L'Ecole primaire, 15 mars 1946

Page 1

CII.l.MPERY

M. Michelet Jean-Jo.eph, inst.

SION, 15 Mars

Cha~éry

19~6.

No 11.

65ème Année.

Répertoire des B.()nnes Adresses --~

Les grands magasins

fourniture

d'école et de bureau

Matériel d'ensei4nement Tableaux n-:>irs

& Oe, S. A., Berne KAIS Rue du marché 19-'P

Louis Tonossi. .Zufferey SIERRE

vous offrent toujours de la qualité

Instit u t eurs, I nst itutrices! Notl'e maté riel de réforme scolaire vous enthousiasme, vous et vos élèves! Dema nd ez notre catalogue gratuit du matériel pour:

le calcul l'école active le travail manuel FRANZ SCHUBIGER - WINTERTHUR allciennement Schweizer & Schulligcr

L'instituteur, ruprès le 'Qul' laJbeur de la jouJ."née se:m heureux de jouir des plLaisirs de la f.ami'lle et ·de se délasser d:~n8 des. m.'8'Ubles de lIa

Maison A. GEaTSCHEN, Fils, Brigua Représentant: M. OTTO GERTSCHEN -

Essayer

les bonnes pâtes

SA E

A

['est les adopter.

MAISON

~de

CONFECTION

pour Dames et Messieurs

DUCHEY

FRÈRE~

MARTIGNY

SIERRE.

Ex.1ge.z de vos fournisseurs les cafés tor,r Miés

PElUSSIER -& Gie S. A. les divers'80s qUÇ11ités ' toujours soigneusement ' pré!plarées rpeurvent sruti,s'f,aire toua les goûts.

dont

LIBRAIRIE

,

.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT lE COURS

SCOLAIRE

ORGANE DE LA 50Cl~TÉ VALAISANNE

A.MARTIGNY-VILLE MONTFORT

D'EDUCATION

Tél. fi 11 19 \

Tout.es Fournitures pour Ecoles. !

'.

1

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 le!> abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursem~rt Tout ce qui concerne

10 publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sië tr<!

PUBUëI Les anno~~e: sont reçues exclusivement par - A TAS, Societe Anonyme Suisse de Publicité SION ---~-~-------~--~--~_ _ _~_ _ _ _ _ _~_ _ _~~~~--,~_~_ _ _ _ _...::v: en~u.:. e ~d~ e~lo~G~o~ re~__ Téléphone 12 36

2


-

65èm e An née.

No 11 .

SION) 15 Mo]'s 1946.

L'ÉCOLE P 1 AIRE,

Répertoire des Bonnes Adresses

ORGANE DE LA SOCIË'I1; VALAISANNE D'ËDUCATION

"de~~~!~!.~~Uf

Engins de 6ymnastique, ' de Sport et de Jeux.

Vente directe de la fabrique au clieF\t.

PRÊT S

do aoo li. HiOO h . sont a r.col·dés de suite aux membres du cerps enseignant et à teute persoune solvabl e , li. ries conditions inrér(~ lIblllltes , P etitR rembours,"m ents meusuels . EtahliHflement sél'i ~ ux et contrôlt': , Consultez-nous sans engagem ent ni frais , Discrétien abselue ~aranti " . R éfért'll('es dt' 1cr ordre da ns le Camon du Valais, Timbrp-réponse. Banque Gday SI Cie, Paix 4, Lausanne.

CRÉDIT SIERROIS Dépôts et prêts

80.

~M1AIRE:

()[VHMUNIC T I O?\,s DIVERSES: Le',' cDnf érences. PARTIE .PE'DAGOGIQUE : A ,pl 'OlpOS d'une suggesi:i on . - 'iMa~ nière de lire ,l es vers . - /POUl' une réha!btlitation de l-a. mémo irE'. Le s di.ffk,ult és actuelles de !l'èdulcalioll. Pour éJ,a,rgir l'horizo'no des jeunes ,p ays'ans, ~ L es punitions -rl\lll 'éc1uclüeur géni3Jl. l;arp rpreutissage de l éCTi ture. P,ARTIE PRATIQUE: Préhis foire yaLl isa,nne. PromeJ.1Ja,cle à. l.l'av·etl's la langue française. De l'odhogn~phe . - Fi'ches scok ires,

~c. '~§.;)~ô,p~~.e)-p~5Q~~0~e)-1P~'o~)-~ogQ~~pE"~

!~ C9M1Ml:UNICATIONSDIVERS]ES ~~ DlEJPAJRtf JE:MENT

©

--<.V.E.

(ê)

S. I.\V.R. UNION

'2 )

~~~~~~~~

aux meilleures conditions

LES CO FÉRENCES

Caisse d'Epargne du Valais

SION

Société Mutuelle 20 agences dans le canton.

Contrôle officiel permanent.

Toutes opérations de banque aux conditions les plus favorables.

District d'Héiens La con:fé.l'enee des institut urs du disbrict, aura lieu ù Vex le 26 BUll'S. Les in s li tut r ices y sont cordialemen l invÎ t-ées .

Ord re d u .tour: 1. 2. 3.

L'habillement le plus chic Au prix le plus bas chez

H. A. RAUCH SIERRE

Bâtiment des Postes

Sou hebdomadaire: L'action la plus urgente, L'action la plus bel le, L'action de notre jeunesse, Le don de chacun.

Croix-Rouge Suisse Secours aux enfants.

A 9 h . 30, Inesse. Conférence de Monsieu r le Directeur de l'Ecole norm a le. Discussions . Divers . Dîner. L'i n specteur sco laire: S . Roui ll er.

Dis1'ricî' de Sierre La conféren ce annuell des in stit ute urs et ins ti tutrices du d ish'ict de Sierre allJ a lieu à Si erre Je jeud i 4 ~v ril 1946. Ordre du jour : 8 h . 30 Messe à Not re-Dame d es Nla r ais. H h . 30 Séance de trava il a u Casino . Conférence de IMon sieur Boucal'd, Di recteur de .} E 'cole normale, sur « l'E n seign ement ind ivid u ali sé ». Discu ssion . - , Divers. Dîner.

1


-

-

3:22" -

.' .' ~ P]"~:e'~~~ o.hl; i,gà'~?·~r~ !pOUi:'iY?~f,t l-ee. {>~.l~.s~l~nel , ~ilseig~ütnt, .:·::: ". InvltatLOH cordiale 'a ux melubres des com.m issions :S-colai:ù~s. " . . L'inspecteur · scolaire: R. Zuff.el'q/. .:

...

.

District de St .. rnaurice La conférence anùuelle des instÙuteuTs 'et des institutdcés du district de St-Maurice aura lieu à Vérossaz, l'e mardi 2 avri·J 1946. . La séance s'ouvrira à . 9 h. 30, ~l l'Hôtel de Vérossaz, avec fordre du jour stlivant : 1. 1. Affaires adm.inistratives et C0l1l111Unicatiqns diverses. 2. Co:ruférellce de Monsieur le Directeur de l'Ecole norni.ale sur l'enseignement individualisé. 3. Discussion. 4. Divers. 5. Dîner. (Ne pas oublier de prendre des coupons çle repas.) La ,p résence est obligatoire pour tout le personnel enseignant du district. . Ceux qui désirent faire la course eri auto-ear, sont pl:iés d'en informer l'inspecteur pour le 30 mars . L e prix est de fI'. 4.- par personne. . L 'inspecteur scolaire: C. Follollier. ~~~~~~~~~~~~~~.~~~

J

PART][E PEDp,\GOG][QUE

;

ft propos d'une . suggestio'n .

_

~

l'

Dans le No 10 de ,.« l'EçÇ}le pritmail'e ·». ole (',oTrespond~~t qui sig~e .N.} inst. émet l'idée d'éhldie~ sérielt~enl/ént b quesUollde l'abandon ,plus ou nibins to1:'al des pratiques religieuses 'par une partie nmlheureuseJment trop considérable de la jeunesse actueUe, m.a'~gré les ' üo~Il!bI'eüses " leçons de .catéchisme qu'el1le a reçues pen~ant sa périO'~e. seolaire. Nous félidtons ledit· corres'pop:dant lPo:ur son zè1e,"car il y .v.;1 non seulement dU: salut de bien des âmes, li.1.ais aussi de celui de ll~ty'e patde. .· En effet, c[uaFld 'lin pays ' déserte la . 'religion, . il affaihlit son fondelnent' ' le - plus" ' so1tde et l'éclirfice croulera t&\t· oU U1'l"d dans l'abhne.' .de 1Fdna1"chiecb'mIne en téinoigùe "eloqueniitnent 1;histoÏi'e: (c Si l'Eglise, 110ÜS' ilit 'nà~s

:3133 -

Simo~) -se. retirait au 9ésert av~c ..son catéchisme et S911 Evangile, sav.ez-vous 'ce qu'eUe nous.' 1ais.:S'€rait? un peuple' d'.eS'C'laves et de harbares. » ' .. : . . .. . , ." ... .

fi~oiü;Ù~ur N. cite M. rabbé 'Barrbey, directeur du technicum cantonal de F.ribourg, qui ,a ffirme que bon nombre de jeunes gens ayant pourtant reçu des 'l eçons de catéchislue abandonnent les 'Pratiques reli.gieuses dès la sortie de l'éc01e ou que1ques années plus tard, surtout à l'époque de la pleine adolescence. Nous qui camplons un denli-sièole d'enseignmneut, nous avons fait maintes fois la mêlue douloureuse constatation. .

Et quelle peut être la cause de cette ~postasie ' pratique, d.e .cette lâche désertion? De causes , il y en a certainement .plusieurs; mais nous ne pensons pas nous trolnper en affirmant que rIes deux principa'l es sont cl'·a bord la corruption mOTale, 'puis l'indifférence religieuse des parents. A un ' cettain âge, l'-ado~es~ent sent Jesàtteintes de la sensuàilité de ]a chair; cette sensation s'avive rapideluent avec le développéluent du cor,p s, et si elil e ne rencontre pas des barrières solides, comIlle une piété profonde, la garde des sens, l'exemple d'un Inilieu honnête et chrétien, la chute se produira bientôt; cette preluière chute en amènera d'autres, et 'l'habitude se créera. Or, cette habitude ne 'Se conCÎlliera pas avec ]a religion, pas plus que le feu avec reau; l'un des deux éléments ·disparaîtra pour fair·e pla·ce à l'autre. Et c'·est le phlS souvent la reiligion avec sa morale austère qui cédera le pas . Pour tranquiHisel' plus ou nloins 'la conscience, on se demandera si tout ce qui a été dit aux leçons de catéchislne est bien vrai; s'il existe réeJlleInent un lieu de 'Châtim·e nts éternels; si la religion n 'est pas trop exigeante, ne violente pas à plaisir la nature' on sera de :l'avis de :l\1oHère quand il fait dire à Tartufe qu'il 'y a oes aCCOlTIllll0dements ave'C , le ciel. Void à ce sujet ce que dit Paul Bourget: « Je n étonnel"ai aucun de 'Ceux qui ont traversé les études de nos lycées, en affirmant que la précoce impiété des libres-penseurs en tunique a pour ,p oint de départ quelque fai'b 'lesse de la chai!', accmupagnée d'une horreur de l'aveu au confessionnal. Le raisonneUlent arrive ensuite qui fournit des preuves ù l'appui d 'une thèse de négation acceptée d'abord pour les besoins ·de la caùse, » . «. Quit~·ez V9S. passions, a dit de son côté Pascal) et vons CI·'o·i . . l'ez

».

Un Inembre ' de société secrète disait bien un jour que le llloy.en le . plus effjcace de détacher la jeu,nesse de l'Eglise, d·e la ~'cligion, c'est de commencer ,paT la 'Corrompre. 91', aujourd'hui, tout semhle , conspirer cont.re !la, vertu, 'llOUS ,v,Qulons dire la c1~.a~­ te~é du jeune homme : le cin-éma dont Ul)e statistique rocente. nou,s a révélé les· ·U1.é faits terri'bI.es rien qu'en FI~~:nce; les romans ,graveleux, slerc<:YI'éens, q.ll~ i~l.festent .tan.t de 1ibrairit'$ et ,d e kiosques;


-

- 1324 -

les i·c.pl'~sentatiùH? ~hé~tra'l C's, dont . Ull si grand nombre répondent au besoIn de. 's atIsfactIOns ·malsaines; Il es journaux, les illustrés aux. thé?ries i'Iwmorales et aux exhibitions sans pudeur; les 1110d~s lndec~lltes, le nudisme éhonté' les hais, le: n'jouissances où trone la hcence, etc ., etc. t encore etc. Tout cela crée une atmosphère .délétère, eillpoisonneuse d e la vertu , . e~ ·de toute 'c ette débauche 'r ésu'l te une menta'lité dép 10rabl~, qLU 19110re tout scrupule, excuse tout scandale, appnique un verms sur -les actions parfois les p'l us honteuses, traite ceux qui prolestent ·c ontr ces excès -de retardataires, de gêneurs, de l'ro ubUe-fête, dont la l)!ace est dans un couvent 'Ou clans une théb aï-de. COl1l'ment l~agir contre ce couran t si large, si im.pétueux ? C'est difficile, nous J'adlnettons. Il nOllS selnble que tout d abord :les autorités civiles, responsables de 1a 1110ralité publique e l jusqu'à un c-€Ttain degré de la InoraUté individuelle de leurs adl~lÎnistrés, d:vraient exer'c er une sUTveiLlance, une ·censure plus rIgoureuse, etre plus avares dans -l'octroi de certaÎ'lles autorisations. Ensuite les parents, eux aussi, ont l'obligation grave de donner ·Je bon eXCln1pŒe à leurs enfants, -de survei1'ler J'es lectures, les fréquentations de lI eurs' jeunes garçons et de leurs jeunes filles. Hs répondront un jour des fautes qu'ils ont laissé COfl1l11ettre par leur négligence. Quel cO'lnpte :tel rÎlble à r endre si l'un ou 'l'a11tre ·de 'leurs enfants perdait, à ·cause d'eux, son ânle pour l'éternité! Pour J1es parents, le bon exenlplle ne 'concerne pas seulement la morallité proprement dite , mais aussi les devoirs !'·ëligieux. Dans ce don1aine on peut dire sans exagéra tion: Tels [Jol'ents , tels enfants. C'est ext'rêlUeUWl1t rare de voir des jeunes gens devenir de bons chrétiens quand leurs pa'rents ont ,écu en marO'e de leurs obligations reHgieuses. I\ssez t'réCf11ell1il11ent les enfant.", dc viennent 'Pires. Ils auront assislé à des 'ler'ons d e catéchisme, nulÏs n'auront guère été convai.ncus de ·ce qu 'on leur aura dit. Pour eux Il'exempl r des parents aura été l)ilus fort que les argmnernts du ca'lC'chiste . Les maîtres et Im aîtresses .insisteront de Lemps en Lemps, pa. trop souvent ponr ne pas fatiguer, s.ur les devoir-s de conscienc(~ de lI eu rs élèves; ils ·l eur indiqueront les moyens d'éviter les chutes graves, ou de ·s 'en l'elever s'il y en a eu . .Le prHre, lui , dispose de moyens particulièrement ef,ficaces pour la ·conservation de 1<.1 vertu de l'enfant ou du jeune honùne: la pri è re, le saint sacrifice, les sacrmuents, le 'catéchislne la ·chaire où il s adresse ~t 'l a jeunesse, à .J'âge mfll' et à let vieil~ess:e, la visite des fmnilles, etc. S~ donc tous ceux à qui inc0111.be le dl-!voir cie contribuer à donner Ù. la jeunesse une éducation aussi vertueuse que possible, font leur devoir, et s'ils pri-ent Dieu de bénir leurs ef.forts, iL-; ne travailleront pas en vain' , au m.oins ils n'auront rien à se re-

procher.

:125 -

N. B. - E.n rédigeant ce 'l 1lodeste <lrticle, nous n 'avons pas donné à la question soulevée par IVI. N . l'anlp'leur qu e l'auteur de ~a suggestion aurait désirée. Nous avons sÎlnp'leluent vou'l u expo'er hrièvell1ent un point de vue assez spécial. Du reste,. le cle'flg-é ·valais~n se rend certainem.ent bien cOlu>pte des dan.gers que coud notre jeu nesse ac1o ]es.c,cnte et qu'i·l agit en conséquence. Le coep)) ~nseignant n'a qu':\ lui prêter son ·c oncours bienveilllant et actif ·e n se SOllluettant c10cilenlent anx directives cl ;:' ses chefs accléiastiques. J. J

manière de lire les vers Les r eCO\l1JnalHlations qui vont suivre au sujet de ~a leclurc des vers ne peuvent guère être mises en pratique qu' au degré supérieur des écoles prim·aires des p'rincipales localités, dans celles '<:fui ont neuf n10is de classe, ·et encore, crovons-nous, dans les deux dernières années. Les (~coles de six 1110is et de p.Jusieurs divisions n'ont aSSUréIl1ent pas ~e telnps de se livrer à des exercices 110111breux, astrei·gnants et d'une utilité qui peut tout au plus inté1'0sser des anlateurs. Pal' conh'e, il e':it bon que le personnel enseign::mt, au moins, sache C0l1l'ment les vers doivent se lire; car il n'est pas permis :\ <ceux qui ont reçu une certaine instruction en littérature, disons peut-ètre mieux, ~n Il angue française, de lll-USSaCrer la poésie eH IH lisant ou en la récitant. Con1111el1t faut- il lire la poésie? Doit-oll la lire conllme .la prose? Non, ·l oin de Hl. Les ve'rs sont des g)roup es de mots qui on 1. une nléSll re, un e césure. une rinle: choses qui 'c onsHtllcnt le rythme ou, si on vcut, la n1IJsique des vcrs . En conséquenc·e, on doit leur donner exactement Il e nombre de syllabes clont le poète ie~ a doté",. Toute syllabe eOl11pte, excepté <ell e que ne COlnpte pa3 l'auteur. Or, l.a s~ Hab e qui s'élide complètement est celle de l'e à l'inférieul' d 'un vers, à la fin d 'un 11lOt. lorsque l 1not suivan t COI11J.nence par un - voyelle ou un(' h l11uette . Ex ... l hOlume sombre arriva Au bas d'nne montagne en une grande p.laine. (La Conscien'Ce, .par V . ~lugo.) Dans ces deux vers, l'e est complètemen l' passé sous si lence, ·cornm. s'i l n 'ex istait pas, à la fin de sombre devant la voyelle Cl de ({l'J' iu n, el à ~a fin aussi de montagne devant. en. Dans les autT S lmots, il doit se fail'e entendpe, I11ais cl une manièTe quelque -peu différ ·'nte. L'e fina'l de plaine se fera sentir très légèrement; 011 ne doit pas prononcer ce mot COl1lln-e s'il s'écrivait pl({in' Da.ns homme, une, grande, il se prononcera d'une force Im oyenne; Il e degré le }J'lus fort étant réservé aux monosyllahes, tels que: je, lne, te, se, J-e, de, etc.


-

En 'Ce qui 'c oncerne l'e t.out à ]a fin d'un vers, dans les rimes. féminines ; 'C01111TIe es) ent ou ·e ncore l'e final ·des mots -dans Œa .prose~ nous devons faire remarquer que cet e ou ces rimes f&minines ,m éritent une ' attention particulière. LeuT prononciation, dit Rivar01, doit être semblable à ,la denlière vihration des 'c orps sonores, lorsqu'on cesse de ·l es faire résonner. Elle donne à ~a .·~an­ gue fr,a nçaise une -légèreté qui n'appartient qu'à elle. « C'est dans' ·l es e muets, dit Voltaire, que consi's te principa]e:Iuent l'hanuonie' de notre prose et ,d e nos vers. » L'élision de ces e dans la prononciation, donne à la phrase quelque oC,hose de lourd, de dur. On se l'approche alors de ]'al~got dans ]a prononciation, si on peut parlel ' ainsi. On dira:

L' PClUV' peup', pOUl',' .le pauvre peuple; il s' meuT' d' faim, pour i] se lueurt de faim. Mieux on aTticu'lera les diveriSes sy11abes des nlots, nlieux -on se fera entendre et con1!prendre. De nos jours. où l''on se ,sert tant du téléphone, il est nécessaire de parler lentement, très distinctement et de ne pas Iuanger des syl'labes. :Mais revenons à ~a lecture des vers. Les syllabes des vers' doivent se faire entendre dans .]a 1ecture conlnle eUes se font entendre dans un chant, où chacune a sa note. Ainsi, dans notre chant national, pal' eXeInple, on dit : A toi patri-e, Suis-se chéri-e les syllabes muettes ,détachées ont 'c hacune leur note, coulte il est ,;rai , mais qui doit être entendue. Les mots ainsi prononcés ou chantés donnent au débit une délicatesse charmante. Lire ou 1~citer les vers COlnIne on le fait nonante-neuf fois surcent , pOUl' n e pas dire c ent fois sur c ent, « c 'est, dit le P. Delaporte, négliger ~les syllabes COllllne les négligent les barbares, c'est-à-cHre ceux pour qui notre langue est une langue étrangère. » « r:elui-là , ajoute-t-iJ, fût-il un g'TOS p ersonnage de 1.a COlnédie française , serait ,l ittéralenlent un Visigot,h qui dirait :

La colèl' des dieux. cl'nwncl' m ' victime', La colère des dieux dellwnde ~ne vÎcfinle , On doit de même faire sentir la ri·m e, .et le Inême P . Delaporte· qualifie de Vandales ceux qui ]a négligent en lisant, car ils massacrent les beaux vers. » -C'est COlmne si, dans un chant ou un morceau de musique,. 1e chanteur .ou ,l e lTIusicien sautait à 'Chaque moment une note. pOUl' :

Nous ajouterons en ternlÏnant que dans La lecture des vers ,. il faut t.enir compte aussi de ,c durtes pauses, appelées césuTes. Les poètes y font attention d.ans la versit'kation ; aujourd'hui peutêtre moins qu 'autrefois , au XVUIl1e siècle, par exemple, à l'époque classique. Le rOlllantisme 'a rendu phlS 'élastiques certaines. Tègles jugées: trop rigoureuses, tTOp absD.lues.

327 -

. . . Dans 'l es· vet·s . d e ,douze p'ieds, la césure se ·'trouve généralenient aprè's le prenlier hénlistiche; nous ,dis'o ns généralement, 'ca r Ï'l existe chez les classiques , d e nontbrellx alexandrins où, la césur\( n e peut pas s'observer après ·l a sixièlne sy Llabe. Dans les ver s de -dix syHabes, la 'césure se place ol~dinairemcnt a près .l a dnquièhn e. Pour les ver d'un 1l01ubre nloindre de syl~ 'jaDes, il n 'y a pas d e règle précise quant à la tonique. Di sons encore que la pause n é se faU pas sur une syHab'e mùeUe il l 'intérieur d'un vers. Dans ce cas, elle èst TelTI'placé'e p a: r ~ln apl~ ~ü d e la voix S'UI' la syllabe Cfui .précède Il' e Inuet. . E :r . Oui) je viens dans son tem ... pladorer l' Eternel.

Poür une réhabilitation de la mémoirë ; Pendant bien longtenlp.s, la mélnoire fut de toutes no~ f~-:­ éCultés intellectuel1 es la plus choyée, la plus prisée; 0}1 ne cultIvaIt ·q u'elle, ou à peu plès , d ans les classes pTimaires et e lle servait .de critère pOUl' ·d éceler l'intelligence des élèves . Ceux-ci -devaient apprendre par cœur d 'intennillables . leJcons d e catéchism e, ·d e géographie, d 'histoire, de grammaire, etc. E t gén él'al em ent, il faut le reconnaître, il s les savaient. Au prix d e 'combien d 'efforts , de peines, parfois -de larll1'es, c 'est là ce qu e n 'ignorent pns b eaucoup d 'entre nous. Car ù l'é poque où' nOll:) é tions élèves , on abu sait encore de ]a luélnoire . . Mais la ré action est tôt venue. Et C0l11'l11e c'est généralem ent l e cas, <.juanrl il y a un r etour d 'opinion , on est allé tro.p lo in , -011. a clénloli i11upitoyablem ent tout ce qu e les ancêtres avalent la~ b ori e usenlent édi.fi é ; on a brùlé ce qu:Us avaient a doré, COm Il,le Sl l'o n avait voulu effac er jusqu 'au souvenir ,d es h eures grises vé·· vu es allt~·efoi s . On a .crié haro sur l a m émoire! et on l'a bientôt dé lai ssée 'col1une ùné pauvre c entd ritlon d e l'intelligencë, se ga rdant de lui aocor,del' la plus petite con ~ id é ration , lui déniant toute ·qualité, j'accusant d q tou s les méfaits. . ' . Un e senle chose importait: cultiver le Jugem ent, 'appr~nd rE' à: T eù1'allt à raisonner. C'est au début d e ce siècle qne l} on ,1 .'C~~lTIeriJcé à s'en:g ager clans cette voie, et n~)U s croyons fort cÏu ~ l'on a fait fausse Toute . Non pas qu e nous voudrion s relé gne'r au titre de parent 'pauvre le raisonn em ent, bien a u contrall'e, dire . c ela ce serait déformer notre pensée. 'M ais nous' estimons -c·e p en.dant qu e l'on a. évité certa.,ins abus P01)l' l' e t o ll1b ~ r dans. d ' au,tre~ t out-. aussi néfa,s tes. C'est ,p ourquoi llquS sommes aU.Jol,lrd J'Ul,1 dans une situation, 'pi'l:e .qu e celle qv.'ont. 'COll.n u e nos aînés·. : :.. ( Cal' enfin, juger, raisonnel', ' c'est choisir ; ·.o r,. co~nlment pql..frrait-on 'le faire sÎ-.l'ol1 ne diBpose d'aucun élément d~ base? pg-ur .construire un bâtimen.t il faut d-'abord · anleneT ù~ pied, . d'œuvre


, -

&28 -

du. sable, du gravier, des pierres, du cim enC les briques, de..s ardOises, etc. Le contr emaître choisit , l maç'on assemb le et a juste el la maison s'élève peu li p eu ; ell e prend la forme dessiné~ pal: l'architecte' nIais a, ant que le petit sapin n e fl oHe sur Je faîtE' il a J'a'lIu conllne nOlIS l' avons oH, rassemhler les matériaux. On devrait agir de mêm e en classe si l'on veut q ue l' élève cl 'c..lbord , l 'holl1'l11C n suite soient capab les de construire cie sage ' r a isonnements parfaitement équilibrés. Et puis, conltlnen '· veut-on appliquer un e r ègle de grammaire, un e fo rmul c de cal'cul, si on n e les a 'p as m énlO risées au préal able? D ailleurs, il est quand lnême des f:üts qu 'un homm e n e 'Peut ignorer s'il ve nt prétendre à une certa inc culture. La nH~moir(> seule 'l es t J' eu nes O'en. . . peut les lùi fournir. _ Or nos grands élèves' l qUI VIennen t de quitter les cours com,plénlentaires en particul ier. n 'ont rien retenu des explications d'h is toire, des connaissances géographiqu es reçues à l'école prünaire. Les experts aux examens pédagogiques des r ecrues constatent un e car ence effa r en le de la ulatière . Les faits les pl us glo rieux de notre his toire s'estompent en un paysage noyé dans la brume, on n en a r etenu a ucun ·contour précis' on ignore jusqu'au nom de 110S héros le!'. plus cé'l èbres. SnI' un group e de 5 je unes gen s jouissant d'unebonne inteHigence moyenne, un seul ava it gal'd é le souvellir dll héros de Sempach: U11 autr e Je con fondait av ec Nicolas de F lu e! Ne doit-on pas r econnaître que cela dépa sse q'llancl mênl les tol érances permises, et que le personn l enseignant ,'e doir de réagir contr e un tel lnépris de la m émoire. Nou s ail1l~ riol1 ' voir r éslllner en 10 ou j 5 p ages, toutes l e~ règl es de gral11111 a ire indispensabl es et que tous les élèves soi en L astreints à les savoir par CŒur sa n s h ésitati on aucune, selon lI ne formul e qui res terait la 'l nême dep ui s la premiè re à la dern iè r e année de classe, étant bien entendu que le total de 10 ou 15 pages serait un maXi'l1ll11ll exigé au cours supériellr seulement. On procéderait de la Imênle façon pour l' histo ire, la géographie, toutes les di s,c iplines en un mot. Qu'on se born e à 1 essentie l évidelnlnent, mais qu 'on y tienne « mordicus », qu 'on n e penne tt aucun e défaillance et qu 'on s'assure par d e fréql1enl s sondao'e ,. si l'élève possèd e touj ours ces principes. B Comme nou s l'avon s d it plus haut, nous ~Olrul1es de ce ux , ql~i ont vécu des temps « héroïques »; il f::1l1ait sa, oir ses l eçol1 ~ pal' cœur - et ell es étaient longu es - sinon c'était la r e tenue après l~ classe ; et quelquefois de copi eus es sanctions nous attendaient pour le dimanche. On devait C'llregistreT dans sa ménlOire des chap.itres et des dates d'histoire, des listes de noms et d ·e lieu x; des textes aussi longs ' que diHiciles. Saus doute, les pauvres élèves que nous étions ne -coinprenaient 'Pas toujours , car on sc bornait à nous donner un mini11111111 (t'explkations. Mai~.

n ' avons-nolIS pas été h eureu x en Inaintes circonstances par ' la suite, de retrouver , nettenlent précisés dans un coin de notre 111émoire, la règle qu 'il fallait ap,pliquer, le texte que nous devions citer. Quarante ans après a voir f enué ces livres, nous nous en rapl) eIons encore le contenu qui nous rend souvent de précieux services. Nos élèves pourront-ils en ,dire autant? Et ne regretteront-ils pas rp lus tard de n ' avoir pas été contra ints d 'eInn1agasiner dans leur nlémoire un 'm'inünUll1 de COl1Juü ssances utiles et surtout de n 'avoir rien fait pour développer cette faculté? Cal' il est incontestable que l'on a so uvent r ecours il elle tout au long des jours et des ans. A ce ux qui ont eu le bonheur d avoir su l'enrÎ'Chir, ell e évite bien des pas inuti'l es, b ien des r ech erches f astidieuses. Cela vaut bi en , n 'est-il pas vrai, le petit etffort r écl am é durant les années de classes prim.aires. JI faut se 111éfiel' -de tous les excès, de toutes les innovation s. En voulant éviter l'erreur de nos aînés oui ont abusé de la mémoire, nous n e devons pas en commettt:e un e autre qui ri sq ue d être tout aussi préjudiciable à nos élèves. Ici encore il est ho n cl avoir de la lu esure, cette gra nd e qualité en éd ucation. Clément Bér(/rd.

Les difficultés actueIIes de l'éducation Conférence °TOUJpC

rlonnée ~t S inn , lons de r as. elTIlbl ée gé n éra,lc ,du romand en faveur cles el1lf·a.nt s cli fifi eiles , p a l' r,.L1- ROLLER , Getn-èv e.

] l11!)ressions d'un instituteul'

U n e question se pose: Y a-t-i.l dans le métier d 'insti tuteur ·des difficultés dont il vaine la peine de 'pal''ler ? - Oui , 'l'épo nd rons -nou s. Et pour cela permettez-moi d'évoquer devant vou s le front barré ,de ce collègue après quelques s€lnaines de travail, ou le visage décollé 'CIe cet autre en juin, à la fin de l'année scolaire. Ou encore pensons 'à ce collègue que son directeur trouva u11 jour désem.paré, la tête dans ses m.ains: Voici trente ans ~l i~ait - il que je suis un Im auvais instituteur, trente ans que je n e faIS que du mal aux em,a nts qui lne sont confiés. 11 faHut raccOlllpagnel' Ù son domicile cet ami, qui, jusqu'ici, avait été un excellent m,a ître, préparant avec beaucot1!p de soin ·ses volées d 'élèves; quelques semaines plus tard, il entrait clans une clinique psychiatrique, Les maîtres sont las. Un 'r écent artide de A, Chabloz dans l'Educateur ' du . 29 .. eptembre 'dernier pm'le de ,c ette lassitude et fait . !lui-nlême écho il une communication de M. 1VV. Schohaus, p~rtl~çlaI:s « La . Vie


-

Saine' » et intitulée « 'Des conflits 'internes dans le· l1Haier- d'édu:cateur. 'JI Cette -lassitude peut être .caractérisée par le Inot de ., dépression, et celle-ci, à son tour, attesté une moindre vitalité, "une perte de charg.e vitale. . ' . " Avant d'aller plus loin et de voir ce qui a bien pu provoquer cel état dèpressiJf, évoquons d'autres Inaîtres qui, eux, ne connai~sent pas de lassitude et dont la vie semble emportée dans un êwdent tc rescendo. , .Te pense i'C.i à lVlhurice Grenlaud, Ilnort ilj y a une quinzaine· d'.années et qui , à I}a Chaux-de-Fonds, avait ouvert la prelnière classe d' « écoie aiCtive » à la tïn de l"autre guelTe. En entrant dans sa classe on était frappé par la paix -lumineuse qui y régnait : dûuceur, sérénité, hanllonie, 'labeur fécond des élèves ~t du Inaître, joje. Grelllaud vivaH pour 'Ses élèves, il vivait d'eux. C'est lui qui ]lle disait le jûur où j'eus 'le bonheur de 1ui Tendre visite: « Je les aime, ces enfants, comme ma petite fill e » (i'l venait d 'être père) . . n faudrait évoquer j'c i d'autres m,aîtres heureux .: 'Mme Bos'c hetti, en son école sereine d ' AgllO ; Begert « Auf dem Bühl ) avec sa colonie d 'enfants de Thoune ; et vous avec vos enfants di:Pficiles, et nous aussi , à certains mœn en1s privilégiés. Cependant, il 11 'en clenlenre pa s nloins qu e la lassitude doIit BOUS parlions tout à .J'heure est réelle, qu'ep e prend parfois fo1'Jne d'une véritable détresse et qu'il i'mpor1e d'en c1étel"lminer l es, ca n ses . A 'c el eHeit, livrons-nous brièvem ent ù un exan1en de 'la fonction du I1wltI'e d'école. En quoi consiste cette fonction, qu'C lle en est la caractéristique? Pour Ille faire comprendre, j'emprunterai une image à la chimie, et je parlerai de la « fonction catalysatrice -» du maître d'école . Chacun sait qu'en chi'111Îe, certains corps sont nécessaires pour que s'opère une réaction entre deux autres corps 11lis en présence. Ainsi, si vous approchez de la flanune un morceau d e sucre, ce qe-rnier ne brftle pas. lVJ.aits \Si, sur ce lllorceau de sucre vous prenez soin de déposer quelques 'Cendres de cigaTette, Vo.us verrez aussitôt se déclencher ia cOIflibustion du sucre. La cendre· ne joue aucun rôle dans la réa'c tion chimique charbon du sucre - oxygène, de l'air et pourtant, sans elle, rien ne se pro.duirait. La cendre est ,l e catalysez.zr qui pennet au sucre de brûler. Cette· action est ,a ussi appelée action de contact ou de pl'ésence. Il nle paraît en être de même pour l'instituteur. P1a-cé entre. l'enfant et le monde, il do.it par ' sa présence m'eUre l'enfant en contact avec le monde de tel1e sorte que les deux' réagissent .l'un· sur l'autre: Notons..que no.us entendons par.'monde_non -seulement le monde .tel que l'a fait ~a nature ".luais encore celui qui est: issu de la main de t'hom,m e 'et>que: d ~ un ··ter.me : ..b·ès général nous,

3;:31 -

pourrions ap.peler la culture. Un courant vital doit donc s'établir enh'e l'enfant et ce nlonde. L 'enfant acquérant des connaissaces, développant ses pouvoirs, s'infonnant,. pour emplo.yer une expres'Sion ·chère à 1V1. Louis Meylan, et d'autre part, .cet enfant, au fur et à nlesure qu'il se fortifie, se Inettant à agir sur ce lll,o nde pour, à son tour, -créer de nouvelles valeurs de culture. Le maître, entre deux, assure le passage du cour.ant vital. Or, si aujourd'hui ' tant de ·maîtres souffrent d'une priva-.. 'tion de vie, ne serait-ce pas que le courant ne passe plus? Et 'pourquoi ne passerait-il plus? Nous S01UIJ.Ues en présence de trois tennes : l'enfant, je Illonde, et, au milieu, assurant leur nlutuelle réaction, le 111aître. Si le courant ne passe plus, nous pensons que 'Cela est dû à une perturba tion qui se 111anifeste dans chacun des trois termes. Expliquons-nous. L'autre jour, je donnais à Ines élèves une leçon sur les Lacustres et j'en étais al'rivé à leur nlontrer que si la grande décou verte des RomInes des Cavenles fut le feu , ceHe des Lacustres fut le blé. Le blé 'p ennit la vie sédentaire, et celle-ci , à son tour, donnant à l'houinle quelque loisir, favorisH l'artisanat puis l'art .et la science, et, dans Illon esprit, j'entrevoyais l'essor de la philosophie et celui de la pensée ,r eligieuse. Le bM, agent de la supédOl'ité de la race b'l allche. J ' aUais 'm e lancer dans cette voie quand la vision 'des ruines 'accumulées par la guerre retint mon élan. Les calliédrales, certes .. . mais elles sont en ruine; la pensée des ·piloso.phes, oui ... nIais des hmll1nes fi. cette heure meurent de faim . Supériorité de la race blanche? Non , .le ne peux pas leur dire cela. Et en tout cas, si je tente de le leur dire, il me faudra nuancer n1:a pensée. Il me faudrait les avoir près de m.oi, mes élèves, en groupe, ..assis en rond .autour de lllOi, mes bras sur les épaules de deux ou tro.is; il faudrait qu' ils soient bien calmes, bien apaisés, bien réceptifs pour que je puisse leur dke des ·choses lourdes de sens et utiles aussi bien à leur inteUigence qu'à leur cœur, des choses que, je le sais, ils sont capables d'entendre, que je Ille sens capable de leur dire pour qu'elles les émeu,;ent et s'en aillent germer au fond de 'leur subconscie'nt. Il f,audr.ait cel,a ... et qu'en est-il en réalité? il est deux heures; n1es 30 garçons digèrent un repas ·a valé en quelques bou'Chées, ils ont soif et voudraient aller boire une « golée » au robinet; ils ont la tête ,pleine des chansons que la -radio leur a prodiguées à midi ;' certains sont hantés par le conflit latent qui oppose père et .m ère en inst·an'Ce de divon~e; d'autres pensent à une prochaine expédition au 'Bois de -la Bâtie, où on chassera des chats err~nts, pour' ensuite les martyriser « ·comme . ·les Atlemands » (résultat de cho.ses vues dans 'les journaux illustrés ou vues au cinéma), Ces enfants ' sont instab!es . et .lB désespère d:e les « recuei'l.!jr » assez'


-

pour pouvoir leur dire que l'hOtlu'l11e occidental doit an bl€ son étonnante civilisation, mais que tout cela n'est rien , si le cœur de l'homlne ne s'app'lique pas à l'a cha'l 'ité. « Toute autre science est domnlageable à qui n'a pas la science de la bonté», disait Nfol1taigne. Les deux tenues extrênles troublent le nlaître. Ni fun ni l'autre n 'ont en puissance la pleine ,c har·ge de vie qu'lI devraient posséder, et s'ils en sont dépourvus, c'est en raison de leur désagrégation. Le monde, que Ina tâche est de 11110ntrer aux enfanls, n'a point d'unité. Il n'est qu'un ,agI" gat d'atomes sans lien les uns avec les au tres. Livré à une sdence anal) tique qui tue ce qu'eH veut étudier, il se f ra gIuen te ch aque jour davantage et la désintégration atomiélue n 'est que 'la f0I'111e 'I natérielle d'une désintégrat.ion qui se luanifes te jusque dans la culture: j.l manque au 11londe un principe d'unité et de vje qui r elie les parti,es 1 sune, aux outres et en fas se un corps slaill c t ai'lnable. De Inêule ces enfants que j e dois meltre en contact avec le nlonde sont sans unité profonde. Ils vivent ù la sur;f,a c de leur être t cette su rface ell e-mêll1e se. divise en multiples fragm c'n ts. , Nos enfant s n 'appartiennent n i :1 leurs parents ni ft eux-mêmes : uue partie de leur individualité appartient aux éclai r eurs, un aut.re à la leçon d'accordéon, une autre au Fip-Fop club, une autre à la rue et une petite - bien petite sou vent - à l'école. No gosses son divisés. Conlluent la vie œuvrerait-elle en eux ? Les fragments éparS sont san s contact les uns <n ec les autres, le circuit vital est rompu, tou t l'ecuei,l1c l1l en l rendu difficile, voir jnlpossible. Reste lin lroisièln e leJ'me : le m aître. Celui-ci ser ait-il au moins ft .1 abri du phénO'll1ène de désintégration lnatérielle t 1norale q ue nous venons de c0n stater? Le prétendre serait refuser de voir les choses telles qu'elles sont. Nous autres nlahre. participons de la division qui caractérise notre civilisation. SOmll1eS-nOus dans notre p ersonne; senton s-nou s la vie nou animer et nous ceIltrer au seuil de chacune de nos journées, et dans ,c hacune des h eures de notre 'l abeur quotidien? Certes nou S' connaissons la joie de la plénitude à certains nlonlents heureux ; " ' inais ces derniers sont rares et si la lassitud e nous prend n' es tce pas qu'en nous aussi Î'l y a des ruptures qui enl.pêch ent le géné, , t'eux passage du souffle de vie? . .... , ,Mais il ,e st encore un autre tern1e dont nous n 'avons rien dit jilsqu'ici et qui, .jJ faut l'avouer, joue un grand rôle dans la réussite ou l'échec de notre fonction , c'est l'organisation scolaire el'le-Inême, ses prograuunes, ses horaÎl'es, ses bâthnents d'école ' e t tout .Je reste'. Je voudrais prolonger avec mes garçons un en,b~etien qui"..le Œe sens va devenir fructueux ... 'm ais j-e n'ai plu s <ïue 'Cinq minutes: le niaître de rythmique nous attend dan s la )

-

332 -

333-

.' a:lle ,pour deux heures 25 ... e-L puis le prog ramul est là : après les Lacustres, les Helvètes, je sujs déjà en retard, .. , passons! et encore C01111nent grouper amicalement 30 grosses en un cercle d'intimité, puisque trois travées de bancs montés sur rails et g1alets occup ent presque tout l espace de notre salle d'école? Il faut le dire, l'organisation sc'o laire entrave une œuvre éducatrice féconde. Nou s prenons ce tenne d'entr.ave dans son sens étymologique; entrave a la même origine que travail qui lui-mênle ,dés1gne cet ~ppar,eH fait de poutres et dans lequ el on maintient tranquille l e -cheval fougueux qu'il s'agit de ferrer. L organisa tion scola ire n'a rien d'organique. Née au siècle dernier qui a vu l'essor d ' une s'cience super-::ma1ytique, eHe porte la m,a rqu e de ]a division: programmes, horaires, hancs divisent Ja culture. le temps et la vie conlmunautaire. Comment voulezvous lès 101'. que la vie coule de l'enfant a la culture el de la culture à l'enfant? L école ne relnplit pas son rôle catalyseur. On ne s'en rend peut-être pas encore bien comnte mais un lna~ai se existe dans nos cités. 'Si l école faisait des hommes, elle ,JeTait bien -davant age r especté par l'ensemble de la population e t les maîtres jouiraient >Cl un crédit dont ils sou ffrent d€ se voir de .plus en !plus privés . Le Inaître se sent seul, sen] avec des enfants qui usent ses r éser ves nerveuses' seul , donc séparé de ja communauté; là encore la division consubstantiell e de notre civilisation a opéré son œ uvre dévitali sante. Dès Il ors que nous avons pu déceler cl ans une ,d ésintégration lnorale le Inal dont souffrent au ssi bien le 'monde - la cuHure que les élèves et les maîtres, demandons-nou s si une possibilité llOUS est offerte de retrouver 'l a vie et de la voir refaire son œuvre créatrice. Disons encore que le ma,] dont il est question ici n'est pas le produit de ces six années de guerre. Il est antérieur à cette guerre con1lue à la précédente aussi; i~ a sa source dans l'essor, au siècle dernier de la science « analysatrice » , essor qui lui-lnême fut déclenché p al' Il es philosophes qui, faisant de l'homme et de son intelligence la mesure de toute chose, coupèrent les liens qui l'unissaient au surnaturel et, en opérant une première division lou r de de Ic onséquence, ils permirent :\ 'l' humanité d'en arriver là où elle trouve aujourd'hui. Notre Ina]aise a son origine au lieu mênle où la guerre a le ·sien. Co~mment ,d onc TQIll1pre 1es entraves qui nous oppressent et rentrer dans le courant de vie L'hoHllue qu'est le lnaître d'école pourra, sans doute, œuvrer pour que le monde se reconstruise sur de nouvel1es bases et pour qu'une culture saine fleurisse sur 'l es ruines de notre civilisation. Il pourra de Inêule tra'vailloer à l'instauration d'une meilleure société ·qui donne oà l'enfant des conditions de vie telles que sa personnalité puisse se développer harmonieus'e nlent et se,s virtualités .pa-sser à l',a cte.

se


~

&34 ·-

Ce niêl11e luaîtTe pourra aussi, dans le sein, de sa professIon œuvrer pour que l'éducatiop. soit .fonctionnelle et que l'école soit à la mesure d~ l'enfant. Tout ·c ela, le luaître pourra le tenter, luais ('.7 est 'l à un bién grand ,l.abeur qui demande du tell1ipS, la mise en COffil11un de ,forces jeunes, neuves et viriles. Or, ce sont justem'e nt ces forces-là qui ,m anquent à plusieurs d'entre nous. COlnment les recouvrer? . Pour cela; nous pensons qu'à la ligne horizontale qui, aHa~H> de l'enfal1t à :l a culture, pass'e par la fonction catalysatdce de l'éducateur, il convient ,d'en ajouter une verticale qui conduil'ait 'le maître d'éco']e, l'homme, à la soupce luênlc de toute vie. ner-gso~l, ,dans « Les deux sources de la mora~e et de la religion» propose 'Cette solution. Se demandant COlument l'humanité pourra éch3Jpper à la fatalité mécanicienne qui ruine ses for'Ces vives, il indique ,deux voies possibles de salut.

Une prell11ière qui consisterait à Iuettre en œuvre les forces encore inem.ployées de l'esprit; la se-conde, qui serait l'apparition d'un nouveau héros entraînant l'hunumité à sa suite et la réintroduisant dans Ile ·c ourant de vie. Ces ',deux voies s'ouvrent anssi :pour 'n ous, niaîtr'es d'école. D'une part il est certain que les forces de l'esprit sont encore peu ' luises en valeur malgré l'essor considérable de la psycho'l ogie. Cette dernièl'e s'est appliquée à décrire les processus nlentaux, à définir leur signification pour la vie de l'individu, à reconimander -les ·moyens les p'lus pro,p'r es à en tirer un parti fructueux. lVlais en ce qui concerne uue nuse en œuvre des forces ,psychiques ' elles-mênles, il apparaît qu'ene est encore à pied d'œuvre. Néanmoins, des essais se dessinent, et nous croyons que le telnps n'est pas bien éloigné où nous pourrons avoir re.cours à la ;puissance incommensurable de l'esprit pour conduire nos vies et féconder notre labeur. . D'autre pari, pour nous, chrét.iens, le héros que le philosophe aUeild, est déjà venu. Il se nonl'lne Jésus, le Christ (c'est-à-dire le héros). Tous ceux qui ·croient en lui ont 1i=l Vie 'et Il les entraîne dans le courant étern.el de la vie qui est courant:de- joie' et de paix, courant d'alJ.uolir. Si, dès lors, nous avons accès à la sour~e de tOlite vie - et la prière est un moyen ptivHégié d'y Ip .arvenir ~ nous ,aurons en nous une charge vitale qui nous rendra aptes à rel-p.plir tout 'h nouveau la fonction catalysatrke que nous avons décrite plus haut. Etant nous-ulêtp.es dans ia vie, nous la 'coniniuniquerons 'a ussi bien ·aux enfants: 'qt1'au 'm onde lui-luême, la .vie passera d'ün l t'ërIrté à l'àuti'é e'(d~ ' iü! iserâ· .p'l us' illëfrs ';dës ·diff1~b.nes di:\ i1'laîti{~ · d'écôh~èltie ' ùolJs 'p ai-lèrons; malS de ·ses joies'. " . . S " Rollèi\ .',

-

335 -

'.Pour élargir·.l'horizon des jeunes pa'Nsans , " : 'L~ garçon de dix à .do~e a~s et la j'e~ne ,f ille '· du ' ~êm~ 'âg'è; vj"vent. . au jo:ur ~e jOl,V'. C',e st 'l e rythme . naturel de cette saison de. la . vie. . . . . . " NIais avant la fin de leur.s études .1Ji>!fi:tr;lail'es, ils· tournent les yeux vers l'avenir et veulent scruter l'horizon de,rant eux. Ils ouI:>li~nt aiséluent ql:l'il y a derrière eux un vaste .panora'lua auquer se r.a ttaohent les choses à ve.n ir. Il vaudrait la. peine de les falniliariser avec .ces régions ülconnües dont hi' col1naissanc'e éclairera . leur route. . , Nos jeunes ruraux 11 ont plus consci'e nce d'apparteliir oÙ une Ijgné~ 'p aysanne 'millénaire qui, depuis l'aube du ntoyen âge jusql,l'à- nos jours, a tiré du sol la substance nourrricière. En: plaine, c'est l'agriculture, le tr'a vail du laboureur, qui a réclamé les gros efforts des ancêtres. Il y il un siècle à peine, 1e sol tégulièreme'n t labouré Inesurait environ 500,000 ha., dont 300,000 ft 'Sffi'O,OOO ·é taient seniés en blé. Le Inontagnard, par contre, était surtout éleveur, cOlllplétant heureuselnent les productions de la plaine. La .,d asse paysanne a pel~du rapidelnent de son Îlnportance numérique; elle a presque diminué de Inoitié en soixante ans. Voici le poul'centage de la population vivant de l"agriculture et de l'élevage: 38% en 1888; 25.9'0 en 1910; 20% en 1930. Pour le Va1ais, jJ. faut compter actuellement environ 50 %. Les jeunes ignorent en général les causes qui ont transform'é ~tln peuple de cultivateurs en un peuple d'éleveurs. Quelques nOlJllhres parleront un langa,g e très net. Le prix du b1é a passé de 24 .fI' ..le , quintal en 1850, à 35 fI'. en 1860 et à 40 fT. en 1870. Mais à cause de la concurrence mnéricaine, ce prix est tombé à 15 fI'. en ' 1914', et les emblavures, ont été réduites à 105,000 , ha ... soit au mers d'il y a 65 ans, de sorte que les 2/3 déficitaires ont dû être tirés de l'étranger. Par contre l'élevage a eu .l'avantage d 'avob:: profité id'u;hle hal~sse . co.n sidéranle ;des prix, (l'une uiaind'oyu'Vre moins nombreuse et de gains p1us jm·m édiats. La ',guerre " de 1914-1918 a fait toucher du doigt le danger· de productions du sol l11a1 équilibrées. L'industrie laitière trè~ · développée a perdu des débouchés internationaux; le prix du laif tOlnhe <i.e 36 ,ct. à 20 ct. le kilo. pendant lihiver 1920-1921. En 19'32; i'Et'at interv'iènt etsouf.i ent ' lé prix d'li iait avec 'dès s6'm Illes co;n,~ 'idér~bl~s. " , ' ." , ,1 .• ... ' . 1 . ' " ' : 1. : " . I:i , _ ..~n, ,mê~~ "!~Imps, . pour ~ncourager la production d~ . céréales·' p~nifiables~. les pçruvolrs pïlbli~s .~.ont .contraints... de· . v~i.'ser · des, prime~ 4~ · ~oq~u:r~ . ~t, .d~ ". p:r,~ruj.r~; .eJl '. ~~Ege d~l bif ,~ndl~~n~ 'à , 36 ~r:--.Iy., q~l1ntal qu~ . ~ _~;tr,~~ge.~. ?[fl.~~. an.- :d~~S~~lS , ~:~ :_ ~a :~o~tlé_ .. ~~ . ce prIx. '


-

-

--

Ces nombres peuvent faire cQlluprendre Ù la jeune génération paysanne comhien la situatioll de ]a classe terrienne était ano1'Inalc. En prévision du conflit 111011clial imnlÎnent, la Confédération a eu If' souci ct entamer une politique agraire 'q ui nous sauve d la faim. Les événements sont venus bous·culer les hésitatiolls des tîn1ides et secouer l'apathie des indifférents. Le plan l'Nahlen a eu la hardiesse salutaire de proposer l'extension des cultures de 185,000 ha. à 500 000 ha. par étapes raisonnables pOUl' que la Suisse puisse sc suffire. Le paysan suisse a tenu' son travail a sauvé le pays de la faim. n a la conscience claire d'avoir, pendant le tremblement mondial de la guerre, assllré ]a solidité de la maison suisse. Ce serait vraiment donunage si la jeune génération rurale perdait le bénéfiè.e . des dures leçons du récent passé. Elle doit comprendre el sentir cambien une paysannerie forte et bien organisée est un facteur puissant de stabilité sociale, d'équilibre démographique et de sécurité nationale. En initiant les recrues de l'armée terrienne à l'histoire ·d'un siècle d"agriculture, on les prépare aussi ft mieux comprendre les problèmes sociaux actuels et prochainemei1l futurs qui solliciteront ·l eur adhésion et leur concours, tels que l'assainisse1uent du droit foncier rural, le désendetten1ent de la propriété paysanne, la n1eilleure organisation du travail agricole pour abaisser les frais de production, la réalisation d'instituts de crédit mutuel rura'!, etc. Il y a actuellement des actions en cours qui peuvent certes intéresser de jeunes can1pagnards, comme les allocations faluiliales, dont le Grand Conseil s'est oocupé dans sa clernière session. Il s'agit de ren1ip lacer les subsides et l'assistance par des ressources plus confonnes à la dignité paysanne. L'argent n'est pas tout. Les promoteurs les plus clairvoyants de l'avenir rural songent à la renaissance de la c0ll11nlunauté villageoise, de l'esprit villageois. Il est clair, par exemple, que bien des agglOlnérations de la plaine et aussi de la Inontagl1e gravitent autour des centres urbains de leur voisinage et 011t perdu leur existence propre, leur ùn1e. Les jeunes convergent en foule vers les villes pour y passer le plus souvent des loisirs faciles et trop souvent lualsains. Le problèu1e des loisirs est peut-être plus diffic.ile à résoudre que celui du travail. Les 1110UVe-Inents de la J. A. C., J. O. C., du scoutisrne, etc., l'ont cOlnpris et se sont 111is à organiser des loisirs sains; ils savent que le secret de cette renaissance paysanne gît dans une vie chrétienne pratique et sincère qui, de la maison et de l'église, rayonne dans le labeur quotidien et les

..'

.....•. ;

;..-

..: .' ._... ~

..


~.

Dl

1-' ~

pal (1)

li I-d

li

}J;;

S li p:J

* Q *= ~ *::: r-' * CD ;;

(j)

11 q

Il Il ~

.

' 1,

"

Il N Il Il H

Il\1

~

Il t-f Il . Il t=J Il

.....

/ -'.,

.

1 :


Il l?=j 1\ 0 110 \ 1 1--1 Il CD Il ID 1\ li Il }-JIl S Il p:J Il }-JIl li Il CD Il A Il ...... Il p:J Il 1-1 i! p:J Il }-JIl w Il P' Il ::::s Il ::::s Il CD

'---'---""-

'---'---,~

'"'-......

'----------

IlIl !-I~

Il j-l Il }-IIl (J) Il CD Il li Il ..--1

Il ~ Il 0 Il 1--1 \1 P誰' Il (J) Il (J) 110 Il

g

Il1\ ~



-

:1:37 -

heures de détente et donne un sens spirituel aux faits et gestes matériels. Alfred Canard dit dans un article sur « Ls personne dans la vie économique et sociale » : « Telle qn elle est aujourd'hui, l'école commet la grande errreur de développer et de nlettre en évidence l'intelligence scolClire, c'est-à-dire une intelligence m.écanique, où la lnèmoire et l'application jouent un plus grand rôle que l'observation et le bon sens. Elle a jusqu'id trop négligé le côté lnanuel C01111ne le caraoctère. Cela fausse l'orientation, car en ce faisant , l'école développe unila.téraleulelll certaines aptitudes du cerveau, les autres - le bon sens, la force de caractère l'habileté 1nannelle - restant en souffrance. L enfant ft la sortie de l'école , est Lin déformé. Il est frtçonné à l'image de 1 école et non dév eloppé selon les dons qui lui sont propres. »

~

i ·

",

;

Les enfants des écoles primaires rurales et surtout les jeunes gens des cours complémentaires connaissent certes 1 occupation manuelle et s' assimi'lent de bonne heure un certain sens pratique. Mais leur horizon ~')irituel risque de rester é troit. En leur 1nontrant l évolution contelnporaine si rapid e de la pays,lnnerie et en leur dévoilallt les problèm.es actuels et ceux du proche avenir, nous contribuons à élargir leur perspedive spirituelle. C. G.

Les punition_s d'un éducateur génial Dans la biographie « Le bienheu l'eux Don Bosco », ,par A. Auffray, nous lisons ce qui suit' : « En dépit de son zèle, Don Bosco n'arrrivait pas pourtant à conjurer tout écart. Où était la sanction, alors? COllllll.ent se Tédigeait en pratique le chapitre ·c1es punitions? Le Bienheureux convenait aiséluent que, à 'Certains nl.01nents, de gré ou de force, il fallait sévir, nlOins souvent peut-être qu'on le dit, mais quelquefois tout de lI1Jême . Il demandait alors que ces punitions s'inspirassent du principe luêlne du système. Prendre garde de fermer le' cœur de l'enfant, de le clore à l'œuvre positive de l'éducCltion. En vertn de ce principe, les punitions, dans la maison, revêtaient les quatre caractères suivants: on les l'et(lrdClit le plus possible: elles n'étaient ni Inzmiliantes, ni il'ritcmtes; elles s'imprégnaient de l'Clison, elles relevaient autant que possible de l'ordre du cœllr. Jalnais, ou presque jamais de châtilllent public; jamais de 'c hâtiments corporels irritants, poussant le cœur à la rébellion; nlêlme les renvois, deyenus obligatoires par le scandale ou l'indiscipline obstinée, se faisaient avec lnénagenlents, jamais de punition pour siInples faits de légèreté; nI ' de punition générale en lieu et place d'un coupable impossible ù découvrir, pas de tarif


----0339 -

unifonue in.fligeant l~ne pUI;ÜtiOJ1- sans peser l~, -degré _Ge culpa-: bilité, pojnt de châtÎlnents distribués sous . l'elllpiTe de Ia ,.colère, Mrii.s un elnploi abondant ae ce genre de punitions qu'une Inere sait, lnanier si adroitenlent : un visage consterné, une paro'l e froi-' de ou indi,f férente, des yeux qui se détournent, une -main qui - &e retire; et toujours des corrections agréées par la raison du cou:pa~Ie. La punition n'est bienf.aisante, répétait-il ~ouvent, que , dèsl'instant où l'enfant en ,saisit la raison d'être. « Pour les jeunes gens, disait-il encore, est :châtiln'ent tOl!-t ce qu'on fait servir comlne tel. Un Inot de louange à qui l'a luérité, une parole de blâm~ Ù qui s'est ouJJlié, constituent souvent une récompense 'et un châtimen t véritables. )

jtistice. Conune tous ies jours, Je maître ' passa; conune tous 1, ~s jours, le maîh'e, ~ans rie~ reI?arquer, sans. p~ns~r à nl~l, lne corrIgea mes bâtons. Qu.and Je VlS ~na page. a111S1 de.naturee, Iblusquement !la douleur nle- suffoqua; Je pleuraI, en pleme classe, de tou ~ tes mes laTInes, ne pensant qu'à cela; je 'Pleurai COlnnle si j'avai-s été à la rJ.uaison, comnle si je n'avais pas eu ,autouT de moi Ines petits carrnaTades, effarés parce que je pleura~s ' intaTissab~le~nent et que, pOl!rtant, je ri'avais_pas de nlaI, je li.'étals pas t?mbe, Je ne m'étals pas égratigné; le jeune l11aître n'y cOlnprit l'len et, toüt ti'm~de, s'attrista ;l onguenlent de ce que je pleurais., , Charles Péguy :

JPAJRT][E PRATJIQUE Foici, tirée des .Souvenirs de Ch. Péguy, publiés che ::- CallimOJ'd, une page qui J'appellera à chacun de nQus de nombreu:r souveniJ's personn"els. '

Ce derni,e r apprenbssage fnt pénibJe et dura longielnps. Au lieu de nous faire écrire SUT du papier, avec des plumes et de l'encre, corrùne tOlÙ te l,Inonde, le inaître nous f.aisait écrire sur de l'ardoise avec des crayons d"ardoise qui tenaiernt mal dans les (loigts, qui rayai ent, qui grinçaient, qui faisaient de ' t.raits Ticlicules ; au lieu de nous faire écrir,e des mots COlnnle tout :le monde, ou tO'llt au llloins des lettres, le nlaître nous faisait écrire des bâtons ridicu']es iHdéfü1Ïn1.ent, ,e t des jambages , et des boucles; et puis, je trouvais nouveau et déplaisant d 'écrire en blanc sur du noir, tandis que dans la vie on écrit toujours avec de la couleur sur du blanc; je Ille soumettais austèrement par disc~pline; pour la première fois de I}lla vie, je connus l'arrière-goût amèrenlent bon de l'obéissance péniibde voulue. Ma peine était d'autant plus . doulourese que j'avais une lllaladresse naturelle . invincible et que mes doigts paraissaient vouloir me Tefuser la même obéissance que je rendais . .Je ttlchais de toute lua jeune et coléreuse volonté rentrée tendue à faire des -hâtons qui fussent ,a ussi droits, auss.i régulièrell1ent pleins, aussi régutlièrelnent penchés que les bâtons modèles tracés au tab.leau noir ,p ar le maître aux doigts ha'bitU'és.. ]'vtais j'y réussiss'a is peu... je lisais -dans :les regaTds r étonnenl€.'llt qu'un petit garçon <-lUi. li,s ait sj J)ien eût tant de Inal à apprendre>à écrire; alors j.e pris une résolution suprême: je ,r ésolus un jour de faire si bien 1na pa.ge d'écriture que l,e- 'maître n'y trouvâ~ rieU!; à redire re t il1e fit aucune correction sur ma page, propre. Je nl'ap"" pliquai , de t(mtes , ,m es forces, de tou,t .mon,, savoÏ-l\ de ,toute rè~pir;ation,tiran~ l~, langue:, les y~ux riv~s-,~ ,~ qua~!d j'eus rfilli~ , .M;:, b'ouvai 'l{fue rayais T~~i;j'attendis,~ _~ni!Jt;u~, qu,'on, m~ l'~~it "

ma

Préhistoire valaisanne \

, Nous s~nulles 'heureux d'informel' n(fs - lecteu~'s, 'ijîLe ilous publierons 'une suite d'articl~s se l'apportant à la préhistoire. N ou's avons pu nous'_~~sul'er]' la collab.oratio~ ~le Ml' Bouffal'd, al'chéologue, .à Genève, qui s'.est liv::é, à de nombl:euses .re~, cherches dans notre canton, a remis en etat notre ~nusee de Valère et prépare en ce moment la carte pl'é[zistol'ique du Valais. Notre collaborateur est donc particulièrelnent qualifi~ pOUl' traiter cette question. (Réd.) Introduction

'"

M. Clément Bérar-d ayant eu l'amabilité de me deluander quelques artides sur la ,p réhistoire et -plus spécialement sur la préhistoire valaisanne, j'essayerai d'en donner en ~uelques pag~s .. un aperçu général ou plutôt un résHmé -chronologIqlle. Il scra:t, 'en ef.fet, vain de vouloir donner ici une idée exacte d'un sUJet-si , vaste, et je 'prie le lecteur de ne voir dans ce court' èx'Pose qu'üne simple esquisse, qlÙ -pelimettra peut-être à quelques-nns de ' se familiariser un peu avec un sujet trop arclu en apparence, inais fort -vivant en réalité. Après une courte introduction surchacune des grandes périodes préhistoriques, je m'efforcerai de donner un aperçu de chacune -d'elles, prise dans le ,c adre valaisan, en se basant principalement sur les collections al'chéologiques du lnusée de Valèl!e, " " _ La préhistoire valaisanne joue un rôle très ilnportant ,dans , là_-,préhistoite ,de ' l'Europe, à ,'la ', f?is depar-,sa sihia,tion entr~ ·, ]e ' nord 'et l'e :sud -eti 'par' son' ïsolement' au cenh;è ' des Alpes. 'De ' no1'n-'


---1

breuses tl'ouv:1illes, Inalheureuselnent, ont disparu et disparaissen.t e,?-core, et cl; graves. lacU;les n: pOUITont probableluent jamaIS etre comblees. Je tIens a esperer, cependant, que .dorénavant chacun prendra à cœUT de signaler à 'J 'archiviste cantonal les découvertes anciennes ou récentes portées à sa connnaissance. Les grandes péliodes de la prébis10ire

Le ternle pl'éhistoil'e désigne l'étude de tout ce qui concerne l'h~mm,e avant l'~ppariti?n des documelüs écrits. Cependant, on elllev~ a ce dOlumnc el l on I:o.~Œne. protohistoire la périod qui

a traIt au.x peuples et aux. CIvIlIsatIOns sur lesquels on possède des re~l~elg~leInents par . 1.1l1ternlédiaire de voisins déjà entrés dans l hIstoIre. Les Gau]OIs et Jes Gennains, par exeluple font partie de la protohistoire. ' . Une grande division de 'la préhistoire par périodes a été étaùlie, s.ur la base cie la matière ou de la technique principale qui caractense chacune cl elles; chaque période se divise elle-mênle en un certain n01nbre do groupes, dans les détails d esq uels nous n ,entrerons pas ici: Les grandes périodes de la préhistoire europeenne sont les SUlvan tes: PaJéolitl1ique ou fige de la pierre ta iI'lée Néolithique ou fige de la pi rre poli e Age du bronze Premier àge du fer ou de Hallstatt Second âge du fer on de La Tène Epoque romaine Invasions barbares ou époque ùes luigrations. Cha un cl suivantes.

ces termes sera expliqué a LI cours des pages Le paléolithique ou âge de la pierre

Les prelnières traces certaines de l'holllnle sur notre continent sont les silex taillés, trouvés soit :l. même le sol, soit plutôt dans des cavernes et des aJ)ris sous roche. C'est pourquoi on donne souvent le nonl d' hOlnme des caveI'nes à 'Cet ancêtl'e lointain, chasseur et pê'Cheur, qui taillait des outils et des armès encore bien priIuitives dans cette pieITe légèrelnent transparente que l'on nomme silex. Ces arnles et ces outils sont les seu1~ témoins d'un passé très reculé que nous retrouvons aujourd'hùi c~. qui n'exclut n~turell~ment pas . l'utilis~tion, à cette époque: d lllstruments et d ustensIles de bOlS ou d autres 111atières périssables. Et c'est ainsi qu~à une époque déjà avancée, et 'surtout au paléolithique supérieur, l'industrie de l'os joua un rôle prépondérant.

341 :...-

Mais à un fLge où la France était habitée par les chasseurs ùe rennes, ·dont les traces les plus nonl/b reuses ont été retrouvées en Dordogne, la Suisse était recouverte d'une épaisse calotte glaciaire. Le climat était froid et hUluide, et ]'hoJ1llne habitait des régions plus clélnentes. :Mais, pen à peu , la chaleur gagnant notre contjnen t, les g'l aciers se retirèrent jusqu aux abords des PréallPes, abandonnant .dans leur retraite de Jongues et profondes ulOl'aines. Ce sol aride se couvrit d'une couche de nl0usses et de lichens, e t ainsi naquit la toundra, telle qu'elle existe encore dans le nord sibérien. Les animaux, les rennes surtout, regagnèrent le nord et les abords des glaciers. L'homme, chassellr nvant tout, les suivit dans leurs migrations, pOUl' s'installer à proxiulité de l€urs trou peaux ou su r 'leur passage. Cette période s'appelle en préhistoire « 111audrtlénien ») du n01n de la plus in1porlante station de cet âge, La. IVradelein e, en Dordogne. En Suisse, les stations 111agdaléniellnes sont rares el ne sc> trouvent qu snI' l'extrême frontière, alors linlite de la toundra. Au cours d e la seconde Inoitié du siècle passé, on a découverl dans la région de Schaffhouse, tout e une série de 'cavernes qui furent habitées par les chasseurs de rennes. Les deux principales sont celles du Kesslerloch et du Schwei zel'sbild. Les ,fouille furent les plus fructueuses et les trouvailles qu'on y fit font l'orgueil el la réputation du 1'·avissant musée de Schaffhouse. L e Kesslerloch est la station classique du magda'lénien : nisse. La plus be'1le pièce qui y fut trouvée est le renne hroutant, gravé SUl' un ,b ois de 'c erf, reproduit pal' tous les j'ivres d'his[oire. l in '.utre petit chef-d'œuvre est le lance- javelot ou propulseur eu os taillé en forme de renne Le magdalénien se place dans un stade déjà avancé de l'âge d la pierre laiJlée. Si l'industrie de la pierre, caractérisée par les longues lames, les grattoirs et les burins, ne semble pas avoir fait de progrès sur celle des périodes pTécédentes, l'industrie de l'os , par contre, prend un développeluent considérable. C'est à cette époque éga'lenlent que naît le prelnier art. L'Espagne et la France s'enorgueillissent de peintures rupestres célèbres, au prepreinier rang desquelles on compte celle d'Altcllnira. En Suisse, on n'a trouvé jusqu'ù présent que -les os et les galets gravés. LongteIups on a ·cru que l'intérieur de la' Suisse n'avait pas connu l'homme paléolithique. Des découvertes successives faites au cours de ces dernières années, cependant, ont montré que certaines cavernes de haute altitude, dans les cantons de Berne et :de St-GaU en particulier, avaient été occupées tenlporairement par des .prmnitifs. C'est .ainsi qu'on a découvert, à plus de 2000 11lètres d'altitude, des armes de sHex ainsi que .des fragments d'osseluellts portant des traces de travail . Ces 'c avernes, d'accès difficile aujourd'hui, se tronv.aient alors juste an-dessus du gla-


-

342-

der et servaient de refuge aux chasseurs hardis, qui quittaient pour plusieurs ..semaines 'l eurs tribus, pour poursuivre les <1rands animaux des zones froides jusqu'au cœur des Alpes.. b L'ours était l'animal le plus chassé, et les l:estes d'osselnents trouvés dans les grottes lnontrent: qu'il était abondant à cette époque. Les habitants tell1pOraÏTes des abris alpestres lui vouaient même un culte; ils construisaient de petites niches de pierres, d'ans lesquelles ils plaçaient deux os des pattes et un crâne ·d'ours. Le sens de c'e culte nous échap,pe actuellement. Il n'est p~s exclu que l'on trouve aussi en Valais de ces abris . d'altitude occupés par l'homme, alors que la Vallée du Rhône disparai.ssait sous une couche de glace de plusieurs centaines de mètres d '6paisseur. Le néolithique ou l'âge de la pierre polie

Au paléolithique succède une nouvelle période dite néolithiqüe. Le froid sec de l'époque magdalénienne fait place à une telllpérature plus douce et plus hUTIlicle, les forêts se développent, les ani1luaux arctiques se retirent dans la toundra, tandis que ceux des régiohs plus telnpérées apparaissept en masses. Ce sont sure tout le cerf, ,le' chevreuil, le castor, le sanglier, l'aurochs ou bison et le blaireau. C'est au néolithique que l'honmle clOlnestique les premiers animaux: le bœuf de petite taille, le pOTe, le chien, le lTI'outon et la chèvre. A un peuple de chasseul's succède un peHpie de pasteul's. C'est un renversement capital dans l'évolution sociale du monde. Les néolithiques sont sédentaires, ils vivent en société, cultivent la terre et récoltent le blé, l'orge et le millet. Le métal n 'a.pparaît pas encore, mais l'industrie de la piene prend un très grand développement. Seules certaines armes, telles. que les pointes de flèches et de javelots, sont ·e ncore taiJlée..s, alors que le polissage de ga,l ets prend de plus en plus d'i1l1p,o rtance. La hache en pierre polie est l'objet le plus courant -des stations de 'Cette époque. Elle était enlmanchée dans un bois de cel'f, qui, lui-même est fixé au moyen de !poix dans un lnanche de bois. L'os et le bois de cerf sont travaillés et utiHsés à de llulltiples ·fins. Une nouvelle industrie fait égalelnent son apparition à -cette époque; ·celle de la céramique. Pour la prelTIière foi.') dans l'histoire, nous t'l'ouvons -des récipients de terre façonnés à la main et cuits dans des feux de broussaiJ.les. Les fonnes sont grossières et la pâte épaisse:, ,Certains -récipients çependant peuvent atteindre de grandes dimensions; ils servaient à conserver les céréales et tous les autres produits du sol, cultivés alors. Notons enfin que l'homme de .cette période connaissait le. tressage, Je tiss·age et la vannerie; de nombreuses trouvailJt::s faites dans nos lacs, prouvent qu'ils àvaient 'p ousséces ·àrts ft' un grand développement.

-

90;1.1) .

JEI!t)-

<En· Suisse, .l'habitat des néolithiques est de deux types. LeS'· uhs, ' les plus nombreux, ' s'étahlirent d'abord sUl' ·.les rives 'de noS': lacs, dans les vHlages constnlÎts SUl' pilotis et · nOlnmés 'palafiUes. On leur donne le plus souvent le nom de LacZlstl'es. Sur t~n'e ils édifièrent des vinages forHfiés, des postes de surveillanc~ . et des retranchClnents. Ces deux genres . de constructions, les . retranchelnents et les palafittes, nlontrent combien étaient fréquentes les luttes entre tribus. A peine l'ho11une s'est-il orga-· nisé en collectivité qu'il doH déjà se prélTIunir contr~ les ,hor-· l'elUS de la guerre. L'homlne, du reste, n'était pas le seul ennemi; les nombreux animaux qui peuplaient les forêts imlnenses étaient égalelnent une menace continuelle pour ces pasteurs faiblement armés . La Suisse, avec ses nombreux lacs, est le centre même d e toul e la civilisation la'Custre, et c'est par diza'Înes que ]'on peut c()lmptel' sur les rives les stations de l'âge de la pierre polie, dont les pilotis apparaissent enCOl'e régulièrement au :nOlllent des. basses eaux. _, La civilisation néolithique ll1a.rque 1\n renversem·ent dans la luarche de la civilisation naissante; ce n'est pas une évolution. Il faut donc admettre que ·l es hOlumes des stations lacustres n 'étaient pas de même race que les habitants des cavernes. D'où venaient-ils? D 'où vient leur civilisation? On admet aujourd'hui , bien qu'il soit encore difficile de le prouver, que les néolithiques: vjennent -d'Asie' et 'q u'après s'être éta,b lis dans l'Orient méditerranéen , ils relllontèrent 'lentelnent le Danube et pénétrèrent au cœul' d e l'Europe, où ils appoTtèrent leurs techniques et leurs coutum e s, qui vite supplantèrent celles des prinlitifs paléolithiques. Leux civilisation ne sera remplacée que vers l'aIl 2000 avant notTe èÎ'e _par celle du bronze. En Valais, le néolithique n'a laissé que pen d e traces, Ott plutôt il a été peu relnarqué. Cependant, s'il n'est pas connu par des lieux habités, il a révélé son existence ·a n milieu des Alpes.' par des tOlnbes et des trouvailles isolées. Une tombe de Clis a livré une hache en pie!l 're polie et des pùhltes de flèche et de javelot et un ·collier de perles bisonique. Ces ' ohjets se trouvent au Inusée de Valère,à côté dé quelques haches en serpentine trouvées à 111onthey, à Salvrl11, à Saxon et dans le Val cl' Entremont. . ' .. Avec la période qui va suivre, par contre, nous entrerons: dans un stade d€ la civilisation très bien représeilté en ...Valais . .

In$titu"eurs~. · institu.trices . Lisez les annonces de votre joul'lwl.


-

~Prornenade

344-

à travers la langue française Remarques grammaticales

1) Certoines !orilles Chi pluriel dans les noms. Faut-il fO'l'ln er le pluriel des noms d 'origine é tran aè re 'd 'après l'usage fr,an çais ou d'après lusage que suit. la lal~g~l C> étrangère? L' Acadén1ie suit l'usage fran<;ais quand le Inot a fini par se naturaliser. C'est, à notre avis, la bonne règle, et les discussions des gram:maisriens dan s 'c elte affaire ne sont ,le pIus salivent qu 'une question de pédàntisllle. On peut iInposel' aux non1. étr,a ngers le pluri el d es langues d 'o ù il s sont tirés , quand on connaît ces langues. Est-il 'lo gique de faire parler aux Français latin, italien , anglais, a l1ellland, etc. Laissons-les parler fr a ncheTIlent frança is et i'mposons aux 1110ts venus du dehors la vraie marque fran çaise}). (D'après Léopold Suc1re - Gram. his t.) D'après ce.Ja, disons hardiment au pluri el: des minimlllllS, des Inax inl'Ul11S, des sanatoriumJs, a u lieu d e minima, Ina xima sanatoria. - Dit-on 'P'al' exen1ple des pensums ou des pensa . des géraniums ou des gérania ? Pourquoi n e pas suivr e la même règle pour erratum, dup'] icatun1? Sans doute, il est souvent di,Hicile de ré agir contre tel ou tel usage . «

l

2) A propos de COl1lplém ents du nom . Cel'ta ins cOlnp'lém ents du nom nl,arqu ent Ia possession , et ,l e peuple indique fréquem 111ent cette possession par la préposition cl au li eu de de. Ainsi , il dira : le frère à Illon frère, la 'l n aison à. notre onde, e lc. De ce t usage il es t r es té certaines exp ressions courantes -et admises . Ex . la barqu e à C((ron, la vache à Colas) la balte cl Perr ette le chien à Brisquet. ) La 'p articule nobiliaire est aussi une pré positio n qui amène un 'compléulellt, et ce conlplément doitcO'mpléter quelque chose, p~r exeln~le un prénal11 ou un autre 110'111. Ainsi, on ,a toujom's dIt : Henn cie l\lontJnorency) le duc cie Nfontmol'ency. Jaluais on ne dü~a : les de 1110ntmorency. On ne dire non .plus: les poésies de cie Vigny) l11ais les poésies de Vigny) Vigny est un grond poète. Pour le nOlnbre -d'un non1 complément d 'un autre on h és ile souvent entre 'le singulier et le pluriel. Sous ce ra.pport, on a-dmet a-c-tuellemcnt des interprétations assez 'targes . Soit la phrase : ces messieurs ont laissé leur cJwpeol.l et leui' canne dons l'wllichambre. Faut-il lllettre chapeau et canne au singu1ier ou au plu riel? C'est indifférent. Le singulier est admissible, puisque chacun n 'a qu'un chapeau et qu'une canne ; 111ais le pluriel est -correcl aussi, car du 1110n1ent qu'il y a 'p lusieurs messieurs, il y a aussi plusieurs ch~'Peaux et plusieurs cannes. Et le p~uriesl nous paraît même préfératble; ce serait drôle de voil' des messieurs avoir une canne et un chapeau COlunlllns . 1

-

345

~

De l'orthographe Rail et route

Depuis q ue les chemins de fer ont été crees leu r réseau n 'a cessé cl s'accroître. Les premières 'oies ferrées ne reliaient que les grandes villes. Elles pénétrèr nt bjentôt dans les 10-calités -de moin 1re impoTtance, et les cmllpaglles i\ leur tour furent desservies. Le train rendit de gr ands s l'vices à toutes les exploitations agricoles et industrieHes, mais il fit une concurrence désastreuse aux anciens Jnoyens de transpOli: les chariots et les dili gences. La ro ute ne tarda pas à se venger. E ll e se rénova par le goudronnage et le Inacadam; elle devint très résistante, n'eut plus de poussière ni d 'ornières. Les autOlnobiles- les clHnio ns , ies cars entrèrent en lice. Ils transportèrent Inarchanclises et voyageurs, ce qui fit un tort inca1culable aux chen1ins de fer . La batail.le enlre le rail et la route n est pas terminée; elle n'a été que suspendue par suite du Inanque de heüz in e, qu i paralysa 111011lentan0ment les transports routiers . Ma

lett1~e

Hier, je m e su is donné heaucoup de p ein e pour éc rire une le ltre Ù 11lOn ;=tlm i Luc, énligTé en E :-;pé!lgl1e d epllis trois ans . .Te lui ai dit des choses q u il lira avec plaisir. VI e fois tenninée, la missive fut pliée et nli~e dans une eneloppe, sur laquel1 e je traça i, avec le p'l us grand soin l'adresse 0U destinahlÏre. ,l\tLa lettre affranch ie fut d éposée dan s une boîte ~J 1L ' lettres. En ce 1110ment-ci He , oyagc . Après avoir été Dnmie d ' un scea u, cel ui c1u bureau postal, elle a été rem ise a ec l1o-mbre de SES -compagn es à un cal' qui ra transportée :\ la c.en traIe (les postes ù Sion . Là, se fa it un triaO'e minutieux cl s correspondan-ces. Soigneusement emhallée, 11la lettre fut ensuite portée à un tr0in ,d e m:lrchandises, 'n partan-ce pour Genève, la France et r Espag11c . Si e11e arrive ù bon por t, '111ün ami la r ecevra , demain Ol! après-demain, et il sera réjoui cl'avoir en des nouvelles du vieux pavs. Ville détruite

Les bombanliers gigan tesques sont ven us dix, dou ze fois su r la cité. Ce qu'il en est l'esté ? Misère! Que de d~bris! La ,p lupart des maisons ont é té éventrées, déchiquetées, soufflées. Les rues, les ,a venues, les places publiques ont disparu sous les d écombres. A peine ap erçoit-on de loin en loin , une d Jm eure échappée 'C Olllpal' miracle :\ la destruction.


-' 34:6 -

-

. ·C'·est Ulle inlage' 11l1'pressionnalité qu''oil' :à: sons les yeux. Une iluage "de ., 'c haos. L,e cœlU' se sen~e à. .Ja vue de'Aant, <:Je xu.ln.es, On 'songe:' aux milliers 'de victiInes qui ·donnent eil.core.. ~ous.<çes murs pulvérisés. Et ceux qui vivent présentelnent -dans la ville, tous. insuffis3J11111ent nourris, 111a1 vêtus , tetrés· dans des ' caves, entassés dans des cabanes, c01unlent ne pas les 'p1aindre .? . Résignation

Je' suis ·'l11.a.1ade, je ne souUre pas beaucoup physiqlleinerit, m,ais j'ai des raisons de croire que Illon n1al est devenu incu ~ Table. Ma vie tient Inoin5 qu 'à un fil. Elle menace d e s'éteiùdre comnie· la fl.amme de la lanterne quand l'huile est consumée. Ce . n'est plu,s qu'une qqestion de jours . .Je verrai peut-être plusieurs fois se -lever et se couchei' ce soleil ,dont 'les rayons viennent caresser ma triste 'Couche. J'écouterai encore quelques ChçllltS d'oi ~ seaux, que.1ques-unes des rUlneurs de la rue .... Puis je devrai faire Ii"ies adieux oà tout 'ce que fai vU,connu et aiulé. .' ." Adieu Ines ·cbers parents! adieu 111es al11is! Vous verserez sans doute des la1'1nes sur nla t0111be. Cependant l'espérance en l'inlffiQi:talité Ille dit que . nous nons reverrons ..dans . un. monde d'où toute souffrance ·est bannie. (Dictées

obligeol)l1~lent

COJ11:B'll.wiquées pal' un collègue. Réd.)

347 -

COMPOSITION .FRANÇAISE

No 4f

La conjonction et la proposition subordonnée c'4njonctivè : Les. complétives· ·du verbe: directes, ' indirectes, . ciroonstancielles .

.

.

'.

Texte,' Quand surviennent les froides nuits d'o.vrif: le vigne~ J'011 se rend SUi' le lopin de tel'l'e qu'il Cl cu'/'osé de ses sueul'S; il voit alors que ses cJ'aintes ne sont que trop fondées; quand le soleil paraît, les bourgeons qui venaient d'éclol'e sem.blent calcinés,' on dirait que le feu (( passé SUi' la vigne et qu'il a bl'ûlé pour jamais les pousses délicates qui, confiantes, s'étaient ouvertes aLU: cJwlldes CCil'esses des premiers beoux jours . COi)ie ~e texte précédent. Déc01TIiPose-le en propositions. Indique la nature de cha.cune d'elles . Aiprès -chaque verbe de la principale pose les questions que réclam.e ]e sens et tu verras si ces propositions sont directes ou indirectes ou circonstancielles. . COlnpose des phrases dans Ile squelles tu auras une complétive dir.ecte; d'autres dans lesquelles tn auras üne complétive indirecte, ou une cOlnp~étive circonstanciell.e . Dans ta dernière lecture cherche. des pl'opositions ,cOluplétives du verbe. Rappelle-toi qu~ -le '1110t que est confonctioll quand il relie l.e verbe à 'la :propopositiol1. Ex.: Il faut que tu sois s.age, GralunlaÎl'B page 115-116. COMPOSITION FRANÇAISE

No 42

La phrase Proposition principale et propositioll subordonnée

BAN DE,TROILL

M RTl NI

Exécution rapide, discrète et · soignée de toutes opérations bancaires aux meilleurs taux du jour.

! Bagnes 1 Orsières !Salvan-Finhaut !leytron-saxon! ,

,

COllège

Sl8

Marie,··Martigny

Internat et· Exte.r nat pour Jeunes Gens

, Ecole primaire

.'

.

.~ Cours p~épar':lt.oi.ré il l'Éc,o~e N9rmale ~

Ecole CommerCiale: .

., "

Dans ton i)jvre de lecture cher-che deux phrases forInées, la pre'mière d'une proposition principale et d 'une proposition suhordonnée, et la seconde d'une proposition principale et de plusieŒt's Sub01xlonnées. Relève des phrases dans lesquelles la proposition principale est avant la subordonnée., Pourrais-tu changer -l'onlre? De queUe manière? Relève dans ta dei'nière lecture une phrase fonnée d'une pro.position principale et' de plusieurs subordonnées. Sur le 1110dèle de cette phrase, fonnes-en une autre . COlllplète-la en coordonnant deux propositions subordonnées. C01nplète les phrases suivantes, puis analyse-les. Lorsqu'il: f.ait beau, je .. . Je ne suis pas allé à 'l 'école hieT parce que .le·... et que je ... Si vous venez lue voir et que nous ayons le telnps nous .. . Analyse cette phrase: J'ai félicité les élèves qui viennent Téguljèrement en classe, mais j'ai rép'r1ttuandé -ceux qui , arrivent en retard. Ch-erche dans ta .lecture des propositions commençant par un pronom ' relatif. Indique la .fonction de chacune, Gnl:IDlnaire pages 114, 115, ' 116,


-

348 -

CO~'LPOSITION

La proposition eJllipUque -

-

l'RANÇAISE

GEOGRAP H IE -

No 43

Souli gne les pro.positions sans verbe. Construis quelques phras~ sans verhe ou raccourcies. Ex : Tout à conp ql1elque cho 'C' ghsse '\ ses pieds: Un ser.pent l 'M : nu Ît., .p as un chat dans les l'lIes. Tous Il es ét3lhlissements sont fernlés . Les propositions dans lesque.ll s le verbe est sous-eu l 'n-ctu s"appellent propositions elliptiques. Les propositions sans verbe, ou les :proposi,t ions elHptiqu es donnent .parfois 11n e a~ll1 re pIns rapide à Œa phrase.

COMPOSITION FRANÇAISE

No 44

La phrase: construction, enrichissement

Sur l'enclwl1c) fusai ent les étincelles. S ur le mêlne modèle construis une phrase dans laquelle tu ellllploieras les verbes giclaient) jaillissaient) rebonclis<;aient, pleuvaient, Le llwl'échal ! errant: 11 entra dans la petite forge qui s'ouvrait à l'angle de la cour, se mit en bras de chemise, r atrouSSèl ses Blanches et commença rie souffl er le feu. Recopie cette phrase en supposant qu'il s'agisse de plusieurs ouvriers. Il faut le voir le genou ployé, lever la boule ù la hau tell r des yeux, C01l111ne pour viser ]es q u illl es , puis la lancer bnlsque]11ent (l'un vigoureux tour de reins. Sur ce 'modèle décris au mom.eut décisif un jou eur de bill es, un tireur, un gymnasle qui se prépare à courÎT, fl sauter, un jou eur de foot-hall prêt à êllT~le]' le ballon, etc.

IJ re-COlllllü un sabot, un affreux sabot ,du hoi s le plus gro '_ sier à denli brisé et couvert de cendre et de boue desséchée: Sm' ce m.odèle, décris une helle pail'e de chaussures neu ves et bien .cirées, qu'on vient cie t'acheter Cl. B.

LE V ALAIS

No 31

District de Sierre

La pro'p -osition sans verbe

Texte: Partout des nlilitoiJ'es. Des soldats surveillent les stations) et) SUI' le J)(ll'COW'S, tous les ponts, tous les tunnels. Brel arrêt ~ A irolo . BnptisUno contrôle sa nU/chine, puis grimpe dans la cabzne. Un coup de sifflet. Le tJ'ain démarre et bientôt dévore l'espace. Quelle vitesse! 95 kilon1ètrcs à l'heure!

349

TÛlpOigTa1)hiquement, le di·strict do Sieno S v clivise e n 3 région,-' disti.l1lcte.s: ,1a plaine, ,La. Noble Contrée 1. l e val d'Anniviers. Sierre situé euù ip .lein v irg'·n oble, ù)!lotli ,p rès du la'c "le Géronde ·entl· o cle" c011il18's ,folm,ées .p ar l 'éO)oullement du Mont BOllvin, jouit Cl'u ll c.limat l1 éJ'klio-. L'jmrposant château Mercier domine la ville. Des ,deux 'cntés du Ifleuv e, '~l, l'c,ntl''>e (les gOl'g e. ' cie ,la. Navizance, usines de Chippis ,qui ublls ent l::l fOi'{'e fom'nie :pnr ]e Rhème et la ' Tavizanc'e f nibrjquent ,l'.aJUlll.ÜÜUil1l €-t ,Jo l·écluise.nt en tôJeis, ,en héllTe.S, en ,f il, etc. Le·" ouvrj ers 'e recrutent -c];a ns les \ illa.g ~ de Chalais, de Grône, ,de St-Léollal' ~ ,de Veyras, d e Miège, cle- Ve'nthône, -de MolIens, -cl e Raudogne, [1 \ Lgns, ('1e Chel'lllJÏgnoll, cl'IC'ogne. 100 -g'l'ande·s

DE' .sü~l'l'e, un funioulaire c011d uit ,\ l,a .·tation climatique de Montana d'où l'on jouit cl Ulfle admirable vue sur :les A1pes va.laisannes. Une route ha.I'I cbe ,p assant 1an ' l'es gorges des Pontis délboll cll e ;) Vissoie ·au centJ'e du val d'Anniviers. Plus haut sont Ipe'11cllées les stations d ', étra-nge·r,s de S,t -Luc eL de Chandolin, 'cette c'ommune est la Ja ·p lus ,èl·evée d'Eurolp e. ZinaI. et Grime.ntz so·nt 'aussi cl s lieux ,de villégiature alprpreCle '. 'Les nnivia.rd 's'ont nomades; ils s'e rdépl8Jcent ,aVE'C toute leur fnmHle ,pOUl' tl'a\~ajl]el' le'tl-rs IP I'o,pl'iétés en ·pkdne. QUESTION De<ssÏllt' la cCll'le ct les èll'moil'ie cludi,:;'!j'in de :::;iel'l'G'? Que.Jle · ont se:; limites: Qllcl,le '03t sa. ipolpulaiiol1 ? Dan ' que<ll e ,[li,l'cdion coule ,la NaviZlRnc'e '? Quels s ont l e ' ,deux vallon ~u fOllll rlu \ al rI'Anniviel's? Que'lles ll10nlH,g lle .· (1 queJf.l g\~a.ciel's y voi L-on .? Par quels col s Ipeux-tu t, l'l~Ilt1 I'l' (I ~ Cl' ,disi.ric! tian s li' \ ' ;\ 1 cI'Jf {; re.ns? clans ,le \ -è.ll rte TOUl'tewèlg-ne .? DUl'ée lu pal'cours '? Quello rivière 1'01'1110 li'n li·te cntl'o r e li,st l'iel '1.1.a cornlllllll' ('1'."\ y'ent? EnU'o S ierre et. Salr{u enen ? D 'où ip,aJ'lent les l'outes IpOLJ.l' Vül',corLn .! :pOU I' ~l -,Llll: ? ChE'I'mig ll oll ·esl-il ;plus el lsole iUé crue Gl'ône'? ex'pl i:qlll', quel.Je g,al'e cle:::,cellch'-[u pOUl' 10 l' p'lHlre ;\ CIlC['111i ,!.W()!l·! il H '; II1 dogne? à LCl1.' · ? SUI' que,He rivière , t s itu é ·SI -Léollé)j'{1 ? Et. ' ~lll' 'C!lH'lle l'ive. '? Quelles montrl,g'II CIS dO l;1in ellt st~L u c .! Zinal .? Comment IIX\l1X-tu te l'enclJ'e Ide Si'e'l'I'e ù'\{ontilllll '? Que sais-t.u ,(les llsi.ne, · de CI1irPlPi,,.:. ? Que.lles sont les sLations cl'é'! I'angel',' de ce district·? Cite 6 comm unes situées dans la. 'pl,a in e. ur . ([ue,llle "i\c -! Où ex;ploite-t-on l 'anthl~8Jdt.e ? Co l1ectio]J"ue des 'g ravures se ]'C\:ppol't,an t à ce d,istl'kt.


-' 350 GEOGRAPHIE -

I"E V ALAIS

No 32

Djstrict de Loèehe

' ,1 "

GÈOGRAPHIE -':":: LE:" VALAIS

No 33

QUESTIONS

District de Ravogne .' Il .existe .deux .di:~tri,?ts de Ha-l'ogne ,: l'oriental et .L'occi.de:ntaJ. Ce d€t1~.nie~· 'f.o ri1J:prenJCl? d~ns la iplp,i~e" 1.es··.,YbUa',ge-s -de ·N~~del'geste·ln ~et. d~ Ra~g~e. qui , évoquent les "deux tP:J.u s IP lüss.ant.e.s . fa\11Ù'fes seiglleLJ.l'i a.l~s d.u V&lalS, les -de la: Toul' et les ,de . Ha.rqgne." ;Près 'cle " l'églj 6J~ de Rà"l'~­ g'ue Ifut .ense'V'eài le gl"and. Ip oète Rilke . .De .S teg, face" à ' Gaill'1Jpel, ·111.ajs sur lia ITye gauohe de la ,Lo-nza, un oS'entiel' monte il. Hohtenn SUl' la Hgne hardiE' -du 'U .Hs'Cihibel'g aux nombreux ' vi'a,duc.s, e n.iam~bant . le·s g{)r.g~~ :pro,f ondes . .AJpl'ès Go'p penstein, à l'entrée {iu tLH1ùei, ,s'ouvI:e l~ Lotschent~J. .domü~·é l)a.l' }e Bietschho~~. ,Le!3 . J.J eauf villê3Jges cle F~rden, de Kippel., de IWyler, de Blalten aux gI,.aH.'cfs ·chalets sur .l e.s f~ça'd~'3 desquels Is ont éNxüptées des sentences Ip ieuses s'éoTènE'nt le long du ,chelnin. Du Lotschent-àl 0"11 ipeut ' J'ecle'scel~,dl'e '~J. ' G;nrp.el II h'U' une bonne route. . S'ur la rivo.tg8i;uche ·du Rhône, SUJ.' un Jplàteau f,ertile, s 'étalent ,1~'8 v11l.ages od'Ei$choll, d'Unterbach, cl.e Bürchen, l'eliés à VH~ge ,D.a l' Ulie nouvEtlle chauSlsée. Ave·c Morel, chef-lieu de Harogne üriental nous 'a,·ons cléj'à quitté la Iplaine du . Rhône; maLs Ic'·est à 'partir d@ GrengiQls 'que la vallée s'.é.lève; ,la route et le ,chen1i.n de ,fer ·monteII").t e'n ,l,a.cets: De Morel' on attei~lt Ried-More~, p1.lios Ried~ralp. c,ette 'station ' -d'étrangers doit" sa renommée au glac'ie~ d'Aletsch qui l·aiese ·une · imrpreSision 'de gl~andeul' e.t de majesté. La .forêt qui domino le 'gklc'iel' con stHuc une fés er,re protégée: c'est notre parc national.

Dessine la ·cade et .l es armoil'ies du distJ'ict die Loè·che; qU E'lle est la ,populla tion du 'chstl'iri, ? QuellelS sont ]e6 d·eux vallées de ce distri·ot'? JacIueUe n 'est ;p.a-s ha.bitée? crueLles rivièl'e·s .co.ulent dans ces val,l ées? Pa.!' quel col -peux-t:l te .rendre >clans le oanton de Berne? Combien d 'heures t.e fauch'.a-t.-iJ fPDUl' mont.er .au TOTrenthorn depuis Loèche..,1,es-Bains? (350 Dl.) Pal' quel selltiel' cUTieux peux-tu revenir d e Loèohe·-les-B a.ins à Loèche-Villc? A,lhi·n en est-il ex~){)&é ,au leyaJlt DU au -couchant? Quel ·çol co nduit de: la. vallée de Tourtema.gne à S{-Lu·c? et. leque,J. à St-Nicola.s ? Où la Tourtenw.gnB pl' en{l- elle :sa souJ'-ce '? Et la DaIa. ? Cite deux lacs de ce distrirt. Que sailS-tu d€' -ch-?cun d'eux? Quel grand dom.a .ine a.gil·icole y a-t-ij} dans ·C'e distrLct ? Que çommé.mOl·e ]e monun'1ent éle, é nan loin (Je là? Le Rhône est-il ~)]us raipide, .(lB La. Souste à Siene ou ,de ~1iège à La So.uste? Raisonne ta J'é!ponse. Comme.nt Ip eut.-on .s e rendre de Loèche il, tLoè{'.he7·1es-Ha.il~~ .? QU'E!Stce qui rIait La. l'éputat..i,011 {le 'cette ,lo-08!1iM ? '0=-'" Da.ns quelle di,re-cüon -colüe :la. Tourten~.agne? ~a . . Dal.q. ? Sur queUo J ive '{le ·oe:s m<êmes:J'iv;l.èr:e.s sDnt ~it.u,é.s 'lnden ? .Tol~·~ie., n1a.~·ne ?

QumSTIONS Dessi ne lI a 'Coarte et le. aœmoiri es «les deux Hêll'OOT1es. QueUe est la. rivi ère qui fOl'me :l'e rLotsohenta,l "? Que,ll e ·e-s.t l,a Iprincilpale montagne qui -cl ol).1.i nE' ,cc·Ue VCt lI ée ./ Quelle monta.gne le ,pr ès ·de 3000 mètre.s et quell e autre rie plus d.e 4000 mèt.res s'élèvent e.ntre Barogne ' et Conches '? . Quel e ,st le grand glacier qui apipal·hent ·à Hal'og n e et à Conchf€ls '? . QueLles riv.i.ères coulent· entre Rar·o,g ne et Conche' ,? E\ Ilt'r'e Conch es ? et BrLgue"? DaÙl's qu elle dil \elCtion ·coulent-eUes ? . Conm1 etn-L · du Lotscllental \p eux-tu te l'endre 1<'1 Bel'ne, il pi.e d; C ll chemin <le Ifer ? . Cite cle·ux \ rj ll.age.s ]üstol'icfu e:s 'd e Harogne Ocdclent&! s il ué, t hU1S la ·p.lainE'; LLn SUI' la. Hogne du LOlsc;llb e.l'g: ;j sur la l'iv·e droite du 'H llô nè; 4 '<ÏaJùS ·l e Lotsc.hental. ' . ·Comment ']Jeux-tu te l'enclré' da.ns cette vallée? 'D'où ' .p aJ·t la 'l'ou't e Cfltl l'lion te' dan: le ,L otsclwnLaJ :? ·.chel~c.he Riede.ralp sur ta caJ'te, POUlXruoi ,a':t,.-.ol1 .Câlpté. ,les' eaux ,cl u Rhone là Gr'engiols plut6.t qu'a:i.ll-euI'S ? ·C onsulte ta loaJ'te, " . '. '. . . '. . .' . Quelle . ll100lta.g118 :': imipoTtal1:t.e vois "tu · d 'Ul1'téHla.ch ? Où ' ~Omlnel1:Ce ' 'le ' ;tuù'·n el du ' ,Lotschhe-l"1g"? ,Cià]r;uie :S'a 'lOllS·· uéuT. '

Ave.c Loèche, nous voici dtans 'le' Ipl'emiel' 'distriCt' ·de fang'ue ' 18,1ll-em:a;n'Cle. AJprès ·avoir J'l"anohi ta RaspUle nous a.tte1gin·.o ns salq~D.en qui se vante de Bon JRlm€'llX rouge d'encrer; (puisnoUis a·],iI'ivons .a Varone au-dessus ..de nüstoTique bois de Finges. Un des ;plus grands domaines a!gTicoles de la. S·uiss-e .a été a.m.' énagé d;an,g ce. Heu soHtaiTe au déttiment de 1a for-êt lCle Ip in.s {fui recollvr,ajt tout côn~ de clé· j e,cHon de l'IUgrabeln: De Ja Souste où toute .J'e.a u du Rhône e·st" conduite à . Chi!p!Jii-s Ipar un ca,nal de ,doériv,atf0l1, !part une ligne de 'chE'min de f'Cl' .à crémlaillèl'e qui atteint Loèche.Ville où l'Ü!Dl eoma,r que ·p.lusieurs -<'hâteaux dont l'un ·s ert d'Jlotel de vilJe; Ipuis on aJ'riv'Ü .il. Inden et enfin à. Loèche~les. Bains aux e·aux therma:les r·éputée.s. De c'ette station d:étrangells on_ peut se rendre dans le .oail1,t on de BernE' Ipa.r ,le coJ de la Gemmi taillé 'dans les rochers', ou revenir 'à Loèohe-V1lle 'p al' Albinen en utilisant le hardi chemin des échelles; ·p.al' Guttet e,t Feschel, on atteint Gampel ·clans .la Ipl.aine. Sur l',autre rive du Rhônes'ouvre 1a vallée de Tourtemagne inha'bitée. Les viHta,ges d'Oberems, d'Unterems et d 'Ergisch s'adossent â )a montagne. Deux usines électriques, J. une ft Oberems, J'.autre à Tourtemagne utLlisent les e,a.ux de cette rÎ\rjèl' e et. '(le ·l'IlISee et fOUl'·ni",;sent J'ecouratl1-t aux usin es de Chi:ppis.


r Pour gagner du temps

HERMES BABY La plus petite et la plus légère des machines à écrire, rend service en voyage comme à la maison. Sa belle écriture et sa rapidité de frappe en font un instrument de travail précieux dont bien des professeurs ne peuvent plus se passer. Fr. 180.-

un produit PAILLARD

OFFICE MODERNE ' - r u e des Remparts

s. à r.

Di ... E. OLIVIER

1.

+ ICHA

SION Tél. 21733,/

--

E!3""""'~"~'~~~~'~'~~~~'~~~~-~~

1'UI~~~~W!ljllllll~,

Ang ais ou Italien g,aranti en 2 ln()is. Diplôme de secrétaire mercial 811 4 n1;ois. En't rée tous les 15 jours. Dean.anldez

com-

,proSip elctulS et ~rélf ére1Lces. ECOLES TAMÉ, ,L uüerrne, NeuchiteJl e1t ZÜTi'ch, LilIl1Jlllat quai 30. P 137r2 lL z

Ecole Supérieure de Commerce ~~r pOUl' Jeunes Gens, Siel're

MANUFACTURE DE PAPIERS

Cours préparatoire de 1 an. Cours commerciaux: 3 ans. Diplôme commercial reconnu pal' la Confédération comme équivalent au certificat de fin d'apprentissage. - Ouverture des cours à Pâque$. Externat et internat. - Nombre de places limité. - Téléphone 5.11.06

LA

Banque Cantonale du Valais ÉTABLISSEUENT OFFICIEL GARANTI PAR L'ÉTAT

Capital et Réserves:

Fr. 12,970,000.--

met ses services à votre disposition pour

toutes opérations - Prêts de tous ~enres Dépêts et gérances de fends à des

CONDITIONS FAVORABLES ET STABLES avec garantie absolue de SÉCURITÉ ET DISCRÉTION Pour renseignements et études, consultez la Direction, les Agences, Comptoirs et Représentan·ts.

, ~.,~,,~~~~~~~~~~~~~,~~...~~~~~~~E!3


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.