Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 2013

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Histoire suisse et patrimoine culturel

No 4 - DĂŠcembre 2013


« En Suisse, comme ailleurs dans le monde, les religions ont contribué à façonner l’histoire du pays. La première constitution de la Suisse moderne est même issue d’une guerre de religions, celle du Sonderbund, qui a opposé, en 1847, catholiques et protestants. »

Les religions et leurs pratiques en Suisse Valentine Clémence, Martine Vonlanthen, Mix & Remix 16,5 x 27,5 cm, 104 pages Réf. 935121 ISBN 978-2-606-01419-3 Prix : CHF 15.– En vente en librairie

Site Résonances Le site compagnon de Résonances évolue et, nous l’espérons, gagne en clarté et en attractivité, avec des actualités, un agenda, des interviews complémentaires, des illustrations multimédia, des archives, une vente en ligne au numéro, les formulaires pour s’abonner, changer d’adresse… Le tout dans un souci de complémentarité entre les versions papier et en ligne. A découvrir les nouveautés en parallèle à chaque numéro et entre les éditions papier pour plus de réactivité… Si vous avez des suggestions d’amélioration, n’hésitez pas à les soumettre à la rédaction.

www.resonances-vs.ch


L ’histoire: au croisement d’hier et de demain

Pourquoi apprendre l’histoire suisse, imbriquée dans celle du monde, à l’école, au-delà de la chronologie? Pourquoi s’intéresser au patrimoine culturel?

«Un peuple qui n’enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité.»

L’histoire pour construire l’avenir. Apprendre l’histoire permet de se projeter dans le futur, car l’imitation et l’innovation sont étroitement liées. L’histoire pour comprendre le présent. Apprendre l’histoire permet de décoder l’actualité, car aujourd’hui se construit sur les fondations d’hier. L’histoire pour connaître le passé. Apprendre l’histoire permet de se replonger dans des époques lointaines ou pas, parfois en mêlant réalité et fiction, et donc en étant une forme de science-fiction à l’envers. L’histoire pour mêler histoires de vie, arts et sciences. Apprendre l’histoire permet de se frotter à l’interdisciplinarité, car le déroulement des événements et la vie des personnages entrent en correspondance avec les inventions et les créations artistiques. L’histoire pour savoir argumenter. Apprendre l’histoire permet de lutter contre la pensée unique, car elle doit se lire et se relire constamment de manière nuancée, en raison de son extrême complexité et de ses controverses. L’histoire pour avoir des convictions et des doutes. Apprendre l’histoire permet de se forger une personnalité, car on se définit en partie en référence aux grands et petits destins contemporains ou d’autrefois, modèles ou anti-modèles. L’histoire pour respecter autrui et se respecter. Apprendre l’histoire permet de relativiser son héroïsme personnel, en réfléchissant à nos comportements face à telle ou telle situation, en apprenant à ne pas juger à l’emporte-pièce et en découvrant que l’on ne se connaît soi-même que partiellement. L’histoire pour apprendre l’humilité. Apprendre l’histoire permet de relativiser son savoir et son ignorance, car l’on prend conscience de l’empilement des connaissances spatio-temporelles que l’on maîtrise un peu ou beaucoup, mais jamais aucunement ni totalement.

François Mitterrand

Aujourd’hui, l’histoire de chez nous et du monde peut se décliner de mille et une manières, avec la mise à disposition d’archives audiovisuelles en ligne, les sites internet interactifs pour se mettre dans la peau d’un personnage, d’une époque, via des cartes animées, des frises, via les réseaux sociaux, etc. L’histoire invite par ailleurs à se familiariser avec le patrimoine culturel, artistique et scientifique, autour de soi, puisque l’histoire se lit aussi à travers les personnages, les œuvres, les objets, etc. En allant au musée, grâce au développement de la médiation, on peut bénéficier d’une visite guidée, quelquefois virtuelle, voire profiter de la réalité augmentée sur une tablette numérique… L’histoire suisse était mise en lumière en novembre dernier, avec les émissions proposées par les chaînes de Radio Télévision Suisse francophone (RTS) pour s’interroger sur la création, le présent et le futur de la Suisse et de ses habitants (http://lessuisses.rts.ch), avec la parution de plusieurs livres visant à mieux cerner ce petit pays où nous vivons… Au final, ce sont autant d’opportunités pour revisiter l’enseignement de cette matière scolaire transversale et si essentielle à la citoyenneté. L’histoire, c’est aussi le présent.

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Nadia Revaz

Pour éveiller la curiosité des élèves, comment dynamiser son enseignement?

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S ommaire

L’histoire: au croisement d’hier et de demain

N. Revaz

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Fil rouge de l’orientation Réseau de la formation Livres Secondaire II Exposition Rencontre Education musicale Mémento pédagogique BEL L’école ailleurs MITIC Education physique Echo de la rédactrice Doc. Pédagogique Français Du côté de la HEP-VS Sciences humaines CPVAL Revue de presse AC&M

Examens Examens 2014 Examens 2014 Les Dossiers

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Alexandre Portmann, apprenti assistant en pharmacie - N. Revaz Philippe Theytaz, auteur d’un livre sur les ados - N. Revaz La sélection du mois - Résonances René Constantin, directeur de l’EPCAs - N. Revaz La Fondation Pierre Arnaud ouvre ses portes aux élèves - A. Michellod & D. Debons Serge Rey, enseignant à Monthey et poète - N. Revaz Body Percussion – Journée de formation - C.-E. Clavien & J.-M. Delasoie A vos agendas - Résonances Informations sur les échanges linguistiques - C. Barras Envie de vivre et de travailler en Amérique du Sud? - Ecole suisse de Bogotá L’évolution des MITIC dans le rétroviseur de Serge Rappaz - N. Revaz Les «A» de l’éducation physique: Aide et Assurage - Team animation EP Langage codé - N. Revaz DVD-R documentaires: les suggestions du mois - MV Valais - St-Maurice - M.-F. Moulin L’Année de la lecture - N. Revaz Des étudiants explorent des biographies d’enseignants - A. Métry & E. Steiner Géographie 3P: vivre une enquête - S. Fierz Degrés de couverture - P. Vernier D’un numéro à l’autre - Résonances Petite histoire dans un cadre - D. Salamin Muller

Les examens cantonaux: un processus itératif… - URD/SE Primaire: infos relatives aux examens cantonaux 2014 - Service de l’enseignement CO: infos relatives aux examens cantonaux 2014 - Service de l’enseignement Les dossiers de Résonances

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H istoire suisse et

patrimoine culturel

Ce dossier aborde la question de l’enseignement de l’histoire

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De l’histoire de chez nous à l’histoire des sociétés humaines C. Heimberg

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Ateliers pour collégiens aux Archives de l'Etat du Valais D. Reynard

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Le 1er août, naissance d’une fête nationale D. Dirlewanger

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L’enfant à l’écoute de son village J.-C. Fellay

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Enseigner l’histoire locale à l’aide d’internet L. Kaufmann

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La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat

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Enquête à partir d’une image… P.-P. Bugnard

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Des pistes pour aller plus loin Résonances

«de chez nous» et de la découverte du patrimoine culturel environnant. Comment raconter l’histoire locale et régionale, reliée à celle de monde, autrement? Comment apporter au présent un éclairage plus dynamique sur le passé? Voici quelques pistes pour redynamiser l’enseignement de l’histoire… Vers une histoire 2.0…


De l’histoire de chez nous à

l’histoire des sociétés humaines L’apprentissage de l’histoire contribue à faire connaître et comprendre le monde dans lequel nous vivons. Aujourd’hui, il ne consiste plus à nourrir les passions identitaires. L’histoire est une science sociale qui examine les sociétés humaines et leur évolution et qui s’intéresse, par un travail de comparaison, à la différence et à l’altérité, à travers le temps comme à travers l’espace. Or, ce travail d’ouverture et cette curiosité se trouveraient appauvris s’ils ne partaient pas, entre autres démarches, de l’examen des traces que le passé a laissées dans notre environnement local et régional. Mais comment faire travailler les élèves sur ces traces du passé de chez nous? Dans le contexte du prochain centenaire de la Première Guerre mondiale, inspironsnous du travail de deux historiens, Antoine Prost et Jay Winter1, qui ont montré les trois regards différents et complémentaires que les historiens ont successivement portés sur cette tragédie. Dans le premier regard, il n’est question que de stratégies militaires, de décisions politiques et d’accords diplomatiques. Avec le deuxième, on interroge les causes et les conséquences économiques et sociales des événements en intégrant le point de vue des acteurs d’en bas, tous ceux qui ont fait effectivement cette guerre, et qui en ont témoigné, mais aussi les femmes qui ont fait tourner l’écono-

C. Heimberg

mie du pays. Enfin, le troisième regard est plus culturel. Il concerne par exemple les manières de se représenter cette guerre sur le moment, sous l’effet de la propagande ou de la censure, mais aussi après, à travers les monuments aux morts ou les commémorations. Ces trois regards, qui ne s’excluent pas l’un l’autre, peuvent être portés de la même manière sur les traces locales ou régionales du passé. Prenons par exemple un château ou les fortifications d’une cité. La défense fortifiée a une signification militaire et politique, celle de l’affirmation du pouvoir d’un seigneur ou d’une élite patricienne. Toutefois, une communauté de paysans ou d’artisans dépend de cette autorité et la nourrit par son travail. Elle a aussi participé aux frais ou aux travaux de construction de ce château, ou de ces fortifications, et contribue à leur entretien. En cas de danger extérieur, elle s’y rend pour se mettre à l’abri. Ainsi, si cette communauté a accepté sa domination économique, et si elle a travaillé pour ériger ces structures défensives, c’est en relation avec un échange impliquant une forme de protection par le seigneur ou l’autorité politique. En outre, sur le plan des représentations et de la dimension culturelle, ce château ou ces fortifications se rendent visibles, parfois de très loin, pour marquer symboliquement le pouvoir en place dans un territoire spécifique. L’une des questions importantes que posent les traces du passé concerne leur authenticité, entre le vrai, le faux et le vraisemblable. Des lieux patrimoniaux peuvent en effet présenter toute l’apparence de temps anciens alors qu’ils sont en réalité des reconstructions récentes, comme c’est par exemple le cas d’une prétendue forteresse médiévale en Italie, à Gradara, près d’Urbino, reconstruite de toutes pièces dans les années 19202. D’autres lieux comme la cathédrale de Genève présentent une complexité temporelle qui est liée aux traces archéologiques qu’ils recouvrent, constituées de plu-

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Parmi les objets patrimoniaux, les images se révèlent particulièrement intéressantes pour l’enseignement de l’histoire. Elles permettent de travailler sur le temps représenté et le temps représentant, qui est celui de leur réalisation; mais aussi une réflexion sur leur signification et leur fonction dans la société. Le plafond peint du XIIe siècle de l’église St-Martin de Zillis, dans les Grisons, en est l’un des meilleurs exemples. Ses 153 petits panneaux racontent les vies de Jésus et de saint Martin. Ils témoignent en même temps d’une circulation des idées de part et d’autre des Alpes. La pêche miraculeuse, le tableau de Conrad Witz (1444) qui vient d’être restauré, associe le paysage reconnaissable de la rade genevoise à plusieurs récits bibliques. Son étude permet de rendre compte d’une société ancienne où le rôle du religieux était prépondérant, sans distinction claire avec la vie terrestre et matérielle de la société de ce temps. Ces œuvres, comme beaucoup d’autres, peuvent être étudiées en classe avant d’aller éventuellement les admirer sur place. D’une certaine manière, tout objet patrimonial nous donne l’impression, peut-être illusoire, d’un rapport direct avec le passé. Or, il ne nous serait pas accessible s’il n’avait pas été régulièrement entretenu, voire complètement restauré. Il est donc aussi le produit d’une longue histoire qui nous sépare du temps de sa première édification. Ce fait n’est pas sans importance. En prendre conscience permet de sensibiliser les élèves à l’importance de la conservation du patrimoine, mais aussi à la dynamique complexe par laquelle tel monument, telle œuvre d’art ou tel objet nous relient au passé. Une autre manière de faire de l’histoire à partir du local ou du régional consiste à connecter les traces du passé de chez nous à d’autres espaces possibles. La bataille genevoise de l’Escalade donne ainsi lieu à plusieurs récits possibles selon différents points de vue: celui des habitants de la cité assaillie, celui des assaillants et de leur défaite, mais aussi celui des enjeux européens po-

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Le patrimoine auquel nous pouvons accéder ne nous informe pas sur tout le passé puisque beaucoup de traces des temps anciens ont disparu. Nous en connaissons parfois l’existence par des documents d’archives. Mais il peut aussi être pertinent d’agir au moment de leur destruction. L’exposition temporaire que Grégoire Favre et Eric Bovisi ont consacrée il y a quelque temps à l’usine d’aluminium de Chippis a mis en scène des traces retrouvées ou récoltées au moment de la démolition de ce site industriel. Elle a fait exister de manière éphémère la mémoire de ces ouvriers-vignerons qui ont assuré une production industrielle au cœur d’une vallée alpine. Un livre en a laissé de belles traces qui peuvent être utilisées en classe3. Une autre dimension de l’histoire locale et régionale concerne les témoins du passé. Quand les élèves ont l’occasion d’en rencontrer, ils accèdent à des informations inédites, différentes de celles qu’ils trouvent dans les livres. Ils apprennent en outre à contextualiser ces récits, à mesurer l’effet du temps passé sur le témoin et ses souvenirs. Et parmi tous les témoins possibles, il y en a qui, parce qu’ils viennent d’ailleurs, portent des mémoires différentes. En fin de compte, l’histoire scolaire de chez nous est avant tout une histoire depuis chez nous. Elle cueille des traces locales du passé pour permettre aux élèves de prendre conscience de leur existence et de leur poser des questions susceptibles de leur faire comprendre ce qui caractérisait les sociétés anciennes d’ici et d’ailleurs.

Notes 1

Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie, Paris, Seuil, 2004.

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Voir l’éditorial du dernier Cartable de Clio, Lausanne, Antipodes, n° 13, 2013.

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Mémoire ouvrière, sous la direction de Luc van Dongen et Grégoire Favre, Sierre, Monographic, 2011.

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Les images se révèlent particulièrement intéressantes pour l’enseignement de l’histoire.

tentiels de cet événement. L’implantation et l’histoire d’une abbaye ou d’une cathédrale sont le plus souvent reliées à des circulations, à d’autres espaces que celui de leur proximité immédiate. Même le patrimoine alimentaire est bien souvent le produit de transferts et de communications. Le fameux chocolat suisse, qui n’aurait pas pu exister sans importation de matières premières, en est un bon exemple.

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sieurs couches relevant chacune d’époques différentes. De nombreux édifices religieux se caractérisent également par des attributs architecturaux qui correspondent à divers styles ou périodes. Dès lors, sans entrer dans trop de complexité, il est utile de montrer aux élèves que ces monuments du passé, produits d’une construction à l’échelle de plusieurs générations, se composent d’éléments disparates et se présentent rarement à nous comme ils étaient à l’origine.

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Charles Heimberg Université de Genève www.unige.ch/fapse/ edhice/index.html

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L e 1 août: naissance er

d’une fête nationale

Se donner les moyens de comprendre la Suisse «Les événements du passé influencent notre quotidien; s’intéresser aux racines de la Suisse, c’est se donner les moyens de comprendre ce qu’elle est aujourd’hui et de mieux appréhender les défis de l’avenir.» Grégoire Nappey (textes), Mix & Remix (illustrations) in Histoire suisse (Editions Loisirs et pédagogie, 2013)

La recherche au cœur du cours d’histoire «Loin d’être une activité annexe au service de l’Histoire, la recherche, le tri et l’exploitation en sont plutôt le cœur.» Sylvain Doussot in Les Cahiers pédagogiques no 508 (novembre 2013)

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L’intérêt de 1291 est que cette commémoration n’est pas construite sur une guerre entre cantons et, par conséquent, permet de ne pas laisser de vaincus sur le bord de la route. Les autorités évoluent dans leurs mentalités, en abandonnant la vision romantique d’une guerre de libération nationale, au profit d’un symbole plus fort représenté par l’accession de l’Etat de droit. Le pacte de 1291 fait ainsi l’objet d’une lecture conservatrice, il ne s’agit plus alors que du maintien de droits politiques acquis dans un passé mythique par les trois cantons primitifs. Dans cette querelle des mémoires, la commémoration du serment du Grütli, situé depuis des siècles en décembre 1307, ou la guerre de libération des vallées alpestres, que la tradition fixe au Nouvel An 1308, font une concurrence sérieuse au projet du Conseil fédéral. La résistance s’organise dans les cantons de Suisse centrale qui organise le six-centième anniversaire du Grütli en 1907, une date contestée par les historiens qui ne sont pas plus écoutés à l’époque qu’aujourd’hui. Le débat sur les origines de la Suisse se poursuit donc au-delà de 1891.

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Le do s s i e r e n c i t a t i o n s

Dans un contexte où les Etats nations européens et américains organisent des fêtes patriotiques, l’Etat fédéral éprouve le besoin de marquer l’unité avec force, notamment par des actions symboliques qui doivent dépasser les conflits politiques ou confessionnels. Le document illustre bien les conflits latents entre ville et périphérie, Berne et cantons primitifs, illustration d’une tendance plus profonde entre forces centralisatrices et fédéralistes. Cette volonté de centralisme s’exprime depuis l’adoption de la Constitution de 1848 et encore plus après sa première révision en 1874. Ce qu’illustre clairement ce document, c’est que la fête ne s’ancre pas dans une tradition populaire, mais elle est l’œuvre d’une construction intellectuelle.

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En 1889, le Conseil fédéral adresse aux Chambres un message (www.memorado.ch/memorado.ch_public/ DDHS_files/1889fetenationale.pdf) afin de créer une fête nationale, soit deux ans avant sa première célébration. Le besoin d’une telle célébration, capable de rassembler tous les cantons, tous les partis et toutes les tendances confessionnelles se fait sentir avec une grande vigueur en cette fin de 19e siècle. Dans le climat émotionnel du Kulturkampf (www.hls-dhs-dss.ch/ textes/f/F17244.php), ce besoin est accru par les blessures toujours ouvertes à la suite de la guerre civile du Sonderbund (www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F17241. php). Enfin, le besoin de resserrer les rangs entre radicaux et conservateurs devient urgent dans un contexte agité par l’industrialisation. La fondation du Parti socialiste suisse en 1888 et l’idée d’une fête des travailleurs proposée par l’Internationale en 1889 expriment un accroissement de la contestation. L’origine précise de la fête reste mystérieuse. Préparé au sein du Département militaire fédéral, le projet ne débat pas des questions politiques, historiques ou idéologiques liées au pacte de 1291. La commission ne discute que des problèmes organisationnels.

D. Dirlewanger

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Dominique Dirlewanger Historien et enseignant au gymnase Provence (Lausanne). Auteur de Tell me: la Suisse racontée autrement (Lausanne: ISS-Unil, 2010) et animateur du site www.memorado.ch

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E nseigner l’histoire locale à l’aide d’internet

L. Kaufmann

De tout temps, et plus particulièrement à l’école primaire, l’histoire locale ou familiale est un terreau riche pour intéresser les élèves à l’histoire. Internet permettra de leur offrir une situation de communication véritable et de riches interactions avec leur univers proche ou plus lointain. Petit tour d’horizon.

Des ressources en ligne de qualité

Construire en ligne l’histoire locale avec les élèves Si ces différentes ressources permettent d’ancrer un travail en histoire, il est plus intéressant pour les élèves de mener une démarche d’enquête dont les résultats seront diffusés en ligne. Un simple «smartphone» permettra déjà aux élèves de prendre des photos d’une visite ou d’une ressource, de mener une interview sonore ou visuelle avec un membre de sa famille, une personne du village, l’archiviste communal ou un historien.

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Pour la publication du travail, plusieurs outils existent: le site de l’établissement, un blog ou un traitement de texte collaboratif en ligne (GoogleDrive, SkyDrive, iWorks). Si les élèves disposent de documents originaux, le site www.notrehistoire.ch permettra également de les publier. Les thématiques travaillées peuvent être variées: notre village durant la Première Guerre mondiale, notre école au 20e siècle, avoir 15 ans dans notre village en 1973, 1993 et 2013. La sixième édition d’Historia 20132015 (http://f.ch-historia.ch), Concours Suisse d’Histoire, offre des exemples d’aspects à traiter: y avait-il des réfugiés près de chez nous entre 1939 et 1945? qui se cache derrière le nom de cette rue? depuis quand le train passe-t-il par mon village? qui étaient les premiers touristes dans notre région? Aujourd’hui, les outils numériques renouvèlent la pratique de l’atelier d’imprimerie, cher à Freinet, le journal de classe ou les panneaux disposés dans les corridors de l’école. Ces activités permettent également de traiter des questions des droits (copyright, droit à l’image notamment) et des sources. Le tout rendra l’histoire suisse vivante.

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Entre leurs mains, les élèves pourront être initiés à la démarche historique ou disposeront d’informations complémentaires pour leur travail.

http://14-18.ch

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L’enseignant d’histoire et ses élèves disposent d’un nombre limité, mais de qualité, de ressources en ligne dédiées à l’histoire suisse. Ses ressources permettront à l’enseignant de disposer d’un dictionnaire historique (Dictionnaire historique de la Suisse, www.hls-dhs-dss. ch) ou de documents historiques (Services du Parlement/Archives fédérales suisses: www.amtsdruckschriften.bar.admin.ch). Pour sa part, le site des Documents diplomatiques suisses propose des dossiers centrés sur l’histoire contemporaine (www.dodis.ch). Récemment mises en ligne, les cartes postales de la Bibliothèque nationale, publiées pendant la Première Guerre mondiale, permettent d’explorer une période encore méconnue d’histoire suisse (http://14-18.ch). Swissinfo a publié en ligne plus de 16'000 manuscrits de programmes diffusés par le Service des ondes courtes (SOC) entre 1939 et 1945 (Deuxième Guerre mondiale: La voix de la Suisse, http://archives.swissinfo.ch/article.php). Réalisé par un professeur suisse, Cliotexte est un catalogue de textes utiles à l’enseignement de l’histoire suisse ou générale au niveau secondaire (http://icp.ge.ch/po/cliotexte).

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Lyonel Kaufmann Professeur formateur à la HEP-VD à Lausanne en Suisse.

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E nquête

à partir d’une image…

P.-P. Bugnard

Il y a mille manières de dynamiser l’enseignement de l’histoire suisse dont on dit qu’il est devenu un parent pauvre de nos programmes. En voici une. Un enseignement sera «dynamique» s’il part d’une curiosité partagée. Nos élèves auront bien leur hypothèse sur cette question centrale de l’histoire nationale: comment expliquer que des Jurassiens, des Schaffhousois, des Engadinois, des Tessinois, des Genevois, des Zougois… qui apparemment n’ont rien à faire ensemble, se retrouvent tous dans le même pays? L’explication de nos programmes d’histoire enseignée est bien connue. A partir de trois vallées qui ont un ennemi commun, des alliances permettent à ce noyau primitif de former une Confédération toujours plus étendue de 4, 8, 10, 13, 19 et finalement 22 (23) cantons, avec une configuration territoriale arrêtée en 1815. Quel succès! Une histoire continue d’agrandissements obtenus héroïquement, sans recul, ou si peu, jusqu’à ce que des frontières naturelles soient atteintes, entre Rhin et Rhône, Alpes et Jura, sauf exceptions. Tel est le sens de l’histoire suisse, la réponse à la question. Mais avons-nous vraiment «la Suisse» avec ça?

Enquête à partir d’une image qui crève les yeux mais qu’on peine à voir. Lorsqu’à l’issue de la guerre du Sonderbund, ultime guerre civile, les vainqueurs radicaux créent nos institutions actuelles, en 1848, ils se rendent bien compte qu’il faut à ces 22 Etats une identité commune qui ne se fondera ni sur une langue, ni sur une religion, ni sur un pouvoir centralisé. On invente donc en 1891 une Fête nationale sur un événement improbable, attesté par un pacte qui l’est tout autant, tandis que le Conseil fédéral commande une série d’œuvres d’art (principal média de l’époque) montrant aux Suisses qu’il y a des héros à l’origine de leur improbable confédération, mais aussi qu’ils tirent leur identité d’ancêtres communs encore plus anciens que les Romains: les lacustres! Ici, nous laisserons malheureusement de côté les lacustres. La curiosité sera éveillée dans les classes placées en situation de remarquer de telles œuvres, d’abord. De comprendre ensuite le rôle que ces images jouent

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Guillaume Tell et «le Berceau de la Confédération» (Salle du Conseil national, Palais fédéral, Berne). L’illustration est en couleur sur le site compagnon de la revue: www.resonances-vs.ch. © www.parlement.ch

dans la quête d’une identité nationale. De percer enfin le secret des mythes qu’elles véhiculent et que l’on cherche à faire passer pour de l’histoire… non sans talent, pour la bonne cause. En plus, ces œuvres sont si belles! Prenons la plus familière et mettons la classe face au Berceau de la Confédération! A droite, Uri, patrie de Guillaume Tell. Au fond, Schwyz, d’où la Suisse tirera son nom et son drapeau. A gauche, Unterwald avec la prairie du Grütli. Tout est là, face aux députés des Chambres qui décident des lois du pays: «Voici votre berceau. N’oubliez jamais d’où vous venez!». A partir de cette fresque de 1901, brossée dans les couleurs chatoyantes de l’Art nouveau par le Genevois Charles Giron, offrant à la vue des Suisses le plus beau décor qu’un palais national puisse présenter, concentrons-nous sur Guillaume Tell, statufié à gauche de la fresque.

Du démarrage de l’enquête… La classe s’empare de la légende de Tell dans sa version officielle, celle de Bürglen (UR), village d’origine du héros, et part à l’enquête. Le groupe 1 vérifie s’il est possible, avec une arbalète du XIIIe siècle, de décocher une flèche dans une pomme posée à cent pieds sur la tête d’un enfant qui doit rester imperturbable.

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Le groupe 2 s’interroge sur les raisons qui poussent Tell à ne pas tuer le bailli tout de suite, au risque de tuer son propre fils d’abord, et pourquoi il met une deuxième flèche dans son habit (quelle est la longueur d’une flèche?) alors qu’elle serait sans doute plus à portée de main dans son carquois. Le groupe 3 estime s’il est possible, au lieu-dit Tellsplatte, à droite sur la fresque, de repousser d’un seul coup de pied, en pleine tempête, une barque chargée de soldats lourdement armés, qui le laissent sauter sur la rive, non sans qu’il ait réussi au préalable à saisir son arbalète et ses flèches, laissées comme ça, à portée de sa main; et comment les soldats parviennent à s’en sortir ensuite sans Tell, lequel, soit dit en passant, est donc non seulement grand arbalétrier, mais aussi marin expérimenté. Le groupe 4 étudie les cheminements de l’époque et vérifie s’il est possible de courir au Chemin creux de Küssnacht, à 35 km de là, plus vite que les chevaux du bailli, et pourquoi le bailli monte le chemin alors qu’il faut le descendre pour gagner le Gesslerburg. Le groupe 5 vérifie si les ruines du fameux château sont bien celles d’une fortification du XIIIe siècle et s’il était alors occupé par un bailli appelé Gessler censé exercer à Altdorf et s’il y a vraiment un Gessler attesté comme bailli à cette époque, dans cette région.

Le do s s i e r e n c i t a t i o n s Les controverses de l’histoire suisse «L’histoire suisse ne manque pas de controverses! Contrairement à bien des récits qui nous racontent les événements de 1291 à nos jours en passant comme chat sur braise sur les conflits et les contradictions, il nous semble essentiel de faire une lecture réaliste de l’histoire. C’est seulement ainsi que l’on peut mieux comprendre les intérêts en présence, les politiques et les actions des différents acteurs, ainsi que le contexte global dans lequel s’inscrit un événement. Similaire à n’importe quelle science, l’histoire est en perpétuelle construction.» Dominique Dirlewanger in Tell me - La Suisse racontée autrement (Editions ISS UNIL, 2010)

Le groupe 6 s’enquiert de ce que disent les historiens sur Tell, les Trois Suisses, le Pacte de 1291 et le Serment du Grütli: qu’est-ce que les historiens médiévistes ont établi à propos de cette histoire? Depuis quand en parle-t-on? A-t-elle d’autres versions? Pour cela, ils utilisent les articles du Dictionnaire historique de la Suisse en ligne. Le groupe 7 examine, à partir d’un ouvrage de référence, le Tell de Bergier par exemple, quand et pourquoi cette histoire a été racontée, chantée, peinte… et où, ailleurs dans le monde, ce super héros a pu servir d’étendard à différentes causes, en tant qu’assassin d’un tyran (jusqu’à quand accepte-t-on l’idée qu’on a le droit d’assassiner un tyran?)… comme Caïn ou Romulus (bizarre, non?) sauf que là, le héros n’est pas fratricide.

… à sa conclusion Chaque groupe devient expert d’un bout de l’histoire et fait part de son travail au reste de la classe sur la base de posters illustrant les démonstrations. Une discussion conclusive permet d’établir l’opinion que chacun se forge ainsi, en connaissance de cause, sur Tell: a-t-elle évolué, par rapport aux hypothèses de départ, quelles sont les questions en suspens… C’est le rapport de l’enquête (historia en grec). Finalement, pourquoi ne pas tenir comme à la prunelle de ses yeux au Suisse le plus connu dans le monde, sans qui peut-être nos concitoyens du XIXe siècle ne seraient pas parvenus à s’entendre pour nous transmettre une des démocraties les plus actives connues? Y tenir? A condition que ce soit comme ancêtre mythique de valeurs d’indépendance bien comprises. Après ça, si l’histoire suisse n’est toujours pas dynamisée, alors il ne reste qu’à en gober les sottises.

Bibliographie Stückelberger, J. (2010). Palais fédéral, in Dictionnaire historique de la Suisse, t. 9. Basel: Schwabe; Hauterive: Attinger. Von Tavel, H. C. (1992). De la salle de la Diète au Palais fédéral; Monuments et musées nationaux, in Ars Helvetica X. Disentis: Pro Helvetia / Editions Disertina.

Donner des outils de discernement

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«Le cours d’histoire n’est pas un cours de morale. (…) L’histoire est du côté de la connaissance; elle est mise à distance, rationalisation, volonté de comprendre et d’expliquer.» Antoine Prost in 12 leçons sur l’histoire (Editions Seuil, 1996)

r Pierre-Philippe Bugnard Université de Fribourg, Département des Sciences de l’éducation Histoire de l’éducation Didactique de l’histoire.

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A teliers pour collégiens aux Archives de l'Etat du Valais

2013: un projet pilote sur la découverte et la lecture de documents anciens En 2013, une collaboration entre Noémie Escher, professeur de latin au Lycée-Collège des Creusets (LCC) à Sion et archiviste paléographe, et les Archives de l'Etat du Valais (AEV) a été lancée. Son objectif: contextualiser l’enseignement du latin par un atelier pratique dédié à la découverte et à la lecture des documents anciens, et lié à l’histoire valaisanne.

Enseigner le latin et l’histoire en lien avec le patrimoine valaisan, c’est possible!

D. Reynard

la tablette d'argile au livre enluminé, les principaux types d'écritures latines, ainsi que des notions de base de paléographie. Les archivistes ont ensuite accueilli les étudiants pour un atelier de 2 périodes, articulé en 4 étapes: présentation des Archives de l'Etat du Valais et du métier d'archiviste; illustration des éléments vus en cours par des documents contenant différentes écritures, du Moyen Age à la Renaissance; découverte de quelques épisodes de l'histoire valaisanne au travers de documents d'archives; 3 ateliers pratiques:

Les étudiants ont bénéficié de plusieurs périodes d'enseignement d’introduction à l'histoire de l'écriture et des documents écrits. Sur la base d’un dossier illustré, le cours a présenté les supports et instruments d’écriture, l’évolution des documents écrits de

Ateliers «découverte des textes» pour les classes de latin du canton Thématique: découverte de l’univers des écritures et des documents anciens liés à l’histoire du Valais Public-cible: classes de latin de 1re année (visite générale) et de 3e année (avec exercices pratiques plus développés) Dates: à convenir Durée: 2 périodes Dossier de préparation disponible sur demande aux AEV Information et réservation: Denis Reynard, Archives de l'Etat du Valais, 027 606 46 06, denis.reynard@admin.vs.ch Pages web des Archives de l’Etat du Valais: www.vs.ch/aev

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• reconnaissance

des écritures et des sceaux, de documents latins manuscrits, • recherche d'informations dans des documents d'archives. • transcription

Parchemin contenant l'acte de vente de 4 prés dans la région de St-Maurice-deLaques, par Henri de Venthône au curé Pierre de Miège, 1242 © AEV.

Rouleau de parchemin contenant des reconnaissances foncières pour la région de Leytron, 1370. © AEV

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Six classes de latinistes ont ainsi découvert les AEV en 2013. Ce projet fut un succès et sera reconduit durant cette année scolaire (voir encadré Ateliers).

Autres offres scolaires des AEV Sur demande: visite interactive de l’institution et atelier de travaux pratiques en lien avec une thématique, pour les classes d’histoire du secondaire I et II: www.vs.ch/navig/navig.asp?MenuID=24532 6 modules vidéo didactiques et ludiques «Archivas» présentent les Archives de l'Etat et leurs métiers. Un outil utile pour sensibiliser à la transmission des sources écrites de l’histoire et au rôle d'une institution d'archives: www.vs.ch/Navig/navig.asp?MenuID=31242 Une offre va être testée avec des enseignants du Lycée-Collège de la Planta à Sion en vue de proposer des sujets de travaux de maturité en lien avec l'histoire valaisanne, avec des ateliers aux AEV.

Le coup de projecteur d’Etincelles de culture à l’école Sion est un haut lieu de l’archéologie, le saviezvous? Une visite interactive invite les classes d’ECCG-EPP à enquêter sur les traces laissées par les hommes et femmes du passé. Activité: visite «Enquête et interprétation archéologique» Lieu: Musée cantonal d’histoire et Ancien Pénitencier, Sion Public: Elèves de l’école de commerce et de l’école de culture générale, enseignement préprofessionnel Informations: www.musees-valais.ch/musee-dhistoire/ services-au-public/ecoles

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r Denis Reynard, Archives de l'Etat du Valais.

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Etincelles de culture est le programme du Service de la culture qui soutient et promeut les activités culturelles en lien avec l’école. Offres, soutien et outils sur www. vs.ch/etincellesdeculture

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L’enfant à l’écoute de son village

J.-C. Fellay

Raconter en quelques lignes une aventure de plus de vingt ans relève de la gageure. Pour présenter le projet «L’enfant à l’écoute de son village» du Centre régional d’études des populations alpines (Sembrancher), j’ai choisi de m’attarder sur quelques impressions personnelles. Il a suffi d’une visite chez nos voisins valdôtains pour écrire une belle page de l’histoire de l’institution CREPA. De l’autre côté des Alpes, le «Concours Cerlogne» rassemble depuis 1963 de très nombreuses classes autour de la préservation du patois par l’étude de l’environnement local et de son histoire. L’impact de ce projet au fil des éditions, tant sur le corps enseignant que sur la population, a inspiré les responsables du CREPA: il y avait amplement de quoi faire de ce côté-ci des Alpes, peut-être pas dans le domaine du patois, mais assurément dans celui de la valorisation du patrimoine et de la quête d’identité. C’est ainsi qu’est né en 1992 «L’enfant à l’écoute de son village», avec comme principaux objectifs de susciter la réflexion autour de différents aspects de notre vie quotidienne et de créer des passerelles intergénérationnelles. La parole serait ainsi donnée à tout un chacun, afin d’étudier l’évolution de notre société sur

Exposition au Musée de Bagnes, «Serious Games. S’installer en Valais» (automne 2012), sur la thématique de la migration avec le jeu du mikado pour illustrer les raisons du départ.

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Même si l’effectif de la classe 6P de Lourtier (année scolaire 2010-2011) présente un fort pourcentage d’enfants de parents suisses, le tiers de la classe est issu de la migration étrangère.

le laps d’une vie humaine et de valoriser cette récolte sous différentes formes: expositions, publications, soirées publiques… La première édition de l’EEV a eu lieu durant l’année scolaire 1992-1993 et s’est intéressée à la thématique du jeu. Seize sujets suivront en vingt ans, avec le dernier en date consacré au migrant et intitulé «Racines et Boutures». La population résidente auquel on aime bien apposer le qualificatif de «locale» a ainsi été analysée par une quinzaine de classes réparties dans les vallées de Bagnes, d’Entremont et du Trient. Certaines ont choisi d’interroger des émigrés sur leur parcours de vie, entre le pays d’origine et celui d’adoption, ou des descendants sur leur sentiment d’appartenance. Certaines ont réalisé des arbres généalogiques. D’autres se sont penchées sur le concept d’altérité en analysant les différences/ressemblances entre les pays quittés et le Valais. D’autres, enfin, se sont mis dans la peau de migrants devant quitter leur pays pour un inconnu aléatoire. Dessins, rédactions, interviews sont le fruit de ces réflexions. Au niveau de la valorisation, les dernières éditions du projet ont vu le travail des classes se mêler à des recherches scientifiques d’universitaires et de chercheurs. Publications et expositions ont ainsi permis aux diffé-

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rents travaux de dialoguer entre eux, celui des enfantschercheurs venant très souvent illustrer la réflexion des plus grands.

Le do ssi er en ci ta ti o ns

Grâce à l’EEV, c’est toute une communauté qui prend le temps d’étudier son passé et d’analyser le présent, sous l’angle de concepts aussi universels que la vie ensemble, l’intégration et le développement durable. Dans ce monde que l’on dit en perte de repères, la quête du sens, d’une identité, même en constante évolution, et la prise de conscience des richesses patrimoniales sont de l’ordre de l’essentiel.

«Le Valais du XXe siècle, quoique puissamment relié au Valais d’hier, au “Vieux Pays”, par la permanence et la reconnaissance de caractéristiques qui fondent son identité, est profondément travaillé par les changements intervenus dans les réalités matérielles, sociales et culturelles dans lesquelles ses habitants évoluent aujourd’hui.» Guide du Valais - Guide culturel et touristique du Valais (Musées cantonaux du Valais, 2009)

«L’enfant à l’écoute de son village» et le «Concours Cerlogne», deux projets identiques aux formes distinctes, deux réalisations remarquables et originales qui ont fait de ce petit coin de terre un endroit particulièrement étudié et documenté, tant dans un contexte historique qu’ethnographique.

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Jean-Charles Fellay CREPA www.crepa.ch

Le Valais du changement

Percuter l’homogénéité des représentations «Ces approches différentes vont venir percuter l’homogénéité des représentations sociales, celles de l’enseignant, l’aider à se construire une grille plus complexe des événements et phénomènes historiques qu’il doit enseigner.» Alain Dalongeville - Michel Huber. Enseigner l’histoire autrement. Devenir les héros des événements du passé (Chronique Sociale, 2002)

L a bibliographie de la

Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais Saint-Maurice propose quelques suggestions de lecture en lien avec le dossier pour aller plus loin.

le jeu suisse: montée à l'alpage et ascension politique, Lausanne, RedCut, 2009-2010. Cote: 32(494)(072) BRAF FREY N., TORTAJADA N., EDNP [Enregistrement vidéo] = En direct de notre passé, Genève, Akka-films, 2010. Cote: 949.4 EDNP FREY N., TORTAJADA N., EDNP [Enregistrement vidéo] = En direct de notre passé: saison 2, Genève, Akka-films, 2012 Cote: 949.4 EDNP

Tous les documents mentionnés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également.

HAVER G., MIX & REMIX, L'image de la Suisse, Le Mont-sur-Lausanne, LEP, 2011. Cote: 308(494) HAVE

BRAFF M., CATHALA B., PAUCHON S., Helvetiq [Objet]:

RAMILLON S., Géographie, histoire, sciences de la nature: guide pour l'enseignement, Neuchâtel, CIIP Conférence intercantonale

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de l'Instruction publique de la Suisse romande et du Tessin, 2012. Cote: 9(072) RAMI REY B, STASZEWSKI. M., Enseigner l'histoire aux adolescents: démarches socio-constructivistes, «Action!», Bruxelles, De Boeck, 2010. Cote: 930:37.02 REY WALTER F., Histoire de la Suisse, «Collection Focus; 1-5», Neuchâtel, Ed. Alphil - Presses universitaires suisses, 2009-2010, 5 vol. Cote: 949.4 WALT

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H istoire suisse et patrimoine: pistes pour aller plus loin Voici quelques pistes pour prolonger le dossier, via des sites internet principalement (ressources audiovisuelles, portail encyclopédique…), mais aussi via des lectures.

Des sites internet

Portail de l’histoire valaisanne WikiValais est une base de connaissances collaborative sur le patrimoine valaisan. Un portail Histoire permet d’en savoir plus sur l’histoire mouvementée du canton. www.wikivalais.ch/index.php/Portail:Histoire

Memobase Memobase permet en ce moment d'accéder à 85'676 documents audiovisuels de 14 institutions de mémoire suisses. www.memobase.ch/fr www.wikivalais.ch/ index.php/ Portail:Histoire

Groupe d’étude des didactiques de l’histoire www.memobase.ch/fr

CiviCampus CiviCampus est la plate-forme interactive d’instruction civique du site des Services du Parlement suisse. https://civicampus.ch

Ce site du Groupe d’étude des didactiques de l’histoire de la Suisse romande et italienne présente des infos sur les didactiques de l’histoire, sur la citoyenneté à l’école, sur le Cartable de Clio, etc. www.didactique-histoire.net

e-media Le portail romand de l’éducation aux médias englobe la dimension historique, via les archives de la radio et télévision suisse, et propose des fiches pédagogiques. www.e-media.ch

https://civicampus.ch

Plan d’études romand et Histoire Plan d’études romand (PER) - Sciences humaines et sociales (SHS) - Histoire www.plandetudes.ch/web/guest/histoire

www.plandetudes. ch/web/guest/ histoire

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Les Suisses En novembre dernier, la SSR et la RTS ont invité au voyage, ont interrogé nos relations à la Suisse, en lien avec les grandes pages de notre Histoire. http://lessuisses.rts.ch

http://lessuisses.rts.ch

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Témoignage

Béatrice Rogéré Pignolet, responsable CIIP pour le domaine Histoire notamment «Thèmes généraux, transversaux et liés à l’histoire locale, régionale et nationale font partie du Plan d’études romand. De petites séquences audiovisuelles, comme celles qui ont été récemment diffusées sur la Radio Télévision Suisse, permettent de faire entrer l’histoire suisse dans les classes de façon plus ludique, avant de travailler à partir des sources documentaires et de discuter, pour ce qui est du cycle 3, autour des controverses historiques. Les auteurs des futurs moyens d’enseignement intégreront des archives audiovisuelles pour enrichir et dynamiser l’approche en classe. Un collaborateur, Jacques Débœuf, vient d’être engagé pour assurer le lien entre la CIIP et la RTS, de façon à mettre en valeur,

Moyens d’enseignement romands et Histoire La sortie des moyens romands Histoire et Géographie se fera progressivement, jusqu’en 2017. www.ciip.ch/moyens_d_enseignement/mer_scolarite_ obligatoire/sciences_humaines_et_sociales

Site de l’animation pédagogique valaisanne Animation pédagogique en Sciences humaines et sociales (Géographie - Histoire - Citoyenneté) du canton du Valais. http://animation.hepvs.ch/sciences-humaines

tant dans les moyens d’enseignement que sur la plateforme www. plandetudes.ch, la richesse des ressources documentaires multimédias et à concevoir de courtes séquences exploitables en classe. Par ailleurs, chaque canton peut proposer des compléments. En Valais, des documents sont en préparation via l’animation pédagogique.» Propos recueillis par Nadia Revaz Interview complète en ligne sur le site compagnon de Résonances www.resonances-vs.ch

Des «Pearltrees» Des «Pearltrees» pour aller plus loin encore Vous trouverez ces liens, ceux présentés dans les divers articles du dossier, ainsi que bien d’autres sur le «Pearltrees Histoire suisse à l’école» ainsi que sur le «Pearltrees Patrimoine valaisan à l’école». A noter que l’on navigue aisément de l’un à l’autre, et c’est là tout l’intérêt de cette interface visuelle, et que l’on peut remonter jusqu’au «Pearltrees» racine sur l’Histoire à l’école. http://pear.ly/csZDf http://pear.ly/ctlsj

Un livre, des séquences La Suisse racontée autrement Sous la forme d'un dialogue avec un historien, un jeune adulte prend connaissance des grands épisodes de l'histoire suisse de 1291 à nos jours. Ce livre, richement illustré, permet des lectures à plusieurs niveaux dès 11 ans. Dominique Dirlewanger. Tell me - La Suisse racontée autrement. Lausanne: ISS – UNIL, 2010.

http://pear.ly/ csZDf

Prochain dossier

Séquences «made in Valais»

Le stress à l’école

Séquences modulaires d’histoire suisse et valaisanne (CECAME N° 1498). www.cecame.ch

Entre-deux, articles complémentaires en ligne sur www.resonances-vs.ch

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Parution le 1er février 2014 (délai rédactionnel le 6 janvier 2014)

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F i l r ou ge de l’or i en t ation

A lexandre Portmann,

apprenti assistant en pharmacie En deuxième année d’apprentissage d’assistant en pharmacie, Alexandre Portmann a pris le temps de la réflexion et ne le regrette pas. Après la 3CO, il a d’abord effectué une 4CO, avant de faire un an de stage dans une pharmacie de Crans-Montana. L’année suivante, il a commencé les cours, même s’il n’avait pas encore trouvé d’entreprise formatrice. Très vite, une pharmacie de Sion l’a contacté, ayant été informée de sa recherche de place d’apprentissage par un conseiller en orientation. Alexandre, pourquoi avez-vous opté pour un apprentissage? Je n’avais pas les notes pour entrer en école de culture générale, donc je me suis orienté vers un apprentissage dans mon domaine d’intérêt. Comment le choix d’assistant en pharmacie s’est-il construit? Ma maman est aide-soignante et j’ai toujours pensé que venir en aide aux autres était important. Vous auriez pu opter pour assistant en droguerie/médical… Je m’étais aussi renseigné sur ces filières. J’ai même fait et réussi les tests d’entrée pour assistant médical, mais au final je me suis décidé pour assistant en pharmacie.

Journée «Osons tous les métiers» Merci à Dany, élève en 6P à Arbaz, pour son aide à la préparation de cette interview dans le cadre de la journée «Osons tous les métiers.»

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tent d’affiner les choix, donc c’est à renforcer. Par contre, je pense qu’il faut éviter de mettre trop de pression sur les jeunes et laisser une place au rêve, car si on aime quelque chose on peut le faire. Quelles sont les qualités requises pour être assistant en pharmacie? Cela exige d’abord un contact facile avec les autres. Il faut aussi avoir une bonne hygiène, être sérieux et précis. abord rtmann a d’ Allexandre Po onnel. si es maine prof choisi un do

C’est un métier très féminisé… En 2e année de formation à l’Ecole professionnelle de Sion, je suis le seul garçon, car certains croient à tort qu’être au service des gens est une affaire de femmes. J’ai autant d’amis que d’amies, mais en cours je trouve plutôt agréable d’être entouré de filles. A la pharmacie, nous sommes tout de même 3 hommes sur 20 employés. L’orientation à l’école vous a-t-elle aidé? Alors que j’étais au CO à Grône, j’avais rencontré la conseillère en orientation, pensant devenir paysagiste ou menuisier. Ses conseils et les stages m’ont permis de découvrir que le domaine de la santé et des soins me correspondait davantage. Pour améliorer l’orientation au CO, qu’auriez-vous modifié? Lorsque j’étais au CO, les cours étaient bien cadrés, mais je pense que les conseillers en orientation devraient intervenir dès la 1CO. Les stages ainsi que le Salon des métiers, qui propose une découverte visuelle des professions, permet-

Et sur le plan de la formation, qu’apprenez-vous? Les cours de culture générale ainsi que ceux de connaissance professionnelle couvrent des domaines variés. On apprend des notions de botanique, de chimie et on étudie chaque partie du corps humain en y associant les médicaments. On fait des comprimés, des sirops, des crèmes… Les gens s’imaginent que notre travail se limite à la vente, alors que c’est bien plus diversifié. Il y a également tout un aspect de logistique et de conseil à la clientèle. Après votre CFC, quel avenir envisagez-vous? Je souhaite obtenir une maturité professionnelle, en effectuant une année à plein temps, avant de suivre une formation de physiothérapeute ou d’infirmier. Le domaine me plaît, donc j’envisage d’aller plus loin, tout en sachant qu’avec mon CFC je pourrai exercer le métier d’assistant en pharmacie en étant heureux. Propos recueillis par Nadia Revaz

www.orientation.ch www.vs.ch/orientation

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R és eau de la for m at i on

P hilippe Theytaz,

auteur d’un livre sur les ados «S’élever pour mieux voir, relier pour mieux comprendre et situer pour mieux agir.» Joël de Rosnay Philippe Theytaz est au centre du réseau de la formation en Valais, avec son riche parcours en lien avec l’Ecole valaisanne et son intérêt pour la jeunesse et l’éducation. Il a été enseignant, collaborateur à l’Institut romand de recherche et de documentation pédagogique à Neuchâtel, directeur de l’Office de l’enseignement spécialisé du canton du Valais ou encore directeur des écoles de Sierre. Aujourd’hui, il est consultant en relations humaines et coach. Auteur, il a publié plusieurs ouvrages scientifiques ou de vulgarisation. Philippe Theyaz, vos précédents ouvrages, plus particulièrement «Motiver pour apprendre» et «Réussir à l’école», étaient déjà des guides pour les parents, les enseignants et les élèves, toutefois celui-ci s’adresse d’abord aux jeunes, avec ce choix de messages SMS commentés… Comment est né ce projet d’une écriture courte, permettant un double niveau de lecture (jeunes et adultes)? Le style a été choisi pour aller sur le registre des ados. Dans leur communication, ils utilisent les messages brefs, tandis qu’ils associent la théorie à l’univers scolaire ou familial. Mon idée était de sortir des étiquettes qui emprisonnent les jeunes, en m’adressant à eux directement pour leur proposer des pistes afin de les aider à être mieux dans leur peau. Ce dont ils ont besoin, c’est qu’on leur fasse confiance, en leur donnant des moyens pour avoir du

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pouvoir sur leur vie, de manière autonome et responsable. D’une manière générale, les ados n’achèteront ni n’emprunteront mon livre, aussi le double niveau de lecture permet aux adultes de lire les pistes très concrètes pour mieux comprendre les ados, à qui ils pourront ensuite suggérer la lecture de l’un ou l’autre passage les concernant plus particulièrement. Le livre se transforme alors en outil de discussion et d’action. Un prolongement sous forme de site compagnon du livre ou de page Facebook est-il envisagé? Je n’ai pas ouvert directement un espace de type forum, n’étant pas certain de pouvoir répondre à leurs demandes. Par contre, à la fin de l’ouvrage, j’ai indiqué mon adresse e-mail. Dans votre livre, le ton est particulièrement accessible et direct. Pour

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preuve, un passage: «Ne crois-tu pas que si tu peux te faire confiance, tu peux faire confiance aux autres et les autres peuvent avoir confiance en toi? Oups, là ça devient touffu! Vite un exemple…» Ce style n’est a priori pas celui d’un docteur en sciences de l’éducation… Je suis parti des attentes des jeunes en situation de coaching. Ils sont demandeurs d’un langage simple associé à une démarche pratique pour aller mieux. A l’université, j’avais souvent l’impression que plus c’était hermétique et académique, plus ça avait paradoxalement de la valeur. Personnellement je trouve important d’utiliser un vocabulaire accessible et compréhensible. Dans l’avant-propos, il est question des intelligences multiples, ayant pour ambition de «faciliter le développement de l’intelligence autrement que par les apprentissages scolaires». L’école ne pourrait-elle et/ou ne devrait-elle pas aussi s’appuyer sur les huit intelligences décrites par Howard Gardner, alors qu’elle se focalise sur l’intelligence verbale-linguistique et logico-mathématique? En étant centré sur ces deux types d’intelligence, on n'utilise hélas seulement qu’une partie des entrées possibles permettant de développer les potentialités d’apprentissage des élèves. C’est un facteur qui pourrait expliquer que près de 30% des élèves redoublent durant la scolarité, alors qu’il y a environ 2% de déficients intellectuels. Fort heureusement l’école actuelle s’ouvre de plus en plus à d’autres formes d’intelligence ainsi qu’à d’autres systèmes de représentation

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afin de tenir compte des élèves plutôt visuels, auditifs ou kinesthésiques.

quelque chose en plus, lié au quotient émotionnel, qui fait la différence.

Développer le quotient émotionnel

En plus des SMS commentés, votre livre offre un entraînement à la mise en pratique à travers différentes formes d’expression, en se basant sur la règle des trois P (permission, protection, pouvoir). A vos yeux, quel est le P qui fait le plus défaut aux ados? Je dirais que c’est le P comme protection, car les jeunes souffrent qu’on leur mette des étiquettes de jugement du type: «Toi, tu ne seras pas capable de faire un apprentissage!». Par effet prédictif, elles emprisonnent et font que les jeunes répondent au besoin inconscient de devenir ce que l’on attend d’eux. La façon de leur parler peut les fragiliser ou les renforcer. Alors que si l’adulte veut qu’il se comporte en adulte, il faut qu’il l’aide à grandir. Les jeunes ont aussi besoin du P comme pouvoir…, car si on leur en donne les moyens, ils peuvent jouer un rôle différent dans le mécanisme de l’apprentissage, sachant qu’aujourd’hui l’enseignant n’est plus l’unique détenteur du savoir.

Les thèmes développés (motivation, confiance, expression authentique des sentiments…) sont tous reliés à l’intelligence intrapersonnelle et interpersonnelle… Pourrait-on dire que c’est le fil rouge du livre et, plus largement, celui de votre approche «humaniste»? Absolument! Un jeune bien dans ses baskets est en mesure de résoudre la plupart des problèmes et possède les clés pour vivre ensemble, gérer les frustrations, coopérer, etc. Je crois au développement global de l’enfant et du jeune. On peut se dire que cela ne concerne pas l’école, mais si les élèves ont besoin de travailler d’abord sur leur quotient émotionnel pour développer plus harmonieusement leur quotient intellectuel, que convient-il de faire? L’enseignant s’illusionne s’il pense que ses élèves sont en condition pour apprendre en ayant la tête ailleurs, en manquant d’estime d’eux-mêmes… Comme le souligne Michel Serres: «Avant d’enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, il faut d’abord le connaître.» N’oublions pas non plus que l’enseignant qui marque les élèves n’amène pas que de la science, mais bien ce petit

L’ouvrage se conclut par «Ta vie, c’est la tienne, tu en es responsable: prends-en bien soin!» Peuton y voir un message à la «Petit Prince» pour adolescents?

Ado et bien dans ta peau L’auteur part du constat qu’un adolescent peut développer une forme d’intelligence qui est déterminante pour vivre heureux: l’intelligence émotionnelle ou l’intelligence du cœur. En agissant par la pensée, les émotions et les comportements, il peut faire que sa vie soit meilleure. Ce livre est destiné non seulement aux ados qui désirent être en meilleures relations avec leurs proches, l’école et eux-mêmes, mais aussi aux parents, enseignants et éducateurs. Philippe Theytaz. Ado et bien dans ta peau. Tu peux faire que ta vie soit plus belle. St-Maurice: Editions Saint-Augustin, collection Aire de famille, 2013.

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Le livre est un cheminement qui permet de faire prendre conscience au jeune qu’il a du pouvoir. S’il veut et peut piloter sa vie, il doit s’impliquer en découvrant ses potentialités, en recherchant des pistes d’action, en misant sur ses ressources… L’autonomie implique la responsabilité. Dans ce contexte, j’invite le jeune à prendre soin de sa santé et à être acteur de sa vie.

L’ado est une personne, avec ses émotions… Les jeunes de 2013 sont différents si l’on en croit les propos du philosophe français Michel Serres décrivant «Petite Poucette, la génération mutante». Partagez-vous cette vision? Si je m’en réfère au regard que les adultes portent sur les jeunes, rien n’a changé. On peut remonter à Socrate: «Les jeunes d’aujourd’hui… sont mal élevés, méprisent l’autorité, n’ont aucun respect pour leurs aînés…». Et à la lecture de L’Ami des Régens en 1854, c’est le même constat désabusé. Michel Serres montre à quel point les jeunes de notre époque essaient, par leur bavardage et leur distraction, de dire qu’il faut agir autrement avec eux. Le savoir, grâce à internet notamment, est désormais aisément accessible hors de la classe. L’ère des experts est terminée, aussi l’enseignement devrait s’adapter à cette nouvelle réalité. Or, pour l’instant, on contraint le jeune à être égal dans un environnement différent. Reste que l’ado est fondamentalement toujours une personne avec ses émotions, ses pensées et ses comportements, par conséquent avec le besoin d’apprendre, de grandir et d’évoluer. Donc si on s’intéresse à cet aspect, on est sûr de ne pas se tromper. René Constantin, directeur de l’Ecole professionnelle commerciale et artisanale de Sion (cf. interview pp. 22-23), parle d’une jeunesse motivée et compétente, tout en soulignant une fragilité plus présente… Rejoignez-vous cette analyse?

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On projette ses peurs d’adulte sur les jeunes et par conséquent on les surprotège, tout en voulant qu’ils soient plus forts. Dans certains domaines, ils sont en effet plus fragiles: ainsi ils manquent souvent d’endurance face à l’effort, mais les motive-t-on en mettant suffisamment de sens à la tâche demandée? Dans d’autres domaines, ils ont par contre de précieux atouts, notamment en termes de solidarité. Interrogeons-nous aussi sur nos comportements d’adultes, car l’irrespect par exemple n’est pas propre à la jeunesse! Que peuvent changer les adultes dans leur relationnel avec les jeunes pour les aider à être mieux dans leur peau? En modifiant leur communication, ils pourraient les aider à tendre vers des comportements adultes. Si je veux mieux connaître un jeune et adapter mes attitudes, il me faut d’abord l’écouter et dialoguer avec lui, avant de dire «non», afin qu’il puisse réfléchir et prendre conscience des conséquences de ses choix. L’important, c’est de maintenir le lien dans un style éducatif coopératif. En un mot, avoir confiance et faire confiance.

Développer l’intelligence inventive D’aucuns prônent un retour à une école de l’autorité et de la norme à respecter, d’autres misent sur les nouvelles technologies pour réformer l’école, d’autres encore prônent des valeurs collaboratives. Selon vous, quelles sont les valeurs essentielles pour l’école de demain?

Mon souhait serait que l’école se préoccupe davantage de prendre en compte le quotient émotionnel et si elle ne se sent pas capable de le faire, une piste pourrait être de faire appel à des éducateurs. Personnellement, je pense qu’on doit aussi aller vers le développement d’une intelligence inventive, via une approche systémique et dans un cadre sécurisant. En classe, on devrait apprendre à coopérer, à vivre ensemble, à gérer ses frustrations et ses émotions… Les colères peuvent se transformer en violence et l’on traite la plupart du temps cette dernière sans s’attaquer à la cause profonde. Pour déterminer ses valeurs dominantes, l’école doit se poser la question du type d’homme qu’elle souhaite à sa sor-

Articles précédents de cette rubrique Marc-André Berclaz, pilote du Pôle EPFL Valais-Wallis (septembre 2013) Vincent Pellissier ou l’instruction en version sédunoise (octobre 2013) Françoise Berclaz, à la croisée des lecteurs et des auteurs (novembre 2013)

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tie. L’école doit être convaincue de ce qu’elle fait, être claire sur ses objectifs et ses valeurs et se donner les moyens de tenir le cap pour faire face aux nombreuses sollicitations et pressions externes. L’école, telle qu’elle est en 2013, est-elle sur la bonne voie? Dans le discours, on est assurément sur la bonne voie, notamment si l’on se réfère aux lignes directrices de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin qui sont très généreuses. Par contre, via ce qui est demandé aux élèves et ce qui est évalué, il y a incontestablement un décalage. Pour passer de la théorie à la pratique, il s’agirait de donner les moyens du changement aux écoles. Transmettre des savoirs, c’est nécessaire, mais permettre aux élèves de créer, d’inventer… serait mieux. Les entreprises apprécieraient certainement de pouvoir accueillir, au sortir de l’école, des jeunes bien dans leur peau, motivés, ayant envie d’apprendre, capables de travailler en équipe… Propos recueillis par Nadia Revaz

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L i vr es

L a sélection du mois Chronique de la vie d’un enseignant A une époque où la figure de l’enseignant semble avoir perdu prestige et crédibilité, Fabio Pusterla – professeur de lycée et poète – a choisi de raconter ce métier en partant du bas, du quotidien, du rapport direct avec la classe et avec l’adolescent dans sa singularité. Entre récit, méditation et pamphlet, ce livre se propose d’offrir quelques pistes de réflexion pour ne pas oublier la valeur et le sens de l’école. Cette institution qui, malgré ses difficultés, constitue un bien commun indispensable, encore à même de produire ces «gouttes de splendeur». Fabio Pusterla a commencé par tenir une petite chronique sur l’école dans un hebdomadaire de Suisse italienne… et le dialogue se poursuit avec ce petit livre qui vise à «maintenir allumé le feu du débat». L’auteur invite le lecteur à réfléchir sur le rôle de l’école, qu’importe que l’on soit d’accord ou pas avec certains arguments avancés ou certaines attaques.

besoin du souffle, mais semble parfois tout faire pour l’amenuiser; elle ne peut fonctionner sans curiosité intellectuelle, et pourtant elle conduit parfois à l’apathie.»

Je suis précoce Mes profs vont bien

Les mécanismes de la lecture

Enseignante, formatrice et maman de deux enfants précoces, Elsa Autain-Pléros s’est intéressée à la gestion de ces profils particuliers et tente de tisser un lien entre théorie et pratique pédagogique. Un petit livre qui ne fait pas le tour du sujet (idées reçues, tests, accompagnement…), mais qui propose quelques pistes pour aider les enseignants à mettre en place leurs propres stratégies pédagogiques. Elsa Autain-Pléros. Je suis précoce - Mes profs vont bien. Lyon, Chronique Sociale, 2013. Citation extraite de l’ouvrage A propos de l'élève précoce: «Sa créativité et son goût pour la complexité vont enrichir votre propre expérience et apporter une véritable “plus-value” à l’ensemble de votre classe. Il va souvent avoir des idées originales, pour peu qu’on lui laisse la possibilité de les exprimer.»

Citation extraite de l’ouvrage «C’est là l’un des paradoxes de l’école: elle a désespérément

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Ce livre présente la découverte des mécanismes de la lecture des systèmes alphabétiques, en particulier du français. Jusqu’à présent ces mécanismes étaient mal connus. Leur découverte est un événement historique, culturel et éducatif. Un outil de travail, à la fois théorique (mécanismes décrits en détail) et pratique (pistes de remédiation), destiné aux enseignants, aux intervenants en cas d’échec scolaire, aux orthophonistes…

Apprivoiser les écrans et grandir Ainsi que le souligne le psychiatre Serge Tisseron, «attendre des miracles des écrans serait en effet tout aussi stérile que vouloir s'en passer». L’auteur, qui a participé à de nombreux ouvrages ainsi qu’à la rédaction de l’avis de l’Académie des sciences L’enfant et les écrans, propose des conseils pour une utilisation raisonnée des écrans en fonction des âges des enfants. Le livre est complété par le site www.apprivoiserlesecrans.com Serge Tisseron. 3-6-9-12 Apprivoiser les écrans et grandir. Paris: érès, 2013.

FFabio bi P Pusterla t l (t (traduit d it d de l’italien par Mathilde Vischer). Une goutte de splendeur. Chroniques de la vie d’un enseignant. Clamecy: [réalités sociales], 2013.

entre 9 et 11-12 ans; 12, ne pas le laisser se connecter de façon illimitée lorsqu’il est en âge de surfer seul.»

Citation extraite de l’ouvrage «J’ai alors imaginé la règle ”3-6-9-12” comme une façon de répondre aux questions les plus urgentes en rappelant aux parents, sous une forme facile à mémoriser, quatre repères: 3, cela signifie éviter de mettre un enfant de moins de 3 ans devantt la télévision; 6, ne pas lui offrir de console de jeu personnelle avant 6 ans; 9, l’accompagner sur Internet

A. Bustan. Les mécanismes de la lecture dans les systèmes alphabétiques: exemple du français, apprentissage normal, dyslexie et remédiation. Grand-Lancy: Editions coccinelle, 2012. Citation extraite de l’ouvrage «Connaître les mécanismes de la lecture ne va pas faire disparaître tous les problèmes. Les difficultés en lecture seront seulement diminuées. Pour des raisons structurelles, il y aura toujours un pourcentage d’élèves en difficulté, moindre

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certes, mais encore trop pour le peu d’infrastructures d’aide disponible. Par contre, la connaissance de ces mécanismes doterait les enseignants et les intervenants dans les situations d’échec scolaire sévère, d’outils sérieux et de certitude sur leur action.»

La grande transformation de l’école

La transformation de l’école, vers une quatrième voie? François Muller et Romuald Normand décrivent des «unités pédagogiques» capables de se transformer pour aller vers plus de démocrataie et d’émancipation; une évaluation construite et régulée par les acteurs euxmêmes, impliquant les élèves, les enseignants et les cadres éducatifs; la construction de véritables collectifs porteurs du projet d’«apprendre ensemble»; un nouveau partage des responsabilités; une mutualisation des réussites; une formation délibérément centrée sur le développement professionnel; un partenariat respectueux de chacune et de chacun. Un ouvrage qui se nourrit d’études françaises et internationales. François Muller et Romuald Normand. La grande transformation de l’école, les clés de la réussite. Paris esf éditeur, 2013. Citation extraite de l’ouvrage «L’adoption d’un mode de pensée systémique

constitue un moyen efficace de soutenir l’innovation et le changement. Son organisation permet de diffuser les pratiques professionnelles qui ont fait leurs preuves, de renforcer le développement professionnel des enseignants, de soutenir la mobilisation des compétences collectives dans chaque unité éducative, d’assurer une médiation entre structures centralisées et décentralisées, d’accompagner la transformation de culture et la restructuration de l’organisation pédagogique.»

100 idées pour développer la mémoire des enfants La mémoire n’est pas une, elle est multiple. Quels sont les différents types de mémoires? Comment fonctionnent-elles? Comment s’articulent-elles entre elles? La mémoire évolue tout au long de la vie: comment se développe-t-elle de la prime enfance à l’adolescence? Les troubles de la mémoire existent aussi chez l’enfant. Quels sont-ils? Quels sont les signes qui permettront aux parents et à l’enseignant d’envisager d’y remédier? Comment? A qui s’adresser pour évaluer l’ampleur des troubles et les soins à apporter? Quels liens entretient la mémoire avec les troubles comme la dyslexie ou la «dyscalculie»? Comment venir en aide à un enfant ayant des difficultés mnésiques quand on est parent ou enseignant? Béatrice Risso. 100 idées pour développer la mémoire des enfants. Développer des stratégies de mémorisation, exercer la mémoire de travail: les clés de la réussite scolaire. Paris: Tom Pousse, 2013. Citation extraite de l’ouvrage «La mémoire de travail est étroitement liée aux ressources attentionnelles et elle est facilement perturbée par l’anxiété, le stress ou la fatigue. C’est cette mémoire qui est fragilisée chez les enfants présentant des difficultés d’apprentissage, que celles-ci soient durables ou ponctuelles.»

J’aimerais Ce livre exceptionnel est l’expression d’une nouvelle voie d’illustration explorée par Ingrid Godon. A l’image d’une galerie de portraits, trente-trois visages énigmatiques, placides,

Et aussi

Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch

se suivent, nous interpellant par leur mystère. La peinture flamande n’est pas loin. L’écrivain Toon Tellegen s’est penché sur ces regards et a inventé un questionnement intime à chacun de ces personnages. Exercice périlleux et magnifiquement réussi par cette plume renommée. Peurs, désirs, souffrances ou regrets s’expriment dans ce dialogue graphique et littéraire qui fait chavirer notre propre sensibilité. Ingrid Godon (portraits), Toon Tellegen (textes). J’aimerais. Genève, La Joie de lire, collection hors norme, 2013 (dès 15 ans). Citation extraite de l’ouvrage «J’aimerais que le bonheur soit une chose que je trouverais et que je ramènerais à la maison. Je ne dirais à personne que je l’ai trouvé. Je le cacherais et ne le sortirais que lorsque je serais certain d’être seul. Puis je le polirais. Le bonheur doit briller, même si c’est en secret.»

• Lane Smith. C’est un livre. Paris: Gallimard Jeunesse, Collection L’heure des histoires, 2013 (album 3-6 ans). Vidéos: www.gallimard-jeunesse.fr/Auteur/Lane-Smith • Les frères Grimm (texte), Fanny Dreyer (illustrations). Les Musiciens de Brême. Genève, La Joie de lire, 2013 (album dès 6 ans). • Pierre-Jérôme Jehel. Ateliers photographiques, cycle 3. Paris: Retz, collection «C’est à voir!», 2013.

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Secondaire II

R ené Constantin,

directeur de l’EPCAs René Constantin est entré en fonction le premier septembre dernier en tant que directeur de l’Ecole professionnelle commerciale et artisanale de Sion (EPCAs), après avoir été chef de la section «Alimentation / Services» du Centre de la formation professionnelle (CFPs) depuis 2006 (cf. encadré).

giles, d’où l’importance à ses yeux de la prévention face à des dangers sociétaux plus marqués.

Pour René Constantin, se former afin de se sentir à l’aise professionnellement est une évidence. Il associe le dire au faire, s’étant luimême formé à l’IFFP (Institut fédéral des hautes études en forl le co mation professionl’E e d de e l têtte n est à la nttiin an de Sion. C nstta le é Co né na en Re R nelle) à Lausanne, Le parcours de René sa ti ar e et alle ia lle commerci ayant obtenu un Constantin aurait très professionne bien pu ne pas être relié CAS (Certificate of Advanced à la formation profesStudies) en administration et gessionnelle, étant donné qu’il s’est horizon et a saisi en 1996 l’opportution d’institutions de formation et nité de devenir maître professionterminé il y a peu le DAS (Diploma formé initialement à l’Ecole nornel en enseignant les branches de of Advanced Studies) dans le même male et qu’il a enseigné pendant culture générale, langues et société domaine. Selon lui, la rencontre avec 13 années à l’école primaire de Stdans la filière technique au CFPs. des intervenants externes est une Léonard. Homme de défis, il a ceopportunité extraordinaire pour pendant voulu découvrir un nouvel apprendre. René Constantin est très heureux d’avoir pu contribuer à redorer la René Constantin, faisons un retour section «Alimentation / Services», qui au départ de votre parcours. souffrait d’un déficit d’image alors Qu’est-ce qui vous a motivé à choiqu’elle est pourtant essentielle à CFPS = EPCAs + EPTs sir la voie de l’enseignement? notre tourisme. Il a aussi profité de la tribune politique qu’il avait en Le 22 mai 2013, René Constantin Depuis l’âge de 12-13 ans, je voutant que député au Grand Conseil a été nommé directeur de l’Ecole lais devenir enseignant, sans savoir pour valoriser cette section. Désorprofessionnelle commerciale et exactement pourquoi. Le relationmais il est tout autant enthousiaste artisanale de Sion (EPCAs) et Bernel, la pédagogie, l’envie de transde pouvoir défendre avec énergie nard Dayer directeur de l’Ecole mettre et d’apprendre, ça fait parl’ensemble des formations comprofessionnelle technique (EPTs). tie de moi. Et que l’on enseigne merciales et artisanales. Ces deux nominations font suite à des enfants de 10 ans ou à des au départ de Jean-Louis Maillard, jeunes de 15 ou 18 ans, les fondadirecteur du Centre de formation mentaux restent les mêmes, mêlant Enseignant passionné, il a tenu à professionnelle de Sion (CFPs), exigence et écoute. Malgré mon conserver deux heures de cours à lequel a fait valoir ses droits à enthousiasme, je comprends toucôté de ses tâches de direction, de la retraite, ainsi qu’à la réorgatefois que certains enseignants façon à, comme il le dit, «avoir sa nisation des établissements de puissent éprouver une certaine lasbouffée d’oxygène hebdomadaire» l’enseignement professionnel du situde au fil des ans, dès lors je meIl admire les jeunes d’aujourd’hui, Valais romand, acceptée par le sure pleinement ma chance d’avoir les trouve tout aussi intéressants Conseil d’Etat. pu diversifier mon activité profesqu’avant si ce n’est plus, mais il les sionnelle. juge moins endurants et plus fra-

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Quel a donc été le déclic pour décider de manager une section et maintenant une école professionnelle? Toute ma vie, j’ai eu des missions de direction. A 12 ans, je dirigeais déjà un petit chœur dans mon village. Très vite, j’ai organisé des camps musicaux et dirigé chœurs et fanfares. En faisant de la politique, j’ai par ailleurs eu la possibilité de découvrir le monde de l’économie, ce qui m’a permis d’avoir un regard différent sur le fonctionnement d’une école. En quoi consiste le travail du directeur de l’EPCAs? Avec mon collègue Bernard Dayer qui dirige l’EPTs, nous avons dû créer, à partir d’un même socle, deux entités autonomes, en conservant des tâches transversales permettant de maintenir une unité, ce qui a constitué un premier défi. Comme la formation professionnelle fonctionne bien depuis des décennies, nous bénéficions du travail de nos prédécesseurs qui ont construit un cadre rigoureux et laissé des fondations solides. Si je me sens épanoui et détendu, c’est parce que le fonctionnement de l’école est à l’image du bâtiment, à savoir solide et ne nécessitant que de minimes rénovations. Plus concrètement, le collège de direction, car le directeur fait équipe avec les chefs de section, a un immense travail de planification pour la rentrée. Au quoti-

L’EPCAs en bref Environ 3000 jeunes en formation. Plusieurs sections: alimentation-services, bâtimentconstruction, commerce, santévente + maturités professionnelles (à plein temps après l’apprentissage ou intégrées durant l’apprentissage).

dien, il résout des problèmes en lien avec les ressources humaines et matérielles. Pour exemple, nous avons la chance de passer actuellement des tableaux noirs aux tableaux blancs interactifs, mais personne n’imagine toutes les questions que cela génère. A côté de cela, la direction s’occupe de la gestion pédagogique. Dans le cadre du système qualité, nous évaluons les professeurs et menons des entretiens individuels. Chaque année, environ 60 maîtres sont visités et bien souvent félicités. Evidemment la direction a aussi pour mission de créer les conditions pour l’école de demain, notamment sur les plans pédagogiques et technologiques. Une école professionnelle est en relation avec de nombreux partenaires, dont principalement les associations professionnelles. Ne serait-il pas judicieux d’avoir davantage de contact avec la scolarité obligatoire, de façon à améliorer la verticalité? C’est vrai que nous avons peu de contacts avec les cycles d’orientation, alors que nous en avons beaucoup plus avec les hautes écoles spécialisées, puisque nos jeunes en formation constituent leur vivier. Il pourrait en effet être judicieux d’améliorer la verticalité avec la scolarité obligatoire, sachant que l’orientation est l’affaire de tous, mais il s’agirait préalablement de clarifier les missions des uns et des autres. Quel est le point fort de la formation professionnelle aujourd’hui? C’est assurément le partenariat école-entreprises-service de la formation professionnelle. Les patronsformateurs s’impliquent énormément. Quant aux promoteurs de places d’apprentissage, ils font un excellent travail pour aider les adolescents déboussolés ou sans contrat. Et à côté de l’engagement de l’Etat, je salue les associations et fondations, comme Action-jeunesse, qui se mobilisent pour soutenir les jeunes.

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www.epcasion.ch www.formationcontinuevalais.ch

Et quel est le point faible de la formation professionnelle? Nous devons valoriser ce que nous faisons, car nous avons des richesses. Il suffit par exemple de regarder les pièces de confiserie réalisées par nos jeunes pour être émerveillé. L’école professionnelle doit ouvrir davantage ses portes et pas seulement le faire une seule fois par année. Quelle est la couleur personnelle que vous souhaitez apporter à l’EPCAs? Je crois à la nécessité de développer encore plus la formation continue, en organisant certains cours sur place, en fonction des besoins spécifiques. Nous avons des gens aguerris sur le plan professionnel, mais certains sont insuffisamment outillés sur le plan pédagogique, tout particulièrement en raison de la multiplicité des profils et des niveaux des jeunes qui fréquentent une école professionnelle. Il y a désormais une exigence légale au niveau fédéral, mais j’ai toujours pensé que dans le métier d’enseignant il était essentiel de ne jamais se reposer sur ses lauriers. Chaque enseignant de l’école sera invité à présenter à son chef de section son projet de formation continue, occasion de mettre en valeur ce qui a déjà été réalisé, d’analyser ses besoins pour définir son choix, au niveau de la pédagogie, des contenus ou sous forme de stage en entreprise. Ensuite, les enseignants auront trois ans pour réaliser leur projet de formation. Quel message avez-vous adressé aux jeunes de l’EPCAs à la rentrée? Je leur ai expliqué que j’attendais d’eux évidemment la performance scolaire, mais que je trouvais encore plus important qu’ils apprennent la solidarité et le goût de l’effort. Propos recueillis par Nadia Revaz

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D oc .E pédagogi xpos i t i on qu e

L a Fondation Pierre Arnaud Depuis le 22 décembre 2013, le Valais comptera un nouveau lieu dédié à l’art, qui offre près de 1000 m2 d’espace d’exposition. Deux expositions annuelles d’envergure internationale seront proposées, accompagnées d’un riche programme de médiation culturelle. Des visites seront notamment proposées aux classes valaisannes!

Un nouvel écrin pour l’art Avec sa façade photovoltaïque dans laquelle se reflète le paysage environnant, le bâtiment se fond dans le paysage et fonctionne comme un véritable tableau. A l’intérieur, des lignes pures et élégantes dessinent un espace aux volumes généreux et sobres. Conçues sur des cycles de 5 ans, les expositions constituent des ensembles cohérents qui invitent le visiteur à approfondir un aspect de l’art. Les expositions d’été initient à un dialogue entre l’art européen et les arts primitifs ou extra-européens. La première exposition d’été sera consacrée aux arts primitifs et au surréalisme.

En raccourci Le temps des instituteurs

Site pédagogicohistorique Ce site de Guy Dessauw se veut un outil de réflexion pour ceux qui sont soucieux de comprendre l’école d’autrefois et qui ont envie de continuer à la faire évoluer. www.le-temps-des-instituteurs.fr

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© Robert Hofer, Sion

ouvre ses portes aux élèves

Albert M Muret, ret Fin d’hi d’hiver er à Lens Lens, 1904 1904, Collection pri privée, ée Courtesy Association des Amis d’Albert Muret.

Les expositions d’hiver, quant à elles, sont dédiées à la peinture suisse et à sa confrontation avec les courants internationaux qui essaimèrent de 1850 à 1950. Le premier épisode de ce cycle est consacré au divisionnisme, un mouvement révolutionnaire, qui compte parmi ses représentants les plus connus Paul Signac ou Georges Seurat et, plus près de nous, Albert Muret, le peintre vaudois installé à Lens.

Le divisionnisme, une esthétique de la lumière Dès les années 1880, aux quatre coins de l’Europe, des artistes inventent un nouveau langage pictural fondé sur les lois de l’optique. Adoptant des touches variées, allant du point à la tache en passant par le filament et la virgule, ils juxtaposent des couleurs pures laissant l’œil du spectateur recomposer l’image dans toutes ses nuances. Raconter l’aventure du divisionnisme à travers l’Europe, tel est l’enjeu et l’originalité de cette exposi-

tion qui réunit pour la première fois plus d’une centaine d’œuvres d’artistes majeurs tels que Georges Seurat, Paul Signac, Camille Pissarro, Gaetano Previati, Angelo Morbelli, Carlo Fornara, Giovanni Segantini, Théo Van Rysselberghe, Giovanni Giacometti et Cuno Amiet. Elles mettent en lumière les différentes facettes du divisionnisme, de la couleur maîtrisée à la couleur éclatée.

Une large palette d’activités pour les écoles Pour cette première exposition, les animations proposées sont fortement liées la couleur. Phénomène complexe, la couleur est au centre de nos perceptions. Dans le langage courant nous n’utilisons en moyenne que vingt-cinq mots pour nommer les couleurs. Apprendre à voir les nuances, découvrir les familles de couleurs permet à la fois

www.fondationpierrearnaud.ch

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d’enrichir son vocabulaire, d’affiner ses perceptions et d’être capable de partager une expérience. La démarche pédagogique autour de l’exposition se déroule en trois temps. Une première partie, en classe et sous la responsabilité de l’enseignant, permet aux élèves de se familiariser avec la thématique de l’exposition en réalisant une activité préparatoire. La visite proprement dite, menée par les médiatrices culturelles de la Fondation, initie les élèves à la lecture d’image, leur permet d’étendre leur vocabulaire artistique, d’observer ou de reproduire des expériences, sur un mode ludique et interactif. Une dernière partie, essentielle à nos yeux, a lieu en classe, sous la responsabilité de l’enseignant et favorise l’intégration des différents aspects découverts jusque-là dans une réalisation individuelle ou collective. Les activités proposées sont liées à des objectifs du PER, principalement dans le domaine des arts visuels, mais pas uniquement. Anne Michellod et Delphine Debons, coresponsables de la médiation culturelle

Nouvelle ressource pédagogique sur l’eau «Eaux là là!» est un nouveau kit pédagogique que la plate-forme d’information des services cantonaux de l’énergie et de l’environnement www. energie-environnement.ch est en train de diffuser dans les écoles. Conçu pour les classes du 3e cycle, il peut être utilisé pour les cours de géographie, de sciences naturelles, d’éducation citoyenne et d’économie ménagère. Il place la vie quotidienne des élèves au centre, pour mieux leur faire regarder le monde. Ce kit synthétise des informations déjà entrevues au cours de la scolarité obligatoire, et les intègre avec des enjeux importants du XXIe siècle: l’énergie, les changements climatiques, la disponibilité de l’eau douce, et la pollution par les substances artificielles. «Eaux là là!» est composé d’un grand poster, de cartes-gestes avec des questions, de brochures pour les élèves et d’un mode d’emploi pour l’enseignant. Pour répondre aux questions, les élèves doivent non seulement se référer à la brochure et au poster, mais aussi à leurs propres comportements et à des expériences qu’ils doivent inventer. Pour télécharger ou commander «Eaux là là!»: Illustration: Jean-Paul Aussel www.energie-environnement.ch/eaux-la-la.

En raccourci Dossier d’actualité Veille et Analyses

L’établissement, espace de travail et de formation des enseignants? Infos pratiques Du 22.12.13 au 20.04.14, tous les jours de 10 h à 19 h. Pour des questions de confort et de sécurité, nous n’accueillons qu’une classe à la fois, de préférence le matin. Les visites sont gratuites. Anne Michellod: 079 784 79 53 anne.michellod@fondationpa.ch Delphine Debons: 079 402 23 46 delphine.debons@fondationpa.ch Sur le site de la Fondation, vous pourrez télécharger le dossier pédagogique dès le début décembre.

Quel que soit le secteur professionnel, le développement professionnel s’envisage au premier chef dans le lieu d’exercice de ce métier. Peut-on considérer, dans une perspective plus globale, à long terme, que l’établissement scolaire est une organisation apprenante, au même titre que n’importe quel espace collectif où s’accomplit une activité professionnelle (entreprise, hôpital, association, etc.)? Cette revue de littérature a pris pour principe de croiser les travaux sur la formation des enseignants, les problématiques de professionnalisation, au regard des travaux sur la formation des adultes et les problématiques d’organisation apprenante, d’ergonomie du travail, de didactique et de développement professionnel. http://ife.ens-lyon.fr/vst France

Fédération des écoles innovantes La Fédération des établissements scolaires innovants (FESPI) a pour objet, dans le respect de la diversité de chacune des structures innovantes en faisant partie, de «défendre, développer et promouvoir les établissements scolaires du secondaire publics et innovants». Le site offre toute une série de liens. www.fespi.fr

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R en c on t r e

S erge Rey, enseignant à Monthey et poète

rréussite. Parfois on attrape une phrase et ensuite c’est un peu p comme un fil qu’on tire. C’est là tout le mystère de la poésie.

Serge Rey, enseignant à l’école primaire de Monthey, est aussi auteur de poèmes et de nouvelles. Résidant à Fully et conservant Sion, sa ville de jeunesse, dans son cœur, il vient de publier aux éditions Monographic, dans la collection «Racines du Rhône», un recueil de poèmes intitulé Petites dérives consenties. Depuis l’enfance, l’écriture est pour Serge Rey une fenêtre de vie parallèle. En 1993, il a franchi le pas de la publication avec L’Etoile d’Araignée par envie de partager et depuis il poursuit l’aventure, au rythme d’un livre édité tous les cinq ans environ. Son prochain projett est multiforme, néanmoins pour l’heure il en conserve le secret. Pour Serge Rey, «la poésie, c’est un peu comme les chocolats.» Une métaphore qui sied parfaitement aux Petites dérives consenties, dont le contenu est savoureux et l’emballage élégant. Les poèmes sont sobres et ciselés, sans ingrédients excessifs. La quatrième de couverture n’est pas mensongère, puisqu’elle annonce des poèmes empreints d’une discrétion naturelle. Quant à la mise en page, elle est originale, mais subtile et raffinée. Les titres, aux allures poétiques (Les harmonies fragiles ou quand un grain de sable se sent plage, un instant…), ne sont pas sans évoquer les étages des grandes boîtes de chocolats. Les textes de Serge Rey se consomment avec gourmandise, de façon à profiter d’une lecture au tempo ralenti.

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De quelle manière composezvous un recueil de poèmes? Chaque poème est une pièce unique, écrit sans projet. Dès que j’en ai une centaine, je découvre a posteriori que certains se regroupent de manière logique autour de thématiques communes. C’est un moment de plaisir que de concevoir des cahiers avec des en-têtes, qui sont presque des petits poèmes en soi.

ration ouve l’inspi Serge Rey tr . ts ro st dans les bi

Après avoir goûté le premier poème (cf. encadré), vous en reprendrez assurément un deuxième, pour varier les saveurs, sans oublier pour autant que le chocolat est meilleur à petites doses quotidiennes. Et lorsque vous arriverez au mot «fin»/ «flux», vous pourrez en relire certains, juste pour le plaisir des mots, des rythmes, des évocations…

Du côté du poète Serge Rey, comment naissent les instants de poésie? Je ne décide pas d’en écrire, par contre certaines situations peuvent favoriser l’éclosion de poèmes. Ainsi j’écris plus volontiers dans un bistrot ou sur une terrasse. Etre dans un état de disponibilité et de solitude, dans la nature ou au milieu des gens, n’est pas pour autant gage de

Particularité de votre livre, la mise en page est très soignée. Etait-ce votre souhait? J’ai profité de la dynamique organisée autour de la nouvelle éditrice de Monographic, qui travaille en étroite collaboration avec des graphistes. La première idée qu’elle m’a proposée était la couleur pour séparer les thèmes, et ensuite, ensemble, on a choisi, sur la base de plusieurs projets,

«La poésie, c’est un peu comme les chocolats.»

une ligne graphique, des astuces pour la numérotation, des changements d’orientation des pages pour évoquer la pluie, etc. J’ai apprécié cette réflexion menée autour de la forme, ayant, dans mon parcours, suivi des cours aux Beaux-Arts alors que j’hésitais encore dans mon choix professionnel.

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N’avez-vous jamais eu envie de vivre de votre passion? Non, je n’ai jamais rêvé d’être écrivain à part entière. Pour moi, la poésie naît d’une forme de langueur ou de paresse, donc j’aime assez ce petit chemin parallèle et constant. Nos vies sont largement tracées et normées, aussi écrire est pour moi une bouffée d’oxygène qui me permet par moments de ne pas me définir par mes fonctions d’enseignant, de père, de fils, etc. L’écriture vous apporte-t-elle une forme de sérénité? C’est un facteur d’équilibre assurément. Une tendance au blues, que je ressentais davantage en étant plus jeune, peut être transformée en quelque chose de créatif. Lorsque le poème a atteint sa forme qu’il devait prendre au mot près, il y a une petite jubilation. L’écriture permet aussi de sortir de la temporalité et de ressentir un instant qu’on fait partie du cosmos, tout en n’étant qu’un grain de sable. Vos poèmes ne sont nullement hermétiques, même si chacun peut les interpréter en fonction de ses ressentis… Je ne voudrais surtout pas être seul à me comprendre. La poésie hermétique, qui se veut démonstration,

Vos mots préférés? Les mots ont pour moi d’abord une couleur, puis une douceur ou une rugosité. Je suis sensible aux mots orangés qui ont des couleurs d’automne, avec des «o» et des «a». Si je devais en citer trois, je retiendrais harmonie, mélancolie et nostalgie.

Vos mots évités? Chaque mot est un petit véhicule, donc tous sont nécessaires. Par contre, dans un poème, j’en évite inconsciemment certains pour des questions de sonorité.

ne m’intéresse pas. J’ai envie que ce soit voilé, mais accessible pour celui qui prend le temps de la lecture. C’est très touchant lorsqu’un lecteur se sent en correspondance avec l’un de vos poèmes.

Du côté de l’enseignant Dans votre classe, comment incitez-vous vos élèves à la lecture? J’essaie de la théâtraliser et de la mettre en scène, puisque les élèves, sauf ceux qui sont stimulés familialement, ne sont pas spontanément attirés par les livres. Il faut toutefois être modeste sur notre rôle, étant donné que l’école n’offre qu’une petite part des occasions de lire. Et la poésie a-t-elle une place particulière? Pas vraiment, car je n’ai pas envie de l’utiliser juste comme un exercice de mémoire. J’essaie plutôt de leur montrer que l’on peut capter de la poésie dans la vie de la classe. Lorsque des élèves disent des phrases amusantes ou jolies, je le relève pour leur faire découvrir que des mots qui se répondent ou s’entrechoquent peuvent créer des effets. Pensez-vous que l’incitation à la lecture est plus difficile aujourd’hui? Sans aucun doute, car la lecture demande de prendre du temps, ce qui ne correspond guère au rythme actuel. Pour inciter mes élèves à lire, je fais le parallèle entre la lecture et le cinéma, en leur expliquant qu’en lisant, ils vont pouvoir construire leur propre film. Parfois, je les invite à raconter des images afin qu’ils comprennent les atouts des mots. Quel regard portez-vous sur l’enseignement de l’écriture à l’école? Pour écrire, il faut des outils et à 9-10 ans ils sont encore très rudimentaires, aussi je trouve que les longues séquences proposées aux élèves sont souvent peu attractives et leur font perdre en spontanéité. A mon sens, il serait plus judicieux

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«C’est simple Le poème… Oubli du corps, Absence de pensées… Et, dans l’espace Ainsi créé, Frotter les mots Comme silex. D’une antique patience Jaillira l’étincelle.» Serge Rey in Petites dérives consenties www.monographic.ch/ editions-ouvrages/serge-107.html

de chercher des formes d’écriture simples afin qu’ils puissent découvrir le plaisir de l’écriture. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier d’enseignant? J’apprécie le travail avec les enfants, au sein de la classe, avec cette petite marge de manœuvre qui permet à chaque enseignant d’apporter quelque chose de différent. Avec l’expérience, on ose prendre un peu plus d’indépendance. J’ai appris que si je m’éloignais par moments du programme pour faire du théâtre avec ma classe, j’étais gagnant. Sur l’échelle d’une vie d’être humain, avoir vu le programme de 4P à 110% ou à 95%, cela ne fait guère de différence. Dans votre école idéale, que changeriez-vous? Je regrette un peu que l’école ne propose pas des options artistiques ou sportives choisies par les élèves et données par des enseignants motivés. En observant la passion que les élèves mettent dans leurs jeux dans la cour de récréation, on s’aperçoit que l’école utilise très peu leur enthousiasme et leur créativité. Propos recueillis par Nadia Revaz

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Edu c at i on m u s i c ale

B ody Percussion –

Journée de formation Comment travailler des chants et des séquences rythmiques sans aucun matériel? La body percussion (percussions corporelles) est une pratique musicale qui consiste à produire des mélodies ou des rythmes en utilisant le corps comme instrument de musique. Les percussions corporelles peuvent être interprétées seules ou pour accompagner d'autres musiques et certains chants. La body percussion est une ressource à la croisée de diverses techniques (danse, claquettes, scat 1, percussions vocales, etc…). On retrouve cette technique dans la musique traditionnelle de différentes cultures comme les palmas 2 du flamenco en Espagne par exemple. Plusieurs artistes et groupes utilisent régulièrement cette technique dans leur répertoire: Bobby Mc Ferrin, Stomp,… Et depuis 2008, l'International Body Music Festival est dédié à cette pratique.

L'art de mettre vos choristes et élèves en mouvement!

Body PERcussion Et dans nos classes? Les percussions corporelles sont en adéquation avec les objectifs du PER: A 23 – Mu Expérimenter diverses techniques musicales… en développant des habiletés de

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La body percussion est une ressource à la croisée de diverses techniques.

motricité globale et fine (souplesse, précision, coordination, rapidité du geste) A 33 – Mu Exercer diverses techniques musicales : Interprétation de chants et de musiques (mélodie, chanson,…) en utilisant la voix et /ou des instruments (instrumentarium, percussions, percussion corporelle,…) et en coordonnant son jeu musical avec l'ensemble du groupe par: différentes nuances (piano, mezzo-forte, forte,…) différents tempos (adagio, allegro,…) différents accompagnements (frappés alternés ou superposés, ostinatos rythmiques, 2e voix, polyrythmie,…)

Journée formation Body Percussion L'AVCC (Association Valaisanne des Chefs de Chœurs), par leur prési-

dent Samuel Emery (et collègue enseignant), organise une journée de formation avec Stéphane Cosandey, le samedi 25 janvier 2014 à la Maison de la musique à Martigny (9 h-16 h) Aucun matériel spécifique n’est demandé, uniquement son corps! Stéphane Cosandey, musicothérapeute de formation, est enseignant et chef de chœur. Il dirige plusieurs chœurs, l'école de musique Musica Viva, et est maître de musique à l'école secondaire de Châtel-SaintDenis. Il s'intéresse particulièrement aux aspects rythmiques et corporels de la musique. Il donne de nombreux séminaires, cours et ateliers autour de ce thème (Festival suisse de chœurs d'enfants et de jeunes, Journée pédagogique de la Société vaudoise des maîtres de musique,…). Programme de la journée: 9h accueil 9h début de la formation 11 h 45 repas

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Mém en t o pédagogi que

13 h 30 reprise de la formation avec la participation d'un chœur d'enfants/ de jeunes 16 h clôture de la journée

A vos agendas

Cette journée de formation s'adresse plus particulièrement aux: chefs de chœur d'enfants et de jeunes enseignants des cycles 1, 2 et 3 enseignants qui participent aux ateliers de la Journée des chœurs d'enfants (vendredi 2 mai 2014) Fête cantonale de chant à Brig 3 L'inscription à la journée se monte à Fr. 20.– pour les enseignants. Prévoir Fr. 25.– pour le repas de midi. Inscriptions et renseignements: Samuel Emery, sam.emery@bluemail.ch 079 276 62 82. Pour des raisons d'organisation, merci de vous inscrire avant le 12 janvier 2014. Vous trouverez également les informations détaillées et modalités financières de cette journée de formation sur le site de l'animation musique. Bonne inscription! Nous vous souhaitons à toutes et tous d'excellentes fêtes de fin d'année, en musique! Claude-Eric Clavien Jean-Maurice Delasoie

Notes 1

Le scat est une forme d'expression vocale en jazz où les onomatopées remplacent les paroles.

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Claquements de mains.

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Informations sur http://animation.hepvs.ch/musique

10.02.2014 - 12.02.2014, Conférence européenne sur les MOOCs, Lausanne, Conférence www.emoocs2014.eu 18.02.2014 - 23.02.2014, Salon des Métiers et Formations «Your Challenge», Martigny, Salon www.yourchallenge.ch/fr 14.03.2014 - 23.03.2014, Semaine de la langue française et de la francophonie, Suisse, Semaine thématique www.slff.ch 31.03.2014 - 04.04.2014, Semaine des médias à l'école, Suisse romande, Semaine thématique www.e-media.ch 15.05.2014 - 16.05.2014, Colloque sur la créativité et l’apprentissage, Lausanne, Colloque www.hepl.ch

Jusqu’au 12.03.2014, Switch Junior Web Award, Suisse, Concours www.JuniorWebAward.ch Jusqu’au 16.03.2014 Exposition sur l'Ecole d'hier, Genève, Exposition http://ge.ch/culture Jusqu’au 20.04.2014, Musée de la nature, Sion, Exposition www.musees-valais.ch

Pour en savoir plus sur ces événements et/ou découvrir le mémento pédagogique actualisé: www.resonances-vs.ch > Agenda pédagogique

En raccourci Lire au collège

Grandir avec les médias A l'heure où le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI) fête ses 30 ans et réfléchit sur son évolution, la revue «Lire au collège» de l’académie de Grenoble consacre son numéro d’automne (n° 94) à l’éducation aux médias. www.educ-revues.fr/LC/LaRevue.aspx

Concours Les Frappadingues de Résonances Pour l’année scolaire 2013-2014, Résonances et Ecole-Economie s’associent pour proposer un concours de dessins et de photographies pour les classes valaisannes (Le tourisme valaisan en 2020? - Les déchets en 2020: après la poubelle?). www.frappadingues.ch - www.ecole-economie.ch

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B EL

Informations sur

les échanges linguistiques

C. Barras

Le Bureau des Echanges Linguistiques dépend du Département de la Formation et de la Sécurité de l’Etat du Valais (DFS). Il est à disposition des élèves, des écoles et des familles.

«Les vacances autrement»

Tél: 027 606 41 30 Fax: 027 606 41 34 E-mail: bel-bsa@admin.vs.ch Site internet: www.vs.ch/bel

Le programme d’échange pendant les vacances connaît un vif succès depuis dix ans. Le principe est simple: les enfants de deux familles passent une partie de leurs vacances chez le partenaire dans l’autre région linguistique et sont intégrés dans la famille d’accueil. Le cadre est ainsi posé pour l’apprentissage d’une langue étrangère. Les enfants peuvent en même temps quand même se sentir un peu chez eux.

Echange linguistique en Suisse alémanique ou au Tessin: Se sentir chez soi, même ailleurs

Adresse courrier Bureau des Echanges Linguistiques Planta 1 1951 Sion Adresse du Bureau Bureau des Echanges Linguistiques Avenue de la Gare 44 1950 Sion Heures d’ouverture lundi et mercredi: 14 h à 18 h mardi, jeudi, vendredi: 8 h à 12 h

Séances d’information: une année dans le Haut-Valais Séance d’information: l’année scolaire 2014-2015 dans un cycle d’orientation du Haut-Valais Une soirée d’information destinée aux élèves, leurs parents ainsi qu’à toute personne intéressée par une année scolaire dans un cycle d’orientation du Haut-Valais en 2014 - 2015 aura lieu le jeudi 30 janvier 2014 à 19 h à l’aula du collège de la Planta à Sion. Les bulletins d’inscription seront distribués aux élèves par la direction de l’établissement qu’ils fréquentent actuellement dans le courant du mois de décembre 2013.

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Les personnes intéressées peuvent également s’inscrire directement par mail, adressé à: Corinne.BARRAS@admin.vs.ch, responsable du BEL.

Séance d’information: l’année scolaire 2014-2015 au collège Spiritus Sanktus à Brig Une soirée d’information destinée aux élèves, et leurs parents, intéressés par une année de collège dans le Haut-Valais en 2014-2015 aura lieu le mercredi 22 janvier 2014 à 14h00 au collège Spiritus Sanctus à Brig. Les bulletins d’inscription seront distribués aux élèves par la direction de l’établissement qu’ils fréquentent actuellement dans le courant du mois de décembre 2013. Les personnes intéressées peuvent également s’inscrire directement par mail, adressé à: Corinne.BARRAS@admin.vs.ch, responsable du BEL.

Quand? Pendant les vacances, une semaine ou deux chacun Qui? Les jeunes de 11 à 15 ans Le prix? Presque rien, tout au plus le billet de train La suite? Les inscriptions se font par mail à l’adresse: www.ch-go.ch/eiv (Pestalozzi Mobilité) Date: dès le 1er décembre 2013 Le déroulement du programme L’échange est réciproque et a lieu pendant les vacances scolaires. Les dates sont décidées d’un commun accord par chacune des deux familles. La responsabilité de l’échange est assumée par les parents des jeunes concernés. L’inscription et le placement sont gratuits. Informations Bureau des Echanges Linguistiques, Sion: bel-bsa@admin.vs.ch, 027 606 41 30 Fondation ch, Soleure: pestalozzi@chstiftung.ch

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Possibilités concrètes pour le Sec I et II 2013-2014 Sec I et II; année scolaire 2013-14: Echanges en groupe avec l’Allemagne: 5 voyages organisés Grosskrotzenburg (Hessen): 15 jours Accueil en Valais: du sa 4 au sa 18 janvier 2014 (2 sem. école) Séjour en Allemagne: du ve 20 juin au ve 4 juillet 2014 (2 sem. école)

Lauda / Tettnang / Ulm (Baden-Württemberg): 15 jours Séjour en Allemagne: du ve 20 juin au ve 4 juillet 2014 (2 sem. école) Accueil en Valais: du ve 29 août au ve 12 septembre 2014 (2 sem. école) Glückstadt (Schleswig-Holstein): 15 jours Séjour en Allemagne: du ve 20 juin au ve 4 juillet 2014 (2 sem. école)

Envie de vivre et de travailler en Amérique du Sud? L’Ecole suisse de Bogotá est la seule école suisse officiellement reconnue, ayant une section allemande et une section française. Très bien implantée en Colombie, elle bénéficie d’une excellente réputation pédagogique. Les élèves peuvent y conclure leurs études secondaires par une Maturité bilingue suisse reconnue au niveau fédéral. Actuellement 800 enfants de différentes nationalités fréquentent notre école. L'Ecole suisse de Bogotá cherche pour l'année scolaire 2014 / 2015:

Enseignante / enseignant école enfantine, 1e-2e HarmoS, 100 % ; section française Profil: Formation pédagogique et expérience professionnelle en école enfantine Expérience FLE Capacité à travailler en duo pédagogique bilingue et en équipe, compétences sociales et engagement Connaissance de l'espagnol ou disposition à entreprendre son apprentissage d’ici à août 2014 L'école offre: Un travail intéressant dans un environnement multiculturel Des conditions d'emploi attrayantes (conditions suisses) Frais de voyage et contribution aux frais de déménagement Contrat de trois ans avec possibilité de prolongation - début du contrat: 1er août 2014 Dossier de candidature (jusqu’au 9 janvier 2014): Veuillez envoyer votre dossier de candidature (CV avec photo, lettre de motivation, copie des diplômes et références) au recteur de l’Ecole suisse de Bogotá, M. Pascal Affolter: paffolter@helvetia.edu.co. www.helvetia.edu.co

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Accueil en Valais: du ve 3 au ve 17 octobre 2014 (2 sem. école)

Sec I et II: Autres échanges avec l’Allemagne: voyage individuel Jülich et Ibbenbüren (Nordrhein-Westfalen): 15 jours Berlin (Berlin): 15 jours Séjour en Allemagne (Jülich, Ibbenbüren): du ve / sa / di 20 / 21 / 22 juin au ve / sa / di 4 / 5 / 6 juillet 2014 Accueil en Valais: (Jülich, Ibbenbüren): du sa / di 4 / 5 octobre au sa / di 18 / 19 octobre 2014 *** Accueil en Valais (Berlin): du sa / di 25 / 26 janvier au sa / di 8 / 9 février 2014 (ou du sa / di 12 / 13 avril au sa / di 26 / 27 avril 2014) Séjour en Allemagne (Berlin): du ve / sa / di 20 / 21 / 22 juin au ve / sa / di 4 / 5 / 6 juillet 2014

Sec II: Echanges avec l’Italie et l’Espagne: voyage individuel Bracciano, Domodossola, Albatera: 15 jours Accueil en Valais: approximativement entre fin août et mi-septembre 2014 (2 sem. école) Séjour en Italie et Espagne: du sa / di 18 / 19 octobre au sa / di 1 / 2 novembre 2014 (2 sem. école)

Sec II: Echanges de 6 à 8 semaines: voyage individuel Suisse allemande, Allemagne, Espagne Zürich / CH - Osnabrück / Allemagne - Valencia / Espagne.

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MITIC

L ’évolution des MITIC dans le rétroviseur de Serge Rappaz

l’enseignement et celui de la formation tertiaire, et aussi parce que les enseignants n’ont pas été obligés de se former dans ce domaine, comme c’est actuellement le cas pour l’anglais par exemple. Un troisième point faible concernait et concerne encore le manque de ressources humaines locales pour accompagner les enseignants sur le terrain. Ainsi que le souligne Serge Rappaz, les conseillers multimédia réalisent un travail considérable et de qualité, mais leur nombre n’a jamais correspondu aux besoins réels.

Serge Rappaz, responsable MITIC (Médias, Images, Technologies de l'Information et de la Communication) pour le Valais romand et didacticien ICT à la HEP-VS à St-Maurice jusqu’à cette rentrée, a accepté, quelques jours avant sa prise de retraite, de regarder dans le rétroviseur des MITIC et de donner sa perception des virages à négocier pour le futur. Entre l’informatique scolaire et Serge Rappaz, c’est une longue histoire. Après l’Ecole normale, il a enseigné pendant six années, s’intéressant déjà à l’utilisation des outils audiovisuels en classe. Ayant découvert une annonce d’emploi pour un poste de responsable des moyens audiovisuels à l’ODIS (Office de documentation et d’information scolaires), après hésitation, il a postulé. Engagé, il a travaillé dans ce domaine pendant huit années, organisant notamment des cours pour les enseignants. A un moment donné, il a toutefois ressenti le besoin d’enrichir sa formation. Son chef d’alors, Jean-François Lovey, lui a accordé un congé sabbatique de deux années. A l’époque, les formations en matière de communication étaient rares, aussi il avait le choix entre la Belgique et le Québec. C’est finalement à Montréal qu’il s’est formé la 1re année dans ce domaine et la 2e en lien avec les APO (applications pédagogiques de l’ordinateur). A son retour, en 1988, l’ODIS s’était transformé en ORDP (Office de recherche et de documentation pédagogiques), avec un nouveau directeur, à savoir Jean-Pierre Salamin. Selon le principe de «qui va à la chasse perd sa place», son poste

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ormatique az a vu l’inf Serge Rapp is 1985. évoluer depu

était occupé par Jacques Dussez, et comme il fallait un responsable de l’informatique, Serge Rappaz a accepté de relever ce nouveau défi qui l’intéressait aussi. Pour preuve, en 1985 déjà, il avait organisé une après-midi de réflexion destinée aux enseignants sur le thème: «L’informatique a-t-elle sa place à l’école?». Et avant cela, il avait travaillé avec un Apple IIe, premier ordinateur produit à grande échelle, dans une classe de malentendants à l’école primaire des Collines à Sion. Dès l’année 2000, l’informatique, sous l’impulsion de Serge Sierro puis de Claude Roch, chefs successifs du Département de l’éducation, de la culture et du sport, a connu un réel développement dans le canton. Aux yeux de Serge Rappaz, il y a toutefois eu quelques erreurs d’aiguillage ayant ralenti la mise en place du projet, notamment du fait que les questions liées à l’informatique à l’école étaient traitées par deux services, celui de

Serge Rappaz, on peut imaginer que l’informatique à l’école a bien changé en près de 30 ans… Sur le plan des outils à disposition, l’évolution est assurément considérable. Par contre, en matière d’intégration dans les disciplines, malgré de nets progrès accomplis, il reste encore des efforts à faire. Les enseignants ont une meilleure connaissance technique des outils, cependant en classe ils doivent en plus en avoir une bonne maîtrise pédagogique, ce qui n’est pas encore le cas pour tous.

Pour en savoir plus sur les MITIC ou ICT http://ict.hepvs.ch (site MITIC de la HEP-VS) http://reves.ordp.vsnet.ch (fichothèque REVES) MITIC-VS sur Facebook @MiticVs sur Twitter www.plandetudes.ch/mitic (les MITIC dans le PER)

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Qu’entend-on concrètement par intégration des MITIC? Il y a intégration lorsque les technologies sont utilisées par l’élève pour apprendre, pour communiquer, pour créer et pour se protéger. L’intégration des MITIC figure désormais clairement dans les objectifs du PER en lien avec chaque domaine d’enseignement et dans une perspective interdisciplinaire, cependant ils doivent encore être mis en application, ce qui ne va pas de soi. Même si elles sont facultatives, les formations continues ont-elles porté leurs fruits? En partie seulement. Si les formations techniques ont fort bien marché, les cours à visée pédagogique ont rencontré nettement moins de succès. Ce qui peut se comprendre et personnellement je trouve bien que désormais cette dimension des MITIC soit directement placée sous la responsabilité des animateurs de branches. Quels sont actuellement les cours les plus suivis? Les cours dispensés par les conseillers multimédia sur la connaissance des outils de création, tels Didapages, ont reçu un bon accueil cet automne. Ces cours se situent à michemin entre la technique et la pédagogie, sans entrer dans les objectifs de branches. Les formations en établissement, mieux adaptées à la configuration géographique du canton, sont de loin les plus appréciées. Selon notre récente enquête (ndlr: cf. résultats publiés dans l’édition de septembre de Résonances), les enseignants demandent certes des outils et de la formation, mais aussi du coaching pour accompagner les équipes pédagogiques lors du lancement de projets. Et du côté de la formation initiale en HEP, peut-on dire que les nouveaux enseignants sont suffisamment experts en matière de MITIC? Jusqu’à présent, peu de temps était consacré à cet aspect, mais il était presque exclusivement dédié à la création d’une séquence pédago-

Quelques souvenirs L'annonce du projet ICT-VS par Serge Sierro en 2000. La création et diffusion de «Floppy mag», une douzaine de numéros d'un petit bulletin d'information d'ailleurs toujours présent à la Bibliothèque nationale suisse. La fois où les conseillers multimédia sont restés bloqués par la neige à Vissoie, suite à un séminaire de travail sur les futures orientations des ICT en Valais. L'organisation des différentes manifestations ICT et spécialement la journée du logiciel scolaire à St-Pierre-de-Clages en 2003.

gique intégrant les MITIC, à son expérimentation et à sa présentation devant les autres étudiants. Avec le nouveau plan d’études de la HEP, le temps d’enseignement en lien avec les MITIC est doublé. Même si les jeunes qui entrent en formation ont de meilleures connaissances techniques de certains outils, il leur reste à en découvrir leur utilisation peut-être moins ludique mais plus utile à leurs apprentissages. L’éducation aux médias ayant été intégrée aux MITIC, cet aspect est-il suffisamment pris en compte dans les classes valaisannes? Absolument pas. Aujourd’hui les enseignants valaisans ne sont pas formés à l’éducation des médias, ce qui constitue un frein considérable dans l’atteinte des objectifs du PER. La HEP devrait en outre envisager un cours exclusivement en lien avec cet aspect, d’autant que la prévention en relation avec les réseaux sociaux mériterait d’être abordée avec sérieux. De par votre expérience dans le domaine, quelles sont les orientations à prendre pour la suite de l’intégration pédagogique des MITIC? Puisque les animateurs de branches sont responsables de l’intégration pédagogique des MITIC, il est primordial qu’eux-mêmes soient à l’aise avec les outils technologiques et qu'on leur attribue le temps né-

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cessaire pour le faire. Idem pour les décideurs qui parfois ratent des virages par ignorance des apports pédagogiques des technologies sur le terrain. Par ailleurs, à mon sens, les élèves acquièrent des connaissances et des aptitudes hors de l’école qu’il s’agirait de mieux prendre en compte en classe. Et à l’école, d’un cycle d’apprentissage à l’autre, il me semblerait judicieux d’avoir un fil rouge pour les enseignants ainsi qu’un outil de suivi des compétences acquises par les élèves. Sur le plan des ressources numériques, je suis un peu étonné que si peu de mutualisation soit envisagé sur le plan romand, en lien avec l’introduction du PER. Par contre, l’initiative de la Médiathèque Valais souhaitant mettre en place un système de mise à disposition de ressources numériques me paraît judicieuse. Par ailleurs, la création d’un centre cantonal de compétences MITIC représente un enjeu essentiel pour l’avenir et j’espère qu’il se dotera de moyens suffisants – en ressources humaines et financières – pour permettre l’atteinte des objectifs du PER et de coordonner les formations des différents degrés d'enseignement. Les technologies évoluent constamment et il faut sans cesse s’adapter, donc le chantier MITIC doit rester ouvert en permanence. Propos recueillis par Nadia Revaz

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E du c at i on ph ys i qu e

L es «A» de l’éducation physique: Aide et Assurage

Dans le domaine des «A», plusieurs éléments s’inscrivent en lettres d’or au palmarès de l’éducation physique: Aider, Assurer, enseignement aux Agrès,… tout un Art en bref! De manière plus générale, il est important de relever que les domaines de l’EP nécessitant Aide et Assurage font partie du volet «sécurité», inhérent à chaque leçon, que ce soit en salle de gym, en bassin de natation ou à l’extérieur.

ter les suites délicates. Certains enfants, même très agiles, peuvent avoir de la peine à se gérer dans une situation à risque. Différents facteurs peuvent influencer le comportement des enfants face au défi: envie d’épater ses camarades, de se dépasser, un moment de distraction,… peuvent provoquer une situation périlleuse.

Avant la leçon: matériel vérifié, en bon état tapis, matelas déposés aux endroits où les enfants peuvent chuter matériel de premiers secours à disposition, procédures à jour leçon planifiée selon le niveau et l’âge des enfants

Saut écart.

Sous l’éclairage du PER, ce domaine se situe au carrefour entre l’axe 1, Condition physique et Santé, et l’axe 3, Pratiques sportives. Les composantes recherchées s’articulent autour du comportement respectant les règles fondamentales de sécurité, selon les pratiques sportives visées.

Compétences développées chez l’enfant Selon le BPA (Bureau de prévention des accidents), les compétences en matière de risque débutent par la prise de conscience du danger dans un premier temps, suivie dans un deuxième temps par la gestion de soi: comment adapter son comportement face au danger afin d’évi-

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En mettant l’enfant face à de multiples situations d’apprentissage, il deviendra plus performant dans ce domaine. En lui permettant de découvrir les mouvements fondamentaux sur et aux différents engins de la salle de gym, sa prise de conscience et sagestion de soi s’en trouveront affinées et développées.

Se maintenir en équilibre, grimper, tourner: pistes préalables Avant de fixer les éléments d’aide et d’assurage, plusieurs points obligatoires doivent être envisagés en amont et durant la séquence d’EP.

Pendant la leçon: les élèves retirent leurs montres et objets dangereux, portent une tenue adéquate ils sont échauffés ils connaissent les principes d’assurage les installations (réglages) respectent la taille des élèves les espaces proposés sont suffisamment protégés et spacieux

Trois temps et quatre questions Les moments d’aide/assurage doivent tout d’abord s’inscrire dans une démarche anticipée. Quand

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faut-il entrer en action? Trois cas de figure sont donnés par le Bureau de prévention des accidents: Risque faible: Feu vert: quelque chose peut toujours arriver, mais improbable au vu de l’apprentissage escompté (au maximum blessure légère). Risque moyen: Feu jaune: quelque chose peut se passer, quoiqu’improbable, les enfants ont besoin d’un certain courage. Risque élevé: Feu rouge: la demande est trop ambitieuse pour le niveau des enfants, la situation devient délicate et n’est plus sous contrôle stop de l’activité le plus rapidement possible (sans transmettre sa crainte aux enfants). D’une fois la situation au maximum du contrôle (le risque fait partie de la discipline…), les différents aspects de l’aide et de l’assurage peuvent alors se résumer en quatre questions essentielles: Question 1 Est-ce que je VEILLE (sans contact physique sauf si…) ou est-ce que j’AIDE (afin de faciliter le mouvement) et j’ASSURE (afin d’éviter la chute)? Ex. de veille: maintenir son épaule à disposition de quelqu’un qui traverse un banc basculant / avoir un bras à l’horizontale lors d’un appui renversé…

Cours de formation continue: Tous en piste! Ski - Carving La HEP vous propose une mise à jour de votre technique ainsi que des pistes pour l’enseignement, inscrivez-vous sans hésiter… Samedi 11 janvier 2014 9 h 30-15 h à Thyon 2000 Un début d’année sous le signe de la glisse…

Question 2 (si je veux aider et assurer) En quoi consiste le mouvement, comment puis-je aider la personne selon son manque de force, d’adresse, de souplesse? Et comment l’aider du début à la FIN du mouvement? Quel danger court la personne, comment pourrait-elle chuter ou se blesser? Question 3 Quelles prises utiliser afin de sécuriser de manière efficace? - opposées (en bague) - décalées (une main à un autre endroit ou autre moment du mouvement par rapport à l’autre) Question 4 Comment me protéger? - anticiper la chronologie du mouvement afin de ne pas me blesser moi-même ou... ne servir à rien! - se maintenir dos droit, appuis solides, jambes fléchies,... Ces questions permettent de situer le cadre dans lequel l’enseignant, voire un autre élève, va entrer en jeu et permettre à l’élève d’expérimenter le mouvement avec un maximum de sécurité. En voici un exemple avec le thème «s’appuyer» lors de franchissements entre-bras et écart par-dessus un mouton (prises opposées au biceps / saut entre-bras: l’assureur se tient à côté du mouton / saut écart: l’assureur anticipe le saut et accompagne le vol, jusqu’à la fin du mouvement). Vous trouverez sur le site de l'animation (http://animation.hepvs.ch/education-physique > Sécurité du matériel > Principes et assurage) des pistes pratiques pour les principaux mouvements aux agrès (version scolaire). Les animateurs se tiennent naturellement à votre disposition pour toute question ou souhait à ce propos. Bonne et riche période d’apprentissage de l’enseignement aux agrès! Le team «EP»: Nathalie Nanchen, Lionel Saillen, Gérard Schroeter

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Echo de la rédactrice Langage codé Les membres du Conseil de rédaction sont là pour proposer des thématiques, encourager la rédaction et parfois pour la recadrer. C’est grâce à eux et aux résultats de l’enquête menée auprès des lecteurs en 2011 que les articles ne dépassent plus trois pages, qu’ils sont davantage vulgarisés… Lors de la dernière séance du Conseil de rédaction, un taux anormalement élevé de sigles et acronymes a été relevé. En général, lors de la première occurrence, une parenthèse explicative ou une note est ajoutée, cependant il est vrai que trop c’est trop. J’avais aussi perçu cette prolifération, sans mesurer l’étendue des dégâts. La démonstration est faite, numéro d’octobre à l’appui. En voici un petit florilège issu du sommaire: MITIC, AC&M et AV, L2-L3… Très vite l’overdose devient évidence. Pour enrayer le mal, il faudrait que chaque auteur fasse un effort, n’oubliant pas que la revue est certes spécialisée, mais qu’elle devrait être lisible par les enseignants de tous les degrés et de tous les domaines. Et même si Résonances dépend du Département de la formation qui est aussi celui de la sécurité, il ne me semble pas que nous ayons pour mission de coder les messages et vous de les décoder. Certes, face à l’espionnage international, une phrase du type: «Axe thématique MSN 1525-35» peut faire son effet. Le PER (pour les non-initiés le Plan d’études romand) ne doit pas nous perdre, linguistiquement parlant. Révisons le dosage. Enfin essayons! Nadia Revaz

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D oc . pédagogi qu e

D VD-R documentaires: les suggestions du mois Les DVD-R sont à disposition des enseignants et des étudiants et sont déposés dans le site de St-Maurice. Par le biais du catalogue online de la Médiathèque Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuvent être réservés et retirés dans l’un des trois autres sites de la Médiathèque Valais moyennant un délai d’au minimum 72 heures (jours ouvrables). Leur emprunt est strictement réservé à des fins pédagogiques, pour une durée de 14 jours, avec possibilité de 5 prolongations tant que le document n’est pas réservé par un autre lecteur. Les enseignants peuvent exprimer leurs souhaits d’enregistrement pour le jeudi midi précédant la semaine de diffusion de l’émission à l’adresse suivante: documentation. pedagogique@mediatheque.ch

En raccourci Cahiers du Monde de l’intelligence

Réussite et neurosciences Le deuxième numéro des Cahiers, édition spéciale consacrée à un grand thème de l’intelligence, aborde la thématique de la réussite en lien avec les neurosciences. www.facebook.com/ monde.intelligence

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laises ont finalement gagné. Mais la passion du base jump a commencé à rameuter aussi les amateurs. Danger! (RTS)

Une vie dans les Alpes Emission Le doc, Diffusé sur RTS 2 le 04.02.2013, 50’ Cote 39(494) VIED ?

es ses montagn Suisse sans la it ra se ue Q

Débâcle dans les Alpes, [suivi de] Le tourisme du frisson mortel Emission Temps présent, Diffusé le 20.08.2013 sur RTS1, 2 x 27’ / Cote 55(4) DEBA 1. Les changements climatiques menacent le village de Boden dans l’Oberland bernois. Des laves torrentielles s’approchent été après été, mettant en péril ce hameau vieux de plusieurs siècles. Nous ne sommes pourtant qu’à 900 mètres d’altitude. La menace vient des sommets gelés en permanence, désormais fragilisés par la hausse des températures. Des pans entiers de paroi se détachent, menaçant la population. Le destin de Boden est annonciateur de ce qui attend les Alpes. 2. Malgré les six premiers morts de l’année – 41 depuis 1995 –, se jeter en bas d’une falaise avec un parachute fait recette dans l’Oberland bernois. Alors que Chamonix, l’Australie ou les Etats-Unis ont interdit le base jump, le petit village de Lauterbrunnen (BE) est devenu la Mecque de ce sport à haut risque. Entre petits arrangements et avantages touristiques, les pros des fa-

Que serait la Suisse sans ses montagnes? A la fois partie intégrante du mythe fondateur, aire de loisirs, source de richesse et de toutes les nostalgies, les Alpes revêtent ici une importance toute particulière. Pour s’en convaincre, il suffit de suivre les quatre personnages de ce film, aussi différents dans leurs parcours qu’égaux devant leur amour de la montagne. (RTS)

A voir aussi Passion patrimoine: un balcon sur les Alpes (Des racines et des ailes), Diffusé le 29.02.2012 sur FR3, 104’ / Cote 39(44) PASS Le Valais (Les aventures culinaires de Sarah Wiener dans les Alpes), Diffusé le 23.04.2010 sur Arte, 44’ / Cote 39(494) VS AVEN MV Valais - St-Maurice Marie-Françoise Moulin

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F r an ç ai s

L ’Année de la lecture

est fixé au samedi 8 mars 2014. L’auteur qui récoltera le plus de votes dans chaque catégorie sera récompensé d’un prix remis au Salon du livre de Genève. Deux classes tirées au sort seront invitées à la remise du Prix. www.isjm.ch - www.payot.ch

La Semaine romande de la lecture, organisée par le Syndicat romand des enseignants avec la collaboration de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin, est devenue le marronnier du mois de novembre. www.semaine-romandelecture.ch Inutile de dire que les propositions d’activités autour des mots, invitant à lire autrement à l’école, ne se limitent pas à cette période phare de l’année scolaire. Revenons sur quelques autres activités susceptibles d’intéresser les classes de tous les degrés. Pour le primaire, mentionnons la Bataille des livres qui s’adresse à des élèves de 8 à 12 ans et qui invite les participants à découvrir une sélection variée de romans francophones. La BdL est une association de promotion de la lecture présente dans 7 pays francophones: Suisse, Haïti, Canada, Sénégal, Belgique, Rwanda et France. Si cette

Nadia Revaz

htt //b t ill d li http://bataille-des-livres.ch h

année, le lancement a été donné, lui aussi en novembre, vous pouvez y songer pour l’année scolaire prochaine et d’ores et déjà consulter le site internet entièrement relooké. http://bataille-des-livres.ch Le Prix Enfantaisie 2014, organisé en partenariat avec Payot Libraire et la Radio Télévision Suisse (RTS), récompense deux ouvrages de littérature jeunesse dans les catégories suivantes: les albums (7-9 ans) et les romans (10-12 ans). Le délai pour le retour des bulletins de vote

Journée sur l’environnement numérique à l’ECCG de Martigny Afin de sensibiliser les jeunes à l'environnement numérique moderne, l'Ecole de Commerce et de Culture générale (ECCG) de Martigny a organisé, le 18 novembre dernier, sous l’impulsion de Benjamin Camprubi, enseignant à l’ECCG, et de Jean-Philippe Lonfat, directeur de l’école, une journée sur le thème des nouvelles technologies, entre prévention et découverte. Les étudiants ont pu assister à des conférences (sur les dangers d’internet, sur le respect des droits d’auteur, sur www.wikimedia.org, etc.), visionner des films, participer à des visites (institut de recherche Idiap à Martigny) et à des ateliers (Apple-iPad, Linux / Prezi, Wikipédia, etc.). Article en ligne en lien avec cette journée sur www.resonances-vs.ch

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Pour le cycle d’orientation, Lire et délire, avec son Prix Littéraire RTS ados, concerne les élèves au-delà des sept classes qui participent activement, puisqu’un vote est organisé pour décerner le Délire d’or. Ce prix est aussi l’occasion de bénéficier de suggestions de lecture adaptées pour les adolescents. www.rts.ch/jeunesse/lire-delire Destiné au secondaire II général et professionnel, le Roman des Romands est aussi une occasion de découvrir une sélection de livres de qualité pour permettre aux jeunes de se familiariser avec la littérature contemporaine. www.romandesromands.ch/ selection.php A cela s’ajoutent évidemment les diverses actions mises en place par l’Institut suisse jeunesse et médias (les Ribambelles, les Virus lecture…), les suggestions des bibliothécaires, etc. www.isjm.ch Et d’une Année de la lecture à l’autre, de nouvelles pistes s’ajoutent. Pour renouveler votre stock d’idées afin d’inciter vos élèvesétudiants-apprentis à la joie de lire, vous pouvez consulter le «Pearltrees» de l’équipe Lecture à l’école (Animations - promotion - lecture - écoles - Suisse), mais aussi l’enrichir. http://pear.ly/bdXkv

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D u c ôt é de la H EP -V S

Des étudiants explorent

des biographies d’enseignants Petites écoles dans les régions alpines: des étudiants explorent des biographies d’enseignants.

L'évolution démographique, les changements sociaux, la fluidité de l'information et l’augmentation de la mobilité et ce jusque dans le plus petit hameau sont autant de facteurs qui ont fondamentalement bouleversé l'école au cours des dernières décennies dans les régions alpines. Les témoignages des personnes qui ont pris une part plus ou moins active dans ces changements, en qualité d’écolier 1, dans le cadre de leur formation ou finalement de l’exercice de leur profession d’enseignant, revêtent donc une importance toute particulière. Cependant, ces sources orales ont reçu trop peu d'attention dans le cadre des études portant sur l’histoire de l'Ecole. C’est en partie pour pallier ce manque que la Libera Università di Bolzano ainsi que les Hautes Ecoles pédagogiques des Grisons et du Valais ont mis sur pied ce projet transrégional. «Récits de vie – écoles dans les régions alpines de 1930 à 1970» a été mené de concert avec des étudiants de ces trois hautes écoles. Au cours du semestre de printemps 2012 et encadrés par des enseignants-chercheurs, ceux-ci ont interrogé des enseignants à la retraite, nés entre 1928 et 1955.

www.hepvs.ch

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Sur la base de ces récits autobiographiques d’enseignants interrogés dans les trois régions alpines, les étudiants ont développé 104 portraits correspondants. Ceux-ci ont permis d’établir des biographies scolaires et professionnelles en mettant l’accent sur «enfance et scolarité obligatoire», «formation» et «l'école comme terrain professionnel».

que les cantons des Grisons et du Valais introduit ces portraits. Johannes Flury écrit au nom des trois directions des institutions participantes dans la préface de l’ouvrage: «Il est important de mieux connaître et de garder une trace de ces années, parce qu’elles ne se reproduiront pas. Lorsque des étudiants, dans le cadre de leur formation à l’enseignement, participent à faire surgir de tels souvenirs, ils réfléchissent et mettent le tout par écrit, leur permettant ainsi d'être conscients de l’histoire de leur profession. Grâce à cette étude, les données sont prêtes; elles donnent lieu à de nombreuses autres questions, mais pas seulement, à du respect, de l’estime, et peut-être aussi à des critiques et des récusations.» Une présentation publique de cet ouvrage par la HEP-VS se tiendra le 7 mars 2014 à Sion. Alain Metry & Edmund Steiner, enseignants-chercheurs HEP-VS (Traduction Zoe Moody)

Notes 1

Ces portraits ont été publiés en 2013 dans un recueil en allemand. 21 portraits portant sur des enseignants du Valais romand ont été réalisés par des étudiants francophones de la HEP-VS en semestre d'échange (2e semestre), puis traduits en allemand. Un cadrage historique général relatif à l’histoire de l’école dans la province autonome de Bolzano (Tyrol-Sud) ainsi

Dans le cadre de ce texte, le masculin est utilisé dans son sens générique et désigne, sans discrimination aucune, le masculin comme le féminin.

Référence bibliographique Annemarie Augschöll Blasbichler, Leci Flepp, Edmund Steiner, Doreen Cerny, Gian-Paolo Curcio, Alain Metry (Hrsg.). (2013). Schule, Ausbildung und Beruf im alpinen Raum. Berufsbiografische Porträts von Südtiroler, Bündner und Walliser Lehrpersonen, aufgezeichnet von Studierenden. Brixen: Verlag A. Weger.

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Sc i en c es h u m ai n es

Géographie 3P :

vivre une enquête

Samuel Fierz

par les modules d’introduction, le module 1, l’enquête dans le quartier, le module de synthèse.

Un nouveau moyen d’enseignement a été introduit en 3P. Il est le premier des moyens romands édités dans le domaine des Sciences humaines et sociales (Géographie, Histoire, Citoyenneté).

Un quartier, un livre, un fichier Les démarches proposées permettent de faire de la géographie à l’échelle de son quartier. Pour l’élève de 3e primaire, l’espace du quartier est utilisé pour habiter, pour jouer, pour se déplacer. Alternant activités communes et individuelles à l’aide du livre et du fichier, les modules proposent d’étudier tout cela: Module d’introduction (M0) Quel est le problème? Module 1: De quoi a-t-on besoin pour habiter? Module «Enquête» dans le quartier Modules 2 et 3: Quels bâtiments habiter? Modules 4, 5 et 6: Où habiter? Pourquoi habiter là? Modules 7, 8 et 9: Comment disposer d’eau potable ou d’électricité? Où aller faire ses courses?

Des propositions de fils rouges annuels sont offertes en page 25 du guide didactique (scénario). Un nouveau moyen d’enseignement a été introduit en 3P.

Document pour l’enseignant 1 Le guide didactique 2 explique comment circuler dans les modules et les choisir. En effet, les auteurs ont proposé une palette de modules pour répondre à la diversité des classes romandes. A chaque enseignant d’y faire son marché en fonction de son contexte d’enseignement: Utiliser un thème d’actualité locale, par exemple: des travaux sont effectués dans la rue et permettent de voir les conduites qui alimentent les logements en eau et électricité, on choisira l’un des modules 7, 8 ou 9. Garder la souplesse et le plaisir: tenir compte de ses compétences, des envies des élèves, du désir de varier, etc.

Vivre une enquête de classe Le moyen est assez léché et donne l’impression que tout y est. Il manque cependant une chose que seul l’enseignant peut créer: l’envie de comprendre comment nous habitons, le questionnement des élèves, l’organisation d’activités pour y répondre, les bilans, les retours aux questions et le lancement de nouvelles recherches… en bref, la dynamique d’enquête qui fait la saveur d’un travail en géographie (Guide didactique p. 19).

Notes 1

Voir le site http://animation.hepvs.ch/ sciences-humaines

2

A télécharger sur le site du PER www.plandetudes.ch

En raccourci Sciences humaines

En vérifiant les «incontournables»:

Modules 10 et 11: Où et comment pratiquer nos loisirs dans le quartier ou autour du logement?

Equilibrer les différents types d’apprentissage exercés (voir PER: se questionner et analyser, utiliser des outils pour s’informer, se construire des repères).

Module de synthèse (M12) Quel est l’habitat idéal?

Offrir une cohérence dans l’articulation, notamment en passant

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Ecrire et école Ecrire, du roman au SMS, tel est le titre du dernier numéro de Sciences humaines. Hors dossier, il est question de l’école, via 5 sujets qui fâchent: genre, économie, morale, religion et histoire. www.scienceshumaines.com

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CPVAL

Degrés de couverture S’il est aujourd’hui un critère de pilotage essentiel pour les Caisses de pensions, c’est bien le degré de couverture. De quoi s’agit-il exactement? Egalement appelé taux de couverture, ce degré est un indicateur de la situation financière de la Caisse de pensions à une date donnée. Il est égal au rapport entre la fortune nette de prévoyance et les engagements (avoirs des assurés actifs, réserves pour le paiement des rentes et provisions techniques).

Signification du degré de couverture Une Caisse de pensions dont le degré de couverture est au moins égal à 100% satisfait aux exigences légales en matière d’équilibre financier. En revanche, si ce degré devait être inférieur à 100%, la Caisse serait en situation de découvert et elle devrait alors prendre des mesures d’assainissement. Celles-ci sont flexibles en fonction de la gravité de la sous-couverture, un degré de couverture à 90% indiquant une sous-couverture importante. Pour être applicables, les mesures d’assainissement doivent être prévues par le règlement de la Caisse. Elles consistent généralement en des hausses de cotisations, à des réductions, voire des suspensions de rémunération des comptes-épargne des assurés actifs, à un prélèvement de cotisations temporaires d’assainissement ou encore une recapitalisation. Des mesures pas très agréables, à vrai dire.

Situation des Caisses de droit public S’il est impératif pour les Caisses privées de présenter un degré de couverture de 100%, il n’en est pas ainsi pour les Caisses de droit pu-

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Patrice Vernier

ment depuis quelques années et CPVAL doit à nouveau faire face à de nouvelles exigences du législateur.

Nouveautés législatives blic; en effet, la garantie et la pérennité d’une collectivité publique rendent peu probable la liquidation totale d’une Caisse de pensions publique. Aussi, le législateur a autorisé ces dernières à rester en souscapitalisation sans devoir prendre, de ce fait, des mesures d’assainissement. En revanche, depuis le 1er janvier 2012, celles-ci ont jusqu’au 31 décembre 2051 pour atteindre un degré de couverture de 80%.

La loi fédérale sur les institutions de prévoyance de droit public est entrée en vigueur au 1er janvier 2012. Selon ces dispositions, il appartient à l’organe suprême (Comité) de déterminer d’ici au 31 décembre 2013, les nouveaux degrés de couverture de la Caisse avec effet rétroactif

CPVAL a réussi à fortement améliorer sa situation financière.

Qu’en est-il de CPVAL? Suite aux diverses mesures prises depuis 2007 par l’Etat, les assurés, les rentiers et les employeurs, CPVAL a réussi à fortement améliorer sa situation financière et affiche à fin décembre 2012 un degré de couverture de 79,1%. Comparativement aux autres Caisses publiques romandes, CPVAL bénéficie d’une situation enviable. Néanmoins, la législation en matière de prévoyance professionnelle bouge énormé-

au 1er janvier 2012. Cela revient à dire que CPVAL connaîtra désormais quatre degrés de couverture: celui déjà déterminé aujourd’hui, le degré de couverture des bénéficiaires de rente qui devra toujours être de 100%, le degré de couverture des assurés actifs et le degré de couverture global calculé sans une éventuelle réserve de fluctuation de valeur (RFV). Les trois derniers degrés évoqués serviront de plancher

C’était écrit dans L’Ami des Régens en

1854

«L’éducation, à proprement parler, est l’art de manier et de façonner les esprits. C’est de toutes les sciences la plus difficile, la plus rare et en même temps la plus importante, mais qu’on n’étudie point assez.» L’Ami des Régens, journal pédagogique pour les écoles françaises du Valais, 1er décembre 1854

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à l’équilibre financier et ne devront plus être transgressés à la baisse faute de devoir dès lors prendre des mesures d’assainissement. Le législateur permet de façon unique aux Caisses publiques de se doter d’une RFV alors que jusqu’à présent la constitution de cette réserve était interdite. Disposer d’une RFV aujourd’hui est indispensable compte tenu de l’évolution très volatile des marchés financiers si une Caisse veut éviter de devoir prendre des mesures d’assainissement dès les premiers résultats annuels négatifs. Ceci semble évident, mais une telle décision a également un impact sur la portée de la garantie de l’Etat. En cas de constitution d’une RFV, la garantie sur le découvert devient plus importante.

Nouveau degré de couverture (pour les bénéficiaires de rente): 100% Nouveau degré de couverture (pour les assurés actifs): 45,4% Nouveau degré de couverture (global avec RFV): 71,5% Montant de la garantie de l’Etat: 1’114 mios Cette situation lui permettrait d’avoir un coussin de sécurité de 5,1% (76,6%-71,5%) utilisable en cas de mauvais résultats financiers avant de devoir prendre immédiatement des mesures d’assainissement.

Conclusion Voilà le nouveau défi auquel est confronté le Comité de la Caisse compétent pour décider; néanmoins, vu les implications financières que cela comporte, il va de soi que les négociations sont actuellement en cours avec l’Etat en prenant en considération aussi bien des critères juridiques que des critères financiers. La décision sera prise d’ici la fin de l’année. Les recommandations des experts et la prudence vont dans le sens d’une constitution de RFV… Sage solution.

www.cpval.ch

Un exemple pour illustrer la situation de CPVAL au 1er janvier 2012: Degré de couverture tel que connu jusqu’à aujourd’hui: 76,6% Nouveau degré de couverture (pour les bénéficiaires de rente): 100% Nouveau degré de couverture (pour les assurés actifs): 55,2% Nouveau degré de couverture (global sans RFV): 76,6% Montant de la garantie de l’Etat: 914 mios Si CPVAL maintient le montant de la garantie tel quel et donc ne constitue pas de RFV, il est très probable qu’après une mauvaise année boursière, elle doive prendre des mesures d’assainissement. Si CPVAL décide de constituer une RFV de CHF 200 mios. au 1er janvier 2012, la situation serait la suivante: Degré de couverture tel que connu jusqu’à aujourd’hui: 76,6%

En raccourci Association lire et écrire

Nouveau site internet Qu’est-ce que l’illettrisme? L’analphabétisme? Est-ce que le phénomène de l’illettrisme est aussi une réalité en Suisse? Qui est concerné par l’illettrisme? Comment s’inscrire à un cours de lecture et d’écriture? Comment motiver un adulte ne maîtrisant pas les compétences de base à suivre une formation? Autant de questions auxquelles le nouveau site Internet répond. www.lire-et-ecrire.ch Médiathèque Valais

Plateforme de prêt d’e-books La Médiathèque Valais propose d’emprunter à distance, depuis chez soi, et gratuitement, des livres numériques. Plusieurs milliers de titres sont disponibles. Les livres sont proposés aux formats ePub et PDF et peuvent être consultés en ligne ou téléchargés pour une durée de 28 jours. www.mediatheque.ch > Ebooks, livres à télécharger Gymnases suisses

Renforcer l’italien Pratiquement tous les gymnases suisses proposent un enseignement de l’italien. Cependant, cette discipline ne compte pas partout pour la maturité, comme le prévoit le règlement sur la reconnaissance des certificats de maturité. C’est ce que constate le rapport publié aujourd’hui par un groupe de travail de la Commission suisse de maturité (CSM). Celui-ci présente également des recommandations pour renforcer l’enseignement de l’italien tout en donnant aux cantons une plus grande liberté dans l’aménagement de cette offre. www.news.admin.ch

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R evu e de pr es s e

D ’un numéro à l’autre Burn out

Des enfants poussés à réussir Ils réussissent bien, on les veut meilleurs. A l’école et en dehors. Les pédopsychiatres voient un nombre croissant de gamins brisés par trop d’exigences. Ça commence parfois dès la maternelle. Ça continue en primaire et au collège. «On voit arriver de plus en plus d’enfants pour des épisodes anxieux ou dépressifs, avec des troubles du sommeil et une grande difficulté à gérer les examens», explique Nathalie Franc, pédopsychiatre au CHU de Montpellier. «C’est bien de stimuler les enfants, tous les parents veulent qu’ils réussissent. C’est fondateur. Mais ça peut être délétère si on y associe des attentes extrêmement élevées en termes de performance et si on se projette dans cette réussite», souligne-t-elle. MidiLibre.fr (14.10)

Venir étudier en Suisse

Un parcours semé d’embûches

Il est très difficile pour les étrangers dont le pays figure sur la «liste noire» de l’ODM (Office fédéral des migrations) d’entamer des études en Suisse. En règle générale, l’Office cantonal de la population (OCP) est habilité à rendre la décision finale concernant l’entrée en Suisse d’un étudiant étranger en vue d’une formation ou d’un perfectionnement. Mais dans le cas des pays listés, l’autorité fédérale supplante ce droit et rend son verdict en dernière instance. Le Courrier (15.10)

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Forum

A bas la crise Camille et Malorie, Anny et Thomas… l’enseignement en binôme pour décrocher le brevet. D’un bout à l’autre de la France, ces acteurs de la solidarité refusent de courber l’échine et prônent l’action sur le terrain. Malorie et Camille sont l’un des 24 «binômes» qui se mettent en place au collège Camille-Claudel, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Elles vont se retrouver chaque vendredi après les cours dans le cadre du dispositif ZupdeCo, une association qui accompagne des collégiens de milieux défavorisés, fragiles scolairement, mais motivés. Au programme: de l’aide aux devoirs en maths et en français, mais aussi un travail sur le comportement, sur l’estime de soi et sur l’orientation. ZupdeCo demande aux collégiens de s’inscrire sur trois ans afin de les mener jusqu’au brevet. Libération (17.10)

Education

Et si on appliquait le modèle allemand? L’école allemande ne ressemble pas à l’institution française. La vie scolaire occupe une place plus modeste dans la vie des jeunes Allemands, notamment parce que la prise en charge des enfants par la collectivité est, à tous les âges, moins globale: par exemple il n’y a pas d’infirmerie dans les collèges et les lycées. Très peu ou pas de surveillants aussi. Pas de gardien qui reste à la porte de l’établissement pour surveiller les entrées et les sorties, pas ou peu de cantines. Inimaginable en France. Et pour revenir au métier d’enseignant, les Français doivent-ils envier leurs collègues allemands? Sûrement pour le premier degré, mais pas forcément dans le secondaire. Autre différence: la liberté pédagogique. Une valeur cardinale pour les enseignants français. Slate.fr (18.10)

Mondialisation

Le bel avenir de la langue française Le français fut-il ou non jamais «universel», disons entre le siècle de Louis XIV et notre époque dominée par l’anglo-américain? Le français serait-il en voie de marginalisation, et le concept de francophonie, créé originellement par le poète sénégalais Léopold Sédar Senghor, puis institutionnalisé depuis 1997, ne serait-il qu’un combat d’arrière-garde? Ô surprise, la langue française, en vérité, n’a jamais été autant parlée dans le monde qu’aujourd’hui. On a pu concrètement le vérifier à New York au début du mois de septembre, lors de l’assemblée générale des Nations Unies. Trentecinq chefs d’État et de gouvernement s’exprimèrent dans leur langue officielle, qui se trouve être le français… L’Hebdo, blog (21.10)

Flipped school

L’école inversée Tout commence il y a quelques années, à Clintondale, au nord de Detroit, dans une région loin d’être privilégiée. Le proviseur

d’un lycée poste sur YouTube des vidéos de tactiques de baseball pour l’équipe de ses fils. Il s’aperçoit que non seulement les jeunes joueurs regardent ces vidéos, mais ils les regardent plusieurs fois… Ils assimilent les stratégies et cela laisse plus de temps, à l’entraînement, pour la mise en application et la pratique. A la rentrée suivante, ce proviseur demande à un de ses enseignants en sciences sociales de tenter une inversion avec une classe: mettre des cours en ligne et consacrer les heures de classes aux questions et à la pratique. A la fin de l’année, cette classe obtient de meilleurs résultats que les autres. Le proviseur va donc voir l’entreprise qui développe le logiciel de capture d’écran pour ses vidéos de baseball et leur dit: «je veux faire une école». InternetActu.net (21.10)

Pro Juventute

Cybermobbing L’envoi d’images érotiques ou pornographiques par téléphone portable représente un danger grandissant de cybermobbing pour les jeunes concernés et les écoles. A travers une campagne nationale, Pro Juventute informe sur les risques du «sexting», alors que 70% de la population n’en discute jamais. Selon une étude récente, 6% des adolescents interrogés affirment avoir déjà envoyé par téléphone portable des photos ou vidéos érotiques les mettant en scène. Il existe donc en Suisse un grand besoin de sensibilisation sur ce nouveau type de risque pour la jeunesse. Quotidien Jurassien (21.10)

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Ecole romande

Les enseignants se disent étouffés Alors que le Plan d’études romand (PER) est mis en œuvre depuis la rentrée dans tous les cantons, «les enseignants sont écrasés sous les directives et autres instructions administratives qui l’accompagnent», estime Georges Pasquier, président du syndicat des enseignants romands (SER). Le problème serait particulièrement sensible à Genève et dans le canton de Vaud. La multiplication des tracas administratifs pousse certains enseignants à baisser les bras. Certains renoncent par exemple à organiser les sorties d’observation en forêt à cause de la multiplication des formulaires à remplir. Le Temps (22.10)

Sport et performances scolaire

Les étudiants libanais et la lecture

Colère en Espagne

La lecture serait-elle aujourd’hui l’apanage des littéraires et des intellos? «Campus», site du quotidien libanais L’Orient le Jour, a mené une enquête auprès de 50 étudiants libanais. Ce n’est pas une simple intuition: les étudiants libanais lisent beaucoup moins qu’il y a une ou deux décennies. Trente-sept étudiants sur 50 avouent détester cette activité. Ce rejet catégorique trouve le plus souvent ses racines dans leur enfance. 6 étudiants pensent que les livres sont bons pour les autres, les premiers de la classe, les retraités, les profs, les parents. Eux, ils ont mieux à faire. Sur les 50 étudiants interrogés, 5 ont déclaré qu’ils apprécient la lecture sans être pour autant des lecteurs assidus. Ceux-là lisent raisonnablement pour se cultiver ou parce qu’ils sont curieux. Seuls 2 étudiants clament haut et fort avoir un goût prononcé pour la lecture. L’Orient le jour (26.10)

Le ministère de l’Education espagnol a déclenché un nouveau tollé en décidant de supprimer, en cours d’année, certaines bourses accordées aux étudiants du programme européen Erasmus avant de faire partiellement machine arrière. Selon un décret publié sans publicité le 29 octobre, la somme des aides accordées, réduite de moitié en 2012, doit être concentrée sur ceux dont les revenus sont les plus faibles et bénéficiant d’une bourse générale. Face à un mur de critiques, y compris provenant de son propre camp conservateur ainsi que de la Commission européenne, le ministre très contesté de l’Education José Ignacio Wert a corrigé le tir, maintenant l’ensemble des bourses mais uniquement pour cette année. La Libre.be (5.11)

Ecole primaire genevoise

Les directeurs doivent enseigner A Genève, la commission de l’enseignement a accepté une motion de l’UDC demandant que les directeurs d’établissement du primaire consacrent 50% de leur temps à l’enseignement. Il y a cependant deux écueils. D’abord, tous les directeurs n’ont pas la formation pédagogique et ensuite, est-il raisonnable de verser des salaires de haut fonctionnaire pour enseigner? Le Courrier (1.11)

Concours

Corrélation

Des chercheurs de l’Université de Dundee en Ecosse ont étudié quelque 5000 jeunes Britanniques, suivis depuis leur naissance au début des années 1990, en comparant leurs performances physiques et scolaires respectivement à 11 ans, 13 ans et 16 ans. La durée et l’intensité de l’activité physique étaient mesurées par un accéléromètre (ou capteur) sur une période pouvant aller de trois à sept jours. En comparant les performances scolaires des enfants en anglais, en mathématiques et en science, les chercheurs ont découvert une corrélation avec la quantité d’activité physique déployée, avec un avantage pour les filles en ce qui concerne les matières scientifiques. Fémina (22.10)

Erasmus

Est-ce la rupture?

Ecole de demain Ecole low cost

Le cours est dans la machine Tous les élèves de 3e année des 134 Bridge International Academies suivent sur une tablette numérique un cours sur le triangle, ses angles et ses côtés. Ceux de 2e année, eux, sont plongés dans leur programme de lecture. Tel est le principe de ces écoles low cost qui scolarisent désormais 50'000 élèves au Kenya: tout le monde fait la même chose au même moment, et le cours est dans la machine, c’est-à-dire dans la tablette numérique. Quant au maître, il a pour mission d’aider à l’acquisition des savoirs, pas de les dispenser. Ces écoles sont nées d’une conversation entre trois militants américains de l’éducation pour tous. Jay Kimmelman, cofondateur de l’éditeur de logiciels Edusoft, l’anthropologue Shannon May et le spécialiste du jeu éducatif Phil Frei sont partis d’une question simple: «Comment transposer à l’école ce que Starbucks a fait avec le café? Servir partout un même produit de qualité, pas cher.» Le Monde (25.10)

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013

Le meilleur prof du monde Un concours du meilleur prof du monde va être lancé aux Emirats Arabes Unis par le Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum et la fondation Varkey GEMS, qui œuvre pour améliorer l’accès à l’éducation des enfants défavorisés. Avec, à la clé, un prix d’1 million de dollars pour le gagnant. Ce dernier sera choisi parmi les candidatures envoyées individuellement par les pays participant au concours. Les candidats seront jugés par un jury international, composé notamment d’«anciens leaders provenant du monde entier», d’«experts de l’éducation» et d’étudiants. Vousnousils (5.11)

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AC&M

Petite histoire dans un cadre Idée proposée par Anne Delacoste 5/6 HarmoS

Voici une séquence d’AC&M qui fait la part belle à la perception, l’un des quatre axes à travailler en AC&M. Les notions visitées sont celles de matières et de structures ainsi que celle de mise en scène. L’objectif principal de ce travail est de développer et d’enrichir ses perceptions sensorielles en exerçant le regard et le toucher. Les enfants devront identifier et comparer différentes matières et structures de textiles. Pour cela, ranger dans deux sacs opaques des lots identiques de carrés de tissu en tout genre et proposer aux élèves: de les réunir par couple uniquement en les palpant, une main dans chaque sac de tirer au sort un élément et de lui attribuer un adjectif qualifica-

tif (lisse, souple, léger, rigide…) puis d’imaginer quelle sorte vêtement l’on peut confectionner avec ce genre de tissu de classer les textiles: du plus lisse au plus rugueux, du plus gai au plus triste, du plus solide au plus fragile, du plus léger au plus lourd... La réussite de la phase expression dépend pour beaucoup de l’amorce que nous fournissons aux élèves, de la manière dont nous formulons les consignes de travail. Pour cette séquence, les enfants doivent représenter, dans un cadre en bois, de petits personnages, très stylisés, reconnaissables à leurs vêtements. Ils exploitent et sélectionnent les matières et les matériaux les plus appropriés au thème proposé: Personnages sous la pluie Ma famille La foule Les Rois Mages Enfants du monde ... Les techniques utilisées pour ce travail permettent de développer la motricité fine. Les élèves:

Les élèves L élè dé découpentt d de petits tit personnages allumettes.

laine, de fil de fer, de perles et autres petits accessoires, répondant à l’énoncé proposé à la classe La phase culture sera l’occasion de présenter ou de demander à un élève de présenter un vêtement traditionnel de sa région d’origine (le kimono, le costume anniviard, le boubou...).

Variantes Travailler les personnages sur des petits bâtons de glace et les piquer dans du plâtre.

Assemblent un cadre en bois Découpent de petits personnages allumettes dans du carton fin Les recouvrent d’une fine couche de pâte à bois

Utiliser des lames de parquet (12 cm / 2 cm) pour préparer le cadre. Danielle Salamin Muller, animatrice AC&M

Les peignent Une séquence d’AC&M qui fait la part belle à la perception.

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Puis drapent les personnages de petits morceaux d’étoffe, de

http://animation.hepvs.ch/acm

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013


p

E xam en s

L es examens cantonaux: un processus itératif… Alors que les analyses des examens cantonaux 2013 ont été présentées aux différents acteurs impliqués, les modalités générales d’organisation des examens 2014 sont publiées. Le croisement de ces deux étapes dans un même numéro de Résonances montre, si besoin est, qu’il s’agit d’un processus cyclique. Reste que ces deux jalons ne sont de loin pas les seuls et que de nombreux acteurs interviennent avec des besoins parfois différents. Pour mieux connaître ce processus, nous vous proposons de rappeler quels en sont les phases et les enjeux. Afin d’enrichir ces propos, différents intervenants ont été rencontrés.

Les examens cantonaux en bref L’objectif des examens est de mesurer le degré de maîtrise par les élèves des objectifs d’apprentissage du PER dans les disciplines évaluées. Le barème adopté est lié au degré global d’atteinte des objectifs et ne varie pas en fonction des résultats des élèves. Le taux de rendement attendu dans une épreuve externe est fixé entre 70 et 75%.

Pré-test: de la rédaction à la validation Toute épreuve cantonale est d’abord validée. Pour ce faire, les animateurs et rédacteurs de chaque discipline préparent un examen qui va être proposé à 3 classes «test» pour chaque degré (4P, 6P, 1CO, 3CO). Cette épreuve, qui après validation deviendra l’examen cantonal,

est testée en mai de l’année précédant la passation, quand les élèves ont terminé le programme. Afin de garantir une analyse efficiente de ces premiers résultats, l’Unité de recherche et de développement du système de formation (URD) prépare une grille de validation, qui

permet aux enseignants «valideurs» de récolter les données nécessaires. Ces éléments concernent essentiellement les résultats obtenus par les élèves, mais également le temps à disposition pour effectuer les différentes parties de l’examen. Sur cette base, l’URD apporte des éléments d’analyse statistique, en particulier les taux de rendement, qui enrichissent le travail de validation effectué par les équipes de rédaction, ainsi que le retour des valideurs qui apportent des éléments importants quant au «perçu» des élèves. Ces analyses contribuent à une structure équilibrée des épreuves, à ajuster le niveau des exigences et le temps mis à disposition. La validation aide à la décision du maintien, de la modification ou de la suppression d’items si besoin. Si un nouvel exercice devait être proposé, il ne pourrait cependant pas être testé avant l’examen, c’est le seul bémol relevé par les animateurs qui apprécient ce processus de validation. Cette phase est primordiale dans l’élaboration et la rédaction de l’examen définitif.

Du pré-test à l’examen: étapes et acteurs 1. Rédaction de l’épreuve de validation Animateurs / rédacteurs 2. Préparation des grilles de validation URD 3. Passation des examens de validation Valideurs (3 classes «test» par degré) 4. Analyse des résultats: rapport de validation URD 5. Bilan de la validation des examens Animateurs / rédacteurs / inspecteurs

6. Mise à jour des formulaires ISM URD / ISM 7. Passation des examens (+ correction et saisie des points) Enseignants 4P, 6P, 1CO et 3 CO 8. Analyse des résultats URD 9. Exploitation des résultats SE / inspecteurs / animateurs / rédacteurs / directions / enseignants

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Examen: de la passation à l’exploitation des résultats Les examens sont placés sous la responsabilité du Service de l’enseignement. Un collaborateur scientifique assure la conduite de l’ensemble du processus et s’adjoint la collaboration de deux inspecteurs, l’un assurant le suivi des épreuves de l’école primaire et l’autre du cycle d’orientation. Les directions et enseignants gèrent la passation des épreuves, leur correction, mais aussi la saisie des points dans ISM qui sont récoltés par partie, respectivement par compétence (compréhension de l’oral/de l’écrit; production de l’oral/ de l’écrit; fonctionnement de la langue) pour les langues et par exercice pour les maths et les sciences. Les particularités des disciplines scientifiques nécessitent un report des résultats plus détaillé, donc plus astreignant, car dans une même partie d’examen plusieurs axes thématiques sont évalués. Sans ce report, une étude cohérente des données n’est pas possible. Nombre d’enseignants trouvent ici une réponse à une question récurrente sur la manière distincte de reporter les points. L’analyse détaillée des résultats effectuée chaque année permet principalement de: déterminer le niveau global de maîtrise des objectifs par les élèves d’une classe, d’un établissement, du canton, mettre en évidence d’éventuelles déficiences par rapport à certains objectifs grâce à l’analyse par item ou groupe d’items,

fournir des éléments de comparaison, au sein d’un même niveau (élèves, classes, établissement), ainsi qu’entre systèmes (sexe, classes à un ou plusieurs degrés, etc.) pour contribuer à la réflexion et favoriser des régulations adaptées, inciter à une autoanalyse, adapter, améliorer les examens. Les synthèses des résultats sont transmises aux inspecteurs et directions d’établissement qui les communiquent ensuite aux enseignants. L’analyse contient également, lorsque cela est possible, une évolution des résultats des cinq dernières années. Le Service de l’enseignement (SE) quant à lui, reçoit une synthèse de l’ensemble du canton et des analyses plus spécifiques (taux de rendement sur plusieurs années, résultats des classes à degrés multiples, différence de résultats selon le sexe, synthèse des taux d’échec, etc.). L’évolution des taux de rendement sur plusieurs années offre une vue inscrite dans la durée et permet de dégager des tendances avérées. Si des rapports différents sont fournis selon les acteurs, ceux-ci en font également une utilisation différenciée. Grâce à ces analyses, les enseignants peuvent se positionner par rapport à la moyenne cantonale; ils donnent également des éléments sur leur manière d’évaluer et ces données permettent d’infirmer ou confirmer des constats effectués durant l’année scolaire. A l’autre bout de la chaîne, les rédacteurs et

Commission des examens Le processus est suivi par la Commission des examens et de l’évaluation qui se réunit une à deux fois par année. Elle est présidée par un collaborateur scientifique du Service de l’enseignement et se compose de représentants de l’inspectorat, de l’URD, des directions, de la HEP et des associations professionnelles. Cette commission permet aux différents acteurs d’exprimer leurs attentes et opinions sur l’ensemble du processus et sur le contenu des épreuves.

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animateurs établissent une comparaison avec les analyses de validation et réétudient les épreuves afin de clore le processus. La collecte des données est essentielle au niveau du SE car elle garantit une vue globale et unique sur le degré d’atteinte des objectifs d’apprentissage du plan d’études. L’examen cantonal est également l’occasion de définir le niveau d’exigence et offre un repère utile aux enseignants. Reste que ces différentes analyses, qui donnent une grande importance au «seul» examen cantonal, ne sont que des indicateurs parmi d’autres. Une exploitation approfondie, au niveau d’un établissement par exemple, nécessite un échange de points de vue, un dialogue, et ne saurait se résumer à une appréhension unilatérale. Une possibilité entrevue et discutée avec les différents acteurs serait de les comparer avec les moyennes annuelles, ce qui permettrait d’apporter d’autres éléments de référence intéressants. Du pré-test à l’exploitation de ses résultats, l’examen cantonal parcourt ainsi un long chemin qui implique de nombreux acteurs. Chaque étape a son importance et une épreuve externe ne peut se concevoir sans ce processus cyclique. De plus, ce dernier doit être répété sur plusieurs années, afin de consolider ces résultats. Autant la validation que l’analyse permettent une meilleure régulation du système scolaire. Les informations récoltées vont bien au-delà de la notion de contrôle et de mesure des acquis des élèves. Une meilleure connaissance du processus éviterait la crainte du classement des établissements et des enseignants. D’où l’importance de communiquer les résultats de l’analyse de manière différenciée aux enseignants et responsables scolaires. Unité de recherche et de développement / Service de l’enseignement

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Exam en s 2 0 1 4

Primaire: infos relatives

aux examens cantonaux 2014 Dates Du 26 mai au 6 juin français - 4P production de l’oral Mardi 3 juin, le matin français production de l’écrit Vendredi 6 juin, le matin français - 6P compréhension de l’oral Mardi 10 et mercredi 11 juin français - mathématiques épreuves écrites

Les examens cantonaux 2014 répondent aux objectifs du Plan d’Etudes Romand et aux progressions des apprentissages y relatives.

Orthographe:

Français Rappel: La note de français se calcule selon la pondération suivante: 50% sont dévolus à la compréhension et la production de l’oral ou de l’écrit et 50% au fonctionnement de la langue (grammaire, orthographe, conjugaison, vocabulaire).

Nous rappelons que l’orthographe peut être évaluée de plusieurs manières: à travers une dictée dans la partie fonctionnement de la langue, dans une épreuve de production de l’écrit,

Français: degré 4P (6H)

Français: degré 6P (8H)

Thèmes retenus pour la production de l’écrit: Le texte qui raconte: le conte merveilleux Le texte qui argumente: la réponse au courrier des lecteurs

Thèmes retenus pour la production de l’écrit: Le texte qui relate: le fait divers Le texte qui transmet des savoirs: l’exposé écrit

Thèmes retenus pour la production de l’oral: Le texte qui règle des comportements: la description d’un itinéraire Le texte qui argumente: le débat régulé Temps de passation des épreuves: 230 minutes Compréhension de l’écrit 50’ Production de l’écrit 75’ Production de l’oral 15’ Fonctionnement de la langue 90’

Thèmes retenus pour la compréhension de l’oral: Le texte qui transmet des savoirs: l’exposé oral ou l’interview radiophonique

Temps de passation des épreuves: 250 minutes Compréhension de l’écrit 55’ Production de l’écrit 75’ Compréhension de l’oral 35’ Fonctionnement de la langue 85’

Seuls les ouvrages de référence suivants sont à la disposition des élèves durant certaines épreuves: mémento dictionnaire tableaux de conjugaison (Bescherelle) Les moyens de référence sont à la disposition des élèves durant les épreuves suivantes: compréhension de l’écrit production de l’écrit fonctionnement de la langue (1re partie en 4P) dictée

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en situation dans certaines parties de l’examen (copie, transformation de phrases,…). Production de l’écrit: (cf. p. 47) Les genres de texte retenus sont développés dans le moyen romand «S’exprimer en français». Pour la production de l’écrit, deux thèmes sont proposés. Un seul de ces thèmes sera retenu pour l’épreuve annuelle.

Production de l’oral en 4P (6H)

Mathématiques

Les directions d’école et les responsables de centre veilleront à aménager un lieu de passation en dehors de la salle de classe et à procéder à des rocades internes afin que les autres élèves soient placés sous la surveillance d’un-e enseignant-e présent-e à ce moment-là dans l’établissement.

Degré 4P Temps de passation des épreuves: 115 minutes. L’examen comprend 3 parties testant les objectifs de l’année, dont une de calcul. Moyens de référence: aucun. Le matériel Polydron doit être à la disposition des élèves.

Loi sur l’enseignement primaire - Deuxième lecture Degré 6P Le 15 novembre 2013, le Grand Conseil a accepté la loi sur l’enseignement primaire en deuxième lecture par 81 voix contre 31 et 3 abstentions. Quelques échos dans les médias: La loi valaisanne sur l'enseignement primaire adoptée au Grand Conseil (RTS) www.rts.ch/info/regions/valais/5379652-la-loi-valaisanne-surl-enseignement-primaire-adoptee-au-grand-conseil.html Grand Conseil: la loi sur l'enseignement primaire est sous toit (Nouvelliste) www.lenouvelliste.ch/fr/valais/valais/grand-conseil-la-loi-surl-enseignement-primaire-est-sous-toit-498-1235987 La loi sur l’enseignement primaire est désormais sous toit (Rhône FM) www.rhonefm.ch/fr/informations/infos-a-chaud/la-loi-sur-l-enseignementprimaire-est-sous-toit-313-65395 Interview de Raymond Borgeat, enseignant au cycle d'orientation et président de la deuxième commission qui a planché sur la nouvelle loi sur l'enseignement primaire www.canal9.ch/tele-oberwallis/emissions/l-info-en-continu/19-11-2013/ enseignement-primaire-interview-de-raymond-borgeat.html

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Temps de passation des épreuves: 130 minutes. L’examen comprend 3 parties testant les objectifs de l’année, dont une de calcul. Moyens de référence: aide-mémoire mathématique. Rappel: l’animation de mathématiques se tient à la disposition des enseignante-s qui souhaiteraient davantage d’informations. Service de l’enseignement

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Exam en s 2 0 1 4

CO: informations relatives

aux examens cantonaux 2014 Dates Du 26 au 28 mai sciences (3CO) démarche scientifique, épreuve individuelle Du 2 au 6 juin allemand production de l’oral Mardi 3 juin, le matin français production de l’écrit Vendredi 6 juin, le matin sciences (1CO), français, allemand démarche scientifique et compréhension de l’oral Mardi 10 et mercredi 11 juin épreuves écrites

PE

Regroupements de genres

Genres de texte

3NI

- le texte qui raconte - le texte qui argumente

- la nouvelle réaliste - la lettre argumentative

3NII

- le texte qui raconte - le texte qui argumente

- la nouvelle réaliste - la lettre argumentative

Partie 1. Production de l’écrit (90 minutes, 20 points)

(PE)

Date: 3 juin 2014 L’épreuve portera sur l’un et/ou l’autre des regroupements de genres et genres de texte annoncés cidessus. Date: 11 juin 2014

Français – 3CO

Partie 2. Compréhension de l’écrit (50 minutes, 20 points)

Français I / Langue écrite

Date: 10 juin 2014

L’épreuve Français 1 de langue écrite 2014 portera sur les objectifs d’apprentissage du PER, langue 1, cycle 3. Elle sera composée de 3 parties, dont chacune vaudra le ¼ de la note globale de l’examen cantonal 2014, et totalisera 60 points.

L’épreuve portera sur l’un et/ou l’autre des regroupements de genres et genres de texte annoncés cidessous.

(CE)

Partie 3. Fonctionnement de la langue (30 minutes, 20 points)

CE

Regroupements de genres

Genres de texte

3NI et 3NII

- le texte qui raconte - le texte théâtral

- le récit fantastique - la comédie

10 autres points de fonctionnement de la langue seront en principe répartis dans la partie 1/ Production de l’écrit et la partie 2/ Compréhension de l’écrit.

Français II / Langue orale Date: le 6 juin 2014 Compréhension de l’oral (20 points)

(CO)

L’épreuve Français 2 de compréhension de l’oral 2014 portera sur les objectifs d’apprentissage du PER, langue 1, cycle 3. Elle totalisera 20 points et vaudra le ¼ de la note globale de l’examen cantonal 2014.

CO

Regroupements de genres

Genres de texte

3NI et 3NII

- le texte qui transmet des savoirs

- l’émission radiophonique thématique

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Elle portera sur le regroupement de genres et genre de texte annoncés ci-contre.

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Allemand 1CO – 3CO

Organisation L’examen oral se déroulera en deux phases: Hören: un ou plusieurs types de message; durée maximale 30 minutes environ. Sprechen: deux élèves en interaction et deux examinateurs. (10 minutes de passation et 10 minutes de préparation). La prise de notes, sous forme de mots-clés, pendant la préparation, est autorisée. L’examen écrit se compose de deux parties (Lesen + Schreiben) et se déroule sur 50 minutes. La partie «FA» est intégrée dans le Schreiben. Annonce des thèmes Pour les 1CO l'examen porte sur les thèmes abordés en 1CO uniquement. Pour les 3CO, l'examen porte sur les thèmes abordés en 2CO et 3CO.

Mathématiques – 3CO Comme les années précédentes, l’examen cantonal de mathématiques du CO comportera deux parties. Quelques rappels toutefois: Le temps total maximum réservé à cet examen reste à 125 minutes (50' + 75').

Un ou deux exercices de recherche, intégrant en particulier les éléments pour la résolution de problèmes et les attentes fondamentales qui en découlent (cf. PER MSN 31 à 35), seront présents dans l’épreuve. Un compte rendu de ces recherches sera demandé aux élèves.

35% pour l’objectif MSN35 (démarche scientifique) 0% pour l’objectif MSN36 (phénomènes naturels et techniques)

En principe, les épreuves seront ainsi présentées:

46% pour l’objectif MSN 37 (corps humain)

3CO N1/N2:

19% pour l’objectif MSN38 (diversité du vivant)

1re partie, mardi 10 juin, 50 minutes (avec calculatrice, sans aide-mémoire) 2e partie, mercredi 11 juin, 75 minutes (avec calculatrice et aidemémoire) L’animation des mathématiques au CO (Hervé Schild) se tient à votre disposition pour tout complément d’information.

Examens de sciences 1CO – 3CO

3CO L’examen cantonal de sciences 2014 portera sur les thèmes de la répartition annuelle cantonale du PER. Il comportera deux parties: une partie écrite de 50 minutes, le mercredi 11 juin (35 pts); une partie pratique et individuelle de 20 minutes (10 minutes de préparation + 10 minutes de passation) qui se déroulera entre les 26 et 28 mai (10 pts). La proportion des thèmes est donnée par la table de spécification:

1CO L’examen cantonal de sciences 2014 portera sur les thèmes de la répartition annuelle cantonale du PER. Il comportera deux parties, sans document ni matériel à disposition: une partie écrite, le mardi 10 juin, de 50 minutes (35 pts); une partie d’observation (30 minutes), le vendredi 6 juin, avec un film montrant une expérience. Le questionnaire porte sur la démarche scientifique (15 pts).

Allemand: Plan d’études: répartition des unités geni@l A1/ E7-E15

1CO

La proportion des thèmes est donnée par la table de spécification:

niveau 1

geni@l A2/ E11-E15, B1/ E1 + E3 + E4 + E5

niveau 2

geni@l A2/ E8-E15

33% pour l’objectif MSN35 (démarche scientifique) 38% pour l’objectif MSN36 (phénomènes naturels et techniques) 0% pour l’objectif MSN 37 (corps humain) 29% pour l’objectif MSN38 (diversité du vivant) Les informations permettant une bonne planification de l’examen pratique se trouvent sur le site http://animation.hepvs.ch/scienceshumaines. Les trois expériences de l’examen cantonal seront communiquées aux enseignants deux semaines avant l’examen.

3CO

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Service de l’enseignement

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013


Structure de l’examen et pondération (CECR A2-A2+-B1) Hören Compréhension orale (C.O) Compétences réceptives (HO-LE)

Sprechen Expression orale (E.O)

Compréhension globale et détaillée

Lesen Compréhension écrite (C.E)

Schreiben Expression écrite (E.E)

Comprendre, interpréter ou décoder un ou plusieurs types de message

Questions/réponses en français Plusieurs types de messages

A. production individuelle

critères d’évaluation définis précisément (CECR A1-A1+; A2-A2+; B1)

Distribution des points en 1CO et 3CO

Ecrire/répondre à un message.

Trois parties:

Compétences productives (Spr-Sch-FA)

Rédiger un discours simple (semi-dirigé)

B. interaction, communication: questions-réponses

1CO: rédaction d’un petit texte semi-dirigé et construction de phrases dirigées

C. items d’interaction; tâche commune avec fiche de consignes 12.5 points (25%)

12.5 points (25%)

12.5 points (25%)

12.5 points (25%)

TOTAL : 50 POINTS 1CO = A1-A1+

3N1 = A2+B1

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3N2 = A2

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LES DOSSIERS

LA CITATION DU MOIS La langue est un théâtre

2009 / 2010 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars

dont les mots sont les acteurs.

N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2009-2010 Droits de l’enfant - Citoyenneté Structuration de la langue - de la pensée La verticalité (1/2) La verticalité (2/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (1/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (2/2) L’humour à l’école Entraide... entre pairs

2010 / 2011 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2010-2011 Quantité et/ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité Comprendre le monde environnant Dyslexie, dysorthographie... Les 10 ans de la HEP-VS Réussite scolaire et… norme L’image de l’enseignant

2011 / 2012 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Eclairage 2011-2012 Métier d’élève Les intelligences multiples en classe Le début du cycle 1 L’école entre tradition et modernité Les utopies pédagogiques La robotique en classe Capacités transversales Approche concrète de l’EDD

2012 / 2013 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Eclairage 2012-2013 Harcèlement entre pairs Lectures en partage Astuces, ruses, stratégies Outils pour gérer les projets Apprendre... à apprendre Cap de l’école à l’horizon 2020 Du Secondaire I au Secondaire II L’élève au singulier

2013 / 2014 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre

Triche et plagiat à l’école Le français connecté La mixité à l’école

N° 7 avril

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Ferdinand Brunetière

En raccourci Cahiers pédagogiques

Apprendre à chercher, chercher pour apprendre Comment les élèves se débrouillent-ils dans une tâche de recherche, de tri et d’exploitation d’informations, en utilisant des supports papier ou numérique? Comment les aider à développer ces compétences «info-documentaires», à passer de l’information identifiée au savoir assimilé et mobilisable? C’est à ces questions que le dernier numéro des Cahiers pédagogiques, coordonné par Lydie Heurdier-Deschamps et Jean-Michel Zakhartchouk, se propose de répondre. www.cahiers-pedagogiques.com Bourses et prêts d'études

Chiffres de l’OFS Les cantons ont dépensé 318 millions de francs pour les bourses et prêts d'études en 2012. Ce montant englobe les 25 millions de francs (8%) de contributions fédérales dans ce domaine. Si les moyens financiers consacrés aux bourses d'études sont restés stables, le nombre de personnes suivant une formation post-obligatoire s'est accru de quelque 30% ces dix dernières années. C'est ce qui ressort des résultats de la statistique des bourses et prêts d'études de 2012, établie par l'Office fédéral de la (OFS). www.statistique.admin.ch Métiers du bâtiment

Films de présentation L’Association suisse et liechtensteinoise de la technique du bâtiment (suissetec) présente les métiers de ferblantier, installateur sanitaire, installateur en chauffage, projeteur en technique, constructeur d’installations de ventilation, aide en technique du bâtiment. Des courts-métrages accompagnent les descriptifs. Le site renvoie aussi aux championnats suisses des métiers. www.topapprentissages.ch

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IMPRESSUM fait parler de vous!

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de la formation et de la sécurité (DFS). Edition, administration, rédaction DFS/SFT - Résonances - Rue de Conthey 19 Case postale 478 - 1951 Sion - Tél. 027 606 41 59 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch - Tél. 079 429 07 01 Photographe Jacques Dussez

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S’ABONNER Abonnement annuel (9 numéros) Tarif contractuel:

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Vous pouvez vous abonner et effectuer vos changements d’adresse en passant directement par les formulaires en ligne sur www.resonances-vs.ch. Cela peut aussi se faire par courriel (resonances@admin.vs.ch) ou par courrier DFS/SFT, Résonances, rue de Conthey 19, case postale 478, 1951 Sion.

ISSN 2235-0918

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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.

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