Supplément No 02 1918

Page 1

bassi~ 1es engelures, !rois ·fois ,par ,jour, e.'l ayant soin de le faire tiédir. - Le bain d'eau saJée réussit iorl bien à certaines personnes. - Egall.ement Wl bain d 'eau chaude avec une pierre d1'alhm, trois gousses d'ail et quelques gouttes de tein.tur~ alcoo'Hque de benjoin. - Le bouH!lon provenant de la cuisson de cé:P.risraves ou de na'Vets. - Un cataplasme de navets et de raves cui~s sur ·1a cendre et appJ'i Qué 'i:e soir a souvcnt réu•ssi.

- On préoonLse aussi de se garnir dans le jour les pieds et Jes mains avec dea bas et des gants imprégnés d'esprit-de-vm bon goîlt et •la nuit avec gan~s el chaussons huilés. - It est bon de se llaver 1es extrémités avec de lhui'le de miii!epertu·i s. - Préparez wte IJlOudre en méla11tgeant 30 grammes de moutarde .noire pwLvérisée, avec 75 grammes de son de blé, 8 gram,n'!s de borate de soude, 6 gramnleS d'a:!lllll, 4 gnmmes de benjoin, 25 gramme:;; de poudre de r·acines d'iris, 50 cerutigrammes d'essence d'écorces d'oraJiges et 50 centigrammes d'essence de bergamote. Délayez chaque soi:r un peu de cette IJlOUchre dans une petite qu:m tité d'eau ·boui'lll'ie, ma1s tiède, de manière à former une .pât-e Hquide et enduisez bien les engell'liiTeS avec. - Un catapl'asnle· de farine de mouW'de noire et d~u fraîche, à quirue degrés, peul être atpp!lqué sm- les engelures violettes et boursouflées, mais à condi tion qu'elles n·:! soient pas eutamées. - l.a va·sel:ine camphrée, la glycerine, une pommade composée de ~in<ioux et fl~ur de soufre, 'la teinture d 'Iode, SQllt employées contre les ~ures. En résumé, pour préveni·r ·les engelures, i'l faut autant que possible ne ,pas se chauffer 1es pied'S et :les mains près du feu, ·mais les réohauifer atvec 'des frictions à 'l'al-cooJt camphrée ou à J'eau de Cdl'o gne, pratiquer ces frictions matin e~ sok, dès 'le comm~œ.ment de '1-'hiNer et enduire sou.vent Ja nuit, avec de la glycerine, les parties sujettes aux engelures.

N~ pas port« des cham~ ~traites, ni !top mmœs par 'les gros iro1ds, même .précau·lion pour les gants. Se trotter souvent les ma.ifli pour activer la cirOUJiation du sang. 00000000

PETIJIES VERITES BONNES A SAVOU~ Viandes. - La plus nourri.ssante des vian. des est ·le porc. La moins ttOUlf.r issante est te veau. légumes. - Le p'ius nourrrissant des 1élQ. mes frais es.t l'oignon. ·Le plus nourrissant des légumes secs est Œa lentirte. Pâtes. - Le ma·caroni est cinq fois plus nourrissan·t que qa !POmme de terre et de111 fois ;plus que ~e veau. Fruits. - La ge'lée de fruits sucrée est trb nou.rrissante et très. saine, plus nourrissante, quoi ,qu'on pense d'ord~nai·re, que des œufs.

§upplémenf du 3-~o ~ de , f &cole" (1918) La B. Marguerite-Marie et la. Dévotion au Sacré Cœur Le () janvier, fêle de il'Egliphauie, a eu ~ieu, dans la salle du Consistoire, à Rome, la Jec-

rure du décret sur les miracles, proposé ,p our la canonis-ation de +a B. Marguerite-Marie Alacoque, de il"Ordre de Ja Visi,tation. La cérémonie de ~a can.onisa.tion aura 'lieu après la con'Clusion de da paix. La 1!ectu1·e du décret sur ~es miracles :pré· senlés poutr la ca:nonisa1iou a revêtu un caractère spéciagemeut imJPosant. S. s. Benoit XV a fait ressortir, dans u·n discours de gra,nd 0000000 souffle aposto'li'que, le rapport étroit entre ~ Dans une seclion de transports de guer- cette cause et le déveloipipement de la dévotion re, le sous-olficier de service étant sorti Ull au Sacré Cœur: • Il ne se trompe guère, déplanton en profite pour faire une manille ~vec clara •le Pontife, œllui qui, dans 'la B. Margueri-te-Marie, croit devoir coosidéreT de préun camarade. Le sous-oliicier revient. constate Je dé:it férence la mission. qui lui iut confiée de .proet inîlige quatre jours de consigne au cou- pager ~a dé'votion au Cœu:r très sain{ de Jéo SUIS. Peut-êt.re même celte hu.mbtle fille de s. pable avec ce motif: •Chauffeur x ... a proiilé de ce quïtétail françois de Sales ne serait-elle jamais sortie ckJ ceœle restrein1 du monastère de Parayseul pour jouer aux cartes avec un aub·e. • Monia l, si Jésus ne l'avait .pas honorée de son apparition et des suaves .paroles: • Voici œ cœm qui a tant ai<mé ~es hommes! • Le Pape qOlta ici ~e posluJaleur, Mgr Virili , d'a,voir auguré que J'ap.parition des mi:t Le matin, fonnez vos iréso!.utions et do ncies obleuus par œ'intercession de la B. Marg.1ez votre journée; ~e sok examinez-vous. Vo. fUerite-Marie donnerait une nouvelle impulyez quelles ont été vos paroles vos actions et vos pensb!s: car il peut se f;ire que voua &ion à la dévo.fion au sacré-Cœur. L'au,g uste ayez commis beaucotq) de fautes contre Dieu orateur insista suif l'e&pérance que la publliration du présent décret donnera un nouveau et contre votre prochain. !mit. de J.-O. et plus grand développement à la dévotion des :t: Il n~t pas toujours bon de d1re to~ lidè·les envers •Je Sacré Cœur de Jésus. • Si ce qu'on a su,r le cœur mais il faut licher de n'avoir jamais su:r le' cœur que ce qu'oa 'a .Providenœ a paru tant reta.r dcr les miracles qui autraient hâté fta canonisation de 1a peut dire. Bienheureuse, n'est-ce pas. précisément, se det On ferait beaucoup p1us de choses SI nmde le Pontife, parce cJue l'apostolat de on en croyait moins d'impossibles. Margueri1e-Marie n'a poi1tt encore trouvé :t: Heureux et sage celui qui se dit en a'f- lluts 'la généralité des fidè'les la corresponveiŒlaot: Je veux être aUijourd'hui meilleur qu' ânre et la iatVeur qu' il aurait méri.tés? hier. En 'Va.Ï·n, la rpieuse vierge de Paray-Monial tst-e!Je effor<lée, d'abord ctireclement, puis

.....

Pensées

. par iles continuateurs de son œuvre, de persuader le monde de t]'exce1Jem:e de ce cœur qui a tant aimé les hommes; en vain a-t-elle r~•ppelé ,Ja muLtiplicité de ses bien~aLts jailiissJnl de la source inappréciable des grâces qui est le cœur déï.fié; 11es iniquités des nomn~es n'ont que trop con!iru.ti long.temps à confinH?r cetle dou~oureuse Jl1'ain!e que, dans la ce.lf:u'e de Paray, proféraient Oes lèvres diiVines: « Et pottrtan~ ce Cœur e~s t si peu payé de retour par .l es hommes. • Si .ra:postoŒ'at de Marguerite-Marie n'a point encore obtenu 8e frui t désiré dans l!a mesure où ii Œ'aurait .pu. il ne faut pas en oheroher da rai.son dan-s sa nature ou dans a'insumsance des qualités de cel~e ~qui l'exerçait, mais, sans préte11dre, en aucune façon, souilever 1e voi·le des décrets dwins i'l Nous semble qu'on ne saurait ~tre ta>..'i d'erreur si q'on sUtppose que la paeine g~orifiœtion de M<rnguerite-Marie a · été ;réservée :par Dieu au tem.ps où œa mi:ssion confiée à celle-ci de propager 1e ruUe du · Saci-é Cœur appa·raîtra p'lus étendue, mieux accueiLlie d:lns le monde, et donc plus féconde en fruits. • Comme es~ beau et opportun un tel désir! Nous augurons toutefois que, en l'accueinlant, chacun y ajoute aussi 1e ;propos de s 'a.pp 'iquer lui.Jllêtœ à fac~liter 'la multiplicité dés irée des fruits que nous pouvons attendre de la dévotion au Cœur très saint de Jésus. • Mais à vous, Fils bien-ai.més. Nous ne voulons pas caaher ·qu'aujowrd'hui Notre cœur s'ou'Vre à la chère e~pérance que notre âge, jus.qu'ici oppressé par d'infinies misères, trouvera son sal'ut en une plius doci!le correspon· dance à l'a]X>SifoTat imi1é de celui de Marguerite-M~<trie. NoUIS rendons gloire à Dieu et constatons qU'e s'est extrêmement ·a ccru 1e nombre des associations qui ont pris le nom du Saoré.Q::eur. Que Notre louange monte vers Dieu et reconnaisse les prodiges de charité que, en union avec le Cœur divin et ptar ses mérites, accomplissent les intrépides missionnaires, en des régions >lointaines, ou de 1imides reiligieuses parmi nous d<a:ns 'les hc1pitaux.


28

22 . . mettaient cette· tri•stesse en vers et 'les 'Il t , . une manière toute spéciale et te . t 1s .• Mats en . r d vendaient à des jmunaux I ,.u s res. éta't t· avec des accents de :la plus VtYe gr.a th~: e, .M ais ce même jour, ·un homme t sor 1 Nous 'touons Dieu de lla.dmirab1e dtfunsJon _ bras pour sem~"'r . Avec son sac jeté surd son . • · l'œwvre très salll1e de la' con6é1a m:un -"- 1'1 s'avançait lentement et e_ <JU a rpnse · . . Sacré gaucae, . .. t -'af on des familllles onré!tennes au. 1 st 11.·on, ra . 1 .1 epan , dait le gratltl · , dans . 'e , ..., ~œ~ de Jésus. Ah! si toutes 1e~ !amrlles se dr01te par 'la charrue. Le champ etatf, vaste; .I'l s ~!lon. . rut au dirvin .cœur, et st toutes consacrate , rema 1.t -noir devant QiLJi, siUonne de r aJes egaies ;pHssaient [es ob1igations rés.u~~t d UŒle page q\P couraient tout du long 'l'une 'a co'té d e .reu!Je ._, con=... .~..att' on , le règne •SOCHI!l de Jésus, . , • t e Au loin il setrdJJ'a it que ,Je champ se ,, au r . ' . . C 'état Otrist serait assuré, et Nous Nous , en. rerétrécissait, mais il n'en étatt nen. e n I iottissans tel1emen~ qu'ii! Nous .pll>aît. d ~shmer ,une « 111,1,ust· on d'optique • du .g enre. de œlles . . ~ins éloi-gné 1e jour de la canorusattoo. de qu dont les livres nous par1ent et ·que oamats ]t Œa B. Marguerite"Marie. Si de sa canom~ane serai capablle d'expliquer. effet doit Silli-vre 'liJile rplus complete . twn, en ' . donc Et. !'homrrre alla ,jusqu'au bout, là .où l.e diffusion du cu1te du SacrUœur, qUI , . ' t e'trm't·, 'quand il y. arnva • Il para!IssaJ champ ne voudra pas hâter, pax ses désirs et ?ar ses 'anerçut que le champ était a-u ssi ~arge. qu: actions ce cuijte si e>ecel1ent. L'aube lat·~se ens .,, . . < t 1 b ut n.rmose qUI lui aiMeurs, mats ce .,u e o . ~-~"''''~ • trevoir' ce que ·sera 1e midi, et Nous q~t, d~ns 1 e'troit· Et alors 1'1. reVInt sem:!..] ... a pus . sur ses ..~~ celle très ·Jouab1e pra<tique de la consecr.ahon 11 fut· arrivé .à son pomt de =d :pas, et quan des familtes au Sacré Cœur sruluons l'aube ~e .. tourna et revmt de nouveau sur pa rt 11 se re 't d . ce mirli si désiré, où la souveraineté du C~nst , J:l sembtait -qu'il dherchat 1'en rOI1 ses pas. ,.1 1· 't Jésus sera reconnue de to!.ts, Nous répetons étroit et qu t con muai ou• 1 , e ch amrp e'-'a't t 1 •~lus pu avec une confiante aJilégresse la parole de S. d 'aller, parce qu'il ne -pouvait pas ie trou'Vt'r. Pau~: U faut qu'il règ<11e. • . C'est ainsi que beaucoup d'ho~mes ~sBenoît XV montra ensui.te commen~ les mt· Ils cherchen-t ce .qm . est bten . d'h · rproalannés contnbueront sent Ie'\Jir v1e. -racles au]O'UŒ' · ut , ·] mn . d 'eux et .nuand i:Js l'ont .atieJnt re· d, loppement de •Ia dévotion au Sacre ~~ . . tls se "l toument et, voyant dans >Je lomtam ce qu J,~ ~~u;"~l fau-t y -voir •uce inrvita.ti~n de ?ieu nt quiité i-ls y reviennent, parce que ce qu même à seconder l'a:postolat de Ja ;pteuse VIerge o t l'oin d''eux ~es athlire toujours. Et de certe de Paray-Monial · esanière i1s passent 'l eur vie à chercher et, se ant tromper par un va et vient sa~s bu.\. lm. a-1-ss t eni JamaiS ils n'arrivent mtl1e part et ne rouv le repos et 'la ,paix. . -== ·Mais 'le semeur ne ressemb1ail pas ~ re.5 · a't C'étai.t un jour d'automne triste et iroi_d. hommes. A chaque .pas qu''1 t •tats 1 , 1'1, Jelatt Dans toutes les haies, on ruperceva.it 'les frUtts un de ses grains - c'était du beau et ~n !ra. . ond _ et les gra·i ns tombaient et rouges de l'églantier et du sor·?ler . e! sur ment b 1en r t irt chaque feuille ·Je brouil:l ard av.alt 'lalssé une rou~aient et se cachaient dans la erre no petite pe1'11e; :partout il n 'y avall qu'herbe .faet 1égère. . , . 1\,lon née et feuilles _jaunies. :Le 'long des chemi.ns Et i~ conlinua de semer ·JUsqu au soir. . n boueux passait de temps en temps ·un chanot son sac fut vide et H s'en alla à la matSO solita-ire dont ,Je conducteur avait un gros et dormir. Pour manuer cache-nez de laine autour du cou, ~t de tem?s J1 y eut"' un .grain de froment Qut' se t ~oUV! en temps agitait ses bras- pour aovlver la ctr1 tout seu:l en ire., deux mottes de terre. note:e :. mlation du sang et se réchaJUI!:ier un peu. 'JI\' Et. 'le grain de froment devmt po mout· ee. . . b t huC'était vraiment un jour triste; les lh?mmes van13blement triste. li fatsa1t som re e t 'lu'on appe1le des poètes se pro~al:nt .et mide, ct J'obscurité et l'humidité augmentèren se réjouissaient de voir comme tout etat1 tns-

Le grain de froment

tJjcore, car le brouil!lard de Ia journée s 'était pour lui !ondu en ·u.ne pluie serrée. C'était à désespér~.

C'est aussi ce que fit •le grain de froment. Et, au risque d'augmenter son ma!l, il commença. à 1ouil'ler dans sa mémoire et à en faire sortir tous ~es souvenirs d 'un temps meilleur. li •pensa au temps où il s'élevait dans un épi rebondissant, caressé par ·Je soleiil, bercé parue vent, se sentant à 'l'aise comme un enfant dans les bras de sa mère. Tout le grand champ de blé vert-de-gri·s était rempli d 'épis sur .pied, et là-haut, dans le ciel bleu, il y avait ur. soleil rayonnant, et loufes iles alouettes chantaient depuis l'aube du jour jusqu'au soir. Et lorsque Je soleil se couchait, ill ne faisait ni froid ni humide comme maintenant, mais ·u-ne douce rosée tombait comme une on; de rafraîchissante sur .]e grain chauffé par le solei•l et une grande Lune d'or brillait doucement sur les charrws mûrissants. C'était le bon temps, Je temps pa·ssé pour janiais- . . Car, héŒas! le jour terrible vint où la faux sHfla dans les cha.mps, avec un son rauque, se traça un chemin à trarvers 1es épis. Et les moissonneurs lui succédèrent avec leurs .-âteaux, et les épis furent liés en gerbes et chargés sur des voitUII'es. Le clhamp entier ressem. blait à un champ de batai:tle, d 'où ies morts et les blessés étaient tranS!portés sans inte.rruption dans des voitures. Et 'le jour plus terrible encore 'v int où sur raire le fléau dansa sur 'le grain doré et le toocha sans pitié, avec la fureur d'un soldat Qui se bat à l'aveuglette. Et les épis se di&persèrent, les petites fami:lles de grains qui avaient été réunies dès aeur verte jeunesse et les grains isolés volèrent chacun de son côté e1 ne se revirent plus jamais. Mais dans le sac à grains on se lrouva.il pourtant encore en société. On y était bien un peu sené, et de temps en temps on avait bien Ill! peu de peine à respirer, mais dM. moins ou JIOttvait bavarder ensemble, on avait des compagnons d'in:iortU!IIe .. . Maintenant, c'élait l'abandon complet, la lr1ste solitude, 'la destruction certaine. . . Le

grain de froment savait qu'iii ne pou.vaît pas supporter 'l 'humidité: dan-s ces derniers temps i'l était dervenu si sensi:ble!. . . Il se sentait gonf·ler, son épiderme se désagrégeait. Il ~­ tait ]·!humidité le pénétrer de plus en plus ... Cela ne pouvait plus aller bien !longtemps a vant que tout entier i!J ne soit irempé d 'outre en outre après cette !humidité . .. Alors qu 'arriverait-il de lui? Le jour suivant, la herse passa sur le ohamp et le grain de froment vint à se trouver dans ·l es ténèbres 'les plus épaisses, a.vec de la terre au-dessus de .]ui, de aa terre audessous de la terre de tous côtés. Et ·l 'humidité resta. Le grain de troment se sentit bien malade. Il comprenait que quelque chose se brisait et fermentait en lui; l'eau le pénétrait de toutes parts, il n'y avait plus un seuL petit coin dans se:. entraiœ!es. C'était comme s 'i·l aUait périr. Alors :i'l cn-v01ya une dernière pensée, un der.nier mélancolique regret au temps enso,Jeii1é de sa vie, et iil eu! cette plain4e: - A:h! pourquoi fU:S-je créé si je dois finir d'w1e manière si affreuse? C'ejlt été bien mieux pour moi de n 'a voir jamais connu la lumièi:e du soleil et d'être préservé de cette dé tresse! Alors une voix se <lit entendre à ce pau,vre être abandonné, et la voix semblait sortir de l'intérieur de la terre: - Ne crains pas, disait-elle, lu ne dois pa·s périr. Abandonne-toi avec cooiiance et de bon gré, et !je te .promets une vie mei'l'!eure. Meurs, ,parce que c'est ma . volonté, et tu vivras. - Qui êtes-vous, vous qui me parlez? demanda le -grain de frorr~t, pendant qu'un sentiment de respect l'envahissait tout entier, car c'était comme s' i~ parlait à toute Ja terre, voire même à tout ce qui existe. - J e suis celui qui te créa et qui maintenant veut te créer à nouveau, répondit la voix. Mors le pauvre grain de iroment qui se mourait, s'.ubandonna à la volonlé de son créa tew· et ne sut pLus rien de rien. Un matin de printemps, au début de ,J'an-


24 née, un germe vert sortit sa tête de la terre humide. Le soleil luisait chaud et à sa chaleur la terre s'évaporai!. Et tout en haut daru l'air bleu, un nombre incal.cwlable d'alouet•es chantaient. Le grain de froment - car •le germe vert n'était autre ·q ue lui - regarda autour de lui avec ravissement. Il était vraiment revenu à la vie, il revoyait le soleil et il entendait chauler les alouettes. Il al'lait revivre. .f t il n'y avait pas que lui, car sur Je c'hamp tout l'Jientour il voyait d'autres germes verts - toute une armée - et il reconnut en eux ses frères- et ses sœUJrs. Alors la jeune plan!e se sentit goru•tée de la joie d'exister et il ·lui sembla qu'elle devait, par pure reconnaissauce, pousser jusqu·au ciel et le caresser dë ses feuH!es. Et c'était comme si •la même reconna-issa'!le allégresse eOt donné des ailes aux alouét<es qui montaient dans Jes airs aussi haut qu' elles ~e powvaient; à mesure qu'elles s'élevaient leur chant était plus C'lair et plus rpUJr. Et une voix, qui cette fois ne venait plus du dedans, mais d'en :haut, dit: - Si le i'rain de :froment ne meurt pas après qu'il est jeté dans la terre, il ne produit rieu, mais s'il meurt, il porte bea:ucot~p de auits. JOERGENSEN. 1)

Conseils de saison Comment se prése:ver du froid? - Conlection économique des fouf'I'Ures. - Les chaufferettes et ~es caoutchoucs. - La question des chaussures. Tout d "abord nous parlerons du froid, su· jet certes b ien aduell, ainsi que des moyens prat1ques de s'en servir. Dans un ce.r;tain nombre de {;Outrées et pius particuJ·ièremetbt dans cres pays de mon• iagnes, on a cout~J~TR de se vêti.r de fourrures. Mais ceda n'est pas à 1a portée de toute·.; 1 )

Joergensen, née en 1866, est un norvé-

gien, converti du Juthéranisme au· catholicisme, sous l'influence de saint François d'Assise dont it a écrit une admirable c V~e •.

25 les bourses, si l'on s'ad:resse _aux mardtands. Il ~st relativement faci~e et reeùlement économique de travai'ller soi-même les !peaux d antmaux les ,pilus divers, te>l.s que .Japins, 1ièvTes, ·loutps, r enards, chiens, chats, moutons, etc. fNidemrnent, ça ne vaut pas ile .travail d'un mégissier, mais ça re111f1~it le mêrne but. 11 est entendu qu'à J.a ca•m1pag:ne, •J'utile est sagenlOO t préféré à '1'3&'réa.J)le. Donc, aussitôt que da bête est d~uiHée vous mettez la peau dans de ['ea.u fraîche pendant 24 heures, puis au moyen d'un grand cooteau rpeu tranchant, vous râclez ensui~ 1a graisse, les cha irs et l!~s fibres qui peuvent e-JJcore adhérer. Cette opération terminée, faites chauffer 6 à 7 litres d''eau dans daquelle vows aurez ver~ préalablement 500 gr. d 'allun et 250 gr. de se'l de cuisine. Quand J'eau aura bouill'li et se· ra à demi refroidie, vous y ,pllongerez ll.a peau, vous la pétrirez énergi>q~u·ement pendant un quart d'heure, puis vous la laisserez dans œ li,quide pendant 48 heures. Aw boUJI de ce temps vous la retirerez et après avoir iait réchawlfer •le bain, vous recœnmencerez le pétrissage :pendant dix minut-es et de nouveau, vous laisserez la peau dans le Jiquide pendant deux jours et deux nuits. Vous la retirerez ailors et l'étendrez à l'om. bre, •le poi•l en-d.essous, sur des perches rondes et sans écorce, puis ,qua-nd e!lle sera à moitié sèche, vous ~'étirerez deux {ois par jour dans toUts les sens et vous continuerez l'opération jUJSqu'à ce qu'el3e soit .parifaiternent sèche et souple. Il ne vous restera tpllus alors .qu à dégraisse-r les poils. Pour ce1a, vous couchez la peau sur une pl.tanohe et vous Ia sa:upoudrez côté .poi.O. - de cendres de bois tamisées puis, après un repos de 24 heUII'es, vou·s chassez cette cendre en fra.p.pant tout sirnpllement ia peau au moye11 d'une baguette. Il ne vous re!· tè .plus qu'à peigner les poils dans leur sen5 naturel et vous 3tvez une ·f ourrure dont la conservation est certaine et quï•l ne vous restera p'lus qu'à faire 3tjuster à vof:re !aiLe el coudr~, avec ou sans doublure.

Wi

Deux choses sont très en us..·ge à ·J.a campagne 1pen.danl la saison d lhiver: ce ~ont <les chaufferettes et iles caoulcho~s. Etles présentent quell'ques avantages et pas mal d 'in·conyénienls. Les cha.Uilferettes prédisposent à la congestion et aux engelw·es et, quant aux caoutcnoucs, ils empêchent J'évaporalion de Ja sueur, mainbiennoot par conséquent les pieds dans 'l humidité et causent un .re-Jâche:rnent de 1a peau qui devient aiors moins résista.nte au froid. Si fon tient donc à s 'en chausser pour Jlllroher dans la boue ou 'la neige, i'l faut avoir Je plus grand soin de les retirer dès qu'on est rentré au ·l ogis. Quant aux chau.lferettes, le mieux est de

oe .pas s''en ser\nir et si 'l'on est su<jet au frQid, de s e n préserver par d 'autres moyens. Nous ne savons rien de plus effiQce que de se p:onger a'lternati.verr~ent lles pieds dans de reau chaude, puis dans de ·l 'eau froide à deux ou trois reprises et même plus. Ce traiieme.nt qui doit se pratiquer de préférence •l e matin a-u lever et qui a pou1' résultat de rétahl.i.r el d activer la circulation du saog, est particulièrement reco•rmnanda.ble pour les pe1'sonnes Jgées.

Wl .Passons maintenant au chapitre des chauswes. H est de ria p1us grande importance pendant l·a sa,ison d 'hiver. Tout d 'abord ill faut se dlausser largement. Les souliers étroits entraveut la circu·ia!ion du et par suite facilitent ,Je refroidissement des pieds. Et quand vous serez munis de fortes chaussures, Jl:rela précaution de ~es rendre imperméables l l'humidité en ll.es enduisant tout alli moim sur •les cô!és de la se.meile, d'un n&nge de cire et de suif de mou4on fondus ensemble. Il est un autre procédé, celui de l'imperllléabi'lisation par le caout·chouc. Des divenses mniè-res d opérer, celae-ci est la p!us si·mp1e. On fa·it fondre ensembile 1 gr. de caou.tchouc, 2 gr. de galipot, puis on a joute à la matière londue 3 gr. d'ltuik Ce mélange s 'applique l àJ:md a-u pinceau. Quand vos chaussures sont moui~lées, n arl-

sang

lez .pa•s les ex;poser an rieu, vous feriez un~ opéra lion détestable. Mettez-les simplement da.ns un. Jieu sec et em:plissez,les de farine d'avoine. Erie a !a ,p.-opriété d'absorber 1 humidi :é et e1·le auora pmmplement séohé Je cuir sans le durcir. Celte farine pourra resservir indéfiniïnrent à cel usage, il vous suffira de la recrt.~eiilllir rlans un sac et de aa déposer près du feu Jusqu 'à comp.let sl!chage.

-

- -- --- _

__.,..~

--- -

La Mine 1> Ce mati•n-'l·à, quand Auguste Reuba remonta de la cave, hl ava it une mine émue que sa femme remaN·ua tout de suite. • Lo·ulse lui dit-ii, notre Iortune est faite . ! A J'imPrevu de ces paroles, Louise laissa f.Qmber d 'éloll<n.e· ment une louche avec laquelle elle remuait quelque chose dans Ja mannite. Elle se demanda un moment si son homme perdait la tête, pu is s 'assit hunllblement sur u.n escabeau, attendant des explications. Auguste lui s 'en alla soigneusement ,fermer -la porte' et ;evint s'asseoir a uprès d el;e. Dans ·l a vaste cuisine montagnarde, encombrée des débns des derr.-ières récoltes qui dt>vaient servir à la nour· ri ture des porcs, ,J horloge rustique égrenait posément son tic-tac; 1le feu péti•llait dans Je potager de lonte aux jambes curieusement tournées; Je chat- assis sur ia tablet1e ronronnait doucement. Dans ce décor le couple n 'était point déplacé. Lui, avec sa figure marteJée, tannée par la pluie, le soleil, le vent, ses vêtements usés et salis de terre ses gros souliers boueux. Elde avec ses chev~ux légèrement grisonnants encadrant aue figu•re où le labeur .q uotidien de 'la paysalllle avait imprimé son cachet. Tous deux se regad.airnt: lui, épanoui, elle, anxieusement tendue vers ce gros mot qu'il ven.ait de prononcer. « Oui, commença-t-il a~lors, notre foriune est faite; tiens, regarde ...• Et H tendait vers el•le un fragment d 'une roche noirâtre et dure. ') Cette uouvelde nous est transmise par 90n auteur avec la remarque que le .fond en esf pariaitement véridique.


27 • C'est du charbon. Je viens de le trouver à .Ja cave en remuan t ·les ~uf,ïas dw père. Te souviens-tu de ses aUures drôles, comme il s'en aillait seul, vieux et branlant qu'il étai!? M'est avis qu'H l'ava-it trouvée, la mine de. charbon, car comment œ morceau serait-tl là, parmi ses « affaires • , chez nous qui n'avo:1s jamais brû'lé que du bois? Je crois bien que ça •lui avait toumé ~a tête sur ·la fin de ses ~ours! •E t maintenant, quelle aUaüe pour uous, depuis ·q u'on en cherche !Partout dans le pays ! - Mais tu ne fas pas encore ta mine! - Tiens, mais, où serait-e'lie si ce n'es! dans notre coin de forêt olt le vieux passait ses ~ournées à bricoler! Devant cet argument, la femme ae trouva rien à répœu:Lre. Et loog!emps i1s discutèrent sur J'argent qu'ils pomraient relirer de leur découverte. Lui, vou·lait 1exploiter lui-même ; il embaucherait des mineurs, ·vendrait son anthrac~!e, serait à la fois i~énieu et rnarC:hand. El'le, plus crainHve, préférait qu'on !a vendît à des • mons·ieurs • de Ja vihle. • Sou· vienS-toi, luj disait-elle, du ,vieux Pierrot! H a mangé sa fortune avec sa mine sous le scex. Il vaut mieux se contenter d'une dizaine de mi·tle qui arrondiront notre bien. Bref, el!~ plaida tant et si bien qu'e'He finit ,p ar le ranger à .son avis. Ce fut alors des discussions interminables pour bien employer la somme qui ·leur tornJbait du ciel. Et ils ne revinrent de Jeur château en Espagne que lorsqu'u!l1e odeur de soupe brû'iée les ramena à la réa>lité. Ils se séparèrent après s 'ê[re pro· mis de ne parler à rpersonne de leur bonne fortune.

éaonme. Oui, on ferait cette réparation, et cela ferait bisquer 'l es voisins de le voir si à l'aise. Oh! 1e doux p1aisir de s 'entendre dire d'un air jaloux: • Ce Reuba, que!Jle chanœ il a tout de même • . Avec cela, qui sait s'ii ne sera !Pas nommé conseiller aux prochaines élections! Ruminant ·toutes ces choses agréa· bles, Reuba courait par sa forêt, sondant le terrain, 'ici et là, toujours déçu, mais toujours soutenu par lL!1e foi invincible. Si bien que les deux époux eussent gardé 1eur secret si quelque chose n'a·vait pas tardé à transpirer au dehors. Les aHures étranges du mari, Je silènce obstiné de ·l a lemme n'a· vaient pas été sans évei•Her des commentaires et, de déductions en déductions, la hantise des mines po.sOOdant tout 'le rno.nde, on en vint a soupçonner la vérité. Des regards euvleux épièrent 'les moindres gestes des Reuba; on ~es espionna sans ,pourian.t trouver nen de positrili pour fixer les • on dit •· Le bruit de la découverte d'une mine ne tarda pain; à . parvenir à la vitle voisine où il souleva une grosse émotion. Et un beau jour on vit arriver au village deux messieurs qui désiraient enquêter .sur cette soi-disant découverte. Ils vi.rent Auguste Reuba: - Eh bien! M. Reuba, i•l paraît que vous savez quelque chose! Le bonhomme prit un air ~in:

- Eh! oui, on salt beaucoup de choses par le temps qJUi court. - E'h! ·E h! l'emplacement d'un tilon d'anthracite, par exemple. - Il paraît qu il doit y en avoir dans le pays, que les vieux ont dit. Le soir même Auguste Reuba se mit en - Mais vous devez être mieux tixé q-u'eux! quête de sa mine. Pour lui, el•le existait, cela - Peut-être bien que oui, peut-être bien que non! ne fai-sait aucnn doute et sous peu il ne !ar· - Allons, M. Reuba, ne frutes pas le .maderai! pas à la 1nettre à jour. Oh! alors! Tout un rêve 'longtemps caressé et si soudainement 'lin, nous savons que vous avez trouvé une près de .se réaliser miroitait devant ses yeux. mine. Que dites-vous de quatre bi,lJets de J.! achèterait les prés du voisin, car cela fai- mi·lle? Ça vous va? - Eh! On pourrait en reparler. On voit sait ma•l de voir du bétail étranger pâturer des fois de drôles de choses! Bien au revoi:, tout l'automne si proche de chez soi; et pllis on réparerait la grMJge; et des gouttièreB qu 'il Messieurs! .Et la conversation en resta là. Les gens avait énergiquement niées l'été précédent ,pri-~ rent tout à coup à ses yeux une importan~ f-.'de-Ja ville mirent l'indécision dans laquelle ils

étarient 51.lr le compte de ·la ruse des montagnards. Leur homme voulait, ,pensaient~ils, obtenir le plus gros bénéfice possible et ils n'en furent que plus ,persuadés de l'existence d'un fi·lou du précieux minéra.J. Craignant bea·ucoup d'être • soufflés, par d'autres, ils se promirent de renouveler sous peu •l eur démarche et d'Offrir au dépositaire du secret une somme encore p!IIS grosse. La vérité c'est que Rewba n'avait encore rien trouvé. L'irnquiétude commençait à Je gagner. Il était le point de mire de toute une commune, la nouvelle d1J!,1our. Il n'osait plus même ?e livrer en rpaix à ses recherches sachant chacun de ses gestes épié. Sur ces entrefaites, on annonça rarrivée dans •le pays d'.tm sourcier fameux dont l'expérience aUa·it, disait-on, faire mervei'Ue rpour les mines pouvant eXIister dans ila contrée. On Je vit passer, vêtu de noir, grave et silencieux, comme i'l convient à un sourcier. Et les langues allèrent leur train. Où se promenait-i·l ? Que fit~i·l? Nui1 ne le sut jamais bien. Auguste eut une peur affreuse qu'on 1lui volât sa trouvai·!:le et monta en toute hâte à la forêt, où i1l demeura tant que la ca:use de sa crainte fu t dans les environs. Eut-il une entrevue avec l'étrauger? Peut-être. En tous cas, jamais il n'en parla et la visite du savant resta entouré de mystère. Ce ·qui n 'empêcha pas 'le ·c ordonnier de publier toutes sortes de détails que Je sourcier avait donnés sur 1a mine à Reuba, et •le fils du Préside..J.t de renchérir encore sur les données du savet>ier. Les gens de qa vi'JIIe revinrent et n 'obtinrent du paysan aucun autre éclaircissement Ils finirent par ne plus croire à la découverte. L'émo1ion populaire se calima peu à peu ~:t, ne voyant rien venir, on en conclut que Reuba n'avait rien trouvé et ·le malheureux devint la risée publique. Quant à lui, i1l croit toujours à sa mine. •Elle est devenue sa marot1e, son idée fixe. Dès qu'ir a un instant, il court à son bois, le creuse, le retourne, Je déboise. perdant SO'll temrps et son argent, négligeant le soin de ses propl'iétés agricoles, si bien que, pour lui évi1er une ruine totale, sa parenté parle de ·l ui nommer un curateur. Tous

ceux qu'i1l rencontre, iJ. ·les entretient de ses projets pour quand il aura trouvé " sa » mine. Bref, ·le désir et ~ inquiétude lui out tourné la tête. Quant au morœau de charbon, cause de tout ~e ma'l, on n'a jamais su d'Otl il vint. Il trône à la place d~honneur chez Reuha, et à tous ceux •qui le visitent, ce dernier ne manque pas de montrer et de van!er orgueWeu~ sement ce seu:I édhautiltlon qu'il ait jamais R. possédé de sa mine.

.. ., ..

La chambre de l'homme sain La ohal111bre OÙ 'nous passons rllu s d'un tiers de notre vie, cehle 'ùll le somme ii de :a nuü efface la fatigue du jour, doit être 'la p~us ensoUei 1l:Jé~ et 'la plus aérée des pièces de la maison. Au coms des huit heures qui so'llt ic le·mps minimum à consacrer au repos, nos poumons exha'lent 160 1itres d•'acide carbonique, soit une quanti·té suffisante à vicier les 3300 'litres d air respirable qui nous sont nécessaires eu ces huit heures de sommeH. Une pièce qui mesure 6 mètres de long sur 5 m. de large et 3 m. de haut représente un volume de 90 m. cubes, soit 90,000 litres d'air. C'est déjà nne assez vaste· chambre à coucher; mais encore l'atmosphère s'y vicie·t·e'Ee rapidemen!. L'acide carbonique qui n'existe ~lue dans l a proportion de 0,05 % à ïair 'l ibre que nous asiPirons pendant 'le 1jour se· trouve à raison de 4 '/, % dans l'air que nous exha'! ons: la proportion est .plt:·s de 100 fois plus ior!e. fi serait donc ~ogique que l'air que nous respi·rons en dormant fût aussi pur que •le p'!ein air. Mais comment fair pur .pourrait-il pénétre~· dans nos chambres à coucher aux fenè!res fermées et ca•J.feuo!rées de bourrelets hermétiques, garnies d''épais rid~aux? C'est l'inverse quï·l faudrait faire, Tout se résume en ce mot: couchez :]a fenêtre ouverte ou du moins entr'ouverte, en baHant avec un~ toi.Je l'entrée directe de 'l'air, de façon l ce


29

28 que celui-ci n 'atteigne pas brusQuement le dormeur. Mais j'entends ' es clameurs des névra'l fi· ques1 des gens in!oxiqués par l'abus des viandes des alcools du tabac ou des congestion' des calori fères el ·le nunnés' pa r la cha·leur que d'air pur. Que ces délicats, - jaLlais dire ces m:\,ades, _ y ail'lent par clegrés, en entr'ou'Vrant d'a·bord w1 battant de fenêtre, puis en 1'OtiVl'ant lowt à !ail. Pui$ 1 quand viendront 'les prenlières ge1ées, il s mettront une couverture de plus à leu.r 'lit. Bientôt ils seront rassurés, el quelques mois plus tard, par ~es rpl11.1s grands {roids ills coucheront la !enêt.re ouverte. Le ' jour, restez le moins possible dans 1a chambre où vous passez ta nuit, car vous apporterez toujours aJVec vous des poussières, des détritus atmosphériques qui coulamineni l'air de la ch:tmbre. Uu lit con[O'l'table el sain est Je Iii de fer ou de cuivre, forn:é de barreaux 'l isses et arrondi s sur lesquels la poussière n'a pas de prise. L'ai·r ·Je traverse avec beaucoup p:us de facilli'té, en entraînant !"excès d'hli!IUidité de la peau. Dans 'le 1it un sommier métal'lique de préférence, toUJjours pour faci·liter la circulation de l'air; un matelas de crin,. deux draps, •un travers'ÎlJ , un orei'l·ler; une b01me couverlure de ·laine pour l'hiver, de coto11 pour l'été, et un couvre-pieds épais. •Pas de p~ume, pas d 'éd redon; on y mitonne, ou s'y enrhum~. Ni rideaux, ni baldaquin, ni ciel de lit Nids à poussiè-re que tout cela. Proscrivez les lapis. Le qinaléum est cent fois préférable; i'l se lave. Le tapis est un nid à poussière. Pas de meubles de velours. Un fauteuil, deux chaises de cuir, un guéridon vide-poches, c'est tout. Vue peinture à l'hui'le contre les murs est préférable at! papier, celui-ci étant souvent coaoré avec des substances toxiques. Il donne aussi asile à la poussière. Su.r ta peinture vernie, celle-ci ne 1prend pas plus que sur du verre. La couleu r iru.porte peu. Mais une teinte sombre est triste et le blaue fatigue la vue. Gris blanc ou jaune blanc, voiJà J.'idéal.

C'est pour l'enfant

Variétés LE , PLUS..QUE-PARFAIT • DANS LES COMMUNIQUES Les communiqués aUemands, austro-hong rois, turcs bulgares, br~tann~ques, russe\ ({JLI.llnd il en existait) , pario1~ meme qes corn. muuiqués français ont su hrer un excellent parti de ce temps béni qu'on a eu bien raison d'appeler •le • plus-que-·par!ait • . Combie11 de fois n·a-t-on pas lu une pluase ana logue à celle-ci: « Hier, nous avons repris quelques ~lE• menis de tr&nchées où '!"ennemi «avait réussi • • à pénétrer avant-hier.~ N y a, en e[Jet, un avantage évident à app rendre à la ,foute, l'échec et Ie succès. postér ieur à l'échec. Mais il ne faut pas cr01re que ce soi t là un arti~ice don t iïnvention ne date que de la guerre mondiale et que le bénéfice ainsi procuré n'ait pas été aperçu des grands hommes de l'antiqu>ité. Pas plus tard qu'hier, ayant eu la faiblesse .de col·laborer ·à la con'!edion d'une version latine tï.réé des • Commenlaires » nous avons eu la Joie de tomber sur le comll1uniqué par lequel César in'fo r·me 'la postérité de la. marche sur !Lutèce de son lieutenant Lab tenus, qui iut d'ailleurs plus heureuse que c~ll~ von K lu ck. • Releclo ponte, .quem supenonbus diebus • resciderant • hostes, Labienus iler {acere cœpit . .. » T raduisons: • Arprès avoir réparé le pont, que l'en_nemi • ava it coupé » les jours précédetlis, Labtenus commença sa marche · · · » Rien de nou.veau sous le soleil, pas m!me le style des communiqués.

d:

00000000

t Les salons sont rparfuis un tas d'oiseaux

de ·proie qui s' acharnent sur •le prochain et n'en •laissent pas même 'le squelette enher lit

tH

:1<

s'en faut que tous 1es hommes aietll la reconnaissance et la lfidéHté du chien.

JI bruine. La 1pLuie glacée mord sur la peau, e1 le ;our est long à paraître. On se rataline sur soi-même, on patauge dans cette boUC stupide qu.i s 'attache diaboliquement au solda'! depu.i s . . . longtemps, j'al'lais dire toujours. Nous s9~nmes •là tout un groupe de camarades, fantassins, brancardiers, etc... · que la marche a réveilllés, car il a bien fallu certes une étape .pour dissiper ce nuage de aommei.J qui 'lui aussi, diaboJ,iquement, s'obstine à embuer •les cerveaux. >Devant nous, la li&ière du bois s'estompe en tons !uyanf.s el 110irs. La veüle sans doute, ou dans ~a nuit, des voitures au 1tni'lieu des champs à terre molle ont déchargé des planches, des rondins, des brouettes, des caisses d'ouiills. • Voyons! tout le monde est-il présent? • flapit la voix d 'un sergent. • Personne ne répond? Bien, ces Messieurs sont timides. Do~c, voici le programme. Nous sommes con.voques, par M. le Généra:!, s'il vous plaît, 1pour construire une ambu•lance d'avant, en ·b ois d 'arbre avec baraques, abris, tout le grand 'luxe en· lin. Il y aura du travail pour chacun et de la plu.ie afin d 'attendrir des cœurs secs. Pas de mélancolie su.tlout, vous autres: c'est :pour la patri'e ; et moi, c'est pour 1'enfa.nt. A propos, en cas de bombardement, ne vous gênez pas, mes agneaux, allez oueiiJir la violette en !ortt! • On rit, e t ·s ans plus d'eXlplications, nous aous fo rmons en éql.IJipe. Je suis chargé de 1ran51porter des rondin-s auxquels ije .jette en passant, vu lewr masse, un regard torve et inquiet. Le hasard a voulu que je fasse préci· afmen•t partie de ~'équipe du sergent, notre chef â tous. Je ne le connais pas du. tout, mais j'incline à •le croire gavroche et léger. Première désiLlu-sion; c'est lui le plus ac· lif d'entre nous. n vous a l'œi'i à tou1 et traYlille co1TII11e quatre. La bonne humeur ne le quitte pas; mais ie suis 1ra;Wé de 1l'entendre par ·interva1les, de;vemt grave soudam,. jeter œ leit--motiv: • Vas--y, mon gars, va tou~oun, t'est pour ~'enfant. » Un roodin cependant. a glissé de mon

épaule et vient brutalement me heurter le mol-

tet • Ah! mon pauvre père, me elit-il', vous avez eu une méchante pensée. Prenez-le en douceur, cet oiseau-là, car c'est un Vosgien, ce sapi.n, et dame! ça n 'a pas bon caradèrel » E1 comme je relève la têie: • Tiens? .. . pardon, M. ~'a!bbé. C'est vous, n'est-ce pas, qu.i disiez ce matin Ja messe à ? QueJile •besogne aussi >vOUJS ai..,je donnée

x.. . là! .

Je 'le regarde atlentivemen·t : • Alors, cette ombre qui priait dans un coin de J.'église, s'était Je sergent M ... ? - ·Lui-même. Un 1poi1u qui a besoin du bon Dieu et le sent. Tous ces inditiérenils qui nous entourent m'écœurent. Ce1a n'est ni chair, ni ,p oisson. Bons garçons, sans doute, i'ls vi· vent en bêtes. Pas un, poll'r ainsi dire, n'ose affirmer sa lioi; ils ont ,peur de la gêne, peur des autres peur de iout. C'est pourquoi je ' . dis régulièrement chaque matin à Notre-Se1· gneur: • Mon Dieu, considérez que c'e&t le chef des lravaiTieurs qwi vous parle en leur nom. Ils ne peuvent pas venir, voyez-vous, et ça ne ·veut pas dire quJiJs soient ~uvais po~r œ la. Je les représenk donc tou&, je VOU& Wle pour eux et wnmre c'est moi le gradé de la bande, je 'doils être 1e seul responsable. " Mais 110us causerons ce soir, et vou& saurez peutêtre pourquoi je demeure gai, n'ayant pas toujours envie de ,J'être, et pourquoi je compte in:iiniment sur Dieu. » Le 1ravaH, de fa it, fut activement poussé. Construire et aménager trente baraques pour blessés, en un temps relativement court, entre quarante hommes, n'est pas une .s inécure. Il y a la pluie qui paralyse, il y a les incompétences fatales qtù tâtonnent, bâtissent et démolissent; il y _a des ma1adroi1s! (Seigneur, ayez pitié des maladroits!) La pluie et le vent ne nous firent pas grâce d'une minute. Les espriis peu à peu se moniaienl; on peinait à exécuter le moindre travail, el je saÏISissais des conversations acer,bes où le nom de la Providence était mê:lé à tort et à travers à toutes sortes d'idées saugrenues. Mon sergent ne cessa point de travailler, ironique en.vers ceux qui ·maugréaien1, et ponctuant tout à


SI

80 cou;p son sa·rcasme de ce refrain que je trouvais décidément bana!l: • C'est pour 'l'enfant! » Vers 'le miiieu du üour,un œourgon vint à nous et il'enfonça dans lia 'terre jusqu'~ux essieux. Il nous apportait dans des marmites nor~égien­ nes ·la soupe encore tiède e•t :le • bouiHi • déjà froid. Puis, Ie repa·s expédié, 1le .t ra vaH_reprit de p~:UJS be!Je. Parfois, nous nous 1tmttibns à huit pour sou1ever une de ces ·1ourdes cttarpentes appelées • fenmes », Si le sergent M.·. a,percevait que ,J'un de nous était fa'tli·gué, il le hélait f·amilièrement: • Hé! 1le grand peuplier là-bas! Venez un peu ici, mon garçon. n me faut quelqu'un pour troir mon échel.le. Avancez à •l'ordre! Vous me paraissez inteol'ligent: iaites excuse, n'est-ce pas, si je me trompe. • Nous n'etlmes, œ •jour-là, pas d 'autre chef que ;lui. M .. . suffisait amplement à Œa tâche, ~e hti dois œ témoignage. 'L'ennemi de son côté nous dédaigna généreusement. Quand la grande nuit fut venue, nous étions transformés en gouttières d'où l'eau ruisselait à plaisir, malgré nos toiles de tente je1ées suœ- les épaules. Au coup de sifflet du chef çhacun abandonna •le chantier avec une saü~factibn visible, et reprit Ie chemin du cantonrum~ent. Le sergent M . .. m'attendait au bord de la route, et, bientôt .isdlés de nos camarades pressés de rentrer dans leur grange, nous étions tout de suite en confiance réciproque. • Je SIU:is originaire des pays envahis, me dit-il. Au petit vi:J.Iage de B., ~e possèdais run aielier prospère d'ébénisterie. Mon {oyer, c'était mon royau·me pour moi qui n'ai pas eu d'autre famHle. J'adorais, pour ainsi parler, ma 'femme ct mes enJfan'ls, un garçon et une fille. Je ne sais pas s'il peut exis'ter de ménage plus uni que ne fut .Je nôtre, et j'ajoute plus ·chrétien. Je partis simple soldat l .la mobil]sation. Je fis Charle·roi, 'l'Yser, la Champagne, Verdun et la Somme avec mon rusH dans la main ~t ... mon chapelet dans la poche. Dès ~es .premiers mois de guerre, ma pauvre femme mourait; :peu après, ma fülette suivai't sa mère dans !la tombe. Quant à mon fils Jacques, ùe ne sais œ qu!'i:l serait devenu s'iŒ n'aovai1 été adQplé par ~es Sœurs de saint-

Vincent-de-Paul. Depuis, •les ~llemands ont brCtlé ma maison. Je su~·s seul au monde, ~t nul, hormis Jacques qui a sept ans et ces admirll.lbles H1les de Ja Charité, ne m'a écrit, lli ne s'es't inquiété de moi. Ces't ainsi, je ne me plains pas, ue constate seu:lement ma soJj•tude, il moi qui suis un sensible. Ji1 y eut un temps où lj 'ai cru devenir fou. A teHe enseigne qu'à Verdun, désireux d'en finir, de fus deux fois volontaire 'pout' des missions d'où, norma,lement, l'on ne doit pa.s reven.ir. Mes camarades furent tués ou tbfessés. · · , et je revins indenme. Puis, à la longue, 'la foi aidant, ·la douJleur est aBée s'apaisant. Grâce à 'Dieu, je n'a.i 1}amais rougi~ de mes croyances chr6tiennes : c'est même •le seuil: point sur lequel je ne badine guère. Seu~ement on est homme, M. l'abbé, on est vite à bout de ·souffle, et si je n'ava.is pas mon ravitai,I.Jement l'>pirituel du matin à la messe, .je me demande comment je tiendrais. Dans quelques semaines, De retOtM"nera~ aux premières ·Lignes. :En reviendrai-je? C'est bien le •cadet de mes soucis . . . - .M!ais, votre fils, sergent!. - Grand Dieu, Qe ne :l'oublie pas, le pauvre mignon, au contraire. :En prévision de ma mort possi/l;le, je m'etîorce d'assurer tout de suite 'l'avenir de mon Jacques, et c'est ta raison pour laquelle vous avez pu ·VOU·s étouner durant la journée de m'entendre murmurer ces mots: • C'est :p our !l'enfant. • - Cette fois, je ne comprends plus, ~e 'l'avoue. - Oui, vous ne comprenez pas. ·Laissezmoi donc vous donner l'eJqJJ.kation. Un matin , à la messe di·te par t~~n prêtre en un trou quelconque des lignes, une idée bizarre m'est venue et m'a littéralement obsédé: Quelle grâce Jésus m'accorderait •S' Il faisait .plus .tard de mon fil's un prêtre! Le petit y songe, Je le sais. Alors, depuis œ momen~, j'offre au Maitre tOUJtes mes tristesses rentrées, 'tout!es mes heures mauva.ises, e't cette douleur qui tend tollliou.rs à nie sutbmerger. Je les offre de pr6férenœ par l'in~erméd~~ire de s. Joseph le charpentier, car n est un peu de ma corporation et me doit bien quelques égards, l ce ·utre. Mon Dieu, oui, ifespère ainsi ·que, par ma 'V'ie souffrattte, 'humble et !brisée, j'assu-

ruai peut-être Œa vocation de Jacques. DitesJPOi que j'a·i raison: ce m'est rune douce conyjdion que 1je reste joyeux par v:o.lonté, bi~n que ~ ne soit pas towjou:rs chose faci.Je? Votre cœur de prêtre me conwrendra maintelllllt: • C'est pour l'enfan't! » Ah! queHe cordiale .poignée de main, mon cher sel'gent et moi, nous nous· donnâmes dans la nuit en nous quittant. ]'étais ému; tie ne pus rien :lui dire, e:t pour ~eprendre Uille parole célèbre de· nan-te : • Ce soir nous ne lûllltS pas plus av-ant dans le cœur l'Utll de J'auUt· • P. BOlilJNEW.

de chaque jour, le !long des douze signes du Zod•iaque, cercle incliné de 23 1/2 degrés sur celui de PBquateur. Chaque signe, à partir de l 'endroit où se trouve le Solei·l le 22 mars. comprend 30 degrés ou 2 heures de longitude céleste; ainsi, Je Bélier va de oo à 3()o, ~e 'J1aur~u de 30 o à 60°, Œe Lion de 120o à 150°, et ain si de suite de droite à gauche jusqu'à 36()o ou oo. En moyenne, les conste'l!lations de même nom sont situées 250 à gauche des signes ci-dessus, car le ciel s'est déplacé depuis 2000 ans que ll.'o n a fixé le Zodiaque. Ce cercle est le plm dans lequel se ,profilen t pour nous Je Solei·1 et fes planètes. QUJant à la Lune, elle ,peut s'écarter de 5 degrés de ce cercle, et ·iQ se produit des éclipses lorsque, deux fois par an environ, elle 1e traverse aux endroits où se trouve a1ors Œe Solei~, ou bien Pombre de !la Terre; on le don nombre d ' A!lmanacihs, cette 1lecture si nomme donc aussi écliptique. UallJS nos at!· lt!palldue d~ul!s nos famiHes, contiennent, A man~chs, chaque si'g\lle est représenté par le cMé du calendrier prqprement dit, une colon- dessin de ll'animao(l dout n porte le nom, et la ge qui annonce avec de nombreux signes hiéposition de fla Lune est précisée par 1e nomroglyphiques, les princiŒlaux phénomènes as- bre de degrés du signe. Ainsi, 1es 13, 14, 17 tronomiques de ['année. ~~ ·11 existe à et 18 janvier 1918, ~'aJ.ma.nach indique: Capeine une personne sur cent rqw comprenne pricorne 22, Verseau 7; <Poissons 21, Bélier l! sens de cette cryptographie, nous donnons 5; cela si.gni'fie respectivement: 292o, 307°; ki ~a dtf .. mystère. 351°, 5°, ou., à raison d'ooe :heure pour 15 Tout à'atlOrd, draque ash'e du système so- deg1rés: 19 h. 28 .m., 2Q h. 28 rn.; 23 h. 24 a son signe pal1ticu:hier. Le SOleiJ est rem., 0 h . 20 m. d'ascension droite, 1emps écou. ........n,.. par un IPOÏnt dans un cercle; Mer1é entre cre passage ·au ménidien du point GIIt, pa·r une croix swrmontée d'un cercle ro (côté gauche du Ca·r ré de Pég,ase) et 1e el de deux demi-courbes, ce quJ. rappeo!tle un passage de la :Lune. ·En 27 1/3 ~lllrs, ootre flducée; Vénus, par une croix sllltmontée d'un satellite décrit un cercle complet autoun de ttrdle, et quti doit r~présen~er un miroir; Œa Terre, c'estJà-dire :par·mi les conste1lations. lars, ancien dieu de la guerre, est ~signé Sa posittion la pllus élevée dans le ciel (ell!viune flèche obJ.ique sur un cercle; Jupiter, -r on +24° degrés de déclinaison ou Jatitude) de l'Univers, pa.r une sorte de chiftre 4 ou es~ indiquée ,par un croissant éctai·ré d'en ha-ut lettre Z (ZetLS); Saturne par run n minus(23 jan!Vier eb viœ-versa :re 10 ~alllVler). La surmonté d't\l!lle croix. Uranus est repré- June ipaiSse ainsi en Q'espaœ d.'.un mois, par un cercle contenant Wli [pOini et sur~ devant ou tout près de toutes les planètes, ce d'une flèche verticale; on oJe .représente que l'on nomme une conjonction (signalée par par une sorte de lettre H, du nom de un cercle sllli'mon'té d'urn trait oblique). Lorsdécouvreur, Herschel~. Emin, Neptune, qu'effile est d~stan.te de ~ degrés ou 6 heures dieu des mers, a gardé son ancien at- d'une planète c'es.t une quadrature, indiquée le trident. par un •carré. Si aa distance est 180 degrés (ou ·~gardons main!tenant ih première colonne 12 heures), iœ y a opposition, ce que -l'on recelde des saints de n os calendriers. 1EHe présente par deux cercles reliés par un ·traiot 1les :p ositions de ·la ·Lune à 0 heures oblique. Si 2 astres sont à 4 heures OUI 60 1

L'astronomie à la portée de tous

zé-


83

32 degrés l'un de l'autre ~Mercure et Jupiter le 19 mars 1918), cela est indiqué par une étoile ; si la distance est 120 degrés (ou 9 heures), il y a un triangle entre les signes respectifs (le Soleil ei Mars 1e 23 ijanvier). Deux cercles reliés par en haut ou par !!n bas .par une courbe indiquent qu'un astre traverse le plan de PEcHvti·que (chemin apparent du Soleil dans ~e Zodiaque) en se d·irigeant ·v ers le Nord ou vHs le Sud (nœuds ascendant ou descendan1). ·Les mots périgée et périhélie concernent 'les plus courtes distanœs d'll!l1 astre à 'la Terre ou au Soleil, 'tandis que les éloignements maxima sont l'apogée et l'aphélie. Les inscriptiOns concernant Mercure au mois de janvier signifient que cette rapide planète, qui too•rne en 88 jours autour du Soleil, se trouve au"dessus de ce:lui-ci 'le 3 janvier 1918, près de 1la Lune 1le 11, qu'après avoir rétrogradé, il avance de droite à gauche (mouvement direct) dès le 14, :pour se trouver à sa plus grande élongation. à droite du Soleil le 25 : c'est à ce moment qu'on pourra !le voir comme étoile du matin •p endant quelques ~ours. Le ter février, ~1 passe endessous de 1t'écliptique, dont i1 peut s'écarter de 7 degrés a-u plus, il entre au si•gne du Verseau (300 degrés ou 20 h.) 1le 9 , :passe à son maximum d'éloignement du Soleil Je 12, et se trouve en-dessous de Vénus Je 18 et vers Uranus le 26. Après avoir passé le 1er mars dans 'les Poissons (3'30 degrés ou 22 h-), H se rapproche du Soleil!, ~ dessous duquel il .passe le 13, en même temps que l'a Lune alors nouvelle, entre dans le Bélier le 17 (0 degré ou 0 h.), remonte au-dessus de l'écliptique ~e 23, passe au périhéLie le 28, et à sa plus grande élongation à gauche dtu Soleirl Je 7 avri1, ce qui ·per.me1tra de robserver .comme étoile du soir, peu après 1e coucher de celui-ci, du ter au 15 avril. Ainsi, en suivant attentivement -les indications conœrnant ·ch~que .planète, les hiéwg1yphes OUJ ,Ja cryptographie de 1out à •l'heure deviennent un recueil des pLus intéressants. Il ne faut at·tacher que .peu d'in)POrlance aux quadratures et auill QPPOsitiol1s, mais observer soigneusement les conjonctions. Souhai· tons à nos ·l ecteurs de passer ainsi bien des 1

heures à s'afiranchir des tœsquînerîes terrestres! En!in, la colonne des phénomènes contient des mois tels que: sec, doux, beau, constant. etc. qui paraissent concerner l'état de l'atmosphère: il n'en fau,t teruir aucun compte car, dans 'I'état adueJ, ·de la sôence, nul ~ peut pr~ire le temps un an d'avance et indiquer ;jour par jour, ou seulemen-t périodes par périodes, l'état de l'atmosqjhère en un lieu quelconque. Ceux qui le font sont des- ignorants, des illlusionnés ou des imposteurs. De même, une croyance superstitie-use attribue les changemoot-s de temps aux renouveLlements de :la Lune. Qu'on nous dise alors pourquoi le radoucissement subit 'de dimanche soir 6 janvier n'a pas coïncidé avec la nouvelle lune du 11! V. ter.

••

Tout son devoir - Il me iaut un homme de •bonne vo·looté pour porter un ordre urgent . . . ? Quinze mains se levèrent : -Moi! Moi! - C'est à l 'ouvrage T . .. , qu'il· faut aller. - On ira à 'l'ouvrage T . - . , répond un soldat. Les mains dans les poches, ~-a pipe alli ~èvres, les - camarades iont un signe qui affir· me tranquiNement 'la tl1ême chose. -L'ouvrage T . .. , d 'ai.11eurs n'existe plus· C'est un ensemble de trous d'obus comme les autres, situé à 1800 mètres de 'là, barré de fils de fer et d'un mi:U'jer de cadavres allemands en putrébction. Le lieulenat examine les hommes, et cheisit un petit chasseur inteLligent et dégourdi. -Toi ! - ,M erci, mon lieutenant ... . - n s'agilt de _porter ce pli au poste de commandement du colonel. . . Tu ·vois œ tro1 Jà-ibas ... ? à gauche de :J'ouvrage . .. ? }>relldl mes qurnel:les . . . ce tronc d'arbre . .. ? les ciiUI Boches dans 1!es fils ... puis les roues de l'l" vaut-train. . . C'est le troisième trou à ptl' che ... Tu me suis .. . ?

-Oui, mon lieutenant. .. . - Je 't'attends ici ... Donne-moi la main! - Merci, mon l·ieutenant! En r ampant, ile pet·it chas,seur sort du, boyau; sa peau de mouton, sa rulotte son'! de 1a mème couleur que la 'boue. Un trou. . . deu-x trous ... trois trous . . . Ses camarades :Je suive?1 d~ crén~u . . . Tout va bien! . .. Il appara!l, d.I-Siparatt .. . Su'biternen~, tacat~! . . . .tacata! .. . le -voici repéré!· ·· des na,ppes -de balles s'enfoncent dans la boue avec un bruit mat. Les m~trai l~ Ieuses boches -le guettent à chaQue sortie d'entonnoi-r : . . Tacata!. . . on ne le 'VOit plus ... le revmlâ! .. . Ta cala! .. . Ah! le hon petit gars!. . . il sait nager!. . . li avance en crochets,. ll'~is 'il avance. ·· dès que ces gueuses de m1-tr~tffileuses se taisent. n esL bien déjà à 1500 me-tres .. . Tacata .. . On le voi1 s'aba'ftre dans un trou . .. Puis ... plus rien ... - Jt! pense qu'il a son compte! ... dit un homme. - Peut-être bien qu'oui ... dit un a.utre. - Peut-être bfen que non. . . conolu't un troisième. Le lieuten~nt. attendit une heure, la jumelle aux yeux, pms 1'1 se retourna : - Y en a-t-il un autre . .. ? - Moi! .. . Moi! .. . - Non., pas toi, tu es mari~" . .. T 01, · 1u es garçon . . . ? - Oui, mon lieutenant, tout ce qu'i~ y a de .plus. gar:on! - Ailors, pr~are-to~, mais tu ,p artiras seulement ~ la nuit. ·· Je vais te répéter l'ordre. Le hentenant s'assit sur .Ja ban,qnette de ~ir, déc~i:a. une page de son carnet et, quand tl eut hm, t1 voyait à peine autour de lui. - Je peux partir, mon lieutenant . .. ? - Attends encme un ,p eu . . . 'Et. Ï'l attendit! sans • ien dire, parce que peut-etre on a-va1t trop à se dire . .. - AHons, vas-y, mon peti-t, et que Dieu te garde! .. . Comme le premier chasseur était par-ti, Je second part . . . à plat ventre dans une boue d: marécage. On dirai~ déjà que 1!es Boches s en. dou·tent. Une fusée s'élève, s~parpiHe,

s'égrène, donnant au paysage délrasté un asped lunaire. Le chasseur, plaqué dans le second trou ne bouge pas. ·· c'est un mort. La pluie corn: menee 'à 'tomber .. . - Y a du bon · · · pensent -les ca-marades. ne trou en trou, 1a route est longue .... Tacata! · · · les mi'lraihleu.ses tirent à tout has~rd; leur rajftJe troue l'ombre. Puis lin grand SJ'Ience ... ce silooce où l'on entend battre son cœur dans la terreur des choses.. . où. l'on se dit : « Dan-s une seconde je puis être ce cadavre-là! . . . ~ ' L'hom~ devient de plus en plus une coule~vre . · · 1-l rampe . · · i:l s'enterre . . . il s'agr~ppe à Q'her,be collil'te, évi'lant tes branches qm craquent, descendant sur les coudes sur les gen~;x doucement au fond des cratères, remonrtant pour redescend'I'e encore ... 11 ruisselle de sueur et d 'eau mais il approche . . . Encore quelques trous, et ce sera 1~ . . . là! . . . Une seconde fusée, toute proche. . . ~e chasseur n'a que le temps d'étreindre un mort dans la déc~position duquel H entre il s'; blot'tit, ill s'y conifond. . . Un temps . :. ? La f u~ée s'-'" . . . : Alors 11 . se dégage ' à grand' . "''ei~t peme de létremte macabre et repart . . . Ce doit être ~à - .. ! ~ne toile de tente au~esSIUs d'un trou . .. M~Is elle est si boueuse, qu'i•t fant être tout pres IPOtllr en d>istinguer J'owver.u.re L'homme pas_se sa tête dans un-tel ·si'ience que ~e colonel as•sJs sur ·une calisse de grenades et 'Ies pied~ dans l'eau, ne se retourne même pas. - Mon colonet! . . . ~ !O'<lù sors-tu, toi . .. ? Le so1dat fait un signe dans :la direction du boyau de souiien. - Es--tu ceiui de tout à l'heure . . . ? - Non, mon colûnel. - I1 est tué 1 'autre. . . hein. _. ? - Je viens même de le voir . . . · c'est absolument extraordinaire!. î . 'En mur.muran't ces paroles à voix très basse à cause des Allemands tout proches le chasseur a l'air étranae · ' . 'E~ il faut en effet q~~ ce soit bien exlraordm:aue, pour qu'id, sur cette ,ferre de carna•ge, dans ce'tte afmos.phère empua:ntée de


34 tant d'horreurs, œ poi'lu, qui a tout vu, tout sUJbi emploie encore œ mot. ~ Je n'ai jamais rien rencontré de ~~:ei~ mon colonel! . . . Il est là, dans le troisleme trou devattt vous . . . Oh! vous devriez aUer voiiT ça!. .. Ça vaut ·le coup.· · - Ton ,pli, d 'abord . . . ? Le colonel lut, il avait quelques minutes devant lui: · _ Eh bien, conduis-moi!... Rampant 10us 'les deux, ils atteignent k premier trou, puis le deuxième, et comme ils arrivent à la lèvre du troisième une fusée .boche toute droiie, s'élève au-dessus d'eux. ,p laqués au sol, ne faisant qu'un aveç ~a boue ils ne remuent plus. Leurs yeux pourtant ~ont ouverts e·t, à ·la lumière sinj•s tre, ils voient ceci: 'Le ,premier chasseur a dû être arrêté net dans son élan ,par une balle; d est 'tombé, tout son être est tendu, 1a tête en anière, dans ~a pose du coureur de •Marathon, mais plus beau encore que lui! Car il était mort Je hont haut, le bras levé et, dans sa main crispée, •l a b~an­ cheur du papier appelait le camarade qui. à sorr tour et sO.rement, passerai~ paT Jà. · · C'étai't la consigne ~usque à la mort· · · Majs à peine l'eut-ii pris, que le corps du petit chasseur s'abai tit sur le sol'.· . c consummatum est», 1out son devoir était acconlpli ...

Le pardon d'une femme Nous étions qua'tre, ~parpillés entre Dunkerque et Belfort, qui avions soigneusement provoqué la coïncidence de nos permissions. Nous prOijetions depuis des mois de nous retrouver en pleine guerre, dans nn de ces dîners e~tre hommes, dont, auiK temps pacifistes nous nous faisions une joie, le premier jo~r de chaque saison. Et ce proùet se réalisa le 21 décembre 1916. Dans un salon particulrer d 'un grand restaurant du bowlevard, à Paris, nous avions fai1 bonne chère heureux de nous revoir intacts et hien po~tants, après vi·ngtJhuit moi'S

35 de combats. Et nou.s en étions, •le café savoure, t"heure voluptueuse et récréative des cigare!· res, des liqueu•r s, de la d.iges1ion e~ des a·necdotes. Un ~ait d~vers ru dans un ~ourna! liu matin et rappelé par Bongrand, l'ingénieur, nous faisait philos<JiPher sur la profondeur que peuvent atteindre les nobles sentimen·ts dans les cœurs des femmes. Seul de nous Quatre ~e grand LMasse>l.ier, ;le peintre, .n'avait pas ex::;osé ses idées sur ce sujet. Soudain, après quelques minutes d'un silence généul, MasseJ,ier prononça, de sa voix s.i timbrée et si grave qu 'eHe en est émouvante: _ Je sais une femme, moi, qui a fait, avec une d~lica·tesse intinie, une chose ... une ch(). se S>ublimeJ . Nous le regardio111S surpris de ~'émotion extraordinaire que révéiait sa voix. Et nous vîmes qu'i'1 avait la booche contt'li!Ctée et les yeux humides, ilul, ce colosse, ce peintre matérialiste qt~~i ne s'attendfi.t que devant un beau morceau de peinture. _ Raconte, fit Lavarin, l'agent de change. Masseli'er haussa les épau!les, se versa un verre de curaçao, y trempa les .lèvres. JI hésitait. Puis se décidant tout à COUIP: - C'éta.i~ à 'l:a cote 304. Je venais de re. cevoir le deuxième ga'lon. Mon capitaine, qw commandait Ie bafail'lon, tomba devant moi, le bras emporté net ~u ·ras de 1'épaule par un éclat d'obus. Il se ·releva d'une secousse. Et, hurlant : • •E n avant 1o~oUŒ"s! en avantt • il courut. Je le suivais, aspergé par ·le sang qu'tt répandait en pluie. Vingt pas. plus Œoin, ~1 retomba les delliX genoux 'fracassés. me saisit [a r:u·in me 1la serra convulsivement en balhu'tianrt: '. Por~euiLie ... à ma femme · .· Vous lui direz . . . en r~nse à sa Gettre . · · vous :lui direz de ma rpa•r t: c -Merci. . . trop tard, hélas! .. . " Il claqua des dents, ferma les yewx. 'M ais sa main déjà froid'e serrait to~ours ta mienne. Il gémissait tandis qlle de grosses JaiiiTies .jaiilli1ssa>ient de ses yeux: c Mes enianl!s .. . Mes chéris .. . mes chéris! • Et H mourut. Je ·le fowllai, pris son portefeuine et rejoignis mes hommes, dont la vague progressait. Avec cette rapidité de sympathie que crée la tranchée cet officier était devenu mon ami.

n

'

Or, quelques heu·r es avant ·l 'assaut, i,L s'était en quelque sorte confessé à moi, par ce besoin que rl 'on a de raconter sa vie ~orsque l'on c voit • que l'on va mourir. Et . voici ce qu'it en était de cette femme, de ces enfants, de cet homme, de ce magnifique soldat qui tut, toute la fr<Mtce I.e sait, un :prodige de sang~roid et d 'audace, d'ingéniosité guerrière et de dévollMlen•t . .. II s 'appelait Louis de Miron . .• Bongrand s'exclama: ~ rL e <:aiJli!faine de .M iron! qllli a été cité huit fois à ~ 'ordre du ~our, blessé quatre fois et jamais évacllé!. . . qu~ a fait prisonnier un demi4>a.ta.ilœon de 'l a garde prussienne! . . . . qui .... - Parfaitement! Mais ce que J'on sait moins, c'est ceci, qu'ill m 'a luiJffiême raconté. Marié à une 1eune fille parfaite, sa cousine, il avait donné! six meis à sa :June de miel, puis r~pris sa vie odieuse de fêtard, coupée par quelques rares périodes de reprise conjuga~e. Cinq ans après son mariage, H tombait dans les mains d'IJDle gueuse qui acheva de 1le détraquer. ,Et il fut un abominable mari, un père .Pflls abominable encore. lvre de .poisons, il battit sa femme, i1l baittit 'les trois enfants qu'il avait d 'elle . . .. - Lui, !Miron! ce modèle de tenue, d 'abnégation et d'héroïsme! s 'écria Paverdin, stupéfait comme Bongrand et moi. - Lu.i, appuya Masseiier. Pou·r se sauve'T, pour assurer fexistence de ses deux fils et de sa Mie, ~a mère dut demander !la séparation de -corps et de lbiens, non Œe divorce, qu•'elle n'admettait que poUŒ" 1les mariages stériles. Naturellement, elle obtint ce qu'elte voulut. Et tels étaient les torts du mari et du père, que l'épouse eut 1a garde des trois enfants. C'était eDt 1910. Müon acheva de manger sa fortune. Et i'l disparut. Mais à la mobi,lisation, il prenait :Ja :place qui Gui rev~ait dans les nngs de la na'fion en al'mes. Il était ser~nt de réser·ve. La grande leçon de la brusque guerre TéveiUa-t-eJ.le en hlii l'honnête homme qui est dans toUl! français? ... Il m'a dit qu'un soir, après C harleroi, rut avait pleur~ en. voy~nt fuir une feJtmJe avec 1rois gosses affolés a.ccrochés â sa 1j·upe. Ce fut sa viosioo

de Damas. Le lendemain, i1 recevait sa première blessure et méritait sa première citation. Et i:l fii, avec la rapidité que vous sa·vez, l'ascension glorieuse. • M'ais iT n'était pas heureux. H pensait à sa lemme et à ses enfants. E t IÎ'l b rava ii la mort en désespéré qui ne croit plus au pardon. " Or, un rnatin, le matin du tj our où it a été tué devant moi , il reçut une lettre, 1a p remière lettre que depuis la sépara'tion lui ~cri­ va ilf sa femme. Cetie •lettre, qu'il me lit lire en me révélant tout, je l'ai reille ensuite, avant de •l a rendre avec le porteleuille à la comtesse de Miiron. Je J'"ai apprise par cœur, comme les croyants apprennent une prjère secourable. Je vais vous la d'ire. Je ne commets au cune indiscrétion: Mrr~ de Miron est morte, voilà deux mois, d'une Nuxion de poitrine. - Oh! :fit Bongrand. Nvus étions oppressés. Mais de sa voix pathétique, en tremblant un ,peu, Masselier rédta : c Louis! Je s·ais ce que ·vous avez fait .depuis ~e premier ÎOUŒ" de la guerre. Enfi>Ilo, je la •VOÏ'S en vous, triomphante, l'âme que j'avais pressentie quand j'accepta•i d'être votre femme . . .. Je suis encore votre :fennne, [.ouis, et vous avez trois enfants. Ils é'taient tout petits tl orsque vous ·v ous méconnaissiez; ils n'ont gardé aucun souven ir de ce temps noir. Mais •Hs savent que leur père, revenu d'un • pays ·loin'tain " où il était c en voyage ", leur ai-je di t toojours, est un héros >Vaii:lant, noble , glorieux, et si modeste qu 'il attend d'être plus gd'o rieux encore pour se m ontrer. Vous avez tant versé de votre sang, et moi j'ai tant pleuré! . . . N 'avons-nous pas mérité d'être heureux?. . . Et nos enfants, aiije maintenant le droit de les priver du boniheur et du •légitime org·ueit d'embrasser enfin ·leur père? . .. Venez, Louis ... Nous vous aimons. Venez! " Mrasselier se tut et baissa la tête. Nous ne respirions p lu s, étreints à la gorge et au cœ ur.•Et ce fut Lavardin qui dit, la voix railque: - Et elle est .morte! . . . Et iis sont morts .fous les deux! ... Sans que le père ait revu. · . - Oui! laissa tomber Masse1ier. C'est 1la cruauté de la vie . . . .


Supplément du JVo3 de ,f &cole" (1911)

36

~

Variétés fROMAGE AUX POMMES DE TE'RRE En ces temps de disette alimentaire, où les restridions oiliciel'les deviennerut de pl'us ev plus nombreuses et de plus en plus sévères, il est logique de sotrllaiter qu'i~ soit tiré parti de toutes 1les ri~hesses du . pays. A ce sujet i1 COilJVient d'athrer .l'atlenhon des conso~teurs sur 1a recette suivante due à M. A. 1EscoHier, chef de ouis.ine distingué: L'idée de fabriquer du fromage avec de la pomrr~ de terre paraît assez cu·rieuse, œp~n­ dant il en est !ait une certaine consommahon da~ quelques contrees de J'EuTope ; Il est même très recherché par ceux qui ont pu l'apprécier. 11 y a plusieur>s manières de 'le préparer. En voici les diverses méthodes. Choisir de gro•sses pommes de terre, les blanches de préférence, 'l es veJer, les cuir~ si passible à 1la vapeu,r, dans le cas contrat~e, siyqptement à ·l 'eau salée, mais en ayant .som, dans le denl!ier cas d'en suiTVei'tler la cUisson, de les égoutter aussitôt cuites, de '·les couvrir d'un 1inge ,pn~p~ et sec, de manière à absO!·ber ne pl'uos d 'humidité possül1le. Les écra.s er ensuite finement les mettre daos une ternne, les 'laisser re.fr~idir. Par chaque cinq Uvres de ipl1•fpe de pommes de terre, ajouter trois quarl·s de l'illre de ·l ait :tigri, et un peu de sel. Pétrir 'le tout inlimémen t, couvrir ·te mélange, le 'laisser reposer ,pendant trois à quatre jou-rs suivant 1a s•aison,. Pétrir de nouveau, di·viser la mas-se dans de ,petites cor.berHes pour en extrai.re :1'11umidité Sllperl'lue et faire s-écher à ~'ombre. Les placer ensulite par 'lits, dans des v3.1Ses ou rpe11ii·& tonneaux, 1es 'laisser pend~nt quinze à vingt jours. .Oeu:lGème procédé. - Préparer la pomme de t~e d 'après la manière précédente. Pour quatre parties de pommes de terre, y mélanger deux parties de lait cai-Llé. . Troisième procédé. - Pour deux pa:rties de ip011ll11es de terre, y mélanger in1imément . q.ua,tre parties de 1lait de brebis. Quaflrième proœdé. M~Ianger parhe éga1e de pommes de terre a!Vec du 1lait caillé.

Ces fromages acquièrellll ~e:ur qualité en viei'l lissant et ils ont J'a,vantage de ne pu engendrer ' des vers, de pouvoir être . ~onaer­ vés ~rais pendant 1onglemps, à condillon de les tenir dans un endroit privé de toute humid:ité et dans des récipients bien. clos. 1Bn temps ordinaire, où la pomme de terre est en abondance, ce fromage doii être ctasr.t parmi 'l es aliments économiques. ·La -personna:lité de M. Escoifier doooe .\oule garantie de sérieux à ceHe recette susceptib1e de remédier à ~a di·S~elte Ille fromage dont nous souffrons, grâce à .nos bons expor,Epicier su\sse''. tateurs. 000000

LA Vll1ESs.E D.E LA PAROLE

Il y a des orateurs qui _p;trtle~t ~ien; il y en a d'autres qui parlent v11e, d1t q ,Echo de Par~s'' :

De ce'\lX d 'autrefois, on n'en s·a it rlen. 1* mosthène se mettait des cail!loux dans 'la bou· ohe ,m ais ce n;étai~ pas pour parler moili! vit~: c'létai:t parce qu'hl biéga,y ait, a-t-~ cru. C'é tait parce qu'il parlait du nez, s~u!~ent te viei1l acteur Waïfe dans sa deçon de dtchon du « Qu'en iera-t-on? • de Bulwer Lytlon. Mais des orateul'1s d 'aUijolllfd'hu.i, on a chron~métré !leur parole, et le phonogra.phe a .permis de Vérifier. Nuil ne ipat1lait d'un plus ra,pide élan que [)érou~ède, paraît-il; tes sténographes ne pou· vaient 'le suLvre. La moyenne par1lementaire, sel~n •l ',ln· transigeant", est de 133 1110ts à la ·~nute. Mais œ n'est pas un recordJ pu1sque M. Briand attein~ 140 mots par minute, battu. pM V~viani a.Yec 150 mots. . cependant 1e record mondial apparbent au sénateur :paciiiste américain La f'o'Hetie .. Non s-eulement ill c fait • 160 mo'ls à ia ~~ule, soit deux mols et une syl:tabe du !rolslè~ mot •à Ja secOO:de _ ce qui tient du ~od1gt _ mais enoore peu't-il tenir le coup CllUI ou six heures de s.LIIÎte! Il ne fut dépMsé, d~ns 4e iemps que par Gambetta et Jaurè.s qUI, certains soirs pathéti.ques, donnèrent lwsqu'à 180 mots à la minute!

-

La Voix de nos Evêqnes

à 'i honneu•r el à la bon•ne répu tati on du prochain. Qu'est-ce que la caJounn ie? Comme dit le ca!échisme, la calomn ie cons iste à accuser tlue:{ju'un d'u11 défaut qurit n'a ;pas, ou d'une fa ute qu'il n'a pas COIH<nise. Calomnier, c'e 3t donc aussi dire du ma l de son nrocha in , mais du mal faux et inveulé. U n de vos serviteurs a commis une infidélité. Vous en parlez à vos vo isi n~. Vous faites de Ja médisance. Si votre serviteur n'avait pas com!llis cette fau.te, ce ne sera il p lus de la médisance, ce serait de la cll'lomnie. Le médisant di t la vérité ; le calomniateur elit de3 nRiiiSOilgcs. L'un e t l'autre attaquent ll10nne ur et la réputation du prochain, mais le calomniateur commet évidemment une faute beaucoup plus grave. Ici, remarquez bien deux choses:

ET LE CAREME DE 1918

J'vlédisance et Calomnie A l'o·ccasion du Carême de cette année. S. O. Mgr Abbet, évêque de Sion, :tdres5t a!lx fidèles de son diocèse un d'u111 caractère p arüculière1ne.1t 1pr a.t.ique. Cette lettre pastorale tra.ite en effet de la Médisance et de la ('eiomnie. La ,gravité ct l'impor tance du ~ niet traité nous engagent dès lo·rs 'à rnrocl ttire la plus grande partie d u do;1

~ iandement

,ument épiscopal. • Si quelqu' un croit avoir de Ja re>liogion sa re ligion est vaine»

cr u·z met u·n frei n à sa ·!angue -

D ir e à un homme que ses prétenti ons sont vaines c'est lu i di re Qu'elles son t nuJles, sans londemen t et sans va'leur. Q u'ap pclez-yous donc une religio1t va ine? Une rehgi:}n vai ne, c·est évidemment une relig-;on qui ne saurait pla ire à Dieu O r ce n'est p:ts un homme, c'est Dieu luin.ên:e qui a prononcé ces paro1es, par la bouche de J'Apô(Tc s. Jacques : • Si que~oq u' un croi t avoir de la religion et ne met pas un frein à sa langue - sa relig ion est vaine.» Combien de per sonnes condamnées par ce:; paroles et qui sera ient lor t étonnées si on leur disait que leur religion ne saurait pla ire à Dieu! Un évêque, aussi disting ué par sa piété que p:1r sa science, n·a pas crain t d'écrire ccci : Il n'y a peul-être pas de vice auss i répandu que la méd isance et la calomnie, même parmi les per sonnes qui v~u·~ent êlre cons idê rée3 comrr:e des personnes de piété ct de dévotion. Qu'est-ce que la médisance ? La médisan·ce consiste à dévoiler , sans nécessilé et sans motif suffisant, les défauts et les fa utes de so n <pm chain. Médire, c'est dire du mal de son prochain, en son absence, pour ·le dillamer. Médire, c'est dire du mal qui tend à nuire

1. D 'abord, :pour que vous soyez coupable de médisance ou de ca lomn ie, il n'est pas néccssa ire que la r6pu,fation du prochain s oit . vra imc·n t aHeinte et que vous nuis iez réel'!emen( à son honneur; non, mai s i•l suffit que 1 . vos paroles soien t de nature à produire cet 1' effe l et à dén igrer votre prochain . Exemple : Vous racontez à une de vos connajssa nces des choses com:promettantes sur 1a ' cond uite de votre prochain. Cette personne vous répond qu·e:Ie sa il !out cela. Croyez-vous peut-être que vous ne soyez pas coupable devant D:eu ? Que la réputation de voire prcr cha in so it réel1ement lésée par vos paroles ou qu'el·le reste in tacte, vous êles toujou.rs cou']') able. La différence est que si vos médisances ou vos calomnies ont nui à l'honneur de votre procha in, vous avez l'obliga:tion de réparer les torts que vous auriez oausés. 2.. Remarquez bien ensuite que pour être coupable, i< n'est pas nécessaire que vous ayez rintention de nu ire à votre prochain . Q ue vous parl iez mal opar hai ne el pa•r vengea nce, ou s implmœnt par plaisa nterie, ce sera !ou1jou rs un péché. Sans doute, si vous allaquez 1ia réputa1ion de votre prochai'll par p1aisaute<rie, 'la faute sera moins grande, mais ce sera toujo urs une faute.

! !


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.