L'Ecole primaire, 15 mars 1940

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SION, 15 11101's 1940.

En vain La terre

Le doute S'enfuit ;

Son ombre Moins sombre Décroît. On croit Au signe Puissant Que signe Ton sang.

Qui vient enlacer les humains, Se rompt par tronçons dans tes mains. Peuples r Accourez tous sous l'arbre trinitaire, C'est l'arbre du salut l ô peuples de la terre.

59111e Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE

Mystère Divin r..

No 11.

ORGANE DE LA SOCIËTË VALAISANNE D'ÉDUCATION SOiMliVlIA,I RE : L 'Arbre du salut. ,C'ÛlvIlMlUNiI'CATIONS nIVE'BSES : tCToix-Roug.e 'et non National. - Un concours scolaire s ur l'Expos ition -n atio n a le. - ,PARTIE PEDAGOGIQUiE: ·L a di s.c ipline. _ L 'Enfant dans la: littér-ature françai se. - iLettre dE' mon Eco.l e. _ Une suggestion. - L 'enseign ement de la Igéogr.a:phie. - Méthodes. - L 'étourcle'r ie. - PARTIE PRATIQUE: lLangue fr ançais e, ,centries d'jntér êt, 1ère et 2ème se·maines. - Histoire. - ISciences n aturelles.

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Croix .. Rouge . . Don national La jeunesse s'uisse collaborera aussi Dans le cadre d e la collecte organisée a.ctu ell ement dans tout If' pays en f.aveul'du Don National et de la Croix-Rouge, la: jeunesse suisse seraa'p pelée à colla.borer et à consentir a u ss i un sacri,fice sur l'autel de la P a tri e. En effet, clans toutes les écoles >du d egré primaire et moy en, une heur e sera consaorée a u Don National et à la Croix-Rouge, dont .les tâches importa ntes seTont exposées à la jeunesse sc'olaire d 'une faço n appropriée par le· corps enseign a nt. A cette occasion, les élèves seront invités à verser aus·s i leur obole pour la collecte - non pas l'argent que leurs p ar ents 'pourraient leur donner, mais un e parti e de leurs propres économies - afin de témoigner pratiquement dC' leur amour pour le p ays. Ce n 'est pas en premier lieu le résultat matériel de cette collecte qui compte, mais d avantàge s on effet moral, qui doit prouver que la jeunesse suisse est a u ssi capable de faire un sacrifice ·pour nos soldats. Pour so ulign er le caractère p articulier de cette action, il SE'ra r emis aux j eunes donateurs, une fois la collecte terminée, une jolie a ttesta.tion en guise de slJuvenir . et de r e.merciement.

Un concours scolaire sur l'Exposition nationale Avec l'autorisation et l'approbation des directions cantonales de l'Instruotion publique, l'Association de propagande « Seln aine Suisse » organise chaque année depuis 1919 un concours


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s,colall:ê.' .~lé con~p~sition .. L'an dernier, elle choisit pour thèlne 1 EXPOSItIO~ nat.lOna~e, laISSa~lt aux au!eurs des travaux présentés une, ?:nnplet.e hberte de traI~e~' le sUJet imposé. AiI?-si, tous .les degl es scolaIres ont pu partIcIper au concours, les nlaÎtres et ~aîtresses désignant eux-nlênles les deux Ineilleures conlpositIo~s de chaque classe pour les envoyer à l'Association « Selnaine Su~'Sse ». Celle-ci reçut de la sorte 993 travaux, dont 621 , de SUIsse alémanique, 312 de Suisse rOInande et 60 du Tessin. A cela vinrent s'ajouter encore deux imnortants travaux collectifs, Les lauréats du concours reçurent tous le livre « Suisse» éd~t~ of~ici~He~nent par l'Expusition nationale. Quant au pri~ specIal InstItue par .Mr E. Baumgartner de Bienne directeur de Sport A. G. Biennophone, il fut renlis sous fOI'lIne ~l'un Inao'nifique appareil de radio à la 7 ènle classe primaire de Kreuzlhlgen (A. Eberli, maître). ' Nul dout,~, qu'un~ fois .de. plus, l'action scolaire entreprise il y a 2~ ~ns ?eJa par l ASSOCIatIon de propagande « Senlaine Suisse » .n aIt faIt ,cOInprendre à la jeunesse suisse la valeur morale et pratI9- ue de l'en.tr'aide écononlique entre Confédérés, basée sur une Juste connaIssance du travail national et un intérêt constant pour les activités du' pays.

Reprenez vos enfants ave·c aMection; ne le.ur infligez jamais ~, ucune punition avec colère, et proportionnez' toujours la correction a lem.' âge aussi bie-n q,u'là leurs fautes . .convainquE'z-les de leur e-rreul' avant de les châtier, et mette·z -les à l'épreuve: s'ils se montrent repentants avant que vous ayez eu re'cours ,à la: sévérité n'en faite·s point usage, mais seulement dans .le cas où ils ne le :se;aient pas, ou bien s'ils 'p e.rsistaient dans leur fautE'. Pour les punir, prenezles par les sentiments plutôt que de vous s.e'r vir de Ja: verge' prenez plutôt un ai'!' a.ffligé q.u'un air colère 'q uand vous voudrez l~ur faire envis.ruger la Jolie et la honte, en un mot, la grandeur de leurs faute.s' et pal' là vous les touche-rez davantage et d'une manière plus no:bl~' qu.e VOus ne le pourriez le faire par un châtiment vil et se.r vile. Je. 8aIS qu'il y en a qui ,s ont d'avis -de les ·corrige-r !8-évèrement de leurs fautes, et ~e leur -donner d·e's louanges et quelq.uefois des récompens:'s ·q uand 11.s -font bien; mais par là on Iréveille ·che.z eux des pas's.ions pIres que les .fautes dont on veut les C'orriger; c.ar d'un côté on leur inslp ire une crainte bas.se et queJquefois n1.ême ·de la haine, ·et, de l'autre, l'Ol~gueil et le désir de la vaine gloire. Ce sont deux choses qu'on doit éviter quand on élève de la jeunesse .sur :un plan religieux, cal' ell€'s y sont égale'm ent opposées et dépravent la nature. Guillaume Penn.

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La discipline Le problènle de la discipline se pose à chacun de nous. Nous connaissons tous son inlportance. Nous devons donc, COInlne éducateurs, établir les bases de cette discipline qui devra nous guider à l'école, puis plus tard dans la vie; c'est 'e lle qui nous pennettra de progresser dans le dOlnaine social et spirituel. Nous ne pouvons pas vivre sans discipline. Conllnent peut-on la concevoir? Et pour cela quel est le but de l'éducation? Où voulons-nous conduire les enfants qui nous sont confiés? A la servilité ou à un Inaximunl de bien-être intérieur? Le critère d'une bonne discipline se lit sur des visages . d'enfants épanouis, dans des regards qui reflètent la joie de vivre dans la confiance. Cette question peut être considérée à deux points de vue: la discipline vue de l'extérieu1') la méthode ancienne qui rejette le rôle essentiel de la liberté individuelle et qui se confine dans un autoritarislne artificiel. Dans une classe où cette méthode sévit, on entendra certainement voler une lnouche. La discipline vue du dedans) la méthode nouvelle qui pennet à l'enfant de vouloir une dis pline et de l'acceptet librelnent. Dans une classe de ce genre, il y aura certainenlent des allées et venues, l'activité des enfants pourra être un peu bruyante, sans déranger le bon ordre indispensable à tout travail frutueux. Nous pourrions croire que la discipline et la liberté s'excluent. Nous verrons par la suite, COlnnlent concilier ces deux points de vue. Qui dit: « discipline» ne veut pas dire contrainte, et liberté n'est pas synonylne d'anarchie. Nous con~laissons des classes qui vivent sous le réginle d'une certaine liberté et qui bénéficient d'une excellente discipline. . Reprenons la prenlière Illanière de concevoir la discipline, telle que nous l'avons subie dans notre enfance. . Voici le pOl'trait d'une institutrice qui a des élèves de 12 et 13 ans: son nom était synomynle de « discipline prussienne». Avant d'entrer dans sa classe, les élèves savaient exactelnent tout ce qu'ils rié çlevaient pas faire :~ fourner la tête, éternùer, baillér,


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se nl0ucher, sinon elles étaient envoyées à la porte. Avec sa férule, la maîtresse se Inettait au fond de la salle, personne ne la voyait et au mOInent où l'on' s'y attendait le Inoins, un grand cou~ de règle sur le pupitre faisait sursauter les élèves. . . Cette discipline rigoriste, à l'ancienne nlode, suscitant une crainte générale, une appréhension et un dégoût de l'école et ce qui est le plus grave, un rejet ele toute discinline. Ces élèves n 'as piraient qu'à une chose, être libres pour faire toutes sortes de tours. Cette manière, toute extérieure de concevoir l'éducation ne les avait nullement préparées à désirer une discipline intérieure, ces enfants terrorisées étaient nlâtées. On avait tué en elles, cette force intérieure, dynamique qui les aurait conduites plus tard dans la vie, cette énergie nlorale qui établit de l'ordre en soi, de la 111esure, qui freine les hnpulsions vagabondes . Voyons quel est le défaut de la cuirasse. Cette institutrice jouait le rôle de policier. Elle agissait avec des Inoyens artificiels, sa discipline venait du dehors, conune dans les établissenlents pénitenciers, la puissance policière relnplit son office, réprime, isole. C'est ainsi qu'agissait :Mlle X. Elle ne rendait pas l'élève capable de se diriger. Inutile de souligner que cette nléthode prussienne est plus facile à appliquer que celle de l'autonomie individuelle. Elle exige une petite contribution du Inaître, tandis que la deuxième nléthode réclam.e toutes les forces de la personnalité. Dans cette prenlière manière de voir, les châtiments corporels jouent un grand rôle. Conu11e élit Zülliger « Psychanalyse à l'école» : « Quand In'arrive-t-il d'y avoir recours? ... Quand les autres punitions n'ont plus d'effet. Pourquoi est-ce que .le corrige un enfant? Parce que je suis au bout de Ines moyens». En effet, COInme il nous est impossible .de vivre sans discipline, nous son1lnes cont!'aints à enlployer notre force physique. Ainsi, nous sonlnles sûrs de 11lâter l'enfant parce que nous SOlllmes plus forts que lui, Nous lui imposons notre volonté et nous brisons la sienne. Un visiteur peu averti, -e ntrant dans une classe silencieuse, sera peut-être satisfait, 111ais au point de vue humain, aurons-nous fait progresser l'enfant dans la discipline de soi? « L'élève qui a reçu une correction s'améliorera sans doute, dans le cas le plus favorable, pour ne pas renouveler connaissance avec la férule. NIais dès qu'il aura heureusement échappé au rayon d'action de ses éducateurs, il retombera pour le nloins dans son ancienne faute, - je dis pour le moins, car l'attitude vindicative qu'il a adoptée, la rébellion où il se cOI11p]aît, feront facilenlent de lui un être indiscipliné de la pire espèce ou peut-être une âme rmnpante et sournoise. » Tandis qu'en s'efforçant de développer la discipline intérieure, on travaille efficacement contre la délinquance juvénile.

La discipline vue du el,eelans e:t ~troitement liée au problème de la liberté intérieure et a ]a 111aItnse de soi, elle engage toute 19. personnalité. . . L'enfant, dès ses prenüères anné~s est sl~sceptIble .d.e se ~I~~ . l' 1er non sous la crainte du martInet, rums pour faue plaISI~ II ainle eq' Ll'I'l ux · Il r essent de la .J'oie quand il. obéit là l'adultel' qUI a~lpc s'occupe de lui, plus tard, il obéira à ~a ~onscIence. Pou~' qu.e enf t puisse intérioriser les ordres qUI reglent sa cond:ut~, .11 ~aut 1aJ~ibérel' de l'autoritariS111e purenlent extérieur. Par mtenonsel', l~OUS entendons que les lois disciplinaires jaillissent de son for 'ntérieul' et qu'il les ' accepte. C'est à 7 ans déjà que l'enfant conll J mence de penser à la vie par le deüans, c " est a ce nlonlen t -ra que se forn1e et se développe. sa conscience m.orale. Si no~s SOlnnles conscients de cette transformation, nous pourrons l'mder dan~ l'élaboration de cette discipline intérieure. Souvenons-n~us aUSSI qu'accepter des règles exige un ~~f:~rt. NO:IS devol~s saVOIr ~~ .que nous pouvons deulander aux different~ ·ages. S: nous desllor~s trop de: choses ou que nous les denlaI~dlOn.s trop tot, nous,.aboutIl'ons à un échec. L'enfant ainle les sItuatIOns nettes. Qu Il sente que cc: que nous exigeons de !ui, il p~ut nous .le .don~ler, parce ,que c'est adapté à ses forces. Qu'Il connaIss~ ~es ,1ul1Ites ~ ne pas ,fI anchil'. L'enfant qui se heurte de tous cotes a des def~nses 'r a des punitions nlal adaptées à son fige, explose ou en est ecrase. r

La discipline est un apprentissage. C'est une question de dosage. Trop rigoriste, elle aboutit aux mÊ'lnes résult ~tt s, qu'nn T'!lal~­ que de discipline. Conlme nous entraÎno~1s l'eI~fant a 1 effort per.sevérant dans le travail, nous devons aUSSI le faIre dans la condUIte. Quand nous le punissons, que l'élève ne sente pas ql~e c'est une clécharo'e de notre impatience ou une vengeance, nlaIS que cela correspoond à sa conduite et qu'il le Il1érite. . La discipline dépend donc en grande ,Partie .l~~la pel'S?nn;lltte du ll1altl'e. POUl' discipliner les autres, Il faut 1 etre sOl-nlenle: L'enfant se développe par l'imitation. Il ne conlprend pas ce ~lll se (passe chez l'adulte, mais il le sent, il vit par o,smo.se. S.m~. Intuition le renseigne de façon précise. Il sentIra tres bIen SI lln~­ titllteUl' est Inaître de sa classe au débu~ de la leçon: A~ec U~l ~n~I­ tre renlplaçant les ,élèves essaient touJours 0<;- V~lr .lu.squ ?ll, Ils peuvent aller. Tous les jours n~ sont pas p~re~ls, Il arr~ve ~ 1 oc~ cas ion que J'éducateur ne réussIsse pas aUSSI bIer: que,~l harhItll~l~~ qu'il n'en rende pas les élèves responsables, maIS qu Il decou, .. _ en lui ce qui l'handicape. L'idéal du vrai p~dagogue n'~st pas seulement d'avoir une classe brillante, au !pOInt de vue lnt~llectue!, lnais aussi de fonner de futures personnalités. L'éducatIOn do~t jouer un rôle prinlordial; pour ce faire, le 111aÎtre ne devra ~a~r~~­ vre uniquement ,en fonction d'un alnour-propre souvent exagele. Un bon éducateur aÎlne ses élèves, cet amour tran~fo~nle le métier de l'enseignenlent en une vocation. Il saura les Interesser r


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en étant vivant, en lnettant en relief ce ,qui est susceptible d 'éveillel' la curiosité enfantine. L'attitude de l'élève dépend de celle du maître. Dans les p etites classes, l'enfant recherche l'image de ses parents, .de 's a mère principalement. Il considère le nlaître COInme un refuge, une protection, une force, un foyer irradiant de l'affection. Il en a besoin pour s'adapter à ce nouveau milieu. Il est est donc prêt à déverser {sur lui son affectivité. C'est un désir vital. L e lnaître ne doit pas le décevoir. Ce contact, tissé de liens ténlls fonne la tralne indispensable sur laquelle l'instituteur brodera ses nombreux points. Il ,aura ses enfants en Inain, ayant su capter leurs énergies, il pourra les conduire. Cette entente intérieure entre le nlaître et l'élève est à la base de toute véritable éd ucation. L 'enfant sera discipliné ,par l'affection qu'il a pour son maître et par l'intérêt qu 'il porte à la leçon. Evitons autant qu e possible, qu'il le soit par crainte. . Ayons COlnme ligne générale, quelques principes avec lesquels nous ne tergiversons p as . L 'enfant sait fort bien que dans telle classe, certaines choses ne se font pas. Exigeons peu, nlais exigeons-le et soyons fennes. Quant aux question s de détails, soyon s élastiques, sachons parfois fenner les yeux, l'élève nous en ·s aura gré. Essayons de nous libérer de certains préjugés qui sont des œillères et qui faussent notre jugenlent. L'enfant indi scipliné n' est pas nécessairement Inéchant. Ne le prenons pas en grippe, réagissons contre iles antipathies . L es enfants en souffrent les tout premiers et nous rendent la pareille par mille ruses. Au Service Médico-pédagogique nous avons souvent soigné des enfants indisciplinés, agités, qui sont des éléments perturbateurs. Dans la plus grande partie des cas, nous avon s découvert diverses causes: faiblesse physique, lnilieu familial désuni, révolte, jalousie, éducation peu judicieuse. FréquemInent l'enfant se décharge à l'école de conflits qui ont éclaté à la lnaison. Ces enfants réagissent ,et se vengent ; trop souvent c'est le maître qui est le point de nlire. Mais, si celui-ci cOlnprend que l'agr essivité d e l'élève n'est pas dirigée contre lui, lnais que l'enfant bataille avec lui-Inême, la susceptibilité du nlaître ~le se hérissera pas, au contraire, il sera plus indulgent. C'est donc un enfant lnalheul'eux; si on le punit encore, sa révolte et son abandon augnlentent. L'attitude juste est donc de lui témoigner de l'affection et de s'approcher de lui pour découvrir son drame intérieur. Si malgré tout l'enfant persiste à être indiscipliné, il y a des causes plus profondes_ et il devra être soumis à ,un traitenlent psychothérapique. L'éducateur ne punira pas les effets sans rechercher la cause du mal. Une institutrice qui a brillanllnent réussi dans la carrière scolah'e, lne disait un jour: « J'ai toujours détesté la discipline par la contrainte. En 16 ans j'ai donné deux fessées. Quelqu'un me denlanda un jour quelles punitions j 'infligeais, 1.1'ai été

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f ·t embarrassée, il lll'arrivait d e défendr~ ~ un. enfant' de fa~r~ u~o chose qu'il ainlait particulièrement. SI .l ' avaIS un eI~fant l?-: discipliné, j e le f a isais rester après la classe, non pour le p~nI~, 'c ' pOUl' découvrir les causes de son comportelnent. Je l~u telna l." . .. l f ce moignais beaucoup d'affection et j'obtenaIS al11S1 a con laI; . C' st une erreur de croire que c'est une perte de t~nlps de s ?Cu~er des conditions de vie d 'un élève qui vous echappe.' bIe? ~u contraire, on en gagn e. En s'en faisant :un allié, lU; alnl, P~llS en découvr~nt ses fuites d ' énergie, on peut les capter . L enfant ~~a­ vaillera ainsi. avec b eaucoup plus d'ardeur et d e rendenle.nt. » L 1l1térêt .vivant et l'anl01u' r éciproque étaient à l'ordre du .l~ur. L ' art de vivre, c'est l'art de se discipliner;, de saVOIr ce <;Iue nou s pouvons exiger de nous-Inênl es. ~'art de l e~\lcateur conslst.e à savoir ce qu'il p eut exiger et obtenIr ,d~ se~ ~l e~es. Il. n e do~t donc pas négliger cette initiation à. la , vraIe dl:sclphne ~lU se fa~t à la prelnière enfance à l'école pl~I S, l app~el~tIss.age qUI .s~ PO~I­ suit dans l'adolescence pour aboutIr a la reahsatlOn toute l elat~ve qui dure toute la vie. Souvenons-nous des paroles du grand ,penseur Vinet: « Etl'e maître de soi afin d'êtr e mieux le serviteur de tous. » L e vrai bonheur des ho 111111 es au glnente en raison de leur discipline individuelle, et si nou.s, t~'~vaillo~1~ dans ce ,sens, n?~ s aurons collaboré 'faiblement ~ l'edlfIce spIrItuel de l hUlnanIte. Violette JEQ UIER, Service Médico-Pédagogique valaisan.

ll'Enfant dans la littérature française 1) Un fin lettré et délicat poète valaisan a bien ~oulu ~crire cl l'intention de l' « Ecole Primaire » l'intéressant artzcle s.Lllvcm~; nous espérons qu'il fera les délices de nos lecteurs COlnn1e li a fart les nôtres. (Réd.) 1

Certes la 111ère des Gracques, lorsqu'on lui delnandait ses bijoux, présentait ses douze enfants. Mais Cornélie reste une exception: L 'antiquité a méconnu l'enfance. Le respect d es petits naquit avec le Sauveur du, monde, ~a::s l'étable de Bethléem. Et c'est ·e n se penchant sur l E~fant dn ln que le Inoyen âge eut la révélation de la grâ~e enfantIn;." La littérature, cependant, ne devaIt pas s en pl eoccuper de ,si tôt. Le In lOyen âge est violent et rude. Les cleres sont - -l)- Je ' donne id ~m ré6um.é des 2, volumes de 'l\1ir r a~bé Calvet: « Venfant dans la Littérature .fr~nçais,e »'. che~' ~a.~10r e . L ordonnance surtout -du prés'ent article ne pretend a nen d ongmal.


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à leur latin et les troubadours chantent les faits d'arn1.es. On n'a que faire de l'enfant dans les récits de tournois, de joutes épiques et de batailles. C'est à peine si l'adolescence trouve une pètite place dans les chansons de geste. Mais, peu à peu, on s'aperçut que le chevalier, avant d'être un héros sans peur et sans reproche, avait été un petit hOlUn1.e pacifique couché dans un berceau. Et l'intérêt que l'on avait porté à 's es exploits guerriers fut étendu à ses pren1.iers ans. Les foules captivées par le,s prouesses de Roland ne dédaignent pas de savoir ce qu'il fit avant d 'être adopté par l'En1.pereur n1.agne. C'est ainsi que les troubadours cOluposèrent les « Enfances», épopées 's ouvent invraiselnblables où les bonshOlnn~es de cinq ans réalisent des prodiges . A huit ans, G81.1tiers de Lens ju.re de ven~ gel' son oncle tué par un Bâtard. Il n'aura de paix qu'il n'ait ,mis sa pron1.esse à exécution. Doon de :Mayence, qui a tué son lnaître SalOlnon, s'est enfui dans la forêt: «Si un loup n'l'attaque, je lue défendrai. J'ai n1.on couteau qui vaut cinq deniers; .le frapperai la bête sur le groin et je ferai couler le sang clair. » Les enfants d'aujoud'hui ont peur des loups ... L'enfance de Charlen1.agne, que l'on envoie à un âge tendre chez les Sarr~sins, est bien aventureuse, si prodigieuse que sa lnère n'arrive jamais à l'en1.n1.aillotter, l'est plus encore. Et c'est un plaisir ravissant que d'assister à ses pren1.ières· batailles, à ses premières victoires ren1.portées à coups d'échalas. 1) Il y eut, il est vrai, d'autres enfants qu'Aïol, Doon, Roland ou Cbarlen1.agne. Mais ce qui est caractéristique de la littérature de cette époque c'est l'intérêt que l'on porte à l'homn1.e découvert dans l'enfant. Ce n'est pas l'enfant pour lui-Inême qui est étudié. Mais le devenir qui est en lui. On est n1.ême dur pour l'enfant. Sa place est insignifiante dans le château féodal, con1.n1.e dans les salons de la bourgeoisie naissante. Montaigne pouvait écrire: « J'ai perdu deux ou trojs (sic) enfants en nourrice, non sans regret 111ais sans fasellerie. » L'aveu a du poids si l'on se souvient que l'auteur -des « Essais» dans le chapitre: L'institution des enfants, lutte contre l'indifférence des parents à l'égard de leurs enfants et les engage à ne les point battre ni lnaltraiter en aucune façon. Les enfants que peint Rabelais sont des géants. Ils n'ont pas grand'chose de l'hulnanité courante. Le prelnier n'lot de Gargantua venant au Inonde 'c'est: «A boire!» Pleure-t-il? Agitez des flacons et il entre en extase 1. .. Son éducation, confiée d'abord à deux tousseux, TubaI Holopherne et Jobelin Bridé, est un beau fiasco. Le voici cOlnplèten1.ent abruti « tout resveux et rassoté. » HeureUSen1.el1.Î, Ponocratès qui est de l'école nouvelle le purgera canoniquelnent. 1) Voir: ({ Les Epopées françaises» de Léon Gautier.

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Un géant ne saurait être père que d'un géant, Pantagruel, velu COllllne un ours, est un enfant qui fait plaisir à Gangantua. Mais voil;)', sa fen1.IUe Badebec est n10rte en mettant au nlOnde ce beau rejeton. Et c'est bien elnbarrassant de ne savoir s'il faut pleurer la n10rt d'une épouse ou rire de la naissance d'un héritier ... Les exploits de Pantagruel dépassent les travaux d 'Hercule. POUl' sa première têtée, voici une vache bien choisie. Mais Pantagruel ne se contente point de la têtée et mange de la vache. Et ce n'est que le prelllier de ses tours de force. Montaigne ne fut point entendu par l'époque classique qui continue à être -dure pour l'enfance. Avec des exceptions sans doute. Pascal fut un enfant prodigieux que l'on 'gâte. Madan1e de Sévigné eut la tendresse que l'on sait pour sa chanuanle fille et Madan1e de La Fayette ne fut pas n10ins douce. Mais la littérature du XVIIèn1e siècle ignore l'enfance. Le doux bohèn1e, Jean de la Fontaine, que tous nos écoliers savent 'Par cœur détestait les petits et Ra'c ine, dans son Andron1aque, n'ose n1ettre en scène le fils d'Hector. Sa n1ère, il est vrai, l'Îlnpose à notre attention:

. « Je passais jusqu'au lieux où l'on garde mon fils. » Au vrai, Astyanax tient une grande place dans la tragédie 'Puisque la veuve du héros de Troyes lui consacre tout, lnênle la fidélité du sou venir conjugal ». Athalie, en revanche, fait une grande place à un enfant. Mais aussi, quel enfant! Joas est un instrun1ellt de Dieu. Tout converge vers sa jeune n1ajesté. Et tout l'intérêt de la pièce est suspendu à ses lèvres. L es enfants d 'Edouard, de Delavigne, n 'ont point la fraîcheur d 'Eliacin. Ce sont deux adolescents pleins de dignité qui plaisent luieux en peinture que sur les planches. Racine pouvait peindre l'enfance parce qu'après une carrière orageuse il fut un bon père de f aI11ille. Mais il était trop de son temps, trop soucieux d es convenances pour s'attacher à l'enfant de propos délibér é. Il apparten a it à P errault de soulever le voile qui nous cachait les petits. Ses contes délicieux ont à peine vieilli. Et nous avons tous croisé, Id ans la forêt d e notre enfance le Petit Poucet ou le Chaperon Rouge avec son panier d 'osier. :M ais malgré leur succès, n1algré l'intérêt que tous les adultes portèrent à ces récits qui s'adressaient aux petits, l'enfant ne sortit pas complètelnent de l'Olnbre. Perrault n'est qu'un précurseur. Rousseau va venir qui relnportera la définitive victoire. Les mies de pain et les cailloux blancs du Petit Poucet ont ennchanté nos prenliers rêves, ont été au départ de nos prelnières illusions. Oui, mais Télénlaque nous plut bien davantage entre la 9èn1e et la 12ènle année.


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Fénelon, en effet, avait trouvé le style qu'il fallait pour plaire aux jeunes écoliers. Des üllages fleuries, des scènes attendrissantes, des nyluphes enchanteresses ... que faut-il de plus poür un âge qui vit de fictions? Et nlaintenant le courant était déclanché. L'idée allait faire son cheluin. « Les entretiens d 'un père avec ses enfants » qu'un fils de coutelier écrivait dans la prenlière nloitié du XVlIIème siècle sont teintés d 'indulgence et de bonté. Diderot nous introduit dans un siècle d'attendrissement. 'Marnl0ntel, au collège de :Mauriac, fut éduqué dans la joie par les Jésuites et Rétif de la Bretonne a laissé les souvenirs d 'une heureuse enfance danns un livre channant : « lVlonsieur Nicolas. » Ces trois enfants sont issus du peuple. Les nobles, préoccupés de paraître, ont luoins de tenlps et surtout moins de caresses à consacrer à leurs héritiers. L'enfant noble, confié à un précepteur grincheux, s'affranchissaït le jour où il entrait :\ la cour. Mais voici Jean-Jacques. On connaît ses trop séduisantes théories; La nature est bonne. L'enfant aussi. L 'hlunanité a cherché le progrès, la civilisation. Elle a fait fausse route. Il faut rétrograder. Il y a des voleurs, des assassins. Sans doute. Parce que l'éducation et l'exemple ont corrOlnpu la nature. L 'enfant doit grandir conllne une plante. Il n'y :l. rien à corriger en lui, car son instinct est sûr. Il n'y a qu'à l'écouter, qu'à le suivre. Et Rousseau s'échauffe, son lyrislue s'exalte : L'enfant est innocent, il est bon, il est parfait. L 'enfant est dieu. Il est dieu et il faut l'adorer. Un petit dieu que sa mère a le privilège de nourrir elle-Iuênle. Et Jean-Jacques devient touchant de sollicitude lorsqu'il s'attendrit sur les menus détails du luénage enfantin. Rousseau était poète. La poésie sauva l'enfant. C'est le secret de la vogue de Rousseau. L 'enfant devient une idole ù la lTIode et la littérature, a lui faire une place spéciale. Si Madame de Genlis , Berquin ou Bouilly sont trois noms bien oubliés aujourd'hui, Bernardin de St-Pierre a gardé une place inlportante dans les lettres françaises. Grùce aux larnles qu'on versa sur Paul et Virginie, il a passé dans toute les littératures luême. Sans être injuste, on peut affinuer que voilà beaucoup de bruit pour assez peu de chose. Quoi qu'il en soit, le livre est attendrissant et achève par une victoire la bataille engagée par Rousseau. Et de la littérature, l'enfant passe dans la peinture. Vigée Lebrun, Chardin et Greuze éclairant leurs toiles du sourire enfantin. La cause est bien gagnée.

Rousseau a luis les « Confessions» à la nl0de. Désormais tout écrivain qui a du respect pour lui-nlême devra se raconter: Ce fnt la vague du romantisnle. Le vicOlute de Châteaubriand enlploie trois volumes de ses Mémoires d'Outre- TOlube pour relater sa jeunesse. La vie lui fut « infligée» à St. Malo en un soir d'orage et le tunlulte des éléments luarque ainsi dès son apparition cette âme née pour les ouragans. Vigny est un aristocrate de l'ancienne France dont la vie de lycée est troublée' par les canonnades et les proclaluatiol1s flaln·· bantes de Napoléon. La particule de son n01U lui vaut l'honneur d'être persécuté. Certes, il en souffre, mais il se raidit en lnéprisant. 1) 'M ichelet ne fut point privilégié par sa naissance. Il est peuple, né dans une famille d'üuprinleurs besogneux. Sa jeunesse 2) est celle d'un enfant exalté parce que la nlisère est à la porte. Ayant rencontré la religion dans une crise de désespoir, il s'y jeta avec toute sa sensibilité. Et il gardera, sa vie durant, le pli d'un sentimentalisnle religieux proche parent du rmuantislne.

Il fut le dernier enfant rOlnantique d'ailleurs. Balzac, Sand, Stendhal se racontent, certes, luais sous le voi1e d'une fiction. Balzac, allias Félix Vandenesse, n 'est pas heureux en fanlille. Ses sœurs comluettent-elles des étourderies? C'est lui qui écope. Mais le créateur de la Cmnédie Humaine s'est mieux raconté dans Louis Lalnbert qui est un enfant de génie nlais qui a la malh eureuse réputation d'être sot parce qu'en lui rien ne ressemble aux « intelligences comlllunes. » :Malgré son réalislne, Balzac dissimule à peine, parfois, un peu d,'attendrisselllent. Stendhal, i'aillellr et sceptique, ne se pardonnerait pas un nlouvenlent du cœur. Il a créé en Julien un personnage haineux et plein d 'ambition. Fabrice Del Dongo est nloins sec. A son rêve de grandeur, se nlêle un peu d'idéal. Ces deux livres n'ont pas suffi à Stendhal pour dire l'enfant qu'il fut ou qu'il aurait voulu être. Dans la vie cl' Henri Bru/m'cl il a accunllllé tout ce qu'il lui restait en llléluoire d'une enfance malheureuse. Aurore Dupin fut une enfant turbulente qui aÎlnaÎt à casser les poupées. Devenue George Sand, elle s'en est souvenue avec un charme délicat. « L'Histoire de nla vie» est toute parfunlée de chantants souvenirs. Il est vrai que l'auteur aide parfois l'enfant à se souvenir .... 1) Journal d'un poètE'. 2) ,Ma jeunesse.


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Hugo, poète de jugell1.ent dernier et jouant avec le trombone des antithèses avait besoin de l'innocence enfantine pour l'o pposer au Crime et aux jouissances du Mal. Le jeune Victor a suivi la gloire napoléonienne en Italie et en Espagne, terre de contrastes. Revenu à Paris, il habite le vieux couvent des Feuillantines auquel il reviendra sans cess e. Marié jeune à Adèle Fouché, il eut des enfants qu'il aima et il. pratiqua d'abord l'art d 'être père. Que pense-t-il devant l'enfant? Rien de personnel. NIai! il chante les lieux COlTlmlUlS et sa gloire est d'expril1l.er avec génie ce que tout le nl0nde sent d'une façon ordinaire. Il a joui de ses enfants et grandes furent ses joies de père. l\t[ais l'épreuve vint et l'accident de Villequier le broya terrible-' luent : « Oh ! Je fus comme fou dans le premier mon1ent. » La vie s'écoule rapide, rapide conlnle le fleuve. A leur tour, les enfants ont des enfants et Hugo apprend cette fois l'art d 'être grand-père, qui est plus siIuplenlent l'art de gâter les petits . Et c'est gentiment que le ll1age se penche sur Georges et Jeanne dont les . « essais d 'exister sont divinenlent gaüches. » Mais l'enfant est autre chose dans son œuvre. Il sert son systèlne. Le n10nde se partage en deux canlps : Les puissances de lumière: l"Innocence, l'Enfant; Les puissances de ténèbres: l'Eglise, le Mal. L'enfant doit être opposé à l'Eglise. Il doit échapper au « petit Dupanloup » dont l'influence le corrOlnpt. Beaucoup de poètes du XIXènle siècle chantèrent l' enfant. Les uns avec puérilité ce sont les colifichets de Nhne Tastu d 'autres avec originalité et tendresse. La douce ,lVlarcelline Desbordes-Valmore a trouvé les mots qui vont au cœur des petits et des grands. Ses chansons enlacent comme des caresses. Déçue par la vie, elle a cherché dans ses malheurs un coin où se réfugier: l'oasis de son enfance . « Qui nous rendra ces jours où la vie à des ailes? » Elle écrivit pour les enfants des rOluances délicieuses qui sont dans toutes les luémoires ! 1--

«

Cher petit oreiller doux et chaud sous ma tête ...

ou Ah ! Si j'étais le cher petit enfant Qu'on aÎlne bien Inais qui pleure souvent... » Un enfant qui pleura souvent, ce fut Sully Prudhonll11e. Doué d'une frémissante sensibilité, il ne pouvait être que malheureux. Son enfance fut grise:

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On voit dans les sonlbres écoles Des petits qui pleurent toujours .... » et l'internat lui fut si pénible qu'il regrettait de n 'être pas mort à 7 ans. Ces poètes étaient des artistes. Victor de Laprade, dans « Le livre d'un père » consigna la tonalité des sentinlents b ou rgeois éprouvés devant l'enfant. Celui-ci n'y est pas vu sous l'angle de l'art mais de la famille. Lapra-de est un père tendre mais grave, qui a conscience de ses responsabilités. Cependant, il aime ses enfants d'abord parce qu'en leurs yeux il retrouve sa jeunesse : « Dans tes yeux .le vois se rouvrir Le ciel clos de 111es anciens rêves ... » :Mais il aÎlue aussi l'enfant parce qu'il représente la tradition, la chaîne qui continue: « Songez au nonl que je vous laisse, Ma luéluoire est entre vos luains. »

Du sentÎluent de ses responsabilités naît le besoin de donner une bonne éducation, au nl0ins un bon conseil : « Nous avons eu trop de rêveurs: Soyez des hOl11111es ! »

Le livre d 'un père ... La chanson d'un enfant... voilà deux titres qui se répondent, l'un grave conU11e il sied, l'autre ailé conlnle un chant d'oiseau. Jean Aicard nlit beaucoup de son cœur dans le plaidoyer qu'est la chanson d'un enfant. Il avait chanté sa propre enfance, une enfance lunlineuse dans l'Ame de l'enfant luais nlaintenant il atteint tous les ennfants, l'enfance éternelle. Ce beau livre fut salué comnle l'expression d'une poésie nouvelle. Ce poète provençal écrivit aussi pour les petits. Notre livre de lecture a fait d'assez larges enlprunts à son « Livre des Petits. » Les poètes, en général, ont idéalisé l'enfance. Les ronlanciers ont parfois tendance à la noircir. Flaubert, cependant a crayonné Charles Bovary avec quelque plaisir. Sans doute, il ne pénètre Ipas dans l'ânle de l'enfant. L'extérieur seul l'intéresse et cet amoureux du fini ne s'éprend point de l'inachevé qu'est un enfant, Mais la casquette, la frimousse, les tics de Charles sont peints avec anl0ur et avec beaucoup d.'attention. Lanlartine, à peu près au 111êl11e mOluent, s'occupait de litt~­ rature populaire pour payer ses dettes et contait les jeunes ans de Geneviève tmmdis qu'Hugo, dans les NIisél'Clbles, Îlnmortalisait Gavroche, pour la joie des grands et des petits. Gavroche, d'ail-


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-. '331 le~us, s'est détaché du livre pour devenir un type 1), celui du ga-

mIn de Paris. Cosette est sa réplique fém-Ïnine. Elle, non plus, ne manque pas de charm.e. DOIninique, lui aussi est célèbre. C'est un sentinlental qui cherche toutes les occasions de se lneurtrir. Fromentin fit preuve de beaucoup de talent en évoquant cette âme douloureuse. Elle est touchante cette histoire de Nello et Gianni, deux frères qui s'aÎlnent si bien qu'ils se confonden,t et nlalgré la précision géOlnétrique du dessin, beaucoup ont dû pleurer en la lisant. Mais si on a pleuré en lisant les Goncourt, on s'est pamé devant les romans de Daudet. Daudet aimait les enfants et c'est le secret de sa réussite. Daniel Eyssette est un Petit chose adorable et touchant tandis que personne ne peut .refuser une larme à J (tek. La fuite de celui-ci à travers bois n'est rien nl0ins qu'un chef (I.'œuvre. Le second elnpire a consolidé les positions de la bourgeoisie française et avec elle la place de l'enfant dans la littérature. L'enfant devient un personnage que l'on entoure d'amour et de respect. Il n'en pouvait être autrenlent. Toujours attentives à regarder ce que font les grands, les mères copiaient la reine MarieAmélie, 'puis l'im.pétratrice Eugénie, qui, toutes deux, en bonnes bourgeoises, ont transformé la vie de cour en vie de fanlille. Les moralistes, de leur côté, célèbrent cette nlême vie familiale. Il n 'en fallait pas tant. Legouvé pouvait écrire « Messieurs les enfants. )) Que les tenlps sont changés! Racine écrivait à ses enfants en leur disant vous et ils répondaient cérélnonieusenlent: « Monsieur 110tre père )) . Bébé de Gustave Droz 2) se contente de petit papa )). Ratisbonne, à son tour, lnit sa nluse au service de ces « Messieurs)) et ses comédies enfantines sont des jouets de quelque valeur. Et l'Eglise? Elle s'est toujours intéressée à l'enfance parce qu'à travers l'âme enfantine se profile l'image de l'enfant divin. IVIais elle s'est confonnée aux goûts des tenlps. IVlgr. Dupanloup en publiant « L'enfant )), marque une époque neuve. L 'enfant n'est pas ,ce qui sera. Il est déjà un honlme, tout l'homme. Tout est ordonné à lui, ici bas. D'ailleurs, pourquoi tant de prétexte pour l'ainler? N'est-il pas charmant? En un style, bien désuet lnaintenant, il chante les grâces ' de .ce « tendre rejeton.. . cette fleur prête à éclore ... )) N'insistons pas sur ses idées éducatrices. La chose relève de l'histoire de la pédagogie. 1) J. 'Calvet: ,L es types universels dans la littérature française, chez Lanore. 2) Gustave Droz: Monsieul', Madame et Bébé.

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Voilà beaucoup de littérature SUl' l'enfant. Mais qu'a-t-on fait lui? Peu, jusqu'ici. Il y a, ' en librairies, des livres d'éducation et de nlorale. Il n'y a rien ou presque pour son délasselnent. On s'en rendit conlpte et l'éditeur Stahl mit en vogue une littérature enfantine. Une institutrice, Mlle Monniot obtenait un succès bien mérité avec le « Journal de :M arguerite )) tandis que la féconde COIntesse de Ségur 1) portait le genre à sa perfection avec ses innOlubrables récits. Tous les enfants ont dévoré les « \Ménl0ires d:un âne)) conlnle ils ont lu l~s livres lnoins terre è terre de Zénaïde Fleuriet. Et déjà les journaux illustrés foisonnent. Stahl (pseudonyme de l'éditeur Hetzel) Legouvé, Jules Verne, Victor Laprade et Hector IVlalot collaborent à des revues enfantines. C'est le bon ten1.ps. Il i1.'Y a que le pren1Îer pas qui coûte. Le journal nlettait au niveau de l'enfant une foule de questions jusqu'ici réservées aux adultes. Le rOluan historique et scientifique va cOlupléter cette œuvre de vulgarisation dans laquelle Jules Verne prit la première place. Il fut le n1.aÎtre de plusieurs générations enfantines et, faut-il regretter qu'il ait renlplacé la féérie des Contes de Perrault par la rude nlachine ? Pourquoi la littérature serait-elle en arrière sur la civilisation ? ( A suivre) pOUl'

ùettre de mon Ecole XlèJne LETTRE Monsieur le Rédacteur de notre journal trouve ces Ill0tS à l'adresse de Maurice Zermatten qu'il félicite - et je suis d 'accord avec lui - pour sa « Colère de Dieu )) : « Brillant écrivain qui a su, pal' ses propres forces, et dès les premiers essais, acquérir une indiscutable lnaîtrise.)) Je voudrais dans cette Lettre (écrite du nloulin), clire quelques nl0ts sur le luérite personnel, sur la beauté de cette ascension faite par ses propres forces. Hélas! trois fois hélas 1 sans avoir une expérience très approfondie des lnéchancetés de la vie, je dirai qu'il nl'a suffi des premières luttes pour l'existence pour découvrir beaucoup d'injusüces dues à la jalousie ou, le plus souvent, au favoritisnle. D'aucuns parleraient de « népotisme )) ou d ' « ostracisnle )) . Je leu!' laisse ces mots ronflants et je nl'attarderai seulenlent à dire que le nlérite personnel est, chez nous - je dis bien, en Valais plus qu'ailleurs - lnéconnu jusqu'en ses lois fondamentales. 1) Voir: Jacques Chenevière: La Comt'e sse de -Ségur. Gallimant.


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Une suggestion

J'aÎlue quelquefois entendre les jeunes enfants s'amuser au jeu des couleurs: _. -

Toc, toc, toc! Qui est là ? -- Le diable sans fourche. Que voulez-vous? - De la couleur. De laquelle? ...

Ainsi jouent parfois les grands enfants que sont les hOInlnes. Vous recherchez tel enlploi, vous convoitez tel poste? Très bien, Iuais la couleur, « la », c'est-à-dire « votre» couleur. lEt selon que vous serez puissant ou nlisérable ... Il me semble pourtant que la valeur tant nlOI'ale que spirituelle de tquelqu'un ne doit pas tenir à ses attaches politiques, ni à son nœud de cravate, fùt-il cranloisi ou rose saunlon. On dit d'un tel: « C'est un bon chef de file, une colonne du parti, donc un homlne à « pousser». Hissons-le! Et, si l'on s'attarde à sonder les qualités de ce « papable» on conviendra souvent qu'il ferait nlieux, dans la vitrine d'un Inusée. On ,dit ,d'un autre: « Fidèle ,s erviteur de la cause, Inérite réconlpense !» Et la réconrpense l'enlmène sur son ,c har orné de fleurs et de brocarts. Quant à toi, qui, comme saint Paul, n'a pour plaider ta cause - avec un c 111inuscule - qu'un passé honnête et laborieux, des pronlesses d'un travail futur fécond, rertire-toi, Retro, tu n'as pas la robe nuptiale ou C0l11111e disait cette élève qui lisait Inal sa leçon de bible .. . la robe nlunidpale. L 'on s'étonne de la vénalité de certains personnages, de leurs promesses sans lendenlain. Pendant ce temps, le découl'agenlent saisit ses proies là la gorge, l'aigreur les trenlpe dans son fiel et en fait des révoltés; des poings tendus se lèvent, des gestes de haine s'esquissent et des honlme faits pour s'aimer deviennent des frères ennenlis . Que de gâchis en 11loins dans les affaires! que de scandales de tous genres évités, si le « pauvre honl111e» - le Inonde a de ces pitiés _. n 'eùt eu en Inains des leviers de COl1ullunde qu'il manipulait en sÎlnple automate! Heureusement, il est ,e ncore, en regard ce celles-là, des âmes bien nées, qui savent que la vraie grandeur, c'est de faire son devoir, tout son devait·, à toutes les occasions et à 'iInporte quel nlonlent. De simples « vachers » sont devenus des savants et des h0111I11es de réputation inaltérable. En vérité, cette voie-là est rocailleuse, la pente en est ardue, les obstacles nombreux, mais qu'im.porte si arrivé au S0111nlet l'on peut contenlpler le chen1Ïn parcouru et l'ajouter à ses victoires! Vers ces cillles, Excelsior ! Hon.

Vins du Valais 0 R SAT dissipent la tristesse.

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Dans le No 9 sous le titre « Des suggestions», la Rédaction de l' « Ecole Primaire» nous infonne que par suite de l'augmentation du prix du papieI', elle pourra se trouver dans l'obligation l'année prochaine, de réduire le nombre de pages de notre journal. Elle demande sous quelle rubrique il convient d'opérer cette diIninution. Nous répondrons carrélnent : sous aucune. . Notre journal doit rester ce qu'il est; le plan en est 10glquenlent établi; partie pratique et partie pédagogique s'équilibrent heureusenlent, et l'on ne doit faire tort ni il l'une ni à l'autre. D'excellents articles ont paru dans la partie pédagogique ,au sujet des lnéthodes préconisées par M.gr Dévaud, de l'enseigne~l1ent de la lecture, de l'école rurale valaisanne; d'autres, Hon nloins intéressantes ont exposé les vues du Service nlédico-péclagogique. Ces articles et tous les, autres. aussi . nlett~nt l'ins!ituteur au courant des Inouvements pedagogIques; Ils ltu font 111Ieux connaître la nature enfantine et lui permettent de donner un enseignement plus pratique et plus sûr. . Enfin, la seconde partie du journal contient des leçons Intéressantes SUl' l'enseignenlent de la langue française; j'en extrais de nOIllbreux textes et des exercices de vocabulaire pas 1110ins considérables. J'y trouve une abondante lnatière pour nles trois divisions et j'espère bien avoir l'année prochaine enc?re cette mine précieuse où il m.'est facile de puiser chaque semaIne pOUl' obtenir ce qu'il nle faut. Dinlinuer le nombre de pages du joùrnal? Non! et non! Mais, alors, que faire puisque les ressources paraiss.ent insu~­ fisantes pour m.enel' l'œuvre à bonne fin? car, c'est bIen la raIson qu e paraît invoquer la rédaction. Je n' y . vois qu'un nloyen; faire ce qu'ont déjà fait la plupart des journaux: augm.el1ter le prix de l'abonnenlenL Qu'?n le porte à 7 .fI'. s'il ~~ f~l~t. ,Nous frl~­ merons deux paquets de mgarettes en 11101ns et 1 eqmhble budgetaire sera rétabli. Notre journal est bien conçu; il ne convient pas de l'amoindrÏi'. Salu~ns au contraire tous les efforts lnéritoires qui sont faits en vue de son perfectionnenlent. P., instituteur.

L'enseignement de la géographie La géographie est une chscipline dont l'enseigneluent est des plus intéressant si le luaître veut réelleIllent se donner un peu de peine. C'est une science qui pennet .de faire appel à, l'espr.it d'observation des enfants et à leur ralsonnelnent. Apres aVOIr constaté les faits, elle essaye d'en découvrir les causes. C'est ains~ que l'on posera des questions senlblables à celles-ci: Pourquoi


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le Valais est-il particulièrement sec? Pourquoi 'est-ce le vent d'ouest qui nous am,ène la pluie, etc., etc.? On pourrait multiplier les exenlples de causes que l'on fait découvrir par la classe tout entière. . Mais il est évident que la géographie comprend aus's i une paiiie descriptive qui consiste à Inontrer chaque région avec ses caractères particuliers. L'étude attentive de la carte pernlet souvent ide tirer -des déductions très intéressantes. Cette description est évidelnment nécessaire pour que nous ayons une claire vision des pays étudiés. Elle provoque chez les élèves un travail intense d'irnagination qu'il faut savoir freiner au besoin ou -canaliser habilenlent : tout en développant l'inlagination, ce travail la discipline en règle l'activité. ' Pour rendre \cette description vraiInent profitable aux élèves, il faudrait que nous ayons parcouru les pays que nous décrivons, car il n'est pas toujours facile, après une sÎlnple lecon orale, de se fairee une idée exacte de la région considérée. L'~n­ fant est naïf, il transpose tout à sa "J11eSUre, il rapporte tout à ce qu'il connaît, à ce qu'il a vu . M'ais le Inaître a sans doute à sa disposition divers moyens pour aider l'enfant à se faire une représentation assez exacte' des pays décrits. D'abord préparons sérieuseinent notre exposé oral. Donnons-le dans un ,s tyle pittoresque et bien cmllpris par l'él~ve; si c'est possible usons de conlparaisons à sa portée. Nous devrions nous faire aussi une docun'lentation, cmne le re'c ommandait dans un précédent nUIlléro le correspondant C. G. Lorsque nous trouvons des textes se rapportant à des pays que nous allons étudier découpons-les , plaçons-les dans un classeur et au moment de ,l a leçon extrayons ce qui est intéres's ant et faisons-en une lecture intelligente à nos élèves. Et puis, sur les atlas , les gravures abondent. Attachons-y autant d'inlportance qu'au texte lui-n'lênle; con'lll'lentons-Ies, ou faisons -les commenter par nos é.lèves qui pourront ainsi redresser quelques erreurs d'in'laginahon. Demandons-Jeur de collectionner des gravures qu'ils découperm'lt dans des revues; de conserver des cartes postales caractéristiques d'une ville, d'une région; d'en faire un album qui cml1pIétera heureusement les données de leur Manuel Atlas . ,Cette manière de procéder est évklenln'lent beaucoup plus profItable que celle qui consiste à donner aux élèves une sèche nomenclature de cols, de rivières, de villes, de Illontagnes. Sans doute, il ne convient pas, à l'école priInaire, de supprimer une telle énunlération, mais les procédés que nous signalons , ceuxInêmes qu'utilisait à l'Ecole normale notre compétent professeur de géographie, illustrent les IllotS trop abstraits, leur donnent du relief et de la vie. La méll1oire, l'ill1agination et le raisonnement se cdmplètent haTn'lonieusement lorsque la leçon de géographie est donnée de cette façon. A. ]1,1., inst.

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méthodes L 'éminent profes6eur, M. Ac'h ille Mestre, étudie ,les méthodes actueI.les cl.'enseignement. Pour résoudre la .orise de J'.ense,i gnement qui inquiète nos l E'C teurs, l'un d'eux propose une formule la'p idaire à laquelle je sous,cris volontiers: apprendre mOÎl1l3 pour apprendre mieux. Je la :retiens. L e vice de notre système, c"est ·en effet l'E'ncombrement encyClopédique', et le nouveau régilme du baccalauréat exige, dans -l'orcke ,l ittéraire et scienti.fiqu e, des connaissances dont l'a·ccumulation ne ,p eut qu'exténuer et aJffo le-r l es candidats. Notr·e programme cl'examE'ns resse.mble à ces intermina,bles menus des festins de na,guère où la suraJJondance des plats ne laissait pas a u convive inquiE,t d'autre alternative 'que l'indig-e·stion ou l'a·b stention. Nos jeunes gens sont là ,l a fois sursaturés et déficient6. Leur attention dispersée s ur les matières les ·phlS disparates ,n 'est pas arrivée à se disciplin.er, à Be fixer. On. a voulu tout leur apprendre; Eoffectivement, ils savent un peu de' tout mais ils savent mal. On a enlevé au bacc'alauréat son vérita.ble ·caractère .qui devrait être non un ce,r ti1icat de s,cience, mais un hrevet d 'aptitude à apprendre. ,Ce que .ie demande à l adolescent qui aborde l'enseignem.e nt supérieur, c'est qu'il sache s ~ E'xprimer clairement, correctement et qu'il a.it solidement en main le,s points de repère ,fondamentaux qui encadreront et so uti endront ses acquisitions ultérieures. Il ,lui suf:fit pour le IIIlioment de posséder -les éléments du savoir et ce don de maniE'r les idées qui va lui pe'r mettre de se s'p éC'ialiser utileme,nt. La crise actuell e de la ·culture vient de ce que ces conditions éiémen.taireG ne s ont pas remplies. Quand j e lis des compositions de fin d'année toutes groui ll ante·s de fantaisi,8's orthographiques ab jectes et de ,ces erreur~· dc' syntaxe CfUi comportent toujours le flottement dans :la pensée, .ie frémis en songeant que les bachelier6 seront demain des magistrats ilivestis de la mission redoutable d 'interpréte-r les lois et qu 'ils vont être appelés ,à n'lanier avec rigueur ce syllo-gi6me qui est l'armaturE} secrète de toutE' décision judi ciaire. On incrimine les sports, l'auto. Quelle plaisanterie! ,Ce n 'est pas ,à seize ans qu'on apprend 18's conjugai60ns et l'aC'cord des participes. Si on. les ignore à cet à,ge, on ne ,les saura jamais. Non, la cause de ·la 6ise réside uniquement dans les absurdes méthodes d'en6eignE'ment. Voyez l es liv,r e,s que l'on met aux Im ,ains d 'enfant de huit et dix ans. Essayez de lir e ces grammaires écrites en oharabie. prétentieux, en incompréhensible galimatias. L'enfant -a besoin de préceptes clairs et non de démonstrations dites scientifiques. Ne lui apprend-on pas tout d'abord 'qu 'il doit obéir à ses parents et .s'absten ir du mensonge? Plus tard, s'il en a le 10iBir Et le -goût, il scrutera ,le ,fondement philosophique et sociologique de cette soumission et de cette sincérité. ,'M ais d'aboo'd qu'11 soit obéisGant et véridique . Qu'il prenne le 'p li de la docilité, de la véracité. De même, il -peut et doit prendre le pli de l'orthog-raphe.


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Voulez-vous maintenant jE'ter un coup d'œil sur les livres élémentaires d'histoire et de géographie? Ce sont d es volumes impressionna,n ts et coûteux, Trop d'images qui dispersent l'attention, trop de considérations abstraites, Qui nous donnera: pour les c.lasses de début une sorte de ,cathéchisme historique et géographique en cinquante pages que tous les enfants devraient savoir par cœur! ,L'autre jour, un jeune ,b achelier me disait ignore·[' jusqu'là l'existence d'un roi de France nom:!l11é Louis XI, ajoutant pour se disculper que ce règne ne figurait point au programme, Pourquoi, dans les géographies, tant de détails géologiques fastidieux et Gi peu de nomenclature? Ne faut-il pas cl'a'b ord savoir où paSSe le ,Rhône Et que,Iles villes il arrose avant de se demander s'il parcourt des terrains tertiaireG ou quartenaires? ,Que l'enfant connaisse d'abord les deux ou trois cent noms de villes, de fleuves, de pays, de montag,nes qui sont indispenséVhles, qu'il en connaisse la situation sur la carte, S'U en a: la ,fantaiGiE', il ap:prencka un jour si .les AI'p es sont ·plus jeunes ou plus vieilles que les ,P yrénée.s, c'e qui, vous l'avouerai-je, ne m 'inquiète ,que ,faiJ)lement, Mais le problème dels livres scolaires est ter'r iblement épineux pour des -raisons qui ne sont pas toutes d'ordre ' pédagogique, Nos lecteurs ne regretteront pas sans doute que nous ayons cru dE'Voil' tout citer. On ne sait bien sa grammaire, son histoire, Ga géographie" {lUe si les bases ont été apprises par cœur dans l'e'n fance , Te'l étudiant qui a bieIi en tête le résumé des livres se sert de ces Iphrases (' catéchistiques» comme d'une ,cha-r:p ente, sur -laquelle il peut ensuite disposer tout ce qu'il voudra, ,Mais apprendre directemE'nt dans ,ce'r tains gr06bouquins, dont le moins qu on puisse clire est que leurs auteurs ne donnent aucune preuve de pédagogie, c'est sûrem'ent perdre son temps, Aussi les é.lèves philosophes le perdE'nt-ils rarement: i16 n'ouvrent ces gros livres que le jour où on ,l es leur distribuE', Et voilà pourquoi tel jeune étudiant ignore jusqu'à l'existence de Louis XI .! Et peut-être aussi l'existenc'e de certainE's règles d'crthographa !

L'étourderie M, H, 'lossier, dans la « RevuE' pédagogique» donne une définition très intéressante de l'étourderie ·et il i,n dique les moyens pédagogi,ques de la corriger chez les enfants, L'étourderie, dit-il, est « la prédominance générale des réflexes purs SUl' 1 action consciente dans la conduite d'un individu.» Tout réflexe est un mécanisme 'formé d 'un signal (sensation, percE'ption ou image) et d une réaction motrice (soit affective ou men tale). Dans l'étourderie, les réflexes, les mécanismes d'association ne sont l'objet d'aucune surveillance de la part de la: conscience, d'ol; résultent ces erreurs qu'on dénomme des étourderies. Trois cas peuvent se ,p résenter: 1. Le signal n'est pas celui auquel il faudrait répondrE'; ainsi , un œ

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voyageur saute du train en entendant crie'l' le nom d'une station où il descend d 'ordinaire et qu'il devait dépasser aujourd 'hui. Qui n'a pas été victime dune étourde-rie sem1b lable, 2. La réaction n 'est ,p as ce.lle qui devrait se produire: l'écolier achève « Napo» par « léon» au lieu de (' litain ». 3. La réaction a lieu trop tôt : Il PE'Ut se produire des étourd,e ries qui sont dues à des ÏJrTUptions intem.pestives de la conscience dans des actes qui sont ·devenus automatiques par habitude; pa.r e.xempIe, ces fautes d 'orthographe" qu 'on commet, prédsém.ent ,q uand on « l'éfléchit» sur le mot à écrire. Les étourderies peuvent se manifester dans le domaine de l'action, de la ,pE'l1sée, du sentiment. Quant à l'étourderie, manière d'être caractéristique, elle tient à de s c'auses plus générales et plus profondes: 1, A l'impétuosité naturelle du tempérament et du caractère. 2. Au contraire, à l'insuffisanc,e constitutionnelle de l'activité biomentale: l'asthénie. 3. A la fatigue mentale ou asthénie momentanée. 4. A une l11E'ntalité affective dépassant la normale: timidité, trac peul'. 6. A la distraction, soit qu'elle résulte de l'asthénie ou de la: fatigue, soit qu'elle provienne d'une passivité cara'ctéristique de 1'esp,rit par rapport aux choses, soit, encor,e, une dis.position de l'e6prit à se concentrer sur lui-même, à s'absorber dans sa méditation ou sa rêverie. Le,s étouderie de ce gE'nre" chez A. M. Ampère sont re6tées fameuses. 6. Enfin, ,à la: « socialisation incomplète de l'attention» qui se traduit par le manque ,de tact, de respect, envers l,es personnes et les usa:ges. Ceci donné, quels moyens utiliser ' pour corriger l'étoul"derie chez les enfants, C'E'3t d'abord de développer la pouvoir d'attention. Les impétueux, les préCipités, seront surtout corrigés par l expérience qui ne manquera pas de leur fair·e sentir que le6 conséquences de leur étourde!l'ie rejaillissent sur eux. Aux émotifs on apprendra: la maîtrise de soi. Si l'enfant est trop rêveur, on le ,fera sortir de lui-mèmE'. Exception sera faite pour la distraction due à la méditation intense, à l'abstraction, laquelle, d'ordinaire, n'est pas « d'â,ge sC'olaire ». Enfin les étourderies dues 'à la (1 socialisation» insuffisante de l'attention, se corrigent par la connaissance 'des usa-ges, ôp ar l'apprentissgae de la civilité et de la :polites6e. Ce sell"a là un frein très sûr. On a dit, d'après la: ,formule ·célèbre de Gustave Le,b on, que l'éducation est l'art de faire « .passer le ·conscient dans l'inconscient », mais l'éducation consiste aussi ,à « former la conscience à la 6urveillance latente de .l'inconscient», La correction de l'étourderie pst donc une question d 'éducation. Tiré de « L'Ecole ».


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t:::§!~J LANGUE FRA~ÇAISE Centre d'intérêt: LE PRINTEMPS Prem.ière semaine. I. RECITATION

Premier sourire du printem,p s

Tandis qu'à leurs œuvres perverses Les homm.es courent haletants .Mars qui rit, nlalgré les aveps~s. Prépare en secret le printenlps. Pour les petites pâquerettes, Sournoiscnlent, lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisèle des boutons-d'or.

Les noms. -

Jour, soleil, chaleur, rayon, ciel, douceur, teIJ1-

~érature, saison, atmosphère, fraîcheur, tiédeur, vapeur, brouil-

lard, nuage, averse, brise; joie, gaîté, renouveau, chant, gaz ollillement, feuille, bourgeon, sève, branche, arbuste, fleurette, floraison, violette, pâquerett<:, priD1ev~re, végétation, gaz on. Les adjectifs. - Les jours plus longs, ensoleillés et cloux; le soleil plus chaud, agréable, brillant, vif; la chaleur plus forte , douce et agréable; le rayon de soleil doré, dansant, Inalicieux ; le ciel plus pur, bleu pâle, frais lavé; la douceur agréable de la telllpérature; la saison aill1abl'e, attendue, joyeuse, printanière; la fraîcheur 111atinale, nocturne; la tiédeur bienfaisante de l'air; la légère vapeur; un petit nuage blanc; une averse subite, Î111prévue; la brise parfuD1ée, douce, etc. LeI' verbes. - Sortir dans la canlpagne; se promener; sentir la chaleur du soleil; ouvrir les fenêtres; profiter du beau temps ; adD1irel' la nature; cultiver son jardin; arroser les semis ; verdir, fleurir, bourgeonner, planter, greffer, gerD1el'; briller (le soleil) ra!]onner (le ciel) ; pousser (les arbres , les feuilles); faire son nid (les oiseaux), gaz ouiller, etc.

111. ORTHOGRAPHE Préparation: 1) Lecture du texte par le ' lnaître - 2) Idée générale du Inorceau; situer l'action s'il y a lieu; 3) .Explications: ~) des mots, b) des idées, c) des règles de gralnmaire qui se rencontrent dans le texte.

La. natn re au lit se repose; Lm, descend au jardin désert Et lace les boulons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout des solfèo'es , en composant " :-, Q u aux merles Il sIffle à llli-voix, Il sènle .aux prés les perce-neige Et les vIOlettes au bois.

II. VOCABULAIRE

1. Une gerbe de fleurs

Th. Gcmtlzi (' r.

Le printemps

Au printelnps, on est un peu fou. Toutes les fenêtres sont claires Les prés sont pleins de prlme~ères On voit des nouveautés partout, , Oh ! regarde! Une branche verte! Ses feuilles sortent de l'étui! Une tulipe s'est ouverte ... Ce soir, il ne fera pas nuit. Les oiseaux chantent à tue-tête Et tous les enfants sont content~. On dirait que c'est une fête ... -. Ah ! que c'est joli, le printelnps. Lucie Delol'ue-ll1aI'cll'us.

Toute la Inatinée, Louis parcourut ses chalnps, ses jardins et ses prairies. Il -cueillit des ancolies sauvages, des reines des pI:és penchées sur les ruisseaux, du sa,infoin rose, de la. saug.e bleue, des soucis, des passeroses, des lIserons, tout ce qUI aVaIt une couleur et un parftun. Il fit une grande gerbe; il la noua avec des ficelles. B. Vallotton. 2. Prom,e nade de printemps'

Sur les bords du chenlin, les herbes 'l nontées comIlle un ÏInInense bouquet sorti en 111êlne teillps de toute la terre, étaient fleuries d'un délicieux nlélange de géraniulns roses et de véroniques bleues; et j'en ramassais, j'en ramassais de ces fleurs, ne sachant auxquelles courir, piétinant dessus, nle mouillant les jalubes de rosée énlerveillé de tant de richesses à Ina discrétion, voul:J.nt prenclre à pleines Inains et tout enlporter. P. Loti. 3. Le printemps

Au printenlps, Ina saison préférée, la natur~ se r~nouve:le. Les arbres bourgeonnent et bientôt les bourgeons gonfles de. seve se transfornleront en petites pousses d'un vert tendre qUl de-


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viendront des feuilles. Les arbres fruitiers se couvrent ,de fleurs blanches qui deviendront en été des fruits que nous aÎlnons tant. Les oiseaux n1igrateurs reviennent pour jouir de la douceur de notre climat; ils construisent leurs nids. On voit partout de jeunes insectes qui bourdonnent joyeusen1ent. Toute la terre est en fête: les enfants sont heureux de voir arriver la période des longs jours et des belles pron1enades; les n1alades reprennent e-spoil". 4. Le printemps

Les prés verdissent et s'éll1aillent de prin1evères; on voit bourgeonner les saules le long des ruisseaux, et pendant que la neige fond encore sur les hauteurs boisées, le cerisier s'aventure à fleurir dans les creux des vallons. Les oiseaux montagnards commencent ù gazouiller dans les bosquets et le gai soleil du preIniel' printemps invite la nature, à den1i réveillée, à prendre confiance en ses promesses. El.lg. RCllnbert. 5. L.e renouveau

Le printen1ps lest revenu; le pays si triste en février n'est plus. reconnaissable. Un souffle fécondant a couru le long de la vallée: il frôle les lisières boisées, 11lonte au son1n1et des collines , redescend au fond des cOlnbes où naguère donnaient des couches de neige. Sous cette haleine caressante, les prés ont reverdi, les bourgeons ont poussé. Le sol des clairières se couvre de pervenches; Idans les prés il y a un frissonnelnent de plantes fleuries. Tout chante: fauvettes dans les bosquels, grives dans les buissons; au travers de la forêt, les deux notes lnystérieuses du coucou passent sonores au n1ilieu de l'universel COllcert des oiseaux, bâtisseurs de nids. La joie éclate en rires clairs sur .les lèvres des petites filles assises au pied des haies et occoupées à confectionner des bouquets et des couronnes avec les rameaux qu'elles ont cueillis. Neuchâtel: exanlen de sortie. Exercices ' d'application

Raisonner les accords s'il y a lieu; 2) Indiquer la fonction de certains mots; 3) Attirer l'attention sur l'orthographe d'usage, sur les h01110ny111.es; 4) Analyse logique et grmnn1aticale; 5) Permutations diver·ses; 6) Dérivés et conlposés; 7) Familles de mots; 8) Conjugaison: 9) Imitation de phrases; 10) Rédaction en rapport avec la dictée. IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase -

Le paragl'aphe -

La rédaction

1) COlnposer des phrases avec les nlots du vocabulaire. 2) Faire des exercices de conjugaison.

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3) Rédiger un paragraphe en groupant quelques phrases dans un ordre logique. 4) Rédactions: 1. Les premières fleurs - 2. Un rouge-gorge et une hirondelle se rencontrent au printemps. 11)laginez le dialogue. - 3. Quels sont les travaux de jardinage ou des chan1ps à cette époque de l'année? - 4.Parn1Î les fleurs du printelnps, décrivez celle que vous préférez et dites les raisons de votre préférence. - 5. A quels jeux vous livrez-vous plus particulièrelnent au printelnps ? Pourquoi? - . 6. Aimez-vous le printelnps ? Pourquoi? Joie des yeux (la nature). Le corps plus léger, l'esprit plus vif (espérance, assurance, sympathie) (Voir texte 4) . - 7. L'hiver fait ses adieux au printemps qui le salue. Je suis désagréable, diton, pourtant je suis utile. (Utilité de l'hiver.) Bien, maintenant, cède-n10i la place que je réveille la nature (détails), afin que se préparent les récoltes futures. - 8. PrOlnenade printanière. Observations, in1pressions. Livre de lecture: Nos 65, 171, 172, 180.

Centre d'intérêt: JARDINS ET VERGERS Deuxième semaine. 1. RECITATION Le jardin mouïllé

La croisée est ouverte; il pleut COll1me minutieusen1ellt, A petit bruit et peu à peu, Sur le jardin frais et donnant. L'herbe frén1it, le gravier tiède Crépite, et l'on croirait, là-bas, Entendre, sur le sable et l'herbe, COl11lne d'iInperceptibles pas ... Il pleut, et les yeux clos j'écoute Le jardin l110uillé qui s'égoutte. H. de Régnier. Mon beau cerisier, Jaloux du rOSiE'l', A paré ses branches De fleurs toutes .blanches. Et l'on croirait voir, Surtout vers le soir, Une immense gerbe Qui jaillit supe'l~be!

Le cerisier Au plus .léger vent Qui 'passe en chantant, Un pétale vole De chaqu,e cOl'oUe.

Et En Se On

tout doucement, batifolant, forme un ·cortè.ge : clir,ait qu 'il neige! Annaik Le Léard.


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3. Le jardin au printemps II. VCCABULAIRE

Les noms. -' Jardin, jardinier, jardinage, potager, verger, maraîcher, horticulteur, fleuriste, parterre, plate-bande, corbeille, planche, cané, selnis, treille, tonnelle, espalier, bouture, terre, sable; arbre, arbuste, plant, haie, allée, massif, bêche, pioche, houe, sarcloir, râteau, pelle, arrosoir, serpe, sécateur, brouette, une serre, une couche, un châssis, parterre. (On peut aussi étudier le' n01n des légumes, fleurs et fruits produits dans les jardins.) Les adjectifs. - Un jardin potager, fruitier; soigné, ratissé, orné, fleuri; le jardinier habile, soigneux, consciencieux; le parterre orné, gai, agréable, odorant; la plate-bande bêchée, re.nllzée, plantée; le carré retourné, ratissé, semé; l'arbuste frêle, fragile, veri, bourgeonnant; la haie vive, fleurie, épineuse, etc. Les verbes. - Jardiner 's a terre; planter un arbuste; semer des petits pois; repiquer des salades; arroser le semis; recouvrir d'une cloche; fZ.lIner la terre; étendre le fumier; couper les grandes branches; faire des boutures; éInonder les arbres; ratisser les allées, borcler la plate-bande; fleurir la corbeille, bêcher une planche, ébrancher un pommier; abattre un tilleul, etc. III. ORTHOGRAPHE

COlnme au centre d'intérêt précédent. 1. Promenade autour de mon jardin

Je ferai, pour la vingtiènle fois de la journée, le tour de notre jardin ... Je verrai les endives. Avec étonneUlent, je contemplerai ce dahlia que l'on avait mis au rebut dans un coin et qui vit et qui prospère et qui por-te des fleurs fa's tueuses ... Je verrai... Ah ! que ne verrai-je point! Mais assez! assez pour aujourd'hui. G. Dz.zhamel. 2. Les fleurs de pommiers

Reg~rde! Il n'est pas pos's ible que' le soleil favorise, autant que le notre, .les autres jardins! Regarde bien! Cette année, jeune encore et fns~onna~1t,e, s'occupe ,déjà de changer le décor de notr~ douce VIe rehree ... Elle allonge, d'un bourg'eon cornu et ve~'nl, chaque branche de nos poiriers; d'une houppe de feuilles pomtues, chaque buisson de lilas. Oh! les lilas surtout, vois comnle ils

crrandissent!

leurs

flet~rs que tu baisais en passant, l'an dernier, tu ne les respireras,

Inal revenu, qu'e~ te haussant sur la pointe des pieds et tu devras lever les Inalns pour abaisser leurs crrappes vers ta bouche. ~egarde bien l'Olnbre, 's ur le sable 'de l'~llée, que dessine le déhcat squelette du tanlaris; l'an prochain, tu ne la reconnaîtras plus. Ferenczi. 4.1 Cerisiers en fleurs

Les vieux cerisiers avaient fleuri tous ensemble -dans la

nl~n~e seIl1ah~e où s'ouvraient les amp.ndiers et les poiriers. Les pOlner~ . fleunssent en houppes, les anlandiers en étoiles; eux, les cenSIers de ~a forêt transplantés dans la plaine ils fleurissent

en' quenouilles blanches.

'

,Autour de~ I:ameaux charnus, gonflés et .iaspés de rouge par la seve, des HllllIers de corolles neigeuses floconnaient et tremnIaient sur leur qu~ue grêle, toutes si rapprochées qu'on ne voyait plus la branche en nlaint endroit. Chaque arbre jetait en tous sens ses fuseaux fleuris. D 'un bord à l'autre de l'avenue, tant les cerisiers étaient vieux, les pointes des raIueaux en fleur se touchaient et se nlêlaient. Un peuple d'abeilles les enveloppait d'ailes battantes. Une odeur subtile de nliel flottait en écharpes dans l'avenue et s'en allait au vent de la plaine, sur les guérets, sur les terres à peine vêtues et surprises par ce printelIl1ps. Il n'y avait point d'arbres, dans la grande vallée ouverte, qui pussent lutter de splendeur avec ce chenlÎn de paradis. René Bazin. Exercices' d'application

Les ponln1Îers sont blancs COlnme la neige; souvent aussi ils sont tout roses, d'un rose intense ou matinal. Ils se suivent se renouvellent et se surpassent les uns les autres en grâce prin- " tanière. C'est du sourire, de la jeunesse, de la vie ressuscitée. Les yeux s'en renlplissent, le cœur s'en égaie! Sous ces bouquets d'arbres parfois jouent des enfants. - Où peuvent-ils être mieux que là, en pleine nature? Il faut désirer seulement qu'ils voient toutes ces splendeurs qui les environnent. De fait, il -en est peu qui ne s'en aperçoivent pa's. ;Les fleurs sont sœurs des enfants: cueillir un bouquet dans la prairie est un des plus purs plaisirs de la campagne. Ch. Wagner.

Con1lue au centre d'intérêt précédent. IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase -

Le paragraphe -

La rédaction

1-2-3, conlme au centre ' d"intérêt précédent. 4) Rédactions: N.otre cerisier en fleurs. - Les vergers de votre région en printeIl1ps, - Les présents du jardin. -'-- A quel IDOlllent les vergers vous paraissent-ils le plus beau?


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Autres sujets: 1. Un jardin potager. - 2. Un .iardin d'agrément. - 3. Un massif de fleur~. - 4. La devanture d'un fleuriste. - 5. La devanture d'un marchand de primeurs. - 6. Les fruits de la saison. Le jardinier au travail. Caractériser en une phrase les attitudes et les gestes du jardinier acconlplissant les actions suivantes: 1. Le jardinier bêche. - 2. Il sarcle un senlis. - 3. Il greffe un jeune pommier. - 4. Il taille ses arbres fruitiers. ~ 5. Il arrose une plate-bande. - 6. Il cueille des haricots verts.

HISTC)II1E

Le

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\7o~age

de Colomb

Colomb est un grand hon1me, tenace et courageux, qui découvrit le Nouveau Monde sans le savoir, croyant aborder en Asie. Ce nlonde, il le donne à l'Espagne: aujourd'hui encore une honne partie des peuples qui vivent en Anlérique du Sud parlent l'espagnol. L'idée de Colomb. - Christophe Colonlh, fils d'un pauvre tisserand génois, n'avait reçu qu'une instruction élén1.entaire. A l'âge de vingt-cinq ans environ, on le trouve à Lisbonne en Portugal, naviguant dans la Méditerranée, sur les côtes et les îles cl' Afrique, faisant des cartes. Dix ans après, il passe en Espagne, espérant obtenir ce qu'il n'avait pu trouver au Portugal, le nloyen de réaliser son idée. Avec l'invention de la boussole on pouvait désornlais explorer la route de l'ouest. Et ce que ColOInb cherchaH, dans cette direction, c'était non pas un continent nouveau, nlais la route du Japon et de l'Inde. Car on savait depuis longten1.ps que la terre étaït ronde et qu'il était possible d'aller en Asie par l'ouest. Seulelnent, Colomb n'avait aucune idée de la distance à parcourir: il ne croyait pas qu'il y eût à franchir plus du tiers de la circonférence de la terre. S'il avait su la distance exacte, avec les faibles Inoyens dont on disposait alors, le voyage n'aurait pas eu lieu. Le pl'emier voyage. - Après bien des hésitations, Ferdinand et Isabelle promirent trois caravelles. Le 3 août 1492, les trois coquilles de noix partirent de Palos, Colanlb nlonté ·s ur la plus grande, la Santa-'l\1 aJ'ia. On fit relâche aux Canaries et le 9 septembre on fila droit vers ,l e mystérieux Occident. ;Après trentetrois jours de navigation, au cours desquels les Inatelots craignant

Vins du Valais 0 R SA T bonnes bouteilles.

de ne plus revoir l'Espagne se plaignirent et s'impatientèrent au point de créer de graves soucis à leur chef, sans abattre sa ténacité et son courage, la terre fut aperçue. ColOInb prit pied sur une île du groupe des Bahamas, visite ces îles, aborda Cuba, revint vers l'est en suivant la côte de Saint-Donlingue. Le « grand anlil'al» fut de retour à Palos le 15 lnars. La réception du roi et de la reine à Barcelone, dans l'allégresse générale, fut un véritable triol11.phe. Les autl'es voyages . .- En 1493, Colomb repartit cette fois avec une centaine d'honln1.es sur trois pauvTes caravelles, .mais avec une flotte de 17 bâtiments portant 1200 hommes. Il emm.enait 12 prêtres pmu évangéliser les pays découverts. Il revît les îles: tout y allait nJ,al,les colons envoyaient plaintes sur plaintes en Espagne, les indigènes l11::tltraités astreints au travail des lnines étaient en insurrection. Colomb remit tout en ordre et revint eu Espagne pour répondre aux plaintes. L'accueil des ·souverains lUI fut bienveillant, et il fut confirmé dans sa dignité de vice-roi . Au troisième voyage, en 1498, il toucha la rive nord de l'Améri(lue du Sud, à l'en1.bouchure de l'Orénoque. Les nwlheul's de Colomb. - Il avait beaucoup perdu de sa popularité, en se nl0ntrant adnlinistrateur dur et peu capable; de plus, les découvertes n'avaient pas donné ce qu'il avait proulis: des épices et de l'or. Au cours de son troisiènle séjour nans le Nouveau . Monde, il fut remplacé. Son successeur le fit arrêter sans en avoir reçu l'ordre et l'envoya, enchaîné, en Espagne. Le roi et la reine en eurent un sincère regret et réparèrent cet affront. Mais ses pouvoirs ne lui furent pas rendus. Il fit nérinlnoins un quatrième voyage et 1502 et parvint à l'isthme de Panalua. Il n1.ourut oublié et abandonné après son retour en ~506. Le nonl d'Indes occidentales fut donné aux îles découvertes, parce qu'il les crut toujours proches de l'Inde .

SCIENC·E S NATURELLES

La fleur et ses fonctions 1. Examinons une renoncule

Distinguons: le calice, la cOl'olle, les étamines, le pistil et l'ovail'e. Calice et corolle sont les parties protectrices, étalnines, pistil et ovaire sont les parties productrices. 1. Pal'ties pl'otectrices. - Regardons la fleur par-dessous. Détachons les lames vertes disposées régulièrement en couronne.


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Comptons-les (5) . Chaque lame est une sépale et la couronne de ces 5 sépales est le calice. Dans le calice sont 5 petites lames plus grandes que les sépales, colorées en jaune, les pétales, dont l'enseluble fonne la cOl'olle. Calice et corolle sont indépen·dants : arracher les pétales sans enlever les sépales (et inversement). 2. Pal'ties l'epl'oduc~l'ices. - La corolle ent~ure et protège un grand non1.bre de filaInents courts et n1.inces, les étamines. Arrachons une étamine et regardons-la à la loupe. y distinguer le sac de pollen Inarqué du sillon. Renversons une étamine sur une feuille de papier blanc. Observons le pollen au microscope: ce sont des grains ronds extrêlnement petits. Enlevons toutes les étamines: il reste, au centre de la fleur, un petit organe court, renflé (colnl11.e une mignonne bouteille), l'ovaire prolongé du pistil. Voyons la tête du pistil, le stigl1wte poilu et légèrelnent gluant. Coupons l'ovaire: il y a à l'intérieur une graine blanche, l'ovule. Nommons les parties d'une fleur et dessinons une fleur dis~équée.

II. La fleur donne naissance au fruit

Observons l'étamine d'une fleur fanée: le sac de pollen est vide. Qu'est devenu le pollen? En1.portés par le vent ou transportés d 'une fleur à l'autre par les insectes, quelques grains de pollen se sont posés sur le pistil. Là, ils ont germé et sont descendus par le pistil dans l'ovaire. I1ï. Comment)a fleur est m,e rveilleusement adaptée à la fécondation

Chaque partie a sa fonction. - Calice et corolle protègent les parties délicates de l'intérieur. La coroBe attire les insectes par l'éclat de ses couleurs, son parfUIl1. et la goutte de nectar sucré. Observez un bourdon qui pénètre dans la fleur de la sauge bleue. Les étamines se basculent et viennent se poser sur son dos en le saupoudrant de pollen: Il s'en barbouille la tête, le dos et les pattes. Pénétrant alors dans une autre fleur, il se frotte contre le stigmate et y laisse tom.ber quelques graines de pollen.

Le stigmate poilu et gluant retient le pollen, le pistil conduit le pollen germant dans l'ovaire aux ovules. IV. Les fleurs' incamplètes

Dans la plupart des fleurs, il y a un calice, une corolle, des étaIuines et un pistil. Cependant, il arrive quelquefois qu'il Inanque une de ces parties. On dit alors que la fleur est incomplète.

Fleurs nla~ les et flelll'S fell1ell~.s ~ . l : c1lêne, 0;:; sur 1e nlelue p'lec châtaignier, noisetier (Inonoïque). Fleurs Inàles et fleurs femelles sur des pieds différènts : saule charnle, houblon (dioïque). ' , Coquelicot: sans sépales. Clématite: sans pétales. V. La disposition des fleurs sur les plantes

:Montrer de~ gJ'appe~ (groseillier, glycine, acacia, 'vigne) " des epzs (chaton~ ble, plantaIn) , des ombelles (carotte, lierre, cerfeuil, aIl), des capztules (111arguerite, bleuet). 1

D'après E. Bannwarth.

Ce qui fait marcher la locomotive, c'est le soleil G~orge Stephens.~n se pronlel:ait avec le géologue Buckland lorsqu une des premIeres 10col11.ohves passa devant eux. La Ina~hine, n ' ~vait point enc?re l'élégance ,relative qu'elle poss'è de au.Jourd hUI; le Jeu des dIvers organes était embarrassé et pénible, les mouvenlents étaient lents et gênés; elle soufflait comme un cheval poussif et traînait avec peine son énorIne fardeau. Un long nuage d'épaisse fU111ée presque inln1.obile Iuarquait son passage COlnme le sillage du vaisseau sur la nler silencieuse. C'était la 10cOlnotive naissante et inforIne, mais dont on pouvait déjà augurer toute la valeur sans attendre pour elle le ' nombre des années. - Et quelle peut bien être, selon vous, la puissance qui transporte ces masses énormes avec tant de rapidité? denlanda Stephenson ù Buckland. - Mais c'est votre loconlotive, répondit le grand géologue. -- Qui donne sa force à la 10cOlnotive. -- La vapeur, répondit Buckland. -. Et qui la donne à la vapeur? - Le charbon qui brûle sur la grille et produit la chaleur. - Mais d'où le charbon tire-t-il cette source de chaleur? Ici Buckland resta nluet. Stephenson poursuivit, s'animant de plus en plus: - Savez-vous de qui il tient cette force imlnense ? Eh bien! c'est de l'astre qui nous éclaire nlaintenant; du soleil, qui répand la chaleur et la vie sur notre globe et qui a donné naissance à ce charbon en produisant les plantes dont il est fOrIné.

C. Flammarion.


POUl'

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l'ire un bl'in.

Le uase de Soissons Saint Grégoire de Tours rapporte que Clovis, encore païen, avait déjà un grand respect pour les objets du culte chrétien. Un jour, faisant l'inspection de ses troupes il rencontra un soldat dont les armes n'étaient pas propres. (Ce lnêlne soldat avait, peu de temps auparavant brisé, par lnépris, un vase sacré, à Soissons) . Clovis lui donna sur la lnain un coup qui fit tOlnber l'arme et, pendant que le milicien se penchait pour la ralnasser, le roi franc lui fendit la tête en disant: Ainsi as-tu fait du vase de Soissons! Sur cet épisode, très populaire, de l'histoire de France, l'humour· gaulois greffe l'anecdote suivante: Un inspecteur de l'enseignen1.ent prhnaire s'adressant au pren'lier élève d'une école rurale lui posa cette question: Pouvezvous, n'Ion ami, lne dire quelque chose de Clovis ? par exelnple, parlez-Inoi un peu du vase de Soissons. Qui a cassé le vase de Soissons? ... L'élève, avec aplOlnb : - Pas moi, M'sieu ! Au dîner, chez Monsieur le lnaire à qui il rapporte l'histoire, 1\If. l'inspecteur reçoit ' du pren1.Îer magistrat de la COlnlnune l'explication suivante : Je connais l'élève. Ils sont tous menteurs dans cette famille! Ils ne sont pas de notre borel... vous comprenez. De plus en plus alnusé, M. l'Inspecteur passe chez M. le sous-préfet, lequel, d'un air débonnaire lui dit : Ecoutez, M. j'Inspecteur, je ne tiens pas à avoir des histoires avec ce vase'; si l'un de mes administrés l'a cassé je le paierai ! Tête de M. l'Inspecteur, lequel voulait être édifié à fond, s'adressa encore à M. le préfet dès qu'il en trouva l'occasion. Hé bien, s'exclame M. le Préfet, si M. le sous-préfet s'est offert à payer le vase, pingre ·con1.me il est, vous pouvez être 'certain que c'est lui qui l'a cassé! 1 !

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Il faut gouverner la fo:rtune comme la ,s anté: en jouir quand elle e's t bonne, pre,n dre ' patience ,qu.and eUe e,s t mauvaise, et ne jamais employ€'r de .grancl,s remède,s sans un extrême 'besoin. La. Rochefoucault. IL a souffrance n'aigrit que les ânies Inférieures, les êtr€'3 hons, pour se venger de leur douleur, s'habituent à pre,n dre ,en pitié celle des autres. AI,b ert Delpit. On juge qu'un homm.e est capable de g1l'andes chose,s ,p ar l'attention qu'il apporte aux plus petites. Tacite.

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