Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2000

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d 'exenlple, et vous, résumés à une confrérie de cinquante potaches solitaires d ans des murs anciens sur lesquels seules les ombres bava rdent. Vivre les ultimes vestiges d'une gloire da tant d' un a utre siècle ressem ble pa rfois à un ch â timent hébraïque. Dissidents malgré vous, le front d oucement d édaigneux d'arch an ge puni, les cheveux natés en dread /oks vou s battant la joue comme bâtons d e cih"Onnelle, vêtus coulems d e m.oines cisterciens, souris, taupe ou campagnol, à l'école cette d ernière année, alliez comnle à la guerre. Vous ap prochiez du Pré d 'Améd ée avec ce ch arm e las, précieux et grave d e ceux qui reviennent d e Saint-Jacques de Compostelle, quand bien même vous pèlerinez plutôt du côté d'Amsterdam ou d e Prague, et par les couloirs aériens. VO ltS arpentiez les corridors et les allées, tout à vos songes austères et à vos rêves mythologiques, maîtres d 'un monde que vous ne connaissez pas, et d 'une utopie que vous connaissez bien, nlaJliant raison et passion sans avoir l'air d 'y toucher.

et

Nous n ous sommes croisés, dans des salles d e classes où vo us bâilliez devant ce géant de Proust, e t cogitiez sur ce niais d e Coelho, on a urait préféré l'inve rse m ais c'est de votre âge et il est si beau qu'on vous p ardonne, où vous poussiez des cris d 'effroi, moi ns silencieu x que celui de Munch à la simple otüe du mot examen, où vo us confondiez l'eschatologie avec la science des escaliers, ce qui n e R~-

Juin 2000

serait pas si farfelu pour peu que vo us en précisiez la destination. Et p uis vous quittiez l'école, enfa nts renégats, avec le sourire repu d 'auh"es savoirs que ceux que l'on vous d ispensait, h élas et tant mieux ! avoir d émasqué votre insurrection brouillonne, votre défia nce craintive, intriguée, arrogante, votre intelligence circonspecte, votre foi dilettante, votre tendresse acide ou pudique, n ous avons quelquefois dormé un cours en pensant que vous aviez l'immense charme mortel de la jeunesse, tranchante quand elle est là, plus encore quand elle est loin, et que c'était un bonheur d e côtoyer vos rébellions, vos rires, vos fu ries, vo tre royale indifféren ce de cha t, cet âge d e lumière inquiète et ravie qui n ous contamine chaque jour comme un printemps.

P OU f

Vous voilà enfin à ce carrefour idéal où se d issolvent les enfances e t les rites familiers. Vous contemplez

cette maturité qui semble faite du prelnier soleil e t VOLIS imaginez que ses accents de fraîche victoire suffisent à résoudre les énigmes d e l'existence. Qlfenem1Ï, mais vous le sa urez bien assez tô t. Filez puisque vous avez le génie d e )'escalnpette ! N ous nous reverrons désormais sous la forme de cartes postales, a près nous être entrevus d ans ces miroirs si limpides que sont les écrivains Ou les peintres. Allez vers cet a venir auréolé fait des pires vertiges, des plus somptueu x a ussi. Nous vous le souhaitons pas h'op bref, pas trop cruel, pas trop blafard, et que dans v os yeux adolescents brCtle longtemps cette lueur insolente des bambins qui s'attaquent a ux dieux. Cela fait partie d es merveilles du monde. La vie sans vous sera supportable, elle sera simplemen t moins jolie.

Jocelyne Gagliardi

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NOS RUBRIQUES DESENSEIGNANTS TOUJOURS PASSIONNEs

ÉDITORIAL

1

Auxnormaliens de la dernière heure J. Gagliardi

DOSSIER : ECOLE NORMALE C'EST LA FIN

14

Cilelle Crellon, enseignante spécialisée et rédactrire à crEducoteun

1S

Monika Witschi, enseignante en 1Pà Monthey

16

Jeon·Pierre Nater, enseignant à Martigny J. -M, Meilland

1'7

Christophe Guex, enseignant spécialisé à Fully J.·M. Meilland

11

Oliva Zimmermann, enseignante à Sion J,-M. Meilland

'~~I disions-nous

32 ÉDUCATION MUSICALE

Quand s'éteignent les projecteurs B, Oberholzer

33

lE SITE DU MOIS Al'encre de l'informatique N, RevOl

34

LIVRES Nouveautés Résonances

36

MATHÉMATIQUES 2001 jeux Animation ORDP

L'Ecole normale ferme ses portes au moment où l'école tout entière est d evenue une Babel imprévisible. Sa mission, sa délégitimation aussi, les normes du savoir, les valeurs humaines sont aujourd'h ui liées à des phén omènes économiques et sociaux dont la validité et le futur apparaissent mal d éfinis. Désorientée, l'école hésite entre privilégier l'épanouissement de l'enfant et restaurer l'autorité du mallre, mener un combat d 'avan t-garde ou se retirer dans ses m urailles, braver l'époque ou se résigner et attendre des signes. Par curiosité, par plaisir, et pour tenter d e voir un peu p lus clair, nous avons donné la parole à quelques-uns de ceux qui, après être p assés par l'Ecole normale, ont été les témoins ou les acteurs de changements plus radicaux, au cours de ces deux ou trois décennies, que n'en avaient vu les siècles précédents. Certains d 'entre eux sont, en dépit des années, toujours aussi passionnés par leur profession, d 'autres on t quitté la classe pour occuper d es postes d e décision, d 'autres encore ont préféré s'éloigner du monde de l'école. De là où ils sont, ils nous ont acco rdé la faveur d'une réflexion.

coordonné par Jocelyne Gagliardi

3 4

Instruction, disions·nous

DES CHEMINS DE TRAVERSES

Serge Sierro : quelques réflexions sur l'école

20 Marie·Bernard Gillio!,

DE rENSEIGNEMENT AU GOUVERN~ POINT DE VUE

S

Jean·François Lovey, chef de service au DECS

vigneronne·encoveuse

21

Samuel Fierz, géographe, rédacteur de ,Crac'nature>

22

Noël Cordonier, spécialiste de la littérature des XIX' et XX, siécles

Extrait de la lettre de Gargantua à SO/1 f ils Pantagruel, Rabelais, 1532.

3~ REVUE DE PRESSE D'un numéro à l'autre Résonances

40 GRAPPILLAGE

Les citations du mois Résonances

6

Pierre·Marie Gabioud, adjoint au service de l'enseignement

24

Patrice Gagliardi, architecte

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Nouvelles brèves Résonances

~

Marie·Madeleine Luy, inspectrice

2S

Jean·Henry Papilloud, directeur du Centre valaisan de l'image et du son

42

1

Denis Métrailler, inspecteur

27

les écoles normales du Volais romand: un peu d'histoire D, Périsse'-Bagnoud

PASSAGE EN REVUES Les revues du mois Résonances

10 12

13

Marius Dumoulin, recteur du collège de la Planta Jean·Pierre Crettan, directeur des écoles primaires de Martigny p, Veller Jacques Vuignier, directeur du CO de Sainte·Jeanne·Antide

21 21

Paroles de normaliens : leTchad A. Bender, A. Dumas, Y. Zimmermann Présentation du spectacle de l'ENVR 2000 J.-J. Moix

30 La HEp·VS :

carte d'identité

Maintenant toutes les disciplines sont rétablies, et l'étude des langues instituées: le grec, dont l'ignorance est une honte pour UI1 llOmme qui se dit savant, l'hébreu, le chaldéen et le latin; l'imprimerie, qui fournit des livres si élégallts et si corrects, est en usage, elle qui a été inventée de 111011 vivant pnr une inspi-

if3

POLITIQUE SCOLAIRE Organiser l'école primaire enmodules O. Perrenaud, M. Pillaud

4S

Chiffres dei'enseignement: moins de dépenses OFS jRésonan(es

L'homme est un êh'e sociable créé pour la gloire de Dieu et pour son salut éternel. Pendant son bref passage ici-bas, il est astreint à gagner sa vie à la sueur de son front.

Le rôle politique et social de l'école, Delsaut, 1992 . Ecole 110rma/e, c'est-à-dire il1stitution modèle, serval1t de règle, d'étalon, de certificateur de compétence; mais aussi illstitution justifiée, autorisée, qui correspol1d n l'ordre logique, et, par là opposée à ['expérimental(... ) t à l'exceptiollnel.

ration divine, alors qu'au contraire,

l'artillerie l'a été par une suggestion diabolique. Le 1/londe entier est plein de gens savants, de précepteurs très doctes, de bibliothèques très vastes, au point, que, Ille semble-t-il, ni au temps de Platon, ni en celui de Cicéron, ni en celui de Pnpinien, 011 ne pouvait étudier aussi commodément que maintenant,

et désormais 011 ne devra plus se montrer en public ni en société, si l'on n'a pas été bien affiné dans l'atelier de Minerve. Je vois les brigands, les bourreaux, les aventuriers, les palefrmiers d'nujourd'/lIIi, plus doctes que les doctellrs et les prêchellrs de mon temps. Qlle dire? Les femllles et les filles ont aspiré à cette gloire et manne céleste qu'est le bon enseignement.

47 CONCOURS

Résultats d'.Ecris·mai une chanson' A. Grandjean R~- Juin

But de l'enseignement selon la Loi scolaire de 1962, in Programme des écoles enfantines et primaires du Valais, guide méthodologique 1962.

2000

R~ - Juin

2000

Ces considérations fixent le but assigné à l'école. En effet, l'éducateur chrétien ne saurait perdre de vue gue la fin dernière d e l'homme étant la possession de Dieu, si les maitres ont pour mission de veiller au développement normal du corps d es enfants, en corrigeant les positions défectueuses, en aérant les salles de classe, en exigeant une propreté minutieu se, bref en appliquant strictement à l'école les règles d'hygiène et en donnant les leçons de gynmastique prévues au programme, à plus forte raison doivent-ils vouer un soin tout particulier à l'épanouissement de l'âm e d e ces jeunes êtres qu'ils ont la mission d 'éduquer et d'instruire.

AEV, Prot. GC, 1001/36, mai 1849, rumexe litt. X, p.7

L'état d 'esprit de notre canton nous a dénl0ntré ce que nous savions au reste déjà, que les Valaisans sont natu rellement enclins à l'ordre et à la paix et que tant que nos agitateurs habituels consentiront à ne point lui faire croire à des dangers imaginaires, ils présenteront l'image d ' un peuple tranquille au sein d'une heureuse médiocrité.

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J~-F~~ fA,N~

Quelques réflexions sur l'école

Chef de service du DECS

Quels changements constatez-vous entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui? L'école de mon enfance limitait son ambi tion à dispenser un savoir centré sur les disciplines essentielles. Elle était ressen tie comme un lieu où chaque jeune acquérait un bagage pour la vie. L'institutrice et le régent, au-delà de leurs professions, marquaient fortement de leur empreinte la société au service de laquelle ils se donnaient SOllvent sans compter.

L'école de mon enfance était fréquentée par des jelmes dont les parents partageaient les mêmes valeurs et demandaient à l' institution scolaire de les expliciter et de les pratiquer. L'école d 'a ujourd'hui, celle de mes enfants, est Source d'attentes nombreuses et souvent contradictoires au point d'engendrer parfois de la déception. Lieu privilégié pour acquérir les savoirs fondamentaux,

l'école d 'aujourd'hui se doit de conduire cllacwl à son meilleur niveau de compétence. Il n'y a pas d'avenir pour un jelme sans diplôme. Confronté au choc des multiples cultures présentes dans sa cJasse, l'enseignant doit trouver le dénominateur commun indispensable pour que chacun aille à la rencontre

de l'autre dans un esprit d'écoute et de tolérance. L'école d'aujourd'hui peut-elle concilier épanouissement de l'élève et adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurrentielle?

L'école seconde la famille dans la construchon d'un jeune en formation. Un enfant apte à écouter l'autre sera d'autant plus près à s'approprier le savoir. Tout en étant centrée sur les savoirs essentiels, l'école se doit de mettre l'enfant en confiance, de lui permettre de développer les différentes facettes de sa personnalité. Comment faire passer l'art de régler les rapports entre les hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence? Il est pa rfois de bon ton de vouloir réduire l'école à sa dimension instruction alors que dans lm même temps la violence n'est souvent plus perçue comme hors norme par de nombreux jelmes en manque de repères.

La construction d'un système de valeurs à l' intérieur même de chaque elasse est certainement le premier pas dans la résolution des conflits sources de violence. Cependant l'école ne peut avoir dans ce donlaùle qu'Lm rôle subsidiaire et complémentaire avec d'autres partenaires. Faut-il resanctuariser l'école, en faire un espace clos où l'on enseigne l'art de penser, d'analyser, de critiquer, ou doit-elle continuer comme elle le fait aujourd'hui d'épouser les mouvements de la société? Affirmer que l'école épouse les mouvements de la société fait partie des raccourcis peu argumentés. Au contraire, la force de l'école à travers les almées réside dans son autonomie et sa permanence. Certes, elle a étendu son champ d'ac-

tian et s'est enrichie de moyens pédagogiques facilitant l'apprentissage. A aucun moment les dimensions effort et régularité dans le travail ont été négligées. Face aux changements de société, à la fois rapides et itnprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doit-elle offrir à ses étudiants? En restant un lieu ouvert et d'effort gratuit l'école contribue à préparer au mieux chaque jeune à trouver sa voie, juste dosage de motivation, de compétences et d 'ambition.

Elle se doit d 'être exigeante et généreuse. Exigeante car à l'entrée dans la vie active il s'agira de faire preuve de savoir et de savoir-faire, ingrédients qlÙ ne s'acquièrent que dans la régularité de l'effort. Généreuse car en compétition avec de nombreuses a li tres sou rces de connaissances (multimédias) elle doit convaincre le jeune que le progrès est fils de l'envie d'apprendre et du plaisir de la découverte. Elle doit préparer les jeunes à poursuivre une formation à vie.

Propos reweillis par f. Gaglinrdi

R~- Juin

2000

Quels changements constatez-vous entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui? C'est surtout la toile de fond, et le climat ou la relation de confiance entre les différents partenaires qui a ellangé. li y avait, dans l'école que j'ai fréquentée, une totale adhésion à la structure scolaire et aux décisions qui en émanaient. Aujourd 'hui, la parole de l'enseignant et le choix fait par l'autorité en matière d'instruction est un choix discutable donc à discuter entre partenaires que sont les autres enseignants, les parents, les autorités constituées. Il y avait, deuxièmement, lile foi dans l'acte d'instruction qu'on ne trouve plus aujourd'hui où l'on croit apprendre énormément ailleurs qu'à l'école. Troisième remarque, je trouve notre école beaucoup plus soucieuse des enfants qui ne sont pas les premiers de classe; il ne faisait pas bon, il y a trente ans, de ne pas être dans le tiers dominant. L'école d'aujourd'hui peut-elle concilier épanouissement de l'élève et adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurrentielle ? C'est effectivement le grand défi que nous pose l'extérieur, à savoir les parents et la société. Peut-on faire à la fois de l'élève un adolescent et un adulte heureux et équilibré et un adolescent et un ad ulte qui aient leur place dans la société? C'est probablement une double mission et un double défi. Je pense quand même que la première mission de l'école est inhérente à l'école ellemême: générer ses propres réussites sous forme d'élèves épanouis, heureux d'apprendre, conscients de R~- Juin 2000

grandir. De nombreux exemples nous montrent que l'école ne peut vivre en marge des besoins nouveaux. La loi de 1962 fixait un cadre très général qui convient encore aujourd'hui, néanmoins on s'aperçoit que le développement de la maîtrise des langues, que la nécessaire maîtrise des moyens de communications modenles doivent aussi passer par l'école. Le législateur d' il y a quarante ans ne pouvait pas y songer. Ce n'est pas une modifica-

tian fondamentale de la mission de l'école c'est une adaptation aux besoins nouveaux qui restent des besoins de maîtrise, de savoirs, de compétences mais dans des domaines qui n'étaient pas dominants ou manifestes il y a vingt, trente ou quarante ans. Comment faire passer l'art de ré~ gler les rapports entre les hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence? Il faut faire le constat patient et progressif que J'école est bientôt la

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seule structure sociale encore un tant soit peu formatrice et structurante puisque to us les individus sont contraints d'y passer. On parle d' une certaine déliquescence des autres structures, qu' il s'agisse de la famille, des églises, des syndicats, de l'armée, toute forme d'apprentissage de la vie en groupe. L'école reste encore et très fortement l'un de ces piliers. Ce qui veut dire qu'à sa tâche traditionnelle d'être le )jeu où se transmettent les savoirs, s'ajoute cette tâche plus lourde d'être le lieu aujourd'hui où s'apprelUlent les formes de vie en communauté, de respect de l'autre, de formalisation de la loi et de l'interdit, voire de la transgression aussi puisque c'est là qu'on peut la développer.

Alors comment gérer la violence làdedans? Poser ainsi la question c'est laisser entendre que l'école seule va pouvoir résoudre ce que d'autres facettes de la société ne peuvent plus ou ne veu lent plus assumer. Or elle ne peut pas régler seule ce problème. Par contre je suis sûr qu'on ne peut pasiaire l'économie de cette question-là y compris dans les actes quotidiens tels que l'apprentissage de la lecture. L'institution doit faire des choix sur les valeurs qu'elle va diffuser, donc sur les choix des textes. Ce n'est pas indifférent de lire la page d 'Wl magazine ou d 'un quotidien et la page d'un auteur qui a réfléchi sur le bien-être et le bien commun de l'humanité. L'école doit aussi faire un contre-pied par rapport à la tendance générale en ra ppelant qu'outre un certain nombre de droits largement diffusés par la société en général, existe un certain nonlbl'e de devoirs qui vont en

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parallèle, et l'école a pour mission de dire ce que sont les devoirs. Faut-il resanctuariser l'école, en faire un espace dos où l'on enseigne l'art de penser, d'analyser, de critique r, Ou doit-elle continuer, comme elle le fait aujourd'hui à épouser les mouvements de la société? Je ne crois ni à l'école qui serait un sanctuaire privilégié à l'abri d e tous les couran ts qui pourrajent lui être néfastes, seule gardienne dans une société en pleine mouvance de certaines va leurs à transmettre aux générations futures. Je ne crois pas non plus, à l'extrême, à une école qLÙ devrait être soucieuse a priori des modes et des courants de pensée contemporains. L'école a cette double difficul té de peser le poids des héritages et de ce qui est indispensable à la lormation future. Elle gardera pour mission essentielle de

donner accès à un certain nombre de savoirs. Prenons l'exemple de la langue maternelle, il ne s'agit pas de réécrire la langue, il ne s'agit pas de réinventer, il s'agit de donner accès à cc qui Si est constitué progressivement à travers des décennies et qui fait aujourd 'hui la langue dans laquelle on pense, dans laquelle on rêve, dans laquelle on désire. Tl s'agit par ailleurs, pour cette même école, à travers l'ouverture à d'auu·es langues, de faire le constat qu'il y a peut-être des langues véhicules de communication qui ont aujourd'hu i une importance

qu'elles n'avaient pas il y a trente ans. Le débat Sur la place de l'anglais à l'école est un débat extrêmement fort qui permet à l'école de dire son enracinement dans l'attachement à une langue maternelle qui nous constitue et la nécessaire ouverture à une langue qui permet de voyager, de commu-

niquer, de s'ouvrir à d'autres formes de pensées. Face aux changements de société, à la foi s rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel bagage de s urvie doit-elle offrir à ses étudiants? Qu'ils ne trimballent pas avec eux de mésestime d'eux-mêmes et des autres, gu'ils aient eu l'occasion, les occasions répétées, de conduire un bout de chemin, même assez loin si

possible idéalement, ce qu'ils avaient reçu au départ, qu'ils aient des raisons d'être confiants en leurs possibilités quelles qu'elles soient, manuelles, physiques, intellectuelles. Que jamais sur leur parcours scolaire ils n'aient rencontré des adultes chargés d'éducation, qui les aient cassés ou brisés par rapport à leur espérance de vie professionnelle.

Propos recueillis par]. Gagliardi

çons et filles: en 1972, les cours pratiques étaient réservés aux filles tandis que les garçons suivaient des cours de mathématiques et de dessin tedmique. Progressivement on a donné des cours de travaux manuels aux garçons, puis des cours identiques aux élèves des deux sexes. Depuis que je travaille à l'Etat, j'ai assisté à plusieurs changements importants, parmi lesquels je peux citer: l'a mplitude du phénomène migratoire (défi nouveau pour les enseignants appelés à gérer des classes de plus en plus hétérogènes); l'extension des mesures d'appui pédagogique; l'accent porté sur l'intégration d'enfants handicapés dans les classes ordinaires; l'introduction de méthodes basées sur la construction du savoir par l'élève ... L'école d'aujourd'hui peut-elle con-

cilier épanouissement de l'élève et adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurrentielle? Les deux objectifs ne sont pas contradictoires, mais complémentaires.

Adioint au chef de service de l'enseignement Quels changements constatez-vous entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui ? L'école que j'ai connue en tan t que jeune enseignant ressemblait beaucoup à celle que j'ai vécue en tant qu'enfant: W1e école très normative, basée essen tiellement sur une transm.ission de savoirs, avec un système

relativement sélectif, mais accepté par la population parce qu'il était reproducteur de ce qui existait depuis de nombreuses années. Entre 1972 et 1989, l'année où j'ai quitté l'enseignement, c'est la philosophie même de l'école qui a fortement changé. Si l'on se réfère au programme des écoles primaires de 1962, le texte introduisant la mission de J'école cOffilnençait ainsi: «L'homme est un être sociable créé

pour la gloire de Dieu et pour son salut éternel. Pendant son bref passage ici-bas, il est astreint à gagner

sa vie à la sueur de son front.» Cette idée-là était présente quand j'ai commencé à enseigner, mais elle a progressivement disparu, même chez de nombreux catholiques. Il suffit de comparer les textes des livres de lecture pour appréhender le changement qui s'est opéré dans les mentalités. Les programmes ont été réaménagés, en relation étroite avec les autres cantons, avec prise en

compte des constats opérés par les instituts de recherche. Mathématiques, français, environnement, voilà

des disciplines qui ont subi de profondes transfonnations, moins dans la forme que dans l'approche méthodologique. Dans ces années-là, on a encore vu

s'atténuer les diflérences entre garR~ - Juin 2000

D' une part, les débouchés professionnels ont été fortement modifiés; beaucoup de jeunes ne travaillent plus dans le secteur pour lequel ils ont été formés. L'école doit prendre en compte cette nouvelle donne, elle doit permettre une plus grande mobilité, donner aux jeunes des outils pour qu ' ils puissent se former par eux-mêmes. D'où l'importance de travailler sur des compétences larges et transposables davantage que sur des savoirs mesurables et parfois obsolètes. Mais ne confier à l'école qu' une mission utilitaire serait une grave erreur. La mission éducative de l'école a pris en cette fin de siècle une importance capitale. Elever un jeune, viser à son épanouissement, c'est éveiller en lui des potentialités qui sommeillent - intellectuelles, artistiques, physiques, manuelles-, c'est contribuer à lorger son jugement, c'est l'amener à prendre des distances avec la pensée unique, en R~- Juin 2000

Il est difficile de développer cette question en deux mots. Je me bornerai à un exelnple: ma conception de l'enseignement de l'environnement. J'ai terminé l'école obligatoire avec une notion extrêmement normative de la géographie. En secondaire, on apprenait par cœur la totalité des pays africains, avec pour chacun sa position sur la carte, sa capitale, sa superficie, la populaComment faire passer l'art de ré- tion et la densité ! A l'école normale, gler les rapports entre les hommes le prolesseur nous a ouvert à la géodans une école qui voit s'amplifier . graphie bâtie sur la relation entre l'homme et le milieu dans lequel il la violence? L'une des plates-formes pourrait a dû s'implanter. Les évaluations être les valeurs qu'on trouve dans revêtaient déjà un aspect formatil: les droits de l'homme. La mora le on avait accès aux documents! judéo-chrétienne inspirée du Déca- L'examen de maturité: la rédaction logue doit également servir de toile d 'une monographie sur la vallée de de lond à l'action éducative: pro- la Sionne, un travail réalisé avec un mouvoir l'écoute de l'autre, le par- camarade de classe. don, le dialogue, le respect. RamePropos recueillis par f. Gagliardi ner l'homme à sa juste dimensjon. Lutter contre l'image d u superman véhiculée par les médias. Eviter les cours magistraux à portée moralisatrice, mais promouvoir dans l'établissement scolaire Wle vraie culture de paix. Cela implique un engagement de l'ensemble du corps professoral autour de valeurs communes.

un mot c'est lui permettre d 'accéder à Wle citoyenneté dans le sens large du terme. Vaste programme direzVOliS, mais combien nécessaire! Dans ce domaine, l'école ne peut agi r seule; il est essentiel de s'assurer une bonne collaboration avec les parents, même si les attentes de ces derniers sont parfois diamétralement opposées .. .

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Face aux changements de société, à la fois rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doit-elle offrir à ses étudiants? L'école devrait développer des compétences telles que l'accès au savoir, la digestion d u savoir de plus en plus volumineux, la plasticité, la capacité d'anticipation. Elle devrait davantage mettre les jeunes en situation d'acteurs que de consommateurs et c'est là un changement fondamental et indispensable. Avec les nouvelles technologies qui introduisent le savoir dans les maisons, le problème d'un jeune d 'a ujourd'hui n'est pas de cumuler les connaissances, mais d'être capable de les chercher, de les comparer, de les trier, d'en faire un lISage judicieux ...

Quel enseignement gardez-vous de votre formation à l'Ecole normale?

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H.-H~4 Inspectrice scolaire Quels changements constatez-vous entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui? La journée était ponctuée de rituels, et les nombreux p assages obligés nous d onnaient l'impression de marcher sur un sentier bien balisé, en même tenlps qu'ils favorarisaient le développement d'une certaine autonomie à l'i ntérie ur d'un cad re très précisément délimité. J'ai l'imp ression qu'on s'adressait uniquement à notre intellect, ra isonnement m émoire car les activités culturelles, artistiques ou mênle sportives étaient rares. Actuellement, l'école organise beaucoup d'acti vités très variées et il est plus difficile pour les enseignants d'instaurer un cadre . La surabondance de matières et l'absence de balisage provoque un effet de stress sur les élèves. l'école d 'aujourd'hui peut-elle concilier épanouissement de l'élève et adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurrentielle? L'école devrait être un lieu de transmission de la culture en tant que

dans une école qui voit s'amplifier la violence? On vit d ans lme société où l'économique a pris le pas sur le politique. Ce qui me semble grave c'est que l'économie ne laisse plus à la cité le droit de s'orga niser pour vivre. Le politique devrait établir des structures qui permettraient l'enseignement de la morale. La morale est basée sur le devoir, contrairement à la religion qui est basée sur l'amour. C'est donc la morale et l'id ée de devo ir qui vont replacer nos comportements et guider nos actes. L'idée de devoir d oit être imprimée en éducation et il est indispensable de lui donne r une assise . La morale es t en opposition avec la contrainte, elle est adh ésion libre à ce qui va garantir des rapports harmonieux en tre les hommes. Elle implique un jugement et ce jugement d oit être formé, entre autre, à l'école. De plus, l'école doit permettre un apprentissage de la tolérance, du respect, réaffirmer les notions de bien et de mal, renseigner SUI les codes qui régissent les rapports humains, et montrer les rapports entre l'amour et le d evoir.

mém oire m ais aussi en tant que dis-

tance. Le développement de la personnalité à l'école doit davantage se comprend re comme des besoins communs à tous les élèves, et que l'école tente de satisfaire. Dans ce cas, J'école n'a p as à craindre la so-

ciété, elle peut d évelopper l'adaptabilité. L'adaptabilité ne veut pas dire soumission, laquelle exclut l'esprit critiqu e. Par contre s'adapter, d ans un esprit critique, est un défi à relever. Comment faire passer l'art de régler les rapports entre les hommes

Faut-il resanduariser l'école, en faire un espace clos où }' on enseigne l'art de pense'fl d'analyser, de critiquer, ou doit-elle continuer, comme elle le fait aujourd'hui à épouser les mouvements de la société? J'aurais plutôt peur de l'école comme milieu protégé ou espace refuge. Ce n'es t d'ailleurs pas que l'école soit ouverte ou close qui importe, mais qu'elle ait de la rigueur dans l'esprit critique, dans l'art de penser et d'analyser les changements. Face aux mouvements de la société, eUe doit garder de la distance. Les en-

fants n'apprennent pas nécessairement à la maison l'exercice de la pensée et c'est le rôle de l'enseig nant de le développer. Face aux changements de société, à la fois rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doit-elle offrir à ses étucliants? L'école devrait être un champ d'expérience. Elle devrait permettre à l'élève d 'expérimenter ses compétences intellectuelles, physiques, ou artjs tiques mais aussi et surtout, sa persolU1alité, sa res ponsabilité. J'ai l'impression que l'école dérespon-

Inspecteur scolaire Quels changements constatez-vous entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui? J'ai envie de dire que l'école ct'aujourd'hui revient à l'école d e mon enfa nce. Dans les classes à d eux ou trois degrés que j'ai connues, on trava illait en interaction . Cette forme

d'enseignement mutuel était une conclition obligée, le maître ne se posait pas la question de la différenciation. Aujourd'hui, pour des raisons pégagogiques et non matérielles, l'école marque un retour en

arrière dans son organisation, par le travail par atelier et l'apprentissage de l'autonomie qu'elle propose.

sabilise alo rs qu'elle devrait rendre

conscient l'élève de ce qu'il est, de ses capacités, d e ce qu'il devient, de la man ière dont il apprend, dont il se développe. Elle d evrait surtout l'engager davantage dans son apprentissage et son parcours, pour qu'il puisse décider de ses choix. En reva nche, elle développe bien la cu riosité. Quel enseignement gardez-vous de votre formation à l'Ecole normale? Après la maturité commerciale où j'étais baignée dans le livresque, l'Ecole normale a été une respiration. Les cours de musique, et surtout les cours de dessin de PierreAlain Zuber ont été une révélation: j'ai appris à exercer mon œil, à faire confiance à ma main, et d'W1e manière générale à me faire confiance. En revanche, à part les cours de littérature, l'école manquait de rigueur dans les contenus, comme si les contenus étaient anecdotiques. Et je retrouve parfois ce manque de rigueur chez les enseignants.

Propos recueillis pnr J. Gagliardi R~- Juin 2000

L'école d'aujourd'hui peut-elle concilier épanouissement de l'élève et adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurrentielle? L'école a une mission assez claire, elle doit préparer l'être humain à être le mieux possible dans la société. Elle s'est éloignée d es idées soixante-huitardes qui prônajent avant tout l'épanouissement d e l'élève, le respect de son rythme parce qu'elle répond aux attentes de l'extérieur qui sont avant tout d'ordre économique. Elle doit donc donner au futur citoyen la possibilité de fonctionner dans le contexte social où il va se trouver engagé. Sur le plan de l'apprentissage des lang ues par exemple, je vois d'un très mauvais œil le fait de dire que cet apprentissage n 'est pas v raiment nécessaire. Si on veut qu'W1 ind ividu puisse communiquer, on est obligé d'aborder des langues et les maîtrises techniques de communica tion. Et cela lui permettra probablement de trouver son épanouissement dans le contexte social. R~ - Juin 2000

Quant à l'idée de concurrence, je d ois citer Paul Curd y qui a été un précurseur pour qu'on supprime l' idée de compétition, qu'on parle d'éd ucation physique et non d e gymnas tique. Com.m ent faire passer l'art de régLer les rapports entre les hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence? L'école a ce rôle d e maintenir les va leurs, de faire en sorte gue l'humain reste l'hUlnain, que l'on respecte l'autre. Elle doit garantir les va leurs qui restent quand on a tout perdu, les énlotions, le senthnent, la fam ille aussi. La société est devenue une société de communication qui offre un mélange de cultures, de races, d e croya nces et l'école est obligée de suivre ce courant. Développer W1e une culture wùverselle d e l'humain est plus important que donner des cours d e catéchèse. Dans ce sens-là, l'école devrait amener à connaître les différents fondeme nts religieux qui existent, ne pas en faire Ul1 dogme, mais permettre l'appréciation ou le rejet. Faut-il resanctuarÏser l'école, en faire un espace clos où l'on enseigne l'art de penser, d'analyser, de critiquer, ou doit-elle continuer, comme elle le fait aujourd' hui à épouser les mouvements de la société? C'est la question qu'on peut se poser, l'œ uf ou la poule? Est-ce que l'école est assez forte pour influencer la société? Je crois que c'est la société qui influence l'école, même si elle est en un produit, mais un produit dérivé. J'imagine mal une école yivre en marge de l'extérieur, ce qui ne yeut pas dire qu'elle ne

doi t pas d éfend re des valeurs. Elle doit rester le ga rantde la culture, d u lien entre le passé et le futur. Face aux changements de société, à la fois rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doit-eLLe offrir à ses étudiants? Premièrement l'indépendance d'esprit, liée au sens critique, indépendance d'esprit qui permet de choisir et de se déterminer en évitant l'aspect sectaire des choses. Deuxièmement une capacité à communiquer de la ma nière la plus la rge possible, comprendre l'autre, bien s'exprimer. Et naturellement, un d es outils de communication est la maîtrise des langues.

Quel enseignement gardez-vous de votre formation à l'Ecole normale? Je ne garde pas de souvenir de l'organisa tion scolaire, lllais l'organisation de l'internat ln' est profitable encoreaujolu·d 'hui . M . Truffer avait d évelop pé le système de l'autogestion, une mini-société avec un président, un chef d es sports, un chef de la culture etc. Cela a été une forme de révélation de constater qu'on pouvai t ré ussir à fonctionner ensemble, et que, dans une société dOlmée, tout le monde est partenaire.

Propos recueillis par Jocelyne Gngliardi

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~~~. J.,h A"~

JIiIIt.... milieu scolaire, à partager la res-

ponsabilité de l'organisation et de l'animation de ces activités (voyages culturels, retraites, activités sportives,. .. ). NOliS insistons beaucoup dans notre

Recteur du Collège de la Planta Quels changements constatez-vous entre l'école de votre enfance et J'école d'aujourd'hui?

En comparrult l'école de mon enfMce, celle des rumées 60 à celle d'aujourd'hui, l'école de meS enfants, je salue avec beaucoup de satisfaction les profondes mutations qu'elle a subies sur le plan organisationnel: la mise en place quasi généralisée de classes à un seul degré avec lm nombre d'élèves sensiblement plus allégé, la mise à disposition des enseignants d'ouvrages scolaires plus didactiques ou de moyens d'enseignements nouveaux dans le domaine de ]'audio- visuel. Ces derniers ont rendu l'enseignement plus dynamique et plus proche de la réalité quotidienne.

taines valeurs fondamentales au ni-

veau de la politesse, du langage, du comportement, du respect de l'autre et en particulier des adultes. L'attitude des parents face à l'école a également fortement changé. Enseignants et autorités scolaires se trouvent souvent pris entre plusieurs feux. Pour certains parents, l'école,

y compris l'éducation, est le domaine des enseignants uniquement; pour d'autres, l'enseignant ne doit ni brusquer, ni changer les habitudes de leur enfant, il doit se contenter d'apprendre sans éduquer.

Le collège vise aussi à apprendre à l'élève à se former un esprit critique, à le préparer à affronter des études supérieures de type universitaire, à apprendre à se battre, à vaincre le minirnalisme ou la médiocrité.

Une pédagogie beaucoup plus active a pu se mettre en place avec les éléments positifs qui la caractérisent: la spontanéité de la relation maître-élève, les échanges entre élèves, la déduction et la découverte faites par l'élève lui-même, la l'utilisation de moyens techniques et didactiques modernes, ... Cette nouvelle pédagogie a également permis aux enseignants de consacrer plus de temps aux élèves en difficulté.

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la sanction.

qui, avec ses grands principes de restructuration, vise Je profit et fait

fi des relations humaines? Seule une action commune de tous (parents - enseignants - autorités scolaires - responsables politiques) ayant comme objectif principal la redéfinition du rôle et des compétences de chaque partenaire de l'école peut amener un redressement de la situation actuelle que l'on se plaît à dénoncer sanS pour autant vouloir se donnel' les moyens

pour réagir. Est-ce une utopie? Non, il ne s'agit peut-être que d'une question de volonté et de courage?

ne cesse d'innover, de réformer, de chalnbouler sans toujours mesurer

Quel enseignement gardez-vous de votre passage à l'Ecole normale? C'est l'école normale qui m'a le plus apporté dans ma formation pédagogique. C'est là que j'ai appris à lire la compréhension ou l'embarras sur le visage des élèves.

les conséquences, n'a-t-on pas gentiment emboîté le pas à l'économie

Propos reweillis par!. Gagliardi

Dans le domaine de l'école où l'on

Au terme de cette réflexion, force est de constater que beaucoup de choses ont changé dans l'école de mon enfance. Cette évolution a visé en premier lieu le bjen-être de l'élève, mais a-t-on réellement mesuré les conséquences de ce louable objectif sur le comportement de l'enfrult dans le milieu scolaire, dans sa famille ou dans la société en général?

Nous essayons d'atteindre ces objectifs en offrant à l'élève, en complément des programmes officiels, l'occasion de s'informer sur les problèmes économiques et politiques par des conférences ou des débats; de rencontrer des professionnels de la santé; d'être confronté à la présentation de films, de spectacles, de concerts ou d'autres manifestations

qu'il est appelé à juger positivement ou non en étant capable d'argumenter sa position; d'être appelé à vivre en groupe en dehors du R~ - Juin 2000

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Il s'agit enfin, pour les professeurs de collège, de former des adultes qui par leur intelligence, leur volonté, leur sensibilité morale et éthique, leurs aptitudes physiques, sont capables de s'adapter à la vie et aux exigences de notre société.

communication, le travail de groupe,

Je constate avec une pointe de regret que par rapport à l'école de mon enfance, l'école d'aujourd'hui a subi un certain relâchement dans plusieurs domajnes. Je pense entre autres à la dinlinution de la concentration en classe, visible déjà dans les petits degrés, à la difficulté de maintenir la discipline en classe ou durant les activités pal'ascolaires (trop grande tolérance de la part des enseignants), à la perte de cer-

L'école d'aujourd'hui peut-elle concilier l'épanouissement de l'élève et l'adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurrentielle? Et comment? Dans ses objectifs, le collège ne vise pas seulement à offrir aux élèves la possibilité d'acquérir de solides connaissances mais à promouvoir W1e attitude positive ouverte, c'està-dire à créer chez lui tm désir d'apprendre, une envie de s'intéresser de près à tout ce qui va compléter ses connaissances et cela même dru,s les domaines qu'il n'affectiOlU" pas forcément.

établissement sur l'apprentissage de la vie en groupe en partant du principe que le collège est une société constituée; l'élève est un membre de cette société, il a donc des droits et des devoirs. Sur le plan humain, nous invitons nos élèves à fairel'effort d'apprendre à se connaître, à se respecter, à s'entraider au niveau de la classe. Nous leur apprenons à se comporter en jeunes civilisés polis et disciplinés respectru1t le matériel et ayant une attitude positive dans toutes les manifestations que nous organisons. Nous leur rappelons régulièrement quelles sont les limites qu'il ne faut pas dépasser et nous n11ésitons pas à prendre les sanctions qui s'inlposent en ayant chaque fois le souci de bien faire comprendre à l'élève concerné le pourquoi de la nécessité de

Comment faire passer l'art de régler les rapports entre Jes hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence? Nous nous trouvons à l'aube du 21e siècle face à une terrible con trad ictian. Tout le monde déplore l'emprise de l'économie et de la presse, dénonce le non respect des contacts entre les humains, la perte du sens des valeurs fondamentales . Mais que fait-on réellement pour corriger cette situation désastreuse? Est-ce vra iment l'économie qui fait chru,ger J'homme? N'est-ce pas plutôt la faute de l'homme qui n'a pas osé mettre une frein à ces dérapages en se fixant des limites? Ne traite-t-on pas trop facilement d'extrémiste toute personne qui a le courage de dénoncer ce type de dérapage? Autant de questions qui mériteraient des heures de débat et encore ... puisqu'il s'agit de refaire le monde?

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J~~V~ Directeur des écoles primaires de Martigny

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.

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Dans votre activité, gardezvous quelque chose de l'enseignement que vous avez reçu à l'Ecole normale? Oui, mais je n'y ai rien appris sur la culture pédagogique qU'lm enseignant doit avoir a ujourd'hui . On n'y parlait pas de Vygotski, Brlmner, ni même de Piaget ou de la pédagogie cognitive. Mais ce n'est pas grave. Ce que j'ai retenu de l'école normale c'est qu'il faut croire à sa mission. L'enseignement des Marianistes, malgré tous les défauts de la pensée unique, inculquait aux norn18liens la notion d'engagement au service de la jeunesse et du pays. Un engagement tenace caractérisé par une ligne de conduite, du charisme.

C'est un peu le reproche que je fais à l'école normale actuelle, qui déve-

loppe l'aspect culturel et méthodologique, mais qui a négligé le développement de la personnalité. On constate du minimalisme, du la-

Nous Sommes actuellement au carrefour d'une école humaniste et d'une école utilitariste. Est-ce difficile à concilier et de quel côté penchez-vous? Je suis convaincu que l'école est un des maillons du maintien de la démocratie. Autrefois, et c'est peutêtre ringard de le dire, l'armée, la famille, l'église défendaient des valeurs communes. Aujourd'hui, on n'a plus de consensuS sur les valeurs à défendre. Seule demeure l'école. Les familles ont des philosophies très diverses, ne serait-ce que

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L'enseignenlent religieux et moral a perdu de son importance. Devrait·on lui réintro duire des branches où l'on enseigne les valeurs morales? Durant les années 70, il Y avait un fort pouvoir de l'église sur l'école. Si on veut que le droit canon prime à nouveau sur le droit civil, bien sûr que c'est non. Mais aujourd'hui, l'école doit continuer à transmettre des valeurs. Il est donc indispensable d'introduire dans les programmes des cours d'éducation citoyenne, d'éthique, ou appelez cela comme vous le voulez. Il faut enseigner aux jeunes les valeurs citoyennes commlmes. Les gens ont des cultures différentes, ils doivent apprendre à vivre ensemble. M

par leurs différentes cultures. Je suis donc clairement favorable à lme école humaniste qui joue un rôle éducatif important. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut négliger les connaissances et les compétences puisque l'école joue un rôle très important dans leur construction.

xisme, un manque de rigueur dans

le comportement.

Directeur du CO Sainte-Jeanne-Antide à Martigny

Sentez-vous une pression, comme directeur d'école, entre ces deux types d'écoles? Qu'est-ce que ça veut dire une pression? Ce sont des excuses. Les pressions n'existent que si on veut bien les accepter. Certains croient aujourd'hui que nous vivons dans un vide jurid ique et qu'ils peuvent s'approprier l'école. C'est de la propagande, mais pas des pressions. Nous sommes dans lm pays démocratique, nous avons des lois et un gouvernement qui décide. Si on n'est pas content du gouvernement, on le change. Mais en attendant, c'est à lui de décider.

l'école, est-ce un espace clos où l'enfant apprend à penser et se construit, ou est-ce une école qui épouse les vues de la société? Ce n'est ni l'lm ni l'autre. I:école est lm des meilleurs exemples du modèle systémique. C'est un produit de la société qui subit donc son influence. Mais, de son côté, elle agit aussi sur la société puisqu'elle forme les adultes de demain.

Propos recueillis par P. Vetter

Quels changelnents constatez-vous entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui? Les élèves sont plus ouverts qu'il y a trente ans, mais l'école manque de cadre et de règles strictes, que ce soi t en primaire ou au CO. Ils ont perdu le sens de la citoyenneté et même au niveau faJnilial les règles manquent. Cela vient peut-être du fait que dans nos écoles il y a davantage de brassage de population et que les exigences éducatives valient beaucoup entre les lmS et les autres. l

l'école d'aujourd'hui peut-elle concilier l'épanouissement de l'élève et l'adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurrentielle? L'école est en partie au service de la société. Elle doit rester lm lieu d'épanouissement mais son cadre mérite lme redéfinition plus rigoureuse. Le rytlune de l'élève est plus facile à respecter au niveau primaire, même si l'enseignant doit aussi donner un rythme, mais la classe peut être gérée en fonction du moment. Ce n'est pas le cas du CO; le professeur impose lm rythme et peut difficilement se permettre un temps de relâchement dans tm cours limité à cinquante minutes. Le changement est important entre le primaire et le CO. Préparer l'accueil des élèves, les informer de ce qui les attend facilitent grandement le passage dans cette nouvelle structure. Comment faire passer l'art de régler les rapports entre les hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence? Il faudrait envisager une éducation à la citoyenneté. En raison du pluri-

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culturalisme, des courants d'idées post-soixante-huitardes, la société a perdu ses repères et c'est à l'école d'en donner de nouveaux. L'école peut développer lme prise de conscience citoyenne en faisant participer les élèves à des conseils de classes, en leur faisant rédiger les articles d ' une charte, par exemple. T! importe aussi de réintroduire les connaissances des institutions et de la vie politique déjà à l'école obligatoire. Les élèves ne savent plus ce qu 'est un conseil communal, par

exemple. On doit rappeler à nos jeunes que nous sommes dans une société et qu'on a envers elle des droits et des devoirs. Faut-il resanctuariser l'école, en faire un espace clos où ]'on enseigne l'art de penser, d'analyser, de critiquer, ou doit-elle continuer, comme elle le fait aujourd'hui à épouser les mouvements de la société? L'idée d'un espace clos est séduisante mais ne tient pas à J'analyse

de la situation. L'école est dans la société et elle ne peut échapper à ses difficuités. Cependant, on peut dans un avenir rapproché redéfinir sa mission. Sur le plan des apprentissages, lU1 recentrage des programmes, d'ailleurs à l'étude au niveau du DECS, est nécessaire, l'école ne peut pas tout faire. Le zapping ici est néfaste. Sur le plan éducatif, l'école doit être plus présente. Elle doit formuler les valeurs à défend re, mettre en place des règles propres à son bon fonctionnement et cela même si à l'extérieur ces règles n'ont plus cours, je pense particulièrement à l'utilisation de la cigarette ou à la consommation de boissons alcoolisées ou encore au port de certaines tenues vestimentaires. L'école doit demeurer un îlot qui garantit lme certaine qualité de vie, un lieu de silence et de tranquillité où il est possible de travailler dans le respect de chaclm. Un tel projet exige bien sûr l'adhésion de tous les professeurs. Face aux changements de société, à la fois rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doit-elle offrir à ses étudiants? A l'égard de chaque élève, la mission de l'école consiste à en faire un être équ ilibré qui aura acquis de bonnes cOIUlaissances et une excellente éducation.

Propos recueillis par J. Gagliardi

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Enseignante spécialisée et rédactrice à«L'Educateur» - Martigny Cilette eretton, vo us qui avez une

longue pratique de la réflexion pédagogique, à l'heure où nombre de certitudes son t remises en question, pensez-vous qu'il y ait encore un sens à parler de l' enseignant comme d'un «maître»? Je pense que la notion de «maître» garde encore une signification, mênle s'il fa ut y apporter des nuances. En effet, aujourd 'hui la conception des apprentissages a changé, bien que la part de l'acqu isition des connaissances res te prioritaire. L'approche constructiviste a montré qu'à côté du maître il y a J'élève, et que c'est l'élève qui apprend et construit ses savoirs: aujourd'hui, le maître n'est plus seulement celui qui donne à apprendre, m ais il doit organiser son enseignement pour permettre à l'élève de construire lui-même ses savoirs. D ans ces conditions, le maître n'a plus seulement à être un modèle, mais il d oit aussi d'une certaine façon rester un modèle pour avoir une autorité clairement perçue sur ses élèves. Ce rôle était beaucoup plus fort auparavant, mais il ne peut disp araître, contrairement à ce que beaucoup avaient pensé après Mai 68, où l'on estimait qu'on

que l' école ait à transmettre des valeurs civiques et morales? Autrefois, à travers l'école, il y avait la volonté d ' inculquer une éducation et une culture communes, et il y avai t entre les familles un consens us s ur certaines valeurs (à cet égard, on constate d'ailleurs qu'en Valais dem eure une conscience identitaire encore solide). Il est cer-

ditiormels fournis par l' Eglise ou l'a rmée ne représentent plus grandchose et il semble que l'école soit la d ernière instance qui puisse inculquer une culture commune et des repères m o raux. Mais il ne fa ut rien exagérer: les fa milles jouent encore un grand rôle et s'il y a moins d'unité, notamment confessionnelle, qu'auparavant, il y a tout de même un accord sur les valeurs fondamentales. Ce qui a changé, c'est que l'Etat définit aujou rd 'hui plus clairement la finalité éducative, qui n' a jamais été absente, de l'école. Ce point est actuellem ent contesté. Mais peuton refuser à l'école une mission éducative de prévention, au moment par exemple où l'on s'apprête à ouvrir des casinos et où la société multip lie les tentations p our la jeunesse? Il est inquiétant que les politiques paraissent ne pas voir les dangers, mais dans ces conditions, le rôle éd uca tif de l'école est d'autant plus important. Il est donc clair que l'école doit transmettre des valeurs, bien qu'elle ne puisse se substituer à toutes les autres ins-

tain qu'aujo urd 'hui, les repères tra-

tances ...

pouvait laisser s'exprimer sans con-

trôle les impulsions des élèves ... Dans ces conditions, pensez-vous

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Vaut-il mieux dans ce cas fermer l'école pour la protéger de certaines ma uvaises influences venant de la société? En tout cas, J'école doit rester un lieu privilégié, avec un idéal (c'est ce qu i fait que les enseignan ts sont souvent critiques à l'égard de la société). L'école n'a pas à s'adapter totalemen t à une société où les valeurs qu'on lui demande de transmettre sont si souvent méprisées : J'école d oit former des jeunes qui feront la société d e demain, et porte par conséquent une part de responsabilité dans le fait de ne pas répéter demain les erreurs d 'aujourd'hui. Mais il est clair que l'école n 'est pas seule à construire la société. Il n e fa ut pas reconstruire des murs autour de l'école, il faut aussi apprendre aux jeunes à se prém unir contre certains accidents de la vie réelle. Mais si l'école doit montrer les choses comme elles sont, elle est aussi un apprentissage de la vie en communauté qui développe des sentiments humains: on peut montrer les choses telles qu'elles sont maintenant, sans pour autant préparer les enfants à une compétition effrénée ou à des comportements condamnables. L'école doit rester lm espace par ticulier, elle doit rester un territoire symboliquement séparé, mais il faut que l'élève puisse en sortir: il y a par exemple un monde de la famiUe et un monde de l'école, et il ya avantage à ce que ces deux mondes fratentisent sans empiéter trop l' un sur l'autre ...

Quel est à votre avis le principal défi que l'école ait aujourd' h ui à affron ter? C'est le défi démocratique. Ces dernières années, on a fait de gros efR~ - Juin

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forts dans ce sens, mais aujourd'hui l'école creuse les écarts entre les privilégiés et les autres plus qu'elle ne les comble. Il n'y a aucune mauvaise volonté de sa part, mais les recettes essayées ne sont pas concluantes. On a mis en p lace des structures, comme les appuis, mais elles manquent d'efficacité à cet égard . Or il y a actuellement une massification de la formation et d e plus en pluS nombreux sont ceux qui exigent un accès aux études: on

ne pourra pas éternellement d écevoir les attentes de ces personnes. Mais les obstacles sont grands. Un seul exemple, autrefois les enseignants prim aires venaient en général du même milieu social que la majorité de leurs élèves. Aujourd'hui, il Y a souvent un d écalage. On le constate tout particulièrement chez certaines institutrices qui sont plus fréquemment encore que les hOlrunes issues d'un milieu socioculturel plus favorisé que la majo-

rité de leurs élèves et qui, d ès lors, sont moins proches d'eux. Si de grands p rogrès ont été réalisés d ans l'égalité en tre les filles et les garçons, on est loin d'une égalité satisfa isante entre les enfants des d ifférents milieux socio-économiques, L'échec scolaire est encore trop souvent fonction de cela.

Propos recueillis par Jean-Marie Meilland

H~~W~ Enseignante 1P ment plus important que développer l'esprit de compétition. Le rôle-clé d' un enseignant des petits degrés est d e privilégier la relation plutôt que la performance.

Elle a enseigné dans tous les degrés primaires, fait une incursion alt cycle d'orientation, émigré au Québec d'où elle a /'amené expérience pédagogique et regard l'louveall sur l'école. Elle enseigne maintenant en lP, degré privilégié qui offre à la fois un cadre défini et une joyeuse liberté, ingrédien ts indispensables mt développement d' une relation de plaisir et de confiance avec les enfants. Elle pratique son métier avec une réelle allégresse, même si au départ, elle n'était pas persuadée de sa vocation. Elle s'étonne elle-même de se sentir aussi épanouie dans sa profession, aussi exactement à sa place. Après sa maturité de Imlgues à SaintMa"rice, "'1 détottr par la Faculté des leltres de Friboll rg (théologie et l'usse), Monika Witschi rejoint l'Ecole 1I0r/11ale du Valais romand. Le besoin de s'engager dans IIne voie qtti Illi permettrait de se selltir utile, la diversité des matières enseignées à l'école primaire motivent lin engagement ta rdif.

Regard sur l'étole ~~Je suis revenue un peu étonnée de mon expérience canadienne. Dans l'école où j'en seignais, l'élève était roi. Tl avait tout loisir d'accepter ou de refuser les activités que je lui présentais . C'est lui qui décida it de ses

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Je veille à ce que l'ambiance de ma classe comporte une dimension sociale. Je constate que les élèves sont de plus en plus individ ualistes et de moins en moins solidaires. Au hasard des situations qui se produisent, j'essa ie de les faire réfléchir sur le respect de l'autre, le partage, la tolérance.

d isciplines, tandis que je me contentais d'être une gentille organisatrice. Or, je suis d e plus en plus convaincue que les élèves ont besoin d'être encadrés, de sentir lllle autorité. C'est seulement ainsi qu'ils peuvent h'ouver des repères nécessaires à la cons h'uction de leur personnal ité. Mon rôle d 'enseignante est de poser des bases et d'engager un processus qui permet à l'élève de trouver ses propres jalons. L'école doit être un lieu harmonieux respectueux des étap es de l'enfance. Elle peut l'être en valorisant le simple plaisir de découvrir, d'apprendre, de progresser sans créer trop tô t des situations de compétition. Développer les qualités h umaines est infini-

Il me semble souvent que les parents eux-mêmes sont démunis et attendent de l'enseignant une éducation à des valeurs hunlajnes que notre société ne met plus en évidence. Cette inquiétude que je constate chez les parents m 'apparaît néanrnoins comme positive: les questions qu'ils se posent, les réponses qu' ils attendent, l'aide qu ' ils demand ent nous font réfléchir et rechercher ensemble. Je refuse le côté défaitiste qui fait dire que ça empire chaq ue année. Mon intérêt pour ce métier est profond ément lié à ce rôle déterminant que joue l'enseignant d ans la formation d'lme perSOlU1e unique, irremplaçable et ce n'est pas parce que l'époque est difficile qu' il faut baisser les bras.» 15


J~-P~N~ Enseignant à Martigny Quels ont été les épisodes marquants de votre carrière d'ensei· gnant. .. jusqu' ici? Comme pour tous les enseignants j'imagine, la première étape importante c'est sans dou te ... la prenüère volée, qui laisse toujours lm souvenir particulier! A part ça, j'en citerai trois. D'abord, l'introduction de l'enseignement renouvelé des mathématiques, dans les années 70. Une aventure passionnante à laquelle j'ai eu la chance de participer en qualité d 'animateur. Ensuite, depuis quelques années, l'expérience enthousiasmante du travail en duo, à plein temps. Enfin, je veux a ussi faire allusion à l'arrivée de l'ordinateur dans l'école, et plus particulièrement la connexion de notre classe à Internet, avec la création et la gestion d ' lm site scolaire. Justement, à propos d'Internet? Qu'est-ce que cela apporte? Beaucoup! Pour le maître, c'est surtout l'organisation de la classe e t la laçon d'enseigner qu'illaut accepter de chambouler. Mais que de richesses pour les élèves! On s'exprime enfin pour être lu par lm vrai destinataire. Textes publiés sur le site, échan ges de courriers avec des enfants, mais a ussi des adultes d ' un peu partout, participation à des activités proposées par d es écoles d'ailleurs, projets inhabituels, tout ça est assez excitant. Sans compter les vrais courriers qui prolongent la communication électronique: cartes postales, dessins, photos, journaux scolaires ... et même à l'occasion du chocolat! Les objectils transversaux

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de comportement trouvent lm terrain privilégié d'application: chercher, organiser, colJaborer, créer, . Bien sür, accessoirement, les enlants acquièrent guelques compétences d ans un domai ne qui fera partie demain de leur quotidien. Et puis Tnten1et, c'est évidemment une o uverture rêvée sur le monde, l'approche d e cultures ou simplement d 'habitudes de vie différentes, ... Il arrive d'ailleurs que les enfants soient confrontés à d es situations difliciles vécues par des correspondants. Nous avons par exemple d es échanges réguliers très lorts, parfois émouvants, avec des enfants hospitalisés à Orsay, près d e Paris. Remarquez, pour les écoliers d'aujourd'hui, l'ordinateur n 'a déjà plus grand-chose de magique, et Internet ou pas, des élèves passils ou introvertis ne devierment pas miraculeusement emballés par l'école, ou subitement créatifs! .Il reste toujours pour le maître à exiger des efforts de leur p art .. Dites-moi, qu' est-ce qui a changé dans votre enseignement depuis votre Ecole Normale? J'admets volontiers avoir reçu à l'Ecole Normale une formation correcte. Disons que nous avons baigné d a ns un certain climat pédagogique. Mais la pédagogie enseignée était celle de l'époque. Le lutur instit y apprenait à «dormer des leçons», avec une démarche très téléguidée, qui prévoyait jusqu'aux réponses des élèves! Tout l'art consistait à poser les bonnes questions pour obtenir les réponses p lanifiées. C'est à peine caricaturé ! Il Y a aussi cette idée, plutôt lataliste pour les moins favorisés, qu'on nous transmettait :

une classe, c'est un tie rs d e bons, un tiers de moyens, lll1 tiers d e faibles . Aujourd'h ui, avec nos élèves, l'enseignement Irontal s'est raréfié. Il est remplacé par des activités de groupes, des a teliers. Les exigences sont davantage individualisées. Il y a p lus pour l'enseignant à organ iser le travail qu'à donner des cours! Les enlants deviennent responsables de leur savoir et de leur progrès. Nous, on met à leur disposition les moyens: matériel, fiches, situations. Eux cherchen t, s'exercent, découvrent, construisent. On essaie de provoquer lm nlaxinllllTI d ' interactions entre élèves, l'entraide, la confrontation des démarches et des résultats, ... Et dans la majorité des cas, nous essayon s d 'accorder plus d 'importance au ch emin qui mène à la réponse qu'à la réponse elle-même. Quel souvenir gardez-vous de l'Ecole Normale? A part les sempiternelles anecdotes qui sont régulièrement répétées lors des soirées de retrou vailles, je garde surtout le souvenir global d'lUle période marquante de ma vie. A lme époque où les occasions de quitter la famille é taient rares, des études en internat représentaient quelque ch ose d 'important. Maintenant, avec Je recul, je me dis aussi que l'Ecole Normale n'était pour le moins pas très visionnaire! Surtout lorsqu'elle n ous mettait en garde contre la routine qui allait nous guetter! Alors que dès notre sortie, l'école romande commençait à se mettre en place, avec son délilé de renouvellements de programmes et de moyens d'enseignement. Et ça n 'a jamais cessé depuis r R~· Juin 2000

Comment voyez-vous l'école du futur? L'enseignant devra-t-il être encore le «maître)? L'école aura-telle de plus en plus un rôle de dispensatrice de valeurs civiques et morales? L'éco]e devra-t-elle surtout songer à adapter les jeunes à la société ou devra-t-elle former leur personnalité? Mon rêve, c'cst lmc école qui permette aux élèves de «perdre» du ten1ps .. . pour chercher, tâtonnel~ se tromper, se corriger, ... L'en combrement de la grille h oraire et des programmes nOLIs oblige trop souvent à négliger ces étapes pourtant si importantes dans la construction du savoir. La notion de «maître», détenteur et transmetteur des connaissances, est anachronique. J'ai tendance à consi-

dérer gue l'enseignant devra être de plus en plus au servic::ede l'élève, en mettant à sa disposition tout ce qui est nécessaire à son épanou issement, et en lui montrant qu 'il est capable de découvrir de nouvelles notions par lui-même. Sans pour autant renoncer à son autorité. Il y a ura toujours des règles d e vie à respecter à l'école! Permettre à chaque enfant d e tirer le meilleur de lui-mêm e, c'est ce gue je souh aite à l'école de demain comme à celle d'aujourd'hui. Tout en transmettant des valeurs qui permettront non seulement aux enlants de s'adapter à la société d'adultes qui les attend, mais peutê tre à contrib uer à la rendre plus juste ct plus humaine: respect des différences, tolérance, solidarité,

partage, mais aussi esprit critique, autonomie, persévérance, rigueur .. Et linalement, si la mission de l'école reste d 'éduquer et d 'insb."uire, n'y a-t-il pas de constantes interlérences entre les deux? Une dernière question: que pensezvous de la présence d' élèves étrangers dans une classe? Pour une école qui a choisi d e njer l'exclusion, on peut imaginer que la question ne se pose pas! Une c1asse, c'est de tou te façon un ensemble très h étérogène d 'enfants. J'ai envie de répondre par une banalité, mais à laquelle je crois: la diversité est W1e richesse.

Propos recueillis par Jean-Marie Meil/and

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Enseignant spécialisé à Fully maux» n'ont aucun problème pour accepter le hand icap, qu'il est rare qu'il laille intervenir auprès d 'eux parce qu'ils a uraien t eu un comportement inapproprié, d ' intolérance ou de condescendance. Je relèverai a ussi que pour laire ce travail d e manière adéquate, il faut des moyens, résultat d ' une volon té politique, ce qui est le cas d ans la région de Martigny.

Dans votre enseignement, quels sont vos centres d 'intérêt? L'intégration est b ien sûr mon premier centre d ' intérêt. Mais ensuite, il y a aussi les spectacles que nous organisons à Fully pour donner un agrénlent artistique à la vie scolaire. Pou vez-vous nous parler de votre expérience d e l'intégration? Dans le cas de Fully, tout a commencé par des enfants qui avaient de grandes d ifficultés et dont les parents, qui n'habitaient pas loin de l'école, souhaitaient qu'ils restent dans leur milieu. Au départ, ce n'était pas lié à un projet systématique comme celui qui était mis en œuvre à Martigny. Par la suite, nous avons intégré des enfants avec d es handicaps beaucoup plus lourds. R~· Juin 2000

,'"

Quels sont les avantages de ce type d ' intégration? Ils sont nombreux: d'abord, le bienêh'e des enfants h an dicapés s'en trouve amélioré, ce qui n'est pas peu de choses, mais il y a aussi la satisfaction des parents, celle d es autres enseignants, un enrichissement pour les autres élèves qui font une excellente expérience de vie. A cet égard, il laut noter que les enfants <<1\or-

Parlez-nous maintenant des spectacles que vous montez à Fully ... Je veux d 'emblée souligner que ce travail est un travail d'équipe, auquel un grand nombre d'enseignants ont constamm ent collaboré. Aujourd'hui à cet égard, je me considère plus comme un porteparole ... Tout a commencé par l'envie qu'a eue un collègue, Gilles 17


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".

Carron, de faire du théâtre à l'école. D'abord , n ous avons adapté une pièce, Lili Moutarde, puis nous en avons créé une, le Fmileuil rouge, en nous inspirant d ' un livre pour la jeunesse, enfin nous sommes passés à une création originale, que nous avons répartie en deux spectacles, le Bal des Sorcières Zil1zolil1es et la Complainte de Cal1tlwris. Pour ces deux derniers spectacles, nous avons créé des personnages, d es textes, des chansons qui ont été enregistrées sur CD. Avec ces quatre spectacles, nous avons touché en viron 600 enfants. Le succès a été grandissant jusqu 'au dernier qui a été joué huit fois à guichet fermé à la BelleUsi ne de Fully pour un total d 'environ 3000 spectateurs. Mon rôle a été celui de l'écrivain de service, alors qu'Lm autre collègue, Raphaël Mailler, s'est occu pé plutô t d e la musique ... Mais je le répète, des dizaines d'enseignants nous ont apporté une aide extraordinaire en réalisant costumes, décors, affiches ... Nous avons toujours voulu respecter des critères de qualité assez hauts: nous avons voulu que les gens n e viennent pas selùement pour voir le fils, la petitefille, le neveu ou la cousine, mais qu'ils viennent pour le plaisir d'un vrai spectacle. Le dernier spectacle se voulait presque professionnel, nous avons d 'ailleurs recouru à des personnes d 'expérience.

", Et comment les enfants ont-ils vécu tout cela? Pour eux, il y a au début un moment pénible: ils ne mesurent pas qu'on peut s'amuser, faire quelque chose d 'extraordinaire qui fai t plaisir, mais qu 'en même temps il fa ut être extrêmement rigoureux et discipliné ... Mais quand on présente la pièce, ils se comportent et réagissent comme de vrais comédiens et leur plaisir est immense. C'est aussi pour eux une grande reconnaissance de voir qu'on parle d'eux dans les journa ux, à la TV. Quelle est votre principale motivation en tant qu'enseignant? Je répondrai en tant qu'enseign ant spécialisé. En effet, je n'a i pas de 18

groupe à gérer COlnme les enseignants p rimaires (que j'admire d'ailleurs). Je n 'ai jamais été atti ré par l'enseignement frontal et c'est pourquoi je me suis tou rné vers l'e.nsejgnement spécialisé où l'on s'occupe plutôt individuellement des enfants . Dans l'enseignement spécialisé, ce qui me motive, c'est de vivre au quotidien la différence, pour que ces enfan ts ( décalés» progressent et deviennent au tonomes, et que cela se fasse dans unntilieu ouvert, dans la mesure du possible. Parlons de votre Ecole Normale. Quel souvenir en gardez-vous? Je vous l'ai d it, n'ayant jamais été motivé pour l'enseignement priluaire normal, je n'ai pas beaucoup profité de l'Ecole Normale comme d 'une école professionnelle. En revanche, j'y ai beaucoup appris du point de vue de la formation générale: j'y ai acquis des méthodes d e travail, j'y ai pris goût à la littérature, j'y ai vécu mes prentières expériences artistiques . J'ai aussi tul bon souvenir de la camal"aderie qui existait entre nous. Comment voyez-vous l'école du futur? Je répondrai en observateur, en témoin, puisque ma tâche est spéciale. Mais voir fonctionner mes collègues m'inspire plusieurs réflexions: il me semble que le métier devient de plus en plus difficile, que les classes sont de moins en moins homogènes, alors que l'image de la profession est de moins en moins bonne. Pour l'avenir, il me selnble que l'école sera à l'image de ses enseignants : il faut que l'enseignant soit avant tout une personne avec ses passions. Avoir une passion et la faire partager par les enfants apporte beaucoup pour la gestion d'lme classe. 11 fa ut que l'enseignant d éveloppe une personnalité et OSe défendre des projets qui lui tiennent à cœur (il suffit de voir ce que des spectacles, des concerts, des enregistrements réa lisés à l'initiative d 'enseignants apportent à la formation des élèves) ... li me paraît aussi évident que l'école va suivre l'évo-

lution de la société: on comlnuniquera davantage, même s'il y a des questions à se poser sur la qualité de cette communication, il y aura plus d e mélange de populations, donc toujours plus de différences à gérer. Dans ces conditions, l'école serat-ell e le dernier lieu où se transmettront les valeurs civiques et morales, sa mission éducatrice sera-t-elle encore renforcée? Selon moi, l'école ne doit pas remplacer les parents, mais elle doit quand même éduquer: on demande déjà à l'école d e dOlmer des règles élémentaires de comportement (on entend d 'ailleurs souvent di re, quand un enfrull n 'a pas un comportement adéqua t: «mais qu'est-ce qu'on leur apprend à l'école ?»). L'école devra garder comm e lme grande priorité la sociaUsation, avec l'appren tissage d 'attitudes comme le respect des règles communes, la tolérance, la négociation, la justice, et ceci va bien sûr contre les Inodèles souvent proposés d ans les m édias. L'école est une mini-société avec une hiérarchie, un guide qui reste une référence, quelqu'un qui ouvre la voie et qui protège, et qui est le garant des valeurs démocratiques de cette mini-société.. Elle gardera ces caractères ... L'école peut a ussi mon trer que ceIiaines choses qu'eUe a réalisées sont possibles ailleurs qu 'à l'école, l'intégration par exemple ... L'école pourrait ainsi servir d'exemple, de laboratoire pour le reste de la société? A voir une classe de 26 élèves qui fonctionne bien, dans le respect de la personnalité et des talen ts de ch acun, il me semble qu'on peut le dire .. .

Propos reweillis par jeall-Marie Meilland

Enseignante 1P- 3P à Sion 25 ans de métier ... dans le même pavillon scolaire de banlieue. Et toujours le feu sacré. En plus de son el1seignetuent, elle continue d'animer des cours de frnnçais, de poésie, ef d'élabOl'er des moyens d'enseignement.

Regard sur l'école Si le quartier n'a pas ch an gé, la population du quartier, eUe, a radicalement changé. Aujourd'hui, l'enseignement n 'a plus la priorité. L'école est devenue le lieu où se retrouvent les problèmes sociaux (violence envers les enfants - violence entre les enfants - conflits fa miliaux ... ), les problèmes d 'hygiène d e vie (apprendre, sans blesser, la propreté - avoir des heures de sommeil suffisantes ... ) et les problèmes de communications (lang ue et cultures différentes) . Avant d 'enseigner, il faut apprendre à viv re ensemble. J'apprécie de suivre mes élèves deux ou trois ans. Cela me permet de construire quelque chose avec eu x. On voit les choses différelrmlent selon qu'on doit supporter ou accepter certains enfants pendant plusieurs années. Nous cherchons des règles de vie commune. Une attention est portée au respect de chacun. Puis nous établissons notre «règlement». La structure (acceptée par tous) qui se met en place, au fil des semaines, est très stricte.

construire une autre. Il est pa rfois difficile de parler d e bien et de mal quand certains enfants vivent des situa tions difficiles (parents en prison, enfants battus, familles déchirées .. .). Le petit fascicule édité par Pro Juventute, Permis de prudence, S.O.5. jeunesse, permet par ses mises en situation, de réfléchir et de chercher des solutions appropriées. L'engouement pour l'école est en voie de disparition. L'école n'est plus la seule source de savoir. Elle reste encore un lieu de sélection . Actuellement, je travaille par groupe, par atelier ou individuellement pour gérer ma classe au gré de mes degrés et des différents niveaux. Le tra vail par atelier me permet de donner des leçons courtes pendant lesquelles les enfants ne peuvent se disperser. Les tra vaux par groupe apprennen t à mes élèves à se prendre en charge, à faire des choix et à être autonomes. Travailler individuellement avec eux me permet de répondre à leurs demandes

(notées sur le panneau S.O.S.), d e faire de la remédia tian .. Ce type de gestion porte ses fruits mais il exige une excellente organisation du trava il de la classe. La principale difficulté est due à la contradiction entre cet enseignement différencié qui exige une souplesse et une mobilité et la grille horaire demandée par le DECS. La pédagogie différenciée permet d 'amener les élèves par divers cheminements et ry thmes à des objectifs commW1S . Je pense qu'il est important de prendre des distances par rapport aux théories méthodologiques, de se les approprier et d e les adapter aux réalités de sa classe. Une méthode et des moyens d 'enseignement restent aléatoires car d 'autres facteurs plus complexes entrent en jeu (personnalité de l'enseignant, milieu social des élèves).

Propos recueillis par J. Gagliardi

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1 ,

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Grâce à la littérature enfantine fort riche (histoires lues ou racontées), on essaie de comprendre les notions de «(bien) et de «mah>, On peut choisir, se poser des questions pour mettre fin à une histoire ou pour en R~ - Juin 2000

R~ - Juin 2000

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f1~-g~ G~1-P~ Vigneronne-encaveuse Un père vigneron lui a tml1smis l'amour de ln vigile, elle avait dll goût pour l'enseignement et la conviction qu'lIne bonne formation de régente ne serait pas inutile. Elle a fait fructifier les deux talents: hllit ans d'enseignement à Saint-Léonard et à Genève, trop d'énergie pOlir le métier If) et pas encore renvie de maten1er. Marie-Bernard met le cap sur C/wngins où elle étudie la viticulture et l'œnologie.

Pour elle, Changins a été IIne révélation, celle que leplaisird'étudier pOllvait être aussi intense que celui que l'on connaît dans ses loisirs de prédilection; cette véritable découverte offrait, ell prime, la possibilité de côtoyer des gens aux intérits semblables, de visiter les caves en leur compagnie, de comparer les vinifications et de partager ce plaisir de chercher... CTwl1gins c'était aussi un travail énorme

abaltu dans la joie. Après lm stage en Suisse allemande, Marie-Bernard est engagée comme cheffe de culture de quatre heclares chez Charles Bonvill en un temps où les femmes SOl1t plutôt préposées au sécateur. NOliS sommes en 1982, le Valais commence à se préoccuper de recherche et de lutte intégrée avec trois spécialistes, contre hllit cents aujourd'hui. Tant pis pour la production intégrée et ses piquantes investigations, MarieBernard accompagne aux USA son mari médecin, oublie presque la joie des ceps, revient deux ans plus tard avec deux enfants nouveallx et la certitude 20

J

Un regard sur l'étole L'école, aujourd'hui, est avant tout un lieu où les enfants apprennent à chercher. En cela, elle a évolué depuis le temps où je r ai su ivie et depuis le temps où moi-même je transnlettais des connaissances.

En 1992, elle se lance dans une nouvelle aventure, elle a envie de créer Lin produit. La voilà qui constmit sn cave à Grimisuat, loue des vignes, et trouve cette énergie prodigieuse, étonnamment disp(mible quand on en a besoin et qui permet de faire des choses que peulêtre on ne pourrait pas faire à d'autres moments. Troisième bébé, la vigneronne allaite entre deux vendanges~ savoure avec une joie égale le travail de la vigne et celui de la cave. Deux de ses vins sonl classés grands millésimes, reconnaissance habituellement accordée Ime fois par siècle... L'exploitation est prévue pour trois hectares et aujourd'hui, Marie-Bernard a l'opportunité de régner sur lrois hectares. Elle y apprend la patience et la lenteur requises par la viticulture, le long travail des cépages nouvellement plantés qui ne produisent pas encore, la rentabilisation à long terme. Peu importe, MarieBernard savoure surtout sa chance de ne pas avoir connu de mauvaise année.

"

Géographe, rédacteur de «(roc' nature» Ses vins finalement lui ress.emblent, fins, hamlOniellx, enjoués racés.

que la réalisation d'un rêve est toujours possible, il suffit de vouloir ..

5~f~

Je trouve nécessaire que l'enseignant fasse preuve d'autorité et que l'école soit un lieu où l'on respecte les règles, sinon c'est aux parents à redresser la situation et c'est plus difficile. La première punition d'un de mes trois enfants a été considérée par toute la famille comme un événement. .

Les parents deva ient davantage soutenir l'enseignant dans sa mission d'éducateur et responsabiliser leurs enfants, leur apprendre aussi le respect de l'autre. J'appartiens aux derniers enseignants-je-sais-tout. C'est surtout après l'Ecole normale que je me suis rendue compte que je ne savais pas grand-chose et que je m'étais beaucoup rempli la tête.

Propos recueillis par J. Gagliardi

R~ - Juin 2000

Il a commencé ses études à l'Ecole normale des garçons et les a terminées à

l'Ecole norl1lale du Valais romand, ce qui signifie qu'il appartient encore aux fraîches volées.. Un an d'enseignement en deuxième primaire à Monthey permettent à Samuel Fierz de vérifier son goût pour l'éducation, mais aussi son envie de voir autre chose. Diplômé ell géographie en 94, il est nommé assistant et entreprend des recherches sur l'évolution du relief du fura. L'obtention d'un DMG lui permet d'enseigner dans les collèges, mais c'est au centre nature de Champ-Pittet qu'il fait valoi,. sa formation en sciences naturelles et ses connaissances pégagogiques. Responsable des activités jeunesses, il coordonne les différents groupes jeunes-natllre de Suisse romande, assure la formation des moniteurs, mais surtout assume l'édition de Croc/ Nature. Dans ce petit journal, destiné aux juniors de Pro Natura, Samuel Fierz réussit avec brio à adapter, sur un ton de joyeux drille, ses connaissances de la nature, à un jeune public.

constate aussi un plus grand souci de J'éducation qu'il y a quelques années. Jeconsta te encore qu'aujourd'hui, la cellule familiale délègue parfois à l'école une partie de son rôle d'éducation. Comment faire passer l'art de régler les rapports entre les hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence? Je pense qu'il est important de rendre les enfants attentifs à l'autre, de les habituer à écouter l'autre, de leur permettre d e réaliser qu ' il y a des idées différentes ct que l'on peut vivre avec ça; l'école devrait aussi leur apprendre à être critique vis-à-vis d'eux-mêmes, et à éviter Jes jugements trop simplistes. Faut~il

Plus que l'engagement militant, c'est SOI1 envie de transmettre son goût pour la Ilature et cet intérêt toujollrs vifpo",· l'éducation qui ont motivé S011 activité actllelle; la flamme éducative n'est d'ailleurs pas près de s'éteindre puisque Salltuel Fierz prépare actuellement lIll DES ( diplôme d'études supérieures) en sciences de ['éducation.

resanctuariser l'école, en faire un espace dos où l'on enseigne J'art de penser, d'analyser, de critiquer, ou doit-elle continuer, comme elle le fait aujourd'hui à épouser les mouvements de la société? Dans Wle journée, on a besoin de s'investir dans des activités sociales et on a besoin de se mettre en retrait, de se retrouver. A filon avis, l'école doit aussi offrir ces deux mouvements. Elle est inévitablement un miroir de la société puisqu'eUe y est englobée, mais elle d evrait aussi apprendre la mise à distance en développant le sens critique.

Quels changements constatez-vous entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui? L'école d'aujourd'hui me paraît assez semblable à celle que j'ai connue enfant. Elle a peut-être davantage à prendre en compte la diversité, diversité de pensée, diversité sociale, culturelle voire ethnique. Je

Face aux changements de société, à la fois rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doit-elle offrir à ses étudiants? Former des enfants qui ont confiance en eux, qui soient bien dans leur tête. Mais je n 'ai pas de recette miracle à proposer.

R~ - Juin 2000

Moi-même, j'étais très impressionné par l'université, et peu sû r de réussir dans ces études. Avec du recu l, je m'aperçois qu'il nJy avait vraiment pas de raison de douter. Il faut descendre l'université de son piédestal.. comme beaucoup d'autres choses que l'on croit parfois impossibles à réaliser. C'est pourquoi je trouve important de dire à un enfant «c'est possible, tu peux y arriver ... )~ QueJ enseignement gardez-vous de votre formation à l'Ecole normale? Ce que je garde de l'Ecole normale c'est avant tout une bonne bande d e copa ins. Notre classe était exceptionnelle et nouS nous revoyons toujours. J'ai aussi gardé un souci de rendre compréhensible ce que je veux fai re passer. Mais le meilleur atout de l'Ecole normale a été pour moi cette possibilité de développer des savoir-faire variés, le chant, la musique, les travaux manuels, le sport, le dessin ...

Propos recueillis par J. Gagliardi

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et de bêtise est plutôt constant dans l'histoire. L'autre sentiment est celui que j'appellerai pompeusement un «vi talisme optirrùste» : le matin,

Spédaliste de la littérature des XIXe et XXe siècles Un petit tour d'enseignement en classe primaire et Noël Cordonier el1treprel1d des études de leUres el1 1111 temps où la maturité pédagogique n'était pas reconl1ue par les ul1iversités suisses romandes. Mais à la faveur d'une dérogation locale que le cal1tOI1 avait créée, J'Ul1iversité de Fribourg a permis aux Normaliens d'accéder directement aux études de licence, sans passer par le diplôme d'enseignement secondaire. Plus tard assistal1t à Saint-Gall, pllis maître-assistant à Lausanne, il a consacré ses recherches à Victor SegalC/1 (1878-1 919). Sa thèse, soutenue à Lnllsanl1e, a abouti à deux livres, MaxAnély et lesfantômes et Victor Segalen, L'Expérience de l'œuvre. De cet écrivain, un médecin de mari/1.e qui a d'abord appris à voir Tahiti par le regard de Gallguin avant de voyager en Chine, Noël Cordonier retient les 111111tiples manières auxquelles il a recouru pour capter J'imaginaire du lectellr (exotisme, provocation, ironie, .. J, ainsi que J'adhésion totale ql/e Segalell a donnée à l'art, considéré comme 1/11 absoll/. E11 sus d'un sujet d'étude personnel, qui a été fil1ancé par le Fonds natiol1al et qui porte sur Les représentations contemporaines de la langue française (les mythes de la clarté, de la pllreté, de J'universalité, .. .), Noël Cordonier travaille al/ Centre de Recherches sur les Lettres Romandes (CRLR), à Lal/Salll1e. A ce titre, il participe ail chantier Raml/z pour la future édition des romans dans la collection de «La Pléiade». Ce travail d'équipe consiste à annoter les textes, à les sitl/er dans l'histoire des idées, à repérer leurs variantes, bref à établir une éditioll de type scientifique. Il faut également mesu,.e,.le ,.ôle et l' importallce dalts la poétique ramuziel1/1e des quelque cent Ci l1 -

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quante nOl/velles abandonllées et de la dizaine de l'Ol/1al1$ inédits. Les al/teurs de références et les romans de prédilection ne salit jamais in/locents. Pour Noël Cordonier, c'est Proust, 1111 auteur si pl/issallt qu'il faut le déguster à dose homéopathique et c'est al/ssi Le QI/atl/or d'Alexand,.ie de Lnwrence Durrell, une Somme moderne de l'amour.

bien connu, l'école est appelée à remplir d'importantes tâches d'intégration sociale et d 'éducation. Les difficultés, mais aussi les chances de ces activités, c'est de ne plus reposer su r des normes inctiscutées, mais de se définir en permanence, en situation e t de varier incessam-

ment. Pour l'enseignant, l'inconfort et le doute sont désormais constitutifs, mais jamais peut-être sa personn e, son ê tre, son propre rapport au m ond e n'ont autant compté.

Noël Cordonier

l'école d'aujourd'hui peut-elle concilier épanouissement de l'élève et adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurren-

SEGALEN ET LA PLACE DU LECTEUR Etude de Stèles et d'Equipée

tielle? Sur ce plan, il me paraît illusoire de distinguer l'école de la société, car

quand je vois des grappes d'écoliers bruyants débouler dans le bus, je suis ému et séduit par la variété des visages, des couleurs, des langues même. Certes les codes de conduite de ces jetu1es ne sont pas forcément les miens, mais je ne doute pas qu'ils en ont ou qu'ils en 8lu·ont. La violence, dit-on, augmente: j'espère

Quels changements constatez-vous

Pour beaucoup de personnes de ma génération et de mon milieu (paysan), la culture et le savoir avaient un réel pouvoir d'arrachement,

voire de libération des déterminismes. Aujourd'hui la part de l'instruction qui revient à l'école est affaiblie et par les autres moyens d 'apprentissage et par une certaine déflation du savoir. Par contre, c'est

qu'il n'est pensé par le groupe, et que ce groupe n'a qu'tu1e faible capacité d'anticipation, j'aurai précisé l'étroite m,arge de manœuvre en tre

le possible (ce qu'on voudrait que la société soit) et l'inéluctable (ce qu'elle est) . Si étroite que soit cette

comme elle le fait aujourd' hui à épouser les mouvements de la

société? J'ai partiellement répondu à la question en estin1ant d'tu1e part que, oui, l'art de penser (de créer de la distance en soi) était l'un des objectifs de l'école et que d'autre part, l'école ne se distinguait que faiblement de la société.

la concurrence et les exigences com-

bastion d'W1e présumée authenticité. Bien sûr, je ne me réjouis pas

particulièrement de l'uniformisation des comportements et des cultures. Je reste néann10Îlls convaincu conlmunautés un e réserve d'irmo-

la notion d'identité a d'illusoire. Sur le plan de l'identité politique, le citoyen moderne est l'otage d'tu1e conception de l'Etat qui date des nationalismes

vation suffisante pour éviter l'homogénéité. Quel enseignement gardez-vous de votre formation à l'Ecole normale? En enseignant à tous les nivea ux de la scolarité, de l'école enfantine à l'Uni versité, j'ai vérifié une petite loi pm tique que l'on m'avait apprise: deux minutes d'attention pleine, intense, d'un écolier pen-

dant tu1 cours de 20-30 minutes

post-napoléoniens.

peuvent être considérées comme un

Souvent fondées sur le culte de la différence (de langue, de religion, de culttu·e), ces conceptions sont à l'origine de la majorité des guerres actuelles. Sur le plan de l'identité

succès, le reste du temps étant occupé pa, une attention flottante !

privée, l'individu accorde une importance démesurée à

une mine ennuyée fonctionnant comme sonnette d'alarme.

ses racines et il fétichise les petites différences (les Valaisans se-

indirecte, l'individu éprouve que la vie est injuste, que les chances sont inégales, que l'épanouissement est aléatoire, il n'est peut-être pas trop utopique de penser que l'école pourrait donner à un jeune le réflexe de l'autocritique. La distance ainsi créée par rapport aux besoins et aux sollicitations me paraît l'une des conditions d'tu1 engagement critique et constructif dans la ou dans les commtu1autés que connaî-

sur les cultures érigées en dernier

crer.

devraient conduire en priorité consiste, à mon avis, à dénoncer ce que

de critiquer, ou doit-elle continuer,

communautés d'intérêts : c'est bien. Reste maintenant à ne pas se replier

qu'il y a dans les individus et les

seigne l'art de penser, d'analyser,

resanctuariser l'école, en faire un espace clos où l'on en-

validé la notion de frontières. Les pays perdent leur rôle au profit des

marge d' action, l'enseignant en moi continue pourtant de s'y con sa-

Faut~il

de l'hunlanité ..

sa naissance, de manière directe ou

entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui?

nOLIs pense moins pa r lui-mêm e

Face aux changements de la société, à la fois rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doitelle offrir à ses étudiants? La réflexion que la société et l'école

simplement qu'elle n 'atteindra plus jamais le niveau de celle du XXe siècle, le plus meurtrier de l'histoire

mencent au berceau. J'assignerais néanmoins à l'école tu1 idéal: si dès

Champion

Quand j'a urai ajouté que chactu1 de

raient ceci ou cela, les Vaudois cela ou ceci,

etc. ). Cela me paraît suranné, naïf et poten-

Depuis, j'essaie, dans la meSure du possible, de capter au moins une

fois le regard de chaque participant,

La recette peut sembler dérisoire, mais à l'Université, où le souci de la transmission réelle des connaissances est encore faible et où le professeur estime encore trop souvent que son savoir est si attendu e t si

tiellement dangereux. La seule différence qu'il vaille la peine d'approfondir est celle de l'individu rencon-

important qu'il ne peut qu'envelopper magiquement l'étudiant, elle contribuerait certainement à la qualité des cours 1

tré ici et maintenant,

Propos recueillis par J. Gagliardi

du visage toujours recommencé d'autrui qui

m 'apprend sa singula-

tra un jeune.

rité.

Comment faire passer l'art de régler les rapports entre les hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence? Je suis partagé entre deux sentiments. L'un pessimiste, fondé sur le constat que la nature humaine change peu, que le taux de violence R~ - Juin 2000

L'optin1isme relatif que j'évoquais il y a un instant s'appuie sur ce qui fait peur à d'autres: la créolisation, ]a mondialisation. L'économie a

déjà partiellement inR~- Juin 2000

23


P~G~ Architecte Arpellter la cour de récréation deux fois par jOll r en compagnie d'institutellrs proches de la retraite renvoie à Patrice Gaglia/'di l'image de ce qu'il sera dans q/lelque qI/orante ons ... NOLIS sommes dans les années septante, à ses heures de loisirs le jeune enseignant retape une vieil/e maison dans le val d'Hérens et découvre d'alltres arpen tages ... Mais l'EPFL ne reconnaît pas la maturité pédagogiqlle. Qu'à cela ne tienne! Le futur architecte suit - 44 "eures par selllaine - le COl/rs de mathématiques spéciales avant d'être admis en section

d'architecture. Al/jourd'hlli, Patrice Gagliardi se définit comme tm architecte de ca mpagne

.. ', '

par opposition al/X grosses pointllres qlle salit Peter ZlIInthor, Herzog et Demellron, ou Mario Botta. De la construction du collège de Brigue à la restauration de Valère, il travaille sur un large évelltail d'activités qui touchent allssi bien l'aménagement du ter-

locaux. Hauts II1l1rs gris rythmés par des tmvées aux lignes pures, plafond voûté, scandé de lucarnes lumineuses

qlli fmctionnent et répercutent la lumière, l'option est claire et simple, c'est de la Plll'e géométrie. Le collège de Brigue, dont la construc-

tion démarre cette am'lée, jouera Illi aussi des matériaux que privilégie l'ar-

chitecte: béton apparent, métal, pierre naturelle, bois, verre et pare-soleil en bois, utilisés sobrement. Chac1l1'l de ces matériaux doit s'el.-primer comme tel.

Mais l'approche économiqlle est très différente: Collombey s'inscrivait dans une société opulente, le collège de Brigue doit respecter des conditions de programme minergie et tendre vers un développement durable.

Les dernières décennies ont lnis en ava nt la notion de droit des élèves : droit à l'expression, à l'argent, au bonheur; mais la notion de devoir a été oubliée dans la balance.

L'école d'aujourd'hui peut-elle concilier épanouissement de l'élève et adaptabilité à une société de plus en plus exigeanle et concurrentielle? Aujourd'hui, on constate une ambiguïté fondamentale entre une école qui croit préparer la société de demain, mais est toujours en retard d'une g uerre sur elle. La crise économiq ue des années 1990 a montré que le gâteau n'était pas suffisamment grand pour tout Je monde; par là, elle a provoqué une sélection et révélé des partenaires qui s'adaptaient plus facilement à une période difficile: ceux qui savaient faire preuve de rigueur, de constance, d 'effort, de force de travail avaient les moyens de parer la crise.

ritoire que les cOllseils à une commune

ou l'expertise judiciaire.

Actuellement, même si la société économique reprend, les besoins sont plus exigeants. L'école doit donc viser avant tout la rigueur, la constance, l'effort, parce que rien n 'est jamais acquis, l'école n 'est jamais finie: le sentiment de perfectimu1ement doit nous habiter en permanence, celui qui n'apprend plus tombe en obsolescence.

loli retour des choses, c'est à un architecte qui a enseigné que revient le plai-

:: ,/

sir de construire le centre scolaire du

Corbier à Collolllbey-Muraz en 1989. Cette cO/lstrllctioll répond à un exercice dO/1né, garantir tm confort pour ceux

qui apprennent quand bien même lignes de chemin de fer et routes limitent la parcelle 011 nord et à l'ouest, assurent un vacarme pas nécessaire-

ment utile à l'étude. Une construction en L et lin 111Ilr creux résolvent la dis-

h'ibution des espaces et l'isolation phoniq/./e. Matériaux modernes et atmosphère de monostère pour ce mur creux, adossé ail remblai ferroviaire, qui abrite Ul1 COli loir,

comme un déambulatoire

unique assllrant la distribution des 24

Quelques réflexions sur l'école Quels changements constatez-vous entre J'école de votre enfance et l'écoJe d'aujourd'hui? Autrefois, le maître était roi incontesté et les notions qu'il enseignait étaient celles du devoir au détriment des droits. Or, l'école est proche de la vie et doit avoir son comptant de droits et de devoirs.

Comment faire passer l'art de régler les rapports entre les hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence? La qualité de vie sur terre passe par la spiritualité, c'est ce qui fait notre grandeur. C'est une dimension qui ne s'enseigne pas mais qui s'évoque, W1 peu comme les images subliminales. R~· Juin 2000

L'école a Wle carte à jouer dans cette quête spirituelle comme complément à ce qui se vit dans la famille. Elle devrait essayer de développer cette qualité de la vie qui vient de l'intérieur. En alliant les cOlmaissances et les médias, on pourrait rendre ces réflexions attrayantes. 11 faudra it jouer de la fascination et demander à quelque-un comme Spielberg comment amener cela à l'école. Faut-il resanctuariser l'école, en faire un espace clos où l'on enseigne J'art de penser, d'analyser, de critiquer, ou doit-elle continuer, comme elle le fait aujourd'hui à épouser les mouvements de la société? L'école apprend à ap prendre. Son évolution ultime serait sa propre dispa ri tion pour cause d'inutilité. Face aux changements de société, à la fois rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doit-elle offrir à ses étudiants? La mission de l'école est de rester à l'écoute, non d'elle-même, mais de la vie du monde. Avec rigueur et enthousiasme. Le kit idéal contiendrait donc l'ouverture, la rigueur et l'enthousiasme.

Quel enseignement gardez-vous de votre formation à l'Ecole normale? Des traces qui ne sont pas reconnaissables dans la construction ... , un souci de communication. L'architecture est l'expression de cette communication : elle doit satisfaire les exigences et besoins de ses usagers. Il s'agit de les cerner (écouter), les dessiner (expliquer), les construire (diriger).

Propos reweillis par f. Gagliardi

J~-H~P~~ Directeur du Centre valaisan de l'image et du son Le dynamique directeur du Centre valaisan de l'image et du SO li est aussi passé par l'Ecole normale avant d'enseigner - une année - à des élèves qui

étaient à l'époque, c'est-à-dire vers la fin des années soixante, considérés cOll/me le restant de la colère de Dieu ou presque, les sixièmes primaires, inter-

dits de collège et en allente d'llIJe formation I11Oi115 aristocratiqlle, ['école secondaire.

Pour Jean -Henry Papilloud, l'Ecole normale était la voie royale qui conduisait li une profession d'avenir. Mais Alexandre Dumas, III en cachette, lui avait donné le gOlÎt de l'histoire, goût qu'il s'empresse de satisfaire par des études à l'université de Fribourg. Sa licence de lellres obtwue, lean-Henry travnilleplusieurs om'lées aux Archives

cantonales avant de diriger le Centre valaisan du film et de la photographie qui devient, en 1997, le Centre valaisan de /'image et du son. Cinémathèque, photothèque et phonothèque du Valais, le Centre est le gardien de la mémoire

des particuliers, ainsi que la direction d'III' important projet-pilote de MenlOriav (Association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse): La vie quotidienne ail fil du temps. Depuis 1840, photographes professionIlels ou amatel/rs ont tenté, entre représentation mécaniqHe et création artis-

tique, de saisir la réalité des choses et le temps qui passe. Ces traces en images ont laissé des archives importantes. Le but du projet La vie quotidienne au fil de temps est de sauvegarder ce patrimoine et de le rendre accessible à tout un chacun. Trois volets assurent cet objectif: la /1l1171érisation (les images sont sauvegardées sous forme de fichia informatique); le catalogage (les images sont visibles SIII' lntemet par un la/ge public puisqu'elles font partie dit catalogue collectif des bibliothèques de la

du canton, mais aussi un

lieu d'accueil et de travail. L'historien est connu du pu-

blic valaisan pour sa participation li la publication de /ivres de photographies anciennes et actuelles, Charles Krebser, le Valais et vous, Au fil de l'eau, le Tunnel, L'épopée des barrages, Oswald Ruppen, Pierre de Rivaz, Les bisses du Valais, ... Parmi ses activités, signalons la gestion de 180 fonds photographiques, de 200 fonds filmographiques déposés par

R~ - Juin 2000

25


Suisse romande (RERO); 'me exposition sur la vie quotidienne au Jil du tel11ps occupera, pendant l'été 2001, les cimaises de l'Arsenal de la Fondation Pierre Gianadda à Martigny.

Regard sur l'école Comment réagissent les élèves qui visi tent le Centre? Les comportements varient selon la

préparation préalable. Les élèves sont d'autant plus vifs, curieux, actifs qu'ils ont été sensibilisés au sujet. Le plus souvent, ce sont des professeurs intéressés par la photo et soucieux d 'éveiller leurs élèves à l'image qui viennent au Centre, donc les élèves sont plus réceptifs. Mais il est plus difficile de les intéresser lorsqu'il s'agit d'lme activité prétexte.

"

Quels changements constatez-vous entre l'école de votre enfance et l'école d'aujourd'hui? La différence essentielle avec l'école

Le respect des autres est au cœur de l'éducation. La tolérance, l'entraide et la solidarité sont des valeurs à

développer en prise directe avec le vécu quotidien de la classe qui est aussi mle petite société; elle offre natmellement les situations à exploiter pour apprendre le respect de l'autre. J'imagine mal une théorie ou des COU f S pour faire passer ces principes élémentaires de la vie en société.

lité naturelle d'être méthodique ... Il me reste encore ce besoin d'accor-

der de l'importance à la forme des choses, à leur présentation, à l'orthographe, un côté un peu tatillon sur les questions formelles. Mais pour pouvoir évoluer, j'ai dû aussi me libérer des carcans un peu rigides, oser bousculer des idées reçues et des situations apparemment acquises.

Propos recueillis par J. Gagliardi Face aux changements de société, à la fois rapides et imprévisibles, quelle est la mission de l'école ou quel kit de survie doit-elle offrir à ses étudiants? L'école devrait d 'abord dormer le goût de la vie, des gens, des choses.

les écoles normoles du Volois (1846-2000):

Un peu I.-'~~ Les enjeux politiques et sociaux des Écoles normales des pays occidenta ux se ressemblent. Issues de l'avènement

des

démocraties,

elles

répondent au souci des gouvernements du début du 1ge siècle d'éduquer le peuple désormais souverain. Les Ecoles normales, institutions modèles où doivent être formés les éducatrices et les éducateurs de la jeunesse populaire du

Quel enseignement gardez-vous de votre formation à l'Ecole normale? Du passage à l'Ecole normale, il me reste peut-être le besoin d'organiser le travail con1me on organise une classe, à moins que ce soit une qua-

d'autrefois réside dans le fait qu'au-

jourd'hui cet enseignement vise avant tout à intéresser les enfants et à les fa ire participer à une acquisition volontaire et active du savoir. La transmission unilatérale des connaissances est passée au second plan. L'école d'aujourd' hui peut-elle concilier l'épanouissement de l'élève et l'adaptabilité à une société de plus en plus exigeante et concurrentielle? L'épanouissement de l'élève ne peut pas être la seule vision de l'école. C'est un objectif qui doit forcément s'accompagner d'une ouverture d'esprit et d'horizon. L'école doit impérativement veiller à un équilibre entre les intérêts des élèves, leurs rythmes, et les exigences de

compensent largement leurs insuffisances intellectuelles.

Il a fallu plusieurs décermies de discussions et de tractations politiques

Dès le troisième quart du 1ge siècle, la grandeur des vertus des régents

avant que leurs cours ne s'ouvren t

et des institutrices valaisans ne suf-

effectivement. Ainsi, le premier Décret su r l'Instruction publique du Valais démocratique de 1828 ordorme l'érection d'une École norma le pour les jeunes gens des deux régions linguistiques. La situation politique et sociale chaotique du pa ys ne permet pas son exécu tion. Il faut attendre 1841 pour qu'un Arrêté du Conseil d'État décide de son ouverture, trois ans avant l'adoption par le parlement et par le peuple, de la première loi sur l'Instruction publique, en 1844.

fit plus. Les industries naissantes, la pression constante de l'opposition politique et les menaces de centralisation fédérale au niveau scolaire qui pèsent sur l'autonomie cantonale poussent le gouvernement conservateur à prendre des mesures. Pour le bienfait de l'instruction populaire, la durée de l'École normale est augmentée et le cours, par la loi sur l'Instruction publique de 1873, s'étend sur deux ans de dix

gne tule convention avec les Frères

ne doit pas craindre de bousculer les élèves.

de Marie. Deux ans plus tard, le premier cours estival de l'École normale, «monument de sollicitude» du parlement "pour l' instruction de toutes les classes de la société>, est ouvert à Sion le 18 août 1846, en grande cérémonie.

Comment faire passer l'art de régler les rapports entre les hommes dans une école qui voit s'amplifier la violence?

Sitôt en place, soit en janvier 1847, le gouvernement radical organise le Département de l'Instruction publique. Puis, en 1848, Mlle Marie

26

R~ - Juin 2000

point du vue du gouvernement,

Valais sont nées de ce mouvement.

En 1844 justement, après deux tentatives avortées d'ouverture de l'Ecole normale, l'État du Valais si-

l'institution quant aux savoirs. Elle

Cornut, de Vou vry, est nommée à la tête du cours estival de l'École normale destinée aux jeunes fill es. Il fa ut pourtant attendre 1850 pour que l'école accueille ses premières élèves, jeunes vaillantes qui, comme leurs collègues masculins, n 'étaient point savantes. Mais leurs qualités de piété, de zèle et d'abnégation, du

R~ - Juin 2000

mois.

Depuis, l'institution n'a "cessé de croître et de se développer. En 1903, un arrêté établit l'École normale sur trois ans, en 1940, la quatrième année d'études est rendue obligatoire. En 1961, cinq ans devierment nécessaires pour décrocher le droit à l'enseignement, et la loi de 1962 rend les normaliens porteurs d'une «ma-

turité pédagogique». Pendant tout ce temps, et malgré les changements de gouvernement que connaît le 1ge siècle, les Frères de Marie restent fidèles à leur poste. Ils forment les instituteurs valaisans de langue française et ceux de lan-

gue allemande. Il en va un peu autrement pour les jeunes filles . Ainsi, le gouvernement radical autorise en 1847 les Ursulines de Brigue à demeurer et il les cha rge de la formation des jeunes institutrices. Mais le peu de débouchés - toutes les communes n'ont pas encore ouvert d 'école pour leurs fillettesdécourage les candidates. Ce n 'est que lorsque les effets de la loi sur l'Instruction publique de 1849 obligeant les commlmes à instruire les filles sont déployés, soit après 1853, que le cours devient régulier, sous la surveillance de l'Etatl. Pour les institutrices de langue française, le

cours est armuel dès 1850. Lorsque la seconde directrice laïque de l'École normale des institutrices donne sa démission en 1901, le gouvernement négocie la venue des Sœurs Ursulines de Fribourg. En 1919, les Ursulines de Sion, cons.tituées en Congrégation, reprennent la direction de l'École normale des institutrices de langue française dans les locaux qu'elles ont elles-mêmes construit et inaugurés en 1914. Ce sont ceux-là qui accueillent aujourd'hui encore l'École normale du Valais romand . La loi sur l'Instruction publique de 1962, qualifiée au Grand Conseil de «loi du siècle», est sans doute la loi

de l'apothéose de l'enseignement primaire. Elle marque aussi la fin de l'âge d 'or des Écoles normales, et le bâtiment offert par le Canton à la formation des futurs instituteurs en 1964, sis route du Rawyl5, en figure l'extrême limite chronologique. En effet, à partir de la fin des armées 1960, la modernité déploie ses effets dans la population. Le bien-être 27


matériel enva hit les foyers et les contraintes d'une ascétique et pieuse vie rurale ne font plus recette, malgré le souvenir nostalgique de ses vertus de piété, de soumission et d'ardeur au travai l qu'entretiennent parfois encore les discours officiels. L'instruction prend le pas sur l'éducation . Dans ce sens, les bienfaits de la forma tion par l'internat, spécificité de la double form ation générale et p rofessionnelle dispen sée par les Ecoles normales, sont de plus en plus remis en question . D'ailleurs, l'obligation d 'être interne ne possède plus de fondement Iftgal dès 1964 (Règlement sur les Ecoles normales). En 1971, il y est mis officiellement fin.

.,'

A la fin des années 1970, des parlementaires déposent divers motions et recours visant à réformer la formation des enseignantes et des enseignants primaires, voire à supprimer les Écoles normales, malgré l'évolution moderne de chaque établissement. Le gouvernement, solidaire, ne veut pas encore les laisser dispa raître, mais il admet les limites d u système. Des études sont entreprises. En 1981, un radical accède à la tête du DIP. La loi sur l'Instruction publique de 1983 devait créer W 1 institut pédagogique supérieur: ~on refus par le peuple permet aux Ecoles normales d'obtenir leur dernier sursis. En 1987, pour des questions de rationalisation, e t parce que leur mis-

sion éd ucative n'est plus celle des temps traditiormels, le DIP ferme un des établissements de la place de Sion. Alors, les Ursulines de Sion, su.ivies par les Marianistes, renoncent à lem mandat de direction. L'École normale d u Valais romand accueille désormais les jeW1es filles et les jeunes gens de langue française dans le même établissement. Le nouveau directeur est laïc, et il n'est pas issu des milieux de l'enseignement prin1aire. Parallèlement, les normaliennes et les normaliens de langue allemande se retrou vent sous le mêm e toit à Brigue, sous la responsabilité des Sœm s Ursulines

28

Paroles de normaliens

Danièle Périsset Bagnoud: la dernière directrice de l'Ecole normale du Valais romand a consacré sa thèse à l'histoire de l'ENVR. jusqu'en juin 1999, lorsque la dernière directrice religieuse prend sa retraite. En cette année scolaire 1999/ 2000, la dernière classe de nonnaHennes et normaliens est confiée au directeur laïc des écoles de commerce et de culture générale de l'Insti tut Ste-Ursule. En 1993, la Conférence des Directeurs de l'Instruction publique des cantons romands et du Tessin (CDIP) p ublie ses «Thèses sur la p romotion des Hautes Écoles Pédagogiques». En Valais, les travaux sont déjà en cours. En 1994, le Grand Conseil adopte à J'unanimité la seconde révision sectorielle de la loi sur l'Instruc tion p ublique de 1962 sur la formation des enseignants. Une École pédagogique supérieure est virtuellement créée; la fermeture des Écoles normales est décidée en 1995. Partout ailleurs, en Suisse alémanique et roma nde, des projets sont à l'étude et/ ou en voie de réalisation. Désormais, les institutrices et les insti tuteu rs des degrés enfantines et primaires du Valais recevront leur formation générale dans les collèges. Puis ils recevront dans une école de degré tertiaire une formation professionnelle pointue. La loi s ur la Haute École Pédagogique de 1996 en donne le cadre.

Une époque se ternlÎ.ne, ses modèles n'ont plus à être reproduits. La société en cherche de nouveaux, y compris dans le champ de l'instruction publiq ue et de l'éducation, en adéquation avec ses problématiques contemporaines. Mais ces écoles du degré ter tiai re ne demeurent-elles pas les miroirs sociaux plus ou moins fi dèles, agissant dans un temps forcément différé, d'espoirs, d 'aspir ations et de déceptions? Et ne porteron t-elles pas, au frontispice de leur histoire en palin1pseste, leurs da tes concomitantes d'émergence et de disparitian ?

Danièle Pé"isset Bagnoud

---Notes 1 Voir les rapports de gestion du Conseil d'Etat, Département de J'i1lst/1/CtiOIl publique, 1848-1853.

Sœur Marie-Pascale Genolet

R~· Juin 2000

Dans le cadre du projet na tional de la Fondation Education et Developpement, nous avons eu la chance d'effectuer u n stage de trois semaines au Tchad . Le but de ce stage était de participer à la fabrica tion d ' ardo ises~ d'amener un soutien matériel dans les classes et d'avoir un contact avec les normaliens du Tchad. Au cours d'un séminaire préparatoire de deux jours, nous avons pu faire connaissance des autres participants de Su isse romande intéressés par la même expérience. Une fois là-bas, nous avons participé à la vie scolaire en donnant des cours, en fabriquant des ardoises avec les élèves . Ces ardoises sont des tablettes de bois recou vertes d'ardoisine et les élèves effacent leurs exercices avec les mains, Les effectifs sont énormes, 60 à 200 élèves, assis par terre sur un pavé, dans des espaces lin1ités par des parois de paille tressée. Les horaires sont lourds, sept heures-midi, quinze heures-dix-sept heures et la discipline dras tique, vu le nombre: la chicotte, une chambre à air de voiture, décourage les indociles. Les cours sont basés sur le système français, les enseignants connaissent Piaget, les théories psychopégagogiques occidentales, mais aussi la manière de cultiver les champs. Le grand nombre d'élèves, l'insuffisance des moyens matériels limite considérablement l'enseignement qui se résume à apprendre le français, à compter de façon très répétitive. il faut relever le grand travail de prévention, accompli par les enseignants, sur l'avancée des déserts. Les maîtresses et maîtres d 'école ne peuvent vivre de leur profession, ils doivent cultiver le coton à coton à côté de leur emploi. R~· Juin 2000

Pour nous, les surprises ont été nombreuses. D'abord nous étions des objets de curiosité et dans to utes nos activi tés, y compris, quand nous dormions, nous é tions entourés d' une foule de personnes qui nous regarda ient en riant. Nous n'avions aucun moment d'inti mité et nous étions obligatoi rement servis, même sj on ne le souhaitait pas, Nous avons été étOlm és de voir à quel point la femme est mé prisée. Avant d'être choisie par son mari, elle est évaluée: la façon dont elle porte des objets sur la tête renseigne sur sa constitution. D'ailleurs, les Tchadiens que nous avons rencontrés ont beaucoup ri de nos sacs puisqu'eux-mêmes portent tout sur

la tête; ils ont été émerveillés de nos sachets de thé qu' ils mettaient religieusement sécher pour les réutiliser. En ville, le regard sur nous était complètemen t différen t, presque hostile et nous nous sentions des intrus. Mais J'expérience de la vie dans les villages a été magnifique d'enseignement sur W1 plan humai n : n OLI S avons é té très touchés par la générosité, la grande tolérance et le respect de ces peuplades.

A urélie Beuder Aline Dt/mas Yannick Zimmennanll

Présentation du spectacle de l'ENVR 2000 Si l'école normale vit ses derniers instants de 150 années d'existence, si les autorités ont organisé des réjouissances fastueuses pour les anciens normaliens et normaliennes ... force est de constater que les élèves de la dernière volée ont su~ eux aussi mai s à leur manière, tirer un dernier coup de chapeau à la vénérable institution. Le plus difficile, outre le travail titanesque que cela rep résentait en dehors des cours, fut d 'être à la h auteur de la joie qu'éprouvait Manette Daetwyler à voir ses élèves reprendre le relais d 'années de travail et de spectacles en tout genre. Le secret de ce résultat smprenant de par bien des aspects s'explique par un investissement intense de la p art de plus de quarante élèves ... et voir les larmes qui montaient aux yeux à l'issue de la dernière fut la plus belle des reconnaissances. Voici W1e bien humble clôture de cinq années de trava i!, d'une dizaine d 'armées de spectacle et de 150 années d'existence de l'école normale. Une bien humble clôture mais qui sonne juste de la part de cette dernière volée. Merci encore au public qui a pu découvrir le talent des acteurs, des chanteurs et des danseuses et qui a su être chaleureux envers ces artistes. Merci à mes amis qui ont donné vie à un rêve.

Jean-Jacques MDix, 5a, scribouillard 29


l'observa tion; les stages de mise en pratique didactique; les stages de mise en pratique contextualisée; les stages pédagogiques, pour la pratique et venant de la pratique; les stages permettant de prendre connaissance d'autres conceptions de l'école, y compris les échanges interculturels; les

lA HEP-VS Carte d/identité

ac tivités scientifiques en relation avec le terrain.

Quelle genre d'é(ole? - Une école du degré tertiaire, à laquelle accèdent en principe les porteurs de maturités reconnues par la Confédération. - Une formation sur trois ans (six semestres), à plein temps. Deux de ces semestres devront être effectués dans l'autre région linguistique du canton, stages y compris. - Une Haute Ecole regroupant sous son toit la formation initiale des enseignant(e)s des degrés enfantines et primaires, la formation continue et les formations complémentaires ainsi que la recherche, les services et le développement. La formation psychopédagogique des enseignant(e)s des degrés secondaires, que les lois de 1994 et 1996 autorisent, n'est pour l'instant pas organisée.

Quelle insertion intertantonale, nationale? - Le projet HEP-VS répond aux recommandations de la COIP (1993) sur le plan suisse. Il a été construit en concomitance avec les au tres projets romands, tout en conservant son identité propre.

Qui est professeur(e) à la HEP? - Des enseignant(e)s au bénéfice d'une expérience pratique de l'enseignen1ent, porteurs de titres universitaires, possédant un com-

plément de formation en sciences de l'éducation (loi 1996, art. 35).

Quel(s) diplôme(s) dispensera-t-elle?

tion (degrés élémentaires lE à 2P; degrés moyens 3P 6P). Il sera possible d'obtenir l'autre mention en CQurs d'emploi, moyennant une formation complémen-

taire sur une année dans les didactiques concernées.

Quels objedifs généraux pour la formation initiale en HEP?

Quels pratidens formateurs? Les professionnel(le)s intéressé(e)s, ayant au moins trois ans de pratique et enseignant au moins à mi-temps. Les candidat(e)s intéressés, motivés et disponibles, s'engagent ensuite à accueillir des étudiant(e)s pendant cinq ans au moins après leur

tions, les rôles, le développement des con cepts enseigner / apprendre; la planification individuelle de la formation; observer et éva-

luer l'observation; la conduite d'entretien; la gestion des conflits;

la certification (dont la forme est encore à définir). Une formation personnelle, par paires ou petits groupes, lectures, en processus d'intervision et de supervision.

Quelle législation pour la HEP-VS à (e jour?

- en formation initiale: un diplôme

- Pour y parvenir: urle formation pédagogique, psychologique et sociologique: compétences trans-

tmique d'enseignement, avec men-

versales et scientifiques, formation

Quelle formation pour (es pratidens formateurs? Une formation de 19 jours, pris pour la moitié sur le temps d'école. Plusieurs thèmes: les représenta-

La HEp, qu'est-(e en(ore ? Un défi et lme chance pour l'école valaisanne. Mais laissons-la fonctionner, avant d'en dire dava ntage ...

- Loi du 17 novembre 1994 modifiant la loi du 4 juillet 1992 sur l'instruction publique. - Loi concernant la HEP du 4 octobre 1996. N.B.: Les indications données ici sont

certification.

- Des buts et finalités: une idée de l'humain dans sa globalité, de son éd ucabilité . Un postulat de citoyenneté. Des savoirs professionnels (ColU13ître et faire: l'enseignant technicien, maître instruit, praticien artisan); des attitudes (être, vivre ensemble. Praticien réfl exif, acteur social).

Modification de la loi fixant le traitement du corps enseignant des écoles de formation professionnelle supérjeLUe en Valais (en discussion actuellement au Parlement).

Loi fixant la localisation des écoles cantonales du degré tertiaire et la contribution des communes sièges du 27 aoüt 1999. - Ordonnance concernant le statut du personnel de la HEP du 20 mars 2000.

extraites des rapports des SOiis-commissions pl'ésidées pal' Mme Omtièle Pé/·isset Bagnoud (ENVR) et M. Bel'/mal'd Sc/midrig (EN Bl'igue! ainsi que du rappol't final remis e/1 mal's 1999 ail Cltef dt/ OECS. Elles Il'ellgagellt eI1 rien la ft/tt/re direction de la HEP.

pédagogique et psychologique de l'enseignant(e); compétences scientifiques. La formation en didactique générale et en didactique des disciplines. La formation p ra tique en articulation avec

la fomlation théorique. La formation en éducation physique et artistique. L'initiation à la recherche en sciences humaines et de l'éduca tion. Le mémoire de fin d'études.

Quelle part pour la formation pratique? Un tiers de la formation y sera consacrée, dans plusieurs lieux,

tout au long des trois ans d'étude, dès les débuts de la formation: 30

R~· Juin 2000

R~ - Juin 2000

31


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ÉDUCATION MUSICALE

lE SITE DU MOIS

Quand s'éteignent les fM'~

Al' ~ de l'informatique

1: école normale s'éteint

populaire, des persolU1es formées dans la vénérable institution .

pend pas seulement des organes gouvernementaux.

Quelques jours après la parution de ce message, les étudiants de la dern ière volée de l'Ecole normale du Valais romand entOlU1cront ces paroles, Inettant ainsi un terme en chansons à cette noble institution. Ces mots sont tou t un symbole et le fait de man ter en chœur à la remise des certificats de maturité pédagogique témoigne de la vitalité donnée à la formation chantante des futurs enseignants.

Pour ne parler que de cette fin d'année scolaire, il suffit de prendre connaissance des nombreux spectacles offerts par les écoles. Il suffit aussi d'avoir vécu la fête suisse de chant qui a déroulé ses fas tes dans tout le canton ou, encore, la fête cantonale des musiques de Savièse pour remarquer une forte et active présence d'enseignants.

Chaque lnaman qui chante avec son dernier-né Sur les genoux, Chaque famille qui chante à la maison, Chaque enseignant qui fait de sa classe Lille entité chantante, Chaque cycle d 'orientation qui compte un choeur ou un ensemble instrumental, Chaque collège qui met à disposition une formation adéquate, Chaque persolU1e qui prend la responsabili té d'un chœur ou de groupe musical, Chaque chanteuse et chaque chanteur de nos chora les, Chaque musicielU1e et chaque musicien de nos fanfares, harmonies, brass-bands, groupes rock ou populaires,

Ainsi, pendant des décelUües, la noble institution de formation aura donné au Vieux pays des générations d'enseignants et d'enseignantes formés dans un état d'esprit loué par les uns, critiqué par les autres. Il n'est pas dans mes intentions de porter. un jugement s ur la formation reçue. Cependant, beaucoup de collègues s'interrogent: la formation dans la hau te Ecole Pédagogique sera-t-elle meilleure que celle reçue jusqu'à aujourd'hui?

1: école normale: un creuset musical En ce qui concerne plus spécifiquement la musique et le chant, il est vrai que l'école normale, de par sa structure, a permis une sensibilisation ainsi que l'acquisition de connaissances musicales très fortes. Celles-ci ont profité non seulement à l'école mais également à la société en général. Nombreux furent et sont encore engagés dans les sociétés de chant et de musique, comme directeur, animateur, choriste ou musicien, dans les fonctions d'organiste, dans les groupes de musique 32

La haute école pédagogique: une chance pour la musique Les questions concernant la formation musicale dans les HEP se pose dans tous les cantons suisses. La Conférence intercantonale pour la Inusique à l'école, qui comprend un délégué de chaque canton et que j'ai l'holU1eur de présider, a émis des propositions aux Directrices et Directeurs d 'instruction publique. Il conviendra en effet de donner à la musique la place qu'elle avait dans les écoles normales en compensant la din1inution du temps à disposition par une acquisition préalable de requis, par un temps de formation pédagogique et didactique suffisant ainsi que par une formation continue efficace. Si cela devait être le cas et je n'en doute aucunement, la culture musicale, qui fait la réputation de notre canton, pourra être Inaintenue voire renforcée.

1:éducation musicale: l'affaire de toutes et de tous Mais le maintien d'wle présence musicale forte dans la HEP ne dé-

contribuera au nlaintien et au développement de la musique, en créant les conditions optimales pour que les étudiants de la HEP aient la motivation nécessaire pour percer les mystères de la pédagogie musicale afin de renforcer et, au besoin, de remplacer ensuite, da ns leur activité sociale et professiolU1elle, les nombreuses personnes pour qui la musique est un art de vivre. Tl serait ainsi merveilleux, mais, là, je crois que je rêve un peu, que lors du premier rassemblement des futurs étudiants de la HEP, j'entende chanter avec enthousiasme et conviction

QUAND S'ALLUMENT LES PROJECTEURS .. .

B. Oberholzer R~- MQi2000

Au sonunairede «l'encrier», site pédagogique pour se mettre à la tâche, de nombreuses activités, des adresses ainsi qu'une précieuse bibliographie sont proposées dans le domaine de l'informatique scolaire. Tout le monde veut faire entrer l'internet à l'école, mais parfois les idées manquent et l'avan tage de «l'encrier» consiste justement à fournir de nombreuses pistes d 'activités pédagogiques à mener avec une classe.

Ce site a été créé il y a deux ans et, au départ, J'objectif était de mettre en ligne des polices cursives scolaires. Ces polices téléchargeables se sont depu is réduites à lm minimlUfl. Ensuite, au fur et à mesure, de nouvelles rubriques se sont ajoutées. «L'encrier)) ne cesse d'évoluer et le but avoué de Philippe Tassel, créateur du site, c'e"st de faire de «l'encrier» davantage encore un lieu de réflexion sur les technologies de l'information et de la communication.

où véCllt la comtesse de Ségur) ont mis en ligne un sondage pour tester sa notoriété. Parmi les pages répertoriées dans «l'encrier», on trouve aussi des mots croisés en ligne, des histoires interactives, des pages sur les oiseaux, des jeux qui se jouent par équipe et par e-mail ou encore des énjgmes en li gne. Les réalisations pédagogiques rassemblées sont donc fort diverses. La rubrique «pédagogie» contient lm cocktail d'idées et d'expériences. Les liens retenus mènent à des exemples d'utilisation de logiciels, à des expériences faites en classe, à des témoignages de pratiques, mais également à des articles de fond et à des sites consacrés à la recherche pédagogique en matière de TIC. Au total, ce ne sont pas moins de 93 liens qui figurent sous cette rubrique. Quant aux bons coins, ils contiennent près de 500 références, avec

"

désuétude et que la vérification de la mise à jour des adresses web prend du temps. Le site est interactif et chacun peu t envoyer ses bOlmes idées pour que d'autres s'en inspirent. En deux ans, il y a eu environ 50 000 connexions à (<l'encrier» (ce qui est pas mal pour une page persolU1elle). A noter que cette adresse (http://pro.wanadoo.fr / 1encrier /index.html) propose un lien direct avec inter 'Actif, site des écoles de Martigny qui contient également des activités internautiques en ligne (http://agora.unige. ch/ ctie/vs/ cpmartigny / enfa/inte ract/index.html) . L'encrier est une adresse précieuse pour tous ceux qui veulent démarrer dans les activités internautiques à l'école.

Nadia Revaz

Cocktail d'expériences Le site comporte trois grandes rubriques: les activités pédagogiques, les pages "pédagogie» et les bons coins. Même si les activités suggérées sont difficilement classables parce que traversant souvent les disciplines, elles sont néanmoins réparties en dix catégories pour faciliter les recherches : français, jeux, dictiOImaire, langage, communication, environnement, réflexion, biologie, histoire et géographie. Exemple de réalisation d'activité avec les élèves, pour le bicentenaire de la comtesse de Ségur (1799/1874), les enfants de l'école d'Aube (village R~-MQI 2000

des adresses d'écoles, de logiciels, de revues, de sites d'instits, des journaux scolaires ou encore une liste de sites coups de cœur. De quoi naviguer sur la toile d urant de longues heures, de lien en lien. L'enseignant-webmaster de «}'encrief)) met régulièrement le site à jour, mais il prévient que des liens proposés peuvent être tombés en

Site Tamburin www.esigge.ch/prin1aire/activite/ 9900/ tambuSl / d icothem.htm Sur ce site, vous trouverez le vocabulaire illustré de Tamburin 1 et 2 par ordre alphabétique ou thématique. 33


T frère, sa grand-mère lui parle du m ystère de notre existence et lui raconte comment il est venu à la vie. A la suite d ' llile aventure, Constantin découvre que son meilleur ami, Basile, est comme son frère.

LIVRES

Lia Singh, Constantin et /'In vitro, Editions LEp, Lausanne 2000.

PIERRE-ANDRÉ DOUDIN MIRIAM ERKOHEN.MARkÜS (ÉDS)

Violences à l'école Fatalité ou défi ?

La violence en milieu scolaire est un thème d'actualité, donc porteur et souvent traité. Cet ouvrage écrit par deu x professeurs de l'Université de Genève propose des stratégies pour dépasser le sentiment de fatalité et d'impuissance qui accable ceux qui sont confrontés à ce phénomène. Il nous propose une démarche dynamique qui repose sur de nouvelles formes d e collaboration et d'intervention multidisciplinaires.

sir un projet et de le réaliser ensemble tout en privilégiant le consensus comme mode de décision. Par des exemples tirés de leur vécu en classe, de la maternelle à la sixième année, les auteures vous proposent leur approche et vous expliquent leur pratique de cogestion, de coréflexion et de coévaluation des apprentissages en partenariat avec les élèves et les parents. A cela s'ajoute lm matériel reproductible composé de questions clés, d'aide-mémoire et de feuilles de route. Ces outils contribuent à faciliter le suivi du projet collectif et le développement des compétences de l'élève. Les auteures concluent en expliquant que cette pédagogie n'a pas que des avantages et qu'elle a aussi des limites. Mais elles estiment que les effets positifs sont trop nombreux pour retourner à une démarche non collective.

La collection Livre miroir des Edi-

tions Magnard propose des fichiers photocopiables qui font référence aux Livres miroirs parus chez le même éditeur. Il s'agit de recueils qui, sans faire preuve d'une très grande originalité, vous permettront d'accroître votre banque d'exercices. «Ce fichier a pour ambition de donner aux enseignants les moyens d'organiser toutes les activités morphosyntaxiques et lexicales», expliquent les auteurs, deux professeurs des écoles. Chaque séquence s'articule en trois temps: llile rubrique Lis et réfléchis qui pose la réflexion à partir de phrases extraites du Livre miroir; une rubrique Retiens qui formalise la règle; enfin, Entraîne-toi propose des exercices gradués pour ancrer la notion étudiée.

Collectif Morissette-Pérllsset. Vivre la pédagogie du projet collectif. Montréal/ Toronto: Chenelière/ McGraw-Hill, 2000.

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Sonya Mennoud et Gilles-E. Fiaux, Le voyage de Volpino, Editions LEP, Lausanne 2000.

l

Philippe Lorin (texte et illustratilms). Regards sur ... le Val d'Anniviers, de Sierre à Zinal. Le Mont-sur-Lausanne: Carnets verts, 1999.

Pierre-André DOL/din et Miriam Erkohen-Markiis, Editions De Boeck Université, Bruxelles 2000.

«Vivre la pédagogie du projet collectif» suggère Wle démarche simple pour permettre à Wle classe de choi-

«Regards sur le val d 'Anniviers, de Sierre à Zina!» raconte l'histoire du val d'Annivers en quelques pages. L'album évoque les traditions, la flore, la fallile, les activités, les habitations ... de cette région. Le ton est d'emblée celui du récit: «Dès que l'on quitte la vallée, la route grimpe sinueuse, le long de gorges où grondent les torrents dégringolant des cimes entrevues dans le lointain, à travers mélèzes et sapins.». Pour terminer, une double page recense les endroits incontournables, les lieux où l'on peut voir les diverses activités mentionnées, le tout accompagné d'llil petit glossaire. A signaler que les livres parus dans cette collection «<Regard sur le val d'Anniviers», «Balade pour la vallée de Joux») existent tourisme oblige, en trois langues: français, allemand, anglais.

ainsi tous les habitants de la forêt. Conscient qu'il s'agit d 'une invention humaine, il veut faire la connaissance de ceux qui ont fabriqué un tel instrument. Il part donc pour la ville. Mais là, tout le déçoit. De retour dans sa forêt, il découvre que les hommes n'ont rien inventé. Une bien belle histoire pour les grands et les petits publiée aux éditions LEP.

Raconté à la première personnel ce livre est le récit d' Wl enfant qui découvre progressivement que son père est alcoolique. Pour le jellile narrateur, son papa est une étoile qui voudrait éclater en mille morceaux pour illuminer la terre entière. C'est un récit émouvant, écrit dans un style à la fois réaliste et poétique, mais sans pathos sur llil sujet difficile.

Bernard Sell1enadisse, Maglly Bilhera/1, Livre miroir CM2, Editions Magnard Ecoles, Paris, 2000 R~ · Moi 2000

Vol pino, le renard, trouve un violon. Il apprend à en jouer et charme R4c~ - Moi 2000

La fécondation in vitro expliquée aux enfants: voilà en résumé le thème de ce petit ouvrage écrit par llile gynécologue pratiquant la procréation médicalement assistée. Il s'agit de l'histoire de Constantin, llil jellile garçon conçu par fécondation in vitro. Comme cet enfant désire ardemmen t avoir un petit

François Chignac. Eau de vie, eau de feu. Genève: La Joie de lire, 2000, coll. Récits, (à partir de 10 ans).

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d'autres thèmes: le palais aux 12 pièces, le musée des automobiles, le jardin ... On peut également imaginer de transformer les additions en multiplications. Les dés peuvent être remplacés par des cartes à tirer.

MATHÉMATIQUES

2001 ieux Afin de s timuler les centres scolai res à travailler sur le thème du jeu

Principe du jeu: jeu de collaborati.on enh·e les joueurs qui con stituent 1

durant l'armée scolaire prochaine, voici encore quelques suggestions

équipe contre le (Voleur».

d'ouverture vers l'interdisciplinarité et le travail collectif.

«Voleur au musée», «5herlock Holmes» ou autre «Livreur de peinture» •• . La poussière a de plus en plus de mal à s'installer sur les v itrines des musées et Sur les pratiques des enseignants en ces lieux! De nombreuses activités en font des jnstants

de découverte et de plaisir où l'on essaie de développer des comportements de visiteurs à long terme. Et pas seulement pour les exploiter à Paris, Londres ou Honolulu ... Certaines de ces activités conjuguent goût du jeu et participation créatrice des élèves: Le facteur, Sherlock Holmes, Ombres chinoises, Un brin de fantaisie, La dictée sans faute, Le livreur de peinture, 3 p'tits tours et puis s'en vont ... , Journal de bord et L'habit fait le moine, sont autant de propositions reprises de la borne interactive Ecole et Musée conciliant approche ludique des exposi-

Voleur au musée est un nouveau jeu, dont l'objectif pédagogique est une observation dirigée des objets ou œuvres exposés et dont le but est l'arrestation d'un mystérieux voleur. .. On l'aura complis, le scénalio fai t la part belle à l'aspect «Jeu de société» élégamment cultivé dans les hauts lieux de la culture mondaine ..

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Avec l'introduction de la nouvelle méthodologie de mathématiques, il est conseillé de mettre Il disposition des

de tête, de corp s ou de pattes. Totls les dessins doivent avoir les mêmes

points de repère, ils sont reliés par

élèves ml coin «math) contenant entre

L'enjeu est double : arrêter le voleur qu i poursuit sournoisement son action au cours d u jeu et accroître la

collection par l'acquisition de pièces nouvelles.

autres activités quelques jeux. Il peut être intéressant d'agra ndir et trans-

former des jeux existants en format A4 dans la méthodologie pour les mettre à d isposition des élèves. A vous de

Mais vous n'en saurez pas plus pom·

l'instant! La fabrication du matériel (plan du jeu et miniatures) requiert la participation du spécialiste ACM tandis que l'enseignant se charge de la rédaction et réalisation du questionnaire.

Le jeu gagne en originalité si deux classes - ou plus - choisissent de s'échanger leurs jeux pour les <<pratiquer» dans une exposition ... J'ai réalisé un premier exemplaiJ:e de jeu qui peut servir de référence ou d'esquisse à d 'autres projets. Je me tiens à votre disposition pour vous présenter ce «petit dernier» ou

un aut re évoqué plus haut.

A bientM. Eric Berthod, animate"r ml/sée-école

Jeux à réaliser en relation avec les activités mathématiques Un jeu ne se crée pas facilement, surtout si l'on ve ut que celui-ci développe des raisonnements mathématiques. Par contre, nous pouvons

modifier des jeux existants et les adapter à nos besoins.

cornIue attributs: -jaune ou rouge-

jouer avec les filo tS.

non - avec des yeux ou non.

De 2Pà 6P: Quarto: Le plateau de jeu se compose d'un damier de 16 cases, les pions peuvent être imaginés librement avec 4 attributs différents Dans le jeu d'origine en bois, les attributs sont: - grand / petit - carré/ rond - clair/foncé - a vec ou sans trou. On peut imaginer de modeler par exemple des coccinelles ayant

grande ou petite - avec points ou

Marie-Hélène SUl/tlzier, animatrice Mathématiques et Corinne Dervey; animatrice ACM

Les animateurs des différentes branches restent à votre disposition pour d'a li tres l'enseignemen ts ou suggestions. Un partage d'expériences sera planifié dès que les activités prendront forme, afin de stimuler l'interélisciplinarité et le travail collectif dans nos classes. Bonne fin d'année scolaire et bonne p lanification pour la rentrée prochaine!

voir comment vous y prendre pour

tions et productions créatrices ma-

nuelles des élèves.

Fantasia: ce jeu de stratégie peut nous amener à la construction de li vres avec des animaux fantastiques à qui nouS pouvons changer

des anneaux puis coupés en 3 parties. Sur le même système, on peut

que le travail soit créatif. Mais en règle générale, on peut résumer le style d'intervention d'après la nature du jeu:

L'équ.ipe d'animation, ORDP, «2001 jeu",>, CP 478,1951 SION.

Catégories de jeux: Jeux de sh·atégie. Créations: Créer les pions, garder les règles et les plans de jeux. Catégories de jeux: Jeux de calcul Créations: Créer les règles, les plans de jeu et les pions. Catégories de jeux: Jeux de l'oie Créations: Créer les règles, les plans de jeu et les pions

Constructivisme et mathématiques Conférence Constance Kamii donnera une conférence à l'IFRES (ch. de Bellerive 34, 1007 Lausanne) le mardi 5septembre 2000, de 17 h30 à 19 h 30, sur le lien entre pédagogie constructiviste et mathématiques. Constonce Kamii fut chargée de cours à la FAPSE de Genève et chercheuse au Centre international d'épistémologie génétique dirigé por Jean Piaget; actuellement, elle est professeure d'université aux Etots-Unis. En collaboration avec les enseignants, elle a développé les implicotions de l'épistémologie génétique dans les domaines pré-scolaire et primaire, essentiellement dans les champs des sciences et de l'arithmétique. Pour cette conférence, l'entrée est libre.

Exemples: En première primaire: Le dragon et la licorne: possibilité d'agrandir le plan de jeu et de créer les pions en exploitant l'imagination des élèves en modelage. Si l'on réalise un jeu collectif de grande é1imension pour la classe, on peut également permettre aux élèves d'en créer un

persormel pour jouer en famille. Seuls sur la banquise: ce jeu permet une création en 3 dimensions d'icebergs (év. en sagex) et d 'esquimaux (év. en textile).

En deuxième prilllaire: La sorcière: pour ce jeu de calcul, le plateau de jeu peut être décliné dans R~-M.i2000

R~-M.i2000

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tenter de réconcilier les Romands avec l'allemand et produi re de nouvelles générations polyglottes.

REVUE DE PRESSE

(Fémina 7.05)

D' un ~" à l'autre Musées pour les enfants Les musées tentent de séduire la jeune génération. Conscients gue bien encadrés et intellectuellement stimulés, les gosses conçoivent le musée comme un authentique terrain d 'exploration, bon nombre de responsables intègrent une réflexion sur le jeune public lorsqu'ils préparent une exposition. Fau te de moyens, ce n'est pas encore le grand chambardement, mais cela constitue tout de même une appréciable évolution. (Fémina 23.04)

Enseignement àdistance Le boom aux USA Plus d'un million d'étudiants américains auraient su ivi une formation en ligne en 1998. Cette arulée, ce que certains appellent déjà l'«e-fonna tion» devrait prendre le pas sur la formation classique pour représenter 60% des dépenses c.n matière d'éducation. En France, le mouve~ ment n'en est qu'à ses balbutiements mais la mutation est amorcée. Le campus électronJque du Centre national d'enseignement à distance compte déjà plus de 80'000 inscrits. ( Le

Monde 26.04)

Zurich Ras-le-bol des profs Dépassés par les réformes menées à un rythme d 'enfer, surchargés, mal payés, des centaines d' enseignants changent de métier. Us sont déjà plus de 240 a avoir annoncé leur cessation d'activité. Par rapport à l'an dernier, les statistiques ont plus que dou-

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blé. Quant aux profs en formation, ils seront des dizaines à ne jamais pratiquer leur métier. L'école zurichoise s'achemine ainsi vers un manqued'effectils. Pour l'instant, cette vague de démission épargne les cantons romands. Mais en politique comme en mati ère d 'enseignement, pas besoin d 'être météorologue pour savoir d'où vien t le vent.

(L'Hebdo 27.04)

Réforme des lycées La touche Jack Lang Jack Lang, ministre de l'éducation nationale française qui a succédé à Claude Allègre, apporte sa touche personnelle à la réforme des lycées. 11 conserve les innovations pédagogiques et la réforme des programmes engagées par son prédécesseur, mais "'Ulule les réductions d ' horai re et renforce les enseignements littéraires. Attendu su r l'impulsion qu'il compte dOl1l1er aux expérimentations, Jack Lang env isage la création d'W1e agence de l' innovation, chargée de s ui vre et d'encourager des pratiques nou velles.

(Le Monde 28.04)

Analphabètes dans le monde Bilan in5atisfaisant Dans le monde, il y a près de 900 millions d'analpha bètes. Les stratégies définies ces dernières années pour promouvoir l'éducation universelle n'ont pas donné les résultats attendus. Réunis à Dakar par J'Unesco, les représentants de la communauté internationale réaffirment leurs objectifs en matière de scolarisation de

base, en particulier pour les filles. (Le Monde 29.04)

Echanges linguistiques

Individuels et gratuits La formule de l'échange linguis6que ind ividuel et gratuit connaît un succès croissant. Organisatrice, la fondation «ch - Echanges de jeunes», mandatée par la CDIP, a instauré une nouvelle formule de séjour: l'échange individuel de vaca nces. Des écoliers de 13 à 19 ans passent une semaine ou deux dans la famille de leur p artenaire. Les gens s'arrangent comme ils veulent. La Fondation se contente de les mettre en rapport. Seu l point négatif: chaque année, une centaine de germanophones ne trouvent pas de partenaire en Suisse romande parce que les Roman ds sont réticents au dialecte et préfèrent les échanges avec l' Allemagne. (Le Temps 2.05)

Ordinateur à l'école

Projet FRI-TIC En ce qui concerne l'ordinateur à l'école, le canton de Fribourg a encore quelques «clics» de retard par rapport à ses voisins romands. Le projet FRl-nc d'intégration des technologies de l'information et de la communication à l'école place désormais ces nouvelles technologies au même ni veau q Ll e la lecture ou l'écriture. Le projet s'articule autour de trois axes: la formation,le soutien pédagogique et les équipements. (La Liberté 4.05)

Parents du primaire Au setours des profs du Cyde

Enseignants bernois Salaires à la hausse Les 15 000 enseignants be rnois, dont les traitements sont bloqués depuis deu x ans, toucheront le ur augmentation après coup. Dans le cadre des mesures d 'assainissement, le Gouvernement avait décidé en 1998 de suspendre la progression des salaires pour Je personnel enseignant. La Société des enseignantes et des enseignants bernois a fait recours, sous le motif de bases légales insuffisantes. Ce recours a été admis par le Tribunal fédéral. Il en colltera 51 millions a u can ton et aux COlTImlmes.

(Journal du J"J'a 4.05)

lire et faire lire Projet prometteur A l'occasion du Salon du livre, le programme lancé en France par l'écrivain Alexand re Jardin a trouvé ses premiers bénévoles en Suisse. L'objectif de «Lire et faire lire») est de dOlU1er le goût de la lecture. Le principe de ce programme prometteur est simple: dans le cad re scolaire, des retraités viennent lire pour et avec les enfants. Pour tou t renseignement ou participation au projet, téléphoner au 021 312

1088. (Le Malil, 6.05)

Apprentissage des langues Bilan romand Fémina a réalisé un reportage sur l'enseignement des langues en Suisse romande. Apprentissage précoce, en~ seignement bilingue, échanges lînguistiques . .. La journaliste présente W1 panorama des méthodes choisies pour f?~ - Moi2000

Les parents du primaire volent au secours des enseigna nts du Cycle et mettent le holà aux velléités de réformes de Martine Brunschwig Graf, cheffe du Département genevois de l'instruction publiq ue. Le Groupement des associations du primaire (GAPP) a adressé il Martine Brunschwig Graf une résolu ~ tion demandant un moratoire d ' une année avant l'entrée en vigueur de la nouvelle griUe horaire du Cycle d'orientation (CO). Le GAPP souhaite le maintien de l 'hétéro~ généité des classes tant que la compa raison des parcours n'est pas terminée. La dé~ marche risque de rester lettre morte, car il est qllasiment sür que la nouvelle grille en ~ trera en vigueur à la rentrée prochaine. (Le Courrier 10.05)

littérature romande Inciter à la lecture La littérature romande n'a guère la cote auprès des jeunes. Est-ce la fa ute à l'école? Le prograrrune de la nouvelle maturité fédérale « incite >~ pourtant à lire les auteurs du enl et recommande de lire une «œuvre» romande par année. Ce principe, même s'il peut paraître fort prudent, est tout de même en avance sur les pratiques de la plupart des écoles de Suisse. La proximité des auteurs est une richesse encore insuffisamment exploitée. Pour que les auteurs romands soient reconnus à leur juste valeur, il reste à vaincre quelques préjugés tenaces, tant du côté des élèves que du côté des professeurs.

(L'Hebdo 11.05) f?~-Moi2000

Modèle éducatif texan Vers le privé Aux Etats-Unis, le candidat républîcain à la présidentielle s'enorgueillit d'avoir relevé le niveau de l'enseignement public texan et compte bien exporte r son modèle sur le plan na tional en cas d 'élection. La volonté du gouverneur d'aider les parents d'élèves recalés à placer leurs enfants dans le privé n 'est pourtan t pas pour plaire à tout le monde. «Le contraire du bon sens ! Ce n 'est pas en lui retirant des fonds que l'on va améliorer le système public», tOlUle Dick Levine, pédagogue au Centre d'études pour les priorités de politique publique.

giques de l'Université de LausaJme, a présenté l'e nqu ête q u'il a menée sur la violence en Suisse romande. Il cn ressort que, contrairement aux idées reçues, seulement 4% des jeunes délinquants ont eu à vivre un divorce dans leur famille. 75% des jeunes en marge de la loi sont des étudiants ou des écoliers con tre seul ement 11 o/'. d 'apprentis. Au tre surprise: le pic de la violence ne se situe pas entre 16 et 18 an s, mais entre 14 et 16 ans. Au sein des ateliers, une vingtaine de pistes pour une meilleure prévention de la violence ont été dégagées. Parmi celles-ci, l'aide ponctuelle aux personnes âgées, la discussion de chartes d 'établissements. (Le Quotidien jurassien 12.05)

( Le Telllps 11 .05)

Médecine scolaire Examen général La médecine scolaire fait l'objet d'une vaste réflexion au niveau du canton de Neuchâtel. Point de départ de la réflexion: la médecine scolaire doit devenir une «(politique généra le de santé et d 'appui à la jeW1eSSe». Une commission, rassemblant 46 persOIU1es, planche sur le problème. D'ici la fin de l'année, la commission devra rendre au Conseil d'Etat un rapport, une loi~cadre et un pr.ojet de financement. Et si tou t va bien la politique de santé et d'appui à la jeunesse sera au m.e nu du premier Grand Conseil du nouveau millénaire.

(L'Express 11 .05)

Prévenir la violence Une vingtaine de pistes Dans le canton du Jura, pl u ~ sieurs pistes pour prévenir la violence ont été évoquées lors d'une journée cantonale de réflexion, proposée dans le cadre de la campagne nationale «Unis contre la vio~ lence». Au cours de cette journée, Alain Clémence, professeur à l'Institut des sciences sociales et pédago~

Jeunes diplômés Mieux profilés Même pl us nombreux, les jeunes diplômés qui sortent des hautes écoles tro uvent plus facilement un emploi. Les responsables de la formation tablent sur la concertation avec le monde du travail. Mais à force de vowoir suivre l'évolution de l'économie, la format ion ne risque-telle pas d'être perpétuellement en décalage? «Une chose est sûre. Sans collaboration entre hautes écoles et milieux professionnels, ce sera encore pl us difficile», commente Martine Brunschwig Çraf, conseillère d' Etat genevoise. (Le Temps 12.05)

Effeciifs Une pause Le Département vaudois de la formation et de la jeunesse doit réaliser encore deux millions d'économies au secondai.re. Francine Jeanprêtre refuse e t demande au contraire un allègemen t des effectifs par classe. La socialis te vaudoise réclame un peu plus de confort pour les élèves et les enseignants. Charles Favre, conseiller d'Etat aux finances, ne peut pour l'heure se prononcer sur l'élarglssement

demandé par sa collègue. L'entreprise risque d'être dé ~ licate. (24 Heu res 12.05)

Universités françaises Malaise Avec l'introduction des baccala uréats facilités, les facultés françaises sont surchargées. Le ta ux d 'échec en première année avoisine les 40%. Le nombre de bacheliers augmente, mais tou s ne décrochent pas un diplôme universitaire. Beaucoup de jelmes se sentent g ru gés par un système qui les accepte sans pour autant les intégrer. La question qui se pose est de savoir si l'universi té doit se transformer et s'adapter à ces nouveaux publics. D'aucuns voient da ns cette volonté de garder tout le monde à la fac une manière de contenir les chiffres du chômage. (Le Temps 22.05)

Crèches et garderies Obligation valaisanne Dans toute la Suisse ro~ mande, la pression augmente pour que les crèches se multiplient. En Valais, le Grand Conseil vient d 'obliger les communes à organiser des crèches et des garderies pour les enfants de 0 à 12 ans. Le canton commande, mais ne paiera que 30% des salaires et du matériel éducatif des réseaux qui se constitueront. Jusqu'ici, seul Fribourg avait osé la contrainte, dans une loi entrée en vigueur le 1er janvier 1997. Dan s les autreS cantons, les réticences lo~ cales empêchent une politique volontariste. (Le

Temps

23.05)

Un des articles briàKmtlll ris I/mis dml$ ctlle rubrique VOliS ill11rtSSe? 11 VO liSsuffil de lefoire snvoir Il la rédl1C~ lioll dt RisolltlllCtS (ORDP, GrtrotfOlie 5, 1950 Sioll.

Téf. (027) 6064152). Une pJrolocopie de l'article tIOliS sem gmtuitr/llt'llt mlressée.

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GRAPPILLAGE

EN RACCOURCI

Des nouvelles en e~

Les ~~ du mois

Société des cavaliers valaisans Journée dé(ouverte le 16 septembre Pour favoriser le développement de la pensée critique chez les élèves, la relation d'enseignement doit être guidée par les quatre principes pédagogiques suivants: assurer l'engagement actif de l'élève; présenter de façon explicite et structurée des habiletés de pensée; établir des occasions variées de s'exercer aux types de pensée appris; et mettre en Œuvre un nombre suffisant d'activités métacognitives.

Jacques Boisvert. La formation de la pensée critique. Bruxelles: De Boeck, coll. Pratiques pédagogiques, 1999, p. 53.

Entre le fantasme d e l'inévitabilité des conflits ou des phénomènes d e violence et la résignation oule fatalisme face aux difficultés, puis entre l'angoisse d'une inévitable v ulnérabilité et le fantasme d'une invincibilité face à ces problèmes, une lign e médiane peut être envisagée. Celle-ci consisterai t à créer des dispositifs de régulation et d'atténuation des p hénomènes dégénérant en violences, pour les rendre pensables et «dépassables».

Pierre-André Doudin, Miriam Erkohen-Markiis (Eds). Violences à l'école. Fatalité ou défi? Bruxelles: De Boeck, 2000, p. 108.

R~kkt~ Qu'est-ce qu' un bon enseignant? Un savant? Un communjcateur ? Ce fut u n temps le puits d e science d e la commune ou du quartier : il d étenait la connaissance, même si celleci était rela tive. Sur ce d ernier point, il a perdu son prestige d 'antan . L'enseigna nt a si bien travaillé que des cohortes d'élèves l'on t dépassé et en savent plus que lui. Il en a tiré de la fierté ... Inutile donc d e relever le gant. Est-il pour autant devenu inutile? La tentation d'une telle déduction a connu quelque crédit, en une période récente.

Guy Georges. Les chemins de l'école. Paris: Plo/1: 1991, p. 167. 40

A,,;t k

l'~~

L'art de l'éducation se fonde sur l'acceptation inconditiOlmelle de l'enfant à éduquer, sur la recOlmajssance de sa nature de personne unique, digne d 'attention. La liberté est une cond ition nécessaire à l'épan ouissement de son potentiel et l'éducation doit la lui accorder effectivement, en s'enracinant d ans la vérité et la réalité. Elle se doit de prendre conscience de la nature créa tive de l'enfant.

Renilde Montessori. Educateurs sans frontières. Paris: Desciée de Brouwer, 2000, p. 91

A pprendre à penser, développer les facultés de réflexion et d e raisonnement constitue, historiq uement et aujourd'hill encore, un des objectifs majeurs de l'enseignement. Mais les modèles de pratique pédagogique qill l'actualisent diffèrent selon les époques en fonction de l'id ée qui prévaut alors dans la société sur ce que penser veut dire.

Sous la direction de Joëlle Plantier. Coml1lent enseigner? Les dilemmes de la culfllre et de la pédagogie. Paris: L'Hannattan, coll. Logiques sociales, 1999, p. 15.

1.)w~~a J.i~NUII,~,;t~1~~ k,~~~

Le samedi 16 septembre 2000 sera . journée portes ouvertes. dans tous les manèges valaisans, y compris dans le Haut-Valais. Lors de celle journée ,(heval Valais 2000., les visiteurs, et tout particulièrement les enlants, pourrontloire connaissance avec le monde du cheval, dela voltige aux soins en passant par la découverte du manège. Un large programme d'activités sera proposé à celle occasion. Une inlormation en provenance du manège le plus prache géographiquement sera envoyée aux écoles valaisannes au début de la rentrée scolaire.

Insierne

Une vie sans exdusion pour tous Insieme, la lédération suisse des associations de parents de personnes mentalement handicapées, se préoccupe intensivement de la question de l'intégration des personnes alleintes d'un handicap mental. Elle analyse les mécanismes de l'exclusion et encourage les personnes avec un handicap

Musée cantonal des beaux-arts Exposition Fronçais Boson Aparlir de la donalion du peintre Fran\ois Boson, né en 1949, le musée cantonal des beaux-orts à Sion présente des ortistes de sa génération, dont les rélérences oscillent entre modernité et postmodernité. Fran\ois Boson lait partie de ces artistes restés lidèles à la liguration, mois à une liguration nourrie tour à tour par le Pop Art, por Francis Bacon, par la Trans-avant·gorde italienne et por le néo-expressionnisme allemand. Dès les années 80, Fran\ois Boson a trouvé son langage, caractérisé principalement par un certain onirisme.

Edition, admlnlstratJon, rédaction Déportement de l'éducation, de la culture el du ,poll (DECII Office tIe re<hellhe et de documentation pédagogiqlltls (DROP) Grovelone S, (ose postale 478, 19S1 Sion lèl.10271 606 4152. nadio.revaz@ordp.vsnet.<h Direction Jean·PierreSolomln Rédaction tlodio Reval, rétlactriu responsable PaulVeller, rédadeur (onsed de rédodlon POlli,k Abbel, Ass. porents Dophnêe Conslonlin, SPVal Mourite Dirren, OSP Xavier Goillard, AVECO Mourite Nonchen, OMP Laurenl Perruchoud, AVPES GeorgesSierro,AMEP

Ph.togr.phe Jocqu~Oussel

Données techniques Surlo(edecomposilian: 175 x 24S mm. Formol de la revue: 210 x 280 mm. Impression enoffset en noir el une leinte vive, pholDl~hos loumies ou Irais de reproduction Iodurés séporêment pour documents fournis prêtsci 10 reproduction. Parution Le 15 de (hoque mois sauf juiUel el ooüt.

Si l'on veut que la scolarité ne pénalise pas les enfants en fonction d e leur environnement familial, il importe au plus haut point d 'attirer l'attention d es parents, des n1aîtres, des cadres éducatifs, des élus locau x e t d es responsables politiques sur les dangers du «travail à la maison», Démocratiser véritablement l'accès aux savoirs suppose plus que jamais d'apporter a ux élèves, en classe et dans les structures institutiOlm elles adap tées (études dirigées, sui vi individualisé, etc.), l'aide qui leur fait défaut par am eurs.

Délai de remise des textes et des annan(es Le 20 du mois prétédent.

ABONNEMENIS Pour un on (10 numérosl: Fr 40.Torifenseignanls valaisans: Fr 30.RiGtE DES ANNONCES Valais VALPRINTSA, 1951Iion T!I. 10271 322 23 70 fox 10271 32207 47. Howcantan PUBUCIIAS, 19511i.n lé1.10271329 51 51 fox 10271323 57 60. Impression, expédition VAlPRtNI5~ 19511i.n TèI. 10271 322 23 70 fox (0271 322 07 47.

Philippe Meirieu. Les devoirs à la mai5011. Parents, enfal1ts, enseignants: pour en finir avec ce casse-tête. Paris: Syros, 2000, p. 17. R~-Mai2000

mental à participer à tous les domoines de la vie. Le dernier dossier d'insieme, «Ma place est ici! Une vie sans exclusion pour tous" vient de paraître. Il constitue le rellet des journées d'études organisées par insieme en 1999 sur ce sujet. Le prix du dossier est de Frs 25.- plus les Irais de port. Acommander au secrétariat central d'in· sieme, case postale 827, 2501 Bienne, tél. 032 3221714, E-mail : sekretariat@insieme.ch

RisONANm Mensuel de l'Etole vnloisoMe.

R~-MaI2000

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PASSAGE EN REVUES

POLITIQUE SCOLAIRE

Les ~M4 du mois

Organiser l'école ~ en modules

La dasse maternelle et la dasse

centenaire? Les principes de

John Dewey, d'Ovide Decroly, de Maria Montessori et de Célestin Freinet sont-ils toujours d'actualité? Parmi les échos des recherches, on y apprend que les Français sont accrocs au portable ou encore que les gauchers sont- paraîtil - moins bons en anglais.

Eveil à la science

JDI Rénover la géographie

Le numéro de mai de «La Classe maternelle)} fait place aux activités d'éveil à la science. fI est question d'un ensemble de séances autour

du soleil: des activités simples, essentiellement basées

sur l'observation de la lumière et de la chaleur. Outre un article fournissan t des pistes pour favoriser l'éveil à la science, (La Classe» propose pour sa part un dossier sur le joli mois de mai (avec

des activités de lecture, de mathématiques et de travail manuel). Côté dossier pra tique, signalons les «Dicofiches}) et les «doc'5 en stock grammaire» visant à favoriser le travail de l'autonomie.

Cahiers pédagogiques Autonomie de l'enseignant La réflexion autour de l'autonomie de l'élève n'est que

rarement accompagnée d'une réflexion sur l'autonomie de l'enseignant. Jacqueline Castany et Jacques Méard sont partis de ce constat pour

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construire leur dossier. Ils partent du postulat selon lequel l'autonomie de l'enseignant et celle qu'il va

d'urgence fort délicate. Le débat-forum de ce numéro porte sur la question de l'illettrisme. Côté entretien, c'est

développer chez l'élève sont

Jacques Le Goff qui livre le

en interaction. Par exemple,

discours de la méthode de son métier d'historien.

Michel Tozzi et Philippe Perrenoud montrent les tensions contradictoires auxquelles les enseignants sont confrontés. Comment faire pour orienter les pratiques vers plus d'autonomie? Quelles sont les conditions pour inviter les enseignants à sortir de l'atti-

Sciences humaines Bourdieu

tude de dépendance? Ce dernier numéro des «Cahiers

Sous le titre ( Rénover la géographie»,le ( Journal des instituteurs et des professeurs des écoles» de mai 2000 consacre son dossier à l'ensei-

pédagogiques» enrichlt le débat autour d'Wl thème peu abordé.

Dans le cadre de la réforme scolaire vaudoise, dès 1998, 18 établissements primaires se sont lancés dans l'exploration de l'Ecole Vaudoise en Mutation (EVM). Ces établissements se sont engagés sur les axes suivants: • le travail en cycles de deux ans • la suppression des notes et l' utilisation d'un nouveau carnet d'informations aux parents toutes les 9 semaines • une évaluation formative accompagnée d'une différenciation pédagogique. Repenser le curriculum scolaire, développer des dispositifs de pédagogie différenciée, proposer une approche par compétences, construire des démarches et des situations d'apprentissages dans le cadre d' un fonctionnement en cycles pluriannuels, collaborer autour d'un projet pédagogique et lutter contre l'échec scolaire sont autant de points qui sous-tendent ces axes et qui amènent à reconsidérer l'organisation scolaire actuelle. Une des pistes possibles de cette réorganisation est une pratique pédagogique en modlùes.

gnement de la géographle

Monde de l'éducation Pourquoi il faut réformer Le dossier du (Monde de l'éducation» tente d'expliquer en quoi la réforme de l'école française est indispensable. Mais les choses peuvent-elles changer? Un ministre vient de tomber. «Haro sur les réformes», criaient les manifestants qui souhaitaient le

départ de Claude Allègre. Jack Lang doit désormais faire face à une situation

La revue <cSciences humaines», dans son numéro de mai, s'intéresse au monde vu au travers du regard du sociologue Pierre Bourdieu. Dans la rubrique «Classiques», il est question d'éducation nouvelle. Que reste-t-il de ce mouvement aujourd'hui

dan s toute sa complexité. Dans la rubrique «l'école en mémoire», c'est Nicolas Hulot qui se souvient de l'école de son enfance. Ce numéro raconte également le système scolaire irlandais.

Toutes les reVlteS mentionnées dans cette rubrique sont disponibles à l'ORDP et/ou à la Bibliothèq ue cantonale. R~-M.i 2000

Vers une pratique pédagogique en module, concepts théoriques Les modules, selon Philippe Perrenoud (1997), sont définis comme «des espaces-temps de formation caractérisés chacun par une unité thématique et des objectifs de formation définis». A l'école, les contraintes de la grille horaire entraînent le morcellement R~-M.i 2000

du travail et le découpage du programme, juxtaposant des moments d'apprentissages correspondants à des objectifs forts différents et décousus. Ainsi enseignants et apprenants doivent régulièrement réinvestir leur attention dans de nouvelles tâches sans avoir vraiment le temps d'affronter et de dépasser des difficultés et les obstacles qui se présentent. De plus «le cloisonnement des disciplines engendre des tâches non achevées avec pour conséquence une suppression des repères, une diminution de l'attention et une réduction de la motivation», (Olivier Perrenoud,1996). Devant la complexité de cette gestion du temps scolaire une organisation en modules offre «une réponse au zapping permanent entre les disciplines et, à l'intérieur de chacune, entre leurs diverses composantes» (Ph. Perrenoud, 1997). Un enseignement en modules permet en effet de concevoir des espaces-temps plus longs et de construire des situations d'appreJ;ltissages plus larges donnant du sens aux objectifs travaillés par leur inscription dans la finalité du module. «L'idée de module répond d'abord au souci de créer des espaces-temps de formation suffisamment centrés sur des acquis déterminés pour que quelque chose s'y passe pour tous les élèves. Le fonctionnement actuel de l'école, fondé sur un perpétuel coq-à-l'âne, s'il permet une salutaire variété des activités, empêche une véritable construction des apprentissages chez les élèves, qui n'ont pas tous les moyens intellec-

tuels d'apprendre de façon aussi décousue.» (Ph. Perrenoud 1997). Dans cette logique de continuité dans l' horaire scolaire, les modules sont concentrés dans le temps. Dans lm travail en modules se pose alors la question du curriculum des élèves durant tout le cycle. L'idée est de proposer aux élèves une co-gestion de leur trajet et de leurs choix.

Pratique pédagogique en modules à l'école de Derrière-Corsy, Lutry Notre projet de travail en modules s'inscrit dans ce contexte d'EVM qui encourage la mise sur pied de projets pédagogiques. L'école de Derrière-Corsy regroupe des élèves d'une classe muiti-âge du cycle primaire 2 (3e et 4e Primaire) et une classe à effectif réduit regroupant des élèves en difficulté scolaire des cycles 1 et 2 (1re à 4e primaire). Le projet de travail en module a exigé une réorganisation de notre espace-temps scolaire. Dans l' idée que les modules sont le lieu de la différenciation pédagogique, nous concevons donc un module comme une activité large centrée autour d'objectifs transversaux définis indépendanunent des contenus et autour d'une thématique. Les activités se déroulent sur un laps de temps compact d' une durée de deux à six semaines. Les élèves inscrits dans un module sont engagés à plein temps autour des 43


objectifs fixés. Dans la logique d' un travail visant l'acquisition de savoirs et de compétences de fin de cycle, les modules sont construits dan s plusieurs doma ines d'enseignement et portent sur des compétences transversales ambitieuse et délimitées.

POLITIQUE SCOLAIRE

Chiffres de l'enseignement

Moins de dépenses ~~

Notre nouvell e organisation scolaire implique différents ch angements dans notre pratique pédagogique. • co-responsabilité pédagogique

o'

Dans un souci de différenciation plus grande ainsi que de variété dans Les contraintes de la grille horaire entraînent le morcellement du travail et le découpage du les choix de mod ules, il programme, nous paraît intéressant de réunir plusieurs classes comme un maître. Relié au système des breve ts sages, système modulaire cristallisé seul groupe d 'apprenants, en dé- et des arbres de connaissances, il est autour d' un trava il en équipe forgé cloisonnant sur l'ensemble du temps le pilier de toute l'évaluation Sur par la coresponsabilité et le partage. scolaire. Dès lors, une co-responsabi- l'axe de capitalisation des compélité de tous les élèves est indispen- tences développées dans nos cycles Olivier Perrenoud et Marianne Pillol/d, sable pou r assurer un suivi réfléchi mod lIlaires. enseignants à l'école et de q ualité. L'interven tion de plude Derrière-Corsy à La Conversion. • différenciation pédagogique et sieurs enseignants offre aux enfants des rega rds, des méthodes et des modules approches différentes. Le concept d'évaluation formative Bibliographie sommaire La coresponsabilité autour d' un et de différenciation est la clé de groupe d' app renants provenant de voûte de la construction et de la réa- - Perrenoud Olivier (1996) y a-t-il un horaire scolaire idéal?, FPSE, UNIG. deux classes offre aussi la p ossibi- lisation de notre projet. Un module lité de regroupements très hétéro- est considéré comme un espace où gène entre les élèves favorisant les chaque élève peut actionner des - Perrenoud Olivier, Pilloud Marianne (1998) Projet d'école, création d'un jourinteractions dans une perspecti ve situations d 'apprentissage proches nal, Direction des écoles de Lutry. socie-constructiviste. de sa réalité et permet ainsi à chacun d 'accomplir son trajet person- - Perrenoud Olivier, Pilloud Marianne • évaluation nel. La différenciation interne à cha(1999) Vers W1e pratique pédagogique en modules, Direction des écoles de Lutry. que thématique nous permet de Les élèves construisent tout au long placer chaque élève dans sa zone d u cycle, un dossier d'évalua tion proximale d'apprentissage. Cette - Perrenoud Olivier, Pilloud Marialme (2000) Travailler en modules, in: « , personnel sous la forme d'un port- pédagogie différenciée incite à une revue de formation et d'échange pédago~ folio formatif. Les objectifs à at- nouvelle approche où l'itinéraire gique, DF1 VD, juin 2000. teindre sur le cycle sont communi- est centré sur chaque apprenant qués aux élèves dès le déb ut et permettant ainsi l'individualisation - Perrenoud Olivier, Pilloud Marianne (2000) Décloisonner en co-responsabilité chacun recl, erche des traces pou- des parcours de forma tion . pédagogique autour d'un travail en vant attester de ses compétences module, Educateur, à paraître. relatives aux objectifs. Travailler en module nous a amenés à concevoir un système au service - Perrenoud Philippe (1997) Pédagogie difLe dossier est l'outil principal d'éva- des apprenants donnant d u sens à férenciée: des intentions à l'action, Paris, luation formative entre l'élève et le l'enseignement et aux apprentisESF. 44

R~ - M.i2000

Depuis 1992, les dépenses p ubliques d'éd ucation en Suisse sont restées stables, alors qu'elle avaien t augmenté de 42% entre 1980 et 1992. C'est l'un des principaux constats qui ressort de la publication sur les indicateurs de l'enseignement en Suisse que vient d'éditer l'OFS. La sélection des ind icateurs proposés concerne le niveau de formation, les ressources financières, les ressources humaines, l'organisation, la sélection, les diplômes, la formation continue ainsi que le rendement de la formation.

davan tage de difficu1tés à comprendre des textes suivis (comme des articles de journa ux), tandis qu'ils s'en sortent compara tivement bien avec des textes au contenu quantitatif (chèques, etc). On ne constate que peu de différences à l'intérieur de la Suisse.

Quatre cinquièmes de la population suisse a achevé au moins une formation postobligatoire. Cette proportion n'a cessé de croître au cours des quarante dernières années. Les jeunes d'aujourd'hui sont mieux formés que leurs parents. La moitié de la population n'est pas allée audelà d'un apprentissage professionnel. L'importance de la formation professionnelle est nettemen t plus grande en Suisse alémanique qu'en Su isse latine. A l'inverse, les Latins sont proportiOlm ellement plus nombreux à détenir un diplôme universitaire.

En consacrant près de 21 milliards de francs à l'éducation, les autorités suisses y allouent la même proportion d u PTB que la France et l'Autriche. L'A lIemagne et l'Italie, en comparaison, jnvestissent une part relativement peu élevée de leur PTB à la forma tion.

Difficultés de lecture La maîtrise de la lecture revêt une importance croissante dans notre société d'informa tion; elle constitue désonnais un «capital» que l'on ne peut considérer comme acquis d'emblée. La population adulte de Suède est la mieux année pour comprendre et exploiter des textes écrits (plus de 70%). La Suisse se distingue des autres pays dans la mesure où ses habitants présentent R~- M.i2000

La politique de restrictions budgétaires qui a prévalu à la suüe de la crise économ ique du d ébut des années 90 a provoqué une rup ture nette dans le développement constant des dépenses d'éducation.

Les dépenses courantes par élève augmentent à mesure que l'on progresse dans la scolarité. En 1995, les cantons et les communes ont dépensé 4900 francs par enfant d u préscolaire, 11 '700 par élève de l'école obligatoire et 17'700 francs par étudian t qui fréquentait une école préparan t à la maturité. En Suisse, la part des enfants de 5 à 14 ans dans la population résidan te totale (12%) correspond à peu p rès

à la moyenne des pays considérés. Ce pourcentage a reculé presque partout au cours des 15 dernières années. Le nombre d'enfants en âge d'être scolarisés a regressé jusqu'au milieu des années quatre-vingt, conséquence de l'apparition de la pilule

et de la baisse de la natalité qui s'en est suivie. Depuis lors, le nombre d'enfants croît à nouveau. il devrait se stabiliser au tournant du siècle, pour recommencer à reculer vers le milieu de la prochaine décennje. 200'000 personnes travaillent dans l'enseignement. Cela représen te d'après le recensement des entreprises 5,7% des emplois.

Dans toute la Suisse, près de la moitié des emplois dans la formation concernent le jardin d'enfants ou l'école obligatoire, un peu moins d'un quart le degré secondaire II et environ un huitiè1ne respectivement le degré tertiaire et la formation des adultes ou la formation continue. Environ 70% de ces emplois sont occupés par des personnes appartenan t au corps enseignant. Partout, l'enseignement primaire est une affaire de femmes: à ce nivea u, ces dernières représentent 60% ou p lus du corps enseignant. A l'inverse, les femmes sont moins bien représentées dans les degrés d 'enseignemen t supérieurs. A tous les n iveallx, la Suisse fait partie des pays qui présentent les pourcentages les plus fa ibles d'enseignantes.

55% des enseignants à l'école obligatoire ont plus de 40 ans, 22% plus de 50 ans. Environ un quart des enseignants devront être remplacés ces 10 à 15 prochaines année. Au degré secondaire II, la relève à trouver est encore plus importante: près d' un tiers des effectifs dev ra être renouvelé. 4S


--------- -----------------------------------------------------Temps partiel en hausse Les enseignants qui travaillent à plein temps représentent près de la moitié d u corps enseignant à l'école obligatoire et un tiers au degré seconda ire II. Dans les degrés qui emploien t beaucoup de sp écialistes, la part des enseignants travaillant à temps partiel est élevée. Les hommes sont également très souvent employés à temps par tiel. Et la proportion des temps partiels tend à s'accroître. En comparaison internationale, la Suisse présente lme très faible proportion d 'enseignan ts travaiIIant à plein temps. En 1997, le nombre moyen d 'élèves par classe était de 20 à l'école primaire et de 19 au degré secondaire 1. Et pour un enseignant à plein temps, on comptait 17 élèves en primaire, contre seulement 12 au degré seconda ire l. En 1998, sept classes sur huit accueillaient des élèves de différentes cultures . Certains enfants viennent parfois de pays lointains, et tous ne peuvent su ivre les cours dans leur langue maternelle. Le nombre des classes mixtes sur le plan culturel a nettemen t augmenté depuis 1980. Aujourd'hui, les classes h'ès hétérogènes représentent plus d 'w1 tiers de tou tes les classes à l'école obligatoire. La sélection scolaire semble être devenue plus sévère pour les

les jeunes alémaniques à choisir des formations générales (25% contre 19%). Les formations professionnelles ont davantage la cote dans la partie germanophone du pays (66% contre 57%). Les connaissances de base en mathém atiques et en sciences acquises en Suisse à la fin du secondaire II sont bonnes. Selon l'étude TIMSS de 1995, elles dépassent celles des pays voisins.

En ce qui concerne les résultats suisses, il apparaît que les apprentis formés à des p rofessions techniques de p ointe atteignent d 'aussi bons résul ta ts que les gymnasiens.

tion qui résulte de l'élévation du niveau de formation est plus forte chez les femmes que chez les hommes. Tant pour les hommes que pour les femmes, la Suisse est le pays de l'échantiIIon qui présente les disparités les moins grandes selon les niveaux de formation. Dans tous les pays considérés, les personnes les moins formées présentent le taux le plus élevé de chôm age. En Suisse, où ce taux est le plus bas, les différences selon les niveaux de formation sont relativement petites. Cette publication est la troisième du genre depuis 1993. Elle contient un

CONCOURS

R~ d' «Ecris-moi une chanson» L'automne passé, le coordinate ur de français au CO, en collaboration avec l'AVECO, Jean-Michel Chappot et l'animation de musique, lançait le concours Ecris-nous W1e chanson ... D s'agissait pour les adolescent(e)s des cycles valaisans romands de rédiger un texte pouvant être mis en musique. I:appel a été entendu ...

de travail, le verdict est tombé le 9 mai. Le jury relève la qualité de la plupart des écrits même si plusieurs l'ont frappé par un contenu assez sombre. Toutefois il se réjouit de voir à quel point un tel projet peut stimu-

Des chiffres!

S'il con vient de remercier tous les participants, les félicitations du jury vont spécialement aux cinq chansons retenues et surtout à la lauréate dont le texte sera mis en musique, enregistré sur CD et chanté p ar le cl1œur des CO de Martigny :

Le caup de foudre de Delphine Charrex (ler prix)

Les dépenses publiques pour l'éducation sont stables depuis 1992.

l. Elle J'a rencontré Dans un grand café Ils ont discuté En buvant un thé Au hasa rd

enfants étrangers. Un peu moins de 3% des élèves d'une

année donnée redoublent à l'école obliga toire: 19'200 étaient dans ce cas en 1997/ 1998. Depuis 1980/ 1981, cette part reste plus ou moins stable. Deux tiers de ces élèves suivent le même programme. Un tiers de ceux qui redoublent changent de programme. En Suisse, deux tiers (64%) des jeunes aci1èvent une formation professionnelle, et un cinquième mènent à terme une formation secondaire ou une formation dans lU1 € école normale (21 %). Les jeunes latins sont bien plus nombreux que 46

Près de 40% de la population résidante de Suisse suit une formation continue. Les actifs occupés sont presque autant à se p erfectionner professionnellement. La Suisse se situe par ces chiffres au milieu du classemen t. En 1998, près d' un Suisse sur cinq surfait régulièrement sur Internet. Internet est surtout utilisé par des hommes jeunes ayan t un bon nivea u de formation. La consultation d 'informations en ligne connaît

grand nombre d'indicateurs, dont W1e petite p artie est lnise à jou r et

publiée ch aqu e almée. D'autres indica teurs paraissen t également sur des sujets précis. C'est le cas des indica te LU's des hautes écoles suisses (1997), des indicateurs du capital humain (1998), des indicateurs «Science et teclm ologie» (1998) et

des indicateurs du coût et du financement de l'éducation (en préparation). OFS / Résonances

Refrain C'est W1 coup de foudre Une fine poudre On peut rien y faire C'est un grand éclair 2. Ill' a emmenée Dans le grand verger Au soleil Ils se sont aimés En tenant la clé Des merveilles

Référence Dans tous les pays de l'OCDE, l'augmentation du taux d'occupa-

Ds ont regardé Le jour se lever Sans rancune

Eugen Stocker et ill. Les indicateurs de "enl:ieignementen Su.Îsse. Neuchâtel : OFS, 1999 .

R~-M.i2000

3. Ils ont bavardé Sous le grand pommier Sous la lune R~-M.i2000

3e Mon p'tit bout d'homme de Mélanie Alter, 2e année, CO de SteMarie, Martigny 4e L' an 2000, de Frédéric Cheseaux, 1 re année, CO de Leytron 5e La Vie, de Maxin1e Délez et Taunui Favre, 2e alUlée, CO de Troistorrents A lain Grandjean, coordinateur de français au CO Tous les beaux miroirs cassés Ces souvenirs envolés Les larmes ne coulent plus Leur amour a disparu

Refrain Là-bas sous la pleine IW1e ... 4. Ill' a embrassée

Sous la pluie d 'Eté Au rivage Il l'a demandée Après un dîner En mariage

Les roses se sont fanées La maison est désertée Mais ils resteront amis Amis pour toute la vie Là-bas sous la pleine lune ...

Amour disparu d'Aline Chat/on et de Marine Légeret (2' prix) Elle découvre son visage Pour tant ce n'est qu'une image Puis s'envole dans ses pensées Mais ne peut p as l'oublier

Refrain

une forte cro issance.

2e Amour disparu, de Aline Chatton et Marine Légeret, 2e année, CO de Ste-Marie, Martigny

ler, chez les jeunes, l'envie de créer.

Des noms! Dix-sept cycles d'orientation ont répondu et le jury, constitué d'enseignant(e)s de français au CO, a reçu 335 textes de chansons. Après un mois de lecture et trois séances

1re Le coup de foudre, de Delphine Charrex, 3e année, CO de Bagnes

Là-bas sous la pleine lune Leur deux âmes ne font qU'W1e Pourquoi se séparer On peut encore s'aimer

Chacun suivra son chemin Sans se soucier du destin Ils se sont brisé les cœurs Seuls ils oublient le bonheur Là-bas sous la pleine lW1e .. .

Mon tout p'tit bout d'homme de Mélan ie Alter (3' prix) Il était toujours planté là à faire n'importe quoi 41


avec sa figure polissonne mon tout p rtit bo ut d lhon1me.

1\ ava it l'regard merveilleux et avec ses cheveux chiffons et son sourire malicieux il avait l'air d ' un p'tit fripon. Avec Ses rires et puis ses p eurs un peu lo upé en somme or il nagea it dans le bonheur mon tout p'tit bout d'homme. Il avait l'regard merveilleux et avec ses cheveux chjffons et son sourire malicieux il avait l'air d 'un p'tit fripon. Et maintenant il est parti avec ses rü·es, ses cris ce n 'était qU'lm tout p'tit bonhomn1e mon tout p'tit bout d'homme Il avait l'regard merveilleux et avec ses cheveux chiffons et son sourire malicieux il avait J'air d'un p ltit fripon.

L'an 2000 de Frédéric Cheseaux On l'atten dait Depuis bien des années On attendait qu'il pointe Enfin le bout de son nez

On croyait qu'il allait Tout changel; bouleverser Peut-être mêlne que la terre S'arrêterait de to urner Bog, fin du monde, Nous étaient alUloncés Mais il est arrivé Sur la pointe des pieds On l'attendait, depuis bien des années, On a ttendait qu'il pointe le bau t de son nez Tous ceux qui ont tremblé Sont enfin rassurés Notre terre bien aiInée N'a pas été touché Tous ceux qui ont rêvé Peuvent encore espéxer Le m onde où nous vivons C'est nous qui le changerons On l'attendait, d epuis bien d es annéesl on attendait qu'il pointe le bout de son nez Homme de l'an 2000 Ton défi est difficile Laisse tomber tes peurs Laisse parler ton cœur Prends en main ton destin Pour offrir dès demain A tous tes frères Un avenir sans guerre ni faim On l'attendait, d epuis bien d es années, on attendait qu'il pointe le bout d e son nez

La vie

ENSEIGNANTS ATTENTION!

de Maxime Délez et Tarmui Favre (5e prix)

Au moment oÎl vous préparez vos courses d'école, qui vous emmèneront, avec vos élèves, à la découverte de la nature, il nous semble utile de vous rappeler un danger souvent mécon· nu, en tout cas mal apprécié: les crues subites en rivières,

J'ai bientôt quatorze ans Je suis ll1al dans Ina peau faimerais llle jeter à l'eau J'a i l'impression de devenir g rand

Nous attirons votre attention sur le danger permanent qu'il y a à se déplacer ou à stationner dans le lit de certains

Refrain Que c'est compliqué la vie Une mélodie sans nuances Rythmée par d e longs silences Aux nombreuses dissonances Que c'est compliqué la vie!

cours d'eau, Si vous ne pouvez l'éviter, gardez constamment à l'esprit qu'une augmentation rapide du niveau d'eau est à chaque instant possible, Si vous n'avez pas d'autre solution que de traverser une rivière à gué, placez un observa-

teur à l'amont, qui surveillera l'arrivée éventuelle d'une crue, et faites traverser les élèves un par un et rapidement. y..'f4. ..

Je fais beaucoup de bêtises Manlan me veu t docteur Pap a me préfère acteur Pour lnoi ce sont que des balourdises

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Ce danger est signal é constamment par des panneaux placés sur les chemins d'accès et le long des rivières, Ils indiquent clairement les risques encourus. Bonnes promenades! Soyez prudents!

ASSOCIATION VALAISANNE DES PRODUCTEURS D'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Refrain Je suis un peu maladroit Je me sens so uvent m al Je n 'ai pas beaucoup le moral Ma personne est en plein désarroi Refrain Qui suis-je décidément? Un petit garnement? Non, un simple adolescent Qui a l'impression d'a voir cent ans

Apprivoiser les peurs A Sierre, une classe de 4e primairel une autre d 'enfantine et une classe d 'ad aptation l ont p résenté Wl specta cle original. Derrière une histoire de sorcière forcée d e rendre la liberté à tout un village qu'elle avait kidnap pé se cachait L1ne magnifique expérience d'in tégra tion. Les q ua tre en seignantes voulaient permettre à leurs élèves d e vaincre le urs peurs : p eur d es gran ds p our les p etits, peur du nombre pour les enfa nts handicapés, peur de la d ifférence p o ur les grands. A u vu d u résultat - u n spectacle em preint de sponta néité, d e joie et d e cha leur humaine -l'objectif a été parfaitem ent atteint.

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Quand l'intégration s'anue dans le réel! 48

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