104 · visage, la roseur des villages accentuait ses plis et son vivant sourire et son vivant langage étaient l'œuvre de Dieu et des hommes unis. Quand je m'approchai d'elle, ce' fut une prière qui monta de mon cœur vers ce rêve divin, et pardonnant au ciel les haines de l'hiver, j'allai tremper mon cœur aux sources du matin. /'
La noblesse ingénue des choses m'enchantait les arbustes confus étaient harmonieux et tissaient la lumière en délicats filets qui flottaient à leur,s branches comme des voiles bleus. Un rire délicat s'exhalait des pipeaux. De cékstes désirs venaient toucher les âmes , Les herbes et les sources. les bergers. les troupeaux doucement frémissaient dans l'ai~ de la montagne. Tout n'était plus qu 'amour, que joie et que délices. le sourire des cieux était la seulè règle, et les glaciers eux-mêmes, comme de blancs calicès, offraient leur gorge pure au vol ardent des aigles. J'allais, sachant aimer, ignorant que j'aimais quels baisers je prenais' aux lèvres d~ zéphyr. Je remerciais Dieu de l'instant 51 parfait. Les parfums, le zéphyr , les cloches et .les chants enveloppaient n1(\\ âme et la portaIent à Dieu! Au bord des neiges éterhelles, ~t s'y penchant, le soleil du printemps berçatf sa fleur de feu.
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Blettes pédagogique", LA GEOGRAPHIE D'AUTREFOIS La géographie, comme on Fen~eignajt dis n'était .pas capable de nous . faIre connaltre ' le monde extérieur. Te vois encore ces horribles petits livres. où des milliers c:le noms étaient rangés par catégories. ,No~s apnrenions par cœur la Iist,e des detrods d'Europe. comme celle des adiectifs en « al » qui font «ais » au pluriel. Et quels atlas, avec des cartes pl;a tes et mürnes! Dans les classes. d'autres cartes pendaient très haut et n'étaient atteintes que par la poussière. Nos l11aîtres n'enseignaient la g-éographie qu:à regret. J'en ai connu un qui ne l:ensei~~aIt pas du tout. C'était un homme tres ongmal. Il avait beaucoup d'esprit elt de savoir et ne
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SION, 15 Novembre 1913
vo~lait être écouté que par les ~ons . élè.ve~; les autres dormaient; il respectait . ~ falsalt respecter leur sommeil. Un de mes camar~des éveilla, un jour, un de ces dOr111..eurs q~1 ~l lait jusqu'au ronflement: Le malfre lUI dit: « Vous me ferez une carte d 'Europe~ vous la montrerez à M. l'Inspecteur quandl il viendra' cela prouvera que nous faisons de la géographie. » Voilà comment je n'ai appris la géographie que lo-rsqu 'il m'a fal1u l'enseigner.
XY'( BERNE. M. Trœsch, inspectèl.1r scolaire de ce canton, vient de publier le~ résul· tats d'une enquête qu'il a faite. au sUjet ,des logements des instituteurs bernOls.. Il en resulte que tout n'es~ pas . pour le, mleu~ c~an s ,~n meilleure des repubhques. C est a111S1 qu Il nous apprend que, dans le beau et grand canton de Berne: il existe encore 619 logements de maîtres d'école qui ne se composent que d'une seule pièce. Il y en a 279 n'ayant aucune fenêtre au soleil. Un grand nombre n'ont pas même le cube d'air exigé pour .la cellule des prisonniers! M. T~œsch .en Clt~ un dans l'Oberland, où il est lill.pOSSlble qu un' adulte puisse se tenir deb?ut,. le plafond étant à 1 m. 06 du . sol. Un msütuteur loge toute sa famille, soit 11 personnes, dans deu~ chambres. Il écrit à l'inspecteur: « Nous VI' vons serrés comme de petits cochons! :. Après cela . ne nous étonnons .donc pa~ trop si en Valais quelque chose laIsse aussI à désirer sous ce rapport, ce dont nous n'avons pas d'ailleurs à nous cacher.
XX.X ' L'ALPHABET EN CHOCOLAT Un maître d i éc01e vient d'appliquer une originale méthode d'enseignement: l'alphabet en chocolat. Il remet à ses petits, élèves ,les lettres moulées en chocolat. et dès que 1un d'entre euX est parvenu à composer son nom avec ces caractères comestibles il est autorisé à les manger. . L'appât de la ~ourma?dis.e, surex.cit~ ces petits cerveaux, et 11 paralf .9.u en trOIs lOurs à peine les élèves reconnaissent toutes les lettres et composent de nombreux mL..". Il ne coûte que d'essayer. Mais sans doute le moyen n'est pas à la pÜ'ftée de chacun.
XXX t Ceux qui s'appliquent trop aux petites cho's es deviennent ordinairement incapabl des grandes.
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L'EOOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIETE VALAISAIliE D'EDUCATIOli J e s ois l e Bon Pas te ur L'évangill~ du 2m e dimanche après pâques qui rapporte la! touchante parabole' du bon Pasteur, mérite d'être rappelé à la méditation des. maîtres et maîtresses. catholiques., comme le sont ceux qui nous' lisent. Et elle revêt une actualité 'Spécial{ au moment de la: rentrée des c1a1sses,. Il n'y a qu'un seul Bon Pasteur, c'est Jésus-Christ. C'est parce qu'il n'y a qu'un seul Pasteur qu'il ne doit y avoir qu'un seur troupeau. Jésus-Christ est le seul médiateur, au sens absolu du mot, entre les âmes et Dieu. Seul Il peut dire: «Je suis ' la Voie, la Vérité et la Vie» . Tous ceux qui se mêlent, en dehor,s de Lui, de ,conduire les, âmes, de les nourrir et de les faire vivre, sont de mauvais. bergers. 'Us ne peuvent leJ.lr donner qu'une pâture empoisonnée et funeste. Mais Jésus :se sert souvent de certains. hommes. p.o ur réaliser Ses vues SUr d'autres hommes. C'est par le moyen d'une âme humaine vivante qu'II se révèle à une autre âme humaine vlÏvante. En. est-il un seul parmi 'ceUx dont le cœur a battu d'un véritable amOUr pour Jésus.·Christ, qui .n'ait gardé le souvenir d'un homme ou de plusieurs hommes, prêtres, maîtrf.5, camarades, amis, dont la parole ou l'~xemple ont un jour servi à éveiller ou à activer dans 'Son cœur la petite flamme si bienlfai'Sante de ,cette vie nouvelJe? Ceux-là donc ont bien été, pour un trustant au moins, dans un :sens dép en.dan! et secondaire. mlais. réellement. de vral'S pasteurs pour notre âme, puls-
qu'ils l'ont conduite a:Ux gras, pâtura· ges. A' ,côté des ministres, consacrés} dispensateurs, de la doctrine et de la gràce des, sacrements, qui sont pasteurs en. un sens tout particulier, il est donc permis .de distinguer une autre 'catégorie de pasteurs,. EUe renferme tous. ceux qui, d'une manière ou d'une autre, contribuent à conduire les âmes à Jésus,1 Christ, tôus ceux par cOIl'séquent qui remplissent" vraiment, dans sa pleine acceptatioll'~ la nohle tâche d'éducateurs. . . Tout ceux -là repLf'oduisent , au moins dans quelqueS-Uil/5 de ses traits) le divin' idéal du Bon Pasteur tracé pa,r le Sauveur dans l'Evângi1e~ Ils aiment les. brebis cOrn/me les aime le Bon P aSteur, CelUi auquel les, brebis 3>ppartiennent. Comme Lui, [1s, donnent leur vie pour elles. Ce n'est pas tout d'un coup qu'ils la donnent, par une mort Violente, m·ai's ils la donrrent goutte à goutte\ dans. la l1lultitude des. sagifices quotidiens. Ils ne sont paIS, des mercenaires. Le .mercenaire c'est c~IUi qui travaille pOUr Un salaire. Le gain matériel, voilà &On but C'est un marchand. Il donne son' temps, s:on trav-aLl, S'On ingéniosité, ;sa science. 0Il' lUi. donne eù retour une_somme d'argent. Il ne se croit d'autre obligation que des obligations de iustice. Qu'il y ait équivalence entre ' son travail et son sailaire, i'1 se tient en paix et se considère coinme libéré de tout autre devoir. Les, brebis l'le lui api. partiennent pas. Son cœUr n'est Pas. à elles,. Il les garde tant qu'il peut le faire sans danger. C'est lai tâche 'convenue. Mais quant à se donner tout entier, ,comme on se donne quand on aime, il