15 Octobre 1916 tU
heures, il peut ensuite ruminer à l'aise. Tous les ruminants, au reste, à l'état de nature (cerfs, chevreuils), pâturent le matin et le so1r. et restent cachés pen. dant le jour. 2. La production du fumier à l'étable est plus considérable. Ce fmnier peut être ensuite répandu aux endroits voulus. Lorsque le bétail reste dehors le jour. il recherche 1es endroits plat~...et abrités, qui, de ce fait, deviennent surfumées alors qu'ailleurs le fumier manque. Il est évident lorsque le bétarl est rentré le jour, qu'il faudra alors avoir soin de nettoyer, matin et soir, l'écurie et d'étendre l'engrais à l'eau, de suite, sans le laisser s'épaissir dans les fosses. Où l'eau est rare, il faut con~ truire des réservoirs, de façon à avoir une bonne chasse pour 1'épandage. Nous voudrions également relever ici l'avantage de l'épandage du purin avec des tuvaux en toile de voile. Ce système, très répandu en Bavière, commence à être employé en Suisse allemande et rend les meilleurs services. Les tuyaux coûtent 1 fr. le mètre, avec raccords, et permettent un épandage ra· oide et complet. Il n'y a point de perte d'enJ;!rais en chemin, ni de bisses à entretenir. 3. Le personnel a ses heures de repos réj:!ulières et n'a oas besoin de veiller continuel·lement le bétail. 4. Possibilité d'aménager le chalet, près de l'étable, de façon rationnelle, puisque ce chalet sera utilisé la pJtts grande partie de l'été. On pourra aussi y faire un bon logement pour les bergers. Une partie des chalets devient superflue et n'a Plus besoin d'être entretenue. Au lieu d'éparpilter 'Ses forces sur une foule de petites constructions, on peut les concentrer sur une seule princjpale et faire mieux dans ce dernier cas. II est évident que l'adoption _du système que nous préconisons suppose
d'abord une étable et .ensuite des mins de dévestiture permettant ' gagner celle-ci facilement et sans gue par 1es bêtes. Il suppose aussi étal1le placée dans une situation le. La question des chemins de of'\rN~t~ ture est une question qui mériterait tirer davantage l'attention des tages et propriétaires d'alpages. création permettra une utilisation rationnelle et plus aisée du sot.. Pour bien des montagnes on ne pour. ra peut-être pas tirer parti des reJ gnements que nous ·leur donnons · mais il y en a par contre un gr: nombre où en devrait tenter l'essai et où il ne manque que la bonne vo]onff pour réaliser un sérieux progrès, dans rexploitation du sol. Partout. par contre, .on pourrait apporter plus de soioa dans l'utilisation du fumier, qui se perd, trop souvent encore. Les purins ne sont pas assez dilués et s'étendent mal en1UL te. Après chaque repas, les bouses . . vent être étalées à la peBe sur le les bergers devraient être faire ce travai1 réJ;!ulièrement. C'est trop tard d'attendre le printemps suivant · pour le faire en manœuvres. Nos alpages représentent une grosae part de nofre fortune nationale; par des soins entendus, nous pourrions en retirer un rendement bien plus éleft. Dans les circonstances présentes cette question a une importance toute partf. culière et mérite la p!tJs grande affen. ti on. Service cantonal de l'agricuH~
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-Puùlication ~u MUSEE PEDAGOGIQUE L'Ecolt> !Jrlmaire donne une dizaine de livraisons d'au moins 8 pages, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'aunée ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).
Suisse fr. 2.50 Par an : lJnion poMtale fr. 3 Les abonnements se règlent par chèque postal II 56 ou à ce défaut contre remboursement. .Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur
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IL est facile ~ tout homme d'aimer et de con11aitre nn autre ho111me ; m:d~ considlrt! la grandeur divine et l'aimer de l'amour qua lui est dû. cela n'est pas de tous les hommes. mais de ceux qui par l'aide de Dieu s.ont. pit un grand désir et tm grand travail. élevés des choses corpor•lles aux spirituelles. s. Thomu.
Tout
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qui conc:erne la publication doit être adressé à son gérant, lrl. P. PH~NAT, Secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion :11rect~ment
nt vaut l'homme. tant vaut la terre; tant vaut l'instituteur. tant vaut
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Sommaire de cette livraison Notes d'histoire sur l'enseignement en Val!ais, par M. le Dr L Meyer. Bonnes man:ières et éducation. - La culture du patriotisme. -Une punii:~on d'école à faire disparaître. - 'Economie domestique. - Les fleu•rs et 'les étofles. - Partie pratique: su~ets de rédaction. - Va.riétés.
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Sommaire du Supplément No 8 (Cette annexe a 24 pages.) Les vieux mi·sse}s. - Le chdS~tianis me. - Le jongleur de NotreJDame. En faction .pour Dieu. - Les remp~a çants. - Boissons d'été. - Mon' beau dimanche - Passe cela à ton voisin. - Contr~ les mouches et les moustiques. - Mal· élevés. - E1evons nos enfants dans l'amour des champs. ·- Le Rosaire. - Misère .et bonheur. - Utilité des langues. - Va·riétés.
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Chansons romandes Le 9 octobre se réunissaierut à Lausanne, sous :l a présidence de 'M. Qu,a rtier la Tente, Consei'liler d'Etat Je Neuchâtel, un certain nombre de martres de musique de la Suisse romande, délégués par les Départements ·cantonaux de Flnstruction publique. Cette réunion avait pour but de discuter Ia question d'un recueH de chants romand qui deviendrait ob.Jig·atoire dans les écoles et contiendmit un choix d'une quinzaine de diansons popul1aires pour la jeunesse. Ces chansons, patriotiques ou autres, seraient choisies de préférence, pour les •fêtes, réunions, casernes, etc. L'assemblée a décidé de confier ce choix au corps enseig.nBnt, qui est prié d'ex·aminer sérieusement .la chose et de faire ses propositions sur les morceaux qui lui .paraissent 'les mieux indiqués. MM. les instituteurs voudront bien s'intéresser à cette question et adresser
leu·rs avis 1à la Rédaction de l' primaire, en .indiquant :le 'titre du cliart et le nom de J'auteur, d'ici au 1er dé. cembre (dernier délai). - 0-
Pensionnat Ste-Ursule, Brigua Grâce à une nouvelle annexe au pensionmtt Sainte-Ursuile, cet Institut peut ajouter à ses écoles .(Ecole normale cantonale pour ~es aspirant·es-institutriœa de '!;a partie aHemande, école de COJD. merce de trois cours, contrôloée et subo ventionnée par l'Etat .et la Confédération, école secondaire avec des cours al· lemand et français, cours ménager dt trois mots), un cours ménager de six mois. Ce ·cours procure aux jeunes filles de langues étrangères l'occasion d'apprendre l•e ménage et en mêmt temps de s'exercer à la conversation al· lemande. Le bon allemand 1est obligatoire. L'école ménagère commence le 15 octobre. Prospec'tus sur demande. -0-
Parents et écoliers LES DEVOIRS SCOLAIRES On discourt volontiers. de notre temps, sur la coopération de l'école et de la iamillt dans l'œuvre de l'éducation. Des· moyens sont proposés dans les congrès et longuement di._ culés, tous efficaces, naturellement, pou1· J11ell. tre en relations suiv·ies les parents et les maîtres. Cette coopération pourrait et deHa~ exister en un cas tout a u tnoins: dans l'técution dfs • tâches • sco!~ir~. . . De ce$ tâches, compos111ons françatses. themes latin,s · problèmes d'algèbre ou de gfo. métrie les' cours supérieurs primaires, lei écoles , secondaires de tout genre ne peuvent se passer. Le temps de la classe est court ~ réservé à l'enseignemelll oral. Quels que S()ient les progrès des méthodes et le talellf des professeurs, il sera nécessa.ire ~OUJOUr:s d'exiger de l'écolier qu 'il travatllc a domt· ci le. Or, la façon d'attaquer une tâche, avec el!" train ou en rechignant, en temps utile ou _au dernier moment, de la mt>ner vivement à b~etl ou de rêvasser tout autour, de la parfat«
ses derniers déta•ils ou de la • bâcler » preste tour de main, importe grandeseulement à la confection, bonne ou se, de la tâche en question, mais enau prog;rès de l'élève et à l'éducation totale. Cette attitude de l'écol·ier en face de son devoir, le professeur peut la deviner à l'exaJPen de la copie. Il ne peut J'jmposer ni la surveiller. Il ne peut, comme en classe, C0111" J11A11der la mise en œuvre, presser les lambins, gourmander les étourdis, encourager les hésitants et les timides. D'autre part, livré à lui-même, l'écolier se dissipe, se rebute ou s'é. puise. , Beaucoup ne savent pas commencer. Ils tirent nonchalamment leurs • effets •, dispo-. sent avec une prudente lenteur leurs cahiers sur la table, Jeui·llettent leurs livres, aiguisent leur crayon, remplacent leur bec de plume, ~'essayent en couvrant une marge d'arabesques compliquées. Les voici cependant qui .grifionnent queloues mots. V()nt-ils. remplir la page jusqu'au bout ? Héla•s! Combien de nos écoliers se re!rouveront dans un joli portrait qu'a tracé des siens un professeur de lycée de France: • L'un s'installe, écrit six lignes, et court tisonner le feu, taquiner le chat; l'autre, ieuiiIrtant le dictionnaire, chantonne; un troisième ae peul lire sans tambouriner sur la table ou sans bJiance.r sa chaise; s'il prépare un devoir français, c'est au plafond, en suivant la marche de-s mouc4es, qu 'il fait la chasse aux idées. Les parents disent ensuite au p(Ofe::;seur q11i donne une note mauvajse: • Pourtant mon lits a passé tout son jeudi sur son. devoir! » Non, il l''a passé après les mouches ou. le chat; le devoir n'a eu que quelques minutes, tl de quelle attention! • Pourtant, dans notre siècle fiévreux et entreprenant, le succès est à ceLui qu~ voit .jus·te, se détermine vite et ~Kil aussitôt, qui, en un mot expressif du lanpge familier, sait se « débrouiller. presteDien!. Or, le traînard traînera toute sà vie. 11 faut donc oue l'écolier se mette immétement au travail. Et, voici une règle salutaire, il ne doit jamais interrompre une tâche commencée. Il ne doit jamais laisser une narration pour entreprendre un exercice allemand, qui a la chance d'être remplacé bientôt par un problème de géométrie. Il peut choisir son premier travail; mais œ travail une fois en ~ain, il doit le poursuivre coûte que coûte IUsqu'au bout. L'intensité de l'effort n'est rien,
si elle n'est accompagnée de la continuité de l'effort. L'enfant est jeune; son espdt est mobile; sa bonne volonté est inconstante. Il doit être protégé contre les distractions du dehors et contre les tentations et les faibles·ses du dedans. Laissé à lui-même, il ne peut, à moins d'une héroïque et rare vertu, s'astreindre à cette discipline exacte. Qui l'aidera donc contre lui-même et contre ces trop perfides attirances: ·l e feu, la kmètre, le chat, le livre des beHe!i histoires? Qui? sinon ses parents. De quelque conditioil qu'ils soient, ceux-ci peuvent, iJ.s doivent, - ceux qu.i envojent leurs fils ()U leurs filles dans une école secondaice s'y sont expressément ()U tacitement engagés, - ne .oas se désintéresser du travail de leurs enfants à domicile. Le professeur compte sur leur concours, · non pour qu'ils se subsituent ·à l'élève dans l'élaboration du devoir, mats pour qu'ils contrôlent la façon dont leurs fils l'exécutent. D. -0-
Formation des apprentis A notre époque où prospèrent · toutes .\es écO'les, écoles de perfectionnement et éc<>•les professionnelles, y a-t-il• encore quelque chose à dire au sujet de la formation des apprenti·s? Nous .pensons qu·e oui, malg.ré toutes. les. écoles quels que :soient •les noms qu'elles .portent. Il suffit de songer à f•imnovtanœ considérable du rôle que joue 'la formation des apprentis dans l1a vie industrielk Représentons-nou's seulement que T'avenir de l'industrie, sa cons.idération et son honneur, ainsi que 'la pJus grande partie de la vie économique et du bien-être du peuple, sont ·entre les mains des patrons. Nous ne prétendons toutefois en aucunè manière considérer ici ,11a formation des apprentis au point de vue de i'hatbileté manueHe, de \.a capacité de caiCU'l·e r et de compter, ou soumettre aux lumières de la c.ritiq ue leur art ·et ,Jeur science; nous voulons uniquement faire remarquer que 'la formation des apprentis, comme d'aiUeurs la conception de toute cuHure ou formation n'est pas identique à la ·conception du •savoir et du pou-
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voir, dit le Journal des coilfeur5. Une formation vraiment bonne ne signifie pas une façon de bourrer la tête de toules les sciences possibles; c8r en fi rJ de compte, on arrive; comme Faust, à reconnaître que : « ]e vois que !'on ne prut rien savoir »; eHe est bien plutôt une forma-tion approfondie du cœur, tme cuiture s~ri>tttse du caractère, une influence encouragf ante et bienfaisa:1te exercée sur la vie affective et sentimentale, w1e maturation de .Ja conception d'une vie sûre et digne du respect humain. Quelle est l'inf·luence, dans ce domaine, de l'école, de l'école de perfectionnement et de l'école prafessionnelle, voire même des hautes écoles ou universités? Dle est nulle. Apprendre par cœur, réciter, faire des composi·tions, établir des comptes, calculer des intérêts sim_ples et des intérêts composés, etc., voila en quoi con·siste la tâche que l'instituteur d'aujourd'hui impose aux écoliers. Un examen sanctionnera, à Ia fin des études, cette soi-disant culture en y posant en quelque sorte 1a clef de voûte. · Actuellement, ce n'est pas seulement clans le domaine de •la vic économique que l'on a la manie de l'exploitation en grand et en masses, mais aussi et dans une mesure encor·e plus forte dans le domaine de la vie intellectuelle et de l'éducation. Toute individu-alité, toute originaoJité est en quelque sorte éhufit'e systématiquement à l'école; à ce propos l'instituteur manque de sens et de temps; i! est beaucoup trop maître d'école et p:-~s assez éducateur. L'âme de l'enfant, son individualité qui se manifeste par une ,pétulance et une exubérance puériles, sont pétries suivant un type rigidE. et inflexible; son jeune esprit affamé est gavé d'une multitude de connaissances de forme dogmatique. Voilà 'l'école. Lorsque l'artisan reçoit le jeune garçon en apprentissage, celui-ci se rrouve encore à un âge où il est êote ù ucevoir une éducation; c'est même il cet
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!tge qu'il a ·le plus besom d'être La main du partron doit Incon ment compléter ce que l'écoie a Il n'est absolument d'aucune v lité de développer encore dav d'approfondir sous le rapport sionael, les connaisS·éllflces et les tés du jeune apprenti en se point de vue de cette question: cela me rapporte-t-il? Cela serait ria•liser davantage, après l'école; ce rait matérialiser à tel point que, finitive, l'idéal, le bien spirituel être supprimé. Les temos actuels trent, avec une amertume horrible ' qu'où nous a conduit cette de l'éducation. La tête et l'âme abso.Jument submergés par le rn lisme; aujourd'hui le véritable humai1n, celui qui est destiné à un~ supérieure, tend· à se libérer de la se matérialité. Les avertissements et bonnes paroles restèrent sans effets, faHut l'intervention d'une pu sanglante. Nous le constatons, soi-disant culture, aucun art et science, aucune prO'spérité et technique, aucun or et au<:u·ne ne protègent. Il manque la chose cip.ale, c'est-à-dire: la valeur mor térieure, la cGnscience d'une vie tuelle digne de l'homme, d'une vie tuelle supérieure. Pr€cisément que l'école ma•nque à son devoir, san assume une lourde resp lorsqu'il prend un jeune homme en prentissage. Il doit pourvoir à ce man,que, et l'on peut dire qu'il l'essentiel; il est promu au ralng cateur de futurs patrons arr même qu'un instituteur peut entièrement un enfant de l'étude en enlevam.t toute joie et tout plaisir .à cole, même si l'enfant commençait travaux dans d'heureuses la mauvaise éducation et 1a mal comprise par l'atelier peuvent, gré toutes les connaissances et l'habileté manuelle, étouffer chez
teute joie et tout plaisir dans l'acde son métier. Quelle indéprimante ce doit être che.z l'aplorsqu'H ~ntend son patron, .exaorguellleux de son savmr et sa cu·ll ure, s'exprimer en critiques veillantes envers ses coHègues qu'il e à dénigrer! Quel·le inf·luence J'âme encore innocente de l'enfant, ue l'atelier est devenu un lieu où t des propos et des discours in· 1venants, .lascifs, orduriers, de ces soint Witzel Ces ateHers deviennent t simplement des lieux de martyre r de jeunes hommes. Que résulte-tlorsque, dans l'atelier, ·le patron ou le des ouvriers se permettent de cri, de dire ou de plaisanter au sude la vie spiritueU·e, au sujet de la · et des mœurs, au sujd des questions plus profondes de la théologie ou an je! des convictions religieuses de l'ap.! Quelles sont les pensées de j'apnti lorsque le patron pratique dt~s inues déloyales vis-à-vis de clients et collègues; que pense-t-il l·opsque, ns des assemblées, l'on est unanime crier bravo.' lorsque de magnifiques lutions sont prises, et que, dans la privée, les patrons se tapent les uns les autres, et se font une guerre :;an~ nte! QueHe influence sur la formadu cara-ctère, si le patroo sc tien! ·nuellement à une dj.st.:mce inaccesde son apprenti. si celui-ci n'ose lever les yeux vers lui qu'avec cr<Ji:lte en tremblant! Quelle influence encore rsque le patron, disons-Je franchet. est semblable à un torchon ~ re~ ver que sa moitié, la meiUeurc mais ussi la plus énergique, pousse et f:lous1~ dans tous les sens! Le temps de l' apprentissag·e e::r une importonte! Les premières imet les premières intuitions l'apprenti ressent à l'atelier demeut pour lui des impressions ineffaça·· sur l'artisan, la situation profesnelle et sur •l'honneur professionnel.
~e jeune homme considère en sor.1 pat ~on l'idéal de la profession qu'il a c'1oi-
ste. II ne fait aucur~e différence entre l'artisan comme tel et son patron comme homme. Ces deux idées réurn:ie; en une seule personne constituent pour lui une seule et unique conception. N'avions-nous pas raison lorsque nous elisions que 1e patron assumait une Jourde respon:saoilité? Il ne doit pas être pour l'8pprenti un simple maître, il doit être plus eot mieux, il doi·t être un éducateur. Chaque pédagcgue nous l'e-nseigne, l'exemple agit davant2ge qu2 de longs sermons ou la lecture de gros livres. La véritable éducation doit donc se transmettre du maître à l'apprenti. Le olaisir au méher et la considération de sa propre profession; w1e formation pure du cœur et de l'esprit, des soins spirituels élevés et moraux; la COïJSidération et l'estime de sa propre pers0nne aus~i bien que ceHe des autres; un accomplissement con.:cienrieux du devoir qui revient à chacun dans une .!H ande orga·nisation de sociétés; tou·s ces produits se valent également. Cela, et crla seulement, c'est la culture. C'est celle que l'apprenti exige de son pa.tron. Il est jeune et san·s expérience, susceplible de culture et désireux de culture. l 'école a fai•l11i, 'il faut que le patron le dirige dans la fermeté et l'amour, comme un ami et un père; il doit le condui!'e à une vraie conception de la vie, à un orgueil professionnel justifié; il doit lui montrer le chemin du véritab1e bonheur de la vie. La formation de l'apprenti d'après ces principes es·t importante et signiftcative. Elle mérite, de la part des OJ gan.isations des artisans, une attention beaucoup plus grande aue celle qui lui a été accordée jusqu'ici. -0-
Notre dette de reconnaissance
Mgr Esseiva, prevôt de ::,aiJlt·Nicolas, a prononcé à la dern ière asst:>mblée
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de ·l'Association popu,l·ake catholique, à Lucerne, une éloquente allocution sur le devoir des catholiques sui·SISes dans ia crise actueLle. Nous extrayons de ce beau morceau oratoire l·e passage suivant qui est de tou.te actualité: « Au moment où .!1 a tourmente se déchaînait à nos portes avec une violence inouïe, dit entre autre l'orateUT, quelqu'un nous disait: « Ah! si nous sommes épargnés, comment pourrons-nous acquitter envers Dieu notre dette de reconnaissance? :~Maintenant, ce grand devoir de la reconnaissance envers Dieu se dresse à nos yeux et pèse de ·tout son poids sur nous. Voilà à quoi il importe de penser; voi1à dans 'l'a tourmente et après la tourmente le premier devoir de .tout cafho.Iique suisse, et .ici en<:ore, l' A'SISociation populaire catholique doit remplir le rôle d'entraîneur et donner Fexemp'fe. Le devoir de la 'reconnaissance, on l'oublie tmp souvent. Au moment du besoin, on implore avec ardeur; la grâce obtenue et le danger passé, on oublie. Hélos! eHe ·Se renouveUe trop souvent, la scèn·e de J'évangile dans laquel,le nous voyons dix !~preux guéris par la tout·e-puissance et 'l a miséricorde du divin Maître, mais un seül ven·ant remercier le Seigneur. En le voyant à ses pieds, jésus lui àit : « Où sont donc les neuf autres?» Oh! que le Maître ne pui.sse jamai:s dire cel>a de nous! Comme l' Associ·ati:on popu1aire nous a appelés à la prière au moment du danger, qu'elle lllOUS y appelle pour l'aotion de grâces. Permett.ez-moi à ee sujet d'émettre un vœu que je confie à 1:a bienveiNan'te attention du comité centra•l: Lorsque la Paix sera rendue au monde, si notre chère pa·trie est épargnée jusqu'au bou.t, que, par les soins du Volksverein, une plaque de marbre sur laquet.le sera gravée l'expression de notre gratitude envers Dieu et envers le Bienheureux -Nico'l·as de flue, soit pla-
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cée en ex-voto et ad perpetuam rt' moriam, dams l'ég<Hse de Saclt~ je propose en outre que, sitôt la· rendue au monde, l' A'SISociation nise un grand pèlerina,ge suisse tions de grâces au sanctuaire · de la patrie, Notre-Dame des La Suisse romande s'y rendra auSISi grand nombre que pouJ" ceux que la distance un pèlerinage sembl,a:ble serait à la chan,ell'e du Sacré-Cœur.
Variétés UN BEAU « MASTIC • On appelle mastic, en typographie, 1 caloltion du1s un 1exte des lignes qui partie d'un au.tre iexte. L'un des plus beaux exemples du· est celui qui se produisit dans un frança·is, et qui eut pour conséquence lt lange de deux articles, l'un consacré l Benoit, .juge au Triburul, et l'au:~, compte rendu d 'un marché de porcs. Les lecteurs eurent alors sous les yt111 texte su 1va nt: • M. Benoît, juge au tribunal, n'est dans notre ville. Il a été vendu, samedi, marché des bestiaux. • Magistrat intègre, esprit éclairé et rat M. Benoît est aussi un cochon ordinaire du poids de 225 kilos. • Sorti des porcheries modèles de Lepatissier frères, cet an.imal est un plus beaux spécimens de la race dite • d'Andalousie • , le type du parfait homme monde et au1ssi de l'homme d'esprit. On sau.raH ·donc trop applaudir au choilC chef de PElat. Dans l'accomplissement ses nouvelles fonctions, M. Benoît o.:u""'""JA à se montrer ce qu'il s'est toujours des plus faci·le à nourrir, bien qu'il les épluchures de pommes de terre avec du son .• 0000000
LA MERE petit chasseu.r de l'Est, un de ces brad'Aisace, que la vision du clocher de hypnotise jusqu'à l'héroïsme, grièt blessé au cours d'une mission, reçoi1, juste récompense de sa bravoure, l'a Croix Le général veut lui faire l'honneur r lui-même le glorieux emblème sur poitrine, et, pour donner à cette remise sa solennité et sa plus haute significail a cette .pensée de laire venir du pays vieille maman. Elle arrive toute anxieuse, bonnet de paysanne bien pl·issé sur la le ma·intien modeste, son châle rujusté Que se passe-t-il? Le pet·it est malade. . Cela doit être grave ... Son menton !remd'émotion... Mais voilà qu'on l'amène un régiment au port d'arme, et le gêen grand uniforme, montrant .une place ses côtés, dit à la vieille, qui n'en croit ses oreilles: - Asseyez-vous là, Madame. Elle voudrait rentrer sous ierre. . . . Et ô prodige! que le général. s'approche son garçon couché sur une civière; il lui
accroche une croix sur la poitrine, il se penche sur son visage et !"embrasse aux deux joues. Qu'un che! ait songé, jusque sous la mitraille et sur cette terre sa,inte d ' AI·sace, à honorer la mère française, cela va droit au cœur de toutes celles qui ont l'âme remplie de chers et pieux souven·irs. • Les enfants de génie sont les fils de leurs mères •, a dit Michelet. Peut-être aussi les soldats ont-ils puisé le génie de leur courage dans la lendresse materneHe .... Et c'est sans doute ce que le général a dit, tand is que la paysanne, étonnée, laissait couler des larmes de joie. 0000000
* Bonne acquisition. Joyeux, ·sa bonne lace épanouie dans un l.a.rge sourire, Monsieur, en rentrant chez lui, s"arrêtc sur le seuil et brandit triomphalement un.... cor de chasse. Madame s'exclame: - Mais tu es fou! Acheter un cor de chasse! Quand depuis trois mois notre voisin nous exaspère avec le sien. - Mais bobonne ... c'est celui-là que j'al acheté!
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Notes d'Histoire sur l'Enseignement en Valais
De 1862 à 1864 M. Alexis AUet, de Loèche. par M. le Dr Léon Meyer De 1864 à 1866 M. Léop~d de Sépibu~, de Morel. L'Autorité cantonale chargée de De 1866 à 1871 M. Anto.ine de RiedL'Instruction publique. matten. de Sion. 1 Département de l'Intérieur de 1815 De 1871 à 1879 M. Henri Bio1ey ), de Monthey. à 1849. - Le Département de De 1879 à 1897 M. Léon Roten, de Ral'lnstrucüon publique. rogne. depuis le 31 mai 1849. De 1897 à 1902 M. Achille Chappaz, _ de Martigny. La Constitution de 1815 dit à 1'art. De 1902 à 1904 M. Laurent Rey, de 56 q_ue l'Etat supportera les frais de Monthey. flnstruction ptrblique dam les ~allèges De 1904 à 1905 M. Henri ·Bioley, de de Sion, St-Maurice et Brigue. Çes paMonthey. roles précisèrent en quelque ,sorte T'art. De 1905 à 1915 M. joseph Burgener, 53 de la Constitution de 1802, à savoir Cle Viège. gue l'un ou l'autre des Conseiller·s d'EChef du Département est assi'Sté tat était chargé de l'adminiJstra.tion de du LeConseil de Finstruction: i:I, y a un la justice, de .Ja police intérieur e, de Conseil de l'In.stru:ction secondaire et l'Instruction publique, du ségime admil' Instruction primaire. ·L a loi de un de nistratif, etc. La charte de 1848 est plus 1828 (art. 35) l'avait demandé. Ma~s tonnelle: Dans son art. 8 décTarant il ne fut consti~ué qu'en 1844. Il étatt l'instruction publique obligatoire, e11e plaça sous la surveinance de l'f:tat, composé de 3 memhres: savoir de MM. sans préjudice, toutefois, des attnbu- C. de Werra, comme Président, d11 Rd tions du Clergé, quant 'à l'instruction Père Funer, Capudn. ·à Sion, et de 'M. religieuse. Se basant sur cet artkle, la ·le Chanoine StoffeJ., curé de Viège. En loi du 31 mai 1849 étab1it pour la di- 1863, le Conseil ne comp•t ait que 3 lion des établissement,s d'instruction l) Ici l'on voudra bien permettre au fonblique un Département spécial. Ju~ dateur e't d;recteur de !',Ecole primaire" de qu'à ce temps-'là, l'in~trudion avait été rappeler sa nomination au S2crétariat de du ressort du dicastère de !'·Intérieur. l'Instruction publique, s~.rvenue le 9 mus Voici 'l es Chefs du Département de 1877. A la fin de la présente législature (1917) il compterait donc 40 ans ininterrompus de l'Instruction publique dès son origine: service. M'a is , selon toute probabilité, à cette De 1849 'à 1854 M. le Dr Maurice Claiépoque il lui aura été donné un successeur vaz, de Martigny. soit que dans l'intervalle Dieu l'ait rappelé à De 1854 à 1862 M. Chs-Ls de Bo'n•s, de Lui, soit que l'âge. J'ait engagé ou contramt St-Maurice. à prendre sa retratte.
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membres.., y compris le Chef du Département. L'un des . membres était 1e « Préfet des Etudes». En 1873, le nombre des membres a été porté à 5, et en 191 0 à 7, tous nommés pour 4 ans. Le Conseil de l'Instruction prrimaire es1 d'une dak plus récente. Il a été dét-aché pour ainsi dire du p.œmier. L'institution de celui-ci repose sur l'art. 108 de la loi sur 1'wseignement primaire du 4 juin
1907. « La Commission cantonale de l'ensei,Q:nement primaire est composée de 7 membres. Le Conseil ,s upérieur, le personnd enseiP"nant des écoles normél!les, le corps desÎHspecteurs et :re corps. médica~ ~sont, autant que po,ssibl.e, représentés dans cette Commission. » Revues pédagogiques valaisannes 1. - Journal de la Jeunesse, Sion. 1843 et 1844. (fondu avec 'la Gazette du Simplon.) 2. L'Ami des Régens et Der Schullehrerfreund: Sion, 1854 jusqu'au 1er ma11s 1856. (Les joumaux poUtiques, 1a Gazette et le W alliser Bote en prirent la succession.) 3. - L'Ecole primaire, Sion 1881 à .... 4. - L' Erziehungsjrewul der W alliser .fugend. Sion, 1898 à .... ?. - L'Echo de St-Maurice d'A,(!,aune, Si-Maurice, 1899-1907, continué par l'Eveil, de 1908 à 1913. 1 •••
Bonnes
mani~res
et éducation
Il ne faut pas confondre les bonnes manières et l'éducation proprement dite. Cela fait deux. De ce qu'un enfant aura ce qu'on appelle de bonnes. manières, c'est-à-dire un extérieur avenant, un sourire aimabile, une façon de se présenter dégagée et gracieuse, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'il soit bien êlevé.
Ces bonnes manières ne sont qu'un vernis qui peut cacher bien d misères et tromper, pou_r quelque tern: du moins, les personnes qui ne vont Pas au fond des choses. La vraie édu.cation ne réside pas seu. lement dans les manifestations extê. rieures: elle est dans le cœur et se con. fond avec la vertu. Si l'on veut donc qu'un enfant soit bien élevé, il faut de toute nécess.ité s'applJquer à développer les qualités et à étouffer les défauts qui sont en germe dans son âme. On a souvent comparé l'âme d'un en. fant - et aucune comparaison n'c~t p'u juste - à une terre que l'on vient d'ensemencer et dans laquelk, à côté des bonnes herbes, tendent à croître aussi les mauvaises. Quel est le rôle du jardi. nier? S'il est inteUigent, il arrosera les bonnes plantes, les entourera <l'engrais )!énéreux et aidera par ses soins le travail intérieur de la na ture. Quant aax mauvaises plantes, il les sarclera, les arachera et les jettera loin du champ où il veut voir, en temps convenable, ap.. paraître les fleurs et les fruits. Le rôle de l'éducateur n'est pas autre que celui du jardinier: il développera et entretiendra dans l'âme de l'enfant les bonnes qualités natives; il extirpera, au contraire, par tous les moyens, les défauts qui, hélas! se montrent toujours si vite. Voilà la bonne éducation. Ne nous y trompons pas. Ne commençons pas par apprendre aux enfants les bonnes ma· nières: elles. ne doivent être qu'une con· séquence de l'é9,ucation, c'est-à-dire de la culture intelligente et patiente de la vertu. Un enfant bien élevé ne manquera pas d'avoir un jour de bonnes manières. Pourvu qt!'on l'y aide tant soit peu, ce sera alors pour l'éducateur une œu· vre des plus faciles.
L'éducation du patriotisme
veux. Le misiSeau qui gazouilile dans la prakie, 'l'avalanche qui roule des somPatrie, à ton appel, mets avec un bruit de tonnerre, le mon9A ton cri solennel, tone carillon des troupeaux, les chants Tout St:.isse accourt... du moissonneur, tout, jusqu'au mystéL'amour de œa patrie est un des sen- rieux bruissement des _feutlles dans les les plus nobleS et les plus grands bois, tout révèle l'âme de 'l a que puisse nourrir un cœur bien trie que l'on sent pal<piter encore dans ' il mérite qu'on le cultive, qu'on ~ui la splendeur des montagnes, la majesté des fleuves, des pâturages et des valen éducation, une juste part. Après Dieu, que peut-il y avoir, en lons comme dans l'activité des villes. de plus cher à nos cœurs que la . Mères, bercez toujours vos enfants patrie ? C'est le sol nourricier, ce s-ont aux acëents des cantates naïves d'autes lois qui nous régissent et nous pro- trefois. Pères, soyez pour vos fils 1e ce sont nos concitqyens, nos ma- guide sûr, 'l'ami éclairé, l'exemple viaimés, c'est notre histoire. ce vant des vertus religieuses et civiques. nos fêtes nationales, les monuments Apprenez-leur, non seulement les dedu passé, c'est l'école, c'est la vieille voirs sacrés du citoyen envers Dieu et &lis·e où_nous aimons à porter nos pei- l'Etat, mais encore ceux non moins imnes et à chercher nos joies les plus pu- portants envers les autres hommes, deres et les plus réelles; c't>st le clocher voirs de solidarité et de fenne tolérance solitaire montrant, de !Son doigt rigide, pour ce q!li ne porte pas atteinte aux le Ciel. La patrie, nous la voulo!:J.S gran- droits de Dieu, de la Vérité et de ~la de et forte, non par le territoire, non .Justice. AHumez dans leurs jeunes par des milices innombrables, mais par cœurs l'enthousiasme po.nr toutes les la valeur de ses enfants. Profitons belles et nobles causes auxquelles Hs donc de toutes les circonstances favo- pourraient efficacement nrêter leur conrables pqJtr ctllltiver le sens patriotique. cours plus tard. Montrez-leur que rien Faisons admirer aux enfants le natrio- ne rapetisse comme l'égoïsme et le froid, tisme pur et désintéressé des Nicolas que rien ne grandit aux veux de Dieu de Elüe, des Winkelried, des. Reding, et de la patrie comme le généreux et vodes Wengi, des Schinner, mais ne né- lontaire élan vers le bien. à ,la poursuigligeons pas. de leur faire comprendre te d'un bùt, d'un idéal selon Dieu, auque, sans tenir une épée, on peut être tre que l'intérêt personnel. Il ne sera d'excellents patriotes; le prêtre, _par pas inuHle non plus de commencer à exemple, qui nous. enseigne à bien nous initier de bonne ·heure les futurs dtoconduire, le magistrat qui soigne les vens au~ « rouages ,, ad~inistratifs d~ intérêts matérie1s de l'Etat, 1e père de cette gra:!lde famille qu'est l'Etat. Plus famille, l'instituteur, le simple citoyen, tard, ils pourront prendre une part plus en un mot, qui accomplissent loyalement ;}Ctive et plus utHe aux choses qui conleurs devoirs, tous. sont animés d'un tribuent au progrès généml de la namême amour pour la commune patrie, tion; plus ils connaîtront, en effet, cette fous méritent notre reconnaissance et famiHe, phis ils ,] 'aimeront et plus ils fous peuvent servir d'exemples aux en- lui feront honneur et lui semnt utiles. fants. La démocratie sans les lumières est un Oue toutes les voix de la p,atrie pm- f!éau, a dit quelque part l'historien Dalent à nos fils et élèvent leurs cœurs.; guet. Que chacun apporte donc à l'é· que toutes ses beautés frappent leurs ducation civique des enfants confiés à
pa-
52 ses soins - qu'il soit père ou instituteur - tout le zèle possible pour que les ~i_toyens de demain, comme ceux d'aujourd'hui, davantage même ..... pui~ que tout progresse autour de nous forment un peuple, le peuple souverain absolument capable de faire un bon usage des droits Qu'on lui a mis. entre les mains, _de se faire estimer et respecter comme aujourd'hui de;; nations voisines, nos sœurs qu'un destin cruel met si ma'lheureusement aux _prises en ce momenf. Ls P., inst. _.. ---
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Une punition d'écale
à faire disparaître
Certarins pédagoques ont la tendance d'abuser des p,unitions. S'il ne tenait qu'à nous, nous les ferions toutes dis.paraître; ma1s, id, nous sommes d'accord avec le proverbe: « A l'imp-ossible, nul n'est tenu» et, ce serait réclamer l'imposs·ible que de demander à nos maîtres de ne jamais recourir à aucune pU!nition. On rencontre parfoi.s, il est vrai. des parents qui affirment n'avoir j<1m:1is eu à rmnir leuPs enfants. Ces affirmations-Ni nous l-aissent toujours quelque doute. Nou·s ne connaissons pas non plus des pédagogues qui oseraient prétendre qu'ilts -n'ont jamai·s puni aucun de leurs élèves. Alors! les .punitions ISon{ nécessaires au foyer domestique comme ·à l'écol~. Hélas! oui, jusqu'à preuve du. contraire. La constatation, il est vrai, est assez humiliarnte et, malheureusement, elle risque de demeurer :telle jusqu'au jour où nos psychol.ogues nou~ auront fait découvri-r cette bonté native dont l'auteur de l'Emile se plaît ·à parer tous no!s chérubins d'enfants. En a·ttendant, punissons; mais, de grâce: puni·sso.ns peu mais bien. Sur-
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tout, putnissons judicieusemen1 discernement, sans jamais oubli~r comme il v a enfants et enfants il y aussi punitions et punitions. ' Il y a cel1es qui sont sans effet· qui, dit-on, font œuvre éducatric~· ceUes aui humi.Jient autant ceux q' infligent que ceux qui les C'est d'une de ces dernières q noU:S voulons patJer de -la « mise à
porte des élèves». CeHe punition ininteHigente tend di•sparaître; elle est cependant en honneur chez certains et nou:s pens-ons qu'i:l es-t voir de la combattre tant et a temps qu'elle n'au·r a· pas co disparu de nos éc-oles, petites et des. C'est une quesHon qui nous par.ticulièrement à cœur. Comme bien on pense, toutes les qu'à l'occasion d'une inspection classe, nous nous h·ouvons en nn·~,..,~.. d'un de -ces malheureux · lu'i posons invariablement J.a question. Mon .ami, que f.ais~tu 11à? La réponse est loin d'être invariableme!llt la même. j'avais les mains sales. - Je suis aTrivé en retard. - J'ai fait rire mes camarades ou ·c'e:;t X. qui m'a fai-t rire. - J'ai répondu à la maî·tresse. - Je n'écoutais pas l·a leçon, etc., etc. Oui, c'est entendu, nos élèves doivent arriver propres en classe, ·et, chez nous, sou~ ce rapopr t, nous n'avoTl!S pas troP à nous ]Ylaindre. Il y a parfois quelques accroc-s et ce sont sUTtout les mains qui en souffrent, mais nous disposons de bien de:; moyens pour remettre les choses au point Et puis, après tout, œla n'est pas ext~a. ordinaire; à par·t ceux qui ne font Jamais rien, il ,peut arriver à tout le monde d'avoir les mains sales. A l'éco!e, la mise à la porte n'y changera rien. il faut autre chose, chacun en conviendra.
en retard ! mais, cela ne rse qu'à titr·e exceptiorunel et .alors, a sans doute une rais'On pl-ausible; la loi ne prévoit-elle pas une abnon-justifiée quand l'arrivée tarse renouvelle? La puni·tion n'estpas s uffisant·e et pourquo.i ce cu~ ? Au reste, si partout on prenait .d e mettre à la porte ceux arrivent en refard, - et n ous sorici quelque peu du domaine de 1'é- il y aurait bi·enrtôt plus de monque dedans, Qui salt? cerclasses seraient pa'ffois sans faire rire ses camarades! Quel crime au:•.av ..... ! •Le rire n'est donc plus de l' homme? I·'école, c'est si et le bon rir.e, à gorge déployée, est jamais permis? Réponme au maître! Peu·t-on imagi~ chose semblable, quand H y a tant muets desquel~ on ne peut jarien i-irer. Il y a la forme, c'est et nous la retenons. Ma~s sachO'\lS ""d'""''r.<: faire la par·t de l'enfant. ceHe milieu, des circonstances e1 surtout intentions. Ne pas écouter la leçon! sans doute, est déj'à plus grave; mais, encore sans compter que les leçon~ ne sont toujours d'un in•térêt captivant, il reconnaître que .Ja mise à la porte, de cultiver l'attentio'1 n'a rPI'.I•CP.111Ptltr quelque chose de psyquement transcendant. Non, en toute conscience. si nous pasen revue tou'tes les infractions imà lrar gent écoHère, nous n'en aucune qui justi'fie l'emploi teUe punition. Evidemment, il se présente parfo_is cas, - Hs ISont heureusement tres d'indiscipline g'fave, de refus o-ros:sièretés rehelJ.ion; 0 à la mise à ·la porte dans circonstances, l'expérience 'l'a
prouvé, ·c'est employer un remède pire que le mal'. En présence d'élèves indisciplinés ou vicieux. une seule chose s'impose, la loi et le règlement 'la p:révoient, c'est lill p-lainte à 'la Commission soolaire qui, eHe, prendra les mesures nécessaires pour faire comprendre, soH aux délinquants, soit aux parents eux-mêmes, qu' une •teHe cooduite ne saurait être tolérée 'à l'école, et eHe avisera en conlséquenœ. 1 '1 1 1~·, Par la priva-tion des leçons auxqucl:. les ils ont légaolement droit, la mise à la porte cause toujours aux élèves un préjudice matériel con•sidérab'le. mais il n'est rien encore comparé au préjudice moral. Les él'èves qui sont .t'o·biiet de ces mesures vexatoires deviennent vindicatifs; leur caractère •s'aigrit, ils nourrissent des s·entiments de haine et de vern-geance et il n'est pa:s_ rare de constater qu'ils finis·sen·t par être là tout jamais des enfani'S abso•lument ·incorrigibles.En présence d'un tel défidt, on es·~ fo·rcé de reconnaître que seul un ennemi de l'enfance peut se complaire dans un pareil système de pun:Hions. aussi humiliant .pour le maître que pour les élèves auxquels 11· donn·e t-out autre chose que le goût de l'étude. Est-il besoin d'ins·ister davantage pour démontrer que l·a mise là la porte, employée comme punition, es:t un moyen antipéda•gogique condamnable au premier chef et que, par conséquen·t, il doit être complètement et définitivement abandonné. C'est le moyen le plus simpliste, cher aux maîtres en mal de mauvaise humeur, pour se débarrasser d~s élèves gênants 'à quel ti·tre que ce s01t: Envi€agé de cette manière, et c'est ainst qu'il J'est trop souvent, il dev.ient exa~ tement ·l1e contre-pied de -toute vrate bonne ·éducation. Il est dès lors facile de oomprendre pourquoi HOUIS n'en voulons plus. 1
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Pour atteindre ce but, nous n'avons pas trop de l'appui vigHant de toutes nos commissions scolai.res et nous savons qùe nous poltvoru; compter sur elles, ce dont nous I·eur sommes infiniment reconnaissants. Et puis, après, quand bien même l'arsen.al de nos punibion.s en contie!ldr.a une de moins, ·la moin'S efficace de tou· .tes, ceNe qui p'l"ouve .Je mieux J·e manque d'rtUtorité du maître, il n'y .aura pa-s, s'H nous ·est permis d'empl;oyer un vieux cliché, «péril en la demeure». ll en restera toujour-s assez pour .les vrais pédagogues. ---------.~----------
Economie domestique Les qualités qui fon.t une bonne ménagère sont nombreu:ses et :l'énumération en serait longue, car ce sont .celles de la femme pru•faite. De même ses. de· voirs SOtnt muJ.tiples et chacun correspond à une de œs quJliltés nécessai·roo. La prévoyance, par ex·emple, correspond au devoir d'épargne, la ponctualité, au devoi·r d'exactitude, etc. Ces deux dernières q uaHtés, la ponctualité et l'oifdre, pa<rais·sent tout à fait .propres à faire .Je bonheur de la famiNe et à rendre Jlél maison agréable. La ·ponctualité domine toute la vie domesüque. En effet. elle conS·iste à faire -loufe ahose si bien à .!•'h eure et dans le temps ·convenables, qu'on ne saura-it imaginer que cebte .Chose pûi êire faite en tl!I1 aurtre temps et à une .autre heure. C'est elle qui .fait que les repas sont toujours 'S·ervi·s à heur.e fixe; que le blanchissage a:u moins sommaire du linge a lieu régulièrement cha,q ue s-emaine, en attendant l·es lessives cornpiètes et périodiques; que les nettoyages de la cuisine, des ·chambres et auM-es parties de la maison sont faits. à des jours détermi'llés et qu'on ne ~ai:sse pas Ja fantaisie en régler 'la répartition, et<:.
.. : : Ainsi s'établ<~:ssent dans la Vie f mi-hale. ~t domestique u~e série ges prec.teu,x dont le pnncipal est q chacun prend :~:habitude de_ ménager~ temps, sei:on 1-exemp~e qu1 est donn~ par la mere de fami·He. Et l'on finit .par comp;endre l'importar:·te valeu'l" du temos, « etoffe dont la VIe est faite:. selon le mot de f .rankHn. ' Il faut ISe persu·a der qu 'une maison que ne g{)uverne pas .Ja ponctualité est in:suppor:tabloe. Le manque est souvent l'occasion de dis·cussion.s entre les membres de la famiHe • .soit parce que· les repas ne sont pas prêts lorsque reviennent au logis 'l-es travail1eurs fatigués, soit parce que les vêt·ements les chaussures ne sont pas mis en état au moment où •l'on veut s'en servir soit parce que tel ou tel' objet n'a .pas été re. placé où il doit être dès qu'·on ne s'en sert .pJ.us, d'où ob1igaüon de le chercher ou de le nettoyer ju,ste au moment où il est nécessaire, etc..... Par ces exemples, on v.oit quels sont 'les bienfaiis de la ponduai·té et les graves inconvénients qui Tésu~· ten·t pour chacun du fait d 'en manqu·er. Quant à la qualité d'ordre, on peut la défini·r la disposition aue l'on a de bien ranger. c'est-à-dire avec méthode et symétrie, !les ch.oses autour de soL C'est l'ordre qui détermine ·l a place que do.it occuper chaqu.e objet; c'est -l'ordre qu·i vei:lle à ce que les objets ou ustensiles ména:gers ne soient pas. dispersés, etc... , etc.... On voit, dès Jors, que la ponotuaHté et l'ordre se -complètent l'wt ·l'autr·e. On peut même dire que la ponc,. tuaHté, c'est l'o·rdre appliqué à la distribution, à .l'économie; à l'emploi du temps. Oui, vraiment, ce sont l à delli qua'lilés essentieHes d'où décou:lent coup d'autre3 et qui aident singuli~ ment a u bi•en-être et à la bonne humeur . de la famiJ.le.
d'US:
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····-
Les fleurs et les étoiles Ayarnt eu ·l'a bonne fortune de renau cour..s des présentes vacanamis qui m'ont déj.à rendu Je servic.es, je me permets de les • -L"~"~ .... aux aimables 1ectrkes et 1~.:· de l'Eco!,! ,'Ji"inu:.ire. L'~n de ce..; o.mis est un opus·:ule environ 80 pages. Illu·stré, petit, cornvous le voyez qu::vtt ;;u volume. ma.is .par .Jes choses qu'il contient et les sentiments qu'il fait naître. 11 ·titre·: «L'univers révélé au Peu» 2 ), et pour aureur M. l'abbé Des· Rév. . Çuré de Matran (Frib.). a le mente de tr-ansporter sans. ef.Je Iedeur le moins èul:tivé au sein merveiHes du ciel; il a 5urtout celui grand, d'élever l'âme invinciblement l'Auteur des mondes dont nous aps, d'une f§l~on captivanie, lt>s dis ·et les distances comparées. le ·-~·""'.,..·'~"t, etc, Des citations tirées des Ecritures et des ouvrages saavec lesqueliS Fauteur a dû se fa. , ajot!_~ent encore à l 'évidence faits. révélés dans ce petit livre. Et refram c.hannant, revenant après ue chaPLtre: « Certes, nous admile taJent, la science, le génie des uvuuu•o~ qui ont fait de beaux ouvrages uous avons raison, mais combien plus devons"'llous admirer louer exaltes sans œ.~se 1'inte1Jigen~e, l'a science .Ja pu:rssance infinies de Dieu créadu solei;l, de la terre .... ;, tout 'en lisant }'.o uvrage de M. l'Abbé on se sent affermi et meLlleur. SeCQ11d des amis dont je VOUS ai est un autre opuscule intitu.lé: Bonnes et mauvaises herbes » 2 ), ac· d'un herbier illustré en coufactu'fe artistique. Son auest un ecclési'aJStique du canton de 0
1)
Chez l'auteur. Imp.-Librairie du B. P. Canisius, Fri· llourg. 2
)
St-Q.~l1, M. l'Abbé Ki.ilnzle, curé de Wangs. Hésiter sur l'utilité pratique de c~ modeste ~r~té est .superflu, puisqu'il s :occupe speciaJement des pol1antes médicales que chacun .p eut .r econnaître grâce à l'herbier illustré -et que chacun, durant les vacances, aura du plaisir à récolter. La qualité de .J'auteur nous fait deviner le double but poursuivi: élever ·l 'âme .et rendre service à une f~u1e de ma}ades. Le styie, en outrè, Simple, pittoresque, pétiHant d'esp:Pit, Ja'it que la lecture de ce petit traité de botaniqu.e est plutôt un dél·a:ssement.
Un instituteur valaisan. ----------·-~---------
Partie pratique Sujets de rédaction On dit que les petits ruisseaux font les grandes rivières. Appliquez cette maxime au.x choses de l'économie domestiq ue. Développer le sens de ce proverbe: • Il ne faut ·pas négliger les petites choses. • Dans la vie, la plus simple négligence peut amener les plu s funest~s conséquences. Le montrer p:1r un exen:!ple ·que vous imaginerez. Montrer qu'il est plus utile pour une jeune fil.le de savoir [aire des reprises, des ourlets, des boutonnières, du tricot, de savoir rapiécer, confectionner quelques vêtements simples, que de savoir faire du crochet et de la broderie. Expliquez et commentez le proverbe: « Un mauvais accommodement vaut mieux qu'un bon .procès. • Racontez la meilleure action dont vous avez été témoin e-t diies les sentiments qu'elle vons a inspiré. Mes parents ont une vache. Services qu' elle nous rend. Soins qu'on prend d'elie. • Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. • - Démontrer qu'il convient d'a;ppl·iquer cette maxime et, pour cela, raconter les méHaventures d\111 de vos ca· marades gui laisse traîner ses livres ses cahiers et ses vêtenlEmts n 'importe où. '
56 Raconter la dernière promenade scolaireUn élève qui a réussi à l'e~amen d'émancipation écrit à son maître pour lui exprimer sa reconnaissance et l'assurance de son dév-ouement respectueux. La camaraderie. - Dire quel est le sens de ce mot et en quoi la camaraderie diffère de l'amitié. Ce qu'elle doit être à l'école · la bonne in fl uence qu'elle .peut exercer ; 'p ar q uels moyens elle s'entretient. Qualités du c~ur qu'elle développe, défauts qu'elle cornge sans l'in tervention du maître.
.• Rien ne sert de courir, il faut pa:rl ir à pomt. • - L'élève s'inspirera de la lab ie: • Le lièvre et la tor tue •, que son cadet appr_end, pour lui expliquer la morale et l'appliquer à son travail : lettre affectueuse fa' milière et simple.
______... --- --Variétés
A L'ECOLE Il fait très chaud et le temps est à l'ora ae L'in~~ituleur a fa it ouvrir portes et fenèlr~s, et s e,ponge le front. Il s urveille d'un œ il séyère les élèves d u septième banc, qui s urveillent, eux, le corridor el la porte ll'eairéc Et, tout à coup, un des élèves de ce banc lève Ja main, fait claquer ses doigts ·e t crie: - M 'sieur M'sieu r - ~ilence! fait le maître. Elève X., vous me conJuguerez tout de suite, a u présent, au passé défini et au passé indéfini, le verb~: " Je dérange mon bon maître sans motif p lausible.• . Au bout de dix minutes, le jeune X a ternu né son pensum et le tend à l'instituteur, qui lui demande: - Que vouliez-vous dire tout à l'heure? Parlez maintenant. · - O h! ce n'est p lus la peine. Je voulais simplement vous dire qu'un individu qui venait d'entrer dans le corridor emportait votre para pluie neuf. 000 0 000
LA MULTIPLICATION DES CHiffRES INFERIEURS A 20. On s ignale une méthode extrêmemen t simple et pratique de multip!ier les 20 premiers nombres.
émenf du 3-~o 8 de ,t' &cole" Soit à multiplier 14 par 19: ajoute uni lés de l'un des nombres à l'autre r 14+ 9=23 ou 4+ 19=23 multipliez par 10, vous obtenez 230. à ce nombre le produit des unités des nombres 4 X 9 = 36 et vous avez le lat 230 + 36 = 266. Soit à multiplier 13 par 14: (13 +. 4) 10 (3 4) 182. On encore 17 par 13. (17 3) x 10 (7 x 3) 221.
+ x +
x
+
r)
= =
0 0 0 0 0 0
* Tu as eu le prix d'ar ithmétique, 12 en du
Ou i, mon oncle. - Bon, si je te pommes et que tu en manges 3, auras-lu? - 12. - Mais non, 9. _ tout : 3 en ded-ans, 9 en dehors, ça fait
*
~'
* Les petits prof-its de J!instituteu-r fra. çais : L'instituteur. - Mes enfants, la prochaia fois, j'e vous ferai l'expérience de l'œuf dl Christo.phe Colomb: chacun de vous aPIIOfo fera un œuf. (Après réflexion.) Ceux qui n'au. ront pas d'œufs pourront appor ter un quart de livr e de beur re.
*
•
*
• L'instituteur d'une école s'efforce d'a;. pliquer à un élève les fractio ns ordinaires. - Supposez, dit-i l, que j'aie un chou coupé en deux; qu'est-ce que ça Iail? - Deux moitiés. - Bon! Je les coupe de nouveau en deUL L'élève nomme la fraction et répond d'lille 111an ière- sati sfaisante aux questions suivantes, jusquâ ce que le pédagogue arrive à couper en deux des 64mes de chou. Alors, -l'élève, découragé, répond: Ça fait de l a choucroute.
Les Vieux Missels je vous garde tous, dans la vieille cornparoissiens at>îmés et ternis; [mode, longtemps déjà vous n'êtes .plus de mode, [nis! vous aime pourtant, pauvres missels jau· êtes devenus de pieux reliquaires; vos feuillets jaunis, qu'ils se sont amassés, mémentos de deilil, souvenirs mortuaires dans mes doigts tremblants évoquent le pas:;é! loin c'est une fleur,· qu 'une amitié paisi· bœ [deau; dans ce missel, comme un humi-Je cala fleur est séchée el le cœur insensible longtemps déjà, dort au fond du tom· beaul c'est le portrait d 'une enfant innocente, croirait voir e11cor sourire au mois de mai; n'en demeure, hélas! qu'une image riante, croix sur un tertre et son nom bien aimé! Orand 'mère, c ·est bien vous~ qui de vos mains dévotes tenu ce livre aux messes du matin dont le souvenir, dans la mémoire en faute, co~nmen<:e à s'effacer dans un pâle_ lointain .... vous aime, missels, qui ranimez la Ham!Tie, mon amour pour ceux que j'a-i dû voir partir [âme Je vous ouvre... Montez doucement vers mon Senteurs de l'amitié, parfums du souvenir!...
• A l'examen. - Dans une caserne de france. - El vous? - Je su is bachelier, sergent. - Je ne vous demande pas si vous êlef bachelier. Je vou-s demande si vous savez li re. ·
voilà, je les vois! Avril rit dans les hran. ches [ni passé! est neuf! Plus d'hiver! Rien n'est mort, partent. Ils ont pris leurs missels. Ils se penchent [ser ... moi, leur .petit fils, qui veut les embras-
• A l'école. - D. Qu'est-ce que la médi· sance? - C'est un mensonge qui n'est pu vrai, mademoiselle.
! iUusion !... Au glacial cimetière humain qui s'endort, dort éternellement. garde sa proie et la nuit son mystère; tombe ne rend pas sa victime au vivan'tl
Mais qu'importe! La Mort un jour sera vaincue, [mai; Si long que soit l'hiver, viendra le mois de L'aube éternelle un jour saluera leur venue, Attendez, confiants, ô missels qui dormez! Parlez-moi d'eux, parlez lentement, comme en Puisant à votre source une semblable foi, [rêve: Que je puisse domm, à la suprême trêve, . Dans 1!e même repos et sous la même croix. Paul MOULIN.
Le Christianisme Voici ce qu'en dit Hippolyte Taine. Je philosophe d critique français: • Le· Christianisme est encore, pour ·qua· Ire cent millions de créatu res, ·la grande paire d'ailes !ntii.spensab'c.; p<.ur soulever fhomme au-dessus de lui-même, au dessus de sa v.ie rampante et de ses horizons bornés, pour !e conduire, à travers la patience, la résignation et l'espoir, ju squ'au dévouement et au sacrifice .... Chaque fois que ces ailes défaillent ou qu'on les casse, les mœurs publiques et privées se dégradent, l'égoïsme caicu·Jateur el brutal reprend l'ascendant, la cruauté et ia sensibilité s'étalent, la société devient un coupe-gorge et un mauvais lieu. . . . Il n'y à que l'Evangile pour nous retenir sur notre pen~e fatale, et le vieil Evangile, quelle que soit son enveloppe présente, est encore le meiUeur . .auxi-liaire de l'instinct social. • Maxime Du Camp, l'auteur bien connu d'ouv-rages sur Paris: • Il faut reconnaître que t~tes ces institutions charitables où tant de misères ont déjà été soula,gées el le sont constamment, sont issues d'une croyance religieuse el chrétienne. J'en conclus, que dans le labyrinthe de la vie, le meilleur fil conducteur est encore et toujours 'la foi en !"Evangile du Christ. J'en parle en profane, car je ne puis moi-même la saisir. J'ai beau l'étudier et admirer ses œu'Vres, je lui reste réfractaire malgré moi.
U6 Mais si je savais ob ut le chemin de Damas, je m'y rendrais. • M. Taft, l'ancien prisident des Eti.tsUnis: · • Le Ouistianisme est ., la base de la ci· vilisation moderne et constitue, quand il n'est pas défigur~ par tes superstitions, ta vraie ~mocratie. La mission civilisatrice est un devoir que chaque peuple est tenu de remplir par les moyens pacifiques sur d'autres peu· pies moins àw.nœs. C'est une forme de cet altruisme qui constitue l'essence du Christi&· nisme. La Bible ut le livre complet; il mon· tre l l'homme ses privii~s et ses droits, mais ltù rappelle aussi sans cesse ses devoirs et ses obligations. • Napolwn, m&iitant sur son rocher de Saint~H~ne:
• L'Evangile
pos~e
une vertu secnte, je
ne sais quoi d'efficace, une chadeur qui qft sur l'entendement et qui charme le cœur; on ~rouve l le m&liter ce qu'on {,prouve l con· templer le ciel. L'Evangile n'est pas un livre, c'est un être vi'Vaitt, avec une action, une puis~ance, qui envahit tout ce qui s'oppose l son extension. • M. A. Briand, l 'ancien pr~ident du Con· seil des Ministres de France: • Je n'ai pas ~i~ la théologie, mais j'ai :tssez ~tudié l'enseignement de ]~us-Christ pour savoir que seude sa dodrine est capable de donner un sens l il'existtoœ. •
Le Jongleur de Notre-Dame C'était à répoque des troubadours et des ménestrels, à cet1e époque où la poésie berceuse d'idéal - courait le monde, répétant ~ à clère voix et à doux sons • les tendres sentiments et les prouesses des guerriers de france et, dans les manoirs féodaux comme sur le seuil des chaumières, se voyait accueil· lie avec un indescriptible enthousiasme. Après avoir suivi "sa libre muse _pendant longtemps, •Insoucieuse fée au clair sourire d'or •,
un jonglelM' se prit de dégoût pour le et voulut songer au salut de son lint. Il abandoana ~ bon cheval qui l'anit sur tant de routes et les beaux vêtemeata les armes aux riches ciselures dont 1ea !:-les seigneurs avaient récompensi son il déposa - oh 1 ,pas sans peine! _ 1a et la mandore et entra dans l'abbaye de vaux. Mais voità bien du malheur: celui qui vait par vi11gtaine, rêveuses complam'ea chants de bataille, gais refrains et sirventes, Roland Renaud de Mantaubq Berte au grand pié et les Quatre fils celui qui était passé maître en tour& cieux, en joute~ sorcelleries et bons ~ savait - las! - pas un bout de psaume· ignorait le Credo et même le Pater et ' Maria. Aussi commença-t-il par se !~'()tM!' balouxd et tout niais au milieu des moines qui, tous, savaient chanter lati11 l • chapelle : les prêtres officiaient ~ l'autë, la diacres disaient l'Evangile et les sous-diaaa l'épître; les uns psalmodiaient les venet. .a les autres les réponses; les frères lais Jti. laient au moins le miserere et les derniers, a plus ignorants des clercs, connaissaient Jeun ratenôtres. Le jongleur essaya bien d'apprendre, IJ:!IÎ' son intelligence se montra invinciblemtnt Jt. vêche au latin; H voudut aussi se rettdre utile dans le monastère; inhabile à tout travajl, • ne réussit qu'à muser à côt~ de ses COIIft' gnons et, par ses inconscientes drôleries l les arracher au recueillement Alors, il se désola de toute son âme, tr-. blant d'être renvoyé puisqu'il ne gagnait pu 111ême sa nourritul'e. Or, par une solennité de la Vierge, le ""' He jongleur, en un recoin obscur de la cuisine, restait navré, la tête dans ses mains. - Frère Jehan - il s'appelait Jehan quelle est votre peine? lui demanda le cuisinier. - Ah! frère Boniface, répondit-il, je llis 2randement malheureux! ... Seul, je n'offre riel \Marie!
Je bon cuisinier iui tint ce discours : Jehan, n'enviez pas le savoir; c~ monte à la tête et fait perdre la ra1son, fréquentes fois, la science ôte du cœur Jlinle humil~ié. Et te paradis, onoques ne pour les ori'ueilleux.... Le paradis! ... fit le jongleur avec un geste découragé. frère, poursuivit son compagnon, frère, promptement cet1e idée que, bien sl1r, diable vous souffla. Je ne suis, moi, qu'un méchant cuisinier, vil éplucheur d'herbes et de haricots de pourtant notre prieur assure que, par fonctions toutes maiérielles et communes, fais œuvre pie aussi méritoire que le clerc plus savant en sait accomplir, si, dans ~~Il , l'intention est droite et pure et SI Je si.mple. _Simple! las! je le suis trop, frère Boni· La Madone -aime qu'on la prie el1! ce que je ne connais pas. - Et moi si peu ... La Vier11e entend fort le français, mon frère. Et sa bonté, au llesoin, devine. Pour les humbles, Marie a de merveilleuses iendresses.-.. Afin de tran· quilliser vos esprits, écoutez frère Jehan, cette gracieuse histQ·ire qùe j'ai lue dans un livre. Marie fuyait avec sen divin Eniant. Et rine, harassé de fatigue, boîtait. Soudain apparurent, au détour du chemin, les sanguinai. res soldats d'Hérode. • 0 mon Fils, dit la Vierge, où te cacher? ... • Une rose fleurissait au buisson. Rose, belle rose, sois compatissante, ouvre bien large ton calice pour y dérober mon en· fant. _ Mais l'orgueilleuse eut peur de froisser sa robe de satin et elle repoussa la prière de Marie. Plus loin, une sauge balançait sur sa tige ses fleurettes sans éclat: •Sauge, ma petite sauge, cache mon en-
fant.. Et la sauge pitoyable ouvrit ses pétales comme un berceau, elle y reçut ]éS\lS qui fut ainsi sauvé.
Et la Vierge bénit l'humble sauge entré toutes les fle\lil"s du monde, témoignant que, pour elle, conl>fe seul le dévouement du cœur. Après cet entretien, ~rère Jehan demeura longtemps pensif. Et comme on sonnait l'office du soir: Tra· hison! s'écria-t-il en se levant résolument. Mes ftilres vont chanter leurs prières latines et moi je serai là comme un bœuf à l'attachl!, mangeant l'herbe qu'il n'a point gagnée! ... Par mon saint patron, je n'endurerai ,plus cette honte!... Incontinent il s'en va, étant descendu dans une cry.pte où s'élevait la sainte image de la Mère de Dieu, le voilà qui se dépouille de sa cape et ne garde, comme naguère, qu'une petite cotte de dessous. Tourné vers l'autel, il fait alors -une -belle révérence: • T'l'ès douce Dame, très noble Rei· ne, dit-il, mon âme et mon corps je vous recommande. Tandis qu'en ce monastère, chacun vous honore selon qu''il doi-t, moi qui ne sais pas lire, ni chanter le latin, je vous rendrai hommage à ma manière. Vous n'êtes point dure et vous aurez égard à mon intention. • Je ne vous dirai pas sur la rote profanes et !acrilèges chansons de guerre ou, d'amour, mais tel le petit agneau saute et gambade sur le pré potM' réjouir sa mère, ainsi, en votre honneur, ferai-je mes plus beaux tours. • Et après une belle révérence, il '!Xkuta un tour très gracieux, d'abord à la façou. de l'rance puis à la façon de Champagne, _puis le tour breton, le towr espagnol, ceulC de Rome et de Lorraine. Tantôt, il marche sur les mains et tantôt sur la tête et ne s'interrompt que pour saluer Marie. Enfin, les chants de l'Eglise ayant cessé, il s'arrête lui aussi, reprend ses habits et, s'a· genouillant devo~nt l'autel: • Très do:;ce M\!re, dit-il, je m'en vais. car je suis bien las, mais je reviendrai tous les jours vous offrir ce déduit qui est tout ce que je sais de mieux. Si je connaissais le psautier, de tout mon cœur je vous le réciterais, mais je i'ignori!. Adieu, noble Dame et belle Reine, mon âme et mon corps, je vous recommande. •
148 Et, comme il l'avait promis, frère Jehan œvint tous !es jours à l'heure des oHices, et, malgré la fatigue et l'épuisement, jamais il n'y manqua. Mais il n'en disait rien à personne, de peur qu'on ne le chassât, car il ne voulait pas retourner en cet affreux monde Où si facilement on va à la damnation. Un religieux cependant surprit son secret et avertit l'abbé. Celui-ci voulait se rendre compte de cette a'venture et guetta notre homme en se cachant dan:; l'ombre d'un pilier. Grand fut son étonnement 11 ce qu'il vit. Mais voi là -que le jongleur fit lous ses jolis tours avec tant d'entrain qu'il tomba sans connaissance. Alors se passa une fière merveille. La Vierge de pierre s'anima sur son socle et devint resplendissante comme· le soleil. Accampagnée d'une nuée d'anges, elle descendit V<'rs le jongleur pâmé el le prit dans ses bras. Puis, avec un linge très blanc, elle lui essuya le Iront et éventa le visage et après l'avoir saig né et affectueusement béni, elle remonta sur l 'autel en r~prenant sa première apparenc~. A ce spectacle, l'abbé comprit tout et depuis il lient en 1rès spéciale estime le modeste jongleur. Si bien qu'un jour où celui-ci. tout en larmes. s'accusait d'être un mauvais moine et voulait même quitter l'abbaye pour ne pas scandaliser ses frères, le seigneur abbé lui dit: • Rassurez-vous, mon fils, vous êtes bien di.gne d'être de notre Ordre; puissionsnous être du vôtre!» Et il lui commanda de ne plus se tourmenter. Peu de temps après, le bon frère mourut et la sa inte Vierge et les anges vinrent cueillir ~on âme, montrant ainsi la haule valeur de la bonne volonté et de l'amour humble el sincère. S. V ARENOF.
En Faction ponr Dieu CONTE MILITAIRE En 1S56, un évêque et un général entretenaient dans une grande vflle de France der. relations pleines d~affect i ons et de confiance. Le généra'! ne fut donc nutlement SU!J>ri s
quand le prélat lui ayant demandé un lien confidentiel, lui raconta ceci: Un dragon de la garnison se rendait à la draie plusieurs .f ois par semaine et se prou.. naît lentement, tantôt près du .tronc des pa vres_ souvent à l'entrée d'une chapelle. p ~ fois, il restait immobile une heure entière les yeux fixés sur l'autel ou sur un tablea~ du chemin de la Croix.
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L'attitude de ce jeune soldat était respec:. tueuse, et jamais un mol ne sortait de &el lèvres. Toujours debout, il ne s'occupait de personne et à peine du commencement ou dt la Jin des offices. Le sacristain I'observ.t IOIJi. temps et eut des soupçons. Ne découvriJII rien, il prévint un vicaire, qui interrogea 1c soldat avec bonté, et lui offrit de s'asseoir il la place qui lui p lairait. Celle propositioa lut repoussée avec chaleur, et le jeune cava. lier dit doucement: • Je ne fais de ma l à per. sonne.• Ce(lendant, 1a s u!"VeilJance continuait, 1011jours sans résul1at. On commença alors l construire une foule d'histoires dramatiques dont ·les tribunaux devraient avoir .Je dermer mot. L'air doux et honnête du jeune hommt, les signes de piété qu'il donnait san.s ostenta· lion, rien ne rpouvait rendre le repos à ceux qui le surveillaient. Enfin, Mons~gneur fut prévenu; i,J fut très contrarié et ;peiné ; car ami des sofdats, il cra·i gnait de découvrir une iau· le grave contre laqueHe il faudrait sévir, et c'est pour cela qu'il voulut causer avec le genéral. ..
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Celui-ci ignorait absolument cette présen· ce assidue d'un soldat dans la cathédrale; l l'instant même il envoya un sergent de planlon chercher le prétendu coupable. Celui-ct arriva en proie à une vive émotion. Agé de vingt-trois à vingt-quatre ans, le regard doux el ferme, il supporta avec une grande dignité les regards qui cherchaient l scruter sa pensée. Après une minute d'examen, Je général lui dit: - Nous n'avons rien à ,vous reprocher, mon ami; mais nous voudrions savoir, Mon·
et moi, pourquoi vous passez ains1
la cathédra•le trois ou quatre heures de sutà vous promener, à vous asseoir, à ob_
Pardon, mon général, je ne reste jaque deux heures, et je suis debout. _ Peu importe, mon garçon. Rêpondel. crainte, que faites-vous en ces lteux, les jours? Alors le jeune soldat, se tournant vers J'6\'êque lui dit avec une simplicité toudlante: - Monsei·g neur, je suis un pauvre vigneron des bords de la Dordogne; je sais à p!!ine 6re et ~i re; au pays, nous avons un paune vieux curé, qui, le soir, après les travaux du jour, réunit dans un coin de ·l 'église les jeunes gens de seize à vingt ans. Les autres pruvent venir aussi mais les hommec:; seulelltnl. Notre curé ne nous fait pas un sermon, IIJliS cause avec nous; il s'informe de nos besoins, pe nos peines, nous donne un bon conseil. Un soir, pendant les dernières vendanges, il nous di,t: • Mes enfants, ne passez jamais un jour sans faire quelque chose pour le Bon Dieu. Vignerons, donnez une grappe de raisin au pauvre qui passe. Menuisier, donnez un moment de votre travail à ,J'église, oD il y a souvent c:uelque chose à réparer, à la pauvre veuve, "au ma,lade qui ne peut venir au hout de sa tâche. Vous gagnez trop peu en général pour donner de l'argent; mais tous, vous pouvez laire la charité de votre travail, et ce travail, Dieu Je bénira toujours. • Voilà, Monseigneur ce que nous a dit notre vieux curé. Au village, je donnais ma IJ'appe de raisin • pour Dieu •, mais au rériment, que pouvais-ie donner? Et J'ai penlE un jour que je pouvais donner à Dieu quelique chose de mon métier de so ldat: une faction. Je suis donc factionnaire Aans la maison dr Dieu. Pen.dan·t d~ux heures debout et silencieux, je veiUe en songeant à ma consigne.
- Quelle consigne, dit le général awc bonté. - Mais celle que Dieu m'envoie chaqùe jour, et qui arrive à mon âme par la prière ou même simplement par le sHenœ de l'église. Je suis• là pour Dieu, et notre vieux curé doit être content.» L'évêque se leva, et prenant les mains du jeune soldat, il l'attira sur son cœur. Celui-ci fu t surpris et confus, tant son âme élatt sim· pie et droite. Que n'imitons-nous ce pauvre dragon qtti faisait • faction pour Dieu • . Il le servait par l'immobi·lifé. Combien de nous devraient le fa ire par l'action! GENERAL AMBERT.
Les Remplaçants L'auto qui nous mène vers la frontière suisse, stoppe. Nous sommes à flanc de mon· lagne. De petits champs, entourés de grands bois de sapins, bordent la roule. C'est l'époque de la fenaison, un peu plus tardive ici que dans ·la vallée. - Seriez-vous curieux de savoir comment elle se fait dans ce coin de la franche-Comté? nous dit notre guide. - Volontiers. - Grimpons un peu, vous verrez. Quelques mètres d'escalade , et nous avons devant les yeux le plus charmant tableau que l'on puisse imaginer. Figurez-vous quatre travailleurs blonds, frisés, qui, armés de fourches, deux fois gran· des comme eux, les bras nus crispés par l'effort, tournent et retournent le foin avec un sérieux touohant. L'aîné va sur ses douze ans; le plus jeune atteindra bientôt ses huit ans. On leur a -expliqué que leurs papas et leurs frères étant partis pour la guerre, ce sont eux maintenant qui sont • les hommes », et ils ne s'en mon trent pas peu fiers. Sous la fourche agile, le .foin blond vol· tige, doré par le soleil couchant. Des brindilles légères, soulevées plr la
150 brise de rttôniagrte, dansent autour des petits faneurs. - Il n'y a pas de temps à perdre, explique l'aîné, il faut que nous ayons fini M'anf la nuit. Et soudain, sévère: - Qu'est-ce que tu fais là, toi? Cette semonce s'adresse à une toute mignonne petite fille, accourue d'un champ voisin où l'on entend tinter les sonnettes des vaches, pour voir ·les messieurs. Toute penaude, la petite gardienne regagne son .poste en courant. - Ce que c'est tout de même curieux les. femmes, grommela ce philosophe de douze ans. - Ce que vous venez de voir se répète dans toute la montagne, nous explique le t.rès distingué fonctionnaire qui nous pilote à tra· vers la région. • La disposition du terrain, l'éloignement des champs rendent très d~Hicile la création de chantiers agricoles. Les montagnards sont d'ailleurs habitués à ne compter que sur euxmêmes, ce qui ne les empêche d'ailleurs pas d'avoir très développé le sentiment de la so· lida.rité. .. « Depuis que les hommes sont partis, nous avons assisté à des spectacles touchants. d'entre-aide mutuelle. • Les vieilles femmes passent les journées à tricoter pour l'armée et ne veulent acce,pter aucun salaire; elles demandent seu-lement qu' on leur fournisse la matière première. • Et c'est très timidement qu'elles formulent cette demande. c Elles vous disent, presque honteuses: • - Qtte voulez.-vous, monsieur, nous ne sommes point riches. •
Boissons d'été Les chaleurs venues, de quoi parlerions-nous si ce n'est de ce sujet si actuel: la boisson? Cette année plus que jamais, il t'agit de nous montrer avisés dans le choix
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des .liquides que nous ingurgitons. Sans P-. ser la crainte du microbe au point où, loia d'être le commencement de la sagesse, deviendrait le début de la monomanie, il ÏJI. tpor·te de s'abstenir de tout liquide su~ bk de contenir des ge11ntes inlectieux. La .... élémentaire des .précaution;; consistera doac à n'utiliser que des eaux .parfaitement saines et à laire bouillir préalablement toutes 1ea eaux suspectes. A ce point de vue, ce IOIIt les tisanes et 'les limonades qui offriront le plus de garantie. La traditionne1le feu~lle de noyer qu'on laisse infuser quelques minutea, la camomille légère acidulée de que1q1111 gouttes de citron, la fleur de houblon maœ. rée une nuit dans l'eau bouillie et refroidie offrent des désaltérants très inoffensifs dOit an ne peut craindre d'abuser. Il en est de même des limonades qu'on fait très simplement en jetant sur des tranc:~~et de citron de l'eau cbaude ou froide à volonlf et qu'on sucre à sa fantaisie. On tpeut dut son verre jeter au moment de boire, w. pointe de couteau de bicarbonate de solde, ce qui fait mousser agréablement la prfparation et ·la rend plus digestible. Ra.ppelons que le thé froid, peu sucrf, dans lequel on presse quelques gouttes de citron, désaUère très agréablement et que le café noir dans de l'eau bien fraîche est aulti une excellente boisson pour qui travaiUe 111 champs sous la rude étreinte d'un soleil de plein été. Enfin signalons pour mémoire que point n'est 'besoin de sucre pour édulcorer les tisanes rafraîchissantes et .que le bois de réglisse le remplace avec avantage. Mais il est des boissons plus tlatteutll aux palais délicats et qui sont une pr«i~ ressource pour les maîtresses de maisons, ap. pelées à recevoir des visites imprévues et cMpourvues des ressources de la ville. Noua voulons parler des jus de fruits qui uetiP'II•.J• servir de base aux glaces, si, .par bonhear, on peut se procurer de la glace dans un ~ ou une brasserie environnante. La groseille. la framboise, la fraise, .Ja cerise, isolément 011 savamment mélangées peuvent être emp!oo yées à cet effet. Choisissez, de préférence, des
en.
pas trop mûrs et employez-les aussi que possible après la cueiiJette. Ecrasez leS fruits à froid, laissez reposer et filtrer si fOUS voulez un jus bien clair. Mettez en bouteiUes. Bouchez, puis stérilisez par ébullition de 20 à 25 minutes. Une livre de groseilles pressées donne environ 300 grammes de jus. Vous aurez là, si vous savez varier vos conserves de jus, les éléments nécessaires à une boisson saine et appétissante. Les sirops sont aussi une ressource appréciable. La proportion de sucre à employer est ruviron des quatre cinquièmes du poids des fruits, soit 800 grammes par kilo. Le si rop doit peser 31 degrés bouillant au pèse-sirop. Sirop de cerises. Sucre, 4 kilos; Cerises aigres, 5 kitos. Ecrasez les cerises avec les noyaux et, si \'DU S tenez à une cou.Jeur très accentuée, compiez un cinquième du poids de cerises noires. faites reposer dans un endroit frais. Un kilo de cerises donne une livre de jus. Versez le jus sur le sucre détaillé en morceaux. Chaufrez do!lcement et an1enez au bouillon sans laisser boutHir trop fort. On .peut filtrer le jus préalablement si on tient à un sirop clai:et de belle apparence. Sirop des quatre-fruits: Grose:il~s, 2 kg 500; Merises, 1 kg; .Framboises, 1 kg; Fraises, 500 gr. Ecrasez les fruits à froid, et Qpérez comme il a été dit pour le précédent. · Sirop de citron: 1us, 1 litre et demi; Sucre, 3 kg. Videz le fruit au presse-citron. Mettez le jus à reposer dans un endroit frais. II se lorme à la surface une petite peau. Filtrez .._ou décantez et procédez comme pour 1les autres sirops. Ayez bien soin d'éliminer les pépins qui donneraient au sirop un goût amer fort raagréable. En voilà assez, semble-t-il, pour occuper les loisirs et faire travailler l'imagination des propriétaires de vergers. ou des ménagères avisées de la ville, qui sauront profiter des occasions du marché pour approvisionner leur maison de jus de fruits ou de sirops qui trou-
veron! leur emploi dans maintes circonstan· ces.
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Variétés CE QUE REPRESENTE UN MILLIARD On sait que les Anglais viennent de souscrire avec un grand enthousiasme un emprunt ct que celui-ci a atteiGt le chiffre formidable de seize milliards. Il est assez difficile à l'imagination de se représenter à quoi cette somme équivaut el même ·la notion d 'un seul milliard, lorsqu'on y applique son esprit, n'est pas sans ménager des surprises. Et nous tirons du ,Matin'' ces quelques exemples: Une famille qui, à ·la naissance d!! jésusChrist, eût possédé un milliard en espèces, autait pu, en puisant simplement dans sa caisse et sans fa ire fructiiier un centime de son capital, dépenser un !ranc par minute, soit 60 !ranes par heure, ou 1440 francs par jour, ou 518,400 par an: il n'y a qu'une vingtaine d'années qu'elle eût été ruinée, car depuis l'an 1 de notre ère jusqu'au 31 décembre 1915, il ne se sera écoulé qu'un milliard six millions cinq cent vingt-quatre mille minutes. Si on réalisait la somme d'un milliard en un seul bloc, ce bloc pèserait, en chiffres ronds, 322,500 kilos, et son volume serait d'à peu près 17 mètres cubes. Six mille hommes à peine pourraient le soulever. Pour le transporter, il faudrait un frain de vingt-quatre wagons d'une longueur de quatre cents mètres. Placées côte à côte, les pièces de 20 francs nécessa ires pour payer. un milliard formeraient un ruban de 1050 kilomètres, soit la distance de Paris à Cannes, par Dijon, Lyon, Marseille. Empilées les unes sur les autres, ces pièces constitueraient un rouleau de .33 kilomètres: huit fois environ la hauteur du Mont-Blanc. o-o-o-o-o-o-o L'MOMME DOUX A LA OUERRE. Un marchand de fruits et primeurs, ~tabli
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152 dans le quartier des Qumps-Eiysées, à ·Paris, qui s'est engagé dans un régiment de zouaves, exp!iime avec une pointe d'émotion, dis~imulée sous une entraînante gaieté, la joie qu 'il vient d'éprouver en embrassant sa femme et sa fiUette : - Vous pensez bien que j'ai été accablé de questions: les femmes oont curieuses et veulent tout sa·voir! Il a faHu que j'explique la V'ie dans les tranchées, où il y a de bons moments, croyez-le, surtout quand il ne pleut pas. Ce qui fatigue Je soldat, c'est la pluie. Mais le branle-bas du combat, eh bien, c'est comme UB bal, quand les violons résonnent : c.n remue les jambes malgré soi, on ne peut se retenir de danser et on y va, en chantant! Et quand on revient, dans la nuit, on retrouve des jambes malgré la fatigue, et de la voix pour crier aux • cuistauds •: • M'avezvous garoé un peu de soupe? . j'ai raconté tout ça à ma lemme, mais le plus dur, c'est quand je suis arrivé à J'histoire d'un combat dans une tranchée allemande qu'on ava it prise. Il y avait eu un de ces corps-à-cor_ps! Coups de crosse, coups de baïonette, coups de pied, coups de couteau: rien ne manquait à la fête. En m'écoutant, ma femme se met à pleurer, puis, brusquement, la voila qui me regarde en joignant les mains et qui s 'écrie: « Dire qu'avant la guerre, quand la petite méritait une taloche, c'est toujours moi que tu chargeais de la donner.... Toi , tu n'osais pas! • Et c'est vrai! D'ailleurs, maintenant, je n'osera,is .pas davantaJge. On se bat comme des enragés, mais c'est pour la patrie. Nous irons. jusqu'au bout : il le faut pour que nos enfan ts soient tranquilJe,s plus taro. Seulement, jamais la guerre ne fera de nous des brutes. Quand je reviendrai à mon comptoir je ne veux pas faire peur à la clientèle! ' 0000000
UN JEUNE AVENTURIER Les aventures de joseph Alem, de Sennheim , ont l'allure d'un vrai roman: Lorsque, au <'lébut des hostilités, les françaJs envahirent I' Alsace et prirent Sennheim, les parents du jeune Alem furent emmenés. L'enfant, âgé
de 14 ans, se cacha dans une tranch& çaise. Lorsque les troupes aHemandes l' cupèrent, joseph s'attacha à ses libéra~ et les suivit, comme « chercheur de pistea • en france, en Russie, en Galioie 11 vient d 'être blessé par une voiture !Jal lui ,passa sur le corps et se trouve à l'hôpilal oi:t il reçut la bonne nouvelle que ses parenJa étaient de nouveau libres dans leur patrie. 00000
LA LEÇON COMPRISE La leçon a porté sur les sens, leurs organes et leurs fonctions. A la lin de la classe, le maître dit à sea élèves: - Nous allons voir si vous avez bien com. pris. Je vais prononcer des. phra ses auxquelIN il manquera un mot que vous devez trouver. L'attention redouble. Silence général. Le maître reprend: - Je commence... « Le sphinx, animal fa. buleux, avait tous ses sens afrophiés. Ainai, il avait des yeux et ne pouvait pas ... ? . ... voir! s'écria un élève. - Il avait des oreilles et ne pouvait.... - ... entendre! fait un autre. Toute la classe, d 'une seule voix: - Il avait un nez et ne pouvait... ? - ... se moucher ! 0000000
• La leçon du mari. Une dame, très .paresseuse, ne pouvait jamais sortir du lit avant 10 heures du matin, de sorte que son mari était obligé d'attendre que sa femme daignât se lever pour conleotionner :le petit déjeuner. Il finit par perdre patience et voici ce qu'ii imagina pour donner une leçon à la paresseuse: Il se leva un matin, se r endit dans la cuisine et, au bout d'un moment, se mit à crier: - Au feu! Au feu! Sa femme accourut, éplorée. Alors le mari, avec un grand calme: - .... dans tous les fourneaux de cuisine.... sauf dans le vôtre.
callliP3Jgne se repose des fatigues de la et les prés de dents de lion en fleurs ~sen~ au chaud soleil. sentiers bordés de haies vives montent r-....~:certàeJnt à tr.a vers champs. sur 1a porte fermes, le propriétaire, la grosse pipe de entre les 'lèvres, contenwle son domaine souriant, ca'r tout lui fait espérer qu~une te moisson renlplira l'=s grang~. Est-ce Je soleil qui m'i1lusionne? Peut-ê!re, tous les paysans que je rencontre je un air de tranquüle bonheur et ~ la que je pa.rcours, un~ apparence de iOII~de et de paix. Au loin, dans un bouquet d'arbres, je vois viei:Lle maison sympathique, maison de , sün,pile et harmoni<!nse, que 'l 'on un pe.tt :par.tout aux environs. Ce3lle-ci comme s·i ellie était ma<heureuse. A un qui passe je demande: ,, Qui demeure
Personne? C'est !Jriste. . . J ·v vais et me dans la grande aJliée de vieux a-rbres conduit à ce ohâteau de la beNe au bOis Plus de gravier ni de gazon sur !Je mais l'herbe déjà hauie et piquée de sauvages. La ma·i son est dans tU! état de délabrement serre le cœur: Jes dheminées ·p enchent, de lézardes silblonnent les murs; des a volets gris son1 iermée3 aù-dessus leur marche de pierre èt, quand on veul 'les serrures, e'IJes grincent pitoyablePar une fenêtre brisée, je regarde dans véranda. Il y a wn pot d'étai!l sur un bad"a,utre!ois et deux vieux bouquins dans panier. Livres oubliés dans cet antique quellile histoire raconte !·Vous? Maison qu'eMè est ton histoire? 'l'histoire de qui t'ont ainsi abandonnée? Us n'ont le laire, crois•moi, que contraints par [a licessité, car tu es si attachante, demeure lristement peroue .près des ~'ois. La mort, la nrine, ou simpllement la vie les a séparés de
toi. Le banc sur le perron ·lltend leur retour~ le puits de fer forgé ~Ire ·les saules 'les attend comme tu les a ttends au~i <lans la pénombre de tes persiennes closes, sa:lon intime aux tentures fanées, a·ux meuoie'l surannés sur leurs jambes grêles, aux g'laœs ova~es. Au-dessus du pia,no, le portrait de ~a grand' mère leur sourira quand ils Ieviendroot, et lïnstrum.ent iermé attend la main fine qui le rùuv.rira; la même main qui le faisait chanter, jadis, qui tournait .Jes !~uiHets du livre oubliée dans la veranda, faisait jouer le puits qui se rouille dans l'a.tten te et cdehllairt: les Ueurs du jaroinet qui n'est plus, depuis le triste délpart, qu'un vague carré d'herbe entouré de buis. Dans le .parc, la nature a n~pris ses droits. Les pervenches foot de g>raads tapis bleus sous les arbres; le lierre se m«rie aux anémones et des ronces enlacent de leurs branches la monture d'un kiosque; [a mousse pointe en~ tre les daHes disjointes du banc de pierre et; sur toute cette luxuriante verd·.tre, la soiitude qui plane, :les oiseaux qui ohantent, Je vent qui cou·le dans les arbres avec un bruit d'eau, les bui1s qui parfument l'a.ir ir!iiniment callme et pur, tout cela fonne un cadre chalf111ant à la vieil'le maison parée de 3a grâce an.tique, à la vieiUe demeure à vendre.
«
Passe cela à ton voisin ! »
Charles-Gui'IIaume, duc de Brunswick, attachait une importance extrême à la fidèle ob. servation du dimanche et des iêtes; il fut informé que quelques paysans d'un viUage voisin ava ient la mauvaise habitude de se réunir à l'heure du cuJ!te divin dans un cabaret, et d'y 'passer, dans le jeu et la ,débauche, une bonne partie de la 'journée. Il résolut de les mettre à la raison. un dimanche donc, ~>'étant revêtu d'une redingote grossière boutonnée jusqu'au menton, il se rendit au cabaret qu'on lui avait désigné. Il est à croire que le son de la cloche qui appela•it les fidèles au cuite était justement 1e
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signai pour les habitués de se rendre à 'la de toutes ses forces un soufflet au et les aurâ bientôt transformés en ma· c chapelle •; car, à peine eut-on commencé de et lui dit : • Passe cela à ton voisin. • alcalines; puis celles-ci serviront à neu· sonner :Je service divin qu'aussitôt arriva &a f~dce ét.a it tombée sur 1es convives, ila l'excès de substances acides qu'un réfoule des buveurs préœdés d'un large et jo- raient, b1en sûr, pas été plus atterr& trop exclusivement anormal a quelque· vial personnage, qu'à son nez cramoisi et à anéantis. Corrune ·te président hésite ' concentré dans notre estomac. Ce qui re· sa faœ en1uminée, on :pouvait aisément recomme une feui'lle et prêt à faire d~ à dire que manger des fruits acidulés el connaître pour ~e présidellit de la bruyante 1e duc, qui voulait donner une ,leçon équivaut à prendre un ou plusieurs troupe. Ill va s'asseoir au haut bout de la table piète, tire son 6pée, et la brandissant sur de bicarbona-te de soude. M . Linos· et fait placer, sans mot dire, ··le duc à ses côles fronts : • Que celui de vous, a recherché 1)a preu!Ve expérimentale du t~, non toutefois sans ~eter un regard de dé· qui f~appera trop doucement, prenne Prcle et- balance en main - il nous apprend fiance sur ce convive, que tout le monde awit 250 grammes de fraises possèdent une lui! Mions et point de quartier, ou le pris pour un étranger de passage, mais dont coUlera dans cette baS'sine!. semblable à celli! qu'exercecaient sur l'air noble et ·le ,regard imposant faisaient Il n'y avait pas à balancer. Tous les digestion deux gra·mmes de bicarbona•e qu'i1s ne se sentaient pas à l'ai·se auprès. de se levèrent soudain; les soufflets soude; pour pa·rvenir au même ~sultat lui. Cependant, l'aube.r.giste apporta de<Vant d'un bout de ·la table à l'autre, cinq 011 du raisin, il ·suffirait de doubler ia dose le président une cruche d'eau-de-vie d'une fruit. fois de suite .jusqu"à ce qu 'enfin le duc grandeur raisonnable. cette incorrigible bande de mauvais Quant à l'eau et au suore contenus. dans A l'~ue dont nous pai"Ions, les verres en disant à 1'aubergiste qui s'6tait je~ l fruits, s'ils ne sont guère profitables pour étaient rares. pieds: • Ah çà! l'ami, sruviens-toi de ce aHmentation, il ne faui pars croire ceje vais te dire: Si ta maison cominue l qu'ils demeurent sans uti'lité: ils sont Le president prend 'la cruche à deux majns, Œa maison du diablle, le bon Dieu y mettra la • •lm-étiom~!l : ils faworisent la dissolution de en avale une ·bonne dose et b nmet au duc feu et c'est moi qui tiendrai la torche. • l'acide urique et diminuent l'acidité de l'u· en 1ui disant: c Tiens, l~mi, en attendant ritte; ils ont encore ~ne action laxative, et que nous fassions plus ample connaissance, constituent une exce11ente purgation lente. puisque tu veux bien être aujouro'hui des nôtres, passe œla à ton voisin. • Le duc prend • la cruche, y trempe les lèv'l"es sans sourciller et 1a donne à son voisin, ,qui boit en cons· Manger a un inconvénient. C'est qu'on ne Mangeons des fruits. - La saison de Il cienœ. et ainsi de suite ; ~a cruche fai~ Je peU'! recommencer tout de suite. Id faut at· soif. - Les légumes et la san~. tour de la tab4e, pu.is revient au président, teud·re plu~ieur.s heures, en général, pour être Avec les fraises et 1es cerises, le:~ lruifl en mesure de renouvder cette prosaïque ocqui lui donne une coroiaJe aœoJade, et, se inaugurent l'agréable cortège des desserts dl cupa-tion. tournant vérs te duc remet la bienheureuse ta saison d'été. amphore en circulation. Chaque convive ·la Boire, au contraire, a ceci de charmant saisit ravec transport et la quitte en lui di· Les fruits sont d'une réelle pauvretE alo que, sitQt que .J'on a bu, on peut boire encore, sant: c Pa·sse cela à ton voisin. • metttaire, mais ce défaut est racheté par • tl que, •l orsqu'on a commencé, il n'y a pas grande l"iohesse de sels minéraux. Ce'la pel" de raison de finir. ' Tout d'lait bien jusque-là et d~là les ohants joyeux et les propos bruyants s'élevaient à la met à un sa'Vant français, M. Linossier, de Dieu a voulu que la sensation de la soii comparer, dans une image originalle, ces pût être apaisée gratuitement poU:r ceux qui ronde, surtout quand lia cloche annonça ·~ lévation. c A,llo~s, mes amis, s'écrie alors le à une sorte d 'engrais chimique qui ~ le voudraient, et, en fait, il y a des personnes président en frappant un grand coup sur la heureusement .J'usu·re du sol hwnain trop riàles qui, en fait de :l·iquide, n'ont jamais table. buvons à •a santé des cagots qui chan· vent épuisé. Le fer et le manganèse, qui • absorbé que de l'eau. Cela n'empêche pas lent leurs prières! • Et il reprend la cruche. y rencontrent dans les fruits acidulés. et suer* non plus certains conten\porains de consacrer boit et la .presente au doc en répétant la for· - joints au sel marin de notre .a1imentatial au budget de aa soif de plus fortes sommes mUle: c Passe cela à ton voisin. • courante - représente donc pour l'organlt qu'au budget de la faim. « Ah! c'en est trop! s'écrie ·Je duc, qui se me une acquis1tion précieuse. On boit a-vant ~e repas, et c'est l'apéritif. lève, pâle de fureur; et, déboutonnant sa reSui..·ons le fruit dans la succession clet On boit pendaot le repas, c'est pour fail"e ding~e, il montre à tous son uniforme bien phénomènes digestifs: toute une série d'op6- passer ce qu'on ma·nge. On boit p.près ·le re· connu et ·ses insignes de souverain ; puis donne rations chimiques brûlera ces sels en quelqae pas, c'est le ca·fé digestif. Et 1'on boit ensuite
La saison d'été
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pour • pousset » le café, et quelquefois, en outre, pour pousser œ qui a poussé. On bOit au cours d'une marche. On •boit quand une cause queloonque 'Vous empêche de mardler, parce que l'on a du 'temps de ,reste. on boit en arrivant chez des amis, et ces ainis boi· vent avec vous, quoique n'ayant pas soli. On boit pour traiter une affaire. On boit pour payer une tournée à un camarade q11i vous en a payé une. On ·boit parce qu'il fait froid; on boit parce qu'il fait chaud. On boit pour fêter quelqu'un· ou quelque chose, parce qu'on est joyeux..... Et 'l'on boit parce .que l'on est tr·i·ste, afin de noyer son chaerin. On saÏit d'ail'leurs ce qui arrive. Boire donne soif, et ~ qui e~Hque aussi le proverbe: Qui a bu poira.
• • • docteur Labbé
Le célèbre a consacré à l'itJ1X>rtante question des :Jqumes dans l'ali· mentation 1un article dont nous donnona la substance: , Les ·légumes tiennent une place importante dans l'a1imentaüon; eUe pourrait ~tre pius grande encore si 'l'on savait bien les uti1iser et les accommoder. . Les légwnes verts, .comme lés épinards, la chicorée, le céleri, 1es choux, ies poil"eaux, les endives, etc., et .les diverses espèces de sala· des sont des aliments peu nourrissants. Consti.tués surtout par de la cellulose que nu di· gère point l'intestin de l'homme, ids contien· nent peu d'amidon et sont presque entière· ment dépour>vus d'RIU>wnine et de BfAisse. Ce sont des aliments qui coûtent reiativement cher, étant donné leur faible valeûr mdritive. Cependant, ,ils ont, par les .sels minéraux qu'ils contiennent, une centaine importance. l'ls alcalisent t 'oreanisme et empêchent son acidifiœtion par ~es produits dérivés de la chair anima'le; ce sont, à .un certain d~ré, les antidotes de 1a viande. Leu·r utilité, déjà marquée dans le ré(ime des hommes bien portants, devient plus a-rande encore dans le régime de certains mala,des. Pour (ous œux qu'un fatal penchani entraîne
156 vers l'obésité, ·leur 'Pauvreté alimentaire est un bonheur; ils remplissent i'estomac de cei'luilose inutilisable et calment ainsi J'appétit sans nourrir. Pour les constipés, ce sont encore des aJi,ments nécessaires; ils grossissent Œe bol alimentaire et ·le bol féca'l et excitent ractivité de l'intestin; tous mériteraient ce titre de . ·balai de l'intestin • dont s'enorgueilllit · le seul épinaTd. Chez les diabétiques, ils rendent des services inappréciatb'~s, car ils font tollérer les graisses qu'on peut leur incorporer en très forte proportion et manifestent leur action alcaHn isante. Enfin, chez •es goutteux, ils COITstituent une méthode de traitement qui rivalise avec les préparations pharmaceutiques, non seulement parce qu'ils n'apportent point l'acide uriq ue dangereux à ces malades, mais parce que leurs cendres minérales favorisent la dissdlutinn de l'acide uriq•ue· dans les humeurs et par .31U.i.te son issue hors de iJ'orpnisme.
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qui a servi à la cuisson. Sous • blanchir les ijégume$ » on leur meŒeur de leur goût. Cette eau de qui est une dissotution de se1s naturels, véritable bouillon minéral, doit être vée, soit avec les légumes eux-mtme1 pour ·préparer une soupe su·ccuqen1e, ' Les 1Jégumes verts, très riches en constitution - i1s en contiennent en 90 pour 100 - n'en absorbent point cuisson; ils peuvent donc cuire d3fls propre eau et l'on ne devrait pas .avoir d'en ajouter. C'est ce qu'on réaiise dans tains apparei'ls qui perme:tten1 de cuire •à vapeur • et dont le principe est le une marmite dans le fond de laquelle oa • de l'eau est placée sur ·le leu; elle est feCXlQ. verte d'une cloche sous ·taquehle sont piar& deux récipients parcés de trous dans lesquels on met •les légumes à cuire. .La vapeur lllli circule dans l'apparei•l entoure ,Jes 1égu1JRi et !es maintient durant JYlusieurs heures à la même température de 100 o. Les végétarieu, pour qui la cuisson des légumes a une g rllllde importance, recommandent ces appareils. p en est de très perfectionnés formés de plusieurs marmites superposées qui permelten~ sur un même foyer, de cuire trois ou quatre .plats dif;féren ts; le couvercle est représentf par une bouil•loire p1ate qui fourn it de l'eau chaude.
·' Les ligumes fa.dneux, comme les pommes de terre, les carottes, les na·vets, les betteraves, etc., possèdent une va1eur a limentaire moyenne. Ces légumes, apportant peu d'albumine, n'orrt ,p oint de tendanœ à donner .Jes fermentations toxiques dans ·Je iube d igestif, et trouvent 1eur indication dans les eotêltites aveC' putréfaction ·intest>inale. Les 'l égumes secs, de 1a fami~le des légumineuses (~pois, 'haricOJ!s, ~entilles, fèves) ont une composi·tio n toute d i1iérente. Ce sont des aliments très riches; ils contiennent beaucoup.. d'aQbum ine; i'ls son-t plus fortement azotés que la via11de ~e-même, qu'ils peuvent fort bien remplacer. D'autre part, leur bon marché relatif en Parmi les nombreux insectes nuisibles à fait des aliments populaires de premier ordre. l 'homme, les mouches sont particulièrement Us por:tent donc à juste titre ~e _nom de redoutables, parce qu'elles sont fréquemment • viande du pauvre •le véhicule des germes de graves maladies, Les 'légumes verts ont besoin d'être conve- · teLles que la fièvre typhoïde, la dyssenterie, le nablement ·cuits - et assaisonnés. Pour qu'i'ls choléra, 1es entérites graves, la tuberculose tt aient 1eur valleu.r alcalinisante, JI faut que la d'autres encore. cuissém ne leur ait point enlevé les sels qtt'rls Elles recueiHent ces germea sur les déjecconte·naient. Or, c'est malheureusement ce qui tions et les excrétions des malades et elle!se produiit lorsqu'on les fait cuire dans une . ie.s déposent ensuite sur des aliments qu'elle~ grande quantité d'eau et que l'on je#e l'eau rendent ainsi infectants.
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Contre les mouches et les monstiquea
La première mesure à prendre contre ces est d'assurer 'la propreté minutieuse .l'habita lion. L'éloignement des mouches des appar iepeut s'obtenir assez aisément en y lail'obscurité aux heures les ip'lus chaudes la journée, en ayant soin de la isser un IIIÏnce filet de lumière qui permet aux insectes trouver une sortie. L'usage d'un [ile! à mailles devant les le· ouvertes s'oppose à l'entrée des moudans le logis, et lorsqu'elles ont pénétré, peut employer avec avantage les divers : papiers englués, papiers tue-mouches,
etc. Le mieux esl encore de disposer dans des assiettes un mélange de 15 parties de formo-l, 25 parties de lait et 60 parties dèau. Les mouches viennent volontiers le boire et y trouvent la mort. On protégera tous les a-liments de leur contact et on évitera de consommer crus les aliments qu i auraient pu être sotrillés par elles. Cette mesure est de toute importance, surtout vis-à-vis du lait et en particul ier de c~lui · qui est destiné à des enfants en bas âgë. Il es~ sL~rtout important d'empêcher le·s mouches d'approcher des malades. On tiendra les boîtes à ordures ménagères wigneusement fermées et l'on mettra les crachoirs à l'abri des mouches. Mais la chasse à la mouche adulte est insullisante si l'on ne combat sa pullulation en s'attaquant à ses larves, qui se développent principalement sur le fumier, les ordures ménagères el dans .les lieux d'aisance. Le fumier des étables et des écuries sera tnlevé tou s les deux ou trois jours et placé aussi loin que .possible des habitations. On lt couvrira de chaux et de sable ou de clorure de chaux. L'enlèvement des ordures ménagères doit ftre fréquent, et s 'i·l existe dans le voisinâ'ge de la maison un dépôt de matières putrefcibles quelconque, on l'arrosel'a avec un nt~ lange à parties égales de pétro1e et d'huile de
schiste ou de goudron, à raison de 50 centimètres cubes par mètre carré de surface, Les lieux d'aisance seront ma-intenus dans un état constant de propreté; on nettoiera , à l'aide de petits balais et d'une solution antiseptique le repli supérieur des cuveties, et pour atteindre les autiJ'es ·lieux de refuge des larves, on versera dans les cabinets le mélange hu i.leux .précité. Celle opération, peu roûteuse, doit être pratiquée tous les quinze jours .pou.r les fosses non reliées à l'égout et dépourvues de siphons, tandis qu'ii suffit ae la fa.ire deux fois par an dans les W.-C. constru its selon les règles de l'hygiène. On munira de grillages -l'orifice slJiPél'ieur d'évent desservan t les rosses, qui doivent être étanches. Les moustiques, eux anss.i, sont dangereux parce que, susceptibles de trms.porler et de transmettre les germ«s de maladies infectieuses. On se préservera de ces hôtes incommode~ en évitant de laisser ouvertes, le soir, les croisées d\me chambre éclairée. On évitera leurs piqûres au moyen de moustiquaire, dont il fa ut surtout munir -les malades, et on ~'ef forcera de les détruire par l'emploi de substances insecticides, telles que la solution de formol ou la poudre de .pyrèthre, qu'on pro. jet1era chaque soir sur les parois dei chambres fermées. Un procédé recommàndable consi,ste à placer à différents endroits des assiettes contenant une solution de fonnol à 10 % et au milieu desquelles on pose une veilleuse, dont la lumière attire les moustiques, qui se p réci.pitent dans la solution qui les tue. La solution doit être renouvelée après quarante-huit heures d 'usage. Pour éviter la puHul·a tion des moustiques et des cousins, i.] faut supprimer les eaux stag nantes, nol'llmment les flaques qui se seraient formées à la suite des pluies dans les cours et dans les jardins. On débarrasser a les abords des maisons, des réci.pients inutilisés, tels que les boîtes de conserves vides et autres débris. Là où la nécessité s'imposerait de conset• ver dans des récipients un approvisionnement
158 destiné aux usag~s domestiques, on aura soin de les vider et de les nettoyer c<>mplètement au moins une fois par semaine. Les récipients, quels qu 'ils soient, doivent être munis de cou,vercles pleins ou griUa:ges, imperméables aux moustiques; Jes mai')i)es des grillages ne doivent pas excéder un millimètre et demi de diamètre. L'ouverture des tuyaux d'évent des fosses d'aisance doit être munie d'un griUage analogue et le contenu de ces fosses recouvert, tous les huit jours d'une couche isolante faite d'un mélange à parties égales de pétrole et d'huile de schiste ou de goudron, à raison de 15 centimètres cubes par mè<tre cané de surface.
Mal élevés ... Nous voudrions tous avoir des enfants bien élevés; c'est si charmant et c'est si rare! Il ne tient qu'à vous, parents chrétiens, de donner à vos enfants cet1e éducation sérieuse qui en fera plus tard des caractères forts et bien trempés. Rappelez-vous surtout le vieux proverbe que savaient mettre en vigueur nos ancêtres: « Qui bene amal, bene castigat: Qui aime bien Châtie bien. • Ayez le courage, vous aussi, de redresser l'arbuste pendant qu'il est souple encorè. Gardez-vous surtout d "imiter la conduite faible et déplorable .de cette maman • gâteau » dont M. Nicolaï .nous trace la silllouette vécue dans· le tableau su ivan!: • Maman, donne-moi un abricot. - Y penses-tu, ma pauvre enfant? tu es folle! Tu viens d'être souffrante, le médecin t'a formellement défendu ·les fruits; pour sOr tu n'en auras :pas. » L'enfant devient grognon. • Oh! è'est inutile . . . je t'ai dit non, c'est non! Tu m'as bien comprise, n'est-ce pas? Les cris augmentent et la note change; c'est-à-dire que la mère mollit déjà. • Voyons, ma bonne chérie! tu veux donc
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être malade? Je t'assuxe que rien n'est vais comme 'les fruits, dans l'état où tu - Si 1 .c'est bon, na! • Nouvelle tactique, nou.veau voix différentt!s: • Tenez) vous allez voir comme nous une enfant gentille. Viens, ~filon amour mon trésor, sur ta petiie mère! Montre tu es une ·belle fille 1 • - Laisse-moi tranquille » .riposte 1a filllt. tc en se dégageant brusquement et en tant à mi-voux : Tu m'ennuies! Si b maman croit bon de ne pas laire JI sourde, eUe s'écriera: • Voyez la laide!., Comme c'est poli ce que vous venez de cfut là! Allez, Mademoise11e, je ne vous aiJa plus; vous n'êtes p1us ma fille. - Ça m'est bien égal •, balbutiera l"-' fant en révolte. Alors, d'un ton d'autorité comique en Pl' reille aventure, la mère, majestueuse, dira d'une voix solennelle : • Ecoute, aujourd'hui par exception je tVeux bien (!!!) te donner ... une toute petite moitié d'abricot, mais je te préviens qu'il sera inutile d'insister un allkt jour. C'est la dernière fois que je te ~ • . . . . Et voilà des parents qui bientôt ront de navrantes doléances et diront, en joio gnant ies mains: • Mon Dieu, que cette enfant est mal 6Je. vée! • Rien de plus vrai; mais par ,qui donc? ... On ne récolte pas des roses là où-l'on a'l planté que des ronces. Continuons. • Je n~eu veux pas •, continuera l'enfut qui s'est butée. • Ah! tu n'en veux pas? Eh bien, tu a'ell auras pas •, affirmera ·la mère avec dignitf. Pendant ,que • l'ange. rage et trépipe, on entendra, je gage, l'aparté suivant: • MOl Dieu, quelle .créature assommante, c'est l iain damner un saint! . . . Tiens! le voi'l:à ton abrio cot; en veux-tu deux, trois?. • . Mange-les! Et si tu es malade, tant pis! ce sera bien fait .. · j'en serai enchanté! » Savez-vous qui est à plaindre? ...
a.
, . . L'enfant, 1qui a des parents inexpériet aussi faibles. f.n un mot, si NON, dans la bouche du de la famille, n'est (pas définitivement et ___,._,.,,.nr un REFUS; si NON peut devenir dans la minute prochaine, ·l'enfant serait naïf de ne point insister, et de ne pas avec violence, pour hâler l'ins•tant de soumission paTernelle A nous de ne donner ordre qu'après mûre et en parfaite connaissance de cause. En vérité, quand on ne sait pas commandoit-on s'étonner beaucoup de ne pas
Elevons nos enfants dans l'amour des champs Est-il nécessaire de répéter œtte recommandation dont les événements actuels nous ont démontré si clairement tou~e 1a valeur? Nous croyons sincèrement <jue tous les agriculteurs ont pris conscience de 1eur utiHté et de !'.importance de leur état. Nous avons vu le plus simple paysan rester tranqui11e sur son sort, lorsque le plus riche industrie'! se demandait aovec anxiété comment i·l arriverait à se procurer même le plus commun de tous les 'légumes: les pommes de terre. Cette assurance d 'une nourriture suHisante malgré tous les bouleversements politiques est un facteur qui retiendra nos jeunes gens au vi'llage. La terre qui nous nourrit a besoin de leurs bras et cette terre qu'i1s sont prêts à défendre contre tous refuseraient-ils de la cultiver·? Certainement non; et nos solides gars, au sortir de l'éco'le, conduiront avec plaisir la charrue qui laboure ·le sol ou 1a faulx qui coupe ·les récoltes, fruit de leur 1a-
des phénomènes de la vé~tation. Qu'ils se réjouissent avec vous du bon rendement de vos dlamps ; qu'ils vous accompagnent aux marchés, aux foires, dans !es expositions, partout où ils pourront apprendre quelque chose sc rapportant à J'exploitation de vos terres. Ne craignez pas de leur faire donner des connaissances théoriques et utilisez autant que •possible les écoles d'agriculture. Et vous savez fort bien qu'on apprend beaucoup en voyageant. Faites des échanges. Enseignez à un jeune agriculteur d'un ,pays voisin ce que vous savez si bien; tandis que votre His apprendra, là-bas, chez le père du jeune étranger, tout ce qui pourra lui être enseigné. n est une chose à éviter surtout, ce sont ces plaintes ma'lheureusement si fréquentes quoique bien inutiles sur un trawai'l réeflement pénable. Pas non plus ·de ces comparaisons entre conna issances établies en ville et soi-même. Cherchons et considérons le beau rôle de notre état et nous adopterons faci'lement les fatigues et nes peines qui y sont attachées. D'ailleurs, les yeux et les pensées se tournent vers la terre. Nous a.vons constaté qu'en ville, on cherche à incutquer aux enfants, sur les bancs de l'école, l'amour de la nature. Ces jardins ouvriers, cu.'Jti,V'és, de soir, par le père, sorti de rate'lier, et accompagné .de sa petite famille. feront certainement du bien à la cause agricole et peut-être amèneront ~e retour de quelques bras à la campagne. C'est un progrès d'heureux augure pour la patrie, car chacun sait que l'agriculture fait 'l•a richesse d'un pays.
Variétés
beur. Mais pour arriver à un tel réstiltat, il faut une éducation, et celte éducation c'est vous, pères et mères, qui devez ·la donner à 'VOS enfants. lntéressez.IJ.es dès leur jeune âge à tous les travaux. ~iquez-leux toute la suiie
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PUISSANCE DE L'A'MOUR MATERNEL
La plupart des hommes sont ce que 'leurs mères les ont faits. Le père, tout le jour abSf'nt de 'la maison, n'a pas, sur ses enfants, la moitié de l'influence que peut avoir sa femme.
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C'est pourquoi, quelle que soit sa position s<>ciale, une mère a une grande responsabi· lité, car i'l dépend d'elle, en grande partie, que ses enfants tournent bien. Le sourire d'une mère ea a retenu plus d'un sur le bon chemin. la crainte de v<>ir des larmes dans ses yeux: a emi)Jêché bien des fil.s de s'engager dans une mauvaise voie. Le garçon peut avoir un cœur de fer, ·1a mère est !'aimant qui saura le. faire mouvoir. Le diable lui-même doit renoncer à détourner un enfant qui 'POSsède une bonne mè·re, à laquelle il obéit. 0 mèr~, que ton inf:lucncc est grande! Sers t'en de telle façon que tes enfants 1orsquïls seront sÛr leur lit de mort, pen~nt en· core à toi avec amour! ~-o
LES QUIPROQUO DES NOMS PROPRES Un .homme de Rouen s'appelait Quoi. Il n'est pa·s défendu de s'appeler Quoi! C'est même indiquer que l'on descend d'un gram· mairien ou d'un curieux; mais c'est peu flatleur. Il fut, je ne sais pour quelle cause, appelé en justice. Le président lui demanda son nom. - Quoi, répondit-il. - Votre nom, répéta le magistrat. - Eh bien! Quoi. - Vous ne répondez pas; vous êtes un insolent. :.... Pardon, je vous dis mon nom: Quoi, Justin Quoi. C'est seu'lement en 'lisant l'af.signation que le président comprit qu'on pouvait s'appeler Quoi. Vous avez vu dans les chroniques des tribunaux français deux ou trois inconvénients sembltab1es. Un prévenu qui s'appelait Silence répo~1dit en formulant son nom au juge qui le lm demandait, et qui le priï pour un manant jusqu'à ,preuve du fait Dans une aifaire, '1'audiencier disait à un Auvergnat: · · - Comment vous appelez-vous? L'Auvergnat. - Pourquoi. L'audiencier. - Pourquoi? Parce que j'ai besoin de savoir votre nom, et c'est votre nom que je vous demande.
L'Auvergnat. - Je vous dis tJOUim..... . L'audiencier, avec vivacité. _ Je vais la1re mettre à la porte. Croyez-vou11 q~~e suis ici pour m'amuser? . L'Auvergnat. - Je ne demande pas !ailes-moi l'amitié de me mettre à la je ne suis ,pas ici pour mon plaisir plutôt. ' . L'aud_iencier, lisant. - · Assignation steur Jerôme Pourquoi, porteur d'eau Ah! pardon, c'est différent. ' Les noms singuliers out quelquefois duit en se réunissant des coïncidences quantes. ,M. A. Jauffret, dans sa boutade Parisien, raconte qu'il s'est trouvé à un d~ gastronomes où les noms des quatre vtves qui étaient devant lui formaient phrase; c'étaieni: MM. Mangeon, LebO Petit, Jambon. 1, 0000000
LA BECANE QUI SAUVE Avec la permission des Allemands, li&OIIo nous dans le .,Haagsche Courant", il s'&it fondé à Liège une société de jeunes cyclbelges qui, bien sages et bien loyaux n'é... lèrent aucune susceptibilité .chez les mailrei du pays. Les cyclistes organisaient de tempe en temps des concours sur des pistes de 78 à 25 kilomètres; .les bénéfices étaient répartis par moitié à la Croix-Rouge belge et à )a Croix-Rouge allemande. Tout allait pour le mieux dans le royaume de la pédale; un jour, on décida, toujours avec . la permission de la commandantur, de counr le • circuit de Liège •· Le trajet comportait un tronçon de route longeant la frontière hollandaise; or, afin que les coureurs ne fussent pas gênés par les douaniers allemands, ceux-ci reçurent officiellement l'ordre de laisser passer les pédaleurs sans leur demander leurs papiers. On devine ce qui arriva; lancés à une vi· tesse ~ 50 kilomètres, les 115 jeunes Belges roulère!lt comme un seul homme vers les Pays-Bas au nez des douaniers ébahis' Ce sont 115 recrues pour l'armée du roi Albert.
LE ROSAIRE it vers l'an 1208. Bien triste bien ressemblante à la nôtre. a1bigeoise soufflait en tempêguerre civi'le d'éployait toutes ses , qu'il serait bien inuHle de repuisque nous les avons présentes nos yeux au1jourd'hui même. On pu s'écrier avec 'l e saint Roi David: Deus! Que Dieu se lève balaye ses ennemis ! se leva. D'au-del'à des Pyrévenait d'arriver à Toulouse un le pélerin; il était de noble oriQ'i· mais il s'était fait pauvre par amour Jésus crucifié et il portait au profondément enraciné un autre , celui de sa Mère du èie'l de 1a Sainte Vierge. Ceux-là, qui bnt ces amours, sont les vrais forts· et œ vaill~n! soldat de :t 'EgÙse, nom Dom1mque de Ouzman · il être p~us tard [e grand Saint
bo.
les deux ennemis en pré; d 'une part, tout 'l'appareil de ia militaire, et en p lus la rage de la tion et du mal; d' autre part un inconnu, ignoré de tous, n'ayant toute arme qu'un grossier chape1
Une arme bien nouve1le! inconnue en temps-l'à et aussi chez beaucoup, s-le, de notre temps. Et cepen' notre Saint était sûr de 'la vicCar cette arme, son chapelet c'êla _Mère :bénie du Sauveur, q~i la avait remise entre les mains. Et 1a lutte s ' engagea et encore une · la Vierge bénie de son pied virgiécrasa la tête du serpent infernal; . fut vaincue et la paix se reprit sounre. Exsur.f!at Deus! A:h! que Dieu se 1ève nous vienne en aide! Que Marie nous propice! [es Albigeois du XIIIe siècle ont
véc';l. ils ne sont plus qu'un triste sou. vemr; mais ce qui est toujours vivant et crueUement actuel, c'est la guerre qu· ~nsangla_n·te l'Europe, c'est J'impiété qul Jette touJours son cri de révolte: Non serviam! Je n'obéirai pas! ~'arme bien modeste du pauvre pèJerm espagnot J.e ·c haoelet. ne 'l'avonsnous pas chacun entre 1es mains? Pourquoi n 'y recourons-nous .pas avec plus de confiance? Le Rosair~! que ce mot évoque de ~oux . souvemrs, de pieuses consolations a toutes les âmes chrétiennes! Nous l'avons appris, enfant, aux ge· noux de notre mère, il a été notre force et notre soutien dans notre jeunesse il sera notre réconfort à nos derniers Iiloments. Nous répétons toujours ·t a même prière, mais, savez-vous? comme le di~ sait Lacordaire, « Pamour n'a qu'un mot, et en ·l e redisant toujours il ne le répète jamais. » De cette chè;e prière ne nous lassons jamais; c'est ·l e cri d~ notre cœur qui s'en va droit au cœur de notre bonne Mère de Là-haut! Tous les Ave-Maria du Rosaire médité, nous mettent 'l'un après l'autre dans une union p1us intime avec jésus et Marie; la Sainte-FamfHe nous invite à contempler tour à tour l'humil-ité et la soumission de Marie au beau jour de l' An~~nci~tion,. sa charité au jour de la _Yisitatwn, 1'meffabie mystère de 1a naissance de Jésus, unissant sa divinité à notre oauvre humanité pour nous sauver tous; 1a présentation de Jésus au Temple et puis sa sagesse devant les docteurs du Temple. Aux joies succèdent les douleurs, comme .toujours en notre pauvre monde; la vie recueillie de Jésus à Nazareth est passée; durant trois ans, il a parcouru la judée en faisant le bien et maintenant commence sa vie dou1oureuse. Il sue sang et eau au Jardin des 01iviers à la vue de nos péchés à tous; il est flagellé, afin que son sang cou-
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tant à flots, cne miséricorde à Dieu son pouvons contempler Marie Père pour tous .Jes péchés innomhra- de gloire, au plus hau.t' des ~les qui se commettent jour par jour; il fille bien-aimée du Père tend son front à la couronne d'épines du Rédempteur, Epouse de 1 pour nous apprendre à mortifier notre Saint, el~e règne là-haut pour nous orgueil; il supporte le fardeau de la téger et nous bénir. Cr?.ix jusqu'au Calvaire pour nous dire Qu'il est beau 1e Rosaire! et qu 11 porte nos souffrances ·et nos pei· ces heures sombres que nous nes avec nous, pour mettre un peu de sons, nous devons baiser avec ~.:uritl~tn... baume et de consolation sur nos cœurs la Croix de notre chapélet et redire aff.ligés; et finalemrnt fl meurt sur la jours, avec la même ferveur : Je Croix, afin de nous donner la preuve salue, Marie. dernière de son amour pour nous afin Et l'angélique invoèation nous ser. de nous at-tirer tous 'à Lui, afin d~ met· un ga:ge de consolation, de couraJle el tre le sceau 'définitif au confrat de paix de Paix. et ~e réconciliation qui désormais unira Ave Maria! H. tou1ours plus fortement l'homme à son ••••• Dieu. Les souffrances de 1a passion ont eu Misère et Bonhenr leur iemps, comme aussi nos misères auront le 'leur. AIJéluia! le Christ qui est t ·automne dorait les arbres et rougilllit m~rt pour nous est ressuscité, et nous, qUI avons souffert avec Lui et pour Lui, la vigne vierge. nous ressusdterons un jour avec Lui. Octobre, ce roi Midas au toucher d'or AHe'luia! commença•1t son règne éphémère. La joul'llle Notre patrie est là-haut eHe est au était splendide, tout à la fois fraîche et cha• Ciel où nous devons nous ~etrouver un de; il était près de midi, le soleil inondait de ses rayon s la vallée débordante de lumi~rt. j~ur avec tous nos bien aimés, nos chers disparus et c'est Notre-Seigneur qui Dans un •petit chemin creux, deux enfanta nou~ en ouvre ·lt chemin par son ass'en a11aient, ilânant : l'un, grand garÇon de censiOn glorieuse. treize ans, l'autre, fillette de cinq ans à peine; En attendant que nous puissions par- tous deux, pâles et maigres, tête nue, COltvenir à notre celeste patrie. nous devons verts de haillons, avec des souliers déchirâ, lutter et souffrir, veiller sur nous-mê- d'où sortaient leurs pieds sans bas. On voyait mes à <e'ha·que moment et comment le fe- qu'ils étaient très pauvres, on les devinait Ill' rions-nous, :pauvres enfants que nous phelins. sommes, sans ·l'assistance de VEspri1Octobre. qui jonchait le chemin de feuillel Saint? C'est pourquoi nous 1e voyons d'un jaune éclatant et répandait partout • descendre sur les Apôtres et par eux couleur d 'or avec une insouciance royale, aussi sur nous au Cénacle, le jour de semblait avoir .promené son pinceau magique 1a Pentecôte. sur la tête de ces deux enfants. Le cœur de la Mère soupirait après La petite fille avait une de ces chevelures celui de son fi'ls tant aimé ; l'heure de bouclées et soyeuses, d'un blond brillarnmeal la délivrance a sonné et Marie, dans un doré, qui forment comme une auréole; le gar· élan de joie ·et d'amour, est aHée rejoin- çon, des cheveux rebelles, d'un roux effronlf. dre Celui qu'eHe avait mis au mon(le flamboyant, d'où le soleil tirait des étincelles. pour notre salut et notre rédemption. Ils s'en aHaient donc, frère et sœur, c&le ·Et en terminant notre Rosaire, nous à côte, se tenant par la main, quand soudain •
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s'arrêta et s'assit résolument à terre. Baptiste, dit-elle, j'peux plus marcher deS pierres plein mes souliers. _ Qu'à cela ne tienne, ma beJle, on les en! Et le jeune garçon s'assit à ses côtés l'herbe et retira les vieux souliers qui demandaient qu'à s'en aller. _ Oh! oh! s'écria-t-il, t'as fait des provi· de gravier! . .. Mes souliers sont tout fendus, soupira J'vais me casser l'bout des pieds là-
y a pas de risque! répliqua Baptiste, en ; prends plutôt ganl.e de te casser le bout la langue; c'est bien plus dangereux, va! Ils avaient marché depuis le matin, la peétait fatiguée. - Tu veux dormir? lui demanda son frère. - Non, dit-elle, j'ai daim!. . . Il est midi. En effet, l' Angelus sonnait au village dont aa apercevait 11-<bas, daO!: la vallée, à travers pe buée transparente, les peti'tes maisons blanches et les chalets de ·bois bruni. - On n'va pas retourner chez Sylvain pour dîner? ... imerrogea ·l'enfant, inquiète. -Peuh! fit Baptiste. Trop tard maintenant! ... On serait grondé, mais on n'aurait rien. J'ai voulu prendre un •Jour de vacances; j'y suis, j'y reste! Est-ce que tu tiens tant que ça lia soupe? - ]'ai faim! . . . - Pet·ite malheureuse! s'écria Baptiste, se ltvant et déclamant d'un ton tragi-comique, ne sais-tu pas qu'â peine arrivés chez notre frère Sylvain, tous ces gamins, qui soRt tes aeveux - n'empêche qu'ils sont plus grands tt plus forts que toi - vont tomber sur leur respectable tante? . .. Y en a cinq, petite Marie! L'premier pince, le second mord, le troisième griUe; l'quatrième, qui sera charretier un ·jour, donne des coups de fouet et l'cinquième ne sait encore que tirer les cheveux tl les oreilles. Et tout ça vous bouscule, vous tape, tandis qu'ici. . . il y a le soleil qui vous tape un peu sur .la ,fête . . . mais on est libre, on boit de l'a•i r . . . Vive l'Helvétie et vive la liberté! . . . Il fit une pirouette, grimp.t dans un vieux
saule et se mit à chmter sur un air de sa façon: fm'a.ppell' Bapti-is-te, Je suis arti-is-te Et jamais tri-is-to.! - Moi, j'ai faim! cria la petite Marie de toutes ses forces. Oh! j'ai si faim!· - C'est bon! dit son frère venant s'agenouiller devant elle et la caressant; je te remets tes souliers, pousse! . . . ça y est . . . je te fais belle et te paie à dîner. . . un festin, tu vas voir! .. . L'enfant se releva bien vite, les yeux bril· tant de convoitise. - C'est-y loin, Baptiste, le dîner? . . . - Non, ici tout près, dans les vignes . Nous allons manger du raisin! De belles grappes jaunes et rouges, longues comme ton bras ; les rouges, c'est ,p our la faim, les jaunes, ·c'est pour la soif! Je n'te dis qu'ça! - Baptiste, demanda la petite, tout en marchant, c'est à personne le raisin~ ... - Mais si, t'es drôle! C'est à ·M onsieur Herbert, tu sais, ce richè, riche. . . Toutes ces forêts, tous ces prés, toutes ces fabriques blanches sont à lui! . . . - Alors, il .permet qu'on prenne son raisin, ce monsieur? On peut en avoir tant qu'on veut? - Hem! . . . non, fit Baptiste embarrassE; mais .. . - Mais? que~Nonna l'enfant. - Chut! 1ais-toi! dit-il, à mi-voill. Nous voici arrivés, suis-moi! La fête va commen-cer! Il se mit à grimper dans le vignoble; la petite Marie le suivit, trébuchant, tombant et se relevant sans mot dire. Les vignes étaient superbes et prêtes pour la vendange. ü, plu~ que partout aillleurs, octobre se montrait d'une prodigalité folle. Les grappes pendaient, pressées les unes con· tre .Jes autres; les raisins, gonflés de sève, semblaient faits d'ambre liquide ou de rubi s en fusion; il s'en dégageait une vapeur eni· vrante qui buvait le soleii altéré de midi. les oiseaux s'étaient donné rendez-vous dans cet éden; des moineaux effrontés s'y querella·ient, c'étaient des cris aigus, des battements d'ail·
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164 les, des gazouillements sans fin où dominaient la voix éclatante des merles et ·le chant sonore des grives joy;:u~es. Les abeilles et les papillons blancs tourbillonnaient, ivres de parfums. Nos deux petits pauvres, grisés, eux aussi , pu celte abondance, ce débordement de vie, de bonheur et de clarté, s'en donnaient à cœu.r joie. Ils s'étaient a~sis dans un coin, à J'ombre. et n'avaient qu'à étendre le bras pour cueilli r les raisi.ns; ils rejetaient une grappe pour en prendre une autre plus belle, les yeux et la bouche avides, ·picotant, gaspillant, faisant beaucoup de dégâts, insouciants et heureux. La petite avait arraché un rameau de vigne chargé de feuilles et de fruits et mordait à même les grappes, 1a ligure barbouillée de jus, ses cheveux blonds tout poisseux. Soudain ils sentirenl in·s tinclivement la prégence d~ quelqu'un et relevèrent la tête · · · . Quelqu'un était là, en effet, une grande ombre immobile devant eux . .. Le garde-champêtre! - Ah! j'vous y prends, maraudeurs! dit cet homme. C'est donc vous qui ravagez les vignes! En plein midi, encore! Et quel gaspillage! 1Les pauvres sont tous les mêmes; quand ça a quel·qu'chose, ça prodigue, ça jette et quaod ~a n'a rien, ca crie lamine et misère et ça vient mendier!. .. La petite Marie sanglotait, Baptiste était penaud. - Cest la première fois . .. commençaiti) .. . .
- Connu! connu! interrompit Je gardechampêtre; on dit toujours ça . ... Il prit Baptiste au collet, la petite Marie par le poignet et se mit en roule. Le jeune garçon eût essayé de fuir s'il avait été seul, mais avec sa compagn~, impossible. Il suivit docilement le garde-champêtre, cherchant à consoler .sa sœur qui sanglotait de plus belle. ·Pendant une demi-heure ils marchèrent ainsi, puis atteignirent le parc et arrivèrent en vue de la maison Herbert. Elle se nommait la Villa des Roses, eût pu ~:appeler la Villa du Bonheur; tout en elle et autour d'elle senta it le bonheur, partum
rare mais extrêmement volatii, se trahit, se :répand au loin. Oui, tout ici disait ie bonheur, orrw-••-:~.tl Je bien-être, depuis la grille entr'ouverte parc, qui avait l'air d'inviter chacun à jusqu'au timbre électrique de la .porte qui nonçait les vis.iteurs par une sonnerie tante comme un carillon de tête; depuis grand jet-d'eau lançan; fa fusée de brillantes qui retombaient avec des semblables à des éclats de rire, jusqu'aux~ yeux petits poissons rouges qui frétillaielt dans sa vasque de marbre blanc; depuis Jea vitraux coloriés déroulant au soleil leurs arœen-ciel, jusqu'aux tourbillonnants panachea de fumée gris-perle qui .s'échappaient de la haute cheminée et parlaient de rôt is cuits l point, de fritures croustillantes, de conwmmea exquis ; depuis le coq majestueux de la bt&~eo cour, jetant des coquericos victorieux et ..,. nores, jusqu'aux chiens, couchés en rond • des tapis et n'aboyant point aux meodiaalai jusqu 'aux serviteurs bien nourris, bien paJfll qui lous avaient des figures larges et rouaea pour le premier motif, épanouies et souriq. tes pour le second. Cela sentait ta .joie de vivre et les deul petits pauvres qu'on amenait en coupabttl dans le lieu de déli ces respiraient ce parlua étrange qui les charmait et les troubiait tout à la fois. La petite Marie ne pieurait plus; elle avait essuyé ses yeux avec deux boucles de sa cblr velure d'or et regardait autour d'elle. Le gamin secouait ~a tignasse rousse tl on l'entend répéter: - C'est-y vrai qu'il y ait des choses si belles .... Le garde-champêtre avait fait résonner Il joyeux timbre de la porle d'entrée. Une boDil grosse servante rougeaude accourut. - Monsieur Herbert? . .. - Il est à table, m's·ieur Saturnin! le monde est ~ dîner, mais entrez tout même; je vois ce qui vous amène. Les enfan ts déposèrent leurs souliers le perron, Saturnin essuya les siens ; on Ce n'étaient que tapis et dorures, de cristal et colonnette~ de· marbre,
165 tableaux, plantes vertes: cette antichambre lits drôles, approchez! . . . Et d'abord, avons· comme un salon. nous dîné? .. . La petite fille avait commencé un • ah! » Cette question amicale alla droit au cœur 'elle n'achevait pas el qui la faisait rester de la petite Marie, qui n'avait pas eu le bouche béante; elle en oubliait d'avoir peur. temps de se rassasier de raisins; aussi, esJ!apli ste secouait plus que jamais sa cheve- quissant sa plus belle révérence et s'accroulure flamboyante et marchait sur la pointe pissant jusqu'à terre, elle répondit bravement : Jes pieds. - Non, monsieur! - Oh! oh! -je m'en doutais! dit le vieilLa servante, qui avait été prendre les orlard. La faim est une mauvaise conseillère. dres de son maître, re• int dire au garde· Ventre affamé n'a pas d'oreilles ... et pas trop champêtre: de conscience non plus. -. Monsieur veut vous recevoi r tout de - Jean, dit Mme Herbert, s'adressant au suite! Il sait que vous êtes pressé. Beaucoup domestique, deux couverts au bout de ,la table de besogne à cette saison! Entrez! . . . pour ces enfants, là, entre Alice et Henri, qui Le trio pénétra dans la salle à manger. veilleront à ce qu 'ils ne manquent de rien. Autour d'une ,table chargée de cristaux - Ce gamin me rappelle mon jeune temps, tl d'a rgenterie, ornée de fleurs et de fruits, disait 1e grand~père ; je n'étais pas mieux hab lamille Herbert éta·it réunie. billé que lui à son âge et ne mangeais pas Le grand-père, au bout de la table, présià ma faim tous les ·jours. Je n'avais ni père dait. C'était un .petit vieillard de quatre-vingts ni mère ... et vous? ans, la tête toute blanche. Près de lui, son - Nous non plus, m'sieur, dit Bapliste. fils et sa belle-fille; puis, leurs enfants, huit Grand-mère est morte. cet hiver, et depuis lites brunes qui s'échelonnaient, du grand colnous restons au village, chez Sylvain Je bû· Jlgien en vacances à la fillette de trois ans à cheron, qu'est notre frère. Il a cinq enfants, peine. Sylvain, et J.ll1e femme, m'sieur, qu'est pas M. Herberi fi l signe au garde d'approcher. commode et qui n'eotend pas que nous man· - C'est du petit fretin que je vous amène aujourd'hui, monsieur! dit maître Saturnin, g ions le pain de ses gars. Moi, je fais des Fagots et la peti te commence aussi; mais ce saluant profondément. n'est pas faci le .pour elle! Les filles, c'est petit - Petit poisson deviendra grand, pourvu et faible et ça pleure tout de suite! . .. Dieu lui prête vie! répliqua M. Herbert. Pour l'instant, la petite Marie ne pleurait Oil étaient ces enfants? pas; elle s'était apprivoisée complètement et - Dans les vignes, monsieur, à manger racontai t ce qu'elle savait: comme quoi ils YOrre raisin, et s'en donnant à :bouche que habitaient avant chez leur mère-grand, dans teux-hr! Des pillards, monsi~ur, des gaspi l- la montagne, bien haut, une pauvre petite lrurs! Quels dégâts! . .. maison branlante où l'on avait peur par le - Bien! bien! je ne yeux vous retenir plus grand vent, Jes nuits d'orage. Et voi là qu 'une longlernps, Saturnin ; je jugerai les coupables lois, la foudre tombe sur le vieux gros chê· IIOi-mëme et . . . justice se fera. ne tout près d'eux! ... Puis, cet hiver, autres Le garde se retira, rn faisant le salut mamalheurs! Le grand poirier qui gêle, un gros re. morceau du toit qui s'en1once dans la maiLes deux petits pauvres étaient restés dans son, tant il y avait de neige! .. La mère-grand coin de la chambre. Marie avait saisi son alors, prenant les deux enfants par la main, par la main, comme pour lui demander les conduisit chez le frère Sylvain et elle dr· et protection; mais Baptiste n'avait pas sait toujours: - 1Le grand chêne, qui avait r trop rassuré et baissait piteusement la près de cent ans comme moi, est mort, Je vieux poirier a gelé, la maison que mon pèLe grand-père lrs appela: - Arrivez pere a bâtie s'écroule; je veux au ssi m'en aller, ~tait
166 je suis fatiguée de vivre, je vais reposer, dormir! - Et, en eifel, à peine arrivée chez Sylvain, la mère-grand se couche et s'endort, si fort-, si fort, qu'elle ne se réveilla plus, plus jamais! - Cela, c'est de la misère, enfants, disait le vieux Herbert. Mais .tout mal passé n'est plus qu'un songe! Or ça, dînons maintenant, et de bon appétH! - Je crois, dit M. Herbert junior, que nous trouverions bien à la fabrique une place pour ce garçon? - J'allais le proposer, répondit le grandpère, à condition toutefois qi.t'il nous promoite de ne pas renouveler des équipées dans Je genre de celle d'aujourd'hui. .. Oh! m'sieur, c'était la première fois, allez! s'écria Baptiste, les larmes aux yeux. - Et que ce soit la dernière, mon petit! Orapiller quelques raisins, marauder, cela ne semble pas très grave, et cependant .. . - C'est voler tout de même, murmura le jeune garçon , la tête basse. - je suis content de voir que tu Je reconnais! - Il apprendra à devenir un bon ouvrier, dit Mme Herbert conilliante, et cela vaudra mieux pour lui que de Taire des fagots! Quant à sa sœur, nous en ferons une petite demoiselle bien sage; elle est née coiffée, du reste, cette fillette, regardez-moi cette toison d'or! Eugénie VICARINO.
Utilité des langues Ce qui constitue l'une des originalités de la Suisse, c'est ·l'union toute patriotique qu'el•le e.st parvenue à établir entre des races de mœurs, de rel'igion et de langue diffé· re~s.
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Ceta n'empêche pas parfoi,s ces éléments de se heurter. Suivant les temps, ce sont les dissensions religieuses qui menacent la concorde intérieure. Il semble à l'époque actuelle que ·les divergences de 'langues prennent une place prédominante dans les préoccupations de certaines gens ou de certaine presse.
Certes, Hs sont une infime minorité, l'elll qui désirent chez nous une lutte sur ce terrain. Il n'en reste ,pa.s rno.irus vrai qu'ils exiJ. lent et qu 'on 1!eur prête attention. Dans sa liv·raison de ~anvier, ·la ,Bibüothèque universeHe et Re'Vue sui.sse" contenait un . important article sur i'équN-ibre des IIJI. gues en Suisse. cet artic'le ·s'occupe beaucÔup entre autres, de.s faits et gestes du • Spra~ verein •, une association qui lutte pour la conservation, la diffusion et la prédomilllllce de ·l'aa!emand dans notre pays. L'auteur en critique le zèle excesSiif. Mais iJ reconnait qu'i·l y a à reprendre aussi du côté frança~, où on aime à grossir les plus petits incidents et où l'on voit tr op faci1emen1, en toutes clto·s es, des tentatives de germanisation. H serait profondément regrettable de voir s'accentuer ces tendances à !'hosti.Hté. F.iea ne se jusi1ifient pas; elles peuvent même preadre un carac(ère dangereux. A v<>ulOtir d h dre une langue contre l'autre, à s'acharner l ce jeu, ne court-on pas 'le risque de dépasaer le but pmposé et de ne plus défendre la laague, mais la mentalité même d'un pays voisin? Or, notre mentalité, nous n'avons pas Je droit de J.a rendre française, a.Jlemande ou italienne. Quel'les que soient les syttp~thies que nous puissions avoir pour nos voisins, noua ne devons pas, .infeNectueBement ou moralement, nous me·tlre sous Beur dépendance. Nous devons conserver la menta'lité suisae. Ql,loi de •pilus contra.ire à la mentat.iiE suisse, que cet emportement en f.avet.tr d'wae IJangue contre une autre? Il serait vraiment insensé de nous bat1re autou·r de points qui représentent pour nous un .précieux avaatage. Pa.r la pluralité de nos langues natioaa· ·les, l'occasion · nous est offerte de les connaiire bien plus facillement. Loin de nourrir des préjugés contre l'lUit ou J':llltre, nollt devrions des aimer ég'atemeat et pouvoir à peu près nous en servir indilffremment. Nous en retirerions des avantaJ!S prat.iques immédiats; mais en même te«q)) nous é'largirions notre horizon.
167 La connai,ssan ce d'une langue nouvelle représente un gros élément de cu'lture générale. Il est certain qu 'entre deux hommes de capacités initiales égales, celui qui connaîtra pl~~tsieurs langues, ne ·l ui seraient-eJaes d 'au(IJD usage courant, acquerra un déve·l()ppe- · ntenl inteUeduel bien .pilus marqué. L'étude des langues anciennes n'a pas pou r JIU! les avantages directement .Pratiques qu'on e11 retirera. La plupart des savants humanistes n 'auront jamais eu recours au grec ou au latin pour demander un renseignement quelconque. Mais on reconnaît A ces langues une in,luence toute spécia•le sur la formation générale. Il serait .puéri'l de _prétendre que les langues modernes ne soi.e'ht pas du tout douées de cette vertu, et que 1e monopo,]e en soit réservé au grec, au latin. Ceux-ci, en vous mettant en contact avec toute l'ancienne civili·sation , atteignent encore mieux 1je but, mais les langues modernes peuvent éga•Jement y conduire. QueJ!Ie force, que'l avanta.ge, dès lors, pour un peuple si, sans bourse délier, sans peine et sans fatigue, il lui es1 possible de connaître plusieurs 'laugues!
Variétés LE MAUVAIS GARDIEN
De récentes tentatives d'évasions sont ve· nues remettre en mémoire ·les prisonniers célèbres qui réussirent à s'enfu.ir malgré Ja vigilance et les obstacle; presque insurmontables. Si quelques-uns de ces faits audaoieux furent accomplis par des aventuriers plus ou moins recommandables, nombre d'hommes d'un beau caractère, victimes des révolutions ou de leur patriotisme, turent les héros de œs exploits dont certains paraisseut invraisemblables. Sans remonter à I'antiqui'té, on peut rap· peler l'évasion de Benvenuto Cellini, le célè· bre artiste de la Renaissance. De caractère violent et querelleur, le grand sculpteur cher 1 François 1er, avait été emprisonné à Rome,
au château Saint-Ange. Il réus sit à s'échapper en décou.pa.nt ses draps en bandes à l'a.ide desquelles il parvint à franchir .trois· murs et un fos sé, et à gagner, quoiqu'ayant ·la jambe droite brisée en trois endroits, l'asile que lui oflrait son .ami. Non moins énergique fut le chevalier de P ontgibaud, qui, à l'âge de seize ans, s'évada de la forteresse où i1 était enfermé, sous les balles de la garnison. Mais que dire des aventures extraordinaires du baron de T renk, qui resta dix-huit ans emprisonné après de multiples évasions? Il faudrait un volume pour les raconter. Casanova, s'évadant des plombs de Venise en compagnie du moine Balbi; le comte de Lavalette, quittant, sous les habits de sa fern· me, la conciergerie où i.J avait été enfermé après les Cent jours pour sa participalion au retou.r de Napoléon 1er; Louis Bonaparte, s'échappant, en 1840, du château de Ham, et les multiples évasions militaires, telles que celle s de jean Bart et forbi·n, s'enfuyant de Plymouth, en 1689, ou du généra·] Ducrot, en 1870, donneraient matière à nombre ,de ré· cils aussi palpitants que des romans d'aven• tures. Mais parmi les évadés célèbres, la place d'honneur revient sans contredit à Latude, cet extraordinaire aventurier du dix-huitième siècle, qui, à la suite d'une tentative de chantage .auprès de la marquise de Pornpadour, fut, en 1749, emprisonné à la Bastille, puis transféré au donjon de Vincennes. Evadé en 1750, puis repris, il s'évada de nouveau en 1756, puis, en 1700, jusqu'au jour où, libéré, il devint célèbre. Après avoir été l'homme de la .Révolution el l'admirateur de Napoléon, Latude, devenu .riche, ~nourut en 1805. Sous la terreur, la foule des prisonniers dont regorgeaient les pr.isons, rendit les tentatives d'évasions très fréquentes, aussi avaiton adjoint aux gardiens. des .chiens, notamment à la Conciergerie. L'un d'eux était re· marquable entre tous les a utres par sa force, sa taille et son intelligence. On l'appelait « Ravage • el il était chargé, pendant la nuit, de la garde de la Tour du Préaw. Des prisonniers
15 Novembre 19 .1) 168 avaient, pour s'échapper, lait un trou tel, que rien ne s'opposa it plus à leur dessein, si ce n 'est la vigilance de Ravage. Mais Ravage se "laissa corrompre. Une JJuil il se tut et, le lendemain, on s'aperçut qu'on lui avait attaché à la queue un assignat de cent sous avec un petit billet où étaient écri1 ces mots : • On peut corrompre Ravage avec un assignat de cent sous et un paquet .de pieds de moulon. • Ravage, promenant et publiant ·ainsi son infamie, lut un peu déconcerté par les attroupements qui se formèrent autou r de lui et les écla ts de r ire qui partaient à ses côtés. Il en fut quitte pour cette courte humiliation et quelques heures de cachol 000000
80 METRES SOUS LA MER La , Gazette de Francfort" publie les impressions d 'un ingén ieur qui est resté pendant 40 minutes dans une cloche à plongeur sous la ·press ion énorme de près de 9 atmosphères, c'est-à-dire soua la pression qui existe dans la mer à une profondeur d'environ 80 mètres. L'ingénieur raconte ceci: • Sous une .pression de 8 atm. 90, j'ai fumé une cigarette. L'air opérait alors comme si l'on s'était trou-vé en présence d'oxygène pur. Après deux bouffées, j'avais brû•lé quatre centimètres de ma cigarette. Dès que je soufflais, la cigarette s'entourait d'une !lam me brillante qui dévorait le papier. • La res piration ne devenait pas scnsiblewent p lus d iff icile, mais, involontairement, j 'ou vrai s la bouche pour respirer. La respiration par le 11ez ne suffisait pas, ou bien elle était incommode, parce que l'air frottait dan s les canaux du nez. En respirant, on percevait l'a ir comme s'il avait été un fluide épais. • Le son de la voix changeait dès que la pression atteignait 2 atmosphères. A 8 ahn . 90, e lle devenait s i nasillarde que nous ne nous compren ions plus entre nous. Sous une pres sion de 5 atmosphères, on n'arrive à siffler qu 'après de l ong~ exercices. • Le bruit d'un coup qu'on frappe retentit plu s fort sou s une forte pression. Quand on
faisait tomber des obj~ts. on s'apereevatt l'épaississement de l'air : ils tombaient cement, en Hottant çà et là •. 000000
CE QUE MANGE UNE DIVISION Voici quelques renseignements slali$tiquea sur ,Je ra vitail,lemen1 d'une division d'infante. rie française du 6 août 1914 au 6 août 191!): 1l a été d i,stribué en viande de toute nature (fraîche, congelée ou .demi-sallée): En 1914, 1,324.574 ki%s; en 1915, 1.573,614 ki,Jos; auxquels il convient d'ajouter: 109,91}3 kitl os de viande protégée. Au lota~ : 3,007,281 kilos, qui ont at~ une valeur de 4,979,959 francs. Le nombre totaJ d'animaux abaHus ou livrés sur p ied s'éJève: En 1914, bœufs ou vaches, 4,248 ; 54 ; moutons, chèvres ou agneaux, porcs, 334. En 1915, bœ ufs ou vaches, 5281 ; veau, 1i moutons, chèvres ou agneaux, 8325; porœ,
205. Au lota 1, 19,555 têtes. Le nombre de cuirs et de peaux proV!RIIIl de l'aba-ttage se monte à 7331 cuirs ct 11 ,618 peaux sur 'lesquells il a été vendu par le service 4646 cuirs et 6115 peaux pour le pri1 de 213,608 fr. Le tran&r>ort du bélai•l a é-té effectué par h ui't autobus avec vingt-six hommes, el )el manii)JUIIa1ions ont été laites, sur\'e illéœ et inscri tes par deux officiers, quatre sous oHio ciers et cinquante-troi·s hommes. 0000000
• Un NUemand, retour de la guerre, émtr· veiNe tout le monde à Ber1in. - }'a i pris huit soldats anglais, deux offici er s français, une mitrai~leuse, tro is mor" tiers, s ix voitures ambu,l ancc, et même, une foi s, un régiment complet. - Mais, c'est admirable. Ces! de l'héroi.. me. Qu'est-ce que vous êtes? - Je su is photographe ...•
vtmatve (Q)~{~~l~Jfi DE LA
Soeiété valai~af)t]e d ·édu~aticn Publication du MUSEE PEDAGOGI~UE L'Ecol!.' 9rimaire donne und dizaine de livraisons d'au moins 8 pages, non compris la couverture, et autant de s uppléments de 8-16 pages pendant l'aunée ordinaire (soit du 1 er Janvier au 31 Décembre).
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:1: Recevoir c'est de l'homme, de Dieu.
caoital de tou t e in"tructinn cnn"idf" d::m!1. I'P.nnc.atinn