Supplément No 03 1922

Page 1

Supplément du :;vo 3 de ,f &cole,, (1!)~2)

32 droit de rester chez vous ·quand bon vou·s semble, mais vous avez le devoir de ne réveiller personne. Faites doucement, tout doucement, dans la rue, dans l'escalier et devant la serr·ure qui tremblote! Le sommeil est réparateur. Il dispense des forces nouovelles. n assure l'entrain, la bonne ·humeur, la gaîté pour le leruiemain. Le sommeil conserve. !La bonne nuit fait ~a :bonne journée. La bonne nuit fait l'homme fort et la femme joLie .... ·Bonne nuit! Dr Gustave KRA!FFT. '*' .....

Variétés OON'JlE IDE NOEL Alphonse Daudet racontait volontiers ce qui lui était arrivé alors qu'il était !jeune et •accoutumé aux d•ifiicultés pécuniaires. Une nu:it de 24 décembre, il rentre à .sou !hôtel du Qu~rtier latin dan.s un état de douce gaîté. :De. vagues souvenirs d'enfance -lui passent par la tête: Noël, &abots dans la oheminée, présents tombés dru ciel... . Il prend l'une de ses chaussures et la dépose, par erreur, non pas dans la chemimée, mais- dans le corridor, devant la porte de la chambre. Le lendemain matin, la bott\ne contenait en effet -quelque chose: la note de l'hôtel, que Dailllet avait négligé de pa>yer depuis trois mois. Hélas! Elle n'était pas acquittée .... l~

l'avis paru, préc~pitées vers l'aiJresse indiquée. Et lâ elles ont appris qu'en eflfet il ne s·agissait que de dormir ... mais de dormir diJ.ns une vitrine de la maison pour prouver qu'on ne pouvait pas avoir froid quand on était rev'êtu des tissus fabriqués rpar elle. Quelle réclame plws ingénieuse nous apportera demain?

BONNE RE~L'IQUE Le général d'Hautpoul, qui commandait l"armée dru 1Rhin, était d humeur fort caustique; il se plaisait surtout à railler les jeunes officiers de son état-m~tjor. Un jour, parmi ceux qu'il avait invité à dîner, se trouvait un jeune sous-lieutenant nommé .Martial Tho. mas. Cétait un petit blond, d'une complexion déJi.cate, et qui semlblah peu fait pour le métier des armes. - .P ourquoi donc vous nomme-l-oo Martial 1110mas lui dit au dessert le général; ne vaudrait-il ~as mieux vous faire appeler Thomas Martial ? Cela s'accorderait parfaitement avec votre physionomie; il faut ahso· Jument adopter cette inversion. Déjà le sourire était sur les lèvres de tous les convives, lor~que le sous-lieutenant, sans s'émouvoir le moins du monde, répondit: - Général, on me nomme :Martial Thomas, et non pas 11homas Martial, par la même raison qu'on vous appelle d'oHautpoul et non pas • poule d''eaUJ » . [.e général prit la chose de bonne grâce; mais les rieurs, cette foi·s, ne furoot pas de son côté.

~ ILIAIH DE •IJA RECLAME A PIROPOS DU 'JlEJMJPS Une réclame singulière veut être faite par t Les minutes écoulées, l'éternité elle-même une grosse maison de tissiUs, à Londres. El· ne •saurait les rendre. , Schiller. le a faJit insérer dans le c Times • ravis sui:t iLe teJmi[JS •voyage l:l'une allure différente, 1 Van't; avec les diifférentes personnes. Je 'VOUS dirai «On cherche une personne présentant avec .qui le tel111P~ 'V·a à. T'amlble, avec qui au bien, capable de dormir dans la journée. Au- trot, a·vec qwi au ga'lo,p et avec qui il s'arrête. Shakespeare. cun travail. Une seule exÏ:i'ence: bon sommeil. Bonne rétribution. On demande des ré-r ;Les Anglais, peuple pratique par excelférences.,. len~e, id!isent: «Times is money », ce que nous Des centaines de personnes se sont, dès tradu1i'son1s : • Le tei111Ps c'est de l'argent. •

La parole de Dien Le ,premier moyen dont Dieu se sert pour faire entendre aux hommes s:a parole, c'est le ta1bleau de ce ma.g nifique Univers ·que nous avons) sans cesse sous les yeux. ;Pour ·qui sait p11êter l'oreille, en ef,fet, dans quel .admiiïable langage les cieux ne racontent-ils pas la glo-ire de Dieu! :Dans !'·obscurité de l1a nuit, n'est-il pas vrai que ces myriades d'ét·oiloes portent toutes le nom du Créateur g·ravé sur leur liront? Dans les. splendeurs du jour, n'est-c-e pas la beauté divine qu~ se manifeste sur ce ft rmament azure dont le sped:a:de attire 111otre regar d et emporte notre penslée? Plus ·Près de nous, ces collines, œs vallées, ·Ces forêts, ces rivièœs qui forment le cadre de notre vie terrestre nous parlent sans cesse de la bonté 'de tOieu. Aussi les gmnds 1saints ont aimé passi@nément la nature. Pour eux, comme pour S. 'Paul, ;pas une s·eule ~ose ~'é­ tait sans voix. •S. 1Bemar.q•, s1 austert cependant, disait 'à ses religieux que le.shêtres et les mousses, les silences et les omlbres des for:êts 'fui en avaient plus appris que les livres. C~pendant, mieux encore .que par les objets matériels la parole de Dieu vient à nous ,par le; feuillets d'un li~re. Là les pensées divines sont plus précises et plus lumineuses.. Un bon livre ouvre à notre esprit des11penspectives d'infini .que nulle montagne, nul océan ne peut limiter. Et le li'Vre par e:x:cellen;ce, celui qui nous donne mieux que <tous les autres la ,pa1.1ole de Dieu, ·c'est l''E vangile. IPrarlout .aiHewrs, nous ne t·rouverions qu'un mince .filet d'eau· ici, nous tr:ouverons J.a fiontaine intarissable 'dont l'·onde 1j.aillit jusqu'là la vie éternelle. VEv.angile est un livre étrange, unique, 1qui ne se peut comparer à ifien de

œ qui est sorti ou sortira jamais· ·d'une plume humaine. L'homme du peuple le lit avec admil~ation; le s1a v.ant le médite s.ans ·que son rregard puisse jamais en mesurer l·es infinies proifondeurs. Que chacun de nous le IP·ossède sur sa table de travail, œ Livre incomparable, 'à la .place d'honneur, en vue de l'ouvtfilr souvent avec un respect Teligieux, et d'y trouver Jumière, consolahon et encouragement. De nos i ours, un rarUste de génie, après avoir <retracé, de son ·crayon, les plus belles scènes de la vie 'de notre SauveuT, .a terminé ainsi son œuvre: «C'est le sok. !Dans u:n:e âemeure d'a p. parence modeste, toute une famille est groupée autour du père, dans un œlig-ieux silence. La lecture de }'·Evangile va commencer. üéjà le chef de famille est assis devant la table où Je livre est ouvert. Un petit enfant a cessé ses jeux pour veni.r écouter. Une jeune fille au front ,pur s'est arnêtée de tliava iller, afin de mieux entendre. !La mère s'est assise avec son dernier-né •qui do<ft dans ses bras. iLa grand'mère a .foint les mains comme pour la ·prière, et ses regards paTaissent rivés au livre. Or, à peine ·la lecture sainte est-elle commencée que, au fond de œtte humble ch.ambr:e, jésus en :personne ap1pa1r.aît. 'Il se tient debout, a u sein d'une douce et suave darlé; s1on reg'ard ;pJein d'amour plane sur toute cette fami1le et ses mains s'étendent pour hénir . . . » Gardons-nous de croire 1que c'est là seulement une fkhon d'artiste. Cette s·cène est plutôt la ·réalisation de oette promesse du Christ: « 'Là •OÙ deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux.» Aimons don;c et 'Vénérons la ,parole de Dieu, soyons toujours disposés>à l'entendre, sous .quel·que forme qu'elle se présente à nous:. N'es.timons les choses, les livres, et les hommes ·q.ue d·a ns la


34

mesure où ils nous parlent de Dieu, nous apprennent à le connaître et à l'aimer. 1Mais que nos prédilections ;oient ,pour 1~Evangile où, p~lus •que par:out .ailleurs, nous tPoU:verons la parole divine 'et où nous puiserons la lumière qui nous montre le cltemin de la vie, le coulfage ·qui nous y .fait marcher et, ~~ tenne, la sérénité que donne la .certitude des destinées éternelles.

•••••

Règlement de vie d'un chrétien =

35

La mort de la rose ... C'était une belle fleur entre toutes les Heurs . .. tUte rose .]:;lanche enrtre 'les plus blanches, cultivée avec amour paT un vieux jardinier qui ne s'occupait que des roses. Chal(}ue matin, à l'heure du gai sole~!~ le vasistas de sa serre s 'ouvrait; la pulverisation d'un ijet d'eau cristalline piquetait de diamants le vert sombre du feuilla·ge; au-dessus de ce ieuilGage ... la rose! la rose que le 1ardinier iixait pendant des minutes entières, avec une socle d'extase au ~ond de ses yeux ~er vents. [.a rose se iCiisa•i t: « Pourquoi . . . Pour qui suis-lie si belle? " Et tout à la fois, elle avait Ja terreur de quitter le calme jardin vert égayé du ~han! des oiseaux ... et :sentait pourtant grandir en elle le désir de p1aire à d'autres qu'elle pressentait, l!t ,qui n'étaient pas 'là· · · ·

II se lève de bonne heure et se couche de nême. Il dit c bonjour » et • bonsoir » à Dieu par une petite prière en commun si c'est possible. U assiste à la messe tous les dimanches, de préférence à une messe où l'on prêche. Il tl se confesse et communie quand P.Eglise l'ordonne et plus souvent, car il en sent le be· Un matin, son vieux jardinier arriva tout soin. triste et le sécateur à la main. Un autre lhom· Ill a une petile bibliothèque avec des livres me i•air. dur qui parlait en maître, l'accom· excellents: à la place d'honneur, l'Evangile et pagnait. ' ' . la vie des Saints; ii lit un peu tous les jours; Ils ,al'lèrent .tout dro1t vers la rose et l'exail n'achète que Ides fioumaux 1\ mentalité chré- minèrent: tienne. - En effet, elle est merveilleuse! ,Jl s'intéresse à la vie paroissiale et aux _ Si tie la gardais encore un jour? interœuvr~s, mais ne potine, ne cancane jamais. cède le vieux. · li est !bon et on ne dira pas de lui : c'est une - ,Non ... ,coupez! mauvaise langue. !La jeune rose éprouva alor~ une s~nsa· Il chérit son ~oyer, ne stationne pas au ca- lion horrible, celle de l'acier qUI trancha1t SI! baret· il est doux avec sa femme; iJ est l'ami tige fragile. de s~s en!fants auxquels il .se fait un impéfla rose tomba dans une main. . . puis dans rieux devoir de donner toujours 'le bon exem- une autre rqui la ~oucha avec précaution da~s ple. un panier, sur un lit de ~euilles! où, dé)l, li esl chrétien simplement, profondément, d'autres Heurs étaient tristement éten'dues.. fièrement, sans se caoher, sans s'afficher; il 1Et bien que ce fut le matin, pour la peNte expose plutôt qu'il ne discute, et s'arrête rose ce iut la nu.it, presque la nuit du tomquand il sent ,que l'adversaire va se ·froisser. beau. Et comme il est en paix avec Dieu, il regar~ de l'avenir et la mort en Œace: • Ce sera, SeiUne heure après, réapparut le •jour. · · un gneuT, quand vous voudrez et connne vous jour bmyant, poussiéreux et gris, qui ne .r~s~ vou,drez. • · , semblait en rien au jour calme ~t lluance Chrétien, qui lisez ceci, fai!es de même.

grand tt"ardin vert OÙ la petite rose était née .... -C'est la plus belle? interrogea la dame... ·Le panier s'ouvrit.... !La rose aperçut - Oui ... . l'homme, - œlui qui était le renaître - une -Combien? femme se tenait à ses côtés; elle poussa ·un - Cent francs .. .. cri d'admiration: 'La femme plaça •un billet su:r le cuivre de - !La plus belle que j'aie 1amais vue! .. : la caisse, et on lui remit un large bouquet, mumtura-t-elle en conlemplant la rose au bout au-dessus duquel rayonnait doucement la pu· de son bras replié. refé daire de la rose blanche. Alors elle la para. . .. .Elle noua deux larEt cette rose était heureuse.. . . Elle avait ges rubans de fine soie sombre au-dessus comme trouvé son nid entre ces deux mains desquels la rose blanche semblait vibrer. Et pourtant gantées de noir. Une joie intime la quand œ fut fini, ~a femme la plaça dans un pénétra tiusqu'au fond de ses pélales partfugu-and vase antique, sur du velours, .au mi· més. lieu d'une vitrine ruisselante de lumière. ·. .. Et le défilé commença .... !Lentement, par des rues grises qui s'emplissaient d 'ombre, la dame s'en alla . . .. Et, Ce qu'elle vit du monde, la petite rose, en- tout en marchant, elle prenait bien garde à tre 10 h. du matin ef .5 h. du soir! ... Elle la Tose afin que rien ne la frois•sât. en fut étonnée. Et la petite rose se posait de-.1 questions.: Tous les passants s'arrêtaient pour la con- · • Où s'en ·va-t-elle, la dame? 'Vers son appartempler, et il ;y avait des éclaiTs dans les yeux tement peut-être ... tUt gran'di appartement sodes mildinettes. lennel et wiste? Peut-être encore sur le marBeaucoup pe clients entrèrent. . . . Mes- bre d'une tombe où tlort un cher disparu? • sieurs chics. . . nouveaux riéhes. . . . femmeg Oui, où allait-elle? altièa'es. qui voulaient pour [eur corsage une Or, la dame entra dans une église. rose plus belle que toutes les autres roses ... Cette église, tou1e !blanche elle aussi, ~tait Valets de chambre qui venaient, .quelconques, inondée de 'foule ef de lumière; mais c'était en promenant le ·chien, cltercher des fleurs une autre foule et une autre lumière. ' pou·r • la patronne •. 0 A chaque Hient, la fleur tremblait en son ·La femme aperçut un vieux prêtre, et lui pe!it cœur de rose .... .Elle sentait sur elle les yeux durs des convoitises.... A qui al- tendit la rose. (l)oucement, le prêtre sourit à ]a fleur, puis lait-elle appartenir? en quelles mains la frêle à la dame, e( il dit: petite chose qu'elle était allait-elle tomber? - Elle est digne de • Lui ,. ! .. . Les clients demandaient le prix .. . seEt dans ce mot •• iLui ,. il y avait une imcoua•ient ia tête. . . hésitaient, et finalement mensité de mystère. prenaient l'article commercial. Le prêtre monta les marches du grand au~ tel, et au pied .d'un ostensoir d'or oi:t • ·Lui • Vers 5 h., une femme entra . . . une femme était, i'l plaça Ja rose qui porlait sa blanche en grand deuil. . . . Elle promena sur le ma- couleur. . . sa couleur à • Lui •. gasin un tranquil!e regar,d et dit: 'Bile 1resta 1à toute la nuit, luntièr~ dans la - Ce que vous avez de mieux? grande luntière ... puis un jour encore. L'homme lui montra la rose blanche, laDevant elle passait tout .un peuple.. . des quelle émergeait, comme une petite reine, au- riches, des pauvres. . . des vieiŒ!ards et des tlessus du moutonnement ~es roses rouges, en:fants. . . de gnndes dames et des servandes roses feu, des irOSes thé, et même 'des ro- tes .... On la regarda.it. .. mais c'était • Lui • ses bleues .... surtout qu'on cherchait au.-dessus d 'elle.

1


37

36 Et elle se sentit heureuse que sa beauté lt néant à côté de la sienne.

Ecoutez :donc une légende jolie de ce joli

village: Il y avait une îois un ingénieur qui logeait le diable dans son gousset. Rien ne lui ava1t Le soir, i1 y eut une immense cérémon~e réussi .... Jlt ïaut que je cherche une mine . . de 'beaux chants, de l'encens au p1rlum d'or, se dit-il un jour. L'ingénieur parcourut maint et maint vilLage du Valais, el voici ll!tre que le sien, el qui lui fit mal. qu'enfin il entendit raconter qu'un m.on du La rose comprit en ce moment tout à bit précieux •métal se trouvait dans les rochers lu'elJe était là; comme une victime très pure, du Portail, au-dessus de Fu1ly. Un certain wx pieds du Maître .. . de l'artiste é~ernel Françoit Tinta! connaissait l'endroit, racon~ui a ciselé les fleurs, a'llumé les étoiles, et ta it-on à Fully. L'ingénieur se précipita en ~réé les âmes plus belles encore que les étoi- ouragan chez 1e brave Tintat et il commença les et les fleurs. à le questionner prudemment sans avoir l'air Alors, une langueur l'envahit tout entière d'y toucher. Après avoir parlé de la pluie el . . . une langueur fa·iie de joie, de fierté el du beau temps, des >vendanges e! des alpages, d'amour .... Si elle était • la plus belle rose •, il ,finit par aborder délicatement la question e1lc avait ·servi à « la plus belle chose», et des mines, et enfin, après torce 1détours, il quel sort plus enviable pouvait-ell.e hnaginer dit: • Dans un tet pays de cocagne je serais que le rêve qu'elle vivait maintenant. · · . fort surpris -qu'il n'existât pas de mine d'or. • ~ Tintat acqujesça et dit qu'on pouvait en Elle s'y abandonna tout en~ière. . . . Le_n- effet supposer. . . que peut-être en cherchant le~:·ent, pétale à pétale, elle exh ala sa pehte bien ... qu'après tout ce seraH hien possible ân~<! de ~leur aux pieds du grand Maître. Pen- . . . qu'il n 'y avait rien là de surprenant .. . dant son agonie, ~es fidèles s'approchaient, que ·s i on payait bien ses ~ournées, il pourleur missel ouvert, et demandaient au prêtre rait se faire qu'il réussit à lrouver Ul1 tilon un de ces pétales de Ja rose qui _était comme dont son père lui avait parlé. 'L'ingénieur contint sa j·oie et il assura qu'il connaissait à devenue sainte. iond 11a géologie ... si on voulait bien racEt là-hau1, au fond des voûtes. ma:jestueucompagner, il se faisait iort de découvrir les ses retentissaient les derniers accents des roches a.uriières, et comme de juste, on par• gr;ndes orgues: -Bienheureux le~ imm_acul~s lagerait les bénéfices- ... de la terre; Dieu les fait refleunr à Ja·ma1s Le lendemain, déjà à i'aube, les deux hom· en paraid,is bleu .... Pwrre l'Ermite. mes escaladaie11t la pente. La grimpée était rude, et il iallut près. de cinq heures pour at~ ,.~ ---- -- ~----teindre 1'entrée du Portail. ·Les !deux bommes Hrent halte sur un maigre gazon qui bordait Je sentier caillouteux et l'ingénieur sortit des provisions de son havresac. Quand ils eu· Fully! où le soleil épanche ses nappes de ren:t repris des forces, Tinta! montra une pen· rayons rqui dorent 'les belles grappes; Fu1ly, le de rochers à pic et déclara: aux mazol-s noirs enrubannés de pampres, le - C'est 1~ à <Y~uche m'a dit mon père paradis terrestre dont rêvent 'les enlants de ~Dieu aH son' âme}; fy ~uis aHé plus de di~ l'Entremont, là-haut dans l'âpre valrlée, sous îois, mais ·je n'ai rien découvert. les sapins verts. Us songent à la route en~ :L 'ingénieur inspecta longuement les rocambrée de • bossettes •, aux porteurs qu1 chers avec sa longue-vue .... transportent Je moO.t écumant, aux seilles plei- En effet, là, sur la gauche, très biUt. · blJller nes jusqu'au bord de raisins dOTés, '3.UX chan· au-delà de cette crevasse !dont ·Je vo1s 1 sons joyeuses des vendanges.

e

p

- - - - - - - --

- · -· " "

.......

..

La cav(des diablats de Fully

l'ori[ice, il me semble voir des rochers aurifères .... Oui! oui!. .. iit-iQ toul ému ... nous avons ila mine ... holM'ra! Il a jouta: . --:- L'escalade sera horriblement difficile . .. le_ :n.sque Ide me casser le cou .... Voyons, M. Tmtat, vous avez le pied sûr d'un montagnard et des jarrets d'acier. . . ne pourriezvous pa~ essayer d'aJJer à la découverte tout s~ul. · · )e vous attendrai ici. . . si !Vous réusstssez, vous me ferez signe. L~ Ftill~erin accepta et commença l'escalade et lm~meur se toucha sur le gazon et fit un petit _somme. Il s~ réveilla, alluma sa .pipe de . bruyere et attendtt. Il atfendit une h eure pUiS deux. Tintai avait wsparu dans la cre~ vasse. _ne~ heures s'écoulèrent et Tintat ne repanussatf plus. Un, soŒeil _d'Or·ient JlambaH au ciel bleu. On n enten~att plus que le gazouillis du pinson des netges. La plaine verte là..'bas était ' d' une b uée rose. La ' Pierre-à-Voir ' enve1.oppee Sf: prolilait élégante sur l'azur .sombre et barrar.t l'horizon !d'un trait bl.anc, le Bietschhorn se drapait dans son manteau de neige qui rui·sselait de lumière .... iLïn~énieur attendait, attendait toujours. · · · Dérà la .plaine était dans l'ombre; les châteaux de Sat1lon, de ·La Soie et de Tourbillon la cathédrale de Valère tuchés sur leurs col: fines roUSISes étaient encore enrobés d'une gaze rose, comme .d'un poudroiement vermeil et là-haut, tout là-haut, les cimes blanches s'en: capuchonnaient majestueusement dans leurs ch~pe~ d'or et Ide pourpre. Tout à coup l'ai; lrarchit, les sommets revêtirent un camail violet épiscopal, et, ibru.squement, un grand frisson secoua les choses: disparues les couleurs chat~yantes, les cimes étaient d'un blanc livide. ~s Oiseaux s'enrfuirent en poussant des pé: piem~?ts plaintifs vers leurs lfetraites. Une premlere étoile s'aLluma timide clignotante pres-que au faîte du Grand-Che~·alard et làbas · ' C1ocher de Saint-Symphorien ' au Vteux l A.ngelu.s tinta: '

L' ~ge du Seigneur annonça à Marie .... attendait encore. Tinta! ne se montrait pas · 0 n raconte à Fully que l'inlll~emeur

génieur attend encore, à l'entrée du Portail. le relour de François Tin1at. Qu'était devenu le FuJJerin? !La . montée avait été extrêmement di~licHe. A peme une mince fissure pour s'agripper ~t c'est en rampant pendant au moins tleu~ 'heures .q~ 'ii . .avait monté vers la ligne d'ombre q~I _m~t,quait l'ouverture de la crevasse. . eIle Celle-cl ,, . etait . d'abord assez étroite, ma1s se1a:glssait _rapidement, devenait même fort spacteuse. Tmtat av·ançait prudemment frappant ~e roc de son bâton ~erré pour v~ir s'il rendatt un son métallique. Il ~ui semblait apercevoir une teinte d'Un beau jaune doré à ~e~x . ~u- trois toises au-dessus de sa tête et ~ ~ ,etu<:halt la roche vive pour y découvrir une flssur~. Il f_ut distrait de cette éMie par une sensatiOn ~uguë dans ,Je dos, Il poussa un cri et se retourna. Un petit diablat haut comme une botte, riait aux éclats tout en lui lacérant la chair de ses ongles. - Oh! Oh! fit le diahlat en ricanan1 de ~ouveau u_n chercheur de trésors qui en ~eut a. notre m,me. Allons! marche, tu en auras de l·or, on t en gavera; oui. mon etier, de l'or f?_ndu et brO.lant à gOTge que veux-nt... on t ecorchera tou 1 vi1 avec un co Liteau d'or ... on t'arrachera 'les yeux avec de beiJe•s tenaill~s d'or tout pur· · · et nous rirons et nous r~rons, nous les diablats ... on te rôtira les pieds sur run brasier d'or en du sion . . . et n..ous nrons, . et nous rirons. ... , Oui, on' va \ en. donner de ce métal pour lequel tant dlhommes .se damnent.... En marche! ... Et C: fut soudain une invasion de diablat> pl~·s hideux, les uns que les autres qui remplirent la crevasse et se mirent à danser une v:lse elffrenée, enragée, forcenée, endiablée, c est le cas de le dire, autour du pauvre chercheur d'or. Des porcs grognaient en lui mordant les mollets, des boucs verls ou rouges haut encornés, lui caressaient l'échine de leurs cornes de fer et lui soufflaient au visage une . haleine tellement empestée que le pauvre Tmtat aurait perdu connaissance si des )CO~ps de dent ou de bec n'étaient venus le réve1Iler. Il y avait là des chats noirs ou roux, gros comme des molosses et dont le


38 dos lam~ait des éiînœlles, lies chiens de la te d'eau fraîche ... , mais bernique! il faut taiJ.Ie d'un cheval. Et les chats géants venaient !boire de ·l'or fondu ... lui miauler au visage, ei les chiens se préMlonsJ camarades, au lieu de torturer cipi!ai·~nt contre Jui en aboyant avec furie. François Tinfa.t, comme vous le proposiez, Des chats y allaient d'un coup de griffes et montrons-lui notre awe. drs chiens d'un coup de dents . .. et voilà tout En disant œla, ·le ~Hablat passa son bra~ à conp qu'u:t petit diablat, ave{: des cornes sous celui de Tintai et l'entraîna. La grotte à son Iront de brique et une queue démesu- devenait toUJjou.rs plus spacieuse. On y voya1t rée, cria de foules ses forces: des lits •magni'fiquement ornés sous lesquels -- Arrêtez, arrêtez, amis diablats! Je Je ·fumaient des brasiers. - Regarde, Tintat ... , de l'or eru fu·s ion ... reconnais: c'est françois Tin,tat, un de mes ce n'est pas très gai de dormir là-dessus ..• bous amis d'autrt'fois! ... On fit cercle autour de Tinta!, et celui-ci ta paillasse vaut bien mieux, crois-moi . . . On arriva bientôt dans une vaste .saUe e\ fort iuterloqué, on le comprend, regarda fort attenüœment le diablat qui par.Jait ainsi. lm le diablat Nicolas fit: - C'est notre cave . . . possible de reconnaître dans ce mufle grima- Quoi! une cave pour les diablatsl Ah! çant 1e moindre trait de ressemblance avec un ancien camarade. [.e diablat se planta de- si !es iv.rognes s31Vaientl ... - Tais-toi, malheureux! . v·ant lui. - Mais eomment? pas un tonneau! -- Allons, Tinla;t, ne reconnais-tu pas un On tre voyait ~n ef.fet pas un seul tonneau, ancien camarade d'école? Un camarade d'école? et Tintat se :remé- mais on apercevait des rohinets d'or fixés morait la vieille salle enfumée où, pendan\ dans la roche vive. Il y en avait bien une trois mois d'hiver, 8e ~vieux régent lui ava.it cinquantaine. Au-dessus de chaque robinet appris â !Ne iians un a:lmanach, le Messager une inscripfion en lettres d'or étincelait. Tintai regarda la première et il Iut: • Caboîienx Ide Berne et Vevey. ,JI .songea ... se· rait-ce peat-êlre ce Nicolas Fumin qui chi- ve de la cure 'de Fully •. A trois pas de distance, une étiquette porpait les • batzes » de notre :vieux régent et força une nuit le tronc de l'église... celui tait: • Cave 'Ciu Grand-Châtelain de Marli· qu'on a\'ait :pendu haut et court â côté de la gny». chapelle de ~;aint-.M..ichel, à ·Martigny-Bourg; Venaient ensuite d'autres étiquettes: • Ca. . . ce coquin irnpé>litent qui !féus>Sit à sub- ve du Grand-IBailli, à Sion »; • Cave de l'étiliser la bonrse de m~ssire Saufuier qui fai- vêché de Sion». sait les fonc1ions de bourreau (alffaire de rire 1Et âes éti.queties encore, à droite, à gau· ·un brin avant de mourir) et qui était mo'l"t che, mentionnant toutes les meilleures caves, en ri·ranant et en sacrant comme Ull' païen ... les plus renommées, depuis celle ~u gouvern considéu de noUJVeau ie diablat et il dit peur de St.,Mauri.œ et du gouverneur de en! in: Monthey ,jusqu'â .ceNe des Stockalper de la - Oui, je retrouve encore des trails de Tour :à Brigue. Tintat était aux anges ... il ressemblance, iu dois être Nicolas Fumin. bUJVait volontiers un verre de bon vin. . . un •Le diablat lui œaessa l'épaule de ses doigts verre, vous comprenez, c'est une façon polle crochus et déclara: de dire . .. ; mais une telle abondance des cru• - Tu as deviné 1uste .. . voHà ce que c'est les plus exquis du •Va~ais en un seul lieu lu• que de trop aimer l'argent. . . A:h! ah! tu ·,e causait un tel ravissement qu'il ne put s'emprépares à veni.r un jour me tenir compa- pêcher de dédlarer: gnie. . . de l'or ... tu en veux donc? .. . Nous - Ah! cela me donnerait envie de voua en 3Jvons ici, je te ~'assure, et nous le don- rejoindre!. . . Ah! si les ivrognes aPPR" nerions bien volontiers poUJr une seule. gout- naienf! ... 1

39 - T_ais-toi, ~a1heu.reux! regarde . . . nous allons etre oibhgés de boire. . . toi tu boi ras du bon vin, mais nous... ' • L;s diablats sortia'ent alors des gobele1s d or d.un vaste !bahut d'or massi·f et le diablat Ntcolas tendit un des gobelets à Tintat· - Veux-tu commencer par le vin de 1 ~ cure de Ful!Iy? - VolonHer.s.

sa maison, avec un rn:tl Qe •tête horrible, U!1e langue pâteuse ... ~a . femme Victoire poussa un gr and cri de JO'te ~uand en~ le vit enfin repreadre se:; s.ens apres deux ~ou:rs et deux nuits de dé· hre. Les étranges aventures qu'il racontait pendant ces deux jours et ces deux nuits! ... Oommenf se retrouvait-il dans son li t? il nr put ,jamais ·Se l'expliqueT. Il se soavint plus tard que les diablats lui a·vaient montré la mine d'or, il en .g ardait un éblouissement: de l'or p~tout, de l'or encore, de l'or toujours. Le~ tdtablats lui avaient permis de revenit· ~ats a -condition d'être seul. . . et son an-' cten camarrade Nicolas Fumin lui avait souf· fié à l'oreille: - Ne reviens pas!. .. tu pourr.:üs devenir al\lare, t'attacher à ce métal et êtr~ fvrcé de nous rejoütP.re un jour. . . boire Cie l'or en fusion . . . souviens-toi! ... , Ti~tat. eut-il ~eur d 'ê·tre un jour gorgé d or h<Jutde? eut-li peur de devoir se rouC:1er sur un des lits sous lesquels brasililait de l'or en fusion?. . . On ne sait, mais ce qu'on sait bien, c'est que Tintai n'osa plus remunter à la mine pour y chercher de J'or.

. Il o~~ri.t le robinet. Un vin limpide et pétillant Jaiiht. Tinfat porta le gobelet à la baut~ur de l'œil qui s'alluma de convoitise, asptr.a le parfum délicat, et il vida le verre d 'un tratt. - 'Excellent, dit-il, ce doit être de l'année de la comète. Le diablat tira à son tour du :vin .au même robinet, et Tintat vi4 avec surprise que des flammes ibleuâtres voltigeaient sur le gol:>e1et. ILe 'Ciiablat but et poussa des IJturlen~ents. T~us les diahlats préseu!s (plus d'une cmquantame) remplirent à leur tour les gobelets, et tous poussèrent des cris . de douleur et des hurlements afireux. - tM'aintenant, dit le diablat Nicolas, veuxtu du rouge de la cure · de Fully? - Je ne dis pas non. • Au bon vieux temps » (Récits et lll.genIl e diablat ouv!lit de nouveau le même ro- des ldu Valais romand). Un volume en 'lrébinet, et cette 'fois, un vin rouge très coloré, paration. Chanoine J. ORO~;. mais parlfaitement limpide coula dans le gobelet ... 1 f - Déli:cieux! ... 1Le.s diablats durent tous iboire à leur tour, et, comme tout à l'heure, on les entenllit bu•LE PENDU ler ~ fendre l'âme! ... Très original, le Docteur X tena~t à se Tintat continua sa r~nde. fil but du vin du rendre compte de tc:mt par lui-même. Un Grand~hâ•lelain de !Martigny, un coquimpey jour, ayant erutrepris Qlëcrire un livre :~ur la doré, pu~s du rouge du Grand-'Bailli de I'hupendaison, il s'avisa de vouloir éprouv('r par lllg~e de l'évêché, du fendant du Chapitre de lruJ-même les sensations dont il · allait entrellesslf.res chanoines, du malvoisie des de tenir ses lecteurs·. <llu~n de SÏienrej du glacier Laamuoc du Il appela donc ·SOOJ domestŒq.ue in'CI1~'ène· ~an~·Châtelain de Vissoie, du Joh annisberg Abdou et lui tint à peu près ce langage: pneu ré de •Lens ... , bien d'autres crus en~ Mon cher A:bdou, je te sais Œ ntelligent, ~re · · ·' et après ·chacune rle ces rasades les achf, apte, et je •rêclame tonJ concours pour ~blats avalaient en hurlant de J!or e~ fu· une opération difficile. Voici• ce dont .il '>''a1100! ... git: TUJ ·vois ce gros dow; ~e vais y attacher François ·nntat se réveilla à Fully dans une corde et me !J'Cndre moi-même. Tu. me

Variétés


41

40 laisseras ains'i pendu quelques secondes et, dès que je te le dHai, tu couperas la corde avec le couteau que voici. • Quoi·q ue ne comprenant .pas le motif de cette cérémonie jbizarre, Abdou, en bon et fidèle donrestique, acquiesça et le docteu~ commènça 1•opération. Une fois pendu, 'il gto{tta lort bien les sensations, voire même les odéhces de la pendaison et, quand il en eu·! assez, voulut aviser le donrestique; mais ses, membres et sa langue n''ohéirooi plus à sa volonté, et tandis qul''il rendait le dernier rsoupir, Abdou, qui constatait quelque chose d•anormal, .s'empressait de couper la corde. Il était trop tard, le ®deur était allé dans l'au~re monde terminer son livre en vingt-six chapitres. - .. ... Je conna~s tel ou tel ~eune homme qui imite ·volon\iers l'originalité, sinoru la folie du docteur. Il est jeune, la vie s 'ouvre belle et large devant lui, il ·s ent couler dans ses veine.s un sang [rais et vigoureux, alors il se dit: je veux m'amuser, je veux, moi aussi, goûter les ~ sens-ations » dlll_ p~ais~r. Les cinémas· donnent de ~olts hlms. « lout pleins" de belles choses·. .E;h! bien:, ji1rai a_u cinéma. Le théâtre, tant par les costumes, Je veux dire plutôt r'absence de costume, que par le su1et des pièces emplit le cœur d'une petite • émotion>. Eh! bien, 'i'irai au théâ-· h·e. Les romans verts, bleus ou rouges. ouvrent des horizons nouveauoc. Eh l bien, 1je lirai les •r omans verts, blews et rouges. E t p~s, ;je da111serai, je foxtrottera<i, je jazzban-. derai et pu·i:SI .. •• Mais... n'ayez crainte, 'ie ne veu!X pas franchir la dernière étape, .lie veux me garder' pull'. Je m'amuse sans faire préoisément le mal et, ma foi, je m 'arrête juste à 1emps. Et alors qu'arrive-t-il? ,Le petit jeune homme voulait ·S''aJr!l'êter à temps, comme le do~­ teur et comme le dbcteur, -sa volonté • a.ffatblie'· ne pourra plus se faire obéir. 11 est trop près du précipice; 'son passé est trop lourd Ide concess~ons coupables et de petites fa~blesses. Mi~e bru,squement devant une occasion un peu vwlente, sa pauvre âme, qu'il a si 'POO soignée, si peu. ménagée, ne

résis!era ij)as et tomlbera ·comme .un fruit mûr. ... Et pourtant, ,i l vouJait s 'arrêter à temps, il ne voulait pas franchi r la dernière étape., , Et vous et moi, qui l'aimions bien, ce ,p a•UIVr e jeune homme, no1.11s 'Courrons à SO!Il secours, comme Abdpu courait au secours d.u dodeulf. 'Et comme Alb.dou, nous arrive. rons ·l rop tard, car le mal aura -fait son œuvre, lentement, sournoisement, mais sûre. ment. Et vous et moi, le cœur brisé, nou.s assi·s.; terons 'impuissants à 1a ruine morale de œ bon petit jeune homme qui ne voulait pas fa ire le mal et qui voulait •s'arrê!er • jrus.te à temps •.

~ REFLEXIONS SUR LE SOCIALISME

t L 'a1héisme, l'abolition de la propr:é!é e1 de la !famille voilà notre bwt. ile chef 90cialiste Bebel. t Qu1and j'entends dire que toute la classe ag11'icole pourrait être ruinée en !d'eux ans, j'é· prouve oo immense plaisir. Le même. t Un socialiste aspire tollljours à devenir bourgeois : c·est oo sans-culotte à la recherche d'un pantalon. t Un des objectifs du socialisme,. c'est la destruction du mariage et de la fam1lle. Sur ce point, ses intentions sont pUJbliquemenl connues. ,Les chefs sociatistes s 'en sont ex· pliqués cl airement; ils veulent rompre l'unité de la famille et l'indissolubilité du mariage; ils veulent enlever aux parents le moit d'élever leurs enfants dans les principes qu'ils jrugent bons. '(Lettre des Evêques allemands.) ® • iFutil.lités de l'esprit Diogène discouTait un jour sérieusement, mais personne ne l'écoutait. Il se mit alors à débiter des folies; une foule de gens s··approchèrent pour l'entendre. - Vous voilà bien, leur dit-il·: tout de feu pour les balivernes, tout de glace pour la sa-

.

. Diogène alla p.ans un bain public. r.:eau n'étant pas propre : • Où va-t-on -se laver ea sortant d'ici? » demanda-t-il.

~~

Cérémonies de la messe

1Les .couleurs des v<êtements du prêtre ont elles-mêmesj un sens 'Spécial: la couCes ·oérémonies, .qui sont pleine~ de leur h1anclhe, üouleUir de la joie, sert mystères, sont de la plus ihaute antiqu:té rpour les fêtes de Notre~Seigneur, de la e( pour les principales, 'remontent .j us- Sainte Vierge, des vierge:s et ·des :saints qui n'ont pas été martyrs. Le rouge, .qu'aux apôtres. La plus frê'quente esrt le signe de la oou1leur du sang, indique .tes ~êtes ,en Croix. C'est pm le signe de la ·cr:oix que l'1Œonnewr de }la, tPiélssion de Notre Seigneur , ou :des martyrs qui 'Ont versé 1c prêtre bénit, tantôt l'autel, tantôt sa J ropre personne, tantôt l'hostie, tantôt leur sang pour Dieu, ou du 'Saint-Esle calice, pour [1appeler 1que le sacrifi-ce prit :q ui ,s'est Jfenidu ·visible sous la forme de la messe est :te même que celui de de lang-ues de feu. iLe vert, ~couleur de l'espérance, sert ,pour certains dimanj,a croix, et :que 'de la croix :du Sauveur nous sont venues routes les bénédic- ches de l'année. 'Le violet, couleur de trhtes!Se, s'emp1oie aux jours de pénitions. L'autel su,r lequel on -célèbre la mes- tence, pendant 1' Avent ,ou le Ca~ême, sc r~présente la montargne du Calvaire; aux Quatre-Temps et aux ·Rogahons. il est en même temiP'S le symbole de Jé- En'fin, le noir, ~ouJeur 'de deuil, est ·résus-Christ; .c'est p 'O'llif ce motif que le servé exclusivement aux morts. L~Egli­ prêtre le bai:se à plusieurs reprises. -se a léldo,pté cette couleur ,POUII' l'offke Les ciel."ges s·ont lélllumés !Par respect du Vendredi-Saint et ,pour les messes pour 1es mystère1s sacrés :qui s'accom- de Requiem. plissent en ce lieu; i1s 1sont aussi un ---souvenir des 1premiers teiiJ)ps de l'E1glise pendant les/quels, le 'divin sacrifice Traditions et coutumes s'o'frfrait dans les catacombes. Remard'Hérémence ·quons en 1passant que les ·o-ffices de l'E- (d'après Antoine-Marie Se.ppey, meunier au ,g;lise, et en pmticulier la messe, se réMoulin «Sans-Souci " au Sautereau) citent ou se ~chantent en latin, parce que par M. le chanoine J. OROSS, Mar tigny. c'est une langue morte, qui· n'est plus. suscepii'ble de changements et qui est HAJBllTATJONS la même rpour tous il es peu!Ples de la 1Les vi11ages de l•a Commune d'HérémeJH:C terre. Oha-cun des ·ornements du prêt:re a He doivent guère avoir chang é d'aspect deune signifrcation mysüq ue. Ainsi l'au- puis plus ieurs siècles. On se rend con11pte, en be (-c'est-à-di1re la 1g11ande •I1obe <blanche regardant les maisons les p lus anciennes, qu' qui le ·couvre) ,est une image de ce vê- on ne songeai[ guère à y Ia ire entrer l'a ir et tement :de 'dérision dont Hérode fit aif- la lumière. .Le principal souci étai t de conserfubler ']ésus-Ühll'ist lo11S'qu'il comparut ver la chaleur pendant les longs hivers de la à son tribunal : elle symbolise aussi la montagne; on pensait que plus on ava it -chaud, pureté de I()Onscience trequise pour la cé" moins l'on mangeait ! Les fenêtres des plus lébrahon du saint sacrifice. 'La chasu- a nciens édiHces sont jus ie assez grandes pour ble (ornement avec broderies üU galons y passer la tête; souvent le ;papier remplace d'or) re,p,l1ésente le manteau de rpou:rpœ les vitres et on ne rema•rque aucune !(iêcoration qu'on jeta /Sur ~es 1~pauftes ide Notfe-Sei- ou ornement. Les portes son l s i basses qu'on ~rneur, et la rcroix d:ont elle :porte l'ima- ne peut entrer qu 'en se courbant. Elles se g-e nous il"a<ppelle la ·croix de j ésus- composent de deux ais ·mal rabotés et ;reliés entre eux par deux b arres de bois placées Christ. Ainsi des autres.

------· ·-


43 horizonlalement ; des pènes et des verrous de bois complètent la porte. 1En péné~rant dans dans l'habitation on se trouve d 'aJbord dans w1e minuscule cuisine 6bscure. Dans les chambres on ne 'VOyait a~u!refois en guise de meubles que d'immenses coffres de bois et quelques bancs, le tout grossièrement bçon· né, puis des lits monumentaux av~c des • souslits . KJU'on pouvait, durant le JOur, pousser sous le lit même. Un grand coffre ou arahe, placé .devant le lit permettait d'y monter. Dès qu ~une maison cessai! d?être habitée, on_ la démolissait, souvent pour emplo·y er le bo1s à la construction d'un nouveau b âtiment. ·SOCJlETES CIVU..JE:S ET RELIGIEUSES • J..a Grande Cvble • . - Les statuts datent ·de 1624 et ils mentionnent que la Ci'ble est fondée pour s'exercer a-u maniement des armes, surtout afin de • se défendre contre les loups •. iLe tir se iaisaii tou s les deu·x illlS et durait trois ,jours. Actuellement il est réduit à un seul qour. ILes prix consistaient autre-fois en channes et au tres 'Vases d 'étain. Depuis un bon nombre d'années, ce sont des outils de travail: scies, pioches, haches, etc. Les sociéta·i res qui prennent part au tir !paient une finance de 15 cts en se rendant à la place de tir. Le tir se iermine pa:r une soirée fami· Hère à la maison de commu11e. [)ans les an· nées intermédiaires le !ir est remplacé par une réunion générale ou festin de la société, le dimanclle après la s. Martin (11 novembre). Ce banquet revenait très cher autrefois; une partie des vicluai11es pouvait être emportée à Ja maison. Aujourd?hui, vu le grand nom· bre des sociétaires, et aussi à cause du' ren· chérissement, le banquet est réduit à quel· ques livres de pain blanc et quelques verres de vin. .Pour devenir membre de la <Grande Cible il b ut êlre agréé par la Société, verser une .iinanœ d'entrée et régaler les membres d'une tountée de bon ~in. Un petit-Iils ne peut être admis du vivant de .son grand-père. On peul y entrer du vivant de son père, mais en pa· yant un droit d'entrée plus élevé. Une Société a nalogue à la Grande Cible

a été ~ou·dée a u commencement du 19e siècle. • Sociélé de S. Georges.» - Elle date de 1807; elle se réunit à Enseigne le jour du « patron » du ·village (S. Georges, 23 avr il). Elle possède un champ. Les sociétaires son! tenus de ffaire une journée de travail soit pour le labour, les semailles ou la récolte. Le !produit du champ esl réparti enb:e les SO· ciélaire le jour de la fête. • la Société de la Fête-Dieu. • - Elle date de 1740-. 1Eile avait pour lbut de laire la parade militaire Je 'jour de la Fêle-Dieu pendant la procession du s. Sacrement, etc. • 1La Confrérie du Saint-Esprit. » - C'est la caisse :de secours des pauvres. Elle fa isaii autrefois une grande distribution de pain à. tous les ménages 'le jour de la Pentecôte. Le pain était -cuit la veille. Au. moment où il sortait du fouT, on en donnait un morceau à tous ceux qui passaient à œ moment devant le laur banal. Le pain était bénit solenellement le jour de la !Pentecôte aux olffices de la pa· roisse. Depuis nombre d'années, celie distribution de pain a cessé, 1es fonds a yant été convertis en caisse des pauvres. Ffffffi ,REfL101EJUSES • Pâques . • - Con~ormément à un anti· que usage, il est distribué à chaque personne qui a assisté à la grand'messe paroissiale, un morceau de pain lblanc et de hamage. La dis· tribution .se fait aux frais de la commune et de quelques personnes généreuses. Autrefois, les \fami lles aisées qui avaient perdu un de leurs membres pendant l'année, faisaient de larges distrJbutions de vin, de pain blanc el de fromage. On se contente maintenant d'ap· porter du pain et eLu fromage en ·même temps que se fait la distribution aux frais de la commune. •Le dundi pe la ,pentecôte a lieu une réunion de l'Assemblée primaire, c·est à dire des électeurs. On y procède à cer taines nomin~· tians et chacun peut faire des proposHions. « Fêle-Oieu. ~ - Quelques hommes de hon· ne volonté qui, Je ~our de cette fêle, taisaient par dévotion ·la parade militai re, sc consh· tuèrent en société pour célébrer avec pin> de

solennilé la fête et maintenir .chaJque année la parade militaire. • Assomption. » - tes enfants ont Je droit de monter deux 'j ours avant 'l'Assomption (15 août) sur plusieurs al,pages de la commune. Jls s'y livrent à toutes so:rtes de divertissements. • La Sa.inte-Bal'lbe. • - Ce jour-là les con· sei llers font la visite des cloches de l'église qui appartiennent à la commune, ainsi que du clocher. Il y a aussi une assemblée primaire analogue à celle du lundi de la Pentecôte. • Noël. • ...._ Autrefois, à la veille de Noël, les familles aisées 5aisaienf d 'abondantes au· mônes. nes étrangers en .prOfitaient pour ve· pir solliciter des aumônes alors qu'ils n'en avaient nul besoin. (Voir dans les légendes !\histoire du guet-a.pens au hameau de Tseje· rou la.) 11 y a peu d'années seulement que s'est inlrodu.i t l'usage de donner de petits cadeaux aux eclants en leur faisant croire que l'enfant Jésus les leur a apportés.

reçu 1eur lot, on recommence. 'L a pefiSonne qui ouvre le jeu doit ignorer •complètement tde quelle manière on a di51posé les objet·s ; celui qui suit se œche pendant ·q u' on change la plaœ des lois. On ne doit découvrir qu'un seul objet à la fois. iles assistants ne doivent se renseigner ni par signe ni d'une autre fa· çon. Une autre tradition de la fête des Rois c'es t de deviner œ que vou.s réserve la vie' et le mar-i age. JI fa ut pour cela ~eûner, réciter cer· taines .prières et ensuite passer par neuf portes, sans· dépasser les gouttières, sous le toit. • .Le virement de l'œuf. • - On dépose un œuJ au milieu du :foyer et on attend en prières œ q ui arrivera vers minuit. Ce sont ~néralement les jeunes !filles qui désirent savoir si elles trouveront un mari ,qui font ce virement de l'œuif. A minuit un esprit (bon ou mauvais) doit apparaître pom tourner l'œuf et répondre a ux questions qLt'on lui po· sera. Cette pratique superstitieuse a causé des déceptions à certaines ;personnes qui s'y son\ }'E UX DIVIERS livrées. • Jeu de la poupée ou de l'oracle. • - Ce • Jeu de la vieille lfemme. • - La personne jeu est réservé â la fête des Rois (6 ~anv.) Il qu i assume ce rôle se donne pour une vieille faut 9 objets qw ont chacun une signific.a lion femme, privée de tout secours et réduite à la symbolique: 1. lia poll!pée, symbole de légèmisère par ses enfants et ses héritiers. reté et d 'ip.conduite; 2. l'anneau, ,s ymbole du Assise près du fourneau, enveloppée de mariage et de la fidélité; 3 . une p ièce de mon. naie, qui veut d·i re la r ichesse; 4. un ch ape· couvertures, elle tousse et geint à fendre l'âlet .qui indilque la piété; 5: l'épi, qui annonce me, elle implore la commisération des persan· nes présentes et leur offre, en compensation les moissons aibondantes; 6: la grappe de raid~s bons s oins qu'elle demande, les quelques si n, l'abondance de vin; 7. l'épée qui i ndique ptèces de terre qui lui restent. la 'bravoure; 8. un charbon, qui veut dire 'Les assistanis vont o[frir à tour de rôle vol et rapine, et erufin 9. une clé, le secret et la discrétion. Ces objets sont rangés sur uue leurs services et elle leur promet en échange un pré, un champ ou un mayen. Quiconque faible et recouver ts chacun d'une assiette ou lui o~1re ses .services, doit bien se garder de d'une tasse renversée. Naturellement les objets symboliques sont tout petits, l'épée par lui demander un pré ou un champ irrigable, sinon il i'ecevra en pleine figure un vase exemple est un minuscule sabre de bois. Si dr'eau dissimulé sous la 'c ouverture. on ne peut se procurer tous les Olbiets on 1 J ' n faut noter que la vieille insiste, pour es re~plaœ par d 'autres. ·Les joueurs vtenfai re accepter des propriétés irrigables, et il neot a tour de rôle s oulever les a ssiettes ou faut se garder d'écouter ses pro-positions. les . tasses, et ils aJPprochent en tremblant, cratgnant de trouver la poupée, 'c ar celui qui 1EVBN5MIEiNTS DE FAtMU.JLE la trouverait serait accueilli par de bruyants Baptême. - Les parents n'ont presque ja~lats de Tlre. · Q uand tous les ~oueu . rs ont mais besoin de chercher des parrains el mar-


4b ant une petite planché carrée. gne perehe port . b Au retour des alpages, à la mi-seplem rel on . t yens pour y • manger • 1 herb;: ,. revten aux ma ,. . e' après le• regain Vu lmsu1,,tsance qlll a pouss · · . d de la pâture, le bétail reste tout le JOUr ans • c· t l'époque aussi des courses et 1es pres. es visites nocturnes et des veillées. On prolonge le plus possible celle arrière-saison aux r~ala Saint-Martin (tl novembr e), c est yens. A . t. l villao-e. ne temps a au 1e on ta descent e att ., b't î 1 retourne aux mayens pour que e e at consamme le fourrage amassé pendant la bonne

. Cettx-ci s'offrent spontané111ent pour rames. Cel · · refuse honorables Œonction&. Ul qul ces . . .• rait ce service serai! mepr~se. . se Mariage. - La célébration du manag~ !aisait autrefois avec grand apparat. ~a~~ . . Liait :à l'autel avec une sorte de dla·~eme nee a . · (L ses cel~ . de perles e{ de p1errenes ,aus ' " ~:n:ans dire) el s ur ce diadème, il y a~a~t un: immense couronne de pervenches melees a

d'autres fleurs. b .. Un cortège de fillettes appelées ch~m r~:· ~· Iles d'honneur l'accompagnait. Le-_ res ou •1 saison nt le manteatt et une .c ouronne sem A l'Alpage. _Le jour de la montée à l'alpoux por ta · blable à celle de l'épouse. . . lpe tout le monrle est en - • ma • ·a~ge se célébrait le dimanche •à la paae 1tt;· ce ne sont partout que ,joyett~s • YOt~· d t la Le man . d '!11esse paroissiale, quelqueiols e~an lées' ». Tous les participants sont endmtanohes g!a? d ommune là cau&e du grano nomdès que l'on est arrivé, regar-den: la Julie m:uson e c ' · 'h · · ::1' b • d'invités. On se !borne aujount u.l .a. ' lS~l~i va s'engager entre les vaches ahn de dét ~~ e des mouchoirs, des .fleurs artlhclelles cider laque\le sera la reine du troup~au. 0~ :~ ~e~ branches de romarin ornées de papier ne se soŒcie . nullement de la quantite de lan ,.d 1 • 1 t b ien fournir ces cana1, a es ha a doré. . '11 Les repas de lunérailles ont que peuven royaulé; on ne leur demande qu une c os:: funeral es. · •. • interdits par !''Etat, à "'ause ·des abus qm avoi.r des cornes dures comme fer et savoir e~e . nt dans d 'attires communes, et par ce b tl Des rivalités naissent sou.vent entre rerrnale . . t lieu se a . :e.. bell bêtes. parfois "' • . fin les repas qui avalen décret ont pns . propneta1res des plus es , . ' -• . . 1s étaient simples à Herémence e~ même un concurrent jaloux n hesttera pas à autr01o1s, 1 . . C 't . traînaient pas de grands traiS. e so.. pénétrer dans une étable bien close ce~n· n en . . du défunt qui doivent creuser sa dant, pour mutiler ou estropier la vache dun les VOiSinS · leS {osse !.a croix est peinte en noJr pour . autre propriétaire. . :>er·s~nnes mariées et les e.nlanls_. P~ur la_ lille·P endant que le combat a lie~ à l'a~pag~, ,les ! . e elle n'est ni peinte en noir m ornee de . ont e''é a'lt'enés !Pour etre engrals~~s mer porcs qut · ont enfermés dans des caisses rangées sur fleurs. MAY•BNS ET ALP AOES s~ l' dans un édi:iice de ·forme allon'Ueux 1gnes, ' . . ;re "our où 1'on monte aux . . gée, construit sur pllolls. Aux 1Ma yens. - 'L 'J j un l·our impatiemment atten• u. . quatre J. ours après la JIIOlllee n est « mayens • .· · T rOIS OU . Î \ ' a d t le séijour dans les chalets 1es p! m~l'al.,.ge -a lieu le mesurage du lad; '. es tl.. Pen an t' son\: faire paître le bétatl, l ··· d e p1usleurs Slcbli d 'après une règle vietlle pales occupa lOUS · arer des , . des provisions de ibOI's, prép c~es Les vaches qui ne donnent pas Il qnal~-t oa1re · · 1 rsflu'o•) a · •out pas un diOl 't'ères et arroser les prames o ., • ti1é de lait voultte otL lqUl n . est de l Il b' droit â l'eau des • \&Ses •. •d alpage su\liisant son\ exclues; tl en PLusieurs 'iamilles ont non . s~ulement 1.111 11lême des 'bêtes malades. . deux troi.~> ~u pai\iOIS davantage. La vei1le du jour ou le jour même du me· , mayen mus Quand on quitte un mayen pour en occupe~ surage du lait a lieœ la.lbénédidion _de la ~~non: tre on procède à un arrosage des tagne et des trou.peaux par te cure de d. ~. des c oillf' un a~l· 't à l'eau le fumier ierti.lisant des eta· t. . en me an .1 x oo ro.tsse · Les diverses occupa tonsé 1,. • cl .apre' b Le sol est divisé par de peti s canau .. tiques • de la montagne sont r g . e e" li rex· 'es. n Le fum ier délayé dans l'eau des usages iorl anciens. Chacun deux , ba11des de gazo · ' 1 est réparti sur la terre au moyen dune on1

P!'

cep!ion des derniers bergers, a un nombre déterminé de vaches à traire. Ohaque propriétaire de vaches est tenu de fournir lux bergers un certain poids de vi vres au prorata du nombre de vaches qu'il possède. Un des pâtres descend cha·que 'd rmanche au village avec un mu.let ;pour chercher les provisions de la semaine . Après la traite du matin, les vaches som condu ites au pâturage ; elles en reviennent vers 2 h. après-midi pour une nouvelle traite et reparlent encore pour ne rentrer qu'à la tombée de la nu it. iLes bergers des génisses, des veaux et des moutons couchent à la belle étoile. Une sorte de banquet réunit les propnetaires (consorts) à la SI-Laurent (10 août) on à la SI-Barthélémy (24 août). Les consorts viennent voir leur bétail et tr:~itent différentes questions qui concernent l'alpage. Ils reçoivent alors chacun une portion de fromage, en proportion des bêtes qu' ils possèdent. Environ une semaine avant la descente de l'alpe, les porcs sont tirés de leur prison et abattus. La viande est conservée dans un grenier, d'où on la descend au village vers la St4Martin. La veille de Ja descente a lieu le partage des denrées: beurre, fromage et sérac. Elles sont exposées de bon matin déjà, sur une place affectée à cet usage, et réparties en fre les consorts d'après le mesurage du lait qui a eu lieu att commencement de l'estivage. Gare aux pâtres si les denrées n'ont pas bonne façon! si les fromages !>ont mal ,faits, si :es pièces de sérac ont des vers ! Ce sont llors des plain tes, des railleries, des reproches. Des pâtres jurent qu'ils ·ne reviendront plus à la montagne. . . résolution b ien vite oubliée .... On cite le -cas de plusieurs pâtres qui ont passé 50 et parfois 6o étés sur les alpages. la nui t qui précède la descente, la jeunesse se rassemble sur un plateau (un plan) autour d un grarrd ,feu et se livre à di vers jeux et à la danse. Le matin venu, les p ropriétaires repren-

nent leur bétail et le condui&ent au « mayen • le plus rapproché de l'alpage. A cette époquE a lieu aussi la tonte des moutons. Les ani· maux sont parqués dans un pré entouré d 'une cloison. Chaque propriétaire retire les siens et ceux qui ne sont pas reconnus sont mis à la disposition de la commune. Les vivres et denrées qui restent sont mis aux enchères. Bon nom.bre de Jégem:les, se rapportent aux alpages. Tantôt on raconte qu'un berger a éll condamné a garder, pendant des centaines d'années, un troupeau de génisses ou de mott· tons pour avoir, par sa bute, perdu une de ses bêtes; tantôt c'est un 1fromager qui es! puni pour n'avoir pas fait son devoir; d'autres fois eniin il est question de génies bienfaisants ou malveillants qui hantent la montagne et les alpages.

BISSES ET CHAMPS Bisses. - Parmi les travaux dignes d'admiration exécutés par les générations précédentes, il faut citer en premier lieu les «hisses • , ces aqueducs établis au prix des plus grandes difficultés. Ceux d'Hérémence ont tous, à l'exception d'un seul, leur prise d'eau à la Dixence. L'eau est répartie à tour de rôle entre les propriétaires en proportion de l'étendue de Jeur.s prairies. C'est à ces « bis&es » qu'est due la fertilité des prairies e{ surtout des mayens •qtli sans cela sera ient complètement arides. Champs. - Un autre monument de l'acli· vilé des ancêtres, ce sont ces champs superposés, sé.parés par des murs en maçonnerie de la hauteur d'un homme ou même davantage et qtti ont été établ is sur les pentes souvent raides des montagnes. Ces murs doivent être assez solides pour pouvoir résister aux Jor\es pluies et à la fonte des neiges. Etant donpé la forie inclinaison du terra in, la bonne terre tend à s'accumuler sur le bord du mur 'de soutènement. Alors il faut, de temps en temps, déplacer cette terre et la transporter au haut du champ. On se seri pour cela de g randes caisses munies de p01gnées; c'est un travail pénible e t fatigant. le fumage des ohamps présente aussi de grandes djlj!iicu.ltés, car le fumier doit être


46 quel la vie physique est sustentée doit procu. transporté à dos de mulet, souvent à de granrer à l'homme une certaine jouissance, comdes distances. Ce transport a lieu dans des pensation qui doit faciliter cet ade, qui est bâts en toile grossière recouverls 'd'une vieille une peine, une servitude et une hum iliation. couverture. L'hamme change le plan de Dieu: il veu t Pour le labour on se sert de charrues et de avoir le plaisir et le plaisir le plus grand; il herses primitives, traînées par deux mulets. veut multiplier la joie sensible e!, pour la On .laboure là la pioche les eudro·its ott la charrue ne peut être employée, soit à cause de multiplier, il ne craint pas de tuer la vie; il use et il abuse des aliments et des boissons la déclivité du terra in, soit de son exiguïté. et tait servir tout cela à •lin contraire du hui. On part de bon matin du village pour commencer le travail à l'aurore. Dans les ;tamil- Ainsi, le rachitisme, l'épilepsie, les cas d'en· fants anormaux, l'idiotisme sont souvent le les ch rétiennes, une prière est dite avant le résultat ode l'alcoolisme héréditaire. Par lui, travail. la ra-ce s'appauvrit, la dégradatipn physique ___,. ,..-.et morale se perpétue, et la société est smohargée d'êtres Jnuti1es, sinon dangereux. Cette {orme d'intempérance est funeste plus --== que taule autre, parce qu'elle est organisée; 1Les mols tempérance et sobriété éveillent à cette organisation du mal, doivent s'oppo. dans 1 imagination des images austères, et ser lous ceux qui ont la responsabilité d~ l'être humain, instinctivement, se met sur la l'ordre social, de la santé publique et des déiensLve, lui qui ne rêve que de vie abonâmes. dante. Il importe donc de combattre cette preJL'alcoolisme est la forme moderne de la mière impression défavorable en exposant le lutte de Sal•an et de son armée contre Dieu el bien que poursuit cette vertu. contre les créatures de Dieu, car il n'y a pas /La tempérance a pour objet les désirs hud'arme plus dangereuse pour l'être physique, mains · le désir naît de lë tre et de ses beintellectuel et moral que l'alcoolisme. soins.' autmt de vies diverses, autant de sourPromouvoir la sobriété dans J'usage de; ces d~ désirs. Vie physique, vie intellectuelle, vie surnaturelle, telles sont dans l'homme les boissons alcooliques est par conséquent, une sources du désir; l'homme a besoin de tout œuvre qui intéresse à égal Htre l individu, la famille, la société, l'Eglise. ·Les nations ~n ce qui l'entoure, et, parce que ces désirs vienguerre ont compris ce devoir; tous, en Su1s· nent de la nature donnée par Dieu, Dieu, se devraient le .comprendre; le danger existe: pour les satis~aire, a placé auprès d'eux les êtres qui les apaisent, et, afin que le dési'f sa- lï~tempérance tait plus de victimes que la tisfait renaisse encore il a attaché à cette sa- auerre· elle remplit nos villes et nos campa· "'gues ·de blessés qui le ,furent sans gloire el tislaction une •joie. sans héroïsme tristes victimes d'une guerre La tempérance se subdivise en deux verinf·âme. Il but' revenir au plan de Dieu, car tus particulières: la sobriété, qui règle le dé· toute révolte ~ontre ce plan sème la mort. Il sir de conservation de lïndividu, et la .chasteté qui modère les désirs charnels devant as- iaut revenir à la tempérance et à la sobrié•é, tel devrait être le .c ri de ralliement de toul surer à l'espèce sa perpétuili· vrai chrétien, de tout vrai patriote. La vie s'use; la faim, la i'atigue sont les sianes douloureux de celle usure; les aliments .~--~------·- ..-·- · et' les boissons sont destinés à réparer cette :r. La plupart des peines n'arrivent_ que parce us'!lre; pour faciliter à l'homme cette tâche que nous faisons la moitié du ohem1n- . avilissante et astreignante, Dieu a donné aux LéVIS. êtres des Iormes attirantes, des parfums el sur tout une saveur agréables, et l'acte par le-

___

·-------·

Tempérance et sobriété

Rien de nouveau !Depuis deux mi lie ans, les mêmes jouets amusent les enfan ts. Depuis que ie monde est monde, 1homme n'a cessé de se mettre la cer•to! Je à 1en•1ers pour amuser l'enfant. L'histoiïe du jout:t est aussi vieille que !\humanité. Mais ! "âm~ de l'enfant n'a guère changé à travers les 'Sièc!es, et, depuis des milliers <l'années ce sont en somme, toujours les mêmes j~uets qui' réjouissent le plus sûrement l'imagination des petits. 'Les archéologues qui ont fouillé en Egyp· te, eu Orèœ, en Italie, les tombeaux -du passé, ont trouvé dans les sépultures des e11fants leurs joujoux bmiliers. Car c'était la coutume, autrefois, d'ensevelir les h01!11mes avec leurs Qrmes, les femmes avec leurs bijoux, les en~a nt.g avec leurs jouets, c'est-à-dire tout ce que les uns et les autres avaient de plus. précieux et de plus cher. Les musées ont recueilli beaucoup de ces menus bibelots. Allez au Lou:vre, vous verrez, dans la salle des antiquités égyptiennes, maints jouets des enfants de Memphis et de Thèbes. Vous y verrez des sistres, qui étaient les hochets des petits E· gyptiens; vous y ver~.e des poupées articulées, dbnt certaines étaient des poupées de l~e, car on les trouva vêtues d'étoffes préCieuses; vous y verrez même tm petit bateau monté par !huit rameurs dont les 'bras étaient articulés pour manier J'aviron; . et vous reconnaîtrez que les gens d'il y a deux: mille ans et plus ne manquaient pas d'ingéniosité dans l'art d'amuser les plus petits. Les plus graves savants ne dédaignaient pas de s·y consacrer. Savez-vous que le hochet - ce hochet qui fut notre premier jouet l tous - eut pour inventeur un philosophe fameux, à la ffois mathématicien., astronome, homme_d'Etat et général. Ce philosophe se Dommatt Archytas de Tarente. Il était si estimé de ses concitoyens que ceux-ci le mireni ltpt fois à la tête de leur gouvernement. .M.àis ae_ pasteur des peuples était aussi père de falllille; et quand il await fini de s'occuper des alatres publiques, quan:d• il ne poursuivait

pas la solulion de graves problèmes quand il ne regardait pas les astres, quand it a 'ins· pedait pas son. armée, il s'occupait ùe di~· traire ses enfants. C"est ainsi qu'il imagina pour les amuser la crécelle e t le hochet et qu'il construisit mêrP.e pour eux une colombe volante du genre de celle que Vaucat1son unagina deux mille ans plus tan!. Comme quoi, vous le voyez, il n'y a rieu de nouveau sous le soleil. Les enfants grecs et romains avaient, pour s'amuser, des ~oujoux fort peu diflérents de ceux qui charmèrenl notre enfance. 5ans parler de la poupée qu'on relrouve dlllls tüutes les ci>vilisations, si vieilles qu'elles soient, les petits enfants d 'Athènes et de Rome jouaient comme les nôtres à la toupie. On a relrotLVé dans maintes sépultures des c sabots», exactement pareils à ceux que 'les petits Français d'aujourd'hui fouettent à grands coups de lanière su.r l'asphalte des trottoü>s parisiens. Ils jouaient aussi au • troc!'! us», je veux dire au cerceau. Un de leurs jeux favoris était Je jeu des • ocelJata », le jeu de billes. l is avaient des ballons de toutes les gros~e urs. Quant aux joujoux représentant des per· sonnages ou des animaux, on en a trowvé dans les Wouilles d'innombrables spécimens· Toutes les bêtes iéroœs, toutes les bêtes <.le basse-cour, y sont représentées. Settlemenl, ce que nou·s faisoos aujourd'hui en bois, :cs Romaius le faisaient en terre ~uite, en ver re ou en os. On. vendait naguère chez nous des ménageries enfermées dans une arche de Noé· les Romains, eux, mettaient toutes ces bêles dan s le ventre d 'un grand cheval, en souvenir du cheval de Troie. Nous n'avons même pas inventé les soldats de plomb. On a retrmtVé dans les tom· beaux romahls des hgurines en plomb représentant soit des soldats, soit de petites statues de divinités •accompagn~ es d'instruments de sacrifice en miniature. On en a conclu que les retits Romains devaient f.aire comme iont nos enfants de pe· tites chapelles avec tous Jes accessoires du culte.


48 Et c'élaient •chez eux, comme chez nous, aux calende:. de janvier, au renouvellement de l'année, qu'on donnait les joujoux oll les en'fauts ,s'amusaient le plus. ·Leibnitz disait: c Les •hon11nes n'ont jamais montré tant de sagacité que dans l'invention des jeux.• Cela esl vrai pour tous les temps. Le philosophe Archytas n 'est pas le seul sa.JVant qui se soit passionné pour la construction de jouets destinés à amuser les enfan ts . Albert le Grand, é'lêque de Ratisbonne, l'un des plus grands savants du X!Ie siècle, théologien illustre, physicien, chimiste ~l al·· chimiste, avait fabriqué une poupée qui parlait. Roger Bacon, celui que ses ~ontempora i ns appela ient le • docteur admirable •, inventa la lanterne magique. Ce sont pa.rifois de simples jouets d'enfants qui donnèrent à des satVants l'idée des inventions les p lus utiles et les plus fécondes. Et tL eibnitz avait encore raison lornqu'il voula it qu'on encourageât tous ceux qui cherchaient de nouvelles co:mbinaisoil-s de jouets et de jeux. - Mais à quoi iout cela peut-il s~r v i r? lui demandait quelqu'un. - A periectionner l'art d'invente r, répondait-il. A vrai dire, c'e·st surtout :tU-c hommes qu'a profité l'ingéniosité des inveuieurs de jouets scientifiques. L'enfu-nl, lui, · préfère le joujou simpliste aux plus merveilleux bibelots animés •q ue la science i;wente pour lui plaire. Un psychologue qui a ~htd ié 1 influence du jouet sur l'esprit de l'enfant constate que les joujoux qui l'amusent le -plus ;:ont ceux où il a le plus à inventer. Dès que l'enfant joue, il vit eu rêve. Les jouets scientifiques ne peuvent que 1roub1er ce rêve. Ils étonnent l'enfant, ils !le l'amusent pas. Ne donnez donc rpas .à !'~niant de.> .i nuioux trop compliqués ni trop beaux, ni trop oombreux. Sachez les choisir. L'essetHicl est qu' ils favorisent les jeux de son imagination.

49 L'eufant a bieu le te"r-aps de fai r..:: •:onnal ~· sance avec les réalités de la sci~1œ . La is::czle jo uer d'abord; ·vous l'instru irez c1 ;~ uile. Ernest L AUT. -~

--- ·- -

-----~

Lo Cœnr de Jésus

notre consolation dans la souffrance Lettre pastorale

..---- --

BRLE LEÇON Un lecteur ass idu de chroniques sc:w:hJeuses ne cessait d injurier les prêtres. Un jar. diu ier. son voisin, "laligué de ce verbiage ;iro~. sier, le conduit un jour dans so n jardiil, au pied d'un pommier en malurité, et lui montrant quelques fruits tombés: - Tu vois ces pommes ; pourqu oi se sontelles détachées de J'arbre? - Parbleu! parce qu'elles sont véreuses, eh •b ien! après? - Eh bien! de ce qu 'il y a sou s mou pommier ·q uelques fruits véreux, en conclu ras-tu que tous les autres le sont et que mon pomm ier ne vaut rie n? Mon cher . dans toutes les sociétés et dans tous les corps d"éla!, tl y a toujours des membres gâtés. L 'Egli se e$1 la plus .belle société •q ui existe. Il ne fau1 p<;, eu tjuger par les ifnùts qui tombent, nui s par ceux qui resrent.

L' APP.ROVISIONNEMENT DU MAJESTIC A•vec ses 56,000 tonnes le « Ma•jestic • esl non seulement le plus gros navire de la Whtle Star tifl ne, mais en<:ore le p!us gra nd du monde. En avnil prochain, il fera son prem1e r -voyage à !ra vers l' Atlan(i.que, et 1'Qcn s'occurpe d~là d.e passer des marehés iJ)Ottr la nourriture des 5100 IJ)Crsonnes •qu'il peul trans· porter. On a •c alculé que, pouT uu seul vopge, le • Ma jestic • doit emporter 1dl1ns se~ frigorifiques 75 tonnes de viat1de, 10 tonne> de •l·ar~ et de 1jambon, 28 tonnes de poisson et 18 lonnes .de volaille. ·E n fait de légume:;, i-I rfaudra 30 1onnes de p~mmes de terre, ï de ca'!'oltes, 10 de choux, il emportera encore 600 -caisses de .pommes, 400 d omnges cl 60 de poires, il lu•i f.aud11a 35 tounes de ·lanne 8 de sucre, 5 ide !beurre, 3 de t hé et de calé, 80.000 œulfs et 2500 !~ires de ~ait. ·En ce qUI concerne la boisson, on compte qu 'il lauJr.l prendre 80.000 bouteilles de bière et en't'1ron 10.000 d'au.tres IV'ins el de Ji.queurs.

de Sa Grandeur Monseigneur l'Evêque de Sion pour le Carême de l'Année 1922 « Nous V·Oyons, par le témoignage de la Sainte Ecriture, que les apôtres, en visita nt les Eglises, confirmaient les fidèles dans la foi et les encour-agea ient dans. leurs souffrances. « C'est par beaucoup de tribulations, leur disaientils. •qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. » Successeurs des apôtres, les évêques ont aussi le devoir de prêcher Jésus crucifié et d'apporter ta consolation aux .affligés. « Le dioQcèse de Sion a rarement eu élutant besoin de ·consola tion qu'aujourd'hui. A plusieurs reprises cléj>à, plusieurs régions -ont été viS!irees par le malheur; mais, de mémoire d'homme, jamais l.a détresse n'a été aussi générale que de nos jours. Les dégâts causés par la gelée, la sédleresse de l'an dernier qui a tout dévasté et ruiné les récoltes dans le pays entier, le chômage, la sta<rnation des affaires dans le commerce Cl l'industrie, ont plongé 1e pays dans till état de g·êne dont loQngtemps encore nouss entiroQns les conséquences. Dès lors que pouvüns-nous faire de mieux. Nos très ·ohers frères, q ue vous présenter, à !'occasion du Carême de ·cette année, le Sa-cr~Cœur de jésus comme le modèle et la consoLation de la souffrance. » I.

Si nou s cherchons l'origine de la souffranNos très chers Frères, il nous faut relllonter jusqu'à la chute de nos premiers p arents. C'est là cause du péchlé que Dieu a conùamué Adam à la souffrance en lui di s•ant: La terre s era maudite en ton œ uvre; tu en IÎ reras ta llOU'l'IÏture tous les . UOUfS de ta VIe 1Vec de grands labeurs. Elle tc produira de> ép~nes et des ronces . . . . T u mangeras ton pam à la sueur de ton 1ront, Jusqu'à ce que l'C ,

tu retoum es da ns la terre d'où tu ~s été tiré .• C est donc par le péché .que la pa uvreté, la lllalad ie e l la mort soni entrées dans le monde, en s orte que Job p ouvai t bien d ire: c L'ltomme, né de la Iemme, ne vit que peu de jours et il est rempli de nombreuses misères .» t a souffrance, en tant que punition de la fa ute <le nos premiers parents et de nos p ropres péchés, est la loi commune de tous les hommes. parce que nous sommes tous eniauts d'Ada m, citoyens de la terre: a ucun homme , a ucun âge, aucune condition ne fait exception. Du p aradis perdu s'épanchent, depuis des mil• liers d'années, des tor rents de larmes : l'entant en;re dans ce monde en pleurant, le 1110· r ibond quitte ce monde dans un gémissemen t, j entend$ les lamentations ·du. père, les plainles de la mère, je vois le ch agrin e l la tri stesse d ans la famille, la détresse dans l'Eta t, la misère dans la société, la souffrance dans l'u niven; entier. Quelle pauvreté chez certaines familles1 Le père voudrait u·av·aillcr afin de pourvoir à son entretien et à celui de ses enlants, et il ne tro u·ve pas de travail; et souvent ceux qu t pourraient lui en donner restent sourùs à son appel. Sïl arrive à se procurer quelques travaux, la modicité d u salaire ve lui permet pas de s'assurer, pour lui et pour les siens, la no urri ture et les vêtemenis str ictement nécessai res. La mi sère est pius grande encore quand la ma ladie survien t et q ue la famille, déjà s i éprouvée, doit se dépouil!er du peu q u'elle possède pour payer le médecin et les médi caments et se délend re contre la faim. M isère et souffrance s'accroissent encore si la mort cruei!e arrache le père ou la mère à cette famille en proie à de si lourdes épreuves. Ma is même dans les fami lles qui sont à 1 abri de la pauvreté, il y a des souffrances et des croix. Combien souvent le désaccord règne entre époux! combien souvent ils se rende nt eux-mêmes la vie amère et la changent en un véritable ell'fer! Q ue de souci s les enf;; nts, surtout lors qu'ils ont grandi. ne créentils pas, bien souvent, à leurs· parents ! Le proverbe ne dit-il pas : • Petits eniants. petits soucis; grands enfants, gr ands soucis! » Il suffit d'un coup d'œil jeté sur les familles de no tre époque po ur savoir combien de chagrin, co.rdbien de soucis on peut renconfrer non pas seuJement dans les familles pauvres,


51

50 mais ,aussi @ns les •familles les plus ai sées cl les plus riches. Un grand nombre cherchent le bonheur ùans la RIOHJESSE; ils travaillent sans trêve ui repos pour accroîire leurs biens, leurs capitaux. Et souvent leurs eutreprises échouent; les récoltes sont mauvaises; ils subissent des pertes d'argent; ils n'ont pu trouver le hembeur. Ceux qui peuvent rréellemeni se vante1 de posséder une gran<le fortune sont, eux aussi, loin d'être heureux: ils voient cette fortune compromise, ils vivent dans des transes con(inuelles; on peut leur dérolber leurs biens, leur argent peut .se perdre! D'autres poursuivent les honneurs, recherchent les hautes fonctions et les dignités, et ils sont malheureux si leurs efforts sont vains. Pour ceux même qut occupent une situalion honorable et distinguée, mais lourde de responsabilité, il n'y a point de bonheur parfait stu la terre; jamais on ne reussit à contenter tout le monde, à répondre à ioules les atta·q ues; et il n'est pas rare de ·se voir, ruprès de longues années de sacrifices et de travail consacrées au bien commun, récompensé par l'ingratitude quand on avait droit à ~a reconnaissance. Plus cruelles que les souffrances extérieures sont les souJfrances intérieures, les souf~rances de l'âme. Si pauvre, si délaissé que soit un hornine, il possède encore une bonne réputa!ion, un nom honorable. ·M ais combien sotcvent il arrive que des1méchants portent atteinte à la réputation d 'un homme justement honoré, pour le livrer au mépris et aux railléries par la calomnie et en dénaturant les faits! Quelle souffrance, encore, que de perdre non seulement l'honneur, mais la liberli, pour aller languir en prison? Que de douleurs donc pour les 'âmes! Ces souffrances intimes atteignent plus profondément que la ·soulffrance dLI coli])s; elles torfurent plus cruellement que la pauvreté, la maladie et autres misères physiques. Il es·t Mrivé ·que des hommes ,jeunes encore, aient vu , en une nuit d'angoisses, leurs cheveux blanchir. 'Mais voi·ci maintenant fl.ln homme qui a perdu honneur et liberté: si sa conscience est en ordre, s 'il vit en paix avec Oieu, on ne peut dire qu'il soit tout à fai t malheureux. ·La pire des souffrances de l'âme, c'est le PEOHIE ·M!ORTBL; les 'accusations les plus accablantes sont celles de la conscience. Nous en vouJons pour témoins· ces coupables qui, ~vant échappé à la ~ustiœ des hommes, mais torturés par le remords von! d 'eux-mêmes se

livrer aux ,juges pour expier leur peine et re. trouver la paix dtL cœur. Comment vivre Iran. quille avec un péché mortel sur la con·scien. ce, à la pensée qu'à chaque moment le Juge éternel peut nous appeler devant son fnbu. na!? Le cou,pable sent, en son âme, combien est vraie la parole de la Sainte Ecriture: c lk connais et vois combien il est malheureux et amer pour toi d'avoir abandonné le Seigneur ton Dieu.• Il n'est point de paix pom les pé. cheurs. Ils marchent dans ·la voie des ténèbres sans savoir ott elle les conduit, où s'arrêtera l"abîme qui les engloutira ! Ils espè. rent la paix, mais. • il n'y a point de paix pour les impies».

II.

1

l

Nos très chers Frères, tous vous avez vos souUrances 1plus ou moins grandes. tous, vous avez une croix à porter et vous cherchez à vous en délivrer ou, du moins, à l'alléger Ceux qui ne meltent point leur e&pérance dans une vie :fu~ure et meiil.leure, demandent l'oubli à la ·dissipation, aux plaisirs, à livres se. Mais nous, catholiques, qui avons le bonheur de posséder la vraie ~oi, nous connais· sons, dans la sou'ffrance et sous le _poids dt la croix, un autre moyen de consolation : c'est le Cœur sacré '<le Jésus. Par amour pour nous, par pitié pour la mi sère de l'homme, le Verbe s 'est fait hom· me; Jésus-Christ a vou·lu soulager, adoucir nos souffrances et, par là, nous faire participer à son éternel bonheur. Afin de pouvoir mieux apprécier cet amour du divin Sauveur et s a piti~ pour les hommes. Nous voulons rappeler brièvement ce que le Cœur adorable du Sauveur a somfert pour nous. Pour que nul, sur cette terre, ne puisse se plaindre de sa pauvreté, le Sauveur a voulu. du berceau à la Croix, vivre dans la pauvreté la plus rigoureuse. A Bethléem, le Maître du monde est couché kians une misérable crèche, sur la paille, dans de pauvres langes, expos.é aux rigueurs du froid. Est-il un mortel qUI. à sa naissance, ait connu pareil dénûmentr' Pauvreté, dénûment. tels sont les inséparable' compagnons de Jésus dans sa fuite en Egypte. durant sa vie cachée ·à Nazareth. Au c~rs de sa vie publique il répand à pleines marns. par ses miracles. les bienfaits sur les hom· mes. Il rassasie les foules en multiolianr le~ pains. Mais lui, il a f:üm et il a soif. Prè~ du puiis de Jaco!) i~ demande à 'boire. et ~ demande est ~discutée. Il souffre la faim, et ~

la suppor!e alors que ses disciples calment la leur par les épüs qu'ils ont arrachés. La pauvreté, nours la retrouvons dans .sa demeure. Il passe souvent des nuits entières dans la prière, sans autre abri que la voûte du ciel. En vérité il peut dire: • Les renards ont des tanières et 1es oiseaux du ciel cnt des nid.s mais le rF ils de !"homme n'a pas où repose; sa tête. » Jésus a vécu et ~CS! mort dans la pauvreté la plus rigOLueuse, Ia plus extrême. Esl-i1 dénûment pareil à œ1ui du Sauveur sur la croix? • Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort.» Plus douloureuses que la pauvreté et le dé· nûment furent les souffrances corporelles du Sauveur. Sa vie tout entière n'a été qu'une suite de souffrances; il a enduré les plus cruelles en mourant pour notre :rédemption. Avec une patience et une douceur admirables il a .so~.ffert les {~uets de la flagellation qui déchiraienl sa chair dé:jâ épuisée jusqu'à la mort. « Mais Jésus se taisait.. IP as une plainte ne s'échappe de ses lèvres lorsque Ia couronne aux épines aiguës est brutalement pressée sur sa tête. Jésus se tait lorsque, trois fois, il succombe sous le lardeau de la croix. Eniin Jésus arrive au Golgotha. Il est attaché à 1~ croix. Quelles horribles tortures! le sang perle en gouttes à son front quand les épines trans• percent sa tête adorable. iLe sang voile ses yeux; ·s ur ses épaules rje vois les plaies creu· sées ~ar la croix qu'il a portée; .ses mains· et ses p1eds sont cloués; le cor.ps entier n'est qu'une plaie. ·La soif le torture. En un supplice pareil, les minutes sont des heures, et les 'heures une éternité. Cependant, plus encore que la pauvreté et les souffrances corporelles, les souffrances intérieures ont atteint le cœur du divin Sauveur. Nul, autant que lui, n'a été offensé dans son honneur; nul n'a été plus accablé d'a-ffronts et de railteries. Avant même que le Fils de Dieu fftt entré en c~ monde, il s'est vu, dans la personne de M'ane et de Joseph, repoussé par les habi~nts de Bethléelm. • Il est venu parmi les 11e~s, et _les siens ne l'ont pas reçu. » • II n'y aya1t pomt de place pour eux dans l'hôteller~e. • Marie et Joseph durent se contenter June pauvre étable et une crèche servit de premier abri à Jésus Enfant. A l'exception d~s ~~gers et des Mages de l'Orient, nul ne s mquteta du futur •Rédempteur du monde sauf ~~érode pour le perséouter et attenter 'à sa Yae

~u ~ours de sa vie publique, le Sauveur allait repandant ses bienfaits et il a recueilli le mépris et la haine des :h~rnmes. Il se révèle comme le Messi~, et ·ses concitoyens le chassent hors de la VIlle et veuJent le précipi· ter du haut d 'une montagne. Pour les Pharisiens il est un objet de haine car ils ont re, us n 'est p~s avec' eux et qu'il a connu qu_e Jes condamne leur hypocns1e. Partout ils le traquent; partout ils épient pour trouver à l'ac· cuser, le surprendre dans ses réponses à leurs questions, pour l'a·vilir aux yeux de tous. Ils le !:raitent d'imposteur de séditieux de blasp~émateur et ils le fdnt condamne; au supphce honteux de la croix. Qui donc prend son parti? Où sont les malades qu'il a guéris? Où sont ses discipie9 et se_s apôtres? Personne ne se préoccupe de le defendre. Judas le trahit; Pierre le renie; les autres l'ont ahondonné. Lorsque, du bau! de la cro.ix, Jésu~ abaisse se.s yeux voilés par le sang, tl ne vott que les visages hostiles de s~s bourre~ux; il ne rencontre que les regards tnomphants et moqueurs de ses ennemis. Sans doute, au pied d!l gibet voici sa Mère bénie, accablée par la doule~r · mais la tristesse de cet!e Mère accroît s; propre souffrance. Pour mettre le comble à sa souf.france, lu} en faire boire le calice •jusqu'à la lie et lm refuser une dernière consolation la Divinité semble se retirer de lu.i et il s'é~rie· « M'on Dieu, mpn Dieu, pourquoi m'avez~ vous a•b andonné? » Qu'elles furent grandes les souffrances intérieures du Sauveur! Mais il a souffert davantage encore dans son cœur comparissant ~ la. pensée que sa mort rédemptrice rester ait muhle pour tant d'âmes; que, malgré son -ar dent amour, malgré des eNorts surhuma ins pour les sauver, tant d'âmes repousseraient son secours el se perdraient pour l'éternité. Cette pensée a été la plus profonde blessure du cœur de Jésus. Comment sonder l'abîme des doul.eurs que le Sauveur a endurées pour nous! S1 nous songeons que Jésus possède le cœur le plus noble qui ait battu dans une poitrine humaine, et que, par conséquent, il a souffert plus cruellement de ces traitements indignes et ·barbares, alors nous pourrons soupçonner ce que furent ses souffrances sur la croix. lllrl.

Nos très cher.s Frères, après sa Passion t'l S:l mort, Jésus-Christ est ressuscité d'entre


53

52 n 'est pas seul à demander: des sa.crifices à ses tes morts el il est monté triomphalement dans : disciples; le monde en extge bea~<;Oltp de _se,. le ciel où il attend ses disciples pour !es_as- ' partisans: l'ambition, la cupr·~lle, !_avance, socier à sa gloire. Que doit faire un. dtscrple , l'intempérance, la luxure elle-me~1e reclame~t un imitateur du Sauveur? Quelle vore dott-tl des sacritices, et jusqu'au sacnhce de la dtsuivre pour arriver au but? CeHe ~01e, _e <rnité huma ine. Si les rnondatns. qu.1 recherSauveur l'indique avec toute la. clarte possi~hent les ho!ineurs la richesse, les salisfacble, qua!1'd il nous dit: ."Je _sms la ~me, la tions des sens se ddnnaient pour D~e~ et pour vérité et la vie; nul ne vrent a ~non .Pere que leur âme immortelle, une petite parhe seule. I l ne dit pas Je suts " une • des parmot» . . , . .· J· ' Iafment des peines qu'ils s'imposet~t pour c_onvoies qui condmsent au Pere. au Cle , _I tenter leurs passions, ils _arnverate_nt certam~ lirnte: Je suis « la » voie, l'unique vOie du ment au ciel. Ils n'aurarent pas, a la fln ue bonheu~ . leur vie, à répéter les paroles que la Sa ..Jtz Chers diocésains tous vous voulez sutvre Ecriture met sur leurs lèvres: « A quOI nous cette voie de la vie éternelle. et cere vo~e a servi l'argent el l 'ostentation àe la richesest celle de la croix. • Si quelgu'l!n veut vent: se? Que nous a-t-elle rapporté? Toutes ces après moi, dit le Sauveur, qtt tl reno~ce a choses ont passé comme une on:lbre et coil!me lui-même. qu 'il prenne. S·~ crorx : t qu tl. me un messa"er rapide.» Si les entants ~u Slecle s uive"· Donc il nous mvrte ~ou_s a _Je suiVIe se donne~t tant de peine, s'ils se résignent à et à padager sa gloire; mats Il aJoute Ll.ne tant de sacrihces < powr recevotr une couroncondition indispensable: c'est seulement <sr ne corruptible » pourquo-i hésiter à suivre le nous souffrons avec lui que nous serons gl~Sauveur dans Îa sou!lfrance aHn de mériter ·r' c'est ·a· la condition de porter h crOIX r!~ H!S "i • b' ft « tme couronne incorruptible? • . . avec lui que nous aurons part a sa ea 1 nNos très chers Frères, tous. les drsc1 pies oe le infinie. . 1 de Jésus-Christ doivent sou~înr: LES PE: chemin du ciel est le chemin de a CHEURS surtout doivent soulfnr,_ eux qw croix ; mais il est aussi, en qu~lque s_orte, «un sont les brebis égarées, qlll errent m rrefour ». il mar-que une br.ïurcaüon. C est ·dans les ombres de la mort. Jésus-Chris!, \e our J.a croix et dans la souHrance_ q_ue nous bon Pasteul!' ne veat pas la mort du pécheur; de si· nous somme.s les dtscmles · montrons il veut qu'il' se convertisse et ~u'il viv~. Le~ Jésus-Christ ou si nous appart~nons _au mon· honneurs, la richesse, les pla1s1r~ élotgne_nt de. Les vrais <d isciples du Ch_nst dotv_ent ende Dieu. Et, alors, au pécheur Dreu en~01e, irer dans le chemin de la crotx, et qmc_on~ue comme des messagers du salut, le chagnn ~l n'y entre pas, n'est pas un véritable dtsctp~e la , douleur; il permet -q ue le_s plans du pedu Christ; il ne marche point dans le chemm cheur, qui ont pour uniq~: obJet,_les choses de du ciel. Entendez la parole dl! Sa~IVeur, elle la terre soient contranes; qtt tl perde une ne laisse aucun dou1e: « Çelm qUI ne P?\~: partie de sa ,fortune, -quïl soi t _aux. pnses point sa croix et ne me suit pas, ne peut et. avec les dif!icultés matérielles, qu'Il sot! att~­ . · d mon disciple •· qué dans son honneur que la maladie le VI« L'esorit de Jésus-Christ • et "1 espn!. u s ite que la mort fass~ quel-que viciime dans •. sont opposés. Les enhn1s du stecle de les 'rângs de sa bmille. Ces épreuves foui mon b' t s'res· rc~~erchent la richesse, les ten~ erre ', , sentir au pécheur la fragilité et le néant des 1 J~3us-Christ ô choisi la y~uvrete pour e re choses de ce monde; et a·l ors il reconnaît que b compagne -de sa vie ~ct;ba~. Les enfants nous n'avons pas ici-bas - de demeure perdu siècle briguent la constderahon et les honmanente »; il rentre en lui-mêm<>.. et d'enf~n1 ou r--. J·ls sont or, < rueilleux et ne supportent n~ ~, du siècle il devient disciple de Jés~s-Chnst. "' m.s les contradictions. Jésus-Ch. r,ts t : , qt!anur1 Nombreux sont dans la Sainte Ecnture, les ~n a voulu le b ire roi, s'est dero~e ~ la exemples qui ndus montrent les péche~rs confoule· il s'est tu quand on l'accablat! donvertis par la sou'llirance et par la cro.tx. San-1 · t t1.ages' . 1-1 e'tait • doux et humble de ·cœur·· cesse, les Israélites, dans la Terr~ s~mte, hé: I.e~· et~ants du siècle ne veu}e.nt que JOI~S ~ . sitaieni enlre les idoles et le vrai D1eu, pas la isirs; Jésus-Christ _a chotst, pour lur-me<:.ant du service du Seigneur à celui des faux ~~e et pour ses disctples, la douleur et la 1 dieux . .Leurs ennemis les 1aissaien1-ils e~ ,;ouWrance. . .. · M · -1 ont ·neau faire les en-î ants du ste- paix " ils faisaient le mal aux y-eux ~u Se,•· ats l s ' . ' Cl ·'ct o·net;r et ils oubliaient leur Dieu. • Dlell ~ b cle doivent sou'Hrir. eux aussi. Jesns- 111"

livrait-il aux mains de leurs ennemis, ils re· couraient au Seigneur dans leur détresse et le suppliaient de leur envoyer un libér ateur. C'est lorsque les frères de Joseph furen t souuli-s par lui à l'épreuve, qu'ils reconnurent reu r faute pour s'en repentir. Le roi David s'était éloigné de -Dieu par un crime: .par les épreuves, Dieu le ramena dans le droit chemi n et David pénitent s'écriait: • Votre ma·in s'est appesantie sur moi nuit et jour et je me $Uis tourné vers vous dans mon affliction. • Cest dans la misère que l'enfant prodigue réfléchit en son coeur; c'est sur la croix que le bon larron se convertit; c'est l'épreuve qur de Paul, persécuteur des <:hrétiens, a !ail Pau l, I'Apêrire des Nations. La souUrance ouvre donc au pécheur la vote oui conduit à Dien. Mais alors même que le- pécheur se convertit, il lui reste à expier ses fautes; et, ·1à encore, la souffrance vient à son aide. Dieu qui nous a créés sans nous, ne peut pas nous sauver sans notre coopéral•ion; il veut que le pécheur 'fasse pénitence et que, selon ses for ces, il expie ses fa utes. Le Sauveur, qui est l'innocence même, a souffert ,pour nos péchés: ne con vient-il pas que nous fassions preuve de bonne volon té ct que nous supportions patiemment, comme une expiation, les souffrances que o:eu nous envoie ou qu'il perrmet? Les pécheurs, toutefois, ne sont point seuls à tirer profit de la soufirance. Dien se sert aussi de la soulfrance pour sanctifier LES BONS ET ·LES JUS~ES et augmenter leurs mérites. Sur l'ordre de Dieu, Abraham se montre prêt à immoler son fils, el, en récompense, Dieu fait de lui le père du peuple choisi; il lui promet que « dans un de ses descendants, tous les peuples de la terre seront bénis •. Job a perdu ses richesses e t ses enfants, il est frappé de la lèpre, raillé par sa femme, mé:to.llnu par ses amis et regardé comme un pécheur; il supporte iout avec patience et il reçoit !'approbation du Seigneur. Dieu pern~et que le juste Tobie devienne aveugle; après la ,g uérison, l'ange dit 1à Tobie: • Parce que tu étais agréable à Dieu, ·i·l était nécessaire que la tentation t'éprouvât, » Il a fallu Que le cœur de la Mère des douleurs fùt, au pie:! de la croix, transpercé par un glaive. Le sang innocent de S. Etienne a valu tà l'Eglise ce vase d'élection qui es t S. Paul, l'Apôtre des Nations. Le san<r des martyrs a été une •.em~nce de chrétien~. M ille exemples, dans l'hi$loire des saints nous montre.nt que, pré-

cisément, les âmes les plus pures et les rlus ver tueuses ont é:é celles que vis itaient davantage la douleur et la souf-Yrance; ou encore que ces âmes, poussées par la grâce, s 'i mposaient volontairement ·des pén.itences e t des renoncements qui, aujourd'hui, elfrayeraient notre mollesse. Les saints voulaient par là se sanctilier eux-mêmes, mais ils se proposaient aussi de détourner de la terre les châtiments de la justice de Dieu et d'attirer ses bénédic1ions . La douleur et la soutffrance des justes procurent à , l'humani té les grâces les plu s abondantes. Donc, que nul ne s'effraye lorsque · Dieu le visite par la souf.fra uce, car la souffrance est également un ·signe d'électi on. La Sainte Ecriture nous dit clairement: " Le Seigneur châtie ceux qu'il a ime et il frappe de verges tou t '!ils quïl reçoit.» Voulez-vous donc être excepté de la correction? demande S. Augustin; et il répond: • Si vo.ts êtes except6 du châtiment de la correction, vous êtes éga· lement exclu du. nombre des enfanis de Dieu., Nous n'avons pas de rmotii! de nous plaindre des épreuves que le Seigneur nous envoie, -car «le disciple n'est point au-dessus du maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. » Nous comprenons maintenant pourquoi Dieu vis ite par la souHrance et pa r l'épreuve les saints. ses meilleurs amis. Ils ont reconnu le 'prix de la souttrance el, dès lors, ils veulent soufirir volonta irement ; ils ont désiré la souffrance, ils se sont réjouis dans la souîfrance. « Je suis comblé de joie dans toutes mes tribulations. » C'est avec des transports de tjoie que l'apôtre S. André salue la croix sur laquelle il va mourir. S. Ignace d Antioche se réjouit à la pensée que les dents des lions ·vont 1~ broyer comme on broie le lwment; et il conjure les Romains de ne rien fa ire pour e upêcher son mar tyre et te priver ainsi de son bonheur. On connaît la pamle de Ste Thérèse: « O u souffr ir ou mourir.» Les saints compren,a ien l tout le sens de ·ces mots du Psalmis-te : • Ce ux qui sèment dans les larmes recueilleront dans l'allégresse. ~ Dès lors, dans la sou[france nous ne discu ler-ons point avec Dieu. Nous ne lui diron s pas : • En quoi ai-je mérité cette souffrance? Est-ce là la récompense •:le ma vie de p iété? Pourquoi m'envoyez-vous de si lourdes épreuves , alors que les pécheurs p rospèrent en ce monde? • Ah! n'oubliez pas cette vérité que, rlanR sa grande bonté, Dieu ne veut pas qu'


54 une seule bonne action demeure sans récompense. Et comme le plus méchant parmi les méchant~ n'est pas sans faire quelque bonne action dans sa vie et que, puisqu'il reste impénitent, Dieu ne peut pas le récompenser dans l'éternité, il veut du moins ici-bas lui lenir compte de ses bonnes œuvres. Est-il un chrétien assez aveugh. pour envier à ce pécheur un bien si périssable, alors qu'il attend pour lui-même une éternelle récompense après de courtes souffrances? Nos très che::-s Frères, toute souffrance n'est pas ,a gréable à Dieu, mais seulement « la souffrance supportée patiemment •. Job, durement éprouvé par le Seigneur, disait dans son malheur: • Si nous avons reçu les biens de la main de Dieu, pourquoi n'en recevrionsnotts pas les maux? » « Le Seigneur m'a iout donné, il m'a tout enlevé; comme il a plu au Seigneur, ainsi. a-t-il été fail: que Je nom du Seigneur soit béni. • Bien que <:e soit notre devoir, comme chrétiens, de supporter avec patience et résignation les sou1ffrances que Dieu nous envoie, nous pouvons cependant demander qu'elles s'éloignent de n ous. Le Sauveur l'a fait au jardin des Oliviers; son cœur plein d 'angoisse a prié ainsi: • Mou Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne 'Cie moi! Toutefois, non comme Je veux, mais comme vous voulez. • A !"exemple de Jésus, nous pouvons demander à Dieu qu'il écarte de nous la souitfrance, mais toujours nous devons ajouter à notre prière ces mots du Sauveur: • Non comme je veux, mais comme vous voulez. • · Donc, lorsque Dieu ne détourne pas de notts la souffrance, mais qu'il nous éprouve pour notre salut, armons-nous de patience aiin de ne point perdre ou amoindrir les mér ites de nos épreuves. Consolons-nous par la pensée qu'à la grandeur de nos sou.ffrances répondra la grandeur de notre r écompense •dans le ciel: que nos sou ilrances sont bien petites en comparaison du bonheur céleste, qu'elles sont bien courtes auprès de l'éternité du ciel; que tous les saints ont souffert et que, maintenant, ils jouissent d'une béatitude qui n'aura pas de fin. Pour supporter patiemment nos souifrances, contemplons, en ces heures douloureuses, l'image du Cœur de Jésus: ce Cœur sera notre maître et il nous enseignera la grande leçon. Le <'loigi du Sauveur nous mon!re la blessure de son cœur et nous rappelle combien il a souffert pottr nous. El, en contemplant pieuse-

55 ment cette image, lisons sur les lèvres de Jésus ces paroles: • J'ai tant souRert pour vous, et vous ne voulez rien souffrir pour me témoigner votre amour! •

l

Nos très chers Frères, Nous l'avons dit en commençant: En ce moment, le pays souffre du manque de travail et la misère est grande. Le chrétien a le devoir de secourir ceux qui sont dans le besoin. C'est ~ourquot: Nous vous exhortons à faire de votre mieux pour procurer du travail à ceux qui en manquent, afin qu'ils puissent honorablement ga. gner , leur vie. Nous devons penser a!lssi à ceux qui se trouvent dans la misère et dans lïmpossibilité de travailler; Nous demandons à ceux qui ~sont iavorisés des biens de ce monde de leur venir généreusement eu aid<! par armour pour Jésus-Christ. .L'apôtre S. Jean nous dit: «Si quelqu'un donc possède les biens de ce monde el, voyant ses frères dans la nécessité, leur ferme ses entrailles, cam· ment l'amour demeurerait-il en lui? • Les riches doivent, en ces temps critiques, se res· treindre pour les vêtements et pour la nour· riture, éviter le luxe et, en particulier, les danses et autres divertissements coupables, a.!in de pouvoir plus facilement secourir les pauvres et montrer ainsi que, conformé.me01 à la doctrine de Jésus-Christ, tous les hommes sont irères et qu'ils s'enfr'aident dans le besoin et dans le danger. Malgré tout le zèle qu'inspire l'amour du prochain, il y aura encore bien des croix et bien des souJlirances. N'oublions pas de chercher notre consolation dans la prière et dans la contemplation du Sacré-Cœur de Jésus. Si vous êtes pauvres, si vous avez le soud d u pain quotidien, pensez à la pauvrefé de votre Sauveur. Si vous êtes malades, éprouvés par la souffrance, regardez le crucifix et comparez vos douleurs avec les douleurs dtl Sauveur. Si vos souHrances ne vous permet· tent même point de quitter votre lit, songez que, sur la croix, Jésus a été couché plus durement que vous. Avez-vous à supporter la diffamation, le mépris, la persécution., n'oubliez pas que Jésus, l'innocence mêm~ a gardé le silence sous les pires outrages. St vous êtes accablés par le chagrin et par les soucis, si, peut-être, vous pleurez amèren~nt sur un en'Iant dont la conduite vous ailhge, pensez à votre Sauveur: votre cœur ne peul pas sou,llfrir plus que Je sien n'a souffert de la trahi son de }udas. Etes-von ~ abandonnéS

de tous, regardez comme Jésus a été délaissi. comme il est seul sur la croix! Le Sauveur ne veut pas seulement por ter la croix devant nous; il ne veut pas seulemen! être notre mo:lèle dans la souffrance; il veut être aussi notre consolateur. A tous il adresse cette invitation: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui êtes chargés, et ie vous soulagerai •. Il veut rafraîchir notre âme par les consolations de son aimable cœur. Déjà une ferven te prière, faite aux heures de la souffrance, nous ranimera et nous recevrons de notre divin Modèle la le· çon de la patience. Ott bien la souHrance s'éloignera de nous et alors nous trouverons rallègement; ou bien le Seigneur nous laissera souffrir, et alors nous savons que cela esl utile à notre salut. Nous sommes des voyageurs fatigués, altérés, sur le chemin du ciel; Jésus vient à nous, il nous offre de nous soulager, de nous ra~raîchi r, afin que nous puissions poursuivre notre voyage, suivre notre Sauveur en po rtant patiemment notre rroix, car • si nous a vons part à ses souffrances, nous aurons part aussi à sa consola tion.» Que le Père de N.-S. J.-C., le Père des 111iséricordes et le Dieu de taule consolation VOLts bénisse.

t VICTOR. --- -·· ·- - ~

R

..

-

évêque <de Sion.

Il

ligues catholiques féminines. Le mandement de Carême de 1922 - · que nous repPoduisons :plus haut se termine cette année par quelques pag-es dans leS!quelles leu·r pieux auteur adresse à ses ·chers diocésains des rerommandations' et oonseils d'un caractère des 'Plus pratiques, inspirés qu'ils >ont par les besoins de Yheure présente. r'est ainsi que le vénéré chef du diocèse v déclare tout d'abord que << les .g~rou­ rtements ·catholiques p·o ur jeunes .gens et hommes s'imposent absolument et lr<'u~eront un centre tout indiqué de r~lltement dans l' Association .populaire catholique. Cette association existe déià ~ans un assez grand nombre de localites; notre désir très vif est qu'elle soit

fondée, pour .Pâques, dans lou les les par,oisses qui en sont encore dépourv ues. » Avec infiniment de Iiaison, S. G. M.gr Bieler préconise plus loin les groupements :féminins. Ce passage de la lettre pastorale mérite une citation intég-rale et immédiate, en [aison du caractère pratique et du tour original des idées qui y sont émises. Nous ne doutons point qu'en ·ceci également le vibrant appel du pasteur suprême du diocèse sera entendu et que tous nos desserv.ant·s de paroisses voueront à la question l'intérêt et la sollicitude q n'elle mérite:

« Nos très cher·s Frères, à côté de l'association populaire catholique, Nous désir·ons que dans chaque paroisse on crée une ligue catholique, ~qui comprendra toutes les ·s odétés et organisations catholiques des personnes du sexe. De no3 jours, une ligue ·c atholique des femmes est une nécessité, car des essais de les grouper en dehors de toute influence religieuse ont été tentés. Plus encore que pour les hommes. nous devons condamner et rejeter toute organisation de femmes qui n'aurait pas à ·sa base les principes catholi'ques. Qu'on l'avoue ou qu'on le nie, il est indiscutable que de tels groupements renferment toujours de grands dangers pour la foi de leurs . membres. Pour faire m ieux comprendre l'utilité de -ces ligues féminines, ie me contenterai d'énumérer quela ues-uns des services qu'e11es tSiont appelées à rendre dans }',accomphssement de leuvs obligations. >> Dans nos fi\<>ntagnes, on ignore toujours trop à quels périls sont exposées les jeunes filles ou i a u'ttent le pays Dour s'en aller gagner leur vie dans les grandes villes. Que de fois ces pauvres créatures ne se perdent-elles pas corps et âme ! L'œuvre de la protection .de l a jeune fille 'fait tous ses efforts pour les r o1acer dans de bonnes familles. Ces efforts, hrélas, s<>nt trop S'<>uvent dépensés


-~upplémenf

56 en vain, so it pa rce qHe, avant leur départ, ·On n'a pas mis ces ieunes personnes a u courant des dangers qui les a ttendent, soit parce que leur arrivée n'est pas notJiée a u bureau de p lacement. VoiLà po ur l.a l igue des femmes un champ d'activité bien beau et très méritoire. « L'œuvre de préservation ainsi que celle de relèvement des femmes, des ieunes filles et des enfants tombés ou exposés à t.omber dans le mal, constit uent également une très belle tâc~e pour la ligue féminine. Dans le doma•ne de la chmité, son action peut ooncourir avec celle de l'association populaire ; enfin, elle est appelée à contribuer puissamment à l'amélioration de la situaüon matérielle des 'familles. Dans les -centres où il n'existe pas d'écoles ménagères, la ligue ou association des femmes peut en fonder ; elle faci1itera en tous cas la fréquentation de ces <COurs ·ou du moins fera donner des leçons d'enseignement ménager. -Si l'on veut que 1es hommes soient heureux et contents ohez eux, il est nécessaire que la femme ait de l'ordre dans le ménage. qu'elle soit capable d'éduquer .ses enfants et qu'elle remplisse fidèlement ses devoirs d'état. 'La plupart des jeunes filles n e recevant guère d'instruction à la maison .après qu'eUes •ont été émancipées de l'école primaire, il appartient .à la .}ig-ue d'intervenir pour en f aire de bonnes ménagères. Elle concourt ainsi à la solution de la ·question sociale, car l'expérience est là -pour démontrer •qu'une ménagère experte réalise des économies et fait le bonheur de t-o us Jes membres de l'a 'fami11e. « Le champ d'action de la ligu e fe. minine dans le doma ine de la charité et de la religion s'étend ·à toute la pa~ roisse. Q u'il Nous suffise de rappeler la grande part qu'elle peut prendre dans les soins à donner aux mala des, dans les ·secours à proculfer ~aux pau-

vres ainsi que clans l'omcmcntation d·· la maison de Dlcu. « Je nourris donc le très ferme espoi· que la plupart des paroisses, emprc S>éE's de répondre à notre désir, cr-éer-o11! une lig ue féminine aus-sitôt qu'é-luront r -1ru les siatuts qui la concernent. »

Sanctification de la Journée Courtes pratiques de piété AU REVEIL. - Mon Dieu, je vous donn~ mon cœur; dai.gnez me préserver de tout pé· ril. AYANT LE T RAVAJL - ,Mon D1eu. Jr vous o[[re mon travail et j'i mplore votre a1 de pour m'en bien .acquitter. 0 Marie, don· nez-mo i votre bénédiction maternelle!

QUAi'-ID L'H EU RE SONNE. - •M0n Dieu, ne VO LIS adore, je vous aime, je me donne to ut à vous. DANS LES 11BNTATIONS. - 0 Jésus, veuez à mon aide, dé[endez-moi, sauvez-mo1. 0 .Marie, conçue sans péché, priez pour not:s qui avons recours à vous. AVANT LES REPAS- - Hénissez-nous, Seigneur, et la llOurrittu·e que nous aiton, prendre. AP.RES LES REPAS. - Noth> vous rcn· dnn s g râce pour tous vos bierliaits, ô Dieu !ouf puissant, q ui vivez et régnez dans tou~ les siècles des s iècles. Ainsi soit-il. AVANT LES PRINCIPALES ACf!ON:; _ Mon saint ange gardien, éclairez-moi, di ri gez-moi. LE MA11N, A MIDI ET LE SOli{ Ré citer l'Angelus au son 'de la cloche. EN SE COUCHANT. - Mon Dieu. je remets mon âme entre vos mains ; daignel 1m préserver du malheur de ·vous oHenser (To utes ces prières, tirées d u • Paroissien du culti•vateur ., sont .facultatives.)

---- --------

du :No .f. de ,f &cole'' (1S~~J

Groupements catholiques

terrestres. Celu.i qui, au milieu des préoccu, pations de la vie matérielle, envisage la gran· de question de l'éternel bonhell1', ressemble à !"homme qui bâtit sa maison sur le roè: En signalant l'apparition du man[.a religion catholique, avec ses principes dement .d e Oareme ·de 1922, .pttblié et ses enseignements est le roc sur lequel daU1s l'Ecole ldu: mois dernier, nous toute vie humaine et foute vie sociale doivent avons eu l'occas~on de dire .que le do- être édifiées; si elles ne reposent pas sur ce cument épiscopal se terminait par des fondement. elles ne sauraient .résister à la recommandations 'Spéciales du vénéré tempête et, tôt ou lard, elles en seront néla vidime. chef du di-ocèse adresséeS: à ses diocé- cessairement Les hommes qui, en recherchant les biens r.ains. Déjà on a même pu hre ici mê- terrestres, négligent leurs devoirs religieux. me l.a partie de ola lettre .pastorale pré- sont semblables aux Israélites qui dansèrent conisant la formation d'-associations autour du veau ld'or et perdirent de vue ta catlholiques i éminines_ Il importe de re- terre promise; ils sont là l'image dlEsan qui p-rodui-re -après -cela les :pa-ssages irrsis~ vendit son précieu-x droit d 'aînesse pour un tant sur le groupement 'des ieunes gens misérable plat de lentilles. Qu'on ne nous dise pas que dans les asct des hommes .par qeuor 13ffilfation à sociations neutres on ne s'attaque ni à l'E· l'Association -catholique populaire : glise ni là la religion. . . c Qui n'est pas pour Nos très chers frères, moi, déclare le Seigneur, est contre moi· el celui-là dissipe qui n'amasse pas avec moi. • Dans ces derniers temps, diverses classes du peuple se sont groupées pour défendre Ce que sont en réalité les chefs de œs groupements et ce que vawt leur presse nous inleurs intérêts malériels et c'est ainsi que d'assez ncrmbreux corps de métiers ont réuni diquent suffisamment l'esprit qui les anime; les attaques, ouvertes ou sournoises, contien syndicats les ouvriers qui en font partie. nuellement menées contre l'Eglise ef le pre. Ces associations se iustifient et Léon XIII tre, montrent dairement que le ·bu! poursuivi les a lw-même préconisées. n y a lieu, toutefois, d'observer que la est la lutte contre ta religion catholique. Un ouvrier qui prétendrait entrer dans un tendance exagérée vers le bien-être matériel de ces syndicats neulres, sans aUer jusqu\ comporte de grands dangers pour l'âme. Voilà pourquoi les Papes ont voulu que les attaquer oJa religion et qui allfinnerait n'y regroupements dont il s'agit soient basés sur chercher que ses avantages matériels, qui même s'imaginerait que sa présence est un gain des principes CA11HOLIQUES. Ce n'est que dans des cas exceptionnels que l'Eglise tolère pour ·l a bonne cause parce qu'elle serait de les groupements qui se disent simplement nature~ empêcher ou l limiter les excès possibles des autres membres du synodicat, cet • chrétiens •. En effef, elle ne les tolère qu'à ouvrier serait dans la plus dangereuse des l'unique condition que leurs adhérents fassent en même temps partie d'une auotre asso- illusions. !En réalité il ferait partie d'une as· ciation exclusivement catholique. Des sym:lisociation interdite par l'Eglise; outre qu-'~ cats soi-disant • neutres • · qui, en réalité, soutiendrait les ennemis de ta religion, il $Ont areligieux, n'ont jamais été approuvés 1 pécherait par omission en ne s'affiliant pas Par elle: les ouvriers. en conséquence, qui à un g roupemenl t:atholique; il priverait d'une force vive les associations de ses coretigion· ~'affilient uni·quement à ces groupements interconfessionnels, méconnaissent les prescrip- nai1'es et nuirai-t par son exemple. Comment tions de PJ:R'lise, soit parce qu'ils font partie peut-on concilier une telle conduite avec lot d'une association sans religion, soit parce fidéliié que l'on doit à i'EgliSè? qu'ils n'appartiennent pas à un groupement 'L'effort des adversaires ne tend rien moins catholioue. qu'là. arracher la foi du cœur de nos ouvriers, Ces sages règles ont été établies pour que mais ldè·s que œux-ci auront été alieints par les hommes ne perdent pas de vue le salut l'inaroyanœ, les paysans ne tarderont pas l de leur âme danS! leur recherche des biens être eux-mêmes contaminés en raison des rap.

l


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.