L’école en route vers l’EDD
No 9 - Juin 2008
Pour une EDD «durable» «58,5% des Français ont déjà entendu parler de développement durable (DD). Seuls 16% d’entre eux savent réellement ce qu’il signifie (Sondage Louis Harris, juin 2005).» Cette information lue en mai 2008 sur www.ledeveloppementdurable.fr peut paraître surprenante. Enfin pas tant que cela, car la définition du DD est souvent perçue comme une simple synonymie d’environnement, alors que cette dimension se conjugue au minimum avec des aspects sociaux et économiques, sur l’axe du temps et de l’espace. Quand on recherche des infos en lien avec le développement durable sur internet, on est très rapidement impressionné par le foisonnement tous azimuts, ce qui conduit parfois les internautes à perdre le nord, pris dans les filets de la Toile. Il y a les adresses gouvernementales qui abordent la question de manière neutre et, à l’opposé, des sites très engagés politiquement. On peut même soupçonner certains de ne parler de ce thème que parce qu'il est en vogue. Depuis quelques années, nombre de Terriens prennent doucement conscience de l’inconséquence de certains de leurs actes à l’égard de notre espace vital commun à tous, au Nord et au Sud, à l'Est et à l'Ouest. Le DD a encore des allures de chantier, pour reprendre une expression de LaRevueDurable, mais on voit les premiers pas d’une coordination internationale, nationale et locale. L’école est aussi en chemin pour définir des objectifs pédagogiques, en matière d’éducation au développement durable (EDD). C’est dans cet esprit de clarification qu’un «Plan de mesures 2007-2014» a été établi dans le cadre de la décennie des Nations Unies pour l’EDD. Désormais il devient un peu plus facile de s’y retrouver et de prévoir une sensibilisation cohérente dans le cadre scolaire. Le Conseil fédéral vient par ailleurs d’approuver un rapport de mise en œuvre du DD pour les quatre prochaines années, dans lequel l’inscription de l’EDD
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Nadia Revaz
au programme scolaire est prioritaire. La CDIP (Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique) a choisi pour objectif, dans son programme de travail, de soutenir l’intégration du concept d’EDD dans l’école et l’enseignement, en partenariat avec les 4 conférences régionales, dont la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP). Cette dernière étend sa collaboration avec la Fondation suisse d’éducation pour l’environnement (FEE) et la Fondation Education et Développement (FED). Et au niveau valaisan, c’est la Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM) qui a été mandatée par le Conseil d’Etat pour la mise en œuvre de l’Agenda 21 cantonal et qui collabore aussi dans le cadre de l’EDD. Quant à la HEP-Vs, elle y a consacré son dernier Forum, le 16 mai à Brigue. Un rapport d’expertise sur l’EDD dans la scolarité obligatoire a été rédigé en 2007, avec notamment pour visée de préciser ses concepts, de s’assurer sa légitimation pédagogique et de voir son ancrage ainsi que sa mise en œuvre dans la pratique scolaire. L’orientation pluridisciplinaire de l’EDD est clairement mise en avant. Reste qu’il y a encore fort à faire pour avoir des documents pédagogiques directement utilisables en classe, en tenant compte de l’état des connaissances – encore mouvantes en la matière – et garantissant la non-récupération idéologique, tout en enseignant «l’identité terrienne» pour reprendre une expression d’Edgar Morin dans les «Sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur» (www.agora21.org/unesco/7savoirs). Le chemin pour une EDD vraiment «durable» risque d’être encore long. Mais la sinuosité de la route ne doit pas décourager… Bel été…
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S ommaire
N. Revaz
urable» Pour une EDD «d
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4-21 Autour de la lecture Environnement Education musicale Ecole-Culture Concours Ecole et musée Livres
Mémento pédagogique Chiffre du mois Orientation CRPE Journée de réflexion Echo
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Deux manières d’inciter à la lecture - N. Revaz Un animateur avec vous en classe! - C. Keim Comédie pédagogique en 3 actes (suite et fin) - B. Oberholzer et J.-M. Delasoie Des idées de sorties ou de rencontres - Service de la culture Semaine des médias à l’école: classes valaisannes primées - CIIP / N.R. Musée Olsommer, un choix sans concession! - E. Berthod La sélection du mois - Résonances
Projets pédagogiques
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Des jeunes qui ont l’esprit d’entreprise - N. Revaz
ICT
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ICT: de l’interactivité à l’intégration - S. Rappaz Le Web Invisible, caché, profond… - M.-T. Rey
La vie des classes
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Emission littéraire au collège - N. Revaz
Images et sons du Valais
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Expo de photos à Sierre pour remonter le temps MV – Martigny / A. Michellod
Education physique
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Bilan et projets pour un été «olympique»… - L’équipe d’animation
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A vos agendas - Résonances L’hétérogénéité culturelle: défi et opportunité - SFT Visite d’élèves du CO au CFPS - N. Revaz Retrait du 2e pilier à la retraite: une mauvaise solution - P. Vernier Réflexion sur l’orientation à la CODICOVAR - N. Revaz Bilan du Symposium des langues à la HES-SO à Sierre - N. Revaz
Formation minimale obligatoire 1-3P: rappel - Service de l'enseignement Planification des dossiers pédagogiques 2008-… - Service de l'enseignement Informations relatives aux examens de français 2009 - Service de l'enseignement Les dossiers de Résonances
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L’école en route vers l’EDD La Conférence intercantonale de l’instruction de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) entend développer l’intégration du développement durable à la formation. L’éducation vers le développement durable (EDD) est en route ici et ailleurs. Pour l’heure, le concept est encore instable et les coordinations entre les divers partenaires pas toujours simples à comprendre, d’où ce dossier qui permet d’y voir plus clair sans prétendre faire toute la lumière sur cette vaste et complexe thématique.
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Comment faire pour concevoir un projet «DD»?
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Initiation concrète au DD dans une classe au collège
La FDDM sur différents terrains Bivouac, la radio au service de l’EDD
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Regard de Stéphane Dayer sur une expérimentation EDD
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DD et enseignement: un outil irremplaçable
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Regards d’animateurs de branche sur l’EDD
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La bibliographie de la Documentation pédagogique
L’EDD en classe Regard de Jean-Daniel Métrailler sur l’EDD Mes 4 ceps: un projet musée-école qui s'inscrit dans l’EDD
L’EDD et les sciences ou l’EDD dans les sciences?
Témoignage: l’EDD vue par une jeune engagée dans le DD
C omment faire pour FED - FEE
concevoir un projet «DD»?
Bien que le concept de développement durable (DD) soit devenu plus tangible dans notre quotidien et à l’école, la plupart des enseignants éprouvent encore des difficultés à accompagner les apprentissages de leurs élèves en tenant compte de l’idée d’un développement durable de notre monde. La plupart des ingrédients et outils indispensables sont pourtant généralement connus. Alors que manque-t-il pour réussir? L’école est sur le chemin du développement durable mais le développement durable est encore une construction en chantier à l’école comme d’ailleurs dans la société. Il apparaît morcelé, ici et là, sous diverses formes, au niveau individuel, de la classe ou de l’établissement. Chacun y travaille à sa façon, en fonction de ses savoirs et de la manière dont il envisage l’avenir du monde et la mission de l’école.
L’éducation au développement durable est souvent liée à la pédagogie de projet. Ce chantier est positif, mais le plan et la mise en œuvre encore trop vagues. Il manque de vision globale et partagée, de communication entre les enseignant-e-s et les différents acteurs de l’EDD, de prise en compte de tous les matériaux et du ciment qui les lie.
Les ingrédients d’un projet en EDD L’EDD est souvent liée à la pédagogie de projet. Elle présente certains passages obligés tels que la résolution de problèmes, la prise en compte du temps et de l’espace, l’interdisciplinarité, l’approche systémique… Faire de l’EDD, c’est se former et former ses élèves à avoir une attitude plus respectueuse du monde, connaître les liens qui le font fonctionner et dysfonctionner et comprendre l’influence de nos comportements et actes. Faire de l’EDD, c’est aussi savoir accepter l’incertitude, admettre qu’il n’y a pas réponse à tout et développer un regard critique face aux réponses et solutions proposées. En EDD, différentes solutions possibles se construisent, se confrontent, s’analysent pour offrir à différentes personnes des espaces où chacun peut agir en fonction de ses valeurs.
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Abréviations DD = développement durable. EDD = éducation au développement durable.
Nous avons identifié un certain nombre d’ingrédients nécessaires à l’élaboration d’un projet en EDD. Un-e enseignant-e aguerri-e à la pédagogie de projet dira qu’ils sont valables pour n’importe quel projet. C’est vrai à l’exception peut-être du premier, l’intégration des cinq dimensions du développement durable.
Intégration de toutes les dimensions du DD Un projet EDD intègre de façon INTERDEPENDANTE l’économie, le social, l’environnement, le temps (autrefois - aujourd’hui - demain) et l’espace (ici - ailleurs), photo ci-contre. Un projet EDD sur le téléphone portable, par exemple, abordera sa fabrication, son marketing, les conditions de travail des sous-traitants, le pouvoir d’achat des consommateurs, les problèmes de santé, de déchets, de consommation, de changements dans la communication, d’inégalités entre les pays. Lorsque l’on met en place un projet EDD, posons-nous les questions suivantes: ces cinq composantes sont-elles présentes? comment interagissent-elles? comment montrer ces interactions et interdépendances? comment l’action tient-elle compte des générations futures? les effets d’une action ici ont-ils des répercussions ailleurs?
L’approche systémique L’approche cartésienne (analytique) ne suffit pas à l’étude de la complexité du monde contemporain. L’approche systémique permet en plus l’analyse d’un ensemble d’éléments ou d’acteurs en interaction dans des limites choisies. Il s’agit pour l’enseignant de bien délimiter les frontières de la thématique étudiée pour que les élèves ne se retrouvent pas face à des montagnes de contradictions et d’incertitudes qu’ils ne pourront ni analyser, ni
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mettre en lien et pour lesquelles ils ne pourront pas envisager de solutions.
et la confrontation des points de vue facilitent la compréhension, mettent en lumière les conflits d’intérêt et élargissent la palette des choix à faire. Il faut noter cependant que l’enseignant ou l’établissement doit rester maître de son projet.
Innovation Un projet pose un regard différent et offre de nouvelles perspectives pour le développement durable. Ce peut être une activité totalement nouvelle ou une activité classique mais agencée d’une manière différente. Innover et penser pour l’avenir n’est pas l’apanage des adultes!
Interdisciplinarité Un projet EDD c’est un travail d’équipe. Les sciences, l’histoire, la géographie, l’éducation à la citoyenneté, les maths, les langues, ou encore les arts et la philosophie apportent connaissances, éclairages, méthodes et attitudes indispensables à une approche globale et systémique. L’interdisciplinarité est incontournable. Elle est trop riche en apport d’expériences, en potentiel innovateur, en créativité pour être mise de côté.
Mise à niveau des connaissances Les personnes qui montent un projet EDD doivent avoir une base de connaissances communes en DD et EDD. L’organisation d’un cours, d’une formation continue, d’une conférence peut être un premier pas pour créer cette base de travail commune.
Participation Un projet EDD est un projet participatif: les élèves peuvent être impliqués dans la conception du projet; dans son exécution et dans son évaluation. Trois niveaux de participation des élèves sont possibles: une participation active dans l’élaboration du projet (ils sont planificateurs), une participation active à l’exécution et à l’évaluation du projet (ils sont exécutants), une participation passive (ils font partie du groupecible).
Le partenariat Vu la complexité des enjeux de société, la masse d’informations à disposition et la rapidité d’évolution des phénomènes, il est nécessaire de s’entourer des compétences de professionnels (agents de l’Etat, techniciens, ingénieurs, chercheurs, juristes…) mais aussi de politiciens, d’institutions et d’ONG… La découverte des différents métiers en lien avec les enjeux étudiés
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Concret et/ou communicable L’étude et l’analyse d’une problématique permettent d’envisager des possibilités d’actions. Un projet concret de développement durable débouche sur une communication et, si possible, des actions. Par exemple, un projet sur le chocolat peut déboucher sur la création d’un livre comme sur un choix de consommation (préférer du chocolat bio et/ou équitable). Mêmes petites ou partielles au départ, des actions peuvent donner l’envie d’entreprendre des choses plus grandes. Mais attention tout de même aux fameux «écogestes» qui ne doivent pas être présentés comme des solutions parfaites ou universelles! Libre à chacun de décider après analyse de la problématique, ce qu’il considère comme important et cohérent d’entreprendre.
Faisabilité L’action choisie doit être réalisable dans le calendrier scolaire. Un budget doit être établi et au besoin des sources de financement trouvées. En résumé, un projet EDD permet aux enseignante-s, élèves et à l’entourage de mieux comprendre certains enjeux de société et comment agir de manière responsable en pensant à l’avenir. Il aborde un thème sous l’angle économique, social et environnemental, dans l’espace et dans le temps, et surtout montre les interdépendances entre ces dimensions. Un projet EDD est concret et faisable, s’appuie sur les apports de diverses disciplines et sur des compétences externes, fait participer activement les élèves et les motive à poursuivre leur engagement sur le long terme. FED/Myriam Bouverat et FEE/Sabine Muster-Brüschweiler
Des compléments à certaines notions (signalées dans le texte par *), des activités et projets réalisés et autres prolongements EDD à cet article sur www.globaleducation.ch (plateforme, activités).
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L a FDDM sur différents terrains
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Sensibiliser la population aux enjeux du développement durable, c’est ainsi que peut être synthétisée la mission de la Fondation pour le Développement Durable des régions de Montagne (FDDM). Dès lors, l’éducation s’impose comme un vecteur privilégié pour atteindre cet objectif et générer des comportements respectueux de l’homme et son environnement. A l’instar de l’UNESCO, nous pensons qu’une approche englobant l’éducation formelle, non formelle et informelle est la plus judicieuse.
FDDM
la participation de la société civile sont pour nous des éléments clefs de l’éducation au développement durable.
Exemplifier la notion
Parallèlement, il nous paraît important d’accompagner enseignants et enfants dans leurs questions du jour. Nous tentons de répondre de façon pragmatique aux attentes des enseignants. Sur demande de ces derniers, nous intervenons de façon ponctuelle dans des classes du canton. Au travers de sujets tels que les Agendas 21, Laurence Vuagniaux, collaboratrice la gouvernance, les déchets, la à la FDDM, en classe. consommation, le téléphone porMandatée par le Conseil d’Etat table, l’arbre ou d’autres sujets, nous côtoyons des étupour la mise en œuvre de l’Agenda 21 cantonal, la diants universitaires et des HES, des collégiens, ainsi que FDDM collabore avec différents services de l’adminisdes jeunes du cycle d’orientation ou du primaire. Les entration dans le cadre de l’éducation au développeseignants font appel à nous quand ils pensent qu’un apment durable. port externe et ciblé peut être un complément intéressant au cours dispensé.
Structurer la notion
Afin de garantir que la formation intègre progressivement la perspective d’un développement durable dans l’enseignement et la formation professionnelle, il est important de définir une vision globale et de la structurer. C’est dans ce but que la FDDM participe aux démarches cantonales et nationales traitant du sujet. N’étant pas un acteur institutionnalisé de l’éducation, nous cherchons à coordonner les actions dont nous avons connaissance et à permettre leur diffusion et leur intégration au sein de l’école. La transversalité et
Œuvrer auprès des formateurs Le développement durable finit parfois par lasser. A force d’être utilisé de manière abusive ou sans aucune application concrète, il suscite dédain et interrogations. Les plus convaincus s’y perdent. Nous proposons chaque année, en collaboration avec la Fondation éducation et développement, une formation continue pour comprendre le développement durable et le concrétiser dans des projets scolaires.
L’éducation informelle Une fondation, quatre axes La FDDM concentre ses activités autour de 4 axes: Les Agendas 21: accompagnement de collectivités publiques dans la mise en place de programmes d’actions. L’événementiel: organisation de manifestations intégrant des thématiques du développement durable. La coopération internationale: réalisation de projets dans des pays en développement ou en transition. L’éducation: mise sur pied de formations continues et interventions dans les classes.
Par le biais de la slowUp Valais, que nous avons organisée pour la deuxième année consécutive, nous cherchons à sensibiliser les participants aux thématiques du développement durable tout au long d’une journée de loisirs. Parmi les messages distillés, retenons les plaisirs de la mobilité douce, les bienfaits d’une nourriture équilibrée, la promotion de la solidarité ou le tri des déchets. Grâce à l’appui du DECS et l’implication des maîtres de sport, la manifestation est présentée aux étudiants du canton. Eric Nanchen, directeur de la FDDM
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B ivouac, la radio au service de l’EDD sées par leur enseignante, Chantal Torrent. Un premier groupe s’est intéressé aux risques liés à la dépopulation des zones de montagne et ont choisi comme zone d’étude la commune d’Evolène. Un deuxième groupe s’est penché sur les répercussions des activités de loisirs en montagne, notamment les conséquences de l’utilisation des canons à neige dans la station touristique d’Anzère. Le 8 février 2007, les élèves ont interviewé une dizaine de personnes représentants les milieux politiques, environnementaux, scientifiques ou encore touristiques concernés par les deux sujets choisis. Les interviews ont été réalisées dans un bus spécialement aménagé et mis à disposition par la Haute Ecole pédagogique du canton de Vaud, le Radiobus.
Bivouac est un magazine radiophonique d’éducation à l’environnement et aux risques pour le développement durable des régions de montagne.
Bivouac est un projet Interreg IIIA franco-suisse dont le but était de réaliser des émissions radiophoniques avec des jeunes de 12 à 20 ans sur la prévention des risques pour un développement durable des régions de montagne. Les porteurs de ce projet sont l’association Oxalis pour la France, et la Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM) pour la Suisse. Bivouac est arrivé à son terme en décembre 2007 avec la réalisation de 25 émissions radiophoniques téléchargeables sur le site www.bivouac-jeunes.com, accompagnées de fiches ressources complétant les sujets traités.
A travers ce projet interdisciplinaire (français écrit, expression orale, structuration des idées, argumentation…), les élèves ont dû se responsabiliser et travailler en groupes avec une certaine autonomie. Ils ont développé leurs connaissances sur les thèmes choisis, ont pu découvrir l’outil radio en découvrant la technique d’interview et de montage et ont également dû synthétiser des connaissances pour les intégrer à la fiche ressource.
Déroulement et rôle de la FDDM En Suisse, 10 émissions radiophoniques ont été réalisées par des classes genevoises, vaudoises et valaisannes de niveaux très différents, allant du cycle à l’école de commerce. Les thèmes retenus par les élèves et les enseignants sont variés et touchent des problématiques très différentes, telles que les dangers d’avalanche, le retour du loup en Suisse, l’agrotourisme, la mobilité ou encore la saisonnalité du travail en station de montagne.
Le projet Interreg Bivouac s’est achevé fin 2007. Les encouragements des enseignants et l’enthousiasme des élèves ont poussé la FDDM à étudier la possibilité de pérenniser le projet à l’échelle des cantons ou au niveau transfrontalier. Une suite est envisagée pour l’année scolaire 2008-2009. Laurence Vuagniaux, cheffe de projets à la FDDM
La FDDM a accompagné les élèves dans la partie théorique du projet en les amenant à analyser les sujets retenus sous les angles économiques, sociaux et environnementaux. Elle a également travaillé avec eux le contenu des émissions, les enchaînements de séquences et la rédaction des questions pour les interviews.
L’exemple du Cycles de Collines, à Sion Durant l’année scolaire 2006-2007, une classe de deuxième année du Cycle des Collines de Sion a participé au projet Bivouac. Les élèves, âgés de 13-14 ans, ont travaillé sur deux thématiques différentes propo-
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© Véronique Boulieu
La FDDM a collaboré avec les HEP du canton de Vaud et du Valais pour la réalisation technique des émissions.
Enregistrement en extérieur.
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FDDM
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L ’EDD en classe
Samuel Fierz
Ce début de XXIe siècle pose à nos sociétés des questions de fond que se propose de traiter l’Education en vue d’un Développement Durable (EDD): fin du pétrole et de tous ses dérivés (plastiques, tissus synthétiques, etc.), crise alimentaire mondiale, changements climatiques, perte de la biodiversité (patrimoine génétique), … Ces questions sont avant tout politiques car elles impliquent des décisions et des actions collectives qui engagent le présent et l’avenir de nos sociétés. Elles doivent donc être traitées comme telles à l’école (voir schéma).
Des questions citoyennes approfondies à l’aide des disciplines.
Se positionner en tant que (futur) citoyen sur un problème lié au DD: débattre, décider, agir, instruire une situation, accepter l’incertitude, choisir ses valeurs, imaginer des solutions…
détour
Analyser le problème en utilisant les connaissances et raisonnements des disciplines
retour
pement durable, certaines par le choix de certains thèmes (éthique et culture religieuse, langue, etc.) et toutes par le type de démarche pédagogique qui est entrepris en classe.
Retour à la position de citoyen L’élève se positionne comme «citoyen» Entreprendre un projet ou une question liée à l’EDD, c’est avant tout inviter les élèves à se positionner comme (futurs) citoyens. Il s’agit de développer leur compétence à débattre, à décider dans l’incertitude et en tenant compte de la prospective, à clarifier les valeurs en jeu, à arbitrer les conflits selon les principes démocratiques, à imaginer des solutions, à organiser des questions à adresser aux spécialistes ou aux disciplines scolaires.
Détour par les disciplines Les différentes disciplines scolaires apportent chacune un éclairage particulier sur les situations traitées. Elles permettent de déconstruire le problème abordé. Les sciences de la nature – biologie, chimie, physique – apportent une compréhension des phénomènes naturels, des organismes, des matières (et leurs effets sur les organismes) ou des procédés techniques en jeu1 (voir les articles d’Adeline Bardou et de Grégoire Raboud). Les sciences sociales – géographie, histoire, citoyenneté – apportent un éclairage sur le fonctionnement de la société, les groupes qui la composent, leurs relations avec l’espace, la manière de produire des richesses et de les répartir, la manière dont se prennent les décisions, les évolutions dans le temps, etc. (voir page de droite). Toutes les autres disciplines peuvent en fait apporter leur contribution à une éducation en vue du dévelop-
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Une fois la situation ou la question déconstruite sous l’angle des diverses sciences ou disciplines, il importe de revenir au problème citoyen ou politique. Savoir et comprendre est une chose; apprécier, décider, agir en est une autre. Dans une situation particulière, que choisir de faire finalement? Que privilégier? Pourquoi? Quelle valeur ou principe paraissent importants?
Conséquences pédagogiques Concrètement en classe, on peut proposer une situation qui interpelle les élèves et les laisser réagir: avis, questions, jugements, besoins d’information. Cela amène au détour disciplinaire auquel l’école est habituée. Pour organiser le retour à la question citoyenne de départ, les élèves peuvent articuler les apports disciplinaires, faire un débat, exprimer des avis (par oral ou à l’écrit), mener des actions pratiques (lettre, pétition, article de journal, émission radio, etc. – voir le projet Bivouac en p. 7. Il est évident que le projet pédagogique est un excellent outil pour travailler l’EDD (voir article de la FED/FEE en pp. 4-5). Au secondaire, on peut imaginer un travail parallèle dans deux ou trois disciplines et l’organisation d’un débat final pour le «retour».
Note 1
Ces éléments sont repris du «Concept didactique pour l’EDD. Contribution des enseignements en Sciences de l’Homme et de la Société au développement de compétences citoyennes», ERDESS (2006). A télécharger sur www. unige.ch/fapse/didactsciensoc/recherche.html.
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(géographie – histoire – citoyenneté) Ce que peuvent apporter les sciences sociales habituellement enseignées à l’école est assez mal formalisé. Le groupe de recherche ERDESS s’est efforcé de les identifier.
Identifier et catégoriser Les catégories d’analyse permettent de découper le réel. A titre d’exemple, on pourrait catégoriser les acteurs intervenant dans la crise alimentaire mondiale en distinguant les multinationales, les gouvernements, les organisations supra-nationales (FMI, Banque mondiale), les paysans des pays pauvres, des pays riches, etc.
Prendre en compte les différentes échelles Les problématiques liées au DD impliquent plusieurs échelles spatiales, temporelles et sociales. Il faut savoir les articuler et reconnaître les effets d’échelle (une problématique prend une autre tournure selon l’échelle considérée). Prenons l’exemple des changements climatiques: La compréhension de la problématique ne sera pas la même si on la considère à l’échelle locale (reconversion économico-touristique des stations alpines) ou à l’échelle globale (désertification, fonte des glaces ou inondation de zones côtières entraînant des conflits pour l’eau, migrations humaines, etc.). Il en va de même pour les échelles de temps et la perception du phénomène: sur le temps court, en une année, rien ne change vraiment; sur le temps moyen, par exemple le siècle, on constate des changements climatiques marqués; sur le temps long (plusieurs millénaires), on identifie des cycles climatiques. Les échelles sociales (individuel/collectif) se déclinent sur la même idée: agir au niveau de l’individu est utile mais insuffisant; des actions au niveau des groupes sociaux (entreprises, associations, régions, etc.) et au niveau des Etats sont absolument nécessaires pour faire face aux changements climatiques.
Combiner et articuler les différents facteurs Pour étudier la société et les phénomènes sociaux, il s’avère nécessaire de se les représenter et de les raisonner en tant que systèmes, en tant que combinaison de multiples facteurs ou éléments qui sont reliés les uns aux autres. Par exemple, dans le problème de l’épuisement des ressources pétrolières interviennent de multiples éléments aussi variés que le modèle économique basé sur le profit, les tensions géopolitiques, l’agriculture mondiale (cultures de subsistance ou biocarburants), les politiques d’économies d’énergie, le décol-
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Chaque discipline est un regard particulier posé sur le réel.
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EDD: contributions des sciences de l’homme et de la société
lage économique des pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.), … L’intérêt de l’approche systémique est de rester sur le qui-vive intellectuel plutôt que de camper sur un déterminisme simpliste.
Reconnaître la complexité des prises de décision Il n’y a pas forcément de relations mécaniques ou logiques entre l’analyse d’un problème social, les décisions et les actions collectives. Se déroulant dans la prospective, ces processus impliquent de l’incertitude et font appel à des arguments qui ne sont pas toujours rationnels (place des émotions, des croyances, des cultures, des enjeux de pouvoir, etc.).
Reconnaître le rôle joué par les valeurs Les valeurs interviennent dans l’analyse que les élèves font d’un problème social. En effet, analyser revient à évaluer, et toute évaluation se fait en référence à des valeurs. Considérer comme acceptable ou inacceptable d’épuiser les ressources de pétrole, implique des valeurs opposées (individualisme / solidarité avec les générations futures). Le principe du DD est lui-même porteur de certaines valeurs à identifier. Les valeurs méritent également d’être considérées lorsqu’on étudie les acteurs intervenant dans un problème social. Ces acteurs ont des intentions et agissent en fonction de leurs valeurs de référence qu’il faut s’efforcer d’identifier. Cela implique de reconnaître la pluralité des valeurs et leur cohabitation qui se traduisent en décisions contradictoires.
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R egard de Jean-Daniel Métrailler sur l’EDD
Jean-Daniel Métrailler, comment définiriez-vous l’EDD? Au sens large, je définirais l’EDD par une attitude personnelle, une philosophie de l’enseignant qui, par son exemple et ses témoignages, apporte une contribution à la mise en valeur et à la protection de son environnement à travers toutes les disciplines qu’il pratique. Sur un plan plus spécifique, l’EDD doit développer une attitude citoyenne de chaque jeune afin qu’il devienne une personnalité responsable capable de saisir les enjeux d’un développement humain harmonieux et durable. L’EDD aidera l’élève à saisir les enjeux d’une collaboration fructueuse entre les milieux économiques, sociaux et environnementaux, tout en tenant compte des spécificités locales. Il va sans dire que sur le plan éducatif l’exercice est complexe et devra être soutenu de manière tangible par le monde politique. Pour conclure, je reprendrai les propos de Michel Chouzier lors des réunions sur l’EDD: «Il s’agit pour l’école de créer des adultes responsables et non pas des soldats de l’écologie.» Quelle place accorder au développement durable à l’école? Le PER (Programme d’enseignement romand) répond à cette interrogation en proposant dès les premières années de la scolarité de développer le questionnement des élèves par rapport aux différents espaces dans lesquels ils évoluent et les relations que l’homme développe avec son environnement. Dans le cadre de l’EDD, l’école devra se positionner sur la manière de s’impliquer dans ce processus. L’école doit-elle simplement sensibiliser les élèves au phénomène du DD par une information plus ou moins régulière? Ou bien, l’école doit-elle s’investir davantage dans le système par une éducation-formation avec des objectifs pédagogiques clairement définis?
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Jean-Daniel Métrailler, inspecteur de la scolarité obligatoire depuis quelques mois, préside la Commission de branche (COBRA) concernée par l’EDD. Sensible à la problématique, il en relève aussi les questionnements auxquels devra faire face l’école sur les choix à opérer.
Dans ce contexte, les enseignants adeptes de la pédagogie de projets trouveront certainement leur bonheur à travers les pistes qui leur seront proposées. Comme de nombreuses notions, l’EDD pourra s’inscrire dans des activités transversales et interdisciplinaires.
Auriez-vous quelques exemples de pistes pour intégrer l’EDD en classe? Pour intégrer l’EDD dans l’école valaisanne, je propose deux pistes à explorer: Développer des séquences didactiques interactives qui favorisent le questionnement des élèves selon le modèle de l’EDD français sur des thématiques motivantes (Exemples: Survivre en ville – Préserver l’eau – Développer les énergies renouvelables) www.ledeveloppementdurable.fr/developpementdurable/page/outils.html Utiliser les outils «MITIC» pour traiter de cette problématique en présentant ou en créant des simulations et des animations. Pour se familiariser avec des exemples pratiques d’intégration d’EDD, je suggère aussi de parcourir les outils pédagogiques de l’excellent site français www.ledeveloppementdurable.fr. @ Propos recueillis par N. Revaz
L’Unesco décline les objectifs de l’EDD de la manière suivante: respecter, reconnaître la valeur et les richesses provenant du passé, tout en les préservant; apprécier les merveilles de la Terre et de tous les peuples; vivre dans un monde où chacun ait de quoi se nourrir pour une vie saine et productive; évaluer, entretenir et améliorer l’état de notre planète; construire et apprécier un monde meilleur, plus sécurisant, plus équitable; être des citoyens concernés et responsables, exerçant leurs droits et responsabilités à tous les niveaux: local, national et global.
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M es 4 ceps: un projet muséeMVVV
école qui s’inscrit dans l’EDD
Devenir propriétaire de quatre ceps durant une année, suivre l’évolution de la vigne tout au long de cette période, apprendre et effectuer les travaux selon les saisons – tailler, ébourgeonner, effeuiller, attacher, vendanger – avec l’aide de vignerons professionnels, approcher les objets anciens et actuels liés au travail de la vigne, visiter d’une manière interactive le Musée Valaisan de la Vigne et du Vin (MVVV), voilà l’aventure que vivent les élèves de 3P d’une trentaine de classes du Valais romand. Au travers de la mise en œuvre de l’activité «Mes 4 ceps», le MVVV remplit, et ceci depuis plus de huit ans, son rôle de médiateur en favorisant la transmission de connaissances, en offrant des supports didactiques appropriés à la démarche et en organisant des activités sur le terrain. Il inscrit cette expérimentation dans l’approche environnementale actuelle de l’école ainsi que dans les cinq dimensions du développement durable.
L’approche environnementale
Les élèves de 3P apprennent l’EDD sur le terrain dans le cadre du projet «Mes 4 ceps».
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@ Jean Margelisch / MVVV
«Mes 4 ceps» rejoint les objectifs environnementaux scolaires qui favorisent des activités permettant aux élèves de: se situer dans le milieu qui les entoure, afin de mieux le connaître et de s’y intégrer en accompagnant les élèves dans la prise de conscience du milieu viticole dans lequel ils vivent, percevoir l’interdépendance entre l’homme et son milieu en créant un lien entre les travailleurs de la vigne, la vigne et les élèves, pratiquer l’observation directe, l’expérimentation élémentaire et l’étude du milieu en permettant aux élè-
Musée valaisan de la Vigne et du Vin, Château de Villa, 3960 Sierre. Tél. 027 456 35 25 - museeduvin@netplus. ch - www.museevalaisanduvin.ch. Responsables: AnneDo. Zufferey, Jacqueline Vuagniaux.
ves de «toucher» ce milieu agricole important pour la région et en mettant fortement l’accent sur la transposition théorie/pratique, exprimer le résultat de ses études par la mise en œuvre concrète des activités viticoles sur leurs quatre ceps.
L’approche développement durable «Mes 4 ceps» invite les élèves à penser le monde, ici leur environnement proche, comme étant un système complexe et interdépendant et, ainsi, ce projet s’inscrit dans la vision des cinq axes du développement durable. L’axe spatial aborde le domaine viticole comme étant une des ressources importantes de notre agriculture valaisanne. L’axe temporel ouvre sur la connaissance des objets anciens liés à la vigne tout en invitant à une réflexion sur le devenir de la viticulture. Au niveau environnement, le projet permet de: connaître un milieu, un espace, avec sa faune et sa flore, enseigner le respect d’un environnement, communiquer sur la production intégrée. Au niveau social, il développe: les liens intergénérationnels (avec les accompagnateurs), la connaissance et le respect d’une profession encore très présente en Valais, la transmission d’un savoir-faire professionnel et sa valorisation, la création de lien entre l’école et la société (ouverture sur l’extérieur), la découverte du Musée de la vigne et du vin par des jeunes (milieu socioculturel peu intéressé par ce domaine). Au niveau économie, il propose: un soutien à un secteur économique constituant la plus grande part du revenu agricole du canton par les connaissances et le savoir-faire transmis, un regain d’intérêt pour un secteur en perte de vitesse.
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I nitiation concrète au DD Nadia Revaz
dans une classe au collège
Le cours de géographie peut être l’occasion de faire des liens avec la problématique du développement durable. Délégué Ecole-Economie pour le canton mais aussi enseignant au Lycée-collège de la Planta à Sion, Stéphane Dayer a très volontiers accepté de recevoir Laurence Vuagniaux, cheffe de projets à la Fondation pour le Développement Durable des régions de Montagne (FDDM), afin d’expérimenter avec des collégiens en 2e année une approche déjà testée avec des étudiants de la formation tertiaire.
Dans la peau d’habitants d’une station de montagne Laurence Vuagniaux est intervenue pendant trois cours pour mettre les étudiants en situation de résoudre une problématique touristique. Dans la peau d’habitants d’une station de montagne cherchant à adapter leur offre pour survivre, les jeunes doivent décider s’il est plus judicieux d’agrandir le domaine skiable, de le déplacer ou de faire une autre proposition en réfléchissant à l’impact économique, écologique et social. Au terme de la réflexion, ils sont majoritairement favorables à l’implantation de bains thermaux, mieux adaptés selon eux au réchauffement planétaire, permettant un développement plus durable et susceptible d’attirer une clientèle variée, composée de personnes âgées et de jeunes sportifs. Ils supposent aussi que l’investissement sera moindre. Et pour étoffer l’offre, une étudiante suggère de proposer des randonnées en raquettes par exemple. En cas d’échec du projet, un jeune considère que les conséquences financières seraient moins graves.
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Le jeu testé par la FDDM.
Le CREPA contribue au développement durable d’une région Le Centre Régional d’Etudes des Populations Alpines (CREPA) s’intéresse à l’identité régionale des vallées d’Entremont et du Trient par le biais de diverses activités dont le programme «L’enfant à l’écoute de son village» qui réunit les générations autour d’un thème lié au patrimoine socioculturel (tourisme, plantes sauvages, transports, recyclage…). Les travaux des classes sont présentés dans le cadre d’une exposition et d’une publication (bientôt les rapports homme-animal illustrés par la viande). Comme le dit Jean-Charles Fellay, coordinateur du centre, «le CREPA, avec un œil sur le passé et l’autre sur le présent immédiat, apporte non seulement des pistes de compréhension sur l’histoire locale et son évolution, mais contribue activement à la politique régionale de développement durable.» www.crepa.ch
Au terme de cette immersion ludique, Laurence Vuagniaux demande aux étudiants d’évaluer l’expérience. Si c’était à refaire, que changeraient-ils? Une étudiante estime avoir manqué d’informations précises au niveau financier et technique pour pouvoir avancer des arguments pertinents. Se mettre dans la peau de personnages ne leur a pas paru très facile, car ils manquaient là encore d’indications pour se sentir crédibles dans leur rôle. Qu’ont-ils appris au terme de ces trois cours? A débattre, à réfléchir et choisir le scénario le plus adapté, à argumenter et à travailler des notions de différentes branches, répondent-ils. Est-ce une démarche adaptée à leur niveau ou faudrait-il envisager cela en fin de collège plutôt? Une collégienne est d’avis qu’il faudrait commencer par quelques notions théoriques: «Nous ne sommes pas censés savoir ce qui peut marcher au niveau d’une commune. Il faudrait partir d’exemples de communes qui ont fait quelque chose pour améliorer leur tourisme et voir où cela a fonctionné et pourquoi. Ce serait ainsi plus concret.» Au niveau de la gestion de classe, ils font aussi une proposition: à savoir travailler en deux groupes pour voir d’une part si les choix des équipes auraient été les mêmes et pour pouvoir comparer les arguments. Bref, les élèves qui ont participé à la discussion ont été des «testeurs» critiques, ce qui était souhaité en vue de renouveler l’expérience de ce jeu dans une autre classe.
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R egard de Stéphane Dayer sur une expérimentation EDD
Stéphane Dayer, dans quel contexte cette expérimentation menée dans votre classe par une animatrice de la FDDM s’est-elle inscrite? Eric Nanchen, directeur de la FDDM, m’avait expliqué que la Fondation développait des activités pour les écoles en lien avec le DD et qu’il s’agissait encore d’en tester certaines dans des classes pour qu’elles soient bien adaptées et puissent être diffusées. J’ai donc mis à disposition trois cours de géographie que je donne à des collégiens en 2e année pour l’expérimentation d’une activité, en disant que si cela fonctionnait bien je pourrais ensuite en parler plus largement via Ecole-Economie. Comment évaluez-vous l’activité qui a été proposée à vos étudiants? Positivement. Toutefois, dans l’idée d’être dans de vraies conditions de test, je n’avais volontairement pas préparé les étudiants à la thématique abordée. Or, pour que cela fonctionne immédiatement, je constate que cette phase explicative servant à définir les termes est indispensable. Peut-être faudrait-il partir d’un exemple très simple et proche d’eux pour passer de la définition à l’application afin de les sensibiliser à la démarche avant de commencer le jeu proprement dit? Il me semblerait aussi qu’il faille s’orienter vers un projet davantage typé Valais, pour que les jeunes se sentent plus immédiatement concernés. A mon avis, les dimensions économiques et sociales devraient en outre être plus présentes, pour qu’il y ait un réel équilibre entre les trois composantes du développement durable. Dans vos cours, abordez-vous la problématique du développement durable? Oui, mais pas forcément en utilisant le terme. J’invite les étudiants à examiner une situation réelle, par exemple la construction d’un stade de football, en posant trois regards distincts sur le projet. Je demande à un
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Debriefing avec Stéphane Dayer, délégué Ecole-Economie du canton et professeur au secondaire II, après l’expérimentation avec ses étudiants d’une activité DD proposée par la Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM) en avril dernier (cf. p. ci-contre). Pour lui, moyennant quelques adaptations, ce jeu pourrait tout à fait venir compléter les propositions déjà faites dans le cadre des cours prêts à l’emploi en lien avec le tourisme et l’économie régionale et mis en ligne sur www.ecole-economie.ch.
Pour Stéphane Dayer, il s’agit de montrer l’importance des trois regards sur la réalité.
jeune de venir devant la classe pour observer les choses avec des jumelles économiques, à un autre de le faire en utilisant des jumelles environnementales et à un troisième de prendre les jumelles sociales. C’est une manière imagée pour leur montrer l’importance de la combinaison de ces trois regards afin d’appréhender la complexité de la réalité à laquelle s’ajoutent la dimension temporelle ainsi que l’impact local et global. Si quelqu’un ne voit que les aspects économiques, cela risque d’avoir une incidence négative sur l’environnement et le social et idem pour l’inverse, c’est cela que j’essaie de leur démontrer. Je suis d’avis que le terme choisi de «développement durable» n’est pas porteur, en particulier auprès des jeunes, mais la démarche les intéresse et ils peuvent le comprendre si l’on prend un exemple très concret. Diriez-vous que le développement durable est avant tout une manière de regarder la réalité qui peut très bien s’intégrer dans différentes disciplines scolaires et à tous les âges? Tout à fait, car à chaque degré on peut creuser de façon différenciée chacune des dimensions. Ce regard sur la réalité avec les trois paires de jumelles peut se faire en cours de géographie, de sciences, d’économie, d’histoire…, à certains moments du programme du moins. Pour moi, le DD est avant tout une attitude, un mode de pensée, qui ne date du reste pas d’aujourd’hui, même si on y est plus sensible pour des raisons environnementales. Propos recueillis par Nadia Revaz
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D D et enseignement: G. Raboud
un outil irremplaçable
Lors d’un cursus scolaire, la question récurrente de l’élève se réduit souvent à l’expression: «A quoi ça sert?». Elle traduit en fait un manque d’intérêt, un manque de vision, un manque de synthèse, un ennui non pas de l’élève uniquement, mais du professeur également. Pour comprendre une phrase, un paragraphe, ne faut-il pas comprendre le contexte? Les cours et les professeurs qui marquent et sont appréciés sont ceux qui ont réussi à faire comprendre à l’élève l’importance du contexte, la branche enseignée n’important que peu. Dans cette optique, le développement durable - dans le sens où il a été élaboré et non dans celui où il a été (mal)utilisé pour faire passer tout et n’importe quoi – est un outil de contextualisation irremplaçable. Cet outil permet au professeur d’abord et à l’élève surtout de comprendre la question «A quoi ça sert?».
Le succès d’une approche de DD repose sur le fait que toutes les dimensions doivent être gagnantes. Le développement durable repose habituellement sur trois bases: économique, sociale et environnementale. En Valais, la réflexion s’est appuyée dès le départ sur deux bases supplémentaires, politique et culturelle. C’est cette conception qui va servir de grille de lecture ou de
contextualisation de n’importe quel thème ou problème (cf. Critères du développement durable). En bref, le développement, pour être durable, doit être politiquement responsable, c’est-à-dire représentatif, participatif, intégrateur, économiquement efficace, rentable, centré sur les PME, soucieux de ressources financières suffisantes, socialement équitable, c’est-à-dire orienté sur la formation, la santé, l’emploi, le bien-être, culturellement respectueux, à savoir solidaire, tolérant, garant des valeurs, soucieux de l’équilibre des genres, et environnementalement renouvelable, basé sur la préservation des ressources naturelles, notamment dans les domaines de l’agriculture, l’agroforesterie et de l’énergie. Cet outil, baptisé l’«étoile du développement durable» car elle doit guider notre réflexion, peut s’utiliser de manière plus ou moins approfondie sur n’importe quel thème. Personnellement, je la mentionne presque à chaque nouveau thème aussi divers que les pathologies nutritionnelles ou respiratoires, le dopage, les drogues, la croissance démographique, l’énergie ou la question agricole. Dans certains cas (cf. exemple ci-joint), je l’utilise pour une réflexion plus poussée comme dans le cas des OGM, en mettant l’accent sur les problèmes et leur complexité (complexus, lié ensemble). Il va sans dire que la réflexion s’applique de manière similaire si l’on met l’accent sur les mesures visant à résoudre les problèmes diagnostiqués (les solutions). Cette approche est non seulement théorique, mais surtout pratique.
Développement durable dans le monde, en Suisse et en Valais 1987, rapport Brundtland «Notre avenir à tous»: «Le développement durable est un développement qui permet de satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la possibilité pour les générations futures de satisfaire leurs propres besoins». 1992, Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement à Rio (CNUED), connue sous le nom de «Sommet de la Terre»: institution de la Commission du développement durable (CDD) pour examiner le Suivi de Rio, les progrès de la mise en œuvre de l’Agenda 21 au plan national, régional et international. 1996, 1er «Rapport sur le développement durable en Suisse» et mise en place par le Conseil fédéral d’un Conseil du développement durable.
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1997, création du Département du développement durable par le Comité de candidature Sion 2006 Switzerland. 1998, adoption par le Parlement valaisan de la Charte du développement durable. 1999, constitution de la Fondation pour le développement durable des régions de montagne. 1999, ancrage dans la Constitution fédérale du développement durable comme objectif politique de la Suisse. 2001, mise en consultation du rapport «Agenda 21 du canton du Valais». 2006, «L’empreinte écologique de la Suisse - Une contribution au débat sur la durabilité», Direction du développement et de la coopération, Office fédéral de l’environnement, Office fédéral du développement territorial.
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les éventuels problèmes liés à une nouvelle pratique de stockage (silos métalliques, en bois ou en briques de terre cuite). Dans la phase de diffusion, les silos ont été construits sur place après formation des artisans locaux ou des paysans habiles. La vente des silos était conditionnée par une formation sur la gestion des grains et du silo. Aucun silo n’était donné en cadeau, chaque bénéficiaire devant l’acheter au prix coûtant incluant le bénéfice de l’artisan local. Les bénéficiaires, étant pauvres, ont eu accès à un crédit mis à disposition auprès d’une banque locale, avec comme unique caution l’appartenance à une association agricole.
L’application de ces critères dans un projet de développement agricole soutenu par la DDC (Direction du développement et de la coopération) en Amérique centrale a été à la base du succès du projet de réduction de pertes après-récolte (POSTCOSECHA) dans les grains de base (maïs, haricot, sorgho) au niveau des petits et moyens producteurs. Initié en 1980 au Honduras, ce projet s’est étendu à cinq pays d’Amérique centrale et assure aujourd’hui une sécurité alimentaire à plus de 20% des producteurs de la région. Un succès d’autant plus significatif dans le contexte actuel des émeutes de la faim. Deux approches différentes se sont confrontées au même problème: l’approche nord-américaine, que je qualifierais de simplexe, et l’approche helvétique, que je qualifierais de complexe. Le problème visible posé aux petits paysans était la conservation des grains après la récolte (conservés traditionnellement en épi), lesquels se faisaient dévorer par des ravageurs (insectes pour la plupart). L’approche nord-américaine s’est focalisée sur le contrôle des insectes par l’utilisation de silos métalliques mis à disposition des paysans. La mauvaise expérience des premiers «bénéficiaires» qui ont vu leurs grains moisir dans le silo allait sceller le sort du projet nord-américain. L’approche helvétique a été d’évaluer d’abord les pertes et les causes des pertes. L’analyse révélait des causes multiples, de politique agricole (promotion de variétés hybrides soi-disant «améliorées», «aide alimentaire», promesses non tenues), économique (prix bas à cause des surplus provenant de l’aide alimentaire, intermédiaires accaparant le bénéfice des ventes), sociale (paupérisation, exode rural), culturelle (dévalorisation des savoirs et connaissances locales), environnementales (pratiques agricoles inappropriées). Les mesures proposées ont été d’abord testées au niveau des bénéficiaires eux-mêmes (les paysans de différents villages), avec leur participation, leurs expériences et leurs conseils. Cette collaboration a permis de situer
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Le succès, caractéristique d’une approche de développement durable, repose sur le fait que toutes les dimensions doivent être gagnantes. On ne peut pas protéger l’environnement au détriment de la vie sociale et économique. Un développement économique au détriment de l’environnement et de la société n’est pas viable. Une technique efficace et bon marché ne marche pas si elle n’est pas culturellement acceptée par la collectivité. L’«étoile du développement durable» est l’étoile qui doit guider notre réflexion, notre enseignement, notre gestion tant communale, cantonale que nationale, notre coopération au développement. Grégoire Raboud Professeur de sciences naturelles au Lycée-collège de la Planta à Sion
Sources www.globaleducation.ch: Fondation Education et Développement (FED). La FED, basée à Lausanne, est un Centre de compétence national sur l’éducation dans une perspective globale et propose des documents pédagogiques sur le développement durable. www.fddm.ch: Fondation durable des régions de montagne (FDDM). La FDDM, basée à Sion, a notamment pour mission l’éducation et l’intervention en milieu scolaire. www.are.admin.ch: Office fédéral de l’aménagement du territoire (ARE). L’ARE est l’office responsable du développement durable et met de nombreuses informations à disposition. www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/21/22/publ.Document.86630.pdf: L’empreinte écologique de la Suisse. Ce rapport, édité par l’Office fédéral de la statistique, contient des données sur l’empreinte écologique, un des indicateurs majeurs du développement durable.
Prochain dossier No de septembre: Les infos de la rentrée Délai rédactionnel: 5 août 2008.
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L ’EDD et les sciences ou Adeline Bardou
l’EDD dans les sciences?
Le développement durable se conçoit sous trois perspectives parallèles: sociale, économique et écologique. On peut y rajouter une perspective culturelle. L’écologie est vraisemblablement la plus évidemment liée aux disciplines scientifiques, tout en n’étant pas vue comme «militante» ou «naturo-centrée», mais plutôt comme une relation entre les humains et leur environnement. L’éducation au développement durable tend dans cette perspective «à reconstruire le lien entre les sociétés et la nature et à diminuer l’impact de nos sociétés sur la nature1».
Quels objectifs? Le développement durable n’est pas une nouvelle discipline à rajouter à la grille horaire, mais plutôt un changement de paradigme qui peut être intégré de deux manières dans l’enseignement: par l’interdisciplinarité2 et par le changement de questionnement.
Quelles méthodes? L’apprentissage de la démarche scientifique n’est pas une nouveauté mais il semble être le terrain parfait pour développer les concepts de doute et d’incertitude inhérents à la construction d’un développement durable. L’enseignant doit ensuite oser promouvoir une vérité plurielle dans des systèmes complexes, et ne pas se limiter à des vérités simples… En favorisant la capacité des élèves à «changer de lunettes3», on peut aborder les concepts de changement d’échelles spatiale et temporelle, d’interdépendance, de non permanence et envisager ainsi plusieurs thèmes sous l’angle du développement durable.
Pour un enseignant de sciences, l’intégration du développement durable peut se faire par la prise en compte de la dimension humaine dans les contenus enseignés et en osant intégrer les valeurs dans le cadre de son cours. Les valeurs sous-entendues du développement durable sont la responsabilité et la solidarité. Leur clarification passe par le questionnement suivant: «Savoir ce que l’on veut, pour quoi on le veut, et combien on est prêt à investir pour l’obtenir, en gardant à l’esprit qu’on n’est pas seul au monde!1». Un choix, quel qu’il soit, implique une base de connaissances sur lesquelles s’appuyer. Les sciences sont le bon moyen de répondre au «comment» en sortant de l’affectif, fournissant une base aux futurs choix citoyens de nos élèves (voir l’article de Samuel Fierz). Cette démarche fait sens à tous les degrés de la scolarité, voire plus … sous-entendu qu’elle n’est pas réservée aux niveaux supérieurs mais peut s’intégrer dès l’école enfantine.
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Référence du schéma: adapté d’après Francine Pellaud, cours «Education pour l’environnement et le développement durable», LDES, Université de Genève.
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Quels thèmes? Il n’y a pas de nouveaux thèmes qui doivent venir «gonfler» le programme annuel. Il suffit d’intégrer la dimension humaine et de changer le questionnement: «Se placer dans une perspective de développement durable induit un questionnement “anthropocentré” et non “naturocentré” (cf. schéma). Ainsi une question simple: «comment protéger la forêt», centrée sur la forêt, devient-elle «comment gérer la forêt aujourd’hui pour demain?4». L’occupation des milieux peut intégrer l’action de l’homme. L’unité et la diversité des êtres vivants peuvent faire le lien avec la biodiversité. L’air et l’eau peuvent être étudiés sous l’angle de la pollution et des changements climatiques. En trouvant la manière de changer le questionnement et les «lunettes d’approche», beaucoup de thèmes scientifiques trouvent leur place dans une éducation au développement durable: l’eau, l’alimentation, les écosystèmes, la santé, les énergies, les flux d’énergie, les déchets,… (cf. schéma). Mais l’éventail des thèmes peut aussi s’ouvrir pour aborder des questions qui se posent à l’homme du XXIe siècle: les risques naturels, le changement climatique, la biodiversité, l’habitat durable, les transports et la mobilité, l’agriculture durable, l’explosion démographique,…
sonne idéale pour amener les élèves à découvrir en pratique3 leur environnement local tout en apportant des connaissances qui induisent une réflexion plus globale.
Comment? Un des leitmotivs du développement durable peut servir de réponse à cette question: penser globalement, agir localement. Et l’enseignant, pas seulement en sciences d’ailleurs (vive l’interdisciplinarité!) est la per-
Expo d’élèves sur le DD Du 16 au 20 juin à la Bibliothèque des jeunes de Sion Chloé Rossier, enseignante 5-6P à l’école de Platta à Sion, met sur pied avec ses élèves une exposition, composée essentiellement de textes, d’une vidéo et de quelques objets, sur le développement durable. Elle sera visible à la bibliothèque des jeunes de Sion du 16 au 20 juin 2008. Inscription au 027 324 13 64 pour une visite de 30 minutes par classe.
Rencontres EDD Les rencontres romandes en EDD ont été initiées en 2006 par la Fondation Education et Développement (FED) et la Fondation Suisse d’Education pour l’Environnement (FEE) sur mandat de la CIIP.
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Notes 1
Francine Pellaud, cours «Education pour l’environnement et le développement durable», LDES, Université de Genève.
2
Pour un exemple d’une thématique d’EDD abordée de manière interdisciplinaire: Les changements climatiques, publiés par le LDES (université de Genève), voir le site www.ldes. unige.ch/info/membres/fp/lyceeJP2.pdf
3
FED / FEE, «L’éducation en vue du développement durable», Educateur 11.06, qui présente des projets réalisés en classe à différents niveaux de la scolarité.
4
Inspection générale de l’Education nationale (France), «Une discipline dans l’éducation au développement durable: les sciences de la vie et de la Terre», rapport n° 2008-004, janvier 2008.
Elles ont pour objectif d’encourager la prise en compte de l’Education en vue du développement durable dans l’enseignement et, à terme, de l’inscrire dans le programme romand de la scolarité obligatoire. 21 juin 2008 Journée pratique à la HEP-Fribourg Le développement durable à l’école: comment intégrer la dimension économique? Inscriptions sur www.globaleducation.ch. 24 septembre 2008 Colloque à la HEP-BEJUNE (Bienne) L’EDD pour qui? pour quoi? Donner une place à l’économie dans l’éducation en vue du développement durable. Inscriptions sur www.educ-envir.ch.
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R egards d’animateurs de branche sur l’EDD L’EDD peut avoir des ramifications dans de nombreuses branches scolaires. Voici le regard d’enseignants qui sont aussi animateurs de géographie, d’économie familiale et d’éducation physique.
Béatrice Rogéré Pignolet animatrice CO pour la géographie et l’histoire «Dans le programme provisoire de 2003, l’EDD peut intervenir dans différents thèmes du programme actuel de géographie, notamment en abordant les milieux naturels et l’adaptation de l’homme à son milieu en 8e année. Pour certains thèmes, elle correspond à un éclairage possible, à un angle d’approche, par exemple pour ce qui concerne l’évolution des secteurs d’activités, en faisant des parallèles entre hier et aujourd’hui et entre ici et là-bas. Pour d’autres thèmes, l’EDD est une entrée “logique“. Ainsi en 7e pour l’étude de l’atmosphère, il est possible de partir du problème de l’effet de serre pour introduire le questionnement autour des dimensions environnementales, économiques et sociales. En 9e année, le développement durable est au centre des thèmes liés aux problèmes de société actuels et futurs. Pour ces problématiques, il est possible de partir d’articles de journaux par exemple afin d’amener les élèves à se positionner en tant que futurs citoyens en les initiant au
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Pour rappel, les animateurs de branche sont à disposition si vous avez des questions: www.hepvs.ch > animation > animateurs pédagogiques.
débat. Une exposition sur le DD devrait être présentée dans les CO l’année prochaine, les pistes de travail permettront non seulement une réflexion en géographie mais aussi en civisme, en sciences, en économie familiale et en histoire: elles pourraient servir de point de départ pour un travail en projet, au niveau d’une classe mais aussi de l’établissement (projet participatif, jeu de la banane, …). Avec le PER, l’EDD interviendra de façon plus claire et visible.»
Rachel Bircher May animatrice en économie familiale «En économie familiale, le DD est abordé sous l’angle du geste pratique à avoir au quotidien, en lien avec le dosage des quantités ou le tri des déchets, ainsi que dans une perspective plus théorique, en suivant par exemple le cycle d’un produit de consommation, dans ses dimensions économique, sociétale et environnementale. Les jeunes, comme ils sont généralement très influencés par la mode, sont intéressés si on leur propose de découvrir le circuit complet d’un T-shirt intégrant la dimension de DD, de sa fabrication à son entretien, et en le comparant ensuite à celui d’un autre, plus orienté marque. Je pense qu’il est plus facile de partir de leur vécu pour les amener à devenir des “consommacteurs”. L’avantage de l’économie familiale est de permettre une approche globale et concrète de certains aspects de la consommation. Pour l’heure, l’approche est encore souvent tâtonnante, car il nous faut trouver le matériel didactique adapté. De plus, il arrive que l’on soit
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confronté à certains doutes, en nous positionnant par rapport à certaines marques, ce qui n’est pas le but mais permet d’exemplifier le discours. Il y a un danger de récupération possible, aussi il nous faut faire preuve d’une certaine vigilance. Nous ne devons pas dépasser les limites de la prise de conscience des choix de consommation. Comme d’autres disciplines scolaires sont liées au DD, il pourrait être intéressant de faire des corrélations entre les programmes. Il y a des expériences qui vont dans ce sens, ce qui me réjouit.»
Gérard Schroeter animateur d’éducation physique «Le sportif est souvent devenu un consommateur excessif de marques et de technologies, qui ne se soucie guère du DD, parce qu’il ne se rend pas ou ne veut pas se rendre compte de l’impact négatif que peut avoir sa pratique sportive en pleine nature, avec paradoxalement un sentiment de totale liberté. L’école a un rôle important à jouer au niveau
de la sensibilisation au DD et au comportement de consommateur, car il n’est pas non plus nécessaire d’acheter le dernier équipement à la mode ou d’avoir un GPS pour bouger. Le problème réside dans le fait qu’il faut lutter à contre-courant, le sport de haut niveau étant tout sauf un exemple de DD. Il y a des petits pas qui sont faits, avec l’affichage du bilan écologique sur certains équipements, mais c’est difficile de faire entendre qu’il serait indispensable de consommer moins et de mieux se renseigner sur ce que l’on achète afin de privilégier le commerce équitable. L’enseignant d’éducation physique devrait être une référence, en n’étant pas lui-même dépendant des marques et des technologies, et inviter ses élèves à faire des choix citoyens dans leur pratique sportive. La prise de conscience serait déjà une étape importante, même s’il faudrait bien sûr pouvoir aller plus loin et proposer des pistes. Je cite toujours le pédibus qui est à mes yeux un bon exemple de respect du capital écologique, social et économique. J’aimerais pouvoir citer d’autres exemples de ce type.»
Des sites internet pour aller plus loin Programme de travail de la CDIP et de la CIIP en matière d’EDD - www.edk.ch/f/cdip/Geschaefte/BNE/default. html - www.ciip.ch Fondation Education et Développement (FED) - www. globaleducation.ch Fondation suisse d’Education pour l’Environnement (FEE) - www.educ-envir.ch > Liens vers l’éducation au développement durable Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM) - www.fddm.ch Programme type pour une EDD (degré secondaire I) www.education21.ch Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du DD - www.decennie.ch Le wwf - www.wwf.ch/fr > wwf écoles Page d’accueil du projet du photographe Yann ArthusBertrand sur le DD - www.ledeveloppementdurable. fr
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Fristoria - Module fribourgeois «Mondialisation et DD» - www.fristoria.ch Rubrique EEDD sur le site du ministère de l’Education nationale - www.education.gouv.fr/eedd Educnet et EEDD - www.educnet.education.fr/EEDD DD du réseau SCÉRÉN [CNDPCRDP] - http://crdp.acamiens.fr/edd2 Défi pour la terre, fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme - www.defipourlaterre.org Dossier pédagogique Eduscol sur le DD - http://eduscol. education.fr/D0185/accueil.htm Eduquer au DD, espace destiné aux enseignants - www. eduquer-au-developpement-durable.com Site francophone du DD - www.agora21.org Comité français pour l’environnement et le DD - www. comite21.org Ecogeste.ch propose un geste simple par jour pour l’environnement - www.ecogeste.ch
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Témoignage: l’EDD vue par une Maude Moix
jeune engagée dans le DD
Je m’appelle Maude, j’ai 24 ans et je suis engagée dans la promotion du développement durable. Comment ça m’est arrivé? Ma première «prise de conscience» que mes actions avaient un impact date d’une heure d’information à l’école primaire concernant le tri des déchets. A la suite de quoi, j’ai installé une poubelle à papier dans ma chambre et harcelé le reste de ma famille pour qu’ils fassent de même.
Ma première «prise de conscience» date d’une heure d’information à l’école primaire.
en la matière. Elle peut donner une information fiable et sensibiliser les jeunes. Car, non, le développement durable n’est pas qu’une affaire d’adultes et encore moins d’universitaires. Chacun, du moment qu’il achète, s’habille ou se déplace peut agir pour la planète. Il y a encore trop de gens qui ignorent l’importance (et le gain financier!) de petits gestes comme éteindre tous les «boutons rouges» des appareils, installer des ampoules économiques ou de se laver les mains à l’eau froide. L’école est l’un des vecteurs possibles de cette information pratique, de ces petits gestes que même les enfants et les adolescents peuvent appliquer.
Mais à part ça, l’écologie appartenait au monde des adultes. Je n’en saisissais absolument pas les enjeux. Même lorsque, des années plus tard, l’effet de serre était au programme du cours de géographie au collège, ça restait théorique. L’idée d’employer un peu moins le scooter que je venais de recevoir ne m’a pas effleurée. C’est l’université (de Lausanne) qui m’a donné l’occasion de m’engager pleinement dans le développement durable. Ma rencontre avec l’association UniPoly m’a permis de m’engager dans des stands d’informations, des débats d’idées ou des animations. J’ai aussi eu les informations nécessaires pour adopter un comportement plus durable. Du coup, j’ai attrapé le virus. Ce qui m’a donné l’opportunité de participer à des projets de sensibilisation, d’en mettre sur pied moi-même, de rencontrer des gens d’autres facultés et de l’administration de l’université. J’ai même assumé la vice-présidence de l’association en 2007. Et pour ne pas laisser tomber ma ville natale, j’écris des chroniques sur le développement durable sur sédunois.ch et j’ai été invitée à parler de réchauffement climatique et d’énergie à un cours de civisme au cycle. Cette dernière expérience et mon parcours personnel me font penser que l’école a un rôle important à jouer
Association unipoly, www.unipoly.ch Chroniques sur www.sedunois.ch
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formation continue universitaire
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Master of Advanced Studies 3e cycle post-grade Théories, pratiques et dispositifs de formation d’enseignants septembre 2008-juin 2010 60 crédits ECTS sur deux ans à temps partiel 24 journées (vendredi/samedi) réparties sur l’année académique Domaine Les professions de l’enseignement et de la formation sont en pleine mutation. Elles exigent de nouvelles compétences, une nouvelle culture. Pour répondre à ces mutations, ce programme propose une réflexion théorique et pratique qui associe des apports de connaissances provenant de différents champs et la prise en compte de l’expérience professionnelle des participants. Public Formateurs d’enseignants et professionnels impliqués dans l’éducation et la formation Coordination Prof. François AUDIGIER et Philippe HAEBERLI, assistant, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation Coût CHF 8’000.- pour l’ensemble de la formation (CHF 4’000/an) Renseignements et inscription (avant le 15 juin 2008) FPSE – bd du Pont d’Arve 40 – 1205 Genève T.: +41 (0)22 379 90 76 – marie-christine.philippe@pse.unige.ch
www.unige.ch/formcont/MASformateurenseignants
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)
L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour poursuivre la réflexion en lien avec l’EDD. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également.
Pour les enseignants BAZIN D. et VILCOT, J.-Y. Vers une éducation au développement durable.
Démarche et outils à travers les disciplines. Amiens. CRDP de l’académie d’Amiens, 2007. Cote: 502.3(072) BAZI BOUVERAT M. ... [et al.], Vers le développement durable: 20 activités et projets d’établissement de Suisse, Le Mont-surLausanne, LEP Loisirs et pédagogie, 2001. Cote: 502.3(072) VERS Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique, Avenir, éducation, environnement, Suisse: la contribution de l’éducation à l’environnement au développement durable, «Etudes et rapports 15B», Berne, CDIP, 2002. Cote: 502.7:37 AVEN RAM C. de et KNOWLES X., Le développement durable: cycle 3, «Les dossiers Hachette», Paris, Hachette éducation, 2007 + guide pédagogique en acquisition. Cote: 502.3(072) RAM RIONDET B., Clés pour une éducation au développement durable, «Ressources formation. Enjeux du système éducatif», Paris, Hachette éducation, 2004. Cote: 502.3 RION
SERRE N., L’Agenda 21 pour un établissement écoresponsable, «Ressources formation. Enjeux du système éducatif», Poitiers, Scérén/ CRDP Poitou-Charentes, 2006. Cote: 502.3(072) SERR
Pour les enfants CHEVREL C. et BOULOUDANI V., Ittuq, Noé, Saanan: trois contes sur le développement durable, Genève, Bonneville, GRAD, 2006 + 1 CD audio et des fiches pédagogiques. Cote: 502.3(072) ITTU POITRENAUD R. et BARBE P. (collab.), Ressources et développement durable, «Un œil sur le monde 12», Mouans-Sartoux, PEMF, 2004. Cote: 502.3 POIT
Des pistes pour aller plus loin… Fondation suisse d’Education pour l’Environnement (FEE): Promouvoir l’Education à l’Environnement (EE) en Suisse et dans la Principauté du Liechtenstein et l’ancrer dans les structures existantes par le conseil et soutien des responsables en EE, la coordination d’initiatives, campagnes éducatives et processus politiques en EE, la mise à disposition des principales informations et ressources en EE. www.educ-envir.ch Fondation Education et Développement: Centre national de ressources pour l’éducation dans une perspective globale. Thèmes prioritaires: interdépendances Nord-Sud, DD, droits de l’homme et droits de l’enfant. La Fondation offre des prestations pour les enseignants de tous les niveaux scolaires: vente et prêt de moyens d’enseignement, formation, réseau et conseil pédagogique. www.globaleducation.ch
ce magazine explique comment l’eau du désert arrive chez nous via nos aliments et nos vêtements. Pick up 16 Village global «Fraises d’Andalousie, Jeans, haricots du Kenya: AGIR a examiné ces trois produits en aiguisant notre sens critique». Pick up 20 Développement durable «La mise en œuvre du développement durable dépend non seulement des grandes actions menées au niveau des Etats et des entreprises mais également de nos choix individuels et des valeurs qui les sous-tendent. La question vaut la peine d’être clarifiée: quelles sont les valeurs qui, au quotidien, guident nos choix? C’est à ce thème qu’est dédié ce numéro de Pick Up.»
Les deux fondations ont un mandat commun de la CIIP pour promouvoir l’EDD.
LaRevueDurable, no 8 (décembre 2003-janvier 2004) Education et développement durable: le vrai chantier. LaRevueDurable est une revue de vulgarisation francophone sur tout ce qui touche à l’écologie et au développement durable. www.larevuedurable.com
Pick up 11: Jeux et enjeux de l’eau «Le Suisse importe de l’eau du désert». Sous ce titre intrigant, la page 13 de
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Pour obtenir ces documents gratuits auprès de l’Agence d’information agricole romande: www.agirinfo.com.
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Nadia Revaz
(
D eux manières d’inciter
Autour
de l a lect ure
à la lecture
Comment donner aux élèrebondissements, ce qui ves l’envie de lire et leur donne envie de continuer à faire découvrir le plaisir lire», «on ne s’attend pas à de cette activité? Pour une telle fin» ou encore ceux qui s’y adonnent vo«ce qui m’a intéressé, c’est lontiers, c’est chose facile. de voir la relation entre le Avec les non-lecteurs, il père et sa fille s’amélios’agit de trouver des stratérer». Le livre primé est bigies différentes, susceptizarrement celui qu’ils ont bles de leur faire tourner les le moins aimé. «Les élèpages avec enthousiasme. ves avaient très peu de Voici deux manières, parmi temps pour lire l’ensem, te bien d’autres (cf. aussi article ble des livres et Mary oi dr à ross, ec Patricia G gauche à r, ie p. 37), d’ajouter de l’attractiTempête est un ouvrage Les élèves av gg O , Valérie e de la classe vité à la lecture. Monique Deassez exigeant, avec un . an et la titulair e pl au deuxièm lacrétaz et Patricia Gross, touvocabulaire très technites deux enseignantes au CO que, même si un glossaire est proSte-Jeanne-Antide à Martigny, ont posé», relève Patricia Gross. Elle qui était idéal, puisque les élèves fait profiter leurs élèves de livres séajoute que le bouche à oreille a inavaient lu certaines de ses histoires lectionnés pour des prix de littérafluencé la réservation des livres et en début d’année. Des lectures, un ture jeunesse. La classe de français comme les premiers lecteurs n’ont événement en lien avec le monde de Patricia Gross, une 1re année nipas été emballés, peut-être que les de l’édition et une rencontre avec autres ont été un peu influencés un auteur: la classe a eu droit à un veau I, a participé au Prix Enfantaipar ce préavis plus mitigé. programme varié. sie (www.isjm.ch). Celle de Monique Delacrétaz, une 2e année niveau I, a Les élèves ont été enchantés de leur Sur trois semaines, les élèves se sont lu la sélection du Prix TSR littérature visite au Salon du livre et de la renréparti les livres et ont au moins lu ados et suivi les émissions mises en contre organisée avec Bernard Friot. plusieurs des cinq titres de la sélecligne sur le site www.liredelire.ch. «C’était vraiment bien de pouvoir tion (dans la classe, chaque livre Rencontre avec ces deux classes, rencontrer un écrivain!», s’exclame était disponible en deux exemplaiayant vu de près le virus lecture. une élève. Ils ont pu lui poser des res). Leur préférence est allée au roquestions, notamment sur ses sourman de Marie-Christophe RuataAutour du Prix Enfantaisie ces d’inspiration. «Il nous a expliqué Arn, intitulé Qui a volé la marionqu’il fallait commencer par voir nette? Qu’avait-il de plus à leurs Les élèves de Patricia Gross ont lu les les objets et les personnages dans yeux? Voici quelques-uns des argulivres du Prix Enfantaisie 2008 pour sa tête pour que l’histoire prenne ments avancés: «L’histoire se départiciper à l’élection du meilleur place», raconte l’un des jeunes. Pluroule en Suisse et c’était donc plus roman parmi les cinq en lice, sachant sieurs ont déjà testé la méthode proche de nous», «il y a pas mal de qu’il y avait aussi une sélection d’albums pour les 7-10 ans. De plus, la classe a eu la chance d’être tirée au sort pour la remise du prix à Alain Quelques livres suggérés par des ados pour des ados Surget, auteur de Mary Tempête, au Salon du livre à Genève le 30 avril (classe de Monique Delacrétaz) dernier. L’enseignante avait égaleLivres de la sélection du Prix TSR ados 2008: Quand les trains passent de ment réussi, via l’Association Arole, Malin Lindroth - Calamity Jane avait deux filles d’Alice de Poncheville. à organiser une rencontre avec BerLivres en dehors de la sélection: Alex Rider d’Anthony Horowitz - Un jour, nard Friot, auteur primé dans le camon Prince de Shaïne Cassim - Happy end de Bertrand Ferrier. dre du Prix TSR littérature ados, ce
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pour le concours organisé par l’Association valaisanne des écrivains et, selon leurs dires, c’est relativement efficace.
Pourquoi la sélection leur at-elle plu dans l’ensemble? «Parce que ce sont des situations qui peuvent nous arriver, à nous ou à des jeunes de notre entourage». Que suggéreraient-ils aux Si c’était à refaire, que moenseignants pour qu’ils difieraient-ils? Tant l’enseichoisissent des livres susgnante que les élèves ont ceptibles de plaire aux trouvé que trois semaines élèves du cycle d’orientapour lire cinq livres, c’était tion? Côté garçons, c’est un peu court. Leur critique a ses élèves. de ie rt la longueur qui paraît été entendue, puisque dès pa e acrétaz et un Monique Del déterminante: «Au dél’année prochaine, la sélecpart, il faut proposer des livres vite tion sera connue à l’automne ces discussions lui permettent en oulus». L’un d’eux estime qu’il faut redéjà. Les jeunes auraient aimé tre de vérifier la bonne compréhentenir des histoires en lien avec l’acavoir aussi plus de temps pour flâner sion des histoires. tualité. dans le Salon du livre. Pour prolonger l’activité, ils vont encore devoir Charlotte a-t-elle quand même eu préparer des fiches pour accompaSont-ils sensibles à l’écriture? «Pour du plaisir à lire? «Oui, car les livres gner les livres qui seront ensuite à moi, les descriptions au niveau des présentés étaient intéressants», soudisposition à la bibliothèque. émotions sont importantes», obligne-t-elle. Pour l’heure, la plupart serve une élève. «Ce que j’aime, c’est avouent ne pas lire spontanément à quand les descriptions physiques des Autour du prix TSR ados la maison, hormis des BD. Cepenpersonnages ne sont pas trop précidant, grâce à l’école, une dizaine de ses, car ainsi on peut imaginer», Monique Delacrétaz, enseignante jeunes ont dévoré la sélection comlance une autre. Lire, est-ce une aide et responsable de la bibliothèque plète et tous ont au moins lu plupour mieux écrire? «L’enseignante au CO, a trouvé que la sélection du sieurs livres sans rechigner. Il faut nous invite à noter les belles phrases prix TSR littérature ados correspondire qu’ils avaient le droit de ne pas et les métaphores bien tournées dait au programme, le récit de vie finir un ouvrage, voire même de ne pour les reprendre dans nos textes», en faisant partie (pour l’explication pas le commencer. explique une élève. Un commentaire du concept du Prix TSR, cf. l’article qui réjouit Monique Delacrétaz bien rédigé par des élèves d’une classe au Comme les élèves ont visionné les évidemment. CO Ste-Marie à Martigny et paru clips dans lesquels des classes ont pu dans le numéro de mars dernier). La mettre en mots et en images un des Patricia Gross et Monique Delacrétaz stratégie de Monique Delacrétaz, livres de la sélection, il s’agissait de souhaiteraient que les programmes c’est d’abord de montrer à ses élèsavoir si cela avait été une incitation de français permettent d’avoir un ves son plaisir de lire, la valeur de supplémentaire à lire certains texpeu de temps – en continu – pendant l’exemple étant primordiale selon tes. «Les vidéos étaient sympas, mais l’année pour des activités un peu difelle. En classe, elle résume les livres ce sont surtout les résumés en classe férentes autour de la lecture. «Acen gardant le suspense et ça marche. qui m’ont donné envie de lire», tuellement, si on le fait, c’est difficile Pourquoi? «Quand l’enseignante rénote une élève. Un avis qui semble à gérer, car ce n’est pas prévu dans le sume le début des livres, on devient largement partagé. programme», relève Patricia Gross. curieux et on a envie de connaître la suite», dit une élève. «On lit un livre ou deux et après on voit que ce n’est pas si terrible que cela et alors on en Transmettre le virus lecture aux élèves choisit d’autres», poursuit une autre élève. L’enseignante suggère d’inLe Virus lecture (1-2P + 3-4P) et la Ribambelle (enfantines), projets pour terroger Charlotte, car elle est intricontaminer les écoles enfantines et primaires à la passion de la lecture, pourguée du fait qu’elle a lu tous les lisuivent leur route de classe en classe. Si vous souhaitez que des sacs à dos vres de la sélection, alors qu’elle se remplis de livres fassent halte pendant 1 mois dans la vôtre, contactez Patridit non-lectrice. Et cette dernière de cia Gross, enseignante au CO à Martigny et représentante valaisanne à l’assodévoiler sa motivation: «J’ai lu pour ciation Jeunesse et Médias.Arole (patgross@netplus.ch, 027 722 75 41). Le pouvoir parler avec les autres». Un Virus et la Ribambelle seront consultables à la Médiathèque Valais – Martiargument qui démontre combien le gny en juillet et août. Vous pouvez aussi louer la mallette La lecture, c’est partage autour de la lecture est estrop dur auprès d’Arole au prix de 50 francs. www.jm-arole.ch - www.isjm.ch sentiel. L’enseignante précise que
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en classe!
Christian Keim
La rentrée 2008-2009 verra l’entrée en vigueur officielle du nouveau cadre de référence en Connaissance de l’Environnement. Depuis trois ans, des modules facultatifs de formation théorique et pratique ont permis à plus de la moitié des enseignants de 1 à 3P concernés de se préparer activement à cette introduction: prise en main du guide d’accompagnement, appropriation des objectifs, réflexion autour de l’évaluation, échange des expériences réalisées en classe… Afin de répondre aux souhaits de ces collègues, une base de données contenant des pistes de travail a été réalisée; riche d’une centaine de pistes pratiques, elle est désormais accessible à toutes et à tous d’un simple clic de souris (voir Résonances de mai 2008). En plus de ces cours dispensés par une équipe de formateurs compétents et de cette base de données (en constante évolution), deux animateurs pédagogiques sont à disposition de tous ceux et celles qui ont besoin d’un coup de pouce ou d’un éclairage différent pour entrer harmonieusement dans cette nouvelle démarche en environnement. Une vingtaine de collègues ont déjà profité de cette offre. En voici trois témoignages…
Romaine Peyla 1P à Martigny Pour quelles raisons avez-vous fait appel à l’animation pédagogique? Je suivais la formation 1-3P proposée pour favoriser l’introduction
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i r o nn e m e n t
(
U n animateur avec vous
Env
des nouveaux moyens d’enseignement dans ces degrés. Notre formateur qui est également animateur nous a proposé de faire appel à lui si nous avions envie d’expérimenter un nouveau sujet avec nos élèves ou si nous avions besoin d’aide pour mettre sur pied une ou plusieurs séquences d’enseignement. Quelles étaient vos attentes quant à l’intervention? Je souhaitais voir concrètement comment une séquence pouvait concilier connaissances et apprentissages en 1P. Le concept de MYTHE et HISTOIRE m’intéressait et je voulais avoir des pistes à exploiter.
Personnellement, j’ai apprécié l’introduction de la séquence où l’animateur a utilisé un moyen totalement extérieur aux sciences et à l’histoire pour démontrer la fragilité de la transmission orale et la force de la transmission écrite (téléphone arabe). J’ai également constaté qu’une leçon d’environnement ne demande pas forcément des connaissances scientifiques et des semaines de travail avec les enfants. L’intervention peut être ciblée, très limitée dans le temps et apporter beaucoup aux enfants!
Anne-Laure Coupy, Cathy Hubert, Claudine Dubuis, Sandra Roduit Santoro 1 à 3P à Sion/Platta
Pour quelles raisons avezvous fait appel à l’animation pédagogique? A Platta, nous avons deux classes (1-2P) et (2-3P) qui fonctionnent toutes deux en duo. Durant cette année scolaire 2007/08, nous avons décidé toutes les . on Si quatre de suivre la forà ta re de Plat ntes du cent na ig se mation continue d’envien s Le ronnement. Nous avons expérimenté beaucoup de nouvelles choses mais il y avait une avenue Quels enseignements avez-vous (géo) et deux concepts intégraretirés de cette expérience? teurs (ECHELLE et LOCALISATION) Tout d’abord, les enfants étaient que nous ne voyions pas comment très enthousiastes d’accueillir un aborder concrètement avec notre intervenant extérieur. La thématiclasse et surtout avec des petits deque proposée, les chiens du Saintgrés. Nous avons donc décidé de Bernard, les a beaucoup intéressés. faire appel aux animateurs afin Ils ont été capables, par la suite, de qu’ils viennent à Platta nous montransmettre ce qu’ils avaient appris trer une démarche concrète. ce jour-là, à leurs parents.
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Quelles étaient vos attentes quant à l’intervention? Que les animateurs venant dans notre centre fassent avec nous une sortie sur le terrain afin de travailler ces deux concepts, qu’ils nous montrent des pistes à exploiter. Quels enseignements avez-vous retirés de cette expérience? La visite des deux animateurs s’est très bien déroulée, les enfants ont été très captivés et intéressés. Nous nous sommes aperçues que même les enfants les plus petits (1P) étaient capables de lire une photo aérienne et de l’utiliser sur le terrain. Nous nous sommes aussi rendu compte que la préparation de leçons à l’extérieur était finalement plus simple qu’imaginé auparavant.
Pistes de travail (base de données): http://ce.ecolevs.ch Connaissance de l’environnement Guide pour l’enseignant Géographie – Histoire – Sciences 1P – 2P – 3P COROME Pour la commande au matériel scolaire (www.vs.ch/SFT), Réf.: 91 288 Cadre de Référence Réf.: 92 444 Animation pédagogique en Connaissance de l’Environnement Samuel Fierz - Christian Keim Avenue du Simplon 13 1890 Saint-Maurice samuel.fierz@hepvs.ch christian.keim@hepvs.ch 024 486 22 13 (lundi-mercredi) 024 486 21 94 (jeudi) http://environnement.ecolevs.ch
( Résonances - Juin 2008
cidé ensemble de planifier une demi-journée d’expériences.
ur. se à l’extérie avec une clas m ei K n ia Christ
En fin de leçon, les animateurs nous ont également donné des pistes pour exploiter plus tard en classe la sortie qu’ils avaient faite avec les enfants. Nous avons été enchantées de leur intervention et n’hésiterons pas à faire appel à eux une prochaine fois en cas de question ou de doutes concernant cette nouvelle approche.
Les enseignants 1P et 2P Saxon
Quelles étaient vos attentes quant à l’intervention? Nous souhaitions observer la démarche expérimentale, ainsi que l’organisation de telles expériences (gestion du matériel, des groupes, etc.). Nous espérions également obtenir quelques éclaircissements sur la théorie liée à l’expérimentation.
Quels enseignements avez-vous retirés de cette expérience? Les animateurs ont répondu très rapidement à notre besoin; la semaine suivant notre appel, ils étaient présents en classe. Ils avaient un peu d’appréhension concernant la gestion des petits degrés, mais tout s’est très bien passé: les élèves ont apprécié leur intervention et ont participé avec beaucoup d’enthousiasme. Quant à nous enseignants, nous avons pu être rassurés face à cette démarche qui nous paraissait auparavant complexe. Cette expérience très positive nous a permis de poursuivre dans cette voie durant le reste de l’année.
Pour quelles raisons avez-vous fait appel à l’animation pédagogique? Suite au cours suivi en formation continue (Environnement 1P-3P), nous avions de nombreuses interrogations quant à la gestion et au déroulement d’expériences réalisables en classe. Durant le cours, nous avions reçu les coordonnées des animateurs. Comme nous étions quatre enseignants à suivre le cours roue arrière ns tourne la Dans quel se dans le même centre dale? pé urne la quand on to scolaire, nous avons dé-
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(
C omédie pédagogique
Education musicale
en 3 actes (suite et fin) La scène se passe toujours dans le cadre d’un centre scolaire où Justine, Gaston, Hortense, Géraldine et Paul-Emile sont enseignants. Ils continuent à faire la pratique réflexive intensive au sujet de la chanson dans leur classe. Justine vient d’être nommée directrice de l’école. Elle était seule candidate et cela semble satisfaire tout le monde. Elle est donc habilitée à réunir ses collègues. Il est 11 h 45 au restaurant de la Clé de Sol où, comme chaque jeudi d’ailleurs, les enseignants partagent un repas pédagogique.
intitulé «La chanson sous toutes ses formes» que j’ai extrait du site de l’animation musicale http://musique.ecolevs.ch/article5.htm. Vous y trouverez tout ce que vous pouvez souhaiter. Les collègues, à l’unanimité: Dis-nous-en un peu plus, avant que le repas ne refroidisse!
Acte 3, scène 1: Que faire avec une chanson? A l’apéro, Justine rappelle qu’un «coin musique» a été mis en place dans la salle des maîtres. Il contient des classeurs de partitions, des CD’s. Géraldine prend la parole: C’est vraiment une bonne idée. Maintenant, je n’ai plus de problème pour meubler mes 90 minutes. Gaston, qui, rappelons-le, pratique l’enseignement élargi de la musique à l’école rétorque: Oui, je suis bien d’accord avec toi. Mais je te rappelle que les parois sont minces et que je ne peux m’empêcher de constater que, quand tu travailles avec une chanson, tu fais toujours la même chose: répéter, rabâcher, répéter… Géraldine, du tac au tac: C’est déjà pas mal, par rapport à ce que je faisais avant, laisse-moi un peu de temps.
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Hortense prend la parole: On n’est pas des chefs de chorale. Moi, en tout cas, je n’arrive pas à diriger cette classe comme on le ferait avec une chorale. Paul-Emile, sortant le nez du PV qu’il tient fidèlement, ne peut s’empêcher de se mêler à la conversation: Mais qui te parle de chorale? On n’a pas pour mission de remplir les chorales locales ou internationales. On se doit simplement de varier les manières d’interpréter les chansons. C’est simple, non? Justine, s’adressant à Paul-Emile: Alors, dis-nous, toi qui sais tout!!! Craignant que la situation ne s’envenime et voyant arriver le plat principal (un tournedos Rossini, en l’occurrence), Justine précise: J’ai aussi mis, dans le «coin musique» un document fort intéressant
Justine (avec un léger sourire en coin): Avez-vous pensé par exemple: au rythme: frapper, faire des mouvements? à l’audition: reconnaître une chanson à sa mélodie, à son rythme? aux nuances: chanter fort, chanter doucement? à la prononciation? à la possibilité de chanter par groupes? à cultiver le plaisir de chanter? … Et Justine de conclure: Bon, si jamais vous n’avez pas trop d’idées, vous n’avez qu’à demander aux élèves… aussi. Et l’on entendit subitement l’harmonie des… fourchettes.
Acte 3, scène 2: Comment mettre des notes au chant? L’estomac bien calé, les enseignants tentent de répondre à cette question lancinante. On sent bien les doutes et les convictions des uns et des autres. Moi, avec mes petits, je me contente de mettre une appréciation générale, quand je remplis le carnet scolaire. Ce n’est pas trop fatigant et ça m’arrange.
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En fait, les élèves ont tous la note 6. Ce n’est pas très objectif. Moi, je fais quelque chose, pour mes grands, de très scientifique. Je fais une moyenne entre l’audition (par exemple savoir toutes les parties du violon), le chant (chacun chante une chanson de son choix devant les autres), et le comportement.
Dis-moi ce que tu chantes et je te dirai qui tu es! Certains ne peuvent s’empêcher de s’interroger: Evaluer le comportement lors des leçons de chant, est-ce vraiment «scientifique»? Le comportement n’est pas une compétence musicale, que je sache. Savoir les parties du violon sertil à quelque chose si les élèves ne savent pas reconnaître le son du violon? Et chanter seul, alors? C’est tellement subjectif. Et ça dépend de tellement de paramètres. D’autant plus que tu ne laisses même pas les élèves faire des essais en classe.
Mettre la pression sur les élèves pour qu’ils chantent seuls est-ce vraiment motivant? Cela favorise-t-il les apprentissages? Sentant la tension monter, l’heure avancer et le café refroidir, Justine impose le silence: J’ai aussi mis dans le «coin musique» de la salle des maîtres trois articles de Résonances récemment parus et qui traitent de ce sujet. On peut aussi les trouver sur le site de l’animation musicale mentionné cidessus. Comme je vois, vous n’êtes pas des lecteurs assidus de notre revue pédagogique, sinon, vous n’auriez pas parlé comme vous l’avez fait. En résumé, il faudrait, pour ce qui est de l’évaluation du chant: que l’évaluation ait vraiment un sens pour chaque élève, que nous ayons une vue commune sur l’évaluation de la chanson, que nous prenions en compte les divers paramètres d’une chanson (intonation, rythme, nuances, phrasé, émotions, plaisir de chanter). Il n’y a pas que la justesse qui compte et il faut sensibiliser les élèves à ces paramètres,
qu’on puisse apprendre aux élèves à s’autoévaluer, qu’on puisse aussi évaluer la classe entière ou bien des groupes d’élèves. Un élève s’approche de la table et dit à sa maîtresse: on vous attend, il est l’heure. Sous l’œil goguenard de certaines mamans, les enseignants piquent un pas de course jusqu’à l’école. On entend, d’ailleurs, une voix qui dit, s’adressant aux enseignants: Vous vous donnez en spectacle? Et les enseignants de rétorquer, tout en continuant à courir (on sent les effets de la pose de la voix): Vous ne croyez pas si bien dire. L’année prochaine, nous avons programmé un grand spectacle commun avec musique, danse, décors et costumes. On aura besoin de vous. Au café de la Clé de Sol, à la table où se trouvaient les enseignants, les mamans réfléchissent à la meilleure manière d’aider l’école pour le spectacle… Mais, c’est une autre comédie… Bernard Oberholzer et Jean-Maurice Delasoie
En raccourci Classe maternelle
Lectures des Mondes
Projet «eau»
Suggestions de lecture 2008
Dans l’édition de mai du mensuel pratique des instituteurs et des professeurs des écoles, les enseignants des petits degrés pourront trouver de multiples idées d’activités autour d’un projet «eau». Une notion qui permet une exploitation pluridisciplinaire. www.laclasse.fr Institut international des droits de l’enfant
Adresse internet Le site de l’Institut international des droits de l’enfant signale bien évidemment les formations et séminaires qu’il organise, mais contient aussi une rubrique informations, avec des éditos sur l’actualité (les infos dans la jungle des médias télévisés, l’enfermement des enfants sans-papiers…). www.childsright.org
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Le Bureau romand de l’Institut suisse Jeunesse et médias a sélectionné 137 contes, albums, BD, romans et documentaires pour l’enfance et la jeunesse ayant pour thème la diversité culturelle. Cette brochure peut être commandée au Bureau romand de l’ISJM (Fr. 5.- + frais de port). Quelques lots de livres par groupes d’âge ont été constitués. Ils peuvent être réservés par les bibliothèques ou les écoles (021 311 52 20). La plupart des livres de la bibliographie se trouvent également à la Documentation pédagogique de la Médiathèque Valais. www.isjm.ch
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Tout au long de l’année Fondation Gianadda, Martigny
Les expos chez Gianadda Jusqu’au 8 juin, la Fondation Gianadda présente les Offrandes aux dieux d’Egypte. Ensuite, dès le 16 juin, c’est Balthus qui sera à l’honneur. En parallèle, La Fondation propose de découvrir jusqu’en octobre, au vieil Arsenal de la Fondation Gianadda, Léonard de Vinci, l’inventeur, avec une exposition didactique et interactive. Entrée gratuite pour les classes valaisannes. www.gianadda.ch PHOTOGRAPHIES
Du 13 juin au 7 novembre Médiathèque Valais Martigny
Une exposition sur Léonard Gianadda «Léonard Gianadda, d’une image à l’autre» présente une exposition consacrée au parcours de l’homme à l’origine de la Fondation Gianadda, institution de réputation internationale qui fête cette année ses trente ans. Réservation obligatoire pour les classes, au moins deux semaines avant la visite: anne. michellod@mediatheque.ch. www.vs.ch/culture > EcoleCulture, fiche Léonard Gianadda, d’une image à l’autre. www.mediatheque.ch
Le site Ecole-Culture www.vs.ch/culture > Ecole-Culture
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Ecol e-Cu lture
ou de rencontres
Service de la culture
ARTS VISUELS
(
D es idées de sorties
A gen da
LECTURE-LITTÉRATURE
Ve 24 novembre 2008 - dans les classes/écoles intéressées
Nuit du conte 2008 La prochaine Nuit du conte, organisée par l’Institut suisse de Jeunesse et Médias, s’articule autour du thème Au fil de l’eau. Des formulaires d’inscriptions et des propositions d’animations figurent sur le site. www.jm-arole.ch - www.isjm.ch Du 24 au 28 novembre - dans les classes/écoles intéressées
Semaine romande de la lecture La prochaine Semaine romande de la lecture aura lieu autour du thème Guérir, la lecture pouvant être considérée comme un remède universel pour embellir la vie. Des propositions d’activités seront mises en ligne. www.le-ser.ch ENVIRONNEMENT - SCIENCES
Jusqu’au 11 janvier 2009 – Ancien Pénitencier, rue des Châteaux 24, Sion
Toile de vie Une exposition qui traite de la diversité biologique en Suisse. Les activités proposées visent à sensibiliser les élèves et à les inciter à œuvrer pour sauvegarder sa richesse. Ma-di: 13 h-17 h. Accueil des classes par une médiatrice jusqu’à mi-juin, sur réservation liiroh@admin.vs.ch. www.vs.ch/culture > Ecole-Culture, fiche Toile de vie. www.musees-valais.ch (4, 5, 6P et Sec I et II) HISTOIRE
vocabulaire, d’améliorer ses connaissances en orthographe, conjugaison et grammaire et de se perfectionner en calcul mental. Pour plus de détails consulter la fiche sous www.vs.ch/culture > Ecole-Culture, fiche Scrabble scolaire. Renseignements: evelyne. nicollerat@mediatheque.ch. (5, 6P, sec. 1) AU FIL DES PAGES
Jusqu’au 15 septembre 2008 - Musée Olsommer à Veyras
Mon voyage dans l’univers d’Olsommer www.musee-olsommer.ch Cf. article p. 30. Jusqu’au 10 août
Sierre 1908, une ville, une usine, un château www.mediatheque.ch Cf. article p. 38. ET POUR RAPPEL
12-14 septembre 2008
En permanence
Musée d’histoire, Valère
Musée d’art
Inauguration de la nouvelle présentation des collections. Un musée agrandi, complètement transformé qui traitera du Valais dans tous les domaines, de l’art à l’économie, de l’environnement à l’évolution technique, sociale et politique de la société valaisanne! Plus d’informations dès l’été dans www.vs.ch/culture > EcoleCulture. www.musees-valais.ch
Accueil des classes par une médiatrice jusqu’à mi-juin, sur réservation liiroh@admin.vs.ch. www.vs.ch/culture > Ecole-Culture, fiche Arrêts sur demande www.musees-valais.ch
INTERDISCIPLINAIRE
Scrabble scolaire Kit à emprunter, permettant à une classe de pratiquer le scrabble duplicate. Chaque élève joue avec son propre jeu. Une activité de fin d’année diversifiée permettant d’enrichir son
En permanence
Musée d’histoire – Espace d’archéologie Accueil des classes par une médiatrice jusqu’à mi-juin, sur réservation liiroh@admin.vs.ch. www.vs.ch/culture > Ecole-Culture, fiche Caisson de fouilles. www.musees-valais.ch
Résonances - Juin 2008
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Concours
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S emaine des médias à l’école:
classes valaisannes primées Une quinzaine de classes de tous les cantons de Suisse romande figurent au palmarès des concours organisés pendant la 5e Semaine des médias à l’école (10-14 mars 2008).
de vrais journalistes. A leur disposition, des dépêches de l’Agence télégraphique suisse et des photos de l’agence Keystone. Mais il était conseillé aux classes d’apporter leur touche personnelle, avec si possible des informations et des illustrations inédites. Le jury composé de professionnels des médias et de l’éducation a été submergé de propositions; 30 émanaient des degrés 1 à 6, 51 des degrés 7 à 9 et 20 du post-obligatoire.
Le jury a constaté une grande hétérogénéité dans les travaux, tant au niveau de la maîtrise de l’outil informatique que dans l’écriture des e année, textes. Il a tenu à saluer des 3 iciens de s médiamat s. UNES qui se distinguaient og La classe de bl concours de lauréate du par la cohérence du projet et par leur personnalisation. Il a accordé une prime aux classes attaSigne réjouissant d’intérêt pour la chées à traiter l’actualité locale ou presse écrite, plus de cent contriburégionale de manière originale. Les tions avaient été envoyées au conUNES proposées peuvent être concours de UNES. Et treize proposisultées sous: www.e-media.ch/dyn/ tions ont été soumises au concours 1635.htm. de BLOGS, mis sur pied pour la première fois. Les lauréats ont été récompensés mercredi 7 mai à NeuBLOG à usage pédagogique châtel. Pour rappel, plus de 500 classes romandes avaient pris part à Perçu parfois comme le refuge du cette Semaine des médias. n’importe quoi, le BLOG peut avoir des applications pédagogiques inDu primaire au secondaire II, les élènovantes. C’est ce que démontrent ves, qui avaient pour consigne de les lauréats du concours organisé réaliser en une journée la UNE d’un pour la première fois en 2008. Enquotidien fictif, ont travaillé comme quête sur la différence, chronique de la vie de la classe au jour le jour, mise en œuvre des langues vivantes, encouragement des élèves en clasLa page de couverture de ce nuses d’accueil et d’insertion, les traméro de Résonances reprend «STP, vaux primés sont de nature à inspiSauve ta planète» (1er prix, catégorer d’autres enseignants. rie post-obligatoire - classe d’Eric Morisod). Les blogs primés sont à découvrir sous: www.e-media.ch/dyn/4777.htm.
( Résonances - Juin 2008
Palmarès valaisan CONCOURS DE UNES: Degrés 1-6 1er prix: Le St-Léo Classe de 5/6e primaire de l’Ecole de Saint-Léonard (VS) Enseignant: Frédéric Clivaz Degrés 7 à 9 Prix du graphisme Le Pt’it Café Classe du CO de Savièse (VS) Enseignant: Dominique Blanc Prix de l’éditorial Marine Rochat 3e année au CO d’Ayent (VS) Enseignant: Roland Métrailler Degrés du post-obligatoire 1er prix STP, Sauve ta planète Classe 3D de l’Ecole de culture générale (ECG) de Monthey (VS) Enseignant: Eric Morisod 2e prix Teenager Classe de 1re année pré-professionnelle de l’Ecole supérieure de commerce de Sion (VS) Enseignante: Emmanuelle Fiorina Coppey 3e prix Points de vue, un regard jeune sur l’actualité des jeunes Classe de 1re année au Centre de formation professionnelle de Sion (VS) Enseignant: François Darbellay
Palmarès CONCOURS DE BLOGS 1er prix Adolescents et différents, Etre comme on naît… http://mediamaticien3.wordpress.com/ Classe de médiamaticiens du Centre de formation professionnelle de Sion (VS) Enseignant: François Darbellay
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Eric Berthod
et musée
un choix sans concession!
On connaît l’histoire du musée, on a suivi son évolution et ses expositions, on a salué ses efforts pour accueillir ses publics, les classes en particulier. Voilà que l’on découvre aujourd’hui avec la nouvelle exposition, une option fondamentalement différente, résolument tournée vers les jeunes publics et tout spécialement les classes des degrés élémentaires et moyens. L’accrochage a été revu et pensé en fonction de ceux-ci et s’articule en deux parcours: un premier, au rez-de-chaussée, destiné aux enfants de 4 à 7 ans et un second, au premier étage, pour les 8 à 11 ans. L’atelier, dans les combles, clôt les deux options de découverte avec des activités en lien avec les techniques de l’artiste.
artistique», «établissement à Veyras»,… conduisent les visiteurs sur les traces de l’artiste. La classe est ensuite divisée en sous-groupes, chacun aussitôt à l’œuvre sur le chantier attribué: Qui se cache derrière cette ombre? D’où viennent ces détails? A quel animal appartiennent ces cris? Pouvez-vous reconstituer ce puzzle de grand format? Déguise-toi comme l’un des portraits exposés. Cette dernière activité semble recueillir d’ailleurs toutes les faveurs des jeunes visiteurs!
e classe lmer avec un Katia Boz Ba ie. l’o jeu de au départ du
Suivons le petit parcours avec une classe de 2P chippillarde de passage au musée…
d’entamer le parcours, les élèves admirent les mosaïques de Lor, fille de l’artiste et les coloriages de précédents visiteurs. Ils apprennent l’existence d’un concours et la perspective d’être peut-être l’heureux gagnant du tirage au sort… Pour accroître encore la motivation des élèves on leur mentionne l’existence d’un trésor enfermé dans le coffre-fort et dont la combinaison est révélée par les réponses à rapporter au bas de la page du «Dossier d’enquête» remis à chaque visiteur. Le fil rouge ainsi établi, l’enquête peut débuter…
La classe, accueillie par Mme Boz Balmer, découvre à travers une photo ancienne, l’artiste, sa famille et sa maison, actuel musée. Avant
Un immense jeu de l’oie présente la biographie de l’artiste. Le pion se déplace selon les révélations du dé: «fils de photographe», «formation
Partant du principe que l’enfant a besoin d’agir et de manipuler, les visites sont organisées autour d’activités de recherche. Une succession de «chantiers» permet un travail en sous-groupe. Chaque poste s’organise en 3 pôles complémentaires: une ou des œuvres originales, une activité de recherche et des reproductions d’œuvres. Six chantiers sont proposés aux plus jeunes, quatorze aux suivants!
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M usée Olsommer,
Ecole
Ça s’agite, ça grouille: les quatre adultes – 2 personnes du musée, l’enseignante et l’accompagnatrice demandée – ont bien à faire pour contenir tout ce monde durant la demiheure de recherche! On monte ensuite à l’atelier pour découvrir et s’essayer aux techniques de l’artiste en coloriant une image extraite de l’œuvre d’Olsommer: pastel, sanguine, peinture or... Les dessins terminés sont collectés pour l’affichage au musée. On ouvre enfin le coffre-fort, le trésor convoité est retrouvé, l’image escamotée est recomposée! C’est – déjà – l’heure de partir. Tout s’est bien passé: les activités se sont succédé sans répit, les élèves ne se sont pas ennuyés, sans cesse attirés par les jeux mis en place. Les
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perceptions sensorielles ont été largement sollicitées: voir, toucher, écouter. La dimension cognitive est abordée avec mesure, sans excès. Reste en suspens la question des émotions et de l’imagination. Certes présentes en filigrane, elles ne sont guère valorisées ou sollicitées.
Un immense jeu de l’oie présente la biographie de l’artiste. Dans un souci d’appropriation personnelle, la visite gagnerait à laisser davantage de place à l’admiration et la contemplation des œuvres, dans la ligne même de l’iconographie de Charles-Clos Olsommer. Suggestion qui n’ôte rien à la qualité de ce qui est proposé et au choix résolument didactique de la présentation actuelle. Les enseignants bénéficient, avec cet accrochage et les supports réalisés, d’un magnifique moyen pour présenter le peintre symboliste établi au-dessus de Sierre. L’exposition actuelle est encore visible jusqu’au 30 octobre 2008.
M on voyage dans l’univers d’Olsommer Mme Katia Boz Balmer, historienne de l’art et conservatrice du musée Charles-Clos Olsommer à Veyras, a pensé, conçu et réalisé une exposition didactique destinée au jeune public. Deux parcours ont été imaginés (pour les 4-7 ans et pour les 8-11 ans) afin de sensibiliser les enfants à la lecture d’une œuvre d’art. L’approche choisie privilégie l’observation, le raisonnement et les manipulations (puzzle, boîte tactile, dossier d’enquête,…). Pour l’avoir visité avec mes élèves de 8 ans, je peux vous dire que les enfants ont été complètement captivés par les ateliers proposés. Cette exposition est un cadeau et est complètement novatrice dans son approche. Des visites organisées avec vos classes sont encore possibles. Pour tout renseignement adressez-vous directement à Mme Boz Balmer: 027 456 56 68 ou 077 404 72 78 ou encore par mail katiabozbalmer@bluewin.ch. Le musée est ouvert au public le mercredi, samedi et dimanche de 14 h à 17 h. Anne-Françoise von Roten, enseignante
En raccourci Changements climatiques
Concours national pour les jeunes
Infos pratiques
Le projet «A piece for earth» – une action pour la terre – invite les jeunes de 10 à 12 ans (4P à 6P) à participer à un concours national sur le thème des changements climatiques. Les classes qui y participeront sont invitées à réfléchir sur cette thématique et à mener des actions concrètes, visant à réduire les émissions de CO2 dans leur proche environnement. Le but du projet, soutenu notamment par 3 offices fédéraux et parrainé par le conseiller fédéral Moritz Leuenberger, est à la fois de les sensibiliser à la protection de notre climat et de les inciter à réagir en menant des actions collectives et individuelles concrètes. Calqué sur le modèle «A piece for earth», dédié il y a 2 ans au thème de la paix (www.pieceforpeace.com), ce concours limite la participation à 50 classes, réparties dans les villes et la campagne des 3 régions linguistiques de la Suisse. Le délai d’inscription est fixé au 30 octobre 2008. Bulletin à télécharger sur www.pieceforearth.com.
Musée C.-C. Olsommer 3968 Veyras
Internet sans crainte
Le parcours pour les plus grands se base sur le même principe avec des activités plus complexes, sollicitant davantage leurs connaissances et leur réflexion. Durée du parcours, 1 h 15 à 1 h 30.
Pour les réservations, contacter Mme Katia Boz Balmer, conservatrice du musée au 027 456 56 68 ou 077 404 72 78. Prix: Fr. 3.- par élève. www.musee-olsommer.ch
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Un site de conseils Si le site s’adresse en priorité aux parents, il est aussi utile pour les enseignants, via l’espace pédagogique. Des fiches sont entre autres téléchargeables (les 1001 usages d’Internet, tout n’est pas toujours vrai sur Internet, remplir ou ne pas remplir un formulaire…). www.internetsanscrainte.fr
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J’aime ma planète
électricité et magnétisme, espace, Terre, plantes, animaux et corps humain. Un site Internet complète le contenu, avec plus de 1000 liens sélectionnés. www.decouvertes-gallimard-jeunesse.fr L’encyclopédi@ Sciences et technologies. Paris: Gallimard Jeunesse, 2008 (coll. Les yeux de la découverte pour les 9 ans et +).
1001 activités autour du cinéma
«Agir pour ma planète» est une collection des éditions Milan qui se place du côté de l’action en faveur de l’environnement pour apprendre aux enfants à développer des gestes citoyens. J’aime ma planète, L’air et sa pollution, L’alimentation, Le bruit, La consommation, Les déchets, L’eau… sont quelques-uns des titres de cette collection. Jean-François Noblet et Catherine Levesque. J’aime ma planète. Toulouse: Milan Jeunesse, 2007.
Encyclopédie Sciences et Technologies Cette encyclopédie aborde plus de 300 sujets classés en 8 grands chapitres: matière et matériaux, forces et énergie,
Après 1001 activités autour du livre, voici 1001 activités autour du cinéma. L’ouvrage est destiné à faciliter le rôle des enseignants en tant que «passeurs de cinéma». Sept chapitres permettent de préparer des activités et des jeux pour des spectateurs pour les 414 ans: préparer son rôle de passeur, regarder les images s’animer, comprendre comment se fait un film, aller ensemble au cinéma, parler du film ensemble, devenir cinéphile et aller plus loin avec un choix de cent films incontournables, des infos sur le cinéma… L’ouvrage propose une foule d’activités, adaptables en fonction des groupes visés et des films abordés.
au boucher, aussi il fait un marché avec son père… Les illustrations de Jacqueline Delaunay sont impressionnantes par le soin apporté aux détails. Un petit lexique permet aux enfants de découvrir quelques mots du vocabulaire de l’alpage. Jacqueline Delaunay. Reine. Genève: La Joie de lire, 2008.
Quelles valeurs transmettre?
Pierre Lecarme. Annabelle Mège. 1001 activités autour du cinéma. Paris: Castermann, 2008.
Chipo et les pingouins Chipo est un garçon qui rêve si fort que ses songes se matérialisent. C’est ainsi qu’un matin sa maman retrouve à côté de son lit, un pingouin. Chipo vit des aventures qui vont le mener jusqu’en Antarctique. Imaginaire et réalité s’entrechoquent dans ce roman. Franz Hozler. Chipo et les pingouins. Genève: La Joie de lire, 2007. A partir de 10 ans.
Reine L’histoire se déroule dans les montagnes du val d’Hérens, dans le décor des combats de reines, et met en scène le jeune Pierre et la vache Saphir qui appartient à son père. Pierre ne veut pas que Reine soit vendue
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La sélection du mois
Livres
Les concepts et méthodes qui sont développés dans cet ouvrage visent à redonner de la cohérence à l’éducation. Après l’outillage pour déterminer les valeurs fondamentales, l’auteure propose des exercices et conseils pratiques. Certaines parties de l’ouvrage sont prioritairement destinées aux parents, mais d’autres peuvent enrichir la réflexion de l’enseignant. Geneviève Krebs. Quelles valeurs transmettre à nos enfants? Lyon: Chronique Sociale, 2008.
Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch
Résonances - Juin 2008
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Nadia Revaz
élève en 2e année de section maturité commerciale à l’Ecole Supérieure de Commerce de Martigny, s’est livrée à cet exercice le 24 avril dernier. Outre un dossier de presse, ils ont également créé leur site d’entreprise, de façon à être une entreprise visible (www.fixbag.power-heberg.com).
FixBag, un sac par et pour des jeunes
Parmi les divers projets imaginés par les élèves de la classe en début d’année scolaire, c’est celui de FixBag, proposé par l’actuel directeur de l’entreprise, qui a été retenu par le jury externe à l’école, composé de personnes des milieux économiques et d’enseignants. Les étudiants pré-
plicité on de la sim Démonstrati ag de FixB . d'utilisation
Arguments publicitaires des jeunes pour FixBag Unique au monde Evite à vos enfants de perdre leur sac de gymnastique Evite à vos enfants de l’oublier dans le bus, le train ou à l’école Produit créé par des jeunes pour des jeunes 1 seul sac 2 en 1 à porter Pratique et peu encombrant 3 couleurs à choix (noir, bleu marine et vert) fixbag@inbox.com Prix de vente: CHF 35.www.fixbag.power-heberg.com
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pédagogiques
l’esprit d’entreprise
Dans le cadre du programme Apprendre à Entreprendre lancé en 2001-2002 en Valais, des classes des écoles de commerce ou suivant une formation professionnelle se lancent chaque année dans la création et la gestion d’entreprise en contexte scolaire, histoire d’intégrer par la pratique des notions théoriques apprises en cours d’économie. Les jeunes développent un produit et le commercialisent ou mettent en place un service. Ils participent de plus au prix Sommet Junior et le meilleur projet réalisé fera partie de la sélection du prix Sommet, ce qui ajoute à la motivation de ces entrepreneurs en herbe. A noter que certains jeunes poursuivent parfois le développement de l’entreprise audelà de l’année scolaire, ce qui n’est pas inintéressant pour l’innovation cantonale. C’est ainsi que l’entreprise Trach Sàrl a par exemple fait évoluer la «règle kisspli» de manière professionnelle (www.trach.ch).
Les classes, lors de la phase de commercialisation, invitent généralement les médias pour présenter leur produit. L’équipe de l’entreprise FixBag, dirigée par Jérémie Darbellay,
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D es jeunes qui ont
P r oj e ts
Pour en savoir plus sur Apprendre à entreprendre www.ecole-economie.ch Personne de contact: Stéphane Dayer, délégué Ecole-Economie, stephane.dayer@hevs.ch.
sentent le produit, un sac de sport en forme de «L» qui s’adapte à tous les sacs d’école, font une démonstration pratique, tout en montrant les prototypes en carton puis en tissu qui ont permis d’arriver au modèle mis en vente. Ils indiquent les différentes démarches pour arriver à ce produit: études de marché, sondage pour déterminer la tranche d’âge de la clientèle cible, prise de contacts avec divers fournisseurs pour choisir le tissu et la fermeture éclair, choix de l’entreprise pour confectionner le produit sur la base des patrons développés par FixBag. Au niveau de l’argumentaire de vente, ils expliquent que la révolution du produit réside dans sa forme et son système de fixation et insistent sur le fait qu’il s’agit d’un sac entièrement «made in Valais», grâce à la précieuse collaboration des Ateliers St-Hubert de Sion. Ils remercient aussi leurs deux professeurs, Didier Arrigoni et Thierry Mayencourt, ainsi que le coach de Genilem qui les ont guidés. Interrogés sur les apports pédagogiques d’une telle démarche, les étudiants-entrepreneurs expliquent qu’ils ont appris à se responsabiliser, à mettre en pratique la théorie, à se répartir les tâches, à convaincre… Et maintenant ils espèrent surtout savoir vendre leur produit novateur…
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à l’intégration
Serge Rappaz
… ou la lente évolution de l’usage d’une technologie dans l’enseignement.
l’informatique à l’école. L’enjeu est de tirer parti des possibilités techniques de l’ordinateur et de son interaction1 avec l’élève à travers des logiciels programmés en fonction des besoins du moment.
Au début des années 80 apparaissent de curieux outils dans quelques classes valaisannes: les ordinateurs personnels. Les enseignant-e-s de ces classes, après quelques tâtonnements et expériences, entrevoient les grandes potentialités d’utilisation de l’informatique dans leur enseignement et dans l’apprentissage de leurs élèves. C’est à cette époque que commence la formation des enseignant-e-s en informatique: formation d’abord non officielle, sous forme de démonstrations, de présentations en groupe, puis de mercredis aprèsmidi informatiques, de cours cantonaux, de cours en établissements ainsi que de journées informatiques. Le projet ICT-VS est lancé. Les logiciels éducatifs et ceux d’application (traitement de textes et d’images) composent l’essentiel des outils utilisés et leur interactivité représentent le principal apport de
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I CT: de l’interactivité
ICT
De l’interactivité… La radio et la télévision favorisent grandement la diffusion de l’information. Des millions de personnes peuvent voir la même image ou entendre la même musique en même temps, mais l’interactivité est faible sinon nulle: à part quelques exceptions, l’auditeur (le récepteur) ne peut correspondre directement avec l’émetteur. Ces technologies n’ont jamais vraiment investi le monde de l’enseignement2. Par comparaison, les jeux vidéo permettent une interactivité très grande mais ils ne correspondent pas à un besoin pédagogique.
mécanique, qui n’utilise les propriétés du système informatique que pour dire à l’élève: c’est juste, continue, ou c’est faux, recommence. Et il y a celle, plus difficile à mettre en œuvre, qui consiste à prendre en compte l’erreur de l’élève pour l’amener, par la réflexion, par l’aide ciblée, à la bonne solution et, à terme, à l’apprentissage. Les ICT (ou TIC, Technologies de l’Information et de la Communication) permettent une interactivité en local (logiciels éducatifs) mais aussi, et on le verra plus loin, une interactivité hors école en passant par un site d’école, un journal de classe, un blog… Trente ans ont passé. Que se passe-t-il aujourd’hui? L’accent est mis sur la formation des enseignants et les nouveaux plans d’étude prévoient qu’une part conséquente soit dévolue aux ICT ou plutôt MITIC (Média Image, technologies de l’Information et de la Communication) puisqu’on y inclut l’éducation aux médias. Mais l’école est-elle prête à intégrer la rapide progression technologique à laquelle nous assistons depuis un demi-siècle?
On peut distinguer deux sortes d’interactivités lors d’utilisation de moyens informatiques dans l’enseignement: celle, purement
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Résonances - Juin 2008
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sentation, découvrir de nouveaux horizons avec Google Earth, simuler une action géométrique avec Cabri Géomètre…) et deviennent aussi un outil au service de l’élève et de ses apprentissages: suivre son plan de travail et se faire aider par le «prof» que ce soit à l’école ou à la maison, travailler en groupe à distance avec les consignes de l’enseignant en ligne, avancer à son rythme dans des exercices dont les résultats sont visibles par les parents…
… à l’intégration Les ICT pour apprendre, pour créer, pour communiquer, pour chercher, classer, traiter, produire et publier, pour motiver, partager, construire… tout ceci on l’a bien compris mais par contre, a-t-on vraiment intégré ces actions dans l’enseignement? L’évolution technologique a bouleversé le monde du travail et provoque également des changements de pratiques dans celui de l’enseignement. Un exemple prometteur: quand le réseau internet est entré dans les classes, les enseignants ont tout de suite saisi l’intérêt de l’outil: chercher, trier, produire et ouvrir sa classe au monde extérieur afin de motiver ses élèves, informer les parents, échanger avec d’autres classes. Aujourd’hui cette vitrine reste un puissant levier dans la formation. Par l’utilisation de platesformes web, comme Educanet2 ou Zwookedu, on franchit encore un pas vers la finalité de l’usage des ICT à l’école: apprendre mieux avec ces technologies en les intégrant au travail de l’élève. Les sites de classes font place, peu à peu, aux platesformes de travail plus complètes et plus performantes, preuve en est la demande croissante d’installation de ces plates-formes d’écoles sur le serveur VSNET. Les ICT sont un outil au service de l’enseignant-e (aborder une nouvelle notion avec un logiciel de pré-
( Résonances - Juin 2008
D’autres fonctions (impossibles à mettre en œuvre il y a 30 ans) sont également possibles avec un outil comme Zwookedu: diffuser des informations; permettre aux élèves de communiquer sur des pages sécurisées (chat, messages personnels);
tout autant que des consommateurs, de contenus médiatiques. Le rôle principal des responsables du projet ICT-VS est de promouvoir l’usage de ces technologies à l’école, de favoriser l’apprentissage avec les ICT et de préparer tous les enseignant-e-s à la maîtrise de ces outils. L’école ne doit-elle pas porter le souci de canaliser les compétences en communication acquises par les élèves, souvent hors du cadre scolaire, en les intégrant dans le quotidien de sa classe? Ne doit-elle pas considérer les technologies comme un enrichissement de la palette d’outils d’apprentissage et d’enseignement au service de l’élève, de l’enseignant et de l’école d’aujourd’hui?
Notes 1
En informatique, un programme est dit interactif si l’intervention de l’utilisateur permet de modifier le déroulement ou le contenu du programme. Ainsi, un jeu interactif tiendra compte des informations données par le joueur.
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De remarquables et prometteuses expériences de création d’émission radio sont cependant en cours actuellement au cycle d’orientation de Vouvry.
En raccourci Veille scientifique et technologique consulter élèves et parents par sondages; récolter des données par des formulaires; animer des forums de discussion; organiser le travail collaboratif; suivre les travaux des élèves en ligne; partager des ressources avec des collègues; gérer des projets collectifs; créer des séquences E-learning; publier des réalisations. Dans l’univers des nouveaux médias, les élèves sont devenus des acteurs,
Dossier sur les compétences Après un Dossier d’actualité consacré à la littérature et la culture humaniste dans le socle commun de compétences et de connaissances, un nouveau dossier du Service français de veille scientifique et technologique de l’Institut national de recherche pédagogique revient sur la question des compétences d’une façon plus générique, en s’interrogeant sur les définitions de ce concept qui circulent dans le domaine éducatif. www.inrp.fr/vst
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L e Web Invisible,
ICT
caché, profond… Internet, une vaste toile… oui, mais parfois, on a beau s’affairer devant son écran, on ne trouve rien.
d’autres encore sont protégés par un mot de passe. Le terme de Web Invisible a été employé pour la première fois en 1994 par le DR Jill Ellsworth pour évoquer une information dont le contenu était invisible des moteurs de recherche conventionnels.
Des moteurs comme Google, MSN/ Live Search, Yahoo! Search ou des répertoires tels que Yahoo! Directory ne vous donnent accès qu’à une petite partie (inférieure à 10%) du web, le Web Visible. La technologie de ces moteurs conventionnels ne permet pas d’accéder à une zone immense du web, le Web Invisible, espace beaucoup plus important que le Web Visible.
Pourquoi, cette grande partie de la toile reste-t-elle invisible? Les raisons sont multiples: relevonsen quelques-unes: les documents, pages, sites web, bases de données sont trop volumineux pour être tous indexés; certaines pages ne sont accessibles que pour les personnes qui s’identifient; certains sites sont construits autour d’une base de données interrogeable uniquement par un moteur de recherche interne; d’autres ont un format inaccessible aux outils de recherche (intranets d’entreprises, sites militaires); les pages jaunes et blanches; les sites de vente en ligne; des pages qui contiennent la balise [no robot];
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On estime que la qualité du contenu du Web Invisible est trois fois supérieure à celle du Web Visible; les ressources du Web Invisible sont plus pertinentes que celles du web de surface car elles ont été élaborées ou validées par des experts.
FindArticles Find Articles permet de chercher parmi 5 millions d’articles. L’accès aux documents est gratuit ou payant. Scirius Pour trouver des documents de recherche: mémoires, thèses, rapports et papiers de recherche. La recherche dans les bases de données: Les bases de données ne sont généralement pas indexées par les moteurs de recherche.
(Lire à ce sujet le document très complet réalisé par la société Digimind www.digimind.fr - White Paper). www.digimind.fr/publications/ white-papers/222-decouvrir-et-exploiter-le-web-invisible-pour-laveille-strategique-2.htm
De nombreuses bases de données «intéressantes» sont payantes. Mais voici quelques adresses de sites recensant des bases de données:
Comment trouver des sites appartenant au web profond?
CompletePlanet: www.brainsfeed. com/archives/1122-recherche-CompletePlanet,-70.000-bases-de-donnees.html.
Les moteurs de recherche du Web Invisible: Yahoo! Search Cet outil vous permet de rechercher parmi le contenu de publications de référence, d’études et de grands serveurs commerciaux. Une recherche vous apportera une liste de résultats comportant les titres et extraits des articles; pour lire l’intégralité de leur contenu il est nécessaire de s’abonner. Google Scholar Ce moteur est spécialisé dans la recherche des documents académiques, livres blancs et articles scientifiques.
The Invisible Web: http://c.asselin. free.fr/french/webinvisible.htm.
Search.com: Meta-recherche de bases de données PresseWeb: pour trouver des articles de journaux de différents pays: www.webdopresse.ch. http://dadi.univ-lyon1.fr répertorie les bases de données gratuites disponibles sur Internet. Quelques clés pour ouvrir l’entrée du Web Invisible: www.invisible-web.net www.asktibbs.com/web_invisible.html
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Et encore, tout un dossier à l’adresse suivante: http://c.asselin.free.fr/ french/webinvisible_spec.htm. Tous les documents issus d’Internet sont archivés dans une bibliothèque digitale. Pour consulter un site qui n’existe plus: www.archive.org (86 milliards de pages web archivés et 200 000 vidéos).
www.myschool.lu/home/flash/ manuel_maitrise_internet_fr.swf
Je vous recommande de visiter: www.myschool.lu/home/flash/manuel_maitrise_internet_fr.swf, un site pour les éducateurs branchés.
La vie
E mission littéraire
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http://lsoron.free.fr/dossiers/ invis/invis.html www.dicodunet.com/definitions /internet/web-invisible.htm http://signets.bnf.fr/html/categories/c_025invisible.html (concerne les signets de la Bibliothèque Nationale de France) www.indicateur.com/Doc/web_ invisible.asp http://urfist.univ-lyon1.fr/invisible.html www.precisement.org/internet_ search/searchtools.htm
des clas ses
Nadia Revaz
Grâce à l’émission Entre les lignes diffusée sur Espace 2, des classes de collégiens ont l’occasion de rencontrer des auteurs et de pouvoir leur poser des questions, tout en faisant profiter les auditeurs de l’échange. A Sion, une classe du collège des Creusets a ainsi récemment découvert dans ce contexte Bastien Fournier, un jeune auteur valaisan, tandis qu’une classe du collège de la Planta à Sion faisait connaissance avec l’auteur jurassien Alexandre Voisard. Le 16 mai avait lieu au collège de l’Abbaye à St-Maurice l’enregistrement de la rencontre de deux classes avec Sylviane Roche, écrivaine d’origine française vivant et enseignant dans le canton de Vaud. Il semblait intéressant de voir quelles étaient les conditions d’enregistrement ainsi que l’état d’esprit des jeunes participant à cette aventure radiophonique et littéraire. En cours de français, les étudiants de Pierre-François Mettan avaient lu le Temps des Cerises. Quatre cours ont été consacrés à la préparation de l’émission. Le jour J, ils étaient donc à l’aise dans cet exercice radiophonique mené par Louis-Philippe Ruffy. Les questions posées étaient pertinentes et les collégiens étaient très attentifs aux réponses de Sylviane Roche qui a ainsi pu raconter sa vision du rôle de l’écrivain, les bonheurs de la fiction, les éléments d’autobiographie, sa manière d’écrire et
au collège
t e répondan Syviane Roch ses as s de deux cl aux question s. de collégien
parler de mémoire collective, de culture et de littérature… Les étudiants ont manifesté une qualité d’écoute qui, comme l’a dit Sylviane Roche après l’émission, ne trompe pas. Les étudiants ont apprécié cette rencontre différente avec la littérature. «C’est une grande chance de pouvoir rencontrer des auteurs contemporains et cela nous change des auteurs classiques habituellement lus en classe», commente une étudiante. «On s’implique davantage dans la lecture, sachant qu’on va rencontrer un écrivain», relève un autre. Pierre-François Mettan fait remarquer que c’est aussi un moment agréable pour l’enseignant.
Bonne découverte! Marie-Thérèse Rey, pour le Groupe de travail ICTS2-Valais Note
Pour écouter ces rencontres entre écrivains et étudiants La rencontre avec Sylviane Roche sera diffusée les 1er et 2 juin sur Espace 2, en deux volets de 25 minutes (diffusion à 11 h 03 et rediffusion à 19 h 03). Les émissions peuvent être podcastées pendant un mois après leur diffusion. www.rsr.ch/espace-2/entre-les-lignes
Tous les sites ont été visités en avril 2008.
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MV Martigny - Anne Michellod
pour remonter le temps
La Médiathèque-Martigny possède une véritable machine à remonter le temps. Aux Caves de Courten jusqu’au 16 août, elle a arrêté le compteur à 1908.
Sierre 1908, une ville, une usine, un château. Un bond en arrière de 100 ans, voilà ce que les images exposées proposent au visiteur. Dans les rues de Sierre il y a 100 ans, on croisait plus de mulets que de voitures. On entendait rarement sonner le téléphone et seules quelques maisons étaient éclairées à l’électricité. Le chauffage se faisait encore au bois et dès qu’il pleuvait les rues devenaient boueuses. Mais 1908 pour le Valais c’est d’abord une période de grands changements: on creuse un tunnel sous le Simplon, les premiers touristes viennent profiter du «bon air des Alpes», l’eau des torrents devient une richesse qui permet de produire de l’électricité.
Dans la région sierroise des changements importants se produisent également: la ville, grosse bourgade de 1000 habitants se transforme et se modernise, les usines d’aluminium s’installent à Chippis pour profiter de l’électricité produite avec les eaux du Rhône et de la Navizence, sur la colline de Pradegg la famille Mercier édifie un château aux allures médiévales, le funiculaire Sierre-Montana est en construction,… Ces bouleversements sont visibles sur les photographies exposées. Certaines rues ne semblent pas encore entrées dans le XXe siècle alors qu’à quelques kilomètres de là la révolution industrielle est en marche.
La photographie, document historique L’exposition présentée aux Caves de Courten croise ces différents regards sur Sierre aux alentours de 1908. Les images d’archives sont reproduites en grand format; elles montrent d’une manière spectaculaire les profondes modifications de cette époque. Dès le XIXe siècle, le Valais est un lieu privilégié pour les artistes, les
Activités à faire en classe avant la visite Imaginer une ville il y a 100 ans: les bruits, les odeurs, les couleurs, comment on s’y déplace, comment sont les maisons, où est-ce qu’on fait ses achats, son apparence la nuit, en hiver, etc. Les archives: où peut-on chercher des traces de cette époque? Documents officiels: archives de la commune, de l’Etat, archives d’entreprises… Documents privés: famille, journaux, témoignages oraux, photographies, films… Est-ce que ma famille a des «archives»: qu’est-ce qu’on garde, qu’est-ce qu’on jette?
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(
E xpo de photos à Sierre
ge s e t s ons Im a d u V a la i s
Animations pendant la visite Comparaison d’images Lecture d’images Chasse au trésor Mot mystérieux
photographes, puis les cinéastes. Il leur offre, dans un cadre grandiose, à la fois l’exemple d’une société traditionnelle et toutes les facettes d’une région en mutation. Longtemps négligées, leurs œuvres, dont la valeur documentaire et culturelle est enfin reconnue, font maintenant pleinement partie du patrimoine historique et artistique valaisan. Une des formes les plus populaires de diffusion de photographies est la carte postale. Elle apparaît en Suisse après 1870. Tout de suite, elle connaît un immense succès qui ne cesse de croître jusqu’à la Première Guerre mondiale. Certaines maisons se plaisent à publier des séries spéciales; des sujets folkloriques, des scènes villageoises ou alpestres, et chez nous, des croquis valaisans. D’autres préfèrent illustrer des itinéraires touristiques ou faire connaître des curiosités naturelles, des monuments archéologiques, des églises ou des châteaux. La possibilité d’ajouter des couleurs apparaît vers 1910, avec le coloriage au pochoir qui permet de faire intervenir jusqu’à six ou sept couleurs.
Regards croisés Les archives photographiques sur la région sierroise sont particulièrement riches. Les provenances très
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collection exceptionnelle. Les 260 fonds photographiques couvrent l’ensemble du canton sur une période qui s’étend de 1870 à nos jours. Parmi ces fonds, on en trouve un certain nombre en lien avec la ville de Sierre et ses environs, retraçant notamment les grands travaux d’infrastructure du début du XXe siècle: Françoix Fumex, André et Charles Kern, Charles Krebser, Charles Dubost…
diverses des différentes collections s’enrichissent mutuellement. Des archives d’éditeurs Les recherches de documents pour l’exposition ont conduit M. JeanHenry Papilloud, directeur de la Médiathèque Valais – Martigny, à consulter les archives de deux des plus importants éditeurs de cartes postales du début du siècle: les éditions Jullien et Photoglob-Wehrli, déposés au Centre d’iconographie genevoise et aux Archives fédérales des monuments historiques. Des archives d’entreprise Comme toute grande entreprise qui cultive son image, l’AIAG a pris soin de faire photographier son développement. Lors de son installation en Valais, au début du XXe siècle, elle fait venir des photographes
connus comme Boissonnas ou Jullien pour documenter la construction de ses usines et des conduites forcées qui dérivent les eaux du Rhône et de la Navizence. Des archives de famille Les héritiers de la famille Mercier ont déposé à la Médiathèque Valais – Martigny 4 albums de photographies retraçant la construction du Château et les aménagements extérieurs. Véritable journal de chantier, ces documents sont d’une grande valeur documentaire et artistique. Les albums sont également des souvenirs de famille, témoignage en images sur la vie à Sierre aux environs de 1900. Des archives institutionnelles En vingt ans d’existence, la Médiathèque Valais a pu rassembler une
Activités pour prolonger la visite Visite de l’exposition en ville et au château Mercier dès le 12 juin pour une comparaison «in situ» des lieux passés et actuels. Utilisation du catalogue RERO: www.rero.ch. Rechercher des images des villages des environs de Sierre, ou des lieux d’habitation des élèves. Rechercher des images sur les travaux de la vigne. Comparer des cartes postales anciennes et des cartes postales actuelles: mise en page, place du texte, style humoristique, etc. Constituer les archives de la classe pour l’année scolaire écoulée en croisant les sources (la direction, l’enseignant, les élèves, les parents d’élèves, etc.) et les types de documents (textes, dessin, photographies, pages web, etc.)
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Visiter cette exposition avec une classe, c’est à la fois prendre conscience de l’accélération incroyable de ces 100 dernières années, mais c’est aussi l’occasion de réfléchir sur les sources mêmes de l’histoire récente et plus précisément sur les différents types d’archives photographiques. Instructif et dépaysant: un bon projet pour une sortie de fin d’année scolaire!
En raccourci Musées de Bagnes
Accueil particulier pour les 8-12 ans
A partir de cet été, un accueil particulier est réservé aux enfants de 8 à 12 ans dans les musées de Bagnes, grâce à un projet réalisé par le CREPA et conçu par une animatrice socioculturelle. Célestin le Bouquetin, c’est entre autres une histoire et un jeu de 15 cartesquestions dans chaque musée. Ce projet vise à inciter l’enfant à se questionner, comparer, ressentir, observer et à s’exprimer. A terme les classes devraient aussi faire l'objet d'une attention spécifique. www.bagnes.ch - www.crepa.ch
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B ilan et projets pour
Education physique
un été «olympique»… La fin de l’année scolaire est toujours synonyme de bilans et de résolutions pour la nouvelle année qui s’annonce. L’équipe d’animation, dans un esprit de développement qualitatif, s’est attelée à l’évaluation de son travail et vous en livre ici les résultats. Petite remarque: pour ne pas entrer trop dans les détails nous avons choisi de traiter ici les objectifs les plus significatifs.
Analyse des objectifs et remédiations possibles Le premier objectif consistait à améliorer le secteur «enseignement» ou plus précisément d’apporter des aides efficaces à toutes celles et ceux qui pratiquent l’EPS dans leur classe.
Les animateurs EPS sont à disposition pour des aides ponctuelles. Dans le domaine de la formation continue tout d’abord plusieurs cours à thèmes ont été organisés: «les agrès autrement», «hip-hop», «ça s’balance pas mal», … La participation y a été assez importante ce qui prouve que ce genre de cours ponctuels, qui ne demandent pas un grand engagement (deux heures sur un début de soirée), répond à un besoin. Dans plusieurs cas, ces cours ont également débouché sur la publication de dossiers didactiques qui ont eux aussi été très appréciés. Nous allons donc continuer dans cette direction. Nous y ajouterons une autre sorte de cours plus conséquents: des aides à la planification, la réalisation
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et l’évaluation pour un degré précis. Ces cours comprendront deux jours blocs de formation en début d’année scolaire et trois à cinq séances réparties dans l’année pour développer des outils concrets. Le contenu sera en lien avec les nouvelles fiches d’EP qui seront publiées dans le courant de l’année prochaine. Deux cours sont prévus pour septembre: un pour les classes enfantines et un autre pour les classes de 1P et 2P. A propos de ces fiches, certains d’entre vous les ont déjà eues dans les mains et ont pu les tester. Les retours sont très positifs. Le feu vert du Département sera donné prochainement pour leur impression et elles apparaîtront dans le catalogue du matériel scolaire rapidement. De nouvelles planifications annuelles et périodiques y seront jointes (en lien avec ces fiches) ainsi que des standards minimums d’évaluation par degré. Un deuxième objectif de l’animation en EPS est l’aide concrète sur le terrain. Nous avons mis l’accent sur la prise de contact lors de rencontres d’enseignant-e-s pour présenter les nouvelles fiches (Arrondissement 6 principalement). Les retours sont également positifs ce qui veut dire que pour la prochaine année scolaire, ces rencontres seront généralisées à tous les arrondissements.
Dans ce domaine, peu de gens osent ou veulent appeler pour demander une aide ponctuelle. Nous voudrions ici vous rappeler qu’il suffit de décrocher le
Plusieurs cours de formation continue à thèmes ont été organisés, dont un sur le «hip-hop».
téléphone pour que l’animateur apporte dans votre classe des exemples précis d’organisation, des éléments techniques ou tactiques, etc. Un troisième objectif était de créer une banque de données pour mettre à disposition des enseignant-e-s le plus d’informations possible pour les aider à l’accomplissement de leur tâche. Notre site internet (www.zwookedu.ch/edphys) s’est passablement étoffé. De plus, le nombre de visites et surtout le nombre d’inscrits ont dépassé nos plus folles espérances. Nous allons donc continuer à l’alimenter, à le modifier, à le mettre à jour. La collaboration au sein de la commission de branche «Corps et mouvement» était un quatrième objectif. Les résultats sont ici mitigés. Beaucoup de membres ne comprennent pas l’utilité de cette structure puisque beaucoup de propositions
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Enfin, un dernier objectif était de publier régulièrement dans Résonances des articles concernant les différents domaines de l’EPS. Le pari a été tenu mais il est difficile de savoir si les contenus répondent à vos besoins car nous avons peu ou pas de retours concrets. Nous allons cependant continuer dans cette ligne en essayant de varier au maximum l’offre.
Evaluation par les inspecteurs Lors de cette année scolaire, l’accent a été mis par les inspecteurs sur l’évaluation de l’enseignement de l’EPS. Vous les avez peut-être rencontrés dans vos classes lors de visites impromptues. Tous ces renseignements vont être soumis au chef du Département, au Service de l’enseignement puis publiés dans un rapport. Dès que nous serons en possession de ce document, nous en reparlerons dans cette rubrique et surtout nous mettrons en place tout ce qui sera nécessaire pour améliorer l’enseignement en EP.
Bon été L’équipe d’animation en EPS aimerait remercier toutes les personnes qui de près ou de loin ont collaboré à la bonne marche de notre branche d’enseignement. Et même si les grandes stars des mondes politique, économique et même sportif nous préparent un été agité du côté de Bejing, nous vous souhaitons de bonnes vacances et nous nous réjouissons de vous rencontrer dans ces colonnes en septembre.
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A vos agendas Eté 2008 ECAV: Académie d’été Comme chaque été, l’Ecole cantonale d’art du Valais à Sierre propose un large éventail de cours pour des publics variés, enseignants, professionnels des arts et de la culture…
L’ECAV et l’Institut Economie et Tourisme de la HES-SO Valais ont associé leurs compétences pour concevoir un programme Art & Découverte (du 15 au 18 juillet et du 11 au 14 août). Dans un autre registre, un programme
sur la cohabitation des signes (images, écritures, symboles, en particulier chinois et européen), développé en partenariat avec l’Association «Divers > < Cité» (du 14 au 18 juillet), est proposé. Les inscriptions sont enregistrées par ordre d’arrivée. www.ecav.ch Du 4 au 14 septembre Festival de la formation Le 5e Festival de la formation continue des adultes aura lieu en septembre. Son objectif est de sensibiliser la population à l’apprentissage tout au long de la vie, avec des manifestations se déroulant sur l’ensemble de la Suisse. www.lernfestival.ch
Mémento
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émises par la Commission ne remontent pas en direction du Service de l’enseignement et que ce dernier ne consulte pas ou peu la Commission pour lancer des initiatives ou mettre en place des projets. Nous devons regrouper nos forces pour améliorer ce fonctionnement car de nombreux thèmes doivent être rapidement traités: le cadre légal, les directives pour la gestion de la sécurité (ski, natation, …), la qualité, …
péd agogiq ue
Du 29 au 31 octobre Worlddidac Du 29 au 31 octobre 2008, outre des matériels et des méthodes de formation modernes, WORLDDIDAC Basel proposera des forums de haut niveau, des tables rondes interdisciplinaires, des séminaires et des ateliers de formation continue. www.worlddidacbasel. com Au fil des mois
POUR RAPPEL Ma 24 juin Journée sur la recherche www.sgbf.ch Je 11-ve 12 septembre Congrès national sur l’échange www.echanges.ch
En raccourci Bulletin de la CIIP
Harmonisation de la scolarité obligatoire Le no 22 du Bulletin de la CIIP (Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin) fait le point sur l’harmonisation de la scolarité obligatoire. Une lecture indispensable pour être au courant des étapes franchies et à franchir du concordat HarmoS, de la Convention scolaire romande, du Plan d’études romand. «Le Valais est-il eurocompatible?». Didier Jacquier, président de la Société pédagogique valaisanne, explique les raisons de sa réponse positive, tout en relevant certaines difficultés potentielles. www.ciip.ch
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SFT
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L ’hétérogénéité culturelle:
Le chiffre du mois
un défi et une opportunité
La diversité culturelle de notre pays se retrouve au niveau de son système scolaire. Toutefois, d’importantes différences apparaissent entre les cantons. Ainsi, la proportion des classes très hétérogènes varie de 4% à Appenzell Rhodes-Intérieures à 76% dans le canton de Genève. De façon générale, les cantons urbains et les cantons romands comptent une plus grande part de classes accueillant un grand nombre d’élèves d’autres cultures. En Valais, un tiers de classes comptent plus de 30% d’élèves de nationalité étrangère et/ou ne parlant pas la langue de l’enseignement. Cette proportion est semblable à Fribourg, mais inférieure à la moyenne suisse (39%).
Hétérogénéité culturelle dans la scolarité obligatoire en Suisse, 2006/07
Dans notre canton, la proximité de centres urbains ou l’importance de l’activité touristique accroît la multiculturalité dans les classes (voir aussi Résonances n°1, septembre 2007). Une étude du Fonds national suisse de la recherche1 analysant les comportements et les attitudes dans des classes très hétérogènes et dans des classes homogènes a mis en évidence la prédominance des facteurs positifs (ouverture à l’autre, intégration sociale, diminution des préjugés…) dans les premières. Si l’hétérogénéité reste un défi à relever au quotidien, elle constitue aussi une opportunité à saisir dans l’enrichissement réciproque qu’elle permet.
Note 1
Eckhart Michael, «Anerkennung und Ablehnung in Schulklassen – Einstellungen und Beziehungen von Schweizer Kindern und Immigrantenkindern», Hauptverlag (2005).
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* Classes comportant plus de 30% d'élèves de nationalité étrangère et/ou parlant une langue autre que celle enseignée à l'école.
Source: Office fédéral de la statistique, 2008.
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Ori e
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V isite d’élèves du CO au CFPS
ntation
Des cycles d’orientation, en plus des présentations dans le cadre de l’orientation scolaire et professionnelle et des stages, organisent des visites d’entreprises dans le cadre scolaire pour permettre aux jeunes de découvrir certains métiers. Quelquefois les visites se font aussi dans les écoles de formation professionnelle, sachant que ce qui s’y fait est souvent méconnu des élèves du CO, alors que beaucoup d’entre eux opteront pourtant pour un apprentissage ou une maturité professionnelle. Ce jour-là des élèves du CO de StGuérin à Sion sont venus au Centre de formation professionnelle pour découvrir les métiers de l’alimentation. Ils ont pu poser des questions et réaliser, sous le guidage attentif d’apprentis, des petits animaux en massepain.
Donner aux apprentis l’occasion de vanter les métiers Mais pourquoi le Centre de formation professionnelle (CFPS) ouvre-til ses portes? Et sous quelles conditions? René Constantin, responsable de la section Alimentation / Services au CFPS à Sion explique qu’il a régulièrement
assepain. de l’art du m Découverte
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Nadia Revaz
de l’alimentation et des services. «Notre objectif est de revaloriser les métiers de l’artisanat dont l’image n’est hélas pas toujours très bonne», souligne René Constantin. En mettant la main à la pâte, les jeunes découvrent que ce sont pourtant de très beaux métiers, souvent basés sur la créativité.
que ntin estime René Consta urs lle ei m s le s sont les apprenti . rs rs des métie ambassadeu
accueilli les élèves du CO de StGuérin à Sion pour des visites-découvertes. Une occasion idéale selon lui pour que des apprentis puissent montrer à des jeunes à peine moins âgés qu’eux des changements entre l’école et le monde professionnel. «Dès qu’un jeune peut parler de son métier, le message passe différemment que si c’est un adulte qui vante la profession», constate René Constantin. Et il ajoute: «Le fait de pouvoir voir par exemple comment on travaille le chocolat ou le massepain permet une approche plus concrète de la confiserie.» D’autres écoles du canton et même hors canton s’intéressent à ces options de découverte, aussi le chef de section envisage de leur demander de se concerter pour envoyer seulement les jeunes intéressés par le secteur
De l’avis de cet ancien enseignant primaire, devenu tour à tour enseignant de culture générale puis chef de section au CFPS, il y a une volonté de rapprocher le monde de l’école de la formation professionnelle. «La maturité professionnelle et la HES contribuent à améliorer l’image des apprentissages, mais nous devons aussi mieux nous vendre et faire découvrir les richesses de ces métiers et rappeler que certains secteurs offrent des débouchés», conclut René Constantin qui souhaiterait parvenir à montrer l’attractivité professionnelle de certains métiers de l’alimentation, comme la boucherie. Il considère par ailleurs qu’il faudrait offrir davantage de moyens à l’orientation.
En raccourci Prix Enfantaisie
Roman et album primés Organisé par Payot Libraire et l’Institut suisse Jeunesse & Média [ISJM] et le magazine L’Illustré, le Prix Enfantaisie a été remis, comme chaque année, lors de l’inauguration du Salon du Livre de Genève. Il a été attribué le 30 avril par un jury d’enfants à un roman, Mary Tempête (d’Alain Surget, paru aux éditions Flammarion), et à un album, Histoire à toutes les sauces (de Gilles Barraqué et Gaëtan Dorémus, paru aux éditions Larousse Jeunesse).
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CRPE
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R etrait du 2 pilier à la retraite: e
Patrice Vernier
une mauvaise solution
Prendre au moins un quart de son avoir de 2e pilier arrivé à l’âge de la retraite est possible depuis le 1er janvier 2006, en lieu et place des rentes correspondantes. En fait, beaucoup de caisses autorisaient déjà le retrait total du capital pour les assurés arrivant à l’âge de la retraite. La CRPE ne le prévoyait pas. Mais, est-ce vraiment une bonne idée? Car ces fonds servent a priori à couvrir des besoins de prévoyance, du moins pour la majorité des assurés, qui ne bénéficieront pas d’autres sources de revenus que des rentes de vieillesse de l’AVS. Il s’agit donc de faire fructifier ce capital de manière à ce qu’il permette de dégager les revenus nécessaires sur une longue durée jusqu’au terme de son existence.
On a vu que ceux-ci peuvent s’avérer dévastateurs pour les investisseurs qui doivent retirer des fonds au mauvais moment, pour faire face à leurs échéances courantes. Le risque étant à ce moment-là de consommer rapidement la totalité de son portefeuille et de survivre
Qui préfère prendre des risques de placement plutôt que de s’assurer un revenu régulier?
très longtemps, mais avec très peu de ressources. Alors que les rentes du 2e pilier couvriront ce risque de longévité jusqu’au décès de l’assuré et de celui de son conjoint (à hauteur de 60% pour le survivant).
L’idée peut être d’engager ces fonds sur les marchés financiers dans l’espoir que le rendement à long terme de ces types d’actifs soit suffisamment élevé pour couvrir non seulement ses besoins, mais éventuellement de laisser un capital en héritage. Or, pour obtenir autant de revenus que ceux assurés par le versement d’une rente, c’est un rendement annuel de plus de 6% que l’assuré intéressé par le versement en capital devrait réaliser. Cela signifie, à l’heure actuelle, investir en actions. Et qui dit actions, dit aussi risques. Cela suppose donc, comme toujours en gestion de fortune, d’avoir une surface financière suffisamment large pour résister aux soubresauts des marchés financiers.
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Règle générale En fait, la règle de base est que «si l’on dispose d’un avoir de vieillesse relativement modeste, soit moins de CHF 500’000.-, il vaut mieux conserver ses rentes dans le 2e pilier», comme le disent certains assureurs privés. Le retrait d’une partie de son capital peut avoir du sens pour ceux qui disposent de moyens supérieurs, estimés toujours selon ces assureurs à environ 2 millions de francs, maison comprise. Cet avis serait, à mon avis, défendable si la Caisse ne prévoyait pas de capital au décès pour les hé-
ritiers, ce que prévoit justement la CRPE. Dès lors, j’aurais tendance à ne pas encourager cette possibilité. Y a-t-il une bonne ou une mauvaise solution? La rente est sans aucun doute à privilégier. N’oublions pas également que les rentes viagères ne sont pas aussi généreuses que celles offertes par la Caisse puisque les taux de conversion sont aujourd’hui de 7,10% pour les hommes et de 7,15% pour les femmes. En comparaison, les taux de conversion proposés par les assureurs privés arrivent péniblement dans une fourchette comprise entre 4 et 4,5%. La différence est suffisamment grande pour laisser sagement son 2e pilier dans la caisse de pensions. Le versement de sa retraite sous forme de capital offre quand même un avantage à l’assuré d’un point de vue fiscal; en effet, le capital n’est imposé qu’une seule fois en tant que capital, alors que la rente est imposée chaque année et ajoutée aux autres revenus. Néanmoins, sur l’ensemble des points analysés, la rente me semble bien être la meilleure solution, chacun restant toutefois absolument libre dans son choix. C’est du reste, l’avis du Comité de la Caisse, puisque le règlement de la CRPE ne prévoit à son article 34 al. 1 que seul le quart de l’avoir de vieillesse minimum LPP peut être versé sous forme de capital. Ce montant représente en moyenne environ CHF 50’000.- pour un assuré âgé de 62 ans, ce qui n’est pas grand-chose. Si l’assuré devait être intéressé par
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cette possibilité, il doit dès lors communiquer par écrit à la Caisse son choix dans un délai d’une année avant le départ à la retraite avec le consentement écrit du conjoint.
Conclusion Encore une réflexion importante à faire lorsqu’il s’agit de bien planifier sa retraite. Elle en vaut la peine; même si les assurés de la CRPE devraient choisir, à mon sens, la solution de la rente. La LPP, ellemême, n’avait que cette solution-là lors de sa conception. Les avantages sont plus nombreux que les inconvénients, mais encore une fois… chacun est libre d’agir comme bon lui semble. Mon avis ne doit servir que d’incitation à la réflexion. La décision finale incombe toujours à l’assuré.
100 ans du FC Sierre: expositions De nombreuses animations sont programmées pour cet anniversaire, dont plusieurs expositions (Football grinçant: dessins de presse – Hors-Jeu: photos du photo-club de la ville – Football, source d’humour: scènes de foot de Mordillo – Des supporters oui, des hooligans, non: dessins d’enfants – Il était une fois Condémines: sélection de photographies de la Médiathèque Valais – Martigny – Le foot à travers la philatélie: extrait d’une collection privée – Souvenance: la vie du FC Sierre vue par la presse sierroise – Köbi et ses 40 joueurs: caricatures d’Ernesto Perlingeiro, illustrateur d’origine brésilienne). A cela s’ajoute un court-métrage qui retrace les 100 ans du Club en quinze témoignages. Des textes de Jacques Guhl et de Philippe Delerm seront présentés en alternance sur les cimaises pour inciter le visiteur à adopter une autre approche du football, plus sensible et poétique. Lieu: Bâtiment Usego, rue du Stade 29 à Sierre. Pour visiter l’expo en dehors de l’horaire, téléphoner au secrétariat: 027 455 49 34, 079 221 06 31, centenaire.fc.sierre@netplus.ch. www.fcsierre.ch > 100e anniversaire
En raccourci Le Monde de l’éducation
Colères en série dans l’Ecole française Le dernier numéro du Monde de l’éducation s’intéresse à l’héritage éducatif de mai 68 dans son dossier principal. Il est aussi question du malaise causé par l’introduction des nouveaux programmes au primaire en France, de la mise en cause de la maternelle et de la colère des directeurs d’école. A signaler aussi, parmi les nombreuses thématiques traitées dans ce numéro, la rubrique indicateurs qui montre comment les mêmes données sur les lycées aboutissent à des classements différents et la sélection de livres jeunesse autour du livre d’art. www.lemonde.fr/mde Lecture
Sensibilisation dès le plus jeune âge Le 22 avril 2008 a été lancé à Berne le projet Né pour lire, campagne nationale de sensibilisation à la lecture à l’intention des petits enfants. Il y a près de 73’000 naissances en Suisse par an. Le projet Né pour lire consiste à offrir à tous les parents un coffret de livres, pour les inciter à amener à la lecture les enfants dès
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leur plus jeune âge. Initiative conjointe de la fondation Bibliomedia Suisse et de l’Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM, la campagne est soutenue par l’Office fédéral de la culture et placée sous le patronage du président de la Confédération Pascal Couchepin. www.nepourlire.ch Pages romandes
Ces différences venues d’ailleurs… La Revue d’information sur le handicap mental et la pédagogie spécialisée propose, dans son édition d’avril 2008, un dossier consacré à la différence de culture s’ajoutant à la différence de handicap. Dans l’un des articles, Olivier Delévaux, professeur à la HEP-Valais, s’interroge sur la surreprésentation des élèves migrants dans les structures de l’enseignement spécialisé et MarieClaude Wenker, coordinatrice pour la scolarisation des enfants de migrants à Fribourg, évoque le bilan de compétences scolaires établi en langue d’origine en tant qu’outil susceptible d’améliorer l’orientation scolaire des élèves allophones. www.pagesromandes.ch
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Nadia Revaz
La Conférence des directeurs des cycles d’orientation du Valais romand (CODICOVAR) a organisé, en étroite collaboration avec le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS) et l’Association valaisanne des enseignants du cycle d’orientation (AVECO), une nouvelle journée de réflexion thématique. Après avoir abordé les années précédentes les relations Ecole-Economie et la gestion des élèves difficiles, il était question cette fois d’orientation. «Orienter, mission impossible?» constituait l’interrogation centrale de cette journée qui s’est déroulée à la maison de commune à Martigny le 24 avril dernier en présence de Claude Roch, chef du DECS, de JeanFrançois Lovey, chef du Service de l’enseignement, de Claude Pottier, chef du Service de la formation professionnelle, des inspecteurs scolaires et de Daniel Cordonier, chef de l’Office d’orientation scolaire et professionnelle. Pascal Knübel, président de l’AVECO, et Didier Jacquier, président de la SPVal, étaient évi-
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R éflexion sur l’orientation
Journée
de réf lexion
à la CODICOVAR demment aussi présents. Ce temps de réflexion et d’échanges a par ailleurs bénéficié de la participation de professionnels de l’orientation, de la formation professionnelle et des représentants du monde de l’économie ainsi que du regard d’experts de l’école, comme Philippe Theytaz. Des points de vue complémentaires particulièrement opportuns dans la perspective d’enrichir le débat sur le futur nouveau CO.
L’orientation et ses nouvelles missions Grégoire Evéquoz, directeur de l’Office pour l’orientation à Genève, était le conférencier inaugural. Ses propos ont permis de rappeler les évolutions de l’orientation, autrefois axée sur le choix par profession et aujourd’hui sur le choix par formation. Pour lui, l’orientation se voit confier trois nouvelles missions. Elle doit faciliter la compréhension du présent, ce qui implique une amélioration de l’information et
une meilleure intégration des nouvelles technologies et des médias pour la rendre compréhensible, attractive et la diffuser largement, sans attendre du conseiller en orientation qu’il puisse à lui seul connaître toutes les filières. L’orientation n’est plus là pour aider à effectuer un choix unique, mais pour accompagner les transitions qui s’effectuent désormais tout au long de la vie de chacun, dès la sortie du CO. Son rôle est aussi de faciliter la perméabilité du système, avec le développement des reconnaissances d’acquis et de portfolios notamment. Après l’intervention de Grégoire Evéquoz, le musicien Géo-Pierre Moren était invité pour apporter son témoignage sur son parcours de vie et son expérience d’orientation de jeunes. Un temps important de cette journée de réflexion et d’échanges a été consacré aux ateliers et à leur synthèse. Cinq ateliers ont permis d’apporter des éléments de réponse aux questionnements suivants: Orienter, l’Ecole joue-t-elle son rôle? (rôle des partenaires, politique d’établissement, approche orientante, rôle des conseillers et des spécialistes). Orienter, un outil qui sauve? (bilan d’orientation, un outil: le portfolio). Orienter, au-delà de la note? (poids des notes, rôle de l’évaluation, poids du milieu, de l’environnement). Orienter, une réponse au marché? (information transmise, mission de l’orientation, sa neutralité). Orienter, mais que fait l’Ecole face au poids de l’économie? (poids de l’économie, des entreprises, des patrons, rôle des tests «check»).
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Oui, l’école doit orienter, mais à son niveau, car les parents et – au premier chef – les élèves ont un rôle actif à jouer dans ce processus. Un carnet de compétences, complémentaire au livret scolaire, pourrait s’avérer utile pour garder la trace des bilans de stages, des expériences de vie et/ou des connaissances extrascolaires. Il faudrait nuancer les notes, avec des outils de type portfolio ou carnet de compétences, tout en les conservant, puisqu’il s’avère qu’elles sont utiles, même s’il faut prendre en compte leur part d’arbitraire. Il s’agirait d’informer de manière objective sur certaines professions moins en vogue, pour montrer leur côté positif, de façon à réduire l’écart entre l’offre et la demande. L’école devrait en outre communiquer plus clairement les résultats de ses évaluations pour améliorer sa collaboration avec le monde professionnel. Du côté de l’économie, il semble en effet difficile aujourd’hui de s’y retrouver au milieu des multiples formations conduisant à l’apprentissage (CO, EPP, ESC, ECG…), c’est du moins l’un des arguments utilisés par les représentants de l’économie pour justifier
dans équoz a cité Grégoire Ev elles uv ce trois no sa conféren . on ti ta en l’ori missions de
la prolifération des «basic check» et autres tests mis en place par les entreprises visant à évaluer le niveau des jeunes à leur entrée en formation professionnelle. Les discussions après la synthèse des ateliers ont été l’occasion de quelques constats apparemment partagés. Pour améliorer le processus d’orientation, il s’agit de donner davantage de temps aux titulaires et aux conseillers en orientation. Ce temps est jugé indispensable pour le travail spécifique des uns et des autres, mais également pour renforcer la collaboration entre les titulaires qui donnent les cours d’éducation des choix (EDC), les enseignants et
les conseillers en orientation, ceci afin d’aider au mieux l’élève en difficulté dans la construction de son projet d’apprentissage ou de formation. La qualité du travail des conseillers en orientation est reconnue et le fait qu’ils puissent travailler dans les établissements scolaires est apprécié. Si les outils d’orientation à disposition (cours d’EDC, programme passeport-info, Salon des Métiers Your Challenge, stages…) semblent également donner entière satisfaction, des contenus différenciés seraient bienvenus afin d’individualiser le suivi des élèves. Le développement d’un carnet de compétence pour améliorer la coordination de la connaissance des talents des élèves serait également apprécié. Reste encore à se mettre d’accord sur le contenu de ce document complémentaire et à déterminer s’il faut l’introduire déjà au primaire dans un souci de verticalité ou seulement au CO? La journée de réflexion et échanges organisée par la CODIVAR n’a évidemment pas permis de trancher, mais le débat est lancé. Jean-Claude Pont, animateur de la journée, a conclu les débats en apportant son regard distancié mais toujours pertinent sur cette thématique.
Témoignages Nicolas Rey-Bellet, président de la CODICOVAR «Les participants semblent avoir apprécié cette opportunité d’échanger autour du thème de l’orientation. J’ai personnellement le sentiment que l’on a clarifié certains aspects de la problématique et amélioré notre compréhension, en tant que directeur d’école, sur les raisons qui conduisent les entreprises à utiliser le “basic check” ainsi que sur certaines contraintes des entreprises. Ce qui me semble important avec des journées de ce type, c’est d’ouvrir l’école sur l’extérieur. Pour que cette réflexion ait une suite, un document sera transmis au chef du Département. L’année passée, la journée a été suivie d’actions concrètes et j’espère que cela sera à nouveau le cas.» Grégoire Evéquoz, directeur de l’Office genevois pour l’orientation «Même si les pressions externes sur l’orientation sont fortes, j’ai trouvé le débat serein sur une thématique pour-
( Résonances - Juin 2008
tant très sensible, car touchant directement à la conception de l’école. Entre les enseignants, les conseillers en orientation et le monde de l’entreprise, il y a une meilleure compréhension des difficultés de chacun. Comme à Genève, le questionnement actuel sur l’orientation et la sélection renvoie à la réforme du cycle d’orientation.» Régine Guidetti-Grept, responsable Formation à la compagnie industrielle de Monthey (CIMO) «Je trouve ces journées extrêmement utiles pour partager nos perceptions d’une même réalité, car nous sommes tous un peu enfermés dans nos bulles. Dans le groupe auquel j’ai participé, nous avons discuté de la nouvelle loi sur le CO, ce qui était pour moi très enrichissant. Pour les participants, il serait intéressant de savoir si cette rencontre a des suites concrètes à moyen ou à long terme. Reste que ce temps d’échanges entre différents milieux concernés par l’école est déjà précieux.»
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Nadia Revaz
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B ilan du Symposium des
Echo
langues à la HES-SO à Sierre
de ces journées animées par des inLa HES-SO Valais de Sierre a organisé Du côté des difficultés, les étudiants tervenants venant des quatre coins un Symposium des langues (http:// relèvent que c’était parfois difficile de la planète. Côté participation, le sinfolangues.hevs.ch) sur deux jours à gérer, avec une seule période par succès fut au rendez-vous, avec en avril dernier. En fait, l’organisasemaine à disposition pour la préprès de 310 personnes réparties sur tion de la manifestation a été porparation de cet important Symles deux jours. tée par des étudiants en dernière posium. Barbara Bréchet année de la filière tourisme Mottier a reçu beaucoup et deux de leurs enseide compliments sur l’acgnants, à savoir Barbara cueil attentionné que Bréchet Mottier, professes étudiants ont réseure d’anglais et de chiservé tant aux intervenois, et Leonard Adkins, nants qu’aux participrofesseur d’anglais. Cepants, ce dont elle est la constituait l’un des très fière. «Ils ont été «projets du lundi» auxformidables pendant quels les étudiants en les deux jours du Symtourisme doivent participosium», constate-tper au terme de leur curelle. Le travail de chasus de formation. Grâce à cun doit encore faire leur travail dans l’une ou l’objet d’une note l’autre des équipes (sponportant sur l’ensemsoring, finances, contacts, ble du projet. éditeurs), de nombreux atecie Borer, liers interactifs et deux conSi du côté de la parHischier, Lu , oite: Angela dr à yline Lugrin he ar M uc , rt ke De ga férences données par Berticipation des enseiEc co Federi manier, ssenbacher, aphnée Ger D r, ie nard Dufeu et Mario Rinvognants valaisans de Séverine Gro on rd Co Bersier. bert, Cécile er, Nathalie yd hn Laetitia Hum Sc lucri ont permis d’aborder l’école publique, il e in ermann, Nad Magalie Ack divers aspects de l’enseignen’y a malheureusement des langues (rôle de la ment pas eu d’affluence massive, musique, de la peinture, du mouveceux qui ont participé se sont dits Et au niveau de l’expérience formament…), sous l’angle des nouvelles satisfaits. Les animateurs de lantrice, les étudiants sont unanimes techniques d’apprentissage, dont le gues de la scolarité obligatoire et pour dire que cela leur a permis de e-learning. L’objectif de ces jourl’équipe du Bureau des échanges découvrir comment on organise nées était surtout de favoriser le linguistiques (BEL) ont trouvé ce concrètement une manifestation, travail en réseau entre les enseiSymposium intéressant et ont pu ce qui n’est pas négligeable pour gnants de langue de toute la Suisse, puiser quelques idées pour amélioleur curriculum vitae, notamment de tous les degrés de la scolarité, rer encore l’enseignement/apprenpour ceux qui envisagent de traqu’ils enseignent l’allemand, l’antissage des langues. Les animateurs vailler dans l’événementiel. Tous glais, le français, l’italien, l’espad’allemand auraient juste souhaité estiment aussi avoir fait un bon gnol, le russe, l’arabe ou le chinois que la langue de Goethe soit un exercice pour la gestion du stress. A et qu’ils travaillent dans l’éducation peu plus représentée. la question de savoir pourquoi ils publique ou privée. Pour Barbaraont choisi de s’impliquer dans ce Bréchet Mottier, l’échange d’expéY aura-t-il un autre symposium sur projet plutôt que dans un autre, la riences est essentiel à la dynamique les langues vivantes organisé par plupart répondent que c’est la théde l’enseignement des langues. une nouvelle volée d’étudiants? matique des langues qui les a motiBarbara Bréchet Mottier serait parvés. «De plus, ce projet permettait tante pour une nouvelle édition, d’être en contact avec des gens de Avec ses étudiants, Barbara Bréchet mais dans deux ans. l’extérieur», ajoute une étudiante. Mottier a accepté de faire un bilan
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F ormation minimale obligatoire 1-3P: rappel
SE
Le Service de l’enseignement rappelle à tous les enseignants 1-3P qu’ils doivent choisir le jour qui leur convient le mieux et s’inscrire personnellement. Aucun courrier de rappel ou convocation ne leur sera adressé. Les inscriptions peuvent se faire par poste à l’aide de la carte-réponse habituelle ou sur le site internet www.hepvs.ch > formation > formation continue > cours. Il s’agit du cours 8.01. Sont dispensés de cette formation les personnes qui ont participé au module d’accompagnement de 9 demi-journées, les maîtresses enfantines ayant suivi la formation continue pour enseigner en 1P et 2P ainsi que les enseignants issus de la HEP qui ont suivi le semestre 3 à St-Maurice à partir de l’hiver 2004.
Etat des inscriptions au 20 mai 2008 Cours N°
Date
Inscriptions (limitées à 18)
Lieu
A
23 juin
complet
Région Martigny
B
23 juin
complet
Région Sion
C
24 juin
complet
Région Martigny
D
24 juin
complet
Région Sion
E
25 juin
complet
Région Sion
F
13 août
complet
Région Sion
G
13 août
10
Région St-Maurice
H
13 août
11
Région Martigny
I
13 août
6
Région Sion
J
14 août
6
Région Sion
K
14 août
5
Région St-Maurice
L
14 août
5
Région Martigny
M
14 août
8
Région Sion
N
18 août
13
Région Sion
O
18 août
1
Région Sion
P
18 août
9
Région Martigny
Q
18 août
9
Région Sion
R
19 août
complet
Région Sion
S
20 août
12
Région Sion
En raccourci Centre cantonal Alimentation et Mouvement
Paysages karstiques jurassiens
Création avec lancement d’un programme
Cours pour enseignants des écoles secondaires
Le surpoids chez les enfants et les adolescents touche de plus en plus de jeunes dans les pays occidentaux. Ce phénomène, qualifié d’épidémie par l’OMS, est pris très au sérieux par le Canton du Valais qui lance, avec le soutien de Promotion santé suisse, un Programme cantonal pluriquadriennal de promotion d’un «poids corporel sain» coordonné par le nouveau Centre Alimentation et Mouvement. www.lvpp.ch
Comme ces dernières années, l’Institut de géographie de l’Université de Lausanne organise, sous les auspices de la Société suisse de géomorphologie, un cours de formation continue pour les enseignants des écoles secondaires. Cette année, ce cours sur le terrain, qui aura lieu les 26 et 27 septembre 2008 dans le Parc jurassien vaudois, porte sur les problèmes de gestion des milieux karstiques jurassiens (Morphologie karstique jurassienne, gestion des eaux en milieu karstique, protection et mise en valeur des paysages karstiques dans le cadre des Parcs naturels régionaux). www.unil.ch/igul
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P lanification des dossiers pédagogiques 2008-…
SE
J F M A M J J A S O N D
J F M A M J J A S O N D
J F M A M J J A S O N D
J F M A M J J A S O N D
J F M A M J J A S O N D
J F M A M J J A S O N D
moyens français 1-2P
introduction de moyens
moyens français 3-6P moyens français 7-9CO moyens Geni@l (6-7-8-9CO) moyens anglais 5-6P moyens ENBIRO 5-6P moyens calcul mental
plans d'études
environnement 1-3P
PER (sous réserve d'approbation) grille-horaire primaire
formations complémentaires
formation ICT formation cpl Arts visuels formation cpl EF formation cpl TM formation cpl FIP formation cpl ES préparation GT-mandat expérimentation-consultation édition-commande information-formation introduction-généralisation
En écho aux récentes décisions prises au niveau de la Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP), du Parlement et du Conseil d’Etat valaisan, plusieurs projets sont à l’étude au sein du Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS). Ceux-ci induiront l’introduction, notamment, d’un nouveau Plan d’études, de moyens d’enseignement adaptés et des formations continues et complémentaires indispensables pour notre école. Aussi, afin de préparer sereinement ces changements, le Service de l’enseignement entend conduire l’en-
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Remarques: calendrier dépendant de plusieurs facteurs, dont l'avancement des dossiers liés aux décisions de la CIIP ou de dossiers parallèles valaisans, des décisions et/ou approbations du Conseil d'Etat ou du Grand Conseil.
semble des travaux au regard d’une planification projetée sur 4 ans. Le tableau ci-dessus en présente les grandes lignes. Il va sans dire que, tel un budget, des modifications interviendront certainement au vu de l’avancement des travaux et de l’approbation de leur mise en œuvre tant sur le plan intercantonal que cantonal. A intervalles réguliers, via les Commissions de branches ou le Service de l’enseignement, des informations seront communiquées afin que chaque enseignant puisse planifier ses diverses formations.
En raccourci Allez savoir!
La revue des savoirs Le magazine trimestriel gratuit et téléchargeable de l’Université de Lausanne est toujours source de savoirs vulgarisés. Au sommaire du numéro de mai, des articles sur l’Euro 2008, sur le réchauffement de la planète et sur Balthus, avec un décodage de l’exposition présentée à la Fondation Gianadda dès la mijuin par Philippe Kaenel, enseignant en histoire de l’art à l’Unil. www.unil.ch/unicom/page6524.html
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E xamens de français 2009 Primaire Les examens de fin d’année 2009 ne testeront que les objectifs du fundamentum. Les genres de textes retenus sont développés dans le moyen romand «S’exprimer en français».
Des informations plus précises vous seront communiquées en automne 2008.
Cycle d’orientation Les compétences orales et écrites des élèves seront évaluées selon le modèle suivant:
Degré 4P 2CO et 3CO
Thèmes retenus pour l’expression Narrer: le conte merveilleux Argumenter: la réponse au courrier des lecteurs
Compréhension de l’écrit
75 min
35 pts
Structuration
50 min
25 pts
Expression orale
10 min
20 pts
Degré 6P
175 min 80 pts
Thèmes retenus pour l’expression Argumenter: la lettre au courrier des lecteurs Relater: le fait divers
2CO
SE
Cependant, la compétence écrite de langue communication retenue (la compréhension de l’écrit) doit être considérée comme une dominante qui n’exclut pas la présence
de l’autre compétence (l’expression écrite) sous forme d’un court texte à produire.
Genres de texte retenus Les épreuves de Français 2009 porteront sur les objectifs spécifiques du Programme provisoire 2003 qui font l’objet d’un ap ) et d’une mobiliprentissage ( sation en situation ( ). Les épreuves de Français 2009 porteront sur les compétences et sur l’un et/ou l’autre des types/ rubriques et genres de texte annoncés ci-dessous. Remarque: les informations sur le déroulement des épreuves de Langue orale suivront.
2S/NI
2G/NII
Compétence dominante: compréhension de l’écrit
ÉCRITS
- Le texte narratif: le récit de voyage - Le texte argumentatif: Le point de vue
Compétence supplétive: expression écrite - Décrire: la description d’un objet, d’un décor - Argumenter: la note critique de lecture
ORAUX
- Le texte narratif: le roman de chevalerie - Le texte poétique: le sonnet
- Narrer: le récit de science-fiction - Argumenter: la note critique de lecture
Compétence: expression orale - Le message publicitaire: analyse
3CO
- Le texte poétique: lecture expressive et commentaire
3S/NI
3G/NII
Compétence dominante: compréhension de l’écrit
ÉCRITS
- Le texte argumentatif: la tribune de lecteurs - Le texte théâtral: la tragédie
Compétence supplétive: expression écrite - Argumenter: la lettre argumentative - Narrer: la nouvelle fantastique
ORAUX
- Le texte narratif: la nouvelle - Le texte explicatif: le texte explicatif
- Décrire: le portrait psychologique - Relater: la lettre argumentative Compétence: expression orale
- Le débat public
( Résonances - Juin 2008
- Le compte rendu de lecture
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2003/2004
Le rapport au savoir Le niveau baisse: mythe ou réalité? Les tendances pédagogiques Le climat de l’école Les frontières de l’école La coopération Le secondaire II Revues en revue Enseignement du français La récré en action
2004/2005
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
L’organisation de la classe 60 ans d’orientation Le vocabulaire Enseignant-e secondaire ICT: vers l’intégration Les coordinations Dialogue chercheurs-enseignants Sciences par l’expérience L’égalité des chances
2005/2006
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 déc.-janvier N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Piloter, motiver Argumenter Les enjeux de l’évaluation Transition école-apprentissage Effort/plaisir d’apprendre L’ennui à l’école D’une transition à l’autre Le mouvement à l’école L’économie à l’école
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 déc.-janvier N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Infos 2006-2007 Promouvoir la lecture Maturités et passerelles Génération zapping Les langues étrangères Enseignants technophobes/philes Projets pédagogiques 1/2 Projets pédagogiques 2/2 Harmonisations: état des lieux
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai
Infos 2007-2008 Ecole-Culture Regards croisés sur la différenciation Raisonner les peurs Les dessous des grilles horaires Partenariat Ecole-Famille Créativité & Logique (1/2) Créativité & Logique (2/2)
2007/2008
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 janvier N° 6 février N° 7 mars N° 8 avril N° 9 mai N° 10 juin
2006/2007 52
La citation du mois
L es dossiers
« Voici donc un principe essentiel de l’éducation: enseigner les détails, c’est apporter la confusion. Etablir la relation entre les choses, c’est apporter la connaissance. Maria Montessori
En raccourci Nouvelle ordonnance sur la maturité professionnelle
Début de la procédure de consultation Le Conseil fédéral a lancé la procédure de consultation concernant le projet d’une nouvelle ordonnance sur la maturité professionnelle fédérale. Cette ordonnance est ainsi désormais réglée à l’échelon du Conseil fédéral - de manière analogue à celle régissant la maturité gymnasiale - et adaptée à la loi sur la formation professionnelle, en vigueur depuis 2004. L’objectif principal de la révision est d’obtenir une plus grande souplesse des offres. www.news.admin.ch/message/?lang=fr&msg-id=18470 Cahiers pédagogiques
L’orientation Le dossier de mai 2008 des Cahiers pédagogiques traite de l’orientation dans les écoles en France, sous l’angle des décalages, de la mobilisation des acteurs et de l’approche orientante. Cette dernière partie offre un éclairage très large, susceptible d’apporter des éléments de réflexion à l’Ecole valaisanne. Le dossier se boucle avec une bibliographie récente sur le sujet. Sciences humaines
Les animaux et nous Outre le dossier principal consacré aux «animaux et nous», la livraison de juin de Sciences humaines fait le point sur l’héritage scolaire de mai 1968, montrant que contrairement à une idée très répandue dans l’opinion, les idées de cette époque ont peu influencé l’école, tiraillée depuis toujours par une querelle entre anciens et modernes. Un article revient sur les tensions autour des notes au bac. Un autre fait le point sur la résilience. Par ailleurs, bonne nouvelle, une enquête démontre que l’intelligence progresse un peu avec l’âge et beaucoup avec la durée des études. www.scienceshumaines.com
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S ’abonner Les abonnements (pour les tarifs, cf. impressum) peuvent se faire: par courriel: resonances@admin.vs.ch par courrier: DECS-SFT, Résonances rue de Conthey 19, cp 478,1951 Sion Pour des raisons administratives (centralisation des fichiers), il est impératif que tous les abonnements et les changements d’adresse se fassent par courriel ou par courrier et non par téléphone, avec indication du degré d’enseignement (enfantin, primaire, CO, secondaire II). Merci à toutes et à tous pour votre compréhension.
Pour consulter les archives de Résonances www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Les publications pédagogiques > Résonances > Numéros archivés.
Impressum Résonances
Données techniques
La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS).
Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction.
Edition, administration, rédaction DECS/SFT - Résonances Rue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 Sion Tél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Publications pédagogiques
Rédaction
Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.
Délai de remise des textes et des annonces Délai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.
Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch
Abonnements Conseil de rédaction Claude Barras-Paris, Ass. parents Fabio Di Giacomo, HEP-Vs Stéphane Vaucher, AVPES Daphnée Constantin Raposo, SPVal Jean-François Dorsaz, CDTEA David Moret, AVEP Béatrice Rogéré Pignolet, AVECO
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