No 08 l'Ecole primaire, 15 Octobre 1918

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Sommaire de cette livralsoP ,Pensée. ~ 1Les années de préparation. A qui le devons-nous? - L 'éc!,ucation physique. - Le dessin à :l'école primaine. - IM'ora1e appliquée à fêducation ('la politesse). L'analyse, gynmastique de l'esiprii. - De l'attention. - ,Variétés : 11.e pédagogue (fantaisie zoologi,que).

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.sommatre du Supplément N° 8 (Annexe de 40 pages.) Une étrange histoire. - 1Les ustensiles. La bisaïeule. - Comment on se gébrouille. - .S œur Ma~guerite. - Un capital, entre les mams de 1a ~eune fille. - His1oiTe d 'une 0 uwière. - Les jeux de l'enfant. - Les amitiés de. S. François d'Assise. - Ceux qui vont au bois. - P our vous, parents. - Les fruits en méde~ine. - Educélllion physique et éducation chrétienne. - [.a main de Dieu. - La vraie charité. - La mère du ,prêtre. - Les rois de l'or. - Le soldat Fréminet. - 'les enfants et la ~erre. - Variétés: Anecdotes, recettes, .conseils, etc. -0-

Avts à nos abonnés Vu le rendtér,issement considérable et consta~t du papier - qui coûte aujourd'hui 4-5 fois plus cher qu'en 1914 - nous imprimons ~ur le rnomen! ·!',ECOLE PRIMAIRE en petit. texte ,par raison d'économie, aiin de .pou·voar don~er Ie iplus, de matériaux possib:e, avec le meme nombre de pages. Au .point de vue coup di'œ il· c'est assurément regrettable ; mais dans les circonstances actuelles i,! faut savoir fai,re tûre ses préférences et se soumettre à toutes sortes de sacrihces ou de restrictions. -0-

conférences d'instituteurs ·Poulr Ile cours scofui,r e 1917-18, le sujet suivant est mis l'ordre du jour pour être traité par 1M1M. les Instituteurs dans ,l es conférences de district, dont les dates seront ultérieurement "indiquées:

Le journal de classe pour l'instituteur. Comment l'établir; les avantages qui en résul.tent pour le maître et les élèves. -0-

L ,

Intérêts de la Société valaisanne d'Education !Mercredi 9 octobre s'est réUJlli à Sion, con. voqué par son président, ,Je Comité de la SO. CIETE V Ail.JAISANNE D''EDUCATIQti Plusieurs tnctandas se trouvaient à Vor<h\ du tiour dont i,l sera .rendu compte dans~ prochain N<> de ,!lECDLE. En attendant, no apprendrons au co.rps· enseignant que 1e mité a été agréablement surpris d'avoir , à cette occasion, prendre -connaissance .d nouveau prdjet de loi &Ur les traitements q sera soumis au Grand Consei·L dans sa prc,; chaine session. Nous y reviendrons en mê temps ,que sur ,les autres dbjets traités. -0--

Caisse de retraite ordinaire du personnel enseignant primaire Nous croyons iniiéresser S!J)écialement le personnel ense~gnant qui fait 1p,artie de la Caisse ordinaire de retraite en :pu. bliant en .grande 1partie l'intéressant travail ,ptiésenté '.Pas le dévoué Caissier, M . iS. ·Meytain, à l'occasion de la ré!,. nion ,générale du 24 avril dernier ,Le Cornité de la S00IE11E VA'LAISA:NNI O'EDUCATION, toujours dév-0ué aux in\6. rêts du personnel ense.i1gnant, traivaiHe con• tamment et avec succès depuis longtemps l'amélioration de son traitement. P arallèle, ment et .pour autant que le permettaient en ce moment~là, soit il y a 10 ans, ,les ,ressource& restreintes du canton, le comité, et plus spécialement son zélé président, M. Uela:loye, se dé.pensa encore ,pour arriver à créer, malgré ies plus grandes diHicuHés, une œuvre humanitaire, la Caisse de ,Retraite du personnel, enseig•nant, dont le but est de veni,r en aide aux maîtres et maîtresses ayant consacré la meidleure ,partie de leur vie à renseignement. A sa création, les anciens instituteurs eurent la liberté d'en profiter ou de f .ignorer. Le Comité avait réussi à obtenir pour eux une faveur insigne, soit 'la création d'une Caisse de Retraite spéciale, pour la,queNe lt''Etat sumait la plus grande charge ainsi que le payement des pensions. C'éta.it un acte de reconnaissance de la patrie envers les chers vétérans et, pour ainsi dire, une augmentatiOII rétrospective de leur traitement annuel dès le délbut de leur carrière. L'entrée en iondiOll de ces deux Caisses date du 1er janvier 1908i

a•

tes anciens instituteurs, vou'lant ,profiter de

~

t\une ou de ,l'autre, devaient s'annoncer pour 1e 31 déc. 1908; à la demande de la Commi~ sion de la Caisse de .Retraite ordinaire, ce déiai fut ensu.ite pro.Jonglé ~usqu'au 31 déc. 1909. Craignant, sans doute, de ne !Pouvoir •pllifer les valeurs exigées suivant les années arriérées d'enseignement, ou ne sachant ipas apprécier et ]:'institution et ses faveu.rs, beaucoup n 'en profitèrent pas en temps vouJu; mieux avisés dans la suite i,ls adressèrent tardivement toutefois, des d~mandes qui, t~ans111ises au Conseil d'IEtat, durent être écartées en vertu du Règlement. Sou,s une for,me différente, la Commission a constaté que cette erreur se répète avec des débutants. La plupa.rt choisissent fa 4e classe se réservant de passer en 1re au dernier rno'. ment, soit à la 15e année, a;u risque de devoir alors une di~îérence de 625 fr. Mais ï,l arrivera fréquemment que cette somme n'ayant pas été économisée, i:J faudra se contenter, pour ·les vieux ~ours, d'ooe situation •bien moins avantageuse. La Caisse de Retraite p.résente de gros avantages, wu.coup plus que les Sociétés d:assurance sm la vie qui, sous des dehors iphilanfüropiques, visent plutôt à répartï.r de ~ros diwidendes aux ,la.nceurs d'aif. !aires; dans not,re institution illEtat verse .Ja moitié des fonds et ne retire ~ien · si bénéiice il y a, ceux-ci restent acquis à la' Société. On n'ignore pas ,que 1'1Etat, chaque année en plus des mf.isations des memb,res retenues' sur leu.r traitement, paye aussi Jeur équivalent •soi! 1p~ur 1918 ff:>lus de 13,000 fr.; par ce fait le traitement du personne~ enseignant est aug· ment,é d'autant ·La Caisse de Retraite n·est certes pas le Pérou, mais elle devient une ressource qui n 'est pas à dédaigner car après 25 ans d'enseignement, eble représente 'les in· térêts au 4 '%, '1a vie durant, d'une somme de 4500 à 9000 fr., suivant la classe choisie mon~ant qu~ beaucoup ne pourraient ;peut~ti'e pas economiser, tandis qu'ils s'aperçoivent très peu de se priver. de 30 ou même de 60 fr.

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pa.r an. AJU 31 déc. 1917, la fortune de 1a Société ~e montait à 264,201 fr. 25 c., valeur déposée a la Banque Cantona;le du Valais. . On_ se rend~a ~orna,te du développement de la Ca·asse ordmal.fe de retraite en rappelant quel était le chi,ffre de sa fortune totale à partir du début 1911 : fr. 120147.40. - 1912: fr. 148564.45. - 1913 : fr. 164329-15. - 1914 : fr. 185683-70.

1915 : fr, 208228-20. ;_ 1916: fr. 235292-W. 1917 :· fr. 264201-25.

Quant aux DBPiBNSES ANNUIBLLf.S (pensions pa,yées, frais généraux, rembow:sements) eVles ont été pour la même période de: 1911 : fr, 2275-90. - 1912:· fr. 2372.55 1913: fr. 6152,45. - 1914: fr, 3444.40. 1915: 'ir. 3897,80. - 1916: fr. 4045,95, - 1917 : fr. 5157,65. La Commission attire spéciaJement i'atten,.. tion des intéres sés sur quelques articles très. importants du décret du 24 nov. 1906 et du Règllement d•u 3 juilll 1907œ ,ANGEMBNiT ,DE GLASSE. ~ Il ne pt'Ut s'clfoctuer que dans Ies 15 premières an,. nées. (Art. 11 dU' décret.) DBMIS8l0N POUR CAUSE DE MM.1ADI~. - ,En cas de démission par suite de ttill' l~d1e, _c~l!e-~i doit être constatée par un médecm des1gne par ,Je 1.[)ép. de •1 'Instr. pub!. t:n 19~ 7, le <::on~eil d'·~t.a t décida que cette déclaration doit etre dd1vrée .par Je médecin du dis~rict, qui est !habituellement ie médecin sqol~ire. REMIBOURSEMBN!f& IVinstitutriœ qui aba111donne .l'enseignement par suite de mariage a droit au remboursement de .]a totalité_des :versements effectués par elle, avec une maJoratton du 4 ,% de la sonane totale ver· sée. (Art. 18 du décret.) ~ Commission, assimilant .Ja profession rehg1eu:se au mariage, a décidé q,u e ,l es institutrices qui entrent en .re'ligion en abandonna.nt l'enseignement, seront mises au bénéfice de '1'3:Tt. 18, comme ·l~s personnes quittant l'en· ·se1gne~ent par . suite de mariage. Ces dernières doivent produire une attestation de !'of· ficier d 'état civ.i-1 et les ,premières une pièce ana,logue des supérielllI'S de ieur Ordre. ,OEMA!NiDE D.E M!IS,E A ,LA RE'IiRA'1'11E. - llïnstituteur qui, après 25 ans, ou plus, d'ens~iignement, ·veut bénéficier de la pension, en fait J,a demande ,p ar écr.it. (Art. 18 du Règlement.) Après 35 ans d'enseignement les instituteu:rs et les institutrices sont mis d'~ffiœ à la retraite. (Art. 25 du décret.) EXiGLUSION. - Sera de même considéré comme démissionnaire celui qui après S ans . ' d ,enseignement, n 'est pas en possession du bre· vet de capacité ou d'un autre équivalent. (Art. 6 du décret.) Si, après 8 a.ns d'enseignemen,t le membre tenu de faire partie de la Caisse' de Retraite ne s'est pas pou.Pro: du brevet ci-haut ou d/'.un autre équivalent, le remboursement de


SION, 11> Octobre 191~ 4 Sœur Justine n;était point peureuse, et ses cotisatloo.s lui serâ fait d 'près l'art. 18 pourtant la premiè:e fois qu'elle croisa sur du décret. (Art. 16 du Règlement.) ASSEMIBILEE OE:NIERNLE. - ELie se réu- lt sentier Je lépreux Ramoudou, un t·,essaillenit au moins une fois :par an, sur convocation ment involontaire lit vibrer tout son ê·rc. Delet est présidée par 'le président de .la. com- vant ce paria de ,la souffrance, elle se sentit enmission. Dans une période de 10 ans, la com- vahir par une impression ·pémble dont elle se mission a constaté que presque personne ne partici,pait à l'assemlblée générale. Il y a pour- . souvint toujours. Pressentiment?... Intuitina secrète? . . . tant intérêt à connaî1re comment les fonds eont administrés et comment 1a Commission q,ui :le sait? N'est-i l IPaS arrivé à :les per3on.remplit ses dbligations. Pour ,r emédier à cette nes cfêtre prises d'un saisu;sement soudain la :regrettalble abstention, ~I a été décidé que Ja première fois qu'elles se sont trouvéP.s en préCaisse de Retraite payerait, pour 1917, 1' itiné- sence d'un être destiné à ,jouer ,u n rôle dan1 arai,re de 20 cent. par k!i lomètre à un délégué leur vie? Sœur Justine n;f'n tira aucun propar district. Pour 1918, cette indenmité sera nostic cependant, car la rencontre inopinée de aug,meniée d'un \eton de 5 fr. 'Par là, la com- <;et H indou avait de quoi impres2ionner 11 'immission espère obtenir l'assistance, à ,l'assemblée générale, des 13 délégués qui transmet- iporte qui à première vue. tront ensuite à [eu:rs coHèg;ues à la prochà.ine I occasion les déLilbéra.tions de 'l'assemblée. Ramoudou était, en eitet, le type de cei iéR~EGRATlON- - Tout membre démissionnaire, pair suite de l'abandon de Fen- ,preux que l'égoïsme féroce d',une ci'lihsatio11 aeii)Dement, peut , s 'il reprendi ses fondions, païenne a, depuis tr ois mi,!Je ans, condamn~ ttrc nintégré dans ses droits en formulant à errer par milliers le lon2' des chemina de wie nouveLle demande d'admission. tfOrient. Au bord des routes lréqurntées, oo I.JA COMMISSION. les voit étendus au soleil, criant leurs misèrN · aux · passants comme les chacals îla,pissent" -0leur faim à la lt1:11e. Ramoudou, il est vrai, n'avait pas touj~urs été ainsi. Son l11stoire ,Elles s'étaient ouvertes le 7 octobre - soit touchante tranchait même sur les mœurs hi:,.. environ avec un mois de retard déjà sur les doues comme une page d'amour dans un poèanntts ordinaires - et [es voilà licenciées me de haine. après avoir duré environ une semaine. Cest Ohinaya, son père. cultivateur aisé, t'était l 'la îrippe que il'on doit cette iermeture anti- levé un matin avec la lèpre. Imprudence? ... c ~ qui affecte profondément les études. On atavisme? ... En Orient, on ne sait jamai1 et ÏiJlore naturetlcment quand aura lieu la reprise 'des cours. L'année scolaire 1918-19 n'en l'on ne cherche pas à sa.v oir. Le fait est qu• la lèpre avait saisi Chinaya et qu'elle était CD IJUI'& ipu moins été, quoiqu'i-1 advienne, dé~ou1ue et désorianisée :par le fait de l'épidé- train de le dévorer. Le voyant perdu, la parenté ,Je relégua au milieu des champs dans mie. ,u ne hutte. Seul, de tous ses enfants, Ramou..., dou s'était obstiné l auinc son père pour lui rendre les devoirs de la piété filiale. Comme une masure qui .s'effr,ite, le corps du malheureux s'en dia ,lambeau par ,lambeau. Quand il n'eut ,plus ni mains ni pieds. RamouVoici, dO. l ,la p lume du R. p. ,Rossillon, missionnaire aux Indes récemment élevé à dou devint ses mains et ses pieds. ll le levait, l'asseyait, ,Je couchait, comme une mère -i.on 'l'ipiscopat, un récit d'une éléiance char· enfant:·-lJn soir, le cher fardeau lui resta entre mante, d'une émotion contenue, qui découvre les bras: Chinaya était mort. mi trait d'héroïsme dont · nos missions caPour tout héritage il avait .légu~ sa :lèpre à thol,iques ont souvent l'occasion d'être le ion fils. Ce fût d'abord une boursouflure, puis

Ecoles normales

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------· ...-----Le baiser du Lépreux =

théttre.

37me année

L'ECOLE .PRIMA·IRE ORGANE DE LA

SOCIETE V.ALAISA.1'IfE D'EDUCATIOB Pensée Au moment de notre mort, Dieu ne nous demandera pas si nous avons appris à 'nos 1/èves beauco!1p de gramn:zaire, d'arithmétique, dt géographie, etc., mais bien si nous avons fait de chac_un '!'~ux de bons chrétiens, si nous 1tur avons mspzre l'amour de Dieu et l'horreur du péché.

Wa,roles de t ,M. Je Directeur Lamon, ancien :inspecteur scolaire du district de Sion à une con'férence d'insfüuteurs.) '

Les années de préparation Notre première étape est terminée ceUe où il nous fa.Hait étudier en Jésus 1Je ~odèle de l'élève. :Nous pourrions en venir immédiatement à sa ,vie publique, puisqu'il il'aborda rrui-même en quitta.nt Nazarefü; nous nous trouver,i ons ains-r tout de suite en face du « Divin Maître>. Néanmoins nous croyons utile de faire au prfal:a:ble quelques courtes réflexions sur la manière dont sa ·,ie cachée eHe-même Je ipré~ra à l'apostolat; qu'i1 nous soit permis, s1mpilement par anaŒogie, et non. dans la rigueur des termes, d'Y voir 1e modèle de • l'élève-maître •. 1. Notons .:iu,jourd1hu.i que fa ,préparatio11 d~ Sauveur fut très I•ongue et qu'elle :paraît ~t&pro,portionnée a,vec 1la durée de sa .prédication: trente ans de préparatiou! trois ans d'apostolat! ûe~t le contra.i re qu'eût exi,gé la • prudence h.urnatne >, Et .s ans doute ,q uelqu'un, qui se lut trouvé alors dans ile secret de Ja mission d~ Sauveur, et qui, efü deJViné, 1par ahlleurs, le fnste sort ·q u'on lui ferait au bout de trois années, n'eût [!)as manqué de lu:i dire: c .Mais que faite~-vous da,ns lll"ateHer d'un charpentier, vous qllil venez sauver Œe monde? N'entendez-vous pas au dehors ces âmes qui vous ri!clament? EH·es appëMent Ieu,r ré,dempteur,

Quittez ces ouhl1s; paraissez; faites J,'œ1,11vrc pouil' '1aqueil<Je vous êtes venu, ici-bas . .. • A cette âme, impatiente dans son désir même du bien, Jésus ruurait pu répondre; • Mon œuv.re, je la fais présentement. • Et il 'lui eût eiop1iqué 'que la ~·édemption du monde s'a:ccompfüssait à Nazarelh comme !Plus ta.rd sur les chemins de Gafrlée et de Judée, cÔmme sur :la croix elle-même, parce que tout cela était en conformité avec l1a volonté de Dieu, iMa•i s Je div.i n Sau,veu;r h1~ eût montré en même temps, que cette vie de dépendance'. de travail et d'obscurité préparait si:ngwlièrement les voies à une prédication qui deva:it consister à raippe.ler aux hommes les droits de Dieu et à mortifier Jf:o,rguei'l !hwnai,n. Toutes les !béatitudes, 'it pourrait Jes énoncer, sans qu'un contradicteur osât se IJeve,r pou,r Œui - dill'e: • Gommence par ,pratiquer ce que tw nous ensei~es, • Et J~s pha:risiens, i1 pou,rrait les confondre dans leur su[)Clibe, ayant donné iout exemple d1humilité. A ses apôtres .iU pou.rait prescri,re de ne :r,ien pos,séder, ayant commencé par être pauvre 1,ui~même. 1Et ainsi i1 se trot.1JVait que cette Uongiue :retraite. de trente années était ,un préllude adapté au ministère public de Jésus. 2. Arrêtons-nous un instant A ce qui di·versi:fie 1l1a manière !humaine du procédé divin. Pou:r l'h:mune, dont Ue passage sur cette ter-re est rapide et l''inf1uence éphémère, •q u'est. ce ,q ui compte? une action directe et tangible. . Pour Dieu, qui voit tout dans un étemd 1 !Pfésent, ntt1Ue !hâte; et comme H est ,m aître des événements, l'1 sait quels moyens peu,vent 1 Je plus sûrement concou,r~r à ~a fin qu'H leur assigne. Il peut y avoiil' dispropo.i;_tion apparente entre les moyens et fa Un; Dieu rétabJ;ira l'êqui1libre et y mettra de sa toute,puissancc autant que •lfexigera, ,J'infi.rmité même des moyens. Que il'este-t-iU donc à 11'homme? .De se croiser 1es bras en attendant l'heure d ivine? Non pas; ce serait ;paresse lllà où il faut activité. Mais de 111e pas oherdher le rpour<iuoii de ce

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cheHe des cantons de la Suisse - laquelle fi. lftreS, J'ensemble, en un ,mot, des facteu.rs gure pourtant eLle-même parmi les premières qui font du Valaisan Je type du 1Jravailleur nations de •l''fltir·o pe et du monde entier opiniâtre, sobre, économe et reLig.ieux. Honpour le développement de fün.struct(on ,\X>Pll- ,eur donc et :reconnaissance au corps pro)aire, nous le devons en tout prenuer lieu l iessoral des écoles normales du canton qui, nos autorités ecclésiastiques et civi,les qiùi, l IIJl!l$ compter, se dévoue avec tant de zèle et tous les degrés de la :hiérarchie, rivali~t .dt d'inteHigence au ibien de 'la patrie valaisanne zèle pour procurer au peuple Jes b1enfai~ 1 d une bonne éducation et d'une instrucüoa qu'il a.ime et sait fai-re a imer comme une mère, en dépit de ce que peuvent en dire ceux qui pratique et s,ufüsante. ne Je connaissent pas suffisamment ou qui, Nous le devons ensuite à '1a popUJlatioa ,olontairement ,ferment les yeux. elle-même qui, dans tes villes et les caTDPlL. P., inst. g.nes, sïmpose chaque a~ée de lourds sa. cnifiœs pouir assurer à la 1eunesse le seuil trf. sor que ni la .rouille ,ni 1es vers, ni les voieu.tl L'éducation physique ne ,peuvent ronger ou en1ever : Vëducati chrétienne sou~e de toutes le·s vertus, de toutes les ~mes et généreuses a.et-ions et l'ina,. •L'lhygiène bien comprise a JPOur but de tr.uction qui décuple les forces et ·les ressour. conserver la santé et d 'éloiginer '1a maladie; ces de :l'indi·vùdu. ,iais ·l à ne se boment ,pas les nécesSlités phyNous Je devons encore à 1:hu~le magi&o ~ques de ['enfant. Si ,se bien porter est Ja , ter, qui du mat in au soir, prépare ses l~ço~ condition essent.ieJile à l'a conservation èt au ou jette ,l a -bon:ne semence sur ~e terre ~ déveoloppement de son corps, agiir, se mou· n'est pas touJjours des -p lus fertiles et a~ iu- ,oir, mettre ses membres en exercice, accé_Jélieu d 'une atmosphère qui n'est pas touJQl!n rer au gi,and air de ùeu de ses organes sont idéalement pu.re. auta.nt d'actes au,ssi indispensables au but à Nous Je devons enfan aux établ[ssemenil atteindre que Jobservation des r~les de l'hysupérieurs du canton qui ont •i ~ nos pr6, fiène. t.res nos inteHeduels nos magistrats, beauIl ne s'agit ,plus maintenant de seules précou,p de nos commerç~nts et d 'industrie-Js, ~ cautions à prendre; mais • d'exercices scolaichacun le recOtllllaît. Mais ce que 'l'on oublie s • entrant da'll.S Je régime de ['école. Nous peut-être dans .œ~ains milieu~, _dest la soorQ uJons pa~Jer ,de la OY!MINASTIQUE, - des première où .!'anst1tuteur a p111:se, avec les con• JEU:X, de la MM~œE, des ~RTS et, naissances nécessaires à son état, 1le dévoue- aussi, du TRAVAI1L ,M ANUEL, qm, par œrment et l'amour de la vocation qui Lui ont per, tains côtés, se .rattache. à J'fJDUCATION PHY· mis de former des candidats pour ·les étud SIQUE. supérieures en même temp~ que des citoye . 1..a OYMNASTI.QlJ'.E raisonnée et. méthoinstruits vertueux et trava.ilJ:Jeurs: nous v dique, ou gymnasüque proprement dite, ran•lons pa;ler de l'école normale. gœ a_u nombre ~es :matières obligatoires de Owi c'est Ja sève vigoureuse et pure ffflse1gnement primaire a, entre autres avanféducation chrétienne, puisée rpar àes inslitu- 1tges, celui d 'être ~ moyen très eff-ica~e d '~~teurs à l 'école normale, qui ~nte par eUJ 1u_rer Je ibo~ f?'11c~10nne~ent de nos lois mihdan.s ,Je peuple jusqu'aux de:g;es !~s pl':1-5 é!~ ~ires, _cons1dera!110n d1g?e- de :rernar9ue et ,vés de J'écheHe. sociale ; _ne _1oubhons 1a~11 bien fait~ .pour _assur_er a la gymnashqu~ •la et, comme .insMuteurs, a titre de reconnait- place qu e!lle doit a·vmr, surtout dans les ecosance, tâchons de .profü ter de lou~es ies oc_:a- 1ts ~e ga.rçœs. . . sions pou.r le rappeler à ceux_ qw1 _p ourra1en! C est une ':1'retlr de croire . que, poU'r taire a'oublier. C'est cette sève lb1enfa1sante qm Ja giy,rrmastique, des appa.re1,Js sont de toute ma.intiient dans notre peuple les traditiœs de ssHé. 'J)expérien'ce nous apprend au conpatriotisme, de mâ!le cour~e dans Ja ·J,u~ ~a~re q~e, s~out rpo~ les enfants, .Jes exercontre iles éléments, l'ingratitude du sol OU aces élementa1~es, tels que les IIIlOUVements qui le ? !"âpreté du climat, c'est à elle que notre pe,11- 4es bras, des 1ambes, •l~s marches, ~es _sauts pie doit .f amour du travai•I, de l'ordre, de I velo.i:went dlu.ne mamere très sat1sfa1sante Si [e Vailais occupe, au point de vue de conomie •l'attachement à Ja religion des an- fo.rces musculaires et -suffisent à donner . ·l'instruction, un :rang si honorable dans -l'é· ' ~'agilité et de la soua>lesse. Les. exercices

qui Jui édta.ppe, ni Je conunent de ce qui le presse: lorsque les circonstances sont déconcertantes ipour 1Ja raison, c'est alors surtout qu'i] b.ut que il'âme soit en irepos. C'est l'esprit de nos actions qui fait 1eur 1Ja:leur ll"éelle. Et parce que Yespût de NotreSeigneur, dans ses années de vie cachée, fut tout d1imrnola lion et de sacrifice et d'amoUJr de son Père, i'I n'est que juste de nous écrier: O bienlheuireuse solitude de 'Nazareth où de si utiles exemples de vertu nous turent donnés, qui servirent de préface aux futurs enseignements du ,M aître! 3. Tout œla, nous le sentons b ien, est plein d'alpplications pratiques. !L'un des travers de notre époque, indépendarmment du tbesoin de paraître qu'ont tou·ÏOW'S eu ·les hommes, consiste à faire vite, à ' brQ.ler 1les étapes, à manger, comiœ J'oo dit, son iblé en therbe. Dans tle monde ouv.rier, où l'on forma.il qadis des compagnons et des maîtres, on ne trouive plus d'apprentis. Da.ns ,les carr.ières libérales, on a hâte &'aboutir. Toute ,question de vie matérid1e mise à ,pa·rt, on n'a nul souci d!l se perlectionner. · _ •Les h'ommes réfléchis, lorsqu'lÏ'ls ont gofité de ,la vie, s 'aperçoivent qu'i:ls ne sont jamais assez prêts: ils éi})rouvent, tout au Jong d'une eDstenœ dont la course est effrénée, Je besoin de se oretremper. SiJ1l)le pa'1Liatif, et cependant appréciable, au ma1 do11t i,!s souffrent. ·M ais 1es autres? Eh! bien, les autres, qu~ sont ~égion, continuent de s'agiter et de se faire illusion et de prendre ·(eu-r ver-tige ŒJOUr de ·l'activité. Ah! Souvenons-nous plJUtôt du mot de S. Paul: • c.e n'est pas celui, qui plante qui est quelque dhose, ni celUIÎ qui arrose, mais Celui'là seul qui fait pousser, D ieu-> Nous qui, par vocation, sommes les semeurs de 'la vérité, jetons~a infassable_ment dans [es âmes. Arrosons et prenons mille ,peines. .Mais, au, deméurant, remettons-nous en au grand soleiœ de Dieu, c'est-à-dire à sa grâce, de faire lever et éclore. Taut d!lwtres sont tombés avant même d'avoir pu tracer le sillon: •leur désir de bien faire aura été la plus féconde des œuvres.

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devons-nous

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avec apparei'ls sont un complément utile, mais non ,indispensable. Vonl'à donc un premier obstacle écarté. La difüoœ1té, '.Îill&lll11montable pour :la plupart des écoles, d 'avoir i:ne salle 'cl.e gymna.se sipécia'1e, avec échelles, mâts, cordes, tremplins, etc. ; est irésolue du premier coup par J:a J1}alllière dont .iJ faut entendre .Ja: c 2')'mnastique scolaire•Les • haltères • , '1es • massues •, ~es • barres . à !boules •, tous ces appareils même, très uti• aes, aux g;i.rçons surtout, ne seront ipas mdispensables au bon, résultat !hygiénique de cette p artie de l'enseignement. Des mouvements d.u corps, .réguliers et ordonnés avec intelligenœ, moUJVements dits de • souplesse>, Jes gesticll!lations de bras ·visant à donner aux fonctions .respiratoires toute lleur ampleur, des marcthes :rythmées, exécutées avec ensemble par tous Jes élèves d'une dla.sse, ou par groupes seulement, tels seront, sans recou:ria- à. d1aut,r es instruments que ceux que fournit Je corps llui-même, c'est-à-dire Jes muscles, les nerfs, •les tendons, Jes exercices gymnastiques jpar excellilence. La • gymnastique s uédoise•, adoptée avec S'll.Ccès dans bon nombre d'koJes, consiste précisément dans, cette variété d'attitudes et de moLLvements, exécutés en me,. sure et à l~dE: du ·rythme musi.caJ, autant qu'il se ,peut; on sait comibien ehle est en fa·veur, auprès des enfants; etle .supprime la gauoherie, la Jou.rdeur des manières et ~es .rempJ.aœ par aa grâce, l'agilité et l'·a isance de l'allure. . Mais ·venons à aa fl1)'mnastique pat excellence, à iceNe qui, plus spontanément que la gymnastique .ra.isonnée et ,méthodique, est, par 'là même, mieux appropriée par plus d'un endroit, au.x nécessités de 1'enfant. Nous vouions IJ)atler des J!EUX, c'est-à-dire des mouvements q ue ll'enfant exécute, non pllU.s parce que ~e maître l'exige, mais ipaxœ que tout son ,être Je iréclame impérieusement. Sauter, courir, ia·g iter, irespi.rer .J'air à pleins poumons, être débar.rassê de toute <:ontraânte tels sont les besoins de son corps, qui se développe bien qu'à ce pr,ix. SL1iAPrimez les ~eu?( et remp lacez-les ex.c'lus ivement ·par de la gymnasti• que de commande, voUJS ar.riverez à fatiguer l'enfant, à l'étioler, à nui:re à sa, croissance au dieu de Ja favoriser. Au contra.ire, substituez à 1a ·gymnastique ra,isohnée des 1eux diis ath-létiques pour ·l esquels vous faisserez à l'enfant sa •liberté d 'initiative, <voyez d 'abord, cotame i•I s'y adonnera de .bon cœu:r et quels aa-

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1utaires effets tl en resultera: ensuite! Sans doute, les Jeux auront (Patfois 1'inconvénient de d 'exercer que certains de ses membres, ta~dis que la gymnastique concourt à des forh· fier et à les assouplir tous; mais ces exercices physiques n'en seront pas moins les .m~j lle1_-1J"S, :précisément parce que, étant du oho1x instinctif de l'enfant, ils 'l'épandront mieux aux besoins de sa nature. il.a. MAROHE ou üa PROMENADE est, de aussi, très goûtée des enfants, ce qui ;prouve q.u'elle ne leur est pas moins nécessaire q.ue iles jeux. A ~'exercice salutaire qu'elle procme -au mouverœn,t qu'elle imprime à ,l'appareh circulatoire, se joint Œe bienfait de l'air, plus l:argement respire et, si 1a promenade a 11.ieu dans Ja campagne, que de saines émana1ions elle fajf entrer dans d'organisme, en même temps que de roxygène plus pur! Mais i•l faut éviter les marches trop longues. L'enfant, quj ne se fatigue pas ~ sauter, à courir, est faciilement ,l as quand ses jambes ont par· couiru ce.r.taines distan.ces, qu'un aduiHe incapable, lui, du saut et de la course, franchirait sans y prendre garde. C1est 1à un fait dont 11 laut tenir compte dans Œes .promenades scoJaires. N~ pas aUer trop u·ow, ména,ger d~s haltes et veiœler à ce que ces pauses en plem air ne soient !l'occasion ni de :refroidissements, rn d'insolations. n n'est pas rare que des maJadies sérieuses et ,quelquefois mortelles aient pour origine des imprudences commises au cours d'une promenade. !Nous avons parlé des SPORTS. Ce n'est ipas l ,yrai dire à Qlécole primaire que nous arvons à nous occuper des exercices groll[lés 60us ce nom. Pourtant, si nous .rangeons parmi les sports les jeux de croq~et, de _tennis, des essais' de foot-baH, nous dl'rons deux ce que nous avons dit de la gymnastique, c'estl-<lire que, bien compr~s et exécutés avec ~odération, œs exercilces concourent très utilement au dévelQppement du corps. Quant à la bicyclette, l Ja natation, aux exercices hiplJ)iques, Œes maîtres peuvent 'les recommande:, selon les circonstances, à Jeurs grantls éleves à titre de délassements et de bons exerci~s corporels de vacances, car 1i'ls savent combien ,les sports sont utiles et parfois nécessaires à la jeunesse; aussi est-ce presque ,intl·ispensab1e irl. oo éducateur de les _connaître, a!fin de pouvoir en, parler en connaissance de cause surtout lorsqu'il s'agit de donner des consehs, soit aux enfants qu',i,[s élèvent, soit aux ancie_n s élèves de .!'école qui oot conservé 1

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des relations affectueuses avec ·l eurs ,maîhla de 1adis. .Les. TRAVAUX MANUELS peuvent, eux aussi, 'figurer, à certains égards, ,parmi lea exercices physiques. Nous voyons, dans noa écoles materneLles et dans nos classes enfaa, tines, combien ·les petits travaux de pliage, de tissage, d'enfilage de perles, de constr_uctio111, donnent d'adresse et d'agillité aux doigts des petits enfants. Les autres occupations manuel, les auxquel1es on les habitue, dessin, culturt de petits jardins, etc., procurent à leurs mem Jbres- aplomb et dextérM. Si, des classes tout élémeintaires, nous arrirvons, dëche'lon écheiron, aux Cours supérieurs, nous constat .rons, de même, Je bon, résul!at des trayaux mains pour donner grâce, sûreté, délicatesse adresse aux moUJVements des bras, des mai et des doigts. ce'la •p our ne pairler que dea avantages physiq~es.

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( Â. SUWl'C.)

Le Dessin à l'école primaire Il ne doit pas être considéré, ne l'oub1iOIIS pas, comme un art d'a,g,rément, mais doit avoir pour but d ·a ider au dével~ment génénl de 'l'enfant. Avant de dessiner ,un modèle, 1'6, lève doit dbserver ana•liyser sérJeusement ses dirverses parties, ;a ,!ocrme, ·sa couleur et ~ cherc.tier son utilité. Que des modèles propo, sés pendant un certain ,temps, :une série de Je. çons se groupent autour d'une même idb, a'!in 'que réunissant •les observations faites 1 chaque leçon ~'élève acquière des notions téressantes sur .Pensemhle d'une ,idée qui tribueront à aider ~ .f enseignement génér qui ~ui est donné. Il comprendra mieux · J'importance du dessin et .pair suite appoI"ter plus d'attention aux foçons. 'En été, supposons avoir pris comme idée le ff ardin; avec novembre, la saison même no fournira ,le su,jet .auquel se ra,pporteront n leçons: c t Automne •. . 1Les arbres ,sont dépouùllés de ~eurs fe les, nous en étudierons ,la forme, 1!e tronc; branches, l'insertion des branches, Oa fo conique du tronc, la manière d'ombrer objet de forme ronde pour 1ui donner 1'· pression de rondeur. 'Les ieuiJ.Jes qui · rec vrent Ue sol nous fournissent des modè'les · téressants comme couleurs et comme for e1:les nous serviront d 'éléments pour nos c positions décora1ives: feui'lles d 'érables, sycomore, 'de platane, etc. ...

il.es fruits sont nombreux: noix, noisettes, pommes, poires, etc., autant de sujets de 'leçons d'observation de botanique, de dessin à vue, d1 interprétation décorat.ive. Les légumes nous fournissent également des modèles: poireau, a,il, oignon, etc. A 'la fin de Jété, aU1 commencement de 1'automne, la vendange a .eu [ieu; nous avons dessiné déjà la vig,ne, le raisin, nous étudierons maintenant des objets s'y n.pportant: un panier pour '1e ra,isin, la carale; ces croquis ser·vfront à 'l'i·l'lustration d 'une ~eço.n sur ce su,,jet. C'est là un nowveau suüet de dessin libre. Enfin, pour terminer cette série d'exercices, nous donnerons aux élèves un, sllliet de composition se rn.pporta:nt à Jl'a,utomne, composition i•llus• trée ,qui sera un résumé des 'leçons faites et un exercice de dessin de mémoire des objets dessinés dans 1e mois. Cours enfantin, cours préparatoire Découpage: 1. d 'une feuille d'érable et C'O!l). position d 'une bordure décoraüve; 2. De sifüouettes d'arbres; 3. Un fourneau pour Je marchand de mar·r ons. ,Dessin ·l ibre: 1. le mardhand de marrons; 2. un arbre, paysage d'automne. Modelage. Les 'i,ruits: wie ,pomme, une noix, une poire. .Cours élémentaire et moyen 1 Dessin libre: le man:lhand de marrons, un de sycomore, comparaison entre les deux feui11les, recherahe des couleurs, étude du fruit. 2. 1La pomme, leçon d'observation et de botanique; 3. Les fruits de la saison, étude de forme, de comparaison,, de cou'leurs, croquis de ces divers fruits, étude de proportions; 4. Une bouteille, un verre (.perspective des objets circulail'es); 5. Un poireau.; 6. U,ne brandhe d'arbre. Dessin libre .Je marclhand de marrons, un paysage d'automne. 'llilustration de devoirs: 1. ,la vendange; 2. ,Devoir de botanique: ~es fruits de Fau.tomne; 3. ffautomne, compos.ition 'f.rançaise. Composition décorative: d'écoration: 1, d'ooe frise de raipier rpeint avec des foui!Jes mortes; · 2. ,0·ooe assiette décorati"l'e avec des foufü, pommes ou poires;

3. 1D'un dessus de co~tier en broderie avec des fouiilles de vigne; 4. Un dessous de plat en. faïence de forme car.rée avec des oignons.

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Morale appliquée à l'éducation LA POLillESSE

1La politesse résume toutes Jes vertus sociales. ,Elle consiste dans u:ne façon délicate et bonne de penser et d'agir, c dans une certaine attention à faire que, par nos paro1es et G)ar nos manières, '1es autres soient contents de nous et d'eux-mêmes. • ~La Bruyère.) M. Legouvé donne de la .politesse une définition très 1uste: ·< Cette quailiitf, d.it-il, tient au cœur jpar fa bienveillance, à J'esprit par Je tact, au corps par la gr✠et ,pcrend touer à tour, selon les cil'consta., œs, ,les noms variés et toujours charmants d'urbanité, d'affabilité, de courtoisie, de déférence et de respect. C'est elle, aioute-t-il, qui nous apprend à tenir compte, dans 1es ,relations sociales, de !l'âge, du sexe, et du rang; à écouter patiemment ~'opinion d'autrui, et à attendre plus patiemment !encore le moment de JProd,u ire :ra sienne; à pousse,r la crainte d'offenser ,jusqu'à l'héroïsme, en sac.tian! supporter même un ennuyeux, et •le désir d'être agréable •jtUsqu'à la charité, en dissipant les vérités pénibles sous une forme qui les adoucisse. • fO~ES DE ,LA ,POl..11'ESSE Pour pouvoir apprécier justement 'la 1Po'li· tesse, il est ,nécessaire de l'en~isager sous deux aspects. Nous devons, d'une part, considérer ['intention et les sentiments qui l'inspirent: poLitesse de l'esprit et du cœur; d'autre part, nous devons examiner ,la forme ou l'expression qui sert à les traduire: ;politesse des manières. 1. .Politesse de l'esprit et du cœu:r. - Elle se confond soll'.vent avec fa bonté dont elle a :roufes ies ,qualités. IBJle est, d 'après Mme de Saint4La1nbert, fort de concilier ltVec agrément ce que nous devons awc autres et à nousmêmes. , Grâce à elile, bien des difficultés sont SUJpprJmées. On s'est oublié soi-même pour faire plaisir aux autres en 1es faisant valoir, on est 1aimé davantage d 'euix par conséquent. On jpeut exercer su.r eux une 'Ïnliluence salu·

taire. 2. Politesse des manières. - Elle est l'acCOiniPatgnement naturel et in,dispensable de la bienvernance. ,La bienveiUance a en effet be-


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54 soin de se traduire au dehors ,par des signes, sinon elile ne peut avoiŒ" toute s?ll efficacité. La politesse extétjeure met ~ relief et ~hausse ile mérite. iE!lle irend aussi, 1a ·vertt_t :11mable. c Avec de Ja ·vertu; de Ja ~pacite et ,u~e tbonne conduite on peut être msupportab1e, Les manièr~s polies donnent cours_au n~r,ite et Je rendent ag:réaible, et ,rL faudrait a~Qlir de bien éminentes qualités ![)OUT se soutenir sans politesse ». (J..a ~yère). AVAN11A!OES DE ILA POL:I11ESSE [.'habitude de la politesse extérieure peut avoir une heureuse influence sur ,J:' â~. I:'effort qu'el,le eicige parlois est une v1do1Œ"e. Agir de telle sorte qu~ nos IP~oles, n.o s. ~estes toute notre conduite mauiifestent 1a b1e':1· veil'lance et Ja bonté, è'est travailler à devemr bons et bienveillants. 11 ne faut pas non plus oulblier • que les attitudes du corps tend~nt à se régler sur les disposition~ de J'esrpnt et que 1es dispositions de_ •l'e spnt tendent à se modifier suivant les attitudes du corps>. • Il ne faut !Pas se méçonuaître, nous son~mes au?tomates ,autant qu'esprit; et de œà vient 9:ue J'instrument par .Jequel se fait 'la persuasion n/'est pas 1a ,sellJle démonstration. coutume fait nos .preuves ·les plus fortes e~ les P!·UJS crues, elile entraîne 'l'automate qui entraine l'esprit sans qu'il y irense » . Toute ~tte app~ dation d'un péda,gogue contemporain est tres ~uste. :BDUCA11ION DE 1LA roun:.s&E La politesse a de très g:r~ds avantages au .poinit de vue moral et a,u ,po1':1t de v.ue social!. EJ.ile ne doit donc être négJtigée, or da1:s l'éducation de la famiiJ:le, ni dans celle de iJ'ecole. Il faut de très bonne heure h~bituer _l~s enfants 'à savoir se gêner tpomr faire pla1srr aiux autres, à ne pas irop se me~tre en a~an!, à savoir fêlici,ter un camarade d oo, succes, a être hienvei,lilant, autanit de foicmes de la politesse !de IPes,prit et du cœur. . Ne pas oub1ier aussi l'éducaüon de _la :P?· Hiesse des man,ières, trop souvent neghgee dans certains mi'Heux à notre époque. \A t~~ ' en olasse, dans la rue, en visi!e, à ila ·mat• son ipartou.t enfin fies enfants doivent o~server 'les règles de la pdLite.sse. Cet alP~rentissage doit se faire chaque ,iour sous !VmUuence de ['exemple et des conseil~ des .parents ou des maîtres, d'après 11,a .politesse des enfants qui 111i sont confiés> , ,R ED. _ A ce propos, rruppelons que n~tre

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Département de \l'Instruction putbI.ique ~ i~ primé ill y a 2 ans et fait adresser aux b1bhothèqu~s d 'école un exce1lent opusCUtle c. L'Ec?" 1J;ier poli •, Q)etit g,uide de lbi~sé~nc~ qw! apr7s avoir rparu dans '!',,Ecole iPnmatre , a eté mis · en lbrodhUTe. Nous savons que cette plaquette a été a vantageusenmt . mise ·à profit dans ,u n g1and nombre de classes. l!ne ~deste,quantité en Teste eincoire ~ Ja d~srpos1üon d é.coles nouvelles qui en sotlniciteraient •r envoi.

L'analy~e. gymnastique de l'esprit •La ,tendance des nouveaux manuels de grammaire est de pousser à l'observation;.et à :\'analyse -des 1textes, Tendance he.ureuse, ~ ll en fut. En effet, :le principa1 écueil à cramdre, toutes les fois qu'on: ajoute un manuel nouveau au bagage de l'écolier, c'est ~ue ce manuel soit considéré non comme un mstrument de travail mais comme de la matière à mémoriser. ,Ù'étude :par cœur, quoi, qu'on en dise, continue ·ses ravages dans nombre d'écoles; elle abêtit cha·que année des mi1liers d 'écoliers et d'écolières. Comment réagir? .Par Je pro• cédé d'analyse, emp1oyé dans toutes les bran.ches, et en particulier dans l'étude de ia lan· gue. 1 , 1 ! c L'analyse, écrit M . C. Blanchard dans le • Manuel généraJ • , n'a point pour but, comme l'hisfoiire et tJa géographie, de meubler 1'es,prit de connaisances_ utiles. Elle. ne :~ut avoir comme la grammaue la prétention d apprendre à rparler correctement. Moins pratique en :tpparence, elle ne vise en ré~lité . à :•en moins qu'â la formation de I'espnt lm-m~e. Elle est indis.pensab:Je pollr :permettre de bien .comprendre un texte et écrire clairement. L'analyse en déiinitive es1 la gymnastique de l'es:prit. • ' . _' .. , . Nous souscrivons plemement a ce gugemen t et formulons le vœu que Ies exercices raisonnés ct'anal'Yse gramma,tica1e et logique gardent leur place, une .plaœ importante, dans 1'enseignement de la ,langue mat~elle_. . peut dire d'eux qu'ils sont la prem1ere m1hation aux nuances de fa pensée, un peu d'e~prit iphilosophique venant [Pénétrer 1~ 4erre,aterre de l'étude journa1ière, un iprenner coup d'œhl tieté dans le vaste cltamrp de Œ'abstraction. A une condition toutefois: c'est qu'ils ~e constituent qu>~un moment de la leçon et qu1lls ne p rétendent pas remplir une !heure tout eniière de l'horaire. Nons ne concevons pas iplus

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la • leçon d 'analyse » que nous ne concevons « leçon de mots •. Que les mânes de Pautex nous pardonnent?

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De l'attention (Son inwortance dans 'l'éducation.) J] est du devoir de J1Educateur de s'efforcer, par tous 1les moyens possûbles, de fixer il:'a ttention 'des enfants, en ,trjomphant des dbstacles qui' viennent de Jeur Œégèreté et de JeUT mobi1lité nature1îes. 'L'attention est, en effet, la condition ·indispensah'le d'ooe instruction solide; sans eLle, un écolier ne retiendra que !pieu de chose de ce qu on l'i.Li. apprend; ses progrès seront .nuils. Mais si", a11 contraire, iles maîtres ipa.rviennent à rendre leu.s élèves attentifs, que de .succès n'oibtiendront-ils pas dans leur classe, et de plus, de qu~ls servi.ces les enfants ne Jeu.r seront-its pas .redevables, non ,seulement pour le présent, mais encore ,p our 'l"avenir et pour leUi11 v,ie fout entière! !L'attention, en effet, amène progressivement fa maîtrise de J,a volonté, IT'enwire sur soimême. ,Elle .fait contracter !':habitude inappréciaŒJle d'être tout ~ ce que ifün fait. « Age quod agis! » dit le viei l adage lat.in, c'est-àdire: • fitis ce que tu fais. • « Sois a ttenti'f à ce Que tu1 fais •, moyen i:n.!faillible et ·unique de lbien s'acquitter de ce que a'on fait. L'attention donne, en outre, des habitudes sérieuses à ,P'esprit, qui, . insensiblement, devient :réfléchi, posé, calme, pon<lêrè, en pos191!,ssion de iJui-même, a,pte ainsi à jiuger plus sainement. L',instruction scotlaire, redisons-le, est <l'autan! plus protitaible que maît,res et élèves ,sont plus ,attentifs à ce qu'i'ls font; d 'où, pour Jes enfants, un d'évelop,pement p!'llS ra1Pide et sur tout pl'us soutenu. de VinteHrugence, Qui apprend d'autant mieux qu'e1'1e comprend mieux, et ,qui• comprend et r etient d 'autant mieux qu'elle écoute avec plus d'attention. L'haibitude de 1'atten1ion conkactée sur les ,banos de 1'éco.le est en ·vérité ,un des grands bienfaits de l'éducation. Oh! comme j,\ y aurait moins de ces « grands enfants • mobiles, 1légers, ir.réfléohis, si 'l'éducation de leur attention eût été faite plus sérieusement et si, de leu:r côté, ~îs s'y fussent mieux prêtés; car c'est ici, surtout, que les élèves doivent être les cdlfaborateurs volontaires et agissants de .l eurs éducateurs! Mais de qels moyens dis.p osent ceux-ci ipour obtenir et favor,iser en premier Heu, .l' attention dans leur classe? 1

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PIBDAGOGlE DE L' ATr.ENTION 1. Les maîtres doi,vent, avant tout, éloigner

de 1leur olas·se toute cause matérieHe de distraction et de dissipation,.. telles que: le froid, fa chaleur, auxquels il faut r emédier autant quf,i l se peut; une installation défectueuse; !es aiHées et venues d'élèves ou de commissionniaires, llissent-ils ipartie d!u personnel de l'école, •qu' on ne d!oit tolérer que dans des cas de réelle et urgente nécessité; la présence, au miHeu de ses camarades bien di51Posés à écouter ,la leçon, d 'un enfant par trop remuant auquel il convient alors d'assigner une place à part; 1Jes échos trop bruyants d'une leçon qui se fait dans une pièce voisine (chaque maître doit :s'efforcer ici « d'y mettre du sien •, en vue du bon ordre général); ·1es cris et 1es bruits de ,la .rue ; la .permission trop bénévole donnée 'à un dhien ott- à un chat familier de pénétrer dans :les classes; le voisinage trop proche d 'u ne cage &'oiseaux, dont le chant risque d'être mieux écouté ,que la leçon, etc. 2. Ces causes et d 'autres de même sorte que I'eiopérJence des maîtres découvre sans peine étant soigneusement écartées, ·que doit faire l'éducateu,r pour obtenir 1l'attention? Il doit mettre tout en œuvre iPOUr intéresser· ses élèves et profiter, à cet effet, de la curiosité de .Penfamt, :ressowrce .précieuse dont il faut s avoir user. Que Œes maîtres recourent donc, pour tous Jeurs élèves, nuis surtout .pour ·les plus ',jeunes, aux méthodes intuitives, a.ux leçons par l'image, a:ux 1~çons avec l'image. Ne voyons-nous ipas tous 1les jours comment les enfants s ont absorbés quand Ï'is regardent une image qui les captive, au point de .ue pas entendre si on ,les appeLle et d 'ê tre étrangers à tout ce qui se passe autour d 'eux! De plus, 1es enfants aiment les ,récits, les hi.s,toires, ,mtre moyen non moins précieux que Je premier de Uxer ,l'attention; mais, pourvu, toutefois, que 1eur our.iosité soit mise en éveil et intéressée, aus qu'à la fin, par l'accent, '1a physionomie, •le ton de voix tlu maître, .plu1ôt bas, au début de ila ,leçon et s'aniimant ensuite plus ou moins ,selon le su1jet sans rien exagérer, pourtant; mais, dans un récit que1 qu'i'J soit, ·qu'il .rJ!!y ait ,jamais le terne, jamais 1le monotone, si Von veut que 1es élèves soient a,tteutifs! 3. Qud que soit, d'aï-Lieurs, Œe mode d'enseignement, quelque méthode que l'on err~p'ioie, q,ue1que matière ·que l'on, enseigne, veut-on captivér ,l'attention? que fün veille à ce que iJ'ensefgnement soit à Ja portée des élèves, .à


56 ce qu'H ne cesse d'êlre intéressant, clair, dis1.rayant, dans le bon sens du mot, sans avoir, pour ce.la, :l'a,llrure d'un jeu; émoUNant, quand .il s'adresse au sentiment ; imagé, grâce à des comparaisons· jamais trop long, car s'il faut soutenir .l'atte:i.tion, 'la ramener •quand elle s'égare, iJ importe de ne ,p as en abuser, de ne pas •la fatiguer. Ni troip, ni trop vite. Pas trop .de choses là 1a fois, varier le.s méthodes avec intelligence, couper les exercices de récréations. En un mot, ne pas :lasser la volonté, ce qui serait la contraindre iruiaifüblement -à se disperser. (A. su·ivre.)

commune et sou courage est extraorditraire. Le Hgre, Je rrion, t'i11i,P!Popotame, ,le rhinocér~s et le Receveur de 1l1Etat sont .les se~les espèces qu'il semble redouter. iLe pédagogue est faci lement irritalble, sur. ltout , 1füpproche de fa. rentrée. Aussi, quoi1qu 'il ipa·ra~sse doux et inof.fensid', des enfants ûu~~i'à J'âge de 16 ans, fo~nt b~en de l'évite~. Sa voix est assez agrealble a entendre de foin. LL pousse un cri arlicu.ié, qui .retentit ~ous les dimainches mat.in dans œrtames égL1ses. Le ipédagogue redoute les grandes chaleurs. Aussi ne travaiJle-t-i'1 qu'en hiver; mais c'est automne qu i semble être sa saison préférée. On distingue plusieurs va,riétés de pw.agogues: . · a) Le pêdagogue primai,r e - « IPaedagog:us primus • - répandu surtout. dans les campagnes. C'est celui dont il•a t01son est fa p)~s commune et c'est le moins difücile à nournr. ib) Le pédagogue secondaire - . « ipaedaiogus sectl!lldus » - qui se rencont.re :l,a:1s les bourgs et 1es viMes, et se reconnait a des mœurs moins sociables. · c) 'Le pédagogue supérieur - • ,paed~~ogus super • - qui préfère les grandes vtJiles. H a un peilage d·îun beau noir et porte sous r aisseHe gaudhe une sorte de poche où il emmagasine ·les !Îeuililes qui composent sa noUTriture inte\llectue,hle. 11 a la démarche pms grave ,que ùes deux espèces précédentes et s~ ·tête est surmontée d'une espèce de huwe a :}ruit ,relllets. d) Le pédagogue ·ins.pecteu:r - • (Paeûa,gogue inspectoms » - le plus nomade de tous, Il a les membres !Postérieurs solides et la plan- · te des pieds fort 1lar,ge. n dort n'importe où. On le rencontre sur Jes grandes ;routes aux lfAl"eIDÏères heures du ~our. Toute!! ces espèces sont sociables et se !re1Unissen1 atl! moins une fois 11'an en troupes nombreuses de pédagogiues. Ils mait11gent a~:ors beaucoup, boivent 'longtemps, po.ussent, ·t SOJément ou par groupes, des cns étranges, comme si un danger ks menaçait, puis se sélPa;rent après s'être frotté iles pattes les uns les autres. Le pédagogue ne paraît pas atte,i ndre un âge avancé. Les iJ11dividus très vieux sol!_t :rares et recherchent fa .SOllitude. M/atJ,gré que'.lques méfaits, le pédagogue doit être dassé ,parmi- iles espèces utitles. r~nd service -à i1'agrioulture en, r011)uant les terrams communauoc qu'i:l ar,rose de ses sueurs! (Extrait de 1F,/Educateur".) ,] 1

Le pédagogue (f' ANT AISI,E ... ZOOLOGIQUE) 1Le pédagog1Ue - • paedogogus • de Linné - est de tail'1e ordinai-re. Il a la !Peau ilisse, en général, plutôt blanche que brune, ce qwi tient à ,s on genre de vie. H a tous les membres bien conformés, mais se sel'_t pLus vofontiers de 'la patte antérieure droite, faquelle · est souvent prdlongée en un l!'ppendice flexi· ble qui 1wi sert à se défendre contre le~ enfants, qui ·sont ses ennemis acharnés . . Plusieurs intlivià1s ipré~ ntent diverses déformations physi(Jjtles provenant de l'ha!bitude qu'ils ont de rester assis de 'longues heures sur eü!s sièges peu confortables. il..e pédagogue . se nourrit de Jait, d'œ~fa, de légumes et aJUssi de ·c hair, quand i,t peut s'en procurer. n ne dédaigne ,pas ae poisson, le gilbier, fa vo1a~1le, mais i~ est nre qu\l soit aissez agile jpOUr s 'en emparer. I1 accepte vo· !iontiers ila saucisse et les ia1riaillX qu'on veut bien ,lui doooer. 11 supporte assez ilongtemips ,la faim, mais souUre davantage de Ja soif, du moins on le présume, car ~1 boit assez volontiers qua01d ses péreg..ination.s le conduisent dans une cave. Son instinct est remar(JJUiahle et pourrait faire croire à de l'intefügence. C'est ainsi qu!ïl paTVient à él!ever une nombreuse progéniture dans lllll gîte trqp étroit et avec des ressou.r ces ,insufüs:a:ntes. I•B dort 1loll!gtem,ps et, au coni:raire du lion, ne s·évdLle pas faci lement. Mais c'est à tOlft que Bu~,fon a prétendu qu'U dort Oes yeu~ ouverts. [l se réveille toujours à "la même heu:re, et la première chose qu'il fait, c'est de se suspencke à une grosse co.rde, pour se donner, sans doute, t llll sa1utai:re exercice. Le pédagogue est doué - d \une !orce peu

n

ô Cette iihéorie amusa Sœur Justine. des plaques sinistres bistrèrent la peau du ' « - Ramoudou, dit-e!<le, tu es. donc mort jeune 'homme et des plaies se formèren t aux et tu as vécu plusieurs fois? artiou'lations des mains et des pieds. A n'en « Moi, je n'en sais rien, ce sont nos pas douter, c'était la « grosse maladie•. Soib~ahmes qui disent cela. Moi, tout ce que ,j e gner les lépreux c'est jouer avec la lèpre. sais, c'est que, en cette vie, je suis :lépreux Banni à son tour de la société. Ramoudou pour avoir soigné mon père, voilà tout. C'es1 te tenait au carrefour des routes. Assis slLI' un peut-être lià mon péché? ... tertre, une sébile devant .lui, il s'efforçait d'a• - Ton péché? .. . mais c'est précisément pitoyer ·les passants sur son sort !Par des bopou.r cela que Dieu t'a aimé et pris en miséni·iœnts qu'on n'écoutait point. L'Orient mystique n'a pas le temps de s'intéresser aux ricorde. > Et la bonne religieuse lui ex,pliquait somaou!frances humaines! mairement le grand mystère de ,la ,rédemption. Oh! a voir 25 ans et se sentir dévoré par la. lèpre!. , . Etre le mendiant douloureux qu· ~ on repousse du pied! ... le paria qüe l'on Puis elle ,passait. à d'autres souffrants, rétient à distance, à qui on rappe'Lle à tout pro· pandant de Yamour et de fa lumière sur ces IPOS sa âéchéance: « Tchi! tch i (va-t-en) maurebuts douloureux du ·paganisme. dit, ne me touche pas! . .. > QueJ. sort! ... Quand elle revena.it, la conversation repreC'était le sien. nait. Dans son effondrement physique et moral, • - Eh bien, Ramoudou, as-tu été sage? Ramoudou se rappela qu'une fois - d&sse compatissante - une dame blanche s'était ar- as-tu pensé à l'amour de Dieu pour toi? <Oui, vierge blanche; mais ma tête rêtée devant son père pour s'aŒ)itoyer et lui rongée par la lèpre ne comprend plus qu'une faire l'aumône. Comment parvint-il h découvrir où elle ha- chose. C'est que, depuis dix ans, je n'ai • mangé• que des insuJ.tes et des mépris . .. J'ai bitait, peu importe. Il suffit de savoir qu'U se aimé mon père; mais . moi, personne ne m'a présenta un jour à Sœur Justine pour être aimé... · ·· admis dans l'asile des lépreux. • - Tu te trompes, écoute et tu compren· II dras .. .. Dieu, le seul vrai Dieu t'a aimé et beaucoup . .. Qui t'a reçu ici? . .'. qui a iavê C'était une douce créature que Sœur Justes p laies? . . . qui 1es a pansées?. . . qui te tine. Toute livrée à ,la grâce, elle répandai t nourrit?. . . qui t'apprend à prier? . .• autour d''elle la joie et 'la lumihe comme les • - Toi, toi, vierge blanche, tu es W1e li.Jas leur parfum. Visiblement eHe était de ces âmes dont la vocation en ce monde est de rapdéesse. peler aux hommes que Dieu est bon, et de «Ne dis pas cela, ou .je nfen vais. Celle leur prouver en jouant avec le sacrifice comque tu alf)pelles ·une déesse n'est qu'une petite servante du vrai Dieu, et c'est ·Lui seu'l, qui me le verrier avec le feu .. .. t'a reçu ici, qui te nourrit, qui te soigne par En entrant &. l'asile, Ramoudou crut avoir trouvé le Paradis. Grâce surtout au régime mes mains, de sorte que ma main et 1a sienne et aux soins de propreté. sa lèpre suibit un ne font qu'une ... Je te soigne parce qu'U ,le temps d 'arrêt, et son âme, comme un oiseau désire. Sans cela crois-tu que ie pourrais yivre avec les lépreux depuis quinze ans, comdans des ruines ensoleil,lées, se r~rit à chanter. Volontiers avec son aimable infirmière il me je '1e fais? ... > abordait le grand problème de la souffrance Ramoudou était abasourdi. Il comprenait que la philosophie hindoue se vante d'avoir cette fo is sans compren·dre. C'était si merveil,résolu en enseignant que, id-bas, 'la sou5leux cette substitution, l'union de la main de france est 1a conséquence des fautes commila servante avec celle du Maître! ses dans nos vies antérieures . . . Depuis lors, chaq.ue fois que Ja Sœur ,le 1


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pansait, Ramoudou tixait attentivement sa main blanche. Grâce aux soins donnés par la main blanche, la lèpre avait d'abord fait mine de relâcher sa victime. Puis, plus vorace q.iii"auparavant, elle l'avait ressaisie. Ramoudou n'était plus qu'une affreuse loque humaine. Ses .jambes enilèxent, puis éclatèrent, son ventre se ballonna, son nez dis.parut, ses Jèv-res s'édtancrèrent et dans leurs orhitres saignants les yeux menaçaient de s'éieindre. Le temps était -venu, de sauver .la fleur, !Puisque le vase allait se briser. L'eau sainte coula sur son front, et dans le Christ Ramoudou devint Grégoire, en souvenir du grand !Pa,pe qui, sous l'apparence d'un ,lépreux vulgaire, avait hospitalisé Je divin Lépreux en personne. Et, dans ce corps en décomposition, le Sa.int-Esprit fit sa demeure . .. O Dieu! quel est donc le prix d 'une ârœ humaine .pour que vous descendiez vous-même la chercher jusqu'au milieu des pires déchéances de son COl'\PS , , , ••

III Grégoire allait mourir. Il avait encore un désir; mais ce désir, il n'osait l'exprimer, tèHement il le sentait irréalisable. Sœur Justine s'aperçut tout de suite que son bonheur ·n'était ,point complet. « Tu souf.fres -plus que d'habitude, n'estce pas? « Tu le sai-s, ces jours-ci mes écailles sont sèches; or, cela veut dire des douleurs plus aiguës. Mais, ce n'est point cela qui m'inquiète. .. . · c· Quoi donc? Regrettes-tu tes mains et tes ,pieds? . . . • - Non! T,u me l'as promis, Dieu rrfen donnera de plus beaux, j'ai foi· en Lui · . · · « ·_ C'est cela . . . . ll te donnera même des ailes comme aux anges. Aie confiance. Il t'aime. • - Je :le comprends maintenant. Il m'a aimé, mais .... Grégoire se tut. Sœur Justine revint -le soir.

« Cette fois-ci, tu vas me confier ton secret et tu seras heureux. A11ons, vite!» Il fit effort sur lui-mêrrJe et timidement balbutia: « - Je voudrais baiser ,l a main de Dieu . .. c Gros enfant! C'est cela que tu veux? Mais ce n'est pas possible! Après -la mort, oui, tant que tu voudras. . . tu tomberas dans ses bras ... • Grégoire insista, ,puis, -redevint silencieux. Sur Cette insistance, Sœur Justine 1Pâlit. Elle venait subitement d'entrevoir le r êve de. ce lépreux. « Alors, tu veux baiser la main de Dieu? dema.nda-t-elle doucement. « Oui, «ama • , la tienne, ,puiS{!ue c'est la sienne . . .. « Que ne me .Jras.-tu dit plus tôt? .. . Tiens, et sois heureux! .. . A,lors Grégoire s'anima une dernière fois. li eut encore la force de lever ses moi,gnons informes pour saisir la main qui l'avait soigné si maternellement. Il -l'approcha de ses lèvres déchiquetées et laissa sur elle une traînée de sang noir. La Sœur frémit dans tout son être et s'esquiva. 'Le lépreux mourut dans Ja soirée.

IV Deux semaines se sont écoulées, le docteur HO!Pfgood est venu visiter ·l'asile des .lépreux. Après avoir constaté que tout était en ordre dans l'établissement et que les malades étaient bien soignés, il a demandé à voir Sœur Justine alitée depuis peu. Une légère coupure qu'elle S''était faite à la main droite en nettoyant des instruments de chirurgie avait depuis quinze jours pris une tournure inquiétante. Bile avait une forte fièvre. A.près l'aivoir examiné, Hopegood est sorti en faisant la moue, ce qui était ohez lui un fort mauvais signe. Le soir, au dub, il était taciturne. • - Un whist, docteur? • lui proposa un ami. ,te whist était son ,j eu favori. Hoip_egood continua de mâchonner .son cigare sans répondre.

• - Décidément, cela ne va pas! Un malheu.r serait-il advenu? . . . hasarda le juge Rawson. « - Un très grand. « - Pourrait-on savoir lequel? . .. « Ma meilleure infirmière est malade .. . « - Bah! vous ,la guérirez, « Nul médecin ne le ,peut . . . . « Gest donc bien grave? . . .

• - Sœur Julienne manifeste des symptô-

mes de lèpre! . . . • • Le médecin mihtaire à 1 iniirmier: Avez-·vous pris ,la température du 135? Oui, je lui ai mis le baromètre sur le ventre et comme ça marquait • lrès sec •, je .Jui ai donné à boire.

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