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N 12
Annés
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Novembre 1928
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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion. p
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47me Année
No 12
30 Novembre 1928
Organe de la Société "alaisànne d'éducation SOMMAIR E. - Communications diverses. - Situations difficil es. _. Chroniqu e d e l 'Union. - Langue fr ançaise : Les sports "(suite) ; L'eau. - En g :a n ant. - Leçon de calcul. - Hygiène. - NOS PAGES. - Causerie fi,ocÏule: Pl'opriété et collectivisme. - Bibliographie.
Communications diverses
Allocations familial es . Il est rappelé la teneur de la circulaire que le Département a adressée au Personn el enseignant en date du 15 courant, concernant l'aHocation familiale. Les intéressés qui n 'ont pas encore r e tourné le QnestioIl1wiJ'e qui accOlnpagnaÏt la dite circulaire sont in vités à faire le n éces,· sair e sans reta rd afin q ue le Département puisse r égler immédiatem.ent cette question. Indemnité aLl X lTlembl'es dLl P. E. qui tombent malad es. J llsqu 'ici les membres du C. E. qui devaient interrompre leur activité pour des raisons de santé ne recevaient Je traitement que pendant le premier Inois de leur Inaladie. Cette situation a justement ému le Chef du Départelnent qui a à cœur f'amélioration de la situation n1atérielle des instituteurs . Aussi a-t-il fait inscrire d'ans le budget de 1929 un crédit lui permettant de verser trois Iuensualités au P. E. malade au lieu d'une con1me jusqu'ici. Cette mesure entr'e en vigueur avec le prochain budget, soit le. premiei' janvier 1929.· Comme jusqu 'ici, l'instituteur n1alade devra fournir au Département une déclaration médicale du Médecin traitant. Il devra égale'm ent aviser le Département le jour où il reprend ses fonctions. Brochure « SLll' le Chemin de la Santé ». - Les maîtres et maîtresses qui désirent procurer à leurs élèves cet intéressant giène peuvent en faire la commande directem ent à 1' «Ecolier Romand », rue de Bourg, 33, Lausanne. Prix d e l'exemplaire: 10 cent.
Avis aux m~lÎ~!'es qLli cl~~'ig e nt !!.s COLll'S- -cOlnplémentail'es. -.Le Département de l'In struction Publique a adressé aux Commissions scolaires la brochure de M. Sermoud: «Pl'oclLzction et consOlnmation cie ['eaLl-eZe-vie en SLlisse '». Ces intéressants opuscules devront être distribués à vos élèves. Pour le cas où ils ne seraient ..
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pas encore en votr e possession, veuillez les récla mer à votre Commission scolaire. Pour se conformer au désir exprim.é par M. le Conseiller fédéral Musy , les maîtres sont priés d'en faire un conllnentaire discret à leurs élèves . MM. les insp ecteurs l'es questionneront lors de leur visite des cours, sur l'AlcoolisIne. Aux commisions scolail'es. - Lorsque les instituteurs doivent interrompre leurs fonctions pour une raison ou pour une autre, les Commissions scol aires sont. priées d 'en aviser le Départementet de soumettre à l'approbation du Départeluent la nomination du remplaçant. Souvent le payement des Inensualîtés est retardé 'par le fait que le Sen ice de la comptabilité du Département n'est pas r enseigné en temps utile.
Situations difficiles C'est beaucoup pour la bonne tenue d 'une école que le zèle et le dévou ement du maître, une exactitude parfaite à remplir tous ses devoirs, une sur veilla nce assidue sur la conduite des élèves, sur leurs habitudes et leurs moindres actes; c'est beaucoup en core pour leur instructi on que des connaissances étendues et solid'es de la part de l'instituteur , de l'habileté pour trans Illettre ce qu'il sait, une grande aptitude à développer l'intelligence des enfants et le talent d'éveiller en eu x le goüt de l"instruction et l'an10ur du travail. Cependant, cela ne suffit pas . Il faut encore que l'instituteur trouve aide et concours chez ceux qui doivent travailler a, ec lui à l'œuvre de l'éducation; il faut aussi qu 'il puisse disposer d 'un ensemble de moyens matériels appropriés aux besoins de son enseigneIllent. Or , ceci n 'est pas toujours le cas, et le maître rencontre sur sa route quantités d'obstacles: obstacles, du côté d'es enfants, obstacles du côté des familles , obstacles même fréqueInment du côté des autorités locales. Nous ne parlerons aujourd'hui que des difficultés qui proviennent soit des familles , soit des autorités, et :n ous indiquerons brièvement les moyens de les surn10nter. Ces difficultés se rapportent à l'éducation ou à l'enseignement, souvent aux deux à la fois. Un des l)l'incipaux obstacles à l'éducation d'e la junesse, c'est le défaut de considération pour les maîtres . Or, sans considération, il n'y a pas d'influence, pas d 'éducation. Si le père lui-même, avec l'autorité que lui donne la nature, avec l'influence qu'il peut avoir par suite de la tendresse et des soins dont il entoure ses enfants, éprouve déjà tant de peine à les conduire, con1bien la tâche sera-t-elle plus difficile à un homme qui n'a sur l'enfant qu'une autorité d'éléguée et toujours fort restreinte?
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Que deviendra surtout cette tâche, si l'autorité du maître est contestée, si elle n 'est accordée qu'avec r éserve? Si les parents parlent avec dédain de l'instituteur en présence des élèves et s'ils le traitent comme un mercenaire à qui l'on marchande son salaire et que l'on trouve toujours trop payé pour ce qu'il fait? En privant ainsi l'instituteur de son influence sur les enfants et en voulant le rendre respons able de la nullité de l'éducation qui en résulte, on commet à son égard une véritable injustice, sans pader du tort qu'ôn cause aux enfants. :Mais sans aller jusque là, que ,d'obstacles les parents n'apportent-il pas à la bonne éducatio n d'es enfants par leur indif .. férence à soutenir le maître, à app u yer ses leçons, ses recommandations expresses, à exi1ger de leurs enfants la régularité, l' assiduité dans la fréquentation de J'école. , L 'instruction ne rencontre pas de leur part des difficultés moins nombreuses. Les obstacles que nous venons de mentionner ne nuisent pas moins à l'instruction des enfants qu'à leur éducation, car pour bien instruire, il faut commencer par bien éduquer. En ce qui concerne l'instruction, beaucoup de parents trouvent qu'on est trop exigeant vis-à-vis de leurs enfants, que la durée des écoles est trop longu e, que les enfanLs n'ont pas besoin de tant de connaissances pour ce qu'ils auront à faire plus tard, etc., etc. Or, con1ment instruire convenableIllent un enfant lorsqu'il ne vient à l'école qu'une partie de l'année et parfois encore très irrégulièrement? Il oubliera durant six mois ce qu'on a eu tant de peine à lui apprendre les six autres Inois. S'il y ' a quelque chose de décourageant pour l'instituteur, c'est d'être condarané à l'œuvre de Pénélope, d 'être forcé à reCOlnmencer chaque année îa tâche péniblement ébauchée l'année précédente. Aussi, tous les efforts doivent-ils tendre à faire cesser un u sage tout aussi funeste à l'instruction qu'à l'éducation. Un travers dans lequel. tOlnb ent certains parents en ce qui concerne l'instruction que leurs enfants reçoivent il l'école, c'est qu'ils veulent s'immiscer dans les n1éthodes d 'en seignement, comme s'ils avaient eu eux aussi une formation pédagogique spéciale pendant plusieurs années. Ils ne comprennent ni les améliorations, ni les perfectionnements qu'ils repoussent d'une manière générale comme des innovations inutiles et coüteuses, en disant: « De notre temps , on ne se servait pas de toutes ces choses, et on apprenait quand lnême » . Nous n 'en finirions p as si nous voulions énumérer tous les obstacles que la bonne d'iredion des écoles rencontre de la part des familles. Il en est encore d 'un autre genre et dont nous tenons aussi à dire un mot. Certaines autorités municipalès ne remplissent certainement
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pas toutes leurs obrigations vis-à-vis de l'école. Pour s' en COl1\ aincre, il suffit de visiter certains locaux scolaires. On sera frappé de leur vicieuse distribution, de leur éclairage défectueux, de l'insuffisance du Inatériel d 'école: tableaux, cartes , objets nécessaires à l 'enseig:nement intuitif, etc. Et les bancs , con1.ment répondent-ils aux exigences pourtant si formelles de l'hygiène? Les inspecteurs scol'aires font d'es rapports sur lu n écessité d 'amél'i orations; ces rapports sont n1is au panier. Un méd'ecin scolaire nous affirmait, il y a peu d 'années, que les bras lui tomhaient devant l'incurie opiniâtre de certaines autorités con1.munales. COB1.ment, dans ces conditions, les enfants au,raient-ils du plaisir à venir dans une salle de classe où il se sentent mal à l'aise, où le défaut de 1umière rend le travail pénible, où les tableshancs condamnent le corps à une attituàe fatigante ou déformatrice? Or, un bon matériel est surtout indispensable dans une école rurale où le maître est seul pour enseigner à'es écoliers à tous l s degrés d 'instruction , d epuis l'enfant qui é tudie ses lettres jus qu 'à l'élève qui va quitter l'école. Comme il' ·d oit se multiplier en quelque sorte pour donner ses 'leçons à chaque division , il faudrait de toute nécessité lui venir en aide par un enseTnhl e de moyens propres à abréger le travail. Par une espèce de fatalité , c'est précisément dans ces écoles que ces moyens manquent le plus et qu'on est le moins porté à les fournir. Nous savons très bien que les présidents de COn1.lnUneS et leurs conseillers sont à la fois pères de famille et administrateurs d'e la commune. Comme pères de famille , ils participent souvent aux défauts de beaucoup de parents: ignorance de l'iInportance de l'éducation, sentiment peu dé\ eloppé de l'utilité de l'instruction et des nécessités de l'enseignement et, comme conséquence, trop peu de considération pour l'a personne de l'instituteur, une trop faible idée de ses services et de la dïtficulté de sa tâche. Comme administrateurs municipaux, ils se trouvent pris entre l'obligation d'employer les mesures nécessaires à la prospérité de l'école et celle de veiller avec une sage économie à la dispensation des deniers de la commune. On con1.prend que ces intérêts sont souvennt opposés, et que dans Yeur elnbarras, ·les autorités préfèrent encore subordonner l'intérêt de l'école à la question d 'économie, surtout aujourd'hui où l'on se plaint partout d'u chiffre élevé des contributions. Telle est la cause des votes parcimonieux d 'un bon nombre de municipalités en ce qui concerne les écoles primaires , telle est aussi la cause de la résistance que les instituteurs rencontrent parfois auprès d'elles, lnême dans les delnandes les mieux fondées . Les régents voient quelquefois dans ces refus le Inauvais vouloir à l'égard de l'instruction, ou peut-être même l'effet d 'une hostilité personnelle; le plus SoU\ ent il n'en est rien. Ils gagneraient à
a \'oir une Opl1ll0n différente de leurs autorités. Presque toujours en montrant qu 'on croit ù la mauvaise volonté d'es gens, on la fait naître . En paraissant au contraire, ne pas douter de la bienveillance pour nous et de la sy"n1.pathie pour nos fonction~, on réussit à leur en inspirer. Essayons lnaintenanl, de voir comment l'instituteur peut, au moins dans une certaine mesure , diminuer ou même faire disparaître les difficultés dont nous venons de parler, qu 'il s'agisse des difficultés qui proviennent des famil'les ou de celles qui sont in1.putables aux autorités communales. Faisons remarquer tout d'abord que les questions personnelles excitent toujours la méfiance. Plus donc les d'emandes des instituteurs aux autorités locales paraîtront désintéressées de leur part et plus elles sembleront dictées par l'intérêt de l'école, mieux elles seront accueillies et plus il y aUra de chances pour qu 'on y fasse droit; plus ils prouveront dans leurs relations avec les famines qu 'ils n'ont en \.ue que le bien des enfants, plus 'ces relations seront avantageuses aux progrès de l'école . Quand le personnel ensdgnant aura conquis à l'école et à l'instruction primaire les sympathies des familles et des autorités locales, il obtiendra hientôt leur bienveillance et leur sympathie pour le maître. Donc que les instituteurs se persuadent que le moyen le plus sür d 'an1.éliorer leur position est de COlTllUencer par améliorer leur école. La prospérité d'e leur école sera considérée comme leur œuvre et ce serait injurier le cœUl~ humain de ne pas croire que les familles seront disposées à faire davantage pour celui à qu i elles sauront devoir les progrès de leurs enfants. Voici encore un autre conseil. Comme on est porté à croire que quand l'instituteur réclame une amélioration quelconque, il le l'ait dans son intérêt personnel afin d'avoir moins de travail ou se donner quelque mérite, il \ aut lnieux qu 'au lieu de faire la demande lui-même, il la fasse adresser par un intern1.édiaire, 1 inspecteur, par exemple, ou un Hlembre de la cOI11.mission scolaire, à qui l'autorité -n1.unicipale ne saurait opposer la même fin ü'e non-recevoir, et à qlÜ, en cas de refus, elle sera du moins forcée de donner des raisons de quelque valeur. De plus , comme la demande ne viendra pas de l"instituteur, elle ne sera pas exposée à être repoussée .ou COlnhattue par les petites animosités personnelles, malheureusement si fréquentes dans les communes rurales. En ce qui concerne les difficultés mentionnées ci-dessus, nous a jouterons encore que 1 institu teur finira immanquablement par les surmonter s'il suit constamment l'unique voie du devoir, s'il reste àans ses droits et respecte ceux d'autrui; s'il cons en e le calme et la dïgnité qui con\ iennent à ses fonctions; s'il évite soigneusement les critiques, les blâmes, les médisances; s'il se montre toujours poli et prévenant, zélé et consciencieux.
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Chronique de l'Union Assemblée des Délégués. ,Po-:u' la première fois , à Sion, le 15 nm embre, les Délégués . de 1 UnIOn du Personnel enseignant tiennent leur assemblée annuelle. Tous l~s. districts OIH envoyé leur représentant et nous le ur adre~sons ICI nos plus sincères fél'icitations . Les présidents de JV[~rt~gny et de Monthey apparaissent même flanqués de leur secretaIre. Cette, n'larque d 'intérêt à l ' Union nous remplit de bonhe~ll' et nous forn'lon.s des vœux pour une participation plus imP?I tante aux prochaInes Assemblées. Elle facilitera la diffusion d une atmosphère de sympathie pour notre organiSl11.e et nous aurons de la sorte bientôt le bonheur de fêter l'adhésion il l'Union de tous les membres du corps enseignant primaire . A lordre du jourù'e la séance figurent les questions sl1ivantes: . 1) n0l11.inatiOI~s statuaires , 2) connaissance des ~nn'lples , 3) ral:port du comIté cantonal, 4) ses propositions , ;')} élabcwntion du Regl~ment d~ l' ~ssemblée des Délégués. H) propositions des Assemblees de DIstrICt. Monsieur Bérard adresse quelques I110ts de bienvenue aux. Délégl~és et , sans 2.utre préambule , on passe aux nominations statuaIres. . Monsieur Hugon , de Martigny-COlnbes , est appelé aux. fonc hons de Président de l'Assemblée des Délégués , lVIon :"; H~ Ul' Pignat de, S,t-Maurice à celles de Vice-président, landis que MM. BOllJ:din , H~r~men~e ?~f?-go , IIIiez et Udr y, Vétroz , font parlie de la ~OIn 111.1SS1On ete reVlSlOn . Invité ~nsuite à donner connaissance des comptes, nous ne p~u"ons pr~se~1ter que l'avoir en caisse à ce jour. MM . les Secrétall'es de DIstnct sont "ivement priés d 'activer J'encaissement des dernières cotisation s e t J'établissement définitif du bordereau. . L~ situa t.ion financière de l' nion sera publiée clans l ' « Ecole pnmall'e » du 15 janviel: 1929. Monsieur Bérard présente le rapport du comité ~antonaJ. Nous en extrayons les id'ées principales suivantes, Le dit Comité a tenu trois séances durant l'année. Son activÏ-té s'est déployée ~n~tant que possible cians le cadre des attributions qui lui ont 'été dey~lLles par les statuts. Cependant l'absence d 'organisation ferme ~t VIvante dans J'un ou l'autre district à pri, é 1re Comité cantonal de moyens d 'action efficaces ainsi qué d 'orientations et d acti,'ités nouvelles. L Union est encore en voie de formation et ne produira son plein que lorsque tous nos membres se seront hipn imprégnés de l'organisation établie. Néanmoins l'activité du comité a été très intense. Releyons à la hâte la nomination GU secrétaire, l'exécution
des déôsions de l'Asseml lée générale , la proposition au Département de FUnification des réglures et qualités de papier pour les cahiers d école celle de 1 indemnité pour les instituteurs au chômalo'e avec' ersement pendant trois mois de leur traitement aux instituteurs 'malades 1 introduction du principe des allocations familiales , la deman'd e au DéparteI11.ent fédéral d'e l'Intérieur de l'augmentation de la subvention scohüre, 1 abonnement à di~fé rentes revues Fou, erture d un compte de chèques , l 'élaboratIOn d 'un l)}'Ol'et de rèŒlem ent pour l'Assel11.blée des Délégués , l'envoi1 , n d 'une circulaire avec bulletin de versement à tout le personne enseignant, l'information dans les journeaux en faveur de l'a loi sur le chômage, l'aide accordée à quelques uns de nos collègues dans l'embarras , les démarches auprès des députés pour l'aboutissement de nos revendications, l'appel aux. instituteurs du HautValais pour leur adhésion à ] Un~o.n , 1 étude des lois sco~~ires. et caisses de retraite des cantons V01S1ns , en vue de la modIfIcatIOn de celles qui nous régissent, l'étud e de réformes à introd'uire dans la prochaine modification de la loi scolaire, les tentatives auprès du cartel chrétien-social pour l'obtention de renseignements et enfin 1 envoi d 'une correspondance volumineuse en vue du placeInent des instituteurs, Nous négligeons ici certains détails d'ordre administratif CJui, malgré Jreur insilgnifiance, absorbent malgré tout du temvs et du travail. L Assemblée adop't e ensuite les propositions (Yu com.ité cantonal. Elle' regardent les principales modifications des lois scolaires , et se résument aux. points suivants: 1. Les traitements sont el1.tièrement à la charge de l'Etat. 2, La scolarité est annuelle et l'époque d es vaca n ces laissée etU choix. des commissions scolaires, :1. L 'Eta t nom.mera ]e personnel enseignant , les candidats se ront 'proposés par la commune sur préavis cie la commission scolaire. Mais 1 alloutissement. de ]a r é forme scolaire obli'ge la collaboration générale de tous les membres du corps enseignant pri maire, Il < y a donc œln l~e d ' apostolat à accomplir. Il s'agit. de s' arrêter ù des formules précises appuyées par une argumentahon profonde , Après ct'iscussion on aboutit à la proposition Pignat. Le Comité cantonal préparera et présentera aux Assemblées de District un projet de modification de la loi. Ce projet remanié par le Comité cantonal, selon les propositions des Assemblées de District et arr êté définitivelnent, sera proposé à la Société ~T alai sanne d ' Education , à la SoCiété féminine, aux. instituteurs du Haut, puis soumis ensuite au Département de l' Instruction publique. Malheureusement , dans ]a discussion , les heures s'écoulent, rapides et hrè, es. A la hâte, l'on adopte le règlement de l'Assem-
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bMe des Délégués . L es proposition s des Di stricts, faut e de t emps, n e sont qu 'effleur ées . Nous invitons les secr étaires d es Di s tricts à n o us les trans m ettre par éqi t, elles seront discutées et étudi ées a u Comi té c::mtona l. La séance es t le, ée. L 'on emporte avec soi le sentiment d 'un e profonde es p érance. L e contact avec les collègu es de toutes les r égion s du canton vou s a r éconforté . L e courage augm ente et l'on se r em et à la tâch e avec plus d 'enthousias m e encore. j\ lI.
Langue frança ise Jeux et Spo rts ( suite)
L ectur es . - 1. S aint J ean et le chasseur. Un chasseur a yant saint J ean qui tenait un e p erdrix et la car essait d e ]a m aül , lui en tém oign a sa surpri se. «Mon a mi , lui r épondit l'ap ôtre, qu e ten ez-, ou s en n1ain ? - Un a r c, lui dit ce ch asseur. - Po urquoi don c n 'est-il p as h a ndé, et n e le ten ez -vo us p oint touj ours prêt ? _ Il n e le fa ut p as, r épondit l a utre, p ar ce q ue, s'il était t ouj ours tendu, quand .i e vou d r ais m 'en ser vir , il n 'a ur a it plus de for ce. Ne vous étonn ez clonc pas, r eprit saint J ea n , que n otr e es prit d'oi ve se r elâch er a uss i quelquefois : si n ou s Ile tenions touj ours tendu , il s' affa iblira it p ar cette contention et n ou s ne p ourrions plus n ous en ser vir, lor squ e nou s voudrions l'a ppliquer avec plus ci e j-'orce et d e ,;igu eur. » Cassien. a) Dire les temps primitifs des verb es s ui, a nts e t les conju gel' au présent de lïn dicatif : te nir un e perdri x en m ain , car esser u n oisea u , témoigne r S ~ s urprise b a nder so n ar c, se r elâch er qu elquefois, s'appliqu er a \'ec fo r ce. , b ) Cassien comp ar e l' esp rit e t l'a r c. La compa r a iso n es t eil e ju s te? c) COIllment a pp elle- t- on l'homme qui ch asse (chasse ur ), qui voit (voya nt), qui ti ent (t en eur , ten ancier ), qui tém oign e (témoin ), qui r épon d (r épon da nt), qui tire à l' a r c (a r ch er ), qui t en d (ten deur ) , qui sert (ser va nt , serviteur ), qui p eut (puissa nt). 2. L e f oo tb oll . Comme tou s les exer cices de plein air , comm e to us les jeu x de puu rsu ite aya nt po ur car actèr e essentiel d e f orcer les .joueur à ri valiser de vitesse, le foo tb a ll es t un sport excellent· 11 m et en mouve m ent les br as, les ja m bes , déyelopp e à la fois ]a force, la souplesse e t l'ad·r esse. Un b o n jou eur de footb a ll d oit p osséder à la fois un e certaine dose de cour age e t de san g- t'r oicl ; il d oit êtr e actif et a droit ; il doit sa voir ohéir et fa ire ah a nd on d e V Ll
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i:uut sentiment égoïs te. Car le fo otball , tel qu 'il es t jou é de nos jours, es t presque un e scien ce; d e jeu s au~r a g.e qu 'il é t?~t allt ~'efoi s . on es t a rrivé à en fair e un .i eu de COmhlllalSOns varI ees . C est la gu err e a vec sa stratégie et sa tactique : .i ~ u d 'attaque, de r enconlre. ~le fe intes, avec ses tira ill eurs, ses soutien s e t ses réserves . G. d e S aint-Clair. a ) Dire les temps primilifs des \. nrh es sui"::ll1ts et l es c ~m juger a u p assé simpl e : ri vali ser. cre \'it e~se avec s ~n ad." ersmre posséder du courage, oh éir sans dl sc uter , .lou er üvec Intelh g~ n ce . h ) Deu x parties : le fo o tb a ll dé veloppe l'homme ph ysIque e t l'homm e morflL Refa ire le p la n. . c) Dire le contraire de : Lou s (nul ), de pl'ein a ir (de ch a ml?r eL p ours uite (fuite), essenti e l (commun ) , for cer ( a.h a nd ~mn er , l alss~r lihre), .ioueur (sp ecta teur ), excell ent (m a U~' al S, detes tahl e, n efas te), f or ce (faibl esse, a n émi e), so upl esse ( r al.d e ~ll' ), a c1resse (m ala dr esse), courage (l âch eté, moll esse), sang- ITOld (e ml~o r tem e n t. p ass ion ) actif (inactif) , ob éi r (désoh éir), ~~o ï s le (altrm ste), S? U valge (c i vili sé, poli cé) , vari é (monoton e, llllI/ orm e), gu err e (p an:. ) , atta qu e (défen se). . , , . ," .. :3. Un e prom enud e en aernplcll1 e. .J al pu enfl11 m e, l~l n ce l d a n s l'az ur , en plein ciel, a vec, devant m es yeu x, la route aen enn e et f] ui de, p a r-dessu s la pl aine b aignée ' de ra yons.; les r outes,. les fossés, les t:tlu s, les a rbr es, tou t galopa it sou s mm da ns un e fa n tas m agori e d e so nge . .Je côtoyais les yill ages a ux hlan cs. cloch ers; les f erm es ri aient a u soleil ; les labo ureurs m e r ega rd aIent avec , da n s les yeu x, un e s tup éfaction s oudain ~, le ges te ü1te lT OI~lpU , la face éh ahi e. J e l'n 'étais tracé un cb emm s ur la car te et ,le le suivais avec un e p arfa ite exacti tude, san s c1éyier u n in ;t~nt ile la lign e tra cée . L. Blerzot . :t) Dire les temps primitifs des verh es s ui ya nts et les con juge r en s ui~ e a u présent de l'i n di c~ tif: se la nce r da n s 1 az ur : galop er da n s la pl a in e, cMoyer un vI1I age r ega rd er a vec stup efacti on , se tr acer Ull ch emin , dévier de sa rou te. h ) Qu ell es son t les i m pressions : r i de l' av iateur; 2° des sp ectaJ eu rs ? c) Donn er des hom on ym es de : pu (pus , il put), plein (il plaint, pla in), m es (m ets, il m et , Mai , m ais, m a ie), p ar -dessu s (par dessu s), pl a in e (pl'ein e), sou s (soul , sou ), moi (m oi), f erm e (il f erm e, f erm e), face (fasse) . . .,.. , . .~ 4. A l'affût. J 'entr ai sou s hOlS et .1 a rn.vaI a 1~0l1 ? ftut p ar le co uy ert. J e r estai là hi en cflla tr e h eur es, lmm obll e, ecouta nt les b ruits lointains . . . , :lVIalgr é m a p atien ce, .i e commen çais à cl ése~ p é r er , qu and toutù-coup .l e voi s veni r d a ns le senti er un gros a nIm a I :d ont les ~' eux lui sa ient connue des ch a ndell es . Le loup lTlar ch aIl c1ou cem e ~1t comm e un e h ê te hien r epu e, qui a vait fa it gr assem ent sa l:l1lt . A m esur e qu 'il a pproch ait .l e le vo~a i s m ieu x :, c'~ta it UT~ YI eUX lou p vr aim ent sup erhe a vec so n pOlI rud e et epal S ses ep aul es
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rohustes et son énorme tête aux oreilles dressées, au nez pointu. Je le tenais au bout de mon canon de fusil, le doigt sur le dédic et, lorsqu 'il fut à dix pas , je lui lâchai le coup en plein poilrail. II fit un saut jeta un hurlement rauque, comme un sanglot étouf fé par le sang et retomha raide mort. El~gi!ne Le Roy. a) Dire les temps primitifs des verbes suivants et les con jllgue r ensuit~ au pa ssé simple: entrer sous hois , arriver ~l SOlI affût, rester immohile, 'commencer à se désespérer , marcher dou cement, tenir un loup au bout de son fusil , lâcher un ('oup de fnsi 1. h) Trois parties d'ans ce récH: l'attente l'arriyée du loup., la lllOrt du loup. Refaire le pl'an. c) Dire un nom formé de : entrer (entrée), arriver (arrivée) , rester (restant, reste) , écouter (aux écoutes) , commencer (com mencement) , désespérer (désespoir, désespérance) , voir (vision) ,-enir (venue) mar ch er (marche, marcheur) , approcher (approcher '( approche), dresser (dresseur , dressage, dressoir), tenir (te nue tenailles), lâcher (lâchage), é touffeT (ét()uffement), retomh er (retombée) . 5. Partie de canotage. Tous mes cahiers de classe au foncl du bateau, la veste à bas le chapeau en arrière , et, dans les cheve nx le bon coup d 'éventail de la brise d 'eàu, .le tirais ferme sur mes ranles, en fronçant les sourcils pour bien me d'onner la tour nure d un vieux l'oup de mer ... Par moments , à la vigueur de mes efforts, à l'élan de l'eau sous ma barque, .l e me figurai s que .i allais lrès vite; n1ais , en relevant la tête, je voyais toujours le même arhre, le même mur en face de moi , sur la rive. Enfin, à force de fatigues tout moite et rouge de chalcur. .i e l)arvenais à sortir de la ville. Le terrible, par exemple, c était le retour , l'a rentrée; fayais beau revenir à toutes rames , j'arrivai s toujours trop tard , longtemps après la sortie des classes. A . Daudet. a) Dire les temps primitil's des verbes suivants et les con juguer ensuite au présent de l'indicatif: tirer sur les rames, fron cer les sourcils, se figurer aller très vite, sortir de la ville, n)\'t'nir à toutes rames, alTi\ er après la sortie des elas'ics. h) Le gamin dont il est question ici faisait l"école buisson nière . A qucls d'éL.l ils le reconnaît-on? c) Dire les verbes dérivés de : fond (fonder, foncer , enfoncer . défoncer) veste (, êtir, dévêtir) , bas (baisser abaisser, surbaisser) hon (bonifier), ferme (affermir, raffermir), rame (ramer) , sourcil (sourciller), effort (s'efforcer) , élan (élancer) , barque (emharquer. débarquer) , tête (s 'entêter) , mur (murer , emmurer, emmuraiIler). l'i\'e (arriver), retour (retourner) , tard (tarder , retarder) . G. Jeux cl' enfants. Je vais vous dire le jeu qui nous amusn le plus pendant deux étés.
Voici: au début 011 é lait des chenilles on se traînait par terre , péniblement , sur le venlre et sur les genoux , cherch::ll1t des feuilles pour manger. Puis bientôt , on se figurait qu'un invincible som · meil nous engourdissait les sens, et on allait se coucher d'ans quelque recoin sous les branches , la tête recouverte de son tahli er blanc: on était devenu des cocons des chrysalide:'i. Cet état durait pIns ou moins longtemps , et nous e ntrions si bien dans notre rôle d 'in secte en métamorphose, qu une oreille indiscrète eût pu saisir d es phrases de ce genre, échangées entre nou s sur un ton de COll"iction compl'è te: «Penses-tu que lu t'envoleras hientôt ? - Oh ~ je sens que ce ne sera pas lon g cette foi s ' dans mes épaules d é.iù ... ça se déplie ... » (ça , naturellement, c'était les ailes.) Enfin, on se réveillait, on s'étirait en prenant des poses et 's ans plus rien dire, comme pénétré d'u grand phénomène de la transformation finale ... Puis, tout à coup, on commençait d'es courses folles , très légères , en petits souliers minces toujours; à deux m.ains, on ten:1Ït les coins de son tabl'ier de béb é qu'on agitait tout le temps en manière d 'ailes; on courait, on courait, se pours ui, ant, se fuyant. 's e croisant en courhes hrusques et fantasque s; on allait sentir de près toutes les fleurs , imitant le continuel empressement des 1)ha1ènes ; et on imitait leur bourdonn ement aussi en faisant: «Hou , ou , ou ... » l::t bouche ù demi fermée et les .ioues bien gonflées cl' air .. , Pierre Loti. n) Dire les temps primitifs des verhes suivants e t les conju guer ensuite au passé simple: s'amuser au jeu se t'aîner par terre , s'e ngourdir de sommeil se coucher sous les hranches , s'étirer en prenant des poses, s'agiter comme un pap111'On . b) Ces enfants jouen t «ù la chenille qui devient papillon ,) . Quelles sont les transformations successives du papillon ? Com m ent sont-elles figurées dans le .ieu d'es petits? c) Dire un adjectif d érivé de : jeu (joueur), été (estival), terre (terrestre t.e rreux , terri en) , l'euille (feuil'lu) , sommeil (somnifère) , sens (sensuel), état (stationnaire) , conviction (convaincu) ail e (ail é), ph é nomène (phé noménal) , main (maniable, manue1) courl) e (courbé), fleur (fleuri , floral) , bouche (buccal). 7. Le manège des ch evaux de bois. Le manège des Che\'LHI\ de hois tournait aux sons d 'un puissant orgue de harbarie. Etincelant de verroteries , de glaces de houles de verre, d e franges· d'or e t d 'argent, paré cre den~ell'es et de fanfreluches , il ruissebit de s pl endeurs papillotantes et légè res . Jean n 'aurait pa s su donner un nom :1 la moitié des choses qui l' éblouissaient. Cela hrillait , cela chantait, cela tournait ,. c'était beau comme le Paradis donl on lui parIait qu.e lquefois ; voil'à ù peu près tout ce qu il aurait pll dire, Il eût été plus incapable encore de dépeindre sa joie, quand, l1issé sur Je cheval de carton qu'empalait une barre de fer, il se .'entait emporté dans la course vertigineuse du manège. Mais qu ' un tour étnit vite p 3ssé . l ne cloche sonnait et. ù
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ce sign a l, le ch eva l qui , les ye ux b a ndés , virait entre les dr ap eri es et l'es dentell es , ral enti ssait le pas ; le m a n ège faisait en cor e deux ou trois to urs, puis, a vec le ch eval s'arrêtait. Il f allait d escendre L ouis .Mer cier. ou débourser un sou de plus. a) Dire les t.emp s primitifs des verb es s ui vants et les con . .iugu er en suite à l indi catif présent: tourner a u x sons d 'un orgll e de barba ri e, se pa r er de dentell es et d e fanfr eluch es, se hisser sur un ch eva l, se sentir emporté, r a lentir le pas, débourser un sou . b) Dan s toute la premi èr e p a rtie - .iusqu 'a u son de cloch e _ to us les a d.i ectifs son t ch oisis pour r enforcer l'iùée de b eauté. Le dém ontrer. c) Dire un ve rb e d érivé de : ch eval (ch evau ch er) , bois (boiser , déboi ser ) , so n (sonn er , r éso nner ) , glace (glacer) , verre (, itri/ïer) or (dor er , auréfi er) , n om (no m.m er dén omm er ) b eau (embellir) joie (jouir , r é.iouir) , harre (b arrer , r en1h arr er) , f er (ferr er , défer rer , enferr er). tour (tourn er , détourner , r etourn er , contourn er ) , pas (passer ,dépa sser , outrepasser , trép asser) , trois (tripl er ) , sou (solder ) .
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Le cerf.. volant
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Bien au-d esu s de la m er bl eu e, Da n s le ciel clair , De son intermin a hl e qu eu e Balayant l'a ir , E t comme un gros corps sa ns cervell e, Cabrio1an t, S'agit e au h a ut d 'u ne fk ell e Le cerf -vol a nt. Ma jes tu eu sem ent coca sse, T out galonné, Au h ea u mili eu de sa carcasse, Il es t orn é D 'un gra nd soleil où l'o r rui ssell e E tin cela nt, E t qu e vient tr ou er la fi cell e Du cerf-vo1ant. Le gra nd oi seau fa ntasquE' et b ête Du fil léger Veut , p ar maint et Inaint COllp cre tê te Se déga ger; Mais un e for ce l'en sor cèle L e turhul ent... C'es t l'enfant qui ti ent la fi celle Du cerf -vol a nt.
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Ainsi da n s le lnonde où n o us somm es, Co mbien souvent , Nous voÏl-o n r ester , pau vr es homm es Bas da n s le vent! L e gr a nd ciel libre nuus a ppell e Affriol a nt... l'VIais un e main ti ent la fi cell e Du cerf -volant. J acques Normand.
Les vieux 10uets Ils sont tou t au fond du gr eni er , E ntassés d'ans un gra nd p a ni er , L es vieux .i ouj o ux de m on enfa nce; E t p our to us ceu x qui n' en ont pas Bie n sou vent, m a Mèr e, tu vas En ch er ch er là p ar hienfai san ce. Tu montes le "ieil esca li er , Dont tu se ns la r ampe plier Dès qu e la frôlent tes n1a ins bla n ch es; Puis, le cou ver cle so ul evé , Après avoir lon gtemps r êvé , Sur tous ces débris tu te pench es: Pau vr es fortin s dém a ntelés . Ch e vaux , p a r les " er s épil és , ' oitures a u x solides r o ues, Sa bre terni , pantin cassé, Eyoquan t, pour toi le Passé, Des larmes coulent s ur tes JOLi es! Tu le sai s, lu le sais trop hi ell Ces .i eux n e seryent plu s à rien Qu 'à m e ttre aiIJ eurs, qu elqu e all égresse; Cependant , de t' en sép a rer Ma .Mèr e, cela fa it pl eur er Ta délicieu se tendresse? Ici-bas, tout es t, :mité ; Mais d 'avoir f a it la charité, Ton cœ ur tr ou, e sa récompense Chaque foi s qu 'un petit enfa nt Se réjouit en r ecevant Un vie ux jo uet de m on enfa nee. Re né d Helbingue
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Rédactions.
1. Un catalogue cle jou ets. Vous avez , ' U et feuill eté lin catalogue de jouets. Décrivez-le. Vos r éflexions. Développemenl. - Et voilà que, comme les proprié ta ires d e' grands magilsins . Saint Nicolas 111i-n1ême envoie le catalog ue des, jouets à la mode cette année. Quand .ie dis à la mod'e, c'est ma nière de parler , car il y a des .iouets . .. éternels. Malgré la mod e changeante et sotte souvent, la tambour reste ta mbour , le salwe sahre, et le pantin pantin. Mais les goüts des parents chan gent; or , ce sont eux , qui , chez Saint Nkolas , choisissent pour leurs p etits. E l voilà comn1ent pour se hausser au niveau du progrès et conten ter sa clientèle, le bon vieux Saint a dü modifier ses étrennes. 1] a m aintenant le chemin de fer électriqu e, la poupée 's avante, le mi nuscul e m,énage en fin e porcelaine, l'auto pour balnbin - avec pneus crevables et condLli te intéri eure - le ballon captif, l'aéroplane de gu erre, le cinéma et le m écano. Et co mm e mon toul p eti l frère s'éta it hi ssé sur un e cha ise, debout derrière mon épaul e pOUL' ,"air lui au ssi les images, j'ai dû tourn er tou tes les p ages . Et sav ezvous ce qui l ' intére~sait Je plus, lui , l'e privilégié de Sai nt Nicolas ') Eh ! bien c'était les jou ets ... étern els. Il ne veut pas d 'aéroplane .. mais il aspire après u n clairon et un sabr e. 1\10i .1) a.ioll ten11 s encore un e car ahine ... pour fai. r e d'u bruit. 2. Au baz nr) ln veille de Saint- Nicolas. II y a les jouets exposé.., parmi lesquel's de vraies n1erveilles; il y a les promeneurs, et i i ~T a les vendeurs. Décrire successivement les trois group es . 3. Un e partie de ballon . Vou s assistez à une partie de ballon . Décrire successivement le cham_p et la lutte, les équip es' en présence, les périp éties de ln lutte en racourci le premier «bu t» . Eyi ler l'em ploi des vocables anglais dont un e mode servil e Gl ü1troduit l'u sage. Développ ement. - U n cordon de spectateurs dessine l'arcn'" uù von t se n1esurer vingt-deux champions. Dans ce rectangle a llongé au hout desquels deux portiques marquent les huts, Jes' joueurs, en maillot de sport causent amicalement. Au coup d e sifflet de l'arbitre, tous prennent place, les maillots blancs d'un côté, les maillots rouges dt' l'autre. Au milieu du .i eu, les deux lign es de cinq «avants-» se font face; dans chaque can1p, derrière ces cinq éclaireurs, trois joueurs, puis dEUX complètent l'équip e en form e de triangl e dont de gardien du but forme le sommet. L 'arbitre lance le bal10n et la partie s'eng:J.lge . Ce sont alors, des co urses p récipitées, des ruées , des passes , des enchevêiremen ts de couleurs des plus pittoresques . Un étranger au .i eu se perd'r:.1it clans 'cette confusion app arente des positions primitives. Tout ce mouvement n a qu 'un objectif: lancer le ballon au but aclYerse. Et to utes ces man œuvres, passionnén1ent suivies, s'opèrent sans bruit. Par intervalles seulemènt, un href coup de sifflet signale un e faute et arrête pour un instant le .ieu . Mais voici qu une passe savante des lTlaillots blancs a amené 'l'e hallon vers 1 un des l'mts:-
l es maillots roug es se ru en t à la défense : h~()p ta rd , le ballon roule " er s le but, un coup sourd et ... une acclamation enthousias te lllOnte des rangs des spectateurs . Le bnlIon est au but. Un peu fi ers ou un peu vexés, calmes pourtant, m a ill'ots hlancs et m aillots' rou.ges reprennent leur position premièr e. Quelques instan ts de r epos, le siffl et retentit e t la parti e recommence. 4. La petite r eine blaIl ch e. Décrire un e partie de ba lle e ntre équ ip es riv a les . Faire ressortir l"élégance de ce jeu. 5. Les plaisirs - ou les ennllis - de [a bicucletL e. Décrire un e ranO'onnée en ,élo et y introduire, a u choix , 1 éloge ou la cri liqn e de la bicycle tte: l'un e ou l'autre. (). Une .iollrn ée d e campina . Scouts, vous avez participé à un ca mpem ent. Décrire le lieu c1lOi~i et l'emploi de ,"otre journée.
L'eau (suite) A dj ectifs (voir No ;) et suivants , Ecole primaire No 13 - 192ï ) Co ntraires,' L 'eau bienfaisante on dé, astatrice. L 'eau limpide ou , l'angeu se. L 'eau co urante ou stagna nte. L 'eau potable ou in1pure . Verb es . Ranger les v erbes. - Jaill'ir, s'amasser , sourdre, suin ter, ruisseler, s'égoutter, tressaillir , baigner, arroser, irriguer , filtrer, s 'infiltrer , pleuvoir , grêler, neiger - pui ser verser abreu,'er, désaltérer , se gorger 'i apaiser _étanch er la soif, éteindre la .':ioif , laver , netto yer , blanchir, lessiver , rincer, empeser , r epasse r Le linge, inonder , ,d éborder , h au sser , haisser, ravager , saccager , ra, iner , emporter , coul er , se noyer, na ger, surnager, flotter , débiter, se doucher baptiser , ondoyer , geler, degeler , congeler, évapOl'er, se je ter, d escendre" remonter le co urant, creus er , dévaster, ra vager, n1urmurer , serpenter , s'écoul er , s 'infiltrer , disparaltre , l11.ugir, entralner - déborder aborder, tr a nsborder - purifier. . .':i tériliser , fertili ser , sanctifier - n1archer, dissoudre - plonger. r epl onger , enfoncer , naviguer affluer, refluer , afflouer , r enflouer. L'cou,' sourdre, jaiI'lir, couler, ruisseler , s'infiltrer , etc. L e rllisseau,' murmurer, chanter, .iaser , serpenter. La rivièr e ,' haigner , arroser, fertiliser. Le t01'r ent: bondir, rouler , écumer , se précipiter , dévaster. L )affluent : se réunir, se jeter , grossir. Lo lnvandière,' savonner, frotter , rincer , bavarder. Le SCLVon,' mousser , détacher, dégraisser-. L e batea u: flotter , naviguer , fendre, si1Jonner , sombrer , s'engloutir L e pêcheur,' amorcer, ferr er , capturer. ' L e gal'cl e-pêche: surveiller r éprimander. Lo pluie ,' fouetter , cingler, entrer, pénétrer, ruisseler , couler. L )eau " cJapoter, murmurer , chanter, humecter , rafraîchir. r efl éter, croupir, se transformer , s'évaporer. La source,' jaillir, murmurer , .iaser, tarir. Mettre ces verhes ù la troisièm e personne du pluri el.
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Mettre ces verhes ù l'imparfait , au passé simple, au futur·. Mettre sous cette forme: .le suis ruiss eau , je murmure, je chante, etc. Tu es ruisseau , tu murmures , tn chantes , etc.
Dictées - Crammaire La pluie. La pluie Lombe. Ce n 'était d abord qu'une légère pluie; c'est maintenant une ·averse . Tout ruisselle: les toits les chemins, les rues. Pour s abriter, les passants ont mis l'etH' 1m. perméable ou ouvert leur parapluie. Les chemins sont boueux et défoncés. Le brouillaru. Ce matin le soleil ne se montre pas. Un brouil lard épais emplit toute la vallée. L horizon est bien petit; à pein e voit-on à quelques pas. Aucun oiseau ne' se montre, aucun cri n e se rait entench:e. Peut-ê tre le soleil dissipera-t-il tantôt ces vapeurs épaisses. Rien alors ne restera du brouillard, qu 'une rosée sur l'herbe. La s()utce coule: c'est un sim.ple filet d 'eau. Grossi, on rap pelle le ruisseau. Plusieurs ruisseaux se réunissent pour forn1er une rivière. Quelques rivières mélangent leurs eaux et deviennent un fleuve. Le fJeln e se jette dans l'a n1er. Il pleut. La nue s 'ouvre, la pluie raye l'air et frappe le sol. De deux choses l'une: ou ses (g outtes glisseront jusqu au ruisseau de là jusqu'au torrent; ou elles entreront sous terre. Le sort de celles qui coulent sous le soleil n'a rien de mystérieux. On connaît maintenant le ténél l'eux voyage de celles qui pénètrent dan s le sol. O. Reclus. a) Expliquer les mots uue , sort, m.ystérieux, ténébreux , pénètrent. la nue: les nuages chargés de pluie. l'e sort: ce qui arrivera. mystérieux: qui contient quelque secret. pénètrent: entrent profondément. b) Mots de la Inême famille de nue: nuage, nuée, nuageux , nuance, nuancer. c) Relever les noms, les verbes. d) MeUre les verbes au futur. Une goutte cfeclll. Je suis née par un Inatin de mai. Il pleuvait. La tête la première, je tombais dans le calice d'une giroflée. Quelle chute! J'avais peur et je tremblais. De ses pétal'es, la giroflée m.e caressa doucement au soleil, me berça. J'étais devenue une perle étincelante, plus belle que le plus beau diamant. D'après Fournier. Mon bateau. Mon petit bateau flotte sur le bassin du parc. Le vent gonfle sa voil'e. courbe sa mâture et fait pencher le léger
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esquif. Plus tard, je naviguerai sur un ,rai bateau , je serai un vrai marin. Ecl'ivons : je flotte, tu flottes - le bateau: floUe; le bassin le matin - le moulin; le vent gonfle, nous gonflons; je fais pencher, tu fais pencher - je naviguerai, tu navigueras, etc. Au bord de la mer. La n1.arée basse laissait apercevoir, entre la lisière écumeuse des flots e t le dernier échelon de la falaise , le lit de l'Océan pa,:é de roches et tapissé à'e végétations noirâtres. Des flaques d 'eau n1.iroitaient au loin parmi les varechs et deux ou trois chercheurs de crabes, si petits qu 'on les aurait pris pour des oiseaux-pêcheurs , se promenaient au hord des lagunes. E. Fromentin. Lisière écumeuse: bord de la mer, ' blanc d 'écume. Echelon: bâton d 'échélle, ici, la base de la falaise. vëgétation : ensemble des végétaux. miroiter: renvoyer la IUlnière, comme un miroir. varech: plante marine. crabe ': animal crustacé qu 'on trouve au bord de la mer. h) Ecrire la dictée au présent. c) Conjuguer au futur: se promener au bord d'es lagunes. cl) bas, basse; gras, grasse; gros, gi'osse ; las , lasse. SUl' le canal. Une péniche chargée de tonneaux vogue sur le canal. EUe est tirée, au moyen d 'un long câble, par deux chevaux qui remontent ]a rive. Le marinier tient la harre et dirige la marche du bateau . Les carpes. Dans les profondeurs de l'eau claire, les carpes se promenaient. Toute leur file déployait avec une lenteur facile , un lnouvement égal et sinueux. On avait peine à distinguer leur dos noirâtre, mais parfois elles se retournaient toutes d'un coup de queue et, alors, dans la profondeur de l'eau, on voyait hriller leurs, entres blancs et leurs nageoires.· E. Mosselly. File: rangée d 'objets ou d 'êtres vivants placés l'un derdère l'autre. sinueux: qui fait des détours. noirâtre: d'une couleur tirant sur le noir (rapprocher: rougeâtre, jaunâtre, ... )
EN CLANANT ~
La rencontre des anges
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A mi- chemin dlI ciel et de ce triste 1nonde, Dans les jardins d'azur que la lumière inonde, Au détour d'lIn sentier bordé d'nstl'es en flelIrs. Un nnge souriant rencontre lln ange en plellrs.
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Celui qlli souriait rel1lOntait de la terre; L'autre eIl venant vers nous penchait SOIl front Clustère. - Frère, dit le premier, quel dellil voile tes yeux? - Un nouveau-né In'attend là-bas , bien loin des cieux)' - Mais d'o ù vient le bonheur qui fait battr e ton aile? .. - J'ai pris dans un berceClu cette fleur éternelle. P. Delaporte.
chons une patrie. Le plus intrépide voyageur , l'explorateur le plus infatigable ne saurait sans fin ni trève voguer de lieu en lieu. Après l'attraction du lointain , les. courses a, entureuses , les périls affrontés, les · spectacles contemplés, le désir s'éveiI1e au cœur de rencontrer un gîte. Plus nous avons vu de pa~'s, d'homnles et de choses , plus 1 intime soif grandit de kt demeure stable, de la paix et des affections du foyer domestique . Le Juif-Errant luimême n 'a qu un soupir: fah'e une hane, et pour toujours. Abri sûr, point de ralliement où tous ses chemins le ramènent, le toit, pour 1 hom.me, est" autre chose encore, et plus que cela. C'est une des formes matérielles en qui se traduit et se rnanifeste son esprit. L 'hom.me a h esoin de se créer un monde à so n image; qui l'aide à s'affirmer , à se rester fidèle à lui ,même. La demeure est le résumé de ce monde. Il y a en elle un. langage saisissant. Depuis l'ahri rudimentaire et grossier .iusqu'à l'hahitation la plus accom.plie, toute maison révèle l'âllle de l'habitant. Les lignes de la toiture et des nlurs. Les contours des fenêtres, les couleurs de la façade, l'arrangement e t le style des Ineubles , les portraits, les tableaux, la cuisine, la table, l'atelier et jusqu'à la fleur que nous cultivons sur la fenêtre, tout porte le cachet humain.
La lettre quim}Cirrive est de noir entourée: El! e annonce la mort et j'hésite il [}ouvrir. M nll âme 11' est ,;amais tranquille et l'assur ée A cette voix qui (lit: «Quel qu) un vient cl e mourir! » Ami vieill([lTl) enfant) fille ou femme adorée) Quel est le corps glacé qu' un marbre va couvrir? Sous quel toit la douleur est-elle encore entrée? Qui va portel' le deuil, et quels cœurs vont souffrir ? Je clevrClis le savoir! mais l' heure est trop remphe. De dél((is en délais, l'âlne en soi se replie: On remettait hier, on oublie UU';OLLrcl'luzi. A l'ami de vingt cms on aiourne un sourire, Et la lettre de mort un matin vient vous dire: « Vnus ne le verrez plllS .ramais! ... Priez pour lui!
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E . Manuel.
Le toit _ Je franchis d 'un cœur ému le seuil de}a demeure Inimaine dont le seul nom résumé, pour chacun, tant de souvenirs. Le toit est d'abord un abri. Le froid et la chal-eur, toutes les intempéries et tous les ennuis, poussant l'homme à le créer et à le fortifier. A qui Inanque ce refuge , tout manque. Pour écrire d'un trait la suprême misère, nous disons d 'un honune qu il est sans feu ni lieu . Vouliez-vous, au contraire, une des plus parfaites images du bonheur civilisé, la voici. Une famille au grand complet, jeunes et vieux en cercle, sous le toit protecteur, près d 'une joyeuse flaIllbée , où le repas du soir chante dans le grand chaudron. Mais le toit est autre chose qu'un abri; il est un centre de stabilité. Si r'homme n'avait pas besoin de demeure pour se couvrir et se garantir, il se sentirait pressé de trouyer, dans ce vaste Inonde, un coin à lui, un home familier pour s'y fixer. Il est vrai que la vie est un voyalge et nous tous des pélerins; mais nous cher-
Tel est l 'honlme, son idéal, sa yie, telle est sa demeure. Chaque civilisation , chaque époque n1arquante de l'histoire a eu sa Inaison décalque fidèle de son état social. Bâtir a toujours été un acte de foi et une déclaration de principes. L 'honlme assied sa Inaison, sur le fond qui lui inspire le plus de confiance, avec les matériaux qui hIi paraissent offrir le plus de garantie, et il sait lui donner la figure de son âme, la physionomie de son goût, l'allure de sa volonté . Sa dem.eure est ornée de sa yertu, chaud e de sa tendresse, souillée de son impureté. Sa 11ienveiUance y sourit, sa nléchante humeur y grogùe. La nlaison de l'un est conlme un e bauge de sanglier farouche et de mauvais accueil , la maison de l'autre est avenante et familière, nlên1e à l'hôte d 'un jour , à l'étranger qui passe. Ici, on se ,oit entouré comme d'un parfum religieux, c'est presque un sanctuaire . Là , tout rapel1e les intérêts positifs , Je calcul, l'âpre combat pour l'a possession: YOUS vous croyez au marché ou à In Bourse. Ailleurs ,dès le seuil, une atmosphère studieuse nous enveloppe, il s'exhale des lieux je ne sais rrueUe puissance de rêve et de pensée, qui gagne le visiteur le plus obtus. De nombreux intérieurs font penser au restaurant, à l'hôtel , et même à une gare de chenlin de fer, Dans certains autres, on se rappelle involontairement ce passage du livre de Job: «L'hypocrite construit sa n1aison comlne l'araignée construit si toile. » Tout y est combiné pour circonvenir, leurrer, séduire ... Cet esprit des lieux se respire, se sent et prouve son pouvoir par nlille organes. Il est d'une réalité si intense, qu'il se mani< feste là Inême où l 'homlne n 'a aucune prise sur la forme exté-
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rieure de sa. dem.eure. Prenez au hasard , dans une de ces, astes maisons ouyrières qu 'on appelle casernes, sur le même corridor , une dizaine d'habitations. Elles sont identiques , même taille, n1ême exposition, lnême plan. Et pourtant eIJes diffèrent entre elles d'une façon notabl e, et présentent parfois d'étranges contrastes. On n~y respire pas le n1ême air . Telle est la différence des impressions reçues, qu'en passant de l'une dans l'autre, on croit avoir franchi une frontière , émigré dans un autre .contÎnent. C'est qu 'une charl1bre, voire une cellul'e de prison prend la physionomie du locataire. Les Inêmes gants sur des mains différentes, les n1êmes vêtements et les 111.êmes chapeaux de femmes , portés par d 'autres personnes , changent d'aspect et se transforment selon la taille, l'esprit et l'éducation de celles qui s'en servent. Et les mêmes murs , encadrant d'autres p ersonnes, produisent un effet tout différent. Chades ,~T agner.
GOmIne il est dit plus haut , plusieurs procédés peuvent aider à l'étude de l'addition en passant par la Dizaine. Au maître de choisir celui de ces procédés qui lui conviellt le mIeux. 1el' procédé) que l'on peut appeler le procéde d'es fiches et qui consiste dans l'elnploi : a) de deux planchettes percées chacune de dix trous; b) d 'une vingtaine de chevilles en bois ou en liège. 2c procédé. - Un cercle de la éièves se donnant la main pour former la Dizaine. Pour opérer l'exercice « 7 5 », on peut procéder comme suit: Trois des élèves pl'acés en cercle se détachent laissant ainsi la Dizaine incomplète. Ensuite 5 élèves sont envoyés pour se joindre aux 7 res tant en cercle; 3 se placeront ·d'abord pour complèter la Dizaine, puis ceux-ci soulevant les bras laisseront pénétrer d'ans le cercle les 2 autres élèves. Pendant que les écoliers appelés à effectuer le calcul manœuvrent, ceux qui assistent à l'opération comptent à haute voix disant au moment où les trois premiers élèves se joign en t aux 7 pour compléter le cercle « 7 3 égale la » et au moment où les 2 autres s'introduisent clans Je cercle « la 2 = 12 ». Ce procédé ù l'avantage de meUre beaucoup d 'élèves en mOll "ement et donner ainsi grand intérê t ù la leçon.
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Lecon , de calcul Addition. -
Passage par la Dizaine.
Pour les élèves qui ont bien étuàïé les nombres d e 1 à 10, l'étude des dix nombres suivants n 'es t plus qu 'un jeu. Une difficultt. cependant se recontre dans cette étude c'est le passage par la Dizailie. Exemple: 6 7. Cet exercice est comme l'es autres, basé sur la connaissance approfonà'ie des dix premiers nombres. En effet, pour · effectuer l'opération « 6 7 » l'enfant doit trouver sans hésitation qu'il manque 4 à f) pour faire 10, et que 7 c est 4 3. La difficulté consiste donc uniquement dans la façon d opé-
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3e procédé. - :M atériel intuitif. - Un petit tahl eau r ecta ngulaire divisé en deux parties dans le sens de la largeur par un e réglette servant à porter les petites 11ancartes suivantes: 2 pancartes portant le chiffre 1
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Plusieurs procédés intuitifs peuvent aider à l 'enseignement du passage par la Dizaine. Avant cl'énumér2r ces différents procédés , VOICI un tableau qui est destiné à faciliter le passage par la Dizaine. 56789
10 =
+ 5
+ 4
+. + 3·
2
+
=
10
1
Il suffit de regarder ce tableau pour constater que la somme des deux chiffres superposés égale 10. Pour mieux le faire sai-.;ir par les élèves arriérés il est utile que chaque paire de chiffn~'3 ait une couleur spéciale, et que chaque chiffre porte sa valeur indiquée au moyen de points disposés comlne pour l'étude des c inq premiers chiffres .
;3 4 ;)
1 pancarte ». 1 1 1
+
rel'.
2
2 2 2
+
()
7 8
U ne réglette sera également placée à la partie inférieure du tahleau. Cette réglette est destinée à porter les pancartes qu e r élè ve de, ra manier pour effectuer l'exercice du passage par hl dizaine. Fonctionnement. - Soit à effectuer 8 5. L 'enfant écrit d"abord sur la partie inférieure du tableau l'opération 8 5; puis , après le « ; » ~ui signifie « c'est », il écrit de nouveau le chiffre 8 suivi du signe « Sachant qu 'il manque 2 Ù 8 pour faire la il prend' sur la réglette supérieure la pancarte portant le chiffre 2 et la place sur la réglette inférieure à la suite du signe « » . Sachant également que 5 c'est 2 3, après avoir de nouveau tracé un signe plus, il pl'ace la pancarte portant le chiffre 3 et la fait suivre du signe « = » ; ensuite reprenant la lecture du tra,;ail l'enfant dit: 8 5 ; 8 2 égale dix, réunit par
+
+
+».
+
+
+
+
/ -
un arc' ces deux derniers chiffres et écrit au-dessus le nombre 10; puis réunissant par un second arc la dizaine avec les :3 unités il dit~ 10 +:3 égale V3 et il écrit le résultat à la suite du signe « = » . Il oh ti e nt ai n s1 : 10 ~ ~
8
371 -
370 -
+ 5 ; 8 + 2 + :3 =
13.
Hygiène L'école et le5 maladies de l'enfance Il n'est que trop évident que les program.mes scolaires 11nposent souvent aux enfants des efforts supérieurs à la résistance physique de ceux-ci. On a bien raison de dire que ~' entrée ù l 'école marque un nouveau chapitre de l'histoire ,de l'enfant. r..ela esl \ rai au point de vue physique aussi bien que dans Je domain e in telIectuel. Il ne nous paraît donc pas superflu de relever ici quelques points qui nléritent toute l'attention des parents et des instituteurs , car nous sommes d 'avis que tout aussi bien qu'à la maison pater nelle on a à l'école' le devoir de veil1er au hien être matériel et ù la santé des enfants. Chez beaucoup d 'enfants on constate dès les premières seInaines d 'école une propension à la nervosité . La première marque est l'épuisement cérébral qui se manifeste par le fait que l'enfant se fatigue anornlalemept vite en travail1ant. Puis on enregistre d'autres symptômes fâcheux , soit des maux de tête ou une peine plus grande à travailler, soit la pâleur du teint, soit aussi c[u elquefois la difficulté que l'enfant éprouve à fixer son attention e t à penser. L 'énervenlent se traduit aussi par les soubresauts que pro\'()que la lnoindre émotion ou la moindre surprise chez l'écolier qui conllnence à souffrir de cette neurasthénie scolaire. Mais ]e symptôme le plus net et aussi le plus grave est l'anémie qui se manifeste et qui ne tarde pas à s'a/ggraver si on n ' ~T Inet pas bon ordre. J 'ai souvent pu observer l'e début et trop souvent la nlarche de cette maladie. Les petites filles en sont surtout frapp ées. Elle conlmence par la perte de l'app é tit et les enfants marquent précisélnent la plus forte répugnance à prendre les aliments dont ils auraient besoin pour se fortifier. Le lait en particulier est cbns ce cas. Cependant on ne, peut pas constater une affection organique déternlinée qui provoque cette inappétence. La cause doit en être sans aucun doute une insuffisance de nutrition. Il y a quelques années, j'ai essayé de rechercher les causes de cet état de santé et les remèdes à y apporter et, sans
vouloir imposer mes idées aux parents , sous forme de règle fix.e je crois utile de donner ici le résultat de mes . expériences sur la base desquelles on pourra se former un jugement personnel. Tout d 'abord , il faut reconnaître que l'école commence trop tôt le 1natin. Les enfants fatigués dorment jusqu'à la dernif're minute , surtout en hiver ; ensuite conlmence ce qu 'on appel1e chez nous une vraie chasse, Toute la maison s occupe d 'hahiller et de pré parer l 'enfanl pour qu'il arrive assez tôt à l'école. On avale en toute hâte une tasse de café. La pluspart du temps , on ne nlange rien et l'enfant part en courant pour l'école où il arrive essoufflé et déjà énervé, mais ce qui est pis encore, c'est que le tra, ail intellectuel commence imlnédiatement, sans une minute de grâce , et c'est un effort trop considérahle pour de petits organismes . Pendant quelque temps l'enfant supporte ce fâcheux état de choses , mais il ne tarde pas à être affaibli, car l 'eslomac vide, à peine trompé par quelques gouttes de café, n 'est pas à m ê me de fournir à l'organisme les forces dont il aurait besoin et le paIn re petit corps se consume sous cet effort incessant jusqu'au moment où il est complètement épuisé. Mais ce n'est pas seulement l'anénlie et la nervosité qu'il s'agit de comhattre. Il y a aussi la position des écoliers pendant le travail. Entrez dans une classe et observez un i11s1an t la façon dont les enfants se tiennent pour écrire. La poitrine est écrasée contre le pupitre, le dos courbé, l'épaule droite en haut, 1 épaule gauch e affaissée. RésuHat : des déviations de la colonne vertéhrale et des épaules. On ne recommandera jamais ass ez aux écoliers de se tenir- bien droits pour écrire. La position courbée qu on leur laisse prendre a encore un e grave t:onséquence par le fait qu'elle entraîne la myopie, que fa vorisent encore le mauvais éclairage, l'impression trop faihle des livres scolaires , l'encre trop claire, etc. , etc. Les paren ts, pour obliger les petites écolières à se tenir droites devraient leur imposer , comme aux garçons , le sac porté sur le dos et non pas la serviette que 1 on tient sous le bras. Il y a une quantité de domaines où l'éducation scolaire et l'éducation familiale peu, ent 111archer de pair en se complétant l'une l'autre, pour le plus grand hien des enfants. Si l'es expériences que j'ai faites et dont .i ai 'consigné briève111ent ici les résultats peuvent être mises en pratique, j'en serai profondément heureux, car ce sera, j'en suis convain'c u, pour le plus grand bien de notre jeunesse, qui en deviendra plus saine , plus robuste physiquement et plus puissante au point de yue 111tellectuel. ' (Feuilles d hygiène et de médecine populaire) .
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Nos Pages
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COURRIER DES INSTITUTRICES ~==================~
SOMMAIf,'E - Vallitas; Vanitatum ... d·eau. - L 'automne. - Pensée.
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L 'art de punir. -
\7anitas vanitatum ...
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La goutte
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Au rameau vert encor où ma .ieunesse penche Vers le triste destin des fleurs) Mûris ]J({l' lu lumière intime et pal' les pleurs) DéJà les fruits sont lourds ct tant ployer la branche .. Ces fl'uits ) après ces fleurs ) qui viendra les cueillir Pour apaiser l'ardente soif de quelles lèvres? Dans le calme apais({nt où vont s)user les fièvres ) 1\1 es pensers sont troublants et lne font cléfaillil'. C'est l'automne el le crépuscule . . . A peine j'ai goûté les douceul's du matin Que les heures du sail' sonnant SUI' le Jardin FeJ'lnent le cœur D1uet de chaque campanule. Ainsi les nuits) les .tours) les printemps ) les étés Ont fui l)LIn après l'autre - ô fantasmagorie! Tous les pal'fwns sont emportés Dans un souffle de vide et de mélancolie. Il est nuit au .tardin) il est nuit SUI' 11lOn cœur; Sentiment doulourellx que tout passe et s)achève ! . . . La lumière n )est plus qu)une clail~e vapeur . .. . . . Inconsistance de nos rêves! . . . Que sentir cm dedClns et que voir cm dehors Sinon que l'amour ll1eUl't et que ICl clarté b~tisse ? Tout 11lOn passé s)estompe en une brume épaisse Où) comme lin beau fal'clin) ma Jeunesse s) enclort.
G. Thil'ouin.
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L'Art de punir
L 'art de punir est un art difficile car il exige d'e la part de l'éducateur beaucoup de vertu, de la ,:olonté, et, par-dessus tout beaucoup de jugement.
On pourrait écrire un livre entier sur l'art de punir; VOiCI résumées, en quelques mots, les conditions d'une punition sagement donnée: 1. Qüand vous corrigez un enfant , gardez votre calme, car la colère est mauvaise conseillère et fait faire d'es sottises; 2. Punissez tout de suite après un premier avis, sans discuter a "ec 1 enfant, sans faire d 'inu tiles menaces; 3. Punissez rarement, mais sévèrement. Il faut savoir fermer les yeux. sur une espièglerie sans importance pour mieux punir les j· autes où il y a méchanceté ou mauvaise volonté; 4 . Proportionnez la pénitence ù la faute commise; on ne punit pas un oubli ou une nlaI'adresse comme on punit une t'aute grave ou de nl~lice ; 5. Ne cédez .laInais devant la résistance cl un enfant, ce serait abdiquer votre autorité et a',ouer votre inlpuissance ; 6. Ne vous exposez pas à punir un innocent, entourez-\'ous de toutes les précautions nécessaires pour ne pas faire erreur; 7. Encouragez et félicitez l'enfant chaque fois qu 'il montre un peu de bonne volonté. Faites-lui surtout remarquer que son obéissance, si elle est motivée par la foi aura un jour sa récompense dans le ciel. Voici, à titre d ex.emple, un trait que nous puisons dans une étude que M. l'abhé Lecigne a publiée dans une revue de Lille sur 1 œuvre de Jean Aicard , à l'occasion de son livre Tata: Tata est la tante du petit Gustave' Bonnaud , le grand-père. II a été convenu que, lorsque 1 enfant sort pendant le dlner , il renonce par cela même à la confiture du dessert . On était don c à table. La porte était ouverte. Le petit s 'échappa et courut dans le .iardin . Ce n 'est pas grave, dit Bonnaud'. Il se fait hOlnme ; c'est l'a ,'olonté qui apparaît; ça n 'est pas un m:11. Je l'ais le chercher , ajouta-t-il sous l'œil sévère d 'Adèle (Tata). Pas avant que nous ayons mangé notre soupe, dit Tata, et que la sienne soit refroidie . Ne perdons pas l'occasion qui s'offre d ' une si belle leçon. Bonnaud, docile, mangea sa soupe, l'œil ù tout Inoment tourné vers 1:1 porte. - .J ' y vais, dit-il enfin, n 'y tenant plus. Il revint avec l 'enfant. - Notre soupe était bien bonne, bien chaude, dit Adèle. La tienne est toute froide. Le révolté prit sa cuillère et goüta la soupe. - C'est bon! dit-il, faisant bon visage ù mauvaise fortunec - Tant mieux, dit Tata.
I l
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37il -
. qu~n~\' les confitures arrivèrent, ell e en prit. l'enfa nt la re'gardalt fèl1re avec 1 attention d'un chiennat gourmand . Oh! Adèle, essaya le gi'and-père. - Puisqu il n 'en a pas voul'u , dit Taia. - Comment cela ? - Je lui ai dit: «Si tu sors, c'est que tu n e veux. pas de confiture .» Il est sorti. C'est qu il n 'en YOLilait pas. - J 'en veux hien, grogna le p etit. , - :- Trop t~rd , d.it l'inflexible Tata. J ai cru ce qu e Gus tay e m ~ ~ht. Je crOlS t?ll.lOUr~ c~ qu'on me dit. Et j'ai promi s qu'il n' .aUI aIt. pas ?e conhture, .le tIens tou.iours ce que l'ai promi s, .i e n e . mens .lamaIS. -----: J 'en veux bien, dit J'enfant, les yeux écarquillés, cherchant a comprendre le fond des choses. . - ,Puisqu'il en veut bien! dit Bonnaud. , . Adele rega rda son p èr e d 'un œil si terrible qu 'il se hMa d a.lOlüer: ,
-:-!e ne ciis. pas qu 'il. faut lui en donner . . . puisqu e tu as moi je n 'en ·prendraI pas non plus ... .le ne pourrais pas. - Vous ne vous en porterez pas plu s mal, mon père. Bonnaud la regardait tout penaud. --Le petit Gu:tave, suffoqué , sa nglotait avec ces seco uss es de tont le corps qUI anl:lOncent les gi'ands désespoirs d 'enfant. -- A?ele s~ppha Bonnaud, je ne veux pas voir ca. - C est faCIle , Illon père, éloignez-vous un J110lne;Ü . . . ,. Le pau.vre grand-père mit ses coud es sur la table et elle yit qu Il pleuraIt. ~~L ,~ois,~l~ ~s fai~ d'u chagrin, un gros chagrin à bon-papa AlOI s, la . VOIX eplOl:ee du pauvre petit sanglota : ----:- Eh bIen! E h hl en! ... donne-lui-en tout de suite à bonpapa. A ce cri, Tata fut g::rgnée aussi par les larmes. r . - , Il, aur? bon "cœ ur , .n~us s~mmes sauvés, dit-elle, mais ous n aUI ez oe confIture nI l un nI l'autre. Quand tu d' sol " , Lon O'rand' 1 4 e )els . 5 ,pere p eure el ne peut plus man g'er tu vois 1 Reg'al'de-le' bIen': ' , n ' ou b~er '.lamaIS . cela. C'est toi qui a "pri, é O'rand-père c de con f Iture parce que tu as désob éi . b . L 'enfant n 'avait plus de larmes , mais il respirait à grand bnut, par ~ec.o~lsse.s toujours. plus précipitées. - Cela faIt bIen ma], dIt Bonnaud , - Il faut souffrir pour leur faire une â~l1e dit Tata. Et ce n,'est p~s tout, reprit-eHe en s'adressant au petit~ il n 'v aura l)a.) (de mUSIque ce soir . . ' J . - Oh ! ça, dit Bonnaud, ça par' exenlp]e ! pI.oml~ ~e contraIre. ' . nî~IS s'il n'en prend pas. "
!
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Pardon , Tata! Pardon , grand-père! hurb l'enfa nt à. ce tte 111enace , _ Ah! s'écria Bonnaud, éperdu d 'anlOlH , il a clit pardon! Il l'a dit de lui-même! _ Puisqu e tu as demandé pardon de toi-m ême , tu auras de la musique, fit- elle. Et quand il s le portèrent d'an s sa chambre, il passa les bras' de l'un dan s les bras de l'autre ... A présent,i1 est à nous , dit Bonnaud, lorsque l'enfant se fut endormi aux sons les plus doux de sa flûte. NIa is, con, iens -en , j'ai été superbe . Vrai, j'ai souffert. - Et lTloi , dit Adèle croyez- Yous , mon p ère, que j'étais sur un lit ele roses? ... J'attendais cette occasion inévitable du prelui el' châtiment. Je crois que de cette épreuve dépend tou t le r este, si nous sommes logiques. _ J 'aime mieux m 'êtr e chargé des récréations! d'it le "ieux.. Allon s dormir , c'est un l'Op os bien gagn é! , .. Voilà une scène admi rahl e de véri té, un modèle de punition à la portée de tous, Observation pratique. - Dans les tentatives de r évolte qui se luanifestent vers l'âge de deux ou trois ans , com.nîe aussi pOUl' les faute gr aves () ù il y a malice et m éc haIlc ct é) si l'enfant paraît insensihle aux. a utr es ch âtiments il faut faü'e u sage de la verge; c'est alors le seul remède efficace. , . ' n faut que l'enfant sache de honne h eur e qU]\ est lnuhle à lui de résister que l'on exige de lui une ohéissance complète, et que pour l'oh tenir on ne reculera pas deva nt un e sévère corr ection, Ne lisons -nous pas , d 'ailleurs, au livre des Proverhe:;, que celui qui épargn e la VCl'g,c à S011 fil .~ Il C raime pas, ? , . De nos jours, il y a un e tendance pronon cee a supp n~L er toutes les correction s manuell'es; Il 'est -ce pas pour cela peut-etre que les hommes de caractèr e sont aujourd hui si rares? .. En principe don c, avec des enfants tout jeunes, surlou t sIls ont le caractère peu souple, il faut us er de sé, éri té. Plu s taret quand la première formation ser a faite , on fera pluWt appel a ux sentÏIuents du cœur. Al111é Simon .
Une goutte d'eau Su spendue a.u bout cl '111 e feuille, après l ond ée, ell e se balançait" transparente et gonflée, ne se décidant pas à choir. Le reflet des verdures lui prêtait un e teinte douce, un peu glauqu e, où brilla it un point lumineux. _ Comm e elle était fr êle et petite, a.insi détachée dans l e vide et
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- 370 pr èt e· à tomb er sur l e s ol l. .. La f euille' qui la r etenait lui d eva it son éclat :' lavée, ell e a ura it pu s'apf'ar enLel' a u x jeun es bl'a n ch es épa noui es du m atin mêm e; c'éta it la fr a ich eur et l a g râce uni es. U n p eu cl e soleil brilla, tr a n s-p er ça la v oute cl es a rbres et la go u tte cl' ea u r esse mbla souda in à un e p erl e d 'Ori ent. Les ~e p t coul eurs d 'iri s la p én étr èr ent: a u bout de la ver te f eum e tr embl a n te, il y eut un e p etite m erv eill e fr agil e ... l a goutte d 'ea u ... On a ura it dit un e la rm e. L es d ésesp oirs d 'enfa nts en on t de tell es, b ell es et limpides vi te .i a illi es, vite ess u yées, plui es d 'or age s,a l1S lend em ain. Ains i, v ou s p leul'ez, m es a mours, p OUl' un jOUf~t brisé, pOUl' un oiseau mort; et c'es t, je v ous ass ure, si pe u cl e chos e !... Comme .i e serais h eureu se s i l' av e11ir m e promettait d e n e v ous en a rrach er ja m a is d e plu,_, ('j'L1 enes 1. .. Vou s pleurez a u ssi q u elqu efoi s p our un e fa u te, h élas ! com m ise èt qui gonfl e votr e r 'etH cœur d'un r em or ds spontan é !.. , J'a im e ces la rmes, ces bell es larm es canclid es : Di eu les a ime a u ssi. Le Da n te . emporté 'a u p a r a di s cla n s t:,on r êve génia l, n'a -t -il pas l'en con tr é là h a u t l'âm e d 'un grand coupable sau vé à son h eure d erni ère p a r un e p etite la rm e .. . «un a lagrim etta» d e l'emords ? .. . La gou tte d 'eau suspendu e au bou t d e la joli e feuill e brilla n te, me fa it p ens er à t outes les la rmes que l e ven t inlassab le a séchées d epuis les te mps r ecul és où , pl eura n t l'E d en p erdu , l es p r emi er s h omm es.' commen çaien t ici-b as l'a u s t èr e et rud e pé ni ten ce ... ... Da n s le r ou ge oi em en t d 'un brasier , Eve, vêtu e d e p ea Ll X cl b êtes, pleure a u fond d 'un e ca v ern e d evan t Abel assassin é. Ete rn ell e pl a inte d es m èr es !... C'est là qu 'elle a comm en cé, c'est là d a n s ce la m ento sauva ge, to ur à t our gémi ssa n t et tragiqu e, ép ou van tan t p al' sa viol enc e les fl. ni maux fa mili ers et l'h omme lui-même ... Savait-ell e seul em ent ce CJU 'était en r éalité cette mort dont son r éch é éta it la cau se ? ... Non . Pour en c'Ümprenclre l' eff et, il a fa llu qu' ell e v oie ce corps. a im é s 'en a ll er en la mb eau x dan s l'norreur des s uprêm es décomp ositions 1. .. Et sur le Ca lv a ire, a u pi ed d'tll1 gib et où s e m eurt la gr and e Innocence m éc onnu e, la m êm e pl a in te s 'élève, plus r ésig n ée : un e m èr e douloureu se se t ient d ebout... Larmes d e Mari e-Ma delein e a u d éser t proven çal; larm es d e P ierr e sur la route de R om e qu a nd l e ch a n t d es coqs à l'aurore lui r a pp ela ient son r eni em en t ; la rm es purifiantes du bon larron agonis,a nt sur le g ib et voisin d e celui du Maître et r eceva nt l 'in eff a bl e promess e qui lui ouvra it l 'éternité ... Elles étaien t sa intes et b ell es, t outes, toute s, l. .. Ce n 'est p a s le v ent qui les a s éch ées : c'est l'a n ge' d es rep ent irs qui l es, a r ecu eilli es pour l es offrir à Di eu. Comme l'Océa n , la vi e a d e gr a nd es tempêtes. ul ici-b as n 'écha ppe à leurs tourbillons imf'étueux : crises d 'âm e, déb ats d e consci ence, révoltes d e'v a nt d e trop cruell es injustices, dra m es obs curs, plus pénibles à vivre que bien des drames éclatants,. L 'orage pass e, ploi e et brise; puis tout s'apaise. Le calm e r en a ît , ·et il ne r este plus, ép ar ses, qu e l es l a rm es versées, suprêm es g outt es
cl'eau q u e le 8.ale iJ leva n t tr fl n sform e en p erl es p rismatiqu es. Qu el pst l e bel ang'e qui les r ecu eill e, cell es-là, pour l e~ em por ter v er s le Se ign eur ? . . . Et s ouven t cet an ge a des l'ires fr a is, des yeu x inno cen ts, d e' te ndr es petites m a in s car essan tes : c'est llJ1 ch ér u bi n à qu i Di eu n' a l)aS donn é d 'Ril es, a fin qu 'il r este p a rmi nous,. a peti ts enf a n ts q u e j'a.ime, .i oie d e m a m a is on, fl eurs d e mon b e l été p ourra is-j e lorsqu e vou s êtes là près d e m oi, si doux , s i sages y PO~llT8 i S-.i e m'e 'souveni r d es a.mères go u ttes d' ea u r ép andues- ja dis ? . . Béni s soi en t les b er ceaux où s 'éveill en t nos a n ges, et cette purete d es gr a ncl s yeu x tr a nsp ar en ts, et ce ri re s i d a ir, qu 'on n e conn a ît p oint l 'ombres a u foyer bi enh eureu x où Di eu le fa it t inter . ,. Béni soit tout ce qui s'agite et vit a u monde, car l'univ er s n e se mbl e' être fai t que pour eu x, d epui s. la mouch e c1"or d on t le vol les a muse, jusqu 'au astr es cl'ar gen t ,ve ill a ~1t s u~· leur s ~mm e il. L~ .ter re qui l es p or te et le .iour qui les b m gn e s extaSIen t en SIl en ce, et 1 OI sea u pr ès du nid s 'ém er ve ille d e voir l es petits enfa n ts des h omm es gazouill er comm e l'oi sillon . . . \.pr è~', l' assau t d es s ouve ni rs, il y a d es gouttes d'eau p a rfoi s su spe n d u es a ux cils fr émi ssa n ts des m èr es, Béni e s oit, b éni e soi t a lors l a fr a.gil e m ain rose qui s 'appro ch e p our les cu eillir, et, p ar eill e' a u sol eil sur l es gr a nd s f eu ill ages humid es, m et d a n E:" ces larm es tout un a r c-e n- ciel, .. M. Bar rère - \ffre.
llflutomne N ostrdgie rwtomnal e et paisible langu eur D es labours dé pouillés qu e long e le sem eur Mon âm e vous ress emble, ell e est dou ce et pensiv e, V ofre charme si clou x l'apais e et la captive . Ell e aim e les senti ers et les côtCLU X roussis , L es horiz on voilés d e brouillards ind éc is, L es plaintes d e la bis e et l'arbr e qui s'e ff euille D e sa parure (lU gré du v ent qui ICI r ec u eille; L es déclins d e soleil SUl' les champs assoupis ; L es soirs, où près d e l'âtr e en rond , tous accroupis" On écoute roul er le fra cas du tonn err e, Et la pluie en chantant tomb er dans la gouttièr e. L es ch emins creu x où coule le trop-pl ein d es e au x~ Lorsqu e ["orag e éclate et gonfl e les ruiss eau x, L es pétales tomb és d es coroll es fl étri es, _ La campagn e où, s ur l'h erb e é parse d es prairies, S cintille le matin ml X f eu x d e froids l'ayons , L e givr e qui r ecouvre et blanchit les sillons , Et ies l'os es moul'Cwtes, les l'os es ([' Clutomn e Ou e le moindre aquilon d' un sOllffle d éc ollronn e , ~, VV. J
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Pensées
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Fairc plaisir) semer de la joie autour de s?i : quel a~·t exquis, 1uais trop ignoré 1 Un cadeau modeste, un serVIce rendu a 'prop()~, une attention dé1icate, un mot du cœur, un sinlple sounre sut -fisent parfois ... Pourquoi l'oublier si souvent? Faire plaisir autour de soi: quel placement seneux de ce capital instable qu 'est le honheur! En embellissant la vie des autres, n 'est-ce pas surtout notre vie profonde que nous embellissons? Faire plaisir autour dc soi: quelle vertu précieuse aux yeu"\. du Très-Haut! Le divin Maître vous rendra en torrents de grâces les petites jojes que vous répandrez sur les plus humbles d'entre les siens . Clwnoinc clé Soint-L(lLll'ent ,
Causerie sociale Propriété -et collecti lisme
so urire et bl'avement l' épandit au roi: «Vo ilà qui serait bien dit, Sire" Le roi était juste; la franchise du meunier le charma. Depuis c-e jour-là, jl la issa son voisin tranquille clans son moulin et l e princ e et le meunier v écur ent en lX\ ix côte à c-âte.
SIl n'y avait pas des .iuges, à Berlin! » -
.T e n e doute pas, vous êtes con tents de la façon vraünent heureuse dont finit cette hi s toire: vous étiez pour le meunier contre le roi Frédéric, car vous trouviez que le m.eunier était pleinement dan s so n droit défendant son moulin: ses parents l'avaient acquis et payé ù force de travail; ils le lui avaient légué en mourant et il espérait bien le léguer lui-même, à son tour, à ses enfants. Ce moulin était sa propriété et il n'entendait pas que le capr,i ce ou le bon plaisir d'un roi l'en dépouillât, même en le lui payant un bon prix.
L'histoire de ce meunier célèbre nOLLS aidera à comprendre' une qlLestion fort importante: la question d e la propriété. Nous en avons dit quelques nlots d'ans un des entretiens précédents, le troi~ième, mais il est nécessaire, ù cause de toutes les c1isCl1S' sions que vous entendrez là-dessus, CJue nous en parlions plu s . longuement. Le droit de propriété.
Lc Mcunier de Sans-Sollci. - C'est par une hisloire - et une histoire vraie - que nous a llons commencer aujourd'hui: Frédédc II, roi c1e Prusse, s'était fa it construil'e un château mag nifiqu e à. Potsdam, à quelques lieues, de Berlin. Il eùt aimé venir s'y r eposel', mais tout auprès se trouvait un moulin CJui, jOU1' et nuit, fa'isait un tapage insupportable, où l'on allélit et venait comme dan' tous les moulins , l e sor1e que le roi n'avaH ni tranquillité ni silence. Ennuyé, Il voulait acheter l e moulin afin de l e démolir. Un beRu jour clone, 11 manc1a lc-l meunier: «Vous compl'enez, lui dit-il, que nous n e pouvons. pas vivre ainsi l'un à càté de l'autre. L 'un de nous r[ IJ UX doit céder la place. Combien voulez-vous me donn er de ntOn }Jetit château? - Le meunier sans se tro ubl er , répondit: «Combien l'estimez-vous, mon royal voisin?» - Le roi répliqua vivem enl: «Homme étrange, vous n 'avez ras assez d'argent pour m'acheter mon château; elites-moi plutôt combien vous estimez votre mouliIll>. A son tour If' meunier, s 'inclinant, di : «S ire, vous n 'avez pas non 111us ass,ez d'argent pour m 'acheter mon moulin, Il n 'est pas à vendre.» L e roi alo1's proposa un prix, puis, un second, puis un troisième, toujours de plus en plus élevé; mais l e meunier' persista dans son dire: «lvIon 1110ulin n '~st pas à vendre. J 'y suis né, .i e veux y mourir; je l'ai reçu de mes pères, de mème mes, descendants le recevront de moi». \101'8 le roi d evint m enaçant: «Savez-vous, mon brave homme, que ,i e n 'a i pa.s besoin de fair e tant de discours. J e vais faire esti m er votre moulin ,et .ie le démolirai. Vous prendrez votre argent ou vous n e l e pl'en"(h 'ez ras, à votre aise: cela m est égal ,» Le m euni er se mit alors à
Un e tendance na turelle. - Vous sa vez très bien ce que ces d'eux nlots-lù velüent dire , Inême si 'ous ne sa vez pas l'expliquer; car vous savez très bien en pratique et depuis longtemps, ce que c'est que: être propriétaire. On dirait que les bêtes elles-mêmes le savent, par instinct. Essayez donc de prendre à un chien l'os qu 'il tient clan s sa gueule; allez voir comment un e Le. mille de moineaux défend son nid contre un méchant ,oisin moineau qui voudrait s 'y installer! Et l'on peu t dire aussi que , dans r homme ) il n/ y a pas d )instinct plus puissant de besoin ) de t endance plus naturelle qu e' celle-ci: s)approprier ) fnire sien , posséd er certains objets , en u ser pour soi, à son profit, comme l'on veut, bref a, oir sur eux Ull droit de propriété. Vous n e saviez pas encore parler que, ous snviez déjà distinguer vos jouets, qui étaient ~l ,ous, pour vous , et pas aux autres ni pour les autres . La propriété indiviclLlelie. - Le ,d roit de propriété, c'est le droit de dispoer librement d ' une chose, c'est-à-dire de s'en serdr, de la donner, de la vendre, de 1 échanger , de la consommer , de la prêter; par exemple du nl obilier, de l argent, des vêtements , cles terres , une nlaison, etc. On peut en faire ce qu 'on veut, mais' bien entendu à . condition de re:.5pecter toutes les r ègles de la justice, de la charité et toutes les justes lois. Pal' exempl e, un père de famille, quoiqu'il soit en conseience d e devant IR, Loi seul et légitime propriétaire de 200,000 fr. , n'a pas l e dl'Olt cepe ndant de gaspill er à tort et <'1 tra V 6 1'S cet argent pour n 'e11
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r ien la isser à ses en fa n ts; n i tel a u tre par exe m p le, varc e q u e celel lui passe pal' l n tète, de mettr e l e feu à u n e m a is on qui lui a p parLi ent, en cléclarc.lnt quïl peu t fa ire de son bien ce qu 'il veu t, Pareill emen t, on n 'acc ep terait plu s a uj ou rd 'h ui , com m E. on l'a vu d urant le s,iècle derni er , en \ngleter r e par exem p l e, qu 'u n pro priétaire très r ich e ach etât des villages entier s et d es t er r es fert iles immen s es, pOUl' fa ire évacu er les maisons et tr a n sform er ]e to u t en simp les terr a in s d e ch asse in cu ltE.s.
Dan s ces cas et un e quantité d 'autres, le dr oit d e propriété est limit é) es t précisé dans son usag e pal' certains d evoirs dll propriétair e) OH encor e pal' d es droits d)cmtrui. En so mm e, le propri é taire a Je dr oit de fa ire un ju s te et ra isonn ahle u sage de ce qui lui app a rti ent ; ce t u sage qui , n at ur ell em ent, tendr a d'ahorc1 à lui procur er son inté.rêt p er so nn el, de, r a égal em ent co ntrI b u er à la vie et à la pros p érité d e la société tout entière ou du moins, n e p as lui ê tre nuisi bl e. C'es t pourquoi la p ossessüH1 d e la p rop ri été entraîn e, p ou r celui qui en .ioui t, d es obligation s cli ve'r ses : p a r exemple l'aumôn e, le p a iem en t d es imp ôts, le tr ava il , le bon exemple, etc. ; s'jl n e les r empli pas, il n t co n lre l'or dr e m ê m e d e Dieu et r ejett e injustem ent les charges d e la p ropriété pour n 'en garde r qu e les pro fits . C'es t pourquoi au ss i J'E ta t, a u no m de l'intér êt gén éra l qu 'il est tenu d e procurer, en vue d ' un e meill eur e utilisation d e la ri ch ess e na ti onal e, p eut, da ns Jes cas p rév us p a r la loi , et avec les .iuste.s gar a nties f ixées p ar elle, li m iter les dr oits et r églem en ter 1 us:a ge de la propri été priv ée : c'es t ce qui a rri, e p a r exem pl e cb ns les « ex propria tion s pour cau se d 'u tilité puhliqu e » , qua n j on veut élar gir un e rue, co n struire un e ga r e, cr eu se r un ca n a l, etc. ; da 11 S certa ines associati on s sy n d icales, en yu e d 'irri gation , d e déssèch em ent, d e chute d 'eau ... où le p ro pri éta ire p eut êtr e for cé d 'en tr er p our exéc u te r su r son terr ain les tr avaux. prescri ts; c'es t ce qu on a vu en plu sie urs p ays depui s la guerr e, où, p our f avoriser la cultur e et multipli er les p etits propri étaires , l' E tat , com me r eprésenta nts des in tér êts du p ays et dé fen seur du hi en commun , a pris, mo yen na n t un e juste in dem n ité, au x possesseurs d 'énorm es p ropri étés fon cièr es , tout ce q ui d épassait un e certa in e éten d u e et l'a m or celé, etc. 'M ais, hormis ces cas, l'l~ tat , et les particul iers comm e l 'Etat., sont tenus de respecter la propriété p r ivée et de laisser l e posse:: seur joui!' en p'a ix et librem ent d e son b ien . L'Etat, tou t spécia1.ement , es t t en u de la isser la plus gra n d e indépenda n ce possi111e à to u s les citoyen s dans l'usa ge d e leu rs b ien s: C" e::,f, en eff et , l e m eill eu r moyen cl" assul'er la prospéri té gén éra l e. L 'Etat qui inte rvi en d r a it trop , r églem ent erait trop , sou s prétext e d e bien commun en r éa lité fel;a it la m is èr e com 'm u n e ; n ou s le ver r on s u n r eu p lu s lBS, en p a rla n t du co' lectiv ism e. COMMENT DE VIE NT -ON P ROPRIE TAIRE ?
Une réponse ottensnnte. -
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A cette qu es tion. qu elqu es s()cja-
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lis ~es r é p o nd en~
tout CO lu~t: « E n vola nt. L a propriété est le prochut du vol ». C'es t trop SImple e t p as fl a tteur p our celui qui POSsèd e quelque ch ose et qui a la prét ention d 'être !ln h onn ête. h om m e. Mai.s ce tte r épon se d 'un certain nomb r e de socia li.s tes n'a p as gr a n de Impo rt aI~~e : p our eu x, c'est sllrt~llt une façon ta p algeu se , a ula nt que pedId e, d e l'a n ce r la d oc tnn e d ér aisonnable qu ils professent, sur la d es tination , sur le but d e tou s les biens, de tou s l'es oh jets, d e toutes les ri ch esses qui sont sur la terr e. « Tout di sent-il s, ~s t d e.s tin é, p a r la n a tur e (c'es t le mol qu 'on emploie l; ollr n e p as du e DIeu ) a to us les h om.m es , d e faço n qu e tous en ;oLlissent égalem ent » (a ttention à ce m o t) ; ri en ne p eut d eve~1ir la pr ? pri é t~ p er so nn ell e, pl:i vé~ , cI e qu elqu 'un , san s que ce qu elqu'un , qlll en dISp OSe en propné tall'e n e comm e tte un e es pèce d e vol au c~ é~r i me nt ci e lous. A ce com p te- là ,d evenir , pa r so n trava il qu olI ch en et ses écon omies , propri é ta ire d 'un e ce~·t a in e for tune p er sonnell e ser ait yoler. A ce co m p le- Ià en cor e, un p a resseu x, un ..i o~l e lu l!U un i, r og n e, qui p eu à p eu d issipe sa fo r lune, se m et , lUI sa l emme e t ses en fa nts d a n s la misè r e, p ourr a it dire qu 'il es t volé p ar ceu x CJui , en trava illa nt , au gm entent leur capita l. C'est d ér aiscmn ahl e. V ()~r e hon sen s YOU S ·-1: it qu e. da ns la langu e d e tau t le m ond e, , oler , ce 11 'es t p as : posséd er , acqu éri r q uelqu e ch ose , c' est, a u co ntraire : prendre p a r tr omperie, p ar fr au de, en le d éroh ant et en le r eten a n t, etc., lin oh.i e t ou un e so mm e qu elcon q u e il celui qui en es t le propri é taire , Il est cer tain qu e, p lus d 'un e fo is, et on ra vu après la g u erre 6 11 p a rti culi er , p lus (l'un s 'es t fait u n e for tun e PHI' d es pro céd és, plus ou mo in s pr oches du vol ; mais ces p r océ dés coupah] es, la conscien ce et l' opini on des h onn êt es gens l es con clFllnn ent, m èm e qUél ncl IR loi et les juges n e l es p u n iss ent pas; en tou s ca s., b ien loin qu e le vo l do n n e jam8 is élU vol eu r u n dr oit (l e propriét é, « l a chose vo léc' », comm e di se n t en t er m es pittoresqu es les vieux li vl'es d e droit, « cl'i e apr ès S Oli maître t r éclame d e lui êtl'e r endu e»: R es clamat domino.
L c T rav ail. - E n gros , l'on pe ut dire q ue la faço n l1 orJnnl e, lwbitLU!ll e) d e d ev enir propriétrtlr e d e qu elqu e chose est d e le pro duir c ou d e l'a cqu érir pur son trewClil. La propri é té es t le fr uit naturel du tr avail. L 'h omm e tr a va ill e pour gag n er sa vie, la sien ne t cell e de sn famill e; tra vaill a n t, il produit qu elqu e ch ose , e t ce quel qu e ch ose p eut ê tr e ex trao r : l: in airem ent vari é, d epuis la sa lad e qu e fa it p ou sser un m a r a îc h er da n s son ja rdin , la l'oh e qu e cou d' la couturièr e, le fil on de rniner ai d 'or ou la source d e pé trole que c1 écoü, r e un ch erch eur , ju squ 'au livre d 'as tron om ie qu e comp ose lin a s tronom e, .iu squ' a ux progr ès en histoire, en calcul , en h onn e co nduit E' qu un p rof esseur fait fa ire à ses élèves , a ux. ser vices qu un d om es tiqu e r end à ses m a îtr es , etc. \'e f ruit, ce r és ulta t d e l' ac tivité du tra vaill eur , qu e ce so it l'obj et dir ectem en t produit par lui , ou l'a r gent, sa la ir e ou t r a item ent, qu Oll lui d onn e en éch an ge d e son tra ya il , toul cela lui a pp a rti ent , es t sa
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propdété ; il s'en nourrit , il le donne, le conserve, le vend, l'échange comme il l'entend. L)Epargne. - En prélevant chaque jour un peu sur ce fruit de son tra \ ail et en le mettant de côté, il peut se constituer un capital (argent,. mobilier , vêtements , terres, maisoIi , etc.) destiné ù améliorer sa vie et celle de~ siens, ù assurer ses vieux jours, Ù élever s~s enfants, etc. car c'est pour cela qu est faite la l)ro priété privée; c'est cela qui la rend indispensable à la bonne marche de la société: parce qu' il peut devenir propriétaire, F]W1l1lne a goût au travail et cherche d faire de économies ,. et aussi parce qu'il peut léguer I.e fruit de ses efforts à sa famille cl ses enfants, cl ceux qu 'il' aime et dont il sait, en mourant, qu ' ils le continueront lui-même en quelque façon après sa mort. L ' Héritage . - On vous a cité peut-ê tre la phrase qu 'on prête au roi Louis XV : « Après moi , le déluige ! » et l'on, ous a dit quel égoïsme ces mots révèlent chez ce roi, s'il les a prononcés. Eh hien ! enlever à cet homme le droit de léguer aux siens le fruit de so n travail et de son épargne , supprimer complèten'lent ou restreindre trop rigoureusement le droit d 'héritage, comme certains le réclament, ce serait inviter et comme obliger l' hOlnm e d cet égoïsme court, étroit, paresseux, et lui enlever les meilleures raisons de travailler et d'économiser ; ce serait priver la fam.il1e cl'tlll de ses liens les plus forts et les plus naturels, et finalement arriver à fair e souffrir la société tout entière de l'égoïsme , du laisseril 11er, de la paresse même qui en r és ulteraient chez un très QTand nomhre. C'est alors que hea LlCOU p diraient Oll penseraient: « Après moi. le d èlu ge ! Pas la peine de s'en faire! )) PROPRIETE PRIVEE ET COLLEC'rIVISME
Les deux moitiés du titre que vous \ enez de lire ont rail" cle se faire tête l'une cl l'autre comme deux adversaires; et c'est hien ainsi, en effet , que 1 on entend généralement et que l'on op pose , avec raison , ceux qui défendent la propTiété privée et ceux (fni , sous le nom de collectivistes ou de socialistes, l attaquent .. Milis vo yons eX8ctement le point sur lequel porte la discussion. Le Collectivisme ou COl1lltwnisme. Les plus farollC'he s soc.i:11istes conviennent qu e tout homme a Je droi t de i)ossécler personnellement , en propriété privée une certaine quantlLé d 'ob jets , d 'us age courant et de consommation immédiate par exemple qu elqlles aliments , qllelques habits , quelques outils. Mais l ClIr grande errellr , en cette matière, est de vouloir réduire ridi culement le nombre et la quantité de choses qut' chacun pourrait posséder personnellement; en pratique ils en arrh eraient, le .iour où ils \ ol1draient et pourraient appliquer totalement leurs idées, Ù ~llpprimer ce droit- de propriété pri, ée, dont ils semblent reconnaître en théorie la lég itimité.
Pour quel nlotif , allez-volls me denlander , veulent-ils supprimer ce qui nous apparaît .iustement si raisonnable ? Pour faire disparaître tous les abus de notre société « capitaliste », pour supprimer les inégalités, l'exploitation de la mi,-;ère · et de la faiblesse par des hommes cupides; pour faire cesser l'usl~re etla sp~culation, pour donner à chacun une .iuste part de la rIchesse n:l.honale , etc. On peut être d'accord avec · eux tant qu 'i 1 s'agit de reconnaître que la société actuelle, comme tOllte~ celles qui l'ont précédée, est loi]) d 'être parfaite, qu'il y a des abus ù réprimer, des lllisères à soulager, des faibles à protéO'er contre l'égoïsme des forts; qu il faut tendre à donner Ù cha~~1ll la plus large part possible de bi en-être, etc. Mais clan s nos cha})itres précédents nous avons dit nous-mêlues plus ou moins tout cela e t vous verrez un peu plus b as, à la fin du chapitre, ce qu 'e n a dit le pape Léon Xln et quels mo yens il propose pour améliorer - sans COlnmencer par la démolir - notre société actuelle. Car toute lCl question est id: il s'agit d_e sovoir si, sous prétexte de supprimer les abus présents , de faire cesser l'inégalité et régner la justice, le système collecti\ iste n 'aboutirait pas fatalemen t, au contraire, à créer des abus cent fois pires, à faire de tou s les cito yens les esclaves d 'un Etat ty rannique, tous égaux peut-être , mais dans la misère commune. Examinons un peu ce CJu e pOLllTalt bi en êtr e Cr rll~,r ès les plan:", n ou s proposent l es soc ialistes, la Société de l'av enir, la cité futur e qu 'il s rêv ent. Vous c1 evirlerez 8isément ce qu 'en aurRit p en sé l e m ei..lni er d e Sans-Souci . (Ille
La Société collectiviste OH cOlTll1111nistc . - Des esprits simples s'imaginent parfois que, pour hâtir tout d 'un coup cette société nouvelle, il n est pas hesoin de calculer tant que cela; il suffir8it de ce qu'ils appellent lc partage général. On réunirait toutes les t erres, usin es, m a.isons, be.:.tiaux, ttr!2:ent. el c., et on ferait avec cela. autant d e parts éga,les qu 'il y a Llra.it cle citoyens. Outre que ce pa.rtage serait extl'aordin tt irement diffi c il 8 R fa.ir e, où en arriverait-on au bout d'un seul mois ? Qu elqu es-uns serai ent déjà morts; d 'autres seraient nés; l es habiles" l es én er g iqu es les sobres auraient d é.ià C0mmencé à arrondir leur lot aux déppn ~' des paress eux , d es buveurs, ou des imbéciles, et ce serait toujours à r ec ommencer.
Aussi les socialistes n e \ eulent-ils pas recourir à ce pr()céd ~ en fa nLin , et qui aurait d 'ail'leurs pOUl' résultat de reconstituer et de maintenir cette propriété privée qu 'ils veulent au conlnJ.Ïre détruire. On ne partagerait donc pas ; au contraire, de tout ce qui , .i~ISqll 'à présent, est propriété privée, sauf les très modestes exceptlOns dont j'ai parlé pIns haut, de tout ahsolument, on ferait un immense bloc qui serait déclaré propriété nationale. ; il 11\ aurait 'qu ' un seul propriétaire: L 'Etat ; l'Etat qui serait maître unique de
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toutes les terr es, de toutes les usin es, de tou s les n avires, ci e tou tes les mines, de toutes les maisons , etc., etc. Plus de mien , plus de tien ; tout serait à tous: un seul propriétaire: la collectivité ) c'est-ft dir e, tout le mond e) représ enté pal' l)Etut. C'est le premier acte. Supposons, p a r impossible, qu e ce soit arrivé. Comment va s'y prendre l 'Etat pour faire fonctionner J'énorme Inachin e. si e xt~'aordinairement co mpliqu ée, qu 'est la Société d 'un pa ys? Jus qu e-l à chacun viva.it plus ou moin::o· ind épend ant sur son bien, dans son ateli er, à son ét.abli , à son comptoir, sur 3Œ1 champ, clans sa m aison ... , il travaill ait pour lui , t ouchait son s8 1a ire ou ses bénéfices, ramassait et vendait ses récoltes; son intérèt pen:.onnel étFlÎt de travailler l e mieux et le plus possible, d e m ettr e de côté pour les mauvais .iours; et l'Etat se consentait de contrôler si ce travail libre de chacun s'accompli ssait sans violer les loi s général es, félites' en vue clu bien de to u s.
A présent tout es t changé. L e citoye n n e peut plus rien pos-· séd er personnellement, rien épargner pour .lui et ses enfants' il ne peut plus ouvrir, com.m e il l'entend , un magasin , un e u sin e, un atelier; exploiter, comme il l'entend , ses terres, ni choisir sa pro .. fes sion à lui , bâtir sa nlaison à lui. Sur les cadavres de toutes les libertés privées, sur 1es ruines de toutes les initiatives, de tou s l es efforts individuels , de toutes les proprié tés indi viduelles il . n 'y a plus qu 'un seul propriétaire, un seul commerçant, un seul in dus tri el, un seul en trepreneur de trans ports un seul cultivateur , et c'est l' Etat ) qui devra tout prévoir , tout organiser, tout com hiner , tout diriger , tout co ntrôl'e r ... , pour que les u sin es continuent à fabriquer , les chemins d e fer à marcher , les champs ~\ porter les r écoltes, les maîtres à enseigner les maga sins à distrihuer les marchandises, etc ., etc . .. L 'Etat, ce n 'est qu ' un mot. En r éalité ce seraient d es fonctionnaires et des em)JZoués , ou isol és, ou assamhlés en comités en co mmissions, en bureaux , en administrations, en délé!g ations, e tc .; fonctionnair es au so mmet d e l'Etat ; fonctionnaires et employés dans les cantons et dans toutes les cnmm.unes, ou choisi!:> par l'Etat, ou choisis par les sy ndicats, les groupements, les co()p ératives, les exploitations publiques des mines, des forêts, des chemins de fer , des domaines nationalisés, de l'enseignem ent d es grandes u sines , etc ... Car il faudra toute un e armée d '·emplo~,és.. et de fonctionnair es pour remplacer l'armée des anciens trayail leurs libres: patrons , commerçants , ouvriers, employés; pour fi xer à chacun sa h esogn e, r égler ce que chaque u sine doit pro duire , ce qui doit ê tr e échangé d une ville à l'autre, vendu à l'étranger; ce qui d()it ê tr e sem é e t r écolté ici , emmagasin é, moulu , transformé là-bas ... Qu e de papier il faudra noircir pour tous ces calculs et pour tou s ces Ol'cires! Quell e science il fa udra pour tout combiner assez tôt, 8S-
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sez bien, afin que personne n'ait faim, que chacun so~t habillé, nourri, logé, soigné ! et qu e de contrôleurs , et que d 'inspecteurs et que de gend armes surtou t il faudra! D'aut8nt que ce système 3-oclaliste se préoccupe assez peu de fair e intervenir la conscience et qu 'il n e ti ent pas compte d e Dieu,
Rêveries dang ere Hses. Bref, que fau t-il penser de tous beaux projets? Ce qu' en pense à cette heure, après quatre ann ées d'expérience, la très grande majorité du peuple russe. Car c'est chez lui qu 'on a fait pour la première fois en grand . res~ai du système : nationalisation de tous l'es biens, usines , terres, ch enlins de fer, mines, forêts , etc .. . ; suppr essio n total e du COnll1.1.er -. ce priyé, de l'industrie privée, saisie par l'Etat et pour l'Eta t de.s . récoltes. Résultat: paresse, désord r e, laisser-aller , misèr:e générale et fmnine ; désorganisation des usines, arrêt des ch emins de fer; enfin les dirigeants réduits cl nlendier, auprès d'es Pl1YS voisins, de l'argent et des hommes pour rétahl ir. leu rs affai:res;· obligés de démolir par de nou veaux décrets, l'e s règlements et ordon nances col1ectivistes qu'ils avaient lancés a u déb ut, et refaisant des progrès dans l'ordre, dans le tra, ail , dans la prospérité, suivant la mesure même où ils renient leurs l?rincipes et leurs réglementati()ns désastreuses des années précédentes . . ce~,
CONCLUSION
Deux critiq u es. - ' Le collectivisme es t trop contraire à la nature de l'homme, à ses hesoins, à ses traditions , pour pou voir ê tr e sérieusement, intégralem.ent ap pliqué.
E n p r étendant délivrer J'ouvrier du capitalisnle, il arriverait ?l rétablir un vérit:lble esclavage de tons) sous le gOllver nenlent autor itair ~, irresponsable, de quelqu es-uns: Ill : supprimerait en
effet, en p remier lieu bien entendu , la liherté d êtr e propr.iétaire _ mais encore, la liberté de choisir sa profession - la lihel'té de choisir' son logement - la liberté de choisir et d'orgàniser' soiet finalem ême son travail - la liberté de l'enseignenlent lnent la liberté de conscience. Sous prétexte de réaliser un bonheur égal pour tous, ; il réaliserait plutôt l'égalité d e la misère; car l'Etat serait écrasé p ar cette tâche colossale d'organiser la vie de toute une nation. Contentons-nous de ces deux critiqu es, que l 'on l pourrait d évelopper et a u xquelles on pourrait en ajouter· d ' autres. La doctrin e catholique. - Combien, en revancp.e, est p~u~ hum aine, plus éprise de bon sel)S, plus soucieu s.e de tous · le;; pro grès p ossibles, notre doctrine sociale catholiq wy. Elle ne pie p as. les abus réels de la richesse à notre époque : elle les recQpnaît et les condanln e comme l'e fait, par exemp le, le pape Léo:Q. xii!' d,a.n s son Encyclique sur la Condition des Ouvriers.
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Et voici en quels termes : « ... Peu à peu, les ira vailleurs isolés se sont vus, a vec le temps,
livrés à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d 'une concurrence effrénée. Une usure dévorante est venue ajouter encore au m a l. Condamnée à plusieurs reprises par l'Eglise, elle n 'a cessé d 'être pratiquée sous une autre forme par des hommes avides de gain et d 'une ülsatiable cupidité », etc.
La doctrine sociale catholique n'en conclut pas pour cela à la condamnation de la propriété privée; au contraire, elle la déclare indispensable; Inais aussitôt elle lui rappelle ses devoirs. EUe ne nie pas le droit de l'Etat d'intervenir pour apporter remède aux abus et pour développer le bien commun; elle' le proclame et demande à l'Etat d'intervenir spécialement en faveur de la classe ouvrière. Ecoutez plutôt ces paroles prises encore dans cette Encyclique d'ont je vous ai parlé plus d'une fois et que je viens de vous citer tout à l'heure. « ... Il est évident que l'autorité publique doit aussi prendre les mesures voulues pour sauvegarder la vie et les intérêts de la classe ouvrière. Si elle y manque, elle viole la stricte justice qui veut qu'on rende à chacun son dû ... L'équité demande que l'Etat 8,e J',r éocGupe des travailleurs. Il doit faire en sorte qu 'ils reçoivent une part convenable des biens qu'ils procurent à la Société, comme l 'habitation et le vêtement et qu 'ils puissent vivre au prix de moindres peines et de privations. Ainsi, l'Eta.t doit favoriser tout ce qui, de près ou de loin, paraît de nature à améliorer leur sort... Dans la protection des droits privés, l'Etat doit se préoccuper d 'une manière spéciale des faibles et des indigents. La classe riche se fait comme un rempart de ses richesses et a moins besoin de la tutelle publique ».
Toutefois notre doctrine catholique maintient dans de justes limites cette intervention de l'Etat et né lui perm.et pas, par exemple, de blesser, à plus forte raison de réduire à néant, les droits de la famille, le droit individuel à la liberté de travailler, de posséder, etc. Elle ne prétend' pas que notre société soit arrangée pour le mieux et que, sous prétexte de défendre la propriété privée et ses droits, il faille laisser toute liberté à la concurrence et à la cupidité, etc. Au contraire. Et c'est pourquoi elle pousse à l'organisation d'associations professionnelles qui défendront et réaliseront le bien commun. Par-dessus tout ,l'Eglise possède, pour faire respecter les droits de tous et de chacun, une force bien supérieure à tous les gendarmes du mond'e. Instituée gardienne de la morale, elle agit sur les consciences pour rappeler le devoir intérieur; elle montre Dieu, le souverain et juste Juge. Redisant les leçons de l'Evangile, elle apprend à tous que fa paix et la prospérité de la Société ne se réalisent que lorsque les hommes unissent la Charité à la Justice et sont dociles à la voix de leur conscience. Nous verrons cela tous spécialement dans notre prochain entretien.
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RESUME.
1. Le droit de propriété est le droit cre disposer librenlent d 'une chose, d'en faire ce que l'on veut, la vendre, la donner, la prêter, l'échanger, la ~on~ommer, et~., ~ condition tout~f?is d ' observer toutes les oblIgatIons de la JustIce et de la chante.
Ce droit Ïlnpose aux autres le devoir de ne pas enlever au propriétaire la possession de son bien et de lui en laisser faire usage librement. 2. En général, la façon normale de devenir propriétaire d'e quelque chose est de le produire ou de l'acquérir par son travail. La propriété est l ~ fruit naturel du travail. . En économisant sur le fruit de son travail, l'hOlnule peut se constituer un capital (argent, terres, ulaison, mobilier, vêtements, etc.) destiné à an1éliorer sa vie, celle de sa famille et de ses enfants. Il en est justement le propriétaire. Il a le droit de le donner, de le léguer à ses enfants, ~ ceux qu'il aime. Par conséquent, ceux-ci ont le droit d'en hérIter.
3. Les collectivistes ou communistes sont les adversaires de la propriété privée. Ils veulent la remplacer par la propriété collective qui, d"après eux, permettrait de répartir également entre tous les richesses de la nation. . Voici con11nent : on réunirait tous les biens, toutes les richesses toutes les propriétés privées et On en ferait un bloc qui serait l~ propriété de tous. LJ Etat deviendrait le seul propriétaire. le seul industriel le seul commerçant; il aurait, bien entendu , la charge de fah.'e fonctionner, au moyen d 'une armée de f~nc tionnaires, d'employés, de gendarmesl, cette énorn:e machll~e, de telle sorte que partout tout le lnonde eùt de quOI se nou~Tlf, s'habiller, se loger, se chauffer, s instruire, que partout les USInes continuassent à fabriquer , les terres à porter des récoltes, les mines à être exploitées, les chemins de fer à h:ansporter, etc., ,etc. Plus de -travailleurs libres. Tout, jusqu'au ChOIX de la professlOn, à la manière de travailler, serait réglé adlninistrativement. Le résultat serait: suppression de la liberté, tyranniè de l'Etat frais énormément accrus dans l'exploitation, gaspillage , désor~1re. L'elpérience qui vient d 'être faite en Russie pendant quatre ans, en a donné une preuve irréfutable. 4. Autant le collectivisme est contraire à la nature humaine, autant notre docrine sociale catllOliq!1e favorise tom;; les hcsOIn~ léaitimes de l'hOInme, tout en combattant son égoïsme par le ra~pel des devoirs de Justice et de Charité.
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Bibl iogra p h ie f
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Le jeune citoyen
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Il paraît d epuis h en (l es ann ées déjà. Et pourtant, 11 n e vieillit point, tout au contraire. Il change et n e s e r ér ·ète pas; c'est là son ecret. Il veut èt.re tou.iour,' un 'nouv eau venu pOUl' ses .i eunes lecteurs. Cette année, il les invite à faü 'e üe nombr 'uses excursions dan8· la Vallée d e l 'Orb e, la Région suisse du Doubs et même à aller contempler d 'a.ssez près l e .. géants qui domin ent Z rma.tt. Pour l'étude, il 'leur a préparé des al'tic es SUl' rad er, le papier, le coton, les carbùrunts, les moteurs à expl o:::·i on. Nos .i eun es cam}Jagnards trouveront à enrichir leurs connaissances sur les enn emis du jardin potager, les soins à donner aux arbres fruiti ers, les engrais naturels. Et un chapitre spécial invite à accorder toute l'attention voulue à ces deux sem:· si précieux: la vue et l 'ouïe, aux moy en d e lutter avec succès contre les agents des maladi es contagi eus'es. Les actualités ont leur place importante : Fète fédéra le d e Chant, l ouv eau Palais du Tribunal fédéral, tr embl em ents d e t el'l'e, fusil-mitra illeur, etc. La partie pratique c'ontl'ibuera à pl'épc1l'er no s futur s citoyens aux tàch et'· qui les atterl.dent. Ils auront entre autres l'occas ion 'd s e familiariser avec l 'organisation politique de la commune. De nombreuses illustrations renforcent l 'intérèt. Et une belle carte au 1 : 100000 représ entant tout le Jura bernois, accompagn e l e p etit volume de 200 pa ges. C'est dire qu'il est un guide sùr, d ailleurs toujours plu8' al précié. Il est en vente dans les principales librairi es avec ou sa ns la brochure-anexe comportant un ' Cours élémentaire de fl'ançais pour jeunes gens d e langue a llemande. 1) Publication annu elle adoptée par les Ecoles et Cours complémentaires. Administration du Jeune Citoyen , Lausanne. Prix: fI'. 2.50, avec l'annexe. Fr. 2.- sans, l'annexe.
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Pensée
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L 'Eglise est combattue au nom d'une doctrine, l 'athéisme politique et s·odal, r·ar des hommes politiques, avec dE.S procédés politiqu es. Qu'on le veuille ou non, elle ne peut être détendue efficacement qu 'au nom d 'une doctrine, par des hommes politiques avec des procédés politiques. C'est du simple bon sens. En préconisant le système contraire, on fait l e jE.U de des ennemis. Dom Besse.
1 Dép. Z (Chicoré D. V·l·
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