La fantaisie à l’école
No 8 - Mai 2014
Serge Rey
PETITES DÉRIVES CONSENTIES
C’est simple, Le poème... Oubli du corps, Absence de pensées... Et, dans l’espace Ainsi créé, Frotter les mots Comme silex [...]
De préférence à lire à voix haute, les poèmes de Serge Rey incitent à la réflexion, évoquent sans description. Un monde léger se dégage, une petite musique se crée...
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Cheminer vers la fantaisie Parfois il suffit de changer de perspective visuelle pour que l’esprit vagabonde. Me voici sur une terrasse ombragée, entourée d’arbres majestueux, avec des ombres passantes. Parfois il suffit de s’accorder quelques minutes de pause, voulues ou subies, pour que les idées surgissent pêle-mêle. Me voici dans l’attente d’une personne à interviewer qui est en retard, alors plutôt que de piétiner d’impatience… Parfois il suffit d’une ambiance sonore pour avoir une impression de dépaysement complet. Me voici embarquée à bord des mots et de la mélodie de la chanson Imagine de John Lennon, avec en arrière-fond le bruit des feuilles dans le vent.
«Chacun de nous n’est rien de plus qu’humain, rien de plus qu’un essai, une étape. Mais cette étape doit le conduire vers le lieu où se trouve la perfection, il doit tendre vers le centre et non vers la périphérie. Note cela: on doit être un logicien ou un grammairien rigoureux, et être en même temps plein de fantaisie et de musique.» Hermann Hesse
Parfois il suffit d’une odeur pour que l’on se retrouve transporté dans un souvenir inspirant. Me voici humant et dégustant un chocolat en poudre au sucre de canne non raffiné, un peu comme si j’étais chez Ladurée à Paris. Parfois il suffit de se dire que les barreaux de notre cage dorée sont en papier pour oser les briser. Me voici libre quelques instants, disposée à ouvrir le champ des possibles et à laisser ma petite part d’originalité et de fantaisie intérieure s’exprimer. Avec ces «parfois» isolés ou réunis, me voici prête à passer de l’état de mise en condition à une éventuelle phase de créativité, invitant à la correspondance entre les parfums, les couleurs et les sons, comme le disait si justement Charles Baudelaire.
Peut-être que vos élèves apprécieraient que l’école offre une plage un tout petit peu plus grande à cet inutile apparent pour évoluer différemment. Sur les chemins non balisés empruntés par les curieux, les effets de surprise sont parfois magiques… Mais c’est à vous de décider, car la fantaisie, l’originalité et la liberté ne se décrètent pas. Le dossier du mois contient des suggestions pour entrer en fantaisie. A vous de vous en emparer ou pas.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Nadia Revaz
Peut-être que vous avez aussi parfois besoin de ce voyage intérieur pour créer, pour apprendre, en un mot pour tout «simplement» vivre.
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S ommaire
Cheminer vers la fantaisie
N. Revaz
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Ecole-culture MITIC Echo de la rédactrice Exposition Exposition Réseau de la formation Education musicale Offre pour les écoles Secondaire II Education physique Du côté de la HEP-VS Vie des classes Français Rencontre du mois Sciences de la nature Fil rouge orientation
Résonances en ligne AC&M Doc. Pédagogique Livres Portrait Revue de presse CPVAL Mémento pédagogique Projet d’établissement Recherche
Infos DFS Les dossiers
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14 Initiation à l’opéra à Crans-Montana – N. Revaz 16 Courts-métrages sur Educlasse – C. Rossé 17 Alternance – N. Revaz 18 Michel Darbellay écrit la lumière – A. Rey 19 Corinna Bille: entre rêve et réalité – T. Darbellay 20 Patrice Cretton, directeur des Buissonnets – N. Revaz 22 Jouer avec les mots, avec le corps (2) – B. Oberholzer & J.-M. Delasoie 23 Finir l’année en musique! – CRM Flatus 24 Semaine thématique sur le langage aux Creusets – N. Revaz 26 Le CSA, c’est quoi? – Team animation EP 28 Mémoire sur le jeu comme outil de différenciation – N. Revaz 29 Spectacle à Martigny: petits et grands ont collaboré – N. Revaz 30 Séquences en compréhension de l’oral au cycle 2 – R. Anzévui 31 Francis Klotz et Michel Rothen: regards croisés sur l’école – N. Revaz 34 Jouer avec les pissenlits – N. Magnin 36 Jennifer Amacker, élève en Ecole de couture – N. Revaz 37 Résonances, versions tablette, site, et archives – N. Revaz 38 Exposer ensemble! – S. Coppey Grange 39 DVD-R documentaires: les suggestions du mois – MV Valais - St-Maurice / M.-F. Moulin 40 La sélection du mois – Résonances 42 Danielle Salamin Muller, animatrice AC&M – N. Revaz 44 D’un numéro à l’autre – Résonances 46 Veiller très tôt à être bien assuré – P. Vernier 47 A vos agendas – Résonances 48 Champsec, Vissigen, La Bruyère: jeunes talents 2014 – N. Revaz 49 PISA à la loupe: trouver des solutions créatives – OCDE
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Oskar Freysinger en immersion dans une 3P à Sierre – N. Revaz Les dossiers de Résonances Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
L a fantaisie à l’école Et si l’on ajoutait un peu de fantaisie, d’originalité et de liberté à l’école? A l’envers des savoirs, de la logique et de la rigueur…, il y a, dans une
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Innovations ou fantaisie?… A. Giordan
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Enseigner et vivre de manière créative! M. Besançon
cachette, l’imagination, la créativité, la spontanéité… Ce sont des facettes qui se complètent. Ce dossier
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se veut modestement une invitation à une meilleure prise en compte de la multiplicité des intelligences.
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Fantaisie, originalité et liberté en contexte scolaire A. Clerc-Georgy Développer la capacité à utiliser le rêve, l’intuition… M. Plisson
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Voyage en créativité avec André Seppey N. Revaz
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Et si fantaisie, originalité et liberté rimaient avec créativité… S. Ouellet
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Des pistes pour aller plus loin Résonances
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Innovations ou fantaisie?...
A. Giordan
Réussir à l’école? Réussir à l’école n’a rien à voir avec l’intelligence! Bien au contraire, les jeunes qui réfléchissent n’ont que peu de chances de parvenir au succès... La grammaire n’a rien de très logique, l’orthographe est des plus aléatoires, les mathématiques enseignées sont réduites à une mécanique… et les sciences, un amoncellement de détails non situés et d’implicites! Exemple 1. N’apprend-on pas que la plante se nourrit de gaz, d’eau et de lumière grâce à la photosynthèse? Le prof serait-il devenu fou? Un être vivant peut-il vraiment manger grâce à un gaz? N’est-il pas, de plus, toxique? A la concentration de 3 pour 10 000, comment peut-il faire croître des végétaux? Combien de détours pour comprendre… Exemple 2. Qu’y a-t-il de logique dans l’analyse dite «logique» de la phrase: «Mon père veut qu’on le laisse tranquille pendant qu’il regarde la télévision». «Mon père veut»: proposition principale, mais affirmation difficile à admettre et c’est loin d’être l’idée principale; «qu’on le laisse tranquille»: proposition subordonnée conjonctive, introduite par la conjonction de subordination «que», complément d’objet du verbe de la proposition principale; «pendant qu’il regarde la télévision»: proposition subordonnée conjonctive, introduite par la locution conjonctive de subordination «pendant que», complément circonstanciel de temps du verbe «laisser». Une telle réponse est reconnue exacte… Pourtant… le complément de «veut» n’est point «qu’on le laisse tranquille», ce père n’exige point la tranquillité à toute heure! Le véritable complément du verbe «veut» est toute la fin de la phrase. Où l’on voit que la phrase n’est point une suite de propositions qu’on peut décomposer à souhait… Et tout est à l’identique dans les rituels de l’école. Pourquoi charrette possède deux «r» et chariot un seul? Pourquoi l’accent circonflexe de cime est tombé dans l’abîme? Comment un élève peut-il accepter d’enregistrer béatement de telles connaissances? Normalement toute personne devrait se poser quelques «bonnes» questions pour accéder à de telles conventions. Chut! Silence dans les rangs. Rien d’étonnant que le questionnement baisse au cours de la scolarité…
Apprendre à lire à 4 ans Pourquoi attendre six ans pour apprendre à lire? Sur quoi se base-t-on pour décider qu’un tel âge est le plus
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Evaluation bilan de l’enseignement scientifique (Rosselli-Giordan).
adéquat? Quelles recherches neurologique, psychologique ou autres le confirment? Il n’y en a point… Cet âge a été décidé parce que l’instruction commençait à l’origine à 6 ans! Actuellement, le jeune enfant est entouré, «sur-stimulé» par les mots, les lettres et les messages. Dès 2-3 ans, il en rencontre partout au quotidien; il en surconsomme même à la télévision et dans la publicité. L’arrivée de l’ordinateur ou d’Internet y concourt fortement. Le très jeune enfant ressent tôt le désir de découvrir ce que ces traces veulent lui dire, il a plaisir à déchiffrer. Pourquoi ne favoriserait-on pas ce désir? Surtout à une époque de sa vie où l’enfant est avide de tout savoir, de tout découvrir… Certes, apprendre à lire avant 6 ans va à l’encontre d’un gros tabou, celui de la place de l’école dans la société. Sa fonction historique a été d’être l’institution qui apprenait ce savoir de base. Et cette institution a aujourd’hui de grandes difficultés à laisser tomber un tel projet. Ainsi depuis 30 ans, j’apprends à lire à des enfants de 3-4 ans – et ça marche! – grâce à des jeux avec des lettres. Il existait un tableau magnétique avec des cartes à trous et des lettres aimantées. La… télévision était un complément! Oui grâce à ses dessins animés sous-titrés! Actuellement pourquoi ne pas utiliser le smartphone ou autres procédés numériques? La réussite est encore plus fabuleuse dans les pays scandinaves, puisque les enfants y apprennent seuls les langues étrangères.
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Il me faut ajouter qu’on arrive à redonner du sens pour la lecture à des jeunes toujours illettrés à 10 ans. Comment? En introduisant du désir dans le processus de lire en les faisant… jouer au présentateur TV, avec un prompteur. Nombre de jeunes en difficulté renoncent à apprendre à lire, à cause des méthodes de lecture qui ne «marchent» que pour ceux ou celles qui les fabriquent! Ces pratiques sont rébarbatives à leurs yeux; elles ne prennent pas en compte leurs façons de penser. Ajoutons, des livres de lecture «nian-nian» – pour eux –, et ils finissent par abandonner… Etre présentateur TV par contre a du sens pour eux… Lire devient source d’intérêts et leur remet aussitôt le pied à l’étrier. On peut continuer ensuite par des films ou des sitcoms sous-titrés. On peut même prendre ces sous-produits que l’école ignore et qui font partie de leur quotidien pour les faire travailler sur la structure d’un épisode, les éléments qui font leur succès et même la place du héros. Ce dernier peut être comparé avec les héros historiques de l’Antiquité ou avec Guillaume Tell. L’important est de partir des préoccupations des élèves, mais ne pas y rester! Combien de situations motivantes n’avons-nous pas cherchées au LDES de Genève pour redonner du sens aux savoirs? Partir de moteurs à démonter ou de défis comme transporter un chocolat dans la classe sans le toucher, faire tomber un œuf du 4e étage sans qu’il se casse, construire une tour avec du papier journal… pour faire entrer les élèves dans la physique. Prendre des questions, comme quelle était ma chance (probabilité) de naître? Combien y a-t-il d’étrangers en moi? Où passe ce que j’ai mangé? Comment le poulet, les frites et la salade font mon corps? Pourquoi les lapins ne produisent pas de la salade alors que la salade fait du lapin, mais comment? pour intéresser à la biologie? Un de mes assistants a fait aimer la poésie à partir du rap ou du slam. En introduisant dans les écoles des échanges de savoirs entre les élèves, combien de fois avons-nous redonné de l’intérêt pour les études à des élèves en perdition! Devoir raconter la pêche à la cuillère, la technique du dribble ou la pratique du hip-hop à d’autres leur rendaient une estime de soi. Ils devenaient à leur tour porteurs de savoirs. Pour pouvoir expliquer, argumenter, ils devaient se documenter, prendre même des notes et faire des schémas. Le savoir n’était plus ce qu’on avait à apprendre par cœur «bêtement», il reprenait tout son intérêt… Apprendre ne va jamais de soi. Réfléchir d’abord sur ce qui le permet, sur la place de l’école, sur l’accompagnement qu’on peut trouver auprès d’un enseignant sont des préalables indispensables. Pourquoi ne sont-ils pas
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dans les programmes, de même que comment on apprend à mémoriser sans ennui, à argumenter avec plaisir ou à prendre conscience de qui on est ou des valeurs qui nous portent?
Former les enseignants Bien sûr, tout commence par une autre formation des enseignants. Pourquoi, sauf exception notable continue-telle à être si pesante, si normalisée? Notre école ne pourrait-elle pas être transformée en laissant davantage place à l’originalité, à l’imagination individuelle et collective? N’aurait-elle pas intérêt à insuffler davantage de curiosité, de fantaisie, de liberté, côté futurs enseignants?
Le questionnement baisse au cours de la scolarité. Pas étonnant ! Nous nous sommes permis tout au long de notre long passage à l’université de Genève d'introduire en lieu et place des cours traditionnels des jeux de rôle, du théâtre interactif, des défis ou des gags, notamment dans les diaporamas. Ne commençait-on pas chaque début d’année par une surprise ou une activité insolite pour surprendre les futurs enseignants: venir vêtus avec mes assistants en sac-poubelle, dénoncer par l’humour les bouteilles d’eau devenues habituelles sur les tables d’étudiants pour lancer le cours d’Education à l’environnement, arriver inerte dans un paquet cadeau pour présenter un cours de biologie, faire passer des tests débiles pour le cours d’épistémologie, faire faire le premier cours en chinois par une étudiante chinoise complice pendant que dans la salle, grimé, je posais des questions en verlan et qu’un dialogue se mettait en place au grand étonnement des autres étudiants, etc. Lors des évaluations de fins de semestres, les étudiants avaient même pour obligation de produire une activité théâtrale ou un film pour stimuler l’envie des autres pour aller lire leurs mémoires… Ce n’était qu’une tentative, quelques retombées observables dans les classes de Romandie n’ont pas été sans conséquences. Désormais le relais est pris par la revue Résonances; la tache d’huile s’agrandit… (A suivre).
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Développer le désir d’apprendre à tout âge
André Giordan est le fondateur du Laboratoire de Didactique et Epistémologie des Sciences de l’université de Genève et il en a été le directeur. Ancien instituteur, professeur de collège, animateur de banlieue (en France), il est l’auteur et le coordonnateur de nombreuses innovations.
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E nseigner et vivre
de manière créative!
La créativité se définit comme la capacité à produire une idée, un concept, un objet qui soit à la fois nouveau, original et adapté aux contraintes données au départ. Lorsque l’idée, le concept, le comportement, l’objet est nouveau, original mais non adapté, il peut paraître fantaisiste tandis que si c’est adapté mais non original, cela restera habituel, trop conforme. Selon l’approche multivariée de Sternberg et Lubart (1995), trois facteurs interagissent dans le potentiel créatif qui peut ou non s’exprimer dans des domaines variés: les facteurs cognitifs qui font références aux connaissances, à la flexibilité, à la pensée divergente… Les seconds facteurs regroupent les traits de personnalité, les styles cognitifs, la motivation et les émotions, ce qui est nommé comme les facteurs conatifs. Enfin, les facteurs environnementaux qui peuvent amener des contraintes ou des ressources qui vont stimuler ou au contraire inhiber la créativité des individus.
gination. Enfin, même en mathématiques ou en grammaire, une fois la règle acquise, proposez à l’enfant des problèmes ouverts où plusieurs solutions sont possibles (par exemple: qu’est-ce qui fait 14? En grammaire, plutôt que de proposer des exercices à trous avec le choix entre «a» ou «à», demandez à l’élève de formuler le plus de phrases possibles avec le «à») voire lui demander de créer lui-même le problème permet de développer les compétences cognitives et créatives de l’élève.
Références Dziedziewicz, D., Oledzka, D., & Karwowski, M. (2012). Developing 4 to 6-year old children’s figural creativity using a doodle-book program. Thinking Skills and Creativity, 9, 85-95. Lubart, T., Mouchiroud, C., Tordjman, S. & Zenasni, F. (2003). Psychologie de la créativité. Paris: Armand Colin. Sternberg, et Lubart, T. (1995). Defying the crowd: cultivating creativity in a culture of conformity. New York: Free Press.
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Notre société évolue très rapidement, les entreprises sont de plus en plus en recherche de la perle rare qui leur permettra de se dépasser, de trouver le nouveau produit qui leur donnera l’aval de leurs investisseurs et les enrichira un peu plus. Ainsi les entreprises proposentelles des stages et des interventions sur site pour stimuler la créativité de leurs collaborateurs.
Pistes d’action Quelles pistes d’action les enseignants ont-ils pour développer la créativité en contexte scolaire? Enseigner et vivre de manière créative! Cela permet de rendre les apprentissages plus intéressants et efficaces en utilisant des approches imaginatives. Il est donc possible de prendre appui sur les jeux des enfants, sur leur possibilité d’inventer des histoires à partir d’images ou de mots tirés au hasard et qu’ils doivent associer. Les enseignants peuvent également proposer un cadavre exquis, que ce soit avec du matériel verbal ou imagé. Les enseignants peuvent se baser sur les jeux «doodle», qui contiennent de nombreuses cartes effaçables avec des instructions courtes et surprenantes. Une même consigne peut amener plusieurs réponses et comme les cartes sont effaçables, l’enfant peut recommencer autant de fois qu’il le souhaite et produire des choses différentes. D’ailleurs une recherche menée par Dziedziewicz, Oledzka & Karwowski (2012) auprès de 128 enfants âgés de 4 à 6 ans a mis en évidence un effet modéré de l’utilisation de ces jeux au niveau de l’ima-
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M. Besançon
Le
Maud Besançon Maître de conférence en Psychologie différentielle à l’université Paris Ouest. Ses recherches portent sur le développement de la créativité, l’influence des facteurs environnementaux, cognitifs et conatifs.
do ssi er en ci t a ti o ns
«La philosophie donne l'impression de s'occuper seulement de la vérité, mais peut-être ne dit-elle que des fantaisies, et la littérature donne l'impression de s'occuper seulement de fantaisies mais peut-être dit-elle la vérité.» Antonio Tabucchi «La fantaisie est un perpétuel printemps.» Johann Friedrich von Schiller «Il est doux à tout âge de se laisser guider par la fantaisie.» Marcel Proust
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Fantaisie, originalité et liberté en contexte scolaire11
A. Clerc-Georgy
M. Luc attend de ses élèves qu’ils appliquent la seule forme de résolution de problème qu’il maîtrise. Il pénalise toute tentative originale, singulière, de se saisir du problème. A l’inverse, M. Jean valorise toute recherche de modalités de résolution qui permette d’obtenir un résultat correct et argumenté. Autoriser l’élève à explorer divers modes de pensée, à risquer des formes originales de résolution de tâches et favoriser l’appropriation des savoirs, nécessitent que l’enseignant maîtrise les savoirs disciplinaires et pédagogiques liés aux apprentissages visés. Offrir aux élèves la possibilité de développer leur créativité, d’exprimer leur fantaisie pour s’approprier des savoirs, n’est possible que si l’enseignant sait où il conduit ses élèves. Le développement de l’intelligence passe par celui de l’imagination, capacité à se représenter des êtres, des objets ou des situations, à élaborer des images ou des conceptions nouvelles ou à trouver des solutions originales à un problème. Pour l’élève, elle est à l’origine de la possibilité de s’approprier des concepts abstraits autrement que par l’expérience concrète.
Seule une formation exigeante permettant l’acquisition de ces connaissances peut lui offrir les conditions et les outils nécessaires pour mettre en œuvre un enseignement qui allie liberté et apprentissages de qualité.
Note La fantaisie est étymologiquement l’équivalent grec de l’imagination. Elle permet un traitement des tâches qui diffère du modèle ordinaire ou réglementaire. L’originalité, prise au sens de singularité, relève de comportements qui se distancient des normes établies. (Référence: Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) 1
La liberté pédagogique est liée à la possibilité de choisir consciemment les moyens d’enseignement et les méthodes de transmission des savoirs. L’efficacité de l’enseignement implique ainsi une bonne connaissance des disciplines à enseigner, des modalités et des techniques les plus favorables à certains apprentissages, ainsi que d’une grande maîtrise des outils pour observer, questionner, évaluer, situer et guider la progression des élèves. Cette maîtrise lui permet de se libérer des contraintes pour choisir, adapter et transformer les tâches issues des moyens d’enseignement, avec plus ou moins de fantaisie, sans perdre de vue les savoirs en jeu.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
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Le développement de l’intelligence passe par celui de l’imagination.
Anne Clerc-Georgy est formatrice à la Haute Ecole pédagogique du canton de Vaud. Elle s’intéresse au rôle des savoirs dans l’apprentissage et le développement des élèves comme des étudiants. Elle se soucie particulièrement des premiers degrés de la scolarité et de leur importance fondatrice dans la réussite scolaire des élèves.
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Développer la capacité
à utiliser le rêve, l’intuition…
Pendant longtemps l’école a eu la fonction d’alphabétiser les populations et de former une élite méritocratique. Il est temps pour elle de quitter son caractère normatif et d’évoluer vers une intelligence collective et une connaissance interdisciplinaire, de développer la
Le do s s i e r e n c i t a t i o n s La créativité: 18 choses que les gens créatifs font différemment des autres Ils rêvassent Ils observent tout ce qui est autour d’eux Ils travaillent aux heures qui les arrangent Ils prennent le temps d’être seuls Ils contournent les obstacles de la vie Ils sont à la recherche de nouvelles expériences Ils «échouent» Ils posent les bonnes questions Ils observent les gens Ils prennent des risques Pour eux, tout devient une occasion de s’exprimer Ils réalisent leurs vraies passions Ils sortent de leur propre tête Ils perdent la notion du temps Ils s’entourent de beauté Ils relient les points Ils font bouger les choses Ils consacrent du temps à la méditation www.huffingtonpost.fr
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capacité à utiliser le rêve, l’intuition, l’image interne, la symbolique, pour inventer des chemins nouveaux dans une pensée complexe et systémique.
L’enseignant pourrait mettre à disposition différents langages pour lutter contre l’ennui et la norme. Le numérique en sera-t-il l’élément déclencheur? En effet, quand les savoirs et les connaissances deviennent accessibles à tous, à tout moment et en tout lieu, que devient la fonction de l’école? Ne devrait-elle pas accompagner les enfants et les adolescents vers la compréhension du monde? Vers un «vivre ensemble renouvelé»? Le rôle de l’enseignant serait alors d’apprendre à trier l’information, la vérifier, la hiérarchiser, la valider… mais aussi de mettre en œuvre ces savoirs à travers des projets. Car lorsque les enfants sont engagés dans un projet, dans une relation de coopération, d’échange et de partage, ils savent en assumer la responsabilité. Dans ce contexte, l’enseignant pourrait mettre à disposition différents langages que sont la vidéo, la mise en scène, le montage sonore, la danse, le dessin, le slam, l’informatique, la photo… Un moyen de lutter contre l’ennui, la norme et la reproduction est de construire une culture personnelle et originale, basée sur «le faire», la liberté de choix, le partage, la créativité, l’imagination.
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Si notre société et notre économie se sont construites à partir d’une forme de pensée privilégiant les capacités logiques, linéaires, analytiques… les bouleversements de notre environnement et les développements accélérés de la science et de la technologie rendent cette forme de pensée insuffisante et dépassée. Pour François Taddéï, chercheur «interdiscipliné», le défi majeur pour l’éducation du 21e siècle est de «former des constructeurs de savoirs collaboratifs et créatifs». C’est d’ailleurs le défi de tous les pays qui souhaitent promouvoir l’adaptabilité et la créativité des adultes de demain pour faire face et accompagner les difficiles changements en accélération, dans un monde où tout bouge si vite, sous la pression du développement de l’information, de la communication, de la technologie et de la science.
M. Plisson
Martine Plisson, auteur du livre «L’école autrement», est aujourd’hui psychopraticienne et reçoit des enfants et des adolescents en difficulté scolaire. Elle a participé, en tant qu’institutrice, à une expérience pédagogique à l’échelle d’un quartier de la ville de Grenoble.
Martine Plisson. L’Ecole autrement. Essai. Publibook, 2013. www.publibook.com
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Voyage en créativité avec André Seppey
N. Revaz
puissent se mettre en condition pour être créatifs, je suis partie du documentaire sur votre Voyage en créativité. Si j’ai bien compris, il convient d’abord de prendre le temps… Quand j’ai mis sur pied ce voyage en Puglia, c’était une notion vraiment essentielle, car il n’est pas possible de donner libre cours à la André Seppey, qui a été direccréativité qui est en soi sans pouteur de l’Ecole de commerce à voir disposer d’une plage de temps Sion, enseigne depuis quelques suffisamment large. Pour accéannées le français et l’italien au der à l’imaginaire, il faut pouvoir André Seppey, professeur opérer un mouvement de bascule Lycée-Collège des Creusets (LCC). au Lycée-Collège des Creusets Un jour, il a souhaité organiser entre les domaines intellectuel à Sion, a notamment organisé un voyage culturel différent, afin et sensoriel. Au début, les élèves un voyage en créativité. de permettre aux étudiants de avaient de la difficulté à entrer vivre la créativité. Avec l’aval du en créativité, notamment parce recteur et du prorecteur, accomqu’ils étaient dans des lieux dont pagné de trois collègues (Marie-Hélène Papilloud, Mola beauté est à couper le souffle. Selon les langages artisnique Praz et Stéphane Albelda), il a emmené des jeunes tiques choisis et les personnalités de chacun, ce passage motivés dans la région des Pouilles en Italie pendant une pouvait s’initier plus ou moins rapidement. A la fin, imsemaine, en mai 2013. Sachant que le LCC ne propose prégnés par ce projet, les élèves arrivaient sur un lieu et pas d’option artistique, chacun d’eux devait démontrer s’installaient, sans qu’il n’y ait jamais aucune injonction sa pratique créatrice (écriture, théâtre, musique, danse, de la part des enseignants pour peindre, écrire, etc. Le silence a de plus été un baume pour soigner certaines peinture, photo…). La sélection s’est faite sur lettre de blessures de l’intériorité, ce dont les jeunes ont parfois motivation et présentation d’un portfolio. Deux étubesoin, surtout à cet âge. diants, inscrits à l’Atelier du Regard de la Fondation Fellini et dans le cadre de leur travail de maturité, ont filmé Dans le voyage proposé, le lieu, avec son effet dépayl’aventure, avec le soutien logistique de Canal 9, ce qui sant, ne constitue-t-il pas une autre dimension fondaa permis de laisser une trace talentueuse et émouvante. mentale? Pour prolonger cette quête créative, André Seppey a proposé cette année un atelier de créativité pendant la Semaine thématique sur le langage, invitant les étudiants à s’exprimer artistiquement et librement autour Pour commander de la Tour de Babel, en ne livrant que quelques pistes le DVD symboliques (cf. pp. 24-25). Ce que les jeunes ont le plus apprécié, c’est l’espace de tranquillité, invitant à un acte DVD Voyage en créativité. Romain Boisset gratuit, parce que non évalué. Le professeur passionné et Yves Zermatten. a également organisé un après-midi extra-muros, dans 27 minutes. un chalet, pour découvrir les Feuillets d’Hypnos de René romain.boisset@hotmail.com Char. Autant d’empreintes fortes qui s’inscriront assurément dans la mémoire de ses étudiants. Photos du Voyage en créativité www.creusets.net/index.php/pictures/puglia2013 André Seppey, en vue de dégager un certain nombre d’ingrédients nécessaires si l’on veut que les élèves
«J’ai eu une image… Il faudrait faire un voyage d’un autre type… réunir des étudiants qui pratiquent l’écriture, le théâtre, la musique, la danse, la peinture ou la photo… aller sur un lieu et y rester des heures…» André Seppey
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
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Pour la préparation de ce voyage, je me suis rendu trois fois dans la région, dans le but de pouvoir assurer une planification dans le détail et gagner du temps dans le processus créatif. Les lieux ont été choisis pour leur beauté et leur force naturelle ou culturelle. Dans le documentaire, un des jeunes dit à un moment donné qu’il se sentait presque pétrifié par tant de beauté. Comment dans ces conditions avoir l’audace de la créativité? Hors de la classe, certains ont été déboussolés, mais c’était l’objectif. Nous sommes allés au sud de l’Italie, afin que l’exotisme leur fasse perdre leurs repères. Cette déstabilisation permet l’affleurement du mouvement créatif autrement. Certains ont d’abord dû s’imprégner du lieu avant de pouvoir s’exprimer. C’est pour cela qu’une exposition a été mise sur pied cet automne, de façon à respecter le rythme créatif de chacun. Ainsi ils ont aussi pu envahir l’espace du collège d’une autre manière, en partageant cette expérience de créativité, de liberté, de fantaisie… Une expérience de créativité, de liberté, de fantaisie…
Le do s s i e r e n c i t a t i o n s Intelligence et imagination «En règle générale, si les éducateurs reconnaissent facilement l'importance de l'imagination, ils souhaitent la cultiver à part, séparément de l’intelligence, au même titre qu’ils aimeraient séparer cette dernière du travail de la main dans une sorte de vivisection de la personnalité humaine. A l’école ils exigent que les enfants apprennent des notions arides, en laissant cultiver leur imagination dans les seuls contes de fées, lesquels s’ils parlent bien d’un monde merveilleux, n’ont rien à voir avec l’environnement des enfants. Bien sûr, ils contiennent des éléments très frappants, chargés comme ils le sont de drames et malheurs, d’enfants qui meurent de faim, maltraités, abandonnés ou trompés. De même que les adultes raffolent des drames et des tragédies, ces contes peuplés d’esprits et de monstres plaisent aux enfants et stimulent leur fantaisie sans avoir pour autant un rapport avec la réalité. A l’inverse en proposant à l’enfant l’histoire de l’univers, nous lui permettons de construire avec son imagination un monde mille fois plus mystérieux et passionnant que celui des contes de fées.» Maria Montessori in Eduquer le potentiel humain (Editions Desclée de Brouwer) «Pour donner libre cours à sa fantaisie, à son imagination, l'écrivain doit ouvrir les portes à tout ce qui sourd en lui, démons compris.» Mario Vargas Llosa
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Peut-on dire que l’aller-retour entre spontanéité et travail est constitutif du processus de créativité? Tout d’abord, le non-jugement de l’autre est fondamental pour que cette spontanéité soit possible. Et elle est difficile à retrouver, car le milieu scolaire vise la restitution d’un savoir, l’affinement d’une connaissance, la mesure…, en laissant peu de place à la créativité. A la fin du voyage, qui recelait une dimension initiatique cachée, les étudiants ont dansé sans se soucier des codes. On le voit dans le film, c’était un moment magique, car ils avaient retrouvé la confiance dans leur ressenti et leur sensibilité propre. Pour y parvenir, il s’agissait de retrouver la valeur du geste spontané. Ce voyage n’a-t-il pas aussi incité au mélange des langages artistiques? En effet et c’était voulu. L’élève qui avait choisi l’écriture pouvait faire du théâtre, le comédien dessiner, etc. Plusieurs ont expérimenté un autre langage, seul ou pour accompagner un camarade dans sa démarche. L’attitude des enseignants était-elle déterminante? Le processus était à l’envers par rapport à ce que nous faisons en classe. Nous devions nous effacer afin de restituer à l’étudiant son espace de liberté. Pour rendre possible ce processus, il fallait que nous ne soyons pas directifs. Hormis les consignes organisationnelles, les élèves étaient totalement libres. Si l’un d’entre eux ne faisait rien pendant toute une journée, nous n’intervenions pas. De même, nous ne donnions pas de retour sur les projets créatifs menés par les étudiants. Ils n’ont eu aucune critique ni jugement de notre part et entre eux le respect était la seule règle.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Les profs étaient-ils aussi en phase de créativité? Oui, parce qu’il était important que les professeurs jouent le jeu et donnent l’exemple de cette prise de risque en se jetant à l’eau. Les temps de discussion étaient d’un autre ordre avec les étudiants. Nous avons échangé sur nos perceptions relatives à la liberté, à la vie… Le temps permettait de baisser les cloisons qui sont nécessaires dans le milieu scolaire. Plus fondamentalement, qu’est-ce qui vous a conduit à initier ce projet original? La première réponse que je donne, c’est celle qui ouvre le film. Suite à un voyage plus traditionnel, j’ai perçu que les étudiants avaient besoin de temps pour être en interaction avec un lieu, mais pour ce faire il fallait que je sois prêt. La deuxième réponse est plus personnelle: gravement malade, j’ai arrêté mon activité professionnelle de 2005 à 2008, avant d’être greffé. Cette expérience de vie éprouvante m’a conduit à me positionner différemment face à la vie et à mon travail. C’est comme si je m’étais affranchi par rapport à certains empêchements. Et, troisième réponse, depuis ma greffe, je prends le temps de la marche et de l’écriture. De plus en plus conscient du sens à accorder à l’immédiateté, à la spontanéité et à la créativité, j’ai eu l’envie de partager cette expérience. Votre regard sur la place de la créativité à l’école s’estil modifié? Totalement. Depuis, j’enseigne différemment. Lorsque je travaille un texte, je laisse davantage d’espace à une interprétation personnelle. En classe, j’essaie de montrer aux étudiants le rapport des écrivains à la liberté et à la créativité. Je leur explique par exemple que Camus
n’était pas seulement un écrivain, mais aussi un journaliste et un homme politique. Dans les cours d’italien, je cite le cas de Pasolini qui était écrivain, metteur en scène, journaliste, peintre et homme politique. J’aime parler à mes étudiants de ces personnages multi-facettes pour créer des liens interdisciplinaires. L’école devrait-elle être davantage un lieu de créativité? L’école doit rester ce qu’elle est, dans la mesure où elle a pour rôle de fixer un cadre et d’apporter des repères. Cependant, l’enseignant, quel que soit le degré de la scolarité, doit pouvoir ouvrir des fenêtres sur la spontanéité, la liberté … Il est important qu’il ose apporter sa singularité, sans vouloir copier ses collègues. Il ne faudrait surtout pas inscrire un temps de créativité au programme, parce qu’institutionnalisée, elle perdrait de ses effets. La créativité des élèves relève donc de la responsabilité de l’enseignant… Oui, car l’enseignant a la latitude pour intégrer un espace de liberté dans son cours. Pour ma part, en cours de français, je me réfère à l’histoire de l’art, à l’actualité… pour que mes étudiants prennent conscience des différents langages au service d’une même intention. Il y a une générosité à parler de ce qui nous passionne, puisque le plaisir est communicatif et incite à l’effort, au dépassement, etc. J’admire le travail de mes collègues au primaire et au CO qui fourmillent d’idées pour sortir de la classe avec leurs élèves, car la créativité ne se cantonne évidemment pas au collège. Propos recueillis par Nadia Revaz
Deux modes de pensées selon Joy Paul Guilford Penseé divergente:
Pensée convergente:
Une pensée qui travaille sur le mode intuitif
Une pensée qui travaille sur le mode rationnel
Fantaisie, attitude spontanée
Catégorisation et rigueur, attitude réfléchie
Capacité à générer plusieurs idées, des idées nouvelles
Raisonnement analytique, réflexion probabiliste, problèmes rationnels
Flexibilité, habileté de passer d’une perspective à une autre, originalité
«L’écolier modèle», LA bonne réponse
Remue-méninges, brainstorming, audace, rêve, le soi analytique est endormi
Liste spécifique de sujets, définition de tâches précises
Associe, diffuse, concepts abstraits et génériques
Classe, hiérarchise
Le nouveau, l’intense, le discontinu
L’identique, le nivelant, le modélisant
www.matieresdecole.net/parcours/pages/diverg.html
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E t si fantaisie, originalité et
liberté rimaient avec créativité… Entrer à l’école pour un jeune enfant, et les parents, semble devenir de plus en plus une expérience difficile. On peut ainsi comprendre que faire ses premiers pas dans le monde de l’Ecole correspondrait, selon Antoine Baby (2013), à une sorte de migration. Ainsi, pour travailler d’une façon inspirante avec les jeunes, il est important de reconnaître les défis de l’école, de porter une attention singulière à sa propre unicité comme acteur scolaire, à son originalité et à sa curiosité envers tout ce qui concerne l’éducation, en particulier dans la formation des enseignants (Ouellet, 2012). Est-ce que la fantaisie, l’originalité et la liberté correspondraient à l’espace de créativité nécessaire pour créer une relation éducative riche afin de soutenir le goût de l’école? Voilà une réflexion qui vaut la peine d’être explorée. Au début des années 1970, Carl Rogers mentionnait que la société avait vivement besoin de personnes créatives. Plus de quarante ans plus tard, ce constat est toujours aussi vrai. Afin de répondre à la complexité des enjeux du XXIe siècle, diversité des élèves, décrochage professionnel, persévérance et intimidation, pour n’en nommer que quelques-uns, l’enseignant doit se remettre en question en portant un regard sur son rôle dans cette communauté et ses pratiques éducatives pour aborder le monde différemment (Poliquin et Ouellet, 2013). Pour ce faire, certaines qualités appartenant au domaine de la créativité sont à développer dès le début de la formation identitaire de l’enseignant (Chaîné, 2012; Ouellet, 2012). Comment le précise Carrier et Gélinas (2011), la personne créative tolère l’ambiguïté et la complexité, elle déve-
Le do s s i e r e n c i t a t i o n s «La source de toute réalisation technique est la divine curiosité, le penchant ludique du chercheurbricoleur interrogateur et la fantaisie constructive du technicien-inventeur.» Albert Einstein
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loppe une tolérance au risque, teintée ici de fantaisie. Aussi, l’enseignant créatif aime réfléchir sur la façon de faire les choses dans la liberté et avec originalité. Un des aspects distinctifs de l’enseignant créatif est sa capacité à rêver, rêver à un monde meilleur pour les familles, les élèves, les collègues et pour la société en général. Ainsi, afin d’aider les enfants à vivre une école plus harmonieuse au début de la scolarisation, l’enseignant doit comprendre sont rôle sur le changement, et que celuici ne doit pas toujours venir de l’extérieur, mais plutôt d’attitudes, de confiance en soi se traduisant par la fantaisie, l’originalité et la liberté. En développant notre propre créativité, notre originalité, j’aime imaginer que l’enfant verra notre regard tourné vers ses potentialités, et cela dès ses premiers pas à l’école.
Références bibliographiques Baby, A. (2013). Qui a eu cette idée folle? Essais sur l’éducation scolaire. Québec, Presses de l’université du Québec. Carrier, C. et Gélinas, S. (2011). Créativité et gestion, les idées au service de l’innovation. Québec, Presses de l’Université du Québec. Chaîné, F. (2012). «Créativité et création en éducation». Education et francophonie, Volume XL: 2, pp. 1-5. [acelf.ca] Rogers, C. R. (1981). Vers une théorie de la créativité. Dans C. R. Rogers (dir.), Le développement de la personne, Paris: Dunod-InterEditions, (pp. 230-240). Poliquin, N. et Ouellet, S. (2013). Regard sur l’enseignant créatif – comprendre l’importance de son rôle auprès de l’élève. Dans S. Ouellet (dir.), Soutenir le goût de l’école – Histoires de passion, Québec, Presses de l’Université du Québec. Ouellet, S. (2012). «Expérience de résolution de problèmes par une démarche créative dans la formation des enseignants en adaptation scolaire». Education et francophonie, Volume XL: 2 – Automne 2012, pp. 154-176. [acelf.ca].
re eu
l’a ut
«Pour réussir à l’école, il faut d’abord réussir l’école.» Antoine Baby, 2013, p. 127
Sylvie Ouellet Ph. D. MTA, Psychopédagogue et musicothérapeute Professeure titulaire Université du Québec à Trois-Rivières sylvie.ouellet@uqtr.ca
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D es pistes pour aller plus loin Voici quelques pistes pour prolonger de manière créative le dossier du mois.
Un livre théorique La créativité Au travers des témoignages de quatre-vingt-onze individus exceptionnels - écrivains, artistes en tout genre, scientifiques, chercheurs, politiques, acteurs ou chefs d’entreprise - suivis pendant cinq ans, le psychologue explore ici toutes les facettes, y compris les plus surprenantes, du processus créatif et nous donne les outils pour insuffler une étincelle créative jusque dans les champs les plus inattendus de notre vie quotidienne. Mihaly Csikszentmihalyi. La créativité. Psychologie de la découverte et de l’invention. Paris: Robert Laffont, 2006.
Un livre pratique La créativité des enfants Explorer, Comprendre, Créer. Dès leur naissance, les enfants posent sur la réalité un regard qui la mesure, la traduit, la réinvente. Quelle est la nature de cette créativité dont tous les enfants semblent doués? Comment favoriser le développement de cette créativité et faire en sorte que le jeune reste créatif à l’âge adulte? L’école et la famille peuvent-elles stimuler la créativité ou doivent-elles inexorablement l’étouffer? Marie-Claire Landry. La créativité des enfants. Malgré ou grâce à l’éducation? Bruxelles: De Boeck, 1997.
Un colloque Créativité et apprentissage: un tandem à ré-inventer? Les UER Enseignement, apprentissage et évaluation et Didactiques de l’art et de la technologie de la HEP Vaud organisent un colloque sur la créativité et l’apprentissage les 15 et 16 mai 2014. www.hepl.ch
Un site
Une pensée à méditer
L’imaginaire selon Jacques Nimier L’imaginaire est lié souvent, dans notre esprit, à l’art, à la littérature, mais sa réalité est bien plus large. Il intervient, de façon personnelle, dans les fantasmes, dans les rêves et nous influence donc dans nos intentions, nos pensées, nos activités. Il intervient également dans les phénomènes collectifs, dans les mythes, les idéologies... c’est pourquoi un enseignant ne peut pas l’ignorer dans ses choix pédagogiques. www.pedagopsy.eu/dossier_imaginaire.html
Insubordination? «… les dons de composition musicale d’un jeune musicien se révèlent souvent à travers ses tentatives réitérées de réécrire un morceau selon ses propres critères; les scientifiques en herbe ne se contentent pas des évidences reçues, mais demandent à voir par euxmêmes. Il arrive fréquemment que ce caractère aventureux soit interprété comme de l’insubordination, même si les plus chanceux se voient encouragés dans la voie de l’expérimentation par leurs professeurs ou leurs camarades.» Howard Gardner. Les formes de la créativité. Paris: Odile Jacob, 2001.
Une vidéo Ken Robinson et la créativité en éducation Ken Robinson, expert réputé sur la créativité et l’éducation, a exposé dans le cadre des conférences TED, d’une manière à la fois amusante et profonde, la nécessité de créer un système éducatif qui favorise – plutôt que rabaisse – la créativité. www.kenrobinson.fr/voir
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Des perles rassemblées Des sites, des articles… Fantaisie, originalité et liberté à l’école (pearltrees Résonances) http://pearltrees.com/p/cREx5
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u lt u re que MémEc enole-c t o pédagogi
I nitiation à l’opéra à Crans-Montana
Nadia Revaz
La Commission Régionale pour l’Animation et la Culture des écoles du HautPlateau et des villages environnants (CRAC), présidée par Jérémie Rey, s’est lancé un défi de taille pour son dixième anniversaire, à savoir initier les élèves de la 1re année d’enfantine à la 3e année du CO, à l’opéra. Ce projet audacieux et ambitieux se déroule sur deux années scolaires (2013 - 2014 + 2014 - 2015) dans les centres scolaires de Lens, de Flanthey, des Martelles (Chermignond’en-Bas), de Montana-Village, de Randogne et de Crans-Montana. Environ 900 élèves d’enfantine et de primaire et 300 du secondaire sont concernés par cette aventure. Il est vrai que le CRAC a déjà une solide expérience de ces fils rouges culturels, ayant concocté, avec pour partie le soutien financier du dispositif Etincelles de culture à l’école (www. vs.ch/etincellesdeculture), de riches programmes annuels autour des contes, des arts visuels, de la musique, du théâtre, de la danse… A chaque fois, aux découvertes de lieux culturels s’ajoutaient des rencontres avec des artistes professionnels… Si tous les enseignants de la région s’impliquent avec autant d’enthousiasme, c’est certainement en raison de ce guidage qui leur est proposé par l’équipe du CRAC, leur facilitant la tâche tout en leur permettant de s’investir à des degrés variables, en fonction de leurs intérêts et compétences. Les élèves du cycle d’orientation ont pu échanger avec la Valaisanne Julie
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un univers c construit Robert Cler sens. fo ns qui nt de sensatio
dans les classes et faire marcher ce petit muscle rigolo qu’est la fantaisie autour de l’opéra». Sans plan et hors de tout programme scolaire, il part de la feuille blanche, de façon à coconstuire différemment une expérience semblable, ce qui, couché sur le papier, peut paraître paradoxal. Pour Robert Clerc, «parler de fantaisie ne suffit pas, encore faut-il la vivre, en s’adaptant à partir du modèle construit». Le cadrage a été défini lors de la rencontre avec la première classe à Lens. Bien sûr, il faut de l’expérience pour parvenir à un petit spectacle, spontané et vivant de 30 secondes, aboutissement de chaque séquence.
Une classe à l’œuvre Beauvais autour de Cosi fan Tutte, opéra qu’elle met en scène et auquel ils assisteront en septembre 2014 http://blog.juliebeauvais.com/p/cosifan-tutte.html).
Un projet qui a bénéficié du soutien d’Etincelles de culture à l’école. Quant aux élèves des classes enfantines et primaires, ils ont travaillé avec le compositeur genevois Robert Clerc autour de La Belle et la Bête (www.lamourduson.com). Le musicien, également médiateur culturel, dit aimer «mener des expériences de délinquance artistique
Suivons la classe de Marie-Chantal Rudaz, enseignante dans une classe de 1P-2P dans le bâtiment du Pavillon à Crans-Montana. En ce 21 mars, sa classe accueille Robert Clerc. L’enseignante ne sait rien de cette intervention, si ce n’est qu’il lui faut avoir des feuilles A3 blanches. Elle entre donc en classe, préparée à un effet de totale surprise. Et voilà que Robert Clerc arrive pour confronter ses élèves aux composantes d’un opéra (l’opéra, c’est quoi?), genre habituellement inaccessible aux enfants. Après s’être brièvement présenté, le musicien demande aux élèves de lui résumer l’histoire de La Belle et la Bête, d’après sa version adaptée au jeune public. L’aventure créatrice commence. Il les invite à accepter une mission: monter tous ensemble un opéra en moins d’une
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heure, soulignant qu’il s’agit d’un jour extraordinaire, tant pour les élèves que pour lui. Durant cette période, ils devront apprendre à mieux s’écouter, comme le font les musiciens, et pourront prendre la parole sans avoir à lever la main. Le décor est créé en un tour de main, avec des objets présents dans la classe. Les cartons deviennent palais, un tournesol se transforme en rose, etc. Sur les feuilles de papier, la composition prend forme avec fantaisie, puisque la mélodie devient dessin. Place ensuite à la musique jouée avec de fines baguettes ou des cloches de couleur. Les chefs d’orchestre en herbe prennent leur rôle à cœur pour, au final, laisser émerger une création musicale harmonieuse.
Vers une deuxième étape Après cette première phase, les bases de l’opéra sont déjà en place et les élèves ont épaté l’enseignante. Elle a de plus apprécié que Robert Clerc choisisse celui qui chante tout le temps pour assurer la composition et mette sur le devant de la scène des élèves timides. Et lors du débriefing avec ses élèves, elle a été impressionnée parce qu’ils se sou-
Le compositeur en herbe dessine la partition.
venaient de tout, relevant le plaisir vécu lors de cette activité. Ce qu’ils ont apprécié, c’est de pouvoir inventer. Catherine Mittaz, enseignante à Randogne et membre du CRAC, a aussi vécu ce moment d’émotion permettant aux élèves de visualiser le déroulement temporel de l’histoire, avec un début, un milieu et une fin. Ainsi qu’elle le fait remarquer, un tel projet culturel est fédérateur, tant pour les élèves que pour les enseignants.
Robert Clerc va réaliser des petites vidéos pour que chaque classe puisse conserver un souvenir de ce moment jusqu’à l’automne, moment où il reviendra pour inviter les élèves à explorer de nouvelles sensations artistiques. Chaque établissement aura alors une mission, encore inconnue, même pour le compositeur-coordinateur du projet. Résonances vous invitera alors à découvrir la suite de cette approche originale de l’opéra à l’école.
Journées expérimentales au Musée d’histoire du Valais Autour de la restauration des Toiles de la Maison de Courten, Centre d’expositions des Musées cantonaux, les jeudi 16 et vendredi 17 octobre 2014 A l’occasion de la restauration d’un ensemble important de 18 toiles datées du XVIIIe siècle ayant appartenu à la Maison de Courten à Sierre, le Musée d’histoire du Valais propose aux classes de découvrir de près le travail des restaurateurs d’art. Quels sont les objets collectionnés par les musées? Comment sont-ils conservés? Sont-ils systématiquement restaurés? Quelles sont les techniques utilisées? Gisèle Carron, restauratrice d’art ayant travaillé sur les toiles de la Maison de Courten, donnera des réponses à ces questions. Un atelier pratique sera également proposé aux élèves, de manière à ce qu’ils expérimentent eux-mêmes les différentes techniques utilisées. La visite de l’exposition leur donnera finalement l’occasion de voir d’autres œuvres restaurées appartenant aux différents musées cantonaux. Infos pratiques:
Jeudi 16 et vendredi 17 octobre 2014 Centre d’expositions des Musées cantonaux, rue des Châteaux 24, Sion Durée 1 h 30: plage horaire à choisir entre 8 h 15 et 15 h 30 Pour tous les niveaux scolaires Activité gratuite, encadrée par une restauratrice d’art et une médiatrice Réservation obligatoire auprès de Louise Liboutet: 027 606 46 92 ou sc-museesmediation@admin.vs.ch
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MITIC
Courts-métrages sur Educlasse Pourquoi choisir cette activité? Le rapport James 2012 1 de Swisscom confirme que «trois jeunes sur quatre utilisent quotidiennement ou plusieurs fois par semaine des portails vidéos tels que YouTube». D’un autre côté, le plan d’études est également très clair. Il demande aux enseignant-e-s de profiter de la leçon de français pour permettre aux élèves d’atteindre les objectifs FG 21 et FG 31.
«Chacun a deux métiers, le sien et critique de cinéma.» François Truffaut
Educlasse propose l’activité Courts-métrages, une importante ressource qui donne l’occasion d’intégrer les MITIC dans les disciplines, en particulier en français.
Une activité clés en main complète et peu chronophage Dix courts-métrages de 3 à 17 minutes sont à votre disposition sur www.educlasse.ch/courts. Leur durée facilite leur utilisation dans le cadre d’une grille horaire tout en proposant un contenu riche sur le fond et sur la forme. Ils permettent également de montrer certaines séquences plusieurs fois, pour une analyse plus fine. Des fiches didactiques, prêtes à l’emploi, sont consacrées au fond (fiche commune à tous les films) et à la forme (les domaines MITIC et français sont souvent concernés).
Nous avons donc préparé un moyen d’enseignement qui crée des liens entre les besoins de notre société hyper médiatisée et ceux des enseignant-e-s qui doivent faire avancer leurs élèves dans le programme de français. ts
asse.ch/cour
www.educl
Une à deux leçons de 45 minutes permettent de visionner le courtmétrage et de travailler sur le fond et la forme. Ce sera à vous de déterminer si vous désirez poursuivre l’activité en utilisant d’autres fiches proposées en prolongement et le temps à y consacrer.
Des exemples concrets Une enseignante de 9H décide de travailler sur la parodie du conte (objectifs L1 31, 33, 35). Pour aller au-delà de la lecture de textes, elle décide de montrer à ses élèves le court-métrage Rotkäppchen. En deux leçons, elle pourra traiter de la compréhension et de l’interprétation du film
Courts métrages: une ressource prête à l’emploi Demain la veille
16’16
Film d’anticipation dès la 9H (11H pour la fiche SHS)
3 x 3
5’50
Comédie dès la 7H
La Maison en petits cubes
12’06
Dessin animé poétique dès la 8H
Bad Toys II
5’44
Dessin animé poétique dès la 8H
Luminaris
6’14
Pixilation décalée dès la 10H
Ultima Donna
17’24
Comédie dramatique dès la 7H
Tadufeu
6’35
Film d’animation dès la 8H
Léo l’impassible
5’19
Comédie dramatique dès la 7H
Rotkäppchen
2’41
Dessin animé dès la 9H
Le Miroir
6’20
Chronique d’une vie dès la 7H
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Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Echo de la rédactrice
Technique Sur la page www.educlasse.ch/courts, consacrée à l’activité Courts-métrages, chaque film est disponible pour une lecture en téléchargement progressif (streaming). Toutefois, pour éviter des problèmes d’interruptions en cas de connexion internet insuffisante, nous mettons également les films à disposition pour un téléchargement sur votre disque dur ou votre clé USB. Comme les films ne sont pas tous libres de droits, cette possibilité est offerte pour un usage au sein de la classe uniquement. C’est aussi la raison pour laquelle cette page Educlasse est sécurisée par votre identifiant cantonal educanet2.ch (@vs.educanet2. ch). Nous recommandons en outre d’utiliser le lecteur vidéo gratuit VLC.
(fiche la forme, qui aide l’élève à le résumer en une seule phrase), analyser un clip publicitaire Chanel qui détourne ce conte (fiche prolongement 1, qui donne des pistes sur les mécanismes de l’image publicitaire), et terminer par une lecture et des exercices dédiés à une autre parodie du Petit Chaperon rouge, Lady Red (prolongement 2). Un enseignant de 11H aimerait travailler l’expression orale. Il présente à ses élèves le film Ultima Donna. A nouveau, la fiche la forme lui permet d’ouvrir le débat pour trouver un compromis d’interprétation entre ses élèves. La fiche prolongement 2 demande à l’élève qu’il donne la parole aux personnages du film et qu’il leur attribue divers objets en argumentant oralement.
Comment choisir le bon film? Nous avons essayé de trouver la présentation la plus claire possible sur Educlasse pour que chaque enseignant-e qui souhaite se lancer dans l’activité Courts-métrages s’y retrouve. Le choix se fait grâce à une entrée par âge ou par discipline. La plupart des activités de français font écho aux objectifs L1 21/22, L1 31/32 et L1 38 (compréhension de la narration, maîtrise de la rédaction). La Maison en petits cubes est accompagnée de matériel pour les arts visuels et Demain la veille est peut-être l’exemple le plus complet, avec sa fiche dédiée aux dictatures, sous l’angle SHS.
Les exercices sont téléchargeables en PDF et sont accompagnés de solutionnaires. Des documents complémentaires vous proposent un accompagnement didactique et des idées pour travailler l’éducation aux médias à l’échelle de votre école. Bon film! Christian Rossé, centre MITIC interjurassien
Note 1
James pour Jeunes Activités Médias Enquête Suisse. Taper «Swisscom et James» dans votre moteur de recherche.
Autres ressources Le Truc est une série d’animations en 25 modules de 4 minutes qui explique avec humour le fonctionnement de certains outils et procédés cinématographiques. Cette ressource est disponible sur le site internet d’Arte ou en DVD-ROM. Le Service Enseignement Médias du canton de Genève propose, sous forme de DVD, une découverte de l’image au cinéma dans sa diversité à travers plus de 400 extraits de films. Toutes les écoles ont la possibilité de recevoir un exemplaire de cette ressource en contactant simplement pascale.lamarre@ne.ch.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Alternance Un élève qui déplore le fait que les patrons d’entreprise enjolivent leurs professions pendant les stages organisés au CO. Un élève du primaire qui trouve qu’un scientifique doit faire des présentations, certes vulgarisées, mais pas ludiques en permanence pour autant, même si le public est jeune. Un adulte qui estime qu’il faut faire davantage de marketing pour vendre les métiers. Un autre qui considère qu’une visite est ennuyeuse si elle n’est pas constamment interactive. Ces avis ne sont pas forcément généralisables. Reste qu’ils donnent à réfléchir sur les représentations qu’ont les adultes des attentes des enfants et des adolescents. Même s’ils sont habitués aux activités de groupe et au jeu en classe et sont adeptes du zapping constant, il arrive que le contenu, s’il est passionnant, n’ait pas besoin d’emballage excessif pour être attractif, ainsi que le soulignait l’élève du primaire à propos des exposés scientifiques. Parfois, dans notre mouvement permanent de balancier, on oublie que le «trop» de tout peut devenir ennuyeux. Autant privilégier l’alternance de la forme, en respectant la diversité présente dans les activités professionnelles. C’est la variété des rythmes qui révèle la saveur des moments plus palpitants. C’est un peu comme les saisons sous nos latitudes, pour avoir ses préférences, il faut en connaître les différences. Et fort heureusement il y a des adeptes du printemps, de l’été, de l’automne et de l’hiver.
Nadia Revaz
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Expos i t i on
M ichel Darbellay
écrit la lumière
Alexia Rey
La Médiathèque Valais – Martigny présente du 3 mai au 27 octobre une exposition consacrée au photographe martignerain Michel Darbellay. Né en 1936 à Martigny, il est le fils du photographe Oscar Darbellay. C’est auprès de lui qu’il s’initie au métier et dans son atelier qu’il effectue son apprentissage. Après un détour par Gstaad et Lausanne, il s’installe comme indépendant dans sa ville natale dès 1959. Michel Darbellay a une deuxième passion: la montagne. Michel Darbellay est connu pour l’édition de cartes postales, ambassadrices du Valais dans le monde entier. Durant sa carrière, il réalise aussi des portraits et couvre en reporter des fêtes familiales. Parallèlement à ses activités commerciales, Michel Darbellay est, selon sa propre expression, un artisan-photographe. Il use de sa sensibilité et de son sens de l’es-
sa modernité, entre grands chantiers et lignes à haute tension.
thétique pour façonner des images qui révèlent la beauté de ce qui l’entoure. Le Martignerain photographie le Valais sous tous les angles: ses paysages grandioses bien sûr, mais aussi
L’exposition est divisée en deux parties. La première salle présente les diverses facettes du métier d’un photographe qui, pour gagner sa vie, doit varier ses activités et multiplier les mandats. La deuxième et principale partie de l’exposition se focalise sur le travail plus personnel de Michel Darbellay qui, lors de tous ses déplacements, saisit au vol des instants précieux, immortalise les splendeurs du Valais et ses lumières qu’il connaît si bien. Le cœur de l’exposition invite à une balade dans un pays aux teintes changeantes, entre chambard des jours de foehn et froid bleuté d’un matin d’hiver. Un espace film interactif permet de découvrir le témoignage de Michel Darbellay sur ses débuts en photographie, mais aussi sur sa carrière cinématographique.
Activités pour les élèves Infos pratiques Michel Darbellay écrit la lumière Du 3 mai au 27 octobre 2014, tous les jours, de 13 h à 18 h. Deux possibilités de visites: - visite accompagnée par une médiatrice les matins dès 9 h. - visite autonome les après-midi. Un carnet de jeux est à disposition pour les élèves des degrés primaires. Les visites ont lieu de préférence en matinée, hors des horaires d’ouverture au public, afin d’assurer le confort de chacun. En raison de la configuration des lieux, nous ne pouvons recevoir qu’une classe à la fois. Pour des raisons d’organisation, il est nécessaire de s’annoncer au minimum 15 jours avant la date de la visite. Un dossier de présentation des différentes activités adaptées à chaque âge est disponible sur le site de la Médiathèque Valais: www.mediatheque.ch dans l’Agenda – exposition Michel Darbellay écrit la lumière. Pour tous renseignements: mv-martigny-mediation@admin.vs.ch, 027 607 15 46 (Alexia Rey) ou 027 607 15 40 (secrétariat)
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C’est avec plaisir que la Médiathèque Valais – Martigny accueille les classes et offre des activités adaptées à l’âge des élèves. Pour les petits, des puzzles, un jeu de différences, des détails à retrouver... sont proposés pour apprendre à écouter, regarder avec attention et exprimer ses émotions. Les plus grands pourront découvrir une activité en lien avec l’évolution de la photographie et le métier de photographe ainsi qu’une animation autour des cartes postales. Une visite de l’exposition sous l’angle des couleurs permettra également d’analyser plus en détail certaines images. Pour cette exposition, 2 à 3 activités sont proposées pour chaque degré – premier et deuxième cycle primaire ainsi que pour le secondaire.
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Expos i t i on
Corinna Bille:
entre rêve et réalité
Tania Darbellay
La Médiathèque Valais – Sion vous propose une découverte de Corinna Bille et plus précisément de ses Carnets de rêves, par le biais d’une exposition et d’un dossier pédagogique destiné aux établissements secondaires. Sa vie durant, l’auteure valaisanne Corinna Bille n’a cessé d’écrire. Ses sources d’inspiration ont été diverses: ses voyages, sa famille, les paysages valaisans ou encore ses rêves. Elle a consigné ces derniers dans une vingtaine de carnets qui l’ont accompagnée entre 1942 et 1979. Ces cahiers regroupent un mélange de notes et de toutes sortes d’éléments qui ont nourri son imagination (transcriptions de ses rêves, fragments de journaux, dessins de sa main, citations, réflexions sur ses lectures, projets d’écriture, etc.). Très intimes, ces Carnets de rêves donnent un accès immédiat aux pensées et aux rêveries de leur auteure. Ils représentent un espace de réflexion sur des thèmes variés tels que la mort, le bonheur, l’amour, la nature ou la peur.
Infos pratiques Corinna Bille: entre rêve et réalité Du 1er mai au 21 juin 2014 Du lundi au vendredi de 8 h à 18 h, le samedi de 8 h à 17 h. Médiathèque Valais – Sion (av. de Pratifori 18) www.mediatheque.ch Visites commentées sur demande Pour tous renseignements: mv-sion-mediation@admin.vs.ch
Les rêves du jour et de la nuit (Carnet de rêves 2) Fonds S. Corinna Bille – Maurice Chappaz, Archives littéraires suisses, Bibliothèque nationale, Berne
L’exposition présentée par la Médiathèque Valais vous invite à découvrir Corinna Bille sous un jour nouveau en accédant au contenu de ses Carnets de rêves, une matière passionnante et inédite.
Une exposition itinérante L’exposition présentée a la particularité d’être itinérante. Cela signifie qu’elle peut être empruntée par des bibliothèques ou des établissements scolaires pour une durée variable. Elle est composée de six panneaux bilingues (français-allemand), accompagnés de fac-similés des carnets originaux.
Un dossier pédagogique Un dossier pédagogique adapté aux établissements secondaires I et II (cycles d’orientation, collèges, etc.) accompagne également l’exposition. Il est divisé en trois parties qui permettront aux professeurs de
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présenter Corinna Bille à leurs élèves (Avant l’exposition), d’effectuer la visite de l’exposition (Pendant l’exposition) et de prolonger la thématique par des exercices en classe (Après l’exposition). Sur demande, des visites commentées peuvent également être organisées.
Festival Les Correspondances L’exposition s’inscrit dans le cadre du Festival Les Correspondances (www. lescorrespondances.ch), qui sillonnera le Valais entre le 1er et le 11 mai. Deux animations complémentaires auront lieu à la Médiathèque Valais – Sion durant le festival. Samedi 3 mai à 10 h: S. Corinna Bille et ses parents / lecture d’extraits de correspondances Jeudi 8 mai à 18 h 15: Du Paradou à Katmandou / conférence de Pierre-François Mettan
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R és eau de la form at i o n
Patrice Cretton, directeur des Buissonnets Le réseau de la formation en Valais, c’est aussi celui des écoles privées, puisque certains élèves passent d’un système à l’autre. Rencontre avec Patrice Cretton, directeur des Buissonnets à Sion, école privée à but non lucratif ayant été fondée en 1928 par les Sœurs d’Ingenbohl à Sierre. En déménageant à Sion, les Buissonnets, qui accueillent environ 120 étudiants, se sont associés depuis la rentrée 2013 à l’école Montani et à Lemania College pour faire Campvs commun (avec le U en V latin pour symboliser le Valais) et avoir une offre de formation complémentaire dès la 5e-6e année primaire jusqu’aux portes des universités ou des hautes écoles. Tout en unissant leurs forces, chacune des écoles conserve ses particularités. Les Buissonnets ont toujours une part de leur pédagogie qui est d’inspiration montessorienne1 et ils ont maintenu les deux filières de formation secondaire qui sont leur tradition, à savoir la maturité suisse (maturité fédérale distincte de la maturité cantonale) et le baccalauréat français (bac L). L’Ecole Montani propose des filières couvrant la fin du primaire et le cycle d’orientation, en français ou en allemand. Lemania College, nouvelle filière qui compte cette année une seule classe, prépare au baccalauréat international en anglais. A cette gamme s’ajoutent notamment divers cours de révision et les possibilités d’un internat (résidence étudiante Green Campus). Patrice Cretton, quelles sont les caractéristiques pédagogiques de l’école des Buissonnets? Les Buissonnets se définissent comme une école humaniste, dans l’esprit montessorien. L’école se mobilise pour aider l’élève, ce qui
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élève. Il vérifie la progression par objectif de manière individualisée. Et pour faciliter cette gestion de l’information évaluative, nous avons mis en place un livret scolaire informatique baptisé Scoladis qui permet un suivi détaillé des données scolaires de l’élève en temps réel. Lors des séances de mentorat, il s’agit d’identifier si un résultat insuffisant est dû à une difficulté de motivation, à une méthode de travail inappropriée, à une lacune à combler, etc. e école ton dirige un Patrice Cret ectée. nn ement co privée entièr
peut contribuer à lui donner l’envie d’apprendre, tout en lui rappelant que lui seul est responsable de ses apprentissages. Nous axons notre approche sur la motivation, la souplesse et l’autonomie. Pour nous, la motivation passe par l’humanisme et la recherche d’une solution adaptée à chaque situation. Si le problème repéré dans le cadre du mentorat dépasse nos compétences, nous avons mis en place un réseau, avec entre autres des coachs scolaires, puisque nous n’avons pas d’enseignants spécialisés. Qu’est-ce que le mentorat? Le mentor rencontre régulièrement, toutes les quinzaines a priori, chaque
L’école des Buissonnets se qualifie de numérique. Qu’est-ce à dire? Chaque élève reçoit un iPad fourni par l’Ecole. Quant aux salles de classe, elles sont toutes équipées d’un tableau blanc interactif, avec un accès à iTunes U et à nos supports de cours que les enseignants peuvent enrichir très intuitivement de compléments audio et vidéo. L’école des Buissonnets a été pionnière à sa création. Essayez-vous de conserver ce côté innovant, en vous intéressant par exemple aux approches de Ken Robinson ou de la Khan Academy? Les Sœurs qui ont fondé les Buissonnets ont insufflé une vision révolutionnaire de l’école. Avec l’introduction du laboratoire de langues, le bond effectué était bien plus im-
Le panorama 2014 des écoles privées romandes: le canton du Valais Ecole Ardevaz à Sion et à Monthey www.ardevaz.com Ecole des Buissonnets à Sion www.buissonnets.ch Ecole Maya-Joie à La Fouly www.mayajoie.ch Ecole Montani www.ecolemontani.ch Article paru dans Le Temps du 11 avril 2014 www.letemps.ch/ecoles/?canton=vs
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pressionnant qu’aujourd’hui l’intégration des tablettes numériques en classe. Nous conservons cette volonté de chercher le mieux sur le plan pédagogique, en nous adaptant aux évolutions de la société, entre autres technologiques. Pour ce qui est du développement de la créativité, si peu présente dans l’école selon Ken Robinson, elle fait partie intégrante de Lemania College et se retrouve dans la philosophie des Buissonnets. A nos yeux, c’est un aspect important pour devenir citoyen. En quoi la voie privée est-elle complémentaire des écoles publiques? C’est par son enseignement différent qu’elle complète l’école publique. Certains jeunes n’arriveront pas au terme de leur cursus au collège. Les raisons de leur échec sont diverses. Certains, qui peuvent être brillants, ont momentanément besoin d’une attention particulière ou d’un dialogue différent avec l’enseignant pour s’épanouir et retrouver l’estime d’eux-mêmes. D’autres se sentent plus à l’aise dans un système intégrant davantage de liberté, de souplesse et de responsabilités. L’école privée pourrait-elle apporter quelque chose à l’école publique? Oui et nos portes sont ouvertes. L’automne passé, j’ai présenté à Lausanne, dans le cadre de l’Apple Learning Tour, le fonctionnement entièrement numérique des Buissonnets et certains enseignants du public, qui y avaient assisté, m’ont ensuite contacté pour visiter notre école. Avec nos plus petits effectifs, nous pourrions servir de laboratoire pour l’école publique, toutefois nous aurions aussi à apprendre de leurs expériences. Par contre, nous, écoles privées, pouvons avoir des réponses pour une petite frange d’élèves, qui ont des talents, mais dont l’école publique peine à s’occuper. Certains jeunes pourront s’épanouir à l’école Ardevaz, qui propose encore une autre approche pédagogique, d’autres chez nous. Aucune école ne peut garantir la réussite, et l’essentiel est que chacun trouve la voie qui lui convienne.
Articles précédents de cette rubrique
Marc-André Berclaz, pilote du Pôle EPFL Valais-Wallis (septembre 2013) Vincent Pellissier ou l’instruction en version sédunoise (octobre 2013) Françoise Berclaz, à la croisée des lecteurs et des auteurs (novembre 2013) Philippe Theytaz, auteur d’un livre sur les ados (décembre 2013) Pierre Dillenbourg, regard sur la formation à l’ère digitale (février 2014) Dominique Savioz, l’enthousiasme en partage (mars 2014) Mesures liées à la formation à l’OSEO (avril 2014)
Qui sont les élèves des Buissonnets? Nous avons des élèves qui font l’intégralité du cursus secondaire chez nous, mais aussi certains collégiens qui se sont retrouvés en difficulté à un moment donné de leur parcours. Nous accueillons également des artistes et des sportifs de haut niveau. Bref, il faut casser l’image selon laquelle ce sont les fils à papa ou les cancres qui fréquentent les écoles privées. Quelle est la formation de vos enseignants? Si tous ont un diplôme universitaire, dans notre perception, il n’est pas obligatoire qu’ils aient suivi la HEP ou un complément didactique. En tant qu’entreprise privée, nous ne sommes pas obligés d’avoir cette exigence et nous n’y tenons du reste pas, car nous préférons assurer leur formation à l’interne. Et vous, quel a été votre parcours? J’ai fait une maturité en sciences économiques au collège de St-Maurice. Ensuite, étudiant en Lettres à l’université de Fribourg, on m’a contacté pour un remplacement aux Buissonnets à Sierre. J’ai enseigné la philosophie 9 heures par semaine, tout en terminant mon deuxième cycle. Je ne connaissais pas les Buissonnets et je pensais qu’en école privée on achetait sa maturité. J’ai accepté parce que c’était une opportunité financière pour un étudiant et, très vite, j’ai découvert une école qui prenait du temps pour s’occuper de ses élèves. Le feeling est bien passé avec David Claivaz, alors directeur, et après ma formation, je suis devenu mentor, ce qui m’a passionné.
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www.buissonnets.ch
Après cela, j’ai fonctionné comme conseiller pédagogique de l’école, puis directeur adjoint. Lorsque David Claivaz a été nommé directeur des études à Lémania à Lausanne en 2009, j’ai repris la direction. Quel est votre principal défi? Assurément la réussite du Campvs. Depuis mon arrivée à la direction, j’ai envie de faire passer le message que l’école privée est une voie parallèle de qualité. Le Campvs se veut une maison de l’éducation qui devrait permettre d’accorder plus de crédit à l’enseignement privé en Valais, tout en conservant des écoles de taille moyenne et ainsi privilégier la proximité avec l’étudiant. Propos recueillis par Nadia Revaz
Note Maria Montessori, née le 31 août 1870 à Chiaravalle près d’Ancône, dans les Marches (Italie), et morte le 6 mai 1952 à Noordwijk aan Zee (Pays-Bas), est une femme médecin et une pédagogue italienne. Elle est mondialement connue pour la méthode pédagogique qui porte son nom, la pédagogie Montessori. (Source: wikipédia)
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Edu c at i on m u s i c ale
J ouer avec les mots, avec le corps (2) Si vous permettez, rappelons que la musique n’est pas un domaine scolaire à part, déconnecté des autres branches. Nous avons souvent parlé d’interdisciplinarité, entre autres. Nous vous proposons à nouveau, quelques exercices, toujours dans le but avoué de varier les stratégies d’enseignement-apprentissage et d’illustrer le Plan d’Etudes Romand (PER)1, notamment le 1er objectif d’apprentissage (représenter une idée, un imaginaire…) et le 3e objectif d’apprentissage (explorer diverses techniques musicales) 2.
Invention, expression, pose de la voix, mouvement. Quelques paramètres (toujours) servent de fils conducteurs:
L’intensité (nuances) Le rythme L’intonation L’expression du visage L’accent émotif (joie, tristesse, colère…)
Les virelangues Un virelangue est un groupe de mots difficiles à articuler, assemblés dans un but ludique ou pour servir d’exercice d’élocution3. Pour varier vos exercices d’articulation de façon ludique, nous vous proposons de les travailler par déclamation dans un premier temps, puis par le chant recto tono, enfin, avec une mélodie improvisée. Ces virelangues 4 permettent donc d’exercer et de développer la prononciation,
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l’articulation et l’énonciation correctes des sons et des mots français. Ils donnent une dimension ludique à cet apprentissage. Boby Lapointe était un maître incontesté de l’utilisation de ces virelangues dans ses chansons. Son titre «Méli Mélodie» est quasiment exclusivement composé de cette technique.
ceux qui ont les yeux bleus changent de place!» Les élèves concernés changent de place; celui du milieu essaie de récupérer une place assise. Celui qui n’a pas trouvé de place doit alors lancer une autre question à son tour. L’enseignant peut aussi jouer, bien sûr, et inciter toutes sortes de questions. Ce jeu est très motivant et peut durer… longtemps.
Quelques exemples:
Rappel
Les chaussettes de l’archiduchesse, sont-elles sèches ou archisèches? Ces six chauds chocolats-ci sont-ils aussi chauds quand ces six chocolats-là font leurs shows? Ah!, pourquoi, Pépita, sans répit m’épies-tu? Dans les bois, Pépita, pourquoi te tapis-tu? Tu m’épies sans pitié! C’est piteux de m’épier! De m’épier, Pépita, saurais-tu te passer? La mouche rousse touche la mousse.
Il semble évident que la leçon de musique soit une fin en soi. Cependant, il semble tout aussi évident qu’elle est de fait en lien avec l’ensemble des apprentissages scolaires. Il convient donc d’y penser dans la planification musicale scolaire ou dans le choix des chansons, par exemple. Il en va de la crédibilité de la musique à l’école. Bernard Oberholzer Jean-Maurice Delasoie
Notes Rappelons les visées prioritaires du domaine des Arts: découvrir, percevoir et développer des modes d’expression artistique et leurs langages dans une perspective identitaire, communicative et culturelle.
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Il reste treize fraises fraîches. Evaluation: On demande aux élèves leur point de vue sur l’exercice réalisé (plaisir, maîtrise, diction, compréhension…).
Se connaître 5 Voici un tout petit exercice joignant le mouvement aux mots. Il peut se faire en salle de gym. Les élèves sont assis en cercle sauf un qui se met au centre. Celui-ci lance à voix distincte une phrase sur le physique ou l’habillement de ses camarades: «que
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Propos écrits dans le numéro de mai 2012 de Résonances, dans un article du même titre.
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Définition du Larousse.
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Une recherche sur Internet vous permettra de trouver plusieurs exercices de virelangues notamment http:// fr.wikipedia.org/wiki/virelangue ou www.dramaction.qc.ca/fr/wp-content/ files/virelangues.pdf
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Bonne occasion de redécouvrir le site www.dramaction.qc.ca/fr
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Offr e pou r les éc oles
F inir l’année en musique! Le Centre de recherches musicologiques Flatus organise chaque année des manifestations à but didactique dans le cadre du Festival de raretés musicales Flatus. A l’occasion de la 20e édition du festival, les classes valaisannes sont pour la première fois invitées à découvrir et à participer à une série d’événements organisés parallèlement aux concerts:
Classes enfantines et primaires Prendre part à la Fête de la Flûte de Sierre en y chantant quelques chansons connues accompagnées par l’Harmonie de flûtes à bec du Conservatoire comptant 15 participants de 7 à 20 ans. (Mercredi 11 juin, 17 h, parc du Château Mercier) Présentation préalable dans les classes de l’histoire de la flûte par Anne Casularo accompagnée par une flûtiste de 6 ans et de ses 16 flûtes à bec de toutes les tailles et époques. Possibilité d’essai de flûtes à bec et traversière pour enfants. Dates et réservations à secrétariat@flatus.ch.
Infos pratiques Informations sur le site www.flatus.ch, onglet «offre écoles». Tél: 079 695 57 46 Mail: secretariat@flatus.ch
Spectacle final lors de la «Fête du Paradis» – Musique et danse de la Renaissance sur la place de la Cathédrale à Sion où seront actionnées les 1res reconstructions mondiales des tambours mécaniques projetés par Léonard de Vinci. Dimanche 15 juin à 19 h 30. flûte. Joueurs de
Classes primaires jouant de la flûte à bec
Dès 16 ans «La Musique et le pouvoir– le pouvoir de la musique»: Carl Philip Emmanuel Bach, son père et le roi flûtiste Frédéric II de Prusse.
Participation à la Fête de la Flûte de Sierre le 11 juin:
16 h: concert des classes sur la place de l’Hôtel de Ville de Sierre;
17 h: participation au concert dans le parc du Château Mercier;
18 h: goûter sur l’herbe; 18 h 30: assister au concert final «Jeunes Talents» (flûte à bec et orgue), durée 40 min. Rencontre/présentation/travail préalable dans la classe possible; Infos: 079 695 57 46
Dès la 4e primaire Danser comme à la Renaissance: Séminaire de danse Renaissance pour enfants dès 9 ans donné par Véronique Daniels de la Schola Cantorum de Bâle (2 rencontres de 90 minutes, par groupes de max 25 enfants), vendredi 31 mai dans votre centre scolaire et samedi 14 juin à Sion (les enseignants et parents sont invités à participer).
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A l’occasion du 300e anniversaire de la naissance de CPE Bach, conférence (30’) suivie du visionnement du film «Une Offrande musicale» de la réalisatrice suisse Dominique de Rivaz (100’) lundi 16 juin. Lieux: Sierre (matin); Sion (après-midi).
Découvertes musicales de fin d’année offertes aux classes valaisannes par le CRM Flatus. Ecouter la flûte en ivoire ayant appartenu à Frédéric II: le précieux instrument sera présenté et joué lors du concert d’ouverture du festival dimanche 11 mai à 20 h, église des Jésuites, Sion. CRM Flatus
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Sec on dai re II
S emaine thématique
sur le langage aux Creusets Du 24 au 28 mars dernier, le Lycée-Collège des Creusets (LCC) à Sion a vécu une Semaine thématique autour du langage, intitulée «Babel». Film, visites, exposition, rencontres, conférences, expression corporelle, spectacle philosophique, ateliers théâtre et créativité composaient le menu pluridisciplinaire permettant d’aborder le langage sous différents angles (littéraire, scientifique, philosophique, politique, religieux…). Ce riche programme (spectacle de Me Marc Bonnant et Raphaël Délétroz, conférence de l’abbé FrançoisXavier Amherdt, visite de la Fondation Bodmer de Genève, atelier avec la Compagnie du Teatro Comico…) a été concocté par la direction et les professeurs ou responsables de groupes de branches (certains ont aussi proposé des activités pour leur classe). Les étudiants, qui ont bénéficié au minimum de deux activités, ont aussi pu découvrir une exposition, retraçant par l’image et les mots, la rencontre entre la classe 3F d’Eve-Line Berthod et une classe Accueil et Intégration à Sion. Le vernissage de cette exposition s’est déroulé en présence du conseiller d’Etat en charge de la formation Oskar Freysinger et de Me Marc Bonnant.
www.creusets.net/ index.php/pictures/babel
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tions et activités de la Semaine avaient pour rôle de nourrir la réflexion des étudiants.» Il relève que le spectacle de Me Marc Bonnant a particulièrement suscité leurs réactions. Parmi les moments d’émotion, il cite également la montée sur scène de l’ambassadeur d’Espagne. conférence m lors de sa Gérard Sale thologique. unication pa sur la comm
Parmi les conférences, il y a eu par exemple celle de Gérard Salem, psychiatre lausannois, pour aborder la communication pathologique, en partant de situations sociales de la vie ordinaire. Pour illustrer son propos, le psychiatre a commenté deux extraits du film «Les fantômes de la liberté» de Luis Buñuel, mettant en scène la folie de la communication de manière outrancière et surréaliste. Il s’agissait de mieux faire comprendre la complexité des mécanismes communicationnels. Les étudiants, intéressés par le sujet, ont posé des questions sur l’analogie entre communication animale et humaine, sur la communication dissymétrique, sur les signaux du mensonge, sur la difficulté de certaines personnes à détecter l’ironie, sur les rapports entre pouvoir et langage… Pour Christian Wicky prorecteur du LCC, «il était judicieux de ne pas saupoudrer un tel thème sur l’année, mais de le concentrer sur une semaine». Et Benjamin Roduit, recteur, d’expliquer que «toutes les interven-
Même si le bilan de cette manifestation, un peu inspirée de la Semaine culturelle organisée tous les deux ans au Lycée-Collège de la Planta à Sion, est extrêmement positif, Benjamin Roduit se dit réticent à l’idée de multiplier les semaines thématiques, soulignant le risque d’essouffler les enseignants en charge de la mise en place de tels événements. Cette place accordée au langage était une façon de contrebalancer plusieurs événements en lien avec les sciences, dont le TecDay @ Creusets.
L’avis de Cassandre et de Loris Cassandre, qui s’imagine plus tard étudier la littérature et la philosophie, et Loris, qui pense opter pour des études de philosophie et de théologie, sont étudiants en 4e année au LCC. Tous deux ont accepté de donner leur avis à propos de cette Semaine thématique sur le langage, au sortir de la conférence sur la communication pathologique. Quel regard portez-vous sur l’organisation de cette Semaine autour du langage?
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Loris: Je trouve que c’est une chance que de pouvoir bénéficier d’une telle offre au collège. Parmi les conférences que j’ai suivies, celle sur Auschwitz était particulièrement marquante et déstabilisante. Quant au spectacle philosophique avec Me Bonnant, il était provocant, drôle et atypique. Cassandre: J’ai été «surprise en bien» par rapport aux présentations des autres années. Les conférences étaient une ouverture à la réflexion, alors qu’habituellement j’ai l’impression que les conférenciers veulent nous imposer leurs idées. Je sais que certains de mes camarades ont par contre été déstabilisés, parce qu’ils étaient placés face à des questionnements sans qu’on leur donne de réponses.
Littérature, sciences, philosophie, politique, religion…
Loris: Nos formations sont assez segmentées et c’est précisément pour cela que de telles Semaines thématiques et pluridisciplinaires font particulièrement sens. Via deux conférences, j’ai ainsi découvert l’importance d’Hannah Arendt dans une perspective philosophique et psychologique. Cassandre: Dès la 4e année du collège, il me semble que nos questionnements parviennent à tenir compte de la complexité. Avant, on a moins les capacités pour comprendre ces liens. Encourageriez-vous le Collège a organiser d’autres Semaines thématiques de ce genre? Cassandre: Assurément, car cela permet de développer un certain esprit critique. Face à des personnages comme Me Bonnant, que l’on soit d’accord ou pas avec ses idées, on est obligé de se positionner. Loris: Je pense que c’est une expérience à renouveler autour d’autres thématiques. Propos recueillis par Nadia Revaz
En raccourci Programmes européens d’échange et de recherche
La CDIP manifeste son soutien au Conseil fédéral Les directrices et directeurs cantonaux de l’instruction publique réunis le 27 mars 2014 en Assemblée plénière ont souligné dans une déclaration l’importance d’une participation de la Suisse au programme d’échanges Erasmus+ et au prochain programme-cadre de recherche et d’innovation de l’Union européenne Horizon 2020. La CDIP a pris note avec satisfaction que le Conseil fédéral avait engagé très rapidement des démarches afin que la Suisse puisse participer à Erasmus+ et à Horizon 2020. Elle manifeste son soutien au Conseil fédéral dans cette entreprise. www.cdip.ch
Comment avez-vous trouvé la conférence de Gérard Salem sur la communication pathologique? Loris: C’était une conférence stimulante. Je n’étais pas forcément motivé par la thématique a priori, mais c’était vraiment intéressant de prendre conscience de certains mécanismes de la communication. Cassandre: Etant en option complémentaire psychologie, j’étais déjà très intéressée par le sujet, et plus particulièrement par la communication non-verbale. C’est passionnant de voir les problèmes relationnels liés à des quiproquos ou à des malentendus. Percevez-vous mieux les liens entre les disciplines dans le cadre d’une telle Semaine thématique qu’en cours? Cassandre: Absolument. A titre d’exemple, la conférence sur Auschwiz permettait de faire des liens entre l’histoire, la philosophie, la psychologie et la littérature.
Loris et Cassandre, des étudiants convaincus par cette Semaine thématique.
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Edu c at i on ph ys i qu e
L e CSA, c’est quoi? Le Contrôle de Sécurité Aquatique (CSA) s’inspire du programme canadien «Swim to Survive ®», mis au point par la Société canadienne de sauvetage et adapté pour la Suisse par swimsports.ch et le bpa. On y teste la capacité d’une personne à revenir seule au bord du bassin ou sur la rive après une chute dans l’eau.
aussi possible de bouger les bras et les jambes dans l’eau à la verticale, ce qui est toutefois plus fatigant. 3. Nager 50 m et sortir de l’eau: au signal de l’instructeur, l’enfant nage sur une distance de 50 m. La technique peut être choisie librement. Il est interdit de poser le pied au sol ou de faire une pause lors du virage au bout du bassin. Puis l’enfant grimpe sur le bord du bassin sans utiliser l’échelle.
Pour réussir le CSA, il faut réaliser ces trois éléments à la suite, sans pause: 1. Effectuer une roulade / culbute dans une eau profonde: l’enfant en position accroupie au bord du bassin saisit ses chevilles avec ses mains, puis effectue une rotation avant dans l’eau. Le corps doit être complètement immergé.
Un test proche de la réalité
en. Se sentir bi
2. Se maintenir sur place à la surface de l’eau pendant 1 minute: en position «nénuphar»; si nécessaire, bouger les bras et les jambes pour rester à la surface. Bien entendu, il est
Lors d’une chute inattendue dans l’eau, la position du corps peut être modifiée si bien que l’on risque d’être désorienté. C’est pourquoi les enfants doivent d’abord effectuer une roulade ou une culbute dans
Planche gonflable: avantages / inconvénients
Planche rigide: avantages / inconvénients
Encombrement
Coffre d’une smart… sac sur votre dos en vélo!
3 m de longueur, à ranger dans un garage... transport sur une galerie de voiture
Performance
Découverte, loisir, si bien gonflée = différence négligeable
Plus pointu, pas de déformation, prise de carre top, compétitions
Solidité
Très robuste, triple couche de mailles PVC, pratique pour les enfants
Dégâts sur l’Epoxy = technique, long et onéreux à réparer
Mise en œuvre
7-10 minutes à gonfler / 14 -15 minutes «bar», bel effort physique d’entrée
Tout de suite prête à l’emploi
Côté ludique
Plus adaptée aux élèves, enfants, poignées, filets de «stockage», souplesse des contacts avec la planche
Légèrement abrasif, peu de système de fixation, plus fragile pour des enfants
Tarifs
Le ticket d’entrée de CHF 500.– pour une planche de niveau de gamme équivalent est à peu de chose près identique, avec un léger avantage pour les gonflables qui s’amplifie d’autant plus que l’on se dirige vers les modèles races dont les prix en dur grimpent rapidement.
Verdict
Au final, le concept gonflable est vraiment bluffant et mérite d’être pris au sérieux. Le tout est de savoir, chacun pour soi et compte tenu des éléments cités, quel critère s’avère le plus important à privilégier.
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Coopérer.
Oser.
une eau profonde. Une étude canadienne montre que les deux tiers des noyades ont lieu à 15 m au plus d’une rive ou du bord d’un bassin. En étant capables de nager 50 m, les enfants mettent donc toutes les chances de leur côté. Mais avant de se mettre à nager, ils doivent se calmer et s’orienter pour ne pas opter pour la mauvaise sortie de l’eau, peut-être plus difficile à atteindre, dans un accès de panique. Aussi, les enfants doivent-ils être en mesure de se maintenir sur place à la surface de l’eau pendant une minute. Le BPA et ses partenaires recommandent de préparer les enfants pour qu’ils puissent réussir le CSA à l’âge de 9 ans (valeur indicative). Les enfants qui ont réussi le CSA reçoivent une attestation qui confirme à l’enfant, à ses parents ou à toute autre personne à qui l’enfant est confié que ses compétences aquatiques sont suffisantes pour pouvoir aller en eau profonde – mais sous surveillance. En Suisse, quelques cantons effectuent systématiquement ce test durant l’enseignement de la natation. Muni de l’attestation, l’enfant de 10 -12 ans peut, selon le règlement de la piscine concernée, se rendre seul dans une piscine surveillée et nager en eau profonde (cantons de Bern, Lucerne, Zürich,…).
Après l’obtention du CSA… et si on «paddlait» Une planche gonflable… Pfff… Il n’y a pas si longtemps ça nous aurait tous fait rigoler! Sauf qu’aujourd’hui, c’est du sérieux, que le concept se développe de plus en plus et qu’il n’est vraiment pas dénué d’intérêt. Alors, pour se lancer en Stand Up Paddle cet été, gonflable ou rigide, la planche? Team Animation HEP Education physique
Rosace des sens «paddle» SSB = gérer son tonus musculaire, pieds nus, en symbiose avec le mou-vement de l’eau
A = découvrir le placement idéal, centre de gravité Cr = par deux, créer des positions alliant équilibre et coopération En = trouver l’amplitude favorisant le mouvement de propulsion rame-pagaie et le répéter plusieurs fois Os = se lever, partir à l’aventure, effectuer une figure, un gainage! Co = faire confiance à son coéquipier, synchroniser ensemble les mouvements Se sentir bien Apprendre Créer Entraîner Oser Coopérer En images… à vos gilets de sauvetage, voici un recueil d’idées à exploiter lors d’une sortie paddle.
C’était écrit dans L’Ami des Régens en
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«Vous obtiendrez aussi beaucoup de succès auprès des enfans en raisonnant quelquefois avec eux. On s’étonnera peut-être de m’entendre dire qu’il faut résonner avec les enfants. Les enfans sont capables d’entendre raison dès qu’ils comprennent leur langue, et ils aiment à être traités en gens raisonnables plus tôt qu’on ne le croit généralement.» L’Ami des Régens, journal pédagogique pour les écoles françaises du Valais, 15 décembre 1855
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Du c ôt é de la HEP -VS
M émoire sur le jeu
comme outil de différenciation Dans le cadre de cette rubrique, nous vous présentons régulièrement des mémoires de fin d’études. Ce mois, nous vous invitons à découvrir celui de Laura Chambovay, aujourd’hui enseignante en enfantine et au primaire à St-Maurice. Ce mémoire s’intéresse à la pédagogie du jeu mise en place à l’école enfantine et ses apports pour différencier l’enseignement; il est donc inscrit dans le champ de la pédagogie. Après avoir présenté le cadre légal en vigueur pour l’école enfantine romande et constaté que le jeu y occupe une place importante, l’auteure s’est attachée à suivre l’évolution de l’école enfantine en la mettant en perspective avec l’éducation nouvelle. Le travail met ensuite l’accent sur la pédagogie du jeu selon différents auteurs et sur diverses classifications et caractéristiques de types de jeu. La pédagogie différenciée, ses principes théoriques et sa mise en pratique, sont également présentés de façon approfondie. Pour répondre à la question de savoir ce que permet la pédagogie du jeu pour différencier l’enseignement, l’auteure a observé à trois reprises les périodes de jeu d’une classe de deuxième enfantine du Bas-Valais, ainsi qu’une séance d’enseignement-apprentissage. Suite à cela, elle a mené un entretien avec l’enseignante de la classe. Les observations étaient guidées par un canevas préparé à l’aide des concepts théoriques. Certaines questions de l’entretien étaient prévues avant l’observation et d’autres ont été formulées par la suite afin de clarifier certains éléments et d’obte-
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www.hepvs.ch/images/stories/ recherche/memoire-chambovaylaura.pdf
Trois questions à Laura Chambovay
bovay Laura Cham
nir des informations que l’observation n’avait pas permis de mettre en lumière. Les données récoltées ont été présentées et analysées en confrontant celles issues des observations à celles obtenues lors de l’entretien et en utilisant les concepts théoriques de la première partie de ce travail. Cette analyse a permis de mettre en évidence que dans la classe observée, la pédagogie du jeu constitue clairement un outil de différenciation, notamment par les informations qu’elle permet de mettre en évidence pour l’enseignante, par le choix des jeux proposés et par l’apport du jeu pour soutenir l’enfant dans l’acquisition de capacités à son rythme propre. Chambovay, L. (2013). La pédagogie du jeu: un outil pour différencier l’enseignement à l’école enfantine? Mémoire de fin d’études, Haute Ecole pédagogique du Valais.
Pourquoi avoir choisi la thématique du jeu associée à la différenciation comme sujet de mémoire? J’ai toujours aimé les jeux, en particulier de société. Lors de mon premier stage, j’ai pu constater qu’en enfantine les enfants avaient beaucoup de temps pour jouer, donc autant le mettre à profit pour développer des apprentissages. Ma directrice de mémoire, Danièle Périsset, m’a aiguillée pour coupler cette thématique qui m’intéressait avec celle de la différenciation, ce qui s’est avéré enrichissant. Que vous a apporté sur le moment la rédaction de ce travail de fin d’études? Cela m’a permis de mieux comprendre certaines notions théoriques complexes et m’a ouverte à de nouveaux questionnements. Et aujourd’hui que reste-t-il de cette expérience théorique dans votre pratique d’enseignante? Avoir pris le temps d’observer les enfants jouer me permet d’être davantage critique envers les jeux et de savoir les trier plus facilement. Ce que je retiens, c’est un élargissement des pistes de différenciation, car elles sont multiples. Selon les objectifs visés, j’observe les enfants avant de planifier la différenciation, mais parfois j’interviens pendant le jeu. Propos recueillis par Nadia Revaz
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Vi e des c las s es
S pectacle à Martigny:
petits et grands ont collaboré «Je peux seulement te dire... Qu’il m’a fallu la peur Pour être rassuré Que j’ai connu la douleur Avant d’être consolé» Emmanuel Moire
Prologue: on s’ignore Deux classes, une 1P-2P et une classe de formation pratique, cohabitent dans le pavillon des Finettes à Martigny et se partagent la cour de récréation. Pendant des années, Mélanie Soulier Peci enseignait dans un bâtiment décentralisé. L’année passée, une classe est venue occuper l’espace voisin. Elle a dès lors rencontré JeanJacques Mathey, responsable de la classe de formation pratique, et Marie Troillet, enseignante spécialisée, ainsi que leurs élèves, de grands ados aux parcours scolaires cabossés.
Acte 1: on fait connaissance Pour apprendre à mieux se connaître, les petits ont lancé un défi aux grands: par courrier, ils les ont invités à participer à leur spectacle. Les adolescents ont accepté la proposition. Mélanie Soulier Peci, qui a principalement collaboré avec Marie Troillet pour ce projet, ne voulait surtout pas déguiser les ados en arbres ou en écureuils. Du coup, elle a cherché à avoir une trame pas trop enfantine et voulait des rôles de longueur équitable.
Acte 2: on collabore Pour relever le défi, les élèves ont répété tous ensemble une bonne dizaine de fois afin de se produire à 4 reprises dans la grande salle du Centre de formation professionnelle.
Nadia Revaz
Epilogue: on s’attache Au final, les élèves ont présenté un vrai spectacle médicament, au bon dosage et adapté à tous les âges. Des liens entre petits et grands se sont tissés et cela se remarque dans la cour de récréation. Pour les deux enseignantes, la s ados. de rs grande différence d’âge eu ct les do s petits sont explique certainement Sur scène, le cette alchimie qui s’est créée. Toutes deux ont aussi pu constater les proLes enfants, dont Sébastien House grès scolaires de leurs élèves, car avec sa canne, jouaient le rôle de c’était un bon exercice pour améliodocteurs du cœur pour soigner les rer l’expression orale. «Du début à la différents doutes, chagrins et fêlures fin du projet, c’était une formidable des adolescents. Entre les scènes mêexpérience», commente Marie Troillant humour et tendresse, les grands let. Et Mélanie Soulier Peci d’ajouter: lisaient de petits contes philoso«Tous ont donné leur maximum, par phiques évoquant l’argent, le temps, envie de bien faire.» l’estime de soi, le racisme, etc.
Témoignages des petits
«On était contents que les grands acceptent de faire un spectacle avec nous.» «Dans le spectacle, c’était nous, les petits, les docteurs du cœur.» «On soignait les douleurs des grands.» «C’était bien, surtout quand on a chanté ensemble.» «Maintenant on connaît les prénoms des grands.» «On est allé à l’Ecole professionnelle pour jouer notre spectacle.»
Témoignages des grands «Ce qui m’a le plus touché, c’est quand les petits nous ont demandé si on voulait venir jouer dans leur spectacle.» «Au départ, on a accepté de bon cœur. Ensuite on a dit non, car on n’était pas prêt. Et à la fin, on a redit oui, parce que les petits se sont impliqués et on ne voulait pas les décevoir.» «La morale de l’histoire du billet chiffonné, c’est que la valeur d’une personne ne change pas aux yeux de ceux qui vous aiment, même si l’on est rejeté, oublié, abandonné.» «Je pense que les petits n’ont pas conscience du trac qu’on a eu.» «Comme on a dû gérer le spectacle sans l’aide des adultes, nous avons tous, petits et grands, un peu plus confiance en nous.» «A la fin de l’année, on n’aura pas envie de se quitter.»
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F ran ç ai s
S équences en compréhension de l’oral au cycle 2 Le Plan d’études romand (PER) demande que chaque enseignant travaille la compréhension de l’oral de manière spécifique. Les moyens officiels «L’île aux mots» et «S’exprimer en français» ne permettant pas de poursuivre l’ensemble des objectifs demandés par le PER en compréhension orale, le Service de l’enseignement a mis sur pied un groupe de travail composé de trois enseignants, de l’animatrice de français et d’un didacticien de la HEP sous la direction de Joaquim Dolz, professeur à l’université de Genève. Le groupe de travail a reçu le mandat qui suit: Créer des mini-séquences en compréhension de l’oral Proposer une démarche d’écoute Inventorier des stratégies d’apprentissage Créer des exemples d’évaluations formatives et/ou sommatives Les séquences produites ont été testées dans différentes classes valaisannes. Quatre d’entre elles sont actuellement disponibles sur le site de l’animation de français: http://animation. hepvs.ch/francais Ces séquences contiennent une démarche pédagogique à l’intention des enseignants, des supports pour les élèves (fiches, ppt,…), des supports audio et vidéo, des propositions d’évaluation et les corrigés de tous les exercices et toutes les évaluations. De nouvelles séquences seront disponibles sur le site de l’animation pour la rentrée scolaire prochaine.
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http://animation.hepvs.ch/francais
Les enseignants des degrés concernés recevront une information par le biais d’educanet2 durant l’été. L’animation de français prépare aussi des séquences en compréhension de l’oral pour les cycles 1 et 3 (disponibles en automne 2014 sur le site de l’animation de français).
Formation continue En relation directe avec les nouvelles séquences, l’animation de français a mis sur pied un cours de formation continue intitulé: «Comment créer une séquence en compréhension de l’oral?» Il sera proposé dans le courant de la prochaine année scolaire à tous les enseignants des cycles 1,2,3 intéressés.
Ce cours de huit heures s’inscrit dans une perspective de formation action. Les participants auront l’occasion de produire une mini-séquence en compréhension de l’oral qu’ils expérimenteront dans leur propre classe. Quelques aspects théoriques sur l’oral et son enseignement seront également développés. Le cours se déroulera sur quatre séances et poursuivra les objectifs suivants: Séance 1: Apports théoriques sur l’oral et son enseignement Présentation d’une séquence de compréhension de l’oral Séance 2: Création d’une séquence Séance 3: Création d’une séquence (suite) Séance 4: Bilan après expérimentation Connaissances pratiques de logiciels de montage sons Inscriptions en suivant le lien: www.hepvs.ch > Formation continue L’animation de français Romaine Anzévui
Séquences en compréhension de l’oral pour le cycle 2 Degrés
Regroupements de genres / Genres
Titres
5H-6H
Le texte qui raconte Le conte
Les premières fraises
6H à 8H
Le texte qui transmet des savoirs Le reportage télévisé
La vigneronne Marie-Thérèse Chappaz, reine du Valais
7H-8H
Le texte qui argumente L’interview radiophonique
Que mangera-t-on dans 50 ans?
7H-8H
Le texte qui transmet des savoirs Le documentaire
Planètes en vue! Le système solaire
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R en c on t re du m oi s
Francis Klotz et Michel Rothen: regards croisés sur l'école Francis Klotz et Michel Rothen ont publié plus de trente cahiers, parus aux éditions à la Carte à Sierre, pour réviser la lecture, la grammaire, le vocabulaire, la conjugaison, l’orthographe, le calcul mental ou l’allemand au primaire. Tout prochainement, deux fascicules de conjugaison s’ajouteront à la liste. Leurs cahiers de vacances de la collection Klorophile ont rencontré un succès dépassant largement les frontières cantonales. Parfois qualifiés de «réactionnaires», avec leur vision «classique» de l’enseignement, ils dérangent dans certains milieux. Toutefois leur réussite commerciale démontre au moins une chose: que ce qu’ils proposent correspond à une attente familiale et… peut-être scolaire. Rencontre avec ces deux enseignantsauteurs largement connus au niveau de l’Ecole valaisanne pour mieux comprendre leur point de vue sur l’enseignement en général et plus particulièrement sur celui du vocabulaire, de l’expression et de la grammaire dans le cadre du cours de français. Francis Klotz a d’abord été maître dans les classes dites d’application de l’Ecole normale (ndlr: ancêtre de la Haute Ecole pédagogique), avant d’enseigner en 5e et 6e primaires à Sion. Retraité depuis quelques années, il conserve des liens étroits avec le monde scolaire. Quant à Michel Rothen, il enseigne à l’Ecole primaire des Collines à Sion. Sa carrière est aussi celle d’un politicien, puisqu’il est député au Grand Conseil depuis 2001 et a été président du PDC du Valais romand de 2009 à 2013. Les deux auteurs se sont connus en 1981, alors qu’ils œuvraient pour accompagner l’introduction de l’enseignement renouvelé du français,
Francis Klotz (à gauche) et Michel Rothen partagent la gourmandise des savoirs.
Michel Rothen, ayant été engagé comme animateur et Francis Klotz travaillant dans les CLAP, sortes de laboratoires de l’enseignement, qui étaient attachés à l’Ecole normale. Leur premier ouvrage, autour de la grammaire nouvelle, est né d’une boutade, dixit Francis Klotz. Constatant l’absence de moyens d’enseignement adaptés à Maîtrise du français (ndlr: ancêtre du PER), ils se sont lancé le défi, autour d’une table dans un bistrot sédunois, d’en créer un. Ils ont imaginé chacun de leur côté la table des matières qui pourrait être utile aux enseignants. La première publication de l’ouvrage A la découverte de la grammaire nouvelle date de 1983 (l’ouvrage actualisé figure toujours au catalogue des éditions à la Carte). Depuis ce premier succès, leur collaboration éditoriale s’est poursuivie avec régularité. Constatant l’intérêt pour les cahiers de vacances, en raison de la durée
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de la pause estivale, Michel Rothen a eu l’idée de proposer une collection correspondant aux programmes scolaires romands. Les deux auteurs estiment qu’une part de la fidélisation des enfants est due aux kangourous, le grand et le petit, dessinés par Bernard Vetter, symbolisant le lien de complicité entre l’adulte et l’enfant. Et aux détracteurs des devoirs de vacances, le duo Klotz & Rothen trouve idéaliste la perception de ceux qui considèrent que l’été est fait pour faire d’autres découvertes, dans les musées et lieux culturels, sachant que ces loisirs demeurent réservés à une élite. Francis Klotz et Michel Rothen organisent aussi des championnats suisses d’orthographe 1, dont c’est la 26e édition cette année. Pour mémoire, Francis Klotz a décroché le titre de champion du monde d’orthographe en 1988.
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Francis Klotz et Michel Rothen, d’aucuns vous critiquent, estimant que vous interférez avec la visée actuelle et moderne de l’enseignement du français. Que leur répondez-vous? Michel Rothen: Légitimement, on peut avoir quelques doutes sur le socio-constructivisme à tous crins. C’est un concept très intéressant dans certaines situations, cependant il est totalement inadapté dans d’autres. Je suis persuadé que ce qui fait la pertinence et le charme du métier d’enseignant, c’est la possibilité de varier les techniques et les approches. Pour consolider un apprentissage. il n’y a pas de voie unique. Vingt enfants, aux couleurs d’yeux et de cheveux variés, ont aussi des cerveaux dont les fonctionnements diffèrent. Aussi pourquoi n’auraiton pas le droit de temps à autre d’utiliser des ouvrages un peu plus «classiques» qui plairont à certains élèves et les rassureront? Francis Klotz: Il s’agit aussi de rappeler que paradoxalement l’enseignement dès le CO redevient bien traditionnel. En cachette, certaines classes du primaire utilisent toujours le Bled et la mémorisation, en laissant causer les pseudo-spécialistes. Aujourd’hui, avec le nouveau Plan d’études romand qui couvre l’ensemble de la scolarité obligatoire, la verticalité n’est-elle pas mieux assurée? Michel Rothen: Peut-être un peu jusqu’à la fin du cycle d’orientation, mais il faut aussi tenir compte du fait que 80% des jeunes en apprentissage ne feront plus de socio-constructivisme dans leur entreprise ou en
école professionnelle. Personne n’aurait l’idée de leur mettre un chalumeau dans les mains en les laissant découvrir par eux-mêmes ce qu’ils pourraient faire avec. Et au collège la formation est encore plus directive. Francis Klotz: Le primaire ne prépare pas du tout à la suite de la formation. L’absence de continuité est un réel problème pour les élèves. Michel Rothen: Ayant la chance de faire partie de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, je constate que le patrimoine commun se trouve dans Le Larousse et Le Robert et non dans les moyens d’enseignement romands. Francis Klotz: Absolument et pourtant un petit comité qui siège à Neuchâtel veut imposer sa loi. Les ouvrages romands sont le fruit d’un consensus, ce qui rend le produit fini insipide. Ils visent le plus petit dénominateur commun, d’où la baisse des exigences. A vous entendre, il est impossible de faire réussir sa classe en utilisant exclusivement les moyens officiels… Francis Klotz: J’ai toujours utilisé des moyens complémentaires, car les ouvrages officiels ont leurs limites. Michel Rothen: C’est encore le cas avec «L’île aux mots», même si ce livre unique possède des qualités. Seriez-vous d’accord pour dire que le vocabulaire est le parent pauvre des cours de français, alors que c’est le cœur de la langue? Francis Klotz: Oui, mais c’est parce que le vocabulaire et la rédaction sont plus difficiles à enseigner. Comme l’a souligné récemment
Klotz & Rothen en quelques titres Vocabulaire - Klorophile a le dernier mot Vocabulaire - Le mot qu’il faut A la découverte de la grammaire nouvelle, 5e et 6e primaires Champion - Championne en Dictées avec Klorophile, 3e, 4e, 5e et 6e primaires Klorofil spricht Deutsch, Débutants, Moyens et Avancés Champion - Championne en Calcul mental avec Klorophile, 5e et 6e primaires Klorophile pour les adultes, Tome I et II www.klorophile.ch
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Alain Finkielkraut, «la syntaxe s’effondre et le vocabulaire se rabougrit». Tout comme lui, je constate que la pauvreté du vocabulaire des jeunes est confondante. Michel Rothen: Au vocabulaire je préfère le mot allemand «Wortschatz». Tout comme Francis, j’observe que le trésor des mots s’allège de manière inquiétante. Enrichir son vocabulaire est pourtant une activité qui peut s’avérer passionnante pour les élèves? Francis Klotz: Pour cela, il ne faut pas avoir peur d’infliger l’étude des champs lexicaux ou le travail autour des homonymes et des synonymes par exemple. Si l’on ose le faire, les élèves adorent. Michel Rothen: Pour exemple, ce matin, j’ai travaillé avec mes élèves autour du thème du livre, afin qu’ils connaissent la préface, la postface, la couverture, la tranche, le dos… La richesse du vocabulaire est étroitement liée à la qualité des rédactions. Depuis plusieurs années, je vais avec mes élèves au Salon du livre à Genève et chacun revient avec un livre qu’il s’est choisi. Je demande aux parents de leur accorder un petit budget pour cet achat. Et au retour, dans le car, ils commencent déjà à discuter d’échanges de lecture. En servant du beau, on est récompensé. Francis Klotz: On peut aussi l’être des années après, donc cela vaut toujours la peine. Comment percevez-vous l’enseignement de la production écrite? Francis Klotz: Comme la rédaction est difficile à enseigner, on en fait peu et mal, en oubliant que c’est pourtant le but premier de l’apprentissage du français. Or on bloque l’enfant en lui disant de glisser une relative dans son texte, d’introduire certains mots ou de ne pas dépasser quinze lignes au lieu de lui faire découvrir le plaisir d’écrire. Michel Rothen: Tout est contrainte et liberté. La liberté, c’est le plaisir d’écrire et la contrainte la maîtrise d’un certain nombre d’outils. Il faut disposer d’un vocabulaire de base et connaître quelques règles de
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Vous défendez aussi le calcul mental… Michel Rothen: Celui qui ne maîtrise pas les livrets pour faire rapidement une estimation n’est pas un consommateur libre, car, sans calculette, il devient une victime rêvée des arnaqueurs. Francis Klotz: L’apprentissage des livrets exige une systématique qui n’est plus à la mode. Dans les classes, les élèves utilisent la calculette pour faire 7 x 8, car le réflexe n’est plus là!
grammaire pour pouvoir s’exprimer. En ajoutant toujours plus de branches et de langues au programme, le temps pour les acquérir manque. Comme le bagage linguistique est faible, la liberté d’expression est ténue. Tout le monde admet qu’on ne peut pas être le roi des pistes sans entraînement, et à l’école on voudrait faire comme s’il ne fallait pas passer par un certain cheminement, nécessitant des efforts. Les séquences romandes «S’exprimer en français», invitant à entrer dans les textes par les genres, ne permettent-elles pas aux élèves d’écrire davantage? Michel Rothen: C’est vrai que les séquences donnent des pistes pour le courrier des lecteurs, le fait divers…, mais c’est insuffisant. Comment percevez-vous les choix terminologiques actuels en grammaire? Michel Rothen: Quand je vois arriver les nouveaux moyens où l’on mélange dans l’étiquette la nature et la fonction, je suis catastrophé. Dès lors, c’est logique que la grammaire soit brouillonne dans l’esprit des élèves. Francis Klotz: A ce niveau, on complexifie inutilement. Avant, la terminologie grammaticale était plus claire.
Seriez-vous partisans d’un renforcement de l’enseignement du français à l’école primaire? Michel Rothen et Francis Klotz: C’est une évidence. Et quel lien faites-vous entre enseignement du français et MITIC 2? Michel Rothen: Pour profiter des MITIC, il est indispensable d’être encore mieux armé. Et ce ne sont pas les MITIC qui vont contribuer à augmenter ce bagage. Internet peut juste développer la curiosité et l’envie d’en savoir plus. Avec ma classe, je travaille des textes de Pagnol, en faisant des parallèles avec les films. Francis Klotz: Les MITIC ne sont qu’un outil supplémentaire et rien d’autre. Qu’apportez-vous de différent avec les ouvrages que vous concevez? Michel Rothen: Nous commençons les ateliers avec des textes de grands auteurs, ayant l’envie de servir à l’enfant le meilleur. Ils prennent du plaisir à lire Daudet, Maupassant, Hugo…, car la magie du beau opère encore. Francis Klotz: Choisir des textes de la vie quotidienne est un appauvrissement. Dans les domaines sportifs et culturels, on incite les enfants à imiter les meilleurs, sauf en français. Pourquoi ne pas les confronter au talent des grands écrivains?
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Avec une baguette magique, que changeriez-vous dans l’Ecole valaisanne? Michel Rothen: Je donnerais plus de liberté dans le choix des moyens d’enseignement. Je rendrais la liste des ouvrages que l’on peut obtenir à la Centrale cantonale des moyens d’enseignement moins restrictive, car on n’y trouve quasiment que les ouvrages officiels romands. L’enseignant doit avoir des objectifs précis et exigeants à atteindre avec ses élèves, mais il convient de lui laisser davantage de latitude concernant les moyens et le chemin. Francis Klotz: Pour ma part, je pense que l’on devrait faire davantage confiance à l’enseignant, avec des garde-fous tout de même. S’il y a un seul moyen obligatoire, c’est parce qu’on a peur de laisser l’autonomie du choix. Bien sûr, si chacun réalise son propre moyen d’enseignement, cela ne fonctionnerait pas non plus. Michel Rothen: Il faut donc un mixte. J’ai l’espoir qu’on aille vers un système d’enveloppe budgétaire allouée aux enseignants pour leurs achats. Pensez-vous que l’on prenne cette direction en Valais? Michel Rothen: A la tête du DFS, Oskar Freysinger pourrait amener un peu d’oxygène à l’enseignement, sans être plus dispendieux. Propos recueillis par Nadia Revaz Notes 1
www.orthosuisse.ch
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Médias, Images, Technologies de l’Information et de la Communication.
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Sc i en c es de la n at u re
Jouer avec les pissenlits S'il y a une fleur de chez nous qui colonise toute la planète, c'est bien le pissenlit! Au printemps, il est partout. Il pousse même entre les pavés de la cour de l'école.
Matériel: Un endroit où poussent des pissenlits Un sac pour mettre ses découvertes
Le pissenlit fait tellement partie de notre environnement qu’on peut penser qu’il n’a rien à nous apprendre mais, en se penchant plus près, il se révèle être une source de découvertes et de surprises pour nous et nos élèves. Si pour nous c'est évident que le pissenlit colonise tous les talus, tous les prés, tous les bords de route, il n'en est pas de même pour nos élèves. Si pour nous, il est évident que le pissenlit possède une fleur, des fruits, une tige, des feuilles, des racines, il n’en est pas de même pour nos élèves.
En raccourci Ecoles supérieures
Amélioration de la libre circulation A partir de l’année d’études 2015/2016, les cantons régleront le financement des écoles supérieures sur la base d’un nouvel accord. Pour les étudiantes et étudiants, cet accord améliorera la libre circulation. Le secteur scolaire de la formation professionnelle supérieure (écoles supérieures) connaîtra ainsi un renforcement sensible. Quant au financement des cours préparatoires aux examens fédéraux, il fait actuellement l’objet de travaux sous l’égide de la Confédération.
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Nicole Magnin
Un couteau ou une petite pelle (pour déraciner un pissenlit) Un drap en guise de table d’observation
partout, , qui pousse Le pissenlit rprises. révèle des su
Allons lui rendre visite dans son milieu de vie et proposons une ou plusieurs sorties à nos élèves pour le découvrir, l'observer, le cueillir et jouer avec. Nous travaillerons ainsi l'unité et la diversité du Vivant en Sciences de la Nature (MSN18). Préparons cette première sortie avec nos élèves. Au tableau, une ou deux photos de pissenlits avec cette question: «Quelle est donc cette fleur?». Avec cette question toute simple, l'enseignant amorce la sortie et recueille les connaissances de ses élèves: Quelle est donc cette fleur? quel est son nom?
C’est fait comment un pissenlit? Une fois arrivés sur le terrain choisi, demander à chaque élève de cueillir un pissenlit et de l'apporter sur le drap. Ne comptez pas obtenir d'un seul coup la plante du pissenlit. Souvent les élèves rapportent uniquement la fleur avec quelquefois un bout de tige! Observer les pissenlits et questionner les élèves sur leur récolte: Qu'avez-vous rapporté? Que voyez-vous? Quelles différences observezvous? Comment s’appelle ce long tuyau qui descend de la fleur? Est-ce que toutes les fleurs rapportées ont une tige?
Où en avez-vous déjà vu? Comment est fait un pissenlit?
Est-ce que tous les pissenlits qui sont sur le pré possèdent une tige?
Comment faire pour vérifier? Suite aux réponses des élèves, annonçons à nos élèves une sortie pour vérifier ce qu'ils viennent de nous dire.
Vérifiez et rapportez sur le drap un pissenlit avec sa tige. Qu’y a-t-il au fond de la tige?
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Rapportez ce que vous trouvez au bas de la tige tout près du sol?
Et la matinée ou l'après-midi aura passé tellement vite que vos élèves vont dire «c'est déjà fini?»
Comment cela s’appelle-t-il? Regardez la forme des feuilles, à quoi cela vous fait penser? Elles ont un nom particulier. Comment les appelle-t-on? Comment tient le pissenlit dans la terre? Allez vérifier! Personne n'est arrivé à arracher un pissenlit de la terre. C'est très difficile. Je vais le faire avec cette petite pelle. Regardez.
Pour nous, nous aurons ouvert nos élèves à l'exploration d'un milieu en utilisant nos sens, éveillé et renforcé la curiosité toute naturelle de nos élèves, travaillé l'unité et la diversité du vivant à travers la découverte de la plante du pissenlit: Unité: les plantes se composent d'une tige, d'une fleur qui devient un fruit, de feuilles, d'une racine.
Diversité: le pissenlit a une fleur jaune, des feuilles avec des «dents de lion», une racine en forme de carotte et une tige vide au milieu. C'est à cela qu'on le reconnaît. Bien sûr, tout cela se fait dans le plus grand plaisir! Mais ce n'est qu'un début, d'autres propositions de sorties tout aussi intéressantes vous sont proposées sur le site: http://animation. hepvs.ch/sciences-de-la-nature > le vivant > cycle 1 > idées 1-2-HarmoS. Alors osez cliquer et bonnes sorties avec vos élèves!
Que voyez-vous? Comment sont ses racines? C'est le moment pour l'enseignant de clore la découverte de la plante du pissenlit sur le terrain en faisant reformuler à ses élèves tous les éléments présents sur le drap. Avant de rentrer en classe, demander à chaque élève de cueillir des fleurs, des feuilles de pissenlits dans leur sac afin de les transporter en classe pour la suite du travail.
Rendre visibles les découvertes de la sortie: les empreintes
Découvrir, observer, cueillir et jouer avec le pissenlit.
Matériel: Plusieurs feuilles (papier à photocopies) pour chaque élève Des Neocolors L'élève cache les fleurs et les feuilles de pissenlits sous une feuille de papier. Avec le Neocolor posé à plat, il frotte la feuille de papier sur les éléments cachés. Faire remarquer les similitudes entre l'élément caché et le dessin révélé par le Neocolor. Les élèves pourront prendre ces empreintes à la maison comme trace de leur travail en classe.
Les élèves pourront prendre ces empreintes à la maison comme trace de leur travail en classe.
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F i l rou ge de l’ori en t at ion
Jennifer Amacker,
élève en Ecole de couture Au terme de son CO, Jennifer Amacker avait fait un examen d’entrée pour devenir laborantine en chimie, sans avoir été retenue, mais elle se sentait dans le même temps bien jeune pour quitter l’école. Ensuite, ayant eu une mauvaise information concernant les conditions du basic-check, elle s’est inscrite en EPP et a attendu un peu pour refaire l’examen afin d’entrer à l’Ecole intercantonale de Laborantin(e)s en chimie. Elle a alors été choisie et a effectué deux ans de formation, puis a été contrainte d’arrêter, ayant eu de graves ennuis de santé. Fatiguée, elle s’est découragée et a décidé de changer d’orientation. Lors du semestre de motivation (partie ARSA, accompagnement à la recherche d’une solution adaptée, avec un appui 2 jours par semaine), elle voulait mettre tous les atouts de son côté. Ayant toujours aimé dessiner, bricoler et faire quelque chose de ses dix doigts, lorsqu’elle a entendu parler de l’Ecole d’art et de l’Ecole de couture, elle a pensé que cela pourrait lui convenir. Elle a donc effectué divers stages, dans la bijouterie, le travail du bois, pris des cours de dessin, de broderie, avant de se déterminer. Aujourd’hui, elle est à en 1re année d’Ecole de couture à Sierre, dont les ateliers sont bilingues, et elle s’y sent bien. Jennifer Amacker, aviez-vous un rêve professionnel lorsque vous étiez enfant? Depuis mes 10 ans, je voulais devenir laborantine en chimie. J’ai une tante qui exerce cette profession et
www.orientation.ch www.couture-vs.ch/fr
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Regrettez-vous votre passage en EPP? Absolument pas, car c’est une année où j’ai nettement progressé, et pas seulement sur le plan scolaire.
ué le labo acker a troq Jennifer Am uture. co de lier contre l'ate
j’ai toujours été attirée par la recherche. Sans la mononucléose qui m’a abattue pendant de longs mois, je ne me serais probablement pas remise en question et j’aurais continué dans cette voie, même si le métier me correspondait en fait moins que je ne le supposais.
Le changement d’orientation a-t-il été facile à vivre? Non, car je m’étais toujours projetée en tant que laborantine en chimie. Un jour, j’ai su qu’il fallait que je me trouve un autre chemin professionnel. Là, j’ai privilégié les stages et les cours pour éviter de me tromper. Dans le cadre de l’ARSA, à l’OSEO, j’ai aussi pu bénéficier de l’aide des conseillers en orientation, et cela m’a vraiment boostée. Et vous avez hésité entre l’Ecole d’art et l’Ecole de couture… Oui, mais j’avais tout de même une préférence pour l’Ecole de couture. Lorsqu’on m’a dit que ça marchait pour la couture, j’étais encore en examen pour entrer en école d’art, j’ai donc tout arrêté, puisque c’était mon deuxième choix.
Au CO, les cours d’éducation des choix et le conseil en orientation vous ont-ils influencée? J’ai surtout effectué quelques stages dans le domaine de la chimie, ce qui avait renforcé mes convictions. Pendant les cours, j’étais curieuse de découvrir les autres métiers, mais je n’ai jamais changé d’avis. Et la personne à l’orientation, voyant ma détermination, n’a pas passé des heures à discuter avec moi.
Quelles sont les qualités requises pour exercer le métier de couturier-ère? Il faut être créatif, patient, avoir le sens des couleurs et des formes, aimer tout ce qui est manuel.
Que changeriez-vous au niveau de l’orientation au CO? Faire des stages d’une semaine, c’est très court et en plus on ne nous montre pas le côté répétitif des métiers. Du coup, on idéalise.
Propos recueillis par Nadia Revaz
Dans quel secteur vous imaginezvous au sortir de l’Ecole? J’aimerais beaucoup être corsetière ou costumière. Les débouchés me font quand même souci.
Interview complémentaire www.resonances-vs.ch
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Résonances en li gn e
Résonances, versions tablette, site, et archives
Demandez votre code
version papier. Eh pourtant! Vous avez notamment accès à quelques bonus, dont un agenda pédagogique actualisé et des articles exclusivement en ligne.
En raccourci
La prochaine étape de développement du site sera d’enrichir les contenus, tout particulièrement entre deux éditions papier. www.resonances-vs.ch
«Intelligents, trop intelligents - Les surdoués de l'autre côté du miroir» vient de paraître aux éditions JC Lattès. Diagnostiqué surdoué à l'âge de 10 ans, l'auteur Carlos Tinoco a été intégré dans l'un des premiers centres français pour enfants dits «précoces». Enfant, il a ressenti un «étiquetage» sur sa personne. Sa «condition» de surdoué a été pour lui un fardeau. http://www.rts.ch > La 1ère > L’invité du 12 h 30 > Carlos Tinoco et la fascination pour les surdoués
App tablette, version multimédia Résonances a désormais une App disponible pour iPad/iPhone et Android. Si vous souhaitez profiter de ce bonus, réservé aux abonnés à la revue, vous pouvez envoyer un message à nadia.revaz@admin. vs.ch et recevoir un identifiant/mot de passe temporaire. Ce mois, vous aurez accès à plusieurs bonus: capsule audio, diaporamas…
Les archives de Résonances
Vous ne voyez pas l’intérêt du site Résonances, puisque vous lisez la
Livre sur les «surdoués»
Réaction émerveillée d’André Brahic
Des archives en ligne
Site Résonances, compagnon de la revue papier
Emission radio
Kepler-186f
La prochaine étape de développement de l’App sera l’automatisation de l’attribution du code.
www.resonances.vs-ch
Nadia Revaz
La numérisation des revues, allant de L’Ami des Régens 1854 à Résonances 2014, avance. Progressivement, nous reculons dans l’histoire. Vous avez d’ores et déjà accès à tous les volumes de Résonances, de l’Ecole valaisanne (1956 – 1988) et à une bonne partie de l’Ecole primaire. La prochaine étape de développement des archives sera de franchir 1914, histoire d’avoir un horizon de 100 ans pour comparaison. A suivre dans l’édition de juin.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Une équipe internationale de scientifiques vient de faire une découverte capitale en matière d’astronomie: la première planète d’une taille comparable à celle de la Terre, hors du système solaire. Kepler-186f, c’est son nom scientifique, est à cinq millions de milliards de kilomètres du soleil. Elle pourrait être rocheuse, posséder une atmosphère. Il pourrait y avoir de l’eau à sa surface... Partagez la réaction émerveillée de l’astrophysicien français André Brahic qui, lui, a découvert en 1984, des anneaux de Neptune. www.franceinfo.fr/sciences-sante > Emission du 18 avril 2014
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AC & M
E xposer ensemble! Les 10, 11 et 12 avril derniers, les classes enfantines et primaires, francophones, bilingues et germanophones du centre scolaire de Borzuat à Sierre ont exposé les travaux réalisés durant les cours d’Activités Créatrices et Manuelles et d’Arts Visuels. Ce projet de centre a été mis sur pied par les enseignantes spécialistes AC&M, Dorothée Balet Lorentz pour la partie francophone et Maria Roten pour la partie germanophone et encouragé par la Direction des Ecoles de la ville de Sierre. Tous les élèves ont ainsi été réunis pour s’exprimer dans un seul et même langage: celui des couleurs et des formes, des volumes et des matières. Celui qui permet de développer son identité en racontant qui nous sommes, sa perception de la réalité en se confrontant à la matière mais qui permet également de développer son imaginaire et une certaine conception du monde. Un langage universel qui a rassemblé autant les élèves, les enseignants que les visiteurs. L’exposition, loin d’être anecdotique, avait en effet l’avantage de réunir quantité de travaux d’élèves, variés autant dans les thématiques que les techniques abordées, mettant en évidence la richesse des disciplines concernées. Le fil rouge de l’exposition, «Papier – Carton et…», a permis de mettre en valeur des travaux individuels en deux et trois dimensions mais également des travaux collectifs, formant un grand paravent où chaque classe ou groupe AC&M a présenté selon ses choix une interprétation et un traitement particulier de ce thème imposé.
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Sandra Coppey Grange
Ce projet a rencontré un vif succès! Que ce soit à travers l’engagement de tous les enseignants du centre scolaire ou la fréquentation de l’exposition! Face à cette diversité, l’enseignante spécialiste qui sommeille en moi, formée à l’école de la technique, a particulièrement apprécié le travail de couture et de tissage sur papier ainsi que leur mise en volume très valorisante. t ua Tandis que la formarz Bo scolaire de on au centre ti si trice HEP s’est enthoupo ex . Une un vif succès qui a connu siasmée pour les projets collectifs, démontrant toute la Profitons de l’opportunité pour rapcréativité des élèves ainsi que celle peler que ce projet est en accord des enseignants. Et à l’heure où total avec le nouveau Plan d’études certains s’évertuent à réclamer des romand (PER) qui, dans les objectifs fils rouges et des planifications annuelles en AC&M, je ne peux m’emgénéraux du domaine Art, demande pêcher de me demander à quoi auque l’élève, qu’il soit scolarisé au cycle 1 ou au cycle 2, rencontre dirait ressemblé une telle exposition vers axes et cultures artistiques en sous un tel régime. participant en tant qu’organisateur ou acteur à une exposition. L’élève est amené à faire des choix parmi En raccourci ses productions, à penser à leur présentation, leur mise en valeur. Les cahiers du monde C’est l’occasion pour lui de réfléde l’intelligence chir aux pratiques liées à l’exposition: comment présente-t-on des Autour de la mémoire réalisations, comment organiser un Les Cahiers du monde de espace d’exposition, pourquoi et l’intelligence consacrent leur comment associer certaines réali4e numéro à la mémoire. sations plutôt que d’autres: mettre A signaler notamment du sens, créer un parcours, un disun article de positif de visite; inviter, communiBogdan Draganski, quer l’événement. A noter encore neurobiologiste que cet objectif du domaine Art est à l’université en lien direct dans le PER avec le de Lausanne, domaine de la Formation Générale expliquant la qui, dans son axe Vivre ensemble et plasticité cérébrale. exercice de la démocratie demande www.facebook.com/ que l’élève puisse assumer sa part monde.intelligence de responsabilité dans la réalisation de projets collectifs.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Doc . pédagogi qu e
D VD-R documentaires: les suggestions du mois
Marie-Françoise Moulin
Les DVD-R sont à disposition des enseignants et des étudiants et sont déposés dans le site de St-Maurice. Par le biais du catalogue online de la Médiathèque Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuvent être réservés et retirés dans l’un des 3 autres sites de la Médiathèque Valais moyennant un délai d’au minimum 72 heures (jours ouvrables). Leur emprunt est strictement réservé à des fins pédagogiques, pour une durée de 14 jours, avec possibilité de 5 prolongations tant que le document n’est pas réservé par un autre lecteur. Les enseignants peuvent exprimer leurs souhaits d’enregistrement pour le jeudi midi précédant la semaine de diffusion de l’émission à l’adresse suivante: documentation. pedagogique@mediatheque.ch
Succès du vélo: le transport en roue libre Emission Géopolitis, Diffusé le 23.02.2014 sur RTS1, 15’ Cote 629.118 SUCC
Une histoire de la bicyclette...
Economique, rapide et peu polluant, le vélo fait de plus en plus d’adeptes pour les déplacements quotidiens. En Europe, en 2013, il s’est vendu plus de vélos que de voitures. C’est que le vélo cumule les avantages pour les trajets dans des zones urbaines saturées. L’objet lui-même évolue et se diversifie. L’exemple le plus frappant étant
En raccourci Olympiades suisses de Physique
Deux Valaisans médaillés de bronze Pieter Stas de Vandœuvres et Nikita Rudin de Corsier, tous deux à l’Ecole Moser, se sont placés au 3e, respectivement 5e rang des 20es Olympiades suisses de Physique. Ils gagnent une médaille d’or et se qualifient ainsi pour les Olympiades internationales de Physique qui auront lieu cet été à Astana, Kazakhstan. Guillaume Duc de Chermignon s’est assuré une médaille d’argent et son collègue Romain Fournier de Sion (tous deux au Lycée-Collège de la Planta, VS) une médaille de bronze. Phuc-Thien Thomals Nguyen (Collège Rousseau, GE) de Châtelaine a quant à lui reçu un diplôme. D’excellents résultats pour les participants romands! www.olympiads.ch
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le succès grandissant du vélo électrique. Quant aux politiques, ils multiplient les mesures «pro-vélo» à l’image des vélos en libre-service que l’on trouve aujourd’hui dans de nombreuses villes d’Europe. Comment expliquer ce succès du vélo? S’agit-il d’une mode ou est-ce le fruit d’un changement de mentalité? (Géopolitis) L’invité: Francesco Della Casa, architecte cantonal de la République et Canton de Genève, spécialiste de la mobilité urbaine. www.geopolitis.ch
La reine bicyclette Diffusé le 03.03.2014 sur TV5 Monde, 52’ Cote 629.118(091) REIN Une histoire de la bicyclette, conçue comme un loisir de riches et qui a constitué une véritable révolution sociale en se démocratisant massivement. (RTS)
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L i vres
L a sélection du mois Le tsunami
numérique
«Aujourd’hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires: celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle du monde. Ce qu’on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières. Cela vient, en quelque partie, du contraste qu’il y a parmi nous entre les engagements de la religion et ceux du monde; chose que les anciens ne connaissaient pas.» Montesquieu in Esprit des lois, IV, 1748
des copies par ordinateur, cours magistraux consultables sur Internet (MOOC), tableaux blancs interactifs, formation continue des professeurs. Si l’on veille à ne pas en laisser le monopole aux Américains, cette véritable révolution sera extrêmement bénéfique elle offrira une meilleure égalité des chances et une formation davantage tournée vers l’accès à l’emploi. Mais sommes-nous prêts? Emmanuel Davidenkoff. Le tsunami numérique. Education. Tout va changer, êtes-vous prêts? Paris: Stock, 2014. Citation extraite de l’ouvrage «La “révolution” numérique changera les mœurs plus lentement que ne l’imaginent ses défenseurs – il faudra, pour cela, vaincre bien des réticences, lever bien des hypothèques, faire bien de la pédagogie… Mais on se réveillera un jour pour constater que rien ne sera plus jamais comme avant. Et ce jour, s’il est plus lointain que ne l’imaginent les promoteurs du numérique éducatif, est très certainement beaucoup plus proche que ne le conçoivent parents et enseignants. Il n’y a qu’à voir à quelle vitesse une nouveauté est en train de faire bouger les lignes: les MOOC.»
Pantopie: de Hermès à Petite Poucette
«Un tsunami s’apprête à déferler sur nos écoles, nos universités, nos grandes écoles. Du nord au sud de la Silicon Valley californienne, l’écosystème qui a converti en quelques décennies des milliards d’êtres humains au smartphone et à Internet a mis toute sa puissance de travail et d’innovation au service d’un objectif: réinventer l’éducation.» Parents, enseignants, élèves, étudiants, nous sommes tous concernés. Le numérique, qu’on le veuille ou non, va bouleverser le système éducatif français, dont Emmanuel Davidenkoff dénonce au passage l’élitisme et la rigidité. Suivi personnalisé des élèves à l’école primaire, correction
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ou plutôt la position préalable à l’invention, celle dans laquelle il faut se mettre pour susciter l’invention.»
Voici l’histoire d’un amoureux de la vie et d’un curieux du monde. Fils de marinier, homme de la terre, rugbyman, philosophe, historien des sciences, académicien, 83 ans et plus de 50 livres, Michel Serres a voulu faire le tour du monde, des savoirs et des cultures. Son œuvre foisonnante, imprévisible, inclassable prend la forme d’une Pantopie du grec pan («tous») et topos («lieu»). Il a vu venir avant tout le monde les grandes révolutions de notre temps: l’avènement des communications, le souci du corps, la crise de l’écologie, la révolution numérique, la métamorphose du religieux. Pour saisir chacun de ces événements, il a forgé des concepts nouveaux – l’Hominescence, le Contrat Naturel – et imaginé des personnages dans lesquels ces expériences neuves de notre humanité prennent forme: Hermès, le Malpropre, Petite Poucette. Avec un chapitre sur Le Tiers-Instruit ou qu’est-ce qu’apprendre… Michel Serres, entretiens avec Martin Legros, philosophe, et Sven Ortoli, historien des sciences. Pantopie: de Hermès à Petite Poucette. Paris: Editions le Pommier, essais, 2014. Citation extraite de l’ouvrage «Apprendre, c’est se mettre dans cet état métastable: la compétence ou le savoir que je cherche ne sont pas encore là mais je les anticipe sous le mode d’un possible, je cherche à les faire advenir. Et cette position est aussi celle de l’inventeur,
Le plaisir
d’apprendre
Souvenez-vous du cancre de Prévert: «Il dit non au professeur / Il est debout / On le questionne»... Comment enseigner à celui qui n’a pas envie d’apprendre? Comment lui donner le goût du savoir? Car la transmission est fragile, souvent aléatoire; l’apprentissage, lui, est parfois ingrat et semé d’embûches. Susciter le désir d’apprendre et faire accéder à la joie de comprendre, voilà l’enjeu essentiel de toute éducation. Il s’agit de replacer le plaisir au cœur des apprentissages, et cela tout au long de la vie. Pour ce manifeste, Philippe Meirieu a convié douze personnalités (Jeanne Benameur, écrivain; Victor Caniato, sculpteur; Boris Cyrulnik, psychiatre et psychanalyste; Emmanuelle Daviet, journaliste; Agnès Desarthe, écrivain et traductrice; François Dubet, sociologue; Eric Favey, dirigeant associatif, secrétaire général adjoint de la Ligue de l’enseignement; Marcel Gauchet, philosophe et historien; Daniel Hameline, professeur honoraire de l’Université de Genève;
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
André Malicot, responsable de la formation chez les Compagnons du Devoir; Isabelle Peloux, professeure des écoles; Bernard Stiegler, philosophe) engagées et passionnées comme lui, afin de défendre à ses côtés le plaisir d’apprendre.
Ils prolongent ici leur réflexion en s’attachant, plus particulièrement, au cyberharcèlement: ce nouveau phénomène lié à la systématisation de l’usage par les jeunes du téléphone portable, des smartphones, d’Internet et des réseaux sociaux, démultiplie dangereusement les possibilités de harcèlement entre pairs.
Philippe Meirieu et ses invités. Le plaisir d’apprendre. Paris: Editions autrement, collection Manifeste, 2014.
Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette. Harcèlement et cyberharcèlement à l’école. Une souffrance scolaire 2.0. Paris: ESF, 2013.
Citation extraite de l’ouvrage «Comment instituer là un rapport exigeant avec les savoirs? Comment sortir de la docilité de l’habitude et de la facilité des stéréotypes? Comment faire de la recherche de la précision, de la justesse et de la vérité la pierre de touche des échanges? Comment, dans des institutions très largement dominées par la reproduction de la conformité au moindre coût, “faire événement”, ne serait-ce qu’un instant? Comment jouer là une scène qui se prolongera au-delà, pour chacune et pour chacun, une fois la cérémonie terminée et la porte refermée? Comment faire émerger la joie d’apprendre et de penser, une joie galopante et contagieuse, une joie qui batte en brèche les fatalités, érode la résignation et invite au partage des savoirs? Je sais, bien sûr, l’ambition démesurée qui sous-tend ces questions.»
Citation extraite de l’ouvrage «Les enseignants peuvent devenir les artisans de ce nouvel humanisme; mais il faudrait pour cela qu’ils y soient plus nettement incités, qu’ils soient soutenus par leur hiérarchie, guidés dans leur mission par des directives claires et accompagnés dans les moments les plus difficiles de leur tâche. L’ensemble de ces conditions ne sont assurément pas encore réunies. Ainsi que le remarque justement Denis Kambouchner (2012), dans la période actuelle, jamais la responsabilité intellectuelle des enseignants n’a été aussi importante et pourtant jamais leur condition n’a été aussi fortement dévalorisée.»
Ah! Ernesto Mes élèves sont formidables Sens inouï de la repartie, bons mots, poésie à l’état pur, affirmations loufoques ou étonnamment philosophiques. Les élèves de Dominique Resch n’ont pas la langue dans leur poche! Professeur dans un lycée des quartiers Nord de Marseille, Dominique Resch a pris un malin plaisir à noter pendant trente ans les paroles savoureuses et spontanées de ses élèves. Dominique Resch. Mes élèves sont formidables. 200 perles entendues en classe. Paris: Editions autrement, 2014. Citation extraite de l’ouvrage «En français, en maths, en anglais, tout ça, je comprends rien. Je comprends juste avec vous, en dessin, mais c’est parce qu’il n’y a rien à comprendre, je crois.» Samuel, 15 ans
Harcèlement et
cyberharcèlement à l’école Longtemps considéré comme un phénomène marginal, le harcèlement entre élèves est identifié aujourd’hui comme une des formes de violence les plus détestables qui gangrène notre institution scolaire. Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette en ont étudié la montée en puissance et les différentes formes.
Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch
Et aussi • Sous la direction de Brigitte Canuel. Les nouveaux ados: comment vivre avec? Paris: Bayard, 2013. • Rolf Lappert. Pampa blues. Genève: éditions La Joie de lire, 2013 (roman à partir de 16 ans).
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Qui se souvient que Marguerite Duras, au début des années 70, a publié un album pour les enfants? Ah! Ernesto est l'histoire d'un petit garçon qui ne veut pas retourner à l'école, parce qu'à l'école, dit-il, «on m'apprend des choses que je ne sais pas». Les parents d'Ernesto décident alors d'aller voir le maître d'école «pour le mettre au courant de la décision d'Ernesto». S'ensuivent des échanges à bâtons rompus qui posent des questions essentielles sur la connaissance et l'enseignement, toujours d'actualité. Marguerite Duras (auteure), Katie Couprie (illustratrice). Ah! Ernesto. Paris: Editions Thierry Magnier, 2013. Citation extraite de l’ouvrage «Le maître, plus calmement, revient à la charge: – Mais pourquoi, oui pourquoi l’enfant Ernesto refuse-t-il d’apprendre ce qu’il ne sait pas?… Pourquoi?… – Réponds Ernesto, dit le papa, réponds si t’as compris. – Pourquoi?… dit le maître dans un sursaut de rage. – Parce que ce n’est pas la peine!… dit Ernesto.»
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P or t rai t
Danielle Salamin Muller, animatrice AC&M
découvrir d’autres manières de travailler… C’est donc logiquement qu’elle expose régulièrement son travail dans divers lieux d’exposition ou dans sa galerie (cf. encadré).
«La créativité est l’art de ne pas citer ses sources.» «L’imagination est plus importante que le savoir.» Albert Einstein Après avoir longtemps enseigné les AC&M dans la région sierroise (Veyras, Venthône, Vissoie…), Danielle Salamin Muller travaille aujourd’hui dans le canton de Vaud. A côté de son activité d’enseignante, elle est connue des lecteurs de Résonances en tant qu’animatrice AC&M pour les cycles 1 et 2, puisqu’elle partage la rubrique éponyme avec Laurent Emery, animateur au CO, et Sandra Coppey Grange, chargée d’enseignement de la didactique de la branche. Et pendant une partie de son temps libre, Danielle Salamin Muller sculpte l’argile. Par quels chemins décide-t-on d’enseigner les AC&M et de devenir animatrice à la HEP-VS? Tout d’abord, Danielle Salamin Muller explique avoir toujours eu une nature créative. Si elle a choisi de faire l’Ecole normale, dans la section pour enseigner les travaux manuels, c’est suite à une discussion avec le conseiller en orientation alors qu’elle était en dernière année de CO à Sierre. Ce dernier a pris le temps de lui ex-
Exposition à la Galerie La Craquelure Les 1er, 2 et 3 août 2014, vous pourrez découvrir quelques travaux de Danielle Salamin Muller en résonance avec d’autres langages artistiques à la Craquelure à St-Luc.
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Danielle Salamin Muller, qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier? J’aime transmettre et partager les côtés techniques et artistiques de la branche. Je veux que mes élèves soient motivés, autonomes et responsables, afin qu’ils réfléchissent, qu’ils choisissent, qu’ils expérimentent… r lamin Mulle Danielle Sa ce ri at im an nte, est enseigna . te is m et céra
pliquer que cette branche était en pleine mutation et que l’enseignement pouvait lui correspondre. De fait, lorsqu’elle était à l’école primaire, les cours de travaux manuels n’étaient guère créatifs, encore très orientés vers l’économie domestique. Elle ne regrette pas d’avoir écouté le conseiller en orientation, puisqu’elle se sent très à l’aise dans son domaine professionnel. C’est en grande partie pour cette raison qu’elle a postulé pour devenir animatrice. Quant à son parcours de créativité personnelle, c’est Juliane Bérard, l’une de ses enseignantes à l’Ecole normale, qui l’a initiée à la céramique. D’autres rencontres l’ont stimulée à poursuivre la démarche. Ce qu’elle apprécie avec l’argile, ce sont les libertés offertes par ce matériau, une fois que l’on maîtrise les bases techniques. Tout comme dans l’enseignement, elle aime l’échange pour aller plus loin,
Les AC&M sont un espace qui permet une approche différente de l’élève… Le relationnel avec les élèves n’est en effet pas le même dans nos cours. Nous pouvons mieux respecter le rythme de l’enfant et tenir compte de sa sensibilité. J’ai parfois l’impression que nous offrons à certains d’entre eux une bulle d’oxygène. Ceux qui réussissent dans nos cours ne sont pas forcément les meilleurs de la classe dans les autres branches, ce qui peut leur redonner confiance. Evidemment, il y a aussi des enfants qui détestent les AC&M. Et l’activité d’animatrice AC&M, en quoi consiste-t-elle principalement? J’ai démarré au moment de l’introduction du nouveau Plan d’études romand, donc mon rôle a été et est encore de faire le lien entre la théorie et la pratique. Le PER est l’occasion de nous questionner les uns les autres sur ce qui fait la trame de notre branche et d’en clarifier les intentions pédagogiques. Il y a les séances d’information, mais aussi le soutien aux enseignants qui le souhaitent. Certains,
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
qui connaissent mon expérience dans la céramique, me sollicitent, parce qu’ils veulent tenter l’aventure avec leurs élèves, sans pour autant se sentir suffisamment à l’aise. D’autres ont besoin de conseils pour la planification annuelle ou d’un avis sur une activité réalisée. Quel est le fil conducteur du PER pour les AC&M? L’objectif prioritaire est de faire découvrir et d’amener les élèves à développer des modes d’expression, à travers quatre axes thématiques. Désormais, les compétences transversales nous concernent aussi, sachant que cela fait partie du programme. Quelle est la place de la créativité dans les cours d’AC&M? On y accorde de plus en plus d’importance, même si ce n’est pas facile à développer, car il faut trouver comment inciter les élèves à faire preuve de créativité. Tout est dans la manière dont on leur présente le travail. Trop souvent on a tendance à donner des indications pour qu’ils mesurent ici et coupent là, ce qui inhibe la créativité. Dès lors, de quelle manière pouvezvous les aider à être plus créatifs? On est créatif quand on doit trouver des solutions parce qu’on est coincé.
C’est donc à nous enseignants de proposer aux élèves des activités motivantes, en fixant bien le cadre, tout en les laissant évoluer, pour qu’ils puissent proposer plusieurs réponses différentes. Quelle est aujourd’hui l’image des enseignants de votre branche? Tout dépend de la personnalité de l’enseignant. Pour ma part, je suis sûre que la branche que j’enseigne a de l’importance et qu’elle peut apporter beaucoup aux élèves. Reste qu’on se sent peut-être encore plus seul que les autres enseignants, puisqu’il arrive qu’on ne travaille pas dans le bâtiment scolaire principal. Toutefois rien n’empêche qu’on aille à la salle des maîtres pour échanger à propos de nos doutes. Apparemment, le burnout touche aussi des enseignants AC&M. Comment expliquez-vous ces difficultés du métier? Dans nos classes, nous recevons de plus en plus d’enfants cabossés par la vie et nous ne sommes pas vraiment armés pour les accompagner. Certains élèves n’ont plus le sens de la hiérarchie: il n’est pas toujours très clair pour eux que les adultes commandent et que les enfants obéissent. De plus, les effectifs des
cours deviennent parfois très importants. Dans un contexte «détendu», l’autorité est-elle plus difficile à instaurer? Oui et parfois il faut rappeler aux enfants et aux parents que nous sommes là pour faire passer une matière, comme dans les autres branches. Personnellement, lors du premier cours, je fixe les règles de discipline, notamment en ce qui concerne le silence, pour que les élèves sachent qu’ils devront travailler pendant les périodes d’AC&M. Construisez-vous des ponts entre vos activités d’enseignante et de céramiste? Même quand je raconte des histoires en céramique, je suis très en lien avec le PER (rires). J’attache beaucoup d’importance à la perception. J’observe ce qui m’entoure, j’ai des sensations et des impressions et ensuite je puise dans ma réserve de techniques et de perceptions pour m’exprimer. En panne d’idées, il arrive que la visite d’une exposition me stimule et m’inspire. Je ne crée pas, je ne copie pas, mais j’assemble différemment. C’est un peu le même parcours pour les élèves. Propos recueillis par Nadia Revaz
Concours Les Frappadingues de Résonances Voilà, au moment où vous lisez ces lignes, l’édition 2013-2014 du concours est terminé… Encore merci aux élèves, aux enseignants et à notre partenaire Ecole-Economie (www.ecole-economie.ch). Le jury désignera les gagnants et remettra les prix (aux élèves et aux bibliothèques) d’ici fin mai 2014. Tous les dessins, et tout particulièrement ceux qui ont été primés, seront visibles sur le site www.frappadingues.ch. Les Frappadingues de Résonances reviendront l’année scolaire prochaine avec une formule revisitée… A bientôt pour de nouvelles aventures.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Le dessin du mois: Manon Perrin, 6P, classe d’Agnès Es-Borrat (Ecole de Val-d’Illiez).
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R evu e de pres s e
D ’un numéro à l’autre Etats Unis
Le déclin de l’université Ah, les universités américaines… leur prestige, leur rayonnement! Ah, ces temples à médailles Fields et à Nobel pour lesquels la jeunesse était traditionnellement prête à s’endetter à vie… Vous seriez surpris si on vous disait que les Américains nés en l’an 2000 et après vont tenter d’éviter le passage par cette case qu’on croyait obligatoire? C’est pourtant ce qui est en train de se tramer de l’autre côté de l’Atlantique. Le Monde Education (12.03)
Préparer sa matu en ligne
Version romande Moseronline.ch est d’abord destiné à aider les élèves du gymnase – public et privé – à combler une lacune, réviser une matière ou se préparer aux examens. Lors d’un congé maladie, par exemple, ou de retour d’un séjour à l’étranger. C’est aussi simplement une option pour remplacer – la première adaptée à la Suisse romande pour ce niveau d’études – les cours privés de soutien, auxquels les gymnasiens font massivement recours. Vu sous cet angle, le prix du shopping didactique en ligne devient compétitif: CHF 9.90 le cours. La plateforme propose aussi, gratuitement, une denrée très prisée: les sujets de matu des années précédentes. Bientôt, l’élève en panne pourra demander une session d’appui par Skype. L’Hebdo (13.03)
Lycée autogéré
Ce lycée qui apprend l’art difficile d’être libre Ça existe donc en France ce truc? Ce truc, c’est le «LAP»,
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acronyme du Lycée autogéré de Paris, une structure publique créée en 1982, dépendant de l’Education nationale, où travaillent des enseignants ordinaires. Enfin, ordinaires n’est sans doute pas le mot… «Il était une fois sans proviseur ni surveillants», commence «LAP!». Ajoutons: sans sonnerie, sans notes, sans contrôles et sans devoirs. Et où les élèves disposent du droit à la «libre fréquentation» - donc du choix de venir ou pas en classe, d’arriver au milieu de cours, de repartir quand ils le souhaitent, d’assister à presque toutes les réunions des profs, de donner leur opinion et même de voter en A.G. En contrepartie de ces libertés, les 250 «lapiens» parisiens sont tenus de faire à tour de rôle (autogestion oblige) le ménage, les courses et même la cuisine pour la cafétéria. Le Nouvel Observateur (16.03)
Corée du Sud
Contrôle à distance des smartphones des élèves La Corée du Sud teste actuellement une application permettant aux enseignants et aux parents de restreindre l’usage du téléphone aux seules applications pédagogiques, en désactivant à volonté appels, Internet et SMS. Cette application a déjà été testée dans 11 écoles et collèges de Séoul et des provinces avoisinantes, et son usage est appelé à se généraliser. Vousnousils (21.03)
Campus
Ces jeunes Libanais fiers d’être francophones A l’occasion de la Journée internationale de la francophonie, célébrée le 20 mars, la nouvelle génération libanaise s’exprime sur l’importance et le privilège d’être francophone. Parler couramment français, pour un jeune Libanais, ce n’est pas seulement maîtriser une langue seconde grâce à un système éducatif bilingue, c’est aussi et avant tout un moyen d’enrichissement culturel et personnel, une ouverture sur le monde et une sorte de passeport pour un avenir meilleur. L’Orient le jour (22.03)
Vecteur de réussite
Le bonheur, ce grand tabou de l’école française Apprendre, c’est bien. Apprendre avec plaisir, c’est encore mieux, spécialement pour les enfants les moins favorisés. Mais chut! C’est une promotion du «laxisme». Mais si le laxisme se situait justement de l’autre côté? Du côté de ceux qui se contrefichent qu’une partie grandissante des élèves décrochent à l’école parce qu’elle ressemble trop à un sermon en chaire? Que l’ennui y prenne une place si extraordinaire qu’il explique, en partie, les performances médiocres des petits Français, surtout ceux issus des milieux les moins favorisés? Et que le plaisir soit, disent plusieurs études, un indéniable vecteur de réussite à l'école? Le Nouvel Observateur (23.03)
Mesures d’économies
En Valais le référendum est lancé Le syndicat des employés de l’Etat du Valais lance un référendum contre les mesures d’économies acceptées par le Grand Conseil lors de sa session de mi-mars. La fonction publique craint en priorité pour l’école. La Fédération des magistrats, des enseignants et du personnel (FMEP) de l’Etat du Valais «ne peut accepter des mesures d’économies qui mettent en péril la qualité de l’école publique», faitelle savoir dans un communiqué. «Ne pas réagir, c’est ouvrir grande la porte à d’autres coupes plus sévères encore». La Liberté (25.03)
Bricolage et bricoleurs dans l’éducation
C’est du sérieux! Suis-je un bricoleur? C’est fort possible! Cerner le métier d’enseignant c’est chercher à comprendre ce qu’est le bricolage, notion élaborée à la fois dans les forêts du Brésil et dans les usines industrielles de la révolution du même nom. «C’est quoi un prof qui bricole?», dira le quidam «C’est quoi ce prof qui bricole» dira le parent d’élève inquiet. Bricoler est un verbe obscur qui inquiète. Peut-on bricoler l’immatériel? C’est inquiétant un prof qui revendique son attachement au bricolage, il dit haut et fort qu’il tâtonne, qu’il cherche, quand la société donne de lui l’image de celui qui sait, qui organise, qui programme (d’ailleurs il doit respecter le programme!).
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Serait-il la machine à ne pas douter, l’instrument d’un système huilé? Ludomag (31.03)
Education française
Un goût d’inachevé Déception, goût amer, frustration, sentiment d’abandon: pour les pédagogues convaincus de la nécessité de changer l’école, les sentiments sont nombreux après ce remaniement. Comment maintenir l’élan et s’assurer de la continuité de l’action, s’imposer encore, à nouveau, face aux pressions et aux inerties de toutes sortes? Il y a eu 30 ministres de l’éducation en tout depuis le début de la 5e. Seul un ministre (Christian Fouchet) a duré cinq ans, de 62 à 67, c’est-à-dire l’équivalent d’une scolarité du primaire. Sinon la moyenne c’est deux ans… Que restera-t-il de l’action de Vincent Peillon? A t-il été un bon ministre? Il est trop tôt pour le dire. Des réformes ont été engagées mais seront-elles poursuivies? Car au-delà de la personne, c’est d’abord la continuité de la politique qui est en jeu. Les Cahiers Pédagogiques (Mars 2014)
Métier d’enseignant
L’habit fait-il l’enseignant? Le gouvernement britannique vient d’imposer un dress code aux professeurs du secteur public. Ils seront passibles de sanctions s’ils portent des vêtements sales, déchirés ou affichant des slogans «inopportuns». En France, les enseignants sont libres de s’habiller comme ils le souhaitent. Or, «le vêtement est politique, il en dit long sur la personne». Les enseignants, qu’ils soient instituteurs ou professeurs d’université, ne répondent d’ailleurs pas aux mêmes codes vestimentaires. Vousnousils (7.04)
Ain, France
Des parents recrutent un professeur sur le net Le site des bonnes affaires «le Bon Coin» n’est pas réservé qu’aux biens matériels. De plus en plus d’internautes l’utilisent aussi pour des recrutements. C’est ce qu’ont fait les parents d’élèves d’un collège de Meximieux (Ain). Faute de remplaçant pour encadrer leurs enfants, ils ont déposé la semaine dernière sur le site une petite annonce pour recruter un professeur de français. En mars, un collège de Loire-Atlantique avait recruté un professeur de technologie remplaçant via une annonce sur le Bon Coin, le Rectorat, comme Pôle Emploi n’ayant personne à lui fournir. Quatre candidats s’étaient fait connaître, dont un avait finalement été recruté. LeParisien.fr (9.04)
d’encouragements, de remerciements et de félicitations ont été postés à l’attention d’un certain Fouad Hamdi, maître à l’école primaire Jendouba, dans le nord-ouest du pays. Le Huffington Post (13.04)
Sondage français
Portrait-robot du professeur idéal Le prof rêvé des parents? Il développe les compétences personnelles des élèves (38 % le souhaiteraient), les aide à avoir confiance en eux (26 %) et les prépare à s’insérer dans la société (22 %). Telles sont les conclusions d’un sondage OpinionWay sur le métier d’enseignant réalisé pour l’enseignement catholique et l’Apel (Association de parents d’élèves de l’enseignement libre). Aujourd’hui, l’école reste focalisée sur la transmission des savoirs. Pourtant, les enfants ont largement accès à ces savoirs, via Internet. Dans un tel contexte, les parents attendent des enseignants qu’ils apprennent à exploiter ces savoirs, qu’ils développent le potentiel de chaque enfant, la créativité, l’imagination, l’esprit critique et la confiance en soi». Les parents attendent des professeurs qu’ils ne soient pas simplement des enseignants, mais des éducateurs. Le Figaro.fr (10.04)
Tunisie
Un maître d’école fait la fierté des internautes Alors que les écoles dans certaines régions et zones rurales tunisiennes manquent cruellement de moyens et de soutien, ce monsieur a eu la bonne idée de faire apprendre les tables de multiplication, règles de conjugaison et bases grammaticales à ses élèves de façon plus ludique: en les peignant en grand et en couleurs sur les murs de l’école. «Un modèle à suivre!», «bravo monsieur», «chapeau bas», «tous mes respects», «il en faut plus comme ça», «un bel exemple»… plusieurs messages
Ecole de demain? Apprentissage
Récompenser le travail, pas les résultats Pour aider à bien apprendre, récompensez le travail plutôt que le résultat: c’est la conclusion des études de Kinga Igloi, postdoctorante en neurosciences à l’université de Genève et lauréate du Fonds AXA pour la Recherche. Les études montrent que la mémoire est renforcée par la récompense et le sommeil. Il serait donc plus efficace de récompenser un enfant qui fait ses devoirs plutôt qu’un enfant qui a de bonnes notes. L’Express.fr (11.03)
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Ministère de l’Education Nationale
Nouveau barème des dictées Le ministère de l’Education Nationale mène une expérimentation destinée à faire évoluer l’utilisation et la correction des dictées par les professeurs. La véritable nouveauté c’est l’utilisation d’un tableur pour automatiser la correction. Avant, pour corriger une dictée, on comptait les fautes et on retirait les points correspondants. Avec ce nouvel outil, l’enseignant doit d’abord saisir la dictée dans le tableur, attribuer à chaque mot la catégorie de faute qui lui correspond, puis saisir le texte de l’élève – fautes incluses. Ensuite, le tableur calcule le nombre de fautes par catégorie et édite un «rapport» qui met en avant le type de fautes les plus couramment commises – orthographe, grammaire, conjugaison -, et une note. Les enseignants gardent la main sur le barème qu’ils peuvent modifier comme ils le souhaitent. Si on souhaite vraiment améliorer les compétences orthographiques des élèves français, il faudrait peut-être commencer par consacrer plus d’heures à l’apprentissage de la langue, au collège, bien sûr, mais aussi à l’école primaire. L’Express.fr (14.04)
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C PVAL
Veiller très tôt à être bien assuré Disposer enfin de son propre argent! Les jeunes profitent à plein des années qui suivent leur formation: voiture personnelle, sorties, shopping, etc. La plupart d’entre eux ne commencent à économiser un peu ou à songer à s’assurer de façon optimale que des années plus tard. Pourtant, mieux vaudrait commencer tôt à épargner ou à bien s’assurer, car la jeune génération ne peut plus espérer recevoir des rentes de l’AVS confortables au moment de la retraite. Lorsque cette loi fut instaurée, il y a près de 60 ans, on comptait plus de six personnes actives pour chaque retraité. En 2050, elles ne seront plus que deux. Les prestations du 1er pilier (AVS) et du deuxième (prévoyance professionnelle) risqueront d’être réduites, ce d’autant plus si leurs plans d’investissement sont lacunaires (années d’assurance manquantes, par exemple). C’est la raison pour laquelle les jeunes d’aujourd’hui doivent impérativement penser à leur prévoyance (caisse de pensions et 3e pilier). Il faut donc sensibiliser les jeunes à se constituer un patrimoine à moyen et long terme. Cela peut se faire par le biais d’une simple épargne ou par l’intermédiaire de la caisse de pensions ou encore de la prévoyance liée. Bonne nouvelle: cela paie de commencer à s’y prendre tôt. Si l’on souhaite disposer de CHF 250’000.- à 65 ans, mieux vaut économiser dès 25 ans. En supposant un rendement annuel
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Patrice Vernier
Complétée avec une assurance privée, la protection serait dès lors maximale.
Que veut dire Assurance optimale auprès de sa caisse de pensions? Chaque assuré reçoit une fois par année un e rm te certificat d’assurance t ur éférez le co r si vous pr ge ju i? de m de la part de sa caisse ur us A vo ou fo rme. Cigale ou le long te de pensions. Ce certificat reflète la situation personnalisée pour chacun d’un point de vue de 2,5 %, il faut mettre CHF 309.– de côté par mois, soit un investisseprévoyance professionnelle. C’est ce ment total de CHF 148 300.–. Ceux document qui informe si l’assurance qui ne prennent conscience qu’à 45 est optimale ou pas. Et la situation ans de l’intérêt de disposer d’un peu est optimale, lorsqu’à 62 ans, l’asplus d’argent pour la retraite, sesuré n’a plus de possibilité d’achat pour sa rente de retraite ordinaire ront déjà pénalisés. Car ce sont CHF 816.- qu’ils devront alors trouver à (Point 7 du certificat 3e colonne = 0). économiser chaque mois. Du fait En effet, cela signifie non seulement des intérêts composés, le retardaque ses prestations futures lors de sa taire devra en outre investir beauretraite à 62 ans seront maximales, coup plus pour atteindre le même mais également qu’en cas de décès, objectif d’épargne: CHF 196 000.–, les descendants de l’assuré recevront soit CHF 48 000.– de plus que celui des prestations complètes. qui aura été prévoyant. Les jeunes ont leur avenir devant eux et se sentent invincibles. C’est précisément parce qu’ils ont encore longtemps à vivre qu’ils doivent penser à se protéger. Lorsque survient une maladie, mieux vaut ne pas avoir en plus à réduire son niveau de vie. Le risque d’incapacité de gain devrait impérativement être couvert. A ce titre, une simple épargne sur un compte bancaire ne donne pas de garantie en cas d’incapacité de gain éventuelle. En s’assurant de façon optimale auprès de sa caisse de pensions par exemple, la protection serait déjà bien meilleure.
Que faire en cas de lacunes de prévoyance? Si tel ne devait pas être le cas, alors la situation de l’assuré est lacunaire d’un point de vue prévoyance professionnelle. Cela revient à dire qu’un capital-épargne supplémentaire pourrait être constitué. Fort heureusement, le deuxième pilier permet le rachat de ce capitalépargne manquant. Il est même encouragé fiscalement puisque les montants destinés à combler ces lacunes sont entièrement déductibles des impôts sur le revenu. L’impact est non négligeable.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
Mém en t o pédagogi que Reste la question du coût. Ce que j’expliquais plus haut pour l’épargne est également applicable ici à la seule différence près qu’à la dynamique des intérêts composés il faut encore ajouter une composante liée à la probabilité de vie. En résumé, plus tôt aura lieu le rachat et meilleur marché sera son prix. Plus on attend et plus on paiera. Un enseignant primaire qui entre dans la Caisse à 25 ans aura inévitablement 3 ans de cotisations manquantes puisque l’affiliation pour le risque vieillesse commence à 22 ans. Pour être assuré de façon optimale, il peut racheter l’épargne correspondant à ces 3 années manquantes. Le rachat se fera sur la base du traitement au moment de l’achat et le coût de cette lacune représentera environ CHF 22 700.–. Avec ce rachat et tablant sur un intérêt moyen de 2 % jusqu’à sa retraite, le jeune pourra ainsi améliorer sa future rente de retraite d’environ CHF 2 900.– par année à vie. Avec un intérêt moyen de 3%, l’amélioration serait de CHF 4 200.–. Si le rachat ne devait s’effectuer qu’à 35 ans, l’amélioration de la rente de retraite ne serait que de CHF 2 300.– avec un intérêt de 2% en moyenne et de CHF 3 100.– avec un intérêt de 3% en moyenne. La différence n’est donc assurément pas négligeable.
Conclusion Veiller très tôt à être bien assuré n’est pas un mythe, mais c’est bien la réalité, une réalité toute mathématique, somme toute assez simple et qui ne vaut pas uniquement dans le domaine de la prévoyance professionnelle. A vous de juger si vous préférez le court terme ou le long terme. Si vous deviez encore hésiter, relisez la fable de La Fontaine «La cigale et la fourmi».
www.cpval.ch
A vos agendas 01.05.2014 - 21.06.2014, Exposition Corinna Bille: entre rêve et réalité, Médiathèque-Valais Sion, Exposition www.mediatheque.ch
Jusqu’au 14.06.2014, Exposition «Fabulator, en voilà des histoires!», St-Maurice, Exposition www.mediatheque.ch
03.05.2014, Symposium des langues, Sierre, Journée thématique http://sinfolangues.hevs.ch
Jusqu’au 02.11.2014, Musée de la nature: les bolides du ciel, Sion, Exposition www.musees-valais.ch
03.05.2014, Conférence sur la dyspraxie, Martigny, Conférence www.dyspraquoi.ch 03.05.2014 - 27.10.2014, Michel Darbellay écrit la lumière, Martigny, Exposition www.mediatheque.ch 15.05.2014 - 16.05.2014, Colloque sur la créativité et l’apprentissage, Lausanne, Colloque www.hepl.ch 16.05.2014, Qu’enseigne-t-on en matière de grammaire aujourd’hui? Genève, Colloque www.unige.ch/ fapse/actualites/2014/grafe.html 22.05.2014 - 23.05.2014, Colloque IUKB sur les droits de l’enfant, Bramois-Sion, Colloque www.iukb.ch 28.05.2014, Journée educanet² «e²change», Bienne, Journée thématique, www.echange.educanet2.ch 24.06.2014 - 25.06.2014, Congrès SSRE 2014: Compétence et performance dans la recherche en éducation, Lucerne, Colloque http://sgbf-kongress2014. phlu.ch 17.01.2015, Balade des Savoirs, Martigny, Journée thématique www.spval.ch
Pour en savoir plus sur ces événements et/ou découvrir le mémento pédagogique actualisé: www.resonances-vs.ch > Agenda pédagogique
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
En raccourci La Classe
Mythologie et terre La revue La Classe propose, dans son édition de mai, des pistes pour découvrir quelques épisodes de la mythologie grecque, en lien avec un volet arts plastiques consistant à réaliser et à décorer différents objets en terre (statues, vases, amphores…) dans le style de certaines œuvres d’art antiques. Avec évidemment les rubriques habituelles. www.laclasse.fr Ecole-Economie
Brochure sur l’économie valaisanne La brochure, intitulée «Economie valaisanne, bien plus que le tourisme et l’agriculture», offre un descriptif de l’économie valaisanne à l’usage de tous les publics. Le pdf est téléchargeable gratuitement sur le site Ecole-Economie. www.ecole-economie.ch
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P rojet d'ét ab li s s em ent
Champsec, Vissigen, La Bruyère: jeunes talents 2014 Pour le centre scolaire de Champsec, Vissigen et La Bruyère à Sion, l’aventure des jeunes talents est une tradition. «En 2008, il nous fallait compenser un jour de congé par un mercredi après-midi», se souvient Didier Mouthon, directeur du centre. S’interrogeant sur le contenu de cette demi-journée particulière, la direction des écoles de Sion avait suggéré de développer une activité récréative. C’est ainsi que Didier Mouthon et son équipe ont emprunté une idée à l’Ecole des Collines, en l’adaptant et se l’appropriant. Depuis, entre 12 et 15 talents s’affrontent chaque année dans une ambiance fédératrice. Et les gagnants, qui ne sont pas forcément les bons élèves, très scolaires, sont valorisés par un diplôme: un Tourbillon d’or, d’argent, de bronze ou de participation. En 2008, pour la 1re édition, les jeunes talents de l’école ont concouru, sans la présence d’un invité de marque. Pour l’édition suivante, le hasard a voulu que le FC Sion gagne la Coupe de Suisse une semaine avant, et les joueurs, conviés à la dernière minute, ont accepté l’invitation. Les élèves ont ainsi eu droit à une belle surprise. L’année suivante, la manifestation s’est déroulée en présence de deux comédiens (Etienne Arlettaz et David Bitschnau). En 2011, l’événement a été supprimé en raison du spectacle des années 60 produit par les élèves à La Ferme-Asile. Patrick Jeltsch, virtuose du diabolo et vainqueur du concours Le Valais a un incroyable talent, était présent pour l’édition 2012. L’année dernière, l’escrimeuse Tiffany Géroudet et sa sœur Justine ont joué le rôle de marraines.
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Nadia Revaz
Tous les talents de l’édition 2014, avec Valentin Favre, champion de football freestyle.
Des talents et un champion Dans un show dynamique, le 17 avril dernier, les élèves de Champsec, Vissigen et La Bruyère ont démontré leurs talents dans des domaines culturels et sportifs fort divers (danse tamoule, agrès, zumba, chanson…). Ils ont évolué devant près de 400 camarades et un jury composé de 5 adultes, n’ayant pas de regard «scolaire», et de 5 élèves de 5-6P (1 par classe). Comme à l’accoutumée, l’école avait lancé un appel à talents, avant d’organiser un casting. Le comité de pilotage s’est occupé de l’équipement et de la sonorisation de la salle. Plusieurs spécialistes (animateur théâtral, maîtresse de rythmique, enseignant de chant) ont prodigué quelques conseils, sans qu’il y ait à proprement parlé de coaching. Cette année, c’est Valentin Favre, champion suisse de football freestyle, qui est venu partager son expérience. Ainsi que l’explique Didier Mouthon, «en interviewant ces jeunes qui ont réussi, c’est l’occasion de faire prendre conscience aux élèves qu’il faut s’entraîner pour réussir.»
Les gagnantes de cette 6e édition sont une élève indienne avec une de ses copines qu’elle a initiée à la danse tamoule. «Vêtues du costume traditionnel, elles ont présenté une chorégraphie d’une grande finesse», commente Didier Mouthon. «Trois autres élèves, une Portugaise, une Algérienne et une Suissesse, ont par exemple appris en autodidacte une chanson en espagnol», raconte avec fierté l’enseignant-directeur de centre qui passe en revue les divers talents de son école. En parallèle à cette compétition, tous les élèves pouvaient participer à un concours de saut à la corde. Fruit du hasard, chacun des sous-centres a gagné un prix. Pour les éditions suivantes, le comité a déjà quelques pistes. Peutêtre un-e musicien-ne pour promouvoir un instrument, sachant que c’est aussi une belle occasion de faire découvrir des domaines moins populaires, comme ce fut le cas avec l’escrime… Bref, à suivre.
http://champsec.ecolevs.ch
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
R ec h erc h e
P ISA à la loupe:
trouver des solutions créatives Face à des économies et des sociétés devenant toujours plus complexes, notre réussite, tant sur le plan personnel que professionnel, est de plus en plus déterminée par notre capacité à nous adapter à la nouveauté, à apprendre de nos erreurs et à tester de nouvelles approches. S’agit-il de compétences que l’école enseigne aux jeunes de 15 ans d’aujourd’hui? L’enquête PISA 2012 s’est intéressée à cette question en proposant une évaluation spécialement dédiée à la résolution créative de problèmes. Les élèves de 44 pays 1 et économies ont pris part à cette évaluation informatisée qui les invitait à résoudre des problèmes interactifs inspirés de la vie réelle, comme trouver la cause à l’origine du dysfonctionnement d’un lecteur MP3 ou planifier un itinéraire. L’objectif était
d’évaluer leur capacité à résoudre des problèmes dont la solution n’est pas immédiatement évidente et de démonter ainsi leur ouverture à la nouveauté, leur capacité à accepter le doute et l’incertitude, et leur aptitude à raisonner et apprendre dans des situations ne relevant pas de contextes scolaires. Les résultats de l’enquête PISA, publiés aujourd’hui, montrent que les élèves de Singapour et de Corée, suivis de ceux du Japon, obtiennent de meilleurs résultats en résolution de problèmes que les élèves
App pour connaître les nouvelles sur la recherche Le Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation est une institution commune aux cantons, représentés dans la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), et à la Confédération. L’App du CSRE vous offre: des nouvelles sur la recherche en éducation. un accès en ligne à la banque de données du CSRE avec des informations sur plus de 2000 projets de recherche. d’être informé par un message qu’une nouvelle série de projets de recherche est intégrée dans la banque de données. un portrait du CSRE avec des informations de contact. www.skbf-csre.ch
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
OCDE
de tous les autres pays et économies participants. Dans ces pays, les élèves présentent des qualités d’apprentissage telles que la rapidité, une très grande curiosité et la capacité à résoudre des problèmes non structurés s’inscrivant dans des contextes non familiers. Quatre autres économies partenaires d’Asie de l’Est se classent entre la 4e et la 7e place: Macao (Chine), Hong-Kong (Chine), Shanghai (Chine) et le Taipei chinois (par ordre décroissant de leur score moyen). Le Canada, l’Australie, la Finlande, l’Angleterre (RoyaumeUni), l’Estonie, la France, les PaysBas, l’Italie, la République tchèque, l’Allemagne, les Etats-Unis et la Belgique (par ordre décroissant de leur score moyen) obtiennent tous des résultats supérieurs à la moyenne de l’OCDE, mais inférieurs à ceux du premier groupe de pays et économies susmentionnés. Le simple fait qu’un élève obtienne de bons résultats dans les matières scolaires fondamentales ne garantit pas sa bonne performance en résolution de problèmes. PISA à la Loupe N°38: Trouver des solutions créatives: quelles sont les compétences des jeunes de 15 ans en résolution de problèmes? www.oecd.org/pisa/pisaproducts/ pisainfocus/pisa-in-focus-n38-(fra)final.pdf
Note 1
Ndlr: La Suisse n’a pas participé à cette évaluation spécifique.
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In fo DF S
Oskar Freysinger en immersion dans une 3P à Sierre Pascal Rey, enseignant en 3P au centre scolaire de Beaulieu à Sierre et député PDC au Grand Conseil valaisan depuis 1997, a lancé un défi à Oskar Freysinger: venir donner un cours d’allemand dans sa classe, de façon à lui faire découvrir l’école primaire sur le terrain et le sensibiliser à l’hétérogénéité actuelle des classes, bien différente de celle des Collèges, degré dans lequel le chef du DFS a longtemps enseigné. Dans la classe de Pascal Rey, il y a 39 % d’élèves francophones et plusieurs enfants aux parcours de vie des plus complexes. L’ex-professeur d'allemand au Lycée-Collège de la Planta à Sion, devenu conseiller d’Etat en charge de la formation le 1er mai dernier, a accepté de relever ce défi et il est venu avec sa guitare.
Oskar Freysinger a accepté de relever le défi lancé par Pascal Rey, enseignant et député. Début des cours en ce mardi 15 avril. Pascal Rey a dit à ses élèves qu’un Monsieur allait venir pour leur apprendre une nouvelle chanson en allemand. C’est donc très naturellement que le «stagiaire» salue ses nouveaux élèves et prend place au fond de la classe, histoire de se
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Nadia Revaz
qu’ils ont achevé une tâche, ils terminent un grand mandala aux visuels artistiques. Afin d’assurer la transition avec l’activité suivante, les élèves chantent quelques minutes en allemand selon la méthode Tamburin.
Le chef du DFS, enseignant 3P
familiariser pendant une vingtaine de minutes avec l’atmosphère d’une 3P avant de jouer au maître chanteur. Pascal Rey lui transmet le classeur avec les coordonnées de ses élèves et Oskar Freysinger constate que les profils sont des plus bigarrés. «Et ça, c’est une classe type!», s’exclame-t-il. Pascal Rey confirme cette diversité à Sierre et dans nombre de villes de plaine. Après la mise en place, l’enseignant demande à ses élèves de sortir leur manuel de français «L’île aux mots» pour faire un exercice de lecture et de grammaire. Pascal Rey cadre, avec la maîtrise de l’expérience, les digressions («il a l’air gentil le monsieur») pour pouvoir commencer le cours. Après cette activité, les élèves copient un poème (enfin ceux qui ont des compétences en français suffisantes, tandis que d'autres effectuent des tâches adaptées à leur niveau de compréhension de la langue). Dans le but de limiter l’indiscipline, dès
Oskar Freysinger prend alors le relais. Il dit aux élèves: «Pendant des années, j’ai enseigné à des jeunes qui avaient entre 17 et 19 ans, aussi pour moi, c’est un jour spécial d’être avec des petits.» Et on entend deux voix s’exclamer «avec des pré-adolescents.» Ce sont des 3P qui le disent! Le stagiaire a choisi une chanson du répertoire enfantin germanophone, entraînante, même si trop difficile pour le niveau des élèves («Ein Mann, der sich Kolumbus nannt»). A sa décharge, Oskar Freysinger, malgré 27 années d’enseignement au collège, débute en 3P. Lecture de la 1re strophe, avec questions de vocabulaire et explication historique, puisque la chanson évoque Christophe Colomb. Ce sont trois élèves – qui parlent partiellement
Les élèves ont découvert une chanson du répertoire germanophone.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
allemand à la maison – qui monopolisent la parole, mais quelques mots sont plus largement connus. Et il y a aussi quelques confusions, par exemple «bekannt» est associé à «bacon». Au tour des enfants de répéter, en rythme, les phrases pour exercer la prononciation. Le musicien chante, en s’accompagnant à la guitare, afin qu’ils s’imprègnent de la mélodie. Et les enfants de se laisser entraîner par l’énergie de leur nouvel enseignant. Hop, la classe chante toutes les strophes avec entrain1. Au terme de la leçon, Pascal Rey dévoile la véritable fonction d’Oskar Freysinger, en le présentant comme chef des policiers et des écoles, accessoirement musicien, tout comme lui. Plusieurs se disaient bien qu’ils l’avaient déjà vu à la télévision.
widewidewitt bumbum Bilan de l’activité: ainsi que le souligne l’enseignant stagiaire, les élèves auront certainement retenu des mots qui n’ont aucune signification, à savoir «widewidewitt bumbum». Et s’il a trouvé qu’ils avaient vite mémorisé le texte de la chanson, Pascal Rey émet un bémol quant à la compréhension du contenu. Eh oui, on ne devient pas enseignant de 3P en quelques minutes! Au sortir de cette expérience, le chef du DFS envisage de renouveler cette immersion en enfantine et au CO. Et si d’autres politiques prenaient le chemin de la classe, sans forcément se mettre dans la peau de l’enseignant, le temps d’un cours… Peutêtre serait-ce une piste pour leur faire prendre conscience des enjeux scolaires aujourd’hui et des dégâts que peuvent causer des coupes budgétaires dans la formation.
Note 1
Bonus: extrait audio sur le site www. resonances-vs.ch et sur tablette (code pour les abonnés à obtenir en envoyant un message à nadia.revaz@ admin.vs.ch).
En raccourci Valais - Pologne
Cours de premiers secours pour enfants et adolescents Dans le cadre d’un projet de coopération internationale concernant l’échange de savoirs et de pratiques en matière de cours de premiers secours, le Canton du Valais a reçu à Sion le mardi 25 mars 2014 une délégation polonaise. En présence du conseiller d’Etat Oskar Freysinger, ont assisté notamment à cette rencontre Philipp Spörri, chancelier d’Etat, Stefan Bumann, chef du Service de la formation tertiaire, et Patrice Clivaz, directeur de la Haute Ecole pédagogique du Valais (HEP-VS). Le vice-président de la région de Myslenice Tomasz Sus était accompagné de trois membres du Conseil régional. Dans son allocution de bienvenue, le chef du DFS a relevé certaines similitudes des deux régions concernées qui sont situées chacune au sud de leur pays respectif et marquées par la religion catholique-romaine. Une classe de quinze gymnasiens spécialisés dans le domaine de l’éducation aux premiers secours était également présente. La coopération s’est focalisée entre autres sur une étude réalisée en début d’année, qui a mis en évidence le niveau de connaissances et les comportements dans le domaine des premiers secours auprès des jeunes adolescents des deux pays. Lors de son séjour de quatre jours en Valais, le groupe polonais a pu visiter plusieurs établissements scolaires à Monthey et à Saint-Maurice, le Centre hospitalier du Valais à Sion, ainsi que la Centrale d’urgence sanitaire de l’Organisation cantonale valaisanne des Secours (144) à Sierre. De plus, une visite de la salle du Grand Conseil en présence de Marcelle Monnet Terrettaz, présidente du Parlement cantonal, leur a donné la possibilité de connaître le projet MEDIAPARL. www.vs.ch > Communication et médias > Communiqués IVS Mesures d'économie à l'école
Premier bilan 2014 - perspectives 2015 Malgré une économie de 9.5 millions dans trois Services de la formation (enseignement, formation professionnelle et formation tertiaire), le DFS peut informer que l’organisation de l’année scolaire prochaine est assurée pour l’essentiel. L’école valaisanne a beaucoup donné en 2014! Elle ne peut plus faire l’objet de coupes en 2015, sous peine de dégradation sérieuse de la qualité de la formation et des conditions de travail. Parce que la formation touche directement la jeunesse et l’avenir du Canton, le chef du Département s’engagera pour que la FORMATION soit une priorité du Gouvernement. www.vs.ch > Communication et médias > Conférences de presse
Bataille de Livres: envie de participer? La Bataille des Livres propose des activités de promotion de la littérature jeunesse aux classes romandes (5e à 8e HarmoS). Prêt d’une sélection de livres, visite d’auteurs, livres voyageurs... Envie de participer à la prochaine édition? Informations et inscriptions pour l’année scolaire 2014 – 2015 sur le site www.bataille-deslivres.ch du 26 mai au 13 juin 2014.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
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LES DOSSIERS 2009 / 2010 N° 1 septembre Infos 2009-2010 N° 2 octobre Droits de l’enfant - Citoyenneté N° 3 novembre Structuration de la langue - de la pensée N° 4 décembre La verticalité (1/2) N° 5 février La verticalité (2/2) N° 6 mars Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (1/2) N° 7 avril Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (2/2) N° 8 mai L’humour à l’école N° 9 juin Entraide... entre pairs 2010 / 2011 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Infos 2010-2011 Quantité et/ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité Comprendre le monde environnant Dyslexie, dysorthographie... Les 10 ans de la HEP-VS Réussite scolaire et… norme L’image de l’enseignant
2011 / 2012 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Eclairage 2011-2012 Métier d’élève Les intelligences multiples en classe Le début du cycle 1 L’école entre tradition et modernité Les utopies pédagogiques La robotique en classe Capacités transversales Approche concrète de l’EDD
2012 / 2013 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Eclairage 2012-2013 Harcèlement entre pairs Lectures en partage Astuces, ruses, stratégies Outils pour gérer les projets Apprendre... à apprendre Cap de l’école à l’horizon 2020 Du Secondaire I au Secondaire II L’élève au singulier
2013 / 2014 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril
Triche et plagiat à l’école Le français connecté La mixité à l’école Histoire suisse et patrimoine culturel Prévenir et gérer le stress scolaire Le PER sur le terrain Ecole d'ici et d'ailleurs
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LA CITATION DU MOIS «Il faut que la société se mette à aider l’école plutôt que de lui demander de la réparer.» Alexandre Jardin
En raccourci Fonctionnement d’un ordinateur
Animation flash Objet incontournable pour une activité industrielle, professionnelle ou personnelle, l’ordinateur est un puissant outil d’automatisation de traitement de données. Une animation flash permet de mieux en comprendre le fonctionnement. www.cea.fr > Jeunes > Médiathèque > Animations Flash > Technologies > Le fonctionnement d’un ordinateur Géographie
L’Europe Savez-vous où se trouve la Slovaquie sur une carte? Et le Bosphore? Connaissezvous les pays membres de l’Union européenne? Ce site web est destiné à tous ceux qui veulent apprendre des choses sur l’Europe. Notamment les élèves pour tester leurs connaissances et faire travailler leurs méninges. Les quiz comprennent des questions sur les pays, les régions, les villes, les drapeaux, les monarchies, les montagnes, les plans d’eau et bien d’autres sujets. Chaque quiz se focalise sur la carte; la carte du continent européen qui rassemble des connaissances géographiques, politiques, historiques et économiques. www.toporopa.eu/fr Année de la cristallographie
Dossier d’educa.ch La rédaction d’educa.ch propose un lien actuel sur la cristallographie pour donner des pistes aux enseignants souhaitant aborder ce thème avec leurs élèves. L’ONU a proclamé l’année 2014 comme Année internationale de la cristallographie pour commémorer le centenaire de la diffraction des rayons X. http://enseignement.educa.ch/fr/ annee-internationale-de-cristallographie
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mai 2014
IMPRESSUM fait parler de vous!
Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de la formation et de la sécurité (DFS). Edition, administration, rédaction DFS/SFT - Résonances - Rue de Conthey 19 Case postale 478 - 1951 Sion - Tél. 027 606 41 59 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch - Tél. 079 429 07 01 Photographe Jacques Dussez
Pour vos annonces:
Technopôle - 3960 Sierre info@schoechli.com - Tél. 027 452 25 25
Conseil de rédaction Alexandra Zwahlen, AVECO - www.aveco.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL - www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA - www.vs.ch/scj Florian Chappot, AVEP - http://avep-wvbu.ch Nathalie Bollin, Ass. Parents - www.frapev.ch Stéphanie Mottier Fontannaz, AVPES - www.avpes.ch Zoe Moody, HEP-VS - www.hepvs.ch Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.
S’ABONNER Abonnement annuel (9 numéros) Tarif contractuel: Fr. 30.– Tarif annuel: Fr. 40.– Prix au numéro: Fr. 6.– Vous pouvez vous abonner et effectuer vos changements d’adresse en passant directement par les formulaires en ligne sur www.resonances-vs.ch. Cela peut aussi se faire par courriel (resonances@admin.vs.ch) ou par courrier DFS/SFT, Résonances, rue de Conthey 19, case postale 478, 1951 Sion. Site Résonances Sur www.resonances-vs.ch vous avez aussi la possibilité de consulter les archives de la revue ou de commander un numéro à l’unité via le magasin en ligne. Application Résonances
Phase test: pour avoir accès à l’application, demandez votre code personnel à nadia.revaz@admin.vs.ch.
Délai de remise des textes Délai pour les textes: le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918
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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com Impression - Expédition Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com
Matriclan Kane, son premier roman publié, le fruit de son imagination prolixe. Jason devait reconnaître qu’il aurait eu de la peine à imaginer les femmes tordant une serpillière audessus d’un seau ou frottant à quatre pattes un plancher. Elles avaient trop d’importance pour effectuer ces simples besognes domestiques…
Ce récit satirique dessine un tableau onirique d’un monde où le pouvoir se décline au féminin. Les matriclans inversent tous les rôles : quand un garçon naît dans un matriclan, la déception se lit sur les visages. Seules les filles sont fêtées car ce sont elles qui vont prendre la relève de leur mère et transmettre le sang de leur famille. Jason, cinquième garçon de Daphné, va connaître le sort réservé aux mâles dans une communauté matriarcale.
Geneviève Grandjean Geneviève Grandjean
Une description d’une société à la recherche d’une nouvelle utopie, ou plus prosaïquement, un miroir tendu Geneviève Grandjean Née en 1955, à l’auteure vit au pieddans du Jura. Mariée et mère de celle laquelle trois garçons, elle se consacre à l’écriture depuis une quinzaine d’années. Sensible à la condition féminine, elle exprime dans nous vivons.
matriclan kane
matriclan kane
© M.Rézenne
Jason devait reconnaître qu’il aurait eu de la peine à imaginer les femmes tordant une serpillière au-dessus d’un seau ou frottant à quatre pattes un plancher. Elles avaient trop d’importance pour effectuer ces simples besognes domestiques…
Une description d’une société à la recherche d’une nouvelle utopie, ou plus prosaïquement, un miroir tendu à celle dans laquelle nous vivons.
www.monographic.ch