L'Ecole primaire, 15 avril 1929

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No 7

48 me Année

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Avril 1929


48rne année

No 7

15 Avril 1992

l'ORMITROL Nous venons de recevoir d'un de vos collègues la communication ci-après: «J'ai fait naguère de très bonnes expériences avec les pastilles de Formitrol que vous m'avez envoyées notamment dans ma famille. Comme directeur d'une colonie de vacances, j'eus l'occasion, cet été, de me convaincre de l'efficacité merveilleuse de votre Formitrol. Nous avions un cas opiniâtre d'angine, qui nous inspirait d'autant plus de crainte que la diphtérie s'était déclarée dans le voisina~œ, chez un enfant qui venait de temps en temps à la: colonie. C'est alors que, soudain, .le me sui~ souvenu de Formitrol. J'en fis chercher aussitôt à la pharmacie la plus proche. Or, combien ne fùmes-nous pas agréablement surpris en constatant qu'il avait amené une rapide amélioration et la guérison. Plus tard, d'autres «candidats» aux maux de gorge ont été guéris après avoir pris du Formitrol, que t.oU8, ont accepté très colontiers. Les pastilles de Formitrol ne manqueront. <lorénavant jamais à notre pharmacie de ménage et .le recommanderai partout cet excellent produit». Signé: E. F. H:, instituteur.

La formaldéhyde constitue le principe actif des pastilles de Formitrol. En laissant fond're les pastil1es àans la houche, on permet à la formaldéhyde de se dégager lentement; elle déturit les bacilles qui s'introduisent dans la cavité buccale et soutient ainsi l'organisme dans sa lutte contre les attaques de la maladie. Echantillon et littérature sur demande par

Dr. A. W AND ER S. A., Berne

A 'nos correspondants Le Numéro du 30 avril sera le dernier -du présent cours sco'raire. Les dernières comn1unications devront nous parvenir pO~ll' le 20 courant.

Du ton et du geste dans la lecon , orale La diction figure au programmé des Ecoles normales. Durant trois ans, on tâche, par des exercices In:éthodiqnes, d'adoucir , d 'assouplir, de nuancer n1ême la voix quelque peu rude que les élèves apportent 'de la caInpagne. On s'efforce également de corriger les défauts de prononciation encore si nOlnbreux dans notre pays et qui varient d 'une région à l'autre. Dans la lecture, on combat la ,n10notonie ; dans la récitation de morceaux choisis , la diction s'accompagne de gestes que le maître n 'obtient pas toujours ~ussi amples , aussi souples et gracieux , et surtout aussi nalurels qu 'il le voudrait. Nous savons par expérience combien ce travail offre de difficultés et ces difficultés sont plus ·grandes en raison d 'habitudes déjà prises , qu'il s'agit de déraciner el de remplacer par d 'autres. ' Néanmoins , après trois ans d 'efforts et de bonne volonté, ies résultats peuvent être taxés de satisfaisants. Ma~heureusen1ent ,quand' les élèves ont quitté l Ecole normale cessent de se sun;eiller dans .leur langage ; ils retombe'n t dans les défauts dont on les avait en grande partie corrigés et cela d 'autant plus facilelnent qu 'ils craignent de se singulariser, de passer pour pédants en parlant autrem\ent qu 'on -parle dans leur milieu. COlnlne nous n ' avons jaInais eu ni l'honneur ni les capacités d 'être inspecteur d'écoles, nous ignorons si les instituteurs appliquent en présence de leurs élèves, les directions qu'ils ont reçues à l'Ecole nonnale au sujet de. la n1anière de s'exprimer. ' NIais nous ne croyons pas nous tromper en. affirmant que sur

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ce point, il y aurait bien des choses à reprendre. Nous avons déjà eu l'occasion, plus d'une fois, d'entendre parler tel ou tel de nos collègues. Les uns crient, tonitruent, du commencement de la classe jusqu'à la fin; ils prennent leurs élèves pour des sourds ou ils s'imaginent à tort, qu'Hs se font mieux écouter. Or~ c'est le contraire· qui arrive. D'autres, tout en parlant Inodérément, ont un ton sec, cassant, qui rappelle celui de certains sous-officiers. D'autres encore, énervent par leur monotonie; on dirait qu'ils psalmodient leur leçon. Nous voudrions donner ici quelques indications concernant le ton et le geste à employer dans les leçons orales, car cette question est plus importante qu'on ne le pense généralement. Le ton, relativement à.la leçon padée, est ce que serait le style dans une cOlnposition. Conlme le style est l'expression de la pensée, le ton est la physionomie du ,l angage. Or, que doit être,le langage qu'on tient à des élèves d'écol'es primaires? Evidemment simple et clair, donc le ton sera falnilier, facile et sans prétention. L'art ne doit nullement y paraître; rien ne doit sentir la gêne, le travail. .Mais ceci exige tont naturellement une préparation soignée de la leçon; point, par conséquent d'improvisation; celle-ci est le plus souvent malheureuse. La peine qu'on aura prise à préparer la leçon sera payée largem'ent en facilité au nl0ment de donner cette leçon. Sur ce ton général, simple, courant et familie"r, sérieux et gracieux. sur ce fond de nuance douce et moyenne, tout ce qui fera conh'aste se détachera vivement pour les enfants et produira un effet. Ainsi, quand on élèvera à un moment donné le ton pour accentuer une pensée, pour doIi.ner du reJlief à telle explication, les enfants y feront beaucoup mieux attention et saisiront da,;antage ce qu'on tient à graver dans leur nlémoire. De teInps en temps, il est utile de donner au ton un tour plus familier encore, d'user d 'une plaisanterie ou d'une note gaie qui excitera un instant l'hilarité. On n'en abusera pas, c'est entendu. Le tact et la mesure indiqueront les limites qu'il ne faut pas dépasser. Mais qu'on ne craigne pas de faire rire quelquefois les enfants. Ceux-ci n'ont pas les m~mes raisons que nous d 'être habituellement graves . Du reste, le sérieux prolongé des leçons les fatigue, assombrit leurs petits fronts candides. Le rire est bien à sa place sur des bo.uches insouciantes! Qu'on les fasse donc rire; qu 'on leur sourie soi-In'ême. Si on sait manier son jeune auditoire, on n'aura nulle peine à le ramener au sérieux. Il saura que la minute joyeuse est passée et qu'il faut se remettre à l'attention. Ce qui rend la parole pittoresque ' expressive et persuasive,

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c'est par-desus tout l'accent: l'accent, qui enlève la phrase, souliO'ne et fait ressortir le mot important. o . Dans la leçon orale, l'accent doit être naturel, ne se sentir de rien de forcé ni de théâtral. Dans 'l a conversation journalière, l'accent est vrai et juste dès qu'on pens~ et .~u 'on sent c~ .qu'on di~t et alors pour cela seul il est comnlunIcatIf et persuasIf. De meme dans l'enseignement. II faut également tâcher de mettre un peu de varié~é dans ' l'intonation et le timbre de la voix. La parole est une mUSIque et c'est un avantage pour un Inaître, d'avoir une voi~ agréable, souple, un .timbre clair et vibra!)t, nlusical. Sans ~Ien. s'en ren?re compte les enfants en subissent le, charnIe! .Celul qUI ne P?ss;d:e pas ce don de nature peut y suppleer en partIe par la nettet~ d, aIticulation, la variété d 'intonation et de rythme, choses qUI s acquièrent. La monotonie de la voix éteint toute chaleur ,détruit toute animation, transforme la leçon en plate récitation, engourdit et ensonlIneille les enfants. Au reste, la voix trouve natureUement la ,;ariété d'inflexions et de timbre, quand on se laisse aller sans c0.ntr~ill'te. au, I~o:lve­ ment de l'idée, ·et si, tout d'abord, on prend SOl-meine Interet. a ce qu'on dit. C'est là le résumé de tous les préoeptes : pour tenIr les enfants éveillés, il faut êtr.e éveillé soi-Inême. II s'agit donc de vivre sa leçon; de ['être; de se nlettre dans l'action. « Quelle est la première qualité de l'orateur? dem'andait-on à un grand orateur. - C'est l'action. - Et la seconde? - C'est l'action. - Et la troisième? - C'est encore l'action. » L'action c'est ce qui fait qu'on a l'air « d 'être là » , et d 'y être de tout son ~œur ; l'action, c'est tout ce qui traduit la vie: l'accent, le tÎlnbre, l'infléxion, c'est aussi la physionomie et le geste. Le geste aide merveiHeusement à comprendre; il oU,~r:' ~e~ esprits, il complète le sens des mots. Tel geste vaut une defImtlOn ; la main suit le verbe et peint l'acte-aux yeux. . Mais le 'oeste n'est pas de la nlain seulement; il est de tout le corps, du bInouvement, de l'attitude. Il ne s'agit évidemme~t pas de jouer sa leçon, mais l'exagération ~ans les gestes auraIt D1:oins d'inconvénients que le défaut contrall'e. - « Quelle est cette statue descendue de sa niche? disait un jour Mme Pape-Carpentier à une 'd ébutante. Que font ces bras de bois? Mais bougez donc; ·qu'·on s 'aperçoive que vous êtes en ,;ie! » La physionomie elle aussi, doit paI:ticiper acti,:ement à. la leçon. Les enfants font assez peu attentIon aux traIts du vIsage; mais ils ressentent très vivelnent l'impression de ce je ne sais quoi d 'indéfinissable qui est la physionomie. Toute figure leur paraîtra


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belle et aimable, si elle exprime la bonté, si elle s éclaire d 'un sou rire de gracieuse indulgence. Le caractère général de physionomie qui convient avec eux est celui de la sérénité douce et patiente. Mais encore faut-il qu'elle s'anime à l'occasion; qu'elle exprim,e ,les dispositions diverses de l'âme, et selon l'occasion, les nuances de la gaîté, de E'affection, de la gravité et mêm,e ode la sévérité. La raideur habituelle repousse les enfants; de même qu'un air habituel aussi d'insouciance et de nonchaloir les fatigue. lls ' supporteraient mIeux l'inégalité d'humeur, pourtant SI nuisible. L'enfant veut qu'on soit occupé de lui; ce qu 'il pardonne le moins, c'est encore ,l 'indifférence.

L'école primaire et le choix d'une profession Sous la pression eles circonstances de l 'après-guerre, on El: vu se dessinel' dans les milieux qui s 'occupent de la jeunesse, la préoccupation croissante de faciliter aux élèves parvenus à la' fin de leur scolarité en pleine période de cri80e éc onomique, le passage de la vi e scolaire à l'activité professionnelle. On a r emarqué souvent que l es d écisons les plus importantes d e l'existence tiennent pour beaucoup au hasard, écrivait IVL P. Rousseil , dans l'Educateur. Cela est vrai du mariage, et plus encore du choix d 'une profession. Ils sont nombreux, en effet, en ville 8urtout, les jeunes gens qui, parvenus à la' fin de l eur scolarité et placés en face d e cette question lourd e de conséquenc es : « Que vais-je d evenir? » n e savent que répondre. Ils n 'ont pas d e goût marqué, ils n 'ont qu'une connaissanee très 8<uperficielle et très insuffisante des div ers domain es d e l'activité humain e; préoccupés avant tout par l'approche d es examens ou par leurs affaires d 'écoli ers, restés enfants jusqu'au bout, ils n 'ont pas réfléchi à. la tâche qui les attend; heureux encore quand ils n 'ont pas contracté' vis-à-vi8< du travail ces préjugés précoces dont quelques jeunes gens, fainéants notoires, se plaisent à saturer leurs caè'ets. Ou bien Hs n'ont, ce qui n 'est pas moins grave, que des aspirations plus instinctives qu e r~ 'sonnées, des désirs qu 'on a le tort, parfois, d e prench;e pour des aptitudes. L 'enfant qui s'est mis une fois une idée en tête (être chauffeur d'auto , e'mployé de bureau, pâtissier) et qui s 'y accToche comme à une bouée de sauvetage, passe facilement pour avoir du caractère, de la ténacité; peut-être a-t-il bien choisi; mais peut-être aussi par ce choix instinctif et unilatéral a-t-il pas8,é sans même que ses pa,rents s'en doutent à côté d 'occasions intéressantes qui lui eussent ouvert des carrières bien plus fructuell8oes. Pour peu d'ailleurs que les parents se cl'ésintéressent de la chose (on ne veut pas le contrarier; il fera ce qu 'il voudra, pourvu qu 'il arrive à gagne'r sa vie !), ce qui n 'est malh eureus ement pas rare, voilà

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ces jeun es obligés de se tirer d'affaire à peu près seuls en face cr un monde dont ils n e eonnaissent que les aspects superficiels et où les Bdultes eux-mêmes ont souvent de la 'peine à voir clair. P eut-êtr e l es parents sa.uront-ils recourir aux services d 'orientation ])rOfe8,sionnelle. P eut-être aussi l es enfants trouveront-ils auprès d e leur instituteur ou d e l eur institutrice d es conseillers bénévoles et des o'uides précieux. Honn eur à tous ces m aîtres, qui faisant de l'orientation professionnelle sans le savoir, et bi en longtemps avant que le nom en fut créé, ont suscité c:'es carrière~' util es. Qu'il me soit p ermis d e penser cependant qu e r école reut exercer , un e action plus régulière et plus gén éral e dans la préparation d es élèves au choix d'un e profession. Pal' une conception appropriée de r enseign ement da ns l a d ernière ,année scolaire, facil em ent réalisable surtout dans les classes citadines où ell e est plus particulière'ment néc essaire, elle peut attirer l'attention d es élèves SUl' l'importance d e la décision qu ils auront à prendre .d e concert avec l eurs parents. Elle peut les amener à observ er le trava il humain f::, OUS s es diverses formes, et à acquérir des éléments d"ap])r éciation objeC'tifs qu'ils aura.ient probablement négligé,s sans cela. En attendant que la, pratique de l école active, l'institution des classes de préapprentissage et l 'emploi d es méthodes psycbotechniques par ,des spécialistes '::;,e généralisent et mettent à la disposition des maîtres et des élèves des moyens préeieux d 'investigation pour décel er l es aptitudes a ux multiples formes ete l 'activité humaine, une observation bien conduite d es méti ers pourra avoir aus,si poUl; eff et d 'amen er l es élèves à réfléchir à l eurs propres dispositions, à se connaître mieux eux-mêm es, et de leur fournir des éléments d 'appréciation subjectifs. Mais le moyen? dira-t-on. Allons-nous charger encore notre en,seignement crun fardeau nouveau, au moment où l'on r éclam e partout un e simplification des programmes? J'ose cr6ire que personne ne ferait un grief à un maît're de traiter, au cours de l'année, d eux ou trois sujets relatifs aux métier8·. La n écessité s'en impose peut-être moins clans nos villages qu' en ville, et pOul' plusieurs raison. D'abord pour beaucoup de jeunes gens de la campagne, la question du èhoix d 'un e profess-ion n e s e pose m êm e pas: il est entendu qu 'ils seront paysans; ils ont du reste cDmmencé ,rl e bonne heure leur apprentissage et savent déjà, à 15 an&, ce qu'est le travail. Quant aux métiers qui s'exerc'ent au village ils ont plus p eut-être que leurs camarades citadins l'occasion de les voir pratiquer. Le forg eron , le charron, le menuisier, le charpentier, voire le cordonnier ou le sellier travaillent sous les yeux d e tous, et depuis tout p etits les enfants s e sont amusés à les observ er. Il n 'en e'st pas cle même ,à la. ville. Les ateliers ~',ont d 'un a ccès moins facile; les maîtres ' d 'état se méfient d es enfants, et ceux-ci, qui ne peuvent le plus souvent par'ticiper au travail de leurs parents, ne sont guère occupés qu 'à faire ,des commissions. C'est pourquoi le's jeunes citadins arrivent à 15 ou


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16 ans avec de~ notions bien plus superficielles, dans C'e domaine, qu e celles d~ leurs cama.rades de la campagne, et pourquoi aussi il est plus spécialement nécessaire que l'école leur ouvre des horizons SUl' le monde du travail. Il ne s'agit point, bien entenllu, d'introduire dans la dernière année un vaste cours de technologie, mais d'attirer, par une étude attentive et suffi8,amment approfondie de quelques métiers convenablement choisis, l'attention des élèves sur les questions d'ordre professionnel qui les intéressent. Le but essentiel de ces leçons ne sera pas, à mon sens, de faire acquérir des connaissances; elles viseront plutôt à des fins éducatives. Peu importe que l 'enfant assimile en plus ou moins grand nombre des termes techniques; il faut surtout qu'il apprenne à observer, à réfléchir au pourquoi ete tel ou tel proC'édé on réalis~ tel ou tel objet; enfin, à estimer et à honorer le travail lui-même.

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Cela dit, que convient-il de choisir comme sujets et comment donner une leçon sur un métier? Il faut avouer que, <1ans ce domaine , la documentation manque passablement. A moins d'être abonné à des revues technologiques ou d 'aVoir sous la main une collection d'ouvrages spéciaux, le maître doit chercher directement dans la pratique la matière de ses leçons. Est-ce un mal? Est-ce d'ailleurs une si granete difficulté? Je ne le crois pas. Il faut en effet, là autant que dans tout autre domaine scientifique, partir de l'observation directe; il faut voir les travailleurs sur place, au chantier où à l 'atelier, et non se contenter des notions courantes, forcément plus ou moins vagues. Donc, le point de dér·art sera la visite d'un atelier, ou d 'un chantier ou, si les circonstances s -y prêtent, l 'observation individuelle par tous les élèves d 'une activité professionnelle déterminée. Qu'on me permette ici une parenthèse relative au choix des sujets d'observation. Il faut distinguer, au point ete vue qui nous occupe, le travail d e l 'artisan de- celui de l'ouvrier de fabrique ou d'usine. Si la connaissance des industries loeales est intéressante et utile par les renseignements d 'ordre économique, sociale ou scientifique qu'elle fournit, l'artisan ' est, dans la plupart des cas, appelé à concevoir de toutes pièces son travail, à en choisir les matériaux, les moyens d'exécution, la façon de le présenter à la clientèle. Il allie au travail manuel le travail de l'esprit: il est en quelque sorte un travailleur complet. L'adolescent, placé en face du travail de l'artisan, peut se rendre comtre de la complexité, mais aussi de l 'intérêt d'une activité qui met en jeu l'initiative, les connaissances techni'q ues, les aptitudes commerciales; il s'aperçoit que le bagage scolaire n 'est pas si superflu qu'il a pu le penser. Si l'artisan a recours à la machine, c'est pour rendre son travail plus rapide ou moins pénible; mais, là encore, il doit faire con8,tamment acte (/initiative et de direction. L'ouvrier de fabrique, au contraire, exécute un travail plus ou moins uniforme, réglé à l'avance; il est souvent le serviteur, sinon

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l 'esclave de la machine. Peut-être l'enfant éprouvera-t-il cl'abord plus de plaisir et d'intérêt à la visite d 'une usine qu'à celle d'un atelier; il est attiré d'instinct par tout ce qui est mécanique; il exerC'e volontiers sa perspicacité à débrouiller le comment et le pourquoi des opérations qui s'accomplissent sous ses yeux. lVIais, pour lui, le rôle d e l 'homme passe à l 'arrière-plan. La parti e essentielle du travail l'actio.n créatrice, organisatrice, celle-là lui échappe et nous ne po~vons que difficilement la lui faire entrevoir. La visite exclusive d'usines ou de fabriques aurait peut-être pour eff et de renforcer chez quelquesuns l'aspiration à un travail « qui se passe tout seul ». Notre siècle n 'est déjà que trop l'esclave l\e la machine et de la division du travail. Ce serait peut-être faire fausse route que d'insister sur cette face de l'activité humaine. Donc, le sujet choisi, il faut songer à mettre l'élève à même d'observel'. On rencontre sans trop de peine des maîtres d 'état disposés à laisser visiter leur a telier et à consa.crer une heure à t·résenter leur métier aux élèves. Pour qu'une visite laisse une impression utile, il importe qu 'elle soit préparée, au moins de façon brève, par l'indication d 'une sorte de plan. Ce plan, suivi strictement pendant la visite, permet d 'éviter la dispersion d'e l 'attention. La présentation des matières premières forme une bonne introduction; puis viennent l'outillage et l es machines; l'exécution de quelques opérations caractéristiques du métier, de' tours de main usuels; la présentation d'objets en cours d'exécution permet de saisir la succession des opérations; enfin, si l'on a l 'oC'casion de montrer des objets l',rets à être livrés, on pourra faire cori8,tater l 'importance des opérations de finissage qui mettent le travail en valeur. Il va de soi que ce plan, donné ici purement à titre d 'exemple, n'a rien d'absolu et qu 'on l'établit dans chaque cas suivant les -circonstances. Il va sans dire aus8-Ï qu'on engage les élèves à poser des questions au sujet de ce qu'ils voient. La visite terminée, elle peut être résumée par un entretien en classe, dans lequel le maître souligne les points intél:essants; il faut remarquer les qualités particulières qu'exige tel ou tel travail; les difficultés, les avantages et les inconv énients de la profession que l'on considère. Il est utile entre autres de remarquer les conditions auxquelles on parvient à se c-réer une situation indépendante; la durée et les conditions moyennes de l'apprentissage; la 8,ituation des ouvriers qui ne sont pas à leur compte; les risques de chômage; les dangers spéciaux, malad'i es et accidents professionnels et les moyens mis en œuvre pOUl' s'en prémunir; les aptitudes physiques et intellectuelles qui favorisent l'exercice de la profession; les infirmités qui le rendent impraticable ou difficile. L'élève arrivera très vite à comprendre aussi le rôle de la préparation commercia.le, en pensant qu 'à côté de l'atelier, l'artisan doit avoir son b~reau, qu'il doit se tenir au courant des prix etes maùères premières et établir ses prix de vente, suivre le's progrès techniques, etc.


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Il sera souv ent néc'essaire ensuite, et toujours utile, pour fixer l es idées, de donner sous forme de vocabulaire un certain nombre de termes techniques, sans se croire obligé de noter tous ceux qui auront pu intervenir au cours de la. visite. Enfin viendra la part active de l élève: exposé oral ou écrit, qui peut être facilité par un questionnaire; développement d'un point spécial qui fasse l 'objet d 'une leçon de composition . Lettres d 'affaires re latives au métier; dessins d'outils, d' objets, en cours de confection ou achevés; exemples de prix de revient ou de calucul professionnel ; collections de matières premières, etc. Ainsi comprise, l'étude de quelques meti ers peut, semble-t-il, deve~ nir, au cours de la dernière année scolaire, un centre d'intérêt puissant, qui, du programme de sciences, rayonne sur cl'autres disCiplines d'enseignement, qui n 'y penh'ont rien, bien au contraire. Un exercice de composition française serait-il moins efficace parce qu'il y est question du travail d 'un serrurier plutôt que des feuilles mortes qui tombent à l automne?

L'éducation de la jeunesse Depuis qqelques années on peut déplorer avec raison que la jeunesse va à la dérive. L 'esprit d 'indépendanoe et de tolérance senlble avoir pénétré jusqu'au cœur du vinage le plus reculé au fond de nos vallées . L 'autorité est dénigrée et les lois divines sont lnéprisées. Dans bien des lnilieux, il se rencontre des hommes ;_ disons même des pères de famille qui ~ à l'iex'emple du fameux philosophe de Genè, e, veulent que l'enfant grandisse en toute liberté, comme F'herbe des champs, comnle l'oiseau dans les forêts . COlnme . le sauvage sans lois. L'éducation reçue à l'école est fort souvent neutralisée par Iles mauvais ex.emples de la rue et de la famjlle. La société toute entière souffre gl'a, ement de ce lnal général et les esprits soucieux de l'avenir du pays se l'ancel1lt coura geusement à l'assaut de la mauvaise éducation. D 'autre part, il se rencontre aujourd'hui, dans bon nombre' de localités , un étrang.e procédé. Les pèl~es et mères de famill e prodiguent aux anÎlnaux des soins intelligents et assidus et ils. négligent ou abandonnent sans honte la formation de leurs enfants. Ils corrigent volontiers un caprice dans un animal mais ils S'aITIUsent des tra, ers qui se font jour dans le cœur de leurs petits. Dès lors pourquoi s'étonner si le fils n 'obéit plus au père ? Sur le théâtre du m'Ü'lllde, on recueillie ce qu'on a semé. En face de ce grand désordre, l'éducateur a lnission, comnle· Esdras de reconstruire le temple.dru ,rai Dieu; il a nlission comme· Borromée, de soigner et de guérir les pestiférés; il d'oit, commeEzéchiel prophétiser sur le chanlp des morts pour rendre aux

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·os dess échés Ile souffle de la vie. La tâche éducative de l'ins tituteur ne doit pas seulement s'étendre sur le seul troupeau qui lui est confié, nlais sur la jeunesse émancipée des écoles pour atteindre, dans la sllÎte, quelques pères de fan1ille égarés de leurs de, oirs. La yoix prudente d 'un ami est parfois mieux écoutée que celle d 'un ·upérieur. Quelques idées su!ggérées à propos, produisent fréquemment sur les cœurs les plus endurcis, des effets salutaire:s. Il serait à souhaiter que la jeunesse de chaque villag.e ait son cercle d 'étude dirigé par l'instituteur du hanieau ; c1elui-ci pourrait alors suivre le développement du jeune homme, le guider durant 'a première jeunesse ptüs former un ca~'actère bien trempé, capahI e de march er courageusement dans le chemin de la vertu e~ d\1 de, oir. Il serait également désirable que nos autorités COmnllll1r1les dotent chaque village d'un petit terrain qui serait destiné aux exercices de gynlnastique et aux jeux populaires. On reviendrait alor·s ~l.UX rondes du temps passé et la jeunesse au lieu de courir rues e t cabarets, prendrait à l'air pur ses gais et sains ébats . Vouons donc tous nos soins à cette noble tâche qu 'es t l'éducation et travaillons sans relâche, car c'est toute la Suisse qui souffr e c'es t tout le Valais qui est lnalade. Sauvons l'honileur de la famille et de la Patrie. F . R. D.

Les Ecoles à l'Exposition d'Hygiène infantile et sociale Ce n 'est pas au hasard que l'expression d ' « Hygiène infantile » figuré dans le titre de l'Exposition. Lors Inême que les promoteurs de ]'œuvre ont enbendu faire profiter toutes les classes d'âge des enseignelnents de leur initiative, ils ont pensé néanmoins qu'il convenait de nlettre en un relief spécial les intérêts de l'éducation d'ans les questions antituberculeuses et antialcooliques. Le n1atériel exposé avait été choisi d'a.ilIeurs dans O'e but. Les tableaux de l'EpI'attenier, les scènes de la vie familiale, des statistiques persünnifiées et des expériences dranlatisées~e prêtaient sans difficulté à des leçons collectives devant des enfants de 8 à 14 ans. Voici la rapide énulnération des visites faites par des écoles à l'Exposition d'Hygiène: Le 23 Inars, visite de l'Ecole normale des garçons qui a assisté à l'inauguration de l'Exposition et à une conférence sur l'aspect éducatif die la double questiün d'hygiène visée par le matériel présenté. Le 24 lnars , visite de 'l'Ecole d 'agriculture de Châteauneuf,

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avec une conférence sur la façon dorit notre population agricole peut lutter contre les deux fléaux. Le 25 mars, visite du CoUè'ge de Sion et conférence de M. le Dr Coquoz, médecin cantonal, sur la tuberculose et l'es initiatives. an ti tuberculeuses en Valais. Le 26 mars, visite des écoles con1merciale et l1!1)yenne des. filles avec une conférence 'SlU' le rôle de la lnénagère dans la l'utte contre la tuberculose et contr·e l'alcoolisme; visite des cours professionnels de Sion avec une conférence sur l'aspect professionnel de 'Ia tuberculÛ'se et de l'alcoolisme. Le 27 mars , visite de l'école industrielle inférieure de SiÛ'n ~ avec une conférenae sur les statistiques exposées. Du 27 au 30 mars, visite de toutes les écoles primaires de la ,ille de Sion. Du 2 au 6 avril , visite des écoles de la banlieue sédunoise et des écoles du voisinage. Au lieu d 'une conféren ce proprenlent dite, la visite des écoles primaires a été accompagnée d ' un commentaire de certains tableaux choisis: les enfants se sont groupés devant les panneaux qui les intéressaient spécialement et se sont déplacés au fur et à mesure que l'explication progressait. L 'ensenible des jeunes visiteurs s'est vivement intéressé aux parties de l'Exposition qui s'emblait être à la portée de leur inrteHigence et plus d 'un jeune sédu , nois est revenu ensuite dans les salles du Casino avec un ou deux. camarades plus jeunes et s' est improvisé «explicateul'» à son tour. Les enfants n 'auront pas manqué de r épéter en famill e le message qui leur a été confié en fin de vis.i te et le guide de l'Expo sition remis à chacun pour ses parents aura comblé les lacunes, d'une causerie néces's airelnent incompl'ète. La yisite de l'Exposition n 'a fa~t que donner l'impulsion à un mouvement qui doit aller en s' accélérant; car la tuberculose et l'alcoàlisme sont deux sources de maux que l'éducation peut et doit aider très efficacement à tarir.

Chronique de l'Union A travers les cantons: statistiques Notre chère Patrie helvétique offre dans un même domaine pourtant les aspects les plus variés et les plus contrastants. Et les géographes traitant de notre p::tys dans son ensenlble ne peuvent guère entret1e nir leurs lecteurs ou auditeurs que de sa constitution , de son armée, de ses postes , télégraphes, téléphones, chemins de fer et institutions sociales. Et l'on s'étonne parfois de la diversité

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de langues, de religions, de mœurs, de coutumes, de tempéraments, de goûts qui se perpétuent depuis si longtemps et avec tant de fidélité sur un espace si restreint du globe terrestre. Le sentinlent natiÛ'nal qui nous lie cependant en regard de cette absence d'unité à l'endroit de l'un ou l'autre s,e ntim:ent des p~us intünes de l'hOlnme force mêlue l'admiration de l'étranger. L'autonomi,e cantonale est sans contredit la sauvegarde de notre union. Elle fait notre bonheur et n'o tre prospérité. Seule elle permet le respect et la conservation de nÛ's biens 1es pl1us chers et les plus précieux. C'est pourquoi notre peuple veille avec un soin si jaloux à sa sécurité. Il est en particulièr un d'onlaine que pour rien au monde l'on consentirait à centraliser. C'est celui 'de l'Ecole populaire. Cene-ci est en effet comme le pilier de tout régime et l'avenir de la nation. Partout son organisation s'est adaptée à l'esprit, aux besoins et aux nécessités de chaque canton. Nous possédons ainsi en Suisse vin1g t cinq lois sur l 'enseignement, d ' un~ conception assez d'iverse . Si l'on s'accorde cependant sur l'uIll ou l'autre détail d'organisation ce n 'est certes pas sur les sacrifices à consentir en faveur de chaque élève primaire. Nous basaùt sur une statistique officielle publiée par la Confédération nous nous somlnes pl1u à calculer les chiffres de l'année 1922/23 et nous ne pouvons résister au désir de l, ~s publier ici Inême. Genève: 535 fI'. par élève. Zurich: 413. Bâle: 282. Neuchâtel: 259. St-Gall: 252. Vaud' : 246. Glaris: 229 . Lucerne: 228. Soleure: 228. Schaffhouse : 226. Berne :210. Argovie : 207. Thurgovie 202. Grisons: 173. Zou1g : 171. Tessin: 147. Appenzell : 141. Fribourg: 98. Uri : 91. Untenvald: 87. VALAIS: 60. Schwytz :56. A rem'arquer que le chifre pré\;u ci-dessus pour Schwytz ne peut être mis en parallèl1e avec ceux des autres cantons; il en est de lnême pour Uri, Unterwald et Fribourg, où de par la loi le personnel religieux très nombreux reçoit un traitement bien inféTieUr au personnel laïque. De là, une économie très appréciable sur le budget de l'instruction publique. En réal'ité, dans ces quatre 'cantons si le personnel religieux était payé sur les mêmes bases que le personnel laïque la dépense par élève dépass,eTait partout les cent francs. Nous sonlmes donc au bas de l'écheUe et à quelle distance encore de certains cantons. Cependant, en raison de notre situation topographique et de la faible d'ensité de notre population nous ne sommes point des privilégiés pour l'organisation de nÛ's classes. Ne restons-nous donc pas en droit de nous demander si les sacrifices que nous nous imposons pour l'instruction publique ne sO'nt pas trop modestes. Nos finances ne sont point du tout en mauvaise posture. L'avenir est pour nous plein de promesses. La culture de notre belle vallée du Rhône réclalue le concours de la science, deTintelligen-


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ce, du jugen~ent et du raisonnement d un chacun de nous. Et POUl" aboutir à la prospérité complète de notre cher pays quel est donc le placement de fonds qui peut rivaliser avec celui de l"instruction publique? NI.

Bibliothèques scolaires Pour donner suite à différents vœux qui ont été émis lors des. dernières conférences régiona1es, conoerna:nt les Bibliothèques scolaires) nous publions ci-après une liste de livres qui peuvent · être mis sans crainte entre les nlains des enfants. Ces ou, rages sont fournis par «L)Office Général du Livre) 14" bis) Rue de Bagneux) Paris ». Le fils du Canadien L. Ville » Guillaume le Boër » Chercheurs d or » Le Père noir Tom Playfoir Francis Fum Perey \Vynn » » Harry Dée » Figures amies Une seule fois » Aigle et colombe Zénaïde Fleuriot Au ha"s ard » Aventures d 'un rural » La def d'or » » Feu et flamme » lVlandarine » Tombée du nid » Les pieè~s d'argile A"r melle Trahée » De trop » Les mémoires de de Primevère Gabriel Fanay J eunes gloir~s Hené Gaell Soutane noire et culottes rouges » \Iles campagnes à vélo » Encore Elooldat » L'Hôpital militaire » Roublard en Mandchourie » Contes du chanoine (3 ou 4) Schmid

Le tueur de lions Jules Gérard Chasses a u lion » Dernières chasses » Voyages et rhasses » Les braves gens Jules Giral'din: Fausse route » Le capitaine Ba8Sinoire » Les trois ma O'es Aimé Giron L 'anneau du meurtrier Jules Gondry du Jardin et Souvenirs d 'un genel'arme Abbé J ean Grange Le Robinson d'eau douce » Notes d'un cothmisvoyageur » L 'auberge de la mort Bessot de Lamothe L e taureau des » Vosges Martyrs de la Sibérie » Le& Faucheurs de la mort (2 vol.) » Le fils du Martyr » Les camisards (3 v.) » Fleur de montagne Marie le Mière Les secrets d e Vand"eUl'e » La voix douloureuse »

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La jeune )bél'ienne X. de r,II aistre Le lépl'e ux de la cité » d'Aoste Les prisonniers » du Caucase R. de N overy L 'abbé Marcel L8 capitaine aux » mains rouaes » Les parias de Paris L'aboyeu~,e

»

\drien Paul Le pilote V, illis Brouillonne et mie de de pain Mme Pierre PelTault L'étoile de » Simplette » Comme un e épave » Max Dajol Contes extraordinair es Edgar Poë La maison des yeux bl eu s nIe Jaqueline Rivière Famille Hamelin Mlle J ean n e 8chultz » Sauvons Madelon » Tout cl"roit Seul a u monde Johanna Spyl'Î » Heidi » Les enfants de Grilly Dans les Alp es A\lX champs Histoü'e pour l es enfants Hist. comme les enfants les aiment » Les bonnes gen& Mme Félicie Marie Testas Récit de J ean-Antoine » » La bague enchantée

Le fratricide 'Walsh Histoires, contes et » nouvelles Souvenirs et impressions de voyages » Tableau poétique des fètes » chrétienne& Victime du secret de la confession Spillman~l Les pionniel's Fén, Cooper » Tueul' de daims » L'écumeur de mer » La. prairie » Le Corsaire rouge R. P. Mayet \uguste Marceau Christophe Co 10mb Roselly ete Lorgues Vie du Père Chevrier J. " . Villefranche L 'ens eign e de vaisseau Paul Henry R. Bazin Le jeun e home chrétien Hervé Bazin Heures sérieuses du jeun e homme Ch. de 8te Foy Pélerinages en Sui:::,se L. Veuillot Le grand chef des Séminoles Cap. Mayne Reic1 Voyages de Gulliver Swift Robinson suisse vVyS8 Captivité à Ulm P. Joseph Ben-HuI' vVallace Lac Ontario F. Cooper Robinson américain » Robinson Cl'1.1soë Daniel c1e Foë Le dernier des Mohicans F. Cooper Le bon Fridolin et le méchant Thierry Schmid L'espion F. Cooper Robinson des gIa"ces Marryat Contes de bonne Perrette R. Bazin Fabiola Carel. vViesemann

La Mésangère Mme Myriam Thélem Le roman d'un voleur Mme Jeél.n Thiéry L 'idée de Suzy » Mes prisons Silvio Pellko Monsieur le neveu » Une gerbe de légenel'es Châtea u de rartes » Ch. d'Avone


Le blé qui lève La Terre qui meurt De toute son âme

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R.'. Bazin La double montée

}) »

Mlle Berthem-Bonthoux A la frontière indienne

La foi jurée

R. de Novery Lucien Biart Loysean Entre deux océans Entre frères et sœurs Monsieur Pinson chez les sauvages Ringston Le secret de José Le franc-maçon de la VieTge Pierre Robinson et Bonhours Alfree~ Vendredi }) Face au devoir Coz Voyage dans un parc }) La bonne Fridoline Schmid Le fleuve d 'or }) Les bijoux de la princesse Gaël En roulotte Julie Borius })

Pas méchant (2 vol.) Un blanc.

})

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Librairie de l' Oeuvre St-Charles de Gr Cl11UIl ont, 10 Quai Bruges (Belgique). (Livres brochés) -

})

Livres de Prix mais plus chers)

CLUX

Bois,

(Cartonnés aussi,

})

Robinson de Paris La mort d'un forçat Ronget le braconnier

R. de Novery Le pardon du grand-père Tous jeunes St-Ma.rtin Agathe ou la Ire

}) })

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communion Mme Bourdon Les Apostats et les martyrs Devoille Aventures d 'un Petit Parisien Alf. de Bréhal Prisonniers des noirs Rowerofft A ventures de Charlot » Les naufragés du Spitzberg (?) Sous le soleil d 'Afrique Ch. Buet Un vieux pays Mario Génie des alpes valaisannes }) L e wagon de 3me classe Jean Drault Veillée des mayens L. COUl'thion A ventures de Bredouille Près des névés et des glaciers Ch. Gos Le perroquet du cantinier }) })

Ch. Gos L 'odyssée de Claude Tapard Jean Drault Il était quatre petits enfants » R. Bazin Le barbier d e Gracchus La fille du corsaire Mes prisons Abbé Aubry Abbé Leduc Les q, fils Aymon Lys sanglant Pierre Duchâteau Vie du Père Chérubin Truchet Le roman de Christian }) Bienheureux Nicolas de Flue Le robinson des vacances }) Codaghengs L'étoile }) Garcia Moreno Domecq Le. filleul de Mulle }) Vie héroïque de Guynemer L'ambition de Germaine }) H. Bordeaux Le secret de l 'Indien L. Berthaut La Croix du Cervin

(L'indication du nom de ['auteur n'est pas requise) . Du plus grand au plus petit La. planche de salut Aventures d 'un marin en Rm:,s ie L 'enfant voué au blanc Au pays ete l'honneur Sous les ombrages du presbytère Le dernier des l'vlondragons A bonne école Ma vie errante dans l'Afrique australe Perdu dans l es solitudes indienn es Le voyage de Gaëtan L 'étoile filante Distraction des jours d e pluie A ventures chevaleresques Le voyageur égaré Je l 'ai voulu! L 'homme au manteau bleu Passe-temps de soirée Les délassements de la v eillée R end'ez-moi mon père !

Mémoires d 'un lambin Les enfants de la vallée Dieu bénit les enfants vertueux Bon petit frère et bonne p etite sœur La vache noire L 'a.iguillon du remords Les cinq aventuriers français Les dix travailleurs lVlaître Pierre Le libérateur de son · père .M on voyage en / Calabre Au quartier latin Mes neuf ans . et les petits lapins blancs L'amiti é dans le malheur Le petit paillasse La mine d'or Le spectre de ]a fièvre jaune Trois naufrag es Traqués comme des fauv es

})

La feuille de trèfle AH. d'Arveline Le Robinson des Alpes Aimard Le trésor de l'île des Le fantôme de Terre-Neuve flibustiers» Berthaut Au loin A. Aylicoon Contes pour les jours de fêtes Olga Nylander » F. Coppée

NÉCROLOCIE'

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M. Jules Michelod, instituteur

On dirait vraiment qu 'une sorte de fatalité s'abat depuis une ànfié-e sur le personnel enseignant de la commune -de Cham'o son Trois instituteurs sont décédés au cours dé ces derniers mois et voici que nous apprenons encore la 1110rt d 'un quatrièlne collègue. M. Jules Michelod , de Verbier (Bagnes), ravi dans sa vingtièlne année. .M. MichelocT était sorti de l'Ecole nonnale, il y a deux ans, mais il n'avait pas trouvé de poste, l'année dernière. Pendant ce cours scolaire il a dirigé un cours complémentair,e dans sa comm.une. Depuis un mois, il relnplaçait, à Chamoson , M. Abel Favre, démissionnaire.


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s entes. Quel magnifique résultat, si l'on considère que la S. I. V. R. compte quatre ans à peine d'existence et surtout quel réjouissant spectacle de voir tous ces Inelnbres de la grande famille pédagogique unis du nlêlne lien d'amitié, de solidarité, vivant et agissant dans la plus parfaite union d'esprit et de cœur.

SOMMAlli:E. - Prière de l 'Aube. - Retraite. des Institutrices. Compte-rendu de l 'A·ssemblée S. 1. V. R. - Entre mes doigt~,. La cuisine à la radio. - Pensée.

La séance est présidée par lVr. l'Avocat Dr lVIangisch, Membre du Comité et Avocat Conseil de la S. I. V. R. En tern'}es émus, il regrette l'absence de notre chère et dévouée Présidente, Mlle Carl'aux, l'ânle de notre Organisation, que des raisons de santé ont empêchée de venir.

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Nos Pages COURRIER DES INSTITUTRICES

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Prière de l' flube

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A10n Dieu) soyez béni) voici le jour nouveau Que VOllS donnez cl mon amOllr ) la page blanche SUl' laqu elle le ciel se penche)' Je veux que chaque instant soit beau)' Mon Dieu) soyez béni) voici le jour nOLweau VOLlS !le savez) Seigneur) .te ne pLlis rien sans vous! Donnez-moi votre grâce) encourageante et douce ). QLle .famais l110n cœur ne repousse Ce trésor dont il est jaloux. Vous tfe savez) Seigneur) je ne puis rien sans vous!

Et je voudrais ce soir) remettre entre vos llwins Mon cœur plus lourd dYamow' et de reconnaissan.ce) Ne demandant) pOllr récompense, Que de mieux vous servir demain ... Je rel11et ) Ô mon Diezz ) l11a .fournée en vos mains! Jeanne J.

Retraite des Institutrices Jeudi n1atin, s'est terminée à l'Ecole Normale d'es Filles, la retraite prêchée aux institutrices par le Rd Père Bonaventure. La lVIesse de clôture fut célébrée par sa Grandeur Monseigneur Bieler. Plus de 60 institutrices prirent part à ces saints exercices d'où chacune retirera les plus salutaires leçons. N os sincères remerciements aux Révér·endes Sœurs de l'Ecole Normale, pour leur accueil toujours si bienveillant. A.

Assemblée générale des Institutrices du Valais Romand Jeudi, 4 avril, la S. 1. V. R. tenait son assemblée Générale à l'Ecole Nonnalle des Filles. Plus de 120 institutrices étaient pré-

On passe ensuite à l'ordre du jour. Les objets y figurant sont traités au mieux et voici les décisions ou dispositions y relatives: a) Les institutrices qui ont suivi d'es cours nléna'gers à Châteauneuf et celles possédant des aptitudes luenagèl'es spéciales sont priées de s'inscrire avant le 25 avril auprès de Mlle Carraux , institutrice à Monthey. Si le nombre des inscriptions est suffisant, un Houv"eau cours sera organisé en mai et juin pour la remsie du dipTônle. b) Les institutrices désirant se placer pendant les vacances sont priées de demander 1 formulaire «Denlande d'emploi » en y joignant 1 fr. pour l'inscription. Une finance de 5 fI'. est en outre exigée pour toute place obtenue par l'intermédiaire de ,l a S I. V . R. Le bureau de placement est tenu par MUe Carraux. c) Les comptes so·nt approuvés .

cl) Il est décidé de verser un nouveau ~ubside à la Caisse d 'Entr aide, œuvre préconisée l 'année dernière spécialement en faveur des Institutrices dans lia gêne . Un règlement sera élaboré à cet effet et soumis en son temps à l'approbation des nlembr,es de la S. 1. V. R. La souscription volontaire en faveur de la Caisse d 'Entr'aide reste OUVierte. e) Sur la proposition de notre sylnpathique collègue, Mlle Paschoud, une gratification à notre dévouée présidente est votée par acclamations . f) On procède à la nomination du Comité. Les titulaires en fonction sont réélus par acclamation. Les postes de représentantes des districts d'Hérens et de St-Maurice devenus vacants par suite de dénlissions antérieures, sont repourvus par Mlle Sylvie Favre, ins1. aux Agettes et Mme Bernoline Vouilloz-Gay, ins1., à Finhau1. Un fait à remarquer et qui prouve surtout la honne ententé mutuel1e : Les institutrices ne briguent pas les honneurs et... les élues au Comité sont plus des « vaincues » que des ... (le mot féminin s.v.p.) «vainqueurs ». L'ordre d'u jour épuisé, nous avons 20 minutes de « récréa-


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tian ». Nous sortons, nous nous promenons dans les sentiers fleuris jasant à qui mieux mieux. Il fait froid, lie soleil boude; qu'im porte si nous a vans le soleil dans nos cœurs. Enfin, voici le Rd Abbé Bovet. Sa renOlnmée l'a depuis longtemps précédé en Valais et nous écoutons a, ec un intérêt toujours croissant la Conférence qu'il nous donne sur le Chant. Le célèbre con1positeur nous recommande de reluettre en honneur les Vieilles Chansons de nos Grand'Mères, si beHes,· si expressives en leur touchante naïveté. Il nous exhorte à chanter la Famille, la Religion et la Patrie et surtout à ne pas prétériter dans nos écoles, cette branche si importante, dit-il, de l'enseignement. Le Chant, ajoutet-il encore, est un stimulant au tra, ail, il forme Ile cœur, il favorise l'optimislne, il est moyen d'entretenir la , . ie de famille. A ce point de ,ue, le Rd Abbé Bovet recon1mande surtout le chant aux jeunes filles à qui revient la tâche de charmer le foyer et d 'y retenir ceux qui lui sont chers. Des appl-audisselnents enthousiastes soulignent cette confé rence qui, d 'un bout à l'autre, a captivé toute notre attention. Notre chère collègue, NIlle Rithner, de ~10nthey, propose à ce n10n1ent, la fondation d'une « Chorale des Institutriües ». L 'idée fait fortune et... elle sera mise à l'étude. L 'heure du dîner nous rappelle au domaine des réalités. Nous. voici dans la salle à manger, artistiquement décorée. Des fIleurs à profusion, une ambiance de printemips , un menu exquis, un servioe soigné, en faut-il davantage pour dilater le cœur et stimuler la verve de · 120 institutrices « en vacances » ? Aussi, le dîner est-il des plus aniniés. A la table d'honneur, nous remarquons entr 'autres MM. les. Rd Chanoine Elggs, Rd Abbé Bovet et Rd Père Bonaventure, prédicateur de la Retraite. Puis, M. le ConseiJiler ,d 'Etat vValpen, notre dévoué Chef du Département de l'Instruction publique, :M. l'avocat Kuntschen, président de la ville, M. Delaloye, secrétaire, au Département. Les estomacs étant « lestés », c'est le tour de l'esprit. Sous ce rapport aussi, nous sommes gâtées car dé distingués orateurs nous tiennent tour à tour sous le charm·e de leur éloquence. Notre président du jour, M. le Dr Mangisch, relnercie nos invités autorités ecclésiastiques et civiles - de leur présence, preuve tangible de la sympathie qu'ils éprouvent à l'égard de la S. I. V. R. Puis, en termes éloquents, il rappelle les alnéliorations ap portées dans l'Oeuvre de l'Enseignen1ent et dans la situation Ina-. térielle du P. E. V. Il en rend hommage à ~1. le Conseiller d'Etat '\i\Ta lpe l1' qui voue tout son zèle à cette noble cause. M. le le Rd Abbé Bovet nous parle de l'optimisme qu'il faut

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<conserver en toute occasion. n faut savoir faire abstraction des préjugés et aller de l'avant. Il. rompt une lance en faveur du Valais ajoutant qu'un pays qui produit de si bon vin ne peut avoir que de très bons habitants. - ~1. le Conseiller d'Etat vValpen nous annonce une très heureuse nouvelle: La Caisse de Retraite sera revisée prochainement et la pension prévue dans les statuts actuels sera augmentée du 25 au 40 %. Revenant sur la Conférence donnée par le Rd, Abbé Bovet, i.l nous encoutage aussi à chanter la famille, la religion et la patrie. Il termine son discours en nous disant que si l'on ne peut gagner sa ,ie en chantant, on la gagne sans doute plus facilement, si l'on sait travailler en chantant. Puis, c'est M. le Président Kuntschen qui, en termes bien sentis, magnifie notre tâche: tâche ardue, tâche ingrate, mais tâche infinim~ent éllevée si l'on considère son objet ,son but et ses conséquences. Enfin, il· porte un toast à la CHORALE future. Les plus belles journées connaissent leur déclin et... l'heure des trains approche. On entonne en chœur le chant « Le Chalet », œuvre du Rd Abbé Bovet: le compositeur émérite en dirige lui-mêm,e l'exécution. Puis, on se sépare en. se disant: Au revoir. Et, isolén1.ent, ou par groupes , chacune s'en va vers la petite écoI'e, centre de ses pensées, de son activité et où se manifeste pour· elle la volonté de Dieu à accomplir ici-bas. A. Al'b.

Entre mes doigts Puisqu'elles passent entre mes doigts, l'une après l'autre, les journ ées, pourquoi ne leur donnerais-je pas un rythme de prière? .. Elles r essemblent à etes perl~s égrenées... . Il y en a de transparentes, qui s'éclairent comme un cristal au moindre rayon de soleil, au moindre sourire de ma vie. Il y en a de grises, comme les pierreries mortes qui n'ont point de reflets. Ains,i qu'un avare compte son or, j'ai vu des femmes compter leurs jours; elles en faisaient de longs colliers dont elles se paraient avec des rires de triomphe, et fières de ces splendeurs profa.nes elles portaient leur allégresse comme un joyau. Moi, je veux faire de mes jours un ros.aire qui s'achèvera au seuil de l'éternité; et je n'oublierai pas que dans tout rosaire, il y a. les. mystères douloureux ... ... Venez, chères petites mains qui vous êtes si longtemps acero'c hées à ma robe; mains malhabiles, mains d'enfants si vite com-


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220 blée& si tôt déçues; mains qui savez vous contenter d 'un papillon ou d'une orange, et qui, dans vos flûtes de roseau, croyez posséder toute l'harmonie: venez : il faut que je vous apprenne à égrener avec moi ces dizaines mystiques. V-enez, je dois vous faire comprendre que la vie n'est pas un colher de joies, mais un chapelet de devoirs ... Voici la croix, mes bien-aimés; c'e8.t le commencement et la fin , c'est la lutte et la récompense. Plaçons-la au seuil de notre rosaire, comme je l'ai placée sur votre cœur aux premiers jours de vos chères vies. Que celle-ci vous soit légère, et si elle s'appesantit, puissé-je être encore près de vous pour que nous la portions ensemble ... Et sous mes doigts, et sous les vôtres, ils passeront, nos jours de lumière, bercés entre deux nuits étoilées comme un esquif entre deux berges. o mon rosaire ensoleillé de tendre8·se et d'espérance, je t'enferme dans l'écrin blanc d'une riante maison . Coiffée d'une tel'rasse claire, habillée de volubilis curieux qui haussent leurs yeux bleus jusqu'aux fenêtres, elle est tourné,e vers le Sud doré, vers les oliveraies chatoyantes, vers les collines toutes roses. Les vastes espaees célestes se déploient largement au-dessus d'elle, et chaque soir le vol des ramier évente la teTrasse avec ses ailes frémissantes . Les meubles neufs ont un peu l'air d'étrang'ers assez mal à l'aise; mais parmi eux il y a de vieilles choses familières, qui ont beaucoup voyagé comme nous, et qui comme nous se reposent. Il faudra les garder toujours pour qu'elles nous parlent du passé, de cieux moins dorés que celui-ci et de maisons où le soieil ne rôdait pas toute la journée; il faudra les garder, comme à leurs chapelets usés les aïeules ga.rdent des médailles, reliques mélancoliques des pélerinages de leur printemps ... Le soir, il y a des voix qui montent vers la maison ensommeillée. Dans l'oliveraie, le& séguias fred'Onnent le cantique de l'eau courante' les insectes cachés taquinent leurs mandolines de cristal. Le vent. soupire, nostalgique comme une jeune recluse; puis songeant qu'il est libre, Jui, il fuit da11s un éclat de rire par-dessus les douces colline8'. Chères petites maü1s, venez. Mains obéissantes, promptes à vous joindre; mains lasses d'avoir joué; mains dorées au soleil, parfumées de toutes les fleurs que vous avez cueillies pêle-mêle, venez: il est l'heure de songer au grave repos de la nuit. Notre fenêtre sans volets est un rectangle bl eu tout constellé d'étoiles; comme une nef magique, elle a des rideaux de tulle pour voile et nos rêves pour passagers. Elle cingle d'un vaste essor vers el'es océans sans tempêtes, et nous ramènera demain dans la rade rose de l'aube. Joi'g nez-vous, chère petites mains: il est l'heure de la prière. '" Et dans le 8,oi1' tranquille et doux, près de mon amour qui les ' veille, les petites mains ajouteront une perle d'or au cher rosaire de ma vie. M. Barrère-Affre.

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La cuisine à la radio Ferons-nous un jour notre cuisine à la raebo ? La Société amériC'aine «General Electric Company» de Schenectaag s'occupe, dans les laboratoires, de ré ~'.oudre le problème fort intéressant qui consiste à transformer les ondes radiophoniques en énergie calorique. Les premières expériences ont donné des résultats excellents. On poursuit actuellement les recherches en vue de réali8·er la construction d'un calorique qui pourrait utiliser et transformer en chaleur les ondes émises à distance. Souhaitons que les expériences présentes arrivent à une conclusion définitive. Un jour viendra peut-être où la radio, qui charmera notre oreille et notre esprit aveC' un morcea.u de Beethoven ou le discours crune célébrité quelconque, s'occupera en même temps de notre être matériel en faisant cuire, pour lui, deux œufs sur le plat.

Pensée Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, Ce sont ceux dont un dessein ferme emplit l'àme et le front, Ceux qui d'un haut destin, gravissent l'âpre cime, Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime, Ayant devant les yeux, sans Ce8,'3e nuit et jour, Ou quelque grand labeur ou quelque sa int amour. V. Hugo.

Leç~n

de choses

Première application d'une grande découverte Le 6 juillet 1885, à 8 heures du matin, un enfant de 9 ans, conduit par sa IIière, vint au laboratoire de Pasteur. Tous deux arrivaient d'un village d'Alsace. La n1.ère raconta que le petit Joseph Meister, se rendant à l'école, avait été, l'avant-veille, surpris dans un chemin de traverse par un chien enragé. L'enfant, terrassé, couvrant son visage de ses bras, avait reçu quatorze morsures. Un luaçon, qui avait vu de loin la scène, était accouru, une barre de fer à la main. Le chien, frappé à coups redoublés, avait lâché prise. Un lnédecin consulté douze heures après Il 'accident, fit sur les plaies quelques cautérisations à l'acide phénique. Devant le nombre et la gravité des lnorsures, le médecin avait conseillé à la mère de partir avec son enfant pour Paris. Elle Il e conduirait chez quelqu'un qui n'était pas médecin, lnais qui pouvait mieux qu'un médecin, ajoutait-il, donner un bon conseil.


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«Et nous sommes arrivés bien vite », dit Mme Meister. . ~asteur, après avoir comm'e ncé par cal1mer la mère qui s'effrayaIt. ~t l'~nf~nt qui pleurait, était partagé entre la confiance que lUI InspuaIt la sûreté de 'Son traitement préventif contre la T~ge, dep~lÏs 9u'il l'appliquait aux chiens, et l'anxiété de savoir s Il pOUVait nsquer ces Inêmes inoculations sur cet enfant. Une ~?is .tous les détails matéri,els prévus pour cette Alsacienne et son fIls Il leur donna rendez-vous dans l'après-midi. . Pasteu~' voulait consulter deux hommes qui lui inspiraient pleIne confiance: le docteur Vulpian ét le docteur Grancher. Il leur confia s~s scrupules, qui touchaient à l'angoisse. Vulpia~, don~ ?n vantaIt toujours l'esprit de réserve, exprima l'avis que les expenences de Pasteur sur les chiens étaient suffisamment concluantes pour que l'on fût autorisé à prévoir les mêmes succès dans la pathologie humaine. •. Pourquoi, ajouta-t-il, ne pas essayer ce traitement? ExistaitIl contre la rage un autre moyen? Les cautérisations faites à l'a~ide phénique sur les bl1essures, si longtemps après l'accident étalent inutile~. Si l'on considérait, concluait Vulpian, les danger~ presque certaIns que courait l'enfant de mourir enragé, d'autre p,~rt,. les chanc~s de l'arracher à la mort, c'était plus qu'un droit, c etaIt un devon' pour Pasteur d'appliquer au petit l\1,e ister l'inoculation antirabique. Le d'octeur Grancher émit les mêmes arguments et donna un semblable conseil. . Le soir même, Vulpian et Grancher, 'qui étaient venus exa~1Iner l'.enfant, décidère.nt de faire immédiatem.ent la premièl"e Inocul~tIon. On prendrait la mœlle la plus reculée, celle de quatorze Jours, et l'on remonterait ainsi jusqu'aux mœlles fraîches. Au cou~s des derniè~es inoculations, Pasteur passa par une série de sentIments dont Il faut avoir été le tém.oin pour pouvoir s'e ~'e~.d~e compte c.ompte d~ ce qu'il éprouva à la fois d'espérances InfInl~s, ~e. cralnt~s !)~I~nantes. Vai.nement était-il assuré par tant d expenences SI declslves que le vuus de la rage serait vaincu que l'humanité serait délivrée d'un effroi dont elle était obsédée de~uis des siècles, SR sensibilité si vive, si frémissante, se concentraIt ~u~' cet enf~n.t. C'est parce qu'il y avait, dans Pasteur, cette aSSOCIatIOn de geme et de bonté, qu'il a eu les cœurs. . Les ,se~aines passèrent, la rage ne se déclara pas, Ile petit Melster etaIt sauvé.

Un peuple qui s'alcoolise est*** un peuple qui s'étiole; un peuple alcoolisé est un peuple en voie de disparaître. Dr Legrain.

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Opinions Les deux manières Vous avez, dans ce temps d 'indécision universelle, deux manières· de tra iter avec le ~,ocialisme. Je les connais assez, cToyez bien, pour' les avoir vues, dans leur principe et dans leurs résultats. Il y a la mauvaise manière et il y a la bonne. La mauvaise, celle de ces braves gens qui, après s'être refusés à considérer ce qu 'il y avait d 'humain et de généreux, aux débuts,. dans la revendieation socialiste, .s'effraient aujourd'hui de ses succès et la voudraient a.paiser par des concessions comme si l'on calmait une fièvre arc7:ente par une tisane de camomilles. Au lieu de partir d'un principe, ces louvoyants, évangéliques, philanthropes sans discernement, faiblards sentimentaux ,pensent adoucir le venin du socialsme en le saupoudrant d'un christianisme affadi. Ce sont ceux-là qui conviennent que le Christ fut «le premier des socialistes» et, avec cette niaiserie, ils pensent désarmer le d émon qui ricane dans son coin. Il y a, fort heur eusement, l'autre école. Elle s'inspire de l 'éternelle v'é rité : l 'E vangile. Elle part d 'un pTincipe remis en lumière, à travers les siècles, par les docteurs et les chefs de l 'Eglise chrétie-nne, à savoil~ que nul ne saurait pratiquer les élémentaires v ertus morales, s'il n e d'ispose de sa: petite part d e biens terrestres. Elle admire la pauvreté' ordina.ire, elle renie la mis ère, L 'esprit de pauvreté, dit-ell e, ce n 'est pas le désir de ne point créer de richesses, ca.r la pares~,e en fait. autant. Ce n'est pas l'insouciance absolue à leur égard, car la folie en fait autant. C'est le désir d e prendre p eu poUl' soi et de donner beaucoup aux autres, car la cha.rité seule en fait autant, et la charité, c'est l'accomplissement de toute la loi, l'aboutissem ent, la réalité de tau teE!< les vertus. Ces hommes, qui disent ,cela, sont-ils d e (traite ou d e gauche? De droite, si l 'on veut entendre qu 'ils défendent une civilisation contre ses propres excès et contre la barbarie du dehors. Dans le s ens large, dans le sens ouvert du mot, ils sont conservateurs. Mais ils voient la tare de la civilisation contemporaine, qui est dans le culte du rendement, tranchons net: de l'argent. Eux s,avent que notre civilisation ne vivra que si, dans toute la forte sève du terme, elle devient une civilisation chrétienne. Ceux-là savent que l'ouvrier ne vit pas de pain s eulement. Ils lui proposent un syndicalisme fondé sur la noblesse du travail et la communauté profond e des travailleurs. Ils répudient la haine de classe. Ils ne pensent pas qu'une entreprise se légitime seulement (je dis bien «seulement») par le niveau de ses bénéfices et de ses divi· dendes. Ils proclament que tous c'eux qu 'ell e occupe y cl'oivent trouver'


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leur vie: salaire équitable, traitement humain; que toute œUvre terrestre est accomplie en vue de l 'homme, de son bien-être et de son progrès spirituel et que le christianis.m e est à la base de toute civilisation viable. Ils ne planent pas dans l'utopie, comme dans le matérialisme, comme tant de syndicats socialistes. Leur action, commandée par le spirituel, vise aussi à des résultat8t temporels, et aux plus légitimes. Ils feront leur part dans la restauration d'une démocrati e chloroformée pal' l'étatisme. Pierre Deslanetes

Du

Le poli et le fini sont au style ce que le vernis est aux tableaux ; ils le conservent, le font durer, l 'éternisent en quelque c;:.orte.

* '" =1:

On n 'est correct qu' en corrigeant.

Le 8.tyle recherché est bon, quand on le tro'uve ; mais j'aime mieux le style attendu.

* Charité et progrès social La. charité dit M. Robert Garric, est à la base de tout progrès social, parce qu'èlle est la seule force qui lutte efficacement en nous ~ontr'e l'égoïs-me, et l histoire des progrès sociaux se confond avec l'histoire de la chal'ité dans les âmes. La charité apprend le détach ement et le souci d'autrui. SoUei des corps et des besoins matériels: la charité entreprend la lutte contre la misère, le taUdis, la maladie. Elle inspire saint Vincent de Paul, sus-cite les Filles de la Charité, la vocation d 'Ozanam et les Conférences de Saint-Vincent de Paul. Souci ,de la dignité humaine: la charité fait combattre, un é't at social inférieur comme l'esclavage. C'est elle qui anime les catholiques sociaux quand' ils s'efforcent d 'obtenir, pour les travaill eurs" les meilleures conditions de vie et ele labeur (repos dominical, salaire familial, réduction de la durée de la journée de travail). Souci des âmes am:,s i: ainsi l'arrivée du Père de Foucauld dans le désert où le conduit le souci des âmes, c'est aussi une victoire de la civilisation et du progrès. La charité, qui sait le prix des âmes, lutte contre l'abaissement produit par le matérialisme et contre l'ignorance ': elle le fait par ses œuvres d'éducation et d'ens,eignement qui couvrent la terre de magnifiques institutions. On ne peut confondre cette charité avec un sentimentalisme anarchique- et diffus, ni avec la notion desséchante d'une justiee matérielle que rien n'humanise. La charité vraie est amour, don de soi, sentiment poignant de la fraterinté humaine. La charité, ainsi entendue et divinement conduite, ne pousse pas 8,eulement au progrès social, mais seule, elle peut donner les di's positions d'âme et les moyens qui reneh'ont ces progrès durables.

st~Ie

:i: :::

La netteté, la propreté dans les termes, la clarté sont le naturel d e la pensée. La trallsparence est sa beauté. Il 6'n résulte que pour se montrer naturel, il faut de l'art à la pensée. Il n 'en faut pas au s-entiment: il est chaleur, l'autrl3 est lumière. >1:

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:i:

Souvent les pensées ne peuvent toucher l'esprit qUe par la pointe des paroles. :f:

:j:

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Le style qui sent l'encre, c'est-à-dire celui qu'on n 'a jamais que la plume à la main, S6' compose de mots qui paraîtraient étranges hors du discours où ils sont contenus, et qui, n'exi8.tant point dans le monde, ne se trouvent que dans les livres et n'ont cl"utilité que par ' l'enchaînement. Ces mots n 'ont pas naturellement d'accès dans la mémoire, parce qu 'elle aime la netteté, et que, demi-clairs et demi-obscurs, ils n 'y porteraient qu 'un nuage ,une figure informe. Comme ils s-ont nés de l'écritoire, leur seul terrain est le par,i er. Il faut qu'il y ait dans notre langage écrit, de la voix, de l'âme, de l'espaee, du grand air, des mots qui subsistent tout seuls et qui portent avec eux leur place. Joubert.

Hygiène Nous respirons mal Chacun sait qu'il est beaucoup plus facile de prévenir que de guérir. L'un des moyens préventifs les plus efficaces, le plus efficace peut-être, est, à côté d'une propreté méticuleuse et d'une alimentation simple, pas trop abondante, le fait de respirer profondément. Je suis convaincu que des nùllions de gens respirent mali, qu'un très grand nombre d'entre eux n'aspirer).t que juste assez d'air pour ne pas étouffer . Les nombreuses affections des ,;oies


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l'espiratoires en sont la meilleur,e preuve. Et les sanatoria pour n'laladies pulmonaires ont beau se multiplier, il n'en existe jamais aS,'5ez. Si l'on songe que les victim':es de la phtisie se comptent, chaque année, par milliers, on cOlnprend quelles terribles conséquences entraîne une mauvaise respiration. Il est établi par la 's tatis tique, dans notre beau pays, où l'air est si pur, les affections des organes respirataires sont proportionnellement celles qui occasionnent Je plus grand nombre de décès. C'est ainsi que de 1906 à 1910, elles ont entraîné 14,2 % ; de 1911 à 1915, 13,9 % et de 1916 à 1920, 22,1 %. Il est vrai que ces 22,1 % rentrent dans la période d'épidémie de grippe. Mais il est certain, à Inon a,;is, que bien des gens auraient supporté la grippe beaucoup plus facilement s'ils s'étaient livrés précédemn'lent à une gymnastique respiratoire exé·cutée rationneUement. Combien n'y a-t-il pas de malheureux qui, de nos jours, sont hors d'haleine et ne peuvent (\ra voir leur souffle » dès qu'il leur faut faire la moindre ascension, ne fi'tt-ce que celle de quelques n'larches d'escalier, combien d ' asthmatiques ne voit-on pas en proie aux plus grandes angoisses, à des accès de 'suffocation qui vont jusqu'à l'évanouissement! C'est alors qu'on se rend coml)te des dangers auxquels on peut s'exposer en négligeant de prendre soin de ses organes respiratoires , écrivait récemment M. E. Bohren , dans 1'Employé. Espérons que dans un avenir assez rapproché, l 'art de respirer profondément, joint à des mouvements spéciaux destinés à déve~opper la cage thoracique deviendra dans nos écoles une branche obligatoire. C'est alors seulement, j'.en ai la conviction, qu.'on pourra peu à peu réduire le nombre des sanatoria , au lieu d 'être dans la nécessité de l' augmenter sans cesse, comme c'est aujourd 'hui le cas. . Respirer, c'est vivre! Tandis que nous pouvons rester assez longtemps sans nourriture et sans boisson, nous ne pouvons être cinq minutes sans respirer. Cette constatation suffirait à démon'trer, à elle seule, toute la valeur de cette fonction pour notr·e santé. Les peuples civilisés de Fantiquité la plus reculée avaient déjà Teconnu cette vérité. C'est ainsi que 2000 ans avant Jésus-Christ, les Chinois recouraient à la respiration comme moyen de guérison. Les Hindous nous étaient et nous sont encore bien supérieurs dans ce domaine. Les anciens Egyptiens étaient arrivés sous ce rapport à un degré de perfection qui n 'a plus jamais été atteint dès lors , ainsi que le prouvent les n'lonuments qui nous ont été conservés. C€ peuple veinait à ce que le thorax prît un bon ' développement grâce à des ex,ercices appropriés, l'abdomen ne passait qu'au second rang. De nos jours, c'est généralement le contraire qui a lieu. o.n soigne et dOl'l'ote son petit ventre, tandis que la cage thoracique se rétrécit, que les poumons ne parviennent plus à se dilater et perdent peu à peu leur élasticité. On sait aussi que les médecins

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Galien et Celse guérissaient par la respiration. Aujourd'hui, on fait des cures d 'altitude et des changements d'air. Mais à quoi bon, si l'on ne respire pas convenablement? J 'estime que quelqu' un qui, chez lui, la fenêtre ouv,erte, ou en promenade, effectue régulièreinent et correctement quelques exercices respiratoires et un petit nombre de simples Inouvements gymnastiques, reIid un bien plus grand service à sa santé qu'en faisant des cures coût,euses et en négligeant sa respiration. Si l'on devait acheter l'air pur en flacon à la phannacie et l'y payer très cher, comme tant de fortifiants dont le seul effet est le plus souvent de «fortifier » l,e portemonnaie du fabricant , on en ferait un n'lei lIeur et plus abondant usage. IVlais, parce qu'il 'est :gratuitem:ent à la disposition d'e tout Ile n'lande, riches et pauvres, on en fait malheureusement fi. NOliS devrions nous habituer à dellleUrer le moins possible dans des locaux fermés, relnp1is d'air vicié et de fumée , à Inanger et à boire moins, mais à respirer et à mâcher plus consciencieus·ement. Ce n 'est pas la nourriture qui nous manque, c'est une bonne mastication, c'est l'air, dont nous ne savons pas tirer parti. Des n'louvements respiratoires profonds et rythInés harmonisent res fonctions du corps et exercent sur la vie affective et l)sychique une influence grandem'ent calmante. Qu'on fasse une ex périence, le jour où l'on sera dans une violente colère ou dans un état de vive surexcitation, et qu 'on aspire et expire l'air profondément dix à vingt fois de suite: on sera tout étonné de voir combien l'on est redevenu paisiblle! En respirant profondément nous provoquons une bien meilleure circulation du sang, une assimilation beaucoup plus acti,;e. Or, c'est de ces phénOlnènes que dépend la santé de l'individu. En aspirant, nous introduisons dans notre organisme, outre tant d'autres substances servant en partie à la nutrition des nerfs les plus fins, surtout ,die l'oxygène qui active le travail d 'assiInilation et brûle les substances nuisibles. En expirant, nous nous débarrassons des gaz inutiles ou délétères tels que l'acide carbonique. Que les produits de l'expiration soient de véritables poisons, c'est là un fait dont chacun peut facilen'lent se rendre compte lorsqu'il se trouve dans une sane bondée. Il existe diverses méthodes d ' améliorer la r,e:piration. La respiration profonde est extrêmement. simple et par conséquent très facile à apprendre. Encore doit-on la pratiquer correctement. On prétend d'ordinaire qu 'il faut aspirer à fond' et. puis r,e spirer. Les personnes robustes et en bonne santé peuvent, à la rigueur, appliquer ce système, il ne saurait en être de Inême des personnes faibles ou m~alades. En aspir~nt à fond, ces dernières peuvent, ,e n effet, se faire du ' mal. J'ai rarement entendu recomnlander Il e contrôle réfléchi des exercices respiratoires par celui qui s'y livre, il les effectue Inécaniquement et sans y songer. M'a is chaque lecteur sait qu'un travail, quel qu'il soit, est d'autant mieux fait


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qu'on concentre davantage ses pensées sur l'acte qu'on accomplit. Cinq minutes d 'exercices gymnastiques et respiratoires avec concentration de l'esprit sont certainelnent plus efficaces que vingt minutes passées à remplir la même tâche sans réflexion. Il est extrêmement important de ne pas faire d'efforts au mom,e nt de l'aspiration. C'est là un point sur lequel on ne saurait assez attirer l'attention des personnes faibles. Au commencelnent des exercices l'espiratoires , c'est à l'expiration surtout qu'on doit veiller et l'on aspirera davantage que peu à peu , c'est à dire au fur et à mesure que les poumons reprendront leur élasticité. On est alors sûr de n'éprOlner auc.un inconvénient. En r,ejetant ,en plus grande quantité le poison qu'est l'acide carbonique ainsi que les déchets, on a bientôt un sentiment de bien-être . Si l'on joint à cela des exercices d'assouplissement, les bienfaits qu'on retire de cette méthode ,sont encore beaucoup plus grands. L homme a une tendance à ,s' ankyloser, si l'on ose ainsi dire. Avant tout exercice respiratoire, on devrait prendre une 110Iine position qu'on peut résumer comme suit: la poitrine en dehors , les épaules effacées , les hras et le cou déga'gés, la tête rele, ée. On déhute par l'expiration, car nous vou10ill3 débarrasser nos poumons le plus parfaitem,ent possible des substances nuisibl'es qu 'ils renf,e1'n1'ent (acide carbonique, etc.), avant d 'aspirer de l'air pur. Il ne viendra l'idée de personne de verser un liquide limpide d'ans . un récipient contenant un «fond ) vaseux, on videra d 'abord ce dépôt. Un point très important aussi l c'est, dans la règle, d'aspirer par le nez et d'expir,e r par la bouche. Tous les parents devraient veiller à ce que leurs enfants s'habituent à respirer par le nez; on éviterait ainsi bien des n1.aladies de gorge et bien des r·e froidissements, car l'air se réchauffe dans le nez et y subit une épuration préalable par les muqueuses. Les ])ersonnes qui dorment d'habitude la bouche ouverte ne devraient pas se coucher sur le dos, car pendant le somn1.eil , la bouche s 'ouvre fréquemm,ent du fait que la mâchoire inférieure se détend et s' abaisse en raison de sa propre pesanteur. Ainsi que je l'ai déjà dit, les exercices respiratoires qu'on exécute en concentrant ses pensées sur ce qu 'on fait sont heaucoup plus efficaces que ceux auxquels on se livre mécaniquement. On devrait, par conséquent, s'habituer à soumettre à ces momentslà sa respiration à un contrôle intellectuel, en se rendant exactemient compte du but poursuh i en ,o bservant si, lors de l'expiration, on vide convenablement ses poumons et si , lors de l'aspiration, on dilate bien la poitl'ine et les aère convenablement jusque dans leurs moindres recoins. A l'aspiration doit succéder un petit repos pendant lequel les gaz s'échangent dans les p~umons , puis on procède à l'expiration, de préférence sur le son «s » ou le son «pi», La respiration s'accompagnant de l'émisison d 'un son est bien l)lus efficace que la respiration nluette. Chacun sait que le chant lest très sain en sOl. Or, qu'est-ce que le chant, sinon une respira-

tion sonore? Il est prouvé que l'expiration vocale produit à l'intérieur du corps- où aucun masseur n 'accède, un très léger massage et, chose plus intéressante encore, c'est que chaque voyell'e donne naissance dans tout l'organisnle à des vibrations spéciales .ayant leur effet particulier. Par la concentration des pensées et remploi de fornlldes de respiration déterminées, il nous est par conséquent possible d 'influencer ,e t de stilnuler notre organisme dans un sens donné. On peut mên1e, en cas de catarrhe rebelle, favoriser de cette manière les expectorations , ou , en cas de constipation opiniâtre, provoquer le fonctionnem;(mt normal des intestins. Les asthmatiques, entre autres , n 'ont qu'à se louer d 'exercices de ce genre et, en général, de tous les exercices respiratoires. Mais, il va sans dire que ces derniers doivent être faits régulièrement, pruclenlment et correctement. Dans ces conditions , on peut être presque certain du succès . En terminant, je voudrais encore attirer l'attention sur une méthode respiratoire destinée à faciliter les courses en montagne. Elle consiste dans le fait qu'on aspire le moins possible et expire ,l e plus possible, 'd une manière «explosive ». En pratiquant cette respiration, nous prenons éga}lenlent une bonne position (poitrine en dehors , poids du corps porté en avant et reposant sur la pointe des pieds). Celui qui aura appris à respir,e1' ainsi sera surpris de ,:oir a' ec quelle aisance et quelle rapidité il gravit les rampes. Un vieux pro, erbe dit: «Qui n 'avance pas recule ». Quand on ne fait pas usage de ses articulations et de ses muscles , il s se rouillent. Il en est ah solument d e nlêm e de nos or:g an es r espiratoires lorsqu'on les néglige. Les personnes désireuses de demeurer en parfaite santé joindront chaque matin aux exercices respiratoires quelques exercioes d 'assouplissement et un hain d'air. Mais encore ki , mieux vaut n ' exécuter qu un petit l10mhre de nlCHlvements en concentrant ses pensées sur les actes qu'on accomplit que d'appliquer tout un système, sans réflexion. Essayez d 'accorder pendant huit à quinze jours à votre corps les bienfaits de la respiration et d 'une gymnastique facile , vous serez si con-' tents du résultat que vous ne voudrez plus renoncer à cette légère sujétion. L 'état général s 'améliore, le corps se m,e t à tra, ainer tout autrement, 'l e teint gagne en fraîcheur , l'allur,e devient plus jeune, chaque jour on s'attelle avec bonne hllllleur à la hesogne et les notes du médecin se réduisent.

La prononciation du latin Depuis quelque8, années, la prononciation du latin à la franço.is c est abandonnée en maints endroits; elle fait place à une pl'ononcia-


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tion à la romaine, plus exactement à l'italienne. Ce changement est-il justifié? Assure-t-il des avantages qui compensent les inconvénients indéniables? Ce problème vient d'être étudié d'une manière approfondie par Mgr Moissenet, maître de chapelle de· la cathédrale e:'e Dijon, qui a fait partie de la commission instituée en 1904, à Rome, pOUl' la préparation de l'édition vaticane de la collection des méloel'ies grégoriennes. lVIgr Moissenet établit d'abord les bases du problème. Quand ils lisent une page de latin, les Italiens, depuis la n'enaissance 'Jt la remise en honneur des lettres latines, ' attr~buent aux voyelles et H ux consonnes les sons et les articulations d'e leur langue nationale. Depuis Ronsard et sa r',léiade, les Français ont agi de même en donn\1nt aux signes de la langue latine les valeurs sonores de leur langu8 maternelle. Italiens et Français ont également raison, ils suivent une tradition séculaire. Le latin est, en effet, une langue morte, même pour l'Egli,'3<e qui la conserve comme langue administrative, liturgique et théologiqU'.:! ; elle n'est restée la langue maternelle d'aucune région; eUe n'est plus que dans le domaine des yeux. Chez les Romains, la prononciation a varié tant que la langue fut vivante. Lors des invasions des ba.1'bares, des éléments étrangers multiples sont venus s 'y ajouter; du latin, source la plus importante, ont dérivé l 'italien, le français, l'espagnol, etc. Aucune el'e ces langues sœurs ne saurait prétendre avoir gardé la vraie prononciation du latin. L'écriture, qui nous a transmis le latin, note d 'une mamere très incomplète la prononciation; bien des éléments du langage parlé lui échappent, qui sont cependant des facteurs importants de la sonorité d 'une langue. L'écriture reste toujours en retard sur la langue vivante qui doit se lire par-dessus les mots j elle . est insuffisante à fixer complètement le langage parlé. Mgr IVIoissenet montre . comment la prononcia tion à la française est en bien des cas plus proche du latin: les finales um présentent assez souvent dans les anciens documents, la graphie om et non oum; il faut en dire autant el'es terminaisons verbales erunt (dederont). Quintilien a noté cette particularité dans son «Art de l 'orateur». Le o se retrouve de même en italien, latinum-latino, aurum donne oro, or dans les langues. et les dialectes issus du latin; pourquoi prononcer aourum? La prononciation à 1 italienne introduit le tch; elle change la valeur de certaines syllabes, ainsi a-gnus, pour ag-nus, etc. Aucune raison historique ne justifie une préférence donnée à la prononciation italienne du latin. Les langues étrangères s 'adaptent mal à nos oreilles et à notre organe vocal. Plusieurs articulations 80nt difficiles; les nuances,

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l 'harmonie nous échappent. La prononciation italienne du latin restera pour nous artificielle; elle a des sonorités que nous n 'arrivons à rendre que très imparfaitement Elle pré8,ente le grave inconvénient d 'être pour nous sans passé, en dehors des siècles qui la préparent. L'adopter, c'est vouloir que les eaux d'un fleuve s 'arrêtent et remontent la pente. L'abbé Rousselot écrit en 1923: «Aimez le latin sous le « vêtement que lui ont donné les siècles parmi nou8', l'accommodant « aux' évolutions de notre langue ... Ne l'obligeons pas à prendre un .« et'éguisement qui l'éloignerait de nous ». L'unique raison qu'on puisse invoquer est celle de l'unité dans la liturgie. Mgr Moissenet ne souffre · pas que l'on confonde l 'unité avec l'uniformité; l'Eg-lise n 'a jamais eu peur du concert de la multitude des langues. Il relève à ce sujet maintes inexactitudes dans les articles des revues grégoriennes. En juin 1912, un groupe de gré.gorianisants français adressa une supplique à Pie X, en vue d'obtenir que le Saint Père exprimât le désir de voir travailler à la diffusion de la prononciation romaine. Le saint Père répondit: «Puisque vous le juge'z nécessaire, faites-le» et il a marqué la portée de cette approbation en écartant une difficulté propOEi,ée, avec un sourire: « Ce sont les chantres qui l'ont voulu.» Affirmer que la, prononciation à la frança is€. est défectueuse et vouloir lui substituer l'italienne, c'est préférer une routine à une autre routine. Mgr Moissenet, avec l'abbé Rousselot, tire cette conclusion: «Ceux « qui ont voulu changer la prononciation du latin, ont soulevé, in« consciemment, un problème. Ce problème n 'est ni simple, ni exempt ~( de danger. » Changer n'est pas toujours améliorer. Il y aurait eu ava ntage à perfectionner la. prononciation à la française. Les réflexions de Mgr Moissenet s'appliquent également à l introduction, jusque dans notre Suisse romande, d 'une prononciation .prétenc'lue rationnelle et savante, encore plus étrangère au latin que la prononciation à l 'italienne ou à la française, sans attache à une tradition séculaire et à la formation de notre langue.

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Pensées

(Extraites des œ Uvres de J. de Maistre) « n faut beaucoup de sagesse et d 'attention pour ne paS gêner la croissance de la plante humaine par des soins mal entendus; pour écarter e"'elle les plantes para&ites et vénéneuses qui se hâtent de lui disputer les sucs de- la terre et l_a rosée du ciel; pour ne pas la. courber enfin, en cédant mal à propos à l'envie de la diriger. Peut-être que l'éducation se réduit à cela:.» .


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* .,.'.' :1: « Tout homme lful 11e vêut passa: mort 'a u rang - cles- 'évènements possibles à cb.?-cIue· insta:nt'-ll"a' l:mS.:fa.it -· d~' graî1ds ·rn~og1'è& clans la phi.losophie » _ _ j'..: ..' -~ .:

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Il n 'y a: Ii6Ü1Lèl~nméth6cles ) faciJ,ês . pp,ur a IjiJtencl-r\? , les choses clifficiles. L'unique -inéthàéle '~êsr &e'~f ér'mei:;: porte, 'dè:-E\'il'~ d~re qu'on n 'y est pas, et de travailler. » «

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Les femmes n'ont .f ait aucun chef-d œuvre d·ans alucun genre; mais elles fO;;~: q~Jlque.: ch~.se· de' 'plti~' ~~'â~id que tout ' cela: c'est sur leurs genoux q;ue se forme ce qu'il y a de plus excellent dans le monde: un. honnête homme -et'- une honnête femme.» . .,

Cahier de Documents commerciaux avec ou sans clas~e u r et instructions pour rem lir les formulaires chez Otto Egle,maîtrl.lserondaire, Go~sau SNi

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Des protège-cahiers pour les élèves sont mis gratis et franco à ]a disposition des membres du corps enseignant par la maison DANIEL VOELCKER S. A. à BALE, Dép. Z (Chicoré D. V.). Il suffit d'indiquer par carte le nombre d'élèves

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C'est une chose très dangereuse pour les femmes que la science On -.ne . c-on-nai,t ' pas de- femme~ savant~s quj ,n 'a ien~- ét~ ,ou ._ m?.n1t;Ul~ e u;~ ses ou ridicules.» , ." . «

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Urie femme coquètte ëst plus ai&ée à ~ mq.riel; qu 'une sa,~ante; ëàr poUl~ 'hJOuser une sâvante, il faut être sans orgueil, ce qui est irès l'are; au lieu que pour épouser la coquette, il ne faut qu être fou, ce qui est très commun.» ,«

.)

* :1: * La plus grande faute que puisse fair e un homme, c'est de broncher à la fin d e sa carrière, ou même de revenir sur ses pas. » «

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Banque Cantonale du Valais Nouvelles cassettes à disposition. des déposants

* * :1':

Qu'on ne se hâte pas -(l'arracber les enfànt& c~e la maison pater . :' nelle, l 'asile du bonheur et le berceau des ve'rtus. e soyons point les m eurtriers de l'innoc'ence en la précipitant de si bonne heure au mi~ lieu des dangers qu 'accompagnent, nécessairement tous les rassembl ments nombreux. L'œil du 8,age s'arrête douloureusement sur ces amas de jeunes gens où les vertus sont isolées et tous les vices mis Ql1 commun.» « Rien ne vaut l'éducation maternelle. Si la mère s'est fait un de'Voir d'imprimer profondément sur le front de son fils le caractère divin, on pput être à p eu près sûr que la , main du vice ne l'effac era ja '; mai8" »

S'adresser au SIÈCE DE SION, aux Agences, Comptoirs et Représentants. t


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