Supplément No 07 1918

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Supplément du JVo 1 de ,1' &cole, (1S18)

148 a) D·abord, que la prière en vue d'obtenir des vocations aient toutes nos préférences. Ou cite un curé qu i, depu is son ordination, récite régulièrement !'e s 3 Noctu.rnes de .Poftice du jour pour obtenir des vo•:,!tio'ls s1cerdo!ales et religieuses, surtout parmi les enfants de son catéchisme. Ne pourrions-nous pas aussi laire un • memento • spécial, à la sa inte messe ou nous imposer qu~l.que prière à la mêtne intent ion? l e même prêtre a l'habitude, au commencen:ent de l'a nnée, de noter ces mols, dans son • 'Directoire •, a•vant les Joms des Quatre-Temps: 'Priez pour obtenir des prêtres. • A la demière 'leçon de catéch isme c,ui précède ~es Quatre-Temps, ri attire !J'attention de s'On petit .monde sur ce point et il explique pourquoi nou s devons prier pour a vo1r des prt-lres. Les enfants sont .1il1s1 encouragés à 'Pr ier à ce l'te intention et à oMri r la sai-nte communion dans 1e même 'but. b) Ecla irer. - ()11 ne saurait assez recomInauder ame pash~u·rs des âmes de traiter l'inl'p orlant sujet du choix d'une vocation, du célibat et de ·l'état de virginité. Cela se fera utilement au cours de •l'i-nstruction préparatoire à la ]Jremière commtin'on, dans des Je\o11s sur ce l!~ matihe, su.rtou t avant l'émancipalion, mais toujours dans un langage approprié à l'âge des enfan!s e( à leur tempé~a­ ment. Les eniants, les jeunes gen~ et les j~unes filles doivent ê-tr~ incvités à s'a1pprocher souvent des ·saints sacrements et à prier bea,ucoup afin de coru1ai'tre leur vocation et de faire un. heureu·x choix. Cet1e recommandation au ra des succès •parlicuJlièrement auprès de la jeunesse enrôllée da,ns w1e congrégation. Faites-leur li're également quelque manrud pieux tra-i·tant de cette i.rrwortante question. A ce propos, on pourrait répandre avec grand ]lrofit les petites .feuilles cvo-Ja.ntes de l'œuvre du P. Canisius. Ces ·lectures exercent une très IIC!ven<r influence sur la ' je!.!nesse: .)Jar les cxemrples et les Irai ts qu 'e!\:les font passer sous ~es yeux, elles é'clairent, elles encouragent, ell les enthousiasmen~ même; ~ur le moins, elles rappellent •le respect qui doit entourer l'é-

lai eoclésiastique s1 souvent attaqué et nié. Mais, comme la vie de famille chrétienne est la source •la .plus féconde vocations sa.cerdo1a'les, Ja i's ons tout ce qui pend de nous pour grandir et fotiiiier tPille exposée aujjourd'hut à tant de Par les sermons, les conférences, 'Par la loratiou privée, trava illons à guder pur invio'lé ~e sanctuaire de la vie de famille. La presse catholique, à son tour, peut dre ici de. précieux seT'Vices, en c!e.rgé un a!{>.pui respe.ctueu•X ct fitlèle. autant nous devons comp1e r sur eHe, nous avons le devoir de lutter contre -la necrtre ou anticl'érkale dont ~es produefiaaa sont les pires dissolvants de 11l'au1orité SIC!f. dotalle. Arrière d.onc ces feu.illles ma liaisaa~e~t Eloignons-les du foyer chrétien .e t du ~ des enianlts! En résumé, un ministère pastoral (lleio vigihmce et de zële, ins],ire par l'amour Sacré•Cœur d'e Jésus, est ·l a 1f)lus sûre lie pour le recrutement normal du. clergé tholiqu.e. Pas de pessimisme donc: i l esl .le e11nemi de tout ministère ir;uchieu,x. à p~ei nes mains ,Ja bonne semenœ, instruisez, éclairez, et la lbénéd.iction diVine ne manquera ,pas à vos e!lforfs. Le zèle ,prudent dun coefesseu:r, d'un. OUJrê peut produ ire de grandi fruits. N'accusons pas .J'esprit moderne comme !J'unique olbstaole a ux vocations sacen» 1a11es, car il se troUNe dans chaque paroisse soit de bonnes fami'Nes, soit d'eX"Cedlents eefan1s bien: tdmtés -qu'il importe âe gagner l Ha cause de Dieu et de •la sainte Eglise. Quelle sera magnifique et douce le coaolation du pasteur Iqui ,pou.rn dire, en quitlall cette te!"re, qu'i1 continue à travail~er pour le sa'l'ut des âmes et b g1oire de 'Dieu et qu'i se survit en quefque sorte dans ce jeune prtiR qu'i l a préparé et ac;lcr.,i •!,; vl'rs le saint autel!

••• :i: Souvent. nous ·souffrons bien plus par l'awréhension de :Ia 'souilifrance, que par la souffrance elle-même.

La vieille Schmidja L OOBNDE VA'LAISANNE Depuis deux for tes hcu.res déjà, elle était , en route. Harassée, ')a vieille 'femrœ s'assit 1ur Ufl rocher pour reprendre haleine. _ PaLLvre Schmidja, se dit la vieille en se pacrlan.t à haute voix selon sa coutume, que tu es à plaind!re! As..:lu cu un seu l bon 4our, depuis la mort de 'la mère? Travaille, travaille, travaille, travaille toujours; lile hier, file aujourd'hui, file demain, file encore, 'file saus fin.! 1Ef avec tau! de ~Jeiues que lu t~ douues, tu ne peux que gagner tou t juste pour t'acheter du fPaÏ'Il de seig1e et du maïs. Ei qui donc f'airœ, vieille Schmi<ija? Tu es seule au monde et on ne versera :pas une larme à tou enterrement. Si du moins lon cha·let était moins éloigné de Mœre!, lu: pourrais assister à la messe le dimanche et ce serait une grande consolation. Après les offices, ·lu. pourrais éoha•nger quelques mots avec !Mar.iose el Monique, les deux mères-g.rauds de ton âge. qui en même temps que toi ont ~a it leuT première communion, voilà... combien déjà?.. . cinquantehuit ans. Ah! ~.~habite twp haut, et à 70 ans, on u'a :plus de iboooes jambes. Je suis bien malheureuse. Scbmid1a reprit sa marche et, bientôt, ~Ile put apercevoir sa maisonnette juchée sur un petit mameloo verdoyant, à peu de distance du glacier d'Aletsch. Ehle fit une centaine de pas !pUis, épuisée de fatigue, elle se laissa tomber une .seconde fois sur un bloc de schiste, l côté du setttier pierreux. -:M. •le coré de 1Mœrel nous a fait un bea~.t sermon au~ourd'hui, oui, mais comment •le mettre en pratique? A qui ferais-,je la charité, m ce désert sauvage? Je ne :PUis secow·ir les rœrmottes ou les chamois! Si un ma·lheureux frappait à ma porte, je lui donnerais bien volontiers un morceau de pain et un verre d'eau fraîche, je lui préparerais un lit, mais ll-ha·ut, je ne vois jamais. Ull1e âtœ. M. le curé l'a dit, notre Seigneur JésuSJChrist ne laissera pas ~ns réco~nse un verre d'eau frakhe

donné à Ullt ,pauvre en son IlOin.· Ah! mon Dieu, envoyeZ·lllDi donc des malheureux que je puisse les sec<?urü! La 'V ieillie ~emme se remi! en roule el, à la tombée de la nuit, elle anriva à son pauvre chalcl patiné par le soleil Avant de se coucheJ·, elle Jeta uu regard su11 le glacier d 'Alefsdh que ta June baignait, en ce moment, de ses lueurs v~poreuses . Chose étrange, quelque chose semblait se mouvoir sur l'immense ch~mp de glace. Qu.était-ce donc? Tout d'abord, elle ne remarqua rieu d'extraordinaire; mais, [JeU à peu, elle vit ~ort bien des formes blanches iPasser el repasser au milieu des séracs ·g éants, s'agiter au bord des crevasses bleutées. ,Ce ,q u'elle avait pris rpour des nuages traî·nant leu•r s plis lourds sur les saillies du glacier, était une ·troupe innombrable de rpau'VrcS â!Ùes faisan't en ce lieu leur pénible purgatoire. Schmidja avait bien souvent entendu dire à sa mère que, de ci de là, un voyageur éga~é avaii aperçu, sur les glaciers, des processions de fantômes, mais jamais il ne ,Jui avait été donné d'en voir gusqu'là ce 1our. Elle trembla.it de tous ses membres. C'était donc bien ainsi, comme sa mè,re le 'l ui avait racon'lé. Les morts souffraient, souffraient horrilblement dans ces ,farouches déserts. La plupart de ceux qu'elle :put distinguer étaient enve· loppés d'un long suaire blanc. Leurs pieds et lewr tête étaient nus. Hélas! ,l eurs !Pieds sc biessaient 5ans cesse sur •les arêtes V'i ves et. tous poussaieoJ des gémissements qui fendaien t l'âme de la vieille fileuse. ·L es morts semblaient se ol1ercher les wts les autres, sans doute afin de se rédhau'ffer; rr.rais à peine s'étaient~il s ra,wrochés, qu'i'ls se retiraient avec des cris d'épouvante, car w1 froid mortel s'échawait de leurs corps glacés. C'était d'eux, SchmiàJja le crut, que •Je Eroid venait; leur halei·ne empêchait la neige de fondre et rendait la bise s,i' piquante et les brouillards si humides. Quelques morts étaient immobiles. Depuis des :aooées et des; siècles. peut-être, la neige s'était amoncelée autour d'eux et l'on n'apercevait pius que ·l eur tête bleuie !Par les frimas;


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