Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1991

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RÉSONANCES . JANVIER 1991

Sites protégés en Valais Le musée cantonal d'histoire naturelle par J.·CI. Praz La Fondation Jean·Marcel Aubeli par M. F. Vouilloz Flore·Alpe ou la passion d'Edigio Anchisi par M.·F. Vouilloz Le Jardin Alpin La Linnaea par G. de Haller Fondation Institut Kurt Bosch: la collection variétale par M.·F. VOllilloz Projet d'éco·musée par J. Ritz Au Grand·St·Bernard: le musée et son regard sllr la nature par l. Raboud

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L'historien, la nature et les hommes par P. Dubllis L'église et la sallvegarde de la création par J. Favre Plantes compagnes de notre société et ethuobotaniQue valaisanne par D. Rognet Agriculture et valeurs naturelles par C. Werlen Une classe dans un milieu naturel valaisan par M. Audrey A la découverte du Valais par E. Peter Projet.'l et perspectives par J.·CI. Praz Bibliographie par C. Wellen La maison de la nature de Montolge par M.·F. Vouilloz

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PAR GILBERT FOURNIER

Vivre avec la nature «Le Valais des sciences naturelles» LŒMture, c'est IŒ vie hors de nous, le monde agissant par lui-même, C'est très exactement tout ce que l'activité la plus intelligente, l'organisation la plus efficace ne penvent produil'e, tout ce dont il faut attendre patiemment la croissance, tout ce qu'on ne pent que ménager, respecte/', j'éSeTUe'/', (*) Le Département de l'instruction publique mani feste, à juste titre, un grand intérêt pour un itinéraire valaisan des sites aménagés ou paysages remarquables dans divers domaines des sciences naturelles et de la protection de la nature, Notre canton mérite en effet une nouvelle mise en valeur de ses richesses naturelles ainsi que de nombreuses réalisations, anciennes ou récentes, visant cet objectif. Des publics divers (écoliers, étudiants, touris· tes, spécialistes de diverses sciences) parcou· rent ou visitent chaque année ces lieux essen· tiels à la «culture de nos environnements», de plaine ou de montagne.

Ils «font le point» SUI' les activités déployées en Valais dans le domaine des sciences naturelles, sur l'importance des sites protégés et sur les projets actuellement à l'étude, A notre connaissance, un tel «état de la questio!1» n'a pas été proposé à ce jour. Plusieurs événements ou projets esquissés en 1989 et 1990 nous incitent à rassembler et résumer les informations disponibles sur les si· tes évoqués: renouveau de la Linnaea à Bourg· St· Pierre, projet de mise en valeur du parc du Château Mercier à Sierre, projet de constitution d'une collection variétale à l'Institut universi· taire Klilt Bosch à Sion, restl'llcturation du jar· din botanique «Flore·Alpe» à Champex, étude globale du site protégé de Montorge à Sion, etc.

Le développement de nos relations avec les Hautes Ecoles nous a fait redécouvrir des va· leurs et sites de notre patrimoine qui émerveil· La mise en valeur de ces lieux exige des études le, intrigue et passionne des chercheurs de nombreuses disciplines, Leurs observations, la curiosité scientifiques, des dispositions légales et suggère de nouvel· des visiteurs méritaient bien qu'une facette nouvelle de les démarches éducatives. l'image du «Valais des sciences naturelles» soit mise en lu· Cette plaquette permet d'apprécier l'engagement et le tra· mière, vail des fondations, ligues, universités, associations, commu· D'où l'idée de rassembler, en une publication, les repères nes, sociétés scientifiques, et du canton du Valais, En effet, nécessaires, et de proposer un cheminement original, du la création, le maintien, l'entretien, la sauvegarde ou l'exploitation de ces lieux ne va pas de soi. Léman à Gletsch, Ce tableau, avec ses ombres et lumières, éveillera certaine· Si la présente publication parvenait à leur donner un «se· ment l'intérêt des autorités et promoteurs sensibles à la cond souffle» - à les justifier si besoin était - elle aurait nécessité de renforcer la mise en valeur des richesses de atteint son objectif, nos sites, naturels ou aménagés, Tel est notre souhait! Le présent parcours vise à offrir au grand public une nou· velle carte du Valais, apte à nous relier d'une manière Gilbert Fournier positive à notre environnement. Délégué aux questions universitaires· DIP Sion Les auteurs de cet ouvrage présentent nos musées, nos jardins botaniques, nos sites protégés et des propositions originales capables de redéfinir les relations «homme ' lIAINARD, R, . Le miracle d'ê~'e, Sang de la terre" 1986, nature - culture », R~.soNANCES - JANVIER 1991

Personne n'aurait jamais pu prévoir le regard curieux qu'une sittelle vient de me jeter pa?' la fenêtre ouverte de mon bureau, Cette indétermination pa?'tieUe des événements est le terrain de jeu de la nature, C'est là qu'elle est en mesure de créer de l'inédit, C'est dans cet habitat naturel qu'on rencontre la liberté, H. Reeves Réapprendre à vivre avec la nature, à intégrer les activités humaines dans un ensemble de relations qui la respecte, associer le cycle des matériaux utilisés pal' nos sociétés technologiques à la vaste circulation des éléments sur notre planète et dans sa biosphère, porter le souci de l'eau, de l'ail', du sol et de la diversité biologique, voilà ce qui nous prépare un avenir rassuraut. Cela se traduit dans le choix des activités de loisirs, dans l'attention portée à la santé, à l'habitat, à la nature, On consacre aussi du temps à décou· vrir la nature, Dans nos régions alpines, et en particulier en Valais, les paysages sont remarquables, la vie sauvage très présente. Chaque région de notre canton abrite des éléments naturels irremplaçables, qui sont aussi les supports de son identité, La culture locale est imprégnée d'une relation avec la natu· re, Encore faut·i1 introduire cette dimension dans les actes quotidiens, en abandonnant le souvenir de la dépendance d'autrefois et le besoin de la domination d'aujourd'hui. Et apprendre à utiliser judicieusement les technologies actuel· les qui ont supprimé les anciennes contraintes qui étaient aussi des gardes·fous.

Aujourd'hui la conservation de la diversité biologique et des paysages caractéristiques impose des attitudes qui ont été précisées, définies au gré de l'extension des emprises sur les sites de valeur. Une législation a été élaborée qui règle les tâches de la protection nature, dont les points princi· paux sont cités dans le tableau page 5,

restriction à la protection de la diversité des espèces et à la richesse biologique, La fleur sauvage, la libellule et la mésange sont aussi importantes sur la promenade à proxi· mité du village qu'à Gletsch ou à Finges, La poule d'eau peut nicher aussi bien le long d'un canal en ville que dans la réserve de Pouta·Fontana à GrÔne. Encore faut·il leur laisser un peu de place et ne pas intervenir pendant le temps de fructification ou de nidification. On sait que 5 % de surface avec de la végétation naturelle suffisent à faire vivre une riche population d'insectes et d'oiseaux en zones agricoles; on sait que pour produire des fleurs puis des graines, pour assurer le gîte au lièvre et le repas au bruant, la végétation ne doit pas être fauchée trop souvent, une ou deux fois au maximum par année pour les herbes, tous les deux ans pour les roseaux, tous les 5 à 10 ans pour les arbustes, bosquets, rideaux brise·vent et végétation riverai· ne non forestière,

Les mesures de protection se sont souvent concrétisées par des contrats ou des arrêtés de protection: chacun connaît les s,ites protégés du Haut·Val de Bagnes, de Derborence ou d Aletsch qui sont grandioses, La nature ne peut pour· tant pas n'être qu'enfermée dans des réserves, Elle a sa place partout autour des hommes, à l'intérieur des localités, dans les zones industrielles et agricoles, Il n'y a pas de

Respecter la nature, c'est tenir compte, lors d'aménage· ments et d'entretiens, des exigences de la faune et de la flore, On ne donne pas la même physionomie aux canaux, si l'on sait que le castor, le canard, la poule d'eau et la rousserolle y trouvent leur gîte; on ne pratique pas l'élevage du mouton de la même manière si des lynx habitent la

Les lois sur la protection de la nature


région ; peut-on imaginer qu'un jour l'ours hantera à nouveau nos montagnes? Cette perspective suppose que nous lui aurons laissé des biotopes suffisants, de vastes régions sans route et sans dérangement.

Les bases légales

Ainsi le chemin est-il long de l'esprit de la loi jusqu'à une protection efficace de la nature. Finalement, tout représentant de la diversité biologique, tant végétal qu'animal est un trésor de notre environnement que ces lois visent à maintenir.

Initiation à la nature et recherche scientifique Pour avancer sur ce chemin, éveiller dans un public plus large l'attention envers la nature, pour acquérir plus de connaissances, la création de centres d'activités en Sciences naturelles est une nécessité pour le Valais. Nous désignons ces centres par l'appellation «Maisons de la nature ».

Les objectifs des «Maisons de la nature»

Les «Maisons de la nature » permettront au Valais de tirer parti de ses ressources naturelles attractives, d'élargir son offre et d'accueill ir les visiteurs même pendant les saisons défavorables et les hivers sans neige. Ce ne sont pas des projets utopiques: de tels «Centres» existent dans de nombreuses régions d'Europe, et ils connaissent un grand succès!

Les «Maisons de la nature » permettront, dans différents lieux du Valais, de présenter, d'expliquer et d'étudier la nature, de guider ou d'animer des stages ou des excursions_ Les besoins existent, la demande actuelle dépasse de loin la disponibilité des rares personnes compétentes.

Certaines infrastructures existent déjà, de l'état embryonnaire à un niveau rodé de fonctionn ement. Ici et là, des expositions temporaires témoignent de la volonté d'aborder ces thèmes. Ailleurs, seule la possibilité de faire quelques chose est imaginée_ Convaincre à ces tâches les autorités et Le visiteur y apprendra à connaître une région, l'histoire de l'économie locale est important: il s'agit de construire une son occupation humaine, les valeurs naturelles qui s'y trou- nouvelle formule touristique, complémentaire aux imporvent, les recherches qui la concernent. Il pourra partager tants investissements consentis depuis bientôt quarante ans. avec les spécialistes et les responsables les préoccupations passées, actuelles et futures de la région. Nous vivons au seuil de _l'an 2000, la prise de conscience de la dimension limitée de la planète. L'inquiétude cosmique ainsi suscitée inaugure souhaitons- le, - c'est indispensaChaque «Maison de la nature)>: - présente, sous forme d'expositions permanentes ou tem- ble - une ère où le respect de la nature trouvera naturelleporaires, des informations générales sur le site, ses curio- ment place dans l'esprit de l'homme. Pour prolonger cette sités, les manifestions qui s'y dérou lent, les excursions et réflexion, il est bon de lire et relire les auteurs suivants: R. Hainard, (Le miracle d'être, ... ) H. Reeves (L'heure de s'enivisites intéressantes; - propose des animations, des stages et d'autres possibili- vrer, Malicorne,...), A. Jaccard. tés de formation; - coordonne les recherches scientifiques menées dans la région, leurs buts, les méthodes utilisées et les résultats Jean-Claude Praz obtenus, devenant un relai entre la population locale et Conservateur au ml/.sée d'histoire naturelle les instituts et universités. Sion Dans chaque région de notre canton, une «Maison de la nature» pourrait proposer cet ensemble d'activités, en accord avec les particularités locales et en complément à ce qui se fait dans le canton. Le but final est de construire des liens entre les hommes et leur environnement, d'instituer un partage, par la population locale et les visiteurs, d'un intérêt pour la connaissance et la compréhension de la région Malicorne. Réflexions d'un observateur de la lIature que l'on habite ou que l'on visite. Seuil 1990 Ri:SONANCIiS - JANVIER 1991

Les objectifs de la législation sont de: _ ménag({1' l'a.spect camctéristique des paysages ainsi que les euriosités naturelles. Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage du 1" juillet 1966 (aIt. 1 et 18 pp); _ p1'Otégel' la /lare et la faune indigènes ainsi que le'lil' espace vital naturel, ... tout particntièl'tlntnt les lives, les roselières et les marais, les associations forestières raI'es, les haies, les bosquel.s, les pelollSes sèches et autres milie'l1X qui jOl/ent un rôle dans l'équilibre naturel ou présentent des conditions particnlièrement favombtes pour les biocénoses; - protéger tes bases natUl'eltes de .ta vie, tettes que le sol, l'ail', l'eau, la forêt et le paysage ("J . Loi fédérale sur l'aménagement du territoire du 22 juin 1979 (art. la); - conserver la diversité des espèces, celle des biotopes des lIlammiferes et des oiseailX indigènes et migrateul'!> vivant à l'état sauvage; préserver les espèces anilllaies 1Il.enacées. Loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et des oiseaux sauvages du 20 juin 1986 (art. la, b). La plupalt des tâches incombent au canton, qui: - veille à la pmtection et à l'entretien des biotopes d'importance régionale et locale, (art. 18, LPNP), règle ta protection et l'entretien des biotopes d'importance nationale (art. 18a, id.,); - approuve les ptans d'affectation et leurs adaptations, déliInitant des zones à protéger qui comprenntnt:

les COUI'S d'eau, les lacs et leil1'S lives; les paysages d'une beauté particnlière, d'un gmnd intérêt pour les sciences 011 d'une grande valeul' en tant qu'étément du patrimoine cnlturel; tes localités typiqu.es, les lieux hist01iques, les monUllltnl.s natul'ets ou cntturets; les biotopes des animailX et des ptantes dignes d'être protégés (LAT, 26, 17); - assure une protection suffisante des mU'/nIniferes et des oiseai~'/: sauvages contI'e tes démnge'lntnts; règle en paI'ticnlier la protection des jeunes animau,'/: et de leur mère en péliade de chasse, ainsi que celle des oiseaux adultes pe'lldant la couvaison (LChP art. 3);

- veille à ce que les lIlesures apPl'opl'iées soient prises pOUl' te maintien et la C'l'éation des boisemenl.s riverains et brise-vent (Loi forestière cantonale du 1" févri er 1985, art. 43) ; Ces deux tâches fixées dans la Loi forestière cantonale incombent aux communes et bourgeoisies qui: déterminent... les mesures propres à protéger et à aménager les biotopes particuliers en forêt (art_40); sont tenues de maintenir, dans la mesure du possible, un rideau boisé ou une plantation d'arbres SUI' les rives (art. 43). '(Nom ,,'abordons pas du tout ici les problèmes de la protection de l'environnement qui s'occupe de ce qui est directement lié a"" activités et au", besoins de l'/w",,,,e, le so~ l'eau, l'ail', le bruit, les snbstances nocives on loa:iques. Cela fait l'objet d'nne législation propre et a été abordi par Résonances en 1988. La natnre est ce qui existe de façon indépendante de l'/w,,,me, modifié ou non par lui.)


Marmottes, la pierre à Dzo et la pierre des Muguets, les blocs les plus impor· tants de cette région.

lusieurs plantes rares dont le voilier

~u Valais, crucifère fragile à la corolle

Les milieux naturels protégés du Valais Qu'est-ce qu'un site protégé? Le Valais est un pays privilégié pour la diversité de ses paysages et de ses milieux naturels. La richesse et la particularité de sa flore et de sa faune ont été signalées de tout temps par de nombreux scientifiques. Cet intérêt augmente avec la régression de plu· sieurs espèces dans les régions forte· ment exploitées. Par exemple, une liste rouge de 714 espèces de plantes rares a été publiée; de ce nombre, 321 exis· tent en Valais dont 55 absentes du res· te de la Suisse. Le Valais a donc la responsabilité de conserver cet impor· tant patrimoine national. Cet objectif peut être atteint par la délimitation de zones protégées.

En Valais, de nombreux sites sont ac· tuellement protégés; les plus impor· tants sont indiqués sur la carte présen· tée à la page 11. La surface ainsi mise sous protection représente environ le 25 %de l'aire totale du canton. Les objectifs de mise sous protection varient beaucoup d'une région à l'au· tre. La zone de Tanay, la vallée de Binn, le vallon de Réchy, la vallée du Trient, le fonds de la vallée de Ba· gnes, etc. ont été protégés dans le but d'empêcher la construction d'installa· tions de remontées mécaniques qui abî· ment le paysage, et de permettre le développement d'un tourisme populai·

re, le tourisme pédestre dans des sites pratiquement vierges. Pour d'autres endroits, l'objectif de protection est de conserver intacte une flore riche et spécifique comme par exemple aux Follatères, une partie du site de Zero matt, etc.

Les sites naturels inscrits à l'inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d'importance nationale (objet IFP)

Comment protéger un site?

Aletsch-Bitschhorn, 25 communes (3)

Un site peut être mis sous protection soit:

Objet IFP n' 1706, légalisé en 1983 et arrêté cantonal du 05.05.1933 concer· nant la protection de la forêt d'Alestch (commune de Ried· Morel) .

- sur le plan communal, par inscrip· tion dans le plan d'affectation et dans le règlement communal des constructions (zones protection de la nature et du paysage); - sur le plan cantonal, par un arrêté ou par l'approbation d'un contrat de protection passé entre une commune et une association privée de protec· tion de la nature; - sur le plan fédéral, par son inscrip· tion à l'inventaire fédéral des paysa· ges, sites et monuments naturels d'importance nationale comme objet IFP ou dans l'inventaire provisoire comme objet CPN (commission pour l'inventaire des paysages et des si· tes naturels d'importance nationa· le). La protection des objets IFP et CPN est valable pour toutes les tâ· ches de la Confédération, c'est·à· dire pour toutes les instances natio· nales ou cantonales appliquant le droit fédéral. .

Le site d'Aletsch est sans doute l'un des plus beau des Alpes. C'est un pay· sage grandiose formé d'un glacier long de 24 km (le plus grand des Alpes!), d'un massif alpin imposant avec la Jungfrau, le Monch, l'Aletschhorn, etc. et, sur le flanc est, la forêt d'arolles. Ce massif boisé est une réserve abso· lue. Les scientifiques y font régulière· ment des mesures pour connaître le dynamisme de la forêt subalpine et l'évolution de la végétation sur les ter· rains libérés progressivement par la glace. Aletsch est un paradis didactique : le centre de la LSPN, la Villa Cassel, présente une exposition sur la nature de la région. L'excursion vers le glacier permet d'expliquer l'histoire du glacier, la vie de la forêt d'arolles, etc. Vallée de Binn (2) Objet IFP n" 1701 , légalisé en 1977 La vallée de Binn est connue avant tout pour ses cristaux et la présence de

violette poussant dans les éboulis cal· caires. La protection de cette vallée a pour objectif le maintien d'un paysage naturel favorisé par une exploitation traditionnelle des terres et par le déve· loppement d'un tourisme doux.

Ce granit a été exploité durant plu· sieurs années pour la constmction. La mise sous protection de cette région doit permettre la conservation à long terme des blocs restants.

L'association «Pro Binntal» qui gère l'hôtel Ofenhorn cherche à développer des activités touristiques liées à la na· ture, au paysage et aux valeurs tradi· tionnelles.

Une visite de ce site donnera l'occasion à l'enseignant d'illustrer un cours sur le mouvement des glaciers et fera dé· couvrir aux enfants la forêt de charmes où poussent, par endroit, la fougère langue de cerf.

Dent Blanche, Cervin et Mont-Rose (15) Objet IFP n' 1707, légalisé en 1983.

Lac Tanay, Vouvry (33) La granM

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Le Cervin, dent énorme dominant Zero matt est, à l'étranger, le symbole du Valais et de la Suisse. La protection de ce site ne vise pas seulement la conservation d'un paysage célèbre mais également la protection d'une f10· re alpine riche et colorée. Le climat particulier de Zermatt favorise l'instal· lation d'espèces végétales rares telles le tabouret des alpes, le senecon de Haller, belle marguerite jaune aux feuill es cendrées, l'androsace de Dou· glas aux fleurs jaunes, le génépi des neiges, etc. Haut Val de Bagnes (16) Objet IFP n' 1703, légalisé en 1977. La protection du haut Val de Bagnes cherche à maintenir l'état actuel de ' l'exploitation traditionnelle en interdi· sant avant tout le développement d'un tourisme industriel.

Des panneaux placés dans plusieurs endroits du site donnent aux prome· neurs des explications sur les valeurs naturelles du lieu. Cette région est sur· tout connue pour sa faune. C'est de la Cabane Mont·Fort que part le «sentier des chamois». Cet itinéraire traverse l'habitat naturel de nombreux chamois, bouquetins et marmottes. Ces animaux, h.abitués au passage régulier des tou· nstes, sont faciles à observer.

Valère et Tourbillon (22) Objet IFP n" 1705, légalisé en 1977. Les deux collines coiffées chacune d'un château constituent un paysage typique de la région sédunoise. Ce paysage, fa· çonné par l'histoire, se compose de fo· rêts sur les pentes Nord, de vignes et de prairies sèches sur les flancs exposés au soleil. L'aridité du Valais cen· tral s'exprime ici par la présence de nombreuses plantes typiques des step· pes telles que l'uvette qui ressemble à une prêle et qui, en été, se couvre de fruits oranges, la gagée des rochers, petite liliacée à corolle jaune s'épa· nouissant en mars, la pulsatille des montagnes aux pétales poilus violet foncé.

Objet IFP n' 1702, légalisé en 1977. Le site de Tanay a été mis sous protec· tion au niveau communal en 1966 déjà et cela, afin d'empêcher l'installation de remontées mécaniques et de pro· mouvoir le tourisme estival. Le lac en· touré de montagnes est un paysage fa· bul eux pour le repo s et la promenade. Le cachet du site a été conservé grâce à la mise sous terre des lignes télépho· niques et électriques. L'accès en voitu· re est interdit. Il faut laisser sa voiture au Fion et monter à pied. Tanay est un lieu idéal pour y organiser une course d'école.

Les sites naturels inscrits à l'inventaire provisoire des objets naturels d'importance nationale (objet CPN) Le glacier du Rhône, Oberwald (1)

Blocs erratiques de Monthey et de Collombey (32) Objet IFP n' 1709, légalisé en 1983. C'est un jeune valaisan, Jean·Pierre Perraudin de Lourtier, qui expliqua le premier que les blocs granitiques loca· Iisés dans les zones calcaires avaient été transportés par les glaciers. C'est ce qui s'est passé pour la pierre des

Objet CPN n' 3.44, inventaire provisoi· re de 1967. Le site de Gletsch est un site naturel d'importance internationale. Les mou· vements du glacier du Rhône sont sui· vis depuis 1616 et fournissent ainsi des données importantes sur les flue· tuations du climat local. Le suivi de la recolonisation végétale de la plaine glaciaire après le retrait des glaciers,


----- ----------------------------------------------------------la présence de tourbières et de zones marécageuses donnent à cette région une très grande richesse naturelle et une grande valeur scientifique. Un sentier nature créé en 1986 donne aux visiteurs de nombreuses explica· tions sur le mouvement du glacier, la géologie, la flore et l'histoire de la ré· gion. Laggintal, Zwischenbergental, communes de Simplon et de Zwischbergen (7) Objet CPN n' 3.76, inventaire provisoi· re de 1979. Cet objet comprend tout le territoire valaisan situé au sud du Simplon. Cet· te région soumise au climat humide du Nord de l'Italie abrite une flore et une faune souvent absentes du reste du Va· lais. C'est là par exemple que vole un papillon très rare, le moiré du Sim· plon, protégé par un arrêté cantonal du 3 juillet 1985, ou que poussent la tulipe australe et la campanule incisée. Proche de Gondo, le promeneur pourra découvrir les vestiges d'anciennes mi· nes d'or! Forêt de Finges, Illhorn (12) Objet CPN n' 3.73, inventaire provisoi· re de 1967. Chaque valaisan se sent attiré par Fin· ges, que ce soit par son histoire, sa forêt, son Rhône sauvage, ou par les pentes instables de l'III graben, etc.

,La Flore,; P. Werner, Ed. Pillet, Martigny

chant de la cigale et remplit ses pou· mons d'air qui sent bon la résine chauffée par le soleil. Les personnes curieuses suivront le sentier nature où des panneaux leur expliqueront les merveilles de la nature et du paysage de ce site enchanteur.

Les Follatères, Fully et Doréllaz (26)

Les sites naturels protégés selon un arrêté cantonal

Objet CPN n' 3.57, inventaire provisoi. re de 1967.

Lac et colline de Montorge, Sion (23)

Les Follatères, paysage grandiose des. sinant le coude du Rhône, soumis aux influences du climat continental et du climat lémanique, est un véritable pa· radis de la nature où des espèces ani· males et végétales variées et peu corn· munes abondent. Ce site, l'un des plus riches de Suisse en espèces végétales, est visité par des scientifiques et par beaucoup d'universités. Le promeneur non spécialiste peut suivre de nom· breux sentiers qui lui feront découvrir le vignoble, la forêt de chênes où pous· sent le grémil rouge·bleu et l'acéras homme· pendu, la pinède abritant le cé· phalanthère rouge, la steppe rocheuse cachant la gagée des rochers, une forêt de houx sur Dorénaz et la prairie sèche avec ses nombreuses orchidées. Le li· vre «Les Follatères grandeur nature» permettra au visiteur de connaître les noms des plantes et des insectes les plus fréquents.

Gorges du Trient (27) Val de Réchy (14) Objet CPN n' 3.77, inventaire provisoi· re de 1982.

Pour l'historien, Finges évoque une Le Val de Réchy, pincé entre les vals épopée importante de notre histoire: d'Hérens et d'Anniviers a été oublié l'insurrection de 1799; le géologue des hommes. La Rèche y a encore un imagine les éboulements énormes qui aspect sauvage; elle saute de cascades ont donné naissance à ces collines; le en cascades, fait des méandres dans la botaniste est en admiration devant la plaine marécageuse de l'Ar du Tsan, petite coronille à fleurs jaunes; l'ento· arrose pâturages et forêts. Sur ses ri· mologiste, assis au bord de l'étang, ob· ves encore vierges, les plantes et les serve les libellules tournant au·dessus animaux se développent en toute liber· de l'eau; le forestier est impressionné té. Plusieurs espèces rares s'y sont par cette vaste pinède de basse altitu· maintenues. de, unique en Suisse; l'amoureux des espaces sauvages rêve devant le Rhône La beauté de ce site attire beaucoup qui, encore par endroit, court libre· de promeneurs qui venant du Crêt du ment, façonnant à sa guise les !les et Midi, descendent la Rèche et rejoi· les berges; le promeneur écoute le gnent Vercorin en suivant le bisse.

Objet CPN n' 3.59, inventaire provisoi· re de 1982. Dans sa partie inférieure, le Trient for· me une gorge spectaculaire qui peut être visitée de Vernayaz. Le chemin suit des passerelles fixées dans le gra· nite. Les parois rocheuses verticales, noircies par l'humidité, se couvrent en avril de tâches rose dues à la floraison de la primevère hérissée. Ces rochers escarpés sont des refuges pour les rapaces et pour de nombreux reptiles. En amont de la gorge, dans les éboulis coulant des sommets se trouve une plante très rare, le galéopsis douteux, fleur de la famille des sauges à la co· rolle blanche et jaune.

Arrêté cantonal de protection du 21 juin 1989.

Le lac de Montorge fait partie de l'ob· jet [FP n' 1704 légalisé en 1977. Cette colline isolée à l'entrée ouest de Sion, recouverte de vignes, de prairies sèches, de forêts et d'un lac, est un élément paysager typique du Valais central. Formé de milieux variés, soumis à un climat continental, ce lieu possède une faune et une flore très riches et parti· culières. Les prairies sèches hébergent plusieurs espèces végétales rares telles que l'uvette, le saxifrage bulbifère, l'armoise valaisanne, l'onosma, le cac· tus oponce, etc.

Le lac de Montorge héberge plusieurs batraciens, crapauds, grenouilles, tri· tons, ... et une flore aquatique précieu· se tels le nénuphar blanc, le plantain d'eau à feuilles étroites, le potamot à feuilles fines, etc. La protection du site de Montorge vise à conserver les valeurs naturelles existantes et à les utiliser à des fins didac· tiques. Dans ce cadre, la municipalité de Sion a ouvert dans l'ancienne gla· cière une maison de la nature dans la· quelle les élèves de la ville pourront voir des expositions sur les richesses de Montorge et y faire des expériences et observations. Vallée de [a Borgne (20 et 21) Arrêté cantonal de protection du 25 a· vril 1984. Pour visiter la vallée de la Borgne, le plus simple est de suivre le sentier qui va sur le Château. Le sentier pénètre alors dans la pinède et descend en pente douce vers la Borine bordée de forêts d'aulnes. En face, sous le village de Suen, les moraines, recouveltes de prairies sèches, descendent jusqu'au torrent.

Vers la Dixence, le promeneur se trou· ve au pied des pyramides d'Euseigne classées comme site naturel d'impor· tance nationale (objet IFP n' 1708 lé· galisé en 1983). La protection de cette vallée cherche à garder l'aspect naturel de ce site et à conserver un milieu naturel propice au développement des grands mammifè· res tels que le chevreuif ou le lynx et des rapaces diurnes, vautour, épervier, aigle royal, etc. La forêt vierge et le lac de Derborence (25) Arrêté cantonal de protection du 30 mars 1961. C'est en 1714 qu'eut lieu le terrible éboulement de Derborence popularisé par le livre de C.·F. Ramuz puis par un film. Le lac né de cet éboulement, la forêt de sapins plusieurs fois centenai· re et les éboulis recouverts d'une pinè· de à bruyère constituent les éléments les plus importants de ce site protégé. Depuis l'ouverture de la route de la vallée de la Lizerne achevée en 1966, de nombreux touristes viennent admi· rer le lac et la forêt de Derborence. La forêt vierge, formée de sapins attei· gnant 44 m de hauteur a été malheu· reusement endommagée par la tempê· te de février 1990. Le bois renversé a été laissé sur place! . La Flore>; P. Werner, Ed. Pillet, Martigny

Site paléontologique du Vieux-Emosson, Finhaut (28) Arrêté cantonal de protection du 9 no· vembre 1983. En été 1976, M. Georges Brauner, géologue français, découvrait avec beaucoup d'émotion, dans des roches de 200 millions d'années des emprein· tes de reptiles dinosauriens et archo· sauriens. Ce site comprend 200 empreintes envi· ron et il est considéré comme le gise· ment le plus intéressant d'Europe. Le reptile qui a «passé» à Finhaut me· surait de quatre à six mètres et pesait 600 kg environ. Pouta-Fontana, Grône (19) Arrêté cantonal de protection du 9 juin 1959. Pouta·Fontana, c'est une grande surfa· ce d'eau et de roseaux qui permet aux oiseaux de passage d'y séjourner; 160 espèces y ont été décrites jusqu'à ce jour dont le héron cendré, le canard colvert, la foulque, le balbuzard, etc. Pouta· Fontana est un lieu privilégié pour le castor qui a été réintroduit en 1973. Un poste d'observation a été créé dernièrement. Il permet aux scientifiques, aux amateurs et aux éco· les de suivre la vie des castors, des


batraciens et des oiseaux. Un endroit idéal pour sensibiliser les élèves au mystère et à la vie d'un marais.

Sites protégés en Valais

Marais d'Ardon (24) Arrêté cantonal de protection du 4 juillet 1990. Dans la plaine du Rhône, à cheval sur les communes d'Ardon et de Chamoson, s'étend, perdu au milieu des vergers, un marais. Les 10 hectares de roseaux et de plans d'eau oubliés de· puis la première correction du Rhône en 1870 constituent un véritable té· moin de la plaine marécageuse ancienne. L'intérêt de ce site est dû à la succes· sion complète de dix associations végétales, allant des zones inondées à une prairie sèche à brome. Quelque 200 espèces végétales s'y trouvent, dont quelques-unes considérées comme rares en Valais, comme par exemple la renoncule langue (grande douve) et la lysimaque ponctuée.

Les sites naturels à protéger Souvent les milieux concernés par ces conventions ont été, plus tard, protéIl existe encore en Valais de nombreux De nombreux batraciens vivent dans ce gés au niveau fédéral (objet IFP ou biotopes qui sont menacés et dont la CPN) ou au niveau cantonal. biotope, tels que la grenouille verte, la protection est urgente. Le Service des grenouille rousse, le crapaud commun Ainsi des sites déjà décrits ont fait forêts et du paysage du canton va et, espèce déjà beaucoup plus rare, le l'objet de conventions de protection continuer son effort dans ce sens en sonneur à ventre jaune. tels que: Binntal, Tanay, Bagnes, etc. collaboration avec les communes et la Ligue valaisanne pour la protection de Les objectifs de ce classement sont de la nature. La première priorité est de conserver à long terme les biotopes Les rigoles de Vionnaz (34) prendre les mesures nécessaires à la naturels tels que plans d'eau, roselières, prairies sèches, d'agrandir les sur- Ce site est protégé par des conventions protection des tourbières, des marais faces occupées par les plans d'eau et liant d'une part Ciba Geigy SA et la et des aulnaies entrant dans l'inventaide créer un cheminement permettant commune de Vionnaz et d'autre part, re des biotopes humides d'importance d'informer et de sensibiliser les en- la Ligue valaisanne de la protection de nationale telles que les tourbières de l'Arpille (Martigny-Combe), la tourbièfants des écoles et les adultes sur les la nature et La Murithienne. re de Plex à Collonges, le marais de richesses de ce site. Les rigoles de Vionnaz hébergent la Thrtig à Rarogne, le marais de Nenda seule tourbière de basse altitude du à Savièse, les gravières de Verney à Les sites naturels protégés par Valais. Une tourbière est un marais Martigny, etc. des contrats privés bombé qui est né dans une ancienne En deuxième priorité, il faudra, en coldépression étanche et qui s'est peu à laboration avec le Service d'agriculture Plusieurs conventions ont été passées peu comblée de déchets organiques cantonal élaborer une politique de entre des propriétaires (privés, bour- dans lesquels apparaît une mousse conserv~tion des valeurs naturelles liée geoisies, communes, ...) et des associa- spécialisée de ce milieu humide et très à une agriculture traditionnelle. tions privées de protection de la natu- acide, la sphaigne. Dans les tapis de Christian Werlen re (CAS, LVPN, La Murithienne, ... ) mousse pousse la rossalis à feuilles Sm'Vice des forêts et du paysage pour protéger un biotope ou une ré- rondes qui est une plante carnivore inSion digène. gion. RP.80NANCF.8 . JANVIER 1991

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Arrêt~s

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Cantonaux

IFP

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Objets CPN

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Contr ats privés

Explication des abréviations

PROCHAIN NUMÉRO

V LE DÉPLACEMENT DES SOURCES D'INFORMATION

CAS CPN

IFP LPP LVPN

EPFZ

Club alpin suisse Inventaire provisoire des paysages, sites et monuments naturels Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels Ligue pour la protection du patrimoine national Ligue valaisanne pour la protection de la nature Ecole polytechnique fédérale, Zurich


SITES 1. Rhonegletscher 2. Binntal 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. Il. 12.

Aletsch·Bitschhorn Marjelensee Aletschwald Site chapelle de Bettmeralp Laggintal Zwischbergental Grundberg Co lline de Rarogne Raron·Heidnisch Biel Bergji· Platten Forêt de Finges IIIhorn

13. Colline de Géronde, Plantzette 14. Val de Réchy, Sasseneire 15. Dent Blanche, Matterhorn, Monte Rosa 16. Val de Bagnes

COMMUNES

BASES LÉGALES

Oberwald Binn

CPN, 1967, n' 3.44 IFP, 1977, n' 1701 Contrat LVPN, CAS, 1964 IFP, 1983, n' 1706 Arrêté cantonal du 23.2.1938 Arrêté cantonal du 5.5.1933 Arrêté cantonal du 17.6.1970 CPN, 1979, n' 3.76 Contrat LVPN, CAS, 1976 Arrêté cantonal du 18.10.1963 CPN, 1967, n" 3.54 b. CPN, 1982, n' 3.54 a.

25 communes Fieschertal Ried·Miirel Betten Simplon Zwischbergen Saas·Grund Raron Raron Ausserberg Erschmatt, Leuk Sierre, Salgesch, Agarn, Leuk, Chan· dolin, St· Luc, Chippis Siem Chalais, Grimentz, Grône, Nax, Si· Martin

CPN, 1967, n' 3.73 Arrêté cantonal du 7.4 .1959 CPN, 1982, n' 3.77

Evolène, Zermatt Bagnes

IFP, 1983, n' 1707 IFP, 1977, n' 1703 Contrat LVPN, CAS, 19G8 Contrat LVPN, 1973 Contrat LVPN, 1970 Arrêté cantonal du 9.6.1 959

21. Pyramides d'Euseigne 22. Valère et Tourbillon 23. Lac de Mont d'Orge

Evolène Hérémence Grône Vex, Hérémence, Nax, Vernamiège, Mase, St·Mm'tin Hérémence Sion Sion

24. Marais d'Ardon 25. Derborence

Ardon, Chamoson Ardon, Conthey, Vétroz

26. Les Follatères

Dorénaz, Fully

27. Gorges du Trient

Finhaut, Salvan, Martigny, Martigny·Combe, Trient, Vernayaz Finhaut Val d'II liez Monthey Troistorrents Monthey, Collombey Vouvry

17. Colline de St·Christophe, La Sage IR Forêt du Môtot 19. Pouta·Fontana 20. Vallée de la Borgne

28. 29. 30. 31. 32. 33.

Vieux·Emosson Dents du Midi Montagne d'Hiver Lac de Morgins Blocs erratiques Lac de Tanay, Le Grammont

34. Les Rigoles

Vionnaz

Arrêté cantonal du 25.4.1984 IFP, 1983, n' 1708 IFP, 1977, n' 1705 IFP, 1977, n' 1704 Arrêté cantonal du 22.6.1 989 Arrêté cantonal du 4.7.1990 CPN, 1979, n' 3.36 Arrêté cantonal du 30.3.1961 CPN, 1969, n' 3.57 Dorénaz, Contrat LVPN, 1969 Fully, Contrat EPFZ, 1969 CPN, 1982, n' 3.59 Arrêté cantonal du 10.11.1983 Contrat LVPN Contrat LVPN, 1973 Arrêté cantonal du 18.1.1978 IFP, 1983, n' 1709 IFP, 1977, n' 1702 Contrat LVPN, LPP, CAS, 1966 Contrat LVPN, Murithienne, 1980 et 1985

Le Musée cantonal d'histoire naturelle La création du Musée cantonal d'his· toire naturelle a été l'œuvre du père jésuite Etienne Elearts (1793·1853). Son souci était de constituer des col· lections de références pour l'enseigne· ment de la minéralogie et de la botani· que, de montrer aussi au pnblic les curiosités des sciences naturelles. Peu de pièces nous restent de cette époque, l'ours, le lynx, quelques oiseaux, des collections de minéralogie qui ne sont pas inventoriées. Le développement du musée connut les viscissitudes des re· lations entre le père Elearts, la congrégation et les autorités cantona· les et fédérales. Le chanoine Rion, éminent botaniste, qui lui succéda mourut rapidement. Il nous laisse son herbier et son nom lié à la renoncule de Rion, plante aquatique décrite de spécimens récoltés dans les étangs de Maladières, aujourd'hui disparus.

Le musée actuel est encore, pour une partie importante, celui de Pierre· Marie de Riedmatten (1·1906) Qui en a été le responsable de 1856 à 1902. Il augmente régulièrement les collec· tions, engage un préparateur, fait construire des vitrines et des armoires, fait rassembler des collections entomo· logiques par M. Paul (1·1898) et ins· talle le Musée dans ses nouveaux 10' caux du collège. Pendant cette période, Ferdinand·Otton Wolf (1·1906). pro· fesseur et président de la Murithienne aménage un jardin botanique au sud d~ bâtiment qui sera entretenu par M. Ki· cker, professeur jusqu'à sa démission en 1930 à l'âge de 87 ans.


La fondation Jean-Marcel Aubert* Jardin alpin de Champex

A partir de 1902, M. J. de Werra, le Chanoine Maurice Besse, le Dr. Wuilloud et M. Kicker se succèdent comme responsables du musée et augmentent régulièrement les collections. Dès 1921, Charles Meckert s'emploie principalement à compléter les collections géologiques et botaniques. Le musée ne reçoit ni soutien, ni financement, il tombe un peu dans l'oubli, malgré son aménagement en 1947 dans les locaux actuels. Dès 1962, Maurice Deléglise, professeur de français et de biologie au collège, mettra tout en œuvre pour faire connaître et revivre le musée. n a été un animateur infatigable d'activités extrascolaires pour les élèves qui purent s'adonner à la céramique, au théâtre et à la muséologie. Ces trois buts furent de maintenir le musée dans ses locaux, de rafraîchir la présentation et d'introduire des collections de zoologie comparée, destinées à son enseignement. JI obtint en 1979 que le Musée d'histoire naturelle soit rattaché à l'Office des Musées cantonaux. L'en-

semble du bâtiment lui fut affecté: la A plus long terme, nous espérons: collection entomologique de M. Raphy - aménager un véritable musée mo· derne, dans de nouveaux locaux, Rappaz et une salle de paléontologie présentant de façon attrayante les dont le thème principal était le site à richesses de la nature valaisanne. empreinte de dinosaures du VieuxEmosson trouvèrent leur place dans la - proposer des activités pédagogiques et didactiques dans le musée. partie ouest du bâtiment. - faire du musée un centre d'activités scientifiques en sciences naturelles, un lieu où les spécialistes, profesLe Musée cantonal d'histoire naturelle sionnels et amateurs, peuvent troucommence actuellement une nouvelle ver une infrastructure de travail, phase de son développement. Le poste avec laboratoire, bibliothèque et col· à mi-temps de conservateur m'a été lections de références, en particulier confié par le Conseil d'Etat qui a aussi pour la flore et la faune du Valais. engagé des dépenses importantes pour la réfection des locaux administratifs - participer à la mise en place d'un réseau de centres d'activités en et leur équipement. A court terme, la sciences naturelles, ces lieux où les tâche sera d'assurer la conservation, scientifiques viennent à la rencontre dans de bonnes conditions, des collecde la population, les « Maisons de la tions scientifiques, d'animer le musée nature» telles que présentées cipar des expositions temporaires et par dessus. une présentation plus attrayante de Jean-Claude Praz l'exposition permanente, de stimuler Consel'vateur au Musée les activités scientifiques en Valais, en d'histoire naturelle offrant une bibliothèque et un lieu de Sion rencontre et de travail.

L'Etat du Valais, en collaboration avec la commune d'Orsières, envisage de participer à part entière à cette Fondation, créée en 1967, dont le siège est à Orsières, et dont le but est: «a8Sllrm' la continuation de l'activité du jardin dit Jardin alpin de Champex, par la eulture des plantes alpines, par l'étude sous fm'me d'essais et d'acclilnalation de dites plantes, le tout dans un cadre scientifique; développer l'activité actuelle du jal'din alpin, ce développemm!l pouvant allm' jusqu'à devenir une station de j'echm'ches sur les plantes alpines. > Cela étant, il est intéressant de rappeler ici les principales dispositions cantonales spécifiques et générales concernant la protection des plantes: - Arrêté du 5 juillet 1887 concernant la création de stations botaniques, dont les articles 1 et 2 ont la teneur suivante: Dans le but de conserver les plantes rares du pays el de fatiliter l'étude de la flore valaisanne, il sera élabli dan.s différentes zones du canton un cm'tain nombre de stations, soit jaj'dins botaniques. Ces slations sont placées sous la protee/ion de l'Elat, qui l'e,tw'ce par l'organe du Département de l'lmlnlction publique. L'élablissmnent, la sul'veillance el la direction scientifique ml sonl confiés à «la MurithienlW >, soeiété valaisanne des seiences naturelles. > La participation du canton du Valais dans la Fondation Jean-Marcel Aubert est une des mesures concrètes rendues obligatoires par le droit fédéral. Il faut fé liciter l'Etat du Valais et la commune d'Orsières de leur intérêt.

Histoire d'une passion C',est en 1923 que Jean-Marce l Aubert, ingénieur et industnel vaudois, découvrit la petite station de Champex, audessus d'Orsières.

Amoureux de la nature, passionné de botanique, JeanMarcel Aubert, conquis par le site de Champex, décide d'y acquérir un terrain pour y construire un chalet, mais aussi et surtout pour y créer un jardin destiné à accueillir la flo re alpine. La parcelle primitive, sise à 1466 m d'altitude, adossée au flanc du Catogne, exposée au Midi et surplombant le petit lac de Champex, avait une surface de 600 m'. A la suite d'aménagements et achats successifs, le jardin alpin « FloreAlpe» a aujourd'hui une surface de 10 776 m'.

Les débuts de ce jardin botanique, jusqu 'en 1954, furent modestes. M. Aubert faisant appel à des horticulteurs de Genève, qui envoyaient, au gré des nécessités, des équipes pour planter, entretenir et agrand ir le jardin, que son propriétaire,considérait en premier lieu comme un ornement du chalet qu'il avait construit. Mais, pris à son propre jeu, Jean-Marcel Aubert enrichissait son jardin non seulement d'espèces provenant des régions avoisinantes, mais aussi de contrées montagneuses lointaines: Caucase, Andes, Montagnes Rocheuses, Himalaya, etc ... C'est ainsi qu 'il engagea un jardinier à demeure. Le premier fut un monsieur Paul Kleiner, auquel succédèrent plusieurs autres. Mais la chance de M. Aubert fut d'engager, en 1954, celui qui est encore aujourd'hui le jardinier-chef, en fait, le vrai administrateur du jardin: Egidio Anchisi, solide Piémontais, amoureux des plantes alpines, dont le savoir et l'expérience font qu'il est parfois jalousé des professeurs de botanique eux-mêmes. Sans son fondateur évidemment, mais aussi et surtout sans Egidio, le jardin alpin de Champex n'aurait pas acquis la renommée quasi internationale qu'il a aujourd'hui. Cependant, au plan scientifique, la renommée du jardin est due surtout aux contacts d'abord, et à la collaboration ensuite, qui furent créés entre, d'une part, Jean-Marcel Aubert et son jardin alpin et, d'autre part, le Conservatoire et Jardin botanique de Genève, et \'Institut botanique de Neuchâtel, collaboration qui se concrétisera dans la Fondation Jean-


Le premier comité était composé de Messieurs Jacques Miège, Directeur du Conservatoire et Jardin botanique de Genève, désigné par la Ville de Genève, Claude Favarger, Directeur de l'Institut de botanique de l'Université de Neuchâtel désigné par l'Etat de Neuchâtel, Camille Crittin, désigné par M. Aubert. M. Jacques Miège en fut le premier prési. dent. Aujourd'hui, le comité est composé de Messieurs Philippe Küpfer, Directeur de l'Institut de botanique de l'Université de Neuchâtel, président, Rodolphe Spichiger, Directeur des Conservatoires et Jardins botaniques de Genève, et d'Aloys Copt qui a remplacé feu Camille Crittin en 1973.

Marcel Aubert, dont le but souhaité par le fondateur est de faire du jardin une station de recherches sur les plantes alpines. La Bourgeoisie d'Orsières nomma Jean-Marcel Aubert bourgeois d'honneur le 15 décembre 1963, en récompense des mérites acquis par la création du jardin alpin. Chacun donne ce qu'il peut. Aujourd'hui pourtant, Orsières va participer, avec l'Etat du Valais, aux frais de fonctionnement de la Fondation Jean-Marcel Aubert, lequel est décédé en 1968, à l'âge de 93 ans. Le 22 mai 1967, Jean-Marcel Aubert faisait don à la Ville de Genève et à l'Etat de Neuchâtel du jardin alpin, immeuble aussitôt transféré à la «Fondation Jean-Marcel Aubert Champex», créée le même jour avec le concours de la Ville de Genève et l'Etat de Neuchâtel, Fondation à laquelle M. Aubert léguait la somme de Fr. 500 000.- dont les intérêts: «seront utilisés pour les travaux scientifiques et pour financer la prospection botanique dans les différentes régions montagneuses du monde». Les statuts de la Fondation prévoient: Article 5: La Fondation se devra d'offrir des visites commentées à des membres du corps enseignant primaire et secondaire. Des cours de perfectionnement en botanique alpine pourront y être donnés. Il sera fait en sorte que le jardin reste ouvert au public chaque jour, de II heures à midi, sauf le dimanche, durant les mois de juin à septembre ou dans des conditions déterminées par le comité. Article 6: Les frais courants d'exploitation comprenant entre autres les salaires du jardinier-chef et de son aide, l'entretien du jardin alpin, des bâtiments, les charges sociales, etc.

Vers une participation à part entière du Valais à la Fondation Les frais d'exploitation du jardin augmentant, le comité de la Fondation interpelle, à fin 1975, M. Loretan, Chef du Département des Finances du Canton du Valais, pour obtenir une subvention de l'Etat du Valais. En séance du 23 février 1977, le Conseil d'Etat accorde une subvention, avec effet rétroactif pour 1976, de Fr. 5000.par prélèvement sur... le fonds des loteries. Depuis lors, cette subvention fut régulièrement versée et portée à Fr. 7 000.-, puis 8 000.-, par le Département de l'Instruction publique, SUl' préavis du Conseil de la culture. Depuis quelques années, des contacts et pourparlers ont eu lieu en vue de permettre la participation à part entière du Valais dans la Fondation, laquelle serait élevée au rang de centre de recherches alpines, par la création d'un Centre alpien de phytogéographie. Ces pourparlers ont été concrétisés dans un document intitulé «Fondation J.·M. Aubert Champex, plan d'activité 1991-1994». Ce document a été complété par un plan quadriennal 1991-1994 des charges de fonctionnement et de leur répartition en parts égales entre Genève, Neuchâtel et le Valais. Lors d'une rencontre à Champex, le 8 juin 1990, entre une délégation de l'Etat du Valais présidée par M. Bernard Comby, chef du DIP, de la Commune d'Orsières et le comité de la Fondation, M. Comby annonça que l'Etat du Valais, en collaboration avec la Commune d'Orsières, était prêt à participer à part entière à la Fondation, sur la base des documents précités, plans d'activité et financier 1991-1994. L'organisation de la Fondation devant être modifiée en conséquence par acte authentique.

Centre alpien de phytogéographie (CAP) La palticipation de l'Etat du Valais permettra de dévelop· per les activités scientifiques au jardin alpin et d'y installer un centre alpin de phytogéographie (CAP). L'entrée à palt entière du Valais dans la Fondation doit permettre à celle-ci, selon le document plan d'activité 1991· 1994, de prendre un tournant décisif, existant en quelque sorte déjà en germe dans l'acte de constitution. Les buts du centre alpien de phytogéographie sont: _ d'accumuler des connaissances sur la flore et la végétation du Valais ainsi que de l'ensemble de l'arc alpin, d'y trouver un expert pour les questions de conservation et de protection des espèces rares, de rassembler les données en établissant une liste commentée de la flore de l'arc alpin. - d'assurer des cours de botanique alpine aux enseignants primaires et secondaires, des cours de phytotaxonomie et de phytogéologie alpines pour chercheurs avancés, un cours inaugural de biogéographie alpine.

Conclusion Ce projet ambitieux pourra se concrétiser notamment grâce à la participation financière et aussi scientifique du Valais.

Le chemin parcOJu'u est admirable. Jean-Marcel Aubert dont l'urne funéraire est scellée dans un rocher du jardin: et Egidio Anchisi, dont la fierté est notamment la publica· tlon annuelle d'un Index Seminum adressé à travers le monde aux instituts intéressés: jardins botaniques et instituts scientifiques (c'est sa carte de visite), peuvent être satis· faits.

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Le lecteur qui voudrait en savoir plus lira avec profit un article paru dans le numéro de Treize Etoiles de juillet 1984, mais sllliout il ira visiter le jardin alpin de Champex, sous la conduite d'Egidio, auquel il achètera, pour un prix plus que modeste, la plaquette: «Le jardin alpin de la Fondati?n Jean-Marcel Aubert à ChampexlValais», par Jac· ques Mlège et Egidio Anchisi. Marie-France Vouilloz

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Flore-Alpe ou la passion d'Edigio Anchisi Né en 1927 à Orta dans le Piémont, Edigio Anchisi est un véritable autodidacte. Engagé au jardin de Champex comme jardinier chef en 1956, il dispose aujo1l7'd'hui à son actif de plus de 30 publications scientifiques de référence pour les botanistes. Durant toutes ces années, M. Anchisi a endossé le !'ôle de directl!1!!' technique du jardin sans jamais en avoir le titre; il a conçu les plans de change!Mnts, a pris lui-même les décisions de transformation et a réalisé, de ses mains, les plans qu'il avait imaginés. Pour Edigio, le jardin alpin de Champex signifie l'engage!ne!lt de toute sa !lie; il le connaît mi= que pe!'Sonne_

Dans quel but M. Aubert avait-il fondé le jardin de Champex? Le jardin alpin de Champex a été fondé dans un but esthétique et non scien· tifique. M. Aubert n'était pas botaniste et ne disposait pas des connaissances essentielles, je dirai donc qu'il a ac· compli une œuvre de mécène non pas une œuvre scientifique et cela se remarque sur plusieurs points; pour établir un jardin botanique, il faut qu'un certain nombre de conditions soient remplies: - Le sol doit avoir un fond de terre végétale (le jardin de Champex est construit sur un éboulis sans couche de terre). - II doit y avoir de l'eau (le jardin ne dispose pas d'eau; on a aménagé des bassins et des circuits d'eau mais les plantes crèvent de soif à côté). - L'exposition géographique doit être variée (le jardin alpin dispose d'un superbe point de vue mais est exposé plein sud du levant au couchant).

Pour ces trois raisons, le jardin de Champex présente des difficultés dues à son emplacement.

Etant donné ces graves difficultés le jardin alpin dispose-il de certaines collections rares? Plusieurs collections ont été structurées et mises en valeur au jardin alpin de Champex: "" Une collection de conifères de plus de 100 espèces botaniques différentes avec leur origine (il s'agit de plantes issues de cultures par semis). - Une collection de rosiers botaniques (églantiers) d'environ 110 espèces sauvages provenant du monde entier avec leur origine. - Une collection de joubarbes qui présente la totalité des espèces (sauf 2) avec toutes les variantes régionales. Cette collection a vu le jour en 1956. - Une collection de saxifrages. - Une collection de primevères cueillies sur le terrain; elle présente beaucoup d'albinos et d'hybrides na-

turels. Pour construire une telle collection, il faut compter un minimum de 15 ans. - Une collection de rhododendrons botaniques d'altitude; il y a environ 70 espèces provenant des différents massifs montagneux du monde tels que les Alpes, le Caucase, etc. - Des milliers de plantes alpines en général. Quelle a été votre tâche ces dernières années? Dans un but didactique et pour faciliter la tâche des enseignants, j'ai décidé de restructurer celtaines présentations: ici deux exemples de projets qui arrivent maintenant à terme: - Etablir un étiquetage spécial (de nouvelles étiquettes de couleurs différentes) de toutes les espèces appartenant à la flore suisse. Cela signifie que pour chaque espèce on trouvera le nom scientifique, le nom vernaculaire (s'il existe), la famille, le genre, l'espèce, la distribution géographique et les palticularités qui lui sont liées (s'agit-il d'une plante médicinal e, toxique ou protégée?).

Il s'agit d'un travail de longue haleine qui sera prêt en mai 1991 pour l'ouverture du jardin. L'intérêt d'un tel travail repose sur la rencontre avec le public: cela permet à l'alpiniste, à l'enseignant, à l'étudiant d'identifier rapidement les espèces indigènes, de leur donner un nom vernaculaire et de valoriser ainsi la flore du pays. - Tout un secteur du jardin sera réservé pour la présentation des espèces protégées de la flore suisse; la liste est assez longue et, pour l'instant, le jardin alpin en compte 45. Cependant, il faut être attentif au fait que celtaines plantes telles que «Droséra» et «Sabot-de-Vénus» ne peuvent pas pousser dans les conditions climatiques du jardin (l'ensoleillement est beaucoup trop imllortant). Ce travail, commencé il y a 2 ans, touchera à sa fin pour le mois de mai. Cette innovation est d'une grande importance et remplit une tâche essentielle de l'Etat: l'information du public. R~ONANCIlS - JANVIER 1991

Avez-vous d'autres projets? Sont-ils réalisables?

restructurer la rocaille (l'illlnée dernière 2 100 pots en couche ont été jetés par impossibilité de les installer).

Les deux réalisations citées ont été Quels sont ces projets difficilement possibles parce qu'elles n'exigeaient réalisables pour le moment? pas le recours à une main-d' œuvre supplémentaire_ Il existe quelques projets Parmi ces projets, je vous en livre qui ne pourront voir le jour si la fonda- deux: tion ne se décide pas à accorder de la - La création de milieux écologiques, main d' œuvre supplémentaire pour c'est-à-dire des communautés de l'entretien et les innOvations du jardin. plantes vivant dans un même milieu. On a envisagé de créer un éboulis Le travail au jardin alpin se concentre calcaire parce qu'il présente l'avandu mois de mai jusqu'à l'apparition de tage de comporter des plantes Qu'on la neige. Le travail de désherbage et ne trouve pas dans les milieux silid'entretien est immense et il n'y a cieux. On pourrait donc cultiver un qu'une personne pour faire ce travail. ensemble de plantes spécialisées Le jardin alpin s'étend sur une surface poussant uniquement dans ce milieu d'un peu plus d'un hectare; tous les mais pour cela, il faudrait constituer jardins botaniques engagent un miniun fond de terrain calcaire. mum de 4 personnes pour un hectare pendant 12 mois. Je dispose d'un aide - La présentation de la végétation durant quelques mois aussi les travaux steppique typique en Valais. Cette présentation serait possible à cause de base ne peuvent-ils pas être accomde l'implantation géographique du plis: la rocaille doit être restructurée chaque tant d'années car la terre dejardin qui représente l'idéal pour une végétation poussant en régions vient dure et l'herbe prend toute la place. Il faut de la main-d'œuvre pour chaudes et sèches.


On ne pourra jamais faire à Champex des combes à neige, creux humides tournés au so leil couchant car elles ne s'adaptent pas à l'exposition du jardin.

On m'a dit que vous publiiez un catalogue de graines? En effet, toutes les années je publie un catalogue des graines récoltées dans le jardin alpin et dans la nature; cet outil de travail est destiné aux laboratoires et autres jardins botaniques, ce n'est pas un produit mercantile. Le catalogue contient 3 grandes subdivisions: - Plus de la moitié du catalogue concerne la flore du Valais; il s'agit de graines de plantes sauvages récoltées dans l'ensemble du canton (montagnes et plaines) . - Des graines récoltées en dehors du Valais (Tessin, Val d'Aoste, Dolomites, Grisons, etc_) Le but de telles récoltes consiste tout d'abord à établir des distinc-

Partout

~

tions catégorielles qui permettent au scientifique de ne pas tout mélanger, de disposer de matériel génétiquement pur, d'origine connue et récolté en uature. Pour chaque graine sont indiqués l'endroit et l'altitude où elles ont été recueillies.

jardins botaniques suisses; de plus, je suis le fondateur de l'Association internationale des jardins botaniques alpins. Cette association compte 60 à 70 membres, elle organise annuellement un congrès pendant lequel a lieu la visite guidée d'un jardin botanique, membre de l'association.

De plus, par volonté testamentaire, M. Aubert a voulu que le chalet héberge, accueille des botanistes et des chercheurs, en priorité ceux de Neuchâtel et de Genève et puis tous les botanistes qui en font la demande. Il Je m'efforce d'offrir du matériel uti- s'agit d'un point d'appui pour des selisable par les laboratoires: les grai- maines de travail organisées sur le ternes servent aux instituts, aux labo- rain par des professeurs avec leurs éturatoires de recherche, aux échanges: diants. entre jardins botaniques mais elles: ne sont pas vendues aux marchands. Marie-France Vouilloz

- Une liste de graines cultivées au jardin. Il s'agit d'espèces dont je connais l'origine et que je peux mettre à la disposition d'autres jardins ou instituts.

Résonances

Quelles sont vos relations avec le monde botanique? J'entretiens des relations en Suisse avec les responsables techniques des

Pour tous

Pour tout

BANQUE CANTONALE DU VALAIS A VOS CÔTÊS POUR RÊUSSIR

RÉSONANCES· JANVIER 1991

Jardin alpin «La Linnaea» Le site dit « Le Château» à BourgSaint-Pierre dans l'Entremont occupe une position dominante sur une colline qui barre la vallée et domine tout l'alentour, en particulier la route du Grand-Saint-Bernard. Cela lui a valu pendant des siècles une importance stratégique considérable. Un château le coiffait. Actuellement, sa situation à 1700 !TI d'altitude, au départ du Valsorey, non loin de la Combe de l'A et tout près du lac des Toules, en fait une base privilégiée pour l'étude de la flore, de la faune et de la géologie alpines.

C'est ce qu'avait ressenti, il y a cent deux ans, Henry Correvon, horticulteur à Genève, qui en 1889 créa le jardin alpin de La Linnaea sur le plateau que constitue le sommet tronqué de la colline. Avec l'appui du Club Alpin Suisse et de nombreuses personnalités suisses et étrangères, passionnées comme lui de flore alpestre, il avait constitué l'Association pour la protection des plantes, puis le Comité international du Jardin botanique alpin de La Linnaea. C'était un des premiers jardins botaniques créés dans les Alpes. Très prisé par les botanistes anglais, qui avaient beaucoup encouragé Correvon, le Jardin alpin de La Linnaea était aussi apprécié des clubs alpins de ~ute l'Europe. Au début de ce siècle, Il avait la renommée de posséder la plus grande collection de plantes d'altitude. RisoNANCES - JANVIER 1991

Les statuts adoptés le 20 juillet 1989 précisent dans leur article premier les buts assignés par le Comité international à La Linnaea:

l'aménagement et à l'entretien du jardin. En 1896, Charles Dorsaz, instituteur, fut chargé des travaux de botanique et de conservation,et depuis, de père en fils, cette famille de BourgSaint-Pierre s'en est occupée avec un dévouement et une compétence remarquées. M. Fernand Dorsaz, actuel président de la commune de Bourg-SaintPierre et ancien instituteur lui aussi, a continué cette belle tradition.

K Le Jardin botanique alpin «La Linnaea» établi à Bourg-Saint-Pierre (Valais), au lieu dit «Le Château», est destiné à la culture des plantes des régions montagneuses de l'Europe (en particulier de la Suisse) et éventuellement aussi des autres continents, ainsi qu'à toutes les études et Un chalet avait été transporté sur la observations scientifiques y relati- colline du Château et permettait le séves_ . jour des chercheurs et de groupes d'étudiants. Léon Moret, de BourgEn 1915 la propriété et la responsabiSaint-Pierre, en a assumé le rôle de lité de La Linnaea furent cédées à la gardien jusqu'à son remplacement par Société Académique de Genève. son neveu M. Gabriel Moret qui remLa commune de Bourg-Saint-Pierre plit actuellement ces fonctions avec pour sa part contribua dès le début à conscience et efficacité.


point de vue de la géologie récente, en particulier de la morphoglaciolOgie (d'après R. Chessex, 1990). Quant à l'intérêt zoologique de cette région, il faut mentionner tout spécia. lement la combe de l'A toute proche.

Cent ans après la fondation du jardin, la commune de Bourg·Saint· Pierre et la Société Académique de Genève ne se contentèrent pas de célébrer digne· ment ce jubilé, mais décidèrent de fai· re revivre le jardin, tombé en une rela· tive léthargie depuis bien des années. Par une quête de fond s qui a rencontré un succès réjouissant et par une action de parrainage, les moyens nécessaires à une complète remise en état ont été réunis. L'entretieu est aussi assuré pour l'avenir.

avec les roches du pays. Le chalet sera restauré de même que les installations annexes. Il s'agit en palticulier d'un petit laboratoire et de deux mazots. Ainsi le jardin alpin de La Linnaea pourra de nouveau répondre au vœu de ses fondateurs, vœu que la commune de Bourg·Saint· Pierre et la Société Académique de Genève ont fait leur: créer un lieu d'étude de la flore alpine destiné aux naturalistes, aux étudiants et au public amateur.

Ce n'est pas surprenant que de nom. breuses publications scientifiques té· moignent de l'intérêt suscité par cette situation favorabl e. La liste des arti· c1es parus jusque dans les années 30 à 40 est impressionnante. Il faut se rap· peler l'activité inlassable des profes· seurs Chodat, père et fils, et de leurs assistants. Sept thèses de doctorat ont été faites à La Linnaea. En 1950 et même en 1986 encore des travaux ont été publiés, qui avaient été effectués à partir de La Linnaea, notamment dans le Valsorey. Récemment la colline a été déclarée zone protégée par la commune de Bourg·Saint· Pierre.

La Linnaea s'insère à sa manière dans l'ensemble des jardins alpins de Suisse et de l'arc alpin. Son altitude lui pero met d'héberger des arbres feuillus et des conifères de différents niveaux. Son exposition dans toutes les direc· En effet, concentrés sur cette colline tions et la diversité de sa couverture Durant les étés 1989 et 1990, d'an· se trouvent des biotopes très divers: lui confèrent une variété de biotopes ciennes rocailles, enfouies sous la vé· versant nord boisé, versant sud en naturels qui, en plus de la partie amé· gétation adventice, ont été dégagées et prairie, pentes abruptes à l'est et falai· nagée du jardin en font un instrument replantées, grâce à la collaboration du ses à l'ouest, rochers ensoleillés et ro· didactique exceptionnel. Centre horticole de Lullier, à Genève, chers humides et ombragés, qui corn· et du Jardin botanique de Genève sous piètent par leur état entièrement Elle est complémentaire d'autres jar· l'experte direction de M. Raymond Tri· naturel le jardin aménagé sur le pla· dins alpins tels que ceux de Champex, pod, son jardinier·chef. Puis, avec l'ai· teau. des Rochers·de· Naye, des Plans· sur· de d'entreprises spécialisées, une peti· Bex, voire de la Schynige Platte ou du te zo ne humid e a été créée, Si un jardin alpin est par définition Lautaret. Elle peut facilement être in· dédié en premier lieu à la botanique, comportant un côté enroché et un côté tégrée dans des circuits botaniques, en tourbière. L'étiquetage des plantes les aspects zoologiques et géologiques géologiques ou zoologiques organisés a été repris et se poursuit. Des barriè· ne sont pas négligeables. Du point de par des enseignants ou par les centres res de sécurité ont été placées aux en· vue géologique, La Linnaea est située de formation en sciences de l'environ· droits dangereux, les sentiers ont été dans une région de grand intérêt. Le nement. secteur du Val d'Entremont compris dégagés. entre Liddes et le col du Grand· Saint· Le chalet peut recevoir 20 personnes Le travail reprendra dès la saison pro· Bernard recèle plusieurs unités impor· et met à leur disposition pour un prix chaine et un nouveau type de biotope tantes du domaine pennique alpin. Ce modique des chambres avec lits de sera installé pour montrer la végéta· domaine form e l'ossature de la chaîne camp, une cuisine/chambre de séjour tion des moraines. En outre, une col· des Alpes occidentales dans notre pays rustique mais bien équipée et des ins· lection de minéraux permettra aux pero et les régions voisines. De plus le val· tallations sanitaires actuellement enco· sonnes intéressées de se familiariser Ion du Valsorey est fort intéressant du re un peu simples mais qui vont être Rf:SONANCES . JANVIF.R 1991

aménagées. A côté se trouve le labora· toire que les groupes scientifiques peu· vent utiliser, à condition d'apporter leurs propres instruments, vu que La Linnaea n'a pas encore pu l'équiper de façon permanente. La bibliothèque de· vra aussi être complétée pour consti· tuer un instrument de travail valable. La gestion du chalet a été confiée à la Société sportive universitaire de Genè· ve qui règle toutes les questions admi· nistratives. Les demandes de réservation doivent être adressées à:

Sports universitaires, Université de Genève, 1211 Genève 4, tél. 0221705 71 11

A10ys Duperrex, «Les jardins botani· ques alpins, leur passé, leur présent et leur aven in., Saussurea 11 : 1·18, 1980.

Gérard de Haller Président de la Commission pour le Jardin alpin La Linnaea de la Société Académique de Genève

La Linnaea 1889-1989, numéro spé· cial de «Musée de Genève» juin 1989, éd. Beaux·arts et Culture, Ville de Ge· nève.

Une liste des travaux scientifiques faits On trouvera des informations sur le à La Linuaea peut être obtenue auprès Jardin alpin de La Linnaea dans les de la Société Académique de Genève, deux fascicules suivants: case postale 234, 1211 Genève.

Je suis las de la ville Au Seigneur Pierre de Ronsard, l'invitant aux champs

Je suis las de la ville Qui bruit comme tempête; Cette tourbe civile M'alourdit et entête: Allons cueillir la guigne, Allons voir les champs verts Les arbres tout couverts Et la fleur en la vigne.

Les fleurs d'odeur naïve Des arbres sont saillies: Roses de couleur vive Sont jà presque cueillies: Ces fausses bergerettes Par les prés et bosquets Pour faire leurs bouquets Ont pillé les fleurettes.

Pour avoir attendu Un petit trop long temps, Je crains qu'ayons perdu Maints joyeux passetemps: Les rossignols gentils Ayant leurs œufs éclos, Ont jà le gosier clos, SOigneux de leurs petits.

Sus donc, allons, à coup, Ce peu de temps durant, Ce nous sera beaucoup D'avoir leur demeurant: Le grain est dû à ceux Que diligence guide, La paille toute vide Est pour les paresseux.

Ri.soNANCP.s. JANVIP.R 199 1

Maints plaisirs sans cela Se montreront à nous, Nous verrons çà et là L'herbe jusqu'aux genoux: Chardonnets et linottes Tourtres' ès hauts ormeaux, Tarins' sur les rameaux Sonneront gayes notes. Jacques Pelletier du Mans (1517·1582)

, Tourterelles Verdiers

!


Fondation Institut Kurt Bosch: la collection variétale Entretien avec A. Darbellay directeur de l'Ecole d'agriculture et A. Ballestraz pomologue

1. Arboretum ou collection variétale: quelle différence peut-on établir entre l'un et l'autre? Comment définissez-vous votre entreprise?

Un arboretum, selon la définition du dictionnaire, est une pépinière destinée à la culture expérimentale d'arbres d'es· sences diverses. Dans cette mesure, il n'est pas possible de parler d'arboretum pour le cas qui nous occupe; il serait plus exact de parler de collection variétale puisqu'elle ne s'étend qu'à une seule variété d'arbres fruitiers, les poiriers. Notre collection, par ailleurs bien développée, compte une centaine de sortes de poires différentes.

Il me semble ici essentiel de préciser que ces poires por· tent des n011l$ évocateurs: _Général Leclerc» ou -Goliath. pour les plus belliqueuses, •Professeur Groudomage. ou . Conseiller de la Cour» pour les plus enU!tyeuses mais . Fondante de Chaineux. Olt . Colorée de Juillet. pour les plus coquines, . Belle Angevine. ou . Belle Guérandaise. pour les plus distantes, . Comtesse de Paris. ou . Joséphi· ne de Maleries. pour les plus troublantes... Il faut ajouter qu'une poire prénommée Louise ne peut être que Bonne alors que celle dénommée Louis est assurément Pasteur.

2. Quel intérêt, voyez-vous, à créer une collection variétale en Valais?

frui ts conformes à ce que l'acheteur attend, malheureuse· ment cela provoque aussi l'appauvrissement des diversi· tés proposées. c) la sauvegarde de l'acquis car il existe là un potentiel pour la recherche et le développement de nouvelles va· riétés utilisées pour effectuer des croisements. d) le nombre des différentes variétés qui existaient en Va· lais au début du siècle. On a dénombré plus de 140 variétés de poires et l'école d'agriculture a pu aujour· d'hui en récupérer une centaine. 3. Ne vous occuperez-vous que de la collection de poires? Pourquoi pas les autres arbres fruitiers? Tout est une question de moyens financiers d'une part (il faudrait débloquer d'importants budgets pour faire de la sauvegarde), de surfaces cultivables et de soins à apporter aux arbres d'autre part. L'accent est d'abord mis sur la collection de poires car c'est la plus riche et aussi celle pour laquelle il a été possible de retrouver les anciennes variétés disparues. M. Ballestraz, pomologue de l'école d'agriculture de Châteauneuf, voyage beaucoup en France voisine et en Suisse romande pour récupérer des greffons de variétés qui étaient à l'honneur en Valais mais qui n'existent plus aujourd'hui.

L'intérêt se situe à plusieurs niveaux dont les plus impor· tants sont les suivants:

4. Puisque la surface cultivable à trouver pose un problème, quelle surface vous propose ITnstitut Kurt Bosch? et de combien d'hectares auriez-vous besoin?

a) historique: la collection variétale a pour fonction la sau· vegarde du plus grand nombre de variétés locales d'ar· bres fruitiers. Actuellement, il ne reste en Valais que peu de sortes différentes de poiriers. On connaît la Williams et la Louise Bonne parce qu'elles sont vendues sur les marchés, or chacun sait que de l'uniformité naît l'ennui ... b) le maintien d'un réservoir de gènes particuliers et de caractéristiques adaptées à la région. Le goût du consommateur évolue et la production doit présenter des

L'inslitut Kurt Bosch propose de mettre à notre disposition une surface suffisamment étendue pour développer notre collection variétale: 10000 à 20 000 m' répondent aux be· soins de base les plus urgents (à Maragnène). 1\ faut calculer que chaque arbre exige un minimum de 42 m' pour lui seul ; cela signifie que, lors de la plantation, il faudra prévoir une distance de 7 mètres entre chaque arbre et de 6 mètres entre chaque lignée d'arbres. Rf:SONANCES - JANVŒR 1991

La plantation se fera sur des arbres mi·tige (1 01 20 de Nous prévoyons également de planter deux arbres de cha· haut). Pour que la durée de vie de cette collection soit d'un que variété pour être sûr que suivant les aléas, l'un deux, minimum de 60 à 70 ans, il faut que le porte greffe soit au moins, survive. réalisé sur du franc, obtenu par semi de pépins, et qui donne des arbres plus profondément enracinés dans le sol Du point de vue du financement, vous pouvez ' donc COol' que ceux obtenus par marcottage. prendre que le projet est encore à l'étude. La seule chose dont nous sommes sûrs actuellement c'est que \'Institut Kurt De plus, lorsqu'on greffe sur du franc, l'arbre est plus Bosch met à notre disposition 10 000 à 20 000 m' de ter· résistant à la sèche, au gel et au dépérissement. En revan· rain pour faire notre plantation ainsi qu'un prêt. Rien n'est encore décidé de manière ferme pour le financement et che, l'attente du fruit se fait sentir plus longtemps. l'entretien de la collection variétale. 5. Avez-vous établi des estimations budgétaires du prix de revient d'une telle entreprise? 6. Revenons à la collection elle-même: pourriez-vous énumérer un certain nombre de caractéristiques particulières aux poires collectionnées? Nous avons prévu un budget d'environ Fr. 65000.- par hectare pour la plantation des arbres sans oublier d'ajouter En fait, chaque variété constitue un véritable réservoir de environ Fr. 12000.- par année pour l'entretien des arbres. mill iers de caractéristiques. Ainsi une «Williams» est-elle très différente d'une poire d'hiver. Elles se distinguent sur Or, il ne faut pas oublier que l'aménagement en terrasse du plusieurs points: site lui·même apparaît comme essentiel à la fois pour facili- - la précocité; ter la culture et pour permettre aux visiteurs de déambuler - la période de cueillette; au milieu des arbres. De plus, l'emplacement de cette col· - l'approvisionnement du marché le plus longtemps possi· lection variétale à \'Institut Kurt Bosch sur le versant de la ble avec des produits frais; montague de Vex nécessitera obligatoirement des barrières - les composantes du goût (patrimoine de l'espèce de poi· de protection contre le gibier. res) ;


- la couleur, la form e, la présentation, la saveur; - les caractères de résistances aux maladies, aux différents prédateurs; Voilà en quelques mots les caractéristiques les plus typiques de l'ensemble de notre collection. Aujourd'hui, l'évolution de l'arboriculture va dans le sens d'une production intégrée c'est-à-dire de la production de plantes qui s'adaptent bien au milieu et qui exigent donc un minimum d'interventions. Or, les variétés de poires qui résistent le mieux aux maladies ne sont pas celles qui plaisent au goût. On comprend donc que l'idéal se situe dans le fait de disposer de variétés qui à la fois plaisent au goût et résistent aux maladies: cela s'obtient évidemment par divers croisements et sélections qui permettent ainsi de combiner les différents facteurs. Les pépiniéristes produisent de nouvelles sortes de poires selon deux modes: les semis de hasard (on sème des pépins) et les semis dirigés (croisement de 2 variétés connues dont les parents ont été préalablement sélectionnés). Sur des milliers de semis on en compte environ 1 sur 1000 qui présente un certain intérêt.

De plus, il ne faut pas négliger l'intérêt scientifique d'une telle démarche: diminution des traitements des arbres et sélection de nouveaux caractères obtenus par des mélanges. La collection variétale de l'Institut KUit Bosch offrira égaIement à l'amateur d'anciennes variétés locales toutes les informations dont il aura besoin ainsi que la possibilité d'obtenir des greffons pour ses propres arbres; il faut préciser que les ' greffons des nouvelles variétés sont soumis à des «droits d'auteuP' dans la mesure Ol! il y a des brevets. Nous profitons de l'occasion qui nous est offerte de pouvoir exposer nos projets dans Résonances pour lancer un appel aux instituteurs arboriculteurs. Ces derniers furent durant de longues années en première ligne du développement de l'agriculture et ils disposaient parfois de richesses inespérées dans des collections d'espèces de fru its. Après avoir pris connaissance de toutes les variétés recueillies par le pomologue, que chacun annonce s'il dispose de variétés particulières qu i n'auraient pas été relevées dans la liste qui suit.

Marie-France Vouilloz Résonances

Collection de poires Abbé Fétel Alexandre Lucas Ananas de Coutrai André Desportes Belle Angévine Belle Guérandaïse Beurré d'Amanlis Beurré d'Anjou Beurré d'Avril Beurré Clairgeau Beurré Diel Beurré Giffard Beurré d'Hardenpont Beurré Hardi Beurré Le Brun Beurré Naghin Beurré Sterkmann Beurré Superfin Beurré Van Mons Bergamotte Esperen Botzi Bosc Catilliac Charles Cognée

Charles Ernest Clapps Favorite Colorée de Juillet Comtesse de Paris Curé Conférence Conseiller à la cour De Tongre ou Durondeau Doyenné de Comice Doyenné d'Hiver Doyenné gris d'Hiver Doyenné de Juillet Duc de Bordeaux Duchesse Berrerd Emile d' Heyst Figue d'Alençon Fondante de Charneux Fondante de Thiriot Forelten Général Leclerc Goliath Gorham Grand Champion

Châteauneuf

Guyot Précoce Guyot Ordinaire Highland Jeanne D'Arc Joséphine de Malines Le Lectier Louise Bonne Louis Pasteur Madame Ballet Madame Favre Madame Verte Marguerite MaI'i1 lat Marie-Louise Delcour Martin Sec Nelis d'Hiver Nelis d'Hiver Spécial Notaire Lepin Nouveau Poiteau Olivier de Semes Packam's Passe Colmar Passe Crassanne

Pierre Corneille Précoce de Morétinis Président Drouard Président Héron Président Lutreuil Président Mas Président Rooswelt Professeur Groudomage Rousselet de Reims Royal d'Hiver Saint Martin Saint Laurent Saint Rémy Seigneur Espéren Soldat Laboureur Super Trévoux Souvenir des Congrés Trévoux ordinaire Triomphe de Vienne Williams Williams d'Hiver

Ri:sONANCBS - JANVIER 1991

Un écomusée au Simplon Remarques préliminaires Dans la région de Brigue, située dans le Haut-Valais alémanique, un groupe de travail a été constitué en été 1987 pour élaborer les bases d'une fondation pour un «Ecomusée du Simplon ». Cette fondation s'adresse en premier lieu aux corporations locales,.aux communes et aux bourgeoisies, au canton du Valais et à la Confédération suisse, mais cherche à s'assurer également le soutien d'organisations qui poursuivent les mêmes buts que le musée qui reste à fonder. Des négociations dans ce sens ont lieu actuellement avec la Société suisse pour la défense du patrimoine, la Ligue suisse pour la protection de la nature, l'Académie suisse des sciences humaines, la Société suisse des sciences naturelles et le Club alpin suisse. L'initiative pour un tel écomusée du Simplon est venue de l'Institut de géographie de l'université de Berne qui avait .en état l'ancien sentier muletier aménagé au XVII' siècle élaboré, sur demande de la Confédération suisse, l'Inventai- par le grand commerçant de Brigue, Caspar Jodok de re des voies de communication historiques de la Suisse Stockalper. Par la suite, l'ethnologue Klaus Anderegg fut (IVS). Cet inventaire constitue l'une des trois bases utilisées chargé par l'Office fédéral de l'environnement, des forêts et pour atteindre les buts de la protection du patrimoine et de du paysage d'élargir cette proposition dans le sens d'un la nature. Les deux autres sont l'Inventaire fédéral des écomusée du Simplon. C'est pourquoi la fondation de l'écopaysages dignes de protection et l'inventaire des sites à musée du Simplon vise, à l'heure actuelle, en premier lieu protéger. En plus de la pl'Otection d'objets intéressants, la conservation intégrale du paysage naturel et culturel au l'IVS vise à réaménager et à faire revivre les voies de Simplon. La création d'un écomusée au Simplon pourra être communication historiques dans la perspective d'un touris- considérée comme un acte pionnier dans le sens que, à me de randonnées et de l'engouement pour les loisirs actifs. notre connaissance, ce sera la première fois que cette conception sera mise en pratique dans une région linguistiL'imminence de la destruction d'une partie du tracé du que allemande. sentier muletier du Simplon reconnu d'importance nationale a stimulé la volonté de créer un écomusée du Simplon .. La Idée de l'Ecomusée construction d'une route de campagne menaçait en effet de destruction le tracé historique du chemin muletier tombé en L'idée de l'Ecomusée a été développée en France vers la oubli et paltiellement tombé en ruines. L'intervention des fin des années soixante. La forme extérieure de l'Ecomusée responsables de l'IVS permit de stopper ce projet de cons- ne se restreint pas à des immeubles isolés. Les objets cultutruction sur le territoire de la commune de Simplon-Village, rels et naturels représentatifs éparpillés comme des antenet pour faire la preuve de leur volonté ne pas s'en tenir à nes dans le paysage représentent les piliers du projet. Touune simple idéologie de conservation, les responsables de tes ces antennes sont reliées les unes aux autres pal' un l'IVS ont proposé cette idée de reconstruire et de remettre système de sentiers accessibles au promeneur. RBsoNANcr.s - JANVIER 1991


Dans le cadre de l'Ecomusée, le passé, le présent et l'avenir seront rendus compréh~nsibles en fonction de leur relation temporelle et locale. Tandis qu'il peut devenir comme un miroir pour les indigènes (dans lequel ils se reconnaissent et se délimitent) , il représente un instrument pour les visi· teurs afin de mieux comprendre les habitants d'une région ainsi Que leur comportement et leurs soucis quotidiens.

humaines dans leur relation avec .d'environnement» (au sens écologique comme relation réciproque entre l'Homme et l'espace naturel).

Réalisation de l'Ecomusée au Simplon

La fondation d'un Ecomusée au Simplon représente un processus. Etant donné qu'il demande une adaptation contiLe projet démontre les capacités «en matière d'enseigne- nuelle au vu des circonstances toujours changeantes, son ment et d'apprentissage» d'un Ecomusée au Simplon et développement n'est donc pas une institution statique et esquisse les conditions nécessaires à la création d'une telle fixe. institution. La réalisation de l'Ecomusée dépendra des possibilités financières et relatives au travail des autorités accordant des subventions ainsi que de la Fondation qui devra être créée. Forme possible de l'Ecomusée au Simplon En tout et pour tout, l'exploitation de l'auberge rénovée à L'ancien sentier muletier par-dessus le col représente le Simplon-Village pourra probablement débuter dans 4 à point élémentaire de l'Ecomusée en vue d'être créé. Lors 5 ans. L'Ecomusée devrait être alors. continuellement et d'une phase ultérieure, les sentiers «accessoires» devront annuellement complété par d'autres objets et antennes. également être intégrés.

Importance d'un Ecomusée au Simplon

L'ancienne auberge à Simplon-Village représentera le centre La création d'un Ecomusée au Simplon ne sert pas uniquede l'institution. Elle servira entre autre comme centre d'administration et de documentation comprenant des locaux de ment à la préservation du passé, mais encore à l'acceptation du passé en considération des développements actuels. C'est travail pour écoles. la raison pour laquelle, il peut devenir un moyen de recherDans les immeubles qui sont fonctionnellement et locale- che de l'identité et de compréhension de l'environnement ment liés de manière particulièrement étroite au sentier actuel avec tous ses processus de modifications. muletier, l'histoire événementielle et structurelle régionale Au point de vue économique, l'Ecomusée contribuerait à une sera démontrée et élaborée en une sorte de musée global. remarquable attractivité de la région au Simplon au sens du Les antennes dispersées dans le paysage montrent sur place «tourisme qualitatif» davantage propagé aujourd'hui. au moyen par exemple d'objets culturels choisis les activités J. Ritz

Au Grand-Saint-Bernard: le musée et son regard sur la nature L'hospice du Grand-Saint-Bernard a ouvert au public un des premiers musées du Valais. L'histoire naturelle et les trouvailles archéologiques en forment le noyau. En effet, dès la fin du XVIII' siècle, on trouve parmi les membres de la congrégation des chercheurs faisant oeuvre de pionniers. Dans le sillage du prieur L. Murith (1742-1816), les religieux participent à la découverte scientifique des Alpes. Ils sont en étroite relation avec les savants de l'époque qu'ils accueillent à l'hospice. Durant le XIX' siècle, la nature offre deux visages à l'hôte du col. A l'extérieur, c'est la nature des «affreux précipices», du froid et de la mort. L'emphase des récits vantant le passage de Napoléon contribuent à faire connaître une montagne dangereuse. La désolation des lieux contraste avec l'oeuvre secourable des religieux, dualité que l'iconographie et les récits romantiques ne cesseront d'amplifier. A l'intérieur de l'hospice, la nature conquiert petit-à-petit une place de choix parmi les activités «culturelles» et les distractions offertes aux résidents. Les collections de minéraux et de plantes, comme celle des monnaies antiques trouvées au Plan de Jupiter, entrent à la bibliothèque. Sur les rayons, elles côtoient les manuscrits de la congrégation, les sommes théologiques et Quelque vase précieux reçu en don. Dans ce lieu feutré et raffiné


f qu'est la bibliothèque, la nature est un objet scientifique que les chanoi· nes collectent, identifient et classent. Elle offre au regard des «raretés», des trouvailles et des séries dûment réper· toriées. Les naturalistes du Grand·Saint·Ber· nard ne limitent pas leur activité aux environs de l'hospice. Une fois en pos· te dans les paroisses du Valais, ils poursuivent leurs inventaires. Les pu· blications et les collections rassem· blées dans ce qui devient progressive· ment un musée , concernent généralement le Valais. Le passage au col de personnes voya· geant dans toute l'Europe enrichit aus· si les vitrines de curiosités diverses. C'est ainsi que la collection minéralo· gique présente, à côté des minerais de toutes les mines valaisannes, une rose des sables sahariens.

qu'ils parcourent s'est modifié. Au dé· but du XVrII' siècle, l'hospice offrait un abri aux piétons luttant avec la montagne {~t la neige pour poursuivre leur route. Pour les savants et les pre· miers touristes, la montagne devient au XIX' un lieu d'aventure et de curio· sité. Aujourd'hui l'hospice accueille ceux qui cherchent dans la montagne un lieu pour se ressourcer à l'abri des agitations de la vie urbaine. En face le musée informe ceux qui lors de leu; bref passage par le col cherchent à capter quelques bribes de ce lieu célè· bre. Pour transmettre son image aux pas· sants, l'hospice modifie chaque fois sa vitrine. Ce musée·ci n'est actuellement nullement plus objectif que ses prédé· cesseurs. Il présente la nature et l'his· toire avec les lunettes de son époque. Sous les éclairages modernes, ne re· trouvons·nous pas des «curiosités» comme dans le musée du XIX'? Car pour un citadin voyageant sur la route des vacances, le col du Grand·Saint· Bernard est bien en soi un lieu non· ordinaire!

Ce musée présente l'environnement na· turel et historique, accordant une large place à ce qui s'y vit dans le quotidien. L'exposition renonce donc à plusieurs séries d'objets précédemment montrés. Le cabinet de curiosités se transforme Si la nature y a toujours une place progressivement en musée public. Pour de choix, la notion d'environnement s'adapter au flux croissant des touris· prend résolument le pas sur celle de tes, on l'installe au rez-de·chaussée et collection. On découvre le relief, le cli· la bibliothèque en est séparée. Des vi· mat. Les espèces végétales et animales Isabelle Raboud trines protègent les collections des se présentent telles qu'elles s'adaptent Ethnologue/Martigny mains avides de souvenirs. L'exposition au milieu de haute altitude. De même, prend une tournure didactique. On y les objets antiques trouvés au col sont trouve progressivement des éléments présentés avec une reconstitution de Bibliographie: de contexte, mais les collections d'in· leur contexte. On évoque leur fonction Un. région, tln passage, L'Entremont de la fin du Moyen Aoe à nos jours. sectes, d'animaux naturalisés, de miné· et leur signification. raux et de monnaies antiques occupent L'ensemble des collections de l'hospice Contributions réunies par Pierre Dubuis. Edi· tions du Bimillénaire du Grand·Saint·Bernard, toujours la plus grande partie de l'es· fait l'objet de nouveaux inventaires et pace. La nature reste alors présentée se loge dans des dépôts. A cette occa· 1989. comme un vaste inventaire instructif. sion, les objets de la vie quotidienne, Elle est un terrain de choix pour dé- jusque là relégués au galetas, font leur ECOLE velopper un esprit systématique et entrée officielle dans le patrimoine du DE LANGUES minutieux. musée. Comme les archives, la biblio· thèque, le médaillier et la collection Ce type de présentation, légèrement iconographique, les dépôts sont consul· Cours en journée ou en soirée remodelée à chaque déménagement ou tables sur demande. Contrairement à Préparation aux examens internationaux aggrandissement des collections dure· ce qui se pratiquait au siècle passé, on Cours en mini..groupes ra presque un siècle. offre une vision différenciée aux nom· Renseignements et inscriptionS: En 1987 le Grand·Saint·Bernard inau· breux touristes souvent très pressés ou 8h-12h. 14h-20h gure un nouveau musée. Cette fois aux chercheurs. La collection ne le monde des languet l'exposition, conçue et réalisée en s'identifie plus avec sa présentation. grande partie hors de la congrégation, 1~liir" englobe le chenil et s'établit dans le L'hospitalité au Grand·Saint·Bernard kole 5 (027) 23353 bâtiment annexe transformé en pôle s'est transformée à mesure que le rap· Avenue des Mayennets 5. 1950 SION port entre les passants et la montagne touristique du col.

tf inl delil"~

Rf;sONANCES • JANVIER 1991

L'historien, la nature et les hommes Avec les musées, les réserves, les jar· dins et les parcours que propose ce fascicul e, il y a largement de quoi ap· prendre à connaître et à respecter l'en· vironnement «nature!». Que vient alors faire ici l'historien? Organiser le futur à la lumière des <<leçons du passé»? Naïveté désolante! Evoquer les beaux temps d'une humanité en symbiose avec la nature? Ignorance navrante! Minimiser les excès du présent en montant en épingle ceux du passé? Es· croquerie pure et simple! L'historien doit, beaucoup plus simplement, se contenter de l'apport spécifique de sa discipline à une meilleure compréhen· sion des rapports entre les hommes et le milieu. Telle que je la conçois, l'histoire peut donner vie à des systèmes aussi im· muables en apparence que le paysage alpin. Le géographe, le botaniste, l'agronome, l'économiste, l'ethnologue et bien d'autres chercheurs «photogra· phient» l'état actuel ou récent du pay· sage, en quête des relations complexes qui existent entre le milieu et ses occu· pants. Si l'historien partage avec eux ce tr.ès large champ d'intérêt, sa perspective est toute différente. Il s'inté· resse en effet aux choses en tant qu'el· les naissent, évoluent et disparaissent, en tant qu'elles sont dans la durée. ~tablissant les états successifs du mi· I:e~ et des populations qui en vivent, 1historien enchaîne en quelque sorte ~es photographies pour en faire un film. Or seul le mouvement propre au Ilm permet de mettre en évidence ce

l'occupent de leur vision du monde, de leurs projets économiques et de leurs connaissances techniques. Dans ses grands principes, l'organisa· tion-de ses terroirs montagnards trou· ve ses origines lointaines dans une mu· tation économique dont on mesure mal aujourd'hui le caractère incroyable· ment radical: la «révolution néolithi· que ». Auparavant, le chasseur·cueilleur se contentait de prélever directement dans le milieu ce dont il avait besoin. L'homme néolithique a cessé, lui, de courir après les animaux et les plan· tes: prenant résolument place' dans la chaine alimentaire, il a domestiqué quelques espèces choisies, pris leur parti pour leur adapter le milieu, grâce à des techniques progressivement amé· Iiorées. Le nomade est ainsi devenu paysan et villageois. Dès l'Age du Bronze, l'organisation du territoire en fonction d'une économie agro·sylvo· patoral semble être en place un peu partout dans les Alpes occidentales. qui reste et ce qui change, et surtout comment s'articulent entre eux, d'une manière souple ou au contraire conflic· tuelle, les éléments du système. Du fond de la vallée aux plus hauts alpages, l'Entremont n'offre plus rien aujourd'hui de virginellement naturel. Les paysages que nous admirons résul· tent au contraire de millénaires et pro· gressives transformations, elles· mêmes miroirs de révolution du milieu lui· même, de celle des populations qui

Si les grandes lignes de ce système ont subsisté jusqu'au début de notre siècle il serait totalement faux d'imaginer: comme on le fait encore trop souvent, une «histoire immobile ». Loin d'être clos et isolé, le monde alpin a toujours fait l'objet de fortes contraintes venues de l'extérieur, et seul un incessant pro· cessus de changement et d'adaptation a permis la subsistance du système économique. Un seul exemple suffira à le suggérer, même si la part de l'hypo· thèse y est encore grande.


Entre 1349 et les années 1420, une succession de violentes épidémies de peste ont réduit de moitié la population de l'Entremont. Dès la fin du XIV' siècle, les élites locales savent en profiter: les nombreuses terres qui arrivent alors sur le marché immobilier leur permettent d'arrondir leurs domaines déjà grands, pour constituer de vastes herbages_ Stimulés par le marché qu'offrent les villes piémontaises et lombardes, ces «entrepreneurs» se lancent dans l'élevage spéculatif des bovins, alors que prédominait auparavant un élevage de subsistance, axé sur le mouton_ Cette évolution socioéconomique a sur le paysage des conséquences importantes_ La demande de céréales ayant fortement diminué, beaucoup de champs peuvent être transformés en prairies soigneusement cultivées; se constitue alors l'essentiel

du vaste réseau d'irrigation dont nous connaissons aujourd'hui les pauvres restes; de nouveaux défrichements étendent la zone des alpages_

alors en place, semble-t- il, l'un des aspects les plus frappants du paysage agraire valaisan: les terrasses de culture.

Or voilà que, dans ce paysage façonné par le projet économique nouveau d'une partie restreinte mais influente de la population, le nombre des hommes recommence à croître énergiquement dans le courant du XV, siècle_ Réorganisé dans une ambiance de basse pression démographique, le milieu ne parvient pas à nourrir autant de bouches_ On se met donc à ouvrir de nouvelles terres céréalières, dans les zones difficiles et pentues qu'avaient négligées les éleveurs en quête de terrains faciles à irriguer et à faucher. Dans le but de rompre une pente trop fDlte et de limiter les effets dévastateurs de l'eau de ruissellement, on met

Attiourd'hui, les terrasses sont aban. -données aux moutons et les bisses aux randonneurs. Certes l'élevage a toujours sa place et les cultures maraîchères ne sont pas négligeables. Mais les hommes cherchent autre chose dans la montagne, et c'est pourquoi ils la <<lisent» autrement. Les zones intéressantes sont celles qui peuvent accueillir les touristes, en hiver comme en été, et celles où l'on peut drainer et accumuler les eaux nécessaires à l'hydroélectricité. Ainsi l'histoire continue. Pierre Dubuis

Université de LaW!anne

L'Eglise et la sauvegarde de la création Le récit du premier chapitre de la Genèse nous montre déjà la responsabilité de l'homme envers la nature. Dieu la lui confie pour la faire fructifi er.

Le peuple juif aussi respectait le repos de la terre. La loi permettait de cultiver le sol durant six ans mais la septième année le sol restait inculte (Lévitique 25 1-5). Plus tard, de grandes figures ont tra· versé l'histoire de l'Eglise en_proclamant l'amour de la création. François d'Assise surtout, avec son «Cantique des créatures» nous laisse entrevoir l'étroite uniou de l'homme et de la nature, sa fraternité même. Il ne fut sans doute pas toujours bien compris par ses supérieurs! Et de nos jours? C'est vrai que ces derniers siècles furent marqués par des guerres et l'évolutions de toutes sortes qui n'ont pas ménagé notre environnement. C'est vrai aussi que nos Eglises ne se sont pas trop élevées contre ces destructions massives et aveugles. Ce n'est que petit à petit que des voix se sont fait entendre pour défendre, d'abord, les droits de l'homme et ensuite son droit à vivre dans un environnement sain et harmonieux. L'homme est bien au centre de la créalion, mais l'un dépend étroitement de l'autre. C'est au début des années 80, à Vancouver, que les Eglises protestantes

Les Eglises suisses ne restent pas en marge. Chaque paroisse a reçu un dossier de réfl exion SUI' les 3 thèmes, il s'agit de les utiliser dans chaque région pour faire ressortir les priorités, les tâches urgentes dans tous les domaines. D'autres mouvements, en lien avec le comité suisse, travaillent ces 3 En 1986, à Assise, Jean-Paul II a don- thèmes. L'Action de Carême et Pain né le feu vert aux catholiques euro- pour le prochain, les catéchistes de péens leur permettant de se joindre à Suisse romande, la Fraternité des mace vaste mouvement qui a trouvé son lades, etc. apothéose à Bâle en mai 1989. ont pris officiellement et fermement, la décision de lutter activement en faveur de la paix, de la justice, et de la sauvegarde de la création. Ces trois grands principes étant liés, ils ont été pris comme «point fort » pour les 20 ans à venir.

Là, plus de 700 délégués, prêtres et laïcs, ainsi que des milliers de croyants de toutes les Eglises d'Europe se sont réunis pour prier ensemble, procéder à des échanges et à une réflexion commune sur les devoirs des chrétiens dans le monde. L'idée d'une «Maison commune européenne» y fut lancée, reprise depuis pal' les dirigeants des pays de l'Est.

Le 24 septembre, pour l'année du 700' anniversaire de la Confédération, sera lancé à Berne, un «Message de l'année jubilaire» proposant une année de réflexions différentes SUI' les tâches et le rôle de la Suisse dans le monde actuel.

Il s'agit aujourd'hui, de nous poser la question: «Dans quelle mesure pouDepuis lors, de très nombreux groupes vons-nous encore nous réclamer de la travaillent sur ces thèmes en collabora- bénédiction du Tout-Puissant que nous tion avec un comité permanent qui invoquons dans notre Constitution fémaintient les contacts avec les diffé- dérale?», «Que faisons-nous pour rérentes Eglises. pandre autour de nous cette bénédiction?» Une grande rencontre œcuménique, à l'échelle mondiale cette fois, a eu lieu à Séoul ce printemps 90. Les Eglises Ensemble nous pouvons faire le point du monde entier ont, par un message sur les ombres et les lumières de nos commun, pris la résolution de s'enga- agissements, privés et publics, pour ger à travailler ensemble, partout où tout ce qui touche la sauvegarde de cela est possible afin de promouvoir la notre mère la Terre. paix, la justice et l'intégrité de la créaJeanine Favre tion.


Plantes compagnes de notre société et ethnobotanique valaisanne Introduction Un folklore revivifié, l'amour du costume et des coutumes, des moulins qui fonctionnent à nouveau et des musées qui se réveillent, des projets de conservatoire et de maisons de la nature, pourquoi pas un parc national, voilà plein de bonnes raisons de croire à une prise de conscience des autorités et du public valaisan vis-à-vis des problèmes liés à la conservation du patrimoine et des ressources naturelles. De la poudre aux yeux, diront certains, des alibis démagogiques afin de calmer les esprits chagrins qui regretteraient le Valais d'autrefois. Eh bien, si tel est le cas, saisissons la balle au bond et faisons de cette résurgence un instrument au service de la conservation. Ne nous leurrons pas, nous ne retrouverons plus une vallée alpine à l'image de celle du début du siècle, qui accueillait les premiers touristes, découvrant émerveillés une nature modelée et utilisée par le paysan, mais une nature remerciée et surtout respectée. Respect d'une culture ancestrale, traditionnelle et millénaire, qui n'a rien à voir avec un folklore pour touriste en mal d'exotisme et de cliché. Conservation active de cette tradition, souvent orale, qui a malheureusement tendance à se consumer. Les notions de respect et de conservation sont deux des mots-clés qui sous-tendent notre démarche. Il nous manque le troisième: transmission, ou si vous préférez: éducation. Education du public et des scolaires, sans laquelle notre travail de recherche n'aurait pas de sens, utilisant la vulgarisation comme porte-parole du savoir académique.

Vous avez dit ethnobotanique valaisanne? Les botanistes possèdent un instrument fabuleux au service de cette «noble » cause: l'ethnobotanique. «Discipline interprétative et associative qui recherche, utilise, lie et inter· prète les faits de relations fonctionnelles entre les sociétés humaines et les plantes», voilà la définition précise qu'en donne l'ethnobotanique français Portères. Il s'agit en fait pour nous de compiler, à travers des enquêtes semidirectives auprès d'informateurs (grand-mères, guérisseurs,

bergers et autres herboristes), des renseignements ment!o~­ nant une relation d'usage entre l'homme et le monde vege· tal sauvage. Il nous faut ensuite les analyser, en compr~n: dre la portée et le sens au niveau de l'histoire d'une socleté et en transmettre le contenu aux générations futures. Ce patrimoine est encore bien vivant en Valais, bien qu'il tende à disparaître avec les personnes qui détiennent le savoir lié aux végétaux de cueillette. Il faut ici rappeler que si les gens de montagne menaient une vie rude et ne mangeaient pas toujours à leur faim, ils jouissaient pleinement de ce que voulait bien leur octroyer «Dame Nature». Une paysannerie cueilleuse, une paysannerie où la. mère transmettait à sa fille les secrets qui guérissent mais aussI ceux qui font une lessive plus blanche. La cendre et le Ii~rre, I.a saponaire et le marron d'Inde, voilà des leSSives ecologI' ques, qui n'avaient pas de secrets pour elles! Une vie par la plante, pour la plante et avec elle, une. ~e symbiotique, loin de tout parasite. L'homme donnait a a

plante de quoi grainer et prospérer. Il ponctionnait ensuite sa dîme, une prédation mesurée, basée sur l'expérience et la tradition orale. L'homme bougeait, la plante migrait avec lui. Une relation commensale s'introduisait petit à petit, ouvrant la voie à une anthropophilie de la plante, qui débou· chait souvent sur une pseudo-domestication. Ne voit·on pas dans les jardinets potagers d'altitude de Saint-Jean, fleurir la bourrache, l'impératoire ou la rue, toute trois plantes sauvages domestiquées à des fins médicinales. Comment ne pas rester interrogatif devant cette vieille ferme d'alpage délabrée du val Louvie, que les plantes utilitaires sauvages encerclent et lorgnent du coin de leur corolle. Cette rémanence ethnobotanique a survécu à l'abandon du lieu par l'homme et son bétail. Une mémoire du temps passé, fixée dans la pédologie du site. Sols gorgés d'engrais naturels provenant des nombreux troupeaux qui ont séjourné dans cet alpage, maintenant abandonné et qui favorisent la pousse des plantes nitrophiles. Rumex, épinard des Alpes, orties, cresson, sureau, ail sauvage, chélidoine ou arnica, tout un monde profitant des bienfaits de l'homme et de son trou· peau, tout en jouant les pharmacies et les potagers sauva· ges. Tantôt soupe ou salade, tantôt cataplasme ou teinture, tantôt paillasse ou fourrage, le berger s'en était fait les complices de sa vie pastorale. Qui de l'homme ou du végétal a fait le premier pas? Nul ne peut le dire.

Les Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève avec leurs partenaires valaisans (la Murithienne, le Jardin Flore-Alpe à Champex) ont besoin de votre concours pour mener à bien ce travail de longue haleine, qui n'en est qu'à ses prémices. Quelques enquêtes préliminaires très encourageantes ainsi que les travaux déjà publiés par certains auteurs, comme Schüle ou Nicollier, montrent une identité valaisanne quant aux usages des plantes sauvages. Une culture alpine est en train de disparaître et il nous semble prioritaire d'essayer de sauvegarder les savoirs qui lui étaient liés. Conception passéiste et muséologique? Non, notre démarche se veut active, participative et vivante. Il ne s'agit pas pour nous de se retourner et de dire: Oh, comme c'était beau ! Mais bien plutôt de regarder résolument vers l'avenir en utilisant et en intégrant l'ethnoécologie, science multidisciplinaire en devenir, dont l'ethnobotanique est une des composantes, à des fins didactiques dans une approche nouvelle de la nature et du paysage. Pourquoi pas même, à moyen terme, penser à son intégration dans les programmes scolaires, hors des clivages traditionnels: sciences naturelles, géographie, histoire. Education et conservation, un leitmotiv pour notre Institut, qui saisit à bras le corps l'ethnobotanique, un instrument essentiel pour l'éducateur afin de faire passer notre message : CONSERVER pour EDUQUER, EDUQUER pour CONSERVER!


de contre-pouvoir, où le patrimoine et sa conservation l'em. portent sur le lucre et le profit à COUlt terme, représente A notre sens et ceci surtout dans des régions, comme les pour nous la seule voie de salut pour une société alpine Alpes, gravement menacées par une pression anthropogène vouée au tourisme. Cette société de consommation, avide très forte, la protection de l'environnement passe certes par d'espaces vierges à conquérir, l'est aussi de loisirs culturels une connaissance du milieu, mais aussi par une connaissance qualitatifs: le succès du musée en plein air de Ballenberg des relations liant l'homme à son espace végétal. Utilisation en est un bon exemple. Nous pouvons et nous devons cohadu milieu assurément, mais beaucoup mieux: partage de biter avec le milieu sauvage alpin, gravement menacé en celui-ci. De nos jours ce partage disparaît, il devient unila- cette fin de XX, siècle ; cela dans le respect et la réciprocité. téral, à sens unique, sans rétroactivité_ Les paysages et la Si nous ne le fai sons pas, nous scierons la branche sur nature souffrent et meurent, malmenés par les agressions laquelle nous sommes assis. incessantes de l'homme_ Nous pensons que le concept ethnobotanique devrait jouer un rôle majeur, à travers une Note: c'est merveilleux et très motivant de paItir à la reapproche intégrée des habitants d'une région, dans la cherche du temps jadis pour les générations futures. Vous conservation de cette dernière. Cette éducation, car c'est en savez quelque chose! Alors aidez-nous! Nous sommes bien de cela qu'il s'agit, doit se faire à travers une meilleure toujours à la recherche d'informateurs potentiels, qui compréhension des rapports régissant les interrelations connaissent les plantes sauvages et leur utilité_ Tous les plante-homme, plus symbiotiques, moins parasitaires et des- usages de la plante sauvage nous intéressent: alimentaitructrices. Une protection intégrale n'est valable que sur des res et médicinaux, bien sûr, mais aussi ménagers, fourraespaces vierges de dimension suffisante, qui s'autogère et gers, ludiques, textiles, tinctoriaux, magiques ou protecfonctionne selon un cycle naturel, peu ou pas perturbé. Ce teurs_ Questionnez les personnes âgées qui vous entourent n'est plus le cas pour nos Alpes, marquées depuis des millé- et contactez-nous. Si vous le désirez nous rencontrerons ces naires du sceau de l'homme et de son parcours civilisateur personnes en votre présence, un entretien est toujours plus et culturel. Seule une valorisation et une intégration non fructueux en compagnie d'une personne de confiance. Nous folkloriste des traditions et du patrimoine, entre autre eth- sommes à votre disposition pour tous renseignements comnobotanique, dans un concept de conservation-participation, plémentaires. pourra jouer le rôle nécessaire de tampon éducatif. Ce rôle Didier Roguet

Conclusion

Il se pourrait que bien des Suisses nous doivent une partie de leur instruction ...

chargé de la florutique appliquée aux Consf:rvatoim et JUI'din botaniques de la Ville de Genève

Bibliographie sélective DUBUlS, P. (1990). Une économie alpine à la fin du Moyen Age, Orsières, l'Entremont et les régions voisines (12001500). Cahier de Vallesia, 1. LIEUTAGHI, P. (1983) . Les simples entre nature et société_ Histoire naturelle et thérapeutique, traditionnelle et actuelle, des plantes médicinales françaises_ Etudes populaires et initiatives, Mane.

équipements scolaires

hunzjkerlk\©1~ au service de l'instruction Hunziker-Kal SA 1024 Ecublens Chemin des Champs-Courbes 6 Telephone 021-6918287 T61éfax 021-69164 83

LIEUTAGHI, P. (1 986). L'herbe qui renouvelle: un aspect de la médecine traditionnelle en Haute Provence_ La Maison des Sciences, Paris. MEILLEUR, B. (1985). Gens de montagne, plantes et saisons. Savoirs écologiques de traditions à Termignon (Savoie). Le monde alpin et rhodanien 1: 10-78. NICOLLIER F. & G. NICOLLIER (1984) . Les plantes dans la vie 'quotidienne à Bagnes: noms patois et utilisations quotidiennes. Bull. Murithienne 102:129-158.

Agriculture et valeurs naturelles Durant des siècles l'homme a modelé son environnement. Ces transformations ont été douces, imperceptibles; elles se faisaient au rythme lent de l'homme de la terre qui, de génération en génération cultivait les céréales avec les mêmes gestes, les mêmes outils. La végétation et la faune se sont adaptées aux activités de l'homme, elles ont pénétré dans ses cultures, dans ses friches, dans ses champs formant des milieux riches aux paysages variés. Chaque valaisan connaît ces paysages traditionnels où les terres sont encore exploitées selon les pratiques du passé. C'est par exemple le vignoble de Visperterminen, les jardins tapissant les pentes en-dessous du village d'Isél'ables, les bocages de Grimisuat ou de Savièse, etc. Et, ces activités humaines qui ont enrichi la nature et diversifié les paysages engendrent soudain des menaces graves sur ces richesses en créant des paysages monotones où la mauvaise herbe colorée et l'insecte brillant sont chassés. L'insecte disparaît et l'oiseau insectivore ne trouvant plus de nourriture s'en va. Alors, la huppe ou la pie grièche ne chantent plus guère dans nos champs. L'enlèvement des gros arbres fruitiers dans la plaine et sur le coteau accélère la disparition d'oiseaux se reproduisant dans de vieux troncs creux, tels que le hibou petit-duc, la chouette chevêche, etc.


La conversation des milieux agricoles exploités d'une façon traditionnelle est indispensable pour préserver l'attractivité de nos paysages et les richesses naturelles qui leurs sont liées. Les exemples présentés ci-dessous veulent montrer, pour quelques milieux, les mesures à prendre pour atteindre cet objectif.

Une classe dans un milieu naturel valaisan

La vigne Un des plus beaux vignobles traditionnels du Valais est celui de Visperterminen qui produit le célèbre "Païen». L'attrait de ce site est dû aux murs de pierres sèches épousant les formes du terrain, à l'irrégularité du tablard, à la présence, au milieu des ceps, de blocs rocheux, d'i1ôts de prairies sèches, de quelques buissons. Ce paysage magnifique, tout en courbes est une rigole pour le botaniste ou le zoologue. Les murs cachent plusieurs espèces de lézards, et dans les zones incultes on y voit le bruant fou, l'Oltolan, le merle des roches, etc. Sur les blocs silicieux et dans les steppes croissent plusieurs plantes rares telles que la téléphie, le bugle jaune, la pulsatille des montagnes, etc.

Pour l'enseignant, ces régions sont for- fleurir, de former des graines. Les inmidables pour faire découvrir aux en- sectes et les oiseaux vivant dans l'herfants un nombre impressionnant d'ar- be se reproduisent et nidifient en toute quiétude. bres et de buissons.

Les propriétaires et les autorités communales et cantonales ont la responsabilité de préserver ces richesses. Pour atteindre ce but, il faut que les régions de bocages soient inscrites dans les plans d'affectation des communes concernées en zones agricoles protéPour conserver ces valeurs, des gées et que le règlement y relatif doncontrats doivent être passés entre les ne des indications précises sur les actipropriétaires eL un organisme de pro- vités possibles et celles qui doivent tection de la nature ou l'Etat: les vi- être défendues. gnerons auront l'obligation de conser· ver la vigne dans l'état actuel, de ne pas utiliser d'herbicide, de réduire le Les prairies naturelles plus possible l'utilisation d'insecticide et de fongicide. Le climat sec du Valais central (à Sion, il ne tombe que 600 mm d'eau Le bocage par année) lié à la pauvreté des sols Les plus beaux paysages de bocage du engendrent naturellement des prairies canton sont ceux du plateau de Saviè· sèches. Pour y produire de l'herbe, il se, de Grimisuat-Ayent, du cône de dé- faut les arroser et les fertiliser. Tradijection de l'lIIgraben à la Souste. Le tionnellement, l'arrosage se fait par réseau de haies et d'allées d'arbres bisse. L'eau mouille le champ il1'égustructure le paysage, le rend harmo- Iièrement eLcrée ainsi des différences nieux, diversifié. Les oiseaux tels que qui s'expriment par une diversité f10le bruant jaune, le bruant zizi, la pie ristique. L'épandage du fumier permet grièche, le torcol profitent beaucoup d'enrichir le sol en sels minéraux. Le de ces arbres et buissons entrecoupés pré est en général fauché 1 à 2 fois pal' année. Les plantes ont le temps de de prairies sèches.

Le département de l'instruction publique lance un concours «Environnement"

Ce milieu naturel semblait menacé par l'arrivée probable d'une route forestière qui amènera les touristes et piqueniqueurs de fin de semaine en ce lieu encore préservé.

Le Conseil de la Culture du Département de l'Instruction publique a organisé dans le cadre de l'Année Européenne de l'Environnement un concours qui a eu lieu au cours de l'année scolaire 1988-1989 et qui était ouvert à tous les élèves de 4P, 5P et 6P.

Le travail sur le terrain commence à la fin du printemps. L'hiver, qui interdit l'accès au «CœUf» , offre un temps de réflexion aux enfants et à leur maîtresse: on prépare le grand jour.

La production intensive d'herbe a tué ce cycle naturel. L'arrosage par jet mouille régulièrement la terre, les engrais apportés en forte dose ne favorisent que quelques espèces herbacées, les fauches rapprochées chassent les insectes et les oiseaux.

Son but était d'encourager les élèves à découvrir un milieu naturel de leur commune, à y observer les plantes et les animaux les plus caractéristiques, à comprendre l'intérêt et la valeur de ce milieu et à réfléchir à son devenir.

Imaginez que les prés fleuris pleins de papillons et de sauterelles disparaissent de nos vallées. Impensable. Et pourtant, si aucune mesure n'est prise cette catastrophe arrivera peut-être un jour. D'où la nécessité urgente d'intervenir pour freiner ce mouvement. La meilleure action possible est que l'Etat du Valais (le Service des forêts et du paysage et le Service de l'agriculture) donnent aux agriculteurs des subventions pour qu'ils continuent à exploiter leurs terres comme le faisaient leur père. Cette mesure est appliquée dans plusieurs cantons avec beaucoup de succès.

La présentation du travail pouvait revêtir plusieurs formes: - recueil d'observations, de mesures, de dénombrements, de descriptions... - dessins, schémas, modelages, sculptures ... - travaux manuels: collections, bricolages, constructions, moulages ... - textes d'élèves ou autres textes littéraires ou poétiques.

Christian Werlen Service des f01'êœ et du paysage

Sion

Les travaux présentés devaient être le fruit d'une exploration sur le terrain et non d'une compilation d'ouvrages existants.

La classe de Madame Renée Saudan participe et gagne Passionnée de nature et de marches en montagnes, M- Renée Saudan, enseignante depuis une vingtaine d'années à Ravoire et titulaire d'une classe à degrés multiples (2P-3P-4P-5P), se devait de répondre à cette invitation. Elle saisit donc l'occasion d'intéresser sa classe à un projet commun en Connaissance de l'Environnement. Très vite, le choix de la classe s'est porté sur un milieu

naturel bien connu des enfants et de leur enseignante: Le Cœur.


Les étapes du travail 1.

2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.

Préparation de la sortie, en classe: itinéraire, repérage sur la calie. Première sortie, visite du lieu: observation, prise de contact. Préparation de la deuxième sortie, en classe: on s'organise. Deuxième sortie: inventaire du milieu: la flore et la faune. Exploitation des récoltes: travail en classe. Troisième sortie : avec un biologiste, à la recherche de traces d'animaux. Exploitation en classe, entretien avec le spécialiste. Quatrième sortie de vérification: les larves deviennent libellules. Education à l'environnement: le futur du «Cœur».

Diverses activités de ce travail 1.

2. 3. 4. 5. 6. 7.

Travail de géographie: l'itinéraire, la carte. Observation libre du milieu: dessin. Enquête sur la gouille autrefois, travail d'histoire. Observation dirigée, travail de sciences. Inventaire du milieu. Dessin d'observation. Recherche de renseignements par les documents, l'enquête ...

8. Détermination des espèces, des traces. 9. Synthèses: expression orale lors du partage en classe des découvelies ... 10. Communication : travail en commun, le document col. lectif à présenter pour le concours. Expression écrite: élaboration de petits textes explica. tifs.

Journal de bord 1. Une invitation était lancée, notre classe se devait d'y répondre. Notre choix s'est très vite porté sur le «Creu)'» , situé à 1 h 30 à pied de l'école. La classe travaille l'itinéraire, d'abord de mémoire puis à l'aide de la calie au 25 000, puis on le dessine.

2. Lors de la première soliie de la classe au Cœur, il y a encore de la neige, l'observation est libre, les enfants dessinent le milieu. Les enfants découvrent un mur de pierre à l'intérieur de l'une des gouilles. L'enquête est menée auprès des personnes âgées du village. 3. En classe on partage ses observations, on termine les dessins, on communique les résultats de l'enquête. Une vieille dame nous a donné les renseignements que nous cherchions.

4. La classe s'organise pour la deuxième sOliie, <<inventaire du milieu»: _ que voulons nous y chercher? faune et flore; _ de quel matériel avons-nous besoin? bocaux, passoires, livres de détermination, calions, feuilles à dessin, crayons... 5. Bien organisée, avec un matériel adéquat, notre deuxième sortie nous apportera beaucoup d'éléments de travail : - à l'aide de passoires, de bocaux, nous capturons les animaux qui nous intéressent. Le temps d'un croquis, d'une détermination, et nous les relâchons. Aucun des animaux du milieu n'a été amené à l'école' - à l'aide des compte-fils, des guides, nous observons, dessinons la flore du milieu et tentons de la déterminer. 6. La poursuite du travail d'inventaire du milieu se passe en classe, à l'aide des documents. Les divers travaux sont répartis pal' groupes, un panneau récoltera les dessins, les l'enseignements sur le sujet. On peaufine alors les dessins d'observations, on récolte des l'enseignements, on les communique aux autres de façon informelle ou lors de la synthèse. Une autre soliie est décidée. Son but: retrouver des trace d'animaux. 7. La troisième sottie sur le terrain a lieu en compagnie du biologiste Monsieur Jean-Claude Praz, qui va aider les élèves à repérer les traces d'animaux dans le milieu. C'est au cours de cette même sott ie que les élèves remarquent les larves de libellules. Apparemment, elles sortiront dans peu de temps. 8. La classe a découvert quelques traces intéressantes et à l'aide de Monsieur Praz réussit à les identifier: les enfants se chargent du panneau. Une quatrième sortie est décidée, en espérant assister au spectacle de l'éclosion des libellules. 9. La classe ne s'est pas trompée, et lors de sa quatrième sortie, elle ne peut qu'observer toutes ces larves vides accrochées aux herbes et parfois encore surmontées pal' les libellules, qui n'osent prendre leur envol, transies par le froid de cette fin d'après-midi. 10. Après ce travail sur le milieu, la question du futur est posée. Un travail de réfl exion est mené avec la classe, un groupe se charge du panneau. Propos recueillis pal' Marlyne Andrey Pm'lnanence mlvironnelllent, ORDP RF.soNANCES . .JANVIER t99 J

La permanence de la Connaissance de l'environnement organise chaque année durant la session pédagogique de juin un cours de trois jours sur les «milieux naturels valaisans». Chaque jour, un milieu différent, et un spécialiste du milieu naturel choisi emmène le groupe d'enseignants à le parcourir et à le découvrir.

Permanence de la Connaissance de l'Enml'onnmnent Marlyne Andl'e/J ORDP - GravelOll!! 5 - 1950 Sion

Bibliographie: connaître la nature en Valais (pillet).


Les régions naturelles pourvues d'un lac peuvent intéresser les pêcheurs mais une stricte réglementation semble nécessaire, c'est le cas pour Derborence Champex, Mont-d'Orge ... Ainsi, des ex'plications concernant les poissons vivant dans leurs eaux de même que d'éventuels concours sont à diffuser, par voie orale ou écrite.

A la décolNerte du Valais

La région d'Aletsch semble plus approprié aux longues randonnées, l'observation y est particulièrement enri-

Si la célébrité du Cervin et des montagnes valaisannes dépasse les frontières cantonales et même nationales, il reste bien des richesses naturelles inconnues du grand public. Quelle importance ont·elles pour le tourisme de notre canton et comment diffuser l'information qui les ferait connaître? C'est la question que je me propose de traiter après avoir décrit les lieux que l'on peut considérer comme «préservés». Un des plus grands cantons de par son étendue, le Valais comporte certes ses passages obligés: les barrages, en particulier celui de la Grande-Dixence, le lac souterrain de Saint-Léonard, les stations comme Verbier, Crans-Montana ou Zermatt... mais aussi: la région de Derborence, la réserve naturelle de Pouta Fontana, le site de Mont-d'Orge, la région du Sanetsch avec l'arête de Moutons, le lac de Champex, l'Aletschgebiet... Ces endroits peu connus gagnent à l'être plus puisqu'ils recèlent des trésors de faune ou de flore, comme ceux de Pouta Fontana, coincé entre la route Bramois-Grône et le Rhône et par conséquent d'une approche difficile. Il faut noter que c'est justement la raison pour laquelle la réserve est peu fréquentée si ce n'est par les botanistes ou autre zoologues amateurs ou professionnels... Il faudrait donc, sans procéder à un aménagement de la zone, mettre l'accent sur l'information en éditant une brochure faite par un professionnel et s'adressant à des professionnels et surtout à des amateurs

chissante et toute l'infrastructure ment aux 4000 mètres ou à la neige de adéquate attend le visiteur: amoureux nos stations, mais aussi à la faune ou de la nature ou chercheur, chacun trou- à la flore exceptionnelles préservées ve son bonheur grâce au centre écolo- des outrages de la construction. gique d'Aletsch situé au pied du glacier. Cependant, l'information n'atteint qu'un public restreint. Il serait bon Eddy Peter d'éditer un livre traitant de tous ces Dh'eeteur petits «coins de paradis» bien valai· de t'office du tourisme sans et qui deviendraient alors indisSion pensables à tout circuit touristique dans notre canton ... dont l'attrait essentiel ne se limiterait plus essentielle-

Projets et perspectives Des «Maisons de la nature» en Valais

Nous avons connaissance des activités suivantes qui se déroulent en Valais:

de tous les jours et bien sûr aux touristes. D'autre part, un support plus visuel, tel que montage diapositives, et pourquoi pas un film vidéo, pourrait accompagner les cours de botanique de nos écoliers, les rendant ainsi plus sensibles à la nature valaisanne encore protégée. Suivons les bisses: les bisses sont nés de la volonté paysanne d'échapper aux conséquences de la sécheresse. Il a donc fallu aller capter l'eau sur le cours des rivières et des torrents, les dévier artificiellement sur les coteaux par le flanc des pentes et adapter la construction de ces canaux au relief

tourmenté et à la nature du terrain, tantôt rocailleux, tantôt rocheux, tan· tôt doux ou friable. De ces bisses, les principaux sont encore là. Les sentiers qui les longent ont l'avantage d'être doucement inclinés, de traverser des sites très variés, de fournir des échappées toujours surprenantes sur les vallées, les villages et les montagnes et, de temps en temps, de procurer de petites émotions quand ils se trouvent sur des à pic ou pénètrent dans des gorges sauvages et profondes. Voilà pourquoi ces petits chemins, sans trafic motorisé, constituent des randon· nées très appréciées et permettent de découvrir un des aspects les plus pittoresques du Valais. RÉSONANCES. JANVIER 1991

Où?

Qui?

Quoi?

Gletsch

Fondation suisse pour la protection du paysage

Glaciologie, végétation, histoire des sciences, etc.

Aletsch-Riederalp

Ligue suisse pour la protection de la nature

Binn Simplon

Stéphane Graser Communes et organes 10caux

Loèche-Salquenen

Ligue valaisanne pour la protection de la nature

Sierre

Etat du Valais et commune de Sierre

Comment?

Chemin didactique existant Le projet pourrait être développé Centre écologique Villa En activité depuis 1976, Cassel, Naturetum cours, stages, expositions, excursions Minéralogie En activité Route et bâtiments Stockal- Projet d'Eco-Musée déposé, per, histoire, etc. aspects sciences naturelles encore à développer Finges, Leukerfeld, Cultures pour plantes Bergjii-Platten, Brentjong adventices à Brentjong, sentier nature à Finges, aucun projet pour le reste Château Mercier, A l'étude horticulture, parc, jardins, flore des vallées internes des Alpes


Grône et Sierre

Etat du Valais, communes

Anniviers

Société de développement, communes Société de développement, commune d'Evolène Commune de Sion

Les Haudères, Evolène Sion Sion

Institut Kurt Bosch, Ecole d'agriculture

Grand-Saint-Bernard Bourg-Saint-Pierre

Hospice Société Académique de Genève Société de développement, commune de Finhaut

Finhaut

Champéry

Bouveret Les Marécottes, Sai van Champex

Station ornithologique suisse Sempach, Musée zoologique de Lausanne Etat du Valais, commune du Bouveret Parc zoologique Fondation J.-M. Aubert

. La Filtre.; P. Werner, Ed. Pillet, Martigl/y

Marais et forêt de la plaine, réserve de Pouta-Fontana Sentier des planètes, observation du ciel Animation dans le domaine de la géologie alpine Maison de la nature La Glacière-Montorge Les plantes cultivées: collection des variétés anciennes, banque de gènes Musée de l'Hospice Ancien jardin botanique

Protégé depuis 1965, observatoire, sentier nature

Sites des empreintes de dinosaures

Exposition en 1990, exposition permanente à l'étude Recherches dès 1955, observatoire, programmes annuels d'études Projet à l'étude

Etude des migrations au col de Bretolet, observatoire biologique alpin Le Léman: l'eau et les poissons La faune de montagne Jardin botanique alpin Flore-Alpe

En fonction

Bibliographie

1" exposition en 1990, développement prévu Mise en activité en 1991

Projet à l'étude

Les particularités naturelles du Valais ont atti1'é depuis longtemps les scientifiques; plusieul's études ont été entreprises SUl' la flore, la faune et la géologie; les résultats sont publiés dans des l'evues spécialisées qui sont souvent difficiles d'accès pour le gmnd public.

Existant En rénovation

Le bulletin de la Murithienne, pm' exemple, publie depuis 1868 des articles scientifiques sur la natU1'e valaisanne; aujourd'hui 107 numéros ont déjà paru. Ci-dessous sont présentés les ouvmges de vulgarisation les plus importants ainsi que quelques articles sur les zones protégées présentées.

Existant Existant, projet d'un «Centre alpin de phytogéographie»

Ouvrages généraux

- Maseli, D., 1990: Rampe Sud du Liitschberg. Collection Les richesses de la nature en Valais. Editions Pillet, Martigny et Rotten Verlag AG, Visp, 182 pages. - Them'iIIat, J.-P., 1986: Carte de la végétation MorelHoflue (Valais - Suisse). Bulletin de la Murithienne n]04: 113-224 + carte en couleur.

- Arlettaz, R., 1989: Sauvons le hibou petit-duc! Editions Horus, Martigny, 17 pages. - Burri, M., 1987: Les Roches. Collection connaître la nature en Valais. Edition Pillet, Martigny, 159 pages. - Desfayes, M., 1986: Inventaire des oiseaux du Valais: Mise à jour 1986. Bulletin de la Murithienne n' 104: 3 à 23. - Pillet, J. -M., Gard, N., 1979: Les reptiles du Valais. Bulletin de la Murithienne n" 96: 85 à 113. - Praz, J. -CI., et AI., 1983: Les espèces végétales et animales menacées et rares en Valais. Bulletin de la Murithienne n' 100: 169 à 211. - Rappaz, R., 1979: Les Papillons du Valais (Macrolipi- doptères). Editions Pillet, Martigny. - Rey, A., et AI., 1985: Inventaire des batraciens du Valais. Bulletin de la Murithienne n' 103: 3 à 38, - Werner, Ph., 1989: Valais des réserves naturelles. LVPN, Info-Nature n' 22, 15 pages. - Werner, Ph., 1988: La Flore. Collection connaître la nature en Valais. Editions Pillet, Martigny, 259 pages. Aletsch - Bulletin de la Murithienne, 1983: 50 ans de la réserve de la forêt d'Aletsch: articles divers, bibliographie. Bulletin de la Murithienne n' 101, 202 pages. - Halder, U., 1978: Villa Cassel. LSPN, Bâle, 69 pages, - Hess, E., 1934: La Forêt d'Aletsch, monument naturel. Bulletin de la Murithienne n' 52: 78 à 111. - LSPN, 1982 : Aletsch, une introduction à son histoire naturelle. LSPN, Bâle, 88 pages.

Binntal Richard, J.-L., 1984: Quelques associations végétales xérophiles du Val de Binn, VS, Botanica Helvetica n' 94/1: 161 à 176. Derborence Mariétan, 1., 1960: Le Val de Derborence. Bulletin de la Murithienne n' 77: 92-126. Richard, J.-L., 1978: La forêt naturelle et sa flore: Derborence, Finges. Dans «Nos Forêts, un monde à découvrir». Office fédéral du livre SA, Fribourg, pages 61 à 86. Emosson, Finhaut Demathieu, G., 1978: Aperçu sur l'étude des empreintes du trias appliqué au gisement du Vieux Emosson. Bulletin de la Murithienne n' 95: 21-34. Finges

- Bille, R.-P, et AI., 1980: Le Bois de Finges et son Rhône, l'une des plus belles pinèdes d'Europe. Art graphique, Schockli, Sierre, 96 pages, - Bille, R.-P. et Werner, Ph., 1986: Trésors naturels du Bois de Finges, SSTMRS, Liestal, 144 pages, - Gard, F. et AI., 1980: Finges, L'Ecole valaisanne n' 2, 53 pages.


Pouta-Fontana, Grône - LSPN, 1986: Bois de Finges, guide du sentier nature. LSPN, Bâle, 12 pages. - Bressous, B., et Oggier, P.·A., 1977: Etude botanique de - Stockli, F., 1982: Une sortie au bois de Finges. WWF, la réserve de Pouta·Fontana, Grône (VS). Bulletin de la section vaudoise, journal d'information n' 15: 16 pages. Murithienne n' 94: 85 à 117. - Werner Ph., 1985 : La végétation de Finges et de son - Desfayes, M., 1967: Les oiseaux des marais de Grône Rhône ~auvage. Bulletin de la Murithienne n' 103: 39· (VS). Bulletin de la Murithienne n' 67: 191 à 196. 84 + carte. Les Rigoles, Vionnaz Follatères - Giugni, J.-F., 1987: Les Rigoles de Vionnaz. lnfo-Nature - Aubert, J., 1983: Les Follatères, hier et aujourd'hui. Buln' 12. LVPN, Sion, 11 pages. letin de la Murithienne n" 100: 147·150. - Deslarzes, R., et Werner, Ph., 1986: Etude botanique des Vallon de Réchy Follatères (Dorénaz et Fully, Valais). Bulletin de la MuBille, R.P., et AI., 1984: Les richesses naturelles du rithienne n' 104: 89·112. Vallon de Réchy en vue de sa protection. WWF Valais, - Deslarzes, R., 1988: Les Follatères grandeur nature. 126 pages. Collection les richesses de la nature en Valais du Dépar· tement de l'environnement et de l'aménagement du terri· Les Verneys, Martigny toire du canton du Valais. Editions Pillet, Maltigny, 63 pages. - Keim, Ch., 1989: Les gravières du Verney. Info-Nature n' 23 LVPN, Sion, 15 pages. Jardin alpin, La Linnaea, Bourg-St-Pierre Zermatt - Comellini, A., 1989: La Linnaea 1889·1989. Numéro spé· - Richard, J.-L., 1989: Nouvelles observations sur la végé· cial de la revue «Musées de Genève», 56 pages. tation alpine et subnivale des environs de Zermatt (Valais, Suisse). Botanica Helvetica, n' 99/1, pages 1 à 19. Marais d'Ardon Christian Werlen - Werner Ph. et Rey, Ch., 1979: La végétation du marais Service des (m'ê[s et du paysage de St· p'ierre:de-Clages (VS). Bulletin de la Murithienne Sion n' 96: 43-53 + tableaux.

La maison de la nature de Montorge* La Confédération a déclaré Montorge site protégé (objet IFP 1704) en 1977. Il s'agit d'un milieu naturel varié comprenant le lac, des marais, des forêts de feuillus et de pins, des prai· ries sèches et des cultures (vignes en tablards etc.) .

La commune de Sion a entrepris des travaux d'aménagement des alentours du lac et la mise en valeur du site. En 1980, la commune a acheté la maison dite de la Glacière à la brasserie valaisanne pour la rénover et la transformer en maison de la nature à laquelle on a attribué trois fonctions essentielles: - ce local est destiné à l'accueil des visiteurs et à des expositions fixes sur le site de Montorge et la région du centre du Valais; - une deuxième partie centrale avec un auditorium et une galerie peut recevoir des expositions intéressan· tes' - un~ dei1lière partie est destinée aux écoles et à l'enseignement avec un équipement permettant des travaux en environnement.

La deuxième étape de cet aménagement est constituée de l'élaboration d'un arrêté cantonal qui donne des indications importantes sur la gestion du site ainsi que les buts principaux de la Protection de cette région. Les buts sont au nombre de cinq:


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1. Maintenir des biotopes naturels te ls que prairies sèches, forêts de basse altitude, marais, lacs. 2. Protéger et promouvoir les espèces végétales et animales. 3. Conserver dans leur état actuel les milieux cultivés existants tels que vignes, prairies de fauche, etc. 4. Créer une zone de détente pour le public. 5. Sensibiliser et former la popula· tion.

A la suite de l'acceptation de l'arrêté cantonal, une expertise écologique de base a été demandée et pour cela deux mandats ont été confiés à deux spécialistes: l'un à M- Perraudin pour l'étude hydrobiologique du lac et l'autre à M. Werner pour l'étude de la flore et l'étude partielle de la faune. Ces deux types d'études sont actuellement en cours. L'animation d'une telle maison demande un minimum d'organisation, c'est pourquoi la commission de gestion a

décidé de mettre un poste d'animateur à mi-temps au concours: cela constitue la troisième étape de la mise en route du projet. Pour la suite des travaux, la commission pense confier la gestion et l'animation du site de Montorge à une fondation. Le projet est actuellement à l'étude. Le site de Montorge mérite autant d'égards qu'un monument historique; en effet, il permet à chacun de retrouver un milieu naturel et d'apprendre le respect de la nature. Il s'agit bien d'offir à la population un lieu exceptionnel. Marie-France Vouilloz

Résonances

RÉSONANCES Mensuel de l'école valaisanne.

Directeur Jean·Pierre Salamin

Rédactrice de • RÉSONANCES.

Mane· Prance VouillOl. Photographe Olivier Devènes. Données tedmiques Surface de composition: l7f1 x 245 mm. Format de la revue: 21 0 x 280 mm. Impresswn en offset cn noir et une teinte vive. photolithO! loumies ou frais de reprodudion facturés sépa· rément pour documents fournis prêts à la reproduc-

tion. Parution Le 15 de chaque mois salir jllilleLet août. Délai de remise des tellw et des annonces Le 20 dll mois précédent

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• Nos remerciements à M. P. Mermoud pour sa collaboration.

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