Supplément No 03 1918

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Supplément du 3-{o 3 de ,f &cole', (1918)

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Variétés -

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fROMAGE AUX POM!MES DE TERRE

Ces tromages acquièrerut ~eur quaüté ea vieillissant et ils on t l'avantage de oe pu. engendrer 'des vers, de pour.ro~ être . ~ouser­ vés frais pendant 'longtemps, a coudihon de les tenir dans un endroit privé de toute humid:ité et dan-s des récipients bien. clos. 1Bn temps ordinaire, où la .pomme de terre est en abondance, ce fromage doit être cluR parmi 1les aliments économiques. ·L a -personnalité de M. E,&colfier doaae toute garantie de sérieux à cette recette SUr ceptilJle de reméditr à ~ di·Sie'lle de fromage dont nous souffrons, grâce à nos bons exportateurs. , Epicier sutsse".

En ces temps de disette alimentaire, où les restridions olficiel'les deviennerut de plus en plus nombreuses et de pLus en ~us s~vèr~s, il est Qogique de souhaiter qu 11 sot! tiré parti de toutes 'l es richesses du, .'pays. A ce sujet il CODJVien t d'attirer l'attenhon des consom~teuts sur 1a recelle suivante due à M. A. 1Escoflier, chef de cuisine distingué: L'idée de fabr iquer du fromage avec de la pomTr..e de terre paraît assez curieu-se, ce~n­ dant il en est fait une certaine consommahon 0 00000 da~ quelques c~ntrees de l'Europe ; il est même très recherché par ceux qui ont pu LA VI11ESSE D.E LA PAROLE l'aJPPrécier. Il y a des orateurs qui pai1lent bien; il J Il y a plusieurs manières de 'I.e préparer. en a d 'autres qui parlent vi1e, dit !',Echo de En voici les di verses ·méthodes. Par~s'': Choisir de grosses pommes de terre, les De ceux d 'autrefois, on n'en sait rien. 1* blanches de préférence, ,es peler, les cuire. si mosthène se mettait des cailloux dans la boa· possible à !la vapeur, dans le cas contra1~e, o.he mais ce n 'élai't pas pour pailler moina siltll'lement à l'eau salée, mais en ayant som, vit:: c·~tait parce qu'il b'égarait, a-t-on a'll. dans le demier cas d'en sumreitler la cuisson, C'était parce qu'il parlait du nez, s~~ent te de .Jes égoutter arussitôt cuites, de 1es couvrir viei•l acteur Waïie dans sa !leçon de d1chon du d'un linge propre e1 sec, de manière à absOI"· • Qu'en :fera-t-on? » de Bu·l wer Lytton. ber Œe ptrus d'hl1<111idité posslil:Jie. Les écra.ser Mais des orateurs d 'aujourd'hui, on a du~ ensuite finement les mettre dans une ternne, n<lmétré tletliT !Parole, et le phonographe a pei· les 'l aisser refr~idir. Par chaque cinq •livres mis de Vérifier. de pu·l'pe de .pommes de terre, ajouter trois Null ne IPar:lait d'oo plus rapide élan que quarts de l'i tre de l<tit nigri, et un peu de sel. DérouQède, paraît-il; tes sténographes ne pou· Pétrir 'le tout intimément, couvrir le mélange, vaient le su~vre. le 'taisser reposer pendant trois à quatre jours la moyenne parŒementaire, selon •l ',ln· suivant ~a ·s:aisoo. Pétrir de nouveau, di·viser tr.ansi.geanf', est de 133 'll10ts à la ·~nute. la masse dans de petites corbeilles pour en Mais œ n 'est pas un record pu1sque M. extraire i1tll!l11idité superflue et faire sécher à Briami atteint 140 mots par minute, battu pM' l'ombre. Les .ptacer etUsu•ite par lits, dans des Viviani a'Vec 150 11110ls. vases au petits tonneaux, 'les 'l aisser pendant Cependant Ie record mondial appartient au quinze à vingt jours. sénateur pacifiste américain La Fo.hlette.. Noa .Oeuorième procédé. - Préparer la tpOtnllle seulement ill· • dait » 160 mo1s à la ~le, de 1terre d 'après ra 111anière précédente. Pour soit deux Inols et une syllabe du tro•s~ quatre parties de pommes de terre, y mélan· mot à •la seconde - ce qui tient du ~rodi&e ger deux parties de lait caiHé. . _ mais encore peut-il tenir Ie coup Cinq Troisième procédé. - Pour deux parties six heures de suite! Il ne lut dépassé, ~cerde pommes de terre, y mélanger inlimément iemps que par GamlbcHa et jaurès qui, q.uatce .parties de 1lait de brebis. tains soirs pathétiques, donnèrent jusqu'l 180 Quatrième proddé. - Melanger parhe mols à la minute! éga1e de pommes de terre aiVec du •l ait caiiJé.

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La Voix de nos Evêques t.T LE CAREME DE 1. 918

Jvlédisance et Calomnie J\ 1Gccasion du Ca rême de cette an-

né:!. S. G. Mgr Abbet, évêque de Sion, : 1dresf~ an:< fidèks <le son diocèse un :~landement d'oo cara-ctère ,particulièreUté.H p.ra.t.ique. Cette lettre .Pasto ra le traite en effet de la JHédisance et de la Calomnie. La gravité ct l'importance du t-Uier traité r.ous engagent dès lors à r~"Jiù'lttire la plus grande partie du do(l!ntent é~iscopal. Si qucl.qu'Uit croit avoir de la religion fre in à sa !-angue - sa religion Dire à UJ1 homme que ses prétentions sont .,.,1 ines c·est lui dire qu'elles son l nulles, sans fondement et sans valeur. Qu'appelez-vous donc u11e relig ion va ine? L!ne religion vai ne, c'esi évidemment une re· hg;on qui ne saurai t p laire à Di"'u Or ce n'est p:ts w1 homme, c'est D ieu luin.ë.J:" qui 'i pronoacé ces paroles, par la bouche rle I'A!pôlrc s. Jacques: .• Si que~qu 'un croil avoir de la religion et ne met pas un lr~i n à sa la ng ue - sa r eligion est vaine. » Combien de personnes condamnées pa r ce:; pa roles et qui seraient fort étonnées si on leur disa:t que leur religion ne saurait pla ire à Dieu! Un évêque, aussi disti ngué par sa piété que par sa science, n'a p as craint d 'écrire ceci: Il n'y a peut-être pas de vice aussi répa ndu que la médisance et la calomnie, même parmi Ifs p<!rsonnes qui vl!u'ent être considérée> comme des per sonnes de piété el de dévotion. Qu'est-ce que la médisa nce? La médisance consiste à dévoi ler , sam nécessité et sans motif sufi isan t, les défauts et ks fautes de so n procltain. Méd ire, c'est dir e du mal de son prochain, fil son absence, pour le dillamer . Médire, c'est dire du mal qu i tend à nu ire

à ! ho1mcur el à la boune réputatiou du pr ochain. Qu'est-ce que la callomnie? Comme dit le catéch isme, la calomn ie consiste à accuser ctue:q u'un d'uu défaut qtdl n 'a pas, ou d'une iaule qu'i l n'a pas conmise. Calonmier , c'e 3t donc aussi dire du mal de son nr ochain, mais du mal faux et inve nté. Un de vos serviteur s a commi s une infidélité. Vous en parlez à vos vo isi n~. Vous [:!iles de. la médisance. Si votre serviteur n'ava it pas co1111mis cctlc fa ute, ce ne serait plus de la médisance, cc serait de la calomnie. Le médisant di t la vé rité ; le calomniateur dit des mensonges. L'un et J'a utre a ttaquen t l honneur et la réptttation du prochain, ma is le calomniateur commet évidem.ment une faute beaucoup plus g rave. Ici, remarquez bien deux choses: 1. O abord, pour que vous soyez coupable de médisa nce ou de calomnie, il n'est pas nécessaire que -la repu<lation du prochain soit . vrairrll'nt atteinte et que vous nuisiez réel~e­ ment à son honneur; non, mais i•l s uffit que vos p aroles soient de natu•re à produire cet effe t el à dén igre r votre prochain . Exemple: Vous r acontez à une de vos connaissances des choses compromettantes s ur la conduite de voire prochain. Celte personne vous r6pond qu·e ~le sa it tout cela. Croyez-vous peut-être que vous ne soyez pas coupable devant Dieu? Que la réputation de votre prochain soit réellemen t lésée par vos paroles ou qu'eHe reste intacte, vous êtes tou.jours coup able. La diHérence est que si vos médisan· ces ott vos ca lomnies ont nui à l'honneur de votre prochain, vous avez l'obligation de répa rer les tor:s que vous auriez causés. 2. Rem1rquez b ien ensuite que pour être coupàble, il n'est pas nécessa ire que vous ayez lï nten1ion de nuire à votre prochain. Que vous parliez ma l par haine et par vengeance, ou simphnmnt par pla isanlerie, ce sera !ou•jours un péché. Sans doute, si vous attaquez 'la réputa tion de vot re prochai111 par plaisanterie, 'la fau le sera moins grande, mais ce sera toujours une fau.te.

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38 li y a des personnes qui ne peuvent ou ne veu1ent pas co.mprendre que la médisance soi~ un péché. Nous avons bien parlé des fautes de notre proChain, disent-eLles, mais enHn nous n'avons dit que la vérité. N'est-il donc pas permis de dir(! la vérité? Il n'est jamais permis de parler contre la vérité; mais il n'est pas touj ~u rs permis de dire toute b vérité. Est-ce .que peut-être un juge ou un avocat peuvemt dire fout ce qu'i·ls savent sur ceux qui s'adressent à eux? Est-ce qu'un médecin .peut raconter tout ce qu il s·a it sur ies malaC:es qui Je consultent? Sans nécessité, sans motif réellement grave, il n'est pas .p ermis de faire con:naîl:re ies tau· !cs ct les défauis de son prochlllin el de etire des choses qui pourraient nu ire à son honneur et à sa rêpu<ta tioo. Ouvrez l'Evangiie. Vous y trou verez ce qui suH: • Un pharisien, docteur de la loi, in(errogèa le Sauveur :pour .Je tenter: Maître, r.uel est Je grand commandement de la loi? Jésus lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C'est oJà ~e premier et le plus grand commandement. Le second lui est semblable: Tu aimeras tou prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattachent tou·te la loi et les pr01phèles. " Vous l'avez entendu, impossible d'a·imer Dieu sa•ns aimer son pro·chain. Une autre fois, le Sauveur tradlllit le même précepte de la charité fraternelile, en ces termes: • Tou.t ce que vous vou•!ez que les hommes ,·ous lassent, lai tes ·le leur aussi: car c'est Ja loi et ·tes prophètes. » • Ne faites à personne ce que vous ne voulez pas que ·les autres vous fassent à vousmêmes." Voi·lCl donc le grand précepte de la charité fra terne!de. Il faut aimer son :prochain comme soi-même. faites aux hommes ce que vous voutez

à voua-mêmes. Ne faites pas aux autres ce que vous ne vou·lez pas qu'ils vous fassent à vous-mêmes. Or. la rr.l<!disa.nce n'es.t-el~e pas évidemment une violation de cc précepte fondanwntal du christiani:;me? Seriez-vous content, vous qui pa rkz si légèrement el à tout pro.pos des fau. tes de votre prooha in, _.seriez-vous content qu'on a41ât dévoiler el raconter ·tes fautes que vou-s avez conwnises et que .tout le monde ignore? La médisauce esl certainement un péché contre la charité. Du resle vous admellez tous que le vol es: un péché don! la gravité est proporlionnée à la valeur de la chose que nous prenons ct aux torts ll.llC nous causons à notre prochain. Or, Jâ médisance n 'est-elle pas un vol? En crevoihnt les lau les de votre proch31i1n, ne volez-vous pas troip souvent sa réputation? Quand vous voyez passer dans da rue un homme escorté d 'un gendar.me avec le fusil su r l't~pau!e, vo us demandez ce qu··a fait ce malheureux que 'l'on conduit en prison. On vous dit .qu'il a péné(ré la nui1 dans une ma ison et qu'il y a commis un vol. Cet homme est COUipab!e, parce quïl a pris quelques centaines de !ranes. Et ceux Qui, par leurs médisances ct leurs crulomnies, volent la réputation et l'honneur du prochai'll, ne sont-ils pas beaucoup plus coupables? Qui don•c voudrait doone~;. sa répuiation et son honneur mêrr~ pour des milhers de françs? « L"honneur et la bonne réputation, dit 1Esprit-Saint, sont plus précieux que de grandes richesses». Et que pensez-vous d'un homme qu i va altendre son adversaire au coin d'une rue, et, profilant des ténèbres de la nuit, tombe sur lui à 1ïmpwviste et le laisse à demi-mort et baigné daiJJs son sang? Cet homme est un liche, n'est-il pas vrai? Oui, attaquer un homme sa•ns armes et sans délen:se, i'aftaquer au momen.! qu'il y pense le moins, c'est une per.fidie et une lâcheté. N'est-ce pas prédsémen.f ce que vous faites par vos médisances et vos calomnies? Vous attaquez un absenl; un homme qui est donc dans l'in~)Ossibili~ de se défendre q'll il's vous fassent

et que vous n'auriez !pas le courage d'attaq·ler eu face. Votre attaque est une ·lâcbeté. Si cet homme est voire ena.::mi, c'est ordinairement la l\lengeance et la j·alousie qui sont les mobÎII·es de votre conduite. Si cet homme est votre ami, à la lâcheté vient s'ajouter la trahison. Oui, ce sont ordinairement !es p!us basses passions qui ·i nspirent la méd i.:;ance et la ca;Jomnie, les passions que nous avons le p'.us de pei•ne à nous avo11er à nous-mêmes: ta haine, la vengeance et la ja1lousie. Ainsi, ne .)'oublions pas, par la médisance et la calomnie, nous nous rendons coupables d'un vol, nous attaquons ·Je p~us :précieux des biens, d11onneur et ia bonne réputation du prochain. Vous me direz peul-être: Je ne crois pas. avoi·r fa·i1 grand tort à mon prochain; je n ai p:,rlé de ses fautes <Ju'à une seule pcrc;onne, dont je com1ais la discrétion absaluc. Mais ne savez-vous pas que pour J.'imrri\"nse maüorité des hon11mes, rien ne pèse tant qu'un secret? Vous connaissez certainement œs vers de La Poulaine: Rien ne pèse tant qu'un secret:

Le ;porter .Jo in est diffici~e aux dames; Et ge sai-s même stl!f ce fait

Boo nombre d'hommes qu.i sont femmes. Ne voyez.JVous pas que le silence que vous imposez est votre pr~pre condanmation? Si vons croyez vos révélations et vos confidences coupables, :pou•rquoi donc ne gardez-vous pas vous-même ce lli'lenœ que vous imposez? Si vous ne croyez pas. vos confidences cou,pab'es, pourquoi donc ce si'Jence que vous recommandez? Et cet ami, dont vous connaissez .Ja discrétion absolue, n·'est-ill :pas un homme comme vous? N"a-t-it :pas éga lement des amis à qui il pourrait all.SISi parler con:!identiellement? Qui vous dit qu'i·l ne suivra pas votre exemple? Qui peut vou~s promettre .qu'H gardera rigouTeusement un si'lence que vous avez eu ll fa ib1esse de violer vous-même? Ai'llSi, grâce à vos cOIIlfidences, des fauies de votre prochain ne tarderont pas à être con-

nues. El a'lors qlle de·viendra sa bonne réputation? Et la réparation du ma1 causé par les médis.anœs e·t les calomnies, y pen:se-1-on sérieu~ sentent! Combien de chréti~us cou,pables qui négligent de .rétparer 'les loris qu' iLs ont causés à ieur prochai•n ! Et cependant, !out le monde 1e sait, si nous n·a,vons p as la vo:lonté de réparer tous !es torts graves, d~mt nous sommes coupables, impossit}le de faire une bonne condession et d"oblcni r le pa-rdor1 de uos péchés. Deux choses soo1 nécess:üres :pour une ~ou­ ne confession: 11a contr~tion et Œe bon propos. La co111trition, c'es.f la 'Volonté qui dit à Dieu: Je voudrais ne pas avoir péché. ·Le bon propos, qui eS!f compris du resle dans la conl:rrltion, ·le bon .propos, c'est enrore Ia vo~onlé qui dit à Dieu: Je ne ·veux p1us péclre~

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Pour une bonne coniession, il faut ,que nou.so ayons la vo:onté d éviter au moins le péché mortel. Or, en pro~œilanl à Dieu d'éviter le péché mortel, nous lui promettons aussi nécessairerœnt de réparer •les .to·rls graves que nous auriolll's cruusés i·~ill!S·fement; soit par la violation du 5me oomma.ndement, en nuisant au corps ou à l'âme de noke prochain; soit en péchant contre le 7me commandement; soi~! en <péchant contre l~ Sme commandement, s~trlout par- des médisarnces et des calomnie·s. Par ~e 7me comrn:wdemen·t: Bien d 'a u,trui lu ne prendras ni retiendras iu.j ustemen1, Dieu •i lous défend non seulemeut de prendre injustement ·le bien d'autrui ; mais iJ nous défend a ussi de 1e ga.rder et de le retenir injustement. Comme c'est un .péché de prendre injustemen1 le bien d'autrui, c'en est aussi un de ne pas rendre ce que l'on possède iilldustemenf. Comme c'est un péché de nuire à 'l'hon111eur et à la bonne réputation du procbain, c'en est aussi un de ne prus réparer .Jes forts qu'on 1ui a causés ingustemC'Ilt. Ainsi, quioonque n'aurait pas ia volonté de réparer au moins les torts graves dont il s 'es.! rendu coupable, celui-là n'aurait pas la


40 vdlonlé d 'éviter le péché mortel, el par conséquent, H ne pottrrait pas !aire une bonne confession. CONCLUSION. - Nous sommes tenus pe ine de péché mortel, de répa·rer les lor is graves que nons aLtrions causés par nos médisances e! nos ca!onmies. ~ons

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Charlemagne et les Quatre--Temps LA VIEKLE SOUPE DES PAUVRES L'institution des Quatre-Temps ou des actions de gTâce.s rendues à Dieu pour les bien!faits reçus à c'hac'llne des quatre saisons de l'année. r:emonte au temp,g des Ajpôtres. Palfmi les winces chrétiens ·qui ont favc·risé l~Eg.tise dians son œuvre et dans son culte, nou.s vcyons Cha•rlemagne. au VIII. et au JX . siècle, .briHer de tou,t l'édat de son génie et de sa f.oi . Pour lui, la société devait être chrétienne. et elle devait Hre aidée de tous les éléments qui la composent, du clergé et des laïcs. Sa .pensée est réalisée d'ans sa législaüon, venue i·wsqu'à nou,s et connue sou:s le nom de Capitulaires die Oh.ademagne. Les évêques et les abbés 1prépa.r-aient les décrets qu.i concernaient la di·scif)line ecdé3iastique; les comtes JXéparaient les lois civiles. Puis, prélats et comtes étaient convoqués à des assemblées !Plénières, ,présidées par Charlemagne lui~même. Le, lois votées et approuvées devenaient les lois d'Etat de tout le roya-ume des f .r.ancs. Et l'arc'hevêque S. Vultchai,re, un des ·Personnages les ,plus Hlu,stres de cette époque, Abbé de St-NI.aurice et Evêque de Sion, qui av,ai.t, en 771 , 1cou'r·onné Charlema.gne roi de tout le royaume des francs, et dont la .pienre tomb-ale avec son épitaphe ~ut une de:s belles décou-

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vertes des fouill~ aux basiliques d'Ag aune. assistait à ces grandes assemblées de l' Egli~e et de l'Etat, et y avait une pa-rt :pré-pondérante. ') Voici .j,a loi 9Ur les Quatre-Temps, publiée rpar Onarlemagne, dans une de res assemblées plénière.s, l'an 779 : « Nous ordonnons que J.es QuatreTemp·s de l',année soient obserwés par tows. avec [eûne et de la manièr·e suivante: Au mois de Mars, le mercredi, le vendi1edi et le s.amedi de la pr·emière semaine, tous se rendlf.ont à l'église, à la neuvième lheure, IPOU:r ')Yfendre part aux Litanies et assiste-r à la Messe solennelle. Pareillement, au mois de Juin, Ie mercredi, le vendredi et le samedi àe la seconde sem•aine, on jeûnera jusqu'à 3 hewres après-midi, et on ne mail>gera point de viande ces trois iowrs. On le fera pareillement au mois de Décemb-re, la troisième semaine; et au mQis de Dé·oembre. d·ans la semaine qui reste entière avant ·la Vigi'le de Noël, comme c'est la 'coutume dans l'Eglise de Rome.» 1 ) En Valais, de t·emps immémo·rial, on a ·consacré, dans chaque tparoirsse, le vendredi des Qu.at.re-Temps à un office solenml 'pourr les déf.unts. Et comme dans les secours de la commUillion des Saints à <IJPiPOrter à ses .chers défunts, on tient à être aidé .par les tPifières de œuoc qui sont .particulièrement che~ à Notre-'Seigneur, au moyen d'une sainte industrie on était arrivé, dans le bon viellx iemps, à amener tous les 'Pauvres de la pa·roisse 'à ~et office solennel pour les morts. Dès la veille. dans une vaste cuisine d une des prind·pales maisOlliS du village de l'église, un sYJndic 1nstallait. ~ur ~~ n tl'é.pied, une immense chaudière en cuivre. L'intérieur frotté à la cendre brillait comme un miroir. Le vendredi,

Concilia, edit, .regio, 1, 18. « L'archevêque S. Vultchaire et son in·scription ft:.•nérmre. » 1

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de gTand matin, le syndic mettait un peu d'eal! dé!ns la dl?,ttdière et 3llumait un grand feu sous le trépied. Les .par·oissiens arri'Vaient tes uns après les autrœ. réali.sant les promesses qu'ils av.a!ent tfaite:s à Notre Seigneur en faveur d e ses pauvres. On versait dans la ·chaudière du lait en a:bondan~c. On y ietéüt des demi-pelotes de beurr.. re (ce n'étaient P•as Ies grammes de la ~uer-re); on y faisait desrcendrre, chacun ;\ ::'0 :1.1 tQiurr, dœ avalano'hes de rfèves, de ;~ois , de haricots, de gruau, etc. Le sy<ndic, avet: &a spatule en 5 a.pin, grosse comme la rame du batelier, remue la sou,rpe des ;pauvres. Elle est blanC'he! Elle est g.r asse! L'eau vient ·à la bouche, encore au XX. siècle. Mais c'est ln sç•u•;Je des ·pauiY·res. C'est midi. Ils sont là ! C'es.t le miracle de jésus au dé.sert. Il y en a ·pour tout le monde. On en emporte dans .}e:; maisons et les p-au_ vre.: ·.;'en ré;ga1ent .pendant .plusieurs jou.rs.

Chanoine P.

Bou RBAN .

--·--·-·-···----J'attends mon tour

Un temps gris, :milancolique; sur la mer se traînent des nuages bas e·! lourds. Dan s les hôtels de ·!a plage, dans les villas, on bâi,Jie désesipéi~nent. • Tu sais, Georges, s i c'est ça les vacances ! - Mais enfin, ce n'est pas ma faute . . . - Dis-donc ... si nous filions ? -Filer . .. où? - N 'importe où. . . mais il faut sortir à tout prix de ce cabanon-là .. . ; d'étouffe, mo i, lâ-dedans. . . . Eh! dis-donc, dans 'le Midi ? - Quoi, dans -le Midi? - Oui!. . . si nous lihons! Il y a du co!eil. J ai soif de soleil. . . • Et elle parlait, ,parlait arvec ces intona!ions nerveuses de Parisienne vo:Jorntaire et <>'âtée qui ins,i&te d 'autant -plus qu'e!ûe prévoiÏ uJl~ résistance possible.... « N'est-ce pas, Georges, que tu m'y mèneras ? . . . Dis oui.

- Ma is enfin, as-lu une idée ... un projet? .... » DP.jà ei le s'était assise attprès du guéridon d u salon, el là eJ!e [eL~i l lelait les g uides .. . parlait tou le seule ... se répon,da it à eHe-même: « Nîmes ? Il y a des courses de taureaux . .. Je me connais . . . . J'irais et ça .me ferait mal. . · · Avignon? Tous les minis!res y ont passé! ... Vichy Encore de l'eau .. . en bouteilles! · ·. La Bourboule? Ah! la Bourboule, H y avaii à voir la farncwse canne de Pi·la(e . . . mai s ·Jes malins, l'an passé, ont démoli 'la légende ... Marseille? Tl y a le choléra. - Pas du tout! - Enfin, il pourrait y ê·tre. Nice, on n'y va qu_'en hiver . . . et puis, il y a encore de feau par-là. - Biarritz? hasarda le mari. - Biarritz ? Enfin, ILL le fais exprès! y a· t-il de l'eau à BiaHitz, oui ou non? - Evidemment, c'est une plage. - Alors ! puj~ue je n'en veux plus de plage! » Tot~! à coup, elle se frappe Je front. • Une idée! Ah! du. coup . . .. D'abord , promets-moi ·q ue tu acce:ptes .. . . ·- Dis touaour.s. - .. . A ... Lourdes!, Lui, joyeusement, alrlume un cirgare : • Ma chère Madeleine, tu es :io•~le. . . toqul!e .. . cfes ,païens comme nous à Lourdes? Ah! . .. Aht . . . Ah! . .. • .Et il tira, coup sur coup, iroi~ bouffées en éclatant de rire. ~

Sur les bords du Gave se meu t une foule immense, bariolée: elle a tout envahi , et '1esplanade qui s'étend devant la basilique el ravenue qui conduit à •la g rotte; il y a du monde dusque sur 1-!:s poin tes de rocher qui émergent au-dessus des basses eaux. On dirait une mer immense, d ont 'les vagues batlent sa.ns cesse 1e pied de la grotte avec un muTmure très doux, très recueilrli, semblable à Ltne prière. • Dis, Madeleine, tu n 'es .pas irop serrée? - Un peu tout de même mais je veux voir jusqu'au bout .. . • Et ,Ja petite PaTisienne, au corsage clair,


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42 se lève tatü qu'eMe pwt sur ie bout de ses bottines jarunes de voyage; au mi'iieu des remous noirs de soutanes, de redingotes, de mantiHes, de 'toi1leHes sombres, son chC~Jpeau tapageur semble une petite ileu.r eïiron·tée, poussée là sous un vent de caprice. Mais là-bas, sous le feuillage sombre des arbres, le bruit de la Ioule a grandi. Les ma·lades s 'agitent sur leurs civières avec un espoir immense au fond des yeux; la prière devient de plus en -t:>;us ardente; à cll'a que instant, une supplication, un cri de loi s'eu~ève en nole éperdue. vous faisant passer comme un frisson à la surface de la peau .... - Jésus!. . . Si volls voulez! ... - Jésus! guérissez 'les autrt~s . ... Jésus! fils de David! ... Tout à coup, au détour des arceaux de pierres, ,le Saint-Sacrement ·<~ipparaît; alors, comme ·une traînée de poudre, l'émotion gagne, grandit, déborde, éclate! ... Les mains se tendent vers la vivante hostie, les yeux se remplissent de 'l arn.es, les voix implorent, comme ·là..bas, en Judée quand le Christ passait a u mi·J.ieu des siens: - ']ésusf oh! Jésus? . . . si vous JVouliez ! Mais que se passe-l i1 en moi? . . . Guéri! . . · Oh! mon DieLIJ!. .. Magnifi·cat! . .. ,Et la foule répond avec cet accent intraduisible qu'on n'ouhl·ie ljJa mais, quand on ra entendu u:ne fois ... - Eh bien.! qu'est-ce que tu en dis, Georges? - Ce que fen dis? Tiens! (Et il passa Ja main sur ses yeux encore pleins de larmes .. . ) j'ai .pleuré comme une .... - . . . Madeleine! lit-elle tou.( bas. Dans ·la chapelle hasse, qui sert de crypte à la Basilique, les confes.sionaux sont assiégés. Une jeltlle lemme toute seule, 5ait len,lement le tour de cette crypte, cherchant l'endroit où il y aura ,Je moins de monde. Ici dix personnes... une heure à a.ftendre! Et elle est fa tiguée, Ja pauvre Madeleine ... Là, huH personnes encore! . . . Po urtan 1 elle ne veut pas partir avant de se réconci!Jtier avec ,Je bon Dieu ... et elle con'tinue sa marche. SUJbitement, elle s'arrête ... Ce jeune homme ... là ... dans le milieu. de l'a·Hée . .. en

pleine lumiè re ... qui se tient debout, les bras croisés. . . c'est. . . mais oui. . . c'est mon mari .. . - . .Pas possible! Cest toi . .. . Georges, mwrmure-t-ehle, et qu 'est-ce que tu fais lA? Et ·lui, tous bas aussi, mais b fixa nt bien dans les yeux a.vec un bon regard et SCllll· dan{ toutes ses paroles: - Tu vois . . . chère amie, j'attends mon lottr! PI•B RRE tL'\E~M\ITE.

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Les femmes-soldats A chaque pas de l'histoire de france, les femmes-soldats surgissent et viennent inscrire leurs noms glorieux, en belies 1eltres purpun·ines, sur ~le drapea,u français. Voici d'a: bord Jeanne d'Arc .qui· délivre ~e royaume trahi, Livré aJUX étrangers par l'indigne Isabeau de Bavière. !Oes ·bords de •la Meust!, la Pucelle se rend jusqu'à Orléans, reconnaît le roi sous son déguisement et 1lui dit: « Gentil DMiphin... si vous me baillez gens, je Jèverai 1e siège d'Orléans. Mais on connaît trop cette vie toute rayonnante de pur .patriotisme, poUl!' que nous insistions ... Quelques années plllls rta:rd, quand Charles le Tém~raire vint assiéger Beau'Va·i s, ·les femmes elles-mêmes primrut part à la défense de la viJle. L'une d'el!es, Jea•me Hachette, arracha l'êlendard bourguignon qul'lu.n soldat ven·a it d'arborer sur 1es remparts, délivrant ainsi Beat1vais des troupes de l'ennemi. Au sièele précédent, ']eanne de Montfort se signalaiil: par sa 'vari'llance à 'la défense d'Heo· nehont, assiégé par Oharles de Blois. EUe commandai·! en personnes des sorties de la garnison, et armée de pied en. cape, combattai t au premier rang. 1En 1342, elle s'emparait de Va'llnes et, en 1347, de la Roche Derrien, très i~rtante citadel·le. • Jeanne avait courage d'homme et cœur de •!·ion •, nous dit Froissart. · Au siège de Péronne par ·les Impériaux, l'an 1356, .'Marie Fourré, voyant qu'un ennemi venait d'escalader •le reiTl!plrl, se précipite, s'empare de renseigne el se déiend hardi-

men·!. Le chroniqueur Eustache de Sachy écrit que • les femmes firent des merveil:les en cette circonstaillce. Ou dit qu'Une, entre autres, se troLwan! en un endroit ott les Allemands faisaient irruption par u11e brèche, cette femme donc, animée d'un esprit martial, 2yant aperçu par:n1i ceux qu i montaienl un porte-enseigne qui allait arborer son étendard sur la muraHle fu! droit à lui et 1e repoussa vigoureusement, ·le renversant dantS le tossé après lui voir cassé la tête. » ILa sœur du bon connétable, Jui!ienne Du Guesclin, à l'époqlle où les Anglai s voulaient s'emparer de Pontorson, revêt ·l a colle de mailtes, et met en fLLite ·l es assaillan.ts. Louise Hahé, qui naquit à Lyon en 1542, joiguai1 à une rare beauté une intelligence remarquable. A 18 ans, ellie s'enrô'e sous les !bannières de france. Erœrvei.l•lés de son a•udace les cheva'lie-rs ·l'a.ppellent •le capitaine Loy~. f)!:le se signale au .siège de Perpignan, en 1451 , après quoi, quittant J'amlée, e'lle épouse un cordier nommé 'P errin. La Bd!e Cordière se consacra désonnais à la musique et à 1a poésie. Que de femmes sïllustrèrent dans les guerres de religion! Sous le règne d'Henri III, les 'troupes de Montai, lieulenanl du roi en Limousin, ~urent souvent défaites par Madeleine de Sennetaire qui prit le commandement de 60 .genti:J.s !hommes. ·Pa.r cottfre, Constance de Cézelli soutient Henri 'I V et délivre !Leucate, assiégé par les Espagnols. En récompense de ses services, •le roi la nomme • gouverneur • de cette ville. Pendant •la Fionde, la Grande Mademoise]J'e, vêtue en amazone et assistée de ses mar~khales de camp, s'empare d'Orléans. De retou,r à Paris, elle protège la retraite de Condé en rlirant ~Ile-même le canon du fauBou.rg Saint-Antoine. Ml·l e de .Ja Charge n'est moins bra'Ve. En 1692, elle se met à la tête des paysans de Noyons et se défend avec l.an,l d'acharnement qu'elle lorce Jes Impériaux et Piémontais à battre en retraite. Geneviève Premor, née à Guise eu 1660 combat de 1676 à 1703 et reçoit sept blessu~es au coufis de ·s es nombreuses campagnes. On l'appelait le chevalier BaHhazar.

Nous ne saurions passer sous silence cc mystérieux chevalier d 'Eon autour duqueî s·agitèrenJt tan·t de scanda'les ct dont les exploits défrayèrent pendant si lougemps la chronique. Il - ou elle - ·a:vail été aide de camp du ma·réchal de Brogi.ie et s'était distingué à Woblembulel el dans une attaque contre les Highlanders. Sa carrière romauesqu<e a len·re de nomlb1·cux écrivai ns; et fon ne lira pas sans il1ltérêt ·l'histoire de cel habile di1plomate OLui {ut •tour à !our uünistrc secréta1Je d'aba~sade, lectrice de 'la tsari·ne ' Elisabeth et auquel, !Louis XV accorda une pension de 1200 livres, en récompense de sa bravoure sur !es champs de bataille. • Les femmes furent à l'mvanl~g-ardc de notre Révo'lltl-ion, écrit Miche-let. Le p:~ys de Jeanne d'Arc et de Jean ne Hachette rpeut ci- 't er cent héroïnes. • 1'1 y en eut bien davantage, A ·l 'assaLIJt de la BastiHe, on remar<.Juait quantité de femmes, de tou tes jeunes 'filles. Théroig'tle de M.éricourt, O J,ynope de Gouges, Pauline Léon lèvcut des armées d'amazones et pub!·ient un • a ppel aux armes • qui se termine ains i: • 0 Betlone, compagne de Mars, à hm exemple toutes ·les ~emmes ne devraienfetles par marcher d1m pas égal arvec les hommes ? • En~lammées d.e cette ardeur belliqueuse, plus de cent mi'l~e femmes s'eMolèrent; elles sont bientôt si nombreu.ses dans les anrbs de ta République qu'uu décret de 1793 doit les renvoyer 'dans Jem·s foyers. 11 y eut cepend<~nt beaucoup de Iem·r:es~olda ts qui combaltirent sous les ordres de Dumouriez. A son étal-major étaient a11achées 1es deux sœu,rs de Fernig; elles firent avec ·l;ui ria can1pagne de l'Argonne et combattirent à Vaimy, Jemmapes e.t Anderlecht. Leur beauté ct leur jeunesse, écrit 'Lamartine, rappelaien t ces apparitions merveilleuses des génies protecteu·rs des peuples à •la tête des aro mées 'le jour des batai·lles .. . » C'est 'à Je ntn'apes, où elle est canonnier ·l!!e Mme Du·lière, souslieu1enant, fut blessée à la jambe; Catherine Poche·l at s·y dist ingue égale ment: • Ble aide :le bra-ve 71 e régiment à repousser ~e régiment de 'Cobou rg-dragons • . Un autre sous~lieu.tenant, Marie Sc<hel~·intg, fu,! décorée sur ce même cl1amp de ba-


44 taille de Jemmapes. A Berlin, Napoléon -~in­ gle !.me deuxième lois la croix sur .la po1tnne de celle brave en disant: « Sal.uez, Messieurs! Cet~e fenMtre de cœur est une des gloires de l'empire! • Dans la cavalerie, Mme Du1c roux~Laborde sert au 6c hussarJs avec :·cquel elle fait toutes les campagnes impériales. A Waterloo, elle eut les deux jambes bri sées. Mme ·Ponce!, appelée Breton-Double, s'engage également au 6e hussards et se bat pendant 17 ans; est blessée deux fois et six Jois faite :prisonnihe. Parmi les grenadiers, voici Liberté Barrea_u, enrôlée en. 1793 au 2c bataillon du Tarn, tameux dans ·L'anué.e des Pyrénées. Son mari tombe à ses côtés, la poitri!ne percée d 'une ba·::le. Elle continue sa route et, quand la re· doute est ennpor·tée, retourne auprès de son époux. On enterra celle brave ave<: les honneurs militaires. Anne Quatre-Sous n 'a que seize ans: e1le est d'apparence délica·te, mais veut pourtant servfr son pays. Elle finit opal' se laire enga· ger dans la conduite des travaux d'arliHerie et prend ains i part à toute la campagn:! de Belgique. La Con'Vention lu·i alloue une pen· sion de 300 livres " qui sera au.g:rr~en\ée de 200 à l'époque de son mariage ». Le jdi sergent Virginie Chesquière s'engage à la place de son frère, au 27e voltigeurs où eJ11e sert pendant six ans. C'est à Wagramm qu'elle gagne 'les galons de sergent. En 1818, au Portugal, eHe s·auve son coionel blessé et oui va tomber aux m?.i11ls de l'ennemi, e~ s'éc~iant: • Le corps d 'un colu-· nt-1 est un drapellU .qui appartient au régiment . .. Le 27e 1le repn~ndra! • Mais elle-nlême est atteinte d'une ba•He. On ,J,a trans;porte à l'hôpital d' A:lm.éida où, à son grand chagrin son sexe est décoover-t. AngéliQue Brûsion' 1ieuienant e~ cheva:lier de U-a Légjon d'honneur, qui meurt aux Invalides à 88 ans, compte < 7 ans de services, 7 campagnes, 3 blessures ». A 21 ans, eLle s'était engagée au 42e d'inbuterie, en Corse, sous le nom de Liberté. Tour à tou·r f.usilier, caporal, sergcn,t, elle fi,t pretUVe du plus mâle courage ·l ors de .J'attaque du fort ÜUJesco et au siège de Calvi OLI elle fut g.rièvemen1 blessée 'à la jambe gau-

4:5 che. E 1woy~ :~eux .I:rwalides, elle y mourut le 13 •iuillel 1859.

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Variétés LA FlEVRE DES FOINS ET LES HERBES Les Etats-Unis, oit ·l a î.ièvre des [oins est très fréquente, se sotLI préoccupés, pour ta combattre des herbes qwi produisent ce désagréable ' malaise cl M. Ha 't Harvey Monroe vient de .publier, dans ,,Tite Monthly Bunetia o[ State Commission oï Horticulture", -La lisle des rprincipal~s espèces qu'il i'llcrimine. Ce sont presque toutes des graminées fourragères: Fléole Agrostis, Lolium, etc., et surtout l'arl'érnise l'ambroise la lambourde, le rutmx, le chéno~de etc. Une petite quantité de .pollen de ces :plantes placée dans la narine ou au coin de l'œil d'une persom1e sensible provoque rapidement un accès de Hèv.re. En attendant qu·un remède soit trouvé, on se préocou:pe de déhrui re le plus :pos.sib'e les herbes -irritantes et plusieurs Etats ont Mjk pris des arrêtés dans ce sens. 00000/) L' ACADEMIE FRANÇAISE On dit que lors d 'une prochai·ne séance de r Académie française, un de nos « Immortels • demanderait une modiiication au règ~ement de la noble Assemblée. Désor·mais, les candidats aux fauteuils vacants ne so11iciteraieot plus leur admi.ssion. C'est l' Acadé~ie_ ellemême qu.i rechercherait palilTii les ecnvam.s du moment ceux qu'elle jugerait les plus dt· gues de remplacer ses membres défunts. 0000000 A LA CHUTE DU RHIN Le voyageur au guide: Sommes-nous bientôt à la grande cataracte? Le guide. _ Oui, MonsiPur, et si re• da· !nes vEulent bien cesser un instant de 1--.nler, vou s en en.tend:rez aus-sitôt le bruit 'formidable.

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L'abus de la boisson Dans son instruction pastorale, à 'l'occasion de ce carême, s. O. :Mgr Cohliard, évêque de Lausanne et Qe,nève, a traité de !"abus de ·la boisson, su;jet toujours trop actuei et qui préoccupe justement le Chef de ce diocèse. Nous donnons presque complètement <.et~e belle Lettre pastora'le: En Su!Ï$se, nous souffrons graudemen t aussi de l'akooli'sme mais .Ja lutte contre ce mal est demeurée molle et indécise. Et poUTtant, si nous vou~ons ouvrir les yeux, nous verrons que 1e renchérissement croissant des vivres, les charges puibliques toujours grandissantes pèsent sur notre peuple, d/run poids moirus ~loUTd que 'lèusage abusif des boissons enivrantes. Nous ten·ons d'abord à bien d6iinir ce que Nous entendons par l'usage abusif des boisSOI!lS·

Il y a usage abusif des boissons enil'rantes quand on arrive à 1'ébriété. Il y a :usage abusif des hoi·ssorts cu.ivrantes quand, par cet illsage, on s'expose à ce long empoisonnement chronique qui se nomme l'alcooiJi,sme. L'allcooiisme résUilll:e de l'usage habi.tuel de 'i'~akooJ., par le simple défau t d'assimi'làtion, san'S qu'il y ait même jamais ivresse. Il y a u.s•age abusif des boissons enivrantes quand, sans nous faire tomber dans l'ivresse, sans nous eXiposer à l'a1coo1lisme, cet usage nous rend, dlune manière quelconque, in~apable de remploir nos devoirs. Notre corps, rpour vivre, a besoiu d'une ce11taine qwallltité de Œiq.uide mais Je vin ·t 'ai.. cool, ne sont ;pas nécessa·i;erœn.t ce 1j.j~uide. Sau.t des exceptions très .rares, les boissons eni Vimtes :ne SO'Il~ ,pas indiS/l)erusabl~s; eUes sont un obljet de quxe; puisq,u.leHes ne correspondent nuilllement aux besoins ordinaires de la vie. Nous pouvoos doru: nous 1es permettre, maisl dans 'les timites de ~la modération touijours, et à condition que nous ne nous exposiO'IlS :pas â mmquer à des devoirs envers nous--même ou envers notre !Prochain. Nous devons prendre soin de nwe corps,

la morale lllou.s !"enseigne; il nous a été prêté par Dieu et 'n ous aurons à répondre de l'u,sa.ge que nous en a:urons fait. Ce devoir nous défend de doMer à notre co11ps des a'liments ou des boissons qu:i lui soient nUlS•ibles. Mais ce n'est IPaS seuQemenl!: '!,~.ivresse qui tue, è'est e11:core l'alcoolisme, et ·qui jamais pour.ra décrire tous ses ravages? Si 1le nombre des iv:rogmes, a dimitllU.é, ne devons-nous pas constater, :par contre, que celui des alcoolisés eStt :plus considéra.~e qu'autrefois? Del00111dons aux ·médecins pourquoi 1les victimes de la tuberculose sont toujours ptus nombreuses, [lOurquoi Les remèdes sont parfois sans efficacité .sur les mallades attein~s de maux rpourtant parfaitement curables, :pour· quoi cert'aines personnes. sond vieiHies avant •l'âge, et, dans fâge mûr, 1orribent dans cette faiblesse qui, est le propre des viei'lia:rds. La réponse sera toujours 'la même: :Le grand coupaib!e c'est ll'alcool, ces maux sont •l a sui~e de l'akoolisme. Si, du moins, tous <:es a-lcooliques ne fai· saient tort qulà eux-mêmes, s.i. leur vice ne •p ortait 1pa.s préjudice à d'autres, le nJail serait grand, sans doute, mais nous n'aurions pas la douleur de voir des imloœnts" partager la pun~tion des coupables. C'est Ull1 devoir pour lllll homme qui veut embrasser un éta;t de vie de s'y pr6parer sé· rieusement et de se mettre à même de su~or. ter dignement les «ha.rges qui en découlent. Enl!rez main~enant dans 1110s auberges et voyez •comment de nombreux 1jeunes gens se p.ré:parent à fonder Ul1 foyer. Ils dépensent en libations inutiles tout 'le fruit de leur ~ra'Vail et fi'acqu.ièrent que des habitudes de rparesse. Ne sont-ils pas coupables et n'est-ce point téméraire à eux de songer à deveni'r un ;our chefs de fa.milllle? Que feront-Nis quand iLs devroDJt, par ·l eur i(iravai'l, gagner ie pain quotidien de 'leur épouse et de 1eurs enfa,nts? La réponse est donnée par ces u:*res de fami'lle que nos altbe~. nos cafés comptent au nombre d! Teurs clients . assidus. Le caM prend et leur ~ et Jeu1r a:rgtmt. Les :habittudes de paresse une fois conltraclées se continuent, rres dettes faites rpour meubler J·'awarteme~t


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fll!milill'l ne seront itamais payées, et même elligion et l'on doi.t se CO'lltenter de aeur inctJ:l. les iront en gros.si·ssan·t, en raison de J'acQuer 1le s'trict nécessaire. croissemetLt des charges imposées rpar la faQue111e est t!a cause de cette déchéaMe? millle; la négligence et 'le désordre se glissent BIDe n'est ;pas diiffici'le à décou,vr-ir; tl'eX(pédans les afiaires et, à grll111ds [pas, IJ'on s'en rienœ donnée par le contact avec les enfmts va vers la .ruine. nous 'ditt que, dans 1la [pLupart des cas, .Pallcool C'est un devoir pour qes parents de proctlf est le grand cou,pable. Il y a dans J'ascendance rer à ·leurs enfants un établissement c~vena­ de ces en•fants dégénérés des parenf•s akoo'li· ble. Comment s'acquitter de cette ob1igation sés. Et com!OOtllt ne poi,nrt s'indigner quand si ~'on dépense follement, dans !Vachat de boison sai't que, parfois, ces pauvres ,pefi ts, hésons ·inutiles, un a11gen•t gagné lentement et ll'itiers déjà des wes paternehles, sont encore pénâhlemeni? Ne J.'oublions point en effet l'u,. akooh.sés au berceau par me mère dénartusage des boissons eni~oantes, boi~sons de,IJ.uxe rée? Nous voudrions qu'il ne soit ;plus qu' puisqu'elles ne sont pa.s nécessaires, ue pewt une •!légende •le fait que, dans quelques locaêtre permis au père de famirlrle, Jorsque l'arlités diu (pays, la mère, pour faire taire les gent qu'i!' consacreraH à se les procUTer est ,plews oo [es cris de son en5ant, ilui tait ahindispensable à assurer l'eni>ret.i.en de •la faSOiiber queLques gou<ttes d~akool, Nous ai· mi'l-le et rl'avenir des. en.farnts. Qumd ·urn chré.merions à nous convai!Jlcre qu'elle n'existe tien se trouve entre ~a s~o~,tisfa.ol'ion d'une ;pas- p'lus la mère qu.i mélange de :I'alcoo·L au pausion, -,la recherche d'm plaisir et l'a·ccomplis- vre hrewvage constituant, avec un :peu de pain, SeJEent d'tm devoir, son choix ne connaît pas le re;pas de l'enfant ltvant son départ pour 'l'ëd hésita Hon. cole. A·h! si du moins l'abus des boissons n'enTriste est ·le Œ"ésulrtat: des enfants nchititrnînait qu'tm gaspiJil.a.ge d'a.rgent et si [es ques et sans ouverlUTe dfesprit, de iJlaUvres buveurs ne laissaien.t en héritage à leur descréatures ne ip ouvant s'mstrui:re suffisamment cendance q1,1e la pauvreté, Nous rpo.urrions .nous de lem Œ'eligioo ~t à à·amais incapables de gaconsoler, car l a fortnnCI ne constitue pas le gner !leUT ii[Yain •Quotidien. Voi•là votre œuvre, bonheur. Mais, hélas! que nous !1l0111tre 'l'ex- pareuts qui vous êtes ·laissés rlenltemern.rt em,poipérience? sonner parr if'a'lcooT, et, sans !Vou,s enivrer powrtarnt, ll!vez il'rorp souvent Œ"eoouru au'x petits Au cours des visites iJlastoraies, quand Nous accompagnions No;fre vénéré !PI'édéœs- verres de HqU~e'llll' ou qui avez fait ha3ilueHeseur et depuis que Nous avons ·la charge du ment 1lllle excessive colLSommation de boissons fermentées. di.ocèse, Nous avon·& vu et interrogé les enfants. d 'ua irès grand nombre de paroisses. Compterons-nouoS enfin ·les enfunts engenBien des spectacles Nous ont attris~é. Conr drés par des pliii'elllts a!lcooliques et qui sont bien Nous en avons !rencontré de ces enfanis avant d'avoir morts au berceau, rparrfois ;portant sur leur ·visage presque les :11ides de pu rreœvoir ~e ,baptême? Nombre de régions Ia vieillesse, enfantS' au. regard morne, aux .de Notre diocèse orut résiSllé, jusqu'à ce jour yeux éteinlts, enfants dont le déveiCJiPPement du moins, aux doctrines fUJOOstes qui' proscorporel s'est· arrêté avant 'l'âge, qui, à virngt crivent ~e berceaw du foyer familial et pri-ans, ne pourront tenir ni 1''oufi.t de ~'ouvrier, veillt ;les parenis de 'la bénédictiOillJ l'l'éservée ni IP'arme du soldat, proies toutes prêtes pou:r par Dieu aux fami!llles nombreuses. Mais-, si 1es maladies et que g.uetle la lubercu}ose. ·les JJerceaux ne fo!llt point défaut, pourquoi Nous sommes plus affri.s.té encore quand y a-t-il aussi ta!ll/t àe [Jetit& œocueils? Quel Nous interrogeons ces .pauvres enfant·s. A peine es·t !"Hérode res.pon,sarble de ce massacre des Nous comprennent~i•ls et i'ls ne Nous• r'PonInnocents? 'N'est~ce .pas I'atcoot? L'al'cool emdent guère. Leur jrnfdligence est réfractaire à poisolllllillll!t le père et parfo.i·s Œa mère de fa-un enseignement un IP~U ~eveloppé de_ .Ja remil!!~ et ·J~ ertJiPêohant de melttre au monde

mêm;

)

des emams quoi aient laJ torce de Nivre. Dieu voulait la vie, •la continuation de 1a ovie ;par la famille, Ya:lcodll est venu y substnuer la mort. Ce n'est :po~nrt non plus dan-s ·les famiLles roogées par ll:'allcoowsme que nous trourverons les ver.tus qwi .rendent si douce ~a vie de famiJIIe et dOD!tlen~ tant de charme a,u foyer domestique: !lramour de [a paix qui fait évi,ter les causes de dissension, IJ!aUection mutuelle aid~ à ISU!Pporter les épreuwes et ,facHitant le pardon des fautes comrni:ses, !'amour chrétien dw traV'ai!l assurant ~'avenic, >le bon exemple, qui est pDUT ~es enfants r,a plrus efficace des pré<tications. L'albus des boissoœ conduit ses· victimes à manquer l fieurrs devoirs envers eux-mêmes et elllvers Ja 1amiHe. Il ne ·les empêche pas moins de s'acquiJtter de leUT.& obligations envers :ta société [.a société demande A •l'individu de tratVaÜ· 1er. C'est 'lia [oi primordia1e impo~ au. genxe huma:i.n. Or, Fhomme a'koolisé est incapable souvent d'un i!Tavai~ sérieux, et, abrégeant ses jours, c'es.t un ouvrier s'évadanrt du travaiili avanrt: ~'heure fixée par Dietll. :Dr est trO(p fréquemment m être in:uitile à lia ,société. La société civ.He, l"Eg~U.se, demandent aux famil!leS! des e'll'fants. Or, des foyers où domine d'intempérance, sortent des en!fanis .trop peu nombreux, d~ilités, incapables de fonder à aeul'l' tour de grandes 5amillles, car elrle se vérifie sourven.t :la Ioi affinnan1: rque la descen· dance de il 'll'lroolique s'éitein,t à :la quatri~me génération. Bl!le est rmallheu.reusement trop facile à vér.ifief aussi cette .corns.ta.iadion révé'lée par aa &iati.stique: :Ja popu1atioo d'un pays décroît dans !l!a mesure où ll'ègne !!'abus des 'boissons, lia llla~a[·i~é ):>aisse quand 1'alcoo:lisme

morute. Qui dira ~amais tout ce que supportent nos !budgets modernes uniquement pwr remédier arux maux causés !Par J'usage eX!agéré et abusif des boisson-s enivrmtes: assistance des enfants que ·ll'allcoo} a ·faits orpheli111s, des veuves prirvées de leuŒ' soutien, des vieil:lards laissés sans ajpptlli? Qui calou'l'era rla somme des dépenses nécessaires (pOur les •hôpitaux dont une .panlie de 'l'a ol!ientè!le oviei~~t de l'a'!-

coolisme, porur Œes asiles d'a:liénés rque L'alcoo]ojsme rend toUJjou.rs trop étroi,ts, pour les pénitenciers où Œa société réprime les crimes commis sous l'linHuence de l'akool? N'es,t-il pas juste de dire que l'abus. des boissons eni•vrantes !Pfélève sm ·le monde 1e plus ~ourd des impôts? Ah! sans doute, •la .guerre mondiale crée des ruines ir.répara.bles, etle fait des victimes innombrables et, à côté des torrents- de sang, elie fait couler des torrents de 1wmes oplus grands encore. Mais ce que la guerre fai~ depuis ·q uatre ans, l'alcoo:Li&me ~e fait depuis 1lorn•g;temps en ruinant l'indiv·i du, la famil'le -et da société. Aussi ne saurion5-'Nous ~e condamner troiP sévèremenJ et devons-Nous le déf~oncer à Œa :répro,bation de ~ous No.s diocésains.

Toto, on l'art d'élever les enfants Il est mid.i. PaiJla monte rl'e.socalier, !ITllachinaJerœnt, en comptant ·les man:hes: seize ... dix-sept. .. dix"huit ..• Tout à cou[p, il s'ar:rête, entendant llistinctement résonner des hlll1lements connm, maJ, étouffés par les ten-

twres. l

1

' .

- A1~lons, ,born, Toto, encore Toto! Qu'estce qu'ir a, ce moutardJ!à, pour fake déjà une vie pareH1e? Toto, .c'est ['!héritier, rl'unique, naturellement: songez-donc... on est si étroitement Ioglél ... Et, comme c'est ~ 1'uni,que ~, par une conséquence rlogique c'est àe choyé, le· gâté, dans ~ous Jes sens du mot, .le petit tyran auquel tout ,Je monde obéit en tremJ:)J.mt, 'Pensez donc: si on le perdait! . .. Et tout peut le tuer: 'liD courant d'a.i:r, une arête, nne simple contrariété. Toto le sa:it bien, que 1out pourrait le tuer; al.l'ssi, lui refuse~t-orn quelque chose? Le gaillard se met à rougir comme un homard, fait une pose, et puJs d'un. seu~ coup, rprend sa ŒJote et, fameusement; U!ll de ces hUT1ements sauvages, rngeurs, dans iks cordes hautes,


49 ê{ui font monter les concierges et mettre \es voisins aux fenêtres, en disant: - C'est •le petit du troisième, quel môme! . . . Seigneur. . . quel mOme! ... C'est Ie cas aujourd'hui; aussi ce fut d'une main d~à énei'Vée que ·le père tira ~ cordon de •la sorurette. • .. - Tire donc pas s.i fort! Merci, !()Il !i1s fait assez de bruit! Et pour confirmer ces ,paroles, on entend it la .voj,x du profesoour du second monter dans la cage de ~·•esoaJier. . - Non, c'est pas un fils, c'est un 1guano- · don. - Allons, mon canard, c'est fini. . . Tante Glaire e&t une mechante, e11e mangera sa tar· tine à l'envers! ..• Et maman arrangeait les dteveux soyeux, re~vait les boucles bloodes, boulevers~s en coup de vent, es&u.yait 1les larrrl!s qui tremWaient en perles brllilante5 au bord des longs cils et coUlaient sur res ioues enflammées. - Maintenan-t, ru vas manger ta soupe. Oh! la bonne souso~!. . . Tu sais, 1a soupe ça tait grandir! A•IJons, fais risette à mam1u! Toto reste iq:nssible. -Mions! mon chéri,. tiens ... Oh! la belle oui'Jière.... 1 Toto énervé, tire ses premiers jeux. Pufs, 'lian! 1~ cwi.llère toute pleine au milieu du carreau du buffet. - N'en veux :pas, na. - .&.h çà! Toto, dit le père, faisant ri~1'JlOSsibll'e pour se contenir; tu sais, en vœlà assez! Tu vas manger ta soupe ou alors lu auras affaire ~ xooi! Pour towte .réponse, Toto prend !'as&iette, et îroidemeot, en :regardant Je père bien en face, t'envoie rejoindre la cuillère. - N'en veux pas, na. En '1.111 clin à!œil, en moins de temps qu'il ne faut rpourr le dJ'fe, Toto es-t pris, enlevé el insta!lilé dans un cabinet de débarras, entre une pÏ'le de vieiLles bouteidles et -la col~clion de w311e11p<>Ofs de g;rand-maroan. _ Au moins, dit Qe ,père en fermant la por·ie, oo matliera tranquHle. I\ùs, voyant la mère qui baisse les yeux, tout attristée:

- Voyons, ai-je tort? Faut-il attendre qu'il vJenne nous cracher à 1a ligure? - Toiens, tai~toi, tu me révoltes ! li ne s'agit pas de cracher à ~a ligw'e, j.J s'agit d'un enfant qui n'airrl! pas tl soupe et que lu veu.x forcer à manger .Toi, tu délestes la tête de veau ; si je t'obligeais à en prendre tous le& jowrs, qu'est-ce que tu dirais? Et ·t u vas de· mander à tut enfant de faire ce que tu ne !erai.s pas toi-même! Oh! les hommes! - Si 4u a·& des ennuis au bureau, ce n'est pas une raison pour les passer sur ton ti•ls. - Alors, i'ali tort? - Tiens, écou1e-'le .. .. Et, en effet, •le moutard, ca1cwlant qu'iL y avait deux portes pour étouffec sa voix, hurlait comme un putois. - Oh! va ~e chercher, ce moutard-il me ferait d00111er congé! . . •

La maman revient arvec son fHs sur les bras. Tolo fumant de colère, ·ra face conges-· tionnée et se tortillant comme une poignée de puces. - Le paune enfant! Tu vois, il a qes &aogs tout bouleversés; Sli c'est avec des scènes pa· reiJ,Jes que liU prétends 1le tortimer. - Assez! ASsez, tu m'entends? J'en a~ six :pieds pa.r-de&su& •la tête. . . . Donne mc11 de Sècond plat; i~ est trois qua.fits, Qe n'ai que le temps . •.. - Veux•iw ce morceau...}à, mon gros loup bllanc, avec de la bonne sauce autour? -Non! - ·Pour faire plaisir à petite mè'fe? -Non! Et Toto 1i.re son assiette de côté. - N'en veu.x pas. -Veux ça! 1Et Toto du doigt, montre ,un petit pot de cohle angl:~se, noire et gluante, qui miroite au bo'fd du buffet - Mais c"es1 de qa oocolJe, mon lapi·n, tu sais, ceLle qu'on a reeoHê la potiche que Toto ruvai1t cassée hier. -En veux! - Qu'est-ce qu'ü chante? dit •Je père.

- Il veut de la coUe. _De la ... ? (Avec colère.) Ah çà ! tl est

toul -

Allons, bon! Bn.co'fe des gros mots ; la crise était calmée, faut que ça recommence! eacore une fois rappelle-toi que c'est un en· Ilot, fais au moins semblan·t de ~ui en doM.er. _ .. . De la coHe? - Mais, puisqu'ti en veut. - Eh bien.! ~iens, en voilà. Et ~e père ahuri, p'fen.d le pot, eu verse Ille cui'Herée à ca·fé dans une assiette : - Ajvru!e ça et colle-toi tous les boyaux .,ec, je m'en fiolte; si ça pouva it seu!ement te douer ·le bec! - Sans ·c œur, vat Toto recommence à sangloter. Le père, la llouteüle à •la main, l'assietle de l'autre reprde en l'air poussant des soupirs éne~vés. - Voyons, qu'est-ce qu'il 'Veut encore, c't'a~là?

-Oh! c't'animal . ... Toto esquisse un projet de hlll'lement. tLe pèœ ('Se contenant). - Alo'fs ça va reconwnencer? Voyons, Toto, mon p61it Toto, qu'est-œ que tu veux? - Mange d1ahottl, toi 1 - Que tie ma.nge? Quoi? - La coconae. - Que ije mange de .. . - Owi, dit Ja mère, i1 te demande de man· &er de la colle; je suis sûr que ça ne doit pas tire si maurvaris que ça. ' -Merci! - Fais au. moins semblant! ... - kh! vrai de vrai! .. . To1o recommence. -Hi! ·h i! ... hi! ... -. Allons, tu es exaspérant; prends-en au 110ins une cu4llerée; tu fu cracher as ap'fès .. . . tl.e père vaincu, abruti, promène (e cuillère l tt sull"face de [a colle; .se la met dans ~ta bouche, sans en ava1er le contenu. La mère, .triomphante, embrasse Toto Ion·

tuement. - Es-tu content, mon mignon ? tu voàs con1pa.pa il est gentiill! Toto se rejjette en arriè'fe avec fureur la faœ congestionnée, et en.t re deux hurleme~fs :

me

- N 'a ramassé toute la crème! .. . Toute la mousse!. .. que ne voulais! ...

.. - ____

PltERRE L'ERMI'J1E. :.....,_

Comment récolter beaucoup de pommes de terre SUR UNE SURFACE RESTREINTE En 1916, un haibitant de Kansas City a obtenu Sü•r une parcelle carree de 2 m. 50 de côté plus de 42 bushe1s (le .bushe'l de 35 litres pèse 24,8 kg.), soit 1143 kg. de pommes de terre, ce qui représenle un rendement de 762,035 kg. à 1 are (0,40469 ha.) ou de 1,820,000 kg. à !hectare. La plantation a été fai1e suivant une méthode nouvelle et origina-le qui, s i e1le se généra!ise, tn nsformeraii non seulemen t la pro. ductlon des ponnnes de ferre, mais consliluerait la sdtution •la p'lus sûre de la production alimentaire à bon marché. Vinven~eur, M. Hendricks, a•vait aupa'favant et souvent observé combien les pommes de terre en cave développent leurs longs germes en. [profitant de ~ oules les fentes ou interstices. Souvent les gerll'Rs ra.rrwent sur le ·s ol jusq u'â 1 m. 80 de distance <pOUr arriver à la 1umière. Ce fait a suggéré à ill inventeur l'idée que si un tas de tubercules étaient placés au dehors avec assez de terre et d 'engrais, Ullle très forte production en serait Ja cooséquence.

Il Y a trois ans environ, M. Hendricks conslruisit une de ses forcer ies de pommes de terre, que •l 'on peut COTJWarer à U'll fas de terre é:evé entouré d'une clôture à clairvoie. Dans cetle enceinte, formant un carre de 2 m. 50 de côté, il planta ses tubercules sm une légère couche de terre et de fumier, et ainsi de su1te <par couches successives, jus qu'à la hauteur de 2 m. 50. La forcer ie ne tarda pas à se iransformer sur tou tes les faces en une masse de verdure. Les germes se développèrent donc encore mieux que dans la cave, à tel point q u'à la Técolte on n 'obtint pas moins de 1000 kg.


51

50 &exœ!illentes :pommes de terre, résuntaf que Poo ne peut guère réaliser en plein champ avec la culltuae ordina.rre. L"aooée s uivante, le rendement par tas fut seullement de 795 ki•los, mais !Iemonta à 1143 kg. la troisième année. :Jusque tout demièrement, ,M. H~ndri~ks a tenu le ·secret sur son procédé, ma1s auJO.Urd1hui en rai'Son de la disette a1imentaire généTaile ~t de ~'Uifgence qu'i'l y a d'augmenter Tapidement la production a'li.mentaire, i~ s'~s.t déoid~ à dhvu!lguer son inven~tion pour le ~)len de tous. Les conditions de construction de ce genrre de forœr.ie à pommes de terre et des soins -qu'e11les réclament permettent à chacun ~ui dispose d'lune surlace Tes~rein!e de IProdu~re as·sez de !Pommes de tertie JPOUII 1es bes01~s d'une fami!ille moyenne La foccerie peut avo1r :une 1ongueur quellcooque, pou:I1Yu que l!a Jargeur soit maintenue à 2 m. 50 au ~aximunn. Les paxoios doivent être assez .s ohdes pour tou•t ge11re de matériaux. Les parois en rosses (cuenneaux) ou en planches doivent êftre consdlidées vers cre miiieu !Par :un fil de der ou autrement pour résister à 1a pressioo. Naturelllement, ,iJ !aut disposer de <terre riche et en quanti.té su5h.;;ante powr ll'em:plir 1e cadre. . ·Les dimensions habituelles d~une iorcene sont de 1 m. 80 à 2 m. 50 à ll:'intérieu:r et 1 m. 80 de hauteur. Les pla~1tations de pommes de terre se foo1 par couches successives. Si les paroig sont en planches, il faut ménager un inter'Yalill.e de 6 cm. pour 1e passage des germes et des :tiges. La première couche de terre de 15 cm. de hawteur, est di,visée en carrés de 30 cm. de côté; cette di<Vision se fait à 15 cm. de d'i stanœ de ~a paroi, espaœ que 1'on reltllp'1ira de ~er:re après. us tubercwles sont ensuite IPJ:acés au croisement des carrés et son.t lfecoUIYerts de 3 à 5 cm. de fumier. On arrose puis il-dessus vient de nouveau une couch~ de terre de 15 cm., et ainsi de suite, jusqu'à ce que <le tas ait atteint la hau!eUT de 1 m. 80. Pour empêcher en connnençant que la terre ne sorte pa,r les fentes de ·la paroi, Olll les obstrue avec de la viei'llle pa.iilll.e ou du foin. Une fois que 1la quatrième couche est prête, on q)lace un tourron de 10 cm. de diamèt·re et

de 1 m. de ;loug en rt!ravers du W.s, 'l'une des extrémités dépa<sSJalllt de 30 cm. à tl'extérieur de .La patwi. Ce .fowr:ron seri à régler 'l'humidité du .tas. Au bowt de trois semaines on le sort et avec 1e bras. on :peut s'assurer du degré d ~humidité pour sll!voir si évooin1eœlement un arrosage es>t nécessaire. 'Le pieu est ensuite remis en p'l'aœ et IJr'essai se répête de temps à autre. Dan-s les régions sèches, i:1 faut naturellement arroser et avoiT ainsi de ['eau ~ dispositi-on dll!ns rl e voisinage. L'arros'age se 5ait toujours prur ·l e haut. Powr éviter 1'érosion, la dernière couohe es.t m peu conCli!Ve, ~'humi­ diié y Teste ailors et se communique à toute la surface r.t empêche la !ormation d'une croftte. En cas de sécheresse extrême, OD! peut au:ssi a:rroser les côtés. Grâce aux fentes la!é!.i.es, les liges de pommes de terre se développent, non seulement sur le las, mais aussi sur res côtés, de teme sorte que ·l es parois sont entièrement recouvertes. A la récol~e, on enlève <les paTOis et tout dég!lingoJe, terre et tuberotcles. La terre peut être mise oo réserve pour i'année suivante. On peUJt étab1ir des dorceries a u printemps ou en automne. 1

••• L'Industrie, les Richesses et le Luxe = Il est un fait reoonnw que lesr

1p!O·

grès industriels renrdient ·vulgaires et

beatUtCOU!P de coo.soonmations jadrs d.e lru.xe.

communes

Le

princiu)a~l ~~age quie l''lhomme fait

de l'aaaroissement de ~a puàssarnœ ,prodUJotive c'est l'aw,gmentaHon de ses ron' . sommati<ms et de ses joous'Siances, notamment de ses ,c()JliSomm.aJtions de luxe. PlJUs une süciété ,est civilisée, ,ptus le ~luxe se J1éip~and diarn:& tout~ les cou~ dhes de lta rpopur1ation. Le lwce a beaD:COU!P d'etl[lemis. SUJI1tfotUt !Parmi ceux qw, <f1te (pOuvœt se 'l'810c0Tdler, ne .peuvent

qu'en médilre. Un gmnid nomibre d'homœes le :eon.rsidè:tient oomme un abUJS, comme un /Péché, voi:re même wn s.candale. Ils s'ima:ginent, à tort rp~us qu'à 'raison, que si le Iuxe :venait à dr~Siparaître, les Sociétés seraient plws éq!W~tablement heureuses et d'tune mor'aHté !P'lus él~vée. Ils croient atUSSi q:ue le swpe11flu des uns existe auoc dêpens dra nécessaire des au-

tres.

rPolm' ·tia'er une conclusion .f,erune et logique de œtte conroflpttion, ,n faut tatVant tout définiif œ qu'est le ,lwxe, oe qui n'est pas si ai&é qu'Oill le rpen~e. .Larousse dit: Luxe: somptoosité ex-cessive dan:s le vêtement, la table, !Pf.Pfusion de chos·e s nolfll indi'SiPOOISaJhles, etc. 'l1 y ,a 1uoce et LUOC"e, ,l'oo qui embellit la vie et dont on ne sa:U'Iiadt dès .ltQins con~ester. !'!Utilité, l'autre qui amollit l'ex:isrence. 1Qtél!I' des 111a1Dfînements dont le premier effèt esfi de creer dres bèsDinS fictifs et rpres.que toucrours ,pemkieux. Le premier donne le .bi,en-:être, conforme auoc aspilrations légirtimes de Ja nature, le second est un hédonisme épicurien et c.ontraitfe à 1a morra:le chŒ"étienne. On 1peut â,ire ,que le J,UOC"e -consiste dans cette pa:ctie dU! stljperlt1u qui qipasse ce que la goénénalité des h1aibit~nts considère OOIIIlme essellitiel, no.n seule_ ment .a'UOC" ·beso.iœ die ·l'exiJStence, mais même à l' a_grément et à 1a dléœn:ce de la vie, Le Lwce est dooc ooe .chose singuliè:tiement varri'aible et qrui se .dérplaœ sans cesse, la limite en roou,lant de plus en rplus, .au ~Utr et ~ mes.me que l'ensemble d'une soc-iété s'enrichit et se T.af· fine. (Leroy-B001œlieu.) ÂUJ hattbatfe qui enViahiS~Sait l'empiti-e romain, le ~mple mobHier et la ganterobe d:'un ménrage modeste de n.o>tre :petite boutf~oisie our de tl'éLite de notre classe Otl.Wrière, eû-t panu abooder en objets die, luxe: quelques .fauteuils: peu coûteux, mais. .Céllpitonnés, run téllpis de feutre, d:es lfidearux de fenêtres, un 1oli papie.r à l.bon mardJ.é 'CO'UNil'anJti ·les.mutr.s,

une :~lace, une roisse]1le oo ,peu variée, quelqU'es dhemises, quelqUteS moudhoirs, quelQtwes cravates, dtes ba5, {oort: cet attiifail nou;vea!lli IPO'lllf luJ, lui eût semblé n'êbre ntt~ces:s,artre ni aux besoin1s normau'X de l'~xisfellloe, ni même à l'a:ga-ément et à la. décence de ta vie. L'idée de ce qui COI119hibue le luxe varie de la façon la pLus iinarJ)fpante suivaa1t les IP'avs. les temPS et les cla:sses de J,a S'ociété. Oha:que classe considère comme luX'e les objetJS qrue sa siturélition de 'for,tune ne ]1wi rpei1lilet pas de ~possédelf, et d'ont la classe riche, .au: controire, a les moyoos d'u.ser. Les rprogrès inldlustriels et le dével'Üip;pement de la ~rkhesse géné:ra:le font rp~Ut à ;peu t9mber diarills l'uSJarg·e co·mmun une q'Ll:antité de mwchandi~Ses qui, .autre1oi1s, étaient ifeg~aTd'ées comme de grand luxe. Et ce m'est pas là un des moindres 'av:anrtaJges die l'industrie ,qui, par la pros.pé'lïité q11:'eHe <amènre .après elle, a réussi à dëmocratisw. non ~eulement îes rpeUJples, mais laiUJSSi les commodité& de l'existenœ. A ne ICO'Ilsidérer que !',alimentation, le su:are était jadfÎis diu ·lUXJe, et les éQiœs, le calfé, ,et, dia1I11S l~s 1pays 'non' vitiC<lles, le 'VILn. 'Les ve11res à vitres ont Jo.nrglfemps rpélJSISé rpoo·r du luoce, on utHisait alors le rp.aJpier •gor:as; les rideauoc de ·fenêtre, les i!apis, tUJne montre, une ,pendu,le, étaient autant d'obi}ets de luxe d'e !Pifemier ürd're; la montre ne se vulgariSJa: que du jo111r où l'on 'PUt en fabriqu~er .pou!f 40 à 50 'ftrancs, puis 'Pû'Utf 5 à 10 francs.

Dans les vêtements, les dhemises, les bas, les dlau:ssuŒ"es, les rnowchoirs, les ntbans, les dentelles, ont été reg,a rdés comtHe su.perlluités, dont Phomme et .ta femme, vivant 'StUiivant la loi d'e la n;:tture, devaient se IPé\SSer. Dam~& l'o.rgatllÎ.sa'tion de l'a demeurre, rune sa:l1le à man· ger, t.tln cabinet de toilette dâstitnct de la chamhœ à corudher, une rs1aHe d~ -bains, d 'Ïu.siqu':aux W. C. hYigiéniques, :avec eau et lavabo, ont été consid'éres long-


52

Supplément du JVo .f. de ,,f &cole, (1918) U.n( \écho qui se meurt, un astre qui se lève Et qu'on perd dans la n-ue au détour du cheminj

temps, et le sont enc()re auprès de certaines gentS, ,po.wr des inutilités.

0 vous doot le repd a pénétré mon Ame Dani 'l'ombre IJaissez•moi prier pour voua 'œ soir, [œnsoïr )le:; parfums, vers ~e Ciel montent de l'cs. Et je vois, dans fa nutt, une <tremblante flamme Me1tre une ~loi1e d'or au taber.nacle noir!

Prière A genoux! à genoux! car la prière sonne,

0 mon âme! en:ends-tu ces 1oyeux cariHons?

~ue du ciel on écoute A nos voix les élus, Ulllssent leurs accen~; Des parvi·s de l'ég\liÎSe ou 'des bords de la rou. La prière vers Dieu .monte comme l'encens. Ue,

La prière est un ohant

dans Iles champs: ·au mi'lieu des si~1ons, [d'autorrme! ' ToU:s ·tes fronts découverts bravent IJ.e vent 'Pour ceux qui noUJs sonJt chers, ô mon âme prions! Regarde

Oh! monte, ma 'Prière, aux 'VOûtes éternelles Au .pied du Tout puissant vole d1un seul essor, Au dessus de ~a terre ouvre tes larges ai!es. Otante, dans Œ'infini, pour les ~s .rebelks Afin que le Seigneur ne frappe pas encor!

0 Œeu de majesté! P.uissalllce qu'on révère, Toi dont le nom 'Sacré 'Vibre à tous les échos, Toi qu'adore le Ciel, toi, que chantent les flots, Toi, poux qui tant de feux_ brillent dans 1atmosphère Ecoute nos accords, ou du moins nos sang'lotst

0 mon âme,

.Et lorsque nous serons au bout de notre

~

nuit a recouvert les plaines. A ,peine tPeut-on voir le îeui'lhge des chênes S'agiter dans les bois au passage du vent! J'entends dans le ·l ointain les cloches d'un couvent: [sereines C'est t'heure où les cœurs purs et les âmes Viennent se prosterner au pied du Dieu vi· vaut. Regarde! 1es vai·sseaux se ba'1ancent au 'large La voi•!Je est repliée et 'l'équ~page dort, Et ~e vieillard courbé sous le poids de sa cltarMurmuue une oraison en avançant encor, [ge Fronts purs, peli;es mains, les enianls et ies mères Au son de l'angelus unissent leurs prières Pour que '1' Ange de paix pla.ne sur leur 'logis, Puis un sommeil profend vient clore leurs paupières Pendant que leurs accords montent au Paradis! 1

Et 'le ŒJère debout, ~es mains sur la poitrine Les yeux dans l'infini bénit Je Créateur Puis coofiant en Dieu '!out son être s'incltne Comme au pied de rautel un jeune en.fant de chœur. 0 1n0n Ame, prions, car la vie est un rêve, iU:n !l'êve qui s'envole aux nueurs du matin, Une ombre qu'on pours'U:Ït vainement sur la grève

couxse Voyageurs fatigués quJ cher.ch~nt ~ sourœ Pour rafraîchir leUifs fronts et s arreler un peu; Puissons-nous 'évoquer à cette heure denliàt Un amour véritable, un chant, Ullle prière Pour parattre bientôt sans trembler devaat Dieu. Car nous devons aimer, c'est le ciel qui l'or· donne Ainsi que le sdlei'l dans 'les ci•eux doi:l briller, Ainsi que d oiseau chante et que ~'écho résonne Ainsi que ne bU!isson se déipoui'lle à 'l~automDe Ainsi que 'l'âme doit prier! A genoux, à genoux sur la terre féconde; ftf. genoux dans ·les champs sous ,es tlots de rayons! A genoux dans .Je temple, à genoux et priona, Car il existe 'u4l Dieu comme ill existe un moade Et c'est en lui que nou5 oroyons!

c.

1. A..

DE GAFFE EN GAFFE - Il est très bien votre tab1eau, mais quel fichu modèle? Où diable avez-vous été pecher uon.e tête pareill!le? - Mais, c'est ma sœuif! - Ah! !Pardon, j'amais dû m'en douter, car vous vous ressemblez étonnamment.

~-

-

Econonrlo et Epargne Les temps sont durs: c'est entendu. Tout ·le monde rs'en 'Plaint, même et surtout ceux qui d~puis le début de la arise ne se sont -privés ni d'un apéritif, ni d'un .cigare, ni d.'iUne représentation au théâtre ou d',wn concert. Tout le monde se ,plaint, et il est 1certain .que les j)[ix très élevés atteinns par des denrees de première nécessité, telles que le pain, le lait, Je beurre, la viande, -ne laissent pas que de i"Ustifier quelque 'PeÛ ces jérémiades universelles. Mais, panni tous .ceux qui_ se lamentent, combien peu ont eu. la logtque de i))rendre les résolutions qu'indiquent les circonstanœs, non pas se~lement les résolutions JPassa~è­ res qu'Impose la nécessité, mais les Té· solutions durables, destinées à Dl()difier prof~ndéiment notre genre de vie trop swperficiel, trop laisser aller! La situation se .présente comme suit. Les :produits nécessaires à notre entretien augmentent sans ceSISe de prix. Nt1'He volonté humaine, pas ·plus celle des p·ouvoirs.rpub.lks qu.e œlle des simples 'citoyens '!1!e semble en mesure d'enrayer œtte hausse -continue. Les besoins 'à satisfaire, eWC, Testent .les mêmes, ou peu s'en féiiU.t. Les :ress()urces destinées à couvrir les fi"ais d'entretien ·ne croissent pas dans les mêmes fPI'Oportions que le ,prix des denrées. Dans certains milieux, elles ont même une tentianœ à diminuer. Et alors. l'angoissant -pro'blème se 'POse: Comment, avec des ressour-ces souvent moindres, arriver à se "Proaurer, powr <r~ondre à des besoins restés ég-aux, les .p roduits d()nt le prix a augmenté d'ans de notables proportions? IPu.is'que ,IlJÎ :les Œ>esoiniS ne 'PtmiVent être réduits. ni ·Ies den:rées •1iamenées à des 'O:r·ix pLus ~ot1dalbles, il n'est •qu.'m1e solu1hon :possible: fléldluire les ·fr.ais de consoounation.

'Rédu-ire ses :liréili; de consoonmation, ce 111'est !Pas se priver du nécessaire, ce n'est pas non 1plus se rati()nner outre mesure. Un régime de privations et de ratimmement trop strict entraînerait à la longue des inconvénients ,pires .gue le.s maux auxquels on avait voulu le faire remédier. On obtiendra la réduction des fu-a~s de consommation et l'on rétablina l'équJililbre entre ,]a satisfaction de ses besoins journaliers et les ressources qui doivent c011wir ~es dépenses qu.' enrraîne .cette "Sati.sf,adion ,p ar la pratique d'une éoonomie .rationnelle. N'est pas .économe qui veut. L'économie est iiUle véritable science qui a ses principes et ses lois. Elle a.P.prend à établir une exacte ;praportion entre la dé'J)en:se à faire cl la nécessité à l·aqueUe . cette dépense doit subvenir. Elle a'J).prend à satisfaire aux !besoins de la vie en consommant le moins possible, et {:omme il n'est possible de concilier ce maximum Ide S!atiJSfaction avec oo minimum de sacri'fice qu'au .prix de beau~ COU;P de savoiTJf.aire et de force de volonté, à l'économie se 'l"âttaclher.a tout ce qui dresse nos intelliig-ences et nos volontés 1à tirer 'le meilleur p•a rti possih~e des matières !Premières et des re.s.sources financières mi5es à ·l a disposition de Chacun. TIJ'o;p souvent Péconomie est confondue avec l'épar,gne. Epargne et économie désignent ;pourtant deux catég()ries d'.a'Ctes très dif~ren1s et qui IV()nt entre euJC que de lointains ra:p,ports. l:'économie a poulf objet direct les besoins !Présents. E11e s'in_g-énie à les satisfaire avec le moins de lirais possibles. Elle est un acte de tem'pérance. L'épargne, elle, se 'P'féoccwpe des besoins à veniT. Elle :Prélève, sur le ruperiliUJ d'auqourd'!hrui, une JP•art p·l us ou: moi•IJJs considérable •qu'·elle met en rrései1Ve pO'Ul' parer . .aux nécessités de Uemain. Elle est un acte de .prévoyanJce. IL'écormmie est lUlle


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