Supplémentdu _3' l de ,,t &cale"(1911) 0
120 ~rissent sur 1es champs de bataHl.e et, par suite, les chanœs chaque jour plus ll"aresqu' ont les ôeunes frlles de se marier, a voullu adoucir dans la mesure du possible la tristesse de ·leur s-Huation. A défaut du mari qu' elles risquent de ne point <trouver,e'.le servira à ses olientes une pension anmtdlle qui, sans remplacer fa tendresse absente, embellira d11 moins .Jeur solitude. Bn voyant les ieunes fH. ks s'assurer contre ae célibat, commele propriétaire s'assurer contre t'inœnd,ie et le cullti vateur contre la grêle, peut-être les hommes se sentiront flattés; au montan~ de la pr.ime.iis œugeront à combien on estime Ieur mérite et quel fléau c'est d'en être privé. Qu'ils ne etdent point à ce mouvement de vam orguei1, Les jeunes All.ltrichiennes qui s'assurent contre ,le c8libat ne songent ,point à se consoler d'un bonheur qui iles fuit, mais à se prémunir conire la nécessité de gagner eL!es-mêmes~eur vie alors que 1e mari l'aurait gagnée pour el· les. [,a Compagnie viennoise compte que son nouveau guichet va voir' affluer 1es clients. Bien entendu, eIDle iles avertit que 1a rente cesse en cas de mariage. On ne ,peut être au mouHn et à J.afoire. 0000000
L1ESANNBBS DE PAIN CH:BR Il y a cent ans, en 1816 et 1817, pour parer à la disette, différents ar.rêtés avaient été pris: Le 8 novembre 1816, le gouvernement interdit la fabrication et .Ja vente du pain blanc, sauf pour ·les malades. ile 28 décembre 1816, il ouvre une boultngerie d'Etat qui devait faire du pain de munitions au prix de 69 centimes -le kilo, et destiné à la classe ouvrière seulement. Enfin, le 9 mai 1817, il taxe le .pain au prix maximum de 84 centimes ;Je kilo. Depuis un demi-siècle. ·le prix du pain n'a guè,.re dépassé 40 centimes ,le kilo (sauf en 1870, 44 centimes; en 1873, 48 centimes; de 1879, 44 centimes; en 1873), iandis qu'anté· rie11rement, avant l'éta:blissement des chemins de .fer, on l'avait vu par.fois à 51, 55 et 58 centimes le kilo. Nous sommes rentrés dans la série noire,
pmsque voilà maintena~t, dans -!e34..'!!emoi&, de guerre , le pain à 64 centimes.
tu es jeune, beau , bra ve. inteliig,~•11, i.ulhsa :r.men! riche el tu ne regretterais rien? . • , - Pour regretter ces bien s, il faudrait _les OHARADE CHINOISE Au seuil de .Ja grange , Peyiol huma l'air perdre , répliqua tranqui'L!emcnt le jeune. hom,• était doux et leva les yeux vers ;Je ciel Les Chinois aiment ·les charades. Ils ea, me; or, je suis bien vi,vant, gr âce à ,Dieu, et re, un ciel sans lune où des mifüers d 'é· cellent dans ce jeu intéressant, qui fit 1<>111" j'espère ·l'être encore à la fin de fa guerre . jui]es ,ne parv enaient pas à éclairer ·la nuit. temps nos délices à nous autres, Europ&a, _ Heureux garç on! D'où vient cette xo• et qui semble tomber en désuétude. _ Nous aurons de '1a pluie demain, aubuste con!iance! Possèderai s-tu un laHsman En voici une, due à l'imagination d'llll FI.la ,oaça-t-il; les grand s froids so~! pa_ssés, précieux? une amulette magique ? une relique du Ciel, et des plus amusantes : est fini. Avez-vous remarque , au1ourd hw, miraculeuse ? « Jeun,, je suis vert; vieux, je suis 1auoe, Je viHage es! plein d'oiseaux? Ça voletait Aimer y devmt rêveur . 11 plongea sa tête bien battu, je deviens souple; si j'accompape pépiait de fous côtés. Le printemps vient. dan s ses mains : un ami longtemps, il est pressé de me quitttl'; _ Oui, fit-il, je possède quelque chose, Ses deux camarade s, des « b leuets , cornjeune, on m'honore, vieux, on me rejette. • mais vous ne comprendrie z pas · .. · • Jui, mais sur la paiHe, autour d'un bout Ne cherC'hez pas la solution, vous oe la bougie dort! fa ilamme dansa it dans le coUr - Dis tout de même! trouveriez pas. La voici: • Une pai·re de soq. _ Eh bien , ce que j'ai .. , flllt d'air, regardèrent '1e .pan de nuit étoilée liers en paille, • A un-voix, Aimery murmw·e - et ces seuls i s'encadrait dans l'ouyerlu.re du .portail. 411 00000000 mots emplissent soo âme d'une pure et déli• - Le printemps! fü le petit Genestier , H e viendra que irop iô! , cette aooée . :Pourciew,e suavité: • Belle pal'Ole. - Le grand astronome Le - J'ai. .. une petite sœur! quoisouhaiter son approche? Ce printemps • Verrier, se trouvant un jour dans une Elie a dix ans. 1:1ne ,peut pa si y a:voir sur nion distinguée , était accablé de complimenta a, ce sera 1e ,printemps de la ,grande ruée , Je terre une enfant plus tendre, ,plus candide et printemps rouge! bien mérités. A l'évêque de C<YU.tance qui le plus ,pieuse. C'est etle, j'en ai Ja conviction, .Peyrol rentra , s'assit sur sa botte de paille félicitait de • s'être élevé 1jusqu'aux étoiles•, qui me garde et me -garder a jusqu'au boUt, il répondit spirituellement et chrétiennement: rt remarqua tri stement: _ Demain, c'est ,Ja relève, fa fra11chle, quels que soient 'les dangers . A mes11re que • Monseigneur, j'espère- hien monter encoles grandes batailles approchent , m'écr it ma re ,plus haut, car je prétends arriver 1jiusqu'au bientôt peut-être l'assaut . ... mèr e, cette petite semble n'exister que pou r - Et la mor t. acheva Genestier. ciel. , prie r, se sacrifier, s'améliorer de toutes ma• · Voilà une bonne i·éplique à ci1er dans Ull _ Et la victoire! claironna 1a voix joyeuse nières , aîin que Dieu protège ,son « bleuet•· discours sur l'accord entre 1a science et 1a d'Aimery, Vous ue voyez que Je • .pastis• où El rua mère ajoute: Dans notre entourage, foi. nous couron s, mais ,je pense au bon • boulot • (),,()-(),,()-o que ·l'on va fair e. Allons, les copain s, pour il y a comme cela cinq ou six petits garçon s ou pefrtes fi.Liesdont 1A ferveur et ·l'arden te notre dernière nuit au cantonnemènt, pas de " Au sermon. - •Les prédicateurs angli• émulation ver s ·le bien sont pour nou s un ,no , cafard •. s'il vous plaît! cans ont parfois recours à des moyens bizar• fü de grande confiance, et aussi de sa'lutair~ On n'a pas le • cafard • , assu,ra Genesres pour attirer l'attention de ileurs auditeurs. conlusiou. Quand des ;petits comprennent si her . On est 1>rêlà ioul , on accepte tout; mais Voici un trait authentique dont le héros est le bien ,la g.ravi!é de l'heure et s'appr êtent ave1.. il est bien permis, à uotre âge, de regretter célèbre John Westey, le fondàteur de 1a secte un peu la vie. . . . }'allais entrer à Norma'1e, tant de généreux élau à faire violence au de l, Qui porte son nom. Un jour, prêchant dans que ue devrions-m-ous pas donner , nous , les j'admai s les ·!ettres, j'y r éussissai s, !j'avais une église, il remarqua que la plu.part de ses grands! devant moi la plus belle existence, cetle de auditeurs étaient :profondément endormis. Le N0Im a1 1ien demanda tout songeur : mes rê ves .. . . Alors , il se mit à crier de foutes ses forces: - faire violence au ciel? .. . Comments'y - Moi , dit doucement Peyrol, j 'ai déjà une • Au feu! Au feu! • Les dormeurs se réveillèpreud-elle donc, cette petite Hile? !tancée, lllle petite voisine que Je connais de· rent soudainement, et !'·un d'eux, en proie à - Veux-tu que je te ,Jise sa dernièr e lettre :/ puis !011jours . Nous aimions ,la terre , J'un et une terreur panique, demanda d'une voix prop osa Aimery. Elle-même 1e donnerait la l'a:utre. Nous aurions été si heureux en cul· étranglée: • Où, Monsieur? Où donc? - En réponse . tivant les cham,ps et les vignes· que mon père enfer, répliqua gravement Wesley, pour ceux - Lis-nous cette lettre ! me laissera! qui donnent quand on lleu.rprêche fa parole Le 1eU!!.ehomme sortit d 'U!l!ee!lVeloppe - Et toi, Aimery, interrogea-leNormalien , de Pieu. •
<~ lys>>et les « blenets»
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122 plusieurs feuillets, couverts d'une grosse écri• tur(; d'écolière :
• Mon cher Bleuet. ~u es heureux, me dis -tu, que je sois devenu un « lys » Eh bien! Tlll as beau être heureux, tu ,ne peux pas l'être autant que moi! C'était si ennuyeux, pendant cette affreuse guerre, de n'être qu'une ,pauvre petite fille qui n'est bonne à rien , qui n'est pas, plus uti,Je que noire gros Black, ou ,que !Pussy fa minette grise. ]'étais jalouse des garçons , ·swiout des grands. Rien ne me paraissait plus beau au monde que de partir se battre et s'appeler un « h leuet· •. Maintenant, je n'envie personne. ,puisque je veux être un « Iys •. < Tu veux savoi, ce ,que c'est qu'un • 1lys• ? Je vais !"expliquer: on n.ous a dit que ~es « lys •, c'est fait pour vivre sur fa montagne, pendan1 que les « bleuets, se battent dams la plaine . Tu sais ce qu'.on apprend dans •l'Histoire sain-te, à propos de Moïse : « Quaud les mains dtn chef d'Israël s'abaissaient ;par suite de fa faligue. les bataihloos des Hébreux fléchissaient ; mais ·quand les mains de Moïse demeuraient élevées vers le ciel, Israël obtenait l'avantage suir les Ama1écites. • » A:lors, tu comprends, ce qu'il y a de difficile pour être un « lys •. c'est qu'il ne faut pas se ra,lentir, c'est, qu'i-1 ne faut ,jamais se fatiguer; H faut ,prier tout le <temps,en réci tant des prières, ou bien en travai Hant sans parler, ou bien en tiouant sans ·se dispufor . Enfin, pour tout ie dire, il faut, quand on est un « ,lys •, passe r sa journée • comme un ange • et arriver . aUJ soir sans fa moindre petite fache sur son âme toute JJ!an.che. Je crois que je n'y réussis pas encore tout à fait bien , et :pourtaut je fais iout ce que !e ~
peux. > Je vais mai-ntenan1 ie .raconter une de mes journées : • 'Le matia maman vient m'évei.Jler Tout de suite, avadt nième d'avoir bien ouv~rt des yeux, ie bondis à genoux sur mon lit et je dis de toute mon âme: Mon .Dieu, gardez bien mon • bleuet » aujourd'hui! VeiHez bien s uir fa Fnt:nœ !
- _On aura beau faire, avoua-t-il, jamais ,Je soldat. Le soir, à 4 heures, maman vient • Puis , je m'habilJe vite, en rédtant sce.pticisme ou J'indilférence .relig.ieuse ne se• chercher à ,la· rpension. Avant de rentrer ques « Je vous .salue, Marie> . Je vaia rroot capab les de donner à l'enfance quelque maison, nous passons à l'église pour à ·l'église avec maman ; j'entends Ja chose qui Tessemble, même de loin, à ces grâ ir 1e sa-lut. On est bien, devant cet autel messe et j'a i la ,joie de communier ces exquises, à ce charme naïf et presque cé· de J.umières, surtout quandi la journée quand je suis revenue â ma place, av~ leste qui s'exhalent de l'âme d'un enfant pieu,:. ilé bonne. Et comme la nuit va venir, et dans mon cœur, que •je prie le mieux. Il Aimery, je comprends que :J'on puisse :rega:r · ·la nuit, •ça fait toujours peur ,quand 011 a semble qu'à ce moment-là i,1 ,ne peut der le péril sans trembler quand on peut dire qu'un sur le fronrt, on se .serre tout près , refuser, et je demande . . . •je demande ... , comme toi, avec une délicieuse confiance : ]'ai près du bon Dieu, pour qu'H entende • A 8 heures, j'arrive à la pension , et une pet ite sœur . .. ,, · ce que nous '1ui disons .. . . la classe, -l'étude, •l'écritwre, une courte ·Le bruit d'u,ne canonnade loinitaine fit tres, Avant dîner, ,j'étudie mes leçons dans fion et mon étude de musique tiusqu'à petite chambre ; après, je tricote pour •les saUlir ·les trois «bleuets ,. • Pour que le iravail soit une ,prière , - C'est ,Je pré lude, annonça Genestie.r; à 1s en écoutant papa et maman qui parmaîtresse nou s dit qu'iJ faut Je faire en demain ,le déchaînement de l'effroyable syffi' t de fa guerre. Je me couche de bonne sence de Dieu, mais tu sais, mon • b phonie!· e et dans mon fü blanc, quand 1a bougie les :petites frHes, c'est souvent bien ét Alors Peyrol demanda , dans l'ombre , d'une éteinte, mon chapelet au bras, ~es mains . . . on pourrait oublier quelquefois cette voix inquiète : pnles sur la poitrine, je crois ,sentir Jes seuce. Alors, pour m'y faire penser, j'ai -, Dis-moi, Aimery, en ce demain de 'la dans tous nies U,ivreset tous mes cahicra rndes ailes de mon bon ange s'étendre aulutte sans merci où 'la France doit vâincre ou l)Ul' de moi; alors je me tourne vers Jui et belles images du Sacré-Cœur ou de Jésus &, mourir, y aura-1-H autant de • 'lys • priant sur , twi ,parle de tout ce qui me :remplit le cœur , faut. Je trouve que .j1a:pprends plus fac$ la montagne que de «bleuets • bataillant dans c·est-à-di,re de toi, mon , bleuet » et de tant ment mes leçons de1>uisque je les étudie aiiiil la plaine? .. . de pauvres soldats qui soa.t au danger, et de à côté du bon Die1.1.Quand je suis au Petits garçons , petites filles, l'entendez• aotre chère France qui va mériter la victoire. ça ne m'ennuie plus autant de monter li vous la question angoissée du jeune soldat, J'envie cresgrandes personnes qui dorment gammes, parce que Ja belle petite fanage• qui demain va risquer sa vie pour vous? sourit et m'encourage sur 'lt pupiire, et, pli, peufa nuit : grand'mère, par exemple, qui se Y aura-t-il a-ufant de « lys » q-ue de plaint d'insomnies, et l'oncle Auguste, ~ue .so~ 1 dant la leçon d'écriiuxe, je la regarde aliil « bleuets • ? Jean VEZERJE. asthme empêche de dormir . Comme ils d01bien souvent, ,plus souvent même que mon• ~t bien prier pendant ces longues heures! ---11 1--- - dèle; •je <lui parle de uos soldais , je -lui 4i Jevoudrais bien Jes imiter, mais j'ai beau mainde ce •qu'ils foni à cette heuce, je iui dit N'est-ae pas , mon Dieu, bien que ûe ne Ili karquiHer les yeux, je ne ,suis qu '1U1epefüe pas à .Ja chapeHe dans ce moment, bien qae fillequi ne peut pas résister au sommeH, d,ès je ne prie ,pas, n'est-ce pas que vous vella que ~'homme au sable a passé. Seulemènl, Pleuv ra-t-H... ? nous avons convenu d'une chose avec mon sur eux? Ne .pleuvera-t-iJ pas ... ? bon ange: pendant la nuit, chacun des batte• • Aux récréations - ce n'est pas très brate Malgré son grand âge, ,le doyen est nerde ma part, - mais je me suis décidée à m ments de mon cœur , ça sera comme un eri veu,x comme oo séminariste à .la veille de ·l'eplus jamais joue,r avec Emilie ·Delpuy, Qut vers Dieu pour nos soldats. xamen. • Voilà, mon cher grand frère , comment veux-tu? Elle triche toujours, et moi, quul Eh -bie11 , oui! . . . Bn son âme et con science, je m'y prends pour être un c. lys • . Ce n'est je 'Vois quelqu'un qui triche, ça m'indigne. H désire qu'i,l pleuve! afors je me dispute, je me mets eu colèr& pasencore parfait, et pourtant je t'assure que A 67 ans, on ne s'habiiue pas à certaines Depuis que je fa fuis, ,je passe quelquefois dea je m'applique. Si tu vois quelques autres cho. choses! . . . Il y a toujours eu, pour la Saintquatre et cinq jours sans me diSJPu1eraverses que je pou_rrais faire, dis-les-moi, j'essaye. Jean, fête du ,pays, une procession superbe. rai fout de suite. Je veux tellement q,ue ça personne . . .. De il'église dans fa rue ... de la rue dans marche de mieux en mieux! Je comprends si le ,jardin de J'abbaye, et Œ"etou -r par Je parc . • Quelque chose de très dur , c'esb pendad bien qu!i,1 , faut y a:l1Ie r de toutes ses forces On dressait sous 1es arbres séculaires un les re,pas. Pour être un • J.ys•, il faut mangé( pour !aire violence au ciel! reposoir grandiose , presque digne de Dieu! de 1out, à Ja pension, et il y ;ivait bien dea • Ton • Lys• · Dans ces conditions , cela va•lait la peine choses que je n'aimais pas ; mais 1epense qUt de sortir . mon «bleuet ~, lui aussi, n'aime pas tou:jour1 Airnery se tut et replia ,1entement sa Jettre. Aujourd 'hui, l'abbaye « attribuée• est d~ce qu'on 'lui sert , et j'y vais bravement, co!!!!III Le Normalien rêveur rega rdait •les étoiles .
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Le péchédu doyen
124 venue une caserne; le jardin, un parc d'ar!H· lerie; la chapelle, un réfectoire . Si la Jtrocession sort, ce sera une honte d'offrir s,i peUjde place ît Celui qui fit Jes es• paces immenses .. ,' un calvaire, de côtoyer ce mur! . . • PourVü. qu.'i'l plewve! ...
w} Et pendant qu/H observe ,les nuage s , une voix retentit derrière lui : - Pardon, M . ,Je doyen ... ? je viens pour l'itinéraire. .. ? ·Le doyen se re tourne . C'est Jean ~e sacristain . . . . .Pefü, trapu, les yeux biens , Bre ton .têtu, que ,tes ruine s a1:cidentelles ,laissent ca•lme et qui, du .fond de son granit ancestral, regarde s'agiter les hom. mes et ·s'enfuir 1es choses. - L'itinéraire de quoi. .. ? - Ma is de la procession ... ? - Es-tu certain d'abord qu'H y en ait une .. ? - Et ponrquoi .pas .. . ? - Tl va pleuvoir . .. . ~ M. ,le doyen se trorrwe . . . il ne pleuvra pas . . . - Tu es sO.r. .. ? - Sü-r. ,O'ai,llenrs, tout •le monde s'atleud à ce que .Pon .sorte . . . ce serait i\Jne déœption! , . . - Alors , sorto ns! Mais, tu sais, Jean . , quand on a connu autre chose, cela crève Je cœur de ramasser Ies miettes. - M. le doyen es t dan s ses.·jour s noirs ... , -- Trè s noirs! .. ,
Un.eheure après. Serrés les uns conire ,les au tres , iles rangs de la procession s'accumu1let1t .sm '1a toute petite place de l'église. A droite ei ·à gauche, une rue étroite , as· sombrie par Jes hauts murs de l'abbaye . la procession doit parcourir ces deux rues, faire le -tour de ·l'église et ren·trer enr suite. Voici ,les enfants de chœur , moineaux rouges qui s 'efforcent de paraître pieux . Puis la confrtrie . jeunes liHes d'abord ,
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blanches et roses . . . oeunes filles rprol VoUà Je moment critique! . . . Que va-t-il oosui te .. . blanches et paiHe . . . . arriver!!... O mon iOieu, dormez-moi fa forPuis la paro isse familiale, pères, te de ne pas voir . .. de ne pas entendre, ., essayant de .répéter 1e geste traditionnet fi de me rappeler surtout que je vous, por· la religion :libre, gênés dans ce cou loir, tel,. . tenu s comme un f.Jeuve _humain qui ne fllllll,. Mais quoi .. . ? On dirait que des soldat s rail p!us couler à son aise . serangent a,u hord du lrotloir .. , ? !Les voiEt enfin le clergé .... ci tous en .Jigne, devant la porte, dans la poSéminaristes aux 1êt'es diEliacin; ,j sition d.1l • garde à vous! » On, dirait mê· ,prêtres un peu ra ides, n'ayant pas encore lllf· . . ? oui!. . . le ban c extérieur semble sance ~e ceux que la vie a 'longuement fit; rouvert de fleurs!! . . . gés sur •l'enclume de ,l'expérience ... Ch.. Bt ces fleurs, il ,les reconnaît bien, ·le dones grave s Jisant •leurs bréviaires, ife yen, pour ·les av~ir ~es, pendant un qu~r_t au ~dans d ·eux-mêmes ,quelque chose dt siècle, dans le iardm de l'abbaye! .. . V01c1 me le défilé des souvenir s . .. )es roses blanches qui poussent au pied du i"and p la.tane . . . des iris :rares que mltiva il le doyen, lui, fixe ·J'espace étroit où i:l dâ Ji, pefrt Fr . Bonaventure ... ses cl~matiles doubles!. . , évoluer, et H savoure l'amertume des co• rai sons. Oh! la délicate aUention . . . c.es ,petiis $01J,J serre •l'ostensoir, comme ,les premiaa dats se sont évidemment arrangés pour se croisés devaient serrer Ja garde de letm trouver là, .. r ien ,que des amis, devan t c:ette é.pée s, porie interdite ,à Dieu . .. devan1 ce domain e H étontte dan s celte rue grise! . .. volé que le Christ aimait .. . - Penser que nous sommes en France El· Hs ae saluoot à. son passage: • ·Mon que :la paroisse est ,pieust>.. . que cette ù, Dien, il vous res te encore des amis, aHez, sur baye, depuis 1130, a reçu 'la procession dlll la terre de ·France! . .. ,Et vo11s en aurn touq.ne année , et que nous en sommes réd uita.l jours!. . . » défiler piteusement le ,long de ce mur, coa - Braves enfants!. . . murmure \le doyen, me des voleurs ,!. . . Ah! si ,les vieux rew, qui voudrai t bien avoir une main libr4! paur naîent!. . . Quand un pays tolère des choa s'essuyer nn roquin d'œi l ... , pareilles, ce pays est fini-!. . . Q11'est-ce qu1I y a encore ... ? En. effet, de doyen est ob ligé de ra·lenüri Mais ce n'est ,pas 1011 1: parce que .Ja foule est trop dèllse. - Genou . . . terre! . .. IL s'arrê te rongeant son frein . . . re~ C'es t un .sergent maigre et résolu qui, la dant ,le vaste ciel ·libre qui semble une ironie, main à la visière de son képi. a jeté cet ordre et les grands arbres de l'abbaye qui se plll' d'une voix netlt" ef basse. chent, au-dessus du mur, de tout. le poids dl Du coup, le doyen s'arrête ... 1,1regarde . · . rieurs rameaux, comme pour revoir encore d il hésite . .. abr iter ,quand même d'Hostie sainte ... ' Pou r un peu, il .poserait l'osten&oir, ,là, - Arbres insensibles _ vous valez mieul sur ce banc de pierre, au mj,]ieu des f.leurs qae ceux qui s'agi tent à vos pieds!. . . Non], .. que les main s consacrées semèren t 1iadis. et je n 'aurais pas dû sortir! . . . c'est trop tril- qni doivent applaudir de ~à-haut! . .. le! . .. Ah! on avance ton i de même!. .. J'ai Mais •les pauvres petits soldats payeraien t hâte d'en finir! ... la note et dure~! peut-être! En eMet, on avance .. . mais si lentement!,, le pasteur a .Je devoir de penser à œla. le dai s s'approche de l'ancienne porteri Le bon Dieu lui-même semble dire: ·transformée maintenant en COf!PS de garde . . • C'est assez! . . . aa demeure matérielle m'est
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fermée .. . mais fai trourvé mieux, et 1c rmtre content! . . . •
~ Le doyen, Jui aussi, est content. Son vieux cœur 1oque fort dans sa poitrine. Blle est 1erminée, Ja ;procession, mais elie fl'a ;pas été fa monotone grisaillerie qu'il redoutait .. . 1.1a vécu, pendant ce quar t d heure, et ïl a senti qu'on vivait! ... Il a v.u de la flamme dans les yeux clairs de ces j,eunes! El ces ,jeunes sont J'aveni:r. E-t vive le Chr ist, si ,proche .parfois quand on le croit si ,Join! Aussi , en mettant ·Jepir.::dsur -la première marche de l'église, Je doyen nota dans sa mémoire: « Me confesser samedi prochain <l'a· voir commis un péché contre !'espérance! . . > Pierre l'ERMITiE-
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Le Cerveauet la main No 11s lisons , dans ·la Semaine religieuse de Ver sailles, un exœJ.lent travail sur l'e~ seig.aement pro [essiOOJ1e l des orphelins de gue rr e. Nous pensons intéresser nos lecteurs en leur en donnant ce large extn1 :, qui ne manque pas de saveur, même pour nous. - • Mon fils a de ·l'instruction •, entend· on souvent déolarer ,les gens du peup le en se rengorgea nt. L'enfant , en effet, sait beaucoup de choses: de l'histoire, de .la géographie, de la zoo logie, de Ia botan ique, de la géologié, de la physique et de fa chimie, des mathéma· tiques et de ,l'astronomie, voir,e du latin et du grec. Il est, péut-ê tre, bachelier ou même licencié. ,Jl a emmagas iné da.us sa œrve11e un tas de not ions qoi font de lui une manière d'encyclopédie. Il peut avoir de •la culture , je veux dire un esprit façonné par la discipline c.lassique. JI jouit, accordo ns~le lui encore, bien que ce soit infin iment plus rare, d'un jugement sain , d'un raisonnement droit et d'une suifisante ouverture d' intelligence. - Tout cela, me ferez-vous vraisemb lable. n~nt observer , est excellent, et voilà u111mc>s dèle.
126 - Eh bien! non, objecterai~je tout de suite, au risque de scandaHser. Pour estimables que soient les quafüés énumérées. elles ne sont pas suffisantes. Celui ou ceUe qui n'en possède point d'autres est incomplet et iniérieùr, malgré .J'opinion commune, à son .boohomm~ de ,père, qui n'en reviendrai t pas si on -le lui affirmait. - Mais, alors! soupirerait ce dernier, en levant Jes bras au ciel, à ,quoi bon tant d'études si c'est ,pour ne pas être de cent coudées au-dessus de moi qui 111'en ai point faites? Quel,Je que soit ta surprise, brave homme! il en va cependant ainsi. Pour ne fen être pas avisé, ~u fes lourdement trompé! Je ne te reproche pas, comme certains qui voudraient maintenir -le peuple dans l'ignorance pour mieux ,Je dominer , d'avoir fait instruire ton fils ou ta fille; car, j'en suis sûr, tu n'es pas moins fier d'elle que de lui. Tu n'as pas eu tort, s'ils en étaient capables, de Jes vou• loir plus savants -que toi: c'est la condition de toute ascension socia,Ie et, .par suite, de tout progrès. Non, certes, je ne critique pas ce que tu as lait, mais ce que tu as omis. Rega,rde un peu ·Je fi,Js ou la fiHe qui font ton orguei,l, Jls savent beaucoup de choses, c·est certain. Ils raisonnent, dis-kl, comme des livres, j'entends de bons .Jivres. Cela encore est vrai. Cependant, quand tu vas aux champs ou à. l'atelier et -que tu es pres,sé; ton fils est inœpable de te donner un coup de main: il ne sait pas. S'agit-il d'enfoncer un clou ou d'atteler le cheva,l à 'la carriole? il n'en sait pas davantage, Avoue-le, c'est sa mère qui cire .ses souliers, brosse ses habits, entretient sa chambre. En réa-lité, ton grand gars e9t la gaucherie même. - Il a tant de science! l'excuseras-1u. - Oui. mais eu attendant, s·.11~tait J.ivré à Jui-même, il mourrait, faute de pouvoir subvenir à ses plus élémentaires besoins. En ce qui concerne ta fille, même tableau. Elle a tous ses brevets: une collection de diplômes, dûment encadrés orne sa chambre; elle sort d'une Ecole norma ,le. Elle est institutrice ou même .professeur. Rien là que de fort louable. Mais pourquoi faut-H un revers à cette médaiHe? Contemple un peu, en effe.t,
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·desciwce de cuire son pai,n ou de tail!er ses la demoiselle daiJ1sson intérieur. Tu lui toujours un livre à la main ou une .p!Ulll habits. Nêanrnoins, san,s par.Jer de ,]'utilité qu'il Y aux doigts, mais jamais une aiguille. Blle lt sait pas tremper .Jasoupe, ni coudre, ni Javtr, aurait pour tout homme, fût-il de pem;ée, de E1 elle s'en vante, la pauv-re! A .peine, VOIiacounaiire un métier, ainsi que le souhaitait confie-t-el,Ie, si elJe sait par quel bout QI Jean-Jac~ue_sRou~seau, car on ne peut japrend on balai, Le beau titre de gloire! C'C!II inais prevo1r, en hn de compte, ce que nous ta femme, tu ne l'ignores pas, qui, ,pend1111réserve la vie, !out homme et toute femme que MademoiseJ.le « travaille», vaque 1111 Jevraieu1 savoir coudre, balayer, laver, aUusoins du ménage, prépare :les repas, ravalllfa mer-le feu, faire la cuisine, scier du bois, raboter, clouer, seller un cheva,l, abattre un les habits, reprise le linge. N'y a-Hi pas \ tout au fond de foi, quelque chose qui pro, arbre,-planter un. chou et sarcler un jardin. teste? -Mais si, parbleu! Autrement tu maa, Un tel savoir-faire est primordia l, plus indisquerais de sens commun. Seulement. tu n'osea pensable, en fout cas, que de .savoir iout pas 'l'avouer; tu te l'avoues à .peine. Et tu ia eourt, puisque, seul, i,l permet de se tirer te l'avoues pas ,pa.rcequ'il faudrait t'en preo, J'embarras dans maintes circonstances où ·la dre à toi-même de ta déconvenue. Tes en, plus vaste érudition n'est d'aucun profit. iLe fants - tu n'es pas si sot que de n'y pren<ID savoir-faire devi·ait, en conséquence, .toujours précéder et accompagner ,le savo-ir. Avant de garde - sont tels que tu ·les as élevés, Oh! tu n'es pas Je seul coupable. Si cette penser. H faut vivr~. ne l'oublions pas. Un pensée est susceptible de .te consoler, œe1e Il homme et une femme inca,pahles de se servir Jivre, en t'in vitant à y réfléchir: Notre .sys,, de leurs mains sont des a1nputés -moraux: ce tème d'enseignemoot fout entier a sa part de sont à .la let!.re des infirmes. Soumis à toutes responsabilité dans ce que tu ne peux pas IN les vicissitudes, ils sont impuissanls à se tirer d'affaire. point considérer comme une lacune. Tout, dans notre éducation, a été sacrifff Et p uis, si :]'Jto1rn ue doit sa imphiodté: . à au savoir. On a surchargé les programmes. !a raison, il la doit aussi à son habileté maau risque d'abmtir Jes élèves ou d'en ·faire nuelle. C'est grâce à cette dernière qu'i,J es\ _des e.sprits superficiels, .de toutes les coooait- parvenu ·à construire des outils, des instru· sances imaginables. Uni,quement préocoopél ments, qui lui ont 1.1ermisde transformer son du cerveau, nos pédagogues officiels n'ont habitat en iJ'adaptant à ses besoins et. pow· songé qu 'à lui. Ils ont dressé des listes inter- Je transformer, de 'le connaître. 'L'homme n'est minables de choses à apprendre, comme si pas seulement • homo sapiens •, mais • homo toute éducation se bornait à ingérer ce qu'ol artifex •. Dans bien des cas même, l'invention, qui est œuvre manuelle autant que cérébra1e, trouve dans les livres. Fata;Je eneur! Je ne connais pas, sans doute, que dans ~ permis la découverte. ,Vaskonomie moderne l'état de civilisation qui est le nôtre, chaque ~e-date-t-elle pas du télescope, comme l'étude individu n'a pas besoin de se suffi.re et que, des infiniment ,petits de la coostrudion du. même ,Je vou.lftt-il,il ne le pournit, étant don- microscope? Individuellement et socïalemeni·, née la complica.tion de.s diverses techniques. la main est 'l'indispensable a11xiliaire du cerCette complication a entraîné une division du veau. Celui qui n'a pas «touché » uu objet ne travail telle que. le boulanger cuit 'le pain du !e co:tLUaîtpas véritablement, en aurait-il aptailleur qui l'habille, a,lors que tous deux per- pris les plus minutieuses descriptions. dans mettent Jes recherches du savant, qui a pris les livres. Qu'est-ce qu'un chimiste qui n'a pour tâ.che d'augmenter .Ja somme des con- pas manipulé les substances dont il connaît na'ÏSsances humaines, ce dont, à -leur· tour, les propriétés? Un fort en thème, tUl lauréat eux-mêmes profitent. Qu'il en soit ainsi, c'est de tous les cou1eurs peut-être, mais, à coup bien, Il ,ne sarurait être question pour l'homme sûr, pas un chimiste. On peut en dire autant
du physicien, du physid!ogiste, du géologue, du botaniste qui n'ont pas, corn.me on dit, • mis la main à la .pâte ~. Leur science reste en surface, tant il est vrai que, jusque dans son domaine ,propre, le cerveau pâtit des dé· faiHances de la main.
Anx promeneurs et aux touristes Au montent où les excursions et courses sont ,projetées ou à fa vei.Jled'avoir lieu. nous estimons faire œuvre utHe en reproduisant les recommandations suivantes, d'actullllité un peu partout: 1. Ne cassez jamais des boutebHes ou des objet$ en verre sur les pâturages et dans fa Iorê1tLes débris de verre constituent un sérieux dainger pow· les gens comme pour le bétail. 2. Ne laissez pas sur le terrain des boîtes de .conserves vides, des parpiers, des cartons ou a.utres débris qui etJJlaidissent 1e paysage. 3. Ne lancez pas d'objets •lourds en bas les pentes rapides -0u ·les parois de rochers. Son· gez aux graves dangers que vous feriez ainsi courir aux personnes .se trouvant plus bas. 4. Ne détériorez aucune clôture de pâturage et ne causez jamais de dégâts aux propriétés ,que vous avez le .privilège de visitei-.. Les déprédations ainsi t.'Ommisessont une là· cheté. de jeu• 5. Ménagez toutes les ,pLanrt.a,tions nes arbres, l'une des sources de la future richesse nationale, 6 CueiLlez les Heurs avec modération. en mén~geant les herbes et surtout ,n'arrachez .pas les plantes avec 'leurs racines. Collection~ neurs, ne ,prenez pas un trop grand nombre d'exenwlaires de chaque es,pèce de plantes ; laissez à la montagne et a la campagne leu.r riche parure et conservez rpour l'avenir ,Ja _ flore de notre pays. 7. Ne faites pas de feux en forêt ou da.us ]es ,pâturages boisés. S. Protégez ks oiseaux et ,ne détruisez ja · m..aisles nids et Jes couvées.
129
Glanures
. 9. Touristes, pro!!!f:!lturs ; contemplez:, ~ez . la nature, respectezdla dan s t~ules bienfaisantes manifestations .
e
A titre de ·commentaire, nous relevoos dans le ,.Manuel général de :l'Instrudion primaire' • les quelques lignes suivantes : « ~?urquoi arracher les fleurs .pour ,Jeseul > .pl~tsII d~ ~es jeter sur Je chemin et de les ,. ,laisser fletnr? Ne vaLLt-i'l ,pas mieux les lais~ ser p-ar.fumer et embellir le ,petit coin de > ter re où elles sont? > Pourquoi piétiner J'herbe de :!a prairie. , ti:oubler 1:onde de la fontaine, arracher Je~ ' aile~ de. Jolis ipa,pil'lons, écorcher ,les gre> nomyes? _ Les plus :petits animaux sont AC· • cessibles a ,la souffrance. • Pour-quoi dénicher Jes nids ravir les oi• seJets _à lew:s ber-ceaux et à leu;s mères pour • les faire prisonniers dans des cages .étroites ~ et . obs~es? ,Les oiseaux n 'aimenl-Hs pa s • mieux .1azur et J'espace où ils peuven t tout à " leur aise chanter et voler? • ~~urquoi casser les branches des arbres ~ frutlter~? Ne donnent-e!Jes pas des fleUTsel "des frmts; des frui1s surtout , si a:p.préci~s en ~ cette annee de diserte? , ,Pourquoi celte foreur de briser de pil ~ ,Jer, de mettre . le désordre et la mal,propreté ,. par tout, de laisser de vilaines traces de ver • tre passage? • Songez plu1ôt comme fa nature est ad· » n~irable: il faut l'aimer, 'la re~1noler, la rpro> teger et su,rtout ne jamais déranger sa dou > ce har monie. , · . N~us :1ous '!Jermeltons Ale signale r ces ,pensee~ .a I attenhon de tous ceux quJ ont du platstr à parcourir nos campagnes nos fo r êls , nos pât_urages; nous four dem~ndons â to~s, en 1111s1stant plus parliculièrernent aV' p res _d~ œJ.les ou de ceux qui sont chargés de dmger les courses scolaires , d 'observer scrupul_eusement ces quelques justes reco111 · mandations qui contribueront à rendre notre bea_u_.pays p1us ·riche en llore et en faune Et la JOte qu'on aun à le visiter et à 1l'ad~irer grandira ai,nsi toujours davantage.
Le cantonnierMichel
L~ va leur .di.me nation se mesure à la !ure mtellectueUe des différentes classes qui
pour un bon cantonnier, c'était un bon fonnier. Dans toute 1a région on n'aurait l'om~osent. Du degré d'i:nsfT.uction qu ' trouvé un:e route comme la sienne; c'était possed~n_t Mpend son bien-être général ipropre, d''un fini, d'un luisaim . . . , bref , tranquil h lé, la sérénité, ,l'ordre en un aurait .pu manger la soupe dessus. s~ ! .d'aul~nt mieux garantis que le dot A peine un brin d'herbe montrait-il le bout ·laisse à J'1gnorance est plus res treint uez, à .peine un cheval s'oubliait-il au miL'i'.1l'érê.tde '1asociété commande d~nc de la 1ongue étape, Michel aJ)lparaissait iJes b1enfa1ls de 'l'instruction soient dé run1eun dieu vengeur, son balai en travers à. tous, à ,l'enfantdu pauvre comme au His sa brouette; et v' lan ! le corps du délit était r~che et que ·1'inst-ructio11soit, autant que levé et déposé en tieu sûr ... . ~1ble, approp r iée à la corufüion sociale Les laboureurs ,s'en amusaient quelquefois: œ~x qui la reçoivent. C'est aux instituiti - Ohé, ,Michel? .. . T'en as oublié un! q_ms'attacheront à imprimer ce carnctère - Pas possible! !tque à lew.r enseignernent, que ,Je pays - Mais que si. . . . A un kilomètre d'ici, redevable l'accr oissement de sa pros oisième pavé à gauche. e! de sa nchesse. U appartient à ceux - Gest plus de chez moi, ça! ~on_t _~p~l~s à concourir à 11adirection de - Si! C'est tout aw bord, mais c'est en· ~oc1ete d aider à la ,r éiaUisa~ionde ce prog de le met!Te à la portée de tous et de ne ore de chez nous! .. . .Et, tout de suite, Michel', ramassa,nt ses ( aucun ,sacrifice pour atteindre culer de,va,{l util s, volait à la frontière! . . . but.
d:
D\i- reste, ,les résuHats de l'enseigne ~ech111que,f'heureuse influence qu'H est ap a exercer sur ,1a condition matériel~e et ra_le ~e ,la ol~~~e trav,aiHeuse sont chaque j nneux a!pprecfes et garantissent le succès efforts tentés par les pouvoirs _publics. M. Aug. Vergote Oouvemeur . ~rabant (Belgique).
e
.Pourtant, depuis quinze jours, la route de ichel languit. Elle est toujou,rs propre corrJ. un sou, mais iT lu i manque ce je ne sais uoi qui faisait s'exclamer 'tous les voyageurs: - Cristi! ,la beHe route! .. . - Dis donc , Michel. tu as des peines de
.?
,qL11es.t dit plus haut, dev,rait être médlcœl,II?· · ' seneusement par certaines commooes - Que non point! ... pourraient faire bea,ucoup dans ce doma · - A'!ors qu'as-tu donc? de J'enseignemen,t :pratique pour filles et - J'ai. . . . Tiens!. . . Ecoute plutôt! .. . çons. A. D. Seulement tu garderas ta langue ,pour toi? . . . *• * Et Michel raconte, à un vieux de la vieiUe Une main habrle ne fait pas seule l'arti la valeur de son tra vail augmente à mes
comme lui, qu?H a rencontré, l'autre jour, l'instituteur, ,le nouveau, celui qui va rem-
que s'élè~e son niveau intcllectuel : la créa placer !es Frères: re hu~1a1ne n'est pas un simple outil'. On - Dites donc , cantoo11ier, vous avez des a;pJJE:leles aveugles des • enmurés en due autant des ignorants .
»,
on
B. B.
- • •* . . Le de~oir est de marcher devant soi et hure Ilebien pour le biM.
!ifs?· · · - Oui, Monsieur , deux. - Où vont-ils à l'école? - . Mais chez 1es Frères. ---'-Les Frères, sont pa.1·tis. - QUe l!!O!! pomf. . . Û!!. !es a !!!iS à fa r.,o!"feet ~!gré !e pays, e!!.c~ !
- Enfin, ils ne sont plus là.. . . Et je compte donc sur vos deux enfants dès demain. - Mes füs, ils ont les ,pieds plats .. . . i'J's peuvent marcher .. .. Il y a des frères à deUll kilomètres d'ici; ils iront aux Frères comme ,par le passé, c'est tout simple. - faites pas ça 1 cantonnier! - Et pourquoi pas? Je ne suis donc pas libre? - Moi aussi, .je .suis libre . . . de vous !aire casser! .. . Et il est parti, avec des enjambées! Si tu l'avais vu! .. . C'était à croire qu'il' allait trouver l'ingénieur tout de suite. C'est-y pas dégofitant? Alors, on n'est plus du tout maître chez soi ; ils disposent de nos e.nfani,s, maintenant? Pourquoi ,pas aussi de nos femmes? Et l'autre, qui en avait _vu long dans sa vie, secouait la tête: - Mon vieux Michel , i~ y a .pas à se tromper. Ils ont flanqué les frères à fa porte au nom . .. de :ta FRATERNITE. Ils te forcent à mettre ton füs à la laïque. au nom . . . de la
.
LIBERTE! - Mais . . . Et l'EOA:UTE? fit le canton· nier. - L'égalité? . .. Ah! mon vieux 'Michel, que tu es jeune! . .. Tu as quinze ans, Michel, tu entends, quinze ans,! . .. Et il parfü , en riant, voir ses pommes de terre. ' ~ Le cabinet de ·ringénieur: bureau chargé de livres , de paperasses; l'.ingéniellif, un ,petit monsieur sec, cassant, écoute avec impatience un .pauvre cantonnier qui lui expose son cas, tout troublé, et en :four,nan t da,ns ses gr:os doigts ·sa casquette favée de pluie . .. . ~ Enfin, comme fin finale, je voudrais bien ,pouvoir mettre ,mes deux gars aux frè· res! . . . - Mais c'est impossible, Michel. impossible ! . . . fou! . . . Vous, uro fonctionnaire de l'Etat! Vous ne pouvez pas envoyer vos enfants da,ns ooe école qui lui fait concwrren• œ ! ... 1i! est eeut!ei, ·~i~tat?.. _ - !'l!!s!C!t!
un 180 -
Newtre? . .. Et l'ingénieur éclate de rire,
. , . Un rire nerveux, mauvais . .. . - Enfin, M. l'ingénieur, vou, avez bien vos deux filles au courent! Alors vous comprenez, si l'EGALITE existe en France, j 1ai bien le droit â'e .. .. Mais J'ingénielM's'est tout à cowp fâcM ... . - L'EGALITE? . . . Je m'en moque! 'l~'EGAl.JITE? Je m'assieds dessus! Vous entendez? Mes filles, c'est mou affaire! .. . Elles ne vous regardent pas, mes filles, je swppose? - Mais .. . mes fits? - Vos fils!. .. des fils de cantonnier! Ça me regarde, au contraire, tout à fait, comme le cro ttin des routes!. .. Vous avez compris? ,Et puis maintenant. en voilà.assez, rompez, . . . Et Michel est reparti sw· s:aroute, où il a rencontré de nouveau son vieux camarade.
~ Tu vois, Michel, foutes tes naïvetés viennent de ce que .tu ne sais pas 'l'orthogra phe! Sans cela, tu saurais que !la devise de ,Ja Franee s'écrit comme cei'a dep~s ,plusieurs années: ,, LIBERTE, POINT. - EGAiUTE, POINT .
- FRATERNITE. POINT. Ce sont 'les frane&-maçons qui ont Inventé cela; c'est pou.rquoi on les appelle les • Frères trois points! • .. . .
A part œla , je m'estime un ~n petit ~om· .... Au momen~ où fe célébrant éte~ les me éveiJ.lé prêt ,à :rendre service, touiours c1tc.e ... , f ' giment cafhol:ique. Je suis préciséw._eni danal inainssur le calice, le • Garde-à-vous . . . ixe ~ ' .. ' gai.. . . premier . Il existe, du resie, une très ~ -'«Jementaire tombe des ,lèvres d'un des ofhPourtant, non .·· ? pas tou1our~ gai ..1 · · f<e . camaraderie entre :les deux régiments. ciers swpérieurs. . Je suis gai en automne, ein hiver et au Et ;pendant ~'élévation de IJhoshe e~ du Laissez-vous donc transporter, par la Ptll.printemps, quand ,j'ai tout mon monde _dans sée bien entendu; car le chemin est ,trop IJl!ai. calice, le tambou.r ibat, en l'·a?sence d'une sonma cour, à mon patro, autour de m01, ... ble pou:r vous inviter à ·suiv.re un de nos 1-. l]ttte Wl roulement prolon_ge. Quand nous sommes 1ous logés à 1a ~me dest sous un ciel pur et entouré de tous faillons .pédestrement. Trans.portez-vou~, dit, enseigne. . . côtés par 1a .montagne que Notre-Seignet.llt'est je, à 2000 mètres environ au-dessus du vil• Mais je serai triste ,Je 12J~1J.let, ~ce que de Roveredo, dans .Je val .Afesocco, et 11-h auL descendu au milieu des ~éfenseur.s ~ la pa.· mon rpetit camarade du tro1s1:me. sen' va, .. près des dernières tâches de neige, votre ~ 1r·e Une fois fa commumon termmee, la fanet plLÎs celui du: premier , et pms bien d autres 1 • entonne le CJa;nrtique suisse, chanté ,par gaD:dsera attiré par fa série-des tentes, dftl, . 1are encore! . . , tl sées .par. le régiment. Pour ar-river de ilà 11 toute l'assistance. . Tous les ans, ils .me :laissent là, à ce .e Une seule personne étrangère à la B~1gade lieu où doit se ~ lébrer .la sainte messe,il . . . t a1 ,.t a• cet office, c'était, sur la crete dJU ~poque de l'amiée. fallJi monter .jusqu'à la crête de la Cima dl assis Je Jes regarde faire leurs mailles; cresu~s Gugno et .Jàalors on distingue très bien en col la ,sen1inelle italienne. la voiture ,par derrière iusqu'à la g~re.: · Je dessous de nous le coilldu San-Jorio . Une foie 'instincUvement il nous vient à l'idée de_:re. me fauŒe sur Je quai, et, dans un coin, ~e les là, ;Jelieu du culte n'est pas long à trowver, mercier Dieu d'avoir .pu entendre tranqmltevois tous monter ,joyeusement en wagon .. : Un autd improvisé a été dressé l'a veille et ment Œamesse tandis que no~ :amai:ades Ber- le train siffle, et ils s'en vont vers les pars Où les soldats qui n'en soot pas à leur coup d'es. saglieiri en sont souvent prives s01t ,var un l'on respire , vers ~'espace, vers le clarté. sai dans ce domaine, ont lllÎs 1out leur ta:lent tir intensif auquel il faut répondre, . soit parce -Moi, ,je rreste. · · · pour l'orner de toute la verdure que les Alpes que l'aumônier ne .peut ,pas les attemd:re. ~ · J. R., sous-off. tessinoise.s nous offrent à cette altitude. Le fond principa ,1 est la montagn e, qui se dresse Et le pa~vre gosse en descendant fa rue '· pour re trouver l'es· toujours majestueuse; immédiatement derrière du Faubourg-Saint~Dems r'autet l'a croix blanche ·immaculée se détache G de la troisième cour du 278, se sent ca1.ier . par compagnie. . sur un' fond rouge, Compagme . triste si seul si envie de !rien dans Je va~ SI tout 1e ,régiment s'est rangé maintenant de fa• ' · il. _en a carme et' la poussLère, que , par fois, çon à encadrer- le lieu oit va être célébré la ,.,.1 rét Il n'y aun donc ,jamais pour lut une C'est moi, Je gosse! · · · , i-eu . d t . 'ème ou messe. place dans un vieux wagon e r01s1 Excusez le nom, il n'y en a pas d autre , Tandis que le capitaine-aumônier du régi· dans le fourgon des bagages .. . ? Je ne suis pas :Je petit garçon · · · ipas Je Quand ,je rentre, je trouve la cour :plus ment r evêt J·'étole et la chasuble, le servant de gamin ... pas :l'enfant.··· . ,messe allume les deux cierges dont la fta,mme Non, 1e suis .le gosse ... 1~:~auv1·e gosse~ noire l'escalier plus graisseux, et ,que le co:· roye~r d.u re,z-de-chaussée sen~- !PIUS mauvais ballottée par 1a brise semble s'éteindre à chaqui habite au • cintième » tro1sieme co~r, es que instant. Tout est prêt, 1es baïonnettes de • -0 , 278, i·ue du Faubourg-St-Dems . encore que d'habitude! ca,J1er deux fa.i>sceauxreluisent au soleH matinal. ~es Quelquefois, ces soirs-là, ma mère me reJe suis jaune . garde, comme si, elle aussi, avait pleuré : drapeaux des trois bafailll>ns du régiment sont Je suis sec. · aussi à leur poste . _ Tu viens de Ja gare? J'ai de l'encre aux doigts , des clous à mes Un roulement de ,tambo1:1rannonce le co111- souliers, et .un fond carré à ma _culotte. . _ Oui, m'man! . . mencement de la messe. Un chœur d'hommes, _ Tu voudrais bien partir aussi · ·? C'est moi qui cherche le ilatt Je matin et orgaoi·sé ,pour la circonstance, entonne . duqui vide fa boîte aux ordures le soir . E:ntre - Non , m"main ! ,rant 'les prières au bas de l'aute l un de nos temps, je vais en classe, .je ci~e 1es souhers , chan.ts patriotiques. Après ·l'Evangile, le céj'essuie la vaisselle, je surveille 1~ rue , . . ·• Alors , :je fais des Têves fpus. , lébrant de sa voix forte et éloquente, nous Pas un chien ne s'écrase sans que Je sois là, Je rêve de choses que je ne peux ~s dire, rappell~ nos devoir,s tant religieux que milije descends J'esca.Jier sur fa rampe, et, parparce que ·je sais pas comment c'est fait. taires et la camaraderie qui ne doit pas cesfois. . . je füe les sonnettes. Le rpetit du troisième _s'en va ~hez son on 1 ser ~ régner entre uous . Une fois son alloJe suis le gosse- . . le pauvre gosse . .. . cie nui est fermier en Normandie- · ·· cution terminée, il .poursuit sa messe tandis ' ,. . ~ que fa fanfare du régiment alie:rne avec Je
Pauvrego~set
1
Messe militaireà la montagne « S'il est des jours amers, H en est de si doux ! » Oui, comme le poète, nous autres mi. litaires si nous avons des jours amers et pénibles, nous en avons aussi de bien doux. Et œs jou1·s si doux .sont sans contredit les dima,nches, surtout lor.sqti'ils sont commencés, pour nous ca.füoliques, par la sainte messe. Aussi, vous me .permettrez de vous décrire une de ces messes en haute montagne. Notre brigade d'infa.n1erie ne ,renferme ·.pas seulement des batai'llon.s catholiques; elle est formée d'un régiment protestant et d'wn régi -
*
138 ,
182 U paraît qu'il n'y a ,pas d'éiage. . . que c'est .Je•Bois de Boulogne tout de s·uite, mais le Bois de Boulogne sans ,les gardes, ,avec des pelouses qu'on peut marcher dessus, et de vraies vaches •qu.i ont de ,l'hel'be jusqu'à la ceinture. Paraît aussi qu'il boit du lait avec de .la mousse .... Qu'il voit faire du beurre . . . . Qu'il mange des cerises sur les arbres. Et c'est pourquoi, quand i:l revient, i:J est rond et rouge comme eHes.
*
Charles, du premier, c'est plus impressionnant encore. Lui, il va au bord de Ja mer. Je ne me figure pas la mer! Et vous .. . ? Il ,paraît que c'est mêmeplus grand que la Seine ,pendant l'inondation . . . .plus grand que mille fois la piscine municipale, et que, en plus, c'est frais. . . qu'il y a des crevettes vivantes et aussi du petit sable fin qui se g.Jisse, en vous chatouillant, entre les doigts de pied. Ce doit être délicieux!. .. Lui, quand il revient, il est doré. :Mol, ,je suis encore plus jaune qu'avant. On le pèse. Il a ioujours grossi . Et moi j'ai maigri, parce que filai pas faim en été, dans ma cour, et que je m'ennuie . . . .
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Pourquoi Que je n'y vais pas, moi, à la ~mpagne ou à fa mer . .• ? Parce que ça coûte trop cher! . .. Ça coûte ... ? Ecoutez! .. . 40 fr., aller et retour, trois semaines de séjour . . . 40 foancs! .. . quarainte fois 20 sous! ... 80 pièces de 10 sous! Et maman. gagne ,juste 2 fr. 50 par ,jour à faire des sacs. Et on me donne un sou tous les dimanches, ·quand ,j'ai fa croix . ... Aussi, vous entrevoyez.. . ? Il n'y a rpas à y songer! .. . Et, cependant, cela me ferait tellement du bien! ,Le Frère, qui est vicaire au catéchisme, m'a dit comme ça que si fen trouvais seulement fa moitié, il m'enverrait, parce que je tousse beaucoup depu.i,s l'hiver.
faints dans tous les costumes; et là-bas. au. ·ca,te, 'la pl.us pîeuse de ses enfants, la bout de la table, une petite communiante qui · e de 1a Première Communion, en son tas!. .. ne dit rien . . . parce que rien ne correspond à :n du presbytère de Hamicourt Seulement, je ne suis pas dans le taa, sa dis.position d'esprit, ,parœ Que les converRose est là, devant lui, fleur au milieu des sera peut-être pour 'l'année prochaine! .. . ·sations, qui se croisent d'un bout de la taurs écoutani bien, sans se .laisser distraire, Il faut fou,jours vivre dans l'espfrantei ble à l'autre, semblent faire taiire en elle la ' el secouant, ,pour répondre, ses cheveux d"ecomme disait papa avant qu'H meure à 1 voix de l'Ami, de celui qui, a dit: « j'ai be· ~ JouJ"dssur ses épaules .. . pita1. _ Alors, c'est bien sûr, ce que tu me ,pro- soin du silence pour parler à .fon âme. > Et elle se tait, la petite Ro.se. ,iets-là?, · · Elle semble gênée, là-bas, au milieu de J'aAlors, ce sera bon! _ Bien sûr, M. le Curé! . . . moncel' lement des verres, des bouteiHes, des Oh! . .. ,Je,jour où j'irai à .Ja gare P<>ut ,f.t en articulant sa réponse, elle lève ses plats. . . On dirait que, déjà, elle a désappris vrai!. . . pour monter en wagon!. . . avec ,rands yeux d'enfant, comme pour laisser vrai billet! .. . .Ja langue qu'on parle ici, qu'e1le hésite à fri)lienvoir en elle jusqu'au food de son âme. Boire du soleil, respirer de l'air qui 1\ _ C'est si peu, ce que te demande Je bon per son beau voile, encore tout parfumé d'enpas encore été mille fois respiré . . . voir dta pieu,!... , Un petit « bonjour » Je matin, un cens, a,ux tables éclaboussées de ;Sauce; à ,pochoses sans fin, sans cheminée, sans autotaà ,bonsoir » avant de te coucher; une pauvre ser ses pieds, chaussés de soie blanche, sur . . . se rouler ' dans de l'hel'be, dans de \ demi-heuretous Ies dimanches. Sans quoi,_la le plancher ·vineu:x:du cabaret ... vraie, sans boî tes à sardines, mes poutt1111t,ellepetite chose qu'est aujourd'hui ton âme n'en ,reviendront pas! deviendrait ·comme cela .. . Depuis des heures on est à table. Il sort Si M. l'abbé du catéchisme me faisait a.vair Et, de la main, il lui montrait les allées de chez le res taurateur une iel:le odeur de cela. . . une fois seulement a,vant l'a-pprentia, lointaines du jardin, couvertes par ·les mau,- banquet, qu'elle emplit tout entière ia rue du sage! .. . Il me semble qu'entre lui et moi et vaises herbes, qui: .poussaient, tenaces et vivillage, et, peu à ;peu, rassemble les voisins serait à la vie, à la mort! . .. qu.e ~e .J'aimerai', got1a euses, envahissant tout. aux carreaux du marchand de vin. et puis aussi le bon Dieu Qui lui aurai Et e\.lepartit, la petite R?se, son catéchi_s· - Et qu'est-œ que tu vas faire de ta msoufflé: « Moi, dans le temps, je changeais l'eau en vin . . . changez donc J'air du petit mesous le bras, toute pensive, toute recuetl,- 1e?... demande tou~ à coup Tiriot. ., - Ma füle! -enfonne 1e père ... Ma fille! ... • Eugène du cinquième. de ,la .troisième cour, lie marchant doucement au milieu. des champs escalier G, du 278!. . . H n'est pas respira.bit, sil~ncieux, comme on marcherait dans une Mais eile fera comme tout te monde, elle église; baissant la tête sous 1la lumière moucet air-là! . .. > travaillera ! Et puis j'aimerais encore Ia dame qui hi rante du jour qui nimbait d'or son front de Et ce mot ne l'effraye pas, la petite Ro~ . · . aura donné .Jes 40 pièces de vingt sous pour première communiante, et semblant écouter, Travailler . .. ? C'est la loi de tout être icipar delà le murmure mélancolique du vent du moi . . . et puis tout le monde! bas ; et, bien qu'elile soit pet,ite, et que sli!S Parce que quand on est heureux, on aime soir dans les grand.s peupliers, les voix Join,: veines soient bien bleues sous sa peau, trop plus facilement que quand on n'est pas he11- !aines de l'invisible et les premières révélablanche, elle travaillera, et dès demain, s'il le tions de l'éternité. reux. faut . . . et tant qu'on voudra . Et puis maman aussi les aimera! . .. Je ~ SeuJement, pense-t-el,le sans .ien dire, qu" sens .très bien que, des fois, elle est inquiète on .lui laisse la ,petite demi~heure que récla. . . Un iestin à. tout casser chez le p~re en me regardant. mait hier encore le vieux curé! ... La demi-· Alquinot, ,}'/Unique restaurateur de Hami Voilà! . . . hell!l'e du bon Dieu .. . , celle où. mettant s~ court. Je suis ,le pauvre gosse! .. . tête fatiguée dans ses pauvres mains d'ouvr iè. Les pairents de la petite Rose ont préféré PIERRE UBRMïTE. re, elle parlira vers les horizons consolateurs cette combinaison : sall.e à manger plus grande ,l:itspérance chrétienne! . . . de, absence de tracas, et, somme toute. pas Oui, seulement cela qu'e11eréclame! . . . pius cher. Uue demi-heure le dimanche ma1in!... Une Us sont là, 27, aux car,ures terribles , aux demi-heure de ,prière .. . de religi'on ... d'imâchoires infatigables, mangeain,t et buvan~ dfol. . . d'oubli . . . Les yeux dans, tes yeux, Emu plus qu'il ne veut le paraître, le vieu!X encore et encore et toujours : hommes en reê) Christ Jésus! , .. Les bras dans tes bras , d,ingot~s et en blouses neuves; fomme.s en rocuré termine la dernière leçon de catéchisme ô <t oi qui as dit : ~Venez .. - vous tous, {lui à la petite Rose, la ,plus intelligente, ia plllls bes de soie, raides et alourdies de perles ; e.1." Il en envoie déjà tant qu'il .veut . . .
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S'a Purgé!
134 soufuez! . . . et ,je sens que moi, je devrai souffrir. . . beaucoup souffrir dans la vie , . .
~ Trois jours après, c'est dimanche, un b~au dimanche de àuillet, :plein de neurs et de lumière. Et comme, dans la claire petite église, le vieux curé a remarqué, pour J.a premtèi e iois, que la p lace de la petite Rose est vide, il ini'errc,ge Ie so ir Je père qui, tout boumx, revien.t des champs. - Et la petite Rose? demande-t-il, avec uu bon sourire . . . Je ne l'ai pas vue à Ja messe auJoU:rd'hui? . . . · - . . . Rose? fait le paysan dlun air embar.rassé et sournois , en retirant sa pipe. Rose? .. . « Elle s'a purgé ... • -:- Et il faut croire, me disait le prêtre qui me racontait cette histoire, avec un pH dou-. Ioureux aux lèvres, il fa.ut croire qu'on a pris l'habHude de purger la pauvre enfant tous ~es dima,nches, car, depuis deux ans, sa -place, à l'église, est toUJjours restée vide ; et, aux .pieds de fa Vierge achève de fomber en poussière le petit bouquet des champs ,qu'elle y p laça. le matin de sa ,Première .. . et de sa dernière Communion! . . . Seulement, quand je la rencontre , elle baisse les yeux, comme si eUe avaH peur que, comprenant leur langage, les miens ne l,ui murmurent : « Pauvre chère enfant! , . . » Car , alors, elle éclaterait en sanglots; e.t quand le ipère remarque qu'elle a. les yeux rouges .. . . . •? - .. . Il voit de la même. couleur! .. . Pierre 1'E~MITE.
Utilisationdes fruits Les frui ts s'annoncent bien; on .peut espérer une récolte abondante qui sera la bien venue par ce temps de disette universelle . · ,Les vivres vont se faire rares à l'hiver pro . ch.ain; prenons dès à présen·t touies nos pré-
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ca:utious et .soyons prêts à recevoir Iea que le ciel, va nous donner. 'IJ faut abs que rien ne se perde ; il faut que la s dance du prin temps et de 1'automne vienne en aide pour les jours d'hiver s'annoncent si du:rs. N'oublions pas que l'intérêt familial se contre ici avec i.>intérê-tnatioML et que que .soit Je point de vue auquel on se ' on aboutit à da même conclusion qui s•· avec une force s~ng,ulière: il faut sauver notre récoHe de frnits. Le sucre entre géoéralemen.t pour honne :part dans ,les conserves de fru ila confitures; hélas! il n'est pas besoin d prophète IJ)Oll.11annoncer avec certitude de ce fait, nous aurons quelque difficuHé année. Mais observons aussi que les sont eux-111êmesr.iches en ,sucre, et Que arrivée est pour nous un vrai sourire de Providence, mais à ce point de· vue p . 1ier. •Puis , parmi tant de recettes connu en est qui demandent vraiment peu de additionnel: c'est à ces foi,mules-là s que nous ferons honneur , ·sans foutefois gliger ,les -traditionnelles recettes de tures et marmelades. C'est qu'H y a encore des heureux, des voyants, qui ont du sucre ; ~I y a des économes qui utHisent dournellement de cassonade ou de sirop de sucre, afin d'épar leur sucre blanc en vue des confüures ; e nous avons lu dans Tè joumâux 1'aifirma · du bon désir •qu'avait le ravitaillement nati de nous concéder un supplément de sucre vue de •1'ufüisation de nos œruits. Ne d gnons donc aucooe recette ; celle qui ne vient pas à Jean fait l'affaire de JacqW!s, Et pour ne pas être débordé par ce va chapitre quand les fruits seront mûr s, que chacun aussi arrête ses plans et pr ses dispositions bien à temps, commenç de suite à iraiter ce sujet. Que 'les mtéres glanent au passage ce qui peut Jeur être u · car nous ne répéterons pas au cours de saison ce qui aura été dit une fois. En coupant des colonnes du ~oumal•, on former un petit livret que J'oo gardera s 1
momtni
CONFITURES SANS SUCRE
.Ehbien! il y a un moyen d 'ob tenir des itures sans sucre ordinaire , .r ien qu'a vec cre des fruits eux-mêmes. 611 prenez du jus de poires, par exemple, faibouiHir dans une bassine , jusqu'à ré-·on des deux tiers, jusqu'à ce que •le siau moins ait acquis une bonne con.sis~ . Clarifiez ce sirop avec du blanc d'œuI, faites.Je filtre r à tr avers une fla,nelle; vous rrez alor s en user pour fabriquer des itu:res. Le jus ainsi a)réparé se conservera en bou. es, on J'aura sous ,!a main quand on vou· faire des confitures, mais alors i·l, sera dent de tenter d'abord un essai sur de peles quantités poUT se faire fa main. 1e moyen le plus simple et toui: indiqué ur utilise- un tel sirop , ce serait d'en metà nouveau dans un chaudron et d•y plonde bonnes poires à demi cuites et pel~es igneusernent. Après avoir terminé 1eur cuisn dans ce sirop, les poires seront prêtes à mises en boca•l bouché , où elles se couveront fort bien . ,Le même procédé sera a,pplicable à ·la pludes fruits c'est-à-dire que •le ,jus de poms servira à ' conserver les pommes, 1e ijus mira.belles, de prunes . ile moût de .raisill virant à conserver chaCUllldes fnuts de ·me espèce. Evidemment, ce moyeru ne serait pas a,pirable toutefois aux fruits aigres, c'est pour esfruits sucrés qu'i!J est recommandab!e . ARUNES ET PRUNEAUX Les ,prunes desséchées deviennent des prus eaux chacun sait cela, maiSJon semble ignor q~e tout propriétaire de prunes, ~eut obenir lui-même des pruneaux pour 1 hiver. Il fawt être d'Agen, dit-on parfois , pour U:ssi.rcette ,transformation! Eh bien , c'est xagéré. Ce qui est vrai, c'est qu'il faut a'Voir es prunes d'Agen, des • Damas • , ou des nes de « Sainte-Catherine ~, ou de toute uke espèce peu ,juteuse , s;i fades soient les
.fruits. H faut aussi un four de boulanger, l défa.wtd'un évaporateur comme on en. trouve dans le commerce. Enfin, il fa.ut un tour de main ,que l'on acquerr a assez vite si !'on veut bien observer ce qui suit. 011 prend des prunes tout à fait mûres, se détachant facilement de ,l'arbre sous ~·eHort· d'une faible poussée. Om les étend sur des claies que '1'011 recouvre d'une forte mousseHne et que l'on porte au: four environ •tme heure après que le pain en a été sorti . Si Pon a su se ,pourvoir d'un évaporateur , sorte de fourneau préparé ;pour recevoir les claies, la pratique de la dessication sera très simplifiée, et J'on pourra, à 1l'aide de cet utHe inS'trument, mesurer :plus exactement le degré de cha·leur , p1us particulièrement recomman· dab le pour chaque sorte de fruits ou de légwrres,. Voici don c nos prunes au fou.r. C'est là qu'il fa.ut un tour de ma,in parfioulier : il s'agit de sortir les fruits juste au bon momén1 après une demi-cuisson, pour 1es transporter en plein air, où ris jetteront Jeur eau et se ramoll iront, A:près quelques heures , 011 remet les c:Iaies dans le four et on faisse la dessication se parfaire. Notons que les commerçants pèchent toujours par excès. Une dessication trop eom,plète tra nsforme la :prune en Wie sorte de caillou peu aipprécié, avec raison, par l'ache· teur. 'Le pruneau bien réussi doit êttl'e mou plutôt que sec. Des industriels soumettent •les prunes . qu' Lis veulent d'essécher à une préparation spéciale, le blanchiment, qui consiste ,à faire ar river sur •les claies, :penda·ntune vingtaine de minutes des vapeurs sulfureuses . On. peut ob. tenir le' même résultat en mettant :les claies qui portent les prunes dans une chambrette fermée où l'on fait arriver du gaz sUJlfUJTeux . Après huit ou d ix heures de ce traitement , ·les pmnes sont a,ptes à ètre desséchées. 'us prune~ux fourrés ,qui se vendent st cher sont des pruneaux ordinaires traités ainsi que suit: a:près Ie premier séjou-r au four ou à 1'évaporateur, on fend le rruit d'un côté, dans '1e sensi de la ,!o,, __gueur,et on 1~
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Seigneur,sauvez=nous l
dans l'intérieur, à la place du noyau qu'on enlève, une prune plus petite débarrassée elle aussi de son noyau.
l'histoire de sa vie mnrtelle on su,rprend
in~porta11t de ces légumes far,ineux:, ne ,commel'image de tou6 ,tes maux que ta à elle seuJe servir de nourriture ex guerre a propagés. Quand nous enien· d'une façon suivie, mais comme ,légume dons le Christ lui-même <lire: Les aveuDans les temps ,affreu,x que nous vicompagnement ou en combinai.sons div vons :si quelque artiste pouvait rep_r~ - e:les voient, les boiteux marchent, les _ avec d'autres aliments, graisse. fromage, sent;r fidè1'ement f'éta,t de Phumamte, lépreux sont guéris, les sourds entenelle ofîre toujours un mets sain, nourri y mettrairtsous nos yeux le ,tableau .le dmt, les morts ressuscitent, les pauvre! de forte puissance calorique et re lative pluisterrifiant. Haines et colères, deuils sont évangélisés, n ou:s avons mille raibon marché. sons de .condure : Voilà Celui que dot et larmes.,,carnage,;;et torrents de sang, Les légumes verts (salades choux ch vent invoquer toutes les vktimes de l'édestructiorns et ipiUages, exp,ulsioas et A mesure que · la guerre se .prolonge, le fleurs, raves, épinards, etc.) ne ren.fern~ent bourrasque. bannissements, avec tant d'·autres hor- 1pouV1ant,able prob lème de l'a limentation du peuple devient peu d'é léments nutritifs; ils sont donc Or, pour que les âmes aff.li,géess'areurs voilà ce qui .caractériserait le porp 1us diffi.ciJe, soit pa1· suite de fa ipénurie de nounissants en eux-mêmes et en outre d dressent à Jésus .avec plus d'empress,etraiit du monde .actuel. Le , p rophète .des be~ucoup d'alimen ts indispensables, soit .par similation assez diftidle. A ,se nourrir et de confiance, il leur importe de ment [1amentations indiqueriait le sujet: ·La smte de ·Ja hausse extravagante des :prix. Il clusivement de légumes verts l'a-limenta connaître. Budièr Jésus Ohrist mieux le . ' terre est dans la désolation . est donc de tou te importance pour le consomserait des p lus chères étant donné la quantll qui nous a mérité toute grâce et foute Mais que sert-il à l'homme de .cons.ta_ mateUJr, tout en tenant compte de ses resénorme que notre organisme devrait emna, consola.fio,n , c'est un devoir à notre épo· sources et en sauvegardant sa santê. de sa• gasiner pour avoir en proportion .suffisaa1tterles maux, de gémir .srurles catastrovoir util iser au, mieux les produits 'qu'il peut ohes du jou,rprésent 'et.de tremb1erpou,r que surfout. les éléments ,indispensables. Mais par suite• . -... en ce motnelllljretirer du sol ou se .procurer leu,r ,teneur élevée en sels minéraux, surt()lf \elendemain? Que lui sert-il de reconsur les marchés. en ,potasse, fer, acide phosphorique, les lép. naître l'affreuse réalité et de se prémumes verts sont des stimulants précieux 4e nir contre toute illusion? Ce .qui est in.1LES 'LEGUMES l'intestin, agréables ,par la va-riété qu'ils ap, dispensable ·à la _p,anvre famille humai· Ils peuvent, au, point de \'Ue alimentaire porteot à l'alimenta t ion. Considérons-les coin, ne c'est de ,c:heflche·ret de trouver un Après ,la confirmation , l'évêque demande se âiviser en trois classes: les légumes albu~ me tels plutôt que comme de vrais alimenla. m~y,ende salut. Or, ·sans négliger les aux nouveaux coniirmés de réciter tout haut mineux (à gousse); les légumes farineux • les précauüons naturel les, pourvu. ,qu'·~ltes avec lui [es trois grandes prières du chrétien, M. JEANPRETRE, légumes verts. ' wient lhon.nêtes nul ne .sau,ra~tmieux le Credo, le Pater et l' Ave. Chimiste cantonal neuchâtelois . Les 'légumes à gousse (.pois haricots Ienfa,i.reque de red.ire le mot irnditionnel: Peut-être aiux confirmations :prochames, tille~, flageolets, etc.) possèderrt entre to~s la • Vers. qui all~r, ô Jésus, sinon vers plus d'un de nos évêques racontera à cette plus grande valeur nutritive. Us contiennent Vou•s q'l•i avez les paroles. de ,la vie éter. occasion le trait qu'on va lire et dont M. peu d'eau (12 à 15 %), beaucoup de matières Henry Bordeaux a recueil·li -le récit de :111. bounelle.» azotées (16 à 25 %) et d'amidon (40 à 55 %). che d'un officier savoisien , du côté de-s Epar · Voilà, certes, le cri le plus naturel et I~s sont, quant à la valeur calorique, supé,·L'enseignement profession.ne! doit s'adap, le plus efficace, l'ap,~el .Ie plu~ touchan{ ges. C'est le récit de fa mort d'un de ses ,solneurs à la viande et d'un ,prix bien moins· ter aux besoins du nù:tieu dans lequel il • et,I,eplus O'.J))l)Ortun. 1anne~s de tra_ dais , de Savoie commelui. 1 r-0ts élevé. Consommées sous forme de purées, de donne. Cet enseignement ne ,prétend pas anit- gédie ont, d'une part, iprovoqu:e1 part-0ut soupes, ces légumineuses constituent œ pré~ ciper sur la pratique de l'industrie, mais biel le désir de I,a :paix.,et montré, _d':autr_e cieux suet'édané de la viande, de digestion Us étaient deux: du mème patelin , de J.a faciliter l'étude des principes qui la dirigent part, l'impuh,sance de l'ihommea ta rt; faci'Jeet dont on ne saurait trop -recommander même année au delà de la quarantaine, qui et fo:i;mer ~'élève pa:r l'observation et la ri, tablir . Oue de démariches pour la rel'emploi en ces temps difficiles. flexion, afin q·u'il puisse ensuite se développer conciliation des peuples ont abouti à de de distance :l'un de I'autre travaillaient à 1Jeu 11 convient de faire remarquer que ces· lui-même ,par ·l'habitude pr.ise du raisonneà creuser le ,même boyau. Une de œs mau nouvelles hoistilité.s et j,eté darus la four· considérations se rapportent aux .produits ment. S. G. · naise d'autres légions infortunées! . . . . va,ises torpi11les,qui mènent un grand . ~acarme secs; à l'état kais, 'la valeu,r nutritive est sen•* Ainsi du côté de la terre et des hommes, et tournent en l'air avant de choi,r, éclata siblemen't diminuée en raison de la plus grande * il se~ble qu'il n'y a 'plus ,rren à espé· dans .Jem·voisinage. Il faut que la tem_tne soit ca,pable. si Jes quanfüé d'eau contenue (70 à 80 %), L'un est blessé et l'autre indeume . .Le blessé placent dans une situatia,t circonstances ·la rer. ~es léglllll1es farineux (pommes de terre, appelle à l'aide. L'autre accourt, prêt à Q'emdifficile, de se tirer d'affaire elle-même. T ournons-noit1sdonc vers 1,eCiiet et por.ter . IL en a emporté tant d'autres à 'l'am~ topmambours, crosnes, scorsonères. etc.), Coquere1. vers Notr,e-Seigneur! En Jésuis-Ohrist bulance! Gest un homme fort et noueux qui ipauvires en matières azotées et graisse, de tenous trouverons Celui qui voit :toute neur en amidon .plutôt modique, sont des ali* * pa s croirs à iJa sin• douleuir sait compafü à toute ép1reu'Ve ne mesure pas ses services. Mais cette fois, rrmts de va!euir !!utritive moyenne. La pomme t Le ·me!!leur !!e péllt iT voit bien que ce n'est plus la peine. Déjà et rpeut ;oulager ,t:outetribulation . Dans d6 te!"re, P',?'.!"exem~!e. de beaucoup !e ,p!Qs céité d'\?Ut!'ui
•• Valenr nutritive des légumes et des fruits
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Pater, Ave, Cl'edo.
Glanures
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138 la mort a mis son ombre sur ce visage ter- 1 salue, Marie . Je crois en Dieu !• , jusqu\ reux . I,1 s'est ,penché: que les Jèvres de son cama1rade n'aient - Mon pauvre vieux. dis tes prières. soif et s'arrêtent de ~·emuer.. . . Le moribond :rouvre les yeux et murmure. Henri BORDEAUX. - Jene les sa.is plus. Mais toi, di:s-1es. L'autre hésite. H cherche , U fouiUe et H répond: - Je n'en sais pas rplus long que toi. - Dis--les quand-même , ins,iste Je mourant. Lorsqu'on entre dans la maison du ~ Alors l'homme tend ses mu:sdes. Ainsi vateurs tempérant et réglé dans ses 1 qu·on hisse uin sea!ll, &'.un puits. il tâche de Œes yeux sont fraippés d'abord; l'esprit retirer du ,passé 'les syllabes oubliées. Mais le , sérénité d'un accueil ami'-' satisfait par ,l'a seau :remonte ,presque vide: par la propreté et l'Ol'dre du mobilier llllt - • Not:re ,Père qui êtes aux Cieux • . finit. deste , .par la bonne tenue des enfants; CIi H pa·r dire . Puis il demeure coi, n 'ayant pll r e~pir& un ,parfum de paix et de bonheur , tr-0uver fa ·suite. Et déjà .Je mourant a rép!té Le r obuste habitant de :Ja campagne ,qui frt. d'une voix qui faiblit : quente rarement ,les cabarets ,porte emprelat - • Notre Père qui êles aux Cieux. • . . . sw· sa figure calme et f!orissante le témoi,, II reste la bouche ouverte , attenda-nt ce qui gnage de ses mœurs paisibles , de sa cona, doit venir et qui ne vient pas . Ah! mais, pa cieoce tranquille , de son bonheur domesti, tience, on travai.Ue, on aboutira. De nouveau que. Les enfants s'amusent au sein de 1a t. l'homme ,Jance 'le seau et itire Ja corde, .Jes mille, au milieu d'un cercle joyeux de frèrea veines de son front se gonflent. et cette fois il et de sœurs , en ,présence de parents vénérâ ramène : et chéris. - • Je vous .sa-Lue , Marie . • . . . Les domestiques honorent dans Jeurs ntaî« Je vous saiue, Marie . .. • a .redit le ·tres l'autorité de Dieu, et servent par cona, blessé docHement. Et son regard interroge en. cience plus que pour l'argent. En échang t dt core . Mais qu'y a-t~il donc après œs paroles? ces dévouements sincères , les domestiques Quand l'homme était petit, sa mère :Je savait sont traités comme des enfants adoptifs . et .Je lui ay,ait appris. Oui, mais tant d'eae. a .La pensée du ciel, les fêtes de !a religioa, coulé sous fos ponts. depuis cette époque! li la paix de la conscience, la sanctificalion du est un territorial des dernières classes. Ce dimanche, ·la fréquenta·tion des ·sacrements, n'est 1pas sa faute s'il a fait tant de chemin leur tiennent lieu de ce qui leur manque du depuis son enfance. A-t-il f,ait tant de checôté des jouissances et des délicatesse'S de la min? Sur fa route il y a les auberges , et c'est vie. là qu'on oublie. Mais quoi? le camarade en Mais chez les buvetu·s, il ue faut plus parredemande et tourne ve.rs Œui un œi l supler de ces douceurs de la vie champêtre. L'ha• pliant . Va-t-il, le laisser dans J'embarras? : . . bi1ude de boire conduit à l'ivrognerie, c'est-àAlors , d'un effor,t à arra·cher, avec la corde, dire à la plus avilissante, à la plus abrutistoufe la margelle du puits , il ,parvient à amar . sante passion . rer ce troisième commencement: La dissipation de l'esprit , les goûts bachi· - • Je crois en Dieu . . . . • ques ne ,peuvent s'aJ.lier avec Je ,tmvail des :te mourant l'a déjà ha,p.pé. Il n'y en a champs ou de l'atèlier. le s bras .Janguissent, ;pas 'Joug. E1 !Puisqu'il en ireclaune encore et la solitude est fatigante; on revient, pendant .puisqu'on ne peut décidément :Jui en donner la semaine, s'étourdir par les vapeurs eoi• davautage, voici que ,l'homme enchaîne ses vrantes. trois prises et !]es fait aMerner comme une :Jlta. Mais 011 n 'entre ,pas au cabaret sans payer nie : « Notre Père , qui êtes aux Cieux. Je vous son écot ; à 1a per.fe du temps, il faut donc
Deux foyers
·outer Ja perte d'argent. Le cabaret n'abanpas sa proie avani de lui avoir sous traitson dernier -écu et son dernier haillon , Alors, seulement, ~-1 vom!t sa pro'.e sur la tacepublique, et Il ,la re1ette parmi la foule ~s mendiants et des malfaiteurs, ju.squ'à ce ue la société l'enferme dans ses pr,1sons. . q D'autre part, le s,pectacle qu 'ollre la maison de l'ivrogne , de l'habilué du ca~aret, a_ltrisle ,profondément Je cœur : ces ndes pre· lditurées au front d'une jeune lemme, se_s ltai.ts fatigués; Jes haillons qui cou,vr':°t a peine la nudittî des enfants, J'aspect ~1séra ble du ménage. Vous demandez le pere _de tamille.. . Pourquo i cet emba,rra.s, ce :mys~ere de la mère parlant à voix basse à son hls? Pourquoi encore des lar mes à ses yeux? Elle envoie chercher son mari à la taverne ; elle y lîtt allée e1le-même; mais die . se souvient des dures e)'lpiations que de ,pareils messages lui ont fait subir déjà par :[a main de l'ivroane,irrité. L'âge tendre de l'enfant parlera pellt-être au cœur du père, et éparg~era au moins à la mère de n'être pas :maltr.utée. Le fléau du cabaret a passé dans cette maison. il a dévoré les économies de ,p~usieurs années, il a absorbé la; subsisitance des enrlants; ie petit patrimoine est · entamé, les terres sont en frkhe , Jes pratiques désertent ,)'atelier. L'ivrogne, effrayé de l'avenir .qui 1~ apparaît pendant ses ures inter:val1es d~ rat· son tâche de s'étourdir dans une hahüuelle ivr~sse, et rentr é chez lui, il fait . .taire les plus légitimes r~proches par sa v:iolence,.et ses empor:temen1Js,;i:I accable de OOUiPS et dm. jures celle qu'il avait autrefois juré d'aimer , de défendre et de rendre heureuse. Comment l'union et l'eslime pourraient-elles subsister au milieu de fanit d'horreurs? Le .plus impitoyable créancie r a déjà sai~i Je ,prix du travail encore inachevé; il a. déJà acquis un droit s~r la ,récolte ~ncore pen· dante. La moisson est bue et Jouée avant qu'e!Je .soit mûre, et lorsque l'é.pi aura renl:'.iu son tribut sous le fléau du ba1,teur, 1e cabaretier viendra, préleve r 1a dîme et plius que Ja dîme du fruit qu i a cofüé une année de ·la- . beur .
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Que deviendra la malheureuse épouse ? Une faible ressource lui reste: la dot qu'elle apporta en de meilleurs ,jours, lo~squ'elle rêvait de belles illusions si tôt évanouies ; ou, par une résolution déses,péree, elle ira dévoiler au magistrat les dilapid:dions et :]es scandales de .son mari, et demander une sépara tioo qllJÎ tue fa considération de sa fami11e; ou bien, par une héroïque r ésignation , elle achètera le 1emps de fermer ces cicatrice s, en abandonnant à Ja, ,passion dévorante de son mari le produit de son bien. En fout cas, elle n'a plus qu'à souffrir , pleurer et mour ir.
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SœurCandide li est 8 h. du matin, et 1Ja;maison du per cepteur, avec .ses volets bien clos, dort pa ~ resseusement dans 1tebrouillard d'argent quit s'élève des prés. Madame est encore au fü; e.t, fa tête sur J'oreiHer., suit d'un œil quelconque ~es zigzags d 'une ,mouche au plafond: . _ PJ"endra:i-jedu chocolat? . ... Prendrai je du café?. . . · Tout à couip, elle pousse un petit cri : Aïe! Une poignée bmsque s'est posée sur ,Je bouton de 1a porte , et son mar i, un grand diable !long, sec et jaune, ŒesbreteHes pendantes , faif irruption en. tempête dans ~a cham. bre. _ Ah! Er.nest, que tu es bête! • . . cwn e Madame en reconnaissant son mari. On n'entre !Pas 'comme ça!. . . J'ai le cœur qui me saute dans ,la ipoiwine! . . . Mais Br11e9!n 'entend pas! Ernest n'entend rien . . Une Hasse de pa,peraS"Sesà 1a main, il fait le four de la chambre .. .. - y a du bon!. . . Y a du bon! . . ,
~ _ Quel ·bon? fait afor s Madame en s'as• seyant, très curieuse . . . . _ y a du boni et du richement boni - Ailons, voyons , ne m'énerve pas dès le matin! ...
14-0 - Ecoute! ,Et. se plantant au milieu de la chambre. les ja·rrets .teodus, dans l'atfüttde du colosse de Rhodes, i,I déploie une pauvre feuH,'.ede papier Quadriilt'é,el i,1 lit: Maison d!ll Carmel.
'JI mars 191 ...
Monsieur 'le PercepteuŒ·, C'est avec un t-rès grand seniiment de 1risiesse que je vous écris ,a11jou1·d 'hui. Quan ,l, par deux fois, nous avons refusé ciepayer ·l'impôt injuste d'accroissement , nous avons obéi à fa voix très nette de notre cons· cience chrétienne et religiènse. Aujourd'hui, :Par suife de rircons lances PXtérieUTes qu 'il sera it trop ,Jong d'én11mérer, cette voix se iait entendre d 'une façon plus douteuse; et, comme avant toot, nous ~vons soif de 'la paix, de cette paix • quae exsuperaJ omnem seusrnm.. , - Comrmnt? ... - C'est du 1afü1. - Traduis? .. - Oh! ça ne sigmfie rien! Le 1011t c't>st la finale. .. (Il cooHnue . .. )
. . . Je vous
anncmce que vous pourrez faire toucher à notre économa,t '1a ,;omme de 13,487 fr. 19, réclamée ipar vous, en plus des mipôts ordinaires, pour abonnemen t, droit et contre-droit. Je vous prJe, Ni. le Perœpleur, d 'agréer l'assu.rance de mon re1igieux dévouement en Notre -Seigneur , Rœnr Oandide, dl' la Vie Intérieure , M~re supttrieure . Et le percepteur fait le tour d-e .J-achambre ronjugale en esquissant des ·ailes de ,pigeon ... - Pour une jour:née. en voi•là une jour· uéel ... 14,000 francs!. . . bénéfices au ipro.rafa, et pui.s, s:turtou1, ime note SU/perbe au Ministère! . . . SU1J,errrbet. .. Songe-donc, CaToline, faire payer des re,Jigieux... c'est d~jà dur! ... ,Mais en ·les meHant bien en chantieq ... Trndis que des nonrnes! . Ç~ vous a une ,tête!. . Ainsi , toi , tu te serais faite religieuse ,
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.jamais je n'a,urai& pu tirer un :rouge 1· . . . C'es.t vra.i que!. . . Enfin, je ne vais lui ,laisser le temps de dire : « Ou!! • à Candide de 1a Vie Intérieure!. .. Oly!T'P'I
-
??? .. .
-
Vite de ·!,'eau chaude! . .. Vile! Voi.Jà!... Voilà!. ..
~ 1Debourtdevant sa g larc, le per!'ejp1eur• rasa en ouragan . Seulement, il v,a tmp vi1e... Vlan! ._ boutonnière!. . . Sale ra soir, va! . . . Carol~ passe--moi du pa.pier gommé! . . . ,nan ! 1lll autr e!. . . Cri s ti ! '1.tllf' lroisièmP! . Carofj. ne! . . - Mais ne va pas si vit~I - Songe, 14,000! . .. Tu ne trouves ,paa1 . . . El,le a un nom à me :payer 14,000 fr., ~ nonne-là! .. . Bon f1.angde rasoi.r, il coup rommr mon genou! ... Pu.is il se lave, Emest. ,1empétueusement. - Mon col,? ... ·~s manchettes? ... Pr6, pa.re ,les hou-tons!... Passe.moi m.a cravate! . . . Pa s ceLlt>~là ! . . . la belle . . . C'est 111 triomphateur que ,lu habilles. . . ma chérie! - Eh bien! tu sai<:, heureu sement que ce n 'est pas fous 1es matins! ... Mai-s Emest n'entend rien. Sa11gJédru1s son jo.Ji pardessus beige, les moustaches cirées, il meit .rêveusement sa gants beurre-frai s. un gai .sourire a'tlx lèvres· - Boutonne-moi ça, mon petit poulet ea or?. . . ,Là . . oh!. . . je te fais grâce du der• nier bouton . . . . Alfons, au revoiT . . . Dans nne heure, je vaudrai 14,000 fr. de plu s! Et il fond l'étrenne de sa bube à sa 1égi~ime, encore .tout aba sou rdie.
~
rouges du rouvent, qui b.rlÏ'l'lent gaie· dans la matinée commençante. Et H se dégage de toute cette nature uae ~ression très douce . C'est 1e grand calme, grande suavité reposante que 1es choses 11 ,aven.!. presque toujou,rs ,avoir en l'absence de Jhomme . Tout autour de la route . Jes oiseaux gazouiJlent; daillS ['herbe ruisselante de rosée, ltS in.sectes bruissenl; el·, sur toute fa cam· flli"es'étend œ ~ong, cet immense murmure quisemble êh'e 'le merci éperdu de la natur e ,ers son Créateur. S'il g.ri1lait une cigarette? ... Non, il, sen· tïrai1tle fahac: et il, veut êt.re courtois, ~mpecrabl'e. Français, avec toutes ces :religie,nses! Après tout, c'est bi en ·le moins, n'est-ce p:is. qu'on y mette aussi des façons! . .. - Pardon, je désirerais .parler à votre Révérende Mère Sœur Candide de 1la Vie Intérieure?.,. - . . . Comment? ... - Sœur Candide de 1a Vie In1érieure? .. , - . . Mais, Moosieur . je ne coonai~ rpas de Sœur de ce nom! Alors, toujOU['S sour ia11Jt , et pour couper court à tout, le percep1eur ouvre sa serviette ri ,présente, du bout des gants. fa lettre: - C'est pour 'le 1J)t'ltitimpôt d'iabonnemt>nt, dit-H, fort onctueux. La Sœur converse, très intri guée. assujellit solidement ses lunettes sous ~a coiffe; mais, à mesu:re qu 'el,le lit, ses yeux s'arrondis sent. . . Sa vieiHc ~te se secoue en d'énergiques dénégations . - Mai s, Mon sieur, c'est u.,1emys.iifü:ation\ ~s
,ient
-
???Il!
- Nous ne voulons pas payer du tou l !. .. Le plus joli nutin de prinlemp ~ qu'on Mais Jà, pas dn tout! . . . puisse rêver .... - Malis? ... Su,r la route sofüafre et cha.nlwte , le per- JI n'y ,a pas de • mais • !. . . C'est un ce.pleur marche, léger comme 1111 oiseau , er mauvais plaisant!. . . C'est vous qu'on pourserran t sous son bras sa gervielte de maro- rait appeler M. Candide! A11 fait? ... Oui , quin noir. c'fs,t aujourd'hui Je, .. premier avrH!. , . Par.tout, ,le broui lla1·d s'en1ève en ·longues - Le premier avril!. .. ~·rainées paresseuses, striées de flèches d'or; - Et on s'est abominablement moqué de der.rière le rideau des pellJplier9, on a.perçoit VOU.Sj à cinq cents mètres , Je campa,nile et ies bri- Ce serai t tlrop fort ! ...
Et c'est exact pourtant .... Alors le ipercepteur ahuri . dévasté, hon de lui-même, résume olasituation dans un tel mot furieux que fa viieit!OeSœu:r ·refel'IJ11eprécipitamment le guichet en se signant trois fois .... PIERRE L'ERMI11E. ·- ·---~
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L'Alsace Il est, en Europe, des lieux prédestinés dont 'les noms rappellent ,soudain le choc des armes ou ,l'odeur de ia ipoudre, et pa·rmi ces pay s, :]es fJandres, la Lorraine, ,l"A•lsace se trouvent, hélas! presque tou jour s ,au .premier rang. Pays fertiles, convoités pour deur ri · cbesse même, ou carrefours placés sur 1Je :passage des émig.rants, qui, suivant une osbou:re .Joi. s'acheminent invarjablemeni de l'est à l'ouest, ces contrées forment, avec leur s champs irégu1Hers , ,Jeu,rs forêts et le& damiMs multicolores de leurs cultures , l'échiquier géant .où se joua mainles fois 'le destin de l•Euroipe. Oui, •l'Alsace rian te et vel'te, aux gr.asses prairies que baigne le Rhin , l'Alsace qu''llne de ses filles, Marie OiémeLé· gende dorée de l'Alsace) . a si bien nommée • le champ de batail:le des nations, le pays que chacun 1Técla me et que Jes Barbare s ont long• temps piétiné » dès les époques ·les plus lointaines, vit ar roser de sang ses plaines îécon· des. Après Ja ronquête romaine , les invasio ns des Fran-es, l))Uis œ11es des Alama,ns rava· gèren t Je pays à ce poinl que , lors de Parr i• vée des Huns, ceux-ci ,ne trouvèrent que des ruines. Le joug burgonde sembla léger aux !'mrvivants demeurés attachés à ces J.ieux désolés, c.ar, avec Lui, le christianisme panissait, adouciss,ant ·les mœurs et consolant les affiigés. Partout Jleuri:rent églises el monastères ; les .so!Hudes se peuplèreni de moines et de saints ermites. L'Alsace, .séjour a·imé de Charlemagne , ser• vit de .refuge à son His Louis •le Pieux, Jens• que les deux frères de celui-ci Ile traquèrent et 1'éorasèrent là où ,les César.s avaient battu, les Rauraque s, Le serment de Strasbourg , en
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terminant cette il,utteitatrlcid.e, donna le colij> de mort à ,l'empire caro-lingien. Depuis lors, l'Alsace connut sous Ja juridiction des princes-évêques cl des a,bbayes, une pros~rité nouveUe· elle s'épanouit, en dépit des inévi' . ta:bles combats entre les villes, Jes seigneurs, les serfs et .les communes, qui ensanglantent chaque pays au moyt>n âge, J\,falgré 1e sang, c'était l'époque des belles cathédrales dont les ,flèches fusent dans la plaine, des maisons à pignon où nichent les cigognes, et des savants moines ou laïcs qui cultivent les lettres dans leur bonne vrne de Srasbourg , Sur ·le ~hin voguent ,]es barques mMchandes, lenies, lourdes de richesses. •Mais, durant longtemps , l'Alsace subit le 1passage des gens de guerre et, anxieuse, elle se savait à la merci de ces 1hommes d'armes qui dévastaient ses vignes et ses champs, et rançonnaient ses villes. Elle vit tout à tour le.s Armagnacs, Jes Anglais , 1/armée de Char· aes le Téméraire : elle fut encore !e bnndon de discorde entre René de 'Lorraine et le duc de Bourgogne, ainsi que Je prétexte de Ja campagne bourguignonne contre ,Jes Suisses. Aw dix-septième siècle, 1es Suédois la :ravagent, hivernant, pendant une ,longue période de la funeste guerre de Trente ans, sur ce sol fécond où, en dépit de ,leurs pillages, Hs trouvaient toujour,s de quoi vivre, eux et leurs bêtes. Ces hordes scand:înaves détruisirent et incendièrent avec furie, laissant au pays cette couronne grandiose de ,ruines, de bourgs démantelés, de dhâleaux et de donjons, qui sied à Wie terre de légendes et de batai.Jles. Enfin, sous Louis XIV, ·la campagne du Palatinat se clôt par la victoire de Turenne sur ,les Impériaux, et Strasbourg devient français. Mais, ainsi que lie :remarque Marie Diémer, c rebeUe au joug maJ2"ré tant de maîtres, iorsquelle eut retrouvé .Japrospérité dans fa paix l'Alsace, aux ,jOW'sde 1a Révolution, fut des premières à acclamer ·le vieil idéa·I· reconquis. Bien plus, c'est d'e~le que sorfü l'âme conscienfe de 1a 1iberlé, :Je chant qui fut sur toutes les Jèvres. > (Légende dorée de :]'Alsace.) Les armées de la République traversent ia ~6I're a'lsacienne pour refouler les aUiés, et le
p1us jeune de ses généraux, Abbaiucci,
llbU"f;, terre des Odi'le et des Herade , dont 1les
à vin1gt-ci11q ans eu défendant Huningue.
ô<>itressommernent sous '1e linceul du iierre , .. is dont la proiectio1t couvre encore, invisible, Ja plaine afaacienne. Que sainte Odi'le et 91Î11te Hunna , sainte Attale et sainte Richarde quirégnèrent pacifiques, par la crosse et !par 1'anneau , sur Je beau ipa.y,; d'Alsace , 1ui accordent de a-etrouver bie-ttôt ,la paix , cette paixque ,lui firent goûter , ma'1gré les si~cles i,arbares. 'les douces abbesses aux crosses d'ivoire. He'lène DE ,DIESBAŒ .
~ôt victorieuses, tantôt vaincues, les 1r de Napoléon Ier ,passent et repassent les de bateaux du tRhin, et c'est encore dana vaiUante résistance de Huningue que :Je rai Baibanègre, en 1815, se couvre de g~ L'été voyait müri,r les moissons , lor ,le 15 juHlet de cette année 1870, que l'on .pelait, hier encore, IJ'année terrib le, une velle jeta J'eifroi daus le cœur des A:lsaci • La guerre est décLarée!· > 'les batai:Hes succèdent ra,pides; c'est Wœrth , Reichsho"'9, frœschwiller , et le désastre se précipite. C :Je canon quI, sourdement, gronde sur Str bourg et les obus qui trouent de blessures Combien de fami1Ues ne voyons-nous pas, grès iendre de sa cathédŒ'ale . dont J.a ch qui sont uuies rpa,r une afiectiou véritable, el rose saigne dans la lumière. Cha·que s · dont les membres feraient lou,t les uus pour quelque incendie embrase Je ciel; les ha · les autres, s'H 'S'·agissait d'un sacrifice imtants de 'la ,plaine et des collines en conte portant, mais qui négligent complètement ·les plent, atterrés, ,la 'lueur .sinistre. Hél:!is! 1ervices de chaque jour et de chaque heure. fois-là, l'Alsace et .Ja \Lorra .ine ne deval La v,ie ne nous offre en génér·a,J que peu plus être Je ip.rétexle, mais ,l'enjeu de la pa d'occasions de rendre de grands services à perdue. notre rprochain; mais uous sommes appelés
Petitescomplaisances
Pour qui vous a vue l'an, demier e11c l tout insiant à 1·endre de petits services, et riante A'lsace, par une journée de priote il 11ese ,passe guère d'heures dMs ,ta journée avec vos vergers fleuris et vos jpl'és si ve ounous ne puissions nou s rendre utiles ou piqués du jaune vif des dents de Hon, V agréables d'une manière ou <Cooe autre. champs de trèfle et de cdlza, vos vi1~agesa Une des manières d'obliger autrui, c'est de· façades blanches, où les poutres apparen aisser chacun être heureux et si.amuser à sa mail'quent des ombres brunes et vos cloche ·se. R-a.ppelons-nous·que tous 'les, âges, ont émergeant des toits pointus , et vos ntissea leurs plaisirs et ,Jeurs différentes façons de le Jong desquels Jes enfants aux cheveux s envisager. ,Les personnes âgées préfèrent, chanvre gardent ,les troupeaux d'oies; œlui ~ n général , à towte espèce de changement, vous a vue ainsi , belle et prospèr~, a '!'u _croi. s petites habitudes régUJlières et tranquil· l'è.re des massacres et des 1uenes a Jama es,. tandis que la jeunesse, au contraire, ! dose pour vous . Et il vous a falJ.u la conn soin de mouvement et de var-iété. N'insistez tre encore, après tant d'autres, cette guer amais sui!' volre ,propre manière de voj,r en sans éga:le dans :l'hisioire , qui est celle d'·a i,t de ,plaisirs, car, avec Jes ,mei!Jleures indenjou.rd'hui. Nous ,les entendons de nouvea ions du monde, vou,s ne ferez qµ'ennuyer dans le diquetis des armes 1les noms de v ux auxquels vous voudrez être agréable, et, chefs-lieux: Tham1.. Mtkir<ih, Steinbach, Ce e ,plus, ce besoin de faire ,prévaloir ses idées nay, tandis que •la cannonnade retoofü et qu mt dégéoérer en une tyrannie rid,icule et in,reviva11tdes jour« d'angoisse, vous voyez s~a u,µpoo::table. lumer les fermes des villages. Comme C'est faire preuve d'ob1igeauœ que ~e fama,rtyre attachée ,Ml,T 1a :roue que deux ,pui Hi.teravec bonté a•exécution des :projets d'aui, en se rnelliant au ipoin.t de vue des ausanis ennemis <:herchent à écarteler , vo sort est digne de pitié, ô terre voisine de · es et en faisant ce qui est en no tre rpouv•ir
,pou1 écarter les obstac1es qui s'opposent à iJa réalisation de 'leurs désir s. Qu i de nous ,u·,a senti sou entrain péniblemen,t 1·efroid 1 quand, venant à parler d'un p ro jet, d'une parlie de plaisir, d',w1efavi,!ation reçue, nou s n'a. vons rencontré aucuu écho et que personne dans no tre entourage n'a par.u s'intéresse r à ce qui nous occupait ni s'en soucier le moins du monde? Bien pis encore, si, ,11011 content de se :renfe1,mer dans une froide indùfiérence, quelqu'un s étonne que nous puissions a.ttacher la motn.. dre importance à œs choses-Jâ el se met à prévoir toutes s01i es d'empêcl-1emen ts, ,possibles ou impossibles, et à créer à plaisi:r des difficultés imagJnaires qui pourraient nous ,priver de ce dont nous nous réjolllissons! Au lieu de remphir ce rôle fâcheux de ·• rabatjoie » . il faut, au contra ire. ,montrer aux auires un i,ntérêt amical el se ra,~pe'ler qu'à son âge, et dans 1a jeunesse sur tout , on a besoin d '.une sympathie affectueuse pour tous ,les pe· tits événemen.ts de fa vie. Le désir d'obliger ,prend sou veul naissance dans un cœur affectueux et vous distinguerez sans ~i111ed:ms Jes tamï'lllesde votre COt1U ais-· sa11ce.1a .personne à 'laquei!le touk s ~es autres s'adressent dans 1eurs ,pei<ites dillioultés. G·es.t elle qui facilite ·l'exécution de ~ous ~es pelils projets , qui .prend ,pa'rt à toutes 'les ,peines et ,Jes joies, qui tâche d'obliger chacun, qui a des attmtions ,pour 1out ae monde, ne ,pensant jamajs à elle-même et ne vivant que pour ,le bonheu·r des autres . Oh! si nous sent.ions loute l'imp01i anœ du devoir de r~ndre autour de 11ous fa consola!1 ion, la joie et ·le bonbeu r, combien il nous serait facile de trouver les occasions de 'la pratiquer! N 'est-i'L poilllt Ull devoir sacré de rendre la vie aussi heureuse et facile que possible à 1'enfance et à J.a jeunesse, afin qu 'elles conna,issent la joie avant que 1es épreuves et les ·luttes de la vie co1T1111enceut ,p our eHes? Ce devoir, u·est-il ,pas plu,s sacré eneore en· vers ceux q,u1iportent le fardeau de '1a vie el qui s'en ressenitent pén•iblement? Et ne sommes-nous pas tous convaincus de Ja sainte té de ce devoir à 1l'égard des viei1\'ard s, auxquel s
1-H i'l ne n:sle ,p!rtl!sque si ,pêu de jouissances ici bas, et qui onl peu t-être beaucoUJpsou.fier! ipcndant les fongues journées de 1eur .pèlerinage . Cheranons donc Jes moyens et 1es occas.ions d'obl:iger ceux -qui nous · enloul'ent el ne dédiaig111onsauouue des petites attentions qm peuvent être agréables à autrui. Que d'a jeunesse, tout spécialement , s ·eflorce d'acquérir cette rprécieuse quai!ité et s'habi tue à ,pvafrquer les petites co:nplaisan ces d ·une manière aim:i.ble et nature'11e. (Adaipté <le ,fangfai s.)
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Variétés UNE CONSEQUBNCE IMPREVUE DE LA VIE La scène ,se passe devant un tribunal du can ton de Zurich. Le ,prévenu est accusé d'a· voir Hanqué une gifle à tu1e marchande. Le juge (au prévenu): Avez-vous donné une gifle à la marchande? Le preven,u (riant): Oui, mais j'avais des motifs! Le .juge (sévère): Pour u~i souf flet il n'y a pas de motifs! Le prévenu: Ah! Je ne -le savais pas! Pourtant , moi, j'ai eu des motifs. Parce que je n'ai pas voulu 1ui ;payer un verre de vin e'l,Ie m 'a bou,s-c.uléet m'a traité de ,ladre, da ping,re! Je ne peux :pourta11t pas ,œ laisser dire cela, à moi qUJi,suis marié, par elle, qui n'est qu'une veuve! .La -plaignante: C'est pour cela que je ne veux pas me laisser giit!er devant toute une assistance. 'Le juge : Tâchez de vous entendre - A la ,plai·gnan'fe: Aivez-vous Irai té .Je prévenu de pingre? La ,plaignante: Oui mais c'était pour rire. Le prévenu: Le sou!let était a,ussi ,pour rire! Con11ne ,les ,parties ue parviennen t pas à s'entendre, ~e Juge condamne ·le rprévenu à 20 fr. d'amende. 1Le préyenu (étonné): Gomment , 20 fr.?
DU RBNCHERlSSEMENT
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Autant que ça ? J 'ai cru qu'u!l soufflet ne COi. tait que cent sous 1 Le juge: Vous êtes dans J'erreur! Une voix dans le publi c : Vous comprenez c'est que tout a renchéri! 00000000
DISCOURS DE RECEPTION DU « POILU, A LIAGAOEMIE FRANÇAISE De 'l',,Ulustration": - Mesdames , Messieu ·rs, iaut d'abord que je remercie l'Académie de Vidée qu'e!Je a eue de m'appe'ler dans son illustre peloton . . . Elle a voulu avoir .sous sa coupole cuirassée. enire tant de grosses légumes , 'Un simple Poilu . . . On a tiré au sort parmi tous les Poilus de France ... •j'ai eu le filon, merc i , . . Mon capisfon m'a expliqué que ma présence serait u1iile ,pour le Dictionnaire que vous êtes en train de fabriquer. . . Faut faire entrer dans la langue tous les mots. rpetits ou gros, que trois ans de guer,re ont faits bien français .. . nous al1l o11s chaml:m·der "le Diclio . . . faut qu'on sache dans 1les siècles qui ·viendront œ q,ue furent aeO. Q. 0, le Pinard , la Flotte, les CrapouiHots, le Zin zin . . . et Panam . .. et fout '1efou:rbi, quoi! .. . Mais ïau1 aussi que je vous .parle , suivant l'us:1ge, de mon ili]u~re predéœsseur, qui a ·claqué i'l y <!. un an . . . d'une cooüe-attaque d ·a.pop'exie . . . C'était un philosophe ... ,Pour moi . les philosophes, l'! sont ceux qui ne s'en ion.t :pas. . . les ~ cheurs à Ia ligne ... :tes fournisseurs qui ga• gnent tant de ga1e1:tequ'i 1,svoudraient que ia g,uerre dure cent ans. , . Ma is mon itlulfre predécesseuQ·, c'étaii 1.11t !ype ,qui a écrit un tas de bou.quins q.ue ·je n'ai pas lus el que vous ne comprendriez pas. . . Comme a dit un de mes iUmit:res con!rères, c'est à vous de '1es ' ill'tégrer » . ' . -VOU,S VOLIS en f. ' . ' mot ident . . . Quant à moi, je me bidonne à l'Idée de rentrer un jow· dans mon viJ:lage en costume d 'académicien . . . on me prendra !PO"f un généra:! de brigade. Ohouelie ! 00000000
î La vérité qui n'est pas charitable procède d'une charité qui n 'est pas vérita:ble. (S. François de Sales.)
La Bretonne
qu 'il vous rende votre fils, afin que VOi derniers jours soient doux, au tpays de saint Yves et de saint Guénolé!
Ceci n'est pas un conte.
La vieil le Bretonne s'en est allée au pa ys quela charité a grandi . EIJe a quitté un coin
Les Sarcleuses
perdu dan s la terre d' Arvor, elle a quitté ,son clocher ajouré et son pardo n. Comment a-l· Les mauvaises 'herbes montrent 1'orei.J:!e eNeeu la hardie S6e de ,partir, eJ!le, sans ressources, elle qui ne parle même pa s :Je"fr,andans le jardin. Après les ,labours du prin· pi s et u·entend que le breton? temps, elles semblaient à jamais bannies . :Le La voici, bien lasse dans un train pr~s de gr,avier des allées, ~es massifs ,plantés de frais , Berne. Elle est au fond du compartiment. Sa les carrés du , potager, d 'un brnn, franciscain tenue de la dernière modestie reste décente. avec les lignes vert tendre des :1€gumes qui C'est mre vieille femme toute cassée, à !a fipointaient hors du sol , tout cela c'était ,si net, gure lai11Jéedans le bui s, aux yeux francs qui si propre, que l'on oubliait l'existence des implorent. Près d 'eJ;le, un panier con tenant du pain, un ,peu de fromage et des pomme s, mauvaises herbes. Mais, :iprès les pluies, elles ont reparu, en même temps que les -limales provision s de voyage. ces et les escargots. D'abord timides et inofLe contrô leu•r arrive. D 'un geste craintif, fensives : mouron, seneçon. petites orties sans elle tend son bHlet. L'homme fronce 'le sour· ci!. Elle s'est trompée de train : elle aurait di\ malice, elles se sont enhardies et forment prendre fa direction de Luceme, elle se maintenant des touffes drues. ·Le liseron .s'entrouve sur la ligne de Bienne. rou le à la jambe du rosjer haute tige , le chienOn veut 'lui e:,çpliquer. Impossible de se dent hérissé de buis des bordu1·es , tandis que !aire comprendre . La ,pays•arune tire de sa l'insole nte dent-de-lion soufl'le ses graines · poche un :papier. En des lignes touchantes , ,partout. son fils, interné à E ... , 1a recommande au personnel des chemins de fer et, en général. Les autres années on disait, en voyant ces au public . bataillons serrés : • Voici ,les mauvaises !her• Une bonne lettre d'un born. füs q,ui :1.t!end bes, il faut faire venir Mém. • Et Philomène sa maman et, pour el:Je, a peur du long voyavenait avec son chapeau de pail'le aux bords ge, Le soldat a été b 'essé , fait prisonnier. On ga,ufrés, orné d'un ruban vif que ,le solei,Ldéle soigne au'jourcl'hui dans nos montagne s. co?,orait ,jusqu'à l!'autonme. ,EI,le venait avec Sa mère vient ,Je voir . . .. ses cotiHons et ses fabliers de cotonnade q.u'el'le L'employé insiste. La viei'11edevrn descenretroussait sur des jupons de futaie à farges dre à la prochaine station. La Bretonne a l'idée qu'i<lva ,J,uifa,l,loir payer quelque choraies; elle venait avec ses mains noueuses, se. Un -regard à faire pitié. EJ!:lemontre sa ses genoux dociles comme ceux des dromabourse, vide. daires habitués aux longues stations , accrou Un voyageur remet deux ou trois ,petites pis dans :les oasis . Elle apportait ,sa bonne vopièces au contrôleur. La mère du fusi'ier malonté, sa science utile de sarcleuse et son rin qui tint à Dixmude , .Ja Bretonne, ;pourra vieux petit couteau de poche. retourner à Berne et r~prendre le trajet inCl!!r Phi<lomène - familièrement Méni diqué par son bHlet. Nous sormnes tous émus de tant d'humble appartenait à ,!'humble et touchante ,phafa.nge courage et de tant de confiance . des sardleuses qui , au COU['S• des âges, ont Un arrêt. La sfation attendue. Un cara ~ou,jours sareolé et nettoy-é les jardins. Quelle binier s'est levé; il aide la paysanne à deslutte incessante entre ces tenaces ouv.rière s et cendre cruwagon. Un artiilleur a ,pris le p1· les pfa:ntes malfaj,santes dont 1es racines re· ·nier. Un civil J·emet un écu à 1,a pauvre fem· ,poussent tou jours, narguant ,Je zèle des- irame. Ce~!e-ci leur serre longuement les mains. vailleu:rs ! Hélas! le liseron. et le chiendent Des larmes coulen t dans ses rides. ont vamcu bien des générations de ces vieil~ Que Dieu vous ga.rde, viei1Jile Bretonne, et 1
146 ,les fommesqui peinent sous Je soleil et sous fa brume et que j 'ai vues se succéder dans mon jardin. lil y avait fa vieiHe Catherine, Fauchette, Colette, Maïe, rePJrngnée, et Méni, qui riait touijours . Quoique n'étant point parentes, el1Jesavaient un air de famille, car le travail avait tarure 1eur peau et courbé Jeur échine de même façon . Le même tremb lottement agitait leurs main s aux veines saiHa..11 ~ tes; el,]es faisaient Jes mêmes geste s et, semblab!es aux ·rustique s ;prêtresses de que!,que diiviniié des champs, el!les sewblaien.t acco1npli,r des rites tou1ours ,pareils dans ,le rpotager cerné de buis. Ainsi elles enlevaient, ve1·s Jes dix heures , en é!é, Jeurs caracos à basques, qu'elles déposa,ient s u.r le buiis tail'lé en forme de banc. Enes 7estaient a,lors en manches, de ,ohem:iie, avec la robe paysanne de cotonnade bleue ou à petits carreaux grenat, ces jolies cotonnades d'autrefois que le soleil et fa ·Jessive, en les pâlissant, rendaient plus jolies enco!'le. Quand ,là chaleur était extrême, elles ôtaient ,Jeurs chapeaux de :pai'l:leet nouaient sous ,Jeurs men. tons des mot.tchoirs à ramages. Un ipefü mou choir plié en pointe protégeait aus 1si leurs cous plissés et ridés, ipareils à œux des tor tues. Dès que le temps fraîohissait, eHes remettaient ,successivement :Jeurs dirvel"s vêtements. Sîil pleuvait et que, s'acharnant à quelque besogne, eJ.les fa poursuivaient sous, l'averse, e1les couvnient 'leua-s têtes et ,Jeurs épaules d'un sac de ,serpillière et demeuraient ainsi ,prosternées sur ,Je so[ comme des ;pénitentes. Hurrililes co1laboratrices à da heauié du jardin, que je comparerais daus ·votre obscur labeur aux taupes si u:ti'les (et aussi, d'aucunes fois, ,aux cou,rtiUères quand, par mégarde, 'Vous arrachez quelque plante précieuse), qde ferait-on sans vous? Au moraI également , mes sarcleuses présentaient des traits, communs. Hies étaient toutes céllibaiaires, moins peut-être par vocation que par suite de circon stances; mai.s leur bon sens ,]eur faisait voir ,les avantages de cet état lorsqu 'd les comparaient '1eur sort avec celui de leurs sœurs mariées et trop souvent malheureuses . Pourtant , dans ,leur jeunesse, elles avaient été gaies, i,11.souciantes,sentimen 1
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ta:les peut-être? Méni aimait encore à se rendre aux grandes foires, co~ffée d ·un ch~ croulant de fleurs et de ,rubans. Gatherine. étant ,j,otlie, 1Pa.raît-H,fut courHsée. Maie jodùait à ravir, ma-l.gré ,son goître, Fanchette elle, demeura toute sa vie simplette. ' La piété consolait et embe!.Jissait leurs vies solitaires . E.Hes ,posséda,ien,t toutes un go(it marqu é pour les belles cérémonies religieu.ses, Jes proces'Sions, ,les pèlerinages et 1es offices solennels. BWes ne craignaient point tes longues homélies durant Jesquelles leurs têtes dodelinaient de ci de Jà. M'éni appréciait tout particulièrement le prédicateur, forsqu'il vitu.. ipérait contre ,Je sexe fort; eJile savourait là une douce vengeance <le cé!ibatai,re qui faisait rayonner de malice son ,petit visage ridë. F.ncore deux traits communs aux saarcleuses que j'ai conllilles: elles J'éoolfaient, séchaient et buvaient m infusion une quantiié étonnante d'herbes et de fleurs officina.Jes et elles mani• festaient une grande a'Version pour 1es outils perfectionnés. Toujours reni tentes vis-à-vis du sécateur, du coupe-a51P€rges, du plantoir, etc., eHes demeuraient fidèlles à leur vieux couteau où à leur pioche ,incommode. Leur patient courage n'a\'ait d'égal ,que leur routine. A ,la fin de leuT vie de 1'ravail, quelque bronchite ou que,lque rhuma,tisme les conduisait à l'hôpital, qu'elles ne quit taient, héla&! que dans Œeur cercueil. Quand Méni, la dernière de la :phalange est morte, comme eMe possédait des économies et comptait encore que1ques frères et sœurs sur iles ving.t et un qu'elle avait eœ, son enterreme nt fut nombreux. Mais, si Je faste extérieur se borna simplemoo,t à deux petites couronnes de fer émail,lé et à quelques cierges, l'Eglise ne versa pas moins sur cette morte 1la magnificence de sa liturgie. Lorsque le pauvre corips qui avait tant peiné, courbé vers la terre, retourna à fa terre, J>Egiise. par fa voix des chantres disait: « Que 1les Angel vous conrlui,sent en paradi,s: qu'à votre ar· rivée les martyrs vous reçoivent et vous itttroduisent dans Jérusalem fa cité sainte. Que ,Je chœur des Anges vous accuei;J.Jeet que vous jouissiez du repos éternel avec Lazare ·qui fut pauvre pendant sa vie.• 1
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Oui, Mémi, qui fut pauvre pendant sa vie,
commeLazare, goüte son repos dans Jes 'iardi111 s <lu paradis. Cependant les mauvaises heren nng serré ici-bas. . . . Où trouverons-nous des ,saroleus·es pareilles à cellesd'hier et de jadi,s? Hélène DE DIBSBAOH . 1,eS croissent
L'Adieuvoulu C'est fa dernière séance ... . Dernière! .. . H y a presque toujouirs, pour ceux qui ,pensent. . . ,pour ceux qui aiment 511rtout , de 1a métancoHe dans ce mot-là, aiJor,s mêmeque fa route fut dure et le ciet inclé-
ment. ,Donc, c'est la dernière séance du catéchls,ne.•••
Après. . . . Ce sera le nid désert . . . . L'éparpiMement de ious, aux quatre vents de la
,ie. Après . . . . C'est ,l'incoru1u.... L'X humain. Sewt,appuyé contte ,la chaire d'où i:l,vient
de desœndrre, ,fe .prêtre regarde ,les enfants qu,i chantent un dernier cantique . Ils sont tlà. bien ,purs, bien massés, bien unis,.... Un cœlliI', ... Une âme! , . . Dans quel'ques frrinuies ils ,parüront. . . ~eu,r frê'.e pe!He barque quittera le riva,ge pour la haute mer... . Combien a,riri,veront sans tempête ... . Combien couleront à !J)ÎC, •• ? ·r:out ce qui se cache de my,s1tère der,rihe les murs en fête d 'une gaie chaipene de caté· chiisme!.. . Et si Dieu d'un seUJIcoup tirait le voHe qui cache .fous œs avenirs!
~ C'est un résumé de J'a société totale que l'abbé a là devant ~ui. ... Voici les 'premiers rangs . . .. ,I)es enfants ,Jljquis, dont quelques-uns ont Je mafüeur d'être trop riches. Genfüs et fins, courtois et pâ,les, Je's'° responsabilités ,pèser-0nt un jour sur ces 6pau'les ,sourvent.graciles! ... 1Les noms qui accableront ces petits , d:u poids glorieux de foui un passé , comme certaines épées de-
vant lesq.ue!iles on ,rêve: « ,Penser que mes aïeux se battaient avec ce1'a,! . .. > Puis Jes lycéens, turbulents et bons garçons, habitués au coup de poing et à fübjec• tion, tenant ,tête aux oamarades , ooncevant une religion offensive et défensive, aimant d 'un même amour il'Université et M. l"abbé, et ne supportant pas que l'un dise du ma:Lde l'autre. Derrière le ,lycée, ,le bafaH!on carré des Frères, silencieux et discipliné, marchant sans disruter, au doigt et à ,!'œii1, comme un enfant a,u bras robuste du père. Et enfin ,fextrême gaudhe, ,]es gosses de ta faïque, s'allongeant des coups de pieds sous ile banc, cachant dan s ,leur catéchisme 1a dernière Hvrai,son de Buff.afo-Bi!H.... Ue l'or mêié à de ila gangue ... . Certains d'entre eux faisant, 1sans s'en douter, des actes héroïques ,pour venir au catéchisme quand même, où ils ne se tiendront d'ailleu,rs pa·s mieux que leurs d~tés à la Chambre. Ou:i, c'est un ~s,umé de la société, tou t cela! . . . Le riche et ,le pauvre. . . le petit sang hl'eu, montant à cheval, parlant déjà trois iangues, et le malheureux comprenant surto~t ~'argot, ayant souvent du vitriol dians !les veines et au fond carJ"é de sa culotte, dont il n'est ,pas dernier locataire. L' Eglise, un inisfant, a réahsé ce miracle, de ,les serrer ensemb le, en oo g·rand geste d 'amour dans ,son manteau maternel, de les faire se 'comprendre, de Ies :habil-ler:pareil, au physique et au mora[ . 1
wi Mais demain! ... Ce mot hyipnotise l'âme du prêtre . Demain , le catochisme se brisanf en quatre, sous l'appel impérieux de _chaque classe sociale .... Au cours! ... Au Œycée!. .. Au bureau!... A J'étab]H ... Aux Ha1Hes!.. Au ,sous-sol d~usine!. .• Demain, les pas.sions relevant ~ i~te .. · · Demain ,la vie réeUe arvec ses journaux, ses !.ivres,' ses ricaneme~ts, ses théâtres, se,s r,u:ses, ses canaiHes qui réussissent, l'exemple terrible d'une société ,qui ,p0se un poini dïn-
148 ferroga'tion devant les plus sainte s choses que révéra ,l'humanité. Demain, toutes les attaques , et ipresque aucune défense! ... Demain, le vent soufflant en tempête sur fa frêle esqui,sse ,tracée en !hâte dans le sable mou-vant d 'une âme de onze ans! . .. Qu'est-ce donc que deux fois six mois de catéchisme pour une vie entière! . . . Pauvres petits soldats qui a'J.Jezà la grande baiahl•le, avec un doigt de poudre dans votre cartouchière . . . . Que ,le Dieu des armées ait pitié de vous! . . . ·
Aussi, le prêtre ,refuse de ,leur dire adieu. Non. . . . Il n 'est pas ;possible que son œuvre soit terminé 'là!. . . D'ai.neur s, tout Je monde ~ci doit le COiT\Prendre: - Aimez-vous votre catéchi.s:me... ? - Oui, M'sieu l'abbé! ... - Vous reverrai-je en octobre ... ? - Oui, M sieu l'abbé! - Alors, je vous dis au revoir . . . Et dans trois mois! . .. Vous aHez faire 1le premier apprentissage de votre liberté. A .la rentrh, vous pourrez déjà pressentir ce que vous valez au point de v.11ereligieux .. .. Revenez me voir tous! Parlez-moi franchement! ... On s'arrangera toujours :pour s'épauJer les uns les autres , dans quelque situatron que vous soyez! Les enfants écoutent . . . . On devine nettement qu'au fond de leurs petites âmes ils s'engagent: Sûrement qu 'Hs reviendront à la Persévérance!. . . Et ,puis, M.. l'abbé n'a ;pas besoin d'avoir ,peur . . . On ;peut 1eur dire iout ce qu ·on voudra . . . du mail des prêtre s! du ma,! de .Ja religion!. . . C'est comme si on sifi'Jait dans un violon! . . . Du mail de ce brave abbé X. ou de ,J> Abbé U . . . . Allon s donc! . . . Non . ... InutiQe... perdez pa s votre temps! ... l !s les connaissent à fond .. . . Ils ont senti Jeurs âmes passer sur leurs âmes . . . . Oui. . . on sera tous :là en octobre . . . Pas, même besoin d'envoyer des Jettres de ra.ppe1! . . . Ceux qu~ travaHleront auront deur dimanche; et les parias qui, ,par malbeur , ne J'a,urai ent pas . . ·
•
- Et vou•s êtes obligés de !la placer ,pr! CÏ· · ceux-là viendront de soir au pa,tronaae.,,. Voilà ... pas plus diiflidle que çat. . . VOQa sémen-tà cette heure~là! faites pas de bile. M. l'abbé! .... - C'est bien difficile autrememt! . . . - Non! ... Ce n'est ,pas sérieux! .. . Un instant, ,Je ,prêtre a ·PÏrqpression de la - Si! ... Sil. . . Nous avons bien cherché . famiUe 'Vraiment unie à ,l'ombre du clocber . Qui donc ,pourrait déso·rmais la disperser!. ,, ~ Et, là-haut, :l'orgue clame, à pleins ieux, lt Et ceux qui font cette répons e . .. ceux qui , canfique de sortie: departi pris, :refusent ainsi une pauV1reheure 1 Dieu par semaine. . . ceux ,quÏJ mettent en « Je ne crains rien , Jésus est avec moi! ... concurrenœ un vio1on, un participe , un pia~ no, un trapèze avec fa défense des princi,pes Les enfants, en effet, ont l'air de oe rien essentiels, seuls ca,paiblesde sauvegarder ~'honneur réel d \un nom et Je salwt éterne l· d\une craindre du tout. Ils s'en vont ·lentement, tournant parfoisla ime, ceux-là ne sont pas des francs~a.çons tête pour apercevoir 1ià-bas, a,u miHeu du comme vous pourriez Ie croire .. . rpas des
sanctuaire, où s'éteignent déjà les CÏef2'8,n. mincir Je profi.l de <l'abbé, Mais voi.Jà le prêtre qui descend à &oll tour vers ;Ja porte , passant au mi1ieu des Pl· ren,ts, se mêlant . à la foule, serrant des IDlÎIII, sautant par-des.sus les corqpliments pour arriver à la phrase capitale . . . à 1lartlponse~ l'intéresse par-dessus tout. Et votre .petit homme . .. ? Vous me Je~ sez l'an ,prochain à .Ja Persévérance . ,.? - Oh! oui, M. 1'Abbé, répond précipitam, ment l'enfant. Mai·s, comme un tableau ,ardent dansWI cadre de misère, t'enthousiasme des petits palpite ,au imi,Jieude calculs inattendus .... Sans douie, iil y a de nombreuses et coaso, Jantes réponses, mais H y en a d'autres aUlli qui tombent comme de s hacherons sur de chers espoirs ... . - Certes, M. •l' Abbé, nous voudrions bien vous le ramener en octobre! mais!! ... - Mais quoi .. . ? Trouvez-moi une nbsité plus pressante que l'affermissement del conviction s •r eligieuses dans un cœur de jeune homme .. . surtout à 1'henre terrihle que ltOUI vivons ... . - Vous a,vez raison! .. . Pour.tan!, noua ne pourrons probablemen t pas. . . Oh! à no&e grand regret . .. . - Et pourquoi . . . ? - Une leçon de violon .. . de gymnasiiqa, .. . une ré.pétition de grauunaire .. . .
sectaires. . ..
Ce sont de braves gens bapti sés . . .. C'est queLqueiois le père. C'est que!lquefois. . . même -la niama.nl . . . Devant certaines choses les ilarmes ne jaillissent-eL!es pas comme d'el1es-mêmes? ...
Le Saint « aux oiseaux» Parmi ,les figures si différentes des s,aints, une des p lus universellemen t connues, des plus :populaires, des mieux aimés ,peut-être, est celle de S. François d'Assise, le père de la famille séraphique. Les raisons de cette spéciale di lection son t nombreuses et s'expliquent, tant par les charmes ;particuliers que par les grâces et les glor ieuses vertus ,qui la recommandent à not·re admiration. François naquit , en 1182, à Assise. Il était le fils aîné d 'un riche marchand , Pierre di Bernadone, lhomme actif, commerçant av,isé, et de dame Pica, une fiHe de Provence , que celui-ci avait •r emarquée au cour s de ses voyages en ce ;pays, e t dont il avai t fail sa
lemme. L'lta'lie de œtte époque entretenait des relations constantes , non seuJement d 'affaires, mais encore de commerce spiri tuel et littéraire avec cette heureu se contrée , doublement favorisée du ciel par la ri chesse de ses don s
na turels et ;pa'I' la langue savoureuse et fleurie de ses troubadours. Le fi.ls de dame Pica hérita de cette précieU,1,einfhience. Sa mère lui ~ransmit, avec l'ardeur généreuse de son sang, ,le goût de ce « gai savoir • de .Provence qu'H promena , joyeux, pendant les :premières et rieuses années d e sa bruyante jeooesse, à travers Jes fêtes, les banque ts et les rues de cetie ville d' Assise, en chantant les « Sirventes > A•ussi , Franço is di Brenad one re stera troubadour toute sa vie. Adolescent , et soldat des armées d u Pape, dan s sa .Jutte contre ôl" empereur, il s'arrête subitement à mi-cheminde son voyage de guerre vers les PouiUes, et J1l reçoi,t en rê ve, dans une hôtel,lerie de Spolète, Ja divine illumination. Aussitôt, il dépose s,a brillante armure de chevalier pour ,revêtir cet hahit de ;pauvre qui l immoTtalisera Îl ,jamais. Mais après l es adieux et les renoncemen ts de sa vie passée, à travers les étapes si mou• vementées, de sa vocation religieuse, S. Fran· çois appellera ses frères et disciples en apDstolat « mes oheva,liers de la Table ronde • ; il gardera son nom et son titre de Jong leur , et, à la manière d'un artiste qui se pro.pose seulement de chanier d'exercices, il s'intitulera lui-même le Joug.leur de Dieu. Pour .vaincre Jes retours d'orgueil de son esiprit, les révoltes el les répugnanc es de sa chair, il donnera un bais,er d'amour au lépreux, et, sous la vêture de l'habi t re ligieux, serré à la taiUe par une corde , les pieds nus , une bes.ace à :l'épau~e et un bâton de mendiant à la main, il ·se ,gloriliera d"êlre un homme simple, ennemi de foute vaine science, hors celle qui enseigne Jésus-Chri st, le Pau~ vre et le Crucifié. Les élan s d'âme, les lendr esses de cœur de ce Jongleur de Dieu s'épanouirent dan s un immense amour de 1a nature ; il s'y montra, si nous osons cet anachroni sme, ün vél'litable précurseur du « naturi sme 3, coni!rairement à cette fausse opinion enseignée, .prQpagée, érigée de nos jours en credo ph i1oso phique et littéraire, qui nous rea,résente ce sentiment part iculier comme une découverte de f avant-
150 151 dernier ,siècle, consacré à Ja gloire de Jean Jacques Rousseau .
i:ls apparaissent dans ses sermons, ses ~ versations fami.lières; Hs servent d'ex:e~ Le philosophe de Genève et François d' Aset q'argurnents démonstratifs à ses multipl sise célébrèrent tous ·les deux le même culte, entretiens avec ses Frères en religion , d1J11$ 9 mais charun à sa ,manière. les appkications et ,les relations de leur 'YI intime, avec les règlements de leur professiO: Celui-là courut fos champs et les ,bois , por . Chercherons-nous à expliquer •les motifs de tant am: épaules un sac de botaniste amateur, cette ,préférence si nettement afürmée dans ,le cueillant des fleurs à ,J'avenroure,,pendant qu'i,l cours de toute ,)a vie de François d'Assise? agitait en sa fête des rêves de bonheur social, L'oiseau ti;ent une place ma,rquée dans les des ,projets èregouvernement, des plans d'éduSaints Uvres. Ava.J1Jt de devenir, à travers la cation, codifiés dans des écrits parés avec liturgie de 1J1EgJise et l'iconogrlllj)hie sacr& .soin des agréments d'un style aimable, et tout le long desquels a s'aima surtout ,Jui-même, un emblème chrétien de préfiguration, nou~ gardons en véritable estime fa blanche codans ,Ja prodigieuse vanité de son o,rgueiL lombe de l'arche, ,l'hirondelle de Tobie, ·Jecor. L'autre, dès sa plus tendre enfance et jusbeau qui nourrit ·le Prophète dans le désert, qu'à J'heure de sa mort, mira dans ses yeux le hibou ,lui-même du ·Psa·lmiste, enfin, Je petit les spectacles divers de ces paysages dOm· passereau de l'Evangi:Je. L'oiseau, par le don brie, la plus ,viei!Je terre de ,l'Italie, ses plaines de ses ailes, pa,rtici.pe à la vie supra-terrestre, étroites et riantes, ses rochers, les pentes de il écharppe aux fataiJ.ités qui nous attachent à ses monts plantés d'olivier.s et de vignes susla terre, il se rapproche du ciel que nous pendues aux hrandhes des ormeaux, comme cherchons toujours au-<les,sus de nos têtes, au temps \'irgHien . J.l aima toutes ces choses, dans :l'attitude de nos yeux levés vers l'infini. iil leur ouvri4 son cœur, mais H Œesaima surLe Thrist ,Je marqua du sceau de son aftout d 'un amour infini en !l'amour du Créateur. fectueuse sollicitude, dans · le langage si suave de ses paraholes « Regardez 'les oiseaux du Ce que nous savons de François d 'Assise, ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, et œ, par ses plus véridiques biographes, nous pendant, voire Père ,les nourrit N'êtes-vous montre en .Jui un errant perpétuel, obs,liné à pas .pLus pré@ieux que les oiseaux? • la ;poursuite de cette haute mission proviCet exemple d'abandon à la paternet,Je bonté derutielle, se mouvant dans une contemplation du Créateur n'est-il pas tout ,Je fondement, amoureuse de la nature et de toutes Jes chotout e la loi de la règle franciscaine? ses créées. J.l aima de toutes ses forces 1es ar (A iufore.J bres, Ies fleurs, ,)es Jbêtes, la terre, :I'eau, toul ce ,qui vit ou collabore à la vie, jusques à fa pauvreté la souffrance Ja mort elle-même, mettant sur 1e même ;pied d'affection humiliée Œe petit rouge -gorge, « son frère », 'la sain te pauSans carnet de charbon, voic.i vreté, • sa dame », fa douleur physique, ~ sa Que les jeunes couvées sœur». N'ont point eu froid ce printemps-ai, Entre tou s Jes être s vivants - les hommes MaJlgré les giboulées. mis à pat'lt, - hôtes éphémères de cetie naT.es mères, pouir que leurs petits tur e spiritualisée en Jésu,s,-Christ, Françoi s A.ient touj-0urs bien chaud dans leuirs nids d'Assise aima d'une tendresse toute. particu N'avaient eu que la ,peinê De prendre aux ro nces du buisson lière ses chers petits frères mineurs, les oi' En égrenant une chanson, seaux. Le duvet et lia l'aine. Plus pa·rlicu,lièrement que 4outes les autres bêtes de la création, ces derniers sont assoSans carnet de sucre 1 elles vont ciés aux manifestations de sa vie extérieure; Les heureuses abei0,les, '
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..... ..
La bonne nature
vurosier
blanc au tiHeull blond , Des charmiUes aux treille s. partout d'aimables foumis seu:rs Qui sont 'les fleurs , toutes les f!em-s ÜUJVertesà fa. brise, ponnent à :Pessa1m di!iigent, Sans réclamer d 'or ou d'argent , Leu.r douee manhandise. 5ans carnet de pain, !es oiseaux lgnorent .Ja fami.ne, JIn'attendent [Pas les vafaseaux Pleins de blanche farine. I)ès le .point du jour, leur couve.Ti Est mis sur Je beau gazon vert Qui rnjeunit le monde ; Par les champs qu'embaume !'avri!, pour eux, toujours, le g.rain de mi!' Abonde et surabonde. 1
Dne sait rien Jeanneot Lapin, De l'avance de fheure , Ma1isen tous ,temps, de grand rmtil! , Il quitte sa demeure. Dans la rosée, il trotte, j[ court, Broute le thym, gambade autour ,De la fraîche clairière, Et si l'on manque, à la cité, Degaz et d'électrici.té, H boit de 1a lumière!
Eu fous Etats, en tous ,pays, Sévit .Ja même crise ; Chez les amis, les ennemis, Partout 1J'on s'org anise . Si nous consultions ~e Bon Dieu, Il nous dirait : « Vivez de ,peu! La plus sage mesure, C'est simplement de revettir, Pour 'le présent et l'avenir, A .)a bonne nature! Jean V EZERE .
····Variétés
CHAUSSURES D'ETE
La chaussure attei,nt des prix ,inconnus jusQu'iciet ceux-ci n'ont pas fini leur ascension lroublante; le .renchéri,ssement est souvent de près de 100 '% d~puis le début de la guerre . A l'heure qu'il est, dans bien des familles, le
,problème de la chaussure n·est pas facile à résoudre. Il convient d'aviser . Si, en h,iver, on ne se passe guère de sou~ lier& en cuir . on peut en faire volontiers le sacrifice en été. Déjà dans beaucoup de famil~ les, les enfa.n1s voint pieds nus tout le long de la beli!e saison : féconomi e est alors complète. ·Mais on a, en d'autres milieux, des pré jugés contre ce genre de cha,ussure. . . na:turehle; il y a tout de même un moyen de ne pas u ser des soUJ!iers: c'est d'employer des sandales à semelles de bois ou mieux encore · des « zoccoli », cette pittoresque chaussure que les Italiennes et les Tessinoises ;porten~ avec tant de grâce ,qui coûte fort peu et dure assez ilongtemps. On 1a paie de 2 à 4 francs, c'està-<lire qu 'on peut ,se procurer 5 ou 6 paires de « :roccoli » avec ce que coûte une ,paire de souliers . Les « zoccoli » font du bruit, c'est certain; mais on peut , ·à la maison, les remplacer par des chaussons que l'on coud soi-même. Et puis, ce n'est qu'une habitude à ,prendre. Du Tessin, les « zocco.Ji • ont .pa,ssé !Je Gothard et 011 les utilise dans toute la Suisse centrale pendant .J'été; même dans les bourg.s et les chefs-lieux de canton, on 1es voit porter ipar de :jeunes gens qui ne mette.nt pas de ba,s. Les sanda,les sont un peu plus chers (4 à 7 ou 8 francs) mais elles .protègent mieux les pieds . II convient absolument de mettre de côté certains préjugés et de pratiquer des économies; en adoptant les « zoccoli •, on .peut réduire presque de moitié la dépense de 1a chaussur•e pendant l'année De plus , en glissant ses pieds nus dans ces « zoccoli » , on n'usera pas de bas ni de chaussettes: au prix où est la laine et Je coton, 'Favantage ne doit .pas être négligé. Il est des ,pays où la chaussure est encore plus rare et plus chère que chez nous : Nous voyons que le bureau de contrôle des mesu.res sanitaires de guerre de Vienne a pub'.ié au printemps un appel pour inviter les .populations à ne pas po;ter pendant l'été prochain des souliers et des bas, parce qu'il Y a disette de cuir et que ce qui reste doit être
162 .réservé à farnree à laquelle devraient être aussi réservés fa laine et le coton. Le bureau recommande donc de circu ler déchaus sé, et il ajoute que les classe s aisées devraient don ner le bon exemple. Nou,s n'avon s pas fa gu erire chez nous . mais ce n'est ,pas une rai son pour ue pas pratiquer toutes les économies po ssibles: la vie sera assez chère cet hiver . n u ooo
UN 00NSEIL Maintenant que !'hui-le à salade est à des prix exorbitants ou même introuvabt'e , no> aborutés nous s,auroll!t gr é de leur Jndiquer un exceHent moyen de '1aremplacer. SUI['votre pot au 'lait, ·levez troi s cuillerées de crème , pour un e de vina igre. et vous verrez si cette sauce ne vaut pas autant et même mieux que fa salade à l'huHe. Essayez. On cite des personnes qui n'en veule'll.t,p,!usd'autre. Seulement, ipour œla, jlI faut avoir de 'la crêrne en suffisance ou fini le • beur-ce <le mé-
nage •. 0000000
POUR ECONOMISER LE CHARBON L' Association suis se des électriciens vient de présenter aux autorités fédérales une requête dont on ne saurait méconnaître l'importance. Les requérants demandent des facilité s pour l'utilisation de courant électrique en vue de la cuisson du pain pendaint la .nuit. !Les six mille fo.urs existant en ~uisse cuisent annuellement environ 400,000 tonn~s de pain. La plupart de ces fours sont chauifés au charbon et en brûlent 150,000 à 200,000 tonnes par an, ce qui re,préseote, au prix d';i.· vant la guerre, u.ne valeur de six à sept mil~ions et, aclueliement , une somme de douze à quinze millions qui prend cha·que année 1~ chemin de l'étranger . Or, l'énergie hydro-électrique disponih !e pendant la nuit suffirait à cuire tout le pain consommé en Suisse. On avait reconnu déjà avan t la guerre non seulement la supériorité technique du four électrique sur le four à charbon, mais encore la possibilité d'une concurrence écOl!lomique entre les deux systèmes,.
Aux prix actuels du combustible, il est hora de doute que .Je four électrique, utilisé • ltew·es où l'énergie peut être fournie l bu prix, l'emporterait de beaucoup sur l'autre. Il importe donc à un haut degré d'eacou,. rager en Suisse l'utili sation de l'électricilf pour .Ja cuisson du pain; mais le succès dea efforts à faire dépendra avant tout de la poe. sibilité d'employer 1e courant dan s les ~ ments où l'on dis.pose d'un excédent d'6ter. gie, soit principalement dans la secondemoitié de la nuit .
Supplément du 8' 8 de ,,I' &cote"(1911) 0
Le Saint (tauxoiseaux>> ( S uite et fin.)
S. François aime à causer avec l'a louette, comme Jui vêtue couleur de terre , :la tête cou,erte d'un coqueluchon, pare.il à sa capuce de a10ine,cherchant sa vie sur la crête ciu sillon , comme i.J mendie 1a sienne, en usant la chair de ses pieds aux aspérités du chemin. Le ipetit rouge-gorge, ami du ·laboureur, porte sur la poitrine un plastron glorieux, 0000000 rougi du sang de fépine du Golg<'tha; fa tourtereHe, un col'1ier de plumes ligurant ;par COMMENT 1.Jf.S OOROOAUX OUVRENT leur régulière disposition autou:- de sou cou, ,LES HUITRES le nimbe d'une auréole; 'le hibou de nuit On écrit au ,,Journal d 'Yverdon ": garde,dans ses yeux ronds et brillants, la lu, L'autre jour, près de Corcele ttes (VIQd). mière irradiée des ostensoirs. Le ipetit moiparcouriffil la ligne du chemin de fer avec111 neau, lui-même, n'est-il pas une sorte de :petit garde-voie, je fus intrigué en trouvant pu endroits de nombreux débri s de coqui!Jaata moine de J.'air, par 1a profession de sa vie et par sa couleur d'où i~ tire son nom . • d huîtres du lac. J'en demandai la cause. c Ct Les Frères de :la règle de S. François, à sont les corbeaux », me dit celui qui m'acl'exemple des oiseaux du ciel', vivent insou, compagnait. Alors que dernièrement le lac ciants des lendemains, sans SI' demander: était tout bas , ils allaient chercher des huîtm Comment mangerons-nous? de quoi vivronssur les bancs de sable fraîchement découftrll. Comme elles n'étaient pas morte s, les coquilles nous? De même ils ne s'embarrasseront pas de "leur vêtement, confiants en celui qui a restaien t hermétiquement do.ses . Les corbeaux , vêtu Jes Hs et ·les fleurettes des champs . les prenant au bec, 1remontaient dans la diJ.ls s'appuient en marchant sur un bâton rection de la ligne, voleta-ient à - quinze ou de voyage coupé sur une soudte. -:>iale petit vingt mètres de haut sur le tablier de 1a wie frère roitelet a bâti son nid. et, visant .le rail, laissaient tomber ia co, • Les a.Jouettes, dit 5. Frauçoi.;, ont-elles quille sur celui-ci. Au choc, elle sautait u, besoin d'autre chose que de la nourriture Qu' turellement en éclats. Le corbeau .piquait alors droit sur le mollus que mis à nu et l'avalait elles trouvent dans les champs et d'une gorgée d'eau à la source , ·::,our s'élancer d!~ n.>uavec une évidente sati sfaction. J'en ai 1'IJ'lo veau dans les airs et chanter si joyeusement ment vu manquer leur coup . Et no tez qu'il• les louanges de Dieu, que les hommes ·soient ne la laissaient ,pas tomber sur une travene. contraints d'interrompre '1ew tâche et d'~le.mais toujours sur le rail. ,En automne , ils en ver les yeux? • font autant avec les noix. Ailleurs, il dit de l'aJouette huPIJ)ée,le coLe fait me fol confirmé pa r d'autres garde, cltevis: « Notre sœur l'alouette a un oapuchon voies qui l'ont mai·ntes fois observé , comme nous, et c'est un oiseau très ,humble, 0000 00 1) car toujours elle va sur le rebord du chemin :t • Il y a un jour connu du Seigneur•, ~ pour y trouver un grain de blé. Ses plumes la paix viendra; et c ilt n 'y aura plus de j'llll' ont fa même couleur que 'la :terre, et nous ni de nuit comme sur cette terre, mais • sont un modèle pour nous apprendre que nous lumière perpétuelle, une splendeur infinie, ne devons pas porter de beaux habits, mais :paix ina 11Jérable, un repos assuré. des habits simples et pauvres. Et quand elle (Imitation .) s'envole vers le ciel, notre sœur J'alouette,
elle loue Dieu délicieusement, comme 'le doivent faire Jes bons Frères de !'Ordre . ~ Cette eXipression séraphique de la tendresse de S. François bri'}!ede son plus vif éclat dans la prédication célèbre aux oiseaux , rapportée par ses .panégyristes.
Le Saint d'Assise, voyagean t en compagnie de ses Frères, Ange et Masson, entre Camera et Beragna , aperçut dan.; un champ, et perchés sur les arbres bordant la rou te, une multitude d 'oiseaux . S. François, péné tré de l'esprit de Dieu, dit à ·ses compagnons : • Attendez-moi un moment, 1e vais al'.er prêcher l nos frères les. oiseaux! » Et, comme il marchait vers eux, tous s'empressè rent autour de lui, l'entourant de si prè:; qu'il s frôlaient •es plis de sa robe. S. François Jeur ,parla ainsi: • Mes bien ohers frères, les oiseaux, vous devez beaucoup à Dieu, et il faut que fou.jours et ,partout vo~s le louiez et .Je célébriez. Car il vous a iperm•~ de voler librement où ii vous p laît , il vous a donné votre double et triple vêtement, ainsi que vos ornements dtlicats et multicolores. Vous devez lui savoir gré aussi de cette nourriture qu'i'I vous accorde , sans vous obliger au travâil, et de cette belle voix qu'il vous a donnée pour charrter. « Vous ne semez ni ne moi:;sonnez, mes chers petits frères, mais c'est n ;eu qui vous nourrit, qui vous donne des ruisseaux et des sources pour vous y désaltEr-er, des monta• gnes, des coYlines, des rocher~, des fo~ts pour vous abriter, de beaux arbres pour y bâtir vos nids. • Vous ne savez ni filer ni tisser, et Il vous donne ainsi qu 'à vos enfan,ts, les vêtement& néces~ires. Par ries gra.ndes faveurs dont il vous a comblés le Cré.lieur vous prouve co~ bien il vous aime. Aussi. mes frères les oiseaux, gardez-vous bien d'être Îlt2Tats envers lui, et occupez-vous toujours à chan ter teS louanges.• Or, voici qu'après avoir . entendu oes paro les Jes oiseaux penchèrmt respectueusement ,leurs' petites .fêtes vers :a terre , ouvrirmt leulrs becs, battirent des ailes .. , .