Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne juin 1995

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e Conseil d e l'Europe a récem -

L

ment lancé une campagne d e la jeunesse contre le racism e, la xénophobie, l' antisémitisme et l'intolérance. Résonances a décidé d 'y contribu er à sa m a nière en consacrant un d ossier à l'accueil des enfants de requéran ts d' asile et de réfugiés. La lecture d e ce d ossier ne vo us d onnera pas d e recettes tou tes faites à servir lorsqu' un nouvel élève étranger viendra grossir l'effectif d e votre classe. No us avons accord é la préférence au x tém oig nages d e p ersonnes - enseignants, psychologues ou personnel des œ u vres d'entraide - q ui côtoient d e jeunes réfugiés. Les histoires q u' ils n ous rapportent devraient no us inciter à chan ger notre p oint d e v ue. Trop sou vent, avouons-le, nous ne consid érons le jeune Bosniaqu e ou Kurd e que sous l' angle scolaire. A ce titre, il est un «cas», un d e ces élèves q u i no us coûtent une folle d épen se d'én ergie pour bien p eu de résultats. No us éprou v ons souvent beaucou p de peine à considérer ces enfa nts de la peur, de la violen ce, d e la fai m , comme d es tra uma ti sés. Des traumatisés qu ' il faut «apprivoiser» afin d e leur redonner confiance en l'homme. Notre image du réfugié est tro p sou ve nt e ntach ée d e lieu x-comm uns. D u «Tou s d es voleurs» a u «Rien q ue des paresseux»), les clichés ont la vie dure. Comme si tous ces gens avaient tout quitté leu r fa mille, le ur maison, leurs biens - p our le plaisir. Non! L'exil R~ - Juin 1995

n'a rien à voir avec la balad e d es gens h eureux. Il s'agit d' un d éracinement a uquel seul le d ésespoir le plus total p eut contraindre un être hu main. Les d ouloureu x récits qui suivent d~vraie nt vous en con vaincre si besoin est. Qui m ieu x que n ous, en seignan ts, peut influen cer les gén éra tions futures en ma tière d e tolérance. A ce titre, la présence d 'étrangers d a ns n os classes constitue une ch a n ce. En no us intér essant à eu x, à le ur véc u, aux dram es p assés et présents qu ' ils p ortent sur le urs épa ules, n ous pou v ons ch a nger d'abord n os idées. Cette indispensable éta pe fra nchie, no us tenterons alors d ' enseigner à n os élèves la toléra n ce, le mépris du racism e et d e la xénophobie.

Quel e nseign a nt n'a pas rêvé d e convertir ses élèves au x valeurs q u'il juge importantes? A ce titre, n ous vou s rappelons que selon le Q uébécois Claude Paquette l , on p eut dire q u' on d éfend «u ne valeur» non seulem ent lorsqu'on l'affirme publiq ue ment, mais surtout lorsqu' elle est observable d ans nos gestes q uotidiens et que celui qui s'y réfère s' implique dans des activités q ui en fo nt la prom otion. A vec l' acc ueil d es réfugiés et requérants d ' asile, enfants et adultes, n ous d isposons de belles occasions d e m ontrer quelles sont les «valeurs» que nous prônons. P. Velter

1

Voir Résonances No 6, février 95, p.6.


L'arrivée de J:!~ Je suis si bien ici, Je peux enfin dormir!

Ramita

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1

La balade des gens heureux P. Veller

36

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Sur la traiedoire de l'enfant réfugié, l'émie M. Dilisheim

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C'était moi l'étrangère ... M. Ditisheim

31

D'un numéro à l'autr.s

42 22

ORTHOGRAPHE Rectifications: quelques anomalies CCEF

10

IIsvi.nnent de si loin M. Bavarel

12

Le quotidien des requérants d'asile en Valais Ch. Cordonier

24

De Mostar à Sion: l'.xil pour les enfants P. Vell.r

26

16

La dOdrine de l'église face aux immigrés ... D. Reynard

11

Pour tordre le mu aux rumeurs P. Veller

2~ ÉDUCATION MUSICALE Coordination école·sociétés musicales B. Oberholzer

30

ACTUALITÉS 32

11

En raccourci

20

MATHÉMATIQUE Notes de ledure H. Schild

LA VIE DES CLASSES Les écoliers valoi\Qns (sel recyclent P. Veller

40 REVUE DE PRESSE

Histoires à comprendre M. Fridman-W.nger

14

Petit·fils foit d. 10 réti"n" (Derborencel X.Gaillard

3~ Demoin c'est mon anniversoire (Les Collines/Sionl

L'arrivée d. Ramita Ch. Perregaux

6

SPEaAClES Les couleurs de Vincent (St·Mauricel P.E. SI-Maurice Ponique au cirque (Chamosonl

34

43

LEaU RE Ecole efficace P. Veller IRDP Nouveautés

LIVRES Sur les rives du Mékong Faune et flore deslocs el étongs Hymne ouxorbres CATÉCHÈSE Secondaire Il: nouvelles aS\Qdations D. S!uder Chanter 10 cotéchèse ovec des odos

44 MUSÉE Musé. volaison de 10 vigne el du vin

4S Sorcellerie

NOS COLLÈGUES Bernard Héritier: l'architecte des sons N. Revaz

INFORMATIONS OFFICIELLES

ACM Moulins à vents C. Germanier

46

Directives: activités occossoires

4?

Extroits des plans de scolarité

RECHERCHE Orthographe: plus de fautes que de doutes P. Veller

4g Journal de c1ass. Fermeture ORDP R4c~

- Juin 1995

«Fatima, tu as une nou velle voisine; je te confie Ramita» dit l'enseignante. "Son papa m'a dit qu'elle parle un peu le portugais; puisque c' est ta langue, tu vas pouvoir Lui expliquer ce que nous faisons. Je compte sur toi pour qu'elle ne soit pas seule pendant la récréation. »

Les enfants n'étaient pas préparés à l'accueil de Ramita et pourtant tout s'est bien passé. La maîtresse a tout de suite su faire une place à la nouvelle élève et convier la classe à participe/" d l'accueil. Karl a fait remarquer que c'était leur première camarade noire et il a demandé d'où elle venait. La maîtresse s'est demandé si cette intervention était teintée de racisme. Puis elle s'est dit qu'au fond il ne fallait pas tout de suite entrer dans cette logique d'adulte et elle a promis aux élèves de discuter avec eux lors des leçons d'environnement des questions touchant à la couleur de la peau et aux diverses interprétations qu'on en fait. Dès la prentière récréation, Fatima et ses copines ont pris Ramita par la main et l'ont entraînée presque de force dans le préau. Ramita n'avait pas envie de sortir. Toujours ce tte crainte d e ne plus retrouver ce lieu classe où elle sent qu'elle va trouver la sécurité, où elle va pouvoir déposer son anxiété. Fatima a insisté. En portugais, elle l'a persuadée. Pendant de très nombreuses récréations, Ramita est restée seule, appuyée contre un arbre. Mais peu à peu, elle s'est mêlée aux jeux de ses camarades. A u COurs d e ce temps délicat d'apprivoisement, Fatima n'a pas brusqué Ramita mais elle ne l'a jamais R~- Juin 1995

Quand elle est arrivée à l'école, ce lundi matin de mars 1993, Ramita était tout apeurée. Grande fille de

la ans, elle se cachait derrière le dos protecteur de son père et ne répondait que peu aux salutations de bienvenue de l'enseignante. Dix minutes plus tard, elle s'est retrouvée assise devant son bureau, avec ses crayons, ses cahiers et ses livres. Elle est une élève comme les autres. oubliée non plus: un sourire, une tape sur l' épaule, un petit mot juste en passant vers l'arbre refuge de Ramita. L'apprivoisement peut être long, à la mesure de ce que Ramita a vécu. Qui connaît son histoire? On sait qu' elle est requérante d 'asile comme tant d'autres et qu'elle doit venir d ' Afrique, d ' une ancienne colonie portugaise sans doute. Dans la classe, la première semaine, Ramita ne bouge pas de sa place. Elle s'assied dès son arrivée et ne prend a ucune initiative. Chaque fois que la cloche sonne, elle s'informe auprès d e Fatima pour savoir ce que ça signifie. Il lui faut la sécurité d'un point fixe; elle, qui n'en a pas eu depuis si longtemps a peur que ceux qu'elle se recrée disparaissent à leur tour.

En effet, plus l'enfant a vécu une situation déstabilisante, traumatisante, plus il a besoin de retrouver des repères stables: des repères relationnels, des amis et des enseignant(e)s qu'il va retrouver régulièrement, avec lesquels

la confiance va s'établir, l'amitié va se construire; des repères spatiaux (les marques de la rue pour se rendre de l'appartement ou du foyer à l'école - la topographie de l'école avec la place de la classe dans le bâtiment - sa propre place dans la classe, un pupitre pour soi, qui porte sa marque et lui rappel/e qu'elle fait partie du groupe). Il lui faut également des repères temporels; Ramita comme les élèves qui n'ont pas suivi l'école depuis longtemps a perdu le rituel scolaire (qui n'était peut-être pas le même chez elle), le sens de la chronologie de la journée ou de la semaine. Peu à peu, elle a à reconstruire un autre temps, diviser les journées entre l'école, la maison et ses autres activités, diviser le temps d'école entre des leçons diverses, des lieux divers. Il lui faut encore des repères culturels, apprendre que des gestes différents de ceux dont eUe a l'habitude vont accompagner les salutations, les remerciements, l'ouverture de la communication, les repas, etc. Que de choses à apprendre qui vont faciliter le dialogue, la vie en commun, les apprentissages.


Au bout de deux semaines d'accueil pendant lesquelles Ramita a surtout écouté (elle s'est parfois trouvée fatiguée après deux heures, après deux jours, après deux semaines de «palabres» dans une langue qu'elle ne connaît pas encore), a surtout regardé les livres de la bibliothèque en les tenant d'une manière ga uche comme si ce

n'était pas une activité habituelle .pour elle, a surtout découvert la richesse et l'étrangeté de son nouvel environnement, a essayé de chanter, la maîtresse a commencé à s'in-

quiéter. Ramita n' écrivait pas, son regard n'avait pas]' air de glisser sur les pages des livres. Il se fixait sur un point. Immobile.

Il n'y a pas de structures ou de classes d'accueil dans cette école où la mobilité de la population scolaire ne fait pas encore partie de la vie quotidienne. La maîtresse s'adresse à l'inspecteur pour collaborer avec une enseignante qui s'occupe plus particulièrement des enfants nouvellement arrivés. Al'aide d'un matériel élaboré en portugais, l'intervenante a pu se faire une idée des compétences de Ramita. Elle lit très peu, mais s'anime lorsqu 'elle C01l1prend l'histoire en portugais; c'est donc bien sa ou une de ses langue-s. Elle n'écrit pas plus et il va falloir qu'elle retrouve les gestes de l'écolière qu'elle a été par moments et qu'elle voudrait bien être. La maîtresse et ses collègues von t tau t faire pour qu'elle progresse. Elles ne se donnent pourtant pas comme objectifs le passage de fin d'année; ce serait en même temps impossible du point de vue des connaissances nécessaires et ce serait mettre Ramita sous une telle tension qu 'elle risquerait plutôt d'arrêter tout investissement, trop lourd pour elle. Ramita a besoin d'être stimulée mais sans impatience. L'agitation, les cris, les jeux bruyants l'effraient encore.

Pour Ramita, les cours de français n' ont commencé que deux semaines après son arrivée car l' en~ seignant préposé sortait d'un accident. Lorsque Martin est venu

chercher sa nou velle élève, cette dernière n'a pas voulu sortir de la classe. Elle s'est raidie, son regard s'est voilé et elle est restée statufiée. Il a fallu que Fatima lui explique la nécessité d'avoir des cours de français, le rôle de Martin et qu'elle l'accompagne dans le local prévu à cet effet pour que Ramita se détende. Les premières fois, elle demandait dix, vingt fois par leçon si c' était le moment de rejoindre la classe. Elle avait peur qu'elle disparaisse, elle avait peur que ses camarades soient partis sans l'attendre. Son angoisse]' em-

pêchait de s' investir dans ce nouvel apprentissage. Mais que s'est-il passé dans sa vie d'enfant pour qu'elle soit si fragile? Il a fallu, deux ans plus tard, qu'au cours d'une discussion personnelle, Ramita se raconte, par bribes, à une autre enseignante. Jusqu'en 1993, elle a vécu en Angola avec sa famille . Sa mère a été tuée devant elle et ses frères ont disparu. Son père, recherché par une fraction politique opposée, a décidé de fuir et d' essayer de rejoindre un pays sûr. Un cousin lui a parlé de la Suisse.

La guerre n'a pas permis à Ramita

de suivre l'école régulièrement. Quand le cessez-le-feu le permettait, elle rejoignait sa classe jusqu'aux assauts suivants. Son père avait bien essayé de suppléer les graves lacunes de l'école mais son engagement politique le tenait éloigné d e sa famille parfois pendant des mois. Ramita a eu faim. Ramita a eu peur. Depuis qu'elle est là, Ramita a déjà changé trois fois d'école parce que les services qui s'occupent d'elle et de son père les déplacent selon des critères administratifs qui n'ont

rien à voir avec le besoin de sécuri~ té de Ramita. Chaque fois, elle perd ses repères, ses débuts d'amitié. L'enseignant qu'elle quitte trouve qu'on sabote son travail, celui qui la reçoit recommence à tâtonner, à savoIT, à comprendre. Ra~ mita a surtout peur de repartir. Aujourd'hui Ramita est en 6< primaire. Elle comprend le français bien qu'elle parle encore avec quelque difficulté. Elle tient maladroitement son crayon mais c'est avec beaucoup de fierté qu'elle écrit ses devoirs, qu'elle rédige une histoire et qu'elle signe: Ramita.

Quand la maîtresse lui demande ce qu'elle aime le mieux depuis qu'elle est à l'école en Suisse, Ramita dit en souriant: «Je suis si bien ici, je peux enfin dormir». Dans les classes de notre pays, les Ramita sont nombreuses. Enfants de l'exil, enfants en transit souvent (jusqu'à quand vont-ils rester ?), ils ont en commun des ruptures, des deuils, des angoisses, des espoirs mais, tous uniques, ils ont leurs spécificités, leur-s langue-s, leurs savoirs, leurs façons d'apprendre, de communiquer, de s'acclimater. Il n' y a donc pas de modèle d'accueil unique à proposer mais plutôt une diversité de réponses à proposer à leur présent: des réponses qui s'appellent patience, sécurité, socialisation, recommenc e~ ment, apprentissages, affection comme pour tous les enfants. Pour pouvoir l'encontrer Ramita et d'autres enfants de l'exil, ce qui change ce sont les chemins inconnus à trouver, à défricher. Ils sont parfois peuplés de nos propres peurs. A qui les confier?

Christiane Perregaux

L'ouvrage Odyssea, accueils et approches interculturelles (Christiane Perregaux, COROME, 1994), propose aux enseignants et aux enseignantes des pistes diverses de réflexion et d'actions pour l'accueil des enfants que l'histoire actuelle conduit jusque dans nos écoles. Accompagné de Kaléïdo, un inventaire sélectif de moyens d'enseignement, il est à disposition dans les économats cantonaux.

L'enfant a besoin de repères stables: amis et enseignants en font partie.


Sur la ~ de l'enfant réfugié, l'école... Q

uitter :e pays de ses racines po ur s unplanter en terre Inconnue est une expérience commune à bien des jeunes de nos jours, qui les confronte à un certain nombre de défis, quelles que soient les conditions d e la migration . Dans ce texte, nous tenterons d ' identifier q uels sont les d éfis relatifs à la situa tion d e réfugié (o u de requ érant d 'asile), é tant entendu q ue les réfu giés sont a ussi confr ontés à l'ensemble d es d éfi s qu ' implique toute rupture, toute intégration à un nouveau milieu, à une sod été et une école porteuses d e normes et valeurs différentes d e celles qu'ils connaissaient dans leur paysl . Commen çons par une histoire:

«Nous habitions da ns Ull village en Bosnie; les Serbes sont arrivés, ils ont lancé des obus, les maisons ont été détruites. Nous avons perdu deux vaches, des poules, cillq moutons, un chal.

m a tisa nte, faite de violence, d e d estru ction, d e torture, de séparation brutale, d e confronta tion à la mort d e proches, d e froid, de faim, d e peur. .. Ils d oivent apprendre à viv re, rire, jo uer e t bien sûr é tudier, n on seulement loin de leurs raci nes, mais avec des souvenus qui les hanten t. La vie quotidienne des réfugiés est très fortement marquée p ar l'incertitude du lendemain et l'anxiété qui en d écoule. Leur avenir dépend d e d écisions administra tives sur lesquelles ils n'ont aucune prise. Un avis d e ren voi o u d e déplacement peut arriver n'importe quand, remettant soudain en cause une première ébau che d'équilibre et d ' inser tio n. Cette dimension peut être lourde à porter po ur d es enfants, sur tout lorsque les adultes qu' ils côtoient au qu otidien (p ar en ts, amis) sont très an goissés eu xm êmes par la précarité de leur situation.

de ces moments-là. - Cette nuit, j'ai rêvé qu 'un Serbe voulait me couper la tête.»2

Par ailleurs, les requérants d'asile, ainsi q ue bien d es réfu giés, vivent souvent au quotidien une situation pénible. Les condiHons de logement ne sont pas toujours idéales: cohabita tion forcée, san s possibilité d ' intimité ou d' isolem ent (d ans certains centres de requérants nota mme nt), proximité d 'adultes sans travail, parfois déco uragés, qui fument, boive nt, et pa rfois occupen t le temps en se chamaillant...

Ce récit n ous amèn e à évoquer une première catégorie d e d éfis: les requérants d'asile et les réfugiés sont souvent porteurs d'une histoire particulièrement douloureuse, voire trau-

On remarque aussi que certains jeunes, en particulier les ad olescents, v ivent d'importantes tensions existent ielles: ils sont lancés d ans une trajectoire qu' ils ne maî-

Nous avons tout la issé. Nous sommes allés dans la forêl en attendant que les Serbes partent. Nous nOlis sommes cachés pendant 15 mois; nous avons eu froid et faim.

- J'ai perdu mes nerfs en entendant les coups de callon .. Puis nOliS avons fui à Srebenica, chez des amis. Nous rêvons encore

trisent pas, il leur est d onc difficile de se projeter avec optimisme dans l'avenir. D' un autre côté, ils sont app elés à construire leur identité, non seulelnent autour d'une «différence» (ils vienne nt d 'ailleurs), mais en é tant porteurs d'un statut social peu valorisé et peu valorisant: le statu t de réfugié, c'est-à-dire le statut d ' indésirable, d'assisté, d e marginal .. L 'histoire scolaire des jeunes réfugiés

p résente elle aussi, d es spécificités. Pou r d es raisons politiques ou sociales, bon nombre d 'entre eux ont souvent été peu scolarisés dans leur pays, voire pas du tout: «Mon professe ur es t par ti se battre, alors l'école a fermé ... ». Ces enfants présentent u n reta rd important par rapport au x a utres enfants de leur âge. Par ailleurs, les jeunes réfu giés sont sou vent appelés à changer d'école, parfois plusieurs fois en peu de te mps, en raison d es d écisions adm inistratives les concernant, eux ou leurs parents. Passé tra uma tisant, p résent difficile et anxiogène, histoire scolaire «à trous», avenir nébuleux. . le tablea u pa raît très sombre et J'on peut se d e mander quel sens p eut avoir, dans ce contexte, le fait d' aller à l'école et quels apprentissages ces enfan ts sont susceptibles d 'y faire.

Eire réfugié à l'école... se réfugier à l'école? Les élém en ts ci-dessus ne d ébouch en t pas nécessairem ent sur d es "p roblèmes». Ils constituent cepenR~ - Juin 1995

d a n t pour ces enfants des défis imp o rta nts a u xq u e l s il s s ont confrontés, et auxquels l' école pe ut les aider à faire face . Pa r ailleurs, les situations indiv iduelles sont toutes diffé ren tes, e t chaq ue enfa n t y réag i r a a utrement selon son histoire et son équation fa mili al es e t p er s onnelles. A titre d'exe mple, je d écrira i de u x jeunes Bosniaques de la classe d'accueil d e Couvet. 5., orphelin d e six a ns, vient juste d ' arriver. Il s' investit à fo n d d ans les tâches scolaires, développe d es stratégies Bien des réfugiés vivent au quotidien une situation pour trou ver pa r luim êm e ce qu' il d oit faire, s'exprin1e par gestes avec clarté, Je n'oublierai jamais ce que m'a dit sait quasiment lire (décoder, natu- E., une jeune requérante d ' asile d e rellem ent sans comprendre ce qu' il 15 ans, aux prises avec la peur lit) alors qu'il n'a jamais été à l'éco- d'ê tre ren voyée d an s un p ays où le. A côté d e lui s'active P., qui a sa v ie était menacée, l'angoisse 7 a ns et fréquente la classe d epuis massive d e ses parents par rapport quelques m ois d éjà. Souriant et rê- à l'avenir, l'inactiv ité forcée et mal veur, il découpe e t colle avec mal- vécue d e son p ère, la difficul té adresse sans se préoccuper réelle- d ' in tégra tion d e sa m ère ... Je lui ment du d étail d e la consigne. Il avais dem a ndé ce qui l'aidait à semble content d' être là et veut fai- tro uver un peu de sérénité dans re plaisir à la maîtresse, mais le cette périod e diffi cile, elle m'avait sens de la tâche lui échappe et l'in- répondu: « ... faire une vie normale d iffère visiblement. de jeune, aller à l' école, rire avec Dans le premier cas, le p roje t sco- des anüs, étudi er.. . », autrement laire est fo rt, sans doute soutenu dit, v ivre inten sém ent le présent pou r avoir la fo rce d ' affronter les da ns le cadre fa milial. On peut imaginer que les activités péd ago- in certitudes et l'a n goisse liées à giques constituent une bouée de Yavenir .. sauvetage, donnent du sens à sa Et c' est là que comm en cent les défis vie du moment. Dans le cas de P., des enseignants, qui ont à trouver le «être là», «au chaud» et faire «com- juste équilib re entre la nécessité de me les a utres» (d écouper et coller, fa ire progresser leurs élèves, en même si la consig ne n'est pas resparticulie r de leur p erme ttre d e pectée) lui suffit. Il sem ble détendu cheminer vers la maî trise de la et content entre deux rêveries. la n gue ... et le d ésir d e les laisser Dans les deux cas, on peut imagi- tranquilles, de les laisser respirer.. . ner q ue l'école est un refuge, une Il s'agit en fait d e par venir à créer zone de trans it, de calme, de lIorma- d a ns la classe un espace d 'écoute et de décompression, comportant à lité. R~ - Juin 1995

pénible. la fois les caractéristiques d' un cadre sécurisa nt (routines, règles, activités structurées ...) et un minimum de pressions anxiogènes au niveau du rendement scolaire .. .

Mona Ditisheim

1 Nous

ne reviendrons pas ici en détail sur l'ensemble de ces défis, le lecteur intéressé trouvera ces thèmes tra ités ailleurs, par exemple: Ditisheim, M., «Les défi s scolaires de la transhumance humaine», in: Salu t l'étranger,

ODRP, DIPAC, Ne uchâtel, 1994 2

Cette histoire est racontée par F., S., S. et S., quatre enfants originaires d'un même village, dont trois frères et sœurs, et qui ont aujourd'hui de 10 à 15 ans. ns ont écrit ce texte avec l'aide de leur maîtresse de classe d'accueil , à l'attention des élèves d'autres classes de l'école avec lesquels un échange étai t organisé. Me rci à ces enfa nts et à Jacquelin e Mey lan, maîtresse d'accueil à Couvet, d'autoriser la diffusion de ce document.


('était moi l'''' a p opulation des cla sses d'accueil fluctue constamment: des enfants arriv ent, d~ autres repartent ... Ce phénomène est d' autant plus marqué d ans les classes d'accueil rattachées à des centres de requérants d'asile.

L

Un jour d e février, où «le» Kosovar

•••

bizarrerie de ma position, et nous avons ensuite discuté - avec l'aide des plus Il anciens" qui assuraient la traduction - sur la façon dont chacun ressent le fait d'être " étranger", de ne pas comprendre ce qui se dit autour d e soi, de n e plus avoir de repères, .. »

sieurs étaient arrivés récemment et

«Je leur ai demandé ens uite de m' enseigner quelques éléments de bosniaque. Mes difficultés de prononciation et mes trous de mémoire" nous ont ame nés à parler des leurs ... C'était vraiment inté-

ne parlaient pas du tout le français.

ressant. »

«Je les entendais discuter pendant qu' ils s' installaient, plaisanter et rire entre eux .. . Et j'ai soudain ressenti le p aradoxe de la situation : j'étais la seule d ans la classe à ne pas comprendre ce qui se disait, à ne pas po uvoir rire ... c'était moi l'étrangère !»

«Finalement, je leur ai demandé de jouer q uelque chose dans leur langue, pour voir si je comprenais. Ils ont choisi une comptine. Nous l' avo ns alors traduite ensemble en français, et j'ai découvert que nou s en avions une équivalente en français. Natu rellement, je la leur ai apprise! Il s'agissait d' une histoire de sorcière qui est dans la cuisine", à qui l' on demande que faistu ?, "q ue manges-tu ?", "où es-

et «la» Turque de classe étaient absents, le «hasard» a fait que Jacqueline - la maîtresse - s' est retrou vée le ma tin, seule face à une douzaine de Bosniaques, dont plu-

«Un ins tant désarçonnée, j'ai rapi-

dement pris la décision d' exploiter cette situation. Je leur ai fait voir la

II

tu?", et qui finit par sortir de sa cachette et poursuivre les enfa nts __ l' équivalent de notre" prom enonsnous d ans les bois .. . loup y es-tu, que fais-tu 7..." Tou s les élèves, même les plu s âgés, ont eu beaucoup de plaisir.»

tomber et rouler sur la chaussée. Je l'ai v ue se rapprocher, puis s'éloigner; je sava is q ue ce n'était pas possible d'aller la chercher. Chaque fois que j'évoque la guerre, la première image qui me rev ien t est cette pomme, associée aux contractions douloure uses de m on estomac vide.

Depuis, j'ai compris l'horreur de la g uerre qui me fait trouver ma pomme bien insignifiante. J'ai pris consci ence d'avoir été épargnée. Cela n'empêche que m a guerre à moi, c'est ça.»

Quelle riche matinée qui, grâce à la capacité de d écentration et d' expression de soi de l'enseignante, a permis aux élèves d' ébaucher un travail au nivea u de leur situation d' «étrangers », nouveaux et «seuls)

dans un pays d' accueil, d e nommer certaines des difficultés relatives à l'apprentissage d' une nouvelle langue et, bien sûr de progresser dans la maîtrise du français .. Sans oublier que - bénéfice annexe mais combien essentiel! - les liens et la complicité se sont renforcés entre la maîtresse et les élèves .. _

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Mona Dilisheim

L'impact des images Parfois les images terrifiantes que nous montrent les médias des pays en guerre se superposent aux visages des enfants réfugiés qui habitent notre quotidien, mais il est important qu 'elles ne se confondent pas. Certes, il est très utile d'être informés et sensibilisés à la situatio n des lieux d'origine des en fa nts, mais nous devons nOu S interroger sur l'impact qu'ont les images sur notre propre rega rd . La brutalité des images auxquelles nous sommes confrontés peut provoquer chez nous des mo uvements d'angoisse plus o u moins cons-

cients s uivis de tentati ves défen-

Des ~~ singulières à comprendre Hanna est juive. Elle était en France pendant la 2e guerre. Un jour, elle m e raconta: «Quand la guerre a éclaté ravais 5 ans, ma mère et moi avons été cachées da ns une ferme au sud, les gens étai ent gentils. A l'époque, pour moi la gu erre se résumait au passage de la ville à la campagne, l'interruption de la vie scolaire, l'éloi-

gnement de mon p ère et la naissance d'une intimité particulière avec ma mère, qui a marqué no tre rela tion jusqu 'à sa mort, il y a quelques années. Ma mère me p arlait d e la guerre, mais sans me communiquer la dimen sion de ses inquiétudes; les dangers me p araissaient très éloignés de notre réalité.

Vers la fin de la guerre, nous avons d û aller aill eurs, rejoindre mon père. Nous avons fait le voyage en voiture; nous avions de l'argent, mais pas de vivres. Nous ne trouvions presque rien à manger; j'avais froid et faim . Tout à coup, r ai v u une darne qui traversait la route devant nous, avec un panier, rai v u une pomme R~- Juin 1995

s ives.

Les généralisations font partie d e ces tentatives défensives, filalheureusement inefficaces, puisqu'elles ne nOliS rassurent pas vraiment, tout en nous éloignant de la compréhension de l'histoire sing ulière de nos interlocuteurs réels.

Les possibilités d e cette élaboratio n tiennent à des facteurs bien spécifiques, parmi lesquels les plus importants sont: a) La perso11nalité préalable: le mode où ch aque enfant est capable de fo nctionner, ses ressources affecti ves et ses p ossibili tés intellectuelles. To ut ce qui constitue le «capital d e base» d ont il di sp ose pour faire face aux contingences de la vie. Ltévaluation de ce «capital de base», difficile parfois à identifier, est un élément indisp ensable à l'élaboration d es projets tant scolaires que pédagogiques. b) La person11alité des parents: leur tapacité de contenir et transformer ou non leur propre angoisse et celle de leurs enfan ts, de fa ire face aux situations de stress, e t de sradapter à des situatio ns nouvelles. c) L r intervention de situa tions traumatiques spécifiques: un certain nombre d'enfants réfugiés ont vécu des situ ations p otentiellement traumatiques, tnais le ur itnpact dan s l'organisation psychologique et leur conséquence à long term e est très va ri able selon les indiv id us, ainsi que leur capacité dramortir o u non lraspect dramatique des événements. d) L'environnement actuel: les conditions draccueil des enfants réfugiés et de leur famille interviennent dans leur évolution.

Nombreuses séparations Qu'il s'agisse de réfugiés de la faim ou de réfugiés de la guerre, la quasi totalité des enfan ts réfugiés ont vécu des situations de pertes et de séparation nombreuses, e t cela accomp agn ées ou sui vies de situ atio ns d'isolement social, ce qui re nd l'élaboration psychologiqu e très difficile. R~- Juin1995

La capacité des parents à contenir leur angoisse est importante pour leurs enfants.

Un rôle organisateur La p ossibilité de se réinsérer, à court ou moyen terme, dans des réseaux sociaux, de srinv estir paTtiellemen t dans des projets contribue à redynamiser l'ensemble du fonctionnement psychologique. De même, en ce qui concerne les enfants, l'école participe à leur évolution, favo risant une intégration sociale, mais aussi à travers le urs propositions pédagogiques . Le monde de la connaissance joue un rôle organisa te ur, pern1e ttant des réaménagements au bénéfi ce desquels l'élaboration des conflits psychologiques devient possible. Mais nous savons que lorsque nous parlo ns «d tenfa nts réfugiés», il sragit, pour bon nombre dren tre eux, de «demandeurs drasile».

Vu la précarité de leur statut et les menaces qui pèsent sur leur avenir, on peut se demander si la constitution d tune «aire de repos» est vraiment possible. Po ur beaucoup d tentre e ux, ce n1est pas encore l'heure de cet «après», où la reconstituti on est possible.

Et après, plus tard, c'est parfois trop tard. M . Fridman-Wengel' psychologue - psychothérapeute SMP- GENEVE


Ils viennent de 1Â- L,~... Claude' a quinze ans et il est arrivé à ]' aéroport de Coin trin, en provenance du Burundi, le sou de Pâques. C'était la première fois que sa mère le revoyait depuis le mois de novembre 1993. Il avait alors quitté son pays pour le Rwanda voisin, dans ]' espoir d'échapper aux troubles qui sévissaient chez lui . «Qu 'au moins l'un d'entre nous soit sauvé!», avait pensé sa mère. Plus tard, celle-ci avait à son tour été contrainte de prendre le chemin de l'exil, avec ses deux filles. Grâce à des amis suisses, eUe a abouti à Genève. Claude, lui, loin d'être sauvé, fut pris dans la tourmente qui a ravagé le Rwanda au printemps 1994, quand les partisans du président Habyarimana assassiné se mirent à

exterminer les Tutsis ainsi que des Hutus de l' opposition. Hutu luimême, Claude a fini par se réfugier au Zaïre. Il a souffert de la faim, il est tombé malad e. Des mois plus tard il a réussi à retourner au Burundi où des religieux l'ont soigné. Enfin, il a rejoint sa mère et ses sœurs à Genève. «Tout ce qu'il a souffert, cet enfant! Il nOlis le mconte petit à petit, quand nous sommes entre nous et ce qu'il me raconte m'écœure. il avait un ami tu tsi et il n'a pas pu le sauver. Ce qui me donne de la joie, c'est qu 'il n'a pas été contaminé par la haine. Il ne manifeste pas un esprit de vengeance.» Il faut dire qu' une famille tutsi du Burundi a grandement aidé la famille de Claude. A Genève, Claude a fait une crise de malaria. Il s'est rétabli et, le 2 mai, il entrait dans une classe

Nombre de jeunes requérants d'asile débarquent chez nous traumatisés par ce qu' ils viennent de vivre. Ils en portent parfois les traces dans leur chair, comme cette Somalienne de onze ans au front cousu de cicatrices. «C'est une bombe qui est tombée près de mai», ditelle. Elle a commencé son séjour chez nous p ar deux mois d'hôpital. Ils en portent toujours les traces dan s leur esprit, comme Claude, comme les enfants de Bosnie qui ont assisté à des horreurs comme ces Algériens qui ont vécu dans la peur. Ou ils ont participé euxmêmes aux combats - c'était le cas de Libanais il y a quelques années. Parfois, un accom pagnement psychologique semble indispensable. Il y a aussi l' un ou l'autre «enfantmystère», tel cet Africain d'une quinzaine d 'années qui ne parle pas, joue à des jeux de petit garçon avec un doux sourire et dont on ne sait presque rien. l

l

d'accueil, après un an et demi sans

école. 10

Tous arrachés Même si certains sont peut-être venus surtout dans l'espoir d' étudier chez nous, tous ont été arrachés à leur pays. Ils ont perdu leurs repères, ils ont été coupés de leur parenté, de leurs camarades. Ils ont souvent fait un voyage épuisant, cachés par exemple durant cinq jours au fond d'un camion cornlne ces jumeaux de dix ans et leur sœur de douze ans, du Kurdistan turc. Parvenus en Italie, ils ont encore dû traverser la frontière en marchant durant trois heures dans la montagne. Ils se retrouvent dans un monde inconnu dont ils parlent rarenlent

la langue. Ils ont tout à découvrir, tout à apprendre. Le froid et la neige, des aliments bizarres. Heureusement, ils ont l'esprit agile. Ils s'adapteront plus facilement que leurs aînés et serviront de traducteurs à leur père ou à leur mère.

arrive à des jeunes de Kosove (ex-Yougoslavie), habitués ch ez eux à un encadrement strict. Ils se retrouvent ainsi li vrés à euxmêmes, prêts à succomber à toutes les tentati o ns, proies faciles po ur des trafiquants de drogue.

d'a rriver dans ses locaux. Par chance, nous avons ce jour-là deux jeu nes Ethiopiennes et une Erythréenne avec nous. J' emmène l' une des Ethiopiennes et no us trouvons Mesret, 16 ans, d éposée quelques in stants auparavant à Genève par un passeur. «Tu

Seule au monde

trouves "n compatriote et tu lui de-

Le téléphone sonne un dimanche, du ra nt le repas de midi. C'est une (onaison de quartien) qui nous avertit qu'une Ethiopienne vient

Laissez-les en famille!

Juin 1995

Mesret est bien sûr soulagée de rencontrer d es jeunes filles de son pays. Après une nuit dans une paroisse en leur compagnie, elle sera admise au CERA où elle passera vingt-cinq jours. Attribuée à Genève, elle se retrouvera dans un foyer pour mineures, bien logée et bien entourée. Elle apprendra à lire Blanche Neige dans une classe d'accueil (et les règles de grammaire, l'arithmétique etc.). EUe rêve d e devenir assistante en pharmacie. Par rapport à d'autres jeunes requérants d'asile, Mesret a de la chance. Pourtant, au bout d'un an, me dit-elle, eUe n' a eu aucun contact avec sa mère restée au pays (son père est mort). Elle fi a pas la moindre certitude de pouvoir rester en Suisse. Coupée de son passé, ell e n'a pas non plus un avenir bien défini. Elle se heurte sans doute - et sans pouvoir l' exprimer - à une inco mpréhension de sa culture, de sa manière d'être (face à certaines de mes questions, elle baisse la tête). A nous de traiter avec respect - même si nous commettons des erreurs - ces jeunes qui viennent de si loin.

Une partie des jeunes requérants arrivent chez nous avec leurs parents, des frères et sœurs. La cellule familiale revêt une importance particulière dans de telles circonstances. Jusqu'à ce que le Tribunal fédéral déclare, en mai dernier, cette p ratique illégale, l'Office des réfugiés (OOR) contraignait les centres d'enregistrement (CERA)' à laisser à la rue les requérants démunis de documents d' identité. Cependant, il admettait les mères avec de petits enfants, considérés comm e «cas de rigueur» . Les familles avaient alors le choix de se séparer - ce qui était difficilement acceptable - ou de survivre tous ensemble dans des conditions précaires. Nous avons vu un médecin afghan pleurer quand sa femme qui ne p arlait aUClme langue occidentale - sa fill ette de six ans et son bébé purent entrer au CERA, alors que lui-même n'y serait admis que trois jours plus tard. D'autres jeunes requérants rejoignent un oncle, une tante, un cousin. Des travailleurs sociaux protestent, à juste titre, contre l' aveuglement dont fait souvent preuve l'OOR: sauf s' il existe un lien de famille direc t, ces jeunes peuvent être attribués à un canton éloigné de l'endroit où vivent les leurs. C'est en particulier ce qui R~·

mandes ton chemin», lui a-t-il dit. Elle possède, pour tout bagage, un sac de vê tements mais n'a pas de documents d' identité. Mesret ne parle que l'anùlarique, la langue

des Amharas qui ont longtemps détenu le pouvoir dans son pays mais l'ont perdu. Seule au monde, fa tiguée par dix-huit jours de voyage, elle s'est d'abord mi se à pleurer.

Michel Bavare/

1 Tous

les prénoms utilisés dans cet

article sont fictifs. 2

Il ex is te quatre centres d'enregistrement pour requérants d'asile en Suis-

se: Genève, Bâle, Kreuzlingen et Chi asso. C'est là que les requérants doivent se présenter à leur arrivée. Ces œntres dépendent de l'ODR.

R~ · Juin 1995

11


Le1~~

des requérants d'asile en Valais

Allemagne finance le voyage. Mada me «Dupont», ses trois filles et son fils, qui ont entre deux et onze ans, arrivent en hiver. Les retrouvailles les réchauffent momentanément, mais ils doivent se rendre à l'évidence, leur accueil en Suisse est loin d 'être garanti. Madame doit justi fier de «persécutions personnelles» p our rejoindre son mari

A

vez-vous v u «y a-t-il encore

un Suisse dans la classe» de l'émission de Temps Présent? Un film formidable. Rien de déprimant, au contraire: l'espoir. Mais . .

l' espoir impliqua nt une solide mise en œ uvre de moyens pour aborder la q uestion des étrangers par le bon bout. Le «m ulticuJtureh> n'est richesse qu e 51 «l'autochto ne»

surmonte sa réserve et ses craintes de perte d' ide ntité. Pour quelqu esuns ce pre.mier pas est vite fran chi, po u r d'autres c'est une montagne à

conquérir ! N' importe comm ent, l' aventu re va ut qu'elle soit tentée et le bon chemin passe par la connaissan ce des réalités vécues par les étrangers chez nous.

En 1995, o n recense en Valais trois cent cinq familles aya nt requis la protection de la Suisse, en entran t dans une procédure d 'asile à leur arrivée. Ell es représentent cin quan te-trois nationalités. La p opulati on valaisa nne comprend, elle, 222 958 Suisses et 43 755 étran gers, to us perm is confondu s. Ces chiffres pour l' i mage globale de la question. Les fam ill es qui ont dép osé une demande d'asile? Nombre insignifia nt et gros problème: celui de l' exclusion. Des arrêtés successifs de plus en pl us d urs modifien t la loi, restreignant d'a utant l'application d u droit d'asile, jusqu'à en devenir une parodie. La mise en évidence p ar les médias d e tro ubles causés par des requérants d'asile, le ton alarmiste des autorités quan t à la surpopulation étr angèr e, la trop célèbre expression «Überfre mdung» (envahissement), et la 12

/ population suisse peut avoir bonne conscience quant à ses réticences face aux étrangers en gén éral et aux req uérants d'asile en p articuli er. Ce ux-là jouissant en sus, d' une ré pu ta tion de fra udeurs, profite urs, etc. On ajoute à ces éléments le chômage et on trou ve la scission. C'est dans ce contexte chaotique que les membres d' une famille requéran te d'asile doivent évoluer et trouver leu r place. Mauvais départ s'il en est ! Pour une majorité à nonante-cinq pour cent, ces gens fuient des pays dévastés tant sur le p lan politique q u'économique. Il s arrivent pauvres, encore appauvris de ce qu'ils ont consenti comme inv estissemen t pour leur exil. Leur moral et leurs forces physiques ont été épuisés par une démarche psychologique hors norme et un voyage harassa nt. Pourtant ils vivent d' un espoir insensé, si sû rs de trouver paix et prospérité en Suisse.

De désillusions en désillusions, on les voit s'éteindre, jusqu'a u jour où, au hasard d' une rencontre, d' un événement fortuit ou d'une décision positive de Berne, ils retrouvent confiance en eux et énergie. Ces gens vont alors tenter d e construire une existence, loin de ce

qu ' ils avaient imagi né, mais tolérable. Les «Dupont», Albanais de la province de Kosove en Serbie, sont justement re présentatifs de ce parcours ardu . Lui, à trente-quatre ans, est pa rti de son village en catastrop he, en 1991. L'armée fédérale yougoslave voulait l'enrôler pour la guerre de Bosnie. Par les frontières vertes, il est a rrivé en Suisse sans passepo rt, avec son seul permis de cond ui re pour pièce d' id en tité. li a de mandé l'asile, objectan t contre son enrôlement dans une armée qui combat ses propres compatriotes. Prouvant son incorporati on à l'armée par une convocation militaire, il obtient une admission provisoire, soit un permis F.

Par ce biais, il reçoit une protection temporaire, Inais il est assigné au canton d u Vala is; il n'a aucune priorité pour travailler, al ors qu e sa fa n1Îlle, avec quatre enfants, a ttend au pays sa contribution pour survivre; il n'a pas droit à un studio tant gue le foyer d' accueil a des places vacantes. De ce fait, il est logé, nourri et touche 90 francs d'argent de poch e par mois. Il connaît la promisc ui té de trois à quatre person nes de to utes nati onalités par chambre; dans sa sjtuatian, il ne peut nullement prétendre au regroupement familial. Il attend; mais désœuvré, sans argent, avec le souci permanent pour les siens restés à la merci des autorités serbes, il devient fou 1 D' hésitation en réflexion, il décide de faire entrer sa famille clandestinement. Un fr ère qui travaille en R~-

Juin 1995

dans la procéd ure d'asile. Confection d' une his toire un p eu maladroite et la voilà engagée da ns une spirale d'affirm ations et de contradictions qui conduiront droit au refus d'asile. A m oins qu' une hypothétique conclu sion au droit à l' unité de la famille leur vienne en aide ... Le comportement illicite des «Dupont» reçoit la désapproba tion des au torités chargées de l'hébergement et de l'entretien matériel des requérants. De Sion, la famille est reléguée d ans deux pièces, au sein d'un foyer situé en campagne, sans arge nt pour les déplacements. A peine arrivés, Madame «Dupont» et les enfants souffrent de l'adaptation à la cuisine suisse, servie pour to us. Le m élange des nationalités crée des tensions. Chacun tente de fa ire sa place. C'est la loi d u plus fort qui l'emporte. La joie de vivre ensemble, pour la famille, est donc te rriblement tempérée par les conditions qu'elle doit affronter. Et toujours revient ce lancinant problème du manque d'argent et du désœuvrement. Ce changement touche les enfants de plein fouet. Comme l' année scolaire est passée au deux tiers quand ils arrivent en Valais, aucun n'est intégré à l'école. Des cours sont donnés dans le cadre du foyer, aux seuls enfants de requéra nts d'asile. Ils sont dispensés à la cadence de deux heures, trois fois pa r semaine. La stimulation est égale à zéro, et les enfants s'ennuient ferme dans cet isolement. Une des filles a neuf ans. Sa fragi lité est visible sur son as pect physique. Un e sorte d'absence de vie R~- Juin 1995

dans les yeux. Elle tombe malade après un mois. Des vomissements, des diarrhées l'affaiblissent d angere use me nt . Le médecin conclut à une mauvaise a lim e nt atio n causant un déséquilibre gén éral. Il prône le transfert de la famille dans un appartement indépendant afin d e recréer auto ur de l'enfant un milieu proch e d e ce lui qu 'e ll e c o nn a iss ait e n Kosove. C'était le hasard, cité plu s haut, qui sauve. Leur «faute» est oubliée et les «Dupont» peuvent entrer d ans un trois pièces en banlieue. La petite reste malingre et sujette à la maladie, mais son état n'est pas critique. Les trois autres enfants fré qu entent les La responsabilité de l'enseignant est grande. enfants du quar- La manière dont il considère les étrangers joue un rôle tier et se familiaimportant. risent avec le fra nçais rapidement. En septembre, ils iront grossir les ran gs courage devant l' ampleur de sa des étrangers dans les classes de la tâche? Sa responsabilité est grande, mais la récompense en satisfaction banlieue de Sion . p rofessionnelle se situe sans doute A partir de cette expérience dou - dans une même proportion. loureuse, leur développement dépendra au ssi de la m anière don t l'enseignant considère les étrangers. Pour le CSl Valais cenlral Comme dans le film verra-t-il la riChristiane Cordonier chesse de la situation ou perdra-t-il 13


De Mostar à Sion: l'~ pour les enfants

situation était un peu pénible pour les enfants», se souvient Mme Demirovic qui relève cependa nt que tout le personnel était très prévenant et sympathique, du directeur au cuisinier. «A Noël, ce dernier avait apporté des cadeaux pour les enfants», relève-t-elle avec une pointe d'émotion dans la voix.

commençait», contie Mme Demirovic. Mais rapidement, la tension monte entre Croa tes et Musulmans. Les deux rives de la Neretva s'embrase nt. La situation des Demirovic n'est pas des plus confortables. Musulmans bosniaques résidant en quartier croate, ils vivent des moments difficiles. lsm et es t emprisonné. Libéré grâce à un journaliste américain, il est enrôlé de force dans les tro upes bosniaques quelqu e temps plus tard. Pendant deux mois, sa famille est sans nouvelles. Puis ce sont les retrouvailles. lsmet a perdu 12 kilos. La police l'oblige à se terrer dans son appartement, sécurité d'état oblige. Un jour, les Demirovic se décident à prendre la fuite. «C'était surtout pOUI les enfants; la situation devenait intenable pour eux», explique Mme Demirovic. Après avoir songé à rejoindre la Norvège où avaient émigré certains d e leurs amis, les Demirovic optent pour la Suisse. La famille rejoint Split, au bord de l'Adriatique. Ils prennent un bateau pour Ancona avant de se présenter au centre d'emegistrement de Chi asso. En quelques jours, ils passe nt de Chiasso à Arbedo, séjournent à Ardon avant de se voir attribuer une chambre au foyer Beau-Site, à Sierre. «Tous les gen s que nous avons rencontrés étaient gentils et compréhens ifs. Ils n'avaient pas toujours b eaucoup de temps à nous consacrer, mais c'est normal. Nous étions assez nombreux et chacun à son histoire ... » A Sierre, les requér ants d' asil e sont logés à qua tre dans une gra nde chambre, avec des sanitaires à l'étage. «La

Ajla est au ssitôt scolarisée en deuxième enfantine, dans le petit centre de Mura. L'enfant vit difficilement ce nouveau déracinement. Pendant deux semaines, les parents se relaient au fond de la classe. Petit à petit, la fillette se rassure. «La maîtresse nous a beaucoup aidés. Elle est venue plusieurs fois au foyer. Elle était vraiment formidable! », s'exclame la maman avec enthousiasme. Ajla se fait des copines qui viennent jouer avec elle et qui l'invitent pour leur anniversaire. L' intégration s' effectue en douceur.

Ismet Demirovic, sa femme et ses deux filles habitaient Mostar, une petite ville de Bosnie tristement célèbre. Aujourd'hui, les Demirovic ont obtenu le statut de réfugiés et vivent à Sion. Même s'ils apprécient le calme du Valais, ils n' ont qu'un seul espoir: retourner chez eux où leurs parents et certains de leurs amis se terrent plus qu'ils ne vivent. Comble de l'ironie, Caritas a fourni aux Oemirovic un appartem ent situé à proximité de la caserne de Sion. Ces voisins gris-vert n 'ont pas facilité l'intégration des deux petites fill es de la famille. Ajla, six ans et demi, et Alma, quatre ans et demi, ont souvent demandé à leurs parents s'il s'agissait de soldats serbes. Mêmes craintes lorsque des avions militaires effectuaient d es manœ uvres d'approche. En Suisse depui s octobre 93, les fillettes ne

sont pas prêtes d'oublier le cauchemar vécu à Mostar. Avant la guerre, les Demirovic vivaient confortablement dans la verdoyante vallée de Mostar. Le mari occupait un emploi d ' ingénieur mécanicien depuis une dizaine d 'années. Sa femme, diplômée en architecture, s'occupait de ses deux enfants dans un bel appartement, sur la rive croate de la Neretva, le fl euve qui coupe la ville en deux. Début 92, to ut bascule. La famille passe d'abord d eux mois dans la cave de l'immeuble pour éviter les milliers cl' obus qui s' abattent sur la ville. Début mai, lsmet p ersuad e sa femme de fuir avec les enfants. Ma dame Demirovic et le deux fillettes rejoi gnent la Croatie où elles séjournent huit mois à l'hôtel, a vec un statu t de réfu giées. Son mari reste à Mostar où le trava il ne manque pas pour un ingénieur mécanicien. Quand les Serbes quittent la ville, la famill e se regro upe. «Nous avons cru qu' une nouvelle vie

R~- Juin 1995

Durant l'été, la demande d 'asile des Demirovic est acceptée. Caritas leur trouve un appartement à Sion. Au dép art, ils sont un peu d éçus: «N DU S aurions souhaité rester à Sierre afin qu' Ajla puisse continuer sa scolarité à Mura. Malheureusement, cela n' a pas été pos~ s ible.» Aujourd' hui, la d éception s'est atténuée; Ajla s' est bien intégrée dans sa nouvelle classe. Elle apprécie sa maîtresse tout comme sa petite sœ ur Alma inscrite en 1" enfantine. Le quartier de Champsec plaît à la famille . L'école, le médecin, le centre commerd a 1: le nécessaire se trou ve dans un rayon très restreint. Les VOiSÎllS d e l' immeuble sont sympathiques et cordiaux. Leurs enfants p artagent les jeux d' Ajla et Alma. Quelq ues ombres ternissent cependant le tableau. Les Demirovic doivent compter sur la gén érosité d e Cari tas. Vivre de la charité pèse aux Demirovic. Mais lsmet, malgré d e no mbreuses démarches, ne tro uve toujours pas de travail. Contrairement à son épouse, il peine encore à s'exprimer dans notre R~· Juin 1995

Une famille heureuse d'être au calme. Derrière eux, la photo de Mostar leur rappelle la patrie qu'ils ont dû fuir.

lang ue. «J'ai étudié le français comme deuxième langue. Mon mari, lui, avait choisi l'anglais»1 ex plique-t-elle. Pour vaincre ce handicap, lsmet suit des cours dispensés p ar Caritas. Quant aux d eux fillettes, elles commencent à parler entre elles en français. Une situation qui, à la fois, réjouit et inquiète leur maman qui compte

bien retourner en Bosnie lorsque la guerre sera finie. «Nous recevons des nouvelles du pays. Nos parents ont le téléphone et la poste fonctionne à nouveau . Ils souf~ frent de problèmes cardiaques et s' ennuient des leurs}), confie Mme Demirovic très émue.

Propos recueilis par P. Velter

Des souvenirs déchirants «Voulez-vous voir Mostar?» lsmet enclenche le téléviseur et la vidéo, seul «objet de luxe» visible dans leur appartement. Pendant une demiheure les images se succèdent, tantôt très douces, tantôt insoutenables. Cette vidéo, réalisée par des amateurs de Mostar, juxtapose des images filmées avant et pendant la guerre. Certaines scènes sont dures: enfants mutilés, vieillards expulsés. Les yeux de Mme Demirovic se mouillent. «J'ai fait mes études avec lui. C'est un Serbe, mais il est resté à Mostar», confie-t-elle tris tement. «Vous voyez ce médecin! Il parait qu' il a craqué après tant d'heures passées à l'hôpital. Il serait aujourd' hui en Allemagne.» l

Ces images, les Demirovic les ont regardées maintes fois. Tout comme les photos «d'avant», seuls souvenirs emportés dans leurs valises. Accrochée aux murs immaculés d e leur appartement, on voit encore Wle photo de Mostar et de son célèbre pont du XVIe siècle. S' ils ont tout abandonné comme tant d'autres de leurs concitoyens, c'est que les Demirovic craignaient avant tout pour la sécurité de leurs enfants. Les voir heureux, bien intégrés dans nos classes, entourés de petits amis de leur âge les aide aujourd' hui à accepter cette vie d'exil. 15


La doctrine de l'Eglise face aux immigrés et aux requérants d'asile

/ L'enseignement de l'Eglise sur le problème humain posé par la présence d'étrangers ou de migrants est sans ambiguïté. Alors que trop souvent la réaction spontanée des autochtones est le rejet de l'étranger (xénophobie) et son mépris allant jusqu'à lui refuser des droits fondamentaux de l'homme en un réflexe raciste - l'Église rappelle que tous les hommes font partie d 'une même famille humaine, et, pour les chrétiens, sont appelés à participer à la vie divine; que par

conséquent, l'étranger doit être considéré comme un frère, malgré sa différence ethnique, culturelle ou religieuse. Surmonter tout sentiment d'égoïsme est donc la première condition de l'accueil de l'étranger, accueil qui n'est qu'une forme de l'amour du prochain prôné dans les Evangiles. Voilà donc l'aspect plus théologique, J'idéal en quelque sorte. Mais avant d'aller plus loin, il serait bon de rappeler l'aspect sociologique de notre monde. - Aujourd'hui, nous vivons dans une société où les échanges se situent au niveau mondial.

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- On peut se débarrasser de ses biens pour les partager avec des gens qui sont dans le besoin. - On peut repérer les lieux, les rencontres, les gens qui ont le souci d'aider les plus démunis.

- On peut avoir un regard, un mot ordinateurs ... ) réduisent la terre à un grand village. Cela signifie que l'ouverture universelle est un fait historique. Ce n'est ni un bien, ni un mal; c'est ainsi. L'Eglise saura-t-elle saisir cette chance et prendre en compte cette mutation de la société? Elle a un rôle à tenir, une place à jouer dans ce monde.

Devoir de solidarité Gaudium et spes, (Constitution de l'Eglise dans le monde de ce temps), texte de constitution de Vatican 11 rappelle quelques points importants: 1. il Y a une destination universelle des biens, les fruits de la terre sont à tous.

gentil ou une attitude agréable face à eux dans les lieux publics ou dans la rue. - Laisser de côté l'aspect misérabiliste pour passer du aller vers au être avec afin de vivre des moments de rencontre et de partage. - Se donner des temps de vérifications personnelles.

4. L'Église est la voix des sans-voix (Mt 25, "j'étais nu, affamé, malade .. .»)

ne rien faire.» On entend

- On peut se poser la question soimême; suis-je un riche ou un pauvre? Définition du riche: f(~

- Juin 1995

«Les chrétiens ont les mains propres, .mais souvent, ils n'ont pas de mains», Daniel Reynard Prêtre à Ste-Catherine Sierre

de travailler et qui sont

fréquemment ce genre de lieux-communs dans les discussions de bistrots. Pour tordre le cou à ces rumeurs, voici

Celui qu'un conflit armé, la faim

ou la misère pousse à quitter son pays est certes mû par des motifs compréhensibles, mais il ne répond pas à la définition du réfugié telle qu' elle est reconnue par le droit international.

quelques flashes qui, la prochaine fois, vous per-

Accueil provisoire

mettront de corriger les

Les personnes qui demandent l'asile dans notre pays sont en principe autorisées à y rester jus-

erreurs des commères ... f(~ - Juin 1995

Voici quelques lieux qui existent dans le Valais romand pour venir en aide aux requérants d'asile Foyer Beausite, rue Beausite 12, 3960 Sierre (M. Olivier Bayard) Foyer Bernadette Carmen, rue du Simplon 32, 1920 Martigny (M. Roger Fontana) Foyer pour candidats réfugiés, avenue de la Gare, 1957 Ardon (M. Raoul Steckler) Foyer pour candidats réfugiés, rte cantonale, 1898 St-Gingolph (M. Marc-Aurel Zilio) Foyer St-Alexis, ch. du VieuxCanal 16, 1950 Sion (M. Robert Jaggi)

,.raux rumeurs

Un réfugié est une personne persécutée par les autorités de SOn pays d' origine en raison de sa race, d e sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain gro upe social ou de ses opinions politiques. De ce fait, elle a lieu de craindre pour sa vie, SOn intégrité corporelle ou sa liberté.

- Nous assistons à une délocalisation des entreprises.

- Les techniques de communications médiatiques (TV, fax,

Voilà en quelques lignes, l'attitude que tout chrétien devrait avoir et je citerai Péguy pour terminer:

paresseux qui refusent grassement payés pour

Pour ne pas rester uniquement dans la sphère théorique, j'aimerais vous don ner maintenant quelques points d'application pratiques:

- Au fond, le péché, ce n'est pas d'être riche, mais c'est d'être riche tout seul.

Vous avez dit «réfugié»?

3. C'est un devoir de solidarité que l'Eglise doit tenir.

J'associe le mot pauvre et émigré; c'est un choix personnel dans la mesure où le pauvre est celui qui a besoin d e plus d'attention, plus de compréhension et plus d'amour.

- 11 est toujours bon de rappeler qu'on ne s'engage pas dans un projet social par nombri lisme ou pour se donner bonne conscience.

«Les réfugiés sont des

2. L'option préférentielle pour les

pauvres est un choix de l'Eglise.

- Prévoir du temps pour se ressourcer, pour lire, pour se former, pour participer à une action bien précise.

Pour tD~ le

- Les gens se déplacent beaucoup plus qu'avant.

- Les moyens de transports permettent un déplacement rapide dans un temps limité à des prix de plus en plu s bas.

«Les chrétiens ont les mains propres, mais souvent ils n'ont pas de mains». Ch. Péguy

... est riche celui qui possède l' avoi r, le savoir, le pouvoir et les relations.

qu'à ce que la procédure les concernant soit dose.

Interdit de travail L'exercice d'une activité lucrative es t interdite aux requérants pendant les trois pl'emiers mois de leur séjour. Passé ce délai, ils peuvent obtenir une au torisation de travail prov isoire. Dès qu' ils exercent une activité lucrative, ils doive nt remettre en dépôt une partie de leurs revenus (10 % du salaire brut) pour le remboursement des fra is d'assistance et de départ. Ils paie nt d es impôts et cotisent à l'A VS et à l'assurance-chômage tout comme les Suisses. L'interdiction de travail sert deux objectifs: elle fait perdre son attrait de terre d'asile à la Suisse et, du fait qu'elle est limitée dans le temps, elle permet de réaliser une économie sur 17


les frais d'assistance lorsque la procédure se prolonge.

Pas si rithes que ~a! Lorsqu'ils sont sans ressources, les requérants ont droit aux prestations de l'assistance publique. Les cantons sont responsables de leur fournir le logement, les repas, les vêtements et les conseils; ils sont indemnisés par la Confédération. Les frais d'hébergement d' un requérant dans un logement collectif se montent, en tout et pour tout à environ 40 francs par jour (y compris les frais de personnel d'encadrement). La plupart des prestations sont allouées en nature: hébergement, nourriture, vêtements, soins médicaux ... L'argent de poche (90 francs par mois) est le seul montant en espèces dont les requérants sans ressources peuvent disposer librement.

ti orées de manière profonde et durable dans leur pays d'o rigine, l'asile peut être révoqué.

Demandes en baisse En 1994, 16 134 personnes ont demandé l'asile en Suisse. Par rapport à 1993, il s'agit d' une baisse de 34,8% (-8605 demandes). Environ un quart des r equérants (25,6%) provient des territoires restants de la Yo ugoslavie. Viennent ensuite les ressortissants de la Bosnie-Herzégovine (20,7%), du Sri Lanka (9,2%), de la Turquie (6,6%), de]' Angola (6,6%) et de la Somalie (5,5%).

Faible taux de demandes atceptées Sur plus de 25 000 décisions prises en 1994, moins de 3000 personnes ont obtenu l'asile en Suisse, soit un

taux de 12,5 %. Ce taux est de 22,7% pour les req uéran ts d'asile provenant de la Bosnie-Herzégovine et de 8,9 % pour les personnes provenant des territojres restants de la Yo ugoslavie. En ce qui concerne les ressortissants turcs, le taux de reconnaissance atteint 47,1 % al ors qu'il n'est que de 1% pou ries Srilankais.

Les chiffres du Valais Le Valais a traité 834 cas durant l' année 1994. Seu les 53 décisions ont été positives. Au 31 décembre 1994, il restait 385 cas en suspens dans le canton. Ces chiffres ne tiennent pas compte des 279 personnes admises en Suisse dans le cadre de campagnes spéciales.

Sources: Office fédéral des réfugiés

Pas de regroupement familial Le fait de séjourner en Suisse en qualité de réquérant d'asile n ' implique pas le droit d'y faire venir sa famille. La possibilité du regroupement familial est réservée a ux réfugiés reconnus dont la demande d'asile a été acceptée. Ceux qui sont admis provisoirement, en qualité de réfugié ou pour d'autres motifs, peuvent prétendre au regroupement familial uniquement dans les limites du droit des étrangers.

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'Ot-ilZER. QuE: 1<11 •• -

Une fois l'asile obtenu La personne qui obtient l'asile peut élire domicile en Suisse et prendre un emploi où bon lui semble. Des programmes d'encouragement sont proposés aux réfugiés reconnus afin de faciliter leur intégration. Dans le domaine social et celui de l' assistance, ils sont placés sur pied d'égalité avec les Suisses. Après dix ans de séjour ininterrompu, ils peuvent engager une procédure facilitée afin d'obtenir la naturalisation. Si les conditions politiques se sont entre-temps amé18

EN RACCOURCI Concours de langue allemande Bele partidpation Une centaine d'élèves âgés de 13 à 16 ons ont participé début moi à la finale cantonale de lecture ollemon· de. Répartis en sept catégories, ils ont d'abord présenté une lecture en duo puis ont disposé de dix minutes pour préparer un dialogue sur un théme donné. les meilleurs de choque catégorie prendront port en juin prochain à un voyage de quatre jours à Mannheim, les secands feront une visite de Berne alors que les troisièmes ont reçu des diction· noires et des livres en allemand. les vainqueurs 1" année, niveau 1: Patricio Poivo et lysione Premond, Monthey 20 année, niveau 1: Valérie Torrent el Oorione Rey, Grône 3' année, niveau 1: Cendrine Grangier et Morilyne Oefogo, Troistorrents 1" année, niveau 2: Marie Ruda, et Sylvione Morin, Grône 2' année, niveau 2: Jean El,ingre et foriba Tobibi, Sion St·Guérin 3-année, niveau 2: Don jela Vosilie· vic et Mélonie auerio, Monthey Bilingues: Grégoire pfundstein et Olivier Kilchenmonn, Martigny Sointe·Morie

Exposition Terre qui étais-tu? l'exposition Te"e qui étais·tu? Ivoir Résonances de février 95) continue son périple. Ouronlloulle mois de juin, elle se Irouve à la bibliolhèque de Collombey avonl de rejoindre cel· le de Soillon en seplembre. Roppe· Ions que celle exposilion présenle l'évolulion de noire plonèle à l'époque préhislorique. Conçue pour les enfanls de 7 à 12 ons, elle ulilise R~"JuinI995

R~- Juin 1995

différents moyens didacliques: panneaux, jeux, questionnaires, livres, cosselle vidéo ... Elle a élé préparée par cinq bibliothécaires valaisannes el mise en forme par Jeon·Philippe Mélroiller de Muroz/Collombey.

Exposition Musique el sons le cenlre régional d'éludes des po· pulalions alpines (CREPA) présenle ou Musée de Bagnes, du 9 juin ou 13 0001, une exposition inlitulée Musique et sons. Préparée en colla· boralion avec une quin,aine de classes des communes de Bagnes, finhaut, Orsiéres, Martigny·Combe, Salvon et Trient, cette exposition présente l'ensemble des travaux réalisés par les élèves. Jeux, études sur (e bruit outrefois et aujourd'hui, instruments de musique, carillons, fabrication des cloches de vaches, veillées, chansons: les thémes traités sont aussi nombreux que variés. Cette manifestation est la troisième du genre mise sur pied par les enseignants d'Entremont et du Trient en collaboration ove< le CREPA.

St-Pierre-de-Clages Livres en fêtes la troisième fête du livre de St·Pierre·de·Cloges ouro lieu les 25, 26 et 27 ooû11995. la manifesta· tian est placée sous le signe de l'Edition d'orl el de la photographie. Au programme, une exposition-vente de prestigieux livres d'art de la Moi· son d'édition Gonin, une exposition des travaux du Photo·Club Déclic de Soxon inlitulée Le livre, lorlure, la photographie ainsi que les slonds de plus de 70 exposonls·vendeurs, onli· quaires·bouquinisles, brocanleurs, édileurs el arlisans du livre.

Arts martiaux Démo pour aider ~imanche 18 juin, dés 16 heures, différenles écoles d'oris morliaux

(Ju·Jilsu, Korole, Aikido, Self·Oéfen· se) se produironl en démonslrolion à la salle de gymnastique des écoles de Mortigny·Bourg. Des danses el de la musique Iradilionnelle du Viel· nom figurenl aussi ou progromme. Mise sur pied par Stéphane Caio na, responsable de l'Ecole de Self·Oélen· se de Morligny, celle manifestation est placée sous le signe de l'entrai· de. le bénéfice de la journée sera remis à Nouvelle planète, un grau· pement humanitaire qui soulient de nombreux progrommes, tanl en Afrique qu'en Amazonie, en Ham ou ou Vietnam. C'est surtoul cette dernière région que vise Stéphane Coiono. Son épouse est en effet noli· ve des Houts·Plateaux du Vietnam, région soutenue par Nouvelle Plonè· te et ses programmes de reforesto· tian, de pépinières·écoles et d'aide aux hôpiloux pour lépreux. Rensei· gnements: Sléphone Coiana 1026/22 61 69) et Nouvelle Planè· te, 1042 Assens (021/8812380).

Délinquance Un livre-réponses

Pédagogie spécialisée Nouvelle revue

les 3e fêles médiévo(es de Saillon se dérouleronlle week·end des 9 el 10 seplembre 1995. Afin de mieux foire connaitre el apprécier la cultu· re médiévale aux plus jeunes, la Boyordine, sociélé orgonisalrice, a décidé que l'occés à 10 fêle seroil libre pour les enfonls en âge de sco· larité obligoloire. l'occasion esl belle pour eux de découvrir un marché médiéval avec ses coslumes, ses odeurs elles goûls de sa cuisine. les rues du vieux bourg résonneronl ou son des vielles, des cornemuses el oulres bombardes. Crocheurs de feu el ocroboles rivolisaronl avec les lanceurs de dropeaux el oulres lrou· bodours. LB dimanche malin, un grand corlège (500 figuronls) fera revivre l'olmosphère des préparolifs de conslruction du joyau de l'orchi· 1e<lure de l'époque: le donjon. Une conférence philosophique (jeudi 7 septembre) el un concerl de musique grégorienne (vendredi 8) annonce· rani la fêle.

10 nouvelle revue Pédagogie spécio· lisée, éditée por le Secréloriot suisse de pédagogie curative et spécialisée (SPC) paraît depuis le débul95. Cet· te revue est un organe de communi· cation pour tous les professionnels, auteurs et outres personnes intéres· sées par la pédagogie spécialisée en Suisse. Elle couvre tous les types de handicaps et l'ensemble des secleurs préscolaire, scolaire et postscolaire. 81e offre des informations actuelles, des articles de fond, des présenta· tians de nouvelles parulions, un calendrier des manifestations, des annonces et des offres d'emploi. .. PéJagogie spécialisée poroÎI quatre fois par on. l'abonnement annuel coûte 30 Irones. Renseignemenls complémentaires: APC, av. du Temple 19C, 1012lousanne (021/653 68 77).

les Editions de l'Enlroide fi lousonne viennenl de publier Le cos J'Anno· belle -Réponses à la Jélinquance. Cel ouvroge présenle, à lrovers le cos d'une odolescenle de 17 ons, un modèle de prise en charge Ihéropeu· lique el psychologique lei qu' effec· lué ou service de consullolion de l'Associolion Jeunesse el Porenls Conseils (AlPC), une orgonisolion à bul non lucrolif active dons le do· moine de la prévenlion primaire en molière de consullolion familiale. le livre esl signé Albert Arletto, el Gerda felloy. le premier, licencié és sciences économiques el sodoles de l'Universilé de Fribourg, est l'actuel directeur du CO de Vouvry. la secon· de, licenciée en lettres el en psycho· logie, occupe le posle de direclrice des Services de consullolion de l'AlPC fi lousanne el Sion.

Fête médiévale de Saillon Gratuite pour les enfanls

19


fait q ue le 31 d écembre 1899 é tait un dimanche, est formulée à la suite, d ans un langage simple.)

MATHÉMATIQUE

Notesde~ A la veille des v acances, il me paraît judicieu x d e vous présenter deux ouvrages m athématiques parus ces de rniers mo is et quj sont devenus ra p idement m es livres d e chevets préférés.

11 s'agit d e «Ma thém a tiques d u Ka ngourou » et d e «L'Algèbre mode d'e mploi». Sources d e culture mathém a tique, ces ouvrages apportent du sens, d es ré pon ses e t du plaisir à celui qui ve ut bi en aller a u-delà d es qu atre op éra ti ons et d e quelques figures géométriques. Faisant la part belle à l' histoire des mathé matiques et à la résolutio n de problèm es historiques, ils m éritent, à n'eJl pas douter, une place d e choix d ans la biblio thèque d e chaque enseign ant.

H. Schild

1. Mathématiques du Kangaurou (Francis CASIRO, André DELEDICQ) ACL-Editiol1s Vu ibert, 50, rue des Ecoles, 75005 Paris. (L'ouvrage peut être obtenu à la rédaction de Math-Ecole, au prix de 26.- FS + port.) Les annales du Kangourou 91,92, 93 et 94

Le Kan go u rou d es Mathématiques est un jeu-concours qui, pour sa q ua trième édition en 1994, a réuni près de 700 000 participants en Euro pe. Pour chaque niveau, du primaire au Bac et adultes, les p articipants ré pondent, en une heure

20

quinze, à un questionnaire à choix multiple: trente questions de difficultés cro issantes avec cinq réponses p roposées pour chacune. Les questi ons, courtes et concises sont assez origi nales. On ne s'ennuie pas à les lire et on a même envie d'y répondre. TI y en a près d e trois cents, avec leurs réponses. Elles occupent en v iro n le tiers d e l'ouv rage.

Les Maths & malices L' intérêt du li vre réside principalem e nt d a ns les d eu x tiers restants, inspi rés d e la revue Ma th & m alices. n y a là u n e vé ritabl e mine d'or po ur tous ceux qui recherche nt, po ur le u rs élèves ou pour eux-mêmes, une initiation au plaisir des ma thém atiques. On y trouve d es jeu x, des problèm es ingénie ux, des casse-tête, des fragments d'histoire, des informations, des textes littéraires, sous une forme agréable, sur un ton vif et plaisant, bien mustrés. Quelques thèmes, parmi d' autres : - d ans le chapitre «Math & lettres»: des extraits du poèm e d e Ch arles Perra ult, Les amours d e la règle et du compas, d e savo ureu x p roblèm es d e Marcel Pagnol, d es textes de Poe, Quenea u, Dostoievsky, .. . concernant les mathém atiques, etc. - dans «Réfléchir, voir et calculen): des illusions, des trucs, des techniques de calculs étonnantes, des formules, etc.

- sous «De l'Histoire, des Maths» : une ch ronologie d es mathémati-

ciens, d es pages sur Py thagore, Archimèd e, Cartan, Toricelli, ..., d es informations inédites sur N icolas Bou rbaki, etc. - d ans le chapitre «Math & jeux» : d es énigmes, d es traje ts, d es carrés de carrés, des quotients miracles, etc.

Pa,." dal1s Math-Ecole l M

Extraits de l'ouvrage Mathématiques du Kangourou

A. Quel jour es-tu né ? Pour le savoir, ajoute: A, le nombre formé d es d eu x d erniers chiffres d e ton année de naissance;

B, l'entier juste en d essous du quart d e A (si tu es n é en janvier ou février), juste inférieur ou égal au quart de A (si tu es né de mars à d écembre) ; M I un nombre associé au mois Ganv. ; 0, fév. ; 3, m ars; 3, avr. ; 6, mai; 1, juin; 4, juil. ; 6, août ; 2, sept. ; 5, oct. ; 0, nov. ; 3, déc.

5); j, le numéro du jour du mois.

D ivise par 7, regard e le reste. Si c'est 0, tu es né un dimanche; si c'est l , un lundi; 2, un mardi; ... Exemple: Si tu es né le 16 mai 1979: A ; 79, B ; 19, M ; 1, J ; 16, A +B+M+J ;l1S Divisé p ar 7, reste 3. Tu es né un m ercredi! Ce truc m arche pendant tout le XX, siècle. (Sa justifica tion, qui repose sur les restes des divisions par 7 et sur le R~ - J.inI995

B. Quitte à se poser des questions idiotes mais profondes et qui font réfléchir sur la puissance des puissances, traitons celle·ci: Peut-on entasser tous les êtres humains de la planète dans un cube de 1 kilomètre de côté? Supposons qu' un individu puisse se glisser d ans un parallélépipèd e rectan gle d e volume 1,70 m x 0,40 m x 0,15 m, soit 0,102 m 3 . Dans un mètre cube, on case donc 10 hommes ou femmes. Or 1 km3 ; 1000 x 1000 x 1000 m 3, soit un milliard d e m 3 .

Dan s un cube d e 1 km d e côté on pourrait donc caser, serrés comme d es sardines en boîte, 10 millia rds d'êtres humains. Finalement, on est très au large!

Il. L'Algèbre mode d'emploi (Gérard CHARRIERE) Fournitures et Editions scolaires du cal1ton de Vaud, Budron B6, Le MOl1t, 1014 Lausanne. (35.- PS) Gérard Charrière, docte u r ès sciences, physicien, ingénieur, artisa nl alpiniste, épris de littérature et d ' histoire - un peu l' Archimèd e de l'enseignement des mathématiques va udois! - a relevé le d éfi d 'écrire un liv re d' arithmétiqu e-algèbre pour d es adolescents. Pou r ceu x qui aiment p rogresser à travers des exercices un pe u grad ués, il y en a pour tous les goûts. Ma is atte ntion, là VallS serez sensibles au clin d ' œ il du m ontagn ard : a près un ou d eux petits sommets du Jura pour v ous d évelopper le souffle, il y a vite les Préalpes où to ut le m onde peut m archer sans s'encorder puis tout à coup, sans crier gare, un ou deux 4000! R~ - Juin 1995

Alors p rép ar ez vo tre équipe m en t et e ncouragez-vous o u bien contentez-vous d'admirer certains de ces sommets sans les gravir, comme un randonneur. Les Mathém atiques sont comme ça et Géra rd Charrière n' a pas voulu les traves tir en lissant les difficultés, persuad é du fait qu' un mur de grimpe m ê me gradué n e r emplacera jamais les vrais montagnes. En suivant la métaphore alpine, on po urrait dire que les rand onneurs expérimentés - voire les alpinistes chevronnés - que sont les maîtres de ma thé ma tiques, sauront recon,naître la gra ndeur d e certains problè mes, l'a uthenticité d es voies historiques, l'ivresse de leur altitud e e t les faire partager à le urs élèves. n y a m êm e des problèm es ouverts, dont personne ne connaît ac tuellem e nt la solution, a utrement dit dont on ne devine m êm e pas le sommet, entièrenlent recouve rt qu'il est de nuages à dissiper. Ce manuel d e mathématiques cou vre la table des m a tières du progr amme des élèves d e la d ivision prégymnasiale d es écoles secondaires vaudoises, mais la na ppe entièrement étendue en couvre bie n dava ntage: c'est la richesse d'un véritable o uvrage-ressource et il sera it vain de vouloir to ut faire. Tl comporte en plus un ch a pitre spéci alem ent consacré à des vies d e mathématiciens illustres où les ma thém a ticiennes n ' ont pas é té o ubliées.

Par contre, vous ne trouverez pratiqu em ent pas de conseils m éthod ologiques, ni d e recettes péd agogiques prêtes à appliquer. L'auteur est convaincu d u fait que la richesse des ma thématiques, d e le ur histoire e t de le ur contenu, de le ur mys tère e t d e leurs application s, suffi t à d onner envie d e les apprendre et de les employer.

Tiré de l'avant-propos de Jean-Daniel Monod

Intermède curieu x! 7393913 739391 73939 7393 739 73 7

73 939 133 est non seulement premier, mais tous les nombres obtenus en suppriman t un chiffre après l'autre, à partir de la droite, sont également premiers. C'est le plus grand nombre ayant ce tte propriété.

Final curieux! Avec d e la pa tience, en grimpant d a ns notre arbre généalogique, nous pourrions retrou ver une centaine de nos ancêtres, disons les cent vingt-huit quartiers de la huitième génération. Nous nous retrouverions avec une jolie brochette d'aï eux en perruques, robes à panier, g uenilles, haut-de-chausses o u man telets : un laboureur, d eu x épinglières, trois commerçants, q uelques vig nerons, maréchauxferra nts et tisserandes, et peut-être, un maître de ballet, une princesse et un mousquetaire. A la onzièlne génération, au siècle d e Lo uis XIV, ils seraient 1024; en l' a n 1200, nos 16 777 216 ancêtres représenteraient la population totale d e J'époque.

Comment expliquer ce paradoxe?

Fondation pour

enfants de la rue

CCP 19 - 720 - 6 Rens. 026 1 226 246 21


Terminaison en -ole r p our les verbes fornlés sur une base en -ot.

ORTHOGRAPHE

Exemple: (greloter, balloter (grelot, ballot) ou ceux qui comportent le suffixe verbal -ote r . Exemple: dansoter, mangeoter.

Rectifications de 1990

Cette règle es t valable pour leurs d érivés ballotement, grelotelnent, etc.

4. Quelques ~~~~ ans trois articl es précéd ents (cf. Résonan ces d e m ars e t avril et m ai 1995), la CCEF vous a présenté l'essentiel d es rectifications orthographiques acceptées en 1990 par l'Académie fra nçai se. II n ous reste aujourd' hui à vo us exposer q uelques p oints d e détait que nous traiterons en d eux cha pitres: 1. l'accord du participe passé; 2. diverses anomalies.

1)

4.1. L'accord du participe passé Les raisons des modifications : L.•. ] il est apparu aux experts que ce

problème d'orthographe grammaticale ne pouvait pas être résolu en même temps que les autres difficultés abordées, pour deux raisons au moins. D'abord, la mise au point de propositions su r ce point demanderai t quelques mois de plus. Ensuite il es t impossible de modifier la règle dan s les participes de verbes pronominaux sans modifier aussi les règles concernant les verbes non pronominaux : on ne peut

pas séparer les uns des autres, et c'est l'ensemble qu'il fal/d rait mettre en chantier. Il lle sera dOllc fa it qu'une proposition, permettant de simplifier un point particulièrement embarrassant. (') La recommandation :

- On gén éralise l'invariabilité du participe passé d e laisser suivi d' un infinitif, dont l'accord est po ur le moins incertain dans

22

l' usage, sur le modèle du p articipe passé d e faire, qui est toujours invariable.

On accentuera l'in tégration des mots empruntés en leur appliquant les règles du pluriel du français.

Exemples: Elles se sont laissé mourir. Je les ai laissé partir.

C) Les dérivés fo rmés sur les noms qui

4.2. Diverses anomalies Les raisons des modifications:

Les anomalies sont des graphies non conformes aux règles générales de l'écriture du fra nça is (comme oign dans encoignure: encognure) ou à celles d'une série précise (absous, absoute). On peu t classer celles qui ont été examinées en trois catégories : A)

d . Les nOms se terminant par -olle ne prendront qu' un seul «1».

Séries désaccordées:

se terminent par - 0 11 et -an: La formation de ces dérivés s'est faite et se fait soit en doublont le «n» final du radical, soit en le gardan t simple. L'usage, y compris celui des dictionnaires, connaît beaucoup de difficultés et de contradictions, qu 'il serait utile de réduire.

Les recommandations: - A) Séries d ésaccordées: Les p ro positions d e l' Acad émie (1975) sont reprises et appliquées.

Certaines graphies heurtent à la fois l'histoire et le sen timent de la langue de chacun, et chargent inu tilement l'orthographe de bizarreries, ce qui est ni esthétique, ni logique, ni commode.

Exemples: bonhommie au lieu d e bonhomie; imbécilité a u lieu d' imbécillité; charriot a u lieu d e chariot; ognon au lieu d'oignon, etc.

Le traitement graphique des emprunts:

a. le «e» «sourd» ne sera pas suivi d' une consonne double.

Le processus d'intégration des mots empruntés condu it à la régularisation de leur graphie, conformément aux règles générales du fra nçais. Cela implique qu'ils perdent certains signes dis tinctifs «exotiques», et qu'ils entrent dans les régularités de la graphie française. On tiendra compte cependan t du fait que certaines graphies étrangères, anglaises en particulier, sont généralement comprises correctement par la majorité des utilisateurs fra nçais.

Exemples: interpeler, lunetier, dentelière, etc.

B)

On régularise a ussi autres séries brèves.

quelques

b. On n'écri ra plus en -ier la terminaison de certains mots. Exemples: chataigner, joailIer, m édailler, quincaiIIer, aiguiller, groseiUer, etc. c. Terminaison en -otter p o ur les verbes formés sur une base en -otte. Exemple: botter, crotter; (botte, crotte) R~ -

Juin 1995

Exemples: corole, fumerole, g irole, mariole, etc.

e. Autres anomalies Exemples: absout a u lie u d 'absous; assoir au lieu d 'asseoir; né nufa r a u lieu d e nénuphar; saccarine au lieu de saccharine; exéma a u lieu d e eczéma; etc. B) Les emprunts:

Des commissions de terminologie sont chargées de proposer d es termes d e remplacement perm etta nt d 'éviter le recours aux mots étrangers. a. O n supprime les signes diacritiques é tra ngers inutiles en fran çais: fuhrer, nirvana (führer, nirvâna); etc. b. Dans les cas où existent plusieurs graphies d ' un mot étranger, on utilisera celle qui est la plus proch e du français : d es litchis, bogies, etc. c. La gra phie an glaise du suffixe nominal e r sera remplacée pa r -eur qua nd il existe un verbe à côté du nom. Exemples: s quatteurs (squatter), kidnappeur (kidnapp er), mais bestseller; etc. R~ - Juin 1995

d . Les mo ts étrangers, sans consid éra tion de l'élément formateur fin al, formeront réguli ère m ent leur pluriel avec un « S» non prononcé. Exe mples: des matchs, d es lieds, d es solos, des m aximums, d es médias, etc. Les mots d' origine étrangère auron t un sing ulier et un pluriel réguliers. Exemples: un confetti, d es confettis; un camp touareg, des camps touaregs; etc. Le pluriel d es m ots composés étran gers se trouvera simplifié par la soudure. Exemples: d es covergirIs, d es bluejeans, d es weekends, d es hotdogs, etc. C) Dérivés d e nom s en -an et en -on:

Sur les nOtns en -an: Dans l'écriture de mots nouvea llX

le «n » simple sera préféré dans tous les cas. Sur les noms en -on:

Dans l'écriture de mots nou veaux, le «n» simple sera préféré avec les terminaisons suffixales COlllmença nt p a r «Ï» , « 0 ») et «a » (-onite, -onologie, -onaire, -onalisme, etc.).

CCEF mai 1995

N. B. Les listes complètes d es mots concernés par les Rectifications paraitront da ns Je num éro du mois de se ptembre d e Résonances.

l') Le texte ell italique reprend les extraits du document d u Conseil Supérieur de

ln Langue Française: Rapport du groupe de travail SUl' les rectifications de l'orthographe. Hôtel de Matigl1o ll, 19 juill 1990.


lEGURE

Ecole efficace: l'effet et ouvrage rassemble les réponses de neuf chercheurs qui se sont exprimés dans le cadre d'un colloque organisé par ]' Association pour favoriser un école efficace. Cette association indépendante de l'Etat, libre de toute attache politique, syndicale ou philosophique ne poursuit qu'un but: favoriser l'efficacité du système éducatif. Comment et pourquoi évaluer l'efficacité du système? Ce sont là les premières questions qui trouvent réponses. Pour Jean-Marie Besse de l'Université Lumière-Lyon TI, le seul décompte des diplômes distribués ne constitue pas un indicateur fiable. Pour lui, «c'est (... ) en termes de possibilité d'entrée dans la vie sociale, culturelle et professionnelle que doivent se mesurer l'acquisition, le maintien puis l'approfondissement, au long de l'existence, des valeurs, attitudes, savoirs et savoir-faire assignés comme objectifs à l'éco-

C

le».

Il ne suffit pas d'évaluer. Encore faut-il que le système profite des constatations effectuées par les chercheurs. Jean-Marie Besse ne croit pas qu' il soit possible de changer l'école par décret. «Ne serait-ce pas aux acteurs locaux que revient en dernière analyse la responsabilité de modifier quelque chose à leur pratique?», interroge-t-il en conclusion. L'établissement scolaire joue-t-il un rôle prépondérant dans les ac-

24

P

l

L'image que le maître se fait de ses élèves influence leur réussite.

L'image que vous vous faites de vos élèves influence beaucoup leurs performances. L'effet Pygmalion comme facteur prépondérant d'efficacité pédagogique! c'est un des points cités à plusieurs reprises

du groupe d'enseignants, stabilité et motivation des maîtres, ctiree· tia n forte et active, organisation pédagogique démocratique, attentes positives à l'égard des élèves et des familles populaires.

dans «Ecole efficace - de l'école primaire à l'univer-

Défavorisés moins négatifs

sité», un livre paru récemment chez Armand Colin.

Pour favoriser la transparence et la loi du marché, les écoles de Grande-Bretagne ont été contraintes de publier leurs résultats. Selon Pascal Bressoux, ce systènle s'est révélé inadapté et discriminatoire. Les parents qui ont inscrit leurs enfants en dehors de leur aire de recrutement le faisaient pour des raisons pratiques et les parents socialement favorisés profitaient davantage de cette possibilité en inscrivant leurs enfants dans des écoles qui accueillaient déjà des élèves de milieux favorisés . De plus, l'auteur montre que la comparaison des résultats des écoles a peu de valeur: «( ... ) en matière d' indicateurs, il y a un nécessaire équilibre à trouver entre simplicité et complexité, car ce qui est simple est faux et ce qui ne l'est pas est inutilisable.»

Neuf chercheurs y proposent des pistes pour améliorer l'efficacité du système scolaire. quisitions? Pascal Bressoux, de l'Université de Grenoble, livre les conclusions d'une étude effectuée sur les acquisitions en lecture dans 59 écoles élémentaires.

Influence du maître prépondérante Une première constatation s'impose. L'influence du maître est prépondérante; celle de l'établissement et du contexte (pourcentage d 'élèves étrangers ou défavorisés, nombre d'élèves, niveau moyen d 'acquisition, .. . ) l'est beaucoup moins. Un inspecteur, Raymond Ouzoulias, arrive aux mêmes conclusions dans un autre chapitre. Plus surprenant encore, l'influence de l'effet Pygmalion: «( ... ) la variable qui est la plus explicative des acquisitions finales concerne les attentes des enseignants vis-à-

celles citées plus haut par Pascal Bressoux. L'auteur fournit aussi des pistes qui vont à l'encontre de certaines idées reçues: «Les collèges défavorisés s'avèrent légèrement plus performants que les autres dans les domaines socio-affectifs. Ce phénomène semble être lié aux dispositions nl0in8 «négatives») qu' on ne le suppose souvent des populations défavorisées et en particulier, des élèves d'origine immigrée. D'une part, les élèves défavorisés paraissent plus ouverts aux modèles que leur propose l'institution scolaire, plus désireux de s'y conformer (... ). D'autre part, ces derniers [les élèves défavorisés) réagissent davantage aux efforts pédagogiques mis en œuvre en leur faveur.»

vis de la réussite scolaire de leurs élèves; ( ... ) les performances sont meilleures lorsque le maître pense que ses élèves sont forts, motivés, auront ultérieurement une bonne scolarité.» Ceci à niveau initial identique, bien évidemment.

Un profil efficace Certains établissements sont tout de même plus efficaces que d'autres. Les conclusions de Pascal Bressoux perme ttent de penser qu'il s'agit d'une accumulation d'effets-classes. Deux chercheurs du CRESAS-TNRP ont tenté de dégager un profil type de l'établissement efficace. Après analyse de douze établisse ments situés en Zones d ' éducation prioritaire (ZEP), ils ont pu établir un portrait-robot. Leurs principales caractéristiques sont les suivantes: centration sur les savoirs et les apprentissages scolaires, solidarité R~· Juin 1995

Quelles sont les caractéristiques de l'environnement éducatif qui agissent sur l'évolution des acquis cognitifs et socio-affectifs des élèves des deux premières années de scolarité secondaire? Aletta Grisay, chercheuse à l'Université de Liège, a tenté de l'épandre à cette question. Ses conclusions rejoignent R~· Juin 1995

L'équité éducative postule que l'école doit éviter d ' imposer des handicaps supplémentaires aux enfants défavorisés. Personne ne le conteste. Pourtant, selon Denis Meuret de l'IUFM de Rennes, le système éducatif n'est pas toujours innocent. Il relève dans les collèges français un certain nombre de facteurs «susceptibles de produire des inégalités sociales de réussite».

Effectif en cause La taille des établissements et des classes d 'abord: «Les élèves font davantage de progrès dans des établissements de petite taille dont les classes sont aussi plus petites.» Les conditions matérielles constituent aussi un handicap pour certains collèges. Autre constatation: «Dans les établissements efficaces, les enseignants sont plutôt plus âgés qu'ailleurs.» Denis Meuret cite encore quelques facteurs discriminatoires: l'absence de dispositifs de soutien, un respect moins grand du programme, une discipline et un climat moins favorables. Olivier Cousin, chercheur au CNRS, a comparé trois lycées dont les performances sont en hausse sur une période de trois ans à trois

autres qui avouaient une tendance à la baisse. Pour ce faire, il a tenu compte de deux indicateurs : le taux d' élèves entrés en seconde à «l'he ure» (15 ans) obtenant leur bac au bout de trois ans et le nombre d' élèves quittant le lycée (les sortants) par rapport au nombre de bacheliers. Là encore quelques lignes-forces se dégagent. Les lycées «en baisse» sont ceux qui ont connu la plus forte augmentation de leurs effectifs; cela ne surprendra personne même si «une lecture plus fine des données indique qu'il n'y a pas nécessairement de relation entre l'accroissement des effectifs et la baisse des performances». L'auteur s'empresse d' ailleurs de préciser que cela «ne signifie pas que la massification ne pose pas de problèmes aux établissements». Autre facteur important: le corps enseignant et la direction. Dans les lycées «en baisse », l'équipe dirigeante n'intervient pratiquement pas dans le domaine pédagogique et les enseignants sont livrés à euxm êmes. Ils souffrent aussi d ' une incapacité d e confronter leurs points de vue divergents . Ils ont généralement une vision négative des élèves et sont guidés par le sentiment d ' une «baisse de niveau) . P. Vetler

Pour en savoir plus, lire: Ecole efficace, de l'école primaire à l'université, Association pour favoriser une école efficace, Armalld Colin, Paris, 1995. ASSOClAnON POUR FAVOlI5f:R UNE ÉCOlE EFFICAŒ Jeoft.Morie 8ou• . ~QIo«I! 8r.uoo.. G!wQ,d o.o~ QIr.!.r CO<.olbl. Jcxque,. ,.~_. AIe!Io Gti"'1. Or.,ni.1M<w1tl ~Ouzoulk:n. bloAel"9O"O...a.....-

ÉCOLE EFFICACE De l'école primaire à l'université


disposer d' un réseau où échan ger leurs exp ériences. Il retrace quelques moments significatifs des échan ges qui ont eu lieu .

IRDP

Nouveautés

Jaquet François - L'évaluation de

Jotterand, Ulrich; Martin, Daniel; Oyex, Anne-Marie. - De la formation des enseignants de français en Suisse romande: rapport d e COROF (commission romande d' observation du français). - Neuchâtel: Ins titut romand de recherch es et de documentation pédagogiques, 1995. - III, 20 P. (Recherches; 95.101).

visuelle (IlCV) . - Neuchâtel: Institut romand de recherches et de documentation pédagogiques, 1994. 14 p . - (Education aux médias; 4) (Ouvertures; 94 - 407) Prix Fr. 4.-.

d' une éducati on aux médias dans les plans d 'études de la scolarité obligatoire.

Les recommandations du GRAVE ont émergé à l' occasion du Sémi-

Prix Fr. 4.-.

aux médi as audiovisu els dans les plans d'études.

Brohy, Clau dine; De Pietro, Jea nFrançois (éd s) . - Situations d' enseignement bilingue: compte rendu des Premières Rencontres intersites à propos de l'apprentissage bilingue, Bâle, les 20, 21, 22 janvier 1994. - Neuchâtel: Institut romand de recherches et de documentation pédagogiques, 1995 - V, 48 p. - (Recherch es; 95.104). Prix Fr. 7.- .

Tous les milieux de l'école s'accordent pour affirm er l'importance accrue d e la formation eu égard aux exigen ces actuelles de la profession d'enseignant. De no mbreux enseignants, réunis lors du Colloque Français 91 de Fribourg, ont dit la nécessité d' une fo rmation initiale et continue de qua li té, ad aptée au nou veau programme de français. Mandatée par les chefs des Départemen ts de l' instr uction publique de la Suisse romande et du Tessin, COROF (commi ssion romande d'observation du fra nçais) présente dans ce document les principes et les propositions pour une telle formation, des tinée aux enseignants comlne

aux formateurs d'enseignants.

La place de l'éducation aux médias audiovisuels dans les plans d'études: recommandations des participants au Séminaire international tenu à Chaumont (Neuchâtel) les 28, 29 et 30 avril 1993 / organisé par le Groupe d e travail romand et tessinois de l'audiovisuel à l'école (GRAVE) et l'Institut international de la communication

26

naire inte rnatio nal tenu à Chaumont (Suisse), les 28, 29 et 30 avril 1993 sur la place de l'éducation

Ce document r egroupe des thèses émises à ce jour sur l'intégration nécessaire de l'éducation aux médias dans la mission éducative et form ative d e l' école. Il propose également un texte légal général qui pourra aider les Etat à: - synthétiser les objectifs généraux et spécifiques d' une éducation aux médias,

- libeller des éléments d' un programme d'étude, - dresser un inventaire moyens nécessaires,

des

- pro poser procédures et stratégies, définir un plan r éaliste de formation des enseignants. Emis par les participants au séminaire, ces recommandations sont désormais le socle op érationnel des actions futures du GRAVE, organisate ur de cette ré union avec l'appui de l' IICV, l'Institut international de la communication visuelle à Chaumont. Transmi s au Conseil de l'Europe, ce document devrait constituer une base utile à la reconnaissance, à la mise en place et à l'intégration

Les premières Rencontres intersites à propos d e l' enseignement bilingue ont fo urni l'occasion à une trentaine d'enseignant(e)s, linguistes, responsables admi nistratifs et politiques impliqué(e)s dans des expériences ou projets d'enseignement bilingue, de comparer la situation des divers sites, de discuter ensemble les difficultés rencontrées et les solutions envisagées, de confronter leurs points de v u e respectifs.

La producti on de supports pour l'enseignement, l' éva luation de et dans l' enseign ement bilingue, la formation des en seigna nts ont été ainsi particulièrement abordés, de même q ue la qu estion - centrale mais Ô combien complexe - de la dimension identitaire des différentes formes d e bilinguisme visées. Ce compte rendu est conçu comme un instrument de travail, dans le but de préparer les discussions à venir entre les sites concernés p ar l'en seignem ent bilingue et qui tous ressentent le besoin de R~- Juin 1995

l'élève en situation de recherche: sujet présenté lors de la 45' rencontre de la Commission interna· tionale pour l'étude et l'amélioration de l'enseignement des mathématiques (CIEAEM), Cagliari, 4 au 10 juillet 1993. - Neu châtel: Institut romand de rech erches et de documentation pédagogiques, 1995. - 21 p . - (Recherches; 95105) Prix Fr. 5.- .

ro mande et du Tessin, 1995. - 215, 28 p . - (Recherches; 95.102). - ISBN 2-88198-004-X Fr. 24.-. Les o uvrages romands d e mathématique Sc et 6e o nt é té sounlÎs à une évalua tio n importante da ns tou s les cantons concernés. Cette étude poctait sur l' utilisation de ces ouvrages par les enseignants, ainsi qu e sur leurs enj eux didactiques et pédagogiques. En outre, il s'agissait d' apprécier le d egré d'a dhésion des enseignants à ces moyens. Les résultats de cette recherche montrent que la plupart d'entre eux ne les contestent pas,

mais souhaiteraient être nlÎeux orientés sur les activités dites «ouvertes». Plusieurs interrogations et affirmations révèlent, en effet, une insuffisance de la formation dans

certains cantons. En ce quj concerne les activités elles-mêmes, on remarque que ce sont les activités «point de déparb> qui entraînent le plus de résistance, alors que celles dites «classiques1LS..emhlenlnettement mieux acceptées. Enfin, les enseignants estiment que le nombr,,-deliches et d'exercices p roposés aux élèves n'est pas suffisant.

En Suisse romande, la pratiqu e de situations de recherche est v ivement encouragée par les programmes et les moyens d 'enseignement officiels. Plusieurs types d' activités sont proposées et pratiq uées dan s les classes, au cours desquelles les élèves sont confrontés à de véritables résolutions de problèmes. Les diverses modalités d'évaluation des connaissances et des acquisitions des élèves dans ces situations font l'objet de nombreuses réflexions et expérimentations. L'exposé tente de décrire les activités de recherche et le contexte p édagogique dans lequel elles s'inscrivent, leurs apports et les obstacles rencontrés, afin d'esquisser, sous fonne de questions, les conditions à observer pour assurer un caractère formatif à leur évalu ation.

Calame, Jacques-André. - Math 56 ... pas si mal!: évaluation des moyens romands d'enseignement de mathématique en S' et 6' années / avec la collab. d'Alex Blanchet. .. et al. - Neuchâtel: Institut romand de recherches et de documentation pédagogiques: Commission de coordination des centres de recherches pédagogiques de Suisse R~-JuinI995

27


Sociétés d'adultes

EDUCATION MUSICALE

Bien que le développement de nos

Coordination entre l'école et les sociétés musicales

P

ériodiqu ement, les associations musicales valaisannes et en particulier les fanfares interviennent auprès des autorités scolaires p our avoir la possibilité de prodig u er l' enseignement instrumental pendant les heures scolaires en sortant l' enfant de sa classe. Cette proposition mérite réflexion, cela d'autant plus qu' il n'existe au cune disposition légale en la matière.

Education musicale à l'école L'école a pour mission de sensibiliser les enfants à la musique. En Valais, les moyens romands d'enseignement de la musique servent d e base à cet enseignement. Partan t de la chanson, moyen naturel d'expression, ils in vitent les en-

fants à l'a udition, à l'écoute dirigée, à l'invention, à l'intonation, au rythme et à la lecture des notes. La pédagogie musicale n' a donc pas pour mission spécifique de former de futurs chanteurs et de futurs instrumentistes mais bien de développer en eux des capacités de discernement face au déferlem ent musica l m édiatique, et également de les ou vrir à la découverte des n ombreuses possibilités que leur offre la société artistique en gén éral.

Education musicale hors du cadre scolaire Nombreux sont les choix musicaux qui s'offrent à nos enfants. On peut les cla sser en deux catégories qui 28

s'interpénètrent étroitement: le cha mp socia l et le champ individuel.

offi cielles, un ch oix important de professeurs po ur les en fants intéressés par l'étude d' instruments qu e j' appel1erai «indi vidu els», en

Le champ social d'abord. Les groupements musicaux ont toujours été préoccupés par le recrutement. De ce fait, ils offrent aux enfants des cours de solfège et d' instruments afin d'étoffer leurs rangs, en particulier ceux de nos fanfares, hanno-

nies et brass-bands. Ces écoles d e musique sp écifiques fleuris sent dans presque tous les villages . Destinées à une fonction de base, elles peu vent être relayées par le Conservatoire ca ntonal de musique et ses propres écoles de musique, réparties, elles, d ans les différe ntes

régions

v alaisannes.

L'avantage des écoles de musique officielles est d'être structurées de manière à proposer a ux enfants la possibilité d'obtenir d es certificats de reconnaissance de leurs capacités et, pa rtant, de leur p ermettre d'envisager, à terme, d es études musicales plus poussées. En ce qui concerne nos chorales, il

semble que l' école et le chœur d'enfants assurent le Ininimum, à savoir le développement du go ût de chanter sans offrir une véritable forma tion solfégique p ourtant indispensable à l'apprentissage de partitions d'envergure, qu' il n'est pas possible «d' apprendre d'oreille» .

particulier le piano et tous les clav iers électroniques que l'imaginatio n humaine a mis à disposition.

Dans ce cas, le but principal n' est pas l' insertion dans un groupe mais bien le développement de la personnalité de l' enfant en tant que telle.

La coordination: une idée qui fait son chemin

fan fa res, de nos orchestres, de nos

o nt-elles la form ation péd agogique adéquate?

chorales et de nos groupes folkloriq ues ne soit pas du cham p de l' éducation scolaire, qu'on me permette de consta ter qu' il exis te as-

- ces mê mes personnes ont-elles connaissance du progra mme e t

sez peu d'interactions entre ces piliers artistiques valaisans.

On voit, bien sûr, des fanfares participer à des fêtes de chant p our le d éfil é et pour des interprétations en cantine, nlais voit-on beaucoup

r

Ch aque association a tendance à suivre son propre chemin, persuadée qu'elle détient la vérité.

Le champ individuel ensuite. L'offre y est également importante. On trouve dans le domaine privé

Jakob Stiimpli, président du Conseil suisse de la musique, a récemment déclaré: «Sur le plan rationnel, plu s de cinquante groupements travaillent dans l'intérêt de la musique avec to ut ce qu e cela comporte comme engagement administratif. Il est indispen sable de songer au décloisonnement de ces

et, bien sûr, dans nos institutions

structures.» R~-

Juin 1995

des objectifs d'éducation musicale scolaire? - lors de quelles activités scolaires l'enfant devrait-il s' absenter? - comment qrganiser pratiquement ces acti vités?

sp ectacles peuvent être rehaussés

par le talent des jeunes musiciens. Rie n n' em pêche a ussi les responsables des groupes musicaux de venir se présenter à travers leurs

instruments o u par un petit concert pédagogique. Dans le même ordre d'idée, la visite par

une cl asse d' une école de musique du Conserva toire, peut apporter

une ouverture bénéfique . Je ne peux donc que louer l'initiative de to utes les personnes engagées à la réalisation de concerts scolaires or-

de chorales dan s nos festivals de Illusiq ue? Voit-on beau coup de groupes folkloriques dans nos fê tes de chant?

- les enseignants, responsables du programme devant les parents et

ga nisés en collaboration avec l'orchestre d u Conservatoire cantonal.

l' autorité, verraient-Us d'un bon œ il ce va-e t-vient?

Bravo également aux enseignants qui ani ment un orchestre scolaire.

Sur le plan local, par contre, il semble se développer quelques concerts communs, où «à une seule

De nombreuses possibilités de coordination existent déjà. Les en-

Qu' o n me permette de citer le Big Bang Reposieux d u cyd e d 'orientati on de Monthey composé de

voix», musiciens, chanteurs et dan-

seurs offrent au public un aperçu global de la musique populaire.

Collaboration école-écoles de musique Comme indiqué au début de ce message, une dem ande,

Lors de son pre mier symposium, la Conférence intercantonale pour la musique à l' école (CIME) que ai l'ho nneur de présider, et qui compre nd des d élégués d es cantons suisses et d e la principauté du Liechtenstein a réfléchi à ce thème à travers des conférences, ateliers et échanges. Le moins qu e l'on puisse dire est que rien n'est simple.

- les p ersonnes qui intervie nd raie nt d ans le ca dre scolaire

tou t à

fait louable par

ailleurs, de pe rme ttre aux enfan ts de recevoir une forma tion instrumentale durant le tem ps scolaire, en ((sortant» les élèves de leu r

classe, est proposée p ar des associations musicales.

Cette

fo rme

d'éducation

existe, en particulier en An-

gleterre, où les différents professeurs

d'instruments

(flltte, violon, cuivres ... ) disposent de loca ux et de matériel. Cette solution est en soi idéale mais certaines con di-

tio ns q ue je vous propose sous fo rme d'interroga tions doivent être remplies: - pourq uoi l'enfant qui pratique les échecs, l'accordéon, la natation synchroni sée,

l' équitation

ou

l'expression théâtrale serait-il laissé de côté? R~ - Juin 1995

seignants, d ans de n ombre uses

écoles, profitent des compétences instrumentales de leurs élèves. Les leçons d 'éducatio n musicale, les concerts d e gro upes d' enfants, les

toutes sortes d'instrumentistes, du

violon a ux congas, de la flûte à l'orgue électrique en passant bien sûr par les cuivres et la percussion.

En attendant Education 2000 L'objectif de l'école est de sensibiliser les enfants à la culture au sens large du terme. Bien q ue la tradition culturelle valaisanne soit essentiellem ent musicale, il est important d'avo ir une

réfl exion p lus profonde. Le projet Educa tion 2000, auquel tous les partenaires de l'école (enfants - parents enseignants - autorités - associations artistiques et cul-

turelles ... ) seront intéressés, permettra de définir une politi que culturelle globale dans le cadre scolaire. Et si nos centres scolaires,

qui sont déserts dès le dernier. son de la cloche, devenaient chacun un petit centre culturel n on seulement pour nos enfants mais aussi po ur tous ceux qui les aiment? f

Bernard Oberholzer 29


NOS COLLÈGUES

Bernard Héritier,

l'

P

rofesseur de musique et de religion au collège de la Planta à Sion, Bernard H éritier est aussi l' actuel directeur du chœur Novantiqua, de la Schola des Petits Chan teurs de Notre-Dame ainsi que du chœ ur des collèges. Il s' occupe également de la form ation d'animateurs en chant liturgique. Très jeune, il découvre les grands polyphonistes de la Renaissance en chantant dans la Schola, alors dirigée par Joseph Baruchet. Sa licence de théologie en poche, le Saviésan poursuit sa formation musicale au conservatoire de Fribourg et chante dans l'En semble Vocal de Lausanne, sous la direction de Michel Corboz. Entre ses cinq enfants, l'enseignement et la direction chorale, Bernard Héritier n'a pas vraiment le loisir de voyager autant qu' il le souh aite.

des sons Bern ard Héritier est un véritable passionné de la musique, du chant grégorien aux compositeurs de notre temps: son parcours d e directeur choral le prouve. Comment est née votre passion de la musique? C'est grâce à la Schola des Peti ts Chanteurs . J'avais une jolie v oix, mes parents m' ont donc inscrit dans le chœ ur et c'est comme ça que la passion est née . Contrairement à un enfa nt qui joue du piano en débutant par do ré mi fa sol, le petit chanteur entre dès sa première répétition d ans des partitions qui sont complètes. Je me souviens d e ma première répétition : c'était absolument incroyable de pén étrer dans un bain sonore et d'être ainsi entouré de sons. Qu'est·ce qui vous a incité à choisir la voie de renseignement?

En fait, j'ai d'abord commencé par diriger la Schola des Petits Chanteurs tout en poursuivant Ines études . Et un jour, le recteur du collège de la Planta m'a demandé si cela m' intéresserait de donner quelques heures d'enseignement dan s la perspecti ve de la création d e la ma turité musicale. Voilà comment j'ai débuté en tant qu'enseignant. Selon vous, l'école remplit-elle totalement son rôle dans l'enseignement de la musique? Pas vraiment. Le temps consacré à l' enseignement d e la musique est

insuffisant, même si l'Etat commence à do nn er d es moye ns plus importants au nivea u primaire puisque les enfants ont désormais la p ossibili té de fa ire de la musique une heure par jour. Avec la nouvelle ordonnance fédérale relative à la maturité (ORM), l'amélioration concernera bi entôt le collège.

Peut-on progresser sans talent musical? Evidemment. Il y a une éducation de l'oreille, sinon enseigner la musique ne servirait à rien. Bien sûr, certains enfa nts sont d ès le départ plu s do ués que d'autres. Pour les moins do ués, l'apprentissage se fait par imitation . Dans un chœ ur d' enfants, la plus grande part d' enseig nement c'est le mimétisme. Ceux qui «bou rd onnent» se mettent lentement à suivre le lnouvement. Vous aimez transmettre le goût de la musique ... Approcher la musiq ue par le plaisir ou par un e connaissance qui n'est pas livresque me con vient mieux que l' enseign ement traditionnel. Avec la Schola, j'ai d avantage un ra pport de maître à disciple que de professeur à élève. La direction chorale ne se fait pas toujours sans difficultés ... La grosse difficulté dans un chœur, c'est d'être face à un ensemble, même si vo u s avez une relation R~- Juin 1995

différente avec chacune des personnes. Il ne faut pas être trop totalitaire, mais il faut être exigea nt. Malheureusement, il n'y a pas de rece tte. Le directeur d' un chœur est un peu comme li_n architecte, mais les architectes construisent avec du solide alors que no us construisons avec des sons. Nous participons à la construction d' une pièce en co mmençant par le déchiffrage av ec, ensuite, la mise en place de l'orchestre et des solistes. C'est un projet humain qu'on bâtit avec d'autres et, tout à coup, il n'y a plus rien: les sons disp araissent. Vous êtes un défenseur de la grande musique. Pensez-vous cependant que toutes les musiques sont complémentaires . .. rai la ch an ce - en dirigeant trois chœurs - de travailler la plus grande palette musicale possible. Avec la Schola, nou s interpréton s de la musique ancienne, de la mu sique traditionnelle d'Eglise, du Palestrina, du Vittoria. Avec le chœur des collèges, nous avons interprété cette année, p ar exemple, des Negro Spirituals, d e la musique jazz, du gospel rock et un peu de variétés pour chœurs. Là, on peut toucher à un monde musical plus p roche de la génération d' aujourd' hui. Avec le chœ ur N ova ntiqua, on peut aborder des œuvres plus savantes. Ma seule restriction musicale est liée aux d écibels. Avez-vous un rêve musical non réalisé? Oui et no n. En quinze ans, avec le chœ ur N ovantiqua nouS avons travaillé pratiquement toutes les grandes œ uvres du répertoire pour chœ ur et orchestre. Il y a donc déjà beaucoup d e r êves réalisés. Maintenant, nous allons essayer de nous o rienter un peu différenlffient, en recherchant des œuvres peu connues de la musique contemporain e, des œ uvres moins connues mais pas nécessairement moins fortes sur le plan de l'émotion. l

Propos recueillis par Nadiaz Revaz R~- Juin 1995

Douze questions «flash» sur l'école Quel genre d'élève étiez-vous? r étais un écolier modèle, appliqué et motivé. Après le collège, ça a un peu changé!

La matière que vous aimeriez enseigner? Aucune. Je préférerais voyager et faire de l'histoire de l'art.

Un souvenir d'écolier qui a marqué votre jeunesse? J' ai toujours eu l'impression d'être assez seul à l'école. Humainement, je me sentais mieux à la Schola. Les voyages avec le chœ ur à Rome ou à Paris m'ont p ermis d e faire d es découvertes qui sont impossibles à l'école.

QueUe est la réforme scolaire qui vous a le plus marqué? Po ur moi, c'est l'introduction de la maturité musique dans le cadre du programme du collège.

La matière que vous préfériez? C'était le français, l'histoire. Je n'ai aucun souvenir de musique à l'école. Votre meilleur souvenir d'enseignant? Un des grands souvenirs, c'est d'avoir pu chanter dans des lieux magiques, dans des grandes basiliques. Avec la Schola, on a chanté à Vézelay, à Notre-Dame de Paris, etc. Votre qualité principale en tant qu'enseignant? Je suis un peu teigneux, ce qui peut être une qualité dans l'enseignement et surto ut dans la direction chorale.

Et votre principal défaut? ai parfois un caractère insupportable.

r

Quelles sont les fautes qui vous inspirent le plus d' indulgence? La fa ute p our laquelle j'ai le moins d' indulgence, c'est l'absentéisme. Toutefois, je tolère davantage les fautes des enfants parce qu' il y a une marge de progression encore p ossible. Quel est votre pédagogue favori? De péd agogue en particulier, je ne vois pas. Du point de vue p éd agogique, l' essentiel est, pour moi, de montrer le lien entre la musique et le texte, et pas seulement au sens intellectuel. Votre devise scolaire? Il y a la devise familiale qui peut aussi s'appliquer à l'école, la dev ise des Héritier à Savièse: «Pa capona». Ce qui signifie qu' il ne faut jamais renoncer. Votre souhait pour l'école de demain? Ce serait une véritable maturité artistique. 31


....

ACM Dès Je plus jeune âge, les enfants fascinés par les moulins à vent peuvent en fabriquer. Aujourd ' hui, je me perm ets de vous suggérer quelqu es techniques a fin d ' embellir ces éoliennes.

- Placer une perle de bois à l'ava nt et à l'arrière afin de faciliter le mouvement de l'éolienne. - Fixer le tout sur un e baguette en bois. Lapins de Pâques ou dauphins (photo 2)

Technique de base (photo 1)

- Placer des d écors s ur votre mo ulin s uj vant la saison ou l'utilité.

- Sur une feuille ca rrée, découpe r les diagonal es (1 /3 de leur longueur de chaque côté).

Le moulin à B pales (photo 3)

- A l' aide d' une ba rre mé talliqu e, raba ttre un e pointe s ur deux verS le centre.

- Préparer deux ca rrés qui vont s'emboîter.

- n est possible d e travailler avec des feuilles de ou de la mousse synthétique.

plas tiqu e

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oulins à vent

Suggestions tirées du livre en prêt à l'ORDP : «Lu sUge bunte Windriider»

La roue à vent (photo 4)

- La roue peut être formée d e 3 ou 4 rayons avec différentes formes aux extrémités (ronds, oiseaux, fleurs, poissons ...). - L' importa nt dans la roue est de bien prép arer les rayons avec 3 barres au centre. - Piquer d'abord les barres centrales, placer un morcea u de paille avant de piquer les barres latérales.

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Corinne German{er

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R~· Juin 1995

33


RECHERCHE

«Orthographes en questions»

Plus de ~ que de doutes Les élèves font nettement plus d'erreurs qu'ils n' ont de doutes quant à l'orthographe de certains mots. ils ne consultent que très rarement leurs ouvrages de référence pour lever ces doutes et lorsqu'ils le font, le résultat est décevant. Ce sont là quelques-unes des conclusions d'une recherche vaudoise menée auprès d'une cinquante d'écoliers de 2e et 4e années primaires.

~

u ' est-ce

que l'orthographe? «C'est apprendre à écrire», disent les élèves de 2' primair . «C'est essayer d e ne pas faire de fa utes», estiment leurs camarades d e 4' primaire. L'é tude menée dans le canton de Vaud par Dominique Betrix Kohler confirme qu'en matière d' orthographe, dès la 3t!, les e nfants mettent en avant la no tio n de «faute»), Tous ces élèves tombent d' accord pour affirmer q u' il y a d es mots faciles et d' autres qui le sont moins. Pourquoi? «Parce que certains filots sont p lus longs», jugent les p etits alo rs que les grand s mettent davantage en évidence les différences entre sons et graphies. Mais tous éprouvent de la peine à prendre en considération les relations entre les mo ts, qu'elles soient syntaxiqu es, lexicales ou sémantiques. 34

Erreurs d' accords Confrontés à deux dictées (32 mots pour les 2e et 48 mots pour les 4'), les vingt-quatre élèves de 2P ont fait onze fautes de moyenne contre huit pour leurs camarades de 4P. Chez les plus jeunes, 40 % des erreurs commises touchent les marques d u genre et du nombre et les terminaisons ve rbales. Chez leurs aînés, cette proportion passe à plu s de 50%. Les deux tiers des vingt-quatre élèves n e maîtrisent pas l'accord de l'adjectif qualificatif. Priés de souligner lors de la relecture les mots d ont ils n'étaient pas sûrs, les élèves ont montré qu e le «d oute orthographique» n' allait pas de soi. Les petits ont souligné 11% d es mots alo rs qu' ils en ont

écrit 34 % de manière erronée. Les 4P ne font guère mieux avec 8% de m ots soulig nés pour 17% d' erre urs. On p eut d onc affirmer que les élèves sous-estiment leurs difficultés orthographiqu es. Là encore, Dominique Betrix Kohler constate que les enfants semblent «encore peu conscients des p roblèmes engendrés par les relations syntaxiqu es» alors que les difficultés phonologiques sont analysées de façon très méthodique et objective, du moins par les plus âgés.

Emploi du dictionnaire: décevant Pour leur travail, les écoliers pouvaient consulter leur dictionnaire habituel et la brochure «Cherche et Trouve>}, qui comporte une liste de mots et des tablea ux d e conjugaison. L'enquête montre que la moitié des élèves de 2P et plus de la m oitié de ceux d e 4P n'y ont pas eu recours. Un résultat décevant qui est peut-être lié à la situation (face à fa ce avec un adulte et sans perspecti ve d'évaluation ). Autre déception: l'utilité de la consultation des ou vrages . «D ans ce contexte et avec de je unes élèves, l'u tilisatio n d' ouvrage-s d e référence ne contribue pas à améliorer les productions», relève l'auteur de l'étu de qui, citant d'autres enquêtes, précise qu'eUe n'est «relativement efficace que p our les élèves bons en orthographe» . R~

- Juin 1995

Confr ontés aux homophones, les élèves de 2P et une p artie de ceux de 4P placent le sens au cent re d e leur raisonnement: «On entend la même chose, mais ça ne veut pas dire la même chose, donc on écrit différemment.» P arfois, l'usage

d' un ouvrage d e référence les d éro ute; que faire lorsque la réalité orthographique est différente d e leur «théorie»? Mais la majorité d es élèves de 4P savent que certains homophones s'orthographient de manière semblable alors

Population variée

que d 'autres ont des graphies différentes. Ils ne font cependant pas toujours le choix judicieux. Inv ités à classer leurs erreurs, les élèves de même ni veau opèrent selon d es critèr es très différents. On note un saut qualitatif de réflexion très impo rtant entre les élèves d e 2P et ceux d e 4P. Ces d erniers montrent qu'ils ont pris conscience que l'orthographe marque à la fois des sons, d es rela tions lexicales et syntaxiques ainsi que du sens. P. Velter

Cette étude a été menée par Dominique Betrix Kohler pour le Centre Vaudois de Recherch es Pédagogiques (CVRP). Quarante-huit enfants (24 de 2' primaire et 24 d e 4' primaire) ont été observés et interviewés. Ils provenaient de 16 classes; dans chaque classe, l'enseignant-e a choisi un élève considéré com.m e bon, un autre comme Inoyen et un troisième comme faible en orthographe. Ces élèves devaient aussi avoir envie de participer, ceci afin d e ne pas imposer à des enfants timides Wl entretien et une observation en tête-à-tête. Le rapport de Dominique Betrix Kôhler intitulé Orthographes en questions (Réf. 95.3) peut être commandé au Centre Vaudois d e Recherclles Pédagogiques, 56 rue Marterey, 1005 Lausanne au prix de Fr 8.-.

R~ - Juin 1995

Ed.lmhoH Librairie Vs . - Reliu re Encadrements - Gravures

Rue de la Majorie 5 Case postale 2054 1950 Sion 2 Nord 027 / 22 1070

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SPEGACLES

SPEGAClES

Les écoliers agaunois veulent changer la face du monde.••

Edifice Derborence: une troupe et un premier spectacle ouvert aux classes

E

Avec l'aide de grands peintres célèbres, qui ont gracieusement mis à disposition leurs couleurs les plus tendres, ils vont tenter de redonner un look de rêve à notre planète triste et morose. Et lorsque la grisa ille sera effacée et le décor éclatant, ils so uhaitent ouvrir toute grande la scène de la vie, aux enfants de toutes les couleurs, au voyageur et au vagabond. Expression corporelle, chant, danse, théâtre et musique se partagent harmo-

seur de qui, repose le côté musical de cette aventure empreinte de créativité et de féerie.

nieusement les planches dans ce spectacle intitulé

les Couleurs de Vincent Tout ce petit monde StMauriard s'en donne à cœur joie, pour égayer quelques soirs duran t, la vie culturel-

CHAMOSON 21-22 juin 1995 à la salle polyvalente à 20 h 15

PANIQUE AU CIRQUE Spectacle créé et joué par les élèves de 1'école primaire de la commune.

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Polyvalente de Châteauneuf-Conthey.

LI

n ce tem ps de crise, où la déshumanisation guette notre société, où la marginaJisa tion des victim es du marasme économique es t une tentation constante, enseignants et élèves du Centre scola ire de St-Maurice s'activent.

le de leur cité et faire rêver les concitoyens les plus sombres, C'est aussi pour toute cette jeunesse, }' occasion de se réaliser ou de découvrir enfouis au plus profond d'eux-mêmes une passion en léthargie, un taJent encore caché. Les futurs décorateurs s'éclatent dans la réalisation du décor plus qu'original, les techniciens et machinistes découvrent le secret des manipulations en coulisses, les journalistes de demain pondent invitations et promotion, tandis que les graphistes de J'an 2000 créent les affiches. Quant aux costumières, des maman s bénévoles et disponibl es, elles ont passé la vitesse grand «v» eh oui! le temps vole, 390 costum es à réaliser, ce n'est pas une mince affaire et elles ne sont guère nombreuses, ce que nous déplorons. Un seul pm à J' affiche, Peleo, le génial, sur le synth éti-

Bref! petits et grands conscients de nos imperfections d'amateurs mais aussi désireux de vous divertir en partageant cette expérience riche d'émotions, nous vous proposons cet antidote efficace au poison pessimiste qui ronge actuellement le tissu de notre société.

LES COULEURS DE VINCENT de !anry Vame! et ThiernJ Fervant

par les élèves des classes enfantines et primaires à la salle polyvalente du

Centre sportif de St-Maurice les lundis 19, mardi 20, mercredi 21, jeudi 22 juin 1995 à 20 h 00. Ouverture des portes à 19 h 00. Réservation souhaitée auprès de l'Office du Tourisme de St-Maurice 025/65'27'77.

R4c~

- Juin 1995

ne centain e d 'élèves du Col1ège Oerborence attend avec une impatien ce grandissante la dernière semaine de l'année scolaire. C'est en effet du rant ces journées que la Troupe Edifice Derborence montera po ur la première fois sur les planches. Tous se son t engagés dès septemb re dans une aventure qui verra son aboutissement dans cette production. L' idée d' un spectacle total mélangean t le théâtre, la chorégrap hie, l' art vocal et la mu sique rock a germé dan s l'esprit de quelques professeurs il y a un année. Dès la rentrée, le projet a soulevé un extraordinaire enthousiasme auprès des élèves et des enseignants. Un comité d 'écriture s'est ra pidement for mé et a présenté aux élèves un bref synopsis que ceux-ci on t pu enrichir au gré de leur imagi nation. Plusieurs collègues de fra nçais ont retrava illé, en classe, les nombreuses idées issues de cet te consultation. Grâce à ce tte collabora bon, le comité d' écrHu re a pu dévoiler son scénario début janvier. Il n'est pas opportun de vous en donner ici le contenu. Précisons seulement que sous Je titre «Petit-fils fait de la réticence», l'lOS jeunes retrouvero nt une partie de leurs aspirations, de leur se ns critique, de leur éternelle rébellion, mais ils déco uvriront aussi une complicité souvent enrichjssante avec leurs aînés. Une fois le scénario élaboré, l' encadrement technique a R~· Juin 1995

En effet, trois scolaires sOnt prévues, soit le mercredi 21 juin, le matin; le jeudi 22 juin, le matin et l'aprèsmidi. Pour chacune de ces représentations, environ 300 places sont disponibles pour les classes extérieures au Collège Derborence. Les enseignants intéressés à voir ce spectacle avec leurs élèves sont priés de contacter le secrétariat de l'école (027) 36 31 77. En outre, aux mêmes dates, deux représentati ons publiques sont programmées en soirée à l'intention des parents, elles sont bien entendu ouvertes au plus large public.

Xavier Gaillard responsable de la commission culturelle

Collège Derborence

pris en charge les élèves répartis selon leu r intérêt dans les quatre disciplines. Mmes Cassaz, Soll iard, MM. Moulin, Germanier et Schmidli ont tout au long du printemps multiplié tes répétitio ns pour que vive ce s pectacle. Para llèlemen t, plusieurs professe urs se sont engagés spo ntanément dans la préparation de décors, de costumes ou da ns la confection d'affiches. Toutes ces heures vouées à un

toute cette énergie dépensée en créati on trouveront, espérons- l e, une juste récompense dans l'accueil réservé aux cinq représentations agendées à la Sal1e

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LA VIE DES CLASSES

SPEGAClES

Les ieunes valaisans (se) recyclent

De la classe à la scène epuis cinq ans, des écoHers séd unoi s présentent un spectacle aux diverses classes de la ville, aux parents et aux autorités. Du 9 au 20 mai. 166 élèves du ce ntre des ColLines ont joué une pièce originale au Théâtre de Valère: «Demain, c'es t mon anniversaire!». Cinq classes ont interprété le texte, deux groupes ont exécu té les

1)

chants et les percussions et un autre a effectué les jongleries, les mimes et les acrobat ies. Des enfants sourd s ont pris part à }' expérience. On a constitué deux groupes d'acteurs, qui sont montés su r scène alternativement.

Le plaisir de jouer a pris le meilleur sur la crainte.

«Une piè<e didadique» «Grâce au travail de fond réalisé par divers a nimateurs depuis plusieurs années, nous avons pu proposer quelque chose d'intéressant. Faisant référence à la création littéraire (Molière, Courteline) et à des rôles connus (Comedia den ' Arte ... ), nous sommes restés dans la tradition de la mémoire, nous avons projeté du sens. En adaptant le texte à l'âge des acteurs (9-12ans), on a suscité la motivation», explique l'animateur de théâtre Dominiqu e Aymon.

René-Pierre Crettaz, maître de ci nquième année, a créé l'accompagnement musical et dirigé le chœur et les percussions. Grâce à trois fées, nous avons voyagé dans le temps et passé une heure très agréable.

Etroite <ollaboration Dès la présentation de son projet bien structuré, Dominique Aymon a trouvé l'adhésion d'un groupe de généralistes. La démarche se voulant parfaitement intégrée au programme scolaire, les animateurs de chant, de gymnastique et d'activités créatrices manuelles ont consolidé l'équipe. Le travail de base s'est effectué durant les cours d'a nimation théâtrale (séances échel onnées sur deux trimestres). La lecture et l'apprentissage des textes ont été gérés par les maîtres.

Ainsi, décors, costumes, instruments ont été créés dans le cadre scolaire.

- NOliS avons pli participer al/ssi à la fabrication du matériel .. ,

Ri<hes apprentissages

- Est-ce que 1'0/1 jouera de 1I0uveau l'année prochai-

Chaque participant a certainement beaucoup appris durant cette période. Certaines acquisitions ont pu être vérifiées rapidement, d'a utres ne sont guère mesurables maintenant, mais porteront leurs fruits petit à petit. La confiance en soi, le courage, la ténacité, la précision, le respect, entre autres, son t des qualités que l'on apprécie particulièrement. Dans une telle démarche, chaque enfant es t important. La solidarité n'est pas un vain mot. Grâce a u tact et à la compétence de l'animateur de théâtre, les efforts demandés ont été bien acceptés. Les enfants ont appris à connaître un vrai théâtre, avec ses loges, son aspect technique, et jouer devant 400 personnes.

Satisfadion Le plaisir de jouer a pris le meilleur sur la crainte. Les réactions des enfants témoignent de l'intérêt qu' ils ont trouvé dans cette «aven tu- NOliS aV011S pu faire lIlle expérience sur une vraie scène,

après avoir répété dans 1105 salles ... - louer avec d'autres classes, c'était très sympathique... - J'ai biell apprécié le côté amusant de la pièce ef les réactions du public...

ne? ...

L'appréciation des parents, qui ont été informés dès l'automne et ont contribué à la réussite de l'expérience, est positive et encourageante:

- Vous avez fait du bon travail. Nous partageons le plaisir des enfants... Les maîtres, qui ont géré le programme scolaire en fonction de cette échéance, se montrent satisfaits également:

- Nous avons voulu une activité bien intégrée dans nos programmes, dynamique et motivante. Le projet de Dominique Aymon allait tout à fait dans ce set's. Le travail a été bien réparti sur l'a nnée scolaire. Nous en sommes tous bénéficiaires ... Le mot de la fin est pour le coordinateur du spectacle:

« Désormais, je trierai mieux mes déchets!» La peti te Rachel es t formelle. Rachel est une des quelque mille huit cents élèves du canton qui vient de recevoir une heure et demie de cours consacré au tri des déchets. Durant un mois, deux spécialistes de ]' AOSR (Association des organisations suisses de recyclage) ont sillonné le Valais romand pour expliquer aux enfants comment trier les déchets ménage.rs. Du Bouveret à Si erre, près d'une centaine de classes - toutes volontaires - Ont bénéficié de leurs explications. Ces séances d'information financées par l' AOSR ont bénéficié des col1aborations du Service cantonal de l'enseignement primaire et de ce.lui de l'environnement. Au Centre sédunois de Platta, c'est Bernard Métrailler

qui le premier s'est intéressé à la possibilité de faire venir e n classe une spécialiste. «J'ai vu l'annonce dans Résonances. J'en ai parlé à mes collègues qui se sont montrés intéressés. Nous nous sommes tous ins~ crits.» n faut dire qu'à Platta J'intérêt pour le tri des déchets est une préoccupation constante. Comme dans toute la commune de Sion, chaque classe dispose d'un bac à papier qui est régulièrement déversé dans le conteneur du centre scolaire. Une maîtresse a égaIement installé un bac de récupération pour l'alu.

Varié et enri<hissant A la fin des séances d'information, les élèves étaient visiblement motivés. Il faut dire que l'AOSR a bien fait les choses. Le menu était varié et faisait appel à de nombreux moyens d'enseignement. Dans un premier temps, les élèves ont pris connaissa nce des différents produits recyclables à ne

jamais mettre à la poubelle. ns ont appris à repérer les végétaux, papiers, verres et autres tissus à ne jamais je~ ter. Démonstration à l'appui, ils ont découvert comment différencieT l'aluminium du fer blanc, le faux papier alu du vrai, l'huile végétale de l'huile minérale.

- je srâs content d'avoir pu monter ce spectacle, dans

Elèves en progrès

une bonne ambiance. Le

plaisir des enfants est encourageal/t. La commune donne ln possibilité de s'ouvrir à la créntioll - par diverses animatiolls - et le centre scolaire permet de concrétiser avec les jeunes. C'est important de poursuivre ...

Les ellseignmlts des Collines, 5io/1 R~· Juin

1995

A la fin de la leçon, les élèves de Se que nous avons rencon trés se disaient très motivés pOUI trier toujours plus et mieux. Mme Margueron, l'animatrice de l'AOSR, était confiante quant à l'utilité de son travail. Depuis trois ans qu'ene fréquente les élèves de Suisse romande, elle a l'impression que la cause du recyclage des déchets progresse: «Les enfants sont toujours plus sensibilisés au tri des déchets. Ils savent qu'on doit trier et pour~ quoi l'on trie. Par contre, ils sont souvent très surpris de voir ce que deviennent les matériaux récupérés.» Ces cours sont financés par l'AOSR. Cinq sociétés en font partie: Vetro-Recycling pour le verre, 19ora-Alu Recycling pour l'alu, PRS / PET Recycling Schweiz pour le PET, Texaid pour les textiles et Ferro-Recycling pour la tôle d'acier. R~- Juin 1995

La projection d' une vidéo intitulée «Amour et poubelles» leur a fourni une agréable et humoristique synthèse. Les e nfan ts ont alors passé a ux travaux pratiques. Au menu, deux exercices. Le premier consistait à répartir le con tenu d'une poubelle dans différents bacs étiquetés. Lors de la seconde activité, les élèves devaient associer des déchets à différents produits recyclés: le «polar» avec la bouteil1e de pet, le savo n avec l'huile usée, un matériau isolant à partir du verre .. Dernier acte de cet initiation: un jeu de «mots cachés». Dans les petits degrés, on se basait su ries sigles alors que les plus âgés travaillaient à l'aide de définitions.

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REVUE DE PRESSE

D'un numéro à l'autre Sport vaudois Etat des liellx

HES ramande Une seule

Chef du service des sports vaudois, Raymond Bron dresse un état d es lieux sans complaisance. Les infrastructures sont suffisantes mais leur utiJisation devrait être plus rationnelle.

La Suisse romande n'a ura qu'une seule université des métiers. Dotée d'une direction centralisée, mais organisée en résea u, la future Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale accueillera les étudiants de toutes les écoles supérieures d'i ngénieurs, de cadres ainsi que d'art visuel et arts appliqués des can tons romands. L'objectif final est d'élever le nivea u de formation des étudiants afi n qu' il réponde encore mieux qu 'a ujourd'hui aux besoins de l'économie. Chaqu e membre de la HES conservera sa propre direction et une relative autonomie. li continuera à dispenser son enseignement de base de deux ans à tous ses étudiants. Mais i1 se soumettra aux décisions stratégiques que prend ra la comité de direction. La direction du réseau devra surtout attribuer à chaque école un champ de compétences exclusives. Cette spécialisation par site concernera le seul dispensé enseignement dans la troisième année finale du cursus. (J. de Genève 25.04)

Les enseignants sont bien

form és, mieux que par le passé, mais la place du spo.rt à l'école régresse. Les budgets revus à la baisse limitent les projets du Service des sports. Pourtant ceux-ci ne manquent pas: amélioration de la formation des entraîneurs de clubs, révision de la formation techn.ique des moniteurs Jeunesse et Sport, réalisation d'une étude SUf la condition physique des jeunes ... (NQ21.04)

Formation des jeunes En amélioration La formation des jeunes s/améliore; les élèves visent des formations touj o urs plus poussées pendant la scolarité obli gatoire. Dans tous les cantons, les fi11 es sont majoritaires dans le type d'enseignement à exigences étendues. La part des élèves qu i on t redoublé un année a diminué durant les quinze ans étudiés: elle a passé de quelque 5% en 1977 /1978 à 4% en 1992/ 1993. Mais, comme le relève J'Office fédé ral de la statistique, auteur de cette enquête, le redoublement n'est pas toujours synonyme d 'échec; il peut co nstituer une chance pour accéder à un type d' enseignement plus exigean t. (NQ24.04)

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Numerus clausus Comité national d'opposition Les opposants au num erus clausus peuvent compter sur un comité national. Pour les adversa ires d' une limitation de l'accès aux hautes écoles de Suisse, cette mesure est antidémoo'atique et arbitraire. Le comité qui s'es t formé regroupe

une trentaine de personnalités politiques ainsi que des représentants du curps enseignan t et de l'économie. Des conseillers nationau x radicaux, socialistes et verts en font partie. Selon les opposants, il convient de réformer sa ns taI'der les structures désuètes des hautes écoles et de suppléer aux capacités de fo rmations déficientes. (NQ 25.04)

EPFl Paradoxe Alors que l'EPFL voit ses ressources publiques diminuer, elle est de plus en plus attractive. Depuis 1992, les subventions de la Confédération SOnt en baisse mais l'école polytechnique de Lausanne attire toujours davantage de doctorants et d ' industries à la recherche d'un partenariat. Principale inquiétude: l'encadrement est en baisse; on donne parfois des cours devant 200 élèves. (J. de Genève 26.04)

HES romande Les cantons romands s'engagent à fonder une université digne de ce nom pour leurs apprentis. Cette unique HES (Haute école spécialisée) romande regroupera les dix-hu it écoles professionnelles de niveau s upérieur de la Suisse francophone. Les responsables espèrent être opérationnels à la rentrée 1997. A cette date, la HES romande comptera 3600 étudiants. Pour le Valais, l'Ecole d' ingénie urs de Sion, les deux ESCEA de St-Maurice et Viège ainsi gue l'Ecole s u-

périeure d 'a rt visuel et d'art appliqué de Sion sont concernées. Le canton réserve encore sa position à propos de l'Ecole suisse du tourisme de Sierre. (L'Hebdo 27.04)

Jean Jacques Schwaab Mutation désirée Interview de Jean Jacques Schwaab, chef du DIP vaudOÎs: «No us avons voul u une mutation de l'école vaudoise, pas un changement brusque.» Pour lui, «la cohérence de l'ensemble a été bien reçue » et les changements proposés ne seront app liqués «que si l'on a les moyens de le faire»). Et le chef de préciser que #Ecole vaudoise en mutation" répond à un souci pédagogique ct non financier. (L'Hebdo 27.04)

Réforme vaudoise «Soutien en(ourageant» Selon le DIP vaudois, la consultation des milieux concernés montre que le projet «Ecole vaudoise en mutatiol1» (EVM 96) recueille une «forte adhésion de principe» à la réforme. Cet optimisme semble tou tefois excessif. Si la plupart des pa.rtenaires co nsultés approuvent la majorité des changemen ts proposés, o n constate cependan t que les associations d 'e nseignants sont très réticentes su r les réformes qui concernen t directem e nt leur niveau de compétence. Principal reproche: le manque de moyens pour permettre le succès de ces réformes. Les milieux enseig nants réclament entre autres des effecR~- Juin 1995

tifs raisonnables et une formation des maîtres garantie. Jean Jacques Schwaab, chef du DlP, précise que les coûts suppléme ntaires que la réforme engendrera surtout au primaire seront compensés par l'allégement qu'EVM prévoit dans les dehrrés supérieurs. (J. de Genève / NQ 3.05)

Violence à l'école Zurich s'inquiète Zurich découvre avec stupeur la violence des tout jeunes. Une vio lence qui prend des proportions préoccupantes dans les classes du ca nt on. Aucune école n'est épargnée. Entre 10 et 15 % des 200'000 élèves des écoles et gymnases du ca nton ont déjà commis ou subi des agressions. Une série de mesures d'encadrement et de prévention' ont été décidées. Une équipe spéciale corn posée de psychologues et de pédagogues mandatés par le canton pourra être sollicitée par les enseignants pour résoudre les accès de violence qui pourraient survenir dans une école. Des cours d'auto-défense sont envisagés pour les élèves qui devraient aussi po uvoir jouir d' une offre de loisirs accrue. (NQ / J. de Genève 405)

Classes bilingues Monthey s' y met En août, une deuxième enfantine bilingue ouvrira ses portes à Monthey. Deux enseignantes, une romande et une alémanique, se partageront les heures d'école, chacune à mi-temps. Si l'expérience est co ncluante, la Direction des écoles envisage de mettre en place la suite. Les parents qui avaient créé l'an dernier une classe de première enfantine semiprivée se réjouissent d'avoir obtenu ce qu'ils désiraient. (NQ 8.05) R~· Juin 1995

Enseignants sierrois Non au démantèlement Réunis en assemblée, les enseignants primaires du district de Sierre ont fait part d' un certain ras-le-bol. Le président Jean-Claude Savoya affirmé que «les attaques dont est l'objet l'école viennent d'une méconnaissance profonde du fonctionnement de l'insti tution scolaire). Invité à s'exprimer, Ans,e lme Pannatier, chef du Service de l'enseignement primaire a rappelé quelques chiffres importants. En passant de 16,8 à 19,4 élèves par classe, o n a fermé 219 classes, ce qui représente une économie de près de 22 millions de francs par an. (NF 8.05)

Evaluation des profs Ce n'est pas une sandion «lI ne faut pas lier l'évaluation [des professeurs] aux sanctions», estime Marcel Lucien Goldschmid, directeur de la chaire de pédagogie et didactique de l'EPFL. «L'évaluation permet de faire un diagnostic. Ensuite, il fau t mettre à disposition des structures de formation. » Pour M. Goldschmid, «il faut arrêter avec ces mythes qui consistent à dire qu 'on ne sait pas ce qu'est un bon enseignant, comment l' évaluer et comment le former». Et le professeur d'ajouter qu'il est simpliste d'affirmer que l' échec est toujours de la faute de l'élève. «De manière générale, la formation pédagogique fa it complètement défaut, sauf au niveau du primaire. ~ (J. de Genève

mutation). La quarantaine de membres présents lors d' une réunion tenue à Yverdon o nt cependant relevé que les projets anno ncés tels l'évaluation formative exigent que les effectifs de classe n' augmentent pas. (NQ 15.05)

Tabagisme Campagne dons les dasses Les classes de Se et de 6e de Sierre ont travaillé à prévenir le tabagisme. Cette action a été menée conjointement pa r la Ligue valaisanne pour la lutte contre la tuberculose et les maladies pulmonaises, le Centre médico-social régional et les enseignants sierrois. Le travail a été intégré à la griUe-horaire traditionnelle. li a permis de responsabiliser les élèves au travers d'activités concrètes. Dans deux ans, un test sera réalisé dans les cycles d' orientation pour juger de l'impact de la campagne. (NF 17.05)

Profs genevois Le (aup de vieux Restrictions budgétaires obligent, l'engagement des enseignants ne se fait plus qu'au compte-gouttes. Résultat: des centaines de profs vont bientôt arriver à la retraite sans que leur succession soit assurée. Au DTP, on ne s' émeut pas et l'on affirme que le vieillissement est un paramètre connu et maîtrisé. (J. de Genève 18.05)

Il.05)

Réforme vaudoise Parents favorables

Profs de demain

L'Association vaudoise des parents d'élèves s'est déclarée favorable aux réformes d'EVM (Ecole vaudoise en

Les logiciels et l'information sur réseau vont remplacer les manuels scolaires. C'est en tout cas

Des scénaristes

l'avis de Daniel Giezendanner, une éminente personnahté de l'université de Genève. Selon lui, le rôle de l'enseignant va changer; il donnera moins de cours. Tl sera de plus en plus impliqué dans la réalisation et le développement de logiciels interactifs pour présenter sa matière. Ce sera un scénariste. Quant à l'étudiant, il va être plus actif et interagir avec le prof et la machine. (Hebdo 18.05)

Réforme vaudoise Les (onsuhants inquiètent Les suggestions des consultants de l'Etat de Vaud sèment l'effroi parmi les enseignants. L'école vaudoise doit réduire son train de vie de 90 millions de francs sur un budget total de 1,15 milliard. L'objectif en a déjà fait frémir plus d'un. Mais avec l'ébruitement des propositions des consultants, c'est la panique dans les salles des maîtres. Certains parIent déjà de l'enterrement de l'école vaudoise. Le ra pport propose d'augmenter les effectifs à tous les niveaux de la scolarité. Selon les syndicats, rien qu'au niveau seco ndaire, quelque 600 postes seraien t supprimés. Autre proposition: le déplacement des élèves d ' un arrondissement chaque fois que le rééquilibrage des effectifs le demande. (NQ23.05)

/ Un des articles brièvement résumé dans cette rubrique vous intéresse? II VOu.s suffit de le faire savoir à la rédaction de Résonances (ORDP, Grave/one 5; 1950 Sion. Tél. 027/60.41.52) Une photocopie de l'article vous sera gratuitement adressée.

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CATÉCHÈSE

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La première partie de ce

dormantes et d e leurs habitants. Du triton à la sangsue, d u brochet au héron, des algues aux roseau x, le lecte ur découv re d eux années de la vie d'un étang. Cette «saga» se lit avec plaisir. Des épisod es sa nglan ts où le cra paud co mmun est victime d e la soif d e la san gsue médicin ale y côtoient les événements heu reux où l'on voit la carpe profiter de la montée d es eaux po ur frayer en pleine forêt. Plus de d eux cents photos illustrent le récit.

a profession d' enseign ant compte, dit- on, bon nombre d' individualistes. Derrière le cliché, l a réalité est somme toute plus nu ancée. Preuve en est la vitalité d es divers grou pes de branches de l'association val aisanne d es professeurs de l' enseignemen t secondaire (A VPES).

L

férentes parties d e l'arbre: forme générale, racines, tronc, houppier, fleurs, fru its, graines ... Le second chapitre décrit les différen tes phases du d éveloppement et les milieux d e vie des arbres. Suit une description d' un e ci nquantaine d 'espèces avec une mise en évidence de leurs caractéristiques.

Depuis l' automne dernier un nouvea u d émenti p eut ê tre op posé à ce jugement. Les professeurs d'enseignement r eligie ux d e l'"ensemble du canton ont en effe t décid é d' unir leurs efforts au sein d' un e nouvelle assodation: l' APERS il (association des professeurs de l'enseignement religieux scol aire a u secondaire du deuxième degré).

La dernière p artie perm et de prendre conscien ce d e l' utilité de ces végétaux indispensables à la vie ainsi que des men aces qui pèsent sur eux.

Les bu ts de ce tte associati on, én oncés d an s les statuts adoptés lors d e l'assemblée générale tenue à Sion le 3 octobre 1994, sont les suiva nts:

Les arbres; B. Boullard, B. Duhem; Editions Oelachaux et Niestlé, Lausanne-Paris 1995 .

a) la prom otion d' un enseignem ent de qualité.

guide est consacrée aux di f-

Les zones lwmides font partie des milieux les plus ricltes de notre planète tant en ce qui concerne la fautle que la flore. Le rôle écologique des marais, étal1gs et lacs n'est plus à dém01ltrer. Le lecteur du nouveau Guide de la faune et de la flore des lacs et étangs d'Europe découvrira toute la diversité des pièces d'eau du continent. Ce guide paru chez Delacha ux et Niestlé est un e iné puisable mine de re nseignements. Les quelque trois cent trente pages de ce t ouvrage perm ettent à chacun, observa te ur pa tenté ou simple promeneur, de profitel' pleinement d'une balade au x abords d' un étang ou d' un lac. La première partie décrit les m ilieux et fournit une fiche typologique, ou til de base de l'observateur. Le seco nd volet identifie, en trente-six planches, p lus de qua tre ce nts espèces a nim ales et végétales vivant dan s les milieux humides. La partie p ri ncipale raconte la vie et la m ort d es ea ux

Enseignement religieux au secondaire Il: nouvelle association

Hymne aux arbres Les arbres: le titre de l'ouvrage pa ru ce printemps aux éditions Delachaux et N iestlé es t des plus sobres. Pourtant, ce petit guide accessible aux enfants dès l'école primaire ne m anqu e p as d'é toffe. En moins d e quatre-vingts page, l'auteur, Bernard Boul ard, fait un tou r d'horizon du sujet. Un to ur d ' horizon illustré par Bernard Duhem qui permettra aux lecteurs d e mieux co nnaître les arbres, leur fo nctionnement, leur utilité,.

b) la mise en commun d'expéri ences et de moyen s pédagogiques.

La d ernièr e p artie du livre es t consac rée aux i ndispe nsables éléme nts d e référence: cartes de répa rtition, glossaire, bibliograp hi e et autres index.

c) la défense d es intérê ts professionnels et ma tériels de ses membres.

Préoccupations actuelles Parmi les so ucis de notre associati on, on peut signale r d ' une part la volon té d e pro mouvo ir un enseignement religieux d e type culturel. Ce term e ne d oit pas

Guide de la fal/ne et de la flore des lacs et étangs d'Europe; B. Mulltal/ser - G" MOl1nier; Delachaux et N iestlé, Ltzusa nne-Paris 1995. R~

- Juin 1995

R~· Juin 1995

reco uvrir p our autant la simple mise à disp osition d ' un ver ni permetta nt à l'élève de briller en société, mais bien le développement de réelles capacités à saisir l'importance d u phénomène religieux dans )' existence, le dévelop pement et les valeurs de notre société. L'élève sera ainsi mieux à même d e prendre position face à ces questions en connaissance de cause et de façon autonome. D'autre part, la réalité du monde actuel, faite de diversité et de m obilité, suggère un es prit d'o uverture qui fasse une plus large place au dialogue entre les diverses religio ns et mouvements de pensées.

Elaboration de séquences pédagogiques Le comi té de l'association travaille actueUement sur le

programme d'enseigneme nt religieux au collège. Son but es t de définir, au sein d u programm e offi ciel, jugé trop ambitieux eu éga rd au nombre d e périod es à disposition, un certain nombre d e séqu ences essentielles p our lesquelles d es moye ns pédagogiqu es et m éthodologiqu es puisse nt ê tre proposés. L'absence de ce ty pe d e m oyens place en effet souven t les enseignants dans une situation inconfortable.

Préoccupations pour l'avenir L'ado ption d e la n ouveJl e ORM et sa mise en application vraise mblable ment à l'horizon 98 pose, com me pour to utes les discipli nes qui fero nt p artie des options, un certai n nombre de questions: qu elles seront les

d ota ti ons horaires a ttribuées à l'enseignement religieux scolaire? à quel ni vea u cet enseignement sera-t-il proposé? nécessitera-t-il l'adoption d e nouvea ux programmes? Cet avenir, bien qu'ince rtai n, ouvre d'in téressantes perspecti ves, dans la mesure où il fournira sans doute à notre associ ation l'occasion de fructueuses collabora tion s a vec les instan ces tant étatiques qu' ecclésiales du canton.

Dominique Sblder, Coordinateur pour l'enseignement religieux au secondaire du deuxième degré

Chanter la catéchèse avec des ados La Sous-Co mmission Roma nde d e Catéchèse des adolescents orga nise, les 9 et 10 septembre prochains, à St-Maurice, un week-end intitulé Chan ter avec les adolesce nts. Destinées aux anima teurs, catéchistes et à tou te personn e s'occupant d'ad olesce nts, ces journ ées visent à a pprendre des chants, dém ontrer leur utilité en ca téchèse e t val orise r

leur contenu. Pour cela, les participa nts trava illeront à exercer un esprit cri tique tout en élargissant le ur répertoire. Les perso nnes qu i savent jouer d' un ins trument sont invitées à l'apporter avec eux. Ce week-end sera anim é par Jea n-Marie Catlin. Il débutera le sa medi à 9h 30 et se termin era le dim anche à

15h30. Le re ndez-vou s est fixé a u Foyer Franciscain de St-Maurice (025/6414 44).

La finan ce d' inscription se monte à 70 francs. Des renseignements complémentaires peu vent être ob tenus auprès du CCRFP, Bd de Crancy 29, 1006 Lausa nne. Les inscriptions sont prises à la même adresse jusqu'au 27 août 1995.

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MUSÉE

MUSÉE

Le Musée valaisan de la Vigne et du Vin Le Musée valaisan de la Vigne et du Vin co mprend deux bâtiments: - la maison Zumofen à 5alquenen (dans le vieux ce ntre du village, 5 min. de marche d epui s la gare

CFF); - les caves du Château de

Villa à Sierre (5 min. depuis la gare CFF). Ins tallé dans d ' anciens bâtiments ma gnifiqu ement ré-

novés le Musée présente, d'u ne façon très moderne, les objets a nciens et actu els qui montrent la vie quoti-

dienne des vignerons, les

méthodes,

les différents

vins, la place du vin dans la socié té. Les moyens utilisés

sont ceux de la technique la plus récente: un film vidéo dévoile la vje du pressoir, un ordin ateur donne des renseignements sur tous les vins, les cépages et les communes v iticoles; un diaporama retrace le cycle annuel du cep . Une large place est

faite

à

cole (gratuit) balisé relie les

la Raspille). Possibilité de

d eux bâtiments. II peut être parcouru en 2 heures. Le chemin offre u ne v ue magnifique sur Sierre et ses environs (Finges, TIl g raben,

ne faire qu'une partie du se nti er: départ et retour à Salquenen ou à Sierre. Une qu a rantain e d e panneaux explicatifs présentent les par ti cu larités du vig noble

gorges de la Raspille) et se parcourt facile m ent (très

bref passage rapide près de

(géologie, cépage, géographie, flore, etc.)

la photographie; une

centaine de panneaux illustrés et en viron 400 objets d essin ent le p ortrai t de la viticulture d ' a ujourd ' hui, riche d es traditions d'hier et d e nouvelles techniques passionnantes. Sw' d e mand e: ouverture spéciale et visite comm en-

tée: tél. 027 / 56.35.25 / 56.45.25 A s ignaler: un sen tier viti-

13ème ou au début du 14ème siècle; son état actuel

date de 1758. Rattachée au M usée ca nto nal d ' his toire naturelle, elle s' ou vrira pour la premjère fois au pu-

blic le 21 juin 1995. DénomiHeures ouverture: Mars à octobre Novembre à février

Mardi au dimanche 14h00-17h00 Vendredi au dimanche 14h00-17h00

nation oblige, le visiteur d écou vrira, cette premièr e année, une exposition sur le thème de la sorcellerie.

Prix spécial d'entrée puur les écoles:

Adultes (groupes)

Fr. 4.Collèges Fr. 4.Cycle d ' orientation Fr.3.Classe primaire Fr. 2.Classe enfantine Fr. 1.(Entrée gratuite po ur le chef du groupe ou le maître de classe) Une grille aide-mémoire est disponible pou r le maître; un concours est proposé a ux élèves lors des visites.

Avis aux enseignants, aux directions d'écoles et aux commissions scolaires de l'enseignement primaire et du CO

Avoir .«Les petits remontants»

La rev ue «Résona nces», pour le Valais romand, et le «Mitteilungsblatt», pour le H a ut-Valais, sont d es publica tio ns très largement répandues auprès des enseignants, des directions d 'écoles et des commissions scolaires de chacune d es d eu x régions lingui stiques de noh·e canton. Une finance annuelle est perçue auprès d es abonnés mais une partie importante des frais d'édition est prise en charge par l'Etat.

Philippe Favre, enseignant d e 3' primaire à Sien e (centre de Plantzette) vient d e réaliser avec sa classe un film d e cinquante minutes intitulé «Les petits remonta nts». Ce tte production est étroi tem ent liée a u programme d ' histoire de 3P et constitue un document utile pour tou s les enseignants d e ce degr é d 'enseignement. Les abonnés du télérésea u d e Sierre et Sion pe uvent brancher leurs magnétoscopes le 21 juin à 20h30, car «Les p e tits remontants» sera diffusé sur la chaîne Canal 9. De u x reprises sont prévues les 23 et 25 jn;n à la m êm e heure.

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Pour cette raison, et aussi afin d e rationali ser le travail et limiter les dépenses.. les informations, directi ves et autres communications qui é manent de l'autorité scolaire canton ale utiliseront dorénavant ces d eux organes de diffu sion et ne seront plus adressées par un autre canai à leurs destinataires, sauf raisons spéciales. Il est bien entendu que les deux revues préci tées conservent leur rôle traditionnel d ' info rmation pédagogique généra le et que les enseignants, les commissions scolaires et les directions d 'écoles qui le désirent s'y exprimeront comme par le passé.

Le Chef du département de rinstnlc/ion publique Serge Sierro 44

L

aTo ur des sorciers, vestige d es anciens remparts de la ville, a été cons truite vers la fin du

R~- Juin 1995

L' expos itio n propose des

objets et des symboles liés à la sorcellerie. Le fil du labyrinthe d e Minos traverse le cercle m agique -constitué d e 13 p ierres, représentant le calendrier lunaire divisant J' a nn ée en 13 mois ... -, parcourt les différents thèmes et conduit au Labrys, la hache à d o ubl e tranchant qui, par sa fo rme, présente la lune dans ses différentes phases, la chauve-souris ou la chouette. Certains an imaux traduisent les pouvoirs d e la nuit, d es esprits, de la montag ne ... Chouette, crapaud, chauve-souris, corbeau, lou p, ours, chat, renard, cham o is, to us participent aux pouvoirs s urnaturels et à l'invocation des esprits. Les plantes m agiques retenues sont celles d 'où les sorcières tira ie nt les onguents les plus secrets: mandragore, pomme épineuse, belladone, jusquiame, pavot, aconit, morelle, ciguë. Des symb oles actuels de sor cellerie, encore très sollicités sont enfin illustrés. R~ · Juin 1995

Photo: Robert Hofer. Présentation et définitio ns d e la sorcellerie appo rtent une vision de ces manifestatio ns mystérieuses, d'origine magique ou naturelle. Tra iter de croyances et d e sorciers no us a m ène à la persécution et à la m ise à ban de la société d e certains ty pes d ' individus, dans le passé et aujourd'hui.

du 22 juin au 17 septembre

1995

Ouvert tous les jours de

14h00 à 18h00, sauf le lundi Deux solutio ns s' offrent à l'enseignant po ur une ex-

ploitation pédagogique: - proposer aux élèves d e prolonger leur année scolaire ... l'exposition s'inau-

g ure en effet le jour cl u sols tice d ' été, nuit la plus courte d e l'année et veille des grandes vacances ... - ou réserver s ur leur agenda une visite dès la prochaine rentrée scolaire. Et ça, c' est pas sorcier ...

Eric BERTHOD 45


INFORMATIONS OFFICIELLES

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Directives du 2 mai 1995 concernantl'appl ication des dispositions relatives aux

activités accessoires du personnel enseignant

Vu les articles 79, 86 et 88 d e la loi du 4 juill et 1962 sur l'instruction pub lique; Vu l' article 15 de la loi d u 14 no vembre 1984 conce rnan t l'exécutio n de la loi fédéra le du 19 avril 1978 sur la form ation professionnelle; Vu l'a rticle 19 d u décret d u 26 jujn 1987 concernant la création de l' ElY et ses dispositions d 'application; Vu l' ar ticle 14 d u d écr et du 29 janvier 1988 concernant la création d' u ne ESCEA à St-Maurice et à Vi ège, et ses dispositio ns d'applicatio n; Vu l'a rticle 15 du décret d u 25 mars 1988 concernant ]a création de l'école technique canto nale d' info rmatique, à Siefre, et ses dispositions d'application; Vu l' article 10 du décret du 10 novembre 1982 concernant la création d' une Ecole suisse du Tourisme et ses di spositions d' applicatio n; Vu l'article ] 6 du d écre t du 25 jan vier 1989 co ncerna nt la création d' un centre de forma tion pédagogique et sociale;

n est édicté les directives d'application s uivantes:

1. Champ d'application Les présentes directives s'appliquent a u personn el enseignant de to utes les divisions de l' enseig nement public_

2. Prescription générale Toute activ ité accessoire préjudiciable à ses fonctions est interdite au p ersonnel enseignant.

3. Activités accessoires lucratives du personnel de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel engagé à 75 pour cent et plus 3.1 Requ ête et autorisa tion préalables Ava nt d'exercer un e activité accessoire lucrative de quelque nature que ce soit, l'enseignant d oit présenter une demande d 'autorisation écrite au Dé pa rteme nt d e l' instructio n publique et obtenir l'accord formel de ce dernier. L'enseigna nt est soumis à la mêm e obligation s' il souhaite augmenter le temps consacré à l' activité accessoire lucrative sa ns rédu ire propo rtio nnellem ent son horaire d'e nseig nement.

4. Contenu de la demande La demande d'autorisa tion d'exercer une activité accessoire lucrative a dressée au DIP doit préciser: a) la nature d e l'activité; b) le temps nécessaire à son exercice; c) le gain qui en résulte; d) l' incidence s ur le plan de l' enseignement.

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5. Charge publique Les enseignants souhaitant exercer une charge publique doivent en informer le DIP et lui co mmuniqu er les renseignements requi s au ch. 4 ci-dessus.

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6. Autorisation tacite Les activités accessoires dont le revenu annuel es t égal o u inféri eur à 6' 000 fran cs sont autorisées tacitement pour au ta nt qu'elles ne soient pas préjucUciables à la fon ctio n.

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7. Contrôle et application Les au torités suivantes sont chargées du contrôle et de J' ap p1ication d es présentes prescriptio ns s uiva nt la déléga tion de compétences: a) pOlU' le personnel enseigna nt primaire: le Conseil municipal, la Commission scolaire ou la direction; b) p o ur le p erso nnel enseignant du CO: le Conseil municipal, la Commission scolaire ou 1a direction pour un CO communal; le Conseil d' administrationl la Commission scolaire ou la direction pa lU' un CO intercommunal; c) po ur le personnel enseignant de l'enseignement secondaiIe deuxième degré et professionn el: les directions d' écoles.

8. Personnel de l'enseignement professionnel supérieur 8.1 Personnel de direction et personnel engagé à plein temps - incompatibilités Sont, en principe, incompatibles avec les fonctions d e direction et d'enseignant à plein temps d e l' EN, des ESCEA, de l'ETC, de l'EST et d u CFPS. a) l' exercice de toute industrie et l' exploitation de tout comm erce; b) la participation à un Conseil d' admin istration, à la direction d' une société à but lucra tif, à moins que le personnel concerné n'agisse dans l'intérêt de l' école, s ur mandat du Conseil d' Etat ou avec son autorisati on. 8.2 Exercice d'autres activités accessoires à but lucratif par le personnel engagé à 75 pour cent et plus. Les règles prévues aux ch. 3, 4, 5 et 6 ci-avant sont applicables au personnel co ncerné 8.3 Applica tion et contrôle L' application et le contrôle des prescriptio ns pour le personnel d es écoles s usmentionnées incombent à la direction d e l'Etablissement d' enseignement supéri eur ainsi qu 'a ux di rections des écoles concernées.

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9. Dispositions finales Les réponses à l'enquête récente conduite pa r le Département de l'instruction publique s ur les activités accessoires d es enseig nants sont considérées co mme autant de d emandes. Les présentes d écisions se rapportent donc au x activ ités nou velles et à celles qui n'a urai ent pas été déclarées. Le chef du Département de l'instm ctiOlI publique

Serge Sierro R~· JuIn 1995

R~ - J.in

1995

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