SION, 10 Octobre 1913
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se où l'on conservait des noisettes. Il en pdt tant Que sa màin put en contenir; mais lQrsQu'ilo voulut la retirer du vase, il ne le put: l'ouverhlTe était trop étroite. Il pleurait, se désespérait, ne voulant point lâ<:her prise, et pourtant rien ne venait, ni sa main, ni les noiset-
tes.
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«Mon enfant, lui dit alors Un vieil·· lard, tu en veux trop: n'en prends que la moitié: tu l'auras » . On écrira ce texie au tableau, après l'avoir lu à haute voix. Les ·enfants le copieront et on leur en fera épeler ensuite les mots diHiciles: gourmand, sot (féminin de ces deux mots); noisettes (nom de l'arbre qui donne ces fruits); lâcher prise (sens de cette expression); vieillard (vieillesse, vieux, vieille), tu en veux. Puis, on expliquera certains mots, tels que sot, étroite, désespérait et, enfin, le sens du texte, en collaboration avec les enfants, qui rediront ensuite cette anecdote dans un exercice de rédaction, en y ajoutant une petite réflexion. -1:
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Une jeune fille (ou un jeune homme) de votre connaissance s'est vantée .devant vous de ne rien devoir à personne et d'en être heureuse. Que pensez-vous de ce sentiment? PLAN. - 1. N'est-ce pas une très grande illusion que de se persuader qu'on ne doit rien à personne? Que de choses ne devonsnous pas, d'abord à ceux qui nous ont précédés dans la vie, et, en second lieu, à 1111 nombre considérable de contemporains, les uns, pour la plupart inconnus de nous, d'autres connus. Et à ceux q~i nous entourent, de quels services de toutes sortes ne leur sommes-nous pas redevables? II. Que signifiait donc le langage de cette jeune fille? Elle parlait évidemment en étourdie et restreignait sa vue à un horizon bien étroit, que sa suffisance 'e t peut-être aussi un esprit quelque peu chagrin obscurcissait et diminuait encore. Peut-être voulait-elle dire que, pour réussir à un examen, elle n'avait eu besoin de recourir à aucune protection, que son succès était dû à ses seuls efforts, à s~ travail personnel? Mais, même ' dans ce cas, ne seraitelle pas, du moins, ' la débitrice de ses parents et de ses maîtresses, qui lui ont procuré le bienfait de l'instruction, celles des auteurs qui ont composé les livres dont elle a fait usage? ... Sous quelque point de vue que
l'on envisage la question, q~elque exe.mple .que l'on choisisse, il faut ~tou]ours,. qUOI qu' on en veuille se reconnattre le deblteur de quelqu'un. N~us sommes tous solidaires les uns des autres. . III. C'est donc l'orgueil, qui, seul;Opeut en faire juger autrement et c'est encore l'orJrlei.l, aggravé de l'égoïsme, qui porte à se re]ou!.r . de n'être redevable de rien à personne. « MOI! et c'est assez! Je n'ai besoin de personne; je me complais donc en moi-mêm~; . je méprise les autres; je les dédaig~e; mes seule~ fo~ces me suffisent et puisque ]e ne leur dOlS nen, je n'ai rien à faire pour eux. Me voilà dis.pensée de la reconnaissance et, par contre~ coup, de la charité. Je ne dépends de personne et je n'ai à me gêner pour personne .. ~ IV. Voilà les conséquences de ce sentiment fait pOUl' retrécir le cœur, jusqu'à le ferl11e~, pour fausser le jugement et donner une chrectioll déplorable à la vie.» CONCLUSION. Réjouissons-nous, au contraire, en constatant que nous sommes les débiteurs toujours insolvables d'autrui et efforçons-nous d'alléger du m.oins . l~OS dettes par une reconnaissance effective :t'1l11assable.
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Bécltatlon
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SI J'ETAIS ROI Si j'étais roi, Pierre, il faut que tu saches, Disait Gros-Jean, que soudain j'aurais, moi, Un grand cheval avec de beaux panaches. Monté dessus, je garderais mes vaches, Si j'étais roi! ' ~_ Si j'étais roi, tiens, lui répondit Pierre, Voici Gros-Jean ce que je ferais moi: J'adoucirais le sort de mon vieux père, Je donnerais du pain blanc à ma mère, . Si j'étais roi! Mme de SEGUR.
Explications. Lequel des deux enfants trouvez-vous qui avait raisoll, de Gros..Jeall qui veut un cheval tout empanaché ' pour garder les vaches ou de petit Pierre qui veut aider son vieux père et donner une bonne nourriture à sa mère? ;C'est le petit Pierre, n'~st-ce pas? Gros~ Jean est un petit ' égoïste et un petit sot. Il est égoïste car il ne pense qu'à lui: il est sot parce qu'on ne va jamais garder les vaches monté sur un cheval et surtout sur un cheval empanaché.
L'EOOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIITJl VALAISAliliE D'EDUCATIOli
Notre nouveau livre de lecture Le persoilllel ensei.e;:n ant prÏlllaire valaisan çuecueillera certainement avec la phl:s 'Vive s'a tisfaction la bonne nouvel'le que nos ·écoles vont eufin être dQtées d'un livre de lecture spé,0iailem~nt l~édigé 'l)OUT elles et publié par les soins du Départeme:Qt cantonal ' de l'Instruction l)ublique. Cet ouvrage, enrichi d'une Ic entaine d'i-llustrati.ons, est ap,p elé à .p araîtr.e dans quelQues semaines, le nlalnU~ crit, entièrement livrl&, s'en trouvant actuellement à J'inlpression. Il a pour titre: Livre de lecture cl l'usa.qe des écoles primaires d~(, canton cl1,t Valais (cours Inoyen et supérieur) . ,Le nouveau nlaTIuel- dont J.a l',é,dalJtion fut confié.e à une commission de trois nlenlhres, . conl1)osé.e cl 'hommes d ',école d'es pl us COIn pét€nts - est ,a plp elê ià combler U'ILe importante Jacune. On se rendra quelque peu :compte du contenu dJ1 recueil en question ·l)ar la ,place T,aservée à chacun des chapitres: ReliJ?:ion, ;2,2 Ill"OrCeaux, Patrie 13, F~ mille 21, MQr.ale 1213, Eon claS'se 10., La nature 213, Sciences et hygiène 36, A,g riclllture :30, lOoo.tes et récits 92. Dans les cha.pitres ReJi.qion, mo-
rale., etc., la Oonlnüssion n'a palS voulu introduire Ile genre sermon, trop albstrait, que 'les enfants ne 'comprennent 1Joint et ,q ui les f,atigQe inutilenlent. Elle .a, toujours alvec le souci de sa:u,vegarder le point de vue li tté.raire de l "œuvre, :tiaj t ap'peI aux phulles les plus connues. n 'autr~ part, pour relever ,le >caractère nationall du tr,avail, il .a .été fait choix de guekmes paSS8ig'eS S'aillants de l 'Histoire de la .suis-se et du Va.lais, de biographies d'hbmnles oélèbres et de lllorceaux ent1)runtés aux msilleurs auteurs Viala.isans. En eXaIlliI1aILt le côté purement instructif, nous remarlquons qlle l'histoire natureHe et l 'hY!g'iène en_trent ici pçur une l,arg'e part. Enfin, lln important Ghapitre s'y trouve -consacré là l'arboriculture. Vu l'im'portance croissant.e de la ,~ulture des arbres dans le Valais. la commission .a estimé devoir faire connaître l 'Jarbre. "fruitier aux enfantS' et les 'familiari.ser alVec les principes leS' ,pJus nécessaires' de la culture arlbori'clo~e. D'une Iua.nière ~;énér31e, ~e côté esthétique n'a .p as é.té 'Il!élg'1i'gê. L'illustration a été l'objet de soins Sl)€,cial1x, les Idiehés choisis repTlésentant essentiellement des œuvres de maîtreS'. lcitier les enf~nts là com-