Supplément No 04 1918

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52 temps, et le sont e111wre aUJplfès de certaines gellls, 1pou·r d:es inutilités. _ _ _ __,.._.,

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Supplément du 3-/o .J de ,f &cole,, (1918) Un( \écho qtui se meurt, un a.s.tre qui se lève, Et qu'on perd dans lla mœ au détour du chertJint

o vous d.oot ae regard

..

Prière A gwoux! à genoux! t:ar •la .prière sonne, 0 !110n âme! en!ends-iu ces ~oyeux cariHoos? Rega·rde dans iLes champs: •au milieu des ' siœlons, [d"autorrme! Tous 'les fronts décuuverts bravent 'le vent •Pour œux q.u.i noUJs son;! chers, ô mon âme prions!

0 Dieu de majesté! Puissance q.u'oo révère, Toi doot Qe nom 'SaCré vibre à tous 'les. échos, Toi qu'adore Je Ciel, toi, qllle chantent les flots, Toi, pourr qui ian,t de feux_ bri'llent dam Fat· mosphère Ecoute nos accords, ou dru. moins nos sang'lolsl

0 mon âme, ·la nu.it a recouvert les plaines. A ,peine peut-on voir ·le feuitlage des chênes S'agiter dans les bois au pas-sage du venl! J'erutends dans le .rointain les cloches d' un couvent : [sereines C'est 11 heure où les cœurs pu.rs et les âmes Vienneni se prosterner au pied du Dieu vi· vant. Rewaxde! 'les vai'Sseaux se baLancent au 'large La voHe est rep:Jiée ·et '!"équipage dort, Et Qe \/ieiLlard wurbé sous ·te poids de sa charMurmuŒ"e une oraison en avançant encor, [ge Fronts purs, peti.tes mains, les eruan·ts et ies mères Au son de l'angelus unis~Sent leurs prières Pour que 'l'Ange de paix plane sur leur 'logis, P·uis t1JIJ. sommeil! profend vient clore leurs paupières Pendant que ~eurs accords montent au Paradis! !

Et ie père debout, 1les mains sur la poitri.ne Les yeux dans J'infini bénit Je Créateur Puis confi;ant en Dieu tout soo être s'incline Comme au pied de l'autel un jeooe enfant de chœur. 0 mO'll âme, ;prions, car 'la vie est un rêve, 'Un !l"êve qui s'envole arux ~ueurs dtt matin, Une ombre qu'on :poursuit vainement sur la grève

a ~néiré mon ântt Dan~> 'l'ombre ilai's•sez-moi prier pour vou.s 'ee .soir, [œnaoir )Les par.fums, vers le Ciel montent de l'a E1 je vo~s, dans Ja nuit, ooe 1remiblante flammt Mettre une \!loi1e d'or au tabernac!!e noir!

La .pTière est un ohant q ue du ciel on écoute A nos voix -les éJju.s, unissœ.t :leurs accenll!; l)eJs parvis de J'~ojllis.e ou Ides bor ds de la rou. La :p rière vers Dieu monte comme t'enœns. [le, Oh! monte, ma I[Jirière, aux !VOûtes éternelles Au pied du Tout puissant vo:le d\m seul essor Au dessus de '1a tenre ouvre tes 1arges a~ Qhante dans Œ'j,nfini, pou·r iLes âmes .rebe)1ea Afion q~e Œe Seigneur ne frappe pas encor! :lorsque noUJS :serons au bout de notre course VoyageuJTs fatigués qui cherchent une sourœ Pour .rafraîchir, leurs fronts e t s'arrêter un pea.: Pu~sson5-'Ilous :évoquer à cette heure denlià"e Un amour véritable, lill chant, une prière Pour paraître bientôt sans trembler devaat / Dieu. 1Et

Car nous devons aimer, c'est •le ciel qui l'ordonne Amsi que ie sotlei'L dans :~es cieux doit briller, Ainsi que 1'oiseau chante et que l'écho résonfle Ainsi que Ile buisson se dé.pou·i'l!le à ·~•au!omoe •Ai!nsi qlle ·J'âme doit prier! A genoux, à genoWc f>W" 1a terre fécoode; 1>f. genoux dans-1es champ.s sous ,es flots de rayons! A aenoux dans Je ten11p!·e, à genoux et pr ions, il existe 'UJil Dieu comme ill existe un -liPide Et c'est en Lui ,q ue nous croyons!

0.: ·:

c. 1. A·

DE OkFFE EJN GAFF E - Il est très bien votre tal11eau, mais quel fichu modèle? Où diable avez-vous été F cher une tête pareil!rre? -Mais, c'est ma sœur! - Ah ! pardon, j'au.rai•s dû m'en douter, ca•r vous vous ressemblez étoooamment.

Economie et Epargne ·Les tem,ps son:t dwœ: c'est entendu. Tout .le monde s'en :pl:ai'I]t, même et surtout 1cewc :q'Uii dflpuis le début de la or:ise ne se sont :privés ni d'un .a;Périti'f, ni d'1un dgar.e, ni: :d'IU'.Ile re,présentation au théâtre ou d'lUin concert. Tout le monde se !Plaint, et il est œrtain •que l:es1 p•rix très élevés .attein:~s par des denrées de première nécessité, telles que le pain, le lait, ·loe beurre, •la viande, ne l'ai.§sent ,pas que de :jrwstifief :q.uellque :pew œs jérémiades uni~erseBes. Mai:s, parmi tous ceux qui se 1amet11tent, combien 'Peu ont eu la 'i(}gi'que de prendre les !fésolutions ·qu'indi•qtl!ent les drcornstances, non pas seulement les résolutions rpasséllgères qu'impotse la nécessJté, mais les ré· soluti<ms du,r.albles, destinées à modifier pro'fondtêm~t notre •g eme tde vie tlfo,p· swperficiel, trop laisser .aHer! la sibutation se rpf'ésente comme s111it. Les :produits néœssaires à notre entn~­ tien a:Urgmentent sans cesse de prix. NuHe v;oionté humaine, pas :pl:trs celle des p•ouvoirs iPU1blics que .celLe d:es sim:ples citovens ne semble en mesure d'en-rayer œtte hausse ~continue. Les besoi-ns 1 à satisfailfe, euoc, restent les mêmes, ou .peu•s'en faut. 'Les :ressources des.tinées à couvrir les lfra.Î's d'entretien ne ·croissent ,pas :dans les mêmes IPI'Oportions .q.u.e le ir>rix des delllrées. Dans œrtai!n:s milieux, elles ont même une tenidarnœ à diminuer. Et -al()rs, l'angoissant prrolblème se 'POSe: Gomment, éWec des resSOUifces :souvent moindres, arriver à se :PI'DCIU•rer, püUJr .r.~pondre à des besoins restés ég;aux, .les produits dont Je ,prix a augmenté .dans de notables proportions? IPui.srque nlÏ les lbes,oiŒs ne :peuwent être réduits, ni ·les d:et11fées ·:r:amenées à des IJ:l:rix p1us ah(}vdalbles, il n'est qu'une soluü(}n :posslÏib~e: réldiwire les friâis de consommati'Üin.

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Réidu,ife ses frais de cons01mrnation,

ce n'est :pas se !P!f:iveli du Jllécessai:re, œ n'est p•as non ;p1lus se rationner: ou~.re mesillre. Un régilme de :privations et de rati(}nlllement tro,p strid entraînerait à la J.o11Jg'ue des inconvénients pires .gue les maux auxrqruels on .avait vo-ulu le faire remédier. On obtiendra la rédu.ction .des .f.r.ais de consommation et l'on rétablira 'l'équililbre entre la satisfaction de ses besoins jour.naliers et l·es ressom- · ces qui doivent CO'UIV:fir ~es dépenses qu' ent·raîne .cette sati:sfiaJCtion ,par la :pr.atfqu'e d'illill'e économie rationnelle. N'es~ p1as éconoime qui veut. L'économie est une véritable science qui a ses -princ~'Pes et ·ses -lois. EUe ·éliPiPI>end à établir une exacte prorportion entre la dé(JJense à fai·re ·et la nécessité à laJqu:eUe . œtte dépense doit suJbrveni·r. Elle ap~ prend à satis!faire arux !besoins de t.a vie •en .consommant le moins possilble, et ·comme il n'est po'ssilble Ide concilier ce · maximulm de s•atisfaction avec un minimum de sacriii:ce qlll'aU' ;prix de beau:•CO<tJ:p de ·sav·oirJfoake et de foroe de vo.Yomé, à Fémnomie se rr.attacher.a toult ce qui dresse nos, intemgences et nos volontés à tirer ·le meillelllf parti ·possible des matières IP:œmières et des restSOUliœs finaiiJcières milses à ·l a dispositi-on de ,c'hacun. · T•!iOfp sowvent: t'économie est confon~ due a:vec 'l'épargne. E-par;gne et économie désignent :pourtant deux •catégories d'aides très dif~érlents et ;qui n''ont entre eu.x que de lointa~ns féliPJPOrts. L'économie a pour objet direct les besoins. présents. Etle s'in_g'énie à les. satisf-aire .avec le moi111s de rfuïais possibles.. EUe est un acte de tempérance. ·L'épaflgne, elle, se ;p•réoccUJpe des lbesa.i.ns à venir. Elle prélève, SUif le SIUPerfillllJ d' au:jourrd'houi, une !Part :plus ou moins C(}nsidér.alble qu'elle met en r'éset~Ve .pO'Ur ;parer , .aux nécessités .de (iemain.. EUe est u:n 'éllcte de :prréV10yanJCe. JL'ëcorromie est rune


55 consommation .actuelle, mais sagement réglée. L'épargne es± une consommation différée. L'économie a pour effet direct d'augmenter le bien-être et l'aisance de ceux qui la pratiquent. L'épa·rgne tend JPlutôt à l'augmentation de la richesse et 1à la constitution nu capital. Ce n'est pas à dire que ces deux as: pects de la consommation, l'une actuelle, l'autre différée, n'aient entre eux aucun rapport. La réduction de dépenses que réalise l'économie laissera d~ns certains cas un excéldent de pro.du1ts. Cet ext~:édent ~era mis de côté :pour l'avenir, et dans ces cas l'économie aura engen.. d;é l'épargne. Cette dépendance_ expli: que et justi'fie la locution populaire qut dit d'un homme qui a s.u mettre en ré· 'Serve une .partie du fruit de son travail. que cet homme a des économies. Cela arrive, mais cela ne sera pas towjour~ le cas. H n'est même ,pas rare que ceux qu.i ont le phJJS besoin d'écono· miser et qui de fait écooomisent le plus ~oient ceux précisément qui peuvent le moi!lJS se constituer une épargne. Certains indigents restreindront leurs dé :penses au s.trkt nécessai,œ et n'arrive· ront pourtant. selon la si éner:gique extpression populake, qu'à nooer pén:ihlement les deux bouts, sans rien -pouvoir mettre de côté. Ils auront pratiqué l'économie; ils n'auront rpas réalisé d'é· pargne. Il en est qui ne font pas cette distinc · tion entre l'éconoanie et l'éparirne et_, par suite de la oonfusion q1ui s'établi t dans leur esprit, ils en viennent, sous vrétexte qu'elle ne les mènera pas à l'é· pargne, à se dispenser de l'économie elle même C'est une erroor funeste et c'est à cette erreur qu'il faut attribuer l'aspect repoussant que revêt l'indigeill::e dans ceàains intérieurs. L'économie constamment et mélihotdiquement 'Pratiquée est Ca)p'alble de donner 'une !?atft très sati'Sfaisante de !bien-être aux plus :pauvres eux-mêmes. 'L'ex:périence le

prouve et comlbien de fois n'•a-t-on 1pas vu tel pauvre ouwier, avec de très mai2:res salaires, faire vivre sa famille aussi convenablement et se rproc·urer autant de satisfactions que tel autre ·qui était beaucou'J) mieux payé, mais qui gaspillait à tort et à travei'S. C'est que l'économie bien entendue ne nég'litge auoune des données du pr<Wlème compJi.qué de l'entretien personnel. Ces données, nou1s l'avo'lliS vu, sont au nombre de trois: les ressour.ces dont on dispose, les besoin5- à satisfaire et la par'Iaite utilisation des ressources. Le grand principe tle l'économie s'ap;plique aux ressources: c'est de ne ,,as dépenser ;plus qu'on ne possède ou qu' on ne gagne et de se cont~nter, 'Par con. séq-uent, d'1u.n train de VIe en ravport a'Vec 'Sa situation de fortune et sa condition sociale. Malheureusement, les idées ég'alitaires qui sont en vogue au jourd'hui ont complètement sur ce p<>int perverti le bon sens iJ)o,pulaire, et l'ouvrier ne con'Sent :plus à se distinguer du bourgeois, le paysan du citadin. Chaque dasse iruférieure, se croit obligée de multiplier ses dépenses, pour maintenir soi-di,sa:nt sa sl\.lJpériorité sociale. Et n'v é'<lltfait-il ~as Và une des causes détel1!Di· nantes de cette cherté de ·ta vie d{)nt chacun se ·plaint, tout en <:(}nüibuant opour sa part à la rendre inévitable? Tenant un com.vte e.'<act des ressources l'économie rég-lemente n.os besom~ Combien dfWensent non pas !Proportion· nellement à œ qu'il leur faut, mais pro· portionnellement à leurs désirs .. et. t_ro? souvent letlii'S désirs les 1J'Ius mestshl>les ont des caprices déraisonnabb c.u de coûteuses fan~aisies! L'écononlle émonde sagement œtte frondais()n. to_lri· fue de désiœ inljustifiés et elle éhm1ne impitoyablement tout ce ,qui est frivolité, luxe, simple envie de se distinguer ou besoins fadices . Et l'on est tout étonné Q'UJandl elle a rayé du budge~ toutes les 'fdandises que l'on mangeatt sans

avoir faim, tous les ,petits ou grands verres que l'on b-uvait sans avoir soif, tous les coJifidhets dont on se parait sans q111e ni l'hy;giène ni la décence ne justifiassent leur IPréseoce _dans notre casbume, tous les voyages que l'on entreprenait pour satislfaire l'envie maladive de se déplaœr, tautes les fêtes où ron allait s'ennuyer en C01IJiPé!J;!nie, 001 est étonné de constater les sommes -parfois considérables 'Q'ui restent disponi: bles ,pour ·1a satiS'facüon de besoins réels ou d'inutiiités évidentes ,et qui étaient jusque là 1g,asrpillées en pure perte. •Là ne s'·anrête pas la bienfaisante influence de l'éconO!!IÙe. Elle intervient encore :POU!T faire :Produire aux dépen· ses nécessaires ou utiles lewr maximum de :rendement. L'activité, l'ordre, l'intelligence, .Je savoir-faire jouent un rôle prépondérant. Oha·que économie, ,prise en !Particulier, est peu de c'hose, mais. répétée Slllr des centaines d'actes, sur des milliers, au cours de long;ues années, elles finissent, mises les unes à côté des autres, par veprésenter Wle véritable fortune. On ne sawait donc tro.p, swrtout dans les tem!P's di'ffidles que nous kaversons, inou,Iquer le souei de l'économie, J'es•prit de l'économie ·aux clas:ses lalborieuses surtaut, ~t 'POM tous œux qui dispo&ent d'une inlfluence quelconque, pre. tres, instituteurs, ma.gistrats, la diHusion des princi-pes de l'économie est un programme :social méritoire. c.

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Les forces motrices Il y a à peine trente ans que M. Berg~, un savant économiste kançais, a barpNsé les g'1aciers et l'eau qui s'en écou,le sous forme de torrents. dw nom de « thoruiUe 'blanche ». C'était exactement en 1889. La !bouille blanche était donc ,appelée 'à remjp1lacer la houiHe

noire, le jour où les ,gisements de celleci viendraient à s'épuiser.

tLa force motrice tiJu vent et des rivières a été utilisée de toot teiDIJ)5 rpowr le ~rans-port, mais 1u.&qu'à la fin du siècle dernier, elle n'avait ,guère reçu d'autre application intlustrielle que de faire tourner les roues- des moulins à vent ou à eaJUJ. M. Leroy... Beawlieu écrivait, en 1903, ce 1Q1ui suit : « Dé!i'à, dans Jes régions montagneu~ ses de la Sa'V<Oie, de la 'Suisse et de l'Italie, plusieurs mHliers de ,chevaux hydrauliques sont à -l'œu'Vfe, notamment rpour produire l'élec&icité et, par son entremise. l'aluminLum et le carbure de calcium; d'autres éclairent des villa;res ou font marc!her des tramways.» Il est certain que non seuJement -da·ns les réseawc de ces dhâteauoc d'eau solirlifiée que sont les ,gt1aciers. mais aussi dans toutes •les eaux teourantes, il v a des TéseiVoirs <le force motrice guasi illimités. • On a calculé que la force motrice des co·urs d'eau de La 'flfance .r~présentait environ 30 minions de c'hevaux-V'apeulf, c'es.t-à-di'fe une forœ ;presque égale 'à •ce11e Ide tous les hommes en âge de tr<tvailler que ·coaDjpte à çette heure l'espèce humaine. En Suisse, la puis.sanœ totale des cours d'eau a été évaluée à 4,300,000 HP., et, -pour le Valais, à 687,000 HP., d-ont environ 100,000 sewlement sont actuellement eJQp1oHés en Va-lais et 480,9•1 6 dans la Suisse entière. 'La for.ce motrke peut ~uérir des pro:portions phénoménales. Ainsi. une seule dhute, celle du Niagara, suffirait ~~ toutes les ~abriques de l' Ail!_gleterre. Malheureusement, une ,grande ;partie de ces forces tdisséminées sur le globe et qui seraient capables de >oulevcr la Maptpem.1nde, fP'élll"ai,ssaient nag.uère trop sauiV'a.ges et il!lJdom,pt.ahles. Mais en transfurmant leur force mo-


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triee en coUJI'ant électrique, on la rend transportaJble et divisible à l'infini~ Déjà la force motrice se distribue à domicile, .comme 1'6a11.11 et le gaz, et il suffit de tourner un cobinet ou de 'J}fesser sur wn bouton ;pOU!f se 1a IP'l'ocurer.' On sait que 'le ·aheval-rvapewr calculé à 75 kilogrammètres représente une force un peu slllpérÎeUii'e à celle d'un cheval ord~naire, et reomme la force de œlui-d est évalulée là 7 'fois celle d'un h omme, orn !Ptmt dire que 1a force d'un dheval-~apeUJr r~prrésente 8 à 10 ifois œlle d'un homme. Mais comme cette force ,peut être continue. tandis que celle de l'homme O'UI du dieval ne peut dépasser 10 'à 12 hewres :par jour, on !Peut dire que ·le travahl 'rowrni !Par un .cheval-vapeur da115 une maclline à feu continu, représente au moins 20 fois celle d'un lhomme. 1Les 'Cinq g• r andes nations industr:iel1es: l'Angleterre, les Etats-Unis, PAllemagne, la FMnce et la BeLgique disposent à eHes &e'Uiles déjà de :plus de 50 millions de dlevaux-vapeur, représe:l.tant wne force de 6 à 700 millions d'!hommes. c'·estJà-dire deux fois su,périeure là celle ·que 'J)ourr•rait dévelo!P~ per le gerwe humain toot entier, réduit à ses IPOO'Pfes forces. iS ur cette armée de chevaux-v..3jpeur, plus des trois quarts sont affectés uniqu:ement au transport, soUJS forme de locomoti'ves OUJ de bateaux à vapew:. Or, ceux<i ont ·produit certainement une ré. volution considérable en reculant les limites que ·l a distance imposait aux déplacements des individus. à l'édha.nge des ,prodiu.its, 1à la wmmuruoation des ildées, en portant au plus !haut :point la solidarité du ,geilii'e 'huttnain, et, à _çe point de vue, ils rendent un service moral dont on ne saurait exagérer l'importance. mais rdes a~antages économiques certainement -cons~d:éra!bles, dont décourte en grande iPatrtie le hien•être général. ·Les IPavs •que •l a nature 'a dotés de

foroes motrices na-burelles, sont donc privilégiés, pudsqu'ills deviendront facilement, tôt ou tard, d~ œntres indu~ triels, sources d'activité et de richesses pour tous. R.

L'abus de la boisson --....

(Seconde rp3!l1!ie de Ja Lettre rpa:sto.rale de S. O. ~ Colliard, à J'occasion du Carême.)

Il Contre le fléau de •la boisson, Nous demandons l'union de toutes Jes forces du pays· qu'elles lui déclarent une guerll'e sans merci: LI y va non seulemeut de la san1é des corp5 et de Ja richesse nationale, mais du hien des âmes. L'amour désordonné des boissons enivr•antes es.t une espèce de gourmandise, il est un des pédhés. capitaux et, par conséquent, la s ource de tplusieurs aubres. Dès lors, lutter con tre ll''a~coo.'isme, •c 'est comba!ttre contre une foule de désordres dont nous souftrons. La lutte, Nous ·la demandons, toui d'abord, à la famille. Dans son sein 1\homme se forme et a•cqu~ert les qualiltés ~ contracte ·les défa•uts Q•u/ il gardena toute sa vie. L'éducation reçue •au foyer domesti-que' doooe à toute la :vie une dire(;tion qui, diffici~ement, tpOurra être modifiée :plus tarti. · Parents chrétiens! Nous voudrions vous convaincre que 'VOus agissez contre l'intérêt de vos enfants en leur donnant des boissons eni· vrantes, et plus tpa.rticulièrement des liqueurs distillées, a'Vant un ceiiain âge, et même avant leur seizième année. Si, dans l'enfance et l'adolescence, noire jeunesse persévère dans l'abstinence, combien Nous serons plus assuré que, pl us l!a:rd, elle Sélllll'a IVi·vre dans Ja 54; briété. Pères et mères, donnez toujours à vos en· fC~nts l'exemple dlune grande modération dans la boisson. Nous connaissons des chefs de famiLle qui, à table, en présence de .Jeurs enfants s'abstiennent cCJmll)lètement de vin, alors même qu'iJs n'ont :pris aucun engagement d~abstinenœ. Cette conduite serait bien

'

digne d'être imitée: Les eillfants comprendraient que le vin Jui-même n'est point une boisson indispensable et que, s'il n'est pas défendu d'en user :modérément, on peul œ· pendant s'en priver sans aucun .incorwénient pour la santé. Tou! au moins, observez tou-· jours la sobriété qui coniVient à des chrétiens, sinon tous vos avertissements, toutes vos leçons demeureront sans fru.if et sans aucune action SIUJT l'esprit et la volonté de vos enfants; i·l faut, en effet, que, dans ·la famillle, il y ait un enseignement et une éducation antialcoaliques. Cet enseignemelllt et cette éducation ne font-i·ls pas partie de tla formation in· tellectuelle et morale que [es paTents doivent à lel.lifs enfants? Les parents ne doivent-i•ls pas mettre en garde fleurs jeunes gens et Jet.JJ's jeu!lles fillJes même contre .les dangers de ·l'abus des boissons alcooliques? Combien ii est ~acile de donner cet enseignement au foyer domestique et combien naturellement se présentent rles occasions de montrer où condu!Ît ~'intempérance. C'est> de üournrul Qui narr-e ·un accident dû à •la boisson, un cr.ime commis sous d'influence de >l'alcool, c'est une famil-le ruinée parœ que ses .menr bres n 'ont .pas su r-ester sobres. Une [eçon renfermée dws ces faits diiVers de da vie de tous tles jou:r.s et de tous. J.es pay:s. Que .Je père de familole sache la dégager, •la développer et s'en servir pour mettre au cœur de ses enfants, à l'égard du fléau. de IJ'alleoolisme, une de ces ·haines qui ne capitulent jamais. La lutte, Nous la demandons d'une manière spécia:le à ,la mère de Iamilije. Ah! s.i ellie se rendait compte de la force dont eUe dispose pour combattre tle mal! si elle comprenait combien son action peut être effitaœ contre lfla.Jcoolisme! .Et pour ce!la, tille n 'a qu'à .remplir fidèlemeiiit tous ses de.voiors de maîtresse de maison, en se 'l aissant guider ,par son cœutr d 'épouse et de mère. Qu'elle s'applique à faire lfégner dans l'appartement ~a plus grande propreté, qu.ael'le s'efforce de Ue rendre attrayant, qu'on y sente la douœua indéfinissable du ohei:-soi, •q ue .les repas soient bien .préparés, serrvi:s à ,]J'heure rvoulue, variés autant ·Que ~e permettent les .ressources du ménage. Qu'à

cela, la mère de famiJie -a1ouie ~'<aménité du caradère et les prévenances qu'ins.pire l'artec· tion, et el!le verra son époux, ses fils ne plus a~ler si SOU/Vent chercher dans ies établissements puhlics une propreté et un confort inconnus ohez eux et une société agréable qui leur fait d~aut au foyer domestique. C'est un moyen indirect, œlui-là, de lutter contre ie fléau, mais combien n 'est-il pas eificace! Bien des é.po,usès, qui p leuren t 'leur bonheur doilven1 faire leUII' • mea cu'lplll • et attribuer ·leur iniol'lun.e à 1eur propre néglligence. BlJes n'all'l1llien~ pas à ver ser des Jar.mes amères sm l'aibandon où leur époux ~es laisse si elles savaient être meilleur~ maîtresses de maison. Co!Ubattre dans notre pays •l 'abus des bois· sons, cfest, ipOUil' une bonne !Part, réformer nombre de nos coutumes nationales et réfuter quelques préj.ugés auxquels nous nous soumettons trop ;passivement. N'est-ce pas un préjugé de croire Que les boissons fermentées et mêrœ ~es boissons distillées ont Wle grande vlllleur a1imentaire? La médecine r~pond: l'aikool, au delà d 'une dose excessi·vement faible, est toxique et devient uuisible à l'organisme, les boissons contenant de l'alcoD1 ne ,produisent un effet uti·le que si e'lles son~ .prises en quantité relatiovement rpetite. N'es.f-eLle pélls à .réformer J'habi t·u.de qui -uous o.bœige de célébrer, pa.r des libations souvent copieuses, les moindres événements de notre vie? Tout est lpl'étexte à iboire: • Je dépa11t et le retoœr de voyage, la faim pour U'apaiser, [a, rassasiement pol.lir exciter il'atppétil, ie froid poll!l' se 'l'échauffer, tla. cha'l eur :pour se rafraîchir, la Joie pour la célébrer, la iristesse poul' la chasser, &l'insomnie pour amener le sommeil et Œ'e ogourdissement pour le :réveil.ler.• C'est tout .un code dont nous suivons fid~emènt 1es prescriptions tyrat1111iques. Sans nous con!damner à une abstinence complète, ne pourrions-nous rpas très souvent nous affranChir d'un esdavage que nous ac~ons rpar peur du respect humain? Cette réaction contre des habit udes injustifiées, Nous ~ a so~lli.citons de ceux qui , dans la société, ocoopenlt un rang plus éJlevé et possèdent me wluenœ plus grande. Nous ie re-


58 connaissO!Ils IVoloniiers, dans ~es classes dirigeantes, ·!a caurse antiailcooli·q.ue a fait de grnrnds progrès et hien des idées se sont 1110di.iiées: l'exis1enrce du mall1 es1 reconnue et .la nécessité de la J.uHe est CO!!IWrise. Continuons dans celte voie el ne craignons pas de nous insUJrger contre tant de coutumes nationales qui me sont que des abus nationaux. L'exemple parti d'en haur! a tounours une grande eificadté. NGu.s n'avons pas besoin de demander aux ;pasteurrs des âmes de :lutter con:tre l'usage albusif de ila !boisson:. Uls conrnaissent l 'ét~n­ due du marJ. et Nous savons leUJr zèle à cGm!ba1tre tous les abus existanrt dans ·leurs paaoisses Nous .parlerons très rbrièvement des remèdes 'légaux à elllfPloyer conrtre f'.alcoo1isme. Nous avons !la conviction que, mieux que dans ·le passé, les pou1VOirs publics sout disposés à ·!u.Uer ·contre 1le Réau de ,{lalcoolisme. Devant .l'étendue du ma.J, c'est -le devoir de l'Eta~ d 'interweniT, c'est aussi son intérêt. Nous n'avons point d'inten~ion de lui tracer ici son programme d 'action, mais Nous rappelons à tous œux qui détiennent une part du pouvoir ~e ~ave dewoi'I' de légiférer pour le bien commun du peuple :d ont hkoolisme est un des pi.res eooemis. Que tous ceux qui rpartkipent à :lr'autori~é exécuth•e se soUJViennent d'assurer l'appilication des 'lois portées contre ·l es abus de .la boisson et J'extension de J'alcoo1isme, même s'i1s doivent tperore un peu de leur popularité. Ce rfes1 pas en ~lattanrt les piTes penchants d'un peu;ple qu'on .Lui prouve son amoo• Que tous :les citoyens se rappellent enifin le dev~ir, dans leur $phère d'infJuence et selon lia mesure de rieurs .forces, de soutenir les poUJVotrs publks dans ~a Jiutte contre le fléau de Pa!lcoolisme, de se faire cres défenseurs des mesu•es restrictives édictées con.tre t'akoo1 ert de s'y soumettre votontiers mêane s'il en coûte quelque peu. On ne fait pas le bien sans consentir à des sacrifices. Nous n'appelons .point au combat le5 so· ciétés caihocriques d'abstinence. Elrles sont au fron~ depuis long!ell11p's et occupent va!ol.>lam~ ment les tranchées de première li'gne. NoUJs voulons cependant les 1louer de leur' zèle les

'

59 remercier de •teur actiolll bienfaisante et •Jea encounger à comba.ttre le bon combat mailgré ·les diffLoulrtés du· terrain et ~es obstacles que rencon tre ll'otfensive . .Dans ~a lu.tte con... tre l'abus des boissons eniw!l'antes, ces sociétés jouent :un ~rôle de !Pfemier plan dont on ne saurai,t méconnaître 'l 'importance. Le bu.veuT illlVé!éré, l'akoolisé, ont le devoiT de pratiquer 'l'~bstinenœ, sinon il ieur est impossible de se corriger: iLs so.nt incapables d'être sobres, ca·r [eur vo10lllté a été anémiée par :Je IPOi•son [ent abso.rhé peu à peu. ·li~s ont besoin de mains amies et secourahles afin de se relever. La société d'abstinence catlhohque leur donnera ce secours nécessaire. EJ.Je assurera aussi Ja persévérance de ces hommes au rtempéramelll{ mou et à la rvolonté ind~ise qui, sobres aujourd'hui, ne sauront pas rési·s ter aux tentations et aux séductions de l'alcool et tomberont demain dana 1'akoo1isme, s'i'ls ne rencontrent pas un guàde charitable pour leur faire éviter [e danger. Quant à ceux qui, pa,z- amour :pour leurs frères, rpour leUT donner .l 'exen1jlle nécessaire, se font de ces sociétés un instrument d 'apostolat et en fon:t ,p artie non :point paTœ .qtl!'ils en om besoin, mais parce rqu1ills y 'Voient ~e moyen de Œaire ;pLus de bien, iil's ont droit à l'estime et à l!'appui bienveiriJanrt de tous. PuLssent rles sociétés d'abstinence se multiplier et •éuniT les enfants et ,Jes aduHes dans une généreuse croisade, .soumis ~ouàours aux directions du curé, de chef immédiat de la paroisse. Action de la fami1lle et de ili'éco1e, action des prêtres e<t des institurteuŒ's, législation de -l'Blat et dévouement des sociétés d'abstinence si tou~es ces forces sont bien unies, elles peu~ vent faire beaucoUJp pour guériŒ' ~a plaie de I'alcool!isrne don~ notre )peUple souffre. Ne i'oublions point cependant, nous ne pouvons faire toll't notre devoir sans J'aide de Dieu. L1homrne sobre ne peut J.e demeurer, le buveur ne peut se cor·rigeo sans le secours du Ciel, notre actiou à tous ne sera efficace que si ei\! est fécondée par la gifâce. Par nos priè. res, demandons l'assi!stance divine, arlrlons puiser les forces nécessaioes aux sources .voulues par Dieu, dans les sacrements.

Nous n'avons poi·nt ·fa prétention d'·avoiT épuisé rla question de r!'akooŒisme. Le reijwisitoire dressé con1're U'alcool n'est rpo.int cornpie! et Nou·s n'avons pas .par1lé des relations dc l'alcooiisme avec le vice de :t'impureté dont il y aurait tant à di·re. Nous rùwons pu non plus ém ~mérer {ous Jes 11t10yens de combattre le mal. Pu•iss.ions-Nous du moins avoiT attiré r.attentioo sur un ;fléau pi•r e que •l a guerre, puissions-Nous Slllirlourt: avoir ins,pi:ré à tous, non seulement .Je désir, mais ·la vollonté de lutter énergiquement contre ~' abus de .ta boisson chez 11es ion:diJvidus, dans ~a fami.[i]e et dans la soci~té. " ..

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Le Saint de Sivier (Légende valaisanne.) Quand on a lm.JJJchi l'a demière forêt qui se trouve sur Je chemin des Alpage.s, plus haut que les mayens et pres<J:ue à la limi1e des bois, le IVaQ de Nendaz .revêt urn aspect nouveau, empreint à la fois de charme et de· sévérité. A•vant de reprendre sa folle course vers la campagne qu'e'hle ~rrose, ·la Printze, un instant devenue doci~e, après avoir franchi rpar gros bonds rle val <k Gluson et celui de Tortm, roulle ses eaux bleuMres dans un l1t presque régulier, en ·une petite plaine où confiueut les trois principau?C a'l pages de ·l a commune. Devant nous, Tortin, vaste e<t pittoresque; à droite, Sivier aux mines d'or; à gauche, Novel1i, dont les pen~es raides descendent vers la rivière, se dé:rou~ant en un: coteau WlÎ, avec des chalets semés çà et là dans ses fla·ncs. Avant d'arr·iNer à ce gracieux plateau, deTrière une rangée de sapins et de ll'lélèzes toul tordus par la violence des tempêtes, se trouve U·ne prairie parsemée de gros blocs et surpiomhée d 'une paroi de 'I'Ochers abrupts que s•·lr'onne la banquette du bisse de saxon: c'est le • dinâ de Poyé • (ùa place de Finalpe) de Sivier. Au centre, des arma'i~lis •ind~quent une pier·re plate inolinée suŒ' 1aquel·le se rema~e l'empreinte des grains d'un grand .rosaire éœn-

.du en cercle ; au milieu, la .pra.ce de deux genoux enfoncés dans 'la pierre. fl'U'Ït d'un long travail de qruellque chas- 1 seur oisi~? Résultat de F~muse1nent de quelque petit armailli qui cherche à tuer 1le temps? Ecoutez la rlégende: Ces empreintes dans la pierre, c 'est ·l a puissance de la prière qui les a g.11aNées. En effet, à une époque dont nua n'a cooser.vé ~a mémoirre, vivait en œ coin so:litai·re, ·un. pieuoc ermiie, rm • Saint •, c'est 1e seu·l nom qui lui soH Testé. Ll ne rquittait guère sa retraite, connue cependant de tous 1es, habitmt~ du val. Ceuxci, scrupuJeu?C peut-être, s'étonnèrent de le voir vivre toujours en prières et ne pas trouver, même dans les beaux •j ours d 'été, Te terqps de venir, le dimanche, assister wx Saints Offices. Et pour ce qui, à leuil'S yeux, était une grave falllf:e malgré l'a disllan:ce ills dénoncèrent aU/ ÜUiré de la paroisse celttri q.uri portant le nom de c Saint •, .!t'assistait J'a.mais à :ta Messe. Le botll pasteuo f·irnit par mander chez lu.i l'el'" mite de 'la montagne. Q!!ui-ci docile à la voix du ministre de Dieu, se rendit chez lui un dimanche matin, comme ~e prêtre se disposait à ·commenœr ·l es saints offi'ces. ·Le curé •l ui el(jposa <k suite le motif de son ·invitation. A ce moment, un .rayon subtil de soleill levant se hasarda fu·rtif et t.remb1ant, dans la chambre du :pres'bytère, où étaient ·les deux hommes de Dieu. .L'ermite, ôtant son lourd manteau de bure, le jeta sur le rayon de soleil .qui se fit sol'ide et le retinrt. Puis, se tournant vers re prêtre stupéfait, ~1 hti tit signe d'en faire autant. Son manteau toiTIIba par tel'l.l'e. Le Curé sentit à cette vue se diss·i'Per ses scrupures et, pénétré de sainrt respect pou• le iliaumaturge qui était en sa présence, 11 lw demamia pardon d 'avoir douté de lui et implora sa bénédiction avant de !e quitter. L'ermile revint à sa chère solitude et reprit sa vie contemplatirve dans ·ce ~ieu perdu, au milieu de ces sapins e-t ·mélèzes dont les bras tordus affectent des for.tnes étranges. nes années se passèrent .... Un ~our radieux de printemps, comme .un


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60 solei~ magnifique se l'evai~ sur ~a val•lée, ~es cloches de •la pa-roisse .se mirent à sonner à toute volée, sans que personne ne fût venu •les meUre en bran•le. ·Pounquoi œ .révei•l SI)JOntané? Quel marguilileŒ" invisi•ble les a dérangées làJhaut dans leur- cage de piCŒ"re, ces oisea•ux au cœur de bronze? D'où vient cet.!e mystérieuse aHégresse? •Le .bon cu~é ùe da paroisse y songe juste, ment: c'est 'le • Saint, •qui a fin:i sa vie icibas. Ou·i, c'es-t ~r·ârne du • Saint! "• qui, en s'envolant au cie1l, les a frôlées de so-n aile et leur a fai~ chanteoc- son adieu à Œa terre. Lui-même ussertlll:>le ·quelques-oos de ses meillleurs paroissiens et g.ravit avec eux ·le sentier de la montagne. Ils vont diroit à ·Ja grotte du saint ermi.te. Sur un beau lit pa:ré de fleurs. [e • Saint» dormait son dernier sommeÎil1; allr près .pour ·le garder deux tlammes 'Vei1!a•ient, d.eux cierges a.Llumés par Jes a·nges du Ciel. C. M., inst. -

-·-·~··-·______,.et-e------··----~~

Variétés LA PlJUS PlJliSSA!NllE LOCOMOTIVE El.JBCD~LQUE

Le rendement d1une voie feprée es-t fonction à Œa fois du profil de •la voie .e t de la disposition des gares et des embranchements, cl ce sont 3es parties les plus défav01rables qui imposent leur régime à toute ·la !ligne. Pou•r arri'Ver à diminuer œs di.fficœltés, l'él~ciriÜœ­ tioo appaaaît comme nn exce1lenil moyen. Elle permet, en effet, d~activer considéralblement le trafic en rédu~sant au minimum Jes manœuvres dans ·les gares et en: particitilier ce11les sur plaques toUŒ"nantes qui encombrent et iJ:n.. mobilisent les voies. Sur .les po•rtions de trajets à profib accidenté, la locomotive électrique s'impose de JPTus en p lus, mais jusqu'à ces derniers temps . sa ptüssance, qui n 'excédait pas -ceiUe des [ocomotives à vapeur, ne permettait guère de gaLn.s notables sUŒ" ·la traction ordtinaire dans •les rampes de montagne, !longues et conifinues. Les Etats-Unis possè-

den1 actudement U'Ile ~ocomo tive éleckique mons:lre, ,protutype d'une série qui sera sans doute fort nombreuse el utilement employée swr tles l•ignes counnt de ~ 'est à ,[l'ouest' du noUJVeau continent qui trarversent de nombreu. ses chaînes de montagne. Cette :Jocomo~ive) donlt: la puissance ehlecfitve •atteint ra valewr énorme de 7000 chevaux a été construite .pour la rPennsyll'Vanr.ia Rail: road Con11pan:y et est destinée au setwice de !a ·ligne qui traverse la rclw.îne des monts A:lle.g hany où iles trains son! adueillement remorqués par trois 'locomotives à vapeur. Cette énorme machine· a 25 mètres de long et pèse 240 totu:Jes. E~le es-t montée sur deux trucks à 8 .roues de 2 mètres de di·amètre dont trois paires, soit 6 roues, sont cou,plées. Les deme autres roues sont motr-ices, et portent une ~mmen·se roue dentée sur laquelle engrènen:t .les pi•gnons de deux moteurs rkipha:sés. Le cou1rant d'alimentation est du courant monophasé à 11,000 volts qu'un comerüsseur de phase mo-nifé swr la machine transforme en t~riphasé. Lës ·deux vitesses comme•r•ciaŒes iPTé'\'Ue·s sont de 18 et 38 kllomèkes à il'heure. Une partioulari~é iuié.res•sante est le mode d'accouplement des moteurs et des roues q ui est réalisé par !l'intermédiaire d 'énormes ressor•ts à boudin. Les ~ressorts son~ :logés dans des emplacements ménagés à .]a partie circoniérentiel:Je de ·J.a aoue et avan•t d'entraîner ~a roue entière i1s se comJ)rimen1. De cetrte façon on obtient une ce-rtaine élasticiié dans le démanage qui évite de fa4iguer outre mesure •les motewrs et I'es engrenages et donne à la manœuvre une souplesse suffi:sante.

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A~Qiutons

·qu"en descente, •les motewrs ~one· à •réœip:ération. VOLT A. (,La Ndure.'') o-o-o-o.o-o

tionnen~

• :La cu:isinière (üeuœ paysanne nouveJ,Iemen~

d'éba.rquée à Paris): - ·Madame, rie boucher qu'y m'a dit comme ça qu'i·h me donn.erioll!s dlix du cent sur tous mes achats. Qu·'es~ce que ça vouQions dire? •La dame. - Cela veut dire, ma fitle, que nous aUoos chaa:Ig& de boucher.

Que devons-nous faire? = = =-.

NoUiS avons vu dans un ,précédent

art~cle que notre s.itu> ation aHmentai[e

était des plus précaires: et que notre pays aHait au-dev.ant la ~amine. J?epu•is·, nous avons eu 1ocaswn de hre su:r le même s•U/jet envisagé au ;point d~ vue internationa1 des Œns.idéDations émises :par un. 1pro1esseur d'E·conomie ;politique à l'Université de Londres, :M. Sidney Webb, qui nous dépeignent sou·s un jour bien .pLus somb:re ·encore le& pers:pecti·ves non seulement de notre avenir :immédiat, mais. de celui prassa'blement Lointain de l'après-guerre. Il n'v a donc p·hlis aucune i11usion à se faire; il faut se mettre à ·l'ouv·rage, avec 1plus d'éner.gie que jamais, powr :sauver notre 'Patrie. ·Pour ce1 a, on nous demande d'a•bord d'augmenter rl'es étendues de t;rrains t:ons:acrées à •la culif:ure des céreales. et des ;pommes de ter·re. C'est très bien, mais .H fau;t son,ger à la fumure de ces ter.res d'a:ns la me.su!fe du dis;ponible-. On se r.apeUer.ar .que le fumier frais convient smtorut ·aux terres f.roides et lourdes .qu'il rédhauH·e 1p•a:r sa rfrermen1ation, tandis •Qu' a:mc ter:res lé_gères. on 'féservera les fumier;s ,pLus d:éf.aits et :plus vieux. Mais ·le fumi·er ser.a loin de suffire; aussi dewa-t-on, une bonne &ois, en Valais, s:oŒl!ger •sér-ieusement à la fa,1br-ication des t•a s de •oompost, dont on .powrr.a.ït p:rodluire d:es milliers de tonnes dans le ljJ-ays •si on •le ·voula-it bien et si. on > savait se donner u·n :peu de ;peine. Qu:'est•ce donc qu'un tas de compost? C'est ·le r·amassis de tous ·Ies débris qui encombrenil: les albords de nos maisons, traînent dans ries coins de nos champs, aux horus de nos ro:utes. et donn,ent à tant de Heœc cet .a:Sipec1: ·~­ sor:dre et maLpro:pre •qu'un !bon wup de pelle oru de haJai permettrait de faire dis:par.aî.tre, au :gtr.and .prolf·it de l'hw;!;iéne, de l'ordre et de .nos cultures. Dans

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1

nos vil131g1es et dians no:s fermes nous avons des valeurs inca:lculab1es de matières fertllisanltes qui traînent et •q u'on négHge de ramasser. Eh bien, tous ces dé!br·is .qui ,pou11ri:s~sent ép•aŒ:s çà et ·là, qui embourbent et qui ma1odorent (pass·ez ·cet eurplhémisme), '!'amassonsles, mettons~l·es en tas, a:rrosons-les de pu-rin, et bientôt MUs aurons là .un ·engr:ais de h aute va~leur Q•Ui, dans nos terr.ains, p11oduira des e:ffets &ar:p.r!!Tlants. Le compost ameublit, en les divisant, les sols .compacts; dans les sols lége11s et secs, .H .appo·rte, ;par contre, l'humus indispensab-le à loa co.rlservation de La fraîcheulf dont no1s ;pla:nts ont à un si haut degré besoin, sous notre del brûlant. Au ~compoSil: on mélangera :les matières exrt:raites des fosses d'aisance, les cendres, et on aur.a ;soirr d'apporte~ tous les jours les eaux dru ménage qui, ordinairement décoUilent des éviens et embnurbent les aii;)'Ords des maisons. Et fPUisq ue nous avons cité ;plus ha!lrt le •pUirin nOUIS d:eVOU'S dire qiUe rC'est Uillte vérit~le ve!flgo~e, ,p•a.r les temJps -qui coutrent d'en voir enwz;e cou,ler dans les 'rue~ de· nos villarges. S.i nous liaissons perdre des milliers de tonnes de compost en Valais, que di-re des :pertes ;pr·oven;(lnt du fait que des centaines de mil-liers :de ·litres de rp•urin t·ransforment en bourbiers la 'P'lll/part des .ruelles, 'quand ce n'est ,pas· la ru1e ,prin:cipa•le <;le nos vilila~es. Faisons un petit cakul 1qui mettra vite les choses au :point. Nous ,prenons un village 1possêdant cent vaches. ri es cent vaches produisent dans Pannée environ (1 0 X'l 00 X 36'5) 365,000 ·litres. de ·pulfÎn. SUJpposons que le tiers seulement de ce ,pwrin 'soit rperd:u, ce qui n'est sans dourte pas exagéré, cela représente 120,000 litres ou k:gs, contenant, d'ap:rès les •analyses de la Stati-on fédéra·le de Laùsanne, 324 kgs d'Azote, 924 k:gs de 1pota.sse •et 12 k:gs d'acide iphospfh.or.ique. En éval'Uiant ces matiè1

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ss

62 Tes à leur valem- actuelle, on obtient .u ne somme de tfr. 2000, soit 20 fr. par vache. Ce n'est déja JPas rien, et nous avons calculé sur un minimum de ;perte. On ,pou!Iirait plus fad•leroent estimer cerle-ci 50 1% de plus et davantage même dans .certains villages. Goritentons-nous cef}endant de cette moyenne de 20 ·fr. 'J}ar vaclle, qui, pour tout tle .canton, re.présente diéfà une ,perte de 160,000 fr. ·au 'b as mot. Nous disons au has mot. car H v a des régions et des a~pa.ges ou· la ,presque totalité des .purins est '))erdue. Ce n'est déjà ;pas si mal que cette forlune qui se .p erd, surtout maintenant où les ·engTais sont rares et si chers. Nous devons don'C <prendre des mesures immédiates tPOUJr capter cette so.urce de Pidhesse que représente le purin et construire les fosses nécessaires à ce but. Il ,a_ été établi. d'auiflre oart (Valais A{!ricole, 15 mars 1913) que la construction d'une fosse à purin <::onstitùe ;pour l'awicu.I®wr un rplacement de 1000 ,powr œnt. et ,œJ.a rde façon irréfutable. Noos ne _pouvons lfevenir en détail StUtr la .question; que nos agriculteurs veuillent seulement se mettre en tête œtte conclusion et en tirer les .conséquences. Les achats d'engrais chtmiques pTésentent cette année de œrosses di.fficUJltés. Nous nous plaisons à signaler que g.r âce aux très aûtives déma1iches rtu Chef de Serviœ du mvit::.iltement au Département Ide l' Intériewr, notre canton peut envisager les d11eonstances sans craintes sous <:e raport. Le Va.lais a dtt l'engrais en S!Uiffisance, c'est maintemant aux agriculteurs à savoi:r l'emptover. Ainsi .q u'il a été !publié dans toute •l a rpresse, ies intéressés doivent faire lewrs commandes auprès des Offices communauoc de ravitaillement, qui les transmettront à l'·Etat. Nous insistons sur le lfait qu'il y a le ,plu<S grand avantag"e a semer ces engrais au ,plus vite, dès que 1a neige ne cou,vre if.)lus 1e sol. Le fi:!Oment est donc venu ;pour bien des

endroits déià, et il n'y a plus de tem1J6 à perdre. Il ne faut .p as attendre l'épo. que des laboUifs, qui ne va au reste ·plus tarder. L"humidité qui se trouiVe encore à la surJace du terr.ain contribue à so·lubiliser ,plus rapidement les matières fertilisantes de .ces engrais et en assru:rera l'àction éne~ique. Nos agrkulteuŒ"s connaissent trop -l'es effet'S des engrais tdhimiques iPOUT 'Q'l.l'e .nou:;. croyions nécessaire d'insister l'à dessus maintenant. Ils savent tou:s qu'il est im· !fJO'SSible de retirer de ses terres Je maximum de rendement sans Iewr con. COtl'fiS; or, ·comme •c'est à cela que tows nos efforts doivent tendre, •c'est le cas, plus que iamais, dJeml)loye.r les engrais à forrtes doses. Nos terres doivent donner tout oe qou'eHes [peuvent donn·er et c'est aux eng>rais chimiques à nous ai· der puissamment à réaliser ce 'but Il n'y .a donc 'PaS à lésiner sous œ rapport; employons-les sur urne très large échelle, nous ne pourrons qu'être aStSIU:rés d.u réswltat. ~Dans tm noufVIel article, nous ,parlerons des cultures les .plru·s recommandées en œ mo~ment. Mais dores et dé~1 nou:s :voulons attirer l'attention ·dr m; agriouHeu:rs suŒ" ·la ou1lture du maïs, à laquelle nous les prions dJassurer une large ;place dans •leuŒ'S dhamps. Qu'ils réservent !pour cette .cultulre tous les engrais de ferme et com1)0sts disponibles. Ils réd'lri.ront 1POUŒ" cela les quantités réservées aux 'POmmes de terre et les remplaceront :par des engrais chimiques. Quant aux semences, le Service du ravitaiHement en est fPOIU!l'V U de façon à poo!Voir satisfaire toutes les demandes du rpays. W uilloud.

Ce que nous devons semer maintenant Cha:cun s•ai't ·q U'e nous devons faire .t ous nos efforts pour étendre, aux Hmi·

celles-ci auront 'Perdu tout 1e dêsagt,êtes du possible, ta culture des cér:éal~ et des poonmes de terre et que, s01t des ment des fèves cuites enüères ~vec 1~ unes soit des autres, nous n'en ,plandte- .pelures, <J.Ui Sûnf: alors bourratives et Ill't rons' jamais assez. Nous allon~ au- e- digestes. La fève doit se semer asu pfus VI_ e, ·ant des lheures les plus ttrag1ques de le terrain bien essu~. Elle ne cran:t ~otre histoire, at si en ,p1us .de cela, nous dès pas les gelées et •plus_ tot elle est semee ck:vons encore souffrir les tour.ments de 1 fadlement elle ech:a.p,pe ~ux a'!farplus 1 'faim qui tp eut dire là quelle catastr~­ q.ues des .noirs, qw 4·olv~nt etre no~IS .pouvons êtlfe acculés. Nous ~~­ combattuspucerons à la nilcotine. (Ntcotine Ormons à croire que ·clhacun se ren~ ma!n- mond 1 kg., savon n<>k 500 gr., eau t nant compte du sérieux de la sttu.abon e~ que dh•acun •ayan1t l'énergie de_.r:egar- 100 litres.) 11 tfaUJt semer 1es tfèves en, Hgnes écal;der la réa'lité en faœ, sau·~a ta!re son tées de 40 cm et les espacer sur: l•a lidevoir en chercllant, au mo1ns, a assurer sa 'PfO:pre alimentation, s'il ne peut gne à 20 cm. C'est une errew: de, P_lanter plus serré. La fève .a beso·Ln d a1: et faire davantage. . Mais notre etffort ne d01t . pas seul~­ de lumière, sans cela elle ne donne nen. On emploie 3 à 3 kg 1/2 Ide semences ment se borner à l.a i?fO'dntchon des ceréales et des pommes de terre. Nous de- par 100 rn~ . On enfoUJit la gra~I?-e, à 5-8 vons cultiver .toutes les JPlant_es suse~ cm de profondeurr. Comme var1éte nous tibles de subvenir à notre ahmentation recommandons- .~a fève du ~ays ou de et de la comrpléter. Aussi n~u~ devons Liddes qui nous dome facilement 10 prêter u!Ile attention toute spec1ale à la à 12 g.Qusses fPM pied, contenant ~ culture des légumes farineux et <les plan· moyenne 3 grruns. Tenez votre terram tes olé!a;gineuses. Le moonent étant venu 'PTO!pre et bU'ttez légèrement les :plant~~· de pro-céder au semis de deux <l'entre el- dans trois mois vous aurez les pretrueles la fève et le IJ)av<>t, nous tenons à at- res 'fèves. tir~r ·l 'attention de .nos lecteurs suT leur valeur et les aVJant·ages qru'eUes présenLa <:.rise de la graiSISe, qui ne fera tent. que s'a'ocenri'uer d'id q!Uelques mois, ~erl? LA FEVE d'abord, tro,p longte~ la culture du :P•avot non seulement mteressante mais indispensable. L~ pavot ~~~~~ négligée, a repris u~e lDlportance qu'elle n'aurait jamais du per- nous fo~rnira rprécisément l'hmle que dre 'Car elle est une des plantes les plus l'étrano-er nous refutSe ou ne nous ac:productives et de celles qui fo~:nissefi:t corde qu'en quantité dérisoire. Affranune quantüté très élevée. de: maheres. ~h­ chissons-nous, là entore, de cette tutelle mentaires ·riches en .pnncl!pes nutntlfs, et woâuisons notre huile n ous-mêmes. en même temps que d'une délicatesse LE P.NVOT demande une terre d_e rare, lorsqu'on sait <l!PPIIêtef ce légume ~W:~~~~ jardin, dou~e, bien :precomme il taut. (Mettre tremper les fèves 'Sèdhes et les opeler avant de les accomo- parée et profonde: On le seme mamte: der.) Chaque ménage devrait à l'auto_m- nant en lignes distantes de 40 c~, a ne poUJvoir faire une rés.erve d'au mo ms raison de 100 ·gl'ammes .palf 400 rn-. La 30 ~g. de fèves tpou.r l'h1ver. En en met- semence est méllang"ée de cendres ou de tant chaqllle iowr '1l1lle lj)Oignée d:ans les sable fin poUir l'épandage. La semence potages Qll! rendra ceux-·ci ~avoutreu~ et ne doit ;pas être ente11rée plus pro·fond nourriStS.ants et en ayant so1n de prepa- que 1 •à 1 11z cm, la raie est ;foulée ave.c rer Ïes lfèves, comme n,ous l'indiquons, le dos du· râteau. Dès que les I}lantes

:he


65 • ont 5 ou 6 feuilles, on sarcle soigneusement, sans blesser les racines, puis, lor:sqUie les rp•Lantes ,atte~gnent 15 cm, on éclair:cirt, en laissa:nit urne bo.nne ;plainte ohaque 20 'CID. On tient le sol continuellement propre et on butte légèrement. E·n .août-septembre, on recolte les têtes au flN et à mesuife qu' elles commencent à mûrir. La maturité s'achève à la maison, en étendaillt: les têtes su.r des draps dans un eniCIJroit bien ,a éré. Les têtes bien sèches sont déoa;pées, secouées et 'battures dans un sôJc ou une caisse. On compte que 100 rn~ de terrain CIU11tivé en pavot TéliPIPOrtent environ 10 kg de graines, ay!a.Ilt un rerudement en huile de 30 à 35 %. Si donc, dans un ménage, on a besoin de 20 litres d'huile par an. on devra •semer 550 à 650 ffi 2 .en ,pavo.t. WurLLOUD.

Soins à donner aux céréales d'automne et aux semis de printemps 1. Fumure des blés mal hivèmés Ma'l'g ré Qes mauvai,ses conditions dans les· quelUes les semailles d'aU:tomne ont dû être opérées 'le plus souvent, c'est-à-dire tard et sur terre détrempée et ·ume levée peu \lgoureuse les emblavures oot cependan t Moii té du long 'couvert de neige, en se restâur.mt un peu partout, de sorte qu'eNes se présentent awjourd'lhui dans la ~upart des cas dans des conditions assez satisfaisan.fes. Mais ii impOTte de fortLfier par une fu· mure apipropriée ,les blés chétifs même par places afin d'en pouvoir obtenir un meilleur rendement. Il manque malheureusement l'engrais spécial pour œta: le saqpêtre du Chili. On peut ·le remplacer par du lisier dilué ou du suLfate d'ammoniaque. L'ammoniaque ne se trouve qu'en ,q uantités limitées et devrait être exclusivement réservé pour les cas où le b1é :pâtirait d'une 1fumure azotée trop forte par la verse, c'est.Jà-<ehre sur les terres fortes, et où i'l im1porte de mes~rer exacte· ment la dose de su'itate d'ammomaque à ap-

pliquer. H ne Œau.t employer, suivant 11élat de la végétation, pas au-delà de 100 kg. - au maX:imum 150 kg. de su-Mate d''ammoniaQue par ~1ectare. Cet engrais est à répandre auss 1 régul ièrement que possitble par un temps sec et à enfouir par un 1éger hersage. Il !ait p lus d"effet lorsqu'ii est ainsi mélangé à la terre que lorsqu'il est simplement répandu à la surface. Sur terres légères, on peut répandre du lisier auquel on ajoutera de l'eau, tau! pour éviter des !Pertes d'azote que pour éviter la surazotation e1 par suite •la verse de la céréaile. On :peut ajouter à du bon 'lisier d'étable environ la moitié d'eau et ~n appliquer ainsi 300 à 350 hectolitres par hectare; l'épandage du :lisier doit se faire par un temps sec pour qu'il sïniillre rapidement dans le sol sans perte par l'évaporation en surface. La chaux azotée en couve..~"ure n'est pas à recomman· der; elle détermine trop faci<lement des brû· lu-res surtout sur terres humides lorsque la végétation recommence à partir. En tout cas il 11e 5aut pas dépasser la dose de 200 kg. de chaux azotée à 16 % par hectare et herser ~égèrement. Ne pas ouiblier que par la répartition aussi .régulière que possible de !"engrais azoté, on peut prévenir la verse.

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Il. Ressemer Lorsque les tlil~s sont ,u n ,peu clairs on peut les lfegarnir d'une céréa>le ·de rprintemps pour éviter l envahissement par les mauvaises h'erhes, bien q,ue souvent 11'emtblavure se restame ,par le plus grand ta.ltlem~ t et déve· 1oppement des p lantes existantes un peu dispersées. Ici c'est qe froment de .printen,ps et en particul ier celui de' Manitoba qui va Je mieux; grâce à la rapidi!é de sa végétation, il arrive à mûr·i r en même temps que le blé d'automne. Le seigtle de prinief11Ps est aussi à recomman. der sur les terres Qui lui conviennent spécialement. L"Associa lion des sélectionneurs de Lausanne peut en livrer sur demande. On compte pour ~es blés manquant à moitié, 70 à 80 kg. par bectare. Herser et rouler après le semis. Afin d'avoir du pain convenable il faut renoncer à regarnir des blés olairs par de l'orge et surtou·t de -l'avoine qui mCtrit trop tard. Dans 1es vides de l'escourgeon ou orge d~hiver on peut semer de ~ ·qrge de :pr intemps. On sème parfois du ~in dans les p~aces claires. 1

Ill. Hersarze et roulage Le hersage des blés d'hiver a pour but

d'ouvrir et d'aérer le •s ol tou{ en éolaircissan~ les semis trop épais; la herse déchire la croûte du sol et stimule le tallilage. n ne iaut passer la ,herse .qU:e 'lorsque la rterre est ressuyée. Le seigle redout,.e plutôt ie hersage. Le roulage esi indiqué là où, par ]es alternatives de gel et de dégel, les IP'lan{es ont t:;é soulevées et déchaussées et là aussi où les souris ont bouleversé les racines. Le champ est aussi mieux aplani et tles p ierres enfoncées par 1e rouleau, ce qui Jadlite la fauchaison et 'le râtelage de !a récolte. En reh:J.ussant cl a~fermissant la base des p lantes, 00 prévient la verse et on 1protège les jeunes plantes contre O'aclion du vent e1 du sec. Le rou•tage do-it se faire aussi par le beau -temps.

IV. Semailles de printemps Le froment, qe seigle e'! 'l'orge de printemps sont plus exigeants que l'avoine sous le rapport de la bonne préparation du sol el s i l'avoine réussit hien sur défriche de gazon ou de marais tou.l'beux, itl n'en e&t pas toujours de même pour les ruutres céréales. Sur terres chaudes, dégères, sèches et bien eX!posées au solevl, ,l 'orge, le froment et le seigle sont préférables à l'avoine. Toutes ces diverses céréales doivent être semées de bonne heure en mars s-i possible, pour autant que l'altitude est basse et [a terre saine et bien ressu~. Dans la région plus élevée et plus rude, et sur terre lourde, on peut attendre au commencement d"a vrin' pour -semer t'avoine. L'orge d"élé, p lus sensib]e au gel, ne doit pas être semé trop jôt. Il ·faiiJ't chez nous, et surtoul dws la a·égion élevée, donner la préférence aux sortes précoces de céréales de ,printemps. Pour l'avoine certaines .s~lections, Bonzon K•herson Blond~ hâtive et Canada mûrissenÎ encore ~vaut la Pluie d'Or. 'L'o-rge éventai>l, à pelle ou à deux rangs (zéocriioo), réussit bien sur terres pauvres, à 1a montagne et là où ~e climat est rude · c·~st la variété préœé.rée du Jura, où elle four~ mt de 'bonnes ~colles. Le froment Manitoba est particulièrement précoce. fil 1aut évi-ter de mettre du froment dans aes endroiis voisins ~s habitation~, des haies ou arbres fréquenlel. par les momeaux et préférer m1e autre céréa~e moins exposée au p i·la-ge. . Comme fumure, on compte 400 kg. de seo· nes Tnomas (ou 200 kg. de poudre d'os dé· gélatinés) avec 300 kg. de sel de potasse à 2() % et 100 kg. de chaux azo1ée à ~'hectare. On mélange bien ces divers engrais avant l"é-

pandage pour évjter la poussière de la chaux azotée. Le mieux est de répandre l'engrais quel· gues jours avant tla semaiNe sur le .Jabour grossier, puis de her ser après, ceci afin de ne pas nuire à lia germination et à la' ,levée. Les rompues de praüies n'ont pas besoin de fu.mie; mais seUilement d 'une fumure de tphos,phate et de potasse. Sur les terres tour· beuses riches en azote. on peul se passer de chaux azptée; sur 1errain lourd el inactif on la remplacera par du su!.fale d 'ammoniaque. Comme quantité de semens à l'hecbre, lors· qu'on sème à 'la main et qu 'H s'' agit de graine possédant •Wle bonne facuHé germinative, on emplo_ie pour l'a·voine 150 à 180 kg., l'orge de :Pflnfemps 120 à 150 kg., •le blé Manitoba 120 à 150 kg., le seigle de printemps 150 à 180 kg. Lorsqu'i:J s'agit de sols bien préparés et gras, on choisira la limite in!érieure, s'il s'agit de conditions défavorab1es la limite su· périeure. Le tra itement des sem~ns de céréa· les d~ printen~s n'est, dans la règle, pas né· cessaue, el, s'i.tl s'agit de bné Manitoba. il est même nuisible. ·

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L'emploi du fumier ,Le -fumier esrt •le priD'cipa:i engrais, l'essentiel, et, de nos jowr;s encore, beaucoup de ou'ltivateu:rs n'M <:oa1mais:sent IPaS d'autres et ne s'en trou'Vent pas plus ma·l. C'~ait l?a;vis de ~khard du Canta1i qui a écrH: • On a dit que ·l 'argent est 'le ner.f de La guertl"e; le fumier est le neri ae l'agriauJI.ue. Avec lui on peut faire tout ou .beaucolliP; sans lui on ne .fait rien ou peu de chose. Le fumier e&t 'la base de da fécond i1é du sol; i'l est donc celle de q,a ·richesse du cul!ivateur, ceHe de .l'abondance de la production des :récoiltes; et, si nous sui•vons la cons~·uence de son emploi ~usqu'à ses dernières limites, •llOU:S trouverons qt~'i"l, contribue 'bien iPLus que ne le tpense le \(u1gai.re au bien~e, là •la véritable richesse des 'nations ...• C'est à •l'au!onme et atr prin.tem;ps que se font su~r 'les chamrps 'les g:rands a,pports, de fumier à ]>a vei lrle des gu-andes sema iiJI.es de printemps. Le :fumier est disposé en Lignes formées de


66 67 petits ~as appdés • fumerons » espa·cés de 6 ou 7 mètres. On a trop s-ouvent •l'habitude de laisser ainsi les tas eXIJ.lOsés à l'air et à W. pluie pendant plusieur.s jowrnées. IJ'az.ote, en effet, est en partie perdu prur suite des émanations gazeuses .qui .s e !Produisent et entraîneillf du caThooate d'ammoni•aque. En outre, qu'i~ pl~e, tous ~es principes soLubles se dissolvent et les [p:i!rlies du so1 si.truées sous ·les fuanerons reçoivent :une ration de matières fe.rtiH.smtes bien .supérieure à ceble que recevront les [parties encore ~ nu. A·i.dlsi :le chamrp sèTa très inéga'lement fumé. n est de toute nécessité d'étendre immédia~ement !les fumerons sur to~e ~a, surtaœ. A'lors, ooe question se pose: le fumier, une iois étendu uniformément, doit-iL être enfoui de suite ou bien peut-on, sans crainte de déper· ditions se'lsibles, düfférer •Ventfouissement? •Les agronomes oni. été Longte~s dl'opinions différentes et le piius grand nombre étai~ d 'avis que, dw llll011Jel1t que le fumier se tro'lllve étendu surr .le s·ol, ;il n'y a pa.s d 'incon'Vénient sérieux à attendrre pour •l'enterrer. Damseaux estimai·! que ~e fumier étendu su:r le :so·1 que'Lque te~Tq)s a'Vant •l'enŒouissement a une action plus npide. Mais l'opinion a changé à la suite d 'e"'périences concluantes. .En 1899, à HEco-le d'agrkulue de Be:r1hon.val, deux [p:trceH.es ont ;reçu, paT hectM"e, une fumu:re soit 35,000 ki'los de fumier de ferme. Dans .rlllll1e •l'en[owissemenL a eu ~ieu imméd'iatement après !l'épandage, -le 10 février, tandis que, poUil' la .parcelle no 2 •le fumier n'a été enterré que Ie 16 ma>rs. ILe terrain fut en· suite ensernmcé de tbeHeraves founragb'es qui ont donné, par :hectare, :les rendements suivants: p.arcellle no 2, enfou~sse:menil: tardif, 66,850 k!g.; parcelle n° 1, enfouissemen.t im.médi·at, 70,800 ki·los. Bn enterrant ~e fumier aussitôt après l'épandage, on a'Vai,t donc obtelllU un excédent de 3950 kilos par ~edare. A1ix betteraves on !1. fait succéder un blé d'hiver à l'automne de 1899; ce b lé ayant été gelé, 1 été 'I'erqplacé, >le print~ sui!Vant, pa_r un blé Chiddam et void ~e tl'ésudtat: parcelle n° 1: 3020 de grain, 4560 de pail·le ; parrœlle n° 2: 2910 de grain, 4360 de ipai'Lie. L'enfouissement

immé!d.iat a , ici encore, prod:u.irt un elCCédent notable de rendement. ·La conclusion qu[ se dégage de ces elepé·r iences est très nette: Je fumier doi1 être épan. du dès qu'i•l est arriNé au champ et la charrue doit ~'enterrer il!ml1édia.fement C'est par des expériences ana'logues à cel'les que nous venons d~ rappele:r que Dehérain a démontré que Œe fumier tl'éJpandu, en COU'Verture ne devait être ainsi employé que dans des circonstances exceptionne'lles et quand on ne poul'Vair!: faire aum-ement. IL ONŒNIERES professeu.r d'agriou:lture.

Vieille fille =

li est parti du vil'1age, 1e curé . . .. Comme tous Qes Françai•s de son âge, la patrie, en 1914, J'appela poulf sa défense. Auoourd'hwi, [' égl~se est morne et le clocher muet. ·Les ha!bitan1s qui venaient jadis à 1a messe se sont ll'aréfiés chaque dimanche davantage; les enfants ont imité les paTents et quand, dt loin en loin, un desservant ~eDJt pour 'les catéchiser, i:l parJe devant des bancs de plus en plus vides. l..ta montée avai:t été :lente et dure; Je curé y avait mis tout son cœur et tou.te sa jeune foi. La descente fut beaucoU[p [plus rapide. C'est SiÏ facile de descendre!. . . ill n'y a qu'â laisser aller toutes choses. C'est précisément ce quunt fait 'les habitants. Leur âme est deJVenue un C'hamp en irfche où pousse tout ce qu.i veut. Ils mangent, ~ls boivent, i'ls tra'VaiJ!Ient, ils donnent .... •Leull's hœuEs en font autant. Mais lewrs bœufs sont des 'bœufs. Eux, sont des hommes . . . . des hommes créés à P1image de Dieru pour le connaître, Q'aimer et Je serv;ir. A cet effondrement assista une paUNTe

vieiUe .!iille. · . II.IJile de ces âmes grises qui semblent être en marge de lia vie vivante ... une de ces âmes qu'on n'aime, ni qiU'on ne hait... auxquelles on s'habitue, comme on slliabitue au ton neu.t re de œrtain.s mu.r s . .. et de l'existeru::e desquehles on ne s'aperçoit que le jour de leur mort. . . qJersonnes vagues mais estimables, qui .paraissent n'avoir auC'lllll r6le précis à ij,o uer dans :Je choc incessant des ardentes pa.ssions d'ici-bas. Une de ces ;personnes habitait donc le vil· lage . .. elle J'aimait, son petit coin de patrie et, le cœur serré, woya•it de jour en jour s'accentuer son oimpiété. .ft comme un rayon de solei~ mourant fait de a'or, de pour.pre et de la fla.rmne d'un peu de vapeu•r d'eau, la vue de ce pays qui sombrait d:ms Ja nuit mora~e fit subitement de cette âme grise une âme de iumière. - Qui sruislie IPOu;r douer ce ll'ôJe! ... se dit-e11e d'abord avec épouvante, le jour où elie entendit en elle Œ'ap.pe~ de Dieu. ... Qui su~s.lje ... ? · · · Mme M . . . , MIUe Y... , sont tellement plus iru:fiquées que moi! ... - Sans doute, aui !répondait la voix, mais constate! ... Elles ne font r-ien et tu sais bien au fond de foi-même qu'elles 'con-tinueront . . .' Et 'la pensée de [a IVieiUe ~i·l~e aJilait de maison en maison, sondant chaque caractère . . . E1 devant la préci•s ion de la tâche humble, lourde, j:ourrnaHère à foumir chaque façade s'écroulait... Mme M .. . n~acce,pte que les roles hrinlants. . . .Mhle Y. . . est un oiseau .. . sa be11le-sœurr, très susceptible, sai-t surtout donner sa démission. . . sa voisine est l'égoïsme tota1 et inconsdent. Et, de nom en nom, eUe arri•va au sien. Et puisque Dieu en est réduit •là . . . à utiliser son néarrt, eille n'a plus d'objection à o.pposer. · fJHe accepte ... BUe fait [e sacrli!fice de sa tranquillité, de son obscurité, de sa g.risaillerie douce où nu'lie paJ;p.ita.fion de !joie, mais aus·s i nuLle hai-n~, ne venait !I'etenti;r. •· Très simplement, voyan~ bien ce qu?eUe va sou:ffrir, elle écrit en 1915 à son curé, !!t,

'a

d'accord a!Vec !lui ellie entre dans da ba1ailll.e des âmes. Elle commence par l'égNse qui e~t devenue verte te'llement tout y moisit. Elle a troLtvé une voiture et un vieux cheval IJ)Ottr amener chaque d.ima•nche un prêtre qui diTa la messe. Ellie invite tous 'les enfants - des gos.ses déjà redout~bles - à un goftter. Le plancher amoureusement oiré de sa viei11le maison ·reteitlit sous le claquement des sabots bousail· Ueux; elle a des chaises dépaillées, .un coucou fracassé, deux ou trois bibelots rares difspa.rus, mais les enfatn·s lui pro·mettent de revenir au catéchisme, d'abo:rd deux fois par semaine ... puis, trois fois .. . puis quatre. ' •Ei'i'e continue, s'attaquant à p!JUs dur. 'ElUe viSIÏte les g.randes enfants de Ma:rie, et les familles accessiWes. · IBUle réétudie son catéch~sme [pas mal oubLié. Elle essaye de montrer à ces pauvres gens combien il est mwrant et -dangereux de ne plus croire à Tien ... de s'avancer vers ga toiT). be sans ua espoir d'au. delà . . . de .refuser aux défunts la prière ~<}:!l'eux donnèrent à 1eUTs morts. On ~'é'Coute ... on promet .. . on ne 1ient pas . . . Doucement, ci:Ie recommence. Elle décide une ou deux têtes du pays à venir enofin à la messe le dimanche. Oh! ce iut dur!. . . c'est plus laoi.le d'être mouton ·que berger! .. . i~ y avait des crista1:~isations de respect humain! ... Mais enfin ei'Ie y arriva. Et quand ,Je curé :reviendra de :la guerre, au lieu d'un mmt, elile 1Ui' rend!l'a run v·in:Iage vivant. El!le aura empêché de se briser Ja chaine sai1111e de Ja tradition. •Elle aurra soufflé avec une foi obs~inée sur Ja mèc'he qui fumait à terre, et e!Ie 1)1aura ra11urnée! . . . B!ae aura été .t-1bumble agent de 'liaison entre le passé et il"awenir! .. . Et Dieu, l'à~haut, épinglera sur sott pauvre cœur, qui ne devait :pas lbattre, la croix de guer.re rése.rvée à ceux qui ne déses.pèrent ja-


l.., 69

68 mals .. . à ceux qui savent que • ce ne sont .p as ·les âmes qui nous manquent, mais nou,s, hélas! qu.i," si soUJvent, manquons aux âmes! ... ALER~E L'ERMITE.

Variétés TOMBBS ANONYMES De !',Univers\ dans un article sur le jour des Morts,. ce souvenir partictf.!ièrement inté· ressant: « n y a des morts inconnus, anonymes, ceux dont la tombe n'est signée (trop sou•vent même pas) 1que par deux morceaux de bois tendus en croix et mrmontés d'un képi. Un émourvant dessin d' Abel Faivre montrait l 'une de ces tombes devant ~aque1le un vieux général était arrêté, en qui s'indiquait, sans TC· cherche d'exacti·tude qui eût rétréci le symlbole, 'la ressemblance de Joffre. Une Jijple l peine .sensible évoquait autour de lla ~croix le fantôme d'un soldat faisant le salut miJ.itaire. • Dans un autre. dessin, non moins touchant, dru même a'fiiste, un petit enfant, suT ·l'es genoux de ·sa mère disait: • - Mais où :pr.i er pour mon papa, puis· qu~on ne sait pas où est sa tombe? • Et ~a mère, l'étreignant: • - Sur mon cœUJI", mon petit. • 0000000

En ren~rant dans sa chambre &holQ twuve les candélabres et un lustre qui venaient ct··être a!üumés ; en tout vingt bougies qui brûlaient rnagni;fiquement. Méfiant, SchoLl ,les éteint loufes, sauf unr se •couche, souHle 'la dernière :bougie et s'en. dort. Le ilendema·in, sur la :note qu'on lui présente, une sim~e 1peLite ligne suggestive: 20 bougies à 1 fr. = 20 tr. ScholH ne dit mot, .remonte dans sa chambre, râ.f,Je 'les bougies et sm!. En sortant il trouve ·l"'iné!Vitable haie des gens de ser·vice, inruperçus ·la .Yei1le, ila ha·ie souriante et quémandeuse. Et Scholl, plus souriant à nui seul qu'eux tous, de remettre à chacun, en lj)assant, et toujours avec le sourire une bougie acco~ pagnée d'un oha·rmant: «Tenez, mon ami, void vingt s·ous! . ..• ù o o o o or' UNE FiRIANDISE La revue illustrée al1femande « Uber Land und Meer » recomman~e au peuple al!lemand une terre à manger! Cette terre Slj)éciale que :J'on tr.ouiVC en AiJemagne, ser·a~t formée d'anciennes algues qui contiennent un .résidu ayant les prQPriétés du blanc d'œur!, du ·se1 et de 1la graine tdtauffée. •EJile a PaSJpect de :la farine et on mange de cette terxe lqui, pour rres nèg.res de la Guinée, est une véritable frandise. O C,, OOOO O O

DE COUP DE LA BOUGIE C'était en des temps dé,j'à recu!.és, un des coups dassiques de /l'hôtel à coup de fusiL Il n'était pas sans la~sser à l'hôtelier somptueux et maJ.i.n, de sérieux bénéfices, car les bo.ur gies qui étaient ~'instrument de ce coup ·servaient bien des fois. Sur ce su1jet, Au.relien Scholl contait une bien délicieuse histoire qu{' vo.ici: ArriiVant un soir en une assez vivante vii!e de !p'I"OIVince - ne 1l'a nommons point pour ne pas lui faire une mauvaise réclame - Scholl demande une !bonne chambre, redescend <liner, fait rune dé/pense honnête et, sagement, pour une fois, regagne son home pro:visoire.

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Quiij1la1.11Itte II airr.k!, quand on ffiui .présente q·uek!u'un et que ce n'est pas quelque haut personnage officiel, à ,fll'ire pa!rade d'une cordi·a~ité ôovia'ie 'qui déconcerte soUIVent ceux qui en sont œ1olbjet. Quand ill visi•ta, tout réce~ ment, l'eX!posi!.ion du centenaire à <Breslau, on lui jprésenta M. Korner, :Je petit-Us du poète 11héodlore Komer. Aussi.tôt 1Vempereur s'avmça. vers lui, iJa main •tendue et d>une voix enljouée fui dit: . - fl1héodore, n'est-ee pas? CQilliiDe votre grand-père. - Non, sire, r~pondit ce'iui-ci très trou· blé, non, Si.re, üe m'·af~pe'lile tour! bêtement Gui·J. Œa,ume.

Le Temps de Pâques =

Nous sommes a~lés à Jésus s'offrant à nos hommages druns la majes<té de ses rep~soir~, le dénuement de sa croix; a;JI]ons à Lm rés1· d·ant en le mystère du tabernacle; aHons à ce Dieu-Homme qui se fait prisonnier par amour pour '1'hormne. Notre :rou1e est tén~breuse, incer·taine; Il est !a Voie; nous sommes .faib'les; Il est le Tout•Puissarut; en proie à l'erreur; Ill est Ja vérité; Ignorants; n est lia Sagesse; asseflvis à la ma'tlière: H est ~'Esprit en son essen~; enclins au ma.J, trisies ;pécheurs: est :la Saint~té elle-même; nous passons: Il demeure, parce 4ue 1HEfemel; Qa mort nous attend : I1 est la Vie. Allons au <Dieu des autels. Ressuscités ·à 'la grâce, ·comme à parei'l jour, Il ressuscita à 'la gloire après les ahaissemen1s voUlus de sa Passion, de sa croix, de sa tombe, approchons-nous de 1a taiiJ!e eucharisttlque, où le prêtre distribue aux fidèles ~e Viaüque céleste Œu voyageur vers 11éterni1é. Notre corps a besoin du ,p ain de <ihaque 1jou·r; notre âme demande e1le aussi, de quoi apaiser sa faim, se for:tiiier, se sanctifier; e'Ue réclame, non une nourriture rnaïérie11le et grossière, comme ~e veurt l}e COilPS, mais une nouniture spirituelle comme e~le, ~e Pain des Anges devenu le •P a·i n de r-'110mme, le Pain descendu du Cid, et qui renferme toutes les d~1ices. A11ons, relevés de nos chutes, a:bsous de nos fau~es, en paix avec nou•s--mêmes, avec nos semblail)les, avec notre :Dieu, allons au banquet sacré où se donne notre Maître et en nous, lorsqu'Ill :reposera en notre sein, disons-Lui: Se1gnetl!I" Jésus, venu à moi pour relever mon âme, 1a transformer, la rendre moins indigne de Vos rega'I"ds, répandez-y Votre grâce. Rendez mon amour pour Vous et ;pour mes frères de pl'us en plus ardent, de 1)lus en .plus efficace, ma _foi de plJUs en plus vive, moo es}?ê:ra1nce de ~us en ,plus ferme Puissé-j'e me nourrir souvent de Vous avec piété, afin de trouver en Vous nra force en même 'tenliPs que ma ~oie. 0 mon Dieu, ô mon

n

Bienlaiteu:r, que je n'a,gisse :plu·s que selon Votre volonté et pour 1Votre gloire. Que soute· nu par Votre main paternelle, j'arrive, malgré mes dêfaiÎ.a-lances, aiU chemin de ia vie, j'arri'Ve en!in à la !Patrie céleste où ïe savourerai à jamais 'lil1 bonheur sans mélange, cet- . te félicité dont Vous doll1l.ez <l'avant-goût à ceux qui VoUJS <I"eçoivent avec dévotion g.qus ~es es.pèces sacramen1el[es.

L'avenir de nos enfants On s'en :préocauJpe spécialement en Valais, à œtte époqu!e de .J'année, :Précisé-ment parce qu',aipjp'l"Oche, ,pour un g•m nd nombre de nos écoles de ·l a camoaO".ne l.a dlôture dres classes. En effet, ~n"ne 'l'ignore ·point, avril et mai voient se terminer, I]JOU'f 1la fplupart d'entr'elle$, le .cycle scolaire, ,pendant que! po~r J.es centres importants de la p>latne, Il est pTolongé ju1srqur'à fin juin. Qu_o·i qu'il en soit d'une durée ,plus ou mo1ns longue des dasses, ·à ·oh.aque p>rintem!J)s plus parUculièrement, 1es Jparents doivent songer à l'avenir die c~ de iliewrs enfants qui seront, en raison de leur âge et de ·leur deg.J1é d'instru:ction, Hbérés de l'école primaire. C'est .à 'ParHr de ce moment qu'Us devront .aiPiprendre un état de leur ,goùt ou adol))ter la condition ,p.w pre au milieu familia~. toutes JPTéQc-ouJpations, ·quelles qu'elles :soient. de nat•u,re à aJppeler de sérieuses réflexions, le dhoix d~une :carrière étant question grave, puisque l'a!V!en:Ïir v est dirrectement en jeu.

1. A l.a question qui leur est f:aite sur l1a cardère •qu'emlbrassera le\1[' .fHIS, beauCOUIP de varents réipondent avec une 1so.rte d'indifférenœ: «Notre en:fant .cfu.oisira qwand 'l'heure aura sonné pour lui; nnus le laiss1ons libre d'aJgir à sa fantaisie. » COIJJlment! voilà un garçon


'H

70 que sa mère n'emil}arqu·e r,a it pas polllr un voyage d'une lieue .en Chemin de 1er sans le prémunir de mŒlüples recommandations; mais, 'J)O'i.llr la trav.ersée de la vie, voyage cependant aUitrement :pé~ rilleux parœ rqu·e p·a:r~serné d 'embûches et de tmquenards de toute nature, rien, pas un mot; .c 'est au i·e une homme seul qu'inwmlbe le soin de se ;f:àter devant ,l e guichet et .de d'écider du biUet qu' il prendra! C'est vraiment sWjpéfiant. Autre constatation. Beauco•Up· de parents s'tmaginent vollontiers que tout enfant qui vient au monde por.te en lui le ~erme d'U:ne vocation. Ce germe g-randira au f.ur ·et à mesure du développement ,physique et intel!lectruel. Les parents n'ont donc 1Pas à intervenir d'rune manière effi.cace puisque la vocation est innée; ses effets se manifesteront spontanément au moment voulu; elle seule inspirera la volonté. Er,reu·r ~rossière! Il est ;prouvé par l'exiPéri>ence que, en dehQrs d'exceptions se r3iPIPOrtant à t' état ecc~ésia:stique, de réelles V()Catio:q.s n'existent qu'en petit nomhre. La vocar tion est un sentiment susceptiblte de culture, tout •comme Ja bonté, la 1piété, la franchise. <Z":e .q ue lés parents ;prennent pour une vocation, disait jean-jacques Rousseau, c'est un goût su,gg<éré par voie d'.imitation 1et p·a:s autre chose. Le célèbre auteur de l'Emile a, pou1r urre fois dUI moins, ,parfaitement iraï..sron. Un étranger arrive dans la maison; c'est un em;p1loyé qui a du relief; en :pré~ence de 1'-enfant, les parents vantent l'inteliHgence. la situation enviable dru visiteur, les agréments de son existence relaüvement facile. Il n'en .f aut ,pas davantage. 'L'enfant, tout yeux et tout oreilles, a observé et écouté avec admiration. Riésultat: ·n voudra entrer dans l'administmtion . .. . 'Dans les famiŒles, on .se :préoccupe 'Parfois un peu ta:r:d· des vocations à faire naître, à inspker aux enfants.

,P,rofession ci vocation, termes en .a,Dparr-ence synonymes, ne :sont pas absohtment identiques. Il v a, entre eux, une nuance. La p·rofession est une voie !particulière à s~uivlfe; :la ~oca1ion est une inclination de l'esprit, une tendance du. cœurr. Dorsqu'il s'agit d' aiguiller l'adolescent vers: telle ·ou telle {:arrière, c'est, généraiT,eunent, si1ôt les étu.des 1p•r imakes terminées rqu''on le faH. A cette 1Période de la vie, 'le ieune homme a déià sulbi d'au1res influences que ·celles du cercle fami-lial ; si la détermination ·qu'il· va prem:ke ne rencontre 1Pas la complète .qprproibation de son entoura,ge, il sera di±lficile, peut-être. de Jui ·f aire Changer d'av:is. C'es·t ,pourquoi 1le.s pa-rents qui initieront de bonne heure et g>radueHement lems ms, ou leurs filles à ce que sera telllr avenir feront certainement œuvre de sagesse. On n.'attend ipa1s .q u'un ieune .arbre ait été le iouet des vents pour -lui adi1oindrre u:n tuteur. ln:S[pirer la di-rection à ·suiv,re, telle est donc la ·t âche des -parents. Ils la remplirront souvent inconsciemment; mais l'enfant est ainsi ·f ait •qu·' il écout~a avec d'autant 'P'lus. d'attention et ce qu' il entendra :se 12;ravera d'autan~ rplus profondément d'ans sa m'éimoire 'que les paro1es IPrononoées par son 1pèœ ou sa mère ne :seront p(}int fonnulées à titre d' ordre et eX'J)rimeront les opinions qui ne le re_g ardent >pas directement. Un au·t re écùeil que les JP1Wents éviteront soigneusemen•t, ,c'est l'albsenoe de réserve dàns les appréciations, le manque de !Pif>Udenœ dans l'éno.ncé de cer· tains jugements SUif Ie .compte de telle ou telle carrière. Combien de fois n'entend-on rpas un père déiplorer amèrement le fait qru.e son fils ne >dhoisisse pas la mêmep,pofeSisioniQ'U'e lui? Cette déconvenue prOIVient de ce que -l·e 'fils a tr()p souvent entendu s'on père se lamenter sur les inconvénients de :sa situation. Comment semit-il, dès lors, incité à s'·e ngager dans .o oe voie qu'<m lui re-

présente dores et déij-à comme doUiloureuse? Des ~vantages, il n'en est /Réi!S question. L'-enlfant ne voit donc que le revers de la médaHle, d'où la répugnance qu'il éprouve à sui.w e le sentier 'J)aternel. Ce travers que nous signalons est très commun. On célèbre, à ~ranld renfort de 1paroles Iaudartil\lles, les ag,réments de r.'im1porte qu1el métier, exce:p•té du sieit. Ces erreurs de tactique dans l'éducation I.amiHa.le ont une fâdheuse 'f·êpercussion sur I'a'V!enir de l'enfant. Combien de ms d'.a:g-,r iculteurs, .aujourd'hui plumitifs, scl'i.bes O>UJ ip.etits employés dans quelque administration, :seraient' restés attachés 1à la ·grande mère nourr~ ricière des peurples, si leU>rs' >p·arents n'avaient pas noirci, comme à ,plaisir, devant leurs veux, le tableau de la vie ,paysanne! La désertion des campagnes, dont on se ;plaint a~ec raison, n'a, le plus souv,ent, pas d'autre cause. Autrefots, dans le hon vieu·x teffiip's, il n'en était pas ainsi. La tradition ancestrale était autrement œs1pectée. Un père n'aurait jamais déniglfé son métier en .prés•ence de son fils et celui-ci .a urait été taxé ipresq.u e de félonie à s'écarter brutalement de la voie tracée ,par son père. On assistait alor~& à ce long oarwurs de g-énérations, à ces lignées vénérables de professions transmises fidèlement de père en fils, où l'honneur, la prolbité, la loyauté étaient élevés à la dignité de oulte.

II Après le rôle des parents intervient celui de l'école. D'aucuns ont voulu établir une so1ution de continuité entœ l'& c-ole et la famille. C'est inadmissible. L'une et l'autre s'ef.folicent de :flésoudre au mie'l.lX le problème •complexe 'de l'édu~ation Si l'éducation intellectuelle demeure ·l'apanage exclusif de l'école, c'est à la famille 1que revient le droit de présider à l'éducation morale. Au-

.eune dissidence n'apjparaît entre ces deux édu1cations; elles ont même entre elles de multiples points de ,contact qui accusent une connexion manifeste. Par ·conséquent, loin de contrecarrer ou d'ann~hiler leurs efforts respectifs, l'é-cole et la famille doivent se compléter · •harmonieusement en coo1pérant à la réalisation d'un même !but. L'instituteUif est remart}uaiblement bien p-lacé 1pour décOUJVrk, inspirer ou diri-ger une vo1cation. 'Mains indices le mettront, au cours de son enseignement, sur la piste d'une tendance, d'une indinabton naturelle •f aisant saillie dans le caractère d'un élève. Mieux que personne, >Peu,t-être, il discernera les goüts, les a,ptitudes partkulières des enfants. Pou·r '])eu qu'ils veuillent bien .consulter le maître d'éc-ole, les 1parents seront les premiers à tirer prufit de ses rem9T'ques et de ses ~!udkieux conseils. Malheureusement, ÜO!P peu nombr·eux sont les ,pères et mères qui daigent avoir rec(}urs aux lumières de l'institu1eur; par négligence, si œ n'est 1par dédain, on se passe d:e son ,concours au sujet du ohoix d'une pro,fession. Sans doute, la sag_?dté du maître d'éco-le risque parfois .d'être prise en défaut. Il est des· caractères tellement fermés qu.e le psychologue le plus subtil et le plus ,p énétrant ,peut se tro111;per là leur endroit. ta mère d' Edison était allée, un jour, consulter le maître d:'éwle du célèbre inventeu,r , encore enfant; elle voulait savoir œ qu'il 1pourrait en ad;venir de lui. L'instituteur ,dédara à brûle.,pourpoint ~que son élève était une «mauvaise tête» et qu'il n'y avait rien de .b on à attendre de sa part. D'où, .grande A:Olère maternelle. Edison se ·c hargea, quelques années plus tard, de donner lui-même le plus dnglant démenti au jugement 1porté ex abrupto .par son maître d'é'cole. Ces .cas-là sont ,p lutôt rares. Quoi qu' i1 _en soit, les .parents agkont sagement


72 de l'enfant à son avenir, en tenant et têmoigneront de iem ·confiance. en- compte de ses a~ptit~des, tel ~st le devers l'instituteur en s'·ouvrant ~ lu~ ~e voir des ,parents; flXer les hgnes du leurs préoccupations sur le cholX d une ,des·sin, en prréciser ~e:; conto·~r~,. c'est carrière ,pouT leurs enfants. l'œuiV-re de l'école, lprreCieux auxll1a1re <Je Une troisième et dernière influence la .f amiUe. •Entre temps, les p~ents, de sur les vocations 'P·vovient des .·c~a:a­ concert avec l'insmuteur, ma1s surtout des; ·elle est digne d'une cons1deratwn avec le pasteur des âmes, s'eftf~rcero~t attentive. Il en est des enfants, ·~omme d'éliminer, de l'entoUITage de _1 enfa~~· des f·ru:its; il suffit de q·uelques elements les él~nents qui !PO>Urrate~t nmre _à 1emm.ibides au milieu d'eux ,poru:r ,corr>Om- panouissement ·complet dune vra1e voP. ;pre, si l'on n'y iprend garde, la_masse cation. toot entière. .A!utant le ,contact JOUrn~­ ·P.-.S. - !Sur ce sujet actuel et _imlier d'.u n excellent condisc~ple. tprod'lllt d'heureux !fésultats, autant l'mfi~enœ pÇ>rtant, l'on 1po~ra également P'lllser d'un mauvais -camarade est permoeuse de précieux ,conseils dans une bro~ur~ et délétère. Conséquemment, ~es :Parent~ de dwonstance récemment ·a dressee a vraimént soucieux de l'avemr de leur::. tout le ,personnel enseignant e~ au~ bienfants s'enquerront avec le plus grand bliothèques des écoles primau_es. , Cet soin de la moralité des compa~n?ns OipUSoule traite, en effet, du Chozx d une qu'ils fréquentent. Un ~a~çon q~l n est vocation et du succès dans la vie et pas très hien élevé ?"t>01s1ra fanlement r.enferme des avis prati'ques donnés aux ses .camamdes habituels oom~e .pre· jeunes ·gens sortant des écoles et à miers confidents de se:; _impres~10ns, de leurs parents. C'.est le Dép;;trtemen_t canses tgoûts, de ses affilb~üo~s natsséi!ltes. tonal de l'lnstr·uction pubhque qm en a Si c'est la vocation qUI1att les f~a.ls de fait l'env;oi à l'intention et pour l'usage la conversation, il suffira d'un ndlc~l~, des intéresS'és. Cette !p•laquette de _24 pad'un blâme, de queliqu:e_s pa•roles ~n 1 a1r ges se termine ,par les lignes smvan~es prononcées sans réflex1on, ,p our Jet~r 1~ ,bonnes à méditer .par grands et .pehts, dcmte dans un cœur naïf et .confiant. en Valais comme ailleurrs : » Ce ,qui honore run homme, œ n'e~t Dans l'esprit de l'enfant, ce se:~ so_u» ni son nom, ni la carrière qu'il a ch01: ·vent le ,point de dé,part dlu~e d:éic1s1on Irrévocable. Une mère, -profitant ,des b~n­ ,, sie, et ce n'est rp•as non jpl_u~ ce q~1 nes diSIJ)ositions qu'elle a remru:quees »lui procure son pain et la JOie de vl· <Chez son !jeune :fils, se hâte, . au pnx des ,, vre mais c'·est le fait qu'il est un homp•lus louables effû'rts, de depose~ dans ,, m~'ca:pa>ble et de valeur, p-o~vant être son âme les germes d'une vocation sa- ,, utiJe aux siens et à sa patne. œrdotale. ·Elle se ~élidte à l'avance de l'heuTeux sort réservé à son cher enfant. Mais, sous la tfonme d'u? .c amar_ade cor: r{)mpu, l'ivraie so:ll!rnûlse survient q_m Les animaux prophètes dn temps étoutftfe le grain de sénevé. C'en est fatt: la vocation est irrémé!diai>lem_ent per= due. Que d 'exemples ~~ 'P?ll'~alt-on ,p~s Un fai>t avéré est 'l'impos&ilbi,JH-é absolue citer! C'est dire comb1en 11. Iffi:POrle d e- et désolante où nous sorwnes encore à notre xerœr wne su.rveillance ngoUTeuse et époque de science grandissante dans to_u~ .c-ontinuelle surr les enfants. les matières, de prévoir un progrès awrecl~· Tracer de \bonne heure la .P~e:ill~re ble en .météoro1ogie, et d'aHiver à la préNIesqu·isse d'une ·vocation, lp ar l'lmtlahon 1

sion du temps rpour plus de 40 à 50 heures d'avance - quand nows ne sommes même pas durement trompés sur celle-ci. Coooaîtte sûrement le tet11PS qu'i•1 ~era dans trois jours, dans 'Une semaine, dans un mois, mais pensez donc ce que ce serait! Quelle révolution dans totts .nos rtravaux, 1QueMe séourité dans Ja préparation de nos <:ultures, que1les. garanties pour nos récoltes, quellles· sû!l"etés pour notre alimen~ation! · Mais ~u&qu'à préselllt, et depuis que nous son~nes sur terre, rien de {ait et rien à prévoir que l'on [pUisse !faire. Portes fermées devant nous, ·les ténèibres, la nuit noire, jamais, jamais encore nous n'en avons fait une sup· pos'ition qui fû:t •iusti~iée sul!" la :façon d'en briser une serrure et d'apercevoir une lueur d'3Jurore pour un jour ~umineux à .venir t La seule certitude qui• nous apaise nous :ta t~ nons, pour notre imagination <:andide, des voyantes et voyan~s, des prophètès nostradamiques, des somnambu1les et des• devins - et de leurs bibles ·qui· sont ,Jes a•hnanachs.! Ne crions ljJOÎJ!lt t.rop fort, ne nous indignons pas outre mesure : celte bande de farceurs nous donnent un remède, une consolation, dont personne ne •peut contester l'effet, laissons-les à œux sur 'lesquels ils agissent. Mais comme véri1és prahlques, applicables, néant abso1u. Les animaux ont été plrus favorisés que nous par •le Créateur, ·c ar itl s ont presque tous l'admirable bruité de rprévoir avec certitude le temps qu'il fera, non pa:s des mois, des semaines et des tioUTs d1avanœl mais de 1'aurare au crépuscule et du jour au 1len.demain. Chez tolis Jes animaux sauvages, cette science existe de f.açon dncontestable, et ohez ·Ja plupart des animaux .domeSJliqrues également. Je crois qu'Oill ne peut g·uère la refuser qu'aux bêtes tougours en~ermées avec nous d'ans les v'illes, comme 'les « totos à la mémèTe •, .Jes lapins dans ~eur obscur clapier, les oiseaux en cage ~el11111ée, etc. . . . 1BJlles ont perdu Vhabilude de rt·outes o!bservations e-xtérieures, vu leur .impossibilité et leur inuti•lité. Encore ne jurerais-je pas que ce soit délfinilivement et que si on les ren!diali:t au plein air, elles ne pirvinssent à recou!VTer assez vite le don de prévision du temps.

Quant à celles qui sortent et vi,vent toui à bit en pleine campagne, bœwfs à l'embouche, moutons, chevau.x, chiens à !Peine en!!eJ.;més, etc., ek, ils voient, ils savent et ils mani'les!ent ce qu'i'lS ont conclu !Pour Je beau ou •le mauvais temps. Nous savons cela dans les villages, et ceux d'entre nous qui comprennent les gestes, les signes, les arttiturle.s des bêtes vivant auprès d'eux arrNenl à en déduire de bonnes ·prévisions météorologiques. Le .chien, oui, notre .braque et notre venrléen, chien d'arrêt ou chien courant, voit nettement à sa première sortie du matin. le temps que .Pon a ura dans ~a ~ournée. AJh!. si .jamais nous aniiVions à parler avec le chien, ericore une ~ois , comme nous aurions vite triomphé des mystères de la météorologie! H nous dirait les signes qui lui aii!l1oncent la pluie JUOChaine ou .Je soleil de dema-in, e1 111ous les conl!prendrions comme ohü ! Cette faculté de prévoir 'le temps est complète chez le ohien de plein air, et tellement sûre qu'erie ·lui ,permet non seulement de savoir les· temps moyens, lhahituels, mais encore 'les phénomènes atmoSQJhériques les plus ·rares, 1es .plus inattendus. J'en ai <vu plusieurs exemples; permettez•moi de vous en donner un, le dernier que j'aie observé, et l'un des plus étonnants. C'était le 14 juitJ!et dernier, 1917; la matinée avait é1é très .beMe, avec urr solei·J. SlliPerbe, par vent d'est, et le baromètre élevé. On rpowvait croire - autant ·q u'on peur! être certain en météorologie - que l'on tenait Je 'beau temps pour une bonne durée. Dans l'après-midi, •le vent passe brusquement au sudsud-ouest, le ciel se couvre · un ?eu, nuages gris, pas épais, pas menaçants, simple vague et .Joill1taine menarce ne rn'in51pirant aucune crainte pour cette 'journée ni même sans dou~e rpou.r .Je >lendemain. Sur le soir, vers ~e coucher du soleil je sirfifle mon chien • Frirquet • pour venir f~ire une petite promenade avec moi. A .peine avonsnous quitté la maison et 'L'ombre déjlà noire de nos g.rands <Wbres, que rje <vois L'animal • faire w1e drôle de •tête • . Au lieu. de courir devant moi, de sauter da.ns les champs et 1es prés hardant ~e chemin, i~ se tient tranquille, ce qui n 'est guère dans se<; habitudes, et se


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~eto~.~~rne à chaque instant . je fais. Plusieurs foils H s'ai~~~~ vo;r. ce que imper et me fairt d ' se a1sse rates yeux étranges 0 . une reelle i·nquiétude 'E nf . u se 1li cher· u'e le de'"" . m, l-I cesse de marr-sse sans J'ap 1 ' ce Qu'il Jera; il reste -~er, pour voir seul ,pendant plus de c P~f~ Ja, me laissant sifJie. ToUJjours 1rès o~is:tre~. ~1ors je le sans se presser comme nl, J·!. vient, mais à mon côté i·J ~ t malgré luJ, el une Jois repartir. ll'e ourne comme s'il voulait

monlire man.iifestement 'qu~i~ désire passio e. On e(it dit vraiment la ~in du monde! ]lai ment entrer dans la mais"'"' Q ; vu · u est-ce c'est ropté ju!'lqu'à 137 éclairs dans une minute, que cette lubie inevnJicahje rf un · 1 . ...,... , su out qui donnait une lumière prodigieuse sur bé'anima exœptionneUement intelligent t ciel et la ferre sans un moment d'interr.upo Issant et qui n'a üamaïs- eu un ca . ' se pa.sse certainement 'quelque chost~~~:; ·00 taudis que ries éclats du tOU!lerre, qui n~ voJs pas le moiilf e1 dont foute expr t' e c~ssaient et s'innpliifiaient en se surmontant m éohatp.p e. Cela m 'intri(g'Ue fort et ·e ICa J 5 · uns les autres, ébranlaient de façon elfen -revue foutes les hvnolihèses d l J • pa avante tout ce qu'embrassaient leurs rayonJ'l" e a v:1e ne sans en trouver une seule qui puisse ' e~ts. Les arbres cassaient sous une in· raisemblable tempête, qes .cheminées) ·les toits porter >quelque dumière. rn Je le crois ma·lade et . t . Je ourne aussi pour 1e ramener à 1 s maisons dégringolaient et l'on entendait Pendant ce ·te"""s.J' ·1 . a ma1son To t d . 'la t · ..,... a, 1· est tOUJours con même, malgré ce vacanne 1errifiant, tles cris bonne hu·meur rev~ent . u e ,swfe sa Il · por e et. de temps à autre jtJ grartfe enc dans les chanlfJ>s et .à co~nmen.ce a courir aigus âes femmes et des enfants fous de terPour se lfa1·re ouvrir J d' . co....,.,·- · ., . Cl'OJser et recroiser .. -•oc SI ~ aJVaJs eu ~ l .1 c'est inutile; j'écris~ !u,ne: ~~ nen puisq reur. Gela dura une douzaine de minutes, il dîne de bon appéft e USJ · Nous rentrons; ges et 'e . , .r~ je rIS quelt:jues puis les :;ecousses s'espacèrent, 11e bombardeJ me dispose a me mettre au lit M n'est !Pas malade du! t~~tle mo~tr~ ainsi qu'il les grattements ment du tonner.re se réduisit, ·les éclairs rluiredoublent 1·,1s · a coucher; sa niohe est f . Je l.u J dJs d'aller se, e t J·'ls sont accom.-..,o;nês ' · t ne cessent · rent de plus loin, la mer d'encre des nues se il y va entre ded. a, ~LI com de 1a maison. re ~ . ··"t"~., mam enant de lé dégagea, et les étoi·les innocentes nous ren'dis .P amtes, de gémissements. C'est a mais en sort ~s, puJs, ce ·qu'il ne fait ja~ rent le charme exquis de 1e1Itl's rayoos. ~nt cela à la fin et je ne pourrai ss ner il remue ~u sur mon ordre d'y retour- mtr il faut que cela finis' pas dor. Et je compris, je compris ell'fin ce qui avait: n est pas fâdhé :ue pour me montrer qu'il ' · se! Je prends Je fo et et nous allons !bien voirr Je me - · . u ' Ris mon pauvre Friquet dans l'état où je l'a•1 , ma1s ne hou"'e pas J'' . 1 demeure irnmob.1 . . . "' · ms1sfe, porte je l'ouvre . . precipite à la ·t . 'e, qe cne un ·peu 111! d , pour taper, mais 'j'aperçois vais vu. Des sigmes certalÏns de cet historilque a tt l ude; Je (:rie plllls fort 1'J . ' me feU nOllNea~: ~Ill ciel effrayan·fJ f] s 'e st COm lè- orage, commencé dans les Pyrénées et termiment rési.O'né s t ' se couche douce.,. , e ourne sur so d ' ~1 éclaJrCt Ners Je no.l'd et 'l 'est 1ï t d'p né en Silésie, comme :me tPapprirent les jourtes en l'air, ce qui sitD'niifi n os, les pat1umJere étr . • es une dans tla • ~nge, Impress•ionna.nte; tandis que naux quelques ~ours après, l'avaient averti de moi si tu veux . ~ ,.e ?eflement: c Tueche ~e ne bo ' ma~s ,en IfaJ pas dans ma niregton ouest-sud-ouest c'est un t.. son arriiVée dès l'après-midi. Il sav.ait qu'H que d' é . • e p,.' • ugera1 pas! » ui en~e ?aisse compacte, impénétra.ble accowrait vite, il eonnaissait la vidlence inouïe Vorons voyons je .n . q ~nte, '4lu.r monte sous un vent dont 1 ' avec lruquelle il éclaterait sur ~ous et il voutpareilile dés bé' ' e. puJ·s pas tolérer une premieres secousses commencent à ,·ncl' ,es lait s'en garer, s'en mettre à 1'ahri autant qu'i·l o Issance· 1e · 1 • peupl' t · mer es faut q ''J 1-~· ' SUIS e madre il Iers, IUidJ's Que des rcl'le<ts d'écla. 1 • . . !pourrait en se caohant dans la maison. Par u J O~XJSse. Je crie ,ie ma canne N . , , menace ~e ... . ta1ns fond t h 1rs OJnquels signes avait-il été aussi exactement renen sa ase de raies 1umineu'Ses · · · · on nen ' f 1ï · ' immobile, .résigné t t n Y ~ '. JI dermure ' t · ·Pas de dot t seigné? Qu'avait-i.J vu, qu'avaii-i~ senti que et q . . t.e' ces un gros orage qui vient dans la niche. A~ors ·~,' mais Il n~ir~ pas personne au villa·g e n'avait pu saisir? Je ne tes UJ v:,~t 'VI h!~ <>ar pendant les deux mi nu: puis l'y enife""""' J y porte, maJs Je ne ......r car elle n· , · puis m'en faire aUJCUrne idée, et tant •q ue Frique ~ ai passees à regarder Je cicl la b ture Hbre sa ' a qu une ou verre d'encre , t é:l • arquet ne parlera pas de sa méthode, j'en serai je Je me ' ns porte. Je '!e pousse au fond et s. es evee !Presque ùusqu'au zénifh Q uant à ·F nquet nace en monil'ant " il -•· · réduit à des hy.pofuèses dont, depuis bientôt eucore 'a canne: irl ne Ibo . . , a pruuté de ce que rie ne PaNISSaJs plus m' . J sept mois, je cherche la vraiserriblance sans b. u~e ~lus. A-llons, l'incident est clos Ah J filer dan 1 . oc~r de lut pour se fauten OIJol.che! Au moment où ·e . . avoir pu encore rien trouver qui me mette S·u s . a maison et Il s'est couché en rond ron, i~ passe devant moi gra~te ~aonte !te ~er­ sur le chemin d'une contViction. la :~ Je, tapt:s du vestilbu:Je. C'est cela l:lu'il :voumée pou r ·q u ' on 1'ouvre de' l'in.fé.r' por e ,erIl faut 'humblement reconnaître que sur le .llt, c:st cela -quri avait changé son at"tude· la tête pOUJr me rega d Jelir et tourne l · ena1t à cher dans aa vraie maison" près• r er en supp'l' t J terrain des observations météorologiques, sur . cou d e mo1 o' il repousse, j'owvre, fenlre el ·j e re.fer;:n . e le ', la prévision du temps, •les animaux nous sont . h ' ~ y a du monde, et non dans sa nw e. M3ls rnrnu.rq ·? J Mais q u'est-ce qu 1· · aettement -supérieurs. Voyez les moutons, .par · .-~ UOI . e ne le devinais touse .passe dt~ns la cervelle de IL le exemple: c'est 'le matin, on les a sortis de l'é· gours ~s tout en ne cessant d'y pense ce ma••ueureux Fri uet . ni se 1,,nr"'~dner a vec moi niq ' qu1h ne veu{ compns enfin un quart d'J!eure plus curie et on les mène au pré où ils passeront v""" sa bonne niche pl ·. d . se couo er dans la ~ournée; il fai1 beau, 1e temps est doux, l' A ce momenrt, nous étions en plein dallS eme e >p.adle et ourverte et agréable, 1e baromètre n'a commencé aucun orage le plus cilirayant ·que j'aie vu de ma ' DJOuvement de descente, si faible lût-il; nos

il

1;

à

t:;le

moutons s'en vont ·très tranqui·l·les serrés !es contre les autres, ·lia tête bas·se; 'le nez dans la poussière d u dhemin, ne voyant rien, ne cherchant même pas à rien regarder, comme des mécanitques remorn·tées. Les voici sur la praitrie, ils ne commencent \Pas brusquement à brouter, ils s'écartent, s'éloignent U.IIJ peu les uns des autres, lèvent la tête, la tournent de tous côtés puis soudain, après quelques contorsions bizarres, ils se prennE;nt à d;anser, a bondir, à sauter 1jes UnS .SUII' •les aU~ tres, jusquà ce qu'·iqs aient termirné cette mani~estaiion rituelle incomprehensible. 'llllS

·Elle a un sens cependant sur -lequel nous sommes !i>.~s dE!])uis 1ongtemps dans nos cam_p agnes: toutes les fois qu'e11e se produit, c'est l'annooce certaine 1que 1e temps va brusquemen! dhanger et ,q ue ·la pluie tombera avan1 qa nuit. Qu'est-ce qu'ils ont vu ces moutons, pour aHlü-mer cela à ·leur manière par ces sauteries eJÇtravagantes et .incompréhensibles? Malin celui qui le découvrira! Personnellement, je n'ai encore gamais pu trourver un ~n­ dice météOTo1ogique quelconque qui lût saisissable aux moulons et qui les provoQ·uât. J'ai questionné d'autres campagnards, puis des physiciens, des météorologues, de vrais savants: rien, .absolument rien, !Personne n'a. !pU me donner un pojnt d'appui, un élément d'ell'p!ica.t!ion. Nuit noire! Mais ·les moutons ne son1 pas seuls à. posséder ce don prophétique; les simples poules le possèdent aussi et les matins des beaux jours où la pluie viendra certainement dans la soirée, elles se rou;Jen1 sur ·les chemins secs, agitent leurs aiqes et se couvrent de .poussière qui sera leur parapluie. Qu'ont-elles remarqué qui leur ait donné cette certitude? Le saurons-nous 1~mais? Ne trouvez-vous pas que c'est vraiment ~uiJUiliant pour l'homme, animal supériewr et " savarnt » , comme il dit, d'être moins capable qu'un palllVre moineau de satVoir comment se COI1ljJOrtera la 1ournée? Et ces mourons, ces IIJlOineaux, ces poules ne sont pas 1es seuls oà pouvo·ir se passer de baromètre, ca·r vraiment toutes les bêtes sauvages, et même beaucoup des domestiquées, paraissent couramment prévoir le mauvais M!mps,

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Supplément du JVo S de ,f &cole, (1918)

76 contre lequel nou:s les voyons tollljours prendre très à l'avance des mesures de pwteclion. Cela va même plus loin que 1e ne le supposais, car tout !fécemment, une simple pet ite alouette m'a montré qu'eiJe aussi en savait long. Cette genMle oiselette est née à la fin de mai dernier, eUe ne doit donc pls avoir une grande expérie•nce de la vie et, en outre, el1e n'a pas eu d'occasions fréqul".lltes de l'acquérir, car e'lle a été prise au nid avec ses trois sœurs par un mawvais gamement de gamin qui les a vendues à un de mes amis. Elles ont été élevées chez lui avec tous les soins possi· bles, mais une selrle a pu SUipporter cette existence entef'rnée et vivre encore aujourd'hui. Elle s'est adaptée comme il but à ces condiiions d'existence si différente.s de celles qu'el!e e(lt trouvées aux chaii\Ps; la cage d"ahortl •lui a suffi, pttis on l'a laissée courir un peu dans l'appartement, puis, comme elle n'a~vait •jamais manHesté aucune sauvagerie, aucun dé· sir de se sailllVer, on 1ui a permis .des promenades au 1jardin après toutefois avoir pris 1a pénible précaution de rog111CT les plumes de ses allies. Etle vit donc avec la famiqJe, gaie, tranquiUe, sans i·lllmais aumne préoccupation. Or, le mardi 4 décembre dernier ~ dès les sept heures du malin, l'on s'aperçut qu'ill se IPa:ssait en elle quelque chose de nouveau. Vi· siblement elle ébait agitée, -tounnentée, ne tenant pas en place, courant par 'la maison, par Je dardin en œaisant des efforts dêseEQJérés pour prendre son voL avec ses .p auvres ailes écourtées, qui ne lui permefutient pas de s 'éleve-r seulement à ~a hauteur du mur. De plus, on le constata vile, c'était loutioulfs dms la même direction qu'elle oherchait à fuir, droit au sud; cela dura toute la journée; ·le soir venu, on réussit à la prendre el à l'enfermer dans sa cage. Elle ne s'y tint :pas tranquille et y 'Vdleta ~US"<)u 'à ce que, tombant de fatigue. elle se blaitit dliJtl'S un coin et s'y endormi! vers dix /heures. ·P ourquoi, mais pour·q uoi cetie si nouvelle et si étrange attitude? 'Le •lendemain on eut la clef du mys<h-e: le thermomètre tomba à près de 8 degrés au-dessous de zéro; ce fut la pre-

mière journée du vre·i froid d'lhiver. C'est œlt que le petit oiseau a~Vait senii, deviné, el c'est pour cela qûi•l db.erohait si obstinément à émi. grer au pays du solei1 exilé, comme avaient fait ses congénères, dès le milieu de seplem. bre. Qu·i de nos savants eût pressenti cela? CUNISSET-CARNOT. -~ -

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_ _ ___....,., . . 1 •

Variétés L'IJMMORTAU11E DE L'AME Une démonstration assez originale el très frappante de l'immortalité de 'l'âme: Un 'Vieil et excellent maître <t'école d'autrefois avai t soin de profiter de toutes les occasions pour prémunir ses chers élè'Ves COQ· tre les doctrines matériaJ.istes. Tirant un jour sa grosse montre, H la !plaçait sur sa main, puis il appelait autour de lui ses bambins: - Qu'est-ce qu'elle ~ait, mes amis, celte montre? - Elle fait tic-tac, dit le ;premier. _ Elle fait tic-tac, dit le second. Et ainsi de suite pour ·le troisième; ce n'était pas malin. Après ces préliminaires, t1otre bon mai· Ire délal:lhe ·le moUNement de 1a boite, et, tenant chaque ol:ldet dans chaque main, i•l nous dit: 1 - Ecoutez la boîte! ·Ecoutez le mouvement! du côté de la boîte, silence; du côté du mou· vement, tic-lac, toujol!J's. Ce n'était pas ma· lin non plus. - 1Lequel des deux, nous dit-il, est la montre? - C'est ce qui fait tic-lac. ~ pon.dimes-nous, en •l 'indiquant du doigt. . . - tE h bien mes chers enfants, repnt-tl, vous le voyez, Îa montre marche mêfTit! quan~ il lui manque son enveiO!Ppe; il en est ainst de ·l'âme, même quand elle est sépar~ du corps. Elle lui survjt en le quittant, mats ~ vie .n ous est cachée parce que le conps tJUI est comme son • cadran . n'est plus u.ni à elle pour nous la <montrer • · Cette explication fi t rayonner tous nos petits visages; nous aulores, mioches, nous ~vions co~ris ~~. ~mmortaJi.té de l'â~m • à l'a tde de cette iugénieuse démonstration.

----- Sur l'autre front

1

>

Sous ce titre, qui évoque immédiatement les souffrances engendrées par le fléau actuel

de Ja guerre mondiale, .ji est question du gros effort accompli par l'apostolat catholique dans les Jégions [oi:ntaines de •l 'Orient hindou. Dans ces ,:parages asiatiques comme dans les lranciJées, on se sacrifie, on souffre, on ton~ tl t'on meurt. Les combattants sont des pretres el des re ligieuses, qui lu·ttent conlre ,fe paganisme; les armes sont ,fa croix douloureuse et .tous les moyens qu'elle suggère; l'ennemi à com!baHre, c'es·l 'l'erreur sous toutes ses formes, le ma)10métisme le bouddisme, el toutes leurs ramifications innombra!bles: •les sec!eurs sont étendus, bien que le Père Ros· sillon, nous in v.ite à visiter en son agréable compagnie les seules contrées de Nagpore et de Vizigapatam. Rien de plus instructif que les divers ren· seignements que T'érudit auteur nous donne daus son captivant oUNrage. Linde est le pays des enfants. Les pauvres comme le~ · rid1es tienn.en1 à honneur ·à en avoir beaucoup: une riohe couronne d'enfants es.f une précieuse bénédiction, dont ils se servent pour :prouver Jeur honnêteté. « j'ai dix, quinze, vingt enfants, disen1-ils; Dieu m'en aurait-ii donné autant si 1e n'étais vas w1. honnête 'homme? Les mécl1ants n'ont :pas de postérité, vous le sa'Vez hien. • Malheureusement, parmi 'les dix ou douze millions d'enfants qui, d!aque année, fo nt leur entrée dans les paillottes indiennes, Ja moitié sont eor portés par la mort. Mor.lalilé effrayante, due eu partie aux épidémies et aux fièvres malignes, en partie au manque presque total d'hygiène, en partie en~iru à la tro.p grande jeunesse des mères. A douze ans, la -jeune fille indienne es.t mariée, et ses..premiers enfants 1)

«SUR oL'AUTtRE FRONT •, par le P . Rossillon. - Un vol. gr. in-12. - Prix: 3 fr. 50. - Impr. S. Au~rustin, SI-Maurice .

sont destinés à perdre la vie après l'avoir reçue. !Malgré des mesures .prises par le govver· uement anglais ies nouveau...nés continuent à mourir et les jeunes mères à pleurer. D'ailleurs ces dern ières sont à plaindre à d'autres points de vue. Ici pLu,s qu'aiLleurs, la malé· diction proférée au Paradis terrestre pèse lourdement sur elles; le paganisme les a ravalées à un rang d'êtres intérieurs, condam· uées à w1 .travail opiniâtre, accompli dans un silence dotcloureux, et, en retou·r des nol11breux se1'1Vices qu'elles rendent, eJ.tes ne reçoi'Ven•t que peu ou point de témoignages d'amour et de reconnaissance. 1.a vie pour ces malheureuses n'est qu'une longue souffrance, donl ta malignité perverse grave sur ltur figure amaigrie le stigmate maillteste de la mé· •lancdlie, de 1la rés-ignation stoïque et de ·la tristesse .incurable. Dur à l'égard de sa compagne, tllHindou est, en générai, un égoïste heureux de sa s u· pé'riori.lé. Ses nombreux défauts se remarquent jusque dans sa démarche et la mani~re dont il s·'ha!bil'le. Sur le •quai d 'une grl'Jnde gare, c'est un grou i~lement d~ommes aux pieds nus, aux membres cerclés de bracelets, aux fi.guTes bronzées, vêtus à moitié de pa· gues et coiffés de turbans multicolores. L'babit varie cependant 'sui'Vant les castes. L'exl· guï!é et la ma1propre1é désignent les rangs inférieurs: !POur turban, un haillon sordide a.utour des tempes; autour des rei·ns, trois opieds de cotonnade graisseuse et empoissée, le reste du col',ps est nu. Te1 est le costume rudimentaire des travailleurs, des coolies et des revendeurs au détail. ILes bommes de la hat.fe société circulent par contre drapés dans de longues pièces de cotonnade ou même de soie en cotrleur qui .p roduit des effets cha· tc.yants. Le geste onctueux et solennel salt faire 'bouHer avec élégance les pans du<pagne impeccablement .propre, ou bien les retirer à soi au passage des pa.r ias, :pour éviter de se sou i'ller à leur corntaot. Parmi Jes gens de la haute classe les con· versions sont rares. En voyant ,p asser ~e mis-


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