I
V' . ,.. t , "Ren.é , 1l1 ~ .
~l"l)c\1 a~
(
L i GGes C
'SION, 30 Avril 1942.
[) ' Adresses des llonnes
_ ".AL
No 14
61me Année.
Instituteurs et Institutrices! Vous êtes fréquemment appelés à conseiller les parents de vos élèves dans le choix d'un pensionnat. Pensez aux bonnes adresses ci-dessous qui vous donneront toutes garanties.
Ecole ~e Commerce ~e Jeunes Gens SIERRE confiée aux Chanoines de St-Maurice-. Intermat. Confort. - Cours préparatoire (1 an). - Cours commerciaux (3 ans) OUVERTURE DES COURS à Pâques.
ALLEMAND ou italien garanti en deux mois. DIPLOMES commer~ cial, de correspondant. sténo-dactylo, secrétaire et langUES en six, quatre et trois mois. Emplois fédéraux 3 mois. Référence-s. Ecoles TAMÉ, Neuchâtel 50 et Lucerne 50. N , · et "MW ft
Un BUccè,s certain vous est assuré par une annonce dans
L'ÉCOLE PRIMAIRE Régie des annonces:
PU8LICITAS, SI~N ALLEMAND'!
Institut Dr Rohner Murbachel'str. 29, LUCERNE. Continupllement cours rie l, 2 et 3 mois; diplôme final. O(Jndition s 1Jlus o-vanlageuses ! l!Jnsel[)n ement )Jlu. . individuel !
TT
r
Ban~ue cantonale ~u Ualais
Sion
Capital et Réserves: Fr. 9,372,000.Toutes opérations de banque aux meilleures conditions AGENCES à Brigue, Viège, Sierre, Martigny, St-Maurice, Monthey_ COMPTOIRS à Montana, Srulvan, Champéry. REPRESENTANTS: Chalais: Ml' Martin Camille Grône: Ml' Gillioz Alfred - Lens: Mr Lamon Pierre - Vissoie : Ml" Solioz Denis - Ayent : Mr Chabbey Casimir - Evolène : Ml' Anzévui Marius - Hérémence: Ml' Bourdin Emile StMartin: Ml' Beytrison Jo·se·p h - Vex: Ml' Pitteloud David - Grimisuat: Mr Balet Alphonse - Savièse: Ml' Varone Cyprien - Ardon: Ml' La,m,p·ert Marili's - Chamoson: Mr Bio-llaz Albert - Conthey: Mr ,Papi,uoud Albert - Nendaz: Ml' G lass.ey Marcelilin - Fully: Mr Dorsaz HE'nri - Leytron: Ml' Gaudard Jo-se.ph - Riddes: Ml' Delaloye Gustave - Saxon: Mr Vernay Albert ~ Bagnes: Mr Vaudan-Carron Alfred - Orsières: Mr Pouget René - Vernayaz: Mr Coquoz Jean - Troistorrents: Mn- Ecœul' FridoHn - Val d'Illiez: Mr Défago Adolphe - Vouvry: Ml' Curdy Gratien Bouveret: Mr Clerc Germ:ain. Gérance de titres - Location de cassettes dans la Chambre forte.
PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE
ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE D'EDUCATION
AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adresse directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur. Sierre - - Les annonce's sont reçues exclusivement par - PUBLICITAS, Societe Anonyme Suisse de Publicite, SION Avenue de la Gare Téléphone 2 12 36
-
No~
SION) 30 Avril 1942.
COLLECTION AGRICOLE
14.
61ème Année.
L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION
Aubert E.t Lugeon. Arboriculture fl'uitièr e mod ern e Benvegnin, Piguet, Porchet. -:vlanuel ù e vinification Bertrand (Ed.). La conduite du ruc'h er . ,B ourget (Dr). L'agriculturo et la prot ection de' oi, eaux Chaponnier, Rapin, Barrelet. ?'-Jos cultures . C.uénoud.Landolf (L.). L es 'p oules . Daccord , Taillefert, Lœffel, Sierro. Alirnc nt at ioll du b étai.l Décoppet ("YI.). Le hann etoll biologie, apparition, destruction . Dusseue, Gallay, Bauelei: et Stœckli: Sol et engrais . Evard (L. H.). Guide pratiqu e d e comptabilité agri cole ) Calel1l1ri cl': Parasites cl e·· arbres fruitiers. F a.es. ~ H .. Calendrier: Parasite,' de la vigne L e' dommag es cau "-' é.. a l1 x cultures Ip ar les u sin es d'électrochimie . Etudo s ur les ,p orte-gr e.ff e Fae~
ct Paschoud. ?'-Jotrc 'ignobl e . FankhauSel' (F.). Guide pratique d e . yh icultur e Gallay (R ). Le lait Jacky (Ed.). Signa lament .des animaux c10mestiqu es L'élevage du c'heval clans le canton de Vaud. La SuissE' forestière, ouvrage ,publié ,par la Sociét é suiss d es forestier s. Bro,ché . RE·lié . Laur (El Comptabilité agricole Economie ' Irurale de la .p etite et moyenne cultur e Politique agraire Leyvraz (H.). L es différ entes t aill ~s de la vigne telle' qLl ' e l ~es DC ip ra tiqu ent en S uisse l'oman le . . . . . . Schnyder, Wey, I:.uchsinger, Taillefert. Al 1éJ.iol' ati ons fcincières Stœckli (.J.-P.). A, icultuJ' e . Taillefert rL Sierro. El vage du ,petit bétail: 'porc, ch èvre et mouton .
7.4.80 4.80 0.50 4.3.4.15.4.-
SOMMAIRE: COrMiMlJiNI,CATIONS DIVERSES: Examens du !brevet de cavacHé. - Cours de vacanc·es-. ~ Rapport de .clôture. - Questionnaire.- Rap'p orts et 'compte's de la 'Caisse de retraitEI du ,P. E. - Réunion de la SO'ciété des I. V. R. - As's'e'mblée ,g énérale de la S. V. E. - Rem.e·rciements·. - A!bonnement ,à l' « E.cole Primaire ». - PARTIE PEDAGOGIQUE: Quelques a:p erçus 001' J'hé-. l'édité dans le domaine !psychique. - IL'estiv,ation péd~ogi,que. Travail et réussite. - PARTIE PRATIQUE: (remplacée ·p ar un .g.roulpe de .poés·i es à réciter.)
Z.-
rêOOrUNICATIONS DIVERSES
0'.60
; DÉPARTEMENT
(ê)
S.V.JE.
@
S.l.V.R. UNION
©
~ !
0.30 4.50
Examens du brevet de capacité
0.60
Les examens du brevet de capacité auront lieu : Pour les instituteurs: le mercredi 10 juin 1942, à 8 heures, à l'Ecole Normale des instituteurs. Pour les institutrices) le jeudi 11 juin 1942, il 8 heures, à l'Ecole Normale des institutrices. Le brevet de capacité ne peut être délivré aux candidats ayant obtenu une note insuffisante pour tous les travaux annuels impos~s par le Département. Sion, le 22 avril 1942. Le Chef du Département de l'Instruction publique: Cyr. PITTELOUD.
4.80 10.4.3.5.4.5.50 4.75 8.4.-
4.80 3.4.-
Lausanne • Genève. Neuchâtel. Vevey - Montreux • Berne· Bâle
-----
Cours de vacances La Faculté des Lettres. de l'Université de Lausanne organise chaque année, des cours de vacances de fpançais ·m oderne. Ces 'c ours com.prennent : J. Un cours spécial, destiné aux maîtres et maîtresses de français de la Suisse et ,de l'étranger. II. Un cours général, destiné 'a ux personnes qui désirent se perfectionner dans la connaissance et l'usage du français. Sur demande, le Département fera connaître le programme des cours et les conditions d'·admission. A titre d'encouragement, une subvention sera versée par le Département aux membres du corps enseignant qui suivront ces cours. Le Chef du Département de l'Instruction publique: ' Cyr. PITTELOUD.
-426-
Rappert de clêture
Comptes de la Cai's se de Retraite
Le Personnel enseignant est prié d'utiliser la formule qui vient de lui être adressée · pour rédiger le rapport de clôture du cours 1941/42.
qui serent présentés, par le gérant, à l'apprebatien de la cernmissien et à la prochaine assemblée générale 1. ICOMlPTB IGEINBRAIT...
Le Dép·al'tement.
1 RECETT.EiS
ANNEE 194J1
DEPENSES
Questionnaire Au début du nlois de m·a rs, chaque Inelnbre du corps enseignant a reçu un questionnaire à remplir puis à retourner au Département, dans les huit jours. Ce délai est écoulé depuis longtemps, lnais les questionnaires ne sont pas encore tous rentrés. Ceux qui n'ont pas répondu à l'invitation du Département sont priés de le faire au plus tôt.
Le Département.
Caisse cl
retraite du perSOl1nal valaisan
ensei~nant
Confornlément au Inandat qui lui avait été confié, le Dr 'B ays, .p rofesseur à l'Université de Fribourg, a e:x:aminé le bilan technique de la Caisse de retraite et a présenté ses conclusions, ~d' abord à la Comlnission puis à l'assemblée générale qui s'est tenue à Sion le 21 avril 1941. L'étude de l'expert précité a établi qu'il existait en ce moment un déficit technique qui n'avait cependant rien d"alarmant ni d'inquiétant. La situation de la Caisse peut être considérée COlnme satisfaisante. Elle exclut toutefois la possibilité de mettre les instituteurs à la retraite à l'âge de 55 ans avec une pension s'élev·a nt au 70 % du traitement 'lnoyen. En présence de ces Iconclusions, la Commission s'est demandé s'il ne serait pas possible, sans cOlnrpromettre la sécurité· de la Caisse, de modifier ou de supprimer les dispositions transitoires ·du règlelnent de 1932, en vue d'améliorer la pension des Inaîtres soumis à 'c es prescriptions. Elle a chargé le Dr Bays d'étudier l'a question, principalement en ce qui concerne la répercussion financière qui en résulterait pour la ,Caisse. Durant l"année 1941, -la cOlll1nission s'est réunie 4 fois en séance plénière, pour s'occuper des affaires 'c ourantes, de la situation de la Caisse et des modifications à ,a pporter au ~'èglelnent actuel de la Caisse. Sion, avril 1942.
Secrétariat de la Caisse.
Report -du solde actif de l'exercice ,préCoédent . . . . . . . . . Versements de l'Etat du Valais {pOUl' ,cotisations des ·m embres et sa ;part . . . . . . . . . . VersemE'nts individuels de membres 'po'Ul' r.otiosations . . . . . IntéI1êts des Titres et des Obligations . . . . . . . . . . . . Pensions versées en 19411 . . . . Remboursements .aux mem'bres sortants . . . . . . . . Ristourne au ICompte de PEtat IP our cotisations ;à deux membres n'ayant !pas enseigné. . . Frais ,g énéraux. . . . . . . . Impôt If édéral, droit de timbre, etc. Intérêts" 'commission, ;frais de ban'q ue sur ,achat d'Oiblig,ations . . E~cédent des recettes Fr. 237,5'608.25 So.1de a'ctif en clôture d'exercice Total. . II. BILAN A!CTIIF 4 ObligatiCYI1s 4% Banque canto
ta
,2
2 1
» »
» »
3%%
3:J1l%'
»
»
» »
3X% » » 3% » » 3'% DéfenSE' !Ilatio-
2 » nale 10936 . 319 Obli.gatiOI16 e% % ;Provins 1939 26 » 4% Valai,s 1921 ;246 ») 4% » 1.9311 262 » 4% » W34 80 }) 3~ % » 1,937 Solde crédit~ur du ,compte 'c ourant Banque ,cantonale PASSI,F Fonds des ,assurés . Fonds des ,P ensionnés Fonds de réserve. .... Solde du ,e-ompte de 'l'Etat là valou' SUl' exerdce 1942
2,961,948.10
1·
208,302.35 2,749.70 113,903.52,688.25 14,837.40 282.90 5,044.20 11,337.70 3,196.35 3,286.903.15
-
RE,CETTES
3,199,516.35 3,286,903.15
DEPENSES
720000.420,000.400,000.300,000.28U,000.8,000.319,000.130,000.246,000.262,000.80,000.34,516.35 2,533,832.15 288.56740 327,446.20 3,199,516.36
49,670.60 3,199,516.35
III. COIM!P.TE DE ILA BANQUE CA<NTONAILE
'X
nE.PEiNlS'EIS
REOETT.IDS
DEPENSE.S S?lde ,créditeur au 1er janvier 19411 Tl'tre et dépôts remboursés . . . Vers'e ments de l'Etat du Valais ;pour cours 1940/41 . Versements 'Par l'Etat du Valais pour 194'0 Versem~ts individuels de mEtl11,b res 'pour cotisations Intérêts ,. :. Achats d'obligations et dépôts 'f er,m es . . . . . . . . ;Pensions versées en :1941 Re,m boursements ,aux membres sOTtants. . . . . . . . . . Risoiourne au 'com:pte de l'Etat IPOUl" ,cotisations 'n on dues . . . . . Frais ,g .énéraux . ... .. . Impôt Ifédéral, droit de timbre, etc. So.lde créditeur a'U 3'1 décemlbre 194'1 Total.
158,016.95 6,000.208,302.35
~
22,931.15 2,749.70 113,903.393,196.35 52,688.25
511,903.15
DEPENSES
Total.
301,642.45 . 21,575.15 9,112.30 5,916.75 6,039.30_ 2,409.05 52,688.25 621..?.5 288,567.40 344,28595
344,285.95
DEPENSIEIS
RECETTES
14,837.40 282.90 5,044.20 11,337.70 34,516.35 511,903.15
IV . .cdMlPTE DES ASSURES
Solde de l'exerci'ce ,p récédent . . Extourne du 'co:mpte des 'pensionnés Extourne du Fonds de résE·rve. . , Cotisationsdes m ,emlbres et de l"Etat 'pour 1940/41 Varsements de membres 'p our ,cotisations ,com,plémentaires . . . P,art dé l'Etat 'pour les verselments individuels. . . . . . . . . Cotisations ,arriérées re:tenues :par l'Etat • Intérêts Hemboursements aux ,m embres sortants . f. • • • • . • . . Extourne au ,comipte de l'Etat :pour 'Cootisations non dues. .,. Extourne au Fonds de résérve. . Ext?urne au Co,m'Pte des lPensionnes . . . . " ..... Exto'urne au COl1'llpte des intérêts . Solde du cO'D1!pt:e en clôtul',e ,d'exercice
Solde de l'exercice précédent Extourne du Compte des Assurés . Extourne du Fonds de Réserve . Extourne du Fonds de Hés,en e Ipour i.ntérêts IntéI'êts (sold€-) Extourne au Compte des Assurés . Pensions verséoo en 194J.1 . . . . Extourne au Fonds de Ré serVE' pal' décès ;(11 'm embre) Solde du Compte en clôture cl' exercir.e Total.
-RECETTES 2,325,436.65 2,409.05 660.85 154,968.40
tJ~
Solde de l'exer,c ice ,p récédent Extourne du Cam,pte des Assurés Extourne du ,Coffi(pte des Pensionnés . Extourne au COJ.l1tpte des Pension. Illés Extourn.e au .compte des Assurés . Frai.s g''Eméraux . Solde des intérêts au Comrpte des . . ..... Pensionnés Intérêts, IprLmes d'achat pour obligations Solde du Compte en c·lôture d'exerdce Total.
2,749.70 2,015.40 1,647.95 98,034.25 14,837.40 282.90 15,886.40 21,575.15 1,508.25 2,533.832.15 2,587,922:25
2,587,922 25
334,869.15,886.40 621.25 9,112,30 660.85 5,044.20 5,916.75 3,196.35 327,446.20 351,376.65
351,376.65
VII. OdM)PTE DE L ETAT
--~' Vers ement ,du solde de l'exercice IPrécéd·e nt . . . Vers,aments de l'exerdce 1941 Solde délbiteur de l'exer.ci:ca !pré~édent \ Cotisations de l'Etat et des memibres lVour 1941 Cotisations arriéroées dues par .l'Etat selon ,liste ..... . Part de l'Etat :p our 'les versements individuels Excédent à valoir sur 'prochain exerci,ce Total.
DÉPENSES
RECETTES 22,931.15 208,302.35
22.931.15 154,968.40 1,647.95 2,015.40 49,670.60 231,233.50
231,233.50
.
-
VUI. 'CQM(PT E nIDS INTERETS "
Rapport du Caissier
1
DÉPENSES Produit total des intérêts pou'r .1941 Extourne du Com;pte des Assurés I mpôt Jédéral, droit de timbr e, etc. Intér~ts virés au Comopte d es As-sures Solde vi~é ~u èO~1J te 'de~ Pe~si~n~ n és .
IX.
~R AI!S
RECETTES 113,903.1,508.25
11,337.70 98,034.25 6,039.30 115,411.25
Total
115,411.25
GENEJRAUX
Fr. Ct. Assemblée générale . . . . Séanc-es de la 'Com'm ission. . . . . . EX'pertj,~es . et études de la -C aisse. . . T~a'!l~'CrI(ptlOn de la Compta·b ilité (solde) . Ver~!ÜcatlOn des Comptes et visa des bons FraIS du 'com,vte ·cour.ant Tr·aitement du Caissier . : TraitemeJn t d u ,S e·c·r étariat .
394.90 332.65 1,180.200.136.19.95 1,800.900.80.70 5,044.20
'Diver s
STATIS TIQUE ISUR lL' E'FlF·FJCTIF D.ES MlElMBItEiS
Effectif au 1 Effectif 3U Modifications dans l'effectif en i94f br Janvier f94f 1 3f Décembre 194f InstituInstitu- 1Mise à la 1 Démis1 Nouveaux 1 InstituInstituDécès Augm. teurs trices retraite 1
453
1
352 1
1
3
2 1
sions
membres
26 1
35 1
1
1
4 1
1
431-
.
teurs
1
454
trices 355
1
Si on, le 7 m a r s 1942. Le Cai-ssier: S. Mey tain.
Le bilan de la Caisse de Retraite du Person nel enseignant v·a1aisan, arrêté au 31 décelnbre 1941, a ccuse une plu s valu e de fI'. 237,568.25 's ur celui de l'année 1940, m algr é la faible augm entation des membres qui ~end à se stabiliser . En .1941 , il a, été effectué 31 sortÏ<es d ont 2 décès, 26 démissions et 3 m embres . mis à. la retraite, alors que dans l'année scolair e p r écédente, 35 n ouveaux melubres on t été adnîis dans la Caisse. Dans ce rapport COlTI'me dans le précédent, vous 'constatèrez que l'avoir de beaucoup de pen sionnés ne su ffit p lus à assurer la sonune des pensions; la différence d oit êtr e prélevée sur le 'fon ds de réserve qui ne peut p lus bénéficier d'un surplus d'intérêts. Par ce fait, ·oes deux COTIî ptes sont en diminition. En revanche, le compte des melnbres .a ctifs augmente chaque année plus qu'il ne le devrait, car nous lui 'a ttribuons un intérêt au 4 % qui est plus élevé que celui obtenu par nos titres . Si la guerre, qui hnmobilise les capitaux, continue encore quelques alllîé~s , la Caisse sera forcée d 'a ccorder annuellenîent le taux à attribuer à la Inoyenne de celui obtenu. Ce compte cOlnprend ·l es % des avoirs de la Caisse ·e t ·constitue la grande base de notre organisation. Un certain nOlnbre de ' Inenîbr es aètifs qui n'avaient pas versé la cotisation minimale prévue par le règlement, sur ~nvi tation pressant e, ont versé le complément nécessaire; c'est un avantage pour les intéressés. Il est à désirer que tout melnbre ait a ·cœur d e régulariser sa situation sans se faire prier pour le cas où il n'aurait fonctionné qu'une partie du cours s-c olaire. Il convient de relever que dans l'actif tel qu'il est présenté, n e fi gure p a s une SOlnm'e de fr. 2000. - prélevée pour l'adlninistration fédérale pOUl' impôt à la source et qui sera ristournée après décolnpte et examen des pièces fournies par la Banque cantonale. ' Le rendement de l'intérêt, grâce à quelques placem ents avant ageux en Obligations de l'Et at du Valais (emprunt de 1931 et 1934) a été meilleu r . ; Le n ombr e des orphelins, . des veuves et d es m embres âgés ou infirmes secourus par la Caisse d e Retraite justifie p leinement les h a utes qualités de ·c ette œ u vre sociale q ui fait h onneur au cor ps en seignant du Valais. Sion, le 7 m a rs 1942 . Le caissier: S. Al eytain .
Rapport des Réviseurs des comptes de l'exercice 1941 de la Caisse de Retraite du Personnel enseignant du Canton du . Valais En exécution du mandat dont nous a vons été tch argés, n ous avons vérifié, le 7 mars, les ,comptes de l'exercice, ·a insi que le bilan au 31 décembre 1941 , don t n ous av ons constaté la conformité avec les livres.
-
432-
-
Par de nombreux point-ages, nou§. avons acquis la conviction de l'exactitude des écritures passées; il nous a été volontiers répondu à toutes nos questions. Selon l'art. 12 du Règlement, la ,c ontribution annuelle' d'un l1:lembre ne peut être inférieure à fI'. 50.- (sous réserve de l'article 7). Pour l'exercice de 1941, 40 membres n'ont pas rempli leur obligation; les nlesures nécessaires pour la régularisation de ces retards ont déjà été prises. Vu nos vérifi.cations, nous pouvons vous proposer l'approbation des comptes présentés de l'exercice de 1941 et vous prier de nous donner décharge de notre mandat. Sion, le 16 avril 1942. Les Reviseurs:
Blatter Théophile.
Bm'ras François.
Réunion de la Société des 1. \7. R. C'est le 9 avril que près de 200 menlbres de notre Société se retrouvaient à l'Ecole normale des institutrices, à Sion, pour leur réunion annuelle. Monsieur le Chef du Département, empêché, s'était fait représenter par Ml' Evéquoz. Ml' le Dr I. Mariétan, Ml' le Dr Boucard, Ml' le Révérend curé de Sion, MT le Dr Mangisch, Mr le Préfet Thomas, ~1r Kuntschen, Ml' lWirthner, Mme Delacoste, MJles Dupraz et Odier du Service médico-péd-agogique avaient tenu à nous manifester leur intérêt en étant des nôtres. Après la messe célébrée par Ml' Mariétan, dans la chapelle du couvent des Ursulines, Mlle Carraux, notre active Présidente, ouvre la séanee. Mlle Rey donne lecture du protocole de la dernière assemblée générale, puis vient la lecture des comptes. Mlle Carraux rappelle la mémoire de nos amies et collègues mortes pendant l'année 1941 : MInes Zénobie Gillioz, jeune institutrice d'Isérables et Elise Debons, de Savièse. Puis, en termes émus, elle rappelle le souvenir de Messieurs Hœh et Dévaud, deux grands amis de J'A. I. V, R. A la demande de Mlle Carraux, 1\IIr Evéquoz, avec sa coutumière obligeance, nous explique en quoi consiste l'assurance responsabilité civile conclue par le Département en faveur de tout le Personnel enseignant. Le comité est réélu sans incident. Mme Delacoste, avec son urbanité délicate, remercie Mlle Carraux de bien vouloir assunler la tâche de la présidence pendant une nouvel1e période. Nous ' sa-
-' k32-
vonsgre a Mme Delacoste d'avoir comblé une lacune que la gêne excessive des institutrices à ' prendre la parole explique et.., excuse en quelque sorte. Mme Germanier soulève le cas des élèves de 14 ans qui quittent l'école prim-aire sous prétexte d'entrer à l'Ecole ménagère et qui pratiquelnent s'émancipent. Mr Evéquoz répond ' que la question est à l'étude. Mme Delacoste nous ra'p pelle que la leçon de chant doit être autre chose que poses et soupirs ... M,me Carraux nous recommande la lutte anti-alcoolique cornIlle un devoir moral et social. Nous attendions avec intérêt la conférence de Ml' le Dr Mariétan sur « La Protection de la nature en Valais » , l'érudition et l'heureuse influence du distingué conférencier nous étant bien connues. Ml' le Dr Mariétan nous a parlé de cette question qui lui est si chère avec une simplicité pleine de charme. Il s'est adressé à nous comme à des auxiliaires dans la lutte pour conserver à notre Valais son vr'a i visage et son patrim()ine. Il a voulu nous faire prendre conscience du rôle actif que nous pourrion~ jouer ~ans ce domaine en ayant à cœur l'enseignement, au mOIns occaSIOnnel, de la protection de la nature. Les articles que Mr ~e Dr ~ Mariétan a publiés dans l' « Ecole Prinlaire» sont un gUIde sur et serviront de base à cet enseignement; ils ont été édités dans la brochure qui porte le même titre que la conférence et que nous avons tous dans nos bibliothèques scolaires. ~1:1' le Dr Mariétan comnlente successivement ce qui se rapporte à la maison, à l'ameublement, au village, aux n~uvelles constructions, aux couleurs, costumes, forêts, à la protectIon des animaux et de la flore. Nous songeons que chacun de ces thèmes pourrait donner un excellent centre d'intérêt et nous nous promettons d'en faire aussitôt l'essai. Répondant à une objection que son exposé a suscitée, le conférencier se met obligeamment à notre disposition pour suppléer à notre bagage de sciences naturelles si mince ...
Mlle Carraux interprète nos sentiments de gratitude et remercie Ml' le Dr Mariétan, que nous espérons bien entendre à nouveau. Mlle Rey devait clore la séance de travail en nous entretenant pendant de trop . brefs instants de « Nos classes enfantines ». Elle s'éleva contre les préjugés qui trop souvent président encore ·au choix du personnel « des petites classes ». Elle rappelle l'importance d'un bon déipart" qui consiste moins à faire emmaoasiner un grand nOID'b re de connaissances qu'à ap.prendre à l'enfant à voir, à sentir, à penser. Nous n.'y arriverons qu ' en écoutant
-
4134 -
l'enfant en le -co1l1prenant, en ne lui ünposant pas un effort qui étant au-dessus de se possibilités lui rend la classe odieuse . ~t fait de lui un être passif. Passant en r evue lecture, langue ll1aternelle, arithlnétique; Mlle Rey indique des p rocédés, qui pour la plu'Par t d'entre nous sont n ouv,eaux, e t dan s lesquels nous avons reconnu le souci d'é viter et r outine et verbalisme et llloindre effort. P ourqu oi Mlle Rey ne nou s ferai t- elle pas bénéficier plus sou vent de son expérien ce? Faisant suite à la conférence de Mlle Rey, Ml' Boucard nous présen te un jeu de calcul très ingénieux. Un excellent dîner réunit invités et participantes. Notre reconnaissance va au x Révérendes Sœurs Ursulines dont l'accueil sait être si parfait. Au gré des sym} ath ies, les groupes quittent l'hospitalière E cole normale où nou s retrouvons ù chaque retour, ce visage ffacé d ' adolescente qui fut le nôtre . Y. G.
flssemblée générale de la S. \1. E. le 22 aVi·il 1942 L'Asselnhlée e réunit dans la salle des séances du Grand Conseil, gracieusem.ent mise à notre disposition par la Ville de Sion. Après un chant du Chœur 111ixte du Personnel ,enseignant d Martigny, MT ThOlnas prie Mgr Delaloye, !RIUe Vicaire gén. hou . et ancien président de la S. V. E., d'ouvrir la séance par la ,p rière, et souhaiteJa bienvenue aux représentants des autorités Ml' Pitteloud, Chef du Département, Ml' Kuntschen, conseiller nationat et président de la ville de Sion, aux délégu és des Sociétés pédagogiques des cantons romands et du Valais, puis passe à l'ordre du jour. Les C0111ptes de la S . V. E. et de l' « E cole P ri'm air e » . sont lus et approuvés . L e p rocès- ver bal de l'-alSsem blée de Ma r tign y ayant été publié dans l' « E co le P rin'laire », il est admis q u 'il n ' est p a s nécessaire d 'en donner ·lecture . Mr ThOlnas retrace b rièvmnent n otre activité dep uis 1939, èt rappelle ce qui ,a été .fait depuis lors autant pour adapter nos traiteinents à la situation a ctuelle que pour développer la formation de notre jeunesse. L 'a ssimilation de notre situation à celle des employés de l'Etat et le développement- de l'enseignement lu énager sont, dans leur domaine respectif, les .plus importantes de ces ré~ lisations. Mr Thomas souligne que nous les devons à Mr le Ch ef
d u Départenlent, qui s'est acquis ainsi -de nouveaux titres à notre r econnaissance. Il cite les noms des collègues que la mort nous a ravis pendant ces trois années et prie l'assemblée de se lever pOUf honorer leur méu10ire. Ml' Monnier estiIne que depuis quelques décades ,notre canton n 'a pas voué à l'Education et à l'amélioration ' de nos salaires le mênle soin qu'il a apporté au développement de l'agriculture. Il trouve que rien n'a été entrepris pour l'école et le personnel enseignant et propose une révision totale des programmes et de l'organisation qui nous régit. . Ml' Thomas voit quelques exagérations dans ces critiques, m ais prie Ml' Monnier de bien vouloir somnettre ses propositions a u comité, qui les examinera avec bienveillance. .Mr Puippe appuie son collègue de Sierre et rOlnpt une lance en f aveur des Ecoles secondaires, dont la création n 'a pas suscité en Valais l'enthousiasme et l'appui qu'il aurait attendus . Ml' le Chef du Département déclare qu'après la conférence de Ml' Virieux il répondra aux interpellateurs, A Ml' Défago, qui demande quelles mesures le comité de la S. V. E. a prises pour .aplanir le différend qui existe entre l'Union et la S. V. E. , le secrétaire répond que Ml' Darbellay, qui fait partie des deux comités, avait accepté de nous présenter les propositions éventuelles de l'Union, m'a is qu'il nous est revenu les mains vides, son comité ne s'étant pas réuni depuis fort longtemps. L'Assemblée renouvelle son con1ité tel que présenté par les d élégués des Conférences de district. Les membres sortants sont réélus: MM . Gabriel Bérard pour Sion et Paul Broccard pour Ar don ren1placent MJM. Clément Bérard et Carron démissionnaires. ~IM. Thomas et Curdy sont nOllllnés respectivement président et vice-président du comité. Mr Brouchaud demande pourquoi Mr le doyen Lathion s'est retiré du comité. Mr Lathion répond que jusqu'en 1939 il estime a voir rempli sa tâche, et qu'il a démissionné après l'assemblée de Martigny. Et Ml' Brouchoud se déclare satisfait. Puis il revient. sur le postulat présenté à la dernière assemblée, et après un échange de propos entre MlM. Gaspoz et Gillioz, la partie administ rative est close. C'est ensuite la conférence de Ml' Virieux, sur l'esthétique de nos paysages et le banquet à l'Hôtel de la Planta. Ml' Puippe, qui a bien voulu au pied levé accepter de fonctionner comme luajor de ta'b le, s"acquitte de cette délicate mission à la satisfaction de tout le monde. Il donne la parole à ~fT le Conseiller d 'Etat Pitteloud, 'quî, dans un ex posé des plus · complets met tout son cœur à nous rappel er lés réalisations que nous lui devons pour nous-nlêmes
~ . 437
et pour le bien de notre jeunesse et la tâche qu'il s'est imposée pour les temps à venir. Il est aJPplaudi très chaleureusement. Ml' Kuntschen, conseiller national, en termes aussi spirituel s que remplis de bonhomie, nous donne quelques judicieux conseils sur l'éducation des futurs soldais valais·a ns . . Ml' Gabriel Bérard porte un toast à l'E glise, à la Patri e et aux autorités , et trouve lnoyen de le faire sans lasser personne , ce qui est presque une gageure. Ml' le Directeur F lechtner nous présente ses petits chanteurs, qui chantent bien et méritent les fél ocitatiol1s qui leur sont prodiguées. La fanfare d u Bat. ter . 133 qui nous a prêté son concours, fait honneur a u Major Ron g, un collègu e, et à son Directeur le sergent Gaudard. Ml' , iVillen1Îl1 salue ses amis valaisan s a u non~ d e la Société pédagogique rom.ande, et , p ou r rép ondre à l'ain1able in vitation de Ml' Varone et de la Direction des Caves coopér a ti ves, n ous accompagn e dans les sou s-sols de la cap itale, là où la Dôle et l' Amigne généreu ses si d oucelnent épanou.issent les cœur s et jettent u n vo ile d 'ou bli sur les heu res moroses . P . c. c. Curdy.
de notre tâche. Nous n aurons gar de d 'oublier n os fi dèles lecteurs d e qui nous viennent souvent de p récieux encour a gements. E spér ons que notre Revue 'trouvera, dès l'au tOŒI1ne pro'chain, les nlêmes z 'lés collaborateurs et un nombre toujours 'c roissant de lecteurs. La Réd action.
Mesdames les institutrices et l'abonnement à l'Ecole primaire ·Cette année encore .plusieurs institutrices nous ont demandé quel est le 1nontant qui leur est r etenu pour l' « Ecole pri:naire ». Nous leur répétons que le Ip rix de l'abonnement es t le m êlTIe pour tous: instituteurs, instit utrices, membres des C01TIln issions scolaires, etc. Il est d 'ailleur s inscrit sur la couverture et 'fiaure dans tous les numéros. S'il est retenu !Un lTIOntant supéTi~ur à 7 fI'. 50 cela ne con cern e .p a s l'administration de l' « E cole 'Primaire » qui ne p erçoit p as un centime de plus . Il .con vien t don c de demander des explications a illeur s.
p~~~~JfI;>.
i
PARTIE PEDAGOGIQUE
~"
. V oici le texte de la résolution v otée à l' issue de la q uable conféren ce de 1\11' Viri eu x :
-
..
.
, .
" .
,
1
~
r elUa l'-
R~sc>l\lti"l.)
Le Congrès des instituteurs du Valais rOlnand, apI'ès avoir entendu la conférence de Ml' V il'ieu x ) architecte de r Etat de V aud SUl' Festhétique de n os paysages, Considérant que no s sites ont été trop souvent enlaidis durant ces dernières d écades pm' d e malheureuses constructions; qu'il convient pourtant d e conserver au « Vieu x-Pa ys » son caractère propre, invite tout le personnel enseignant d u canton à user d e son influence pour développ er le sentim ent de l'esthétique au sein d e nos populations, prie le Haut Conseil d' Etat d e prendre toutes les mesures utiles pOUl' empêcher l'enlaidissement de nos paysages.
Remerciements Voici le 14ème et -dernier numéro de l' « Ecole Primaire» pour le cours scolaire 1941/42. Nous en profitons pour remercier 'toutes les personnes qui durant cette année scolaire nous ont aidé dans l'accOInplissement
Service Médico-Pédagogique Valaisan
Quelques aperçus sur l'hérédité dans le domaine psychique Même bien avant que le problème si complexe de l'hérédit~ n',a it été étudié scientifiquement, on a de tout temps constaté ses effets et le rôle important qu'elle joue dans les nombreux cas de maladies organiques ou mentales, d'infirmité, de nervosité, de . troubles divers. Au point de vue physique, cette hérédité peut se manifester sous différentes formes; le sujet présentera un trouble identique à celui de ses; parents, ou de l'un de ses p~ rents seulement ou bien le nlal se portera sur une autre partIe de 'Son organis~e. Dans d"autres cas, le sujet gardera simplement une 'constitution fragile ou délicate, ou enfin, en dernière éventualité, il se peut très bien qu'il restera sain, car très souvent les caractères héréditaires passent une génération, Prenons par exemple le cas d 'un enfant de tuberc~!eux: il. a be~ucou~ de chances, mais cependant pas toutes, d etre atteInt lUI ~USS1 de tuberculose. L'on peut alors se ·p oser la question de saVOIr ~e quels facteurs dépend la transmission de la maladie. Les condl-
-438tions d'hygiène dans lesquelles vivra cet enfant joueront dans ce cas là un rôle primordial. Si l'on n'intervient pas toute de suite dès l'apparition du symptôm·e, en mettant l'enfant à la montagne par exeluple ou, si des facteurs tels que la sousalimentation, le froid, la saleté, le manque de sommeil entrent en jeu, l'éclosion de la maladie sera favorisée par le concours de toutes ces conditions défavorables. Il est donc clair que si nous ne venons pas au monde atteints de la 111aladie -de nos parents, nous n 'avons pas moins en nous-mêm.es une prédisposition dite constitutionnelle, des tendances, à r,e produire ou plutôt à conh~acter 'sous une forme ou sous une autre l'affection parentale. Vu la complexité des combinais ons Iuultiples qui jouent dans l'hérédité et Iqu'il n'est pas possible de r elater ici, nous retenons de ce schéma très éléIuentaire la notion Îlnportante qu'est celle du terrain 'c onstitution nel. Au point de vue ,du cara ctère il est éga lement reconnu q ue nous héritons en gernle de certaines qualités ou de certains défauts de nos parents, grands parents , oncles ou tantes . Ce 's ont alors les ,c onditions éducatives dans lesquelles est élevé l'en fant qui donneront à telle ou telle ,qualité la possibilité ,d e se développer ou à tel défaut de se fonuer . COInbiensouvent entend-on une nlanlan s'écrier: « Ce garçon tient exactenlent tel défaut du père, Je ne puis le corriger, c'est héréditaire}) ! Avec ces IllOt.S tout est dit, mais rien n'est fait, et l'enfant par devant qui ces réflexions sont faites consid'èr-e la chose COlu,m e admise et autorisée par les parents. Il ne se sent en SOlume ni plus coupable ni plus Iuéchant que ses parents qui pour lui sont parfaits. Dans d"autres cas, on retrouve chez l'enfant un trait de caractère de l'un des parents qui n'est pas hérité mais inlité. pour des Inotifs affe?ti~s'rpar a~our par e.x em.ple, il ~n;itera ~a personne ,q ui lui paraIt Ideale; d 'a utre part Il peut aUSSI etre nlu par des désirs de réaliser l'a situation de la personne qu'il imite. Il y a donc lieu de différencier la prédisposition de l'identification. Tout naturellement l'enfant cherche à ressembler aux preluiers 'm odèles qui ui sont donnés et cette identification est un des facteurs de son développenlent affectif. Pratiquem'e nt l'on peut très bien faire accepter et cOInprendte à un enfant que ses Iuodèles ne sont pas en tous points -exemplaires, Inais il faut de la part des adultes charcrés de son éducation une oertaine loyauté qui leur ,'Permettra d'ad~eth~e et de reconnaître leurs propres défauts . Je lne rappelle le cas d'un jeune garçon qui avait la déplorable habitude d'abandonnet ses. affaires, ses habits, ses jouets, tout ce qui avait passé par ses maIns dan~ un ~ra~d ~dé~ordre .. Le~ fI~éqùentes et sévères répri111andes qu o~ ~UI ~alsaIt a -ce. sUJet eta~ent ressenties chaque fois c?m~e une ~n.Jush?e et. auraIe~t cert~Inement été mieux accept~es SI son 1?ere qUI ~vaIt 'le meme defaut les eût égaieinent subIes .. Il e~ fIt .une '~OIS la reluar9-"u1e à sa mère' qui lui répondit : « Om, maIS tOI tu n as pas le drOIt de faire du désordre». Un ter-
-
439-
'rible 'pourquoi s 'impose alors à l'esprit de l'enfant : on .Iu e dit de bien travailler co'm me papa, de bien manger comme p apa, etc ... je me dOlme la peip e pour le satisf aire et lui ressembler, et me fais gronder à tout propos. A la suite d'un conseil, le père expliqua à son fils qu'il déplorait ce défaut chez lui aussi et qu 'ils pouvaient s'aider mutuellenlent à se corriger pour donner luoins de peine à la maman; la situation en fut ,nettement améliorée. On possède donc certaines armes pour lutter contre une déficience d'ordre organique ou moral. Il n'en va pas tout à fait de même pour ce qui concerne les troubles nel'veux d'ordre psychique. Nombreux sont les foyers où les différents n'le.mbres de la fàmille, ou l'un d'entre eux seulement sont en conflit les uns a vec les autres . Cet état de ,c hoses crée une atmosphère tendue, quelquefois ir r espiraJ)le -au sein de la .famille, une atmosphère triste, d'en nui ou de tragédie, et qui est le r ésultat d' un c on flit inconscient dans lequel se trouvent le p ère, la nl ère ou les enf ants . Ne ,p ouvan t tr ouver eux-mêmes la cause du con flit, p ar le fait ju stemen t qu'il est inconscient, ils sou ff rent de n e pouvoir a pporter u n rem ède a u mal. On d it alors couramment: « Ils sont nerveux » . Pour reprendre le p r oblème sou s l'an gle de l'hérédité, peuton dire que les enfants qualifiés de nerveux héritent de la nervosité psychique de leurs parents, ou bien sont-ils simplenlent contaminés par eux? Nous verrons dans les cas qui vont suivre qu'on retrouve dans le domaine psychique, d'une part une prédisposition constitutionnelle, et d'autre part des facteurs extérieurs d'influence. Nous citerons tout d'abord deux cas où l'hérédité joue le rôle principal. Jean, 7 ans, est l'enfant d'une famille où le père écrasé par des sentiments d'infériorité a passé les rennes du commandeluent à sa femme. Celle-ci au contraire a un très grand besoin de tout diriger, et d'avoir sous sa dépendance complète son fils et son m1ari dont elle méprise un peu au fond d'elle-même le manque d'énergie. De ces deux êtres, l'un est nerveux passif et l'autre un nerveux actif; il est certain que chez chacun d'eux il y a des conflits inconscients et non reconnus et que seule une analyse psychologique permettrait d'en découvrir les sources. Leur fils Jean ne sort pas indemne de la conjoncture des conflits psychiques de ses parents. Il est timide, 's usceptible, renfermé. Il n'a pas d'amis et s'amuse presque toujours tout seul. Il aimerait bien parfois s'aventurer à se joindre à un groupe de camarades, mais la crainte de se laisser entraîner à jouer et à oublier alors l'heure du retour l'empêche de réaliser ce désir. Toute initiative de ce genre est aussitôt réprimée par la mère qui ne tolère aucun écart de la discipline très stricte qu'elle 'a imposée à son fils. Derrière une attitude de docile soumission Jean cache des sentiments
l -
440-
-
hostiles à l'égard de sa Inère qui ne cOluprend et ne permet qu'il ait aussi par moments sa petite vie à lui. Outrepasser les consignes signifie pour Jean être méchant; il se produit alors une inhibition qui l'empêche de j.ouir d'une certaine .liberté désirée, inhibition à base de culpabilité inconsciente. Cette tendance à réagit d'une manière adéquate à l'attitude maternelle s'ajoute à une
441-
Dans les -cas que nous avoILS cités il n'y a pas de cas d'hérédité dite convergente où les deux parents de l'enfant sont nerveux. Il nous reste à dire sur ce point qu'un enfant dont les deux parents sont nerveux a ,m oins de chances d'échapper à une hérédité vraie ' qu'un enfla nt dont seul l'un des parents serait nerveux et même gravement atteint. A. OD/ER.
constitution passive, héritage paternel. Marianne est une fillette de '13 ans dont la lnère est ~tteinte de maladie lntmtale et qui a dû faire déjà quelques séjours dans une clinique. Au sein de la famille son état 'Se manifeste par des scrupules et des ·m lanies. Le père de Marianne est tout à f.ait normal et équilibré. Tout en éta~t gentil avec sa fille, il ne prend pas une part très active à son éducation et paraît indifférent aux yeux de oelle-ci. La fillette très tôt, s'est lnontrée scrupuleuse; tout ce qu'elle entreprend doit être fait à la :perfection, elle Q-e s'arrête qanlais au nécessaire; son plus grand plaisir est de travailler pour l'école et au ménage et elle ne s'accorde pour ainsi dire pas de récréation. Pal' hérédité m.atel'nelle elle Cl tendance à reproduire les sylnptôn1es de sa 111ère, mais encore a-t-il fallu que les circonstances de famille l'y amènent. Déçue par son père dont elle attendait plus de ténl'oignages d'affection, elle s'est rap-
prochée de sa mère et pal' le moyen de l'identification étl'oitelnent les liens qui ['unissait à elle.
Cl
resserré .
COTIline il y a lieu d'établir une distinction entre les traits de caractère hérité et ceux qui sont ünités, il faut éO"alement dif' . t> f erenCler dans le dOlnaine nerveux une hérédité vraie (prédispos~ti.on) . d'~ne. hér,édité acquise. Da?s, l~ ~as que nous citerons pour fInn" Il s agIt d un exemple d'heredIte acquise. Martin, 12 ans, est un garçon révolté, insolent, désobéissant. Son père nlenuisier quitte volontiers son travail pour aller boire et discuter ave~ des amis auxquels il s'intéresse beaucoup plus qu'à sa famille . Il est faible de caractère et se laisse facilenlent entraîner. La mère souffre de cette indifférence, se sentant abandonnée insHtisfaite, sans affection, elle inv,ective son Inari, revendique ~es droits et se Inontre très nerveuse. Son attitude a pour résultat d'éloiO'ner encore le père de l\1artin de la maison. Pour trouver un ap~ise Inent, une 'c ompensation de ce délaissement, la mère porte ·a lors l'affection qu'elle aurait besoin de témoigner à son mari sur le frère de Martin qui la lui rend pleinement. Ce frère d'une part ressemble au père, ·et d'autre part est plus gentil et plus facile que Martin dont la révolte et l'insoumission sont une réaction à cette situation devenue intoléI'able pour lui. Il est jaloux de son frère qui polarise toute l'affection 111aternelle; il so~ffre de cette injustice et se révolte. Pour finir il devient irI'itable et nerveux con~me sa mère, m~s on ne peut parler dans son .cas d'hérédité vraie puisque la mère a présenté des phénomènes de nervosité à la suite d'un enchaînement de circonstances.
h'estivation pédagogique ,Mai est là avec la nostaLgie des mayens. Gens et bête·s hument l'air d€tS hauteurs.; un malaise semble to·ur.menter maint enfant. Par étalpes, les écoles vont se plonger dans l'engourdissement estival, tandis Iq ue les marmottes se réveillent daill·s leurs terriers. iLe soleil qui inonde le village ,doit rebrousser -ohemin dev3Jnt les volets dos de la maison d'école dont il ne trouble le sow'm eil qu'là travers quelques joints disloqué·s. Le Imaître et la maîtresse de ·c éans n'ont ,pa:s ,le \l oisir de s'a"ba;ndonner aux Il'êveries des salles dépeUlplées et des banc·s vide·s. LeUl'B vacance.s s·colaires sont fort laborieuses. La ·diversion est souvent si totale qul' on peut p.arler d'une estivation pédagogique, -d 'un c·hôma.ge sai,s onnier du travail Ip rofessionnel. Cela dure de trois à six ·mois. Un beau ,m atin d'automne, la ·cloche. de nécole tinte à nouveau. Les jeunes 'Clhômeurs', sans se ,s oucier de la longue interruption, Jpasls,ent sans transition ·de lI a garde du bétail aux 'p âtm'ages intellectuE'ls; le démarrage ne les inquiète nulle-m ent. Le ,c.hef de l'école, le guide et l'entraîneur, le maître peut-il, avec la même insouci ence, se laisser envahir par les forces d'inertie? Un employé quelconque a.ur·a vite Iait de se remettre dans- reng.l 'enage ad·m inis,t ratii où les ruHaires courantes l'entraînent. Autre est la condition de l'éducateur, ·de l'éducatrice. S'ils se sont laisSé accaparer dans l'entr·etemps par leurs occupations au -p oint d'être l'es tés étrangers à leur voC'ation 'péd3Jgogique, ils vont se trouver en face d'une triple difUculté : leurs ·connaissances refoulées .d ans un coin ,cré,'Pus'culaire se 's eront est01npées dans une Ü'ruprécision Ip rogre-ssive; leurs habitudes 'p ro,f8lssionnelles se ,seront ·ankylosées d'une façon fort ,gênante; enfin la vivacité de .leur vouloir éducatif 3Jura Iperdu -de son mordant. Au ·m ument où il Ifaud.ra fairE' démarrer le char enlisé pendant de longues vacances, on se sentira dépourvu d'allant. Nous pouvons éviter l'usure du chômage pédagogique en songeant à nous cultiver. Après a\"oir lais·s é un temps, largement mesuré, 'Si l'on veut, à une détente utile ·et recom·m andable, nous nous soucierons de nouveau des tâche,s là veni·r. ·Si laC'ommunE' -proütait de la 'disponibilité de·s locaux -s·colaires pour les Ifaire remettre à neuf ·et Ip our compl:éter le matériel did3Jctique, nous en serions enchantés. i...'équipement le [plus indis·peIlBaJble, .c'e·s t la ,culture de ,e-elui qui est 1'âime de l'école.
1
-
-
442-
1. Nous avons tous et toujours besGin de renouveler~ de compléter et d'approfondir nos connaissanc'es. La terribl e maladie de l'oub li n e guette 'p as seul eme,n t nos élèves et les ,candidats des examens. Nos têtes remplies de m ille préoccupations y ,s ont mème ,p lus E'x:posées. Nous n'allons pas ,préconis er la 'f asüdieuse répétition de Inanuels dont les anci ens Gours de répétition ont sursaturé .des ado lescents qui n'auraient .p a·s dédaigné un€' nourriture p lus variée. Nous 'pouvons recourir à des livres qui nou s conduisent ,à travers quelque domaine de la science par des sentiers non ibattus et n ous montren t des vu es nouvelles, des as'p ects inconnus, des ·connexions insoupçonnée·s. Le sO!J,ffl.e frais et vivifiant, n ous ne l es r·espirons 'p as cLans d es œuvres 'qui s'ont des comlp ilatiol1s d€' troisièlne et de ,quatrième ·main. Il faut nous adresser aux souI'ces~ aux a u teu rs dont l' âme a ,p assé dan s les ouvrGllges et qui se rév eille ·devant l'esprit sYlIl;pathique du l ecteur recu eilli. Le gro s du Ip er son n el en seign a nt a rarem e·nt le loisir et la 'libert é d'assister.à des cours d e vacanc es ou <de s'adonne-r oà unE' étud e 's y st ém atiqu e d e longu e h a leine. ·M ais ch aqu e hom m e d e bonn e volonté 'Peut se ménager des h eures fécondes où il entr e en C'olloqu e ave-c un e intelligence sup éri eure, a ve·c UJl1.E' â me g énéreus e.. Ces m oments de douce solitude au mili eu de la vi e a:gitée, ce sont des· ,p oig nées de semence dans un e terr e élIPip a uvrie et dairs'e·m ée. Mlême la lecture judicieu se <des journaux et .des J'evues peut nou E'nTircllir. Nous n 'ouhlie-rons p as d e puiser à l a source tou jours a c'cessible de l'observatioll pour 'm ieux approodre à connaître le milieu f a milial, ethnique, social, g éog.ralphiqu e, économique et culturel où nos élèves r ecueillent leurs im,p ressions et leurs idées. Nous no'u s ,p réparons là une documE'ntationp ers onnelle ei régionale qu 'aucun traité ne peut nous off·r ir. En accroissant nos Téserves i,n tel1ectuelles, nous n'enrichissons :pas seulement nos leçons; nous consenons enc-ore la je'unes8€" la fraîcheur, la vitalité de notre eSlPrit. 2. Parmi le·s nombreux 'p roblèmes de la vie nationale, les questions' pédagogiques s~imposent évidemrm.ent à l'attention des professionnels de l'école, non .seulement les détails méthodologiques, mais aus·si et surtout les courants d'idées et les mouvements .qui déterminent ' l'évolution actuelle et future de l'éducation: :La mentalité des jeunes d'aujourd'hui, l'attitude éducwtive -dE' la famille, l'éduration de la 'p ureté, une culture .physi,q ue huma:niste ou ,chrétienne, l'influence de la ,guerre sur l'école, la 'p art des jeunes dans la bataille des champs, le vouloir des différentes jeunesses en :f ace des IJ)ro,b lèmes nationaux, la restauration fa!milia.le 'chrétienne, etc. ,
Certains éducateurs ne demandent à leurs revues profeSsionnelles que des matériaux à pied d'œuvre: des exercic-es avec la 'clef, des problèmes r ,éolus, des 'questionnairE'8 acco.m pagnés d'e la récompense, !peut-être encore queLques renseignements administratifs, bref des 'p roduits alimentaires et Ip har.maceuüques avec. le mode d'emploi. Pendantqu 'ils administrent à leurs élèves les ·doses prescrite.s, des ho'ffi-
-
443
~--
~
mes plus actifs et ·p lus remuants jettent à ,pleines ·p oignée.s le !ferment d'idées subversives et de suggestions mals-aines. D'autres se vantent de n'avoir jamais' ouvert un ouvrage s'ur I"éducation, ce qui ne :les empêche ,p as, 'b ien au ·contraire, de résoudre au :pied levé toutes les questions !p édagogi,q ues occurrentes. Ces es'p rits 'Primesautiers oublient 'que, pendant ·qu'ils jouissent de leu.r acrobatie, 'la plupart de leurs collègues, .qui ·ne se v.antent ;p as de posséder la 'sciEnce infuse, oheminent 'pas .à ,pas', lnais ,sûrement. Ceux qui ont à ,cœur les intér,êts de notre jeunesse liTont et ,m édite'. Tont toujours ·ave·c fruit l'encyGlique de Pie XI sur « L'éducation ch ré. -tienne de la jeuness,e »; ils trouveront là des 's ujets de réflexions fé'condes, l'esprit qui doit ,n ous guider et la critique obj ectivE' d e ce.r 'tains mouveme·n ts pédagog iques mode'r nes. 3. Nous avons su rtout à nourrir la flamme de n otre zèle éducatif 'q ui baiss'erait vite faute d'aliments. IL'usure nous g uette ,p eut-être'Plus sournoisement que d'autres 'p roJessions. 'Si la co·m munauté ' dE' vie avec l'eIllfanC'e est un 'f acteur de fraîche.ur, les di,ffic,ultés de la tâ che risquent d 'entamer notre Ibonne volonté et de nous ravaler au rôle de ,m ercenaire.s. Tout ,CE' ,qui nous diminue re.froidit iIlotre arideUl', Quelques 'poigmées ne ;paille ne suMisent 'p as tii entretenir le feu intérieur ,qui doit s'ali'l nenter là des .foyers 'p lus d'urrubles: l'eSiPrit de foi, le prix des â me.s, la valeur intrinsèquE' et éternelle de toute action apostolique d.ésintéres·sée et a'ussi notre res,ponsaJbilité édurative qui 'dépas se de cent ·coudées le.s exige·n .c es administratives. Un ins:p ec.teur éminent, [,. ,K e·ll el', dont l'amlbitionconstante était d'éveiller chez ses instituteurs et institutrices l'amour de leur mission éducative, dit: « La lassitude, la pusillanimité est l'un des ennemis Tes plus 'dangereux de l'activité du maître. Le meilleur moyen d'en venir à bout, de l'empêcher de nuire à notre tâche et à notre progrès, 'c'est la foi ferme en la valeur et la dignité de notl'e vocation ... L'éducateur doit l'echercher son contentement suprême dans sa fonçtion et dans un travail inlassable. Qu'il s'acquitte de sa fonction de toute son âme, de toutes ses forces; qu'il voue à ses enfants sa plus grande affection. S'il cherche le bonheur et la SQtisfàction ailleu~'s que dans la conception cbl'étienne et cbaritable de sa vocation, si son âme ne s'y l'attache pas totalement, sans partage, il ne vaincra jamais tout à fait la pusillanimité, l'abattement qui lui l'onge le cœul' comme un vautour et finit pal' le briser ... Si notl'e fonction nous saisit tout entiers et si noùs la remplissons pleinement, alors le souffle divin con.sole le fl'ont sou'cieux et suscitel'a sans cesse de nouvelles fleurs vivantes .. »
La Il ecture et la méditation de l'Evangile qui est .la bonne nouvelle pour toute âme bien dis'p osée convient surtout au cœur apos'tolique des éducateurs, a'p!pelés oà ,p rendre une part Ip lus db'ecte, plus ilnmédia~e .à la mission du bon 'P asteur. !C'est là notrE' If ontaine de Jouvence·
----
- - - -
-
-
-444-
-
t oujours jaillissalIlte. Comme le divin MaîtTe, nous tiendrons en sûTeté les nonante-neulf obre'bis dans le beroail et courrons après la 'centième ,qui s'est écha'):>.'pée. ,Si ;nous rulth'oIlB notre esprit, si nous entretenons notre ,p réoc'cupation .p édagogique, si nous ali:mentons la flam,me de notre ardeur apostoJi.que, l'estivation scol aire, loin de nous amoindrir, nous aura procuré -des loisirs féconds. Cest avec .un cœur renouvelé que nous Touvrirons la cinquième la vingtième ou la quarantième al1ùlée s colaire. G. C.
Trouail et réussite Si l'on nIe demandait l'exercice qui m'exaltait le plus à l'école primaire, je répondrais sans hésiter: le calcul mental. La raison en est simple et chacun la devine. Pourtant il s'agissait d'un effort assez violent, et les minutes que nous vivions là n'étaient pas d'une qualité Inédiocre. Entre le moment où le maître nous proposait l'opération et celui où le coup de règle commandait d'en écrire le résultat, on aurait pu entendre une mouche au milieu de cette ioule de cinquante garçons, pourtant difficile à mener. Mais quel triomphe pour ceux qui réussissaient! Réfléchissant sur cette tension ,p assionnée de nos esprits d'enfants, je me dis que nous ,( aisons bien souvent fausse route dans notre recherche inquiète d'un enseignement intéressant. En particulier, quand nous essayons de rendre nos leçons amusantes. On s'amuse en récréation, tOu le jeudi, ou le dimanche,. En classe, on travaille. « Mais, direz-vous, l'enfant ne va pas au travail comme l'eau à la rivière. C'est l'âge du jeu que celui de l'enfance! Il faudra donc user de contrainte, de 'm enaces, de punitions! Que faitesvous de la spontanéité de cet âge, si vive, si charmante, etc. » A quoi je pourrais répondre: « Croyez-vous qu'un enfant « gâté» soit réellement plus heureux qu'en enfant « bien élevé» ? Mais je préfère vous demander si vous êtes si sûr que cela qu'un enfant n'aime pas le travail, et mênle le travail difficile? Bien entendu, je pense à un enfant sain, vigoureux, et d'intelligence normale. Par définition ;m ême, qu'est-il, cet enfant, sinon un être en puissance, à développement rapide, Iportant donc naturellement en lui l'espoir et le désir de ce qu'il sera demain, dans un mois, dans un an? Comment expliquer, sans ce sentiment, la joie du premier sac d'écolier, de la ,p remière montre, de la première cigarette, du premier pantalon ? Soyez donc sûr que vous serez dans la note vraie si YOUS lui permettez de s'élever, dans sa propre estime et dans celle du ·groupe où il vit, par un travail qui exige quelque effort - non seulement si vous le lui permettez, mais même si vous l'y forcez.
/1 1
44!5 -
Il vaut 'llüeux encourager que contraindre, certes, mais l'essentiel n'est pas là.. n. n 'est pas non plus tellement dans la manière plus ou moins intéressant,e de lui I?résent,~r le. trava~l : cela concerne plutôt le maître que .1 enfant, bIen qu 11 SOIt capItal que le maître se passionne pour ce qu'il fait, Illais c'est là une tout autre histoire. Ce qui importe avant tout, c'est ide donner ft l'en~ fant la 'p ossibilité d'un COmlnel1~ement ~le réussite, .c'es.t de lUI ménager de telnps en temps la lnlnute tnomphale qUI lUI ?onnera de ses aptitudes une idée réconfortan~e. ~n. pare.sseux-, c est ou bien un malade, ou bien un enfant qUI n a JamaIs conn"u cette minute-là, qui est nul p ar serment préa~a?le . et que l~ m:-ut;"é enfonce dans sa lmisère par le blâlne Iq uohdIen ou par 1 IndIfference dégoûtée dont il l'accable. Je suis toujours navré par la faço~ bru~ale don: 'Certain~ n~a! .. tres me présentent les travaux des mOIns bIen doues de letll s eleves. Parfois ils traitent ,ces pauvres gosses d'arriérés ou d'anor~ maux sans se rendre compte ·q ue ce diagnostic est d'ordre q~asl médidal et demanderait, pour être justifié, un examen séneux des aptitudes scolaires ·e t extra-scolaires! Le plus souv~nt on ,les présente comme de fieffés ,paresseux, des enfants tar~s, et l on n'hésite pas, d~vant, eux, à préciser l~ur hérédité ! ,.EvIde~ment: je ne puis oublIer l'enervement d,u. maltre en .mal d .Inspe~h?D:' Dl la patience nécessaire pour amehorer certaIns sUJets .d~ffIcIles. Mais un peu de bon sens - à défaut d'un peu de chante - devrait nous avertir que c'est avec ceux-là, avec ces pauvres bougres de paresseux-là, que nous pouvons et devons donne: notre maximum. Ceux-là, c'est vraiment du sport que de les tirer de ]a fanae où ils se complaisent. Ou faut-il croire que nous sommes b . si ,p aresseux, nous aUSSI ? Toute la malice consiste donc à permettre à l'enfant de connaître un commencement de réussite, à l'amener à l'espoir d'un triomphe. Il n'est pas exact de dire que le travail est im-posé à l'homme" comme une punition, et rien n'est plus paSSIOnnant qu'une tâche d?nt on. sent, qu'on .p~urra}a réussir. ~!lis il res!e strictement vraI de dIre d un travaIl qu Il est un verItable chatiment, quand celui qui l'exécute le fait en prenant d.e lui-même une idée de plus en plus écœurante. La règle vaut d'aIlleurs pour les maîtres comme 'pour les élèves: il n'y a qu 'un moy~p. de s'accommoder du métier, c'est d'y réussir. M. Hennemann, odireCoteur d'école ,n ormale.
Vins du Valais ORSAT dissipent la tristesse.
~
PART][E JPRATJ[QUE Quelques
poési~s
à réciter
A la demande qui nous a été f aite, nous avons remplacé la partie pratique par quelques morceaux cho~sis que l'on pourra faire réciter dans certaines circonstances particulières.
La Légende du forgeron Un forgeron forgeait une poutre de fer ... Et tout ,e n m,artelant le fer de ses bras nus, Le brave homme songeait aux frères inconnus A qui son bon travail serait un jour utile ... Et donc, en nlartelant la poutre qui rutile, Il chantait le travail qui rend dure la main, 'M ais qui donne un seul cœur à tout 'le genre humain ! Tout à coup, la chanson du forgeron s'arrête. « Ah ! dit-il tristement, en secouant la tête, Mon travail est perdu, la barre ne vaut rien: Une paille est dedans; reCOlnmençons.» C'est bien! Car le bon ouvrier est scrupuleux et juste, Il ne plaint pas l'effort de son torse robuste; Il sait que ce qu'il doit; c'est un travail bien fait, Qu'une petite cause a souvent grand effet, Que le In al sort du mal, le bien du bien, qu'en so,m 'm e Un ouvrage mal fait peut entraîner nlort d'homme! \ 1
Les étincelles d'or faisaient cennme un soleil, Et de ce cœur vaillant, à la forge pareil, Etincelles d'amour en tous sens élancées, Jaillissaient le courage et les bonnes pensées. Et la 'poutre de fer, dont l'ouvrier répond, Sert un beau jour, plus tard, aux charpentes d'un pont ; Et, sur le pont hardi 'q ui fléchit et qui tremble, Voici qu'un régiment - six cents homnles ensem'ble Passe, musique ,e n tête, et le beau régiment Sent sous ses pieds le pont fléchir affreusement... Le pont fléchit, va rompre, ... et les six cents pensées Vont aux femmes, aux sœurs, aux belles fiancées ... Et, dans le cœur des gens qui voient cela des bords, La patrie a déjà pleuré les six cents nlorts !
.447-
Chante! chante dès l'heure ou ta forge s'allunle ! Frappe, bon ouvrier, gaîment, sur ton enclume: Le' pont ne , rOlnpra pas! Le pont n'a pas rompu! Car le bon ouvrier a fait ce qu'il a pu, Cal' la barre de fer est solide et sans paille ... Chante, bon ouvrier, chante en rêvant! Travaille! Règle tes chants d'amour sur l'enclume au beau son! Ton cœur bat sur l'enclume et bat dans ta chanson! ... Les étincelles d'or, en tous sens élancées, C'est le feu de ton cœur et tes bonnes pensées. L'hom'm e n'a jan1.ais su, l'homme ne saura 'p as Combien d'hommes il a soutenus de ses bras Au-dessus du grand fleuve et de la mort certaine! Et pas ûn seul soldat, et pas un capitaine Ne saura qu'il lui doit la vie et le retour Au village où l'attend le baiser de l'amour. Nul ne dira: « Me rci, brave homIne ! » à l'homme juste Qui fit un travail fort avec son bras robuste. Jean Aicard.
~*
Le bon gîte
~
Bonne vieille, 'que fais-tu là ? Il fait assez chaud sans cela, Tu peux laisser tomber la flamme. Ménage ton 'b ois, pauvre femme, Je suis séché, je n'ai plus froid. Mais elle, qui ne veut m'entendre, J eUe un fagot, l'ange la cendre : « Chauffe-toi, soldat, chauffe-toi.» Bonne vieille, je n'ai pas faim, Garde ton jambon et ton vin; J'ai mangé la soupe à l'étape, Veux-tu bien m'ôter cette nappe! C'est trop bon et trop beau pour moi. Mais elle, qui n'en veut rien faire, Taille mon ,p ain, remplit mon verre: . : Refais-toi, soldat, refais-toi. » Bonne vieille, pour qui ces draps ? Par ma foi, tu n'y penses pas! Et ton étable? et cette paille Où l'on fait son lit à sa taille? Je dormirai là comme un roi. Mais elle, qui n'en veut démordre. Place les draps, met tout en ordre ': «Couche-toi,. soldat, couche-toi!»
-
-44S-
Le Pater d'un mourant
- Le jour vient, le départ aussi. Allons! adieu ... Mais qu'est ceci ? Mon sac est plus lourd que la veille. Ah ! bonne hôtesse ! ah ! chère vieille, Pourquoi tant me gâter, pourquoi? Et la bonne vieille de dire, Moitié larme, moitié sourire : « J'ai Inon gars soldat COlnnle toi ! ~
Il est là, haletant, brisé par l'agonie; Ses moments sont comptés et sa course est finie; Dans une heure peut-être, ou ce soir, ou demain, La mort, sur ce front pâle aura posé sa main.
Paul Dél'oulède.
La Groix fédérale Vos chants ont célébré les héros de la Suisse, La fraîcheur de .ses lacs, les neiges d e ses nlonts ; Mais quelle voix pourrait lui rendre assez justice Et dire de quel cœur tendre ,et fier nous l'ailnons. Partout, où son drapeau se déploie et s'étale, Notre amour monte au ciel, 's uave et fort /parfum ; Partout, tu r esplendis, noble croix fédérale, Un pour tous, tous pour un. Chasseur qui boit l'air Ipur des hautes montagn es, Pâtre ignoré qui suit le sentier des troupeaux, Laboureur matineux penché sur les canlpagnes, Vigneron ·qui sourit au Isoleil des coteaux, Magistrat vigilant ou chercheur au front pâle Auront pour leur pays un dévouement commun . Tous ont les yeux fixés sur la croix fédérale. Un pour tous, tous pour un. Jeune hOlnIne ,qui tressaille ·au doux nom de patrie, Tendre mère qui veille au berceau d'un enfant, Vieillard qui se repose au déclin de la vie, Soldat aux bras robustes, au regard trionlphant· Jamais nous n'oublierons notre terre natale; Nous saurons la défendre au monlent opportun, Guidés pal' les rayons de la croix fédérale. Un pour tous, tous pour un. Que la foi soit toujours 1a base et la couronne De son indépendance et de sa liberté; Restons fermes afin que l"avenir moissonne Les fruits de nos vertus dans la prospérité. Et que vienne plus tard, l'histoire impartiale Dans les pages du livre, à la voix du tribun, Elle fera briller notre croix fédérale. Un pour tous, tous pour un.
4.49 -
7
Hier c'était le succès, l'alnitié, l'espérance; Puis, plus rien; plus de bruit; déjà l'indifférence 1. .. L'ombre gagne déjà ce regard affaibli; Le râle tout à l'heure, et dans huit jours, l'oubli. L'agonisant s'agite, il gémit sur sa couche; Des mots entrecoupés s'échappent de sa bouche; Le regret l'envahit avec le souvenir: ,G loires, fêtes, bravos ... , tout 'c ela va finir. Il écoute; il ' attend : Quel silence! et quel vide 1. .. La lampe, sur les In urs jette un jour livide; Là-bas, sur l'acajou, le regard du mourant Voit ces livres écrits, ou jetés en courant, Livres faits de scandales et parfois de blasphèIlle, Livres dont a vu rougir le vice mlê me. Pour ces pages d'enfer, que la vertu maudit, Il moissonna de l'or et Paris l'applaudit; Mais qu'importe Paris lorsque la mort s'approche? Tous ces livres honteux sont là cornIlle un reproche; Et Dieu va le juger 1... Mais lui ne sait pas, Dans la vie, au hasard, il dirigea ses pas, Sans but, au gré du vent, du bruit, de la folie ... Son âme! Il s'en souvient pour l'avoir avilie; Mais Dieu, le connaît-il? Surtout, l'a-t-il ainlé ? ... S'il le connaît, hélas 1 c'est qu'il l'a blasphémé. Fils d~un sièche d'orgueil, il meurt dans l'ignorance; Il eut quelques remords, nl.ais point d'huInble espérance, La foi n'écrivit point, dans son âme d'enfant ,Ces biens qu'elle promet, ce Inal qu'elle défend. Du nlatin de la vie à cette heure dernière, Ses lèvres ni son cœur n'ont dit une prière. Aux plis de sa mémoire il chercherait en vain, Pour adoucir l'arrêt de son juge divin, Pour toucher sa clémence et pour fuir l'anathème, Le Inot qui dit: « Pardon! » ou qui dirait: « Je t'ailne ! }) Mais un ange le dit pour ce pauvre ignorant; Un ange est à genoux près de l'homme mourant. La sœur de Charité qu'émeut tant de Inisère, A ses côtés, sans bruit, déroule son rosaire, Disant pour ce chrétien qui jamais ne pria, L'humble « Pater Noster », l'humble « Ave Maria}). L'hOlnme écoute: « 0 Ina sœur, dites, dites encore,
-
A!50 -
~
Dites ces mots si beaux et si doux que j'ignore: ' Notre Père des · cieux 1. .. que c'est beau! que c'est doux Prier; je veux ,prier comm.e vous, avec vous 1... }) La foi du baptisé s'éveille et se ravive: « Notre Père, dit-il, que votre règne arrive; . Mon Dieu, régnez sur luoi qui descends au tombeau ! Que votre volonté soit faite! Oh que c'est beau !. .. }) Vrai miracle d'amour que la foi seule opère, L'homme qui blasphénla disait à Dieu: « Mon Père! }) Il l'appelait d'un cœur confiant et contrit, Avec ces luOtS divins que Jésus nous apprit. « Notre Père! sauvez un pauvre enfant rebelle! 'Père, vous êtes bon !... Que la prière est belle ! '" }) L'espérance dans l'âm.e et les pleurs dans les yeux, Il mourut en disant : « Notre Pèr e des cieux. }) P. V. Delaporte. ~
La Bénédiction
~
Or, en m il h u it cent neuf, nous primes Sarragosse. J'étais ser gent. Ce fut une journée atroce. La ville p rise on fit le siège des maisons, Qui, bien closes, avec des airs de t rahisons, Faisaient pleuvoir les coups de feu .p ar leurs .fenêtres. On se disait tout bas: « C'est la faute des prêtres. ~ Et, quand on en voyait s'enfuir dans le lointain, Bien qu' on eût combattu dès le petit matin, Avec les yeux brûlés de poussière et la bouche Amère du baiser sombre de. la cartouche, On fusillait gaîment et soudain plus dispos T ous ces longs manteaux noirs et tous ces grands cha;peaux. M'On bataillon suivait une ruelle étroite, Je marchais, observant les toits à gauche, à droite, A mon rang de sergent, avec les voltigeurs, Et je voyais au ciel de subites rougeurs Haletantes ainsi ,q u'une haleine de forge . On entendait des cris de femmes ,q u'on égorge, Au loin, dans le funèbre et sourd bourdonnement. Il fallait enjamber des morts à tout moment. Nos ' homm.es se baissaient pour entrer dans les bouges, Puis en sortaient avec leurs baïonnettes rouges, Et, du sang de leurs mains faisaient des croix au mur, Car dans ces défilés il fallait être sûr De ne pas oublier un ennenu derrière. Nous allions sans tambour et sans marche guerrière. Nos officiers étaient pensifs. Les vétérans, Inquiets, se serraient des ,c oudes dans les rangs E t se sentaient le cœur faible d'une recrue.
451 -
Tout à coup, au dét our d'une petite rue, On nous crie en français : « A l'aide. }) En quelques b onds Nous joignons nos amis en danger et tomibons Au milieu d'une belle et grave ·c ompagnie De grenadiers chassés a vec ignominie Du parvis d 'un couvent setilenlent défendu Par vingt nloines, démons noirs au crâne tondu, Qui sur la robe a vaient la croix de la ine blanche, Et qui, pieds nus, le bras s anglant hors de la m anche, Les assommaient à coups d'énormes crucifix. Ce fut tragique: avec tous les autres je fis Un feu de peloton qui balaya la place. Froidement, Inéchalnlnent, car la troupe était lasse Et tous nous nous sentions des â mes de b ourr eaux, Nous tuânles oe group e horrible d e h éros. Et cette action vile une fois consom mée, Lor sque se dissipa la C0111pacte fumée, Nous vÎlnes de dessous les corps enchevêtrés, De longs ruissea u x de sang descendre les degrés. Et, derrière, s' ouvrait l' église, immense et som b re. Les cierges étoilaient de points d' or toute 'l'omb r e; L'encens y répandait son parfum de langueur; Et, tout au fond, tourné vers l'autel, dans le chœur, Comme s'il n'avait pas entendu la bataille, Un prêtre en cheveu x blancs et de très haute taille Terminait son office avec tranquillité. Ce mauvais souvenir m 'est resté Qu'en vous le r a contant je crois tout revoir presque: Le vieux ,c ouvent a vec sa façade mauresque, Les grands cadavres bruns des moines, le soleil Faisant sur les pavés fumer le sang vermeil, Et, dans l'encadrenlent noir de la porte basse, Ce prêtre et cet autel brillant comme une châsse, Et nous autres cloués au sol, presque poltrons. Certes, j'étais alors un vrai sac à jurons, Un impie; et plus d'un encore se rappelle Qu'on me vit une fois au sac d'une chapelle, Pour faire le gentil et le spirituel, Allumer une pipe au cierge de l'autel. Déjà j'étais un vieux traîneur de sabretache; Et le pli ,q ue donnait ma lèvre à ma moustache Annonçait un blasphème et n ' était pas trompeur. Mais ce vieil hOlnlne était si 'b lanc qu'il me fit peur . « Feu! » dit un officier. Nul ne bougea. Le prêtre Entendit il coup sûr, mais n ' en fit rien paraître,
-
Et nous fit face avec son grand saint sacrement, Car sa lnesse en était a rrivée a u moment Où le prêtre se tour n e et bénit les fidèles. Ses bras levés avaient une envergure d'ailes. Et chacun recula, 10rsqu'avec l'ostensoir Il décrivit la croix dans l'air et qu'on put voir Qu'il ne tremblait pas p lus que devant les dévotes. Et quand sa belle voix psahnodiant les notes, Comme font les curés dans tous leurs Orélnus, . Dit: Bénédicat vos onlnipotens Deus) « Feu ! répéta la voix féroce, ou je me fâche. » Alors, un d 'entre nous , un soldat, mais un lâche, Abaissa son fusil et fit feu . Le vieillard Devint très pâle, filais, sans baisser son regard Etincelant d'un sombre et farouche courage: Pater et Filius, reprit-il.
~
L'ostensoir rebondit par trois fois sur la 'pierre. Et, comme nous restions, même les vieux troupiers , Sombres, l'horreur vivante au cœur et l'arme aux pieds :t Devant ce Ineurtre infâme et devant ce martyr: Amen! dit une voix faible comme un soupir. F. Coppée.
seu~e
machine r vraiment po?·table Fr. 174).-
Autres 'modèles depuis Fr. 285.-
Agence p. le Valais:
OFFICE MODERNE E. Olivier SION Tél. 21733
l
Béruria
~
Le soleil se couchait sur Sion, la lnontagne. C'était sabbat ce jour. Béruria, compagne Du doux Rabbi-Meir, absent en ce moment, Devant deux cor.ps glacés pleurait amèrement. Dieu, qui d'un coup de vent enlporte l'anémone, Et qui brise la branche où la main se cramponne, Venait de lui ravir ses enfants adorés, Deux jumeaux de dix ans, deux fronts purs et sacrés!
Quelle rage Ou quel voile de sang affolant un cerveau :Fit partir de nos rangs un coup de· feu nouveau ., Je ne sais; mais pourtant cette action fut faite. Le moine, d'une main s'appuyant sur le faîte De l'autel et tâchant de nous bénir encor, De l'autre souleva le lourd ostensoir d'or. Pour la troisièlne fois il traça dans l'espace Le signe du pardon, et d'une voix très basse, Mais qu'on entendit bien, car tous bruits s'étaient tus, 11 dit, les yeux fermés: Et spiritus sanctus. Puis tomba mort, ayant achevé sa prière.
La
453-
--1
Et sanglotant, criant, riant, Inère en démence, Elle ébranlait les murs de sa douleur inllllense, Baignant de Inille pleurs leur cadavre crispé l. .. Soudain, elle se tut, le cœur saisi, frappé D 'une horrible pensée; et le père! et le père! Lorsqu'il va revenir souriant et prospère, Aux lugubres sanglots qu'il entendra du seuil, S'il allait deviner que sous son toit en deuil L'ange noir de la m.ort a déployé son aile, Et que ses deux enfants dans la nuit éternelle Se sont endonnis, froids et sans lui dire adieu Tandis qu'il enseignait la ,p al'ole de Dieu Au peüple rassemblé sur la montagne sainte! Alors Béruria dans une longue étreinte, Pressant leur tête blonde et leur parlant tout bas, Sur le lit nuptial où jadis en ses bras Ils gazouillaient, petits, leur chanson lnatinale, Sur la couche qui vit leur aube virginale, Déposa les deux fils arrachés à son flanc , Et sur leur front de Inarbre étendit un drap blanc' Puis, du cruel retour, priant, attendit l'heure. Le soir, Rabbi-lVleïr rentra dans sa demeure ; La mère, sans pâlir, l'âlne prête au combat, Présente à son époux la coupe de sa'hbat. Il embrasse sa femme, un instant la contelnple, Et deluande ses fils. - « Ne sont-ils pas au telnple ? ») Répond Béruria. - « Non, felnlne, ils n'y sont pas. » «Es-tu certaine, Rabbi? » « J'en reviens ». « En ce cas, Chez quelque pauvre ils sont sans doute », reprend-elle. -- Dieu fasse longs leurs jours, leur âme est aussi belle"' Que pudique est ton front! » dit Meïr tout joyeux. Béruria, sur lui n'osant lever les yeux, Prépara le repas sans parler: sa tendresse Reculait de pitié devan~ cette allégresse. Lorsqu'il eut récité les grâces, doucement L'épouse hasarda ces mots: « En ce moment,
- '455-
Meir, un lourd souci m 'accable, me torture, J'ai besoin d'un conseil; toi, forte créature, Toi, l'homme de. raison, Rabbi, donne-le moi! }) « Parle!» « Voici, dit-elle, écoute sans effroi : Un inconnu jadis, entre mes Inains candides, Remit, dépôt sacré, deux diamants splendides, Et partit confiant. Dix ans se sont passés, Et les deux dianlants admirés, caressés, M'ont jeté chaque jour leur rayon pur et tendre. Je pensais que jamais je n'aurais à les rendre, Je les croyais à moi, dans mon naïf amour! Mais, hélas ! l'inconnu tout à coup de retour, Réclame ses joyaux; et j'hésite, mon maître, Ces diamants chéris, faut-il les lui remettre? « Rends-les ! rends-les !cria Rabbi stupéfié, On ne doit pas ravir le dépôt confié ! » La courageuse mère alors lui dit : « Regarde! » Découvrant ses fils nlorts, diamants à sa garde, « Regarde sur ce lit, Illon époux bien-aimé: J'ai rendu le dépôt que Dieu m'a réclamé !. .. Georges de POl'to-Riehe.
Un drame dans la roulotte La baraque était pauvre et la toile en lambeaux, L'hiver était trop dur, la misère profonde, La femme et le mari, drapant leurs oripeaux, Essayaient de sourire -et d'attirer du monde. Saltimbanques errants des villes jusqu'aux bourgs, Un vieux cheval poussif, et puis ... en route, on roule !.. . Ils mange·a ient du pain sec, n1ais ils riaient toujours! II ·f aut bien rire aussi pour attirer la foule !... - Il faut rire 1 et l'enfant de ces comédies, Ce « petit Paul }) mignon comme une fleur divine Se mourait d 'un long mal (ces gens le savaient bien !) D'un mal inguérissable, hélas !... de la poitrine! Le médecin qui vint pour ausculter l'enfant, Dit: «Il lui faut .du vin et des viandes saignantes. Du quinquina, du fer et du for-ti-fi-ant. }) ... Mais il fallait surtout des espèces sonnantes, De l'argent pour sauver l'enfant qui se Inourait. Et la bourse était vide... on souffrait... on pleurait... La baraque était nue ! - Ah ! la vie est atroce Pour ceux qui vont offrir leurs chansons et leur cœur Et qui n'ont pas un sou pour acheter au gosse Ce qui le sauverait peut-'être ! ... L·a douleu!' !
Voilà tout ce qu'il reste au cœur du saltiIIibanque, L'or maudit, l'or s'en va par un ma'uvais chemin, Et l'artiste aux abois voit le billet de banque S'enfuir à l'horizon! L'enfant, le lendelnain, Dit en s'éveillant : « Dis donc, petite mère Je voudrais un cheval, tu sais bien, un cheval Qui m·archerait tout seul. .. avec sa Inécaniq~e. Un joli cheval rouge !... Oh COlnme ça lue faIt l}1:a l A la poitrine .... Enfin .. . c'est passé, - je ln ex,phque. Je voudrais un cheval pour voyager dessus, Moins usé que le nôtr e et Illoins vieux , je l'espère Je m'en vais donc Iprier le hon petit Jésus, Pour qu'il fasse gagner des gros sous Ù filon père. » Une quinte de toux vint suffoquer l'enfant, Et puis il s 'endorrnit, pauvret, dans sa couchette. Alors de son petiot, le père s'approchant Dit 'à sa feIllme : « Il f aut,. à la fin, qu' on achète, A notre Paul, son cheval! Allons! qu 'on se dépêche, Ouvrons donc la baraque et rallumons les feux , Car j'ai besoin d 'argent! Et que Dieu nous en -dollne ! - Ce soir-là, le temps était affreux, le vent du Nord Soufflait bien tristement sur la côte bretonne. Il ne vint pas grand Inonde ! Un chien hurlant la mort Vint frôler par trois fois la baraque tren1blante Et, pendant qu'on jouait un draIne peu banal On entendait la voix oppressée, attristante. Du petit nloribond réclamant son cheval! Au. dernier acte, un cri r etentit hors de scène, Et les deux malheureux acteurs, le cœur -bTisé, Lâchant rôle et public, hélas! purent à peine A voir son dernier sou ffl e et son dernier baiser! ... Le père reparut sur les planches, livide: .. « Mon fils est n1.ort, dit-il, nous ne pouvons flnIl' Le drame commencé - car la n10rt est avide !... C'est noh:e petit Paul qu 'elle a voulu tenir. " Mesdames et Messieurs, je vais faire la quête, Car l'enfant voulait un ·cheval roux, il l'aura Si vous avez bon cœur et .le tends ma casquette . Il aura son cheval. .. quand on l'enterrera ! ... »
»
f 1
--1
La Au On Un
quête fut très bonne et la foule attendrie père qui pleurait donna bien des gros sous, mit le lendemain, dans la terre bénie, tout petit cercueil. .. avec un cheval roux. Paul Lorans.
Les derniers vingt sous Le Boir, -dans le Ibrouillard, au coin d'une ·r uelle, Une en f.a:n t sanglotait. Pauvre enrfant, qu 'avait-elle? Elle Iportait au bras un Ja:r.ge pa:niel' rond, La 'bise tourmentait ses cheveux sur le fu'ont Et ses jamlbes tremblaient sous sa Toi})e trouée. Elle ·toussait, Ba \ oix était enrouée; ·Son teint ne brülait pas de ces 1'raîûhes -couleurs, Qu'on ai-m e tant ,ft voir; de hâtives douleurs Avaient /pâli sa joue, et des manohes !pe-rcées D'un mauvais 'caraco, sortaient toutes ,g ercées. Des mains aux doigta rougis et .gonflés 'p ar le froid. Quelques .p assants s'étaient arrêtés à l'endroit Où gémissait toujours l'enfant dans la détess'8 Elle disait: « MOn Dieu, ·c'est la dernière pièce! « Et mes ·p arents, b'i en sûr, m'attendent ·m aintenant, « Comme Hs vont me gronder, j'ai 'p erdu leur al'gent ! » Et se Ibaissant encor vars la t erre ge}.ée, EUe continuait sa recherche, alftfolée, Les assistants émus, regardant le pavé, Cherchaient auS'si: l'argent n'était ·p as retrouvé. E t l'e-nfant répétait: « Oui, c'était la der nière!» On .lisait dans ses yeux l'angoi sse et la .}Trière; ·Ces larmes, 'ce front pâl e et ces t'raits amai;gris De la petite ,fille, au lieu du ;f rais souris Et du rayonnement de naïve espérance, Dont Hieu pare souve,n t les doux yeux de l'enfance, Cela faisait BOUJUrir !... Et les IÎffil'lTIleS tout bas Disaient déjà. Faisons la quête, n'es·t-c·e ipas ! Dm hOlnme jeune et mis ,à la dernière mode S'était joint aux acteurs du -cruel ép-is'Ode. Il n'avait pas ·du tout l'air moqueur et hautain Qu 'ont beaucoup d'éM.gants; il saisit par la main La -p auv.rette et lui dit: {( Qu'as·-t'u donc, ma ,p etite-? « Pourquoi .pleurer ainsi? Voyons, réponds-moi vite. ,)} « ~ IMon ,b on monsie'UI', maman rp.leurait aussi ce soir. « P3Ipa nous rE'gardait, 'c"était bien triste à voir. « Tiens, nous dit-il, "oi1à pour passer la semaine. « Il !retira .du Œond de sa Iblouse de laine « Une :pièce d'argent. Puis il reprit: « C'est bon!
4!57
~
\( jPetite, va ,oher cher du Ip ain et du char.bon. Ne !perds pas ça surtout; 'c'est toute ma ressource. « Regarde; je n 'ai Iplus un lS eul sou dans ma bourse. \( Je sortis .de chez nous, le cœur gros, vous :pensez! (i Et '.le réfiéchissais: « Est-ce que C'est assez « Ces vingt -sous ,p our 'p assel' une semaine entière? « En arrivant auprès de ·chez la charbonnière, i( J'ouvre la main, p.l'us rien , mon bon monsieur! rpourtant « Je la tenais encore, cette ,p ièce, à l'instant! » Et le jeun(l 'h omme dit: « Si nous cherchions encol'e? » 'C.elui-hà pensait que parfois on s"honore A se salir les doi.gts? Il retire son gant Et se baisse à son tour, lui, le jeune élégant, 'POUl' oherchar dans la neige, au milieu de la rue La ,p ièce de vingt sous ,que cet ange a ,perdue! « Tiens! tiens! s 'écria-t-il soudain: c'est 'b ien cela! « Ne pleur e plus, enfant, ton argent, le voilà!» « lM\ea vingt sous, a:h! merci.» De rien; le temrps me .p r esse, i( Donne-moi seulement ton nom et ton adresse.» Puis il .p artit. « C'est dono tbien vrai que j e les ai ! » Et la joie enivrait ·ce petit cœur brisé. A quelques Ip as de l,à ihrûlait un révelibère La ·p auv:rette y courut, radieuse et légère « Tiens, -cette :pièce est jaune! ah! mon Dieu! je comprends.» « Les vingt sous sont ·t r ouvés » c'éta ient qua.r ante fr ancs. Lucien René Trautnen. (i
~
noël
~
Il Iégnait au sein de la plaine Une certaine obscurité; L'astre des nuits montrait à peine Ses rayons, son disque argenté. Et dans cette claté douteuse Des bergers gardaient leurs troupeaux. L'ombre autour d 'eux, mystérieuse, Présentait des aspects nouveaux. Ils n'ont point de crainte frivole. Tout à coup, il brille à leurs yeux Une lueur, une auréole. Un ange descendu des cieux, Un ange, à l'aile toute blanche, Leur dit : ({ N'ayez point de frayeur ! ~ Vers eux, doucement il se penche, Et leur annonce le Sauveur : ({ Dieu le Père, vers vous m 'envoie « Dans cette solennelle nuit; « Que tous les cœurs . soient dans la joie
-
458-
-
( Une nouvelle aurore luit! Allez lui rendre votre homlnage « Il a choisi la pauvreté ; « Une humble crèche est son partage; « Dans l'étable il est a brité . 'ft Et l'ange, déployant son aile Dans un nuage reUl0nta. Bientôt sous la voùte éter nelle Un divin cantique éclata. Et les bergers, dans un saint zèle Allèrent adorer l'enfant, Ce petit être doux et frêle Qui cachait un Dieu triom_phant; En voyant Joseph et l\1arie: Qui veilla ient sur le nouveau-né, Chacun, dans son âme ra vie, Demeura longtemps prosterné. En revenant dans leur chalunière, En glorifiant le Seigneur, Ils disent: « C'est bien la lumière « Qui doit nous éclairer le cœur! » Aux bergers succèdent les Mages. Un miracle encore se produit; Une étoile, au ciel sans nuage, Brille à leurs yeux et les conduit. Elle les conduit à l'étable Où repose le nouveau-né. o Bethléem, ville adorable Quel privilège t'est donné! Les Mages, remplis d 'allégresse En se trouvant dans ce saint lieu, Offrent de l'or, comme richesse, Des parfums , pour adorer Dieu. Comme eux à cette heure bénie, Offrons-lui nos p lus beaux présents, Qu'à nos cœurs, la foi soit unie; Que nos vertus soient notre encens! Que nos voix, ainsi que les anges, Dans ce jour grave et solennel, De Jésus disent les louanges! Chantons Noël! chantons ~oël . il/me Trécoul't.
Pas de courtines festonnées Pour préserver l'enfant du froid, Rien que des toiles d'araignées Qui pendent des poutres du toit.
«
~
La nuit de noël
~
Le ciel est noir, la terre est blanche, Cloches, carillonnez gaiement ! Jésus est né; la Vierge penche Sur lui son visage .c harmant.
459-
Il tremble sur la paille fraîche · Ce cher petit enfant Jésus, Et pour l'échauffer dans sa crèche, L'âne et le b'œuf soufflent dessus.
La neige au chaume coud ses franges, Mais sur le toit s'ouvre le Ciel Et tout -e n blanc le chœur des Anges Chante aux bergers: Noël 1 Noël!
La Lettre au bon Dieu SlIM!PŒ..E HLSTOIHE
A,n nette, une lettre .à la main, Un soi.r, .p rès du tronc d 'une église,
Dans la 'crainte ·d',êtresur.prise, Promenait un œil incertain, Comme 'p our ·com.m ettre un laTcin. t< Tout est Ip erdu se disait-elle, Ma. mère n 'a ni pain ni feu; C'est vous qulà mM sec.ours .[jrup,pelle : Recevez ma lettre, ô mon Dieu! » Que -faites-vous, ma chère {en-fant:? Dit une voix du sanctuaire. Quoi! du deI bravant la 'colèrE', V.ous .alliez ravir la l'instant Le ·seul trésor de ~'indi.gent ! ---< Non, mon pèl'e; c.'est une lettr e Que j'alpportais dans le saint lieu , Et j'allais ·i d la remettre; Car c'est tilne lettre au ibon Dieu. » «-
Ace discoul',s plein de ·candeur, digne 'p rêtre se ravise; Et, rougissant de .la mélprise. Il lit, ·d 'un air gl'.ave ·et ;rêveu.r, ·Cette lettre écrite ·au 6'eigneU'r. Puis, l'assurant la ·s'ilITllple ,f ille: « Vous rE'cevrez, dit-il, dans peu, Vous et votre honnête "famille, Une réponse du bon ·Dieu. » ~e
Au poLnt du jour, le lendemain, En mes'sEligè1'9 diligente Du ·curé la vieille -servante A des pauvres mouraJnt, de 'f aim, OUrait de·s haJbits et ·du ,p ain. E.l·le y joignait une humble quête, Et, tout bas, dans un tendre [adieu, Disait à la pieuse Annette: « Cest ,la 'r éponse du ·b on Dieu.»
C. Dupaty.
Compliments pour le Premier de l'fin !ME'S OHEIRS P AJR EN TS
J 'ai vu dans son petit berceau l.'Enfant Jésus ... Qu'il était beau! Il m'a fait un divin sourire Et puis tout ba's il m'a dit: "
l,
--<
Enfant, je viens du paradis, Dis-ITIoi ce que ton cœur désire Tu l'auras, j'aime t a candeur. . Et moi j'ai répondu: Doux J ésu s. ô mon f rère, Voici Ina naïve prière A tous ceux que ché rit n1.on cœ u r Donnez toujou 1'S calme et b onheu r. II
Si je savais voler COInIne un petit oi's eau Un jour, je volerais si h a ut Que j'irais jusqu au ciel trou ver les petits anges, Puis me réun issan t à leur s sa intes phalanges J 'irais vers le b on Dieu , je lui d irais : Seigneu r! A n1.es parents chéri oh ! donn z 1 bonheur!
III Petit p apa, l11.ère chérie, Aujourd'hui, premier jour de l' an Ecoutez In on cœur je vou s prie, Il vous parle avec tant d'élan! Pour vous assu rer qu'il vous aime Il vous adresse ses so uhaits, Veuillez les a ccueillir de n1.ême CornIlle .le r eçois vos bienfaits .. . Vous fai tes tout pou r 111e complaire Surtout quand je sais bien agir, Si vous vous Iuettez en colère C'est que j a i dû désobéir Ou q ue je n'ai pas été sage, Oh ! mais .le veu x nl e corriger ! Aujourd'hui nlême a vec courage Je veux, en un mot, lu 'en ga ge r Pour n e plus vous faire de peine A surveiller nles actions, Oh ! oui Ina petite âlne est pleine Des lueilleures intentions ; Car près de vous ma vie est belle, Doux bonheur que le ciel bénit. Près de vous je suis, sous votre aile, Comme l'oiselet dans son nid. Or vous souhaitez sans nul doute Que, chez moi, tout bon sentiment Aux belles qualités s'ajoute: Je vous en fais Iman -COlUp li ment , Et puisqu'en .ce jour de fête De mes vœux vous vous contentez , Pour votre bien je vous souhaite .. . Tout ce que vous me souhaitez.
•
4tH-
L'fIge ingrat Monologue
pOUl'
i8I
fillette
Avez-vous réfléchi quelquefois au ·m alheur Qu'on a d 'être fillette? Oh! je suis en fureur, Quand cette vision vient troubler m'a cervelle! On n 'est plus un enfant, on n 'est pa-s demoiselle , On ne sait ce qu'on est; on n'est plus rien du tout, Et l'on se voit exclure, en un mot, de partout Tout le monde me dit, comlne une réprimande, Que je suis trop petite, ou ,q ue je surs trop grande. Les enfants n 'osent plus ln'attend'r e clans leurs jeux, Et les grandes, avec un geste dédaigneux, Me disent: « Que viens-tu faire panni nous autres? « Petfte, il faut grandir, avant d 'être des nôtres ». . En effet, 'm a poupée a pour 'm oi moins d'attraits Et les graves sujets me semblent trop abstraits. Je suis dans l'âge ingrat, c'est ainsi qu'on appelle Cette situation ridicule et cruelle. Aussi, je ne crains pas de le dire bien haut, Ce n'est pas anlusant l'âge ingrat, il s'en faut 1 Et cependant, je dois, pour la bonne justice, Dire qu'en ce moment il me rend grand service. C'est un petit secret que je veux vous conter; Mais à personne, au llloins, n'allez le répéter. Voilà. Figurez-vous qu'on voulait, pour vous plaire Me faire réciter des vers de pensionnaire, Quand il en fut question, j'eus un mOlnent d'effroi; Heureusement pour vous, heureusement pour moi Que l'on eut beau chercher; dans aucun catalogue On ne trouVia pour moi le Illoindre monologue. C'était trop sérieux, ou bien trop ,e nfantin. Je suis dans l'âge ingrat, j'en bénis le destin. Mais il faut avouer que nous l'échappons belle, Car il m'aurait fallu, si j'étais deilloiselle, Apprendre, hélas! des vers pour les réciter, Et vous n'auriez pas eu le plaisir à lll'écouter. Je ne suis bonne à rien, tout le monde en profite, Et pour la peur, enfin, chacun s'en trouve quitte. Tout est donc pour le mieux; mais je dois poliment, Avant de vous quitter, vous dire simplement, Sans le secours de vers , ni de prose savante,
(Saluant). Mesdames et Messieurs, je suis votre servante.
Tony Crétien. Abel Mariette.
Courses d'Ecoles et de Sociétés
MACHINES A ÉCRIRE i>ortables et m8Jruünes de bureau, neurves et d'oeca,sion
,
V ent~,
'lolcatiolIl,
éohange;
Instituteurs et institutrices Voici de beaux buts pour vos promenades de classes et de sociétés.
révisioIlB 'Par teohni.cietn diipllÔlmé.
PAPIER CARBONE
Un magnifique but de course:
RUJ3AJNS
H. Hal ce bart r, Sion
la région de PlANACHAUX [Dl DE COUX uo
PIS l U par le
TÉLÉFÉRIQUE DE CHAMPÉRY-PLANACHAUX Montée en 7 min. à 1800 m.
Prêts de livres dans toute la Suisse. Renseignements gratuitso
rc; ·sse d'
a g e du
Seciété MutueUe
Demandez une offre spéciale pour les Ecoles du Valais à la DiI'ection T<é!éf'é.oiqoe Cbampéry-Planachanx, Champéry.
GRYON - VILLARS . BRETAYE
alais ION
Région splendide, très ensoleillée. Panorama grandiose sur les Alpes valaisannes et vaudoises Flore alpine remarquable Belles courses d'écoles à: AnzeiDdaz;.DeJ.'bol'81nce~Bovonna:l:-Taveyannaz
20 agences dans le canton. 1
.... _~
C@otr@le officiel pel"ma.lllent.
œ
~utes opérations de banque aux conditions les plus favorable.s.
Pension Dent du M-di
Les nouvelles flèches rouges du Bex GryoD. • Villars - Cbesières vous transporteront confortablement et rapidement au cœur des Alpes vaudoises. Prix spéciaux pour écoles.
Tél.
69.60
à
Près de Champéry - Ait. 1000 m. - Ouverte toute l'année
Se recommande à Mmes et Mrs les Institutrices et Instituteul's et fil toutes sociétés pour collations et rafraîchissements.
Prix très arrangeants., Alfred Gex-Fabry.
a St-Maurice
une des merveilles de la nature; cinq cents mètres dans le rocher, Cascade et lac. Grands jardins ombragés pour pique-nique. Guide. Se rec9mmande: l'tl. FOURNIER. Pl'ÎX
rédu.its
I)on~
écoles et sociétés.
Tél. 45
Courses d'Ecoles et de Sociétés Instituteurs et institutrices .
0
•
•
Voici de beaux buts pour vos promenades de classes et de sociétés.
LES PLÉIADES sur VEVEY: 1400 mètres
magnifique excursion à 1 heure de
\7e\1e~
R,épertoiloe des Bonnes Adresses ----------------------~------------------------I Fait'es vos achats aux magasins fournitures
d'école et de bureau
Matériel d'enseignement Tableaux noirs
KAISER & ce, S. A., Berne Rue du marché 19-.P
Louis Tonossi-Zufferey Négo(~ia ..
t. SIE ft
D~
E
Grand choix en ('ouf"t'cfions pour lUt'S>iit>'llI·s. enfants, etc. Tissus - Chaussures en tous genres Epic€'J'j e - Mercerie, etc. etc. 1 Timbre d'escompte. - Tél. 5.11.10.
par la ligne
VEVEY.BLONAY·LE~ PI.ÉIAD~S
nombreuses promenades. - Sous~bois et flores superbes. - Renseignements sur taxes réduites pour Sociétés et Ecoles auprès de toutes les gares et à la Direction C. E. \7. à \7e\1e~ (Tél. 52922). - Bunet~Restaurant au sommet. Prix dès Vevey: 1er degré: Fr. 1.55 Ile degré: Fr. 2.Ille degré: Fr. 2.40 Grandes personnes ace.: Fr. 3.VISITEZ
la pittoresque VALLÉE DU TRIENT pur le Chemin de fer électrique des
Gc»rges
"1.1
TW@ie:r.l."t
Nombreuses promenades très intéressantes. Prix modiqut"s. à la pora-.é ... de tontes h'" bonr!iies. Envoi g.·atnU de prospectus, itinéraires pour excursions et tous r~nsei .. gnements par la Cie d,y Chemin de Cel' lUartigoy-ChâlceJard à Martigny (Téléphone 610 (1).
----------------------------------------------L'instituteur, après le dur labeur de la journée sera heUNUX de jouir des plaisirs de la famille et de Be délasser dans _des meubles de la
Maison A. GERTSCHEN,
FHs~
Représentant: M. OTTO GERTSCHEN -
Brigue
SIERRE.
----------------------~------------------------D
Le voyage circulaire 1Valais-Oberland ~ernois 1 par le chemin de fer du .
LOETSCHBERG offre une variété inf;nie de paysages.
H.
fL'-?TR~N GUIDE
les bonnes pâtes
SAVERMA ('est les adopter.
L'habiilement le plus chic Au prix le plus bas ch PZ
Anzeindaz Grand Centre d'excursions
Essayer
H. A. Ouvert toute l'année - Place pour f 00 personnes Restauration - Pour vos vacances: Prix pension depuis fr. 9.- - Arrangements . pour écoles et sociétés. Té!. Gryon 57 97
Exigez de vos fournisseurs les ca.fés torréfiés
PElUSSIER & Gie S. A. dont les diverses qualités toujours soigneusement prépa.rées peuvent satisfaire tous les goüts.
MAISON de CONFECTION pour Dames et. Messieurs
UCH nUGREY FRÈRES
StERRE
Bâtiment dl!:s · llll!>stes
MART i G:\Y
--------~--------------~----------------------
Bailque Suisse d~Eparune 6t de Marti~ny
C~édit
- Sierre - Brigue
Toutes opérations de banque aux meilleures conditions _fihjle ~~I$f'!"U~$Amti1tt1lMM~