L'Ecole primaire, 28 février 1942

Page 1

~

'hella<-.1v ... René, inst. "V li erlOlre

In~titnteurs

Il. . AlIn_

No 10

Liddes

des Bonnes A.dresses

et Institutrices! Vous êtes fréquemment appelé, d conseiller les parents de vos élèves dans le clIoix d'un pensionnat. Pensez aux bonnes adrelse, ci-dessous qui vous donneront toutes garanties.

fcole de Commerce de Jeunes Gens SIERRE confiée aux Chanoines de St-Mauric(lI. Internat. Confort. - Cours préparatoire (1 an). - Cours commercia'u~

(3 ans).

OUVERTURE DES COURS à Pâques.

ALLEMAND ou italien garanti en deux mois. DIPLOMES commeTlcial, de correspondant, sténo-dactylo, secrétaire et langues en six, quatre et trois mois. Emplo'i s fédéraux 3 mois. Références. Ecoles TAMÉ,. Neuchâtel 50 _ et Lucerne 50.

-

1

Collège Ste

arie

M4RTICNY

Classes primaires et industrielles Entrée en septembre et à Pâques

Cours prép. à J'Ecole Normale Pour renseignements s'adresser à la direction.

AL

EMA

D1

nstitut Dr Rohner Murbacherstr. ,29, LUCERNE. Continuf>llement cours de 1, 2 et 3 mois; diplôme final. Conditions plws avantageuses! Enseignement plus individuel!

1

8an~ue Cantonale ~u Ualais .. Si~n Capital et Réserves: Fr. 9,372,OOO~­ Toutes opérations de banque aUl[ meilleures conditions AGENCES ,à Brigue, Viège, 5ïerre, Martigny, St..,Maurice, fMonthey. COMPTOIRS à Monta.na, SaJlvan, Cha.IIlŒJéry. REPRESENTANTS: Chalais: Mx Martin C:lJmiJJI'e Grône: Mir Gil:Hoz Al.f.red - Lens: MT Lamœl Pierre - Vissoie : ,M lr So:li oz Deni·s - Ayent: Ml' Chabbey Casi.mir - Evolène : M;r Anz·évui Marius - Hérémence: Mr Bourdin E'nli'l.e StMartin: MT Bey1trison J,Ü'sEliph - Vex: Mr Pitte1'oud David - Grimisuat: Mr Ba1et Al'phlOIlJse - Savièse: .M r Varone CY'Prien - Ardon: M,r LaJIrljpeTt Miariu'S - Chamoson: Mr Biol.laz Albert - Conthey : .M r ~.a'Pm~oud A'lbeTt - Nendaz : Ml' GLass,ey MaJI"ce,lJlin - Fully: MT DÜ'l"saz HE"nri - Leytron: Mr Gaudard J o8'ElIph - Riddes: M;r Del,ruloye Gustave - Saxon: MIr V,ernay AlbeIlt - Bagnes: Mr Vaudan-Carron AMred - Orsières: tMr Pou!g'let Re.né - Vernayaz: MT Coq110Z J sam - Troistorrents : Mlr E.cœur FTidoll in - Val d'Illiez: Mr Défago Adolphe - Vouvry: Mtr Curdy Gratien Bouveret: Mr ,Clerc Germain. Gérance de titres - Location de cassettes dans la Chambre forte. ~.

.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 " . f t contre remboursement Les abonnements se reglent par c h'eque posta 1Il C 56 S'Ion, ou a. ce deau . . d' . M CI BÉRARD , Instituteur, SI.erre J'out ce qui concerne la publication doit être adresse Irectement a .' ( - - Les annonces sont reçues

exclusivement par - -

PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SiON Avenue de la Gare

Téléphone

2 12 36


No 10.

SION, 28 Février 1942.

Répertoire des Bonnes Adresses Faites

fournitures

d'écoleet de bureau

Matériel d'enseignem ent Tableaux noirs

KAISER &, CiO, S.l., Berne Rue du marché

1~-.J1

VO i

achats aux magasins

Louis Tonossi-Zufferey Nég o cian t , S IE R R E Grand choix en coof'e clioo s pour ltles!liie u l·s . enfants, etc. ' Tissus· Chaussures en tous genres Epicerie · Mercerie, etc. etc. TImbre d'escompte.• Tél. 5.11.10.

Instituteurs, Institutrices 1 ~:tr~ ~~t:~e~ _ _,.,.". sc e 1air e mêmes et

V eDUS enthousia sme v~us­ VO& élèves!

61ème Année.

L'ÉCOLE PRIMA IRE ORGANE DE LA SOCIÉTl: VALAISANNE D'Q)UCATION SOM'iMAIRE: COIMlMlU1NICATJONS D'IV.EiRISEISI : Cours de .gymnastique. - Société des institutrir.es du Vrulais roman.d. - La " 'o ix d 'un jeune. - « E toto ,corde ... » - Aibonneome-nts là l'E.co:Ie lP rimairE'. - PARTIE PlEIDAlGOG,IQU/E: Notre miss,i on d'éducatri,ceJS:. - Au siècle de l'enfant. - EXaJIllens pédago,g iques de 'r ecru'e,s. L'éducation physique au !point de vue catho1ique. PARTIE PRATIQUE: Langue française, c-entres d 'intérêt, 1ère ,et 2èJme semaines. - Sciences natureHe,s. - G,éO!grruphie. - Nécrologie.

Matériel pour;

l'Ecole d' /A ctiv ité - Le calcul - Les tmvaux manuels - L ts COU1·S de cartonnage. Demandez n @tre ca t a lCIIGue

WILH.

~ra t uit

!

& CO. WINT E RTHUR

------------------------------------------------1 L'instituteur, 'a près le dur labeur de Ja journée sera heureux de jouiT des plaisirs de La famille et de se déla.sser danlf des meubles de la

Maison A. GERTSCHEN, Fils, Brigue Représenta nt: II. OTTO GERTSCHEN -

SIERRE.

1 ----------------------.1------------------------Bxiges de vos fournisseurs

Essayer

les bonnes pâtes

SAVERM

lei oa.téa torrél1ès

PElUSSIER & Cie Se A.

['est les adopter.

dont les diverses qu a lités toujoura' soign eusement préparées peuvent satisfaire tous les gotHa.

L'habillement le plus chic Au prix le plus bas

MAISON de CONFECTION

chez

H. A.

pour Dames et Messieurs

AUCH DUCREY FRÈRES

SI ERRE

Bâtime nt d es Pos t es

MART IG NY

--------------------------------~----------------------------------

Banque Suisse d'Epargne et de Crédit Marti~ny

- Sierre -

Bri ~u e

.

Toutes opérations de banque aux meilleures conditions

~ "~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

t COJM[MUN][CAT][ONS , DÉPARTEMENT ~

@

S.V.E.

@

D][VERSES ~

S.I.V.R .1

UNION ~

@ '

Communications de l' flssociation des maîtres de .G~mnastique du Ua lais Romand Nous invitons tous les membres du Corps enseignant à assister nombreux aux cours de gymnastique qui seront donnés dans le courant du mois de mars. Nous nous voyons obligé de rappeler à nos collègues qu'ils doivent se présenter avec des habits de travail. Nous espérons que tous nos collègues d'Isérables se r endront à Riddes. Grône, dir. M. Hubert, maison d'école, le 6 mars, à 14 h. Vétro z, dir. M. Hubert, maison d'école, le 7 mars, à 14 h. Nenda z, dir. M. Vuignier, maison d'école Basse-Nendaz, le 6 lTIarS à 14 heures. Grimisuat dir. M. Roux , maison d'école, le 14 mars, à 14 h. A1ase, dir. M. Bitz, maison d'école, le 6 mars, à 14 heures. Euseigne, dir. M. Vuignier, ,m aison d 'école, ie 7 mars, à 14 h. Châble, dir. M. Vaudan Ls, maison 'd'école, le 7 mars, à 14 h. Orsières, dir. M. Hubert, maison d'école, le 13 mars, à 14 h. Martigny- Ville, dir. M. Penaud, maison d' école, le 6 mars, à 14 h . Vel'Ilaya z, dir. M. Bertrand, maison d'école, le 9 lllars, à 14 h. Vouvry, dir. Curdy Paul, maison d'école, le 14 mars, à 14 h . Val d'Iliiez, dir. M. Buttet, maison d'école, le 7 m a r s, à 14 h .


-

306 ~

-

Puily, dir. M. Hubert, 1uaison d 'école le 6 111ars, à 8 h. 30 . Liddes, dir. Darbella) P. , 1naison (l'école, le 7 mars, à 14 h. Richles, dir. DelaJoye, nlaiso11 d 'école, le 7 Inars, à 14 h.

E toto corde ...

De plus, un ,C ours de skis sera donné à Montana, le 5 mn l'S, par Monsieur Pont André. Rendez-vous à la gare de la stntion a 9 heures. Le Comité.

Société d~s Institutrices du Valais romand

'a-

L 'Assenlblée g.énérale de la Société des Institutrices du lais rOlnand aura lieu le jeudi 9 avril. L'ordre du jour de cette réunion paraîtra dans Je prochain nUlnéro de l' « Ecole primai-

re ).

307-

Le Con1ité.

La voix d'un jeune En feuilletant une ancienne collection de l'Ecole prim.aire) mes yeux viennent de tonlber sur un acticle intitulé « Le vieux régent» et signé « Un jeune::., paru dans le nlu11éro 4 du 30 novel11bre 1938. Cet article l11'aya11t causé un réel plaisir, je ne résiste pas au désir d'en reparler, priant Ml' le Rédacteur de l'Ecole primaire d'accorder une petite place dans notre Revue pour quelque~ citations et quelques réflexions s'y rapportant. Ce jeune, qui a le cœur il la bonne place, écrit entre autres: « ... NIais, passons et parlons un peu de celui qui n e pourra pas, cette année, rejoindre ce petit nl0nde turbulent et qui, la D10rt dans l'ân1e, devra se contenter de t'muer sa pip e au coin de l'âtre: j 'ai nOl11ilné le vieux rége"nt. ... rien n'eut raisoll de son courage et de ~a vocation ... L ' "11 .. combrelnent de la carrière est, paraît-il la seule cause d e son Inal. heur ... Et nous, les jeunes d'aujourd'hui qui serons les vieux de delnain , avons-nous songé à nos 60 ans?... D es conciu sions s'imposent. » Encore si l 'on pouvait fumer sa pipe, étant au b énéfice d L1Jle luodeste retraite! NIais que dire de ceux qui ont été « lllÎS ù pied :» sans retraite et sans autre 1110tif que celui de laisser la place ,'t des jeunes. Les cinquante francs de traÏtenlent par IllOis e l les charges de famill e de la plupart ne leur pennettaient pas de prélever les cotisations , encore 1110ins de racheter? Ne seraientils pas heureux, ceux-là, que, 11lalgré les soucis de l'heure, notre Chef (à qui nous savons qu e la chose tient à cœur) et nos hautes autorités puissent solutionner au plus tôt leur cas dans le sens, par exenlple d'une demi-retraite ou d 'un e indenlnité globale équi table? Un ancien.

Le 12, j'avais fait à .M onsieur Hœh une de ces visites que tout fidèle disciple doit à son Inaître, à -chaque fois qu'il eh a le loisir. Il était alité depuis quelques jours déjà et souffrait visibleInent Inal!JTé ses efforts .p our le cacher. Nous parlâm.es un " . av.ec un 11.ornme assez long teJnps, car il faisait bon s'entretel~Ir si érudit et si affable en l11.ême tem.ps. Je !lu aValS prOIIUS une prochaine visite. C'est pour tenir 'paro'l e que, le vendredi suivant, je franchissais à 8 heures déjà le seuil de l'Ecole nonna'le. Hé1as ! L,es .lnal~­ vaises nouvelles tintent vitent à nos oreilles : :Mr Hœh etaIt decédé cette nuit nlênle! Au lieu de serrer avec effusion sa tiède nlain, j'eus la doulour use surprise d'étreindre des doigts roidis par la nlort. Qu'il nle soit permis d 'adresser ici un h0111nlage posthlll11e à ce beau e t noble viei:llard qui fut toute sa vie un hOln'llle au sens exact du tenne. D 'autres traceront dans cette publlication et ailleurs un panégyrique éloquent, un nlenlel110 plus. ou l110ins of~i­ ciel de cette grande [une qui fut au -c entre de bIen des pl~ogres dans le domaine scolaire de ces 40 dernières années .. Ces VOlX au torisées f eront une œuvre pie, j e le sais. Néal1l11oins, .l e voudrais dans ces quelques I.i gn es évoquer pour les lecteurs de « L'Ecole Pl'inwil'e » des souvenirs beaucoup plus intimes, pincer l es cordes les plus sensibles de leur cœur afin que leur pensée so~~ plus gén éreu se enco r e, leur souvenir plus durable, leurs pneres plus ferventes. 1\111' Hœh était sans contredit, un homme de vaste culture. StS anciens élèves se rapp elleront la richesse d'en~eignement de ses cours de p édagogie . Avec quelle aisance, queUe sûreté, il g.uidait le jeune nor111alien dans des labyrinthes .de la pSy'chol~gle.! Les cOl11plexes de 'l'rune 11 étaient plus ce~te étude ~nde, fastIdieuse, incompréhensible que donne l'enselgn eulellt hvresque .. Il savait si bien se p encher vers nous, nous prendre par la l11am, comme une 111ère apprend ù son enfant à vrain cre Il es obstacles: Chez lui se faire comprendre était un don inné. L 'art du vral éducuteu'r consiste d'ailleurs en cela: savoir se mettre ft ]a portée de son 1110nde et fair touch er le ciel même aux plus p etites Inains . Sans ostentation, je veux citer ici un fait personnel (on .ne l)a rl e d 'ailleurs de so uvenirs intim.es que s'ils viennent de sOI-nlenle). Durant nlon prenlier trinlestre à l'Ecole nonnale, ~ e . professeur de ... (Ol11issio11 volontaire) tomba 'lllUil ade et. dut se fa~re renlpla~ cel'. Naturellel11ent, c'est Ml' Hœh, le professeur unlvers~l, qUI prend ses cours. Au bout de quelques leçons, j~, r-attrapa~s In~s condisciples, qui 'lu'avaient distancé en cette nlahere, et pns gont à l'étude de cette branche. J ' attribue ce résultat au rayonne1nent au pouvoir conl111unicatif, à 'la sag.acité de Ice bon lllaître.


-

'308 -

-

Ce qui étonnait aussi chez lui, c'était la fidélité de sa mémoire. II savait si bien citer page et numéro du manuel Haustrate à n'importe quelle partie du livre! Une mémoire aussi rétentive ne peut que favoriser un éduoateur. Bon maître, Ml' Hœh le fut toute sa vie, bon de cette grandeur d'âme qui sait allier sainement da fermeté à la douceur, qui sait vouloir, qui discipline avec tact. Ajoutez à ces qualités intellectuelles la droiture, la loyauté, la franchise du vrai Français, je dirai presque du chevalier français. En dépit ·de ses origines, il considérait notre pays, le Valais surtout, comme une patrie d'adoption aussi chère que la vraie. H lui ·a vait donné le meilleur de ses for/ces. Grâce à sa .personnalité, l'Ecole normale était devenue ce qu'elle restera toujours: une pépinière où 'bien des scions se sont redressés, développés en arbres magnifiques, prêts à donner au pays leurs fruits bienfaisants. On ne dira jamais assez les mérites de cet homme. Placé sous le vocable de saint Albert, il fut conlme celui-,c i: Grand. Grand de l'héroïsme obscur, le plus beau od es héroïsmes, qui consiste à remplir sa mission si1lencieusement, dans l'ombre, orgueilleuse seulement de faire de sa vie une offrande 'c ontinuelle. Saura-t~on combien de fois ses yeux, complètement éteints depuis 7 ans, se sont usés à des travaux exécutés à des heures tardives? Le propre d'un chef n'est-ce pas d'être le prenlier levé et le dernier couché? D'avoir sur ses épaules le faix de responsabilités écrasantes? A un élève qui ne voulait pas accepter une charge, il répondit une fois ced: « Les charges sont des honneurs. » Mais, ajouta-t-il plus bas, et com'me se padant à lui-même, ola réciproque est plus vraie. Je songe à ces honneurs qui ont été pour lui des charges durant si longtemps. Et jamais une plain_ o te, jamais un murmure, ni un geste de lassitude! Non, dans ses moments de grande fatigue, au contraire, il se redressait de façon o énergique, reprenant de belle façon les élèves qui avaient une tenue défectueuse. Ce geste faisait partie de son entité. Aujourd'hui, un grand maître est allé rendre ses comptes au Plus Grand Maître. Finies les fatigues de toutes sortes, Jes soucis inhérents aux. fonctions redoutables! Le souvenir de ce bon et fidèle serviteur restera impérissable chez nous. L'exemple qu'il nous a laissé d'une vie féconde, . heureuse de résultats, placée toute sous le signe divin éclairera la route enténébrée vers l'avenir de ceux qu'il a formés à son école. Sur votre tombe, vénéré Maître, Jaissez-nous verser les larmes des grandes douleurs, et déposer aussi avec une gerbe de prières émues, nos sentiments de gratitude et d'afection. Honoré Pralong. 0

Vins du Valais ORSAT dissipent ta tristesse.

309-

Abonnements à "L'Ecole Primaire" Un certain nombre d'abonnés ont laissé revenir impayé le remboursement que l'Administration leur a envoyé en son temps. Ces retardataires ont encore la possibilité de s'acquitter sans nouveaux frais en versant fI'. 7.85 au compte de chèques IIc 56 d'ici au 15 mars. Passée cette date, de nouvelles cartes de rembours seront Inises à la poste, augmentées d'autres frais . . Les abonnés en cause voudront bien nous épargner cette peIne; nous les en remercions d'avance. L'Administration. 0

AU PROCHAIN NUMERO

Le manque de place nous oblige de renvoyer au prochain numéro l'une ou l'autre cominunication. Leurs auteurs voudront bien nous excuser. (Réd.) P"'~~~~~e>;P~~~

i

P ART][E PEDAGOG lOUE

1

~~~&d~~

notre .! mission d'éducatrices Voici le maillent des admissions à 'l'Ecole nOflmale. Quinze, vingt jeunes fi'lil'e s vont se présenter aux examens, désireuses de devenir institutrices. Devenir institutrices, qu'est-ce que eela signifie pour elles? Devenir institutrice c'est étudier, dépasser le niveau intellectuel des fines de son village, c'est se créer une situatioD: que b~au.c~up envient. c'est s'assurer un gagne-pain honorable. DevenIr InsÎltutdce 'c'es.t se consac:rer à l'enseignenlent. Oui, c'est bien to~t cela, c'est bien plus que ,c ela aussi. Devenir institutrice devraIt être se donner tout entière à !l'œuvre de l'éducation. Instituh'ices nous ne devons op as être de simples rnaître·s~es d'écoles marchandes d'orthogralphe, d'histoire oe t de géographIe; nous de~ons être éducatrioes. Pour peu que nous ayons approché l'enfant avec un cœur compfléhensif, nous aurons vite 's enti que cet enfant attend de nous autre chose qu'une initiation aux mystères de .l 'arithmétique ou de la grammaire. Cet enfan~ attend, sans nous le dire, sans même le savoir, que nous l'éduq~l.lons, que nous l'élevions. Elever, c'est mettre au-dessus. Il s'agIt donc de mettre <cet enfant plus haut qu'il est au moment où on nous le confie. Il s'agit de le rendre apte à vivre pius tafld par !IU~-nlêm~ sa vie humaine et chrétienne, il s'agit de développer ·en lUI ce qUI


-

310-

le rendra capable de vivre -cette vie: ses aptitudes Inanuelles son intelligence, son cœur, sa volonté. Il s'agit de fonner, bien ' plus que de faire emmag'a siner des connaissances . . On s'oocupe d'éducation physique, du moins depuis quelques années . On s'occupe d'enseignelnent, pas toujours assez de forn'1ation inteHectueHe et 'p ratique. Le Inatérialisme dans lequel nous vivons n'a-t-il Ip as peut-être relégué au dernier plan -le souci de ['éducation proprement dite, de l'éducation morale? Avant l'école, ce -devoir incombe aux parents. De 'fait, C0I11bien hélas .se désintéressent ,de cette tâche et croient avoir tout fait pour leurs enfants quand ils leur ont procuré le vivre et le vêtement. « Si vous saviez dans qUeil InHieu .le suis tOl1lbée 111'écrivait, il y a quelque tem.ps, une jeune ins,titurtrice. La piUlpart des parents ne s'occupent pas de l'éducation de leurs enfants. Je dois tout leur apprendre: à se laver, à sa!Jtler; lutter contre l'habitud~ de jurer, de 111entir, etc. Je sens combien ..le ' devrais être pa'r !aIte pOUI~ leur .d~nne.T 'c e que .le dois 'leur donner. C'est pour InOl un SOUCI quotJ.:dlen . » Heureuse êtes-vous de paTter ce noble souci! COlnbien il serait à souhaiter que toutes nous le O'ardions chevillé dans notre cœur. Sans doute, nous ravons dans ~lne certaine lnesure : on ne peut aimer vraim.ent ses élèves sans s'intéresser à -leur formation profonde. Mais peut-être y aurait-il lieu de rendre ce souci plus prenant, de nous préoccuper au moins autant ,d'éducation que d'exan'len. Est-ce toujours le cas? Les causes de cette part trop resheil1te faite à l'éducation 1Enes sont 'l1lultip'le·s. D'abord celle qui vient d'être signalée: l'exa?J en . Oh, .le ne vel~x pas ~n lllédire, ni proposer de ~e suppnulier, car on ne dOIt suppnnIer une chose utile que pour la reluplacer par une Iil'leilleure. Je trouve cependant que ce souci cl'exalnen a1p porte certaines entraves à -la vraie fonnation. On contrôle l'orthographe, l'histoire, la géographie, l'arithlnétique; on ne contrôle guère Jes IProgrès en pO'litesse, en serviabilit~ en sincérité; dès lors tentation pour luaîtres et ,maîtresses de ~'oc­ cuper surtout de ce qui sera contrôlé. Pourtant ne nous y tr01npons pas: un inspeoteur avisé, sans nous le dire toujours, aura vite .apprécié l'esprit de notre ,c lasse. Puis nos écoles sont parfois surchargées: 30 à 40 élèves, autant d'enfants autant de petites l)erSonnalités qu'i-l faudrait traiter chacune en particulier. Ce contact individuel es,t nécessaire pour faire œuvre d'éducation. Mais qu on ne s'en effraie pas: il ne demande ~)as nécessairement un temps très long pour chacun. La vie mélne de l'école nous fournit de lnultiples occa's ions d'aborder un enfant en particulier, soit pendant, soit apil"ès 'la cIl asse : une reluarque au sujet d'un devoir mnènera ù signal]er tels travers de caractère' un échec appelleTa lIll encouragenlent· lnême en récréation, un petit lnot en .'p assant, ce « bon petit m.ot au han moment )} pourra avoir des répercussions profondes. Don Bosco,

-

3011-

qui s'y connaissait en éducation, tenait beaucoup à ces contacts familiers . Tout cela -c1elnande éviclemilnent un esprit attentif, l'oubli de' soi, le dévouement, luais est-on éducatrice sans cela? Quand on. parle d'éducation quelques-unes pensent peut-être à .de longs Se1'1110nS ennuyeux, à des appliCations 'lnorales amené~s de force à [a fin de chaque leçon. Dieu nous en ga'l'de !. Ne prêchons pas autrelnent que par notre exeluple. Mais je n'appelJlerai pas être prêcheuse que de faire ressortir le petit ,c onseil pratique ou moral qui découle natureHelnent de la leç.on, ou nlieux encore de souligner l'application que l'enfant trouv~ lui-nlême. n ne faut pas 111ultipHer les 'conseils tJ1l0raUX, il ne faut pas non plus les négliger totalement. Mais surtout l'atmosphère de -la classe, 'l'enseignenlent doivent être éducatifs. n ne s'agit pas de faire de l'éducation à certaines heures de la journée et de l'enseignement à d'autres heures. Si nous avons su oréer dans notre olasse une atmo1s phère de piété, de loyauté, de charité, nous sommes éducatrices. Si nous savons inculquer là nos élèves 'l e goût du travafi bien fait, des cahiers proprement tenus, .des Il eçons bien apprises, -l'horreur de l'à peu près, le sens du devoir en un n'lot, nous travai'llons effi-: cacement à .Jeur éducation. Donnons à ce ,m ot de devoir non pas le sens d'une flI'oide abstraction, Inais son sens réel: expl'ession de ICl volonté de Dieu . FaÎTe notre devoir qu'est-ce autre chose en effet que faire ce que Dieu veut ,de nous? Donner aux enfants ce goût du devoir chrétienneln-ent accompli, c'est faire œuvre durable d'éducation. Notes et exalnens ne suiv,r ont pas nos élèves tout au ùong de 1eur vie, l1lais tout au long de leur vie, eliles auront des devoirs à ren1iPlir dans l'aCCOl1Iplissem'ent desquels elles trouveront leur bonheur. Quelle belle tàche est la nôtre -de les y préparer. Sr Â..

Hu siècle de l'enfant C'est la Suédoise Ellen Key, institutrice et publi'c iste de l 'é- ' luancipation, qui lança autour de 1900 son livre « Le siècle de l'en j'a nt » . Elle entrevoyait alors un <1ge d'or. Guidée par le sentiment plus que par la raison, elle vouilait révolutionner ['école tr·a - . d.itionnelle : Plus d'éducation étrangère; l'enfant fera sa propre éducation. P,l us d'autorité, de contrainte et de punition; les énergies doivent s épanouir dans une atmosphère de liberté et d'anlouT. Plus de salle de dasse, luais des ateliers, des jardins et des places de sports. Plus cie aeçons sévères, luais l'étude en aIl1ateur .. Surtout plus d'enseignen'lent chrétien; c' est la per,s onnalité qu'il faut adorer. .


-

'3'12 -

Est-ce que le 19me siècle a réalisé ces rêves et restauré le paradis au bénéfice du jeune âge? En 1900, da Suisse avait encore une nom:hreuse génél'ation de moins de 14 ans, . quelque 1,250,000 enfants, environ 31,5 % de la population. La pyramide démographique reposait encore sur une large base; la flamme de la vie jaililissait encore forte et haute de foyers féconds où l'esprit chrétien ·de sacrifice continuait d'accepter les charges normla les et même extraordinaires de l'existence familiale. Mais des voix de sirène proclamaient déjà une autre loi. Les novateurs, mentant à la conscience de leurs propres faiblesses, niaient la dé·c héance origine[,le et le rachat chrétien. Pour ,c amoufler leur impuiss.ance de contenir les poussées juvéniles de la sensualité et de l'01'gueil, leur Inorale laïque prétendait libérer l'enfant des entraves dogmatiques et sublimer les instincts naissants et grandissants. C'est .le naturallisme pédagogique qui « exclut ou tend à amoindrir l'action surnaturelle du christianisme dans la formation de la jeunesse. » « Ces malheureux s'illusionnent dans leur prétention de « libérer l'enfant», comme ils disent. Ils le rendent bien plutôt esclave de son orgueil et de ses passions déréglées. » Vers 1910. Les 'a pplaudissenlents ont enha'l'di les fauteurs de la pédagogie antichrétienne. Lancée sur \la voie nouvelle et grisée par des succès de p.arade, la réfor,m e scoLaire pousse au développement de ses erreurs initiales. Dieu gêne? On lê raye de la liste; on passe 'le sceptre du législateur de la consdence à sa majesté l'enfant. Nous som!mes en présence de l'éducation autonome, réplique pédagogique de l'anarchie politique: « Ni Dieu, ni maître!» Il s'agit de détourner les yeux de l'au-delà « pour ne s'appuyer que SUl' les seules forces de la nature.» Ces systèmes « en appellent èl une prétendue autonomie et à la liberté sans limite ' de l'enfant, qui réduisent ou même suppriment l'autorité et l'œuvre de l'éducateur en attribuant à l'enfant, un droit premier et exclusif d'initiative, une activité indépendante de toute loi supérieure, naturelle ou divine, dans le travail de sa propre formation. .» Pour souligner la nouveauté et la supériorité de lI eur trouvaille, .les révolutionnaires « ont coutume de donner par mépl'Ïs à l'éducation chrétienne les noms de « hétéronome», « passive», « arriérée», tout simplement parce qu'elle se fonde sur l'autorité et la loi de Dieu. » Il n'est pas inutile de re1ever l'affinité entre le laisser faire et le laisser passer du libéralis'm e économique et culturel et ces courants pédagogiques de la liberté effrénée. En théorie, les éducateurs chrétiens ont rejeté ,ce laïcisme outrancier; mais .des influences paralysantes antichrétiennes ont souvent ,pénétré chez nous. Pour se défendre efficacement contre

-.:... 313-

la contagion, il aurait fallu une vie plus vigoureusement, plus fortement .catholique. Dans cette période tombe la lnotion .Wettstein qui se rattache au mouvement ,l aïcisateur. Au lieu de graviter autour du soleil divin, l'éducation aurait dû recevoir S'a première impulsion de l'Etat, nouveau centre principal d'attraction. Les mouvements de jeunesse nés dans la seconde dizaine du 19ème sièole ont accentué leur indépendance vis-à-vis de l'institution providentiel1e de la famille quand ils ne s'inspiraient 'pla s de l'esprit chrétien. Autour de 1920. En Europe centrale, des milliers d'enfants végètent ou plutôt dépérissent dans la famine, et en Russie a commencé un massa.cre des innocents et un dévergondage de la jeunesse arrachée au foyer Idomesti'q ue ou même jetée en ce monde sans famille, sans père légalement responsable. Une nouveauté importante de üette période, c'est le so'CÎalisme éducateur, « Il s'attache avant tout à mettre son empreinte sur les esprits et sur les mœurs; ce sont tout particulièrement les enfants que dès le jeune âge il attire à lui sous couleur d'amitié pour les entraîner à sa suite; mais il s'adresse aussi à la masse entière des hommes, pour Ql'l'iver enfin à formel' « l'homme socialiste 'fi, qui puisse modeler la société selon ses principes.» (Pie XI dans Quadragesimo Anno). Le pape parle aussi de la curieuse filiation entl'e des mouvements apparemment opposés,' « Ce socialisme a pour père le libéralisme, et pour héritier le bolchévisme. » Vers 1930. La flamme de la vie a encore baissé; la statistiq'\le n'enregistre plus que 925,000 enfants de 0 à 14 .ans, soit environ 24,8 % du peuple suisse. La qualité ne flachète pas la diminut~on du nombre, puisque des recherches démographiques accusent une tendance nettement opposée. Le socialisme éducateur a trouvé le moyen d'alléger Œa tâche des maîtres en prêchant le néo-malthusianisme. Alors Vienne-IaRouge devient un lieu de pèlerinage des mi1itants de la pédagogie anHchrétienne, athée. La richesse ou plutôt le grouillement des méthodes accentue la confusion. Au .m ilieu du désarroi qui a aussi troub[é trop d'éducateurs chrétiens, Pie XI publie le 31 décembre 1929 son Encyclique « Divini illius Magistri» Sur l'éducation chrétienne de la Jeunesse; il y dit entre autres,' « En vérité, on n'a jamais autant que de nos jours discuté sur l'éducation; aussi, les inventeurs de nouvelles théories pédagogiques se multiplient. On imagine, on propose, on discute des méthodes et des moyens propres n,on seu,lement à faciliter l'éducation, mais à créer même une educatzon nouvelle d'efficacité infaillible, qui soit capable de disposer les nouvelles générations à la félicité terrestre si convoitée, )} Dans la cohue des voix discordantes et contradictoires, Pie XI rappelle les traits authentiques et indélébiŒes de la « paedago-


-

- , 310 -

314-

gia perennis », de l'éternelle sagesse éducative: «Le vl'ai cIuétien, fruit de Féducation chrétienne, est clonc l' hOlnme slll'natul'el qui pense, qui juge, agit, avec constance et esprit de suite, suivant la dl'oite l'aison éclail'ée pal' la lUInière surnatul'ell~ des exeInples et de la doctrine du Christ. » En 1940. Faute d'un rajeunisse1nent suffisant, le vieillisse1uent de la population s'est encore accentué. Depuis le début du siècle, 1e taux de lia natalité est tom.hé de 28,6 % à 15,2 %. -NI. Studer-Auer, en parlant dans «L'offensive de Ia vie» de l'inflation d e l'al1101u', aurait pu lui opposer la déflIation de la natalité. Pendant que tant d e berceaux chez nous restent vines la nouvelle lutte sanglante des continents enh'aîne d 'innoll'lbra};les hécatombes de jeunes, arrache des 111.i'11ions d 'enfants à leur,<:; foyers et refuse à des dizaines de I11.i11ions ]e pain suffisant Con11ue une brise rafraîchissante au nlilieu de la Gourde · atn'losphère d 'orage, l'allocution du Pape Pie XII SUl' l'éducation de l'enfance évoque et èOI11.plète l'Encyclique de Pie Xr: « Notre l'egal'd el.' notl'e pensée de Père C0111111Ull des fidèles fl'anchissent le seuil de cette salle et se portent rll,ZX ftontièl'es cl' Italie et du Inonde, pOUl' embrasser d'un seul geste tous les enfrtnts, fleurs de l' humanité et .foie de leurs Inèl'es. » 1950 et 1960. Les pronostics de Ia statistique poursuivent le trajet de la courbe qu'a suivie le Imouvement de notre population: Environ 700,000 enfants en 1960, soit 17,5 % de la nation . La p)Tramide s'est nluée en une forme lugubre où se dessine déjà l~. silhouette de l'urne de ;la mort. .. N'est-il pas iUlprudent de vouloir sonder l'avenir? Cette vue est sahltaire si, acçOInpagnée d'une confiance inébranlahle en la Providence, elle stÎl11.ule la volonté de servir la vie. A vec la source de la vie a aussi été atteinte la salutaire discipline, il 'esprit de sacrifice. L'éducation étaH trop tributaire de ·la passion du 'p laisir, et Join de préparer un e jeunesse he.ureuse, l'abdication devant l'effort a frushé les. enfants · de ]'âpre' satisfaction d'une existence contente de peu. . Le siècle de l'enfant! Quelle mnère ironie de voir cette 01'gueiNeuse inscription griffonnée au seuil de l'an 1900! N'est-ce pas un défi à la dignité hmnaine que d'ap,peler de ce non1 une époque qui refuse à des nlÎllions de jeunes êtres le droit à l'existence et barre aux enfants qui échappent à ~a nl0rt blanche l'accès au divin Educateur de la jeunesse? Le siècle des enfants. a cOllllnencé avec le Nouveau-né de l'étable de BethJ.éen'l qui .est venu pour que les ân'les aient la vie et qu'eJlles raient en abondance. C. G. .L es 'Citations de cet [lTticle '.d ont l'aluteur n'a pas été i.ncliqLl·é sont th"'êes de l'Encyclique de S. S. Pie XI sur l'éducation chrétienne de la jeunesse.

Examens pédagogiques des recrues Nous n'avons jamais été partisan des examens quel$. qu'ils et nous souscrivons des deux mains aux griefs qu'a formulés naguère contre eux, dans une brochure caustique, Mon~ieur le professeur MaIche, autrefois chef du Département de l'Instruction publique du canton de Genève. Aussi, nous n'avons jamais regretté la suppression des examens de ,recrues et s'il avait été en notre pouvoir nous nous serions opposé à leur réintroduction, comme essayèrent de le faire d'ai11eurs toutes l·e s sociétés pédagogiques. ~oient,

Lorsque ce contrôle fédéral fut établi au siècle dernier, 011 en profita pour faire de fâcheuses comparaisons entre les can'tons, pour en tirer les déductions les plus fausses. Quand le Valais se classa à deux ou trois reprises dans les derniers rangs de l'échelle, il en est qui firent revivre tout l'arsenal des vieiŒles légendes .du Larousse taxant Il es · Valaisans de goîtreux ou de .cré- . tins. Pourtant il ne manqua pas en Suisse d'esprits critiques pour -trouver naturels les résultats obtenus 'Par notre canton. Mon'3ieur Œe Dr Naef de Bâle en particulier écrivait dans son rapport: (Il n'y a rien d'étonnant ni de déshonorant, n'lais c'est là une ,chose toute natureHe, . que le Valais soit classé le dernier et il est probable qu'il en sera encore longlt emps ainsi.» (Nous citons ·de mémoire.) Or, aiguillonné par tl'amour-propre, grâce aussi à ft'artifice des cours de 40 heures préparatoires au recrutement, l)1otre canton faisait un grand effort de redressement, à tel point que vingt ans p'l us tard il était classé sixième, à côté, ou lnêm.e avant certains Etats àes mieux favorisés à tous les points de vue. Depuis et jusqu' à la suppression des exan'lens lors de 1a dernière grande guerre, le Valais a toujours fait honorable figure dans lia ·grande fan1ille scolaire suisse. A ce monlent-là ceux qui s'étaient gaussés de notre canton ,se sentirent humiliés à -l eur tour, et i1s s'opposèrent à la réintroduction des examens de recrues. Ce en quoi Ïlls eurent parfaitement raison, quels qu'aient pu être les lnotifs a·hlégués ou siInpleIDent pensés. Pourtant cette question ne devrait pas recevoir un enterrement de première classe; elle fut débattue dans de nombreuses conférences et elle revint en discussion devant les Chan'lbres qui votèrent finalen'lent la réintroduction des ,e xamens sous \lne fonne nouvelle. D'abord on décida de les organiser de telile façon que toute comparaison entre les cantons devait être unpossible. C'est un progrès incontestable car chaque é·co.le n'étant plus directement 'c lassée, le maître pourra donner un enseignement plus . harmonieux, excluant tout bourrage de crâne, tout gavage, toute· mélho'r isation intempestive, exercices auxquels on se livrait autrefois pour obtenir un rang honorable à l'examen. La formation du


-

----- ......

~~-~---

- 316-

Jeune hOlTI'm e n'a donc pas à souffrir de ce nouveau système de 'contrôle. Le règlement élaboré par le Département militaire fédéral précise en effet « que les ex amens doivent être organisés ,de manière à exercer une influence favorable, d'une part sur le choix 'de la matière d'enseignement, d'autre part sur la façon .de traiter les branches civiques en particulier. » Les examens de recrues . ont donc pour but de donner des indications qui pennettront aux autorités responsables d'améliorer renseignement public. Les candidats ne sont pas questionnés isolélnent, mais par groupes de six que l'expeTt doit faire parler, car c'·est une causerie plutôt qu'un exanlen. On part d'un sujet tiré des événements actuels, de la , vie locale, de l'activité professionnelle de la recrue, p'0ur faire une incursion sur l'histoir e, la géographie et l'instruction civique. L'expert doit s'efforcer de faire appel avant tout à la r éflexion. de~ candidats, à -leur raisonnement, beaucoup plus qu'à .leur saVOH' lIvresque. Aux maîtres des cours complémentaires surtout â retenir ce point de vue. Pour préparer leurs élèves à l'eXalllen, ,mais surtout pour obtenir d'eux une meilleur e formation générale, ils peuvent les exercer à ces discu ssions sur la vie économi'q ue, poUtique et sociale du pays. Cela peut f aÏtre 'l'objet de nombreuses Jeçons de civisme,qui, nous en avons la conviction, gagneront en intérêt: l'enseignement sera à la fois pratique, con cret 'e t adapté à notre pays, car, comme l'a si bien dit Ml' Je député 'Pierre Rochat, au Grand Conseil vaudois: « Nous préparons la 'jeunesse de nos écoles pour qu'elle travaiHe, non pas dans n'importe quel pays, non pas au service de n'importe quel pays, mais 'a u service d'un pays déterminé qui est le nôtre ». Il faut reconna ître que les exa mens de recrue ancienne forinule avaient l'avantage d'astreindre tous les jeunes gens aux épreuves proposées; s'ils avaient été logiquement organisés, ils auraient donc pu donner une image plus exacte du développement de la jeunesse post-scolaire suisse. Aujourd'hui seuls sont 'e xaminés ceux qui sont incorporés dans l'anmée active puisque 'l'examen a 'lieu durant l'école de recrues dans les différentes places d'annes de la Suisse. Puis, en supprimant les épreuves de calcul dans lesquelles les Valaisans se sont toujours bien classés, on a élimipé un excellent moyen de déterminer le jugelnent des (candidats. Enfin, les questions orales 'a uxquelles on dOlme 'la préférence sont un handicap pour les sujets timides qui ont toujours vécu dans leur village et aussi pour d'autres aux réactions 'l'e ntes, ,c e qui dénote pourtant assez souvent un esp'r it pr,atique et 'réfléchi. Le Valaisan de nos montagnes "en particuHer, pos's ède un ex'cellent jugement; mais il n'est pas. causeur, i1 reste plutôt replié

~

317-

sur lui-lnênle. On le ,c omprend: il vient de sa vallée isolée dans 'un coin du monde; chez lui il parle ,le patrois qui reste mallg!l'é 'tout sa langue m ,a ternelle. Il a donc généralement une certaine diffkulté de s'exprÏlner; un expert ex,p érimenté pourra facHement prendre cette ' timidité natureQle pour un manque de formation, pour de l'ignorance ou de la gaucherie. Pourtant 'l es résultats hom'Ologués n'étant plus classés par canton mais par incorporation, notre alnour-propre est sauf. Encore 'n'est-ce pas bien sûr. Le.s ,e xperts du moins n'ignorent pas le 'domicile des candidats examinés; et 'les réflexions échangées à ce sujet peuv,e nt .se tranSlnettre de bouche en bouche et aller 'loin. Dans tous les cas, il y a deux ans, un expert d'une des places d'armes de la Suisse romande a pu nous faire d'abondantes 'et 'pertinentes remarques sur lI a formation des recrues valaisannes qu'il .avait exprhnées. Mais si les comparaisons ne sont pas totalement élilninées, elles 'l e sont du moins offi'Ciellement, et c'est le principal; de sorte que pour améliorer la moyenne du canton, l'école ne sera plùs astreinte, COlnme ce fut trop longtemps le cas, à un stupide et néfaste bourrage de crâne. Ainsi 'l'examen ne sera p'lus un but, mais un Inoyen. Cl. Bérard.

'éducation physique au oint de vue catholique (Suite) III

Le grand élan -des ôgénérationss ,contemporaines vers lE' s,p ort s'est déclanr,hé comm·e une réaction ,s'alutaire, une re,v anche du COT,PS ma'ltraité, contre la vie sédentaire en lo,cal fermé. De,s ·études de plus en plus longues y -rivaient la je/unes,se de toute dasse so'ciale. Le tJ'lavail en .:faJbrique ou au bureau arrachait ho'm me,s et ,fe;rnmE's à la vie au grand air de l'lagrk-uJture, qui n'occupe ,plus qu'une minorité ,des populations dams -des régions jadis es.sentiellement paysannes. Le re,nouveau de 'l a ,cultuTn ph'ysrique est apparu -comme une entre:p ri,s e -de santé IpUibliqü·e. Néamnoins', nul n'ignore l!'eJffet rln-oral imprévu de cettE' restauration sportive. Nous avons touéS pu constater un .nomhre 'Plus ou moins grand de ,cas où le régime strict -du slPortif s'est révélé fort efficruce contre l'alr.~:)QlioS,me. La saine fatigue ·d'une ,course de m-ontagne rétablit un équi.libre dont ,l '.esprit béné.fi.cie lui-même. La -paresse, l'arpathie sont ·comibattues ,p al' l'entraînement méfuodique. L'apôtre de la jeunE'séSesportive que ,fÜ't 'à Fribourg l'abbé Freely assurait au nom de sa grand.e ex.péri,e nce ,q ue le -ie'I'T'a in de Ifooibrual est ,ex'cellent pour ,l a culture des quarlités d'e.ndur,ance" de di'S1cipUne, de Ipatiente ténacité, qui sont des facteur,s importants de la formation -du ,caractère.


-

318-

Il ne Œ 'a ut ,rien exagérer. D'autTes tém-oins vous diront .que le 's port rend g.rossier, violent, eX'I>os'e à dE< ::fâcheuses >compagnies, arrache Je jeune hO'm'me à sa rfami.l.le, :l'entraîne dans des randonnées pleines "

d'embùches pour sa vie 'm orale, le ,dégoûte des études sérieuses, bref est plutôt un obstacle qU"une ai.de à l'ac('.om,p liss'einent des devoirs des jeunes gE'ns ,chrétiens .... Comment 'conoilier ,ces avis contraires ?

* '" * Une collaboration positive du COTpS a" . ec l'ân:).e ·nous a 'paru ,p ossible, -étant même la ,c,ondition normale de toute notre existence. Une coJIaboration doit donc aussi être possible entre l'éducation ,physique et l'èdu,cation fOl~mellement chrétienne, l'a'P lPrentissage pour le royaume de Dieu. HéduirE.' le ·cor,p s ,en servitude ne s'o·p pose ,p as là r.ultiver le cor,ps, si ·cu.},tiveT le corps consis.te 'à en ·f aire un panfait serviteur. On voit du m,ême coup que cette ,collaboration a ,s es limiteB. Il ~erait nuJ;f de croire que tout ce qui cultive le corps c,ultive .l'âme. Il serait dangereux d 'admettre que tout 'ce qui se récrame de l'éducation ,physique est .n écessairement J)on, et tout pro.fes.s,eur de gymnas tique, un apôtre. Il serait faux d'imaginer que toutes les alPtitudes ,corporelles ·doivent aJJsolume,nt ètre dévelo.ppées au 111aximum, .d,évelop,p ées au même' ,degré 'Clans' un même individu, dévelop,p ées à la 'm ême ér.h~lle 'chez tous. Il y a, en et,fet, une hiérar·chie des valeur,s entre lE's dh erses qualités que procure la culture physique; il Y a des nuances dans l'importance re.s pe,ctive de la santé, de la [or,ce, de l'enduranC'8 et de l'agilité. La santé est nécessaire à tou s, tandis que 'la ,f orce. muscu.laire, l'endurance à ,la fatigue, l'agilité au ,s aut ou à .l a ,course ne sont pa$ requises au même titl'e lPar tous les états de vie. Sans doute, 'l a santé assure dans un 'certaine mes'ure force, E'nduranceet souplesse, et dana cette mesure 'COJnmune tous en ont besoin. Néan.moins il tombe SOUII le sens qu'un !p rofe,s seur de "gre'c a moins besoin de mustCles -d'a·cier qu 'un débardeur ou un fo-rge1'on. Le souci rd'entretenir ,s a ,s anté dide à oha'cun le devoir de pratiquer les ex€'rcic-es ,physiques nécessaires à la maintenir. On n'exagère pas en ajoutant que ,c'est un ' relevoir .pour les autorités scolaires -d 'en ménagp.r la pos's ibilité à la jeunesse studieuse. On exagérerait, par ,contre, en prétendant que -les écoles catholiques ont 'su y 'p ourvoir partout et toujours. Comme beau'coup d'autres, nous nous somm·es lais·s é pendrE' dans le cy,c}.e de 'la vie s'édentaire et -citadine où s'étiolent tant d'écolie,l's, d'ouvriers et rel'il1'te.Jlectuels. Mais en essayant aujourd'hui de ,c'Ol'riger nos errements, nous ne suivons pas s,i mplement un courant à la mode, nous revenons- 'Plus :fidèlement à l'idéal que nous professons, noU's rej oignons, en partiocu:lie-r, une iiln.pulsion don.née jadis .par .J'Eglise du iIl1oyen-â-ge. N'est-'cE' pas 'BiNe qui- a institué ,1~ 'c:hevalerie, non seulement dans son id·éal de dévoue~ ment, mais avec s·a· formatjon physique ada,ptée à ,cette époque, avec

81-9-

l'e~ltl'aî~e.ment ré~"l;l-1iel' néces.saire va~ent a chaque H1stant soLbciter

aux entrep-rises mUitaires .qui 'poul'intervention -du .ch evalie,r, d,e s€'s

paIrs et de -ses hommes cl'annes '? Ce que nous refus-ons, 'pal' contre, au mouveilnent mode.rne c'est d'obliger tOli't le monde au 1l1ême entraîne.ment. Jadis l'E,o'li~e n'a pas fait de tous des 'cheva:liers.. Nous n'oublierons pas qUB l~ ' but légitime de l'éducation physique popu.lai-re est {le fajre des hommessains, et non 'pas des athlètes ,et des ('ham,p ions. Nous nous tlllé:fiofiS du sport professiorlnel .qui ifau'sS,ie la hiér.ar.cllie des va:leurs, nous nous méfions des pe>rd'ormance,s qui valent aux héros cl"un jour une gloire criar.cle et un peu -d'a.r gent, mais ·souvent au prix de ,cette, santé qu.e l'éduca tion 'l J,hysique cloit justement fortifier. Nous ne, vouIons 'p as EJ.u'on renverse l'ordro que l'intellig'E'n~e et. la._ foi assilg nent aux vaJeuY'8.

*** Si 1.'on a ,erré ·daus "les éco'l es en négligeant le ,clévelo:p lJement cOl])orel au profit. de l'e prit - incaJpable au l'este >de l~ien gagnei' à une hypel'Ü'oplüe - on co,m m,e tralt. u.ne erreut' pa.l~allèlQ aujoLU'cl'hui, en sépara.nt. la. culture phy,s ique clE:- tOli't :contact avec :l'n. cultul'e int.f!.llectuelle et. ,p l'ofess,ionnelle. C'est un da:nger auquel on ne semble pa, prendre garde, mais la. ,conception ,de ,l'unit.é !personnelle ,d u ('orps ~t do .l'âme réveille notr ,attentjon s'ur ce point. Quand le .corps tl'avûi:l1e, l'esprit ne 'chàl1le l)aS, Quand le- ' C'Ol'P~ "exerce au 8t>a.cle, l'à,me n'est 'p as endormi dRns le :g ymnaste. Elle est au guet. pou]' ·dil'iO·Gl' lf',s mouve'm ents, tenir 1 s sens en alerte, ohser'el' les réussites et les ècllecs, enregistrE'l' R.ve·c joie les ,pl'cgrè.·. Le gymnaste s ' intéresse ,aussi aux proues,s es cle ses com,p agnons, il vlibre avec eux, il Requiert au jeu:l esprit. cl'-équipe.. Le ,('e1'-o1c dE' selS .srympathio s'é'lar,g it; j] 8e sent solidaire de.s .as des ,clubs J1ationa,ll~. Un match de grand style le passionne !plus crue 1e comO)at des HON\('(;S et des Curiaces; .'l es Je,ux olymipiques J'.élelCtrise11t. })ilus quo tou ..' les {)one,Hes œcuméniques, QU'OIl le veruine ou 'n on, qu 'on s'e'n .préoccupe ou non, l'exercice corporel réagit sur l'esprit, le sport engendre une my's tique. II ne ,p e,l.,t't pas en ~t:r'e autrement, étant ,donné I\mité .clE:" notre l)e1'50n11e, Allon~­ nous gémir sur une jeune,8sB qui 'perd le sens .des v,R;}eurs l'elatives et l'esipl'it de \fineSls0? Il sera plus frutueux de ·comprendre que ·nems n:avons pas su 'la. guidel·. Elle s'e._t ,portée ,d'eUe-m·ème vers lE' 81)01't, et nous étions souveIit assez fiers ·de .nous, pédalg ogues, et de not'l'e largeul' de vues, lorsque nous tolérions qu'elle s'y adonnât là sa guise. Ce qu'il aurait fa'1lu :pour gaI'.Cler là notre jeunes'se, là où e,l1e l',a. perdue, une just~ estimation des valeurs, c'est. que ses m,aîtres de science et de vertu fussent aussi ses Imaîtres .cl0 jeu'. Rev-e im'p ossible à tlmnsposer dans .la .réalité com:me règle ,commune. Du moins ·re qu'il f,a udtr a 'pOUl' restaurer 'l'unité ·([e la formation de ll·a .personlle) c'est que 'nous SOYOllS conscients de nos insu.ffisances, que no~s pari


-

-320lions de la gymnastique s·ans mépris, et ,c'est qUE' :les maîtres de culture phys.ique Teçoivent une formation ,pédagogiqu'e ·écJ.airée, leur permettant de voir eux-mêmes et de faiTe senti'r là leurs ,élèves -la juste place de leur s!pécia:lité dans la Iformation complète du jE'une homme et :de ,l a jeu'ne filol'e. Il lf aut arriver il. imprégnm' fens'e ignement d·e la gymnastique ,d'un esprit, .mais d'un esprit conforme à notre idéal chrétien. Il n'était 'p as 's age d'orner l'esprit en négligeant le corps. Nous voulons éviter de ·cultiver .le COIiPS comme -s'il n'était .pas uni à une ame pour former une ·s·eule ,p ersonne. Il !f-aut :réintégrer ,l',éducation p'hy,slÎ.que dans une lumière intelligente et sonder ses .points de contact avec la formation du <cara·ctère et de la volonté. Nous ne pouvons pas nous pas'ser de spécialistes de 'la gymnas,t ique, mai,s nous devons comprendre qu'un s'p éctaliste est beaucoup Iplus fort quand il a l'es,p rit ouvert S'lir les :points d'incidence 'de ,s·a branche -au sein de l'éducation généraJle, humaine et ,chrétienne. Ainsi 'la gymnastiq·u e fera non seulelm ent des ho.mmes robuostes, mais des \hom.m es équiüb-r,és dans la joie de l'esprit qui ·sait ou i.l v,a. Léon Barbey. (A suivre.)

.... * PARTIE PRATIQUE

~~~

1

1

LANGVE fRANÇAISE Première semaine

Centre d'intérêt: LA MINE ET LES MINEURS J. RECITATION Un morceau de houille raconte son histoire

Je n'ai pas toujours été noir comme je le suis maintenant. Il y a bien longtemps, je faisais partie d'un arbre qui, avec beauco~p d'autres, formait une ilm .m ense forêt. ·Comme le soleil était très chaud et que les ,p luies fréquentes rendaient le sO'I humide, tous les arbres de la forêt poussaient admirablement. Les orages en abattaient quelquefois, d'autres mouraient de vieillesse. Les uns et les autres étaient entraînés par les crues du fleuve voisin. Lorsqu'ils rencontraient un obstacle, ils s'entassaient,et la vase finissait par les recouvrir, Un jour, l'arbre auquel j;appartenais s'abattit et fut emporté à son tour. . .

321-

Bientôt il reposa sur des nlilliers d'arbres anlenés avant lui et entassés les uns sur les autres en épaisses ,c ouches. D'autres arbres arrivaient sans cesse et s'empilaient sur nous. De la terre et de Ja vase s'infiltraient entre nos branches et nous recouvraient insensiblement. Peu de temps après je ne vis plus le ciel, et tout fut noir autour de moi. Je restai là des milliers d'années. Enfin, un jour des hommes creusèrent de profondes galerie~ souterraines pour arriver jusqu'à nous. C'est ainsi que je revis le jour. M'a is je n'étais plus la jolie branche couverte de feuilles vertes que le fleuve avait entraînée. .J'étais devenu une sorte de pierre noire: j'étais un morceau de: Baudrillard et [(uhn. bouillie. IL VOCABULAIRE

NOMS. - L'exploitation, l'extraction, un gisement, la benne~. le treuil, le ,c âble, le boisage, les étais, une veine, un filon, le minerai, la gangue·, la perforatrice, le porion, la relève, une équipe, un sondage, les annexes de la mine, les hauts-fourneaux, les fours, les usines, les marteaux-pilons, un danger, 'l'a~hyxie, le grisou~ les puits de mine, 'la cage, l'ascenseur, le 'b assin houiller, le car- ' l'eau de la mine, le pic, la berline, le wagonnet, la venthlation& l'air vicié, le boisage, l'éboulement. ADJECTIFS. - Une descente périlleuse, une chaleur accablante, suffocante, torride; une poussière aveuglante; une humidité persistante; une atmosphère lourde, humide, malsaine, un bassin exploité, épuisé; un treuil puissant, une main-d'œuvre qualifiée, spécialisée, le pays noir; un travail pénible, dangereux, fatigant, rude, exténuant; la houille noire, luisante, grasse; souterrain, irrespirable. VERBES. - On pratique un sondage, on exploite le minerai ;. on étaie les galeries; les ouvriers se couchent, s'allongent, s'accroupissent; on relève une équipe, on relaie les mineurs; les gaz explosent, la benne monte, émerge, on décharge le minerai; on le travaille. Extraire, détacher, étayer, ventiler, charger, remonter cribler, explo~er, s'ébouler, se glisser, heurter, boiser, forer. b.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre. Dans la mine Un peu plus loin, nous apercevons les ouvriers qui travaillent. Avec leurs pics, ils détachent de gros morceaux de houÎll'le. Il fait très chaud, la besogne est dure, les mineurs suent à grosses gouttes.


'-

323-

322-

Dans la mine

Dans cette ville souterrraine qu'est la 11line, il y a des 'a venues: les galeries; une voie ferrée: les rails sur les'q uels courent les bennes pleines de charbon; des carrefours: là où 'les galeries aboutissent, au pied des puits de .sortie. Il n'y nlanque. que des TIlaisons : seulenlent quelques écuries pour les chevaux. Gallouédec et J.11(wrette. Les mineurs

Les nlÎneurs blêmes, le dos rond, ont sur la fi O'ure cet air écrasé, passif et grave, que donne la lutte disproporti'orinée a vcc les éléInents, la nlenace perpétuelle du grisou . Il faut les voir, les lnalhéureux, le 111atin, à l'heure où l'équipe de nuit sort de la mine ! Un échafaudage à mi-côte, quatre Illadriers, lUle baraque en planches, un trou noir au Inilieu : c'est le puits de descente. Ceux de l'équipe de jour sont 1:.'1; Inal en train, assis ou adossés au mur, ils attendent. Un signal, un coup de nUll'teau qui vient de .sî bas, ·de si loin! La benne Inonte, eNe émerge: les hOlnnles enjambent, se secouent et ·demeurent un mOll1ent plantés sur le seuil de la baraque, éblouis par les rouges épées du soleil qui pointent, déchirant le voile épais des fumées. E. PouvilloIl. Les mineurs

Tous allaient ,êtus de gros velours, chaussés de bottes ou de sabots; les visages noirs, sous le casqne de gros cuir présentaient des stigInates bleus, et Pierre remarqua leurs yeux rouges, leurs faItes épaules voütées, leur démarche lente, la figure et le~ m,ains en avant conune pour tftter dans les ténèbres. Ce ,déhanche1uent singulier des l1lÎneurs leur donne, après huit heures' de travail, l'allure des buffles noirs et silencieux. En les reO'ardant passer, Pierre entrevoyait la dureté de la tùche qu'ill allait entreprendre ... Au début d'avril, la taille CJui, jusqu-là, était assez bonne, ~e,~in~ de pl~lS en.p lus « luaigre» e~, pour la prenlière .f ois qu 'il

etaIt a la n1lne, PIerre COn1!lllença d abaltre dans des veines très étroites. Il lui fallait travailler ic ouché sur Ile côté et presquè toujours dans l'obscurité la plus cOlnplète. Les veines étaient souvent si minces ·q ue, le corps une fois passé, il ne restait guère de place pour la lalnpe. La pre1nière fois qu'on abat dans uüe veine de ce genre, la sensation est horrible. On étouffe et J'on a sans cesse, Ï'ünpression que la veine va s'affaler derrière soi et vous ensevelir. Une fois sa lam.pe s'éteignit. Il la ralhllna. A nouveau, la pe. tlle lue~ll' tren1]?la, décrût. Il se trouva dans les ténèbres et, épouvanté Il s'enfmt. Albert Crémieux .

Les mineurs

Les mineurs travaillent sous terre, à une grande profondeur. La mine est creusée de galeries que l'on a consolidées par de gros poteaux. Il y fait si chaud que les 1nineurs ont .Je torse nu. Ils détachent le charbon avec leur pic. Une petite lanl,p e les éclaire. Des chevaux tirent lentel1le1lt .des vagonnets pleins de charbon. La vie du mineur

Au fond de la Inine, les quatre hommes devaient, pour attaquer la houille, rester couchés sur le flanc, le cou. tordu, les bras levés el brandissant le pic à nlanche court. Autour d'eux, la .telnpér ature Illon tait jusqu'à 35°, l'air n e circulait pas, l'étouffenlent à la longue ·devenait lTIOrtel. E. Zola. Mineurs de houille

Les quatre haveurs venaient de s' allonger les uns au-dessus des autres, sur toute la Im ontée du f ront .de taille ... , cette veine était si mince, épaisse à peine en cet endroit de cinquante centim ètres, qu'il se trouvaient là conlme aplatis entre le toit et le nlur, se traînant des genoux et des coudes , ne pouvant se ;retourner sans se meurtrir les épaules ... C'était Maheu qui souffrait le plus. En haut, la tenlpérature 1nontait jusqu'à 35°, l'air ne cir culait pas, l'étouffement à la longue devenait l1lortel. Il avait dû, pour voir clair, fixer sa lanlpe à un clou près de sa' tête; et cette lmnpe, qui chauffait son crâne, rilchevait d e lui brûler le sang. Mais son supplice s'aggravait sur- . tout de l'humidité. La roche, au-d essus de lui, à quelques centinlètres de son visa ge, r uisselait d' eau, d e grosses gou ttes ,c ontinues et r apides, tOlnbant sur une sorte de rythme entêté, toujours à la Inênle place. Il avait beau tordre le cou, renverser la nuque: elles battaient sa face, s'écrasaient, claquaient sans relâche. E. Z.ola. La seu1e machine vra,i ment portable. Fr. 170.Aut1·es modèles depuis Fr. 2S5.g

Agence p. le Valais:

OFFICE

MODERt~E

E. ~livier

SIC>N

Tél. 21733


-

324-

~

Au pays du charbon

Du haut en bas, les maisons sont noires, noires par la boue et la poussière, noires par la fumée des fours et des fourneaux : tout est noir, le sol, le del et jusqu'aux eaux que roule la rivière. Quelques minutes après six heures, les mineurs, la lampe à la main, remontent au jour, leur travail fini. En passant devant la lampisterie, chacun entre et accroc.he sa lampe à un clou. Hector Malot. Exe:rcices d'application

S'en référer au nUInéro du 15 octobre.

Le paragraphe -

s'engage sur les mérites et les dangers de leur métier. Reproduisez ce dialogue runical nlais sincère et animé. Devoir de rédaction. - 1. Le morceau de houille' raconte son existence jusqu'au jour où Je mineur le détache. 2. Le morceau de houille raconte son histoire: le mineur le détache de la veine, il est chargé sur le wagonnet, il remonte dans la benne. Sur le carreau. Dans le w.agon. Chez 1e marchand de charbon. Dans la charbonnière de la cuisine. (Faire parler le mOflceau de houille.) Deuxième semaine

- Centre d'intérêt: L'USINE

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase -

325-

La rédaction

I. RECITATION L'usine

Sujets proposés: I. Vous supposerez qu'au moment où le mineur va frapper du pic un bloc de charbon, celui-tCÎ se plaint et le Inenace. Un dialogue s'engage ... Le bloc consent à être utile et se laisse entainer par le pic du Inineur. Préparation. - a. Premier paragraphe. - Dans la mine: Le mineur est couché dans une position pénible et dangereuse ... Au-dessus de lui, un b!oc de charbon qu'il entame. h, Deuxiènle .paragraphe. - Le dialogue: Bien poser les raisons invoquées par le charbon (Je . vivais dans l'oubli... Pourquoi m'arracher sans pitié ... Je me vengerai ... ) et celles invoquées par le mineur (Il est nécessaire à l'industrie ... le vieillard et l'enfant le réclament... lui, mineur, s'est dévoué pour venir le chercher, sa vengeance serait donc injuste ... ) c. Troisième paragraphe. - Le nlineur pourra continuer son œuvre ... et, sous un puissant coup de pic, le bloc se brise. II. Sur un banc deux vieillards se reposent... L'un a été mineur pendant de longues années, l'autre Inarin ... Une discussion

,portables et m3Johines ,de bureau, neuves et d'o'C'casion Vente, . IOlcatioill,

échange;

révisions par technicien dirpllÔŒllé.

PAPIER CARBONE

...

H.

RUBAlNS

a Ben arle,

10

L'usine s'éveille au petit matin, Et crie... Il lui faut des hom'm es, des hOlnmes! Et son cri perce le repos, brise le somme Des pauvres gens cachés dans un songe lointain. Elle veut soudain se mettre à l'ouvrage Et crie... Aussitôt, pour la -c ontenter, Les pauvres gens partent ,en foule lui porter, Vite, chacun sa vie et chacun son courage. Par la grande route et les chemins Noirs et pressés, ils viennent, cent Et pareils aux fourmis qui rentrent A tous les carrefours, ils s'abordent

creux, ou mille, dans leur ville, entre eux. l\larie Noël .

IL VOCABULAIRE

Une usine. - NOMS: une cheminée, des bâtiments, les ateliers, les hangars; une machine-outil, des courToies, des engrenages; l'usine, la fabrique" la manufacture, l'atelier, la machi~e­ rie le moteur, le volant, 1 arbre de couche, la manette, le leVIer, la 'dynamo, la turbine; le direct.eur, l'ingénie~r, le contrem~ît~e, l'ouvrier le Ilnanœuvre; fer, aCIer, fonte, CUIvre, plomb, etaIn, zinc, al~minium; m'é tallurgiste, fondeur, un lamineur, un tréfileur, un tôlier, un ferblantier. ADJECTIFS: une haute cheminée; une fumée noire, épaisse; des machines perfecti0:r:tnées, énormes; des ouvriers attentifs; un mécanicien habile; une usine moderne, bien outillée; des bâtiments spacieux; la force motrice; un ouvrier diligent; une activité fébrile; du fer forgé, de l'acier fondu, trempé, un travail accablant, exténuant. , VERBES: fabrique~, confectionner, produire; mettre en


~

mouvement, ronfler, siffler, 'g rincer, haleter; fondre, forger, tréfilej',' laluin'e r, aciérer, tremper. Vocabulaire écrit. - Machines qui travaillent le fer; marteau-pilon, laÎninoir, presse, cisailles, filières. - Usines: fonderie, aciérie, tôlerie, chaudronnerie, tréfilerie, etc. (expliquer ces lllots et les faire entrer dans une phrase). - Adjectifs: ardent, éclatant, incandescent. - Q~alité des métaux: le plomb est ·(lourd et mou). - L'acier est (élastique et cassant). - Le fer est (malléable et tenace). Orthogl'aphe. - Non1s des métaux: nickel, nickelé, zinc, plombier zingueur, acier, ,a céré, aluminium, le laiton, étain, étaulé, étameur. III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre. Les machines à l'usine

A chaque pas on se trouve devant un Inonstre qui travaille le fer . rouge ou sOlnbre. Ici, ce sont des scies qui divisent des plaques larges comme le corps; là, des pointes percent des blocs de fonte ainsi qu'une aiguille; plus loin, un autre coupe des lamelles d'acier COlnme des ciseaux feraient d'une feuille de papier. Tout cela Inarche en lllême telnps avec des mouvelnents différents. Guy de Maupassant. Le Cileusot

Ici, des brasiers; là, des jets de fiammes; plus loin des blocs de fer ardent vont et viennent, sortent des fours, entrent dans le5 engrenages, en ressortent, y entrent cent fois, changent de formes, toujours rouges. Les machines voraces mangent du feu, ce fer éclatant, le broient, le coupent, le scient, J'aplatissent le filent, le tordent, en font 'des locomotives, des navires, des canons, mille choses diverses, fines comme des ciselures d 'artistes, monstrueuses comme des œuvres de géants, et compliquées, délicates, brutales, puissantes. Guy de Maupassant. Un6 usine de .' produHs' chimiques

Après avoir suivi une longue avenue, je traversai une usine de produits chimiques. Je longeai de petits bâtiments dont les murs paraissaient rongés par les acides. J'apercevais au fond des cours des réduits obscurs où d'étranges machines étaient embusquées. Parfois, un jet de vapeur jaiLlissait du sol. Des formes humaines remuaient. en des caves noires. Dans un ruisseau une eau rougeâtre coulait. Quel' .crim·e accomplissait-on ici?' Sous des hangars, des chanIps de bonbonnes, des tas de matières ver-

327-

dâtres et jaunâtres, des anl3,S de sacs, des fûts . de goudron. Ul'1.e ' ·odeur étrange flottait dans l'air. Je respirais à petits coups. Dans ,l es cours, personne; aussi, IÜ'l'sque, tout à coup, une va.peur rousse se 111it à fuser d'un soupirail, je pensai à une catastrophe ·extraordinaire. NIais non, ce n'était que -le fonctionnement nornlal ét terrible de l'usiùe. Ici, on fabriquait de l'acide sulfurique, tout simplem.ent. Jean des Vignes Rouges. L'usine

Une. énorme fraiseuse quî grignotait les bavures d'un bloc 1110teur fondu d'une pièce dont, par surcroît, elle rectifiait le profil, retint un InOluent son attention. -- C'est beau, dit-il enfin à Fréret qui jouissait ,de son triOlllphe. L'ancien 111écano -était sincère. Le spectacle de cette InacJune œuvrant puissanlment, sans ù-coups, sans err.eur, sous la ,c onduite d'un jeune ouvrier au visage intelligent, aux gestes précis, i'enthou siasrnait. Et 'puis il aimait cette odeur de fonte grasse, d'huile chaude, ce chant rauque des outils faisant leur chelnin dans le l11étal, ce glissement feutré des courroies que soulignaient, par instants, è. de :hrefs ' cla,quements; et aussi le ronronnement des poulies, haut perchées, dont l'incessante rotation ordonnait ]a bruyante activité de l'im.l1lense atelier. - C'est beau, répét-a-t-i1. Il respirait à pleins pom.110ns, conune s'il eût voulu accaparer d 'un seul coup toute l'odeur de l'usine ' en travail. Henl'i. Maci. Sortie d'usine

Les ouvriers sortaient, graves et silencieux. Les halls, où tous les bruits avaient cessé, évaporaient leurs odeurs de forge. La sueur coulait sur tous -les frQnts, et le halètement qu'on entendait tout à l'heure se taisait pour faire place au souffle retrot~vé par ces deux n1Ï'lle poit.rines d'hOIl1îtneS épuisés de tout l'effort de la journée. Un défilé d'ouv-ri&rs

Il Y avait là un piétinenlent de troupeau, une foule que de brusques aiTêts étalaient en 11lares sur la chaussée, un défilé sans fin d'ouvriers allant au travail, ·leurs outils sur le dos, -leur pain sous le bras. Cette foule, de loin, prenait un ton neutre où le b1eu déteint et le gTis sale dominaieilt. Les laminoirs

Nous entrons dans la galerie des laminoirs. Des serpents


-

'r ougis courent par terre, les uns minces comme des ficelles les autres gros comme des ,c âbles. On dirait ici des vers de terr~ démesurés, et là-bas des boas effroyables. Car ici on fait des fils ,de fer, et là-bas les rails pour les trains. Des hommes, les yeux couverts d'une toile métallique, les mains, les bras et les jambes enveloppés de cuir, jettent dans la bouche des machines l'éternel morceau de fer ardent. La machirie le saisit, le tire, l'aUonge, le tire ' encore, le rejette, le reprend, l'amincit toujours. Lui, le fer, il se tortille comme un reptile blessé, semble lutter, mais cède, s'allonge encQre, s'allonge toujours, toujours repris et toujours rejeté par la mâchoire d'acier. Une' coulée d'acier

La cornue se renverse... et, comme un valet qui rempHrait des verres autour d'une table, elle verse.le flot flamboyant d'acier qu'elle porte en ses flancs dans une série de récipients de fonte disposés autour d'elle. Elle semble se déplacer d'une façon naturelle, toute simple. comme si une âme l'ani,mait. Car il suffit, pour remuer ce~ engins fantastiques; ' pour leur faire accomplir leur œuvre, les faire ~ller, venir, tom-b er, se redresser, tourner, pivoter, il suffit de toucher a des leviers gros comme des cannes, d'appuyer sur ,des boutons pareiJs à ceux des sonnettes électriques. Une force, un génie étrange semble planer, qui gouverne les gestes pesants et taciles de ces surpenants appareils. G. de Maupassant. Exercice d'application: S'en référer au numéro du 15 octobre. IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrasa -

Le paragraphe -

329-

s'est-elle ' installée? - Comment la reconnaissez-vous de loin? Quelles matières travaille-t-on dans cette usine? (Juels objets ou produits utiles fabrique-t-on? Combien d'ouvriers emploie cette usine? - Comment s'aperçoit-on à distance que l'usine fonctionne? Composition française. - a. Vous vous trouvez devant une usine au Im oment de la sortie des ouvriers. Décrivez ce que VJus avez observé et ajoutez les réflexions personnelles que ce tableau vous inspire. ~

Conseil. - 1. Le signal de l'arrêt du travail (sirènes, sifflets). - 2. La sortie des ouvriers, leur allure, des physionOlnies particulièrement expressives. Voici un passage de A. Daudet tiré de Fromont jeune et Risler ainé: « Les fenlmes sont pressées et s'en vont courant. Elles ont toutes à la maison ou à l'asile un enfant à surveiUer, un vieux parent, le ménag.e à faire. Etouffées par l'air des ateliers, les paupières gonflées, les cheveux ternis de poussière des papiers-velours, une poudre fine qui fait toussèr, elles se hâtent, un panier au bras ... », et,c:

3. Réflexions personnelles. ~ 1. Vous pensez à la vie ùe ces ouvriers ou ouvrières: au lever matinal au travail souvent ntOnotone, au repas de midi hâtivement absorbé, etc. Cependant, n'oubUez pas de signaler les bienfaits de la nouvelle 'législation instituant les loisirs. - 3. L'utilité du travail pour la prospérité de la nation. Chaque travailleur accomplissant sa besone consciencieusement a droit au respect de tous. Dialogue entre un ouvrier d'usine et un cultivateur (composition libre).

SCIENCES NATVRELLES

La rédaction

Essayez de décrire une usine en activité: 1. aspect général, mouvements, bruits, travail accompli; 2. impressions ressenties: émerveillement ou stupéfaction. , . Une machine en action (grue déchargeant un wagon, locomotive traînant un convoi, effort). - Les ouvriers au travail : division du travail, effort, fatigue. - Objets fabriqués. Sommaire. - 1. Circonstances: jour, moment, compagnons. - 2. L'usine, son aspect extérieur: ensemble des bâtiments, différentes parties. - 3. L'intérieur: diverses parties: cour, 'machinerie, ateliers, magasins, ouvriers et ouvrières; actions, mouvements, attitudes; sensations diverses, bruits, odeur. - ,1. Impression générale: activité ordonnée, fatigue, effort. Une usine, - Questionnaire. - Y a-t-il une usine ou une manufacture dans votre commune ou dans le voisinage? _ .. Où

(j'usine d'aluminium de Chippis L'usine de Chippis est très importante puisque 3000 ouvriers y travaillent, venant de tout le canton, mais particulièrement du Centre et du Haut. El'le possède plus de 1400 fours et la production de quelques-uns dépasse 100 kg. de métal par coulée. Pendant la période des hautes eaux, Chippis a fourni jusqu'à 60 tonnes d'aluminium par jour. Les fours ne doivent jamais interrompre leur activité; c'es,t ce qui explique' la raison du travail de nuit et du ,d imanche; les ouvriers se relayent toutes ,l es 8 heures; il y a donc trois équipes.

*** L'industrie de l'alulninium fut créée en Suisse en 1888 par


-

33f:Ï·-

les usines ,de Neuhausen qui utilisèrent l'énergie produite par la ' chute du Rhin. En 1908 les usines de Chippis entrent en activité . Une ligne de chelnin de fer industrielle à voie nornlale relie la fabrique d'alunlinium ,à Ja gare de Sierre. La fabrique occupe un vaste enlp]aceillent entre le Rhône, la Navizence et la montagne. Cette situation excentrique enlpêche tout nouveau développelnent à cet ,e ndroit car, sur tout l'espace disponible, des halles ont été édifiées. C'est pourquoi en 1929 pour donner plus d'extension encore à l'usine, on a dû enlpiéter sur la COlnlnune de Sierre, rive droite du Rhône . Là s'élèvent les lmninoirs, les fonderies, les ateliers, etc. La production de l'alunüniunl n'a été rendue possible que grâce à l'utilisation de l'énergie électrique indispensab.le pour la fusion du l11Înerai. C'est ce qui explique la place prépondérante quoc-cupe notre pays dans ce dOluaine. En 1938 la Suisse a exporté 21,000 tonnes d'ahllninimn brut, pour une valeur de 41 nüllions de francs. Le Ineilleur minerai 'Cl'alUI11iniunl est le bauxite (3Ù.unune hydraté, luélangée d'oxyde de fer et de silice) . Il faut traiter 4 kg. de bauxite pour obtenir un kg. d 'aluminiunl pur. Les résidus traités avec 8 kg. de charbon donnent 2 kg. d'ahllniniulll sous fOr111e de poudre blanche. Ce prmnier traiteInent est effectué à l'étranger, notanlnlel1t près de Baux en Provence. D'autres gisem.ents se trouvent en Transylvanie et en Yougoslavie. A Chippis, la fusion se fait dans les fours Iuunis d'un revêteInent en briques réfractaires. Ils ont ,l 'apparence de grosses cuves qui Iuesurent environ 1 111. 50 de haut; le courant arrive dans 2 charbons, les électrodes, l' anode et la cathode. L 'allunine .pure est dissoute dans la .cryolithe fondue, à raison de 2 kg. ·d'alumine pour 70 graulilles de cryolithe; l'électrolyse consonlnle pour ces quantités 20 à 25 k "Vh. La cryolithe (fluorure double d'alunüniu:m et de sodimn) ne se trouve, en nature, que dans le Grœnland. Elle intervient comIue solvant en abaissant le point de fusion de l'ahunine. La Iuasse liquéfiée pennet .Je passage du courant électrolytique d 'un pôle Ù. l'autre. La tension norInale ·du four en activité est de 6 volts; l'intensité vari.e de 8000 à 50,000 aIupères . Cette faible tension explique pourquoi les ou, vriers qui travaillent aux fours ne courent pas le risque d 'être électrocutés, bien que les cab les soient constamnlent à leur portée. L'alun1Îne est dissociée, l' almniniunl est dégagé à la cathode; i.l s'a.m asse au fond du four d 'où il est retiré toutes les 48 heures; les ouvriers 's urveillent ,l a fusion et enlèvent les scories qui surnagent. L 'oxyde libéré se c0I11bine au charbon de l'anode pour fonner l'acide carbonique. L'ahllninill!ll1 est coulé dans (tes lllOU1es, puis, les blocs ainsi obtenus passent à la fonderie pour être affinés; on obtient alors un métall d'tule pureté parfaite aUant jusqu'à 99,99 %. Selon les besoins de l'industrie on lui donne la

-

3-31 -

fonne de barres, de dentelles, etc. A Cl1irppis on ne fabrique pas 'd 'objets (casseroles, I!larmites, etc.) en alullliniU!ll1. . . En Inélangeant à l'ahw.ninitun d'autres ll'létaux qui lui apportent leurs propriétés, on fabrique les alliages les plus divers et les pll us résistants. En voici la list~ : Alliages d'aluminium laminés et pressés fournis pal' Chippis (u.sage de l'aluminium)

Aluminium pur Rési.stance m ·é-caniqu e relativeJl1ent ba . ·s·e. Haute résistance ,chi,m ique. partiocuJière.ment dans le · 'ca·s ·d'un e pureté de 99,5 % et supérieure. Chip'p is four.nit jti.'squ'à. u.ne -pur eté d·e 99,9·9 %.

Ap:plicaHons caractéristiques: Ustensiles de cuishie. Industri0s chi,mique13, phunna-ceutl,qu es ct al1me.ntaires. EleoCtL'I)- . te'chnique. Chaudronnerie, r epoussa.ge et emboutissage. ,

AIu.man Al1ia,ge sans traitement thermiqu e (ty'p e AI-lVln). Résistance 'm éca.nique environ 30 % sUlpéri eUl'e à 'celle ·de l'aluminium ·p ur, combinée ave C' une résistance chimique égale ou mêmesUlpérieure.

Renl;plac·e .l'Alli.'minium pur <clans les C'as où une résistance mécanique un p eu 'p lus grand", est nécessaire. Travaux de tô~ laye et c~e soudure da.nt; tous ,l es domaines. Chaudronnerie. Panneautage (le voitures, etc.

Peraluman-1 Alliage sans traitement thermique à faible teneur de J\!Ig (type Al-iiVI'g:~\'ln) . Hé ista.nce .m ·é-canique 'm oyenne ave,c bonne clucülité, haute l' ésis ta nc e ·chimi que.

Panneautage. Travaux: de tôlede et de soudure clÇl.IlS tons le s domaincs .

Peralmllan-3 A'lhag-e suns traitement thermiqu e à. ten eur moyenne de Mg (ty·pe Al).1~ g ..":Mn). Bonne résistance l11écanicruo et 11a ute rési stance à ,l a corTO'ion, en partic'uliel' à. l'eaü cl e mer.

Constructions navales, hydravions. Chemins de fer et caro roSseries. Al\chite'ctul' e ct décol'atloon. Tl'.avaux Bo uclé s de tOl.'3 genl' es. Emboutissage et chaUm dl'onnerie. IndLlstries cllÎ mi ques ·et a lim entclÏre,s .

Pel'aluman-5 Alliage sans traite'ment ther.m ique iL hR.ute teneur de NLg (ty'pe Al-;lVDg').' Haute r ésistance ·l11. éc-anique etl chimique, en particulier ô .l"eR.u de . D1cr.

Constructions navales, Che mins rIe fer. Architecture. ln 'clustl'ies chimi,qu es ct alLmen taire s.

De l'amour à la haine, il n 'y a ,q u 'un pas; la haine qui se· v.enge est encore de l amour. J. Sandeau.


~

,332-

AnUcorodal Alliage à traitem,ent thermique à haute résistance ,mér·anique et c.11imiqli'e (typE! AI-Mg-Si). · Sans ·cuivre!

Avional Alliage à traitement thermiq ~e à. haute résistance mécanique et chimique (ty.p e A'l-Cu-<Mg). Est fourni en plusieurs qualités spéciale·B. Avion al-plaqué A vional plaqué sur tous ,l es càtés d'mIe mince ,couche d'aluminbm très \pur.. Joint ,à la haute résistan-' ce mécani·que une haute résistance chimique.

Aldrey Alliage spér.ial à traitement thermique. Joint à une bonnE' ,conduc-" tibilité é.lectriqu,e de bonnes propriétés mécaniques.

Alliage pour tous les emplois. Chemins de fer, tous maté:dels roulants. Consbuctions navales et mécaniques. Archit.,~ctu" re et décoration. Indus1rie:s 'chimique's et .alimentake's. Construction d ',a vpareHs, ·cha udronnerie, .fine-méC'ani'quE:, d~­ ,colTetage, etc. ,Pour toutes piècE's s'ubis,S'ant de fortes ,s.o.llidtations. Aviation. Conshuctions navales. Matél'iel roulant, ,constructions 'm écan1que,s. Pièoes de fonge et de matriçage.

Aviation et marine. Pour de,s Ip ièce's fortement sol'licitées, mécaniquement et ,chimiquem€lnt.

,Spécialement pour des Icondu<cteurs de ·c,ourant éle,C'trique~ lignes à haute tension, fils té lé phoniques, etc..

Aux laminoirs l'aluminiuDl est également transfonné en tôles, en fils, en tubes, en T, etc.; on lui donne tous les profils réclamés par l'industrie.

;/: * :;: Forces motrices utilisées'

Toute l'eau du Rhône est dérivée à la Souste près de Loèche, dans le canaJ qui se continue par un tunnel jusqu'à Chippis. Lon"gueur de toute la canalisation, 9 km., dénivellation 78 m., débit moyen, 43 m 3 par seconde. Les turbines fournissent en hiver 22,00 HP et en été 41,000 HP. Les 'eaux de la Navizence sont également captées à Vissoie. Le château d'eau ~e trouve près des ruines du castel de Beauregard, au-dessus de Niouc, et la halle des turbines à Chippis. Le ,c anal de dériv,a tion est un tunnel de 8 km. 700; la chute atteint 565 ·m ètres; débit moyen 3 m 3 500 seconde; énergie développée, en hiver 11,000 HP, en été 27,000 HP.

- 333-

Une troisième installation utilise ,l es eaux de la Borgne captées à la Luette, et ceHes de la Dixence dérivées au Sauterot (Hé'témenoe). Les turbines som à Bramois. Elles fournissent pour 345 mètres de chute et un débit de 5 m 3 300 en moyenne, en hi'Ver 11,500 HP, et en été 27,500 HP. Enfin, l'IUsee et ·le Méretschisee, deux bassins d'accumulation, au nord de la Bella-Tolla, actionnent les turbines d'OberEms, dans le val de Tourtemagne à 1360 ·m ètre d'atltitude. Ces eaux sont ensuite conduites dans lI a Tourtemagne qui est 'c aptée :à son tour; une nouvelle usine électrique se trouve dans la rplaine près de Tourtemagne. Cela fait enco,e 7600 H'P. en hiver et 17,000 H'P . en été. Au total 'les usines de Chippis disposent d'environ 140,000 H~. avec 5 usines électriques. La société anonyme pour l'industrie de 1'alunlinium à Chippis vient également d'obtenir la concession des eaux du Haut'Rhône où des travaux de captation sont en cours. Ainsi qu'on peut s'en rendre compte par ces quelques lignes, 'la création des usines de Chippis a influencé toute l'économie du Valais central. C'est ce que l'on s'efforcera d'expliquer ou de faire trouver aux enfants. Le dév,e lappem'e nt considérable qu'ont pris 'durant ces trente dernières années les localités de Chippis et de Si erre est dû à l'A. 1. A. G. D'autre part, on ne luanquera pas de noter, comme facteur défavorable, le dépeuplement de certaines 'localités du vall d'Anniviers, St-Luc par exemple. Nota : Beaucoup d'enfants ont le père, un frère, un oncle qui tIiavaillent à 'l'usine; on leur deluandera de se documenter et d'ap'porter en classe tous les renseignements qui peuvent rendre cette .leçon plus vivante. Quelques-uns d'entre eux ont eu l'occasion de 'voir .J'usine, d'assister à -la sortie des ouvriers, de participer à l'arbre de Noël organisé à leur intention; autant de causeries inté'ressantes si le maître veut bien se donner un peu de peine. Dans chaque région où se trouve une fabrique ou une usine électrique, on attirera de préférence il',a ttention des enfants sur 'l'industrie locale. Il sera toujours facile d'obtenir les renseigne-' ments utiles. Si l'autorisation est aocordée on ne manquera pas de visiter l'usine ou la fabrique. C'est par l'observation directe que la leçon prendra toute sa 'valeur. Cl. Bérard. Quand tu as fait d:u bien, oublie ,et fais encore mieux. La tolérance e's t la ,charité de l'intelligence.

Lavater.

J. Lemaitre.

Nul mérite, nul talent ne peuvent tenir He,u d'un bon C'œur. Mlme de Genlis.


~

·Résultat du

recensement fédéral du 1er décer:nbre 1941 Population de résidence

CODchelJ Ausserbi'nn . 51 Bellwald 295 Biel 104 Binn 249 Blitzingen Z05 Ernen 3.1-6 Fies'ch 513 Fieschel'tal 257 Ge&chinen 1'27 Gluringen 114 217 Lax Mühlebach 10-8 Münster 476 Niederw:alld 160 Obergesteln 209 Oberwa1cl ·266 Reckingen 358 Ritzingen 97 Selkingen 107 Steinhaus 70 Ulrichen 242 ----

1549 Visperterminen '910 220 668 Zeneg1ge.n 1144 ·3043 Zermatt ---760 1,2,960 463 462 Loèche 137 452 - -- - Agarn 3>8'6 10,874 Albinen Bl'ats'Cll 437

Rarogne occidental 611 Ausserberg 377 Blatten Bür,ch€'ll 534 511 Eischoll 370 Ferden 309 Hohtenn 340 KLppel Nie,dergeste.ln 321 820 TIar'ogne 630 Steg 400 Unt erJJ ach ,Vy-lel' 304

Brigue Birgi·sc·h Br1gue Brilgerbad Egge'l"belg

Viège Balts chie-cler Eisten Embc1 Eyholz Gra-chen La'lden Ranc1a Saas-Alm.agel Saas-B al en Saas-Fée Saas-Grund 2547 St-Nicolas Stalden 208 Staldenried 3144 Tas,ch 109 Tarbe1 33'1 Viège

2(3.2 El"'g isr.h E'l'S'chmatt 28'6 154 FesoheI Gampel 761 Guttet 243 Inde·n 92 Loèche 2242 Loèche-leS'-Bains 5,26 Obere:ms 159 Salquenen 1084 Tourtemagne 65'1 Unterems 187 Varone 539

V,erJ1ayal Véros'S'az

509 300 Bovernier 282 Charrat

Rérens

.A!gettes ~y e.nt

Evolène Hérémence Mase St-Martin V el'nami èg e Vex Nax

Ayer Chalais Chando-lin Chermignon Chip.pis GrangE'S Grimentz Grône kogne j~-6 9 Lens -523 Miège 13'80 :iVIo.llens 90.1 Montana 433 Ra:ndogne 392 St-Jean 1657 St-Léonard 2322 St-Luc

431. 1622 183 1.197 1017 831 195

88:-

551 8,637

Sion

358 376 775 6üt)

Arba2! 1

Br-amoi~

G-rimisuat Salins Savièse Sion VE'ysonnaz

23~J.

0;)13 ~;,{) -,~

15.571

8,461 Siene

La Bâtiaz Leytron 278 Martigny-B. 2261 Martigny -C, 1274 Martigny -V. 1565 Ri-dde-s 365 Saillon 1139 Saxon 319 Trient

Conthey Ardon Cbamoson Conthey Nenclaz Vétroz

l:~~U

200J 344l' 34)7

1061 11 ,ZOO

----.---

Î !J:5

7,74'2 Monthey

:)12 162'5 Chan1'péry 175·1 Collombey-M,

Monthey Port-Valais ~1200 108:'3 St-Gingo·J.;ph 1)58 Troistor,r en ts 2200 Val d'lUiez 181 Vionnaz - -- - Vouvry 110~

17,H1:!. Entremont

Bag,n es 3652 Bourg . . St-Pierre 296 Lic1des 825 Orsières â.'3~ Semhl'anc,her G77 Vollèges ~98 ----'3 ,!jSG St-Maurice

(olLonges Dorérraz Evionnaz Finhau't Massongex Mex St-Maurice Salvan

~88:

394

:'lU

276-2 P4B

'20,867 lsérables

----

5,527 312 386 4,26 365 700 385 356 347 343

Martigny

6284

Sierre Venthône Veyras Vissoie

Full Y

GUs Muncl Naters Ried-Brigue Simplon Thermen Zwischb ergen

4531 Rarogne oriental Betten 327 Bister 96 Bitsch 3'80 Filet 111 Go-ppisberg 99 Grei,ch 92 Grengiols 669 MartisbE'rg 70 Morel 381 Ried-.More.I 3-22

335-

334-

:1 28

807 lB92 4909 1010 696 1722 947 7,29 1?62 13,374

Récapitulation par district

ConohES Rarogne 01'. Brigue Vjège Ral'ogne occ Loèche Sierre Hérens Sion Cont:hey

,~,(IO

~tf.al'ügny

Gt~

Entremont

1.1,.3 WC, 1.28

-:\'lollthey

St~NI-aurice

2.691 Total 1002

4531 9';J47

lOS7'4 l '29RO 3527

8461 20,867 8;&37 15,571. 11200 17,.612 ·8,&86 7,74·2 13,374 ---148,589

l,ZOO

271 16')4 573 316 1266 1088 359 99:-311,_

t Monsieur le Directeur Hceh L'Ecole nornlale et le Personne] enseignant du Valais sont en deuil. Ils viennent de perdre une énlinente personnalité du lnonde pédagogique et le 111eilleur -des an1is . M. le Directeur Albert Hœh n'·est plus. Il s'e st éteint après peu de jours de 111uladie


-

336-

et de longues années de cécité. De la nuit il a passé à l'éternelle lumière que Dieu réserve à ses élus. Est-il bien nécessaire d'énumérer ici tous les lllérites du vénérable défunt. Ils sont dans toutes les mémoires et dans tous les cœurs. Près de trente ans de direction de notre Ecole normale lui ont ic onquis l'estime et l'affection de tous ceux qui l'ont approché à divers titres: autorités, confrères, ·m embres du corps ensei~ gnant. Il avait le ,d on d 'imposer le 'respect et d'ouvrir les ,c œurs. C'est dire qu'il réussit à merveille dans 'c ette tâche extrêmement délicate de la fonnation des jeunes éducateurs comme aussi dans les rapports que sa qualité de Directeur l'obligea,it d'entretenir avec l'autorité scolaire. C'est en 1903, à la suite de la persécution qui sévissait en France, que Mr Hœh, a1lors Directeur d'un établissement d'instruction des Frères de M:arie à Rambervillers, vint en Valais. Il enseigna d'abord les sciences à l'Ecole normale, puis fut nommé Directeur de cette maison en 1908. L'âge, mais surtout l'état de sa vue, le forcèrent en 1935 d'ab~ndonller ses fonctions. Mais il demeura toujours le conseiller écouté, l'ami fidèle qu'il fait toujours bon revoir et entendre. Et c'est là, au sein de cet établissement auquel il a donné le meilleur de lui-même, au milieu de ses vénérés confrères qui lui avaient tressé une couronne de respectueuse affection, que le Maître est venu le cher.cher. Quatre-vingt trois années de pèl~ri­ nage, dont soixante sous la houlette de la Vierge Marie et du P. Chaminade aux champs ardus mais combien consolants de l'éducation, quelle magnifique carrière! Et quel noble exemple d'a bnégation et de dévouement ! Puissions-nous tous nous en inspirer, nous qui avons connu et aimé Mr le Directeur Hœh et qui lui devons quelque reconnaissance. A tout le moins prions pour lui. D. P. S. - L'ensevelissement de Mr le Directeur Hœh a eu lieu lundi 23 février au milieu d 'une participation imposante de melnbres du vénérable Clergé et du Personnel enseignant. Le COlnité de ~a Société valaisanne d'Education, avec son drapeau avait aussi tenu de rendre un ultime hommage à ce grand alni des insHtuteurs. Au nom de l' « E'c ole Primaire » dont il fut le collaborateur très apprécié et l'ami de toujours, nous présentons à la Direction et au corps professoral de l'Ecole normale, l'hommage de notre sympathie émue.

Le .préjugé est un e opinin o ·s·ans jugement.

V'oltaire.

Les petites ·considérations sont le tombeau des grandes.

Voltaire.

(Caisse d'Epargne du Valais

510 N

Société Mutuelle 20 agenoes dans l e ca n ton .

C ntrêle ot6.eiel perDla.ellt. ~outes

,__

opératioDs de banque aux conditiolU les plus

Bibliothèque pour la jeunesse

AU

nu

L'VE

La Vuachère, 4, LAUSANNE

Prêts de livres dans toute la Suisse. Ren s ei~n e m ents

gr a tuit.s.

Tableaux noirs de Zoug ~_

Fabrication des~ derniers systèmes de 'tableaux noirs. Meilleures conditions d'écriture. Exécution soignée de ~;::':-''' ' . lignage. [ Réparation de vieux tableaux noirs endom~~ magés en tous genres. :De ~ andez offres et catalogue. mb~~~

1

favorab ~

l

JOSEF KAISER, ZOUG - Tél.40196

Fabricati n de tab eaux no·rs


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.