Supplément No 09 1918

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196 • Quand arr<iva ·la mobi4isation de papa et de parr.ain, toute ga f•mille fut triste, et pendant quelques dours on ne ~it quui ~s; on dépensait te1ilement .p eu que quand on reman~, on trouva toutes les rnarcha'ltdises ·~fies..

Un au;tre donne cette noie, qui témoigne d' un œrWn egprit d'obse1!Vation: c ILe quartier parlait beaucoup de •la guern . Toutes 1es .personnes ~aoient devant la rposte. Nos .parents étaient rassemblés chez nous. Le Œendemain ·les hommes se donnaient ia main. •Les personnes qui ne se CAUSotient pas se causèrent ....• iLa 'l"&:onciJiation de tous ~es Français devant 1}e péril· commun est indiquée ici d'un trait précis. U01 écolier ~ de onze ans donne ce raocourci assez impressionnant de "'exode devant ·les ru-rœes ennemies: • Uartillerie passait tout ~e temps. L'on voyait des pauvres émÏigris avec des voitures pleines de meubles, de ma:tela.s, de couvertu· res ... . • On eut des ~s. &rit un autre qui passaient avec des voitures chargées et • des enfan& morts en ohemi.n, q,uï~s de tati-

rue. • Quand commença .Ja retraite, des pauvres Belges défilèrent a'Vec de g:rands chariots. Les colllpS de can0111 retentirent de plus en plus fort. Puis notre tour vint. Comme les Be~es, noua !karuèrent (pour: nous ~vacuâmes). Nous rencontrions des troupes à chaque instant. Puis wr •la route nous 'Voyions les obus tomber &Ur nos maisOD/8. • Plusieurs enfant<> notœt les ~ et ·les pH· faees des AaJemands. • Tout Je monde cachait ses provisions pour ne pas que :les AJ!emands ~prennent. Quand oo sortait de chez 1e bou~anger avec un pain, ~es .AJilemands nous :Je p.reoalient. On ne savaat pas quoi maoeer. . . . • n'en a qui font des oonlidences tou:ohantes· • Aftllt !la guerre ]e mangeais bien des peti~ rounnandises, mais maintenant nous gardons ~t rpoud'envoyer à papa ... • Sans qu'ils s'en ·r endent compte, l'a.fimosphère de ·ra i'Uer· re n'avre :J'âme des !petits: c Depu.is cre c~ menœrœnt de da guerre, tout est dum~. Tout

•e monde

s"ennuie; w• I!OUS semble &Vôi.r 1111 poids sur~ pojtrme .... ~ Et un autre: œa. tate: • Aovant la guerre, Jes plMtes pousaïeat bien. ·Maintenant, eLles son~ profan&s ....• ,MlM.. Ownesnil et Simon ~ont r-emarquer que Jes etdants ne citent guère que des petita détaiTs et qu'ill& Œes racontent uec une étranre impass ilbiliité; seu-lement par la naïve~ IIœme de •leurs petits détails typiques, œrtaines dt tes c copies s suggèrent une vision de 1a euer· re iqui est œLI'e que nous donnent les soldata de Stendhal. Les cdlilaborateUl'S du ,Mercure" concluent que Ua guerre ne vieillit pas l'eaiant, qu'el1e Ille ·lur enllève rien de son caractère naïf excessivement confi•ant, et ne •lui coafère aucune maturité, D'autre part, J'enfant reste objectif et n'ex;prime que très. rarement l'accuei:l intitrœ quill .fait au bolllleversement de la vie. En !Somme, actuell'ement, a'iruluence de !la guerre eur •l'esprit de ~·enfant est très minime, et Jl seiJ1hle que cette dnfluenœ nJ"agira. réellement qu'A mesure que :l'enfant g.ra.ndi;ra. . Roland OE MARES-

~Supplément du

Les Morts

3io 9 de ,f &cole,, (1918) l Ceux qui les. virent ont raconté qu' 1 .une grande tristesse était dans leur

cœur : l'a ngoi:>se ?oulevait leur poitrine, 11.5 ont 'Passé sur œtte terre i1s ont d~cendu le. fleuve du temps, 0;1 enten- 1 et comme fahgoues dJu travail de vdvre dit leu·r s _voix sur _ses bords, et !PUis l'on le~ant le~rs yeux au del, ils 1pleuraient~ n'entendit .p}us · nen. Où sont-ils? Qui Ou sont-1ls? Qui nous le dira? « Heure~ les morts qui meurent dans le nous le dira? «Heureux les morts qui Seigneur!,. 111eurent dans le Seiigneur ! , Des lieux inconnus où le fleuve se Pend~mt qu'ils passaient, mille omdeux voix s'élèvent incessamment bres vames se présentèrent à leurs re- !~Jerd, 1~'une dit: « Dw fonçit de J'aŒ:J îme i'ai· • gards: le mondt que le Ohrist a maudit leur montra ses grandeurs ses ri- crue vers v?u~, Seigneur, Seigneur, écou. chesses, ses vol•lljptés; ils le virent et tez m~~ gemissements, prêtez l'oreille à rn~ pne~e. Si vous scr.utez nos iniquités, avuuc:u.u _ne virent pJus que l'éternité. sont-Ils? Qui nous le dira? « Heu- . qui soutiendra votre regard? Mais près les morts qui meurent dans le Sei- de vous est la miséricorde et une rédemption immense. , !:. .Et l'autre : «Nous vous louons ô Semblable à un rayon d'en-haut une ~I~u! no_us ·vous , l:)~nissons: S~int, d~ns le lointain, aPfP•a raissait $au~t, Samt est le Seigneur, Dieu. des guide~ leur course; mais tous ne a~mees! La terre et les deux sont remregardaient pas. Où sont-ils? Qui i{J'hs de votre g loire. ,. . le dira? «Heureux les morts qui Et nous ~ussi nous irons là d'où p-arVariétés dans le Seigneur! :. tent :ce~ .plamtes ou ces chants de triom~ BATAJILLES D'AtJTRBFOIS Il Y en avait .qui disaient: Qu'est--ee ;phe. Ou serons-nous? Qui nous le dira? Voici tes chiffres des forces totales enga· 'ces flots qui nous emportent ? Y a- « 'He1:1reux les morts qui meurent dans gées dans quelques-unes des plus e-randes ·baquelque ·chose éliprès ce voyage ra- le Seigneur! " Lamennais. taillles de I11tistoire. ? Nous ne le savons :pas, nul ne le Au.sterJ'itz, 1805: Français 65,000, AutriEt •comme ils disadent cela les rêchiens 82,000; -Iéna, 1806: Français 54,000, s'éva~ouissaient. Où sont-ds? Qui Le grain de froment Prussiens 53,000; Wagram, 1809: Français le dira? «Heureux les morts qui 181,000, Autrichiens 128;000; Borodino, _1812: .,,,,,,.,,",. dans le Seigneur!» C'était un jour d 'a utomne triste et 'froid. Français 130,000, Russes 121,000; Waterloo, Y en avait aussi qui sem!blaient Dans toutes les haies, on apercevait les fruit·s 1815: ·f rançais 72,00), Anglais 70,200, Pru& un recueillement profond écoute~ rouges de l'églantier et dru sor b ier et sur chasiens '5,000; Sadova, 1866: Prussiens 160,<XX>, -parole secrète; et !PUis, Î'œil fixé qùe feuille ·le brouil·lard avait la·i s;é une petiote Autrichiens 220,000; Sedan, 1870: A11emandl le couChant, tout à COU(!> dis chan- perle; partout i1 n'y avait qu'herbe fanée et 154,000, Franç.11is 90,000; Liao-Yang, 1904: Ja.. .u~e .auro~e invisible et un jour qui feuiJ.les jaunies. Le long des chemins boueux ponais 200,000, Russes 180,000; Moukdetl, f~mt Jamais. Où sont-ils? Qui nous passait de temps en temps un c.hariot solitaire 1905: japona:is 310,000, Russes 400,000. dira? « Heureux les morts qui meu- dont le conducteur avait un gros caChe-ne; Toutes [es forces des deux combattants ne d~ns le Sei·g neur ! ,. de _la~e autour du cou, et de temps en te!Ilips , ~aient pas toujours part à Ba bata.ille. Mais, Entr.aînés ~pêle-mêle, jeunes et vieux, agiia1t ,s es bras pour av•i ver la ci.rouJation du par compa-raison, on peut dire que ·les troupea disparaissent tel que le vaisseaw sang et se réchauffer un peu. C'était vraiment al~emandes en France, qtiil comptent trois mil· tP<YUsse la tempête. On compterait un_iour triste; les hommes qu'on appelle des •lions ~'hommes, ont devant elles les sable~ de la mer que le nom- ,poeles se promenaient et se réjouissaient de un nombre notablement supérieur de de ·~x qui se hâtaient de p·asser. v~ir comme tout était u is te: ils mettaient cette ~tes. ·sont-1!s? Qui le dira? « Heureux tes tnstesse en ver.s et ·les vendaient à des jourqui meurent dans Je Sei•gneur ! ,. naux i'llustrés. . \

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198 Mais œ même jour, un homme ~tait sorti pour &emer. Avec son iaC jeti &.ur iOn bra.s 2auche, il a'avançait ·lentement et de la main droite il épandai~ •le grain dans le -.illon tracé par la charrue. Le ahamp ~tait nste; il ~>'al­ longeait noir dennt 'lui, il~~lonn~ de raies 6ialel qui couraient t011t du lo~ l'une l ,ôté de l'autre. Au tloin, il ilemblait que ,Je champ ile retrecissait, mais il n'en était œ-ien. Ce n'était qu'une c iUusion optique • du geme de celles dont les .\ines parlent et que jamais je ne ~>e­ rai ,capable d'expliquer. 1Et l'homme alla jusqu'au bout, th o& le dlamp paraissait étroit; quand il y arriva, il a'aperçut que le champ était aussi ,Jarge qu'ailtems, mais ce fut le bout opposé qui lui sembla plus étroit. Et alors il revint i:UI ses pas, et q·uand il fut arrivé à iOn poi·n t de dêparl, il ie retourna et revint de nouveau &.UŒ' iles pas. Il itlmblait qu'il cherchait ~'endroit où .Je champ était plus étroit et qu'i'l continuait d.'ll'ller, parce qu' il ne pouvait pas le trouver. C'est ainsi que !beaucoup d'hommes pasaent ·leur vie. lis cher~hent œ qui est bien loin d'eux, et quand ils l'ont atteint ils ile retoUil'llent et, 'Voyant dans le Jointain œ qu'i.Js ont quitté, i'ls y reviennent, parce que ee ,qui est •loin deux les atti<re toujours. Et de cette m:mière ils passent )eur V'ie l cherdher, et, ae ·laissent tromper par un va~t-vient sans but, ils n'arrivent nulle part et ne trouvent jamais le repoa et 'la paix. .Mais l8 eemeur ne res«.mblait pa~ l ces hommes. A chaque pas qu'il taisait, il jetait un de ses grains - c'était du beau et bon froment bien rond - et ies grains tombaient et &OUriaient et se cachaient dans la terre noire et légère. Et il continua de semer rusqu'au ilOir. AJors son ge rut vide et il s'en alla ~ ~a maiaon pour manger et dormir·

U y eut un grain de froment qui se trmtva tout .seul enlire del,lX mottes de terre noire et mouiHée. Et Je grain de froment devint épouvantll'b1ement tr·iste. Il fai'sai·t sombre et humide, et tl'obscuri~ et ['humidit6 augmentèrent eocore, car le brouit\lard de .Ja journée s'était,

199 il était deve~u si sensilble! Il se sentait gonfler, s~~ épidel1me se désagrégeait. Il sentait Ihumtdité le pénétrer de plus en !Pius .... Cela ne pounit . pl~s aller bien longtemps avant que tout enüer ri ne soit trempé d'outre tn outre par cette humidité. Alori qu' . rait-il de lui? ' anne-

l'air b}eu, un nombre incalculable d'alouettes chantati. , ~ grain de homent - car ·le gel'IDI vert n éta~t a~tre que lui - .r egarda autour de lui avec_ r~vtssement. Il était waiment reven11 l la ne, 1'1 revoyait le soleil et H entendait chanter les a!louettes. Ill allait reviwe. Et il n'y avait pas que lui, car wr lt champ tout alentour il voyait d'autres iel'met Terts - toute une wmée, - et 1-1 reconnu · t e11 eux ~>es trères et ses iŒUN. ~ors, ~ > jeune plante se sentit e-onflée de •la JOie d'extster, et i'l Jui sembla qu'elle devait ~r pure reconnaissance, pousser jusqu'a1l ctel et le caresser de ieS feuilles. Et c'était com'me ii .\a même recoll!Ilaissante atlégresse ef~t __donn~ des ~iles aux alouettes qui montat~! dans les atrs aussi haut qu'elles le pouTat~nt; à mesure qu'elleil s'élevaient, leur chant ~tatt plus clai:r et plui pur. Et une loix, qui cette foiA nuit phi& du dedana, maia d'en haut, di1 : ~ Si le grain de troment 11e meurt paa ap~èa. qu'ill ~t i~~· dau la terre, i:l u. prodwt r~en; mata a~~ meurt, il porte beaucoup de lnuta. loluwmèa JŒROENSD'(.

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Le cordonnier de Burgos =

Autrefoia, a y a bien lonpmps, ;yini1 l Burgos 'lUl pa~vre cordonnier qui a'appelait Esteban. Il était honnête et Gaborieux maia asse:~: ma·Iadroit, iOuvent ... ~ ..,1 . malade, et, uc '1' .., ...10' veu r e t chargé de <trots J·eUJiles enfan•- Au · é .. ~ ~ t.a~t-il devenu ili pauvre, qu'·m faisait grand' pth~ à' ile~ voisins. Une bonne parente . qu'il ~va1t s éta1t chargée d'éle'feŒ' sea de:UJ: petitee. Mies, et ~es noll1II'issait dans son YiLlage disant qu'elle en ferait des be~'i'ères ou· de; leivantes de !erme. Le petit garçon seuil était resté av.ec son père et essayait déjà de travai·ller; mats Juan n'avait pas oinq ans, et de long~es années ?evaient. se passer avant qu'ill pO.t atder son pere. Vhrver avait été rude l'ouvram> 't et-:i~a miière · ' •- manqua:t, lll'rivait l grand& pae ®.o.: le pa'llne &~ fiu OOitllllill !pli


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- C'est inutile, rC asMa est partie po Espagmol, il ne se plaignait .pa& et ne demanJuan au nom de votre Jésus. Héla.:s! une seu!le donné sa pant~le, personne ne voulut le dait T·ien à personne, mais son cœur saignait quinze jours, sous ,prétexte d'aller à :]a · 1 de vos pierres précieuses lui donnerait du pain croire. Il rut mis à la question, et, se voyant à la pensée de sou petit Juan ma1 nourri, mal. de sa sœur, anais je crois bien qu'eUe ne perdu-, pour échapper aux tortures, il avoua pour toute ~'année. habillé, et qÙi s'étiolait dans son logis étroit viendra pas de si tôt, et va se remarier e Et, en disant cela, comme i'l était cordon·le crime qu'il n'avait pas commis. Les lois même •Jà..œ·s, dans son rpzys. Elle a cong et humide. nier, Esteban oubliait de regarder la coud'Espagne punissent de mort le vol sacril~e, Un jour de printemps, cre rpère et l'enfant sa servante et ses marmitons. Vous devait~ ronne de ~ a Sainte-Vierge et Testait les yeux Esteban fut condamné à être pendu a,prèi venaient de dîner de quelques croOtes de de l'argent? fixés sur les chaussures du petit Jésus qu'eUe qu'il aurai·t fait amende honorable devant No- . Hélas! oui, Seflora, 18 lféaux. pain frottées d'ail et d'une jatté d'eau fraîche tenait dans ses bras . C'étaient de petites mu- tre-Dame du PilieT. - Priez sai.nt Antoine de Padoue de v puisée à 1la fontaine voisine. les de satin éca·rlate, brodées de per.Jes et orSon !Procès avait ému toute la viUe. Sauf - Papa, dit le rpetit Juan, quand donc les faire retrouver, mon ami, car c'est de J'a1 nées chacune d'un gros diamant. quelques bonnes âmes plus inclinées au 'bien gent perdu! irons-nous voir mes sœurs à la campagne? qu'au mal, la multitude était exaspérée contre Tout à coup, ô merveible, le petit Jésus, Et la vieiLle sibyHe referma l' a fenêtre. - Dimandhe, mon rpetit, si •la seflora Car.'animant, de sa petite main Ota •l'une de ses Esteban. Uhe foule immen?.e se pressait pour ,Le pauvre Esteban, consterné, envelo si·lda me !Paye les 18 réaux qu'elle me doit. murles el la jeta au !Pauvre cordonnier. le voir et remplissait le :parvis et la cathéJuan de son manteau et l'emporta tout en Je vais aller lui porter ses souliers pendant Esteban, pleurant de joie et d'admiration, dra-le. dormi. .Le tra,jet était Joug. Arrivé 1Pfès de que tu dormiras. ierra la petite pantoufle sur son cœur, TemerDès 1]e malin, dans un t•o)n obscur de la cat-hédrale, et déjà bien fatigué, i1 y entra po -Je n'ai pas ~tommei'l, dit Juan. E~ne­ chapelle de Notre-Dame du Pi.Jier, un bon cia l'Enfant jésus et sa très sainte !vf'ere, et, se reposer. . reprenant le petit Juan toujours assoupi, s'en moi avec toi. re'ligieux de J'hospice royal de Las Hue1gas Quelques mendiants sommeiHaient sous retourna chez lui. était en pr;ière. U tenait près de lui le petit Esteban enoveloppa les souliers de ·la seftora Juan qu'il ava.i t recueilli, et de temps en temps Casilda et partit en donnant la main à son pordhe. On venait de ro11:vrir les portes. L'i ·Esteban, homme simple et ignorant a'il en fiols. Il se disait que ·la seflora Casilda, qui • orrlense et splendide édifiœ était désert. fut, se rendit chez un joairJ.ler .juil et ·lui !Pro- •lui paf1lait tout bas. Esteban marcha vers ·[a chapelle de 1 posa tout bonnement d 'acheter -le diamant était pâtissière de son état, aurait peut-être . Tout à colliP, un grand mouvement se fit Vierge, et, posant son doux fardeau aur la bonne pensée de donner un gâteau au petit dans .J,a foule, et des a•lguazils qui escortaient quï•l avait enlevé de J'a mule. ·Le joailler, fort tapis qui recouvrait .Jes marches de 'l'autel, Juan. Mais cet espoir fut déçu. 1! tr~;uva la surpris de voir IUO ·tel joyatt entre 1es mains le prisonnier lui ouvrirent passage. Le pwse mit en rprière. vre Esteban, ayant près de lui son con.tesseur boutique fermée. d'un homme si pauvre et si mal vêtu lE: quesLa chapelle, ~ux·ueusement ornée, resple tionna et ne put tirer que des réponses évaet te bourreau, s~avança pâle comme un specCOJmme c'était !"heure de la sieste, il rétre, en chemise, la corde au cou et un derge sives. solut d'attendre, et s'·asseyant sur le ,seuil, il dissait de dorures· eltle était embaumée fte1l'I's, et, selon l'u~age d'Espagne, des c~e jaune à la main. On le fit agenouHler devant fit coucher le petit Juan, sur son manteau et ·Esteban ne voulait pas raconter un miraole élégantes pleines d 'oiseaux chanteurs étale de la :;;ainte Vierge à un Juif; il se promettait Not·re·Dame du Prlier, et, d'une voix éteinte, l'engagea à dormir. Juan ferma ses jolis yeux suspendues comme des lampes à la voûte pei d'en rpar.Jer à son confesseur, mais le confesil commençait à ·réciter l'•amende hono.rable, noirs et ne tarda pas à partir rpour 1e pays des te et dorée. Une Notre-Dame du PiHer, rev sèur était en voyage, et Esteban avait grand lorsque le petit Juan, s'élançant devant lui et rêves. Esteban resta éveiilé. tue d'une robe à den!e.J'les d 'or et entourée d besoin d'argent. Bnfin lë Juif, qui ne vouJait les bras tendus vers l'Enfant Jésus, s'écria Une heure se passa. Quelques bruits de cierges, dominait .J'autel. Son d iadème, prése pas avoir des démêlés avec la ~ustice, prit un de toutes ses forces: portes qui s'ouvraient, de Jalousies qu'on rede la reine IsabeUe, avait été ouvré avec 1 biais. H donna quelque argent à compte au - Seigneur Jésus, vous savez bien que levait çà et là sur -les baicoos, témoignèrent premier or 31ppot!é d'Amérique à Burgos p cordonnier, lui dit qu'il voulait montrer ae mon père est innocent. Par grâce, sauvez-le! que [a sieste était iinie, et de rares passants Christophe Colomb. H étincelait de diamant diamant à un confrère qui ·l'estimerait, et ['en·Et la statue, "'animant de nouvea•u, de aa commencèrent à circu·ler. Mais aucun bruit ne et ~a we de tou les ces r ichesses était bien fait gagea à revenir le Iendemain matin . petite ma-in ôta la mule qui lui restait et la ae faisait entendre chez Casilda. pour tenter de murmures les pauvres gens. jeta au pauvre condamné. Sans défiance, Esteban .Je remercia, courut Esteban, dégrafant son manteau, se leva Cependant Esteban les avait toujours llcheter des provisions, un habit neuf à son sans éveiller le petit Juan et frappa discrèteDe formidables acclamations retentirent, et, gardées sans arrière-pensée, et, depuis soo e petit Juan, et rentra chez lui, toui joyeux. ment aux volets de la boutique: rien ne réun instant après, le peuple !Portait Esteban fanee Notre-Dame du Piolier recevait ses te pondit; H frappa plus fort: rien encore. Mais Hélas! sa joie 'fut courte . Le lendemain maet son fiols en triomphe. C'était à qui lui ferait vente~ prières. Mais ce jour"là, sous l'étrein tin, au ·lever du solei•l, deux a:Iguaz.ils vinrent des présents pour rie dédommager de ce qu'il une vieille voisine mei~an+ •la tête à une lude la misère, et se disant que :le pauvre peti l'arrêter au nom du seflor alcade, et 'la precarne lui cria d ~un ton rogue: ava·it souffert. Le Chapitre de la cathédrale Juan n'aurait rpas de quoi souper, Je pauv mière chose qu'i-ls virent dans son pauvre - Aurez-vous bientôt fini de nou~ rompre racheta pour une somme considérable les mucordonnier songea que les diamants de ' logis, ce fut la jpetite pantoufle que tout Bur- ·les de FEnfant Jésus, et Ja ville adoiPta les enla tête, mon brave homme? Casi1da n'est point Vierge représentaient mille fois pl g-os connaissait, el qu~Esteban avait suspendue fants d 'Esteban et les fit élever avec soin. Sainte chez elle. d'Mgent qu'il ne -lui en iaudrait pour élev au lit où donmit son enfant. - Je vous remercie, Sefi.ora, di·t humbleJuan devint cordonnier de la reine Jsabe·lle ~te~ enfants, et i l se prit à [ui dire: ment le IPau.vlfe cordonnier: je reviendrai ta~ et des infants. H maria ses sœurs et rendit .Le procès ne fut pas long. En ovain, Este- Bonne Mère, aye:. piti4 de IllOn pe ban soutint-iJ qu. l'!Bnfant Jéltua ililli uait heureu.;e la Tiei'1leSiie de son père..Le aouvenir tôt.


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· cas du Faleme et des crus orientaux. Grégoi1 on devl·,ne qu'eHe était Ultle des princÏipa e10•-!1.'1·t re de Tours ,Joue les vins du Latium et ceux chesses de ·la Bourgondie. j'avoue pour ...n 'avoir aucun i.émoii'nllie e~licite ?Our la de Gaza., qu'il appelle puissants. Beaucoup n d'anciens mentionnent ce vin de Gaza, • gai'ttum • qui paraît vrai.ment avoir délecté ~es Suisse romande. c b vi~e était cultivée l peu p~è& ~omo gourmet~>. Chacun du reste aimait bien les alijourd'hui. nans le Midi, on la laJ~>SAJt couTins de son .pays. Le noble vin de Bourgogne, rir sur les a.rPres ou sur des éChalall très dit Grée-oire de Tours, est si 'bo!i qu'i•l •laisse grands. Dans •le Nord, on 'la plantait le plua derrière lui celui qu'on a·pporte à grands •Les venda·nges venant d'avoir lieu, parJons souvent sur 'les coteaux, en échelona réiu· frais d 'Orient. Et Cassiodore parle d'oo peun peu de la vigne et du vin. . liers. N'avez-vous ~amais lu cette pièce ell tit Tin, sec, aiirelet, mais d'un ~umet délicieux, !D'où nous vient le • boü> tortu • quJ, cette vers où le poète Fortunat raconte ~.vec. tnqu'il compare sans hésiter aux meill~urs crus année-<:i fait 'la joie du vigneron? thousiasme un voyajle en bateau qu 11 fit le d« ·la Sabine, et même au < g-azetum •· Selo~ la l~nde e-recque, en voici l'origine: long du Rhin et de la Moselle? Il a tou~ adc Buv~it-on beaucoup? Oui, certainement. Bacchus, rencontrant 1\lll ~our sur ~on chemiré sur ces coHines couverte11 de plantatiOns, • . . L'abus des boissons était, ~e ne dis pas min une jeU!tle plante, délicate et A son goilt, • où tles dures pierres elles-mêmet s' emblent fréquent, mais réel parmi ceux qui auraient prit un Oi a·oiseau et l 1J glissa; la plante enJanter des .sarmenta rniell~ • i il a portt da donner 'l'exemple de la sobriété. e-randiss~nt, le dieu la porta dans un . os de envie au vigneron qui, ~>uspendu aux r~ee • VEglise réagit par la parole, mais surlion · mais l'os du lion étant devenu IUJ-même rougissantes, cueillait œ10 2'rappe~ ~tUJ: nve& tout .par 'l'exemple. trop exieu Macchus eut ;recours à un os couleurs; charme des yeux et déhœa d\li pa.• Nous avons un spécimen de sermon .~e d'âne ~ '1 enfe.nmer sa trouyaille. Gaîté, lais tout ensemble· · · · tempérance dans Isidore de Séville. Le prédi(oree, atupidité, trilo~ie du ·Tin; dèl ilo:t en· : Les pauvres vijlnerons perdaient eOIIYen' , cateux constaie que beaucoup soot ivres du ianct ,Ja vigne a reçu :Je don dangereux de •le fruit de leurs falillues. Sanll parler du matin juilqu'au soir; que œrtains même &'en ren~ joyeux et robuste qui boit modéré- guerres et des inva·sions, la grê.le, la s~che- font un honneur. 1'1 ren.ouvelJe :les menaces de ment du jus exquiil de son produit, en même resse taisaient alors comme &w)ourdllnu de la Sainte-Ecriture contre les uns et les aut&mps que d'aHaib1ir et abrutir qui en abwo~: terribles Tava~s. Ce ~t le ca~>, par exemple, tres. la fable des Grecs est charmante, ma1s en 584, dans presque toute Ja Gaule. A ~ • Un autre texte nous montre qu'on avait elle ne nous dit pa!i qui 1planta la vigne dans vue des vendanges irrémédiablement détrui- cherché un remède contre ,f ivrognerie. Voici notre pays. Ce furent les Romains, aŒrment tes les cultivateurs ae laissèrent abattre au la recette; meltez une angui•lle dans un pot de quelques auteurs. Non, déclarent d'autres, point de perdre la nison. ?n ~et 'Yit ~chez: vin, Ja.i ssez-h 1usqu'à ce qu'elle wit noyée, elle y était cultivée :lon~emps avant 'l eur T~ leurs troupeaux dans les v~es, en dl~nt. sortez-là ensuite, et faites boire le liquide à nue. Peut-être les premier.s ceps nous .a~n­ , Vignes maudites, soyez foulée~ - aux piedi l'ivrogne: il &era pour toU!jours dégoûté du Yèrent-ils de la Gaule. Mais si :leur" ongme des bêtes et ne renaissez iamais plus! • La rin. reste mystérieuse, on sait tout au moins que même an~ée arriva une véritable !Pluie de aauc Enfin, iea Mérovingiens connaissent le nos coteaux s'en couvrirent 10urtout par les terellea. Apr~ avoir rava~ ~'Espa211e, •lies via eau alcool. Rieu. de nouveau ~ou11 le eoaoin.9 des religieux fondate\ll'a dea COmiil\.1" londirent 11u la Gaule, et dwrant cinq- ana, ~eil. Ce n'étaient pas les vins de IMei'len, mais Qa\l.tti chréti~. dit Grégoire, dles dévastèrent d'une épouvan- quelque chose qui leur ressemblait. On reQuelle physionomie avait a'l ors le vignotable façon les v.ignes et les cllaiJWS · · · · coltait, paraît-il, en Crète, une sorte de pomble des bords du Rhône, du !Léman, du lac ~ • Supposons maintenant que la vigne, fidè- mes avec lesque·Nes on faisait iUile ~iqueur ab1 Neuchâtel? La même, très probablement, <lu à lement gardée, a produit ·beaucoup, et que 1~ solument identique au vin, pour Je goût, !a 'l 'ouest du Jura. Citons à ce propos co qu'l jour de la vendange est arrivé. Les Bourgw· couleur, le fumet, l'apparence, mais qui n 'adit l'abbé Marius Besson, en 11)06, dant de gnons sont en fête. C'est même une fête. sol,en· vait pas de force, et que même les :plus faifort intéressants articles de 'la ,ReYUe hiatonelle car la loi romaine des Bourguignons bles :pouvaient consomiœT sans danger ll'ique vaudoise", traitant det c boisso~s, ~ inter'dit de s'occuper de JPI'OCès pendant :la c La plu.part des ascètes, la majorité des veurs et tempérants l .J'époque méroTJlliJen~maine de Pâques, !la semaine ~e Noël e~ Teligieux et des évêques avancés en sainteté, ne.,. les jourt des ·~enda~e:'! · · · ' ,- s'abstenaient ~ boissons a•lcooliques ou n'en • Quels éta1ent le~ vms les plus fameux? Lai usaient que tres peu . . . .. • c -Les textes mentionnent la Tii\ne l peu lettre IX. d'Ausone prouve que le Bordea'IU M. Ma.rius Besson cite divers exemples de près partout en Gaule. A ·TOir le11 ao~ jattait célèbre au lV. siècle. On faiuii e-rand loux dont la •loi Gombette en-toure 'l a v1gne,

du miracle s'est conservé dans une ballade populaire qui se dhante en Espagne. Mme JUllie LAVERGNE.

La vigne et le vin

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sobriété. t;n voici un qui pourra intéresser nos amis du Valais: • Saint Amé, moine d'Agaune k la fin du VI. siècle, et fondateur de ,]a dlapelle de Notre-Dame du Sex, au-dessus de Saint-Maurice, ne buvait que de l'eau. Ses ~rères lui en a,pportaient un petit pot chaque jour. Une foi' même, un corbeau s'étant posé sur les bords du vase, le renversa, et 'le pauvre ermite dut se passer de boisson 1usqu'au dendemain. • Dès lors, 1le nombre des buveurs d 'eau s'est accru considérablement. Mais les natures bien constituées et qui usent sagement des biens de ce ·monde demeureront fidèles à. l'authentique tius de 1a treille, parce qu'elles savent que le bon vin est l'ami de ~'homme. (,Conteur vaudois.")

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Le Requiem de Mozart Un jour que Mozart était plongé dan& une profonde rêverie, ü en1end.it IWl carosse s'arrêter à sa porte. On ilrui annonça un in~onntt qui demande à lui pa.rJer; on le fait entrer; il voit un homme d'un certain âge, fort biett mis, aux manières 'les plus nobles, et avee quelque chose d'imposant : - Je suis chargé, Monsieur, par un homme très considérable, de venir vous trouver. - Quel est œt homme? interrompit Mo-

zart. -

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Il ne veut pa&

~tre connu. A !a bonne heure! Et que dMire-t-t.l? - Il vient de perdre une ,personne qui lui était bien chère, et dont la mémoire lui sera éternellement précieuse; i l veut célébrer tous les ans sa mort par un service solennel, et il vous demande de composer un Requiem pour ce service. i Mozart se sent vivement frappé de ce discours, du ton grave dont il est prononcé, de fair mystérieux qui semble ré,pandu sur toute cette aventure; il promet de faire le Requiem. 'L'inconnu continue, - Mettez à cet ouvrage tout votre génie,

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vous travaillez pour un connaisseur en mu, eique. - Tant mieux. - Combien de temps demandez-vous? - Quatre semaines. - Eh hien! Je reviendrai dans quatre semaines. Queol prix mettez-vous à votre travail? - Cent ducats. •L'inconnu 'les compte sur la table et disparaît. Mozart reste plongé quelques moments dans de profondes ré!lexions, puis, tout à cnup demande une p1ume, de :J'encre, du papier, et, maLgré les remontrances de sa femme, il se met à écrire. Cetie fougue de travail dura plusieurs j-ours; i•l composait ;our et nuit, et avec une ardeur qui semblait augmenter en avançant; mais son corps, déjà faible, ne put résister à cet enthousiasme: un matin, il tomba sans connaissance et fut obligé de su~n­ dre son travail. Deux ou trois jours après, sa femme cherchant à 'le distraire des sombres pensées qui 1l'occupaient, il Iui répondit ,brusquement: - Cela est cert4in, c'est pour moi que je lais ce Requiem; il servira à mon service mortuaire. Rien ne :put le détourner de cette idée. A mesure qu'il travaiHait, il sentait ses Forces diminuer de jour eR jour, et sa partition avançait lentement. Les quatre semaines qu'il avait demandées s'étaient écoulées, il vit un !our entrer chez 'l ui le même inconnu. - Il m··a été impossible, dit Mozart, de tenir ma. parole. Quatre ~emaines; l'ouvrage m'a ·inspiré plus d'intérêt que je ne pensais, et je :l'ai étendu beaucoup plus que .je n'en avais le dessein ~ En ce cas il es.t juste d'augmenter les honorai·res; voilà cinquante ducats de plus. - Monsieur, dit Mozart toujours plus étonné, qui êtes-vous donc? - Cela ne fait rien à 4 chose; je reviendrai dans Quatre semaines. Mozart appela sur-le-champ un de ses domestiques pour faire suivre cet homme extraordinaire, fi savoir qui il était; mais •le domestique ma•ladroit vint rapporter qu'i'l n'a-

vait pas retrouvé sa trace. Le ',pauvre Mozart se mit dans la tête que cet inconnu n'était pas un être ordinaire, qu'il avait sûrement des re. lations avec le surnaturel et qu'il fut envoyé pour lui annoncer sa fin prochaine. Il ne s'en appliqua qu'avec !Plus d'ardeur à son Réquiem, quït regardait comme le monument le plus durable de son génie. Pendant ce travail, il tomba ;plusieurs !ois dans des étourdissements alarmants. Enfin, l'oovrage fut achevé avan1l les quatre semaines. L'inconnu revint au terme convenu; Mozart n'existait plus. (Stendhat) ·--------~.-.--------

POUR RECONNAITRE L'AGE .OES POULES Le professeur c ... , exami'llateur aux examens des vétérinaires, aime à faire ,preuve d'humour. Une de ses questions préférées est >la suivante: • A quoi, ·M onsieur, ·reconnaît-on l'âge d'une poule?. Le candidat, d'ordinaire, demeure iDiterloqué. Le distingué professeur ne manque point alors de hausser les épaules: • Vous ne savez rien, monsieur; ou reconnaît !"âge d'un gallinacé à la •longueur de l'ergot. • Un jour cependant, c .. . , posant son habitue He question, resta fra.ppé de stupeur. Un gros garçon, réljoui, répondit sans sourciller: • Monsieur, on reconnaît Hge des !pOUles aux dents .• Et, comme ,Je professeur allait bondir, H 3.jowta: • Si la poule est jeune, on la mange fa· cilement; si eHe est vieille, il faut de solides molaires. •

* Comment, ·M. ~e Régent, pas un seul prix polllf mon fils? . . . un enfant si intelligent ... si studieux... si extraordinaire! - Précisémenti, Monsieur, c'est cella même qui a décidé à ne rien 1lui donner. Un enfant comme '1wi ça n'•a pas de prix!

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~upplêmenf du

c1Vo 10 de ,f &cole, (1911)

Memento des parents chrétiens Souvenons-nous qu'une éducatiou chrétienne est seule ca.pable de ~aire d'un en.fant un vrai et solide chrétien, et à cette fin NOUS DEVONS: 1. L'aimer d'un amour surnaturel, c'est-à· dire en Dieu et pour Dieu; être disposés, par conséquent, à faire toujours passer son âme avant notre affection, et à 1ui déplaire, à Jui résister chaque fois que J'intérêt de son âme le demande; 2. •Lui donner de fréquentes marques de bonté, mais en Testant toujours graves et dignes avec lui, afin d'avoir son estime et son respect en même temps que son aHection; 3. Nous procurer, dans ·'la mesure du possible, Je concours, ou tout au moins la bienveillance de toutes les personnes qui l'entourent; 4. Commencer son éducation à rl'âge le plus tendre, dès qu'il donne quelques signes d'inteUigence et pour ainsi dire au berceau. - ce iPOint est de la plus haute importance; 5. Le soustraire, à tout âge, avec prudence mais a·vec soin, à l'influence et mêrne au contact des J>Crsonnes dont la vie n'est pas dirigée par les vrais principes chrétiens; 6. Ne pas nous contenter de lui enseigner les vérités de la religion, mais profiter de tout pour Sien faire pénétrer dans son cœur certaines idées de la foi plus fondamentales que les autres, telles que les suivantes: . 'Dieu., qui nous jugera, voit toutes nos ac.1Lons; Dieu ne nous a .mis sur la terre que pour mériier le ciel; Nou~ ne devons craindre que le péché, ~ui nous fa1t perdre le ciel; Nous ne pouvons aller au ciel que par Jésu.YChrist et avec Lui, en pratiquant fidèlement son Evangile et en obéissant à son Eglise, etc. ; 7. Lui faire accomplir exactement tous les devoirs religieux de son âge, tels que la prière du' matin et du soir, Ja sanctification du dim.anohe, l'abstinence, Ja confession et plus

tard la communion, le jeûne, et lui apprendre à s'en acquitter avec foi et. piété; 8. Lui inspirer en toute occasiOn un grand amour et un grand respect pour ce Qui ap'Pa:rtient à Ja religion: les prêtres, ies religieux, les églises, les ,pratiques de dévotion, les objets et les cérémonies du cwte; 9. Le lormer dès sa première enfance ~ 1a pr~tique de l'humilité et de ~a mortification, qui sont la base 'et comme le résumé de 'la vie chrétienne. ,par conséquent: Ne jamais •le vanter, du· moins en sa présence; s'i·l fait bien, 'l'approuver, le féliciter de ce qu'.i·ha mérité 'l 'amour du bon Dieu, mais nous contenter de cela et surtout ne pas ·lui dire qu'il vaut plus que ies autres; Retrancher de son vêtement ce qui n'est que fantaisie de vanité et de mode et ne sert qu'à favoriser son amour-propre; !fetrancher de sa nourriture ces délicatesses et friandises Qui a1imentent la gouxmandise et ruinent ·les santés; Exiger de lui, avec calme mais avec fermeté, une obéissance simple et prompte; 1Le tenir habituellement à une OCCU!pation commandée, cette occupation fût~ne un alllllisement; S'il devient malade, quand il a à. souffriîf, lui apprendre pourquoi nous souffrons et ·lui suggérer des actes de soumission à la v<>lont~ de Dieu, elc.; 10. Le faire assister régulièrement aux ~a­ téchismes de la paroisse dès l'âge de 7 à 8 ans, et encore après Ja première communion aussi .longtemps que possible; J'aider d'une manière spéciale à ~aire une bonne première communion; 11. Ne Je mettre que dans des écoles vraiment catholiques, et préférer, s'il le faut, une instruction incomplète à un enseignement hnpie ou même indifférent; 12. .L'enrôler au .plus tôt dans quelque association adaptée à ses goûts, à sa condition, qui lui rende plus faciles l'accomplissement de ses dewoil's et 1la fuite des mauvaises compagnies; 13. 1Lui parler souvent des dangers que sa


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