L'Ecole primaire, 15 janvier 1943

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CBAMlPEBY

M. 'Michelet Jean-Joseph, inst ,

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Répertoire des Bonnes Adresses

No 7.

SION, 15 Janviel' 1943.

62ème

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No 7 . .

62ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRÉ ORGANE DE LA SOCIt:TË VAl.AISANNE D!t:DUCA nON SOMMAIRE: COIMlMlUINiI·CATIO!NiS nIVEIRISE'S: Les anc-iens maniIf estent leur recoilllaissance. - Dangers aux,q uels sont exposés les écoliE·rs en 'l u.geant. - Durée des leçons aux 'cours complémentaires. - ·M. Emile Bourdin, ,Présid ent du Grand .conseil. -_ A propos de nos traitements. - Un beau ,cadeau ·de Noël. -_ Le meilleur an. - PARTIE PEnAIGOGIQUE : .Majorités anticipées. _ De 'l'éducation de,s sen!'? - Valeur d'une !bonne .p arole. - Les distraits. - iE léments de notre grand eur. - RMlexions sur il:} s ilence. - PARTIE P.RATIQUE: Langue .française, rentrES d'intérêt, première et deuxième se,maines. - Di·ctée de contrôle. Les belles hi stoir e.s.

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Par l'entren1ise cf.e l'un d' eux, les anciens instituteurs qlli ont été mis au 'bénéfice de la retraite ont témoigné leur gratitude à Monsieur le Conseiller d'Etat Pitteloud par la jolie lettre que nous publions ci-dessous. Nous avons cru bon de rendre publics ces sentiments de reconnaissance malheureusement trop rares aujourd'hui. MonsieUl' le Conseiller d'Etat Cyr. Pitteloud" Chef du Département de l'Instl'uction Publique, du Valais, Sion Monsieur le Conseill d'Etat, Le moins digne de tous, j'ai reçu l'agréable mission de vous présenter les plus respectueux et les plus vifs remerciements des anciens instituteurs, ci-devant non retraités, pour l'heureuse solution que vous avez bien voulu donner à leur cas. Nous savions que rien de ce qui touche à l'éducation n'échappe à votre soHicitude. Collèges, écoles secondaires, ménagèIr es, écÛ'les primaires et enfantines, maîtres et autorités locales ont bénéficié de vos lumières et de· votre inlassable ·activité, tant


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au point de 'vue spirituel que matériel et 'cela d'une façon parti- ' cu1ièrement heureuse. Nous savions aussi que nous n'étions pas, pour vûus, Monsieur le Conseiller d'Etat, des «oubliés», mais nous nous rendions ·coIIllPte des difficultés que vous deviez ren- . contrer et surmonter. Aussi notre reconnaissance n'en est que !plus profonde. Nos famiJ.Ies non plus n'oublieront pas votre généreux geste en notre faveur. Daignez, Monsieur le oCûns.e iUer d'Etat, agréer l'hommage le ,p lus respectueux de nos vœux les meil/l eurs et les plus ardents. Pour vos reconnaissants et dévoués serviteurs, les vétérans non retraités. 5 janvier 1943.

L. P., inst.

Dangers ,auxquels sont exposés les écoliers en lugeant Du bureau suisse d'études pour la prévention des accidents, nous recevons la circulaire suiv.ante; nous nous faisons un devoir de la ,p ublier à l'intention du personnel enseignant.

Le Chef du Département de l'Instruction Publique: Cyr. PITTELOUD. L 'hiver dernier, quelques très Igraves aocidents de luge .s e sont produits, dont fu r ent victimes des écoliers. Pennettez-nous de rappeler ici un cas ,p articul!ièrement grave: Des écoliers lugeaient avec ,l eur classe sur ,u n chemin coupant une route principale. Afin de prévenir les ·collisions, un membre du ·COlipS enseignant se tenait à la croisée des chemins et avertissait à temps les écoliers lorsqu'un véhicule surgissait sur la grande route. Tout ana très bien aussi longtemps que cette personne resta à son poste. Mais à un illpment donné, elle le quitta Ip our effectuer une descente avec s·e s élèves et omit de ·désigner quelqu'un Ip our la remplacer. Pendant cette brève ab· sence, une luge montée par trois emants vint se jeter contre un camion Iq ui passait. Deux enfants furent tués sur le ·coup et le troisième retiré grièvement h1essé de dessous les roues du lourd véhi'c ule. Nous pourrions vous citer .e.JllcÜ're d'·autres cas analogues. C'est pourquoi nous nous permettons de vous dem.ander de bien vouloir rendre attentif ~e personnel enseignant aux dangers qu'offre la pratique de la luge par les écoliers lorsqu'ils sont l.aissés sans surveillance. H serait aussi possihle de 'Prévenir certains accidents là où .les pistes de ,luges débouchent sur des routes ouvertes à la circu1lation, si les autori,t és scolaiTes intervenaient auprès des communes pour qu'elles en fassent sabler les

derniers Inètres avant l'arrivée sur la route. Il deviendrait ainsi impossible'. aux .·. petits Jug€urs de venjr ;se .lancer ,cqn,.t'r e.. ~e~, ~éï, ~ hi cules' à · ces, endroits ,l à. ' . ', . . ,.' Nous ' serions dortc fort heureux; Mess'ieurs, si vous vouliez bien ',signaler d'une manière toute p.a rticuHère au ' ip~'r~onnel .en-. ,s eignant ces ,dangers de la luge. Peut-être vous,. seraIt-iliposslble d'envoyer une circulaire ou de lancer un avertIssement dans la feuille scolaire officielle. C'est dans cette espérance, que nous vous prions d'agréer, Messieurs, nos salutations distinguées. . Bureau suisse d'études pour la prévention des Qcçidents.

Durée des leçons aux cours complémentaires Le Département a reçu un certain nombre de rapports de clôtUl'e des cours complémentaires. Il a dû malheureusement cons·· tater que dans plusieurs cas, les prescriptions légales concernant la durée 'des leçons ne sont pas observées. Certains maîtres donnent 7 à 8 heures de leçons par jour au · lieu de 6. L'avertissement publié dans l' « Ecole Primaire:> riu 15 décelnbre 1942 est donc demeuré sans effet pour certazns. Une dernière fois, les instituteurs so~t re~~us at~en~ifs ,au,x conséquentes de la non observation des dlSposltzons legates a ce sujet. Sion, le 13 janvier 1943. Département de l'Instruction publique.

R envoi d'ar ticles L'abondance des matières nous oblige à renvoyer ;divers articles. Leurs auteurs voudront bien nous ·e xcuser. (Red.) La

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une rare distinction. L'actuel président du Grand Conseil s'est imposé à J'attention de 's es -collègues par ses nombreuses interventions qui, toutes, dénotaient d'une connaissance approfondie des besoins du pays. C'est \p ourquoi il a :é té appelé depuis de longues années déjà à siéger dans d'important'es counmissions parlementaires, cene des finances en particulier, où il a été c'onstamment occupé le poste délicat de rapporteur. Là com'm e a~lleurs, Ml' Bourdin s'est fait apprécier par son solide hon sens et sa connaissance parfaite de la structure de notre économie cantonale.

m.

Emile Bourdin

Président du Grand Conseil Com~e . il se ~eva~t, l' « Ecole prinlaire:. a relaté en son tem~s, ,l~ brIllant: elechon de notre collègue Mr Bourdin, député d ~eremence, a la charge de s'e cond vice-président du Grand ConseIl.

, MalheureuseInent~ ??~re revue étant un ,p ériodique, nous n, av,o.~s pas eu la,p,os~sIbllit~, au moment où le distingué président d H~Iemence a ete InvestI de ,la plus haute fonction dane;; la magIstrature cantonale, de joindre notre voix au concert de louang~s :de la 'presse: C~pendant nous ne voulons pas laisser passer cet evenenlent, qm faIt un si grand honneur au personnel enseignant, sans apporter à Mr Bourdin notre hommage et ,c elui de tous les instituteurs. . On ,s e 'rappelle encore l'-enthousiasme av'8'C lequel la popula,t :on du val d'Hérens, Jes autorités com-m unales et -c antonales ont feté notre collègue pour sa brillante nomination. Les instituteul'!s se.s~n.t réjouis à leur tour de cette flatteuse distinction dont l'éclat , rejaIllIt un peu sur toute la corporation. . ?râce à son travail, à son dévouement, à sa droiture et à son 'intellIgence, Ml' Bourdin, fils de ses œuvres, a gravi tous les échelons dans la politique vala,i'Sanne. L'administration d'une grande commune, les relations constantes avec les directions de pUis"santes ~?ciétés indus~riell~s ~t commerdales l'ont préparé à la tache qu 11 assume aUJourd hUI avec une haute compétence et

Toujours, au Grand Conseil et dans les commissions, il s'est laissé guider par le seul intérêt supéflieur du pays, en dehors de toute politique de clan ou de cloche-r. Dans cet olrdre d'idée en particulier, il s'est fait le défenseur des paysans et des monta'g nards trop longtemps méconnus. Bien placé par sa profession d'instituteur et sa tâche de président de commune pour connaître les besoins de l'école valaisanne, il a donné un appui inconditionné à toutes les propopsitions ayant pour but de prOlnouvoir le développeInent de l'enseignement à tous les degrés, mais plus particulièrenlent de l'enseignement pr1maire et ménager. Conscient de l'insuffisance de nos traitements, Ml' le député Bourdin s'est efforcé, par ses interventions à la commission des finances surtout d'obtenir, des autorités, l'a.mélioration du sort du personnel enseignant. Il a su ,l e faire avec habileté et prudence. C"est d'ailleurs la raison dllsuccès de ses démarches. Aussi mue par un sentiment de reconnaissance, l' «: Ecole primaire )/ se faisant l'interprète de tout le corps enseignant, sai,sit l'occasion de ce renouvellement de l'année pour apporter a Mr le président du Grand Conseil ses félicitations, ses remerciements et ses vœux. Cl. Bérard.

A propos de

n~s

tr itenlents

Mon che}' collègue) En réponse à votre lettre, je suis heureux de vous tranquilliIser : le tableau ,p ublié dans le dernier nU!Il1éro de l' « Ecole pri'm aire » par le -secrétariat du Département de l'Instruction publi'Que, au sujet des traitements du Personnel enseignant, est par~ faitement exact. D'autre part il est d'une telle clarté que le premier venu peut déterminer sans risque de se tromper, quelle e~t sa situation. C'est pourquoi les calculs que vous m'avez sounus lSont confovmes à la réalité pour autant qu'ils s'appliquent à des cas concrets, ce dont je ne suis pas du tout convaincu.


- 199Après 'quinze ans

d'enseignement, 'l'instituteur 'célihatâir~~ '"

~pratiquant dans sa cOlumune, perçoit un traï'tement '

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Fr: . 360.-

:m ensuel de plus une allocation de vie chère de . Total On verse en plus à l'instituteur Inarié . Total ,C lasses d'une durée de plus de 7 mois, supplélnent de Total 11 est versé en outre 25 fI', par ,e nfant; pour 5 ,c ela fait Total Et pour 10, autre cas signalé par vous, ajoutez . Total S'ils enseignent en dehors de leur domicile le céli'bataire et le marié reçoivent en outre 'Ainsi un instituteur luarié peut prétend-re au Inaximum à Entre le maI~ié qui gagne ~t le célibataire qui reçoit b différence est de .

25.~ , Fr. 385.- ' Fr. 20.Fr. 405.- ' Fr. 40.Fr. 445.Fr. 125.Fr. 570.Fr. 125.--Fr. 695.- .

Fr.

30.-

Fr. 725.Fr. 695.Fr. 385.Fr. 310.Ce quj prouve simplenlent, 'Inon cher, que l'Etat du Valais \fait tout son devoir en faveur de la protection de Ja famille de 's es employés. Et l'on ne peut que l'en féliciter. Mais je suis d'accord avec vous, on ne doit pas ignorer ,1 'insuffisal1ce actuelle d,es traitements de base. 'Cette situation, j'en suis persuadé, n'éiChappera pas non plus à l'es'p rit d'équité de nos autorités. En ce début d'année réservé aux souhaits, je fonne aussi le ~œu iq u'une aInélioration intervienne bientôt dans le sens d'une augmentation uniforme des allocations de renchérissement. Sierre, le 6 janvier 1943. Cl. Bérard.

Un beau cadeau de noël Nous savions que Monsieur le Conseiller d'Etat Pitteloud, chargé du Départeulent de ~'Instruction publique, avait, depuis plusieurs années déjà, l'intention de faire quelque chose en faveur des anciens instituteurs que diverses -c auses, la plupart d'ordre pécuniaire, avaient empêchés de profiter de la caisse ordinaire 'de retraite du Personnel enseignant. Aujourd'hui, malgré les difficultés résultant de la guerre, il nous apporte, sous la fornle annoncée par l'Ecole primaire du 31 décembre, en guise de cadeau de fin d'année, l'heureux résultat de ses efforts et Iq rbll~~;l"it)n de nos vo:~ux. Nous nous pennectClI1:3 de le Drier d~agr(~l~r un grand et l'P.:; ' pedueux merci.: lui prolllettant d'employer ce qui reste d.3 no:-.

énergies : à lui pr011 V Cl' notr~ reeonnaissnl ,'(' ainsi ,qu'.a u COn'j'il d'Etat tout entier ct i:. Messieurs l.e s Inspedeurs Notre graH t .u.-],3 va également ,'1 Mon"ieur 1... :lléfet et dépuL~ Thomas présldent Inlatigable de la Socidé valaisanne d'édul'~l­ tl(\P, do~t l'én~rgj,~ et le'- d{:vouernent nou~ ont été d'un gnlnd 5{,~GUrS comme al!')~i 1!~., précien~ \.'Oll<sf'iJS ct renseignements ùe Monsieur le Chef de service Evéquoz. Nous n'oublierons pas non plus Messie1J.l"s les lue:m bres de la Haute Assenl11ée, en particulier ceux de la COlnmission des finances qui ont compris notre situation et fait bon accueil au 'Projet de Monsieur le Conseiller d'Etat Pitteloud.

Un ancien, au nom de ses collègues non l'etl'ai{és.

Le meilleur an Bonjour, bon an ! ... Des tonnes de cartes et de lettres viennent de porter le joeux salut à ,c eux qui, se trouvant loin des yeux, sont dem-eurés néanmoins prés du cœur. Bonne et heureuse année! sage formule qui réSUIne tout, laissant à la ,d ivine Providence le soin de ,c hoisir pour chacun Le qui lui convient le n1Ïeux: abondantes récoltes pour -le paysan, prospérité -dans les affaires pour l'industriel et le comm,erçant, 'travail assuré pour l'ouvrier, succès pour ,l'étudiant, le travailleur inte1lectuel, le privilégié marqué du s'c eau de la vie religieuse, et, , par dessus tout, pour tous : la s'a n té. IVf:ais, à supposer que ces vœux soient tous. géné.re~sement exaucés, ceux pour qui nous les fonnons seront-IIiJ.s parfaitement heureux ?.. Nous pourrions le croire. Cependant, si nous réfléchissons bien (et le comlnencement d'une année, étape dans notre vie, s'y prête admirablelnent) si nous .r~filéchiss?ns bien, nou~ constaterons que le vrai bonheur ne conSIste pas a amasser et a jouir mais bien à faire rayonner la bonté a~touT de nous, ~ou: conformer l'e plus possible à la volonté de DIeU, autrement -dIt, a bien jouer, ici ,b as, le rôle qui nous a été dévolu, aoceptant .avec il a mêlne sérénité et une égale reconnaissance les biens et les maux, constamment, jusqu"au dernier acte, nous demandant ~ussi à chaque instant si nous sornrrnes à notre rplace et . tout entIers au devoir. ' Si nous avons oublié d'inclure dans nos vœux cette pensée du devoir et de la soumission joyeuse à la volonté de :ç>ieu, il ne nous reste qu'à prier Il e Tout Puiss.a Iit, d'accorder à ,c eux que nous aimons, cette insigne faveur. De cette façon, nous auro~s souhaité et demandé, pOUl' eux, non seulement un bon an, malS le meilleur an. X., inst,


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Sur le chelnin de Damas

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M. Jean de la Cour G,randmaison dit: «Ayons donc, uile bonne fois, le mérite de la /l'anchise: « Interdit aux moins de 18 ans» sert beaucoup moins de sauvegarde que d'appât aux instincts les plus troubles des habitués, jeunes et vieux, des salles obscures. Il leur fait espérer je ne sais quelle excitation malsaine, quelle pel'uprsité savante, qui fouettera leur attention blasée et leur sensibilité émoussée)}.

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majorités anticipées Vingt ans sonnés! C'est la 111ajorité légale. Le Jeune homme jouit de ses droits civils. IJ est j u gé capa.ble du discernelnent nécessaire à l'exercice du droit d'élire, de voter, de signer des conhats d'achat, etc. La coutume, les règlernents et des lois lui reconnaissent d'autres droits avant vingt ans révolus . A partir de 16 ans, il peut aller librement au cinéma, à lnoins que la corm mission de censure n'interdise Inonlentanénlel1t tel ou tel filIn pour les jeunes gens en-dessous de 18 ans.

Pourquoi intel'dit jusqu'à 16 ou 18 ans l' C'est une lnesure pratique parce qu'on juge peut-être qu'il est difficiJe ,d'étendre iJ.a limite au delà. en réalité il existe des films audacieux qui nuisent bien plus aux jeunes gens en pleine crise qu'à des gaa:çons de 12 ou d e 14 ans tout entiers au spectacle des choses extérieures et peu enclins à réfléchir aux dessous des choses. L'adolescent dont le sentiment s'éveille aux choses de l'amour et dont l'esprit pourchasse la solution de p roblèmes troublants, risque fort de subir un choc terrible en voyant des réalisations inférieures et inêlnes immorales de son rêve de bonheur. Pie Xl, parlant dans sa ,l eUre « Vig.ilanti cura» de l'aUrait particulier du cinéma sur les jelules, dit : « C'est justement à l'âge où le sens moral est en fOl'mation, où se développent les n otions et les sentiments de justice et de droiture, des devoirs et des obligations de l'idéal de la vie, que le cinématographe prend, pal' sa pl'opagande directe, une position énergiquement prépondérante. 'Et Inalheureusern.ent, dans l'état actuel des choses, c'est presque 'toujours en mal. Aussi, IOl'squ'on pense à un tel Dlassacre d'âmes de jeunes gens et d'enfants, à tant d'innocences qui se perdent tians les salles de cinéma, la terrible condamnation de NotreSeigneur contre les corrupteurs des petits vient à l'esprit. » Nous pourrions aller pJus loin et ajouter ceci : Un film qui préconise des solutions de conflits domestiques opposées au bien de la famiJlle comme à la loi de Dieu fait du tort aux spectateurs plus âgés qui luttent contre des difficultés de ce genre, et l'expé'rience montre que ces situations-là ne sont pas rares .

Il arrive même que le titre des affiches est plus provocant que le film annoncé . Grâce ft une campagne virgow'eu se entre.prise aux Etats-Unis 'Sous l'impulsion de s ca tholiques, on a constaté que l'on peut gagner de l'argent sans exploiter l'ani'lnal qui som m eille dans chaque homnle. Nos jeunes connaissent une autre majorité anticipée. La loi va laisanne du 24 novembre 1916 dit : . « La fréquentation des débits de boissons est interdite,' a) aux personnes qui n'ont pas atteint l'âge de 18 ans révolus, à moins qu'elles ne soient accompagnées de leurs parents ,: b) cl. tous les élèves fréquentan t les Cours complémentaiJ'es et les cours p réparatoires a u recrutement, pendant la dUl'ée d e ce cours. » La loi ne veut nullem en t insinuer qu'à partir de l'âge indiqu é, l'auberge ou tout autre ilieu analogue convien ne aux jeunes. Nous rappelons ici quelques paroles tirées d'un app el d u Général Guisan à la jeunes·s e du pays: « Une défense intégrale du pays cloit ITlettre la jeunesse en garde contre tout abus des boissons fortes. Un peuple qui se laisse gagner pal' la pratique d e ['alcoolisme attaque sa propre substance et mine sa for ce vitale. )} On frémit à la pensée de beaucoup de jeunes entre 15 et '20 ou 25 ans qui ont été ou sont encore l'objet de tant d'efforts éducatifs et qui gaspillent leurs énergies dans des loisirs malsains physiquement et llloralement: cinéma, boissons, tabac, ,laisseTnller sensuel. Que pro'm ettent des adolescents qui, nantis de salaires convenables, dépensent leur argent au fur et à mesure? Qu els pères seront ces pro digues dans 20, 10 ou 5 ans, même plus tôt? Des chefs d'action socia le et r eligieuse au ssi bien que des a ut or ités ecclésiastiques, civiles et scolair es voient le ·danger; ils 'Constatent qu'i'l est très d ifficiJe de recruter une petite équipe de jeunes dévoués s.al1s réserve. Il y a quatre ans, des Evêques d u Canada écr ivaient à leurs fidèles: « Avide d'indépendance et de plaisirs, la jeunesse de nos jours - sauf exception, va sans diI'e - supporte impatiemment toute contrainte. Elle exige et elle obtient une émancipation de plus en plus précoce, cinq ou six ans plus tôt que ses aînés. On ne 'J


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' me~urera

qu: .plus tar~ les 1?lI!el}-tables conséquences de ce fait socwl et famzlwl, dont li serazt ln]Uste, sans doute, de rendre respnnsables ceux-là seuls qui en sont les victimes. » . C'est dans une lettre sur la tempérance que les évêques du Canada exprim.ent ces craintes; ils disent que, du côté féminin 'Conune du côté masculin, ce qui aggrave à l'heure présente cette a.l?oolisa~ion ins.idieuse et néfaste, c'est que, depuis un quart de slecle, SOIt depUIS la grande guerre pour être pr-écis, l'âge initial .>où l'on a toute licence de boire chez soi et hors de chez soi s'est rforteulent abaissé. Hs déplorent eu particulier ces clubs dit sociaux où les deux sex es se coudoient dans une p:r omiscuité d'autant plus funeste ~t répréhensible que l''alcool, sous mille fonnes, y dispose .les éœurs à toutes les légèretés, et la chair aux plus inavouables conv oitises. Dans ces voix du CanaeLa, nous reconnaissons le m ême a ocent q ue dans les a vertissell1.ents d e ehefs de chez nous. C. G

De l'éducation des sens « Des recher1 ches ont p r ouvé que l es cen tres sensoriels et les per'Ceptions sensor ielles se développen t les prelniers, qu e la nlé~10ire '~ r oît ~n qua lité et en quantité avec ;l eu r développem ent, p ar 1 exepClce, d autant plu s qu e les sens sont ipl us exercés. » (Des'c'œ u dres) . Ces constatations sont banales, et expérimentées par la plupart des :l1laîtres, lnais il est b on d'y revenir , car dans la p r ati9ue trop s'Ouvent on n'en tient pas assez compte, possédé par l'Idée d'un progralnme de connaissances à remplir en un telThpS três court, spécialelment 'dans nos classes de six mois. L e développement des sens est pourtant une étape très importante de base - sur laquelle s'édifie toute finstruction ultérieure. Il ne faut pas hésiter à consacrer du tenlps à exercer tous les sens, et non pas seulelnent la vue et l'ouïe comlne on le croit génér,alement. « Les sens sont des .p ortes ouvertes sur l'âIne » a dit un éducateur. Dans la mesure où i-ls seront déve-loppés, J'être sera susceptible d'enrichissement. Toute acquisition nouvelle, tout raisonement se faisant par l'intermédiaire des sens, ceux-ci sont donc mis à contribution à chaque moment de lI a vie s·colaire. Ils sont donc un instrulnent à exercer et à affiner d'lille Inanière systématique, graduée, suivie: il ne faut pas regretter de consacrer des leçons spéciales pour les exercices sensoriels dans les p etites classes, et d e faire de n ombreux exercices occasioneis d ans ,l es classes lnoyennes et supér ieures.

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Le sens de la vue, lIIlis si souvent à 'Contribution, se ..dé-velo.ppe de 'c e faH pres'q ue automatiquement. Mais ·cela ne suffit pas: il faut apprendre aux enfants, non seulem-e nt à voir, mais ,s urtout à regarder. Par exelnp1le un élève :q ui examine, même très attentivement, une gravure commentée par le ,m aître à 'l a leçon de choses, ne fait Ip as le même exercice visuel que celui qui observe la gravure ou l'objet de .la Il eçon, remarque de lui-même certaines particularités, avant les explkations du Im aître. Tous Jes enfants ont vu et revu le clo'c her du village, la maison d'école, etc. , :Inais combien palIDli eux pourraient les décrire ou les dessiner avec précision ? Demand er à l'enfant d e regarder un objet déterm iné, pour en apporter l'image exacte, est un eX'ceHent exepcice qui n 'empiète pas su r -l'horair e et n'el111Pêche nullement de remplir Je prograrmnle imposé. Voici à titre de sug·gestions, d' au tres exercices qui peuvent se faire occasiônnellement: prof.i.ter d'une r écr éation où l'on ne p eut p a s sortir ou d'un im om-e nt de flo ttement au cours de la journée pour fair e les jeux de Kim (jeux bien connus des éclaireurs) qui consistent à disposer d evant l es enfants UI} certain nombre d' objets ,dispar ates - pendant quelques secondes - d e les r ecou vrir en sui.te, et de d e\Il1an der aux enfants ce qu'ils ont ob ser vé . Ces jeux peuvent être variés et comp liqués à l'infini, s elon l a fant aisie du maître, - on peu t p ar 'exemple attirer l' atten tion soit sur la couleu r, soit sur la fornle des ob jets eXlp osés. Ces mêmes jeux peuvent servir d'exerckes auditifs si l e nl aÎt r e, se plaçant derrière les élèves, Ip roduit des sons en frappant ou en lais's ant tomber à terre différents objets que ,les enfants doivent reconnaître. Autre exercice occasionnel: fixer une fois ou l'autre _comme rédaction un court sujet d'ob,s ervation en demandant de décrire «les bruits entendus au réveil - les bruits de la rue - les bruits perçus dans le si.lence de -la forêt, ~ dans la solitude dès montagnes», etc., etc. Que d'observations intéressantes les enfants ' apporteront en s'habituant à «écouter», que de nuances ils percevront peu à 'p eu dans les bruits entendus ! Avec les .p lus grands, aux. leçons de solfège, reconnaître les sons musicaux en partant d'une note donnée. Au 'c ours d'une leçon de sciences, botanique par exemple, attirer f attention sur l' odeur du végétal étudié; reconnaître, les yeux fermés, au parfum, n on seulement ,les f leurs connues, mais d ' autres p lantes, cer tain es r acines, ,l es feuilles fr oissées, les cond iments, et c. , faire r emarqu er certaines o deu rs dans la nature : après une !pluie, - au lIIloment d e la florai son de cert a ines espèces d'arbres, - à l'époque des ,f oins. On peut ·colIIlbiner quelques-uns de ces exercices avec des exercices gustatifs, pour arriver à 'c e que certains adjectifs, restés vagues pOUl' beaucoup de nos écoliers qui -les confondent, se rat-


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tach nt à une sensation précise. Nous pensons à certains adjectifs employés souvent sans dis'c rimination parce que lna'l compris : âcre, acide, amer, aigre, etc. Cette dernière r emarque s' a pplique égaleJ.nent ,a u t oucher, les enfants usant sans distinction d'épithétes de sens différents : rugueux, l'èche, doux, lnoe.lleux , velouté, s oyeux, 'e tc. Saisir chaque oocasion 'p ou r fai re palper des ' ob jets; observer ta ctilement, les yeux f ermés, tleu r forme, leur gain, leur poids, leur épa isseur , etc. ' L es sen s exer cés occasionneHelnent dans ch a qu e leçon a u d~gré. moyen et su périeur , doivent fair e l'objet d'exel~cices en soi, reguhers, au degré inférieur, Ic ar l'assi,m ilation d 'une donnée nouvelle sera d'autant plus complète et d u rable qu e le plus grand no~br~ de ,sens y ~uront participé. L 'enf ant ainsi déve~oppé sera p repare de la manlere .la 'Pl~s heulieuse à répondre aux exigences des pr.ogralnmes scolaIres; Il sera plus éveiUé, plus observateur, p lus VIvant dans les leçons, et les notions acquises seront mieux fixées dans sa ll1émoire et mieux cOlThprises par son intelligence. . Pil us tard, dans ,l a vie, il aura la possibilité de percevoir plus rapIdement 1es choses, de les considérer dans leur ensemble il sera :m ieux pTéparé pour n'importe quelle a ctivité rProfessi~n­ ne11e, ses sens aiguisés et affinés lui permettant de jouir mi.eux qu'un autre, des joies pures et 'gr'a tuites offertes par la nature, Ja musique et l'art en général.

Service médico- pédagogique valaisan.

Valeur d'une bonne parole « Nous ne valons que par la joie que nous savons dOlmen. Pensée que j'ai lue dans « Mon billet » article si judicieux de Vitae. Combien est grande et vraie cette parole. Quel est le ln oyen à notre portée le moins coûteux et le plus sûr pour répandre autour de nous le médicmnent nécessaire à bien de nos lnisères ? ;C'est sans contredit ce que La Fontaine appelle dans l'un de ses 'Contes: «La meilleure et la pire des choses.» N'eunployons cet organe que dans le premier cas où il soulage et 'r éconfOlie, à si lpeu de frais , tant de pers Olmes qui en ont besoin. Les occasions 'de nous servir de ce baume ne nous qlanquent certes pas. 'On ne peut les énumérer toutes, elles sont en nombre incalculable. Comment combattre le découragement, maladie si COlnmune, Tendue encore plus fréquente .par la tourmente qui souffle actuel~ement sur le monde entier ? Par une bonne parole dHe avec 'tact et au nloment voulu. T out être humain éprouve cet abatte'm ent m oral d evant les difficultés de la vie, du plu s jeune enf ant

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qui ne peut obtenir ce qu'il désire, au vieillard qui ne voit pas arriver sans appréhension l'heure du départ dans l'éternité. Qui dans la vie peut dire qu'il n'a pas eu des ennuis atténués ,p ar une bonne parole? L'enfant, par ex emple, n ' est pas sans éproùver quantité de 'difficultés ,c ach ées au r egard de celui qui n'est point observateur. 'S'il m anque de tendresse en fa mine, il s'attachera à celui qui sait par quelques bonnes p aroles lui donn er ce dont il a u n besoin ~nlpépieux . E st-il mal vu ou mal jugé par ses sup érieurs et ses t am.arades : un encouragement jetterait un r ayon de lumièr e dans sa triste existence. Il est b attu, puni, b afo ué, lnaltraité: que devient-il si Ipersonne, par le bau me d'un bon m ot, n e vien t lui porter secours ! Vous trou vez 'c eci exagéré ? ce sont p ourtant des cas qui se présentent, heureusement fort rares . Espérance brisée, espoir déçu: partage de la jeune fille ou du jeune hom'm e qui deviendraient peut-être des désesp érés si Une âme charitable ne se trouve sur leur r oute p our ranimer par un bon conseil la flalume -de l' espéranc~ qui va s'éteindre. L'homme vit autant d'espoir que de pain. Ceci est vrai pour tous les jeunes gens qui recherchent une vie toujours meilleure. (J' ai connu jadis un jeune homme qui avait une ex,i stence bien lsoilItbre lnais qui croyait lnalgré tout en un avenir plus olément . Il n'osait lui faire face et conta ses déboires à quelque personne 'de confiance qui, par ses bonnes paroles, ses conseils et ses encouragements le persuada que la vie n'était pas aussi triste qu'il le croyait. Petit à petit, eUe l'a nus sur ]e chemin de la réalité que son espérance toujours déçue Jui empêchait d'apercevoir. 'Le jeune homme, la jeune fille donc, plus que tout autre être hmnain, ont besoin du baulne consolateur de {a bonne pa'l'ole. Apprenons à venir ains,i en aide à ceux qui ont, comme no,u s ie voyons, un besoin si impérieux d'être soutenus . Apprenonsleur que lorsqu'on arrive au bas de la pente, on se Telève pour recommencer d'un autre côté sans jamais 's e décourager car Dieu est au bout. Le ver rongeur qui tounnente tant d'âmes arrêtées ,d evant les écueils de la vie ne peut être enlevé que par des paro.les entouraO'ea ntes. Nous sommes tous des Inalades à ce point de vue. là. Ce~lx qui supportent plus facilement le mal doivent s'ingé1l.ieur à découvrir et à ,p anser ceux qui sont le plus atteints. Ils vaudront par la joie qu'ils auront su rendre à ceux qui l'avaient perdue depuis ,l ongtemps et qui n'auraient pu la retrouver pareux-Inêmes. F. Vallanches.

Vins du Valais ORSAT dissipent la tristesse.


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Les distraits . Retenir, ne serait-·ce que pendant une demi-heure, .c omplètement l'attention des jeunes enfants sur un sujet donné, .p araît être un vrai tour de force. Il est vrai que certains cas de « distraits perpétuels » relèvent p:l utôt du Service médico-pédagogique, mais ce n'est pas la géné'ralité. C'est ,donc du « commun des distraits », autant dire de presque tous Jes élèves de nos classes primaires, que nous vou'lons nous occuper un instant, tâchant de d épister quelques causes d e distractions pour essayer d'y porter -remède. Le plus souvent l'enfant est distrait parce que la chose qu'on veut lui fai:fe appr endre ou con"lprendre n e fait pas partie des préoccupations ordinaires de son âge. On lui impose une nouvea u té et si cette nouveauté n 'est p as présen tée sous un habit qui lui plaît, l'enfant la subit pJutôt qu'il ne s'y intéresse. Par contre, un fait p r ésenté d'une façon concrète, intuitive, vivante, n'a pas besoin de longs développements pour être gravé d an s le cœur et l'esprit d'élèves même très jeu n es . Comparez p ar exempJe un récit d 'histoire fait de vive voix au même récit étu dié dans un livre : Une seule audition du r écit or al rendu bien vivant suffit tandis qu'il faudra lire et relire un gran d n on"lbre de fois l e même fait dan s le Evre d'histoire pour le retenir peut-être moins bien , parce que n 'ayant pas fr appé l'illnagination, ce fait a été noyé dans u n brouillard d'idées ou de p r éoccupations étrangères. Un ancien collègue nous avouait dernièrement qu'étant jeune écolier, iJ avait dû écr ire mille f ois le Inot « caoutchouc» mail orthograp h ié dans une dictée, après quoi il se trompait encore! L'art de fixer et de maintenir son attention sur un sujet unique ne s'acquief1t d onc pas par un effort constant fait pour discitp.liner 113. pensée, piquer la curiosité, tenir l'esprit en éveil Iloin des rêveries stériles. Il faut aussi se rappeler que le cerveau de l'enfant lI.1'est Ip as capable d'un long effort. Comn"le ses n"luscles, il a besoin souvent de repos et de détente; voilà pourquoi on a eu la slage idée de fractionner les heures de classe, d'y inter,caller le quart d'heure de récréation, ce qui n'elnpêchera pas .le maître de « couper » encore une leçon par une « variante» lorsque l'attention fléchit. E t, pour finir, rappelons-nous notre propre fonnation, en ce qui concerne l" art de n 'aborder qu'un sujet à -la fois. Si nous y avons réussi, f.aisons passer nos élèves par le même chemin, sinon continuons à chercher ca r (vérité de La Palice) on ne peut donner que ce que l'on a. S'il ne nous arrive pas, comme au grand physicien André-Marie Ampère d'essuyer le tableau noir avec notre ,m ouchoir et d'enfouir le torchon d'a ns notre 'Poche, soyons du moins assez absOl'bés par notre leçon lp our que nos élèves y trouvent J'exeIIllple qui est ,t oujours contagieux. N., inst.

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Eléments de notre grandeur Notre pays ne cesse de nous parler de grandeur. Notre histoire est faite de cela. Certes, comme tous les peuples, le nôtre a connu les heures où tout chancelle en soi et autour de soi. L'homme tourné vers la terre, pour ne Ip oint l'avouer, ne ,c onnaît pas moins les heures de découragement. Une leçon de persévérance dans l'effort quotidien se dégage ,cependant de notre histoire. Persévérance, le mot est bien vieux. D'autres, aux sonorités rp'lus neuves, pourraient le renl.iplacer. Mais est-il bes'Oin de mots, après tout? N'est-ce pas pour suppléer à notre sécheresse intérieure que nous feuilletons le dictionnaire à ,la recherche de sons traduisant notre pensée? Que peuvent-ils pour traduire une permanence? P ersévérance, le mot est un peu délnodé, j'en con-viens. NIais ,c omment ne serait-il pas aussi vieux que notre pays, 'p uisque c'est lui qui a guidé les pas paysans depuis toujours? G'est lui - non p a s le niot, mais ce qu'il p orte de valeur active ~ qui a fO r.l11é les générations au cours des ,s iècles, Persévéi·ance, que n e con tiennent point ces quelques syl!labes? Queltles images n'éveillent-elles point? L'homme p ersévérant · n'est pas fOI'cément celui qui serre les dents, Ic rispe 1es Inusc1es : Ce sont les signes d e colère, et la colère n'a jamais r ien construit de solide. L 'homme persévérant est en revanche celui qui p eut et sait réfléchir, qui porte en lui une puissance de foi, u ne vo~onté du re et in telligente. Il est quelqu' un -de sem blable à tout Je m'Onde extér ieurement, mais, intérieurement, il n e resselnble qu'à lui seul. C'est celui qui s'est d'abord donné une ilnission, ou 'q ui l'accepte en héritage avec la vie, et qui jamais ne connaîtra de trève avant qu'elle soit relnpHe , Peut.:.êtr,e que cette mission, trop gr ande, n e s'achève jan"lais. Alors, Je den'lier devoir pour cet h Offilne est d e mourir sans défaiLlance pour que l'exelnple qu'il transmet à ceux qui viennent après lui soit pur. Car, de quoi vivons-nous ,s inon d'exemple? Où puisons-nous notre force et notre valeur à 'Part dans les gestes de ceux qui fuTent avant nous. Et notre pays, intérieuren"lent, est tellement toujours si selnblable à ilui-lnême, son essence a telle,m ent peu chancré, que l'exelnple donné, lui aussi, est delueUTé t oujours le mêm~. L'exelnple est devenu, avec la succession des âges, .J'expérience coUective où nous allons puiser nos valeurs particUlières. Chaque peuple qui a sa raison d'être possède son expérience coltective qui forme son patrimoine spir1tueJ - indépendant des productions de l'esprit. Notre patrimoine spirituel - dans le sens -que j'accorde à ce mot - c'est la. force q~i e~t en. chacun de n ? u,s, unie à la puissance de tous et qUI nous aIde a SUIvre une destInee 'C omln une. Destinée ·com·m une, c'est-à -dire affir n"lation ou n éga-


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1ion de la v,all eur d'un peuple, c'est-à-dire nécessité ou non-nécessité d'être. Destinée commune, c'e.st la chaîne qui nous unit aux générations passées, qui nous unira à celles en devenir. C'est la permanence de nous-mêmes, -par-delà la mort, malgré la ilnort. C'est l'éternité qui est en chacun, la force de création et de 'c ontinuation. C'est ce que, tout en faisant strictelnent notre devoiT particul~er, nous mettons dans la part de tous, du présent et de l'avenir, comme nous prenons des forces à l'essence des morts: Il reste toujours d'un homme par-dessus la terre qui le recouvre au cimetière, un ref,let de ses valeurs. A cause de cela, nous plon.geons nos racines très loin dans les âges passés .

de lia plaine. Que resterait-iJ alo,r s de notre raison d'être? Mais iŒ

y a la cohésion des efforts de tous, Ja montagne, le coteau, la plaine qui se mélangent et donnent au pays sa forme, son unité, sa permanence.

La persévérance est donc la force dont nous vivons encü\re. Elle est la garantie de notre -durée. Persévérance ajoutée chaque jour à la destinée commune. Et toutes ces particules ont formé ce que nous appelons la race. La race, est-ce à dire uniquement nos particularités d'ordre anatomique ou physiologique qui nous ,différencient des autres ? (Je ne le crois pas. La race trouve sa pleine affirmation dans les qualités de continuation d'un peuple. Il n'y aurait 'pas de Valai's ans sans cette qualité maîtresse de persévérance, sans cette obstination réfléchie parfois même violente, de l'homme contre la terre et ses éléments hostiles. I.l n'y aurait qu'une population disparate, sans liens 'c ommuns. Il y aurait des hom'l11.e éloignés les uns des autres par les conditions topographiques, ,r emplissant leur devoir avec une indépendance sauvage. Indépendants, nous 1e sommes, certes. ComInent en serait-il autrement? Mais pardessus cette apparence d'autonom.ie et les particularités de vie qui en découlent, persiste ~a chaîne qui unit l'homme au vnlage, le village à la vallée et toutes les vallées à lIa Vallée, ~e Valais Là est la grande gaTantie de notre cohérence et de notre unité. A étudier chaque vallée indépendamment de sa voisine, cette idée s'avérerait conlplètement fausse. Ce serait recueillir ~a meilleure preuve de notre déséquilibre. Certes, il serait osé d'affirmer qu'il n'y a point de fêlure par endroit. Parce que la vie réserve pour chacun sa part d'âpreté et de violence nous somInes tentés d'oublier la collectivité. Ainsi considéré, ,le Valais ne donne pas ~a véritable ÏJnage de lui-mêlne. Il apparaît comme un ensemble de peuplades, dénlunies de liens communs, alors que Inalgré les différences ethnographiques et linguistiques, il n'y a qu'une âme, qui forme un peuple : Toutes les vallées joignent ~eur opulence ou Jeur pauvreté à Ja Vallée, la montagne donne la main à la plaine; les gestes accomplis par les pays~ns, fussent-i,ls à l'extrême limite de la -côte ou dans les vergers aux bords du Rhône, parlent un langage unique. Il n'y a que deux Valais, celui de la ,m ontagne . et celui

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C'est là qu'il faut pénétrer le Valais. Passée Ira porte de StMaudce, Je Valais vient à soi dans sa diveflsité, sa grandeur chaotique, sa disproportion. Et Je yoyageur s'imagine être entré dans une partie de la terre demeurée à l'ère primaire. Peu se'n faut que éette impression soit la seule durable dans son esprit. Analyse superficielle et qui, précisément, déforme le pays. Que chaque vallée soit autonome pour son langage, ses traditions, ses coutumes, nul ne le conteste. Mais eIL1es ne demeurent pas moins unies par le même sentÎlnent de confiance. Ma:lgré son étonnante diversité, le peuple vit du même exemple des ancêtres. Et cet exemple, de quelque vallée qu'il vienne, est également persuasif. Il suffit de parcourir 'l es coteaux, d'ouvrir les yeux et de regarder. Et surtout de voulolÎr comprendre. La ,l eçon, partout, est nette, claire, victorieuse du temps. Le labeur a laissé partout son empreinte s,a crée. L'empreinte est vieiLle comme la terre. J'imagine les prenlÎers habitants du Valais, avec quelle ténacité ils durent continuer, sans ia moindre trève, sans la moind,r e velléité de défaillance qui eût été fatale. Jamais le découragenlent ne put entrer d ans les cœurs. Le désert fût monté de Ja terre, alors; les gestes si longtelnps persévérés eussent été vains; tous ces efforts n'auraient récolté qu'tille désespérante sécheresse. En serait-il autrement, aujourd' hui, des siècles plus tard ? Que resterait-il de tout cela, si l'outil tombait des n1.ains paysannes? A quoi se résumerait, d'un jour à l'autre, le travail des morts? Persévérance dès le début, tous lès jours, dan toutes les v.::tlllées, voilà l'élément essentiel qui cOim pose la grandeur de ce .p eupIe. Dans ce pays où découraaement est synonyme de défaite, les muscles s'usent sans relâche. Les muscles seu,ls? Non . Eux ne font qu'obéir à cette volonté silencieuse et tenace qui les aninle depuis toujours. Notre patrinloine commun ne sera jamais autre chose que cela . Les autres richesses découlent de cêlIe-là, ne sont que les Succédanées de cette foi dure conlille la pierre. Et c'est à ce trés~r qu'il faut ajouter sa part de va.Ieur, de confiance. La persévérance a été la force créatrice du Valais, sans lla quelle nous n'aurions qu'une faible raison d'être, ou peut-être au'c une raison d'être. Un peuple peut revendiquer son droit à l'existence quand il ne cesse de s'affirmer. Cesser de nous affirmer, c'est laisser s'introduire dans le corps de cet édifice le virus de la pourriture, de 'la désagrégation, de lia honte. Cesser de nous affirmer' c'est rompre avec notre passé, changer de route. C'est ab'diquer, trahir.


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Je ne crois pas que ,le Valais ait jamais eu pareille nécessité de vouloir continuer. I.l vM une heure importante pour son histoire future. Peut-être, à cause de certains aspects de la vie, de certaines facilités de gains offertes par les circonstances, est-il précisément en train de perdre son unité. La chaîne cOllnporte des fêlures qui peuvent avoir des conséquences graves. La face du pays change, on doit se l'avouer. Bientôt, son avenir tracera sa voie dans les boyaux souterrains des m-Ïnes, où des êtres nés dans la lUlnière-; pour la lumière, se forgent un idéal. On ne peut pas 'lutter - ce serait d'ailleurs manquer à un devoir patriotique contre ces nécessités. Peut-être trouverons-nous, là aussi, un motif de nous affinner. Pourvu qu'à cause de cet état de choses ne se creuse point de fossé entre l'a pa.ssé et sa substance sacrée et l' avenir et ses mirages. Car le Valais doit garder ce qui fait sa grandeur pour continuer d'être. Et ce qui constitue sa véritab1e grandeur ne sera jamais que l'application intelligente, adaptée à l'heure présente, de la grande leçon de persévérance créatrice que lui donne son passé. Jean Follonier.

Réllexions sur le silence Chaque fois qu'on parle du silence à l'écolte, je revois une classe disparue avec la rustique maison qui l'abritait. Le siience y était sacré, Icoupé par les voix alternées des enfants et celle plus grave de la maîtresse parfois aussi !par un éclat insolite du gros « bagnard» qui nous chauffait. Chacun de nos mouvem.ents était ouaté pour ne troubler en rien l'aJnbiance silencieuse dans laquelle nous passions toutes nos heures de cilasse. Après des années, je retrouve notre angoisse d'une maladresse bruy.ante et un petit sahot tout neuf pourrait raconter CO'lTIllllent il fut fendu tant sa propriétaire lnit d'ar',deur à ,l e débarrasser de la haute et dure semelle qui s'était fixée à la sienne ... selnelle qui aurait valu une retenue à sa propriétaire si eUe avait troublé la tranquülité de la dlasse par une chute intempestive ,e t bruyante. Certes, comlne le dit un texte ,q ue nos 'p etits élèves trou vent dans leur livre de lecture « Il faut du silence pour étudier». Il Y a des mOll1.ents où celui-ci doit être ,c omplet, 'm ais j'en connais aussi où maîtres et é1èves ont un ,r éel plaisir né de l'entrain et de ,l 'enthousiaslne, je crois que ,ce sont les meilleurs. On n'entend pas v01er une mouche, mais c'est toute une hrave équipe qui vit avec nos héros et nos patriotes, qui voyage dans notre magnifique pays, qui s'assbnile une règŒe de grammaire, des Inots nouveaux, qui s'exprhne librement ou qui est .fière d ' avoir sur-

mont~ une, difficulté ?'arithmétique. Quelle meilleure récom'p en .. ,s e ,q~~ d~ s ~ntendTe dIre avec enthousiasme: Ah ! Monsieur, .comme c etaIt SImple, comme ,c 'est facile!

, Je veux croire que la, ~i~c~pline du silence assouplie adaptee ~u genre de classe a de!lnlh."ement rempl~.cé ,celle que j'évoqual:s en COnllIllençant et qUI avaIt nOlUS réels: contrainte et inertie. La professio~ marq~e son homIne et 'l'ares sont ceux qui , echappent aux ,defonnatlOns professionnet1es. Le siilence ,m 'en suggère de~x qu'on nO~ls impute à tort ou à raison: « 'parler trop haut ), l1leilleure manIère de n'être 'p as écouté, « parler trop long,t emps» et «rabâcher» façons infaillibles de décroûter son 0 j~une auditoire. Savoir garder le srIence ! quelle force en éducahan: un regard, un coup d'œil attristé suivis ·du silence ou une très brève rel1lal'que d'un ton ca1lme font plus impression sur un déli~quant qu'U? long sermon; un geste de compréhension, un SOUTIre de bonte gagnent plus sûrelnent un ,c œur qu'un flot de paroles. Le silence indique une maîtrise de soi à laquelle -l'enfant es·t infiniment sensible. Il favorise un enrichisselnent intérieur, lUl approfondissement de nos Ic onnaissances : ,p our TIl0ins parler en classe, nous devrons aller à l'essentiel, nous résumer et faire nôtre, simplicité et darté. « Parler moins haut», « Parler moins longuement» et taire pW'ler nles élèves, vous avouerai-je qu'au début de cette nouvelle année, c'est .le 'p etit mot d'ordre que j'ai ·inscrit sur Inon journal de classe. Y. G.

mot de la fin Distraction

Saint François de Sales avait défié un pieux diocésain de réciter un Pter sans distraction, lui pro'm ettant son propre chevaJ s'il réussissait. L'homnle comn1ença: Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que -v otre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujhourd'hui notre ,p ain quotidien ... avec la selle, Monseigneur? - Oui, tout, tout, sourit le prélat, tandis que le brave homme confus, se retirait sans essayer de tenter une Slecol1de fois !l'épreuve.


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PRATJ[QUE

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LANGUE f

ANÇA SE

Première semaine

Centre d'intérêt: LES ASTRES, LA NUIT 1. RECl A.TION

La lune blanche

Etoiles filantes

La lune blanche Luit da ns les bois; De cha.que branche Part une, voix, S ous la ramé e...

Il ipl eut, i.l peut, b ergère, Tou t là -h aut, tout 1à -lbas. La pluie est s i légère Qu e 1'011 n e l'entend ,p as. Il p leut: cela trav erse Tout ' le .ci el et ,s 'enfu it. Il p leut : c'e,st une avers e D'étoiles dans la n uit.

L'éta ng refl ète, Profond m iroir, La ~ülhouett e Du saule n oir Où le vent p'l eurs ...

Il p leut! il p leut! Peut-être Au firmam en t qu i dor t Un ciel vÎE1nt de naître Comme u n papillon d'or.

Un v aste et ten dr e Apaisement Semib l e descendre Du lf irmament Que l'astre irise... f::'E'81t ,l'heure exquise

Il p.leut! les étincelles n ous -f on t flamb oyer La poudre de ses ai1es Qu'il vient de dé,p loyer.

POUl'

P. Verlaine.

Le grand Lustukru

Entendez-vous dans la plaine Le bruit venant jusqu'à nous? On dirait un bruit de chaîne Se traînant sur les cailloux. C'est le grand Lustukru qui passe, Qui repasse et s'en ira. Emportant dans sa besace Tous les petits gas Qui ne dorment .p as.

Jean Rïchepin.

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Quelle est cette voix démente Qui traverse nos volets ? Non, ce n'est pas la tourmente Qui joue avec les 'galets. C'est le grand Lustukru qui gronde, Qui gronde... et bientôt rira En r amassant ,à la ronde T ous les petits gas Qui ne d orment p as. Qui voulez-vou s que je m ette Dans le sac au vilain vieux ? Mon Doric et ma, Jeannette Viehnent de fermer les yeux; Allez-vous-en, le méchant homme, Quérir ailleurs vos repas 1 Puisqu'ils font leur petit somnle, Non, vous n'aurez pas Mes deux petits gas.

n.

Botrel.

VOCABULAIRE

NOMS. - Les astres, le scintillelnent, le fourmillement; une planète, un satelHte, une comète, un aérolithe, un météore, une nébuleuse, un halo, .le firmament, les nues, la voie lactée; l'immensité, l'infini, une phase, une éclipse, l'équinoxe, le solstice; la sérénité, la limpidité; un astr0l1onle, un astrologue, un télescope, la cosmographie; le ciel, les étoiles; une constellation, la Grande Ourse, Vénus ou l'étoile du berger. ADJECTIFS. - Une nuit obscure, sereine, limpide, lumineuse, resplendissante; la voûte céleste, constellée, ténébreuse, azurée; une clarté diaphane, transparente, blafarde, blanchâtre, laiteuse, diffuse; une lueur scintillante, tremblante; un espace infini, illimité; une éclipse totale, partielle; l'étoile polaire, les étoiles filantes; le. ciel criblé d'étoiles, semé d'étoiles, constellé d'étoiles; 1a clarté laitell se des étoiles; la voie lactée. VERBES. - Le soleil décline; l'horizon s'empourpre, s'embrase, rougeoie: la lumière s'estompe, s'évanouit; l'ombre s'étend, enveloppe; la lune élnerge, surgit; les étoiles étincellent, resplendissent; les astres constellent, parsèment; les phases lunaires se suivent, se succèdent. les étoiles apparaissent, brillent, scintillent; leur lueur s'allume au ciel, tremble, danse, vacille, puis pâlit et s'efface.

Exercices. - La racine télé: au loin. Expliquer, en les dé'c omposant, les mots télescope, télévision, télémètre, télégraphe, téléphone. Donner d ix mots de la falnille de luire.


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Sens des expressions: demander la lune ; il f ait nuit noi r e ; être dans la lune. Exp.loyez dans une phr a se l es mots suivants r elatifs au soIl eil et a u x astr es : soleil, en soleill é; lune, luna ir e ' étoile étoilé; 'a ube, aubépine. ' , 1

HI. ORTHOGRAPHE

Préparation : S'en référ er au n umoré 1.

Bruits du soir

L.a lune s'était levée, ronde et brillante, derrière les champs. IL es grenouillés causaient, et l'on entendait dans les prés'la flûte mélodieuse des crapauds. Le trémolo ailg u des grillons semblait répond re au trembleJ.nent des étoiles. Le vent frois sait doucement les branches des aulnes. Des collines au-dessus du fleuve descendait le cha nt fragile d'un r ossignol. Romain Rolland.

L'étoile du berger

Les étoiles

Voyez la plus belle étoile du ciel. Sa flamme ne trenililote pas 'c omme celle des autres . C'est l'étoile du berger, c'est' sa 'c ompagne du matin et du soir. Elle l'éclaire avant le jour, quand il part avec son troupeau dans la rosée, et aussi, la nuit venue, quand il rentre ses bêtes en traînant ses pieds las . K. Seguin.

Dieu a com -lnandé aux é toiles de paraître et elles ont r ép ondu: Nous voilà. Elles sont la p arure du deI. Elles projettent sur nous ,l eur -lu mière. Ce sont elles qui nous dirigent dan s les -océans lointains jusq u'aux Qin1.ites du ,m onde. Mgr de la Bouillu ie.

La lune

Mon oncle pl'étend qu'elle rit. Moi, quand je regarde sa corne pointue, je dis : « Il pleuvra demain}) . Lorsqu'elle se lève r ou'ge et fumeuse et pareille à un lointain incendie, c'est du vent et de l'orage. Si elle flotte, claire comme un plat d'argent, sur un ciel bien net et que la forêt donne, calme, dans une Ic endre bleue je peux compter sur un beau jour de travail. Elle éloigne les dan~ gers de la nuit, les voleurs et les bêtes de proie, les petits lapins font des rondes sous ses regards . Elle règne sur notre sonlmeil et sur les bâtiments de la ferme accroupis comme d"énormes bêtes arrêtées dans la plaine. Gabriel lVlaurière. Une nuit orageuse

Une nuit de plonlb, tluorne et lugubre, pesa sur la canlpagne plutôt luorte qu'endormie. Pas le Inoindre bruit; rien qu'un silence formidable, interrompu de temps à autre par des gémissements sourds dans les nuées. On ne saurait se faire une idée du complet anéantisseluent des choses sous cette atmosphère écrasante. Les arbres, dont le feuillage s'émeut al1 plus léger souffle, apparaissaient, dans la lueur bleuâtre des éclairs, immobiles comme d'immenses pieux fichés en terre. On n'entendait pas luêlne le bruissement si -doux de.s saules de Pierre-Brune, où ne chantaient plus les rossignols. Comme un houline paralysé par la :p eur, la nature épouv,a ntée se taisait, dans l'attente de quelque effroyable cataclysme. Le .ciel était d'un gris sOlnbre, parsenlé çà et là de larges raies r ouges ou viola cées. L e t on n erre grondait toujours par int ervalles, et ses éclats, sans avoir a cquis la sonor ité b ruyante qui annonce l'orage près de cr ever , devenaient de plus en plus distincts, a ccentués, retentissants. Evidemment, la ten1.p ête approchait. Ferdinand Fabre.

A la belle étoile

Cependant la n uit était venue t out à fait. Il ne restait plus sur la crête des m ontagn es qu'une poussière d e soleil, u ne vapeur de lumière du côté du couchant. Si vous avez jalnais p a ssé -l a nuit à la belle étoile, vous savez qu'à l'heure où nous d onnons, un Inonde lnystérieux s'év eille dans la solitude et le silence. Alors les sources 'chantent b ien plus clair, les étangs allument de petites f lammes . Tous les esprits de la montagne vont et viennent librement; et il y a dans l'air des frôlements, des bruits imperceptibles, corn·m e si l'on entendait les branches grandir, l'herbe pousser. Le jour, c'est la 'vie des êtres; mais la nuit, c'est la vie des choses ... Une fois, un cri long, n1.élancolique, parti de l'étang qui luisait plus bas, monta vers nous en ondulant. Au même instant une belle étoile filante glissa par-dessus nos têtes dans la même direction, comme si cette plainte que nous venions d'entendre portait une lumière avec elle. Alphonse Daudet. Un clair de lune

Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra audessus des arbres. Une brise embaumée seilnblait la précéder tom·m e sa fraîche haleine. La reine des nuits monta peu à peu dans le ciel : tantôt elle suivait paisiblement sa course azurée, tantôt elle reposait sur des groupes de nuages qui ressemblaient à la cime des hautes montagnes couronnées de neige. La scène sur la terre n'était pas moins ravissante; le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait dans les intervalles des arbres et poussait des gerbes de lumière jusque dans l'épaisseur des plus profondes ténèbres. Là r ivière qui coulait à Ines


-

'pieds, tour à tour se perdait dans les bois, tour à tour reparaissait toute brillante des constellations de la nuit qu'elle l'eflétait dans son s'e in. Dans une vaste prairie, de raut re côté de la rivièr e, la clarté de la lune dormait sans m ouvement sur les ga zons. Des bouleau x agités par les brises f ormaient des îles d' om bres flottantes sur lille m er immobile. de l umièr e. Châteaubriand. Exercices d'applica.tion

S'en référer au numéro 1. . IV. COMPOSITION FRANCAISE

La phrase -

Le paragraphe -

La rédaction

Faire des phrases avec les mots du vocabu1aire. Faire con juguer les verbes du vocabulaire. Votre village en h iver à 9 heures du soir. Il fait nuit noire; vous allez faire nne cOlnmission chez un 'voisin; observations, im.p ression.

Le leva de lune. - 1. A quel endroit du ciel et à quel moment vous est-elle apparue? - 2. Quelle était sa forme, sa couleur et à quoi ressemblait-elle? - 3. Comment étai,t sa lumière et les ombres qu'elle form,a it ? - 4. La lune se déplaçait-elle? dans quelle diTection? - 5. Par quoi était-elle cachée parfois et quels changenlents avez-vous remarqué autour de vous? Une promenr,de par une nuit claire - 1. La pro.menade : avec qui? où ? - 2. Le deI, la lune, les étoiles, les nuages. - 3. ILa température. - 4. La route ou la rue: lUll1ière, bruits. - 5. impressions ressenties: fraîcheur. calme, silence. La nuit au village (ou à la ville). - Voici la nuit; dans votre village ou votre vine, tout ,change d'aspect. Les travailleurs rentrent, les portes se fernlent, les 111111ières s'alluluent; peu à peu les bruits s'éteig lent. Décrivez cette fin de journée, vue du dehors. Devoir de l'élève. - Nous étions allés, nles parents et moi, passer la soirée chez des mnis. Le tenlps avait bien vite passé, car ma mère, regardant l'horloge de la cheminée, s'écria: «Mais Voici onze heures! » Cela nous fit tous lever, nous quittâmes nos b ons amis et nous voici dans la rue. J'eu s un InOllVement de surprise: camill e la r u e était calme, toute la ville dormait ! Il n 'y av.ait d' éveillés que les becs d e gaz et deux chat s qui se promenaient le long des m urs . J'avais envie de courir de gauche à droite, comnle si j'étais devenu le propriétaire de la rue. .

217 -

COlnm.e la ville était silencieuse! Nous entendions le bruit de nos c~aus~~r~s su.r l,e sol; m?n père ~e fit même parler plus bas, car Je [fi etaiS mIS a parler a mon aIse. Toutes les persiennes !étaient fermées , les portes bien closes; de tem.p s en temps une 'h~mière b~illait à .m es fenêtres: je me demandais qui pduvait bIen dorllllr a vec une lampe allumée? Une 'p ersonne malade ou bien un petit enfant ou quelqu'un .qui venait aussi d e se coucher 'tard? Le ciel était magnifique rempli d'étoiles; je retrouvais la Grande Ourse; la lune devait se cacher derrière un grand toi,t, car je la devinai sans la voir. Je n 'avais plus envie de m e coucher; l'air doux et frai s m'a'vait réveillé. Mais nou s arrivions à la lnaison. Mon père enfonça 'l a clef dans la surr ure. Nous étions chez nous . Le lendeinain Inatin, en retrouvant la ville b ruyante, animée, je ne savais plus si je la préfér ais ainsi ou telle que je l'avais vue l a nuit. Et je m e disais que, san s doute, elle est a u ssi agréable quand elle d or t que lorsqu'elle t ravaille.

De u xième s.emame

Centre d'intérêt ~ LE SOIR l. RECITATION

So.leil couch ant

Les ajoI}cs é clatants, parure du granit, Dorent l' âpre sommet que le coucha nt a llume; Au loin, brillante encore p a r sa barre d 'écunle, La nler sans fin · com mence où la terre finit. A mes pieds , c 'est la n uit, le silence. Le nid Se tait, l'ho:rnme est rentré sous le chaume qui fUlne; Seul, l'Angél.u s du soir, ébranlé dans la brUIne, A la vaste rumeur de l'Océan s'unit. Alors, comm e du fond d'un abîme, des traînes, Des landes, des ravins, montent des voix lointaines De pâtres attardés ramenant le bétail. L'horizon tout entier s'enveloppe ,dans l'ombre, Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre Ferme les branches d'or de son sang rouge éventail. J.-M. de Hérédia.


-,21~,: '7

Soir

La lune est rouge au brumeux horizon. D~ns un brouillard qui danse, la prairie S'endort fumeuse et la grenouille crie Par les joncs verts où circule un frisson. Les fleurs des eaux refer.ment leurs corolles. Des peupliers profilent, aux lointains, Droits et serrés, leurs spectres incertains; Vers les buissons errent les lucioles; Les chats-huants s'éveillent et sans bruit Rament l'air noir avec leurs ailes 10uTdes, Et le zénith s'elnplit de lueurs sourdes. Blanche Vénus émerge et c'est la nuit. Verlaine.

Le 'soleil s'en allait derrière·, les arbres ... et le ciel devint flamboyant comme un brasier, i,'e au calme du fleuve semblait changée en sang. Les : reflets 'dè l'horizoil ' rendaient :rouges les maisons, les objets, 'l es gens, 'G. 'de ,Maupassant. l

"

Le soir sur la mer

Cependant ' ie jour t~rn.bait. Le cie~ s'était couvert ' d~ nuages et leurs ombres s'amoncelaient 'sur la lande qui s'a~longeait démesurément. Le soleil descendait à l'horizon; ses derniers rayons, perçant l'opaque rideau 'des nuées, s'abattaient en nappe de feu et traçaient sur la mer obscurde de longs sillons de lumière, Il se fit un silence profond; puis une rafal'e nlus froide rasa la lanlie en sifflant; un voile sombre sembla s'étendre sur les choses, il y eut dans la nature comme un frisson de deuil: le soleil disparut. A. Sorel.

fi. VOCABULAIRE

NOMS. - Le soir, le crépuscule, la pénombre, le couchant, ,l es rayons obliques du soleil. ADJECTIFS. - Une lueur crépusculaire, une sérénade; les montagIies sont empour.prées, puis elles deviennent violettes; le soleil se couche; une brise fraîche descend de la montagne. On rva se coucher. VERBES. - Les om,b res s'aHongent, l'étoile du berger 'p araît; les laboureurs reviennent du travail, les troupeaux rentrent; les villageois devisent assis sur le pas des portes.

m.

ORTHOGRAPHE

Prépar,a tion : S'en référer au numéro 1. Le soir au champ

Il était , à peu près cinq heures; le ciel pâlissait et des étourneaux volaient au ras des haies vives, frôlant les fleurs de sureau avec un bruit étouffé. Le vent, qui portait des odeurs de fumée et de marécages, siffait doucement. Toute la plaine, jus'q u'au pied des terres froides, n'était qu'un seul labour d'un brun 'gras. Un beau soir de l'arrière-saison engourdiss.ait.la campagne. H. Béraud. Le soir tombait

Aucun souffle d'air ne remuait les 'branches, aucun frisson de vent ne passait sur la surface unie et claire de la Seine. Il faisait tiède, il faisait bon vivre. La fraîcheur bienfaisante de la 'Seine montait vers le ciel serein.

Au coucher du soleil

Les prés, que l'on va faucher, s'étalent sous les soleils couchants comme une mer blonde. Les 'Ombres des grands peupliers s'y allongent avec le soir et tournent lentem-ent, à n1.esure qu~ passent les heures. Puis ce sont des crépuscules aux clartés interminables. Le soleil est couché depuis longtemps qu'une lumièr,e transparente et bien bleue baigne encore les choses, qui ont l'air de s'envelopper. avant le sommeil, de repos -et de silences. Et les nui~s 'viennent, olaires comme des jours. Quelques bruits montent encore : une gaffe to.mbant au fond d'un bateau, une pierre à aiguiser passant sur l'acier d'une faux, le chant d'une caille appelant sa couvée au creux d'un sillon .. Moselly. Soir d'été

Le soleil descendait lentement à J'horizon rougi. Les hirondelles, dans leur VOtl, effleuraient les enfants de leurs ailes immobiles. Le soir était venu. Catherine et Jean se :p ressèrent l'un contre l'autre. Catherine laissait toi11ber une à une ,s es fleurs sur la route. Ils entendaient, dans le grand silence, lI a crécelle infatigable du grillon. Ils avaient peur tous deux et ils étaient tristes, parce que la tristesse du soir pénétrait leurs petites âmes. Ce qui les entourait leur était · familier, tnais ils ne reconnaissaient plus ce qu'ils connaiss'a ient le ' lnieux. Anatole France'. .


-

- ,2 21.-

220-

Le soir, au bord de l'eau

Lorsque le soleil comlnençait à baisser, ,c 'était le chœur des rainettes. L'une commençait à créceler, une autre suivait, toutes s'y mettaient, et c'était un coassemen~ vibrant, grinçant, têtu, qui soudain cessait à quelque mystérieux signal. . C'était l'heure où 1e,s bour.dons reCOn1Jnlencent à rôder, où passent dans l'air rafraîchi die petites libellules verte~, de longs moustiques finement gréés, des éphémères soyeuses Ip ortant leur triple aigrette avec solennité, où parfois sur l'eau moirée se Ip ique l'éclair bleu d'un martin-pêcheu r. Dans les buissons et les roseaux, les fauvettes des lnarais s'affairaient joyeusement, s'aggrippaient à quelque jonc fle xible qui les balançait, pll!Ïs voletaient au-dessus de leurs nids avec un battement rapide de leurs ailes qui se doraient dans un rai de lun1Ïère r,a sante. Jules Leroux. Le soir qui tombe

Le bleu du ciel était devenu tout pâle, presque incolore, avec un peu de jaune à l'ouest, un peu de rouge à l'est, et quelques nuages allongés d'un brun foncé zébraient le zénith comme des lames de bronze. De ce ciel défaillant tombait, ünperceptiblement, ce voile grisâtre qui, dans le jour encore, apporte l'incertitude à l'apparence des choses, les fait douteuses et vagues, noie les formes et les contours de la nature qui s'endort dans l'effacement du crépuscule cette triste et douce agonie de la vie, de la lunlière. Seul dans la petite ville aux maisons hlêmes, le réverbère placé en tête du pont brillait encore d'un étincellement de jour sur le verre de sa lanterne, mais déjà le chevet de sa grande église aux étroites fenêtres ogivales se détachait ténébreuselnent violacé sur l'argent blafard du couchant. et la campagne ne parai,s sait plus qu'un espace confus. Et la rivière, qui avait pris successivement des verdeurs intenses, puis des tons d'ardoises, n'était plus qu'un 'murmure sans couleur. E. de Goncourt. Exercices d'application

S'en référer au numéro 1. IV. COMPOSITION FRANÇAISE La phrase

-!

Le paragraphe -

La rédaction

F 'a ire des phrases avec les mots du vocabulaire. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire. Les troupeaux rentrent ~e l'étable. Après une bonne journée de travail les agriculteur:s devisent assis sur Je pas des portes; que peuvent-ils bien dire?

Le soleil va se coucher; observez les ombres qui s'aIJongent et les derniers rayons qui colorent les montagnes. Imitation d'une dictée. Le soir au villag,e : les derniers travailleurs qui rentrent; ies ·che:minées qui fument; les ménagères affairées; les pay,s ans assis devant leurs maisons ou faisant quelques menus travaux.

Dictée de

G

ntrôle

A,ccord du verbe

Vivent la gloire et la prospérité de notre patrie. L'homme comme la prIante s'étiole dans l'obscurité. L'a.mour de la poule pour ses poussins se manifeste quand un péril les menace. Que chacun de vous aille lnaintenant où l'appellent Is es affaires. Le travail, 1a vo.lonté et la persévérance triomphent de iIJresque toutes les difficultés. Bon nombre d'homlm es estiment et apprécient les .gens 'loyaux, mais n'ont pas le courage de les imiter. Une parole, un ~ùurire, un regard de Louis XIV suffisait pour transformer en esclaves les plus orgueilleux de ses courtisans. L'ardeur, le zèle de cet employé mérite qu'on lui donne de J'avancement. Il pleuvait des bombes et des obus sur Sébastopol. Les balles et les boulets pleuvaient sur ces malheureux soldats. AUClffi danger, aucun péril n'arrêtait ce brave.

Les beUes

istoire:s

Une leçon de justice

Ces jours-là furent jours de printemps .clairs et frai,s. Tandis que sa mère cousait près de la fenêtre ouverte et que Claes, son père, fredonnait que~que .r efrain, Thyl avait 'c oiffé son chien d'un couvre-chef judiciaire. Le pauvre animal jouait des pattes con1JlThe s'il eût voulu rendre un arrêt, mais c'était pour se débarrasser de sa coiffure. Soudain, Thyl ferma la fenêtre, courut dans la chambre, ·sauta sur les chaises et les tables, les mains tendues vers le plafond. Son père et sa mère virent qu'il ne .se démenait si fort que pour atteindre un oiseJet tout mignon et petit qui, les ailes 'frémissantes, criait de peur, blotti contre une poutre, dans un :recoin du plafond. L'enfant allait se saÎlSir de lui, lorsque Claes parlant vivement, lui dit : - Pourquoi sautes-tu ainsi?


-223~

- Pour le prendre" ~épo~qit l'enfant, le ,mettre .e u , cage, lui 'do'r lner- d'es graines et le faite chantei~ pour ' m.'6i. , (' ,:, . ' .;., Cependant l'oiseau, criant d'angoisse, voletait dans l~ chambre en heurtant de la tête des . vitraux de 1ft fenêtre. ' L'enfant cessait de sauter, Claes lùi mit pesamm'e ~1t la main sur l'épaule: -- Prends-l'e, dit-il; Iuets-1t: en cage, fais-le chanter pour toi, (mais, 1l11oi aussi, je te mettrai dans une cage fermée de bons bar'l'eaux de fer et je te ferai chanter aussi. Tu aimes courir, tu ne J.e pourras plus; tu seras à l'ombre quand tu auras froid, au soleil ~uand tu auras chaud'. Puis, un dimanche, nous sortions, ayant oublié de te donner de la nourriture, et nous de reviendrons que ~e jeudi, et, au retour, nous trouverons Thyl m01i de faim 'et tout raide. La mère pleurait. L'enfant s'élança. 1 - Que fais-tu ? de~manda son père. - J'ouvre la fenêtre à l'oiseau, répondit-il. ' En effet, l'oiseau, qui était un chardonneret, .sortit ,p ar fa fenêtre, jeta uri cri joyeux, 'm onta comme une flèche dans l'air, puis, s'allant placer sur un pommier voisin, se lissa les ailes du bec et se s'e coua le plumage. Clae,s d,i t alors à Sol1. fiis : - Fils, n'ôte jamais à h01nme ni bête sa liberté, qui est le plus grand bien de ce monde, et laisse chacun aUer au soleil quand il a froid, à rombre quand il a chaud. Ch. Decorter.

ne

La pieuvre

Gilliatt reconnut la pieuvre. Elle le tenait. Il était la tlllouche de cette araignée. Des huit bras de la pieuvre, trois adhéraient à la roche, cinq adhéraient à Gilliatt. Gilliatt avait sur lui deux ,c ent cinquante suçoirs. Complication d'angoisse et de dégoût. Nous l'avons dit : on ne s'arrache pas à la pieuvre. Gilliatt n'avait qu'une ressource, son couteau. Il n'avait de libre que la main gauche. Son couteau était ouvert dans cette main. , Le poulpe en effet n'est vulnérable qu'à la tête. Gilliatt ne l'ignorait point. Il n'avait jamais vu de pieuvre de cette dimen'Sion. Du premier coup, il se trouvait pris par la grande es.pèce. Un autre se fût troublé. Tout à coup, la tête détacha du rocher sa sixième antenne, et, la lançant sur Gilliatt, tâcha de lui saisir le bras gauche. En même temps, elle avança vivement sa tête. Une seconde de plus ... Gilliatt, saigné au flanc et les deux bras garrottés était 'm ort.

Mais Gilliatt v~ill~it. ' GUètté, il guettait. Il évita l'antenne et, a,u m0,?1ent où l~ bête allait mordre sa poitrine, son poing armé s abattIt sur la tete... Ce fut fini. Toute 1a bête tomba .. Gillia~t referma son couteau. Victor Hugo. , Dans la forêt gauloise, au temps de la conquête romaine ~mbor. le Loup e~t le ,c hef d'une peuplade gauloise. Ami de yercIngétorIx ,et conSCIent de la supériorité des légions de César, Il refuse toute grande bataille, mais harcèle inlassablement les Romains. LI habite dans une clairière de l':iJ~'IIlense forêt. ' Cette clairière, au fond :de Ja Forêt de SanD" n'avait J'amais . P 0 ' . vu l es R ommns.. ~u.r tra,:erses ~es halliers et ses marécages, b.raver ses e~ux InvIsIb.les, Il fallmt ,c onnaître les passages mystérIeux, parfOIS souterraIns, les pistes sans nombr.e tracées par les fauves. Là séjournait Ambor le Loup, avec sa femme ses enfants son père, ses serviteurs, ses chevaux, ses porcs et s~s 'c hiens, O~ y trouvait aussi un loup et un ours domestiqués. : Ce ,.matin-là, debout ~rès de sa maison ronde, Amhor regardaIt trOIS de ses enfants Jouer avec les chiens. Une ·corne sonna dans la futaie profonde. Am/b ol' dressa l'oreille; son père, pr.esque aussi fort que lui, ,m ais qui avait perdu un bra.s à la bataille sortit ,de la maison; sa feInme, belle Gauloise, au teint d'églantine: parut à son tour. Les chiens aboyèrent" l'o,u rs grogna ·et le :loup hurla. '- Silence! fit Ambor. L'es bêtes se turent. La 'c orne sonna encore, ,p lus proche; un homme surgit au fond de la clairière, petit, trapu, le ,p oil noir. Quand l'ho'm me fut près d'Ambor, il dit: - Force et victoire, à toi et là ta race, Ambor le Loup! - Autant à toi fils Ide Llovack ! Assurément tu n'es pas venu sans cause dans ma clairière. . - Les Romains ont franchi les Rocs Bleus et les ,c ollines. S'ils vont plus Ioin , tes alliés seront exterminés, ,leur ville ,détruite, et ceux que les soldats laisseront survivre vendus aux marchands. ' - Les Romains sont-ils nomlb reux ? L'envoyé des Amvars croit qu'ils sont IPlus de quatre cents. -' C'est beaucoup. Les 'g uerriers de Srogâ sont prêts? ~ Ils sont prêts, chef invincible, - Tu ne m'a.s pas dit à 'q uelle distance ont 'paru les ennemis. - A deux jouI"l)ées et demie de la ville. - Ils doivent ou franchir ,l es , défilés des Aigles ou tourner 1es marais. Fils de Llova,c k, c'est deux jours par les défilés ,p lus de trois par l'autre voie... "


-

Répertoire des Bonnes Adresses

29..A,· -

Ambor parut pensif, puis: - N'est-ce pas une avant-garde? - Les feux ont parlé sur les cimes: les légions suivent une autre route ... . - La .forêt se lèvera ... Va ! que les tiens soient prêts. Avant la fIn du Jour, nous serons en marche. Le père et la fennme avaient écouté, ardents, mais Îlnln-obiles; les enfants, après une paus·e , s'étaient remis à jouer. AIMor a:l!a pre~dre la corne des ancêtres. Elle était vieille de p1us d'un slecle, tres grande. Ambor sonna l'appel de guerre, que -d'autres sonneurs répétèrent de futaie en futaie. :. J.-H. Rosn,y-Ainé.

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