Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2001

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Entre efficience et ~ Dans un fascicule intitulé «L'éducation, victin1e de cinq pièges1»), le politologue, économiste et enseignant Riccardo Petrella estime que le point de départ pour une «autre éducation» est de donner comme objectif prioritaire au système scolaire d' «apprendre à savoir dire bonjour à l'autre», Autrement dit, de se donner comme fonction première d'enseigner à tout citoyen à reconnaître l'existence de l'autre, «Cela veut dire qu'il faut apprendre à considérer que la société a le devoir et la responsabilité collective de promouvoir et de garantir le vivre ensemble», explique Riccardo Petrella avant de prôner la solidarité. «Loin d'être une arme au service de la conquête des marchés et l'élimination des concurrents l'édu cation doit être un moyen de promouvoir la création d' une richesse commune mondiale.»

Dans le bon vieux temps, l'homme était un homme, un ouvrier, un cadre, un indépendant... Aujourd'hui, nous ne sommes tous que des «ressources humaines», une matière première exploitable au même titre que l'uranium, la pomme de terre ou le bois de chêne. li y a quelques années, un politicien alors député au parlement cantonal s'était indigné du fait que les enseignants spécialisés, les mieux formés donc les mieux payés, étaient «utilisés» pour des élèves handicapés et donc jamais rentables pour la société. Dans notre civilisation où le rendement - l'efficience a remplacé la trop oisive efficacité - est érigé en but ultime, les plus faibles ont rarement droit au chapitre. En se souciant encore des enfants migrants, le sujet de notre dossier, notre école ne fait-elle pas un tantinet ringard? Nous osons espérer que non! Malgré cet optimisme, il nous semble que nous avons de la peine à trouver notre voie. Tous les partenaires du monde éducatif paraissent hésiter entre utilitarisme et humanisme. Il suffit d'établir une liste des grands sujets à la mode pour s'en convaincre. On parle d'intégrer tous les élèves, quel que soit leur handicap, dans les classes «normales» et, en même temps, on envisage de donner plus de moyens à des filières élitistes. On lutte contre l'échec scolaire puis on reproche à un enseignan t d'avoir trop de succès à l'entrée au cycle d 'orientation. On prône des valeurs humanistes tout en favorisant une culture guerrière où l'important est d'être le meilleur. On voudrait faR~ ·M.i 2001

l

voriser l'émergence d'un esprit critique tout en abusant du «(j'veux pas l'savoir». On hésite même à appliquer la logique marchande et mercantile au monde de l'éducation comme cela se fait déjà - et avec les conséquences catastrophiques que l'on sait - dans certains pays anglo-saxons. Avant de prendre de grandes décisions, d'ouvrir de nouveaux chantiers, il no us semble urgent de choisir une ligne directrice, valable pour tout notre système scolaire.

Promouvoir une école de la réussite, visant davantage la valorisation du potentiel de chacun que la sélection des meilleurs, c'est là l'objectif que nous devrions viser, car, comme l'écrit Riccardo Petrella, «il ne saurait y avoir de citoyens de 1", de 2e et de 3e classe, selon leur niveau d'instruction. Cela ramènerait nos sociétés à la fin du XIXe siècle»,

Paul Velter - - - Nole l

Riccardo Petrefla. L'éducation , victime

de cinq pièges. Montréal: Les Editions Fides, 2000

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ÉDITORIAL

NOS RUBRIQUES

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1

24-

3,

Entre efficience et humanité P. Veller

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2, NOTRE DOSSIER: LES ENFANTS MIGRANTS 3 S

6

g 12

1416

1, 20 22 23

S{Olorité des élèves migrants en Volais: devoir ù refaire M. Délitra.

~intertulturolité en quelques enquêt", RésananlOs Le développement de l'enfant dons un {Ontexte multitulturel A. Akkari Stratégies et projets personnels F. Rastalda La réussite scolaire des enfants migrants: une {Onstrudion {Olloctive V. Cesari Lussa

2g

30

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RENCONTRE Isabelle Dorbelloy, oelive dons la promolion de l'égalité N. Revoz LE SITE DU MOIS Diversifier la pédagogie N. Reva.

LIVRES Nouveautés Résa.a.lOs ÉDUCATION MUSICALE récole de musique ùla rencontre de la musique ù l'é{Ole B. Oberhal.er MÉDlATHÉQUE Exposition: le quotidien en images Médiathèque VS

32

PROMENADES Atravers les chemins bibliques

>2

MÉDIATHÈQUE Conférence ù la médiollèque

» Apprendre ÉCOLE ET MUSÉE se {Onnoil'e pour déjouer

Formation: «Approche des migranls. P. Théta. Posséder deux longues: toujours un plus C. Perregau. Les élèves d'origine étrangère: entre inlégrotion et ségrégation P. ·A. Daudin • F. Pans

ses propres foibless", E. Berthad

34-

REVUE DE PRESSE D'un numéro à l'aulre Résa.a.lOs

INFORMATIONS OFFICIELLES

31

HEP-VS: quelle procédure d'admission? M. Dirre.

4-0

Hommage ou chef du Déporlement J.F. Lavey

4-1

Sonja Pillet, nouvelle conseillère pédagogique DECS

42

Oireelives relatives aux élèves de longue étrongère DECS

44-

Une lotune enfin comblée

BEL

4-6

4, 4g

1)w~~ à refaire

RECHERCHE Réforme du fronçais en primaire P. Vell" Educolion ù l'environnement: évaluation d'un progromme CSRE

H.

En raccourci

4-g Poste ù repourvoir

rintertulturolité en quelques adr",ses Résana.ces

«Alors mets-toi à la table de la cuisine ou au salon et arrange-toi pour me présenter un devoir soigné.» «J'ai pas de table dans la cuisine, ni au salon, Monsieur.» Là, il dépassait les bornes et commençait à faire de la provocation et ma réponse fusa: «Alors, comment faites-vous pour manger?» Tête entrée dans les épaules, tel un boxeur acculé dans les cordes, il répondit en évitant tous les regards: «On mange par terre Monsieur.» C'était à mon tour d'être KO debout; et après un long silence, une petite voix derrière moi surenchérit: «Ben oui Monsieur, c'est comme ça dans leur traditiOn». Le sourire de connivence que je lance aujourd'hui à Dzemail, lorsque je confie ma voiture au réparateur automobile qu'il est devenu, porte encore les relents émotionnels de cet épisode peu glorieux. Us sont de plus en plus nombreux, les Dzemail, les Shipe, les Ismaël à venir peupler nos bancs de classe et à faire chanceler nos valeurs.

Pour aller plus loin ... ORDP

R~-Moi2001

• Si l'on ne prenait en compte que les étrangers résidant d ans notre pays pour une période limitée, Jeur nombre tomberait à moins de 7%. Pour se baser sur des éléments statistiques plus fiables, ne conviendrait-il pas mieux d 'analyser le milieu socio-économique, la qualité de l'encadrement ou l'importance accordée aux apprentissages scolaires?

Dzemail, un jeune élève de 11 ans m'exaspérait au plus haut point; son cahier de devoirs de français présentait une écriture qui slalomait allègrement avec les interlignes.

l

PUBLICATION Revue Petite Enfonce: d'ai mol.

7)~1

«Tu ne peux pas te mettre tranquillement à ton bureau, dans ta chambre, fermer la porte et soigner ton devoir?». «J'ai pas de bureau dans ma chambre, Monsieur.»

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Inscriptions pour des remplacements DECS

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Scolarisation des élèves migrants en Volais

PASSAGE EN REVUES Les revues du mois Résa.a.lOs

GRAPPILLAGE Les citations du mois Résa.a.lOs

ù

Intertulturalité: projet·pilote ù Chôteauneuf-Conthey N. Reva.

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0 S S

R~-Moi2001

L'optique valaisanne de scolarisation des migrants Pour répondre aux besoins de scolarisation des élèves migrants, le canton du Valais a fait siennes les recommandations de la ClIP.

Une lecture prudente des statistiques Le canton du Valais compte environ 20% d'élèves présentant un passeport étranger. A ce titre, notre canton se situe pleinement dans la moyenne helvétique. Les centres scolaires se déclinent souven t en pourcentage d'élèves étrangers . La palme revient aux villes, à leurs banlieues, à certains centres touristiques ou industriels.

n s'agit d 'aborder ces chiffres avec la plus grande prudence, les particularités étant souvent tronquées par des valeurs statistiques: • Plus de 50% des jeunes étrangers ont une famille résidente en Suisse depuis plus de 15 ans.

Durant la scolarité obligatoire, les élèves allophones sont inclus dans les classes correspondant à leur âge. Des cours de soutien pédagogique leur sont dispensés durant les heures de classe. Le DECS se refuse notamment, à l'exception de situations transitoire$ singulières, à mettre en place des classes d 'accueil composées uniquement d'enfants étrangers. La récente arrivée de réfugiés en provenance du Kosovo a montré la pertinence de cette optique. Pour répondre a ux besoins des enfants scolarisés dans des foyers d'accueil transitoires, le DECS avait mis en place, durant l'année scolaire 1999/2000, des structures particulières: classes d'accueil composées de 8 à 12 élèves, cours intensifs de français, cours en albanais, .. La motivation des enseignantes et

,.


l'ambiance chaleureuse mise en place, n'ont malheureusement pas permis une progression rapide des élèves qui n'exerçaient notre langue que pendant les heures de classe. Au contraire, certains de leurs compatriotes, scolarisés dans des écoles ordinaires, pendant la même période, ont montré une intégration nettement plus aisée.

Cette observation empirique est corroborée par une étude, menée par le chercheur Pierre-André Doudin de l'Université de Lausanne, sur la scolarisation des enfants portugais en Suisse.' Pour les nouveaux arrivants rejoignant notre pays après l'âge de scolarité obligatoire, le Service de la formation professionnelle propose une classe dite CASPO, dans les locaux du centre professionnel de Martigny et une structure de préapprentissage au centre professionnel de Brig. Une vingtaine de jeunes ont la possibilité d'y parfaire leurs connaissances, avant d'aborder une formation professionnelle ordinaire. D'autres structures particulières sont mises en place, en collaboration avec l'Office de l'aide sociale pour les jeunes requérants d'asile de 16 à 20 ans qui, statutairement, ne peuvent conclure un contrat d'apprentissage.

Pour les étudiants ralliant les degrés du secondaire II, les situations sont analysées de cas en cas et une forme de souplesse est de mise.

Des expériences originales

des enseignants, à l'intention des nouveaux arrivants, avec participation d'interprètes et traduction de feuillets en diverses langues.

mination du statut, objectifs ou capacités économiques, faculté ou volonté d'intégration, connaissance des structures helvétiques ..

• Une expérience de cours intensifs de français à ChâteauneufConthey, qui vise à développer, à divers niveaux, une compréhension école/familles étrangères, dans une perspective de meilleure scolarisation des enfants migrants.

L'école constitue le passage obligé de tout enfant, quel que soit son statut, sa nationalité, son degré d'intégration ou la position sociale de sa famille. Dans ce sens, elle possède une position privilégiée et joue un rôle, non seulement dans l'intégra tion des élèves qu'elle reçoit, mais également auprès des familles qu'elle rassemble obligatoirement.

• L'engagement de maîtres ou de maîtresses qui, sortant du cadre strict de leur enseignement, parviennent à un degré d'accueil et de communication avec les familles étrangères, sans jugement préalable, permettant aux enfants une progression positive.

Les limites et les chances de l'école

Les enseignants méritent que leur action, souvent difficile, s'inscrive dans une conception communale Ou cantonale de l'intégration des migrants. L'école valaisanne se doit de se doter de structures ressources plus professionnelles qui développent leur réseau avec tous les partenaires sociaux: organismes publics, privés, associations culturelles, œuvres d'entraide, interprètes, .. .

La problématique de la migration dépasse largement le domaine de la scolarité. Les instances dirigeantes fédérales et cantonales ont compris l'importance de la cohésion sociale et les risques qui découlaient de la fracture entre poptùa tion résidante et population migrante:

Une filanlan suissesse, enseignante de formation, me confiait récemment qu'il lui avait fallu deux années pour comprendre les attentes du système scolaire américain dans lequel évoluaient ses enfants.

• La Commission fédérale des étrangers débloque un crédit de dix millions pour susciter des initiatives d'intégration.

Et si les bagages que nous allons préparer pour nos vacances d'été se transformaient en autant de balluchons pour une installation durable dans un pays d'accueil? A quels défis serions-nous confrontés?

En Valais, le Conseil d'Etat valaisan crée un poste de coordonnateur cantonal à l'intégration. Une commission cantonale de scolarisation des élèves étrangers du DECS tente de trouver des réponses aux questions de scolarisation et de migration.

Des enseignants, des parents ou des autorités scolaires ont compris l'importance d'assurer une pass,erelle entre le pays d'origine et les structures scolaires cantonales. Citons notamment:

• Des commissions communales d'intégration ou des espaces interculturels font leur apparition.

• Des séances d'information, organisées par des commissions scolaires, des directions d'école ou

Sur le plan scolaire, des enjeux familiaux importants déterminent l'itinéraire d'un enfant migrant: déter-

- -- Note 1

Pierre-André Doudin , Scolarisation des enfants portugais en Suisse, dossier 55 COlp,

Bem 1998.

L'~ Michel Délitroz est responsable de l'Office cantonal de l'enseignement spécialisé.

Ri4<>~ - Moi 2001

L'4'~~~~~CA~~~~~~~~~

en quelques enquêtes Processus d'intégration Une enquête de l'Office fédéral de la statistique (OFS) publiée en 1997 a mis en évidence le processus d'intégration difficile des jeunes étrangers dans le système de formation suisse. Les données de l'OFS ont montré que les jeunes étrangers doivent souvent se contenter d'une formation élémentaire. Ainsi, plus l'on monte dans l'échelle de la scolarité, plus le nombre d'étrangers baisse. Par ailleurs, ils sont de plus en plus nombreux à suivre des programmes d'enseignement spéciaux. Ce constat concerne davantage les élèves issus des nouveaux pays d'immigration que les enfants d'inlmigrants italiens ou espagnols par exemple. OFS. Intégration: L1ne histoire d'échecs? Les enfants et les adolescents face aLl système sl.lisse de formation.

Les enfants étrangers, une chance pour les petits Suisses Résultat d'une étude du Fonds national menée par une équipe de chercheurs de l'Université de Fribourg auprès d'un échantillon de 2000 enfants de Suisse alémanique et du Lichtenstein,les enfants d'immigrés apprennent mieux dans les classes normales que dans les classes de développement et d'intégration/langue étrangère. Si le nombre d'enfants de migrants a augmenté dans les classes spéciales, force est de constater qu'à Inême niveau de performance et d'intelligence, ces Ri4<>~. Moi 2001

enfants sont souvent moins bien évalués. Entre les cantons, la frontière entre classes normales et classes spéciales selnble en outre très arbitraire. Scolarisés dans des classes normales, les enfants étrangers apprennent plus vite et mieux. Dans le même temps, le développement d'enfants suisses normalement et supérieurenl€nt doués n'est nullement entravé, au contraire. En effet, plus les enfants de migrants sont nombreux dans le système de formation, plus les chances des enfants suisses augmentent de passer à une forma tion supérieure et de faire carrière. Un autre projet du Fonds national devrait permettre une analyse plus fine des raisons de ces différences et ainsi contribuer à améliorer l'intégration scolaire des enfants étrangers.

Winfried Kronig, Urs Haeberlin, Michael Eckhart: Im111igrantenkinder und schl/lische Selektion. Piidagogische ViSi011C/1, theoretische Erkliirungen und el11pil'ische Untersllchungen zur Wir-

kl/ng integrierender und separierender Schulformen in den Grundschuljah/"en. Haupt: Bem, Stuttgart und Wien, 2000 (publication non traduite en français).

Formation des enseignants à l'interculturalilé Dans le cadre du programme de recherche 33, une recherche a été menée sur la formation des enseignants et la pluralité linguistique et culturelle. Parmi les principaux constats, il ressort que la dimension de la pluralité linguistique et culturelle est «secondaire pour ne pas

dire marginale») dans la formation initiale et que statut est flou au niveau de la fonnation continue.

Cristina Allemann-Ghionda, Claire de Gownoëns, Christiane Pen·egaux. Plu-

ralité linguistique et culturelle dans la formation des enseignants. Fribourg: Editions universitaires, 1999.

Scolarisation des élèves italiens Consacrer une recherche et une publicaiion à la réussite scolaire des élèves italiennes et italiens peut paraître inutile, tant ces jeunes issus de la deuxième ou de la troisième génération d'immigration semblent intégrés. Et pourtant les études présentées dans cette publication de la CDrp et qui sont le fruit d'une collaboration intercantonale (cantons du Tessin, de Vaud et de Zurich) conh·edisent certaines idées reçues.

CDIP (Conférence suisse des directeurs cantonaux de ['instruction pu-

blique). Des élèves italiennes et italiens en Suisse. Bem, 2001.

Notre prochain dossier:

L'éducation au goût


D 0 S S

A.A~ Les travaux entrepris par les historiens de l'éducation ont clairement montré que l'enfance est une création culturelle relativement récente dans l'histoire de l'humanité. Ainsi, l'historien français Ariès (1973) a mis en évidence les représentations que les adultes européens se faisaient de l'enfant et la progressive construction de l'enfance comme un univers séparé de celui des adultes. L'enfant est un objet socialement et culturellement construit avec des attitudes, des sentitnen ts et des pratiques éd ucatives différents à son égard selon les contextes socioculturels.

Tout au long du xx- siècle, les conceptions de l'enfance ont été fortement marquées en Europe par l'éducation nouvelle et la psychologie du développement. Reprenant l'héritage pédagogique de Rousseau, l'éducation nouvelle s'est cristallisée autour de l'idée du développement naturel de l'enfant. Ainsi, s'est progressivement créé un véritable mythe de l'enfance qui isole l'enfant de l'adulte par des traits spécifiques. Ce modèle d'éducation qui postule une sépara tion accrue de l'enfant par rapport au milieu social adulte n 'est évidemment pas universel même s'il a tendance à se diffuser sur le plan international. Les psychologues du développement se sont efforcés de leur côté de déterminer sur la base de minutieuses observations empiIiques les principales phases du développement de l'enfant. L'apport de Piaget est à ce propos capital non seulement au niveau de la nécessité d'une adap tation du contenu de

l'enseignement au niveau de maturité psychologique de l'enfant mais aussi en ce qui concerne la compréhension des processus de construction du savoir. En effet, loin d'être W1e «structure molle» façolUlée par l'enseignant ou l'adulte, l'enfant est le seul véritable moteur de son développement cognitif.

En examinant la psychologie du développement piagétienne au niveau de sa pertinence dans un contexte mtùticulturel, deux limitations peuvent être soulignées. En effet, certaines recherches contestent l'universalité de la théorie piagétienne (Dasen, 1995; Bril & Lehalle, 1988). Pour Dasen (1995), l'introduction d'une distinction entre compétences et pelformnnces est nécessaire: «Il y a wliversalité des processus cognitifs fondamentaux (au niveau "profond" de la compétence), mais diversité culturelle dans la f 'çon dont ces processus sont utilis!s par rapport à des contextes particuliers (au niveau de la "surface", des performances)>> (p. 15). Dasen (1995) note également que la démarche scientifique hypothético-déductive, considérée par Piaget com me le stade ultime du développement cognitif, n'est pas ce qui est valorisé et considéré comme la m,.rque de l'âge adulte dans d'autre 5 cultures, ni même, à l'intérieur d ~ la culture occidentale, dans les classes sociales qui n'ont pas largement accès aux études avancées. En écrivant « ... nous travaillons sur les individus à l'intérieur d'un contexte social, mais ce sont avant tout les individus que nous étudions» (Piaget, 1978; p. 95), Piaget a

clairement souligné les limites de son apport à l'éducation. En fait, le développement psychologique de l'enfant ne sluvient pas COmIne une marée individuelle nlontante, il dépend dans une large mesure de la qualité des interactions sociales de l'enfant et les défis qu'il rencontre dans son environnement physique et culturel.

Fusion des horizons culturels Sans sous-estimer les précieux apports de l'éducation nouvelle et de la psychologie du développement, il nous semble plus approprié de se tourner actuellement vers d'autres sources pour analyser le développement de l'enfant dans un contexte multiculturel. Les apports de BronfenbreJmer (1986) et de Harkness & Super (1996) sont à cet égard capitaux. En effet, il est nécessaire de considérer que le développement de l'enfant s' effectue dans le cadre de multiples systèmes et sous-systèmes interconnectés et complexes qui vont du système familial aux systèmes plus larges des croyances, des idéologies et des conceptions de l'enfance en vigueur dans la société globale.

Suite aux influences de l'éducation nouvelle, de la psychologie du développement mais aussi à d'autres facteurs sociaux comme l'augmentation du taux d'ac tivité professionnelle des femmes, l'enfant européen est placé de plus en plus tôt et pour des périodes de plus en plus longues dans des institutions éducatives. Or, plus un enfant est jeune, plus ses capacités de percepRi4c~ - Moi

leur culture comme une altérité archaïque et inlproductive sur le plan scolaire.

tian, de raisonneInent et d'apprentissage dépendent de la qualité des relations qu'il établit avec son envirormement. Une vie quotidienne élargie à l'extérieur de la famille avec des éducateurs et des pairs d 'origines culturelles diverses est un important facteur d'enrichissement intellectuel.

Le développement de l'enfant dans un contexte

2001

Parallèlement à cette prise en charge éducative de l'enfant, on assiste à une multiplication des sources de savoiIs. L'école n 'est plus la seule porteuse des savoirs légitimes. Elle est en concurrence avec les médias (plus particulièrement la télévision) et plus récemment avec les nouvelles tecImologies de l'information et de la commwlication (NTIC). Les «PokémoflS) sont actuellement pour les enfants des repères aussi puiSsants sinon plus que des œuvres littéraires classiques. Évidement la migration exacerbe encore plus le processus d'écla tement des repères culturels et éducatifs que le jeune enfant aura à affronter. Avec l'arrivée massive d'enfants socialisés dans des cultures différentes de celle dans laquelle l'école a été historiquement conçue, la machine scolaire semble grippée. Elle doit trouver une solution au «problème» de l'enfant «ballotté» entre deux cultures (origine et accueil), qualifié parfois d'enfant chauve-souris (Gaberan, 1986). Or, ce dont nous avons besoin à l'école, c'est d'une inversion des termes du débat sur le développement de l'enfant llÙgrant. D'un «problème» géré parfois par l'école en utilisant massivement les «solutions» de relégation, le contexte du développement de l'enfant nligrant peut se transformer en une potentialité pédagogique. Si l'école est hésitante envers la biculturalité de l'enfant migrant (par exemple envers son bilinguisme potentiel), des blocages peuvent surgir à tout moment et en particulier dans les relations avec la famille. En revanche, si l'école utilise de multiples références culturelles, l'enfant llÙgrant y trouvera sa place. R~-Moi2001

R

Une posture de "portes et d'esprit ouverts» de la part des enseignants est une condition nécessaire pOUI éviter le développement des conflits latents. L'enfant migrant lui-même peut jouer un rôle majeur dans cette fusion d'horizons culturels différents. En naviguant entre deux univers culturels, il peut développer une expertise en matière de médiation culturelle. Il revient essentiellement à l'école de nlettre en œuvre cette potentialité largement ignorée.

Références Les "Pokémons» sont pour les enfants des repères aussi puissants que les œuvres littéraires classiques.

Dans l'examen des différents défis que pose le développement de l'enfan t llÙgrant, ce qui se passe dans les frontières entre systèmes scolaire et familial est particulièrement important. En effet, les relations école-famille sont un domaine sensible. Pour beaucoup de parents migrants, leur rôle est d'être l'avocat de leur enfant auprès de l' ins titution scolaire et le transmetteur de la culture d'origine. Les parents sont dans une posture de reproduction culturelle. En revanche, l'école et les enseignants voient leur mission comme lll1e mise en valeur des potentialités d'intégration de l'enfant dans la classe et dans la société d'accueil. Ils valorisent habituellement des pratiques d 'autonomie qui peuvent entrer en conflit avec les représentations de l'enfant en vigueur dans certaines cultures. Par ailleurs, porteurs d'une trarution républicaine et laïque, les enseignants accordent une valeur importante à l'éducation des filles. Si ces deux horizons (familial et scolaire) ne sont pas forcément en contradiction, un potentiel de malentendus existe. Notamment, quand les enseignants identifient les parents et

Ariès, P. (1973). L'enfant et la vie familiale sOlls l'nncien régime. Paris: Le Seuil. Bril, B., & Lehalle, H. (1988). Le développement psychologique est-il universel? Approches illtercuLture/les. Paris: PUF. Bronlenbrenner, U. (1986). EcoJogy 01 the famUy as a context for human development. Research perspectives. Developmental Psych%gy, 22(6), 723-742.

Dasen, P. R. (1995). L'ethnocentrisme de la psychologie. L'apport de la psychologie interculturelle à la psychologie générale. Psychoscope, 16(1), 13-15. Gaber.n, P. (1986). Edllqller les enfal/ts sans repères: enquête sur Hne politique de J'édllcation. Paris: ESF

Harkness, C. & Super, M. (eds). (1996). Parents ' Cultural Be/ief Systems: Tlteir Origius, Expressions, and Consequences. New York: The Cuilford Press. Piaget, J. (1978). Mes idées. Paris: Denoël / Gonthier.

L'~ Abdeljalil Akkari enseigne l'éducation interculturelle à l'Université de Fribourg et la psychopédagogie à l'Université de Berne. Il est également secrétaire généraI de l'Association pour la Recherche Interculturelle (ARrC) , E-Mail: abdeljalil.akkari@unifr.ch


o

s~ et proiets personnels F. RMtcLk, Cet article se fonde sur les résultats d'ulle recherche publiée en 1997' portant sur l'intégration des élèves migrants à l'école. Quarante jeunes migrants, arrivés à Genève et dans le canton de Vaud en âge d e fréquenter un 7' degré, ont été interrogés durant l'année scolaire 19941995, année o ù ils ont rejoint une scolari té régulière, après un temps passé dans une structure d 'accueil. La question du projet d 'avenir des élèves migrants est importan te, particulièrement pour les adolescents qui ont participé à cette recherche. Ils sont insérés dans une école qui fonctionne, tant à Genève que dans le canton de Vaud, selon d es filières différenciées d 'excellence scolaire, et se posent, pour la première fois, la question du choix de formation ou du choix professionnel, à la vue d 'échéances procha ines. La question inductrice de ce thème é tait: «Imagine-toi dans 4 OH

5 ans! Peux-tu nous dire ce que tu

feras, quel métier tu exerceras et à qI/el

endroit?»

Les attitudes des élèves migrants face à l'avenir Du discours des élèves se dégagent quelques attitudes caractéristiques de la manière dont ils appréhendent le futur. Comment p arlent-ils de leur aven ir? Comment se voient-ils acteurs de ce dernier? Les différentes manières d e vivre la migra tion et les différentes situations de chacun induisent différents comportements, différentes stratégies d'insertion, différents enjeux, qu'il est possible d e décrire succinctement.

Le premier élément à retenir est la quasi-unanimité (38 élèves sur 40) qui se dégage chez ces élèves pour déclarer l'importan ce de l'école e t d e sa réussite pour atteindre leurs objectifs. Ceci peut paraître normal e t être interprété comme un biais d 'entretien, en effet, des élèves interrogés à l'école sur l'importance de cette dernière sont peu enclins à déclarer son inutilité. Cependant d ' autres entretiens menés auprès d'élèves du cycle d 'orientation de

<< garde-fou L'école est le contre le chômage et l'exclusion. Elle permet des choix et une ascension sociale ...

»

Genève Uoanisse, Kaiser, Ras toldo & Favre 1993) dans des conditions similaires montrent une plus forte proportion d'élèves assez peu persuadés de l'importance de ce qu'ils font à l'école. Ceci amène à penser que les élèves migrants ont des a ttentes face à l'institution scolaire globalement plus fortes que les autres. L'école qui le ur a déjà permis une adaptation particulière à l'école en Suisse, en favorisant une acculturation scolai re progressive (la classe ou la structure d 'accueil), doit en core leur permettre une situation éga~ litaire face aux autochtones (intégration dans une classe ( ordinaire») ainsi qu'une insertion sociale (orientation ap rès l'école obligatoire). Cet-

te attente est le reflet de la place centrale (et peut-être lutique) qu'a cette instituti on dans le processus d 'accultura tion / adaptation qui commence à l'arri vée en Suisse et se poursuit jusqu'à l'insertion sociale. L'école est le garde-fou contre le chômage et l'exclusion, ene permet des choix et une ascension sociale, elle doru1e maturité, édu cation et goût du travail, pour rele ver les principales citations des élèves. De fait, un des effets de la migration est le gon fl ement d es attentes face à l'école, après que d 'a utres repères ont été rendus caducs suite à la mobilité géographique (réseaux de conna issan ces, connaissance des institutions, connaissance du marché de l'emploi local par exemple). Ces élèves sont dans une situation de d épendan ce for te, l'école, en conséquence, doit en retour endosser une responsabilité aCCrue vis-àvis de ces derniers. Outre ce premier fait, les élèves réagissent différemment à cette nécessité de se (re)construire un projet d'avenir suite à leur migration. Leurs propos perme ttent de dégager quatre manières d'appréhender le futur proche. Ces quatre stratégies peuvent ê tre illustrées par un système de d eu x axes dont le premier représente le d egré d'activité de l'élève pour s'insérer et le second le degré de difficulté d 'insertion et d'intégration scolaire qu'il ressent2.

Une attitude de mobilisation La migration pousse certains élèves à devenir particulièrement attentifs à leur futur proche. La migration est

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Mai 2001

ressentie à la fois comme une difficulté (insertion dans une nouvelle école, ruptures scolaires et sociales, etc.) et comme une série d 'opportuni tés qu'il est possible de saisir (nouveaux horizons, compétences linguistiques élargies, etc.). Ces élèves se placent d'emblée comme acteur principal d e leur parcours de formation et d'insertion et ont la conviction qu'ils peuvent, à la fois malgré et grâce à leur migration, réaliser leurs aspirations. Cette attitude est exprimée sous diverses formes. Par exemple en d éveloppa nt une forte envie d ' apprendre, l'important c'est la somme d e conna ÎSsances qu'il est possible d 'acquérir à l'école. Il en résulte un très fort investisselnent dans le travail scolaire, des attentes importantes, une volonté d e connaître et d e découvrir d 'une manière générale et plus particulièrement à }' école. Dans d 'autres cas ils se mobilisen t fortement sur un projet professionnel. Ici, une ambition conditionne une bonne partie de l'investissement dans un tra vail d ' insertion scolaire et sociale. Les élèves décrivent un projet professionnel et décident qu 'ils se donneront les moyens pour y parvenir. D' autres expriment cette volonté non pas par rapport à un p rojet précis, mais par une volonté d'ascension sociale ou de reconnaissance sociale. D'autres enfin veulent d émontrer gu'avec une origine étrangère et un parcours de migration il est possible d 'obtenir une situation scolaire e t ensuite sociale favorable au prix d'w1 travail important et de grands efforts personnels. Cette attitude s'appa rente parfois à une volonté de revanche ou en tous cas d e faire mentir les stéréotypes dévalorisants qui existent à propos d es populations migrantes. Ces élèves sont assez dépendan ts du regard et de l'acceptation d es autres. Ils sont très sensibles à l'effet qu'ils produisent et souhaitent souvent «corriger» l'image n égative portée par les élè/(~. Mai 2001

0 S 5

insertion scolaire difficile

attitude de révolte

attitude volontariste

attitude passive ou de fuite

- - - - - +-- -

attitude de mobilisation

attitude non volontariste

attitude pragmatique

insertion scolai re aisée

ves migrants qu'ils perçoivent quelquefois, tant chez leurs camarad es que ch ez certains de leurs enseignants. Ils ont une volonté de différenciation dans un souci d 'égalité.

Une attitude pragmatique il s'agit d'élèves qui donnent une vision d 'eux-mêmes et de leur situation faisan t largement abstraction de leur qualité de migrant. Ils paraissent au clair par rapport à leur position, ils ont peu d 'états d'âme sur leur situation de migrant «c'est comme ça», et se montrent assez sûrs de leurs propres valeurs et envi es. Ces élèves disent pouvoir mener leur existence aussi bien en Suisse qu'ailleurs. Ils présentent une souplesse qui leur perme t une adap tation à quelque endroit que ce soit, et sont attachés à une sorte de pragmatisme du moment, qui les amène à valoriser l'intégration dans l'endroit où ils se trouvent. Leur migration n 'a visiblement pas créé de g rand e rupture dans la manière dont ils se perçoivent. Ces élèves donnent généralement l'impression d ' avoir une forte maîtrise de leur environnement extérieur, une volonté affichée de contrôler leur d estin, et pensent que ce denier dépend essentiellement d 'eux-mêmes.

Une attitude passive ou de fuite Quelques élèves ont clairement l'impression d e ne pas pouvoir agir sur leur d estinée, ils semblent avoir perdu bon nombre de repères et paraissent en partie «(COndallli1és à la résignation» (Masumbuku, 1993). Ils ne savent pas sur quoi et au nom de quoi ils pourraient agir pour transformer leur situation. Tls sont très largement conditionnés par les diverses contraintes extérieures qu'ils subissent, notamment l'école, la fa mille, la situation légale, le retour éventuel, le monde d u travail, tout semble leur échapper e t «n 'arrivent pas à se concevoir comm e la source d 'événements particuliers» (Malevska-Peyre, 1982). Ils développent alors des comportements essentiellement passifs face à ce qu'il leur a rrive. Cette situation de perte de repères a aussi é té évoquée par d 'autres, cependant ils réagissent différemment des p récédents. Ils développent u ne attitude d e fuite ou d 'occultation du conflit identitaire par une réinterpréta tian de leur situation, assez proche d ' une stratégie de «déréalisation» (Camilleri, 1993). Ils se sont construit une sorte de monde imaginaire dans lequel ils


DOS S

je n'y arriverai . ornais

Par rapport aux professions qu'ils pourraient envisager, (ertains jeunes migrants manquent d'ambition, se do nn ent un r ôle positif, cr éan t une séri e d e justifi cations e t d e possibilités en fait assez irréalis tes. D'autres se réfugient d ans un sentimen t de d éresp on sabilisa tion «je suis en l'air, je ne sais pas ce que je fais» n 'assuma nt que très p e u leu r situation p résente. Par rap p ort a ux profession s qu'ils pourraient envi-

sager, ces élèves se cantonnent généra lem ent dans des choix m od estes d éclarant qu e des projets plus ambitieux ne sont pas faits p our

eux «j'aimerais bien, mais je sais que je n'y arriverai jamais».

Une attitude de révolte Certains développ ent un sentiment de r évolte d û à ce qu ' ils p en sent être Wle non-reconnaissance de leurs compétences par une insertion dan s des fi lières limitant fo rtement leurs aspira tions. Ces élèves déclarent que la mig ration a repoussé la réalisa tion d ' un projet élaboré d ans le

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p résentent, d an s ce cas la famille) an crés d ans la p artie p rémigratoire d e leur biographi e. Une élève, p ar exem p le, évoque les ten sions entre une vie à Gen ève vécue positi vem ent et une famill e élar gie restée dan s le pays d 'origine qui manque cru ellem ent. D'autres ont J'impression d e ne pas vivre ici une vraie vie o u la v ie q u 'ils pensaient vi vre . Ils d éveloppent une sorte d 'identité transitoire, essentiel1ement fonctionnelle, presque mécanique (MalevskaPeyre, 1982). La migration apparaît com me Wle sorte d 'intervalle sur la voie de réalisation d' un projet et ces élèves ressentent une perte d 'autononl ie, de maîtrise d e leur propre vie. Pa r exemple une élève sembl e so uffri r d u fa it d e ne p lus p ouvoir m obiliser ses compétences aussi bien sociales que cognitives «Ali Chili, je savais beaucoup de choses que j'ai oubliées». Ces élèves ont gén éralemen t d e la p e ine à tra nsposer en Suisse leurs p roj ets d 'avenir.

En s'interrogean t s ur les aspirations d 'avenir de ces élèves on re-

leur insertion dans une filière sco-

m a rque à qu el p oint l'école est un lieu d 'intégration à la fois central et so u vent difficile. Pour conclure il est p ossible d e m ettre en évidence certains aspects d u fon ctionnem ent d u systèm e d 'accueil qui devraien t, selo n les élèves eu x-mêlne, fa ire l'objet d 'une a ttentlon particulière.

Ces différentes manières d 'interpréter sa situa tion sont encore d an s

plu sieurs cas tra versées par des conflits d 'appartenance et / ou un sentiment d 'ali én a tion en Sui sse. Certains expriment le sentiment d e ne pas p ouvoir réunir dans l'éta t actuel les d ifférents él';ments n écessaires à une situatic-ll pers onnelle satisfaisante. Ces élèves s ont en q ue lque sorte dans une s itua tion d e dilemm e e t décri vent un co nflit d e loya uté (A ms tutz, 0 :henin-Girard, Rey, Ri o m & Vial, 1993) entre d es en vies o u des ambitions ém ergea nt d e la situa tion d e migration et d es rep è res culturels (ainsi que l'a ttach e m ent au x per sonnes qui les re-

Le second élément, lié au prem ier, est d ' organiser l'accueil d es élèves mig rants de manière à découpler le plus largement possible les difficultés scolaires liées à la migration , des difficultés d 'apprentissages class iques. Une structure d' acc ueil doit être en m esure de dissocier le temps d'adapta tion, d e reconstruction d ' un système de connaissances, d 'apprentissage du français, du temps d 'intégration et d 'insertion dans une classe ordin ai re, afin d'éviter que d es

orienta tion s soient rendues impossibles wtiq uement en raison de d ifficultés linguis tiques en français, d e d iffic ultés d 'adaptation transitoires ou parce que les élèves n 'ont jamais fai t d 'allem and en lan g ue second e par exem ple. Enfin, il con vient de fa voriser ch ez les élèves la con struction d ' une continuité. L'école s uisse pourrait jouer un rôle imp ortant en abordant avec les élèves migrants les ques tions liées à leur av enir en fa vorisant, chez ces d e rniers, l'élaboration d e projets p er sonnels (professionnels ou de forma tion) englobant la no uvelle d onne d e l'immigration. Dans le mèrne o rdre d 'idée, il serait utile d 'aborder avec les élèves le sen s q u'ils d onnent au fait d e d evoir poursuivre leur scolarité en Suisse.

Le premier élém ent est de favo riser d es s tru ctures d 'a ccueil qui ou vre nt effecti vem ent à l' ensemble des o rienta tions scolaires possibles. Les élèves ressentent souvent comm e une injus tice le fait de n'av oir pu, en ra ison d es difficultés scola ires liées à la m igration, pours uivre des études dan s certaines filières fo rtem ent scolarisées. TIs ont le sen ti m ent q ue la classe d 'accueil est salivent une antichambre d es filières scolaires sp écialis ées ou d es filières offrant d es d ébouchés limités. La s tru cture d'accu eil doit alors conserver le p lus possible un carac-

R~-M.i2001

Ouvrages cilés Amstutz, c., O thenin-Girard, C., Rey, F., Riom, A. & Vial, B. (1993). Problèmes d e loyau té, richesse et difficulté dans

l'intervention psychologique. In ReyVon All men (Sous la direction de), Psychologie cfiniqlle et interrogations culturelles (pp. 281-291). Paris: L'HarmattanCIEMI. Camilleri, C. (1993) . Les psychologues et les stra tégies identitaires des jeunes de cultures différentes. In Rey-Von AUmen (SO LIS la direction de), Psychologie clinique et interrogations w lturelles (pp. 177-190). Paris: L'Harmattan-CfEMl. joanisse, R. Kaiser.. C., Ras told o, F. & I

Fav re,

J. (1994).

Inte rviews d'élèves de 7e

année de classes G et LS, CO Marais. Genève: Centre de recherches psychopédadogiques du Cycle d'orientation (CRPP), rapport in tem e.

Malevska-Peyre, H. (1982). Socialisation et déviance des jeurles immigrés. Syracuse: CRlV.

Masumbuku, J.-R. (1993). Les problèmes psychiques des réfugiés polonais en Allemagne. in M. Rey-Von All mcn (Sous la direction de), Psychologie cliIliq ue et interrogations cultl/ relles (p p . 243-253). Paris: L'Harmattan-CIEMl.

Les structures d/a((ueil

p ays d 'orig ine ou l'a r endue impossible, notaln rnent en raison de laire a ux po tentialité" limitées, alors qu'ils auraient p u, selon eux, continuer des études d ans leur pays. Ces élèves pensent avoir été v ictimes d 'une certa ine injus ti ce.

tère hétérogène, hors d e la s tructure hiéra rchisée d es sectio ns du second a ire 1, p ermettant, une fois le travail d 'adaptation scolaire réalisé (ou d u m oins largem ent initié), d e déboucher sur la gamme com plète des orienta tions scolaires et, d an s un second temps, professionnelles .

R

Service des classes d'accueil (1994) . Aide mémoire. Genève: Département de l'instruction publique. Direction générale du Cycle d'orientation.

---Notes l

Nicolet M. & Rastoldo F. (1997) Regard de l'élève migrant sur son parcours scolaire et perSOl1l1eJ. Genève, Lausanne: CRPP, CVRP, LEP.

2

Cette ty pologie es t évidemment réductrice, les situations individuelles sont plus complexes et moins clairement définies, néanmoins elle perme t un panorama d'attitudes, forcéme nt partiel, qui peut être u tile à la compréhension de la situ ation des élèves migra nts.

L'~ François Rastoldo travaille au Service d e la recherch e en éducation du canton de Genève (SRED).

La révolte n'aide pas les enfants migrants li transposer en Suisse leurs projets d'avenir, R~-Moi2001

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OOS .. S

La réussite scolaire des enfants migrants: une UJ~~ collective? v.c~~, Coaunent regarder la réalité scolaire des enfants migrants? Faut-il s'intéresser au phénomène de l'échec qui semble frapper d'une façon particulière ce type de population ou bien focaliser l'attention sur les cas de réussite qui semblent aller à l'encontre des déterminismes sociologiques? En général, c'est plutôt la probléma-

tique de l'échec qui a retenu l'attention des spécialistes pendant ces vingt ou trente dernières années. En effet, les travaux consacrés à ce sujet sont fort nombreux. Cette priorité donnée à la notion d'échec dans l'étude de l'intégration scolaire des enfants migrants peut bien se comprendre à la lumière de différents facteurs: l'évidence de données statistiques montrant que pour les enfants étrangers la scolarisation constitue un parcours dont les obstacles semblent plus clifficiles à franchir que pour les enfants autochtones; les préoccupations que cela engendre ch ez les différents acteurs de la scène scolaire (parents, responsables des politiques, enseignants, représentants des comnlunautés étrangères), l'urgence d'adapter les contenus et les moyens de l'enseignement aux nouvelles réalités 50ciodémographlques, etc. Mais cette centration sur la notion d 'échec a Hru par confronter, au fil des années, les chercheurs et les praticiens en éducation à trois types de problématique. La première est d 'ordre heuristique. Les outils intellectuels permettant de comprendre le phénomène de l'échec se révèlent insuffisants pour expliquer une autre question parallèle: pourquoi cer-

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tains enfants issus de la même population ne semblent pas du tout «handicapés» au niveau des résultats scolaires par rapport à la population autochtone? D'où l'intérêt de passer de modèles axés sur l'idée d ' une causalité linéaire, identifiant normalement comme source du problème la non-adaptation d 'une des parties du système scolaire (parfois l'école, parfois les enseignants, parfois les élèves), à des modèles d'inspiration interactionnelle et systémique. La deuxième question est d'ordre symbolique: à force de souligner les difficultés scolaires des enfants trugrants, ne risque-t-on pas de contribuer à renforcer le stéréotype d'une équivalence automatique entre la situation de migration et l'échec scolaire? Et ne risque-t-on pas par ce biais de renforcer le phénomène que l'on voudrait contribuer à éliminer? Les travaux sur les effets des attentes et des ca tégorisations sociales (Marc, 1984) ainsi que sur les processus de «construction de la réalité» (Watzlawick, 1988) montrent bien les conséquences qu'un étiquetage négatif des élèves peut avoir sur les performances scolaires. Autrement dit si on croit qu'un enfant migrant aura forcément des difficultés, on peut inconsciemment se comporter de manière à confirmer cette prévision. La troisième question concerne les aspects psychoaffectifs et communicatifs. Insister - à tort ou à raison, peu importe - sur les cas d 'échec risque de mettre les enseignants, les parents, les responsables scolaires dans une position de culpabilité.

Inlplicitement, cela revient souvent à faire passer un message du type «vous faites partie du problèlne! »). Montrer, au contraire, à travers des analyses, de quelles façons les acteurs de la socialisation peuvent participer à la réussite peut sigrufier tenir un discours qui a davantage de chances d'être entendu.

Des défis et de nouvelles (opacités C'est à partir de ces considérations, que nous nous sommes consacrés dès le début des années nonante à l'étude des cas de réussite des jeunes issus de la migration (CesariLusso, 1997, 2001, Zittow1 & Cesari Lusso, 1988). La population étudiée a été constituée par des jeunes (âgés entre 20 et 30 ans) d'origine italienne et portugaise ayant bien réussi leur intégration scolaire et sociale. Le groupe que nous avons pris en considération montre bien que certaines difficultés, plus ou moins spécifiques, accompagnent la scolarisation de ces jeunes. Mais nous considérons qu'aucun des défis auxquels l'enfant étranger est appelé à faire face n'est «normalement» draIna tique en soi, contrairement à ce gu'on a souvent tendance à dire. La perspective que nous avons adoptée ne considère pas ces difficultés comme un risque n priori, mais comme faisant partie de conditions de vie sollicitant des ressources psychosociales spécifiques. Comme des travaux récents dans le domaine de la psychologie du développement le montrent (PerretClermont, 1979; Tap, 1988; Cyrulnik, 1999), la rencontre avec la diffi-

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tuation socioculturelle de l'enfant et ses résultats scolaires. La réussite apparaît donc comme le fruit d'un système formé d'éléments interdépendants, une sorte de qualité émergente de l'interaction qui se construit collecti velnent et qui se nourQuelles sont donc les rit du sens que les acconditions qui semblent teurs attribuent au saavoir aidé ces jeunes voir et aux résultats à dépasser la difficulté scolaires . Bref, ce fruit d'une scolarisation dans Il n'y a pas d'équivalence enlre silualion de migralion el échec scolaire. s'alimente de la convicune langue et une cultion que ça vaut la peiture différentes de celles rieur de la famille permettant des ne de réussir, même si on est ende la famille? Les analyses que nous avons développées nous ont permis négociations entre différents points fants migrants! de voir le rôle clé joué par un cer- de vue et projets; relations entre famille et école basée sur un mirtitain nombre de ressources. Références mum de reconnaissance réciproD' abord la famille e t son rôle de que; relations entre milieux d 'ap- Cesari Lusso, V (1997). Quando ln sfidn soutiel' e t cela v a à l'encontre de partenance autorisant l'individu à vÉelte chiomota il1tegrnzione ... Roma: La J'idée couramment acceptée que les intégrer ses référents culturels mulNuova ltalia scicntifica. Traduction tiples. parents in1migrés souffrent d'un française (2001): Qualld le défi est appelé intégration ... Berne: Peter Lang. handicap comme figures de soutien, Bien sllr il ne s'agit pas norma- Enfin, des ressources qui ont trait à Cyrulnik, B. (1999) Un merveilleux mallement d'un soutien scolaire, mais l'image de soi-même. L'attribution heur. Paris: Odile Jakob. notamment d'un étayage affectif et à soi-même du mérite de sa propre Marc, P. (1984) Alflollr de la notion pédacognitif. Cet étayage prend diffé- réussite scolaire est souvent évogogique d'attente. Berne: Peter Lang. rentes formes telles que: encourage- quée par la population concernée, ments, autorisation implicite à s'ap- même si parfois eUe est nuancée Monteil, J.-M. (1989). Edlfquer el former. proprier des savoirs différents d e par une sorte de modestie verbale Grenoble: Presses Universitaires de ceux de la famille, transmission de faisant appel à l'idée d 'avoir aussi Grenoble. règles structurantes, place faite aux eu de la chan ce. Un tel comporte- Perret-Clermont, A.-N. (1979) La consprojets personnels de l'enfant, atti- ment renvoie à la distinction pro- truction de l'intelligence dans l'interaction tudes positives vis-à-vis du savoir posée en psychologie sociale entre sociale. Berne: Peter Lang. sujet à contrôle interne et sujet à et de l'école du pays d'accueil, etc ... Tap, P. (1988). La société Pygmalion? Pacontrôle externe (pour une synthèris: Dunod. se, Monteil, 1989). Les premiers se Deuxièmement, les enseignants. Watzlawick, P. (1988, trad. fr). L' invenpensent responsables de ce qui leur Les enseignants représentent SOll vent des figures clés aidant l'enfant arrive, tandis que les autres se pen- tion de la rén/Ué. Paris: Seuil. à accéder à des filières à la mesure sent en quelque sorte en proie au Zittoun, T. & Cesari Lusso, V (1998) Ba· de ses potentialités. Dans les récits destin. Il semble donc qu'il y ait gage culturel et gestion des défis idendes jeunes ayant réussi leur scolari- une interdépendance entre «con- titaires. Cahier de psychologie, n O34, p. té il y a toujours un enseignant par- trôle interne» et performance posi- 17-32. Université de Neuchâtel. ticulier qui joue le rôle de soutien, tive, notamment dans des conde conseiller, d'avocat. Parfois il textes scolaires. s'agit d'un enseignant de l'école suisse, parfois c'est l'enseignant qui En conclusion, ce qui est à soulidispense les cours de langue et cul- gner est qu' aucune de ces resVittoria Cesari Lusso, professeusources pourrait expliquer à elle ture d'origine. re associée, Université de Neuseule la réussite scolaire de l'enfant châtel; Université della Svizzera Troisièmement, la qualité des ré- migrant. C'est plutôt l'interaction IIaliana. seaux de relations dans lesquels entre ces différents facteurs qui s'insère l'enfant: relations à l'inté- semblent médiatiser le lien entre si-

cuIté ou le conflit (pourvu qu'ils ne soient pas trop graves!) peut même se révéler comme une des conditions favorisant le développement de nouvelles capacités d'ordre affectif ou cognitif.

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Inlerculturalilé: ~-~~ à (hâteauneuf-(onthey Châteauneuf-Conthey, avec sa population largement hétérogène, est au cœur d' un projet-pilote relatif à l'intégration scolaire des enfants étra ngers. Marianne Putallaz a été engagée dans le cadre de cette expérimentation en tant que maîtresse de soutien pour les classes prim aires. Elle est p ersonnellement convaincue que c'est par les enfa nts que les choses vont se transformer en matière d'ouverhue à la

culture de l'autre. Longtemps enseignante primaire, Marianne Putallaz a pu observer au fil des ans les changements da.ns le brassage des populations et les problèmes engendrés par cette situati on nouvelle. Lorsqu'elle s'est retrouvée face à une classe con1posée de près d'un tiers d'enfants étrangers non francophones en difficulté scolaire, elle s'es t dit qu ' il fallait absolument faire quelque

chose. Mais quoi? Le constat d 'un décalage avec les programmes était

l'objectif est de créer des ponts entre les différentes cultures.

insuffisant pour avancer.

A Châteauneuf-Conthey, le déclic a eu lieu lors d 'une réunion organisée

Marianne Putallaz, quel bilan faites-vous de ce projet-pilote visant à renforcer le soutien pédagogique dont bénéficient les enfants de migrants? Au dépar t, on es t parti dans de nombreuses directions, sans tou-

vécue comme un p roblème et non comlne une chance. Le changenlent

des mentalités est un processus extrêmement lent. Dans la presse, il est de plus en plus souvent question de ségrégation menaçant le système scolaire alors que les études scientifiques montrent que le mélange culturel est source de progrès, aussi bien pour les enfants suisses qu'étran-

gers. Comment expliquez-vous ce

autour de la thématique des enfants handicapés, quand la discussion des enseignants a glissé sur une autre problématique qui les touchait de plein fouet, c'est-à-dire celle de l'intégration scolaire des enfan ts ne s'exprimant pas en français. Ccla se passait en 1999. La réunion de différentes volontés, à la fois politiques et pédagogiques, a permis le développement d'un projet-pilote dans les classes. L' idée était de renforcer

Et quels sont-ils? Le souhait qui reste prioritaire par-

le soutien déjà existant, d'intervenir

mi les enseignants concerne le sou-

Les adultes ne sont pas rassurés dès que l'école ne ressemble plus à celle

dans les classes afin de mettre en valeur l'interculturalité et d 'améliorer la relation entre les enseignants et les parents d 'enfants allophones. Depuis, Châteauneuf-Conthey expérimente donc ce projet-pilote dont

tien traditionnel, c'est-à-dire les

qu'ils ont cormue eux-mêmes.

jours savoir exactement vers quoi

on allait. Maintenant, après deux ans d'exp érience, je cmis qu'on voit mieux les besoins des enseignants, des élèves et des parents.

cours de français. A cela s'ajoute l'organisation d 'activi tés interculturelles dans les classes. L'objectif

paradoxe? Nous ne sommes vraiment pas dans une période favorable à l'accueil de l'autre. Même si nou s vivons dans une société de la communication et des voyages à l'étranger, il y a paradoxalement un resserrement autour des lois nationales. Il

y a une peur assez génér ale, et ce malgré des recherches qui démontrent que cette crainte est injustifiée.

Estimez-vous que la formation des enseignants en matière d'in-

terculturalité est suffisante? La majorité des enseignan ts suivent volontiers des cours de didactique, mais trouvent nettement plus difficile de réfléchir sur les valeurs que l'école doit transmettre. Se demander si l'on est capable d'écouter un enfant qui parle de la guerre qu'il a vécue n'est pas simple. Nous avons besoin de matériel pédagogique pour ne pas nous sentir complète-

ment démunis.

monde ou des activités à partir de

contes de tous les pays. Vous-même vous venez de suivre un cours de fonnation à l'approclle des llligrants organisé par l'asso-

ciation Appartenances et le Service de médiation. Que vous a apporté cette formation? Ce que j'ai appris en premier lieu, c'est le respect de mes propres racines. Autre découverte, c'est le prix énorme que les migrants, tant politiques qu'économiques, ont à payer, car l'exil, même réussi, im-

N'en existe-t-il pas?

Bien sûr qu' il en existe. La Fondation Edllcation el développement à

plique toujours un sacrifice. Ce cours m'a permis d'apprendre à mieux cOIUlaltre le vécu des enfants

Lausanne en propose, mais une

de parents migrants. J'ai en outre

idée qui me semblerait particulièrement intéressante à développer serait qu' un groupe d'enseignants de soutien imagine d es activités concrètes et ludiques qu'il pourrait ensuite diffuser. Cela permettrait à tous les enfan ts de se famili a-

é té sensibilisée à la manière de mener un entretien, ce qui m 'a fait

riser avec d'autres coutumes, qui

font partie du patrimoine de l'humanité. Ce pourrait par exemple être des jeux autour des différentes manières de se saluer à travers le

prendre conscience de la nécessité de développer la forma tion d'interprètes neutres p ouvant servir d'in-

termédiaires entre les enseignants et les parents allophones. Pour cela, il est essentiel de prévoir un budget, car le bénévolat a ses limites.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Cultures et apprentissages

L'interculturalité

La formation déstabilise nOn seulement parce qu'elle met en question

en~~

Lien école et culture

qu'elle implique souvent des chan-

turation ne p eu vent plus se situer

La question de la culture ne peut

d'une histoire racontée en alban ais

gements insécurisants dans les re-

dans un contexte monoréférencé,

ê tre évacuée de la réflexion sur

ou en portugais ou d ' une comparaison entre les différentes langues de la classe, le but est de faire un dé tour par la di versité culturelle

lations, dans les appartenances de l'a pprenant. Ce n'est pas une sinécure de passer de la religiosité à la technicité, du collectif à l'individu, de l'improvisation à la rigueur, de l'affectif à la rationalité, de la soumission à l'attitude critique. Gilles Verbunt. Les obstacles culturels aux apprentissages. Guide des interveliants. Paris: CND?, 1994.

donc relativement monolithique et stable (au sens d'une évolution lente et douce). En con séquence, les enjeux éducatifs de l'Ecole sont à définir par rappo rt à cette complexifica tion et diversification du

l'école. La culture n'est pas figée, et ni l'éco le ni la société ne sont des musées. L'école d'aujourd'hui est soumise à trois exigences, irréductibles, mais nullement contradictoires. Elle doit à la fois tenir la référence à un patrimoine, diffuser

de ces activités consiste à recon-

naître la valeur de la culture maternelle de l'enfant étranger pour qu' il se construise son identité et qu'il puisse apprendre dans de bonnes conditions. Que ce soit au tra vers

pour revenir au fran çais. Selon vous, le bilinguisme des enfants étrangers devrait-il devenir une richesse à exploiter dans le cadre scolaire? En effet, c'est une richesse qu 'on

n'exploite malheureusement pas o u peu, mais Je problème est que

les enseignants ont peur d e passer à côté du programme et on peut les comprendre, car la pression de la 14

société dans son ensemble, des autorités scolaires et des parents est très grande. L'hétérogénéité culturelle et linguistique est encore trop

R

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des idées reçues, mais a ussi parce

L'Ecole plurielle Pour tous les enfants, y compris ceux qui ne vivent pas un processus de migra tion, socialisa tion et encul-

R~- M.i2001

tissu social en évitant de sombrer

dans une réponse de type additif dont la traduction institutionnelle serai t la pluralité des Ecoles, alors

tian et de la formation. Paris: Nathan Un iversité, 1994.

qu'il conviendrait de concevoir une Ecole plurielle, ouverte à toutes les

une culture ouverte sur des influences extérieures, sur les autres civilisations, et être en contact avec une culture vivante, au contact des créateurs, en un mot ê tre elle-mê-

formes de diversité, y compris culturelles. Martine Abdallah-Pretceille ;11 Dicti011llaire encyclopédique de /'éducu-

me un lieu de création. Jea11-Pierre Obin et Annette ObinCouloll. Immigration et intégration. Paris: Hachette éd/lcation, 1999.

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,.


+ la médiation culturelle, approche communautaire.

Formation: «AffM~ des migrants»

"

La migration est aujourd'hui un champ qui met en évidence la question d'intégration. Les frontières existantes dans le monde moderne ne son t pas un iq uement politiques et économiques, mais également sociales et mentales. Le franchissement de ces deux dernières constitue la migration à laquelle nous nous intéressons dans cette formation.

Principaux intervenants A. Cioa, psychiatre, F. Fleury, ethna-thérapeute, J.-c. Métraux, pédopsychiatre, S. Alvir, enseignante interculturelle, Claude Rossier, médiateur, L Eiriz, psychologue, P. Thétaz, travailleur social.

nature des problèmes e t de la crise que signifie la migration. • Contribuer, par l'articulation de concepts théoriques et de la réflexion Sur la pratique, à la promotion des ressources des familles migrantes et du réseau familial et social, et ainsi de renforcer l'autonomie des populations migrantes.

«La migration est 1111 Les similitudes et les différences culturelles phénomène propre à constituent l' un des thèmes traités lars de la formation. l'humani té, voire à l'ensemble du monde vivant, et n'est l'offre actuelle de compétences et le gain que pas un problème» 1 selon A. Ciola, in-

tervenant de la formation «Approche des migrants» qui s'est déroulée à Sion, entre septembre 2000 et mars 2001, et suivie par 22 participants des champs de l'éducation, du social et de la santé. Cette formation, organisée conjointement par l'association Appartenances' et le Service de médiation de Sion 2, a été mise sur pied suite à des séances d'un groupe d'intérêt autour des questions de santé e t migration.

des prestations, soutien aux projets à un niveau local, l'accessibilité aux soins des migrants, etc. Ces échanges auront été le principal moteur des partenaires à s'engager à offrir un lieu de ressources pour des professionnels, désireux de comprendre la crise que signifie la migra tion et de développer des compétences personnelles, sociales e t techniques dans l'approche des migrants.

Objectifs de la formation Ces rencontres avaient pu nlettre en évidence des attentes et besoins des professionnels de l'éducation, de la santé et du social, dont le travail des enseignants avec les enfants migrants, les besoins en formation, besoin de coordination de

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• Identifier les similitudes entre les êtres de toute culture et peut signifier d'être entre deux cultures.

• Renforcer l'autonomie e t la collaboration entre professionnels travaillant avec des migrants.

Déroulement Le cours est divisé en 15 séances de 3 heures. Afin de permettre aux participants de concilier cette formation avec leur activité professionnelle, les cours se donnent le jeudi soir de 17 h 30 à 20 h 30. Début des cours 13 septembre 2001 Lieu Sion Organisation Association Appartenances et Service de médiation Renseignement et inscription Pierre Thétaz, coordinateur 078 / 628 28 02 pierre.thetaz@bluewin.ch

---Notes 1

La formation «Approche des migrants»: programme Public-cible Professionnels de l'éducation, de la santé et du social, travaillant avec des migrants. 2

La formation «Approche des migrants» devrait permettre aux participants de: • Acquérir des outils permettant une meilleure compréhension, la

Les thèmes traités Similitudes et différences, deuil et migration, enseignement interculturel, migration et traumatisn1e, cycle de vie, culture e t appartenances, anthropologie de la santé,

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Appartenauces, associatio/1 pluriculturelle dont le double objectif est: de favoriser l'autonomie et la qualité de vie des migrants (requérants d'asile, réfugiés, travailleurs immigrés, etc.) par la découverte et l'uWisatiol1 de leurs propres ressources; de promouvoir ln rel1con tre entre les migrants et la société d'accueil. Cette association met sur pied achtellement en Suisse romande des actions de promotion de la santé, de formation et de médiation culturelle. Le Seroice de médiation a comme objectif de gérer et de résoudre les conflits en organisa1lt des échanges entre les persOl1nes et en cherchant la co-responsabilité et des accords équitables et durables. Ce service illtervient principalement par la médiation familiale, de voisÎlwge el en entreprise.

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Posséder deux ~: touiours un plus C.P~ A ma grande surprise, Marina aime

lire en espagnol, sa langue matemelle. Cela nuance fortem""t mon hypothèse. Je découvre qu'on discute de lecture en fanc/ion des langues qu'on connaît. Mais la grande différ""cc avec Marina, c'est qu'elle aime lire en espagnol. Le moment durant lequel elle a immigré et l'intégration dans la nouvelle culture et société ne lui ont pas enlevé son plaisir et ses habitudes de lire en espagnol. (Laura)l

réussite scolaire, elle a fermé la porte à ce qui l'avait construite jusquelà . C'est pour ça aussi qu'elle a renoncé au cours d'espagnol: parce

qu'il fallait que je fasse des progrès. Alors l'espagnol c'était seulement le parler il ln 111aison . En plus c'était la règle, 011 parle espagnol. Elle considère qu' iJ faut tenir à distance les langues et les cultures afin qu'elles ne s'influencent pas négativement. Entrer à J'école suisse c'est laisser sur le seuil ses ressources engrangées en Espagne.

Se censurer pour réussir Dans un texte d'une richesse exceptionnelle, Laura cherche à comprendre pourquoi elle n'aime pas lire. Elle est arrivée en Suisse à l'âge de 11 ans, venant d'Espagne, de la campagne galicienne. Elle a rejoint ses parents qui étaient en Suisse depuis plusieurs années lorsque le regroupement familial a été possible:

mes parents nous téléphonaient: c'est quand qu'on vient vous voir, c'est quand que vous venez habiter ou que nous allons habiter là-bas? Moi je voulais tellement être avec mes parents, qll 'o n vive une vie de famille, mais

Une enseignante qui n'aime pas lire

'j

Alors qu'elle termine ses études pour devenir enseignante, Laura se questionne: Je n'aime pas lire et, en

tant que future enseignante, ce fait me frustre. Comment Ure enseignante et donner il mes élèves le goût de la lecture si moi-même je n'aime pas lire? Elle est en quête de compréhension. Elle est à la recherche de réponses. Elle décide de tra vailler sur sa propre histoire de vie en la confrontant à celles de jeunes immigrés, arrivés en Suisse dans des conditions proches des

vraiment les cinq ensemble, que moi

j'étais prête il quitter l'Espagne mais sans aucun problème. Je n'avais pas peur d'aller en Suisse là a;; je ne connaissais personne (.. J. Dès son arrivée, le désir de s'intégrer, de réussir à l'école sont si forts qu' elle va jusqu'à oublier qu'elle savait lire en espagnol alors qu'elle est en train d 'apprendre le français: j'avais consciemment arrêté de lire en espa-

gnol pour progresser dans la langue française. Pour pouvoir accéder à la langue qui personnifie pour elle la

- -- Note l

Je vous invite dans ce texte à suivre la réflexion de Lallra jeune immigrée et future enseignante, ql/i, à partir de son histoire de vie et de sa confrontation avec celles d'autres jeunes immigrés(e)s, cherche à comprendre son rapport à la lecture - en français (Logo, M. (2001). Ln lecture ell français, langue seconde. Réflexions à partir du vécu expérientiel de jeunes migran ts à Genève. Bibliothèque FPSE: Genève). 6

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sien nes (regroupement fami lial alors qu'ils son t en cours de scolarité) et elle va, telle une h abile h orlogère, démonter pièce par pièce cette affirmation: j'aime pas lire. Au fil des en tretiens qu'elle mèn e avec des jeunes immigré(e)s, Laura transform e sa ques tion de dépar t: du j'aime pas lire entier, sans nua nce, elle p asse avec Ma rina qui lui appren d qu'ell e a ime lire en espagnol à un e prelni è re d éconstruction: il fal -

lire, bien ql/'il sache déjà le faire d'une certaille mallière (. . .) mais il devra nvoir le niveau de ses camarades qui

savellt lire le français depuis des allnées. Et voilà que surgit la question de l'exigen ce scolaire. Comment réussir lorsqu 'il fa ut li re des textes dont elle ne comprend pas encore le sen s parce qu'elle n e m aîtrise pas su ffisa m ment le français . La ura réagit COInme future enseign an te

lecture en langue une

et la lecture en langue deux. Ce constat vient de l'entretien dans lequella lecture en espagnol et la lecttlre en fmnçais sont discutées

gl1o/11e m'avait jamais ennuyée ou, en tout cas, je n'en avais pas le souvenir. Ces deux lan gu es ne jou eraientelles donc pas le m ême rôle d ans sa vie? L'espagnol est toujours la langue d u cœu r alors que le fra nçais, le fran çais écrit surtout reste la langue de travail.

L'entre tien su ivant l'aiguille su r le monl en t où a lieu la migration et Laura for mule u ne n ouvelle hyp othèse: Toute personne devenue bilingue à ['adolescence n 'aime pas [i re

C.. ) le bilingue successif n'aillie pas lire. Mig rer en périod e d e fin d'école primaire e t de d ébut du second ai re lui semb le d éfavorable pour se lancer dans l'app rentissage d'une seconde langue, ce qui pou rrait influ en cer le plaisir d e lire: Un immigré de Il ans rencontre une nouvelle

langue qui devient langue seconde, e/1 en connaissant une premièrej il apprelldra à lire ici e/1 français, tout en sachmû déjà lire dans sa langue maternelle non seulemellt il apprelldra à

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expressions tout ça quand tu dis des trucs ici, peut-être qu'il y a des sousentendus derrière que tu n'arrives pas fi comprendre, tu vois. Elle veu t parler ici d es implicites par tagés d ' une Société qu'elle trouve dan s ses p remières lectu res en fran çais et qui lui renden t le sens op aque, u n sens qu 'ell e doi t app rendre en m êm e temps qu'elle apprend son no u veau contex te: Lire tu sais mais c'est pas la même chose, je

lait séparer la lect",·e en del/X lectures: la

de manière séparée, comme deux activités . A cet ins tant, Laura réalise qu 'en fran çais et en espagnol, son rapport à la lecture n 'est pas le mêlne: Lire en espa-

été proposées lors de son arrivée à l'école étaient peu approp riées à ses connaissances d u fra n çais d'a lors. Ell e a de la peine, comme Sébastien avec qui elle s'entretient, d'accéder au sens: .. je veux dire nous on est nés en Espagne, toutes les

e t sa it q u ' il est d ifficile de trou ver des textes intéressants p ou r des adolescen ts, déb utants lecteu rs en français.

Lire, mais pas un roman! Nous arrivon s à une n ouvelle précision : La ura et les jeunes immigré(e)s n 'abordent pas tou s les genres textuels d e la m êm e façon: a lors que Bégonia est une p assionnée d'histoire, Sébas tien lit d es BD, Oliv ier des m agazines e t des journa u x sporti fs. Le j'aime pas /ire d e La ura concerne les romans, un genre dont on a u rait tend ance à dire qu 'il est p lutôt fascinan t: Je ne suis pas une lectrice de bouqlLins, je suis

lectrice de tout autre chose.. magazines, des articles .. c'est donc le roman qui dérange.

La dérive Dans son analyse, La ura m e t en évid en ce q ue les lectures qui lui ont

veux dire que tu dois faire l'effort de C0111prendre ce que tu lis ta ndis qu'en espagnol, qumld tu lis ... tu comprends tout de suite ce qui se dit. Laura garde en mém oire des événements qui semblent anod ins e t qui l'ont p ourtant beaucou p m arquée. Un jour, fière d'avoir ré ussi à terminer un livre et d e l'avoir compris, ell e ch erch e d es complimen ts a u près de son enseignant . Mais le maître, d it-elle, ll1i ouvre les

yeux sllr les compétences qu'il faut avoir dans son degré scolaire et ce roman (qu'elle venait de lire) était trop fac ile. Pour La ura, c'es t le début de la fin, de la fin des plaisirs procurés par la lecture, le début dtl handicap . Elle se sent humiliée. Elle p arle m ême de dérive. Un e déri ve qui s'alimente des échéan ces rapp roch ées fi xées par l'en seignant p our term in er des gros bouqu ins comme le pavé de Zola, une dérive où reviennent les mots i111pose1~ pavé, un livre gros comme ça, cOl1 ter, une dérive qu i grossit lorsqu'un en seign ant lui d it: fi faut lire pOl II· faire des progrès en français alors qu e La ura p asse ses jou rs et ses n uits à lire. U n e

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dérive q ue Laura a de la peine à quitter. Son intérêt pou r les livres a changé: elle ne lira jamais plus

que par obligation, par devoir et Ile trouvera plus le pla isir connu bien qu'elle aime toujours les livres lus. Les livres devoir ont remplacé les livres plaisir.

L'oral avant l'écrit Da ns ses ré flexions plus p édagogiques, La ura rappelle qu e les jeunes qu 'elle a inter viewés savaien t lire dan s le ur p re m ière lang u e, en arri va nt à Gen ève et elle cite Abd a llah -Pretceille (1982): il s'agit alors d'opérer essen tiellemen t un transfert de compétence et de permettre a ux enfants d 'accéder le plus rapidement possible a u sens d'un texte étran ger, le nl écanisme de l'acte lexique étant mis en place.

,"

Laura p oursuit: «Les ellfants al/aphones ont surtout besoin de l'ami pour progresser dans la lecture ell français, lallgue seconde, ce que confirme Abadallah-Pretceille (1982): Les enfants lloll-francophol1es ne pourront dépasser la phase d'oralisation et de déchiffrement que s'ils ont développé pamllèlemellt une compétence langagière. Le passage direct des formes graphiques au sens s'appuie sur une pratique maîtrisée de la parole, d'où la nécessité de développer au maximum l'appétence du langage». Lau ra sou ligne qu'apprendre à parler ne peu t se réaliser qu 'en p arlan t, en écoutant, en interagissant.

Le rôle «passeur» de l'école Enfin Laura rend b ien v isible les a d apta tion s a uxquelles sont confrontés certain s enfants. Elle appelle l'école à remp lir un rôle de passeur, à favoriser ch ez les élèves le transfert de leurs connaissances, de leurs compétences da ns leur n ou vel environn em en t. En fin d e p arcours, elle nuance son hypo thèse: Toute personne devenlle

multi~les

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L'école doit jouer son rôle de passeur culturel. bilingue à l'adolescence l1'aime pas lire, de par sail entrée da ns le bilinguisme. Si, dit-elle, le fait de devenir bilingue implique de nombreuses nouveautés pOlir lm individu, ce ,,'est pas le bilinguisme qui peut engendrer lm mpport négatif avec la lectllre mais la conjon ction d'exp ériences familiales, scolaires, personnelles. Aujourd'hui, bien qu'elle a it p ris d e la d ista n ce avec son j'aime pas lire, il lui res te à retrou ver la passion qui l'animait lorsqu'elle a découver t le roman .

Référence Abdallah-Pretceille, M. (1982). Les enfants non-francophones à l'école: quel app rentissage? quel français? Pa ris: Bourelicr, Colin.

L'~ Christiane Perregaux enseigne à la faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Genève.

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• Les élèves d'origine étrangère: entre ~4"- et ~4"­ P.-A. 7)~~ - F. p~~

"

La Suisse a, depuis les années 60, une population importante d 'origine étrangère. À un premier flux migra toire composé essentiellement de ressortissants d 'origine italienne et espagn ole, a succéd é d ans les années 80 un deuxièm e fl ux composé d 'au tres nationalités essentiellement d e You goslavie et du Portugal. Si des cantons, tels Genève, Va ud , Bâles-Ville et Zurich, ont tradi tionnellement une p roportion élevée d 'élèves étrangers, d 'a utres cantons, COQlme le Valais, ont vu cette proportion a ugm enter de m anière spectaculaire n otamment au cours d es a nnées 1980 et au d ébut des années 90 (OFS, 1995) . Ainsi, la p roportion d 'élèves étrangers triple en Valais durant cette période.

élevées . Le nivea u socia-économique d'origine d es élèves jouerait LU1 rôle d ans le p rocessus d 'orientation/ sélection mais aussi leur origine na tionale: à niveau socia-économique égal, les élèves d 'origine étrangère seraien t l'objet d 'u ne discrimination par rapport au x élèves d 'origine suisse. Ces résultats n uancent fortement ceu x d e Hutrnacher (1987) pour qui, d ans le canton de Genève, à niveau socio-économique égal, les élèves d'origine étrangère ne rencontrent pas plus d e d ifficultés scolaires que les élèves d 'origine suisse.

L'intégra tion scolaire d es élèves étrangers res te p roblématique en Suisse. Ainsi, Kron ig (1996), StumyBossart (1996), Lischer (1997), (Doudin, 1998) montrent que les classes regroupant d es élèves en difficultés scolaires sont m ajoritairement fréquentées par des élèves d ' origine étran gère. Dans une étude su r les com pé ten ces en m a thém a tiques, Moser, Ram seier, Keller & Huber (1997) m ontrent qu'à caractéristiques identiques (comme le niveau socio-écon omique d 'origine), les élèves étrangers obtiennent d es résultats inférieurs aux élèves suisses, ce qui dén oterait, selon les auteurs, W1e discrimination et des déf icits spécifiques liés à la m igra tion. Selon Mülle r (1997), lU1e partie des élèves orientés au secondaire inférieur dans la d ivision à niveau d ' exigences élétnentaires auraient les compétences suffisantes p our fréquenter une division à niveau d 'exigen ces plus

Cette situation a des conséquences sur le p lan de l'accès à la formation post-obligatoire. Pour l'ensemble de la Suisse, 23% des élèves d 'origine étrangère n'entreprennent aucune forma tion post-obligatoire contre

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Accès aux formations plus problématiques

<< apprentissages L'accès aux

»

semble plus difficile pour les élèves étrangers,

seulement 8% d es élèves suisses. De plus, l'accès au x appren tissages semble plus d ifficile pour les élèves étrangers, les p laces dis ponibles étan t attribuées en premier lieu aux Suisses. L'accès aux études tertiaires pose également problèm e: n on seulement la proportion d 'étrangers est

très faible mais elle a tendan ce à diminuer alors que la proporti on d e Suisses s'accroît (Lischer, 1997). Face à l'augmentation d e la p roportion d'élèves étran gers en scolarité obliga toire, les d ifféren ts systèmes scolaires cantona ux ont suivi d es politiques plus ou m oins «intégra tive» ou «ségrégative». Un indicateur scolaire est particulièrem ent intéressant pour ap p réhender cet aspec t, soit la proportion d'élèves orientés dans des classes regroupant d es élèves en difficultés. Plusieurs études montrent que le système péd agogique valaisan suiv rait W1e politique nettement intégrati ve: • pour la période 1989/ 90 à 1994/ 95, le ca nton du Valais est le seul e n Suisse à voir la proportion d 'élèves exclus de la classe orelinaire baisser (toutes na tionalités confondues) (Sturny-Bossart, 1996); • en 1980/ 81, la proportion d 'élèves exclus de la classe régulière (toutes nationalités confondues) est une des plus faibles de Suisse, le canton d u Valais occupant la 25' place su r 26. Cette proportion res te par la suite très faible p uisque ce canton occupe la 22' place en 1993 / 94 et se retrouve à la 25 c p lace en 1997 / 98 (OFS, 1995, 1999); • cette politique in tégra tive rejailli t éga lement sur l'orientation scolaire des élèves de na tionalité é trangère. Ainsi, le Valais présente en 1997/ 98 égalem ent une des proportions d 'élèves étrangers hors classe régulière la pluS faible de Suisse, le Valais occupa nt la 24' position (OFS, 1999) .

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DO S S Cette politique intégrati ve d evrait s ~ a v é rer positive pour les élèves . Ainsi, différentes recherches m ontrent qu' un élève dit «faible)) progresse mie u x s' il fait partie d 'un grou pe hé térogèn e. De p lus, des recherches ont démon tré les effets négatifs d es classes regroupant d es élèves en difficultés, comme l'effe t d'étiquetage (quels que soient ses progrès, u n élève après avoir fréquenté ce type de classe risque d 'ê tre toujours vu comme ayant des difficultés), le manque d 'efficacité sur le plan des a pp rentissages notionnels, voire dans certains cas ra ttein te à l' estime de soi (Doud in, 1996). Il faut éga lement relever que la marginalisa tia n scola ire opérée par ce type de classe risqu e d'entraîner u ne marginalisation professionnelle. Une rech erche récente confirme que d es élèves qui ont eu certes des difficultés, m ais qui ont sui vi leur scolarité d ans une classe «réguli ère)), on t plus d e chance de s'insérer d ans une formation professionnelle que ceu X qui ont suivi une classe de développement (Haeberlin, 1998). Il est donc p référable d'éviter d e constituer d es classesghettos, qui regrouperaient uniquement des élèves faibles, et maintenir des classes aussi hé térogènes que possible. En ce qui concerne les élèves étrangers, il faut également ajouter le risque que présente ce type de classe p our la qualité de leur intégration socio-cultu relle. Ainsi, des élèves é tran gers qui terminent leur scolarité obligatoire dans ce type de classe ont plus tendance que les élèves terminant en classe ordinaire à avoir des amis é trangers, de

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ac tuellem ent une des principales minorités étrangè res en Suisse ronl a nd e, d ans leu r écrasan te m ajorité, ils optent pour l'i1ltégratian culturelle (Pons, Doudin & Pini, 2000). Il fa u t d on c tout m ettre en œ u vre su r le p lan scolaire pour soutenir ce processus d' intégra tion et n e pas le fragiliser.

Quelques références bibliographiques (une bibliog raphie complète est à disposition auprès d es auteurs) Doudin , P.-A . (1996) . Élèves en diffic u ltés: la pédagogie co mpensatoire est-elle efficace? Psy-

c/lOscope, 17,9, 4-7. Doud in, P.-A. (1998) . Sc/lIllrmg der portugiesj· sc1wl1 Kil/der i/1 der Schweiz / Scolarisation des ell/mlis portugais ell Suisse. Berne: EDK / CDIP.

OFS (1995). Les illdicnleurs de r enseignement en Su isse. Berne: OFS.

parler avec eu x leur lan gue d 'origine. Ceci s'explique n ota mment par le fait que ces classes sont majoritairement fréquentées par des élèves d'origine étra ngère et que les possibilités d e contacts av ec les élèves suisses y sont réduites. D'Wle manière générale, l'inefficacité d e ces classes peut s'expliquer par la na ture p arad oxale d e l'a ide fournie: ainsi, on tente de mieux intégrer l'élève tout en recourant à W1e mesure d 'exclusion (d e la classe régulière) . Ce paradoxe est d 'a u tant plus criant que cette form e d'exclusion touch e justemen t d es élèves migrants qui tentent de s'intégrer à leur pays d 'accueil. En effe t, et comme nous l'avons Inontré pour les élèves d 'origine portugaise qui constituent

OFS (1999). Les indicnteurs de l'enseignement en Suisse. Neuchâtel: OFS. Pons, F., Doudin, p. -A., & Pini, G. (2000). Identité culturelle et scola rité d 'élèves portugais en Su isse. Revue Suisse des

Sciellces de l'Educatioll, 3, 585-606.

Pierre-André Doudin, Dr. Psycho Université de Genève, FPSE. E-mail: pierre-andre.doudin@pse.unige.ch Francisco Pons, Dr. Psych oUniversité d 'Oxford. E-mail: francisco.pons@psy.ox.ac.u

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Pour aller plus lD~...

L'interculturalité en quelques ~ Mondolivres: bibliothèque interculturelle

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Mondolivres, bibliothèque interculturelle du Valais, offre quantité de livres en de nombreuses langues. Depuis août 2000, une partie des fonds (les livres pour adultes en langues étrangères sont transférés à la bibliothèque cantonale du Valais à Sion). A la rue de Loèche 1, dans les locaux de Mondolivres, on trouve des livres pour enfants (en plus de 20 langues), des contes, des poésies, des ouvrages sur de nombreux pays et régions du monde, des ouvrages thématiques et des dictiOlmaires et méthodes de langues. Mondolivres propose en outre des activités culturelles (après-midi de contes, ateliers, lectures) et a participé à diverses manifestations interculturelles ou li ttéraires dans la région.

des expériences vécues, ne peuvent laisser indifférent. Elles constituent une véritable invitation à la réflexion, au dialogue et au débat. Ces courts-métrages forment ainsi un excellent outil de sensibilisation au racisme.

Cette série cinématographique a déjà été projetée au Capitole à Sion, lors d'une soirée organisée en novembre par la section valaisanne de la Liera (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme). Elle a remporté un réel succès, tant auprès des jeunes que des adultes présents dans la salle. La Licra-Valais proposera bientôt aux écoles du secondaire et du secondaire supérieur de projeter ces courts-métrages, voire de les utiliser pour initier des journées de sensibilisation au racisme et à la xénophobie.

Pour en savoir plus: tél. 027 1 326 22 42, télécopie 0271 32226 43, E-mail: mondolivres@hotrnail.com. http: //www.mediatheque.ch/ Mondol francais.htm

La Liera: Le racisme en images L'association «Dire, faire contre le racisme» a récernn1ent lancé, auprès de jeunes âgés de 16 à 25 ans, w. appel à scénarios montrant le racisme au quotidien. Cette initiative a rencontré un tel succès que l'association a demandé à des cinéastes confirmés, dont notamment Vincent Lindon et Paul Boujenah, de mettre en scène les douze scénarios jugés les plus réussis. Ces douze histoires courtes, qui retranscrivent parfois

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Pour en savoir plus: LICRA-Valais, CP 867,1951 Sion; licra@hotmail.com

Education et développement La Fondation Education et Développement met à clisposition des documents pédagogiques et thématiques (le catalogue actuel contient plus de 800 documents), fournit des renseignements au sujet des manifestations organisées en Suisse romande et propose des cours de formation initiale ou continue sur les thèmes liés à l'interdépendance Nord-Sud. Avenue de Cour 1, 1007 LausaIme, tél. 021 1 612 00 81, télécopie 021 1 612 00 82, courriel : fed@globaleducation.ch, http://www.globaleducation.ch/ francais l pagesnav 1 frames.htm

Et encore parmi d' autres ... Appartenances Rue des Terreaux 10, Case postale 52, 1000 Lausanne 9 Tél. 021 1 3411250, télécopie 021 1 3411251 association@appartenaI.ce.ch, http://www.appartenances.ch/ Centre de contact Suisse-Immigrés (CeS!) Gravelone 1, Case postale 2041, 1952 Sion Tél.: 027 1 475 41 23, tél.: 027 1 323 12 16.

OR1)P Généralités Clément, Francine; Girardin, Andrée. Enseigner aux élèves issus de l' immigration. Paris: Nathan, 1997. (Outils pour la classe).

Cote OROP: IV-2-e CLE Forster, Simone. Les enfants de l'immigration à l'école. Neuchâtel: Institut romand de recherches et de documentation pédagogiques, 1993. (Ouvertures; 93.403). Cote OROP: IV-3-c FOR Bailey, Cindy. La classe interculturelie: guide d'activités et de sensibilisation. Montréal: Ed. de la Chenelière, 1994. Cote OROP: lV-4 BAI Obin, Jean-Pierre; Ob in-Coulon, Annette. Immigration et intégration. Paris: Hachette, 1999. (Questions d'éducation). Cote OROP: /V-4 OBI Pluralité culturelle et éducation en Suisse: être migrant II. Bern [etc.]: Peter Lang, 1995. (Exploration. Cours et contributions pour les sciences de l'éducation). Cote OROP: IV-5-Q PLU

Apprentissage du fran~ais Didactique des langues Zarate, Geneviève. Représentations

Caritas Rue de Loèche 19, 1950 Sion Tél. 027 1 323 35 02, télécopie 027 1 322 58 07. Croix-Rouge Rue des Remparts 15, 1950 Sion, Tél. 027 1 322 73 58, télécopie 027 1 322 13 54.

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R

de l'étranger et didactique des langues. Paris: Crédif: Didier, 1993. (Essais). Cote OROP: 1-1-0 ZAR Braun, Alain; Forges, Germaine; Wlomainck, Pascale. Ecrire en français au primaire: quelles perforR~- M.i2001

man ces pour les enfants issus de l'immigration? Paris: Bruxelles: De Boeck Université, 1997. (Pratiques pédagogiques). Cote OROP: I-1-f BRA

Haeftele, H enri; Weiss, Marlise. L'enseignement du français aux enfants d'origine étrangère: guide pratiq ue pour l'enseignant. Strasbourg: CRDP d'Alsace; [S.I.]: CEFISEM,1996. Cote OROP: l-11HAE

Livres de fiction Gray, Nigel. Un ballon pour grandpère. Paris: Centurion jelll1esse, cop. 1988. Enfant, dès 5 ans. Cote OROP: BC ou A GRAY Sailli est fier de son ballon. Soudain il s'envole. Le père de Sam; le console en imaginant avec lui le voyage du bal/on. Un ballon qui apporte "" message de tendresse à son grand-père qui habite une île ensoleillée.

Lewin, Hugh. Jafta . Paris: Ecole des loisirs, 1995. Enfant, 6-8 ans. Cote OROP: BC ou A LEWIN «Jafta est 1111 petit garçon africain qui décrit sa mère, pllis 50/1 père, et exprime avec un gmnd Ilaturel et beaI/COUp de poésie pourquoi il aime tel/emellt ses parents. Le texte est émouvant.» (Arole) Grimaud, Michel. Le paradis des autres. Paris: Ed. de l'Amitié, 1986. (Les maîtres de l'aventure). Jeune. Cote OROP: BC ou R GRIM Gündisch, Karin. Au pays des bananes et du chocolat. Paris: Rageot, 1991. (Cascade). Enfant, dès 7 ans. Cote OR OP: BC 011 R GUEN

Lecture suivie Hüsler-Vogt, Silvia. Arzu: une histoire interculturelle pour la [deuxième] 2- et la [troisième] 3' année. Lausanne: LEP, 1993. Enfant, 6-8 ans.

Outils pour la classe Kaléido: inventaire sélectif de supports didactiques. [Neuchâtel]: COROME, 1994. 1 classeur (185 fiches). Cote ORDP: 1-11 MAG Perregaux, Christiane. Odyssea: accueil et approches interculturelles. [Neuchâtel]: COROME, 1994. Cote ORDP: 1-11PER Education et développement (Lausanne). Catalogue de matériel pédagogique 2000: éducation interculturelle, interdépendance Nord-Sud, migrations, droits de la personne, travail des enfants. Lausanne: Education et développement, 2000. Cote ORDP: fV-4 CAT

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NOS RUBRIQUES

RENCONTRE

1sabelle

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Darbellay, active dans la promotion de l'~ Isabelle Darbellay se bat pour la promotion de l'égalité entre femmes et hommes dans la société. Depuis aoû t dernier, elle est adjointe au Bureau de l'égalité du canton du Valais. De par son parcours professionnel, elle est particulièrement intéressée par la problématique de l'égalité dans l'éducation. Après une licence en sciences politiques, Isabelle Darbellay a travaillé pendant une dizaine d'a nnées à la Télévision suisse romande (TSR) dans diIférents secteurs: documentation journalistique, fonnatian du personnel, ressources humaines. Déjà à la TSR, elle a œuvré pour l'égalité, en qualité de déléguée à temps partiel (20%). Avec Barbara Guntern Anthamatten, qui est la responsable du Bureau de l'égalité, elles se répartissent les dossiers essentiellement en fonction de critères linguistiques. Il faut dire que le travail ne manque pas, que ce soit au niveau politique, familial, éducatif, professionnel, etc. Sensibilisation, lutte contre les discrim inations, conseils en tout genre, participation à des colloques, etc.: les modes de participation du Bureau de l 'égalité sont extrêmement variés. Isabelle Darbellay, qu'est-ce qui vous a sensibilisée à la question de l'égalité entre femmes et hommes? Je me suis toujours sentie concernée par la notion d'égalité. Lorsque j'étais é tudia nte a u collège de StMaurice, j'avais l'impression de devoir en faire plus que les garçons pour gagner ma place, e t ce alors même que j'étais une borme élève.

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Ce sentinlent a perduré à l'université. Durant mes études, j'ai en outre suivi un CQUfS intitulé «Femmes et société» et cette formation , donnée par une féministe de la première heure, m ' a beaucoup marquée. Pendant mes premières années professionnelles, j'avais un peu oublié ces questions, jusqu'à ce que j'occupe le poste de d éléguée à l'égalité à la TSR.

L'égalité à la TSR ou au Bureau de l'égalité, est-ce pareil? Non, c'est très différent. Dans ma nouvelle fonction, la mission est beaucoup plus large, car il ne s'agit plus seulement de l'égalité au sein d'une entreprise. Le Bureau a un double mandat: à la fois interne à l'administration cantonale et externe. Sur le plan extérieur, le travail se fait essentiellement par projets et les domaines abordés sont très différents les uns des autres. Souvent, l'on reprend des choses qui se font

Site Bureau de l'égalité Le Bureau de l'égalité du canton du Valais, qui a ouvert ses portes en 1993 et qui est rattaché au Département de la sécurité et des institutions, aura bientôt son site Internet à l'adresse suivante: http://www.vs.ch /egalite En a ttendant l'ouverture prochaine du site, des renseignements peuvent être obtenus par téléphone (027/606 21 20), télécopie (027 / 606 21 20) ou par courriel (egalite@admin.vs.ch).

au niveau fédéral, dans le cadre de la Conférence suisse des déléguée. à l'égalité, pour d es raisons avan~ tout budgétaires. C'est le cas par exemple de l'application de l'arrêté fédéral sur les places d'apprentis_ sage (APA 2). L'objectif de cet arrêté est de favoriser le choix d'une profession en dehors de critères sexistes, c'est-à-dire d 'encourager les filles à opter pour des filières techniques et les garçons à ne pas exclure des métiers qui aujourd'hUi encore sont dits féminins. Il y a aussi un proje t dans le Haut-Valais pour les jeunes inttnigrées, souvent défavorisées sur le plan de la formation. Un au tre dossier concerne la pauvreté et les fenunes en Valais et là l'action du Bureau dépasse la sensibilisation, puisque des mesures concrètes sont proposées. Est-ce que le Bureau répond à des demandes individuelles? Assurément, l'une de nos missions consiste à informer le public. Nous répondons naturellement aux demandes des particuliers et des institutions. No tre rôle n'est cependant pas de les accompagner, mais de les renseigner. Dans cette optique, le centre de documentation du Bureau met à disposition de nombreux ouvrages ainsi que des articles de presse écrite. En dehors du projet relatif à l'égalité des choix professionnels, me-nez-vous d 'autres actions éduca.. tives? Oui, même si ce projet est le plus important ac tuellement, d'autres actions sont initiées. D'une part, nous tentons de mettre en place une collaboration avec la Haute

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tians. D'au tres réponses plus nuancées que les quotas sont possibles, comme c'est le cas avec notre action visan t à favoriser la représentation des femmes dans les commissions extraparlementaires.

Ecole pédagogique pour la f rmation du personnel en°gnant. L'idée, c'est d 'aborsel der la thématique de l"egalité dans le cadre d' un cours d'éthique. L'égalité est question de men:alité et i l es~ essentiel d'y etre senSibilise dès l'école. D'autre part, nous avons l'intention d'introduire un matériel déjà existant et utilisé dans certains cantons pour apprendre l'égalité aux enfants. Nous souhaiterions le tester dans q uelques classes primaires afin de le mettre à jour et le diffuser ensuite. A une époque, il était régulièrement ques tion de l'image trop traditionaliste de la femme dans les manuels scolaires et aujourd'hui est-ce toujours d'actualité? Une récente étude en France a montré que cela n' avait que peu changé. Il y a une certaine réticence à voir la réalité de la société dans les manuels scolaires, e t pas seulement en ce qui concerne l'image de la femme.

Lorsqu'on parle d'égalité entre les sexes, l'on pense immédiatement à la féminisation des noms de métiers, de fonctions, etc. Est-ce vraiment là une mission prioritaire? Ce n'est certainement pas un sujet futile, car le langage est très important pour faire évoluer les mentalités. Un guide de féminisation, établi par la Conférence latine des déléguées à l'égalité, va sortir très prochainement et il sera très précieux pour l'application de l'égalité dans la langue. Il y a encore bien des efforts à faire pour lutter contre les stéréotypes professionnels, notamment d ans les offres d 'emploi. Du point de vue strictement sco .. laire, tou tes les études le d émontrent: les filles réussissent mieux ~ue les garçons. Ne peu t-on pas IlIlaginer que la parité professionnelle se fasse naturellement dans Un deuxième temps?

~~ -M.i 2001

«Je me suis toujours sentie lonlernée par la notion d'égalité». Même si les filles réussissent effectivement mieux que les garçons et qu'elles sont plus nombreuses sur les bancs des universités, l'on constate encore une inégalité dans le choix des filières. Majoritairement, les filles privilégient les orienta tions les moins intéressantes en termes de perspectives professionnelles. Au niveau des salaires, l'écart entre celui des hommes et des femmes est toujours d 'environ 25%. Et s'il doit se réduire au même rythme que précédemment, on en a pour un siècle encore avant d 'arriver à l'égalité! En politique, les femmes sont nettement sous-représentées et d'aucuns avancent la nécessité d es quotas ... Pour moi, ce n 'est pas un bon moyen en soi, mais si c'est la seule façon d'arriver à faire en sorte que les femmes soient mieu x représentées en politique ou ailleurs, c'est une mesure utile. Le grand mérite des quotas, c'est d'obliger à chercher les femmes disponibles et peut-être que cela pourrait forcer un peu les fenlmes à accepter certaines fonc-

Que rétorquez-vous à ceux qui estiment que le combat féministe est ringard? J'aimerais savoir de quel féminisme ils parlent. Si le féminisme, c'est de vouloir travailler et d'œuvrer à la promotion de l'égalité, je ne pense pas que l'on puisse qualifier cela de ringard. Si l'on pense au Mouvement de libération des femmes (MLF) dans les années 70, c'est peutêtre effectivement un peu dépassé. Même si les femmes ont le droit de vo te et que l'égalité figure dans la Constitution fédérale, je suis d'avis qu' il y a encore beaucoup à faire en matière de fétninism e. Par ignorance de la réalité, les jeunes femmes, qui n'ont pas encore travaillé ou qui sont a u début de leur carrière professionnelle, ont parfois l'impression que seules les compétences comptent. Dans le domaine de l'égalité de manière générale, et pas seulement celle entre femmes et hommes, rien n'est jamais acquis. En France, le mouvement féministe connaît un renouveau à travers les Chien Iles de garde. Ce mouvement a-t-il des contacts avec le Valais? A Genève oui, mais pas ici où le ton est nettement plus diplomatique. A mon sens, ce type de mouvement assez agressif passerait très mal en Valais. Il faut dire également que ce mouvement répond à des débordements intolérables qu'a connus récemment la France e t, dans ce contexte particulier, il est justifié.

Propos reClleillis par Nadia Revaz 25

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NOS RUBRIQUES

LE SITE DU MOIS

GRAPPILLAGE

Diversifier la pédagogie

Les ~~ du mois

Diversifier est un site entièrement consacré à la différenciation en pédagogie. Le but avoué de ces pages Internet est clair: il s'agit de «diversifier la pmtique pédagogique pour répondre à la pluralité des élèves».

.'

Ce site très complet, qui se fonde sur les travaux d'André de Peretti, au teur de nombreux ouvrages sur l'enseignement et la forma tion, est réalisé par François Muller, consultant en formation continue. Le site s'adresse aux enseignants, aux formateuTs, aux cherchew·s ... en bref, à tous ceux qui s'intéressent aux multiples courants pédagogiques. Plusieurs entrées sont possibles: diversifier les pédagogies, les supports, les situations d'apprentissage, les parcours des élèves, les rôles dans la classe, les groupements d'élèves, l'évaluation, le temps et le

rythme scolaire, les points d 'appui et les sources. Les notions abordées sont souvent représentées à l'aide de schémas très clairs, ce qui est su ffisa mment rare pour mériter d'être signalé. A cela s'ajoute un glossaire e t un sommaire pour s'y retrouver dans la multitude des informations accessibles. Pour un renseignement précis, le mieux est cependant de se servir du moteur de recherche.

Encyclopédie de la différentiation En cliquan t sur diversifier les pédagogies, vous pouvez en savoir plus sur Freinet, Cousinet, Rogers, Wallon, la pédagogie par contrats, par objectifs, par négociation, etc. Chaque mot-cJé renvoie à des textes d'André de Peretti, à des articles de pédagogues provenant d'horizons fort différents, à divers sites Internet ainsi qu'à des bibliographies. Autant dire que de Lien en lien, vos connaissances vont considérabJement s'enrichir, sans toutefois avoir l'impression de consulter une encyclopédie rébarbati ve, car les définitions théoriques se mêlent aux applications pratiques.

http://porlours-diversi/ies.slOlo.o(-poris./r/Peretti/index.htm

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Continuons la v isite. Sous la rubrique supports, vous avez le choix entre

li vre, tableau, transparent, télévision, logiciel, etc. Les situations d'apprentissage regroupent le cours magistral, le travail de groupe, le COurs dialogué, l'aide individualisée, l'enseignement assisté par ordinateur, etc. Les au tres points de départ sont tout aussi riches: les parcours des élèves traitent entre autres de l'individualisation des itinéra ires et de l'approche par compétences, les rôles dans la classe font le point Sur les fonctions d'encadrement, d'instruction, d'animation et de service. Les groupements d'élèves abordent la composition des groupes tout comme la gestion différenciée dans li1e classe ou au sein d'un é tablissement. La rubrique évaluation tente de répondre a ux principales interrogations liées à ce tte thématique fort complexe, c'est-à-dire pourquoi, conlment, qui, quoi ou encore avec quoi évaluer. Dans le domaine suivan t, il est question du temps et du rythme scolaire autour de la notion de variation, de temps de renforcement et de plages de coopéra tion. Les deux dernières entrées concernent les points d 'appui de l'enseignant (ses valeurs, sa formation, ses lectures, etc.) et les sources documentaires à sa disposition, en particu lier sur la Toile.

La question de l'éducation est une question critique: - en ce qu'elle est toujours «en crise», e t notre époque n'échappe pas à

Former des enseignants professionnels, oui ... Mais pour quelle société? Allons-nous vers un renforcement de l'individualisme et de l'espri t de compétition, ou bien vers dava ntage de coopération entre les individus? Nous ne savons pas ce que sera la société de d ema in. Ce sont les jeunes que nous formons aujourd 'hui qui la feront. Mais à travers l'enseignelnent que nous leur dispensons, à travers les choix pédagogiques que nous faisons, nous contribuons ou non, peu ou prou, de manière répulsive ou identificatrice à la forma tion des futurs citoyens responsables et actifs que nous appelons de nos vœux.

Christiane Valel/tin . Enseignants: recOI/naître ses valeurs pour agir. Paris: ESF, 1997.

l' histoire, - dans sa racine grecque (krinein: trier, séparer, questionner, résoudre, décider), la «crise» est ce moment d'incertitude, équilibre instable où il faut choisir, - en ce qu'elle nécessite une approche critique: une attitude théorique de réflexion et de prudence, et sur le plan pratique, de lucidité et de courage.

Laurellce Cornu, Alain Vergnioux. La didactique en questions. Paris: Hachette! CNDP, 1992.

L'école ne réussit pas à faire que s'intègrent les enfants d 'origine étrangère, elle n'a rri ve pas à rendre plus performants les élèves en grande difficulté et elle ne peut éviter de fabriquer, souvent, de futurs cl1ômeurs. Cette critique redo utable et désespérée que l'on entend chez les croyants de l'école, est un constat évident d ' lill dysfonctionnement sociétal qui reconnaît, tout de même, de façon indéniable quoiqu'inlplicite, qu'il ne saurait y avoir de société sans école, puisque celle-là attend tout de celle-ci.

Paul Ravel. L'école aujourd'hui. Quelles réalités? Obstacles, réussites, perspectives. Paris: ESF, 2001.

Un conseil: l'adresse (http ://parco u rs-d i v ersi fies .seo la. a c- pa ris. fr/Pere tti/index.htm) est à ajouter à vos sites favoris.

Apprendre, c'est une initiation. L'apprenti s'engage sur une route tracée par d'autres: en mettant ses pas dans les leurs, il rejoint leur communauté. Celle des astronomes amateurs ou des chercheurs de fossiles, des fous d'opéra ou des accros d'Internet, des passionnés d'histoire ou des peintres du dinlanche, celle d'autres hommes qui partagèrent la mêm e passion. Toute culture nous fait pénétrer dans un savoir constitué, un art élaboré. Apprendre, c'est toujours s'approprier une parcelle d'un patrimoine immense, celui de l'humanité.

N'ont-ils pas encore compris, après 20 ans de politiques placés au service de la compétitivité, que, tant qu'on reste dans une logique où prinle l'offre technologique compétitive, au gré du marché, il n 'y a que peu de gagnants, et cela dans tous les domaines y compris celu i de l'éducation? Par ailleurs, pourquoi nos dirigeants ne prêtent-ils aucune attention au fait que, bien que les Etats-Unis soient depuis les années 80 le pays le plus «développé» au monde dans le domaine des technologies d ' information et de communication, des multimédias, de l'Internet, le niveau d'instruction général de leur population est des plus déplorables, parmi les moins bons des p ays dits «développés»?

Nadia Revaz

F/'ançois de Closets. Le bonheur d'apprendre. Paris: Seuil,1996.

Riccardo Petrella. L'éducation, victime de cinq pièges. A propos de la société de la connaissance. Montréal: Fides, 2000.

Diversifier est un site passionnant, même si, parfois, peut-être un peu touffu.

R~-Moi2001

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i LIVRES

«La maladie de mes cinq ans, la mise en quarantaine, le sommeil de plomb dans la calèche me conduisent vers les étés de mon enfance, chez mes grands-parents paternels, à la Rosière. Un village de paysans, avec l'école et le four banal, une chapelle dédiée à sainte Anne, d'une blancheur éblouissante au soleil d'après-midi.» Ce passage donne bien le ton de L'enfant de la Rosière, dernier livre de Jacques Darbellay publié aux éditions Monographie. Jacques Darbellay, enseignant et journaliste, habite la Fouly. Cet ouvrage a récemment obtenu le prix du Triangle de l'Amitié (Aoste, Martigny, Chamonix).

miques ou tragiques, vécues avec passion pour comprendre l'importance qu'elle a pu prendre dans leur imagination et dans leurs aventures.

Cet ouvrage de l'écrivaine grecque Alki Zei s'ad resse aux jeunes à partir de 13 ans.

Alki Zei. L'ombrelle mal/ve. Genève: La Joie de Lire, 2000.

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NOS RUBRIQUES

Jacques Darbellay. L'enfant de la Rosière. Monographie, 2000.

Alldn', CIllII lp-Spoill'i 1II'

Préspniati ons de la philosophie .Albin Michel

notion de persévérance dans l'apprentissage. Les différentes étapes de la mise en place de l'intervention pédagogique élaborée par les auteures sont décrites, de la préparation aux moyens à prendre pour assurer des résultats à long terme.

Roseline Garon et Manon Théorêt. L'effort à l'école, un gOlÎt à développer. Intervention pédagogique transversale destinée aux élèves du primaire. Ed. Logiques, 2000.

Colette Cremieux spécialité, ni un métier, ni une discipline Imiversitaire: elle est une dimension constitutive de l'existence humaine»,

La citoyenneté à l'école Postfal'C ineditt: de l'auteur

Médias et communication, livre paru aux éditions Nathan dans la collection «(Planétoscope», donne un accès direct à la connaissance, en six chemins de découverte: gros-plan, encyclopédie, reportages, questions, métiers, infos. L'ouvrage propose à la fois une introduction à la diversité des médias, des informationsclés sur les premiers codes, le cinéma, le téléphone, Internet ... , mais aussi une chronologie des communications ainsi qu'un glossaire.

Médias et communicatio11. Paris: Nathan, 2000.

André Comte-Sponville. Préselitations de la philosophie. Paris: Albin. Michel, 2000.

Comment transmettre le plaisir et le désir de lire, du petit enfant à l'adolescent? Le livre de Rolande Causse, préfacé par Albert Jacquard, est un guide pour constituer la bibliothèque idéale des enfants. C'est un superbe voyage au pays des livres et de la lecture, agrémenté de quelques conseils pour donner ou redolU1er l'envie de lire.

Rolande Causse. Qui a lu petit, lira grand. Plon, 2000.

JACQUES O A RRELLAY

Mettez une écriture pleine de verve et de fraîcheur au service d'une imagination débridée et VOliS aurez

quelque chose qui ressemble au livre de Gialmi Rodari paru à La Joie de Lire. Monsieur le Chat se lance dans les affaires. Il innove en pl'Oposant du rat en boîte. Mais les rats ne se montrent pas collaborants. Quelques poèmes plus tard, le lecteur a droit à une deuxième histoire: celle de ces chats qui décou vrent que les chiens, les ours, les scorpions et bien d'autres ani-

Deux jumeaux viennent dormir

maux ont leur étoile, mais eux, non!

chez leur grand-mère. lis lui demandent de raconter le dernier été avant la guerre de 1940, lorsqu'elle et ses frères étaient enfants et qu'ils habitaient dans une barùieue d'Athènes. Et l'ombrelle mauve? Il faut suivre les péripéties de ces enfants, co-

Us décident donc de s'unir pour obtenir eux aussi une é toile à leur nom brillant dans le firmament.

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L'ENFANT ,., LA ROSIÈRE

L'ouvrage de Roseline Garon et de Manon Théorêt fournit les fondements d'un enseignement qui développe le goût de l'effort. li vise aussi à lulter contre l'abandon scolaire en faisant découvrir aux enfants la

Gianl1i Rodari. Les affaires de Monsieur le Chat. Genève: La Joie de Lire, 2000. R~-MaI2001

Les éditions Syros publient une nouvelle édition actualisée du livre La citoyenneté à l'école, avec une postface inédite de l'auteure. Dans cet ouvrage, Colette Crémieux s'interroge sur la «mode») citoyenne et

Aborder la philosophie en douze thèmes: la morale, la poli tique, l'amour, la mort, la connaissance, la

liberté, Dieu, l'athéisme, l'art, le temps, l'homme, la sagesse. Le pari initial d'André Comte-Sponville était de proposer une porte d'entrée dans la philosophie, en visant le public des adolescents. Dès l'introduction, l'auteur rappelle que la philosophie« n'est pas d'abord une R~- Mai2001

montre que l'éducation à la citoyenneté ne peut se réduire à un contenu disciplinaire. Selon elle, toute démarche pédagogique implique une dimension civique encore trop souvent absente. Elle milite pour changer les pratiques éducatives en se servant précisément de la citoyenneté comme levier.

Colelte Crémieux. La citoyenneté à l'école. Pa.,.is: Syros, 2001 . 29


NOS RUB-RIQUES

ÉDUCATION MUSICALE

MÉDIATHÈQUE

L'école de musique à la ~~ de la musique à l'école

Exposition Médiothèque Volois

Le Vieux-Pays s'enorgueillit de p osséder des richesses musicales importantes que chaque lectem connaît bien. j'ai la prétention de croire que l'école est pour beaucoup dans cette floraison . Et même si la tendance est à une diminution de la do tation horaire à l'école obligatoire, je sais que la m ajori té d es enseignants des classes primaires et enfantines sont

conscients de l'importance de l'éducatio n musicale dans le ur classe en

mettant en pratique cette maxime: «Le chant fait partie de la vie de la cl asse.»

La H EP, quant à elle, sait l'importan ce d 'une formation musicale ini-

tiale forte. Au cycle d'orientation, étant donné l'introduction de la langue anglaise, la situation semble plus délicate mais je sais également nos autorités convaincues de la présence d'wle éducation musicale de qualité. Nos enfants ont donc la chance de béné ficier d'organismes musicaux susceptibles de répondre à leur soif de musique. Si l'école dispense un enseignement b asé essentiellement su r le pla isir de la découverte, le Conservatoire cantonal et ses 13 sections, les écoles de musique des ensembles instrumentaux et autres écoles de type privé dOlment un en seignement de qualité o rienté

comment se fait-il que l'on ne tieru1c

pas toujours compte de ces richesses et que les compétences acquises à l'ex térieuI soient souvent méconnues à J'in térie ur de l'école?

3. Animations diverses selon les sollicitations de chanteLUs pour enfants et de 11lusiciens individuels.

Concerts éducatifs Mise en valeur des élèves musiciens Voici, sous forme stylistique, quelques acti vités déjà en pratique çà et là et qui méritent d'être développées: 1. Présentation de l'instrument dans le cadre de la classe par l'élève concerné. 2. Présentation dans un bâtiment scolaire, par des élèves fréquentant une école de musique, d e plusieurs instruments o u, par exemple, d 'un groupe foLklorique, d' un groupe de jazz, de rock.

Ces dernières années, l'enthousiasme et la compétence de Mme Villettaz et de M. Ruha, ont permis à plus ieu rs centaines d'élè ves de se familiariser avec le «grand répertoire classique» grâce à la pa rticipation d ' un orchestre professionnel hongrois. La collaboration avec cet ensemble devrait se terminer prochainement.

D'entente avec MM. Lovey, chef du Service de l'enseignement et Salzgeber, conseiller culturel, M. PierreAlain Bida ud, directeur du Conservatoire, désire resserrer les liens entre le Conservatoire et l'école. A cet effet, un projet ambitieux et réaliste a vu le jour. Un prochain article intitulé «le Conservatoire va à la rencontre de l'école» vous dévoilera le contenu de ce projet: mais je peux déjà vo us info rmer que nos élèves pourront profiter: de l'orchestre du Conservatoire et de l' ESM (Ecole Supérieure de Musique); d'ensembles à vent et de percussions des professeurs du conservatoire; d'ensembles ins trumentaux de l'EJMA (Ecole de Jazz et d e Musique Actuelle).

vers la m aîtrise d/llil instrument.

TI Y a donc forcément, dans les classes, les mêmes élèves que dans les écoles de musique. C'est une lapalissade, me direz-vous, mais alors

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Je ne peux que me réjouir de ce nouvel élan qui contribuera à consolider la v ie musicale valaisanne dans seS di verses institutions. B. Oberho/zer R~-M.i2001

Le '1~~ en images Les photographies exposées ont é té prêtées par plu s de dix ins titutions nationales. Les thèmes se croisent et se répond ent, montrent une Suisse qui n'est plus, sans nostalgie. L'image tradi tionnelle d'un pays de campagnes et d'alpages côtoie celle de l'animation des cités, des badauds et des devantures, alors que les cités industrieuses montrent leur fascination pour les machines et le méta1. Des extraits du Cinéjournal Suisse redonnent vie à des événements des almées 1930-1940, avec le ton inimitable des actualités filmées de l'époque. Un box de projection perICI archives fédérales, lierne Depuis ses débuts en SuisPaul Senn, réfugiés, 1940 met de découvrir des vues se dans les années 1840, la photographie a documenté tous les catalogue RERO d es bibliothèques en 3 dimensions datant des années aspects de la vie. Au fil du temps, de la Suisse romande. (www.media- 1920, spectaculaires par leurs qualités techniques et artistiques. anlateurs, professionnels et artistes theque.ch ou www.memoriav.ch) ont sa isi des situations, des événements, des gestes de tous les jours. Durant l'été 2001, du 11 mai au 28 Les enfants occupent une place priLeurs images, innombrables, consti- octobre, la Médiathèque Valais - vil égiée dans la plupart des reportuent des éléments importants de Image et Son organise une exp o- tages: pris dans la tourmente des sition intitulée Au fil du temps. deux guerres mondiales, ils s'arrannotre mémoire collective. Conçue comme un kaléidoscope gent tant bien que mal de la situad'ahnosphères et de regards, elle oc- tion; petits paysans, ils participent Me moriav, l'association pour la sautrès tôt aux travaux des champs; civegarde de la mémoire audiovisuel- cupe W1 espace de plus de 1500 m2, tadins, ils ont la nle pour royaume. le suisse a confié à la Médiathèque au centre ville de Martigny. Ce sont eux qui tracent la Va lais - lma ge et Son la ligne directrice de l'enconduite d 'un projet-pisemble de l'exposition , Médiathèque Valais - Image et Son, lote intitulé «La vie quosans doute parce que le Avenue de la Gare 15, Martigny tidienne en Suisse» qui photographe et son appaporte sur plus de 20'000 rei l ne les distraient pas 11 mai - 28 octobre 2001, photographies. Elles les de leurs occupations, sétous les jours, de 10 à 18 heures a numérisées, cataloguées rieuses ou futiles. Ce sont et rendues accessibles par e ux qui nous prennent Refl et de l'exposition au Vieil Arsenal n ' im po rte qui d ans le par la main pour ce voyade la Fondation Pierre-Gianadd a monde puisqu'eUes sont ge vers notre passé. consultables au moyen du

Certains artistes, les photographes en particulier, ont un talent certain pour transformer les petites choses qui constituent le quo tidien . Mouvements mille fois répétés, monotonie des gestes de l'artisan, travaux du ménage et des cham ps ... , sont sublimés par la magie de l'objectif. Un enfant qui joue, une femm e qui fait la lessive, un homme qui travaille, un vieillard qui se promène: situations banales qui, par le miracle de la photographie, révèlent une époque, un milieu, une société.

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nUJ

PROMENADES

ÉCOLE ET MUSÉE

A travers les chemins ~.f..t.t4

Apprendre à se u~ pour déiouer ses propres faiblesses (1)

Des promenades à travers les chemins bibliques et archéologiques dans le district de St-Maurice (Valais-Suisse) sont organisées par l'Association des Chemins bibliques. Itinéraires: deux possibilités. Arrivée à Massongex ou Vernayaz entre 8 et 9 heures. 1.- Massongex - Vérossaz - St-Maurice - Massongex

2.- Vernayaz - Salvan L'Association des Chemins bibliques en collaboration avec l'Association Aurore vous propose de découvrir: à Massongex une exposition à la Maison des Paluds: «Big-Bang et la

3000 ans avant Jésus-Christ jusqu'à }' époque romaine ainsi que des sta-

tuettes représentant les dieux créateurs égyptiens;

crÉation», puis marche jusqu'à Vérossaz en passant par Daviaz avec

à SaI van le jardin des prophètes à travers le chemin initiatique de Saint Jacques de Compostelle avec l'Association Aurore qui vous pré-

sentera sa bergerie, ses cultures, ses chèvres, sa corporation tout en pouvant vous adonner à la grimpe ou

dans les églises la présentation d'une partie de fresque biblique et retour sur St-Maurice vers 16 h 30.

visiter le moulin.

Vous découvrirez également dans la Maison des Paluds en collaboration avec l'Université de Fribourg un extraordinaire rouleau de la Toral" 35 mètres d'un parchemin et une collection de lampes à huile depuis

Les informations sont à demander par téléphone: 079 / 662 19 70; inscriptions obligatoires. Prix par enfant: 5.- comprenant une petite collation. Offre valable pour les mois de mai, juin et juillet et août 2001.

Les messages grouillent et se bousculent autour de nous: images, sons, commentaires se relaient et distillent une information rapide, partielle, éphémère surtout. Le zapping et la consultation de plusieurs sources nous bercent dans une illusoire objectivité ... En réalité, ne recherchonsnous pas la confirmation - réconfortante - de ce que l'on pensait, de ce que l'on savait déjà?

Pi,.e enco,.e! ChaClln privilégie une façon d'aborder le monde, et l'applique ùldifféremment sur tout ce qui l'entoure, nous apprend l'observation des visiteurs de musée. Cette pratique, restrictive par définition, limite la perception du monde et réduit au "petit bout de la lorgnette» le panorama alentour.

Dommage!

Conférence ù/0 médiathèque

Et nous-mêmes, comment fonction-

Les mœurs valaisannes de la première moitié du XIX e siècle.

nons-nous? Pour nous faire une idée, analysons

Avec le programme de rencontres conviviales «Valais ell recherches»

la Médiathèque Valais poursuit l'œuvre entreprise sous sa précédente dénomination par la Bibliothèque cantonale: faire connaître à leur public les travaux de chercheurs en sciences humaines ou en

histoire ayant trait au Valais. Le principe en est simple: l' auteur présente la problématique de sa recherche, en expose les sources, la méthode et les résultats. Une causerie et un apéritif sont ensuite l'occasion de fructueux échanges. Jeudi 17 mai 2001, à 17 h 30, à la salIe de conférences de la Médiathèque

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I\V"".1,IIU ......

Valais (Sion, rue des Vergers, 9), «Valais en recherches» recevra M. Stéphane Crittin qui présentera son mémoire de licence défendu à la section d'histoire contemporaine de l'Université de Lausanne, sous la direction du Prof. François Jequier, et intitulé La licence des mœurs dans le

Va lais contemporain (1802 -1847) face au pouvoir politique, religieux, local et judiciaire. Quelles normes morales ont encadré la vie quotidienne des Valaisans de la première moitié du XIX' siècle? Quel fut le rôle des populations locales et des différents pou-

vairs, dans la surveillance des déviants, dans l'appréciation de la faute et dans la qualification, la sanction et surtout la punition des délits? A travers quatre thèmes, à savoir les déviances sexuelles (lubricité ou adultère), l'ivrognerie et les rixes, le cllarivari et la danse, Stéphane Crittin a évalué le poids relatif des différentes instances dans le contrôle et la défense des mœurs. Cette rencontre est l'occasion de faire cOlUlaissance avec un moment

passionnant et encore peu exploré de l'histoire de la société valaisanne.

~~-MDi2001

un exemple concret emprunté au monde de la publicité. Imaginezvous en face d'un vendeur de voitures, Alfa Romeo pour l'exercice. Armez-vous d'un crayon, classez ses arguments par degré d'importance (0 pour les moins importants, 1 pour les moyennement significatifs et 3 pour les plus percutants)

1. Spacieuse comme une berline avec un physique de coupé. [ 0 1 3 ] 2. La 156 offre Wle attitude sportive. [ 0 1 3 ] 3. Les freins combinent un systèmeABSetEBD. [ 0 1 3 ] 4. Une forte réactivité sur la route, c'est là tout le plaisir de conduire une Alfa 156. [ a 1 3 ] ~~-MDI2001

5. Choisir une Alfa 156, c'est choisir le style Alfa, le vôtre. [0 1 3] 6. Tous les détails de l'Alfa 147 participent à sa ligne épurée et racée. [ 0 1 3 ] 7. Egalement disponible en version 5 portes. [ 0 1 3 ] 8. . .. bien d'autres qualités ... pour répondre à toutes vos attentes. Même celles de l'émotion. [ a 1 3 ] 9. D'inspiration rétro, elle reprend par exemple le célèbre relief en V .. [0 1 3 ] 10. Elle symbolise le succès du nouveau design signé Alfa Romeo. [ 0 13] 11. 4 cylindres en Iigne,120 chevaux, vitesse maximale de 200 km/h, accélération 0-100 km/h en 10,5 secondes. [ a 1 3 ] 12. Consomma tion extra urbaine 6,4 litres, émissions de C02 de 195. [ a 1 3 ] 13. Volant cuir et pommeau de levier de vitesse en cuir. [ 0 1 3 ] 14. Il ne vous reste qu'à choisir l'intérieur et une des 13 couleurs proposées (Rouge Alfa, Noir Fuoco, Azur Nuvola, .. .) [0 1 3] 15. Verrouillage centralisé des portes. [a1 3 ] 16. Sellerie en cuir Momo. [ 0 1 3 ] 17. Alarme électronique. [ 0 1 3 1 18. Spoiler sport. [ 0 1 3 1 Sur une feuille mmexe, reportez les scores établis en les sériant en trois colonnes: dans

la première, les résultats des questions l, 6, 10, 13, 16 et 18; dans la deuxième colonne, les résultats aux questions 2, 4, 5, 8, 9, et 14; et enfin dans la troisième colonne les résultats aux six dernières questions, 3, 7, 11, 12 15 et 17. Vous obtiendrez, dans l'ordre, votre sensibilité aux argwnents, sensitifs,

émotifs et cognitifs. Soit, me direz-vous, et alors?

Il apparaît que les caractéristiques d'Wl mode de fonctionnement se transposent à d'autres domaines

que celui de l'intérêt - éventuel pour lIne voiture. L'approche des mondes techniques, scientifiques, culturels, ... procéderait des mêmes principes. Pour s'en convaincre, ou

pOlU le tester, je vous proposerai un exercice silnilaire (entrepris avec

des étudiants dans le cadt·e des animations pédagogiques au musée d'histoire) dans le prochain numéro de Résonances. Abientôl. Eric Berthod


'i' REVUE DE PRESSE

D'un ~; à l'autre Violence scoluire DiHéren(e de per<eption Elè ve s et enseignants n e voient pas la vi olence scola ire d u même œ il, c'est ce qui ressort d'une étude menée dans les cyd es seconda ires obligatoires (12-15 ans) en Sui sse. Prem ier cons tat, ce qu i n'est pas très g rave pour les uns, peut être insu pportable po ur les autres. Du côté des enseignants, la violence frappe différemment suivant le sexe. Les femm es sont plus souvent victimes qu ' auteurs d 'in ci vilités. Quant à la violen ce entre élèves, elle concern e les coups, le racket et les vols. Ils sont moins angoissés par l' insécurité que par les notes. (Tribune de Genève 28.3)

Suint-Gall Enseignant négligent Au Gy mn ase de Wattw il, dans le can ton de Saint-Gall, deux élèves ont pu accéder au p rocès-verbal d' un e c on ~ fére nce des maîtres et ont f<li t circu ler des commentaires peu élogieux sur des cam an'ldes, émanant de professeurs. Suite à la négligence de l'a utew· du procès-verbal, qui n'avait pas verrouillé le d ocument déposé sur le systèm e informatique depuis son ordinateur portable, tOlI te l'école est d ésormais au

Un des ar/ides brièvement résumés dans celle rubrique VOliS illtért!sse? II vous suffit de le faire savoir à la rédaction de RésOll/mces (DROP, Grave/olle S, 1950 Sio/l, Tél. 027/6064152).

Une photocopie de l'article VOliS sera grntlfitemelll adressée.

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coura nt des problèmes per ~ sonn els d 'autres élèves. Pour l' he ure, aucune procéd ure disciplinaire n'a été ouverte. (Tribl/ l1e de Gellève 29.03)

Enseignants fribourgeois Refus de l'é(onomie d'un débat D ans son p rogra mm e d' assainisse m ent d es fina nces publiques, le Co nseil d 'Etat veut réduire d' une année le cu rs us scolaire mena nt à la ma tu rité . Les enseignan ts refusen t que la réduction de la durée des é tudes fasse l' économi e d ' un débat. La qua si-totalité d u co rps professora l a d ema nd é à être consulté sur la q ues tion, jugea nt l'analyse économique d u Conseil d' Eta t lacunaire. (Le Tell/ps 4.04.01)

Abundon des notes

Questions oubliées l'école vaudoise a-t-eUe mes u ré toutes les im plicati ons d e sa décision d' aband onn er le système des n otes? L'étude de Pa trici a G illiéron, sp écia lis te d e l'évaluation à l' wlÎté d e recherche en système d u pilo ta ge, m ontre qu e no n . Les péd agogues on t p erdu d e vue qu e de nouvea u x re pères doiven t non seulement favoriser l'innova ti on, ma is conserver les qualités d ' informa tion d e ceux qu ' ils remplacent pour les parents et po ur les élève;. Un au tre problème résid e dans la fa ible fréquence d es info rma ti ons, avec seulement trois ca rnets par an pou r alléger la cha rge des e nseig nan ts. Le Ser vice de l'enseig nement obligatoire (SENEPS) juge l'étude «op-

portune pour tirer les leçons d 'un pi"lrcours effec tué et envisi"lger l' avenir». Un mois avant la fin du d élai, les li béraux annon ce nt avoi.r fa it aboutir leur initia tive sur la réintroduction d es notes. (Le Temps 4.04.01)

HEP vuudoise Déjà des vogues La nomin ati o n des 35 premi ers enseig n ants pou r la H aute Ecole p édagogi q ue vaudoise s uscite un e v ive colère pa rmi les ca ndi d ats déb outés. Il faut savoir que tous les enseignants qui travaillent dans les écol es d e formation des m aîtres ont dü pos tu ler p our les p laces m ises au con cou rs, le Conseil d' Etat aya nt d écid é de ne pa s t ran sférer a u to m a ti ~ qu eme nt les personn es en place dans la n o uvelle HEP. Le gou vernem en t estime la procédure pa rfaitem en t légale. Des 45 premiers postes mis au concours, 35 viennent do nc d'être repou rvus, alors que 125 candida ts s'étaien t présentés. Etonnamment, lme diz aine de pos tes res tent vacants pour le m om ent, le jury ayant jugé que les candidats écartés n e cor respondaient pas au profil so u hai té. Res te à savoir si Ull e d euxi ème évalua tion sera fa ite ou si la direc ti o n de la HEP fera ap pel à des candida tures ex térieu res au canton . Une d emi-douzaine de candidats écondu its ont l'inten tion de recourir à la just ice p o ur d é fend re le urs droits. Face aux accusations d 'arbitraires, le Département d e la formation se dé fen d avec vigueur. (24 Heures, 5.04)

HEP Différences (antonales Dan s six mois, les Ha utes Ecoles pédagogiqu es (HE P) de Suisse romande accueilleront leurs premi ères volées d' enseig n ants. Le Va~ la is, Va ud, Be rne francophone-jura-Neuch âtel sont concern és. Fribo urg démarrera pa rtiellement avec un Cours p répa ratoi re en aoüt 2001. Genève ne p révoit pas de mettre sur pied une HEp, car dans ce canton la fo rmation des enseignants est de niveau u n ive rsi taire dep u is 1996. Certains regretten t J'occasion manquée de fa ire w "\e seule école romande. Qui formera les nouveaux enseignants? La question divise les ca ntons. Par tisan de la lig ne ((dure~>, le Valais a carrément licencié l'e nsemble du personnel de ses écoles normales pour procéde r ensuite à des réengagements. Le canton de Vaud a opté pour w"\e pratique similaire, m ais doit aujourd 'hui faire fa ce à la protesta tion de certains f ormateurs. Fribourg, q ui s'es t donné un peu plus de temps p our d émarrer, semble prévoir un mo yen terme, avec une «p riori tè) à l'engagement des forma teu rs en place. Seuls les forma teurs de la H EP Berne-jura-Neuch âtel ont bénéfi cié d ' un transfert. (Le Temps 10.04.01)

Clusse urgovienne Réactions à une initiative Choq ués pa r un e initiative des Démocrates sui sses demandant ( de meilleures classes pour les Suisses», des éco li ers de Neuenhof et leur professeur ont saisi la justi ce

Riu>~ - Mai 2001

NOS RUllRlgUES pour porter plainte contre racisme. Le déba t a alors pris de J'ampleur en Argovie et l'affaire a embarrassé les autorités scolaires. La justice a rejeté leur pla inte, estimant que les «plaigna nts n'étaient pas euxmêmes d iscriminés» par le tex te de l' in itiative. Le Conseil cantonal de l'éducation a rejeté la plainte d 'un citoyen qui accusait le professeur d'avoir manipulé ses élèves. (Le Tem ps 10.04.01)

Remplaçants En voie de disparition Co ncernant les remplac ements d ans les classes valaisannes, les propos rassurants de Jean-Fran çois Lovey, ch ef du Service de l'enseign eme nt, ne se mblent pas faire l' u nanimité auprès des directeurs d'école des pri ncipal es villes du ca nton. Les directeurs de Martigny, Sion et Sierre ne cachent pas avoir déjà dû occasionnellemen t do nner congé à une classe, faute d'enseigna nts. Et si pareille situation reste marginale, le temps passé au téléphone à la recherche d' un remplaçant ne cesse d'aug menter. Ce qui inqui ète, c'est que la situation pourrait rapidement se dég rader quand on sait que les futurs diplô més de la nouvelle Hau te Ecole pédagogique ne seront sur le marché de l'emploi que pour l'a nnée scolaire 2004-2005. (Le NOl/velliste, 12.04)

la Suisse à lu une du NewYork Times Débat sur les langues Le débat sur l' enseignement précoce de l'an glais en Suisse a traversé l' Atlantique. Le New York Times a abord é ce thème en premi ère page, observa nt que l' usage croissa nt de l'an glais est également considéré comme un danger da ns les pay s eu rop éens. Dans un second article, le quotid ien américain observe q ue la p rogression de l'anglais d ans le monde a aussi ses zones d 'o mbre. Aux EtatsUni s, l'apprentissage des lan-

R~- Mai200l

gues étrangères es t d e p lus en plus délaissé, cc qui a pour conséqu ence une pénurie de trad ucteurs et de spécialistes compétents. (Le Temps 17.04)

Ecole technique de Sainte-Croix Condamnée à innover Malgré sa situation péri phériqu e, l'établi ssement de formati on pro fessionnelle de Sainte-Cro ix, d ans le Ju ra vaudois, a ass uré son succès en fo nçant dans la médiam atiqu e. Depuis 1999, cette école technique est la première à préparer au certi fica t fédéral de capacité de médiamaticien, form ation au ca rrefour de l' informatique et de la communica tion, de la techni que et du commercial, du s upport et du conten u. Condamné à inn.over pour rester concurrenti el, l'établissemen t s'est lancé dans un nouveau projet: logement communautaire et encadrement extra-scolaire. Les logements pourraient être d is ponibles en 2003, mais l'encadrement sera mis s ur pied l'année prochaine déjà. ILe Temps 18.04.01)

Jura bernois Discorde linguistique Le patron de l'lnstructi on publique be rn oise, Ma ri o Ann oni, entend avancer l'apprentissage de l' allemand en troisième ann ée dès la rentrée. Les enseignan ts francophones demanden t un report: ils veulent bien enseigner l'all emand, mais pas avant de l'avoir appris. Pour éviter l'épreuve de force, Mario Annoni rencontrera les directeurs d 'école primaires d 'ici à la fi n d u mois. (Le Temps 18.04.01)

Interview de Serge Sierro Bilan après dix ans au DECS Dans une interview accordée au jOlinJal de Sierre, Serge Sierro, chef du DECS va la isa n, expliq ue les raisons de son départ et revien t sur les dix années qu' il a passées au Gouvern emen t va laisa n, sur ses joies et peines, son statut

de minoritaire et son avenir. Malgré l'échec d 'Educa tj on 2000, il estime avoir do nné le meilleur de lui-même. (Journal de Sierre, 20.04)

Abus de crèches Agressivité des enfants U ne étude américain e, présentée comme un m od èle du ge nre, fait un lien entre temps de gard e et troubl es du comportement ch ez les enfants en bas âge. Le lien établi entre temps de garde et attitude agressive ne dépend pas du sexe, du milieu social ou d u type de ga rde (crèche e t autres structures préscolaires, aides collectives ou ind ividuelles à la maison ou à l'extérieur, familles ou amis, etc.). Au sein de l'é tud e, la proportion d 'enfants qui présenten t ces comportemen ts n' a pas dépassé les 17% et les auteurs de la recherche précisent que les troubles constatés étaient «dans la normale» et ne dem andai ent p a s d'a ttention médical e. L'étude se limite à constate r la corrélation entre temps d e garde et comportem ents agress ifs et chacun y va de son hypothèse. Les spécialistes, ma is aussi le courrier des lecteurs, proposent des explica tions. (Le Temps 23.04.01)

Ecoles de musique A l'unisson Sévèrem ent critiquées, les trois princi pales insti tutions musicales du canton de Genève adoptent un prog ramme commun associant pratique instrumenta le stricte et culture musicale au sens large. En o utre, les trois écoles (le Conservatoire de musique de la place Neuve, le Conserva toire populaire de musiqu e et l'Institut Jacques-Daleraze) se mblen t prêtes à d épasser les frontières du class iqu e pour se pencher su r les mu siques non écrites ou improvisées. Une filière préprofessionnelle est éga lem ent en chantier. En Va lais, le Conservatoi re de Sion et l'Ecole s upérieu re Tib or Va rga s' unis-

sent mais, contrairement à Genève, ce changement vise les classes professionnell es. Cette restructuration intervient alors que les directoires des conser vatoires des cantons de Genève, Vaud et Valais ont été mandatés pour la créa tion d ' une Haute Ecole s upérieure de musique dans l'a rc lémanique. (Le Temps 24.04.01)

Système d'évuluution vuudois Pris en défaut Une mère lausannoise se bat pour obtenir des é c1airci sse~ men ts quant à l'évaluation d e sa fille en septième année. L'objet d u litige concerne un «tableau de synthèse». Répo nd a nt ca n tonal des voies s upérieu res de baccalauréat, Jean-Luc Bnmet rel ève que deux recou rs seulem ent on t suivi les d écisions de promotion concernant les 1020 élèves concer nés par le nouveau système d 'évalu atio n vaudois in troduit dans les établi ssements «exploratew·s). Sa ns répondre au cas particulier, le Dépa rtement de la fo rma tion (OF]) annonce une prochai ne lettre d 'explica tion sur les évaluations. (Le Temps 24.04.01)

Enseignunts Pénurie inquiétante Le m anque d ' enseig nan ts devient patent: c' est l'alerte en Sui sse romande et la pan iqu e out re-Sarin e. Et les jeunes boudent les nouvelles filières p édagogiques. Détérioration d e l'image du prof? Métier devenu trop pénible? Concurrence des filières universitaires? Salaires chiches en période de reprise écono mique? Les facteurs explica tifs son t multiples. Seul s quelques cantons de Suisse romande échappent à ce phénomène de pénuri e. C'est le cas en Valais et à Fribourg. La sérén ité est également de mise à Neuchâtel et dans le Jura. A Genève, par contre, c'est l'a ngoisse, car il va falloir trouver 300 maîtres primaires et secondaires d 'ici la rentrée. (L'Hebdo 26.04)

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NOS RUBR1Q ij ES

RECHERCHE

PASSAGE EN REVUES

Enseignement du français en primaire

Les 'l«IMt4 du mois L'école des parents

il est question de pédagogie différenci ée. Pour Philippe M.eirieu, grand défenseur de la différenciation, «l'idée de

Education enfantine

classe hétérogène est de

Réforme pertinente, ~ peu satisfaisants Zurich ainsi qu'un article sur les idéologies linguistiques et le plurilinguisme.

Le Monde de l'éducation

moins en moins admise» et il insiste sur les conséquences politiques d'une école ségrégative. Dans ce numéro, on découvre également la scolarité au Maroc, les souve·

chiatre et psychanalyste Phi-

un véritable outil d'enseigne-

lippe Jearnmet, l'autre avec l 'historien Marc Ferro. Les deux interviewés ont publié ensemble un ouvrage intitulé Que transmett1'e à 1105 en-

ment, même dans des branches comme les arts plastiques? Pour AIme-Marie Doly,

Dans son Illunéro d'avril 2001, Le Monde de l'éducation fait le point sur l'enseignement de l'oral à l'école. Dans un entretien exclusif, Jack Lang. le ministre français de l'éducation, fait le bilan de son action. Luc Cédelle consta te que «l'expression se restreint à mesure qu'on s'élève dans les enseignements.» Le débat du mois porte sur la scolarisation précoce des enfants. Dans la rubriqlle «savoirs)), il est guesHon des maths, discipline reine oubliée su r son piédestal. En effet, le renouvellement de l'enseignement des mathématiques pose problèmes dans tous les pays. A signaler égaiement un article sur la situation

(des enfants doivent appren-

de l'Allemagne où les jeunes

dre à s'auto-évaluer» dès le cycle 1 pour devenir auton.omes. Hors dossier, signalons tout un jeu de fiches su r les animaux sauvages.

élèves pourraient bien se retrouver sans profs, car l'éducation depuis 1985 n'intéresse plus les politiques qui ont cumulé négligences et blocage du recrutement.

nirs d'école d'Edgar Morin. ~_AMAL"".

CHlItCtIIUIi'

Sciences humaines

L'école des parents consacre son hors-série nO1 aux grou-

Le thème du moi s d 'avril de la rev ue Educahol1 ellfantille concerne l'évaluation. Dans la pratique, qu'en est-il de l'évaluation dans les petits degrés de la scolari té? Est-ce

pes de parole de parents. Outre une étude de terrain et une analyse d e chercheurs, le num éro com prend deux entreti ens, l'un avec le psy-

fa/lis? (paru aux éditions du Seuil en 2000).

JDI Dans la dernière livrajson du JOl/mal des institutCl/rs et

des professeurs des écoles (JDJ),

"

Existe·t·il une ou plusieurs formes d' intelligence? Dans son numéro de mai, la revue Sciences humaines tente de ré· pondre à cette interrogation. Globalement, il semble que la variété des formes tende à s'i mposer. Jean· Yves Fournier, auteur d' un ouvrage sur l'in· teIligence à l'école, rappelle que la démarche de décou· verte y est trop rarement solli·

citée. A signaler également un article fort intéressant sur les mécanismes de développement de la délinquance juvénile d'hier et d'aujourd'hui ainsi qu'une interview du sociologue François Dllbet à propos de la construction iden· titaire des jeunes des cités à travers l'expérience scolaire.

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Le français dans le monde Le frança is dm1s le mOl1de, la Revue Internationale des Professeurs de Français, s'intéresse à la traduction (enjeux et pratiques, place de la traduction dans l'enseignement des langues, traduction automatique en libre accès sur Internet .. .) dans son numéro de marsavril 2001. Ce numéro fait aussi Wle large place aux cha nsons de Charles Trénet. Parmi les diverses rubriques de cette revue, signalons un papier du journaliste radio Christian Ja cot-Descombes sur l'anglais, devenue langue nationa le à

La SPVaI et le service de l'animation du français de l' ORDP ont réalisé W1e enquête concernant l'enseignement du français dans les classes primaires. Le bilan de l'opéra tion est assez mitigé. D' une part, les réponses données semblent attester de la pertinence de la réflexion entreprise autour de l'enseignement de la langue. D'autre part, les sources de mécontentement sont assez nombreuses: manque de moyens, manque d'objectifs, m anque de résultats. Un des principaux reproches concerne l'apprentissage de la lecture. Les enseignants interrogés réclament la mise en place d'auh'es approches ainsi qu'un apprentissage «continué» durant la scolarité primaire. Parmi les constatations, on note la très faible utilisation de Maîtrise du français, l'ouvrage de base de la rénovation. Deux des quatre principaux objectifs fixés par la méthode (savoir p arler et savoir écouter) semblent avoir fait long fe u, faute de moyens et d'objectifs dans les programmes officiels. C'est aussi le cas de l'acti vité-cadre. Les chercheurs se sont déclarés étonnés de la rareté des remarques autour de la prétendue baisse de niveau. Autre surprise: la m ise en cause de l'hétérogénéité grandiSsante des classes et du grand nombre d'élèves allophones n'est que peu marquée.

TOlites les revues mentioNnies dans cette rubrique sont di:.'P0nib/es à l'OR OP et/ail à la Bibliothèque cmrtollalc.

R~-Moi200l

Cette enquête a concerné septantehuit enseignants primaires du Valais romand. Ceux-ci ont été contactés par les membres du comité cantonal de la SPVal et par les aniR~-Moi2001

ma teurs de français. Sont-ils représentatifs de l'ensemble des enseignants? Les auteurs de l'étude relèvent eux-mêmes les limites de leur . recherche: "Ni la SPVal, ni le service de l' enseignement du français n'ont les moyens et les outils scientifiques nécessaires pour entreprendre W1e étude qui aurait les s tandards de ce qu'exige la recherche», écrivent-ils dans leur rapport. "Les avis exprimés n 'en sont pas moins réels et, à ce titre, ils peuvent être pris en compte dans la réflexion entreprise autour de l'enseignement du français.»

Axes de travail prioritaires Les auteurs proposent quelques axes de travail prioritaires découlant des renseignements obtenus. 1. Entreprendre des recherches au-

tour de la didactique du français, à partir d ' un recentrage sur la composition écrite. 2. Réfléchir de manière app rofondie à l'enseignement-apprentissage de la lecture, autant dans sa phase initiale que dans sa phase «continuée». 3. Définir sans ambiguïté les objectifs d'apprentissage pour toutes les sous-disciplines du français. 4. Réfléchir aux rôles respectifs dévol us aux programmes scolaires, aux moyens d'enseignement et aux enseignants. 5. Proposer des modèles d ' interdisciplinarité externes (avec les au-

tres branches d'enseignement) et internes (entre les sous-disciplines du français). 6. Suivre et analyser les pratiques réelles dans les classes et mettre en place d es processus permettant des adaptations régulières. 7. Repenser les modèles de forma-

tion initiale et continue dans le domaine de l'enseignement du français. P. Vetter

En raccourci Musée historique du Chablais Nouvelle exposition Jusqu'ou 2B octobre 2001 , le Musée historique du Chablais ô Bex présente sa nouvelle exposition ,Claude Nicollier et les aventuriers chobloisiens>. Le musée est ouvert du mardi ou dimanche de 14 hô 17 hen moi, iuin, septembre et octobre et tous les iours de 14 hô 17 h en juillet et août. Des visites guidées sont organisées sur demande en téléphonant ou 024 /463 3B 00 (pendant les heures d'ouverture du musée).

Soutien pédagogique Journée d'échanges Le Secrétariat suisse de pédagogie curolive et spécialisée (SPC) organise une rencontre du Réseau romand d'échanges sur le saulien pédagogique. Cette journée d'échanges se déroulera le mercredi 2B novembre 2001 ô Genève, de 10 hô 16 h 30. Programme et renseignements ouprès du SPC, ov. du Temple 19C, 1002 Lausanne, tél. 021 / 653 6B 77, télécopie 021 / 6526710, courriel: spcjausonne.ch (adresse Internet: www.spc.ch). 37


INFORMATIONS OFFICiEllES

RECHERCHE

Education à l'environnement: w~~ d'un programme Le progralllme éducatif «Nature S I/ 1' le chemin de l'école» de «Pro Nahlra» vise à éveiller la perception de la biodiversité au quotidien chez les élèves. Dans SOI! travail de licence, Petra Ulldemnnl1-

Mattllies a examiné et évalué les expériences de plus de 6000 enfants dal!s le cadre de ce programme en Suisse. Les élèves d e plus de 200 classes, principalement primaires, ont partici pé à ce programme et ont été interrogés au début et à la fin du projet. Au printemps 1995, les enfa nts ont observé, classifié et exalniné les anima ux et plantes rencontrés sur le chemin de l'école. En outre, quelque 100 autres classes, non participantes au projet, ont également été interrogées à deux reprises sur les effets de ce d ernier.

Le programme affine la perception des élèves L'étude montre, entre autres, que les enfants sont souvent incapables d e faire la distinction entre les espèces biologiques; ils disent, tous groupes d'âge confondus, n'avoir le plus souvent que v u «des fle UfS». En moyenne, ils sont à nlême de nomm_e r cinq types de plantes et six d'animaux et affirment avoir rencontré un nombre plus important d'espèces de plantes sur le ch emin de l'école que d 'animaux. Avec l'âge, les élèves perçoivent plus d 'espèces, mais seulement jusqu'au début de la p uberté; par la suite, cette capacité diminue. Les filles perçoivent plus de plantes et d 'anima ux sur le chemin de l'école que les garçons et elles attribuent W1e plus grande valeur à la biodiversité que ces derniers.

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La participa tion au programme éducatif de Pro Natura a d es effets positifs sur la perception de la nature; les élèves impliqués reconnaissent plus d'espèces d 'animaux etde plantes, sont plus attentifs au chant des oiseaux, etc. Un tiers seulement des enfants interrogés apprécient particulièrement les plantes ou les animaux sauvages indigènes; toutefois, la plupart d'en tre eux ont une ne tte préférence pour les plantes d 'extérieur ou d 'ornement et pour les animaux d e compagnie ou les animau x exotiques. Après avoir participé a u programme d e Pro Natura, les enfants valorisent davantage les plantes indigènes et continuent à apprécier les animaux sauvages d e n os contrées. Plus leur participation au programme se prolonge, plus ils aiment le travail en milieu naturel.

HEp·VS: quelle procédure d/admission?

Elèves et corps enseignant ont jugé ce progrmnme, qui convient aussi bien pour les zones urbaines que pour la campagne, excellent.

CSRE Si vous voulez en savoir davantage sur le projet présenté (Réf. No. 01:002), vous pou vez demander des informations supplémentaires (gratuites) au

Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation (CSRE), Entfelderstrasse 61 5000 Aara u tél. 062 / 835 23 90 télécopie 062 / 835 23 99 courriel: skbf.csre®email.ch. http://www.skbf-csre.ch

En raccourci

Les tra va u x préparatoires à l'accueil des fut urs étudiants de la HEP-VS avancent à grands pas. Les thèmes d 'études sont adoptés et le plan d 'étude est en voie de réalisation. Les loca ux s'équipent tant à St-Maurice qu'à Brigue. Quelque cent praticiens formateurs ont débuté leur formation dans les deux parties du canton. Les inscriptions à la formation initiale sont nombreuses: 84 p our le Valais romand et 34 pour le HautValais. La plupar t des candidats sont titulaires d'lme m aturité gymnasiale (98); on compte 7 baccalauréats français, Il maturités professionnelles a ussi bien commerciales que techniques et 2 personnes qui ont fait un apprentissage s ui vi d'une pratique professionnelle de trois alUlées.

Les titulaires d'une maturité gymnasiale ou d'un baccalauréat avec mention «bien) sont exemptés de l'examen d'entrée. Les autres sont testés dans les domaines suivants: lang ue d'en seignement, seconde langue, mathématiques et sciences naturelles. Les d eu x premières branches ont un caractère éHminatoire. Les deux suivantes revêtent un caractère indicatif. Celles e t ceux qui n'auraient pas le ni veau requis dans ces domaines dev ront faire la pre uve qu ' ils l'ont obtenu avant le d ébut du troisième semestre. L'admission à la formation se décid era sur la base d e trois approches coordonnées: exa men du dossier de candid a ture, résultats du stage d'observation et indications fournies par l'entretien d 'admission.

En raccourci

Pédagogie curative et spécialisée Journée d'étude

Handicap mental Dossier sur la ccParticipation»

le Secrétariat suisse de pédagogie curative et spécialisée (SPO organise, en collaboration avec le Groupe romand sur le polyhandicap profond (GRPP), une nouvelle Journée d'étude sur le polyhandicap prafond inlitulée . la communication facilitée sur une outre forme de dialogue avec la personne polyhandicapée>. CeHe iournée, animée par Anne·Morie Vexiau, se déroulera à l'Institution de Lavigny (VO) le vendredi 19 octobre 2001. Informations et programme: SPC, av. du Temple 19C, 10121ausonne, lél. 021 / 653 68 77, télécopie: 021 / 652 67 JO, courriel: spc.lousonne@vtx.ch

. lel personnes mentalement handicapées décident elles·mêmes!»: lei était le thème de la journée de 8ienne organisée en octobre 2000 par lnsieme, la fédération suisse des O\sociations de parents de personnes mentalement handicapées el Agogis qui l'occupe de formation professionnelle dons le domaine social. Un dossier résumant les différentes contributions apportées durant celle journée exceptionnelle vient de paraitre. Vous pouvez vous le procurer à l'adresse suivante: lnsieme, secrétoriat central, case postale 827, 2501 8ienne. Courriel: sekrelarial@insieme.ch. Télécopie: 032 / 323 66 32. R~ - M.i2001

Personnes mentalement handicapées Découverte de leurs talents artistiques Des personnes mentalement handicapées vont pouvoir montrer leurs lalents artistiques (peintures, sculpture, musique, Ihéâtre, etc.) les 7, 8 et 9 septembre 2001 ù Morges dons le cadre du festival ARlHEMO. Ces rencontres a~istiques sont organisées por l'Association d'aide aux personnes avec un handicap mental (ASA - Activités). Des informations peuvent êlre obtenues par téléphone (027 / 322 67 55) ou por courriel (osa.sgh.@swissonline.ch). R~-M.i2001

CyberEcoles Abonnement gratuit Le sile CyberEcoles propose un Flash hebdomadaire sur les nouvelles pratiques éducatives ù l'heure d'Internet. tabonnement esl graluit et la consultation des archives ousli. En quatre bréves et un agenda, CyberEcolel Flash donne choque mercredi un condensé de l'actualité des lICE. La Une présenle l'interview d'un acteur du monde de l'éducotion apportenant ù l'inslitution, ou monde de l'entreprise, ou l'interview vidéo d'un enseignant du primaire ou du secondaire menant un projet pédagogique innovant et utilisant les nouvelles technologies. hllp://www.ftprels.com/ wws/info/ cyberecoles·flash·html

L'évalu ation du dossier de candidature perme ttra de Inettre en évidence le titre obtenu, le cas échéant les études d éjà entreprises dans le d omaine, l'expérience dans l'encadrement d 'enfants. Le stage probatoire s'effectuera dans une classe, durant le mois de septembre, sous la responsabilité d'un praticien formateur. L'évaluation se basera sur une grille d e critères établis par la HEP-VS. On y observera en particulier les qualités nécessaires à l'exercice de la profession (disponibilité, engagement personnel, prise de responsabilité, attitude positive envers les enfants e t l'enseignant, présentation personnelle, capacités d 'auto-évaluation ...). L'entretien permettra de valider les éléments recueillis dans le dossier et les observations du stage pratique. La d écision d'admission se prendra à la fin du mois de septembre e t les cours débuteron t le le< octobre. Compte tenu du grand nombre de cand idatures, il se peut qu'au term e de la procédure d 'admission nous soyons contraints de reporter d 'une année l'entrée en formation pour une partie d e la volée des candidates e t des candidats admis. Cette situation devrait se réguler durant les prochaines années. On constate en effet que p lusieurs candidats attendent d epu is un, voire deux ans l'ouverture de notre école, ce qui ne d ev rait pas se reproduire ultériemement.

Maurice Dirren

39


'i

H-D~ au chef du Département J.-F. fA:,41~ Monsieur le Chef du Dé-

cente, pour la fonnation des adultes; vous avez permis le développement prometteur des structures «sport-formation», solidifié les écoles de degré diplôme, créé l'école des métiers, mis en place la nouvelle maturité gymnasiale ainsi que les maturités p rofessionn elles, procédé à une cantonalisation progressive de toutes les écoles anciennement liées à l'Etat par conventions; vous avez inauguré la MédiathèqueValais et le nouveau musée de Valère; vous vous êtes engagé pour le développement de l'enseignement des lan gues ainsi que pour celui d u multimédia accessible à tous. Et cet inventaire n'est pas exhaustif; on laissera aux historiens le soin de compter les trophées sur les divers champs de batailles.

par tement,

.

Vous avez quitté, rayonnan t, la présidence de la Cité du Soleil en 1992 pour rejoindre la cité rivale à l'heure où les mesu res d'austérité frappaient les esprits autant que les porte-monnaie et à l' heure également où l'on se plaisait à laisser à des mains depuis quelque tenlps minoritaires, le soin de faire le ménage dan s les écoles. C'était le p rintemps. Etait-ce celui du Valais? Vous aviez appris à investir à Sierre; sau riez-vous apprendre à économiser à Sion? J'en connais, fins stratèges, qui estimaient prioritaires les questions liées

à la formation de la jeunesse mais qui ne souhai taien t pas s'en charger. C'est ainsi que vous fûtes lancé dans la mêlée, sans temps mort ni p alier de décompression . A vous frotter dès les premiers jours à cet «animah> s inguJier, soli taire et exigeant; l'enseign ant syndiqué. Sans compter, de surcroît, qu'une partie de ceux-ci avajent une fâcheuse tendance à Si exprimer surtout en allemand! Très tôt, vous vous êtes fait un point d'holuleur: maintenir l'école va laisanne à l'excellent niveau qui était le sien et apporter, là où c'était indispen sable, les innovations souhaitées. Avec patience, avec tact,

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avec sens du dialogue, avec un engagement constant sans esbroufe ni vain tapage, vo us avez conduit la mue en douceur de l'école normale vers la Hau te Ecole pédagogique, vous avez cond uit la Haute Ecole va laisanne au sein du concordat mis en place pour la Suisse occidenta le, vous avez créé les conditions pour qu' il en aille de même avec la santé, le social, la musique, les beaux-arts; vous avez doté ce canton d'une loi en faveur de la culture, d'Wle autre en faveur de la jeunesse, d'une autre encore, toute ré-

Tout cela, vous l'avez entrepris avec sérénité, sens de la persuasion, patience et efficacité. Mais ce portrai t serait mièvre s'il ne comportait une ombre. Un homme n'est grand qu'à arborer avec dignité un échec à côté de beaucoup de victoires.

Le vôtre s'appelle EDUCATION 2000. Un rêve d'école nouvelle et la d ure rencontre avec une population q ui ne ve ut pas de ce rêve. L'histoire retiendra de cette aventure, R~ -M.i2001

INFORMATIONS OFFICIELLES M. Sierro, qu 'il est difficile d 'avoir raison contre tous. Vous aurez réussi - mais était-ce là votre vœu? - à faire sortir les recte urs de leurs tanières et les étudiants de leurs salles de classes. J'ai assisté avec vous, dans votre bureau, à cet étonnan t moment où les jeunes clamaient leur volonté de conservatisme et leur crainte du changement. (Dérisoire solitude du pouvoir» me disiez-vous. «Déroutante leçon d'instru ction civ ique à l'en vers» pensais-je surtout. Le résultat d u vote avait des allures de sanction, pour vous et vos collabora teurs. Qu'allions-nous voir? Une mise à l'écart de vos conseillers, si peu inspirés en la circonstance? Un bras de fer avec les associations professiOIUlelles, entre rancœurs et règlem ents de comp tes? Une demande de recomptage des voix, à l'américaine? Rien de tout cela. De la dignité, de l'humour, de la sagesse. Et une patien te reconstruction de l'hannonie. Les cicatrices sont des balafres lorsqu'on les veut trop visibles. Vous les avez confiées à une chirurgie qui préfère la discrétion et la grâce. Ce n'est pas la m oindre de vos leçons. La dernière étant l'élégan ce q ue vous avez mise à ré ussir votre sortie, prenant tout le monde de court. Au nom de tous les collaboratetu·s, de to utes les collabora trices d u Département, je vous expr ime M. Sierro ma gratitude respectueuse et mes meilleurs vœux pour votre reconversion.

Jean-François Lovey

Al/oel/tioll de M. Jean-François Lov,,!!, chef du Service de l'enseignement, pronOllcée à l'occasion du départ de M. Serge Sierro, devant l'ellsemble du persOllllel du DECS lors du toast d'adieux organisé le 12 avril demier. R~· M.i2001

Sonia Pilllet: nouvelle <AJ~ pédagogique de l'enseignement spécialisé A la suite de la n omination de Michel DELITROZ au poste de responsable de l'OES, le Conseil d 'Etat, dans sa séance du 4 avril 2001, a nommé Sonja PILLET conseillère pédagogique de l'enseignement spécialisé pour la partie francophone du canton. Sonja PILLET est actuellement enseignante d'app ui à Martigny et responsable des classes d'adaptation régionales qui dép en dent de cette commune. Après avoir obten u son diplôme d 'enseignement à l'école n ormale de Sion , elle a travaillé à Val-d'Illiez puis dan s les classes enfantines de Martigny. Elle a p o urs uiv i sa formation, d'abord au Séminaire cantonal de l'enseignement spécialisé à Lausanne (brevet d'enseignement spécialisé), puis à l'Université de Fribourg (diplôme de pédagogie curative).

n ombreu x séminaires et effectué des stages à l'étran ger, notamment dans la région d e Bologne et au Q uébec. Depuis le 23 avril, elle est donc adjointe de M. Michel DELITROZ et conseillère pédagogique de l'enseign ement spécialisé po ur les distr icts de Martigny, Entremont, StMaurice et Monthey. Le Département de l'éducation d e la cultu re et d u sp ort lui souhai te une activité fructue use, dans le cadre de ses nouvelles fonctions au serv ice d es enfants ayant d es besoins éducatifs particuliers.

Au cours de son activité professionnelle, elle a également été titulaire de classes d'adaptatiOll, de classes primaires en duo pédagogique (intégration d'enfants handicapés) puis enseigna nte d'appui pédagogique intégré. Dans le cadre de sa formation con ti nue elle s'est notamment perfectionnée dans l'approche systémique scolaire et la supervision . Elle a participé à de

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Directives du 26 avril 2001 relatives à

l/~"", et à la ~~"'" des élèves de langue étrangère Le chef du Département de l'éducation, de la culture et du sport Vu les recolnlnandations de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) du 24 octobre 1991 concernant la scolarisation des enfants de langue étrangère;

"

Vu la loi Sur l'instruction publique du 4 juillet 1962; Vu les articles 29 et 35 de la loi du 25 juin 1986 sur l'enseignement spécialisé; Vu les articles 30 et 31 du règlement d'exécution du 25 février 1987 de la loi du 25 juin 1986 sur l' enseignement spécialisé; Vu les prescriptions légales en matière d 'enseignement professiOlmel; Considérant qu'il importe de favoriser, par des mesures appropriées, la scolarisation des élèves de langue et de culture différentes dans les écoles publiques, en évitant toute discrimination; Considérant que la réalité scolaire actuelle est l'hétérogénéité linguistique et cultureLle et que l'école doit s'enrichir de cette diversité; Considérant la nécessité d'avoir une coordination verticale en n1atière d'intégration des élèves étrangers; Sur la propusition commune du Service de l'enseignement et du Service de la formation professionnelle;

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rappelle les principes suivants:

et décide:

1. Tout enfant a droit à une éducation, selon j'article 28 de la Convention internationale des droits de l'enfant. 2. Les élèves de langue étrangère sont intégrés dans l'école publique. 3. Les élèves de langue étrangère doivent avoir la possibilité de poursuivre une formation organisée par leur communauté, dans leur langue et culture d'origine, en complément de l'école ordinaire. 4. I:éducation doit être considérée dans une perspective interculturelie, dans tous les degrés de l'école obligatoire. 5. Les élèves de langue étrangère ne doivent en aucun cas être orientés d'emblée dans les structures de l'enseignement spécialisé. 6. Les élèves étrangers doivent être scolarisés dans le degré correspondant à leur âge, en tenant compte de leur niveau de formation. Au cycle d'orientation, les nouveaux arrivés non francophones sont placés, en principe, dans les sections secondaires ou niveaux 1. 7. L'enseignant titulaire est responsable de tous les élèves de sa classe. 8. Aucw1e classe pour élèves de langue étrangère n 'est créée à l'école obligatoire. Demeurent réservées des mesures d'urgence. 9. Chaque ordre d'enseignement de la scolarité obligatoire et postobligatoire est responsable de la scolarisation de la totalité des élèves concernés de son ordre.

1. Scolarisation et mesures d'il1té-

gration Les communes ont l'obligation de scolariser à l'école publique, tous les enfants résidants, quel que soit leur statut. Un soutien pédagogique est organisé, selon les besoins, à l'intention des élèves de langue étrangère. Ce soutien peut se faire durant les heures de classe, dans des locaux prévus à cet effet. (art. 31 du règlement d'exécution de la loi sur l'enseignement spécialisé de 1986). L'objectif général du soutien pédagogique est de permettre à l'enseignant titulaire de mieux prendre en compte les dimensions pluriculturelles de sa classe et d'y développer une culture de reconnaissance mutuelle. Les objectifs spécifiques du soutien pédagogique sont: • Développer l'accueil des élèves allophones et leur intégration dans le système scolaire. • Développer l'apprentissage de la langue d'accueil et des compétences nécessaires pour sui vre l'enseignement ordinaire. • Valoriser les compétences intrinsèques des élèves allophones afin de leur permettre de prendre leur place dans l'école et dans la société. • Développer, au sein de la classe ordinaire, une pédagogie dans laquelle les dimensions pluriculturelles sont prises en compte. R~·Moi2001

• Développer et renforcer les liens entre les parents et l'école, ainsi qu'entre l'école et les di verses comn1unautés culturelles.

1. Ecole enfantine: a) Les communes informent les parents des élèves allophones et les encouragent à scolariser leur enfant à l'école enfantine pendant deux ans. b) Placés dans un bain linguistique adapté, les enfants des classes enfantines ne bénéficient, en principe, pas de soutien pédagogique.

2. Ecole obligatoire: a) Sur la base d'une analyse de la situation effectuée par l'inspectrice ou l'inspecteur scolaire, en collaboration avec l' Office de l'enseignement spécialisé, le Département octroie les mesures nécessaires. Le soutien pédagogique sera plus intensif durant les premiers mois. b) Pour les élèves de langue étrangère, le soutien est donné sous forme de cours de français durant les heures de classe, en principe pal" petits groupes de 3 à 5 élèves. Il peut être également donné au sein de la classe ordinaire, les enseignants fonction nant en duo pédagogique. En principe, ne sont pas admis au soutien pédagogique les élèves qui bénéficient déjà d'une mesure spéciale (appui pédagogique, classe d 'observation, classe à effectif réduit, classe d'adaptation, niveau réduit). c) Dans les centres scolaires où cohabitent des classes de l'enseignement primaire et du cycle d'orientation, des solutions communes et coordonnées sont recherchées. Les petites communes s'efforcent de collaborer avec les communes avoisinantes.

R4<>~· Moi 2001

d) La mesure de soutien pédagogique est soumise à une évaluation régulière de la part de l'inspectrice ou de l'inspecteur scolaire, en collaboration avec la conseillère pédagogique ou le conseiller pédagogique de l'enseignement spécialisé. e) I:inspectrice ou l'inspecteur scolaire peut octroyer une dispense de notes pour les branches dans lesquelles les connaissances en français ont une influence. Lors d'une dispense d'évaluation chiffrée, celle-ci est remplacée par une évaluation globale, établie en étroite collaboration avec l'enseignant de soutien. En règle générale, cette dispense d'évaluation chiffrée ne devrait pas aller au-delà de deux années scolaires. Dans des cas exceptionnels, l'inspectrice ou l'inspecteur scolaire peut dispenser un élève d'une branche. f) Dans le livret scolaire, il convient

de mentionner, le cas échéant, les résultats de l'élève dans les cours de langue et de culture d 'origine. g) I:autorité scolaire locale décide de la promotion des élèves ainsi que de l'orientation dans les filières du CO, sur la base d ' une appréciation globale de la situation. Le fait qu'un élève ait redoublé ne doit pas déterminer (à la fin de la scolarité primaire) le placement en classe d'observation du cycle d'orientation. Il importe également d' éviter que ces élèves ne doivent redoubler une année scolaire uniquement en raison de carences dans la langue d'enseignement.

formation appropriées qui faciliteront leur passage à la vie professionnelle ou dans les écoles subséquentes. Les élèves non francophones de niveau post-obligatoire et engagés dans une voie de formation bénéficient de soutiens, en fonction de leurs besoins, pour mener à bien leur formation.

II. Dispositio11s administratives pOlir l'école enfantine et obliga-

toire a) L'organisation d'un soutien pédagogique à l'intention des élèves de langue étrangère est subordonnée à l'autorisation préalable du Département. • S'il s'agit de mesures de soutien permanent, l'autorisation est évaluée et renouvelé.e par le Département de l'éducation, de la culture et du sport chaque année, sur préavis des inspecteurs et des conseillers pédagogiques de l'Office de l'enseignement spécialisé. • Pour les mesures non permanentes, les demandes sont adressées au Département de l'éducation de la culture et du sport par les communes, avec les indications prévues sur le formulaire officiel. b) Si les cours de soutien sont donnés de façon régulière pendant toute l'année scolaire (soutien pennanent), les heures correspondantes sont portées sur l'état nominatjf du personnel enseignant pour autant qu'elles aient été préalablement admises par le Service compétent du Département.

3. Ecole post-obligatoire Les élèves non francophones de niveau post-obligatoire et de niveau supérieur, nouvellement arrivés, bénéficient de voies de

c) Au cycle d'orientation, le temps d 'enseignement hebdomadaire de ces cours de soutien de langue est calculé en périodes de 50 minutes.

43


i III. Personnel e1tseignant a) Les enseignants chargés du soutien pédagogique permanent doivent disposer d'une formation adéquate pour enseigner dans le degré concerné. b) Les enseignants engagés pour du soutien permanent doivent justifier, en sus de leur formation de base, d'w1e formation dans le domaine de la pluriculturalité. ,.'

c) Les enseignants de soutien permanent peuvent être appelés, dans le cadre de leur fonction, à animer un réseau régional d'échanges rassemblant des enseignants de soutien non permanent, des professionnels et ou des représentants des divers milieux concernés.

IV. Partenaires

IV. Remarques finales

Une information objective des parents revêt une grande importance

Ces directives abrogent les disposi_ tions du 1"' février 1990.

dans le cadre de l'enseignement pour les élèves de langue étrangère. Les parents doivent être informés sur le système scolaire valaisan par des réunions, des consultations spéciales ou par l'intermédiaire de documents rédigés dans leur langue maternelle. TI est recommandé d'engager pour les soirées d'information

Le Service de l'enseignement et le Service de la formation professionnelle sont chargés, en collaboration avec l'Office de l'enseignement spécialisé, de l'exécution des présentes directives.

aux parents, pour des entretiens ou autres discussions des interprètes

qui peuvent être recherchés, notam-

Les autorités scolaires peuvent faire appel, en cas de besoin, aux personnes chargées de coordonner les mesw'es développées ci-dessus.

Le chef du Département de l'éducation, de la culture et du sport Serge SIERRO

Bureau des échanges

Une ~ enfin comblée «Bist du schon in der Oeutscllschweiz oder in Oeutschlmldgewesen?»

Pour juger les capacités lingui stiques et les connaissances d'une

44

De plus, les jelli1es d'aujourd'hui apprennent simultanément plusieurs

langues et cette évaluation devient alors W1 véritable casse-tête. Nombreux sont ceux ou celles qui cherchent à parfaire leurs compétences linguistiques en se rendant dans d'autres régions ou pays. A titre d'exemple, des échanges linguistiques se font déjà fréquemment dès l'école primaire. Que reste-t-il de tangible de ces multiples expériences et comment peut-on les valoriser? autre culture d'W1 élève, il faut actuellement un entretien prolongé. Malgré cela, il reste souvent difficile d'évaluer précisément les savoirs

Le Conseil de l'Europe, dont la Suisse fait partie, a créé un instrument précieux: le Portfolio européen des langues et son souhait est de le diffuser le plus largement possible.

Qu'en est-il des niveaux de compétence?

Ce Portfolio permet de valider l'apprentissage des langues d'un pays à l'autre, mais aussi en Suisse comme un moyen d'harn1oniser l'évalua-

tion entre les cantons en proposant des critères standards sur le plan ne pouvait mieux tomber puisque nous célébrons précisément l'année européenne des langues. Tout détenteur de ce Portfolio a la possibilité de décrire sa formation linguistique et cuiturelle, de l'autoévaluer et de la faire juger par des tiers (enseignants ou autres). Ceci sera un gage pour favoriser la mobilité en Europe et ailleurs.

Pour se faire une idée plus concrète, analysons quelques critères qui permettent d'évaluer son niveau de langue. Les domaines retenus sont: • L'écoute (Horen) • La lecture (Lesen) • La participation à une conversation (An Gesprachen teilnehmen) • L'expression orale en continu (Zusammenhiingend sprechen) • L'écriture (Schreiben) Pour chacun des domaines interviennent six niveaux de compétence allant de l'utilisateur élémentaire à l'utilisateur expérimenté (Al, A2, BI, B2, Cl, C2).

En résumé: Le POl'tfolio européen des langues offre à l'apprenant le moyen de planifier, gérer et évaluer son apprentissage des langues. Il l'accompagnera tout au long de sa vie. Il est vivement conseillé aux enseignants de langues de l'introduire rapidement dans leurs classes dès la 7e ou 8e année de scolarité. Pour les trois dernières années de primaire, on conseille d'utiliser Mon premier portfolio des langues,

Yves Andereggen Corinne Barras Pour commander un Portfolio: (9 francs 80) Berner Lehrrnittelverlag - BLMV Güterstrasse 13 3008 BERNE Sites Internet: http: / / culture.coe.int/lang http: //edkwww.unibe.ch

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et les savoir-faire d'lli1e personne dans une langue étrangère.

-

ses connaissances linguistiques et à rassembler les différents travaux et documents personnels.

Le Portfolio se compose de trois parties:

«Warum? Sollte ich?»

«Na klar, nic/tt l1ur, weil du dadurch dein Deutsch verbesserst und eine al1 dere Kultur kennnenlernstl sOl1dern weil es her/te moglich ist, alles vorzuweisen, was man au! dem Gebiet der Spraclten Lt11tern0111men hal.}) «Wus? Oas wusste ich gal' l1icht. Ich wnr sehan zweÎmal für eÎl1en Sprachaufellthalt ill Deutschlalld. Omm war ich auch schOll liir einen Sprachaustausch im Kantoll Uri, Bern und Basel. Dort habe ich jetzt drei BI'iefpartner, denen iclz rege/massig schreibe. Aber ich daclzte nicht, dass ... ' «Du bist /licht der Eillzige, denl1 bis mzlzin war es praktiseh nic/lt I1loglich, so etwas Zll dokumentieren. Aber jetzt gibt es eil1 Instrument daliir.»

a été accompli dans le domaine de l'acquisition des langues étrangères. Cette lacune est enfin comblée.

européen, voire international. Ceci

ment, par l'intermédiaire des associations d'étrangers concernées.

Le thème de ]' éducation interculturelie devrait être traité et approfondi lors des réunions de parents habituelles.

INFORMATI DN~, .DFFI ClElLES

Jusqu'à présent, il n'y avait que des certificats ou attestations officielles, certes nécessaires mais pas suffisants, pour mettre en évidence ce qui

R~·Mai2001

1) Passeport de langues et doCflments (Sprachenpass und Ookumente) Il s'agit d ' lli1e échelle, mise au point par M. Günther Schneider, professeur d'allemand à l'Université de Fribourg, permettant de classer ses compétences dans le passeport (auto-évaluation et attestations officielles). 2) Biographie langagière (Sprachbiographie) Dans cette partie du document sont répertoriés des renseignements sur les écoles, les échanges, les séjours, les cours de langues fréquentés, les contacts et des informations sur les objectifs personnels d'apprentissage, tels que la motivation, les démarrnes et la planification de celui-ci. 3) Dossier Ce dossier sert à documenter son propre processus d 'apprentissage ainsi que l'état actuel de R~·Mai2001

La qualité de la forme et la réponse à la fonction se jugent avec le temps.

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Inscription pour des remplacements pendant l'année scolaire 2001 /2002 pour le personnel enseignant des écoles enfantines, primaires et pour les maîtres(ses) d'activités créatrices manuelles (Marquer une X dans la case qui convient)

Titres pédagogiques obtenus:

LeOa) soussigné(e): Nom:

o

Prénom: .

o Autorisation d'enseigner en 19 ..

Date de naissance:

o Brevet pédagogique en 19 ... ... o Brevet pour l' enseignement desACM en 19 o ................................. .

" I I

Adresse: Domicile:

Certificat de maturité pédagogique en 19 ....

N° de tél. (indispensable):

,,'

En raccourci Association Ure et écrire

Sur le Net rAssocialion lire et écrire Suisse romande, qui luHe conlre l'illettrisme, a désormais son site Internet (www.lire·et·ecrire.chl. tadresse virtuelle donne accès aux nouvelles de l'Association, aux adresses des groupes locaux (dont ceux du Valais!, à un agenda des manifestations, 0 des articles de presse. Sur le site, on trouve également les orientations politiques de l'Association, ses approches pédagogiques, ses statuts, mois aussi des témoignages de personn.s qui ont été confronlées 0 l'illettrisme. Anoter qu'un centre de documentation regroupont des ouvroges sur l'illettrisme et du matéciel pédagogique a depuis peu ouvert ses portes à la place Pépinet 2 0 laulOnne, dons les nouveaux locaux du groupe local de LaulOnne.

Petit Ami des Animaux

Prix Enfantajsje 2001

Naissances au Papiliorama

La Joie de lire primée C'est le tandem Franz Hohler (textel et Rotraut SUlOnne Berner, avec l'album [es trois vœux d. Barbara (Editions La Joie de lire à Genèvel, qui remportent le Prix Enfontaisie 2001. Pour rappel, le prix est o!tribué par des jeunes lecleurs jurés. Cette année, 675 .nfonts âgés de 7 à 10 ons de toute la Suisse romunde onl participé en tant que jurés.

le numéro d'avril du Petit Ami des Animaux présente un reportage conlO"é ou Popilioroma. En vedette, deux bébés ocelots qui viennent de nOÎtre à Morin. De très belles photos vous permettent de foire connoissunce avec ces hobitants des forêts tropicoles el subtropicoles d'Amérique du Sud.

Trajt d'unjon

Chansons de l'abbé Bovet

Tout sur les échanges

Pour morquer 1. 50- anniversaire de la disporition de l'abbé Bovel, l'office contonol fribourgeois du matériel scolaire vient de publier un CD regroupant 10 chansons de l'abbé Bovet. , La valse des écoliers», , Le vieux cholel» ou «les petits chevriers»: vous y trouverez tous les gronds clossiques. Un. deuxième portie ruronle l'abbé Bovet aux enfants. Un fascicule regroupe toutes les porlilions.

Nouveau CD

Trail d'union, la revue semeslrielle de ch - Echange de ;eunes, vient de sorlir sun 35- numéro. (omme ol'accoutumé., vous ytrouverez tout sur les échanges: rech.rches, témoignages, adresses, renseignemenls pratiques, bibliogrophie ... Renseignements: ch - Echange de ;eunes, cose postale 664, 4501 Soleure. Site internet: www.echunges.ch

est disponible pour assurer des remplacements durant l'année scolaire 2001/2002 aux conditions suivantes: Régions:

o

o

Valais romand

o o o

Valais central

o primaires

Bas-Valais

o

Haut-Valais

o ACM

Degrés d'enseignement:

matin

après-midi

lundi

o

mardi

o

o o

mercredi

o o o

jeudi vendredi Durée des remplacements:

spécialisés

au

Période: du . Disponibilités

en fantines

o

o à long terme

o

ponctuels

o

BD à Sjerre

«Ecoles + Santé»

Remarque:

Forumà Fribourg Lieu et date:

Signature ............................... .

- Cette formule, ?ûment remplie, doit être retournée d ès q ue p ossible au Service de l'enseignement, Planta 3, 1950 SIOn (la hste des remplaçant(e)s étant remise à jour régulièrement). - Tous les changements devront être signalés à la m ême adresse.

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R~ · M.i200 1

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Festival BD et scien(e le festivalBD'OI auro lieu du 14 au 17 juin 0 Sierre avec pour thématique la BD el la science. Une gronde exposilion sera conlOcrée à Jeun· Claude Mézières, l'un des maîtres de la fiction scientifique. En co-produclion avec le Festival Sciellce & (ité de 10ulOnne et la Maison d'Ailleurs d'Yverdon·les·Boins, une exposition juxtaposera de multiples facettes, comme la BD, le cinéma, la littéroture, etc. Le visiteur pourra également découvrir un. exposition autour de Galilée, une autre intilulée Vers la lumière, une inslallalion proposée en collaborotion avec l'Ecole cantonal. d'orl du Volais mois aussi des dessins originaux de Fronçois Rouiller et Sébosti.n Riond et bien sûr les expositions des divers concours. Oes illformotions complémentaires uu Bureuu du Festival, tél. 027 / 455 90 43, courriel lestivnl@bdsierre.ch ou plus simplement en possont por 1. site Internel (www.bdsierre.chl.

le progromme , Ecoles + Santé»est prolongé jusqu'en 2010. 11 vise 0 renforcer le rôle de l'école en tcmt que lieu d'opprentislOge favorilOnt un mode de vie propice 0 la IOnté. Pour foire le point sur les succès obtenus et lancer de nouvelles idées, un Forum est organisé 0 Fribourg les 4 et S seplembre 2001. (onféren", et débats ou chacun pourra s'exprimer se succéderont. Renseignements el inscriptions: 061 / B43 10 00 ou courriel vision@organizers.ch R~·M.i2001

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Spécialisation 3-6 ans pour enseignant(e)s ou diplômé(e)s EPE-

Revue Petite Enfance: «J'~ ~»

MONTESSORI reconnue par l'Association Montessori Suisse (cours associé AMI)

La douleur peut prendre des formes très diverses . Des petits bobos à la solitude intolérable de l'enfant gravem ent Inalade ou bouc émissaire, la souffrance de l'enfant laisse souvent l'adulte indécis. Comment réagir? Comment soutenir? Comment dédram atiser parfois? Les professionnels de l'accuei1 eux-mêmes se senten t souvent m al armés. Le num éro 77 de la revue Petite Enfallce fait le point sur les connaissances de la douleur. La d oul eur est un processu s plus com p lexe et plus individuel qu'on n e le pensait. En particulier, le corps médical a revu (ou est en p asse de revoir... ) ses opinions sur la manière dont les tout-petits perçoivent la d ouleur. Contrairement à ce qu e l'on croyait encore dans les années 70, le nouveau-né n'est pas insen sible. On sait mainten an t que les enfants p etits présentent u ne hyp ersensibilité à la douleur et celle-ci explique les «souvenirs d'épi-

formation en emploi, 3 semestres

d écrypter ce qu'elles font résonner d an s n o tre parcours individuel d'ad ulte. Surtout, il faut en comp rendre les m écanismes profonds. Accompagner la douleur sera alors moins incertain, le sentiment d'imp uissance devant l' injus tice de la souffr ance en fantine p eut-être un peu moins déchirant. Petite Enfance est une revue trimestr ielle d ' informations et d 'échanges, qui aborde des thèm es liés à l'accueil et à l'éducation des jeunes enfants en Suisse romande.

sod es d ouloureu x» qui modifie nt pa rfois leurs p erceptions d es années d urant.

La souffrance et la douleur ont une histoire, un sens socialement dé terminé. Pour offrir une réponse adéquate, il faut pouvoir les décoder et

Responsable: Elisabeth Coquoz

L'alimentation: un sujet d'enseignement passionnant et toujours d'actualité Les cours sur l'alimentation en général et les produits laitiers en particulier sont très appréciés des élèves de tous les niveaux. La Fédération des Producteurs Suisses de Lait PSL propose toute une palette de matériel didactique, permettant une approche active et riche ~n découvertes.

Elle peu t être commandée à: pro juventute, département romand rue Caroline 1, 1003 Lausanne tél. 021 323 50 91 - fax 021 323 51 94 E-mail : dep.romand@projuventute.ch au prix de Fr. 7.50

Le dossier de travail «le lait. Recueil d'idées» explique la production laitière aux élèves de la deuxième à la sixième année. Les nom -

Thème d u numéro de juin 2001:

manière instructive mais toujours divertissante, une cassette audio, avec des chansons à apprendre, ainsi que 25 dépliants à peindre et des étiquettes pour les cahiers (2 x 25).

«Les familles laissées pour compte»),

Rédaction de Résonances: poste à repourvoir Suite au départ de M. Paul Vetler, rédacteur de Résonances, son poste à temps partiel (20%) est à repourvoir. Aptitudes requises: Formation d'enseignant, connaissance du monde scolaire valaisan, intérêt pour l'écriture, expérience journalistique, maîtrise de l'outil informatique, aptitude à trava iller en équipe, capacité à prendre des initiatives et facilité de contacts. Si vous pensez que vous remplissez ces conditions, prendre contact avec la direction de l'OROP (027/6064152) pour obtenir de plus amples renseignements et consulter le Bulletin Officiel du Canton du Valais pour respecter les exigences de la mise au concours du poste.

R~ - MaI2001

Consen de rédaction Palri(k Abbet, Ass. parenls Daphné. (onslanlin, SPVal Maurice Dinen, OSP Xavier Gaillard, AVECD

le coffret ules aventure de lulu au pays du lait» a été conçu pour les élèves du degré inférieur. Il contient une cassette vidéo (durée: 13 minutes), qui explique la valeur du lait de

. '!(

exp!. Fourniture de classe (30 expl.) Il le lait. Recueil d'idées Il Degré primaire de la 2e à la 6e année, avec commentaires pour l'enseignant

.' .),4

Responsable

Données techniques Surfoce de composition: 175x 245 mm Formol d. lo revue: 210 x 2BO mm Impression en ollsel en noir el une teinle vive, phololithos fournies oufrois de repraduclion faclurés séparément pour les documents fournis prêls à 10 reprodutlion .

ron'10": le 15 de chaque mois sauf juillel el août. Déloi de remise des texles et des aMonces 1. 20 du mois précédent.

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Suisses de lait PSl Service des commandes Weststrasse 10 JOOO Berne 6

Maurice Hanchen, OMP Béotri" An~II., AVPES Georges Sierra, AMEP

Photograph.: Jo<ques Oussez _

le coffret peut être complété par ....; le CD-ROM «Sauvez le pays du laib. ' ~ - ~~1!. . (130036) fr. 25.Ce jeu interactif amusant et imaginatif peut être utilisé tant sur Macintosh que sur Pc. ~ ~ _ expl. Coffret Kles a~enture~ de . Il permet. outre l'information sur le lait. lulu au pays du laIt». Dessm animé de familiariser les enfants à l'utilisation de 'j''.I destiné au degré inférieur, avec cassetle l'ordinateur, .. aucflO,dépliants et autocollants {131 016) o Achat Fr. 25.l'assortiment de matériel didactique de la o location pour 4 semaines: gratuit Fédération des PSL est constamment revu et enrichi, ce qui nous permet d'en assurer _ expl. «Sauvez le pays du laib: jeu interactif sur CD-ROM pour Mac et PC l'actualité. Vous en trouverez la liste complète (131 106) Fr. 26.50 sur notre site Internet www.swissmilk.ch.

Aretourner à la Fédération des Producteurs

Edition, odministration, rédaction Déparl.menl de l'éducalion, de la euhure.1dusport (DECl] Dffi" de re,herch••1d. do<umeniaiion pédogogique (DRDPI Gravelooo 5, case poslol. 478, 1951 Sion Tél. (0271606 41 52 nodio.revoz@ordp.vsnet.(h

Rédaction Nadia Revaz, rédactrice responsable Paul Vetter, rédocleur

breuses fiches de travail sont tout spécialement

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RÉSONANCES Mensuel de l'Ecole valaisanne

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adaptées à un enseignement interdisciplinaire, ainsi que pour illustrer et enrichir les cours, par exemple en créant des «ateliers du laib.

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