50 me Année
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No 7
15 Avril 1931
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créent un fOllds pour les études de leurs fils par des versements mensuels à la "B AL OIS E ". En même temps, ils leurs inculquent le goût de l'épargne. D emandez
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JOSEPH GASPOZ, av. de la Gare, SION (Tél. 289)
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L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50
Les abonnements se règlent par chèque postal Ilc 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion.
Ta,utes éditions suisses et étrangères en magasin. NON'1e la's'SoQIrtillllllent !dle M'e:slSles ,et MrotJe!rs wle nt d'êtr·e fcl'll'g m'enlté ISlefnlSiblemlent IPlalf Œ '.aJch:alt des ,der'llièl"es 'n'OU v'eall'tés p'aJMlles chez lIres g~rlafIlJdIS éditrerurs ,@tTla'J1l~ffi's.
L Envoi à choix 5:~mande _: _)
Les annonces sont reçues exclusivement par P UBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36
I/A P. SEEGER ~ln IlUII, SION
RENTRÉE DES CLASSES
15 Avril 1931
No 7
50llle Année
l~ÉCOlE PR~II~R[[ ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION
LIVRES ET MATÉRIEL SCOLAIRE
SOMM.A!1R1E : Arrêté de ICaisse de la S. V. E. et de J'.Eéole Primaire. Examens d 'émancipation. - IDe la crise d 'autorité. - IC hronique de l'Union. - Enseignement de la géogr,a,p hie. - En glanant. NOS PkGES.
POUR' TOUTES LES ÉCOLES
Arrêté de Caisse de la S. V. E. au 31 Décembre 1930
La LIBRAIRIE PAVOT rappelle au personnel enseignant qu'elle peut lui livrer les ouvrages et le matériel scolaire dont il a besoin avec la remise d'usage de 5 %. accordée au personnel enseignant, aux établissements scolaires, pensionnats et instituts pour tout ce qui est facturé en francs suisses Sur les ouvrages de provenance française, il est fait jusqu'à 100 fr. une bonfication de change de 75 %. De 100 fr. à 500 fr. le prix en francs français est majoré de 10
% et compté en francs suisses au cours du jour.
Solde B. C. V. au 31. XII. 29 . Cotisations Subside pour Ass. Génér .. De « Ecole PriIn. » val. relnboursée Int. B. C. V. Assemblée Gén. Banquet Notes du Prés. pour 1929 et 1930. Vacation du COlnité N otes du Secrét. pour 1929 et 1930 Frai~ divers St-Nfaurice, photographe Avance à « Ecole 'P rinlaire » Solde en caisse Solde B. C. V.
A nouveau , solde en caisse B. C. V. « Ecole PrÏlnaire
LausaDDe • GeDève • NeuchAtel • Vevey • MODtreux • BerDe • BAie
Fr. 1292.324.40 219.10 143.25 132.60 17.50 700.29.20 326.10
Fr. »
Fr. 3226.10
29.20 32,6.10 700.-
Fr. 1055.30 Fr. 396.-
Cotisations 1931
LIBRAIRIE PAVOT
787.35 393.1292.700.53.75
Fr. 3226.10
A partir de 500 fr. cette majoration est réduite à 5 %. L'achat des ouvrages français est facilité par l'ouverture de comptes français sur versement préalable de 100 fr. français au minimum (majoration de 10 %), ou de 500 fr. français (majoration de 5 %).
Fr.
Total act. Fr. 1451.30
Arrêté de Caisse de l'Ecole Primaire au 15 Février 1931
1930, Jan. 1 : Solde actif Abonnenîents Publicitas Facture Beeger, janvier juin Avance par Caisse S. V. E.
Fr.
239.75 2277 .324.55 Fr. 2118.55 1422.75 700.-
Fr. 3541.30
Fr. 3541.30
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1931, Fév. 15 : solde débit. Facture Beeger JCotisations , Disponible
Fr.
700.1412.20
à Leytron, le 15 mai, pour Leytron, Uiddes ct Saillo.l1; à. Martigny-Ville, le 16 mai, pour .Bovernier, Martigny-Combes, Charrat,
151.30
à Martigny- VUle., le 18 juin, pour ,M artigny-Ville ct .M artigny-Bourg.
Fr. 2263.50 Fr. 2263.50
Fr. 2263.50
Plus Publicitas là percevoir et les cotisations de divers abonnements par compte de chèques Fr. 499.20 perçus. Soit: disponible au 15. II. 31 Fr. 151.30 Fr. 499.20 Fr.
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650.50
Trient et la ,Bâbaz; Dis~rict
. d'Entremont, ,à 8 h. :
p, .Oi'sières, le 29 avri1, pour Sembrancher, Orsières, Liclcles et Bourg-
St-Pierre; . à Bagnes, le 8 mai, pour Bagnes et Vollèges.
Dtstrict de St-Maurice: à Vernayaz, le 20 mai, à 8 h. Y:! , pour Vernayaz, Collonges, Dorénaz,
Mex, Evionnaz et .Vérossaz; à St-Maurice, le 16' juin, à 8 h.
~,
pour les autres communes du
district.
Examens d'éman.c ipation LE DEP ARTEM&NT DE 'L'INSTItUCTION PUBLIQUE DU CANTON DU V ALAIS
~ishict de . Monthey, à 8· h. : à Champéry, le 19 mai, pour la Vallée d'IlIiez; .à Vouvry, le 2 juin, pour Collombe)T, Vionnaz" Port-Valais et Sail1tGingolph; à Monthey, le 23 juin, pour .MOllthey et Vouvry. Doivent se présenter à ces Examens: 1. Les jeunes gens nés en 1916 ' qui ont suivi les classes primaires pendant au moins 8 aHS; 2. les élèves 'qui ont échoUé à un exâmen antérieuT et qui ont du fr écjuenter l'école pendant .le cours scolaire 1930-31. Sont seuls exemptés tIes étudiants qui fréquentent régulièrement un Etablissement ,d'instruction secondaire cantonal. Toutefois, ceux qui, ayant atteint l'âge de 15 ans, ne poursuivraient pas leurs études dans un de ces Etablissements pourraient ètre appelés à un examen ultérieur. Tous les ·élèves astreints à se présenter à l'Exa m en doivent a'p porter avec eux le livret scolaire. Les dispositions qui- précèdent s'appliqu ent également aux élèves des écol es libres. Sion, ,l e 7 avril 1931. J
porte à la connaissance des , intéressés que les Examens d',émancipation se tiendront aux lieux, dates et heures d-après désignés: Di'Strict de Sierre . à Vissoie, .le 30 avril, à 8 h. ~, pour la Vallée ,d'Anniviers; à Venthône, le 7 mai, à 8 h , Y:! ,p our Miège, MoMens, Montana, Ran-
dogne, Ven thône et Veyras; à 8t-Léonard, .le 13 mai, à 8 '11., pour ,S t-Léonard, Chermignon, Lens et Icogne; à Grône, le 4 mai, à 8 hJ-:;, pour Chalais, Granges et Grôn e; à Sierre, le 8' juin, à 8 h eures, ,p our Sierre et ·Chippis. District d'Hérens, à 9 h. : à Vex, .le 1er mai" pour ,Ma.s e, Nax, St-1VIartin,. Vernamiège et Vex; à 'Vex, le 6 mai, pour Hérémence, Agettes, Evolène. District de Sion avec Ayent: à Sion, .le 8 mai, à 8 h., ,p our Arbaz, Grimisuat, .la. banlieue de Sion et Ayent; à. Sion, le 9 'mai, à 8 h., pour Bramois, Salins, Savièse et Veysonnaz; à Sion, le 12 juin, à 8 h., .pour la Vüle de Sion. D'i strict de Conthey: à Conthey (Plan), le 2 mai, à 8 .11., pOUl' Conthey et Vétroz; à Nendaz, le 5 mai, à 8 h. ~, pour Nendaz; à Ardon, l'e ' 29 mai, à 8 h., pour Ardon et : ' étroz. District de Martigny, à 8 h. : à' Isérables, le 11 avril, pour oIsérables;
à Saxon, le 12 mai, ,p our Saxon et Fully;
Le Chef' du Dép.artement de l 'Instruction Puhlique: O. Walr,~n.
De la crise ô·' autorité Nous pensons rendre peut-'ê tre service là nos collègues du degré supérieur des écoles primaires et des cours complémentaires en leur conllnuniqu,ant ici, dans notre Revue, quelques idées ou réflexions sur un problème extrêlnelnent important de l'heure nctuelle: de la nécessité et de la n'lanière de conjurer l'aggravation ou l'extension de la cdse d 'autorité. Chaque éducateur doit
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av?ir. le souci de redresser les idées erronées, d'enseigner des. prInc~pes confon~1.es à la vaine doctrine et de ne Thégliger aucune occaSIOn de pratIquer cet apostolat, n'lêlne en dehors de l'école. Nous exposerons en quelques lignes la vraie source de l'autorité et les conséquentes de l'application du principe rousseauiste en cette Inatière. Aujourd'hui, les partisans de l'ordre public et de la stabilité gouverneinentale se plaignent avec raison de la fOrInidable crise d'autorité que nous traversons. L 'insubordination est, en effet) partout, tant ouverte, tantôt latente, dans la fanlille, dans l'usine dans l'Etat. y
Dans les journaux, dans les discours publics ou privés, on censure à qui nlieux luieux ; tous les actes législatifs ou adluinistratifs, parfois n'lène les décisions des tribunaux passent au crible de la critique. Cette crise pénible, si grande soit-elle ne doit pas nous étonner ; elle n'est point nouvelle. Elle a pris naissance au paradis terrestre où s'est consonunée la prenlière insubordination contre l'autorité. Tout le nlonde connaît la fornlÏdable révolte religieuse du XVIe siècle" qui, elle, à son tour, a engendré la Révolution française, car il est naturel qu'après s'être révolté contre Dieu, on se révolte contre l'hOInlne. Et la crise actuelle n'est que le prolongeInent de la Révolution fran:çaise par l'application des faIneux principes contenus dans ce qu'on a appelé la Déclaration des droits de l'hon'llne, principes qui découlent directen'lent des théories subversives du « ·Contrat social », œuvre néfaste entre toutes et dont l' aboutisseInent est le socialisIne révolutionnaire. Dans cet ouvrage, Jean-Jacques Rousseau investit le peuple d 'une autorité absolue, plus absolue encore que la souveraineté royale. Et voici COInment il explique l'origine de cette fmneuse autorité populaire. Il pose en principe que nul n 'a le droit d'aliéner sa liberté nlOI'ale ou civique, ce qui revient à condalnner tout gouvernen'lent nlonarchique ou aristocratique. Pourtant , conune l'hOn'lllle doit vivre en société, et que dans cette société si restreinte soit-elle, l'autorité est nécessaire de nécessité de nloyen, l'individu pourra aliéner sa liberté au profit de la cOlTIInunauté. Se donnant là tous, il ne se donnera tà persOIme. Il gagnera l'équivalent de ce qu'il perd, et plus de force pour conserver ce qu'il a de droit sur les associés. De là découle tout naturellement l'on'lnipotence de l'Etat. « Chacun de nous, dit-il, Inet en conunun sa p'ersonne et toute sa puissance sous la suprênl€ direction de la volonté générale. »
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La souveraineté populaire résulterait ainsi des portions différentes de souveraineté résidant en chaque individu et réunis en un tout ou total, comnle le nOInbre cent résulte de la réunion de cent unités. Mais ici se pose la question de savoir con'ln'lent un certain nOll'lbre d 'individus dépourvus de toute autorité personnelle peuvent mettre en COInInun ce qu'ils ne possèdent point et constituer ainsi une autorité con'ln'lune. C'est COInIne s'il s'agissait d'additionner cent, Inille ou un Inillion de zéros. Le total équivaudrait à zéro. Cette aliénation totale de la volonté individuelle est, selon Rousseau, la seule fonne d association qui défende et protège de toute la force Con'llnUne la personne et les biens de cJ:1aque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous , n'obéit pourtant qu'à luiluênle et rode aussi libre qu'auparavant. -Paradoxe, a-t-on dit, si chacun est libre d 'accepter ou de rej ter le Contrat social, il se sOtunet, par cet acte unique de liberté au pire des esclavages. La comlnunauté, c'est-à-dire la Inajorité, a sur lui tous les droits , sans réserve ni subterfuge, celui par exelnple de le condam.ner ·à Inort s'il nie les principes religieux de la cité ou s'il est déclaré suspect, conlnle cela s'est vu pendant la Révolution française et se voit encore en Russie, Cette tyrannie des nlajorités a en1.barrassé Rousseau ; Inais il a essayé de s en tirer par sa doctrine de la volonté générale. Seulelnent, cette volonté g-énérale que peut-elle devenir ? Qu'estelle devenue trop souvent? Il suffit de savoir que c'est par la vo10n..té générale ou de la Inajorité que se sont établies et s'établissent encore certaines pratiques 1l101'ales telles que de nos jours le divorce, l'enseignenlent areligieùx; l'infanticide, la polygall'lie, l'esclavage d' autrefois . Donc, d'après le philosophe genevois, le peuple est la source de tOt1.t ·droit et de tout pouvoir; ne dépend que de lui-n'lên'le et n 'a pas de souveraineté elllpruntée à la souveraineté divine. Et 'eette souveraineté est indépendante de Dieu dans son origine COInDle dans son exercice. :C'est faire venir le pouvoir non d 'enhaut, 11lais d 'enbas; c'est donner au peuple le droit de légiférer et de décider COllll1le il lui plaît; de déternlÎne.r lui-lnême les principes .de n'lorale; de 'contredire et de renverser le gouvernell1ent au gré de ses caprices ou de ses convoitises, COlluue dans une association comll'lerciale, la 11lajorité peut exiger la dissolution du contrat et de la société. ~l
la
Ce princip e conduit directelnent à l'arbitraire, au d espotisllle, t) rannie et finalemen t th l'anarchie.
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Conllnent pourrait-il en être autrement? Du llloment où, entrantdans un corps, je ne réserve rien de moi-Inêm.e, je ren~nce pa~' ~ela sJ·euI, à Ines biens, à mes enfants, à mon Eglise, à nlOÙ . OI~Il1l0~1. e c~sse d'être propriétaire, père, chrétien, philosophe. C est 1 Etat qlU se substitue ù moi dans toutes ces fo.nctions. A la p~~ce de nl,a ,~olo?té, .il ~~ a désormais la volonté publique, c'est-'à~lle, .en th:~ne" 1. ar.bItI:alre .c~angeant de la majorité coniptée par tetes) en faIt d arbItraIre ngIde de l'assemblée de la faction de l'individu qui détient le pouvoir. ' , . , Voil~à pourquoi les partisans des principes de Rousseau trav~IIlent la ~a réalisation de l'étatisation complète de tous les serVIces publIcs. Cette co.nception de l'autorité détruit tout respect pour ceux qui l'exercent. Les magistrats ne sont plus des hOInnies revl ~tus d 'un pouvoir 'qui émane de Dieu; ils ne sont plus ql~e .de sI~nples mandataires, des commis salariés préposés à 1 admInlst~'ahon de la chose ptùJlique sous le contrôle sévère du peuple s.ouverain qui ne se fait pas faute de les appeler à sa barre pour eXIger un , C?Inpte rigoureux de leurs actes, les juger et le,::> admonester parfOIS de la façon la moins polie. Puis qu 'en est-il ·dans ces conditions de la stabilité d 'un O'ouvernement? Voyez ce que durent les ministères dans cert~ins pays: « Treize fois , en quatre-vingt ans nous dit Taine nous avons dénloli notre Inaison politique pOl;r la refaire; et nous avons eu ]~eau la refaire, nous n avons pas encore trouvé celle qui nous conVIent. »
L ' env~e, la jalousie, l'ambition, la cupidité ' sont au~ aguets pour profIter de la prelnière occasion de donner l'assaut ·à un gou vernement. .En somme, la stabilité gouvernementale dépend souvent du capnce d 'une Inajorité compos'ée de moutons de Panuro'e que mène un habile politicien. :s Et tout ce~a ~elnble ~égiÙme puisque c'est sanctiminé par le pèuple souveraIn., Tant pIS, si ce souverain est bien. des fois inconscieI7- t et trOInpé : la loi, c'est la loi, donc la volonté générale. Ce p~uple .décréterait, dans sa folie, sa propre nlort, qu'il s 'y sOulllettraIt, pUIsque telle est la volonté du peuple-Dieu. . Voi.là l'autorité entendue au point de vue de la , philosophie ratIonalIste. Nous allons Inaintenant voir comment l'entend l'Eo'lise catholique. ; :s Elle nous ellse~gne que toute autorité vient ·de Die~. Dieu seul, en effet, est l'auteur de toutes choses donc de la société hul:l~ine .. 'L ui seul a donc le droit d'exercer l'auiorité. II pourrait le faIre dIrecteInent sans la conduite des hommes; Inais -il a voulu
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les associer à son autorité COll1me il les a aSSOCIes à son pouvoir créateur. En cQJl1os,équence, il leur délègue un droit de cOlliniaÎldement. Mais, entend-on dire, c'est le peuple qui nonune ses repré,· sentants et les investit de leur autorité. Ici, il faut s'entendre. Le peuple, par son vote, désigne la ou les personnes qui seront 'investies de l'autorité et exerceront le pouvoir; nlais le pouvoir, il ne le cr,é e pas, pas plus que l'inclividu ne cr,é e la liberté; il l'applique seulement; il a le droit de lui donner la fornle qu'il veut. Dieu est ici, conilue en toutes choses, cause prenlière; et il laisse les causes secondes exercer l'activité réelle et efficiente qu'il leur a , donnée, et la cause seconde dans la question du pouvoü', ' c'est le choix ou l'élection populaire désignant ceux qui ,devront exercer la souveraineté populaire. Dieu penuet queJ.'autorité soit secondée par une approbation, populaire, c'est-à-dire qu'elle soit agréable au peuple, car autrenient elle devrait s'appuyer sur la force physique, sur la violence, et la violence ne saurait durer toujours. ' En vertu de ce principe, il n 'est pas pennis au peuple de se soulever contre un pou voir qui n'a pas violé le pacte social. Ce soulèvenlellt ne devient licite que lorsque le pouvoir use d'injustice et de tyrannie., qu'il est infidèle à son lnandat et que les n10yens de conciliation et de résistance légale ont été épuisés. Voüà donc nlÎses en parallèle les deux conceptions de l'autorité : celle de Rousseau et celle de l'Eglise. Comnie aux fruits, on reconnaît la valeur d'un arbre, ainsi nous pouvons juger de la valeur de l 'une ou de l'autre; l'une engendrant l'anarchie, l'autre le respect de l'ordre social. ' Un homIne éininent disait un jour qu'il pl"évoyait une époque où l'anar chie sera telle dans le Illon de que la vie sociale deviendra en quelque sorte inlpossible. C'est alors qu~, selon lui, les honlnles sentant la ln écessité de revenir là une. organisation qui leur perluettra de vivre en honllnes et Inon en bêtes féroces, s'adresseront pour cette œuvre de réorganisation à l'Eglise, dépositaire' de la vraie doctrine en n1atière d'autorité, et qui aura :ainsi une fois de plus l'occasion de sauver la société hunraine en Inontra·n t conilnent on peut allier la liberté, l'égalité et la fraternité avec le respect très profond de iJ.'autorité. Conuue conclusion, nO\lS invit~ns nos c,ollègues, surtout ceux qui ont là enseigner la civique de s'inspirer des enseignenl-ellts et -des directions contenues dans la niagnifique lettre pastorale que Mgr Bieler a publiée là l'occasi~n du carêlue d,J! 193~. Chaque instituteur devrait avo~r èe~te lettré dans sa bibliothèque professionnelle.
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Chronique de l'Union.
Mais pour qu'elle relnpJ..isse sou rôle futur avec fruit, nous réclamons de la plupart de nos Inenlbres une vie professionnelle plus intense et nloins ' de désintéressenlent. 'Conlbien d'œuvres réalisables et utiles sonlbrent lanlentablenlent à cause de l'abonlinable indifférence d'un trop grand nombre.
Programme futur Si nous répondions un jour au caprice d'·écrire l'hist9ire de notre association, nous intitulerions naturellenlent notre prelnier chapitre: « Efforts des ulaîtres d'·école en vue de l'aInélioration de leur situation Inatérielle » . Le vote du 8 février, inscrit en lettres d 'or dans nos archives a sanctionné en effet de réjouissante nlanière une pren1Ïère étape parcourue sous le signe des revendications financières.
Dès le prochain cours, avant tout Inaîtres d'école. vaste chanlp de l'éducation. sée et plus fructueuse, plus tous nos efforts .
Le but essentiel, celui qui avait nlotivé avant tout la fornlation de notre groupeulent, a ,été atteint. Nous -pourrions donc en ce nloment fermer notre denleure et laisser les événenlents aller leur train de ... sénateur.
Puis il y a 1 Ïlnportante affaire des questions professionnelles. Elles subiront le contre-coup inévitable de la loi du 8 f.évrier. Une vigueur nouvelle circulera à l'avenir dans la grande corporation pédagogique. Nous avons en effet l'obligat.ion de Inontrer au pays que l'honneur et la reconnaissance ne sont pas de vains nlots pour nous. Il nous faudra Inaintenir nos séances, entreprendre de coucert l'étude de problèlnes urgents d'ordre pédagogique et disciplinaire. Notre journal doit être, lui aussi, l'un des principaux instrmnents de toutes ces innovations. Tel que conlpris aujourd 'hui IuêIne, il selnble lle 'pas répondre aux vœux des nlaîtres. C'est une lacune là cmnbler. L ' Union elnbouchera la tronlpette des réclaInations et nos Inelnbres sauront s'inlposer les sacrifices réclalnés par son orientation nouvelle. Et lors Inêlne clue la caisse de retraite et les problèlnes professionnels ne justifieraient en aucune façon l'existence de notre association, il resterait encore la vertu de prudence qui là elle seule nOl~s impose le devoir de rester unis, et bien unis. L'avenir, en effet, est renlpli de Inystères. Il faut veiller. L'Union relnplira ce rôle. Elle vivra dans une positio.n d 'attente, l'œil ouvert sur tous les problèlnes 'd'actualité, prmnpte au besoin 'à se rendre utile ou à signaler les défectuosités du régime.
les excuses tombent. Noùs sonlInes Notre devoir nous appelle dans le Et pour rendre notre tâche plus aique jamais nous devons conjuguer M.
Enseignement de la. Géographie
Nous n'en ferons rien cependant. Notre organislne est utile, nous le nlaintiendrons. Il nous sera, sans aucun doute, d'un précieux concours encore; et la cause de l'éducation lui devra dans la suite de fières chandelles. Si la question des traiteluents est heureuselnent résolue, celle de la caisse de retraite reste en suspens. Nous avons la pr·étention de faire entendre notre petite voix dans cette grande question. Il ne viendra à personne l'idée de nous con~ester ce droit.
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L 'enseignelnent de la géographie doit faire appel au jugelnent et au raisonnelnent de l'élève. Tel est le deuxiènle principe essentiel qui doit guider l'instituteur en cette Inatière. Le progranlnle peut se fonnuler en ces tennes: « Pour être rationnel, l'enseignelnent géographique doit assurer le lnaxinlunl de dévelop peInent des facultés intellectuelles de l'enfant: attention, jugeulent, imagination, n1èlloire, etc. La forme descriptive très sÎlnple qu'il doit revêtir à l'école primaire ne doit cependant pas faire négliger de nlontrer la cohésion qui existe entre les traits physiques, les faits Juunains et les possibiEtés éconmniques d'une région ou d'un Etat. » En faisant appel aux. facultés actives de l'esprit, la géographie recherche donc, dans la lllesure des capacités d es élèves, la cause des principaux phénmnènes et s'efforce de découvrir les rapports réciproques des faits de tout ordre dont 1 ensemble constitue la vie de la terre . L 'étude de la géographie physique est la base d 'un enseigneJnent vraÎlnent rationnel. Elle détermine les aptitudes na·t urelles cl. un pays, les liens qui rattachent l'hollllue au milieu dans lequel il vit. Il importe donc de lui accorder une large part; nombre de phénomènes ne trouvent-ils pas leur explication dans les lois élélTlentaires du nlonde physique? Les Iuatières qu'elle COlnporte seront étagées dans un ordre naturel et logique. ne ,l a situation astronon1Ïque et du relief du sol, que Ion fera observer d'abord, on déduira tout ce qui a trait au climat et on expliquera par celui-ci et par la nature des terr:es la répartition des espèces animales. L étude de l'orog.énie prép.arée par les leçons de sciences naturelles ct d 'agriculture, 11lène rationnellement à celle de l'hydro graphie, qui ne fut longten1ps qu'une vaine et fastidieuse gY111nastique de la méuloire. La densité de la population, l'emplacerlen t d es villes et villages , les centres de peUple111ent, les cultures
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l'exploitation for estière, l'activité industrielle et conllnerciale, la ri(~ h esse et la grandeur des nations se trouvent en corrélation étroite et sont subordonnées en grande partie à l'orographie et au x reSSOlHces naturelles des divers t errains . Abandonnant ainsi les anciennes conceptions qui enrayaient l' a e1ivité de l' esprit, on donne un enseignement fécond, intéressant, qui s'étend beaucoup plus en profondeur qu'en surface. Une telle l11éthode satisfait au d ésir de l'enfant, qui veut connaître le comment et le pourquoi d es choses, elle éveille en lui le d ésir d 'apprendre, la curiosité scientifique. Elle simplifie et facilite le rôle de la nléInoire qui doit fix er dans l'esprit toute la partie r elative ù la n om enclature ; celle-ci n e sera pas sèche et aride, car elle n e comportera pas que des 1110tS souvent incOlnpris et n e laissa nt d a n s les jeun es cerveaux aucune trace de savoir véritable, nlais bien d es notion s clairenlent expliquées et rattachées les unes aux autr es par d es lien s logiques et solides . P our ce qui concerne le Valais et la Suisse, nous r en voy ons nos lecteurs aux articles très judicieu x que l'E. 'P. a publi és .
En ce qui r egarde l Europ e et l es autres parti s du monde, on pourra étudier les questions suiv a ntes : l.Quelle es t l'iniluence de l' Atlantique sur le clinlat de l Eul'ope ? 2. Quels avantages présentent les côtes d écoup ées? 3 . F aites connaître les caractèr es des fleuves alpestr es, ,d es fleuves d e J'Europ e occidenta le, du r égÎlne oriental, du r égime Inéditerranéen. 4. Montrez l'action de la nler sur les côtes . Comparez l'Océan ,Glacial et la Mer Méditerra n ée. 5. ,COInparez le delta et l 'es tuaire. 6. Faites voir l'influence des Alp es sur la phiine du P ô. 7. Expliquez le double courant qui se produit: a) de la Baltique ù la Mer du Nord; b) d e la Mer Noire oÙ la IVIer de M~ nnara. 8. Montrez comm ent la situation d e l'Europe est avantageuse. 9. Pourquoi les principaux ports des Pays-Bas ne sont-ils pas à la cnte? 10. P ourquoi l'industrie nlétallurgique n 'existe-t-elle guèr e en Hollande? Pourquoi la culture d es cér éales est- elle r ar e n Suisse? 12. Pourquoi la population est-elle clairselnée au nord d e la Russi e e t en Sibérie? 13 . Faites connaître les causes principales d e l énligration (Italie, Irlande, Suède). 14. C Olnparez le genre d e vie des habitants des régions ~llontagn eus es avec celui des habitants des plaines fertiles . 15. 'COlnparez les côtes n1.éridionales d e l'Europe et de l' Asie .. 16. Donnez les principaux caractèr es des fl euves africain s. 17. ,POllÎ'quoi les ports sont-ils rares sur les côtes d 'Afrique ? 18. Quel est le rôle ·d es crues du Nil ? 19. Quels ,avantages la Belgique l etire-t-elle de la possession du Congo? 20. Pourquoi le centre africain a-t-il été colonisé tard ivement? 21. Enunlérez les avantages du percelnent des isthn1.es de Su ez et du P a nmna . 22. Quelles sont les caus es essentielles de
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la prospérité de l'Angleterre, d es Etats-Unis? 23 . Quelles sont les r égions asiatiques les plus p euplées? Pourquoi ? 24. C0l111nent les 1110utons fonn ent-ils la principale richesse de l'Austra,l ie? Tous ces exercices sont éll1inenllnent propres là provoquer la r éflexion de J'é lève et là exercer son jugenlent et son raisonnenlent ; ils se rapportent à d es faits qui s 'enchaîn ent suivant un détern1Ïnism e p1us ou 1110ins ri goureux et qui se prêt ent 'à de Mcondes ass ociation s d' idées. L 'ens eignenlellt de la géographie doit s'étendre en profondeur plutôt qu 'en surface. L 'instruction profonde est celle qui. n 'a pas seulelllent effl euré l'esprit d e l'enfant, lnais qui a vivenlent lnis en activité toutes ses facultés et s 'est fi x ée solidement dans la lnènoire. L 'ensengnement profond donne non seulelnent le savoir , mais aussi le pouvo.ir d 'appliquer facil enlellt les connaissances acquises. Montaigne écrivait déj à il Y a quatre siècles: « Il n e faut pas arf:tacher le . s.avoir à l'âme, il faut l'~ incorporer » e t d 'une façon plus s,a lslss ante .e ncore : « Il ' n e faut pas arroser l'esprit d e science, il J'en faut tell1dre » . Un e conna issance approfondie de la géographie p erm et: Cl) de lire r apidem ent un e bonne carte; b) de tracer aussi exacte-
m ent qu e possible, sur un croquis ad hoc , le cours d une rivière, d'y situer un e ville, un accident du sol , d 'y r eprésenter un e lign e d e ch elnin de fer ; c) de connaître les r essources naturelles et ind u s trielles prindpa les des grandes puissances du nlonde ; cl) de saisir. les r elations existan t entre les ,élélnents de la ~téooTaI) h ie 0 P1l yS1.qu e et les fa its d e la gé ographi e humaine et économique; e) d 'expliqu er S0l11.111Uirelnent l'elnplacenlent d e telle localité ÏInportante, les causes d e la prosp érité rapide de t elle ville, d e telle contr ée; lJ d e se servir utilenlellt d e l' « Indicateur d es chenlÎns de Ïer » . <J
Elle a en core pour r ésultats d 'initier discr è tem ent les esprits au x conditions vitales de l' existence conten1.poraine, de convaincre les jeunes g.énérations d e la n écessité d' expansion coloniale et d e' les préparer à envisager avec sang-froid e t confiance en ' elles m êm es les luttes éconOlniques où elles pourront être eng'a gées, cl 'élnouvoir les volontés en faveur de l'anlélioration de nos Iné-thod es d e -travail, en r évélant aux enfants la d,é p endance r écriproque de la t err e et d e l'hOln~ne . . 1\1oyens. - COll1.nle nOlis l'avoHs dit préoédemlnellt,' il faut SOUlne ttre la géographie aux principes d e l'intuition sensible, de la progr ession du connu à l'incon·n u.; C'est- à l'observation dil'ecte de la nature qu 'il ilnporte de r ecourir d 'abord. On partira cOllséquenlInent du lieu n atal pour fair e observer , cOlnparer , juger, conclure,
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vouloir en restant dans les limites que COluporte l'âge des enfanls; on continuera par le pays ou la région naturelle. En insistant suffisamment sur la coordination et l'enchaînement des faits géographiques, on assure la cohésion et l'unité des diverses parties du cours, on favorise les associations d'idées qui apportent au sein de la conscience un conuuencel11.ent d'organisation et facilitent la conservation des souvenirs; on prépare le. groupement des idées en synthèses logiques pour atteindre aux yues d'ensenlble qui sont ù la base de la pensée et de la sciellce. Les exercices cartographiques sont nécessaires pour analyser la ma tière de la leçon ct en préparer la quintessence, pour lnieux fix.er l'attention de l'élève, pour localiser les lieux et accidents, pmu' assurer des perceptions exactes et la nlénloire des faits. L 'a ptitude à lire une carte est utile à tout homme et cette aptitude s acquiert surtout par le traoé : on sait lire si l'on peut écrire. NIais il ne faut plus de ces cartes n1Înutieuses dans les dH~ils , illuslrées conU11e un chef-d'œuvre, auquel l"habileté de la Blain a pIns de part que l'intelligence et qui font perdre aux enfants un lem ps cOl!sidérable. ProgrClmme . - Les exercices cartographiques cOlnprcnllult senlenu:lll le tracé de croquis à grands traits, soignés sans doute an point de vue esthétique, 111ais n 'ayant aucune prétention ~on cernant l'exactitude du tracé. Ils doivent être revêtus de c ~\s carf)Ltèrc~ de sünplicité et d intelligence qui leur conviennent. L 'enfant s'habituera à en reproduire quelques-uns de 11lëlllOll'(,. DOliC, éviter ces diagranlmes cOlnpliqués - rectant:;l~s ou carrés divisés en 12, 1G parties égales - plus cliffidles Ù l'deuil' que le concours .Jui-l11.ênle. Faire rel11arquer la forille générale et les nlpl'0rts approxÏlnatifs entre les dimensions de la carte, Tracer une figure enveloppante r,épondant à ce rapport avec i ~Hüca tion de quelques points ' de repère, les réunir par un trait n et en supprünant les petites sinuosités. Abandonner le coloriage, qui dégénÈ're SOUVEnt en un badigeonnage criard, nlais recourir à l'emploi d 'encres ou de crayons de couleur différente pour représenter le,; différents éléments géographiques . Préférer .1. ':labilcté à tracer rapidel11ent une carte assez resselllbiante Ù la préparation de beaux alhluns. Cette nléthode ·dont nous venons d'exposer quelques grands principes, tient cOIllpte ù la fois de l objet de la géographie et du sujet qui cherche à la connaître. Au lieu d'être un lllanuei abstrait une carte l11uette et sans relief, la terre apparaît pleine de vie, de mouvement et intervenant dans toutes les évolutions de l'activité humaine. Il /élève, à son tour, saisit mieux les notions enseignées, qui se mettent ù sa portée, s'adaptent ù son nlilieu et au déve· loppement de ses facultés. L. B.
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~~~.~.==E~N==C=L=A=·N=A=N==T== ~~
Les bœufs
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Pendant six 1110is cl' hiver, .les bœufs clClns les étables, Contre les râteliers frottant leurs noirs 111useClLlX On poussé 111ille fois cles appels lal11entables ' Vers la prail'ie absente et vers les grandes eaux. Et lorsque le bouvier leur clonnait la pâture, - LCl pâture cl' hier: paille hachée et foin, Ils tournClient leurs gros yeux assoiffés cle vel'Clure Vers la porte entr'ouverte et soufflaient dClns leur coin; Ou, couchés deux cl deux et tirant SUI' Se léchant tour à tour, ils regrettaient De ne pouvoir frotter leur col au tronc Ni se heurter le front dans d'éternels
leurs chaînes tout bas ' des chênes combClts. '
La nuit, ils entendaient la bise aux plaintes aigres Qui, s'engouffrant au fond du soupirail ouvert, Avec des ,sifflements jetait SUI' leurs flancs 111aigl'es De froids et blancs flocons - ces mouches de l' hiver. Aussi, dès qu'avril fait gazouiller la grive Et retentir les bois des appels du coucou, Dès que la sève 1110nle aux saules de la l'ive, Les bœufs, sentant le sang qui leur gonfle le cou, S'échappent en beuglClnt de leur s0111bre écurie, Font tournoyer leur queue en fl'onde dans le vent, Et s'en vont, éCl"asant du pied l' herbe fleurie, Boire CLU fleuve embrasé pal' le soleil levant. Puis, à plein mufle, avec cet Clppétit farouche D'estomacs qui six nl0is jeûnèrent cl moitié, Ils 111Clngent! herbe et fleurs leur emplissent ICl bouche,. Pâquel'ette et 111uguet sont fauchés sans pitié. NIais les voilà repus; leur tête se redresse, La bave en fils d'argent tombe SUl' leurs fanons; Le rega1'C1 satisfait et moite de tendresse, Ils beuglent vel'S la lande où sOI}t leurs compagnons, Puis se laissent Clller dClns ' l' herbe molle et drue, Comnle font des l'entiers gavés SUI' le velours, Et pour chasser au loin quelque 1110uche accourue, De la queue et du front frappent SUl' leurs flancs sourds ..
F. FABIÉ.
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Nos Pages. COURRIER DES INSTITUTRICES
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=========================== SOMMAI·RE. -
La ré.p onse. -
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En retraite. -
La réponse
Douceur. '
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Que faut-il, ô tDieu .b on, aJar qui je fus sauvé Du gouffre où m'entraînait .mon aveugle malice, Que faut-il désormais, 8eirgneur, que j'accomplisse Afin de vous aimer d'un. amour achevé? «
De quel Hel voulez-vous {lue je sois a!breuvé? IDansqtfelle ombre tfaut-il que je m'enseveUsse, POUl' y faire saigner ma chaÏl~ sous le cilice, Et jour et nuit meurtrir mon front sur le pavé?
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Le Rév·érend Père Dorsaz dont la renommée n'est ip lus là ·f aire, 110US _ enti'etient 'surtout des devoirs ,de notre profession! Nous qui croyions si ,bien Il es 'Co.ni1àître et les remplir! En l'éco1itant~ nous constatons .de: lEVcunes ... que désor,m ,ais nous I10ÜS efforcerons de combler . . Ces trois jours de retraite sont pour nous un réconfort mOl"ial et physique. Notre âme en rentrant au .fond d'el·le-même se débarrassse des scories qui Il 'alourdissent; elle se IlJurifie, elle se sent comme l'a.nimée par une ' flamme vivifiante qui va lui faire rtrou,\rer dès maintenant toute tâche faiCÎle. Puis, troi
jours ' de relâche .dans l'.activité · pédagogique, trois
.i ours cl e silence com·p let da11s l,a mécli.da:tiol1 et la prière, qU01 repos poUl' nous toutes! Quelle influence bienf.aisaIi.te sur les cel'veaux surmenés, sur les courages .abattus, sur les pauvres :nerfs ,f atigués! Aussi, avec ·queUe ardeur nouvelle, nous allons reprendre notre tâche interrompue! Nous nous souviendrons de .pla.cer le devoir avant tout et saurons nous pénétrer de cette vérité: « Toute ascension mor·ale a le sacrifice à sa base! »
Quel müdèl~ imposer à 1110n âme indécIse? Dominique, Bernard, François d'Assise? Ains~ mon ' cœur, vers vous, s'é.criait éperdu,
l,
7 avril 1931.
Quand, vous ,l aissant toucher ,par ses appels suprême. ', Christ Jésus, vous m'avez doucement répondu: « Qu'importe la façon de m ;aimer, sj tu ilu"aimes ! » J. Bouron.
En retraite A Pâques f.leuriès, l 'Ecole N'ormaIe a ouvert to~tes grandes les -portes de sa v-olière et Il es oisillons se sont e1l11V01és! IL es Vacances! ,Quelle ·b elle ·chose là cet âJge où l·a vie n'a'p paraît qu \à travers un voile tissé de rose ... .Mais la volière ,n 'est pas restée vide longtemps. 'Cinquante institutrices ont pris pour peu de !jours la 'p lace des enfants insopciantes et heureuses. La .p!lulPart sont très jeunes encore, .m ais la g-r.avité de la tâche à remplir a emprein.t ses stigmates sur ;leur front. Beaucoup p.araissent si J.asses, si anémiées! elle~ me ~ont mal! o.n lit tant de éhoses . sur les tfronts pensifs et les visages pâlis. Les voici maintenant en retraité! Quelle halte heureuse dans le ' sentier pénible de ,l a vie! Comme il fait 'b on de se .laisser ·conduire tout simplement et redevenir pour queloques jours .de ,petites brebis : silencieuses et clociles!
Chrysale.
Douceur La douceur n'est pas la 'p olitesse mondain e, pas plus que l'urbanité calme, ni même la courtoisie af,f able et s'ouriante. La douceur n 'est pas davantage une attitude résolument ElidOiptée pa,r pose ou par ,coquetterie, 'qui f.ait .les gestes onctueux, la voix mieUeuse, ,laissant l'esprit acerbe et le cœur 'h aineux. La douceur n 'est pas non plus ' une paresse indif1'érente, un désir d'éviter les querelles, l'habitude de se dérober ·aux soucis, ,aux! ennuis, une lâcheté si:encieuse et égoïste se tI~.aJC1uisal~t 'par' une 'perpétuelle p.assirv ité. J
tLa douceur est une vertu .de force, d'activité, de conviction; c'est 1.a JJonté qui, pénétrant l'esprit et le cœur, ·af.fleure au dehors et se manifeste dans tous les ra1Jports avec ùes humains. Il y a des bontés foncières qui restent, en que·l.que sorte, in.térieures; il y a des « cœurs d'or» dont le commer·ce est rude, qui sont calpricieux, déconcertants, qui ne craignent pas de lancer l'épigmmme, de faire -des jugements téméraires; ,ces personnes « excellentes au fond» peuvent' être parfaite'ment désEVgréables dans Îes relations ordinaires et causer mille chagrins .à c.eux qui les fréquentent; dans ' les ,cas ,graves elles seroll1t ,'ecourables, s·ans doute, mais la vie courante com'p orte ·peu de cas g-raves et, dans le train .joun1a'lier, cette bonté de ,f ond se montre trop ·peu.
- 160 La douceur est la sU1Jrême charité, celle qui joiIit ,au dévouement dans les ,év,é riements extraordinaires le sUlpport souriant dans les menues ,circonstan.ces; et c'est l'à une vertu ùJien cUfficile, elle .n'est naturelle à personne, ceux même .qui ont une he'llreuse facilité de caDactère ne peuvent se vanter de .de,m eurer doux dev.ant tous et on toute o.ccasion, s'ils "n'y mettent une volonté résolue.
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La douceur procède de ,l 'humilité; se rendre hien com'p te de sa QJropre 'failblesse, se souvenir nettement de ses fautes, avoir le sentiment de son peu .de résist.ance en .face des tentations donnent une souveraine bienveillance pour supporter la ct'raigilité et les défauts d'autrui; on ne son.ge pas là s'indigner devant les erreur,s dont on se sait capable. On acquiert, de la sorte, une patience raisonnée indéfinie.
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Cette sainte ,douceur est difficile à 'p raüquer, certes, tillais qu'elle est bienfaisante! eUe évite les conflits possibles, elle apaise ceux qui sont nés; elle ,donne à chacun une délicieuse impression de 'p aix; olle éclair.cit l'horizon; l'aigreur, l'amertume, la défiance, l,a haino se dissipent ,à sa lumière; eHe ré!lJand la joie et l'optimisme; eHe . aplanit maints ôbstacles que des sentiments tumultueux ,f aisaient 'urgir; elle ·est rassurante, encourageante, réoonfortante. Toutes les personnes soucieuses .de leur perfectionnement et désireuses d'oêtre utiles aux autres ne s·aur.aient trop s'a,ppliquer à acquérir cette vertu, synthès'e de tant de vertus; 'pOUl' cela, eHes se mettront en garde contre ,cette notion fausse qui ,confŒ1c1 !la douceur avec une certaine faiblesse de sentiments et de ,convictions '; il f'a ut, au contraire, une grande puissance morale ·p our être vr.aiment et s'ülidement c1ouxt. A cette force d 'âme qui suppose une belle maîtrise de soi, de ses passions, de ses cOll'victions, de ses. vanités, elles s'a:p·pliqueront ,à joindre la tr,a nquillité de :La conscience qui engendre la ,s érénité et, enfin, l',abnégaüon charitable qui se dépouille de toute Ip réoccupation personnelle.
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M·a is l'humilité, aussi ,s incère qu'eMe soit, ne suffit :p as à assurer la .douceur de l'âme; il faut y j,oindre Il,a sérénité d'une ,conscience pure; ému par le remords, agité 'p ar ,des passions violentes, un h0\l11me ne saurait être vraiment doux; son inquiétude personnelLe se trahirait tou.Jours à un moment ou à l'autre, le rendant il'tascible, nerveux, agressif ou déprimé. Enfin, la pratique ·de la douceur réclame J.'ouhli ,de soi. ,P ar leur égoïsme, leur vanité, lIeur besoin de jouir des biens de ce monde, nos ·f rères nous lèsent tou,jours plus ou moins, ils .p rennent quelque chose de notre part légitime, ils empiètent sur notre terrain, ce sont des .g êneurs; pour les supporter avec bonne grâce, il faut vraiment faire Iltière de ses ,p ropre appétits.
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