auhes le véritable bonheur. Voici en effet ce que dit \Mgr) de 'Keppler dans son délicieux traité «Vers la joie»: «C'est l'envie d'échapper à ses pensées, à ses poignants soucis, d'éviter à tout pri~ de rester seul avec soi qui explique la toute-puissance de l'alcool; on l'aime, non pour la jouissance qu'il procure,- non parce que jouir est, pour beaucoup d'in- , dividus, l'unique but de la vie, mais surtout parce qu'il fait trêve à nos angoisses et qu'il est devenu le Léthé du monde moderne. Aussi tout ce qu'on peut dire à ceux qui en abusent, pour les avertir du péril auquel ils s'exposent, ne fait aucune impression sur leur esprit. Ils tiennent à s'empoisonner, et rien ne les convertit, lors même que les funestes effets de l'alcool leur sont clairement démontrés; car non seulement le poison
èst doux, mais il mène à sa suite la stupeur et l'oubli. ISi jamais Nietzsche a éc~it une parole juste, c'est celle-ci: La
n;ere de l' orgie, ~e n'est pas la joie, c'est l absence de la Joie! » lEst-ce exagéré de dire que l'alcoolisme constitue un fléau, l'un des fléaux modernes dont "Faguet a dit: « Les for·mes du désespoir moderne sont l'alcoolisme et le suicide. Ces deux monstres c~oissent à vue d'œil dans des proportIons effrayantes. Ils indiquent que le monde s'ennuie.» IL'alcoolisme est devenu, pour beauc~up ~e ,nos c~nte~P?rains, l'ivrognerie heredItaire et mguenssable par le simple jeu des forces aveugles de la nature.
part, une connaissànce exacte, ou p1utôt la vue claire et précise, l'intuition du mal est nécessaire à la plupart des hommes pour les décider à l'action' elle est utile aussi pour nous guider 'dans le choix des moyens à employer: d'autre part,. cet aspect spécial du problème alcoolIque est rarement traité avec l'ampleur désirable dans les ouvrages dont on dispose.
Hérédité alcoolique :D'après le témoignage des médecins
c' e~t souvent la source même de la vi~ est c~ntaminée par l'alcool. Le psal-
q~l
mIste faIt cet aveu: «In iniquitatibus conceptus sumo » Ce crime qui contami. ne ainsi l'origine, ce n'est pas seulement L'alcoolisme, maladie sociale la faute d'Adam, c'est aussi quelquefois , 'Et f.ait gui doit être mis en relief, l'ivr~sse .des parents. N'est-ce pas une 1 alcoolIsme est une maladie sociale. pensee dIgne de l'attention deI tout ami ,D'après un moraliste de haute valeur de l'enfance que de songer que dans on n'a pas de l'alcoolisme une notio~ cette première phase obscure et 'mystéexacte, si on ne se le représente que ri.euse de l'existence, où' s'esquissent racomme une tare isolée si on ne pense pIdement les traits du chef d'œuvre de qu'à quelques-uns de ~es méfaits. II est la création visible, des êtres humains devenu une épidémie de la société une sont livrés à l'influence délétère de l'almaladie physique, morale et social~ que c~o~ ~ 'le jardinier, soucieux de-la pro'sne gl!éri~sent ni le silence optimiste, ni pente de ~es plantes, sait qu'elles sont le la raillene facile, ni même des jérémia- plus senSIbles au moment de la germides. Il faut l'emploi de tous les mo- nation et les préserve en serre chaude du so~ffle f~oid du vent. Et l'orgamsme yens. Sans la réforme de nos mœurs aicoo- ' hum~m, bIen plus délicat pendant le li;tues, point de réforme alcoolique; sans pre~Ier sta~e. de son développement, reforme alcoolique, point de réforme so- seraIt expose Impunément au contact à l'imprégnation d'un agent auquel le~ ciale. . adultes eux-mêmes ne sont pas insensi.. bles! ['alcoolisme et l'enfance \C'est dans ce milieu imprégné d'alcoolisme qu'est placé le berceau de l'enfant, l'objet de notre sollicitude d'éducateurs. ISi l'étude détaillée des effets généraux de l'alcoolisme dépassait le cadre de ce rapport, il n'en est pas de même de l'hérédité alcoolique et des influences de l'alcool sur l'enfance; car, d'une
IQuel fruit peut sortir d'un sol arrosè par l'alco01? Au lieu d'un long commentaire, je place sous les yeux du lecteur le tableau classique du professeur 'l?emme, dont les observations poursuiVIes pendant plusieurs années sur 10 familles modérées ayant 61 enfants et sur 10 fa~illes. de buveurs ayant 57 enfants ont! fournI les résultats suivants:
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6 familles modérées familles de buveurs Enf an t s normalement 50 constitués Enfants morts-nés 3 Epfants morts en bas age de maux d'estomac 2 Enfants épileptiques 2 »difformes 2 sourds-muets idiots bornés, non-idiots 2 ivrognes par hérédité avec épilepsie Enfants nains
9 12 13
3 2 8
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terrifient si souvent des meres inconsciemment causes des tortures de leurs bébés: convulsions, dysenterie, méningite, épilepsie. . L'enfant grandit. !Des parents ignorants . et aveugles lui assurent déjà la jouissance de son droit à l'alcool gui fait chaque jour son apparition à la table familiale, et ils répètent à tout venant l'hymne du bon verre qui fortifie, réchauffe, égaye et ouvre l'esprit.
Cet ensemble de faits et de conversations créent ou nourrissent des souveD'autres observations analogues nirs, des associations d'idées, une chaîne prouvent que les habitudes alcooliques à la fois physique et psychique d' habides parents passent généralement aux tudes difficiles à détruire. enfants 'par le fait de la transmission de la. VIe et de la continuité du genre: L'alcool et l'enfant à son entrée h~mam. Il n'y a là rien que de bien loà l'école gique: Des pères ivrognes engendrent L'enfant est remis entre nos mains. ~es enfants anormaux. D'ailleurs entre
Comment le traiter? ILe laboureur ne saurait cultiver ses champs avec sucl'enfant parfaitement bien constitué, il cès sans la connaissance préalable du y a une foule de degrés intermédiaires' sol, de ses ressources et de ses défauts. rares sont les sùjets entièrement indem~ Au moins aussi avisés que l'homme nes. des champs, nous, éducateurs, voudron~ I!-e,s.t:arents ignorent-ils les lois de connaître les multiples influences qUI l'heredIte? ont déjà agi sur la jeune vie con!i~e à notre sollicitude. Les mœurs famtltales
1 enfant anormal placé dans un asile et
L'alcool et l'éducation actuelles ont établi entre la consommafamiliale tion des boissons alcooliques et la pluL'enfant est là. Est-il croyable que des part de nos élèves des relations étroites,
paren~s fon~ ~p'pel au malaga, à d'autr~s vms medicinaux" au café addition~e ,d~ cognac pour nourrir, fortifier ou guenr ,des enfan~s à peine sevrés, que
des me!es. enplOlent même l'eau-de-vie po~r redUIre au silence le nourrisson qUI essaye ses cordes vocales? L'évidence t;e 'p~rrnet pas, hélas, de douter d~ l~ reahte. de ces faits. L'alcool même .
d!lue ralentzt la croissance de l'entant, s attaque sans .façon au système nerveux. en. f,orma~lOn et atteint gravement la vl~a~de du Jeune organisme, sa foq:e
de resIst~nc: aux multiples maladies du premIer age. C'est à cette intempérance que sont dus des accidents qui
de sorte qu'à peu près tous portent dans . leur corps et leur âme l'empreinte de l'action néfaste, ~ui échappe malheureusement souvent à l'œil du médecin lui-même. Ce n'est pas généralement l'intoxication aiguë nettement déclarée, mais plutôt un état intermédiaire entre la santé et la maladie, qu~ empêche cette surabondance de vie, cet épanouissement joyeux et sponta~é, manifes.tation d'un organisme parfaitement sam.
Tares physiques de l'enfant alcoolique ILes tares des enfants alcooliques se déclarent plus nettement, ou . plutôt se
cachent difficilement. C'est dans cette - 'Smith, IKrapelin et Joss ont examiné catégorie que vous rencontrez ces êtres des sujets tantôt avant, tantôt après la chétifs, malingres, rachitiques, souffre- consommation d'alcool; ils ont aussi teux, sujets à des troubles nerveux et comparé des groupes de sujets de caau sommeil agité. 'Si la force physique pacité aussi égale que possible, l'un a été ménagée, elle se fait facilement abstinent, l'autre non abstinent. 'Leurs conclusions peuvent s'énoncer dans les jour en actes violents. IL' hérédité directe leur a apporté une propositions suivantes: 1° Dans les actes mixtes où prédoforte prédisposition à l' alcoolisme~ maladie pour le développement de laquelle mine l'automatisme, par exemple dans suffit une excitati'on efficace que nos la lecture à haute voix, on a constaté milieux sociaux provoquent en abon- chez les non-abstinents une courte p~ dance.
A l' hérédité indirecte doivent être attribués les nombreux troubles fonctionnels que la statistique découvr~ avec une fréquence anormale chez les enfants d'alcooliques: la tuberculose" pulmonaire, l'arr.êt de croissal!ce, les crampes et l'épilepsie, la surdimutité et l'idiotie, le cortège lugubre des misères dont le soulagement réclame le plus fréquemment les soins du médecin en faveur de nos enfants.
riode initiale de plus f!.rande capacité, suivie d'une plus longue période de moindre capacité, de sorte que la moyenne a été en faveur des abstinents. 20 Dans les actes purement ou principalement intellectuels, tels ilue la distinction d'impressions, les associations logiques, le raisonnement, ·on a constaté
immédiatement après la consommation de l'alcool un ralentissement de l'activité psychique, même sous l'influence de doses moyennes ou faibles d'alcool.
Enfin le manque de vitalité expose Ce ralentissement est allé en croissant. 30 La qualité du travail des non-abscette partie déshéritée de notre clientèle scolalre à être plus aisément victime tinents est inférieure à celle des abstides nombreuses épidémies qui assail- nents. lent le jeune âge et qui, quoique généralement bénignes, prennent parfois .dans l'organisme affaibli une tournure plus grave.Educateurs, arrlêtez vos regards longuement .et amoureusement sur ces corps étiolés de nos modestes salles de classe pour laisser pénétrer dans votre âme la compassion et la charité agissante!
Tares intellectuelles de l'enfant alcoolique . Non moins écœurantes sont les découvertes du psychologue dans l'esprit de l'enfant alcoolique. IPour examiner à sa juste valeur l'habitude de recourir au verre quand il faut fournir un effort intellectuel extraordinaire, on a recouru à l'expérience.
40 iL'influence de l'alcool commence immédiatement après la consommation et dure de f2 à 24 heures, dans le cas d'ivresse de 7 à 3 jours. Ces conclusions n'ont rien d'étonnant. ILe corps est l'organe de l'âme, le cerveau l'outil du travail intellectueL Un système nerveux détraqué ne peut pas lêtre l'instrument docile de la pensée. Vous reconnaîtrez facilement ces victimes de l'alcoolisme: enfants frappés
d'une incapacité d'attention presque invincible, la croix du maître, élèves superficiels, distraits par un rien, légers, impuissants d'efforts intellectuels suivis. Chez d'autres, les tares intellectuelles se traduisent par un esprit lourd, borné, bouché.
Les habitudes alcooliques exercent
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l'école populaire l'effet d'un obstacle qui compromet gravement le succès de l'enseignement.
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lEt qui donc consent à supporter la responsabilité de cet état de choses? 'Les parents alcooliques? Ils sont les plus ardents à déclamer dans les cabarets ou au lavoir contre l'incapacité, l'insouciance ou la tyrannie du régent. Les autorités sociales elles-mêmes n'osent regarder en face la cause réelle du mal. !En dénonçant le véritable malfaiteur, le corps enseignant défend ses intérêts et son honneur.
Tares morales de l'enfant alcoolique JL'école a aussi une tâche morale et religieuse, une mission éducative: la formation du caractère chrétien. Cette tâche éducative s'étend et devient plus lourde aù fur et à mesure que la fam.ille se désagrège. \N'est-ce pas doublement regrettable, dans ces conditions, que beaucoup de familles, déjà 'Oublieuses de leur devoir le plus sacré, ajoutent à la tâche ainsi aCCI:ue le poids énorme des tares morales dues à l'alcoolismf'?
voit s'esquisser chez l'enfant buveur les traits du futur révolté contre la loi de l'école, plus tard contre la loi de Dieu et celles de la société. ILiés à leurs parents par une affinité alcoolique, soumis à l'influence néfaste de leurs coupables excès et quelquefois commensaux de leurs trop copieuses libations, ces sujets alcooliques créent à
la discipline scolaire les embarras les plus considérables. Enfants négligés, mal préparés, enclins au mal, voilà la clientèle que l'alcoolisme recrute pour nos écoles.
'L'alcool est donc aussi l'un des obstacles principaux à la réalisation du but d'éducation morale qui incombe à l'école.
Résumons: La consommation faible dose~
alcoolique~
même à
nuit à la rapidité et à l'exactitude des perceptions, diminue la fidélité, la capacité et la promptitude de la mémoire, trouble la netteté du jugement, déprécie tout le travail intellectuel.
Les habitùdes alcooliques
obscurcissent les notions du devoir, abolissent la maîtrise de soi-même, émoussent la conscience des fautes, constituent l'excitation continuelle qui déclenche le mécanisme des prédispas encore la force de les dompter. La -positions directes ou indirectes puissance des sentiments nobles est bricréées par l'pérédité. sée. L'enfant est moins sensible ri l'éC'est donc dans son fondement mê . . loge et au blâme, moins accessible aux motifs d'honneur. Son exactitude sa me que l'alcoolisme atteint et mine persévérance au travail baissent;' ses notre travail d'éducation et jette sourpetites révoltes réprimées par la mai- noisement l'ivraie là où nous avons trise habituelle éclatent. Et comme dans semé le bon grain. ces moments, la connaissance d~ soiConséquences pratiques: même et la conscience de ses fautes lui Abstinence infantile échappent, il s'élève, dans l'âme de la Quelle conséquence pratique impose pauvre victime des mouvements d'insubordination, de haine et de colère con- la constatation de ces faits? Comment soustraire nos élèves à une influence tre la prétendue pédanterie, le caprice l'injustice et l'antipathie du maître. O~ purement néfaste?
Car sous l'influence de l'alcool~ les instincts bas et perveJfs qui dorment au fond de toute jeune âme, s'éveillent prématurément, à un âge où la volonté n'a
lPuisque m1ême les plus faibles doses d'alcool agissent' sur l'organisme délicat et sur; l'lâme sensible de l'enfant à la façon d'un poison, il faut l'élever dans
l'abstinence totale de toutes les boissons alcooliques. Cette conclusion catégorique et générale est celle des spécialistes dont les opinions divergent encore sur l'usage de l'alcool par les adultes mais dont ~'a~is ~st pratiquement una~ime quand 11 s agIt des enfants et d~s jeunes gens. 'Voici comment s'expriment trois d'entre eux: « lPour les enfants au-dessous de 15 ans, l'usage de l'alcool est nuisible dans tous les cas et sévèrement à interdire. » « Celui qui donne à un enfant de l'alcool, commet un crime à l'égard de cet enfant et de la patrie.» «:Pour l'enfant et l'adolescent, même
la plus petite quantité de boissons alcooliques doit être considérée comme un excès. » ·De là résulte l'im)1ératif catégorique : Aux enfants au-dessous de 15 ans
ne donn~z ni. bière~ ni cidre~ ni vin~ ni eau-de-vze~ nt aucune de ces boissons dites hygiéniques qui ne sont que des travestissements de l'alcool. Comme11t les enfants s'habituent-ils à l'alcool? ,Et n'allez pas me dire qu'exprimer une réprobation aussi solennelle de la consommation des boissons alcooliques c'est enfoncer une porte ouverte, puisqu~ nos enfants ne sont pas exposés aux excès. IL' alcool exerce un attrait ànormal même, sur de jeunes enfants, malgré une repugnance instinctive initiale bien vite vaincue; l'habitude fait goûter les excès des adultes. IL'enfant reçoit sa part à la table fa· miliale où le vin est devenu un élément du menu journalier et 'Où les dîners -des fêtes religieuses et des réjouissances mondaines l'habituent à des doses plus
forts . Les s~ènes d'auberge, ainsi que les. cOl1stata!lOnS du régent les lendel?amS ~es :fietes n~ laissent aucun doute a ce sUl.et. Que dIre du criminel plaisir de certams adultes à soûler des enfants? 'Peut-:~tre diront-~ls. que l'furs père;~ po~sses par la sIuplde pretention de cU1ra~ser leurs fils de bonne heure contre l':vresse par des quantités croissantes d alcool" en font autant et qu'il n'est pas rare, helas! de VOIr des mères mêmes endormir leurs nourrissons avec de l'eau-de-vie! ' ~ui es! rendu responsable des Insucces scolaires des enfants alcooliques? Et les suites de telIe~ mœurs? Toute cette étude yous en parle. Se~ls des parents aveugles ou corrompus s'obstinent dans le refus d'attribuer aux tristes fruits de l'hérédité alcoolique ou à de coupables usages justement flétris les obstacles insurmontables créés ainsi à l'éducation. !Ils disent, et les habitués du cabaret le crient le plus fort: «L' éc~le ne fait pas .son devoir. Le régent tIre de bons tT~l1tements et laisse nos gosses croupir dans , 1'ignorance! »
Devoir de la société envers les victimes de l'hérédité alcoolique - IPuisque la maison paternelle néglige le plus souvent, quelquefois rrravemerit son devoir à l'égard de l'édu~ation abs~ tin ente et que l'œuvre de la formation des jeunes âmes est sérieusement compro~ise p~r les habitudes alcooliques ~ocIale~ eXls.tantes, les autres aKents educaüfs dOiVent suppléer à cette défaillance familiale et promouvoir effi-
cacement l'abstinence infantile. L'honneur de l'initiative dans la lutte contre l'alcoolisme de la génération 'qui monte dans la vie revient aux apôtres de la tempérance et de l'abstinence, ainsi qu'aux sociétés, ligues et fédérations qu'ils ont organisées. IMais en face de l'imutensité du mal,
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de l'imminence du péril et de la grandeur de la tâche, ces efforts isolés et intermittents ne suffisent pas. De plus,
le. caractère de fléau social que 'revêt l'alcoolisme moderne réclame une ac~ tion sociale pour préserver les enfa~ts intacts et guérir ceux que la contagIOn a déjà atteints.
Devoir de l'école C'est l'école au nom de la société et comme instit~tion sociale d'éducation, qui doit assumer cette tâche difficile et souvent ingrate, mais nécessaire et urgente. Sa mission d'auxiliaire de la famille, son intérêt direct, la vitalité et la fécondité de son action bienfaisante aus si bien que la prospérité nationale l'exigent. m
Nous élèverons donc nos élèves dans l'abstinence totale. Comment, c'est-àdire dans quel esprit et par_ quels moyens?
Esprit de l'éducation abstinente Cet esprit ne saurait être autre que celui du divin Educateur qui est venu sauver ce qui était perdu: tortiter in re,
suaviter in modo. Quand il s'agit' d'enfants que ni l'hérédité, ni l'habitude alcoolique · n'a, encore affaiblis, notre tâche, facile et pleine de promesses, consiste à les présel'ver et à les prémunir contre les séductions auxquelles tous sont. exposés dans nos milieux sociaux. C'est l'enfant alcoolique, héritier d'une vie lourdement chargée et affligé innocemment de predispositions maladives et même criminelles, qui est digne de notre plus tendre sollicitude. Il
faut le considérer non comme un coupable, mais comme un malheureux, la victime d'une hérédité peu enviable et
d'une éducation première manquée, un sujet qui porte le poids de fautes dont , la responsabilité tombe sur d'autre~. Cette situation nous trace nos oblIgations à l'égard de ces élèves: ~ Tout en exigeant l'accomplissement du devoir, tout en écartant le danger avec force et en poursuivant le vice avec indignation,' l'éducateur reste bon pasteur. 2> IDans cette partie de notre missjon éducative, comme dans toute autre tâche semblable où il s'agit de préserver nos élèves de la contagion du mal ou de les guérir du vice, une sait.I e ,Pédagogie, fondée sur une psycholog1e'.elJrouvée, nous dicte les règles que VOICi:
Ne pas laisser pénétrer dans l'âme les idées (préjugés) favorables à ~'acte qu'il s'agit d'éviter; empêcher qu'~l ;te se contracte une alliance entre ces ldees et le sentiment· si l'idée adverse occupe déjà le champ' de la conscience,. y if!-troduire des idées opposées (antIalcooliques) et les nourrir jusqu'à ce qu'elles soient devenues assez fortes pour neutraliser l'effet des premières; enfin, si l'acte existe déjà en l'état de prédisposition héréditaire ou d'habitude,
atténuer la force des lois organiques par l'abstinence aussi fréquente que possible, fortifier les tendances op~osees et contrebalancer peu à peu la pUIssance qui pousse vers l'alcool., (I?'après Eymieu, Gouvernement de sOl-meme.) , Avant de parler des détails de la lutte, une remarque s'impose pour prévenir des objections et des malentendus et dépouiller les indications suivant~s de leur apparence d'étroit,esse e~ d'lsol~ ment· L'éducation anftalcoollque dod
être iondée sur la base large et solide de la formation du caractère. Tout ce que fait l'école pour garantir l'enfant contre les surprises ~~ ses i~s~inc!s ~t l'entraînement du mlhel.1 facllIte mdlrectement, mais efficacement, cette tâche particulière de notre œuvre sociale.
Moyens de lutter contre l'alcoolisme
qui importe, c'est de met/t"e l'idée d'abstinence., en connexion . étroite, multiple et vanee avec les notlOns pratiques de
A. L'enseignement antîalcooli.
liberté, d'obligation morale, d'obéissan .. ce à Dieu, de responsabilité, de dépendance réciproque et de solidarité chrétienne, d'ordre, de courage, d'énergie et d'honneur, cet ensemble d'idées directrices qui forme comme la trame invisible de toute vie humaine comme il faut. Cette façon de procéder n'est que l'application d'une des lois qe la vie de l'âme. IL'idée incline à l'acte dans la mesure où elle_se rapproche des sens, où elle s'incarne, dans la mesure aussi où elle est liée à d'autres éléments psycho~ lqgiques plus nombreux: pensées, rai~ sonnements, souvenirs, images, sensations, sentiments, émotions, habitudes. (iD~al?rès Eymieu.) 'Ajoutons que nous rencontron~ chez l'enfant plusieurs circonstances favorables à l'éducation antialcoolique: f!.ran-
, que Suivant la nature moême de l'éduca~ tion scolaire et les moyens d'action dont elle disp.ose, l'enseignement antialcoolique est l'arme la plus habituelle et la plus commode à manier dans la lutte en treprise. ~'idée conduit à l'acte; la connaissance devient une puissance génératrice d'action, à condition que le maître luim1ême, intimement convaincu, parle de l'abondance du cœur et laisse déborder, de temps à autre, l'indignation contre le mal en même temps qu'une compassion sincère pour les victimes et un amour véritable pour ceux que guette la m'ême misère. ,L'action lente, mais sûre de cet enseignement mine à la longue la solidité des préjugés courants et prépare à l'amateur de trop copieuses gorgées une goutte de fiel dans l'enivrant breuvage; elle desserre les liens réputés indissolubles entre les idées de joie et d'alcool et ouvre des perspectives de jouissances plus enviables, plus nobles, plus riches.
Cet enseignement sera généralement plutôt occasionnel que systématique. Outre des raisons d'opportunité, le caractère de l'éducation donnée dans les écoles primaires semble s'accommoder plus aisément de ce procédé: On peut y aller progressivement, y revenir fréquemment sans le risque d'amener le dégoût ou d'éveilleJ" la défiance, enfin faire- saisir plus simple(1lent l'étroite
connexion entre la consommation alcoo~ lique et les ravages qu'on lui impute. (L'essentiel n'est pas d'inculquer à nos élèves une connaissance aussi complète et aussi systématique que possible de la question antialcoolique, mais sans liens vivants avec nos actes quotidiens; ce
de impressionnabilité, souplesse de l'organisme, souvent l'absence d'habitudes déjà contractées.
Forster exprime son opinion sur l'enseignement antialcoolique de la ,fason suivante: «On croit qu'il suffira, pour être compris, de lancer dans nos écoles telles qu'elles sont un appel isolé à la tempérance, sans qu'il soit nécessaire de faire travailler d'abord la pâte PJlf le !evain moral. On se trompe. Il faut que toute ['école soit d'abord pénétrée par une aspiration morale qui ait pour tin suprême la maîtrise intérieure ...... . Parlons aux jeunes de la présence d'esprit, par exemple; montrons-leur tout le prix de cette alliance de l'intelligence et de la vie ....... Rien lW sera plus naturel que de tirer ensuite de ces entretiens des applications toutes naturelles à l'alcool qui est notre plus grand ennemi, précisément parce qu~il coupe le lien qui rattache nos ' acte$ et nos paroles à notre moi profond et qu'il nous
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livre ainsi sans contrôle aux sollicitations du moment.» 'Le maître qui se propose donc de donner une leçon antialcoolique doit partir d'un. fait ou d'un exemple tiré de la vie; il commente ce donné concret suivant les aspirations et les besoins de la jeune -âme, met en relief la connexion de cau-
se à effet entre le phénomène signalé et la consommation de boissons alcooliques, amène l'auditoire scolaire à tirer lui-même, si possible, la conclusion morale d'abstinence ou de tempérance qui résulte du dialogue entre maître et élèves et demande finalement des apn lica tions à la vie actuelle et à l'avenir. Cette méthode, employée avec conviction et tact, variée suivant les circonstances et faisant un appel continuel à la collaboration des élèves, ne peut manquer de frapper l'esprit impressionnable et d'y graver fortement les convictions antialcooliques. ',Le plus souvent les enfants auront prononcé intérieurement le verdict avant que l'éducateur l'ait formulé en termes précis. En rattachant ces lem
:ons à l'intérêt supérieur et primordial de la formation du caractère, à la sauvegarde de la dignité, au sentiment de la liberté et de la responsabilité, elle
cesse de _paraître mesquine, étroite et exclusive.
IL'enseignement antialcoolique, donné avec une chaleur communicative, entraîne non seulement la conviction, mais aussi l'effort, le sacrifice. IE n disant que ces leçons doivent être occasionnelles, on n'entendait nullement insinuer qu'il faut semer des historiettes au hasard. L'éducateur doit dresser le plan de son influence~ voir d~avance le point où il veut aboutir et relier de temps à autre par des synthèses puissantes et compréhensives les enseignements épars dans une branche, dans un mois' ou dans toute autre période. Vers la fin de la scolarité seront placées un certain nombre de le:çons ou de
causeries systématiques pour permettre de saish- d'un coup d"œi1l'ensemble des raisons qui militent en faveur de l'abstinence et de la tempérance. Ces quelques indications méthodolo~ giques générales me permetten~ d~ p.asser brièvement en revue les pnncipales branches du programme des écol~s pr~ maires, sans insister sur le côté dIdactIque de la matière, et de citer dans ch~ cune d'elles, souvent sous forme d'énumération les ressources qu'elle offre au maît~e généreusement dévoué~ à la cause de l'abstinence pour nos elèves. 'L'assemblée générale me fournira t'occasion de traiter à titre d'exemples, deux ou trois suj~ts tirés de ces séries. 10 Reaigio&'ll
~
ISe modérer ou s'abstenir. c'est se renoncer, se mortifier. C'est avant tout la religion qui n?us dicte nos dev?irs dans l'usage de~ bIen~ terr~stres; a ~l!e re-
vient le role przmordtal dans l education antialcoolique.
Voici quelques sujets pour nos éc~les: Histoire sainte: -L'ivresse de INoe, le festin de ,Balthazar, le festin d"Hérode ~ l'abstinence de 'Daniel et de ses compagnons celle de saint Jean Baptiste; textes d~ l'Ecriture parlant de l'usage du
.
~n.
\Catéchisme: Indiquer à l'occa~lOn des différents commandements les fautes causées par l'intempérance dans la boisson ;traiter l'ivrognerie, ou mieux l'alcoolisme systématiquement au Ve commandement. ILiturgie: 'Signification religieuse du vin. !Sans l'inspiration religieuse, le ~o~vement de l'abstinence risque de degenérer en un rigorisme hautain. 2. Langue maternelle :
Cette branche, par sa variété et. ~a souplesse par l'impression profonde qu'elle p;ut produire dans l'âme de l'élève, se pr:ête merveilleusement et sans
recherche à l'enseignement antialcoolique. Citons dans le livre de lecture à l'usage des écoles primaires du canton du Valais (cours moyen et supérieur) les numéros .t53, 1'55, 1'57, 158, 159, 196, 199,247, Q'511 , etc., morceaux auxquels on peut rattacher directement ou il1dire~t~nie~t des considérations propres a msplrer aux enfants le désir et l'estime de l'abstinence et de la tempérance. ILes observations et réflexions des élèves g~idées par le tact pédagog~ que du mattre n'auront pas gral.1de peine à dégager d'un commentaire dialogué des conclusions d'une portée morale indéniable. 3. Calcul:
:Ici, l'élève peut tirer de son expérien-
ce quotidienne et de ses rudiments de connaissances mathématiques tous les éléments d'un problème: prix des denrées, consommation journalière, pratique des opérations. Avec ces données il lui est aisé de calculer par exemple les dép~nses alcooliques d'un buveur', d'une famIlle, les économies d'un abstinent la quantité de lait, de pain, etc., qu'o~ pourrait acheter avec la somme dépensée chaque semaine pour l'alcool, le temps que met une famille abstinente à économiser la somme nécessaire à l'achat d'une maisonnette, et ainsi de suite. N'est-ce pas là un enseignement bien vivant? JEn préparant ainsi, sous la conduite discrète du maître, les données du problème, en élaborant ces donn!es
et en extrayant de ces cas concrets une notion abstraite qu'il généralisera plus tard, l'élève a le sentiment de trouvailles personnelles qui, par leur intime liaison avec une fO'ule d'idées et de souvenirs, remplissent les conditions d'une leçon accueillie avec empressement et , profondément enracinée. En s'élevant progressivement et avec u!1e sage lenteur du point de vue jndivlduel et familial au point de vue com-
munal et national, non seulement on sauvegarde et favorise les inténêts du. programme de calcul, mais on a grande chance d'avoir ancré dans l'esprit de 1'élève ces deux équations utiles:
alcoolisme gaspillage, pauvreté) deites; abstinence ou tempérance = aisance) bien-être. 'Les différents arguments frappent diversement tel ou tel esprit. Y en a-t~i1 un seul qui soit complètement inaccessible à l'argument métallique? Un certain nombre de problèmes ainsi traités fo'urnissent la matière d'une synthèse dont la conclusion par rapport à la vie économique est facile à prévoir. 4. Enseignement national:
('Histoire, géographie, enseignement civique.) \Un coup d'œil attentif sur le matériel de l'exposition itinérante suisse me fournit de nombreux sujets qui s'imposent pour ainsi dire d'eux-mêmes. J'énumère simplement: iL'alcool et l'alimentation nationale. )L'alcool et les finances nationales (dette publique). L'alcool et la défense nationale. 'L'alcool et l'école de recrues. IL'alcool et l'alpinisme. IL'alcool et la santé publique. 'l'alcool et la dégénérescence (pour le cours complémentaire). :L'histoire nationale et quelques faits de l'histoire générale (destruction des tribus américaines par «l'eau de feu », les expéditions sans alcool au pôle nord, etc.) permettent d'illustrer d'une façon frappante des sujèts abstr(j.its. 5. Sciences naturelles:
ILe programme de l'école primaire glane dans le vaste domaine des sciences naturelles quelques chapitres, de préférence ceux qui ont une importance pratique. Y a-t-il beaucoup de questions
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14 qui, par leur contact immédiat avec la vie réelle et journalière, s'imposent à l'attention de l'éducateur au m,ême titre que l'alcool? !D'après l'opinion d'un spécialiste de l'e.nseignement antialcoolique, c'est aux
saences naturelles qu'incombe la tâche de poser le fondement en donnant des notions exactes sur la nature et la valeur de l'alcool et le danger de sa consommation; elles créent la base sur laquelle les autres branches, en particulier l'enseignement religieux et moral, élèvent l'édifice de l'abstinence et de ia tempérance. Telle est aussi l'opinion de Mgr Egf!,er~ éVlêque de JSt-Gall et promoteur du mouvement abstinent parmi les catholiques suisses. Après avoir travaillé longtemps, mais, à son avis, sans beaucoup de succès, au moyen des armes religieuses et morales, .Mgr Egger formule cette conclusion: «II faut d'abord instruire les gens sur les ravages qu'exerce l'alcoolisme sur leur bienêtre terrestre et leur santé. Ces ravages peuvent être vus et touchés et seront pris en considération. Ce n'est que lorsque cette conviction aura préparé le terrain qu'ils seront accessibles aux motifs 1 d'ordre moral et religieux. »
C'est dans l'esprit de cet illustre champion de la lutte antialcoolique que je préconise pour les sciences naturelles et dans les limites qui leur sont tracées un enseignement alcoolique systématique qui, ~ mon avis, doit aboutir aux conclusions suivantes: IL'alcool n'est pas un aliment. ILa fermentation des fruits constitue un gaspillage. lL'alcoolisme nuit à la prospérité économique. !L'alcool n'est ni nécessaire, ni même utile d'une façon générale. \L'alcool constitue un danger pour le corps et l'esprit. ,Au lieu de fortifier, il ~ffaiblit.
JAu lieu d'augmenter la capacité in- . tellectuelle, il la diminue. ILa maladie de l'alcool est causée uniquement par les boissons alcooliques, et l'alcool dë la bière, du cidre, du-vin et d'innombrables liqueurs ne diffère- pas essentiellement de l'alcool sous forme d'eau-de-vie. !L'alcool est un poison pour le jeune organisme. . lL'eau est la boisson naturelle du corps de l'homme. ,L'abstinence totale est en tout point . recommandable.
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iPrésenter les faits simplement, clairement, faire avant tout appel à la raison, accueillir et solliciter au besoin les réflexions des élèves, les rectifier et les compléter, mettre en relief les circonstances démonstratives sans les isoler de l'ensemble, formuler en une proposition typique la conclusion plus ou moins générale -gui se dégage de la leçon, s'em- . parer ensuite de la vérité nettement reconnue pour la faire estimer et aimer, l'élever; à la hauteur d'un bien désirable, enfin entraîner la volonté à l'action conforme à la vérité vue et acceptée joyeusemerit, voilà une méthode efficace de l'enseürne~ent antialcoolique dans le cadre des SCIences naturelles. Ces indications méthodologiques pourraient aisément s'étendre à d'autres branches de l'enseignement. :Mais il importait bien moins d'être complet que d'avoir montré, à l'aide de quelques exemples, l'e§prit de cette méthode variée, souple et vivante au point de s'adapter aisément à la fois à l'âme enfantine et à la matière enseignée, sans dénaturer ni l'une ni l'autre. 6. Réllexions:
ISi certains sujets ne semblent pas pouvoir entrer aisément dans le cadre d'une b'~anch~ ou si l'occasion d'en par-
1er se préserlte inopinément, il y a la ressource de causeries libres ou impro. visées, dites réflexions, que le maître placera au début ou à la fin de la classe. AinSi, pour prémunir les, ~lèves contre
les préjuf!.és les plus speCleux de leur âge, il sera bon de prévoir un échange d'idées sur des questions telles que les suivantes: ILe courage véritable (contre la fanfaronnade du buveur). :L'ami comme il faut (contre l'ivresse de · complaisance). 'L'emploi des loisirs (contre les longues stations au cabaret). ILe qu'en dira-t-on (contre la tyrannie de l'alcool dans la vie sociale). ,La répercussion de nos actes (contre les crimes commis à l'état d'ivresse · et contre l'hérédité alcoolique). 7. RI2D'Dseignements sur les succédanés des boissons alcoolëques:
;U n complément indispensable de l'enseignement antialcoolique consiste à faire connaître aux enfants les succédanés des boissons alcooliques: l'usage plus fréquent du lait pur ou du lait additionné de faibles quantités de café, de thé ou de chocolat, la consommation de fruits frais ou séchés, suivant la saison: l'introduction de cidre et de vins sans alcool, enfin l'eau fraîche et limpide, la boisson hygiénique par. excellence, même pour un estomac d'adulte. 8 '. 'rableal1lx et Dedures:
L'enseignement antialcoolique . doit aussi suggérer l'idée par la vue, soIt en exposant périodiquement des tableaux et graphiques intéressants, soit en procurant aux grands .des lectures antialcoo· liques. 'Il faut avouer qu~, sur ce, der: nier point, la bibliographIe fr~nçals~ a la fois attrayante et instructIve n est pas riche.
B. €q.ucation antialcoolique par l'acte . ;~ais o~ s'a,buserait étrangement si, partIsan d un mtellectualisme outré on croyait la tâche terminée après a~oir dénoncé les ravages de l'alcool et montré aux enfants le but et le chemin' il
faut surtouf. les faire agir; car l' dcte est l'essentiel. C'est en agissant conformément à la conviction acquise que Iton creuse le sillon profond. iL'éducation antialcoolique par l'acte, cette sorte d'ascétisme de l'abstinence, est d'abord affaire de la famille _ qui, seule, règle le menu journalier. Il faut donc atteindre les parents et préconiser auprès d'eux un régime sans -akool pour leurs enfants sur les bancs de l'école. Quelle que soit l'attitude personnelle des pères et mères dans cette question quand il s'agit des adultes, il s'en trouvera relativement peu qui refuseront de se rendre aux raisons hygiéniques et morales qui réclament l'abstinence pour Jeurs jeunes enfants. Par l'intermédiaire de nos élèves, les échos
de notre enseignement antialcoolique auront pénétré dans la maison patern,elle qui aura été de la sorte familiarisée avec l'idée de l'abstinence sans y susciter la méfiance réservée souvent à toute tentative direct~. Comment aborder le sujet directement? Chez nous les rapports officiels entre parents et éducateurs scolaires, tels que les soirées de parents avec conférences et échanges d'idées, les réceptions à la maison d'école, les visite$ à domicile, ne sont pas organisés et ne s'imposent pas aussi impérieusement que dans les villes populeuses. D'ailleurs les allées et venues quotidiennes dans nos agglomérations peu étendues amènent un contact fréquent entre parents et maîtres. C'est dans ces rencontres fortuites ou recherchées où l'on parle naturellement de l'œuvre commlme
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qu'ull conseil habilement glissé entre deux mots d'éloge et d'encouraKement tr?uvera ~on accueil. :Peut-ëtre est-il
meme possIble ~e fai!e to~cher du doigt ~u.x parents bIen dIsposes la relation
eVI~~nte el!t~e telle f~ute ou tel défaut de, I.edyque .et ses ha,bItudes alcooliques. A:1als a qUOI bon pretendre insinuer des regl~s de co~duite là où le tact pédagogIque et 1 amour de l'enfance indlq~ent comme instinctivemnt la voie à sUIvre! II est à peine besoin de dire que la collaboratio~ ,et l'entente entre le régent et les autontes scolaires sont nécessair~~ et q~e le concours des autres autontes socIalt;s per~.et d'aboutir ~ une résultante qUI constItue un facteur sérieux du renouvel!ement social auquel vise la transf?rmatIOn urgente de nos mœurs alcoolIques. 'La. vie sC,o!aire ~lle-même offre des
~cca~LOns
d educatLOn abstinente par
dale, l'~cole, aux!1iaire de la famille, et la ~aro~sse, famIlle religieuse, doivent SUf!lre ~ toutes les exigences de l'éducatt?n Jusque vers l'âge de 15 ·ans. MalS. . pouvons-nous affirmer que les
conddLOns sociales actuelles sont normales} et qu'~n particulier sous le rapport des habItudes à inculquer dans
I~u~age des boissons, la grande ma fonte des parents remplit dans une mesure convenable les devoirs d'éducate~rs? C'est à la négligence et à la déchea~ce ~u. fo~er .familial disloqué par la dech~IshanisatIon croissante et la g~ande lll?ustrie qu'est imputable le fleau de .1 a~co?lisme qui mine lentement, malS Irresistiblement les fonde~ents de la société. En fa~e de l'état d abandon où grandissent ou végètent beaucoup d'enfants, en -face aussi des dangers de leur entourage et de l'urgence d'u~e pr,oP?ylflxie énergique, on ne peut n~er 1 utIlIte des ligues d'enfants a~stments: Peut-être même leur re~onnaltra-t-on une sorte de nécessité. . La forme de ces li~ues loin d'être rigId~, doit s'adapter avec} une souplesse
l ~ct~~n: promenades et fêtes scolaires ~u 1mfIuence, du . maître doit obtenir 1 abs~nce de ~ alcool, recommandations la veIlle de~ Jours de fêtes, sanctions c?ntre .les. delmquants qui, par leurs exce?, nUIraIent visiblement à l'œuvre sco- doc!le aux:, conditions locales et ne ja. mats et!lpzeter sur le domaine réservé à laIre. l~ fan:ulle. Avec ces réserves et sous la C. Ligues d'enfants abstinents dlrectl??- ,d'u? guide prudent et dévoué, !Pour copce~trer.? intensifier et faire les SOCIetes .d enfants abstinents, J)lacées ray~nner 1actlOn educative contre l'al- s?r le t~r~alll de la formation du caracc?ohsme, en même temps que pour gros- tere chretIen, peuvent devenir. pour leurs membres une source d'énergie, de déSIr les rangs des militants abstinents l~s promoteurs du mouvement antialcoo: vouement. et de .bonheur et rendre à la hque on~ o!ganisé la jeunesse en ligues c~use an~Ialcoohque des services siR"naet aSSOCIatIOns, connues en 'Valais sous les. pOilees d'une large et réelle autole nom ,de « :RéveW ». ·A ces groupe- no!!ue sans !chapper à la conduite disments d enfants s'appliquent les criti. crete du madre} elles préparent des jeuques adress~es,. à tort ou à raison, à nes ~ens q~e la liberté de la vie p'osttoute orFJ,a~lsatLOn infantile en dehors scol~lfe ~e Jett~ra pas au dépourvu dans ,de~ sOCletes naturelles et historiques. les capnces d une existence sans frein Lom de parta.ger l'enthousiasmé béat ou dans les embarras du serf affranchi. de tout. ,c~ q~l s.ent la manie de créer D. Ouvrir d'autres sources d~~ SOCIetes, J estIme que, dans des conde joie dItIons normales, la famille, cellule soIL'école elle-même et les ligues d'en-
]7 fants abstinents auront mille occasions de travailler pour l'assainissement social contre l'invasion de l'alcoolisme en alimentant les sources traditionnelles de joies enfantines qui coulaient autrefois si abondantes et que l'esprit moderne s'efforce de tarir sous l'amas de plaisirs factices et malsains; je veux parler de ces mille petits riens que le bambin non gâté ou blasé tourne en jouets, du bonheur inconscient de tout enfant bien né de vivre dans l'atmosphère chaude et bienfaisante de là famille, des premières émotions religieuses; ajoutons-y comme surcroît ces arts d'amateurs et occupations attrayantes et utiles auxquels s'adonnera avec plain sir le jeune homme devenu ouvrier, apprenti ou étudiant, et qui pourront peutêtre même distraire l'homme au milieu des soucis de l'existence: le jardinage, certains sports modérés, la vie avec la nature, l'habitude d'une saine lecture, une foule d'innocents plaisirs dont le souvenir sans amertume prévaudra contre les réminiscences empoisonnées des coupes pleines et des petits verres.
€. La personnalité du régent Il peut sembler que l'emploi assidu de tous ces moyens, procédés et industries doive conduire infailliblement au succès. Si jamais le culte du mécanisme des méthodes et la confiance aveugle en leur infaillible efficacité peut conduire à des déceptions, ce sera bien le cas id. Il a été rappelé plusieurs fois au cours de cette étude que la conviction sincère du maître doit dicter les arguments et que son enthousiasme communiéatif doit passer, par le véhicule de sa parole chaude et entraînante, dans l'âme de ses auditeurs. 'N'était-ce pas dire que le
principe de vie de ce mouvement d'abstinence parmi nos élèves est la personnalité du maître qui est engagée intégralement dans cette cause? L'attitude équivoque de l'éducateur qui, à l'école,
fulminerait ,contre l'alcool et qui, dans son for intérieur et dans sa vie privée, réserverait aux jouissances du verre une trop large part, créerait une situation contradictoire impossible à voiler longtemps. Le succès de la lutte antialcoolique exige de la part du maître la pra-
tique de la plus stricte tempérance. L'éducateur populaire, plus que tout autre, a le devoir d'entraîner par son exemple et d'éviter tout ce qui pourrait s'interpréter dans le sens d'une prédilectioill marquée pour les boissons alcooliques. Mème en s'imposant des limites très étroites, rarement respectées même dans les milieux qui croient avoir droit au renom de tempérance dans toute la force du terme, le maître· non abstinent risque d'effaroucher l'esprit trop simpliste de l'enfant qui ne comprend pas encore J.es raisons de la double mesure appliquée aux jeunes et aux adultes. IAlors c'est l'abstinence que vous exigez de nous? ILe mot « exigez» est vraiment trop fort. !pour exiger, il faut en avoir l'autorité. iMais voici un trait qui vous fera deviner ma pensée: Le car-
dinal Manning avait cru pouvoir concilier la tempérance personnelle avec la croisade de l'abstinence pour les autres. ILorsqu'un jour il exhorta un ouvrier à renoncer à la boisson pour ne pas se ruiner avec sa famille, il reçut cette réponse: «IMylord, vous buvez aussi, mais non pas des liqueurs bon marché comme moi.» «'M1a is plus une goutte à partir d'aujourd'hui!» répliqua le cardinal, vivement frappé par la réflexion de l'ouvrier, et à sa ~ort, on compta à Londres 28,000 abstinents catholiques entraînés par son exemple. !La lutte antialcoolique est une sorte de rachat. Toute rédemption morale se fait par le sacrifice} conformément au divin modèle, et nous voudrions être en quelque sorte corédempteurs en tirant (l'enfance et la jeunesse des chaînes de
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l'esclavage de l'alcool. Ce . serait présomption de vouloir réussir par une au .. tre voie. ,Nous sommes ici en face d'un point de la réforme sociale qui, comme toute réforme véritable, doit partir de l'intérieur et transformer quelques âmes pour rayonner ensuite et s'étendre sur ceux qui sont habitués à suivre un courant établi. Telle est aussi l'opinion des évêques suisses qui, dans leur lettre collective de 1893, s'expriment ainsi: «Veut-on arriver à la réforme de la vie actuelle, vie qui n'aspire qu'à jouir, il faut que quelques-uns ! s'élèvent' jusqu'au-dessus du pfécepte strict, pour le salut de ceux qui s'en sont écartés ou qui sont en danger de s'en écarter. -Le motif déterminant de l'abstinence ne doit ,être que celui des conseils évangéliques, savoir: L'amour dévoué pour Jésus-Christ et la charité pour les hommes.» 'Le professeur ,Hilty est encore plus explicite: <~ Il y a au moins trois classes d~ personnes de tout peuple qui seraient tenues à l'abstinence si elles sont convaincues, ainsi que je' le supnase, des dangers actuels de l'alcoolisme: le clergé, le corps médical et le personnel enseignant. Tant que ceux-ci ne sont, pas abstinents, leur e:({emple sera considéré comme faisant loi. Mais quand la plupart d'entre eux seront abstinents, ce qui me paraît possible, la cause est à moitié gagnée, et il n'est plus néces.. saire de. travailler péniblement par l'enseignement antialcoolique. 'L'exemple de ces trois classes agit de lui-même et bien plus efficacement que les paroles.» Vous persistez donc à vouloir nous enrôler dans 1'abstinence? Ce serait là, comme dirait IP la ton, un beau risque; ni votre bien-être matériel, ni votre santé, ni votre compétence professionnelle, ni votre valeur morale n'y sombreraient! Mais l'estime des concitoyens? Et les relations sociales? Et la bonne occasion que la fréquentation. des auberges pour
acquérir une connaissance exacte de la population? Je n'entreprendrai pas de réfuter ni m1ême d'énumérer les .objections, toutes sérieuses, contre l'abstinence, objections dont l'enchevêtrement forme un nœud inextricable. Ce nœud, faut-il essay~r de le défaire? Ce serait dépenser en pure perte beaucoup de peine et de _patience. Maints de nos collègues l'ont tranché par un acte de volonté, et à part les «ennuis» inévitables de tout acte d'indépendance qui heurte les préjugés et a seulement l'air de vouloir s'imposer, leur décision leur a valu entre autre une plus grande liberté.
F. Abstiilence aux écoles normales 'L'abstinence totale se recommande particulièrement aux plus jeunes membres du corps enseignant qui disposent encore d'une plus grande facilité d'adaptation et n'ont 'pas encore li 'compter avec des habitudes aussi solidement enracinées. Les jeunes qui vont entrer dans nos rangs au fur et à mesure que les années renouvellent les générations , auront entendu plus distinctement les cris de détresse de l'enfance menacée par l'alcool. Beaucoup d'entre eux se seront préparés à cette tâche spéciale de leur fonction d'éducateurs non seulement par une étude plus exacte de la question alcoolique et des détails de la lutte, mais encore et surtout par la pratique de l'abstinence pendant leurs années de formation. -La se~ence jetée aux écoles normales lève peu à peu et autorise l'espoir d'envisager une collaboration plus active du corps enseignant primaire au relèvement social par la guerre à l'alcool. IL'insistance avec laquelle j'ai parlé de l'abstinence a pu éveiller l'idée que je la considère comme 'obligatoire. Ce serait là un rigorisme que la doctrine catholique ne justifie pas. Quelque re-
commandable que soit l'abstinence, elle reste pour la plupart d'entre nous une question d'ascétisme moral et pédagogique. Tout éducateur fidèle aux prescriptions de la tempérance peut et doit tnavailler de tout son pouvoir à l'éducation antialcoolique de notre jeunesse sous la forme de l'abstinence infantile.
Conclusions
'1 '10 ILes ligues d"enfants abstinents
sont à promouvoir. 12° :L"âme de l'éducation abstinente
est la personnalité du maître qui, à défaut de l'abstinence elle-même, doit pratiquer la plus stricte tempérance.
Courage! Quel que soit notre choix pour notre vie personnelle, tempérants ou abstinents, nous avons à accomplir, dans le champ étroit de notre activité, une tâche dont la grandeur, loin de nous effrayer et décourager, doit stimuler notre zèle et enflammer notre enthousias-
lArrivé à la fin de mon rapport, qu'il me soit permis de mettre en relief la série des principales conclusions qui s'en sont dégagées au fur et à mesure: Il ° (L'alcoolisme moderne est une é- me~ pidémie sociale. Sursum corda! 2° Cette épidémie atteint beaucoup Ce serait méconnaître l'importance d'enfants, soit par l'hérédité, soit par la consommation précoce d'al- du travail indispensable founll dans nos modestes salles de classe et ignorer cool. le fait que tout courant populaire bien3° L'alcoolisme infantile est la cau- faisant et durable tire son origine de la se de nombreuses tares phYSiqueS, .pénible et obscure besogne de ceux qui intellectuelles et morales. élèvent la jeunesse, si l'on 'essayait 4 () Ces tares empêchent le succ~s de de détourner un: éducateur de sa sul'éducation scolaire. blime mission par la perspective d'une 5° ,L'abstinence infantile s'impose plus vaste sphère d'action. :Mais il jusque vers l'âge de Il"5 ans. ne peut ,être qu'utile d'élargir notre ho6° La sotiété doit protéger l'enfan- rizon et d'exalter notre énergie par la ce contre les dangers de l'alcoo- vue de l'édifice grandiose au fondement duquel chacun de nous apporte sans lisme. 7° C'est à l'école, au nom de la so- bruit la pierre nécessaire. Cet édifice n'est autr~ que la société ~ctuelle renouciété, que cette tâche incombe. velée, suivant la pensée de Pie IIX qui 8° iL'éducation abstinente doit se a envoyé les paroles suivantes d'encouplacer sur l~ terrain de la forma- ragement à des éViêques luttant contre tion du caractère chrétien. le fléau: ' 9° IL'arme spécifique de l'école con«'Par votre zèle à combattre le vice tre l'alcoolisme est l'enseigne- abominable de l'alcoolisme, vous ne lutment alcoolique, généralement oc- tez pas seulement contre ce fléau, mais casionnel, excepté dans les scien- encore contre les maux indescriptibles ces naturelles où il doit être sys- dont il est la source. Vous vous dépentématique. sez pour les intérêts de la religion, pour 10° ILe régent s'efforcera de gagner le bien-'être de vos semblables, pour la les parents à la cause de l'absti- prospérité de votre patrie, et si, avec nence infantile. la grâce de 'Dieu, vos eff'Ûrts sont cou-
.!!!
'!!!!!!! ,
Supplément du ~o .f. de "f &cole" ('J9~lJ
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ronnés de succès, vous attirez des bien .. faits multiples sur votre peuple.» Que notre zèle soit soutenu par cette parole du divin IEducateur: «En vérité, je vous le. dis, toutes les fois .que vous l'avez fait (c'est-à-dire l'œuvre de mi-
séricorde) à l'un de 'ces plus petits de mes frères} c'est à moi que vous l'avez fait.» (IMatth. xxv. 40.) Sion, le dimanche du bon Pasteur 1921. C. ORIBL/NO.
ICLIINDIEN"" 1I0HMII), liON,
Le Dimanche moderne
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lPas de .phil'anihro,pie !sans. lamour de Dieu. 'En négligeant 'DieU! ,~t les intérêts de sIOn âme, auX!quels le dimandh~e est spéciallement Œiéservé, l'homme :tauss·e sa vision des ,ohoses ,~t méoonnaît la v.raie filature des re1ations ,sociales. Au lieu d'un 81UIÛU'r ifocip1flÛ,que basé sur le sacrifke, il n'y' voit ,plus qu~un ·oommefce de S1a tisf,actions sensi'bl'es. Le ~adh'ain '~st :agn~able 'OU désagréable, 1011 Ibien il n'exi!s1e pa:s. Les lamu!Sements deviennent des besüins et les ,cérémonies religieuses un ennui, les intérêts m:até'r ids prennent le dessus et il n'en falllt Ipa!s davoot:age pOUif faire d'unohrétien un es!prit fermé laux exig;enC'~s de notre culte d',a dolf.aHon et de reoonnaisslance envers Dieu, FauIt,eur de .-tou.t ·bien. Cœlestium donorum distributor Deus.
Tous les sociol'og'ues vnaiment chrétiens lont sÏlgnalé let préconisé l'influence salurtai1re et 'mQ1r.alisa~dce dU' ,di'manohe. Auss1i rpeut..lol1J :p!feSique .diif,e Iq,ue l'ohserv,ation 'complète de lél! ltOi dominioale ']orme à elle :seule toute une fia ce .de la ,ré-Eor,me sodale. 'Deux 1f1ai!soll's, !en ,effe~, ,même 'au Sleul Ipoint de V'u,~ na~Ulr,el, la if,endent de première imp'orlail1JCe: -L'élévation qu'elle donne laux pensées de l'h'omrme et à toute 'Sa , oondui~e; le sentiment d'égalité qutelle 'met au: cœur de ceux !qui jouisisent des mêmes 'biens et p.artidpent laux mêmes ,oérémonies. L'un et l'autte ·de ces :avantag;eSl est en ~,a.n de ipa~tie di:spaifu !p'alr suite 'des Ipréten_ _ __ _ 9l11ii1l1_ dues exig.ences ·de la vie moder.ne. 'Plremièrement, le dimianche n'est plus un l'our de sanctification. Les ,préo'ccur Une parole de Jésus pahons :spirituelles lOut Ipassé à l'a'r,riè· sur la Croix Ire-.p~a:n. 'ua tâohe essentielle ,du dima.nr che est Ipour hearucoulp lél!ujoil1!f,d'hui de JéSiUlS, swr la croix, a di~ ce mot sublime s',arlliUlSef., de courir ici et là, de 'Vloir cliu SITIO. j'ai soilÏ. . m1onde, d'éprouVler des sen~atjons. P.l~s et doUilOlwreux: lors, ~u long des jours et des ,siède cal,me ser,ein de l'â'me, ,plus de lOle oIes,De[luis l'humanité tOUlt erutière a rélpété ce mot. vlr,aiment et intensément ifeligieus1e, ,plus Les lèvres et les âmes l'oot crie ou m1lJl'1muxé) d'émotion ,douoe, devant les mystères et tout êbre à son toor Je p1'Qnonce avec l'acde la f,oi. On 'ass,iste 'rapidement - et cent du déseSjpOi.r ou de la Œoi. Mon jowr esif: 'Venu, nlOltl Dieu! L'la1Ube en enoOIf,e ~qu.and on est ,catholique pr.atiquant, - le plus souvent à une messie aJVIa.i t lui <.i.'1Pu~s lOOIgtemps déjà sous l'e1l1lPiire de !Votre pa;role et SQiUJS l'influence de votre basse, ,puis IOn SP. livre iaux disrbractions amollir; sous l'aiOt,ion aUSlSi de la. lente souf· et "aUX pl'aisi'lis. On laisse là le 'SUil'\na- france dont VOUIS 'vous servez pOUJl' votre œU· turel pOUf. 'se teter à 'COlipS ,perdu .dans vre !de rénolVation. l'è 'Sein ,de l,a nJa.ue: ,courses :de ·m011taL"éprewve est !Venue, et maintenanif: de tougne, :sparts, 'pl~omen'ades, spectacles, te mon âme je la prononce, SeigneUJl', la pasoiTées, tout ce 'qui est 'humain, tout ce role dOiUlloUJl'em>e: J'ai .soit 8111'10. J'ai soif de Celltte paix que seuil Vous donque le ,monde 'offTe de plus 'Ou moins linez et qui translio\l'lme la we, de ~ette stabilité, cite, lest emlbralssé avec '~mpressem,ent. de ce rejp08 viViant qui existe seulement en A tr.avefS ,cette ·f.oule de Ipréoocwp.a- VOUiS. '1~i Isoi~ de lumière; 'so~f de coonaître, de HOUiS d''Û'rdre 'llIai,U!rel et :de .penoh a'11t 11Ia-\ tu~aliste, que devien~ ta :gtrallde ' pensée 'v ok, de pOSlS.'éldet, comme noUJs pos>sèderons de la drélJ!ité d de l~uni:()l1J à IDioo et :a.u et venrons dans 1'éternité. J'ai soif de ,sympatthie pr.ofonde, de tenip'f,ocnain? On l'a dit ISlouV'en~, il n'y ,a
58 ch-es~, dirvinatrice d'âme, d'UJ11ion intime et forte en VOIUJS. Moo. âme a soi~ Ide se déNo.uer, de se donner, d'être cOOllPfi'se et aimée, de tout co.m'lPfend;re ~ de touJt partager. J'ai soilf d'i1nlfimi, d 'immortalité, de ce~ épa, nouissement de l'âme que nous coonaîtrons setlJlement au delà. de .ce ,q ui paISse. J'ai soriŒ de vie, de la seule Vie, pleine, étevne1le, aNec tO'llites no.s tend,~es:ses relrouvées dans le sein de rAmollI infini, ,Mon Dieu! J'ai soi~ de Vous! Ce .cri qUe ~e pOillB,s e à cette heure, bien des fo.is encore mon âme VO'lliS le redira avant d"aUer à VOUIS, ô J1ésus! Je le prononcerai avec VD.UlS: SITIO! LOTlsqu~i1 a jailli de' Vo.s l(w1res, Vous aviez fait votre tâche en ce monJde. VO'UIS aviez prié agi, sOUJffwt, et « Vous n 'aviez peJl"du aucUlu' de ceux Igue Vo1!l'e Père Vous a:vait confiés. :. - Qu'il en soit ainsi pour moi et si dans la sobitUide et aux heulfes où je V'ais vous oomme à l'Ami bienlvaisant, je VOu.s jette encore mon alP!pe1 dOUiloulfeux, que cW. moins, ~vec v.otre appui,. raocco.l11tplisse ma tâdhe, que Je sms une vallliall1~e, une dhil'éiienne, une alPôtre, et que jamais mes seocets élans vers ce qui es,t éternel ne me fas,s ent oublier ceux ,q ui SUif la te~re peinenlr et so.ulffrell1t. Que j'aime touÜOUfIS et de plus en plus tr~S IProches et mes frères humains, Ensu ite seulement j'aulflai le d['oH de dii:re a:vec VOUlS: «Seigneur, je n'ai perdu aUlcwn de ceux que VOiUS m 'aviez confié»... Je ne VOuiS ai pas demandé de me n!tireif dlU monde . mais de me pelI"mettre d"y faire votre volonté et l'œuvre que Vous m'aviez desllinée. Mainten.ant VOuiS po UlVez , après m',m oir pllir:ifiée. m~atti rer à Voos dans votre Lumière et votre amour Où vivent défjà ceux que j'ai tant aimés et où d 'au.tres me reioindlr'011It UIl1 jourr-. Calr plus 'que Ij'a mais , j'ai soi~ de les .retrouver, ~s bien aimés, soN de vivre avec eux, s-oif de connaître, de posséder, d'aimel" soif de VOlLS mon Dieu! ' ,
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~ Aux derniers , .inSltants de la Passion du Christ, !orSique, les pieds et les mains transpercés, ayant !l'épandu StLl' le sol hUll11ain . pour le .féconder, toUit so.n sal1Jg béni il vivait ses dernières heures et se pénétraÙ la souffmnce humaine à un degré que nous ne pouvons comprendre, l'EwngPe nous dit que la ter.re était .coiU1Vene de ténèbres,.
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59 Seignrur, il y a dal1Js notli-'e vie et pour no.tre âme des heures aussi biell1 enveloppées de ténèbres, des heurr-es doulourelllSes où le voile jeté SIllrr- ll10tre cœur lui oaohe la vue même des dhoses a;pai,santes, où nous ' soufkons 'SlaltllS que rien ici -bas puisse nous consoler. Heu,roo.x ceux qui, à de telles heures et dans les ténèbres erlér,ierures peuvecrt du moins VOUIS ,c ontempler, Seut VÏJv,a nt, ô JésusChrist! Heureux ceux qUii ,peulVent étreindre de leU11s hras lru;'sês Œes pieds Ide la - CrOix, <llPlPuyer leUtr flfont fatig,uê srur vos mains hramrrJercées et reposer leur cœu.r que la douJeUŒ" a brisé .s ur ce Cœur qui a tant soulffert et qui sait cOlll1lpafi,r et aimer! (Exllrait de « Journal et pensées de cha:que ja.Lttr »" de Elisaœth Leseur. - J. de Gigo<rd, éditewr, 15 rue Cassette, Palfis).
Tous an Ciel .. Ce 1our-IJà, ~ la ;porte du paradis, ~rrlva pass~e dans ullle famille particulièrQ. Il avait l'air stupéHé. La mort l'avait pris d"UJ11 seul coup, et d'un coup de s-a ng, ettL pleine force, à 44 ans ... Il ne paraissait pas rasSlIJJré .... Et pourtant c était un jUtste et un savant. S. Pierre l'examina longuement, froidemen1, s'OulPesalll:t les dix talents et leur résultante. - J'étai,s très fort en grammai'r e... et il en ,faut bien des grammairiens! Et le m'û-ccu~ pais aussi de mon pe lit élève .... S. Pierre leva les yeux vers le s' cieuX" su:périeurs. .. Il y eut une seconde d:angoisse.· .. - Entre tout de même! IL e précepteur se précipita. - Pas si Io.in! ... Là! ...
un prêtre clIont toute la vie s'était
@ Il n'était pas sitôt entré -qu:'un autre abbé a,r riva. Il s:était éieÏ:11Jt tout dou.cement, malgré les sOlin,s, mail gré les médecins, ' malgré tout. - Quels titres as-tu, demanda S. Pier!l'e, lPour la gloire dUJ paradis? "
-
rai
œait
mM devoir .•.
S' Pierre .salua. -
J!étais exad tà, dire la sla inte messe et
mon bréviaire... exaJCt pour la r ésidence ... exad aux heures indiquées pour recevoir mes paroissiens. .. «I~peAldalf»... Je me dépen-s ais . .. - «Et 'SUiperimpendar » ••• ? lEt tu te prodiguais ... ? « Impendlar» .seulement... Ma is les dhoses dont fétais v.raimenf chargé, je les ai faites'... bien fuites ... très bien faites. - Parce que tu as été fidèle en ces choses, ,tu seras constitué SillT de plus grandes . .. Entre ... Mets-toi là ... près du conifrèrê qu.i vieut d 'arriver ...
'B uis arriva 'llI1J p rêtre iL dheveux blancs démarohe lourde; !bonne f,igl1lre de bOIl! v,ieu~ palPa. Comme tUi as de la peine â. cheminer! observe Pierre. - C 'est ,que je n"ai pas pris beaucoup de mOUJVement SUT la terre... je suis ankylosé, - Ce tIJI'est pas comme moi SIllJf le lac de Galilée, quand je remontais mes filets chargés ode poissons .... - Mais, 'hODJ S. Pier,r e, moi aussi ~ 'ai remonté les miens chargés de lPois,s ons ...· - Des gros . .. ?
Assez so.uvent!... Le confessionnal m'a attiré toute ma vie; j'avais la certitude d"y ~aire du bien, et .je m 'y suis donné. Des joors entiers, j"ai revivilHé des âmes ... ~ - Etais-tu sévère ... ? Et ce fut un alUll re ... Ul1J grand, fort .... - lPas 1P1lliS qu'il ll1e fanait . .. J'ai pa.r- Que faisais-tu, toJ, sur la planète? dorurué 77 Œois 7 fois, eil je n "ai j:annais mis le - Je prêchai,s !. .. et ,je IPrêohais!. .. et je , pied SLU la mèche qui f.umait encore. prêchais! .-:.. Ne craill1s-tu pas que Dieu te repr o- V Evangile . .. ? OUi des nuances tar abische d 'avoir été trop boo ... ,? cotées pOUŒ" leslCl!uelles il [alut des jumelles - Humblement je lui If~ondrai : « Seimarines .... ? gn.eur . .. et vous .• . ? » - L'Evangile, S. Pierre, rien que l'Evan- C'est vr ai, slo upire S. P ierre . . . j'en gile. sais ,quelque chose! - Alors, nous sommes frères.... 'f'aJi prêEt, pas'sla nt sur ses yeux une main brusohé, moi aussi... C'est la grall1:de COll5IÎ.gtne que/ il ouvrit la porte du paradis. de Diell... Dul' métier! ... mais superbe, Enœ:iJn alPparut UIl1 prêtre maigre, jaune, quand on a l'intelLigence et le .cœur pleins du fatigué .. ' Il avait une 'barhe de quatre jo.urs, Maître ... Il me semble qu"un autre de res pas ' de ralbat, et,même au seùil du paradis, confrères ani ve là-bas ... ? J'l semblait inquiet de quelque chose qui n'éEn etlifet, Ultl jeune prêtre 'Sill.rgissait, très tait pas le paradis. pâle, très émacié co.mme cewc qui sont morls _ Que taisais-tu en dessous, sur la terre? de ra poitrine. - Je m'ocoupais des hommes .. . - Bon S. Pierre, je me suis consacré au - Que dis-tu ... ? Répète ... ? catéohisme. Je le faisais to.US les jours; je le _ Je m'occu:pais des hommes et des, jeusoignais, je le perlais... Jamais je n'ai padé nes gens. aux enbnts sans préparation et sans prières. - Ton dossier, tout ide suite! ... lis aimaient: leur catéchisme; ils y aVlaiént Un ange tend à tapôtre le livre dans ledes fêtes, des récompenses; les communions y é laient piteuses et ifécondes ... .je m'y suis quel tout est écrit. A mesure que S. Pierre lit, sa main catué ... resse sa loogue barbe, ses yeux s éclairent et, - Parfait!. " je vais Vo.US mettre tous les avec amo.llI, fixent l'âme .qui attel!1d son sort, deux ensemble... Je vous .conduis moi-mê· pn!sque diéSlÎll1téressée de lui. me ••• .... Ainsi., tOUtt jeune vicaire, en plus de
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60 ton ,minisièfe général, tu demandes à t'occuper des IJeunes gens et des, hommes", Le soir, tu Ife spires dans les .salles br ltJyantes, la pou$sière du pa troUiage, " tu pl'épares des séances, .. ' tu fais des cercles d'études .... tu t'inquiètes «iomnellemeDJt li' de ce qu'on dit dans les ateliers et les usines" .. tu! Y répOllllds dans des conŒérences auxquelles tu invites des prêtres amis qui te res,semblen.t, et que a"attends ici... Tu .prOjpages in.lassablement l'e bon jOUirnal.., lVoilà qui va faire pla,isi,r â mon 'ancien confrère .pauli! .. , Tu con~esses les !hommes d'abord." les hom mes .su,r tout!, .. ~u penses san.s cesse à leur misère matérielle et morale. ,. Ils -savent qu' ils iPeuvent compter ,SUII' toi" .. que tu es leUr ,C hose... II: leur prêtre!. .. » Et sai.nt Pierre .s'exalte ... - ... Mais vietllS SUil' mon cœur! ... Embrasse le podier du paradis!. .. e11 attendant que les vieux évêques d"auke'fois .. , que le Ohrist, premier ouvrier, te reçoivent dans les ta!bernades éternels, ... Et) ouvrant la lPode du parad,is à deux battants, S. ,P ierre cria d 'une voix où roulaient ' tous ses ,souvenirs d"apostolat: - Septième ci~l! ... Pier1'e l' FJ1'mite,
Croquis litté'raires , ,L A VIEILLE MA'I'S ON U"'haut, ,SUIf la cotline, la vieille maison 'sc dresse, ,solitai..re. Comme une antique aïetvle am: vêtements très vieU!X, <bUX vêtements passés, 'Son vieux toit d'ardoi'ses mOil.lJssues coi1fe d'êpais niurs, des mUTS couleUifs de terre, des murs du iVieuoc temps. Les poutres, les larges poutres dUi plafond 's ont noircies !par la fumée, les portes ·r angées par les miotes, les vieux meubles sont tout usés, tout polis par la ca'l'esse des sièoles, poHs et pa:tinés par tant de mains qui! depwis longtemps ont disparu, mains potelées et roses, vieilles mains crevilssées et paroheml!Ilées, Tout cela est vieuoc, :très Niiea.wc et si dligne, 'si vénérahle!
Combien, en effet, ont- !habHé en cette anœs~ traIe demeure, qlUl~ sonrt: maintenant là-bas, ossetœilJts blanchis dlor,ma,11It i t'ombre de la ;vieille église, (tans le cimetière <bUX cyprès toujoUlr.s noirs, tDepUlÎs des siècles, elle a 'Soutenu, protégé mille exi'sterrces, elle est le foyer, le Fieri où une activité intelligente :pense aux besoins, pourvoit au bien-être d~ toUiS. Que d~U!I11r 'bles ménages elle a ahrités, qiUe de bébés elle a VIU naHre, que d 'amours elle a VllJ éclore [Jar des ,iours de ;priflJtemps, que de v,ieil1~r'ds aux !blancs' oherveux elle a lV'lIJ mowri·r 'SOllJS .s0'l1 tOLt, quand tombent les [euilles, 'à l'aurf:Olrrne. Elle est si iVieille, si vieiHe, que personne ne pour· l'ait dire qUla nd elle fut bâtie, les plus vieux l'on~ to'llljOOI"S vue, là-haut sm la colline a,s-sise comme ooe grand'mère au mdlieu de ~ HIs, les cha:rtllPs de blé dlOirés par le solei.l, Et tandl1s que les :hommes soot emportés pal 'la mort comme ,par une tempête éternelle, 'elle, r!a ntique demeure, es,t toudours là, symbole de calme, de iI'e,pos, d:-'é terni té. Que d'orages elle a 'vus, que de iel11!Pêtes elle a essu~ées , mais malgu-é tout, se carrant sur ses vieux mlJJl's épais, 'SoUde ,SUif sa base, elle a tout supporté, tout IVaiocu. Tout, aUr tour d 'elle, se lÏane, meurt et passe, elle seule survit, elle seule demeure. 1 Il faut la 1V0ir le soir, lorsque le ,soleil couchant incentilie tom le cieI.... elle se dresse splendide dans cette auréole de gloi're, auréole de :p0UJliPfe et d'or, et .ses ~eiiêtres sont. des braises ardentes et ses a,r doises brillent, flamboiet1lt, et ses mous,s es vertes èt dorées sointillent dans les ray;ons du soleil .. " Alors, la vieillle Il11J,ÜSOII1J ,semble :revi,v re et :raûeooir. Probablement elle ·s ooge aux :temps 10intalÎ'ns de sa na.is·sance, elle voit les maçons qUIÎ constrmsirent ses murs, elle revoit la poussière d'or qui, l'entoUJra d'une buée lé~re, lorsque les charpentiers tail'lèrent et scièrent 'sa char:pente, elle entend les chansons des' gais corn,.. pagnons. . .. Elle revoit, eUe entend tout en rêve .. , et soo ;vieux cœur rneurlil'i, blessé pail' les morsures du temps, son v:ieux cœu.r afllkylos'é par les hivers, SOtl! vieux cœull" d 'aïeule se réchauffe ... et il ilue 'semble alors qu'eUe
se met à cha:nter, ivn de Joie, sous la caresse du 'Soleil. R'ENZO.
Souvenir de voyage en Valais iNous lisons Idans ,,'Le Mercure", organe des voyagelJJl's <!e commerce, la :relation suivante des dernièr.es inondations en Valais. Ce récit, très vivant, écrit d''llI1e plUJItJe alerte, intéres·sera œrtainemenrt: nos lecteurs à ti,t·re documenta.ue des jours de cruelle angoisse ' qu'a vocu<s àj ce mo·ment le Valais. Celui qui: [l!'a 'Pas vu le Rhône dans les journées des 24, 25 et 26 s~1embre 1920, à toujours mémorables dans ce 'canton suisse, ne se 'figllJrera j<amalÎs le spectade territf.ian t -que représente la masse d'eaiU: qu'il déversait, boueuse, écumante, !bon:di's sant à ras de ses digues, à une vitesse de 3 mètres et avec un débit de 550 mètres cubes à la seconde, à la ha u feur Ide Sierre. Que f''thorrjme se sent petit et oraintif devant ce spectacle de la Il'dure s,auvage et aux pris{!·s avec cette puiS'sance du neuve, rompan~ et renversant tout, dominant de sa volonté toutes ,celles des êtres menacés et consternés qui le roppl[ent en quelque sorte leur éparglIler son coulfroux! Et pOUirtant, ceux que les nécessités de la vie ont a~léS' dans ces parages conserveront de ces journées historiques des souvenirs d'où padais la note 'humoristique n'était pas absente. Ainsi, dans ces heures kagiques ~ù la vie prurail&sait à 00 moment presrque Interrompue, on ' la voyait par instant reprendIre ses droits, ma,r quée tantôt lPa1'l des actes de courage mérÜoires et tan1ôt par d'eS scènes imprévues presque comiques ou par des actes sUllPrenants de présence d 'esprit, de la pa.r t de œux qui délfendaient les biens q.ue leur activité av'ait créés la, et qu'ils étaient bien résolus à reconstruire dès que le fleuve irrité se serait calmé.
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Vans les plaines hasses, el1rvaihies hr'œ quement par l'eau, les habitants des fermes n'ont pas eu le temps de fuï.r, et ce ne furt que grâce il des actes de véritahle bravoure et de génie défensif spontané que gens et bêtes ont échappé à la mort,
Voo a v·ltJ là des hommes qui, dJ<bprès leur pr'o,pre diTe, n"avaient jamais été mouillés qUe pa'r la pllUlie, se Je1er sans hésitation à l'eau entraînant après eux mule ou mulet récalcitrant, ar,r ivant à !bon !port s'a ns POUVOiT se re11.ld're compte <lli la manière en laquelle leur sauvetage s'était ~fai:t, si c'était à la nage ou à gué. Dans un autre endroit plus isolé, tout ce qui étai,t vivant 'S :était réfugié pendant 48 heures au premier étage de la ferme, les gens dans lUne chambre, le bétail 'dans une aut're, attendant !patiemment du secOU!l'S. Plus loin, après de longs et pénibles efforts, l'on c.royaï.t être pa,r venu là. sauver bêtes et gens, lorsque UJl1e mère affolée constata que le bébé qU"elle avaH mis en lieu sft1', éta,it ,r esté dans la malsoo abandonnée. Aussitôt, un courageux de se lancer immédiatement dans la masse ']:irmoneuse, au secours du petit, et ide ramener quelques minutes 'Plus tard, le Iberceau flottant, avec son préciewc contenu" un :cha,r mant bébé rose qui ne s'étaU pas même réveillé pendant son périlleux vQly.age! IBn deJhors de ces moments angoissants, il y en eut d'autres et mêmé' de gais, tels par exemple, les 'Scènes tYlPiques des transbordenrents de voyageurs en camions aûtornobiles de Sion à Oampe1 et vice-versa. C'était vraiment amtljSant Ide IVoir ces dhargements humains, assis au( petit bonheur sur des baucs de fortune et des véh,icules également improvisés où ron !pouvait lire en grosses lettres le .titre ordinaire: li: Transport de .ffil!térTaUI de coostfiUcNon» ou Stllr un autre, c Minoterie de PlainpaJ.ais~. Que de moments délicieux passés pendant le traJjet cahotique de ces lourds véhioules à travers la vase et les dé'bris de :foute nature jonchant ra .route! /Légumes, outils, meubles, bois emportés, gisent pêle-mêle donnant par-
63
62 . fOUIt a.u paysage que
traversons un· aspeot d'~ désolation. Aussi le voyageur, pour se distraire, .reporte-t-il son attention sur l'ensemble de ,ses voÏ's,ins d"ÏŒ1IfoTtune, et sourit-il volontiers aux contra,stes qu'il y découv!l'e et auoc réflexions qu'il y entenid,. Ici, c'est uc brave ouvrier noir et barbu des «Usines de Chippis» qui ~ume calmerrreut sa pipe, coude à. cou4e avec ill!lle princesse or,ientale, couver,te de bijoux p Lus oU! moins ~aux, qui v,ient de quitter son coupé de 1re das-se et Ille paraît tnême [pas se :rendre compte de' ce ,qui se. passe, tant il est vrai que les instants tragiques de la ·vie déi.rUJÏsent les bar!l'ières qui ,sépa:rent les hommes et les Tapprochent les U!l1S des -auMes, g.r.✠à FinstÎlnct de la cOllserv~tiQl11! ilJà, un daTœUir 'raconte sans 'sourcil1er que les lièv'r es de Ta pla,ine, surpris par l'eau, se :SOll1t <réiliugiés sm des courges flottantes, se laissant aller à la dérive, au petit bonlheur, m{!nalllt une gymnastique endiablée pour. se ma:intenir en équilibre s'Ur leurs radeaux peu commoldes. Plus loin, 1'enteu1.ds l'histoire idI'iOO paysan de Château~Neu5, ayant fait griill'lJPer to.ure une famille de coohons sur un ,peupl.ier pOrtl!l' les 's·auver d'une mor,t cer,~adne. Ainsi, ·les uns et les autres font passer leurs a.uditeurs des sentiments de la terreur la pLuS' réelle aux exclamations de la p:us ~ranche 'gaîtée. A IUn moment dotlttlé, bf<tltsque ar!l'êt. Tout le monde desœruV ~es s·cènes que nous venous de naHeT Ife commencent, puis chacun s:'occupe de l'heme de départ dUi proohain train qui le ramènera soU ,ohez lui, soit à l'une des stations où ses a~f,ah'es l'appellent. Ainsi se dilis)bque l\l.t1i groÜjpe d'iuldiv,idus que le ihasa.:t1œ a réunis quelques minutes j ainsi va la vie, et le vieux voyagettr de ,comnwce, philosophe par méti&, ell'Lfjn réinstallé d:aJns un com de cOrrltlJaTtiment, rev.it les moments intéressal!lfl:s dont il v,ient d'être témoin, puis, ibrusqru.ement, :tire son horaire de sa podhe, et ,prépare :pour demain Fitiné[faire d'un nouveau voyage où ~'a'lltres v1ci,ssitudes ~"attOOctent peut-être. . , 'Ls BOREL. MUS
Le Mélilot blanc de Sibérie Le mélHot tire soo nom du miel, plante à miel, pat1ce qu'il est f,réquemment visli,té par les albeiWles. Il dégage, lorsqu ion le froisse ou qu'on le 'sèdhe, une odeur -agrea:ble de coumarine que 1'0111 lfetrO'lllVe auslSIÎ .chez d'a'Ur 't res 1,Jlantes, IPIUJS pariicUJ1ièrement chez une fooaiSise \pll"écQice de nos prairies, la ~IOUJve odo. rante. Une autre espèce} le melilot bleu, sé- . clhlé' et, réduit 00 !poudre, entre Idans la cornpos>ition du scttahziger. Ce Ille SOlllt pas ces cons!Ïdératioots qui doi. 'Vent attirer l'attention de l'a:gu-iouilteUlf valaisan dies .rég1ions inondées !SI1.Lf cette p~ante, ma~s bien rplu~ôt deux autres de :ses pll."écieuses :propriétés: 1. sa· rus.tidtë et 'Sa vern.ue iacHe 'SUT terra.fulls ne!lllis. et ,secs, et 2. 'sa ql1.lJaJité, :comme [plame JêgtuJ1TlÎfieuse, d"·aJocumule.r dans lSes tissus Fazote de l'atmosphère. Relati'Vement au premier point, il SUlflHt de rajppeler qlUe le méltill.bt, blanc ou jaune, croît slPontanémen1 dJalllS les endroits To'aheux ou pie.rtreU!X, 'S'U If le ballast des Ivoies de ch~in de fer, même lorsqu'il n'y a ipaJS la moiruire prurcelle ter.reuse; c'est ŒûttLC avec l'eS[Jarcette la plante-coloo t1es ielrrains maigres neuœs (nlolVa~'tus), tou~ 'COIll1Jme les itacOltluets et les tUISIsilages en glénérall sont les ,premiens oc.cupants des ter.rains "humides mLs à. :l1IUJ pa,r les gHslSlements, iŒ11jportants OIU non. Ces .plantes co!oI11IDsaJt.rkes 1?0nifient !peu à peu le sol prur leur action 'VégétatiIVe et looll"s délhris et petf!mettent ainsi la venue d'auitres plaames qui lPaifalahèJVen t ~ 'engaz'Ûnnement. . 'Le mélilot 'V,ient dOl1!c racilemell1t su.r 'le limOIll et le g.r~vier ,sec; sa orois!sance est ra.:Pilde et il est assez semblable à 'la luzerne ' C01l11i1Tle al,lure ~ale, bien que les feuilles en di.ffèrent queLque peu et que sa tige beau.couip plus forte et rigfudJe devienne faci'lement l1gneu:se. ComJme tou~es les pl~ntes '1égurrnlÎneuses, l"esprurœtte, la luzerne, le trèlfle, le lotier, ~a lupuline, etc., le rnéIIflot a la propriété de PUlser dall1!s 'Pai:r atmoslPihénique Pazote qu.i lui eSit ooces,s'a ke, et cela ,grâce aux 'bactéries qui peuplent les Uiodos!ités ou :renflements, caractéri'stilq:ues pou.r ch!aK}ue genre de légumineur se, des moines de ces plantes j dhez le trèfle, ces e~crOÏlS' s·ances Iblall1 ldhMres :reS!Semblent à
de ~olftes têtes d"éjpinglej iClhez J'esparcette, elles sont pln.ts fones et élrurgies en 'S[latUlles. . Vazo.te de 11air qui par ,~Slsion :pénètre ckul1!s le sol est aloos étiSlSlimil}é par les bacté: ries proci té:es pour enltrer tdia:ns la co.nsti tUJtj.on .de la ipilante. . Le Il11éi1Not n'est gmère atpprêhendë avec ÏP'lai:silf par le bé1flaJl, du mÛ'iOJs palS au début j plus tard, 'SIUIf'toU~ s'i:l ne fonne qu"ooe quantité réduite de 1a ratioil1J, le bêtaiil s }y 'habitue. Le .méhlloi de Sibérie, à fleums blanches est une forme . déjà rumêliOŒ'léJe, plus vigoUJreuse et plus prodtudive du rn.ém01 sa.wvage j le bétail le consomme ,sans réjpugnalllce. C'e st la gra:ine de ce médlÛ't IqlUe l'ASSOCIATION AORI'CODE DU V ALAIS s"eg·t procurée ,g·u r nos c.otliseils, [J'our ,fraoiJLie'r la bOlllification des term.ins dlé)posés !par l'ÎIltol11ldaiiion. La s'emel1!ce. cre ce rrr.êJlilo~ est, à Illotre avis, ce qu'il y ,a de meillewr à ell'l/P~oyer pOUIr atmélliorer ces dépôts limoneux et gnve1eux maigres et secs. Il suJffira donc d'en semer à !tai'son au moins de 25 à . 30 kg, par hectare en cherchant à recoo~rir la grarine l3..'llIs·si bioo ,que possible à l'a herse, au rouleau ou enoore au .fIateau de ~er, cfuLn:s les endroits filon <régaJlês ou Itliv~lés, et les plantes ne tarderon.t /palS à pousser et à cOUlvrir le rerll"ain. , Au pesüdn, on poura-ait s'ornger à u.tiliser la plante comme foulrmge, quitte à Tendre au sol le ~urnielr qui en ProviendraJiJf. Ce pro,cêdê, emlPloyé ,s m terrain encore ~u régulier, presente des dililfiiCU liés et des dépenses très dm!pormntes pOIlir la -récolte du ifourrage, ·son translPori à lill Ifocme auquel s'aûO'll~ent c:elles du transporl et de l'épandage du fumier. Il serait, à notre avis, plus économiq.ue de la:ilslselr la récolte SUIf place pou.r la faluoher arvaltllt de l'enlfouir :pau- 1.lll1. laboull". On peut aJlusStÏ., SlUf1tOOt si les plantes ne sont pas encore trop llligmeu.ses, les écra'ser ,si~pletnell1t à l"ailde d'un paquet de chaînes fixé à l'avant de la Clharlfue pour pwmettre l'en~et'Il'age parfait du ,mélilot dan.s la raie. En tô,üit ,OéllS, l'incorporatiolll de la $olte de. méllilot dans cette terre noulVel'le inaigre, ,lllil donnera lie l'humus, de l'azote {!t du COll'rps, preparant ail11's,j le te<rlfain pour 'les 001twres o(l'ldlinaill"es awc un complémellit d'englmis pthO!slPlmtOO~ et potaJsl~;iques, SuifViM1:t les cas, et pom peu que La terre a.trnenée par l'eau ne 'soit pa's trop mauIVaÎ'se, une ooroale, le seigle ou 'Pa'voine ou ellCOTe la pomme de ter're, [J!ouIlTaï.t même déjà suiwe en seconde année. Ma.is il ,sera 'soUiVent preféralblle de Te-
fa:ire Ult] ,seconId. 'semi's de n1IêlHot l'aMée sui:vante, alfillt d'enridür une fois de plus la terre neUjVe en hllilnlllS et azote prowooant de la décomposition des plantes entières de mélilot COlUdhées dans la raie de la dhrurJ.'\ue. Cene plrrutilque des engu"Ms verts devraiit au reste, COŒ11JJ11e nous l'alV'ons sou'Ven.t 1}Jil'0:'Po,sé, se gooéra'l,i,ser SUtr les terres cultÎ1vées ordinaitres du VaJ.a·is, tal!1t pOIlir c~nser les foll1les qoontiftés ,do azote di'SI1Jraites du domaine pa'r la fumu.re des v:igll1.es que poUJr boniHer, en lem donnant p':I\lJS de cO!llP's, pM incolllPo~ ration d'hn.1Jmus, les terres légères de cette région. Dans ce cas, des semÎls de 'lulPuHne, de forèJfle, dans les œreales poutrràient swflîire sall1!s nuiTe à la prodlUction réguJiè're. L'enfouissement 'Se ferait à l'oorière-saison. O. MART,INET.
Variétés LE «MISERERE» D'ALLEGRI A ,PIf.'OIPOIS de lee mQiflOealU célèbre d'la!f't
,musical, q,ue le looUèg'e f:ri'bo'tvng1eoi.s de \S.:lint~Mklhel :a 'exécuté derniè:œment, oln f'éllPIp'!eUe fa ·oorie~'S:e laJneodote ,qlUe voioi, nou1t à fai,t la Cltuelle : «C'êtlai~ en 1767, le 'illeJr1ortedi die lié\! Seûnaine Sla.i:nie. M'OZlal11t, né en 1756, avai~ ,aliÜ:fS Il la/us. POlUl! lia IPfiemière f'ois, il :arrhnait à Rome ,00 ,ool1l1\pagŒl:ie de ISIQlll [pèr'e, martre de 'chapelle à SialzbrotUmg. Le 'soilr m1êtne, Iles deux voya... geuTs cOIUiraient à Slaint-Pie11fe entoodlfoe le Mis.er er e de Gil.1eg,olr'>Îo AUég1ri, ,qui iouisslalrt :à ()etbe é,p:oq;ue Id'une réjpulbation sans ,p,atl'leille . .on asslU'pait ,qu'e l,es palPes law,aienlt délfenidlu de lie mettl'1e ·en plarti'tiom ,ei: d'en '~a.ir.e ,des ;copies. ua ,céliêblrÎ'ré du mlolrcea.u et' h;lS ·olbslbadôs :qu'il ~alnait VaDIlJor.e lPioWr se Ile IprOourer ai,guislai'Emt le ;dés·Lr .q:ui ihUiflI11:entaiit le 'j eune M'Ozlalflt ide l'e poss·éider. P.ol1'r y la1rrÎ'\r,er, il la,oOoffi1pHt ,um Vléritahle tOUT Ide fOfice. Ayan1t ten/du ,toutes sies facu1i:és, i'1 rélUISIS1it, ,plail" il.lJn etflfOIrt .qui tient du pfodilg,e, à 'Le fixer ,eI1ltièr.ement dans sla 'mlémo1lie lalPifès Ulne seUile 'élIUldHVOln, et ~1 l'écfÏ<vit, alu COUflalIlt de la, !pl'wme, en lren'tJr/anit 'à l'lélJu'bètrige.
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ILe Is uldenlde111laJÎn, une seconlae ,a UJdi' filO\Il, ,qu'il ,suivit oor Isa partitiotn calohée daJl1ls le 'ilOlnld ;de sIon dtalPela u, lui ~o'll'r IlIit l'loldOaS~OI11 Ide 'red:r,esser deux 'OlUl trois elireurs et ide oomhl'er ,quel\quies lléllcUines. Il ,se itro'UIV.a ,de lia slol1iie en Ipasseslsion de l',e~emplliaiœ -u'nÏtq1ue Ida [Il'Y1S1ftérieux
Miserere. OelHle ,aveurbulr1e fit g:nanJd brUN à Rorne. !Je IPape lui..Jmême, mÏJS ,étU co,umant, en eXlpJl1i mla ;boute SOI11 adlmi1'IaH'oJ!1, 1
~ LOUIS XfV ET ,LA ,R EINE DE MORT Tour à. tour les divers 1urys et, a10utons~ le, l'opinion publique eUe-même se .révèleni en IFra,ruce favorables au maintien de la peill1e de mort !Louis XLV a formulé à. ce sujet, dans ull1e lettre à son ms, une opinion qui nous paraît fort sage. ,Le graJnd Œ'oi écr,i vait: Nous serions trop heMeux, mon fils, si nous n'avions jamais qu'à obliger et à faire des grâces. Mais Dieu même, Idont la bonté nla poin~ de bornes, ne t!!'ouve pas tOllljOtUJrS à récompenser et est Iquelquefois .contr'a int d(! punir. Qudque douleur q.u.e nous ayons de faire le mal, nous devons en être consolés quand nous sentons en nous-mêmes que nous le faisons comme lui, par la seule v,ue juste et légitime d 'un bien mille fois plus considérahle. Ce n'est !pas répandre le sang. de nOoS SUJjets, c'est plutôt le ménager et le conserver, que d'exterminer les homicides et les malfai. teurs; c'~st se laisser touodher de compassion plutôt pou!!' U!l1J nOmlbre inîini d 'iooooents 'que poUJr un 'Petit nombre de cOoupahles. L'indulgence pour, ces malheUifeux particuliers serait .une cl'UiaJuté uni'verseUe et pulbli'que.
fil UN 80UMBNLR DE PIE IX On a rappelé récemment l\lJl1 faH de la vie de ,P ie IX, qui se passa au Vatican en mai 1862. Un jour, v,i nt un visiteUir qui demandait à vOÎT le Pape, mais n.'avait pas de lettre d'audience. On lu.i ,r efusa l'entrée des antichambres. Il inSlÎsta extrêmement, SO\1S le prétexte qum aovait un. secret â communiquer au Saint-
Père. On le condluisH œonlC à travers la salle des Suisses, .celle des .gardes-nobles, et on Fil1trocLuisit dans l'a'l1tichamlbre des camér,iers, Mg,!" 'p'aœa étalit de service. Il Il'enouvela sa dema,n de devant le !prélat et supplia qu'il Je ]'a is's-ât ,pénétrer auprès de Pie IX. !Le camérier se rendit a'l ors chez le Pape, qu'il trouva ~noU!i11é sur son prie'· Uieu. Après s'être ar'rêté quelques ,i nstants, et. 'Voyant que le ,Pape ne 'se levait 'Pa's, Mgr Pacca s',a p. ,procha de lui et Lui communiqua le dësl,r '\:.~ visiteur. Pie IX réporudJi,t ces mots de 'lEvangile: _ .Laissez les morts ensevelir les morts. {Le prélat, ne sachant ce Ique celte 'répons~ sig!l1i~,iait, croyant que 'le 'P ape ne l'avait pas compris, :r épéta ce qu~i,l avait dit. Alors Pie IX, plus eJOPli cite , repaliit sruns se lever: _ Je ne donne !pas audliea1ce â un mort Le camérier, ne comprenant pas, se ,r eüra. A'lTivé dans l'anticham'bre, il v.it plusieurs personnes qui entouraient le visiteur expirant. n avait ,s ur lui un poignard et un revolver chargé. UnIe apoplexie lÎoUld:royante l' a'vai t frappé au mometl1,t où H alloait assa'S'siner le P~pe.
~ OURII-EJU6IE BNll~BARlrSE ,PBMlININE Une dèmoiselle alligŒa,i:se, m~S!s Har.ris'Ofil
Betl, s Iest ,c{)'J11jptètement !V'O!Uœ à l'exploHation d'lUne grnl11,de ~erme, où eUe élève des quantifés ide iVol:aitlIels diiVea1ses avec un \plein succè's'. E~erle en maltièi'e d'ag1fÎrcuature et d'élevage, !la œermière Jf.ait lP'r:olSpérer son entre!prise a,rvec le ICOOICOUll'iS de 20 femmes ou jeunes lfilles, œf, à ,l a Œerme de Welwyn., il n'y a IPt(lIS 1ID seul !homme. :Miss HnlSoo Ben ·a dléclaTé ,que sli ooe Œemme veut Il"éuJs1S.ii' /dans les ahires, elle doit: JaIVoiJt; ides idées, !l11ettre {a main. à la pMe, ne pas \pQil',t er de blouses de /fIantaisie pou'r ltTaIVaillilelr, ne pas C'ommenCeT sa heMgue 4atrd, Ise dire qu'H eslt: Is tupide d'OiUlblier de ;raœ.omimode~ :seS! bas quarut les troUlS &Ont oolCore peftLts. Tll'aiVa,i[ et économie, relIe est la ~o:rmulle 'de S'1llQCŒ de ;lia fermière de Wel-
wyn.
tête, et je ierai là-haut pl,us facilement mon s,a lut ... » Il aurait !p u lllionter en 'g rade daus l'usi'ne « A Emile N .. " graisseur à Ivry. 1> ga'g1l1er davantage. Il a touJjowrs :r et'llIsé; s~ Il y a des gens qui voiUrlJraien,t cOllnaîtro:;. graisse ,I ci ,SiUIÎ.fit. Il a une manière à Lui de la Ibafue, de la un sailllt. faire blondir, de la rendre aérioone. Moi, d'en cOllnlais un! ... Qwmd une maohine crie, et elle crie parce Il n 'a ni la peau anémiée, ni yeux l?lancs, qu'elle 'smtffifre, il court l'a:douci.r et 1a calftlÎ manteau violet; il ne brandit pas UIlle fleUJr de Hs aJU bout d'U!Th manJdhe à Ibalai, mer: .JI n'est IJ1reme paS' chauve, comme on s:obs- 'Patience" ma bOUIlle gtrnsse!... tu iras bientôt mieux ... je vai,s t'en mettre Uille bantÏlne - 'i,e n 'ai jamais 's u pOl1Jrquoi - à représenter S. 'J oseph. '. , ne provision ... . Et amnMeusement, ;avec sa palette, il luhri'NOfli .. , il ~'a !fien de tou,t cela... rien du fie les a.J:1bre:s d'ader et les üges .... .Paliou,t saint moderne classique. où il y a UŒ1 rrottemen.t, il glisse une gO\1tte PotIJr,{.au,t, c'est un saint tout de même. d~huile et, <llvec IUlle plume, il étend s la prDvi~ &00 ûlllisqll'aux tou.t peti,t s ... petits engrena11 porte de laages culottes achetées à la ges. Sama.r:itaine. .. pauvll'e SamatrHaine!... Ses Une madhiine graissée pa,r '!Illon saint est reins SOlllt ceints d'une 10iThg.ue ceinture rouune machill1e bénie qui semib le devoi'r dU!fer ge ... cetle-l.à. 'aJclhetée au' Baza.'f de l'Hôtel-delou~'ot1J(,s. .. torujoors. VHle. Mais, il ne gxaÎsiSe Ip as sèulement les maSes chalJlsSlUJres sont épaisses et nationales. ohines, il glI'aÎsse aussi, et surtOout, les âmes. Et 's es oheveux, en !brosse. tD"albord, par :s'On exemple: il est toU/joUlfs Comme prdession, il es,t simplement graiscontent. seur dans une Ulsine de boîtes à conserves. - T.u gâtes le métier! 1ui crient certains Ohaque tiOUlf, il se lève à 6 h., entend, la oUlVtriers. messe a 6 :ho 1/2 dans sa pail'oisse, une pauVtl'e - iM ais tni, si ,t u étais ipaill'on, n'airnerais~ égJ.ise de faUlbowrg, anciel1Jl1e usine elle-même, tu pas que ces machines, qui coûtent s,~ cher, et ,il y communie avec une [oi d'en~all1t et qui s'Ont la condition de ton travail, fus,P,uis, ayant tait !Sa pil'ovision de bleu et sent !bioo graissées? d,.'amoutr. .. certain d'aimer et d'être infini- Tru devrais, au moins, demander de 'ment aimé, .ce qui, pour lui, ' est l'uulÎque ' l'augmentation! chose, il déjeune sur lé pou.ce et s·oo. va à - Oemam.des-en, toi ... tu as ~emme et enl'usine. ,i ants'. . .. 'j 'appUJieni .ta demande &t eUe est ILà, iJ ,gr-ailS,se .... juste. Moi'- je ·s uis seul, et ce que de gagne ~ me lsulffit. . Il assiste tranquillement à des palabres Il gu-aisse d'abord sa MajeJSté... ie veux d'un bolchévisme intense; p11lis', d'un mot de dire la machine principale, puis les machibon: Sett1!S, clair comme 'UJl1! trayon, il :remet nes-outils, puis les outils. bien des oh oses en place: Quand il a Hni, illl'ecommence. ---, Oroyez-moi., mes amis, «il [aut touljoœrs <Il n'y a que luù. 'q!U1il n'engraisse pas, et pourune tête ». V'Ous connaissez l'ancienne, êtesfant, il est maigre comme un cent de clous,. vous si sûrs que l'autre sera meiJ:leUil"e? 1'1 aime !beauc'Oup 's oo métier. Chacun de ses aotes, chaOOJ11e de ses paroParlois, ill :rencontre le pattou, et il lui les est U!l1 haume et ua:ie détente .... dit: ({ Je SlUlÎs biet1! !pluS! heUJl"eux ,que vous! ... ' Il es~ l:'huile, ijamais le vina.igre. J'ai ici-bas ·beauooup m'Oins de tracas dlans la
Graisseur d'âmes
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66 Va-u tre soir, le dhômage excitait ,foufes les têtes. Il expliqua que ce dhômage, exploité par des journaux qui en vivent, avait des causes indépendantes de to:wt le moode et que, faire du désordre dans la rue, ne bciJitera-Ït !IlJullement la ,r eprise des affaires. • Ces dell'niers jours, il aJPprend qu:on prépare «un COl..lJp». Quelques fortes têtes daï,.. VeŒ1t voler toU!s les lrupins du colllttremaître, et même la cai,sse, -s i c'est pos'sihle. Plusieurs jeunes gros' se sont laisis é entraîner. Il les prend en particulier ... il les fait dîner avec lUJi et, a.u nom de leur éducatLoll1 et de leurs familles, il les lI'amèllle et leur doone l'horreur de ce qu'ils allaient commettre.
~ Quand SelS huit heures sont finies, le graisseur monte voir les camarades malades, leur tl"end les services qu il peut, humblement, simplement, faisant les commis-sio'llS comme ooe petite Oblate. Et si la mort a.pproche, il devient ragent de liaison entre le prêtre et le moribond; il a des trouvailles de cœur ' pour facilIter les sacrements et remonter les cOl..lJrages abattus. Il n 'aime pas seuJement poUJr 3.1mel1'er à recevoir les sacrements. Il aime, même si 00 ne les ifeçoit pas, et il prie particulièrement pOUlI' ceux-là. «.n aime»... tout coUtrt. Il est le Ib on parlfum de cette bonté immense quJ ·s'appelle le Christ
~ PaJrifois, on le tl"emercie .... Tout arrive! Alors, il répond: '- Mais, je ne ~ai,s .rien d'extra·o rdinaire! . .. ~Le bon Dieu a vouJu que '~e sois gl'ais-s eur, alors je grais,se pour ,que tout aille bien autoUJr de moi. - Vous devez même soulffritr deva!l1t UI1 mal auqwel vous ne pouvez -r ien? .. « - On pewt toujours quelque chose!» ... Et quand on l'envie: - Mais, il ne dépend que .de vous d'être lheUJreux comme moi. Allez le prier , Lui!. .. Il ~l..lJt le premier oovr,i er.... « Il est « doux
61 et hUI111!ble de oœA1I1" :t .•• Il a dit des paroles de .si rpro~ond amoUJr: « Venez à moi, vO·US tous -qui pleurez... vous tous qui peinez, et cre vous consolerai».... Et, vous le .constat€rez -vous-mêmes: d,a mais on ne sort d'une égbse sans être recott1Œorté. Alors moi, j 'y vais tous les joUITs. Aussi, Üe 'V~us le Ir épète: Si les g1!ahsewrs d 'usine n 'ont pas de patron, de crois que Diel..lJ leulf prépare .un!... oh! « en douce», 11a.1Ulrel;emoot... 'comme on dit à l'atelier, mai,s c'est la profession qui veut cela .... Pierre l' ]j]rmite.
Le cœur de Joseph de Maistre (A PROPOS D'UN RECENT CBI:J:rENiAIRE)
Il n 'est pas trop ta,r d pou:r parler ell1.COi"e de lui, et :si quinze joUllis «Font d'une mort récente une vieille nouve.J1e», celllt ans n ont pEVS bit de Joseph de Maistre Ult1 mort. POllIl" pader de lui 'comme il l'eût aimé, n ou,s i'r ons jusqu'au &ond de son cœUIT. On sait quel père il fut, et combien ont lu sa correspoOld,ance avec ses enfants, où il s'efforce d'aider leur mère de loin à formei' leurs âmes. Mais ce .que 1'0111 connaît moiltls, c'est la pl!l!ce que tint Mme de Maistre dans sa vie. 1 Ils se complétaient l'U11l et l'autre merveil- ' leusement. Telle qu'il avait rêvé une épouse, Dieu la lllii dOll1lla; et ce serait une injtusfice que de ne 'Pas honorer ave·c lui la mémoire de celle qu'il aima le plu,s au monde. Elle avait nom f'raltlçoi.se-Maorguerite de Morand. La veille du mariage, il avait écrit à son ami Costa de 'B eawega:rdl: « Le mariage, !}Jour l'homme tant 's oit peu sage, se tait comme le s'alut, avec orainte et trernJblemelllit . . ' Mon oCOUIpation de tous les instants sera d'imaginer tous les moyens possibles de me ,rooŒre agréable et néces's~l1re à ma compagne, afin d'avoir toUis les joUJrs devant mes yeux un être heureux par moi. Si quellque -ohose ~essemjblej à 'Ce ,qu'on peult ima-
giner diu ciel, c'est cela!::t Dès le lendemain, et pour toute sa vie, la crainte et le tremblement avait diSipaTu. Mais il Ille s 'était pas trompé. Quel-que ohose commençait, q.ui pour tous les deux devait res,sembler 9usq,u'au bout à ce qu ~i1s pouvaient ima.giner du ciel. Il avait dtêcouiVert ce .k ésor que l'EspritSaint n'a pas craint .de nommer La pllUs rare et 'la meillew:e chose de la terre: « Qui trowvera lu ne femme fade? Elle es,t plus précielllse .que ce qu'on a,pporte des extrémités du monde. Le cœUJr de son tW0UOC .se 'oOOlfiera en elle; elle ne ma'llquera pas de richesses. Tous les Jours dle S'a) vie, eUe 1ui procure le :bien et damais le .mal. » Après 'Vingt ans de mariage, Joseph de Maistre écrira de celle qu'.n surnommait dans ; ~intimité « Ma dame Prudence»: « Le contraste entre nous deux est ce qu JOl1 peut imaginer de iP1illls original. Moi, je ·s uis., comme vous avez pu vous en apercevoir, le sênateu.r et surtout je me ~êne fort peu pour dire ma !pensée. Ell~, au contraire, n'affirmera j,a mais avant midi que le soleil esrt levé, de peUIT de se cOITIIPrometlTe. Elle sait ce qlU'il faut faire oUnJe [J'a-s faÎtI'e le 10 octobre 1808, à 10 h. dru m., pOUIT éviter illJl1 illl,conV'énient qui, autrement, arriverait dans la nuit du 15 au 16 mars 1810. - « -M ais, mon cher ami, tu ne fais attentioDJ il .rien, tu cra.i.s -que persoone me pense à mal. Moi, je 's ais, on m'a dit, j'ai deviné, de prévois, i.e t'avertis. - Mais, ma chère enfant, laisse-moi donc tranquille, tu peI1cLs ta peine, (je prévois que je ne !prévoirai g:aIl1MÜS, eest ton alfŒaire »... Elle es,t mon supplément, et il a,r.rive de lâ que, lorsque je sui.s garçon comme à présetn,t, je sOl..lJffre ridicuJ.ement de me voir obligé de penser à mes affaires: j'aimerai mieux couper dlJ.li bois. Au surplUls, Madame, j'entends avec !ll1li extrême plaisir les louanges qu'on lui donne, et qui me sont revenues de plusieurs côtés, sur la manière dont elle sta'Cquitte des devoirs de la maternHé. Mes enfants doivent baiser ses pas, car pOUtl" moi tie n 'la i paiS ce talent Ide l'éducatiom. ,Elle en a un que je regarde comme le ihwitième don du Saint-Esprit. Ce st ce1ui d'une cer,ta,ine persécution amoureuse au mo-
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yen de l~queUe il lui est donné de tour1tlenter ses em5ants du matin au soir, pour les ,faire s'alb stenir et approodre sans cesser d 'être tendrement aimés. Comment ifait-elle? Je rai tOllÛOUlfS vu sallls le cOl11JPrendre, ,c ar pOW" moi je n ;y entends rien. » IL a dtatioo est longue. Mais y a-t-il un meilleur moyen de bire connaître l'épouse que d 'entendre le mari? Mme de Maistre 'surt atteindre l~hérorsme. Fugitive de·vault lia Révoh.l./fli.on, elle tint tête à la misère a:vec le même calme jntr~pide et la même assurance qu'il opposait auoc fau~ dogmes de 1789. Elle avait édhappé à :travers les plus gra!ll1ds dangers, aux Iballes et aux prisons jllJcdbines, mais par qwelles épreuves elle dut passer! «:Mon père, ma mère, mon frère, ma .sœur, êcr.it Constance de Mai'srtTe, Olllt vécu quatre ans en état d 'émigration, d'tme petite somme de 3000 f'T-., ISaJUVée Ide la confis.cation gacolbine. M.a mère .faisa.it la cuisine', ma -sœuli' !balayait, mon f.rère portait 00 petit panier de charbon pour le' pot-a.u..feu journalier, Toute cette str.Lcte économie ~in de ne rpas faire d 'emprunt. Ma mère en était à son demier louis-, lmsque linon père rut, appelé en Sardaigne. Lo'r.squ'il partit pour St-Péter·s bourg, il savait qu'il pouvait se :reposer sur elie, et lui laisser en gamde la tradition de sa famille à maintenir et à perpétuer. Avec quel génie du cœUIT ,M me de Maistre y réussit, lui-même en rendit le plus ibeau témoignage: « Grois-tu, demanda-t-il un joUIt' à Coostance, .que j'aurais beaucoup d'obligations à ta mère, .si elle avait composé Ull1 roman, au lieu de 5aire ton frère? Mais «ifai'r e ton frère », ce n'est pEVS le mettre au monde et le poser dans son berceau. Faire ton frère, c'est faire de 1ui un brave Jeune homme, qui croit en Dieu et n 'a pa:s peur du cauoo. » Il devait écrN-e dans les «Soirées de StrPéterslboUJrg » : « l'homme monl est peut-être îormé .à dix ans, et, s 'il ne l'a pas été SiUJr les genoux de sa mère, ce Is era toujOUrl'S U!ll gran.d malheUrr. Rien ne peut remplacer cette édulcation. Si la mère surtout s'est fait 'Un devok d imprlmeT
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69 Je tourne un bouton et la lumière ruisptolontdément SUIt le front de son foi1s le caselle. radèTe dJiNin, on pe,um être â peu près sd'r que Il semble prêt, l'orgue. la main du ,vice ne t'eJkeroa damais. ~ Tous ses t1llYa1I.lX étiIrucellent. Ces lignes ont '00 tOUlr albs,rrai;f: et wne porTous ses bois 'Sont blonds et ôrés. tée 'd'ordre général, mais qui ne sent le phiLes touches d'ivoi,r e ap.pellent !a carN,SC losqphe lS~émoUlvoir â les écrire? Il pense d 'a-, ou la ŒOliCe impérieUlse des doigts. bord à sa mère, qUJi 'Venait, la :prière dU! soir Comme les soldats, dans le « ,R êve» de Determi11ée, l'endormir à la mt1Jsique il1JC0111!Pataille, 'les violons, violO!I1JCelles, harpes, conl'ahle des 'Vers de \Radne. Puis l'image de MIme de IM aistre 'se lève, et pendant qu'il trebasses, 'Chaulclement enveloppés dans lem.rs cOUlvertures, reposent, ou'Vriers de la même cherche du rega·rd une mai~on inconnue à l'autre boUJt de l'EulI'ope, peurt-être le mot des . œuvre, les uns ,contre les 'a utres, tOUiS :lippUyés cOll1tre le grand frère, attendant Pheuae du Saintes ECl1'itUires 'a-t-il c!han.té dans son cœur: réveil en btrla're. Prurs Ibona mu1ier bona! ,L a bonne part est Et, sous les voûtes, semblent flotter les une bonne femme! . Antoiile LESliRiA. âmes mystérieuses de tourtes les harnlO(lies . . ralD r prêtes à se précipiter au !premier sigtnal, dans l'atonrie des sons, d'y éveiller la 'Vie, d 'éclater dans les trompettes., de œanter dans les Hires, les hautbois, les cors et de pleurer Qwand le dernier [idèle tut pa,r ti .... dans la voix humaine.... « Omnis creatura Quand d'eus, au loin, perçu le brutt c'.e ingemi,s dt .... » la dernière porte, se :fermant sur le dernier Oui, il est prêt, l'orgue! bedewu .... J'éteins l'électricité. Alor,s, à fâtons, je .sUlÎs aHé dans ma Mais, comme me mère regarde SOU1J enfant, grande, dIa(]js ma Iblafllche égHse, où la luje le contemple encore, lui, voix, cris, et fon~ mière semble ne o,a mai,s tour!: à fAit mourir .... nerre de tant de choses, s'endormiT, soIM.J...a clarté laiteUlSe de la lune y filtre par nel, dans -le Ifepos de la nuit. un ,v itrail, se brise à l'a,r ête d'un 'Ohapitea.u, coule le long d ·.uJl1e colonne, S'étale, glaciale, sur la dalle . ... Enlfin ... le pâle jour esrt VeA1IU, c.~dre bruVéglise est comme fallltonnale. nreux de la plus chaudie des harmonies. ll.Jà.-haiUt, dans le mystère des voûtes, Lui, L'orgue s'est :réveillé au bruit de ses serdomine, tout-puissant. viteUl1's . Pendrunt des heures, il a vu les préparaHis Je le di sHiflog;ue , comme on dis1,il1'gue l\.1fi1 du combat, Yélglise s'emplir, les Lumières du beau régiment idJalll'S l'omJbre.... Ses ha~üs sancftuailfe ·s 'allumer.... Pu't s deux grands tu:yaux sonrt alignés, tels des Can0lJ1S qai visecouips de !hallebarde... c'est l'évêque qUoi enraient le ciel. . .. Du fond de sa masse éll'10rtre. 'lIJe, il semble observer ce que je Vi~lS fai.i"e à Alors, le maître est venu, et l'orgue s'est cette lheUl1'e inso1i:te. offert: « Que lVel\lX-tu de moi.··? » Et il frélEt de lui di.g,: C'est ton jour demain , ô missait !Sous les doi,g ts encore lointa,ins, c(mtorgue! .. , Es-tUJ prêt ... ? me piaffe un cl1eval de sang quand un fin caEs-tu prêt sur ton c1a··Il'~r . . . :J \~aOiS les val,i er rassemble les 'r ênes. mine détoocs de tes transmissions ... ? dans « Ce que ~e 'Veux de toi, ô orgue ... ? rd"ales t11.llyaux prolfonds où i"ooieront les tonner- bord, que tu écoutes. lt Tes de tes accords ... ? Ton moteur est-il au !1 0int ... ? Un prê-vre, en effet, ·v ient de mooter en
chaire pOUII' préciser le 'Sens de la cérémonie. En un la'n gage magnifique, :il montre que l'orgue est la symphonie grandiose de toutes 'les voix du ciel et de la terre, de toutes les douleuTs, de toutes les esJPéPa(1ces, de toutes les prières. Il dit qu.e l'Eglise' l'aime, cd orgue, et l'honore .... IElle 1V0udlI'ait que tous les organistes soient des âmes de Lumière... qu'ils aient le respect de l'encenS' d~harmonie qui s 'élève en~re leurs doigts... conscience Ide ce qu'ils .doivent éveiller ou endormir dans les cœurs. •. . Elle rvoudlrait que tous ceux qui ,c hanfoot à la tribune comprennent la beauté de ce qu'ils disent, et le disent avec 5ierfé et dis~ tindion ... ·se sentant l'expression de la foi séculaire de loute leur race.
Le grand orgue
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'Il raoppdle que tout dws la nature chante la gloire de Dieu, le murmure de la forêt ) le mugissement de la tempête, le :bou:rdolIlnement de l'insecte, les mélodieux «nocturnes l> du rossignol. Et aussi l'âme humaine, moins éclatante, mais aurkement tpui'S'sante et ~haude et honorante, parce que libre ... l'âme humaine, violon vivant, qui vi:bresoUos le COUip d:'~rchet de la douleoc et de l'amoulI'... conque sonore où alboUJtissent le cri de toutes les révoltes et le 's'a nglot de toutes les prières... imploration suprême, yeux leovés, mains tendues de toute la paulVre ihumanHé. ,M ais la voix de la nature et la voix de l'âme ne suffiosent pas ... elles ne sont pas toulÏOUl1'S là. . . pas touôou,rs prêtes . . . . C'est alors que l'org.ue est né ... l'orgue, synthèse, ampliücation, !l1lagnifiœnœ de tout . .. l'orgue, voix des pierres, cris mUillâiples et opposés comme les toos des verrières ... rorgue, voix de la terre, des enfers et du ciel. . . . «Moagn-ilicat anima :mea!... Dies irre, dies Hia!... Te -Deum laudamus'!· , . »
~ ,M ais là-haut, l'orgue s'impatiente, il ne peut pl'lliS attendll'e .... Les doigts du maître se ,s ont mainienant posés SUir lui.... C'est
~t"~, , , 1l ,
fou,r , son heUtre ... sa minute sacrée .... « Veni Oreator!» ... . ,L es voûtes s'emplissent, les verrières frémissent entre lewr·s agra~es de plomb, les cœU!fS toquent plus fort dan.s les poitrines, les maiœ deviennent fébriles. . . certains yetliX se 'Voilent de larmes. Après êt'r e montée, très haut, l'harmonie s'étend et plaRe .... L'Hostie vient d'être érigée là-ba.s, sur l'autel .... La 'Voix de l'orgue alors redescend. Elle' rampe comme le tapis du iemple; elle se soulève comme un esdave; elle se dresse dOUlcement comUle un brin d'hel~be; elle 's'incline a vec grâce et [rakheur comme une jeune neur endiamantée de rosée; elle se lève comme des mains impLorantes; eHe scande ses accords ... 00 dirait 00 peuple entier qui mM'que le pas de'Vant la Divinité .... Désormais, rien one le retient plus! Sous les ailes g11'andes ouv~tes sou1fHe le vent de l'immense eSipace. L 'assistance est delbout .... « Gloria in eXlcelsis Deo! l> • • • SOill
o
Ce soir- ~à, à la même heure que la veiJ.le, je sui's aUé le revoir, I11QU grand orgue. Je voulais le féliciter .•.. Il ét:ait llà., très ·calme dans le royaume du silence. Il e ,ciel ent'r ait pa.r la même verrière. Mais le rayon de :l 'a stre des nuits illuminait towt le ha'll~ de la tr~bune, comme s'il avait 'che~c1hé le maître, et, ne le trouvant plus, baisait au tront son :Îrn:strUJtneLl1.t magmifique, ipou:r lui di'r e « merd» de la part du Dieu .qur'il avait si fbien chanté .... Pie'l·'1'e Z' ]jJ1·mite.
·- -_œ_a. . . . .
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Les oiseaux et l'agriculture Nous sommes à l'iheUlfe du tfenou'Veau: les plantes entrent en pleine ,v égétation, les ·a rbres portent leUJI1S fleu'f's, prames'ses des fr,uÜs; La tfécolte de l'année se prépare dans les
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70 champs·, les praj'r ies, les veil'gers, la 'vigme, les bois et la forêt. En même temp~, les inse.ctes vont pulluiler pa-!" myr:iades, ellll1emis, a'vec les rongewrs, de la récolte dont ils pOUJrswvent la 'destruction ûu!sqiUe dans les gIeUliers. M,a is c'est aussi l-a saison des nids et les oiseaux 'v oot en'hrer en chasse pour protéger les biens de la te'fire contre leurs déprédations. Voi1seau n 'a pa's été wllti,quemoot créé pQl\Jlf égayer de -s es ,dhanns la natllll'e, il a une m1s~ sion bien au,t rement importante à: ,rempliT. Il est l'auxiLia!ÎTe vig1Ïilant, i:l1ifatigruble de l'agricultu,r e 'qlUiÏ tOLl1jowrs ne le paye pas de retour, 1runt es1 gJraru:le rill11prévoyance humaine. Sans l'oiseau, aUCUil1e agri,culture ne serait pos'sible, en détnci:sarn.f les insectes et les petits tfongeurs, il fait un trav-a:il que des millions de maill1S rd !hommes ale lfeT'a ient pas de moitié 'auss1 bieŒlJ et rutl!ssi complètement. Qui, pa,r exemple, hors le petit oisearu, pO'l1!frait guetier et saisir le charançon, long de cinq miolliunètres quand, au mHieu d ~un ch,a mp de blé, il s'apprête â. déposer ses œ!lfs dans les gI·a ins en formation? Aussi n 'est-'ce pas sans raisOrIJ. qu'on a !St1lI11ommé l'oiserullJ insectivore «range .galfdielll de l'épi de iblé» de ce bel épi de blé qui tlOI.lJS Idonne le pain ql.lJotidien. Cha·qoo végétal nOilllf1"it 'au moins six espèces d'ÎlILsectes, ce qll.lJÏ ~ait, en adoptant le calcuil qui porte le nombre des espèces végétales â 120,000, qu'il peut bien y aNoÎ>r 's ur la sUIlif.ace d€l l,a terre de 7 à. 800,000 espèces d'i11Isoctes. /PaT. contre, on évalu~ à 350 environ les espèces d"O'Îlseaux qui pOll1dent dans notre pays. !Mais toutes ll1ej soot pas égaJ.emeut utiles à l'aglricuillwre; il y en a tp,êmeJ dans le nombre, qui lui ~ont IbeaJUlCoup de mal', non pa's dilfectement, en atfaqooflit les récoltes, mais indirectement eIJl détr'l1Jisant beaucoUjp d'oiseaux rnas,seUlfs d 'insectes. ,P resque ,t ous les oiseaux de proie diu:!:nes s'Ont, pour celte rai5011, des êtres Imalfai;s ants, tels s,oot, entre arurtres, le rfaucoll1, le hOlbereaou, l'émerillon, La ,créœreUe, Pépervier, le milan, l'autoUil', le buz.ani. Seules méritent qu'on fasse illlIle exceplion honorable en le1l1f faveJUr la !buse commune et ~a buse hondrée, dont chaque iil1di-
vidu dié'yoo,re aJ1lt1JUe1lement près de 6000 sou:r~s. IPMmi les oÎlseaulX de proie nocturnes, le grand-duc es~ 'véritahlement seUil à Œ."edouter. Quant à -la chouette, au h,i bou, au -s'cops, à l'et1f.raie, etc., que l'ignorance powrs'll!Ît sotte;ment 'comme oiseaux de mauvais augure, le ouJrtivateur dev,r ait les ,b énk, CM, mil1ë fois 1Dieuoc que les abats, ils pOUlf8uivent les Tats et les 1S00000Jls dai!lJS les granges et les gre!!1ietrs, et, dan'SI les dhamps, ils détruisent d'innombrables q'Ua~tités de campagllJJolls, de mllllots, de loirs et de lérots. Notons eIlJJcore que, dans la -saison des hannetoos, toutes les espèces en font leUJr prindpale nouxritIDre, et qu'enlin 'seules, alVec l.'engouleved1lf, elles peuvellli' faiTe la chasse amc papillOll1s noctumes et aux insectes crépusoulaires. La pie, le geai et la corneille noÎ['e sont généTalement considérés, et 's ouvent avec !faison, comme uuisibles et cependant il fam iŒlisorire à l'actilf de la pie qu'elle ooa's se vigoureLl1seunent les larves qu'elle va cherClher jusque dlalllS la laine des moutons et sur le dos des vaches, où elles forment des tUiJl1eUJfs so~ vent 'v olumineuses. Ile corlbeallJ lJiOO plus ne mérite pa's tout le mal qu'on en dit, c'es,t -00 g'J'and destructew de IOmJbr.Îlcs, de laorves,siUJrtout de vers blancs. La corneille manrtelée ou meunière, le freux OUi 'c()J'l!leille mois,s onneuse, le ohou/c as ou petite co,m eille des cloc!hers soot aussi des oiseruuoc éminemment utHes. Il en est de 'même de la cOIlillei.hle bleue, qui se plaît 'S'U!f les tas Ide genbes aJU moment de la moisson et se nO'11ll'rit uniquement de gros insectes et de sauterelles. 'PaTmi les oiseaux des autres familles, l'alouette, le moill1eau, le bmll1at, la mésooge, le friquet, le pili1Son, la linotte, le bouvrewl, le 10Œ."iot, le tarin" le chaTdOl11l1eret, le verdier, le 'SanSOŒ1t.1let, etc., 500ft à double aliment.ation, camLcores et ill1!sedi'Vores,lliUÎs,ihIes sous le p:remier Tapport, wtiles S'DUS le second. .M'ais tout compte !fait, la somme des ava.n tages l'emporte SUIf celle des inconvénients. D'ailloo!fs ils foot surtout une gll"ande consommation de fruits sauvages et de graines de plantes inutiles, pall1fo1s même nuisibles à nos cultures. Un de ces oiseaux sus-
pects, le moineau, notre vulgaire piel1'l'ot, le plus mal [amé de tous et 'qu'oll] regrurde généralemell1t comme un Wronté pilla:r d, a été rélha'bilité et on l'la !l'appeLé là où on l'avait jadis traqué et même mis sa tête à prix, comme en Hongrie, en PTuls'se, dhns le pays de Bade et dans plusieurs parlies de l'Angleterre. Les pigeons eu~-m'êmes, aussi bien les sauvages que les domestiques, filOUS Tendent d'incon~es~aJbles ser'vi'ces, car, s ~i1s ne détruisent pas d'imlsectes et s'il'S fout quelque dOIT1image au temps des semailles, ils COllsoml11eJnJt, pendoot le Teste de l'année, les graines de la nielle, du bluet, de la vesce s'a uvage, plall1tes très nuisibles aux récoltes, et surtout celles de liérule, qui sont vénélneuses et -que les autres gralliÎvores ne pewve'l1ot manger impuil1Jément. Ces oÎ;sea'u.x doot nous venol!1lS de domll1er l'énumération, forcément incomplète, mous font !payer Il\!ll [peu leUil's 'serviœs; au cootrai· re, ceux ,q ui 'soll1li: excI.wsivement insedivores, nous les Tendent gratuitement, telssoni les grimpereaux, les pics, les hirondelles, les fauIVettes, les ,fooSiserolles" les poupillots, les Calf blancs, les gll'i'ves, les traquets" les bergeronnettes, les Ihoohequ.eues, les IfOS:Sig1l1ds, les roitelets, les -coocous, qu,i u:otamment détruisent les ,Chenil[es velues que :les auœres ois.e3!UX n'osent attaquer, les twglodytes, les engoulevents, les !fouges-gorges, etc. L'lhomme en reconnaissatllce du bien qu'il en tfeçoit at~nüt dû prendre les oiserulliX sous sa protection :S!Pécia[e. Loin de là, c'est lu~, c1es.t l'Ja!!1r.i.culteUJr rrlfès soulVent .qui est leur ennemi ~ plws impitoyable. On ne :s'a urai,t se Ifaire une idée de La qUJall11ité de petits oiseaux - c'eSlt pat! centanl1es de mille - qui se détruit chaque a'11l1ée et, par suite des monceaux de hlé, de if.ruits et ~ pièces Ide vins dont notre ;récoIrte est diminuée. Nos campag'nes se dépeuplent d 'oiseaJUx, 1e mal est grall1d, un jour, qUIÎ n'est petut-être pas IOÎlI.1o, il 'sera sans ~emède. ,Robert DElLYS.
Variétés PROFA!NATEUR PUNI Le fait rapporté lPar les !journaux italiens ~l 'a pas manqué de provoquer l\Jl1e émotion bien compn~hensib:e dans la contrée de Florence où il s'est !proœLl1it. Un vigoUJreux geooe homme de 24 ans, du nOUl! de Giacomelli, se promenait accompagné de son chiel!l" ,a m eO:LVÎ'rons de Orespiwa avec un ami- En pa'ssant devant une nma'g e de la Sainte Vierge encastrée dans me muraille, celui-ci se décoUJVrit respectueusement. Giaco~1li, au contraire, voulant fai,r e l'esprit fort, se raillait de son comprugnoll, pr,i t s'On chien et lui frotta le mll'sea-u conrtre la Sainte Vierge. Mais à. :peine 'avait-iL aoccompli cet acte sacri'lège qu'il resta fixé s,ur place sans pouvoir 1alÎlre Utl1 mOUNement. Tous les elff,oLl'ts, de soo ami et d'autres :personnes !pOUT le tirer de cette situation :fulJ:en~ :v ains. li ne resta rioo à [aire ,qu:1à tra'n sporter le tThl1heureux à ·son domidle. Les médecins, enftre autres le docteur Boggi de Tanglia, purent enfirtl" après !pLusci.eUlfs heu'l'es. de Peines, Ifamener le mouvemoo,t dans les mernlbres engourdis. Mai,s alors .se produisit Uill autre .phénomène: ,Le profanateur commem.ça â pousser des aboiements qui ne s'arrêt.aient ni jOUlf, n:i nuit. Un gnnd nombre de personnes se ifendirent devant la maioSonl pOiUtr entendre ces cris étranges et être t'émoÎn de ce ter.r.i~iant spedade. Le libéra:l "Cor,r iere della Sera" qui raCOMe cet ~vQ1.emet1.t lajou1e que les. personnes de foi y voÎmt une puni1iolll' d' En-Haut, tandis que d "autres ne veulent lecOillsidérer 'que comme un cas eurieulX d'autosuggestion. De quelque Illom que iton désigne .cet état pathologi,que, il e;st difficile de n'y pas Tecoooaître le doi~t de Dieu.
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Une vie oisive est ,Ullle mort an1:ic~e, Gratry.
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qu'un des maîtl-es de la morale antique Fa dit: «,L'esprit deS! enfants u'est pas wn lvase que noUlS ayons â rempli'r ; c'est 00 foyer iClU'il Ifaut échalUJÏfer. »
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Edifier - ·Instruire - Récréer Edifier, r.'est-à- dire vous porter au bien et à la vertu par de sages conseils et de bons exemples puisés dans la religion et la morale. . Instruire, c'est-à-dire conserver et augmenter le petit savoir que vous pouvez avoir déjà acquis au sein de la famille ou' sur les bancs de l'école, grâce à vos chers parents et à vos maîtres et maîtresses capables et dévoués. . Récréer, c'est-à-dire mêler l'agréable à l'utile pour vous faire trouver, après le travaIl, un délassement honnête et permis, une récréation saine par une lecture appropriée à votre âge et à votre intelligence. . . Tous, jeunes garçons et. gentilles fillettes, qui maintenant savez lire, vous regarderez ce petIt Journal comme un conseIller, un guide et Un ami sûr. Il a voulu s'appeler Le Jeune Catholique parce qu'il vous est particulièrement destiné et qu'il s'adaptera à vot~e foi et à vos croyances. A ses côtés vous serez et resterez, toujours et partout, des enfants alm~nt!l, soumis et respectueux de notre Sainte Mère l'Eglise, dans laquelle vous êtes nés et ou vous voulez mourir. Ainsi, ch~rs enfants, ce petit journal sera pour vous un aimable compagnon qui viendra tou~ les mOl~ ~l'appe! à votre porte. Ouvrez-la lui toute grande et ne vous contentez pas de le bIen a~cueIllIr, malS tâchez, en actifs zélateurs et vaillantes zélatrices que vous devez être, de le. faIre connaître et de le répandre autour de vous. Par là, tout en contribuant à une bonn~ ~ctlOn, ce sera affirmer que le Jeune Oatholique est venu à son heure prendre sa place au mIlIeu de vous tous. Puisse-t-il l'y occuper toujours, s'il nous est donné d'atteindre le but pI:.oposé. Pour l'Aministratio'll et la Rédaction.' P. PIGNAT.
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