Supplément No 03 1917

Page 1

Supplémentdu 3'

4U -

Chez moi! Tu seras cunteu( , dis , Mousieur, que Jésus vienne ! - Mais, Zézetie. veux-tu reutrer! Il lait si froid! ~ Oh! Monsieur, lai,s e-,noi da tte alle r chez foi. C'est ,pas bien, vois-tu. Miette a raison; 11ous avons oublié l'âne. - Vous avez ouliié 1 âue? -- Mais oui , l'âne de Jésu s! Et Zézelie faisait une rnoue ~i délicieus e, des yeux si tendres. s i mouillé ,, que je n'ai pas eu .le co u rage de reiuser. A vrai dire, je ne comprenais pas graud ·chose dans taul e celle histoir e. M ais baste! Qu'auriez-vous îail? Je lui ai .ieté ma pèleriue sur Jes épaule s, et elle s·est glissée vile, viie, jusqu'à mon bureau , teuaul quelque chose caché deHière sot1 do s. Devant ma che111 inée. j' ai vu, soigneusement rnngées . le, deux petites paires de sou liers , et comm~ ills étaient vides, Zézette de s'écrie r , ra vie: - - Quel1e chance! ll n 'est pas encore passé! Alor s, retirant sa main de dessous m·1 grosse pèlerine, elle s ·est mise à brandir uue magnifique carol!e qu·ei:e a placée devant les soulier s, contre l'âlre . J'y comprenais de moin s èll rnoillS. - Mais, Zézc tle. pourquoi cette caro ltc? - .Pour l'âne . donc! Heureuse.meut que Miette a :pensé! . . le pauvre âne, tu croi s pa s qu'il aura faim el qu 'il se.ra con!eul? - Oh! si, Zézette , je croi s ! . . . et Je pclil Jésus aussi! Allon s . cmbrasse-Jlloi el pui s. va vite le coucher. Zézelte ardemment a jeté ses bras à mon cou el m'a douné san s compter de gros baiser s claquants. Beau cadeau de Noël, qui chassait ma tri stesse et mon vol d'idées 1101res!... Attendez! ... les bais ers reçus n'éla-ieut pour moi qu ·uue parli e du présen(: il faut y joindre 'Üt carotte. la car otte de l'âne, qui, naturellement, m·cs( re veHuc de droit. Car Zézet!c partie , contente et J.a conscience délivrée d'un remord s, j'ai regardé , fort embarrassé, je I'avouc,- Je3 petits souliers que Je ciel, Mielte et Zézette me donnaient à re mplir. Que faire? Les boutiques étaient fer-

~~

mées, mes placards, les placards d'un· gar çOll ne sont pa s :riches eu jouets; li vres les livre s d'un vieux gr ammairien sa11s m:iges. . . et pour ,la pr emière lois • ma vie je les ai contemp lés trislemeut. ~ taire'? ... fLe leu pétiflai t et les ornbn:s lllouvautes la flannue semblaieut la ire da nser di tience. sur le 111urdu I011d. les quatre lltlili pied s inanimé&. Alors , j'ai pris uue plu1J1e el, <le ma ~ belle écrit ure - 011 doi t bien écrire au C1f _ j'a i frncé deux fois d'une main moins ei1, core app'Jiquée que le cœur : • Bon pour 20 [raucs d'achat au Par~ des eulan1s. ~ Pui s, glissant les papiers uam; le:-; s01t liers , j'ai pris sans re mords la carotte. Nt l'a vais-je pas bien gagnée, dis -moi Zézellt; moi qui. au pied levé, avait remplacé le pe' M âne de • Zés us • . Jean NESNtY.

i

----· ~ ... ,--Variétés '

LA BOUE Du ,,Journal des Débats": • Il y a l'ennemi. Et puis, il y a l'enne~ c'est .la boue. L 'ennemi , des attaque s heureu, ses peu vent le fair e rem ler . Contre la boue, l'abominable boue , entretenue par un hivet implacablement plu vieux. il n'y a guère de d6 iense efücace. , La boue du Nord es t uquide; la .bouc de '1a Somme es( visq ueuse; celie de Champag °! est crayeuse; la bo ue de l'Argonne est !rattresse, cachant sous une pre!nière rmt che épais se des na ppes d'eau glacée; la boue dt la Meuse est tout cela à la fois·. Les com bal, (anis qui out successivement occupé des tranchées dans ces régions peuv en t faire de pénibles comparaisons. La boue recouvre vHe la clayonnage s, elle absorbe les matériaux accumulés pour tenter de conso lider cette .vase. Nous avons souvent pens é, dans no s voyages sur le front, à la boutade de Fla,ubert, qui di· sai t que la nature n'é tait ,pas faite pour l'ho mme. » 1

0

3

--

LeCantiquede la Cb.a1 ·rne :::--.-= ====-=

Lf noble Aréd ius, issu d'une des ;premièfantiihles d'Aquitaine, et chancelier de ~ebert, roi d' Austrasie, s'étant retiré datlsJa solitude, pour s'y adonner en t~ute libel'té à la :pénitence et à 1a contemp1atr~n, - bientôt accourir vers lui de uombreux d1s1 ciplesqui, attrres par :son renom . de sc1·ence et de haute vertu, . Ju1 de~nda 1ent de ies guider dans :les voies de D ieu. . , li acquiesça, uon ,sans peine, à leurs desirs et se résigna à bâtir le mon astè re d' A· tan;, dont il devint Je premier abbé : . La région étai1 triste, sauvage, mhos.p1talière. Des forêts impénétrables Ja couvraient, repaires de loups et de sangliers, et ses valJonsétaient parsernës d'étangs et de marécage s, près desqttels on ne ;pouva it vivre sans CO!lirac!e r de mauvaises fièvres. _ '1,es nouveaux venus ayant partag é !}es heu · resde 1leur,s journ ées entre l'oraison, l'étude tl .Je travai l des mains, tombèrent d'accord pour décider que ce travail manuel attrait pour bu1 1Ie défrichement et la mise en culture des t~rres avoisinant l'abbaye. Arédius n'avait élevé aucune objection, lors de la discussion de ce point de règle . Mais un grand trouble ne tarda pas à s'emparerde son esprit qui était chercheur, subit) et inquiet. · Ott Ie voyait se pencher, soucieux, sur les manuscrit s des Saints L ivres, pour y ·chercher la solution du problème qui le tourmentait, et dans ile secret de sa cellule, à genoux au pi~d du crucifix, il lui arrivait d'exposer ingénmnent à Dieu, la caus e de ses anxiétés. _ Seigneur, disait-il, le moine qui cherche à réa'liser sur terre un idéa~ de vie parfaite, ac doit-il .pas élire parmi les divers modes d'activité, œlui-là ,seul qui est répu!'é le plus parfait en ce monde et con-sacré par l'exemple d~ nos ipères d~ns .la foi et de JésusChrist lui-même? Mes_ relig,ieux ont choi'si le tra vail du 'laboureur; or , j'a i beau consulter ~es.Saintes Lettres, j'y vois que les douze apôtres étaient ,

'1

·'

1

de ,,l' &cote"(1911) pour là ' plupa.rt , des bateliers el des raccolllmod·eurs de filets que 'le grand saint Paul , pour subsister d;rant ses cour ses apostoliques , üssait des tentes en poil de chèvre, el 'ille Jésus lui-même , qui , à r exemp'.e Je s on aïeu l David. eût pu garder les troupeaux et cutlti ver la ,(erre aux alentours de Bethléem , op1a pour le ~ tier de charpentier. Ne doisje point condure de ces divers faits que_ le travail de -l'arti-san e:ot plus agréable à Dieu que ceiuî de 'l agriculteur? Et si cela est vrai , n'est-il pas de mO!l devoir de proposer à mes vénérables frères une r evision de notre sainte règle? Eclairez-moi de votre grâce, Seigne.ur ! Donnez-moi un signe qui me fasse conna1fre voire sainte volonté sur nous!.·· Neuf .jours durant , pour obtenir les lu· mières d'En-Haut, Arédius ne but que de ,l'eau ne mangea qu'un pain souillé de cendre et m~:lüplia les macérations , les veilles et les prières. Or vers 1e miHeu de 'la neuvième nuit w1e ~lacia le nuit d'hiver , pleine de tourbil lons de ven t et de rafales de neige, - comme Je saint moine ayan t longuement médiié sur J • d e s'enla sainte enfance du Sauveur, venai1 dormir épuis é de fatigue sur :la planche .ra· boteus~ qui ùui servait d~ lit, le Seigneur t!ui envoya un rêve Hra nge et magnifique. . . IL se .trouvait .tran.srporté .Join de la tro1de et brumeuse Aquitaine, au delà des mers, SUT la chaude terre d'Orient, et dam; cette bour gade fameuse dont Je nom s,i doux i?~ ique à lui seu,l qu 'e'lle est ùa fleur de la Gal!lee: Nazareth! li ne vit bientôt plus qu'·une maison àe ce village une ,toute petite maison basse, devant laquell~ la Vierge Mar!e fila~!, assis~ sous un figu,ier, et, dans la maison, 1! y avait un atelier de charpentier, au fond duquel Joseph, debout, les . bras croisés sur sa poitrine, reaardait travailler Jésus. " Ce Jésus n'était plus fonfant délicieux que ,!es artistes chrétiens nous montrent, à douze ans , assis dans le Temple, au milieu des docteurs: c'étaH l'adolescent qui n'a ;rien ;perdu de,s grâces du !jeune âge , mai s qui ioint ·à el~


les une élégance souple et robuste, une beauté plus mâle. Joseph ne ,lui donnai t aucune indi catiou , aucun conseël, L'a.pprenti n'avait plus rien à a.pprendre. M achevait avec amour sa première œuv.re de maître-ouvrier. Penché sur l'établi, un rayon de soleil da.us ses cheveux dorés, ·ill travaihlait avec une at• tention ardenre, et ageuouiHés près de lui, presque invisibles et immatériels dans ;Januée 'lwnineuse qui semblait émaner de creurs ai.Jes, des anges recueillaient les CO.peauxlégers q,ui volaient sous l'outil, dans ,Jeurs mai-ns joi ntes et tendues comme des coupes blanches. Aréd.ius voulut s'avancer .pour tâcher de <listingue.r quel objet mystérieux façonnait 'le Sauveur. Le moine ne put retenir uue eXdlamation de surprise et de joie. . La première œuvre sortie des mains du divin Oharpentier, c'était une charrue! Et, faisant écho au cri d'allégresse d'Art!dius, voici qu'une harmonie toute céleste em:plrit ·l'humble maison de Nazareth. C'étaient les auges qui chantaient: • Célébrous la charrue, ila première œuvre sortie des mains du Maître! b Nob le est de glaive, tiré du fourreau ,pour uue cause juste; aussi noble et .plus heureuse est ,la charl'ue, emblème des travaux de la paix, génératrice de vie, d'amour et de prospérité. • Jésus 1'a façouuée avec complaisance. En e1le, H veut saluer, d'un doux sadut d'ami , .!'homme des champs, joyeux et Hbre sous ·l e grand ciel de Dieu. • Celui qui n'a point d'or , voint de palais et point c.resclave-s,mais qui accomplit sa fâc1Je auguste aidé par UJielégion de serviteurs 1idèles que ,Jui envierait un roi . » De serviteurs qu'H ne nourrit point, -qu'il n'abrite point, qu'H ne paye point; de servitetirs qui s'appeUent: 1'insecte et ·l'oiseau, le soleid et 1Jevent, la pluie et fa rosée .... • 0 chanue , grâce à toi, le gra in tombera et mo urra eu !erre, dans fa bonne terre qui .produira du kuJt au œnluplel , Grâce à toi, dès que· l'hiver sera pa~ et

~es pluies dissi,pées, quand la voix de Ja. • toUjours exerœ ,le plus d'attrait s sur son f-ereUese fera eniendre clans iles champg .--, . d' glèbe sombre se parera de 1a verte rnbe' SU16 tltouie, 'la terre n'est plus un 1ar in je.unes blés. de d61iœs. Lorsqu'après Je péché, Dieu 1a • Et !'~pi tombera au tranchant des i..,: . ..,ntraà Adél!ITI une seconde fois, i,J lui dit: cilles, et ile blé sépa1'é de ,l'ivraie et de--:\ C'est par un travai,I pénible que tu tireras paille donnera le pain qui nourrit et réj ta nourriiture tous Jes jours de ta vie, l'homme. f.llete produira des épines et des ronces , et , Il dorutera aussi le Froment des mangeras ,les ,plantes des champs. C'est à 111 l'Hostie qui est 1Janourriture spiri 1!ueHe la9Ueur de ton visage que tu mangeras 1on âmes et qu'on appeilie Je Pain des Anges., pain 'jusqu'à: ce que tu retourneras à tla !erre. La douceur et .Ja sérénité des belles l*ftle que c'est d'etle que ifu as été tiré. > pagnes ga!Héennes entraient dan s ,)'atelier pari Si en vertu de cette sentence, Ja terre aride la fenêtre ouverte. Emus et songeUl'S, Jo• doitau prix d'un labeur obstiné, fournir à et Jésus évoquaient des mifüons ci les mi,. IOU; ,]es besoins de ·l'homme, il sait qu'el!e ne ;lions d'ha:nmes qui, dans la ·suite des ~ œmem·era •pas inféconde. Cette fécond-Hé,de· connaîtraient les dures fatigues e1 iles saÏJlet, \UUe son œ uvre, fout en tla .relevant 11. ses joies du J,aboureur; et, s.oudain, le Maître propres yeux, n'a cessé de lui apparaître -monde, s'inclinant, toucha la charrue ne1111. commeune récompense. d'un geste de caresse, comme pour •l'impr6, .Peut-être ,yécut-i:l d'aibord sans ,autre a·bri gner dtuu.e mystérieuse vertu: celJede com- que,les cavernes; obligé de se défendre des muni,quer aux bons 1ravaiJ1leurs et amis dit i,etesféroces, i:l est vraisemblable qLt'il cherla terre, 1es meilleures faveurs divines: lapai& diaavant tout à s'armer contre e!Jes. C'est à de 'l'âme, l'e-sprit de foi et de prière, le g<>Ql. la chasse, à fa pêche, ainsi qu'aux produits de fa vie .s1mple, des joies de la famiJJe, dea spontanés d'un sol avare qu'il commença à innocents plaisirs et ce contentement d~ demandersa subsistance. Assez tôt cependant bonne conscience qui pa,s:se toutes les richek il du! apprendre à domestiquer certains anises. mauxet à creuser des sillons pour les enseArédius s 'éveihla au .point <lu jour, l'esprit, mencer.Nous lisons, en effet, aux premières eucoJ'e plein de ce rêve dont il s'appliqu a,!\ pages de la Genèse qu'Abel, fils d'Adam, ftit sans délai, à méditer ,Jes grandes •leçons,. pasteur de brebis, et Caïn, son frèr~, ~bon· Que1ques années plus fard, la région sau-. lffll', La vie pastora,le et fa vie a2'ricole so~t vage où le cénobite avait cherché refuge,. ét.it donc,d'après 'les Livres Saints, aussi ancien· deve,uue une contrée !I'ia11te . Les forêts ;reten• nesque ;)'homme.. pJus tard-ive semble avoir tissaient de la cognée des bûcherons, 'les -lan- Eté l'apparition de l'industrie et des art s . des étaient défrichées, les marécages ass6- C'estseulement après avoir énuméré plusieurs chés, les bêtes fauves et les mauvaises fièvre& iériérations que .Ja Bib1e nomme Juba!, père Jean VEZBRE. avaienf diparu . deceux qui jouent de ,la harpe et du chalu· meau.,et Tubukaïn, forgeron des premier s instruments tranchants d'aira,in et de fer . A mesure que Jes ~uples se constituent, et qu'un commencement de civilisa1iou s'établit parmi eux, culture de la terre se déDe iou:; les travaux auxquel;; s'adoune veloppeaussi et devient leur principale som·ce l'homme, Je travail de Ja terre, ma1lgré les de richesse. Nous la voyons en honneur chez dures fatigues qu'il impose, n'est-il: pas le toutes les nations célèbres de l'antiquité. Bien plus conforme à son tempérament physique avant qu'elle soit devenue une science, el,le a et moral, le plus 'Vraiment humain, celui aussi sesmaîtres, ses historien s et ses poètes. qui, en raison des joies saines qu'J,Iprooure, Les -livres d'Aristote, de Théoph.m!'lte,de Xé-

;ieue

a

Elogede l'agriculture

aa

nophon el de Dioscoride en Grèce; ceux de Caton, de ,Varron, de CoLumeUe, de Pal,Jadius et de Pline ['ancien à Rome; ceux de Magon à (Jarthage, témoignent du ooin avec lequel étaient conservées toutes les observations ct toutes Jes .méthodes léguées paT les âges précédents. Dans son admirable poême des Géorgique s, Virg,i,le a fait plus que de les chanter, it semble avoir voulu, à l'aide de vers immortels, ffesgraver à 'jamais dans l'âme · de la ,postérité. A vrai dil'e, .les règles que pendant de t.ongs siècles les hommes se transmettent pour il·a culture de la terre relèvent uniquement de ,l'observation et de .l'expérience: elles sont empiriques. Peut-être nos agriculteurs modernes ne prêteraient-Hs qu'une oreille di,straite aux conseils virgiliens: • Regarde 1'amandier dans ,les forêts, quand i:J commence à se couvrir de fleurs et qu'il courbe 'Vers fa terre ,ses Tameaux odorants, s' i,l abonde en fruits, c'est signe d 'une !Pa· re~lle abondance ,pour ies blés, et que de grandes chaleurs t'apporteront de grandes récol:fes; mais si d'arbre ·surchargé de feuillages n'étale qu'une ombre stéri,le, hêlas! ,Je f.l&u ne battra pour toi qu"u.n.evaine moisson de paiHe. > ne tels signes ne ,jouissent plu.s auprès de vous d'une œr.titude irréfragable et c'est à des données plus savantes .que nous aimons à nous fier. Les documents de 1'antiqnité, et ceux du moyen âge qui ne font guère que les re,pro· du ire, n'en attestent pas moi·ns l'intérêt con.stant et presque passionné voué par l'homme au trava·il de fa .terre. Et de :faità aucune épo· que i-1 n'a laissé inexploré le vaste domaine ouvert par Dieu à son activité. Bien des siè(.'liesavant que ~.'agronomie et la zootechnie îussent des sciences, il: s'éfait appliqué aux formes 1~ plus varuées de fa culture· du sol, et n'avait point négligé l'élevage des diver s .animaux. Esclave, serf ou homme .Jibre, ,î,I s'était efforcé d'arracher au sein de ia terre de& îruits de plus en plus abondants. La culture arable qui s'exerce sur de grandes étendues, aussi bien que celle qui se fait a la bêche sur des es,paces ·restreints, lui étai~nt famiHers.


45 Suivant Jes contrées i:l ,produisait des Jégumes, des céréales, de la vigne, des arbres fruitiers ou d'ag rément, ei savait par des coupes bien réglées exploiter Jes bois des forêts. Les soins q11'i'Idonnait à ses trou.peaux .ne l'empêchaient pas de peupler ses étangs de poissons et de les nourrir dans Se$ ·viviers, de surveiller le travail des abei,JJes el d'élever ( A suivre.) des vers à soie.

MéditationChampêtre - Sil n'y a que irois œufs, je les prendrai afin de Jes faire couver par une poule; s'il y a quaire œufs, c'est-à-dire un de .plus que Jorsqu'on a découvert Je nid en fauchant l'ajonc, ce sera la preuve que la perdrix est revenue pondre Ja.Et je ,les lui laisserai . C'est ainsi que nous parlait, hier, un habiia,nt de Lagor, vi'llage situé sur Ja co:!Jine la plus •près du ciel, entre le :pur reposoir des montagnes et le tapis de champs, de bosquets et de vignes ourdi par le garde qui mène son fil d'a-rgent sous Je rottet du 80leil ou sous 'la navette de la Iune. Et, tandis que -nous descendons dans la gorge sauvage Olt des eaux prinianières -ra.p;pellent en gloussant cette perdrix qu'un coup de faux avait chassée, le vieux chasseur reprend: - Si je compte quatre œuls au lieu de trois quï! y avait dans Je nid quand on l'a découvert, c'est que '1a mère sera revenue; il ne faudr~ point les lui enlever. •Le soleil darde, ce iorride béarnais d 'avril qui nous péuèlre et qui convertit en poudre, en un rien de ·temps, fa boue. Avec .précaution, nous recherchons la légère éminence sur -laquelle toujours le gaUinacé place sa couvée afin ([u'elile échappe au ruissetlement des averses. La mère est absente à cette heure, m:i,is il y a quatre œufs . Donc, elle n'a pas déserte. La vie continue d'être enclose, pannï ce radieux soleil, jusque dans ces coques moucheiées d'où eJ.!e s'envolera . Oiseau du ciel!, Jouez le Seigneur.

voicique s'en était aiJléeau contraire IJachè-re C'est une de ces journées que fon na-n de petits enfants . . nommer une 1ournée de l'enfance; une de il 11181 journée s qui est un fointain reHet de cette fer. · pourquoi? Ah! pourquoi? Pourquoi cette couvée est-el~e di s,persée? _ veLLr.qui embrasa it notre âme étonnée à lea, Le graJ1d ,soleil, le soleil dont fai par,Jé, 1.rée de l'existe nce; une de ces journées dCIIII C('lntinueauiourd'hui comme hier à enf.!ammer ,l 'aurore semble s'a llumer a11 cré.pnscuJ, .. pandis terrestre après Je pardon et la 1111, l.t sofüude épineuse. La vie ,légère des permesse de Dieu: une de ces journées dontla drixa échappé à la 1ameaiguisée et aux bêtes ju sques à quand? El •ju sques à fi11 semble em,prunter sa douce flammeà l'aube de proie ... quand 'la mère des oiseaux retour nera-t-elle lt du para.dis qui ne finira pas. . 53 nichée? QLte n'ai-je médité sur ces aspiration, • Mais d'autre mère, l'autre, Ja mère des pel âme devant fa beauté des paysages! Que j'ai compris qu'il n·est ni passé ni futur dansJe uls enfan'ts, ,que la faux de la mort n·a pas Verbe é·ternel, et que ce qui nous clonne par, l(>,1rgnée,elle est revenue ~ j,amais d:ins le (oleil de la résurrection. [ois ce désir de revivre avec amour un t~ Franci s JAMMES. ,passé que nous croyons ine{iable n'est (Ill noire ardeur à souhaiter fa béatitude infini! --. Ce nob le coteau suffit aussi bien à ma J116. dilation; il me remet en mémoire cetie vie que Je déchiUrais co.nune mon a:lphabet, il y a plus de quarante ans, 6llr d'antiques visatfl Void le moment orpportnn ,pour parauxquels je commence de ressembler auj()IJI, lt>rd'abstinence, de jeûne, de mortificad'hui. Voici, ô mes enfants, ~ue je suis pour tion. vous comme furent pour moi le vieux députf L'abstinence au ipoinl de vu,e reliso·!ennel, e.t ses amis, 'Cians sa sa.Ile à man,s gieux a été établie, comme le jeûne, campagnarde toute ornée d~ faïence br.illw pour mortifier la chair, amortir les paset coloriée comme une exposition de fleurs• sions, détacher des plaisir s sensuels, Je sais que cette .promenade faite, a,prh If rendre ipllusfaciles la prière et 1a médirepas du midi , à la recherche des amfs d'III ta.fion des choses divines; nous rest-0ns pauvre .perdrix, se peindra comme une imqe si peu dans ,le temps, qu'il faut !bien se inaHérable dans vos cœurs. Puis, -lorsque vOII préparer à la vie de ·l'éternité, au sein aurez mon âge, ce nid construit dans la soli, de laquelle nous habiterons ·toujours . tude et ~es ronces - comme l'Eglise sous as Que de fois, il nous a été dit ,que les couronne d··épines - vous dira ceci que vous lois Teligieuses, bonnes pour le ciel, le ne savez point et que vous ne retiendiez pa sont aussi pour la ter.re; lisez ceci, et en,core: vous verrez qu'au poin't de vue humain, Qu 'en rentrant, Je soir, de œtte :bienhel, il en est du .pré:epte de l ' abstinen::e reuse ·course, durant Jaquelle vous aviez " comme de tous les :autres. fa Prov idence épargner .Ja maison ·d·un oiC'est un fait généralement ad!mis que seau, la soustraire jus.que-là au renard, à Il la digestion d'a limenlts v,ariés est iplus belelte, au fer du :paysan, une •personne m'a' facHe que celle .d'un seul aliment. H en tendait pour m 'apprendre que dans le cOUl'I est du tempérament de l'homme .comme de cette journée ioute pour vous de soleil tl <l'esbesoins du sol. !Mettez dans une de joie , Ja mère de deux petits enfants étal terre touiourtS la même semence, et le morte. sol, fatigué, s'épuisera, et le terrain le Ainsi, tandis que Je vieil homme lenatd p,lus fécond ne .tardera pas à idevenir un terr,ain stérile; il faut va.rier 1es asson bâton de marche nous précédait en r~ solemen'ts de ·ta terre végétale, il faut tant: • La mère des oiseanx sera revenue .... •,

------ -~·

..

Abstinenceet Hygiène

varier les aliments de notre pauvre terre vivante. ·Prenez tou1ours la même nourriture animale, et des perturbations ne faordeTOnt pas à se dédarer. des s-ouffranœs à poindre, des indispositions à surgir, des maladies à •naître. ,Le goùt lui-même se lasse. On connaît l'exclamation de ce ,passager, fai!,an't un voyage au Jong cours et forcé de vivre des meilleures volailles. Lorsqu'H .arrivait au repas et qu'il voyait la ta ble des ofüciers de bord servie fort bien, mais ioujours de la même manière: « Encore du poulet, di,sait-11, foujou,rs du ;poulet!» Un 1profond dégoût l'éloignait de la table, et U aimait mieux so'lt.ffrir de La faim qu e de manger -cequ'il préférait avant de ·s'embar,quer. H y a dans ce mot naïf lout un en&eignemen't hygiénique et 11nesolennelle confirmation de la sagesse scientif ique des préceptes de l'Eglise . Le rkhe facilite s,a digestion .par .ta variété des mets et des assaisonnements: pui s.qu'tl ,peut. il fai't bien; ce ,qui n'est· pas défendu esr en général permis. Mais nous qui ne sommes pa:s riches, mais nous qui nous trouvons heureux quand nous avons un :plat à notre goût 1 si nous mangeons tou,jou,nsde la viande, noire digesïion .deviendra -plus .difücile, n::ke tempérament se détérioœra, notre goût lui-même se lassera, nou,s aurons des nttils ag;itées, des fatigues sans cause aip.paren'te, des dégoûts ,pénibles. et si nott,g persistons à toujours ,prend·re UT'~ nounitu·re tror> forte, nous finirons par èlevenir malades. Le remède à cet état est de changer de noun-iture; demandez aux .meilleurs médecins. E·t bien! ce ·que :prescrivent le,:;médecins, quand le mal ,est.fait, l'Eg,lise l'a 'j}rescrit pour le !)révenir: elle a étaibli des jours maigres .pour ·changer l'assolement, .pour faciliter les digesüons, ,pour entretenir la santé. On 1


H

aurn beau se moquer de l'abstinence il n'en _sera pas moins vmi que c'est '.u:n1 admirable 'Précepte d'hygiène, et q,ue quand même nous ne nous y ,conformerions ,pas ,comme ,à une loi de la :œli- 1 gion, nous devrions nou,s y ·soumettre j ieommeà une loi de la science. est ~our _la même r,ai-sonque J' Eghse a étabh l'abstinence du Carême 1 au~ aip.proc!1esdiu printemps . Voyez ce qm a.rnve a la t,erre dans œtte saison; on ne la fume plus, on ne la sollidte 1 plus, on -l'abandonne à sa force naturelle, et s•a puissance n'en est 1pasmoins telle que tout pousse ·que tout .germe que tou't lève. La ten'.e, les pilantes. le; 1 arbres s'entr'ouvrerrt. l!l doit se passer et il se .passe quelque chose de semblable dans la ,partie végétale de 1I1otre,ia_ ture, et, dès lors nous avons moins besoin d'aliments forts et substantiels. Si on pouvait ici eX)pli_guerles maladies qu~ les médecins appellent maladies du pnntemps, on verrait qu'el;les viennent presque toutes d'un ex:cèsd'activité et · de ~orces; ~l ~ a donc lieu, pour les prévernr, de d1mmuer ,progressivemenitl'usage des aliments trop nourrissants de substances animales ou trop fortement animalisées. · :Si un méd~in très habile, ,presque in_ fa11Hblevenait vous dire: « ·Mes amis, contentez-vous, aux a,ppr:ochesdu printemp~, de faire gras quatre :jours par semaine, vous éviterez bien des maladies et vo~s .f?rtifierez votre santé, que vous. éllffa1bhnez autrement », ne vous emipresseriez-vous · pas. d'exécuter ses conseils et d'obéir 'à sa facile ordonnance? Eh bien! cette ordonnance vous est fai~e •par un n_iéde~iniruaillible, ,par le maitre des medecms, par le ,Père des hommes, pax Dieu, lui-même. Ne vous empressez-vous donc •pas de lui obéir toutes les fois. ,que cela vous sera possible et facile?

!

q

---···-

·------

Dans mou pauvre ermitage. Isolé, sans appui, · Oh! le bon voisinage Que ,je goûte avec Liü 1

MonVoisin Mon voisin le plus 1)roche Et un voisin gentil, Un ami sans •re,proche : Ce voisin, que'! est-il?

Je 1e vois dans l'étable. A ·Beth'léem, là-bas . Souriant, délectable. Et m'entrouvrant s~s bra s.

Pour être en sa demeure n me suffit d'un rien Ei vingt fois dans un; heure . · ·Mon voisin me r evi~nf.

Je vois sans jalou sie Le .bœu•ret l'âne hcunuA · j'ai pou1·ta,nt grande envi~ ~ me caser entre e1ur.

Sans même ouvrir fa ,porte Je me ,trouve chez lui , Et ,j'agis de la sortl< Et le jour et ,Ja nuit. Mon voisin fait de même Sans se gêner pour moi. ' Ah! je vois bien qu'il aitre Se trouver sous mon toit. Pour-tant, à •sa visite C'est moi qui gagne tout; Et mon plus g)l'and médte Est de l'aimer .beaucoup. l1 frappe à ma fenêtre , Et Je voilà dedans Sans jamais se ~rmeitre De me voler du temps. Souvent aussi je bri se Le mur de ma maison, Et me trouve à l'église Sans m'en rendre raison .. Car c'est Jésus~Hos,iie 'Mo11 plus proche voisin, Ei par 1'Eucharistie · Nous nous touchons la main. Quand j'éprouve w,e .peine Il la prend avec moi. Et vite il me ramèn e Aux clartés de la loi. Quand je goûte une ,joie Et voudrais m'y plonge r Vite Jésus m'envoi11 ' Avertir dn danger. J'écou·te sa parole, Parole qui soutien t .Parole qui console · Et fait loujonrs du b1en Oh! le bon voisoinage De Jésus, mon voisin! Qu'il est beau le partage Que m'a signé sa main!

Dans la grotte Rien d'un trop La rpai11en'est Et faible est la

\

et la créche, g,rantl seigni!tlr; pas fraîche. chaleur .

De nième, en mon égli.sc Sous son plaf:oud de ·boi ·;. Par l'e vent et fa bise · On grelotte de froid. '

La Vertu C'est J.e vke ·q.Lt ·i faH res sor[i,r la venu, ~omme la iem,péte fait res,sortir l'éclat d'un beau jouT. Le générosité brHle dava,ntage à côlé de f avarice, la ,put-eté des mœur;, à côté de la débauche; la clémence ,paraît pLus magnauim.e ,m mHieu des furnuŒ de la vengeance; fa :p.1.ixdo;i,es,tiqu~ semble plus t.ou.clmite au_ rminieu des cl:iiscordes qui, trop ·souve,tt agd.ent les, familles . Ains•i l'on p2ut dire sans exagérer , qu,:! dan$ ·le liIO!ldc physique , i,l est une sotie de beauté 4ui vienl des opposition s et de s con!,rastes. FRA YSSINOUS , -

-

- ....

.... . .

91[111,...

....... ~. -~·

·

Variétés .~ =-=·

,c

UN BRAVE CHIEN C'était un chien ,sans généalogie et sa:ns race, rencontré par un officier de zouaves au hasard d'une promenade dans U11el'.Ue d' Alger, au cours de l'été dernier. Ce chien, tou ,Dans le mois de décembre. ché de ,quelques caresses que lui fit l'officie1·, Aussi bien qu'au mois d' Aoüt fo suivit, ne voulut plus s'en séparer, rentra Au.ssi bien .qu'en ma chambr/ avec lui à sa maison et veiHa toute la nuit Car Jésus eat si doux! à la porte qui lui avait été fermée au nez, f. 23 XII 1916. L'ERMHE. pour ,se jeter sur lui en de passiom1ées caresses dès qu 'H sortit le mat1n, s'attacher à ses pas et ne .plus le quitter un seul moment. L'of.ficier le toléra, accepta ,son amitié et ~'ad· mit à vivre avec ·lui,. Cependant , quand Ja soudaine mobiüsa · li y a des gens qui veulent toujou.-s faire tion fut ordonnée , i 'I ne voulut pas s'embar· ce qu'iJ.s ne doivent pas faire et qui ne foot rasser d·e ce chien et le laissa attaché dan, la jamais ce qu'il s doivent faiire. C'est assez pour leur donner de 1'aversion d'une chos.~. cow · en disant de ne le lâcher que quand il que de sa voir qu'ils y sont obligés. Ce son1t serait loin. Il n' y pensa plus . Mais voici qu ' :i.u moment oü il s'embarqua Je chien se ,r edes esprits sans règle, sans ordre et sans lois. trouva dans ses jambes . Il Je reçut fort mal, sans1SUJJ'iéti'on et sans obéissance · Ic repoussa et je crois même ~ue quelques H y m a d'autres ,qui, veule:tt justement coups de :pied!. . . Puis, après le dernier de fai:re ce qu'Hs Ill~ :sauraient faiire et qui ne font jamais ce qu' ,i!ls peu vent faire . . . . Ces s.es hommes, il monta sur la passerelle; celleci fui relevée el le baieau commença de s'é~1ts-là bravaililent beaucoup et ne gagnent loi~er . Le chien n'avait ,pas quitté le quai, rien. il i·egardait .Je navire avec des yeux de désesVoulez-vous !l'éussi'I' dans, vos in vaux ? poir, et icut à coup, ;i;louf! Il ·sauta dans l'eau Mêlez.,toujours fo travail' à 1a rprière. et se mit à suivre le .vapeur à la nage. On ne pouvait cependant pa s le .Jaisse.r péri r ·.1oyé; -Mais, a,près tout, ,qu'in~pone Si Jésus est dedans · J'ouvre la viei,LJe.po~1~ Et je reste céans;

Agissezavec ordre

____ ______ _ ......


49 l'officier s'a,p~1oya, un canot prit ,le chien et Et dès sa .première plaidoiene , le on l'embarqua. Quelle joie, quel délire! s'est rêvé1é... poète . Ailors il est engagé aru régiment de faço;1 Il s'agissait, en l'espèce, d'un ve.uc de b~ définitive, le voici aux . marches, aux combats, qu 'un mastroquet n'avait pas voulu servi, l toujo.urs près du maîfre adoré, s'efforçaat de son client, un homme .parfaitement honOQ. lui être agréable par ses caresses, sa vigihie, mais qui ava it eu que,Jque tort envers le lance, bref, tous Jes petits services qu'il poudé!Jitant de boissons. vait Jui rendre. L'hiver vient, on est aux !muVerhaeren plaida et ,!enuiua sa véroraiq chées; là, il se montre vraiment précieux, ca,r eu citant un poème coud, mais fameux dt' Il durant !es nuits glaciales, il se couche sur • Légende des Siècles •, el dont rie dernier les pieds écartés du, capitaine quand celui-ai vers, vou.s le conuaissez, es!: · .peut s 'étendre, et lui communique une récon « Dou.ne~lui !out de mèmc à boire, ùit ll10l forta:nie chaleur. On se lot, on se repose, on père.,. avance, on recule, taudis que l'averse des balles ola,que et que les marmites ronflent. Une - Ces mauvais vers sou t-i'ls de vous? 116, nu it, ceHes-ci deviennent ie-rribles, c·est une manda sévèrement le juge. trombe effroyable. Dans de coin de tranchée - .Pardon, i1s sont de Victor !Hugo, rf. !dù. âont le maître et le chien, eu voici\ •une pliqua modestement 'l"au,!eur des « FJamanqU:i tombe à quelques pieds d'eux, elle éc'late de-s ... ~ en creusant un énorme trou, et quand la fuAlors ,le juge remit à huitaine pour vér~ mée se dissipe. l'officier a disparu. fier si ouJ ou non fa défense se moquait du tribunal Où est-il? Le pauvre toutou cherche et ne Verhaeren racontait cela en souriant. Et trouve pas, ne voit ni ne sent rien dans ces il ne manquait pas d'ajouter: gaz épais et m~phitiques; il cherche eucorè, «;ttout à coup se met à gratte.r la terre qu~ - Ce « ces -mauvais vers sont-i,ls de vous? 1 l'obus a soulevée tout autour de son puits . I,I fw·ent ma première fierté! . .. grat!e, il gratte, et voici une "Odeur révélatrice. 0000000 il sent: 'le maître est là, oui, c'est absolumeni DANS LE BOYAU sûr; il gratte, hardi! Et voici que la 1ête du Uncuistot chemine, portant deux marmi• capitaine apparait, puisi -le cou , quel bon· tes, mie à chaque main . heur! Vite .il court, il va chercher de l'aide, Que'lqu'un foi a emboîté Je pas. il .s'adresse aux zouaves, qui comprnn:tent, - Je te gêne, hein, vieux?. . . inieroge le '1c,suivent e.t ürent leur capitaine de ce tomcuistot ,sans se re!oumer . beau où ,i.J serait resté sans l'inleHigente et Mais non! . .. mais non. énergique interveation de soru chien. II est - Parce que, tu comprends, moi , k s co, grievement blessé, on ·le ,porte à l'ambulanct . pains )' m'ont embusqué cuistot. Comme ÇI, Le chien le SLrit,y res1e, ne veut pas le qu.itUs ne manquent de· rien. ter, et tous deux maintenant, amis pour la -Ah! vie, commencent à se promener dans .Je jar- Et foi, dis ... t'es embusqué aussi? .. , din de l'hô.pifal, où ,1e capitaine ·a reçu de s,i Qu.T est-ce qu'ils t'ont f. ... les copains? oons soins qui l'ont remis sur pied. - Moi?. . . Ils m'ont f. . . . général de diPourquoi n'y au rait -il pas un liv,re l'or des vision. chiens? CUNIS5ET-CARNO T Tête du cuistot qui, se re tournant a-Ion, 0000000 constate qu'il avai t bien ,le généraL .. devant VERHAEREN AVOCAT 11,uii. Ce pauvre grand Emile Verhaeren ·, comme Morale: Il faut -savoir se relourn& dalll beaucoup d'autres poètes, débirla dans i1avie '1a vie. comme avocat.

Lesaint hommede Grasse CLEMENT

BOUX

(1826-1892) fi en es:l beaucoup qui soulfreu!, qui pieu·

reut, l{Uine se consolent pas de voir leur vie brisée par l'infirmité; i1 en est qui se demandentpourq uo i ils traînent une v.ie de douJeUCSau lieu de dormir dans la glo,ire. Aussi ie voudrais leur faire voir ce qul.Lme vie absolument s.térile , en apparence, .peut a voir de rrandeur,de beauté, et de fécondi té 'lornqu ' elles'écoule sons le regard de Dieu, dans Ja plus entière résiguation à sa volon té adorable, dans Ja charité du Christ! Il ne fut pas toujours un exemple, Lill modèle, le saint honuue de Grasse. Né en 1825, Qémen,t Roux, après une enfance plus qu'indiflérente, eut une 1eunesse dépourvue de la lumière d'en haut. Sa mère était très ,pieuse, IJliliSc'était une femme. . . et Je jeune homme préférait 1a voix de ses passions à ,celle qu ·eJ.ie lui iaisait entendre. ,Oé.pité à vingt ans par l'impossibi.lité d'un mariage qu'il avait rêvé . il se fait marin, combat dans 'l' Amériq'Je d-u Sud, puis revient à Grasse, en 1847, et devient professeur au collège. ,Là, sous le ciel ardent et profond de la Provence, il se sent le cœur vide: son âme souffre sans s'en douter de ne pa,s posséder Dieu pour qui elle a été créée . Il cherche de3 distraction s, et s'abandonne aux .plaisirs coupa.b!es, mais son inquiétude ne fait que grandir au lieu de se dissiper. li demande à la création de l'enivrer, à la créa,ture de le combler, et il ne trouve pas d'apaisement à la so if qui le dévore . Un jour, par une Bible oubliée sur sa cha.ire, la voix de saint Paul retentira à son oreille, et lui fera pressentir la vérité dans 'laquelle seulement on peut trouver la pai x, le calme et le bO"nheu ·r. Il lutte, il cherch e, et eniin. il se rend à Dieu. La foi pénètre v ictor.ieusement dans son âme, et en 1'854, il fait ses .Pâques. C'est sa seconde communion , mais la première avait été si indifférente qu'eLI>! ne 1ui avait laissé aucun souvenir .

H retombe dans le mal. ,. i:l :revient à Dieu, puis retomb ::! encore , et passe toute une an née plus bas que jamai s. Le jour de Ja Toussaint 1857, le prod .igue est vaincu par la grâce, et cette fois, son retou•r au bien est définitif. Le cléu10n, [urieux de voir sa proi e lui échappu, multipliera les tentations autour de 'lui, mais c'en est fait : Clément Roux restera fidèle à ce Dieu qui l'a pou r suiv.i de son amour. Il aura des rjours durs et pénibles, car le souvenir de ses fautes tourmentera terriblement la pauvre âme, lui, fera dou'ler des misér ico rdes et des pardon s du Seigneur . Ut1 voyage ou plu tôt un pèlerinage qu 'il fait à Rome lui est doux e11 lui révélant encore mieux la s,p~endeur' du catholicisme, ia gra-ndeur de la Papauté , le bonh eur de cro ire et de pouvoir puiser la force- à !a même sourc e que les martyrs, à la sainte Eucharistie. Pui s é lément .repreud ses fondions de pro Iesseu r où il excellera, et en même temps, il se met à ]·école du Sau,veur. fi veut Lui consa·crer sa vie, toute son ardeur, et' il va entrer au Séminaire 'lorsque, en 1864. à la fin d 'avril . il est frappé d'rn1 mal su bit qui l'éloigne du sacerdoce . et en fai t nne viclinie. Depuis quatre ans , ses communions quotidiennes avaient -été rmumi:nation de sa vie et lui avaient procuré :un bonheur sans cesse graudissant; il y avaÎ't puisé tant de grâces qu 'il n'a pas un mouvement de révo lte. Il ne mourra qu:en 1892, el. !cul au ,long Je ces années. il ne ,retrouvera jamais ,plu s •!'.u sagé de ses membre s. Les articulations du cou. de la colonne vertébrale , des jamb~s lui reîuseron1 fout service; il ne pourr a se traîner qu.·appuyé su r des bâtons , et jamais plus i I ne lèvera la tête. Torturé, mais sour iant; accablé. ma is résigné; agonisant d 'angoisse. et baisant la ma.in qui le frappe . i1 continue son proîessorat. en donnant tout son temps -libre à la prière. Pénétré de douleur à la vue des iniouités du monde et du souveni-r de ses fautes. iÎ passe plus de huit heures par jour en adora·tion . En 1874, il donna sa démission pour pouvoir consacrer plus de sa vie a,u pied des saints autels où il n'a pas eu le booheur de 1


61 nionter. D1eu le console d'une manière inef· fable. 11 comprend l'action eucharistique comme .peu d'âmes l'ont fait. Il a des paroles prophétiques pour annoncer une époque peu loindu Pape se iera elitendre pour taine où la 'VOÎX rappeler les fidèles, petits et grands, à l'ancienne et primitive couiume de ,la communion qu.:>tidienne, pour y admettre , comme alors, les petits enfants. Il salue l'aurore de ces .jours nouveaux, jours de salut pour Je monde s'H écou1e la voix du iPonfüe suprême, si l'on fait taire 1es eri'S du ,jansénism~ et de l'erre ur pour suivre aveuglement la parole de .Picrr~. Les souffrances de son corps sont tern · bles· cel'les de !"âme le sont e11coredavantage, mai; il a compris ·Je grand rôle de la soul· france: il voit en elle une amie, puisque Notre-Seigneur l'a choisie pour nous .sauver. II la rega·rde comme son trésor le plu,s cher après fa sainte Eucharistie, et pour lui, un jour de communion et de ,lancinantes douleurs est·un ,jour précieux . dont il remerciera Dieu. Il a tellement compris fa grandeur et 1a bonté de la douleur qu'il la demande au lieu d'implorer fa santé. JI est résigné, et plus encore, joyeux. Dieu lui a montré dairelTh-nt ce· que cette vie de re nonœmen:ls et d'humiliations a de grand, 'Puisqu'il peut unir tous ses :i,cca. blernents à ceux de Not.re,Seigneur. Sa JOUŒ"· née est une oraison continuelle. Il prie pour tous: ,pour fous il demande miséricorde, et ses nuiis ,sans sommeil, ses nuits de douleur ne font qu'augmenter son trésor de mérites. C'est un contemplatif; i'I es,t dans le monde sans être du mon'<le, et son existence est un apostolat. Il ne parle p1us que de Dieu ou que pour enseigner le latin à ceux ·qui vont entrer au séminaire . Il prêch e par sa plume qui n'écrit que pour conduire les âmes ,sur les sommets où il se meut. Son exemple rend meilleurs ceux qui le voient, et son recueil· lement les pénètre de respect. Vingt-huit ans, il vécut ainsi, pui s, après avoir demandé à Dieu encore plus de souf· franœs et d'humiliations , après avoir subi d'indicibles tortures, il s'endormit dans Je Christ, son amour , sa force et s;, récompense , le 29 ,juin 1892.

Elogede l'Agiicnltnre

l luiau cours de son travail quotidien . Corn·

-t,

~ fa

,vue du blé qui lève et de Ja vigne (Su41e.) «Il tleur lui annonçant le pain et le vin qu·i On comprend ,tout ce que la variété de ~ doivent réparer ses forœs , pou:rrai1-il s'a!tri· travaux, qui exige des connaissauces si D11f llueJ" à tlui seul ses .moissons de l'été et ses tiples, dut avoix de captivant pour son ~ · _.ianges de l'automne? Comment, à moins Non seulement les cultures di!ièrent en~ dftre aveugle, ne proolamerait-il ,pas l'exis· .les, mais pour une même culture, que de tenced'un ouv,rier plus agissan t que lui, seul di.lions capables de la modifier. Que d' r,pablede donner la vie aux êtres , alors qu'il surtout à cour ir. Selou '1a nature du ter sur eux qu'un pouvo ir très limité? Corn· et les accidents de la température, 1es-réc iaentn'invoquerait-il pas avec reconnaissance sont plus ou moins abondantes et de plus lePère très puissant et très bon, qui du haut moins bonne qualité. Tandis .que ,les inte 4es cieux ,pourvoit aux nécessités de ses enries de fo .tmosphère sont pour i'agric u falllsde ila terre? C.es semences qu'il jette urt corrlinuel su1jet d'ü-1,quiétude,iJ a sur dans Je sol défoncé ,par sa cha.rrue, qui s'y terre même à 1utter coutre une foule d" dfc<>mposentet y meurent, et qui plus tard mis: insectes, parasites, mauvaises herbef; jaillissent des sillons en gerbes dorées, ne deuis des ,bêtes, incw·sions de maraudeurs. Sei. lui sont-eJles pas comme une image de Ulutroupeaux ne sont pas davantage exempts di nainedestinée? S'i'i s'arrête rêveur, c'est qu 'il soudains désastres. Car, dit le poète, • Hi' songeà ces g:re11iersétemels, dont Jésus par tempêtes qui fondent sur la mer et la bou!Ç laitdans ses paraboles à propos des élus. Auversent ne sont pas plus fréquentes •que let delàde la tombe :i'l ne pell't s'empêcher de f.lêaux qui assaillent les animaux•· Aussi 1l'J aoire à ,la vie et à la gloire d'une résurrer· prit du tra vailleur des champs es.t-il sans ceael lion. en éveil. Sa vie, en apparence si calme, et qui'; Il doi,t, du reste, à son traN"ail même un à n'en juger que supe!iiicie.Uemen t, voit se te- corpssain, apte à seiwir de demeure à une produire cha,que année avec la ·sucœss.ion dd lmesaine. n ne vit pas comme l'o uvrier des saisons les mêmes phénomènes, est, au conllvillesenfermé dans de noires usines, i•l ,passe traire, pleine d'imprévu et exposée à tous lef ies jours sous la voûte du ciel. Ses poumons hasards. tontsans cesse vivifiés par un air ·pur; un Peut-être esi-œ à cela qu'il doit d'être ,pli!( mrcice continuel donne de la vigueur à ses que fout autre homme observateur, médi111tf me,wres; ses muscles sont à la fois solides et patient. Son silence, tout extérieur, ne taf et souples; il est ·agile et robuste. Personne guère que 'Voiler .J'activifé incessante d.e sof 1'ignore qu'aux heures oi:t la .patrie est en espri.t et la perpétuelle tension de sa volonlf, pûi'l, c'est parmi .Jes .hommes des champs, Rien ne se passe autour de füi dans la nattai qu'eHe:recrute ses meilleurs défenseurs. qwi n'ait en son âme une immédiate ré.pe.. .Patriote, personne ne .l'est, plus que 1'agriculcussion. ieur. Comment ne combattrait-il pas 1jusqu'au Habitué à découvrir dans Je développe, sangpour celte terre aimée qu '·ii auose cha· men: des !orces physiques l'action in~isibW quejour de ses sueurs; pou,r œs champs qui de Dieu; frappé par -le spectacle des lo1_squf llt lui donnent qu'au prix des plus grandes régissent la ,v,ie de l'Uni:vers, et dont Il ~dJ latig,uesdes fleurs et des frui ts, pour ce iomire l'harmonieux équilibre , il élève sans peuw '[fr Où gra,ndissent ses enfants, où sont ensa pensée vers le Créateur. Nul cœur plus ~mée's toutes ses joies, et sur la porte duquel facilement que ,le sien, lorsqu 1il est d.roit et ~ vieille treille rampe comme un symbole de surtout éclairé par la foi chrétienne, ne s'c-.· vieet de fécondité; pour ce domaine enfin ·vre à l'adora1ion à •l'action de grâces et l qui, avec ses termes, ses étables, ses celliers l'amour. Il àui est cortllm naturel d'être reli- et ses granges, constitue l'hérita~ que lui gieux tant la main de 'la .Providence se ,rêVèle ont·légué ses .pères? Comment ne combattrait-

ra

1

1

H pas pour ~'ég,Jj,sede ,sa première communion et de son mariage, pour son vieux clocher qui a cha.nté en de joyeux caridlons 'les baptêmes de ses fils et de ses fi'lles, et qui, lugubre, a pleuré naguère dans l'espace ·le trépas de ses cher,s défunts, enfin ,pour cette terre sa. crée du cimetière ofadormen t ses aïeux, dont il sent revivre •les fortes. âmes en son âme? Oui, en foi :plus spontanément qu'en tout autre, s·tve i1i1ent les deux sentiments les plus profonds qui puissent faire vibrer mi cœur d'homme : la Religion et 1e Pa1rio!isme. Ne nous étonnons donc pas qu'en nous a1~ela,nt au travaH de fa terre, Dietl nous a fait dans :!:adistribution de ses dons, la part belle, et qu'.B nous a traités en ,priviilégiés. Suivant· d'ingénieuse comparaison de Spi· nosa, c'est en 5:Pirale que se fait le progrè s de ,l 'human ité. Ei'le va sans cesse de ,!'avant, bien qu ·à œrtaines heures elle semble :reculer. A .ne considérer que ·l'agriculture, ce continued dével~ment 111'e5,t point discutable. Aux mé, thodes de 1'a,ntiquité, du moyen âge et de fa renaissance, nous avons vu le XIXe siècle substituer des procédé s nouveaux qui, de jo.ur en .jour , deviennent plus parfaits. AduCll,tement 1 a' g,ronomie et ,la. zootechnie ont rang ,parmi les scienœs et :l'agriculture est devenUe une véritable industrie. Ce n 'est, d'ailleurs, nJ ·la moins répandue, ni t!a moins importante , ni la moins délicate. Tandis qu 'au moyen de ses machines Je manufacturier met en œuvre de la force qui 1lui ,permet de transformer en produit s fabriqués iles matières premières , J"agricul'tew-agi t sur des élémen!G doués dl' vie. Ses machines à dui ce sont des :plantes et des animaux. L'adiv,î:té spontanée qui, résidani en elle, ~es .fait évoluer , telle est la force qu'il emploie. Les produits qu'il obtient, ce sont ces :plantes et ces animaux arrivés au terme de leur développement. Faire àe l'agr.icu lture, c'est user de machines vivantes pour obtenir de .Ja matière végétale Olt animal e. Or, abandonnées à elles-mêmes, ces machines ,produiraient trop ,pe11et en .tro,p de temps. L'agriculteur moderne doit donc s,.aippliquer à substituer aux conditions ordinaires de leur vie des conditions artificielles. Avant d'ensemencer une ierre, i1l doit en améliorer fa çom-


Ô3 ,posi1ion, ,séleciionner ses graim<:s, et, Jors,qu'il les a recouvertes , ,protéger par d'ingénieux moyens sa future récolte. Dans les plantes qui croissent sous ses yeux i,l voit aujourd'hui de merveilleux a,µpareil de synfüèse chimique , oui après avoir absorbé dans le sol et dans !;ai; des matrières minérales de composition simp:e, les désassocient ,pour les combiner à nouveau et les iransformer en substances organiques complexes, utili~b les soit pour l'alimentation de l'homme , ·soit pour celle des animaux domestiques. Les deux sciences, dont les rêcenfes découver.fes lui fournissent les applica ;tions les plus utiles, sont la chimie et la physio logie, ,gui étadient , la ,première, les éléments de la matière et leurs combinaisons variées à nnfinie, la seconde, le mécanisme des fonctions de la vie. Au travail de ia nature i,I a:joute comme les hommes du !Passé celui de son infoHig·ence, mais •cette intelligence est éclairée de plus de lumière. La mécani,que a en outre mis entre ses main~ des instruments nouveaux , qui, mu.itiplia.nt se,s forces physiques, rendent sa tâche à la fois ,plus facile et plus rapid e.· Le problème d'une main d:œuvre à bas .prix se pose pour lui comme pour •Je chei d'usine, qui au travai•l de ,ses machines a•joufe celui de nombreux ouvriers. Avons-nous be,soin d•ajouter qu''à noire époque les bénéfices de Yagriculteur sont comme ceux de ,l'industriel en raison direc!e de son degré de science et d'habile.té, et que ,les esclaves de la routine ont totit à perdre à suivre les anciens errements . 1 ~

.

-··--------

~llitJrc.J

-----·-

Le Centurion On est constamment saisi du rôle &péciat rempli par les soldats dans l'économie providentieHe de .Ja vie de JésussChrist. Tout d'abord, 1 un d'eux mérita l'admiration du Divin Maître, qui affirma n'avoir jamais rencontré une si grande foi en Israël. Et quand 1la terre

tremblait au f,rémissement formidable de ~odes de -gueri-e ,produisent en ceux qui mort du Sauveur, c'est encore un so ldai ont.·non pas même fa foi, mais sim,pCement au .pied de fa croix, proclama le premier unementalité semblable 'à la nôtre. une vériparole impérissabJe et définitive: En v • fable]lorreur ! H était le Fils de Dieu . Plus loin, les « At11 L'union iniim~ de la vie chrétienne à la des Apôtres , nous apprennent que le prelllit vie rnifüaire es t la comn:iunauté absolue d'exGentji[ qui 1·eçut .Ja 'Foi du Christ' lut ~ pression vécue dans l'action extérieure' des neille, le centurion. Dieu semblait. ainsi ~ grandes nations latines. Soldat de France loir -récompenser ces modestes artisans de1 Isfam, Matransplanté en Afrique face à 11' grandeur romaine. De leurs souliers fe""' xence(Psichari) sent en lui vingt siècles de Hs foulaient les larges daUes de f. voies ml, christianisme , vingt siècles de Rédemption. taires qui, de Rome, aboutissaient aux exll't, . . . Notre volonté de mal agir se répè.te soumités de ·l'univers. ,Portant aux confins • vent,voilà une vérité vivanle qu'-i·l faut à fa globe la majesté dtt peuple romain, ils avaital lois sentir et comprendre. La loyauté natupréparé ,la période de paix dans laque J.Je • relle du soldat la proclame aussi.tôt , qu 'i,l s'en vait s'accomplir la recensement de Funi9111 est rendu compte. Nous restons les héritiers dicté par César Auguste . De cette époque pi6, deDieu et les cohéritiers de Jésius-Christ. des.tinée date la divisio ·n de l'hisioire, éclaiJit L'officier n'était pas encore complètement par la simple phrase; « Né de !a Vierge Ml, daccord. J,1 souffrait de ne point participer 11ie•, .qui révèle le merveilleux miracle . à la vie de son peuple. JI n'étai t ,pas encore ,Le premier centurion disai t à Jésus: • Jij levérilab!e h~itier de cette digni1é chrétienne. un pouvoir constitué .sur d'autres, fa i .. Le·sentiment qui •Je sépare des Maures Jui soldats sous mes ordres. • Ce centurion • provient de sa conscience, naturellement chréCésar obéit à César, tout en commandant• tienne, et le jour où il a définitivement conhommes, comme l'écrit Psichari; H a la d6 quis son âme, Psichari, selon sa phrase conlégation du pouvoi,r sur la ,portion d'humanial cise, « renie Je grand~père ipour suivre •les qui lui îut confiée et, cependan,t, ,il est un Nt aïeux.» viteur dans •l'étroite dépendance du Seigneur. Psichari, né en 1883, petit-füs, ,par Noémie, • Entre tous les hommes, dit encore Psichll\ sa Mère, d 'Ernest Renan, fit ses premières Dieu choisit :Je so.Jdat, pour que sa grandew armes en Afrique dans la célèbre eic:pédiiion et sa servitude soient l'image de la grandei, Len.fant, d'où il revint, en 1908, avec la méet de la servitude du chrétien. Ecoutant les pt, daiHemit!itaire et le volume: " Terres de so'leil raies du centurion, Jésus-Christ les rend sis et de sommeil •, aussitôt couronné par 11Acanes par ·l'éloge qu'H en fait. En exaltant la démie française. <L'Afrique, ,pays de silence , servitude du guenier, Il é tab~it la dodria ferre de soumission et non de révolte, exer chrétienne de ,la guerre. Si, dans ;Je drame !Il' çait sur cette nature délite son attraction si cré du Ca!,vaire, il n'a,ppartient pas à un in, connue, La rude vie africaine ne convient pas le!lectuel, à un lettré , à un philosophe, de pro, à tous; elle exige la vision ferme et claire noncer la parole décisive , cela démontre qui d'utt homme qui regarde en face avec droifa vérité qui en décoU'lera n'est ni une· dot ture et franchise, elle est la maîtresse initiatrine d'école, ni une abstraction de 1:>e!i,priLtrice du sérieux de la vie. En 1909, de refour La compréhension de cette vérité, l'inHu enœ en Mauritanie, Psichari y ,passe trois années. chrétienne sur ,l'âme du soldat, doit franspa- riches de ha,uts faits de guerre et fécondes raître dans l'exercice de son métier. surtoal pour son âme. q11and il est contraint de verser le sallf C'était fa première étape d'une conversion Ainsi l'ont compris des solda1s comme Pég:uJ qu.i lui fit produ ire: • L'appel aux armes., ou Ps:chari; leur « mystique de guerre » illÎ' Nangès, le soldat qui, par sa valeur persontie au sens caché de leur activité: Voilâ ,po111'-nelle, guérit les autres de la morbidité anarquoi les procédés qui caractérisent certaintl chiste ou p.aciliste, est une figure de réal i.té

vivante , se détachant de la toile immortelle de « Grandeur et servitude militaire D . H incarne ce :principe élevé d'obéissance et de sacrifice, tonique indispensable à la ,santé normale d'une na:lion. , Le type caractérisiique du rnl<lat élevé par la [oi se montre â nouveau chez le Maxence du Centurion et s'achève daus o\a garnison de Gnerbourg, la vcH!e de fagressi-ou allemande . Dans un des premiers •combats, ,Je 22 aoûl. encore ea Belgique , après avoir été ba,ptisé à Versailles, en 1912, par Mgr Oipier, "le Heutenant Psichari tomba, à la tête de sa section, qu 'il défendit jusqu"à la fin. Nous l'avons déj~ dii, « L' Appel des armes. , est dédié à Pég1Jy, tombant au 'jour de la victoire de la Marne d'une baJ.'e à la tête, en conduisant sou :peloton à ,l'as,saut. Ce sont de tels inspirateurs qu i ont créé ,la mentalité du guerrier chrétien d'auaourd:hui, admi rab le soldat qui, sans défaillance , défend l'œuvre trad itionnelle de la civili·satio11 chrétienne .

Pharmaciede famille 1. Une bonne maîtresse de maison, une mè.. re, pré.yoyanle, doivent avoir chez e,lles les médicaments nécessaires à donner en cas d'accident ou de maladie subite d'un des membres de J.a famil'le. Cet us·age es t de règJe absolue quand on habite .Ja .campagne, loin du pharmacien. En ville, et même :lor&que le pharmacien est tout près, i•l vaut mieux aussi avoir chez soi les .principaux médicamen.ts. Outre que cela fait gagner du temps, on se sent l'esprit plus · tranquille quand on sait qu ·on a immédiatement ·sous la main de quo·i soula ·ger ceux qui souffrent. 2. Une pharmacie de famille es,t facilement établie dans une .petite armoire ou un placard spécialement destiné à cet ,usage et que "Fon fern.e toU1jours à clef. Si--l'on ne ,peut sacr ifier une armoire entière pour ,cela, il va.udra mieux employer des boîtes que de disposer les médicaments sur des étagères à côté d'autres choses qui ne se rapportent ,pas à la


pharmacie. Certes fous les médicaments ne sont pas <les pois~ns, mais H en est de dangereux, d'autres ayant mauvaise odeur, d'au· tres susceptibles de tacher ,les otJjets qui les entourent s'ils venaient à se répandre hors du Uacon ou de l'en,ve1oppe ·qui 1es renferme. Pour toutes ces :raisons , il faul faire à la phannacie de famiJJe une place à part. 3. Il .vaut mieux ne ,pas conserver indéfiniment les potions et médicaments, spéciaux ayan.t servi rpow· une maladie. Ces médicaments s'altèrent ou ne conviennent plus une a.utre foi·s. :Dans .Jes deux cas, on s·esi donc emba:rrassé •inutilement ,Le mieux est de ,jeter ce ,que contiennent encore les flacons ou pa. quets et de ,endre :les fio les vides au pharma· cien quand la malladie est finie. On ne doit pas non ,plus croire qu 'il faut absolument finir tous, les remèdes ordonnés par Je médecin, sous prétexte que puisqu 'ils ont été bienfaisants une fois ils le seront touüour,s. Au cout,raire, :ill arrive bien · souven-t qu'un médicament, excellent pour guériT d'une mafadie, est mauvais ou dangereux quand on se porte bien. En cette circonstance Féconomie ainsi entendue serait une faute. 4. Pour organiser une pharmacie, on disposera sur Jes étagères ·<Pun placard parfaitement sec Qes médicaments dont on dispose en ayant soin de les grouper en « médicament pour l'usage interne » ( c'est-à-dire destinés à être bus ou ava lés), « médicaments pour f usage externe » (c'est~à-dire- devant être emir>loyésSUT la peau, ou devant servir à des bains, etc.). •Les 1!acons seront disposés. par !Tang de taille, avec ~s êtiqneites bien apparentes. Les boîtes et les paquets seront à part, .Jes uns. à côté des autres, chacun avec une inscription indiquant ce qu'H r enferme. Enfin dans _ttne boîte fermée, kès pr opre, on placera ce ,qui peut servir au x pansements: bandes de vieille !oir[e, roulées. et non pliées, toile .pour compresses, flanelle .pour frictions, mousseline pour cataplasmes, peloton de gros fil blanc, ouate antiseptique , coton hydrophi · le, épingles à fermeture de sûreté pour ma.inienk Jes bandages. 5. Les bandes de ,vieille toi,le employées

pou r les bandage s. seront a,utaut que ble prises dans Je travers de l'étoffe, car ce sens le tissu est plus solide et l'on peut fi: rer fortement des&us sans qu'il Sf; relâdie, On en aura de d ifférentes largeurs variant de 6 à li> centimètres. El[es seront roulées 1lllt à une et non les unes sur Jes autres. On 8' les pliera donc pas pouT former un paqllilfw comme on ile fait pour les pièces de li~

f,t ces ,cinq savants fure11t descatholiques fer vents.

ou sont -

0000000

CON11RE UE fROllJ Le docteur Charcot, qui a séjourné <lans leS région.s a-nta-rctiques, donn e aux soldat s

(tançais des conseüs ,pour lut!er avantageusementcontre le froid. Nous y relevons le passag e suiwant, qu i combat wte opinion t,usse trè s répandue aussi chez nou s : , D'une façon générale, i·l faut, pour r~sis1(! au froid, emmagasiner de la chaleur, et, à La bienfaisance est ~tiquée pa r le iimlt œ sujet, il s:ied de combafüe un préj111géd'amême. VoUJloiret faire constamment du prèslequel quelqu 'un qui sort d'un endroit employer à cela sa fortune , son crédit et .. chaudpow · aHer au froid le ,sent davantage soins; y trouver du plai-sir et n'avoir pa~ cl s'eicpose à des accidents graves. ]-'aHirme soin d'au,t,re récon'1)ense, c'est être bi quec·est tout .Je contraire qui se ,produit. sant. En ceci, l'homme bienfais<m.t ressem à l'homme généreux. Mai-s en quoi ils dilll Loin d'augmenter iJa ~ensibilité au froid, ie rent, c'est que Je premier ne sert les honf passage d'.une température élevée à une tem. mes qu'avec les faveur s qu 'il a reçues de Il ~ature basse permet de supporter le fr<>id Iortooe et que le second les sert de towtes 1s beaucoup mieux el souvent même de ,J'igno· facultés de son âme. Son génie, son couraa, rerpendant un iemps assez 'long. ses espéra,nces, ses p laisir.s, sa vie même, U • De ces constatations il •résulte , lllle , cha· donnf' tout. et ne regrette r ien. que fois que c'est possible , on ne devra pas LACRETELLE. uaindre d'emmagasiner de la cha-leur dans des locaux où on aura volon tairement élevé ia température.

---~~-----~ ..... ·-----~~~La Bienfaisance

hi._

- Oui , .Monsieur. - Venez ·vite, alors, ,vous pourrez ;pa1·ler a v~c votre JJère. Grand étonnement de h:ufant. T imidité en se trouvant sur une chaise, devant l'appareil. - Mon sieur, dit M. Vermeersch, vous pou ve.z parler. . . . Votre petite es.t ici. -La petite, 10L!!econfuse, ignore de <iuoi i,J s'agit . Sou aide lui donue ,Je réœplt'.ur et lui dit : - Eh bien, dites maintenant: • Bonjour , papa! » - Bonjour , papa! ... Alors, après deux ans et demi, elle recon · naît la voix de son père, et sa petite figure ,ray-on-ne.file rncoute que tout le monde ,porte bien et •qu'elle espère bien venir le voir. .M. Vermeersch, .s'adressant au 1Père, Iui dit : - Avez-vous reconnu votre enfant? ... - Oui . ... Puis on enteudil un sang-lot. El, là~bas, à Amersfoort , m1 :père pleure d émo lion et de joie. 1

se

0000000

LA DEJPBNS-EEN Ao\iUNITiIONS On ima-gi-nediffici'lement la quantité toujour s croissante de munitions qu'exige, dans la guerre actuelle, soit une offensive montée 0000000 sur un farge front, condilion essentie.Jle d'un FOI ET SCIENCE succ~-s1Jo,ssible,soit même une défensive puisLA VOIX DE SON PERE La revus. américaine l',,Electricien'', qui pl, sante comme celle de Verdun. raî_t à Ohicago, a adressé aux savants du nl<>ii. Du ,,Telegraaf d' Amsterdanf' , ce touchant Le Jieu,tenant-colonel P . . . , qui commande de entier un questionnaire pour avoir Jeur rkit: l'artillerie d'une division , a fourni ,ees détails opinion sur ·les merveilles du monde mo- Un de ces. ijours, M. Vermeersch , direcieur caxacté:ristiques: · du Slrauct Hôtel , à ·Flessingue (HoHaude), derne. « Chacun de mes 75, à la bataille de Char Voici dans quel ordre- l'ensemble des do chez,qui de petits enfants belges ont trouvé leroi, ti:rait de 25 à 30 coups par ùour. rLors panses a classé :Jes sept découvertes consi· un abri, fut appelé au téléphone ~ de la bataHle de la Marne, ce chiff.re fut porté - A11ô! Avec qui? . . . dérée s comme Jes plus exlraordinaires, et qui à 1()() coups quotidiennement les 6, 7 ct 8 - Monsieur, ,je suis sold:tt belge intt:mé constilueron· t les sept nonveiles merveiHe~ djt septembre, et à 200 ~ou.ps les 9 et 10 sepà Amersfoort. Pourriez-vous me dire si Alice monde; tembre. A la première offensive de Champa1. la Radiotélég,ra,phie; 2. le Téléphone; l C... est chez vous? C'est ma .pe'lite, . .. gne, le 26 septembre 1914, ,j 'employai 240 obus M. Venneers ch promet de s'informer il l'Aéropiane; 4. Le Radium; 5. les Antitoxi·p 1T 75. Au mois de décembre, 1oujours en lïns!ant même. Les enfants sont :précisêu1e11t 01arn;pag11e,la consommation s ·est accrue ~usnes; 6. l' Analyse s:pecirale; 7. •les rayons X. Or il se trouve que cinq au moins de ces réunis. . . . qU'tà 320 coups par jouŒ".A la deuxième ba- Y a-t-il parmi vou s uue certaine Alice découvertes sont liées incontesh-iblement aux taille de Champagne, du 22 au 30 décembre c...? travaux hors pa .ir des savan1s nuivanls : 1915, nous somme.s arrivés à 400 coups pa·r - C'est moi, -répond une petite. Branly, Ampère, .Past eur , Secchi et Rœnl• pièce, et enfin, sur 1a Somme, certaines piègen . .. - Votre iraipa est-H i!!le:rué? ces oul foumi un effort de 600 coups par jour .

Variétés


56

Supplémentdu JV t de ,,I' &cote"(1911) 0

• nans cette demihe offensive, aijoutail Je lieutenant-co'i!onel P . . . , j'ai .commandé un nombre respect a ble de g:roupes, et voici que lle a été ma consommartion en munitions: du 24 juin au 22 jLLillet,j"ai tiré 639,063 obus de tous caJibres et 60,143 projectiles avec mon aiti llerie de tranchée . Dans la pér iode préparntoire, du 23 au 30 juin , j'ai envoyé aux Allemands 145,000 obus de 75, une ving. tai'ne de mille de lourds et enfin plus de trente mïlile bombes et obus <à ailettes. Et je ne pairle, bien entendu, que de ce qui s·est p:issé dans mon secteur! >

tique, graisses alimenfaires, bref de 1oute tière vendue en boîte, ont beaucoup de à se .procw·er ces emba llages. Et Fon a vu se déve loppe1· un comnterct nouveau: l'achat des vieilles boî .tes ,SUiSCepti. bles de .servir encore ou d'·ê tre démontfet pour fournir la matière à d'autres boites. Celles d\un demi-f.itre se rachètent au d·m1 sou en moyenne; celles d'U11 litre 11 deu~ se payent deux ou trois sous, les grandes à l'avenant; on peut revendre Il seaux -à confitures ou les g-ra:nds estagnOII. pius d'un franc.

~

Sentenceset Maximes du B.Nicolasde Flue Ou a conservê soigneusem ent quel,quesuues des maximes et des sentences du ser,vi-

teur Je Dieu dont la Suisse vient de fêter le ~ centenaire. Il es.t vrai, dit M. Goerres, que !~ ,pieux ermite du Ranft 1ùt la issé aucun écrit; i'l vi,ait dans un iemps où .}es hommes étaient p1us occupés de graver dans ·leur cœUI Ies 0000000 00000000 doclrines de l'éterne1le sagesse , et de rendre par dà leur vie meilleure , que de composer làPENSBES LES BOITES DE FER -BLANC dessus de grns livres. Cependant, nous ,pos · :1: Il y a de par ,1e monde une catégorie \l Que de boîtes de fer-blanc on jette au lac 5«1ons encore de lui p1usieurs considérations geus très occupés à faire , p e.rdre le . ( em;ps 111 ou aux balayures! En temps ordinaires, la sa.Jutaire::; et de belles maximes Y.Lie purent reautres. perte est quasi nulle, et pourtant, la soudure de sa bouche ceux ,qui le ,visitaient, l Ou dit parfois de œrlaines pe·rsolllllfl cueifür et sui·tout l'étamage de ces boîtes étaient soiElles allaient au cœur parce que venan t du qu'elles ne par.lent pas, mais n'en pen~ gneusement récupérés par certaines usines. cœw ·, et el'les se sont conser vées d;;us le peu p:ts moins; OL1 peut dire l'iuverse .d'auti; AuJjotud'hui, le for-blanc est très rue ple par trad ition , soit en pass~nt de boud1e le prix de conteclion des boîtes a fo11tement ,pz,sonnv.s, qui ne pensent à rien, mais u'e enbouche. parJe.11!pas moins. athgmeuté. Les fabricants de cirage, encausEn voici quelque s-unes qui .seront 1)0w· plusieurs uu souven ir précieux et deviendron1 un trésor de consolation et de salut ,pour œuxqui les graveront en leur mémoire el y conformeront leur vie, comme Fa [ait le cher frère Nicolas. Il recommandait aux personnes mariées la JOVBNAL IL.l.iVS'.l.'BÉ POVR NOS ENFANTS patiente, la paix , 1a soumission -à la ·volonté de Die-u, leur disant , d·un cœur ému: " Soyez On ne s'abonne pas pour moins d'un an. hew·eux 'l'un par "l'autre , car un bien en proLe Jeane Catholiquese publie chaque mois en livraisons de 16 pages duit un autre . La paix se trouve en Dieu. Le plus bel habit c'est une conscience ;pure. Sup., cune et forme à la fin de l'année un joli volume d'environ 200 pages. por!ez avec patience les revers et pensez q-u'ils viennent de D ieu. > Un abonnement d'un an (Suisse) coûte Fr . 1.50 A une mère qui se plaignai l it lui d 'un 2 à 4 ~· ( chacun » 1.25 trop grand nombt-e d'enfants, il lui répondit: sous la même bande > , 1.20 5 et pus 1 , Béni,,sez Dieu, ma ,fille, oo ménage sans en• fants c'est un ciel sans étoiles. » Chaque10 abonnementsdonne droit à. un gratuit A celui -qui jetai t un œi t d'envie sw· le doux silence de Ja solitude: « Le chemin dLI Avec la 1re livraison (janvier) de 19l7, le Jeime Catholique a commencé désert n'est pas 1Jeseul qui conduit au ciel. » d'un ouvrage des plus captivants : Nicolas , qui s'était tou jours monfr é très respectueux envers les premiers rna,gisfrats de la Confédération et de son canton. étai! ou les suites d'un mensonge. sou.vent visi,té ;par eux pour ea obteufr des Antonio Giovanni offre un intérêt palpitant du commencement à la fin. Il avis et des conseils; il leur répondait, avec particulièremellt à. la jeunesse qu'il charmera. de la. première à. la dernière page. une uoble franchise et une sainte ind~pendan· ce: • Etudiez-vous rnrtout d·avoir une con• Pour s'abonner ou recevoir un numéro d'essai s'adresser simplement ainsi : duite vertueuse; ne cherchez ni 1-ucre, n i bien. O&se poslale, .Ma,upas, .Lia11•a11llf. @tre,ni honneurs, choses vaines, inu tiles et passagères. - ~ la probité, des exemples et

et

HLE JEUNE CATHOLIQUB·

c•

nme

Antonio

,,.,eune Catholique",

Giovanni

de .Ja vertu des magistrats dépend le bonhe ur du pays, comme de la verlu du p rêtre la c'Onservation de la foi. fa ites régner [a justice en 1out, et soyez les _protecteurs des veuves et des ül'.phe!in,s., li ne se Ja.:;sail pas ùe leur répéter égale· lllent: ., 0 mes bien aimés confédérés! gar· dez-vous de Ja désunion; ban nissez tout esp rit de parti; c·est tla perle <Fun Etat . - C'est !"union qui a donné naissance à la Confédéra· rion et qui !'a a.ffernüe; par elle vous avez éloigué les enn,ètrù de fa patrie el attfré sur elle ~e secours de Dieu . la pai x est en D ieu; jaugez donc de toutes les ca.t.tsespar amour de ia pai x. Ne vous occupez pas de l'étrai1ger, et IJe concluez d'aHiance avec lui ·c;ue pour de~ motifs honorables . • .Oemaudail-011 au B. Nicolas . Je flue · co1111uent il fallait se conduire e11 matière de foi H répoudait: • Ecoutez votre pasteur; c'est la -voix de Dieu qui parle par sa bouche. Qu'imporl e -que sa parole soit en contrad iction avèc .sa ·conduite; la ;plante qui reço it l'eau du ro· cher s'enquiert-elle si l'eau coUJ!e par un tu· yau de plomb ou d'argent? De même vous recevrez des bons comme des mauva is p,rMres la même grâce de Dieu , pourvu que vous y soyez convenablement préparés. Demeuirez terme dans la foi de vos pères, car, apr~s ma mort il se fera un grand mouvement dans la chrétien té; gardez-vous alors d~s pièges que vous tendra le démon par la malice et les idées uouvertes. • Mais c'est aux Suisses qu 'il parlait un mâle et prophétique langage: « Mes amis , s'écr ia itil , conservez la viei11e foi de vos pères; c'~s·t elle que vous -invoquie,z à Sempach et qu.i vous donn a la victoire. Mes amis, de grandes tempêtes se prépa •rent. soyez fm·ts pour y résis-

ter.• Une de ses exhortations ordinaires sur •Je~ degrés pax 1es,quels ,!homme monte à la vie éterneale était celle-ci: • 0 homme, crois fer· mement en Dieu! Dans la foi rés ide !"espérance; dans l'espérance réside l'amour; dans l'amour, le sentiment-; dans l'e sentimen t, fa victoi re sur soi-même; dans cette victoiTe la récompen~; dans la récompense la couron· ne; dans cette comoune les choses éternelles que l'on prise si peu ici-bas. ~ Les sentenœs qui suivent sont revêtues d'une forme métir-ique ,qui aqoute à 1Ieur prix le charme de Ia poésie; leur simplicité ne


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.