Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 1990

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- 2De quelques exemples du droit à l'utopie, par M,-F, Vouilloz

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026 / 222061 026 / 831143

- 3DROITS DE L'ENFANT 1 DROITS DE L'HOMME La Convention sllr les droits de l'enfant (extraits) Les enfants ont des droits, par J,-L, Pittet 26 cantons en marche vers le droit à l'éducation, par C, Perregaux Droits de l'enfant en Valais, par M,-F, Vouilloz Fondation SOS Jeunesse

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La croisière des enfants, par A,-L, Bonvin Plaidoyers d'enfants Apprendre pour la vie, par E3M Une démarche pédagogique, par CDP/Genève Les droits de l'homme au lycée-collège de la Planta, par R. Sauthier Une expérience qui en vaut la peine, par R, Perraudin La création, le montage d'une exposition, une passionnante aventure, par E. Wernimont La parole à nos étudiants, par R, Perraudin et E, Wernimont Je ne comprends pas leurs mots, par A. Buxmann Déclaration universelle des droits de l'homme Enseigner les droits de l'homme, Paradoxes et perspectives, par p, Meyer-Bisch Paroles et dessins d'enfants au film institut Matériel à l'ORDP Le droit d'écrire

19 23 25 28 29 30 32 34 36 38 42 45 46 48

- 49 Un auteur valaisan: Vital Bender, par R, Delattre Vers une nouvelle culture médiatique Journalistes en herbe, par E. Brechbühl 1815 - 175' - 1990, par CC SPVal Stage d'écriture dramatique

49 52 56 59 60

I:\FORilIATJO;-,iS (IFFI('I ELLES

- 62 Education routière et interdisciplinarité par les inspecteurs scolaires de l'enseignement primaire 62 Réintégration des enseignants 64 Remplacements 1990-1991 65 Commission cantonale de l'enseignement secondaire 66 Enseignants attention 67 Si.., catéchèse, par M,-F, Luisier 68


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PAR MARIE· FRANCE VOUILLOZ BEKHECHI

La Convention sur les droits de l'enfant De quelques exemples du droit àl'utopie... oint n'est besoin de rappeler que e 700' anniversaire de la Confédération se fera sous le signe de l'utopie. La galéjade en a fait rire plus d'un et non des moindres puisque lors d'un débat télévisé sur ce sujet, le spectateur non averti s'est demandé sérieusement si l'utopie pouvait avoir cours dans un pays tel que le nôtre. Quels rêves peuvent encore tourmenter les citoyens d'un pays qui «vit en paix et trait sa vache», selon les mots du philosophe?

P

Il existe cependant bon nombre de sujets sur lesquels les Suisses pourraient exercer l'art de l'illusion et pour n'en citer que quelques-uns: si l'utopie reposait sur la reconnaissance du statut d'objecteur de conscience (cela afin d'éviter de se retrouver toutes les années aux côtés de la Thrquie dans le rapport d'Amnesty International pour

le non respect des droits de l'homme)? si l'utopie résidait dans une véritable éducation pour la paix, une réelle prise de conscience du respect de l'environnement des autres (à chacun ses déchets radioactifs), une effective remise de dettes des pays les plus pauvres? si l'utopie consistait dans l'accueil des requérants d'asile (vrais ou faux réfugiés, qu'importe aux âmes bie n nées?) si l'utopie comprenait l'abolition du statut de saisonnier, la disparition des enfants clandestins, l'intégration scolaire de tous les enfants (quel que soit le statut des parents)? si l'utopie enfin avait pour nom: signature de la Convention sur les droits de l'enfant... Alors, et alors seulement, la Confédération suisse pourrait être fière d'avoir placé son anniversaire sous le signe de l'utopie. R~NANCES . MAI 1990

Ci·dessous figurent quelques·uns des articles les plus importants de cette Convention. Le texte contient, outre des préambules, 54 articles. Ce document complet se trouve dans votre centre de documentation (ORDP, Gravelone 5, Sion).

Article premier

(Définition de l'enfant) Au sens de la présente Convention, un enfant s'entend de tout être humain âgé demains de 18 ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable.

Article 2 (Non discrimination) L Les Etats parties s'engagent à respecter

les droits qui sont énoncés dans la prêsente Convention et à les garantir à tout enfant

relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre de l'enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethniQue ou sociale, de leur situation de fortune. de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation. 2. Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour que l'enfant soit effectivement protégé contre toutes formes de discrimination ou de sanction motivées par la situation juridique. les activités, les opinions déclarées ou les convictions de ses parents, de ses représentants légaux ou des membres de sa famille.

Article 3 (Intérêt supérieur de l'enfant)

1. Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou priVées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale. 2. Les Etats parties s'engagent à assurer à l'enfant la protection et les soins néœssaires à son bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui, et ils prennent à cette fin toutes les mesures législatives et administratives appropriées. 3. Les Etats parties veillent à ce que le fonctionnement des institutions, services et établissements qui ont la charge des enfants et assurent leur protection soit conforme aux normes fixées par les autorités compétentes, particulièrement dans le domaine de la sécurité et de la santé et en ce qui concerne le nombre et la compétence de leur personnel ainsi que l'existence d'un contrôle approprié.

Article 5 (Orientation de l'enfant et évolution de ses capacités)

Les Etats parties respectent la responsabilité. le droit et le devoir qu'onl les parents ou, le cas échéant, les membres de la famille élargie ou de la communauté, comme prévu par la coutume locale, les tuteurs ou autres personnes légalement responsables de l'enfant, de donner à celui-ci, d'une manière Qui corresponde au développement de ses capacités, l'orientation et les conseils appropriés à l'exercice des droits que lui reconnaît la présente Convention. Article 7 (Nom et nationalité)

1. L'enfant est enregistré aussitôt à sa naissance et a dès celle-ci le droit â un nom , le droit d'acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d'être élevé par eux. 2. Les Etats parties veillent à mettre ces droits en œuvre conformément à leur législation nationale et aux obligations que leur imposent les instruments internationaux applicables en la matière, en particulier dans les cas où faute de cela l'enfant se trouverait apatride. Article 9 (Séparation d'avec les parents)

1. Les Etats parties veillent à ce que J'enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l'intérêt supérieur de l'enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l'enfant, ou lorsqu' ils vivent séparément et qu'une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l'enfant. 2. 1. la et

Dans tous les cas prévus au paragraphe toutes les parties intéressées doivent avoir possibilité de partiCiper aux délibérations de faire connaître leurs vues.

3. Les Etats parties respectent le droit de l'enfant séparé de ses deux parents ou de l'un d'eux d'entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à l' intérêt supérieur de l'enfant.


4. Lorsque la séparation résulte de mesures prises par un Etat partie, telles que la détention, l'emprisonnement, l'exil, l'expulsion ou la mort (y compris la mort, quelle qu'en soit la cause, survenue en cours de détention) des dcux parents ou dc l'un d'cu x, ou de l'cnfant, l' Etat partie donne sur demande aux parents, à l'enfant ou, s'il y a lieu, à un autre membre dc la famille lcs renseignements essentiels sur le lieu où se trouvent le membre ou les membres de la famille, à moins que la dlvulgation de ces renseignements ne soit préjudiciable au blen-être de l'cnfant. Les Etats partles veillent en o utre à ce que la présentation d'une tclle demande n'entraîne pas en eHe-même de co nséquences fâcheuses pour la personne ou les personnes intéressées. Article 10 (Réunification de la famille) Conformément à l'obligation incombant aux Etats parties en vertu du paragraphe 1 de l'article 9, toute demande faite par un enfant ou ses parents en vue d'entrer dans un Etat partie ou de le quiller aux fins de réunification familiale est considérée par les Etats parties, dans un esprit positif, avec humanité et diligence. Les Etats parties veillent en outre à ce que la présentation d'une telle demande n'entraîne pas de conséquences Îacheuses pour les auteurs de la demande et les membres de leurs familles. l.

sûreté publique, l'ordre public, la san té et la moralité publiques, ou les libertés et droits fondamentaux d'a utrui. Article IS (Liberté d'association) 1. Les Etats parties reconnaissent les droits de l'enfa nt à la liberté d'association et à la liberté de réunion pacifique. 2. L'exercice d e ces droits ne peut faire l'objet que des seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires dans une société démocratique, dans l'intérêt de la sécuri té natio nale, de la sûreté publique ou de l'ordre public, ou pour protéger la santé ou la moralité publiques, ou les droits et libertés d'autrui. Article 16 (Protection de la vie pri vée) 1. Nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illéga les dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa corres pondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et à sa réputation. 2. L'enfant a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

2. Un enfa nt dont les parents résident dans

Article 14 (Liberté de pensée, de conscience et de

reli~

gion) 1. Les Etats parties respectent le droit de l'enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion.

2.

Les Etats parties respectent le droit et le devoir des parents ou, le cas échéant, des représentants légaux de l'enfant, de guider celui~ci dans l'exercice du droit susmentionné d'une manière qui corresponde au développement de ses capaci tés. 3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut être soumise qu'aux seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires pour préserver la

2. Ces mesures de protcction compren_ dront, selon qu'il conviendra, des procédu_ res efficaces pour l'établissement de programm~s sociaux visant à fournir l'appui nécessaire à l'enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour d'autres formes de prévention, et aux fins d' identification, de rapport, de renvoi, d'enquête, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais traitements de l'enfant décrits ci-dessus, et comprendre également, selon qu'il conviendra, des procédures d'intervention judiciaire.

ils rendent l'enseignement obligatoire et gratuit pour tous;

a)

primaire

b) ils cncouragent "organisation de différentes formes d'enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures appropriées telles que l'instauration de la gratuité de l'enseignement et l'offre d'une aide financière en cas de besoin ;

c) ils assurent à tous l'accès à l'enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés;

1. Les Etats parties prennent des mesures pour lutter contre les déplacements et les non retours illicites d'enfants à l'étranger. conclusion d'accords bilatéraux ou multilatéraux ou l'adhésion aux accords existants.

1. Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l'en. fa~t contre toutes ~ormes d~ violence, d'at_ tetnte ou de brutalttés phySiques ou menta. les, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sex uelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un d'eux, de Son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.

1. Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'exercer J'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances:

Article Il (Déplacements et non retours illicites)

Article 18 (Responsabilité des parents) 1. Les Etats parties s'emploient de leur mieux à assurer la reconnaissance du principe selon lequel les deux parents ont une responsabi lité commune pour ce qui est d'élever l'enfant et d'assurer son développement. La resPQnsabilité d'élever l'enfant et d'assurer son développement incombe au premier chef aux parents ou, le cas échéant, à ses représentants légaux. Ceux-ci doivent être guidés avant tout par l'intérêt supérieur de l'enfant. 2. Pour garantir et promouvoir les droits énoncés dans la présente Convention, les Etats parties accordent l'aide appropriée aux parents et aux représentants léga ux de l'enfant dans l'exercice de la responsabilité qui leur incombe d'élever l'enfant et assurent la mise en place d'institutions, d'établissements et de services chargés de veiller au bien-être des enfants.

Article 32 (Travail des enfants) 1. Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation économiq ue et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptibles de compromettre son éducation ou de nuire à son développement physique, mental, spiri tuel, moral ou social. 2. Les Etats parties prennent des mesures législatives, administratives, sociales et éducatives pour assurer l'application du présent article. A cette fin, et compte tenu des dispositions pertinentes des autres instruments internationaux, les Etats parties, en particulier : a) fixent un âge minimum ou des âges minimums d'admission à l'emploi;

Article 19 (Protection contre les mauvais traitements)

Article 28 (Education)

des Etats différents a le droit d'entretenir, sauf circonsta nces exceptionnelles, des relations perso nnelles el des contacts directs réguliers avec ses deux parents. A cette fin, et conformément à l'obligation incombant aux Etats parties en vertu du paragraphe 2 de l'article 9, les Etats parties respectent le droit qu'ont l'enfant et ses parents de quitter tOut pays, y compri s le leur, et de revenir dans leur propre pays. Le droit de quitter tout pays ne peut faire l'objet que des restrictions prescrites par la loi qui sont nécessaires pour protéger la sécurité nationale, l'ordre public, la santé ou la moralité publiques, ou les droits et libertés d'autrui, et qui sont compatibles avec les autres droits reconnus dans la présente Convention .

2. A cette fin, les Etats parties favorisen t la

3. Les Etats I?~rties prennent toutes les me_ sures appropnees pour assurer aux enfants dont lcs parents travaillen t le droit de béné_ fi cier des services ct établissements de garde d 'e nf~~ls pour .lesquels ils remplissent les cond itions reqUIses.

d) ils rendent ouvertes et accessibles à tout cnfant l'information et l'orientation scolaires et professionnelles;

ils prennent des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d'abandon scolaire. e)

2. Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soi t appliquée d'une ma· nière compatible avec la dignité de l'enfant en tant qu'être humain et conformément à la présente Convention. 3. Les Etats part ies favorisent et encouragent la coopération internationale dans le domaine de l'éducation, en vue notamment d e contribuer à éliminer l'ignorance. ~t l'analphabétisme dans le monde et de facihter l'accès aux connaissances scientifiques et techniques et aux méthodes d'enseign~me.nt modernes. A cet égard, il est tenu partlcuh~· rement compte des besoins des pays en developpement. RÉSONANCES. MA/1990

prévoient une réglementation appropriée des horaires de travail et des conditions d'emploÎ; c) prévoient des peines ou autres sanctions appropriées pour assurer l'application effective du présent article. b)

Article 29 (Object ifs de l'éducation) 1. Les Etats parties conviennent que l'éducation de l'enfant doit viser à: a) favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités;

b) inculquer à "enfan t le respect des droits de l'homme ct des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies; c) inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne; préparer l'enfant à assumer les responsa· bilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'éga lité entre les sexes et d'amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes d'origine autochtone; d)

e) inculquer à l'enfant le respect du milieu naturel.

2. Aucune disposition du présent article ou de l'article 28 ne sera interprétée d'une manière qui porte atteinte à la liberté des personnes physiques ou morales de créer et de diriger des établissements d'enseignement, à condition que les principes énoncés au paragraphe 1 du présent article soient respectés et que l'éd ucation dispensée dans ces établissements soit conforme aux normes minimales que l'Etat aura prescrites.

Article 33 (Consommation et trafic de drogue) Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées, y compris des mesures législatives, admin istratives, sociales et ëducatives, pour protéger les enfants contre l'usage illicite de stupéfiants et de su bstances psychotropes, tels que les définissent les conventions internationales pertinen tes, et pour empêcher que les enfants ne soient utilisés pour la production et le trafic illicites de ces substances. Article 34 (Exploitation sexuelle) Les Etats parties s'engagent à protéger l'enfant contre toutes les formes d'exploitation sex uelle et de violence sexuelle. A cette fin , les Etats prennent en particulier toutes les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et multilatéral pour empêcher: a) que des enfants ne soient incités ou contraints à se li vrer à une activité sexuelle illégale; b) que des enfants ne soient exploités à des fins de prostitution ou autres pratiques sexuelles illégales; c) que des enfants ne soient exploités aux fins de la production de spectacles ou de matériel de caractère pornographique.

Article 31 (Loisirs ct repos)

Article 35 (Vente, traite et enlèvement) Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et multilatéral pour empêcher l'enlèvement, la vente ou la traite d'enfants à quelque fin que ce soit et sous quelque fo rme que ce soit.

1. Les Etats parties reconnaissent à l'enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son age, et de participer librement à la vie culturelle et artistique.

Article 36 (Autres formes d'exploitation) Les Etats parties protègent l'enfant contre toutes autres formes d'exploitation préjudi· ciables à tout aspect de son bien-être.

2. Les Etats parties respectent et favorÎsent le droit de l'enfant de participer pleinement à la vic cu lturelle ct artistique, et encouragent l'organisation à son intention de moyens appropriés de loisirs et d'activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des cond itions d'égalité.

Article 37 (Torture et privation de liberté) Les Etats parties veillent à ce que: a) nul enfant ne soit soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants: ni la peine capitale ni

R~ONANCES ' MAI 1990

l'emprisonnement à vie sans possibilité de libération ne doivent être prononcés pour les infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans;

b) nul enfant ne soit privé de liberté de fa· çon illégale ou arbitraire: l'arrestation, la détention ou l'emprisonnement d' un enfant doit être en conformité avec la loi, n'être qu'une mesure de dernier ressort, et être d' une durée aussi brève que possible; tout enfant privé de liberté soit traité avec humanité et avec le respect dû à la dignité de la personne humaine, et d'une manière tenant compte des beso in s des personnes de son âge: en particulier, tout enfant privé de liberté scra séparé des adultes, à moins que l'on estime préférable de ne pas le faire dans J'intérêt supérieur de l'enfant, et il a le droit dc rester en contact avec sa famille par la correspondance et par des visites, sauf circonstances exceptionnelles;

c)

d) les enfants privés de liberté aient le droit d'avoir rapidement accès à l'assistance jurid ique ou à toute autre assistance appropriée, ainsi que le droit de contester la légalité de leur privation de liberté devant un tribunal ou une autre autori té compétente, indépendante et impartiale, et à cc qu'une décision rapide soit prise en la matière.

Article 38 (Confl its armés) 1. Les Etats parties s'engagent à respecter et à faire respecter les règles du droit humanitaire international qui leur sont applicables en cas de con flit armé ct dont la protection s'étend aux enfants.

2. Les Etats parties prennent toutes les me· sures possibles dans la pratique pour vei ller à ce que les personnes n'ayant pas atteint l'âge de 15 ans ne participent pas directement aux hostilités.

3. Les Etats parties s'abstiennent d'enrôler dans leurs forces armées toute personne n'ayant pas atteint l'âge de 15 ans. Lorsqu'ils incorporent des personnes de plus de 15 ans mais de moins de 18 ans, les Etats parties s'efforcent d'enrôler en priorité les plus âgées. 4. Conformément à l'obligation qui leur incombe en vert u du droit humanitaire international de protéger la population civile en cas de co nflit armé, les Etats parties prennent toutes les mesures possibles dans la pratique pour que les enfants qui sont touchés par un confli t armé bênéficient d' une protection et de soins.


dans le domaine social, le droit au degré le plus élevé possible de santé et d'accès aux services médicaux, le droit à la protection contre l'exploitation sexuelle et l'enlèvement, la réglementation de l'adoption, etc.; dans le domaine culturel, le droit à l'éducation, au loisir et au jeu, à la participation à des activités culturelles et artistiques, etc.

Les enfants ont des droits 20 nooembre 1989. L'assemblée générale des Nations-Unies, réunie à NffW York, adopte à l'unanimité la Convention sur les droits de l'enfant. Un événement particulièrement réjouissant pour toutes celles et tous ceux qui sont préoccupés par le respect des droits fondamentau:x de l'être humain, partout dans le monde. En quoi cette Convention apporte-t-elle des éléments nouveau:x au:x traités iniernationau:x e;I,'istants relatifs au:x droits de l'homme? Quelte est l'attitude de la Suisse face à cette Convention? Que pouvons-nous faire concrètement pour inciter notre pays à y adhérer? Autant de questions que nous allons aborder dans la première partie de cet article qui a été réalisé avec la collaboration de Dominique Léveillé, de Défense des Enfants-International. En second lieu nous présenterons un matériel pédagogique, spécialement conçu pour les jeunes, afin de les sensibiliser à la réalité des droits de l'enfant dans le monde. Phow Jacqltea DIUSU,

L'initiative de préparer une Convention sur les droits de l'enfant revient au Gouvernement polonais. L'idée était de la réaliser en 1979, pour bien marquer l'Année de l'Enfant. Il aura fallu 10 ans pour la concrétiser. Cependant, il serait exagéré de dire que les droits de l'enfant - qui concernent tout enfant de moins de 18 ans - n'avaient pas, jusque-là d'existence juridique. On peut en effet recenser plus de 80 traités internationaux contenant des dispositions qui s'appliquent aux enfants, mais aucun texte ne rassemblait l'ensemble de ces droits sous forme d'un traité international ratifiable par les Etats. La Déclaration des droits de l'enfant de 1959, dont les principes sont assez vagues, ne constitue pas en effet un texte contraignant pour les Etats.

La Convention, un instrument juridique indispensable

vous.

Par rapport à l'adulte, l'enfant présente plusieurs caractéristiques essentielles: il est plus vulnérable, et demande donc un degré de protection plus élevé qu'un adulte. Il est dépendant, et doit donc être protégé contre la séparation abusiv~ d'avec ses parents et des adultes qui prennent soin de lUI en l'absence des parents. Enfin, il est la plupart du temps dans l'ignorance de ses droits et incapable, dans une société RÉSONANCI'.'; • MAI 1900

Il faut également relever un aspect intéressant et novateur de la Convention: c'est le premier texte juridique qui reconnaît à l'enfant le droit de participation aux décisions qui affectent son bien-être. La Convention précise que l'enfant a le droit d'exprimer son opinion et de voir cette opinion prise en considération. On va ainsi plus loin que l'approche traditionnelle qui fait de l'enfant un objet de soins et de protection, pour voir en lui un sujet actif, ayant droit de participer aux décisions qui le concernent.

Les manques de la Convention Dans l'ensemble, le texte de la Convention est satisfaisant. Sur certains points cependant les organisations non gouvernementales (ONG), comme Défense des Enfants-International, auraient souhaité des dispositions plus sévères dans le domaine de l'adoption internationale et de la participation active des enfants aux conflits armés, dont l'âge limite a finalement été fixé à 15 ans, au lieu de 18 ans. De plus l'article concernant la liberté religieuse a été supprimé du Phol~ JacqUe8 lJu88ez. projet de texte lors de la dernière session du Groupe de adulte, de les faire valoir. Aussi, l'enfant doit bénéficier de travail, car il est impensable, dans certaines cultures, d'acdispositions supplémentaires à celles prévues dans les Pac- corder à l'enfant le droit d'abandonner la religion de ses tes relatifs aux droits de l'homme. D'où l'importance d'une parents. Enfin, on peut déplorer l'absence d'un article qui convention spécifique sur les Droits de l'enfant. Celle-ci a interdirait explicitement l'expérimentation médicale et scientifique sur des enfants, et le peu d'importance accordé principalement pour fonction de: à la pollution et aux problèmes d'environnement. - réaffirmer et renforcer des droits de l'homme valables pour tous les âges (droit à un nom et à une nationalité, Un long chemin à parcourir etc.); La Convention a été récemment adoptée. C'est réjouissant. - définir des normes de protection plus élevées que pour les adultes, en raison de la vulnérabilité particulière de Mais en elle-même, cette Convention ne changera rien à la l'enfant (conditions spéciales d'emploi, de détention, situation concrète de centaines de millions d'enfants dont les droits sont bafoués sur toute la planète. Un traité interetc.); - formuler les droits propres aux enfants (adoption, etc.). national n'a de valeur que si l'on s'en sert. Par conséquent, il s'agit de réaliser deux tâches fondamentales et de longue La Convention sur les droits de l'enfant comporte 54 arti- haleine. La première est de faire pression sur les gouvernecles qui couvrent à peu près tout l'éventail des droits de ments pour qu'ils signent la Convention, puis, qu'ils la ratil'enfant, dans les domaines civil, économique, social et fient, une fois leur législation adaptée aux exigences de la culturel. Elle n'a pas pour objet de régir les relations entre Convention. C'est seulement lorsque 20 Etats auront ratifié l'enfant et ses parents, mais bien de définir les responsabili- la Convention qu'elle entrera réellement en vigueur. Il faut tés de l'Etat et des institutions vis-à-vis des mineurs. donc créer des groupes de pression sur le plan national, Sont ainsi définis entre autres: réunissant un éventail aussi large que possible de personnes - dans le domaine civil, le droit à un nom et à une natio- et d'organismes actifs dans la protection de l'enfance. nalité, le droit d'être protégé contre la torture et les La seconde tâche consistera à surveiller l'application de la mauvais traitements, etc.; Convention par les Etats. Un Comité des droits de l'enfant - dans le domaine économique, le droit à la sécurité socia- est prévu à cet effet. Il faudra lui fournir les moyens nécesle, à la protection contre l'exploitation au travail, etc.; saires à la réalisation de ses objectifs. RÉSONANCES . MAl 1990


Et la Suisse? La Convention a été ouverte à la signature des Etats à la fin du mois de janvier 1990. A ce jour, plus de septante Etats dont une quinzaine sont membres du Conseil de l'Europe (notamment tous nos pays voisins) ont accompli cette démarche. Le Ghana, le Vietnam et l'Equateur ont été les premiers à ratifier la Convention. Le gouvernement suisse, pour sa part n'a pas encore exprimé officiellement sa position sur la Convention. Il y est cependant favorable. Les principaux obstacles pour que la Suisse puisse adhérer à la Convention concernent le droit d'acquérir une nationalité et le droit au regroupement familial rendu impossible par le statut du saisonnier.

que possible à la Convention. Récemment, la Coordination a fait parvenir une lettre allant dans ce sens au conseiller fédéral René Felber, lettre appuyée par 64 organisations suisses. En mars dernier une grande fête «Droits de l'en. fant» a réuni un millier d'enfants à Genève. De nombreuses activités leur ont permis de découvrir leurs droits, mais aussi leurs devoirs envers les autres enfants, ici et ailleurs. Plus de 250 d'entre eux ont écrit ou dessiné sur des cartes envoyées au Président de la Confédération, pour que la Suisse adhère à la Convention. A Genève encore, une résolution proposée par un membre de la Coordination, deman. dant au Conseil d'Etat d'intervenir à Berne en faveur de la Convention a été appuyée par la totalité des partis politiques. L'opinion publique suisse est sensible aux droits de l'enfant. A nous tous, chacun à sa manière, de faire connaître les enjeux de la Convention, afin que la Suisse, en y adhérant rapidement, témoigne de son attachement à sa vocation hu· manitaire.

Jean-wc Pittet Déclaration de Berne

Matériel pédagogique sur les droits de l'enfant Exposition . les enfants, leurs droits_ Présentation des droits fondamentaux des enfants dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'alimentation et de l'habitat ainsi que les conditions de vie des enfants travailleurS et des réfugiés. Les difficultés rencontrées par des enfants handicapés et des enfants immigrés dans les pays du Nord sont aussi évoqués. 15 panneaux en quadrichromie, format 58/80 cm. Le matériel idéal pour aborder en classe les Droits de l'en· fant.

des enfants. Enfin sont évoqués les efforts entrepris par les le texte de la Déclaration des droits de l'enfant traduit en organisations de défense des droits de l'enfant pour tenter langage simple. Une case vide au milieu des illustrations invite l'enfant à s'exprimer sur ce qu'il pourrait faire pour d'améliorer le sort de ces enfants. que les droits de l'enfant soient mieux respectés. Cassette vidéo VHS avec livret d'accompagnement. Edition: GLAJ, Genève. pour adultes et enfants dès 10 ans. Prix de vente: Fr. 65.-.

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Que faire? La Suisse est l'un des derniers pays du monde à ne pas Cassette vidéo . Profession: enfant travailleur. avoir encore adhéré à la Convention internationale sur la discrimination raciale et aux deux Pactes relatifs aux droits Documentaire de 13', réalisé par ORCADES (Poitiers). de l'homme, adoptés par les Nations Unies en 1966. Afin Ils sont des dizaines de millions à se rendre chaque jour au que la Convention sur les droits de l'enfant ne subisse pas champ, à l'atelier ou au magasin pour vendre à bas prix le même sort, une trentaine d'organisations d'horizons très leur force de travail. divers ont créé, en janvier dernier, une Coordination suisse Droits de l'enfant à Genève. Principaux objectifs de cette Ce documentaire présente la vie de ces enfants-travailleurs Coordination: sensibiliser l'opinion publique suisse aux dans trois pays d'Asie - Philippines, Inde et Thaïlande - et droits de l'enfant et inciter la Confédération à adhérer dès apporte des éléments de réflexion sur les causes du travail RÉSONANCES· àW 1990

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26 cantons en marche vers le droit à l'éducation -Quel idéal n0U3 anime pour consf:ruire le futur de notre pays si nous saccageons auJourd'hui les graines d'hommes et de femmes qui y vivront?» C. Perregaux, F. Togni - Enfant cherche Ecole -

1989. Année de l'adoption de la Convention des Droits de l'Enfant par la Communauté international. 1989. Début de discussions sérieuses en Suisse pour faire respecter le Droit à l'Education. 1990. La Suisse sera-t-elle bientôt prête à ratifier la Convention? Les 26 cantons vont-ils renouer avec l'esprit de l'article 27 de la Constitution helvétique? Photo Jacquu D/Wez.

Interdépendance Quels sont les points communs entre ces préoccupations qui touchent aux mieux être des enfants? On ne le sait pas toujours, mais il existe une sorte de vase communiquant entre les unes et les autres, une interdépendance. En effet, notre pays ne peut pas ratifier la Convention des Droits de l'Enfant tant que le Droit à l'éducation, entre autres, n'est pas respecté. On est, dès lors, en droit d'admettre que lorsqu'un citoyen suisse se montre favorable à la nouvelle Convention internationale, il est d'accord aussi pour que chaque en· fant habitant sur le sol helvétique suive l'école publique. Nous espérons que dans chaque canton un très large consensus soit trouvé rapidement autour de cette question. Il ne faut pas oublier, en effet, que les cantons sont souverains en matière d'éducation depuis 1848 et qu'ils ont cédé, à leur insu sans doute, une bribe de leurs prérogatives en refusant certains en· fants dans leurs écoles. Ils doivent sans tarder regagner tout leur pouvoir en matière de scolarité obligatoire. La Suisse doit et peut réussir à gagner ce droit. Pour tous les enfants qui R~ONANCES - MAI 1990

souffrent encore de l'exclusion bien sûr, mais aussi pour elle-même.

Ecole et insertion sociale Qui veut endosser aujourd'hui la responsabilité de laisser des enfants sans instruction? C'est donner bien peu d'importance à l'école que de penser qu'on peut trouver sa place dans la société sans y être allé. Même si, ici et là, quelques exceptions viennent confirmer la règle. Quand on connaît la part élevée des deniers cantonaux attribués au Département de l'instruction publique, ce raisonnement ne peut pas tenir. L'école est plus que jamais le lieu privilégié de la transmission des connaissances et des valeurs sociales. Elle reste bien sûr l'objet d'enjeux sociaux et politiques importants. Sur elle se portent des attentes parfois contradictoires des différents partenaires et chaque fois qu'il y a propositions de réformes, des conflits éclatent entre des tendances diverses qui ne fixent pas à l'école les mêmes priorités. Néanmoins tout le monde sera d'ac· cord pour admettre que dans une société où tous les enfants vont à l'école depuis au moins 100 ans, ne pas y aller, crée de fait la souffrance, la marginalisation, le handicap social et culturel. C'est avant tout de cela dont il est question quand on se bat pour faire respecter le droit à l'éducation.

Une situation kafkaïenne Nous n'allons pas aujourd'hui suivre les vies douloureuses des enfants tenus hors de nos écoles. Nous n'allons pas non plus nous appesantir, ce qui serait d'ailleurs légitime, sur les situations parfois kafkaïennes dont sont victimes des enfants et des parents qui ne supportent pas l'éclatement familial auquel nos lois les soumettent. Nous gardons tous en mémoire de trop nombreuses histoires où il est question d'enfants cachés, d'isolement, de troubles psychiques, de délinquance, d'expulsion. RÉSONANCES. MAl 1990

Nous connaissons le prix de cette discrimination, très chèrement payée par les enfants clandestins et leurs familles. Nous ne sommes pas assez conscients du prix humain et financier qu'il en coûte à notre société toute entière.

sent entre ceux qui ont pu suivre une scolarité normale et ceux qui se sentent en marge de l'institution scolaire. Celle-ci les a accueillis trop tardivement alors que les habitudes cognitives, les attentes, la curiosité d'apprendre, le désir de s'insérer dans une Une fois que les «enfants de la clan- nouvelle société se sont émoussés ou destinité» rejoignent nos classes, (en ont disparu. Ne laissant que l'amertugénéral, ils finissent toujours par obte· me ou la soif de prendre sa revanche. nir leur légalisation) il faut multiplier Les juges pour enfants ont trop d'hisles appuis pédagogiques, les aides psy- toires amères à raconter sur ce sujet. chologiques. L'intégration dans les classes ne se fait pas sans peine. On Si nous voulons nous donner les se trouve confronté à la petite délin- moyens de changer la situation, il faut quance des jeunes sans formation qui rappeler en premier lieu que c'est none voient qu'un avenir sans issue. tre propre organisation sociale qui est L'exclusion aggrave le développement en cause, la façon dont nous avons code l'illettrisme dont on se préoccupe difié nos droits et ceux des étrangers. beaucoup aujourd'hui. L'exclusion em- La réflexion sur un thème aussi compêche toute socialisation harmonieuse mun que celui du Droit à l'Education entre jeunes et accentue l'éclatement nous pousse donc à regarder dans les du tissu social tant les écarts se creu- yeux notre propre société. Photo Jacques Dusset.


bles à l'insertion scolaire des enfants chaque fois que les besoins s'en font sentir. Et si possible de le faire connaître.

Familles déchirées Enfants pénalisés

Photo Jaequt! Dwu

Conjoncture économique avant tout? Remontons à la genèse du dysfonctionnement qui prive encore certains enfants d'école. On trouve d'un côté les principes fondamentaux de notre Constitution qui rend les cantons souverains en matière d'éducation et responsables d'organiser l'école publique, gratuite et obligatoire et de l'autre, une loi fédérale sur les étrangers, dépendant d'une conjoncture politique et économi· que sujette à changement. L'Europe qui se construit nous en donne actuellement de fréquentes preuves. De fait, c'est le statut de saisonnier, interdisant la vie en famille au moins pendant quatre ans, qui a jeté le trouble au sein des autorités scolaires cantonales. Sans y prendre garde, l'école s'est laissée déposséder de son devoir prioritaire d'instruire les enfants. Elle s'est substituée à l'autorité policière et s'est mise à exiger pour l'inscription à l'éco· le le permis de séjonr des parents donc au moins le permis B avec autorisation de regroupement familial. Par glisse· ment pervers et comme un fait inéluc· table, universel, on a jugé normal de subordonner le Droit à aller à l'école à la loi sur les étrangers. Remarquons que cette dernière ne dit rien d'explicite sur la scolarité des enfants qui seraient en Suisse malgré la loi alors que le Droit à l'éducation est spécifié dans les Constitutions fédérale et cantona-

les. Depuis peu, des études nous ont appris que dans plusieurs pays d'immigration dont l'Italie, la France, les Etats-Unis, le Droit à l'Education était respecté malgré des lois sur les étran· gers souvent restrictives. Grâce à de nombreux contacts, nous avons pris conscience que les pratiques cantonales et parfois communales étaient aussi diverses que les couleurs de l'arc-en· ciel. Enfin, au cours de la dernière année, des évolutions positives se sont opérées dans diverses régions de notre pays. Des cantons, dont Neuchâtel, ont affirmé que pour eux le Droit à l'Edu· cation était plus important que le statut des parents. D'autres comme Genè· ve ont admis qu'ils allaient intégrer tous les enfants par étapes. D'autres encore comme Vaud viennent de décider que l'école est ouverte à tous. Certains cantons ont donné des accords de principe pour l'entrée à l'école de tous les enfants sans que pour autant les communes soient dans l'obligation de se soumettre à ces décisions. Des communes ont parfois devancé les décisions cantonales. Aujourd'hui, à notre connaissance, aucune mesnre d'ouverture n'a été sanctionnée négativement par une autorité. Pour sécuriser les plus anxieux, on peut même affirmer que des juristes compétents ont prouvé que rien ne s'opposait à ce que tous les enfants entrent à l'école. Au contraire. Dès à présent, il s'agit donc de continuer à prendre des initiatives favora-

Les esprits chagrins essaieront de trouver mille justifications économiques à la situation actuelle encore que beaucoup ne sont pas forcément pertinentes et qu'aucune ne soit humaine. Lorsqu'un travailleur signe son contrat de saisonnier, il croit en toute sincérité pouvoir subir l'épreuve des quatre ans. Mais des événements familiaux comme le décès des grans-parents, la maladie grave d'un enfant, la dépression d'une épouse qui ne supporte pas la séparation, l'angoisse du père remettent en question la rupture familiale. Et les enfants se retrouvent en Suisse avec leurs parents. Les fibres conjugales, paternelles, maternelles vibrent aussi chez les saisonniers et les clandestins. Est-il possible que les enfants soient pénalisés pour cause de responsabilité paternelle? On croit rêver. Les valeurs de la famille, unité fonda· mentale de la société ne peuvent conti· nuer à être prônées comme essentielles dans un pays où par ailleurs elles sont refusées légalement à des hommes et à des femmes qui participent à notre prospérité économique. Si ces parents meurtris par la séparation forcée ou par les conséquences néfastes d'un regroupement familial «sauvage» vien· nent à écouter certains de nos discours politiques, certains de nos sermons, s'ils lisent certaines affiches électora· les, les articles fort nombreux sur la protection de la famille, sur les difficultés rencontrées par les enfants de parents séparés, ils doivent trouver que nous avons un sens du cynisme ou de l'humour noir particulièrement bien développé.

Si la délation n'existait pas... Admettons que nous ayons le pouvoir de rompre avec nos pratiques d'exc1uRÉSONANCES · MAI 1990

sion. Ne mettrions-nous pas en danger d'expulsion toute la famille en intégrant les enfants dans nos écoles? On peut espérer que les informations recueillies par l'institution scolaire ne passeront pas au Département de justice et police ou à l'office chargé de contrôler la légalité de la présence des étrangers. L'exemple suivant peut nous rassurer: tous les travailleurs et même les travailleurs clandestins paient leurs impôts, l'AVS, l'assurance chômage et souvent les cotisations à la CNA. L'administration fiscale de chaque canton ne dénonce pourtant pas ces travailleurs et leurs employeurs au département chargé du contrôle de la population. Et les départements de l'instruction publique se montreraient plus délateurs?

l'organisation scolaire, la plus ou moins grande autonomie des communes, les pratiques existantes qui peuvent aller de l'absence de préoccupation sur ce sujet à l'acceptation naturelle de tous les enfants dans les classes. Pour conclure, laissons à Albert Jaccard le soin de nous pousser à agir. Il termine la préface d'ENFANT CHERCHE ECOLE par ces mots: «Rien n'est donc plus important que de faire comprendre aux Etats qu'ils

doivent donner à tout enfant, là où il se trouve, sans discrimination aucune, les moyens nécessaires pour qu'il puisse devenir un acteur responsable de la communauté humaine. Pour que les autres droits à la vie, à la liberté, à l'égalité aient un sens, il faut en amont, respecter le droit à l'éducation.» Christiane Plmegau:x Bibiliographie: C. Perregaux, F. Togni - Enfant cherche école. éd. Zoé, 1988. Photo Jacquel Dussrz..

Il est non seulement souhaitable mais possible que le Droit à l'Education soit respecté dans ce pays. Si par malheur, une majorité de citoyens pensaient encore que les contraintes sociales, économiques liées au respect de ce droit sont trop lourdes pour notre pays, quel espoir aurions-nous de voir se concrétiser tant soit peu la nouvelle Convention des Droits de l'Enfant? Elle resterait un hypocrite chiffon de papier quand on sait que des experts suisses ont participé à sa rédaction et que notre gouvernement s'en est fait l'ardent défenseur lors de la session de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU en février 1989. Malgré nos moyens, notre système démocratique, nous n'aurions pas la volonté d'assurer à chaque enfant habitant ce pays le Droit d'aller à l'école? En vertu de quel principe pourrions-nous alors continuer à dénoncer les violations des droits de l'enfant ailleurs, dans des pays beaucoup plus démunis?

Une vocation d'ouverture Il faut trouver les moyens les plus appropriés pour que l'école retrouve sa vocation d'être ouverte à tous. Ils seront différents suivant les situations locales, le nombre d'enfants à intégrer,

COMPLICE


Que dit la loi sur l'instruction publique du canton du Valais? Selon cette loi de 1962, on apprend, à l'article 35 des dispositions générales sur l'enseigne· ment primaire que:

Droits de l'enfant en Valais

«L'école primaire est obligatoire.» et à l'article 37 que:

Entre la législation fédérale et le droit cantonal, les autorités scolaires tergiversent, hésitent. La convention des droits de l'enfant apporte cerlainement une voie médiane à ne pas négliger pour le bien de l'enfant...

Un statut / un droit... Les droits de l'enfant sont largement fonction du statut des parents et dépendent aussi de leur âge au moment où ils arrivent en Suisse.

Or, le statut de saisonnier, dans les dispositions sus· mentionnées, va à l'encontre de la convention des droits de l'enfant; l'article 9, point 1, dit ceci:

«Les Etats parties veillent à ce que l'enfant ne soit pas séparé de ses pa· Lorsque les parents disposent d'un permis de saisonnier, ils n'ont pas l'au- rents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, torisation au regroupement familial et leurs enfants ne peuvent séjourner en sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures Suisse que 2 fois 3 mois en tant que applicables, que cette séparation est touristes dans la même année. nécessaire dans l'intérêt supérieur de La loi est d'ailleurs très claire sur ce l'enfant. Une décision en ce sens peut point; l'office fédéral des étrangers être nécessaire dans certains cas parti· précise au point 136.2 sur l'emploi sai- culiers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l'enfant, sonnier: «Une mère seule dont les enfants ont encore besoin de sa présence ne sera autorisée à prendre un emploi saisonnier que si leur garde à l'étranger est assurée; une femme mariée ne sera autorisée à prendre un emploi saisonnier que si elle n'a pas d'enfants ayant encore be· soin de sa présence.» Le centre de contact Suisse-Immigré spécifie que dans les deux cas précités, la femme doit disposer d'une attestation de garde des enfants dans le pays d'origine pour avoir le permis de sai· sonnier.

ou lorsqu'ils vivent séparément et qu'une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l'enfant.» Les divergences existant entre la loi fédérale sur le statut des saisonniers et la Convention sur les Droits de l'enfant sont telles qu'elles ne permettront pas à la Suisse de ratifier cette Convention sans changement de la loi sur le travail saisonnier.

Enfants clandestins Cependant, la réalité vécue par ces fa· milles divisées est bien éloignée des texte froids et secs de la loi. JI arrive que des parents ne supportent plus un tel déchirement et, défiant la loi, gardent leurs enfants auprès d'eux. Ces enfants résident illégalement en Suisse, ils sont donc clandestins. Ace titre, ils sont rarement envoyés à l'école par des parents qui craignent le renvoi dans le pays d'origine. Enfants déracinés, non scolarisés, ils ne disposent d'aucun droit et vivent en reclus en attendant que le père obtienne un permis de travail à l'année et par là-même l'autorisation au regroupement familial. Que deviennent les enfants clandestins en âge de scolarité? Sont·i1s acceptés dans les écoles? Les parents osent·i1s les y envoyer? RÉSONANCES· MAI 1990

«L'élève fréquente l'école primaire de la commune où il réside avec le consentement de ses parents et de son tuteur.» JI n'est fait nulle part mention de la nationalité de l'élève ou du statut de ses parents. Cette loi semble donc as· sez large dans son esprit pour que les autorités scolaires puissent l'interpré- destins Il, défavorisés par une situation familiale préjudiciable, ne doivent pas ter... à leur façon. subir encore en plus les conséquences Il est bon de citer ici le point de vue de leur séjour illégal. Il faut les consi· de M. Comby Chef du DIP du Valais dérer comme des êtres humains à part sur ce sujet d'une brûlante actualité: entière et faire tout ce qui est possible «Sont considérés comme enfants clan· pour eux.» destins, ceux qui séjournent en Valais Ce communiqué a été distribué par le illégalement. Leur nombre, très peu DIP aux journalistes présents lors de élevé selon les estimations du Service la conférence de presse tenue par le des étrangers et des passeports, Chef du DIP le 21 septembre 1989. échappe, et pour cause, à la statisti· Deux jours plus tard, soit le 23 sep· que. tembre 1989, au cours de son allocu· »Les enfants de saisonniers, déten· tion lors de la journée d'étude de l'Orteurs du permis A, peuvent séjourner ganisation mondiale pour l'Education en Valais durant trois mois. Ils y vien- préscolaire sur le thème «Droits à nent, le plus souvent avec la mère de l'èducation>>, Monsieur Comby affir· famille, durant l'été, et retournent chez me: eux pour l'ouverture des classes. «En cette année du bicentenaire de la » Ceux qui prolongent leur séjour auRévolution française, et du trentième delà de trois mois sont précisément les anniversaire de la Déclaration des enfants dits clandestins. Ils fréquen· droits de l'enfant, le thème de ce tent les écoles de notre canton, comme congrès a l'immense mérite de nous les autres élèves, et souvent les autori· rappeler que les valeurs telles que la tés communales ignorent leur situation liberté, la démocratie et les droits de réelle. l'homme ne sont jamais acquises défi· » On cite volontiers le cas d'une com· nitivement et que nous devons sans mune dont une classe a été maintenue cesse lutter pour les défendre, pour les à cause de la présence d'enfants clan· améliorer et pour les faire progresdestins. Les parents, saisonniers, ser. étaient engagés, qui chez le présiden~ 1) C'est là un objectif essentiel de l'éco· qui chez un entrepreneur du lieu, dépu· le dans un pays démocratique comme té au Grand Conseil. le nôtre. Cette mission s'inscrit dans le respect du premier droit de la Déclara· Il La politique qui consiste à recevoir ces élèves à l'école est, de mon point tion des droits de l'enfant, celui du de vue, juste et heureuse. Les «clan· «Droit à l'égalité sans distinction ou

discrimination fondée sur la race, la religion, l'origine ou le sexe»_

Un problème suisse Cependant, le problème des enfants clandestins ne se pose pas uniquement dans le canton du Valais: tous les cantons romands sont préoccupés ainsi que le laisse entendre le rapport de séance de la Conférence des chefs de service et des directeurs de l'enseignement primaire de Suisse romande et du Tessin (CSl) dans sa séance du 8 mars 1990:

«M. Zweiacker, chef du service de l'enseignement primaire de Neuchâtel remet à ses collègues un arrêté du Conseil d'Etat de Neuchâtel du 19 fé· vrier 1990, qui stipule que «le Dépar· tement rembourse à la commune siège les frais supplémentaires effectivement occasionnés par ces élèvesll (enfants de requérants d'asile ou de parents qui n'ont pas encore droit au regroupe· ment familial) . »D'un tour de table, il ressort que, dans tous les cantons, le maximum est fait pour que ces enfants puissent suivre l'école, quelle que soit la situation de leurs parents. 1)

Une enquête en Valais Il est bien stipulé que «dans tous les cantons le maximum est fait». Qu'en est·i1 de la réalité effective dans notre canton? Une brève enquête menée au· près des directions d'école de Sierre, Sion, Monthey et Martigny démontre que des divergences d'attitudes profondes coexistent.

Une direction d'école précise qu'elle envoie aux parents un formulaire d'inscription dans lequel elle demande s'ils ont déposé leurs papiers au contrôle de l'habitant et à quelle date. «Dans le cas d'enfants de saisonniers, dont les parents doivent attendre deux ans avant d'avoir le droit au regroupement familial, il nous est impossible de les accepter. Il arrive que des dispenses soient accordées s'il reste 2 ou 3 mois pour l'obtention d'un permis B».


Dans une autre commune, on dit que les papiers de l'enfant doivent être déposés au contrôle de l'habitant pour que l'école ait le droit d'inscrire l'élève à l'école_ «L'enfant de saisonnier n'a pas le droit d'être avec ses parents en Suisse, il n'est donc pas possible pour l'école de l'autoriser à suivre la scolarité••. Ailleurs encore, on affirme que l'inscription de l'enfant à l'école primaire signifie automatiquement l'envoi d'une copie au contrôle de l'habitant. Donc si les parents inscrivent leurs enfants à l'école, «ils vont avoir des ennuis, ils sont amendables et les enfants peuvent être expulsés. Aucune dérogation n'est

possible ici, l'école est publique et de ce fait, soumise à la loi fédérale sur les étrangers_ •• Dans ces conditions, est-il vrai qu'« un maximum est fait pour permettre à ces enfants de suivre l'école, quelle que soit la situation de leurs parents? ". Permettez-moi, chers lecteurs, d'exprimer ici non seulement mes doutes mais le malaise de plus en plus profond qui s'est emparé de moi en entendant de telles réponses! Or, l'étonnement n'était pas terminé: attendant le même genre d'attitude de la dernière commune, c'est sans illusion que je formulai ma demande_

Là, on me dit qu'il n'y a aucune difficulté pour scolariser l'enfant clandestin, on n'évoque même pas le contrôle de l'habitant et encore moins la loi fédérale sur les étrangers. En revanche, on s'intéresse directement à l'élève en question: «A-t-il été préalablement scolarisé parle-t-il le français, quel âge a-t-il' est-il nécessaire de lui concocter u~ programme spécial pour l'été afin qu'il puisse suivre le programme avec des élèves de son âge au mois de septembre? . Une seule commune sur quatre ...

Ratification? La ratification, par la Suisse, de la Convention des Droits de l'enfant, signifierait clairement la disparition du statut de saisonnier stipulant que l'enfant n'a pas le droit de vivre avec ses parents. Cette législation en cours actuellement n'autorise pas le regroupement familial, oblige le saisonnier au retour au pays 3 mois dans l'année (il s'agit bien de 3 mois vides d'emploi et de salaire). Il semblerait qu'il y ait peu d'enfants clandestins (un recensement est cependant impensable) mais ... Le centre de contacts Suisse-Immigré de Sion n'a connaissance de cas que lorsqu'ils deviennent dramatiques. Il ne faut cependant pas être hypocrite: le Valais est le deuxième canton suisse dans le nombre de permis A. On en compte 15000. Or, l'agriculture et l'hôtellerie manquent de bras, le nombre de permis est insuffisant. Il est donc évident que non seulement il y a des enfant.'l clandestins, fils de saisonniers, mais aussi des enfants clandestins ayant des parents eux-mêmes clandestins. Pour ces derniers, leurs droits sont inexistants puisqu'ils n'ont aucune reconnaissance légale.

Ilnfants de requérants d'asile Les enfants de requérants d'asile ont le droit d'être scolarisés et cela d'autant plus que souvent pour être rejetée

Un autre élève espagnol, arrivé à l'âge L'application du décret sur l'enseignede l'entrée au cycle, a directement été ment spécialisé, contenant également placé en classe B terminale parce qu'il quelques lignes concernant l'intégrane connaissait pas la langue. A la fin tion des enfants étrangers, dépend de l'année scolaire, le découragement avant tout des autorités scolaires. On avait pris la place de l'enthousiasme. peut dire que les droits fondamentaux Or, lorsque cet enfant a été présenté sont respectés à quelques exceptions En Valais, les requérants d'asile éprou- au psychologue orienteur, ce dernier a près. vent certaines difficultés à faire inté- remarqué avec étonnement qu'il n'avait grer les enfants à l'école: celtaines jamais recueilli, auprès d'aucun élève, Il faut rendre hommage aux enseignants de l'école primaire qui ont bien communes, celtains directeurs se mon- d'aussi brillants résultats aux tests. compris la démarche de l'Office de trent très réticents. l'enseignement spécialisé. Pour le cyOù se situe donc le droit de l'enfant cle d'orientation, c'est plus difficile: il Intégration scolaire lorsque, sans analyse, on place cet enn'est pas aisé d'obliger tous les direcfant en classe terminale ? Le fait d'être Les enfants dont les parents sont titu- originaire d'un autre pays constitue teurs de cycle d'appliquer le décret; on laires d'un permis B ou C n'ont aucune parfois un handicap plus grave qu'une ne veut pas brusquer les gens car on a peur que le rejet de la part de certaidifficulté pour être scolarisés: les pro- réelle maladie... nes autorités scolaires n'en soit que blèmes se posent après l'inscription, au moment de l'intégration dans le mi- Pourquoi, à l'école primaire et au cy- plus violent. lieu scolaire. Les habitudes du pays cle, ne respecte-t-on pas le droit des M. -F Vouilloz d'origine, souvent très différentes des enfants à avoir comme deuxième lan- Nos remerciements à Mesdames N. Micoutumes valaisannes, deviennent un gue, leur langue maternelle (ex. espa- chel, M. Clavien et à Monsieur B. Giobstacle à la compréhension de la so- gnol, italien, etc.)? roud pour leur collaboration. ciété d'accueil (terme inapproprié dans certaines situations). (98 %des demandes d'asile sont rejetées) leur demande circule durant un minimum de 2 à 3 ans dans les divers services de l'administration: les cas récents de Masa et Musey sont bien la preuve des lenteurs administratives.

En fait, plus l'enfant est jeune au moment de son arrivée, moins les difficultés seront grandes. Une élève espagnole arrive à Sion. Scolarisée préalablement, elle suivait la classe correspondant à la première année de collège. Comme elle ne savait pas le français, un certain nombre de démarches ont été entreprises afin qu'elle puisse suivre des cours à l'école de commerce en tant qu'auditrice. Une année scolaire a suffi pour la décourager complètement de poursuivre ses études.

QUAND?

OÙ?

M. Beek, D', désire appeler aussi la sollicitude du Département sur la manière dont les élèves sont traités par certains instituteurs. Un cas s'est présenté dans lequel un élève a été victime d'une fracture du crâne et de l'os zygomatique assez grave chez une fille. Il demande que les inspecteurs et les Commissions scolaires soient avertis de ces faits par une circulaire, afin qu'ils ne se renouvellent plus. M. Bio/ey, chef du Département, déclare n'avoir pas eu connaissance de ce fait, et regrette de n'en avoir pas été averti plus tôt, cal' il aurait été aux informations. Des actes pareils sont heureusement trop l'ares pOul' nécessiter une circulaire,Quant à celui signé par M. Beck, il devrait tomber sous le coup de la loi correctionnelle. M. Déné'l'iaz estime qu'une circulaire serait assez nécessaire parce que

des faits assez graves se sont passés dans d'autres localités.

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M. D. Ban/lan. Le règlement d'exécution de la loi sur l'instruction publique prescrit aux instituteurs de ne pas maltraiter les élèves: au reste il est assez bon de le leur rappeler par une circulaire. Les propositions de MM. Bruttin et de M. Beck sont adoptées.

Le chemin de fer Yverdon-Sainte-Croix vous y conduira

Tél. 024/21 6215 - Fax 024/21 8844

RBsONANCES . MAI 1990

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Fondation SOS Jeunesse à l'écoute des enfants, des jeunes et des parents

Tél. (027) 23 18 42 - SOS JEUNESSE

Proposant son aide a1J3: enfants et a1J3: parents en difficulté, la Fondation SOS Jeunesse offre un service inédit jusqu'aujourd'hui en Valais. Récemment mise sur pied par des femmes d'action, cette fondation accepte de chercher des solutions à tous les problèmes: aucun sujet n'est tabou. C'est quoi? - une fondation dont le but est la défense des droits de l'enfant; un service anonyme et confiden· tiel; une ligne téléphonique à disposition des enfants, des jeunes et des

HISTOIRES NATURELLES VIVANTES

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)Z~_;-'~~'" DE SERViON PiuS de 300 animaux 110 espèces évoluant sur 65 000 m2 repr~sentant

0 021 /9031671 Ouvert tous les jours dès 9 h. NOUVEAU : Plusieurs possibilités de circuits pé· destres ont été aménages pour par-

venir au zoo.

Plan des chemins pédestres â disposition sur demande.

adultes 24 h sur 24, du lundi au samedi matin.

Qui répond? - des personnes qui sont prêtes à se déplacer, si nécessaire ... que vous pouvez appeler lorsque vous êtes en difficulté; ... qui chercheront avec vous une solution.

Te sens-tu seul? Triste? As-tu un problème? Personne à qui parler? Tu peux téléphoner au (027) 23 18 42. «SOS Jeunesse» est là pour t'écouter, jour et nuit, tous les jours. " y aura toujours quelqu'un pour t'aider Quelqu'un à qui tu peux tout dire. Quelqu'un qui ne répétera rien sans ton autorisation. Th n'as rien à craindre, l'important, c'est toi.

La croisière des enfants Médecins du Monde organise, durant l'été 1989, une croisière des enfants, destinée à réunir des enfants de pays différents afin de les rendre sensibles a1J3: diversités de situations vécues, à l'urgence de réfléchir sur leurs droits. Anne-Laure Bonvin nous fait le récit de ces vacances exceptionnelles: Nantes, Gorée, Fort-de-France, New York POU?' les droits de l'enfant. J'ai rencontré pour la première fois les enfants qui allaient faire le voyage avec moi sur le bateau le 25 juin, à Paris. Le premier que j'ai connu était Mamadou, le Sénégalais. C'était la première fois qu'il quittait son pays et, arrivé à Paris, il n'a pas reconnu l'homme de Médecins du Monde qui devait venir le chercher, celui-ci ne l'a pas remarqué non plus car Mamadou est très grand et paraît bien plus que son âge; il a donc trouvé seul son chemin. Mamadou ne sait pas s'il a 16 ou 18 ans!

Nantes: l'appareillage et si on en parlait ensemble? Partager les difficultés qu'on vit avec les enfants, exprimer les craintes, les émotions, c'est le premier pas pour ne plus se sentir seul, pour reprendre confiance, pour mieux vivre ensemble et en famille.

SOS Jeunesse peut: vous recevoir, sur rendez-vous; vous rencontrer dans un lieu de votre choix; vous soutenir dans un conflit; - vous aider et aider vos enfants en cas de crise scolaire, relationnelle ou autres; vous renseigner et vous appuyer dans vos démarches administrati· ves.

Ou, si tu préfères venir nous voir téléSOS Jeunesse est prêt à organiser un phone, nous t'attendons! groupe d'entraide entre parents. Sous le couvert de l'anonymat et de la confiEtre parent n'est pas toujours facile. Face aux enfants, on se sent souvent dentialité, ils pourraient partager ce dépassé, agressif, perturbé ... qu'ils vivent avec leurs enfants. RÉSONANCES ~ MAI 1990

Puis j'ai connu un à un les autres enfants. Pendant 2 à 3 jours nous avons visité Paris. Le soir, ceux qui habitaient la région rentraient chez eux et ceux qui venaient de plus loin dormaient dans une pension. Nous sommes ensuite partis pour Nantes, où nous avons logé dans un château, en dehors de la ville. C'est là que nous avons vraiment fait connaissance. Il n'y avait que deux adultes pour vérifier que tout aille bien; la journée, on jouait au football, on se promenait... Comme nous étions peu de filles, on était souvent ensemble: Karine, la Française, 14 ans, a été choisie par le directeur de son école car sa mère est plutôt pauvre. Son père est parti, sans laisser d'adresse, son frère est à l'armée à Dji· bouti, elle a une sœur retardée mentale, et les deux autres n'ont pas vraiment de travail. " y a Mehrer, l'Erythréenne, 13 ans; elle a quitté son pays toute jeune, avec sa mère, pendant la guerre. Heing, la Cambodgienne ne nous a dé· voilé sa dure enfance qu'à Gorée, au Sénégal, elle a souffert de la faim, elle a été battue, ses parents sont morts quand elle n'avait que deux ans. Ça a dû lui être vraiment dur de nous parler de cela! Ambre, la Belge, 13 ans, vit plutôt dans un milieu aisé comme moi. Nous avons visité Nantes et le 31 juin au soir, nous avons embarqué sur NOTRE voilier trois mâts, affrété par Méde· cins du Monde et Albina du Boisrouvray, qui a perdu son fils unique, il y a quelques années et qui défend vigoureuse· ment les droits des enfants. Nous ne sommes vraiment partis que le premier juillet à 4 heures du matin. Le bateau RF~ONANCES ~ MAI 1990

qui fait 40 mètres de long nous a paru bien petit depuis l'extérieur. A l'intérieur, il est plutôt spacieux, mais pas pour 21 personnes! Durant cette première partie du voyage, il y avait quatre marins; Philippe le skipper, Marc qui allait animer nos discussions sur les droits des enfants, Laurent et Yvon. Il y avait aussi Alex, notre journaliste-cuisinier, Jérôme le caméraman, Bénédicte notre médecin, et nous les 14 enfants. Jusqu'à la mer le passage étant étroit et diffici· le, un homme, froid d'abord mais qui a fini par discuter facilement avec nous, a conduit le bateau quelques heures puis a rejoint la côte en bateau Zodiac.

Difficultés de communication En haute mer, nous sommes presque tous tombés malade, même le médecin, pour plus ou moins longtemps, mais après le temps était plus calme, et, avec l'habitude ça a passé! Nous avons appris les rudiments de la voile, à tenir la barre, d'abord en se dirigeant avec la boussole et le soir, en regardant les étoiles. Nous avons appris à monter et à affaler les voiles et tous les après-midi, vers 4 heures, on parlait des droits des enfants, en commençant par exposer, chacun son tour, les problèmes de nos pays respectifs. Jérôme et Alex faisant les interprètes pour Gerson, le Guatémaltèque, 14 ans, qui ne parlait qu'espagnol. " a vécu deux ans dans la rue, il ne sait pas ce qu'est devenue sa mère, et son

PROCHAIN NUMÉRO

V LES ACTIVITÉS CRÉATRICES ET MANUELLES


L'histoire de Pham, le petit Vietnamien de 12 ans est très touchante aussi; il raconte sa fuite dans les «boat-people» avec le sourire et en faisant des mimiques. Il préférait vendre des sacs en plastique dans la rue pour se faire un peu d'arge~t que ?'aller à l'école, il a l'air de prendre ça comme un Jeu. MaiS plus tard, en confidence, quand il nous parlait de ses parents et de ses frères qui sont restés au Vietnam, on comprenait combien ils lui manquaient; depuis plus de deux ans qu'il est en France, il ne reçoit des nouvelles d'eux qu'à travers son oncle, avec lequel il vit.

Monotonie et imprévus La vie en mer est bien monotone. La journée, on jouait aux échecs, au monopoly, on faisait de la gymnastique et aux moments les plus imprévus, Jérôme arrivait avec sa camé· ra... Le clou de cette première partie du voyage, c'étaient les dauphins; nous étions tous penchés au·dessus d'une corde de sûreté, avec nos appareils photos, l'un de nous avait lancé qu'il fallait siffler pour les faire venir plus près alors on s'était tous mis à siffler. Au début du voyage, on avait une corde, attachée autour de la taille jusqu'à une autre corde, sur le pont du bateau, mais heureusement les marins ont décidé d'être moins sévères et on ne devait la garder que la nuit, en plus du gilet flottant. Nous avons un peu pêché, avec un hameçon pendu à l'arrière du bateau, et avons pris quelques bons poissons qu'on dégustait au souper.

Sénégal, ô Sénégal!

père est boulanger au Nicaragua d'après ce qu'il dit. Maintenant il vit dans une maison avec des jeunes, comme lui, et un homme de 80 ans. Il ne s'est pas vite adapté, il parlait une langue qu'aucun enfant ne connaissait, sauf Karine. Ils ont été très amis quelque temps puis ne se sont plus parlé jusque vers la fin du voyage! Comme il n'a pas vécu du tout comme la plupart d'entre nous, il était parfois difficile de communiquer avec lui.

Puis nous sommes enfin arrivés au Sénégal, avec deux jours de retard, pendant une longue journée nous avons longé les côtes, à devenir fou! On attendait tellement impatiemment le moment de mettre pied à terre. En arrivant près de Gorée, l'île où nous allions loger, une centaine de Noirs sont venus à notre rencontre à la nage, nous avons sauté du pont du bateau, dans l'eau. Depuis deux semaines, nous attendions de pouvoir nager, nous avons fait quelques plongeons et la plupart d'entre nous a rejoint la côte à la nage, certains comme Sami ou Hieng, n'ont pas pu car leurs tympans ont été endommagés à la guerre. Le bateau ne pouvant accoster, de petites chaloupes sont allées les chercher. Sur la plage, nous avons été accueillis par des tamtam et nous avons dansé, on a offert à chacun une peluche. Puis on nous a aidés à porter nos bagages à «Mariama Bà», l'école où nous allions loger. C'est là que nous avons fait la connaissance d'une quarantaine d'autres enfants venus du monde entier, qui avaient déjà commencé le travail sur les droits des enfants.

Il fallait aussi traduire pour David, le New Yorkais, 12 ans, et Piotr, le Polonais, 16 ans, qui vit avec cinq ou six autres personnes dans un appartement de 20 mètres carrés! Avec sa grosse voix il était plutôt intimidant! Les témoignages de chacun étaient plus ou moins bouleversants, parmi ceux qui m'ont le plus marqué: celui de Sami, un jeune Libanais de 16 ans, qui n'était en France que depuis deux mois. Il a passé la moitié de sa vie dans des caves. Pendant qu'il La rumeur courait que les lits grinçaient, les douches faisait la file devant une boulangerie, une voiture piégée a étaient sales et la nourriture toujours la même, mais en fait, explosé et l'a grièvement blessé à la jambe. Après plusieurs ce n'était pas si horrible que les autres enfants nous le mois d'hôpital, il a dit à ses parents que soit il s'engageait disaient. Nous étions plutôt fatigués de notre voyage en dans l'armée libanaise, soit il quittait le pays! bateau et nous n'avons pas été très chauds avec les autres. RÉSONANCES· MAI 1990

Nous ne nous sommes pas facilement intégrés. II y avait ceux du bateau qui se connaissaient bien et ceux qui étaient au Sénégal depuis plus d'une semaine et qui étaient devenus amis entre eux et le mélange n'a pas été facile. Dès le lendemain matin, nous avons commencé à travailler, nous étions divisés en six groupes: éducation - famille - guerre· enfants maltraités - famine - enfants et travail. J'ai choisi le groupe des enfants maltraités car je trouvais que c'était un des seuls grands problèmes que nous avions en Suisse. Il y a eu quelques témoignages poignants sur des enfants maltraités, violés par leurs parents ou battus par leurs professeurs. A une certaine heure, tous les groupes se réunis· saient pour faire un bilan général, pour trouver des solu· tians afin d'améliorer celtaines situations. Ainsi a-t·on appris que des enfants de douze ans et moins travaillent dans des mines, que l'argent qu'ils gagnent sert souvent à acheter de la colle, pour la renifler; ou que des fill es et des garçons d'une dizaine d'années se prostituent, acceptent n'impOite quoi pour avoir un peu d'argent à envoyer à leurs parents.

Au cœur de l'Mrique L'après-midi nous allions à Dakkar dire bonjour à un minis· tre ou visiter l'île de la célèbre maison des esclaves. Un soir, Mamadou nous a invités chez lui pour manger. Celtains d'entre nous étaient déjà allés chez lui l'après-midi pour faire des photos. Nous avons été assaillis par une nuée de petits Africains qui se bousculaient pour nous toucher ou nous donner la main, ou pour être filmés par la caméra de Jérôme. Le soir, nous avons pu rejoindre la maison de Mamadou tranquillement, à travers les étroites ruelles. Nous avons été très bien accueillis par la mère et les frères et sœurs de Mamadou. Nous avons discuté un peu, mais nous sommes vite passés à table, un vrai festin de roi, nous nous attendions plutôt à quelque chose de simple, ça n'a pas du tout été le cas ! Après avoir fini ce repas, nous sommes vite partis pour pouvoir prendre la dernière chaloupe qui relie Dakkar à Gorée, Mais nous l'avons manquée et nous avons dû trouver des chambres en ville. Nous avons longuement

parlé de ce petit moment vraiment au cœur de l'Afrique, dans la banlieue de Dakkar. Là oil habite Mamadou, nous avons tous été émerveillés, les routes en terre rouge-jaune, caillouteuse, la joie des enfants à voir passer des petits blancs dans une camionnette, ça ressemblait vraiment à l'Afrique comme je me l'imaginais. Le soir c'était souvent le meilleur moment. Les filles, nous nous retrouvions sur la plage, et là, sur le tout petit quai, on discutait avec des Africains jusqu'à ce que des adultes nous disent de rentrer. C'était le plus grand contact que nous avions avec les Sénégalais.

Palestinien et Israélien Nous avons réembarqué un ou deux jours plus tard. Tour à tour nous montions sur un zodiaque qui 110US amenait jusqu'au bateau. Tous se bousculaient pour avoir une dernière adresse, arrachant des pleurs à plusieurs d'entre nous. La séparation était vraiment dure, surtout avec Hieng, qui, à cause du mal de mer, ne pouvait pas faire la prochaine étape en bateau. Deux garçons allaient la remplacer; Ammar, le Palestinien de 13 ans, qui vit depuis déjà très longtemps en Belgique et Shuki, Israélien, 14 ans, qui vit à Jérusalem. Nous étions très froids à l'idée de deux nouveaux venus, mais, dès que le voyage en bateau a commen· cé, nous avons fait connaissance et sommes vite devenus amis. Sami du Liban, Shuki et Ammar sont vite devenus inséparables. Ils se parlaient arabe, chantaient des chants et n'arrivaient pas à comprendre pourquoi leurs peuples respectifs faisaient la guerre. Jusqu'à ce point, il me semblait qu'on n'avait rien fait de concret pour défendre NOS droits, qu'on arrivait à rien avec notre travail, mais plus tard j'ai VII qu'on pouvait tirer quelque chose de vraiment sérieux de ce qu'on avait fait. Cette deuxième partie du voyage nous a paru très longue, ne pas pouvoir prendre de douche à l'eau douce, réservée juste pour se laver les dents, et le soleil qui tape presqu'au zénith, ce n'était pas très agréable. II n'y avait pas de vent, le bateau faisait presque constamment du surplace, Gerson, le Guatémaltèque, était très triste d'avoir quitté le Sénégal, où il pouvait parler espagnol assez couramment.

UNE JOURNÉE DE DÉTENTE IDÉALE À LA

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Notre caméraman, Jérôme, ne faisait pas partie du voyage, Alex non plus. Sophie, la photographe les remplaçait. Le médecin de bord n'était plus Bénédicte, mais Philippe, comme le skipper, qui dansait le rock, le soir, sur le pont. Comme la plupart habitaient en France, ça a été la grande fête le 14 juillet au soir, Grégory, le Français de douze ans nous a fait un super play-back sur une chanson de Madonna, nous nous sommes bien éclatés, mais Gerson n'a pas eu l'air d'apprécier. Dès le début de la soirée, il est sorti sur le pont. Plus tard, un des marins s'est étonné de ne pas le voir, il a averti les autres et ils sont allés le chercher, mais ils ne l'ont pas trouvé. Philippe, le skipper a commencé à paniquer car il croyait que Gerson était tombé dans l'eau, mais quelqu'un, par hasard a voulu déplacé le sac d'une voile, il l'a ouvert et a trouvé Gerson recroquevillé dedans, il était impossible qu'il n'ait pas entendu nos appels, c'est donc sûrement qu'il voulait qu'on le remarque, qu'on s'occupe plus de lui, car il ne comprenait pas pourquoi on s'amusait tous!

Enfin les Antilles! C'est avec quelques petits inconvénients de ce genre que nous sommes arrivés en MaJtinique (Antilles) avec quatre jours de retard. Nous attendions ce moment avec tellement d'impatience, c'est vrai qu'avec les quarts qu'on faisait régulièrement, de jour comme de nuit, on ne dormait, pour la plupart, pas plus de cinq heures par nuit. Alors, rien qu'à penser à dormir, se doucher à l'eau douce, se baigner et manger des fruits, on adorait déjà la Malt inique. Là aussi, nous avons été très bien accueillis, mais les quelques enfants européens et la quarantaine d'Antillais qui étaient là partaient deux jours après notre arrivée, à cause de notre retard. Là, le travail m'a semblé plus efficace, on bossait 2 à 3 heures le matin et l'après- midi on était totalement libre. Il y a eu quelques témoignages poignants d'enfants dont les parents étaient divorcés; ces derniers ne comprenaient pas qu'en se battant, c'est à leurs enfants qu'ils faisaient mal.

la deuxième partie du voyage étaient déçus, mais les autres bien contents. Nous avons donc rejoint New York en avion. Là-bas, nous n'avons fait que courir et avons eu très peu de temps à nous. La rencontre avec M. Perez de Cuellar, secrétaire général de l'ONU a été moins impressionnante que j'avais cru: nous lui avons remis les résultats de nos travaux pour défendre les droits des enfants. Nous avons ensuite été conviés à une réception où nous avons fait connaissance avec de jeunes New Yorkais.

*

A un certain moment du voyage, le travail m'a semblé inutile, que jamais on n'aurait fini à temps, que jamais on ne ferait une convention sérieuse, présentable pour le secrétaire général de l'ONU. Puis le travail s'est concrétisé, j'ai commencé à vraiment croire en sa valeur, à son sérieux. Nous avons commencé à faire des articles, à poser des questions plus concrètes. On travaillait beaucoup plus par écrit et ça a donné au travail quelque chose de plus réalisable. C'est de cette façon qu'on est arrivé à la "Convention des droits de l'enfant», composée de 54 articles avec parfois plusieurs points dans chacun d'eux. Maintenant la convention est adoptée et ratifiée par certains pays (la Suisse ne l'a pas encore ratifiée). Il n'y a plus qu'à espérer qu'elle soit appliquée dans tous les pays du monde!

C'est en pleurant à chaudes larmes que j'ai quitté tout le monde la première. Nous nous sommes revus une fois à Paris, pour parler tOlU ours de nos droits et pour que tous les pays ratifient la Convention des droits de l'enfant, qui est, je pense, très nécessaire, sûrement plus que pour un homme adulte, car l'enfant est soumis, il n'a souvent pas le droit à l'expression, et tout homme est d'abord enfant. Pour être plus tard épanoui, il a besoin de compréhension et d'amour durant son enfance.

Après une semaine, nous avons tous été répartis dans des Confiance et amitiés familles Martiniquaises, on était seul ou avec un ou deux du bateau. Après trois jours dans notre famill e, on s'est tous Ce voyage m'a apporté une celtaine confiance dans le traretrouvé chez Gilles, à Fort-de-France, il a 13 ans et vit vail des enfants, il peut aussi être pris au sérieux; mais il aisément, il y a eu un "ZOUC », qui a duré toute la nuit. m'a surtout appOlté des amis des quatre coins du monde, Après seulement quelques jours séparés, nous étions déjà avec qui j'ai pu communiquer sans problème, même si nos tous fous de joie de se retrouver, on n'osait pas imaginer vies sont totalement différentes. J'ai appris plus profondéla grande séparation à New York. Puis on est tous retourné ment ce que des enfants peuvent souffrir, ce que des adultes dans nos familles respectives. pour encore deux ou trois leur font supporter. Mais ce qui me reste surtout ce sont jours. des amis, avec qui je corresponds et avec Qui je peux parfois mieux parler de mes problèmes car j'ai l'impression qu'ils me comprennent mieux que les autres. Rencontre de Perez de Cuellar La troisième partie du voyage n'allait pas se faire en bateau à cause des cyclones. Shuki et Ammar qui n'avaient fait que

Plaidoyers d'enfants

Anne-LaUl'e Bonvin ni:SONANGES . MAI 1990

Durant l'été 1989, nou.ç avons été quinze enfants du monde entier à suivre, à bord d'un trois-mâts baptisé <Messager de Nantes», l'ancienne route des esclaves: Nantes, Gorée, Antilles, Etats-Unis. A chaque escale now; avons rencontré des dizaines d'autres enfants venu.ç des cinq continents et nou.ç avons réfléchi avec eux aux droits de l'enfant. Notre but était d'apporter aujourd'hui aux Nations unies notre message commun, qui est aussi celui de tlJ'U1; les enfants du monde. L'enfant a le droit d'expression. Il doit être écouté et son avis doit être pris en considération.

L'enfance est le plus bel âge. Quand nous prononçons ce mot, enfance, d'autres mots encore plus beaux l'accompagnent:

Les adultes ont un devoir d'information et d'éducation vis-à-vis des enfants pour qu'ils puissent se développer librement.

Paix, Liberté, Amitié, Confiance, Amour. 40 000 enfants meurent de faim chaque jour dans le monde.

Rassemblons-nous, enfants du monde, pour n'être plus qu'un.

La nourriture, c'est la vie. Nous avons des droits qui doivent absolument être reconnus et respectés:

Les enfants réfugiés

NOU$ avons le droit de manger. NOWl avons le droit d'être soignés. NOWl avons le droit d'être protégés.

Nous nous exprimons au nom des six millions d'enfants qui représentent la moitié des réfugiés du monde. et nous protéger contre tous les dan-

Non al/;/; armes, oui à la paix. Now; gers du monde. ne voulons pM être prisonniers de la Nous ne voulons pas seulement que guerre.

La sécurité physique de ces enfants est loin d'être garantie aujourd'hui. Dans le monde, des enfants réfugiés sont maltraités, abandonnés, enlevés, torturés, assassinés ou exploités par le travail forcé et la prostitution. Certains passent toute leur enfance derrière des barbelés.

soient reconnus les droits de l'enfant, Pour tous les enfants du monde, non à mais aussi le droit à l'enfance. la guerre. Nous voulons pour tous les enfants une NOWl avons le droit de recevoir l'édu- école obligatoire et gratuite. L'école doit offrir à tous les enfants les mêmes cation et d'être bien f:raitéli. chances de réussite dans la vie. La dis- C'est pourquoi nous demandons, en Chacun de nOWl a le droit à une na- cipline scolaire doit être appliquée en particulier aux pays économiquement tionalité. respectant la dignité de l'enfant. Non favorisés, d'accepter tous les enfants Les parents ou ceux qui les remplacent aux enfants injustement punis. Tous les réfugiés, sans aucune discrimination. Il doivent nous conseiller, nous guider, enfants ont besoin de loisirs et de ne faut plus que les enfants soient sénous respecter, nous donner de l'amour jeux. parés de leur famille. Nous voulons RÉSONANCES · MAI 1990


Les enfants qui n'ont pas le droit à l'enfance ne sont pas capables de crier leurs droits. En leur nom, nous demandons que cessent les abus, nous demandons aux Nations unies de prendre des mesures afin de protéger tous les enfants, qui seront les hommes de demain.

Conclusion

que les enfants réfugiés aient les mêmes droits que les enfants du pays d'accueil. Nous demandons aux Etats membres des Nations unies de tenir compte de notre réflexion pour que la mer ne soit plus le tombeau de trop nombreux enfants réfugiés, et pour que notre terre soit une terre d'asile pour chacun, indépendamment de sa race, de son origine sociale ou religieuse, de son appartenance culturelle_

La prostitution et le travail forcé Chaque jour, les journaux témoignent d'enfants prostitués dans le monde entier_ La pauvreté et la guerre obligent des enfants à se prostituer ou à travailler dans des conditions indignes ou inhumaines_ La prostitution et le travail contraint doivent être considérés comme i1lé-

Nous avons fait ce voyage symbolique pour représenter tous les enfants à travers le monde et vous faire comprendre, à vous les adultes et surtout vous les représentants de la plus haute instance internationale, que nous avons besoin d'aide et surtout d'attention. gaux_ Tout adulte ayant contraint un enfant doit être puni et condamné_ Une C'est notre monde que vous détruisez information sérieuse, destinée à la pré- en faisant la guerre et en négligeant vention de telles pratiques, doit être de nous protéger. Tous les enfants malheureux n'ont pas instaurée dans les écoles_ eu la chance de faire ce voyage et c'est Nous demandons aux Nations unies la pour cela que nous exposons leurs procréation d'un organisme de prévention blèmes et que nous appelons au sede la prostitution enfantine dans le cours. monde_ Cet organisme travaillerait Pour tous ces enfants qui souffrent, en avec les gouvernements pour assurer la leur nom, nous demandons aux états détection et la protection des enfants membres des Nations unies de prendre victimes de la prostitution ou du tra- en considération nos réflexions pour vail forcé_ Chaque enfant pourrait qu'il n'y ait plus d'enfants victimes de s'adresser à l'organisme de son propre la guerre, de la faim, de la drogue, de pays_ la prostitution et du manque de soins médicaux, d'éducation, de protection et L'école doit préparer à la vie_ Nous d'affection. voulons qu'elle ne soit pas remplacée Nous exigeons que la convention des trop tôt par le travail. Droits de l'enfant soit adoptée, signée, ratifiée et, surtout, appliquée dans Aucun enfant ne doit plus être battu ou tous les pays du monde. violé, dans sa famille ou ailleurs_ Nous • Nos remerciements à Médecins du Monde et voulons que ces actes soient dénoncés à Madame Broccard·Vuilloud pour leur colla· et condamnés. boration.

COURS DE LANGUES: ANGLETERRE - USA - ALLEMAGNE VOYAGES D 'ÉTUDE: ÉGYPTE - ISRAEL - GRÈCE

Apprendre pour la vie ... «Le premier droit des enfants est le droit de vivre. Le deuxième droit des enfants est le droit au bonheur. Le troisième droit des enfants est le droit d'apprendre. Le quatrième droit des enfants est le droit de grandir en paix. » (Préface du professeur Léon Schwartzenberg au «Grand livre des droits de l'enfant », d'Alain Serres).

Aborder les droits de l'enfant à l'école ou, mieux encore, les intégrer, jour pour jour, à l'enseignement, n'a pas pour but - faut-il le dire? - de faire «apprendre» théoriquement aux élèves ce que sont ces droits, ,<leurs» droits. A quoi pourrait bien en effet servir un tel savoir, s'il restait sans lien avec la vie de tous les jours en classe et dans le milieu fam ilial? Ainsi, le droit à une «éducation dans un esprit d'amitié entre les peuples, de paix et de fraternité» ne concerne pas seulement les autres enfants, ailleurs, loin d'ici - mais touche tous les enfants. Ici aussi. En essayant d'apprendre à résoudre des conflits, des malentendus ou des tensions autrement que par la violence ou l'agressivité, les élèves découvrent qu'ils peuvent contribuer à l'accomplissement de certains droits, dans leur voisinage le plus immédiat.

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TÉL. (027) 22 53 63 TÉLEX 472516

,Des Oenil de partout. Et tous diffirenf1i•. (Cinq ,niUiards Ik visages) RÉSONANCES· MAI 1990

RÉSONANCES · MAI 1990

Nous vous proposons ici quelques activités en rapport avec les différents droits.

Le droit à l'égalité... «C'est étrange: certains vont jusqu'à en haïr d'autres parce qu'ils ne leur ressemblent pas. Parce qu'ils sont différents. Ils oublient qu'eux aussi paraissent différents aux yeux d'autrui.» (Cinq milliards de visages) Suggestions pratiques à partir de la page 41 du livre intitulé «Cinq milliards de visages» (français, activités interculturelles) : • Les élèves choisissent (individuellement ou en groupe) un personnage de l'image (p. 41), imaginent ce qu'il pense ou ce qu'il dit puis jouent la scène de la «rencontre». Discussion en commun sur les scènes jouées. • Par deux, les élèves se remémorent une situation qui mettait en présence unIe) Suisse(sse) et unIe) étranger(ère). Ils jouent la scène une première fois, puis la rejouent en inversant les rôles. Discussion au sein de la classe sur les deux «rôles» joués par chacun. • Un nouvel enfant arrive dans la classe; par groupes (le groupe «classe» plus le «nouveau»), les élèves jouent l'accueil du «nouveau » dont l'identité est laissée à leur choix. Discussion, dans chaque cas, sur la nature de l'accueil réservé à l'arrivant et sur ses raisons.


• Quand mon fils est né Des enfants sont nés en Anatolie, C'étaient des bébés aux yeux noirs aux yeux bleus aux yeux marron Dès leur enfance, ils étaient couverts de poux. Qui sait combien d'entre eux par miracle survivent. Quand mon fils est né Des enfants sont nés dans les plus grands pays du monde Et tout de suite ils étaient heureux. Quand mon fils atteindra mon âge Moi je ne serai plus de ce monde-ci Mais ce monde sera comme un berceau superbe Un berceau qui bercera dans ses langes de soie bleue Tous les enfants noirs jaunes blancs.

Le droit à une alimentation saine, à un logement... Deux heures de l'après-midi. Les rues de Rio de Janeiro ressemblent à une fourmilière bariolée. Les voitures s'arrêtent au feu rouge en ronflant. Des gamins se glissent aussitôt entre celles-ci pour offrir aux conducteurs impatients des citrons verts et des chewing-gums. Sur le trottoir d'en face, Américo cire les chaussures d'un employé de la Banco do Brasil qui lit le journal. Américo affirme qu'il a 17 ans, mais d'après sa stature et son petit visage enfantin, il doit tout au plus en avoir 13. Depuis huit heures du matin, il est là à attendre les clients près de la Praça 15, avec la mallette contenant ses ustensiles et un petit sac avec un casse-croûte.

Cette mallette où il range son cirage et ses brosses représente tout son avoir. Mais maintenant, il est indépendant et Nazim Hikrnet travaille à son propre compte. Anthologie poétique Américo est l'un des milliers d'enfants de la rue d'Amérique Editeurs français réunis, 1964. latine. Quelques-uns ont la chance de pouvoir encore vivre avec leurs parents, d'autres ont même une «maisoll», et Suggestions pratiques (dessin, français, musique) : même s'ils passent toute la journée et une grande partie de • Par petits groupes ou individuellement, les élèves imagi- la nuit à travailler, ils ont au moins un endroit où ils nent une illustration de ce poème (ou de sa dernière peuvent toujours revenir. Mais beaucoup trop d'enfants sont .partie) et la réalisent (collage, composition en papier comme Américo. Ils n'ont ni toit, ni lit, il leur manque un déchiré, peinture, etc.). Chaque groupe (chaque élève) petit coin pour mettre en sûreté ce qui leur appartient, où commente son travail. Discussion, puis éventuellement trouver un peu de tranquillité quand la vie devient trop exposition des travaux. pénible. Toute leur vie se déroule dans la rue, toutes leurs • Par petits groupes, les ,élèves préparent la diction du activités ont pour théâtre la rue avec ses bruits, ses danpoème et cherchent une musique (mélodie) ou un bruita- gers, ses rencontres peu rassurantes. Même si l'on vit en ge (rythme) convenant à chaque partie, pour accompa- bandes, on n'encourt pas moins toutes sortes de dangers, gner le/la récitant(e). Chaque groupe présente son tra- ses rencontres peu rassurantes. Les plus grands s'attaquent vail. Discussion et justification de l'accompagnement parfois aux plus petits, les font travailler davantage. Si la police arrive pour faire un contrôle, il s'agit de décamper choisi. au plus vite. Le pire qui puisse arriver à un enfant de la rue et de tomber malade ou d'avoir un accident. Que faire alors? Chez qui aller? Où se soigner? Quand on est malade, on ne peut pas travailler, et si on ne travaille pas, on ne gagne pas d'argent. Et sans argent, on ne peut acheter de médicaments. Les «enfants de la rue» ont toujours faim, ils mangent peu et mal. (Calendrier de la DDA «Parle-moi de chez toi», cahier de l'enseignant) . Suggestions pratiques (dessins, français): • Répartir la classe en deux groupes. Chaque élève prend une feuille à dessin de format A4 et la divise en 6 parties égales. Fillette brMilùmne lavanlle pare-brise d'une voilure. (Pholo de E.R. VOII Bueltiner, tirée du dossier pédagogique ,Enfants de la rue, qui êtes-vans?, UNICEF, Genève 1989).

Les élèves du premier groupe dessinent 6 scènes empruntées à la vie d'Américo (travail, nourriture, maladie, dormir dehors, contrôle de police, disputes, etc.). RÉSONANCES - MAI 1990

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Les élèves du second groupe dessinent 6 scènes empruntées à leur vie ici. • En examinant les dessins affichés, les élèves essaient, par groupes de deux, de formuler les besoins d'Américo et ceux d'un enfant ici (alimentation, santé, éducation, logement, protection, amour. .. ) en définissant des priorités.

Quelques activités de longue durée tirées de «enfant... Droits... homme ... femme» Dessin emprunté au documumt /r entant ... DROITS... ho",me... fem"!Il' (en prêt à éS",).

- Chaque élève réalise un calendrier et illustre pour chaque mois l'un des principes de la Déclaration des enfants (ou l'un de ses aspects). - Correspondance avec une classe dans un autre pays: elle permet de communiquer avec des enfants de culture et - La guerre et la violence. de langue différentes, de découvrir aussi que les difféPoint de départ: discussion au sujet de certaines manirences ne font en aucun cas obstacle à des relations amifestations de violence entre les enfants eux-mêmes. Mise cales_ en forme d'un questionnaire pour mener une enquête - Analyse des inégalités entre les garçons et les filles_ dans l'entourage immédiat des enfants. Collecte d'inforPoint de dépmt: les disputes et les moqueries des enmations (radio, TV, journaux) relatives à la guerre et à fants. Recherches sur les jeux, les jouets, les vêtements la violence_Discussion à propos des documents récoltés. et les occupations des filles et des garçons. Par l'interConstat: répercussions bénéfiques de cette activité sur le médiaire de jeux de rôle dans lesquels les rôles tradiclimat de la classe. tionnels sont inversés, les enfants découvrent le caractère normatif des stéréo~pes_ Constat: amélioration des rapports entre filles et garçons. 8eruice Ecole Tiers Monde

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NPA ________ Localité :_ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ ____________ _ _ _ R&;ONANCP.8 . MAI 1990


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• Une démarche pédagogique .Dl'oits... enfant, femme, homme» document élab01'é par un g1'Oupe d'enseignants et publié pal' le CDP de Genève

Les droits de l'homme dans la littérature: mise en scène d'un opéra

Chaque panneau était complété pal' un cOUli texte où les auteurs expliquaient pourquoi ils avaient choisi de traiter cet article des Droits de l'Homme_

Après, nous avons cherché des liens entre 'I~ stou et la Chmte des Droits de l'Homme. Nous en avons trouvé quelques-uns intéressants.

Forme finale

Article 5 - «Personne n'a le droit de te faire mal», J'ai choisi cet article à cause de la scène où Monsieur Trounadisse gifle un enfant qui n'est pas le sien.

But Mettre en relation un livre lu, étudié pour être mis en scène: «Tistou, les Pouces Verts», avec les Droits de l'Homme sous-jacents dans cette lecture.

Panneaux pour une exposition. Pages dans la Biblio-Prim N' 22 «Nous avons monté un opéra: Tistou, les Pouces Velis» (éditions de Groupe Genevois d'Ecole Moderne) .

Matériel Le livre «Tistou, les Pouces Verts», de Maurice Druon (édition Poche Jeunesse).

Tistou et les Droits de l'Homme

Article 7 - «La loi est la même pour tout le monde», Dans la scène où Tistou se dénonce malgré le délit qu'il a commis, il ne va pas en prison_

Déclaration universelle des Droits de Au début de l'année, Olivier nous a Al'ticle 26 - «Tu as le droit d'aller l'Homme écrite en vocabulaire fonda- proposé de faire partie des classes pi- à l'école, de profiter de l'école lotes où on étudie des Droits de mental (EH') Presse_ obligatoire sans rien devoir l'Homme. Nous les avons lus; parfois payer,» c'était compliqué mais il y avait un Démarche «Tes parents ont le droit de choitexte plus simple. Nous avons eu une sir comment tu seras enseigné et Après la lecture du livre, son étude en discussion sur les Droits de l'Homme, ce qu'on t'apprendra à l'école», vue d'un spectacle, les enfants avaient puis nous avons essayé d'en respecter fait des parallélismes avec des situa- quelques articles. tions de l'actualité internationale Tistou n'apprend rien à l'école, eh (guerre, pauvreté, éducation) . Visite du Sentier planétaire bien à Saint-Luc: Ils ont lu la Déclaration des Droits de Tistou n'ira plus dans aucune école! l'Homme et ont choisi un des articles DU SOLEIL À PLUTON qui les intéressait plus particulièrePAR TIGNOUSA LA VIE APRÈS TOUT, ment. ET L'HÔTEL WEISSHORN C'EST LA MEILLEURE ÉCOLE QUI Chaque enfant ou groupe d'enfants a ensuite recopié son article, a cherché dans le livre les situations qui s'y rapportaient, a collecté dans la presse des articles et des illustrations y ayant trait.

Forfaits sur demande Office du tourisme 3961 Saint-Luc Téléphone (027) 65 14 12

SOIT,

Fabrice, Simon Suile en page 41. RÉSONANCES · MAI 1990

Les droits de l'homme au Lycée-collège de la Planta Le 10 décembre 1948, l'Assemblée générale des Nations simplicité, provocation parfois, les étudiants ont écrit, peint, Unies adopte et proclame la Déclaration universelle des sculpté, filmé, composé, droits de l'homme, Chaque classe, chaque élève s'est senti interpellé_ Chacun a Quarante ans plus tard, l'établissement que nous dirigeons mis son savoir, son intelligence au service d'une cause nos'est interrogé sur ce thème, en a informé ses élèves et les ble. a incités à l'expression littéraire ou artistique. Un Collège est à la fois un lieu de recueillement et un A l'initiative de Mesdames Rita Perraudin et Eva Werni- espace ouvert sur le Monde: mont et avec la collaboration de nombreux professeurs, les Recueillement, ce paramètre est essentiel à l'approche questions: de la connaissance, de la création et à l'apprentissage de l'autonomie. - quels sont les droits de l'homme? Espace ouvert sur les autres, l'Ecole doit offrir des inter- quelles réflexions vous inspirent-ils? stices suffisamment larges pour permettre aux rayons lumineux de venir l'échauffer l'atmosphère et créer un ont été posées à tous les étudiants. climat convivial; d'une convivialité d'autant plus naturelUn concours permettant de prolonger leur réflexion pal' la le que l'insertion de la dimension humaine y sera prioricréation fut organisé durant le premier trimestre de l'année taire. scolaire 1989/1990. Présents lors de la remise des prix aux lauréats du La qualité des œuvres créées et leur diversité témoignent concours : de l'intérêt suscité par ce concours. Près de 100 travaux ont M. Daniel Premont, responsable du centre de formation été remis à un jury formé de professeurs, et l'ensemble des des Droits de l'homme à l'Organisation des Nations réalisations a été exposé. Unies et M. Armin Imstepf, secrétaire général adjoint de la ComAu terme de l'expérience, nous nous plaisons à relever l'attimission nationale de l'UNESCO tude positive et constructive qui s'est développée au fil des apportèrent les encouragements d'organismes internatiojours chez les étudiants. Grâce à ce regard éclairé porté SU I' naux. un texte qualifié d'utopique il y a 40 ans, une vision actualiLeur soutien moral et leurs félicitations nous incitaient à sée des problèmes liés aux Droits de l'homme s'est imposée. devenir membre du système des Ecoles associées. La condition d'entrée dans ce système étant ,d'intention de promouLa misère assombrit encore de trop grandes parties de voir les idées de compréhension internationale et de paix notre Globe. Nous avons la chance d'appartenir à cette sous une forme appropriée», notre Ecole y adhérera dans petite tache de clarté qu'on affuble du titre trop flatteur de les mois qui viennent. «monde civilisé». L'abondance de lumière nous aveugle, au point de nous faire oublier l'autre dans sa différence et son Il s'agit là d'un engagement qui devrait favoriser le dialogue et l'apprentissage de la tolérance. Le Collège de la désarroi. Planta, à travers cette expérience, a apporté sa modeste La thématique sous-jacente à une telle initiative a permis à contribution à la noble et belle cause d'un monde meilleur. chacun de se situer et de traduire ses inquiétudes, ses espérances, ses déceptions et ses utopies. Avec cœur, sensibilité, Roger Sauthiel', mc/eur


«Et après? qu'allons nous faire pour «les droits»?»

Une expérience qui en vaut la peine ... . L'étude des droits de l'homme à l'école a pour objectif d'amener les élèves à comp1'lmdre et à accepter les notions de justice, d'égalité, de liberté, de paix, de dignité, de droit et de démoc1'atie_Cette compréhension doit être tout à la fois intellectuelle et à base d'expériences vécues et d'affectivité. Aussi importe-t-il que les écoles offrent aux élèves la possibilité de connaîtl'e une implication affective dans les droits de l'h01mne et d'eJ,'P1"imer leutS sentiments par le biais du théâtre, de l'art, de la musique, de la création ou des rJUYIJens audiovis'uels.» Voici donc que le Lycée-Collège de la Planta, à Sion, a corps professoral. Ainsi, nous avons manifesté ouvertement voulu suivre, dans les limites de ses modestes possibilités, les buts que nous voulions atteindre, qui étaient: le point 3.3, des «Suggestions pour l'enseignement et l'apprentissage des droits de l'homme dans les écoles» que le 1. informer par la distribution des textes et de documents; Comité des ministres du Conseil de l'Europe a annexées à 2. créer un mouvement d'enseignement interdisciplinaire, qui permettrait à chaque classe d'avoir une ou plusieurs la Recommandation N" R (85) 7, adoptée en mai 1985. approches différentes du problème; 3. ouvrir un vaste dialogue sur ,des droits» , et, SUitout, Il fallait bien commencer une fois! laisser les jeunes nous en parler librement, en choisisEnseigner les droits de l'homme peut s'avérer un exercice sant les codes et les canaux qu'ils désireraient utiliser. stérile, s'il se limite à une transmission d'informations et à une compréhension abstraite de la part des élèves, selon le En effet, le concours a créé une dynamique intéressante modèle d'apprentissage habituel et traditionnel de l'ensei- dans toute l'école. 30 %des enseignants ont collaboré; 20 % gnement gymnasial. Il était donc nécessaire d'insérer cet des étudiants ont répondu en fournissant des productions enseignement dans un contexte de pédagogie active, sans remarquables (un film vidéo, un journal où des photos s'alnégliger, si possible, les notions plus abstraites, que les ternent aux textes, un essai philosophique, un roman, une droits de l'homme impliquent, ainsi que leurs fondements trentaine de poèmes, des chansons - musique et texte -, philosophiques, politiques, juridiques et historiques. De plusieurs sculptures et beaucoup de peintures). Ces œuvres plus, on est parti du présupposé que l'étudiant gymnasial ont été terminées en deux mois; tel était, en fait, le temps actuel, grâce à la culture qui lui vient d'un environnement prévu par le règlement. fortement médiatique et de son vécu personnel, a déjà une certaine connaissance de la problématique proposée par la Toutefois, la participation n'a pas été l'exclusivité des «auDéclaration un iverselle des droits de l'homme. C'est pour- teurs». Les étudiants Qui n'ont pas répondu par leurs créaquoi, dans la situation présente du Lycée, le cadre d'un tions, ont soutenu leurs camarades en participant activeconcours s'est révélé le plus adapté à la réalisation d'une ment aux discussions en classe, en effectuant des travaux stratégie de pédagogie active, à laquelle chaque élève pou- ponctuels dans le cadre de certains cours et, surtout, en montrant beaucoup d'enthousiasme le jour de la distribution vait adhérer librement par son engagement personnel. des prix (c'était le 22 décembre 1989, le jour de la chute Il a fallu donc déterminer clairement les objectifs du de Ceaucescu) et tout au long de l'exposition qui a duré un Concours et le transmettre à l'ensemble des étudiants et du mois. RÉSONANCES· MAI 1990

A la fin de l'expérience, cette question nous a été adressée à plusieurs reprises par nos élèves. La perspective pour notre école d'adhérer aux «Ecoles associées»' de l'UNESCO est déjà une réponse importante. Tout récemment, à Vienne, un séminaire européen, qui trai- _ tait le thème de «La culture scolaire pour les années 90», lançait les recommandations suivantes aux écoles:

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"La poriée culturelle de la "Déclaration uniyerselle des droits de l'homme de 1948 étant reconnue par les intellectuels du monde entier, nous recommandons: - de promouvoir l'enseignement systématique des droits de l'homme à tous les degrés de la scolarité; - de faire en sorie que cet enseignement soit l'occasion de travaux interdisciplinaires; - de considérer la formation aux droits de l'homme comme un fondement nécessaire pour le développement d'une éducation interculturelle, sur laquelle se construira le nouvel humanisme de notre époque; - d'adhérer au système des «Ecoles associées» de l'UNESCO, un réseau déjà constitué qui doit être consolidé, dont un des objectifs majeurs est l'éducation aux «droits» de 1948, et qui fonde son action sur les échanges entre les écoles du monde et sur le respect de la culture des autres». Rita Perraudin

Le système des écoles associées de l'UNESCO vise à promouvoir la coopération et la paix internationales, les droits de l'homme et les libertés fondamentales grâce à l'éducation scolaire: c'est un mécanisme unique d'expérimentation et d'innovation pour la formation des nouveaux citoyens d'aujourd'hui. Fruit d'un effort commun de l'UNESCO, des commissions nationales pour l'UNESCO et de ministères de l'éducation, auquel participent des enseignants, des élèves et d'autres personnes, il vise à aider les jeunes à comprendre que, dans un monde caractérisé par l'interdépendance, les pays et les peuples doivent, s'ils veulent non seulement éviter les conflits et les bouleversements, mais tout simplement assurer la survie de ce monde, apprendre à s'entendre et à travailler ensemble pour garantir à l'humanité un avenir meilleur. En 1989, le système comprenait quelque 2 300 établissements dans 98 pays. (Le Courrier de l'UNESCO, mars 1990). Pour tous renseignement: Commission nationale pour l'UNESCO Secrétariat Eigerstrasse 71 3003 BERNE

Tél. 031 61 35 50 RÉSONANCr.8 - MAI 1990


laisser abattre, sa volonté d'affirmer sa dignité d'homme en cette première moitié de siècle si tourmentée. Ou, dans un tout autre langage, je pense encore à Guernica, violente dénonciation devenue un symbole ainsi qu'aux peintres de la Neue Sachlichkeit allemande avec leur outrance bien compréhensible. On dénonce encore ...

La création, le montage d'une expo., une passionnante aventure ...

J'aimerais laisser ces considérations suivre librement leur cours, les étoffer ... Je terminerai cependant par deux extraits du texte «Les droits de l'hom-

Après les articles situant le concours dans son contexte (... J, permettez·moi quelques considérations sur le lent cheminement qui a mené nos étudiants de la recherche individuelle ou par pe· tits groupes au montage d'une exposi· tion. Cette dernière a vu le jour grâce à une généreuse collaboration entre professeurs et élèves. Mon regard sera celui tout personnel d'une passionnée de l'image. Ce qui peut expliquer la décision plus ou moins arbitraire de ne parler que des créations en arts plastiques. Une première constatation : devant le choix qui leur était offert, les concur· rents ont été plus nombreux à donner leur préférence au dessin, à la peintu· re, aux techniques mixtes, à la sculptu· re, à la photo ou à la vidéo plutôt qu'à d'autres formes artistiques, littéraires par exemple ou même musicales... On pourrait penser (un peu vite) qu'un tel choix n'a rien d'étonnant: l'image permettrait plus de liberté; elle aurait ses facilités, nos jeunes appartenant excusez la banalité apparente de l'af. firmation (... ) - aux générations de l'image. «LE CHOC DES IMAGES », tout le monde connaît! ET POUR· TANTI C'est en traçant avec enthousiasme les premiers traits que les élèves ont vu surgir les difficultés. Gavés, sur·gavés d'images - nous le sommes tous - un jugement critique et à plus forte raison une création authentique ne nous sont

pas toujours faciles. Une image fOlie, qui interpelle, une image exprimant le racisme par exemple, mais qui ne soit pas un énième stéréotype, une image qui engage son créateur, voilà ce que les élèves ont tenté de composer avec courage. Autre difficulté: le texte des ({ Droits de l'homme» est relativement long; il est riche et vaste à souhait. Il suffisait de le lire une deuxième, une troisième fois pour y découvrir encore de nou· veaux aspects. Une lecture approfondie de chaque article choisi s'imposait donc. Suivie de discussions, de confrontations... Les élèves voyaient· ils l'ensemble du texte comme généreuse utopie ou comme avenir réalisable, voi· re à réaliser de toute urgence 1 Le dé· bat était ouvert...

La phase de création à proprement parler comportait elle aussi ses pièges: il y avait la tentation de dénoncer le non·respect de tel ou tel droit... mais le doigt pointé parfois trop facilement sur d'autres latitudes, là·bas, bien loin de chez nous. Ou alors dénonciation toujours, mais noire, pessimiste, sans issue apparente ... peut·être même, tris· tement, banalement négative. A y re· garder de plus près, elle était encore trop éloignée de notre réalité. Et puis heureusement le regard, le cœur ne se sont pas arrêtés à ces vi· sions peu nuancées. Sont nées des ima· ges qui nous remettent directement en cause, NOUS, ICI ET MAINTENANT, - comme cet être humain écrasé sous le flot étouffant de coupures de jour· naux aux nouvelles peu réjouissantes. ({ L'indifférence a gagné» titre l'œuvre (cf. couveliure N. Kronig) . Belle petite anecdote: sa créatrice m'a affirmé, sui· te à l'accélération des événements - le Mur de Berlin venait de tomber - vou· loir créer un deuxième travail qui, lui, parlerait d'espoir ... Mais le temps pas· se si vite ... même à l'école! Les travaux naissaient, fins, pas forcé· ment «hurleurs», tel ce «droit à la dif· férence» exprimé par la couleur qu'il faut chercher sur un tout petit person· nage perdu, enchaîné dans des bleus· noirs·gris urbains si froids (ci·contre A. Robyr). Ou ce prix spécial du jury, une remar· quable suite de dessins parlant de ra· cisme. Elle débute avec un visage de vieil homme blanc sous lequel figure la RÉSONANCES MAI 1990

me... »: Photo Jat.JiUtI Dll.$$u - Destin N. UdrJ/.

légende: «NOUS ». Suit un «zooming» qui nous emmène au cœur du regard du vieil homme. Nous y découvrons progressivement un prisonnier noir. La suite se termine sur le même visage de vieil homme, une moitié plongée dans l'ombre, bien noire. Sous ce dessin, une autre légende: «COMPLICE». Nous, les Blancs et lui, le Noir; le noir et le blanc. Le noir ce n'est pas seule· ment l'Africain mais aussi tout simple· ment l'<<AUTRE)) ... Cette magnifique suite est riche en interprétations possibles. Je vous laisse le plaisir de la découvrir (cf. pages 6 à 13 O. Menge).

-L'éducation doit viser au plein épa· nouissement de la personnalité humaine (. ..) >> Art. 26 2)

RÉSONANCES · MAI 1990

Créer et jouir de la création Créer, et je ne pense évidemment pas seulement aux arts plastiques; d'ailleurs nos élèves ont également produit des œuvres littéraires, poétiques, phi· losophiques et musicales fort intéres· santes. Créer et jouir de la création, j'y trou· ve une fondamentale noblesse humaine, un droit et un devoir... Eva Wernilnont Plwto Jacques

Je suis tentée d'analyser toute une série de réalisations, en rendant justice à leur richesse, à leur franchise ... Mais là n'est pas le propos de cet article. Laissez·moi cependant souligner un dernier aspect: plusieurs travaux parIent d'espoir, sans niaiserie aucune, ni facilité, telle cette main qui s'arrache à la paperasse pour tenter de saisir, assembler, re-créer ce qui formera les mots «DROITS DE L'HOMME ». L'humain à construire, l'humain à réinventer encore, toujours (cf. page 31 y. Bonvin) ... L'expérience pourrait se poursuivre en POrtant un regard attentif sur l'histoire de l'art, celle qui réunit les artistes se battant pour les droits de l'homme. Je pense à Matisse, ses couleurs (un vrai cadeau), à sa volonté de ne pas se

• Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts (.. .). Art. 27 1)

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LE~

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- Dusi" L. Perrauditl.


La parole à nos étudiants

Certains ont bénéficié d'un véritable cours sur les «droits de l'homme» et de la possibilité de réaliser des recher· ches personnelles dans ce cadre; - pourquoi seulement certains et pas tous? On peut en tirer une conclusion: l'absence d'un enseignement sur le thème trahit non pas le manque de conviction chez les profes· seurs mais plutôt - du moins nous l'espérons - une sorte de malaise face au «comment le faire? comment en parler?» De plus, la pression de programmes chargés existe bel et bien.

en donnant un statut officiel à certaines valeurs culturel· les extra·scolaires qui soient plus proches de la sensibilité des nouvelles générations? Pour confirmer cette opinion, l'expérience de Stéphanie et de Christine (élèves de troisième année. De plus, elles suivent l'option dessin et pas l'option musique) qui ont choisi de composer une chanson rock, texte et musique. Elles ont abouti, après des nuits de travail, à une parti· tion que le professeur de musique a jugé tout-à-fait valable. «ça nous a beaucoup apporté», déclarent-elles.

Toujours est·i1 que se pose de façon aiguë la question de la FORMATION DES ENSEIGNANTS POUR UN TEL COURS. L'exposition se terminait par un petit apéritif auquel étaient conviés tous les élèves ayant participé au concours; ce fut l'occasion de leur donner la parole et de porter un regard sur l'ensemble de l'expérience. Nous avons interviewé nos jeunes, en toute simplicité, que leurs travaux aient été primés ou non. Voici quelques· unes de leurs réflexions: - En recevant le petit fascicule vous invitant à participer à ce concours, quelles ont été vos réactions?

Entre parenthèses, cette génération de jeunes est·elle si «bof-génération» que le prétendent certains? Nous n'en avons pas eu l'impression ; - à souligner que tous ont insisté sur la nécessité de s'exprimer personnellement sur ,des droits» , de «FAIRE QUELQUE CHOSE DE CONCRET» . Le concours recevait donc toute sa justification pédagogi· que.

- L'ensemble des participants ont jugé le thème fondamen- - Comment avez-vous abordé le texte? En avez-vous trouvé la lecture difficile? tal, essentiel: «nous sommes tous concernés»; - Les réactions divergeaient. Certains l'ont trouvé «évi· ,d'engagement nous paraît nécessaire»; dent» alors qu'à d'autres il paraissait «strict», «difficile ,de sujet est d'actualité»; à aborder», en un mot, trop abstrait. Marie-Amélie le jugeait même «pas assez violent», pas assez «provoca· - ils ont avoué avoir trouvé la formule d'un concours très teur»; stimulante: ,<intéressant à faire», dit Lorenzo «sur le - distribuer le texte original répond à une volonté - disons plan du vécu autant que sur le plan de la création»; - d'honnêteté intellectuelle. Nous étions cependant cons· On les sent sensibles aux marques d'illiustice qui peuvent cients que pour en atténuer la «froideur juridique, abs· les frapper eux d'abord, au manque de dialogue dont ils traite» un commentaire «ENGAGE», plus personnel estiment être parfois victimes; ce qui n'exclut pas, bien même si l'on risquait un peu de subjectivité s'avérait sûr, cette générosité, cet idéalisme qui comptent parmi nécessaire. Certains professeurs ont adopté cette solu· les qualités majeures de leur âge. tion. Plwlo Jacques DIU8t%.

- Le concours vous a-t-il poussé à des discussions entre collègues, amis, parents,... ? - Une fois de plus, les réponses ne se ressemblaient pas. Certains avouent n'en avoir pratiquement pas parlé. «Au· cun échange» . «Nous sentions de la frustration». D'autres en ont discuté un peu, avec leurs copains sur· tout. D'autres encore ont eu la chance de disposer de quelques heures durant lesquelles l'occasion leur a été donnée d'analyser plus sérieusement le texte et d'en dé· battre. RÉSONANCES · MAI 1990

- Pourriez-vous commenter vos œuvres? Que vouliezvous exprimer? - Pour Yann, il s'agit de dépasser le discours pour vivre ,des droits»: «Nous ne les avons pas encore vraiment trouvés » dit·i1; - Bernard, dans le même ordre d'idée, voulait créer «une fiction mais qui ne soit pas que «bla-bla». Une fiction pour dire quelque chose qui s'est réellement passé»; - pour Catherine, «nous sommes solidaires» dans cette longue quête jamais achevée; - Nicole, elle, insiste: «Nous ne pouvons rester muet face aux illiustices»; - Marie·Amélie pense qu'«il faut dénoncer», peut être même «faire peur»; - Tous considèrent que les choses pourraient changer en commençant, pourquoi pas, dans notre entourage immé· diat, quant à l'information, ils l'estiment suffisante mais pas assez INTERIORISEE; - Presque tous affirment avoir pris goût à la création puisqu'elle était porteuse d'une problématique réelle qui les a stimulés dans leur recherche technique. Bernard, auteur d'un roman, a été confronté aux difficultés de l'informati· que: «J'ai dû aller plus loin dans l'emploi de mon traite· ment de textes. A mi·chemin de la composition, l'ordinateur avait tout effacé».

Photo Jacques DI/.ssu'

- Pensez-vous donner une suite à cette expérience? Comment? Que proposez-vous? Pour la plupart, nos étudiants attendent des propositions de la part de l'école: «On aimerait encore en discuter avec nos prof.» et particulièrement dans le cadre des cours de Iitté· rature, de philosophie, d'art. Une seule élève a formulé des propositions concrètes: «Nous pourrions avoir plus de contacts avec les organisations internationales et collaborer, dans la mesure de nos moyens, lors d'actions ponctuelles».

Yann a découvert le travail au pinceau: «J'ai compris que mon message passerait mieux en couleur. Nous venions de commencer la peinture et je me suis lancé ...» Son audace a payé; le jury a apprécié sa recherche.

Les interviewés ne considèrent pas l'expérience close. Ils sont prêts à s'engager de nouveau soit par le biais de réalisations concrètes, soit par celui d'une intériorisation ultérieure.

Les élèves ont compris par leur engagement, l'interdé· pendance entre création et expression, entre technique et contenu ainsi que l'interaction entre le «canal» et le «référent».

Nous avons cru comprendre qu'ils attendent de l'école qu'elle soit davantage un espace où «l'on prenne le temps»..., pour un apprentissage ACTIF qui donne aux valeurs cultu· relies leur authentique qualité.

Souvent, il est question de la motivation relative de nos jeunes dans le cadre scolaire. Ne serait·i1 pas nécessaire «d'actualiser» davantage la culture que l'école transmet RÉSONANCES· MAl 1990

Propos recueillis par Rita Perraudin et Eva Wernimont


Je ne comprends pas leurs mots La langue de là-bas est dure comme le froid de la Puna, qui frappe nos montagnes et les fait pleurer Ayayau! Je ne comprends pas les mots de celui qui nous fait savoir. li ne parle pas comme nous. Le Quechua n'est pas sa langue. li vient de la ville qui est si loin que ceux qui partent n'en reviennent jamais. Dans sa terre les gens ont la peau claire, Ces gens qui mangent des oranges et des mangnes, qui ne sont pas comme nous, qui ne nous aiment pas ...

Th veux tuer nos chants, tu les méprises. Th veux nous amener ton savoir, tu te crois bon. Th veux nous donner tes lois que nous ne comprenons pas. Ma!s le soleil et la lune ne te portent pas dans leur cœur, les montagnes te haïssent! Je n'irai plus à la maison du savoir, je n'apprendrai pas à lire, Th me bats parce que ta langue n'est pas la mienne, parce que je ne suis pas comme toi, parce que je suis Indien. Que la terre m'avale, que le Shapi m'emporte dans ses gouffres noirs, que le soleil me punisse si je permets que tu m'humilies encore.

A litl'e de rensâgnement... - Le Quechua était la langue officielle de l'Empil'e Inca.

Pas un de ces a1'licles n'est appliqué pal' le gouvernement actuel!

- Actuellement (:1!vimn sept millions de Sud·Américains (dont (Ipproximativement trois million", de Péruviens) sont encol'e de langue mate1'llelle Quech!U!. - Presque la moitié de ces personnes, essentiellement les femmes, ne parlent pas ou extrêmement mal l'espa· {J1wl. - Il"/t 'e.riste cependant actuellement aucune publication (jou1'nal, revue ou autre) en langue Quechua au Pé· l'OU. Les gens parlant uniquement le Quechua sont donc complètement Inis à l'écart de l'actualité nationa· le ou internationale.

Il e.t'iste une littérlll!tl'e et une poésie quechill!S l'e1nar· quables, transmises omlement jusqu'à l'arrivée des Espagnols et mises par écrit pal' ces derniers.

Ji'ès souvent les gens ont honte d'admettre qu'ils parlentle Quechua, et III pe1'sonne qlli a appl'is l'espagnol s'efforcera d'oublie/' sa langue 11late1'nelle (cf m-t. 26 Déclamtion des droils de l'homme).

Anke B'1/:l,'man - En 1976, sous le .qo!lverne1nent militaire de Velasco, Bibliographie sélective une loi avait été décl'étée qui déc/ami! entl'e autres que le Quechua serait considéré dorénavant comme - MASSARF.NTI, Léonard. - Ulte pédagogie des droils de l'hol1ll1le: langue officielle du Pérou au même titre que l'espa· 1/11 leuain pOUl' I~ paix. - Genève: Université· Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 1989, 201 pages. gnol; que l'ensâglle1ne1!t du Quechua était obligatoù'e à tous - TSCHOUMY, J.-A. - /oes droits de l'homme, l/Ite édllcutioll ciuiqlle et !1wrale pour Itotre lempsl Document élaboré à l'occasion du 40' les nivemlX d'éducation; anniversaire de la Déclaration ... 1948. - Neuchâtel: IRDP, 1988, que les actions j!ldiciaires ail les deu,1: pm'lies par· 29 pages. laùmt unique1ne1!t le Quech!U! devaie1!t se réaliser - BES'r, Francine. - Pom' une éducalion a'IlX droits de Chol1t1lle: formation des ",aîtres et ,'echel'che. - Neuchâtel : TRDP, 1988. dans cette langue. J~()jA /JIt.rIIU/I/ .

Apprends le chant du vent dans l'herbe Ichu, Mamay veut que j'apprenne à lire. chante-le en Quechua, Elle dit la langue de nos ancêtres, que les enfants doivent aller à la maison du savoir, de tes ancêtres. C'est la loi des autres gens. Adore nos montagnes, Mamay dit que je dois apprendre, Pachamama, la mère terre que la langue qui n'est pas la nôtre et Taytacocha, le père ruisseau, sera pour moi comme le vent qui soulève le condor et le pousse vers le Ecoute les légendes de nos vieux, vénère notre sorcier ciel, et respecte ses secrets. au-delà des montagnes. Partage notre chicha, notre maigre repas de yucas ou de pommes de terre. Quand ils sont venus chercher mon père Ne dédaigne pas nos fêtes, il n'a pas pu leur donner ses raisons. Parle comme nous, lis l'ont accusé pense comme nous. et sa voix était pour eux comme le regard de l'aveugle. lis ne le comprenaient pas. Alors tu pourras nous amener ton savoir Achakallau, et nous serons prêts à le recevoir. mon pauvre tayta ne reviendra pas. Supay wawan, toi, homme de l'autre monde. Fils du démon! Anke 8!lX11!an RÉSONANCES MAI 1990

Le Quechua est cepe1ulant considéré pm' la grande 1Ilaj01'ité des Pél1lviens comme pl'Opl'e allX classes sociales basses et, par conséquent, méprisé.

RY,soNANCP,s . MAI 1990


Déclaration universelle des droits de l'homme bué, affiché, lu CI co mmenté principalement

dans les écoles et autres établisse ments d'ense ignemen t, sans distinction fondée Sil' le statut politique des pays ou des territoires».

des actes de barbarie Qui révoltent la cons-cience de l'humanité ct que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront li· bres de parler et de croire, libérés de la tCrreur CI de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme,

Préambule LE 10 DÉCEMBRE 1948, l'Assemblée génerafe des Nations UnÎes a adopté et proclamé la D~c/aratioll uni\'erselle des droits de l'homme dOl/{ nous publions le texte. Après cel acre historique, "Assemblée générale a reco mma ndé aux Etats Membres de ne négliger aucun des m oyens en leur pouvoir pour publier solennellemenr le texte de la Déclara· tion et «pour faire en sorte Qu'il soit dislri·

Dessin S. Codouret.

Considéram q ue la reconnaissance de la di· gnitê inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits éga ux et ina liénables const itue le fondement de la liberté. de la justice et de la paix dans le monde, Considéra nt que la méconnaissance et le mépri s des droits de l'homme on t conduit à

Considéranr qu'il est essen tiel que les droits de l'homme soien t protégés par un rêgÎme de droit pour que l'ho mme ne soil pas con traint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie ct l'oppression,

Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande. Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec 1'01'· ganisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales,

Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet en· gagement, L'ASSEMBLtE GtNtRALE proclame LA PRÉSENTE DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L' HOMME comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les indi vidus et tous les organes de la société, ayant cette Dêclaration constamment à l'es· prit, s'efforcent, par "enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertês et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national ct international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux·mêmes Que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.

Article 6

Article 15

Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.

(1) Tout individu a droit à une nationalité.

Article 7

Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discriminàtion qui violerait la présente DêcJaration et contre toute provocation à une telle discrimination. Article 8

Tous les êtres humains naissent libres et ~ga ux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un espril de fraternité, Article 2

Chacun peut se prévaloi r de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

Oc plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique o u international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, Que ce pays ou tenitoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation Quelconque de souveraineté. Article 3

TOUl individu a droit ci la vie, d la liberté et la sûreté de sa personne.

d

race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont les droits égaux au regard du mariage, durant le mari age et lors de sa dissolution. (2) Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre el plein consentement des futurs époux.

Article 9

mental de la société et a droit à la protection de la société et de "Etat.

NIII ne peut être arbitrairemem arrêté, déteIIU ou exil~.

(3) La famille est l'élément naturel et fonda-

Article 17 Article 10

Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, Qui décidera, soit de ses droits el obligations, soit du bien·fondê de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. Article 11

Article premier

Article 16 (1) A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sanS aucune restriction quant à la

Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compéten· tes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la Consti· tution ou par la loi.

Considérant qu'il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales cntre nations,

(2) Nu l ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.

(1) Toute personne accusée d'un acte délic·

lueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procês public où toutes les garan· ties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. (2) Nul ne sera condamné pour des actions

ou omissions qUÎ, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou inter· national. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que cene qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis. Article 12

Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honncur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. Article 13 (1) Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur

d'un Etat.

(1) Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit d la propriété.

(2) Nul ne peul être arbitrairemelll privé de sa propriété.

Article 18

Toute personne a droit ci /0 liberté de pensée, de conscience et de religion: ce droit impliQue la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la libertê de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public Qu'en privê, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accom~ plissement des rites. Article 19

Tout Indl"ldu a droit.li la liberté d'opinion et d'expression, cc qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. Article 20 (1) Toule perSOllne a droit à la liberté de. réu·

nion el d 'association pacifique. (2) Nul ne peut être obligé de faire partie

d'une association. Article 21 (1) Toute personne a le droit de prendre part

(2) Toute personne a le droit de quitter tout

pays, y compris le sien, et de revenir dans

son pays.

à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis. (2) Toute personne a droit à accéder, dans

Article 4

Article 14

Nul ne sera tenu en esclavage ni ell servitude:

(1) Devant la persécution, toute personne a

des conditions d'égalité, aux fonctions publiQues de son pays.

le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays.

(3) La volonté du peuple est le fondement de

l'csclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. Article 5

Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. RÉSONANCES - MAI 1990

(2) Ce droit ne peut être inVOQué dans le cas

de poursuite réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.

l'autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une prOCédure équivalente assurant la liberté du vote.


Article 22 Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays. Article 23 (I) Toute personne a droit au travail, au libre choix. de son travail , à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. (2) Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal. (3) Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. (4) Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts. Article 24 Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques. Article 25 (1) Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.

(2) La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assitance spéciales. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

Article 26 (1) TaUle personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire el fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. (2) L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la toMrance et l'amitié entre taUles les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi Que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix. (3) Les parents ont, par priorilé, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.

Article 28

Toute personne a droit à ce que règne, Sur le: plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et les libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trou_ ver plein effet.

librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent. (2) Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.

Ch_ 3: questionnaire:

But Article 29 (1) L'individu a des devoirs envers la COm-

Lire un livre de façon approfondie en se référant le plus souvent possible aux Droits de l'Homme.

munauté dans laquelle seuls le libre et le plein développement de sa personnalité est possible. (2) Dans l'exercice de se droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et des libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la mora le, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.

(3) Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s'exercer contrairement aux buts et au,," principes des Nations Unies.

Article 27 (1) Toute personne a le droit de prendre part

Les Droits de l'Homme dans la littérature: lecture suivie

Article 30

Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.

Matériel Un livre pour chaque enfant: «un lI\YStérieux garçon à lunettes». Des questionnaires, des dictionnaires. Démarche

Questionnaire:

Lecture du livre, chapitre par chapitre. Discussion collective, commentaires et remarques. Questionnaire individuel, les enfants notaient leurs réponses sur un cahier. A la fin du livre, commentaires généraux et mise en rapport avec une recherche préalable sur les droits de l'homme. Forme finale Remarques: Durée de cette activité: environ mois, à raison de un ou deux chapitres par semaine. Certains enfants auraient aimé aller plus vite. Quelques questionnaires étaient un peu longs pour être traités en une seule séquence de travail.

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fOr~tJ-~~

Ch_ 1: dessin de la rue avec mise en place des personnages.

Hanno veut aider la vieille dame, trouve les mots qui le prouvent. Comment réagit la vieille dame? Que penses-tu de cette réaction? p. 20, que veut dire l'expression «Hanno a les doigts longs»? Quelle est l'opinion du grand-père d'Hanno au sujet de vol? Quel sentiment a éprouvé le garçon qui a pris le stylo rouge? Pourquoi appelle-t-on la vieille dame ,da demoiselle au canard»? Selon toi, que peut faire Hanno pour régler son affaire? Qu'est-ce. qu'un «vaurien», à ton avis? Ch_ 2: recherche de définitions de mots; résumé en 4 dessins des moments de ce chapitre_

De quoi parle l'article de journal apporté par Dirk Menzel? Décris la victime et donne des détails sur l'agresseur? Que fait la police? Que veut faire Dirk? Qui soupçonne-t-i1? Que penses-tu de cette accusation? Peut-on mettre des enfants en prison: dans cette histoire, en Suisse, dans le monde? Donne des exemples. Que lit-on dans les journaux, des bonnes ou des mauvaises nouvelles? Quel est ton avis sur ce type d'informations?

Ch. 4: recherche: Les enfants ont des droits: trouve dans ce chapitre quelques-uns de ces droits et note la façon dont les enfants de la rue s'en servent. Ch_ 5: questionnaire: Enumère les personnages qui ont bien réagi à la lettre des enfants. Qui a mal réagi à cette lettre? Résume en 3-4 lignes ce que fait Marlène pour rendre service. On parle beaucoup de Madame Kern dans ce chapitrè. Trouve les mots qui la décrivent. Dis ce que tu penses d'elle.

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RÉSONANCES · MAI 1990

RÉSONANCES - MAI 199D


Enseigner les droits de l'homme Paradoxe et perspectives * Constituant une Knotion commune», les droits de l'homme sont du ressort de toutes les disciplines à la fois et donc en p1'Opre d'aucune; ils sont au principe de l'école, mais appartiennent également à la famille a~ médias, et à l'ensemble de la culture. Ce caractère «commun» de la notion fait qu'alors que tous les or~anes devraient s'en sentir responsables, plus aucun ne se sent concerné. Voilà le paradoxe. Enseigner les droits de l'homme, ce n'est pas simplement assurer des connaissances dans une matière supplémentaire. c'est rappeler cela. une clé essentielle de notre vie civique: nous sommes solidaires de valeurs communes qui nous lient. C'est pourquoi ils figurent dans les buts généraux de l'école. Pourquoi. dès lors. restent-ils bien trop cantonnés dans les vœux pieux. et ne prennent-ils que trop rarement la forme d'un enseignement rigoureux et déterminé au sein - au centre - des programmes scolaires? Cinq raisons apparaissent dès le premier abord:

des élèves s'en servir pour exiger des droits qu'ils n'ont pas encore la maturité de comprendre ni d'assumer dans toutes leurs conséquences.

e) Enfin, sauf quelques exceptions, il n'y a guère de formation proposée dans ce domaine aux enseignants, laissés d'autant plus à leur bon vouloir et à leur liberté subjective d'interprétation. C'est une conséquence du fait que l'enseignement des droits de l'homme dans les universités est seulement en train de se mettre en place et qu'il n'y a pas encore de manuel de base contenant les données objectives et indiquant clairement les lieux de dia) Les droits de l'homme sont considérés comme formant vergence. une notion beaucoup trop vague. appartenant aux lointaines sphères onusiennes. et par conséquent très ambiguë. récupérée par toutes sortes d'intérêt partisans. Nature particulière d'un enseignement

qui porte sur le général b) Si l'on veut tenter d'élucider le sens de ces droits. on sera bien obligé de prendre des options politiques (quels L'analyse des quatre points suivants nous permet de détersont les «vrais» droits: «civils et politiques». ou «sominer les caractères d'un enseignement qui porte sur une ciaux, économiques et culturels»); or chacun sait que la notion commune, ici la notion de dignité de la personne politique est interdite à l'école. humaine; c'est a) un enseignement qui demande une rigueur c) On ne sait à qui devrait revenir cet enseignement. qui spécifique dans l'habitude de passer systématiquement du n'appartient en propre à aucune discipline particulière; particulier au général et réciproquement; b) un enseigneet on voit mal, comme dans les écoles primaires d'autre- ment du sens politique. à différencier soigneusement de fois. un maître se charger de la ,<leçon de morale » à toute propagande; c) un enseignement interdisciplinaire; d) un enseignement de la pratique de la démocratie. administrer devant des élèves ahuris. d) Il est de plus manifeste qu'un tel enseignement ne peut se faire dans l'abstrait: il doit provoquer une lecture des événements de l'actualité internationale. et il risque par conséquent d'exacerber des sensibilités différentes. Par ailleurs. les droits de l'homme étant souvent utilisés comme motifs de revendication. il est à craindre de voir

a) L'enseignement qui porte sur le général Les droits de l'homme et les libertés fondamentales sont par nature indivisibles dans l'espace comme dans le temps; cela signifie que là où une liberté est violée c'est un peu de ma propre dignité qui est amoindrie. bafouée. C'est cette RRsONANCFll - !W 1990

conscience que nous avons à développer dans nos écoles et nos gymnases. Concrètement, lorsqu'il est montré que c'est seulement dans la trentaine de démocratie que compte la planète que les citoyens ont la possibilité d'acheter des cartes géographiques détaillées (partout ailleurs, c'est secret d'Etat), qu'ils peuvent bénéficier d'un enseignement critique de l'histoire ou de la littérature, nos élèves apprennent alors à regarder avec d'autres yeux la liberté qui est la leur, les cartes, les manuels d'histoire et les poèmes à la liberté, ou à toute autre valeur. Ils sont un peu surpris quand on leur apprend que tel poète roumain a été condamné à mort pour n'avoir écrit rien d'autre «que» des vers. que sa femme a été condamnée à trois ans de prison ferme pour avoir dactylographié ses poèmes. et que ce couple avec ses enfants a trouvé un refuge de paix en Suisse.... mais qu'ici on ne lit presque plus ses poèmes. Une conscience se développe chez nos élèves: nombreux sont ceux qui. à 16 ou 17 ans. ont décidé de devenir médecins sans frontières. ou délégués du CICR. ou éducateurs dans une école pour handicapés. Mais n'est-ce pas à l'école de décanter dans ces rêves la part d'iIIusion, en montrant les rigueurs d'un véritable engagement en faveur de la dignité, ici comme ailleurs? Si l'école ne le fait pas. les rêves risquent de s' étioler et les adolescents apprendront bientôt la résignation. Une notion générale n'est pas une notion qui «plane»; si elle est grande. c'est parce qu'elle est partout. Les droits de l'homme sont les droits et tes dlJlJoirs des hommes et des femmes au quotidien. Aussi est-ce le même acte pédagogique qui éveille l'adolescent à l'injustice qui sévit dans son quartier et à celle qui se trouve en Afrique du Sud, qui le rend responsable de sa formation d'étudiant dans un pays libre. et de ce qu'i1 va faire plus tard de son savoir. b) L'enseignement du sens politique, à différencier de la propagande Sous prétexte de ne pas faire de politique, on évite bien trop souvent de donner un véritable enseignement du sens civique ou politique, et cela dans toutes les disciplines. Or. si l'école n'apprend pas aux jeunes citoyens le sens de la participation politique. en allant un peu plus loin que le devoir de voter (ce qui serait déjà quelque chose). elle déchoit de son rôle dans la cité. et nous prépare des hommes et des femmes passifs et manipulables. c) Un enseignement interdisciplinaire Une notion commune. naturellement, ne peut être respectée dans sa spécificité que par un enseignement interdisciplinaire. En ce qui concerne les droits de l'homme, l'interdisciplinarité apporte non seulement l'approche plurielle nécessaire. pour les implications concrètes d'une notion délicate, mais elle permet d'éviter aussi qu'un seul professeur marque trop de sa subjectivité l'approche qu'il propose aux élèves. Le caractère pluriel de l'enseignement est ainsi R&;ONANCES - MAI 1990

étroitement lié au caractère pluraliste nécessaire au respect des sensibilités et des cultures. Le tout suppose bien entendu que la pratique du dialogue soit au centre. Etant donné que nous avons été très peu formés à l'interdisciplinarité (il ne s'agit pas seulement de mettre ensemble plusieurs disciplines, il faut des méthodes d'interférences). la plupart de nos écoles ne sont pas habituées à cette pédagogie. Or sans elle, l'enseignement des droits de l'homme ne trouve pas son lieu approprié. Ce n'est évidemment pas une raison pour le renvoyer aux calendes grecques. Les lycées qui pratiquent les options et les semaines thématiques interdisciplinaires ont ici un avantage certain. d) L'enseignement de la pratique de la démocratie Un enseignement des droits de l'homme change un peu l'école dans laquelle il est prodigué. Cela se reconnaît déjà à la nécessité de l'interdisciplinarité dont il vient d'être question, mais aussi au goût et à la nécessité du dialogue et de l'ouverture sur les problèmes du monde - proche et lointain - qu'i1 développe. Cette indivisibilité entre théorie et pratique fait partie de l'essence même de l'étude de la dignité humaine: il est difficile de montrer les conditions nécessaires à la liberté d'expression institutionnalisée (réglée). si ces conditions ne sont pas d'abord remplies là où nous enseignons. Elles le sont dans le textes de lois. mais pas forcément dans les pratiques, et là notre responsabilité est partagée. Il faut bien reconnaître par ailleurs que certains responsables d' établissement ont peur qu'une vague de contestation se développe dans leur école ou leur gymnase.


et pour cette raison, ils ont tendance à lénifier, à minimalisel' et à défavoriser tout enseignement qui donne concrètement le goût de la participation. Par peur d'avoir des ennuis, ils mettront facilement sur le même pied le professeur qui a parfois tendance à parler au nom de son parti politi· que - ce qui est inadm issible, et celui qui engage son enseignement au nom d'une conception non partisane des droits de J'homme - ce qui est son devoir. Patrice Meye'/'·Bisel! Professeur de philosophie au Collège Sainte-Croix (Fribourg), assistant à l'Université et coordonnateur du Centre interdisciplinaire d'éthique et des droits de J'homme. •Article paru dans Gymnasium Helveticum 6/1987

Publications du Centre interdisciplinaire d'éthique et des droits de l'homme Editions Universitaires Fribourg (Suisse) Collection interdisciplinaire dirigée par Luis Vélez-Serrano Série «droits de J'homme»

1.

1. Universalité des droits de l'homme et diversité des cultures, 1984 (N" 7)' (A. Abu·Sahlieh, E. Agazzi, Y. Becquart, T. Buss, P. Chenaux, J. Halpérin, O. HOffe, O. Jacot·Guillarmod, C. Layani, A. Macheret, A. Menoud, S. Mesmer, A. Merad, P. MeyerBisch, C.-J. Pinto de Oliveira, A. Schenker, R. Sugranyes de Franch, L. Vélez-Serrano, J.-D. Vigny).

2. Indivisibilité des droits de l'homme, 1985 (N"10) (M. Borghi, R. Brunet, M. Ebel, J. Forster, P. Grossrieder, E. Levinas, J. Maier, A. Macheret, P. Meyer-Bisch, C.-J. Pinto de Oliveira, J. Rey, G. Seel, P. de Senarclens, J. Vittori). 3. La torture, le corps et la parole, 1985 (N"13) (G. Aurenche, J.-P. Borel, C. Eich, E. Fuchs, J. Hainard, R. Kosirnik, P. de Laubier, A. Lebigre, N. Léry, A. Longchamp, A. Macheret, P. Meyer-Bisch, C. Raffestin, A. Schenker, L. Vélez-Serrano) . 4. Forces et faiblesses des totalitarismes, 1987 (N ' 14) (G. Burgel, J.-P. Faye, O. Jacot-Guillarmod, CI. Julien, P. Meyer-Bisch, E. Morin, C.-J. Pinto de Oliveira, K. Vasak, M. Villet, J. Widmer). 5. Totalitarismus, 1987 (N"15) (H. Kleger, CI. Julien, U. Altermatt, A. Künzli, D.

En préparation: Nouveaux droits de l'homme, nouvelles démocraties? - Dieu donne-t-i1 son droit? Ces travaux sont coordonnés par Patrice Meyer-Bisch. Pour toute correspondance: centre interdisciplinaire d'éthique et des droits de l'homme, Université Miséricorde, 1700 Fribourg (Suisse).

Paroles et dessins d'enfants

'Entre parenthèses figurent les numéros de la collection interdiscipli_ naire.

DÉRACINÉS Des enfants du Nicaragua âgés de 8 à 10 ans disent les horreu1'S de la gue'm .

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Ce film est composé d'une succession de dessins et de voix d'enfants qui racontent leur histoire: mort de leurs parents, villages incendiés, traversée d'un fleuve sous les balles, espoirs fous qu'un jour la paix revienne ...

Amnesty International propose des documents: • Rapport annuel 1989. Ed. francophones d'A.I., Paris, 1989. • Rapports annuels par pays. (Fascicules développant le non respect d'un droit de l'homme dans un pays pmtic.ulier). • Enfants persécutés. Un rapport d'Amnesty International, Éd. A.I., Berne 1988. • Cent poèmes pOUl' la liberté. Ed. du Clerche-Midi, 1984. • Dossier et fiches pédagogiques: peine de mort. Ces documents peuvent être commandés à l'adresse cidessous: Amnesty International Service des publications Case postale 254 1211 GENÈVE 6

MANt HABiLLE ty1€5 Li vR ES

pl

L'art et la créativité des enfants Si le but d'une œuvre d'art est de convaincre, nous sommes, avec «Déracinés », dans l'art de la plus pure espèce. Quand les enfants prennent la parole et la plume pour dire leurs souffrances et leurs espoirs, les mots eux-mêmes et les dessins n'ont plus vraiment d'importance tant le message qui émane d'eux est d'une violence presque insoutenable. Donc le but du film est atteint, le message a passé: l'absurdité de la guerre apparaît, claire et nette.

JARDIN DES GLACIERS LUCERNE

Gar~).

peintres doivent peut-être passer une vie entière pour parvenir à ce degré de A quoi bon, diront certains, dire et re- simplicité, d'épuration de l'expression. dire ce que nous savons déjà trop, à Et c'est ce qui touche. savoir la guerre. C'est vrai. On est arrosé d'informations toutes plus catasEspoir d'un dialogue trophiques les unes que les autres sur les pays en guerre. Mais avec «Déraci- Ce film ne laissera personne indiffénés », si le contenu du propos est rent. A n'impOite quel âge et de diverconnu, son langage, la manière de le ses manières le problème de la guerre, dire est nouvelle et mérite qu'on s'y des victimes innocentes, des situations attarde. Car tout travail de sensibilisa- politiques inextricables qui se reprotion n'a de sens que s'il débouche sur duisent est abordé. Il peut être utilisé un partage. soit comme introduction à un débat, soit comme illustration d'une situation Expression épurée ou encore comme une information d'un type particulier, en prise directe sur le Ici, le simple fait d'écouter ces en- vécu d'enfants de 8 et 10 ans qui ont fants, de voir défiler leurs dessins la parole. comme une BD, nous incite à partager leurs révoltes et leurs espoirs. Et l'imAu Film Institut médiateté du partage est suscitée par E,.i<lchstrasse 21 le dépouillement des dessins et le ca3000 BERNE 9 ractère direct du langage. Bien des Thi. 091123 08 31

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Le monument naturel , découvert en 1872, protégé des Intemperies par une couverture moderne. Renseignements :

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Matériel à votre disposition dans votre centre de documentation (ORDP, Gravelone 5, 1950 Sion)

UNI CE~'/Déclaration BernelEcole Tiers Monde, 1984. - STEINER J.F., Treblinka, la révolte d'un camp d'extermination, Paris, Fayard, 1966. - VAN DEN ELSAKER, L., Les droits de l'homme, Gerpinnes, Actualquarto, 1977. - Les violations des droits de l'homme en Ethiopie, Am· nesty International, nov. 1978. - DE VOS VAN STEENWIJK A., Il fera beau... le jour où le sous-prolétariat sera entendu, Pierrelaye, Science et Service, 1977.

-

Diapositives

Droits de "homme Livres - Les abus psychiatriques en URSS, Amnesty Internatio· nal, 1979. - BADINTER R., L'exécution, Paris, Grasset, 1973. - BEYELgR·VON BURG H., Des Suisses sans nom, Piero relaye, Science et Service, 1984. - BUXCEL E.. Les droits de l'homme, quelques aspects, Ed. de la Guilde de documentation de la SPR, N" 169. - Un crime contre l'humanité, questions et réponses concernant l'apartheid en Afrique du Sud, Nations Unies, 1982. - Dessine-moi un droit de l'homme, Genève, E.LP. - Les disparitions de prisonniers au Chili, Amnesty Inter· national, mars 1977. - Domination et torture, Paris, A.C.A.T.lJustice et Paix, 1978. - Droits de l'homme et progrès de la science et de la technologie, Nations Unies, 19... - Les droits de l'homme sont sans cesse violés! Que faire?, Amnesty International, mars 1979. - DUCAMP J·L., Les droits de l'homme racontés aux enfants, Paris, Ed. Ouvrières, 1983, Coll. Enfance Hem·eu· se. - Les enfants ont des droits, Ziirich, Pro Juventute, 1979. - L'enfant, cette personne, Bruxelles, ElsevierlUNICEF, 1979. - Enfant réfugié du monde. Et si c'était toi?, Haut Com· missariat des Nations Unies pour les réfugiés. - DE GOUSTINE Ch., La torture, Paris, Le Centurion, 1976. - GRANT J·P., La situation des enfants dans le monde, 1984, dossier de presse, Oxford, Ed. P. et L. Adamson. - HAYOZ KOLLER 8., PLISSON D., ZELLWEGER N., Nos droits d'enfant, Paris, Syros, 1986. - HELGERSON M·C., Quitter son pays, Paris, Flamma· rion, 1982, Coll. Castor Poche + dossier pédagogique,

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Zürich / Lausanne, UNICEF / Déclaration Berne / Ecole Tiers Monde. KORCZAK J., Les droits de l'enfant au respect, suivi de «quand je redeviendrai petil», suivi de «journal du ghetto», Paris, Laffont, 1979, Coll. Réponses. LANGLOIS D., L'injustice racontée aux enfants, Paris, Ed. Ouvrières, 1978, Coll. Enfance Heureuse. LAUREL J·C., LASSIERRA R. , La torture et les pouvoirs, Paris, Balland, 1973. LEULIEITE P., Les enfants martyrs, Paris, Seuil, 1978. LONDON A., L'aveu, Paris, Folio, 1968, 2 vol. MARCHON B., MILLET C et D., Martin Luther King, Paris, Centurion Jeunesse, 1985, Coll. AstrapÎ. MASSARENTI L., Conjuguer les droits de l'homme, Ge· nève, E.LP. MEMMI A., Le racisme, Paris, Gallimard, 1982, Coll. Idées. NICLOUX J., Des enfants souffrent... des immigrés espèrent, dossier 3' prof., Bruxelles, Wesmael et Charlier, 1980. PERREN D., Droits de l'homme et travailleurs migrants, Centre Europe Tiers Monde/Comité des Eglises auprès des travailleurs migrants, 1978. Les prisonniers pour délit d'opinion, Amnesty Interna· tional, 1975. Races humaines et racisme, LausannelParis/ Barcelone, GrammontiLaffontiSalviat, 197.. .. Races, sociétés aptitudes: apports et limites de la science, Paris, «Droit et Liberté» Les Cahiers, suppl. à Droit et Liberté N' 382. Rapports Amnesty International, 1977, 1978, 1979. Rapport sur la torture, Paris, Gallimard/Amnesty Inter· national, 1977. RAYMOND G., Droit de l'enfance, Paris, Litec, 1979. Roumanie, Amnesty International. SIMON M., Les droits de l'homme, guide d'information et de réflexion, Lyon, Chronique Sociale, 1985. SPIER P. Quatre milliards de visages, Paris, Ecole des Loisirs, 1981, + dossier pédagogique, Ziirich/Lausanne, HÉSONANC~:S . MAl 1990

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Dr 01 Emancipation de la femme (30 vues). Dr 02 Condition de la femme (48 vues). Dr 03 Abolition de l'esclavage (30 vues). Dr 04 Droit à l'éducation (29 vues). Dr 05 Questions sur les droits de l'homme (48 vues + cassette). Dr 06 L'apartheid (48 vues ). Dr 07 Les cas sociaux et les isolés (1 8 vues ). Dr 08 Les victimes de la guerre (18 vues ). Dr 09 Questions sur les droits de l'enfant (48 vues + cassette).

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Dr 10 Unesco (20 vues) . Dr 11 10 ans pour l'Unesco (42 vues). Dr 12 Nous et l'Unesco (39 vues). Dr 13 Historique et universalité de la Croix Rouge, H. Dunant (30 vues). Dr 14 Année internationale de l'éducation (36 vues). Dr 15 Participation et égalité totales : année internationa· le de la personne handicapée (48 vues) . Dr 16 Pour l'année internationale de la personne handi· capée (50 vues + cassette). Dr 17 Pour un monde meilleur (48 vues). Dr 17 Quel monde laissons nous à nos enfants? (48 vues). Dr 19 Fables de l'Unesco; Inde (34 vues). Dr 20 Fables de l'Unesco: Iran (36 vues). Dr 21 Fables de l'Unesco: Japon (36 vues). Dr 22 Les droits de l'homme et l'Art (30 vues). Dr 23 Les droits de l'homme;jalons à travers les âges (30 vues).

Il existe également d'autres types de documents à l'ORDP.

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INFORMATIONS GÉNÉRALES

Le droit d'écrire

Un auteur valaisan

Séminaire de perfectionnement sur l'enseignement des droits de l'homme proposé dans le cadre du programme des écoles associées de l'Unesco à tous les enseignants du degré secondaire et aw; personnes intéressées des Directions d'instruction publique

Vital Bender

JEUDI ET VENDREDI 27 - 28 SEPTEMBRE 1990 AU COLLÈGE SAINTE-CROIX À FRIBOURG Organisation: Commission nationale suisse pOUl' l'Unesco, en lien avec la Société suisse des professeurs de l'enseignement secondaire, le Centre interdisciplinaire d'éthique et des droits de l'homme à l'Université de Fribourg et le Collège Sainte-Croix à Fribourg.

1. But

Illettrisme et analphabétisme fonctionnel, en Suisse et dans le Tiers-monde, pal' Christiane Pen·egaux.

Biographie:

Le droit d'écrire la résistance, les différentes formes de censure, pal' un écrivain résistant;

Né en 1961 à F'ully, où il habile loujouj'S, danli une vieille maison sanli élech'icilé, qu'il relape lenlemml. Il partage sa vie entre la poésie et la montagne, qui lui fait acquérir une perception très aiguë de l'espace et du vent.

Difficultés de l'alphabétisation, par Véronika HauserEichenberger.

1.1 Proposer une réflexion sur l'enseignement des droits de 3.2 Travaux par groupes avec applications pratiques, dans l'homme, et d'un droit en particulier qui touche de près les les deux langues, selon les propositions suivantes: écoles: le droit d'écrire dans tous les sens de ce verbe, de correspondance scolaire: un exemple d'éducation aux l'apprentissage élémentaire jusqu'au droit d'écrire sa liberté droits de l'enfant, le cahier de l'amitié (Ecole instrument sous toutes les formes. Le séminaire entend aussi présenter de paix); des propositions pratiques. exemple d'une leçon sur la littérature résistante; 1.2 Sensibiliser à la question générale de l'analphabétisme activités parascolaires en faveur des droits de l'homme; et de l'illettrisme, dans le cadre de l'année internationale consacrée à ce thème. connaissance du Tiers·monde pal' le problème de l'alphabétisation; 1.3 Faire connaître et développer le système des écoles associées de l'Unesco, à l'occasion de l'étude d'un thème les illettrismes fonctionnels en Suisse, problèmes pédaprécis. gogiques. 3.3 Synthèse, propositions générales pour développer l'en· 2. Thème seignement des droits de l'homme et les valeurs de l'UnesLe droit d'écrire est un des privilèges que beaucoup d'élèves co. ignorent; il va du simple apprentissage au droit d'exprimer 4. Matériel et de mettre en forme ses opinions et convictions. C'est un droit culturel fondamental. Les enseignants pourront examiner sur place un échantillon Il convient d'être conscient de la question de l'analphabétis- représentatif du matériel pédagogique actuellement disponi· me qui secoue et oppresse le Tiers-monde, mais aussi certai- ble (manuels, livres de base, casaettes, vidéos, documents, nes couches des pays développés. etc.). Plus encore, le droit d'exprimer ses opinions et convictions Talons d'inscriptions à demander au secrétariat de la Comfait partie, à travers toutes les disciplines, des objectifs mission. fondamentaux de toute école en pays démocratique. Coordination de l'organisation : 3. Déroulement proposé Armin lmstepf, secrétariat de la Com mission nationale suis· 3.1 Après une courte introduction pour situer le droit d'écri- se pour l'Unesco, (Eigerstrasse 71, 3003 Berne) re parmi l'ensemble des droits de l'homme, trois contribu- Patrice Meyer-Bisch (Centre interdisciplinaire d'éthique et des droits de l'homme, CP 77, 1700 Fribourg 2). tions générales: Rf~SONANCF.s . MAI 1990

ft a arrêté ses études (à l'Ecole normale), conscient qu'il faisait faulise j·oute. Le t?'avait manuel

(agricole S1trtout) l'occupe une partie de l'année, alt gré des saisonii, de son humeur et de la couleur du temps. A défaut d'arg(mt, Vital Bender possède ce que ln plupart d'entre nous ont perdu, du lemps. Il peut donc lire en 10Itie <sérénité, tmnquillité el paix», ses poètes préférés, Rimbaud, Elum'd, Bl'el. <Toul est à décrypter. n0111i dit le poète Jean Aron. Cette affïmwtion sied admirablemenl bien au poète futliérain Vital Bender. Il répond h'ès peu aux questionli le concemant, SU?' sa poésie, SUj' ses livres. Il ne comprend pas très bùm qu'on veuille s'intéresser à lui. C'est un créateur, tout est ilUicrit dans ses textes, au lecleur de se plonger dedans, de se forger une opinion et de dériver ensuite. Toute noh'e discussion a donc essentiellement toumé autmr de ta poésie en général (et là il est bavard, it s'anime; pensez un peu, trois heures plus tard, nous étions loujmrs attablés dans le bù;trot). N'espérez donc pas des l'enseignement.<; inédits sur l'homme ou le poète. Nous alt01U1 naviguer sur des nuages et C01nmencer une longue errance.

Poète de l'amour Les poèmes de SOli dern ier livre (( Rivage errant .. (Genève, Poésie vivanÙ!, 1989) , comme tous ses autres poèmes, sont des 1J0èmes d'amour, avec en filigrane, les mots fuite, rupture, exil, errance, déchirement, arrachements. Pour y trouver 4Cce signe encore d'universelle transparence», sans lutte, sans cris, l'amour seul ne peut survivre, tout comme un ciel uniforme semble se perdre dans son immensitk, qui devient absence de vic. L'amour, comme une flamme au milieu de la pleure sa beautk.

nui~

(. ..) - douceur el fragililé de les pau",es tendue sur moi comme une prière aux lèvres de ce coup de vent Iqui p0J3se RllsoNANŒS . MAI 1990

Mais il sennuie aussi dans son jardin de délices et recherche la compagnie de la fi nalité éprouvante, de la non-fidélité, du rejet, du non-parlllge.

(... ) - 111' simple l'dus aumit suffi (tu lieu d'entretenir la mm·gre flamme qui éclairait à peine ton pouce»

(.. .) - La folie a pét,-; en moi

SIm

pain de Ilarmes

je sOllge à des yeux lointaius et l1"isles

déllLlt1'qués sur l'horizon si pan/ils (tux t1·ens Qui ne s'ouvrironl plus. Mais elle ne l'inquiète pas trop, elle n'est que garde·fou. Les IimiÙ!s sont clairement élllbiies et Villli Bender se chagrine plutôt pour l'autre, son frère qu'il côtoie, perdu dans une vie sllltique, à l'amour figé. Il vaut encore mieux souffrir des blessures de l'amour, que vivre une vie où n'ont pas éclos les fleurs vives des larmes d'une passion trop dévorante. paraven~

(...) - j'ai ramé SUT 1011 corps tel un balelier livre. Cetle /:ristesse enfiu qui prolouge la lienne - tant à imaginer! et dire qu'il Jlon$ faut renoncer à Idemain!... La lutte devrait se termi ner pal' la mort, inévitablement, s'il n'existait l'échappatoire de la folie.

La femme - amour, qu'elle provoque manifestation pathétique ou passion enflammée, de· vient miroir: le poète se voit, se sent et sa vie en devient constellation.


(.. .) - Serais-je a,.,.i lucide si tu ne {m'apparllmais qu'à demi.

La poésie «une passerelle imaginaire d'une rive à l'autre de soi» Dans «Lettre à Jeanne)), son premier livre,

Bender se raconte lui-même, sous la forme d'une poésie spontanée. Jeanne n'existe pas, mais sous Jeanne se cache toute la vie.

La source de l'œuvre, c'est le cœur tourmenté de l'écrivain, qui le fait passer par toutes les phases de la passion, emportement, espoirs, abattements, c'est une sorte de journal intime (et non un récit épistolaire malgé le titre). (...) - Délivré aujourd'hui de tout apitoie· 1n 'arrive cependant parfois de me remél1wrer, uon sans

tneul fermenté, il

que""" harg'.. et uu soupçon de regret, ,ws pleines joutes a7lwureuses d'oelobre. L'auteur, à l'instar des vieux chevaliers courtois, conservera ~ad aeternam)t, l'image de la femme à aimer, de la femme apothéose, peutêtre inaccessible ou même inexistante, le résumé de tous les amours de tous les siècles de tous les pays et qui sera présente jusqu'au dernier souffle de sa vie, malgré toutes les amours nouvelles.

La passion force Vital Bender à s'interroger sur sa vie et lui démontrera l'absurdité de son chemin, ses erreurs. Il est temps de quitter les voies cahotiques , de ne plus s'égarer au prochain carrefour». Mais l'amour est une drogue, quand on y a goutté, la soif reste inassouvie, le corps s'est moulé à son image. Et son ambivalence, son caractère destructeur, obsédant, n'incite que davantage à le vivre. Aimer apporte le bonheur (si l'autre veut de jouer le jeu), mais aussi la peur, l'angoisse du lendemain. Le drame de l'amour, c'est son égoïsme.

(. ..) - Que ?tous

flOUS

séparions un jour ou

l'autre, c'était fatal, miLis pas ainsi, pas avec cette fièvre, au fond des yeux, de se rendre .,ulueUement jalou.z, rageur, et ces tarnLes un p'" forcées que lWUS aurians tout amsi bien pu ret.,Lir, ou alors taisser libr.,,,.,,t rouler, puisqu'il u'est point de trahison plus perfide, malgré les <irc01"lances, d'avoir "onle de .wntrer que l'on s'aime.

Maintenant le narrateur a honte, et voilà pourquoi il écrit cette lettre (à lui-même en fait); il était très malheureux de s'être laissé prendre par ce jeu lâche. Il s'excuse d'avoir déversé ses (( humeurs trop souvent belliqueuses»,

Vital Bender ne cantonne pas son écriture à une seule région, qui lui limiterait trop SOn inspiration. Nos paysages, nos montagues ne conditionnent pas son s!>,le, mais inconsciem_ ment lui façonnent le cœur.

La pensée de Jeanne (symbole de l'amour pur), même si nous ne sommes pas Sûrs qu'elle existe ailleurs que dans la blancheur des nuages, J'aidera à poursuivre sa route. Mais dans le monde des adultes, combien de planètes devra encore parcourir le Petit Prince pour trouver un jour le reflet de Jeanne?

«II ne faut pas rire de ceux qui errent" ,Sommeil levant., qui fait suite à «Lettre à

Il constate également qu'il ne peut vivre dans le monde civilisé, qui ne peut lui offrir assez de . pureté, de plénitude du cœur et du corps •. La civilisation renferme . trop de fourberies, de lâchetés, de trahisons et surtout de facilités et de tentations•. Elle empêche de vivre par son confort et son universalité. Il s'est alors isolé de tout, au milieu d'une

forêt, son domaine, qu'il parcourt durant de longues heures, pour retrouver son essence originelle. Si la solitude l'a empêché de s'égarer dans la cours d'un bonheur illusoire dans le monde, elle doit néanmoins se vaincre chaque jour, surtout durant l'hiver, quand le sommeil des champs oblige à se replier sur soi-même. Le combat est parfois douloureux, mais au bout du compte il sera enrichissant Le Valais n'est pas présent directement dans l'œuvre du poète, le paysage se cache sous des dessous imaginaires. Mais tout comme ~sa» femme universelle, son monde résume tous les terroirs et chacun d'entre nous peut y retrouver un bont d'îlot secret, enfoui au fond du cœur depuis toujours.

Jeanne»), est un long poème en vers libres. qui

exprime la difficulté de vivre, les amours brisées, trouvant refuge dans l'imaginaire d'une poésie illimitée, pour éviter la folie. Mais la folie, c'est la manière de vivre des gens dits normaux, qui ont tout placé sur la réussite sociale, professionnelle, mais non sur la réussite de l'esprit

.) - Nos pas éparpillk ,ur des grèves {perdues, cO/l,plices des boutons d'or et rks {adieux sa,.. lar/lœil: qu'auront été nos feu:<, dm.. ces {malin, powsifs? Disloquées avec eux, les grandes ,,"ces {d'abordage! Ai,..i débute l'ère des racornissements {de cœurs, dont nous allr071S été les trisles {messagers. Dm.. les tribulatio71' de baisers {arrachés de furee sur tes lèvres, je t'ai c01'quise, et {f." du ton écuree, nUlis pour si peu de t.,nps que j'en ai {l'âme en berne.

Une poésie-force (. ..) - Dieu faites que la folie renaisse avec {l'aurore et que l'.,"pourpre""",t des nuits batte son {plein. poursuivraije lougtemps encore ce chemin {n,isirable unissant le bruit de nœil pas awt craquement {sourds de l'écorce des irables.

Aimer sans filet Dans «L'Instant indompté., Vital Bender refuse de contraindre son cœur et son temps. Ces moments de liberté et d'explosion sont la meilleure part du temps. Nos émois et nos errances du cœur peuvent continuer à voguer entre la joie et la souffrance, entre l'ombre et la lumière, entre le passé et le futur, sans limites, sans barrières, sans frontières,

el .s'aimer sml.'! filet, Toi qui fus ma parlenaire des jours des nuits des jours des nuits joints à des jours et tant d'heures ."lacées. Toi qui fus "Ul chi.,,,,e de garde mon étoile de plus ma compag ... impréllisible grain de sable égaré ou peut-être oiseau lyre je reviel.. nicher ." toi et ta grâce ?Ile couronne. Nous da,..01" si ntl.'! e7..en,ble au ryth... d'un cœur-tan,bouriu: l'autre que nom possédo11$ lm commun. Parfois un ramier nous frôle et S01' rire flotte comme une bruine sur notre dOI/Uline de chair. Chacun se réduil à l'autre unique respiration et nous sommes un sans 1'etou,r.

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L'inspiration vient ch .., Vital Bender comme une bouffée d'air du grand large, une fulgurance, depuis des profondeurs inconscientes. Nulle image précise pour écrire, mais seulement une envie vitale, sans influence directe avec le lieu ou le paysage. L'émotion est confondue dans l'écriture. Le poète reconnait cependant (et nombre de ses poèmes y font allusion) une influence majeure de Rimbaud, (pas le Rimbaud mM mais celui du Bateau ivre), Eluard, Verlaine, Baudelaire, les surréalistes, Brel «un !>'pe fou, fabulellX, et qui a su, chose à mon avis fort rare, concilier la poésie et l'aventure physique•. Pour Vital, le Valais grouille de poètes, plus que dans les autres cantons affirme-t-il. Mais s'il constate que maints de ses amis, de Valaisans, écrivent, même très bien, parfois mieux que certaines valeurs sûres de notre Iittératu· re, une nouvelle étoile ne scintillera pas dans le ciel des letlres parce que les textes restent enfouis au fond d'un tiroir ou d'un coffre, les mots retourneront à la poussière, Bender ne laisse pas ses écrits abandonnés à la pâtine du temps, il les édite, estimant que la poésie est une chose trop importante pour être enterrée. Il considère un livre sortant de presse comme une récompense de son travail, non comme un

but. A chaque livre, se posent des jalons, obligeant à s'examiner, se perfectionner, à remet· tre sans cesse en question son travail. Il reprend constamment ses textes, comme le vieil artisan, toujours insatisfait de son dernier chef-d'œuvre. Cette insatisfaction, cette frustration d'être mal lu ou mal aimé l'amène à repenser une nouvelle œuvre.

Les jalons, posés sur son chemin de cailloux, lui montrent l'évolution de son écriture.

Il ne le sait. Il revient d'un voyage en Amérique du Sud. Tout comme le Valais, les hauts sommets, les plateaux, la forêt vierge ne l'inspireront pas. Mais en écoutant bien la musique de ses prochains vers, décèlerons-nous peutêtre des notes de • kena •.

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Bibliographie

Nom _______________________

- Lettre à Jeanne suivi de Sommeil levanl ~:ditions Poésie vivante. Genè· ve. 19&, - L'Instant indompté, Editions Saint-Germain-des-Prés, Paris. 1986, - Rivage errant. &litions Poésie vivante. Genève, 1989,

Adresse _


2. La Suisse, un observatoire privilégié

Vers une nowelle culture médiatique! Un des phénomènes peut-être le plw; rnarquant de notre époque consUite dal1$ l'impol'tance que la cOWiommation de communication est en train d'ass!!!}!e/' dans l'occupation du temps libre. La privatisation des I!JjstèJnes audiovisuels eur'Opéens, l'apparition de chaînes diffusées par satellite et l 'ar~ivée des !IOuvelles technologies domestiques (magnétoscope, vidéogame, micro-infornuttique et télématique) coru;tituent en effet autant de !IOuvelles possibilités d'approvisionnement d'inforlluttion et de spectacle qui n'existaient pas encor'e, il y a peu d'années seulement. Ce qui s'avère le plus intéressant à suivre aujourd'hui c'est "accueil non seulemenl de ce que ['on nomme les I(nouveaux médias» (câ!Jle, vidéo et télématique) mais aussi et Stlltout

le réajustement inévitable que la consommation de c:ei'i nouveaux médias va provoquer au sein des ((vieux») médias comme la presse, la radio cl la télévision. Et alin de mieux suivre ce mouvement médiatique, qui s'annonce comme historique, cherchons à dégager lout d'abord les lrois grands mouvements qui caractérisent l'arrivée des nouveaux médias,

1. Trois grands mouvements A, Le tout premier mouvement est constitué par une indéniable augmentation de l'offre audiovisuellê'qui, cn peu de temps, est devenue plus internationale, plus orientée vers le divertissemeltt et, en même temps plus spécialisée, La révolution technologique et économique qui a investi les systèmes audiovisuels européens a, en effet, activé de nOllvelles stratégies éditoriales.

a) Des chaînes pan-européennes s'adressant, pour la première rois, à des publics linguistiQuement et culturellelllent différents comme 1'V5. Superchannel, Enrosport ou La Sept (dans un quartier câblé, les chaînes suisses ne constituent actuellemenl qlle le 25 % de l'offre). b) Une programmation télévisée générale· ment plus orientée vers le spectacle et le divertisscment Ueux, variétés, shows, vidéomusic, etc) alors que ces genres avaient été délibérément limités par la conception pédagogico·éducative des télévisions-monopoles des années 60 et 10.

c) Et surto1lt des chaînes thématiques, véritable t,-ansposition dans le domaine de l'audiovisuel du même proccssm: de spécialisation qu'à déjà connu depuis longtemps la presse écrite. Elles ne cessent pas de croître en se consacrant à llll seul créneau de la programmation: uniq uement des informations (CNN, Skynews ou France Info), uniquement du sport (Eurosport ou Sereensport), un iquement des films (Sky Movies on Filmnet) , uniquement des programmcs pour enfants (Canal J on Children's Channel). La toute récente reconversion de Sky Channel, de chaîne .généralis· te » en plusieurs sous-chaînes thématiques, constitue le meilleur exemple de cette tendance. B. Le deux ième mouvement est constitué par la possibilité de gestion autonome - 011 de «consultation») - du nux audiovisuel grâce à la pénétration très rapide du magnétoscope avec ses mu ltiples fonctions. Cette petite machine a révolutionné notre rapport avec la programmation télévisée ct les instituts de sondagc ne cessent d'étudier les répercussions sur le plan de l'audience télévisée; une allgmeutalion si l'utilisateur enregistre une émission ou ulle diminution si l'écran est réduit à Lin moniteur pOlif le visionnement d'une cassette louée. Abstraclion faile des effets, non négligeables, Que le magnétoscope peut avoi r sur la programmation télévisée ordinaire (récupération d'émis.liÎons, augmentation de la circulation des programmes auprès d'autres publics, évitement de la publicité. elt.), reste le fait que le magnétoscope est en train de rendre aussi plus accessibles des spect.lcJcs qu i étaient plus rares comme les longl'i métrages de prestige. Les cassettes des ~(grands fil ms» sont main te nant en vente presque simultanément à leur difru-

sion dans les salles, qui commencent à les vendre aussi SIII' placel Nouvelle disponibilité qu i est en tmÎn de faire changer, entre autres, les stratégies de programmation de plusieurs chaînes de TV: comme cerlains networks américai ns qui investissent de moins en moins dans la fiction pour privilégier les programmes en direct (Ilaldi, 89).

C. Il existe un troisième grand mouvement, activé pm' l'apparition du vidéotex (minitel en f'rance), qui revêt, d'après nous, une importance toute particul ière. Il introduit, en effet, une modalité communicative complètement inédite: l'interaclivité. Si le magnétoscope révolutionne déjà passablement le rapport entre public et audiovisuel en lui permettant de «consulter activement'l, sans dorénavant subir passivement une programmation, un horaire 011 un menu pré-déterminé, le vidéotex va plus loin: il permet une interactivité généralisée utilisée par bientôt tous les médias. La télématique s'est imposée comme pt·~tiqlle autonome, avec son écran individuel et ses «nouveaux services» (annuaires électroniques, messageries, jeux, transactions bancaires/postales, elt.) à côté des autres médias. Mais les tous récents développements de la télématique 1Il0ntrent bien Qu'elle est devenue aussi tlnc espèce de médiatraversant: un méta-média dont tous les moyens de communication classiques s'emparent à grande vitesse pour orrrir à leur tour une nouvelle gamme de services qui va de la vente des objets aux sondages instantanés. A remarquer également que ces nouveaux serYIces sont autant de stratégies (( fidélisatrices» qui permettent de régénérer cette précieuse marchandise symbolique qui est le contact avec sou public (Chambat, P., Ehrenberg, A., 1988). RF.IONANCES - MAI 1900

En ce qui concerne la Suisse, il faut souligner qu'elle conslitue un observatoire privilégié pour éludier ces grands mouvements et pour avancer des hypolhèses quant à leur évolution probable. En effet, ces Irois tendances se manifeslent en Suisse de manière plus intense que dans les autres pays européens. Ce petit pays a toujours vécu dans une situation de (( perméabilité communicative») et donc d'internationalisation de l'offre médiatique. D'une manière quasiment obligée par son emplacement géographique, mais aussi parce qu'elle fait partie, avec la Belgique et la Hol· lande, de ce peu de pays qui onl opté pour un câblage intensif de leur territoire (67 % en 1988). L'Allemagne, qui enregistre la plus forte pénétration du câble parmi les .grands» pays européens, n'atteint même pas le 15 %. La Suisse a aussi une pénétralion du magné· toscope lrès élevée (37,4 % en 1988) et connaÎI actuellemenlune progression spectaeu· laire du développement du vidéotex. Entre janvier et décembre 1989 les abonnements ont passé de 15 254 à 35 304, soil une progression de 130 %en 12 mois. Dans la mesure où ce développement va continuer au rythme de croissance que l'on prévoit (100 000 abonnés à fin 1990) - et l'exemple français rend ces prévisions fort plausibles - les conséquences sur la consommation des autres médias et du temps libre en général ne vont pas tarder à se manifester. 11 faul tout de même signaler que la Suisse se détache des tendances générales en ce qui concerne

a) l'augmentation de l'offre de divertisse· ment et b) le développement des chaînes spécialisées: deux mouvements que l'on ne retrouve pas en Suisse étanl donné la non-libéralisation du système audiovisuel et la petitesse dll mar· ché publicitaire (pour beaucoup d'observa· teurs, il ne s'agirait que de deux revers de la même médaille). Mais abstraction faite de ces deux spécificités la Suisse reste, toul de même, un observatoire privilégié. Et c'est en analysant le comporte· ment d'une partie de sa population (les 1'essinois) en matière de simple possession de nouveaux médias, que l'on peut déjà commencer à dégager certains phénomènes intéressants '. a) 1'out d'abord la différence assez pronon· eée qui existe enlre les ménages possédanl un magnétoscope (VCR) et ceux possédant un vidéotex (VTX). La profil sacio-professionnel de ces deux ~pes de ménages diverge considérablement tanl du point de vue de leur taille, de l'âge el de la profession du chef de ménage que du pouvoir d'accès à la propriélé.

Ménages tessinois (92) possesseurs de VeR et VTX Pénélration (%) selon la taille du ménage 35 r -________________~._----,..,,~-30 ~----------------25 ~----~--~~_..._-

20

VCRI 9 V'fX

1 .1.11

15 10

2 pers.

1 pers.

3 pers.

4 pers. et +

Pénétration (%) selon l'âge du chef de famille

40~------------~._------------------

35

f..----------;;;;,

30 ~--------

25 1----..--;;,.....-;-;-_ 20 1111

15

@

VCR I V1'X

10

20 · 34

35 - 49

50 - 64

65 et +

Bien que la pénétralion du vidéotex soit encore trop faible (el notre échantillon, de plus, encore trop pelit) il semble toul de même que le vidéotex caractérise les foyers plus rédu!ts, plus jeunes (moins de 50 ans) et décidément plus aisés que les foyers possédanl un magnetoscope. (Plus élevés professionnellement mais pas plus riches car on y retrouve plus de locataires que de propriétaires de logemenl).

50r-____~~~~~~~~~~~~~____~~ 45~------------------------------------

40 35

30~-------------------------------25 ~-----------------------

2° f----------------------uo15 ~------"'--~~----~~1 0~~----

ménagère

retraité

ouvrier

commer· çant

employé

cadre moyen

libérale


tex, fournissant pourtant quantité d'autres informations (consultation d'horaires, achats divers, ere.).

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10

On pourrait également supposer que d"" moyens financiers plus restreints (un seul salaire) limitent les acquisitions. Mais cette explication ne serait alors pertinente que pour le magnétoscope et non pas pour le vidéotex, disponible actuellement à très faible coût (Fr. 9.- par mois).

VCR

VTX

Le magnétoscope de son côté se caractérise en revanche, comme une technologie en osmose complète avec l'infrastructure familiale (moins répandu dans les ménages à une personne) et est appelé à jouer le rôle de sauvegarde de sa cohésion. Une famille qui est aussi un lieu probable de conflits (quant aux choix des spectacles) et que le magnétoscope peut résoudre. b) Ce qui frappe par ailleurs, c'est la réticence que la femme (chef de ménage) semble

encore avoir - malgré l'évolution de sa place dans la société - face à la technologie et aux nouveaux médias en particulier: qu'il s'agisse du magnétoscope ou du vidéotex (cf. tableau 1). On sait qu'une des motivations premières d'achat de 1. vidéo provient du désir d'enregistrer les événements sportifs: ce qui intéresse généralement moins les femmes et ce qui pourrait expliquer sa faible pénétration au sein de ce groupe. Mais la réticence des femmes aux nouveaux médias s'accentue avec le vidéo-

1. Ménages tessinois (92) Possesseurs de VeR et VTX Pénétration (%) selon le sexe du chef de famille 60 50 40 30 20 10

VCR

VTX

2_ Ménages tessinois (92) Possesseurs de VeR et VTX Pénétration (%) selon 1. nationalité du chef de famille 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10

cl Une certaine réticence par rapport aux nouveaux médias se retrouve aussi auprès des ménages étrangers dont la grande m'liorité est d'origine italienne. Si aucun ménage italien ne possède de vidéotex et que le taux de pénétration du magnétoscope est inférieur à celui des ménages suisses, il ne faut pas ou~lier qu'en Italie la télématique est encore quasiment inconnue (le système 1lllévidéo ne comptai~ en 1989, que 50 000 abonnés) et que la diffusion du magnétoscope est parmi la plus basse d'Eu· rope (20 ~) . L'énorme quantité de chaînes disponibles, a pour longtemps rendu superflu, aux yeux des Italiens, cette source d'images supplémentaires. Ce genre d'attitude semble persister chez les Italiens habitant au Tessin (cf. tableau 2). Certes les Suisses sont exposés autant que les Italiens, à la même masse de réseaux commerciaux diffusant depuis la péninsule. Mais cette disparité de comportement face au magnétoscope est sûrement due à la différence d'appréciation que les Suisses font de la programmation italienne: une programmation sûrement attrayante, distrayante, amusante mais qui re,te tol\Îours «étrangère. et pas aussi gratifiante que pour les Italiens. Le magnétoscope avec son autonomie de programmation et d'approvisionnement permet une gestion plus adaptée à ses propres goûts audiovisuels. Cela dit, il faut toutefois préciser que les ménages étrangers de l'échantillon sont en grande partie composés d'ouvriers et de simples employés. De ce fait, une pénétration plus réduite du magnétoscope pourrait être aussi a~ tribuable à des revenus plus faibles. Mais les différences peut·être les plus significatives se remarquent moins au niveau des va· riables socio·démographiques classiques que sur le plan des styks M vie. Si l'on observe, par exemple, les biens domestiques dont s'en· tourent nos deux groupes de ménages - le, possesseurs de magnéwscope et les possesseurs de vidéotex - on voit que ces derniers semblent avoir une propension accrue pour des biens permettant un loisir adif, communicatif et tourné ven l'extérieur, Ils ont beaucoup plus d'ordinateurs, de caméras vidéo et de téléphones sans fil. Il s'agit en 1'0ccUlTence de biens qui indiquent un désir d'agir «avec» la technologie (maîtriser les logiciels, maîtriser la technique de tournage) et d'intensifier le.

3_ Ménages tessinois (92) possesseurs de VeR et TXT

1_

Pénétration (%) selon la possession de biens domestiques 60r-~~"",'---------------------------------

50

VCRI

iii VTX

développement rapide auprès des ménages suisses et français des technologies interactives et de toute la panoplie des «loisirs électroniques».

40 30 20 10

lave·linge

lavevaisselle

four rn_onde

jeu vidéo

occasions de communication (montrer 4Ison» film, pouvoir parler au téléphone dans n'importe quelle pièce) (cf. tableau 3). Les ménages-VCR se caractérisen~ au contraire, par la possession de biens aussi «technologiques» que les autres mais beaucoup moins communicatifs et plus wurnés vers l'intérieur. Ils ont plus de lave·vaisselles, de fours microondes, de jeux vidéo, de vidéo disques et de répondeurs téléphoniques: tous des biens qui, abstraction faite pour ce dernier, ne font que confirmer la nature plus «familiale» des ménages disposant de magnétoscopes (c'est dans cette catégorie que l'on retrouve en effet le moins de foyers à une personne). Il s'agit, en effe~ de biens dont la signification est en stricte liaison avec la notion de foyer: gérer rapidement le nettoyage de la vaisselle et la préparation des repas, offrir aux enfants d'autres loisirs domestiques. L'absence de vidéo disque dans les ménages-VTX, vient renforcer l'hypothèse que cette catégorie n'est pas orientée vers des loisirs passifs et de consommation pure.

3_ De la distraction à la communication Cette première phase d'analyse des ménages tessinois possesseurs de nouveaux médias, nous permet de tirer une conclusion provisoire.

ordinateur

vidéo disque

répondeur

tél. sans fil

caméra vidéo

Tout se passe comme si l'acquisition de certains nouveaux médias avec leurs nouveaux services (et plus seulement des «programmes») permettait le développement d'une nouvelle culture de l'écran: une culture pas nécessairement orientée vers la distraction mais aussi vers la communication. Paolo Baldi

Il existe une différence significative entre deux groupes sociaux: a) un groupe (plus jeune, aisé, pour la plupart suisse et assez «branché.) attiré par une technologie active et communicative, qui est composé par les possesseurs de vidéotex, et b) un groupe (plus âgé, moins aisé et caractérisé par des biens purement domestiques) attiré par une technologie plus passive, qui est composé par les possesseurs de magnétoscope. Le magnétoscope n'étant souvent, en définitive, qu'un amplificateur du spectacle domestique, un cinéma ou un stade à domicile: un IYpe de loisir, technologique bien sûr, mais remplissant une fonction de consommation plutôt que de communication. C'est ici que s'ouvre une direction de recherche fort prometteuse. La problématique médiatique est en train de se fondre de plus en plus avec d'autres, auparavant séparées, telles que les nouvelles technologies, les télécommunications et l'informatique. La notion même de «consommation médiatique» demande ainsi à être rapidement insérée dans une notion plus large comme celle de loisir: notion qui permet l'introduction de comportements non seulement passifs - comme c'était le cas pour la consommation-fascination du {(spectacle en images» (cinéma et télévision «classique»), mais aussi actifs, comme semble l'indiquer le

/wtitul de jourllalisme Univertiti de Fribourg

Références - BALDI, P. (1989). - . Cinéma et Iélé~sion: la ficUon au riSQue de la réa1ité~, Médiaspouvoirs. N° 14. avril mai - juin, - CHAMBAT, P., EHRENBERG, A. (1988). - .0. la télévision à la culture de l'écran ll, Le Débat, N° 52, novembre - décembre.

1 Je tiens à remercier MfIIt Martine Oppliguer de sa precieuse collaboration dans le déroulement de la retherche et la rédaction de cet article. t Les observations qui vont suivre font partie des premiers résultats d'une recherche sur l'impact des nouveaux médias en Suisse romande et italienne - _Mass média et vie quotidienne- - financée par le Fonds national suisse de la retherche scientifique. Il ne a'agit que de premiers résultats car d'une part, ils ne portent que sur le Tessin (les villes de Lugano et Locarno) et d'autre part car ils se limitent à traiter les données concernant la seule possession des nouveaux médias, L'enquête est menée égaiement dans les cantons de Genève. Fribourg, Vaud (Lausanne) et Valais (Sion), Les données concernant la posseS!ion et la consommation des médias ont été récoltées par des enquêteurs auprès d'un échantillon représentatif de 420 ménages (1000 individus environ).

Nous remercions M. Lovey, directeur de l'Ecole normale de Sion pour avoir collaboré, avet la mise à disposition de ses étudiantes, à la récolte des données valaisannes.

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14, av, du Midi - Tél. (027) 22 52 72 Gérance: Bertrand Marty

RÉSONANCES - MAI 1990

1950 SION


Après un débat nourri, le lecteur-cible est choisi: ce sera «Monsieur et Madame tout le mon· de». Le cadre sera celui de l'actualité locale et régionale. Contenant, contenu, destinataire sont déterminés. Passons aux actes!

Organisation

Journalistes en herbe

Dans la classe, les élèves se réunissent en groupes pour débattre avec passion du choix des thèmes. Certains trancheront dès la première heure; d'autres attendront deux semaines. Dans la même période, nous décortiquons quelques articles signés par des journalistes professionnels. Ces études de textes fouillées dévoilent les ficelles du métier. Quelques rédactions traditionnelles rappellent les principes de l'écriture.

Dès lors, la tâche du prof s'élève au-dessus de l'enseignement pour atteindre l'éducation. Dimension fondamentale, spécialement requise durant la scolarité obligatoire. En tenir compte est un gage de réussite. Alors l'enfant profite en plein du message de l'école; les parenf.l se réjouissent des progrès de leur progéniture; l'image de marque du prof et de J'école en ressort grandie. Que d'évidences mille fois répétées, mais pourtant indispensables à l'enseignant si son ambition est de favoriser l'épanouissement de l'enfant. L'aventure des {(journalistes en herbe)) recouvre cette prétention à la fois cognitive et éducative.

Préparatifs

Une activité-cadre en français au CO (3' année) De décembre 1989 à février 1990, trente et un élèves du Cycle d'orientation des Collines, à Sion, ont tenu une rubrique d'actualité dans le Nouvelliste. Ces colonnes ont retenu l'attention, ont captivé même de nombreux lecteurs, adultes et jeunes, journalistes et enseignanf.l, politiciens et citoyens. Bref! un succès tel qu'il nous a été demandé de prolonger le travail par d'autres reportages! De tous les horizons viennent également les questions à propos de la recette qui a conduit à cette présence hebdomadaire des «journalistes en herbe». Ci-après donc les éléments principaux qui ont permis cette aventure pédagogique.

Prémisses pédagogiques Avant de nous lancer dans l'action, réfléchissons ensemble! L'apprentissage de la langne

maternelle est en permanence menacé par la conviction des élèves qu'ils n'ont plus rien à découvrir en la matière, spécialement au CO et après; menacé encore par la routine sécurisante dans laquelle s'installent parfois les enseignants; et menacé enfin par la paresse générale qui réduit progressivement notre langage à quelques borborygmes schtroumpfanf.l. Ainsi se dressent les tours de Babel... Au cœur de la mêlée, l'enseignant doit donc sans cesse remettre l'ouvrage sur le métier. Nouvelles méthodologies, programmes et manuels adaptés, recyclages régnliers lui viennent en aide. Pour atteindre la qualité, l'enseignant doit cependant et avant tout compter sur luimême.

L'essentiel de sa démarche doit sortir de sa réflexion, de son imagination, de son investissement, de sa capacité, de son plaisir à transmettre, de sa joie à gnider le jeune vers sa maturité.

Le projet des «journalistes en herbe» mijotait depuis des années. Mais il fallait attendre l'opportunité, l'audace et la préparation du prof, des élèves mûrs pour l'exercice. Pour 19891990, deux classes de français, niveau l, en troisième année du CO. Le moment était venu de se lancer à l'eau, cela d'autant plus que l'actuel renouvellement de l'enseignement du français est favorable à l'innovation. Premier obstacle à franchir: trouver le support. Le rédacteur en chef du NF m'accorde de suite sa confiance et me met en relation avec un journaliste, qui sera le lien indispensable entre l'école et le journal.

Lancement Premier jour de classe. La proposition faite aux élèves d'écrire vraiment dans un Quotidien surprend d'abord. Mais rapidement l'idée d'un destinataire concret, les milliers de lecteurs du NF, motive la grande majorité. Le prof présente, au travers d'un dialogue important, les bases du futur travail. L'annonce que les élèves seront répartis en huit groupes, chacun développant son propre article, emballe les jeunes. En quelques minutes, les équipes se constituent, librement. RÉSONANCES - MA/1990

Vers la mi-septembre, chaque groupe programme son travail, répartissant les responsabilités et les tâches entre ses membres, fixant des délais, choisissant les questions à poser et Jes personnalités à rencontrer. Les élèves se découvrent en profondeur, s'évaluent, s'organisent, se situent les uns par rapport aux autres. L'amalgame prend progressivement, tiendra même jusqu'à la fin de l'entreprise.

Dans le terrain A la fin septembre, les groupes choisissent les dates de parution dans le NF, une par semaine dès le début décembre. Les rendez-vous pris par les élèves avec des personnalités pouvant répondre aux interrogations des reporters les projettent dans le terrain. L'accueil des adultes est chaleureux. Les magnétophones tournent, les s\ylos s'agitent, les photos immortalise nt, des documents renforcent les informations orales. Cette période s'étale sur plus d'un mois et occupe surtout les heures de loisir et de travail à domicile. En classe, le dialogue est permanent. Les équipes se soudent, la motivation de chacun est à son comble.

Rédaction La rédaction proprement dite prend plus de quatre semaines. Elle mobilise a fond les énergies. L'avalanche d'informations récoltées est parfois difficile à gérer. Eliminer le superflu pour ne retenir que le nécessaire est douloureux. Planifier le texte, traduire le langage oral en phrases écrites, harmoniser le s\yle ... : l'effort est épuisant; ceci d'autant plus que c'est la première fois que ces jeunes rédigent un texte de quatre à cinq pages M. Le travail collectif révèle ses richesses et ses difficultés. Cette activité se réalise entre l'école et la maison. Syntaxe, orthographe, slJile permettent l'autocorrection des articles. Les élèves se montrent sévères, exigeants. La qualité finale en est le RÉSONANCES - MA/ 1990

fruit. Durant cette ultime phase, quelques groupes à bout de souffle reçoivent les encouragements du prof.

Intervention La version définitive de chaque reportage est remise au prof deux semaines avant sa parution. Ce texte est alors évalué et noté. Les élèves d'un même groupe ont les mêmes notes. Le prof débarrasse l'article de ses imperfections les plus voyantes. L'intervention est généralement légère, sauf pour deux d'entre eux, dont le plan et le s\yle sont incorrecf.l. Alors les élèves travaillent avec le prof. Cependant, aucune censure n'intervient; toutes les idées exprimées dans le NF sont le fruit de la réflexion des élèves uniquement.

Enfin le prof présente l'article définitif au journaliste du NF, qui le relit encore, lui apportant quelques retouches minimes, en particulier au niveau des titres et des sous·titres. Les photos illustrant le texte ont été prises par les élèves, mais sélectionnées par le prof. Le journaliste choisit la mise en page.

«Notre opinion» Chaque article contient un chapitre présentant l'opinion du groupe rédacteur sur le thème développé. Celte manière de détacher l'opinion de l'information apprend l'honnêteté, qui devrait faire partie de l'éthique professionnelle du journaliste. Ce passage obligatoire a été le plus difficile à rédiger pour toutes les équipes. Prendre du recul après tant d'heures de travail, exprimer sa conviction demandent un effort intellectuel particulier.

«Bilan» Le neuvième et dernier article a permis aux élèves de jeter un regard rétrospectif sur l'ensemble de leur travail. Ils ont évalué le chemin parcouru, souligné les problèmes rencontrés et maîtrisés, découvert par la pratique le métier de journaliste, exprimé leur fierté du travail bien fait, remercié les adultes qui les ont aidés. Cette démarche revêt un caractère éducatif: auto-critique, humilité, satisfaction, partage, reconnaissance ...

Parution

Considérations diverses

Mardi 5 décembre 1989: le premier reportage paraît L'effervescence atteint les deux classes. Chaque élève reçoit un exemplaire du journal et lit l'article en classe. Une critique collective s'en suit, soulignant les aspects positifs et négatifs du travail. Et ainsi, de semaine en semaine, neuf mois.

De nombreuses réflexions s'ajoutent à la chronologie des événements. En voici Quelquesunes.

Des échos viennent de toutes parts. Le courrier du lecteur afflue. Il est même attendu par les élèves. Chaque groupe répond par écrit à toutes les interpellations le concernant. L'expérience prend une nouvelle dimension, toujours enrichissante et motivante. Le lecteur devient un destinataire personnalisé.

1. La motivation est le moteur de toute action. Le choix d'un destinataire réel permet de sortir l'école de son isolement pour entrer de plein-pied dans la vie. Les élèves attendent ce pas, surtout au CO.

Z. L'apprentissage de la langue maternelle est le plus important de tous. Outre les aspects strictement cognitifs, il permet l'apprendre à apprendre, la socialisation, la découverte de soi, la prise de confiance en soi, l'ouverture au


1990

1815 La SPVal, par l'intermédiaire de sa commission culturelle, invite les enseiguants et leurs élèves à célébrer le 175 t anniversaire de J'entrée du Valais dans la confédération. Elle entend marquer cet important événement d'une façon originale en lançant un grand concours: . TRIBUNE LIBRE DES ENFANTS" dans le Nouvelliste monde des adultes ... Tout dépend cependant du maltre de français, qui doit prendre en compte les concepts modernes de la pédagogie. 3. La presse est un support extraordinaire pour une activité de français. L'ouverture du Nouvelliste à notre expérience montre qu'il y a une place à occuper par l'école dans les médias: feuilles, radios et télévisions locales et régionales. L'édition nous attend également. Encore faut-i1 s'y intéresser, s'investir, se préparer. L'improvisation n'est pas de mise dans une telle aventure. 4. L'expérience des «journalistes en herbe .. n'est pas à la portée de tous les élèves, du moins sous la forme choisie cette fois-ci. Des jeunes de deuxième et troisième année du CO, niveau 1, semblent tout indiqués.

5. Cette aventure a appris aux élèves à gérer leur temps et leurs efforts, à travailler en équipe dans le respeol Elle leur a fait comprendre que la langue maternelle est le prindpal outil de la pensée, de la compréhension, de la communication, de la libération, de l'affirmation de sa personnalité, de l'expression artistique_ 6. La motivation a conduit les élèves à travailler des branches comme la syntaxe et l'orthographe avec de l'intérêl Chacun a investi durant une cinquantaine d'heures environ, sans même s'en rendre compte ... 7. Une dizaine de note. sanctionnent l'ensemble de l'exercice. Les réponses au courrier sont notées séparémenl L'enthousiasme des élèves les a conduits à un excellent résultat.

Dates et titres des articles parus dans le NF 05.12.89 13.12.89 19.12.89 17.01.90 23.01.90 30.01.90 06.02.90 14.02.90 20.02.90

Une salle polyvalente à Sion: rêve ou réalité? Sion, ville sportive? Saint-Léonard: la N9 s'allonge. Ne laissons pas la drogue détruire notre vie! Le vélomoteur. Vieux et jeunes: dialogue possible? Violence dans les stades: tous concernés. La pollution, c'est vous, c'est nous, c'est moi. Bilan d'une grande aventure.

Ce concours est ouvert à tous les enfants (éco· les enfantines et primaires) du Valais romand. 11 s'articulera autour de deux thèmes: 1. Dessine-moi une grande personne, un ieu ou un c:oin que tu aimes.

Dessins individuels ou collectifs Ft catégorie: écoles enfantines 2' catégorie: 1P et 2P. 2. Lettre ouverte aux adultes, ou à une grande personne de ton choix. 3' catégorie: 3P et 4P (15-20 lignes au maximum). 4' catégorie: 5P et 6P (20-25 lignes au maximum).

Vers la maturité

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Au cœur du rocher:

Durant toute l'expérience, le prof a dû se mettre à la disposition totale des jeunes en répondant à toutes leurs questions, en corrigeant discrètemen~ en conseillant, en stimulanl Une attitude épuisante, mais combien gratifiante!

• Un petit train (3,2 km) • Le réservoir rond , son exposition, sa présentation audiovisuelle • Des salles gigantesques. des puits et galeries • Restaurant à 400 m sous terre

AIljourd'hui, en classe, les «journalistes en herbe» sont fiers et heureux de leur aventure. Ont-ils pris plaisir à écrire? Finalement, peu importe. Ils ont mûri!

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RÉSONANCES - MAI 1990

MSONANCES - MAI 1990

Cette tribune libre des enfants s'étendra sur plus d'un mois, du 7 mai au 15 juin 1990; les résultats seront proclamés le mardi 19 juin, sur la Planta, lors de l'avant-première du spectacle (présenté ci-après) pour les écoles. De nombl'CtlX prix récompenseront les meilleurs travaux.

Ce spectacle total, I~unissant quelque 250 participants, est en cours de préparation. 11 se donnera les 20, 21 et 22 juin à Monthey, Brigue el Sion.

Enseignants, nous vous suggérons donc de sus-

Lettre ouverte à mes parents

citer l'intérêt de vos élèves en laissant libre cours à leur imagination. Ces activités pourraient aisément prendre place dans vos cours d'éveil et d'expression, de français ou de dessin. Adresse du conCOUfS: Concours «Tribune libre des enfants )) Case postale 151 1926 FULLY

Parallèlement à ce concours, la commission culturelle de la SPVal est heureuse de vous signaler la participation de la "Chorale des enseignants» à l'un des grands spectacles valaisans de cet été: "Valais de Mémoire et d'Espoir .. , de 1815 à l'an 2000.

La SPVal pa.r sa co",,,,ission C1,ltureUe

Ce n'est pas juste que ma cousine n'est jamais venue ici en Valais; ainsi que ma tante, mOIl cousin, mes grands-parents, mon oncle, etc ... Mais je suis heureuse que les parents de mon papa soient venus ainsi que la sœur de ma maman.

Je voudrais également savoir lire et écrire en polonais. Pourquoi, lorsqu'un membre de la famille arrive, je ne peux pas achet.. quelque chose? Je suis très contente quand une personne vient chez nous; et quand elle part, je suis malheureuse.

Mw·ta. (4' primaire) (d"l'iuin. polonaise)


vailler à Nancy qui devient professeur au CUIFERD - Centre universilaire international de formation, d'éducation et de recherohe dramatique.

Rencontre de Chandolin - Val d'Anniviers Valais Suisse 9 juillet 90 - 20 juillet 90

De 1967 à 1968, il fonde et anime le ThéâtreCréation à Lausanne qui sera invité notamment au Théâtre des Nations, à la Biennale de Paris, aux festivals de Nancy, Wroclaw, Bordeaux et dans la plupart des capilales européennes.

Stage d'écriture dramatique Animé par Alain Knapp Auteur et metteur en scène Directeur des études à l'école supérieure d'art dramatique du Théâtre national de Strasbourg 1983 - 1990 ORGANISATION ASTARTÉ Association de production théâtrale cio Christine Stutzmann 9, chemin du Calvaire Cil - 1950 SION ASLEC Association sien'oise de loisirs Avenue du Marché 6-8 CH - 3960 SIERRE ASTAV A&,ociation des sociétés de théâtre amateur valaisan cio Marco Parchet CH - 1896 VOUVRY

Un stage consacré à ('écriture dramatique A qui s'adresse le stage? A toute personne ayant ou non une connaissance du théâtre et souhaimnt développer et enrichir sa personnalité créatrice par une prati· que nouvelle de la création dramatique. Objectifs du stage Durant deux semaines les personnes partici· pant à ce smge auront la possibilité de se mesurer avec leurs capacités de création dans

le domaine de l'écriture théâtrale. Le stage a pour objectif de pel'mettre aux participanl.<; de comprendl"e comment s'éerit une pièce de théâtre et de s'y essayer le temps de ces dellx semaines. Les textes produil.<; seront lils en public. Mode d'enseignement Le stage se déroulera selon un développement progl'essif et méthodique basé sur des exercices concrets ct originaux. Tous ces exercices SCl'Ont accompagnés d'une réflexion approfondie sur les diverses formes dramaturgiques de l'histoire du théâtre. De plus nous étudierons au fur ct à mesure de notre progression les processus d'inventivité, et ce sur quoi ils achoppent généralement. Des tatonnemenl.<; initiaux aux réalisations finales, nous vous convions à une véritable aventure de la créa+ tion. Au fil des séances de travail, vous vous apercevrez que des réponses avérées peuvent être apportées aux obstacles de toutes sortes qui entrayent le chemin de l'imagination créatrice. La méthode ~lIe se fonde sur 25 années d'expériences pratiques. Elle permet par les définitions claires qu'elle donne, d'aborder le théâtre avec des points de repère précis. Elle est efficace, exi· geante, sans tromperie et concrète.

Matière abordée Naissance d'un canevas ou comment naÎl une histoire. La construction des personnages (enjeux relationnels. conditions psychologiques. sociales, conflit, ambivalence, etc.).

Le dialogue (parole activante, rythme). La situation ou qu'cst-cc Qui pousse les personnages à agir et rend vraisemblable leurs comportements. Le récit théâtral ou comment établir une continuité narrative.

Qui est Alain Knapp? Alain Knapp a fait ses études au Théâtre~cole Marigny sous la dil'ection d'André Voi· sin. De 1961 à 1962, il assiste Benno Besson et joue pour la création de Sainte Jeanne des Abaltoirs de Rettolt Brecht. Nombreux rôles au Théâtre municipal de Lausanne et au Théâtre des Faux-Nez aiusi qu'à la radio et à la télévision.

De 1983 à 1990, il dirige l'Eroie supérieure d'art dramatique du Théâtre national de Strasbourg. En 1987, il enseigne le théâtre contem· porain à l'Université de Strasbourg. En 1988, il publie Rencontres aux Editions de l'Avant· Scène à Paris.

Il crée Rencontres au Théâtre national de Strasbourg, ainsi que deux pièces Juste un mot et le Test du rat au centre Confluences à Paris. En 1989 il écrit et réalise Un peu plus de lumière, speclacle créé au Théâtre national de Strasbourg et présenté à New Delhi et Calcutla en conclusion de l'Année de la France en Inde. Master class à Athènes et Alexandrie et chargé de cours à l'Université du Québec, il achève en ce moment le manuscrit de Théâtre et création.

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OÙ EST CHANDOLlN? De 1963 à 1966, nombreuses mises en scène et créations, dont Les Coréens de Michel Vinayer, ainsi que différents textes de B. Brecht et M. Frisch. De 1965 à 1966, Jack Lang. directeur du Festival de Nancy, invite Alain Knapp à venir tra-

Chandolin est l'un des villages du Val d'Anni· viers. Situé à 2000 mètres d'altitude, au cœur des Alpes valaisannes, Chandolin est depuis toujours UII lieu privilégié où de nombreuses personnalités scientifiques et artistiques COol· me Ella Maillart ou Corinna Bille viennent chercher la source de leur énergie créatrice. Dates Du 9 au 20 juillet 1990.

ÉCOLE ROMANDE D'ÉDUCATRICES en collaboration avec <LES PITCHOUNETS», jardin d'enfants, école enfantine, vous propose: -

En 1976, Alain Knapp s'inslalle à Paris pour y enseigner sa pédagogie du théâtre. De 1977 à 1983, outre le cours privé qu'il assure quotidiennement, il collabore à l'INA (lnstitut national de l'audiovisuel), poursuit ses recherches avec Jean Collet, enseigne à l'Université de Caen, au Théâtre des Quartiers d'Ivry, et écrit sa première pièce Dans le jardin sous les tilleuls, créée en 1981 par FranceCulture.

une formation en 3 ans; une nouvelle approche de l'éducation; un enseignement personnalisé (effectif rédua); une école jeune et dynamique; d'être compétitive dans votre vocation.

Début des cours: septembre ~ janvier, Inscriptions et renseignements au 021/32 37 21, professionnel, ou 021/3317 03, privé. ERE Devin 74 - 1012 Lausanne RÉSONANCES - MAI 1990

Horaires du stage Du lundi 09.07.90 au vendredi 13.07.90. Du lundi 16.07.90 au vendredi 20.07.90. De 09 heures à 17 heures avec une pause à midi. Lieu Chandolin Val d'Anniviers . VS - Suisse. Rendez-vous le premier jour à l'hôtel Plampras à 9 heures. Le slage se déroulera ensuite à la salle de la Bourgeoisie située au cœnr du vieux village de Chandolin. RÉSONANCES - MAl 1990 .

Prix Délai de réservation pour le logement le 31 Fr. 550.- par personne (finance de cours et mai 1990. Passé ce délai, chaque participant repas de midi compris. A verser ponr la Suisse se charge personnellement du problème du loCCP 19 - 2855 - 2, pour l'étranger, avant le gement. début du cours, par virement bancaire BSCD 525'025'10·3 - ASLEC - Centre de loisirs et Inscriptions et renseignements culture . Avenue du Marché 6-8 - CH - 3960 Centre de loisirs ASLEC - Avenue du Marché SIERRE. 6·8, Cil - 3960 Sierre, tél. (027) 55 65 51 (depuis la France 194127556551). Logement A charge des participanl.<;. Nous proposons:

- lIôtel Plampras - Chandolin 1/2 pension, chambre à deux lits avec bain/douche, Fr. 60.- à 70.- par jour et par personne. Chambre à un lit avec lavabo Fr. 55.- à 65.- par jour. - Cabane IIhorn - à 1/4 d'heure de Chandolin. Dortoir, petit déjeuner et souper Fr. 30.par jour et par personne.

Nous ont aidé à mettre sur pied ce stage: Banque Raiffeisen d'Anniviers, Imprimerie Centrale à Sierre, Bourgeoisie de Chandolin, l'ASTAV, le Service culturel de l'Elat du Valais, les Am graphiques Schœchli et l'atelier J.-M. Grand à Sierre. Délai d'inscription: 20 juin 1990.


INFORMATIONS OFFICIELLES ACM - Dessin - Élaboration de décors et de costumes pour les spectacles et films; - illustration du journal créé par les élèves; - cl~ation de maquettes",

Intordiction- -

~Qotion

Education routière et interdisciplinarité Préambule En 1988, le DIP a introduit officiellement l'enseignement de l'éducation routière dans les différent.< degrés de la scolarité postobligalDire, Certains enseignant.< ont perçu cette adjonction comme une nouvelle surcharge, L'article 5 de l'arrêté du 6 avril 1988 stipule que «les enseignan t.< dipensent l'éducation routière notamment en l'intégrant dans certaines disciplines des programmes«, Qu'en est-il dans la réalité? Force nous est de constater que cette notion d'interdisciplinarité éprouve quelque peine à se concrétiser au sein de la classe, Par les suggestions qui suivent (basées sur des observations dans les classes et sur une réflexion à partir des objectifs du plan d'étude), nous espérons vous convaincre qu'il est possi· ble d'intégrer l'éducation routière aux disciplines essentielles sans leur porter préjudice, Même, wtaines activités proposées donnent une finalité à l'enseignement de la langne maternelle et fourn issent à l'ensemble de la classe des motivations supplémentaires.

Activités-cadres Le journal Stolaire permet de nombreux travaux d'expression orale et écrite axés sur la thématique de l'éducation routière:

- interviews (police municipale, conducteur ayant passé le permis il y a plus de 40 ans, moniteur d'auID·école, accidenté de la route",); - jeux de langage (charades, devinettes",); - règlements (les 10 commandement.< du piéton, du cycliste",); - émission d'avis d'enfants (rôle de la police, du code de la route, des risques de la route; âge pour passer le permis. responsabilité des piéIDns, conducteurs",); - compte-rendu (du cours donné par le policier, des exercices effectués au jardin de circulation, d'une sortie en ville",); - articles de presse (sur un événement locaL),

Concerno 10 c~clht.

-<..

Exemple de thèmes: - «une contravention)), - «le vélomoteur du grand frère «, - te un accident qui aurait pu mal tourner», - fC Toto veut passel' le permis>t, - «procès d'un petit imprudent«, - le un extl'aterrestre SUI' nos routes»,

- «le bal des signaux«_" Le film, plus difficile à gérer, a cependant l'avantage d'être plus concret; les situations se déroulent en dehors de la classe; le film peut être purement fictif, ou au contraire être IDurné sous la forme d'uu documentaire à l'usage des autres classes du bâtiment Rappelons que

Vocabulaire - Travail de la dérivation (les termes utilisés en éducation l'Outière sont très riches: si· gne - signal - signaliser - signalisation", - Analyse sémique (véhicules en rappOlt avec utilisateurs et permis); - champ lexical (paJties d'une bicyclette),

ne concerne pelr le cycliste

~ordi~ ObligoUon

----

Orthographe - Le son [sjil[ (les noms terminés par [sjil[ sont légions dans 1< domaine: interdiction . permission . autorisation . attention ...

l'ORDP prête le matériel et que M, Jacques Dussex l'este à votre disposition pour le montage et pour IDut conseil.

Grammaire

La lecture suivie de l'ouvrage • La Police à votre Service. (OSL N' 1827) permet égale· ment de nombreuses activités d'expression et a l'avantage de présenter le corps policier sous un jour différent de celui offert par les séries télévisées, Précisons que cet ouvrage a été écrit par une institutrice et qu'il s'adresse à des enfants de 9 à 12 ans,

- Classement grammatical des attribut.< de chaque signal routier: Phrase: .cédez le passage«", GN - N: «danger)), «impasse))", GN - N + Adj,: «chaussée glissante«, «piste cyclable»", GN - N + Gprép,: «virage à gauche«, (( interdiction de stationnen)", etc",

Nous avons conscience que l'activité-cadre implique un investissement supplémentaire du maitre et une gestion différente de la classe; si celle-ci vous rebute, essayez tout au moins l'une ou l'autre activité langagière proposée, L'intérêt qu'elle suscitera auprès de vos élèves vous incitera peut-être à envisager un travail plus conséquent par la suite,

Conclusion

Mathématiques

- utilisation des formes géométriques dans la symbolisation",

- Classification de signaux routiers à l'aide de diagrammes diveJ's (cf, illustration); - déplacement dans un plan de ville avec quadrillage; - évaluation et mesure des distances sur le terrain (passage piétons);

Environnement

Activité-prétextes Le spedacle permet de concrétiser certaines activités; dans la mesure du possible, les enfant.< composent eux-mêmes les textes (individuellement ou par gl'Oupes); le maitl'e et là pour suggérer, stimuler, affiner, aider la mise en scène des jeux de rôles, mimes, sketches ou saynètes,

---

Par les exemples que vous choisissez, vous pouvez donner à de nombreuses leçons une connotation particulière et sensibiliser vos élè· ves à l'éducation routière. La connaissance du code de la route peut ainsi être reprise dans des branches aussi diversifiées que les mathé· matiques, le dessin, l'environuemenl... Illustrons ceci par quelques exemples non exhaustifs,

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- Plan de quartier; - déplacement.< lors des sorties (à préparer en classe au préalable); - véhicules à moteur et protection de l'air,

Nous vous avons livré ci-dessus des pistes de travail qu'il vous appartient de développer selon votre sensibilité. Vos expériences pour· raient faire l'objet d'une publication dans. Ré· sonances~; ainsi notre mensuel pédagogique répondrait au vœu de nombreux enseignant.< qui estiment que la partie didactique manque singnlièrement d'éIDffe,

RF.soNANCES - MA! 1990 -

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Inscription pour des remplacements pendant l'année scolaire 1990-1991

Dispositions permettant la réintégration dans l'enseignement des maîtres des écoles primaires, enfantines et des ACM + ACT 1. Rappel des dispositions officielles 1.1 Article 80 de la loi du 4 juillet 1962 sur l'instruction publique «L'instituteur qui interrompt son enseigne· ment pendant trois années consécutives sans être au bénéfice d'un congé réglementaire ou d'une autorisation approuvée par le Départe· ment, perd le droit d'enseigner. Il peut le re· couvrer aux conditions prévues par le règle-

ment", 1.2 Article 65 du règlement du 30 novembre 1977 concernant l'école normale «~ maître Qui interrompt l'enseignement pendant trois années consécutives sans être au bénéfice d'un congé réglementaire ou d'une autorisation approuvée par le Département, doit pour recouvrer le droit d'enseigner, réussir un examen méthodologique portant sur les branches du programme.

Le brevet pédagogique lui est délivré confor· mément aux dispositions de l'article 44 du présent réglement.

Le Département peut tenir compte des années antérieures d'enseignement pour délivrer le brevet pédagogique ...

2. Sens de l'interruption

3. Cours de perfectionnement Le maître qui abandonne son activité profes· sionnelle et envisage de la reprendre après un certain temps doit suivre, pendant la durée de l'interruption, des cours de recyclage ou de perfectionnement portant particulièrement sur les branches en évolution.

4. Annonce au Département de l'instruction publique Le candidat qui demande sa réadmission daus l'enseignement doit s'annoncer au Département de l'instruction publique, au plus taro pour le 31 mars de l'année scolaire qui précè· de celle de la réintégration.

5. Stage préalable Le candidat à la réadmission peut accomplir, s'il le désire, un stage préalable dans la classe où se déroulera ('examen,

6. Examen

6.4 Préavis

L'appréciation des examinateurs, accompagnée d'un préavis concernant la réadmission est adressée par l'inspecteur au Département.

pour enseignants(tes) sans poste fixe (selon décision du Conseil d'Etat du 9 juin 1978 et du 16 avril 1986)

Le(la) soussigné(e): Prénom :

Nom : Date de naissance:

N° de tél. (indispensable):

Domicile:

Adresse:

Titres pédagogiques obtenus:

La classe dans laquelle se déroule l'examen est choisie par l'inspecteur d'arrondissement d'entente avec le candidat et le titulaire.

est disponible pour assurer des remplacements durant l'année scolaire 1990-1991 aux conditions approximatives suivantes : au Durée : du Degrés :

Régions :

Lieu et date :

Signature :

7. Insuffisance REMARQUE

En cas d'insuffisance, le candidat doit appro· fondir ses connaissances et suivre un stage de tl'ois semaines au moins avant de se représenter à un nouvel examen. L'inspecteur peut prescrire, en plus, des cours de perfectionnement.

Cette formule, dûment remplie , doit être retournée dès que possible, mais pour le 30 juin au plus tard, au Service cantonal de l'enseignement primaire et des écoles normales Planta 3 - 1951 SION

8. Réadmission

Inscription pour des remplacements pendant l'année scolaire 1990-1991

Le candidat qui a satisfait aux exigenccs et réussi l'examen recouvre le droit d'enseigner. Celui·ci lui est délivré par le chef du Départe· ment de l'instruction publique. La validité des titl'es pédagogiques qu'il déteuait au moment de l'arrêt d'activité est ainsi rétablie.

pour enseignants(tes) ayant cessé leur activité régulière

9. Les présentes dispositions annulent et rem· placent les mesures prises antériew·ement. Elles entrent en vigueu r immédiatement.

Le(la) soussigné(e) : Nom:

Prénom:

Date de naissance:

N° de tél. (indispensable) :

Le programme d'examen est défini par l'ins· pecteur.

Le maître qui exerce une activité partielle, sporadique ou régulière, accomplit des rem pla· cements est censé ne pas avoir interrompu renseignement pendant l'année si le total de ces activités équivaut au minimum à quatre semaines (20 cours ou demi-journées pour maîtres ACM + ACT).

L'inspecteur d'arrondissement fonctionne en qualité d'examinateur principal. Il fait appel, pour le seconder, soit au directeur, soit à UII professeur, soit à un maître d'application de l'école normale. Le cas échéant, l'animateur responsable d'une branche peut être appelé à fonctionnel' en qualité d'examinateur,

Adresse :

Domicile:

Le chef' du Dépnrtellient de l'instruction publique Bel'ltard COIIIOy

0 0 0

Certificat de maturité pédagogique en 19 Autorisation d'enseigner en 19 Brevet pédagogique en 19

(Marquer une x dans la case qui convient) est disponible pour assurer des remplacements durant l'année scolaire 1990-1991 aux conditions approximatives suivantes : au Durée : du

6.2 Programme

On eutend par interruption, au sens des dispo· sitions précitées, l'arrêt de renseignement pendant une durée minimale de trois ans, avec les réserves énoncées ci -après.

Certificat de maturité pédagogique en 19

(Marquer une x dans la case qui convient)

Titres pédagogiques obtenus : 6.1 Lieu

0

o Autorisation d'enseigner en 19 o Brevet pédagogique en 19

6.3 Examinateurs

Degrés :

Régions :

Lieu et date :

Signature :

REMARQUE Cette formule, dûment remplie, doit être retournée dès que possible, mais pour le 30 juin au plus tard, au Service cantonal de l'enseignement primaire et des écoles normales Planta 3 - 1951 SION

R~:SONANO:S - MAI 1990

RIÎSONANCIlS • MAI 199j)


Liste des membres de la Commission cantonale de l'enseignement secondaire (période administrative 1990 - 1993)

M.

Flaviano Rigamonti. docteur en sciences naturelles. Champerfou

M. M.

75A. 1870 Monthey: Victor Zuchuat. agent général. Gravelone 73A. 1950 Sion: Aloïs Zurbriggen, chef du personnel, Weingartenstrasse 4, 3930 Viège.

M.

Sion.

Membres du Conseil de l'instruction publique Période administrative 1990- 1993

M. Joseph Guntern, chef de service de l'enseignement secondaire, Sion:

Membres:

M. M. M. M~

M. M.

Leopold Borter, ancien recteur du Collège .. Spiritus Sanctus», 3900 Brigue: Charles Cleusix, ingénieur, Gravelone 75, 1950 Sion: Willy Gertschen, directeur, Obere Bielastrasse 3, 3900 Brigue: Hermann·Michel Hagmann, professeur d'université, Ch. de la Pla· ge 19, 3960 Sierre: MaI"vonne Magnin, pharmacienne, rue du Sex 4, 1950 Sion: Freddy Michelet. notaire, avenue de la Gare 28, 1950 Sion: René Minnig, juriste, Sonnhalde, 3945 Steg:

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Président M.

Bernard Comby, conseiller d'Etat, chef du Département de J'ins· truction publique, Saxon.

Nous attirons votre attention sur le danger permanent qu'il y a à se déplacer ou à stationner dans le lit de certains cours d'eau. Si vous ne pouvez l'éviter, gardez constamment à l'esprit qu'une augmentation rapide du niveau d'eau est à chaque instant possible. Si vous n'avez pas d'autre solution que de traverser une rivière à gué, placez un observateur à l'amont, qui surveillera l'arrivée éventuelle d'une crue, et faites traverser les élèves un par un et rapidement. Ce danger est signalé constamment par des panneaux placés sur les chemins d'accès et le long des rivières. Ils indiquent clairement les risques encourus.

o ,co\- "'!lfI~(~~~j~~:~i{~~~~:~i~I"~~~~ ;:g~~':n~~~,~:r .

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Itp . n,In.m l nll , 'nIlUlls'n'momlniOdtIlIQlOf"""

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Bonnes promenades! Soyez prudents!

Membres

ASSOCIATION VALAISANNE DES PRODUCTEURS D'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

M. M. M. M. M. M. M.

Jean Actis, directeur, Champlan: Bernard Amherdt, directeur des écoles, Sion: Charies Cleusix, ingénieur, Sion: Daniel Gander, pasteur, Monthey: Willy GeJtschen, directeur, Brigue: Georges Parvex, avocat et notaire, Muraz·Collombey: Peter Perroll", curé, Steg: M. Jacques Rassier, avocat et notaire, Sion; M. Wilhelm Schnyder, avocat et notaire, Steg: M. Pierre Veuthey, directeur, Martigny. Membres délégués M. M. Mo. M. M. M. M. M. M.

Edmond Fm'quet, AVECO, La Muraz/Sion: M. Jean·Pierre Michellod, AVPES II, Veyras: Beatrice Leiggener, Schule und Elternhaus, Viège: Josef Mutter, Oberwalliser Studien· und Berufsberatungsstelle, Ried-Brigue; Siegfried Oggier, Oberwalliser Primariehrer, Glis: Raphaël Papilloud, AVEP, Vétroz; Marie·Josèphe Solioz, SPVal, Riddes: Christian Weden, Associations de parents, BaJlrlNendaz: Bruno Zenhausern, Oberwalliser Reallehrer, Viège.

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Au moment où vous préparez vos courses d'école, Qui vous emmèneront, avec vos élèves, à la découverte de la nature, il nous semble utile de vous rappeler un danger souvent mécon· nu. en tout cas mal apprécié: les crues subites en rivières.

Jacques Darioly, adjoint an Service de l'enseignement secondaire,

Président:

M.

ENSEIGNANTS ATTENTION!

Secrétaire:

Lévy Dubuis, chef du Service cantonal de la formation profession· nelle, O"mône/Savièse: Anselme Pannatier, chef du Service cantonal de l'enseignement primaire et des écoles normales, Sion;

M.

Jean·Pierre Rausis, chef du Service administratif du Département de l'instruction publique, Les Mayens·de·Riddes.

Derborence - Rawyl - Ovronnaz . Evolène - Siviez - Thyon - Arolla - Col des Planches - Grimentz Saint· Luc . linal - Loèche-Ies-Bains - Les Marécottes Champex - Champéry - Verbier - Fouly - Fionnay - Betten . Morgins . Morel - Fafleralp Bouveret - Fiesch - Saas-Fee - Tasch . Grachen Col des Mosses . Col de la Croix· Oberwald Val d'Abondance - Evian - Sauvabelin - Servion - Chamonix

Signal de Bougy - Col du Jaun . Pillon - La Gruyère Château de Grandson· loo de Garenne· Les Grottes de l'Orbe - Musée de l'Auberson . Morat Fribourg· Avenches - Estavayer-Ie-Lac Berne· Tour du Lac· Stresa· Annecy· Interlaken (Grottes St. Beat)

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Joseph Guntern, chef du Service cantonal de l'enseignement se·

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CATÉCHÈSE

Si... VOliS êtes titulai re d'une classe ou directeu r d'école, si vous êtes prêtre ou catéchiste, ct que la re ligion vous tient encore à cœur ces quelques lignes vous sont destinées.

Comme VOliS ,'avez appris au mois de février dernier, j'ai été mandatée par Monseigneur Sehwéry pour la coordination de la catéchése

primaire. Si j'ai accepté ce vaste chantier pas-

Si. souvent vous vous sente;>; seul dans la transmission de la Parol e ct que VOliS désirez faire équipe, je suis à votre entière disposition pOUl' mettre sur pied des rencontres ou organiser des réunions au sein de votre école ou de votre paroisse, Si vous avez des expériences enrichissantes à partager, si la préparation des sacrements vous pose PI'oblème, si VOliS avez envie de renouve ler quelque peu votre enseignement catéchétique, n'hésitez pas à me mettre au cOllrant. Vos remarques et propositions concernant les programmes utilisés me seront extrêmement judicieuses pour l'aveni r, Dans la mesnre dn possible, j e répondrai per-

sonnellement à chacllne de vos lettres ou prendrai contact téléphonique avec VOliS,

toral, c'est parce que j e fais confiance à Celui qui. le jour de mon baptême, m'a dit: . Th es

En souhaiumt travailler réellement au service de l'Eglise, vous comprendrez que votre colla-

ma fille bien-aimée cn qui j'ai mis tout mon amour et toute ma conliance. »

ment et d'espérance.

Mon premier objectif pour cette année est de

Un merci bien chaleureux à vous lous,

boration sera pour moi

connaître le «terrain ». Qui. mieux que vous pouvez m'aider à me mettre dans la réalité de cc que vous vivez?

Aussi, soyez nombreux à me répondre en me disant quelles sont vos attentes par l'apport au

travail qui m'est confié.

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signe d'encourage-

Pour me contacter, écrivez-moi: F'rançoise Luisier cio Centl'e de catéchèse Rue des Erables 10 1950 SION ou téléphonez-moi le jeudi

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Edition, administration, rédaction Département de lïnslruruon publique (Dl P) Office de reeherche el de dOCllmentation pédagogiques (DROP) Directeur Jean·Pierre Salamin Cmvelone 5 19fiO SION 1!léphone (027) 21 62 S5.

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Parution Le 15 de chaque mois sauf juillet el aoûL

Délai de remise des textes et des annonces Le 20 du mois précédent. RÉGIE DES ANNONCES PUULlCITAS. 1951 Sion 1!lêphon, 10271 21 21 II '1lléf" 10271 23 ,7 GO.

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del4hàl7 h,

Station alpine sans voiture - Téléphérique à grande capacité - Télécabine pour le Bettmerhorn (2500 m d 'altitude) - 1375 personnes/ h

ZOO

Hommage à Gerschwin

LES MARÉCOTTES SALVAN - VALAIS ZOO ALPIN ET PISCINE DE RÊVE

L'Ecole normale du Valais romand présentera son nouveau spectacle, - introduction chorale puis chorégraphie sllr des musiques de Gerschwin -

Ce sont nos deux atouts pour faire de votre course d'école aux Marécottes, une superbe réussite qui enchantera vos élèves. Nous vous offrons un site privilégié au cœur des montagnes valaisannes et notre zoo est un véritable jardin en forêt qui mettra vos élè ves en contact direct avec les représentants de notre faune alpine, Notre deuxi ème merveille est une immense et insolite piscine creusée dans le roc, longue de 70 mètres, maintenant chauffée à l'énergie solaire.

mardi 15 mai à 20 heures mercredi 16 mai à 20 heures vendredi 18 mai à 20 heures T éléférique (125 personnes) Betten - FO - Bettmeralp Chemin du glacier d 'Aletsch

Téléférique Betten • Bettmeralp 3981 BETTEN • Tél. (028) 271281 (028) 27 1291

IselNE

Situés à 15 minutes de Martigny, le zoo et la piscine sont accessibles par train ou route et à moins de 5 minutes de la gare. Heures d'ouverture: tous les jours de 9 heures à la nuit.

à la grande salle du Collège des Creusets

Prix d'entrée enfant: zoo Fr. 2.- , zoo et piscine Fr. 3_50.

JI sera prudent de réserver sa place, auprès du Secrétariat de l'Ecole (téléphone 027 / 23 23 65

Souvenirs , places de pique-nique, café-restaurant-pizzeria.

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R~ONAN Cf~

TRAIN MARTIGNY-CHÂTELARD-CHAMONIX TÉLÉCABINE DE LA CREUSAZ

Téléphone (026) 222061 ou 61 1329 Téléphone (026) 61 1377 ou 61 11 56

Zoo et piscine, case postale 6, 1922 Salvan

Téléphone (026) 611562

. MAI 1990 ---------------~--

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