L'Ecole primaire, 15 février 1942

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SION, 15 Février 1942.

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SION, 15 Février 1942.

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No 9.

61ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTË VALAISANNE D'ËDUCATION SOMMAIRE: COMMUNICATIONS DIVERSES: Examens d'admissio:a. aux 'rour.s ;p réiparatoires des écoles no.rma:les. - Examens de -clôture deB cours complémentaire.s. - 'Chez nos voisins. - PARTIE PEDAGOGIQUE: Un guide sûr de l'Boc,ole primaire: Mgr névaud. - L'enseignement de l'instruc.tion civique dans les .écoles primaires. - Je voudrai,s hien savoir... - Caractéristiqli'&s d'une bonne école. - L'éducation /physique au point de vue -catholique. - PARTIE PRATIQUE: Langue française, 'centres d'inté-rêt, 1ère ' et 2ème sE'maines. - ~\cienceB nature.lles. - Histoire. - BIBLIOGRAPHIE.

Si vous êtes bien portant, c'est une raison de plus pour sucer de temps en temps une pastille FOI'mitrol, qui vous m et à l'abri de la contagion.

Examens d'admission aux cours préparatoires des écoles normales

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Dr A. WANDERS. A., BERNE

Les examens écrits en vue de r admission aux cours préparatoires des Ecoles normales auront lieu le jeudi 12 mars 1942, à Martigny, au 'nouveau collège, à 8 heures 30, pour ·les candidates et les ,c andidats des districts de Martigny, Entremont, StMaurice et Monthey, à Sion, à l'Ecole normale des instituteurs, à 8 heures, pour les aspirantes ,e t ,l es aspirants des autres districts du Valais romand. Les inscriptions seront reçues au secrétariat du Départelnent de l'Instruction puhlique, à Sion, jusqu'au 5 mars 1942. Toute demande d'admission doit être aocornpagnée des pièces suivantes : a) acte de naissance; b) 'livret scolaire; c) certificat de bonne conduite et d'aptitude par le président de la Corn'm ission .sco1aire ou le président de lIa commune et le directeur de l'établissement où l'élève s'est préparé;


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. d) certificat médical délivré ' par ,le .mé.d eciri d'arrondissement, sur formule spéciale fournie, sur demànde, par le secrétariat du Département. . . A la même occasion il sera recruté en plus des candidates qui se destinent à .l'enseignement primaire un certain nombre de j~unes f,ïIles désireuses de -se préparer ap brevet de l'enseignement nllenager. Ces candidates fréquenteront ' les cours ordinaires de l'Ecole Normale pendant deux ans Ipuis pendant deux autres années elles recevront une formation spéciale en vue de l'enseignement ménager. 1

Au mom'e nt de l'inscription Iles jeunes filles voudront bien indiquer si. elles se destinent à <l'enseignement primaire ou à l'enseignement ménager. . . Pour être .admis à l'Ecole normale, le ,candidat doit atteindre 15 ans au ITIoins et 25 ans au plus dans ,l 'année de l'admission. Sion, le 11 février 1942.

Le Chef du Département de l'Instruction publique: Cyr. PITTELOUD.

Examens de clôture des cours complémentaires 'Le,s exam'ens de r.lôture .d'es 'COlins 'C'OIrnplémentaires .s ont fixés comme suit : Le lundi 23 .février, à Sierre, mails on -d"école, ;pour -les ,élève,s de Sie.rre Veyras,lVIiège, Venthône, IMo,H ens" R.ando.gne et .Montana-Station: Le mardi 24 f,é'Vrier, à Vaas-Lens, .p our les élèves de E,'t-iLéonard Lens 'Chermignon, l,cogne et IM ontana-Vi1la,ge. " Le lun.di 9 Im ars, .à 8 heures, à Vex, pOliT les élève,g des AgeHes Vex Hérémence et Evo.lène. ' , Le me.rc-redi 1.1 mars, ·à 8 heures, la Ayent, IPOur 'l'es élèves d'Ayent. Le jeudi 12 'm ar,s, ~à Vex, pour Il es élève,s des autres communes du district. LE' jeudi 2'6 février, .à 14 heures, là Nendaz, :p our Iles :élèves de Nendaz. Le 24 :février, à 9 heure.s3Ü, à Martigny-Vine, 'Pour .l es ,élèves de Charrat, Martigny-CoIllobe, La Bâtiaz', Trient. Le 2J5 février, à 9 heures 30, à Riddes, ,p our .les élov.es de IRiddes et .ct Tsérable's . Le 26 février, à ,9 heu.res 30, à Leytron, rpour .les élèves dE' Leytron et de Saillon. Le 27 fé'V-rier, à 9 heures 30, là Saxon, IpOlilr les élèves 'de ISax'on. Le 28 février, a 9 heure,s 30, .à Fully, pour les élèves de Fu1ly. Le 2 mars, à 9 heures 30, à MartignyaVille, rpour 1e,s élèves de )Martigny-ViNe, Martigny-B'ourg, Bovernier. . Le jeudi 26 f.évrier, à 14 heures, .à Orsières', pour ,l es ,élèv€ts -d'ürsières Lidde's, BbUl~g-St-P.ierre. · , Le samedi ,28 février, à 9heures, au Châble, !p our les élève.s de Bagnes et Vollèges. '

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Le jeudi 12 mars, à oS heures" :au ,co;llège de Monthey, Ipour Iles élèves du distri'ct de Monthey. Dans les autres di,s tri,cts selon ,les indications de- Messiemrs ,les IÎnS':p ecteurs scolaires. Ces exam·ens sont ,obH.gatokes' vour .l es élèves nés en 1923 qu~ ont suivi le.s ·cours ·comp;lémentair,es. Les élèves '3 Jpporteront -leur .lIvret scolaire. Sion, le 16 févrie·r 1942. iLe Chef du ' Départe'm ent de l'Instruction ,p ublique: Pitteloud.

Chez nos voisins Le dim·a nche 1er février, la Société pédagogique vaudois~ a tenu son assemblée générale annuelle dans la grande salle du Casino de Montbenon, sous . la présidence de Ml' Lavanchr, instituteur à Lausanne. Sur 1307 membres que compte la Société 300 environ avaient répondu à l'appel du comité. L~ séance débuta par le chœur « A toi berceau de nos vieux pères», entonné par tous les assistants. Puis, en quelques mots, Ile président se fit l'interprète .de l~ S. P. V. pour remercier le Consei1 ~'Et~t et le G:~nd ConseIl qUI ont bien voulu accepter les revendICatIons matenelles ?u ~. Dorénavant la Société pourra poursuivre un but plus e,leve, defini par les statuts : parfaire la formation professionnelle de ses membres. Dans cet ordre d'idée le bureau la vait fait appel à un médecin psychO'logue bi~n connu, Mr le Dr Forel de~ Cliniq~es ?es Rives de Prangins, pour parler de « La collaboratIOn de IInsh~uteur et du médecin psychiâtre ». Au cours de cette causerie qui fut écoutée avec ,la plus grande attention par le personnel enseignant, le conférencie~ a rel,e,:é que le Valais a été le premier en E'!Tope à créer" le Se~I'ce medIco-pédagogique. Mr Fore1 a m,ontre 'q ue le~ maItr~.s d ecole . peuvent déceler certains confHts d ordre affectIf et qu il leur est paTfois possible, grâce au 'c ontact qu'ils ont avec les pa~e~ts, de ~iqui­ der certains cas. Mais, le plus souvent ils sont obhges de sIgna1er au médecin scolaire au service médico-pédagogique, ou au médedn psychiâtre les ~nomalies observées. Ces praticiens peuvent donner d'utiles conseils et traiter les cas les plus complexes. . Aujourd'hui, les enfants sont élevés dans u1!;, atmosphère de haine; c'est pourquon on se demande avec anxIete quelles seront pour la société les conséquences de cette carence .de moralité. « Le petit grain de vérité apparente qu'on leur enseIgne reste entouré d'un nuage de mensonges. » Si l'on veut do~c ;Iu~ ~'h~.m~­ nité ne soit pas constituée demain par des êtres desequIhbres, Il faut conjuguer tous les efforts pour protéger l'enfance. On com-

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mence d'ailleurs maintenant à s'occuper ,de 'la psychiâtrie infantile; il existe même un institut psycho- médical; au point de vue judiciaire on ne se borne plus à punir les délinquants, mais on recherche la cause de la délinquance, afin d'amener la guérison du coupable. La génération actuelle subit la névrose de 'la guerre. Certains pays ont subi autrefois la névrose du machinisme; nous devons préserver la jeunesse de chez nous de ces deux dangers. C'est par ,la collaboration du pédagogue et du médecin psychiâtre que l'on y arrivera. Telle est, en substance, cette conférence que J'on peut difficilement résumer. La partie administrative 'a été vivement liquidée. M. Besse, de Grandson, président de la société pédagogique vaudoise a relaté les démaflches entreprises par la fédération des traitements fixes pour obtenir enfin la suppression de la retenue du 10 % et.Je versement d'allocations familiales sur la base de 10 fr. par enfants. Malgré les résultats obtenus, le moment n'est pas encore venu de s'endormir sur les positions acquises, car la situation est loin d'Hre stabilisée; ill faudra suivre de .près la hausse du coût de la vie afin d'envisager à temps les mesures à ' prendre pour 'adapter les traitements aux conditions nouvelles. Le président félicite Iles rédacteurs de l' « Educateur» : M)M. Rudhardt et Grec pour la bonne tenue du journal. « Nous ne voulons pas, dit-il, que notre Revue devienne une Ga.zette à Philibert. » D' aHleurs, Il'heure des « coups de ,p oing sur la table» est révolue. IVIr Barraud, de Vevey, donne ensuite lecture d'une proposition qu'il a déposée entre les mains du comité et dont voici la teneur: « Considérant que Il es cours d'éducation civique, malgré le nouveau nom qu'ils portent, ne répondent pas aux aspirations des jeunes gens de 16 à 19 ans, que l'esprit qui y règne, notamment dans les villes est souvent désastreux, .le propose l'étude par Ile comité cantonal ou une commission nommée par lui, d'un p'r ogramme d'activité susce.ptib1e d'intéresser nos jeunes gens, tout en leur faisant davantage connaître et aimer le pays.» Abandonnée par son auteur qui ne pense pas 'a voir le vent en poupe, cette motion est reprise par Marcel Chantrens qui y apporte queiques modifications. Notons en passant que ~es maîtres des cours complémentaires du canton de Vaud ont toute latitude pour étendre, restreindre ou même modifier à leur façon Ile programme officiel. Après la discussion où l'on 's'efforça de rechercher .runanimité que .}' on obtint ,finaJement, l'assemblée demanda que tout le problème soit reconsidéré et étudié .par une commission spéciale.

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,Ml' Guignard, de Lausanne, fit ensuite un exposé pour lafaçon dont l'aide à ,l a campagne est envisagée; il montra comment le personnel enseignant peut collaborer à cette œuvre d'urgente nécessité. L'assemb~ée procède ensuite aux élections statutaires. Puis c'est la fin; par petits ,groupes, les instituteurs vaudois déa.mbulent sagement dans les ,rues ·tout enneigées de la cité du Léman. Comnle celles de ces années dernières, quoique moins fréquentée, l'assemblée de la S. P. V. nous a laissé une impression de force et d'unité. Cl. Bérard.

i

PARTIE

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Un guide sûr de l'Ecole primaire ,Mgr DEiVAUD l\1gr Dévaud n'est plus; il est allé recevoir la Técompense que Dieu a promi's e à tous ceux ,q ui s'emploieraient à faire connaître sa loi et à :faire observer ses ,c om'm a,ndements, en partÎlculier aux plus petits parmi les siens. 1) Deux de ses disciples préférés, l'un Fribourgeois, l"autre Valaisan, M,. l'abbé Léon Barbey et ;M. Maurice Zermatten, ont déjà retracé dans divers journaux ce que fut la vie de cet éminent pédagogue et ont heureusement souligné les qualités }U'esprit et de cœur qui l'ont distingué; nous ne saurions dire mieux. 2) Dans les Ilignes qui suivent, nous voudrions mettre en relief les attaehes spéciales de Mgr Dévaud avec l'EcOlle primaire dont il fut et dont il restera l'un ides théoriciens et l'un des pTaticiens les plus remarquables. Mgr Dévaud avait reçu de l,a nature ou acquis par une étude approfondie tout ce qu'il fallait pour s'adonner aux hautes spéculations pédagogiques et phiŒosophiques, et léguer à Ja postérité, dans des livres savants, volumineux ,e t abscons, le résultat. de ses réflexions profondes. l\fais il a pensé lnieux remrplir le rôle que la Providence lui assignait en 'r estant sur le terrain de la pratique, en contact direct avec l'Ecole primaire. Il semMe avoir pris pour devise la parole de Notre-Seigneur: « Laissez venir à moi 1) Voir ,l'Ev,angi,le 1) 0 li'l' l1a f.ête d 'un docteur. 2) Voir les articles de ,Ml. :Léon .BarJJey dans ,l a « Liberté» du 27 j,anvier et J' « Ig cho IiN ustré» ,du 31 ,janvier, e,t ,celui, de J\1lr IMiauriC'e

Zer,m atten .dans « Le No'UveMiste» du 1er févrie,r.


les petits enfants, car je les aime ». Il s'est fiait petit ,avec -les p~­ tits, pour les amener tous au Christ. Il s'est ·a ttaché à l'Ec~le I?rImaire et à la préparation des maîtres de l'enseignement prImaIre, sachant bien que des premières années de 1a soolarité dépendait en grande partie l'avenir du pays, et l'avenir de Ja société 'c hrétienne. Volontiers J'on adTesse à certains pédagogues le reproche d'être des « théoriciens en chambre» et de ne rien entendre à la ~ pratique du ,m étier». Un tel reproche ne saurait être .adress~ à Mgr Dévaud. Tout le prédisposait à être un « pédagogue pratique ». Né en terre paysanne, il a tOUjOUTS revendiqué son OrIgIne comme un titre d'honneur; mieux que cela, il a cherché à faire de l'école primaire, non pas une école « standardisée», selon les désirs des scientistes du siècle passé, mais une école !adaptée à chaque milieu; et comune Œa majorité des écoles de son canton, auxquelles il s'est intéressé tout d'abord, étaient des écoles de campagne, c'est tout spécialement pour. elles qu'il .s'est dépensé, cherchant à donner une solution, la meIlleure possIble, aux problèmès qu'elles .posent. Il exerça pendant quelque temps les fonctions d'Inspecteur des écoles de la ville de Fribourg; ce qui lui permit un nouveau contact avec l'enseignement primaire, et cette fois dans le milieu citadin. Il pouflsuivit ses inspections dans de nombr~ux Instituts libres de la capitale, ce qui renforça son attrait pour la d1dactique et lui fournit l'occasion ,d 'entreprendre et de faire exécuter de nombreuses expériences dans les 'm ilieux les plus diver,s, nmsculins ,e t féminins. Enfin, ses fonctions de Directeur de l'Ecole normale de Hauterive l'amenèrent à intensifier ses recherches dans le domai~e de la méthodologie. Professeur de pédagogie à l'Université de Fribourg, il SeilIlble s'être fixé comme ligne de conduite: l'étude des questions les plus pratiques. Certains étudiants, rêvant de hautes spéculations philosophiques, s'en étonnaient parfois; mais le «~aîtr.e» souriait de l'étonnement, Jançait l'une de ,ces boutades dont il ,a vait le secret, et continuait à parler avec flamme de langue maternelle, de lecture s1lencieuse, d'étude du Inilieu, de fardes et de fiches. Et quand l'un de ses é.Jèves, désireux de préparer un doctorat, proposait une thèse à allure philosophque, volontiers Mgr Dévaud, avec un humble désintéressement, lui conseillait de s'adresser à l'un de ses collègues «plus savants» de la .faculté de philosophie; mais si, par conke, le disciple montrait du goût pour une question d'histoire de la pédagogie ou de méthodologie, alors le visage du maître s'éclairait. d'une vive lumière et le futur « docteur» se sentait épris d'une respectueuse confiance et animé d'une noble ardeur au trav,a il.

,- : Mgr Dévàud s'adonria donc Surtout à des études ,concernant la 'pratique de l'enseignement. Ces études, il ne ' se contenta pas de les faire dans ides livrés; il voulut se rrendre compte par Juimême des résultats obtehus ,p ar tel ou tel procédé. Pour arriver à ' des conclusions personhelles, il se livra à un double hravai!. , Il s'imposa d'abord la fatigue de longs voyages dans divers pays, afin d'examiner sur p'l ace tel~e ou telle éc01e en renom pour sa méthodologie ' nouvelle; ,c 'est ainsi qu'il ,p assa quinze jOUTS à l'Ecole de l'Ermitage à ,Bruxelles, dirigée par Decroly; c'est ainsi qu'il fit un long séjour en AUem'a gne, prenant contact avec les écoles socialistes de certaips grands centres industriels, dans lesquelles on essayait d'instaurer le régiIne de la liberté absolue a'ccordée aux enfants. D'autre part, il organisa .Jui-même des expériences pédagogiques. A défaut d'école expérimentale dans le genre de celle 'du :Mail, à Genève, il s'adressa aux maîtres et aux élèves de Il 'Ecole norlI~ale de Hauterive, puis aux maîtres et aux Im aîtresses dü canton qui désiraient contribuer à une étude approfondie de tel ou tel procédé. Grande était S'a joie lorsqu'il recevait de différents coins du pays .Je résultat d'expériences tentées avec plus 'ou moins de succès. Par ce double moyen, Mgr Dévaud en arrivait à se faire une conviction raisonnée; ,puis rH tirait ses conclusions à l'intention de ses auditeurs ou de ses l~' cteurs. Il adoptait sans hésiter tel procédé, mettait en doute la valeur de tel autre, ou rejetait sans pitié ce qui .lui paraissait utopique ou contraire à la védté. Comme le dit fort bien M. l'abbé Barbey, « la pédagogie moderne donne souvent l'impression d'un maquis. Le professeur de Fribourg savait ne pas s'y perdre. Il s'y avançait poséJnent, l' œil ou':' vert, l'intelligence hospitalière, certes, mais jan1ais dupej marquant le pas du progrès, mais refusant l'aventure. SUI' tout ce qu'il rencontrait, ['ancien et le nouveau, le traditionnel et le dernier cri, il cherchait à asseoir un jugement de valeur. Aucun souci d'être à la mode ne le tourmentait. Paraître « vieux jeu» à certains modernistes lui était indiffére'n t. « Qu'est-ce que cela vaut au point de vue de l'éducation des enfants? » C'était la seule question qui l'intéressât. » 3) . ,

Son rôle de juge Il e mettait parfois dans une situation difficile et délicate; mais comme il n,e cherchait que .Je vrai et le bien, il ne se laissait pas arrêter par le « qu'en dira-t-on». Et ·c:est ainsi qu'il fut taxé par les uns de « hardi novateur» Bt par les auh:es .: d'incorrigible réactionnaire sous des apparences libérales», 4) ne voulant pas se laisser gagner par la « pédagogie moderne ». 3) « .Lihe-rté)} du 27 janvie-r 194.2. 4) Lire, P,arJel', Hédi.geJ·, 2me édition, !page 113,


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En fait, en homme sage et prudent qui sait Ip eser le pour et le contre, M,gr Dévaud sut allier dans un harmonieux ensemble ce 'qu'il y a de meilleur dans l'ancien et le nouveau; et la plupart de ceux ,q ui le traitaient «d'utopique novateur » finissaient par se laisser prendre au jeu et par adopter son zèle pédagogique; et ,l a iplupart de ceux qui le traitaient de « conservateur invétéré » étaient hellreux, l'expérience aidant, de s'appuyer sur ses principes pour donner ou redonneI: plus de solidité à leur doctrine pédagogique. Et tous, partisans ou advers aires, rendaient témoignage à sa bonté, à son désintéressement, à son dévouement. H semble même que ceux dont il avait critiqué certaines tendances pédagogiques lui restaient particulièrement attachés. Dans une lettre datée du 17 décembre dernier, M. Ad. FeITière, l'un des pionniers de « l'Ecole de Genève », dont Mgr Dévaud n'approuva pas toutes les directives, écrivait à l'auteur du présent artide: « Quelle triste chose que d'apprend.re que Mgr Dévaud

se meurt lentement! Hier encore, j'ai reçu une lettre si gentille, douce et fine de sentiments de lui! Il m'a dit lui-même, il y a quelque temps, qu'il s'en allait lente:m ent, et mon ami M. Gonzague de Reynold me l'a confirmé. C'est un très, très grand éducateur que nous perdrons. » Et dans une ,lettre du 21 du même IllOis: « Oui, vous avez raison, ses œuvres lui survivront et continueront à faire du bien. » Ses œuvres, quelles sont-eUes? Elles nous apparaissent comme le ref~et de 's es préoccupations pédagogiques habituelles et presque toutes ont trait à la didactique de l'enseignement pri-m aire. En voici la liste :

L'Ecole primaire fribourgeoise sous la Rép ublique helvétique. L'enseignement de l'histoire naturelle à l'école primaire. La lecture intelligente à l'Ecole pI'imaire. - Essai sur l'éducation patI'iotique. - Guide théorique et pratique de l'Enseignement primaire. - La pédagogie scolaire en Russie soviétique. - Pour une école active selon l'ordre chrétien. - Les branches de connaissances au cours supéI'ieur · des écoles de campagne. - Pédagogie du Cours supérieur. -Le système Decroly et la pédagogie chrétienne. - Lire, Parler, Rédiger Procédés d'enseignement actif applicables à des classes à plusieurs degrés. Quarante exercices de lecture silencieuse. L'Ecole affirmatrice de vie. Les leçons de pédagogie d'un manuel de lecture américain. - Dieu à l'Ecole. - Préparation de la jeune fille à son rôle de femme.

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Cette liste est impressionnante; il est vrai qu'un bon nombre de ces publica~ions se réduisent à de minces brochures. En psy~hologue avertI, M'gr Déva.ud sayait qu'on ne lisait pas les « gros livres » et en homme pratIque, Il ne tenait pas à fournir shn,plement du travaH aux impriQ1eries :. il souhaitait être lu et ·p ar les instituteurs, même les moins intel'lectuels; qui lui en ferait un reproche? Mgr Dévaud est généralement agréable à lire, surtout dans ses dernières publications. Il n'était pas né orateur; dès .q u'il quittait trop longtemps des yeux son texte écrit, la parole devenait hésitante; mais il savait donner souvent à la lecture de ses pages spirituellement rédigées, une allure si enthousiaste, qu'i,l empoignait son auditoire, étonné d'abord de voir ce vénérable prêtre s'enflammer pour des ,q uestions apparemment si peu éthérées . .Et cette flamme, nous la retrouvons maintenant dans ses multipies brochures qui gardent l'·a llure d'un dialogue, dialogue entre :l ui et ses lecteurs Iqu'on ·s oupçonne ravis et ·c onquis. Ajoutons que toutes ses œuvres sont écrites dans un es.prit profondément chrétien. Le professeur de -l'Université catholique de Fribourg n'a jamais consenti, sous prétexte d'atteindre un public plus étendu, à cacher, ni même à atténuer ses 's entiments religieux. Mgr Dévaud n'était pas un étranger en Valais et le Val'a is n'était pas non plus pour lui un pays inconnu ou indifférent. Il avait apprécié à Hauteriv,e et à Fribourg certains de ses fils qui ,l ui font actuellement honneur dans le clergé diocésain ou dans le monde littéraire; il avait été invité parfois à traiter un sujet pédagogique dans les réunions générales des institutrices. En fait - et il le disait en confidence à ses amis - il aurait aimé avoir un contact plus fréquen t avec le personnel enseignant pri~aire valaisan. Aussi apprit-il avec' une r éelle joie que le Dép a rtement de l'Instruction publique avait SOUIllis à l 'étude des candidats a u brevet d e capacité son ouvrage «Lire, Parler- Rédiger» , et plus récemment: «Dieu à l'Ecole » . Ce qu'il aurait 'aÏIllé nous dire d e vive voix, dans n os réunions régionales ou générales, il nous le dira désor mais p ar ses livres, que nous n ous ferons un p1aisir 'de toujours consulter, certains de su ivre, en marchant sur ses traces, un guide sûr et syn1pathique; il saura SUI~tout nous communiquer , avec le secret de ses p r océdés didactiques, un plus grand aIlla ur 'p our notre noh le n1ission d'éducateurs de l'enfance et de la jeun esse. L. B. QueUe est l'œuvre du Don National Suisse? Aidel' les soldat tombés dans la gêne p,a r suite de l'accomplissement du servie.El actif. Institu trices, institu.teurs, pensez à la collecte du Don National,

soyez généreux!


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L'enseignement de l'instruction CI\7'lque

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dans les classes primaires Depuis quelque te'lnps on insiste ,dans la presse et dans nos parlements cantonaux sur la nécessité de donner un · enseignement régulier de l'instruction civique dans les classes. Il y a quelques années la Société suisse des Instituteurs a adressé une Tequête aux autorités fédérales, réclamant une loi instituant l'instruction civique obligatoire pour les jeunes gens et les jeunes filles de 18 à 19 ans. Par contre la Société des instituteurs catholiques, tout en reconnaissant la nécessité de cet enseignement, s'est montrée opposée à toute in gérance de la Confédération et a réclamé la conlplète autonomie des cantons en matière scolaire. La presse valaisanne a souvent insisté, elle aussi, Sl,lT la nécessité de l'instruction civique. Evidemment la question de principe ne saurait être combattue pal" personne; dans un Etat où le citoyen exerce tous les droits du 'Souverain, où il est appelé à chaque mOllnent à se prononcer sur des questions de la plus haute importance pour le pays, le jeune hom·m e doit être initié de bonne heure aux 'a ffaires de la République. Il faut qu'à vingt ans il ait un sens civique développé, qu'il connaisse, dans les grandes lignes du moins, les droits et les devoirs du citoyen, les principales institutions politiques du pay,s, la structure de nos trois entités la commune, le canton, 'l a Confédération. 'Cela constitue le mininlum qui doit être atteint au moment où le jeune homme fait son entrée dans la vie civique. Mais depuis que l'enfant arrive en classe jusqu'au jour où il devient membre actif de la commune ou du canton, il y a toute une étape à parcourir. Et si l'on veut que l'enseignement soit profitable, il faut le donner d'une façon progressive et méthodique, en aHant du connu à l'inconnu. Nous ne voyons pas la nécessité de faire figurer l'instruction civique au prograrrnme des dasses primaires, bien que nous l'enseignions depuis de longues années à nos élèves de 13, 14 ou 15 ans. Pourtant il est facile d'intéresser les enfants à cette discipline, car ils aiment connaître ,les institutions du pays; ils trouvent du plaisir à savoir de quelle façon on procède pour élire les magistrats, pour 'é laborer une loi et la faire adopter par 'l e peuple; plus de plaisir encore qu'à s'instruire de faits d'histoire qui se sont déroulés dans des siècles depuis longtemps révolus. C'est que ces leçons d'instruction civique se rattachent à des faits concrets, à des souvenir vécus dans le village, à des luttes électorales auxquelles les enfants ont assisté et partiCipé à leur façon.

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Mais cet intérêt même que les élèves apportent à cet enseignement ne constitue pas une raison de le donner. ·Chez nous du moins, où des cours sont créés pius sp'é cialement dans ce but. En effet, à partir de leur émancipation, il reste encore 4 ans à nos jeunes gens pour. parcourir le mince manuel d'instruction civique où sont codifiées nos principales institutions politiques. Sans doute pour les «complénlentaires» ce petit manuel dQit. constituer un minimum auq~el il faudra bien ajouter quelques notions de droit usuel, quelques leçons tirées du code civil et des constitutions valaisanne et suisse. Mais les quatre ans de cours compléunentaires - on n'en dispose pas autant dans la plupart des cantons - suffisent largement. Alors, .dira-t-on, vous voulez que l'école primaire se désintéresse de 'l a formation du futur citoyen? Bien au contraire; elle mettra tout en œuvre, dès les première·s 'a nnées de classe déjà, pour donner aux enfants ,q ui lui sont confiés, une solide éducation nationale. Celle-ci ne consiste pas spécialement à savoir quel est le nombre de conseillers communaux prévu par la constitution cantonale, ni ,quelle est la différence qui existe entre la justice civile et la justice pénale, ou encore entre 1e droit d'initiative et le droit de referendum. C'est là de la technologie dont Dn peut dispenser ,l es jeunes écoliers. Le rôle de l'école primaire consiste en premier lieu à faire aimer le pays. On atteindra ce but en découvrant aux enfants la magnificence de nos montagnes et de nos glaciers, la grâce de nos lacs d'azur, l'harmonie de nos paysages, la richesse de nos produits, la ·c onscience et l'hab1leté de nos artisans; en les initiant peu à peu à la beauté de notre histoire, en leur montrant ,l e dévouelffient et l'héroïsme de nos ancêtres qui ont sacrifié leur vie pour nous laisser un pays libre et indépendant. L'histoire encore permettra à nos grands ·des dernières 'a nnées de classe, de voir les différentes phases politiques par où a passé la Suisse: Confédération suisse, république helvétique, Etat fédératif. Et c'est déjà une initiation à l'instruction civique. Grâce à nos devanciers, la maison ,que nous habitons maintenant, notre Suisse chérie, a été édifiée petite sans doute,' mais solide, car eUe est construite sur le roc qui la soutient et eUe est protégée par la croix du Christ qui flotte 's ur le faîte. L'enfant apprendra aussi à connaître les hommes qui ont bâti l'édifice, qui l'ont défendu à travers les siècles, qui l'ont agrandi, orné. Et aussi ceux qui l'ont fait ·au loin connaître, aimer et respecter de tous. Lorsque nos élèves auront été formés dans cet esprit, nous sommes persuadé ,q u'ils aimeront leur pays - ils l'aiment déjà d'instinct com'me ils aiment Jeur mère - Iq u'ils voudront le seTvir afin . de continuer ,l a chaîne des bons patriotes, comme l'ont fait leuI"S ancêtres. Ils cOlffiprendDont déjà ·q ue tous les citoyens doi-


~ent. se .grouper au~~ur du drapeau à croix blanche, qu'ils ont 1 obhgatIOn de .sacnfIer ,l eurs aIses, une partie .de leurs TessoUT'ces I?our permettre à la patrie de remplir ses tâches. Ils sauront .a.ussI que les destinées du pays doivent être confiées à des autontés. éclairées, intègres, justes. C'est 'pourquoi, même s'ids ne re,e evaIent aucun autre enseignement par la suite, s'ils se sont bien pénétrés à l'école de ,c es idées nobles et élevées ils comprendront la grandeur du rôle de citoyen et ils accompliront leurs devoirs ,en toute conscience et justice. . Ils auront reçu durant ces années de classes .primaJÏres une bonne, une soUde éducation nationale; ils auront une base soUde d'idées, il ne leuT mallqueTia pl]us guère que des mots, et la clef de ,c e système politique qu'il sera fa.cile de leur donner durant les quatre années d'école complémentaire. " . Que '~~us ~omp~en;re ,bien; n?us .ne sommes .pas contre 11nstru~hon ~Ivlque ,. malS a 1 c?le pTlmaIre nous lUI préférons une « e.ducahon ~aho~a1e » vraIment profitable, cel[e qui seule peut fa1re des Wlnkelned DU des Nicolas de Flue Cl. Bérard.

yon

:Pourquoi le Don National Suisse organise-t-il une c ollecte? Il veut secourir les soldats nécessiteux e't leurs fantilles. Peuple suisse, n~hésite donc pas à acco·r der ton appui à l'action 1942 du Don National Suisse.

ae voudrais

285-

bien savoir .

(A propos de

ps~udodiscipline)

Nous nnus trompons souv.ent .gur la signLfiocation !la plus profonde de ,]a dis cipUne. 'Ce que nous voulonsav.oir, c'est une :classe attentive, et dels élèves attentive·s font notre joie. Nous saJcri:fions tout à cette disciIP·line. Nous -réussissons là ·captiver tOliljours à nouveau la classe par un ·enseignement viv·ant. Nous employons des méthodes neuves, nous .proposoIlB des trav,aux intéressants; nous avons le don de la 1>ar01e ·et une .phantaisie f.éconde. Nous Is avons varier les exeJ."lC'ices et lE'S rendre a:ttrayants; nous y mettons beaucoup d'Ï;rnprévu; notre vie scolaire ne Ico·n 'naît 'p as .de ,p oints morts,. La Cllasse est toujours {}Cocup ée et reçoit sa:n s r.e's se de nouvelle·s suggestions" de ·soOr,te Iq u'el1le n'a ni le t emps ni r'o'c casion de 'causer des dérange'm ents·. · Il y r ègne tou'jours un joyeux esprit de travail et une :m agnifique émulation, même quand on exige un Elffor,t pénible de réflexion. Apparem,ment une discipline ,r éjouiss·ante. Car en réa~ité ·c"est l'a .m aîtresse qui, sans en avoir l'intention, suggestionne, captive. soulève et 'e ntraîne ·ses élèves . Ce,Lles'-<ci ne peuvent pas faire .autre'm ent que de ,l a suivre, et e,Hes lE' font s'p ontanément et v'o lontiers. Il 'est vrai que Ies collègues parlent de « ·tro,p grande .force suggestive », .p our -employer un teirme signhficatilf. Si, vraiment, le travail dans ,C'e·s classes était basé sur :l a diecipline·, ce·11e-1Ci dev,r ait persister dans toutes les m.atières, ·et avant tout quand l,es élèves sont abandonnées ex,cElptionneUeme,nt là eUes-mêm.es. Mais il :a rrive souvent qu'u'Ile f;lasse qui a justement travai.llé avec ardeur pendarut deux ou trois heures, fait à l'heure suivante su!biterrnent volte-fa,e.e chez une autre !personne enseignante. Toute,&, 'l8ortes de manières indisc1plinée,s se font jüur: rire·s étouHés ,et' ,èclats, ,b avardage; .les dérangements SE' succèdent. iLa maîtresse de ,classe se trouve devant une énigme . Ou ibien, la « trop g.rande force Is uggestive» est-elile ré ellement en cau'Se? N'est-.ce .p as ,pour ,cela que l'es élève,s ont travaiillé chez ,ellE' en- y Imettant toutes leurs ,ressoum~es ? Il était i,m ,p ossib[e de se laisser aller. La jeune élève doit maintenant ohercher une détente ai11eur,s ; eH'e prend sa revanche dans ,q uei1que heurE' plaoée à la fin de la demijournée. iLa f,aute n'en est pas là la jeune filile, mais à la maîtresse qui a entraîné sa 'c las,s e trop vigoureusement, .quoi,que non de pro.pos délihé,ré. Cette ·m·aîtresse est r·eslponsaible ·de l.a ,conduHe de ses élèves ·dli'rant ù.e·s ,l eçons qu'E,Ue ne donne pas el,l e-même, ,a ussi de leur conduite ,p endant .l'enseignement rel1g~eux. N'es·t -<c,e ,p as la connaissance de 'ces connexions .q ui .:faisait assister autre,fois la 'm aîtres.se de ·classe .au cours de religio-n? Et a1lors? Que !peut faire une maîtres-se· .de 'c lass,e iPour que ses élèves enclines aux ,sottE'S joyeusetés et aux 'p etites mèchaneoetés s'Ï:m,p ose,n t certaines limites et observent la discipline pendant toutes les leçons sans . exception" qu'elle~ soient surveillées ou non? IComibien souvE'nt on .se voit dés'aJbusée 'lorsqu"U'ne :mère vous .a,p.pe.tle pour une


'courte ·convers·a tion d'e vant ,l a [porte de lia dasse et qu'on doit 'r.onstater Icomme1nt, à l'intérieur, Il'ardeur :au travail ·s"est mét8Jrriorphosée en !bavardages à haute voix! Et ill ne s'agit 'pas d'élèves ,dont l,es relations aveo leur maîtresse soient tend'u e,s ·et qui veuillent ,l 'agacer. Je sais Ipar ex,périence qu'H es,t inutile d'exlp.liquer -aux filles ,combien il serait d,ésirab,I,e qu'elles a>pprennent là 's e ,m aîtriser et à ·SE' 'contraindre. Elles vous écoutent sérieusement, ne VOli'S ,contr:edisent .p8.JS ·et sont ca>pables . de faire .de longu·es -dissertations ·La-dessus. Enes 'c om,prennent !la 'chose; mais .la volonté ,l eur 'fait ,délfaut. La théorie ne ,p asse pas dans la pr8Jtique. Ne ,s erait-il [pas possible qUE' que.l'q ues élèves bien diStposées fis's ent va:loir leur influence? I.l ,arrive qu'un ,seu!! bout~etIl-traina Ip lus' de ;partisans que 10 ou 1~ élè.ves disdplinées, Icar il est plus facile de ·m é.priser ,les ;règlements et de troUfuler l',ordre- que de se dominer soimême aver. ses d,ésirs. CeJlles qui ·dMe·nJdent' 'l'ordre à tout :p rix passent pour des hy:po'c·r ites et des IfTatteuses Iq ui veulent .gagner de bons points. 'Des ,condi,s'Ciples !peuvent être crueNes et f,aire régner lune v,éritable terreur jus'qu'!à ,ce que ,l e's bonnes volontés elles-:mêmes 'C8Jp-i'lulent. Si le succès ne !peut veni·r ni de 'oonsidérations théoriques ni de l'influence qui émanerait de la classe, il faut donc ,prévenir. Est-tce qU'lime éIlèvE' désignée doit s'e ,ooarlger du calme et noter les fautives? Ce ne .serait ni plus n;i moins 'que de lacontr,ainte et du ·dres·sage. Les élèves sont IPI8Jcées maintenant sous une surveilllance iPolir.ière et -n'adhèrent pas d,8JIlJS leur intérieur ,à cet ordre. La maîtr,els,s e n'a ;pas le do:n de m' en~cer et de :r.~pr.imander; ,c'est Icontre son natureL Voic,i donc la situation: Parler ,de la vale'ur de la di s'Cipline, .c'est tpe.inepe.rdue. L'ordre obtenu à fOI'lce de mena'ces, de surv'eiUance et de punitions n'·est .pas de la discipline. Donner UtIl. enseignem.ent vivant, e'mlPll oyer des ,m éthodes à ,b ase de joie, ,provoquer l'ardeur ,a u travail} ·conduit :à la 'p seudo·discipline. Une autorité qui s'appuie sur d8's détaills extérieur:s n.e 'C'réE' pas une véritable discipline; eITe ,fai,t de·s 'concessions aux vœux des élèves. Je doi,s habituer ,m es ' élèves 'à l,a distCÏ;pline, là ,l a ,m aîtrise d"ellesmême's. Je voudrais bien savoir là 'quels motifs j,e dois faire appel pour décider ila jeune fille à se maîtriser de 'pIetin gré. Je voudrais bien savoir ,comment èveiU8'l' €',In elile ,cette disposition per.manente de sa volonté. Je viens de -lire juste,m ent dans .la ,lettre d'une jeune normali,enne: {( On ne Ipeut ,8Jc,celp ter une disdpli:ne, si CE' n'est Ip our un idéal s'li'P,érieur.» Est-tcelJà la r.éponse là une ,que's tion, à notre question? QueUe voie ,faut-il suivre pour if,aire aocelp ter ,p ar nos .élèves cet idéal supé·r ieuret 'p ar lfa-même la vérita'bile disci'Pù.ine ? E. JWl. (TI'I~dui,t de (<18chweizer Schule ».)

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n

"

Caractéristiques d'une ·bonne école . ,M. IW. H . . Maxwell, d~redeur de ' l'enseignement de la' ville de Ne'y-York, dont l'expérience pédagogique fait autor.i té 'aüx :,Etats-Unis, s'élève ~ contre certains critériums prétentieux et bl:?arres qui naissent un bëau jour et disparaissent peu ,après, ri6n sans avoir .souvent déterminé des engouements aussi passage~'s que déraisonnables. Il montre que 'les statistiques elles-mêmes, forcément insoucieuses des ,c ontingences extrêmement d.ivers~s, ne peuvent êh'e que fallacieuses. Et, surtout il insiste pour qu'on se défie des «hommes à systèln:e ». Ceux-ci, en effet, ne sauraient juger qu'en fonction de l'application de leur « méthode». Voici, pour lui, quelques-unes des conditions d'une bonne école: 1. 'L es autorités scolaires, :en Il).ême temps que lI a responsabilité, auront la libre disposition des fonds affectés. à. l'enseignemept, et ne devront, en aucun cas être soumis aux pouvoirs d'ordre 'politique. " 1' 2. Les conseils universitaires et le ministre doivent être .J'autorité suprême en matière d'enseignement, mais jamais pour ce qui est des méthode~. 3. Des voies et moyens efficaces doivent exister, .p ermettant non seulement la formation des pédagogues néophytes, mais aussi le développement de ceux déjà en fonctions. 4. Les professeurs devraient recevoir des traitements dignes de leur haute rrnission et leur permettant de perfectionner leur culture personnelle. 5. Les classes ne devraient pas être démesurément nombreuses, et ne jamais compter plus de cinquante élèves. 6. Les professeurs devraient connaître les meiHeures méthodes, et s'efforcer de les mettre en pratique. 7. La force et la santé physiques devraient Icroître régulièrement chez l'enfant à mesure qu'il monte d'une >Classe à une autre. 8. Il devrait y avoir, dans chaque classe un programme d'études bien défini, que p'rofesseurs et élèves ne perdraient jamais de vue. 9. Le but à atteindre devrait être 'l 'acquisition d'une habitude de travail énergique, résolu à vrain cre les difficultés et résultant en une sorte d'atmosphère aHègre causée par la conscience des difficultés surmontées. 10. Les sujets d'étude ne devraient pas être trop nombreux; il i'mporte, en effet, de ne pas disperser, mais, au contraire, de concentrer l'effort. 11. Un contrôle permanent et adéquat, avec sanctions, devrait sans 'cesse permettre de voir où en sont les enfants au point de vue des habitudes et résultats physiques non moins qu'intellec~ 1

fuels.


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12. Enfin, dit en tenninant, M. Maxwell, lorsque des élèves ayant fini leurs études, se souviennent de l'école où Hs les .ont faites, comme d'un endroit sacré, où des mains fermes ont ,contenu et réduit leurs petites faiblesses, lorsqu'ils attribuent leurs succès à :l'enseignement qu'ils y ont reçu, soyez bien assuré que cette école était bonne; c'est là, en effet, le critérium suprême. »

L'édu[iltion physique au point de vue catholique (IS uite) II

,Comment Œ'éd'li'cation tphysique :peut-€/me ,s ervir positive'ment à l'éducation chrétienne? Ce,la n'est pas aussi évident ,et de'man<Ïe quelque ré fil exi on, non sans utilité ,p our iprécis,er nos positions. On sent, en e:fifet, surgir une olbjection, et m ,ême une .double objection, pour ,avoh' énoncé tO'li't :à il'heurece (pr~IlIcilpe : nous, ,c:atho,Hques, nous admettons Ila 'culture iplhy'sique .dans Œa 'mesure où elUe s,ert là il:a s-ancti.fi.cation .des âmes. Voici :le tpremier aSlPe'Clt .de Ila !di,tHcuillté: 'la sainte·té, te,He qu'ellle a;pparaît chez Iles Ipersonnes ,ca.'I1onisées 'p ar Il'Eglise cathoilique', e,st à base de renoncement, .de ,m orti!fication, .de 'p énitence. La vie as:cétique, ,ceTtes, n'est ,q ue 11e süUibasse'meni de Ja saint E't é" S'on ,a spect négatif, et rie·n de ,p lus; on renonee à soi-mème pour se .donner là ,Dieu: ['amüur <de Dieu, eIllgllübant illa Icharité 1P0ur autrui, ,constitue l1"aSIPect tpositif -de -la sai.ntet~. Néanmoins, Ile renoncement est esseu1,tie11:à lIa 's ainteté. o.r, le renoncement s'e'xE'r,ce !pour une 'grande /part à ,r égard du COI'ipS. « Je traite dure!ment Imon 'C'orps, dit saint Pau.l, et je; Ile tiens ,en servitude, .de 'peur qu'apTès ,a voir iprêché ,aux autre,s je ne ,s ois moi-lffiême ré'p rouvé.)} (r. ,Cor. IX, '27.) A .la Ilum.ière Ide ce texte, on voit tout .de suite 'q ue ,l'é.ducation chréti~nne du 'oor,p s If ait de 'celui-ci un serviteur, et non ,p as un ,maîtrE!, et Iq u'l!l faut rejeter tOu'te rforme d'éducation physique qui irait ·à fin contraire. ,M ais ·ce texte Ilais'se-t-i,l subsiste'r l,a Ip oss,iibi'l ité -d'une' ICOJJ'aboration 1P0sitive entre ,l'·éducation Iphysique et ,l'éducation ,chrétienne ? COilllJ.nent à lIa ,f,ois ,c ultiver son ,co!'!p,s ,et Ile réduir,e en servitude? I:l s'emb-lfl qu'ill y ait in'co,m pa.tibillité entre ,ces eux attitudes:. A peine est-il besoin de dire que ,ce serrait 'ü'ne indign.e échappatoilJ.'e de ,p rétendre que, tous .les ·chrétiens In'étant 'pas des saints, il n'y a Illà qu'un ,p seudo-,p rob.lème. Tous les chrétiens étant a'ppelés là une vie sainte nous avons ,à examine'r si Il',éducation /physique .p rend tplace ,dams 'l~ 'Prog,r ammede Ila ,s,ainteté. Et voici l,a secünde Ifac'e de notre dilf,fi.culté: n"es't-'ce :p as ,faire !preuve d'une sorte de fa.natisme ,q ue de vouJl'ÜÎl' tout su(bordo'n ner à il a vie Ipro'pre,m ent ,chrétienne? N'y a-t-il 'p as exagération, pieuse exagé-

ratiün, si Iron veut, mais e:x:a/Slération Iq ua.nd 'm êm·e ·et ipar 'conséqu'ent erreur~ à ne reconnaître ,de vallenr qu'là ,ce' qui sert à 'l a vie Iproj>r6lmElIlt chrétienne? Est ... ce que, en tparti.cuhe,r, Il'é.quillilb re ,cortporrel" übjectiJf de ,la ·cwltuTe :physi'q ue, est-ce que ,lla santé et !l'harmon1eux d:éveJ1olP!pement 'dU 'COllpS ne sont 'p as d'oués ide quelque valleur ip ar ,eux-mêmes, et non ipas uniq.u'etm€'nt paT rico'chet, en tant ,qu'ils ipeuvent seTvir là aut'r,e ohose, si grande soi't cette 'chose? 'Le d·oU'hle nœud de ,cette dif,ficThlté s'edénoue sla ns trop de pe'i ne ipour qui tpart8Jge 'la 'conc8iption ,catlhollJi.que SUl!' Ile Tôle ducoTIPs da.ns lIa vie humaine. La défÎlnilr nous :conduirait !loin. Nous ne Ipourrons e'Il esqui,sse'l' Iq u'un aperçu so!mmaire, que nous vü:u,'drioT1s 'pourtant su(bstantiel. Id, 'COlm'm e en 'beauooThp d',autr,e,s débats, ill importe ,au tpre.m ier 'chef de v.ér~fier le contenu dEts teI'lmes qu'on emploie, pour savoir queùlles réaJlités i,1s !dési'/SIIlIoot.

*** Aux yeux de ,l'Eg/lise ,catholique, '}'-êtT.e humain n'es,t pas se'u lem·ent un.e fume, un esprit, ni seullement un ,c orvs, ni non lPllus lun corips ·accoilié à un ·esprit, ,m ais une :personne, une Ipersonne co'm'Posée d'un cOrips et d'une âme i,n tÎlmement a.d8Jptés, unis, ,cŒITlIpénétrés ,l'un 'a r 'autre, tout en restant distincts. Les eXlpressions du ll angage ,courant qui ipeuvent nous trom!p,el!' à Icet ,égard sont ,de 'c€/liles lq ui attirent l'attention avant tout sur 'l'âme. ,Eliles 1e font ip.Q.UIJ.' de ibonne:s raisons, car Q'âlme est bien ile !prindpall, mais ,o n en déduirait fau's,s em,ent ,q u'eINe 'est ,runique élI,éiment de l'être humain. Voi,ci Iqueillques-unes ide ces Il ücutions : ,la vie dE' l'âme, veiililer au salut de s'On fume, une beiMe âme, une sainte I1me, 'avoir charge d'âmes, etc. N'y ,a-t-il donc que l'âme qui vailtle Iqu81I'que ,chose? Si ,l'on n'a ipas 'p résent à /l'eslp rit il'ensem!bll e ·de' \La dodrine 'cathoil'ique, on .p.ourrait croire, là e.ntendr.e ces formules banalle,s du vo,caJbu}.aitre ,chrétien, - et 11JOlIli Ide lIa théoilogie -, on rpOli.'r'rait 'croire 'que l'âme ,s,euùe Icom'ptE~ laux yeux Ide Il 'iEglli sie. III ·est vrai que, principe spü'itue,l et Îlll'IIlor,t811 de 'l'holIDIDe', e.l.le est seuJTe :I.e siège -de 1a grl1ce, lIa dem·eure du ,saint-E.stprit, '} ';habita,clle de lIa 'Très' ,sainte Trinit,é. De sorte ,q ue, st :l e !COI'IpS ne soutenait aucun Talp,p.o'r t sutbstantie'} avec :l 'àme, la ,cliJltnr,e ,du ICOl"lPS, !l'·éducation physique ne ,prése,ntelfait ·aucune intérêt relligieux. 01', ill n'en est Ipas ,ainsi. P,our n 'être 'Pas 'dire·ctement le sujet ,de lIa g.rl1ce, Ile 'üor,p s j,oue pourtant un rôle i'llldirec~, Imais e:ffi,cace €'t irre111.iplaç8Jb'le, dans I} 'ascens'i on de ,la peTSOl1'l1e humaine tout entière vers ûa sainteté. Qu'~l suffise id de faire .un aipipell sommai'r e aux SOUDces de ,l a Ifoi chrétienne, là Il'.E.clfitùre ,en 'p artkultier, /pOU'l' justüfier ,cette aJffirmation. Les !premières Ip ages ,de la Genèse s'ingéni€lllt là narrer d e lIl1.anière :s::üsiss,runte que Dieu est !l'ali'te-ur de l'hOlTIlme tout e.ntieT. ElIles TepTéBE'·ntent aV3>G lJ.' éalliS'me ,comment Die,u façonna Ile CO'l.',pS -d'Adam, et de 'ce ,C'orps vi.ril .tira ceJrui ,de ,}.a 'femllne . Ces pag,es inSipiTées tén100ignent que Dieu n'ent€'nld pas qu'on ignore ,ce ,qu ' ~r a pris l}oa ipeine de Icréer.


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Dans le Nouveau Testament, Jésu's n'apparaît pas sous t:e·s traits d'un idéal-i ste ·a veugle à ,l'égaId des rérulités !matéri.e1l1es. Il parle du ,r:p.àriàg~, comme ila Genèse· ·avant lui -et :St PaUlI après l!ui, disant qu'homme f·t felmme y deviennent, 11es deux, UJl8 ~e:wle ,chai'r (1 Cor. VI, ..1 6; Mat.p.ie,u XIX, 4; Gen. II, 24) .. n nourrit de (pain ~t ode poisson ,}.es If oules -aff.a mée-sI; i,l 'changEt i1'e3Ju en vin lPOUf}.' -l e,s convives ,des noces de èf!,ila; i'l guérit asse21 de ·m a:lades elt d'infÎ'l~mes ide toute eSlp èee Ip our qu'on n' a it 'Pas Il e droit ode ,préten!dlI'e que notre -o onditiolll « merveil~leus-ement oo·~o­ poreJJle» - COIlliIne Idira un jour IMontaigne - Ilui soit re-s tée indifféTente, et doive être prétérHée sous lIa Iloi nouvellile.

par sa volonté 'liJbr8<, 'Puiss,a nce ode S-o'll âlme s'PiTitueillle. ISi Il'on dev~it attrihu e-r a:u IcorlPS toute Ira r -8<spolns>aibi'l,itédu m3.J~, 'Eln IPrenant au Ipl8<d de la tlettJre les fOrr'mule.s ,précitées, H serait 'tr'lQlP Ifacille de ,s-e dis,cUIl(pe.:r, en niant Ile cara-ctère vOll ontaiTe de ses ·actes. Le corps Jl'est que Il'instrum8int idu 'péClhé, et ,ce n'es-t -q.u'à ,c e 'ti,tTe qu·'n m-érite :d'-être 8JP'P e1lé un. « ,corps de mort» d .ont ill Ifa;ui souhaiter ·êtTe déllivré (Rom. VII, 214.) Le CO.I'lpS E'st du rels te au.ssi ,Y instTument Ides lbonnels ructions. C.est toujours l'esprit qui ,comm-aIlJde, .qui ·eo'llsent ou qui rre)fuse. «,Ce qUI S'OTt de :la bouche vi·ent idu .cœur-, et ,c'est I~a ice qui souiillle ù'homrrne.» (lMatth.

Erufin, -au !point de vue striCitelme,n tcathoiliquE', Il,es -s,ruer-elments', véhicul,es .sens;1h1es ·de ,la 'grâJce divine, 'la liturg ie avec ses -c-éréunonies visilblles, ses vêtements diveTs de tissus-, de couleurs e,t de -cou;pe, ses 'cathédra!l-es -chargées d'art, s-e's 'chants qui .captivent .['iQfreillŒe des' fidèles, rien de tout ,oella n'·est :lEt ,f ait .d'une relligi,on qui m,éconnaît 'le IcOrips, ou Im é:priserait saooÙJlaboration :positive. AllIons :p lus au fond. des' ,chose·s. Lisons les IPrières olÎlfideUe's ide l'Eg,l ise; aucune ne de'm ande _à Dieu lIa 'l11rula-die ou !les infirmités" :lllais ipll usieurs nous sont Ip roposées'POUf}.' demander ·eX:p're·ss,èment lIa 's-a nté du 'conps-. On !l'im;pllore pOUT !Les !maJades au moment où ilis re'ç oivent ,l 'onction sUiprêm-e d'huill e bénite. Le missEll -contient une \mess e pro infirmis dont Il es oraisons s1ÜoHicitent la santé ·cor:poreU'e. iM!Ïeux encore, ,chaque matin des 'l11Ï'l1lier,s' de Ip rètTe,s ,p rient au -Canon de :l a mes-se pour lIa santé des Ifiodèll'e s .qui p'articipent au sa,c'riifioce, pro spe saluUs et incolumilatis suae.

Le véritrub1e but .de r ·as-cétisane à ,l':égard du corps-, 'ce 'I1'est donc !pas de tuer le 'corps, mais de tueT ,le déso'I'ldre qu'une v-ollolllt~ Ich.ancelIante Il aisserait s'impilamter dans les activitéscorlporelmes. R-edulTe Ille 'ClOI'PS en se'r vitude, ,c'est ,l',éduque·r de manièr,e qu'ill s'o~t :pour Il'~e l'instrument Ile :pllus dolCiile. :Héldui:r.e Ile 'coI'tPS en ,g,eTVItude, ·ce !Il est pas Qe réduire à néamt, c'est Ile cont8illtir dans sa ,c'Ûn~ition suibor-~onnée, 'Pour Iramener à y -r8lIIliP'1 ir intégr8JX8Iment .ses fonctIOns de -servlite:uT.

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Tewle Hst ,l a 'p ensée de [',E:gllis-e, non :pas ,éllaJmréEt en théories et 8IIl bhéüfJ.°èmes., mais s,a Ipensée sUTIprise en exercice, s-a 'Pezns-ée vivante, -la peD-s,ée qui !l'anilme hrubituedJlement, l'a 'Pens,ée .dont Oille im-p règne seSi fidèil:es. L'EgilÏse -estilme qU"un corps en santé est normaJleInent 'néce's~ saire à 'l'hommE' IPOUl' accomIP1iT au mieux !Sa destinée terresü'e.. La mrulrudie et [es ilnfirmüés sont des épreuves, entrées dans Ile monde à ,la suite e,t -en ohâtiment du .p é,C'hé. iL'Elg11-i,se Ine ,dira j8Jmais que la m ·alla.die. est ({ le véTitaib,le 'é tat ordinaire du ,Clhristianisn1J~». Form.u'le audacieuse. par 'l,8Jquell e IPasleall 1 ) disait vrai s'ïll v.ou!lait sig1nHierr qU8<, tous, 'a yant péc.h-é, i:l es,t 'llior'l11aŒ que -t ous souffrent 'Pour ex:Pier, mais formule -risquée, si :li!n mauvais v-e nt de jansénisune et de manichéisme !1a IPOUSsait à ma'Uidire Il e corps et 's a prospérité. .L'E.gflise ne ImaUJdit pas Ile 'COI'tps. LIà non p[us, Ues il ieux 'communs de Ila 'Piété -n e doivent pas nous égarer. A la suite de s'aint PaulI qui s·entait deux Ihomm-e,s en lui (Rom,. VII, 14 et 's qq.) Imais en modilf iant S'a fOl'mulle, on ,r e:présente ,paTfois ,la tenlt ation .cOITll11e une 1utte entre le ,COTpS et ,l'âme, un dUOII ,e,n tre I'a chai'r Elt: IFesprit. IMais ,on ouihlie dans -quel sens très 'particulier saint Paul emJploie ,ce.s mots. Ce n'est 'Pas [e ,~orlps ni lIa .chair -p ar eu'X-'mêmes Iqui -s ont lIa -s ource (l''e'slpons'a bil e du Ip éché;c'eSit l'homrrne .qui ,p èehe, lI a persorune humains, et qui !pèche 1) Prière IpOUT le Ibon uSlaJge des lll1a'laidies, éd. Brunschvicg, Ha.e:hette.,

p.63.

XV, 18.)

*** Pour être -en meS'ure de Ile ,fai:r.e., Ile c·orps doit lPoss,édelI' des qualités de santé, d -e !fo'r ce, d'Etnidurance, d'8Jgillité. La relligion Iqui veut que le -corps 'soit un bon serviteur veut aussi, en saine :logi,q ue, ,qu'on -prenne 'l e's ,m oyens de \Lui 'aJClquffi'iT Ice-s qua'lités. La TelligiolIl -cathoùique ne saurait d·onc .fournir iprétexte d'oll-posiüon -à auc'U'Ilemesure d'hygiène bU de .oUllrture ,physique qui vise à améhorer l!a .oondition de 1a vie ' cor,po-re.lle s'ans le désorbiter, 'm ais ,en aücroiss-ant son rendement dans s-a lligne nature]l.e et Iprovid-entie1.!le. La :grâlce .ne détruit Ip '~.S 'l,~ n~ture,: cet 'axiome -cher là nos théologiens ,oontie:nt en ge'r me ' lllnrvItatIOTIo ta dévellolplp er 'dans lIa na.ture 'l11,ême ,cor,porei}l1e ,ce qui !peut être If avorable là lIa Ig râce. D'autamt !p lus que Il'éducation :phy,sique ,dévell'o-p pe des a'Ptitudes 'e t des habitudes qui s'Ont Iloin de 'l âctheT lI a bride aux ins>tincts -COiIîpOTOils. L'entraînemen.t du ,gymnaste ,colITl,Porte une sévère idis<CÏipU.ne, -un régime frugal qui touohe là Il'austéri.té. IS aint Paul y voy-ait un ·exemlple â suivre. Il 'n e Ic:r.aint pas d'emprunter p!lusieuTs -comparaisons là lI a rgymnasti.queen .h onneUT de son tÜlmps, pour ·eXlcÏ'teT 'lEt zèi~e deS' !premie.rs ,chTétiens. ,L es 'coureurs du sta.de Ilui suggèrent -~'idée de lIa 'PeTs'évéTance jusqu'au terme de Ja ipiste. « Vous -couriez si bien, dit-Ï'1 aux 'Ga:lates, 'q ui vous a arrêtés ? » I(Grul. 6, 7) et aux Plhili'p :piens : 1«:Ce n'est \pas que j'aie déj,a saisi Ile IpTix, ou déjà atteint lIa 'perfeCition, mais je 'PourS'uis ma ,oourse ipour tâcher de le saiBi-r » !(Phill. III, 1'2) . .Ill E'St fra;p,p é <par l'émulation 'q ue donne Ilia victoire ,s ur le terrain: « Dams leq 'courses du ,s tade, lloelm arque-t-i:1 à 1 '8Jdre-s se dels ,fidè1e:s de .corinthe, tous 'courent, -m ais un senl rerlliporte -le 'P'rix. üoure,z de m,ême, aJfin de ile -ren1.lporter» (1 ICor,. IX, 124).. Puis i'l ,sig,naTe !les :renoncem8lnts que savent s':iJIn(pos'EtI' Iles ath'lMes. ({ Quiconque veut ilutter, ,g'-albstient de rtout: eux 1P0m.° une 'COUT·o nne .p érisslaJblle, mous ip our -U'Il-e impérissaJblle. })


-292-

.' .....:. 29B-

On ,connaît 'a ussi 'ces 'm éta,ph.ores !miMtaires: ,1'aTmure de Dieu, rra ceinture de vérité, 'la ,cuirasse de justi'ce, le boudIier ide la foi, le 'cas- ' que du sallut, Ile ,g,laive de il'E.stpiI'it, Ique !lesi 'chrétie,rts' ont là (porter 'POUT être de va,l;eureux ,s oldats .du ,C'hri,s,t (E,pih. VI ,,13'-11 8) . .sOUts 'la 'P1}ume d.e Il'Apô,tTe,ill n'y a lI'iE!I1: de tpù.us -que ides ·c omparaiSOOlS: une veTnU exempllaiTe ém.'lanes'eulle ,de ,l a 'conduite des gymnastes ,et >des lMgionnaires de l'E'InpiTe lI'.oma-in ,p our e'I1!oourag6'r les chréti6'IlJs. 'Mais nous 'Pouvons découvrir !p.lus qu 'un ex.e,m ple e·x'citant, nous ,croyons reeonnaître ,à une' saine éducation ,p hy's iqu'e une ve-rtu ef.ficace tp,ositiv.elm ein t Javorrub!lEt ,à ,l a disdtpllinechrétie'I1!ne. (A 'Sluivre.) 1

Léon HARIB EY.

JPARTIE PRATJ[QUE

Le facteur

Il s'en vient, d'un pas régulier, Tout seul, traînant ses gros souliers Il s'en vient par la route claire Ses souliers sont blancs de poussière. Par les sentiers, sur le gazon, Il disparaît dans les maisons; Il porte (sait-il ce ,q u'il porte ?) Les nouvelles de porte en porte. Il a grand chaud; c'est un bon ,vieux Le soleil lui fait mal aux yeux, Et vidant son sac à mystères n s'en va sur il a Toute .claire. Henry Spiess.

n

VOCABULAIRE

1. RECITATION

La lettre, l'enveloppe, la destination, l'adresse, le timbre, l'oblitération, la boîte aux lettres, la levée, la poste, le facteur, 1es commis, le courrier, une lettre chargée, recommandée, d'affaires, de condoléances, un impr~mé, une carte postale, un billet, une lettre poste restante, un paquet, un colis, écrire une lettre, la signer, la plier, la mettre dans l'enveloppe, la cacheter, mettre l'adresse, coller un timbre, affranchir la lettre, la jeter dans la boîte, l'expédier, la recevoir, ouvrir l'enveloppe, briser les cachets, la lire, acquitter une taxe, payer la surtaxe; un timbre oblitéré, un philatéliste, un reçu, un récépissé, un mandat poste, un chèque, un recouvrement, un avi.s; ,le rayon local; un post-1scriptum, une circulaire, un blanc-seing. La poste, le guichet.

LeUre de Marguerite à sop grand-père

III. ORTHOGRAPHE

LANGUE f RANÇAISE Première semaine

Centre d'intérêt: LA POSTE ET LES LETTRES

,Moi, je vais bien, et ~oi ? Il fait un temps superbe ! Je suis dans un jardin très grand, avec de l'herbe. Je vois la mer. Elle a beaucoup d'eau! J'ai des fleurs Rouges, jaunes, lilas, de toutes les couleurs. J'ai mes poules, mon chat, mon mouton et mon âne, Et, quand je suis dessus, père dit: « Elle est crâne! » Je fais aussi des trous dans le ,s able, le soir, Et puis j'-entre dedans: c'est très bon pour s'asseoir. Je m'amuse. Je joue avec des coquillages, Quand j'ai du papier blanc je fais des gribouillages; M,es poules et mon chat, mon âne et mon mouton. Tu n'es jamais venu. Quand donc te verra-t-on? Je m'applique, tu vois, et je t'écris moi-même. On ne tient plus ma main. - Marguerite qui t'aime.

Eugène Manuel.

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre. Le pass'age du

fa~teur

Dix heures sonnent. Le facteur fait sa tournée . .on le reconnaît de loin à sa tunique bleue et à son sac gonflé. Il va d 'un pas rapide, déposant ;ici une lettre ou une carte postale, là un journal ou un petit paquet. On l'attend sur le seuil des maisons. La tournée

L'homme vêtu de sa tunique bleue et coiffé d'une casquette noire à galons rouges traversait, par les sentiers étroits, les ,champs de colza, d'avoine et de blé. Enseveli jusqu'aux épaules dans les récoltes, sa tête passant au-dessus des épis semblait flotter sur une mer icalme et verdoyante qu'une bise légère faisait mollement onduler. Il entrait dans les fepmes par la barrière de


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~

294-

bois plantée dans un talus qu'ombrageaient deux rangées de hêtres .et saluant par son nom le paysan et lui tendait un journal. Le fennier essuyait sa main à un fond de culotte, recevait la feuille de papier et la glissait dans sa poche .pour la ,l ire à son aise, après le repas de midi. Guy de ~Maupassant. Poste par avion

L'hélice tourne ... Qu'attend-on? Pour toute \réponse on se montre la camionnette qui, dans le halo de lumière, vient de déposer sous ,l a grande aile des sacs de lettres descendus 'q uelques minutes plus tôt du train: c'est la correspondanec. Un autocar, sortant également de l'ombr~, amène des passagers, car le service n'est pas strictement postal, et l'avion est un grand appareil confortable pouvant contenir douze personnes. Vérification des passeports; serrements de main... Il est cinq heures trente; l'avion pique vers le sud. Bientôt l'orage éclate et les remous nous secouent fortement. Qu'importe! Le courrier est chose sacrée que ne doivent retarder ni les hésitations, ni les fatigues d'un équipage; vingt minutes plus tard, nous décollons en direction de l'Espagne. Et JIlOUS voilà bientôt au-dessus des Pyrénées que cachent des écharpes de brume. L~

facteur

Appuyé sur sa canne torse, il chemine le long des routes, à grandes enjambées régulières. Il s'arrête parfois pour dire un mot cordial à quelque passant; il fait halte en quelque ferme pour prendre un verre de vin. Il a Ison sac en bandoulière.

A. Beaunier. . Une leUre

Un petit prince de six ans, le fils rde Louis XIV, devait, un jour, écrire au roi son père qui était parti bien loin faire la guerre. « Je ne puis écrire, dit le petit prince à sa gouvernante, je ne sais pas faire une lettre. - N'avez-vous rien dans votre cœur à dire au roi? '-- Je suis bien Tâché 'q u'il soit parti. - Eh bien! écrivez-le, cela est fort bon.» Puis la gouvernante ajouta: « Est-ce là tout ce que vous pensez ? - Je voudrais qu'il ne lui arrivât aucun nlal, dit l'enfant, et je serais bien content s'il revenait bientôt. - Voilà votre lettre faite, dit la gouvernante; il n'y a plus qu'à écrire cela tout simplement comme vous venez de le dire. » Mme de Maintenon. LeUres de vacances

Il faisait, en ·c ompagnie de son père, un voyage en automobile à travers 'la ,France. Ses lettres, fort détaillées, me décrivaient les régions qu'il visitait. Il portait, sur l~ pays et les gens, des ju-

,21)),5 -

r-geulents critiques bie~ "' rar~s. à 'notre" âge~ et qui, me.' parai~sa!e~t le : sidne d'un cerveau supeneur. Grace ' a 'sa memOIre, qUI etaIt extI~:or-dinaire, grâce ',aussi; sans , doute, à l'aisance d'un esprit .libre de toute attache', ' il assimilait promptement tout ce qui se passait sous ses yeùx, et composait de vastes tableaux qui débordaient mes vues étroites. ,Ces lettres rappelaient une foule de faits historiques et abondaient en 'citations littéraires. Il se plaisait aussi à imiter le style d'un écrivain célèbre; il réussissait cet exercice à merveille et, il m'écrivait plusieurs pages dans la lan,gue de Rabelais. Jacques Lacretelle. Exercices d'application

S'en .référer au numéro qu 15 octobre. 'lI:V. COMPOSITION FRANÇAISE

La phràse

~

Le paragraphe -

La rédaction

Le passage du facteur qui dessert .le 'v illage ou notre ville, procédant à la distribution du courrier du matin. - L'attente, son arrivée la distribution, propos échangés le facteur s'éloigné. Sujet t;·aité. - C'est l'heure où le facteur passe d'habitude. , Une femme regarde dans la rue si elle le voit venir. Une autre l'a aperçu, sortant d'une cour, et va à sa re~contre. , Le voici avec sa veste pleue, ses gros soulIers ferr,es, ses 'jambières de cuir. Il porte sa boîte un peu sur le côté. Celle-ci est bourrée à craquer de lettres soigneusement classées, de journaux, de catalogues, de prospectus. Le facteur s~arrête pour. déposer un pli; parfois il monte un étage pour demander une SIgnature, opérer des versements. Le nôtre est toujours de bonne humeur. Il répond avec cordialité, avec patience, aux questions qu'on lui pose. Il encourage les impatients, les calme d'une. bon~e parole. « Vous aurez sûrement une lettre à la levée de ce SOIr»; Il demande des nouvelles, au passage et s'éloigne, tout heureux de voir sa boîte se vider et son poids diminuer sur l'épaule. Le facteur est un personnage qui conlpte dans notre village; n'est-il pas, en effet, le distributeur des surprises, des joies ou des tristesses ? - Décrivez un bureau de poste que vous connaissez bien. Exemple.' C'est une grande salle, haute de plafond, bien éclairée, où l'on respire une odeur de cire à cacheter. Derrière le guichet, deux employées écrivent, pèsent, timbrent, reçoivent de l'argent et rendent la monnaie. Dans une pièce voisine, des hommes trient des lettres, ficellent et cachètent des sacs. Les coups de l'appareil à timbrer retentissent sans arrêt. - En un paragraphe, décrivez un enf~t qui écrit une lettre. Exelnple .' Il prend, entre ses doigts qui tremblent un peu, une belle feuille de papier. Lentement, avec des hésitations et


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des prudences méticuleuses, il griffonne quelques mots, les sable, les sèch~ au papier buvard et souffle dessus pour être bien sûr de ne pas faire du gâchis. P. et V. Margueritte. ' - Aimez-vous recevoir des lettres? Dites pourquoi. La 'lettre que vous venez de recevoir raconte son 'histoire; faites-la causer (départ, voyage, arrivée). Sujet traité. - Hier matin, il y avaiJ une lettre pour moi: je reconnus tout de suite sur l'enveloppe mauve l'écriture allongée et maigre de mon ami Jean. J'allais fendre l'enveloppe d'un coup de canif, quand il me sembla entendre un faible murmure. J'approchai la lettre de m-on oreille et une voix douce cOIIlfIIl',e cene du plus léger zéphyr me conta ce qui suit: « Avant que tu ne lise le ' message de ton ami Jean pour m'abandonner ensuite dans un coin du tiroir, permets-moi de te dire mes pr~pres aventures. Je suis née loin d'ici, sur les bords d'une rivière écumeuse. D'habiles papetiers changèrent une informe bouillie de chiffon en beau papier lisse et bleuté, grâce au concours de machines compliquées; ce papier fut plié, coupé, mis dans une jolie boîte de carton, exposée à la dev~nture d'un libraire. Ton ami Jean vit cette boîte à l'étalage, l'examina, l'acheta. Hier, voulant te donner des nouvelles, il prit la feuille dont je suis faite, la couvrit de menus caractères tracés par une plume grinçante, puis, l'ayant pliée, la plaça dans cette enveloppe. Après avoir écrit ton adresse, Jean colla colla un timbre en haut et à droite de l'enveloppe qu'il cacheta et mit dans sa poche. Deux heures plus tard, il m ie jetait dans la boîte d'un bureau de poste. Je me trouvai là 'a u milieu d'un grand nomhre de lettres de toutes couleurs, de tout format. Des employés triaient ces ,l ettres, un autre estampillait -les timbres dont elles étaient revêtues. Je subis le sort commun et me retrouvai au fond d'un sac ficelé et plombé qu'une auto transporta à la' gare. Le sac fut alors placé dans un train. De nouveau ~ en cours de trajet, les lettres furent triées, on me plaça dans un autre sac; dé la gare qui dessert ta petite ville, ce sac fut porté au bureau de poste. Le receveur l'ouvrit, me marqua d 'une nouvelle estalnpille et Ine 'confia au .facteur de ton quartier, et c'est ainsi que je parvins à destination.

..:... 297-

Il' était' possible, ' ava~t la guerre, 'd'acquérir à très bo?: COlIllI?~ te en s'adressant à la ,direction des télégraphes;, ,l es anCIens ap'p~reils remplacés par l'automatique. Ils sont en bon état et rendent de grands services pour les démontrations. 1. VOCABULAIRE

'Le téléphone, la c'a bine, le téléphone automatique, le numéro, l'indicateur communications locales, interurbaines, la téléphoniste, le ré~epteur, le transmetteur, le cornet acoustique, la ~ile, le fil téléphonique, les poteaux, la ligne, les cables souterraIns, les isolateurs" l'abonné. ' Le télégraphiste, la télégraphie 's ans fil, l'alphabet ,morse, le récepteur, le radiotélégraphiste, les antennes, déchiffrer un télégramme. II. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre. Le petit télégraphiste

Dès qu'une dépêche arrive, il saute sUr sa bicyclette, il pédale de toutes ses forces, il gravit Iles escaliers et donne 'son petit papier... Bonnes nouvelles! Mauvaises nouvelles r... i[ continue sa tournée par les rues et les maisons ... La télégraphie sans fil

Un navire est sur l'océan; la nuit et là brume l'enveloppent; la mer démontée menace de le jeter à 'l a côte. Où est-il? Il l'ignore. De quel côté doit-il se diriger pour échapper au danger qui le menace? Aucun phare ne peut l'avertir. Aucun signal s~­ nore ne pourrait non plus dominer le fracas des vagues. MaIS voici que d'un {m ystérieux appareil, abrité dans la chambre de veille du commandant, éclate une étincelle puis une autre et une autre ,e ncore, et que bientôt, sur un mince papier qui se déroule, s'inscrivent des signes, traits et po.ints identiques à ceux du téle graphe Morse, et dont la suite correspond à des nlots. Une dépêche

Deuxième semaille

Centre d'intérêt : TÉLÉGRAPHE ET TÉLÉPHONE DOCUMENTATION. - « Notre téléphone», brochure fournie par la « Semaine suisse» au sujet du 22me concours scolaire en 1940; et « Instruction à l'usage des maîtres des classes supérieure's du Va1ais », brochure remise par l'administration des

T. T.

Hâtivelnent, afin de s'en débarrasser au plus tôt, il éparpilla le courrier sur son bureau déjà encombré de Inaquettes et de plans et il déchira le pointillé du télégramme qui, sans doute, lui réclamait ou lui fixait un rendez-vous d'affaires. Il ne pouvait pas en soupçonner le contenu ... Le papier bleu renfermait deux 'lignes que ses yeux absorbèrent d'un trait. Confédérés! Vous avez entendu, ces jours, l'appel du Don National Suisse lancé par la radio, la presse et le film. P,assez aux actes, ouvrez vos cœurs et vos bourses.


--'- :298

~.

Avec une autorité singulièFe, insinuante, inévitable, la douleur s'elnparait de lui, ,m algré .lui, coulait dans le sang de ses veines, envahissait . son cerveau. Trois fois la certitude était ~oulignée, avec une insistance qui écartait le doute: Mme Romenay (épeler) mourante ... venez immédiatement ... heure presse. Henry Bordeaux.

SCIENCES NATVRELLES

Le léléphone Matériel. - ' Une plaque sonore (acier, laiton, bronze ou cristal); diapason; verre de cristal. Ecouteur de téléphone ou d'appareil de T.S.F. Une pile de ,l ampe ,d e poche. Une bobine d'induction hors d'usage, ou un transforI11ateur d'appareil de T.S.F. également hors a'usage, ou une bobine çl'induction construite par un élève (noyau de fil de fer doux avec autour deux -enroulements : l'un de gros fil, l'autre de fil fin). Fils conducteurs. Un microphone construit avec deux planchettes en sapin, deux lames de laiton avec une cavité conique, un charbon de pile de lampe de poche effilé aux deux extrémités ou bout de crayon de graphite de même longueur taillé aux deux extrémités.

Un télégramme

Le facteur ouvrit la porte de l'école, dont -les enfants piaillant venaient de se disperser. Louise, ' l'institutrice, !lnettait son manteau. « Mademoiselle, un télégramme ... Quoi, vous comprenez .. , Si ce n'est pas malheureux ... Ils m'en ont dit le texte au bureau. Angelin, votre frère ... Le llleilleur de tous .... » ' :Maladroitement affectueux, l'homm-e qui portait dans so~ sac les larmes et les rires des gens était parti. B. Vallotton. Un miracle de la science

Si l'on vous disait: « EnferInez-vous dans cette cabine, appuyez 'sur ce bouton et écoutez; les voix 'que vous réclamez vont accourir à votre appel, elles vont vaincre le bruit et l'espace, traverser et vallées et montagnes; vous allez les reconnaître, elles vous parleront d~irement vous 'leur répondrez, et vous pourrez les interroger à votre tour», ne seriez-vous pas surpuis d'un tel prodige? Eh bien ! cette merveille, ce miracle à peine croyable, le téléphone l'accomplit journellement à côté de nous. Fr. Sarce,y. Exercia:es d'application

S'en référer au nunléro du 15 octobre. III. COM;POSITION FRANÇAISE

La phl'ase -

Le paragraphe -

La rédaction

1. Faire des phrases avec les IllOtS du vocabulaire. 2. Faites le résumé de la leçon de choses de la semaine. 3. Si vous avez déjà téléphoné, expliquez la circonstance et racontez vos a ctions successives. .4) On vous appelle au téléphone: qui? pourquoi? vos réflexIOns pendant que vous accourez. La conversion. S. Les avantages du téléphone. 6. Les merveilles de la radio. 7. Un bateau fait naufrage en mer. Le radiotélégraphiste lance le S. O. S. Des navires accourent, les naufragés sont sauvés. Racontez; faites vos réflexions.

[

I. Obervations. - Dévissons le pavillon d'un écouteur de téléphone. \ 1° Nous libérons ainsi une membrane circulaire; c'est une plaque de fer doux; 2° A l'intérieur, nous voyons un système qui ressemble à un électro-aimant: noyau, avec enroulements de fil très fin. IM ais si nous approchons une plume, ceBe-ci est ,a ttirée. Donc, le noyau est un véritable aimant permanent; ce n'est donc pas un noyau de fer doux comlne celui de l'électro-aimant d'une sonnerie. Différence? D'ailleurs, si nous approchons la plaque de fer doux, elle est aussi attirée et reste adhérente sur les bords de la cuvette. 3° Appliquons une règle sur les bords de la cuvette; nous remarquons en visant avec l'œil ,q u'il n'y a pas contact avec les pôles de l'aimant. II. Expérience J. - a) Faisons vibrer une plaque sonore sur laquelle nous avons déposé des grains de sable; pendant que la plaque émet un son, les grains sautillent; b) Faisons vibrer le diapason; approchons-le du lobe de l'oreille; on sent les vibrations pendant tout le temps que dure le son; c) Approchons le diapason du verre de -c ristal contenant de 'l'eau; les vibrations du diapason sont mises en -évidence par les -c hocs ,qui se produisent contre le verre; l'eau du verre vibre également.


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·3 00-

III. Conclusions. - 1° Les sons sont produits par des vibrations des corps; 2° Ces vibrations peuvent se tranSInettre à -d'autres corps. Un corps émet un son vibrant; l'air environnant vibre; les vibrations de l'air font vibrer notre tympan.

IV. Application au téléphone. - Revenons à l'écouteur; si nous faisons passer un courant variable dans le fil qui entoure l'aimant, ce courant agira comIne dans un électro-aimant; son action magnétique s'ajoutera à cene de l'aimant. L'action de l'aimant est constante, celle du courant est variable comme lui. Donc la plaque, étant plus ou moins attirée, vibrera et pourra produire un son. V. Comment obtient-on un courant variable? - Expérience Il. - Montons en tension la pile, le microphone et l'écouteur. Touchons au charbon; l'écouteur émet un son. Soufflons sur le charbon, frappons ou grattons sur 'l a planchette; chaque fois, nous entendons un bruit dans l'écouteur. Explication. - En touchant, ou en soufflant, ouen grattant, nous modifions les surfaces de contact du charbon avec les lames de laiton. La résistance du circuit varie, ·e t par suite l'intensité du courant; l'action sur la plaque de l'écouteur est variable; la p'l aque vibre. Avec un microphone suffisamment sensible, les vibrations de l'air produites par la parole produisent les mêmes effets. VI. Rôle de la bobine d'induction. - Pour transporter le courant électrique à de grandes distances, il faut le transfonmer. En téléphonie, il en est de même; pour les grandes distances, dans le circuit pile-microphone, on intercale le fil gros d'un transformateur appelé bobine d'induction; c'est des extrémités du fil fin que partent les fils de la ligne.

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Timbres neufs, enveloppes avec timbres oblité-

rés.

1. - Notre petite lettre est écrite. Nous la plions (comment?), nous la glissons dans l'enveloppe que nous cachetons (comment?) Nous achetons un timbre de fI'. 0.20 pour affranchir une lettre. (Qu'arriverait-il si nous glissions dans la boîte de la poste une lettre sans timbre?). Où l'employée de la poste prend-elle ce timbre? Le détache-t-elle faci'lement? Pourquoi? Nous allons .coller le timbre sur notre enveloppe fermée? A quel endroit? Comment? Que va-t-il lui arriver au bureau de poste, avant son départ? Voici des timbres oblitérés: que lisez-vous? (Ville, canton, date de départ: heure, jour, mois, année. Remarquons comment sont désignés les mois et les heures. II. Avant de coHer notre timbre, examinons-le. Quelle est sa forme? C'est un petit rectangle. Evaluons sa longueur, sa largeur en centimètres. Vérifions avec ,l e double décimètre. Ses bords présentent des dents régulières. Regardons-les de bien 'p rès: demi-cercle à la base, petites lignes droites à l'extérieur. Comprenez-vous comment elles se sont faites? Placez bout à bout deux de vos timbres: que forment entre elles les petites dents rapprochées? Ces petits ronds ont été découpés à l'aide de machines dans la feuille de papier mince qui a servi à la fabrication des timbres. Cette feuille avait été d'abord garnie: sur une face de petites vignettes imprimées (toutes semblables); sur l'autre face, d'une couche de 'c olle. III. Notre ti'lllbre de fr. '0.20 est décoré d'un dessin. Ce qu'il représente. L'inscription que nous y voyons. IV. Les bureaux de poste seuls ont le droit de vendre les timbr,e s fabriqués par IJ'Etat. Affranchir une lettre, c'est payer une sorte d'ünpôt. Mais il faut payer beaucoup de personnes qui vont s'occuper de votre lettre (employés des postes, facteurs, etc.), les trains, les autobus qui vont la transporter, etc. Et c'est si commode d'avoir en quelques heures des nouvelles de parents, d'amis qui sont bien loin de nous. V. Il n'existe pas que des timbres de fI'. 0.20. On affranchit les cartes de visite, les cartes postales, les paquets, les lettres pour l'étranger avec des timbres de ... ? Les montrer. Attirer l'attention des enfants Is ur ceux qui représentent de beaux sites. VI. - Si on en possède, montrer des timbres de l'étranger. Dire qu'on peut écrire dans toutes les parties du monde. Signaler l'Union postale univer·s elle. ·M onument à Berne.


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Les origines du timbre--poste L'invention du timbre-poste est due à Rowland Hill, instituteur, rédacteur de journal, puis directeur de banque. Voici les circonstances ,q ui l'aJmenèrent, dit-on, à proposer l'affranchissement volontaire des lettres par l'expéditeur. Comme il traversait, ,e n 1835, un village du nord de l'Ecosse, il entra à l'auberge pour s'y rafraîchir. Survint le facteur de l'endroit qui présenta à la servante une lettre venant de Londres. La jeune fille demanda quelle SOlnme elle devait acquitter. en échange de la missive, l'affranchissement étant alors partout à la charge du destinataire. A l'ouïe de la réponse du messager, elle retourna le pli deux ou trois fois entre ses doigts, puis eUe le rendit en déclarant n'être pas en mesure .de payer la taxe réclamée. Rowlang Hill intervint alors et offrit de verser le montant de l'affranchissement. Non sans résistance, la jeune fille accepta. Le facteur parti, le généreux voyageur fut surpris de constater le peu d'empressement que mettait la vHlageoise à prendre possession de la lettre. Il voulut en 'c onnaître la cause et finit par obtenir .J'aveu que des signes conventionnels, tracés sur l'enveloppe par l'expédit.eur, le fiancé de -la jeune fille, avaient déjà renseigné ceNe-ci sur les nouvelles qu'eUe en attendait. Ayant longuement réfléchi au sujet de cette confidence, R. Hill se convainquit du défaut d'un régime pnstal où la fraude s'exerçait sous une forme qui ne pe:runettait guère la répression, et qui, surtout, imposait à l'administration des frais inutiles. Pour remédier à de tels abus, il imagina alors de créer une marque mobile d'affranchissement préalable, le timbre-poste: Rowland HiU eut à vaincre bien des préjugés et bi'e n des résistances avant de faire admettre sa réforme au public et au gouvernement. Il finit cependant par triompher de ses adversaires et fut placé, en 1840, à ,l a tête de l'administration des postes de la Grande~Bretagne. Le 10 janvier de la même année, les premiers timbres-poste furent mis en circulation, et la taxe réduite à un penny. S'étant retiré en 1864, Rowland Hill r,e çut le produit d'une souscription pubUque se montant à 400,000 fr. Plus tard, le Parlement lui fit encore un don de 500,000 fr. L'inventeur dU: timbre-poste n~ourut en 1879, âgé de quatre-vingt-quqtre ans. Il fut .inhumé à 'Westminster. Un monument a été érigé 'e n son honneur devant la Bourse, à Londres.

(D'après H. de Rotschild, du timbre-poste ».)

«

Histoire de la poste aux lettres et

.L e soldat accomplit son devoir, les armes à la main. A l'anière, le citoyeu accomplira le sien en acordant un appui matériell à l"action 194~ du Don National Suisse'.

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BIBLIOGRAPHIE POUR L'AVENIR nE NOS ENFANTS Lels parents qui .s'oC'cUtpent assez tôt de l'avE'nir de leurs enfants ,qui vont .quitter l'école font 'pre'uIVe ode ipT,évoy,a nce . .Mais iol ne If aut pas qu'un Iproiblène .dIe 'cette in1JportaJ.!,ce 's oit résolu à }a légère . .Les deux Ibro chures: « Le choix d'une ,profession » (pour jeunes hmnmes, 7,n'1e édition), recommandée par l'Uni,on suiss'e des Art's et ,MétieT,s et ·p ar l'Âsso·c.iation suis's e 'p our l'Orientrution ,pro,fE,ssionnel1e ·et la P,r ote,ction des Apprentis, et « Nos jeul1les filles et le choix d'une ,p rofession » (4me .édition), rédi.g,ée par IMllle Ros'e Neuensohwander, ·et également · .recommandée !p ar Il 'Union suisse des Arts et Métiers et Ip ar l'Union fén1Jinine su1ss'e des A,r ts et :Mlétiers, donnent de Iprécieux H'llse1gnemente à ce ,sujet. Conçues dans li'n ,siy,le facile·m ent ,coill'lJpréhensiible à tous, ·ces deux bro.chures IC'ontiennent .1e·s règl'e,s l'es plus iU11portantes lp our ,l e choix d'une 'pro.:fes's ion, en tenant 'Par,uculièrement 'compte des conditions en Suisse, ainsi 'quE' 'de In ombreuses incLkatiolls quant à l.a durée .de l'apprentis,s age, la rpormation ipréliminaire et Iles ,p ossi- ' bÎllités de ,peTfe-otionnem·ent ,pour chaque IprofeSISion. On ne ,p eutdès' ,l ors que -les r,e'comm·ander ,chaudement aux Iparents, institutem's, .p asteurs, autorités tutélaires, e,tc., auxque·ls e~les ,s erviront .de dire'ctives bas,éE's sur l'expérience. Les deux brochures peuvent être obtenues au 'p rix de 50ce'llti.mes 0h3:Jcune (par quantités de dix exellnp.l,aJ1'61S, 25 lC 'enümes) chez Büchle,r et 'Ci'e, imiprimeurs-éditeurs, à Berne. Le lâche à moins d"aHronts .à dévorer que l'ambitieux. VauvenaT,gues.

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