XX.fle année
1902j03
16 km. carrés). L'Allemagne possède 970 km. de voies pour chaque millier de kilomètres carrés, la Suisse 940, les Pays-Bas 860, la France, qui ne vient qu'au septième rang, 810. A noter l'énorme développement des chemins de fer aux Etats-Unis qui à eux seuls possèdent plus de kilomètres de voies ferrées que l'Europe entière. * OE QUE FEMME VEUT, DIEU LE VEUT. OE n'est pas pour rien que les proverbes Et QUE les dictons font la loi ; Sur la FEMME ils sont tous superbes, Et si l'on VEUT bien croire en moi, J'en cache ici, DIEU vous assiste, Un tout petit. Qui LE dépiste? Ou trouve tout ce que l'on VEUT, Puisque ce qu'on veut on Je peut.
LE POETE
Ch.-L. de BONS (Suite et fin) Citons enfin quelques vers d'une charmante composition, touchante élégie sm· la mort d'un petit oiseau: Un tout petit oiseau mom·ait à, son aurore; Sa mère près de lui se tenait tJ:istement, Le retom11ait du bec et sou gosier sonore An lieu de chants n'avait qu'un faible piau[lement. Un rêveur, qui passait sm· le lieu de l::L s.cène, Heurta le dra10e obscm·, ne le méconnut pas, Et prêtant à. la mère une doulem· humaine, S'eu fut alors dans la forêt en -se disant tout [bas:
'!.Que fais-tu là, petit, couché sur la bruyère"/ Pourquoi ne pas voler comme vole ton frère? ltéveille-toi, dormeur! Allons, vite, debout! Sm· les buissons voisins je t'ai cherché par[tout. J'ai même été plus loin, là-bas, vers le bocage, Où tes jeunes 'Sœurs font un si clonx ramage. Il me semblait te voir, heureux et réjoui, Voler comme un flocon clans l'air -épanoui . Lor sque j' eus Yisité les taillis et la nue, A tire-d'aile ici ta mère est revenue, [ceall, Pensant qu'épris toujours des charmes. du berTu préférais ton nid aux: bosquets du ruis[seau, Notre 1a.bri de feuillage aux rives du grand [fleuve Où tou père souvent, près d'un saule, s·a[brem•e,
Et la crevasse large oit se fend ce vieux mur Aux monts où le soleil dore le raisin mûr. Serait-ce que, frappé de quelque maladie, Ton corps pèse soudain à tou aile alom·die ? Qu'en est-il? parle clone, toi qui chantais tou[joun:! IJ'aut-il rdormir si tard pa.r les plus bea.ux des [ jours"! «Ton bec est entJ:'ouvert et la tête retombe !. .. Ton œil, jadis si clair, se ternit et se plom[be! ... Est-ce fatigue exh·ême? est-te pesant soru[meil? Ah! qui pourrait comprendre un mystère pa[reil? Eclose ce pl'lntemps sous l'aile de ma mère J'ignore les douleurs et leur issue amère: .. Je n'ai point encore vu .... mourir .... de [jeune oiseau! Mourir! . . . Est-ce qu'ou meurt à cet âge si [beau? Mourir a,vant de vivre! Au milieu de l' au[tomne! Si t"éta.it vrai ! ... Non, non! Il vit, -car il fris[sonne!. .. Hélas! il se raidit et son regard mourant Sur celle qu'il aime s'l!lrrête en expu·aut! ... C'en esù fait: ilest mort!... et sa mère rabattue, Sa mèn=~ doit sm·vivre au malhem· qui la tue! « Dors à jamais sous cet ombrage, Dou~ rayon pat· l'ombre vaincu! O'est jour à peine et sm· ta, plage Bien vite aura grondé l'orage! . .. Dors! ô toi qui n'as pas vécu ! «Dors, mou enfant, so-u s la feuilltie! Mon sort ne vaut pas ton destin! Pendant que, tliste et dêsolêe, Je m'en irai dans la vallée Pleurer du soir jusqu'au ma,t in, <<Pour toi plus de soins, plus de peine, Plus de ces coups qui font gémir! Dans les racines de ce chêne Ta nuit sera calme et sereine ... Heureux qui peut ainsi dormir!'' (18 Septembre 185û.) A la l ecture de ces pages, il est facile~ de comprendr e le succès qu'o'btint, il sou appa· rition, Je livre des « Hirondelles. Des écrivains de renom décernèrent il son .a uteur des éloges mérités, et l'un -cl'eux, Victor de Laprade, membre de l'Académie française, déclara qu'il considérait Charles-Louis de Bons comme un poète -de premier ordre. Le jugement de ce littérateur distingué, flont la France s'honore couronne rœuYI'I' de notl·e compatt·iote. ' Hilaire GAY.
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SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION ~-~~~- - =-~-==-==~~~--------~=-~-~=-=-==-
. L'Ecole · prim~ire donne de 12 à 15 livraisons de 16 pages ~ha cu ne, non compns la couve1 ture, et aut ant de supplement s de 8 a 1 G pages pendant le cours scolaire .
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Sommaire tln N° 12 de l'Ecole Entre Fribour!J et Valais. - Page d'histoire du Valais : Guerre de Rarogne. - Examens des recrues.
- - tt- Sommah·e do SnpJ•lément On le trouve à la table des matières.
------------Avis important
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Almanach du Valais 1904. CettP excellPnte pnblicatio~, qu~ en Pst tl ~;t -1me année, vient d~ voll' le JOlll' et sera la bien venue dans nos foye r s. Lt· contenu en est cette année plus mtére:-:;; sant encore qu e les précédentes. Ce qm <>n fait le mérite par·ti·culier ·c 'e·st la conleur loca·l e le cachet es·sentiPilemenl ya.Ja isn n q~c l'Almana·c h s~it _consel:· ·rer, alors que tant de pUibltcat t<}ll~ Sl· mtlail't>S n'offrent guère que ~cs SUJPfs qnelconqtws. Il Pst bieu va:lmsn~ t·(~lli· me on p-eut le voir •par l'énumenltw·n suivante~ des arti·clc·s qu'il renferme: Sommaire des principaux articles contenus dans la nouvelle édition : , Calendr-ier. _ Tableau des foins et ma1·che~. _ La dévotion à Saint Joseph, p~r t S. S. Léon XIII. _ Une noce en Valats au bon vieux temps (1 352), par Oscar Perrolla~, avec une ancienne vue de Sion et une chanson d'aAncké, par Steph~n Lemour, annotée. franc. -- Nanette la filwse, par Mano. Annibal a-t-il trave?·sé le Gt·and-~t-Bernard, ar Jul es Monod (auteur du .< GUld~ du_~~. ) _ Une victime (1listotr e vr aie dediee lpais•. ' Sl t à l 'c Almanach du Valais •). a van e Pien·e- Bergère, par L. Coq no~. - J;;fz v~:~ de Nendaz par Guy du Ramier. e ea 'veuve, ils 'étaient orphelir~:s, (nouvelle), ~ar A~ Perraudin. - Les p_atots, pa~· un ValaJ~an • l'étmnger. _ G1·uye1·e et Ge1·onde,_ pat Right (avec vues), - Da~.s le~ 1'1'tnes de a Bâtiaz (légen de). A l Eggtshor·n, par V. Tissot. - Le bétail att pât·!wage,_ - La ber· gèt·e de Stten (St-1\Iartin), conte feodal, par S~ landieu. - L'Envers des ciettx (a.vec gravurer oésie par A. Besse des Larzes. - Martf favec portrait). - Rev~e des' événements, Ch. St-:Maurice. - R egles d or pour le co merce, etc. 1 t aiti Un supplément spécial appor te es po}/ ,_ de s. s. Pie X, de Mario, de 1\l~· H. 10 H de Ton·e•tté R. Evéqtwz, prefet, L. ~ co.nseiller d'Et~t et dé pu té aux E~a.ts, ClU'( Dépat·tement de l'lnstt·uction publtque. bart Cette pub lication forme une b~lle brocd'..de 84 pao·es de texte, non compns celles VIf" nonces, f'e tout revêtu d'une b~lle _cou ture coloriée avec éc1ls~ons. des dtstnets, canton et de la Confederation. . L'almarwch au détail 30 centtmes
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* Il J'P•StP <pH:l (! tws f·ol k<:tion s dis po· aiulPs de l' ,,E<·ole pl'i mai •· p " ~l!lU~/ 0 :1 ) · Ell<•s pen veut f>tt'!' ct>dl>es ~nu pn~ <1nil d<> 3 ft-. HH lieu de ~.oO . Le textt dl· la pnbli<:atiou eomptP _ 1 7~ pag~~:
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p n bli<·:t tion situi lail:v n' o ffrP UliP h·ll L· " lJllllÙallL'P ck nHtt1i'rPs pon t· nn pl'ix d'n bonH<'HH'tÜ a ns•s i m iui m e. - -ono--
Tableau du personnel_ enseio-nant Jlrimah·e valatsan 1'!0 pont• 1903-04
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Il S(' l'U joint l'nu des to~t pre· mi<·t·s Hl\I IH'ros <ln (·otn·s ·s<"ol all'C' n<.:·
t nel.
4'· P!
Pour le personnel enseignant et élèves le prix de l' Alman~cic; réduit du 33 %, soit 'porté a
l'ex. à condition toutefois qu'il soit demandé un colis d'an moins 21fz kg. (17 ex.). On expédie, frais de port et de rembourse2 ex. 70 ment compris : 1 ex. 40 cent. cent. - 3 ex. 1 fr. - 1 colis de 17 ex. revient à 3 fr. 70 - 1 colis de 34 ex. à 7 fr. 20. S'adresse1· à Almanach du Valais, Sion.
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\'oiti l'OlllUI!:'tlt l'tm on l'antl't' jou.r· ual t>tmllg'!'l' an <·anton appl'0de l',A l· mamtth du Valais'': « Bien \'enu l',Al manuclt du Valais" n.yee sa jolie couvertut'e q ui apport e les armoi ries des distl'iets, autant d 'é· toi les q ui l.Jl'illent ~:~ur l'écus·s on eantoual. Uet almanach t'!-lt l'un des mieux impl'imés de la ~uis•se romaude. 11 s'a· dresse smtou t ù des lecteurs catholiques, mais il est fait ponr intétesser tout le rnoude. Cette année, il nous a.p· lJOl'te plusieUl'!-J artides Ol'lg'lllaUX, dont l' un, de longue haleine, e-st intit u· lé: << une noce au bon vieux ternps. >> L'auteur, 11. Oscar Pcrrollaz, e-st uu rOIÜPill' aUntyant. M. Stephen Lefranc a envoyé un récit populaire: t< André >l . - D e Mario, signalons une jolie petite nouwlle: << N<1nci.te la fileuse>); de M. Ju les Monod, un article d ocumenté: u .\uniba1 a -t-i l traversé le G rand-StRt>1'Jmrll? J) Puis, quelques notices historiques, bibliogmphiqnes ou agri· t·olc•R. I',Almannrh du Valais", par un l'hoix très YaJ'ié d("S sujets, e-st rapidem.. nt d c·1e11n populaire. L Ps illust rations sont nombreuses et bien ·venues.>>
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.\.]Jtès l'iu éYitnble calendl'ier et le ta. n des foil·es Pt marchés, sc p r ésent mw succession variée d'articles histori<ptPs, facétit•s et bons mots, le tout -«:omposant mw lecture attachante. U n e ft'ihonrg-eoise y a fait l'éloge de t dP ~ainhToseplt ou dPs I'dl!·JUu ets de Gnn·i>rP. en même qne de ln ma is,on de Géronde, l'li Yalais la ruên.1c destination
et renda.u t lrs mêmes précieux s<>t·vi· ces. Tous ces artides sou L illustrés, et un sup pléllleni y ajoute l(" pot·i r·ni t de l'ie X, tr\>s rénR::;i, ainsi q ue la photogt·a. phi(· de p lu·siPUI'S magistrats v uhtis.un s et de la célèbre )fario. Sans pl us de détni ls, disons quP l',Almaunch du Valais" (aO centimes) mér·i· i'e de pénéir(>l' dans toutes les familles, car il constitue une leetuJ'C sain <>, éclifiante, instructive et récréative dans le meilleur genre.
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Cette pnb:licatiou es't aetuellernent (•n YPnie. ( ~Ol\1111<" j nsqu 'id, (•Ile a ppmt!' diffén·nts hava nx mig-inaux qu'ou a hien voulu lui réscner et ·p armi lesquels s'L·n tt' OU Ye nn d'nu intérêt et d'un attrait tout p a rticuliers. Il a pou,r a~u teue M. Oscar P erroHaz, a.vauta.geusemen:t ·connu d-e n o,s 1-eeteurs ainsi que d'e ceux de l',Almanacl.t du Valais", qui a déjà publié de lui d ifférentes études des plus apprr'c iées. Celle qu 'il lui destine a,ujourd'hui ne ·s eTa pas moins go-ûtée que ses de vancières, uin.si ~ue nous en avons p u juger en parcourant son réeit. Vaute n'I', sous le titl'e bien suggestif de (( Une n oce au to u t v:ieux temps» n-ous y montre le Valais en plein 14e siècle, c'est-à-dir-e dans une d es pério· die s les plus mouvementées de sou histoire. En ce temps-là, -e n effet, noüe pa;rs offrait l,e specta-cle d'une lutte à outrance entre qu atre puissamt.s partenaires, sayo-i·r le co-mte d e Sa.v oie, -le Clw,p itre, l'E·vécl.té et les Communes du Va lais, lutte qui se te rmina, on le sait, •p ar la victoire d'e la Savoie et de rl 'E vêtq-ue sur les p atr iotes, qui ne prirent lenr r·evanchc que cent ans p lus tard. Au lieu d'écrit-e un simple exposé, qni eût paru quelq-u e peu aride, M. Perrollaz a J.H'éféré, rurec raison, d onner à son tra vai:l la fiot'me d' un réL'it, emp r eint d'a.illeu rs de la plus s·ct·u:piul.em;~
I'\'~'l'l 'rtJ'l' FTRS FR .\ 'XÇA i f-; exa·ctitudc. Il ne ponntit ètrP ([n est i ~·u, Ba illifanl J ose ph, Ba ~nes en effPI , de pan;emer unp tdle dcst:~·~v Hft·~lt-ü ~fam·itL', Y o l l ège~S ticu dt• ù<'tails fautaisistPs, de l' e lr~ br B{>h-i st->~· P r osper , ~t-Ll-oua nl no·s ·ùe·ux de 135:3 d ' un e rt'tllnJ.!;Oll', de ('unt'lta nt in I'bilipJ~, G rôu e 1eR 'po.nt'I'Oir d'un hantne l't d'un Dl>lt ze ~é 1 ·a plün, .N eudaz jouenal d ' un flO·u, t't de l enr Lt i re manU aillaml Léon ce, Ba gn~:s ger des •p omm es de ter'l:e Pt deLl siUiW_Pe M aj'l~ Ost:ar, l'll;u uo.suu flf,aggi. ~fou iTer n~Js aïeux cowme ll.s ~fp jz ()z ]Jouis, Yulll·g e s ont vr•0ll ü6erü·e leur:,; r ostumt'H, l0m·s P m:l ung ~an ritT, ~ t-)lal'tin u s ages, ieur cL'n-;monia.1, leur,; festins, l'uip pe l:l<-·mi, :\lnl'tig ny le urs jeux, e'étai t lù une LfL~l1 e assez Hap]JUZ ~\ lp bous P, C o·l l uu g e•s 1·as1e p·m · p]J p-m(\tue tout Pli (•tant des H ong Jt•<-111, E 1·ol è u e plus a ttra,ya n il' s. ll s'Ps L clone c>f~O·l~t:é Houillt•t· Jea u, Collouges de 'J)t'('tl't>nlei· _un tablt>nu a.n:;s1 f t<l;·lc \_Tdtisal'd .\Ju'ÜPstL•, Max!'. . qu<:> 1JOssib) <.>. Les •pt- tHO'l.tnag·e s q11~e l un K l' HOlÜ l lHS por tt>:; Ü<lll H l': l tl• l 1x.t e ~t'l'l'a cl6filer ont t.ous ,·(o(·n i\ RLOn r t d.a:ns il•s e n1·irous. LPnrs nOllls, t:om:hés Ü l' ll X cantlida t:; Llout la l;o ll ll llltt· <1 l;_ltsdan s l ps pa.rc;lwuüns de Y;t ](·n', sont sé i'L ü ('siret p e nüau t le eontH st:O\~<l ll'L'. t:it6s anssi }l<l l' G r ctnantl, (l;lns S·Ps Do- L~{,~'l' lTl' 'rBJCE~ FR.\)IÇ.\ I~E~ . \.l'l!L•J,J a ,v _\ug0li u e , thn.nges . cum eu t·s l> [m!'l.;ieué\: t< sm· l'hi stoilT tlu llo nYiu .\ llllll il·, L e ns l< 'lw rnugm m) \~a ln is Jl. Quant à la. 1opo·g ra:phie de B rnr·hez ~é w phi ne, Cllil lll<J:;;ou Rio n, elle a été te,constitu~ <' a n mi<:>ux G iro·n d l 'hilonu'-m ·, flhnti).!;·U Y ù l ' aide de SO•U'l 'üPS umlt iple:->. l'our ce ,J otd<lll .A.Jl t oiut->l te , 8io11 qui t:on t:Prue ll' S dé t a.i l:-; d' architecture, Pillet ~Iat ·ie-L ou i sP, l\Iadi g-u _,. de costnmcs, {1e ·cér t-moniPs, tlc t·epa s, Ritllne1· .An na, :\fo ntltP~ il s ont l>bé fom·ui:,; p;lr ll>s ankurs les Tltl'tnz .Jox~p lti tH· , Ondt~rc ·:-; _ JJlns corupl>te·ntH. Eu un mol, auenne I'<-·nd<lnt lc>s th' ux rtltnis d<' :\Jat vt de l'l'l'ht•r·thl' u 'n 1'•h' t'p:llï.!,ïtéc• pour don- ,J ui n a {> tt> tt•J J U l'li O IIÜ'l' l ll1 l'l•tll';,; Ill' llt'l' a liX lec·ü•nt·8 cle 1',:\..lm<l!Jllt:h du Vat·épéü l ion p o·m· l n sri tn 1en r s tl t·~ ùt'Ul htis" un r (-c it aùsolnutt•ut vt-ritliqtw et hl n g'll PS. f<;u.su iii' <lL'S t'X<tll.\l'll S d t' . P:xempt d'anat: hronisnH!.s. t uee·, la pl upnti tlt•s c·;uululats 1]111 _\_ lui seul, r'e dw·pitre de la futm·c stÜYirent mél'ithPn t les u otcs req Gdition suffit-ait, L' il rais on Il utmvail ses pont ô1.l'e pr opos0s E'n Yn e dn et .d es peinPs qu'il a eoîttt's à son éru - YPt déf in it i f. C<' !'\Ont : di t- nu( C.lll', pOUl' fa ire av:pJ·éeil'l' et :ré:\DL Bn h1~ - TlJ.,>opliil l' , B t> nc•y .\ pandre l a. pu:ùlil:atiou à. la que ll t~ il a tl' BOJ•n f>t J n l f'R, C lellWllZO J P;lll. bien ;youl u l'offrir g.ra cicn·scmeut en ' Frant:ais , 1<' l'l ia~· E<,m '1 saz t c·, 'L~ 1.' ou pti_m eur. Flon•nt in , Pm11·niet P ic·rTt', ~~ - 0J pn n , '\L1y v .losPpl t, Sixt- E t i(·lllH', o·uil'J' } f [ll·tÜI. Ecoles no1•males. .\. la Iiu d v jniu out 1>té d (,tu n 'H ,... L<• milulP Lri'Y <-'i- a an:-;si i~té Ml ks ront·s dL' nos écolc"S uonnall~S d1• t·n mêmP t<·m ps ù Mlll'-s l't~lilw n Sion, tnut pour lf's 6lèns-ius i itnl e m·~ L't •\. ~1. l'it•no z. - 0tl e s deux langues CJli C' pom· le s itio!IHrantes-iu,srtitutrices fn1n~.: aises. Yoici Mme .Jors. V enetzles noms des élè r es de :?me année •T.c' ~:> jnillPt P:-ü McPdt'e. (cours sup.) qui ont eu les notes reqn ~ ses pour l'ob t-ention du bre rd pro·n- aJ ll'4\.::; \Ill (' lon).!;_uv t• L <lo n] O ll l'l' llX~' d ie·, da11 x :<n H(im e ;l nuée. }[ru<>\ re scire d,.un a n :
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SION, 2o Novembre
U)02-0S
L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE- -DE LA
SOCIETE YALAISA:NB'E D'EDUCATION ~=======~========= ~ Entre · Fribourg et Valais. Très honorés membres du clergé, Depuis l'appa rition de notre dernier N°, nous tenons à signaler iSpéeialement ici un évènement qui se rattache à nos rapports scolaires avec nos chers amis et voisins du canton de Fribourg. Le Valais, en effet, s'est tro uvé comme jusqu'ici, représenté a ux c~ngrès de la << Société fribourgeoise d'édu cation.>> Oette année c'était à Broc, dans la Gr uyère, que notre société sœur aînée a tenu sa réunion généra1e le 9 juillet éco ulé. Deux i nspecteurs ·scolaires valaisans y ont r eprésenté tout à la fois la ·s ociété cantonale d'éducation dans la per~Sonue de s.on dévoué président et le corp s enseignant primaire tout entier. Nos délégués étaient donc MM. G iroud et Rouiller. Au banquet de la Société, M. l'abbé Descloux, curé de Matran, a porté le toast aux invités du dehors parmi 'lesquels ceux du Valais «ce bea u canton dit -il, qui restera le plus ferme rem~ part de la vaillance et de la foi des aï: ux sur le sol de notre belle patrie smsse ». Maintenant nous laisserons ici la par?le a u eompte-rendu de 'la fête pour eJter - d'après le ,Bulletin pédagogique" (N° 15) - le passage nous intéressant le plus particulièrement. 11Voici maintenant à la tribune la 'ligur e bien connue de M. Giroucl, président de la Société valaisanne d'éducation; il nous apporte le salut, toujom·s dans nos fêtes, de nos bons amis Valais.
Messi•eurs les Magistrats, .M esdames et Messieurs, Appelé à votre tribune un peu à l'improviste, au moment du départ, je ne 'SILÎIS si je réussirai à vous expr imer comme je le voudrais les s1entiments· dont mon cœur est animé. P our la quatrième fois, je viens à F ribourg assister à rme r éunion générale de votre Société d'éduca.tion . Pour la tro~sième ! ois, j'ai l'honneur d'y prendre Ja parole. A ma première visite, je suis venu plein d'amour pour les Fribourgeois que je connaissais de réputation, et ast tiré par la curiosité de conna.ttre réeLlement ce q u'ils son t; je suis reparti enchanté. J e suis revenu une deuxième fois avec plus de plaisir encore, et ce plaisir est toujours allé en grandissant. Mais une particuJ.aritê que j'ai remarquée dans mes différentes visites, c'est le progrès croissant que j'a1 pu consta.t er chez vous dans tous les domaines. Je suis à me demander si le sol fribourgeois n'est pas une serre oil toute s les plantes nouvelles .e t utiles poussen t a.vec une f acilité incroyable. Une année, c' est l'Universü é qui parart au jour comme par ench•anr temeJlt, témoignant de la puiss ance créatrice de oo petit peuple de Fribourg. Le lendemain, c'est une Ecole d'arts et métiers; un autre jour, c'est un Technicum, c'est une Ecole d'agriculture, c'est une E cole ménagère, oo sont toutes sortes de progrès qui prennent naissance dans ce t.err.aLn d'une fertilité merV'e illeuse. A l'heiU.re qu'il est, Fribourg est plS>cé à l 'avant-g.a rde des cantons. cO'll:fédê-rés sous bien de.; vapports. Nous, Valaisa.ns, nous venons cueillir à Fribourg une partie de son superflu en hommes de taJ.ent, de science et de dévouement, que nous appelons chez nous pour nous aider. Nous a.von s en œ moment-ci un agron ome dlstingué dont nous. avons salué l'ar· rivée avec plaisir .e t que nous tenons il. con-
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-PAGE D'HISTOIRE eerver. Nous avons eu recours à. dîtfêrent~s reprises à u.n a.utre agrotlOlllle, M. de Vevey, Guer•·e deBarogne (1415-1420) de même qu'à M. Ohardot111®S, professeur d'industrie laitière. Aus•si les rela.tions entre les deux cantons et particuli~rement entre Les pfttres de Frutigen et de San.nen leurs deux Sociétés d'éducation sont-elles dene rencontrèrent pas moins de rés,is· venues toujours plus actives, toujours plus tance près de Sion. Avantageusement serrées. Un soir, après l'a.ssemblée de Qres!!ier, quelques hommes débordants. d'enthou: postés à Grimisuat et à Savièse, les siasme ont jetê les bases d'une création qut Valaisans forcèrent également les a:sa vécu, héLas! ce que viv"nt 1e:s roses. Espé- saillants à la retraite. Le lendemain, rons que nos relations nQ seront p·a,s ·a moin- soit que cet échec huroi'liant découradries .J/&r l'insuccès de cette espèce d'asso- gcftt les envahis.s eurs, soit que les Berclll.t!on. A ce propos, je me souviens d'une parole nois craignissent que la chute des neiprononcée par un homme éminent, l'Illustre ges ne leur ferma.t le passage des Al· cardinal Mermlllod. Il dit un jour, dans une pes, l'armée entière repassait la fron· récepticm que lut fit Je Conseil d'Etat de tière, poursuivie par les patriotes qui Neuchâtel: «L'Eglise et l'Etat .sont comme tombèrent sur l'arrière-garde; elle lee rails d'un chemin de fer; Ils ne doivent nl était perdue sans le prompt secour11 trap se rapprocher, ni trop s'éloigner l'un de des a.utres troupes (29 septembre 1419). l''II.U~ Si•nOn 1l Se produit UnQ œ.tastrophe. » Or, nos deux Sociétés ont voulu, par un ex- Les Valai'Sans restaient ainsi vain· cêa d'amour, se rapprocher un peu trop, et queurs sur toute la ligne. Si ·la modes· la catastrophe est arrivée. Mai.s .si le tl'ain de te aisance de nos aïeux ne leur a pas l'organe ;pédagogique a déraillé, le tr'aim. tle permis d'élever un somptueux trophée l'amitié qul a uni Fribourg et le Valais, et à la mémoire des héros tombés daDJ en particulier nos deux Sociétés d'éducation, cette glorieuse jour•née, le souvenir dt ne déraillera jamais. (Bravos.) Oui, Mesdllr mes et Messieurs, vous pouvez être cer- ces braves est resté néanmoins profon· tains que jamais d~ notre cOté nous ne cher- dément gravé dans les cœurs des fila cherons ce déraillement. Vors amis du V'!.!.· du Valais, et hl. p etite croix qui raplais seront toujours les .premiers à a,ppla.u- pelle ce combat héroïque nous en parle dir Fribourg dans les progrês divers qu'il plus éloquemment que le plus superbr réalise. Car, chaque fois que le canton de Fribourr a.ttaque de front de no1.w.eaux des mausolées. Les cantons médiateurs profitèrent obstacles, il cree de nouveaux progrês. En voyant cette marche hardle en ayant, nous de l'épuisement des partis pour 01n'rir Tous admirons; nous vous disons: «Mes- des négociations à Evian sous les aut sieurs, continuez!» pices du duc de 'Savoie; de Jean de Encore une fois, permettez que de tout cœur, a.u nom de la Société vs.laLsanne d'édu- Bertrand, arche-vêque de Tarantaillf, cation, je salue le <!anton de Fribourg, ses et de Guillaume de Challant, évêq autorités, son clergé, son peuple, se:! tnst!.tu- de Lausanne. ~ fut avec (>mpres.., teurs, ses lnst!tutrices; que je aaJue les pro- ment que les Bernois répondirent aur; grès qu'il a aacompUs; qu.e je salue les in- avances des arbitres et assistèrent l. dustries naiss•antes dues à. l'initiative de vo- leur réunion. De leur côté les ValP. tre gouvernement qui 111. créê sur toute l'é· tendue de votre territoire une force colossale san s y étaient représ•e ntés pat· mise au s•rvlce de l'agriculture et de l'In- de Gualdo, l'évêque son chapitre, ainsi que par les dustrie. Au nom du VaJaLs, au nom de la Société des dizains inférieurs. Cédant au vala\9anne d'éducation, il. Fribourg, à vous des cantons, les intéressés s'en 1ous, mon vivat le plus chal11ureux. (Applau- rent à la décision des juge,s. àiBSementll.)
Voici leur sentence. Les V paieront 25,000 florins d'empire.
10,000 aux Bernois, comme frais de guerre, 10,000 aux Rarogne 4000 à la mense épiscopale de Sion et 1000 aux arbitres. De cette somme la moitié 'Berait payable à la Saint Andréet FautJ'e à_ l_a fin de l'année. On accepta <'es condltwns; lasaes, en effet, des hostilités, les parties belligél'antes voulaient la paix: à tout prix. Ainsi se termina, par le traité d'Ev!an, en 1420, cette guerre qui, plusteurs années durant, inquiéta tout le corps helvétique. Bien que les Valai· sans se virent contraints de souscrire :\ de dures conditions, ils ne laissèrent pas de retirer de la lutte deux précieux avantages. Ils portèrent d'abord un coup décisif à l·a féodalité qui relevait la tète et menac;;ait de venger iiiUr le peuple ses pl·écédentNI défaJites. De pins, cette guerre ne contribua pas peu à faire du Valais une masse compacte et forte qui découragea à jamais. ses ennemis. Effrayé d'avoir embras·s é la querelle de Guischard et redoutant le courroux des patriotes, le duc de Savoie s'6tait hâté de conclure la paix1 et1 dt>pms cette guerre, il ne s'avise plus d'intervenir dans les affaires de notre pays. A son exemple, les Bernois nonseulement ne s'aventurèrent plus dans la Yallée du Rhône, mais pris d'admiration pour la valeur héroïque des pâ.trPs, ils s' unirent à eux par un traité de perpétuelle combourgeoisie. 0
Guischard rentra e n possession de domaines, mais il ne recouvra jamais son prestige et son autorité. En janYier 1421, Pa.r chevêque administra· teur lui confia la vidamie d' Anniviers · ma1s cette faveur ne le réconcilia point avec ses concitoyeus et les revenus de la nouvelle seigneurie ne suffirent pas l relever les affaires de cette famille. La somme payée par les Valaisans. n e Couvrit point les emprunts que le baUYait faits à l'Etat de Berne et il engage1· ses châteaux.
Bf'l;
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Guisehard mourut vers 1438, laissant à ses enfants les débris d'une fot'tune colossale. Ainsi finit ce seigneur puiss,a nt qui., malgré ses talents ne sut p_as mériter la confiance d es populahon_s et contre lequel, remarque l'historien rrean de M.üllel", l'ostracisme sans la confiscation peut s'expliquer. La famille de Rarogne s'éteignit quelques années•plus tard dans la personne des deux fils du capitaine général, Hildebrand et Pierre, qui mon· rurent l'un en 1460, l'autre en 1479 après avoir vendu le comté du Toggen~ burg, leur héritage. Fra Elmilio.
* Examens
de recrues
Le tabileau des résultats des ex<a.mens pédagogiques de 1902 constate un petit progrès suT :l'année dernière en ce qui concerne l'élévatiœ1 du nom· bre oproporti~tnn•el des bons résultats totaux. Ceux-ci (no·te 1 dans plus d:e 2 branches) s'Ont montés de 31 à 32 suT 100 recrue'S. Quant à la fréquence d:es maUJVla.i·s résultats :totaux (note 4 ou 5 dans IPl'll!s d'une branche), eUe est restée stationnaire, 's oH 7 sur 100 rec~ues. 'Da.ns ·la section des bons •r ésillltats d'ensemble, 10 cantons accusent .un progrès, 4 un aTrêt et 11 U'D reC'Ill. Le canton du Valais, sur 100 recrues en compte 27 ayant de très bous résultats (24 en 1901). Il y a 1donc une amélliQtratiiOOl. Dans lla ~ectioo des mauv.ais résultats, 9 cantO'Ils S'Ont en progrès, 8 sont stationnaires et 8 accusent un reeul. Valais '<!ompt e 8 T~cr111ee sur 100 (7 en 1901). H :r a ici un léger reouL Voici maintenant le rang des cant<mH, d'ruprès les n>Otes moyennes: 1. Genève
2. Bâ.le-Ville 3. Obwald 4. 'l'hu,r,govie
1901
1901
6,39 6,73 6,97 7,02
6,64 6,88 7,62 6,92
172
5.
Schaffhouse 6. Nidwald 7. Neu.e;hâ.tel 8. Argovie 9 . Zurich 10. Soleure 11. Vaud 12. Gla:ris 13. Bâ!le-Ca mpa,gne 14. F r1bourg 15. Berne 15. Zou-g 16. St-Gal!l 17. Schwytz 18. Lucer ne 19. VALAIS 20. AppenzeU, Rh.-E x. 21. Grisons 22. Tessin 23. Uri 24. APJPenzell, Rh.-Int.
7,19 7,39 7,50 7 ,51 7,58 7,75 7,81 7,87 7,90 8,01 8,18 8,18 8,23 8,27 8,31 8,36 8,40 8,91 9,36 9 .62 10,04
6,46 8 ,95 7,46 7,66 7,43 7,73 7,83 7,68 8,37 8,24 8,33 8,13 8,16 7,96 8,32 8,43 8,16 8,52 9,18 9 ,51 9,61
Suisse 7,95 7,97 Ainsi la note moy enne constate un p~01grès, peu important il est vr a i, pour n!Ort:re ea.ntorn, alor-s qu'elle a'Ccu:s•e un recul p.ou:r 13 ·cantons ou 1d~mi-ca~ntO[lJS. (Schaffhouse, N euchâ.tel, Zurich, S()llleu.re , Œl.a;ris, ZoUJg, St-GaJl.l, Sohwytz, Grisons, Tessin Uri et les deux .Alppenzel'l). On r emarquera que 'les d ernier s six cantons d u ta:bl eau ci-de ssus, sont l es plUIS m onta gneux d e la ·S uisse et que l-e V a;lai·s t ient la tête de ce tte s é rie. Nous nous rése r v ons de re venir sur l ':une o u J'autre donnée du t a lYleau stat isti que de.s exame ns. En attlenda nt, 'IIOIU•s inldliqru'()lns 'coia.p.rès le 'r a ng •dies :d~·stricts va l ais·an·s d:'a près la note moye n n e eon 1902 e1: 1901. 1. 2. 3. 4. 5. 6.
Ent r em ont St-Maurice Oonebes Cornt hey Rar01gne H éren·s
190Z
1901
7,02 7,40 7,58 7,82 7,83 7,91
8,24 7 ,50 7 ,62 8,27 7,~9
8,'i'2
7. 8. 9. 10. 11. 12. 13.
8.---'
Sion Monthey Sierre Bri gue Martigny V iège Loèohe
8,44 8,70 9 .9,17 9,22 9,82
7,57 7 ,91 9,63 9.95 8,45 9,13 9,59
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Bibliographie L'Almanach Hachette pour 1904 Le grand événement du jour est l'appari-
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,-f·n etz, n ée ü n J.pi ni, a u ci euue -di t·c·et r i·<:e tl l' J'é-l't;[t> Jl()l'lll <l]P. lJOS t e qn'p l!e aYait ot'l'llll'C' p ewrla ut un q na r-t d e :;i èt· lp d ul>and onll(\ i l y a d e u x aus sen l elllen l, ptlilll' <'Ll UHe d e ·1-l<lllt.é. J'n-'ll:ll(}lW to ntes l(';o; <h'·,·on{•L'>':l iu l-! U( nhi ees aetllP.llPtll l'Ut vl a t·6t:·S à l a LC•h! Ùl' uo s t'ln HH("S )H'illla Îl'Pi'i ont Pié fO L' Il ll~L'S IJU l' la n··grd tée ù't;fnn ü-'. . \.n para va.n t, .:\l ll tP \'e11e1z nrnit pra t iq ué pL·nd a nt pln:-; de :.!0 aus l'etHH' ig n erne ut à, S iuu, d•e soti e <} 11.e :m ca ni f> J't' p0dagogiq ne a t•mlnn ssé pt(•:-4 <l'n u d e ru i-rd èd(". Auss i, hm·HJ n'ell p q uiLh t. ln din:•d iuu de -l't~ ro l e liO•J'Jil<tlt', l e 1)é pa.l'LL'llwnt cle l'l us· · tntd ion pulJ'liqu e l n i fit-i l trn us uw t Ü'é 1111 ((l:'o-Jtl'l'll ÎL' JJ n ne uu t-' lt· ttre S'p é;cial l' clP t·t>UH'l'l'ÏPll tt•u ü; ll-llUL' les 'l on"11:l d -. ,., [JoL't·•c wu x ~-wn i< · t•s '()ll'P'He arait t·en Ùll'l:l it la c·a Jt:-4<' d e ·l'é-d nt a ti ou d wét ieune. ()11'clle rcpo8C en JlUix ! - 0-
l nstitu t d e Géronde. Lm ul i t:l jni lk l out vu li \'n ]v :-; exanwus d e dôt u•·•' tl u con n; St.:Dla il'e 1!!0 :.!-0:~, ù. Jlnst it nt d1es so u n ls-m ttc t:; t!t· Urt·Gu<lv. ~r. l'a-hu é J) u lnti s cm·é de . \ ' t'X et msvede m· -sco laiJ·e du' d i ::~ tr.i d tl'Il("t·c··ns, tpli .'· a 1·ait été d·é lég ué IJHl' le UGp ail"Lt•me n l d e l'ln sü-ut.:ttiou vul>liqne, l:'Xj)tima d enm t un a u<l.i ~uJte n omhn-ux ~:>a sati sfac tion Ll•c~; tn·ogrès oblt:n n:-;, el adrPssa cl es lv m-mges rué t·.itt•t•::; aux bon u el:l sœur s !JOUl' leu t dér outrnen t, lem· s a yoü -fail·e et J'.excellt ute ùi'lï.!c;ti on de l'in :,;tit u t. QuaiHl ()il li JPt L'Il l'ega r cl ll's r é·s uli.a ts ou tenus tlt•~:> eufa u h; l a 1n·em ièr e année t•t ·ceux 1'"nsrat!-s pend a nt le <l e·r n i ct· co uL'S s cola it'e,_ quau ü on consi ùèt-e, d' a u t r e part t·htulJJeu i l f aut d e temp~:> e t d e pein~ Jl~.-u~· HllJl' te n <he it ees e nfa nt s la vroDon1 Ja rlt.n des l düt"S, des syllab!:'s dt·s uwt:s Pt. enfi n ù es plu·a-st>i:l t:Omplètes 1111 Le nt se fai t e un e i dée d u Ü a'l'<li i • .u le~u,.tle !tt !J<"ttieu te i'L t ou t e épre u\t .'l_u ~~x1 g-e une t el.l e tù clw. Uu élo•o-e lH.!ttal a été ù·écemé à 31. 1'a umôni~ r
le déYcm t>m e n t tou t pa terne! a v~e leq uel i 1 d o une Jï .u.s tl' Jrctio u ~·c l i g i <'u;:;-e il. ePs e nfants. L e d é légn•é ÙP l' E ta t u clJ·L•s:,;a n.ussi, ù u uo-m ùn gour·é 'l'llt>lllt>n t et <lu p ays, ·des remc·r<.:ie me n l s à. tons l•e s l)l'O l e ctem· ~ et b it>nfai lL'lll'S de l 'iuslitu i, t out en Pn 0ou ragea nt ·e n m ême temvs les vare uis -d'e-nfa n t::; mue-ts à ne pas uégliget· une si pl'édeus·e o-c<:-;tsio-n de fa in ·dou n<>t à, acs p a Thvres y etits d e.shé<rlit0s J'éd u cation q u' ils son t suo;ee•ptib!es d e r ecevoi r . Une petite t·ep r 6s·en t·ntio n,. ·d on n ée par 'les en f·aut ~; d e l'institut e st venue prou\'<'1' nue f ois de p l us y u'av\'C de l'a pplil:ation t~t ÙP 1la patielll:e ou }Jl'Ut nnh'er à d er; rGs u ltat•s très l:l•a tisfa:isa n l:s rnC·u• c :l\'ee cle fai bles m o·y cns. 1f. le IJrE'.fct d e Ulw s to uav. q n·e l'on 10it to uj-o u t·~; sut les t·:wgs lo r s qu'il Y a nnc œuvre utile ù encout·ageJ· et à sou t _euil', eXJ>l'i mn, l ui a ussi, la. s-a li·s facbo·u qu e l ui ÙIOm uait la matdlC n·éne'rale de l'ins t itu t. ,.., ~uc v isite dé.ta illé·e d es l o·ca.ux, dcpn r ~; !·es gl'eniers j ns t] u'n ux d eTn iè r·es ]Jl'cdo nd e u l's d es caves, termina la joul'née. · ( CoJJununiqu6.) pO·l ! l"
· - 0-
Les enf ants anorm a u x. L a Soei(>té friboutgeo isc d'é.dut.:atio n, réunie le l) jnilll't à Broe (Gruyèr e,) s'est o r·r·nvPe de la tpl P::;tion suinmte: « La m ission dL' la fawille, d e l'éeulc• ct de la eommune d a ns l"édu cation des enfa n ts. n Le s eondusion s s uivantes on t ·é té ad optées : 1. L es e nfants a uol'wa ux tl oi yen t fai · re l'objet d 'une éduc-a tion s:péda le; 2. L 'Eta t eloi t imiJ)I()Sct· l'i ustru c:tion a ux enfa n t .an orma u x; il doit J<:s int t>I'nt>r dans des étahlissernt> ut~ qui le ur soient spécialemen t nffedPs, mlêm.e sans le consen tewcut d!:'s p-a r e nts, s ans toutefois pl'iver le père ct la m ère de l a 1missa nee paternelle: 3. L'Etat doit en seign er q u e l'a:lcool c~;t u n facte ur d 'a nomali e (ra ch itisme idiotie, etc .); '
1
6 4. L'lmmotalité e-t la conc-epti on <l'enCanls }J'ê1l' des parenls falb.les d 'esprit c>st un fa ct eur d' anom alie; 3. Dans t<>ute localitfS où se troU\·ent de dix à ùouze enfants anormaux, une classe spéciale Joit être créée pour eux.
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La famille et l'école .\.u m01ue n t où la généralité de nos dusses \'lent de s'ou>rir, nos lect eurs ne trom·eront pas hors de propos que nous abordlous une q ucstion qui les in· léresse tous. Chaque fois q ue nous parlons de l"é· cole, bcauconp de pwtents pen,sent que uous désignons, par là., l'instituteur par Pxcellcnce q11i doit les décharger de lous les deyoiJ·s d'instruction et d'édu· tion eu,·e1·s lem·s enfants. Or cette con· ecptiou est cnonée. POUl' nous l'école n 'cs!. que l'au x iliaire de la famille, mais Jamais n e pouna. s uppléer à cette dernièrP. L'instruction, c'est le droit de l'enfant enn.·I"S la famille d la -société, l'éd ut· a ti on, la formation du cœur ct de ln. \'ol onlé, c'est le devoir de la famille el. ÙP la so<:iété L'nYers l'enfa nt ; la mo· t·a le, la direction de l' âme, la cultu r e de l'élément ùi Yin placé par le Créateur ('11 nous c'N!1. le droit et le clccoir de 1'E· glise; m a i.e; chacune de ces institutions, dont la bai;C pst divine, fami ll e ou Egli · se, ùoi t, pour obéir aux lois snpél'ieu· l'PS et divines, éduquer, instruil'e Pt guider l'enfant. Depuis longtemps lés penseurs éruim•nls out dû rccounaître un déf icit rnorme au sein de uot'r e jeunesse; la <·n use de ce défi dt à nos yeux, c'est qu'ou n 'a pa s su fui r e ,appel à l'entente de la fami lle et de l'école, ces deux factem·s de r elèYcmcnt. A l'ol'ig-ine, l'école étai.t destinée ù.. seconder la famille et n t' songeait nn'llem ent à. s'y s nbs til.ne r. En Yertu d' une tendance presque in\'iutible, on a, ùe
u o::; jour:> nue conception di[férentc de leut's relations réci p1·oqucs. De p lus eu p l us, les parents sc désintétcssent ùe l'instruction et de l'éducation de la jeuuesse. Les joul'naux annoncent mêntt que dans eertaines localit és, les père~ et les mh'es ne prennent plus la peine d'assister anx fête.s des écoles, promot ions, courses, et c les seules cérémonil·~ où, par leur présence ils vounaicnt té· rnoigner encouragement et soutien ù ce ux qui ont la mission ù'être, uon leurs supplénnts, ruais leurs aides éclai. r és et dévoués. On constate même que dan s certains endroil.s l'auLO'rité paternelle ne s'ex<>r· ce que pour soustraire l'enfant: à. ln. classe. C'est pourt:mt le coutmi re q u e dewait être. l .. es facilités accordées, dans diYcrs t;a_ntons, la. ~ratuité du ma· tériel scolaire, ayant coupé l'un de~ fils qui rattachaient la famille à l'écolt•, les parents ont cru qu'é tant décltarg-éK de tous frais, n',ayant plus de contrMe à exercer ,sur 'l'emploi ùes livres el. des cahier s, ils pounaien t atl.ribucr à. l'étole priruaire le monopole exclusif ùt• l'éduca li ou et de l'instmction en a tten· dant que l'Etat foumisse le dortoi r ct le potage. D'où Yient cette iudifférencc t toill· sante ·t Dans la l utte pour l'existence qui ùe vient toujom's plus ftpre, mail::! surtout dans les idées (}ni corrompent 11i facilement l'esprit public 1au contact de la mauvaise littérature. On prétend qne en Belgique, la famille a une bnst> pl fortP, cpw le r espect ùe l'antorité tt>rnf'llc y est plus p1·ofondément c ciné dans l'fnue <le la jemwsse cl enfin !',J•~g-l i se oceupe une place dérantc dan s la vie de c-e veuple t't ses familles.
Nons ne demandons au~:une a explit<tlion à ce fait que les tiennen t si ha ut sm· l'échelle in t u elle. Vinùifférence dont nous YenonJ
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vader u 'a vas sc ule111ent pour effel. ùe nuire à. l'école, mais elle affaiblit le r ô· le qui incombe à la famille saYoir la >Suncillance des enfants cu' dcho1·s de la dasst:. Le vagabondage nocturne (ct tliurue a.nssi !) e t ses üistes conséq uenceiO, l'u::;age précoec du tabac et de;; 11Cllll'llt'S a lcooliques, la licence du lang-age, ùémoralisenl les élè\·es de l'école ('l cd ~tai a ·son influence sur loutP la dt· ùe l' indhidu. Du.nsbeaucoupùeviLa ges 1<- pa rent!:! aiull' utà sc ùéclw tg-Pr sm· l'inl:ltit nte ur de ln. poliee de la rue d
1'l
est rcgTcttable de coustatel' cptl''
le p lus sou1·ent cc sont nos t•nfant~> qni sout IPl:l maîtres de nos l'ne::; el Ù(!S p la C't"S puhlicJIH'l:l: c'es l ici l'abùiea ti on ùe l'an iOJ·Hé légi time. Toul ce q ui euco u J·ngl' l'ou l1li de la n~SlJOUl:labili lé t>st f n· HP::> t e; lt- J·cl:î.chellH'JÜ cl es lieu~:~ ùt~ l a f:llnillt• n uue inflnenn~ négali\"P. Ce sont les t-'llf<lllls nbandonu és qui de· l'it'llllL'll l tles jeunes geus dtienx, ln·n· yaHI :-;, lapa gt>UI'S et plus tard les pa· t'C'Ilh> au·m;ent l'école de IIH11H]lle L' à sa t:i.l'h e. lh~ là. aux ] n·opo:-~ utalrl'illaul~ , i·rrespeetueux, lenus trop soul'PUt t-'li pr<'senl'e ÙPS t•11fa nts, il n'y a qu'uu p;ls . ..A lm··:; t·mnn1ence l'l'ttc l.JO::;· Iililc1 1:\0IIl'Ù l', COlll'\.'l' iét•, qni ]Hli'Hlyse lous lv::; pffol'ts p ( peoùnit l es plus llt:tll· r a i x J·érm11ats. Où t·ht•l'cher le t'P1Uède à tm !el étttt'? IJ'al>otd, dnns la prat ique con:-; tante ch·s dP\'o il·s que dicte l'EglisP a ux paI'Pllls :1 l'<'g-nnl ù t•s enfants. Dans tout•· fa111 illl' d 'où J)icu est banni, c'esl J'a. n:u·c-llit·, il fa nt t•etom·ner aux saine::~ t1·atli! ion:~ th- u og uncfl t t't-'-s et don net à. l"untot·ité paternt>Jle la p lal'e à 1<u1uellc
•·Il" a droil (l ans la société. Et uol L'l' jeunesse ne pou l'rait-elle tit•n fa itl' pout· t'èlllWll!-'1' un peu d'éq ni· ih1·p dans ce I'<:'' lft.tht>ml'nt. :X'npparti~nt-il pax à <·cnx là de 1·ehansser la 1ie 4t.> f<llllil l<', t'li J't•stnnl an foyt• r , e11 Sl' nu paul an t our dt• J.:t 1<1hie comwmw . ~' lc·s a iués exe•c·<·t•Jü sur ll'!::! frères Mti'III'X t'<1de ts une• iufhwn<·t· hien·
fais:mtc, eu inculquant chez ehaeuu
le Sl'ntiment <lu de\' Oir. Et surtout (·m· c'est là la prédkation par excellen· l·e ·-que la \·ie ct la tondnite de!:! aîn<'s ,s o it pour les p lus jeunes un exPmplcùt• l't"spcet familia l, d'ordre dans Je:; l'Iles, dans la société et pal'tout où lt•n1· pr(-spnte peut ]11'0\' 0<)lH'l' (]UPICJIH' jllg't' ·
nwnt et qnelqn e npprP<"iation. Ll• l'eli:•\'t>lllt'JÜ l't l'édueation dt> la jl'lllll''i'S<' d;m s li OÜL' pnys l'SL nue gTaJIùt· ei bellP ttH·lte; vour ct>la, ]'(-(·olt• pt•1lt bt·nutonp, Iunis elle ne 1wni pas 1t>IIL ( ''PI'd il la famille, de l'OIH'eJ·I a n·c: J'l"c·olt·, qu'c~dwit t'C !'{th• !';nhliuu•. Nous l'ouhlious lt·op souvent.
Liste des livt·es tl'école. rolll' la gouve111e du pcrSOJllll'] CU· seignwnt, d·es adminish·ations eommumlles !-'t des commissions scolaiees. n()us Cll'Oy()us devoü· •r a:p,peler ei-aprè.s la. liRte des classiques en usage dan~'> nos écoles et qu'on ;peut 'Se p.ro-cnrer aux pr!ix indiqués au Dépôt ccvntonal .dcs livres scolaires, nraison GalJiouù, Siou. Religion
Oatt'or·:bisme ùu dio·c èse F I'. --.40 0.70 BibJ:e illustrée Bonrqnurd 0.35 Hi.stoiTe sainte N ° 1 (S. Jl) 0.50 TliRtoi1·e sainte N° 2 (~. M.) La11[JUC matcn1cllc
J{éthode ÙL' lectmc K l\f.
0.40
Ami de l'enfance Gu·y au, 1•·e année (h·aiJlln.uaire 1lu Valais GraJJ J·HmiJ:e La1·i ve (prép.) G.l'ummaJre J;aQ·i Y'c (Fe année) Grnmmaire La.t·ive (2lllC année) 1\féthoà'e :malytiq ùe de style par Je F. P., divisée l'n 3 vol. com· me swt: Année prépaa:atoàre, 1re ': l.ll· nl"e, 2mc aJ111(;e( ehaCJne vol. sé·
0.50 1.20 0.65 0.50
p:wé·ment)
Nouveau didionn~üre r.~aroUSii(' DidionnaÎL'P ~·om.plet Lm·ousSl'
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O.HO
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8 Géograph-ie et Histoire
E lémcnts de géographie Abtrts.gé d'histoil·c de l a Suisse avec précis instruction civique Oan:lc ùe la Sn:isse sn:r palliC'r éc. <1a.r te d>e la. Suisse SU'I' toile Cn rte du Valais (':t,l~t,e de la Suisse (sous envel:opp~) po:ur c-ours de 1 répétii.ion
O.i:W
0.60 0.25 0 .50 0.80 0.80
A1·i-thmétiqne
A r-ithmétiq_ue des écoles primai-
'rcs: Colllrs élém. et prépa.r. GoJUl'R moyen Pt snpél'ÏI'Ihl' Chcmt JJ icn ct Pa.tric, 'r ecuei 1 de chants Choiœ de cantiqu.es, paœ '\Volf LiVI·es 1J01W m.nîtrcs
(kammnire Lal'i've: A nuée -prré-pm·atoire Fe année ~!lW UIUHéC lVlf\1hotJ.e de style F. P., livre po-n1e ·cbnqne cours
0.60 0.75 0,85 1.20
1.1.30 2.2.70
So·l ut ious ra.isonnées atithméti1.25 que Apipll.''lldice a u même ouv-rng-:e M obilier scolaire
Séi.t'.ie dP tnbleaux cOl'·responchmt ~L la méthO>ùe de led-111'C !l.- .Cr~;rte m un·alP cl•e !tt Suisse 9.U;lil·te nnn·al(' cl'Rurorpe 1:-~. Carte nHI'l'il le Mappemonde n.Tableau ùn s,vsi.ème méh·iquc G. 'I'ablen·u des oiseaux utiles pour co-u•rs moyen ct sup6r-ie u.r o.:w G·uy•wn (Fe -aJ1llée) . . 3.20 A 1·itll1nétique des écoles lWlmn~re·s (corurs élémentaire ct prf)· .pami..oire) (sous presse) Le jeune 'citoyen 1.-H<>'c-n•eil de lettres, par Doclmd O.GO Cuuil'S d'Huùes, pa·r Ra~et. (br.) 3.~0 Oom·s ùe did.é(}:-;, pm' H emr1ch 2.30 Lc<;o~1s d e olwscs, par Sommer 0.80 Fut ure Ménngèrc (curt.) 1.50 Tableaux -d'honneur (le oent) 1.'r~:llloi gnages d e saiisf. (le cent·) 0.50
CHANT RELIGIEUX CANTIQUES CATHOLIQUES (choix de1 à l'-nsage ile l'église, rlcs _éc?les et des (a-milles, com}lOsés 01 ;ecueilli~ !?ar . F.-_o._ WOLJ<', or~·amste à la cathedHil e ct professetJr de chant grégonen au semmaue eptscopal de StaiL Troisième édition. - 1 vol. cart. 1 fr. llO. . . 1 Cet ouvrage, honoré de hautes' approbations ct rcconnnanclat1ons, conttent Pus de 100 morceaux ainsi répartis : . -d · · 1 1 ~8 n.u 1 à 32 cantiques dédiés à la Sai nte Vierge ; 32 à 88, cantt qu~_s ce Saint Sac1·em~nt, au Saint Esprit ; 89 à 97, cantiques spéciaux pour No el; 98 a. 103, divers pour pr ocessions, missions. • . fe Les cantiqu es à la Sainte Vierge et ceux de Noël _so_ut ec,nts en gr3:nc1e _pnr 1 1 our 1 ou 2 voix dans un style populaire. Il sont destines à etre chantes _p,t.r es reales ]ors tles bé,n édicti ons et saltttS du mois de mai et pour l'arbre tc ~Oc~'J Le plu s grand nombre des morceaux composés sont pour ~ on _ v01_x lOIDmes. Grâce à leur facilité ils peuvent convenir pour l es sétm_n~t~·es, etabhs~_em;:üs supérieurs et secon daires d'instr uction, et &urtout pour l es qecthet~,nes__de L'ouvrage (t exte et musiqt1e) est en vente, your le_Val~ls, entr au~~ c_s au D 1nt des livres d'école, à Sion, où les établissements d'mstructlon, ecoles, socwteR, peuvc se le procurer au prix réduit de Fr. 1.25. con tenant la liste des Sur demande affranchie, envoi. gratuit d'un prospectns cantiques et deux morceaux spécimens.
VJllag:;t
Supplément au Jvo 1~ tie t ,&cole';(1902·03) Pour une petite hostie
1Et le so1d.at expirant, et les processions majestueuses, et les .e nfants à la Aux sièeles écoulés j'ai demandé blanche toilette, et les vierges de l'a· pourquoi ces cathédrales ces basili- doration, et les p rêtres a genouillés, et . ques, ces mno:m1 brables et' merv·eilleu- les orateurs à la vo:ix infat igable, et ses églises qui fo nt dire aux hommes les artistes r êveurs, les délicats :poèd' a ujourd'hui: Nous en •sommes inca- tes, les t héologiens .profonds et les pables '?.. . POU1'quoi ces voûtes aé- humbles tCatholiques de la campa·g ne, riennes, ces aiguilles de .p ierres ajou- et les siècles lointains, par la pierre rées per~ant les nues, ces délicates inspirée de leur.s const ru:ctio:ns glorieusculptures ? . . . Aux hameaux ,s ilen- ses, an.' ont répondu: Pourquoi ? . ... . cieux j'ai demandé pourquoi ces égli- Pour une pet ite hostie! .. . . ses virginales et r êveuses, éparses dans E t comme j'étais surpris, toutes ces les champs, bâties .par les pèr es: et vo:ix mélodieus-es ont ajouté: « Oar cet amo:ureusement rajeunies :par les fils.! te petit e hostie est le uorps de Jésus. . . Au x théologiens, a ux ·p oètes, aux Christ, lequel garde et pt~éserve les artisans, j'ai demandé poul'quoi tant â.mes jusqu'au seuil de la vie éternelde livres profonds et lumineux, tant le!>> d'éloquence et de lyrisme, tant d'ins:piration et de r ichesse, tant de magnificence id-e la palette et du ciseau? Aux orat eurs j'ai demandé pourquoi tant de feu et de tendresse? Aux prêtres j' ai demandé pourquoi ces longues heures A-près la P entecôt>e, saint Jean ne se de méditat ion et de veille à côté d'une rendit pas immédia temen•t à son diocèmystique étincelle qui vacille ~sur l'hui- se d'Asie. Un devoir 1s~cré et d oux l' atle embaumée? A ux vierges ;du ·Christ t achait à. l'a J udée, où il ~tait r et enu j'ai demandé pourquoi t oute une vie auprès de J.a Mère -d e Dieu , dim~nue d'adoration et de silence à l'entour la sienne .par le legs rdivin de la Cr ori. x. d'un a utel qui s'enflamme !de clartés C'est à Jérusalem que Marie demeura, sans nombre? Aux petits enfants, j' a.i et :c 'est là a:ussi qu'elle mourut: eNe ne demandé :pom,quoi ces lo:ngues courses se sépara pa•s des -lieux que les traces dans les sent iers escarpés, empressés, de s-oo F ilts lui <Jnt rendiu s si chers. Là, chaque jo ut, auprès du pasteur ,q,ui leur dans la Ville sainte, mère patr-ie d ie la parle un atten drissant et suave langa- foi et rendez-vous des frères, elle reste ge? ... A ces pieuses et resplendissan- avec Jea n juSiqlu'à son d!ernier joue. tes processions, qui •s .e déroulent en- Pu·i s, là. encotre, elle -descend dans le cot·e dans les rnes privilégiées, j'ai de- tombea:n q·ui ne dle vait -p as garder sa mandé po ut•quoi tant de pompe so:len- dépoume. nelle, tant d'harmoni e, tant de fleur s, Qu:elle fut la vie de Marie et -dè l'a· tant d'encens ? A t e jeune soldat de la pôtre bien-aim é, dans la panVl'e mais on patrie, agonisant sur un lointain ôv.a- où Jean l'avait recueillie quand ils desge ou sut· la nef qui devait le rendre à cendirent du Calvaire? Nu[ ne l 'a rata mère, j'ai demandé p our.quoi cet a r- conté; et je ne sais même :pa.s si aurcudent désir, pourquoi cet amont· appe- ne langue humaine eût pu :r endre dilant ce dont ses ye ux et son eœur pleu- gnement l eur ICJOOl·versation << qui était lPnt l'a bsence a.u suprême instant? ... 1 déjà <lla ns l<"s cieux >>. Bossu•~>t en dé·
••• Saint Jean et Marie
2 !les,père: << De vo1us d'ire s'écrie-t-il ' et lets dis-' quels étaient les ocC'Upa.tions -cours de ·l \farie pendant son pèlerinage, je n'estime pas que ce sOiit une chose que les hommes dloivent entreprendre». . Tei était l'entretien de la Mère et du discilple aimé de J ésus-Ohrist. &ugustin, à Ostie, a!S'Sis .auprès de sa mère, et eontempla::ut le ciel dervant la me.r Tyr•rhénéenne; saint Benocrt et sa sœwr, passant une nuit d'ora1ge à s'entretenir ensemble des •chosl~SI de l'a:u.t re vie .au pied d'une montacgne, peuvent-ils donner l'id-ée de ces coOJoques intimes où J-~us était tout, et sur lesquels planait l'invisible présenc:e de Celui qui avait dit: «Quand d'eux de vous seront r-éunils en .m on noru, je ser~ au milieu d'eux. » « Hs priaient, d1t Fénelon, et ils changeaient ainsi, en so-ciété de l])nre f.oi, la société vü;ible qn~ils av-aient perdue. Adn.llrables prières, où MaTi e se -consolait :par le doux so.u1venir d·e tout .ce que son cher Fils aV'ait fait de tendre l}Our elle; pri{>-. res otù elle lui parlait, iQJU>Oiqu'eUe ne fût tplus en état de le vo~r; prières où elle }ui eXIpliquait, pl-us vat• sE:>s larmes que !l)ar ses ·p-aroles, son a-mour, sn. d'ouleuT, ses désirs de voir finir une absence ISii triste et si rude. » C'est la consolati-on de toutes les :tmes en d·euil. On est séparé s,oud:ain, l-e cœur est solitaire et le foyer est vide, on s'assied tristement :\ côté d-es to-mbeaux; et au lieu dest parfums qu'on répandaH naguère sur des pieds aldorés, il ne reste plus que les tristeR et lugubres aromates de la sépulture. C'est la meilleure partie de s·a vie qu' on a vue un j01ur faire son ascension v-ers le monde des vivants, et I'>Oin r este seu•l en bas, le regard fixé sur eette cité d'espérance, où l'on a e:rJiV'Oyé tout ce qu'on a aimé, tout ce qui mérite de l'être. Mais la -communion dets sa:ints est plus vaste que ce monde, .car elle embrasse tous les wondes. Les ihlues
n'ont tl)()int de lieu et elles ne se qni le précipitèrent aveo son c•h ape.l ain tent .p as. Si éloignées qu'on les snTW1nn>>oL. haut de ce rocher à pio, que couse, elles ont pour se rejo;indre deux t encor-e a.ugourd'hui quelqllles les ·p rêtes à s'ouvrir: le s-o uvenir du c-hâteau épisco:pal (8 a:otût l'espél'ance. Puis il y a la pt"ière l'au tel, la communion, et n'est-ce pai A la nonvelle de cet h-onible forfiait, tous une grand.e patrie lc]Juc le nom patriotes de conches, d'e Brigue, de 1101tre Dieu? uv,, .........,, de Sie.rre et de Sion jurèrent C'était le rendez-V'ons de Jean et d r leur évêque. Ils -prennent im:\1arie. On les a représentés re-prenan les armes et -e nvahissent en~emble les traces que Je S·au, -doiJnaines d-u meurtri-er. Après aV'oir a vait marquées de son sang, piOII'té -l e chàteœu de G11anges-, ils se ra:nt ainsi la dévotion la plus t smr celui ·d' Ayent; mais, près toutes les âmes pieuses, celle du pont die Saint-Léonard, ils s.c tr-O'Umin d'e la C1·oix. :Mllis il y a enco:r e t en présence des allitéf! et d'E:>S vasplus heIle -image -de leur sainte so d~ Anto-ine d-e la Tour, les noibles v;a.incms .p ar les pay.sans-. Le peuA1'ant de nous IC]Uitter, et afin den point quitter entièrement, Dieu a1'ai p01ursnivant sa victori.re, llwe aux fait c:e miracle de se rendre o~.:a.u•ra les ehâteaux d~ Av-ent et d'e ment présent dans l'Eucha1·iiSitie à. ey et met le Sliège d-evànt celui de . dont les murailles tombeTont qu'il avait aimés. Il se devait s ..+n,,..,_"_ à l'amo-u r de sa mère. «Marie "N"~"--"''L. ussi sous ses coups. r·-ait dans la fra-ction d1lll pain; >> f'•t Antoine de la Tour, échappé à la fun'est pas une ficti-on qui nous retprés po:pUilaire, alla cher·cher un refuge te la Vierge agenouillée deva.n t l' 1.1. terre de l'exil. C'e:srt: ainsi que où Jean l-u i donne l'Hostie, en lni t expu-lsé du vaqais le rl-ern~er représant la p:u-ole q.u e le Seigneur lu-i a tant d'une antique et puissante fale, dklrnt la longue :J_utte contre 1~ ad1·essée sur la Croix: «Femme voil votr-P Fils!>>. M•gr. BAUNARID. étpiscop-al se termma par. un cn-
vrant à l'étranger les principales forteresses d:e la vallée, l'évêq-u:e ne défend'a it guère les intérêts id.'e ses administrés. Aussi, à peine Allliédée VI, d:ont la présenC'e avait seule pu ·m aintenir Edouard. sur le -s iège die Sion, futil mort, que les rpatriotes courocoot aux armes, chassèrent leur évêque, aahevèrent de réduire en cendres Je chât-ea:u -de Châtillo-n, portèrent le fer et le feu à Hérémenc-e, à N end'a.z, à Conthey, à Saillon, s'emparèrent Ides possessions que la: Savoie avait -d ans le Bas-Valruis, et !pénétrèrent même dans le Châblais. Mais les trO'U:pes 'sJa.voi.siennes mirent u-n terme aux s-uccès des Va:laisans. Le 'château ·d 'Ardon, a-près une vigou,reuse 1d éfense, fut emporté par ldJes forces supérieures. La l])laoe de Cha.m<JISIOn ne tarda pas à ca:pituler. L'évêq-ue exilé avait trouvé un refuge à la 1COUJ' d'e Oh.aJIDbéry. Amédée VII, célèbre ISI()US le nom die -comte RoiUige, irrité de l'affront -q ue venait -d e subir un membre de sa famille, jeta une a rmée sur le sol valaisan. La ville d'e Slon fut vi,vement att:llqruée. J_,es ass·iégés résistèrent vailla:mment; -l es femmes elles-mêmes unirent leu1r 1conrage à celui d-es -défense-uJ:'Is ·die la cité. Les troutpes du comte, qui a,va~ent su~i XX_ ·- INSURRECTION DES d'impOirtantes pertes, semblat~nt héstCO:M.:M.UNES ~er. Mais une ruse de gu~rre leur dbn(Suite) na J'a. vict-oire. La ville fut satCICagée et Edouard ùe Savoi-e, évêque de Bel. La nol>Jesse, les ullianc:es, la l'ot'tll ley, avait s1JIGcédé à Gu!i·cha.rd Tav-elli. livrée aux flammes. Le château épistenritoria le distiugtNiient Anto~nf' Son parent, Amédée VI, comte 'de Sa- copal d':.A.yent fut rasé. la Tour p-armi l<>s grands de la cont Le 21 août 1384, les Val.aisallls r enO'D.voie, était parvenu. à obtenir cette IIautain et emi]J<>rté, il von•l ait que translation potur maintenir •SIOn influ~n cèrent à pr-olonger la résistance et pUM sous sa volon1é. In~ité de la s ee dans la .vallée du R·hône. Antome souscrivirent à un traité Ide paix !pOT· tence portée pa.r Je roonte >!1-e Savo,it', la To1ur, le jour même du meurtre tant entre a·utres: - que les mand•enotJl'l'issait dans son A-me de sinil"t l'év6q)ue Tavelli, avait vemJdu ses ments -d e Martigny et d~ Ard-on-Ob.amopradets coutre Guichard Tavelli. s a·tt comte d·e Sruvoie. Le pl.'léllat son et toutes les -possessioiJis que l'Ejonr, }>end.a nt que 11:' ]Wélat et son -ces domaines. En garantie du gli;e de Sion avait sous la Mor_ge de p.e·Iain récitajent ensemble le bt'éTi d'acquisition, s'élevant à 46,000 Conthey étaient -céldés à 'Perpétmté au eu se -pt10tmenant ·dtans u11 tpctit ja·~~...- :ru.a. d'or il remit au- cQimte ses châ- cO'D.lte de Savoie, à titre d~indenmité du c·hAJC'-an ùe la Soie, qui attenuit de Ma.r tigny, d·e la Soie et de pour la destruction du- chMe-au de CM.remparts, ·dies geus, à la solde d~1 Cet ade mécontenta proba- tillon. Le Oha.pitre de la .cathédrale rad eola Tour, péné1 rèrent dans le communautés et attira à tifia -cette ca1pitulation, imp<>~Sée :P8Jr la les se je>tèrent sur ce , ieillard T'6,,.;r•ann leur disgrâce. En Bffet, en li- viol~nce étra:ngère. 11 oNi'o uua aux ba-
HISTOIRE DU VALAIS
5 temps avait armé l'un contre l'autre et tous leM p;;u·tisanx dcH sit·es de Raroles deux Etats vQisins parut s' as;:;oupir gne. ~es résidences seigneuriales et les par cette conciliation. mais?ns non fortifiées furent envahies XXII.-GUERRE DE BOURGOG~E. et _p11llées J.)<'\r la multitude soulerçée. La noble maison de Rarogne conser- Gmehard s'enfuit à Berne dont il était vait dans son sein le siège de Sion. bou ~geois, et implora en' vain la prot ec1hon de cet lE> vill e. Il s'adressa Guillaume V de Rarogne, le Je élevé à l'épiscopat par le pape alors au comte de Savoie. Cett-e dernièface JX (en 1402), avait succédé à Gui re démurehe pot·ta. au .com'ble la co·lère lamne IV, l e Bon. Guichard de des Va.laisans. Ceux-ci s'emparèrent gne, oncle d u prélat, était investi des forts épiscopaux qu'ils pi·llèrent et (1386). .,_..,r~n~'- 1 ruinèrent. Les tours de la Soie restèHurmlbert de Billens, vas·Sial du ·com- dignités de bailli el de capi. ral du Valais. Le po uvoir et l'o,pulen rent seufes dûbout. Guichard se rendit te de Savoie, avait été élu évêque. Ce de nouveau à Berne, qui prit enfin en choix mécontenta les Haut-Valaisa:n~ de cette famille excitè1·en1 la baine qui refusèrent de le reconnaîtr-e. Ro-- la jalousie du peuple. Par son admini mains la cause de son combourgeois. Les Valaisans de leur côté s'allièrent dolphe de Gruyère, bailli du comte de tration, Guichard augmenta eu arec les cantons d'Uri, d'Unterwald et SaT.oie, occupait lesforts épiscopaux. l'irritation de ses conc:itoyens. Le~:: '. laisans résolurent de délivre1· le pa de Lucerne. L'é"vêque, Guichard et sa Voulant soumettre la vallée supédeufamille s'étaient réfugiés dans le châre, ii alla ·camper à Viège. Pendant la de cette famille. Le mom-cment mença à Brigue. Lt>A ehefs de l'i teau de la Soie. Ils durent s'éloigner et nuit, les Valaisans s'approchèrent des rection a. p pclèrent lE' peuple aux se retirer à Berne. Après leur départ, granges où reposaient seA soldats, y le fort fut réduit en cendres. Les Conmirent le feu, et, prOifitant dre la pani- mes en dressan1 la Mazzc. Cette fédérés s'étaient réunis à plusieurs reque générale, fond~rent à J'jmprov:iste et t errible co·utume po.p ulaire ·otlte tait à pl a:cer, sur une fré\qu prises pour mettre un terme aux trou1 sur 'UD ennemi moitié end.oil'mi. L'inbles qui désolaient le Val ais. Mais aucendie éclairait de rouges lueurs la ou une place publi qne, une én massue, 1·eprésentant tm visage cune solution conciliatrice ne put sorscène d'u massa·cre. tir du sein de ces asMemblées. Berne rémain à J'expr ession triste et souff 4000 hommes ,périrent ainsi. Le ·com- te e~touréP de ronce~ et d'épines, solut enfin de recourir 'à la force des te •de Gruyère lui-même n'éc·hapipa qu'à blème de la m isèreelde la1 yrannir. armes. Une a l'mée de 13,000 hommes grand'peine à cette attaque no1oturne h omme ia tenaH ,d ebout. an mmeu s'avança par Je Gl'imsel sur le dizain (20 décembre 1388). If se précipita sur la foule qui accourait. On dema de Conches. Une a.utre colonne tr.averSierr e où il ,se retrancha, et ajppela à à la Mazze de désigner le nom de sait le Sanetsch et marchait sur Sion. son aide le comte de Sa'VIOie. presseur qu'ellE> redoutait ou de rri, Unterwald et Lucerne, mécontents Amédée VII s'avança •de nou-veau te ur de ses souffrances: «Est-cl' de J'opiniâtreté des Valaisans, ne leur dans la vallée dl:l Rhône, et alla établir nen? _ Est-ce Asperlin? » La en,·oyèrent aucun secours. son -camp ·à Salquenen. Ce fut là que restait silencieuse. Mais, au Cependant l'alarme se répandait les habitants de Sion, de Sier:re et de Rarogne, elle s'inclina. . dans les vallées supérieutes. I..e tocsin Doèche ilui 'Promirent le secours de Aussitôt tous les assistants, qm appelait les habitants à la. défense de leurs al'Dl.es contre les dizains supé- laient participer à la délivrance la patrie. L'envahisseur, le fer et le rieurs. A'Près avoir ravagé la belle val- mune levèrent la main au ciel pour fen à la main répandait a.utour de lui lée d' Anniviers, il ·se retira, emrmenan_t rooig~er leur adhésion à la caus~ l'épouvante et la mort. Les flammes prisonniers .Jes ch efs des Haut-Valai- laire. P uis, J'un après l'a ntre, 11 :dé>oraient les rillages. La multitude, sans. Ces derniers avaient d'fi déiposer r ent enfoncer un cJou dans la affolée et sans armes, abandonnait ses les armes. ' signe de la fermeté de l~m· détruits et s'enfuyait eu déso·rUn traité fut rdéfinitivement rcouclu Cette imao-e de l'ostrac1sme Ulri chen. Thomas Riedl, un entr.e l a Savode et les VII dizains de fut ensuit;' promenée de villag~ ~n labomeut·, ar1:êta les fugitifs, ConC'he,~, Brigue, V iège, Mœrel, Loè- la "'e de dizain en dizain. Elle flmt leur frayeur, et les exhorta à che Sierre et Sion (11 dérembre 1399). vi~iter le capitaine-général, 1 ttre pour la paüie et la liberté. La lutte acharnée qui pendant si long-
bitants de Martigny et d'Ardon-Cham~son de prêter dorénavant au ooo:nte de Savoie le ser.ment de fidélité qu'Ha devaient à l'évêque de Sion. Ed~uard de Savoie, rétabli par la fQiroe s ur le siège d'e Si~n, ne ,p ut se concilier l'affection de ses s·ujets. L'animosité qui le poursuivait grandit encore, et le ·prélat dut s'éloigner du Valais. Il alla succéd•er à l'archev~que de Tarentaise qui venait de mo•urr·ir
Il rappela à ses concitoyens ·Ja gloire que leurs ancêtres avaient acquise en repoussant de ces mêmes lieux l'armée du fier duc de Zrehringen. Son courage et ses mâles paroles en·flammèrent le patriotisme des laboureurs· 200 hom. ' Le chames se mirent sous ses ordres. pelain Jacques Minichow arrivait également à la tête de 400 combattants qu' il avait réunis à Münster. Ces 600 bra ves prirent position sur la hauteur qui d.omine Ulri chen et fondirent à l'impJ·oviste sur fa tête de la colonne ennemie qui s'a~an~ait en désordre. 'fhomas Riedi, a1'mé d'une lourde et terrib'le massue, jette la mort et l'eff~·oi dans les rangs bernois; 40 guerriers, râlant à ses pieds, sont la preuve de sa bravoure et de sa '\"'igueur athlétique. Lui-même, haletant de fatigue t<ml'be enfin sur un monceau de cada~ vres, et meurt pour cette patrie qu'il a ta n ~ aimée (29 septembre 1419). Le souv:mr de ce héros conservera une glon euse place dans les annales valaisannes: il transmettra., jusqu'aux dernières générations, l'exell1lple du •courage et de l'abnégation patri•Orüque. Les Bernois avaient perèLu dans ce c?mb.at 30~ hommes, les Valaisans, une c1~quantame. Les pl'emiers, ayant apprls que le cor~ q ui menaçait Siou avait l'encontré une résistance terrible aux environs de cette ville, se hâtèrent de quitter le Valais. Une modeste croix, placée près de celle qui ratPpelle la défaite du duc de Zmhringen, consacre la mémoire de la deuxième v.iatoire d'Ulrichen. A la suite de ces événements des né. . de paix s'ouvrirent à' Ev.ian, goc1ations sous la médiation du duc de Savoie de l'ar chevêque de Tarentaise et de l'évêque de Lausanne. Les Valaisans furent condamnés à indemniser l'évêché de Sio-n, les Bernois et Guichard de Rar.ogne. Ce dernier rentra en possession de ses biens. Mais la puissance et l'é. clat de sa m~ison avaient à jamais dis·
6 paru. Lui-même termina ses jours sur la terr-e étrangère. 'Son neveu, Guillaume V de Rarogne, mourut en exil.
7 nouiveau sy-s tèm e gouv.ernemental.
des Ormonts et de CLftiean·-d 'Œx, déboucLant par• des sentiers à peine praXXIV. - CONQUET'E DU tica bles, l'attaquaient pat~.· d·en ièr e. L'<trrivée de .ces renforts ct leur att aBAS-VALArJS XXII. - DlflVELOPPE1\1ENT DES que audacieuse relevèren t le courage Après a voir goûté pendant quel des patriotes, qui reprirent J'offensive. LIBE•RTÉS POPULAIRES années les bienfaits de la p·a ix, la L'armée ducale, malgré le nombre de Dans deux assemblées du Conseil lée du Rhône va ·de nou vea u l:les bataillons et leur bonne contele spectacle de la gu.e rre. J.Jes . ~énéral, tenues en 1425 et en 1435, l'énance, fut écl'asé par les Confédér és. Une terrem· pani1q!Ue se répandit dans vèque André de Gualdo (1) -confirma du Valais et de la Savoie prenaient les rangs sa1·oisiens. Le capitaine-géaux vn dizains les droits qu'Hrs pos.sé- caractère hostile, qui s'accentuait daient dans l'exer.cice de la justice et plus en plu·s. Les querelles intermi néra l de Oingins du l a.bandonner Je de l'administration. 11 r econnut qu'il bles ders communes front ières de r:harup de bataille et chercher son salut da llJs la fuite, après avoir laissé 300 devait accepter, d-ans son Cons-eil, deux vièse et de Conthey avaient fouTni citoyens que le pays nommerait, et ne duc de Savoie l'occasio-n d'écrire à l no-bles et plus de 1000 soldats snr ht pas élire les officiers épiscopaux sans vêque Walte-r II SupersaxOI que cc plaine de la Planta. 5 bannières, 120 chevaux et nombre d'armures restèle conrsentement des patriotes. Il ne cela n e finissait pas bientôt, il en rent a ux mains des vainqueur!; (13 nodevait établir qu'un :s eul procureurr fis- drait enfin a ux grands remèdes)). rembre 1475). (1) eal. Il pro.mettait, sous l•a foi du ser- 'Vêque ne s'effraya point de ces ment, de n'excommunier ou d.e ne faire menaçants. II ·S·e contenta de excO'IIImunier aucun patriote. Chaque ler l'alliance précédemment communauté procédait, .comme ·e lle en avec U ri, Unterwald et Luc avait la coutume, à l'élection annuelle s'allia -ég'a:lement avec Berne. (SuAte) de son juge, châ.telain, major ou sau- · ville venait de se détacher de tier. L'appel d'un jugement se polrtait voie qui avait pris -parti pour (Extrait du , Journal illustré des Stations du Valais"). successivement: devant le dizain voi- le Téméraire, ce belHqueux sin; devant le bailli; de·v ant l'évêque ; Bom'g'ogne dont les a rmes ST-MAURICE est la station qui suit et enfin devant les députés des dizains· l'indépenda nce de la Suisse ll«·• """"'''• Monthey; anciiennec<JJonie romaine, la réuni1s, qui prononçaien·t en deronier Le t rait é de Berne mit fi n à l'attit rièi lle cité a la gloire deposséd'er l'.a npassive qu'observaient le Vafais et r es·s ort. tique et v ien.se Abbaye de St-Ma.m•ice, Sa:voie. Les troupes savoirsjennes, forudée rpa,r saint Théo·dJoœe en 351, en J.Je XVe siècle c-ommence à vo•ir s'é- tes de 10,000 bommes, ne tardèrent l'l..tonueur du ruass.a.credJe.JaiAgioiil'l'héteindre l'hérédité des aha•J'ges de l'a.n- à pa.raître sons les murs de Sion. béenne, et 'q ui fuf, pendant tüut Je mocienne norblesse: les dizains exer-c-ent, ville, défendue par une fajble y(•n-âge, considérée comme la reine· des par des magistra ts électifs, la justice son de 300 hommes, ne pouvait f1glirStes des Gaul es et honorée de 'l a gécivile et criminelle. L'importance poli- l()ngtemps au choc de l'ennemi. nérosité) des '(}rinces et des rois; .oln y tique de ces communautés·, dont -pluconsene un tréso1· remarquable et dl~ Un cri d'alarme se fit entendre sieurs •l'achètent des droHs seign eu'Jlr~c-ieu.s·es a:t•cbives. St-Mauricc est riaux, a ugmente et se dével.orppe. Elles la plaine et la montagne; 4000 flans nn défilé rocheux rqrui s'éla.rgit peu se donnent des lois ·et des statuts, ot·- tes se levèrent. Aidés d'une à pen et, à VERN-AY AZ, la vallée a ganisent leur administration intérien- de Grisons, accourus à leur t·E~pris sn. la,rgenr habituelle. V ernails essayèrent vainement de ·re, et font colllsoacrer p·a t' les· ch artes eRt bienconnu pmu· sa befle caslcaépiscopaux les libertés anciennes et l'ennemi. Ils d-urent reculer de Pisseva'che, fo-rmée 1par la rivière forces supérieures. La capitale les droits nouveaux, qui constituent les de la Salanfe, et ses p!·ofollld·es l< Gm·principes de la démocratie et d'un se rend re, lor•Siq)Ue les bannières ges du. Trient )),qui s'ouvrent e:ntre Berne et de Soleure apparurent sur sommités du Sanetsch: 3000 (') L'un des prélats les plus distingués qui rl Chaque aunéc, la veille au soir de cette aient gou vern é le Valais. Ses restes mortels venaient se joindre aux Va t:<ustuu• ~ mémor able, la grosse cloche de la reposent d•ans la cathédrale d~ Sion à oôté torm baient à l'improviste sur -u"""·'" de Sion se fait eutendre pour rapdeB fonts bapti~maux , de l'agresseur, ta"Qdis que les ce glorieux f.ait d'armes.
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Dans la vallée du Rhône
deux vertigineusesrp amis de rocher-s et dont Ja solide galerie accro-chée à ·l 'une des parois permet d'e visiter les gouffres superbes. C'est de Verna.y az q.u:e l'on pa,r t pour aJller à Chamonix, par Salvan et F i nsha,u t s et la vallé~ du Tr ient. Cette excursion est très a.plpréciée des- touristes, car la vallée est fort jo>Iie et une bonne route en rend l'a,ecès fa.ci'le et agré-able. SALVAN, que I'·Oin atteint à travers les laceilsr serpentant au milieu de giga.n tes·ques -châ.taignier s, est d a ns un vallon bois:é, à 925 m. ; c'est un centre varié de jolies promenades alpestres ·e t la st ation de SALANF'E, à 1900 m., très aprp-réciée des aJ.piniste:SI, qu'elle met à ;port ée d' un monde d.e sommités; puis, MARECOTTES, joiJie Théba~d'e fle urie, un ,peu. à d roite de rl a roiUte de Chamomix, sur la ha uteur. FINSH AUTS est à 2 h. de Salvan; on y aJ' rive par une route d éliciêusem.ent a eci'd1entée, surpilomban t la profonde vallée du Trient , enjambant les belles Gorges du T.riège et passant au coquet v·i llage de TRIQUENT, lieu d'intime villéf;ia.ture. A 1237 mètres FINSHA UTS a ppa.rait, d'ans une spacieUIS/e •comlbeverte, animée par un jorJJ tumulte ·cristaJlljn de cascades et de sol u~:~ces irisées. Promenades immédiates, rproxim.ité d•e régiollls in téressa ~ tes, températur e d'une fraîcheur d'é h cieus·e, position intermédiajre entre le Valais et Chamonix, nomrbreux hôtels r éputés pour leur t enue, F i n s-haut a towt ce qu'il faut pour conserlver sa. réputatio;n méritée de ·s tation :al pest r-e de premier o'I'dre, et sa belle et nombl·eutSe ·clientèle cosmopolite semble devenir chaque année <prlus nombreuse. L~L frontière fran~aise est au CHATELARD, distant de une b . et qna.rt. Là se t rou'Ve 'le princ]paJ r elais de voitures et le bUI'e an d'CISI douanes féd'é rales; on vi<llégiat ure facilement en c-et endl'oit, qui peTmet a:u touriste de gagner à -son gré le m assif des. A.l,pes valaisannel:l ov celui d'u Mon t-Blanc. 1
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De Vernayaz à ~f.ARTIGNY il y a peu de dïstance. C'est la partie la plus large de •l a vallée, qui pivote autour des contreforts des Folaterres, fœ·mant ·Un angle aigw et s'incurvant profondëment dans la dir~tion des Alpes Bernoises et d'u Glacier diu Rhône. Martigny et ses vignobles sont situés a;u débau10hé des trois vallées de la Dranse: Entremont, Ba1gnes et Ferret, ·commandant le Coll dte la ForoJ.az, qui 'V'a sur Ohamonix .p.ar la Tête·N()i:re et celud du GrandSt-BeTnarŒ, qui •coliDIIlunique avec l'Italie .Cette position ex·ceptionnelle valut à Martigny d'être chOJ:isi ,pour l'établis· sement de la ville romaine de « Forum Clau,dii >>, bâtie su.r les .rwines d'une ville tPlus ancienne, nommée << Octodure »,et dŒlt on .a retrouvé d'e nombreux vestiges, puis plus ta.rd de devenir la résidence des évêques valaisans jusqu' en 580 ; Martigny gardedeioestempsreculés nn souvenir irrupérissaMe en l 'orgueilleuse Tour de la Ba.tiaz, q:ui .a rési sté amx siède·s et se dresse :S<U!I' un contrefort, à peu de distance de la ville. M3Jrtigny est à la fois une ·ville de commerce et d'ind'u.strie et u:ne importante station d'étrangers, et ses bea.ux et notrnbreux hôtels abritent wendant la IS!aison la fou.le dies touristes qui vont au~ cols de la Fo•rclaz et d'u St-Bernard ou en reviennent. Le COL DE LA FOROLAZ, qui s'ouv:re à 1520 m. sur la ·d roite, ~.oo:nmande une intéressante régiœ montagneuse; ses hôtels :permettent un séjoull et on des-cend die là sw· la station de TRIENT,qui est situé à l'extrémité dn magestueux Glacier du Tdent, d'Ont les magnifiques terrasses ·die glace sont ad!ossées au massif du M.olnt-Blanc; de Trient, on gagne à gauehe le Col de Ba:lme, qui ab:Oiutit à Argentière, dans la vallée de Chamomonix, où l'on ·r ejoint le ·Châtefard et la route de Ohamonix par ila TETE· NOI1RE, tqJui jO!uit d'une pittoresque éc.haJp.pée sut' la vallée diu T.qent, que pous avons dé~à visitée.
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Nou.s allons 1partir de Ma.rtigny et pénétrer dans la belle valll ëe d'Entre· mont, l·a plus gi·ande du Valais, des,servlie par une superbe 1·oute de près de 50 kilomètres, qui permet d'a111er ·en vo.iture juSJqu'au Grand-St-Bernard et de là, par un tronçon récemment construit, de gagner Aoste. En passant, n<1us vjsit<1ns les grandias~ Go.r ges du Du•rnand, creus-ées dans le roc par les tributai.res du g'1aoier Id' Arpette. La route suit la Dranse qui bouiUonne et rlllgit dians un lit où gisent J'es rocs vomis par le;~ avalanches. Nous .passo'ru! le village rustique de BOVERNIEIR, puis atteignons l'antique bourg de SIDMBRANOHER, dont le châteMJ très :considér·able joua un rô'le important sous les d·o cs de Savoie. C'est à Sembrancher que, tournant en quelque sorte sur l e f011'1llidab~e gond figuré p,ar le Mont Catogne, la vallée de Ba.gnea se sépare de la vallée principale et monte vers le maJs'sif dœ Grarid-Co·m· bin. Presque entièrement encadrée de cimes et de glla ciers, cette région admirablement aecidentée est très arplpréciée par les touristes et les alpiniste& qui y affluent pendant ·l'été, et on y séjourne faci'lement à CHABLES et sm·tO'u.t à Fio,n nen ou FIONNAY, la pll.'incipale station <1u val, situ~e à 15~0 mètres de hauteur, dans un stte rMtllsant, v.ra.ie oasis de calme ct de fralehenr, au sol'tir d'e s défilés tou.rm~n tés de la Dranse. La dernière statiOD est MAUVOISIN, à 1824 m., près de lax~asCia'de dn Giéih'oz, qui seet de ~ versoir au glacier du: même nom. De nombreuoc aols la plupart fort élevé~: et as•sez ardns,' réservés aux alpinistet exeeoés, font commroniquer la vall~ de Bagnes avec l'Entremoot, les ll1ll l~es d'Hél'émence et d' Arolla, la Val pe'ltlinc et Zermatt. La Cabane Obanrion, bâJtie en 1870 par le Club pin, à une altitude de 2460 m., à trémité Ide la vallée, et celle de sière, à 2715 m. fadlitent les
ascensions du Grand-Combin du COIIIlbin de Covbassière, du Tou;nelon, du Mont-Gelé et du Mont-Avril, 'les excursions aux sulp erbels glaciers d'Otemma, d€ Crèt~·Sèohe et de Breney et le passa:ge fr'éq,uenté <1u Col de Fenêtre sur !Je G r>a.nd-St-Bernard.. De Semihraillicher, où nous s01mmes revenus, la route tourneàdroiteetnous ga.gnouSl le gros bourg d'ORSIERES, situé à 890 m. à Fintersectio:n ·d e 1'EntreiDlont et du Val Ferret et pO'int de dép~rt de la route d·u LAO CHAM· PE·X (1470 m.) 'd e pl us en plus en vogue, rpar un bon c-hemin de montagne et l'on eM amplement récolm'Pensé de ses fatigu·es par de spe.ataJC'le frais et intime d'un .aoin de nature peut-être nn~1ue, un la·c d'émera.ude, p.ur et tranqui.hle, asson1pi a;u milieu d•un grandiose paysage a l1pes.tre dont il reflète 1les verdures et les rocs da:ns le miroir de ses ondœ. De jo'liÏ.s hôteJs s'égrènent sur ses rives, dans d'e s massifs de sapius et tout autour, de grandes forêts, où règne le religieu·x silence de la mO'nta~gne, entourant coonme un écrin ce joyau Jdquide 'des Aù1pes. Or,sièt•es est un bourg très ancien où une légen'dc place une égJisc bâtie par l'apôtre St-Pierre, et q1ui a un trafic impot·tant a.vec les va)llées avoisinan· tes. lJà s'o.uvre le Va'l Fet'ret, qui portait jadis le nom de va.llée d'Issert et qni s'étend entre les puirs's ants massi'f1s ~tanitiques d'Orny, de SaJeina.z et du Do'lent, jusqo'1wox a~JPages où coU"rt la frontièœ italienne. PRAZ-DE-FORT, à l'entrée d:u val, est une exquise station de villlJégiaturc où l'on goûte lorn dn bt•uit, l'intime saveur de la montagne dans toute sa pureté. Le val FerrPt a, au pojnt de vue pittoresque, l'inappréciable aYantage d'être adossée an gigantesque massiif du 1\font-Blan'c et! au couchant, se dt•essent les pyramtdes orgueitJdeuses du Doaent du Tour Noir, les 'f!ontreforlls tde l' Aiguliie d'Ar· Jentiè.re, les bastio:ns des Aiguilles
Dorées, au flanc desquc:ls les glaciet·s déploient la magnificence de leurs vagues azuréeS'. Et de cette vaste éten· due b'Ianche montent en gradins V1ers les cieux tout un monde d'aiguilles, de pics et de cloahers de gra.nit, dont l'ensemble foriiDe, du versant n or.d, un inC()mp_a:rruble pano:t·am.a. De nombreux cols fort intéressants mettent en com· muniaa.tion ce val arveo le Grand-SiBernard, la :vallée d'Aoste, le val Ferret italien et la vallée de Chamonix. D'Orsières, la route du Grand-StBernard prend une aiJ.lure pJus rapide; elle passe LIDDES, puis BOURG-Sitp IERRE, situé à 1633 m. à l'ent·r ée du Valsorey; là, il faut v ok trois choses intéressantes, l'hôtel où s'a.rrêta Napol:OOn Bonaparte à son passa.g e du col, en 1800, à la tête de 35,000 homme1s et où l' on a conservé l'a table et la chaise dont H se servit; la borne m!llia1re avec l'inscription à Constantin, dernier vesüge de la voie romaine d'Aoste à :M:arti,g ny et le beau jar'din de « La Linnea », où s'é panouissent les plus l'ares spécimens des flores alpestres des massifs euro,p éens, asiatiques et américains. De Bourg-oSt-Pierre, la route s'encaisse et, à la Cantine de Proz, on s'engage dans les défilés dénudés et grandioses, raviné s ·p ar les avalanches, dép01ùHés de toute végétation; puis, soudain, ap,-paraît à l'hari· zon, entre deux soman.ets décharnés, à 2472 m. la masse de l'HOSPICE DU GRAND-SAINT-BERNAR.D fondé en 890, par Bernard de Menthon; là, dans le couvent actuel, qui date du XVIe siècle, les chanoines réguliers de l'ordre de St Augustin prodiguent depuis des sièci]es une hospitalité légen,daire et accueillent et hébel."gent plus de 25 mille personnes ohaque année, et pendant l'biver, aidés des fameux chiens, dont la race, originaire du Wlll'temberg, s'est conservée pure, vont disputer aux .arala.n ahes grondantes les malheureux perdus dans les défilés. La
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frontière italienne est à une centaine de mètres et une route à voitures conduit à Aoste en 5 heures. Nous reprenons le tralfl à Martig-ny; devant nous passent SAXON-LESBAINS, où est la fabrique de conserves alimentaires q.ui utilise les ex<e.ellents fruits et légumes du Valais, RIDDES et A•RDON, à l 'entrée des gorges sauvages de la Lizeme. Au loin s'estompe le ,profil orgueilleux de SION, flanqué de ses quatre châteaux. Sion, ville épis·copale, chef-Heu du VaJais et siège du gouvernement, descend Ia colline que gardent les deux castels féodaux de Valère et Tourbi!Jon et qui fut son enceinte primitive, lors de J'occupation romaine, dont on trouve de nombreuses traces. Sion fut ville de guerre, elle v-é cut des siècles de In ttes, vit l'assaut g-ronder autour de ses tours. J,es castels ra.p:pellent ces s-ouvenirs traig-iq.ues, Valère, l'église fortifiée et Tourbillon, la formidable forteresse épiscopale, qui semblent encore vivre l'tu moyen ftge et guetter, de leur s durs conh·t'fol'ts l'ennemi de jadisenmarcbe ·c ontre les Übertés de l 'Eglise et de la Pa;trie. S~o'll .a d'intéressants monuments, son 1\:fusée qni est .à, Valère, l'église Saint-Théodnll', l'Hôtel de Ville et la maison ~S u;pei·saxo, du style de la Renaissance. Au-dessns· de Sion, le IJ.latea,u de SA VIEZE avec ses cinq villages rustiques, aimés des artistes et, en face, la belle colline des 1\fAYElN,S, dont les solitudes tafraîehies pal' res bisses ou· canaux d'irrigation, sont eons{cllées de cha fets et d'hôtels que la beHe saison p,eup·l e d'hôtes plus nombreux d'année en année. De Sion, on apert,:oit l 'ouvei·ture grandiose du Val d'H6rens, large et belle vallée (q.ui pénètre p1·ofondé-ment dans le massif énorme de Üt Dent Blanche, i·andis que sou embranchement, le Val d'Hérémenue, gagne celui du }Jont Plem·eur. L-a rqute, que parcom·ent l es diligences postales, est
Weiss·horn, est enco·I'e plu,s ha~Jt, à 2345 m., sur un contr_efort h~·d1 de~s Rochers de Nava, au pied des Clmes SI1encieus·e s et fières. Au fond de la vallée à 1678 m., ZINAL constelle, de ses ma'zots calcinés par le soleil et d e ~ses hôteJ:s aux monument ales faça~es, la gorg~ jadis occupée par le _glacier ?n Durand en incessant retrait. Le .site est d' u;t aspect imposant et farouche, où les beaux pi'ttur-arg es et les profondes forêts de sapins mettent la note douce; la nature indomptable s'y he~I'rte a:ec l'a ci vilils.a tion raffinée. Un . Cirque unmense de cimes et de glaciers e~tou re 7Jina1 et en fait le séjour favon des al})inistes: ce s•ont :I-a Gard~ à B}~rd o~, la Corne de Sorebo•Is, la Pomte d Arpitett a , le pic hautajn di.l Hesso, _l·e s Diablons, le Pigne de l'Allée; ~ms la coh'O·r te des hauts •s{)mmets cemtur-és de mJ,acders le GI'and Cornie'l', la DentBlanch~, la Pointe de Zinal, les den~ Gabelhot·n, le Zinal-Rothorn et le r~·J de tous le farouche Weisshorn à la lmsante armur-e de g-l ace. De ?eaux oo·l~, la plupart fort élevés. condmsent de Z~ nal dans les vallées d 'Hérens, de Tomtemagne et de Zermatt, et la cab a~e « Consta nti.a )) ou dn « Mo-unt~t. lJ, batie au milieu dets. glaciers, faciht-~ les nombreuses ascensions de ce massif. Toutes les vallées la t érales du Valais ,qtue nous avons visitées ·so·nt sur la rive uauche du Rhône ; nous allons v<isit e1• c"'elle de DOÈCHE-LES-BAINS, qui est l'a seu:l e en q_uelqu: sort.e s~r la ô ve dreite. La statiOn qm la desset t est LOÈCHE-SOUSTE, d'où l'on monte à LOÈCHE-VILLE, qui joua _u n gr·a nd rôle dans' l'histoire du Val ms et que l'on appelait Loèche la forte, à c~u se de ·ses défenses dont il reste ~e cuneu,: vestiges. La route qui aboutit à LOECHE-LBS-BAINtS longe les profondes n·orues de la Daia; ·en deux lleu'l·es_ et de~ie on atteint cette belle statlon bal•n éaire située à 1411 m., dont les hôtels pa.~~sèment la crique verte qu'en-
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serrent de toul:! côté·s les lta11tes mlu·.a.il- quant que Les avantages, et 1]11 10ll 1S'aples du Wildsttubel. Les eaux de Loè0he pesantit trop sur les désagréments de sont connues dès la plus haute anti- S{J<n propre métier. quité; elles sont citées parmi les plus A vrai dire, toute-s les situations ont efficaces et les plus abondantes de un bon et un mauvais côté, mais coml'Eurorpe; leur tempéra"bUJ·e varie de me l'on sc fait à tout par l'habitude, il 39° à 51° et leur composition les rend est donc trèis sage, si l'on veut se créer sou·veraines dans les cas d'anémie, de un bonheur relatif, de s'efforcer d'acchlorose, de diabète, de neurasthénie quérir l'amour de sa -profession. Non ct contre les maladies de lu pe.au. L'é- pas la résignation pure et simple qui tablissement thf'l'mal proprement dit peut être sublime après des ma.ux sa.ns est co·nsidérable; il contient cinq bains remède, mais qui est insuffi•sante dans et est pourvu des derniers perfection- la vie de tous les jours, mais la véritanements de l'bydTothérapie. Loèahe ble passion de bien faire cc que l'on enest situé dans une région intéressante; treprend et d'y trouver du cha.rm~. il est au débouché du pas-sage de la C'est même à. ce mobile que l'on doit l a Gemmi 1q1ui, à travers le massif vel'i:i- plupart du temps la réussite. Il est très ginenx du Wildshubel rejoint Kander- rare que I'e succès couronne ce qui est steg et la région de l'Oberland bernois. fait aV"ec indifférence, et eomme en se Creusé en 1737 dans le roc à ,!lie, il .at- jouant, p::1ree ,q111'il y a souvent des, néteint, à 2329 mètres, le sommet du pla- gligences à déplorer; tan'dis qu'il est, teau, où, de la terrasse de l'hôtel du tôt on tard , la. récompense de celui qui W ild!strubel, ou a le panorama de tout fait tont avec conscience et en se pa,sl e massif des Alpes valaisannes, pa.r sionna.nt pour la réussite. dessus le gouffre énorme de la vallée On pourrait dire que << aime!' sa. produ Rhône. La région dn Wndstl-ubel a porte nvec soi sa. l'écompense >>. fe'Ssion le lac solitaire de Daube et les cimes Et cela du haut en bas de l'échelle accessibles d11 Daubenhorn et du Wildsociale, .Nn' il ne faut pas s'imaginer ·~tl'llbeL Un des sites les pllJS renommés de la vallée de la. Dala est le TOR- q ne les pwfessions soient toujours RENTHOR·N ou Righi valaisan, qui sc a-gréables dans les· ·hautes sphè1·es. d1·esse, comm e nn bel védère géant, à. L'homme d'Etat doit aimer Ja représen~003 m.; un hôtel situé à 1me b eure d·e tation autrement les cérémonies offila cime facilite cette ascension, et la cielles' deviendraient pour lui un su~ Tue dont on jouit du sommet est re- pliee; l'homme politique doit aimE'r la nommée, plane sur un océan d e r-imes lut te, ·le combat de toutes les heures étagées et embrass.e quarante gladers. poul' ses ·opinions; s'il n' a.va.it d'amour que pour la paix et la solitude, tson mtt (A. Sttivre.) tier lui serait un eaucbematr verpétuel. Un artiste, un auteur, une couturière, tons ceux qui inventent, qui créent, ne feTont rien de bon s'ils le font aYeC indifférence on simple résignation. Ce Que r.ou écoute parler autour de soi sera toujours un travail ·bâclé, dont oD ou qne l'on ait le don d'être !%UE>lqne se déba1·rasse an plus vite, ·comme de peu obsetvatenr, o:n entendra :\ tont to ut ce qui t:>st fait isans goût. instant des gens ·se p laindre de lcnr Au cont.r.aire, s'ils s'attachent à lt>tll' métier et e11vier celui du voisin; cela œuvre, à leur art, à leur professi.on, vient de ce qu'on juge trop superficiel- ne travaillent pas uniquement :pour lement celui des autres, n'en remar- l'argent, mais pour faire valoir
Aimer sa profession
13 fuc nltPI'l, la satisfaction d'amour-propre- bien légitime en ce cas - qu'ilts. épl'ouveront après la réussite de la chose entrepJ•ise, compensera la peine donnée bien plus q,ue l'argent gagné ne ponnait le faire.
à être bien cvêtue, en une continuelle re-
p,r ·ésentation; l'institutrice des d asses eufa.ntines doit aimer les marmo•tJs qui ·o ut, lorsqu'on veut bien chercher, beaucoup de gentillesses et pas encore grand'malice; les professAUl"S doivent Le l}rüofessionnel , le commerc:ant qui aimer la science; sinon, pour tous, les a calculé qu'il l ui faut nn certain ~om heures de travail deviendront une corbre d'années pour se retirPr ap1·ès for- vée et le travail sera. moins bien. fait. tmw faite, subit Œs ann(>es· de tmvail C'e,s t fo>lie aussi d'envier la position comme un temps de galère; tnndi~ que des autres au lieu de se complaire en cc~ui ~ui s'att.achf' à son mPtier, qui la •s ienne. Lorsque l'employé .n,s-pire à smt lm t1·ouver d·u charme, qui s'effor- devenir :patron :pour avoir davantage ce de n'E-n remarquer que les bous cô- de liberté, sait-il de combien de soucis t..;;s, 1-!e trouvera très heureux d'<'n vi- il paiera cette prétendue liberté? Etre Tre et n'aura pas bâte de s'en débar- son maitre est un mot qui séduit, ma.i s rasser à n 'imparte quelles conditions. il entra1ne ave.o lui tant de L'eSP'O<nsaUn dicton. popu laire no us enseigne bilit6s et d e «cassemen ts de tête>> que «où la chèvre est a Hach ée, il fa ut qu 'on doit involootnirf"Trrent songer à lJ_u 'e.Jlc bro'ute ''· Eh bien! la chèvre qni ce proverbe plein de sagesse: << I l fa u t bre sur sa corde au risque de s'étran- avoir été berger pou1· a.0Jrécie1• le bon~ler, qui tourne incessamment autour heur des moutons. » Car ceux-ci se laisde son piquet, qui n'a. que de la révolte sent vivre, loge1· et ditSibribuer 'la pâest une chèvre très malheureuse· elle ture, et c'est le berger qui a le souci de foule inutilement l'herbe qu'ell~ de- leur •procurer cela, à grands frais quelvrait brouter ; elle ne jouit ni du büon quefois. cc Fnire honnêtement et avec plai sir air, ni dn bon soleiL Il en est autrement de la chèvre Stage qui, après avoir choi- un travail q.ui nous plaît, c'est le bonsi~ sans la sa!ir l'herbe :\ sa portée, ru- heur, to ut simplement», oa. dit Jules mme t1·auqmllement et savoure l'air 1 Cla.reti e ; s'effo·reer de prend J'e pl ai sir p_m et le charme de la campagne, sans à s()Jn travail, lOI'S même qu'il ne nous tirer sur sa corde et sans Sf' meurtrir plaît pas t0ont d'abord, e-st Je commencement du bonhem·. le cou. Aimer notre métier, quel qu'il soit, Tout état, du reste. a ses ag1·éments. Il n'y a. ,qu'ù. r egarder autour de soi portf'r à nos travaux un sincère intépou r le COtnsülteJ· et, afin de se trou- rêt, vo,i1à qui suffit à donner de J'aoTéver heureux, il faut se fa.i·re u nbonheur m ent à l'existence: ''":orifit qui non s r~nd des ennuis tq.u'.on n'a pas, ahsolnment forts contre • les ennemis et éne1•o-iques b comme la santé est faite des maladies pour sontemr la lutte. «C'est un des secrHs du p1·ogrès que cette a.'pplicadont on n'est pas atteint. tion 'des travailleurs d'élite de faire le La ménagère, qui n'a p.as autre ehomieux poss:ible et en t0oute conscience s~ à faire qu'à soigner sa maison, dtüoit .ce qu'ils entrepeennent, même les plus atmer à éj>Onsseter (en évitant de son- pt>tites choses. » le,:er la poussière), à frotter, à lacver, à Puis, en deil wrs de la satisfaction vo1r tout brillant et bien en ordre. La mo'r ale, de la sérénité et de l a honne demoiselle de mag-asin , qui n'a pas· un humeu,r, il y a les résultats ma.tériels, moment à donner à ces -soins, de ména- agréables à constater. Le pain le plus g~, doit aimer à. vivre au deh0ors, à sor- savoureux est, sans contredit, celui tir matin pour se t'endre ;'\. son poste, que l'on doH à •son tra.vail: satisfaction 1
15 qJUe les oisifs ne connaissent guère, pas plus que le bon appétit et le bon sommeil des travailleurs, et c'est là une des meille.u res pr·euves que chaque situation a ses compl"nsa.tions et qu'il vaut mieux aimer la ·sienne qne d'eonviet· celle des autres. Je veux finir par une anecrdote sur Gounod, tout à fait de dnconstance. Lorsqu'il était gamiu, son maitre d'école lu,i donna un pensum qu'il écrivit affreusement mal. - P0111rquoi avez-vous Berit cela si mal, mon enfant. - Parce que ça m'ennuyait. - Si vous vous étiez app'liqué à le bien écrire, cela vous· aurait amusé. E;s.sayez une autre foi-s. L'enfant essaya, et , en effet y trouva plaisir, c'est poul.'<]uoi, a(Y~nt compris 1QJUC le travail qu'on fait avec amour est toujours le meilleur il prit l'habitude de fairè tout min~tieusc ment E.>t .oonsciencieusement.
-···· La loi du travail
• << T11 gagneras ton 1 pain à. la sueur de ton front» Telles sont les (paroles mêmes ùe Dieu, adt'essées à. nos premiers parents après lem· ·chute. Dès lû'M le tra.vail est d·<>venu ponr l'homme, non seulement un besoin, mais un commandement formel de Di<>u. Jésus-Christ le confirme en condamnant la paresse et en la rendant imputable à. l'homme. Le travail est di()II)lc d'abord obligatoir~. Il l'~st pOUl' la an.ajeUl'e ipartie des poipu•l aiions qui s e partagent hL terre, p.ar la force même des choses. P.o:ur lviv,·e, il faut tnwailler, pour arriver à l'aisance il faut travailler. « Aucun <Ohem.in de f leurs ne conduit à la glorlrP >> a dit La Fontai.ne, notre grand fa•buliste. Ceux-là. peurvent-ils di rf': cc Ponrqjlloi Dien nous comma.nde-t-il le travail, puisque norus y sommes fol'lcés
en témoignent suffisa mm<>nt. 'il en est ainsi, que cette fin est dans le monde, teno.n s :pour rerque le travai.l doit constituer un cl bien. Nous n.;vons dit qne •le traétait orb ligatoire, il est en core no-
Un miracle de Bernadette II y a plusieurs années déjà que l'humble enfnnt de Lourdes, tlevenue en r eligion Sœur Marie-Bernard, jouit dans Je ciel de la vision cle l'Immaculée, dont elle avait entrevu la gloire. Lorsqu'elle édifirait encore notre terre du spectacle de ses vertus, vouée aux œuvres de charité, modèle de r ecueî11ement et de fervern·, elle s'occupait le moins vossible ùu monde et pas du tout de ce qu'on disait et pensait d'elle. Un jour, une femme du peuple vint trouver au parloir la Supérieure du couvent de Nevel's où était Bernadette; cette femme .portait entre ses bras œ fille unique ,âgée de cinq ans, qui, étant paralysée des jambes !lepuis sa naissance, n'avait jamais mru:Cllé de s.'l. vle. Cette mère iufol'tunée avait une idée fixe: elle désir ait que Bernadette touehilt son enfant, persuadée qu'elle éta.it que cet attouchement suffirait pour la guérison de sa fille. La Supérieure résista longtemps aux vœux: de cet t e femme, en lui disant: « Je ne puis vous accorder cette grâce; il est convenu dans noiJ.·e Ordre que nous ferons tout au monde pour tenir Ba.rna,d ette dans l'humilité et l'oubli; que nous ne la mettrons jamais en avant, que nous écrurterons d'elle les personnes qui voudraient l a vénérer comme une sainte ct qui feraient naître en son cœur un sentiment d'ol'gueil qui la perdrait. Non, non, ma chère femme, elle doit rester petite et humble, toute cachée en Dieu,. dans l'obéissance, la simplicité, le travail. » -<c .Te vous en supplie, Madame la Supérieure, je vous en supplie, ayez pitié ùe mon enfant, disait la pauvre mère. Laissez Ber. n:.ulette la. toucher un moment; je su i ~:~ sOre que ma fille guérirait! '' Et la pauvre femme pleuraitetinsistadtpour attendrir la Supérieure. Celle-ci réfléchit un moment, puis elle elit en souria n t à la bonne femme: << J 'ai eufin t rouvé le moyen cle vous satisfaire. Asseyez-vous Hl, ne prononcez pas \Ill mot; laissezmoi agir à ma guise. " La Supérieure appela Bernadette. (( Ma fill e, lui dit -elle, j'ai à causet· de choses sérieuses nvec cette .femm e; l'enfant nous gêne; prenez-la sru· vos bras, conduisez-la au jardin, et tàcl!ez de l'amuser jusqu'à ce que je vous appelle. » Bernadette prit l'enfant dans ses bras, et l'emmena au jardin. Le cœul' <le la mère battait à tout romp·r e.
i6 17 .. . tes ne s'étaien-t pas écouléesd que Cmq mmu tt lilL petite fille revenait en courant. n;rna_ e ~ suivait l'enfant pour s'excuser de n a~O!r p . parvenir à contenir les élans de la petite-~~~ Vo ulait rentrer pour voir sa mère. Bder . ~ du gran mldette ne .se doutait pas meme racle dont elle a.v ait êt() l'instrument pour ainsi dire in-conscient. Le fait est authentique. Et c'est ainsi que Dieu se sert des âmes humbles et pures pour faire les œ_uvres· de sa droite, afin de confondre l'o.rgueJl des sages et des prudents selon le moode.
Le bon compagnon C'était au sortir d'une pauvre .ég~ise ~C: ù l'on arrivait par de VIlams c ch_amps. o comme des lits de torrents. Un mms, creux . • ni·a nt de la veille, enfant, premter c~mmu .. e et il s'en ait été prier la Vterge d-es grilc s . av allait parmi les fleurs d e l'été• au. Jom dans d .. s , pour éviter .au. « bnllant )) .u les pra1r1e soulier neuf l'éraflure des cailloux. . t lui un enfant plus souSoudam, ?evan t pius beau que l'Aurore. rlilant, pall.utsdJue~: ~ans ses yeux: et cependant · semblait une . Y avh "t la terre. Son haleme Il toue ai . tte du sang brise parfumée; son temt, une gou . a . t bée dans le lys de Marie. Ses P de Dteu om · d ·oroesroles bercaient d'un chant plem e pr " . fines s'ouvraient sans cesse ses ses ma.JllS ~r toujours offrir. 0 P M . qui prêtait à ses attitudes les P1us ms ce lesse une lé!~~~::s~li~~~s~r~~~~i~:te d~~u; aile~ splendi· des deux ailes irisées de lumrère . .. '
II
De sa voix: enchanteresse, il dit: ., , , e·J·'aJ· entendu ta prière et que J al Parce qu · t"f 1 ton J s ce ton cœur les soupirs cram lu dans . . f"dèle qu'un frère, aussi "me ô amt! .a.uss1 1 " ~o~ qu'une mère, je. serai ton compa,non 1 chemin de la VIe. su~ e deux enfants se mirent la main dans la ma~ et ils partirent pleins d'·allégresse. III
. . communiant Plus tard, le premter . . : devenu 'llait , mme de vingt ans, pematt, tiavat Jeune ho. le pain quotidien. Dans les champ~, fort pom . . les vi nes, dès l'aube, 11 dans les bots, dans g t · eux ainsi "t . squ'au soir content e J 0 Y · • • sua1 JU • •ntemps C'est qu'à q~1'un me s~a!\?~u~~ ;~illait, ~hantant dès coté de Ul ,
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qu'il n'entendait plus rlre, dispersant les nuages dans l'azur. . , • . fidèle qu'un frère, •aussi doux qu - _,__usst le cheune mère, je serai ton compagnon sur min de la vie. IV Dans le jour ouvet1:es sur le front ~l~ Jui qui était d~venu homme, les ailes lrJsees lui versaient la fraîcheur et le com\agei 1~ nuit felrmées .s ur lui, elles l'enveloppaient • · . 8 · Leurs battemen de leurs plumes t u t"-l "aue . th-s chassaient les mauvaises pensées et I Y ruaient des songes célestes. Ai . l'un près de l'autre, sans se séparer ·am:is:, les deux suivirent sans fati~ue les ~:~utes ,longues et- poudreuses de l'e~tste~cet Parce que les yeux de l'ho~me_ n av~Ien pas pe~rdu de vue celui qui paratssalt verur du . 1 'ls ne virent rien des chutes de l'autom· CJe , rien l des trépas de l'h"tver,· et le ~;~üt jamais à pleurer sur aucune faute. Par. ce que le chrétien, peu sür de ses forces, _con. ntit à s'i!Lppuyer sur le divin inconnu, tl ne ~~nnut pas le trébu.chement de r_ornière et l'épaisseur de la boue. Il resta p~L . - Aussi fidèle qu'un frère, ausst doux qu U· ne mère, je serai ton compagnon .sur Je chemin de la vie.
L'Episcopat suisse et l'alcoolisme
l'administration des Sacrements comme un trésor inépuisable de ressources naturelles et surnaturelles pour la Place de l'Eglise dans la lutte contre le mal. vie morale. - La tàche de l'Eglise est la guérison du Ainsi armée, l'Eglise a constamment mal moral de J'alcoolisme. - Jésus-Chri.s.t lui a donné cette tâche avec tous les mo- travaillé à l'édncation des penple.s, et yens cle l'accomplir. - L'Eglise élève les Plie l'a fait avec succès là, où la fa.ute peuples quand elle est libre: l'homme seul des h ommes, l'onbli du devo1r, l'insenes.t impuissant. - Notre foi retarde notre sibilité n'ont pas fait éehoucr ses efruine. - Le prêtre a le devoir de combat- forts. On sait que des sages de l'anti· tre l'intempérance. - L'Eglise a encore sa puissance de conve-rsion: le prêtre ne quité païenne ont dressé de beaux codoit pas se contenter de parler, mais, en des de morale, et en particulier qu'ils ont fait entendre de beaux précfpü•s - cette matière, devra s'exciter au zèle. Jésus-ChriRt nous a donné la loi du renon- de morale et de sobriété. Mais iln'en cst cement et sans olle nous nous perdons . pas un qui ait amené un seul village à l'observation effective de sa düc,t riOn s'est effrayé du choléra : l'eau-de-vie est bien un autre ne, tandis 'q ue l'Eglise, dès le.s ·w cmiers jours de son action sur la terre, a fléau. (Balzac). J_,qs Rodétés d'abs'tinence ne doivent réussi à tirer de la fange du monde pas être laissél?s seules <lans la lntte païen tout un ,peuple de croyants d'une <·ontrc J'abm; de l'alcool. Tou-;; les maux admira-ble pureté de mœurs. Si la décadence des mœurs chez les ùe la société actuelle sont en corrélapeuples chrétiens s uit une marclw p lus tien avec l'a lcoolisme, ils Je fa yorisent v Ainsi les ans s'enfuirent, comme un. v~ll et lui les favorise à son t-our. A cette ·l ent e et s'ils sont capables de se relecolombes dispersées dans l'espa:e: Ainsi ·leJ coalition des éléments du mai, il fant ver, c'est qu'ils le doivent à leur reli· jours tombèrent comme un. c~llt~r de ~~~: opposer nne coalition des élémE-nts de giou. Mais qu'u·n peuple s-a.ns ehristiaégrené dans le ruis~eau._ Am~t, _l un prè snlut t't parmi cenx-ci l'Eglise doit te- nisme ait -pu se r-ég-énéreJ·, c'e.st ce q,ui l'autre sans s'être Ja.IDats qmttes, au ne s'est pas encore vu. nir le premier rang. d'un beau jour, Hs entrèren.t, enlacés et . De ce qui vient d'f·t re dit, il suit que La guérison des ma ladies morale-s d'un cueillis, dans l e jardin des tfs, des cyprès l'Eglise, .c'f'st -à.-dire seA ministres en peuple (et l'abns des boissons enivran. des croix. 1 preÏnier lieu, ont la voca tion, l'a;ptitu. En terre se trouvait un ber ce~u c e tes en est une) do-it ê.üe consirlérP'e PD Concevant' que c'était Je terme elu .· pr<'mière ligne comme une tàeht~ de J'E. rle et le devoir de combattre de t O'l ltf's après un signe, Je chrétien s'y ét?n~~~ê ~li se. Y/Eglise a été établie éducatrice leurs forces les maladies moTa.Jes de compagnon .se pencha, demeura m~l notrp époque, p-ar conséquent a ussi l':lde l'humanité par .Tésus-Ghrist et il l'a instant, déploya ses ..a.iles et, dans u rrndne c:--~pable de remplir CPttf' mis. bns 'de la boisson. Ainsi se précise la frisson de liberté, dlt:. , . - 0 chrétien, aussi ftdèle qu un frère, sion. C'est :1. elle qu'il a eonfié la véri· place que les .prêtr es doi vent 'Pl'endre garder da.n s l'Œnvre de l'abstinendoux qu'une mère, celui qui ~ut ton t~ <>t la grAcp a fin qu'elle co-nduise les ct ce. Ils doivent s·a luer en elle nne alliée gnon sm· le chemin de la VIe sc noJtnw""''• hommes :'t la j ustiPe et à J:-1 sainteté. qu'Hs ont à soutenir et dont ils doil'« Ange gal·dioo. )) Ch. SAINT-MAURICB. C'Pst df' Jé-sus-Christ quf' l'E glise a Tent êtrf' soutenus. I'P~u la loi fonda.mcnt a Jp de i·onte moTous les pasteurs des tunes, fidèles à. ralitt" ct de toute vertu., }p pr'é cepte du leur devoir, ont élevé depuis longtPmps * Une pensée est un Jivre rôduit il sa. rrnonrement à soi-même : de Lui, elle la voix et fait entf'ndre lenrs plaintes simple expression. a re<;>n les motifs cffica·ees et détermi - contre la vie d'auberge et l'intellllpé* Voir par ses propres yeux l_e~ toUJI nants de toute moralité p:--~r la cloctriran ce, ils l'ont fa5t dans de pressantes et les pays vaut mieux que ùe ~ DP qui ·procla-me nne jnsticf' divine et exlwr t ations du haut de la chaire ct livres de voyages qui on.t été êcnts. rex:isten ct' d' une I't'trib-uti011 étc>rncl!e les trav!l ux de leur ministère, il s , t parfois ,. Le dêsintéressement nes ~ pour le bien ct le mal; de Lui, elle a re- dans ont emplo·yé toutes les ressources de placement à de meilleurs intêrets. çu le mag-istère de l'ens~ignement, le leur sollicitude pastorale, mais quel a voir dn sa cer'do-c:e et, en même temps été le succès?
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18 D'où vient l'insuccès? Est-ce que peut-être la puissance sanctifiante et le pouvoir de sauver ont disparu de notre Egllse? Ou bien ses ministres n'ontils pas mis assez vigoureusement la main à l'œuvre? E videmment, c'est cette dernière supposition qui est la vraie et les e:x;périen ces du passé nous laissent facilement entrevoir ce qui manque et .ce qu'il y .a à amender. La: parole, q·u elle qu'elle soit, si vraie et .si éloquente qu'elle puisse être, ne changera pas la face du monde. Elle peut éclairer et convertir quelques individus, mais pour améliorer les mœurs et l'état de ·la société, il faut .a utre chose. Il faut le réveil et l'union de toutes .les ressources de .salut que possède la société et de toutes les énergies qui peuvent sauver un peuple. 'Lorsq,u 'il y a. six ·si.ècl·es i'l fut question de la réfo,rmedesmœnrs,lesOrdr,e,s religieux vinrent au secours des ministres de l'Eglise, et ce ne fut pas encO!l'e assez. Autour de ehaque Ord!re iJ se form.a des Confréries qui, sot1s le vêtement 'des laïcs, entretinrent et répandirent parmi le peuple l'€>sprit chJ'étien et ·l a we chretienne et devinrent ainsi le sel de la terre. L'Eglise !du XXe siècle a besoin aussi de ces Tertiaires, et ce sont les abstinents qui sont ,destinés à fair·e f.ace à. un cles besœns les plus pressants de notre époque. A vec Jeur .concours il sera possible d'arriv-er à une amélioration réel·le, et ce ne sera plus, comme il en a été jusqu'à ce jour, seulementavecdesparoles sans résultat qu'on combattra l'intempérance. Chaque pasteur des â.mes, qui est animé de !'' esprit de Jésus-Christ, qui connaît ses devoirs et sa responsa· bilité, laissera. de côté, en face de l'abstinence, le langage des enfants du sièole et ,conformera son jug·ement et sa conduite à ce qu'ils doivent être s'ils sont dictés par le zèle pour le salut des âmes immor·teLies et voor le ·bien du peuple. Il faudra juger comme Jésus-
Christ. Et comment Jésus-Christ ju~e sernent du jeune :1ge. Là même où l'on t-il ? A la lumière .de son Evangile, ne ~encontre pas les excès, la:plu:part V~I dizains la possession du Das-Val'abstinence apparaît comme une œ u- du t~mps vous chercheriez en vain la laJs, c'est-à-dire de la région située envre de renoncement à soi-même, comme ~ra~ttqne du r enoncement; on vit et on tre Ma3s_o~gex et la Movge de Conthey (~o Jllllil et/12 aoùt 1476). Le pay,s une œu,vre ùe charité chrétienne, com- JOmt comme le font les enfant d "è 1 If" s USl ·co~qms. forma le gou vernement de me un moyen de sauver les tunes. c e,oru e ::utpeut-êtreavec décence mais Vimportance du mou.vement d'absti- on ne .se refuse rien. Même en f~i sant Samt-!tfaurice. Le château de cette vilnen ce a une port ée -plus ét erudue que l a abstraction de ceux do·nt t es jouissan- le deVJnt la ~ésidence des gouverneurs, dont le premier fut Fr:mçois de Platéa question du boire ,seulement. Jésus- ces sont _excessh·es, on !peut dire sans (1480). Christ a posé le précepte du renonce- exagé~ation ·que notre population est w .alte.r II Super saxo mourut au cbi\.ment à soi-même, comme la grande loi en v·ow ~~ déswpprendr e Je reno ncet€au de Tour~ilr!on (1482). I l déploya, fondamenta.le de son royaume : «Que ment chr·eb~n et de tom.ber dans cette dans son adnumstration une fermeté celui qui veut me suivre, se renonce lui- mol_lesse qm a é-té la ruine de taJlt de et u~e énergie remarqu~bles. C'est le même. Le r()yaume des cieux so'llffre nat10ns. premler évêque qjul a frappé monnaie. violen<!e. Celui qui aime son â.me dans ses_ kreutzers portent d' un côté un~ cette vie, la per.dra, et celui qui hait crmx et de il 'autre ses armes. son itme ,Ja sauver a. Si ton œil te scanXXV.- GUE:R R,ES DE L'OSSOLA dalise, arrache-le; si ta main t e scandaLe~ Valaisans et leurs biens étaient lise, coupe-la». Ce sont là des senten(Suite) depms longtemps l'objet des voies de ces sévères; mais elles sont sorties de la bouche de l'éternelle V.érité. Il est Les jO<nl's suivants, l€Js dix-sept châ· fm_t et des ra-pines de leu.r s voisins, les hors de don te que de leur observance tPa ux et pla.ces fortes du Bas- Valais SUJet_s des comtes d'Arona et des ducs dépend l e salut de nos i\,mes en parti-. furent -<:o~quis et démantelés. Le1s de Mil~n. L'évêque Jodoc de SHinen dut enlier et celui des peuples en général. IIau_t-Val,ais;ns po~tèrent le fer et le r ea?urlr _à la force pour obtenir une L'histoire du monde et 'l'histoire de feu J~squ à St-Maunce et jusqu'au pied sati~.f.a~chon -vainement demandée. Le l'Eglise sont remplies de trai ts 'C}Ui du St-Bernard. Après ~a bataillle de terntmre enne~~i fut envahi, pilŒé, brùprouvent ,c e qu.e devient un peuple, ce Grandson, où les Confédé1·és infligè- lé (1484). Sur l mtervention des Conférent à Chaa'Jes-Je-Témérat·r·e llne· ISnn- déré~'- un traité de paix su spen dit les que deviennent sa religion et sa •vertu, ~ .... lorsque la fo1·c.e morale de 1'empirc snr glante ~~~' 01D ( 2 mars 1476), les pa-trio- host~Utés. Le 13 av.ril 1486, les troupes tes J'erwn·ent les armes et s'avancè1·cnt valaisannes, re:nfo·r cées de 1000 Suissoi-même 1'a. abandonné. Si nous mettons la loi évangélique de en conquérants sur les rives du lac Lé- ses,_ se jetèrent tout à coup sur l'Ossola. ~ man. Mms cette expérience ne fut pas heul'abnégation en face des mœuns actuel_INrêqne et les Vli dizains réunis à r euse. R~poussés dn bourg de Domo, les, où trouverons-nou s encore, même chez les cathoJiqueR, l'esrprit et la pra· RJ~n en C_cmseil général, ~le 31 'décembr~ les Valms~ns furent surpris et attatique du renoncement à soi-même"? Il 1 ~ ' 6, décidèrent: que la contrée située qu~s pa;rtJel~_ement_; après que!lques y a peut-être des eX'Ceptions (et Dieu dts la. MOJ'ge d.e Con·they en bas aütsi tr~ l ts d hérclsme mutile, ils furent veuille qu'ell €'s soient nombreuses), que ~ueolqu.es <loruaines que le dnc d'e taillés en pièces. Le pont de Orévola entre autres, fut le théâtre d'une san: mais en général notre époque est à l'abVOle possédait dans rie IIaut-VaJais wlant? mêlée. 700 Valaisans et 300 Lunégat ion ce que Je non est au oui. Si r~nt réuniJS l _l'Eglise de Sion et à 1~ cernms tt~és, un gram.d nombre de blesnos ancêtres revenaient, ils seraient e ùn Va.Ims, - et que ses habibannièr-es restées a.ux sés: p-Iuslem·s étonnés de voir à quel point leur sim· rwbleR on J'oturlers, moyenmtut .mams de l'ennemi, furent qes résultats serment de_fidélité, étaient placés pli.cité dans ,l'habitation, dans le vêtement, la nourriture, les récréations. lee la protection de l'évêque et des de cette campa.gne. Les Italiens souiljouissaruces, a fait p.lace au luxe. Par· otl'!s, en qualité de va·ssaux, de lèrent leur Yictoire par des excès de tout on chcl"che à se faire un chez sol ..,.,,h,____ et de_ cambomgeois, et sera.icnt toute SOl'te. Un traité, ·Conclu à Domo (148!) ne put faire renaître la concorde. r-s trmtés couuue tels. aussi commode, aussi agréable que lPB _L vs vamqueurs de OrévQil:t r enouvecongrès de Fr·i bour o• qui s'était lment moyens le permettent et souvent plus leurs insultes envers l'é-vêqne ('t qu'iJs ne le permettent. Le sérieux de dans l'intention ct~' mettre fin les. Vi!Jnisans. Ils )(•s accusaient d'al,a disciprline chrétienne dans l'éduc~guetï'CR dP Bouro-oœne re:st1"tun le vou· Pillé les églises de la. vallée d'Os1}lat· :1 · a fait place, en général, à J'amollil . '"' .., • " twn H • la Sa,-ole et ·Confitwa anx sola dans Ja demière gnerre, d'être un
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TOJRE DU VALAIS
2ô . . . tc Sl''ll'nen p.o•ur na Silinen à résigner l'évêché et à quitpeup le. de- ma,O'IŒens ,., ' e .. . · t ' l' _ . mettre fin aux ins•olence_s de? I a ten~, ter le pays (1496.) Quel que soit le jugement _q_m plUS· ·On"llt le p·ro-J·et •d-e Tédmre l Ossola en se êt;e po-rté sur Jodoc de E\Ihn~n, ce <:bailliage "' ·' Une nonsujet de son siege. . . pour le •Valal!s un se rnontr·a < • • t velle expédition fut décrété~ par la dl~ dermer administrateur éclairé et b-Itn~at~~:n· te. L'-arméc valaisanne arr Lva. à D_o-v: doro le 23 mars 1495. Le -co-rps p-rmCl- Le re1èvement de la cath~ra e ~oèche' pal attaqua le bourg de Domo, pcn?an: le rétablissemPnt des bmns de . . ' de l'éo·lise -parOISSl.ale . qu'une divJsion comman-dée par Geo~ la cons t rn•C:t ton ,., , S . . t Ma uride cc bonro· et du p-o nt de am - 'N O'e Su·p ersaxo l~ fameux chef de partt, devai-t se po~ter de__Crévola dans la ce la resü{'uration des chfüea~x de .r a. '. de LoTI.èche et de Martigny, une vallée d'Ara-s cha. Sllmen, ayant . ren- t er,s, . . d · d'aro·ent active exploltai:Jio-n es mmes ,.., , . contré une résistance à •lruq[Uelle Il .fe de l a ,~a.lléle de Ba,gn es, sont , J es monus'attendait pas, dut battre en. retrm e. . . Irrité de ce nouveau revers, tl. accusa ments de son épiscopat. Le chanoine Nicolas Sclu~ner lUI Geoi·o•e Supersa.xo de s'êtr~ -lalssé ~a o·ner "'pa:r l'or du duc de Mtlan, et da.- s u ccéda (1496). Ce prélat • co-nfmn~ les ~o~r jeté ~a défefrtion d-an_s sa troupe. libertés ·et les franchises de MartJ!s~! Ùinculpé s'ad:ressa à la diète. Un_e e~- (1Ml7) De-ux ans auparavant, l~ p . uête fut ol•d•onnBe, et ~e.s •eomm.Iss~l ra-;·lo·~a la va:l lée du Rhône. Swt~ v_tt ~es reçurent des dépoSIItions qm, pa- sa ,po·"' p u1a tl'on dér.I'mée --· Le seul dlzam raît-il, ne furent pas t_outes e~ f~-v~ur de Bnigne p~rdit jusq!n'à 1400 pt>rson. de ce capitaine. Un t•ralté de paix ln e~ nes. b . aH vint encore entre le duc et les ValalDans ~ a guerre de Soua c, fllll ~-V de nouvea u mis en p-résence les Smssea sans. . 'L'armée française envahissait a 1,ol's et l'Autriche, le Valais envoya à Rea l'Italie. Charles VIII, invoquant d an~ alliéR un contingent de 8~0 homn~e& ciennes prétentions sur le royau~e d~ Le traité de paix, qui fut RL~né à ~~\Ir, Naples, v.oallait soumettre la _J)émnsu 1 ~ 02 septembre 149!), sanetionua, ' la l L'évêque saisit cette occaswn po-nr d:~ande des Confédérés, l'indépendane. ' . s r l'ûssod o nner S uite- à ses desscms· u ·t dans ce des VII dizains. Les patl' . avment payé ·d e 1eur ·sano· "' cette cl la Il recruta, soit en Valms, SOI 'J le~ cant·ons, nn corps d~ plu~i:m·s mL : l-ibératrice. -0liers de volontaires qu'Il o-ffnt au fOl de France. Cette campagne_, dont es Troisième tuu-tie débuts promettaient un br1'llant suc-cès eut une issue mrulheureuse. Jo-doc Les temps moclemes de 'smnen perdit alors sans retour ~ a LE CARDINAL SCHIN~ER faveur populaire. L es patrio-tes, à a Mathieu Sehinner, qui vena:t de . de Georo·e Supersaxo, ·se soulevè- céder à son onclt> Nieolas ~cbmner ;~~~ contre l;lr évêque. Il l'accusèrent le siège de Sion, f nt conf tr~~u". par d'ayoi'r fait répandre le sang de leurs ape Alexandre VI, et s~cr~ à e frères dans les vallons d'Osso,la et l~s r1492). Né d' une ;no>d~ste famille d >laines de l'ItaJie. Si la fortune était bourenrs, il avmt f:nt suc ;enne en aide à ·Sil~nen, p;ut-êtr~il~; ses études à Si·on ,à Berne, le langage des patrwtcs eut été :_ à Côme. ,s elon la contnm~ des rent Une sentence, portée par les ar pauvr-es, 11 avait été obhgé de bitr~s diUri, Schwytz, Unt~rwald, Lu· dans les rues pour g-a.gllier ibonrg JU«es entre cerne, B erne e t Fr : "' 'd • ~va nt embra,s sé l'état ecclé l'évêque et le peuple va'laisan, con -am ~ "
21 il fut remarqué par Jodoc de Silinen il bat les F·ranç-ais et s'empare en sept qu~ fa,cilita sou admission au Chapitre semai nes de t01ute la. Lombardie. Le de la cathédra-le. Grâce éga:lement à pape p1'01c-lama les Suisses << les libéral'a,ppui de Geo·rge Supersaxo, a l o~·s t e urs de l'Ha.Jie et les défenseur-s de tout puis-sant dans les Conseils dm l'Eglis-e », et leur fi t de s•urperbes prépays, il s'éleva bientôt de degré en de- sents. Il confét·a a·u cardinal .J'évêché gré. Enn emi de lapoliüque franç-a.i,se de No:va1re. Loui.s XH voulut replacer et ardent défenseur d·u Saint-Siège, il SQ•u s son sceptre la Lombardie ; mais prit une part ac ti v•e aux gu enes d'Ita- 10,000 Suisses et Valais-a n s écrasèrent lie. son armée à Novare et lui tuèr e>nt 8000 Le l}ape Ju les U v-oulait chasser les hommes (6 juin 1513). FratH:a.Is qui envahissaioot la péninFranço-i s Ier, qui succéda à Louis sule. Comptant sut• l-e s 8-nisses pour Xli, .désira.it comme s-e s -prédécess-e ur-s exécuter ses projets, il découvrit chez soumettre le l\'Iilaiil-aiÎS. Les i nte.lügeneux, dans la personne de l'évêqu,e de ces de oe prince p rovo·q,u-èl'ent une nou Sion, un homme d-'-m1 rarre géni-e '<lJll'Î de- velle eoa,lition pour la défense d·e l'invait ])'Uis·s amment l-e .second!er. Dès que dépenda,nce italienne, coalition qui réuS0hinner eut fait la •c onnaissance per- nit le pa'Pe, l'empereur, l'Espa-gne, le sonnelle de Jules II, ce aerni'e '· lui don- duc d'e Milan et les Confédérés. L'arna tout'e sa -c onfia.nce, et l'envoya € 'il mée français:e, forte de 60,000 h ommes Suisse •corntmJcter une alliance entre le et de 72 gro·s •Cia.nons, pénétra. à l'illlipr oSaint-Slèg•e e.t les Cnnfédér'é.s. Rentré viste suv les terres piémonta,ises. 24 dans le Valais, Schinner s'y trou1va en mille S ui-sses et Valais.anR, sans tamprésence d'>un P'arti fra·nç-atis, dont le bour, traînant thuit pièces de campachef était naguè1·e son protect-eur ·et gue, vinr-ent !'·a ttaquer à Marig.n an. On son ami, Georges Supersaxo. Réduit à sait que ·l a bataille, cette ba.ta:ille de s'enfuir, il travetsa l'Italie, déguisé en géants, dura deux jo·urs (13 et 14 sept. lépreux. 1515), -ert que les Confédérés y d-éploSu per.saxo a.vait abandonné I.e ser- yèrent une intrépidité qui étonna les vice du duc de Milan •e t v-ena.i t d-e se Français ; que surpris par l'armée vénimettre à eelui de Ia Fra.nc-e. A son ins- ti-enne, il-s durent opérer leur retraite tigation, les troâs dizains de Co•n ches, san-s que l'ei1llemiosât lespoursui.vre. de BrJgue et de Viège a:vaient fait une Mais la.fl.eur d1e s guerr-iers s-uisses était aHiance avec Louis XII. Ce traité ir- tombée sur les plainesde Marign a.n, et rita prMo-ndément 8c•hinner et le brouil- le Milanais é taü rendu à la France. la -s ans retour avec Su'Jl'ersaxo, •Q:Ui ne Fra>nço•i s I er, désiralllt s'attach-er -l es dev-ait pas jo•uir 1-o•ngtemps de son hommes héro•ïq nes ·qu'il v·ena.it de -comtrioru.p-he. Le -prélat s'était r-é fugié à battœ, vint à boutde 1-eurfair-e accepRorue, où le pa,pe Je nomma cardina;l ter untra.ité de paix perpétuelle, qui (1511), et légat du Saint-Siège parto:ut fut s-igné à Fribo,u rg (1516). Le Valais oà il se rendrait. Revêtu de 'Ces nou!Vel- y fut compris. Il fit partie dès lors de dlignti.tés, Schiner re vint en Valais. tou,g les tracités qlli furent concl-u s enà sou t•Œur, avait dü quit- tre la Fra.nce et les Etats .c,on.fédérés. son pays. Les prisons de Fribom·g, Les .su·ccèa de Ja France fi r ent pâlir Neuchâtel, de Be1·ne, du château l'étoi'le de Mathieu Schinner. L e parti ge, le retinrent suec.cssirr.e- Supersax>o releva la tête plus ha•rdi, . dans les fers. -plus puissant. Il accusa le ca.rdinal de Cependant le c:ndinal déployait tou- s 'êt:re arpproprié les mines de Bag·nes, contre la France une i-nfatigable ainsi que 8-a.illou et Saxon, fie:fs de l 'Eité. A la tête de 20,00Q Copfédérés tart1 ·d'aN:<;>h· porté Çles lots i'\l'bitraü~e~, 1
22 contrail~s aux coutumes du pays; d'avoir laissé im!pUni le despotisme de rSO•n frère, Pierre •S chinner,châ.telaincle"Mart ignyJ eto. Plrusieurs diètes, une commission arbitrrule, composée de dix Confédérés, devant I'ruquelle le ca.r dina.l pcro·testa contre la compétence de ses jru ges, une diète à. Lucerne, une assemblée générale à Sion, ne purent mettre fin à ·la ha.ine des parti•s , ·à l'a.narchie qui désolait le pays. Une diète, tenue à Erl"Jlen (1er sept. 1517), décréta que l'on ne souffrirait plu s le catl'dina.l en Valoa.i·s j11squ'à une dédsi{}n formelle d u Sruint-Siège. Schlnnet rési,gta au décret qui le frappait de •pl.'OSc.ription. Les Bas-Valaisans qui, avec le seul dizain de Loèche, dleme·u•r aient fidèles à leur évêque, et qui regatr'da.ietnt l es Haut-Valai.rSians comme des rebelles, essayèrent de se souJ.eveT. Mais ce mouvement f.u·t vite compdmé. Le par ti épiscopla•l battu, Schinner fut obligé de quitter le pays. Le chflteruu de Martigny, assiégé par S·111persaxo, fut emporté et ruiné (15 jaD!vier 1518). Le cardinal reco'U;r-ut a u Saint-Siè~e. Mais ce f.ut en vain: les Raut-Valaisan•s s'entêtèrent dans leur Ol])position et Schinn'er ne put rentrer dans sa .patrie. I l mourut à Rome, le 30 septembre 1522. Mathieu Schinner, l'enfant du pauvre hameau de Mühlibach, est l'homme le plus rema.rqu:able que le Va lais a vu na;itl,e. Favori des paves et des empererwrs, il fut revêtu dc.~s .plus h autes dignités, et demeure le premier prélat suisse qui a porté la pourp-r·e rO'Illaine (1 ). H marqua son a dministratÏ'Oill par pl us·ieur-s amv res d'utilité publique. Il restaur a la cathéd1·aJe de Sion et l'église de Saint-Théodule, ag,rauddt les bains cùe Loèche et embellit le château de la Majo!l'lie. Ami et pro1ecteur des hommes d e lettres et des artistes, il leur a·cCO'eda ses libéralités.
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Dans la vallée du Rhône (Suite et fin)
Nous revenons sur la rive gauche et nous nous engageons dans le défilé de la vallée de Tourtcmagne après arv.oir visité la belle cascade bouillonn ante que fait le torrent le T urtmann à la .sor tie du val. Cette va.Uée n'a pas les belles dimensions de ses voisines, elle semble ne percer qu:'avec peine le mas. sif montagneux, et son modeste chemin muletier ne pénètre que timidement dans les sombres forêts d'arolcs et de sapins, mais on est vite récomJ)ensé de ses fatigues par le spectacle des beaux pâturages constellés des fleurs odorantes de l'a.lipe et par la vue dn mo. numental Gla cier 'de T onrtemagne, qui t ombe en gradins azurés du massif .cen. tral du ·weisshorn. Une jolie station, d'une fraîcheur rustique, GRUBEN 0'0 MElDEN, offte aux touristes, à ] 817 m., l'hospitalité de so nunique hôtel. De l'autre côté de la va.llée, l'étroite Vallée du Lôtschent ba 1 .monte vers le groupe majestueux de l'Aletschhol'll et de la Jungfrau, bordé au nor<d par 1~ contreforts fo rmidables de la Blnmhsa lp. Ce vaJ a. un village, RJ.ED, où l'on peut séjourner, ct ses sites, très pel connus, sont d'une di'versité qn i ne le cède tq,u'à len1' gl'andt:>IU' impOtsantt' Le Col de Lôtsch , élevé de 2495 m., rn~ ne en u11 jour ù. Katrdersteg et par le l'eter sg-rat, (3205 m.), on peut gagner LauteJ•brunnen en une fo r te journée de marche. Nous franc hissons GAMPEJ1, R.~ ROGNE, berceau de l'antique fnrnillt de ce nom., et VIEGE a:ppnraît avec clochers de ses deme anciennes 0 qui sc découpent .sur le massif ru tueux qui sépar e les vallées de Zc et de Saas-Fée. La vallée de Zermatt, la plus (') Le second fut 1\Igr :M:ermillod, évêque de quentée de toutes, est la seule, n J,ausanne et Genève, décédé à Rome. lement, qltli possède une ligne d.e min de fer. La station de celle-cl est
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VJ EGE; elle a 35 k ilomètres de long et est ilessetvie par des lO'comotives système kbt, qui ont réalisé la combinaison d'adhérence et 'de crémaillère et sont pourvues de freins pniS'Sanür qui é0artent tout risque d'aecident. Le parcours est un constant enchantement qui s'accroît en m ontant; on pas.se snccessiYement devant les j-olies st-ations intermédiaires de STALDEN (802 m.), à l'intersection des deux vallées; STNIOOLA.S (1164 mètres), dans une des parties ·l es plus verdoyantes de la vallée, de RANDA (1445 m.), tout imprégné de la délicieuse fraîcheur qui desren'd des gigantesques .gl·aciers du Weissho r n et des M:iscba.bel. Enfin, ce sont les chalets et les beaux llôtt>ls de ZERMATT, a•vec, an-dessus des <:ontreforts inférieurs, le pic aigu et cise'lé du Cervin, Je roi des montagnt:>s valaisannes, Qlli t rône au milieu d e sa cour, dans nn palais a-ux fresques de glace. C'est à M. A lexanil.rc S.eitl er, le père dt>s propriétair es actuels des grands hôtels Seiler, que l'on doit d'avoir révélé au .rnomde dt>s touristes le site merveilleux de ZERMATT. Cet hOtiDme infatigabrre fit du petit hamean où de Saussu re avait peine à trouver qu€1ques vivres, la ·SOIDlrp tueuse station rCO'Ilnne du monde entier, .qju e plus de quarante miHe voyageurs ·visitent chaque année. Ce sont ses fils qui diri gent actuellement les bea.ux hôtels situés soit à ZERMATT, soit à RIFFE!LALP, RIFF:ELRIDRG, au LAO NOIR, a u pied même du Cervin, P.t au GORNER GRA.T, à plu·s de 3100 mètres d'altitude. A côté de ces établissements, plusieurs :wh·es hôte~s ont peiiile à contenir ·l'été la foule des voyagenrs émervei,IJ és. Le Cervin est la cime légendaire de la vallée; longtemps inaccessiblle, il fut vaincu, en 1865, n,ar Whymper et S(;'s intrépides compagnons et nne terrible ·catastrophe coùta l a vie à trois d'entre eux. Les e'Xcursionrs et les ~scen,siolTJs qui se font d•e Zermatt sont Innombrables; la p lus cour·ue est celle
d u Gornergrat (3136 m.), que. r end facitlement accessible un ohemm de fer électrique inaugu.r 6 en 1898 et qui est le pllliS élevé de l'Europe; le pan~r~a du Gotr ner"'rat défie toute .a.escrrptwn et embra.ss"'e un mo•nde de cimes et de glaciers. Les a lpinistes font la aonq uête du ciel grâce à ces escaliers géants qui s'appellent le Metteilhorn, le Rœrnli, 1le Breithorn, ie Gabelhorn, la Wellenkuprpe, le Zinal Rothhorn, la Dent d'Hé~ens, 1 la Dent Bla.nche, le Lys· k aiDJn, les Miscbabel, le Mont Rose, le terrible W eissborn. L'ruscensioo du Cervin, fort dangereuSJe autrefois, se fait assez fatCi'lement aujom·d'hui et ne pr.é sente pa·s de gra.n d pérH a.ux al pinistes éprouvés. De beaux cols pa.rtent de Zer·matt, riJ'l u sieurs aJllant sur Saa.sF ée, d'autres encore que nous a·v ons déjà vus, reliant Zermatt au'X vallées d'Anniviers, d'Hérens et de Bagnes. La. ' 'aHée de Saas-Fée commence à S'fA'LDE.N et est desservie par un bon chemin m uletier; elle a 37 kiJomètres de 1profondeur et ses sites sont d'une fraîcheur chal'mante, grâce à la proximité des beaux glaciers, qui ·lui font une couronne virginale. La route eJ•lemême est fort pitto·t·e.sque, car .c ha•c un de ses con tours, en dévoilant l'impor tance d'un paysage nouveau, tient fe voyageur en constante a'tfinira·t ion; cascades bondissantes, rocs sur.p:lombants, frais pâ.tumges, forêts profondes, toute la gamme infinie cle la nature aJ:pest re éclate avec son admirable variété harmonique. La plus imp()lrtante ·localité de la v.allée est SAAiS JiM GRUl\TD, situé à 1562 m ., mais la stati on la plus fréquentée est SAAS-F:eE, à 1798 m., qui est J'a plu's élevée du Valais après Oh.andolin. L à, on a la vue complète sut· le superbe massif et le Glacier ·d e Fée met da.ns le paysage ·l a blancheur de sn. masse imposante; d'e tous côtés, les cimes •des Mis·c habel, du Fletschhorn et de l' Alalin mettent sur le ciel pur une dentelle de granit. Saas:fée est, comme Zerrp:att, '~n centre
24 d'excursio·ns a.lpestres de premier ordre; il c0'111mande à. la fois le groupe deb Mischabel et celui du F lets·cho-rn ·!JlUÎ le sépare du SinJJplon, avec lequel de nombreux cols le l'Client ainsi qu'il la vrullée de Zermatt. Le plus frét]nent.é de ces passages des hautes alpes est le Col de Monte-Moro, qui monte ù. 2862 m . .sur le flanc du Mont-Rose et gagne Macugnaga, dans le val d'Auzasca. L'air de Saas-Fée est d'une grande pureté et fort apprécié par les nombreux convalescents ·qui viennent che1•cber là le ca lme et la san té. BRIGUE, où s'arrête l a Jigne du J.S. en at tendant le percement du Simplon, ·01c:cn;pe une position importante à la jonction de la Vallée de Conches, o·ù débouchent J.es deux cols duGrimsel et de la Ful'ka et ·du passage du Simplon, qui va à Domo d'Ossola. C'est une be-He ville impoo·r tante, située dans une vaste plaine, curieuse par· ses vieux édifi·c es et qui va .acquérir une importance considérable, grâce à S<t future position de tête de ligne des chemins de fer italiens et suisses. On y visite le chftteau de StoiClmrper, d'une intéressante arclütecture et qui fut bâti par Gaspard Stocka:lper, grand bailli et barÜ'n de la Tour de Duyn. De l'antre côté du Rhône, le vmage de NATERS, avec ses deux ca.stels du Ro'c et de la Tour d'Ornavasso, où s'est créée tonte une ville qui abrite les 'lueiq.ues mil;le ouvriers employés anx travaux du Simpllon. Naters est la prcmièJ'è étape de la route qui conduit à BEIL-ALP, jolie station, distante de 4 heures, qui, à 2137 mètres, domine le superbe g'la.cier d'Aletsch, le plns grand de l'Europe et dont l'immense vague, longue de 20 kilomètres, va battre les flancs des contreforts de la Jungfrau . Le COL DU SIMPLON s'ouvre audessllls de Brigme; la t•o•ute fut éta.blie pa.r Napoléou, en 1801, ell€ est d'une longueur de 64 kilomètres, av·e c 20 ponts, 6 g-a.Ieries et 9 refuges, et a la
25 beauté de tou tes le.s rou tes im p.ériales ; un service de diligences p01sbües la dessert régulièrement. Tout •Cie massif a une graa1d·eur f::u'otuche, •q ui :s'a~cce u tlre encore en .ardvaut ·sur le plateau où l'hôtel Bellevue domine toute la ·ralléeet ·où, un peu plus loin, se dressent à 2009 m., les b:1t.iomen ts de I'HO!spke du Sim1)Iou, que Na,poléon construisit et donna aux religieux Augustins qui y exercent ht même admir<l'ble ho:spitHJlité qu'à l'Hos•pit:e du Gran:d-SaiutBernard et hébergent plus de 1000 voyagem's ·ehaq:ne année .Les villages du SIMPLON et de GONiDO sont l·e s deux derniers que l'ou r0ncont œ avant d'a•rr iver en ItaJie; la route traverse les sauva:ges grottes de la Doveria, avant d'aeriver da.ns le ba,s.sin ensoleillé de Domo d 'Osso•ln. Les tra.vaux de percement d·u Simplon qui ·o,crcupent 2500 ouvriers sont très avancés à cette henre-; il aura :près de 20 kilomètres de long et deux galeri·e s parwllèl;e,s, à 17 mètre.s d'interv<alle, reliées entre ellos de d istance en distwnce. J./,a chèvement de ce tunnel, un dels plus long.s qui existent, mua pour avantage de mettre en rapport direct la Suis•s e et l'Italie et de f\air·e du Valais une voie clse geand.e ·c·Ommunicati on. La riche et fertile VA1LLfoE DE CONCHES, llougue de riO kilomèlr·es t>t desservie par le.s diligenees po.stal-es, des·c:end v.e>rs h~ plaine de Brigue des hauteuns superbes ·o ù 1·epose, d·a,ll!S un cirque .d,e sommités, le Gla,eier du Rhô· ne, qui donne nai.ssan<.:e au fleuve. Quoitp1e moins accidentée que les a utres vallées, eHe ne leur ·cède en rien en sites renommés', e1 ·ses station s s-ont très f réquentées par les ton6stes_ C'est d'~tbord 1\iŒREJ.,, paisible Heu de vi!légiatuœe qui communique avec les riun· tes so,litudes de Rieder-Alp ct RiedlerFurka, où se trou1vcnt deux hôtels, qui sont l'un a.u bO'I:·d même du gla.ci<;r, l'au· tre sur le contrefoTt qui domine la t'al· lée ne Conches. Plu::; haut da ns •<-;ette
Y_allée,. c'est FJESCH, à 1071 m. sta- t~né par une armé.e de géants et ou detwn ~e~lma.tét~que .sil!uée dans un~ bPI- v;ne :la. lutte ét ernelle des élémen.t.s. Le le plame, à la joncti on de l'Eau-Bla.n- Gla~1~r dm ,B,hôue reçoit chaque a nnée ~~e et du Rhône ct au dého'll'eh é de la. nsite de légions de touristes v.e nant hmposant Glacier de Fiesch. C'est de ·s·oat ya•r la valJée principale, soit par là !}ll C l'on JIHI' t lJO·Il'l' Vi•SÜer la rtlViS- les 1mpo1~ht,nts passages d'e la Furka sante Va.llée de Binn, riahe en miné- et du Gnmsel, q~Ji reUent la va.llée de r<1UX et pl u_s riche encore eu sües peu C•.mches a.n. 1St -Go•t ha,r d d'un côté et à connus, 'l'lli communique avec l'Italie ~eiringen de I'a.urti·e. Au-des.s us d u o·la}>al' le t;ol d:Albrun; à BINN, à 13!)8 m., mer, le petit hôtel Behedère s' a.v a~ee 1l Y a_ l1ll ho tel •C:Onfor table q ni per,met s~r un promontoüe rlominant les lames ~n séJO·U·r dans ·cette r-égioa1. F iesch c.st figées et permet d 'a.d.mir·er l'étendue egal<e·~ent le lJ'orint de d6pa,rt pou.r tourmentée de cet o•céa.n don t les flots l'EggHJhorn, bel v;edère classiq ne siiué b1eus baigncnrt: le.s eontrefo·r ts a,brupts à 2D34 m., et _d'où l'ou jouit d'un pano- du Ga.Iensto'Cl~ et du Gerstenlw rn. rama mervetlleux .su•r les groupes Nous ~sommes arrivés au bou t de nogéants d:es Alpes bemoises et valnis•an- tre ·d escription générale du Va,l ais · nes. A 2193 m., le bel Hôtel Jungfrau d~ns la .suite nous· reprendrons en dé: f~rme à lui s~nl une stat-ion très ::Lppré- t aJl ·t:h acune de ces charmantes va,llées. CJée d,e,s totu·1ste·s, qui commande d'un J u:les MONOD. côté, pa,r· les hôtels dépendants de Rieder-Alp et Rieder-Fnrka à to•u te la. régiou d u Glacier de Fiesdh, d'e l'autre à celle de l'Eggi. ~hom, dont il est Ie point .d~ dépa.rt obligé. Un autre petit étaili m_e l\l arguerite Burnat-Provins et blissement , _l'Hôtel Concordia, .a:ppartenant a.u meme pr-opriéta.ire s'élève à 1\lol\~. Sàube_rlin et P feiffer·, imprimeurs 2844 m., ~t 1~ jonction des q'uatre plu~ à Vevey, vrennent de Cl'éer une œuvre gmnds glacr.er·s du ~rou·pe de la Jung- d'ayt qui n'a pas pas sa. pa·r eiHe en fran et permet l'a·sccnsion des cdme:s et Stusse: les <c Petits tablca.u x va-laile passage des co~s de œ mas,sif. En ap- sans>>. C'est un volume o:u p lutôt un élégant pro-chant du glacier du .Rhône, la V'al 1(-e I~t'e,nd ?U as•p ect plus impo,sa:nt et a.lbum de . 200 pages, illustré en pl ula vogeta.twu se •r atéfi·e ; nous tra.ver- srèm·s cou·l eur,s d'une cent aine de desson.s les Yillage1s d.e B ellwa:ld Nieder- sins, initia les, culs-dc-lmupes. vi(J'net\~ald, Blitzingen, Biel, Ritz.ing·cn, Glu- te~. et de dix planches hor-s tex t~: L e rmgern, le Jbo•u rg de ·Miinster, c-hef-lieu texte comprend 50 courts' ·ch ap-itres, du Haut-Con?hes, Gesc'h inen, Ulrichen, dans Jesque'l,s l'auteur relève les traits où les Va.Ia1sans batti1reut deux fois c~racMr~stiq:nes de la ,n ature et de la, les Ber:no·iJs; Oberg,esteln et Oberw~tld, vie valmsannes. E~ ouvrant cet albnm, 0111 est d'abord 1~ dermcr village de la vallé€ qui e,st à sé~UJt par l'Hlustration. Il y a là, eu 1t>~trée du val étroit àe Gereu. Enfin ~~l ex!rémité du défilé, après la ma~s~ temtc1s plates, des m er•rcilles de couleur, où t out se fond en nn h armoni€ux '8 hotels d·e Gletsch ct de Je.nrs nombrcnse.s dépendances, le g~lacier des- effet plein de reUef. Te.Hes initialPs. l'f!nd, eu :Yolutes azurées, de .}a tr-ourpe tels culs-de-'lampe constituent à euxmunense, de ro·ch ers qui l'eJI,s errent CLe seuls de petits t ablea ux. .J.e_ procédé emplo•y é pour la r ep1·ü, .· e coté; tout anto·ur re tcrra.in est \lué, ravagé, comme s'il avait été pié- dudwn _des a.quareHes de Mme Burnat est ceJm de la gr•a.\,ure SUl' bois en cou-
Une œuvre d'art
26 let).,rs. Les procédés modernes eussent permis d~ re~produire les originaux plus ra:pidement et avec moins d'e ft-ais. Les éditeur·s ont préféré la gTavure sur bois plus personnelle, plus savouveuse, plus ahaude, oplus vivante que le méta.]. Mme Burnn.t n'est pas moins artiste de la plum-e que d u pjuceau. Elle est écrivain de race par le t()ur peœon.nel, le don des images et le co,loris du style si rare dans notre littérature l'()ma.nde Peut-êtr.e pourrait-on signaŒet•, par ci, par là, un brin de recherche et une surabondance d'épithètes. Mais que de traits pittoresques et d'heureu~es trouvaiNes d'expression: la forêt, « camail de velouns aux épaules de la montagne»; les sapins, «candélabres sans flamme -autour d'.un cercueil absent>>; la << cllar•pie rousse >> des brindilles; la (( 1lngcr~c fine » des pâ.querettes, etc. Voorez avec quelle j1llstesse et quel a.rt sont p·eints les chamP'ibrnons vénéneux. «Sous les mélèzes à. cheveux •v erts s'étalent, gorgés de venin, les champignons mauvais, -<:ouleur de soufre et de bois sec, fa ces décomposées et maudites qui su-ent la mor t: les uns solllfflés, boutonneux, grumelés de verrues, ga.ufrés de grimoires diaboliques, d'autres concaves, coupes d'agonie où se délaient des ·corrosifs amers et qui cOIIlcentrent la. malignité des p.ü'isous ». Mme Burnat-Provins est d'origine étrangère. mai.s l'obsPrvation et le coup d'œil de l'artiste lui ont révélé le caractèr~ saHlant des gens de nortre payrs. Vo\Yez de 'q1ucl jour elle éclaire la vie des gars vailaisans, a u:x encoo~:ure:s épaisses «que le hâ.le a zébrét'is de lignes fauves», aux reins droits et a,ux jambes fortes, qui cc ressuscitent les formes én ergiqu~s des glarliateurs. » » Ma.lgré tout, il faut adn:ni1·er, dans lenr fierté violente et leurs pa.ssions primithres, .ces lwmmes rudes qui gardent intact le cara.ei:ère d'une race, car ils sa;ve-nt encor:r.e que le vrai bonheur est de prendre femme chez eux, de vivre dans la mais0t11 qu'ils Olllt faite, et
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de momir dam> la paix de leul' villa au pied de .Ja montagne bien-aimée. On trouve toutes les notes dans cour ts chapit res de Mrne Burna.t : l'i nie por.int méchante co.llllDJe dans « l chat d'tm pré»; Je sentiment, la colie, comme da.ns -les <c Vieilles». teur sait évo·q uer ·l 'âme des eomme dans « Maison de bois». trouvera plu,s· ·loin ·ces deux demi morceaux. - Et la :préKJision du détai est touj ours enveloppée de poésie.
- HPetits Tableaux Valaisans La Chambre de bois Dorée comme une feuille morte, est fauve et tiède, la chambre de boi avec de clairs reflets satinés au de ses parois vermei:lles, et, sur planche polie que mondit la lame flante du ra.bot, des ondullations fléchissent, comme les vagues de mer. E]le porte, nombreuses, les dca ces des blessures faites au cœur de I ralle qui, peut-être, se souvient de foll'êt haute où l'om:bre est ·dense et source f1·a.i che, car des .Ja.rme-s d~ paze, allongées, coulent ,s~leneie su·r les cloisons brunies. EDle est un coffret pré:c.ienx qui ba'Ume, d'une odeur rare et subtile te de l'âme des sèves, du .parfum trouvé des floraisons anciennes, et la vie d'autrefois, vie lffiystérieurse l'arbre voisin d·es cimes solitaires. elle peut être aussi Je cercueil de , t ri.stes pensées, lorsque je ma rêver devarut l'étroite fenêtre qu.e noyers gri'Hagent de leurs feuilles, groupes étoi,léls, O!Ù les noix montrent leurs têtes rondes.
rolle et tendait s,es rameaux roux, comme des bms hUllll.ains. Le so!leH imprégné clans tes fibres t'a faite vivante et tout elllluminée de rayons d'or. Tu es bonne, tu respires. l e calme, et t an abri m'est cher, car tu te recueil·les avec moi. A l'heure où les oiseaux nocturnes hululent dans les noyers, quand les prés refroütis sont déserts et q1ue ·l a montag11c s 'enténèbre, J·'a•ppuie mon fromt avec confiance contre ton flanc plein de douceur, et je m'endors en songea.nt que ta sécurité protège mon soiiilmeill·.
~'ancien mariage, lien minuscule autom· d u do.igt gonflé où la. sève a,gonis(', l'annearu d'argent n'est plus ·q u' un fil. Mar~uet·ite BURNAT-PROVINS.
PAGES D'ALBUM (Dédié au Supplément de !',Ecole".) Il neigeait des corolles. . . non point tourbillonnantes comme les f locons chassés par l'aquilon de décembre; mals doucement em· portées, sur les champs de blé verts, sur les prés fleuris, par le souffle délicat de la déesse Zéphire dont les ailes invisibles en vous frôlant vous donnent de suaves sensations de bonhew·.
Les Vieilles Ah! les vieilles dont la fa.ce est usée, la. robe ancienne et 'les clleveux gris hérissés eu to·u ffes maigres hors la coliffe trop grande. E l·les ont vu fuir los joUl's bienheureux d'a.utrefoi<S, quand ·l~ costume était riche, et qn'.un mari gailant, 1Sloignenx de leur beauté achetait en bas, à fa ville, u.n ch::upea~ à falbalas, I·oide et cossu, un fichu de ooie fleuri et le tablier fin des be'Hes fêtes. A ujorurd'hui, les jeune.s rient et les YieiJlrles se so·u·viennent, leur méila.ncoOique r egard plonge au fond d~ leur cœur plein de trésors, comme le coffre noir rt sculpté, à la clef lonrdc où l'om couche 'les habiilSI de dimanches. Le labeur :t broy6 l es robes fatiguées, j<lldis droj. tes, et leur forme affaissée s·nit maintenant 'ln. courbure de l'échine eudoloL'ie; le temps en a marqué chaque :pli d'·nne fine b t•ùlure, comme d~.ns 1'i voire ti~:~solé du visage il a gravé cha;que ride d'un burin pénétrant. I ..e mffiue LSIQ,uffle a. terni l'or des !albarlas et le crlsta~ des yeux de vingt ans ... le même qui roussit l'automne, découron.ne les ormeaux et consume les fleurettes des. }J<rintem,p s déchus.
Ah! tandiu~· rqJUe je som ge, chambre, eDivelop;pe-lffioi dans la de ta mante brune aux d·essins Ohuüs flétries, rubans fanés, abevanta, .c.a.r tu n' es pa,SI gl rucéc 1'im.rn-olbile pierre, tu garde·s la c m ......._ l"enx déteints, choses •q!Ui pa.ssen t! q,llli, jardi·s, verdissait Ie sommet de Pour retenir encore la foi j·u rée de
Il neigeait des corolles autour de moi . . . deux tombèrent sur mon album; vite je les serrai entre deux feuillets. Pourquoi, me di· rez-vous? . . . L'âme .a üne à sc plonger parfois dans le vague des souvenirs; et quan.d plus ta1·d j'ouvrirai mon album, que je reverrai mes deux fleurs séchées, mais encore parlantes, je me sentirai h"ès ému ... .. . J'étais là, me dirai-je, assis sur le gazon, au pied d'un vieux cerisier blanc de fleurs; le soleil était sur son déclin; de floconneux nuages venaient à sa rencon tre ; je pensais à telle et telle chose; amertume ou plaisir, dou~e tristesse ou charmant espoir. (
Il neigea.!t des coroJ.les. . . soudain un rire
sonore, enfantine, me fit lever les yeux: <(Hue! klvi! » La petite Micia, blonde fillette de dix ans. avnit fait, pour sa chèvre Blanchette, un collier de fleurs jaunes ct bleues; puis, entourant de ses. deux I>etits bras roses le cou de sa favo1·ite, elle la baisait sur le museau et lui disait, d'une voix câline, de petites choses bleu caressantes. C'était un tableau ravissant de fl'aîcheur et de rusticité champêtre, une ardente tentation pour un peintre que cette mignonne et n-aïve enfant dorlotant Blanchette, sa docile nourrice, qui se laissait bénignement tirer la barbe, empoigner par les corn es et faire mille autres petites farces ))Our le bon plaisir de Micia. (( Anch! io son pittore!. .. >J me ra,W)elai-je souda.in; et, tournant deux pag-es de mon alhum afin de laisser la place nécessaire à la suite d' une idylle que je venais decommen-
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28 cer, je me mis à esquisser le délicieux tableau qui se présentait si opportunément à mon crayon. Entièrement absorbé pa.r mon travail, j'oubliais que l'heure n'attend pas!>> << 7 heures? ... C'est impossible, impossible!>> C'était réel: rna montre disait: «Il est 7 heures!» et le soleil aussi; son disque disparaissait derrière une montagne boisée dont je vous laisse deviner le nom. fllicia et Blanchette n'étaient plus là . ... Je me trompe; ils étaient là, là, sm· la page, mais enlaidi s par la maladresse de celui qui croyait pourtant avoir fait un chef-n'œuvre du genre .. . Oui, enlaidis, affr eusement enlaidis! Que voulez-vous! il est dans la nature des beau· tés qu'on ne peut rendre sur une toile sans les déprécier, sans en ôter une partie de l'éclat ou de la fralcheur. Et pour comble de malheur, moi qui devais me trouver il. six heures précises au boulevard des loquaces commères pour rédiger un compte-rendu des médisances y débitées!. .. Ennuyé comme bien l'on pense, je r éintégrais dans ma poche album et cra,yon. La vic, la vie! Seigneur! Que de déceptions elle renferme à l'« endroit des pépins!» L'on se croit artiste, et l'on est l'IIP:tble seulement de créer des fadem·s. L'on sent: l'on voudrait exprimer des sentiments et lorsqu'on les exprime, ce n'est plus, mais plus cela du tout. .. Soyons philosophe: c'est le meilleur parti que l'ou puisse prendre. Si la Providence nous a créés sots, disons-nous qu'après tout ce n'est pas une bonte de l'être puisqu'on ne l'est pas par sa faute. Nous a-t-elle donné quelques « pelotons » de cervelles, gardons-les sans nous en orgueillir; d'.aHleurs de quoi pourrions-nous tirer gloire? ... Avons-nous seulement pu, nous, pauvres mortels, en ajouter une ligneï Nenni! ... Avons-nous des déboires, des contrariétés, des humiliations, toute la kyl.'iellc échappée de la boite de Pandore, pensons que se regimber est inutile et qu'il est bou pour nous d'être un peu secoué de temps à. autre. Telles étaient les réflexions que m'avaient suggérées ct ma déconvenue relative au dessin de <<kivi », et mon compte-rendu manqué; tandis que :sur l'air de quelqu'un qui pense ù. quelque chose, je longeais le sentier, bordé de baies bourgeonnantes et bourdonnantes, qui me conduisait par la ligne la plus coul1e dans mou chez moi pour par1\lr famillère)llent. 1
Il neigeait toujours des corolles; mais le vent du midi s'étant levé, les emportait cette fo is en tourbillons ph1s pressés, vous donnant l'illusion d'un lùvet· moins le froid, le brouillard, plus les fleurs, l-a verdure, les papillons et les oiseaux ... Des plus, des moins! du calcul!... bor· reur! Faut-il donc que des pages d'album renfet·ment des égalités, de l'algèbre et tout l'attirail... Dieu doue! comme les idées s'encha1nent! des hauteurs de la morale et de la philosophie en tomber dans les froides, dans tes arides, dans les sèches mathômatiques! ... Parole d'honneur, mon carnet va se fermer aussitôt! J'.al·rivals enfin. Deux bonnes vieilles, qui avaient dil être jolies dans le temps (comme diraient les romanciers) s'en revenaient du boulevard des commèt·es; la sôance était close, et je pensa-i s aussitôt à. mon compte-rendu; au morncnt oil. je les croisais, une piqOre, oh! rien qu'une petite piqure de vipèr e atteignait un fo rt honnête homme de l'endroit. .. « Etrange maladie que celle de ne pouvoir ouvrir la bouche que pour vilipendet· les a uh·es, mur,m ur a is-je tout bas. Quel nouveau Pasteur trouvera le moyen de combattre ce << microbe» qui a, ce me semble, quelque analogie avec celui de la rage? Ace bienfaiteur de l'humanité, je me pro· mets de dédier la plus belle des pages de mon .album. II neigeait... des médisances et des ca· lomnies au village .... Alfred PERRAUDIN.
______,. ________ Du rire aux larmes
L'église était sombre, en cette fin d'aprêsmidi d'un dim:tuche printanier, et presque déserte encore. Les fidèles entraient lentement, et il. chaque fols que s'o.u vrait la porte, un f lot de lu· mlère semblait accompagner chaque nouveau membre de la petite congrégation fidèle au service du soir. Puis, de nouveau, la porte refermée, l'égll· se redevcnaüt sombt·e; les vitraux du chœur seuls resplendissaient, avec une intensité de relief où toutes les clarMs ambiantes &elit' blaient concentrées.
dhaque fidèle, à pas lents, venait prendre sa place et s'y agenouiller sans bruit et illtvec l'ombre ..sereine r égnait le silence 'paisible. Soudwn des rit·es cristallins s'approchtl'cnt, mêlés ù. des voix fé minines, et s'êtou rf~rent en touchant le seuil extérieur de l'église. Il Y eut nu a l'l'êt, des chuchotements discr~ts, puis la porte, doucement, s'omTit une fols encore et livra patssage à un groupe grncleux d~ tr~is jeunes filles, dont la plus i'lgée ne para1ssa1t pas avoir vingt ans. .Avec ce.~ tl:ois sveltes et mignonnes paroisSiennes, 1eghse sombre parut tout illuminée comme si, après elles, dans un sillon de lu: mière, le génie du mois de M:ai m t entré en per sonne pour venir s'<atg enouiller et clemanl'lcr à la Proviclence de garder lE's fl eurs nou· nil es contre le gel meurtrier.
* * * Bien sagement, les trois fillettes prirent place ensemble en un coin de la nef et s'agenouillèrent. Dans les petites mains dou<'•'~" se_ cachèrent quelques Justants les jenDPS v1sages, et c'était tottChant ces trois tHes Inclinées, n•ux cheveux 'abondants, brnus ou blonds, dont les boucles venaient folâtrer sur les cous blanc:., s.nr les épaules frêles encore. Puis elles se t·elevèrent et s'assirent. Et alors leur tentation commenC'a. Elles Tenaient de la promenade, cela se lisait s ur lenrs joues animées; elles ·n.Yaient eu beaucoup de choses trtls captivantes il. se raconter - et, comme il s'en fallait de q uelques minutes encore que le service commençât, elles aTaient 'bien envie de se conf1er encore quelques petits secrets. A demi-voix, très discrètement, ce fut tm ~ot, amenant tme réponse brève, puis on se r1squa davanta.ge, et tont à coup une allulllon amena une rémini scence, et celle-ci le fou rire. Quall.ld les jeunes filles ont le fou rire, cela le~ tient solidement . Elles étaient malheureuses, les pauvres filletteR. Elles auraient voulu s'arrêter et ne le ponvoient pas. Elles avaient beau se tenir bien drc.ttes, regat·rler droit devant elles pour ne Pllll se voir, sachant qu'une mutuelle rechute Dalt d'un furtif regard ... C'était contagieux c'était irr~sistible ct tandiR que les fronts' se penchaient, hont~ux, les lipantles avaient de petits soubresauts eon\•ulslts.
, M:a!s la porte s•ouvrit de nouveau, et dans 1 encadrement clair elu dehot·s deux silhouet-
tes de vieillards se dessinèrent, maigres t>t \Oûtêes: le mari et la femme. Lui, la tête toute blanche, le regard vif encore, donnait le bras à sa compagne demi-aveugle, les yeux cachés derrière cle grosses lunettes nol· res. Et ce vieux couple était lamentable :\ voir. Ob! cette démarche hésitante, lente, ces pieds qni tâtent le sol pas à. poe, comme effrayés, ces mains qui chercnent, qui semblent vouloir écarter je ne sais quels obstacles et demander grâce ... Le vieux couple, aprês vingt évolu tions gwHics, prit place droit dev.atnt les trois jeu· nes filles, et les deux têtes 011 s'amassait le poids des ans s'inclinèrent longtemps, humblement Elles semblaient dire à Dieu: Nous acceptons tout. . . de ta main ! Les trois jeunes filles étaient devt>nues très sérieuses. Le reflet de leur aurore sembla.it s'étendre sur ce crépuscule, mais l'ombre de ce crépuscule semblait s'étendre SUJ.' cette aurore. Ces h·ois visages, presque enfantins encore, semblaient s'immobiliSer dans nne expression d'horreur apitoyée. Elles n'avaient plus envie de rire maintenant, n'est-ce pas? Elles ®uraient bien plutôt voulu pleuret·, en face de cette détresse maladroite, encore htbabile, qui n'avait pas encore pris l'habitude d'elle-même; et, pom secourir sa compagne, pour la placer, pour l'.a~der à se mettre à genoux - car elle y tenait - puis à se relever, le vieillard s'af. faissrult, s'.atgitait, avec l'empressement de ses ma inR ridées, qui t rembln.ient. Les trois jeunes filles regardaient tout cela fixement , et de plus en plus s'attri,~-ta dent lelll's jolis visages si rieurs quelques instants plus tot - N'est-cc pas, fillettes, qu'il est tt·iste tle vieillir ainsi? Itegat·dez bien, cnt·, si la Mort ne vous fauche comme des fleurs que vous êtes. fragiles et douces, il vous faudra. devenir telles que <<cela >>. Vous qui tout-:1-l'heure èntriez dans l'é· g-Jise, cn1ate6es et rieuses, vous y viend1·e7., plus tat·d, comme l'aïeule infirme, - et seules, peut-être, sans un bras, fUt-il trembl:lnt lui-même, pour vous g-uirler nu soir de la vic ... Et qui peut répondre de l'avenir de ses yeux?
30 L'angê gar dien avait-il d it tout cela. aux trois fillettes p!Ja·cées tout près des deux vieillards? Je -ne sais. Mals les t rois fronts, pensifs, étaient penchés, les trois bouches avaient au coin ce plissement qu.e dorune la souffrance - et sur la joue de la plus jeune des trois f illettes une grosse larme roula, qu'elle n'arrêtl31 pas au passage. Ce soir-là, le texte médité au cours de l'office fut celui-cl: << Si tu cro1s, t1~ verras la gloire de Dieu. >> PIERRE. - -- - -- ---11-------
Variétés • UN PEU D'HISTOIRE NATURELLI!l. - L'illustre nattu·aliste Buffon a proclamé que l'homme est le roi de la création. Il en donnait diverses rai.sons qui peuvent se ré· sumer à ceci, que l'espèce humaine est la seule qui produise des nat uralistes. L'homme, n'est -il pas vrai, fait beaucoup de choses qu e ne font pas les a ub:es animaux:. Mais le progrès des sciences et un.e observation plus précise démontrent qu'il ne faut rien exagérer. Les animaux ont des finesses dont. nous croyion s jadis avoir le monopole; ils comprerment, notamment, qu'une porte peut être ouverte, pui.squ'elle peut être fermée. C'est l'importante revue scientifique la ,Natru·e" qui nous l'apprend. Et ce raisonnement dont l'homme croit être seul capable, n'exige sans dout e pas une intelligence bien subtile, puisqu'il est fait aussi pa ries oies, qui ne passent pas pom· des aigles. Mme G.-M.-E. Oampbell, à Ardgla.ss, (It·lande), a connu un de ces palmipèdes qui ouvrait, comme avec le main, la porte d'une grange. Ce tie porte, munie d'un crochet qui s'engageait dans nn piton, s'abattait d'elle· même, et par son propre poids, dès qu'on levait le crochet. Oette particularité n'avait pas échappé au sagace volatile. l\'Ime Campbelle l'apet·çut donc un jour, se dirigeant avec une nombreuse troupe d'oisons vers la porte. Après une minute de recue.illemeut, l'oie r ecula comme si elle s'éloignait: mais ce n'était que pom· mieux sauter. Elle sauta en effet, visant avec son bec le bout du crochet. E lle sauta trois fois; au troisième coup, le crochet sortit du piton; 1~1 porte s'ouvr it et, avec un gloussement de
triomphe, l'heureuse mère entl·a, suivie de tou te .sa famille. Le mulet ne s'est jamais prévalu d'avoir rien inventé. M. Niepher , de Saint-Louis (Etats-Unis), en cite un, cependa.nt, qui est cc doué d'un véritable .g énie pour le mal». Sac.l.illJn.t qu'il y avait dans une grange une huch e ii. avoine, il passe la tête .par-dessus la palissade pour tirer un loquet intérieur, refm·me la barrière, «pour dépister ses maîn·es )), en la poussant avec sa croupe, et va eusuHe t irer la cheville qui t ient fermée la porte de la grange. Ici s'arrête sa diabolique malice. Après avoir fuSSOuvi sa gout·mralllflise sans doute grisé pa.r l'avoine, il n'a pas l'esprit de s'en aller. Le poney de M. Gooclber e, avoué il. Birmingham, s'entendit un jour avec un âne afin de piller son IDlllin·e: «Je le mettais, dit l'homme de lois, sous un hangar dont la Ixlrrière était munie d'un verrou à l'intérieur ct d'un loquet à l'extérieur. Ma bêt e pouvait, elit-il, passer Lru tête et une partie du cou par-dessus la barrière, maJs elle ne pouv<llt atteindr e le loquet, ce qui ne nous empêchait pas de la trouver constamment en liberté dans la com· de la ferme, sans que nous puissions nous expliquer le mystère. Je finis ce· pendant pail' en avoir la clef. Un beaujon r, en effet, je vis mon poney r etirer d'abord le verrou, puis, hennir jusqu'à ce qu'un âne, qu'on laissait en liberté dans la cour, vint lever le loquet a vec son museau et lui donner ainsi la liberté dontil jou.issaH lui-même. Mistresse Lee s'émerveille d'une chèvre qui t ire avec sa CQorne le cordon d'une sounette. l\fais tous ces ingénieux animaux doivent « le céder >> au chat de Mlle A. On.ph::t.ns, qui, pour ouvrit· u.uc porte, saute sur la serrure, s'accroche ùe la patte gauche de dev:mt il la poignée en forme fl'ru1se, presse ln. ga· chette de l'autJre patle cle clevraUlt, puis, s'arc· bou te cotlh:e le ch:unbranle avec lt>~ pattes de deiTière iJOU.r til.·er à lui la porte. Il ne va, cependant, pas jusqu'à preudre la peine ùe la r efermer 131l)rès l'a.voit· ouverte, mala ça viendra. . . peut-êt>re.
** * * ROYAUMElMINUSOULE. -
Peu de prr· sonnes saven t que le roi Ecloua1rd VII d'Angleterr e a. un bon frère dans la person ne du roi de l'île Bardsey située à 3 kilomètres de Lloyn, comté de Oarnal'von. Ce petit royaume est absolument indépendant et ne recouualt
t)asn' l'autorité du l'oi de la. Gran de-B.I e t agne. 11 · "' . . a que 77 habitants, Y compris le roi et la Ie~e, dont les ancêtres ont régné dans cette retite ile depuis un temps immémorial Le .a~gag~ ~st une sor te de patois tout à. fait IlllDtelhglb~e 8/ux Anglais. Le roi en dehors dfef~~s attributs est docteur, ma.ttre d'école et o 1c1er civil. Les habitants d . . • es vemards, ne paient pas d'im ~ P_ots et VIVent grassement de pain d'orge de lrut et de beurre. Les l'Ochers qui entourent l'Ile 1eut· fournissent une ample provi. 810~ de homru:ds, qu'ils vendent aux étrangets à _des prn.: dérisoü·es. Ils ne prennent :l< Ucun mt~rêt â. ce qui se passe au dehors et aucun JOurnal ne pénètre dans cette fie san~ pareille. Aucun matelot ne risque de sortir du port lorsque la mer est courroucée à cause des récifs qui l'entourent. '
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dois, en bon chrétien vous placer un peu ·à u· dessous. ' - ? ' rès bien! elit le roi. Peux-tu me dire auss1 ce que je pense? - Pa.rtadtement Vous pensez que je suis Sans-Souci. -Oui. - Eh bien! je suis La Guerliche! -Je te prends pom· premier ministre' s'écrie le roi enthousiasmé. ·
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* *DU OHIFFRI!l 9. P ARTI<JULA.RITE S1 l'on prend n'importe quel chiffre de 1 à 9, et qu'on y ajoute le chifft•e 9 indéfiniment, _on obtiendra touj()ours, en additionnant les chiffres qui composent les nombres ainsi o?tenus, le chiffre qui a servi de point de depart. Prenons le chiffre 4, par exemple, et ajoutons-y 9, cela fait 13, qui nous donne 4 en addlti~Dll.la!D.t le 1 et le 3 dont il est f()ormé. Oo~tin~ons: 13 et 9 font 22, qu1 donne 4 pru· 1 add1tlon de 2 et 2. Ajoutons 9 à 22 nous obtenons 31, soit 4 encore (3 plus 1). En' ajoutant ~· nous avons 40, c'est-à-dire toujours 4. . M3llltenant, il va falloir faire deux additions pour obtenir le 4. Ajoutons 9 à 40 cela fait 49. Dans les 49 nous avous 4 et 9 qui font 1~, e_t dans 13 nous avons 1 et 3 qui font 4. Atusi de suite. . Plus on. avance, plus le nombre des additJ?ns ~ fau·e ~ugmente pour arriver au chiffre ~w a serv1 de point de départ. Ainsi, en c?ntinu~nt notre voyage sur 4 et 9, nous o:lli.'L"IVons :-'- falre n·ois additions au nombre de 103, qUI, avec 9, fait 112, dont les trois chiffres additionnés donnent 4. ~vec n'importe quel nombre, la série des ch1ffres donnera le même résultat en ajoutant toujours 9. .*
* type populaire flaLA GUEJRLIOHI!l, m~d, ~st une des personnifications de l'es~rJt q~ 1 court les r ues. Goguenard, sententieU::, li parle par paL"aboles et par provet·bes. Un Jour, le roi des Pays-Bas vient visiter les Flalllclres. li avise dans une pL"omenade la p~u~ bell~ ferme et le plus beau moulin qu'il n1t Jamais vus. - A qui ce moulin? demande-t-il. - Au meunier La Guerliche, sire. - Et cette ferme? - Au mayeur Sans-Souci. - Sans-Souci ! s'écrie le roi, voilil. un gail~rd q1~i est plus heu reux que moi. Qu'on &Jlle lu_I annoncer que je l'a.tten<ls demain pour lw poser trois questions: 1. Oe que pèse la lune;.~· ce que v:-'tt son roi; 3. ce que je pense. S 11 répond ~travers, il sera pendu. , Sans-Souel se désole, mais La Guerliche · 1 offre il. le remplacer à la concli tion que le mayem· renoncera il. la main de Trlnette qu' * Ua aiment tous deux. ' * ~ROVIDRBES *DES OAMP.AG~ES. Soleil qui luizarne au matin La Guerliclle se présente devant le roi. Entant qui se nourrit de vln ' - Eh bien! lui demande le monllll·que cornEt femme qui parle latin ' pèse la lune? ' Ne viennent pas à bonne fin. - Sire, elle pèse une livre. L'arc-en ciel du soir met le voyageur au - Et sur quoi bases-tu ton opinion? désespoir. Sur ce qu'elle a quatre qua1·tc;. Rouge matill, temps chagL"in. - C'est juste, fit le roi. Et dis-moi mainNuages qui s'elilvent des vallons et restent com'bien m'estimes-tu? ' comme pendus aux hauteurs Rans pouvoir - Vingt-neuf deniers. monter, s igne de pluie. - Comment, drôle, t u oses? ... Gelées blanches a u printemps et à l'au- Dame! sire, puisque notre Seigneur J"é- tomne, signe de pluie dans la jom·née ou le a été vendu pour 30 deniers. je lendemain. *
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32 Les pilons crient fort ct souvent. pluie prochaine. Odeurs bonnes ou mauvaises. plus fortes qu'à J'ordinaire, pluie ou orage. Ciel pommelé et femme fnrdt!e ne sont pas de longue durée. L'arc-en-ciel du matin met Je voyageur en chemin. Après la pluie, des nung~>s iso!Qs ronges et cla1rs indiquent le retour elu beau temps. Les alouettes planent et chantE-nt longuement sur les sillons, signe de hean temps. Hirondelles barrnut il une grnncle b:tntcur, beau temps fixe. Les mouetteR qultll'nt les mcl'R pour les tl't'l'es, signe ela beau tempF!. Les moucherons tournoyeut an rourher du soleil beau temps assuré. Ro~ge soirée, grise matinée, signeR certains d'une belle journée. ----------~·-Hl~•----------
Pensées * Quand une lecture vous (iJilve l'esprit, e t
~ vous inspit·e des sentiments noblPs et qu'elle vertueux, ne cherchez pas une autre ~ègle pour juger de l'ouvrage; il est bon et frut de
* ENTRE PERE ET ENFANT. - llon gn.r!:on, j'apprends que tu ID<'DS, c'es~ ;ort mal; me promets-tu de ne plus menttr. Oui papa. - C'est bou! TieuF:, on sonne. V.a voit:; si c'est Duran tu lui dir:ts que je n'y suis pas. Et c'est ainsi que beaucoup de parents s'y prennent pour inspit·er :\ leurs enf!lnts l'amour et le respect de In. vCwi16 ~>t l'horreur et le mêpris du mensonge. :mst-ce !il prêcltPr d'exemple?
No.tre église paroissiale! Que de touchants souvenirs ce nom évoque eu notremémoire! Dans ee monument, quel qu'il soit, ri'Che ou pnn·VJ'e, modeste o:u grandiose, il n'est .p as un dét:liil qui ne nous parle an cœur et n'y :flasse naître * Quand on elit d'un homme: «Il a . les ;plus douces émotions. L:"t, 1près de la. porte d'entrée, est le parler de lui», c'est un éloge. Qu:tnd ou tllt d'une femme: « IDIIc ·n1 fait parler d'elle», baptistère '01Ù nous avons été régénéc'est uu blüme. L:t femme est une fleur t'éls ·dès notre arrh·ée en ·ce monde et où n'exhale de parfum qu'il l'omhrl'. plus taro nous sommes •venus renouveLAMENNAIS. ler les promesses de notre ba,ptême. Là * De combien de doucem·s n'est pUR nous avons été faits cbl'étiens, enfants celui à qui la religion manque? Quel de Dieu, héritiers de son roym1me, frères adoptifs de J ésus-Cllrist. ment peut le consoler d:tns ses peines?. spectateur anime les bonnes actions qn !1 I<:i est le banc où nous étions assis en secret? Quelle voix peut P:trlPr a au ratécllisme, où nous avons été iniv " 'aux myst~ras < ...Lvu "Ù n ons âme? Quel prix peut-il attendri' de sa? >ertu f1'-<s del"<< I'"lig;""" Comment pen t-il envis:tger mort· · 1e IDOt< d e l'é mgme · 1 d e ,1a J.-.T.luROUSSEAU. avons appr1s \'ie, notre origine, notre immortelle d-estinée ct les moyens de l'atteindre.
~~~~d~~~u~n~i~e~~~~~~~L~A~B~R~U~Y~E~R~E~-~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
CHANT RELIGIEU·X ~~
WOLF
. d ) , l' ge de l'église des écoles CANTIQUES CATHOL~~UES (~~bx "::,.aniste à la 'cathédrale c;:~:~:e~e c~ha~~~ré~~rfee:u:~~~J'ï!~ire. épiscopal de Slon. Troisième édition. 1 ~-t~o~s et recommandations, contient plus Cet ouvrage, honoré- d~1 hvol. autescart. appro a
. v· . 39 à 88 cantiques dédiés au 1 à 32, cantique~ déEdiês. à. ~ ~a~~tecan~~~~~ s;éciaux' pour No!ll; 98 à 103, Saint Sacrement, au Samt . spnt , ' . de Noël sont écrits en gra.nde·part•e divers pour processions, mlS~lons.. Les cantiques à. la Samte VIer~ ~t cw t destinés à ètre chantés par les pour 1 ou 2 voix, dans un style pop arre. . ~on · t our l'arbre de Noël. écoles'lors des bénédictions et saluts du moi~m~o~é~I s~nf pour 3 ou 4 voix d'hom~Le plus grand nombre des morceaux c . r les séminaires établissements mes. Grâce à leur facilité i~~ peuv~nt conveni~uru our les Cécilien~es de villages. supérieurs et secondaires d m~tructton, et e.ur:e po~r le Valais, entr'autres au Dép6t L'ouvrage et où mulsiq';lte)ble.st des livres d'école,(text~ il. Ston, es e a lSS e~e:~~ aliustruction, écoles, sociétés, peuvent se le procurer au prixaffranc réduhiti e,dee!lvot Fr .. 1.~5t~it d'un prospectus contenant la liste des Sur demande g1 a cantiques et deux morceaux spéCimens. de 100 morceaux ainsi répartis :
Notre église paroissiale
Lle~lesainttribn~lo~nouss~-
mcs venus tant de fois décllarger 1·e far·deau -de nos iniquités el· d e nos rem01·ds, ~t d'où DO•ns SonJlUél'l 1lOUj!OilJol'S SO•r tis sonlrug-és, l':îme lé-gère et le cœur content. Voici enco.re la Truble .sainte où nous a;ons fait notre première communi0111, qui n<>us ra.p;pelle les joies naïves du plus hcau jour de notre vie -et les joies plus graves mais non moins ~elles de Dos communions suivantes. Yoilà. aussi le maître-autel où nous ltrons vu si sou vent immoler la sainte Victime, près duquel nous avons échand'intimcs entrelicns a-rec le diM:n er du tabernacle, et que nous jamajs quitté sans ôtre écl.aidans nos doutes, consolés dans n'os encou·ra.gés dans nos efforts, a.fdans nos bonnes résoluti'o111s. A droite est la cha1)eHe de la Vle•rge. de Ma1·ic semble encore nous r comme a•ux jou1·s de notre enfanQnf' de fois nons R'O.UJJUE'R \'enus cou-
templer cette noble f~e portant entre -ses bras un .charmant ezûant! Et quand nou.s avons appris que œtite f emme était la Mère de Dieu et cet enfant ·le Fils de Dieu fait homme par amour pour nOnis, nous avons entrevu, deviné, compris -l e christianisme tout
~tia
, A gauche, c'est la < C'hapelle du saint préfén~ de la p-a roisse, 'rle saint Jo-se-ph sans doute, dont nous avo,ns bi-en des fois solJi.cité le J>uissa.nt patronage. Dans cette ég-lise n01us aJVons dit un dernier adieu aux êtres chéris qui nous ont quitt€s p'O.u.r aller là où étaient allés leurs pères et où nous irons 3!près
eux.
Voilà la chaire du haut de -l aquelle nous av<>ns entendu tantôt la parole familière de noüe pasteur qui nous pr.odiguait ses rpaternels avis, tantôt la par<>'le él<Yqtuente de grands prédicateurs. Voilà l'orgue qUi a chanté sur toutes nos joie.s, gémi sur tou·t es n·o.s tristesses, et les cloches dont les joyeux: carillons n<>us ont appelés à la pr.i ère et aux fêtes.
Et les grands jours d e notre église p•aroissiale, ses missions, ses cérémonies, ses cantiques, ses illuminations, ses processions, ses bannières, ses traditions, ses légendes ,peut-êtx-e. . . Souvenirs d'enfance, sou ,·enirs de jeunesse, souvenil·s d'âge mftr ... toute l'histoii·e de notre vie y est enregistrée. Quand nous revenO'Ils au pays nata'l après une longue absenee, nous le trouYOns quelquefois changé, bouleversé. L'église elle-même a peut-être été restaur·ée 'Ou reconstruite swr un plan nouveau; mais en y entrant, nous y retrouT'o ns tout ce que .nous avons laissé, nous pou vo1ns y reprendre, avec le Dieu de notre baptême et de noire première communion, ,Ja conversation au point où nous l'avonsinterl'Ompue,sa.n savolir beso~n de l'ien répéter p·arce que rien n'a été oublié. Le même père de famille y attend toujours lc>s enfants prodigues
'- r es du illet restons fidèles a u-s: VPp ront Car si le pain manque iulleu::s, 1 manche. . ne f~it jamais défaut da~s sa maison. Qu'elie est don·c aima ble, vot:e malNon, ·ce n' est point le pmn, cc sont Je: << ô Dieu tout ,puissant !Mon am;~ et C'Oinvives qui ma iiqJuent ~rop souvent son, hair tressaillent ll'all éJgl'esse a la la table d lli]Jère de famine. ma cé <de Celui qui l'habit e. Le p a ssepens e · , • ->t la to nd et't Notre église 'Paroissiale est ,peut-êtr•e reau trouve une <dem0ur·e e . ll un nid ptour y d é,p oser s,c s ~pe .1 s. · ·' e. Qu'1mp•orte? . Slmp~ bien pauvre et bJen . re e mm, . . Je . ne veux d'autre t md que EUe ne c-esse J!aS d'être 'belle à no~ Pour on Itels ô Se i_gneur des ver us, m eux Faisons-la plus belle en~orre, SI , ,0, ~ ~~ a~t mbu Dieu ! B ienhemcux ;c eux .possible, de ,Jl!l:Is en . llabitent dans votre terlllp-k . ~ls nous et du Dieu qlll l'ha~lte. Oh .. heu ' . .,., Je·s.. ùes vous lo;u-eront dans .les Sie!; ' , .Slèreux qui, .par ses libéra h:~s, aura pu qm J ' 'me mi enx f>tre mépriSe c~ans contribuer à I•O"ger houOiablemen~ le cles. . ru D' ]Ue -de trouer , bon Dieu, Dieu, à son :tour, l'a;ccuel,~le 1. ma 1son de mon lel1 l ra avec honneur .dans son palais ~u mel. daa us Jes n""c·tlaJ·s · des lJéeheurs. ·Ca.r unt Nous qui sommes si jaloux de la belle seul jour p a ssé dans vos y ar vJs '~a~ ol'donnance et de la pœopreté de _not_re mieux que des milliers de JOurs pa~s s fo er domestique, s•erous-n~us moms_Ja- d ·' ns d'autres lieux. ·C'est tqjll'e \OUS "" eu vo,lu s à eenx q U .J espè r ent lo~x de la beauté de la 1\1~Json de _Die~I dounere!l Ii marchent dans J'innocen ce :_s t q\ ui est alussi no·tre maison?_ RIVahions donc d''une sainte émuJ.abon pour e lus précieux d e t o.us l es l)1. Cll s .. la bo-r::..l'a:ppropn' e r, la meubler' la l)arer avee ~e ici-bas et la gloire lù-haut )). goût. r Aimons les o,ffi ees de no.tr-e ég Ise rons-les . . l·e. En p•rinci:r11e parmss1a. Y ' nr-éfé t' 1 aux offi·c es des autres églises. (~ne es Gliss 1 Œ, ne no-us . ·harpelles o·t·andes ou pet't, T t a u fond de ·ce tte immen-se Val'lée c . t ' a~ délaisser notre parOlsse. fas sen P ·été filirrle du ~~ône, sipittoresque etinléretssa~te, Que penserions-nous de 1~. PI . , ' . icd du Glissb om Pt des pn·mters d'un enfant qui, de parti pns, s ·é,lo:lt ~~~nfrefor-ts l(}u Simplon e t J,u ~{ontegnerru't de sa ·famille et? ne se p,Jan a.I L e Ce. s c6lèbres gé ants alpms, le que ch ez ]es étran1g ers · eon , · · · h · ' lem(•nt 'oli petit 'Village de Gh ss, umn . . • Le matin ré~e nons - no;us a utant que J)rost ernt' au pied de sa sup eebe églm, ossible po~r la messe que le_pasteur l , - bl. vo ulo-i r ca-c her a.ux passants, sem e ~'lX• .yer· ~élèbre ou f ait célébrer spécial ement sous l'"'"' S frond aisons de sets 1) C h ' nilHt.'l . · ù ·1 ·leur donne ou i)ûur .s es parmss1ens, ·o1 I . , . ·ers le front <~uilleret de ses ge_ · t leur fait .donner ses avi.s p aterrne1s., g. . 'onnettes ~u la face hantam_e e · •unanl. c'est . a·r ex•cellence, la réumon. de ce t- dma1s écrépite de ses · ch ât~~let·s ~t·J gnc, . 'Il te g;~~dte famille qu'est la paroisse ca "'l'1·s.s a S·On hi>Jt Otll.'e. J\on. p.lS·tq! e, .__. tholi<q!Ue. •d ans ·Ses · lu 'll'S • ' une r ~ v o lu t t o n att, , . - fait couler le> sa ng d' un mar _Jt Le s·olir nous sommes tous eon vaqués m a ls ' r ton I·n à la mai;on paro~ssiale .ponr y cha~,t:r d' un héro s . non, mal.s a u eon d'' un d·e se-s vieux castels, les louanges de notre commun P_e~ e; t rue t 1' ble · . • _ . 1 , l'ar·d 1\1 . s hé!las ! que de v~d es, cette fOis . étr:uwe f l ~··m· c app:u a1t t t' 1e fhtm~e de"'.s un œil ombrag~ux; d'enfants manquent au rcn?ezl'antiq ue seigneut'Ie dr .u~ ~u , Laiss·ons les mondains cou~·1~· à •pe t oll 'e ' àl . "\OUS na.r ties de phllSll'S, bre ei: Lim pénétra b•l e myr; t è1·e. " leurs. fêt es, <à lelll'S • · 't'
que ·i.a f m'm e·t· la misère lui . ramène-·1
~'est
I~lus d!ig~e il~
......
Croquis valaisans
U:
111é Gecrrges Supc•1~saxo, sec1·étaire d 'Et at du Valais, .soJdat ·ù écové (Miàes oauc rat us), « curateur .de la Réipubliq·ue >> et ennemi ju·r é du ca rd inaJ Schinner -anrès • .< ' ,1;' a,,nou· dé son ami et son rpro·t e ete ur. Le berc-eau tout ohs-cu·r d e ce o·rand agitateur paüiote noutS pa rle enc~re de lui, ùe sa va.ilJa nce, de sa baine et d!e s1on op ulence. E t p om· p e u qu'<J,n ait -ch-eré'h é à p éné trer l'énigme ùe ce chevaJer esque ca ractère, ~Ce n'es t pa,s .sans une po~gnante émotion qu'ou franchit 1-e seuil d e cette vieille demeure seigneuria.·le, isolée au f ond des :prairies, et {J ui fu t, il y a bientôt 400 ans la résidence de 1'illustre bailli vala.isa'n et du :fJ'llliS i el'rible aù>ersaü·e du poulv·oir épà.seopa;l.
mas.sif portan t l·e s armom es des M"ont héo}o ~de Mont héis), des S ü JckaJlpe r, des I in-Ho.ff et des Su.per saxo; s-e s haut es vouss ures gothiques et ·se.s admirables vitra ux -e n fo nt un des :Plus beau x monument s r eligieux de l'époque et l'un des plus précieux j oyaux ar,ch~o-lo giqnes du. Valais. C'est dans tl e cim etière d e ce village, a u p ied llllême du cloch er paroi ssia:'l, tq(U'C r eposent, dans la p~üx du S ei.gneUir, noble et p uissa,nt Ga,spa r d Stockai,Pier, a ncien seer étaire d' E t at et gra nd bai:J_ 'l if, ba.ron rde la Tour de Du~n, chevalier du S aint-Emp i!l'e -et de ·l 'Or dve de Saint-Michel en F r anc-e, mort à Brigue, le V .av.ri1 lGVl, à ·Fâ.ge de 82 .ans, amme d 'épée et d' Etat , aus-s i .célèbre h T-out, dan-s .ce vestige d'une .s< p lenpa r ·s o·u inwneuse fortune que p a r les deur .dée.hue, raJ:lrp elle le s ou:venir émounmt ·d u g-uerrieu: et l'espri t à la fois pe1•s écutious a'u xqueltl(:·.s il fut en butte, large et <CILutelenx du magist rat. P-eti- et s a s·econde femme, Cécile de Riedtes p o.r tes og-iv.ales et peti te s. fenêtres. ma tten, s u1·nomm&e la •mère des p aucintrée-s, qui ·lui -donneut l'a.s•p ect d' une Vl'es, q ui lui donna. treize enfan ts et le suivit a,u bo·ut d ' un an dans :J.a tombe. vieil-le chapel le, llllll's épais .d'une toise .c'est ain si ,q ue, .s•arus avoir été Je et lla:nt•s pignons ang·ule ux de chiLteau féodal, le tout fJanqué d'u•ne ru a.s.s ive th éüt.r.e d ':w •cun .événemen t m a r qua nt tour à meuitl'i ères : t el est encore au- dans 'l'histoire, l'hum ble vi-llage de jourd'ltui l'ancien ma noir de ce .sei- Gliss, pa r les p ersonnages qu'il a vus gneur, qui commanda. les Va laisan s et naître et .ceux qu'il a ·v,us miO urir, s 'est ·les Fra n r;ais dans maint-es ba taiUes, a·cqui.s un e place dans les an nal es du qui édip.s a un instant la gloire du car- pays , hommes don t la. gloir e et J'éclat dinal, Sllibit à .d iffér entes reprises l'exil su bsisteront a'llrssi longtemps que ·l 'ai et le ca.clJot, éleva ù Gliss une cb wpelle rain ou le marbre t émoin s rde leur pr eà Sai-nte-Anne ·e t, men acé .p arIa Mallze, mier sou,ffl.e ·e t .de Ieu<r dernier ·Sou,pir. Dépoui'llé des ~captivant~s SIOJU<venirs s'en fut m ourü· ù V-e v:ey, seul et ign oné, Fan de g1·â.ce 1529. de tSOn lointain p.a;s sé, GJi.ss demeure L'église de Gliss e-st un Y1'ai lJij o.u nn vi.Jlage au riant site champêtre. S ehite·c tm·e f{enaissance. Son gnlllld mé a u mili eu !d'une plaine lux uria nt e, iq11e mo<n nmcuta,l, à col onnes d-e daminé :par les immenses roes -boi-s és vet t, s·e s L'Orni e1Jes et s e,g eh ~t qui coanma ndeut la vallée, l'œi l largenx ri ch eme n t o-rnés, s es nut el s à ment ouvert ·s ur .J.es glacim~s d'Aletsch sc ulptés td,e fin es a raJ1efH}'ues, et lt?<s n eiges étern eHes, sent ineJ'l.e fa.stneu.se c:ha]wlle de Sainte-An ne avancée de B rigue dont il est le 'Chefl'autel est s m·mo·nté -d''nn trip( v- lieu 1)a·r ois·s iaJ, ·l e .beJ·ceau de Supersa I"e'llla:rq ll!able où Je d oualeur est re- Xio est wne terre bén i·e où Ie -c u:lte d e ,Ja té s ur l-e s 1\'ülets a vee .s a f emme, f oi et des -saines trra:d i t ion s atPou.vé un ite L elm:er et ,s es 23 enfants ref.u@e sûr eon t r·e :Jes attaques du raet 11 fille-s), ses ba ncs de noyer tionaJisme dest r ucteur et br utal ; Ie :pa.y.sa n de Ghss est d'une p iété sin1
37 éère: cet état d'âme Re traduit ·p ar une physionomie avenante et une urbanité nati v-e q,ui est le meilleur gn.ge de l'éducation chrétienne. SOLA N'DIEU.
•••• Castels valaisans Aux beautés ode la nature, le Vatlais joint :l es .s plende utrs tragiques de son histoire toumn.entée; osur tous ·les rocs, sur chaque contrefort de la vallée du Rhône des manoirs et des ca.steJos, des tours 'crénelées et des murailles massives .se dressent ruvœ f ierté, év()qua.ut les souovenirs d es héroiques exploits du temps e nvoLé. Les hordes armées se sont écoulées coonme une ea u qui fuit, avec leurs ·annbi tions aussi fugitives que le vent qui ,passe, les be~ux cbeva'liers de jadis, baoons batadleurs ·et comt es intrigants, qui ont tant cav.aJca<dé sur les ·p alefvois capara~onnés, ne vivent plus que dans doe cpMes légendes ; les beBes dames, en ·s urcot on en ba·squine, •qjui ont rêvé d'amour, a~coudées aux fenêtres ogivn,les, n'ont la.1s.sé q.ue des nJoms de baJllade.s: Huguette, ~olande ou Sybille, doux comme ·l es ams des •v·ioles qui clutntèrent .sous leurs balcons ajoUJrés; •le temps .a tou~ emI})Orté, ·seuls lle.s cM.teaUŒ: or~ueüleu~ restent cachés parf<li·s par le herr e qm monte ~ l'assaut comme, jarlis, les band-es hurJantes ou crevées de grandes blessures, mais avec l'allure f1·ingante et la ma,gnificence •crue lle de toute cette ép01pée ~lori e use et sanglante du moye n-lige. 'l'rès rrupîdement, nous aillons ~vo quer les principaux d e ces ,v~bl:?es glorieux, derniers rest es de 1 h1:stmre émou~ante du Valais. Le premier de ces monuments féodaux, ·en vena.~t du l.œc est la PORTE DU SOEX, bfl.tJ.e en 15Û7 où r-ésidait ·l e chàte'J.ain du BOJuveret et que le Rhône a si fort rna:lmeué •l ors du débordement de 1902. OoHom-
lain de l'EnfrCimont et qni abrit-a, en bey un peu avant :Monthey, a aussi 1444, l'empereur Sigismond se rendant laYaUée; c'est du haut de ce repain~ son' manoir d'ARBIGNON, av.ec f:l~au C<lncile de Bâle, are-c 800 cavaliers inaccessitb1e qu'Antoine de Ja Tou'rtou:r carrée, .qui est aujorurd'hui un d'escoJ"te. A OR,SI:B:RES et à. BOURG- Obi'tti.llon fit précipiter, en 1375 l'évêGuichard Tavelli et SOIJl ehtÙ:elain vent de Jkrnardines, et son ~astel d St-PIERRE, se trouva.ie nt 'les manoirs que . . ' cr1me qm provoqua une 'r'6volte popunobles de COLI.,OMBEY, anciens des nobles de OAV ALLI, dont ['un ~aire. Les Patriotes assiègèr ent ol'évêmes de ·Mon they. 'MONTHEY, lu porta l'alllD1usse fourrée des chanoines industrielle, contient peu de cho de Genève et de la famille du QUART- 'q]Ue en 1417 et li~l'èrent aux fJammes quelques pans de murs su•r uneDU-VAL-D'AORTE; il en reste quel- la résidence épiscorpa1e. Plus prèfs de n ette, .de .son vie-ux châ.teau .de . ques s'ouvenirs et à J>eine quelques pier- Sion, le plus hardi encore est le châtea.u TIIEOJ.Jl, si a.ntique qu'Il ét~ü ùé)à. res. SAXON hausse s ur tm contrefort de MONTORGE et ·s es ruines énot'mes ruines en 1454. A ·q,uelque dJ s tn.nce sa belle tour rond'e , sell'l vestig·c d e la a:PP<1rajssent s ur le ciel 'Comme une la vHle dans les bea.ux ombrages résidence féodale du seigneur de Sa- earu 1\olr te illllls trant q uelque EVl'C de OHOKi se ·cachent les ruines xon, i(lont 'l'un, Anselme, fut 'décapité à cber.a.llerie; au,dessouoa un petit Jac tris. tables d~ la demeure f1orte où mou Sion pour cdme de lèse-ma.jesté. De te reflète l'â.pre s'O<Iitude; la légende de la lèpre a1wès une 'longue l'autre côté du Rhône, appuyé eontre 1a dit que l'ancienne ville de Sion y fut le comte Aymo.n de Savoie. Fier montagne, wne autre ttou-1· ronde fJMl- engloutie. Monto11ge fut la proie du lion son roc barrant ·l e défilé, avPc le quée d'nu J'empart f()II'tifi6 de quatre pOipula.ü'e et eut Je sort de Ja Soie. Ces ne qui 'bouillonne à. .s es pieds, le tom-elles, ra,ppe-lle le OASTRUM DE deux castella préparent .la vue a:u s.pec. te.~rn de St-1\fA URI CE eRt en sen . SAILJA>N, d'une antiq,uité très recu- taicle imp1-..essionnant de TOURBILMpuis des siècles; bfl.ti ve~·s l'an m1l lée,.QÙ les .comteos de S:;tvoie é~blirent LON, la forteresse épiscopale, dont la peut-être a~ant, il aip!p uyrut, à _leur le s.1ège d'une chât~ll eme et qUJ ~ut dé- masse crénelée et bastionnée s'élève, tromité les r ermpa1·ts de la vtlle ; trmt par la b011.w·a.sque ,porpnlaJ.re de superbe et fière, du sommet d'un conf ond ati:b.ns form ido::tblt's r enf·<:.'l'Uient 1475. Sur la même ·l'ive, dominant les ttefor t de rote qui est le digne .piédesta•l profonds cachots f>t des sa.ll es de bords de 'la Morge, - Ji.mite pendant de cet inco:mpara,ble monument féodal, tu•re où s'exerça longtemps la tongtemps du Valais épiscopal et du un des pJus beaux qui se puissent voir. ~lus loin, sur une coUine, V ALtilRE, justice du •m oyen-âge. Va•l ais savoyard, - ~ONTH~~ conla sainte, vêtue ode beauté, avec sa ocaOUR DE BATIAZ "'nrde ser ve encore .son enc~mte forhf_Jée et thléidraJ.c patinée, au-de.ssus d e tert•as. La T , . t t l es a~s de.ux clli'ttea.tix-forts, ce.] u1 deB ses ·SIUtpei1posées, ·c omme en p r ière dans l n. vaillée de l Entremon ' c ' ' '' ct celui de.s VIDOMNE'S <}ui · sa f1' "1·e silho1l'e1te comme . '· é pa·ss s ur ~ ' . _ to ns deux, un rôle h1storJque son a[)1parei1 guerrier. Là, ·l e cœu!l' d u oiseaux au v& ltsger, pa~mnnt ; les PatriiO•tes en vinrent à Valais a battu à. grands oou;ps, et son ment un peu les mur·~, ou la en 1475 et de.s fières citadelles histoire si mouvementée a eu tSes plus cache des tr~sors .confié~ ù. la ga la maison' de 'savQie du bourg au- tragiques tpéripéties. Bâti en 1293, par . . e t lllCOD DlJie ' ' , < Satan; so·n or1gme . s ,. ' les comtes a:vaient ruocol"dé liber· l'évêque Boniface de OhaJ:la.n t, TOURdonte les snbstruchons ~ont .,.:1 franchises f:<Y.irt>s ct ma:rchés i ls BIJ-'LON fnt Ja résidence préférée des · ·nes· p"'ut ''h·e VJt-cllc l<•s . ' . , . pr-élat·s, digne demeure de ces évêquelJ ou ro~nm· ' " ""' . t les rumes méla.ncohques a n· mi1 des d Octodur e eonto~ei l!"!S desqueiJes blondissent les ceps du de Sion qui bataillaient comme des capitaines, et de ce fait, subit de terribles Sergius Galba e~ assJst~-t-elJe ,nu nt capiteux. bat sn,nglant qlll étabht en ' a assauts; les troupes des comteos >de Sadlomination de C~a r; plus tard, En a.pprochant de Sion, les C'ast(»Js de- "i"oie et les h01t"ldes des Patriotes se ruèfut chftteau épiscopa·l , puis, en nennertt plus hardis, 1~h1.s bau t per- rent •s ouvent ·contre ces mura.illes qwi elle fu t pri•s c <l'assant pa: le pareils aux fresques h éroïques di- paraissaient inexpugnables; démanPierre de Savoie; eHe sublt. de de raippeler les péripéties ViiOI]entoes tel~ et incendié, 1e châ.teau ~Semblait breuses fluctoations et plu~;teurs se d~ro ul èrent en ces lieux. J.Je pre- renaître de .s es crendres et il fallut l'ingeR; ~es Pa.trjotes la ruin.èrent et est la So·ie, qui regarde et .scm- cendie de 1788, occasionné par l'imprupersaxo l'enleva et Ja bruln . .A défit'll' Conthcy pm· odessu.s Je g'Oiuf- d,e nce d'une femme, 1)Qour transfot·mer BRANOHEH, Aur la route du de la 1\fo1·ge et que fit biUir 'l'évêque ~ '01p·nlente .demeure en lu ruine dése•rte St-Bernard, existent encore q du Momt, en 1219; les 'ruines d'aujourd'hui. V AI..i!:RE est bâtie sur mut•s d u fonnida.blc château sur un éperon rocheux qui d O'Dli ne les ruines d'um temple romain, q111i, luicomh•s de sa,·oie logeaient leur même, fut édifié sur les vestiges d'un
38 camp celltique: ell.e fu t vraisemMa.bJe- la même rive du Rhône, on aperçoit ment la première ég.lise du V aJa1s et :près du village de Ras-Châtil:l-on, .q,urelles historiens lui •a ssignent une origine ques ruiners d'un imposant cas1 el, berantérieure au VIIJe siède; toutefois ceau de •r éside•ure de la puissantre fRmible d es de IR Tour, q.ui j o~1-è1•eu t un ~a nef a:p,partient au XIIe. Les chanoines ·d e Sion y vésidaient ct l'avaient rôle si prépondérant ·dans l'histoir e vasoi:gneiJ!sement fortifiée; ils y avaient laisanne et sont cé.lèbres ·p ar leur s détout pouv-oir, droit <d'aJSile, pris<m de mêlés avec les é:v~ques; le dernier de droits de foUJrches. Les intrigues féoda- ces s-eigneur.s, Antoine dC' la Tour, fit l-es et -la fureur populair-e s'arrêt èTent jeter Guichard Ta v·elli du bau t d es au pied ·dies nl'Uirailles sacrées de Va- murs de la Soie; incligJJ és de -cet attentat, ll?s P atl'iot:es s'emparèt·f?nt du ~ère et jamai-s v ersonne n'o·sa po'l'ter :}.a main sur la ·citadelle sainte, restée in- ch~ttea:u après nu sièg-,e terrible et le ta;cte et qui a vu passer, so'u-s .s~e.~ mu- rasèrent en 1378. Un peu au-delà, se rai-lles, Ues flots agités des .g énérations trouvait 'le célèbl'E' c·hâ.teau de RarognC:', repaire ~lorienx d'une rlignée basans jamais être sn·bmergée. tailleuse, remplacé aujourd'lllli par une 'A.yent a encore, à 1000 mètres, les é!glise et dont Fhls·toire a de gr andes ruines du châtea;u iqJUÎ fut tl.e bercean analogies -a ver celle de la T01ur; mêmes de la famille de ce nom; plus1oin,suTla am b-i ti ons, ml>mcA ln tt es -pe11pét'Uelles, rive gauche, une t o'ur chenue et quel- tom· à tour, contre •l'évêque ou conüe ques pans ·de mur conservent la mémoi- l-es Patriotes, mPme dénouement et, re du CASTRUM de GRANGES, dont du: castel org:uci.lleu•x, il ne -r este qu'un les seigneurs portaient le nom d e Com- mnr .d 'enceinte. tes et qui a vajt une églis·e que les noBri gne, qni clôt la vallée, a son beau bles du pays ch'o~sissaient de préférenehâteau STOCKA LPF.R, qui ost intart ce pour leur sépulture. GRONE et CHALAIS ont encore, l'un une vi•eille ct contient de he lies salles et ·cle rmieumaison appartenant a;nx De Morestel, ses tours ca.t•tlét~s eoiffées de capuch'ons l'autre une ant~que tour carrée, seul ryliud.l"iques; la fnromc de Stockall])er r:este du domaine féodal des nobles de a donné, eutr'antrcs bommes 'Célèbres, Chaley. SIERRE s'e.fiO'rgueiUit du ma- trois grands b:üllifs au Valais. 1De l'ali· noir bien conservé ·des vidomnes de tre côté du Rhône, en face •<1u t unnl.'l Chevron et de sa bel le TOUR DE GOU- du Simplon , Natc1·s a, pa:rmi. ses maBIN, q.ui se campe dans les vignobles ~ots brûlés de soleil, sa hante tour et d'on:nine la contrée; au· levant, des d.'OHNA V ASSO, i·llustrée •p ar la t ragi· pans de murs exhument du passé le sou- que légende des doruze co•uples d€' fianvenir du Sierre du XIIIe siècle. En face cés qui jurèrent la mort de leur sei· de Siene, sur un des contreforts du gneur et le pO'igna.rdf>r-cnt le jour de val d'Anni'Viers, s'élevait le CHATEAU leur noce, et le CHA'L'EAU DU ROO, DE BEAUREGARD, surnommé l'IM- cit adelle très forte, où rési·daient lei PRENABLE, qu~· le comte Rouge rui- major s de Nater-s ct, tq1uelquefo.is, lei na com;p.lètement. Plus l!Oin, s ur la baie évêques. Voilà, ~n quelques lignes, de de la vallée de la. Dala, Loèchc sem ble quoi mettee 1m non1 E>t mw date ani enc'O'l'emenacerla vallée du profil guer- principaux manoirs qui font de la ,.al rier de son CHATEA.U EPISCOPAL lée du Rhône une rc?gion si romanti . tour, cour de ju•stice ct' Jnles 1\fONOD. qm. comprenait p1'ison, et ·de ,son châ.t•e au ·des VIDOMNES, o•r né de quatre tourelles, que la ··~· ~qerre de Rarogne éproruva fort. Su~·
39 toyantes des blés; CC'tt-e échancrurt> c'est :le valllon de Nendaz· œ torrent' c'est ·l a Printze. ' ' , Il .Y a de ces moments dans la vie Da,ns les replis épais de ce so1l conâu ~a s~litude se-m'b le êtr~ ·l e souV'erai~ vulsé, d'humbles hameaux sont blottis . érJvatl1 de l·a fatigue et de ~'ennui. so.us les g-r ands noyel's trahis seule. ~t~·e Ull insta nt ~:~eul, d'a.us l'espa.c.e ment, d·a n·s leur do'nce r~traite, :paT les mfl-n 1 • q-ue ne tarcbe aucune silhouette panaches d~ fnmée bleue qui ·s 'élancent humame, d:ans la suave paix des de leurs t o'lts noirs vers le cietl: c'est è ha111rps, à \'om bre des bo,s q net•s -parBaar, placé comme en vedett-e à .J'enfu~és qu'é~a\yent d'inimitables o-a- trée diU v_aBon ; Brignon, une ancienne zou~lle~ents, c'est vd VIre un tpeu de"'.l a o~â.telleme de Sa.voie tl'è·s heureuse dre vrai-e vJe ternst.r.e -c 'est O•U'b li er -dans ~ être P·Ius g:u'un hameau valaisan; une beure d'ex_tase: les td'éce,ption~ •a!Inèeuson, que la Printze divise en ·deux res et les défaJI;es des jom~s dre combat. •a rp rès .·l'avoir décimé; Clèbes, ·S'llspenld·u A _ceux ·qui préfèrent 1-c mystèr-e 'C.Îes anx flancs de la montagne, où les façasentiers perdu.s au fra-cas des gwandes des brû%es de ses « ra.ccards » créipiroutes pO!stales, ~t l'humble bosnitaJli- tent au sOileiJ; Veysonnaz, d()nt tles té· eha mrnilt t' gran-ges aux toit aigus se profilent -,,~ r'e au somptueux décorum des gran~s hôtels à. •la mode, je conseif- da.ns J'azur, et là-ha.s, swr la rive gau1e le peüt vallon_ de N-cndaz, le sE'Iul che, épanO'ltissant snr .la pel()use sa p;~t-être, €'Il Valais, qiUe la Renommée qa;rg~ f-~çade blan<!he, IR grande église n ~~t r}a:s encore touché de son ai·le et ~arOIISSiale de Basse-Nrendaz, le chefheu du Va-llon, un gros villao-e a:Il>esqm? en ces temps d'industrialis~e n'ait ni hôtell erie, ni chemin de fer' t re qui domi-ne tout le rpays et semble EXJOinéré,. pour l'hetltl'e, ·d e cea redout-a: regarder d' un œil dédaigneux .les arrbles servitudes modeTnes, le Va.llon -d e t res h~meaux ac.cr oupis à .ses pi.ed.s . Nendaz est un .petit Eden. C'est le 'P,a ys P lus ·lom, sulr le -vel1saut gauche d!e da heureux dea vieilles ·cout nmes patriar - molnt~~.gne, IJes beaux pâtur.a.ges .~ catles, des gt·a·sses rprairies .au vert :pâ- COI~bJre et l es mayens de Plarrchuët; le, des torrent·s à 'la. fr·aîcbe haleine Pt enfm, tourt: ~lJ• fond, au ·p.i ed du Montdes maz_ots enfll1UPS. C'est aussi ·la t er- fort,. a u seml -des moraines du Grandre dasolg ne des moriHes noires ·et .l'un Gla.mer, -l e gra;nd amtphlthéàtre d'e d_es dermers l'efnges de l'antique rpoé- Cleuson, a·l"'ec -sa chapelle de SaintBarthélemy, humble et solitaire où les Sie alpestr-e, si pitt<>resque et naïve bra.: ·es gens d-u pa~ se rend-ent' en dlél Tout ·le long du déli-cieux ·sentier ~ui 1~geant la colline des Mayens con~ v~t 10D: et où les .pâtres égarés en œs lomtame.s S()l!itude s vont .p rier :po'Ur ~mt au solitaüiC Va!LJ.om de N~nda.z la ga'l'de et la prospérité de lenTs trou" c est une s•u_ccession de pay~:m,ges a~ peaux. restes. de slt-es ravissants, se rd~rou Combien est douce et repos-ant e œ t ant à_ ':"o,s pieds, comme en une magite .nature grru;tdiose •de l'al.p e, eette que VlSlOrD. p. . profon~e retrmte dies boLs où n'arrims, so•udam, conto•u t·nant la coUi- ve<nt m -l es clameurs éroœwrante.s de J ne le h · ' leS c em~ n s élance pa:r bonds vers foule, n~ le ·c ri déchirant des locomoti~ r nd, domme une profond e écba.ncJ·u- ves: mms où seule, dans .ce cadre 'q}lli e de .rochers au fond de laqueHe un parle td-e l·a grandeur de D~eu. l a rpriètorrent muo-iss t d·é . Dle t "' 'an · rou·le fur1eusere mo·n te, s'élè-ve at plane :plus ha ut n ses ondes brisées, et va f.inaJe- q.ue 'les grands sapiDts, plus haut que se perdre ·dans les r•a.gue.s cha- les rpl·us haute•s ·cimes, tdomina:llt -lei!!
Le vallon de Nendaz
40 glaciers, .les go1uffres et les ·préeiJpices, plus haut que l'azur infini, la naïve ·p rière du pâ.tre ag1enou'Ï'Hé dans son humJble .chalet, pauvre petit point nok rpe·rdu dans l'immensité des montagnes, œtte U!ltime orraison du berger qUri .le fait s'endormir heuTeux <et content, sa:n·s peur ni 1souci, au mi~te:u de son tl'lolupe.ruu dilsséminé, dans les n uits d.e ces sauvatges régions o.ù parfois rs·e déch'a.inent les terribl;es rCOrlères de •l' Atple. Sion, 30 juillet 1903. 'SOLANDIEU.
••••• Ce que la campagne procure an cœur Ce serait peu de chose si l'œil et l'oreille seulement avaient leur part dans les jouissances que la vie des champs offre à ceux qui les habitent. Il faut avant tout que le cœur y trouve ses délices. Or, qu'est-ce qui met le cœur à l'a ise et le rend ·h eureux? Une ·conscience tranquille, une bonne santé et une honnête aisance, ce sont là assurément les meilleurs facteurs de ce bonheur relatif tel qu'on y peut prétendre en cette vie, et c'est aux champs surtout que cela se trouve. Sans doute la vie des champs n 'améliore pas toute seule la condition de l'homme; mais il n'en est pas moins vrai que, toutes dispositions égales d'ailleurs, elle est plus saine, plus morale, plus reposante pour le corps et pour l'âme, que la vie brûlée des villes et l'existence aventureuse des chantiers industriels. Sous le vieux toit du . village, si modeste soit-il, il y a des traditions de respect et d'honneur dont le plus hardi n'oserait pas s'écarter. De plus, le travail auquel on s'y livre est moralisateur par lui-même. La culture des champs, la garde des troupeaux, l'exploitation de I,:héritage ancestral, ont quelque ehose d'antique, et presque ~e divin, qui élève cette vie 4 un
1 degré de dignité que ne peut a vojr' la vie compliquée des villes et les nabitudes des soeiétés vieillies dans l'impiété ou l'indifféren ce. Aux champs, d'ordinaire, on se garde meilleur p2rce que les dangers sont moindres, les habitudes généra lement plus chrétiennes et le milieu plus bienfaisant. Là tout est pour élever l'âme et lui redire ses grandeurs et ses devoirs. Aux champs il semble que Dieu et l'homnte se rencontrent mieux. Aussi peut-on dire que, si la vertu et l'honneur denient quitter la terre, c'est a ux champfi' qu'ils trouveraient un dernier asile. Mais là où les âmes se maintiennent mieux dans la vaillance par la foi et la vertu, les corps eux-mêmes y gardent plus facilement aussi la force et la santé. Quand de bonne heure on a vécu en plein air, lutté avec les éléments, supporté les vent s et les pluies, assoupli ses reins aux fardeaux agricoles et façonné ses pieds à la marche par les chemins raboteux, on résiste mieux à la fatigue, le mal a moins de prise sur l'organisme: La vie a u grand air est plus saine, et de son intarissable sein la terre envoie la vie à pleins bords à ceux qui la cultivent. Oui, la terre est vraiment bonne pour ceux qui s'y dé· vouent; elle rend largement à ceux qui lui donnent des soins et lui confient leurs espérances. En outre, l'or qu'on gagne à la cam· pagne est pur. Les mains qui le reçoi· vent restent intègres, ,et, pour le ra· masser, elles n'ont point à mettre soue les pieds la délicatesse et la conscien· ce. Aussi, quand le ciel met l'abondance aux sillons ou aux branches des arbres, comme leur s rendement s sont deux fois bons! Alors l'aisance del vieux jours, si l oyalement conquise, a s;orus le chaume des douceurs que ne connaissent guère les lambris Ainsi en core on laisse une maison r issante à sa descendance et l'on tient sous Je vieux toit tr .,, .., ~...n ...
41 l'aisance et le bonheur . ' su y maintenir la . ,l_p_arce qu on a tu. < Slmp Iclté et la ver-
Agricola.
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toir.e s, · ne ta·rda I··a _,., 's a' r é c·l amer aux V aJ.ai•Sallls le t · · U . . pa -tnnome de s·e s pères·. u traJté, :c oncl u. à Thonon (1569) l";ssa a,n, Val ' "" th , ~J· s 1e rna.n dement de 'Mon-
ey, et créa ootre les deux o .. paix dnrra'Me. v Jsm s une
HISTOIRE DU VALAIS (Suite)
:Mi~~h~·uri~i~~tion . du gou verne tw .de re no, -Y ,s étendait sur le di.s trict doe . m, et celle du gouv·erneur d s_aant-Maurice, rSur ceux de ,Cl. • t M e T'lC' e de 1u.a 'llrl" t' oaln . au, , ti' tg·ny et d'E t -~ t . · n remont Le h c '' eau de Monthey (l t:36) d . · s·i d:eruce des g · v evunt ·l a ,ré,. ou.v erneurs. Oes ma liS· trats, rd o•n t les fonctions étaient t~è recherchées ét · . · r s dièt . ' ment nommés par r1a l'es ·{rfio.~l:' 2_ ans, et arlterna.ient entre . . nams. Us exerçaient le n V:OIJ r rd· · · , l:'"OrU· . JU JC . . St eaüf et JaHe· et le 'POIU''roü· "dn w 1JnJ, . ' av.aJent pour traitement 1 f t'ms de procè :lnre et le produit des amend·e s et des aonfisc.atio•n s es Le_ ~ouvernement d'e Month~y fo,rma t a. dtxlè_me banrnière mi.Jitair:e d 'u Va~~~· dq ~n . four~issait, comme celle des . _lzaJlliS, d E ntrellllont et d.e Saintl\fauN,ce, un effectif de 300 h Cett ., . . ormrn.es. ·e IDJ~Ice étrut commandée ·p a 1 ha1nnerets et ~ . . : r es Oe;1Je d l B , es _crupi_taJ;:t.es-généra,ux. 1 as-Val ms, amsi que ceUe du R. têtae~.t, eu.r.lent e nsuite chwcuue à le ur un cor one1.
XXVII. - CONQUÊTE D E 1\IIONTHIDY · L es llernoi ra da . s, pt.orr·Jrt..ant •des embard~ns lcsq~·els _se trr ouvait Charl·es ' c de Savoie ·s '•e rnparè"ent d :{}ays de v .• . ' •U Rélf •Wu,d où lls mtr01duisirent la ' Olr me. Les Va,lra isan s de Œeur ·Côté s _ava n c-èrent sua; Je Ch 'b'l . L ' bltants d a a~s. es haet d 'E·r· es ma.ndements de Monthev . . <tan, voyant les t ·e rres ducale. ~::abi~s de torus côtés, aba.ndornnés d: 1 pirmce et redorUtalnt les horreurs d a gue~r·e, vinrent se placer .so us yrote~tw_n valaisanne. On leur promit e mamhen de leur f . , b té ' Œ et d e ~eurs lit ~ s, et il a restitution de .leur tt~~rri Olr~ au dure, mais dans le ·e as se:ule meu. où ce dernier r ecou VI:erait ,] peOIVIDCres 0'0CU,pée·S pa } ll< _es contre . b r es erno1s, . . Iem our.semeut des f·ra.Ls d'·ex péchtwn et .d'oceupation. Le 25 fé . à ~ainL\fa:urke, ,]es d(3_put:Sri~ symhcs .dru Chablais p=rêtè t 1 XX~III. - LA RÉFORMATION ~;~~t de fidélité entre les m;::s d~ 0 ' ~e v a.lai.s n'était pas rd emeur'é étran• dl erul~ée-~énéra1 du Valais, en présen- .,er au mouvement reJi.neux . . Ce veque d b ·n· dM bé . o· ' qm 'aV1a.It tés des V II rdi~a i~·s ai .1 ei Ides ·dléipua~ plusl'eurs canton s de l'E J' ,g lJSe jurèrent d ' ·q m, · · eur tour, roma~ne J_,eg doct . su· te ;procurel' à leues nou ve·Ju x aV'aient .pénét1·6 . rmes protestantes 1ets << a.vantao-e profit et b •· JUsque dans le fond " • onneur. » ld·e ses .vaJ,, ées . L e B a-s-TT ILe Vallais v ala(!IS en reçut Riom d 1 . se l"Or?Va ain si en P·Ois seses germes de s es ~'Oisins d 'Aigle 1 Cha ' e_ a l'lV'C drOite de ,Ja Dranse du H a.ut d' un de ses fils Tho ' e . blais. Cette COintrée fut d' b d . ' . mas PJattell', VlSPe en d ru or dl· profes~seur à BtJ et l\fonthe eu~l gouvernements: Evian de ses com.no t ~ '] et d~ rqJlliClques-uuls . , , • y<• rWLCS qUI aJil aient étU~u ptemiC:Yi us tard, on déimernbra dJer à Berue, à Zll'rich à B'l à L ·ar - . r es PO}Jula tions de la mon- sanne . ' a e, a.u. gue, qm fiOirmèt'ent .Je t o· 'è Ternement de Al r ISI me gou1 f' d Dès e la -première moit ié dru tl'aisorn de S· s . pes. ?€!pendant ·l a XVIe SI~èclm e, la Réforme avait . 11 CP. Le du avOie relevait sa puissan~ssoœ considérable. EŒle av~fit ~~~s : (ba n c Emmanuel-Philibert fils d !"les III ' "'»ri • f ' e érents dans cha,que rd izain dans i:J~'ll" nee amcux pa•r ses vic- tes le.s pri•n cipales familles ' Ans . · SI, en-
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42 1551, la dièt-e proclama la toilérance religieus-e. Aux d·i scussio.n s qui agitajent lf's hommes, les flots dn Rhône mêlèrent lenr sini·st.re voix. Un~ affreu.&e inon· dation désryla le Vn.lai s (1577). Quel· q oes années .après, la. Dranse se ruait à son tour sur les va;l.lées inf-érieures, et c-nsPvelissait ·s-ou-s ses ea.ux: 70 personnes (1595). A peine n otre pa.ys serat.iJ remis de ces désastres, qui ne ·l 'ont que tro•p sro!uvent fra1ppoé, fJfn'i.l v·er.r a la peste d'écimer ·St>S popu lations. Tl Majt impossi·b'le que l 'équillbt·e s·e maintint ·longtemp::~ entre 1} Wotestants et cathaliq·u es, qUJi ·r eprésentaie nt deux partis de flOI!'ces à p eu près égales; l':un d'eux voulut ]'.emporter. Le peUiple se réunit SUIJ.' le r~ré de l a Planta., et là, en p-résence de ~ amlbassa:<le urs d-e Fmnce et d'Es.pa~ne, et des d~putés d-es ea.nton~:~ cath~'iqnes et p rotestants, il décl.ara, à 'la majorité d•e s s nfft•ages, qne .le V·a,l a.i s demeuTenlit a.ttaché à la foi de .ses père.s, et ·expu:lsa les réform~s (1G03).
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fi r més par les empereurs. Le chapitre c~nd n des cnpitnll'ltions militair es de la cathétdrale et l'évêque se virent aH•c la Ftance et la Savoie. JJes réO'i- t ltôn-e et les seigneurs de la Tour-Chàcontraints à reconnaître les VII diments du• Val'tl. 'ét men · t d1süngnés · · "' till'()n, puis les de Ptlatéa, les de Che< s 1:1 zains pour un pays libre, de régime déen LOlTame (16:35), à Lét·ida (1617) à vron, les de 1\fontl.téis, les de Preux et mocratique ct <!xerçant la souveraine- F.onteno~ (17 4G). T.JC 14 no·vembre lÙO les de Cbastonay. t é. Ils consentirent que le grand-ba.illif Swn en fêt"'a · t · . . · " ssJs ·ait n.H tenouvcllemPnt' - Anchettes, Je seeond l'j]Jag.e de la convoquât les dièt es, asse1·mentât l es 1 de 1 allnt.uee de la n~puhlique al'e(: les moub~e, ~tait jadis llll<' seio·n eurie du gouverneurs, fû t inv-esti dn pouvoir su- sep~ cantons eatboU,t]IUCS alliance q·Ji Uhapitte de Si•O'll, des mafns duquel prême et q n'il reçût le serment de l'é- a vart .anJ1ref~is nni ('CS Etats pe-nda~t elle ·passa aux Anchet, p uis a ux: d e vêque élu (1613-1634). Dès lors, le siège les erJSE's re'l lgieu.s es. J(Ia~·éa. Le ehateau de cette dernière de Sion ne conserva plns que fJUCII.q ues fa.mll.I e subsiste encor e, fo·r t ùien con(A suivre.) lambeaux de so•uveraineté: le d roit de s·: nré, a vec •d es sa·lle.s à b a utes boisegràcc, la présidence ·d e la •diète, la uo-·~-----r tes scnlptét-H, renfPtrnaut d'e fort minatio·n des notai res, etc. Les noms de beaux rucnbles du temps e·t des tacomte et préfet du Valais, de prince blr:.'aux: d es a:n ciens maîtr·.e s de céans. Il dn Sain t-Empire r omain, ins·crits en es.~ aujom·d'·h tù la propriété •d e la. faEn m'élevant s ut· lit colline tête des chartes épisco<pales, ne furent mllle ·de PreHx, par· su.ite d~ nne aJlia nMon cœur est plei n d'élans j oyeux plus que d es t i tres l.ton orifiqnes. Les ce avec les. PlatPa. Oette ancien ne d~ .Mon âme bondit.... ' su·c cès de Ia d'émocratic ne fment obte.me,u r~ p~t~·wrcale, avec: sa ·c our à grand nus qu'au prix d'une longue et do'lllo Montl:'r, c'est gt·andir. Plu~ P.ou mon- por ta1J og1val, iWrte la. da.tc de 1536· reuse lutte. Hildebrand II s'était t.~, p ins l'on s'é'lèl·e, ·plus 'l'l.torizon gra.n- tout! daus ces llllll's épais à P"ignons ar~ obligé de fuir le Valais. d.1 t, P~ 1~ !.a. ~en-e pa l'a î t immense ct les mCYn~, r3Ippelle le sou venir d-es orLe système gouver·nemental qui cJeux lDfJms. Montons donc, élevons- gueilleux sei·g neur·s d'antan de mœurs plaça celui des ~vêq ues, se main non.s ; p lus nous a~>proo<;hons d'U Ciel et et üe g>oûts si différ~Cnts <i~ ceux des jus<L'U'à la fin du siècle der·nier. D e:pni plus ~ons nous éloignons des rni·sères g~ntiJ.shomrues campagmwds •(}lui •l 'hales guer·r"es religieuses de Vil! humames. Lais::wJJs poul· un mom·ent bitent aujotLrd'llui. la Ré:pubJique du Vala.is travers dans 0es bas-fontl.s infimes le lo·nr·d Encore une petite g rimpée à t r ave rs XXIX. - LA Rf<:P"UBLIQUE DU plus grande partie .dn XVIIIe fa~·deau de·:::: tlll'I>itnfles ten~shP:,; ou- les ·vel'gers ·e n dos d 'tme ·de 'la mou tonVALAIS dans nue paix pr o,fonde. Qnoiqu bilOns t out S<lJuf l e~ affections pur~s et n an te colline et no·us voilù. à Venthône L'importance politique des VIl d i- fù.t a ll iée aux cantons suiss1es, ses le .ù ut où 1e CLl'min que no·us s ni vons un. vieux: viHage enSP.Yt'li dans la doue~ zains s'était consi!déra.blement a ecrue, pLltés ne siégeaient dans les diètes q doJt non~ c.:~nùuüe. U'est là le s·e ul n w - pa1x ·dies champs, à l'·ombt·c des D'rands surtout de:pnis les dernièt'P.S r!o•nquêtes•. sur une invita tion .sjJtéciale. Il s pri yC'u de JOtlJI:, d<ms tonie Œem· pMni- mflriers. o Ces commtma•utés qui, ·dans les guerres régulièrement séance, p·our la pre tude de::; déhees de lu moutagne. ·Cet humble villag-e fot jadis la réside Rarogne, avaie nt définitiv<!ment fois , e n 1777, date de l'alliance u "'.u :;.uc"" , Tout en philOSOJ.Yhaut j·e me trou 1r•t i dence d'une des pins andeune.s familanélanti l'a1·istocratie féoda;le, avaient Ye conclue entre l es treize cantons r-e1·eur, oublieux td n te~.ps, grimpa~t' les du Valais connue depuis Aimon de commencé dès lors à tourner leurs ar- leu rs a lliés d ' un e •p art, et la cou allègrement l e rapide sentiPr d M ~ \~enthôue (ll:ll), dont le cl.tftteau masmes contre le Jl-OUf!O~r temporel .des évê- de France de l'autre. C'est à cette raz'' ~}aJSl . 'bi e et riante oolonie anni e u viar- Slf et noirci par le temps dresse enques. I~es luttes de :la démocratie nais- me époque que fut frappée la d sante avaient déjà ébranlé le siège d'A- monnaie valaisann e, qui parlait d'un d~, SJtuée <ltU pœmier étage de cette ra- cane, ·près de la vi<>il1c église, ses m urs colline de Sier-re, qui s 'appelle sombres et hantaius. En 1268 Pierre dd en II d•e Riedmatten (1604-1613). côté les armes de l'évêché et de l'au- ·~JRS<Ulte l,t «~able Contrée n. de Ventbône, seignen·r du ;Ji~u uous Elles se déchainf>rent avec fureur sous tre celles de la RétpubJ:iJque, soit sept rupprend la cht•onique, quitta s~n maNoble, elle 'l'est, autant par sa beanl'é.piscopat d'Hildebrand II Jost, qui étoiles symbolisant les VII dizains. te." que 'P<Ul' son histoire. nol!· pour entrel' comme novi·ce à l'Abverra sur<gir la Républ:iJq.ue valaisa nne. Quelques. rares traya:ux nous font Un nouveau 'Parti avait pris najssan- naître l'existence d'une assem La «~able Cüntl·ée >> est <Lvan t to.11 t ba;re de Ha.u.1·er~ve, près Fribourg, et ce, le parti des francs-patriotes, d·ont gislative: la revision et la trrucluc graeJeux JJaysa,ge, uu a dmirable coin sa !emme, Antomette d 'Anniviers enles chefs appartenaient à la magistra- de,s Abs·clleids, qui fai saient suHe cette nature aJpestre .s i puodigue de tJ·a~ t. en même temps a u Co.urvent de la ture haut-valaisanne. Ces del'niers se Statuts, ou p·l"emièrcs lods écrites, dons en ce magnifique Valais. E'lle ~1:C1gran·ge (1). On croit que cette famirent à contester Yiolemment la légi- le Valais ;;..vait p r omulgués en 1571 autrefois! la tene s.e ignenriaJe de mille .s 'éteignait vers 1390. Les mei.Jleures cho·s cs o-nt une fin. timité des droits du siège de Sion, qui formaient avec les franchisPs lques fa uulles pat6ciennes dont les droits qui, cependa·nt, avaient été con - mun al e.s le droit valaisan. L'Etat a s célèbres furent les sires de Ven-
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La noble Contrée
(1) Gremaud. Docum., tome II, page 124.
44 bien. Qu'on suive cPt exemp-le chez Si _je monte en voiture pour aller à nous. la ville, au mttrché, mon cheval est queue, priYant ainsi •Je eheval de œttè En général, H faudraH avoir soin fvat:té par mon domestique, avant d'ê- arme de défense. Voilà encore un pro~ que l'eau fraîche, surtout à cette &potre harnaché; e-n tratïersant la. forêt cédé absm,de et cruel. que de l'anllléie, ue manque jamais aux !Le_ ·Sa1c de fourrruge est aussi uue in'P'~B un taon, pas une mouche n'ose 1 ~ e<hevaux. p1quer. » vention stupide. D'ailleuT·S, aette es, Aussi ne faut-il jamais les_ laisser ~ce de muselièrE' Pst encore antihygiéeX'pO'Sés longtemps ui au soleil ardent, * * * la main des con- n~que, surtout quand il est rride. L'a. ni au froid, au 'l"enl ou à .l a p)nie. Il Le fouet est dans m;Dlal est forcé d'aspirer sa propre hafaut de même ·les protéger autant qu'on ductet~rs de cb_eva.ux ou de mulets une leme viciée. pe<t1't contre les piqflres des inse.ctes. tcntatwn contmuelle; ils s'·en servent On d'evrait penser que nos bons ·et fi_Quand. v~eudra le jour où les 'Pre·sowve_nt sans la moindre nécessité d'èles amis, 'les cheVJaux, qui ü-av.a.Went parfo_Is par simple amusement, soit e~ mlers prmcupes d'hygiène aur•ont ]J'énée pour nous, ne ll)Onvant .pa.s se d.éft>'Ddre le f:usant claquer dans l'air soit SUT tré dans le J.H."tllple '! Où chaque c:am'Pa,. gnard saura q,ue tout homme ou animal eu:x:-mêrues, ont le droit d'être protéle dos de leurs animaux. ' gés et défendllS p:ar nous. Un bon cheva'1 travaille sans être sti- rend par sa respiration l'air vicié et Dans certaines contrée~:~, les ('bevaux mulé par ·Je fouet; s'il a des moment:B que eet air répété !}Jar les poumons et portent des chapeaux de paiJ.le pour de paresse, de caprke, quelques paro- d~p?ul'v,u d'oxygèn<• ne d.oit il}as être les ·Pl,O'téger -contre les mouches. Voilà le~ douces devrrucnt suffire ip<Y.ur le aspu·é d.e nouvoeau? Quand sam·a-t-on encore une bonne idée qu'on devrait fau·e m~trcher; mais trap sou"·ent on qu~ ret air vici~ dans leque-l homme et mettre en pratique chez nous, sans fraJppe les pauvrps bêtes, -paree qu'el- ~Jmal, hélas! vivent une partie de leur compter que le plus pratique et le plus l~s son.t trop épuisées, ·p arce I(]Ju'on a ne, est la cause principalt> d<> la tubertrop ch,trgé les chars, sans songer aux C.'U.lose? efficace serait de couvrir avec une tO'i'le • l'(lT.tes et aux ehemins a:cddentélil. grossiè1~ ·le ventre •d e l'animal, car * * c'est là que les insectes vont ,de 'Dr<eTe·• Quant à J'usage ode l'œillère c'est Voici encore quelques conseils donune ~rulheurense invention cond~mnée renee. Mais au lieu de cel:a, on COU'\'.re ~és q>ar la Société protectrice de Berdf>fPms longtemps >par des eXIperts lm: towj<:mrs le dos, lq)ui en a moins besoin. Voici un autre moyen recommandé par M~i,s il ~ a des bommes qui cr~ient ,<< Be:.tt~coup od_e. 1pe1·sonnPs croient que un h omme de cœur et •dl'·expérienc.:.e: qu,~ ·1 on d<:lt parfois ·corriger la naüwe, pour q? un anwml .ait l'nir •propre :il. cc Au moment des grandes chœle qm s-e CtiO•t·e nt plus sage-s, 1)1 ns intelli- faut lm couper la crinière sur la tête. gents que le Créate-ur. il n'est peut-être pas inutile de rappeC'est une grave erreur, elle protège ler aux cmltivateurs c,"()mment on peut IDien, dans sa haute sagesse, a. pour- la n_uque contre lPs rayons ardents du fa-cilement protéger les animaux con· tant, en créant le che'r.aJ. et les ani- sol~1l et atténue la 1>ression de la bride tre les piqftres de taons et autres maux, et.lJ 'des raisons pour dis1Joser les i?UIJOurs assez forte en cet endroit d'éches, a.u moyen <de l'huile ou· vlutôt yeux de chaque côté ùe la tête et non hcat. ~a graisse d-e lamier: pa.s_, oomme -chez nous autres êtrPs huLe oo·upet a. ·s on utilité en protégeant Faire bouillir pendant cinq minutel mams, sur la figure même. ' En été, pendant la gt·ande cha-leur, < l e fron_t et les yeux auxquels il tamise 11 Y a. des viiles Où on est Tevenu de il faut redoubler de soins et d'atten- une bonne poignée de feuilles de la la donuère. On ne >erra jamais un chec~tte mesuœ absurd'e OÙ on a abali les val secouer 'l a tête •pour débarrasser t ion -envers les anima.ux domestiques, rier dans \lill kilog. doe saindoux. Il suffit de graisser un 'Chiffon œtN~rea. ~pérons qu'on Y arrivera. ses yeux: du toupet qrui lw gêne beausuTtoot .p our les .cheva11x de trait. Les drap avec ce saindoux et de h•rotuor.-. au~s~n un JOur dam; notre pays où on coup moms la vue que les œillières I(}{Ui ·c harretiers, les cochers, souffrent euxVott encore tous les jours ces pauvres la plupart du tenJps, lui bouchent to~ mêmes de Ja chaJeur, sentent le besoin dans ·le sens ·du poil tout 'le corps c~eYaux avec lPur «cuir de pr-.otec- ta1ement un œil (]Uand ce ne sont pas de se rafraîchir, <d'e sc désa:ltérer; qu' oheval ou ·d u bœuf, au moment de hon >>. . les deux. ils pensent donc à leurs chevaux qui, mener au travajl. La natm·e adonné au cheval la queue DC)Puis lougtemps, j'emrpl•oic .ce eux aussi, ont le même besoin. . 'LO'rsque la crinièrPest grasse, il suf~u r se détendre contr·e les iusectes A Berlin, la Société ·des omnibus et yen, au grand a·vantag·e de mes flt de ·l a saU[l!O'Udrer ,Je soir aJveo .du elle •c·onst.itue encore un bel ornement des tramways fait, après chaque cour- vaux de labour, qui exécutent de bo.i·s réduit en ponldre; 'l e f~ez beau.coup d'autres anima:ux. Majs cha~bon se, lruver la bouche et le nez des che- lement leurs deux attel<êes de 0 ~ ip<>urra la. brosser sans peine. ma~m de omm~, s'arrogeant pnooTe ici le dt•oit vlllux, ce qui, çertes, doit leur faire du par jour. Ge Qtll est au.s.si excellent en été c'est <:OJ•t·tger la natm·c, lui coupe la de la hwer avec ·du savon n(}ir et de ~a promenade tou'Chc à la sienne. C'E:'st ooujours ruvec un serrement de cœur que je m'arrache à ces lieux atta'Chants, à ces erupti vants souvenirs, ,pour redescendre vers cette plaine où tant de dé· senchantements vou'S attendent .au retour. Je salu-e en passant, le beau village de Miège, je jette un ·d'ernier regard vers le haut ·de la cOillin-e où, dans l'int ense verdure des -prairies, se boottissent les toits d~nteléR de Saint-'M"ruurice de Lacques, -les cha~ets bistrés de Mo]l) ens, les blanches métairies de Randogne et le svelte clocher de Montana. Et par M·UJSot, QIÙ Vlit, encore vénérée, la mémoire de Mathiae Wyl, curé de oette par<>isse en 1672, et où s'écroule, dans un pauvre champ de coque'licots, l'ancien château féodal des seigneurs de ce nom, je rentre à Sierre, l e chef'lieu doe la «Noble Contrée», le Nice tmlaisan, jadis la TéSidence de •l a rplus haute aristocra.tic féodale, alljourd'bui celle de •l'<éllite financière a n~l aise; •l'argent a détrôné l'épée, les châteaux sont devenus des hôtels, les champs clos <l'es carrés de ja.r dins et let:; serfs des hommes libres. ·Sion, aoflt 1903. SOLAN-DIEU.
Pour les chevaux
:l'ea.u tiède en falsa.nt bil'n nUention de ne pas giclel' les yeux. ))
La Tine de Flore 1Légende contheysannel Flore est le nom de la déesse des fleurs. chacun sait cela; mais Flore est encore aub·e chose que chacun ne salt p.as: c'est un alpage de la commune de Conthey, comme une sentinelJe posée en faction sur le versant nord de la vallée du Rhône, F lore étale à lli~Stance, aux yeux de tout voyageur qui traverse la plalne cl' Ardon à Sion, ses gradins verts, setS rocs abrupts, dominant une étroite forêt de sapins et de mélèzes. C'est un pâttn·age assez accidenté et non tlépourvu de pittoresque qui nourrit, du commencement de .Tuillet à la St-MJa,urice, 120 vaches et menu bétail à l'av.e nant. Ce nom pompeux qu e lui ont donné nos ancêtres, et qui peut paraître quelque peu prétentie ux, est-il dû aux infinies val'iétés de fleurs qui, pendant l'été, tapissent et brodent à l'envJ, depuis les places les plus arides des pentes ensoleillées, jusqu'.a,u x plateaux gras et fertiles et aux tertres mouvementés, pareils à des ondulations subitement immobili· sées; ou serait-iJ mérité par le rôle symboli· que que là-h:a.ut jou~ient les fleurs, spécialement a utrefois. On penche plutôt à croire que c'est cette dernière raison qui a dû prévaloir dans le choix de ce bealll nom. Quoi qu'il en soit, nou.s verrons ci-après que, dans les temps re~culés de nos ai"eux, la no·ble déesse était honorée dans son petit empire d'une façon aussi originale qu'intéressante, le jour de l'inalpe •surtout. Dès le lever du soleil, les tJ:oupea.ux arrivaient sur la montagne; chaque pièce de bétail .portait une touffe de fleurs à la courroie de la sonnaille; chez les hommes, lill bouquet de primevères r esso·rtait de la boutounière; au corsage ùe cba,que jeune fiUe éto.it piquée une rose couronnée ùe violettes, tamlis que les chapeaux dels enfants ùispara.issai.e nt sous un fatras de couleur bizar.t·e. Bref, aucun être viv.a.nt n'étruit admis sur la 11lace de rassem blement sans être orné d'une· décoration plus ou moins apparente. Une dizaine de mules, choisies parmi les plu~ belles, portaient chacune, .sur quelques bagages, un bon baril de Muscat ou d'Humague consciencieusement bondé et dûment enguirlandé. Notons qu'oo ces temps-là, le vin
ne se vendait jamais en vendanges, en sorte que, pour réussir à le tout consommer, les pâtreB des montagnes en avaient cle clroit leu.r portion. A l'heure fixée pour la mêlée générale commençait le célèbre combat des vaches. C'étaient des luttes terribles, herculéennes. Les muscles se tendaient pa.reiLs à des barres d'acier, les naseaux dilatés 1a111çak>oJJ.t de bruyantes bouffées, les sabots, tel le choc d'une cban·ue, labouraiont le sol, les sonnailles s'entrechoquant avec vio~ence produisaient un carillon d'enfer, les cornes comme de,s baïonnettes se croisruient en tout sens, dégrafa;nt sans pitié les bouquet s de fleurs qui en tombant a.rracllaie!n.t rles cris de douleur, tel incident étant, .sur .J'issue du combat, un aussi ma.uvais présage que l'affa~ssement elu drapeau sur un champ de batai.Ue. Le comba.t terminé, les jeunes filles et les enfants jetaient des r egards de pitié sur les pauvres fleurs piétinées, qui .jonchaient le sül. Quelle qu'ait été cepenùant l'étendue ùn désastre, des dotigts habiles en .av aient hien vite raison, et quelques minutes .stûfisaient à le réparer, tand is que d' autr es mains nou moins adroites attachaient au cou cle la rr reine ll tme volumineuse com·onne de feuillage et de fleurs variées, préparée à cette intention. Le lauréat, soit le propriétaire ùc lru reine, recevait aussi de tout le momle cles honneurs analogues soos forme d'une pluie de fleurs tombant à profusl.o.u autour de lui. S'eu trouvait-li! alors l'un ou l'autre dont l'en· t housiasme à r ép a tuclre cet oncims ~tait plutôt feint et se manifestait par des ·démonH· trations froides, on considémit un tel comme jaloux, victime cle quelque déception dont éta:it cause sa rr Violette )) ou sa rr LiOdl », manquant de force ou d'ardeur dans la lutte. Ce qui, en pareil e"9•S, était réservé au mal· hem·eux de ce calibre, n'était point de llll· ture à guérir sa migrai ne; iii. ne tardait pas l s'apercevoit· que le fil j eté à. son trop llen· reux rival n '.a.va.it pas échap})é aux regards des plaisants, preuve en était .sa tzavane (') dont les murs, le to.ït,la porte, tout e111 un était tapissé de renoncules, de clenu;-ue··uv... de popnlage.s, d'utricuLadrcsetde houtons.·d De no·s jours, tel acte paraîtrait ütrangc ne laisserait pas que de mystifier bien gens. l\fruis en ce temps-là, le fm-il l'esprit le plus borné, n e se pas lill instant sur le sens de cette tation. 11 n'était aucun qui ignor ftt (') Petite cabane sur l'alpa ge.
fleurs jaunes 00 ,. - " jalousie'. L'infortunêene,mJ .symbolisaient la dre résolument son pat~a vat~ qu'à en prendon de son adversair ~ Implorant le parpour le lui refuser ~ i~UJOnrs trop hem·eul: faite dlUl<' les f · e e tarmeucle honorable ~ ormes req · dél:orateurs a va.Lent mses~ les artiste!! huit leur chef d' ' en un clin d'œil dPœuvre et 1 délivrée de son t a tzav(tnc éta•it' déma;n e.a.u d'ignominie. . Ql: on ne s'imagine seuLs l!onneut·s dpas que c'étaient là les . · ecernés à 1 d' Certames fleut·s éta1ent . de ..:a.. ·t ee.sse li'lore · gères de malheurs . . V= 1 ables messaphorbe et cl'acoo·t ·fÂillsJ, un bouquet d'en t o fert pat· un · - . f em mine à celui . , e Jeune main :l ce cruel tyru.n ~m 1 a v.a~t t:·ompée, disait éloquence: · ' ans sa tert'Jb!e et muette
s~n~e.. Les gllrç_-ons .hlraient 1 Piaffaient, la belle fille :. _es cbevaü.x aux teintes de topaz fo.unrut e't le vin les Vel'l'es p . -e cou mt toujours dans . ms on repat·tait au . l:eux des chevaux joyeux et 1 1 trot VJgouhaJt; on causait on tr ·t a angue se démante, le gros ~onsie~~V~I la voisine charencombrant la cam bJen portant et peu vie délicieu~e L; d~~:ne ensoleillée et la 1 1 est tuée par ia 1 "~nce se meurt! Elle sinLS'·tr· .' ocomotive meurtrière l 1èt e et notre rama é • e inquiétants, qui ' b~rle s~e, avec des aciers pour laquelle on creuse ns les tunnels et douloureuse, ces oTan dan.s la montagne lent des tranchées" 0 des plaies qui s'appelrive; on s'•enta.ss~ f~ n? voyage plus, on at·bo1tes étroites et œho~e~semen.t dans des r< M:écltant, tu a . sueur et la poussière e:U "'!'• qm sentent la Dieu t'en detuancles· empmsonné mon cœur, sius avec des yeux féro o~ regru:d~ l!'!S votra COlllJ.) te un jour. ll lllRnte en di!' ces • la VOis me charlgeuce, paraît tro o. . ' (A Str.i1>re.) gon, car elle a ri . P m te en waéquilibrés meuic!~en~o~~ et_ ses paquets ma! sieur, d.evenu un P , e tete; le gros mon0 ~ui accaparent une ~~~~~, -~.-des r_otondités lon part la b-t I_ de,Ja étroite. Puis • e e n ou·e ill'UO''t ' -o.P~ti.s s'enfuit harcelée et fum~t e~ se. plaint, neu·es on ne• voit rien La diligence se rn . . d e, pat les fegurer.a plu;; que d emt; lnentôt elle ne figitifs hâcht:•s de fils es. paysages fupectives ou t]nelq ans les expositions r étros- rue enlevés par· e..,taphtques et comnes vaooues m 1 cttups de v t· 1 ces naux, et les roues l 'd "' . usees canto- d e fer hurle toujours t , en , a !Jete . soL g e- d e kilomètres s•· es qm . . ont tan t man- tén<ibres suintantes des et s enfonce daus le.s poussière en Pl'Ol·e tmmoblllse!l'ont dans la fe, ou gronde •s ur d unnels. où l'on étoufvers ti l1.gence se' mem·tr E aux t · pa ents. La cU- vlbrent sm des abî~!/':ts chm~ériques qui bonne dili'" . ·, nous lot r egretterons la rête à · · ux stations on s'at·.,ence a haute · . • ' peme; les <>ru·e s s t d . ' ~es chevaux vigoureux ~ISSe Jau.n~, avec tes et carrées, •s:mbLabl~~ à es mai sons plaJOYeusement à l'app . :h qm .lle~mssment si checs, inllanuoni nes · . ~es boîtes d'édu joli vacarme de ~~~~s~ du telals, a,u milieu beau paysage cl~r ' et qt:l Jlll'ent avec le employés ~ t • ame Sites flerurJ.s · d~ ,grelots et son postill al et de bJ:onze des « ournure de ()' ô!' ' ~.. le fouet claquait é~n ·tu cha·peau ciL·é, dont te plate, crient et em . ,e lers, :l casquettains. On voy~g~ait :~ an~- les échos loin- sés qui font l'effet d Pillent des goos prcs-• tant de pittores s ügleablement, avec ch es sur tm villa , . ans e wagon, d' av...... an0 voyageuns av:u·equte et de couleur locale · l"-" ment, on mesur~ g~ ~ se regm·de haineuse' n le teru 1 ' ~., lllllis, on mettat· t . d ps c e devenir des un coin, si on en a ~ ace,, on se tasse clans â tene a l'on mar·chait côtePleà c. ux montées et ts au mufle de fer cri et CLe no.uveau la bêdu jour adm' t ote discutant les fai"~ De nouveau aussi le e, s~ plru~_t, s'élance! Iran le a .., on descen"'- 1·t t P ysage. A. I'aubero-e petites fenêtres ;a pay~a..,e s eg.rène aux • U<ll , ous ensem bi .., ' toms d ist· ts, , ns cou eur et S:IJus conlllam aux dames o e, en donnant la lUc · comme no.- d Qui commençaient~ a~ x, ,trop gros messieurs puisa ble grisaille E t l' :l' e ans nne Iuéon re•g.r ette alors lee liU' la porte, une !Je:~e' e-?u· au sexe faible; bonnes clil'Igences· de jar . 1 ~ lillll peignée nou~ e. fille, grac~eusement croupes luisantes t ~JS, _es chevu,ux aux • ·~ accumllait av · eamt>agnard et .-. . ec un bon son- des noms · · · e ca encees, qui avajent la table t·ustiqu~ eJüUt, et ~us enselllloJe, vie des ~ov;~~~~·~ c~s ~o.ms~ vivaient de la en trinquan~ buvrut . un verre de mart(>Jlement rytllm· t faJsaJent sonneL· du t que le . , ~n étaJt des ami~<! nores les ùelles soli~q~e de le~~TS sabots so les Vl~ genêteux: mettait de va_.Uée de Conciles ou 1 d~s g~- S~mp:on •. de la ··s'enverres epai• s 1 Il . , es chevaux hs melancoliquement on St Berna.rd. Et, .· retmpJacés . ' d ' autt-es fra.a a1ent à J'éc une, trop étroit, pendruJt qusee J~abr:et' cla?s son coin ' lS et propres, â. la robe lui·u· - a e enoJre lem e anonyme •a ux yeux éle t .· ' . onRc 11ques, cne et se <.
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La fin de la diligence
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laint dans les gorges désolées et halète sous t>l 'ds d'une fati"ue inconnue avec les ene p01 "' . feu La cliligeiD.ce est trailles mangées pa! 1e J. 1 MONOD. u es . t , mor e. illustré des stat'lOILS du Valais"). ( Journal
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Variétés * TRANSMISSION TELEGRAPHIQUE. , entre Naples et. Rome, _ On a essaye, , . t llle nouvel ,appareH télégraphique qm perbm.et dde . ultaue 'ment un nom 1e transmettre stm a.reils dépêches tel que plusieur:'r· d~e~~s àa~ine à actuellement en usage su tr l'égaler. 'l < <Rowland>> le premier C'est un apparm ItaJ' et ie deuxième te u de faque l'on jnaugure en Ii ait ét é employé en Europe, c~ç qt à pouvoir faire passer en memo temps çon h 't télé"'r:l1mmes sua: un sen1 fil ' quatre ~en tn " uatre dans l'autre, et cela grace un sens e~ q . 'un etit moteur met en il un alternatem qu P ont t ran,smis mouvemen. Les télégr~mes. ~ rotùeau de en caractres cl'imprimene·, s~ t ti. f' ui se deplace au orna pap1er sans rn, ~ fait le papier quement à peu pres co ~me 1e achine à écru e. 1 R lanc1 est bien plus perfecdans a m Le système! ow que 1'0!11 connaissait ...,~~ é que tous ceux . •IAJJJ.n ,. . areil l\forse, qm sera jusqu I CI : mvec nn_ aJPP :idéré comme le to . ·s néanmoms, cons 1UJO:,Utm'ple et le plus sfir des appareils, o~ D us oyenne 25 télégt,ammes a transmet en m. ts r tél'heure, av-ec une moyenne de lo mo pa légramme. , f ·
L'appare·~e Hui~es :;!tè'::iro.~u!~~tiq~~=
pLus r!1PI . t de transmettre 2000 Wheatstone per~e 'il 't encore infémots à l'heure, bien qu :m . squ'à 2400 rl·eur· à celui de Baudot, qu va JU. du · t ous c e~., .-m·od1 "'"'CS - _ t à l'heure :Ma1s mo s .. dérait-on comme tels, - pacon.sl moioo les de t ceux qu,accompli't l'131PlJa.rehl lissent _ van . . ec ses huit ,secteurs, Rowland. Cehu-Cl, .av •à ?0 lettres par 2~ P eut transmettre JUSqu • 1 même . e donne . - et ,sur u'il heure su~· cb aqu" secte= fil Cha,cun e des hmt dépeche_ s q t. t im. ·t du mécall!sme ou sill,Jultanê~ent ~~r distribution: il n'y a plus prl,z_née, pr ete il dans une enveJ,oppe tl.1ansp~ qu a les .. l'adresse du destinatMrente qm_mer~tre laJ.Sse vou re et les remettr e au facteur. . . que, st. la marconigrapb1e1. avanc 'est dire te t o-é t le télégraphe à fil n e pas desupiemes " ~n ' po ur cootinuer à jouP.r ce à effol·ts des . A
un rôle prépondérant d~ns le n~dmb:e 'lde:_ ' de communications ra;pl es. 1' m~·~!i tous les avantages pratiqnes cl un po t'me découvert depuis longtemps, lent rtant beaucoup sy.s e tement susplus sûr qu une mventieon' ' si de est comme ceptible de !l:évolutionner le ,z_n~~ premiers on le dit, n'en est encore qua pas. - oJe ce qu'Hé* Onaurait demandait, dans ~es rode dû répondre a ae~omê lorsqu'eld .i 1 . u ro le vmt, apr·ès a téméraire promesse Bantiste Un· lui deimander la tête de S..Jea:_n- ";ar 1;idée petit garçon résoJut 1~ proble~e- I tête de suivante: <<Il auraiit du r~poudte . la 'ti'8 du s Jean-Baptiste fait partie cle _la mm que je me résenee ».
petp~cti~nné,
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r~yaume
s~s -t-~-1 a cer~· POUR FAIREJ FORTU!'eEp~u/faire le
tain~~ef: ~~~er=~~~~~~?:elade de po~m;s.
bœu gens • rien, qui 11une aLes qui sont . Partis èd de t maintenu.nt vaient rien, et qm 1_po!~u:~t comme on dit, ' ître cette pré· grosse fortune, qu r l'~n· à 1~ pelle, ont ~ûl~as~~~:: et i•,a.ppliquer. c1euse recett~ •. pom R othscbild, due Eh bien! VOI CI celle des . né ilà .. 1 fondateur ùe la matson, . leur meu' en _1743 • e.t q ne leur eupère avmt Francfort mettre éviclenre 1 fuit calligraphier pour e dans son bureau: _ . sement et ù,a,us toua 1. -détE:" am~~:;f:i~~~e~ luqueiie vous allez ses ' a1 s, Il. _intéresser.. Réfléchisse:r. longnem eut., puis dêcl· vous dez-vous promptement. II l'avant. les ennms . et I · - Osez aller deïemment 1 IV. - Supportez pa luttez braveme~t.é ·T comme une chose sa· v . - Tenez l'lnt gue _Ne mentez jamais en ,ad'faires. VIi _ Payez promptement vos det~s. vni. _ Sachez sacrifier de l'argent '
1
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H * S1. tu savrus, tons . . · mon cher, b . · e tendre avec combien
fiancée est onn • Ah' adore les bêtes.· mour alors.
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vrai mariage
chrétienne dans s-ori << Pèlerinage de Rome ll, je rentrais d'une visite des catacombes Œe Saiut-Callixte, a u milieu des rui:nes e t des tombeaux qui bordent cette route; et, me repo,r tant au tGmps de l.a persécution, j'a:imai,s à me croire l'une d•e ces heu~reu·ses cbréti ennes rev enant de la deme ure mystérie·use des Papes.
C'était vers 1840: un voyageur franyais vjsitant l'Amérique méridoioŒlale se r endait de Bnen os-Ayre,s au Chili. ArrÏ'v'é ù Cordova, grande et be'lîe ville de l a Oonfed6ra·tion Argentine, il ,s'arrêta chez des amis qui l'atten d.aient. V l . ees e SOir, , s es hôtes l'emmenèrent a 1 d 1. 'L'out à coup je fus wrraché d e ma a promena - e: en ce pays, les c11aleurs empêc-hent de sortir pl us tôt. AlM·s douce r-êverie pa.r l 'éclat Œu canon du s'o-ffrit à ·Ses yeux un incomparable f o'r t ,S aint-Ange, et en même temps, spectacle: la. p lace ;pll'bliq ue et ['es a'l- comme un coup él ectri.qjue, l-es cloches lées !lUi l'en·t owrent étaient coulvertes ,des 400 éghses de Rome fnl'ent mises d'e m:Oin<de; la ville entièi'e y venait res- en branle et pœ·tèr·enf dans les airg pi rer l'air frais du soir; les calèches cette i·n compara:bl-e pa'r o·l e: <r Et le: V ercirc,ulaien t, les ca,va.Iiers cara,colaient be s'est fai t chair, et il a habHé parnu n ous. >> à l'entou,r·, avec ses costumes élé t ' le ' peuple t Je m'arrêtai, c-omme frappée par une , · .g an s s ag-1 ait. A peine l e so,l eil disparaissait de.nière l es hauts sommer~:: apparition soudaine. Je p ass ais subitedes Cor,dillères que .s oudain résonna ment ile l 'ère cle la persécution à l 'ère lentement le bom·don de d . b . 1 la cathéldl'ale' d e la glorificatio-n, et je n 'aj pas -d'exommant le · rmt de a fou l e et les pression poUJr dire l'é motion dont je touTs des a u tres églises lui env'oyèrent me scnti1s ;pénétvée. Nun, rien ne peut C'OI!.nme un gra,c-:ieux éC'bo Jes notes lé- rendr-e l'effet d e ces milJe choses se gèn~·s de lem·s cloches. Aussitôt tout ce balan<;>ant à la fois dans les airs, et pewple, mû c-omme un ressort d'a:cier, se formant comme une seule voiix q-u i jette à deux genoux, ·q ui sur l es cous- vient se Jl.eNhe d«ms le silence de la si,n s de sa calèche, qui sur la sel'le d·e campagne de Rome. C'est le plus gra:n.d sa monture, qui même su.r la ter.re, et cri d·e joie qui puisse ê t r e entendu, et de cœurs mo.ntaient vers Je il m e ,s emblait que son écho aHai ~ se . tous ces , Ciel le~S « AYe, Maria>> de ]'Angelus. Ce prolornger ju-s que dans Jes p-rod'ondeurs fut l 'affaire d-e deu x ou troi•s min ute11, des cata-c ombes, et qu'a~utol1l' de moi, pui-s au •sillencc de l a prière suceéda e n tl-aînés par cette allégresse uni vel'bientôt le bru it joyeux des conver s' a- selle, tou·s Jes m ;;u-tyr•s se Œres-saient tions, des r ittes et des chants. P endant dans leurs sépulcres que je venais de ce temps, un seul homme était ·r esté de- vénél'er.
~··- le bout, le chapeau sur }a tête! C'était ... \'OYageur f rançms! La poési-e seule
Pm_, ..
poisX. _ Ne comptez pas trop sur la xX ·I.-- EJmploye:r. temps. 111us N'essayezbien pus votre de p:u·ftitre n~tes · XII. _ Ne vous · vous découragez ·jnmais, vaillez ardemment, et vous succos. - ++"
L'Angelus
J e tombai à genoux en face des mur ailles de Rome, et, a vec les m arty,vs, quant à 1de l"e ·S1:'nectacle l'avait fra:nr}é,· J.~ a 1rec Jes vierges, avec les Papes, enfin 1'acte de foi de cette multitude, il ne aycc to ns les saints de la vHie sainte, 'a,rait pas compris. Depuis illuminé je saluai la divj n e Mère du divin Rédes célestes cl.a.r tés, cet bomm~ n'en- dempte ur. r< J ·e vo·u s salue, Ma.rie, p-leitendait plus son ner les cloch es de l'An- n e de grâces; le Seignem· est a v·e c us, sans se rappe ler Cordo•v a, et ré - rou s; vous êtes bénie entre toutes les J awec émoti'O:n 'l a pr•I'ère de Mal'l··e. femmes, et J és us, le fruit de vo•s en<< 'étajs un jour sur la voieAppia, t.!< tra.iJ:le'S, est béni. >> d'e,s mura.il'les de Rome; dit u ne Sonnez, sonnez, ô cJ.o1ches du monde e n ti er! Airain émeus-toi; fer, ébran le-
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pll!is.e r, et les gouverneurs furent rétaSai·n t-Maurice oh · blis. Le gros Bellet et ses c-ompagnons (( I.e s VII d' '. anglés d€ d'écla•rer ·qu:e mai accueilli ne tarda , ., . ne furent pas inqu1~tés. Quant à SchinJzams renon r . · t d no;its souverain . , ,:aJen à leulls par son aut~u·r Les 'Pas à être retiré ner, il reçut de l'Etat une terrib!le re· fra nçarse · .s les Bas-Valaisan .s, et reconnaissaient ava1ent enva1l- 1· · la S armées . montr•anee pour ses CIÜ'ncussions. La ré<lll msse· la h e~ qu'ils mauifes~a1~r~; dun peuple libre, Berne avajt entraîné c , ' < c ute de volution avait été assou!pie, mais le feu smcère de ,,1·vre . e rp lus le désir délratio~n (1er mars). L:Jle ~e ~oufé cou"\fait s.ous la cendre. Le nourveau gou- ( 1 · d hé fraternelle a l·ec eux . a.ns une ami- prlOTiou.cèreJlt pour 1 S X_ drzams se v.erneur de :Monthey, ne se sentant plus ta l1diove ne put · )) Cütte •d éclaration lajs à la R "pub l' <ha véunwn du Va1 que en sûreté dans ·S a résidence, so'llicita " elvét'rqu~, cons.t ienga•ger le Ba.s- V a 1ars . à tuée sous 1'influ , renoncer à l' une occupatio.n militaire. Monthey fut tion. œuvre de son émancipa- français. ~:mee du Drrectoü·e soumis. Tontes les personnes suspect es (Suite) y furent arrêtées et conduites à Sion. Cependant le ré 'd vait J'élab ' . Sl eut français 3Jcti- 31. - JNrv .r ASlON DES FBAN " , ora~twn d' u . XXX. - INDÉPENDANCE DU Cinq de .ces malheureux furent pendus UŒe charr te constit . ÇAU·; Il craignait qu·' un ré ne. constitution. BA<S·VALAIS ou décapit és et leurs biens confisqués :pa·r son esprit uni :utJ.onnel!e, connue duisît ·dlans l'~spri~ abci~IOn ne se proL'administration arbitraire des gou-' (l9 now. 1791). la is, qu~ •reo·al'd 't plu re. Le Bas-Va- la Bépubliqwe lrel::à~~·efut rmp,osée à . "' ar a Franc verneurs de Saint-Mauri·c e et de MonCes me•sures sanglantes rétablirent Le.scommwnesdei .' une hbératrice ·é é e comme qu ' . . ~partie ocddenta!,e t hey avait, bien souvent, ·soulevé les po·tlil' quelques -années •l a 'dominatio.n res•sée mou tTa ·t g n reuse et désinté- du Valais 1 \lena1en t die , . . ' le u•r mdépenld,a n('e . ' l' J !p·en t-être r · murmures du peuple. Un dernier a;cte des VII dizains. Mais eJl.es ne firent ' recOD!CJIUérrr son 1Husion ct 8 , . everur de blement ·ces prin'. acceprt:èrent fwvor·a·de vexa.tion mit fin à la 1patience des que comprimer, .sans pouvoir les anéanfait q.ue chanO'~~~~ercevOir qu'il n'avait dizains orientaux crp~s -?ou;veaux. L es m:ontagnards du Val-.d'Illiez. Un de ee.s tir, les aspira.tions {)fUi s'étaient réveilvaJaisan, profondé~ l'naître .Le rpellij}le ' ~Ul VlVal·ent à l'om·derni·ers, P ierre-Mauri·ce Bellet, ,d'une lées à Monthey et à Saint-lVlaurice. Les foi reJigieuse p _uent attaché à sa bre d''une ·d·'emocratJe s" . ' , •a·r a1ssa't poussèrent a·ve . . t>CU'1awe, les re· 1 dé'à taiJle .et d'une vigueur ;peu oo~nmunes, prin·ciq;les de la Révolution qui venait ter quelq 1w crar' t Je manifes- un lonO' , ,· . c opmJâ.t reté. Bientôt sépara un jour· à Trois-Torrents deux d'ébxanler le &O'l français, pénétraient son ·Cu·Ite couraitn e •sm· Ie . ·danger que "' cu de gnerr•e retentit d· hOtiDmes •q ui se battaient. Etienne jusqu'aU! eœur de la Suisse, .acce!pltél'! va l1ée supérieure ans la Bas-Val . . . I"'e ·comrté rrénéraJ d ' .ars s'empr "' ' u o'naJlld au ' a.p peJant le mo·n taS·c hinner, g•ouverneur ·de Monthey, fu- avidement par les pays .sujets. J.1es gonvêque. Il dé ·l· • essa de rassurer I'é- "' x armes pour 1 déf c ara qne toutes I rieux de cette action qui le privait ver·nements inquiets •sentaient faiblir religion et de Ja Ii~bert: , ~use de la munes demeur·l .ient . . es com. mée française · t · Mam une ar-peut-être d'une amende, car le sang au- les liens du pourvoir. I ls al>hüent expier tachéres à la re't· . mnolablement attaiiJl.ons ·s ur lesJe')~ . ses nom breux baJgJOn catholique. rait pu cou1ler, infligea l'amende à Bel- durement l a faut e d"avoir vou-lu imLe grand baiilif et 1 d après de sangla~t:lD~s d~ Rhône, et, let. Celui-ci r·e fusa •de la ;payer, esti- poser l'inégalité politique. dizai ns confinnèreu es é:putésdes VII bats, contraio·nit l e 31C ar'né.s commant qu'il n'avait pu encourir une peiLe Valais avait reconnu la notlvelle par un a.cte )ubli t solennellement, livr·er l es r·hefs d e Haut-Valai's à l-ui ne pour avoir rért:abli la paix entre deux République f rançaise, et reçu de ceBe· let' février. AJ;rès da. déclru·ation du centaine de ces e cle soulèvement Une combattants. En septembre 1790, un ci un chargé d'affai·res qui s'instrulla à charte, q ni sancti ~llv;:ance de cette ferrné1s ù · ' ma heureux furen t enjour .de foire à Monthey, Schinner fit Saint-Mauric-e. Ce résident, selon les ,. ans les cacho-t d C . du Bas-Vala i·s leonna J mdépendanoe Swn, qui sm· ses . ' s e , hlllon. séquestrer la jument de Bellet. Ce der- ·o rdres 'Lle son gouyernement, se 'Prépara pays, r élLnis ·' s' t . , } r~présentants du dû arborer le à vreux remparts avait nier ,se rend,it au chftteau du gon!Ver- à ef.fec-tner la r évolution dans l.a val• • <L -ln a lllt'Jce , . te nt en as sem blé ., se constitu.è- livrée ]Jendant ~~~~~~Jane, avait été newr et -protesta rdvement contre cet lée du l{hône. Le 28 j·anvier 1798, l'arl'isoiee ode la J'érar~/e-présentative pro- hon ·e urs du pil'I-am ( res ~ to utes I.es abus de pouvoir. On lui rendit sa ju- bre de la liberté f ut planté s ur la plaœ Hablit un noul' H}ue du Va lais. On Haut-Valajsarrs ,e d17 maJ 1798). L es ment. Mais la foule surexitée s'at- pu·blique de Saint -)faurice. Les auto. eau,· syst-ème ad llllDIS-. · · con am é " , ,;, h·at r'f et un Du·ect u;ne contri•but 1·10ill troupa et assaillit la rési·den·ce du ma- rlt,és locales t•ésignèrent leurs f·onctiona . ue gu<errn sé ."", payer rn.embres L Otre exéeutif de troJ'c gi1strat, brisant tou,t ce qu'ell e y trou- entre les mains d'nu comité l_)'ro.visoire "' s~ vr.~ent contraints d' , . e ~rasa nte, · e pa.ys fut d · · zains ·dont 1 ' JVlsé en dix di- htt~twn lrel'Vétique. accepter la eünsva .Schinner, effaré, ·s 'enfuit à Saint- Le gouiVerneur s'éJÜ'igna. Monthey, S. e sort déter·J . • 1 Ulllt-Ma.m•ice Viè . mn<t 'o-r.dire: Maurice, oubliant p errn·qne et ella peau. Martigny, l'Entremont suivirent l'exem· Malgré Jem·s r e l' er' . 1 . . gue, Entrem~nt rfe: Co.nchcs, Baro- taux se pré )ara. s. es dJza1ns orienPeu de jours a1près, les insurgés arbo- ple de Sa int-Mauriee. Le Val-d'Illiez et- thPy, Sieri'e e ' ~Igue, Sio.n, Mon- l'Pprenci.re 11 < , lent sllencieusement à rèrent l a cocarde verte, signe de rallie- Trois-Torreni';,:; ne •Jressèrent l'arbre de· es armes J/a é . \'ait à peine t Loeche. L'a.ssembMe te, la sinistre voix .d . t < n_n e smv:a.ument, et firent ·d es préparatifs de dé- la libert é que sur l'ordre du comité commencé se t . . . u o.csm se fit eu, reç,ut nn arrêté ci - , ,S ra.vaux tendl'e de nouv fense. Le gouverneur de Saint-Ma.uri- Monthey •et du résident f rançais. eau · nne second · . daté ·de Beru d u genéra1 Bru- rec t lOn éclatait 1 t . e ID>Surce abandonna son po'ste. La révoae qUJe le Hau1-Vwlais eut connaissance la f • . e, , u 16 mars or·don- midruble Le< h, p us errJble, p~us foréclata aussitôt dans eette localité. nes é,,én ements, il s'empressa d'en orma.twn d'une !{,_.,.: bi·' . s ommes d 1 e, COlll l', u pU I•que h aut-valaisan u andsttur·m Mai·s cemonvementne tarda pa:s à s'a, 1~ 1er fév rier , des comrnis•s aires '' se 1e'Vèreut en Va.laJs M · p euaut entJ·e a utres A , près avoir l'emporté masse. . aJ.s ce proa-et, qui fut fort sur le•s premièJ·es t quelques succès roupes envoyées -par
toi. Jetez aux quatre vents diU ci-el cette grande parole qu'on ent end tous le.s jours, et trois fo.is par jour, dans un pe:rpé'tuel étonnement et un redoublement d'amour toujours constant: << Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous. «Ave, Maria, gratia plenahJ
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HISTOIRE DU VALAIS
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32 Îe Direct oire helvértiqu;e {avril-mati 1799), ils se C{)n:centrèi'ent ida.ns I.es bois de Finges _ Cette fo,rôt, qui s'.t~tend a u delà dte ,Sienre, entre le Rhône qui l a dbfend au nord, et de hautes mont agnes qui la couvrent au midi, foll'êt &pai'S·s e, ,p rofonde, ét ait r.ega~rdée comme une position inexpugnatble. C'•est là q·u/Hs attendirent Fennemi. 3000 Fra·nçais, renforr eés de ,q;uelques c'omp.:'l.gnies 'Vaudoises et bas-val aisannes levées par la force, s'avancèrent. Le .commandant ·s'arrêt a sur la rive gauche du f leuve, à l'entrée de la forêt. L'artillmie ouvl".it l·e feu, et l'infanterie attaqua à la baïonnette les ret!ranc'hements de F iuges. Ce pre:mier 3!ssau.t fut repoussé av·e c pert e. r~e 9 mai, dans une nouvelle et inutille attaque, p lusieurs •otfficiers et q·uelques centai nes de soLdats rest èrent su·r le carreau. Le 13, le 14, le 15 mai, ·de nolllveaux assauts fure nt .livrés, mai s san~ succès_ Cette dernière journée coùta aux Français 300 hommes. Leur cornmandant, devant eette vig,ou reu.s'e résistance, dut appeler des renfo1rts. Les Haut-Valaisans ne pos·séd.aient qu 'une bien modeste artillede, mais leutl' pr.incipal moyen de .défense consistait dans leurs earabines dont ils se servaient avec une red.outabie ad·r esse. Cependant, de no.u·veruux bata.inoms étaient venus gro·s·si:r les ramgs des Français. Le camp de Finges subit bientôt une ·dernière et décisive attaqu·e. Ses valeureux défenseurs, Sllirpris au milieu de la nuit, f urent massa:crés ipalr les soldats du général Xaintra.illes. Le vainqueur porta ens.uite autour de l•ui le fer et le feu. Les vil.l.ages de Varone, d' Agaren, d''Ems, de Tourtig fUirent pillés et brûJés. Dans les dizains supérieurs, les débris de l'armée haut-valaisanne, ralliés a ux tro•U'pes a u.stro-russes qu.i avaient aussi envahi le pay.s, opposèrent eneo:re u·n erésistance héroïque à la marche des Français. A Viège, le commaUJdœnt Barthélemy Walter, su,r pris pwr un détachement d:e
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catval>erie, refusa de se rendr e et mourut · en brave \30 mai). Mais les Impéria ux fu rent rejetés en Italie. L es Haut-Valaisans durent déposer les armes. Les t r oupes françaises •p rirent en suite leurs cantonnements .dans les vi'llages de Conches. Cette occl.llj)ation acheva de rnhrer cette maltheuneu.se va;1lée. Le dra:peau de l'étranger flo t tait victorieux a u pied même des glaciers qui voient naît re 1~ Rhône. Cette guerre d:e 1799, qui vit se commettre de hitd euses représaiHes et qui couvrit de ruines et de sang le HaJUtValais, est une des ·pages les plu·s lugubres de l'histoire n3J.tionale. L'invasion avait la.iss·é à s.a suite des misères inexprimables. La ·c·harit é pnhliqu·e chercha à soulager ta'nt de maux. Les Conseils helvét iques vütèrent des seeou.rs. Le.s orph.elins furen t recueillis dans le Bas-V a la is. On rede•dnt frères daru l'infortune. 32.- LE VALAIS, RÉPUBLIQUE !~DÉPENDANTE
·Le peuple suisse ét ait partagé en deux camps: les unitaires naient les principes de la Révo et les fédérali stç~ s désiraient le ""1~"''Pl l de l'ancien ordre de choses. Bonaparte, revenu d'Egypte, avait œnversé le Directoire, donné r la France une constitution nouvelle, ët, sous le nom de premier Consul.. pris en mains les de l'Etat. Ce premier pas fait dans voie qui devait aboutir à l'empire, b1·anla le Directoire helvétique. bien des essais pour reconstitue1· uouvelle f orme de gouvernement, établit une commission exécutive une commission législa live. Le 9 vrier 1801, la l<~rauce conclut avec puissances belligérantes le traité Lunéville, qui reconnut l' de la Suisse. I.a Républiq forma une nouvelle unité Aloïs Réding fut nommé premier 1 amman par le parti fédéraliste.
refus.é au premier Consul la cession du Valms et demandé la rP.stitution à Ber·ne du .paJ:s de Vaud, il fut renversé par l~s umtau'es (avril 1802). La guerre ciVIle éclata: Bonaparte intet·vint et don· na à la Smsse une constitution connue sous le •nom d'tt Acte d"'" ""'éd'. · )) • •U Iat IOn qnl devait subsister pendant dix ans. Les cantons étaient redevenus souverains.
p erpétuel à son caractère moral et religieux. )) Unt;: eon~ti~ution, qui fu t adoptée le 30 t~out, fmsait du Valais un Etat libre et .mdépend~nt, sous la garantie des trois Républiques, et réservait aux armées françaises Je passage du Simplon. Elle reconnaissait douze dizains : Conches, Brigue, Viège (avec Stalden) Rarogne et Mœre1, Loèche Bierre Bio~ (avec Nendaz, Veysonnaz ~t Salin~) Hérémence, Martigny, ·E ntremont, S~int M~urice et Monthey. Les troupes franÇaises évacuèrent le pays. La diète pr oclama Bonapart e le restaurateur de la République du Valais. La p~ix reparut au pied des Alpes. Les plaies de 5 années de lutte et de misère se refermèrent insensiblement. La prospérité revint. Les magistrats s' appliquèrent à améliorer la situat ion du pays. L'administration de la justice l~ rachat des fiefs et des dîmes, l'aboli~ üon des droits féoda ux personnels le système des fina nces, la police des' f orêts, l'entretien des routes la salubrité publique, etc., éveillèrent' leur sollicitude.
'L e Valais, malgré les protestation s de ses représentants et des Conseils helvétiques, fut démembré de la Suisse. Ce. fut une séparation douloureuse. Ma~s la volonté du premier Consul était toute p uissante. Il voulait relier l'Italie à la France par Ja route du Simplon, et placer ain si la vallée du Rhône sons sa dépendance immédiate. Le général Turreau fut l'instrument que le c_on~uérant choisit . Ce gouverneur mil~talre frappa le pays d'une contribntJOn de 50,000 francs, remplit les maisons des récalcitrants de garnisaires suspendit la Chambre administrativ~ et ~es municipalités indépendantes, dévalisa le trésor public, porta des décrets arbitraires, etc. Il fallut se. soumettre. Mais si les patriotes valaisans 33. - LE DÉPARTEMENT DU durent voir se rompre les lien s poJitiSI MPLON qut•s qui les unissaient à J'Helvétie ils ·L e Valais goftt ait depuis hu.it ans les conservèrent vivante dans leur c~ur l'a.lliance confédérale. bienfa its de la liberté, lorsqu'un décret de Na ? oléon 1er le réunit à l'empire r,e 27 aoftt 1802, les représentants de fra nç,ms sous le nom de dépa rtement l':S:ei-vétie, de la France et de la Cisaipme se présentèrent devant la diète du du Simplon. L e 14 novembre 1810 une Valais. Muller-Friedberg prit la parole proclamation du gouver nement ;alaisan annonça au peuple cette subite au no.ru de .la. République helvétique: transformation. L e nouveau départe((Je VIens, dit-Il, vous offrir, à vous qui êtes les représentants légitimes du peu- ment fut divisé en trois arrondisseple ~raJaisan, l'indépendance de votre ments: Sion, chef-lieu, résidence du patn,e: c'est au nom du gouvernement pr éfet, Brigue et :St-Maurice, sous-préhelvetique fJue je délie de ses serments fectures. Les diverses parties de l'adce peuple chéri qui, par la vertu et la ministration, de l'instruction, l'organiconstance avec lesquelles il a su les sat ion des tribunaux, furen t établies honorer. s'est rendu un modèle di(J'ne sur le modèle français. La législation d'imitation aux Suisses eux-mêmesb a cantonale fit place à celle de l'empire. L'évéché de Sion fut conservé. té la bienveillance et l'admiration La. domination étrangère ne p esa pas étrangers, et a posé un monument longtemps sur le Valais, Le champ de
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bataille de Leipzig vit pâlir l'étoile du conquérant (18 octobre 1813). Le 21 décembre, les alliés franchirent le Rhin. Quelques jours après, le préfet du département s'éloigna en toute hâte du Valais, avec la gendarmerie, les douaniers, la garnison et la caisse publique. Le 31 décembre, un colonel autrichien, arrivé à Sion, annonça par une proclamation qu'il venait occuper le Valais par ordre des puissances alliées. Il invita le pays à déléguer douze députés pour procéder à une nouvelle organisation des pouvoirs. On créa un corps de police militaire, désigné sons le nom de chasseurs valaisans et fort de 400 hommes. I1 faisait le service conjointement avec les troupes étrangères, et gardait ordinairement le passage du Simplon. I1es lois françaises et les autorités judiciaires même furent supprimées; on nomma des juges provisoires. Les bourgmestres et les syndics remplacèrent les maires et 1a djoints. Le commandant autrichien établit son quartier général à Sllint-M:aurice, où il fit élever des ouvrages de défense (3 février 1814). Les Français s''approchaient des frontières suisses. Une forte colonne cherchait à opérer par le Simplon sa jonction avec l'armée du maréchal de Castiglione, dont les avant-postes s'é· tendaient jusqu'aux environs de Genè' 'e. Mais ell e fut repoussée par les Autrichiens e f· les chasseurs valaisans. Les vainqueurs ,s'avancèrent jusqu'à Domo-d'Ossola. où ils entrèrent le 9 mars. Pendant que le Valais reco uvrait son autonomie, les armées des a illés entraient dans Paris, l'empereur abdiquait et Louis XVIII montait sur le trône de France. La paix de Paris reconnut l'indépendance de la Suisse et garantit l'organisation politique qu'elle se donnerait. Les soldats éb·angers quittèrent le sol valaisan. Pour mettre fin au gouvernement provisoire, les
représentants des dizains se constituèrent en assemblée générale (30 mai). E lle n'eut qu'une voix pour demandm· la réunion du Valais H- la Suisse, cette ancienne et chère alliée. A Zurich, les mini stres des puissances étrangères accueillirent avec bienveillance la députation valaisanne; les Confédérés lui tendirent une main fraternelle. Les vœux du peuple de !<a vallée du Rhône ne tardèrent pas à être exaucés: le 12 septembre 1814, le Valais fut r eçu, comme vingtième canton, dans la Confédér ation suisse. Le 7 aofJt 1815, les députés des XXII cantons, réunis à Zurich, autour de l'a grande bannière à la croix blanche, prononcèrent le serment suivant: <<Nous jurons de maintenir constam« ment et loyalement, l'alliance des << Confédérés, à teneur du Pacte du 7 << aoüt 1815 qui vient d'être lu; de saori« fier dans ce but nos biens et nos vies; <<de procurer, par tous les moyens en <<notre pouvoir le bien et l'avantage << de la commune patrie et de chaque «Etat en particulier; de détourner tout << ce qui pourrait leur nuire; de vivre, << dans le bon beur comme dans l'infor<< tune, en Confédérés et en frères; de «faire tout ce que le devoir et l'hon<< neur exigent de bons et fidèles nl<< liés.» APPENDICE Pendant les époques que nous venons de parcourir et qui furent si sou· vernt tro1nlbllé<e's pa1.· JIU g.ruel"l"e ·et 1a dis(;Orde, 'les bienfaj:t.s de ]1a, civi"li s'a t iOill s'étaient pen à. peu répandus sur ,Je ,sol ViaJ1llisan. La dominlaltian romai!Ille, ,J'étn blissement du chr-istianisme, firent naître les fruits d'une culture nouvelle. L'agriculture, le commerce, l'industrie, les arts, les sciences et les lettree pll'O'Sipérèr-ent. Les mœu1ns s'a•dOltliClÎ.'l"ent. A l'approche des hordes barba.Jres, <J,es woduits de certte '0i 1V'iJ.is1rution 18001· blère1nt dis,par<aitl'C. Pendl3nt ·l es .premjers siècles du moyen-âge, aù milieu
~es r_uines amoucelées de toutes parts, 1,Eghse deYint le refuge et la patrie
d un peuple de malhE-ureux dépossédés. Ell~ a.brJta dans ses monastères l'éduc~twn et l'instrnction de Ja jeunesse. L abbaye dP St-Ma uri ce accueille dans son éoo.1c ?es jeunes gC~ns a.ppa·rtCI!larnt aux pr~~1ères familles de la. Gaule. Les l'W1g1e~x Ac-bivus et Fa1ustns y fonde~t la httérature chrétienne et légcndaJ_ee. A nx temps guerriers de la féod::"lité, les membres de la noblesse valaisanne, dont plusieurs remplirent Je~ cbarg7s les plus élevées, ne mépriS~Ient pomt l'étude des belles-lettres. Swn et q_uelques Jocailités possédaient des étabhs·scmcnts d'instruction. Nous trouvons, an XIIIe siècle, un recteur des écoles de Sion. JnS<Ju'à la conquête du Bas-Valais ~la_Jia.Jlllgue l~oma.ne, is,s,ue 'd!u ~atin ~Ct d~ IdJOmes des pPnples qui avai<>nt occupé la contrée, e nt Loèche pour frontièt·e · là. commençait Je dialecte allemand~ Le _roma,n donllla .naissa;ruoo a.u flr'ançrus· mais la langue latine conserva. encor~ longtemps UDf' prépondérance marquée dans l'es leHrres, d'•eDISieilglllJement •et Œ1es actes officielA. .f.Jinstr-nction. telle qu e nous la comprenons aujourd'hui. n'éclairait point enCO're de ses qlltrnières ia longue 'f't sévère vallée du Rhône. Qnoique les mœurs des habitants des Alpes valaisa_nnes fussent en géné1·al douces et pat~·utrea les, la législation (Stait obscur(·le P?t' des dispositions barbares. EU~ offralt,_ comme dans les autres pays, nn choiX de supplices. In RenaJi1s sauce, qui fwt ,l 'aurore d'ulll développ<>ment intelJectu<>l de l'Italie ct de ~·a FI"ance, c,u,t en Vaillais un ilhl•ustre _représentant: le cardinal Mathieu Rclunner protégea les lettres et les arts. Rappe~ons aussi le nom du savant pr_ofesseur Thomas P latter, qui nous a laJ~sé de curieux et intéressants mérnotres. Pendant la période qui s'écoule de-
puis le XVJe au XIXe siècle les lettr;-s et l'instruction prennent' un certmn degré de développement. L'enseignement d·am.s ·l es ·cOO!Iè"""'., d R. d d!Oinné . .,.~ 1 e rJgue, e Swn et d'e St-Maurice pose les bases d'une culture inte'llectuelle. Quant au peuple des campagnes le soin de so~ instruction ·avait été co~fié aux sut·vcJ liants des paroisses. Quelques bomm_es, dignes d'êtt'e rappelés à la mémoire de la génération présente marqu<>nt le mouvement littéraire et scientifique de cette période. Mentionnons . entre autres: Gaspard Bérodi, c?romqu.eur et a.uteur de ])iècets dr.amatJques; Sébastien B.rigutet Msto.l'ien · ~osep~ Binner, théologien 'et poète la~ tm; P1erre-Joseph de Rivaz, historien chronologi1ste, critique, qui se fit a ussi rem11.rquer pa.r ses travaux d e mécanique. L'abbaye de SaJnt-Maurice donna un précept-eur à. l'empereur Joseph II daiiiiS 01a 'P ersonne dn ·C'banoüne Fram.ço!Ï.s Joseph Veguer. Hilaire GAY.
Croquis alpestre A. vant l'ascension C'est un plaisir étrange, entre tous nos étranges plaisirs, que celui de l'ascension alpestre,. Chercher à s'élever dans l'espace pour embrasser d'un regard t~nt le panorama d'un admirable pays, rten de plus naturel ni de plus attrayant, sans doute. Mais encore fautil savoir s'arrêter aux limites de la vue aussi bien qn'à celles du danger · un ~ètre plus haut peut vous coûte~ la v_Ie sans vous donner d'autres sensation~ que celle de ce danger. Et c'est p_réci~émen; ~e point-là que l'ascenswnruste d auJourd'hui veut atteind re. A~alyser le sentiment qui le guide serait présomptueux; il diffère suivant l'esprit du grimpeur. Beaucoup pensent que ce sentiment est une monomanie d'imitation; ce qui serait malheureusement le signe non équivoque
56 57 d'une dégénération mentale inquiétante; d'autres veulent y voir le stoïcisme frondeur qui parait être de pl us en plus l'àme de notre époque; d'autres encore y fixent le point terminus de la passion humaine à bout de raffinement; d'autres, enfin, croient absolument qu'il ne s'agit là que d'une gloriole devenue gloire par la démagogie d'un tourisme insensé, qui compte ses triomphes par ses catastrophes et dont les annales ensanglantées ·émeu'Vent douloureusement le cœur et attristent l'àme profondément. ·Le danger voulu est un demi suicide. «Celui qui s'expose périt)) me disait souvent feu ma bonne mère; cette simple maxime devrait, me semble-t-il, figurer en tête du Code alpin et suffire pour arrêter l'ascensionniste au point où sa raison lui montre le danger. Il n'en est rien; la série rouge de chaque saison alpestre en est le plus désolant aveu. -M outon du troupeau de Panurge, j'ai voulu, à mon tour, suivre les autres et j'ai fait mon ascension alpestre; j'ai vu le danger, je l'ai longuement étreint dans mes mains et je l'ai vainen. Ce sont les impressions que j'ai rapportées de cette ascension que je veux vous raconter dans cette relation que je partage en trois parties, correspondant aux trois étapes qui l'ont marquée: Avant, pendant et après. Le désir de me rendre compte de vis1-t de la difficulté d'uneascension de 4000 m., celui de pouvoir en parler en toute connaissance de cause, de pouvoir soutenir avec quelque droit et quelque autorité la controverse, voilà, avec quelques r aisons secondaires, ce qui me fit a ccepter, u n beau soir, de «faire)) la Dent-Blanche, avec deux clubistes et deux guides. La partie fut décidée secrètement, c'est-à-dire que, ;pour n'·effrayer personne parmi les nôtres, mes deux compagnons et moi n'en parlâ.:roes à àme qui vive et, tandis que l'on
nous cro(Yai.t aux M•ayens, nous grimpions, avec cordes et piolets, les moraines qui devaient nous conduire au pied de la Dent, où notre programme prévoyait deux heures de repos, avant de prendre la montée. La course d'Evolène au dernier chalet où nous allions relayer m'avait quelque peu fatigué, et après que nous eümes pris un léger réconfortant, emmitouflé dans une grosse couverture, je ne tardai pas à m'assoupir. M:ais le sommeil ne faisait qu'effleurer mes sens, la pensée du danger me tenaillait, je songeais avec tristesse à ma petite famille qui serait désolée si elle me savait à la veille d'exposer ma vie pour une vaine satisfaction. Les préparatifs de nos guides, leurs instructions sur la manière de s'attacher, de creuser des marches dans la glace, de s'agrafer aux saillies du roc, de regarder toujours en haut, de ne pas se laisser gagner par la peur, tout cela me faisait iris-so·nner; j'en avais -la fièvt'e et mon cerveau était brülant. Quand un des guides, me croyant endormi, s'enquit auprès de mes camarades de ma vigueur physique et de mon sang-froid, mes dents se mi rent si bien à claquer que la honte me saisissant je fis sem· blant de bâiller et, quittant ma couverture, je me mis à marcher vivement pour dissimuler mon t rouble et mes angoisses. Les guides sont gens de flair ; mon attitude ne leur échappa point. Ils m' offrir ent génér eusement leurs gour· de s en ID€ disant n10,nt,s et merveiUes de la Dent-Blanche, du beau temps que nous aurions, de notre rentrée triom· p·hale à E vdlène, etc. Mais toutes ces ruses de guerre me laissaient froid; mon œil restait terne et hébété sous l'effet d' une angoisse o-bsédante et mon âme bourrelée de remords. Je sentais l'heure du départ approcher; je me creusais vainement la tête pour trouver un préte4te p la usible de renoncer 1
à la co~rse; ma cervelle semblait paralysée, Je ~e trouvais rien. Je ne sais une g rimpée où, par une sorte de maq_uelle pmssance diabolique me r·ivait gie, je m'ét a is très bra vement conduit a u p oint d'excitee l'admiration mêm~ SI fortement à ce sot amour-propre que la .sagesse la plus élémentaire eüt cer- de ?os guides. Cett e première éta 1)e tai~ement ét~uffé, sans que ma digni- av~It ét é très brillante. Ainsi, no~s avwns passé plusieurs ponts dangeté en eüt subl la pins petite atteinte. r:ux, traversé un méchant couloir à Le sort en était jeté, je devais faire PJC, enfourché un e comiche vertigine uce!te terrib,le ascension, rien ne pouvait plus rn en empêcher· j'allais donc se pareille au dos d'une chèvr e étique bêtement affronter la ~ort, comme contourné d€s arêtes tranehantes, et ces monoma.nes alpins que j'avais si tout cela sans une h ésitation, sans un éloquemment critiqués la veille enco- fau x pas, sans un m urmure. re; bref, j'étais pris dans l'eno-renage Comme le bon Ta rtari n de Da udet et, a~ec l'inconscience d'un hypnoti- j'étais fier de mon courage et de mo~ endurance. q~e, Je quittai le chalet, emboîtant trJStement le pas de mes compao-nons (( Debout, et 'à nos COl'dcs! )) Cet oret m ' a_ppuyant lourdement sur un ~::> pio-' dr.e du chef-g uidP me fit l'effet d'une let qu_1, dans ma main crispée, m'époudouche glaciale. Mou ent houshtsm e se vantait plus encore que les taches de refroidit instantanément. sang dans celles de Macbeth. . Une !un; pâ.le éclairait la nuit. Le Au-dessus de nos t êtes, la r oche coCiel étm! d un noir de sépulcre, les ci- niq ue et déchiquetée dressait . à une mes ne1geuses ressemblaient à d e hauteur de 1500 mètJ·es encore ses 1 longs suaires déployés, et, dans le si- f lanrs nns et ravagés, hérissés de flèlence. de :nort de ces sauvages solitu- ches, criblés de décbit·ul·es béautcs des, Je u entendais que le battement striér; d'ée?sions profondes. D u point co~vulsif de mon cœur et l'obsédant e où nous ~üons, .la v ue était féerique et vo1 ;Xd u remo1·ds qui me montrait ma se perdmt da ns nn lointr..in vaporeux. f:Hmlle daus l'angoisse et me conjurait ~ous percevions t out ce qu'il éÜüt p osde rebrousser chemin. Slble de percevoir de jouissances et 1500 mètres de plus nous donneraient par s urcroît qu'une désagréa ble * * * Pendant l,ascension s:nsation de vide, de néant, de prostraPauvre fourmi humaine acerochée a ux t iOn moralr . Il me paraissait souveraiflancs ? ' un e moutagne, ayant au-dessul!! nement in utile d'aller p lus ba ut et j'eus le courage de le dire. de mot le ciel infini et au-dessous le mcna~·a.nt a bîme, jamais, dn rant le Mes compagnons m'écontèNmt avec cour~ de mon exist en ce, je n'a i mieux une aimable il·onie et j'en f us pour mes senti la g randeur de Dien et le n éa.ut frais d'éloq uence. de l'homme. E t je vous assure cepenA.yant à choisir ent r e nue descente dant, que la f ra.veur n'y ét ait p~ur rien impossible à tenter seul ct une montée ('t n 'a.Y_ait pas le poids d' une plume de pleine de périls, je dus prendre ce derben~a.h sur les considérations de mon espnt. ?a r, à l'instaut où j'y p ensais, ni?r parti et je 11'c•ssayerai pas de dénous éüons commodément assis mes crJre ce qu'il me fallut de cour age de quatrt> compagnons ct moi, sur n~e ter- force de volonté et de folle ragè pour rasse ~ e roc en promontoire à 3000 m., brave1· bêtement à. chaque pas ia m ort, en tram de reprendre haleine, a près p our affronter l'abîme, sonder froidement le g ouffre béant , dédaigner le
ne
58 vertige et mépr iser toute sensation autre que celle de mes jambes meurtries et de mes mains ensanglantées. L'horreur de cette heure fantastiqne d'animalité pèse encore sur moi. Enfin, nous voilà a u point culminant, M:es camarades, couchés sur le ventre, cherchant à explorer l'espace, me firent l'effet de pauvres mollusques vomis par la vague sur un rocher de feu. Leu rs jumelles de théâtre n e leur donnèr,ent qu'un panorama très confus du g-rand cycle a lpestre qui se déroulait à 4.364 mètres an dessous de nous; leurs gourdes, par contre, leur en dirent plus long que tout le reste. Pour moi, je ne dis mot. Tout en admirant l'insaisissable paysage qui nous environnait, je songeais, avec t erreur, à la descente et me disais qu'à cette heure critique, un Santos-Dumont ven ant me transporter dans la rplaine à trwv:ers l'espace serait le bienvenu. Il était dix hemes du matin. Un ROleil dl' pourpre embraRait la terre ; toutes les cimes de la chaîne valaisanne paraissa ient crépiter sous leur hermine palUetée d'or; les vallées disparaissaieut sous les ombres épaisses des fol'êts; les hauts alpages ressemblaient à des déco·r s d' opérette, les maiso-ns à des easemates, toni- être vivant devcnaitinYisible, et lPs grands glaciers figés a utour d' un e véritable armée de géants alpins, t"emblant vouloi r les envelopper tous dans lenr rigide immobilité, lan~·uicnt dans les ail'S le reflet aveuglant de leur immense carapace, inondant cet incomparable tableau d'nnc lumière vapo r·euse et blafarde.
Hélas! le quart d'h eure de Rabelais allait sonner. Du haut du Capitole, j'entrevoyais la Roche tarpéienne. Les gourdes furent den>chef réquisitionnées; c'était donc dans quelques lampées de cognac que nous étions réduits à puiser la force et l'audare dont nous avions besoin pour regagner la plaine !
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Vair penaud de nos compagnons, le front plissé de mes deux guides et leurs instructions sévères snr la mar che à suivre à la descente, me montrèrent bien vite que l'assaut du géant n'a. vait été qu'un jeu d'enfant à côté de la r etraite qu e nous allions o'p éeer. Le chef-guide fit le premier pas, suspend u à la corde qui nou s enlaçait comme un ver à l'hameçon, tanrdis gu'aw uyés sur nos piolets, n ous nous arc-boutions sur le roc en de fu rieuses crisp<ttions. C'est peut-être en cet in oubliable instant de ma vie que s'exhala, de mon àmc angoissée, la meilleure prière. SOLANDIEU.
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Ap1•ès l'ascension Cinq h eures d'angoisses mortelles, des trépidations cérébrales, des chairs meurtries et des yeux injec:tJés, t el est le bilan de cette descente qui la isse lo-i n derrière elle cene d'Orphée aux Enfer,s. Jamais je n'ai tant aimé la plaine! C'est la seule jouissance que j'éprouve de cette a s'e ension ,g1ue je ne referais pas po·u r tout l'or du monde. Olt! non, cen t fois nou! Mille fois mieux l'uniformité délicie use du p-lateau, a vec ses r uis seaux gazou,illanta, ses vt>rge'rs 'Omb rwgés, ses larges ,rout es bordées de verdure, sa vleine et douce sécuri té. Foin de l'espace, s'il faut y mmper 'J)lu,s misérablement que les colimaçons le long de nos _l)oudreux chemins! Quand, su,i va.n t progressivemE" nt la théorie de Darwin, l' hommesinge aura. des ailes, alm·s les voyages aériens a uront un charme infini; mais, ju·sque là, restons-eu à J'imperfection d e nos _p a.u vres jambes et laisson s aux a igles le p rivilège des ha uteurs inaccessibles. Ne sutor tûtr-a crepidam. Mais revenons à nos moutons. Il me souvient qu'à un moment donné noua
ne })O_u'vions pins avancer. Un promontoire (~n dos d'âne non , . . Bien q ue mo n esp rit seu'l ait escaladé . . s IDUJsqumt complètem t 1 . e~ parois mférieures et la D ent-Blanche, le songe qui m' n e nou,s la Js,s aJt voir qu' un 'd f tra~spoi:ta m',a fa it éprouver toute~ frenx d v1 e a - les emotions d une vé~·itable asc . . e que 1qu·e s centaines de mèt res et ,. 1 , enswn 1 men res t e est quelnue chose ce gu ~ans lequel nous aHions tout à l' heure ournoyer pour arrivee à l comme , u· . n · déf'1m·ssarble ·'11ahurisseétage. un nouve ~ent._ J aJ a cqms, dans ce très snggest rf Sll~ltlla cre, la c-onviction a.hso111e Le. premier g·uide 'hé · · n s1ta pas: mieux valait tenter le passage !lJUe de eétro- que, _m au point de vu·e de l'exet·cice grader ou de contourner Je roc dont les phy sique, ni à celui du r és ultat nw ral flancs ne · t en cet endroit la g~ande a~cension alpestre n'est u ti~ , . présent· · aien qu une s urface unie et perpendiculai- le m sal uta ire. Une exci ta.tiün excessire. Pen~ant que cet humble héros se ve de tous Ies sens, d'un côté, et une p:r?fonde dépres sion morale de l 'antre, ba lan~·aJt au-des.s us de 'l'ab' . b cha t . . Ime, c er- dOiven_t nécessaieem en t déterminer ( .. n ,. une saJlhe_ où poser le pied, les l?Htre, nous restwns accroupis sur nos u_ne ~I·rse ~d 'où l'être spi l'it uel doit s orrjnolet~, dont k"S po,intes acér<ée,s Ia. hr sr~gnll ~rcrnen t a moindri. C'est le v~ lgane tr•Jomp h e de Ja f m'ce muscu" bonraJent le I·oc • Un sJ' too-n al .. · nou.s a ver- 1 ;Llr~ de _J a vig nelll' _phJ•sique à côté de ti t que le ,second pouvait s'en " a rrer à 1 aneantissement de la uaturr. p sych i~.on tour dans cet atroce che~i~ d~ que. t-o uffre. Et cc second, c'étajt moi! . Nous a vous, dans la vi e, la lutte eonCe~te fo•i s, je ~ c rus pa!Sser l e Styx. tn~ue11e a vee le sort ; gardons, pour .llect JC~cta est. Je serrai convulsivement v a m cre, tou te notre somme d e f or ce la. • ,mam d e rnes am·J,s, Je · Je · t ai. un re· < 1 d~ courage et d'énergie et ne la o-as~ gaid, d6solé vers l'inv:i.sible plaine où ·p illons p oint en d e vains combats~ des. etres affectionnés attendaient imLa seule adm i1·ation que je o·arde ~ahemment mon retour, n e se doutant ~er tes pas que j e me trou vais si près p o?r le sport alvj n va to nt enti è~e a u de mort. Je m'aplntis su r le roc fer- g ~Jd e. _Ce mal heureux, contr-aint pa r la mm les yeux et me lai~s~sai glisser' dou- IH>Cl~S,S J té, a d ü se rési'gner à faire cl: cement au-dessus de l'·rbim e, l es mains . méü e1· d a ngereux, vonr a mé1iore 1• le .· , rr·J sp~es à cette corde que j'aurais vou- sor:t d 'une f amille que les condHions lt~, pour en fi nir, descendre J·nsqu'au soc~ales on t rt'd nite an dernier degré J)l<'d · · ' d~ la. pa.uvr-eté. Lui seul est digne d'ad· d ~ 1a D ent. Tout à coup je sentis nue v~ Olen te s t>cous,se, une ,hoTl'i bJe JUJ ratwn _dans cette asc·ension où il r isae~satwn de vide meg1a ça Je san (7 un l}ne sa v1e p o11r· Je p-la isir d'un autr e. en :épouvantable parvint f'nco re àto:nes I l fant a 1•oir vu les l}ruatre ma.lb.e u~.rerlles, j 'ens t r ès nettement le s•e n- 1'f'uses vic-times du ~font-Pleureur rment d ' un~ ruptur-e de Ja aor.de et de trois é t n ~i a u ts et nn jeun e por teur; notl'e perte; ma dernière nensée s'é- fant avoir vu ces corp s m ut ilés ces Ian~'·l< ve rs 1e c·Ie 1' Je · p on,s saj "" un cri de t cr~nes béants, le déses poü· de h> u;·,s faerreur et, . . j e m'éveilla.i. null es, }JOn·r bien comprendt'e t out ce t Car ce n'ét· · ar·t gu' un mauvais rêv-e que l'Alpe homicide doit inspirer d'bore , en ~o.uant le Seigneur, da ns la pro~ l'CUI' _à celui don t le cceur n 'est point JOie ~e mon cœur, je me promis bias~ 1~a r ce f::ux :stoï cisme qui compt e ce ser:att là ma première et derniè- po~1 r1en .la n e d un h om me ct demeuascenswn, re 1mpassible devan t les plu\S grandes douleurs.
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bat des bellîqueuses va.chettes, les esprits au complet ét:l i<!nt tout entiers au spectacle? Qu'on se détrompe. P ourrait-on altJrmer q ue dans un théâtr e, quelque poign:mtel que soit une pièce, cer tains yeux n e se détachent pas de la scène, pour se .p orter vers q uelque point plus cap ti vaut encore!'! . . . Et que de fois cette a utre scène de théâtr e n e se reproduit· elle pas un peu partout ?. . . Il n e faut d onc compter que sur le nombre des personllles q ui condtüsaient le bétail sur l'alpe, JI devait c.ertes se r encon trer l'un ou l'a.utre· je une homme .a.rrivé Il. l'â ge où, ii t out moment l'esprit se perd à rêver d'or, oil les yeux regardent a u loin da ns le vag ue sans se fixer ou semblent sour ire à une vision l olnta;ine, où le cœur bat à rompre à la seule v ue subite de tel r uba n ou de tel ch apeau ; ii. l'âge, disons-nous-le sans clétom·, oil l'af fect ion ù'un père, ~a t endresse d'une mèr e, le dévouement d'une sœur ne s uffisent ph1s, le cœur soupil"a.nt après un autre idéal e t éprou vant le besoin irrésistible de se d onner tout ent ie1· ... à un a utre cœur ou à Dieu, secret , soit elit entr e parenthèses, de l'âge oil les nobles âm es se vouen t à la vie relig ieu se. E n l 'année dont il s'agit, le jeune Sidoni s ét:Lit un de ces cœurs-là . Nom mé pâtre, il devra passe~~· 1m long été s ur J'alpe. Il é tait présent au corn bat des « cornifêres »; il l'avait même, avec un intérêt apparent, observé pendant un certain te mps, mais t out en a yant l'•alr de r ega1·cler guerroyer, .ses yeux se port aient sur l1ll autre p oint a u près duquel -tout es les autres beau tés étaient t ernes. Ce q ui ooptivait ains i son ê tre tout en.tiet· et le renda it pour ainsi dire étranger à. tout ce q ui se p assait autom· de lui, cette merveille qui le fascin ait n 'ét ait autre q ue la j e1m e Ana ïs quJ vena it d'achever dans ,l es Mayen, nu heur eux séjour de s ix semaines, circon stance qui ameoolt dans le" cerveau de Sidoni s ces réflexions: Le lait et l'air des i\Iayeus, joints à la vertu de la jeunesse, sont l1ieu les t rois peintres par excellence pour m élanger ùabilement le rose et la fraich eur s ur le gai et lJea.u visa ge cl es pastourelles . Remué j usqu'nu fon d de •l ':1Jue par un sent iment d'é motion don t la f orce lui était ju,., q ue là inconnu e, il n 'y tint plus. Aura.i t.;ïl l'in dicible bonheur d'être aim6 cl e cette perle de beauté? . . . Rester t out l'été dan s u ne s i crucHe incerti t ude, cel a lui est impossible. Il vouch ait s'n.ppr ocher de cet auge ·ad o1·é q ue Dieu a envoyé sur son chemin ; il vou. drait pal'ler, mais, il le sent bien, au mo. men t voulu. pas uu seul m ot n'osera fra ncù ir
ses lèvr es. Le secret, qui dCIPuis des mois emplit son cœur, ne peut cependant rester plus longtemps comprimé. Que lui reste-t·il à faire? 0' est sim ple. L'uweu que sa bo uche n e p.e ut proférer , Uille fle ur le fera. Là-des. sus notre hér os, .sortant prestement de la foul a préOccupée, se dil'ige en tO'Ute hû.t e vers la partie de la montagne dite « La Oomba z ll, à la cueillette de q uel ques rameaux de rhododendron qui seront le précieux jn. terprête de ses sentiments. La fleur ellemême disait: r r emière déclaration d'arnom; mais il y avilit bien des façons ùe l'offrir ct de la r.ecevoir, selon la circonst'ince et l'état des <!œurs. Apr ès un fe t-vent regard vers le Ciel, Sidonis cueillit selon l'usage deux nameaux dont l'un, devant atre dépouillé d t~ ses feuilles, r CIPrésentait, sons ce singulier a spect, l'amour sans espoir. <<Si elle allait choisir cetui-ci! . . . », dit-il sous l'empi re d'une poignante ·émotion. II s'en revint ainsi, t a ntôt ses jambes raSULllt à peine le sol, tnntût menaçant de ployer soua son corps, s.elon qu'iJ espèr<! ou qu'il se prend à douter de la r éussite. Il approche . . . il r ive hientôt. Par un heureux hasard, Ana ïs. salll·S le voir , se d irige justement de so.a côté, suivan t un peti t sent ier en zigzag q la tlk'l>ture a menagé entre les blocs de che rs. «La Providence a -t-elle, cians son bonté, prépa~·é cetie rencontre pour m ettr.e à l'11.bri de t out œH incliscret, ou elle h âter pour moi une afü·.e use ti on ?» se d it Sidonis eu t•aper cev.ant. cœur bat à rompre. . . Dans son solide g uet, Le bouquet tremble: c'est l'instant p rême .. . Un mille visage s'ennpourpre, br as te u:LUt un bou quet s'étend, un t imide gr acieux souri re accueille ce geste, une g uonna petite main reçoit gentim ent le sen t, un f m n t vi rginal s'incli ne brûlan ch aste et suave b.ajser s'y pose, un fl'l> mtsom ent de boubeu r secoue cleux êtres, !:'est t ou t .. . C'est bientôt mirli, l'heure de re·d €1ls c€•nai~ ùe p etites caravanes se reforment lent le sentica.· de la forêt. Anaïs nitlllement pressée de s'en aller, ce1petlOIIII personne ne songerait à se douter de qu e chose si un rusé blanc-bec n "ayait si à m etu :e le nez dan s une touffe de tes qu e reh ullssai t une supet·be rhododen d ron avec feuilles ct fleur s, I:IQ·t istem ent agencé s ur un élégant Aussi le malin n'a-t-il rieu de q ue de ch uchoter .aux oreilles de ses
« L a belle Anaïs a livré son cœur en ce jour ... voyez-IJa. z·a yonnante de j oie; mais quel peu t bien être l'heureux mortel cle q ui elle tien t ceei ? JJ se posant, à ce dernier mot, un doig t sur la poitrine. Ce geste en g uise de point d'i nte rrog~atio n resta it sans r éponse, car Sidonie, de son côté, f aisait des efforts inouïs pour contenir son 'b onheur. Il devait, pour t enir le mystère voilé, ne pas laisser s'épancher au dehors l'océan d'allég resse qui inondait son cœur. Ces deux nobles îunes aVJatient tenu ù. prendre l 'engagement sacré avec D ieu seul pour témoin. Oes fiançailles de cœur étaient plus que suffi santes pour leur donner réciproquement une pleine et entière confiance dans leur f idélité. D e retom· à la maison, Anaüs, a vec l'expansion d'une â me pm·e, révéla le précieux se cret il. ses parents; ceux-ci, après lui (Lvoir adressé un léger repr oche d'avoir pris tme anssi importante ùécision &ILD.s denwrnder lem· n.vis, s'en m ontrèrent ensuite, après explicat ion, très satisf.ait.'3 et féHcitêr en t même leur fille d'~tvo.h· s u plaire il un jeune bomme aussi r:Ulgé et si plein do mér ites . A!lia,ïs crut devoir également annoncer ce qui s 'était passé à la mère de son futur, rest ée seule pendant l'absence <le sou fils, et partageait son temps entre la prière et la charité. Cette lliluvelle, aussi r éjouissante qu'inattend ue, arracha il. 1a bonn·e petite vieille des lllrmes de boul.Jc m·; ét!Ult tombée à geuotL"t, e lle remercia le Ciel dn trésor qu'il lui envoyait. Quand, J/l;prl's la première quinzaine d'absence, Sidonis put enfin se payer une visite à la maison afin d'ouvrir son cœut· à :son excellente mère q ui, il en était certain, ne lui r efusera it ni sa bénéd iction ni ]',approbation de sa cond uite, il f ut surpr is mais n on peiné de t rouvet· celle-ci dans ses confidences; il fu t au comble de l a joie de r encontrc.r, en compagnie de sa tendre mère, sa chère Anaïs. Après un en tretien bien com-t, hélas! pour t ous les trois, le pâtre dut songer au clép?-rt. Le marta:ge an:êté à l'al1tomne, Siflonu~ cntùrasse avec effu sion .s a mère, serre nffN~tu<>nsement la m ain de sa fiancée puis il enjambe la porte ~!llllS se retou.rn~r de crainte de fa iblir. Il court léger comme un l'<1,1reuil, gai comm e u n pinson, et à tout ce qu Il l'l•Ueoutre, a ux p erson nes, a ux choses, il \"oudrait flire: « ,J e suis Je plus h eureux des hom meH! >l Il traverse, r avi, les challi;Ps, les prés, la for{!t. Arrivé aux mayens d'Eincron Il s 'asRiecl, suffoqué d«> bollbem·, s ur un pe:
tit tertre gazonné, près de « la Douay >J (source d'eau très froide, jaillissant en cet endroit), et, pendant quelques minutes, reste là il s'enin·er cles beautés de la nature. J.a· mais l'azur du ciel ne lui a paru si bleu, le vert des prairies si tendre, l'eau si limpide et les sites qui l'entom·ent si euchante.urs. C'est vraiment trop à. la fois, se dit-11; talllt de bonheur me fait trembler. S'a!Tachant ensuite il sa contemplation, il r.e prend son chemin et rejoint ùientôt ses compagnons. Dès lors, il coulait là-haut sur l'alpe des jours heureux, qui cepeu<lJallt pour lui n'avaient pa.s de fin, pcmdant que làbas, dans le petit village, une jeune vierge chantait du matin 11u soir. Anivons enfin à décrire La, vie qu'on menait sur l'a~page de Flore à cette! époque lointa:ine. Le lecteur a bien supposé que le vin monté le jour de l'inalpe n'était destiné ni à o.bn:luver le bétail ni à Oés3ltêrer les étrangers qui, alors surtout qu'on voyageait si peu, devaient êtTe aussi r.ares que les corbeaux bl31Ilc.s dans ces par·ages. Ce précieux liquide était versé dans un gros tonueau •ruppelé vulgairement «tine>>, qui restait d'une année à l'antl'e dans le chalet le plus élevé de l'alpage. A cette altitude, il devenait sans doute excellent. Chaque j011r on y allait remplir un ùarillon qui circulait chez tous les piltres, si bien qu'au soir il s'en trou.vait souveut plus d'un gTisé. 1\Iab; c'est •Snrto11t il. certaines circonstances, telles que :tnni versaires cle l'inaugma ti on d'lm chalet, fête d'un des pâtres, comme :..ussi aux leudemains d'01·ages, qu'on pren.ait les plus fameuses « lampées J>. En par·ei!le occm·ence, on se rcndnit sur le lieu même, on llllllillgeait ferme, on buvait sec pen<lant qu'aux tl-ois ou qmLli"e jeunes bergers était confié(} l'entière surveillance des troupeaux. De tels •a bus finissaient souvent PM" des rixes, des escarmouches, des duels an pugilat dont les plus f.a.ibles sortaient vaincus ct souvent mem-· t ries. Le service étaJt par le fait même très négligé ces ,ioms-là, mais rien n'empêchait de renouveller la même scène la semaine suivante. Les dimanches ou ics jon•·s de fHe, a u lien d'être nu motif d'êm.pêclrement ii. ces abu::>, étaient lJlutôt un prêtexte p01u· se livre<~: ù cle plus copieuses libations, Pt ees sailnts jours coutiuua.ieut a.lusi à être profanés a u lieu d'être employês au service de Dieu. La patjence divine tlevait lW jonr se l:1Sser de pareils dêsord!·es. C'était, dit-on, le dernier dimanche d'aoUt. La «tine» était en tourée de ses fidèles adora-
tem·s. A. maintes repdses dêjil, Sidonis avaat essayé en vain cle réprimer ces abus; daill! les premiers temps, il avait même été sur Je point de mander les proclll'eurs de la montagne clans le but de mettr-e fin à un si lamentable état de choses. Mais chez le timide jeune homme, l'entraînement de ses compagnon s et la crainte de devenir le point de mire de leurs sarcasmes avaient vite raison <le ses louables intentions. Chaque leru:lemain d'orgie il en éprouvait cle cuisants remords et semblait entendre une voix chérie le supplier, d'un accent plaintif, de ne plus s'avilir ainsi aux yeux de Dieu et des hommes. Ce dimanche-là. précisément, la pm·spective <le se voir traité de gamin - lui dont la lèvre supérieure se veloutait déjà d'tm fin duvet, - lui 'a vait fait oublier ses bonnes r ésolutions. Cette société cle débauchés et de fainéants lui déplaisait, il. la vérité, horriblement, et cependant, par manque d'énergie, il ne la fuyait pas. Le robinet aV!Ràt coulé depuis le matin déjà; vet'S midi, Sidonis se hasarda de faire remarquer à ses compagnons qu'ils avaient totaJement oublié leurs devoirs de chrétiens en laissant passer l'heure de la messe sans aucune prière. Cette remarque fut accueillie par des quolibets grossiers et vi111lents, qui redoublèrent de violence au moment oll il sortit un chapelet pour se mettre en prière. Se VOY'3illt accablé d'injures, il réprime ce bon mouvement et, refoulant la voix de s:t con science, se lance les yeux fermés au milieu du groupe bachique au moment où un autre pâtre renvoie à son poste, à grands renforts d'affreux jurons et en le men açant du fouet, un petit berger qui, grelottant sous l'a. pluie, vient appeler le vacher. Le pauvr e enfant n'a qu'à. s'en retourner; tout en plems, il rejoint ses petits camarades à quelque distance de li'L Tout à coup ceux-ci virent un tourbillon, noir comme la fumée d'usine, descendre du ciel en produisant un bruit sourd, s'aba.ttre sur le chalet, enveloppant la « tine » et la faisant tournoyer sur elle-même, soulevant en l'air les malheureux qui mêlent aux cris de miséricorde des cris de désespoir, et en quelques secondes engloutissant tout d<ai!lS un affreux grondement souterrain qui ébranle les fondements de la montagne, Les vaclles affolées cherchent un refuge dans la forêt, et leurs petits gardiens, prenant les jambes à leur cou, ne s'<aaTêtent plus jusqu'au village o ùils arrivent haletants et glacés de frayeur. Un seul parvient à desserrer les dents pour racontet· le désastre ...
On devine la consternation générale à cette épouvantable nouvelle. On se rend en masse sur les lieux, en procession et chacun por. tant un cierge allumé. On ne trouve à la place de la << tine>> qu'un trou béant sans 1 fond, vomissant quelques restes de fumée. A.D!aïs, après Ctre tombée comme une masse inerte en apprenant ce malheur, resta une semaine entière entre 1a vie et la mort. Eln 1 reprenant ses sens elle crut d'abord qu'elle sortait d'un vilain cauchemar; qu<a.nd enfin ~ elle parvint ii. s~ convaincre de la réalité, qui lui fit sentir l'étendue de sa douleur, elle tomba à ge'loux et, apr·ès une courte et fervente prière·, sc donna entièrement il. Dieu. Le soir du même jour, inébranlillble dans sa détermination, elle alla consoler la pauvre mère de Sidonis et lui annonça que, dès le lendemain matin, elle franchirait la grille du couvent. Cette nuit-là elle eut une vision. Son bieu-admé se présentant à elle lui dit: « Chère Auaù;, ln vengeance de Dieu ne m'a pas épargné, parce que j'ai maillqué cie fermeté dans ma conduite. Cependant ton héroïque sacriflc·e, tes prières et ta souffrance ont été agréables au Seigneur et m'ont .:tC'heté le ciel oi\ je viens d'entrer. De ce lieu d'indicibles df>lices je t'aime bien plus que je n'aurais su le faire sur la terre. Annonce 1\. ma mère cette helll'euse nouvelle ct dis-lui que je vous attends toutes deux dans le beau paradis. Priez pour mes malheureux compagnons ... >> Ellie n'entendit plus rien ... L'année suivlllillie, dans une même matinée de printemps, de l'humble village et du cloître, deux â.mes de martyres s'envolaient vers les cieux.
Ave Maria Que celui qui aime t'()ln saint nom m'écoute, ô Marie! le ciel ISe réjouit, toute la terre s'étonne quand je dis: Ave Mm·ia! Le monde n'est plus rien, le cœur se fond en aJmoruT quand je di•s: Ave Maria! La tiédeur s'évanouit, la chad.r se flé,trit •quand je dis: Ave Maria! La tristesse s'éloigne, une joie no;uvel'le apparaît ,<IJuand je dis: Ave Marial •L a dévoti'on s'accroît, la componction ·se forme ·quand· j e dds: Ave Maria! L'espérance progres!se, la con,so·lation s'augmente quand je dis: Ave Ma,·ia! Le cœur se ranime :et l'âme tournée vers le mal revient au bien quand je dis: Ave Maria! En vérité, elle est si .pleine .de suavité, cette Salutation bénie, qu'on ne peut l'ex;primer dans le langage humain; et il faudrait en parler d'une manière si élevée et si p.rofonde, qu'une simple créature ne pourrait y •s uffire. B. A'îain DE LA ROCHE.
• Après des siOcles, peut-il exister à la place où s'est engloutie la «tine>> d'autres preuves, sinon ce même trou béant et sans fond cle quelques mètres decir conférence, qui se voit encore aujourd'hui, et qui portel le nom meme de « Tine de Flore ». Pareille à une large gueule toujours affiamêe, elle est là paraissant gu~tter une proie. De temps à autre elle réussit à happer un veau ou un génisson imprudent, qui va pattre sm· ses bords. Il y a quelques années, les consorts de l'alpe de Flore, tentèrent de boucher cette affreuse crev>a.sse. A. l'aide de grosses pièces de bois et de bloc de roches ilsy réWI' sirent; mais après quelque temps, l'affre' se gueule avala tout dans un bruyant mot:vement de rage et la « Tine >> redevillt ce qu'on la voit encore aujourd'hui. F. B., iD.8tlt.
Aimez les champs! No bâtin.N nountro nt Tot u fon du val Et lo rossignol lo ni Tzantêret sa tzanson bal!. ... (Noua bll.tirons notœ nid Tout au fond du val Elt Je rossignol la nuit Chantera sa belle chanson!)
Ma1·the Voliet, tine brave fermière des environs de Sion, avait deux jeunes filles, blondes, délicieusement blondes, et se ressemblant comme deux gouttes d'eau; perles de rosée suspendues au calice d'une fleur, comme celles qu'on voit au matin d'une enivrante journée de mai. C'était ravissant de voir ces deux mi· gnonnes créatures s'ébattre aux alentours de la ferme; fleurs parmi les fleurs, papillons roses parmi les papil· lons jaunes et bleus. Se nourrissant du parfum des fleurs et du lait de « Musaunetie JJ la vieille vache marquée de blanc, Lucienne et Véronique avaient le teint vermeil, les yeux pleins de vie et d'une candeur ravissante, les formes souples et sveltes; deux tiges vigour euses; malgré leur jeunesse, elles n'avaient rien de cette faiblesse qu'on remarque chez tant de petites filles qui vous semblent si frêles qu' un souffle pourrait les anéantir. Je vous dirai même que leurs petits bras savaient déjà manier et le râteau et la fourche. Et quand venait le temps de la fenaison, elles suivaient leur père, un brave travailleur, et p uis intelligent et bon. Quelle poésie! quelles senteurs enivrantes, que de fleurs et d'herbes éparpillées par les fourches actives de Lucienne et de Véronique! Les traquets et les fauvettes s'àpprochaient pour mieux voir; p uis voyant s'avancer les travailleuses, ils volaient à quelques mètres plus loin, se percher sur un tournesol, se demandant pourquoi ils auraient peur de ces deux grands oi· seaux aux ch eveux blonds, aux yeux bleus.
Quand l'automne était venu, que les Qui sait aimer les champs, sait ai- vaches descendaient des A lpes, les mer la vertu. Ecoutez la touchante deux fillettes se faisaient bergères.... nouvelle que je veux vous raconter J 'aimais les voir, quand elles cares· pour ·vous engager d'être toujours les saient de leurs doigts roses le mufle amis de la belle et saine vie de campa- humide de la noire génisse ou qu'elles gne. entouraient de leurs bras le cou du pe.·
Où etait-elle a pr~sent? Que fatsatt. elle? Un nuage de tristesse effleurait • pour un instant son front pur et ai* * Vous vous envolez trop vite, ô temps! mant. Hélas! de chute en chute, d'abîme en .. . Je ne vois plus maintenant Véronique et Lucienne tres·ser des guirlan- abtme, l'ange était tombé! Véronique, en ce moment pleurait des de myosotis assises sur le talus du au fond d'une manearde de Paris; côteau ... Lucienne est encore là, bien jolie, abandonnée de tous; malheureuse, san• aucune ressource; elle aurait voulu reune grande demoiselle! voir le pays de son heureuse enfance; :M:ais Véronique la cadette? le pays de son père, de sa mère et de Véronique est partie, entraînée par « Nienne », la ferme au pied du côteau, de mauvaises camarades, par la lecture de quelque roman sorti de la cervelle cachée sous des nuages de feuilles et d'un déséquilibré, elle s'est envolée de de fleurs .. . puis elle aurait tant voulu la maison qui fut son doux nid, pour . . . puis elle se reprenait à sangloter, se jeter dans ce gouffre meurtrier qui . . . parce qu'elle n'osait plus rentrer ce doux nid ... Elle était déshono· s'appelle la ville. Elle est partie et sa dans mère, et sa sœur, et son père ont bien rée ... \Le misérable qui l'avait perdue, l'apleuré. . :•. ,:; vait abandonnée, et elle était là mainPendant quelque temps, Véronique envoyait régulièrement des nouvelles tenant, languissante, seule, en proie au à la maison et les jours où venaient remords qui ronge et à la noire misère les missives, étaient de beaux jours à qui torture. Plus de vie dana ce pauvre la ferme. La jeune fille allait bien la corps, plus de velouté dans ses joues, . à la cité lui plaisait. Puis les nou' plus de candeur dana son regard ... elv1e v_elles se firent plus rares . .. puis plus le n'est plus déjà que l'ombre d'elle-mêr1en. . me ... Un jour, n'y ten-ant plus, elle réunit Vous décrire la tristesse des pauvre's parents est inutile, vous vous l'imagi- le peu d'argent qui lui restait et revint au pays. Oh! combien elle trembla lorsnez. Heureusement pour eux qu'il leur qu' elle vint frapper à cette porte qu' restait cet ange de Lucienne, un mo- elle regrettait tant d'avoir quittée. Un joli chérubin vint ouvrir. Voyant dèle de vertu, de beauté et de tendresse, sans cela qui sait si, minés par le une étrangère de si mauvaise mine, il chagrin, ils n'eussent pas vu bientôt la s'enfuit aussitôt effrayé. Pensez, si l'on eut de la peine à reconnaître dana cettombe sous leurs pas. Quand Lucienne eut dix-neuf ans, on te longue et pâ.le jeune femme la séla maria: jamais idylle ne fut plus pure millante Véronique d'autrefois ..... et plus belle que ce roman dont la tra- Comme l'enfant prodigue, elle fut reme s'était déroulée tout entière sous çue à bras ouverts et le lendemain il y l'œil des parents et dans l'air tiède et eut grande fête à la ferme. sain des soirs de la campagne. Malheureusement la pauvre fille, Ul'IM Tandis que la jeune épouse se pro- par la douleur autant que par la conmenait r avie au bras de son époux, à duite déréglée qu'elle avait menée, s'étravers les champs où les moissons on- teignit quelques mois après: «Aimez dulaient mollement au passage du zé- les champs, disaitelle sans cesse à ses phir, elle pensait à sa Véronique bien neveux et nièces en caressant, de sa aimée. pâ.le main, leurs fronts devenus tristes.;
tit veau Rouget; le ·« tün-lïon » du troupeau!
aimez le11 champs et vou• serez vertueux!. . . Ne les quittez pas pour aller à la ville ! . . . Vous deviendriez malheureux!. .. » Si le hasard vous conduit au cimetière de ***, vous verrez quelques chrysanthèmes inclinant avec tristesse leur mate corolle vers une tombe que le gazon a déjà recouverte; une couronne, une croix, un cyprès ombragent un t ertre: c'est là. que repose l'infortunée Véronique, victime plus faible que coupable d'une malsaine curiosité. Enfanta! n'allez pas à la ville! Alfred PERRAUDIN .
••••• En pays sierrois Beauregard A l'entrée du ·pittoreSqjue vrul d'Anni'viers, dont il était jadis le fid~e ga·rdien, le front indliné, ~a base rongée par l'i.tueuse Na.vizance, •l e mont de Beauregard paraît comme écra;sé, atterré sous le poids de sa cruelle déchéaniCe. De son ·c hâteau qui défiait a.utrefois la main de l'ennemj, il ne reste plus aujourd'hui que des ruines. Qu~lques vieux pans de murs écorchés, démantelés, voilà le B eauregard ld' au·jourd'hu.i, le .château imprenable comme on l'avait surnommé a tu temps passés. Quel fut rl e s eigneur assez audSJcieux pour s' élever un refuge au sommet de cette pointe? L'histoire nons laisse ent·rcvoir que c'est nn !COmte d'Anniv~ers; mais quant à son n om ell e se tait. Rehinner fait r emonter sn. constru<:tion nu XIe Rih ·le; ot· nous ne voyons app.at·attrP. les seigne urs d'Anni Yienl qu'au XIIIe siècle ; donc ùt> deux choses l' une: ou 1e château ùe Beauregard a été C?nstruit ,p ar Je·s sei!gneu'l's d:' AnniYJer:s, da.ns ce cas Schï nn{'r fnit et·renT; on 11) fut bi't ti alva nt, alo•11s l'·hüllt:O<ri{'n pourrait êtr·e !dans le ·Vl' aÏ. .Quf'lc}n r tlocu.l)lent, encore enseveH
~rous
la poussière iles ,p archemins, vi·enldra-t-il 'tm jour jeter quelque h l mière dans ce fond obse ur et ténébreux? C'est l'affaire d u t emps, des courageux historiens et du bon vouloir de quelques commllllles à favoriser leurs recherches. La rpremière fois QJU.'il est fait mention de ce ehàteau c'est •l ors d e l'invasion du Y.a.la is par Amédée VII sur nommé tle «comte Rouge >>, ruc:co,11I'u. au secaura de l'&vêque de Sion, :IDdoua.rd de Savoie, que les Va!laii•s ans révO\lté s ne voulaient pas r econnaître .p our leU[' prince. De Sa'l quenen, où il avait établi son camp, le ·c omte de Savoie pénèt re da.n s la vallée d' Anniviers et la met au pillruge. Le château de Beauregard, qui en défendait J'ent rée, est emporté. Deux fiils du comte Pierre de Rarogne sont sa isis et décapités sm:· ù'a ·p Jace ld·u Grand-Pont , à Sion. Cette fois-ci le châ.tea.u -se Televa, mais il n'en fut pas de même lo·rsqu'il tOIDlba en 1417 sous les cou ps des p~& triotes ·révoltés contre Guichard ·d~e Rarogne, capitaine général d·u pays. Animés d' une haine implrucable contre cette maison dQn t il jal ousait la p ui'Ssance et le despotisme, ainsi q ue son omnipotence, il s ne purent h i pardonner d 'avoir ruccordé a ux troupes du d·uc de Savoie libre passage <à t r avers le Valais , pour aller porter s.ecours aux Milanais cont•r e les Suisses, au mépris de l'alliance qui unissait ces derniers a1ux Valaisans. Après d~e longues n~go.ci.ations a uxqu<e-Jles s'employèrent Jes ConfédéDés - Berne eurtout, quli soutenait son combourgeois, - la paix fut faite; ses bjens fllt"ent r endus, mais Guichard ne vécut pl us en Valais et le château ne se relava plus d e ses r uines•. De Beauregnt'il ln. vne ef'! t S!P'le1;1dide. La plaine du Va lais a.v ec toutes s es varié tés, le ·Rhône a ux mé andres bleus, oes villages et ces bomgs ép-ars da ns la
69 va:llée eta~ent aux yeU!X du voya1g eur leurs r:avis-santes beautés. TQIUs les ans, le s'Oir de ·la St-Jean, la pointe de Beauregard s'Illumine. Ce sont les jeunes gens de Chlippis qui, selon la coutume du pa.ys, tiennent à honorer.le glMieux dïsdple de J.-C. par 'un beau feu qu'on admire de rroin. Ce retou•r fugitif de la gloire n'empêche point le sommet de reprentlre son air de tristegse et d'e délcrépdtuijle. Il n 'est pa·s le seul, certes, à gémir sur sa grandeur pa•ssée.: Les collines vois.in~ de la 'V'allée du Rhône, ·sont aussi en deuil de leurs cas.teh~; la cuirasse et 1le baume ont .f ini de franchir ces murs dlélalbrés lq,ue le temps aJchève de !détruire. Quelques-uns cependant subsistent encore, attestant au:x générations 11utures, non une opulence taJPrugeuS'e, mais de la rirches·se di•ssimu~ée sous ce8 mu•v s grossiers, où ne :perce çà et Œlà q:u'une petite fenêtre. :M:ieu:xi enco·r e eUes révèlent l'humeur guerrière et batailleuse de ces seigneurs des tem.ps féodaux. A111 ;p ied de BeauJ:Iegat>ld.
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BRIE ET LA OHAPELIJE DE BOUILLET. Par la fenêtre entr'ouverte de ma chambre, un beau soleil d'Août venait gaîment m'inviter à sortir. Le temps était splendide, pas un seul nuage sur la belle voflte azurée. Décidément, il fallait en profiter, mais de quel côté me diriger? Je ne fus pas longtemps perplexe, Vercorin et ses mayens me tentaient, je me décidai donc pour ces derniers lieux. Si l'envie d'écrire mes impressions de route m'a pris, c'est que l'on n'a jamais parlé encore - Vercorin à part, le village aimé de Mario - de ce s endroits que je visitai dans ma promenade .. . ~fe voici donc sur le chemin montant de la plaine à ~Yel'Corin, sentiell large,
pas trop raide, mais par moments un peu pierreux. En moins de 40 minutes, j'étais à Brie, charmant plateau, limité tantôt par les sombres abîmes de 'la Navizance, tantôt par le mont de Vercorin, tantôt par une file de monticules d'où la vue est admirable. Le plateau dévale du côté ouest pour aller tomber à quelque 100 mètres au-dessus de Cha· lais. Pittoresque et varié que ce ha· meau aux mazots épars, « raccards » brunis par le soleil ou maisonnettes blanches munies chacune d'un puits qu'alimentent leurs gouttières. Pas d'eau de source servant à l'ir-rigation des propriétés composées en grande partie de champs, voilà le malheur de cette contrée. Quelle métamorphose ferait l'eau sur ce sol! ·Anciennement Brie devait être arrosé par un bi·sse ayant son origine à: la Navi~ance, près de Vissoie: c'était le «bisse des Sarrasins», ainsi appelé parce qu'il fut construit, prétendent ies gens du pays, par les Sarrasins, ce qui le ferait remonter au Xe ·siècle, époque où nous voyons ce peuple arri· ver dans· le Valais. battu près de St· Maurice par Conrad, ll'Oi de Bourgogne. Ce bisse a existé, on ne peut en dou· ter, preuve les traces qui se voient en· core surtout dans le's endroits où il était taillé dans le roc. Comment fut-il abandonné? La tradition l'explique ain· si: Les chenaux conduisant l'eau à tra· vers le grand roc de Cruget s'étant rompus, des ouvriers furent envoyés pour les relever, le pont qui les soutenait, trop faible parait-il, plia et les ouvriers roulèrent au fond du précipice. 40 d'entre eux périrent. On ne voulut plus hasarder une nouvelle tentative et le bisse fut abandonné. Je ne quittai qu'avec peine le paisi~ ble hameau qui •s e 'repose tranquille à l'ombre des sapins, sans se douter que ses destinées eussent pu être plus glorieuses. Le frais ombrage avoisinant la route me tep.t~ maintes fois, mais je
sus faire acte de violence et je m'éloignai de Brie. Le sentier que je suivais était ravissant; à l'ombre de beaux sapins noirs, dont la suave odeur m'enivre, plat et sans pierres, contournant de temps en temps de petits mamelons, il me conduit enfin à la chapelle de Bouillet dé· diée à. Matm· dolorosa. Quel charmant contraste entre le sombre de la forêt qui l'entoure et la blancheur de lait du véné1·é sanctuaire! Béni soit celui qui le premier conçut l'heureux projet d'élever là une chapelle à la Mère des donleu.rs. Placée la croisée des chemins de Chippis, Chalais et Vercorin, elle ne peut manquer d'attirer à elle le voyageur qui traver· se ces parages, où l'écho de ses pas et de son bâton ferré troublent seuls le silence de ces lieux mélancoliques et ravissants. En effet, ce trajet de Brie v ell'CO· rin, malgré le bruit montant de la plai· ne ou des mayens au-dessous, approche bien de ce qu'on dit «un lieu désert», c'est donc avec plaisir qu'à un détour du chemin on se trouve brusquement en présence de la coquette chapelle. tLa légende raconte qu'un homme trouvant à l'endroit occupé actuellement par la chapelle, un trésor, y éleva ensuite ce pieux sanctuaire. Il existe encœe dans l'esprit du peuple une a u· tre version sur cette construction. Ce lieu aurait dû être favorisé par une apparition. Quoi qu'il en >Soit, cette cha· pelle est de date ancienne. Le millési· me de 1844 surmontant la porte sera une date indiquant une réparation, car tout porte à croire que sa construction est antérieure. ILa poutre soutenant la partie ouest du toit porte la date de 1828, d'ailleurs un em-voto qu'on y voyait il y a quelques années encore, montrait un homme et une femme an costume des temps napoléoniens. Sous la dépendance et surveillance de lia cure de Yercorin, elle n'en a p_as
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moins une caisse particulière prove· nant de dotations et dont le revenu annuel s'élève à 159 francs. 'E lle subit da ns 1eR années 1898 et 1899 des réparations jugées à juste ti· tre nécessaires. P a r mandement daté de 1860, Mgr de Preux, évêque de Sion, accorda 60 jours d'indulgence à tous ceux qui prieront un Paler et un Ave dans cette chapelle. Ce ne sont p:ts seulement les passants - malheureusement pas tons, mais la plupart - qui vont demander là des g-râces à Dieu par l'intercession de la Mère des douleurs, mais des pè· lerins qui y viennent exprès et souvent de loin. Plusieurs em-voto, tels que jambes de bois, pieds, statues de cire, b~ quilles qui y sont exposés attestent une guérison. ou tout au moins une amélioration de l'état de l'infirme qui est venu y prier avec ferveur. J'entr'ai dans la pieuse chapelle, et dans des accents sincères et fervents j'implorai aussi la 'M ère des douleurs. Qui n'a pas d'infirmités en ce monde? et où trouver une consolation plus stJre qu'auprès de Celle dont le cœur fut percé d'un glaive de douleur? Heureux les croyants, heureux les fidèles servi: te urs de Dieu! quelques· malheurs qm les atteignent, quelques afflictions qui les éprouvent, ils trouveront toujours en lui un consolateur. Je quittai Bouillet en implorant encore une fois la
Ma ter dolorosa.
Aloès.
Triquent A t rois q·lllaœts d'h'ewr•e •au ,dess.Uis k'lle Sah1a.n, à uiJl b111uJS·qiUie rtlolurna.nt •die IJJa r'O/Ute de Vemmyaz à Chlarrnonîx, Je t·ou.niste s'a:rrêtc, •empo1igoo par rulJliC vio' Jemte émotion: .s.a petitesse .hurrnaillle domine un go·nffPe 'SOnoTe, a u fond ldu~ C}!Uiell oo to.l'lrent - le T.rièg;e - b~e
70 Sei! fllots é0umeux 'dWliS ·1 'ombre e't Ile frojd. Il ti:ert;It aŒQiriS 'à se ren.dire compltle die :son sal•Sl'S.Sement, o&, jet':tnt !diets ll'eg-a.rdiS effurés •antoUIJ.• de 1ui ill est ohi3JI'mé d'ltm stpeeilaJoh~ wn.issan't aa terneuil' à ~a wrâloe la Pl.UJs suave: 1à-h:alut, sutr les plall"oi'S rdoheniSes, tO'Uite une symphorui1e dte verts: voer.t d~ satpilliS, Vlert des rnélè~es, V1e<rt des hêt!reJS ' etlc ., 'h,_ VhJIL'e a v-e·c 1les oflri'Sisoos rlu· ver'tig~e. AtcJCII'OUip'i Slllr J.a p'I>Uf'e V'erdi•e e1: p'aJI-sem~e de ceril11iers et.tde -pommi:er;s atu bll•anJchag~ oristpé, un h'am:eam aux brrunts o.hailtet:s semMe or/élp:Her •de joti:e a;u SIOQeiJl •et euvoy~ à ~''ail'll'IÎV'a.nt !dies souTil'faS d·e ·biE'IJlv•en!Ue. C'est 'Driqwent. 0 voUJs quri '3JStp!Ïri€z aiU ea.Jme id·PiaJl vtolniS 'J'Ili ldiésirez g.avourer ijes déllœc~s td~ la ruatu/r'e, venez à Triqluent! Cette oasils œt perdJue au mini eu d 'u111 'C'€fr'o'lie de morrtJagm~eS silenci;euses; !l'à 1'œiJ, comme .lfa <pensée, 'Die vont 'Pq'lltS ~er:rer sulr les hOII'izons lioint'ruinls ·et mdr'~·œ tomber ~&u:r 'la pl'adne alride et embra:s~e: mai1s tl .SQ!nld<e le mystèire dies ·~.atnd~ hois, ·s()He!IlJI)i€11U(l!s ret:rairteiS de 1lia •s:oiJiifu1-:l'e; iill s'all'il"ête •S•Uir les mass·ifs morufh. goneux to.lpissés die tiorêts •q,ui ,res;pi.Dent le C'a•lme, COUV'IlliSiéS de ll'!OCbel'ls qllli !)011"t•ent •sur 1leur c11ou!p1p 1un tJruplits :dJe Vlelrdlure où dm·ment de ri·aa:rts mazolts, ~la.n~ OI"a inte die 'l'a:bime ·gléiJJlissla:nt 'à ]Jelur pi•ed. Là, PIO.int d'R:utrre bru:irt q·ule 11a ·voix dui torrent, du •ruif8s·ea.u •aRil)te!Stre voix oh'rungeaonte, vo.ix fus.ainiaftri,oe. ~ matin, qulallld le solleil, éC'la.tamd: à Q'O'l"ioot, met des ;p.'OOI'€'8 SIUJJ' s-es tl.O:ts bllerui·s , le f()vr:erut: épanch~ sa jode n•a iss'alll1Je d!alll.6 '1.lll hymrn~e inldécis qiUii se fraillsf<>-rme oo .u ne oo:mson eœoJe.illlée ~fm!squ'a-u miÎildeu odu jlolllr totllt rUIÎ.gseiJale die illllmière eif: die coruJI'euT. Et Ile •sodlr, Q·Uialilfd 'le roi du jour fl'ange •d 'ar Ja dnœ des forêts, qrruand J'es toi•tls· IS'Ialsso•UipiÏIS· sent IS:()IUS un ruu~igte de .f:uJmée ·b!l1e1Ue, Ja pL3Jiut.e élégi'aJque diUt to1.1rent s'aflJ,i,a,nt a.u œtrilllon lde.s ehè.v:res q,ni diélg:t"Ï•D!gjül~'ent d(>s roohiers enivre to1u•s tles eœuJI'S d'u111e inteffa:bJ:e paix. Oh, à Tiri:qu~ft, o'·est .la: P,aSsiPtn ·effrénée de lla naJQu.lre,
·c 'est l'intimité ISiallls bomes aw~ e!Œe! Dan~ les env~'l'û'Jl.s We oette i{lyJil ique sifution, on 'dlécOIUIV'l'e 10hlalque joull" u111 Eden pillliS déliciteux, des oanbr'aJg€18 plllu.s i1rms, des roobens plws rni())Ugg'Uls des laSii•l-es p.lus silenciwx. tdles ·ru~s~ •slffillux q;ui g-.ringorf:rent une dllaru~an plu• oa!p'tirvarut:e! Toltjorrul.'ls et •p'artO'U1: .1 a nla;twre vêtue 1<1e vevd•Uirte, pa.rfutmée dies stenteurs d•e s •Sta!p~n'B et 'd•e s <aJrômes dies hieœbages, vient, œa·n:s nta ·PLU!s lamooveu·se étll'einie, tpo:s1er sur n·~ fro'll't IS'<m lJaÏiser d·e 'Velo~s et 'SeOOiuer d'ans notve âme 'lllll~ rirche flû!rlais-on de ~lilooa et ~ ·r êves. A.sttr.
La langue française dans la Suisse romande Une question depuis ll()iDgtemps d~ b'a ttue dans notre petit paJ'lS 'est celle de savoir si la 'Centralisation à outrance, le fédéralisme absolu, arrilv.eront un jour à enliser notre autonomie et à faire prévaloir « par 'Pénétration » la langue allemande dans nos cantons. Certes, nous n'en sommes ·p as encore ~à, mai•s la questi·on est posée. L'infiltration de la langue germanique dans notre Suisse roman'd e fait, malheureusement, trop de pro·g rès: les chemins de fer, les 'J>OStes, l'alrlmée, tou s les services de l'admin1strati<Jn fédérale sont des ·facteUI'S de -cette infiltration, f.acteur.s inéVîi.ta:bl.es·, mais qu'on ip()Urrait tout de même atténuer avec un ;peu de doigté et de tact dans nOIS cantons. Pourtant, en dépit de ees influeniCes, à ceux qui nous demandent si dans la lutte a'Ctuell'e entre l'aUcmand et français, l'avantage restera à ce dernier, nous ne Cl'aignon.s pas de dre par l'ruffirmativ·e. La langue d'nn peu:ple in came vie, a dit Montesquieu, et jamai1s pu:L·IP,..,. ne fut plus vraie. La langue a tolllt 'P.O.ur :elle: clarté, richesse,
g.ance; elle est fine, sobre, subtile. Ce sont ces mérit€6 qui ont fait briller sa littérature au-deasus d~ toutes les 3JUtre.s, et elle incarne chez œux qui la parlent l'harmonie des tons et la distinction du langage. C'est donc un intérêt capitaJ que nous avons à ga:r:der notre bon vieux français dont la perte serait un vrai recul de notre vie intellectuelle et nous de•von.s n<J·us réjO'Uir de tout ce qui peut contribuer à sa con, . serv.ation. A ce point de vue, nous· avons . été particulièrement beureux de l'aptpa:ri· tion êf--du !Succès d'une grande publication frança.tse qui noutSparait de nature à a.pporter un sérieux renfort a la cause que nous défendons. Nous voul<Jns parler du Nouveoo Larousse illustré, le nouveau dictionnaire encydopédique que publie la li'brairie Larousse, de Paris(") et dont six volumes sur sept ont déjà par.u. Par l' lllsage quotidien qu'on en fait et par la plruce .<llll'Y occupe l'étude linguistique, une œuvre de ce genre, plus que toute antre publication, peut exercer une influence puissante. Nous avions parfois red()uté de voir s'introduire chez nous certaines encyclopédies très répandues chez no.s voi•sins du Nord et qui auraient servi les inMirêts de la langue allemande. Ce danger eat aujourd'hui éearté, car le «Nouveau Larousse illustré» est incontestablement supérieur à tous égard·s et ne peut manquer de l'emporter. Aussi, au moment où notre presse romande accueille a vec jOie le nouvel ou· vrage, nous croyons de notre devoir de signaler to·ut parti-culièrement ici cette œuvre magnifique. Au point de vue qui nous tient tant à cœur, il apporte une contribution admira.ble à l'étude de la langue française. Il nous
permeth'a de la connaitre d'une faÇott plus approfondie et mieux nous la connaîtrons, mieux nous I.Saut·ons la garder. La partie grammati-cale y est re· marquable; la richesse du vocabulaire est incomparable. On y trouve même les mots les plus nouveaux, l'argot, les termes familiers. Toutes les locutions diverses, les expressions toutes faites, les termes de métiers, les proV'erbes sont soigneusement cata.log.ués. C' est, en un mot, le tableau le plus complet de la langue française telle qu'elle est aujout,d'hui. On !VIO.iJt donc quelles res'SOurces incomparable-s il apporte à no·t re langue pour .quiconque vellt approfundia: ses seC'ret.s. 11 ne faut pas croir e, au surplus, .q·u e là s-e bornent les services de ce dictwnnaire encyclopédique. C' est dans toutes les .circonstances de la lvie, ql1'on peut le consulter avec profit; c'est posséder .toujours sous la main tous les ren.seignements dont on peut avoir besoin, aussi 1bien dans l'o·rdre pratique que dans l'ordre intellectuel. Dû à la oolla;boration de plus de 400 savants et spécialistes c.h oisis, memb11es de l'ln.stitut, profes·s euM, officiers, in· g.énieurs, et c., ce magnifique ouvrage embra.s se tout le va.s te ehamp des connaissances universelles. Histo!Ïre, géo· graphie, biographie, myt hologie, beauxarts, mœurs et coutumes, sciences pures et a.ppliquée.s, médecine, droit, industrie, commerce, a.gronomie, vie pr a· tique, sports etc., tout s'y trouve à son ordre alphrubétique. Et tout y e~t traité de main de maître, en tenant compte de·s ph11s récentes données de la sciences et de l'éruilition, et dans un esprit iiranchement moderne qu.i fait du «Nonveau Larousse illustré» une œuvre d' un intérêt vivant. Pour do.n ner d·' ailleu.rs satisfaction a.ux croyances eathohques, tous les ar-· (1) Librairie Larousse. 17 Rue Montparnasse tic les se rattachant à notre foi sont Pali1. La librairie envoie gratuitement un fas 1 cicule 1p6cimen à toutes les personnes qui lui l'œuvre d 'écrivains et d'autenrs ava.nea fonna demande. trugeusement •eonnus, .pa!~mi U·esqUJel~ fi·
'72 gure M. l'abbé llertri.n, pi·olfessewr à l'unirversité cathoHqtue de Pa.ris. sel' tout ce qui peu.t vh~fler chez no.Ul Ajoutons que Je texte est i.Jlustré de la belle langue de Victor Hugo, de La milliel'S de gr~a vu res, portraits, repro- waetine e t de Chatea.u:briand et con ductions de tableaux, de statues, ani- servons l'espérance q1u'elle sera élter maux, .plantes, fossiles, outils et ma- nellement le joyau et l'auréole de nov ahine.s, etc; qu'il contient en outre une cantous romands. profllsi:ou de planches et de ca:r:t:es en Le con traire serait do.u loureux. noir et en couleu·r s, nous aurons une A. M. idée de sa val·e ur et de ce rcvu'on peut en attendr,e. Qu'il nollJS suff1se de dire que les six volumes parus comprennent déjà plus de 175.000 articl:es, 36.000 *SIGNE APPARENT DE LA FORTUNlll gravure,g, 67 planches en ·COul•e urs et plus de 360 •cartes. -DepUis tant d'années qu'il y a des éconG mistes, et qui pensent, ils n'ont pas encor~ Un joli total. trouvé une assiette définitive de l'impôt. L et :Mais voici qui est plus for·t et fait régimes changent, les assiettes se cassent el toucher du doigt l'extrao•rdinaire suc- l'impôt reste médiocrement assis. On veut If cés et l 'imp01rtance exceptionnelle du fonder sur le revenu? M.aJs comment évaluer «Nouveau Larousse ilLustré»; il y a le revenu? Une petite ville de Suède vient à J'heure aütue11e environ 150.000 sous- heureusement de résoudre le problème. Les magistrats de cette vi.lle sont des hom cr.iJpteur.s tant en France que dans le monde entier; la cO!Ilfection matérietHe mes droits et simples, qui ont confiance danl la nature. Ils se sont dit: «La nature, antt. de l'ouvrage n'occupe pa.s moins de 600 que nourrice des hommes, est encore la seule ouvriers et ouvrières; la consomma- à savoir les distinguer. Elle ·a fait des richl!l tion journalière du papier est de 3600 et des pauvres; soyez stlrs qu'elle sait le m~~o kilos et pour l•es six volumes paru.s, il yen de les reconna.rtre•. J) Ils ont donc recherché quelle était la a fallu 3.800.000 kg.s de p.~ier, .soit que distinctive du r iche, et ils ont r"''"T1'"• 3800 tonnes, o·u 380 vagons de 10 ton- qu'il différait du pauvre nes. Il a fallu pour la reliure 420.000 le poids. La statistique, qui est une kgs de carton, 150.000 mètres carrés d(! exacte, leur a appris que l'ouvrier percaline et 72.000 peaux de c.hèvre.s. pesait en moyenne 60 k1los. Ils ont On pourrait continuer cette énumé- établi une taxe municipale fondée .s ur ration curieuse; elle met en relief l'im- poids. Tout habitant a droit il. 60 k1los franchise. De cette façon, l'impôt est portance considérable d'une œu/V:r e ment démocratique. dont le succès est, croyons-nous, sans Au-dessus de 60 kilos, l'impôt est nri)D'r•Ppvélcédent dans les all!ll·ales de la li- sif, suivant un procédé très simple. brairie. Nous qui tenons tant à notrt sonnes qui marquent à la bascule un vieille langue, nous pouvons être fiens supérieur à 60, mais inférieur à 90, de voir triompher ainsi une purblkatio•n 10 couronnes; les contribua,bles qui walrUILit:u• qui l'incarne. 90 ou un chiffre supérieur payent en 10 couronnes supplémentaires. Noua devons y tro,uv·e r un nouvel enC'est scientifique, mais grossier. couragement à ne pas nous Iais,s er raC'est pour aider qui de droit dans une vir le langage de nos pères. Aus·si bien, ble mesure à trouver enfin l'assiette y a-t-il po.ur n()lus dans cette affaire plus tive de l'impôt, que nous mentionnons ici qu'une question de langue. C'est une nitiative de la petite vme suédoise. initiative a eu d'ailleurs un question de race qui nous pousse à quiCette est uniquement d'ordre garder une autonomie, un cachet que industriel. II est venu aussitôt nous ont légués no•s ancêtres. Considé- la cité un quarteron de ces empiriques rons donc comme un devoir de favori- de ceintures et de régimes, et qui tralteut 1
Variétés
contribuables conu·e l'Obésité,
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