Supplément No 07 1918

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Supplément du JVo 1 de ,1' &cole, (1S18)

148 a) D·abord, que la prière en vue d'obtenir des vocations aient toutes nos préférences. Ou cite un curé qu i, depu is son ordination, récite régulièrement !'e s 3 Noctu.rnes de .Poftice du jour pour obtenir des vo•:,!tio'ls s1cerdo!ales et religieuses, surtout parmi les enfants de son catéchisme. Ne pourrions-nous pas aussi laire un • memento • spécial, à la sa inte messe ou nous imposer qu~l.que prière à la mêtne intent ion? l e même prêtre a l'habitude, au commencen:ent de l'a nnée, de noter ces mols, dans son • 'Directoire •, a•vant les Joms des Quatre-Temps: 'Priez pour obtenir des prêtres. • A la demière 'leçon de catéch isme c,ui précède ~es Quatre-Temps, ri attire !J'attention de s'On petit .monde sur ce point et il explique pourquoi nou s devons prier pour a vo1r des prt-lres. Les enfants sont .1il1s1 encouragés à 'Pr ier à ce l'te intention et à oMri r la sai-nte communion dans 1e même 'but. b) Ecla irer. - ()11 ne saurait assez recomInauder ame pash~u·rs des âmes de traiter l'inl'p orlant sujet du choix d'une vocation, du célibat et de ·l'état de virginité. Cela se fera utilement au cours de •l'i-nstruction préparatoire à la ]Jremière commtin'on, dans des Je\o11s sur ce l!~ matihe, su.rtou t avant l'émancipalion, mais toujours dans un langage approprié à l'âge des enfan!s e( à leur tempé~a­ ment. Les eniants, les jeunes gen~ et les j~unes filles doivent ê-tr~ incvités à s'a1pprocher souvent des ·saints sacrements et à prier bea,ucoup afin de coru1ai'tre leur vocation et de faire un. heureu·x choix. Cet1e recommandation au ra des succès •parlicuJlièrement auprès de la jeunesse enrôllée da,ns w1e congrégation. Faites-leur li're également quelque manrud pieux tra-i·tant de cette i.rrwortante question. A ce propos, on pourrait répandre avec grand ]lrofit les petites .feuilles cvo-Ja.ntes de l'œuvre du P. Canisius. Ces ·lectures exercent une très IIC!ven<r influence sur la ' je!.!nesse: .)Jar les cxemrples et les Irai ts qu 'e!\:les font passer sous ~es yeux, elles é'clairent, elles encouragent, ell les enthousiasmen~ même; ~ur le moins, elles rappellent •le respect qui doit entourer l'é-

lai eoclésiastique s1 souvent attaqué et nié. Mais, comme la vie de famille chrétienne est la source •la .plus féconde vocations sa.cerdo1a'les, Ja i's ons tout ce qui pend de nous pour grandir et fotiiiier tPille exposée aujjourd'hut à tant de Par les sermons, les conférences, 'Par la loratiou privée, trava illons à guder pur invio'lé ~e sanctuaire de la vie de famille. La presse catholique, à son tour, peut dre ici de. précieux seT'Vices, en c!e.rgé un a!{>.pui respe.ctueu•X ct fitlèle. autant nous devons comp1e r sur eHe, nous avons le devoir de lutter contre -la necrtre ou anticl'érkale dont ~es produefiaaa sont les pires dissolvants de 11l'au1orité SIC!f. dotalle. Arrière d.onc ces feu.illles ma liaisaa~e~t Eloignons-les du foyer chrétien .e t du ~ des enianlts! En résumé, un ministère pastoral (lleio vigihmce et de zële, ins],ire par l'amour Sacré•Cœur d'e Jésus, est ·l a 1f)lus sûre lie pour le recrutement normal du. clergé tholiqu.e. Pas de pessimisme donc: i l esl .le e11nemi de tout ministère ir;uchieu,x. à p~ei nes mains ,Ja bonne semenœ, instruisez, éclairez, et la lbénéd.iction diVine ne manquera ,pas à vos e!lforfs. Le zèle ,prudent dun coefesseu:r, d'un. OUJrê peut produ ire de grandi fruits. N'accusons pas .J'esprit moderne comme !J'unique olbstaole a ux vocations sacen» 1a11es, car il se troUNe dans chaque paroisse soit de bonnes fami'Nes, soit d'eX"Cedlents eefan1s bien: tdmtés -qu'il importe âe gagner l Ha cause de Dieu et de •la sainte Eglise. Quelle sera magnifique et douce le coaolation du pasteur Iqui ,pou.rn dire, en quitlall cette te!"re, qu'i1 continue à travail~er pour le sa'l'ut des âmes et b g1oire de 'Dieu et qu'i se survit en quefque sorte dans ce jeune prtiR qu'i l a préparé et ac;lcr.,i •!,; vl'rs le saint autel!

••• :i: Souvent. nous ·souffrons bien plus par l'awréhension de :Ia 'souilifrance, que par la souffrance elle-même.

La vieille Schmidja L OOBNDE VA'LAISANNE Depuis deux for tes hcu.res déjà, elle était , en route. Harassée, ')a vieille 'femrœ s'assit 1ur Ufl rocher pour reprendre haleine. _ PaLLvre Schmidja, se dit la vieille en se pacrlan.t à haute voix selon sa coutume, que tu es à plaind!re! As..:lu cu un seu l bon 4our, depuis la mort de 'la mère? Travaille, travaille, travaille, travaille toujours; lile hier, file aujourd'hui, file demain, file encore, 'file saus fin.! 1Ef avec tau! de ~Jeiues que lu t~ douues, tu ne peux que gagner tou t juste pour t'acheter du fPaÏ'Il de seig1e et du maïs. Ei qui donc f'airœ, vieille Schmi<ija? Tu es seule au monde et on ne versera :pas une larme à tou enterrement. Si du moins lon cha·let était moins éloigné de Mœre!, lu: pourrais assister à la messe le dimanche et ce serait une grande consolation. Après les offices, ·lu. pourrais éoha•nger quelques mots avec !Mar.iose el Monique, les deux mères-g.rauds de ton âge. qui en même temps que toi ont ~a it leuT première communion, voilà... combien déjà?.. . cinquantehuit ans. Ah! ~.~habite twp haut, et à 70 ans, on u'a :plus de iboooes jambes. Je suis bien malheureuse. Scbmid1a reprit sa marche et, bientôt, ~Ile put apercevoir sa maisonnette juchée sur un petit mameloo verdoyant, à peu de distance du glacier d'Aletsch. Ehle fit une centaine de pas !pUis, épuisée de fatigue, elle se laissa tomber une .seconde fois sur un bloc de schiste, l côté du setttier pierreux. -:M. •le coré de 1Mœrel nous a fait un bea~.t sermon au~ourd'hui, oui, mais comment •le mettre en pratique? A qui ferais-,je la charité, m ce désert sauvage? Je ne :PUis secow·ir les rœrmottes ou les chamois! Si un ma·lheureux frappait à ma porte, je lui donnerais bien volontiers un morceau de pain et un verre d'eau fraîche, je lui préparerais un lit, mais ll-ha·ut, je ne vois jamais. Ull1e âtœ. M. le curé l'a dit, notre Seigneur JésuSJChrist ne laissera pas ~ns réco~nse un verre d'eau frakhe

donné à Ullt ,pauvre en son IlOin.· Ah! mon Dieu, envoyeZ·lllDi donc des malheureux que je puisse les sec<?urü! La 'V ieillie ~emme se remi! en roule el, à la tombée de la nuit, elle anriva à son pauvre chalcl patiné par le soleil Avant de se coucheJ·, elle Jeta uu regard su11 le glacier d 'Alefsdh que ta June baignait, en ce moment, de ses lueurs v~poreuses . Chose étrange, quelque chose semblait se mouvoir sur l'immense ch~mp de glace. Qu.était-ce donc? Tout d'abord, elle ne remarqua rieu d'extraordinaire; mais, [JeU à peu, elle vit ~ort bien des formes blanches iPasser el repasser au milieu des séracs ·g éants, s'agiter au bord des crevasses bleutées. ,Ce ,q u'elle avait pris rpour des nuages traî·nant leu•r s plis lourds sur les saillies du glacier, était une ·troupe innombrable de rpau'VrcS â!Ùes faisan't en ce lieu leur pénible purgatoire. Schmidja avait bien souvent entendu dire à sa mère que, de ci de là, un voyageur éga~é avaii aperçu, sur les glaciers, des processions de fantômes, mais jamais il ne ,Jui avait été donné d'en voir gusqu'là ce 1our. Elle trembla.it de tous ses membres. C'était donc bien ainsi, comme sa mè,re le 'l ui avait racon'lé. Les morts souffraient, souffraient horrilblement dans ces ,farouches déserts. La plupart de ceux qu'elle :put distinguer étaient enve· loppés d'un long suaire blanc. Leurs pieds et lewr tête étaient nus. Hélas! ,l eurs !Pieds sc biessaient 5ans cesse sur •les arêtes V'i ves et. tous poussaieoJ des gémissements qui fendaien t l'âme de la vieille fileuse. ·L es morts semblaient se ol1ercher les wts les autres, sans doute afin de se rédhau'ffer; rr.rais à peine s'étaient~il s ra,wrochés, qu'i'ls se retiraient avec des cris d'épouvante, car w1 froid mortel s'échawait de leurs corps glacés. C'était d'eux, SchmiàJja le crut, que •Je Eroid venait; leur halei·ne empêchait la neige de fondre et rendait la bise s,i' piquante et les brouillards si humides. Quelques morts étaient immobiles. Depuis des :aooées et des; siècles. peut-être, la neige s'était amoncelée autour d'eux et l'on n'apercevait pius que ·l eur tête bleuie !Par les frimas;


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150 leurs dents s'entre-choquaient lamentablement. Les gémissements montaient sans cesse vers Je ciel d'un bleu sombre. Elle comprenait maintenant' que ce qu'elle avait pris autrefois pour la voix plaintive du vent n·'était autre chose que les cris d'angoisse de ces malheureux. Schmidja regardait, regardait toujours. Elle n 'était plus elfrayée comme au premier abord. Que faire pour venir en a ide à tant de pauvres âmes souHrantes? Elle remarqua beaucoup de ,jeunes 1gens et de jeunes filles qui dansaient sans interruption sur les saillies les plus aiguës pour expier ainsi les péchés commis au bal. Hélas! ils n'étaient plus joyeux comme autrefo is! Les glaces qui enveloppaient leur squelette se heurtaient avec un bruit sin istre, unique musique quj acconl!paguait cette danse effrénée. De chaque cre· vasse, des morts sortaient en foule eu se tordant les mains. Quelques-uns - peut-être des chasseurs qui avaient négligé la messe, le dimanche - couraient à grandes enqambées su.r le glacier, à la poursuite d'un gibier iqlvisible. Un gramL nombre d'enfants se roulaient dans la neige en sang·l otant tout nant. Voici que, tout d'un coup, la vision dispa· rut. Schmidija n'aperçut p lus que le glacie~ doré 1par la lune. La b ise chassait quelques 11uages et une fine .poussière de neige, mais elle ne disti11gua plus un seul esprit. Avait· elle rêvé? Non, elle était bien sûre d'avoir aperçu cette foule d'âmes en peine, elle avait entendu leurs plaintes. E lle eut beau cependant regarder cen1 fo is dans la même d irection, elle ne vit p lus rien, .plus rien que les séracs et les blocs de gl'ace sembla!bles aux murs écroulés, aux pylones renversés de quelque gigantesque Babel détruite. Sctunid~a prolongea sa prière du soir et demanda à Dieu de lui indiquer ce qu' elle pourra it iaire pour le so.mgement de ces âmes. - Oui, se d it-elle tot•t à coup, voilà ·le moyen de pratiquer la charité, voilà les malheureux qui auraient besoin de moi, mais comment •leur venir en aide? El'le se mit au lit mais ne put dormir. Le sort des trépassés avait fait u·ne impression

1rop vive sur son' cœur. Sans cesse elle lea voyait courir ou danser sur les arêtes, sans cesse elle entendait .leurs gémissements dou. loureux. - Ah! .fit-eHe tout à coup! j'ai une idee. . . . . •Essayons. Schmidja se leva en toute hâte, mit sa pauvre robe de laine usée jus.qul la corde et se dirigea vers la cuisine. Elle apporta quelques 'brassées de bois bien sec sur le foyer e1 'battit le briquet. Bientôt une !Jamme claire illumina la cuisine enfumée. Cela lait, elle al· luma une chandelle de résine et la plaça bien en évidence sur le rebord de la fenêtre eotr' ouverte. Ces préparatifs achevés, Schmidja re. gagna son lit et écouta avec anxiété. Sott ai.tettle ne fut pas longue. Biettlôt elle entencfit de légers bruits de pas el des gémissements- entrecoupés. Elle comprit que les âmes étaient là et, blottie sous ses couverlu· res, elle récita son rosaire et mtWmura des • De profundis • interminables. Le vent paraissait s'engou~frer en tourbillons dans la. cui· sine et Schmidlj·a se dit en se signant: - ·l es âmes arrivent toujou.rs !plus nombreuses. Dieu soit loué, ~e puis être utile, moi aussi, et exercer la charité. Maintenant, •l a viei lle .femme eut le désir de ~e ghsser jusqu'à la porte et de voir, à Ira· vers tine des fentes de celle-ci, ce qui se passait dans la cuisine, mais elle n'osa Je faire pour ne pas effrayer les défunts. Schmidja vei lla toute la nuit en égrenant son chapelet. A l'aurore, e'lle cmt entendre la cloche de Mœre! qui tintait l'angelus et, .à l'instant même, un grand bruit se fit dans la cuisine, puis tout se tut. - Les âmes ont dft partir à. l'angelus du matin, se dit la fileuse. Die se Je-va. Tout le bois avait été brûlé jusqu'à la dernière parcelle, toute la résine consumée. Les pauvres âmes avaient été un !peu so111fagées sans doute. Schmidja se sen· tait heureuse et ue désirait plus une habita· ti-on moins •h aut pérchée. Hélas! elle étai·! pauvre. Comment se procurer assez de bois ·pour entretenir ainsi un bon feu toute la nuii? Ah! qu'in~porfe! ·Elle filerait avec plus d'ardeur,

elle mangerait n10i11s encpre, elle emploiera it 1ort •JlCU de bois pour son fourneau de pierre. C'est ce que la bonne Schmidja lit, dès ce jour. Tous les soirs, un bon feu bien clair reluisait dans sa cuisine et, de l'angelus du soir à celui du matin, les paùvres âmes trouvaient ttn ·pe•J· de répi t dans ·le logi5 de la charitable femme. Schmidja vécut encore ci nq ans, ;puis elle s'endormit en .paix entre les bras de Oieu. Au moment où le corps de la ·fi leuse fut couché dans fa terre fro ide, •les rares personnes qui assistaient à sa sépwlture virent tout à coup avec surprise le glacier d' Aletsch s'au. réoler d 'un éclat mervei lieux et d'innombrables fla1rm1es bleuâtres se mirent à voltiger sur le g lacier. C'étaient les âmes souffrantes qui priaient pour leu1· bienfaitrice et, de ,[oin, suivaient processionnellement •le :petit cortège de la défunte. Jules DE HAUT-.MONT. --------~~~--------

Les Simples • S'il vous faut encore quelques branches, venez m'en redemander, et n'oubliez pas de lui faire boire la tisane soir et matin. • Ainsi parlait ·la mère Lovet, les deux mains appuyées à la haie de son .ja·rdin, le visage dans l'ombre du mouchoir à ramages qui couvrait sa tête. Une odeur âpre, mais fraîche, celle des feuilles d'absinthe que l'on fro isse, flottait sur .J e .petit jardin. • C'est une voisine, me dit-elle, en me désigllant celle qu.i par:tait, une botte de branches en:tre ]es bras; son mari s'est lait une contusion en travaiNant. Je lui ai donné des feuilles d'absinthe pour qu'il en boive en tisane et qu'il en applique, finement hachées, sur la place meurtrie. C'est le meHieur remèd~. • •Elle parlait lentement, fermant pariois ies yeux, comme quelqu'un de •l as, car eHe avait beaucoup peiné, la brave femme, restée veuve, jeun.e encore, avec trois · enfants à élever et un pelit domaine grevé de dettes. Nulle besogne. ne la rebutait. El le soignait son bétail, labou.· rail, Ianait, liait ses gemes; les ballait au

[!éau, .tressai! la .pai lle Cil hiver saus se plaindre et sans se lasser. Puis, comme elle connaissait les plantes qui guérissent, elle les cultivait dans son jardinet, ou les allait quérir dans la IOOnta2'ne, et cette humble science iut pour elle ·un précieu x auxiliaire. Elle lui permit de nouer les deux bouts, lorsque les an· nées étaient mauva ises. On vena·Jt de loin lui demander conseil et, parce qu'elle était com· patissante, elle joignait aux racines, au.x fleurs séchées, aux recettes, les paroles qui consolent et q ui réconforten t. Son jardin. .recélait des trésors. Parmi les légumes conm1u ns, la bourrache poilue, les innombrables camomilles, les mauves poussaient au 'hasard, mais les roses trémières, l'absinthe aux feuilles frisées, ·la menthe, la sauge, l'hysope, la gentiane étaient cu ltivées en plates-bandes, oC1 e lles fraternisaient avec les œille1io rustiques et le réséda. Quel parfum exquis dégageait ce modeste courtil au soleil de midi ou le matin, sous la rosée! la mère love! parla it des simples comme on parle de ses amis, avec un sourire attendri. Elle s'étenda it avec complaisance sur leurs qualités et aussi parfois, sur les cures extraordinaires quelle avait réussies. Elle me disait alors, d'un ton de reproche: • Autrefois les bonnes plantes étaient cultivées I)Jartout, aux ija rdins des châteaux plus encore que chez les paysans. Mais auJou-rd'hui on a l'air de les mépriser; je ne sais pourquoi .... • Elle avai t ' raison. Combien de lois n'ai-je pas vu reparaître, toujours vivaces dans les massifs, des pousses de 1nenthe et d·e chardon bé.nit indiquant la place attribuée au jardin des sim· pies! Car, jadis, celui qui possédait un ~ardin, \la ville ou à la campagne, y réservait un espace aux simples. C'était tou~ours à ,p eu <près les mêmes !Plantes .que l'on retrouvait, chez les uns ou chez tes autres: la rue, la sauge qui assainit, la grande consoude, le fenouj J, la petite centaurée, le romarin, le ba· sitic, l'harmoise, la mélisse et tant d'autres dont les n&ms se uls embaument. 'P lusieurs d 1entre elles figuraient ~à dans les jardins de Charlemagne. Plus tard ellès fleurissent à l'ombre


152 des préaux, au pied des citadelles, et relieni, chaîne ininterrompue, ces enclos timides aux • parterres !l"oyaux des ,plailltes médicinales • aménagées vers le XY.I. siècle aux a'lentours des palais. .Comment donc auraient-ils soulagé tant de pauvres, ceSI moines et ces mon.iales dont Je cloître enserrait quelqtte .j ardin de .pharmacie; comment auraient-ils guéri leurs bestiaux, ces mOntagnards et ces paysans ignorants, si c Jes herbes ,. et « les bonnes plantes » ne leur a·vaient rpas livré lettrs secrets? D'aiHeurs, ne savons-nous !Pas que l'art de panser, de soigner, de guérir, est dévolu comme un droit, et cela dès le haut .moyen ,âge, aux femmes et aux gennes filles, aux châtelaines surtout? Eh quoi! déjà dans le chante-Jable du XII. siècle nous voyons Nicolette !l'emettre habilement l'é.pau~e d' Aucassin, son doux ami. • 'Elle y tala et trouva qu'il avait Pépaule démise: elle Ja mania tant de ses !blanches mains et Ja 'lira tant que, par l'aide de Dieu, ·!''épaule revint en place. Et puis, elle prit des fleurs, de l'herbe fraîche et des feuilles vertes et 1es lia dess us avec un morceau de sa chemise, el il tu.t

guéri.,.

1. ;Mme .Faure-Goyau a noté aussi, dans la c Vie et la Mo.rt des Fées», oJe rôle que jouait la médecine danSI t'éducation des femmes du

moyen-âge. -Bien plus tard, ces üaditions ISUbsistaient encore, pujsque nous apprenons pa:r la c v'ie de .Mlle de Scudéry •, au XVII. siècle, c qu'e11e connaissait les oh oses qui dépendent de l'agriculture, du jardinage, du ménage, de la cuisine, ·les causes et 1es effets des maladies; ~a ·composition d'u111e infinité de remèdes, de [parfums, d'eau"' de sente·ur, e~ de distil}ations utiles Otl galan tes, tant tpour la nécessité que pour le .plaisi:r.• Certes, 1je ne saurais approuver ou regretter tous les remèdes saugrenus, répugnants anSrne, que J''on appliquait à 1ort e.t à traovers ct qui, loin d'être inoffensifs, ont dû hâler lalin de bien des gens. Laissons ces toi,les d'araignées, ces cœurs de pie macérés dans l'eaude-vie, ces graisses de renard et de blaireaLL et tant d'autres boueurs mentionnées avec sérénité_ pa-r nos grand'mères. Laissons aussi

les breuvages magiques, les [)hiJ1.r es compo. sés en marmottant des 1pamles occultes. Cela sent ·Je fagot. Mais peut-on ne plus croire aux vertus des honnêtes plantes mises sur notre cheminl pour en adoucir les amertumes? Et pourquoi rejeter toutes les recettes transmises de mère en liUe et qui sont parvenues jusquà nous recuei!Hes dans ces cahiers noués de Ja. cets de chanvre comme nous en avons tous vu sur Jes rayons de nos vieilles bibliothèques? Alh! les élixirs de Jongue vie, les onguents merveil1eux, les baumes, 'les tisanes, les vinaigres des quatre 'Voleurs, les vins aromali· ques et les 1poudres très subtiles, que l'on prend dans du c pain enchanté •. Que tout cela est ~récon~ortanJ ! ILes remèdes sont déclarés iufai'Hibles; leurs pou.voirs sont illimités, et tel emplâ!Te guérit aussi bien la peste 'que les durillons. Ces cahiers trahissent souvent de s·ing-ulières mental!ités, mais ils nous révèlent surtout des vies !bien différentes des nôtres: méthodiques, sereines, pleines de loisirs don1 on faisait un sage emploi. On cueillait les her.. ·b es aromatiques avant la 1ê!e de Notre-Dan!€' de Septembre et l'on arrachait la .racine d'é· glantier à la 1une décroissante. Certaines mixtures devaient être agitées chaque jour, pws infusées au soleil d'août, remuées avec une spafuije de frêne dans un •vase de cuivre rou-. ge. Tous ces détai11s !Paraissaient avoi·r une importance e~rême, et, sans doute, nos. .neurasthéniques guériraient, s'ils préparaient euxmêmes cet élixir .pour les .h.ypocondres. dont >j'ai vu. la recette dans un recueil, et qui demandait trois semaines d'un travail vigilant. Si l'ort'hog.ra.phe de ces cahiers est le plus souveut fantaisiste, les belles écri!Lues fermes, les 1itres Mjolivés, dénotent Je souci de bien fai·re ce que ·l'on fait. Quand le volume est épais, ·Jes générations se Sttccèdent et des mains pieuses ipol.Ll'suivenl la tAche commen· cée par l'aïeule. Te~ livre est uniquement affecté à la pharmacie, tel autre au ménage; mais on en trotwe de pittoresques où le • remède admirable contre la gangrène . suit avec bonh0i1111Ïe Jes tartelettes d~amandes, et où J'on voit comment il faut soigner les cheva'ux de ca rosse qui ont été 'outrés •, aussi bien que

163 anière de composer l'encre synwathique 1 01 ; le ratafia de brou de noix. Il y avait des recettes individueNes. Chacun tenait à la science et 1~ ~argarisme de Monsieur de Pensier, le fils, difière de son !père. Toutes sories d'ombres fa•Iotes, à jamais inCOO'lues, se pro.jettent pour moi comme su·r un écran si j'ouvre un vieux .livre 1aune, mou. clteté de noir, où Fon peut lire en belle ronde tfS titres qui sont des évocations: Pommade de ·la Sœur Fidèle, Eau IJX>ur 1es yeux des oames Ursulles, Remède contre la rage, de MJdame la Brigadière, Vinaigre à la mode de (jothon, Encre du Père gardien des CordeGers, Pour faire la fenouillette comme feu ma aJère, Pour empeser les lits de plume à la de la petite tante. Cette tpetite tan.ie .. qui est-elle? On ne peut l'identifier exacmais elle vivait à la fin du XVHI. sièCe devait être une maitresse fenmne, car nom revient souvent dans de cahier jaune. dol.lte, elle portait un petit tablier de noire dans leiquel cliquetaient des clés. la vois trottant .menue, une fanchon sur tête, la voix un peu aiguë, l'œil vif, ouvert -" tout, bonne femme au fond, aimée et 111inte de son entourage .... Pauvre petite ! Que dill'ait-elrle de notre ~oque si afà ne rien ~aire, où l'on ne trottve plus temps ni de cueiHir des simples, ni d'erndes lits de plumes, ni de compo6er son· ? Mais, sans doute, ces soucis ne l'at')llus; elle doit être en paradis avec Sœur Fidèle, Nanon, Golhon et, je l'espèloutes les ombres évoquées par le cahier

En. Suisse, il n 'y a plus guère .qtLe les couOtl 11'on s'honore de cultiver encore 'les plantes. •L'angélique et le !enouii parI le cloître de .la ·Maigrauge et je me d'un jardin de couvent soigneuseclos au milieu des C6Ull'S fermées, que appelait le jardin de la pharmacie. 11 totrrné au Nord, et sentait •l'humidité et menthe. Caor les menthes y foisonnaient le desquelles montaient d~ s bêtes bleues; y bal'ançaoit ses ombelles, les touHes de >pendaient sur le buis de bordure. De

hauts murs de pierres grises atlristaient cet enclos que traversaient, à pas feutrés, de furtives ,Visitandines. C'était une délicieuse retraite. De nos jours, on a ressuscité en Angleterre les • jardins des simples • avec leur cadran solaire aux sages proverbes. Souhaitons de voir cette mode revenir parmi nous. Hélène DE 01ESBAOH.

•••

L'amour de l'ordre Aux vertus .qui ne seront jamais ensei· srnées trop tôt à tous nos jeunes citoyens appartient l'amour de l'ordre. Pour la vie en commw1, l'amour de l'ordre est indi!>pensable, de même qu 'il est pour chacun très précieux dans la pratique. La voix populaire qui nous montre souven.t des relations cachées et d'un sens si ,profond, qui souvent désigne un objet ou une qualité d un nom différent, nous dit: •'L'ordre gouverne Je monde •, employant le mot • ordre. aussi dans le sens de l'habileté ou de capacité. Ce n'est .que .par 1habitude que l'homme arrive à t'ord.re; malheureusement J'éducation iamilia·le commet fac.i,Jement des fautes à ce s·ujet. N'arrive-t-i l pas souvetlt que, par un amour exagéré de l'ordre, des parents remetlent eux-mêmes en. place iles objets dérangés par leurs enfants, les habituant ainsi à laisser tout eu désordre. Les parents feraient mieux d'exiger que les Jouets fussent rangés lorsque 11!nfant est rassasié de jouer, de lui apprend•re ·à p!ier ses vêtements ·loorsqu'H va se coucher et à les clépose.r à l'end ro<il désigné à cet effet. On ne sc contente pas d'habituer inconsciemment renfant au désordre, mais souvent on •fortifie encore son penchant, quand on oblige les domestiques à 1ran~r ses efiels. Le devoir des parents est d'élever l'enfant de telle façon que, sous le rapport de l'ordre, il apprenne à se 1irer d'ao!faire tout seul. II y a une importance opitale à être ·le p1us in~ dépendant possiibte dans la vie, à savoir se


154: tirer d'affaire la plupart du temps. L'habitude de l'ordre et de la règ:e, prise dès l'enfance, deviendra, à l'âge de l'indépendance, un précieux trésor qui ra•p.porlera de centuples intérêts. L'ordre est u!ll élément d'épargne, le principe de l'ai sance. Il devient 1a pierre fondamentale, le soutien de l'Etat. L'ordre nous facilite la vie, nous épargne du ternr)s, de la force, des querelles et des chagrins, souvent même beaucoup d'argent. Sans ordre nous perdons courage, et sans lui l'amour du travaH: s'épu.lse en recherches et courses inutiles, et se termine par '\.III sentiment désagréable de gêne et de honte, 'l orsque d'autres en sont témoins. Une personne d'ordre éprouvera une véritable souffrance, un vrai tourment, de yivre t.vec quelqu''un de désordonné. De même que dans le publlc, la loi assure l'ordre en quelque bçon par des centaines de paragraphes divers, il faudrait que des œ-ègles fixes gouvernassent chaque maison, chaque famille. Toutes nos actions devraient être fixées à un temps et à un endroit détenninés.' C'est •le devoir du maître et de qa maîtresse' de maison de veiller au maintien de l'harmonie et de la paix familiale qu'iF n'est pas rare de voir détruites par le désordre. Vordre embellit le logis; il' nous ·l e >lait aimer et ap,prérier; il rend la vie de famille agréable. Celui qui possède un foyer bien intime et tenu en bon ordre, ne désirera jamais le délaisser pour la table de jeu ou de société. Vous, pères et mères, habituez vos enfants à l'ordre par vos conseils et vos actions, donnez-leur vous-mêmes le bon exemple en éloignant de votre vie toute irrégularité et ~out désordre. Utilisez la jeunesse de vos enfants en guidant leurs capacités. Ne dites pas: • il faut que jeunesse se passe». Ne prenez pas ainsi leurs désordres sous votre .protection, tandis que vous avez Ja, charge d'éveiller les vertus, de les culti·ver, de les préserver. Ne vou-s excusez pas en disant: • je n'ai .pas le te-mps, je suis surchargé, ~atigué • , ou d'au,. tres raisons .qui ne sont pas valables. On doit toujours trouver le temps d'élever ses enfants.

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Faites-e11 des hommes d'ordre et des ,eurs afin que, plus tard, i'is soient de laire face à toutes les exigences de De même que le laboureliŒ' qui n'a pas au printemps ne peut récolter en autom'ne ou que l'arbre auqueL on n'a donné aucun 80ia ne rapportera que des .fruits sans saveur, même ne laissez pas vos enlants grandir éducation. Vous ne pourriez en attendre q~a de mauvais fruits. • Dites-moi si vous eu une chambre d'enfant bien rangée et je vous dirai si vous êtes un lhomme ordonoi.a Mais, naturellement, J)ersonne n'avouera • délf.auts et ce n'est que ;par le genre de vie • l'homme fait qu'il sera possible de se fait une ima.ge rétrospective de sa •jeunesse.

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La Jenne Fille

et les travaux du mênage S'il est raisonnable el nécessaire d'~lewr nos 1jeunes ·f·illes pour qu'eUes puissent gagaer leur vie grâce au métier qu'on ,Jeur aura fait apprendre, •il n'est pas moins urgent de les habituer à tous les travaux du ménage et de leur enseigner à diriger Wie maison. Comment obtiendrons-nous ce résultat? Nous avons, dans bien des :localités, l'enseignement ménager donné à 'l'école. Il y a les cours particuliers de cuisine, de coupe et COU· ture. Tout semble donc être organisé le mieux ·possible et nous sommes en droit d'attendre des générations futures, des ménagères parfai· tes. Malheureusement, par ces écoles, ces cours, cet enseignew.ent ménager, Olt nl'atteint qu'Ulle partie de nos jeunes· HUes. Beaucoup, pour ·une raison ou 1'autre, doivent tenoncer à fain: cet apprentissage si important duquel dépeod l'état de la famille qu'el'les fonderont. A ces futures femrnes, que •te sort a moins· favorisées, que r estera-t-i l ponr se préparer à la tenue du ménage? Elles auront le foyer quj devra leur servir d 'éco'le et c'est le devoir des mères de veHler pour que leurs en'fants s'habituent aux occup!ltions de 'l'intérieur.

eependant, cette formation , exigera ~e la t dt! la mère une bonne dose de pahence, Cuco.up d'indulgence, et. chez la. jeune nOIVice ae grande bonne volonte. N'est-Il pas sm·pre~nt qu'une maman, qui fait preuve d'U1te patieJ!ce sans bornes, lorsqu'il s 'agit de mettre au coura·nl WJe domestique ott d 'enseigner 4e ses recettes à une connaissance, . en. sod c:Dilll'lètement dépourvue lorsqu'tl s ag1t de diriger 'les essais culinaires de sa ftlle. Nou:; avons :plus d'une fois entendu le raisonnemen t tu ivan t: c Pendant Je tenws .que je mets à ex· pliquer je fai.s le travai l et rien n·est gâté. • Mais on a perdu au moins :l'occasion d'ensergn.er quelque chose d'utile à son enfa.nl; 011 a montré trop peu d'intérêt à sa [onMltou pratique. Maîtrise~ son im~atienc~, sïnté;:e:ser aux et!orts des Jeunes qm ch~rc .1 ent à -; tnt· fier aux travaux du ménage, [aire !li~ Hle quel· ques sacrifices, sont ~es condi! ious. qui. sïm: posent à toute ménagere sage et d esvcu·~~. qut Vtul épargner quantité d'ennuis à ;~~ tilles. Même pour ·les é1èves d'éco!r.s el de cours II!Enagers, la maison paterneLe sera en quel· que sorte une seconde écoie oi1 les j~u lv~s ménagères u-.ettront ert pratique conse ils et recettes, mais, grâce aux directions bienveillantes de la mère, les maladrtsses s<· réparent, ~s insuccès cèdent 1a p lace :wx préparcltion5 Jfussiq; d , le goQt aidant, la jeu•1c fille derient une ménagère 'habi1e.

un:

cheniNéà, pucerons, larves dtverses, peuvent être combattus effi·c aœment par la solutio• suivante, répandue au pulvérisateur : EaJJ 100 litres. Savon noir 2 kg. jus de tabac concentré l kg.

LA OURlE DES FR:UITS Les fruits ont uue ·g rande valeur au point de vue diététique el médical . L'acidité est générale daus les fruit s. Elle s'accentue dans les fruits charnus, plus encore dans les if.uteux. L'acid ité est formée de plusieurs acides d'ocdre organique, avec l'un d'eux pour dominante. Le degré d'acidité ~st tou4ours tempéré au monleill de la matunté par la potasse. Cehle-ci, en sursat urant les acides Hbres, les rend' diurétiques; si tla ,polaiSse se porte su·r f acide pectique, le lrui t devient laxatif. Les fpuits agissent en tant que cure a'lcaLine. Sous leur intl nence, l'albumine passagère di.s paraît très vite, .t'acidité urina ire est réduite en peu de jours, ·l 'acide urique tombe en dessous de la normale et .peut même ne se r-etrowver qu'en très faible quantité· ·L'oxaJiate de chaux est nettement diminué dans Jes sédiments uriuaires. Les J.raises agi•ssent par leur alcalinité qui serait égale à 9 gr de bica11bonate par kg. de frui•ts. Les figues sont très nches en matière phosphorée et en !]lectine. U"acide phosphorique se retrouve dans le vin de ligues. Le café de ti~ue& fait avec ce huit desséché et torréfié mérite d'être mieux apprécié. La fi gue est un pu•rgatif mécanique de choix. A a point de vue, la grenade est un fruit de preCON11RE LE PAPILLON DU CHOU mier ordre. · Panni ·l es mesures à préconiser pour déTrès pauvres ell matières grasses et en truire ·le papi•Jiton diu chou, l'écrasement répété des plaques d'œufs se détachant nettement en :principes azotés, lies fmits peuvent être utilisés dans les cures d 'obésité. La valeur énerjaune viE sur Jes deux faces de àa feuille, reste gilque des fruits est considérable. On peut lille des plus efficaces. On peut aussi écraser corrwarer .tes· frui ts à des soJ.utions sucrées lacilemeD!t ~es dh.en.illes toutes jeunes qui restent groupées quelQue temps après •leur éclo- à 10 oLv 20 pour cent. .En libéra<nt leur énergie dès qu'its sont absorbés, en .raison de leu·r eion. Plus tard., l'es cheni·lles se dispersent; il fau! a>!ors praüquer •l'écheni•llage habitu·e·l, faci:Jité d'assimilation, i'ls son.t ·par rapport à il!amidon des céréales, ce que la houi11le toit la récol~e des cheniHes. blanC'he est au charbon. D'awtres parasites des plantes cultivées,

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Variétés


156 Les frwts suorés sont interdits aux g lycosuriques, mais en général, ïa·s sont utiles aux néph11itiques, lithiasiques, urinair-es, arthritiques et goutteux.

LA OHANCE 'Un artiste de valeur et confén·~,nc ier amR était a.Jilé, arvec quelques cahtarades, faire une course jusqu'à - mettons x .., pour n'offusquer personne. 'Le tra,jet avait aiguisé J•'ap~­ tit. A dé.faut de Palace, ils avisent une modeste aulberge. - Pourvez-vous nous servir .quehtue chose à manger? - Mon!~ oui, si vous voulez bien attendre un moment. 'Le moment êcoul~, on sert à nos ami s de magnniques et appétissan t\ls tranches de veau·, bien apprêtées, su.ccullentes à s 'en relécher les doigts. iLes promenelllfs üreut tm de œs .repas q ui co1t1ptent dans 'la vie ct que l'on aime à sc remémorer. - L'a'clliition Iut modes1e el nos a111is s'cu lurent enc<han,tés de l'alllbaine. Bon vin redemande, d it-on? Uu bo11 repas aussi. L'autre JouT, les mêmes cotnpagnons se renden~ daus la même hospita'lière auberge. Ils y retrouvent l'hôtesse. - Eh! ma bonne dan.1e! ne pour·riez-vous pas ,[lOU S semir encore un peu de ce lameu.x vea,u, dont nous aovons goûté i'automne dernier? ' - Hélas! n on, mes bons Messieurs. Cro· yez-vous qu 'y me crève ainsi plusieur s l'taux d'un hiver?

~ SOUVlBNm DE LA MOBilUSATION 1914 La . . . . compa~gnie du batai·hlou . . . . de .J.andsturm, cantOIIln:ée a . . . . éco uic respcclueusemerut ·Je sergent X, qui lait 1a ll>éoric. Voici ,J1a concLusion: • Soldats de ~a ... du ... , la guer.re qu.i corrnnence paraît devoir être terrible. Il va se massacrer des tas de Français, d' A!ll!emands, de 'Russes et d'Autrichiens. QUJand ü n'en

restera plus que que>lques-oos pour ne perdre 'la rrace, a1lors nous 'qui aurons servé notre aml.ée intacte, on leur dessus, on ~eur f . . . . . une ,pesante repaS~& et la Suisse imposera sa voloJ1i'ê à FEurope 1 On comprend, après de si éloquentes ;,:. 1 oies, que Je sourveni·r de ces vaillants soldata se soit pe.rpétué jusqu'à nos jours dans paisible hameau de . . ...

*

UN NOVVIBL A'LUAGE D'ALUMINIUM Les alliages d'alumi11ium sont ·iunolllbra. b les. On nou s en signa le pourtant un noq. veau doué, paraît-il, de qualités excepliODJiel. les. 1'1 coJ1tieut de 9 à 10 % en poids de caJ. cium. Cet a l'lia.ge serait plus léger que l'• mittJium Jui~mêmc, tout en étant beaucoup plus dur el moins oxydable; il' pourrait être aulli travaillé et coulé avec in~i niment plus d'aisance que ce dernier méta·l' ou n'importe lequel de ses composés. Le cakium •joue d'ai lleurs 1111. rôle :purifiant etL empêchan,! l'oxydation pet!· dan! la coulée. Ces .qualités rendent l'alliagf en question particll'lièremeu! approprié à la fabrication de certaines pièces destinées aux automobiles et auoc aéroplanes. Bien entendu, le calcium s·enflammant et brû,lant même à des ten~pératures relativement basses, l'aUiage nouveau ne peut être obtenu par simple fusion des deux métaux mêla• . Ill faut un c~rtain .tou1· de main qui consiste à pottsser sous la surface de l'a'llllminium en fusion de petits morcea•ux de calcium et à [es y maintenir jusqu'il ce qu 'à leur tour ils soient complètement fondus.

*'

~ Le Créateur a donné à .Ja volonté un pou. voi.r et un empi·re s i absolu s que quand t0111 ~es sens, tous Ies dérp.ons, tou'tes les créatures ensemble, auraient conspiré ·contre elle, .rien ne pourrait l'en-wêcher de faire ou de ne pas faire ce qu'die veut ou ce qu'el•le ue veut ,p as.

*'

* Le client est une singuLière espèce, disait oo commerçant: ce n 'est qu'en le gâtant qu'·on pacyient à ae conserver-.

Supplément du JVo 8 de ,f &cole" (1S18) _

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Une étrange histoire

Gétait à notre dernier déiuer de promot ion,

au ('..ercle militaire. Des 300 Saint•Cyriens de jadis nous étions bien 60; .les uns portant heatL cf détendant vai llamment leur maturité conIre les premières atteintes de l'âge, les autres déjil chau,ves, ventripotents, avec des lèles ù'olficiers supér ieurs avant même •J.a ve11ue du .quatrième galon. Bien entendu, la conversation rott,la sur les di&paru,s, avec ces: « T'en souviens-lu? " qui sont pour ainsi dire comn1e .le J·ehain de ces banquets remplis de souveni rs passés. On reparla de ,Julian tué à Boruy, de Braltau!, d~ M.ezansac passant à cheval, avec un tronc .qu u11 'boulet avait dé;poui llé de sa tête devant les escadrons épouvantés. Les coudes sur la table, côte à côte, un attendris, nous revoyions un tas de beaux ~gars biett campés, la mous taahe eu crocs, IJ.'œii brillant, tels qu 'ils nous étaient apparus à notre entrée dans la vie, si gais, si exubérants, avec tant d.'espoir au cœur et de solei·l dans ·l~s yeux. - Ei: Be'liheviHe, qtlli a été pulvérisé à Vincennes eu voulanl dévisser un obus! - Et d ''Au1hoin, qu i a été massacré au Tonkin! 'Le martyro[oge continuai t, u.ne litauie qui s'augmentait chaque 'fois d'un nouveau notn dt: héros. C'était comme une évoc~.tion de fantômes - les fantômes de notre, jeunesse qui apparaissaient Utll moment, venaient sourire rnélancO'Iiquement à 1leurs Yieux cama·ra.. des assis· à table, el s'évanouissaient ensuite au mi·~ieu de la ~·urrnée des cigarettes. Nous ~ions d'ailleurs à ce moment psycho~ogiqL!e où l'action des bons vins et de la ùigesti:>n aidant, Olli se. sent ar!!ivé à une se11s.ibili lé nerveuse e1œcerbée qui vous met dans un état d'esrprit tout spécial1.

pelt

- 'Et d llramond, liit a·lors le caJpit.aine Cha~oye, vous rappelez-vous d'lramond?

Tout à coup, kès grave, le commandant Fabert nous dit: !Messieurs, j'étais li. cette 6poque capi-

laine au 17e Chasseurs, et je puis vous aitirmer que saus ê tre p1us naïf ·q u'il ne convient, ie ne puis s(mger à cette 'h istoire-là .saus éprouver cette angoisse qui vous étreint devan t 'les problèmes que notre raison se refuse ·à comprendre. · - Des dé1a iLs! Nous de mandon s des détails, s'ér·ria-t-on à la :ronde. - Eh bien, !Messieurs, c'était il y a cinq ans. !Nous étions alors à Saint-Germain, la plus adorable des garnisons. rLe matin, la vie militaire avec les chevauchées datts la forêt, ·les üoyeux déjeuners au mess, Jes fl.i·rtations sur !la terrasse; :puis, ·le soir la g~rande existen'ce à PaJis. 'Lancé con>me ·l'était Je capitaine d'lra.mond, avec son nom, sa grosse fortune, et aussi son éLégance si cava lière et si crâne, i! tenait brillamment sa partie au miLieu de nos !êtes foiJles, toulj ours le dernier au souper, le premier à chevaJ.l. · Soudain, tout changea. La duchesse d'Iramoud était mm·te s·ubitement de la rupture d·un auéwisme. Du moment où le capitaine u'eut p lus sa mère, maman, comme il disait avec une tendresse filiale qui bisait mt si touchant CO·n· traste dans la bouche de ce grand garçon moustachu, du j;o ur où il ne put aNer se retren~er de temps .i autre à J'ihôtelo de Ja rue Saint•Dominique, i~ ne !nt p lrus lui. Il cessa d'aBer à PaTis, et, en dehors de son service, ne quitta I[JliuS ·le !Petit pavillon de ~a rue de Boulingrin où iL resta·it des heures, absorbé devant le· portrait de J.a duchesse. 1L :regar dait .Ja chère morle avec ses bandeaux blonds cendrés, un peu ondés • à Œ'impératrice •, corrnne on disait a~ors, son douoc sourire, ses yeux ,bleus qui ava,ient 'l'air de le 'suivre doucement dans tou.s les co~ns de 'l a chambre . 1Erl vain >j'essayais 'd''arracher ~e capitaine à œtte i'diêe tixe. - Non, vois-tu, me dlisait-H, je suis du coUIP devenu un vieux, car tant qu'on a sa mère en peut se croire jeune. La vie jetée au vent ohaque uourr n'est qu'un rêve sans ces haJ.tes régulières qu'on ~ut faire sous ~e toit maternel, ces teiDJ>S d'artrèt où l'on reprend ha,leine et consdenœ de soi. .Bien à plein<ke


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