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D'ailleurs, on ne peut pas tout savoir. Il y a longtemps que mon petit neveu m'a répondu cela quand je lui réprochais d'ignorer le nom du Président de la Confédération.
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Ou plutôt, je la connaissais de nom, comme chacun connaît Bartali, Adenhauer ou Madame Curie, d'une connaissance générale vaguement teintée d'indifférence. Je n'aurais su dire en quoi consistait son système particulier d'éducation. Il y a 25 ans, elle n'avait pas encore une place prépondérante dans les manuels de pédagogie. Mon regretté maître, Mgr Dévaud, la citait à l'occasion.. ~lais durant les trois ans que je passais chez lui, Decroly était en faveur, Decroly tenait la scène.
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Mais voici que les circonstances m'ont amené à plusieurs reprises dans les classes Montessori. D'emblée, j'ai été conquis. Il y régnait une telle atmosphère de travail et malgré tout de détente et d'épanouissement joyeux qu'on ne pouvait pas ne pas être conquis. Dans un coin, un petit s'appliquait à des emboîtages compliqués; un autre élevait une tour de Babel mystérieuse avec des «plots» de couleur rose; une fillette dessinait, tirant la langue à force d'application; ailleurs des enfants s'occupaient à des jeux de lecture tandis qu'un bout d' homme haut comme trois pommes s'évertuait à laver à grande eau le tableau noir. Le silence était impressionnant. Un enfant se déplaçait-il, c'était toujours sur la pointe des pieds. J'en aperçus deux qui travaillaient de concert avec des lettres mobiles: ils parlaient continuellement, mais il fallait suivre le mouvement de leurs lèvres pour s'en apercevoir. La maîtresse et moi parlions presque normalement, aucun gosse ne s'en souciait, chacun continuait son passionnant travail. Dans nos intervalles de silence, on aurait entendu voler les mouches ou s'ouvrir les boutons de narcisse, dont la salle, spacieuse et gaie, était abondamment fleurie. Plus tard, j'abordai les livres de Itladame Montessori. «Pédagogie scientifique» notamment, que je relus et annotai. Le préjugé favorable joua-t-il cette fois encore? Je trouvai à ces ouvrages une atmosphère rencontrée nulle part ailleurs. Chez beaucoup de défenseurs de la pédagogie expérimentale, on sent le savant, le théoricien ou l' homme de laboratoire plus que le maître d'école. L'envie maligne vous prend de planter ces graves et doctes messieurs en face d'une classe de quarante galopins et de voir comment ils se débrouilleront avec Leurs belles théories. Notez qlL'ils se débrouilleront sans aucun doute fort bien et que c'est une méchante et mesquine pensée de les mettre ainsi à l'épreuve. Mais enfin, chez Madame Montessori, un pareil souhait ne me viendrait jamais à l'esprit. Docteur en médecine, elle ne donne qu'un strict minimum de 265
théori,e, juste ce qu'il faut pour asseoir scientifiquement son système. La praticienne s'affirme dès les premières pages, que l'on sent sûre de ses affirmations, sûre de tel détail maintes fois observé, de telle réaction enfantine maintes fois expérimentée. Une pédagogue qui a payé de sa personne, travaillant avec les enfants déficients ou normaux dix à douze heures par jour, pendant des années. Mieux encore, c'est une femme qui se raconte, avec ce qu'elle a de naturellement maternel, d e naturellement voué et dévoué, une âme donnée qui n 3 se reprendra plus en des retours de vaine complaisance ou d'égoi:ste satisfaction. Dans l'école traditionnelle, l'enfant n'a quasi rien à dire: c'est l'adulte qui crée l'ambiance et c'est à l'enfant de s'y adapter. Le maître - sans s'en rendre compte - opprime la jeune âme, ou du moins la façonne selon ses idées à lui, son éducation à lui, son programme à lui. «Jusqu'à présent, écrit Maria Montessori~ nous avons voulu dominer les enfants de ,l 'extérieur, par l~ force, au lieu de les conquérir de l'intérieur, pour les d'i riger comme des âmes humaines. Ils ont ainsi passé sans se faire connaître à côté de nous». Dans les classes Montessori, point d' horaire, ni le matin, ni l'après-midi. L'enfant s'applique - et Dieu sait avec quelle intensité - à ce qui lui plaît, à ce vers quoi le pousse son moi intérieur, et non par la volonté de la maîtresse. Ainsi l'enfant s'éduque par lui-même, à peine conseillé par l'adulte dont l'intervention est infiniment discrète et exige, partant, une intelligence, un doigté, un sens d~ l'opportunité qui ne sont par donnés à tous les ~ducateurs.
De là, dans les classes montessoriennes, cette ambiance inimitable, cet épanouissement joyeux et libre de l'enfant, disons le mot: cette impression de bonheur qui rayonne de ces visages d'enfants et qui finit par agir jusque sur leur santé. Avec Madame 1JI10ntessori, il faut renverser l'explication de fadage ancien «!Jlens sana in cOl'pore sano»: une âme heureuse fait souvent le corps vaillant! «La joie, écrit-elle, est, en dernière analyse, le stimulant le plus slÎr et le plus énergique de la vie végétative ... La santé n'est donc pas seulement assurée par les conditions physiques, mais aussi par les conditions morales». Ambiance inimitable, al-Je dit. On a cherché pourtant à l'imiter. De nombreuses écoles ont essayé de créer en leurs classes cette ambiance d'épanouissement, par l'ameublement, les fleurs, la vie au sein de la nature, etc., mais elles ont fait du cadre extérieur la condition presque exclusive d'une détente qui a sa source avant tout dans l'âme de l'enfant et dans le libre choix de ses occupations. On a copié la leçon de silence de Maria Montessori, mais on s'est limité à la cessation du bruit au lieu de tendre à cet état supérieur, à cette tension de la volonté qui isole l'âme de l'extérieur et la rend réceptive au frémissement de l'art ou à l'action profonde de la grâce. '
question, ces simples gestes qui révèlent «l'aristocratie de l'âme», cette qualité de distinction et de naturel que notre jeunesse moderne ne possède plus. Ce n'est pas à quinze ans que l'on apprend les bonnes manières. Le miroir et le peigne, la cravate impeccable et le pli de la robe sont des artifices de la vanité, non le résultat de l'éducation. Madame Montessori fait de l'éducation «fonctionnelle» sans jamais employer ce terme, si l'on entend par là que l'éducation doit préparer à la vie. J'en vois un signe encore dans ce sens de la discipline joyeusement consentie, dans ce dédain des récompenses, dans ce culte de la précision et l'économie des mouvements, dans ce souci de la répétition, dans ce respect des créatures vivantes: plantes, animaux et hommes, que la directrice au grand cœur a toujours cherché à inculquer aux enfants. Le second aspect rassurant de la méthode Montessori, c'est la place qu'elle don ne à la religion et à l'enseignement religieux. Il faut bien avouer que ce qui nous arrête, nous, maîtres chrétiens, quand nous fréquentons Decroly, Olt, l'école de Genève, ou Freinet, c'est la neutralité, leur laïcisme ou leur ignorance religieuse. Le sentiment religieux n' y est jamais considéré comme une aspiration naturelle, innée de l'homme, mais comme une greffe artificielle, une implantation ,venue du dehors et dont on conteste l'utilité. Pour beaucoup, la religion est un ferment de discorde plus qu'une invite à la communauté d'âme et c'est pourquoi ils la combattent ou l'ignorent. Madame Montessori proteste contre cette exclusion au nom même de la liberté : «Nous croyons que la liberté de conscience consiste en la négation de quelques principes religieux: la liberté n'existe jamais là où se livre un combat pour étouffer quelque chose; la liberté est là où est permise l'expansion illimitée de la vie. Celui qui véritablement ne croit pas ne peut craindre ce qu'il ne croit pas, ni combattre ce qui, pour lui, n'existe pas». Les classes Montessori. en pays catholique, baignent dans un climat chrétien indéniable. Discipline, leçon de silence, méfiance du verbiage où se cache le mensonge, préparent l'enfant aux rites religieux qu'il accomplira avec la même spontanéité et le même sérieux que ses autres tâches. Comme la maison des enfants, «l'église des enfants» doit donner un enseignement pour la vie entière. Quant aux maîtresses qui toutes doivent donner cet enseignement religieux, lYladame Montessori reconnaît «qu'elles ont plus besoin d'un tremplin pour leur âme que d'un livre pour leur intelligence». Dans notre monde désaxé où tant de pédagogies s'affirment et s'affrontent, n'est-ce pas, pour nous, la meilleure garantie de sécurité? Crocus.
Je pourrais signaler ici bien des aspects originaux de la méthode montessorienne. Je me contenterai d'en relever deux. D'abord le souci constant de préparer l'enfant à la vie. Toute l'éducation de cette maîtresse femme tend à ce but: aider le développement naturel de l'enfant, puis l'aider à s'adapter à son milieu. «Il faut tout enseigner en reliant tout à la vie». Lui apprendre d'abord ces simples gestes mille fois répétés: se lever, s'asseoir, marcher, saluer, présenter un ob jet, fermer une porte, poser une 266
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Une section Montessori à l'Ecole Normale à Sion
Une grande éducatrice:
Madame Maria Morttessori 1870-1952
Après l'Amérique, .la France, la Hollande, l'Italie, l'Angleterre, la Suisse aura-t-elle aussi bientôt son Centre Montessori? On peut l'espérer. Voilà bien des années que Madame Martin faisait connaître à Sion la méthode de la célèbre Doctoresse. On peut aimer ou ne pas aimer la méthode Montessori, on peut être pour ou contre: Tout ce qui a quelque valeur suscite la contradiction. Il n'en reste pas moins que cette méthode. est basée sur la psychologie de l'enfant et, par là même, porte en elle une garantie de succès. Oui ... mais à condition de la bien connaître, et de hien l'employer. On peut réussir plus ou moins bien avec une méthode collective. Avec la méthode Montessori, si ce n'est pas la réussite, ce sera l'échec total, l'anarchie. Aussi s'agira-t-il de bien choisir les futures maîtresses d'écoles enfantines, de ne pas prendre au hasard celles qui restent. De même qu'on assure avec grand soin les fondations d'une maison, de même convient-il de vouer tous ses soins à la formation de base des enfants. Aussi est-ce pour ne pas se lancer dans une aventure prématurée que l'école normale a pris son temps. D'entente avec le Département de l'Instruction publique, elle a envoyé cet hiver au Centre international Montessori, de Paris, l'institutrice qui sera appelée à fOl'mer les maîtresses d'écoles enfantines. Monsieur Mario Montessori lui-même, fils de la célèbre Doctoresse et actuellement Président de l'Association internationale Montessori a bien voulu, au cours d'un voyage, s'arrêter à Sion. Il a pris contact à l'école normale avec le chef du Département de l'Instruction publique et son chef de service. Ainsi furent posés les premiers jalons pour l'établissement d'un Centre Montessori à Sion. Ce fut une joie pour lui, dit-il, de trouver en Valais tout ce qu'il souhaitait: l'appui des autorités, le local, la maîtresse qu'il avait déjà rencontrée à Paris. COlnment se fera donc cette formation des maîtresses d'écoles enfantines souhaitée depuis si longtemps? Le Département de l'Instruction publique n'en a pas encore fixé les modalités, mais nous savons d'ores et déjà que cette formation exigel'a non pas moins de temps que celle des maîtresses primaires, mais plutôt davantage pour que les maîtresses ayant choisi cette direction soient capables, le cas échéant, d'enseigner à n'importe quel degré, et surtout parce que la formation des petits est la plus importante et la plus difficile. Le Centre Montessori de Paris prépare ses maîtresses pour la formation à trois degrés, soit de 0 à 3 ans, de 3 à 6 et de 6 à 9. Pour nous, laissant le premier aux maîtresses de puériculture - qui feront bien de consulter elles aussi Madame Montessori - nous nous appliquerons à préparer les maîtresses pour les deux degrés suivants et tout particulièrement pour les écoles enfantines. De bonnes nouvelles de Paris nous apprennent que Sœur Marie~Renée vient d'y obtenir son diplôme de maîtresse Montessori. Elle complètera encore sa formation à Roanne, puis en Hollande au cours de l'été et à Rome au printemps prochain. Mais peut-être est-ce déjà au cours de l'année 1960-61 que les candidates Montessori pourront entreprendre leur formation. Le prochain numéro de l'Ecole Valaisanne nous l'apprendra. Les intéressées voudront le savoir plus tôt et... nous aussi. Soyons donc curieuses. Demandons et on nous répondra. Sr.A., Directrice de l'école normale.
Maria Montessori est née à Rome en 1870. Sa vie fut d'abord celle d'une étudiante pauvre, mais riche d'une volonté extraordinaire. Vers 1895, Maria Montessori prépare son doctorat en médecine. C'était la première femme qui osait se lancer dans cette voie. La bonne société romaine n'apprécia guère cette audace: à l'époque, il était mal noté qu'une jeune fille poursuivît ses études. Jeune assistante à la clinique psychiatrique de l'Université. de Home, Maria Montessori se vit confier des expériences d'orthophrénie sur les enfants d'un quartier des plus misérables de la ville. Sa profession l'amène à fréquenter l'hospice d'aliénés et elle s'intéresse spécialement aux enfants idiots, s'en occupe bientôt avec toute son intelligence et son grand cœur. L'observation approfondie et continue de ces pauvres deshérités lui fait découvrir les ressources insoupçonnées de ces enfants et les lois particulières qui régissent le développement de leur esprit. Elle a la conviction très nette que leurs déficiences sont d'ordre plus pédagogique que médical. En 1918, au Congrès pédagogique de Turin, elle présente un rapport qui est remarqué. De médecin, elle va se faire éducatrice. Chargée par le ministre de l'Education Nationale de diriger un cours sur l'éducation des enfants arriérés, elle annexe à cette école une classe supplémentaire où elle accueille après les heures scolaires, des enfants peu doués jugés par d'autres inéducables dans les classes normales. Ses dons e~ceptionnels de pédagogue sont mis au service de maîtres qu'elle forme spécialement en vue de l'éducation des enfants arriérés. Durant deux ans, la directrice du cours paya de sa personne, enseignant les enfants de 7 h. du matin à 8 h. du soir, tout en veillant à la formation de ses collaborateurs et collaboratrices. «Ces deux années de pratique, écrit-elle dans son livre Pédagogie Scientifique constituent mon premier et véritable titre en matière de pédagogie». Les résultats obtenus furent des plus encourageants: plusieurs de ces enfants déficients l'emportèrent dans les concours sur les enfants normaux. Des sujets arriérés, Madame Montessori -la Doctoresse, comme on l'appelait - passe bientôt aux sujets normaux, ayant acquis la conviction que sa méthode leur conviendrait tout autant et développerait leur personnalité mieux que les méthodes traditionnelles. Pour mieux se former à la pédagogie «normale», elle s'inscrit à nouveau comme étudiante à l'Université de Rome au cours de psychologie expérimentale. «Une grande foi m'animait, écritelle encore, je ne savais si j'arriverais jamais à faire triompher mon idée, mais j'abandonnais toute autre préoccupation, comme pour la préparation d'une mission inconnue.» Elle fait encore des stages à Paris et à Londres, toujours acharnée au travail, allant jusqu'à recopier à la main les 600 pages du volume de Séguin: Traitement moral, hygiène et éducation des idiots, Paris 1846. «pour mieux peser le sens de chaque mot et mieux saisir l'esprit de l'auteur». Itard et Séguin sont en effet ses maîtres préférés. Elle connait à fond leurs ouvrages et va s'en inspirer pour passer de nouveau à l'action, cette fois sur des enfants normaux.
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» Les enfants ne comprendront pas la signification symbolique de la Vierge à la Chaise; mais ils sentiront <-{ -.. ûque chose de plus élevé que dans les autres tableaux représentant simplement des mères, des pères, des -grandsparents et des enfants; et ces figures pénétreront en eux avec un sentiment religieux ... Dans ce milieu joyeux et meublé proportionnellement à l'enfant, nous avons placé des objets lui permettant. d'atteindre un ~ut détermin~; par exemple certains «cadres» grâce auxquels Il peut apprendre a boutonner, a lacer, à nouer, etc.; des lavabos dans lesquels il peut se laver les mains; des toiles
avec lesquelles il peut nettoyer le carrelage; des balais, des essuie-meubles pour enlever la poussière; des brosses variées pour nettoyer les souliers ou les vê.t ements; tous objets qui l'invitent à agir, à accomplir un travail vrai, dans un but réel, facile à atteindre. Etendre les petits tapis par terre, puis les rouler après s'en être servi; mettre la nappe pour dresser un couvert à l'heur~. c~u repas, la replier et la rapporter soigneusement quand l~ repas est hnl; manger correctement, puis défaire le couvert; laver la valselle en reposant chaque objet à sa place sur le meuble destiné à le recevoir, ce sont des travaux dont les difficultés sont graduées et qui nécessitent un développement grach;rel du caractère ... » Aujourd'hui où la pédagogie a fait tant de progrès, nous ne mesurons pas assez tout ce qu'avait de révolutionnaire pour l'époque le système préconisé par Madame Montessori! Encore n'avons-nous parlé ni du matériel de développement, ni le rôle de la maîtresse, ni du déroulement habituel de la classe montessorienne. Il faudrait tout un traité. Le succès de cette première Maison des Enfants fut tel que trois mois après, Maria Montessori en ouvre une deuxième dans le même quartier populaire de San Lorenzo. «Devant ces petits enfants misérables, note la Doctoresse, ma première pensée fut de leu!' procurer des reconstituants et une alimentation substantielle. Mais, pendant un an, ce fut impossible. Les enfants vécurent pourtant dans une telle atmosphère de joie qu'à la fin de l'année les visages étaient embellis et colorés, pleins de santé; les yeux brillaient grâce à une vie meilleure; la satisfaction de la vie intérieure, la possibilité de s'épanouir ... c'est aussi le secret de la santé. » En 1908, une de ses premières collaboratrices et disciples, Anna Maccheroni ouvre une Maison des Enfants à Milan pour les familles d'une firme industrielle. Fait à signaler, le matériel éducatif recommandé par Madame Montessori est fabriqué par la firme elle-même. En novembre de la même année, une Maison des Enfants est inaugurée à Rome encore, mais cette fois en plein quartier bourgeois. Le branle est donné: rien n'arrêtera plus l'expansion des classes Montessori. Quand la guerre civile éclate en Italie, après la première guerre mondiale, [On œuvre romaine est épargnée, car les communistes ont mis cette inscription sur le bâtiment: «Ne touchez pas à cette maison; elle est habitée par une femme qui s'occupe des enfants du monde entier! » Dès lors, convaincue du succès et appelée bientôt dans tous les pays d'Europe, elle multiplie les conférences et les visites, laissant derrière elle de nouvelles fondations. La France, l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Espagne, puis les Etats-Unis reçoivent avec ferveur sa parole et son expérience. La seconde guerre mondiale la surprend au bord de la mer, en Bl'etagne, alors qu'elle s'apprête à partir pour les Indes où on l'avait demandée. Elle part quand même et devra rester sept ans dans ce pays. Les années de guerre et ~e ~hagrin ont lourdement pesé sur elle, sans éteindre pourtant la flamme qui 1 anIme. Elle reprend courageusement la lutte de pays en pays. Paris la revoit en 1947, au Musée Pédagogique de la l'ue d'Ulm. En 1948, elle repart pour les Indes où le travail commencé la réclame à nouveau. Puis Londres. Puis la Hollande. Les distinctions honorifiques viennent récompenser son zèle inf atigable. La France en 1950 lui remet la Légion d'honneur; l'Université d'Amstenlam lui décerne le t~tre de docteur honoris causa.
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Le 7 janvier 1907, elle ouvre sa première «Maison des enfants» dans une grande bâtisse populaire du quartier San Lorenzo à Rome. Ses élèves ont de 3 à 7 ans, appartenant tous aux familles locataires de l'immeuble. La maîtresse elle-même loge dans la maison, c'est vraiment une école «à domicile». Elle utilise le matériel varié qu'elle avait fait fabriquer pour les idiots, avec autant de succès, tout en reconnaissant que le premier matériel à employ~r est d'ordre spirituel et affectif. Un de ses premiers succès est de créer l'ambIance, cette ambiance incomparable qu'on retrouve toujours dans les classes Montessoriennes. Ecoutez plutôt : «Je commençai par élaborer un aménagement scolaire qui fût proportionné à l'enfant et qui répondît à son besoin d'agir intelligemment. » Je fis construire de petites tables de formes variées dont l'équilibre était suffisant pour qu'elles ne branlent pas, mais très légères afin que deux enfants de quatre ans pussent facilement les transporter; de petits sièges, les uns paillés, les autres de bois, tous légers, le plus élégant possible, et qui n'~taient pas une reproduction en miniature des chaises d'adultes, mais proportlOn~és à l'enfant. Je fis faire de petits fauteuils de bois à larges bras et de petIts fauteuils de paille, de petites tables carrées à une seule place et des tables d'autres formes et d'autres dimensions que l'on couvrit d'un napperon de lingerie, et sur lesquels on posa des vas.es de feuillage et de. fl~urs. U,n lavabo très bas, accessible à un enfant de troIs ou quatre ans, faIsaIt partIe de cet aménagement, accompagné de planchettes latérales lavables, destinées à recevoir le savon, les brosses et les essuie-mains. Tous ces meubles étaient bas, légers, très simples. De petites armoires fermées par une tenture, d'autres par de petites portes ayant chacune sa clef particulière; la serrure, à portée de main des enfants, leur permettait d'ouvrir et de fermer ces n1.eubles et d'y ranger des objets. Sur la commode longue et étroite, une vasque avec des poissons rouges, posée sur un napperon. Tout autour des mu~·s,. des ardoises. étaient disposée~, assez bas pour être accessibles aux enfants, aInsI que de petlt~ tableaux representant des scènes familiales, des animaux, des fleurs; ou bIen des tableaux historiques ou sacrés, variant selon les jours. » Une grande Vierge à la Chaise de Raphaël en couleurs, trônait dans la classe comme le symbole de la Maison des Enfants. En effet, les Maisons des Enfants ne représentent pas seulement un progrès social, mais un progrès humain; elles sont étroitement liées à l'éducation de la mère, au progrès de la femme et à la protection de la postérité. La Madone idéale de Raphaël n'est pas seulement belle et douce avec son adorable Bambino; elle est aussi le symbole parfait de la maternité vivante et réelle; et elle l'epl'ésente en outre la figure de Jean le Précurseur qui, dans la haîcheur de l'enfant, symbolise les durs sacrifices dont il prépare la voie.
La Hollande est d'ailleurs un des pays qui a le mieux compris sa pensée, le seul pays, sauf erreur, où son système soit appliqué intégralement jusqu'au seuil de l'Université. C'est là qu'elle devait mourir, à Nordwick, le 6 mai 1952, à l'âge de 81 ans. Son œuvre ne périra pas. L'Association internationale qui porte son nom veille sur son héritage et s'attache à continuer son action, sous la direction de son fils Mario Montessori et de quelques fidèles de la première heure à qui elle a su insufler son amour des enfants et son inaltérable jeunesse d'âme. S.D. & E.C
Les périodes sensibles chez l'enfant, d'après Maria Montessori On ne peut, il me semble, se pencher sur l'œuvre de Mme Montessori, sans considérer ce qu'elle appelle les périodes sensibles. De quoi s'agit-il? La grande Amie de l'Enfant nous l'explique elle-même dans son livre L'Enfant. «Ce sont des sensibilités spéciales qui se trouvent chez les êtres en voie d'évolution, c'est-à-dire dans les stades de l'enfance. Elles sont passagères et se limitent à l'acquisition d'un caractère déterminé. Une fois ce caractère développé, la sensibilité cesse.» La période sensible du langage illustre particulièrement bien cette définition. Arrêtons-nous-y un peu. Le nouveau-né, entouré de mille bruits les plus divers devient, au bout de plusieurs semaines, sensible à la voix humaine; un jour, il découvrira le mouvement des lèvres de l'adulte, puis tout son être va se tendre dans un effort extraordinaire pour essayer de reproduire les sons qu'il entend. Son impuissance à y parvenir sera la source, plus d'une fois de ce que nous appelons des caprices. La force vitale qui est en lui va lui permettre de construire sa langue maternelle, selon un plan rigoureux: les sons, les syllabes, les noms, les verbes, quelques mots invariables, les adjectifs et ensuite la syntaxe. (Ordre que suivra Mme Montessori pour l'enseignement de la langue.) Et ceci, sans fatigue, dans la joie. Et le résultat sera tel qu'aucune langue apprise à l'âge adulte ne pourra être parlée avec une telle perfection. . Le deuxième temps fort de cette période sensible se situe entre 3 et 6 ans ~t intéresse spécialement les maîtresses des écoles enfantines. A cet âge, l'enfant est vraiment avide de mots. Nombre de ses pourquoi n'ont d'autres buts que d'entendre des mots ou de les redire. Je revois un petit bonhomme de trois ans, cet hiver, devant la maquette d'une montagne énumérant ce qu'il voyait et demandant chaque fois: «qui a fait cela», ne se lassant pas de la réponse toujours pareille. Nous connaissons toutes de ces enfants qui ont le privilège d'avoir des parents sachant «perche du temps» pour parler avec eux. Comme leur vocabulaire est riche! Mais nous en connaissons beaucoup d'autres aussi. Le matériel Montessori va nous permettre de combler des lacunes et d'ouvrir des horizons à nos petits en donnant à leur imagination des ·bases 272
réelles; de plus, ce °e:ta une préparation indirecte à l'enseignement primaire et même secondaire. Ajoutons encore que la musique des mots enchante l'enfant. Vous avez ~janG doute lu, dans L'Ecole Valaisanne la délicieuse anecdote de Colette à propo" du mot presbytèie. A en croire une Montesso:r ienne, c'est le mot «parallélépipède» qui a le plus de succès à la Maison des Enfants. La période sensible de la lecture accompagne la del'nière phase de celle du bngage, environ vers cinq al s. Elle a été précédée de la période de l'écriture. QueBe maman ne connaît cette fièvre d'écrü'e qui prend son petit de quatre, cinq ans? A la l\1nison des Enfants on voit alors des personnages hauts comme trois pommes s'absorber dans l e tracé d'une carte et venir nous montrer leur chefd'œuvre en disant: «J'ai fait l'Europe et maintenant je vais faire l'Afrique». L'aprè,midi, on veut recommencer et à la maison; on écl'Ït sur tout ce qu'on trouve. Et li ez alors clans leurs yeux la vérité de l'affirmation. L'acquisition qui coïncide avec une période sensihle se fait d~ns la joie et sans peine. Nos enfants sont aussi dans la période sensible du Ill0uvement. A nous (l'aider les coordinations motrices par les exercices de vie pratique (porter tille chaise, OUVl'Ïl' et fermer une porte sans b~'uit, se laver les mains, etc. ) et par la manipulation exacte de tout matériel sensoriel. A cela s'ajoute la marche SUl' la ligne en augmentant peu à peu la difficulté par le port d'un verre d'eau, d'une corbeille sur la tête, d'un petit ch:apeau on d'une clochette qui ne doit pas tinter. La l econ de silence couronnera l'édifice. Il faut, en effet, être parfaitement maître ~le ses mouvements pour aniver à l'immobilité totale. Voilà entr'ouverte la pOl'te de la méthode IVlontessori. Si nous succombons il b tentation de l'ouvril' tout à fait nous partÎl'ons à la découverte de la plus g:l.';:m de merveille de la création: l'âme d'un petit enfant,
Sr. Marie-Renie.
L'ambiance Montessori Au Collège de la Jonchère - école Montessori - où j'étais élève, on ft/lal'Ïa Montessori; elle visiterait les classes et resterait déjeuner avec n ous, a'nsi que sa famille et plusieurs autres personnes qui l'accompagnaient. C'était sa première visite au Collège; et si l es «petits» ne se rendirent pas très bien compte de l'événement, on imagine aisément le branle-bas et l'excitation qui régnaient chez nous, les «grands» . Chacun avait eu à cœur d'orner les classes, les bureaux, la salle à manger, des plus belles fleurs du jardin. C'était en juin, et l'école était rutilante de roses l'ouges. Puis le travail reprit. Un peu fiévreusement, il faut l'avouer: mais c'est extraordinaire comme l'agitation peut tomber lorsque le travail est passionnant. La grande fenêtre de notre classe était ouverte sur la terrasse ; en f?ce de m oi, une camarade de mon âge avec qui je travaillais me posa une questIOn et je levai la tête ... Stupéfaction. Madame Montessori et cinq autres personnes étaient entrées par la portefenêtre, sans que personne, maîtresse ni enfant, s'en fùt aperçu, tant la concentration était grande ! ~~ttenclait
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Nous étions consternés: toute la réception nous paraissait manquée. Elle, elle était ravie: c'était le plus bel accueil que nous pouvions lui réserver ! 1) ... et c'est aussi pareil accueil qui surprend le visiteur «non-inîtié». Ces petits personnages, absorbés par leur occupation, que votre présence ne trouble pas, sont la vivante image d'une société qui se voudrait harmonieuse. La fillette de 3 ans frottant son cuivre, le bambin de 4 ans énumérant les pays européens, l'enfant qui arrose les plantes et celui qui dait» sa grammaire: voilà la classe Montessori. Chaque objet, depuis la table et la chaise adaptées à sa taille jusqu'aux balais, cuvettes, éponges destinés à l'entretien du local, tout est en fonction de l'enfant. Un matériel attrayant et soigné est là, à la disposition de chacun et chacun peut s'en servir librement pourvu que l'usage en soit respecté. Ce n'est donc pas aux ordres de l'adulte, en l'occurrence la maîtresse, que l'enfant obéit mais bien plutôt à une impulsion intérieure, impulsion qui, dirigée et concentrée, exige pour son plein épanouissement la libre activité. C'est justement de ce phénomène intérieur, de ce libre choix, que naît la discipline spontanée, caractél'istique de l'ambiance montessorienne. l\fais comment créer cette ambiance ? L'enfant qui, pour 'la première fois, pl'end contact avec l'Ecole, que ce soit à 3 ou à 5 ans, se trouve brusquement transplanté du vase clos familial dans une société d'individus; c'est à la maîtresse de guider ce petit être sur la voie de la discipline car elle sait que cette discipline naîtra lorsque l'enfant aura concentré son attention sur l'objet qui l'attire, cet objet lui apportera non seulement un exercice utile mais aussi le contrôle de l'erreur. Grâce à ces exercices- une étonnante coordination de la personnalité enfantine se créera par laquelle l'enfant deviendra calme, heureux, occupé, oublieux de soi et indifférent aux prix et aux l'écompenses matérielles. Ces petits conquérants d'eux-mêmes et du monde qui les environne sont, en effet, révélateurs de l'âme divine qui existe en l'homme. Pour arriver à ce résultat, à cette conquête sur lui-même, Mme Montessori préconise d'éducation des mouvements» consistant en une série d'exercices tels que: s'asseoir, se lever doucement, porter un objet, fermer une porte, marcher sur une ligne elliptique. Ces exercices obligent l'enfant à se contrôler et à coordonner le désordre de ses mouvements. Lorsque l'enfant est «normalisé» on lui présente alors un matériel appelé en pédagogie montessorienne «stimulants» qui, tout en ayant un but défini, permettent le contrôle spontané de l'erreur ainsi que le contrôle de certaines anomalies telles que la myopie, la surdité, le daltonisme, etc. Ce n'est qu'une fois ces exercices surmontés que l'enfant est capable d'assimiler les activités supérieures: la lecture, l'écriture, le calcul. En parfaite éducatl'ice, Mme Montessori, dans son système pédagogique, a donné une place prépondérante à l'esprit religieux; cet esprit se manifeste surtout dans un exercice admirable, véritable trouvaille psychologique, je veux parler de la leçon du silence. Dans une ambiance de paix, de calme, d'immobilité absolue, l'enfant, dans les premiers degrés, prend conscience des bruits qui l'environnent: le chant d'un oiseau, la pluie qui tombe, une porte qui claque, un vampire qui vombrit(!) ... Il s'habitue petit à petit à «penser sans
bouger» et justement sans bouger. De ces observations tangibles et auditives, on amène le petit à songer à sa mère au foyer, à se remémorer une histoire, etc., pour arriver au couronnement de l'exercice: Dieu. Chaque enfant est ainsi initié à la prière et à la louange personnelles envers l'Esprit divin. Ces exercices demandent une gradation méticuleuse afin de ne pas heurter l'enfant dans les débuts lorsqu'il est encore incapable d'immobilité mais, de plus en plus parfaite, la leçon enchante les enfants qui la réclament et l'accueillent avec joie et sérénité. Et la maîtresse? quel est son rôle dans cet univers de libre activité? Doit-elle se contenter de rester, les bras ballants, à contempler sa trentaine ou sa quarantaine de «phénomènes»! Bien sûr que non. Si son rôle semble bien effacé, il n'en n'est pas moin très important. L'observation étant une des qualités maîtresses de l'éducatrice montessorienne, elle doit fixer son attention sur l'enfant, observer quand et comment cet enfant se concentrera sur un objet et sur quel objet? Elle doit être prête à répondre au moindre appel, à appeler elle-aussi l'enfant qui duit» (l'élève qui s'égare et non celui qui prend la porte!) C'est elle qui présente le matériel, qui laisse l' enf ant libre de l'utiliser, n'intervenant que si l'emploi en est erroné ou si l'enfant profite de sa liberté pour troubler l'ambiance ou raire le mal. En agissant ainsi, la maîtresse montessorienne arrive à une extraordinaire connaissance de l'enfant car elle «travaille» sur une personnalité humaine qui elle-même se développe suivant un rythme individuel, dans la spontanéité et l'enthousiasme, avec le désir d'agir de plus en plus, d'en savoir toujours davantage. Bien que la méthode Montessori ne soit plus de toute première jeunesse - elle compte un demi-siècle déjà - elle jouit d'un renouveau dans notre canton (affaire de climat peut-être!). Que celles qui se sentent la «vocation» du petit répondent à l'appel de Maria Montessori afin de pénétrer dans le secret de l'enfant pour apprendre à le connaître, l'aimer, le servir, selon. les lois de justice et de vérité. M a.rianne 0 ggier.
NOUSVOUSRECOMMANDONS:
JOURNÉES D'ÉTUDES PSYCHOLOGIQUES (de la Société Suisse de Psychologie) BIENNE, Pré Ritter - 5-8 octobre 1960
Au programme: La sélection scolaire - Difficultés d'apprentissage en raisonnement, en calcul, en lecture - Les inadaptations scolaires affectives - La dynamique des groupes, etc. Inscription et renseignements auprès du Dr Friedmann, Institut d'Hygiène mentale, Chemin des Pêcheurs 6, Bienne.
1) Anne-Marie Gillet-Bernard. 274
275
SOUVENIRS ..... Il y a nonante ans cette année, Maria Montessori venait. au monde dans une Rome écartelée entre sa fidélité au pape et son attrait pour la grande Italie unifiée. Je ne voudrais pas passer cet anniversaire sans vous parler un peu d'elle, que j'ai connue et beaucoup aimée. Oh! non pas un journal, non pas un recueil de mes souvenirs SUI' elle, mais simplement, au hasard de la pensée, quelquesua es de 111eS rencontres. Ma première rencontre tout d'abord. C'était en 1931, à la Faculté de Médeci~e de Paris; Maria l\10ntessori allait commencer sa conférence et? conn11e partout où on la recevait, un enfant était chargé de lui pOl'ter des fleui's. Cet hommage de l'Enfant était celui auquel elle était le plus sensihle, parce qu'il l'endait l'Enfant présent, vivant, aux yeux de tous ceux à qui elle parlait de lui. Ce jour-là) j'étais l'enfant. Je devais, avec une antre petite fille, lui porter une gerbe dès qu'elle serait entrée. Nous étions très intimidées. Le grand amphitéâtre était plein, il fallait avancer, les bras chargés de fleurs, sous les regards de tant de m onde ... Mais lorsque je fus près d'elle, j'ouhliais tous ces yeux; il n'y avait plus que deux yeux devant moi, deux yeux tendrement souriants. Ce premier regard et ce premier EOurire, que de fois les ai-je évoqués depuis ... Dix ans dans une école Montessori laissent quelques traces! Celles que je reil'ouve en moi, toutes, m'ont conduite à consacrer ma vie à tenter de Illon mieux l'œuvre montessorienne. Et pourtant ce n'est qu'après avoir quitté le collège que je devais SaISIr ce qu'il y a de plus beau dans l'œuvre; ma chance immense est que tout me fut transmis par Mal'Ïa Montessori elle-même, et par Mario Montessori qui sut si bien incarner la pensée de sa mère et la faire sienne. C'est d'ahord à Londres, en 1939, lorsque je suivis son cours; puis en vacances; et puis par ses lettres du début de la guelTe et pendant les congrès et les réunions d'après-gue:n'e. Il faudrait tout conter; son esprit était toujours en éveil, toujours en train d'observer, de construire, de «semer la Graine d'Espérance». Un jour, à Lonches, elle me fit faire l'école buissonnière pour m'emmener à Richmond Park admirer les fleurs et les biches. C'est là que je sentis, pour la première fois, l'immense faculté d'émerveillement jamais épuisé, que je devais si souvent retrouver en elle. Ce qui, à mon sens, la garda jeune jusqu'à son clerniel· jour, c'est justement ce regard toujours neuf avec lequel elle regardait le monde et les hommes: elle avait su conserver le regard de l'enfant. Toute sa vie, elle resta sem})lable à cette petite fille qui me disait un jour: «Moi, j'ai vu un miracle, un vrai; et il y en a tous les jours: c'est la jolie fleur de jacinthe qui est sortie d'un oignon.» Oui, l'enfant avait raison et Maria Montessori aussi, qui ne se lassait jamais de xegarder la Création tout entière comme un miracle permanent, et de le l'egarder s'accomplir et se répéter, toujours nouveau. 276
Cliché de Brouwer, Bruge,s
Madame Dr Maria Montessori 1870 - 1952
Classe Montessori, Sion . La page d'ĂŠcriture Ă 6 ans .
1
Classe Montessori, Sion. Une leรงon d'expression.
1
Pho'lo Ruppen,
Classe Montessori , Sion . Les clochettes sont toutes semblables. Mais les timbres sont diffĂŠrents. Il s'agit de les reconnaĂŽtre et de les placer dans un orde musical.
A Londres encore, en 1951, au IXe Congrès international du mouvement montessorien. C'était une année avant sa mort, le dernier Congrès auquel elle devait · assister. Elle avait alors quatre-vingt-neufans. Maria Montessori fit six admirables conférences dont je garde ces deux images gravées pour toujours: Le doigt tendu, pointé devant eUe, elle disait: «Vous m'avez applaudie et honorée; mais il ne faut pas regarder mon doigt qui montre, il faut suivre la direction qu'il indique ... » ... Et sou:..'Ïant au petit enfant qui lui portait' des fleurs, elle ajouta: «Lorsque je ne serai plus là, ayez toujours ce petit enfant parmi vous, pour vous empêcher d'oublier pourquoi vous êtes rassemblés et pour qui vous devez lutter.» Elle n'est plus là. Depuit huit ans, elle nous a quittés. N'oublions pas le petit enfant que, toute sa vie, elle nous a montré; n'oublions · pas que pour la suivre, elle, c'est à l'enfant que nous devons consacrer notre vie et, par l'enfant, à l'homme de demain.
Anne-Marie Bernard-Gillet (Bulletin de l'Assoc. Montessori de France)
GLANES MONTESSORIENS Le Banc Voilà un exemple lumineux des erJ'/~urs de la pédagogie scientifique .matérialiste ; elle s'illusionnait en pensant -réajuster des pienes éparses pour la réédification de l'édifice croulant de l'école. Le banc existait où s'entassaient les écoliers; vint la science ... qui perfectionna le banc. Pour cela, on se servit de l'apport de l'anthropologie; on observa l'âge de l'enfant, la longueur de ses jamhes afin de modeler le siège à une juste hauteur; avec un soin mathématique, on calcula la distance du siège au pupitre, pour préserver le dos de l'enfant de la scoliose; on alla jusqu'à séparel' les sièges; on les mesura dans la largeur afin que l'enfant, tout juste assis, ne puisse pIns se glisser par des mouvements latéraux et qu'en même temps, il soit bien séparé de son voisin; et le banc s'est construit de façon que l'enfant soit le plus en vue possible dans son immohilité: le hut occulte de toute cette séparation était de prévenir les gestes de perversité sexuelle en pleine classe. Que dire d'une telle prudence en une société où il serait scandaleux de seulement énoncer le§ principes de morale sexuelle, de peur de contaminer l'innocence? Mais la science se prête à cette hypothèse en fabriquant des machines. Ce n'est par tout. La science a perfectionné les bancs de façon à ohliger l'enfant au maximum d'imm obilité; et, afin que l'écolier soit bien encastré dans son banc, voici le siège qui le force à une position hygiéniquement convenable; le marchepied et le pupitre sont disposés de façon qu'il ne puisse jamais se mettre debout; mais pal' un mouvement déterminé, le siège tombe, le pupitre se soulève, le marchepied hascule et l'enfant a tout juste l'espace pour l'ester dehout. Voilà un exemple des applications littérales de la science à l'école. 277
Le banc avait pour but d'empêcher la scoliose des écoliers! C'est-à-dire que les écoliers étaient soumis à un tel régime que, nés sains, ils risquaient une contorsion de la colonne vertébrale. La colonne vertébrale, capable de résister aux luttes les plus âpres de l'homme primitif et de l'homme civilisé quand il combattait contre les lions au désert, quand il extrayait la pierre, ne résistait pas ici et pliait sous le joug de l'école! ... Le moyen rationnel pour combattre la scoliose des écoliers, c'est de changer la forme de leur travail, de façon que ceux-ci ne soient plus forcés de rester des heures dans une position vicieuse. C'est une conquête de LIBERTE qu'il faut, non le perfectionnement d'un banc! M. Montessori Pédagogie scientifique (p. 15)
L'éducation dans la nature ... «Cette partie de l'éducation physique qui consiste à mettre les enfants un peu plus en contact avec l'air dans les jardins publics et avec l'eau et le soleil au bord de la mer, vient seulement d'être cultivée, de même que la simplification des vêtements, sandales, ou nudité des petits pieds; ce sont de timides tentatives pour libérer l'enfant des obstacles excessifs et inutiles de la vie dite civilisée. La nature s'est peu à peu réduite, dans notre conception, aux fleurs qui végètent, aux animaux utiles à notre alimentation, à nos travaux ou à notre défense. Et c'est avec cela que notre âme s'est recroquevillée: elle s'est adaptée à ces contrastes et à ces contradictions; nous avons confondu jusqu'au plaisir de contempler des oiseaux prisonniers en de petites cages avec un nébuleux «amour de la nature» ! ... Il serait prématuré de dire: lâchez les enfants; qu'ils courent dehors quand il pleut, qu'ils enlèvent leurs souliers quand ils trouvent un peu d'eau et, quand l'herbe des prés est humide de rosée, laissez leurs pieds nus la fouler; qu'ils se reposent paisiblement quand un arbre les invite à dormir à son ombre; ils crient et rient quand le soleil les éveille le matin. Mais nous, nous nous demandons anxieux comment faire dormir l'enfant après l'aurore, et comment lui enseigner à ne pas enlever ses souliers et à ne pas courir dans les prés. C'est quand il est diminué par nous, irrité dans sa prison, qu'il tue les insectes et les animaux inoffensifs; et cela semble «naturel»; nous ne nous apercevons pas que cette petite âme est déjà devenue étrangère à la nature. Tout ce que nous souhaitons pour lui, c'est qu'il s'adapte à sa prison sans que cela l'ennuie.»
(Pédagogie scientifique, p. 54) Les bâtons N'a-t-on par cru longtemps que pour apprendre à écrire, il fallait nécessairement faire des «bâtons» ? Il semblait naturel que pour écrire les lettres · de l'alphabet, qui sont toutes arrondies, il fallait commencer par faire des lignes droites et munir ces petits bâtons de fils à angles aigus. On s'étonna ensuite, en toute bonne foi, qu'il fût difficile à l'enfant d'assouplir la dureté des angles · pour exécuter les belles courbes de 1'0, alors qu'il avait fallu tant d'efforts de notre part et de la sienne - pour l'asteindre à écrire à angles aigus ! Qui donc est venu nous révéler que le premier signe à exécuter devait être une ligne droite? Faut-il vraiment commencer par faire des bâtons? Il suffit de penser logiquement pour répondre: non. 278
BIBLIOGRAPHIE
Le chapitre III, qui traite du besoin d'explication aux différents âges de l'enfance, est en tous points excellent et riche de considérations pratiques; à lui seul, il justifierait le livre.
LE VALAIS, brochure 147/105 mm, 78 pages. Fr. 3.50. Editions de la Tramontane. Lausanne. Elégant livret, format de poche. qui est un heureux raccourci de la géographie et de l'histoire valaisanne. Dans un texte imagé et pesé, Zermatten, partant du Léman, remonte le Rhône jusqu'à sa source, pénètre dans les vallées latérales dont il décrit les aspects changeants, traverse notre histoire tourmentée pour aboutir aux transformations actuelles. Quelques pages sur l'âme valaisanne, sur la gastronomie et les vins du pays terminent cette plaquette manifeste· ment destinée aux petites bourses ou aux étrangers pressés. Des illustrations parfaite· ment choisies, en noir et en couleur, re· haussent cette brochure recommandable aux petits et aux grands .
Par la suite, la pensée gauchit, à mon sens: il ne me paraît pas indispensable de remonter à Auguste Comte pour prouver (?) la valeur pédagogique de l'étonnement. Je retrouve d'autre part le tenace laïcisme républicain qui voit en toutes les religions une source de discorde et revendique pour lui seul la possibilité de créer l'indispensable unité autour de son drapeau. Les chapitres suivants entrent largement dans le domaine pratique en recommandant un enseignement plus individualisé qui seul permet des contacts vrais avec le maître. Dans l'enseignement collectif traditionnel, les meilleurs seuls travaillent et l'intérêt languit. Dans l'enseignement individualisé, chacun peut prolonger l'âge de l'étonnement, questionner et rendre au maître son vrai rôle personnel.
Louis Legrand: POUR UNE PEDAGOGIE DE L'ETONNEMENT. Delachaux et Niestlé 133 pages. Fr. 4.75.
Bref, un livre riche, un peu inégal, qui sacrifie trop au jargon scientifique de la pédagogie expérimentale, ce qui le privera automatiquement de nombreux lecteurs, ceux à qui il serait justement le plus utile. Ce reproche général, je l'adresserai à toute la collection de chez Delachaux; l'instituteur de campagne, la jeune maîtresse avide d'étudier davantage la psychologie de l'enfant, ne peuvent pratiquement plus aborder ces ouvrages écrits par et pour des spécialistes. Une page encore retiendra l'attention de nos progressistes à outrance, celle où l'auteur recommande de ne pas commencer trop tôt l'apprentissage de la lecture et du calcul «qui entraîne malheureusement, mais inévitablement, une part considérable de dressage.» E. Claret
Le titre vous attire d'emblée. On songe à cet émerveillement de l'enfant, à cet éton· nement devant les choses de la vie, à ce besoin de questionner qui en est la suite naturelle. Il y a longtemps que les mamans - et après elles tous les pédagogues - ont tablé sur l'étonnement pour instruire. Rien n'est nouveau sur terre. Mais enfin, dans notre système pédagogique qui se veut scien· tifique, il semble qu'on n'ait pas cherché à prolonger cet âge de l'étonnement. On l'a plutôt minimisé, pour insister davantage sur l'observation dirigée. Le livre commence en effet par montrer les insuffisances et les routines de l'obser· vation et des leçons de choses, telles que les recommandent les directives officielles, observations qui ne sont par toujours selon l'intérêt de l'enfant. 279
ECOLE VALAISANNE 1959-60. - TABLE DES MATIERES I.
PARTIE EDUCATIVE ET PEDAGOGIQUE
Gross M. (cons. d'Etat)
Notre r evue choisit une nouvelle voie.
Crocus
Pour le 1er no,;embre et pour tous les jours . La Fessée Solidarité internationale et valeurs chrétiennes Savoir dire non . Le devoir de vigilance Avoir de bons freins La grande promenade Que tes paroles soient comptées . Vacances . Une maîtresse femme
Bernard-Gillet A .M. Souvenirs montessoriens
10
3 . 25-26 54.. 55 ï7-79 105-06 117-18 169-70 221-23 24,5-46 265-67
10
276
4
5
Biollaz L.
Efficacité de la méthode Cuisenaire
182-86
Bruttin A.
La Bibliothèque pour tous .
112-13
Claret E.
L'Institut Pédagogique National de Paris Le rédacteur vous parle Compte rendu. L'avenir de notre Jeunesse et l es perspectives de l'emploi (Conf. P. Jaccard . Esquisse d'un programme de travail manuel A propos du Brevet de capacité . Parlons franc (le nouveau franc français) . Compte rendu: Jeunesse 1960 (Conf. H. Schaefer) .
Creuol G.
MARTIGNY Téléphone 026/611 59 Coudray O.
280
1-2
4-7 . 15-16
3 4
30-31
Du Heimatschutz et de Derborence . Le personnel enseignant et la réorganisation de l'enseignement agricole . Le nouvel édifice de l'enseignement agricole . D'abord connaître notre Valais. S'instruire est un impératif de plus en plus catégorique L'économie de Derborence .
58-59 60-62 95-97 115-16 224-26
110-11 144-45
170·71 247-4,8 7
176-80
Curdy P.
Les examens d'aptitudes physiques de fin de scolarité
D.S.
Comment je prépare Noël avec mes petits. Biographie de Madame Montessori .
Dép. lnst. Publ.
L'augmentation du traitement du personnel enseignant
Dessimoz J.
La vente de Derborence
181 139-43
Duc P.
La Quinzaine de la fraternité mondiale .
Mgr Feltin
Pourquoi ce mur entre nos enfants et nous?
Mme Ferrier Gaspoz J.
La correction française . A propos de nos traitements: éclairons notre lanterne
Grand C.
Pro Juventute s'adresse au personnel enseignant
J.K.
L'Oeuvre suisse des lectures pour la Jeunesse.
Julier A .
Les consignes d'un ancien 281
.
1
7-10
3 10
56-57 269·71 91-93
24.9 4
82·90 189-90 120·2J 120-21
4,
98
Loretalt R .
J.
MariéWl1 Mari,1 Il .
Héfl e xioll !) SUI' les cxulll cns d'admission à l 'E .N. 7
l72-76
De l'ense ignement de la géogŒphic Entre le pé trol e et la glèhe .
5
6
107.09 146
10
277-78
Montessori M .
T extes: Le bnn c· L'édur:atiOIl de la nature.
P.c.
Le 2mc Congrès Int enlutiollul ponr le latin "j VIIIII
Oggier Mariwille
L'ùmbiull ce uiOlltessori ennc
Police cali tOI/ale
COll cours cantonul sur la Cil'cnlatioll
Prêtre P.N.
Sc iencel; nutun::lIes. Cours d'Introduction
Rde Sœur Angèle
Ecoles Muntessori en Valai s .
Rde S. M(/r;e·Rem;c Les p éd od c~ licnsibles chez l'enfaltt Traverse M. Antici!latioll , VClfthcy M. L'ART n trav ers les âge)) J. Introduction L'ART ù trll vC l'S les âges n. L'Egypte L'AHT n tl'llve rs lell liges III. La Mésopotumi e VAUT il trave l's les iiges IV. La Crète L'ART il tl'u"ers les fi ges V. La Grèce
x. Z llclll/(it
186·88
Le Val de Derhorence (Géographie et Histoire)
1
]l -!3
10
273 ·75 191 ·93
Initiati on il la composition fran ça ise
fra/lçai se
5·7
Exam en d'admission il J'E col e NOl'lllul e
Ll!ÇO/L de chose
La Truite (degré inféri eur ct d cgré moyen )
C p.llt/·e d 'illtù êt
10
272·73
La circulation Dcrhorcll<:e Les ban'ages yalaisfln s
9
250
2
9
11 7·20
156·57
LIVHES ANALYSES
194·6
8
233·34 251-53 80-81
6
159·60
J. Wittwer
Les fOll ctions grummati cal es ch ez J'e nfant (DeiachallX )
Piaget.r/tll elbe /'
La genèse d es
R oi lJi/l eulI
L' e nr~lIl ce
Collectioll
Yves & Cu lette (St·Au gustin )
2
35
Empuirt & ladin
Nos enfants lisent (St.Augustin )
4
100
s tJ' u(~tt1r es
de l'art (Laber gel'i e) .
fo r~ t
18
lo gillu es
19 2
27·28
DI /T///lel·Houlet
Dans la
CUllllUe liluil'e puur lu fête de la Toussaint .
1
Michelet M .
Chul'it é, ô ma joie (Sœurs de Val ère) .
'1 4
101
L'A,'enl
2
Stem A.
Compréh ension de l 'urt enfantin (Ocla chaux)
6
163
Burel-M(lisullll )'
Langage oral ct écrit (Deln chaux )
113
Vil/II. Bang
Evol ut ion de l'écriture de l'enfunt ft J'adult e (Dc1nchunx)
163
D cu(lIItlu..'Y lt CuiscC/ult H,
Matél'iel didactique I strcx
164
La dusse unique (Ha ch ett c)
199
TEXTES L'été s'c n vu ( Yc l'hoercn )
NOEL : Be rceuse (Made Noël) Les bou gics de Noël ( Chali~re ) Dons le soir, la cloelle sonne (Amcz·Dl'oz) . Les Convoitises (Penin jacqu et) Les Yeux d e Maman (PelTinjacqu et) Le b œuf rou x (S. Cue nd et) . Nouvel.An : Complim ents pOUl' le ouvel -An Noël. Lu vie ille au trésor (Melloy ) Cou te . La m ésan ge charbollni è.L·e L e Chal'don d 'arge nt (A, Pont ) . L'anémon e hép atique Eloge d e ln m énagèt'e (P éguy)
2
282
lOI
Edicope
Marins et navires
199
Géogmphic générale, humaine e t politiqu e (Hnthier)
199
Collection
Rallye·J eunesse et Club Illt et'llatio nal du Livre Cath.
20a
Z a:;:;o R.
Manuel pour l'examen ps)'chol. de l'enfa nt (Delachuux )
255
Clerc Ch.
Une patrie à l-efaÎ1'e (DcIachaux )
Revue <Panm ts & Mail.ren : La loyauté -
Dieu parmi 1I0US R evu es recommandées lm penlO l1nel enseignant pour la préparation de Ja classe Docum entation scolaire MOI·ier·Genoud , Montl'eux: Liste des puhlications Bihliothèque Cantonul e : Acquisitions r écenles . Le Valais, Ed, Tnl lll onlallc, LaustllUl c
4
5 6(158)
4
L e SCI'l'III' Î er Chnlifol1l' (Duhamel) Le langage de l'ellfunt (Colette )
Probl èmes pOUL' le dt'gl'é infériem', 1ère année Probl èmes SUl' ln cil'culation (Centre d'int é n~ t) Probl ème sur les IUlI"ra ges (Centre d'intérêt)
j oli e (Delachall x) .
JOl/rnau x A .
ETUDE DE TEXTE:
Ctdcul
Ecussons d es distri ets valaisullS S I/ jet d 'c.w/l/wll
268
Les Qual"lIl1t c n ~ un!s Le Jeudi Suint LllII g UP.
4
147·55
Il , PAUTIE PRATIQUE (feuill e ts velhi) Relig ion
Comment r édi geL' un e lIlollo gl'8Jlhi e lo cale (L . Biollaz) T a mbour bâlois! hoite il bi scuits. Bougeoir de Noë l Napperons et paysages cn paJlie l'!; IléCOllpés Bonbonnière pOllL' la ft: te dcs m èl'es Motif/; d écoratifs pOUl' la ta bl e pasca lt' J eu d e Illolllin
ID
A l'udresse des IUlI'ents trop faibl es . R.
Geogr,.. Hi.uuire Tmvaux malll/cl!
Legrand L .
POUl' Ulle
pédagogie de l'étonnemcnt (Deladlllllx)
3-1 6
283
255 9
255
1·3
2·3·5-7 JO
280
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Tome TI: parution j an vier 1961. T ome TIl : parution courant 1961. Tél. (026) 611 59
MARTIGNY
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Le but de celle J1lé th od e es t de donne r avant tout un e connaissa n ce p ratiqu e de la l an gue. Il s'agit d'éve iller c t de développer ch ez l es élèves l a capacité de compren dre la langl1 e p a rlée c t l a langu e écrite, celle de p arl er cux-m êm es une langue simple, et enfin celle de s'exprimer pm' écrit.
P lus que jamais, l'enseignem ent d es l an gu es vi vantes r c ti entl'a LLcnlioll du gr anù puhlic et des sp éciaIjstes. En 1954, l'UNESCO a consacré à ces p roblèm es un stage i n ternational, dont le l'apport complet publié en 1955 a hienl'ôt été suivi d'une importante bibliographie, Un certain nomhre de principes, ayant rccueilli l'accord d e tO~l S les p articipants, se sont dégagés d e ces tra vaux, prin cipes qu'il n'est plus p el'Jllis d 'ignore!', Le r éslùtat essentiel es t l'accord unanime su r les avantages d 'un e mé lh od e évitant dans toute la mcs ure du possi ble le r ecours à la trad uction .
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C'est ce princive fon dam ental q ui se trouve à la b ase d e ce com's <.Jue les anteurs ont essayé de rend re pl us effi cace par une progr ession griUmn ati cale r igOlll'eUSe, fond ée sur les besoins d e l'expression orale. Ils se sont efforcés d e présenter un vocabulaire (onction ne], ri che en mols de structure. Chaque volum e comprend 25 leçons, avec un texte, le pl us souvent de car ac tère narra tif. Un certai n nombre d'entI'e eux sont consael'és à des villes et à des llOlluues de Suisse além anique, e..xcellente occasion pour fah'c connaître leur pays à nos élèves,
Editions Pay ot Lausanne 284
le Yoghourt 285
et
SOMMAIRE CrOC lUi
Une maîtresse lemme
265
Sœur A.
Ecole., Montessori en Valais
268
S.D&E.C.
Une grande édl/catrice : Maria Montessori
269
Sœ ur Marie-Renée
Les «périodes sensibles» chez l'cnfan, .
272
Marianne Oggier
L'urnbimlce MOllles.~ori
273
A.-M. Bel'narrl·Gillet
SOli liellirs
276
Glanes MnntessorÎells
277
Bibliographie
280
TlIbl e d es maLU'res 1959.60
281
CAISSE D'ÉPARGNE DU VALAIS Notre établissement traite toutes les opérations de ban· que. Il exerce son activité dans le COMon depuis 1816. Il ne poursuit pas de buts essentiellement lucratifs puisque ses bénéfices, après les prélèvements nécessaires à sa consolidation financière sont entièrement affectés 6 des œ uvres humanitaires et sociales.
RENSEIGNEMENTS L'ECOLE VALAISANNE 1,""0;'
Sion, le 15 de chaque mois, juill et et uoCH exceptés.
(10 Iluméros par an).
Rédaction: E. Claret, Office de l'Enseignemen t (Délai de rédaction: le 5 de chacJu e Ill ois). Administration et expédition: Off ice de l'Ensei gncmc ut~ Dép. de l'In stru ction Pu bliqu e, Sion . AbollllCmf!11t
umllteZ: Fr. 10.- , C. C. postaux Ile 12, Etat du Vnllli s. Sion .
(POUL" le pet'sonnel e n sei gnll nt, l'abonnem ent est retenu SUl" le tra ite m en t du Illo is d'avril) .
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