( 60 ans d’orientation
Résonances Mensuel de l’Ecole valaisanne
No 2 - Octobre 2004
H omo Conexus et Cyber Consulting Les technologies d’information et de communication modifient notre société de manière décisive. Depuis les années 80, la Suisse ainsi que de nombreux autres pays connaissent une véritable vague de réformes, touchant la quasi-totalité des domaines éducatifs, déclenchant des dispositions innovatrices et augmentant la qualité des écoles. Si toute transformation est normale... garder le statu quo est anormal…
La seule constante, c’est le changement L’influence des nouvelles technologies, la durée de vie toujours plus courte du savoir, les exigences croissantes envers nos adolescents et les profonds changements dans notre culture de communication lancent de nouveaux défis à l’orientation professionnelle. L’économie a besoin de professionnels indépendants et autonomes, capables d’évoluer au sein d’une équipe, sachant réfléchir de manière analytique, aptes à assumer des responsabilités tout en étant à l’aise dans la gestion d’informations, des professionnels qui sont non seulement compétents, mais encore capables d’apprendre sans cesse. Les entreprises recherchent des personnes à la fois polyvalentes spécialisées, possédant une
large palette de connaissances générales et en même temps des connaissances spécifiques dans un ou plusieurs domaines. On ne demande pas uniquement des compétences professionnelles, mais aussi des compétences sociales, humaines et méthodologiques.
Où suis-je? Que veux-je? Où vais-je? Le passage de l’apprentissage pour la vie à l’apprentissage tout au long de la vie exige une adaptation de nos habitudes d’apprentissage. En vue de ces nouvelles exigences, l’orientation
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professionnelle et de carrière doit être adaptée, tout en trouvant un compromis entre les intérêts de l’individu, ceux des employeurs et de la société. C’est là une tâche extrêmement difficile, car l’individu veut un maximum d’autonomie afin de trouver sa propre voie alors que les employeurs ne veulent engager que des professionnels hautement qualifiés; la société, quant à elle, exige des chances égales pour tous. Cette tâche ne peut être résolue que par un accompagnement qui vise à aider les personnes à s’aider elles-mêmes tout au long de leur parcours. Ceci en répondant aux trois questions de base: Où suis-je? Que veux-je? Où vais-je?
Le clivage digital L’orientation professionnelle de demain devra savoir gérer à la fois l’augmentation du flux d’informations, l’accroissement du nombre de personnes cherchant leur chemin et la complexification du système de formation. Les carrières professionnelles de l’avenir ne seront
plus rectilignes, mais ramifiées. L’accès aux informations sera décisif pour le choix professionnel. Le «digital divide» (clivage digital) élargira le fossé entre la couche de population ayant accès aux informations et celle qui ne l’a pas. Ceci conduira sans doute à des problèmes aussi bien éthiques que sociaux. Les multiples connexions nous transforment au fur et à mesure en un «Homo conexus», qui doit gérer une quantité quasi illimitée d’informations. Mais que se passera-t-il avec ceux qui n’ont pas d’accès à ces informations? J’espère qu’ils pourront toujours consulter leur «cyberconseiller» en orientation professionnelle. Serge Imboden, chef du Service de la formation professionnelle
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S ommaire
ting et Cyber Consul Homo Conexus
S. Imboden
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4-25 Education musicale La page du DECS Rencontre du mois Du côté de la HEP-Vs
CRPE Revue de presse Conférence Ecole et musée
Nouvelle rubrique
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Du plan d’études aux capacités transversales - B. Oberholzer Service de l’enseignement - SE Débuter dans le métier: trois jeunes enseignantes racontent - N. Revaz Les défis de la HEP-Vs pour 2004-2005 - N. Revaz
Environnement
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Nettoyage d’une rivière - S. Fierz
BEL
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Zoom sur le Bureau des échanges linguistiques - C. Barras et S. Schneider … Liens avec ch Echange de Jeunes
ACM
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Nouveau plan d’études pour les Arts visuels E. Berthod et S. Coppey Grange
ICT
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ICT et logiciels éducatifs - S. Rappaz et J.-M. Paccolat
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Conséquences sociales d’un divorce - P. Vernier D’un numéro à l’autre - Résonances Comment aborder l’adolescent - Le Comité de l’AVPEHP Le Déserteur, un inconnu bien familier - E. Berthod
Ce numéro voit l’apparition d’une nouvelle rubrique, visant à présenter succinctement les huit services du DECS.
Jeux mathématiques et logiques: 18e finale internationale Journée sur les difficultés de la lecture La psychologie d’urgence au CDTEA Les dossiers de Résonances
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60 ans
d’orientation
professionnelle valaisanne fête ses 60 ans d’existence en ce mois d’octobre. Occasion d’aborder le sujet par un bref retour sur le passé afin de prendre la mesure des évolutions et se projeter dans l’avenir sans oublier les missions actuelles de l’OSP. Ce dossier a multiplié les
témoignages afin de donner une petite idée de ses divers champs d’action et collaborations.
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Les grandes dates de l’orientation en Valais L’évolution de l’orientation L’évolution de l’OSP: témoignages des COSP Secteurs et prestations Les collaborations de l’OSP: regards de partenaires
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Enseignants EDC et COSP: une collaboration particulière
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Jeunes et adultes: les dessous des choix d’orientation
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Les défis de l’orientation
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L’Office d’orientation scolaire et
Les défis de l’OSP: témoignages des COSP Pour en savoir plus
Dossier conçu et rédigé par Nadia Revaz, en collaboration avec l’OSP.
L es grandes dates de l’orientation en Valais Que de chemin parcouru depuis les débuts de l’orientation en 1944! On peut le constater en regardant les principales étapes de son développement.
cation de l’Université de Genève, pour qu’il en assure la direction technique et scientifique. Ce dernier faisait passer des tests, batterie de tests élaborés par luimême en grande partie.
Les origines de l’orientation en Valais avec les cours en internat 1944 Création, à titre expérimental, du premier cours d’orientation en application de la loi fédérale sur la formation professionnelle prévoyant l’organisation de l’orientation par les cantons. 1947 Engagement de Rémy Abbet, collaborateur au Service cantonal de la protection ouvrière qui fut «prêté» temporairement au Service cantonal de la formation professionnelle pour les besoins de l’orientation. 1948 Le chef du DIP, le conseiller d’Etat Cyrille Pitteloud, décide d’organiser l’orientation professionnelle générale dans la partie romande du canton. C’est Rémy Abbet qui est chargé de cette mission. 1958 Engagement du premier collaborateur permanent. Premières monographies des grandes entreprises. Jusque-là les élèves prenaient des notes lors de la présentation des métiers. 1960 Premières monographies de l’Office d’orientation. 1963 Premières aides apportées aux élèves des écoles secondaires et des collèges cantonaux, sous forme de permanence assurée dans certains centres scolaires. Pour répondre à la demande croissante, les cours d’orientation, localisés dans un bâtiment à Valère, sont déplacés dans l’actuel OSP à Sion, à l’avenue de France 23. Le bâtiment était alors un internat avec des chambres, des ateliers, des salles de loisirs. 1964 Cassettes sur les métiers faites pour l’Expo nationale. Aux débuts de l’orientation, Hermann Mabillard, alors chef du Service de la formation professionnelle, a contacté André Rey, de l’Institut des Sciences de l’édu-
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Les cahiers d’orientation avant les moyens de reproduction et les «machines» à test d’antan pour évaluer les aptitudes.
Les cours d’orientation et de préapprentissage en internat ont concerné près de 10’000 jeunes en 30 ans, à raison de 6 à 9 sessions par année, voire plus certaines années. Au départ, après la guerre, l’artisanat avait besoin de relève, et les cours d’orientation permettaient d’aiguiller les jeunes vers des métiers offrant de l’emploi, tout en tenant compte des aptitudes et des intérêts des élèves. Louis Bellwald, conseiller en orientation de 1958 à 1994, réfute l’idée selon laquelle l’orientation était plus directive autrefois tout en expliquant que «les possibilités d’apprentissage étaient nettement plus restreintes qu’aujourd’hui. Ainsi, dans certaines vallées, un jeune qui voulait travaillait près du domicile familial avait un choix limité». Dès ses débuts, il se souvient que l’orientation a toujours respecté les critères de choix des jeunes, critères qui à son avis sont restés les mêmes. Le programme des cours comprenait notamment des présentations théoriques, des visites d’entreprises, des cours de dévelop-
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Les directeurs de l’OSP: Rémy Abbet, 1944-1979, Gilbert Fournier, 1979-1989, Maurice Dirren, 1989-2001, Daniel Cordonier, dès 2001.
pement personnel ainsi que des tests psychotechniques. L’habileté manuelle et le savoir-faire étaient tout particulièrement évalués. Lors des présentations théoriques, les jeunes, tant qu’il n’y avait pas de moyens de reproduction, copiaient les informations données par les conférenciers et recevaient de l’information sur tous les métiers envisageables alors. Au terme du cours, un certificat était délivré mentionnant les métiers convenant au jeune, avec parfois l’ajout de réserves du type «bénéficierait d’un appui en mathématiques». L’année 1963 marque une première étape vers la généralisation des permanences scolaires dans toutes les écoles du secondaire I et II.
La régionalisation 1974 Pour s’adapter aux exigences de la mise en place du Cycle d’orientation, l’Office a dû opérer une décentralisation. Dans tous les établissements du premier et du deuxième degré du Valais romand, un conseiller en orientation assure une permanence hebdomadaire un ou plusieurs jours par semaine. Dans les diverses régions, les conseillers sont également à disposition des adultes ayant des problèmes de formation ou de recyclage. Cette réorganisation a impliqué la création de postes, l’élaboration de programmes d’information, la création et la diffusion d’une importante documentation auprès des élèves, des maîtres, des parents.
Les noms de profession à lire aussi au féminin L’utilisation du seul masculin – genre représentant en français le neutre inexistant – pour désigner l’un ou l’autre sexe, a pour but d’alléger la lecture. Toutes les professions mentionnées dans ce dossier sont donc à entendre aussi bien au féminin qu’au masculin.
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1978 Les cours en internat s’étaient réduits progressivement avec l’augmentation des permanences scolaires et ont totalement disparu cette année-là. Louis Bellwald relève que les trois évolutions majeures de l’orientation scolaire entre 1958, date de son entrée à l’Office, et 1994, période à laquelle il prenait sa retraite, sont la généralisation de l’information au cycle d’orientation, la permanence des conseillers dans les établissements scolaires ainsi que la collaboration romande au niveau de la documentation.
La création du secteur «Adultes» 1992 Création officielle des premiers Centres d’Information et d’Orientation (CIO). 1995 Officialisation des CIO et des ORP dans le cadre de la collaboration interinstitutionnelle visant à favoriser la réinsertion professionnelle et sociale des demandeurs d’emploi. Le besoin de l’orientation pour les personnes hors du circuit scolaire s’est fait sentir un peu avant l’apparition du chômage durable en Valais, dès la fin des années 80. Jusqu’à la création des CIO, les adultes se rendaient dans les permanences scolaires. La montée du chômage a accéléré l’ouverture des CIO. Du côté des formations scolaires, les années 90 ont été marquées par de profondes mutations, avec l’introduction de la nouvelle maturité gymnasiale, la création des maturités professionnelles et des filières HES, ce qui n’est pas sans incidence sur le nombre de demandes en orientation. Et suite à l’introduction de la nouvelle loi sur la formation professionnelle, entrée en vigueur le 1er janvier 2003, ce sont l’ensemble des professions de base qui sont en train d’être redéfinies.
Source Notes historiques en marge d’un anniversaire 1944-1984. 40 ans d’orientation dans le Valais romand. Département de l’instruction publique: Office d’orientation scolaire et professionnelle du Valais romand, 1984.
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L ’évolution de l’orientation Les parcours professionnels des psychologues conseillers en orientation (COSP) sont très bigarrés. Une tendance se dessine néanmoins. Les plus anciens dans la profession ont en général d’abord exercé un autre métier, le plus souvent en lien avec l’enseignement, tandis que les plus jeunes ont un parcours professionnel plus linéaire, ayant choisi les études de psychologie avant de retenir l’option de l’orientation scolaire et professionnelle. Les regards des COSP sur leur métier présentent nombre de convergences, étant donné que l’OSP véhicule, depuis ses débuts, une véritable culture commune. Cela n’empêche nullement chaque conseiller de développer, à l’intérieur de ce cadre collectif, une approche personnelle de l’orientation. On peut donc observer une grande diversité des regards et des pratiques. Au fil des discussions avec les COSP, il apparaît clairement que le conseiller en orientation, tout en s’occupant de l’individu, est précisément à la croisée des secteurs scolaire et professionnel. Grâce aux connaissances qu’il peut acquérir de par cette position stratégique, il perçoit les mutations qui se dessinent avec souvent un temps d’avance sur le reste de la société. Comment les COSP perçoivent-ils l’évolution de leur métier? Les principaux changements ayant une incidence sur leur travail sont bien évidemment liés à l’évolution des formations, des métiers, du marché du travail et plus globalement de la société.
Evolution des formations Les formations ont rapidement évolué ces dernières années, surtout avec l’introduction de la maturité professionnelle au secondaire II et la création des hautes écoles spécialisées au tertiaire. La multiplication des passerelles dès le secondaire II, facilitant le passage d’une voie à une autre, est généralement perçue comme un plus, même si certains conseillers en orientation estiment que le système actuel est trop complexe.
Evolution des métiers Les métiers ont aussi subi d’importantes transformations, en fonction des besoins de la société: des professions ont disparu et d’autres ont été créées. Les noms de professions ont par ailleurs fréquemment changé, ce qui n’aide pas à s’y retrouver. Autre phénomène récurrent, certains métiers voient leur cote baisser alors que d’autres deviennent à la mode. Dans l’ensemble cependant, si l’on s’en tient à une comparaison par domaines, la répartition demeure assez constante au fils des ans.
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Et l’arrivée des femmes sur le marché du travail n’a pour l’instant que peu changé la donne. Dès lors, pour reprendre les mots d’Arlette Délèze-Devanthéry, COSP au secondaire I, «mieux vaut se référer aux domaines qu’aux professions spécifiques pour faire son choix».
Avec la mise en place de passerelles au secondaire II et au tertiaire, les demandes en orientation ont explosé. De l’avis de Jean-Claude Lambiel, également COSP au secondaire I, ce qui a le plus changé c’est le contact direct avec les métiers. Avant, les jeunes connaissaient le travail du boulanger, du forgeron ou du charpentier, puisque ceux-ci travaillaient au cœur des villages. Ce qui est complexe, c’est que même si ce contact est plus distant, c’est toujours lui qui semble influencer les choix initiaux. Par conséquent, pour élargir l’horizon des métiers, tous les conseillers en orientation insistent sur le rôle majeur des stages, devenus un véritable instrument d’orientation. C’est du reste l’une des principales évolutions qu’ils mettent en avant. Il est vrai que leur nombre a doublé en dix ans. Cependant, si aujourd’hui les stages semblent une évidence dans le parcours d’un jeune, Jean-Marc Marini, COSP dans le secteur «Ecoles» et dans le secteur «Adultes», rappelle que c’est grâce à l’Office d’orientation que cette généralisation s’est faite dans de bonnes conditions. Il souligne tout particulièrement l’importance du guide de stage qui permet de préparer efficacement ce premier contact professionnel et d’en établir un bilan objectif. Si le choix du jeune doit tenir compte des places disponibles sur le marché de l’emploi, les conseillers en orientation n’hésitent pas à rappeler les erreurs de ceux qui font des prédictions dans ce domaine. Pour ne citer qu’un exemple parmi les plus emblématiques, ne lisaiton pas qu’il y avait un urgent besoin d’informaticiens juste avant d’apprendre que nombre d’entre eux étaient au chômage? Pour les conseillers en orientation, il s’agit d’être prudent lorsqu’on veut établir des scénarii pour le futur, car les facteurs en jeu sont multiples et bien souvent contradictoires.
Evolution des demandes La complexification des formations et des métiers ainsi que l’accélération du changement dans notre société ont une incidence sur le nombre de demandes en
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orientation, tant de la part des jeunes que des adultes. Avec la mise en place de nombreuses passerelles, les demandes en orientation ont explosé dès le début de la scolarité post-obligatoire. Ainsi Anne-Rita Chevrier, COSP au secondaire II, constate qu’il y encore quelques années peu de collégiens interrompaient leur cursus, alors qu’aujourd’hui son travail ne se limite pas à l’orientation en fin d’études mais englobe la réorientation des élèves au secondaire II. Et du côté des adultes, en plus de chômeurs, les conseillers en orientation rencontrent de plus en plus de personnes victimes d’une trop lourde charge professionnelle. Daniel Cordonier, directeur de l’OSP, s’inquiète de voir nombre de travailleurs appréciant leur métier mais souhaitant changer d’air, uniquement pour des raisons de surmenage.
Evolution de l’information Au niveau des supports de l’information, comme à l’école, on est passé de l’ardoise à internet. Et si l’information a d’abord été produite par les entreprises, très vite les offices de l’orientation ont été les garants d’une information neutre. Dans ce domaine, la collaboration a rapidement dépassé les frontières cantonales, ce qui a permis une mise à jour au rythme des changements intervenus dans les écoles et les professions. Les COSP ont aussi dû s’adapter à cette perte de repères stables.
Evolution des jeunes face à l’orientation De l’avis des conseillers en orientation, les jeunes sont de plus en plus concernés par leur avenir scolaire et professionnel et sont plus réalistes qu’avant. Ils ont appris à gérer la notion de l’incertain, même si ce n’est pas pour autant plus facile de construire un parcours professionnel par étapes. La valeur du travail semble par ailleurs n’être plus la même, ce qui peut en partie s’expliquer du fait que le temps de loisirs ne cesse d’augmenter.
Evolution des familles face à l’orientation Si les parents sont plus concernés par l’orientation de leurs enfants, ils se sentent dans le même temps plus démunis. En raison de la complexification croissante du système scolaire et professionnel, ils estiment bien souvent que leur enfant est plus apte qu’eux à comprendre quelque chose dans le panel actuel des formations et des métiers.
Evolution de l’orientation Pour ce qui est du métier à proprement parler, ce qui ressort des propos des COSP, c’est le passage progressif de «l’orienteur» au «conseiller en orientation». Aujourd’hui, l’orientation vise à accompagner, en collaboration avec d’autres partenaires, l’élève ou l’adulte dans son choix ou plus exactement dans ses choix progressifs, car le temps où l’on exerçait le même métier
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toute une vie est désormais révolu. En d’autres termes, l’orientation est passée d’une approche «déterministe» à une approche «orientante». Auparavant, l’accent de l’orientation était mis sur les aptitudes, puis sur les intérêts. Actuellement, sans que les aptitudes ou intérêts ne soient pour autant abandonnés, s’ajoute une nouvelle dimension, celle des valeurs, car celles-ci sont plus stables sur le long terme. La palette de conseils et de soutien s’est en outre élargie, ce qui exige non seulement une connaissance théorique des formations et des métiers mais aussi une compréhension du terrain. La profession a aussi changé parce que le métier s’est largement féminisé. Pour Alexis Voide, COSP dans le secteur «Adultes», cette féminisation, davantage synonyme d’engagement à temps partiel, va de pair avec une moins grande implication dans la vie locale, ce qui selon lui tendrait à rendre le lien des conseillers avec les entreprises plus distant. Jean-Michel Giroud est pour sa part plus nuancé: il pense en effet que les femmes conseillères en orientation ont certainement un peu plus d’efforts à faire pour s’imposer au début dans le monde de l’entreprise, mais qu’ensuite il n’y a pas de différence. L’une des difficultés du métier est en effet de se constituer un solide réseau de relations. JeanMarc Marini estime pour sa part que c’est surtout une activité que l’on exerce mieux quand on a acquis une certaine expérience de la vie, ce principe valant indifféremment pour les deux sexes.
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L ’évolution de l’OSP: témoignages des COSP
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Anne-Rita Chevrier, conseillère en orientation au collège des Creusets à Sion et coordinatrice pour le secondaire II Anne-Rita Chevrier, entrée à l’OSP en 1989, a d’abord fait des études en sciences politiques, avec l’envie de travailler dans le domaine des relations internationales. Elle souhaitait cependant rester en Valais pour des questions d’équilibre entre vie familiale et professionnelle et a donc décidé de se réorienter. Ayant lu une annonce relative à un poste de rédacteur à l’OSP, elle s’est renseignée et a finalement décroché une place de stagiaire. Ensuite elle a pu faire des études de psychologie tout en travaillant à temps partiel dans l’orientation au CO. Suite à un départ d’une COSP pour une année sabbatique, elle s’est occupée de l’orientation des collégiens. Cette expérience lui a donné envie de poursuivre son activité au collège, même si elle a un peu travaillé avec les adultes avant la création des CIO. Avec la mouvance récente au sein des formations, AnneRita Chevrier trouve que la charge du conseiller en orientation au secondaire II s’est considérablement alourdie. Pour elle, la problématique de l’accompagnement aux choix est toutefois exactement la même au secondaire II qu’au secondaire I ou avec les adultes: «Un jeune qui se pose la question d’un choix le fait avec le même sérieux à 15, 19 ou 25 ans et passe exactement par les mêmes phases de réflexion.» Elle précise que, contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas seulement les élèves en difficulté qui ont besoin de conseils et cite l’exemple de l’élève brillant hésitant entre la voie des sciences humaines et celle des sciences exactes et qui ne pourra pas trouver sa réponse dans l’information.
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Daniel Cordonier, directeur de l’OSP Daniel Cordonier a fait des études en psycho-pédagogie et en psychologie du travail jusqu’à l’obtention, en cours d’emploi, d’un doctorat sur le thème des choix liés au bien-être chez les adolescents. Il a d’abord travaillé dans le domaine de la prévention à la Ligue valaisanne contre les toxicomanies (LVT) avant de bifurquer vers l’orientation scolaire et professionnelle. Des choix liés au bien-être à ceux concernant les formations et les professions, la transition s’est faite dans la continuité. Daniel Cordonier note d’ailleurs que certaines méthodes d’éducation pour la santé qu’il utilisait à la LVT sont proches de l’éducation des choix pratiquée à l’OSP. De 1992 à 2001, il a été conseiller en orientation, d’abord auprès des jeunes dans des CO, puis auprès des adultes. L’orientation des adultes lui a permis de voir le métier sous un angle différent avec la multiplicité d’histoires de vie et de parcours rencontrés. Il a ensuite succédé à Maurice Dirren lorsque ce dernier a quitté la direction de l’OSP en 2001. Daniel Cordonier explique que ses débuts dans l’orientation correspondaient aux premières accélérations du changement. Il a connu les prémices de l’augmentation de la charge du travail dès le début des années 90. En devenant directeur de l’Office, c’est son angle d’approche de l’orientation qui s’est modifié: «La grande différence entre l’activité du conseiller en orientation et celle de directeur n’est pas tellement hiérarchique, mais c’est plus une question d’angle de vision. De la direction, on perçoit l’orientation par un prisme plus large, ce qui peut parfois être ressenti comme un décalage par les collaborateurs.»
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Tous les conseillers en orientation scolaire et professionnelle (COSP) interrogés ont accepté d’évoquer leur propre parcours, car il semblait logique d’en savoir plus sur leur cheminement professionnel dans un dossier sur l’orientation. Ils ont par ailleurs fait part de leur perception de l’évolution de leur métier, tout en donnant indirectement quelques clés sur leur manière de travailler au quotidien.
Arlette Délèze-Devanthéry, conseillère en orientation au CO Ste-Marie à Martigny et au CO à Leytron, coordinatrice pour le secondaire I Arlette Délèze est entrée à l’OSP en 1996. Au collège, elle imaginait plutôt qu’elle ferait de la logopédie ou de la psychologie du travail. Cependant,
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Jean-Michel Giroud, responsable du CIO à Monthey Jean-Michel Giroud, entré à l’OSP en 1972, fait partie de la première volée des COSP. Au départ, il avait dans l’idée de faire quelque chose ayant une consonance pédagogique, mais le monde du travail l’intéressait aussi énormément, d’où son orientation. De 1972 à 1974, il a travaillé à la mise en place des services de l’orientation dans les écoles de commerce. Ensuite, jusqu’en 1996, il s’est occupé, selon les périodes, des différentes populations scolaires, du CO au collège. De cette époque il conserve le souvenir d’une riche collaboration avec les enseignants. Dès les années 80, il s’est passionné pour la formation d’adultes et a mené des recherches dans ce domaine. Vers la fin des années 80, avec quelques collègues, il a perçu le besoin des adultes mais aussi celui des jeunes hors du cursus scolaire en matière de techniques de recherche d’emploi. Il est alors parti visiter des centres d’information et d’orientation en France avec Philippe Frossard, actuel coordinateur des ORP qui était à cette époque-là conseiller en orientation et conseiller communal à Monthey. C’est dans ce contexte que le CIO s’est ouvert à Monthey au début des années 90. Jusqu’en 1995, il a orienté à la fois les jeunes et les adultes avant de se décider à faire un choix. Pour Jean-Michel Giroud, l’évolution depuis ses débuts dans le métier de l’orientation est surtout liée à la complexification et à la mobilité du monde du travail. La gestion de l’incertain lui semble être un autre changement majeur: «On oscille constamment entre deux ex-
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trémités, à savoir aider des personnes à faire un choix précis dans un système complexe, tout en sachant que rien n’est certain.» Sur le plan des améliorations, il retient la prise en compte de facteurs plus larges dans l’orientation que les seuls tests d’aptitudes et l’élargissement à des approches comme l’ADVP (ndlr: Activation du Développement Vocationnel et Personnel).
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si l’orientation n’était pas son choix initial, elle trouve qu’il correspond finalement bien à son intérêt pour le monde professionnel et pour l’humain. Au quotidien, son rythme de travail est dicté par celui de l’école. Au début de l’année scolaire, elle fait plutôt des passages en classe et des entretiens individuels au cours desquels il lui arrive parfois d’évaluer les aptitudes. Ensuite plusieurs mois sont consacrés à l’orientation proprement dite, basée sur les intérêts et les valeurs. En fin d’année scolaire, elle s’occupe davantage de placements. Elle tente de remotiver les élèves et les outille au niveau des techniques de recherche d’emploi. Bref, le métier est varié, alliant tâches de conseil et de partenariat. Au fil des ans, elle a de plus en plus de liens avec les enseignants, en particulier ceux qui donnent les cours d’éducation des choix. «Leur travail est capital et complémentaire au nôtre, car ils ont une proximité avec les élèves que nous n’avons pas», insiste-t-elle. Si Arlette Délèze n’a guère le recul nécessaire pour voir une évolution, elle observe néanmoins que le nombre de jeunes n’ayant pas de solution après l’école obligatoire est en augmentation ces dernières années. Et pour elle il est important de dire que cet échec n’est pas dû seulement à l’école ou à l’orientation, mais que les causes sont plus complexes et partagées.
Jean-Claude Lambiel, conseiller en orientation au CO de St-Guérin à Sion Jean-Claude Lambiel travaille à l’OSP depuis 1974. Avant cela, il a débuté par un apprentissage puis un parcours professionnel dans l’industrie et la recherche. Jean-Claude Lambiel compare l’évolution des métiers de l’orientation au passage du stencyl à internet, métaphore qui évoque clairement l’accélération récente du changement. Il rappelle qu’autrefois tous les jeunes avaient une place de travail, même «l’idiot du village». Or, aujourd’hui, avec la hausse des exigences, le parcours d’un jeune en situation d’échec scolaire s’avère plus difficile. Il observe par ailleurs qu’auparavant l’orientation constituait davantage un projet collectif sur le plan familial, tout particulièrement parmi la population étrangère. Pour exemple, il se souvient d’une séance avec une famille vietnamienne où chacun de ses propos suscitait un débat qu’il ne comprenait pas mais qui montrait la volonté d’une action commune. Il remarque également un décalage par rapport aux professions: «Désormais un jeune met plus de temps pour comprendre le fonctionnement de l’entreprise car la séparation d’avec le monde du travail est plus grand.» Jean-Claude Lambiel estime par ailleurs que trop peu de personnes ont conscience de l’importance de la maturité professionnelle et des HES pour un canton non universitaire comme le Valais. Et d’insister enthousiaste: «Les HES sont une chance que nous devons exploiter.» Il note que les jeunes ont eux fort heureusement perçu cette revalorisation des filières professionnelles, étant donné que dans le passé tous les élèves du CO en section secondaire optaient pour des filières scolaires, alors que depuis peu certains préfèrent une maturité professionnelle. En la matière, il relève l’importance des stages et se réjouit de voir que de plus en plus de jeunes en profitent. Jean-Marc Marini, COSP 1er degré-2e degré-adultes à Sierre et à Martigny Jean-Marc Marini a d’abord choisi l’enseignement spécialisé avant de se lancer dans l’orientation. Après
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avoir expérimenté toutes les possibilités du secteur «Ecoles», il a été responsable du CIO sierrois pendant 10 ans. Aujourd’hui, il navigue parmi les différents publics de l’orientation. Pour lui, c’est un bon «antidote» à la routine. Actif dans le secteur économique, il fait partie des initiateurs de l’Ecole de tourisme et de l’Ecole d’informatique, aujourd’hui devenue l’une des filières de la HEVs. Il est vrai qu’en tant que conseiller en orientation, il était en première ligne pour voir un besoin dans ces domaines et le manque d’offres de formation. Il définit le conseiller en orientation comme un stabilisateur au niveau des formations, car véhiculant une vision égalitaire des professions. «Autrefois l’orientation était davantage basée sur l’inné que sur l’acquis», observe Jean-Marc Marini. Les compétences acquises prennent de la valeur, idem pour les compétences transférables: «Aujourd’hui ce qui fait la différence à compétences égales, c’est par exemple de ne pas paniquer dans une situation de stress, d’avoir de l’empathie ou d’être créatif.» Il fait aussi le constat que le métier de conseiller en orientation est de moins en moins solitaire, contrairement à nombre d’autres métiers qui lui paraissent plus isolés qu’il y a une quarantaine d’années. Pour lui, il faudrait que l’on réfléchisse aux conséquences du déplacement de nombreux secteurs professionnels dans des zones industrielles. S’il avoue s’être trompé plus d’une fois dans son métier, Jean-Marc Marini réfute catégoriquement les critiques faites à l’orientation concernant la baisse du niveau scolaire ou le manque de jeunes intéressés par certains secteurs. Il argumente en disant que l’orientation n’a d’influence ni sur les intérêts des jeunes ni sur leurs progrès scolaires, même si les conseillers sont aussi là pour gérer les échecs. Il ajoute qu’un jeune orienté vers un métier lui correspondant sera néanmoins plus motivé à progresser scolairement. Anne Monnier, rédactrice-documentaliste à l’OSP Le parcours d’Anne Monnier s’est déroulé hors canton jusqu’il y a peu. Psychologue conseillère en orientation de 1987 à 1991 à la Chaux-deFonds, elle se souvient qu’elle s’occupait autant de psychologie scolaire que d’orientation professionnelle. «Nous utilisions encore passablement de tests à l’époque pour pouvoir aider les élèves à s’orienter. Lors du bilan final, on devait pouvoir évoquer 3 à 5
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métiers pour lesquels ils avaient les capacités et les intérêts.» Après cela, elle a travaillé pendant 6 ans à Bienne dans un Office bilingue. Très vite, étant dans l’une des premières régions touchées par le chômage, l’Office a dû faire face à des demandes multiples de personnes en recherche d’emploi. A côté de ses consultations (50% élèves, 50% adultes) elle s’est intéressée petit à petit à la documentation, faisant partie notamment d’un groupe de travail intercantonal qui a créé les InfOP. Souhaitant diversifier son activité professionnelle, elle a repris le poste de documentaliste cantonal à Berne au sein de l’Office cantonal pour s’occuper à la fois d’information documentaire et d’orientation à l’Ecole cantonale de langue française. Elle est restée 6 ans dans la capitale, profitant d’observer les enjeux et les différences de perception existant au niveau suisse. Et depuis une année, elle travaille comme rédactrice documentaliste à l’Office d’orientation scolaire et professionnelle du Valais romand. De son cheminement géographique elle retient notamment les grandes différences régionales dans la perception des formations: les parents des élèves de villes ouvrières ont généralement une plus grande considération pour les apprentissages que les parents d’une ville comme Berne, capitale de l’administration. Alexis Voide, COSP adultes, CIO Sion Alexis Voide a d’abord été enseignant dans une classe à plusieurs niveaux puis dans une classe de promotion. C’est en accompagnant ses élèves qu’il a découvert le fonctionnement des cours d’orientation en internat. Il s’intéressait déjà à l’avenir des jeunes et voulait les aider, et cette rencontre avec l’orientation lui a donné envie de changer de métier, ce qu’il fit dès 1972, période où l’Office recrutait pour répondre aux dispositions de la loi du CO. Dès 1974, il a suivi la première formation romande en orientation dispensée sur trois ans à l’Université de Lausanne. Dès sa première année de formation, il est engagé dans plusieurs CO. En 1992, il a commencé à travailler aussi avec la population adulte puis en 1996 il a décidé de ne travailler que dans ce secteur et de se spécialiser dans le coaching de compétences. Depuis la création de l’Association Régionale de Sion - Emplois Temporaires (ARSET) qui propose des solutions aux chômeurs non pris en charge par le programme d’emplois temporaires de l’Œuvre suisse d’aide ouvrière (OSEO), il est au bénéfice d’une décharge pour cette activité spécifique. «Avec les adultes, on devient plus des animateurs que des conseillers en orientation au sens strict du terme», explique-t-il. Il relève qu’aujourd’hui son activité ne se fait plus seulement en entretien individuel, mais largement dans le cadre de cours collectifs et ces travaux de groupe lui ont permis de prendre la mesure de la dynamique de l’équipe dans certains cas. Dans son parcours, il a aussi pu assister à l’amélioration de la diffusion de l’information.
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S ecteurs et prestations de l’OSP L’Office d’orientation scolaire et professionnelle du Valais romand comprend aujourd’hui une unité centrale (direction, secrétariat de direction et service documentaire), qui encadre les activités de deux secteurs distincts, le secteur «Ecoles» et le secteur «Adultes». Le secteur «Ecoles» regroupe 29 permanences scolaires réparties dans les cycles d’orientation, les écoles de commerce, les écoles de culture générale, les écoles préprofessionnelles et les collèges. Les prestations de l’orientation centrées sur les jeunes en fin de scolarité sont nombreuses: exploration des choix professionnels (entretiens, informations, tests, …), organisation de stages d’orientation en entreprise, aide au placement en apprentissage, formation et encadrement des maîtres d’éducation des choix, information accompagnée lors de présentations collectives de métiers ou institutions de formation (Passeports-info et forums), etc. Lors du choix professionnel, l’élève participe activement aux activités proposées par l’orientation, par exemple: en consultant la documentation, en prenant contact avec l’entreprise, en planifiant un stage. Le secteur «Adultes» s’adresse aux adultes (chômeurs ou non-chômeurs) et aux jeunes hors des structures scolaires. Il propose de nombreuses prestations, individuelles ou collectives, dans le cadre des centres d’information et d’orientation (CIO): consultations individuelles d’orientation et de gestion de carrière, conseils pour la maîtrise des techniques de recherche d’emploi (rédaction d’offres d’emploi, de curriculum vitae, préparation pour les entretiens d’embauche, création d’un réseau, etc.),
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bilans de compétences, procédures de validation d’acquis, ateliers de préparation à l’insertion ou à la réinsertion professionnelle. Chaque région socio-économique du Valais romand (Sierre, Sion, Martigny, Monthey) dispose de son CIO. Le consultant s’engage activement dans la démarche de l’orientation, par exemple: en consultant la documentation, en préparant un dossier de candidature et d’entretien d’embauche, en établissant des contacts avec une entreprise, en planifiant un stage. Le service de documentation élabore, produit, met à jour et diffuse différents moyens d’auto-information mis à disposition dans les locaux de l’OSP (permanences scolaires ou CIO) ou par internet (www.orientation.ch, www.vs.orientation.ch, www.bop.ch). Ces informations, sur support papier ou multimédia, permettent de répondre à de nombreuses questions sur les filières de formation, les débouchés, les professions ou fonctions professionnelles, les possibilités d’apprentissage, les offres de perfectionnement ou de formation continue, etc.
Les prestations de l’OSP L’orientation scolaire et professionnelle valaisanne s’exerce dans une perspective éducative et continue. Ces deux critères fixés dans la Loi cantonale de l’instruction publique de 1962 guident l’ensemble des prestations. L’orientation se veut un processus durant lequel
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une personne apprend progressivement à construire un projet professionnel adapté. Cet apprentissage peut être plus ou moins autonome et rapide en fonction des situations. C’est pourquoi l’OSP propose des prestations adaptées aux besoins en fonction de trois grandes catégories: l’auto-information, l’information accompagnée et le conseil. Le nombre de personnes concernées diminue en allant de l’auto-information au conseil (cf. schéma: pyramide foncée), mais l’investissement des conseillers en orientation est inversement proportionnel.
Les différents types de prestations de l'orientation scolaire et professionnelle Offres spécifiques individualisées Consultations d'orientation
Expertises
Conseil
Entretiens brefs
Orientation en groupe
Entretiens d’information Journées d'information Information aux enseignants
Passeport info et forum
Information accompagnée
Soirées de parents
Autoinformation
Production documentaire
EDC CD ROM
Catalogue des places d'apprentissage Site internet
Prêt de dossiers et vidéos sur les métiers
Offres tous publics générales
L’auto-information L’objectif des prestations d’auto-information (fiches sur les écoles et les métiers, liste de places d’apprentissage…) est de fournir au public des outils qui lui permettent de trouver de façon autonome des réponses à diverses questions concernant les professions, les formations, le marché du travail ou le processus d’orientation. Il s’agit d’informations tous publics qui sont fournies au moyen de différents documents mis à disposition dans les locaux de l’OSP (permanences scolaires ou CIO) ou par internet. L’information accompagnée L’information accompagnée (par exemple les Passeports info et forums pour les élèves du cycle d’orientation et des écoles du 2e degré) vise à apporter au public des éléments d’information personnalisés concernant également les professions, les formations, le marché du travail ou le processus d’orientation. Elle implique la présence d’un professionnel susceptible de répondre de
façon individualisée aux questions de chacun. Ces prestations passent par une collaboration avec les différents partenaires impliqués dans le processus d’orientation (parents, enseignants, entreprises, associations professionnelles, institutions partenaires). Le conseil Les prestations de conseil en orientation permettent d’apporter un soutien personnalisé et confidentiel qui tient compte de la spécificité de chaque situation. Il ne s’agit plus seulement de transmettre les informations, mais d’aider les personnes à construire un projet scolaire ou professionnel intégrant tous les paramètres en jeu. Le conseil se pratique dans un esprit de partenariat et vise à aider la personne à trouver ellemême des solutions. Les principales modalités du conseil en orientation sont les entretiens brefs, les consultations individuelles d’orientation ou l’orientation en groupe.
La vision de l’OSP Tout comme l’ensemble du Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS), l’OSP du Valais romand et son pendant haut-valaisan le SBO (Berufsberatung) ont récemment redéfini dans un même esprit leurs missions et la vision de leur travail. Cette réflexion s’est faite avec l’ensemble des collaborateurs de l’Office. Quatre mots-clés ont été retenus pour l’OSP du Valais romand, à savoir, A comme accompagnement, V comme valorisation, E comme environnement et C comme continuité. Voyons les messages qui se cachent derrière AVEC: «Nous voulons aider les personnes à s’aider elles-mêmes. Nous les amenons à découvrir et exploiter leurs ressources pour construire leurs projets de façon autonome.»
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«Nous voulons être le centre de compétences reconnu pour l’orientation et le développement de carrière. Dans notre pratique, nous garantissons professionnalisme et éthique.» «Nous mettons les besoins de nos clients au centre du processus de conseil et construisons avec eux des solutions qui intègrent l’environnement social, culturel et économique.» «Nous voulons que les adolescents et les adultes puissent bénéficier de notre aide spécialisée pour leur orientation tout au long de leur parcours scolaire et professionnel.» Source: Brochure sur la Vision de l’OSP.
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L es collaborations de l’OSP: regards de partenaires A l’interface des partenaires de la formation de base et continue, de l’emploi et de la réinsertion, de l’orientation, du conseil et du développement de carrière, l’OSP développe et entretient des collaborations multiples. Parmi les principales relations, on trouve les écoles des différents degrés, les associations professionnelles et syndicales, les offices régionaux de placement, mais aussi le Service cantonal de la jeunesse, les centres médico-sociaux, la Ligue valaisanne contre les toxicomanies, etc… Si les conseillers en orientation sont globalement satisfaits des collaborations entretenues avec leurs différents partenaires, la réciproque est-elle valable?
Les courants en psychologie de l’orientation De manière un peu caricaturale, on peut observer trois grandes périodes de l’orientation scolaire et professionnelle en Valais depuis 1944. Les courants se sont superposés sans s’annuler pour autant. Adéquation (Métier) - S’orienter, c’est trouver un métier qui nous correspond. Jusque vers 1975, on avait dans l’idée que l’orientation était là pour aider la personne qui en avait besoin à trouver le métier qui lui correspondait. Les outils privilégiés de cette orientation étaient les tests et les typologies de métier. Apprentissage (Projet) - S’orienter, c’est apprendre à construire un projet. Certainement liée à un changement de société, l’optique de l’orientation est devenue plus éducative, avec l’établissement d’une relation de partenariat avec la personne en demande. C’est dans ce courant qui perdure encore qu’est née l’éducation des choix. Insertion (Emploi) - S’orienter, c’est gérer ses compétences en vue d’une insertion professionnelle. Dans les années 90, avec l’apparition du chômage, c’est la notion d’insertion professionnelle qui a émergé dans l’approche de l’orientation, tant scolaire que professionnelle. Et dans cette logique de l’insertion, l’orientation devient une manière d’aider les gens à gérer leurs compétences dans un monde en constante mutation.
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La collaboration avec les écoles Aux dires des uns et des autres, les liens entre les conseillers en orientation et l’école se sont resserrés au fil des ans, du fait que chacun a pris conscience de ce que l’autre pouvait apporter pour aider les jeunes à s’orienter. La conjoncture difficile a assurément joué un rôle dans cette évolution et aujourd’hui l’école, aux yeux de l’orientation, se sent très concernée par l’avenir scolaire et professionnel des jeunes qu’elle forme, ce qui facilite le partenariat. Bien sûr, tout n’est pas rose pour autant. Même si l’orientation remplit ses missions en présentant les divers choix possibles et en aidant l’élève à mieux se connaître, à développer ses possibilités ou à trouver une place de stage, certains enseignants ou parents ont parfois une attente disproportionnée en lui demandant d’être «une agence de placement», ce qui n’est pas son cahier des charges. L’avis de Jean-François Guillaume, enseignant et directeur du CO de St-Guérin à Sion Jean-François Guillaume, enseignant et directeur du CO de St-Guérin à Sion, apprécie l’important travail de l’orientation effectué au sein de l’école. Il s’interroge cependant sur le fait que les conseillers en orientation présentent de multiples métiers avec des voies de formations diversifiées aux élèves alors que les places d’apprentissage sont limitées et les exigences pour les conditions d’entrée en hausse. Ce qui l’inquiète également, c’est le nombre de jeunes qui abandonnent un apprentissage et demandent à revenir au CO. Pour lui, la faute ne revient pas seulement à l’orientation et il estime qu’il y a du côté de l’école aussi un effort à faire pour remotiver les élèves. Il note que lorsque d’anciens élèves du CO ayant terminé leur apprentissage viennent présenter leur parcours aux élèves, le message passe bien. C’est une piste à développer selon lui. Idem lorsque des professionnels parlent de leur métier en classe. «On s’achemine vers une meilleure collaboration entre les matières enseignées et les professions», se réjouit-il. Autant dire qu’il est favorable à une école orientante, estimant que ce n’est pas une charge, mais bien l’une des missions de l’école. Interrogé sur ce qui a le plus changé dans les choix d’orientation, il relève qu’il observe depuis peu une amorce de changement, avec des élèves de section secondaire qui choisissent la voie
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de l’apprentissage ou de la maturité professionnelle plutôt que celle du collège, preuve que la revalorisation de certaines filières est en cours. «Je remarque que l’orientation touche aujourd’hui autant les élèves de section secondaire que de section générale. Les élèves qui choisissent d’aller au collège n’ont peut-être plus besoin de l’orientation une fois qu’ils ont pris la décision, mais c’est utile pour tous les autres et ils sont nombreux», observe-t-il par ailleurs. L’avis de Marius Dumoulin, enseignant et recteur du collège de la Planta à Sion Pour Marius Dumoulin, enseignant et recteur du collège de la Planta à Sion, l’orientation au collège est absolument nécessaire, ce d’autant plus qu’elle est double, avec l’orientation des 1re et des 2e année vers d’autres filières du secondaire II et celle des 4e et 5e année vers le post-gymnase. Il constate une importance croissante de l’orientation depuis une quinzaine d’années: «Je suis d’avis que la charge attribuée à notre conseillère en orientation est de plus en plus grande, parce que les effectifs et donc le nombre de demandes augmentent sans que son temps de travail ne soit adapté en conséquence.» Pour alléger quelque peu sa tâche, l’organisation des déplacements lors des journées portes ouvertes dans les universités par exemple, auparavant dévolue à l’orientation, est désormais assumée par l’établissement. Avec la mise en œuvre de la Déclaration de Bologne et les changements au niveau des formations au secondaire II et au tertiaire, il note que les jeunes sont de plus très demandeurs d’information.
Le métier de conseiller en orientation Sur www.orientation.ch, on peut lire ceci à propos du métier de conseiller en orientation: «Le psychologue conseiller ou la psychologue conseillère en orientation aide les jeunes en fin de scolarité et les étudiants à choisir une formation correspondant à leurs goûts et à leurs capacités. Ils sont aussi au service des adultes qui désirent entreprendre une formation, se perfectionner ou changer de métier. Leur rôle est de conseiller et d’informer.» Sur le plan de la formation, en Suisse romande, la formation de psychologue conseiller en orientation ou de psychologue conseillère en orientation s’acquiert par des études universitaires. Le premier cycle peut s’effectuer à Lausanne, Genève ou Fribourg, tandis que le deuxième cycle (ou spécialisation) ne peut se faire qu’à l’Université de Lausanne. Anne-Rita Chevrier, conseillère en orientation à l’OSP compare son métier à celui d’une sage-femme, en cela qu’elle aide le jeune à accomplir un projet. Elle n’est ni la mère du projet, ni le projet. Elle accompagne la naissance et la réalisation d’un projet.
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Le recteur du collège de la Planta à Sion observe que les enseignants sont sensibles à l’orientation de leurs élèves, même s’ils n’ont pas la même implication qu’au niveau du cycle d’orientation. «Avec la nouvelle maturité gymnasiale et ses nombreuses options spécifiques et complémentaires, les enseignants gèrent l’orientation qui doit se faire à l’intérieur du système gymnasial. Les tâches sont donc bien séparées entre orientation interne et externe et la conseillère en orientation s’occupe des élèves qui quittent le collège durant les premières années, sans forcément avoir raté leur année scolaire, et de ceux qui partent suivre une formation tertiaire au terme de leurs études gymnasiales.» Marius Dumoulin est pleinement satisfait de ce qui a été mis en place, fruit d’une étroite collaboration entre l’OSP et les directions de collège. A propos des défis pour les prochaines années, il dit: «Ce que nous souhaitons, c’est le maintien des mêmes prestations au minimum.»
La collaboration avec les associations professionnelles L’OSP collabore régulièrement avec les associations professionnelles. En tant que représentant des métiers de l’artisanat du bâtiment et ayant de nombreux partenaires privilégiés dont l’Union valaisanne des arts et métiers (UVAM), le Bureau des métiers entretient une relation permanente avec l’OSP. L’avis de Pierre-Noël Julen, directeur du Bureau des métiers Des actions concrètes et ciblées mettent en œuvre ce partenariat. Ainsi dans le cadre des Passeports infos permettant aux jeunes de découvrir le monde du travail, le Bureau des métiers signale les entreprises acceptant de recevoir des jeunes. C’est également le cas pour les stages. Lors des forums ou festivals de métiers, il y a également collaboration avec l’OSP. L’échange d’informations avec l’OSP ne s’arrête pas là, puisqu’on peut encore citer entre autres l’enquête annuelle sur les places d’apprentissage disponibles. Et pour la validation d’acquis, ils travaillent aussi de concert, même si, comme l’explique Pierre-Noël Julen, le Bureau des métiers exprime quelques réticences sur le processus: «Dans la plupart des professions qui ont un système de formation, il y a la crainte que ce système ne porte ombrage aux apprentissages. Dans certains métiers ce système peut toutefois rendre service.» Pour Pierre-Noël Julen, l’inquiétude pour l’avenir concerne surtout la baisse de niveau des jeunes qui entrent en formation professionnelle et le manque de relève professionnelle dans certaines professions manuelles. Même s’il constate une légère amélioration de la situation depuis peu, il considère que l’orientation a un rôle fondamental à jouer, tout comme l’école et la société, car l’enjeu est collectif. Avec la création de la maturité professionnelle et des filières HES, la voie professionnelle commence à être
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revalorisée, mais Pierre-Noël Julen souhaiterait une meilleure information pour faire passer le message auprès des parents. Par ailleurs, il est d’avis que les efforts entrepris pour améliorer le dialogue entre l’école et l’économie doivent être poursuivis, et que les enseignants, dès l’école primaire, devraient avoir une meilleure connaissance du monde économique. Concernant le lien entre OSP et entreprises, la généralisation de la féminisation des COSP est parfois source d’inquiétude. Malgré cela, PierreNoël Julen reconnaît que cela peut aussi s’avérer positif puisque c’est certainement en partie grâce aux conseillères en orientation qu’il y a désormais quelques filles qui choisissent des métiers manuels. De manière générale, il pense que les COSP devraient mieux connaître le milieu des entreprises. Par rapport aux stages et aux Passeports infos, il insiste sur la volonté commune d’établir une charte pour améliorer la qualité de l’accueil des jeunes et pour que la découverte des métiers se fasse partout dans des conditions optimales.
La collaboration interinstitutionnelle Dès 1996 s’est mise en place en Valais une collaboration interinstitutionnelle entre divers partenaires afin de favoriser la réinsertion professionnelle et sociale des demandeurs d’emploi. Les centres d’information et d’orientation professionnelle (CIO) et les offices régionaux de placement (ORP) sont deux partenaires privilégiés de ce réseau d’aide qui concerne aussi bien l’économie, l’éducation, la santé et le social. C’est à travers une convention que sont prévues les conditions de collaboration entre les CIO et les ORP. Les CIO sont notamment mandatés pour offrir, sur décision des conseillers en personnel des ORP, diverses prestations, réparties en cours collectifs et consultations individuelles si né-
Le métier de rédacteur documentaliste L’orientation scolaire et professionnelle du Valais romand a fait le choix d’avoir des rédacteurs documentalistes disposant de la même formation de base que les COSP. Anne Monnier, rédactrice documentaliste à l’OSP, estime que son expérience en psychologie l’aide dans le développement de documents utiles sur le terrain pour les autres COSP, ce qui serait plus difficile si elle ne connaissait pas les besoins du métier.
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cessaire. L’accès aux prestations du CIO est ouvert aussi bien aux chômeurs, aux personnes en fin de droit, aux usagers des services sociaux qu’aux adultes décidant d’y recourir de leur propre initiative. L’avis de Philippe Frossard, ancien conseiller en orientation et actuel coordinateur des ORP Pour Philippe Frossard, ancien conseiller en orientation et actuel coordinateur des ORP en Valais, les missions complémentaires des CIO et des ORP sont claires: «Les CIO ont pour vocation de permettre aux usagers de définir des projets professionnels et de les réaliser alors que les ORP ont pour mission le placement.» La différence se situe donc au niveau de la précision de la cible. Bien que l’approche interinstitutionnelle soit passablement avancée en Valais et même si un nouveau modèle de fonctionnement a été décidé en 2001, le coordinateur des ORP estime que des améliorations doivent encore être faites, tant au niveau des synergies multilatérales que bilatérales, pour mieux répondre aux besoins de l’usager. Il reconnaît volontiers que ce type de collaboration complique au début le fonctionnement de chaque institution, mais remarque que cela permet assez vite de conjuguer les efforts en tenant compte des compétences réciproques et de mieux prévenir les obstacles. Pour l’avenir, le processus de validation d’acquis lui semble être un outil fondamental que doit encore développer l’Office d’orientation scolaire et professionnel. Philippe Frossard est d’avis que les CIO pourraient par ce biais stimuler la formation continue, en proposant des solutions plus souples que celles qui existent aujourd’hui. Bref, l’avis du coordinateur des ORP rejoint celui des conseillers en orientation des centres d’information et d’orientation professionnelle: s’ils perçoivent cette collaboration valaisanne comme assez unique, ils n’occultent pas le fait que le défi reste de taille.
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E nseignants EDC et COSP: une collaboration particulière La collaboration entre les conseillers en orientation et les enseignants qui donnent les cours en éducation des choix (EDC) est naturellement très étroite. Les nouveaux moyens mis entre les mains des élèves pour les aider à avancer dans leurs recherches d’une formation ou d’une profession sont largement appréciés. Rencontre avec Marie-France Guex-Lemaire, qui enseigne le français dans les divers degrés du CO et l’éducation des choix (EDC) aux élèves de 3e année, pour en savoir un peu plus sur cette collaboration. Depuis quelques années, elle a l’impression que l’école se sent nettement plus impliquée dans l’orientation scolaire et professionnelle de ses élèves. Tout en laissant la question ouverte, elle se demande s’il ne serait pas temps de réfléchir dans quelle mesure l’école devrait valoriser les compétences autres que verbales, de façon à permettre aux élèves en panne avec les matières scolaires d’être reconnus pour ce qu’ils savent faire. Marie-France Guex, comment se passe la collaboration avec l’orientation? Notre collaboration est très souvent informelle, mais nos missions réciproques sont clairement définies, de façon à ce que nous soyons complémentaires. Je donne des filons pour aider les jeunes à se motiver
pour le futur, à définir ce qu’ils veulent faire en se découvrant eux-mêmes mais aussi, dans une perspective plus concrète, à trouver la manière appropriée de se comporter face à un futur employeur. Je suis là pour leur permettre de connaître l’éventail des possibilités et de voir plus loin dans l’avenir. Arlette Délèze-Devanthéry, la conseillère de notre centre, passe en début d’année dans les classes et ensuite j’encourage les élèves qui ne parviennent pas à effectuer un choix à la rencontrer. En 3e année de CO, les jeunes ont-ils généralement une idée précise quant à leur avenir? Il y en a, mais certains ne savent absolument pas ce qu’ils vont faire l’année suivante et c’est à nous de leur faire prendre conscience qu’ils sont en dernière année du cycle et que – quoi qu’il advienne – ils devront effectuer un choix en fin d’année. Quelquefois c’est assez problématique parce qu’en février ils n’ont encore rien décidé et nous ne pouvons pas effectuer la démarche à leur place. Y a-t-il une évolution sur l’attitude des jeunes face à l’orientation? Au fil des ans, il me semble qu’ils savent de mieux en mieux ce qu’ils vont faire après le CO. Cela s’explique
Pierre-Alain Nanchen, enseignant au CO des Collines à Sion, donnant des cours d’EDC à des élèves de 2e année Pour Pierre-Alain Nanchen, «les cours d’éducation des choix sont indispensables parce qu’ils ouvrent vers les professions et permettent une meilleure connaissance de soi». Il trouve le matériel EDC très agréable, bien conçu pédagogiquement et facile à utiliser de par la progression introduite. Enseignant l’EDC à des élèves faibles (ES), il considère cependant que la matière est trop dense et qu’elle doit être simplifiée pour eux. Donnant aussi des cours d’appui à des apprentis en difficulté, il connaît les conséquences que peut avoir une orientation mal ciblée. «La collaboration entre les enseignants et les conseillers en orientation est indispensable et chacun a un rôle très précis à jouer», souligne-t-il. Luimême collabore régulièrement avec Valérie Crettaz, la
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conseillère en orientation de son centre, ainsi qu’avec l’Office de Réadaptation professionnelle de l’Assurance-Invalidité (ORAI). Lors de l’organisation de stages, il apprécie d’avoir le soutien de la conseillère en orientation en cas de difficulté et son aide lui est également très utile lorsqu’il s’agit d’évaluer un élève. Le fait que l’enseignant EDC connaisse l’élève sous d’autres facettes que le conseiller en orientation est précieux aux yeux de Pierre-Alain Nanchen: «L’élève a besoin de son propre regard sur lui-même, de celui de l’enseignant EDC et de celui du conseiller en orientation pour multiplier les chances de trouver son chemin professionnel.» Entièrement acquis à l’idée de l’école orientante, il est enchanté qu’un travail commun encore plus important soit envisagé.
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( Pour Marie-France Guex, les rôles de l’enseignant et du COSP sont clairement définis.
par les efforts conjoints de l’orientation et de l’école. Dès la 2e année du CO ils ont déjà des cours d’EDC et la possibilité de faire des stages, ce qui leur apporte beaucoup. A cela s’ajoute qu’autrefois les parents se faisaient aussi moins de souci alors qu’aujourd’hui avec la situation économique difficile ils prennent plus en charge l’orientation de leurs enfants. Avec la complexification des filières de formation et les changements au sein des professions, cela doit être paradoxalement plus difficile pour les parents d’aider leurs enfants à s’orienter… C’est vrai que c’est plus compliqué parce que les formations et les professions évoluent constamment. Lors de la première réunion de parents de l’année, je passe une partie de la soirée à expliquer les derniers changements. Et dans la mesure de ses disponibilités, la conseillère en orientation participe à cette discussion. Sinon je propose aux parents de prendre contact avec elle pour les questions liées à l’orientation. Que pensez-vous de l’approche orientante, impliquant davantage les différents partenaires de l’école dans l’orientation des jeunes? Je crois que le contexte actuel conduit effectivement vers cette approche orientante. A mon sens, il est très important d’avoir un contact dès le départ avec les parents. C’est notre tâche de les amener à participer à cette nouvelle approche de l’orientation. Qu’est-ce qui pourrait à votre avis être amélioré dans l’orientation des jeunes? On pourrait imaginer des supports encore plus performants ou des stages représentant mieux les différents métiers. Il faudrait pouvoir donner aux jeunes une vision moins stéréotypée des professions. Je me demande par ailleurs s’il n’y aurait pas aussi quelque chose à améliorer du côté des entreprises pour qu’elles soient moins en retrait.
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La validation d’acquis Créée en 2001, l’association Valida, avec son système suisse de reconnaissance des acquis, distingue trois niveaux dans la validation d’acquis: Il y a tout d’abord la reconnaissance personnelle des compétences qui peuvent par exemple être listées dans un portfolio de compétences, avec ou sans l’aide d’un expert. Cette première phase peut être utilisée à des fins diverses, en vue d’une évolution personnelle, d’une orientation professionnelle, d’une formation continue, d’une recherche d’emploi… L’étape suivante est la reconnaissance institutionnelle (RI) de ces compétences listées qui est effectuée par un ou des experts. Vient enfin la validation, étape plus administrative, qui consiste à mesurer l’équivalence des compétences reconnues par les experts sur la base des critères pour l’obtention d’un diplôme officiel. Dès 1997, le Valais a été pionner dans la deuxième étape de cette procédure, en délivrant un papier cantonal, insuffisant pour obtenir un diplôme par équivalence mais qui s’avère très utile sur le marché du travail, car pour un patron ce sont précisément la liste des compétences transversales d’une personne qui sont susceptibles de l’intéresser pour un travail donné. Genève a ensuite rattrapé son retard en proposant la procédure complète jusqu’au CFC, le certificat fédéral de capacité étant le sésame qui ouvre les portes de la formation continue. Dans certains pays, il est d’ores et déjà possible d’obtenir une licence universitaire de cette manière, ce qui peut permettre à des autodidactes de faire reconnaître leurs compétences. La validation d’acquis n’entre pas en concurrence avec les parcours de formation «standard», car elle ne s’adresse qu’à des personnes au bénéfice d’une expérience professionnelle de plusieurs années n’ayant pas la formation initiale pour le poste qu’elles occupent. A noter par ailleurs que le processus d’évaluation peut s’interrompre à n’importe laquelle des trois étapes. Le Valais ne souhaite par ailleurs pas que l’étape 2 conduise obligatoirement à une évaluation modulaire en vue de l’obtention d’un diplôme. Depuis peu, le Valais mène une expérience pilote sur l’ensemble de la procédure (cf. encadré à propos de Val-Form). Pour en savoir plus: www.valida.ch.
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J eunes et adultes: les dessous des choix d’orientation Comment choisit-on une formation ou un métier? Famille, amis, enseignants et conseillers professionnels sont autant de personnes qui jouent fréquemment un rôle dans notre orientation. Suivons six parcours de jeunes et d’adultes pour voir quelques-uns des mécanismes qui ont influencé leurs choix, tout au moins selon le souvenir qu’ils en ont gardé. Pour Cédric Margelisch, c’est surtout l’aide du conseil en orientation qui a été déterminante alors que Nathalie Gaillard a tout décidé par elle-même avec les outils de recherche à disposition. Quant à Kevin Weinman, il représente davantage une voie médiane. Pour les adultes interrogés, le but à atteindre semble plus net, par contre ils ont besoin d’aide pour réaliser leur projet.
Nathalie Gaillard apprentie médiamaticienne, en 2e année Après le CO et une année d’école de commerce, Nathalie Gaillard a opté pour l’apprentissage de médiamaticienne. Dans son parcours scolaire, elle a suivi les cours EDC qui ne lui ont pas été inutiles au niveau des méthodes de recherche de l’information. Si elle n’est jamais allée voir un COSP, elle explique que c’est parce que cela ne lui a pas semblé nécessaire, du fait qu’elle avait clairement cerné son domaine d’intérêt. Assez tôt en effet, elle a su qu’elle voulait faire quelque chose en lien avec l’informatique, c’est pourquoi elle pensait que l’école de commerce pouvait lui convenir, cependant elle s’est vite rendu compte que la voie des études n’était peut-être pas la sienne. Elle est alors allée au CIO pour affiner son choix et là elle a découvert un métier proche de l’informatique qu’elle ne connaissait pas avant, celui de médiamaticienne. Pour en savoir plus, elle a surfé sur Internet puis, apprenant qu’elle connaissait quelqu’un qui se formait à ce nouveau métier, elle a pu lui poser des questions et cela l’a confortée dans sa décision. Et comme elle a trouvé une place d’apprentissage dans ce domaine, elle n’a pas eu à changer d’idée. Aujourd’hui, en 2e année, elle est absolument enthousiaste de son choix d’apprentissage jusqu’à dire: «Je n’aurais pas pu mieux choisir.»
Cédric Margelisch apprenti assistant en pharmacie, en 2e année A la fin du CO, Cédric Margelisch était sans projet. Les cours EDC ne l’ont guère aidé à se déterminer: «Je trouvais le matériel agréable et surtout bien illustré, mais je
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pense que les cours devraient se faire plutôt par ateliers que collectivement pour être efficaces.» Incapable de se décider, il a finalement pris rendez-vous avec la COSP de son établissement. Ensemble ils ont tenté de définir ses centres d’intérêts. Une fois clairement établi son intérêt pour le domaine médical, elle lui a présenté plusieurs professions possibles en fonction de ses résultats scolaires: «La conseillère m’a aidé à mieux cerner mes intérêts et à définir un projet professionnel.» Comme les formations retenues – dont ambulancier – ne pouvaient se faire qu’à partir de 18 ans, il a opté pour la voie de l’apprentissage. Il a choisi de faire un stage dans une pharmacie. Celui-ci lui a plu et le responsable de la pharmacie lui a alors proposé une place d’apprentissage pour l’année suivante. En attente, il a effectué une année d’EPP (école préprofessionnelle), niveau santé et social. Aujourd’hui Cédric Margelisch est en 2e année d’apprentissage d’assistant en pharmacie et estime avoir fait le bon choix. Une fois qu’il aura terminé sa formation, il envisage de devenir ambulancier. Pour lui, le fait d’avoir un projet à long terme a été un révélateur: «Au CO, je n’étais guère motivé pour apprendre, alors que depuis que je fais un apprentissage qui m’intéresse c’est totalement différent.» Sans l’aide de la conseillère en orientation, il se dit qu’il aurait bien fini par trouver sa voie, mais probablement en passant beaucoup plus de temps à chercher un peu au hasard.
Kevin Weinmann après une année de stage, il commence la HEVs Après deux années de cycle, Kevin Weinmann a commencé le collège, sans véritable réflexion sur son choix, car c’était une sorte d’évidence. Il imaginait alors devenir criminologue et avait cherché de la documentation sur ce métier via les fascicules Info Top. Cependant, après une année en section scientifique, son professeur l’a aiguillé vers la section économique, du fait qu’il le voyait plus dans l’économie que dans les mathématiques. Se plaisant dans cette nouvelle filière, il s’agissait de trouver vers quelle formation tertiaire il souhaitait s’orienter. Dans un premier temps, il a rencontré une COSP qui l’a documenté sur les différentes voies possibles selon les domaines de l’économie qui l’intéressaient à ce moment-là. Elle ne lui a alors pas parlé de la HEVs, mais comme il le souligne: «Les conseillers en orientation cadrent en fonction de ce qu’on leur dit.» Ce n’est qu’ensuite, sur le conseil d’une ex-camarade de classe qui avait choisi la HEVs,
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De gauche à droite: Nathalie, Cédric, Kevin, Oslène, Monica.
qu’il s’est renseigné sur cette possibilité, tout en ayant par ailleurs visité l’Ecole de gestion à Lausanne. La formation à la HEVs lui paraissant plus adaptée à ses intérêts, il s’y est inscrit, après l’année de stage exigée pour ceux qui n’ont pas une maturité professionnelle. Pour l’instant, il ne sait pas précisément vers quelle spécialisation il se dirigera.
Oslène Giroud-Rocha secrétaire médicale Au Brésil, Oslène Giroud-Rocha était enseignante. Arrivée en Valais, elle a exercé diverses activités et a entre autres enseigné le portugais dans le cadre de l’Ecole-club Migros. Il y a peu, le dernier de ses enfants étant suffisamment grand, elle s’est mise à chercher un autre travail. Elle s’est assez vite rendu compte qu’obtenir une équivalence dans l’enseignement serait très difficile, avant de se décider pour secrétaire médicale, autre métier qui l’attirait. Ensuite, au chômage, elle est allée au CIO, et a trouvé là des personnes qui l’ont aidée à parvenir à son but. Comme elle le précise, le soutien familial est aussi essentiel, mais le CIO lui a apporté des réponses plus ciblées: «Je savais ce que je voulais faire, mais je ne savais pas quel chemin prendre». Et d’ajouter: «Le CIO m’a soutenue dans mes recherches tout en me mettant en face de mes responsabilités.» A force d’insistance, elle a décroché un stage qui lui a permis de s’assurer de son choix. Elle a ensuite suivi une formation de secrétaire médicale à l’Ecole-club Migros tout en ayant une activité à temps partiel dans une cave. Début 2005, elle a décroché un stage dans un cabinet médical à Vétroz, cabinet qui l’a depuis engagée à 60% à sa plus grande satisfaction.
Monica Métrailler employée dans un rayon papeterie d’une grande surface, fait partie de la première volée Val-Form Le parcours professionnel de Monica Métrailler est celui de nombreuses personnes qui interrompent leur scolarité ou leur apprentissage pour diverses raisons sans forcément avoir conscience des conséquences pour le futur. Suite à un stage en fin de droit, elle a découvert d’autres horizons, mais sans CFC, tout rêve professionnel était impossible. Démotivée, elle est allée voir un COSP qui lui a d’abord redonné un peu de
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la confiance perdue avant de lui parler de l’expérience-pilote Val-Form pour les vendeuses sans CFC (cf. encadré Val-Form). Lors de l’évaluation d’experts, sur l’ensemble des matières du CFC de vendeuse, elle n’a échoué qu’à la connaissance des marchandises, ce qu’elle trouve logique puisque cela fait peu de temps qu’elle travaille en papeterie. Cette année, elle va suivre ce cours avec les apprentis et, au terme de l’année, elle subira le même examen qu’eux dans cette matière. Le processus peut paraître un peu long mais, comme le précise Monica Métrailler, «c’est valorisant dès le début parce qu’on se rend compte qu’on a acquis des compétences même sans avoir de diplôme». Le parcours n’est pas pour autant facile: «Le plus difficile c’est de franchir le pas. Aujourd’hui, même sans avoir encore mon CFC, j’ai déjà renforcé mon estime personnelle et ma motivation professionnelle et mon employeur a compris que c’était aussi positif pour lui». Après son premier CFC, elle a déjà d’autres projets.
David* en recherche d’emploi Après une licence universitaire en relations internationales, une formation à l’EPFL en sociologie et technique, divers stages et un échange dans le cadre du projet Erasmus, David a travaillé dans le secteur informatique, en qualité de chef de projet, avant d’être licencié, suite à une restructuration de l’entreprise. Avant de se retrouver au chômage, il avait entrepris une formation en cours d’emploi dans le domaine de l’urbanisme, formation qu’il a poursuivie malgré la perte de son travail. Dans le cadre du chômage, trois mesures lui ont été accordées: stage de formation, coaching CIO et cours d’allemand. C’est sur la suggestion de son conseiller ORP que David a pris contact avec le CIO. Cela lui a surtout permis de retravailler son CV en fonction de son choix d’orientation, d’améliorer ses lettres de motivation, d’affiner ses techniques de recherche d’emploi et de se créer un réseau de contacts. Comme il l’explique, ses attentes envers le CIO étaient limitées mais ont été pleinement remplies: «Au-delà de l’aide technique, le CIO m’a aussi apporté un “support psychologique” pour rester motivé sur la longueur.» * souhaite conserver l’anonymat
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L es défis de l’orientation Après avoir visualisé l’évolution de l’OSP depuis 1944 et rappelé ses prestations actuelles, se pose la question de l’avenir. Pour les psychologues conseillers en orientation, les défis qui les attendent sont nombreux et variés. Tous les secteurs, celui des écoles, celui des adultes mais aussi et peut-être surtout celui de la documentation, seront assurément concernés par de nouveaux challenges.
Une information simplifiée et en ligne L’enjeu mentionné en premier par chacun des collaborateurs de l’OSP interrogés concerne la simplification de l’information et de son accès. En la matière, tous les COSP soulignent cependant l’important travail déjà réalisé par les rédacteurs documentalistes qui, au vu de leurs connaissances de l’orientation scolaire et professionnelle, savent adapter le contenu aux besoins des uns et des autres. Afin d’être en phase avec les changements qui ne cessent de s’accélérer, les rédacteurs documentalistes et les conseillers en orientation bénéficient d’un réseau interne sur le web, un blog, leur permettant de poster des informations utiles à tous. L’information virtuelle destinée au public doit aussi être régulièrement mise à jour, ce qui est nettement plus aisé en ligne que sur papier. Les efforts réalisés dans ce secteur sont considérables et, pour preuve, le site suisse de l’orientation scolaire et professionnelle www.orientation.ch, auquel collaborent activement les rédacteurs valaisans, a obtenu la 2e place au «Best of Swiss Web 2004». Une information simplifiée devrait permettre de développer la part d’auto-information, même si l’entretien individuel restera toujours indispensable, pour celui qui n’a pas encore construit de projet. Tous l’ont explicitement relevé, plus les formations et les métiers évoluent rapidement, plus les rôles de l’information mais aussi du conseil sont importants. Et chacun de citer des exemples où ils doivent compléter l’information sur papier
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ou en ligne, même la plus exhaustive, car l’usager ne possède pas cette connaissance qui va au-delà du document.
Promouvoir l’école orientante L’évolution vers une école orientante et une plus grande collaboration interinstitutionnelle au niveau du secteur adulte est en cours, mais la promotion de ce concept constituera sans aucun doute un défi majeur de l’orientation ces prochaines années. Les résultats le démontrent, l’influence du conseiller en orientation est certes minime dans les choix effectués, mais cette part présente une spécificité indispensable en raison de ses connaissances particulières. Cette nécessité de travailler davantage en réseau et de créer des synergies visant à développer une culture orientante est mise en avant par tous les COSP. Cependant cette approche, impliquant tous les partenaires de l’école, est plus difficile à mettre en place au collège que dans une EPP ou une EDD par exemple. Comme le souligne Anne-Rita Chevrier, c’est assez logique puisque les enseignants au collège dispensent une formation de culture générale et qu’ils se sentent dès lors moins impliqués à ce moment de la scolarité dans l’orientation de leurs élèves.
L’accent sur les valeurs Pour les COSP, l’accent doit être mis sur les valeurs. Ainsi que l’explique Anne-Rita Chevrier, c’est une excellente piste à explorer, car celles-ci sont plus stables que les intérêts et complémentaires aux aptitudes. Pour elle, l’exercice de hiérarchisation des valeurs pour toute une cohorte d’élèves a été un révélateur. Alors qu’elle imaginait que certaines valeurs, comme l’envie d’être heureux ou l’ambition, étaient partagées par tous, elle s’est aperçue qu’elles pouvaient très bien ne pas figurer dans le quinté sélectionné. Pour elle, cette prise de conscience est essentielle pour pouvoir accompagner, sans vouloir calquer sa propre vision sur celle d’autrui.
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Développer la gestion des compétences
compétences-clés qu’ils ont définies, à savoir travailler en équipe, communiquer, résoudre des problèmes, organiser, traiter l’information et encadrer.
Avec la gestion des compétences, l’orientation est certainement en train de prendre un virage décisif, relève Daniel Cordonier, direcFavoriser la transition teur de l’OSP. L’une des nouvelles école-emploi missions de l’orientation consiste désormais à promouvoir une gesSi le rôle de l’orientation s’est toution des compétences plus effijours situé à la frontière école-emcace, visant à «aider les jeunes ploi, il s’agit de trouver des soluet les adultes à valoriser et à détions pour mieux assurer la transivelopper leur capital de compétion et l’insertion dans le monde tences pour augmenter leur emdu travail, à travers une collaboraployabilité». La validation d’action optimale avec les associations quis entre dans cette logique et professionnelles et les entreprises. Ce qui inquiète les conseillers est étroitement liée à la promoen orientation, c’est le nombre tion de la formation continue (cf. croissant de jeunes entre 15 et 18 encadré p. 17). Quelqu’un qui a ans au chômage. La situation est travaillé dans un secteur pendant tout particulièrement délicate des années, sans pour autant avoir pour les jeunes éprouvant des difla formation requise à la base, a ficultés scolaires. Les conseillers en développé des compétences qui, orientation sont unanimes pour dans le système de validation des dire qu’il faut absolument que acquis, méritent d’être reconnues chaque jeune puisse trouver une socialement et sanctionnées par formation adaptée à ses compéun diplôme si elles sont équivalentences. Et l’inquiétude relative à la tes à celles exigées par le titre mise en œuvre de la nouvelle loi standard. Avec ce système, une S’orienter en hiérarchisant ses sur la formation professionnelle personne de 40 ans suivrait plus aptitudes, ses intérêts et ses valeurs. est grande. Comme le dit entre volontiers une formation compléautres Arlette Délèze-Devanthéry, mentaire que si elle devait tout re«beaucoup de possibilités s’offrent aux meilleurs élèves commencer à zéro. Le développement des formations mais il reste encore beaucoup à faire pour ceux qui sont modulaires devrait par ailleurs faciliter ces formations en difficulté». Et là le rôle de l’orientation est d’attirer complémentaires. L’attestation des compétences acquil’attention des décideurs sur les besoins du terrain. ses professionnellement est extrêmement récente et le Valais est en train d’y réfléchir en menant un projet-pilote (cf. encadré p. 24), afin de mettre en place des outils Réfléchir aux structures rigoureux. Pour l’heure l’expérience se limite au CFC et ne concerne que quelques professions. En dehors de ce Quant à savoir si l’orientation doit conserver ses structures actuelles, tous les conseillers reconnaissent la nécessité de s’adapter aux besoins. Pour faire face aux multiples demandes sans l’octroi de ressources suppléCe qui inquiète les conseillers en mentaires, ils sont d’avis que des approches plus collecorientation, c'est le nombre croissant tives devront être envisagées, par exemple sur le modèle des forums. de jeunes au chômage.
processus complet, la validation d’acquis en Valais peut aussi délivrer un certificat cantonal signé par le DECS. Comme le souligne Daniel Cordonier, même si un processus comme Val-Form n’est pas au centre de l’orientation, c’est un outil qui dessine le chemin pour l’avenir. Daniel Cordonier explique que la validation d’acquis peut se situer à un autre niveau et cite une expérience intéressante menée par l’Office de l’orientation genevois visant à développer un outil pour évaluer les six
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La question de l’emplacement des structures de l’OSP semble secondaire, même si le maintien de l’orientation dans les établissements scolaires semble davantage compatible avec l’approche orientante qu’une délocalisation. Et pour eux comme pour les enseignants, la proximité orientation-formation est ressentie comme un atout. Dans le secteur «Adultes», une meilleure complémentarité avec les ORP et, de manière plus large, une collaboration interinstitutionnelle repensée et renforcée est souhaitée.
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L es défis de l’OSP: témoignages des COSP Outre les grands défis retenus par l’OSP, chaque collaborateur apporte son regard. Anne-Rita Chevrier, conseillère en orientation au collège des Creusets à Sion et coordinatrice pour le secondaire II Considérant le choix trop ouvert, Anne-Rita Chevrier se demande s’il n’y aurait pas lieu de recadrer les choses au niveau des formations possibles. Ce qu’elle déplore en outre, c’est qu’un jeune en 1re année de collège est paradoxalement très limité dans sa réorientation, vu qu’il n’a pas forcément effectué une 3e année de CO et que c’est elle qui donne accès aux passerelles. Au quotidien, ce qui lui manque le plus, c’est du temps pour ne pas travailler seulement dans l’urgence. Pour elle, c’est un défi majeur, car il est essentiel de prendre le temps nécessaire pour réaliser un processus complet d’accompagnement, ce qui n’est pas forcément admis dans notre société si friande de rentabilité immédiate. Anne-Rita Chevrier argumente par ailleurs en faveur d’une orientation bien ciblée: «L’échec et les essais multiples d’un jeune qui n’a pas d’emblée opté pour l’orientation qui lui convenait a un coût et pourtant personne, pas même dans le milieu de l’économie, ne pointe cette réalité du doigt.» Jusqu’à présent, les services de l’OSP étaient confidentiels, facultatifs et gratuits et le maintien de la gratuité des services proposés par l’orientation est à son avis un autre challenge important. Attachée à la notion de service public, elle se dit que si un jour tout ne devait plus être gratuit, il faudrait impérativement réfléchir à des solutions de financement pour éviter que certains usagers n’aient plus accès aux prestations de l’OSP.
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Daniel Cordonier, directeur de l’OSP Devant faire face à toujours plus de demandes sans pouvoir bénéficier de ressources supplémentaires, l’orientation doit, ainsi que l’explique le directeur de l’OSP, prioriser les demandes et collaborer davantage avec les divers partenaires, de façon à pouvoir con-
centrer les efforts sur ceux qui en ont le plus besoin. «L’école étant l’un des partenaires-clés, c’est donc à partir de là que nous sommes en train de développer le concept d’école orientante, sur la base de ce qui a été fait au Québec dès les années 90», explique Daniel Cordonier. L’objectif est de promouvoir une collaboration renforcée avec les différents partenaires de l’école pour que chaque élève ait un projet motivant, sachant que les élèves ayant un projet décrochent moins de l’école.» La construction du projet devient un travail commun pour l’ensemble des acteurs de l’école, en synergie avec les spécialistes de l’orientation. Pour relever ce défi, Daniel Cordonier signale que l’OSP met actuellement sur pied une bourse de projets de type orientant qui sera proposée aux écoles, de façon à ce que les enseignants puissent disposer des outils nécessaires: «Nous venons de publier une brochure d’une vingtaine de pages qui sera distribuée à tous les enseignants d’informatique afin qu’ils puissent proposer à leurs élèves de surfer sur des thèmes ou des sites liés à l’orientation. Là on est précisément dans l’approche orientante, mêlant informatique et orientation.» Le directeur de l’OSP souligne que cette conception orientante se développe aussi avec les adultes, sous la forme d’une plus grande collaboration interinstitutionnelle. Arlette Délèze-Devanthéry, conseillère en orientation au CO Ste-Marie à Martigny et au CO à Leytron, coordinatrice pour le secondaire I Si Arlette Délèze est d’avis que le conseiller en orientation n’a pas à fournir l’information sur les formations et les métiers dans la phase initiale de recherche, elle jugerait utile d’avoir davantage d’éléments concrets et donc de se rendre sur le terrain plus fréquemment pour guider un jeune vers tel ou tel domaine professionnel en étant au plus près de la réalité. Cela l’enthousiasmerait de pouvoir faire des stages en entreprises, sachant que cela serait certainement constructif pour son métier de COSP. Elle cite un important défi relatif au lien entre écoles et entreprises: «Pour se rapprocher et mieux collabo-
Prochain dossier:
Le vocabulaire: un apprentissage interdisciplinaire et continu
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Jean-Michel Giroud, responsable du CIO à Monthey Pour Jean-Michel Giroud, l’un des enjeux prioritaires pour l’avenir sera de parvenir à gérer la complexité socio-professionnelle croissante tout en continuant à apporter des aides répondant aux besoins des usagers. Pour lui, la part «préventive» de l’orientation est essentielle, d’où l’importance de l’auto-information. Il voit aussi un grand défi à relever sur le plan structurel pour pouvoir dire plus clairement les missions de l’orientation. L’activité du conseiller en orientation implique une gestion de problématiques et d’insertion professionnelle toujours plus large, alors peut-être que la profession, en se diversifiant comme elle l’a fait ces dernières années, a pris le risque de chevaucher sur d’autres métiers, d’où une nécessité de recadrage. Jean-Michel Giroud insiste par ailleurs sur la nécessité de disposer d’un espace de créativité pour que ce métier continue à s’adapter harmonieusement. «Les soucis de développement, d’innovation et d’ouverture doivent demeurer au centre de nos préoccupations», commente-t-il. Jean-Claude Lambiel, conseiller en orientation au CO de St-Guérin à Sion Pour Jean-Claude Lambiel, le principal défi pour l’avenir, c’est l’intégration de tous les jeunes ayant des difficultés scolaires dans le monde professionnel. Dans le cadre de la nouvelle loi sur la formation professionnelle, le remplacement de la formation élémentaire par une attestation fédérale sur deux ans l’inquiète, en raison de la hausse des exigences. Il espère que le canton prendra au plus vite les dispositions nécessaires
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pour éviter qu’une frange de jeunes ne soient laissés pour compte. Il précise aussi que parfois le conseiller en orientation peut être vu comme un «briseur de rêves», mais qu’il ne l’est jamais sur la base de son seul avis. Il signale un autre défi relatif au tri de l’information. Pour lui, l’essentiel est de donner les outils aux jeunes pour qu’ils puissent mener leurs recherches par euxmêmes. Et de souligner: «Le programme d’éducation des choix me paraît être un outil adapté.» Il rappelle cependant que cette étape de recherche d’informations ne correspond toutefois qu’à une petite partie de l’orientation.
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rer, l’école et le monde de l’économie ont un effort à faire, en premier lieu en adoptant un vocabulaire commun.» Pour elle, l’école devrait de son côté valoriser les compétences acquises hors scolarité afin de remotiver les jeunes en difficulté scolaire. Elle pense qu’il faudrait par ailleurs axer davantage l’orientation sur les valeurs et que des outils doivent encore être développés dans ce sens. Arlette Délèze estime que l’augmentation du nombre d’élèves par conseiller en orientation impliquera des adaptations au niveau de l’organisation: «Cela obligera certainement à travailler avec des groupes élèves ayant des intérêts communs, mais il n’empêche qu’il sera toujours nécessaire d’orienter les jeunes individuellement.»
Jean-Marc Marini, COSP 1er degré-2e degré-adultes à Sierre et à Martigny Jean-Marc Marini pense que c’est tout d’abord la formation des COSP qui doit être repensée, pour qu’elle soit plus en prise avec le terrain. Selon lui, le conseiller en orientation est là pour simplifier, aussi il trouve par exemple inutile d’encombrer les esprits avec des schémas complexes sur les voies de formation, tout particulièrement lors des présentations aux parents. Et d’ajouter: «Nous devons aussi mieux expliquer ce que sont les compétences transférables et montrer ce qu’elles peuvent apporter à l’école et au monde de l’entreprise.» Si la maturité professionnelle a largement contribué à la revalorisation de certaines professions, il constate qu’il reste encore beaucoup à faire, car les discours des gens sont encore très contradictoires en ce qui concerne les métiers manuels. L’orientation des adultes, en pleine progression ces dernières années, a développé des outils également utilisables avec les jeunes, comme le portfolio. Et JeanMarc Marini rêve de la généralisation du portfolio et du bilan de compétences. «Tous les patrons n’ont pas encore compris l’intérêt pour eux du bilan de compétences», regrette-t-il. Contrairement à d’autres, Jean-Marc Marini ne considère pas vraiment le système des passerelles comme une innovation: «Des passerelles ont toujours existé, sauf qu’elles n’étaient pas officielles. Le défi sera de les démocratiser.» Anne Monnier, rédactrice-documentaliste à l’OSP Anne Monnier estime que la documentation est à une période charnière entre le papier qui reste pour certains le support privilégié et le tout en ligne qui permet une mise à jour immédiate. «Ce n’est pas la même
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chose de pouvoir consulter un classeur que d’avoir accès à l’information parcellisée sur Internet, aussi devons-nous beaucoup réfléchir à cette question du support», remarque-t-elle. La circulation interne de l’information via internet est aussi en développement pour éviter le décalage alors même que les changements se multiplient. Et Anne Monnier d’expliquer: «Chaque collaborateur peut diffuser un billet via notre nouveau journal de bord des conseillers en orientation. La masse des informations peut ensuite être triée via à un moteur de recherche, ce qui constitue une aide précieuse.» Alexis Voide, COSP adultes, CIO de Sion Alexis Voide voit dans le choix des nouveaux COSP un important défi pour l’avenir. Pour lui, le personnel aujourd’hui manque peutêtre parfois de fermeté, car de son point de vue il est essentiel que les COSP responsabilisent les usagers tout en ayant une ap-
proche très cadrée de l’orientation. Face à la féminisation massive de la profession, il est d’avis qu’un meilleur équilibre entre hommes et femmes COSP serait profitable à terme. Toujours en lien avec le profil des COSP, il estime important que les jeunes collaborateurs s’impliquent dans la vie locale, de façon à créer un solide réseau de contacts. Il voit un autre challenge majeur en ce qui concerne les personnes de plus de 50 ans qui perdent leur emploi: «Il s’agira de faire en sorte que ces personnes puissent rester du côté de la productivité.» Pour Alexis Voide, il s’avère fondamental de redéfinir les missions de l’orientation pour adultes, de façon à éviter le glissement des COSP vers des tâches d’assistants sociaux. Il mentionne également la nécessité de mieux faire connaître les documents publiés par l’Office. Même de qualité, certaines brochures restent méconnues, faute d’un marketing adapté à notre époque: «Un pourcentage du budget doit être clairement attribué au marketing.»
Photos des COSP Les photos des conseillers en orientation sont de Romaine Masserey, stagiaire au CIO.
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Val-Form Val-Form est une procédure de qualification permettant à des adultes ayant appris leur métier sur le tas d’obtenir un CFC par le biais d’une validation de leurs acquis et de formations complémentaires ad hoc. Ce sont l’article 32 de la NLFPr de 2002 (qui remplace l’art. 41 de l’ancienne loi de 1978) et la loi cantonale sur la formation continue des adultes qui autorisent cette nouvelle procédure de qualification expérimentée dès 2003 en Valais.
de cette procédure de qualification. Il s’agit cependant de remplir un certain nombre de conditions d’admission très strictes: justifier d’une expérience professionnelle de 5 ans au moins, s’engager à faire son bilan et à compléter ses compétences par des compléments de formation, avoir une bonne compréhension de la langue française et être âgé de 25 ans révolus au moins.
Les associations professionnelles, les syndicats, l’Office d’orientation scolaire et professionnelle du canDurant la phase pilote actuelle et ton du Valais, les centres de forpour des raisons budgétaires, la mation professionnelle et les exprocédure Val-Form ne s’applique perts professionnels sont partenaiqu’aux vendeurs (2 sessions avec www.valida.ch res de cette procédure. «Même s’il une dizaine de personnes chaque y a encore des réticences, des entreprises sont depuis peu fois) ainsi qu’aux aides familiales (environ 20 candidats). demandeuses de la validation d’acquis», explique Christian Les dix premiers vendeurs ont passé l’évaluation d’experts Bonvin, directeur-adjoint de l’OSP et directeur du projet. Les et savent quels modules de formations complémentaires premiers résultats sont attendus dès lors avec impatience. leur sont nécessaires. Les premières certifications (CFC) devraient être délivrées d’ici fin 2005. Dès l’automne 2004, les assistants en soin et santé communautaire (plus de 200 personnes intéressées) et les informaticiens (10 préinscriptions) pourront également bénéficier
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Sources: Infos Val-Form, n° 1 et www.valida.ch. Personnes de contact: Christian Bonvin (direction du projet) 027 606 45 06 Lionel Clavien (psychologue conseiller) 027 606 45 09 ou Jean-Charles Clavien (formation continue) 027 606 43 92.
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Pour en savoir plus Quelques sites
Un livre, une revue
www.orientation.ch Le portail suisse de l’orientation scolaire et professionnelle.
Orientation professionnelle et politique publique. Comment combler l’écart. OCDE, 2004. Basée sur un examen conduit www.bop.ch La bourse des ofdans 14 pays de l’OCDE, cette fres de perfectionnement en publication étudie les moyens Suisse. qui pourraient éventuellewww.vs-orientation.ch Le site ment permettre de remédier de l’orientation scolaire et au décalage entre les services professionnelle cantonale. d’orientation professionnelle www.orientation.ch et l’action gouvernementale. www.valida.ch Le site de l’AssoElle préconise d’améliorer les mécanismes de coorciation suisse Valida (l’OSP est membre collectif de l’Asdination à l’échelle nationale, d’attacher une plus sociation et Daniel Cordonier en est le vice-président). grande attention à la recherche et à la collecte de www.bbt.admin.ch/f Le site de l’Office fédéral de la données pour éclairer l’action des décideurs. Elle reformation professionnelle et de la technologie. commande également de renforcer et de spécialiser www.panorama.ch Le site de la publication spécialisée davantage la formation des praticiens, et de créer des sur la formation et l’orientation professionnelles. organismes d’orientation plus spécialisés pour assurer les services.
Quelques numéros de Résonances Janvier 1989: Orientation scolaire et professionnelle Mai 1999: Orientation Mai 2003: Les écoles de niveau tertiaire Mars 2004: Le secondaire II
PANORAMA spécial. L’orientation professionnelle, cent ans de l’association suisse pour l’orientation scolaire et professionnelle ASOSP. Zurich: éd. ASOSP, août 2003. www.svb-asosp.ch, www.panorama.ch
L’orientation en citations Illusions et perspectives L’orientation professionnelle démystifie les métiers de rêve et valorise les activités non spectaculaires. Elle est à la fois une destructrice d’illusions et une bâtisseuse de perspectives. Philippe Gonon, in Panorama spécial pour les cent ans de l’Association suisse pour l’orientation scolaire et professionnelle ASOSP, 2003.
Coordonnées Office d’orientation scolaire et professionnelle du Valais romand - Avenue de France 23 – 1950 Sion Tél 027 606 45 00 – Fax 027 606 45 04 orientation@admin.vs.ch - www.vs-orientation.ch
Liste des abréviations CIO
L’orientation au secondaire II Je crois qu’un meilleur conseil est indispensable dans les gymnases; il a d’ailleurs été réclamé par une directive de la CDIP et serait facile à justifier d’un point de vue économique, par le taux élevé d’interruptions d’études. Res Marty, in Panorama spécial pour les cent ans de l’Association suisse pour l’orientation scolaire et professionnelle ASOSP, 2003.
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COSP EDC EDD EPP HES LVT OSP NLFPr
Centre d’Information et d’Orientation (destiné aux adultes) Conseiller en orientation scolaire et professionnelle Education des choix Ecole de degré diplôme Ecole préprofessionnelle Hautes Ecoles spécialisées Ligue valaisanne contre les toxicomanies Office d’orientation scolaire et professionnelle Nouvelle loi sur la formation professionnelle
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Education musicale
Bernard Oberholzer
capacités transversales
Plan d’études et objectifs Dans mon article du mois de septembre 2004 (Idéalement, une classe devrait chanter tous les jours) je faisais largement de la place à la nouvelle grille horaire et à son interprétation. Qu’on me permette de préciser que les moyens d’enseignement romands ne sont que des moyens et non pas un programme. Si une modification de la dotation horaire est intervenue, je propose les démarches suivantes: Faire une évaluation diagnostique de la classe Il s’agit de savoir ce que savent les élèves en début d’année en ce qui concerne les diverses pistes (chansons connues… capacités individuelles). Fixer des objectifs généraux et spécifiques réalisables pour le temps imparti Il convient alors de s’inspirer du plan d’études (GRAP) et de se poser la question: que doivent savoir tous les élèves à la fin du semestre, à la fin de l’année? Fixer des modalités d’évaluation Il est important que les élèves sachent ce qu’on attend d’eux. D’autre part, étant donné les différences individuelles, on pourrait avec bonheur faire constituer aux élèves un portfolio avec les compétences (spécifiques et transversales) qu’ils acquièrent. Utiliser des moyens d’enseignement Les moyens romands d’enseignement de la musique restent pour le moment la référence. On pourra utiliser, bien sûr, d’autres moyens susceptibles d’aider à la réalisation des objectifs. Il va sans dire que, à terme, une nouvelle répartition de la matière sera à établir mais uniquement après la re-
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D u plan d’études aux définition des objectifs qui devra être faite dans le cadre du mandat qui sera confié à l’animation musicale. Cette matière, en ce qui concerne 5 et 6P, sera de toute évidence allégée mais, et bien que cela puisse paraître contradictoire, également complétée par de nouveaux apports.
Verticalité Il serait important que ces étapes soient négociées avec les collègues des autres degrés scolaires. Ce serait un bon moyen de donner à la musique toute sa crédibilité surtout si on peut prendre en compte les capacités transversales.
Chanter tous les jours Il est à souhaiter que le vœu du DECS n’apparaisse pas dans la grille horaire…
Enseignement élargi de la musique En attendant qu’un statut définitif soit établi, il conviendrait que les enseignants qui l’ont pratiqué avec bonheur jusqu’à ce jour puissent continuer ce projet en définissant avec l’inspecteur scolaire les modalités d’application.
Capacités transversales1 La prise en compte des capacités transversales donne à la musique l’ouverture qu’elle mérite qui va bien au-delà des connaissances spécifiques. La collaboration permet aux élèves de participer à des chœurs, à des groupes instrumentaux, à l’élaboration et à la réalisation de spectacles. La communication permet aux élèves de découvrir divers langages musicaux et corporels. La démarche réflexive et le sens critique engagent les élèves à critiquer leur propre production et celle des autres.
La pensée créatrice permet aux élèves de développer cette capacité créatrice, en se confrontant au «faire». Les stratégies et la réflexion métacognitive engagent les élèves dans toutes les phases de la réalisation d’un projet. Dans un prochain article, je tenterai d’apporter un éclairage plus complet sur ces capacités. Note 1
Largement copié du site www.ciip.ch/ ciip/pdf/index-pecaro.pdf
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n s Se ei rv gn ic em e d en e t l'e Service cantonal de la jeunesse
S a er et dm vice ju ini rid st iq rat ue if
Médiathèque Valais
Service de la formation professionnelle
de n ice io e rv at ir Se orm rtia f te la
Planification et organisation des écoles de la scolarité obligatoire et post-obligatoire attribution de dotations horaires: classes, cours spéciaux et heures d’enseignement spécialisé; élaboration des plans d’études, des programmes disciplinaires et particuliers (santé, sport, ...); organisation et valorisation des échanges linguistiques en collaboration avec le Bureau des échanges linguistiques; recherche, validation et mise à disposition de moyens didactiques; gestion des évaluations annuelles; analyse des besoins et suivi des programmes de constructions scolaires; gestion des dossiers du personnel enseignant: validité des titres, équivalences, remplacements; contrôle de l’organisation des centres scolaires; subventions diverses.
s x ée au u s on M an t c
Le Service de l’enseignement constitue, en chiffres du moins, un secteur important du DECS. En effet, selon les missions que lui assigne la LIP, le Service est responsable de l’ensemble de la scolarité obligatoire (EE/EP/CO) et post-obligatoire (ESC/ ECG et collèges), de l’enseignement spécialisé et du Bureau des échanges linguistiques, ce qui représente près de 4000 enseignants et 44’000 élèves. Le Service a également un devoir de surveillance auprès des écoles privées et des institutions accueillant des enfants en âge de scolarité. En collaboration avec les partenaires communaux, les associations professionnelles et les services cantonaux concernés, il participe à la construction de l’école en définissant les actions dans les domaines suivants:
Archives cantonales
Les champs d’activité
Les collaborations La formation de l’élève ne peut se concevoir sans une dimension éducative en complémentarité avec les familles et les services étatiques. Aussi, le Service développe des synergies dans de nombreux domaines: Promotion et prévention de la santé Service cantonal de la jeunesse Service de la santé publique - Police - Office de l’aide sociale - Associations et Ligues - Centre médicoéducatif et Office cantonal AI. Plans d’études Eglises reconnues - Conférence des chefs de départements et de service de la CIIP et de la CDIP - Diverses commissions CIIP. Formation Service de la formation tertiaire Service de la formation professionnelle - Médiathèque. Administration - infrastructures Service des traitements - Service des transports - Service des bâtiments - Service parlementaire.
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S ervice de l’enseignement
La page
du DECS
des priorités. Aussi, cette scolarité 2004-2005 comportera les thèmes forts suivants: Le concept des langues Le concept des langues sera mis en consultation afin d’arrêter les lignes directrices définissant la primauté de la langue maternelle, les degrés d’enseignement où seront introduites les langues étrangères et l’avenir des filières bilingues. Le climat de l’école Une large information soulignera la prise de responsabilité de tous les partenaires de l’école afin d’améliorer le climat scolaire. En parallèle du programme de promotion de la santé, l’éducation sociale est un facteur déterminant afin de créer des conditions d’apprentissage optimales. Le cahier des charges des enseignants Le Service de l’enseignement souhaite associer les enseignants, les directions d’école et les responsables communaux afin de clarifier le statut du personnel enseignant de l’école obligatoire et post-obligatoire. Les relations Etat-communes La problématique de la double implication (communes-canton) concernant les enseignants de la scolarité obligatoire doit faire l’objet d’une réflexion devant aboutir à une répartition distincte des responsabilités pédagogiques, financières et juridiques.
Les priorités
Coordonnées du Service
Outre les dossiers qui composent le quotidien de l’activité des collaborateurs du Service, chaque nouvelle entrée scolaire permet d’identifier
Service de l’enseignement Tél. 027 606 42 00 / fax 606 42 04 www.vs.ch/enseignement
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D ébuter dans le métier: trois
Re ncontre du mois
jeunes enseignantes racontent Rencontre avec trois jeunes enseignantes fraîchement diplômées de la Haute Ecole pédagogique valaisanne (HEP-Vs). Pour l’heure, une chose est certaine, toutes trois sont enthousiastes d’être sur le terrain de la classe, conscientes cependant qu’elles ont encore énormément à apprendre sur leur nouveau métier.
Toutes trois estiment que les nombreux stages sont le principal atout de la HEP-Vs. Valérie Dubuis et Nadine Roh enseignent à Drône/Savièse, en duo pédagogique, dans une classe à deux degrés (1re et 2e année primaire). Valérie Dubuis, après avoir obtenu sa maturité, option langues modernes, au collège de la Planta à Sion, a effectué des stages dans le social, se destinant initialement au métier d’assistante sociale. S’apercevant toutefois assez vite qu’elle s’était mal représenté la réalité de la profession, elle a alors songé à l’enseignement spécialisé, autre domaine qui correspondait à ses intérêts. Avec l’information transmise par une conseillère en orientation, elle a préféré commencer par une solide formation dans l’enseignement tout en conservant l’idée de se spécialiser ensuite. Aujourd’hui elle n’a pas perdu de vue son objectif,
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même si pour quelques années elle souhaite d’abord découvrir l’univers de la classe «ordinaire». Après avoir décroché une maturité scientifique à Sion, Nadine Roh a pour sa part fait six mois d’école d’infirmières. Comme certains aspects du métier n’étaient cependant pas faits pour elle, elle s’est dirigée vers l’enseignement. Issue d’une famille d’enseignants, elle a, depuis plusieurs années, donné de nombreux cours de sport avec beaucoup de plaisir, mais, comme elle le dit, le choix de l’enseignement était si évident qu’elle ne l’a pas compris immédiatement. C’est seulement après avoir effectué trois semaines de stage dans une classe à quatre degrés qu’elle s’est rendu compte que c’était assurément le métier qui lui conviendrait parfaitement. Quant à Sabrina Gurtner, elle enseigne en classe allemande, en 4e année primaire, à la Planta à Sion. Contrairement à ses deux collègues de Savièse, elle est à plein
temps et donc seule «maître à bord» de sa classe. Après avoir décroché sa maturité à St-Gall, elle a travaillé six mois dans une crèche à Johannesburg. Elle s’est ensuite installée à Sierre, car son ami est Valaisan, et a fait le choix de la HEP, voulant devenir enseignante au primaire. De la même façon que pour ses collègues, la haute école valaisanne n’avait au départ d’autre atout que la proximité géographique. Avec des parents enseignants, ayant toujours aimé l’école et appréciant le contact avec les enfants, cette orientation professionnelle lui paraissait presque naturelle. Bilingue, elle a suivi la moitié de sa formation à Brigue et l’autre à St-Maurice et a donc rédigé son travail de fin d’études en français, de façon à obtenir un diplôme avec mention bilingue.
Une bonne formation avec quelques lacunes
Comment nos enseignantes en herbe ont-elles vécu leur première rentrée scolaire? Se sentaient-elles suffisamment préparées pour cette importante étape? D’une seule voix, elles observent que la HEP les a très bien formées au niveau de la pratique réflexive. Elles ont appris à prendre du recul pour ne pas se noyer dans l’école, ce qui leur semble essentiel de façon à limiter le stress professionnel. Elles ont par ailleurs beaucoup apprécié les nombreux stages pratiques dans les classes et pensent que c’est là 2P. 1en le principal atout de e, ès à Savi uis enseigne Valérie Dub la HEP par rapport à
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la formation qui était dispensée autrefois à l’Ecole normale. Toutes trois s’estiment bien outillées pour trouver de l’aide, soit en consultant des documents, soit auprès de personnes ressources. A la HEP, Valérie Dubuis a l’impression d’avoir un peu touché à tout sans devenir une pro de rien, ce qui lui permet cependant de savoir où trouver les réponses à ses interrogations et d’aller plus loin dans la connaissance de manière autonome. Comme le note Nadine Roh, «cette stratégie visant à l’autonomie était voulue, car les profs n’avaient pas envie de donner des outils, mais préféraient doter les étudiants de moyens pour apprendre à chercher et à construire par eux-mêmes». Cette stratégie a été finalement appréciée même si au début elles n’arrivaient pas à comprendre les enseignants qui leur répétaient sans cesse n’être point des «marchands de méthodologie». Valérie Dubuis et Nadine Roh, qui ont décidé d’enseigner dans les degrés élémentaires, regrettent cependant vivement de n’avoir de ce fait pas approché concrètement les méthodes d’apprentissage de la lecture. Pour elles, le statut particulier de l’apprentissage de la lecture aurait mérité une exception. Si toutes trois sont globalement satisfaites de la formation reçue à la HEP, elles soulignent les mêmes faiblesses de la jeune école. Les semestres passés dans l’autre région n’ont pas toujours été suffisamment profitables, non pas tellement pour des questions de langue comme on pourrait le penser a priori, mais surtout parce que l’enseignement sur les deux sites n’est pas suffisamment harmonisé. Pour elles, il s’agirait d’imaginer une meilleure coordination entre les formateurs de Saint-Maurice et de Brigue. Valérie Dubuis et Nadine Roh considèrent avoir eu la chance de n’avoir pas suivi les mêmes semestres à Brigue, ce qui leur permet aujourd’hui de se compléter l’une l’autre. Et Valé-
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rie Dubuis de résumer: «Nadine a de bonnes connaissances en gestion du climat de classe, tandis que moi j’ai un avantage concernant
duo enseigne en Nadine Roh, s. ui ub D avec Valérie
la didactique des maths parce que j’ai suivi le cours à St-Maurice…». Sabrina Gurtner constate également ce manque d’harmonisation de la formation au sein de la HEP, entre les deux sites: «Certains cours étaient totalement différents à StMaurice ou à Brigue, ce qui n’est pas logique.» Ensemble elles insistent sur la nécessité d’un contenu de formation identique pour valoriser l’option bilingue de l’école. Elles estiment que se limiter uniquement à des objectifs finaux identiques est trop flou pour obliger véritablement à l’établissement de contenus communs dans les cours. Elles pensent que chaque formateur devrait au moins tenir compte des moyens d’enseignement utilisés dans l’autre région linguistique dans la préparation de ses cours, de façon à éviter les lacunes méthodologiques chez les étudiants. Pour exemple, Nadine Roh connaît les moyens de maths du Haut-Valais alors qu’elle enseigne dans une classe francophone et à
l’inverse Sabrina Gurtner, qui a utilisé les manuels francophones lors de ses stages, a été un peu déconcertée par les ouvrages utilisés en classe allemande. «Les enseignants de la HEP devraient faire preuve de la même ouverture à l’autre culture que celle qu’ils demandent à leurs étudiants», commente Valérie Dubuis. «Autrement ils doivent raccourcir la longueur de l’échange dans l’autre région linguistique», renchérit Nadine Roh. Fort heureusement, elles rappellent que ces lacunes ne leur semblent pas insurmontables, du fait qu’elles ont appris à chercher les informations manquantes. Par rapport à la formation reçue à la HEP, Valérie Dubuis déplore n’avoir pas été préparée à l’établissement des plans horaires. Sabrina Gurtner va dans le même sens: «Ce qui me pose le plus problème, c’est la planification annuelle.» Et Nadine Roh de préciser: «A la HEP, les lacunes concernent surtout des aspects pratiques qui ne touchent pas directement le moment d’enseignement, mais la gestion des tâches hors de la classe.»
Un début agréable malgré quelques difficultés Pour commencer leur métier, elles estiment toutes trois avoir de la chance. Valérie Dubuis et Nadine Roh disent même avoir la crème des crèmes des élèves, avec de plus un petit effectif de 15 élèves. Le contact avec les parents a été agréable et l’intégration au sein de l’équipe enseignante idéale. Elles se sentent bien épaulées dans le centre scolaire où elles travaillent, avec en particulier une collègue expérimentée ayant les mêmes degrés qu’elles et répondant volontiers à leurs questions. En somme des conditions rêvées pour débuter. Sabrina Gurtner a pour sa part été surprise positivement, car elle s’attendait à davantage de réticences à son égard alors que l’accueil au sein
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cile, cependant, après seulement quelques semaines, elle se rend compte que certains apprentissages, en particulier en mathématiques, posent plus de difficultés que prévu et qu’elle peine un peu à différencier.
ne en classe tner enseig Sabrina Gur , Sion en 4P. allemande à
de l’école allemande sédunoise a été très chaleureux. Les élèves de sa classe sont motivés et participatifs, ce qui la réjouit. Elles savent bien évidemment qu’elles sont et seront soumises à la comparaison sur le suivi du programme, mais trouvent cette forme de «mise à l’épreuve» naturelle. Et elles-mêmes ont également peur de ne pas arriver à tenir le programme. Valérie Dubuis et Nadine Roh se basent sur un programme déjà établi, ce qui leur permet d’avoir une estimation assez juste des temps d’apprentissage, mais elles pensent que si elles avaient dû le construire ellesmêmes, elles auraient été bien démunies. Pour Sabrina Gurtner, le construire ne lui a pas semblé diffi-
Titre de leur mémoire de fin d’études Valérie Dubuis: L’influence des gestes, paroles et attitudes des enseignants sur le rapport des élèves à l’éducation. Sabrina Gurtner: La promotion de la lecture-plaisir. Nadine Roh: Les rituels d’accueil et leur impact sur le développement de la confiance en soi.
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Comment perçoivent-elles de manière générale l’école valaisanne? Ce qui frappe Valérie Dubuis, c’est l’attitude un peu désabusée de certains enseignants face à leur métier, car, à ses yeux, il est important de conserver la passion du métier et l’envie d’innover. Nadine Roh trouve pour sa part regrettable que l’on demande trop souvent aux élèves d’aller au-delà du programme et a apprécié l’attitude d’un enseignant chevronné invitant ses collègues à lever le pied pour viser davantage au plaisir d’apprendre. Valérie Dubuis partage aussi cet avis, jugeant qu’il vaut mieux consolider les apprentissages en suivant le rythme des enfants pour qu’ils arrivent en classe avec le sourire et la curiosité d’apprendre. A terme, elles sont convaincues que c’est un choix gagnant. Sabrina Gurtner trouve elle que le programme prévu est déjà trop chargé, mais comme le rappellent ses deux collègues, celui-ci n’est pas le même dans les deux régions linguistiques du canton. Dans l’idéal, Nadine Roh souhaiterait aussi un enseignement plus transversal, considérant néanmoins que c’est à l’enseignant de s’en charger. Convaincue par l’interdisciplinarité, elle avoue cependant n’avoir pas eu pour l’instant le temps d’y penser, ayant déjà bien assez à faire avec tout le reste. Ce premier bilan fait par nos trois jeunes enseignantes sera-t-il le même en fin d’année scolaire? Nous les rencontrerons à nouveau d’ici fin juin pour voir si leurs impressions premières se confirment ou non. Profitons de cette rencontre pour souhaiter à tous les nouveaux enseignants une longue et heureuse carrière. Propos recueillis par Nadia Revaz
En raccourci L’enfant endeuillé
Atelier Coquillage Le prochain Atelier Coquillage pour les enfants endeuillés aura lieu les mercredis 27 octobre, 3, 10, 17 et 24 novembre de 14 à 16 h. A signaler également qu’un cours de formation continue (cours 1.15, www.hepvs.ch) est organisé autour de quelques expériences d’accompagnement de l’enfant face à la maladie et au deuil, dont les Pinceaux magiques et les ateliers Coquillage. Formation et orientation
Création d’un centre suisse de services Fin janvier 2004, le comité de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) a avalisé la mise en place d’une organisation de projet pour la création d’un Centre suisse de services pour la formation professionnelle et l’orientation scolaire et professionnelle. Ce centre fournira des prestations de services dans les domaines de l’information/publication, des examens et de la formation continue. Il permettra ainsi de regrouper ces services – actuellement offerts par divers organismes et institutions – et de clarifier les interfaces. La CIIP, au travers de son Centre de production documentaire OSP, est associée à chaque étape de ce projet, dont l’aboutissement est prévu en juin 2005. Education CH
Bulletin Au sommaire du dernier bulletin de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), le projet Harmos et la révision des articles constitutionnels sur l’éducation. www.ides.ch > Services en ligne > Bulletins CDIP.
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L es défis de la HEP-Vs
Du côté
de la HEP-Vs
pour 2004-2005 Pour sa 4e rentrée, la Haute Ecole pédagogique valaisanne a accueilli 89 nouveaux étudiants, dont 22 garçons, soit une nette augmentation de la proportion masculine par rapport aux années précédentes. Au total, ce sont 228 étudiants qui fréquentent actuellement la HEP-Vs pour accéder au titre d’enseignant aux degrés préscolaire et primaire. La reconnaissance suisse et européenne des titres délivrés (cf. Résonances, n° de septembre) rend l’école attractive au-delà des frontières cantonales, ce qui est réjouissant. A noter également que les premiers étudiants sortis de la HEP-Vs ont presque tous trouvé du travail à l’intérieur ou à l’extérieur du canton, soit à plein temps, soit à temps partiel ou encore dans le cadre de remplacements de longue durée. Avec cette 4e rentrée, la HEP-Vs de St-Maurice a en parallèle démarré une formation destinée aux licenciés universitaires désirant enseigner au secondaire I ou II et devant compléter leur cursus en pédagogie et didactique. Le DECS a par ailleurs confié à la HEP-Vs le mandat d’offrir un complément de formation aux maîtresses enfantines désirant enseigner en 1re et 2e primaire. La formation de nouveaux praticiens-formateurs se poursuit également afin d’assurer un meilleur roulement au niveau des stages, sachant que les PF jouent un rôle essentiel dans la formation pratique des futurs enseignants. Avec l’entrée dans la profession de la première volée d’étudiants, c’est l’occasion de procéder aux premiers réajustements de la jeune école. Fabio Di Giacomo, nommé directeur
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Fabio Di Giacomo, directeur adjoint ad interim.
adjoint ad interim sur le site de StMaurice en remplacement de Danièle Périsset Bagnoud (cf. Résonances, n° de juin), nous parle des chantiers qui attendent la HEP-Vs cette année et au-delà, en particulier au niveau de la formation initiale et de la recherche, puisque ce sont les dossiers dont il s’occupe principalement. Fabio Di Giacomo, quels sont aujourd’hui les principaux défis de la HEP-Vs? Il s’agit de consolider les bases mises en place tout en s’affirmant comme une école pour l’ensemble des enseignants valaisans et non pas seulement en charge de la formation initiale. De manière relativement sereine, puisque nous avons obtenu la reconnaissance fédérale et que les formateurs peuvent pour la première fois cette année consolider leurs cours, nous devons maintenant évaluer ce qui a été fait jusqu’à présent et pointer toute une série de points faibles qui ne sont pas forcément observables dans le cadre d’une expertise externe. Nous devons, entre autres, rediscuter du rôle du mentor, nous interroger sur la place de la di-
dactique dans la formation des enseignants, sur les contenus des cours et les liens avec les stages, ainsi que sur les stages eux-mêmes pour améliorer la progression de l’autonomie des étudiants en formation. La coordination des échanges sur les deux sites doit par ailleurs être renforcée tout en respectant la diversité culturelle. Nous devons réfléchir aux moyens à utiliser pour enseigner dans une classe mixte et aux stratégies pour conserver la motivation des étudiants lors des échanges inter-sites tout en atteignant les objectifs au niveau des compétences professionnelles. Une vaste enquête a démarré pour évaluer la formation initiale, ce qui montre que la HEP est prête à se remettre en question afin de mieux répondre aux besoins des enseignants sur le terrain. Dans le cadre de cette étude, anciens étudiants, enseignants, praticiens-formateurs, inspecteurs et autres acteurs de l’école valaisanne seront interrogés. Pensez-vous qu’au sortir de la HEP on peut être totalement prêt à enseigner? Notre but est de donner aux étudiants les bases minimales du métier, cependant nous n’avons jamais prétendu les rendre optimaux dans tous les domaines en seulement trois ans de formation. C’est du reste là que l’école, avec son volet de formation continue, prend toute sa cohérence. Au cours de la formation initiale, nous apportons aux futurs enseignants les moyens nécessaires pour
Dans le prochain numéro, la Direction présentera les grands axes de travail de la HEP pour l’avenir.
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démarrer dans la profession et analyser leur pratique, d’où notre insistance sur la dimension pratique réflexive, afin de leur permettre de pointer leurs manques pour ensuite continuer à se former en fonction de leurs attentes spécifiques. La HEP-Vs s’occupe aussi de recherche: c’est du reste une obligation pour être reconnu Haute Ecole. Comment travaillez-vous dans ce domaine et sur quels objets? Les recherches auxquelles nous participons sont orientées vers le terrain et l’observation de classe. Nous ne faisons pas de la recherche fondamentale car nous n’en avons pas les compétences, mais nous servons à relier la théorie à la pratique. C’est pourquoi nous travaillons dans le cadre d’équipes de chercheurs expérimentés et non en solitaire à la HEP. Nous avons des collaborations avec différentes universités, avec les autres HEP ou encore avec l’IRDP sur le plan romand. En ce moment, des enseignants-chercheurs de notre école participent à des recherches sur la didactique du français, sur la didactique des sciences sociales, sur le bilinguisme ou sur la formation des maîtres. Nous ne faisons pas de la recherche pour faire de la recherche, mais parce qu’elle amène un plus à la formation initiale et permet d’alimenter les sujets de mémoire des étudiants. Propos recueillis par Nadia Revaz
Nouveaux enseignants à la HEP-Vs Marie Anne Broyon En possession d’une licence en sciences de l’éducation option «recherche» et d’un diplôme supérieur en sciences de l’éducation option «processus d’apprentissage et d’enseignement en contexte», Marie Anne Broyon travaille depuis octobre 2000 à l’Unité politique, économie, gestion et éducation comparée de la FPSE (Université de Genève) comme assistante de recherche et d’enseignement. Dans le cadre de cette fonction, elle suit les travaux des étudiants du 1er au 3e cycle, coanime les cours d’économie de l’éducation et d’éducation comparée et encadre des groupes d’étudiants sur des projets de recherche en lien avec les journées d’étude de l’Unité sur des thèmes comme l’éducation à distance, efficience, équité, efficacité (axe Nord-Sud), la décentralisation des politiques éducatives et la nouvelle gestion des établissements scolaires. Dirigée par le professeur Siegfried Hanhart, elle a aussi collaboré activement à une recherche mandatée par la CORECHED sur l’Analyse des dépenses pour la recherche en éducation en Suisse. Elle prépare actuellement une thèse de doctorat liée à ce projet dont le thème est Métacognition et développement de l’orientation spatiale: une étude comparative des stratégies d’enseignement et des stratégies d’apprentissage dans les écoles sanskri-
tes et les écoles de type occidental à Bénarès (Inde). Son mandat à la HEP-Vs porte sur l’enseignement de deux thèmes: les aspects politiques et économiques de l’éducation et de l’école en tant qu’organisation apprenante. S’ajoute également un engagement dans le processus de qualité de la HEP-Vs. Nicole Giroud Nicole Giroud est originaire de Martigny où elle a suivi sa scolarité. Elle poursuit des études universitaires à Fribourg en faculté de théologie. Dans le cadre de ses études et tout en s’engageant dans le domaine de l’humanitaire, elle séjourne alors deux ans en Amérique latine. Après avoir achevé son doctorat, elle dirige durant deux ans un Institut de formation d’adultes destiné aux laïcs souhaitant devenir professionnels au sein de l’Eglise catholique tout en conservant un poste d’assistante-docteure à la faculté de théologie. Elle a encore enseigné soit la catéchèse, soit l’enseignement religieux à des enfants, à des adolescents et à des adultes. Elle partage actuellement son temps entre l’enseignement à la Faculté de théologie, y étant entre autres inscrite dans le programme de post diplôme de didactique, et son engagement à la HEP-Vs où elle assure l’enseignement de la didactique de l’enseignement religieux.
La HEP-Vs (sites de St-Maurice et de Brigue) en quelques chiffres Diplômes délivrés en août 2004 ………………………………………………………………………………………………………… 53 - Site de St-Maurice …………………………………………………………………………………………………… 36 - Site de Brigue ………………………………………………………………………………………………………… 17 Admissions à la rentrée 2004-2005 …………………………………………………………………………………………………… 89 - Admissions site de St-Maurice (17 garçons) ……………………………………………………………………… 71 - Admissions site de Brigue (5 garçons) …………………………………………………………………………… 18 Nombre total d’étudiants en formation initiale …………………………………………………………………………………… 228 Nombre d’étudiants en possession d’une licence universitaire et en formation pédagogique et didactique pour enseigner au secondaire 1 ou 2 (site de St-Maurice uniquement) …………………………………………… 22 Nombre de maîtresses enfantines en formation pour obtenir le droit d’enseigner en 1re et 2e primaire ………………… 45 Nombre de praticiens-formateurs (enseignants responsables de la formation pratique des étudiants de la HEP-Vs) … 234 Nombre d’enseignants ayant fréquenté un cours de formation continue en 2003-2004 ………………………………… 2750
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Orchestration de l’opération La journée a été lancée par PierreAndré Pochon, un habitant de Vérossaz. Animé d’une passion pour la nature, ce maître-mécanicien se met à la disposition des classes du village depuis plusieurs années. Après avoir proposé une journée pour baguer les oiseaux à Jaman et un minicamp à Aletsch, il a eu l’idée d’entreprendre quelque chose dans sa commune. Les enseignants Ludovic Germanier et Patrick Bourgeois se sont déclarés partants. Quelques bénévoles et quelques sponsors locaux se sont joints à l’opération. Un
secteur de rivière a été attribué à chaque groupe d’enfants accompagné d’un adulte. Et le tour était joué!
Buts pédagogiques Pour l’enseignant Ludovic Germanier la journée avait différents buts. Tout d’abord, la sortie permettait de souder la classe, comme il aime le faire en début d’année. C’était aussi l’occasion de débuter une activité d’Environnement de manière très concrète. En effet, les élèves ont pu porter un autre regard sur leur rivière et se sont
175 ans du Musée d’Histoire naturelle Samedi 13 novembre – aula du collège de la Planta 9 h 15: Accueil, P. Dayer et A. Cotti 9 h 45: Historique du MHN (1929-2004), J.-C. Praz 10 h 15: Collection de minéralogie, S. Ansermet 11 h 15: De la curiosité et la collecte de la nature à sa compréhension et sa protection. Prof. M. Van Praet Repas: inscription auprès de Mme Fumeaux, accueil du Musée, 027 606 47 30 15 h 00: Conservation de la biodiversité: stratégie de la Confédération, W. Geiger 15 h 30: Musées scientifiques: vulgarisation et opinion, Prof. F. Panese 16 h 00: Donogo-tonka, l’institution rêvée, P. Dayer et A. Cotti 16 h 30: Forum de discussion: le MHN dans le futur paysage muséal valaisan, M.-C. Morand et J.-C. Praz, animé par N. Michlig
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Samuel Fierz
laissé surprendre par cet environnement pourtant si familier. L’action permettait également de développer un comportement «citoyen»: prise de conscience, responsabilisation, discussions en famille, etc. De ce point de vue, la démarche entreprise par les élèves a connu un écho positif auprès de la population.
J.-C. Abbet
Une journée les pieds dans l’eau! Le 7 septembre, 44 élèves des classes 5-6P de Vérossaz et de Massongex ont parcouru leur rivière – la Rogneuse – pour la débarrasser de ses déchets. Résultat: un impressionnant amoncellement de plastiques, bidons, vieux outils, déchets de boucherie avec en prime une brosse à dents et un fer à repasser!
i r o nn e m e n t
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N ettoyage d’une rivière
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Par ailleurs, Ludovic Germanier a été très impressionné par la motivation des élèves. A peine la pause du matin commencée, les élèves de son groupe voulaient déjà repartir au travail. Et au terme de la journée, plusieurs ont regretté que le repas de midi ait été si long! Evidemment, certains sont rentrés chez eux mouillés et un peu sales, mais aucun ne s’en trouvait mal.
Exposition à découvrir L’opération ne s’arrête pas là. Les élèves vont prochainement préparer une exposition mettant en scène les détritus trouvés. Pour l’enseignant, c’est une occasion de travailler à la fois le français (expression écrite), la science (cycle des déchets, biotope rivière) et les ACM (réalisation de maquettes ou d’objets fantaisistes confectionnés à partir des déchets). L’expo sera présentée dans le cadre de la Fête des artisans, les 22 et 23 octobre prochains à Vérossaz. Elle sera ensuite aménagée à Massongex. Par la suite, Pierre-André Pochon compte aussi préparer des panneaux à placer le long de la rivière. Pour tout renseignement: PierreAndré Pochon, 078 801 76 59.
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BEL
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Z oom sur le Bureau
des échanges linguistiques Il est ouvert - le lundi et le mercredi de 14 h à 18 h - le mardi, jeudi et vendredi de 8 h à 12 h
Echanges individuels d’élèves pour les 5-6P un échange de courte durée dans le Haut-Valais, en Suisse allemande et en Allemagne
Voici nos adresses le bureau: avenue de la Gare 44 1950 Sion tél.: 027 606 41 30 fax: 027 606 41 34
pour le Secondaire I une année entre le Valais francophone et le Valais germanophone (9e ou 10e année) un échange de courte durée dans le Haut-Valais, en Suisse allemande et en Allemagne pour le Secondaire II une année entre le Valais francophone et le Valais germanophone
Echange linguistique: le BEL recherche un accompagnateur Occasion de parfaire vos connaissances linguistiques, le BEL recherche une accompagnatrice ou un accompagnateur pour une vingtaine de jeunes étudiant-e-s valaisan-ne-s qui partent en échange linguistique à Lauda dans le Bade-Wurtemberg du samedi 25 ou dimanche 26 juin au samedi 9 ou dimanche 10 juillet 2005. L’accompagnateur devra assurer une certaine présence, organiser une ou deux excursions pendant le temps libre, mais ce sera aussi l’occasion s’il le souhaite de fréquenter des cours. Pour tous renseignements s’adresser au BEL, tél. 027 606 41 30.
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un échange de moyenne durée en Allemagne, Suisse allemande et en Italie un échange de courte durée en Suisse allemande, en Allemagne, en Italie et en Angleterre
Echanges de classes ou de groupes pour tous les degrés d’enseignement recherche de partenaires conseils et aides aux maîtres possibilité d’aide au financement de projets
Et encore... Conseils et informations concernant les séjours linguistiques Conseils pour les échanges de professeurs Séances d’informations pour les parents et pour les élèves
Notre bureau Le bureau des échanges linguistiques dépend du Département de l’éducation, de la culture et du sport de l’Etat du Valais. Il est à disposition des écoles, des élèves et de leur famille.
le courrier: Bureau des échanges linguistiques Planta 3, 1950 Sion e-mail:
echanges.vs@bluewin.ch Corinne Barras et Sandra Schneider
Journal CREOLE Le cercle de réalisation et de recherche pour l’éveil au langage et l’ouverture aux langues à l’école (CREOLE) a sorti un numéro exceptionnel de 36 pages autour des espaces de lecture plurilingues. Le numéro est assorti d’un encart didactique sur le thème «Un espace de lecture interculturel et plurilingue dans la classe». Adresse de contact: CREOLE, Faculté de psychologie et de sciences de l’éducation, Université de Genève, tél. 022 379 91 99. Valerie.Hutter@pse.unige.ch.
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L iens avec
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Echange de Jeunes Nouveautés: EchangePLUS A partir de l’année scolaire 2004/05, une contribution de la Fondation Oertli permettra au centre ch Echange de Jeunes d’apporter un soutien financier également aux activités visant à préparer l’échange de classes. Les écoles de tous niveaux souhaitant organiser un échange avec des écoles partenaires suisses d’une région linguistique différente peuvent s’inscrire. Le soutien financier devrait donner la possibilité aux écoles de préparer de manière approfondie les rencontres d’élèves. Les inscriptions peuvent être déposées en tout temps, et les informations et documents d’inscription téléchargés à l’adresse: www.echanges.ch/ echangeplus/index.fr.html.
Bonus d’échange Pro Patria Les projets d’échange entre les régions linguistiques suisses des niveaux primaires et secondaires I seront soutenus financièrement également l’année prochaine. Vous pouvez télécharger des informations détaillées et les formulaires d’inscription ad hoc à l’adresse: www.echanges.ch/pro-patria-projekt /index.fr.html.
Programme d’échanges Suisse – Allemagne: «Von der Nordsee aufs Matterhorn» Ce projet conjoint de «Présence Suisse», de «Suisse Tourisme» et de l’Ambassade de Suisse en Allemagne s’adresse aux classes de gymnasiens âgés de 15 à 19 ans. Il se base sur une collaboration étroite avec les autorités allemandes de
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www.echanges.ch
l’instruction publique et est réalisé en association avec la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) et les responsables cantonaux par le Centre suisse de coordination et d’information en matière d’échanges d’élèves, apprentis et enseignants Echange de Jeunes. Vous cherchez des idées pour mettre sur pied un projet d’échange attractif? Nous offrons un soutien professionnel pour bien organiser la visite d’une classe allemande en Suisse et rendre l’échange vraiment intéressant.
Vous cherchez des fonds pour concrétiser un échange? Nous offrons un soutien financier apporté par «Présence Suisse» et «Suisse Tourisme» d’un montant maximal de 3000 francs pour la rencontre en Suisse. Cette contribution sera versée à l’école partenaire allemande. Annoncez-vous auprès de: austausc@echanges.ch.
Echange de professeurs Le centre Echange de Jeunes offre un programme d’échange aux professeurs qui souhaitent échanger leur poste et logement pour une année avec un enseignant étranger ou suisse. Destinations possibles: EtatsUnis, Australie, Allemagne, Canada, Suisse; autres pays sur demande. Vous trouvez également d’autres informations sur des échanges de professeurs de courte durée à l’adresse: www.echanges.ch/austauschvon-lehrpersonen/index.fr.html.
Conférence-débat Apprentissage d’une langue et interaction verbale. Dates: Lieu: Horaire:
mercredi 27 octobre 2004 Sion, Aula FXB, Haute Ecole pédagogique du Valais. 16 h 30 - 18 h 30
Conférencière: Mme Marinette Matthey, linguiste, chargée de cours à l’Université de Neuchâtel, professeure associée à l’Université de Lyon. Programme: Ses travaux de recherche et son enseignement l’ont conduite à explorer différents domaines en sciences du langage, telle l’acquisition des langues secondes, la socio-linguistique des contacts de langues et les représentations sociales du langage, notamment du bilinguisme. Destinataires: Tous les degrés d’enseignement (primaire, CO et SII).
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N ouveau plan d’études
ACM
pour les Arts visuels Pour faire suite à l’introduction des nouvelles grilles horaires (primaire et CO), la Commission de branches Arts et Artisanat a été chargée, par le Service de l’enseignement, de proposer un plan d’études (PE) en Arts
visuels (AV) pour l’ensemble de la scolarité obligatoire (incluant également des propositions pour l’école enfantine), en accord avec les orientations romandes actuelles. Comme annoncé, ce plan d’études sera officialisé pour la prochaine année scolaire (05/06). Sous l’appellation Arts visuels, nous regroupons les sous-disciplines Dessin et Peinture. La commission de rédaction de ce PE, composée d’enseignants des degrés enfantin, primaire et du CO, de généralistes, de spécialistes ACM et
Sur rendez-vous Cette année aucune permanence n’est prévue dans le cadre de l’animation ACM – AV. Par contre je vous rencontrerai volontiers sur rendez-vous dans les locaux du Centre de documentation de St-Maurice (ex-ODIS), du Centre de documentation de Sion (exORDP), dans mon bureau ou dans votre centre scolaire. Sandra Coppey Grange
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Arts visuels et de représentants du Département, a conçu une présentation ayant les caractéristiques suivantes: le PE recouvre l’ensemble de la scolarité obligatoire en fixant des objectifs et compétences attendues à 3 moments: au terme de la 2P, de la 6P et du CO; quatre domaines principaux des Arts visuels sont définis et explorés: Expression, Perception, Technique et Culture; un inventaire des contenus, à savoir la matière qui doit être présentée par l’enseignant à sa classe; en parallèle, les objectifs pour l’élève, formulés en terme de compétences;
préparation simple et efficace, ces séquences ont été élaborées par des enseignants à partir de leur pratique. Dans le cadre du cours de formation continue «L’heure hebdomadaire de dessin» les participants, enseignants du primaire, travaillent sur cette grille. Leurs productions serviront à alimenter ce que nous souhaiterions être une véritable banque de données, disponible dans le courant de cette année scolaire sur le site de l’animation.
Pour plus d’informations
l’écriture de ce PE permet une lecture verticale des apprentissages et garantit ainsi, dans une certaine mesure, la verticalité des compétences visées; des exemples concrets offrent des suggestions de travail; un glossaire rappelle les notions et les contenus essentiels en lien avec la discipline; une bibliographie.
En construction! Pour exemplifier ce document officiel, plusieurs séquences seront à disposition. Inscrites dans une grille de
Je me tiens à la disposition de toute personne qui souhaiterait recevoir de plus amples informations et explications sur ce sujet. De plus, si certains centres scolaires souhaitent expérimenter cette proposition de plan d’études dans une pratique régulière avec leurs classes durant cette année scolaire, je suis à leur disposition pour les accompagner dans cette démarche. Sandra Coppey Grange Animatrice ACM - AV Bâtiment St-Augustin - HEP-Vs 1890 St-Maurice Tél. 024 485 40 82 - 078 729 06 16 sandra.coppey@hepvs.ch
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Afin d’assurer que chaque objectif soit visité au moins une fois dans l’année, nous travaillons à l’élaboration d’une grille de synthèse qui facilitera sans doute le travail de l’enseignant.
En raccourci Infos pour la jeunesse
Portail européen Le portail européen de la jeunesse est un nouvel outil proposant des informations, des actualités et des discussions sur des thèmes européens intéressant les jeunes. Ce portail est divisé en cinq domaines principaux: 1) Education - Indications utiles sur les possibilités d’étudier à des niveaux variés; 2) Emploi - Informations sur les stages, conseils pour la recherche d’un emploi; 3) Volontariat/Echanges - Informations sur la façon d’acquérir de nouvelles compétences en aidant les autres; 4) Vos droits - Informations sur les droits des citoyens européens, protégés par la Charte des droits fondamentaux, en tant que consommateur, immigrant ou membre d’une famille et 5) Les portails pour les jeunes - Liens avec de nombreuses sources d’informations nationales. www.educa.ch/dyn/9.asp?url=113092.htm www.jeco.ch
Fichiers d’actualité Votre avis nous intéresse! Cette proposition de plan d’études en Arts visuels est en consultation et à disposition durant l’année scolaire 2004/2005 sur le site officiel de l’Etat du Valais, Département de l’éducation de la culture et du sport, service de l’enseignement (www.vs.ch/enseignement) Vos remarques, propositions afin d’améliorer ce document et en faire un véritable outil au service de l’enseignant sont les bienvenues auprès des animateurs de la discipline ou par la Commission de branches Arts et Artisanat. Eric Berthod, Sandra Coppey Grange
Jeunesse et économie édite des fichiers d’actualité (fichier A4, recto-verso) traitant un sujet d’actualité, avec exercices pour la classe, bibliographie et liens Internet. Depuis peu, ils sont également disponibles au format pdf (www.jeco.ch). Le dernier numéro de ces actualités économiques aborde la question du développement durable. «Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins», telle reste la définition du développement durable esquissée en 1987 par Madame Brundtland devant les Nations Unies. Depuis le sommet de la Terre de 1992, la prise de conscience des maux qui guettent notre environnement a progressé. Une autre sphère du développement durable, celle de l’entreprise, est désormais tenue de s’impliquer dans cette problématique d’avenir à travers son comportement industriel, social et environnemental.
S emaine romande de la lecture: conférence le 18 novembre Le Syndicat des enseignants romands (SER) organise du 15 au 19 novembre 2004 une semaine de la lecture destinée à toutes les écoles romandes. Cette manifestation est soutenue par la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP). L’objectif du groupe de travail est de trouver des impulsions pour des idées d’activités, pour proposer des adresses de sites, des références d’ouvrages utiles aux enseignants, etc. Sur le site du SER (www.le-ser.ch), vous trouverez également le catalogue réalisé pour la Semaine vaudoise de la lecture avec 140 pages de propositions d’activité. Tristan Mottet, enseignant au CO de Troistorrents et responsable
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de ce projet, insiste sur le fait que cette initiative concerne tous les degrés de la scolarité obligatoire et toutes les disciplines. Pour lui, l’objectif principal de cette semaine est d’amorcer une réflexion sur la lecture. Dans le cadre de cette semaine romande de la lecture, Bernard Friot, auteur de livres pour la jeunesse, et Léo Barblan, psychologue et logopédiste à Genève, donneront des conférences en Suisse romande sur le thème «La lecture, n’en faisons pas un problème». Les enseignants valaisans pourront entendre les propos de Léo Barblan le jeudi 18 novembre 2004 au CO de Ste-Marie à Martigny. www.le-ser.ch/ser/even/sem_lect_menu.html
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Série de présentation de logiciels A défaut d’être un moyen d’enseignement officiel1, les logiciels éducatifs représentent cependant une aide efficace lorsqu’ils sont utilisés à bon escient. Ils représentent d’ailleurs une part importante des genres d’utilisation des ICT en classe. Il n’est pas facile, dans la jungle des logiciels vendus actuellement dans le commerce, de trouver la perle rare qui correspond aux besoins d’un enseignant, au moment voulu et avec le matériel informatique disponible. Afin de répondre à une demande souvent exprimée, les conseillers multimédias commencent, dans ce numéro de Résonances, une série de présentations de logiciels qui ont été expérimentés et appréciés en fonction de leurs spécificités décrites selon le schéma ci-dessous. Ces logiciels couvrent souvent plusieurs années d’enseignement et concernent la scolarité obligatoire. Vos suggestions de présentations d’autres logiciels sont les bienvenues à l’adresse: serge.rappaz@hepvs.ch Serge Rappaz ICT - Valais romand
Declic32: logiciel de constructions géométriques Titre: Declic32 Auteur: Emmanuel Ostenne Type de logiciel: Gratuiciel Prix - licence: 0.- CHF Public: Fin de primaire, sec I et II Branche-sujet(s): Mathématiques: propriétés de figures et de constructions géométriques Résumé du contenu: Ce logiciel autorise la construction à la souris de toute figure produite à la règle et au compas et bien plus aussi, dans l’esprit de programmes alternatifs tels Cabri Géomètre (http: //www.cabri.com/fr/) et Chamois (http://www.chez.com/bourit/) mais ces derniers sont des logiciels payants. Les éléments de base sont le point, la droite et le cercle. Les éléments de ces constructions peuvent être «déplacés» tout en gardant leurs propriétés; l’animation des figures autorise une géométrie plus dynamique, plus visuelle et plus compréhensible.
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Ouverture du logiciel: Il autorise l’insertion de constructions géométriques dans les documents d’autres logiciels (traitement de texte par exemple) par un simple Copier/ Coller ou par une insertion d’image. L’association avec une applet java JavaSketPad (c) de Key Curriculum Press permet la conversion des figures de Déclic en pages HTML avec des figures dynamiques (animées à la souris). Points positifs: Prix Simplicité d’installation et d’utilisation Aspect dynamique des constructions par rapport à des figures figées sur un tableau noir ou sur transparent Richesse des possibilités de construction et d’exportation Macros constructions Visualisation de l’historique (étapes) de la construction
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I CT et logiciels éducatifs
ICT
Enoncé d’une construction Personnalisation des menus et boutons de construction visibles Nombreuses constructions disponibles sur Internet, par exemple celles de nos collègues du primaire de Haute-Savoie, http:// www.ecvernaz.edres74.ac-grenoble.fr/declic32.htm Disponible aussi pour Linux Et bien d’autres … Points faibles: Pour son prix, aucun Téléchargement: http://emmanuel.ostenne.free.fr/ Ce programme est un logiciel interactif pour l’apprentissage de la géométrie. Il fait partie de la famille des logiciels de géométrie dynamique; ces logiciels, permettent de déformer des figures tout en respectant leurs propriétés (ainsi, un parallélogramme que l’on déforme en tirant sur un sommet se transforme en un nouveau parallélogramme et ne devient pas un quadrilatère quelconque). On peut poser des objets, les nommer, mesurer des segments et des angles, et à partir de ces éléments
Résonances - Octobre 2004
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Certains problèmes de transfert vers d’anciennes version de StarOffice Téléchargement: http: //mathocollege.free.fr/ index.html
des angles. de régler le style, l’épaisseur et la couleur des traits. de travailler sur du papier quadrillé, pointé rectangle ou triangle. de zoomer. d’insérer du texte orientable. d’exporter une figure, ou une partie de figure, dans une autre application, via le presse-papier (Copier/Coller). Cette exportation se fait au format vectoriel en taille réelle.
EUCLID’ n’est pas un logiciel de géométrie comme il en existe d’autres (CABRI, DECLIC32, GEOPLAN...), où l’on manipule des objets géométriques, mais un logiciel de dessin géométrique. de base, construire toutes les figures de la géométrie plane. On peut à tout moment les modifier et les transformer. A travers la manipulation dynamique des éléments, on peut mieux en comprendre les propriétés géométriques. Cet outil peut être utilisé de manière individuelle ou collective, dans des activités de découverte, d’approfondissement ou de remédiation.
EUCLID’ permet entre autres: de tracer des segments facilement prolongeables. des parallèles et des perpendiculaires. des cercles, ellipses, arcs de cercles et arcs elliptiques modifiables à volonté.
Jean-Marie Paccolat, conseiller multimédia.
Note 1
Un CD-ROM 1P – 4P de maths ainsi que quelques petits logiciels fabriqués «maison» correspondent aux programmes romands.
En raccourci Soutien pédagogique
Euclid’: logiciel de dessin géométrique Titre: Euclid’ Auteur: Laurent Pecqueux Type de logiciel: Gratuiciel Prix - licence: 0.Public: Primaire, sec I et II Branche-sujet(s): Mathématiques: dessin de figures géométriques Résumé du contenu: Logiciel de dessin géométrique Ouverture du logiciel: Il autorise l’insertion de constructions géométriques dans les documents d’autres logiciels (traitement de texte par exemple) par un simple Copier/Coller ou par une insertion d’image. Points positifs: Création en taille réelle de figures géométriques Exportation simple par le pressepapier Site proposant d’autres activités géométriques de découverte et de manipulation en ligne Points faibles: Utilisation nécessitant une prise en main
( Résonances - Octobre 2004
Rencontre du Réseau romand Consacrée à l’intégration et au soutien pédagogique, la 9e rencontre du Réseau romand d’échanges sur le soutien pédagogique aura lieu le 24 novembre 2004 à l’Institut agricole de Grangeneuve (FR) de 9 h 15 à 16 h. Renseignements auprès du Centre suisse de pédagogie spécialisée (CSPS), ch. de Boston 25, 1004 Lausanne, tél. 021 653 68 77, fax 021 652 67 10, www.csps-szh.ch, csps@szh.ch. Droit d’auteur et éducation
Nouvelle brochure d’information avec CD-ROM Les questions qui se posent au sujet du droit d’auteur dans le domaine de l’éducation sont nombreuses. En collaboration avec la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), les cinq sociétés suisses de droit d’auteur ont élaboré une nouvelle brochure d’information à l’attention du corps enseignant. Le CD-ROM intégré à la brochure contient quant à lui des renseignements complémentaires. A-t-on le droit lors d’un camp scolaire de visionner une émission TV enregistrée? Est-il permis de mettre des travaux d’élèves sur Internet? Et que doit entreprendre une école avant de mettre sur pied une représentation théâtrale? La brochure «A bon droit» propose des réponses à ce genre de questions et aux nombreuses interrogations qui se posent. Référence: ProLitteris, SSA, SUISA, SUISSIMAGE, SWISSPERFORM, en collaboration avec la CDIP (éd.). A bon droit. Droit d’auteur et éducation. Informations pour le corps enseignant. Brochure A4, 16 pages, CD-ROM inclus, gratuite. A commander auprès de la CDIP, hofstetter@edk.unibe.ch.
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Patrice Vernier
Mme X, domiciliée à Monthey, me posait récemment la question suivante: «Depuis un peu plus de 3 ans, je vis séparée de mon mari. Nous avons un enfant. Maintenant, nous avons pris la décision de divorcer. Qu’en est-il de ma prévoyance après le divorce?».
Le personel administratif de la CRPE est à disposition pour des questions plus précises. Le nouveau droit du divorce est entré en vigueur au 1er janvier 2000 en Suisse. La femme divorcée bénéficie désormais de plus d’avantages que dans l’ancienne loi. Un divorce implique automatiquement une dissolution du régime matrimonial. Le régime par défaut est la participation aux acquêts. Il prévoit que, lors de votre divorce, tout ce que vous épargnez en commun est réparti à parts égales, indépendamment de celle ou celui qui a gagné l’argent. Les travaux ménagers, l’éducation des enfants et l’activité lucrative sont traités de la même façon. Pour évaluer dans le détail la prévoyance vieillesse après le divorce, les trois piliers la composant doivent être analysés séparément.
AVS Depuis l’entrée en vigueur de la 10e révision de l’AVS, la rente vieillesse étatique n’est plus régie par le système du couple, mais par le système individuel avec splitting du
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C onséquences sociales
CRPE
d’un divorce revenu. Cela signifie que toute personne, mariée ou non, a droit à une rente individuelle. L’état civil ne joue plus aucun rôle. Pour calculer la rente des conjoints, le revenu obtenu pendant le mariage, majoré d’éventuels bonus d’éducation et de soins, est additionné et partagé. De ce fait, l’épouse a jusqu’à la date du divorce exactement les mêmes droits que son conjoint. Pour savoir sur quelle rente vous pouvez compter au moment du divorce, il est recommandé de soumettre, une fois le divorce prononcé, une demande de splitting à la caisse de compensation à laquelle vous êtes affiliée. Afin d’éviter ultérieurement des lacunes de cotisations, vous devez, tout de suite après votre divorce, financer vous-même vos cotisations AVS. Le montant dépendra de l’activité que vous exercerez après votre divorce, c’est-àdire s’il s’agit
d’une activité lucrative ou non. En cas de décès de votre ex-mari, vous pourrez prétendre, en tant qu’épouse divorcée, à une rente de veuve, à la condition que vous ayez été mariée au moins pendant 10 ans et élevé ensemble vos enfants ou que vous soyez âgée de plus de 45 ans. Cela même si votre ex-époux se serait remarié.
Caisse de pension Le nouveau droit du divorce prévoit que l’épouse divorcée a droit à la moitié des avoirs de la caisse de pension acquis par les conjoints pendant le mariage. Ce droit n’existe néanmoins que s’il y a effectivement divorce; une simple séparation ne suffit pas. Pour déterminer le montant de votre droit, la Caisse de votre mari et, le cas échéant, celle à laquelle vous êtes affiliée doivent calculer les prestations de sortie respectives à la date du mariage ainsi qu’à la date du divorce. Des prestations de libre passage qui n’auraient pas été versées dans l’une ou l’autre des caisses sont à inclure dans ce calcul. Les prestations de libre passage acquises au moment du mariage seront majorées d’un intérêt jusqu’à la date du divorce. Le taux en question est fixé par le Conseil fédéral. Depuis le 1er janvier 2004, il s’élève à 2,25%. Dès le 1er janvier 2005, il sera de 2,5%. En définitive, pour le 2e pilier, vos droits correspondent à la moitié de la différence entre la prestation de sortie au moment du mariage et la prestation de sortie à la date du divorce plus intérêts. Il est également important de savoir que ce montant ne vous est pas versé en espèces, mais doit obligatoirement être transféré à votre caisse de retraite qui soit créditera votre avoir de prévoyance auprès d’elle soit transférera le surplus auprès d’une autre institution de libre passage. Sachez enfin qu’une fois le divorce prononcé, vous êtes vous-même responsable de votre prévoyance professionnelle. Si vous n’exercez aucune activité lucrative, vous n’êtes pas soumise à l’assurance obligatoire. Dans ce cas, vous
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avez intérêt à conclure une assurance risque couvrant les conséquences de maladie ou d’accident. En cas de décès de votre ex-mari, la CRPE vous accorde une rente si les 3 conditions citées ci-après sont cumulativement réalisées, à savoir: vous êtes âgée de 45 ans au moins ou vous avez un enfant à charge; le mariage a duré au moins 10 ans; vous bénéficiez d’une rente ou d’une indemnité en capital en lieu et place d’une rente viagère (en vertu du jugement de divorce).
Troisième pilier Les avoirs du 3e pilier, qu’il soit lié ou libre, sont partagés entre les conjoints, au même titre que le
reste de la fortune acquise pendant le mariage. Si vous comptez exercer une activité lucrative, il convient que vous constituiez votre propre pilier 3a (lié), quitte à couvrir les risques non couverts par une assurance vie ou une assurance risque au décès.
Le nouveau droit du divorce a apporté beaucoup plus d’égalité qu’auparavant. Les choses restent toutefois assez complexes, même si de sérieux efforts ont été entrepris pour harmoniser les procédures dans les trois piliers de notre sécurité sociale. N’oubliez pas qu’en cas de questions plus précises, notre personnel administratif reste à votre disposition pour vous apporter les solutions nécessaires.
des enseignants Lieu
Martigny, halle triple du midi, CO St-Jeanne-Antide
Date
Le mercredi 1er décembre 2004
Horaire
13 h 30 16 h 45
Cantine
vente de boissons, gâteaux à disposition en faveur du mouvement jeunesse du BBC Martigny
Apéro
Dès 17 h, agapes, boissons, …
Equipe
T-shirt: couleur unie Equipe mixte possible, 2 points d’avance par fille sur le terrain! Exemple: 3 H + 2 F jouent contre 5 H, le match débute par 4:0 pour autant que les 2 F restent toute la partie en jeu.
début du tournoi proclamation des résultats, prix intéressants pour toutes les équipes
La finance d’inscription de Fr. 30.– par équipe est à verser au responsable du tournoi le jour même
Responsable du tournoi: Lionel Saillen, leniol@netcourrier.com Délai
Les inscriptions doivent parvenir par écrit avant le mercredi 23 novembre 2004 chez Lionel Saillen, rue du Saule 12, 1920 Martigny, leniol@netcourrier.com Ne pas oublier de mentionner le nom de l’équipe et les coordonnées du responsable de l’équipe
Remarque
L’AVMEP décline toute responsabilité en cas d’accident.
( Résonances - Octobre 2004
www.fredandco.ch
Site préventif autour du cannabis
Conclusion
Tournoi de basketball
Frais
En raccourci
Le site Internet www.fredandco.ch, développé par l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), met en scène un adolescent et sa mère face au cannabis. Ludique et interactif, ce site donne des informations utiles et encourage le dialogue parents-adolescents. Suite aux nombreuses demandes de soutien de parents confrontés à des problèmes de consommation ainsi qu’aux questions de jeunes sur www.ciao.ch, l’ISPA a développé un outil destiné à répondre aux interrogations des parents et des adolescents autour du cannabis. Une des richesses de ce site est d’offrir différents regards sur une même question, permettant aux adolescents et à leurs parents de réfléchir et de discuter ensemble de leur point de vue respectif. AVMEP
Un site avec de nombreuses infos Le site de l’Association valaisanne des maîtres d’éducation physique (AVMEP) donne de nombreuses informations relatives aux tournois pour les enseignants, aux tournois pour les élèves, aux cours de perfectionnement… Une adresse à visiter et à mémoriser. www.avmep.ch
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D ’un numéro...
Revue
de presse
...à l’autre Ecole préprofessionnelle
Alternance, mûrir et choisir Un groupe de travail planche sur une nouvelle organisation de l’école préprofessionnelle valaisanne. Objectif: allier au sein d’une même structure les mondes de l’école et de l’entreprise. A Brigue, à Sion et à St-Maurice, cette formation – qui dépend de l’enseignement secondaire cantonal du 2e degré – offre un encadrement scolaire supplémentaire qui n’a pas encore trouvé sa voie. Avec une spécificité de plus sur le site du Bas-Valais qui, depuis 1996, associe théorie à pratique en atelier ou en entreprise. Une alternance qui pourrait être appliquée prochainement à tout le canton. Le Nouvelliste (25.08)
Accords de Bologne
Témoignage d’étudiants Manque de moyens financiers, études au rabais, libéralisation du marché de l’éducation au profit des plus fortunés, mobilité plus forcée que voulue, tels sont les reproches que plusieurs jeunes universitaires adressent à la réforme européenne des études. Selon eux, la mobilité n’est pas un point fort comme le prétendent les promoteurs de l’accord puisqu’elle sera forcée. Le bachelor en trois ans débouchera sur une rigidification du plan d’études, avec plus de séminaires et plus de cours obligatoires. Les séjours à l’étranger coûtent cher et on n’a pas prévu les bourses nécessaires. Et ce brassage estudiantin provoque une autre crainte: une uniformisation linguistique en faveur de l’anglais. Le Temps Emploi (27.08)
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Initiative originale
Un des articles brièvement résumés dans cette rubrique vous intéresse? Adressez-vous à la rédaction de Résonances et une copie de l’article vous sera adressée gratuitement.
Elèves handicapés
Apprentissage des langues par le théâtre
A l’école avec les autres
Permettre à des enfants d’apprendre une langue étrangère en s’amusant. Les aider à prendre confiance en eux, à développer leur créativité, et les ouvrir à d’autres cultures. Une belle idée, dans l’absolu. Et lorsque l’on s’appelle Victoria Giorgini, on fait. Elle a la passion des langues et du théâtre, licenciée en lettres, elle a suivi une formation d’enseignante et elle est dotée d’une volonté de fer. Dans ses cours, les jeunes sont réunis par groupes de six au maximum, avec des options en anglais, français, italien et russe. Dans l’avenir, Victoria Giorgini espère pouvoir offrir également des cours d’allemand et d’espagnol. But avoué de ces cours: que les élèves réalisent de bout en bout une pièce de théâtre, dont ils donneront des représentations publiques. Le Matin (29.08)
Déjà fréquente en Valais, l’intégration des élèves handicapés dans les classes d’écoles sera encore plus facile après les conventions passées entre le canton et toutes les communes du Valais romand. Par rapport à la situation actuelle la conclusion de ces conventions permet de faire un pas supplémentaire. «Auparavant, les enfants des communes devaient se déplacer dans les villes pour suivre les cours spécialisés», explique Michel Délitroz, responsable de l’Office de l’enseignement spécialisé du canton. «Maintenant, ce sera aux enseignants spécialisés de venir dans les communes. Les enfants continueront à aller en classe, tout en bénéficiant d’un accompagnement spécialisé.» Le Nouvelliste (10.09)
Avenir Suisse
Ecole obligatoire dès l’âge de 3 ans Christian Aeberli, expert en éducation à Avenir Suisse, déplore que la Suisse soit un des pays au monde où la scolarité obligatoire commence le plus tard, alors que les premières années sont un temps de formation fondamental, et plaide pour la transformation des crèches et garderies en lieux d’apprentissage. Les enfants de 3 ans doiventils apprendre à parler l’anglais, faire des expériences de physique, lire ou calculer? Selon les recherches récentes en sciences cognitives, la réponse est oui! De la naissance à 5 ans, les enfants sont capables d’assimiler énormément de connaissances sans dommage. C’est ce que confirment les chercheurs en sciences cognitives et les psychologues du développement comportemental. Plus particulièrement pour le développement linguistique, les enfants ont, dans leurs premières années, besoin de stimulations communicationnelles. Le Temps (31.08)
L’horaire continu
Motion rejetée par le Conseil des Etats Des horaires scolaires qui varient selon les jours et les classes, aucune prise en charge pendant la longue pause de midi: c’est la réalité de la rentrée pour la majorité des écoliers en Suisse. Dans les comparaisons internationales, l’école suisse récolte des notes médiocres. L’école doit mieux respecter la vie des parents et faciliter la conciliation avec leur activité professionnelle. L’automne dernier, une motion de la radicale Christiane Langenberger qui demandait le strict minimum, à savoir l’harmonisation des horaires scolaires était rejetée par le Conseil des Etats. Là où des solutions se développent, c’est le modèle «à la française» qui a le vent en poupe, c’est-à-dire une prise en charge organisée autour d’un horaire scolaire qui s’étire sur toute la journée. Ce schéma horaire s’oppose à celui «à l’anglo-saxonne», dominant en Europe, où la pause de midi est courte, où personne ne rentre à la maison, et où l’école proprement dite se termine tôt dans l’après-midi. Le Temps (10.09)
Formation
La Suisse est un pays cher Avec l’équivalent de 8800 dollars par élève ou par étudiant, la Suisse est un des pays qui dépense le plus pour l’instruction. Elle se distingue par un très bon niveau d’éducation: 82% de la population âgée de 25 à 64 ans dispose au moins d’une formation de degré secondaire II, alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 65%. Le fédéralisme éducatif, la faible taille des classes et des établissements, et l’existence de quatre régions linguistiques renchérissent l’éducation en Suisse. De 1995 à 2001, les dépenses suisses d’éducation par élève sont enfin restées
Résonances - Octobre 2004
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stables dans les degrés primaires et secondaires, alors qu’elle ont augmenté dans la plupart des autres pays. Si elles ont progressé dans le tertiaire, c’est à cause d’investissements ponctuels, notamment liés à la création des hautes écoles spécialisées. Le Temps (15.09)
Manger sain à l’école
Fourchette verte junior Le pays où 10% des enfants et adolescents sont frappés d’obésité? C’est la Suisse et la malbouffe y est pour beaucoup. Comment endiguer l’épidémie? Faire (re)découvrir les plaisirs du goût et de la table est l’un des principaux objectifs de la Semaine du goût, lancée en 2001 par trois Vaudois, dont l’épicurien Josef Zisyadis. Promouvoir l’importance, pour la santé, d’une nourriture variée et équilibrée est la mission numéro un du label Fourchette verte, créé à Genève en 1993 et attribué depuis à 298 établissements de Suisse romande. A ce jour, 95 établissements spécialisés dans la restauration scolaire au sens large ont été labellisés en Suisse romande. L’illustré (15.09)
Artistes en herbe
Ecole de Veyras Depuis peu, une décoration originale apparaît sur une façade de l’école enfantine de Veyras: il s’agit de plusieurs panneaux amovibles peints par l’ensemble des élèves. L’idée consistait à embellir l’endroit tout en intégrant le projet dans un travail créatif à réaliser dans le cadre du programme scolaire. Une vingtaine de panneaux amovibles, peints par les élèves et pouvant résister aux intempéries, seraient insérés dans une armature métallique. Restait à trouver le motif à peindre: un concours a été proposé aux écoliers et c’est le projet d’un élève de 6P qui a été primé. Le Nouvelliste (17.09)
( Résonances - Octobre 2004
Ecole des métiers
Du collège à la HEVs La passerelle pratique proposée par l’Ecole des métiers du Valais permet aux détenteurs d’une maturité fédérale de poursuivre leurs études dans une HES. Pour les responsables de l’Ecole des métiers, cette passerelle est aussi un avantage pour l’économie valaisanne, car elle permet à des jeunes de découvrir les besoins en technologies des PME du canton. L’inscription pour la nouvelle classe qui débutera cet automne est ouverte. Des renseignements peuvent être obtenus auprès de l’Ecole des métiers du Valais, ch. Saint-Hubert 2, 1950 Sion, tél. 027 606 45 30 ou à: emvs@emvs.ch Le Nouvelliste (21.09)
Haute Ecole pédagogique
Rentrée 2004 Pour cette rentrée, la Haute Ecole pédagogique du Valais a accueilli 71 nouveaux étudiants à Saint-Maurice et 18 à Brigue, tandis que, quelques semaines auparavant, la quasitotalité des 53 premiers diplômés de l’école entraient dans la vie active. Il a fallu trois directeurs à la HEP pour lancer sur le marché du travail une première volée de diplômés. Selon Roger Sauthier, directeur de la HEP, «le défi était immense, car il fallait tout créer de A à Z avec la volonté de s’inspirer du modèle de Bologne. Le travail réalisé a été excellent, puisque la HEP Valais est la première du pays, avec Liestal, à avoir obtenu une reconnaissance suisse qui permet aux étudiants de travailler dans tous les cantons. Cet atout a joué un rôle essentiel dans les nouvelles inscriptions pour la rentrée 2004». Le Nouvelliste (22.09)
Scolarité
Bulle d’insouciance? A l’heure où la rentrée gymnasiale atteint des records d’affluence, la motivation des étudiants aurait tendance à baisser de plus en plus. La rentrée est arrivée. Certains jeunes, impatients de revoir des amis ou de découvrir de nouveaux profs, réussissent à considérer l’événement comme réjouissant. Pour d’autres, c’est un véritable calvaire. Le fait est que la motivation n’est pas toujours au beau fixe pour les jeunes étudiants ou apprentis. Dès lors, pourquoi poursuivre dans la voie des études? En effet, après le CO, le choix n’est pas facile. Si certains ont des rêves plein la tête en ce qui concerne leur future profession, beaucoup d’autres avouent avoir privilégié la filière des études simplement pour la frime: seulement voilà, n’étudie pas qui veut! «L’idéal serait d’avoir un projet de vie, ce qui faciliterait la prise en charge des études, explique Jacques de Coulon, recteur du Collège St-Michel à Fribourg, mais il est certain qu’avoir les idées claires à quinze ans est plutôt rare.» Le problème est justement que «trop d’élèves sont au gymnase et ne savent pas pourquoi», souligne M. de Coulon. «En fait, précise-t-il, beaucoup d’étudiants choisissent le collège par défaut, parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre.
Pour ceux-ci, étudier n’est pas intéressant et donc réussir paraît difficile.» La Liberté (23.09)
Ecoliers de SaintLéonard
Viticulteurs en herbe Trente-quatre élèves d’une classe de 3e primaire du centre scolaire de Saint-Léonard ont pu vendanger une vigne proche de leur école sous la conduite de leur maîtresse, Catherine Mabillard, et du viticulteur Fabrice Bétrisey. C’était l’aboutissement du projet «mes quatre ceps», mis sur pied par le Musée valaisan de la vigne et du vin. Pour les élèves, la vendange était la récompense du travail accompli sur leur vigne depuis la taille, chacun étant propriétaire de quatre ceps pour une durée d’un an. Le résultat de cette expérience est que les enfants acquièrent une bonne connaissance de la vigne et, corollaire inattendu, rapproche les enfants de leurs grands-parents. Le Nouvelliste (24.09)
IUKB
Hôte d’honneur de la Foire du Valais L’Institut Universitaire Kurt Bösch-IUKB (sis à Bramois) est la seule institution reconnue par la Confédération suisse depuis 1992 en tant qu’institut universitaire à vocation interdisciplinaire. C’est aussi «l’université post-grade du Valais»! Et l’IUKB est cette année l’un des hôtes d’honneur de la Foire du Valais. Ce sera l’occasion pour les Valaisannes et les Valaisans de mieux connaître une institution tout à fait originale dans le paysage universitaire suisse. La force de l’IUKB, c’est aussi ses partenariats non seulement avec les universités suisses, mais encore avec de nombreuses universités européennes et américaines. Et l’IUKB se fait encore connaître loin à la ronde par les publications de ses chercheurs. Le Nouvelliste (25.09)
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Con
fére nce
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C omment aborder l’adolescent L’Association valaisanne de parents d’enfants à haut potentiel (AVPEHP), en collaboration avec le Service de l’enseignement du DECS, a le privilège de vous inviter à venir écouter le professeur Olivier Revol, pédopsychiatre à l’Hôpital neurologique Pierre Wertheimer de Lyon. L’adolescence est une crise. C’est un passage obligé entre la dépendance totale de l’enfance et l’autonomie de l’adulte. Sous l’effet de la poussée hormonale, la puberté va amener des transformations morphologiques et physiologiques qui vont mener à la morphologie adulte et
Comment aborder l’adolescent Par le professeur Olivier Revol, pédopsychiatre à l’Hôpital Neurologique Pierre Wetheimer, le mercredi 3 novembre à 20 h, Aula de l’HEVs - Sierre.
ouvrir l’accès à la sexualité. Cette transformation va être source d’angoisse, de fierté et d’affirmation. De plus, l’adolescent va voir une réactivation des émotions de l’enfance et devra faire le deuil de son enfance. Cette crise d’adolescence passe par des positions d’opposition. Les troubles de l’humeur et les stratégies adaptatives font également partie de cette crise. Le besoin d’identification passe souvent par l’assimilation à un groupe, qui pour affirmer son identité devra être anticonformiste, avec les conséquences sociologiques actuellement observées, pour exprimer sa différence. Les réactions du milieu vont donc jouer un rôle capital pour un bon passage de cette crise. Les parents et les enseignants doivent connaître et comprendre ces adolescents et les problèmes liés à cette crise. Le professeur Revol
nous donnera des pistes pour y répondre et comment fixer un cadre avec empathie, afin que l’adolescent puisse devenir un adulte dans de bonnes conditions. Il évoquera également le problème de la crise de l’adolescence chez les enfants à haut potentiel. Le Comité de l’AVPEHP
Activités nature en Valais Je 11 nov. 20 h 15 - Aula Ecole professionnelle, Aigle Conférence: «Insecte, suspends ton vol...». Joël Heras. Ve 12 nov. 20 h 25 - Collège Planta, Sion Conférence: «Insecte, suspends ton vol...». Joël Heras. Je 25 nov. 20 h - Salle du Vampire Martigny Conférence: «Faune et tourisme». Yvan Aymon et Reinhard Schnidrig-Petrig.
S emaine montheysanne de l’enfance Depuis la signature, en 1989, de la convention de l’ONU sur les Droits de l’enfant, le 20 novembre marque traditionnellement la Journée internationale de l’enfant. Or, comme le droit à la culture fait partie de ces droits fondamentaux, l’ASTEJ (Association suisse du théâtre pour l’enfance et la jeunesse) présentera 25 spectacles professionnels de théâtre jeune public dans 25 établissements culturels et scolaires du Valais, les 19 et 20 novembre prochains. Dans ce cadre, Monthey accueillera deux productions, l’une au P’tit Théâtre de la Vièze et l’autre au Théâtre du Crochetan. Les dicastères de l’enfance, de la culture, de la médiathèque et des écoles primaires de Monthey ont pris l’initiative d’étoffer cet événement en organisant une Semaine de l’enfance, du lundi 15 au dimanche 21 novembre. Cette manifestation comportera, en plus des deux spectacles évo-
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qués plus haut, les éléments suivants: le traditionnel forum de la petite enfance, en principe, le 17 novembre à 20 h 30, une conférence de Monsieur Jack Lang sur le sujet de L’alphabétisation aux arts, une exposition de «bricolages d’art» réalisés par des élèves des écoles de Monthey, une prestation chorale et/ou musicale d’élèves pour agrémenter le vernissage ou, pourquoi pas, l’une des émissions des P’tits Zèbres! qui, la semaine durant, seront consacrées à Monthey, la lecture à la médiathèque de contes écrits pour l’occasion par certains enfants, la projection probable d’un film réalisé par les élèves et leurs instituteurs ainsi qu’une journée d’expression orale et corporelle qui se tiendra également dans notre lieu. Deux plaquettes, à paraître à l’automne, préciseront l’ensemble du programme de cette semaine montheysanne et de la journée de l’enfant organisée par l’ASTEJ.
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Ecole
Eric Berthod
un inconnu bien familier
C’est à Jean Giono que René Creux confie, en 19641, le soin de romancer la vie d’un homme surgi de nulle part au milieu du XIXe siècle dans les montagnes valaisannes et dont on ne sait rien. Rien, si ce ne sont les peintures conservées notamment au Musée cantonal des Beaux-arts à Sion. L’accrochage de la collection permanente réserve une salle à la présentation des travaux de cet attachant inconnu, sans papier, aux abois, aperçu au Val d’Illiez en 1850, qui trouve enfin refuge dans la région de Nendaz jusqu’à sa mort à Veysonnaz le 9 mars 1871.
tout est perdu! Qu’il s’agissent de cœurs secs, d’avares, d’égoïstes et il est rejeté dans les ténèbres. Jean-Barthélémy Fragnière, président de la commune de Nendaz, était un bon vivant paisible. Sa volupté était simple et consistait surtout en grosses soupes familiales de toutes sortes, mais toutes dégustées en paix…» Et cette paix ce brave président compte bien la partager avec ce fuyard, au risque de perdre celle de son propre ménage. En écho Charles
«Il arrive un moment où celui qui se cache a besoin de se montrer, celui qui fuit veut faire face, celui qui se tait brusquement parle, celui qui craint affronte. Ce moment était arrivé pour le Déserteur. (…) Brusquement, il décide que c’est fini de fuir; il s’approche délibérément des fenêtres éclairées de Haute-Nendaz. Ici est-ce le hasard, ou a-t-il fait le choix? Il n’est pas tout à fait à Haute-Nendaz, il est à Praz-Savioz, et celui à qui il va s’adresser tout de go, c’est le président de la commune. Si c’est par hasard, ce hasard a bien fait les choses; mais il n’est pas déraisonnable d’imaginer le Déserteur caché près du mayen regardant, écoutant, essayant de se faire une idée des hommes qu’il va être contraint d’approcher. C’est une question de vie ou de mort pour lui: qu’ils aient peur, qu’ils fassent appel à la maréchaussée, et
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(
L e Déserteur,
et musée
Frédéric Brun, aux suspicieuses mains blanches, se doit de gagner la confiance de cette population montagnarde au risque d’être dénigré, une fois de plus, banni et poursuivi à nouveau. Cet «homme dans la force de l’âge entre trente-six et quarante ans, de belle prestance, de ton légèrement affecté» rappelle davantage les notables que les paysans de nos contrées. Le premier contact est décisif, la chance ne se produira pas deux fois, le pari est risqué. Dans ce pays exigeant et volontaire, la seule vraie valeur après
le salut éternel, reste le travail. Le Déserteur se met à l’ouvrage… «Comment se conduire avec ces gens-là? Mais d’abord il allait faire un petit dessin pour ce président si gentil. C’est peu de chose. Il dessine un beau bedeau, il le coiffe d’un tricorne avec trois plumes: une verte, une rouge, une bleue. Il lui couvre les épaules d’une chape constellée de décorations. Tout compte fait il transforme son bedeau, il en fait un pèlerin avec son bourdon, son long bâton enrubanné, sa gourde, son livre de prière. Il lui met une barbe, bleue, non pas pour le symbole, mais parce qu’il sait, de métier, que les barbes blanches doivent se faire bleues et il voulait que son pèlerinbedeau soit respectable sur les routes (comme il aurait aimé être respecté lui-même). Il en est là quand Fragnière arrive avec du fromage et du pain. C’est tout de suite une poule qui a couvé un canard. Fragnière, comme tous les voluptueux paisibles et les bons (ils vont ensemble), a l’enthousiasme facile. Ces couleurs l’enchantent, ce petit bedeau lui plaît beaucoup. Il y a une vertu spéciale dans le choix de ce vert, de ce violet, de ces ors, il y est sensible.» Le président est conquis: cet homme mettrait la main à la pâte dans le village, et on verra de quelle manière.
Note 1
Giono, J., Le Déserteur, Paudex: Ed. de Fontainemore, 1966.
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J eux mathématiques et logiques: 18e finale internationale Vendredi 27 et samedi 28 août s’est déroulée à Paris la 18e Finale internationale des Jeux mathématiques et logiques. Parmi 350 concurrents venus de Russie, d’Ukraine, de France, de Belgique, du Canada, d’Italie, de Pologne, de Tunisie et… de Suisse, 15 jeunes Valaisans âgés de 11 à 21 ans ont défendu les couleurs du Vieux-Pays. Accompagnés par trois enseignants, Alexandra Dorsaz, Claude Dubuis et Raphaël Mayor, ils ont également pu découvrir la ville de Paris. Rappelons qu’avant de participer à cette finale internationale ces jeunes ont brillamment franchi le cap des trois étapes précédentes: les qualifications régionales, dans diverses écoles du canton, le 12 novembre 2003, la finale cantonale, au collège des Creusets à Sion, le 27 mars 2004 et la finale suisse, à Prilly, le 15 mai 2004.
Quelques impressions des participants Adeline Theux (11 ans): «J’ai beaucoup aimé la pièce de théâtre qu’on a vue et j’espère retourner l’année prochaine.» Marlène Cotter (13 ans): «La 1re partie de l’épreuve s’est très bien passée, la 2e était plus difficile. Paris c’était super, il y a plein de belles choses à voir et j’espère y retourner l’année prochaine.» David Frossard (16 ans): «L’essentiel étant de participer, je suis content d’être venu. J’attends avec impatience la 19e édition.» Yves Barmaz (21 ans) se demande pourquoi il n’y a pas plus de filles qui participent au concours dans les grandes catégories…
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Suite au succès des dernières éditions, le GVJM, avec le soutien du Département de l’éducation, de la culture et du sport, organisera à nouveau le concours cette année. Les qualifications régionales de cette 19e édition auront lieu le mercredi 10 novembre. Les enseignants ayant organisé le concours l’année dernière dans leur établissement recevront bientôt les in-
formations nécessaires. Les autres voudront bien contacter Claude Dubuis par courrier (chemin des Pruniers 7, 1967 Bramois), par téléphone au 027 203 37 40 ou par mail (cl.dubuis@netplus.ch). Le GVJM possède son site (http:// gvjm.ecolevs.ch) où vous pourrez trouver toutes sortes de renseignements sur le concours.
Résultats des concurrents valaisans Catégorie CM (4e et 5e primaires)
8e 19e 34e
D’andrès Eric, Venthône Mabillard Audrey, Chalais Theux Adeline, Martigny
C1
(6e primaire et 1re CO)
3e 8e 10e 13e 18e 19e 35e
Salomon Mauro, Sierre Balet Pierre, Vercorin Pignat Emmanuel, Collombey-Muraz Cotter Marlène, Ayent Waegeli Loïc, Vercorin Lathion Elsa, Nendaz Wuillens Richard, St-Léonard
C2
(2e et 3e CO et 1re collège)
15e
Woeffray Alain, Choëx
L1
(2e à 5e collège)
12e 18e 28e
Praz Elodie, Aproz Caloz Florent, St-Luc Frossard David, St-Maurice
L2
(universitaires)
5e
Barmaz Yves, Nax
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J ournée sur les difficultés de la lecture Une journée organisée par les conseillers multimédias de la scolarité obligatoire, en partenariat avec l’Association des maîtres de l’enseignement spécialisé valaisan et l’Office cantonal de l’enseignement spécialisé, est prévue le 23 avril prochain à l’ancienne Ecole normale des garçons (Ecole d’ingénieurs). A l’occasion de cette journée les participants pourront découvrir comment les Technologies de l’information et de la communication peuvent venir en aide aux lecteurs en difficulté: apprentissages, discrimination sensorielle, stratégies cognitives et pré-requis dans les logiciels conçus par des professionnels de l’éducation. Enseignants spécialistes, mais aussi enseignants généralistes, logopédistes… sont cordialement invités à participer à cette journée. Trois temps sont prévus pour démontrer comment les Technologies de l’information et de la communication peuvent venir en aide aux lecteurs en difficulté: une plate-forme collaborative et deux forums qui n’attendent que
votre participation avant mais aussi après la journée! une journée de conférences ateliers, le 23 avril 2005 un cédérom «trousse des enseignants».
peut apporter ses suggestions, car des aménagements au programme sont non seulement encore possibles, mais vivement souhaités, afin de répondre aux attentes des participants. Toutes suggestions ou avis – sur les logiciels par exemple – sont les bienvenus! Les inscriptions peuvent naturellement se faire en ligne. www.ames.ch
Un cédérom ressources
Co-construction évolutive du programme Dirigés sur «les difficultés de la lecture» les logiciels présentés seront vus sous cet angle et les animateurs répondront à la question: en quoi le logiciel aborde-t-il les difficultés de la lecture? Le programme de la journée est dessiné dans les grandes lignes avec des intervenants de renom qui participeront à la journée, mais chaque personne intéressée par la thématique
Créer une galette utilisable tant par les enseignants que par les logopédistes (orthophonistes), contenant un pack de logiciels liés au thème de la lecture au sens large, telle est l’ambition de l’équipe à la tête de ce projet! Accompagnant cet outil, l’indispensable que nombre de professionnels demandent: une liste de diffusion interne au groupe d’inscrits permettant de débattre du contenu, des montants des licences et de tous les aspects possibles concernant le cédérom. Serge Rappaz pour les ICT Valais romand, Valérie Costa pour l’AMES et Michel Délitroz pour l’OES
Conférence sur la dyslexie
Intervenants déjà au programme et sites
Organisée conjointement par l’AMES et l’association des parents d’élèves de Sion, une conférence sur la dyslexie sera donnée le mercredi 10 novembre à 20 h à l’Ecole d’ingénieurs à Sion. Repérer la dyslexie et la maîtriser avec la méthode Davis est le titre de cette conférence.
Hans-Werner Hunziker www.learning-systems.ch/index.htm Jérôme Grondin http://perso.wanadoo.fr/jerome.grondin Félix Studer http://pedcurmac13.unifr.ch/CogStratFrn.html Erik Curinier http://erick.curinier.free.fr/v3.htm Jean-Marc Campaner http://perso.wanadoo.fr/jm.campaner Sur www.educa.ch, vous trouverez directement les liens correspondants aux intervenants. Pour y accéder, vous pouvez taper dans le moteur de recherche Google «difficultés de la lecture» et vous tomberez ainsi en priorité sur la page d’Educa consacrée à cette journée.
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L a psychologie d’urgence au CDTEA Le Centre pour le développement et la thérapie de l’enfant et de l’adolescent (CDTEA) remplit une mission de prévention et de thérapie qui lui a été confiée par le législateur. Dans le domaine de la psychologie d’urgence, il n’est pas un service de première ligne, c’est-à-dire qu’il ne fait pas partie des services constituant la cellule de crise. En Valais, c’est l’Association valaisanne des psychologues de l’urgence (AVPU) qui est responsable de ce secteur. Néanmoins, le CDTEA peut être par exemple appelé à collaborer avec des enseignants qui doivent faire face à des situations dramatiques (crèches, jardins d’enfants, écoles, associations…). Son rôle consiste alors à être une ressource pour les personnes qui, du fait de leur responsabilité ou de leur fonction, ont un rôle d’accueil et d’informations auprès d’une population touchée de manière plus ou moins proche, par un événement tragique.
Le temps de l’Homme, le temps du spécialiste. Afin de clarifier sa manière de travailler, le CDTEA, qui n’a pas à être à la mode mais qui se doit d’être à la pointe de la réflexion scientifique et philosophique, trouve nécessaire de présenter à ses différents partenaires, dans ce domaine précis, un modèle d’intervention respectueux, et des forces d’adaptation de l’individu et de ses besoins de soutien. La méthode du «debriefing» appliquée après un événement traumatique reste très à la mode même si elle est de plus en plus contestée dans les milieux scientifiques. Il faut
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dire que pour l’instant, le grand public demeure encore largement à l’écart du débat.
Une méthode et non une thérapie La technique du «debriefing» est apparue aux Etats-Unis dans les années 80 avec les travaux du Dr Jeffrey Mitchell. Elle doit être proposée aux victimes dans les 72 heures qui suivent le drame. Généralement, cette méthode respecte trois temps. D’abord elle définit le cadre avec la présentation de l’équipe et des règles de fonctionnement dans le respect de la confidentialité. Ensuite, elle facilite et favorise la verbalisation. Enfin, elle prépare le retour à la vie sociale en évoquant par anticipation les besoins et difficultés que les survivants pourront rencontrer ultérieurement. Le «debriefing» n’est donc pas une thérapie, mais simplement une méthode. Elle vise, par le biais du travail de récit, à abaisser le seuil émotionnel. Tout repose sur la verbalisation des émotions qui permettrait d’acquérir une prise de conscience et une maîtrise de l’événement.
Une méthode contestée Curieusement, malgré sa popularité, peu d’études jusqu’ici se sont penchées sur l’évaluation de son efficacité. En tous les cas aucune n’a permis de démontrer que cette méthode diminue le risque de voir apparaître un état de stress post-traumatique. Les travaux de Lacelle et de Seguin (1998) ne soulignent aucune différence entre les étudiants ayant subi un «debriefing» et les autres étudiants, suite au suicide d’un de leurs camarades dans leur école.
D’autres études réalisées en Angleterre ont montré que le stress posttraumatique était même plus fréquemment observé chez les personnes qui avaient bénéficié d’un «debriefing». Selon celles-ci, la verbalisation des émotions aurait tendance à fixer le traumatisme dans la mémoire plutôt qu’à permettre la prise de conscience et la maîtrise de l’événement. L’attaque la plus récente contre le «debriefing» a été formulée par le professeur de psychologie Bernard Rimé, de l’Université de Louvain. En conclusion de son étude, il relève que les effets escomptés du «debriefing» ne sont en rien confirmés et que les données conduisent à réfuter l’idée si populaire selon laquelle la parole aurait un effet libérateur de l’émotion. Dans le Psychoscope, journal de la Fédération suisse des psychologues (7-2003), Michel Berclaz, psychologue-psychothérapeute, responsable adjoint de la cellule «Psychologie d’urgence» du canton de Genève écrit ceci: «Finalement à l’instar de Cyrulnik, relevons que si l’expression de la souffrance est individuellement utile à la réparation, il ne suffit pas de dire la détresse pour que tout soit réglé.» Et un peu plus loin, dans son article, il déclare: «Les résultats des recherches scientifiques les plus récentes vont bien dans ce sens: le “debriefing” sur lequel nous avions placé tellement d’espoirs s’est montré décevant.» Quelles que soient à l’avenir les conclusions de ce débat, à l’heure où «defusing» (entretien de déchoquage), et «debriefing» se voient désacralisés, quelle belle occasion de pouvoir réfléchir, sans avoir le sentiment de commettre un sacri-
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lège, à la place de l’homme et à la place du spécialiste dans les moments douloureux de notre existence quand le malheur survient.
Un rituel à la mode Aujourd’hui, il n’est plus possible de lire dans la presse ou d’écouter à la télévision un seul compte rendu d’accident grave, sans découvrir en fin d’article ou entendre en fin d’émission, la fameuse phrase: «Une cellule psychologique a été mise en place.»
tions humaines lors de situations dramatiques et douloureuses et se demander si cette gestion doit être l’apanage des spécialistes ou si elle doit rester le propre de l’homme. Dans son livre «L’euphorie perpétuelle, essai sur le devoir de bonheur», Pascal Bruckner déclare que dès lors que le but de la vie est le bien-être et non plus le devoir, la moindre contrariété est
Que cette cellule ait pour effet d’activer les ressources des personnes confrontées à un drame ou d’inhiber leurs compétences, de les faire grandir ou de les infantiliser importe peu. L’important n’est, semble-t-il pas, d’évaluer l’action entreprise, mais bien en quelque sorte d’être «dédouané» face à une société qui réclame son rituel. Pourtant ne pas sacrifier au rituel de manière automatique, ce n’est pas seulement oser affronter la mode en vigueur, c’est surtout réfléchir à la situation des victimes et de leur entourage, analyser plus précisément leurs besoins et construire des réponses susceptibles de satisfaire ces besoins.
La gestion des émotions Dès lors que, scientifiquement, la méthode du «debriefing» ne présente, pour les uns, qu’un intérêt limité et pour les autres une manière de fixer le traumatisme plutôt qu’un instrument apte à empêcher l’apparition de l’état de stress post-traumatique, la question de l’intervention immédiate ou post-immédiate se pose tout naturellement. En définitive, la psychologie d’urgence doit définir la place et le rôle de l’homme et des différents professionnels dans ce domaine. Elle doit réfléchir à la gestion fonctionnelle des émo-
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vécue de manière dramatique. Il ajoute: «Les sociétés démocratiques se caractérisent par une allergie croissante à la douleur.» Sans aller jusque-là, il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui, les émotions humaines autres que la joie ou l’euphorie semblent toutes relever de la LAMal. Et pourtant, la souffrance, même privée de ses alibis religieux, conserve tout son sens. Elle demeure une émotion humaine totalement adaptée qu’il convient de respecter et non une stratégie humaine suspecte qui nécessite son éradication et d’emblée l’intervention d’un spécialiste. La tristesse qui en est la traduction émotionnelle a son utilité bien réelle: c’est la porte d’entrée vers l’identification de nos besoins affectifs. D’ailleurs contrairement à la croyance populaire elle ne conduit pas à la dépression, sauf si, continuellement avortée, elle ne peut s’exprimer.
Le temps de l’homme Après le crash du SR 111, Axel Devaud* qui avait perdu ses parents dans la catastrophe se souvient: «Les psychologues tournaient dans la salle réservée aux proches des victimes mais personne n’avait envie de leur parler. Je n’avais pour ma part, jamais eu affaire à eux et ce n’est pas dans ces circonstances que j’avais envie de commencer.» Quand Bernard Ruey* apprend que personne n’a survécu à ce même crash, il sait que ses jumeaux âgés de 22 ans ont péri dans la tragédie. Plus tard, il fera ce commentaire à l’égard des spécialistes: «Quelle aide peut apporter un “psy” à un père qui vient de perdre ce qu’il a de plus précieux au monde? Ceux qui à Cointrin, s’occupaient des proches des victimes me démoralisaient plus qu’autre chose. J’avais l’impression d’être traité comme un bébé.» Il poursuit plus loin en disant qu’il a préféré parler avec ses amis et également avec son médecin traitant, personne qui lui est proche au niveau relationnel. Si l’on en croit ces deux témoignages mais aussi simplement le bon sens, il faut bien admettre que dans les heures et les jours qui suivent un drame, les besoins des êtres humains concernés par la tragédie ne sont pas d’être pris en charge par un spécialiste inconnu, mais bien d’être entouré par des proches et des personnes significatives d’un point de vue relationnel. Pour tendre la main à un être humain qui souffre il suffit d’être un autre être humain qui fait partie du réseau relationnel et social. Faire partie de ce réseau, signifie être légitimé, c’est-à-dire reconnu par le système concerné comme un
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élément signifiant. Dans ces conditions, savoir écouter et partager la peine de quelqu’un qui nous est proche ne doit pas nécessiter de diplôme particulier. Pourtant, avec le discours ambiant résultant soit des propos de certains spécialistes soit du langage médiatique, il devient difficile, pour les personnes impliquées dans des situations tragiques de croire à leurs compétences, à leur légitimité et de ne pas tout simplement sacrifier au rituel qui consiste à suivre une certaine mode du moment. Cela signifie concrètement qu’une personne exerçant des responsabilités et une fonction significative dans un système risque de faire appel à un spécialiste non pas pour activer ses propres ressources ou pour mieux faire face à ses responsabilités, mais pour les déléguer à un spécialiste n’appartenant pas au réseau et qui, de ce fait, n’est pas signifiant pour celui-ci. Bernard Crettaz dans son ouvrage intitulé «Vous parler de la mort» s’insurge particulièrement contre cette manière de concevoir les choses et il déclare notamment: «Il nous faut libérer la mort de tous les ghettos où elle se trouve enfermée: médicaux, psychologiques, religieux, sectaires, médiatiques. Il nous faut, au sein des cultures comme des contre-cultures, remettre la vie et la mort au cœur de la cité». Si l’on veut que la mort survenue dans des conditions dramatiques ou non soit partie intégrante de la condition humaine, il est du devoir du spécialiste, non pas de s’approprier ce territoire mais d’aider l’homme à conserver ce domaine qui lui appartient tout naturellement.
Le temps du spécialiste En lisant les deux commentaires relatifs au crash du SR 111 et en analysant la réflexion de Bernard Crettaz, on pourrait en déduire qu’il n’y a pas de place pour le spécialiste dans ce domaine. Tel n’est pas le cas et d’ailleurs Axel Devaud* ne
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critiquait pas globalement le travail du spécialiste mais plutôt le choix du moment de l’intervention. En effet, il terminait son propos par ces mots: «C’est sur la longueur que leur rôle est important, lorsque, après quelques semaines les proches des disparus sont moins entourés.»
de la scène, mais bien, en retrait, un peu à la manière d’un souffleur dont la préoccupation essentielle est d’activer les ressources des acteurs afin qu’ils puissent jouer leurs rôles de la manière la plus fonctionnelle possible en veillant à ne pas inhiber les ressources des différents réseaux avec lesquels il collabore.
Le modèle du CDTEA Dans le territoire qui le concerne, il appartient au CDTEA dont l’orientation est clairement systémique, de présenter précisément sa philosophie et le mode de fonctionnement qui en résulte. Ses interventions obéissent donc globalement à deux principes fondamentaux qui vont dans le même temps définir la place et le rôle du spécialiste du CDTEA. Ne pas transformer les comportements humains consécutifs à un traumatisme en comportements pathologiques. Activer les ressources des différents acteurs des contextes concernés afin de renforcer leur compétence et leur solidarité.
s qui n’est pa La tristesse, r ve ou tr re it , do la dépression . noblesse ses titres de
L’incidence de ces deux principes sur la collaboration du CDTEA avec ses partenaires peut se résumer de la manière suivante:
Si personne ne met en doute la nécessité de la prise en charge psychologique pour les personnes présentant des séquelles liées au traumatisme et l’importance de l’écoute spécialisée dans les semaines qui suivent un événement traumatisant, la place du spécialiste, immédiatement après un drame est à reconsidérer, surtout si l’on tient compte des critiques récentes formulées à l’encontre de la méthode du «debriefing». Cette place existe mais pour qu’elle soit fonctionnelle et pour que le spécialiste puisse conserver son utilité, il est impératif qu’il ne se substitue pas aux acteurs du réseau naturel. Sa place n’est pas sur le devant
En ce qui concerne le premier principe, le CDTEA a pour objectif de diffuser au sein de la population des concepts d’hygiène mentale propres à faire ou à refaire découvrir l’utilité de toutes les émotions humaines, y compris celles que la société rejette avec le plus de force. La tristesse notamment doit retrouver ses lettres de noblesse. Elle ne doit pas être assimilée à la dépression et doit être réinterprétée afin qu’elle puisse conserver sa fonction, c’est-à-dire la faculté d’identifier les besoins en souffrance et d’indiquer la direction pour retrouver un équilibre fonctionnel.
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Il doit clairement définir les comportements et les troubles susceptibles d’apparaître suite à un événement traumatisant et qui sont considérés comme faisant partie des réactions normales d’un organisme exposé à un stress important (troubles du sommeil, agressivité, nervosité, démotivation etc…). Ces réactions sont des états d’alerte de l’organisme et ne sont définies comme symptomatiques que lorsqu’elles persistent plus d’un mois après les événements. Il est également essentiel que le public sache que dans ce délai d’un mois la très grande majorité des réactions post-traumatiques s’estompent chez plus de 80% des personnes exposées. D’où la nécessité d’abord de laisser faire la nature avant d’intervenir. Il s’agit aussi de distinguer les degrés des traumatismes pour adapter les types de réponse. Une tragédie qui a fait des centaines de morts et à laquelle on a miraculeusement échappé ne comporte pas la même intensité traumatique que la perte d’un être cher dans des conditions naturelles même si ces deux événements sont difficiles à vivre. Il faut déclarer, au risque de déplaire, que des événements naturels de la vie comme la mort d’un être proche nécessitent la solidarité et le soutien de l’entourage et non l’intervention d’un spécialiste. Le spécialiste n’interviendra que si les symptômes persistent au-delà du temps nécessaire pour effectuer le travail de deuil. Le deuil qui est une expérience humaine forte et créatrice ne doit pas être transformé en une pathologie qu’il faut immédiatement soigner. Par rapport au deuxième principe, il faut veiller à ne pas prendre la place du réseau et de ses acteurs naturels afin de ne pas inhiber leurs ressources ni celles du contexte. Ne pas être sur le devant de la scène ne signifie pas un manque de disponibilité ou une attitude défensive, mais une réflexion sur la place des
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différents protagonistes dans les moments émotionnellement difficiles de la vie. Le CDTEA se met à disposition de ses partenaires mais avec le souci d’agir à la manière d’un souffleur, c’est-à-dire aider les acteurs légitimes à jouer et à assumer leur rôle de la manière la plus fonctionnelle possible. Cette attitude a pour but d’une part, de renforcer le réseau dans ses compétences et d’autre part de ne pas définir, lors de situations douloureuses, les comportements normaux d’un organisme humain comme des réponses inadaptées voire pathologiques. En clair, les spécialistes du CDTEA qui n’appartiennent pas à un service de première ligne, ne se rendent par exemple pas en classe, pour discuter directement avec des élèves ayant vécu un événement traumatisant. Ce type d’intervention reste et doit rester du ressort de l’Association valaisanne des psychologues de l’urgence (AVPU). Les spécialistes travaillant au sein de cette association sont tous des psychologues universitaires formés à l’encadrement, au «defusing», au «debriefing» et sont donc les personnes compétentes qu’il convient d’appeler pour ce genre de problématique.
dans le cadre de la psychologie d’urgence est apparue essentielle.
Naturellement lorsque des personnes présentent des symptômes avérés et persistant au-delà du temps indiqué plus haut, les recevoir en consultation reste une des missions prioritaires du CDTEA.
Gilbert Lovey Responsable du CDTEA cantonal
Conclusion Afin d’uniformiser les réponses et pour mieux correspondre aux attentes de ses partenaires, le CDTEA a voulu résumer dans ces quelques lignes sa philosophie et les modes d’intervention qui en découlent. Le «debriefing» s’étant montré peu apte à lutter contre l’état de stress post-traumatique, pour le CDTEA qui n’est pas un service de première ligne mais qui est appelé à collaborer avec de nombreux contextes, la question de l’intervention immédiate ou post-immédiate
Le CDTEA n’a pas l’autorité ni le désir de définir les concepts et la philosophie des cellules d’urgence organisées par le secteur privé. Par contre, dans le territoire qui le concerne, il tient à affirmer sa position et à présenter à ses partenaires un modèle qui resitue la place de l’homme et celle du spécialiste dans ce secteur si émotionnel. Dans sa conception, l’homme doit rester au centre de toutes les situations de la vie, même les plus douloureuses. Mais cette vision n’est possible que si le rôle du spécialiste consiste prioritairement à aider le réseau à affronter ces situations, non pas en se substituant à lui, mais bien en le soutenant pour qu’il puisse conserver ses compétences dans un domaine qui lui appartient tout naturellement. Ce n’est que dans un deuxième temps que le rôle du spécialiste devient capital auprès des personnes plus directement concernées par le traumatisme, lorsque les symptômes perdurent au-delà du temps qui, habituellement permet leur gestion ou leur disparition. * Noms et prénoms fictifs
Bibliographie Berclaz M. Expériences d’un canton pionnier: la souffrance traumatique est-elle soluble dans le debriefing? In: Psychoscope No 7 /2003 Vol. 24. Wawrzyniak M. et Rosnet E.: L’évaluation de l’adaptation aux situations extrêmes, intérêt et limites du debriefing. In: Sous la direction de Lassarre D, Stress et société, Laboratoire de Psychologie Appliquée, Presses Universitaires de Reims: 241-257. Tschui M.: Avez-vous vraiment besoin d’un psy? Fémina No 8 / 22.02 2004. Larivey M.: Tristesse n’est pas Dépression. In: La lettre du psy, magazine électronique, Vol 4, No 5: mai 2000. Arnal S. et Pirolt S. Au secours, les psy sont partout! Hebdo / novembre 2001.
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L es dossiers de Résonances Année 2001/2002 N° 1 septembre Lecture et écriture N° 2 octobre Vulgarisation du savoir N° 3 novembre HEP: praticien-formateur
N° 3 novembre L’estime de soi
Année 2003/2004 N° 1 septembre Le rapport au savoir
N° 4 décembre Les intelligences
N° 2 octobre Le niveau baisse: mythe ou réalité?
N° 5 janvier Autour des activités
N° 3 novembre Les tendances pédagogiques
N° 4 décembre Internet
N° 4 décembre Le climat de l’école
N° 5 janvier Les troubles du langage
N° 5 janvier Les frontières de l’école
N° 6 février Le métier d’enseignant
N° 6 février La coopération
N° 7 mars Internet en classe
N° 7 mars Le secondaire II
N° 8 avril Egalité des genres
N° 8 avril Revues en revue
N° 9 mai La littérature au fil des degrés
N° 6 février L’école de demain
N° 9 mai Enseignement du français
N° 10 juin Les premiers degrés de la scolarité
N° 7 mars L’espace-temps de l’école
N° 10 juin La récré en action
Année 2002/2003
N° 8 avril Ecrire dans toutes les matières
Année 2004/2005
N° 1 septembre L’autonomie
N° 9 mai Les écoles de niveau tertiaire
N° 1 septembre L’organisation de la classe
N° 2 octobre La culture
N° 10 juin Le parler des jeunes
N° 2 octobre 60 ans d’orientation
A bonnements à Résonances Les abonnements peuvent se faire: par courriel:
luzia.bumann@admin.vs.ch
par tél.:
027 606 41 52
par courrier:
DECS-SFT, Résonances, rue de Conthey 19, CP 478, 1951 Sion.
Pour les enseignants, merci de mentionner le degré d’enseignement dans lequel vous travaillez.
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La chorale recrute Si l’envie vous prenait de rire ou chanter… pour l’année à venir… «NOUS» sommes ce qu’il vous faut! «NOUS» (entendez la chorale des enseignants) nous retrouvons 2 fois par mois et sous la baguette d’Algée Rey, voici 15 ans que nous chantons par tous les temps dans tous les tons! Les années se succèdent et les répertoires s’enrichissent. Lors de la saison 2003-2004, nous nous sommes produits plusieurs fois sur scène et avons rejoint la tournée «rock» de Dominique Savioz. Cette année musicale laissera certainement place à de nouvelles évasions, de nombreuses émotions et à des moments inoubliables. N’hésitez plus, rejoignez-nous! Contactez Roxane au 027 203 00 07. Roxane
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