ÉVÉNEMENTS Born Free 10e Anniversaire
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MOTOS EN VEDETTES Dominic Lalande : Aller au Front Sabrina
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Old School Green
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Triumph — T100SS 1963
SUR LA ROUTE De Vancouver au Mexique
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ENTREVUE Portrait de Catherine David
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INTERNATIONAL Le Panshovel de Dragoo
CHRONIQUES 32 Old School 56 Elle Aussi
Nouvelle Génération Nos Lecteurs Éditorial À Venir
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Éditeur : Pascal Richard Éditeur adjoint : Geneviève Fréchette Articles textes : Charles-Édouard Carrier, Charlie Lessard, Catherine David, Becky Goebel, Dan Lim, Pascal Richard Traduction : Charlie Lessard, Kathy Blais Collaboration spéciale : Dom Lalande, Fred Bagur, George Tchor, Randy Kelly, Scott Campbell, Steve Boucher, André Bobinas Photographes : Julien Laperriere, Fred Bagur, Paul Buceta, Laval Gagnon, Becky Goebel, Mélanie Vachon, Scott Campbell, Steve Levesque, Charlie Lessard, Catherine David, Exposeimage.com photographie, Dan Lim, St-Laurent TV, Max Vannienschoot, Bruno Guérin, Havok Industries Mannequins : First Line Motorcycle : Catherine David Old School Green : Mylène Lacroix Conception graphique : Suzie Gauthier, Revolution Motorcycle Magazine Révision : Nicole Duchesne, Lorie Richard Pré-impression : Photographique MF Inc. Impression : Imprimeries Transcontinental Distribution kiosque : Messageries Dynamiques (Français) Coast to Coast (Anglais) Numéro ISSN 1913-0090 Dépôt légal Bibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Numéro Enregistrement Poste Publication : 41 471 522 Conseillers publicitaires : Pascal Richard : 514 726-5742 Site web : Charlie Lessard Médias sociaux : Pascal Richard Revolution Motorcycle Magazine est publié 4 fois l’an. Toute reproduction totale ou partielle des textes, photos et encarts publicitaires est interdite sans l’autorisation du Magazine Revolution Motorcycle. Nos bureaux sont situés au 1302, av. Garden Mascouche (Québec) J7L 0A4 Tél. : 514 726-5742 Fax : 450 477-9814
Courriel : revolutioncustom@hotmail.com Imprimé au Canada
www.
revolutionmotorcyclemag .com
Éditorial PAR pascal richard
En mai dernier se déroulait le Roll The Bones Old School
Pour les assidus du magazine RMM, vous avez surement
Motorcycle & Art show. Ayant lieu à Montréal, ce genre
remarqué que, depuis quelques années, nous effectuons
d’événement était une première sur la côte Est (voir le
des changements à notre mise en page et notre contenu
reportage de Becky Goebel page 42) et a été un succès sur toute la ligne. Les gens ont bien apprécié ce mélange envoutant de métal et d’art. La nouvelle tendance remarquée sur la côte Ouest est bel et bien arrivée à nos portes. Les
que tous les motocyclistes se retrouvent autant dans les anciennes que les nouvelles chroniques. Pour ceux qui ne
bons vieux gros party de moto où la grande consomma-
sont pas encore au courant, Revolution Motorcycle Magazine
tion de boisson et la nudité étaient à l’honneur seront de
a refait son site internet en suivant cette nouvelle tendance.
plus en plus marginaux, même s’ils sont encore présents et
Allez y jeter un coup d’œil pour voir toutes les nouveautés
bien ancrés dans notre culture de vieux biker. La nouvelle
apportées. Autre gros changement, le magazine numéri-
génération de motocyclistes à l’esprit créatif recherche cependant une vision plus artistique et intimiste du monde de la moto, le tout dans une atmosphère plus relax et conviviale. Même les grosses compagnies comme Harley-
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pour ouvrir notre horizon à une plus grande clientèle afin
que a aussi été retravaillé avec un look plus interactif. Les reportages et les annonces présenteront des vidéos incorporés au texte pour vous donner une meilleure idée
Davidson s’orientent vers cette tendance non pas juste
du sujet ou voir comme si vous y étiez. RMM s’améliore et
avec les nouveaux modèles de moto, mais par l’approche
vous en donne plus, à vous d’en profiter. Allez télécharger
envers cette jeune clientèle.
le magazine gratuit sur le site internet !
Revolution Motorcycle Magazine
ÉDITORIAL
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Revolution Motorcycle Magazine
MOTO EN VEDETTE
MOTO EN VEDETTE
Texte : Charles-Édouard Carrier – Photos : Julien Lapierre
Installé au centre du Québec, à Drummondville, Dominic Lalande est l’artiste derrière les réalisations signées First Line Motorcycles. Celui qui est passé des supersports aux customs il y a quelques années s’est particulièrement démarqué pour ses projets bobbers. Entrevue un builder qui fabriqué sa première moto dans le salon de sa maison, faute d’avoir un garage. Ses deux parents faisaient de la moto. Pourtant, il n’a pas de souvenirs de jeunesse marquants associés aux deux-roues, alors il hésite à dire si cette passion a pris naissance ou non au sein du nid familial. « Par contre, j’ai toujours aimé modifier des trucs et avec la moto, on peut facilement faire quelque chose de très beau. Toutes les pièces que tu fabriques, on les voit, il n’y a rien de caché sur une moto, en comparaison à une voiture. » C’est un peu comme ça qu’il s’est retrouvé à faire de la moto, parce qu’il aime modifier et personnaliser tout ce qu’il possède. Avant de passer aux V-Twin, Dominic Lalande pilotait des motos sport. Mais sa Suzuki GSX-R 1000 lui coûtait beaucoup trop cher en assurances et immatriculations. « J’ai changé pour un custom, un peu à contrecoeur, mais finalement j’ai autant de plaisir en Harley-Davidson à 80 km/h qu’en moto sport à… beaucoup beaucoup plus vite. »
Se lancer en tant que builder Comme bien des artistes qui évoluent dans l’univers de la moto, l’idée d’en faire un travail ne faisait pas partie du plan initial. Un monde de passionnés, un univers de rêves, des projets plein la tête, ces motocyclistes talentueux se retrouvent tous à la croisée des chemins un jour ou l’autre. « Au début c’était mes motos, puis j’en faisais pour mes chums, et j’ai commencé à recevoir des appels de gens que je ne connaissais pas pour des projets », se souvient Dominic Lalande. Même s’il préférait rester low profil, comme il le décrit lui-même, en comprenant que ses projets attiraient l’attention, qu’il y avait du potentiel dans la modification de moto et la fabrication de pièce, il a décidé
d’aller de l’avant et sortir de l’ombre. « J’ai du fun à le faire, c’est une passion, il n’y avait pas de raison de ne pas essayer de pousser ça plus loin. » Il a donc décidé de structurer son approche, se lancer officiellement en affaires et s’installer convenablement à Drummondville avec maison et atelier. Pour cet ancien militaire, la ligne de front évoque quelque chose de très profond, de très fort. C’est pour cette raison qu’il a choisi le nom de First Line pour son atelier de modification de moto et fabrication de pièces. Ainsi, First Line Motorcycles est né en 2015.
Plus de moto, moins de moto Gagner en popularité et accumuler les contrats de clients pour des projets de moto ou de la fabrication de pièces, ça veut aussi dire, moins de temps sur la route. Il ne s’en cache pas, Dominic Lalande profite moins de sa moto depuis qu’il a démarré officiellement First Line. « J’essaie de rouler le plus possible, mais j’ai trop de projets en ce moment. Surtout que pour l’instant, First Line, c’est un « à côté » qui s’ajoute à un boulot à temps plein. » Il ajoute qu’il doit tout de même s’accorder un peu de temps de repos surtout que l’entreprise est à la maison : « Je dois me mettre des limites, sinon je travaillerais tout le temps. Faut que je sois vraiment fatigué pour aller me coucher. S’il est 21h et que j’ai du temps pour regarder la télé, c’est certain que je vais plutôt choisir d’aller travailler dans l’atelier et avancer mes projets. » Aux gens qui lui suggèrent de trouver des employés pour l’aider dans ses projets, Dominic Lalande est catégorique, ça ne peut pas fonctionner comme ça pour un builder, faisant du même coup le parallèle entre le builder et l’artiste. « Pour l’instant, c’est moi qui fais tout. C’est difficile de partager sa vision avec quelqu’un et lui demander de fabriquer un exhaust d’une façon X quand c’est déjà hyper clair dans ta tête. Si ce n’est pas comme je l’imagine, ça ne pourra pas marcher. C’est une forme d’art et les gens ne le comprennent pas toujours. »
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Le futur de First Line Motorcycles Il se promet de prendre un peu moins de contrats dans les mois à venir pour pouvoir participer à plus d’événements et se concentrer sur la fabrication de pièces. « Les petits projets sont beaucoup moins prenants que les projets de motos complètes. D’ailleurs mon objectif à plus long terme serait de développer ma ligne de pièces custom. Et avec le web, c’est beaucoup plus facile de rejoindre les clients potentiels. J’ai déjà des gens de l’Ontario et de la Californie qui m’écrivent d’ailleurs pour des pièces et des modifications. » Il souhaite aussi se trouver un moment, du temps privilégié à passer avec son père. « Je fais beaucoup de petits roadtrip un peu partout en province, dans le nord des États-Unis et en Ontario, etc. Ce n’est pas trop loin et ça se fait bien en un weekend. Mais j’aimerais beaucoup avoir la chance de me rendre jusqu’à l’océan Pacifique à moto avec mon père. » Cet équilibre au niveau du design que l’on retrouve dans les motos de First Line Motorcycles, Dominic Lalande espère le retrouver dans sa vie également : parfaite balance entre les volets professionnels et personnels. C’est là que se démarquent les plus beaux projets.
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PROPRIÉTAIRE VILLE
Dominic Beaudoin Senneterre, QC
Accessoires
GÉNÉRALITÉS Fabrication Année / Marque Modèle Montage Durée
Harley-Davidson 1991 Softail Springer FXST Dominic Lalande 1 an
MOTEUR Année Modèle Origine Allumage Cyclindre Bas moteur Équilibrage Pistons Culasses Cames Poussoirs Carburateur Pipes
1991 Evolution Harley-Davidson Stock 80 pc Stock Stock Stock Stock S & S Stock S & S Super E First Line Motorcycles
Transmission Type Sélection
Stock 5 vitesses
Peinture Peintre Airbrush Couleur Détails
Atelier 12oz First Line Motorcycles Charcoal & Bronze Pinstripe
Cadre Année Origine Type Inclinaison Extension Suspension
Photographe
SPÉCIFICATIONS
1991 Harley-Davidson Softail Stock Stock Stock
Guidon First Line Motorcycles Contrôles First Line Motorcycles Phare Dime City Cycles Feu arrière Prism supply Compteur Motogadget « Dash » — Repose-pied Arlen Ness Électricité First Line Motorcycles Réservoir King sporty Bac à huile Stock Lubrification Stock Primaire Stock Selle First Line Motorcycles / Rod Alves Aile av. First Line Motorcycles Aile ar. LowBrow Customs Rétros Swap Meet Poignées Biltwell
Fourche Type Longueur Origine
Springer Stock Harley-Davidson
Roues avant Diamètre Roue Pneu Frein
21” Ultima Fat Spoke Avon Cobra Ultima
Arrière Diamètre Roue Pneu Frein
18” Ultima Fat Spoke Avon Cobra Ultima
Autre
—
Julien Lapierre
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ENTREVUE
entrevue
Texte : Charles-Édouard Carrier Photos : Exposeimage.com photographie et Collection de Catherine David
On la connait parce qu’elle anime la série Filles de moto, parce qu’elle a cofondé Oneland, parce qu’on la suit sur Instagram, parce qu’on l’a lue dans les pages de Révolution Magazine ou encore parce qu’on l’a croisée quelque part sur la route et que son énergie contagieuse a laissé une marque. Catherine David gravite dans l’univers moto tel un électron libre autour du noyau de son atome et elle représente très bien la nouvelle génération de femme sur deux roues. « Tu savais que non seulement la moto a changé ma vie, mais la route a transformé la façon avec laquelle je vois le monde ? », demande-t-elle. Sous son bras, son casque Biltwell noir mat, marqué par les nombreux voyages, les cheveux en bataille, un t-shirt qui reprend la célèbre phrase du mouvement punk-rock féminin « Girls to the front » et des Doc’s Marten couleur burgundy. Elle n’est pas encore assise à la table de la terrasse où l’on s’est donné rendez-vous qu’elle parle déjà de moto, de roadtrip et de regard sur le monde. Elle est comme ça Catherine : pas de temps à perdre, on plonge dans le vif du sujet sans gaspiller une seconde.
Les premiers kilomètres
S’impliquer, partager, connecter
Les choses ont bougé très vite pour elle. L’inscription au cours de moto, l’achat d’une Harley-Davisdon avant même d’obtenir son permis, des premiers roadtrips plutôt pénibles, puis un déclic qu’elle n’arrive toujours pas expliquer aujourd’hui : « C’est bizarre… pendant une saison et demie je suis restée coincée dans un espèce de mode « apprentissage ». Je ne sais pas si c’est parce que je ne me faisais pas suffisamment confiance, mais, chose certaine, prendre la route était plus stressant que relaxant. Tout le contraire d’aujourd’hui. C’était tellement difficile pour moi d’être à l’aise sur la moto que j’ai presque abandonné. Un ami m’a encouragée à terminer la saison avant de laisser tomber le projet, à me laisser une dernière chance. Puis, il y a eu ce voyage avec ma sœur Marie-Hélène, ma première vraie sortie, vers Charlevoix. C’est là que tout a changé, se souvient Catherine. Pour la première fois, en approchant BaieSaint-Paul, le poids de la peur a disparu de mes épaules. La tête haute, fière et forte contre le vent, j’ai souri dans mon casque. » Ce sourire, il s’est étampé sur son visage pour ne plus jamais disparaitre. La moto, c’est inscrit dans son ADN.
Le côté rassembleur de Catherine, cette compétence qu’elle maitrise à la perfection, s’est vite manifesté. « J’ai cofondé le magazine en ligne Oneland. Nous voulions écrire sur la moto et créer des opportunités pour permettre aux gens d’échanger entre eux. Il y a quelques années, les choses étaient bien différentes sur la route, surtout pour la nouvelle génération. Moins d’organisation, moins de canaux de communication. C’était la raison d’être de Oneland : informer et connecter les gens. » Le projet Oneland a grandi et des partenariats ont pris forme, dont une importante collaboration avec #TheMotoSocial, une organisation de Toronto qui crée des événements mensuels dans plusieurs villes du monde. « Le fit avec Viktor et Sam Radics pour mettre en place une branche TheMotoSocial à Montréal s’est fait tout naturellement. On partage les mêmes valeurs, passion et vision de la moto. Aujourd’hui, c’est Roxanne Bergeron qui dirige d’une main de maître ces rassemblements à Montréal. »
ENTREVUE
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Les grands voyages Ces dernières années, Catherine les a consacrées à deux choses : son entreprise et son envie de découvrir le monde. « En tant que femme d’affaires, je n’ai pas le choix de me consacrer corps et âme à ma business si je veux réussir. En même temps, j’ai tellement besoin de décrocher pour arriver à rester zen… », confie-t-elle. Son talent pour l’écriture et sa façon très immersive de relater les événements lui ont permis de se créer une place au sein de l’équipe de Révolution Magazine et c’est avec la moto qu’elle arrive à atteindre un peu de zénitude. « J’ai eu l’opportunité de participer au Mam’zelle Ride and Ramble, à deux éditions du Backroad Ball au Nouveau Brunswick, aux Babes Ride Out East Coast dans l’État de New York et West Coast en Californie, au Dream Roll en Oregon, au Renegate Riot en Colombie-Britannique, etc. Pour moi, le voyage et la moto sont indissociables. » C’est lors de ces grands périples aux quatre coins de l’Amérique du Nord que Catherine a pu tisser un réseau de contacts fort enviable au sein de la scène moto. « Récemment, je faisais une petite rétrospective des gens que j’ai rencontrés dans mes roadtrips. C’est incroyable de voir à quel point c’est rassembleur de faire de la moto. J’ai fait des rencontres exceptionnelles sur la route. Des gens d’action, motivants, talentueux, généreux et sensibles. » L’impact de Filles de moto Catherine David, la voyageuse, la leader, l’amie que l’on croise sur la route entre deux pleins d’essence, c’est aussi l’animatrice de Filles de moto, une série télé de dix épisodes diffusée sur la chaîne Unis TV. « Je cherchais une façon de mettre en lumière les actions de femmes inspirantes qui s’illustrent sur la scène moto. Ça aura longtemps été un boys club, mais je crois que cette époque est révolue. Non seulement on voit de plus en plus de femmes sur la route, mais on les considère d’égal à égal avec les hommes. C’est beau de voir ça, de constater que nous avons notre place. »
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ENTREVUE
En une saison, elle a parcouru le Québec accompagnée de Roxanne, Marilou, Judith, Frédérique et leurs amies pour aller à la rencontre de femmes pour qui la moto se décline en plusieurs histoires d’audace, d’aventure, de défis et de dépassement de soi. « L’expérience de Filles de moto est venue faire vibrer la femme de tête en moi. Lorsqu’on se libère de stéréotypes dépassés, c’est fou ce que l’on peut accomplir en tant que femme. » La suite des choses Tout ne va pas assez vite pour Catherine et c’est peutêtre parce qu’elle s’accorde rarement le droit de s’arrêter. Récemment, dans un moment de plénitude sur la route, la pause s’est imposée d’elle-même. Le pas de recul qui permet de constater d’où l’on vient et vers où l’on va. « J’étais en tournage pour C’est meilleur sur deux roues, une nouvelle émission de télé sur les ondes de Télévision communautaire Bois-Franc (TVCBF). Stéphane Pinsonneault, l’animateur, m’y avait invité pour ma participation dans Filles de Moto et Oneland. Le soleil, la superbe région, le plaisir de rouler en bonne compagnie, la chance de parler de ce j’aime avec d’autres passionnés, il y avait quelque chose de magique à cette journée. Comme si, courbe après courbe, je prenais conscience de tout le chemin que j’ai parcouru depuis cette fois où j’ai voulu laisser ma moto sur le bord de la route 321 et rentrer backseat parce que je croyais ne jamais y arriver. J’en retiens une chose : peu importe l’envergure de son rêve, c’est possible d’y arriver si on accepte de laisser le noir de côté et de se concentrer sur le beau, le grand et l’inspirant. » Catherine David, animée par un soleil qui brille de l’intérieur jusqu’à ses yeux pétillants, mène de front plusieurs projets en lien avec la moto, dont le Roll the Bones, la Dernière ride du Sasquatch et une deuxième saison de Filles de moto. Un roadtrip à la fois, elle transforme son monde et celui des gens qui l’entourent. « Pour moi, il y a définitivement un avant et un après la moto, conclut la femme aux grandes idées. Et je ne veux jamais que ça s’arrête. »
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Texte et photos : Frédéric Bagur
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INTERNATIONAL
Breathin’ Cycle
Bol d’air pour un Panshovel Au-delà d’un savoir-faire qui l’a rapidement poussé à transformer son hobbie en métier, Dragoo est avant tout un authentique amoureux des grandes heures de la marque. Il n’est vraiment pas le genre à laisser croupir dans sa misère noire un malheureux Panshovel 67’ ! Direction Martigues, commune française des Bouches-du-Rhône en Provence pour visiter Breathin’ Cycles, l’atelier récemment ouvert par le cousin Dragoo. Breathin’ Cycles est bien plus qu’un refuge pour vieilles mécaniques en détresse, c’est aussi la nouvelle adresse où Mica alias Dragoo a posé ses bagages et a construit sa nouvelle vie. Une vie pas si différente de celle qu’il avait à Paris où il passait déjà pas mal d’heures les mains dans l’huile crasse, mais, ce coup-ci, c’est pour son propre compte et le fait d’être seul maître à bord change pas mal de choses. La trajectoire de Dragoo est d’ailleurs assez étonnante, car il a lâché un job « normal » et plutôt bien payé pour vivre sa passion à plein temps, commençant par bricoler dans son petit atelier de Paris avant d’intégrer l’équipe de Mr Pickles Motorcycles, garage créé avec l’acteur français Pio Marmaï (Le premier jour du reste de ta vie). Une aventure marrante et haute en couleur, mais pas suffisante pour détourner Mica de sa décision première, celle de quitter Paris pour un endroit moins stressant et plus ensoleillé. Après avoir envisagé de tenter sa chance aux États-Unis où il pensait même un moment investir dans un magasin, Dragoo s’est finalement contenté de ramener quelques vieilles motos avant de prendre avec sa compagne la direction de la Venise Provençale. Voyant que le gars est vraiment décidé à poursuivre son rêve, j’ai pris mon fidèle destrier pour aller voir où en était la transplantation du Nordiste à Martigues.
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Rare chaînon manquant entre deux générations, l’Early Shovel ou Panshovel a été fabriqué pendant quatre ans et à seulement 29800 exemplaires ni plus ni moins (C.f chiffres officiels Harley-Davidson). Voici le détail : 7800 exemplaires en 1966 7750 exemplaires en 1967 6950 exemplaires en 1968 7300 exemplaires en 1969
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À peine arrivé à Martigues, Dragoo a rapidement fait sa marque, s’installant un petit atelier plutôt bien équipé en bas de sa maison de village. Les choses ont suivi leur cours et les motos des clients commencent doucement à remplacer celles que Dragoo a ramenées d’un de ses voyages. Pour faire place nette, il a commencé à avancer ses projets en cours, dont celui d’une de ses rares motos Française, un Panshovel 67 acheté dans un état pitoyable. Ça allait même bien plus loin que la simple épave, car nombre de bricolages improbables rendaient carrément son usage dangereux… Dragoo a peut-être pris un gros risque en l’achetant sans l’essayer, mais c’était un risque finalement bien moins grand que celui de rouler sur
un tel engin ! Les papiers étaient en ordre, le moteur lubrifié tournait sans bruit suspect, au dire du proprio la boîte possédait la totalité de ses quatre vitesses et c’est en se basant sur ces trois critères que Dragoo a finalement décidé de se porter acquéreur du pauvre Panshovel il y a deux ans. Tellement pourri d’ailleurs que Dragoo n’a même pas essayé de sauver le cadre percé dans tous les sens et affublé de soudure en « mie de pain », ni le réservoir mustang faisant office de butée de direction et encore moins la fourche Springer convertie à l’usage du frein à disque à grands coups de disqueuse et de perceuse. On efface tout et on recommence…
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« do the right things » Il n’y a que les roses pour pousser sur le fumier et Dragoo a donc préféré partir d’une page complètement blanche dégottant aux É.-U. un cadre d’Hydra-Glide Panhead avec attache de sidecar et même un support de boite à outils. Dragoo utilise un train avant peu conventionnel, choisissant la petite fourche ultra inclinée et le frein à tambour des premiers Sportster, puis, rayonnant autour de ce dernier, une jante Borrani 21 pouces. Une proue fine et élancée qui donne le ton général, choix confirmé par la pose à l’arrière d’une roue 18 pouces équipée d’un tambour mécanique juste habillé d’un mini garde-boue ras de roue. Une fois le moteur et la transmission complètement révisés, ils ont été glissés dans le cadre du Panhead afin d’y être réunis par une courroie fine planquée sous un carter tôle. Un aspect traditionnel contrebalancé par une selle Bates, un apehanger et une sissy-bar-maison orientant le style général vers un registre résolument Old School Chopper. Un style entériné
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par d’autres éléments Dragoo-made tels que la pédale de frein, le filtre à air, les pattes de phare, de rétroviseur ou encore le double réservoir Fat-Bob retaillé et étréci. Sans oublier la réalisation de superbes échappements Upswept et des repose-pieds (disponible à la vente) associés à un choix d’accessoires parfaitement en accord comme les étranges Z risers commandés chez Regatta ou la vieille lumière en verre dégotée aux É.-U. assurant l’éclairage arrière. Un sans-faute avec de la cohérence dans la démarche voir une certaine éthique qui, à l’image de la peinture unie, fait le choix constant de la sobriété plutôt que du tape à l’œil. Jockey-Shift en main, Dragoo détale déjà, offrant au Panshovel, au gré des virages sillonnant la Côte Bleue, un bol d’air bien mérité après toutes ses années d’errance. D’autres projets se bousculent devant la porte et il y a fort à parier que Breathin’ Cycle fasse reparler de lui prochainement. Affaire à suivre…
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Texte : André Bobinas – Photos : Laval Gagnon
Cette construction a été incroyable du début à la fin. Le proprio Douglas Archer est tout un gentleman et travailler avec lui a été tellement facile. Douglas a acheté un Flathead partiellement reconstruit, un 1942 pour être exact. Pendant quelques années et avec l’aide d’un ami Mike, un assembleur exceptionnel, il a travaillé à le finir. Après de nombreux efforts, la moto refusait toujours de démarrer. C’est à ce moment que Douglas est apparu à ma porte avec la moto. En principe, je n’avais qu’à la démarrer, mais, après un test de compression, il était évident que la vieille fille aurait besoin d’une opération à cœur ouvert. Les pièces plus anciennes pour les motos des années ‘45 commencent à être très rares, ce qui a allongé le temps de reconstruction. Juste au moment où j’avais presque fini, Douglas a entendu parler d’un show appelé Roll The Bones. Il m’a contacté pour savoir si on pouvait y participer. On s’est entendu que si on pouvait se faire inviter, car cet événement est sur invitation seulement, on reconstruirait la vieille fille avec un look très spécial. L’invitation a été reçue, alors le travail intense
a commencé au mois de décembre pour que la moto soit prête en mai. Douglas m’a envoyé des tonnes de photos de bobber, prenant des idées ici et là. Ce gars-là est plein de connaissances et nos échanges étaient très enrichissants, ce qui nous a permis de sauver beaucoup de temps. Ç’a vraiment été un plaisir de travailler avec Douglas. On a décidé de changer les roues pour deux 21 pouces et, pour les immortaliser, on a enlevé 20 broches, soudé les jantes et machiné les moyeux. On a installé des pneus de route de style tout terrain faits par Metzeler, un aileron étroit avec une crête sur le dessus (qui a été un cauchemar à fabriquer !) avec un support pour ne pas recevoir les roches dans le dos. Nous avons enlevé les freins à tambour pour installer des freins à disque, puisque, si tu veux avancer, tu dois aussi pouvoir t’arrêter. La fourche a été développée en se servant de différents principes combinés en un. La géométrie a été calculée maintes fois avec un modèle rudimentaire fabriqué pour vérifier le fonctionnement. Câline que cette fourche est « hot », si je peux me permettre.
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La première pièce que nous avons essayé de couler était le phare avant. Si quelqu’un pense se lever un matin et couler des pièces, la dure réalité va le frapper comme un truck à ciment. Tout métier nécessite un long processus d’apprentissage qui peut être soit très stimulant ou un cauchemar. De la discipline et des heures de travail sont la clé du succès et les résultats peuvent être très satisfaisants. À notre première tentative, on ne pouvait même pas démouler la pièce, le moule cassait. Nous avons modifié le moule : deuxième et troisième tentative, la pièce était trop pesante. Nous avons encore modifié le moule : quatrième
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et cinquième tentative, les ailettes brisaient. À la huitième tentative, hi ! ha ! on a eu une bonne pièce. Dieu merci, j’ai un ange gardien du nom de Yves Lamontagne qui m’a guidé tout au long de mon processus. Ce n’est pas facile de trouver des experts ha ! ha ! Le phare sera vendu en quantité limitée dans les mois qui suivent et plus de pièces se rajouteront. Nous coulerons dorénavant des pièces custom et uniques pour des constructeurs. Sur les guidons, des leviers inversés ont été fabriqués; celui de droite applique les freins qui sont hydrauliques et activés
par câble. Tout est sur la roue : maitre-cylindre et étrier. Le levier de gauche sert à l’embrayage et il y a aussi un levier au pied. Le changement de vitesse se fait à la main sur le côté du réservoir. Les câbles d’accélération et le système pour activer le retard du distributeur sont connectés à un ensemble de chaines sproket et engrenage entre le réservoir. Il n’y a rien de compliqué à ce type de mécanisme, à part avoir pensé de l’exposer hors de la boite. J’adore le look mécanique que ça apporte à la moto, comme l’intérieur d’une montre.
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PROPRIÉTAIRE VILLE Les réservoirs ont été coupés de ½ pouce à l’avant et 2 pouces à l’arrière pour leur donner un look étroit. LL Powdercoating a exécuté toute la peinture cuite avec une qualité inégalée. Ce bon ami de Granby, vous savez celui qui peut peindre n’importe quoi et qui le fait depuis 40 ans avec des finis clairs comme le cristal, a fait la patine sur le réservoir et l’aile arrière. Merci mille fois pour l’aide. Je vous dis que je suis chanceux d’avoir ces amis pour m’aider dans ce genre de projet. Construire des motos custom est un travail d’amour qui rapproche des individus de partout en les incitant à discuter et à repousser les limites toujours plus loin. Voici mon dicton : Si c’est « roulable », ça vaut la peine d’être « customisé ». Je suis tellement heureux de voir bon nombre de jeunes gens avoir un intérêt pour les vieilles motos et les neuves, custom ou stock. Pour finir, Douglas n’est pas un compteur de trophées. Vous pourrez le voir sur cette moto à des événements ou sur la route à accumuler des miles d’asphalte.
Douglas Archer St-Jean, QC
Accessoires
GÉNÉRALITÉS Harley-Davidson Harley-Davidson 1942 — Atelier AD 6 mois
Fabrication Année / Marque Modèle Montage Durée
MOTEUR Année Modèle Origine Allumage Cyclindre Bas moteur Équilibrage Pistons Culasses Cames Poussoirs Carburateur Pipes
1942 Flathead Harley-Davidson Points 45 pouces cube / 750 cc Harley-Davidson Atelier AD Stock / Flat top Stock Stock None SU Stock
Transmission 3 vitesses À la main
Type Sélection
Peinture Peintre Airbrush Couleur Détails
Un bon ami de Cowansville — Patina Beige / Vert Usé à la bonne place
Cadre Année Origine Type Inclinaison Extension Suspension
Photographe
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SPÉCIFICATIONS
1942 Harley-Davidson Single downtube 30 degrés Aucune Aucune Laval Gagnon
Guidon Contrôles Phare Feu arrière Compteur « Dash » Repose-pied Électricité Réservoir Bac à huile Lubrification Primaire Selle Aile av. Aile ar. Rétros Poignées
Flattrack racoursie Aucun Fabrication Atelier AD Vintage Custom Expose Gears Harley-Davidson 6 volts Rétréci 2” en arrière Stock Stock Chrome Mid USA Aucune Wide glide front modifié Aucun Vintage Avon
Fourche Type Longueur Origine
Pivotage table du bas Courte Fabrication Atelier AD
Roues avant Diamètre Roue Pneu Frein
21” de 20 broches Harley-Davidson Metzeler Piston opposer
Arrière Diamètre Roue Pneu Frein
21” de 20 broches Harley-Davidson Metzeler Piston opposer
Autre
Shift Link : Clush à main et à pied Mannequin : Mylène Lacroix
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t phot
Texte e
vid
ne Da
heri : Cat
Juin est définitivement le mois des rassemblements féminins sur la côte Est. Trois événements se succèdent : le Babes Ride Out East Coast (NY), le Mamzelle Ride and Ramble (QC) et le Backroad Ball (NB). C’est Micaela Wallace – la femme derrière Rebelle Moto – qui me lance l’idée : « Que dirais-tu de faire le pont entre la Mamzelle et le Backroad Ball avec moi et ma chum Angela, cette année ? » J’avais adoré la première édition du Backroad Ball en 2016 et je n’avais pas été de la première édition du Mamzelle en 2017. La proposition était alléchante. « Je m’occupe de tout ! » L’argument m’achève. C’est donc au Mamzelle Ride & Ramble à St-Odilon-de-Cranbourne qu’on s’est donné le point de départ de notre périple.
Premier événement de moto-camping féminin au Québec, le Mamzelle Ride & Ramble se déroule le 2e week-end de juin, tout de suite après le Babes Ride Out East. Cet événement, ouvert à toutes, rassemble des motocyclistes francophones, des curieuses, des débutantes, des femmes d’expériences et plusieurs branches des Litas du Québec. « On rêvait toutes d’avoir un événement local à la Babes Ride Out ! » me dit Isabel Forget, fondatrice de l’événement. Accompagnée de sa complice Inès Steinmetzer, elles ont réussi à rassembler 80 femmes pour cette 2e édition.
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L’événement est à l’image de ce qui se fait sur le marché : karaoké le vendredi soir, ride le samedi, jeux d’adresse, feu de camp, DJ… Ce qui distingue la Mamzelle des autres ? Son IMMENSE table de tirage et l’option de dormir dans des dortoirs, très appréciée par de nombreuses femmes moins enclines à dormir dans la fraicheur des nuits de juin. « Nous sommes un peu princesses », m’avoue tout sourire la pétillante Julie Lemay, fière membre d’un groupe de femmes surnommé les Crinquées. Nous avons opté pour le dortoir. Malheureusement, il n’y avait plus de place à l’intérieur au
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moment de planifier notre voyage. Pour ne pas avoir à trainer tout le barda que représente tente, matelas de sol et sac de couchage durant tout notre périple, nous avons dû nous replier vers un Airbnb à 30 minutes du site. Par conséquent, nous n’avons profité de l’événement que partiellement manquant le gros fun des soirées du vendredi et du samedi. « Le premier soir a été beaucoup plus animé pour nous, poursuit Julie. Le karaoké nous a permis d’offrir nos meilleures prestations ! » Ce week-end est pour les Crinquées l’occasion de faire un road trip entre elles tout en ayant la chance de rencontrer d’autres femmes qui viennent de partout au Québec. « J’aurais pris une journée de plus pour avoir le temps de mieux connaître les participantes », me dit pour sa part Andréa, qui a fait le voyage de Sherbrooke avec sa cousine pour la toute première fois. Bien que, pour certaines femmes, le Mamzelle puisse avoir des airs d’un gros party de famille, pour les cavalières solitaires ou les plus timides, c’est autre chose. Mais l’un des points forts du week-end est Vénus St-Onge, l’une des initiatrices des Litas Montréal. De façon toute naturelle, elle crée des liens entre les participantes
Venus st-onge
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pour s’assurer que tout le monde connecte ensemble. « J’ai participé au Babes Ride N Rage en Ontario l’année derrière et quand je suis arrivée, j’avais vraiment l’impression de crasher un party privé. On s’est senties à l’écart tout le weekend. Je n’ai envie que personne se sente comme ça ici. », me dit Vénus. Et c’est tout à son honneur, elle connaît le nom de chaque femme et, ici, tout le monde l’adore. Après avoir atterri à Toronto, Micaela et Angela viennent me rejoindre en moto samedi en fin de journée. On passe un peu de temps avec les filles et on quitte à la noirceur pour regagner notre logement.
On quitte la Beauce au petit matin sans avoir eu le plaisir de partager le gros déjeuner du dimanche avec la gang de Mamzelle. On se replie plutôt sur les routes montagneuses de Chaudière-Appalaches qu’on dévore en direction du New Hampshire. Micaela, avec son grand vaisseau, un HarleyDavidson CVO full equip, est la corsaire de la route, notre capitaine et notre phare. Angela la suit et je ferme le cortège avec mon petit Sportster pas de windshield, pas de cadran. Elle nous amène à Lincoln, au cœur des White Mountains. C’est la première fois que je sillonne ces routes magnifiques. Notre logement pour la nuit est le wagon de queue d’un train planté à l’arrière d’une maison. « J’avais envie de trouver un hébergement alternatif surprenant pour bonifier mon offre de service », me dit le propriétaire. Mission accomplie, car ce wagon acquis à la station ferroviaire de la ville, détonne dans ce paysage où les maisonnettes à louer sont reines.
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Isabel Forget et Inès Steinmetzer
les cousines bergeron
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Le lendemain, on se sépare. Les filles veulent aller au Bike Week de Laconia. De mon côté, je préfère me rendre directement à Portland. Après avoir fait Portland en Oregon l’année dernière, je suis curieuse de voir la ville homonyme sur la côte Est. Je pars seule sillonner les montagnes vers l’océan. 80 km seulement après mon départ, je me fais arrêter par la Highway Patrol. - Vous étiez 25 miles au dessus de la vitesse, Madame. - Oh ! Un Oh ! tout simple, sans grande surprise et pour cause, je n’ai pas de cadran (longue histoire). La seule chose que j’espère en ce moment, c’est qu’il me donne une contravention avant de se rendre compte que je ne suis pas outillée pour naviguer. Heureusement pour moi, je suis dans une sortie de village, une zone ambiguë entre le 25 mph et le 45 mph. Il revient en me disant seulement de faire attention la prochaine fois. Gros sourire, remerciement et soupir de soulagement… Vive l’Amérique ! Arrivée à Portland, je fais le tour de la ville. J’arrête au Tandem Coffee and Bakery, un sympathique café sur Congress Street qui s’est installé dans une vieille station-service. Un lieu parfait pour une motocycliste en recherche d’un breuvage énergisant. Le soir, l’équipage réuni de nouveau, on mange des fruits de mer au port et on revient à pied avec une petite bière de route en jouant à Cheers and Chug ! comme des chums qui se connaissent depuis 15 ans.
Bluenose II
Le lendemain, on apprend que le traversier qui devait nous mener à Yarmouth en Nouvelle-Écosse est annulé pour des raisons météo. On ne se laisse pas abattre pour autant et on fait les 480 km supplémentaires vers Saint-John pour prendre celui qui traverse à Digby. Traverser la Baie de Fundy, reconnue pour ses marées parmi les plus hautes au monde, est une expérience en soi. Le traversier danse aux mouvements de roulis et de tangage, ce qui est loin de faciliter la marche à bord. Après un moment, j’ai le mal de mer. Je me précipite à l’extérieur, la tête au-dessus de l’eau. Je pense à mes parents qui ont traversé ces eaux en voilier à de multiples reprises, je me dis qu’ils sont courageux et que le pied marin ne fait certainement pas parti de mon bagage génétique. Une virée sur la terre ferme à Lunenburg a rétabli mon estomac et m’a permis d’admirer le Bluenose II, voilier mythique que l’on retrouve sur les pièces de 10 cents de la monnaie canadienne.
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Catherine ET angela
portland
micaela
On pose nos bagages à Darmouth, ville voisine d’Halifax. On dort chez Kira, une femme que j’ai rencontrée au BRO East Coast et au Backroad Ball en 2016, une femme connue dans sa région pour son implication dans la communauté moto. Son amie Jodie nous propose d’aller faire un feu à Cow Bay. C’est oui, malgré la fatigue des derniers jours. Du haut de la falaise, avec une vue imprenable sur l’océan Atlantique, on décompresse devant les flammes dansantes. Le lendemain, je pousse un cri d’horreur en sortant de la douche. Je me couvre grossièrement d’une serviette de bain et je cours vers Angela : « Nooooooo ! I have a fuckin « tique » on me !! Enlève-moi ça, calvaire ! » Angela ne parle pas du tout français, mais elle comprend assez rapidement ce qu’elle a à faire. « Calm down ! », me dit-elle. Je ca-po-te ! Elle brûle un peu la bête pour qu’elle lâche prise (ce qu’il ne faut pas faire) et retire la tique d’un morceau après moins de 24 heures de suçotement (ce qu’il faut faire). Je mets la tique dans un Ziploc (ce qu’il faut faire) et je fais du déni pendant quelques jours (ce qu’il ne faut pas faire). Cet épisode traumatisant ne m’empêche pas pour autant d’aller rejoindre Tom, le chum de Kira au Survival Systems
Training Limited où il donne différentes formations de sécurité et de survie dans les secteurs pétrolier et gazier, maritime, aérien et industriel. La veille, il nous a proposé de tester le simulateur de crash d’hélicoptère en mer. Ça implique quoi ? Pour faire une histoire courte, on se vêt de combinaison de sécurité, on monte dans un simulateur d’hélicoptère, on s’attache, un bras mécanique plonge la nacelle sous l’eau et lui fait faire un 180 degrés. C’est donc la tête à l’envers attaché sous l’eau qu’on doit se libérer et tenter de regagner la surface. Angela et moi acceptons le défi pendant que Micaela va chez le dealer Harley pour un ennui mécanique. Rendue sur place, je me rends compte assez rapidement que je m’en vais vivre un cauchemar conscient. Ai-je vraiment besoin de m’infliger ça ? Je suis loin d‘être une adepte des sports extrêmes… Je pogne la chienne et je laisse Angela tenter l’expérience seule, telle une guerrière qui n’a peur de rien. « Wow ! C’est toute une expérience, qu’elle dit en sortant de l’eau un peu confuse, entre la fierté et le traumatisme. Je ne ferais pas ça deux fois ! » Je suis fière d’elle et déçue de moi. Mais une tique sur la hanche, c’est assez d’émotion pour moi aujourd’hui.
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Au bout de sept jours de route, de fruits de mer et de moments forts c’est au Pro Cycle où travaille Kira que le départ est donné vers le Nouveau-Brunswick. Vingt femmes sont réunies pour aller vivre cette belle expérience d’un week-end. La ride est très bien organisée et Kira a pris soin de respecter les débutantes du groupe. Arrivée sur place, c’est avec bonheur que je vois Timo et Julie de Mad Squirrel Leather avec leur roulotte. Le Backroad Ball, contrairement aux autres événements similaires, n’est pas fermé aux hommes. Si un gars offre un produit qui n’a pas d’équivalent fait par une femme, il est le bienvenu. C’est le cas de Timo qui y vend ses sacs de voyage en cuir de grande qualité et du café. Le chum de Kristin, l’une des deux organisatrices de l’événement, met aussi la main à la pâte côté organisation, feu de camp et véhicule de poursuite pour la presse avide d’images de filles qui roulent ensemble. Le soir, je me reprends pour le karaoké que j’ai manqué au Québec, et je donne tout ce que j’ai pour rendre hommage à Angela en chantant la seule chanson francophone de la soirée, j’ai nommé Angela de Gerry Boulet. Une chose est certaine, les filles des Maritimes ont le sens de la fête. Résultat : le lendemain je feel plutôt molo et opte pour embarquer dans le 4Runner pour prendre des photos des filles sur la route. La soirée du samedi est tout aussi rocambolesque. J’ai pour mon dire qu’un party durant lequel je perds à la fois mon portefeuille et mes lunettes est un party réussi. Le dimanche matin, les 300 filles présentes décollent vers leur ville respective, pendant que Micaela, Angela et moi faisons nos adieux après un long périple rempli de fous rires, de fatigue et de Cheers and Chug !
Relier le Mamzelle Ride & Ramble et le Backroad Ball est une aventure que je souhaite à toute femme désireuse de partir à la rencontre de femmes inspirantes, fortes et courageuses. Les liens que l’on tisse sont solides et les expériences que l’on partage, peu communes et très enrichissantes. « Des événements comme le Mamzelle Ride & Ramble et le Backroad Ball sont l’occasion de rencontrer des femmes de qualité réunies au même endroit, qui n’ont pas froid aux yeux et qui sont toutes, à leur façon, inspirantes, curieuses et poussées par une soif d’aventures », me partage Monica Adair, une architecte de Saint-John à qui j’ai promis de partir en road trip un jour. Par contre, avoir une tique qui embrasse sa hanche n’est pas une aventure que je souhaite à quiconque. Après ma période de déni j’ai réalisé : 1. c’était bel et bien une tique à pattes noires, 2. Cow Bay est considérée comme une zone à risque élevé, 3. on n’a pas respecté la procédure de retrait, 4. le système de santé ne fait plus d’analyse de l’insecte et 5. je dois attendre un long six semaines pour voir l’apparition ou non de symptômes d’une maladie qui peut être asymptomatique… Hey misère… Priez pour moi.
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Texte : Becky Goebel Photos : Becky Goebel et collaborateurs
Roll The Bones Old school motorcycle and art show Une exposition de motos et d’art de la vieille école qui s’est tenue à Montréal, au Québec, les 25 et 26 mai 2018 – « Les motos, l’art, l’équipement, la musique, la nourriture, la bière, le whisky et la folie reliée à la culture des motos personnalisées des années 70. Cette exposition réunissant les motos, l’art et les médias qui y sont reliés, ainsi que les concerts intérieurs à Artgang Plaza, à Montréal, est une première sur la côte Est du Canada. » Revolution Motorcycle Magazine et moi collaborons à distance depuis deux ans. J’ai rencontré leur équipe pour la première fois lors du Loserpalooza à Vancouver. Depuis, ils m’envoient partout à travers l’Amérique du Nord à l’occasion d’événements, de voyages et d’expositions de motos dans le but de rédiger des articles pour leur magazine. En mai dernier, Revolution Magazine a fait équipe avec One Land Magazine et Harley-Davidson Montréal pour créer une exposition de motos et d’art de la vieille école appelée Roll The Bones. Ils m’ont demandé de quitter Vancouver pour venir visiter l’exposition et la ville où est basée Revolution Magazine. Pour moi, c’était une occasion extraordinaire ! Alors me voici, assise dans un petit café francophone de Montréal, après avoir passé le week-end à faire la fête avec ma deuxième famille de l’autre bout du pays. J’aime toujours découvrir des adeptes de moto dans une nouvelle ville. Je trouve très intéressant de rencontrer de nouvelles personnes, de découvrir, entre autres, leurs styles et leurs influences, leurs goûts en matière de motos personnalisées, d’art et de musique, les bars qu’ils fréquentent, et je m’en inspire. Roll The Bones regroupe parfaitement tout ce que j’ai hâte de voir lorsque je me rends dans un nouvel environnement de moto. J’ai atterri à Montréal vendredi, prête à vivre cette exposition sur-le-champ. Je savais que les membres de Charles-Alexy Prémont venaient me chercher, mais j’ignorais complètement qu’ils venaient me chercher à moto. Dès l’aéroport, j’ai été lancée dans l’agitation de la ville à dos de Harley. Le conducteur, que je venais tout juste de rencontrer, m’a menée à notre premier arrêt : un bar. C’est à ce moment que j’ai compris que je ne connaissais vraiment pas la langue de cette ville. Lorsque nous sommes partis du bar (dont je ne connais toujours pas vraiment l’emplacement), mon chauffeur m’a menée chez le concessionnaire, où il m’a donné les clés d’une Sportster rutilante en me disant : « Amuse-toi ! » Je l’ai conduite directement à la fête d’ouverture de Roll The Bones.
Le pré-party était tenu par Harley Montréal Underground. Le groupe qui jouait s’appelait April Hate, un groupe hommage à Nirvana qui ressemblait en tout point à Kurt Cobain et sa bande. Tout le weekend, les groupes étaient commandités par Harley-Davidson Canada, et le bar était géré par MR250 Bar Salon, un nouveau bar montréalais pour motocyclistes.
Comme je me trouvais dans un nouvel endroit à la suite d’une longue journée de déplacement, les détails du pré-party sont un peu flous pour moi. L’emplacement était le même que celui de l’exposition : un bar dynamique et nouvel âge aux hauts plafonds qui comportait plusieurs pièces, beaucoup d’espace, une scène et une terrasse bondée de gens qui buvaient de la bière.
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Le lendemain matin, c’était l’événement. J’ai marché dans la ville vers Artgang Plaza. À l’extérieur de l’exposition, les motos s’alignaient partout. D’un bout à l’autre de la rue, on pouvait voir qu’un événement relié aux motos se déroulait dans le coin. Il y avait des motos ronronnant et des gens partout. Il y avait également des tentes extérieures de concessionnaires Harley-Davidson Montréal où étaient offerts des essais routiers avec de nouvelles motos et où étaient présentées certaines de leurs nouvelles motos d’exposition. Quand je suis entrée dans l’exposition pour la première fois, j’ai été ébahie. La musique était géniale, les gens étaient intéressants, les kiosques débordaient de trucs que les gens voulaient vraiment voir et acheter, les motos étaient soigneusement sélectionnées et l’art correspondait parfaitement à l’ambiance. Les motos provenaient de partout sur la côte Est et des États-Unis. La Panhead orange de Jason Parker, de l’Ontario, la Shovelhead turbo de Christian Newman, de Buffalo (New York), et la Shovelhead Chopper de ClockWork Cycle, une moto montréalaise, sont celles qui m’ont immédiatement interpellée. Le mur du fond de l’exposition était entièrement recouvert de photos par Liz Leggett, qui a collaboré avec Revolution Motorcycle Magazine pendant quelque temps. J’ai admiré ses photos pendant des années en ligne et dans le magazine. J’étais contente de la rencontrer en personne, et son montage était extraordinaire, exposant des photos des courses The Race of Gentlemen et Bonneville Salt Flats. Un autre photographe vedette de l’exposition était Dan Lim de chez Moto Foto, qui travaille aussi pour Revolution. Il est venu de Toronto pour afficher ses photos. Lui et moi avons souvent collaboré pour des magazines, nous nous sommes suivis l’un l’autre en ligne et avons des tonnes d’amis communs, mais nous ne nous étions jamais rencontrés en personne. Les occasions de rencontrer des gens de partout au pays avec les mêmes intérêts ont été nombreuses. C’était extraordinaire. Timo, de Mad Squirrel, avait une moto exposée, des oeuvres sur le mur ainsi qu’un espace de vente pour sa marque de travail du cuir. Lui, son partenaire et leurs deux enfants, qui viennent du Nouveau-Brunswick, ont voyagé dans sa camionnette de 1987 pendant 10 heures avec ses oeuvres, sa moto et son matériel pour assister à l’exposition.
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Quand j’ai demandé à Timo ce qu’il pensait de l’exposition, il a déclaré : « Nous nous sommes vraiment amusés. Nous avons rencontré tant de gens formidables, des motocyclistes, des constructeurs, des artistes et des photographes. Ajoutez à tout ça de la bonne musique et des boissons froides, on ne pouvait que s’amuser ! » Mad Squirrel n’est qu’une des marques incroyables de la côte Est que j’ai découvertes au cours de ce voyage. Ils fabriquent à la main des sacs de cuir pour dossier passager et des articles en cuir qui facilitent les longues sorties à moto et le camping. Parmi les autres marques de la côte Est présentes au salon, on trouve Les Loups Moto Company, Hyena Mfg., Drop Clutch Union, Tiger Distribution et plus encore. Après avoir dépensé tout mon argent, j’ai passé du temps dans l’arrière-salle. C’était une petite pièce cachée éclairée entièrement par des lumières bleues fluorescentes. La salle était bondée de motos, d’oeuvres et de réservoirs d’essence décorés. C’était ma partie préférée de l’exposition. Il y avait
la Pan/Knuckle Police Special 1954 de Joe Roy avec un siège banane rembourré, l’AMS Panhead gravée de motifs fous de Scottie Porge ainsi que l’oeuvre colorée Moteur Fucker, qui est toujours appréciée de la foule. En plus de tous les autres éléments redoutables dans cette pièce, le réservoir d’essence officiel de Roll The Bones était exposé sous des lumières vives pour que tous puissent l’admirer. Lorsqu’on revenait dans la pièce principale, on voyait le montage de photos de type étain d’Allison Cordner à côté de l’appareil photo rétro qu’elle utilise pour les produire. Chaque photo est une oeuvre d’art en soi. Avec son look rétro cool, elle immortalise les gens sur leurs motos d’une manière unique. Le reste de l’exposition est flou pour moi à cause du Pabst et du Jack Daniel’s, mais en un rien de temps, les motos étaient sorties (certaines personnes les ont même conduites) et les groupes ont commencé à se réchauffer pour jouer lors de l’après-fête. C’était super facile d’assister à l’exposition Roll The Bones parce que tout se passait au même endroit, le bar était bon marché et relax, et il y avait de la nourriture et des restaurants partout dans le quartier.
Pour la première fois tous réunis /// L’équipe complète, collaborateurs et rédacteurs de Revolution Motorcycle Magazine de gauche à droite :
Audrey Arsenault, QC / Dan Lim, ON / Pascal Richard, QC / Charles-Édouard Carrier, QC / André Bobinas, QC Charlie Lessard, ON / Geneviève Fréchette, QC / Catherine David, QC / Liz Leggett, NJ, USA / Becky Goebel, BC
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L’après-fête était intense. Si vous y étiez, vous le savez. Le groupe d’ouverture venait de Toronto et s’appelait Terry Savage and the Wonky Honkees. Les membres portaient des bottes de cow-boy et chantaient à propos des Choppers. Le groupe principal s’appelait Thunderkok et comme nous les regardions se mettre en place, nous avons compris que nous n’étions pas prêts pour ça. Ils descendaient des bières, enfilaient des collants de Spandex noirs et installaient des fumigènes de forme phallique. Quand ils ont commencé, je savais que ça allait être le parfait lancement d’une nuit géniale. Ils ont dédié des chansons à la méthamphétamine et aux Témoins de Jéhovah, et se sont entraidés en versant des bières dans la bouche de l’autre et dans celles de passants innocents. Je peux affirmer avec certitude qu’ils ont parfaitement conclu la fête. Cette nuit-là, certains de mes nouveaux amis et moi avons bu quelques bouteilles de whisky au MR250 Bar, et ils m’ont amenée manger ma première poutine. Une expérience qui s’est étirée jusqu’au petit matin. J’ai prolongé mon séjour à Montréal de quelques jours après l’exposition juste pour observer davantage la scène de la moto, voir la ville et passer du temps avec Catherine David, l’une des organisateurs de Roll The Bones. Catherine et moi avons roulé à moto dans la région de Québec. Nous avons visité le garage Hard Core Cycles le long du fleuve en direction de Québec, nous avons traîné avec Sam de ClockWork Cycles, avons séjourné dans un super chalet construit à la main et sommes revenues en vitesse à Montréal pour assister à un concert de Slayer. Montréal est une ville vraiment cool. Les gens sont sympas, les prix sont bas, il y a des tonnes de jeunes qui font des trucs cool, et il est facile d’échapper à la ville pour rouler sur de belles routes de campagne. Un grand merci aux organisateurs de Roll The Bones de continuer à progresser et d’influencer les adeptes de la moto au Canada. C’est tellement agréable de voir de plus en plus d’expositions à travers le pays, des magazines qui offrent toujours de nouveaux contenus et des gens qui continuent de construire des motos cool qui mettent le Canada sur la carte. On se reverra, Montréal ! Oui, oui, au revoir !
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O n pas s e e n d e ux i è m e v i t e s s e
2 Mai 2019
www.rollthebones.ca
Texte : Charlie Lessard – Photos : Paul Buceta
À 14 ans, George Tchor s’est procuré une moto sport Yamaha RZ500. Apprendre à maîtriser le cabré sur une roue lui a causé beaucoup de bosses, d’ecchymoses et d’égratignures. Toutes les chutes avec sa moto ont donc obligé George à réparer les dégâts et la destruction. À 16 ans, il a commencé à travailler comme mécanicien chez Mack Trucks à Toronto, poste qu’il a occupé pendant 10 ans. Il a appris l’art de la mécanique des autres techniciens et dans les cours de formation auxquels il a assisté. Cette vocation lui a également appris la construction et la fabrication, et il a transféré ces connaissances à la réparation de motos dans son petit garage. George est alors devenu un gars très occupé. Un saut vers 1994 : George Tchor a fondé Kreater Custom Motorcycles. L’atelier de motos personnalisées est actuellement situé sur l’avenue Kipling dans la plus grande ville du Canada : Toronto. En s’installant à cette dernière adresse il y a quelques années, George a vite
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remarqué que ses clients aiment vraiment le concept ouvert du garage. « Nos clients aiment nous voir travailler, ils aiment voir notre savoir-faire », a déclaré George. En parlant à George, on découvre rapidement qu’il n’aime pas être coincé dans un moule. Construire la même chose à plusieurs reprises n’est pas la raison pour laquelle il s’est lancé dans la construction de motos personnalisées. Chaque moto qu’il construit est unique et ne ressemble en rien à la précédente. Un vrai travail d’art à haute vitesse ! Habituellement dans le style Pro Street, les motos de George incorporent toujours un design technique époustouflant. « Mes motos sont construites pour la vitesse, pour la manipulation, et sont très techniques », a indiqué George. Il n’a pas tendance à s’attarder à la peinture ou au chrome. Si vous regardez l’ensemble de ses œuvres, vous remarquerez que George ne veut pas briller… il veut être rapide !
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Cela dit, Sabrina, la moto que vous voyez devant vous, est tout à fait le contraire des constructions typiques de George. Le client (qui désire garder l’anonymat) a demandé à George et à son équipe de construire cette moto style Bobber de la vieille école. Avec son cadre rigide et sa fourche springer, le Shovelhead 1975 s’approprie le côté cool de la rue. Wizard s’est chargé de la peinture pourpre au fini à paillettes métalliques; une couleur à l’antipode de la préférée de George : noir mat. Néanmoins, une véritable moto de qualité Kreater a été construite de A à Z, et elle fait tourner les têtes partout où elle va. Kreater livre des motos personnalisées uniques, des motos dynamisées et offre un excellent service. Lorsque le niveau de stress de George Tchor atteint des sommets incomparables, il se rappelle rapidement qu’il fait ce qu’il aime : construire des motos personnalisées ! Que peut-on demander de plus ? Si les murs de Kreater pouvaient parler, quelles belles histoires ils raconteraient !
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PROPRIÉTAIRE VILLE
Anonyme The big one
Accessoires
GÉNÉRALITÉS Fabrication Année / Marque Modèle Montage Durée
Kreater 1975 Sabrina Kreater Team 6 mois
MOTEUR Année Modèle Origine Allumage Cyclindre Bas moteur Équilibrage Pistons Culasses Cames Poussoirs Carburateur Pipes
1975 Shovelhead Kreater Dyna High 4 80 ci Harley-Davidson Harley-Davidson Wiseco Harley-Davidson Redshift 4 S&S Kreater
Type Harley-Davidson 4 vitesses Rachet Top Foot Shift Sélection
Roues avant
Peinture
Diamètre Roue Pneu Frein
Wizard — Mauve Métal flake
Année Origine Type Inclinaison Extension Suspension
Photographe
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2017 Kreater Rigid 32 degrés N/A N/A Paul Buceta
Kreater Harley-Davidson Bates Bates N/A N/A Harley-Davidson Kreater Kreater Kreater Kreater Harley-Davidson Kreater N/A Kreater N/A Harley-Davidson
Fourche
Transmission
Cadre
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Guidon Contrôles Phare Feu arrière Compteur « Dash » Repose-pied Électricité Réservoir Bac à huile Lubrification Primaire Selle Aile av. Aile ar. Rétros Poignées Type Longueur Origine
Peintre Airbrush Couleur Détails
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SPÉCIFICATIONS
Kreater Springer Narrow Kreater
21” Kreater Skinny N/A
Arrière Diamètre Roue Pneu Frein
18” Harley-Davidson Rubber Harley-Davidson
Autre
Merci spécial à toute l’équipe de Kreater
Texte : Charlie Lessard Photos : Collection de Randy Kelly et Charlie Lessard
À deux roues dans la poussière – « Qu’est-ce qui s’est passé ? », ai-je demandé. « Mon père nous a acheté une moto hors route en 1969 », dit-il. De là est née la passion de rouler sur deux roues. Le garçon de 7 ans et ses frères se promenaient sur cette moto hors route chaque jour à Laval, au Québec, plus précisément sur l’île Paton, où il n’y avait rien d’autre qu’un vieux fort. Aujourd’hui, c’est de boulevards, d’autos, de tours à condo et de monde, beaucoup de monde. Le concessionnaire Pont Viau Motosport de Jean-Guy Groulx, situé sur le boulevard des Laurentides, est un autre endroit que les frères visitaient quotidiennement. Les garçons traversaient la ville à vélo juste pour simplement passer le temps et admirer les bruyantes Harley qui entraient et sortaient du stationnement. « Ça nous prenait des heures pour se rendre là, mais c’est ce que nous faisions », dit-il. Les dés étaient jetés pour le jeune Randall Kelly : l’apparence, le son et l’allure redoutable. Cette fascination a changé sa vie à tout jamais.
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OLD SCHOOL
La première vraie moto à faire son entrée dans la cour clôturée de la famille Kelly a été un chopper Triumph. C’est le frère aîné de Randy, Rob Kelly, qui a acheté cette moto cool, de style « Easyrider » en 1976. Peu après, elle a été remplacée par une imposante V-Twin américaine. Randy n’a pas attendu longtemps avant de faire de même. En 1979, durant sa dernière année à l’école secondaire Chomedey, Randy a construit sa toute première Harley. La moto avait été mise hors service par la police de la Communauté urbaine de Montréal, et Randy l’a achetée à l’encan pour mille dollars. « Elle était pourrie du fait qu’elle avait été conduite dans le sel », dit Randy. Pendant de nombreuses années, les policiers municipaux se déplaçaient tout l’hiver en Harley-Davidson équipées de side-cars, alors que les rues étaient couvertes de sel déglaçant. Comme vous pouvez l’imaginer, c’est une bien mauvaise pâte à polir pour les carters de moteur en aluminium et d’autres pièces. Mais aux yeux de Randy, c’était une Harley et, en plus, c’était la « sienne » !
OLD SCHOOL PAR CHARLIE LESSARD
En 1980, Randy est devenu apprenti mécanicien-monteur chez Les Aliments Kraft à Montréal. Il travaillait toute la journée et, le soir, il allait à l’école pour tout apprendre sur l’usinage. Mais le plus important pour Randy, c’était de passer son temps libre avec Rob à travailler sur les motos. Les frères n’ont jamais dérogé de leurs priorités !
Le cabanon – En raison du bouche-à-oreille et d’un certain succès, la cour de la famille Kelly est devenue un endroit très achalandé. Il y avait chaque semaine un va-et-vient de motos à réparer. Rob et Randy ont tous deux découvert les rouages des Harley selon la bonne vieille méthode : essai et erreur. Au début des années 1980, il n’y avait ni Internet, ni télécopieur, ni cellulaires. Lorsque les frères avaient besoin de pièces, ils se rendaient en voiture jusqu’au concessionnaire HarleyDavidson le plus près ou à un atelier de motos personnalisées reconnu où ils commandaient des pièces par téléphone ou par la poste par le biais d’annonces dans les magazines. Le mandat postal était une méthode de paiement courante. À cette époque, le catalogue S&S ne comptait que 21 pages. Les Knuckleheads, Panheads et Shovelheads étaient la norme autour du cabanon de 12 sur 24 pieds construit
par les frères avec l’aide de quelques amis. Les dimanches matins, tout le monde se réunissait à la maison avant de partir en moto toute la journée. « Il pouvait y avoir vingt motos stationnées à l’extérieur. Notre maison était la plus sûre du quartier. Tout le monde se faisait voler sauf nous », raconte Randy en riant. Évidemment, la cour familiale est rapidement devenue trop petite pour les frères.
KMW – Kelly Motor Works a été fondée en 1986. C’est sur la rue Vanden-Abeele, dans le parc industriel de Saint-Laurent (juste à côté de l’aéroport de Montréal), que Rob et Randy ont amorcé leur nouveau parcours de carrière. C’était une étape importante pour les frères, car les deux occupaient des emplois bien rémunérés chez Kraft. Des emplois assortis de vacances, d’une assurance maladie, d’un régime de retraite et d’un horaire de 40 heures. Sans hésiter, ils ont quitté leur poste de mécanicien-monteur à temps plein pour poursuivre leur rêve. Lorsque j’ai demandé à Randy si la décision a été difficile à prendre, il m’a répondu en riant : « Fuck non, je suis parti ! Il n’y a pas mille façons de faire les choses ! »
Randy e t Rob
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Northern Thunder Classics – En 1989, un changement de rythme, un mode de vie plus sain et un nouveau commencement s’imposaient. Alexandria semblait être l’endroit idéal. Cette petite ville rurale dans l’Est ontarien se trouve à mi-chemin entre Montréal et Ottawa. Elle se trouve également à 45 minutes de la frontière de l’État de New York (États-Unis) et pas très loin de la ville de Kingston, en Ontario. Tous ces endroits comptent une abondance de motocyclistes. Northern Thunder Classics (NTC) deviendrait le nom de la nouvelle entreprise enregistrée et elle était bienvenue dans la ville : les motocyclistes sont synonymes de revenus et les petites villes en savent quelque chose. Les gars étaient les bienvenus et se sentaient chez eux. Comme vous pouvez probablement le deviner, l’entreprise des frères Kelly a été à la hauteur de sa réputation et l’atelier bourdonnait d’activité. La moitié des bons de travail provenait de clients de Montréal et, pour ce faire, NTC se rendait en ville en camion trois fois par semaine pour cueillir et livrer des motos. Quant aux autres clients, 25 % provenaient de l’Est ontarien et l’autre 25 % des ÉtatsUnis. NTC détenait également une certification en tant que station d’inspection du ministère des Transports de l’Ontario, ce qui constituait un grand avantage pour l’entreprise. En 1996, NTC a quitté le petit bâtiment de la rue Main pour déménager dans un espace beaucoup plus vaste dans l’ancien dépôt d’armes de la ville.
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Ce qui était aussi intéressant pour Randy, c’est qu’à ce moment, il travaillait côte à côte avec son père (alors retraité), Richard Kelly (aussi connu sous le nom de « Mister K »). « Il travaillait de 9 heures à midi, allait dîner et revenait travailler de 13 heures à 15 heures. Il est électricien de métier, alors il réalisait tous les câblages des motos. Ces années ont été les meilleures que j’ai connues avec le paternel », dit Randy en souriant. Une autre personne importante a rendu le travail agréable à NTC. C’était un adolescent de l’école secondaire de l’autre côté de la rue. Un jour, Dan Carr s’est présenté à l’atelier pour demander s’il pouvait faire un stage, lequel faisait partie des exigences du cours de mécanique de son école. Les frères ont accepté et ils sont tous rapidement devenus des amis. Dan a travaillé quatre ans chez NTC. Une expérience valorisée par Dan jusqu’à ce jour. « Ils ne pouvaient pas se débarrasser de moi ! Ils m’ont appris à travailler sur Harley-Davidson et bien plus encore. Je n’aurais pas eu plus de chance que de travailler avec eux », a déclaré Dan. Dan Carr vit maintenant au Texas avec sa femme et ses enfants et il est propriétaire exploitant de DC Choppers. Pour des raisons hors de leur contrôle, notamment les événements du 11 septembre 2001, la récession économique qui en a résulté, l’importante diminution du nombre de leurs clients américains et les problèmes de santé de Rob Kelly, qui l’ont forcé à se retirer de l’entreprise, Randy a décidé de retourner à Montréal. Cela lui semblait logique puisque la plupart de ses clients provenaient de cette région. Comme le dit le vieil adage : en fait, nous contrôlons très peu de choses.
LFFL – Randy Kelly a construit beaucoup de moteurs haut de gamme. La qualité de son travail a été remarquée par bon nombre d’ateliers à Montréal et le concessionnaire Léo Harley-Davidson sur la Rive-Sud ne faisait pas exception. Comme Roger O’Grady avait pris sa retraite (le gérant de service du concessionnaire et le partenaire d’affaire de Léo, voir le numéro 41 de l’été 2017 du magazine RMM), le concessionnaire Léo H-D cherchait un remplaçant. Par l’entremise d’un ami commun, le nom de Randy a été suggéré comme associé. Randy a jonglé avec l’idée en se disant que s’il empruntait ce chemin, il viserait le haut de l’échelle. Et comme Léo H-D était en pleine expansion et qu’un nouveau bâtiment multiniveau prenait forme, Randy, Léo et le fils de Léo, Éric Bouchard, ont conclu une entente. En juillet 2004, un nouveau chapitre s’ouvrait. Randy était maintenant chef mécanicien chez l’un des cinq principaux concessionnaires Harley-Davidson du Canada. Quel parcours depuis le cabanon de la cour familiale ! Comme Randy a toujours gardé le nom NTC, il est aussi devenu le machiniste et constructeur de moteur à forfait en entreprise. « Le plus grand compliment que je pouvais recevoir, c’est quand Léo me présentait aux gens en disant “c’est le remplaçant de Roger (O’Grady)”. Léo me disait aussi que je lui avais construit ses meilleures motos à vie. La parole de Léo valait de l’or », dit Randy. Vous pouvez voir le Road Glide personnel de Léo Bouchard dans le musée du concessionnaire. Léo Forever – Forever Léo. Repose en paix. Les temps changent, les gens changent et les situations changent. Par conséquent, « vous » devez changer. Randy a d’excellents souvenirs et une haute opinion de ses douze années passées chez Léo HarleyDavidson. Il en a appris beaucoup sur l’entreprise H-D et s’est fait d’excellents contacts et amis. Le fait marquant de la carrière de Randy chez Léo H-D a été l’expérience pratique et, plus tard, de gagner la compétition nationale King of the Streets de Harley-Davidson Canada (voir le numéro 34 de l’automne 2015 du magazine RMM).
NTC revisité – Une idée a surgi, un plan a été élaboré, puis une décision a été prise par Randy et sa meilleure partisane, amie et alliée, son épouse Lee Gittings. En février 2016, le 1901 rue Chicoine à Vaudreuil-Dorion devenait la nouvelle demeure de NTC. Avec la complicité des coéquipiers Stéphane Damboise et Daniel Nguyen (tous les deux ayant été apprentis chez Léo H-D, sous l’œil vigilant de Randy), aucun projet n’est trop complexe pour NTC. Peu importe le modèle de moto fabriqué par Harley-Davidson (incluant le tout nouveau Milwaukee Eight), NTC peut réaliser l’entretien de base, des réparations majeures, des moteurs de rue puissants, de même que des projets complets de restauration. Pour les propriétaires de Harley, NTC c’est le paradis de la mécanique. Randy insiste sur le fait que le succès de NTC revient toujours au travail d’équipe. Mais c’est indéniable que ses quarante années d’expérience guident l’équipe et la mission de l’entreprise. Maintenant à sa troisième saison estivale, la nouvelle NTC affiche une croissance stable de sa clientèle, et personnellement, je n’envisage pas une diminution à court terme. L’atelier étant stratégiquement positionné à proximité de trois autoroutes majeures et plus près de l’Ontario, plusieurs anciens clients reviennent chez Randy. Bien que NTC soit en activité six jours par semaine, Randy Kelly ne peut être plus heureux de ce nouveau chapitre dans sa carrière.
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Ce n’est pas « vieille » école, c’est « mon » école – Après toutes ces années dans le domaine, vous pouvez vous imaginer le nombre de motos ayant passé, sous une forme ou une autre, dans les mains de Randy. Aujourd’hui, il possède plusieurs motos parmi lesquelles choisir, dont sa première Shovelhead 1970, deux Sportsters, une Road Glide 2011, une FXRS-SP 1991 et, s’il joue bien ses cartes (blague d’initiés), il possédera bientôt une autre FXRS. Sa première moto a toujours été la fierté de Randy. C’est une Shovel 1970 nommée d’après un album de Johnny Winter intitulé « Serious Business ». Malgré les nombreuses réincarnations de cette moto depuis 1979, la dernière version est la meilleure à ce jour. La course de piston est de 4 ¾ pouces, tandis que l’alésage du cylindre se mesure à 3 11/16 pouces, fournissant au groupe moteur 102 pouces cube de puissance intégrale. Équipé de deux bobines d’allumage et double bougie, fournissent un traitement-choc, c’est probablement la combinaison idéale lorsqu’on utilise des tète de moteur hémisphérique. Aimes-tu les tuyaux d’échappement ? Ils sont faits d’acier inoxydable et en plus ils intègrent un système de réduction des décibels manuel (c’est un indispensable
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pour passer incognito). Le boîtier de transmission à quatre vitesses est rempli d’engrenages H-D véritables. Les roues, des pièces très rares, proviennent d’Alphabets Custom West en Californie. Randy les avait depuis le début des années quatre-vingt. Le cadre à bras oscillant authentique a été modifié en un cadre rigide. La fourche avant de 35 mm prend en charge la seule suspension, alors que les imposants « riser » et les barres Sportster sont équipés d’un ensemble de tachymètre et de compteur de vitesse Drag Specialties aux dimensions parfaites. Le garde-boue arrière provient de Gas Box, mais il a été retravaillé selon les besoins. Et vous voulez de l’information sur le garde-boue avant ? Désolé, c’est de nature strictement « business » ! La peinture noire lustrée a été appliquée par FC-51 et le thermolaquage a été confié à Phil Poisson de Xtreme Powder Coating. « Merci Phil ! » Les graphiques du réservoir « Frisco style » à essence et du garde-boue arrière ont été fournis par Enseignes Latreille. NTC s’est chargé de réaliser le siège, alors que le garnissage a été fait par Gilbert Artisan Rembourreur de Très-Saint-Rédempteur, au Québec. En entendant le rugissement de cette moto, votre cerveau claque et vos oreilles saignent. C’est du sérieux. Mène, suit ou bien dégage !
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Les résultats sont dévoilés – Randy Kelly tient ses promesses et, par conséquent, notre respect à son égard est immense dans nos milieux. Lorsqu’on lui demande ce qu’il veut faire dans cinq ans, il répond du tac au tac en riant : « Être à la retraite ! » Mais blague à part, Randy aimerait former la personne qui prendra la relève de l’entreprise. Des volontaires ? Si c’est le cas, relevez vos manches, car vous avez beaucoup à apprendre. Avec les hauts et les bas dans la vie, les succès et les échecs, la philosophie de Randy est simple : « Le passé vous conduit au présent. Il n’y a aucun avenir dans le passé, mais il vous conduit tout de même au présent. » Merci de nous avoir accordé de ton temps Randy… La boucle est bouclée mon ami.
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SUR LA ROUTE la première nuit; avant la tempête
Texte et photos : Becky Goebel @actuallyitsaxel Toute ma vie, j’ai songé à me rendre en Californie sur un chopper. J’ai imaginé ce voyage des milliers de fois, même avant d’acquérir ma moto actuelle. Je n’ai jamais su qui m’accompagnerait, quand je partirais ou si seulement je le ferais. Il y a 30 minutes, j’arrivais dans mon entrée de cour après 27 jours à rouler sur le Sportster Harley qui m’a menée jusqu’en Californie, que j’ai traversée pour rentrer au Mexique, pour revenir par la Basse-Californie et la Californie centrale. J’ignorais combien de temps je serais partie et avec qui je partirais. J’ai décidé de partir la première semaine de juin pour être dans la région de Los Angeles durant Born Free 10. Au cours des derniers mois, j’ai préparé ma moto. Je l’ai mise au point, j’ai installé un grand appui-dos et des sacoches, j’ai changé l’huile, puis j’ai rodé la moto en parcourant 600 km autour de l’île de Vancouver et de la Sunshine Coast. À l’approche du départ, j’ai commencé à dire aux gens que je ferais la randonnée, et mon copain Cody Kemmet a entrepris des démarches. Il a pris l’avion du Dakota du Nord jusqu’à Los Angeles, a acheté un chopper Panshovel 1956 rescapé et équipé d’une longue fourche avant à ressort et l’a enfourché jusqu’à Vancouver. Après quelques semaines de flânage en Colombie-Britannique, nous nous sommes dirigés vers le sud. Nous n’avions pas encore quitté Vancouver que mon appuidos s’est presque brisé, qu’une chambre à air de rechange s’est prise dans la roue de Cody et que le boulon de mon essieu avant est tombé. Immédiatement après avoir traversé
la frontière des États-Unis, le « seul et unique » frein de Cody a flanché. Nous avons mis la journée entière pour parcourir 330 kilomètres. En rétrospective, c’était le parfait présage pour le reste du voyage. Comme nous avions beaucoup de temps et que ni l’un ni l’autre n’avait parcouru toute la côte, du Canada à la Californie, nous avons décidé de bien faire les choses. À partir du nord de l’État de Washington, nous nous sommes dirigés vers l’ouest. Nous avons évité Seattle, emprunté l’autoroute à deux voies Chuckanut vers le traversier, puis nous nous sommes dirigés vers la côte de Washington. Ne sachant pas où nous allions dormir, que nous réservait la météo, si nos motos allaient démarrer le lendemain matin et combien de temps nous allions mettre pour nous rendre à Los Angeles, nous vivions une journée à la fois. Le trajet dans l’État de Washington a été extraordinaire; le soleil brillait et nos motos roulaient à fond. Nous avons acheté des feux d’artifice, campé au bord de l’eau et cuisiné sur le feu de camp.
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premier arrêt sur la côte de l’Oregon, un belvédère secret
Début de la côte de l’Oregon
Ambre et son fils avant qu’ils nous emmènent en quad dans les dunes de l’Oregon
Un de nos campements typiques dans le nord de la Californie
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Le long de la côte californienne - autoroute 1
En entrant dans l’Oregon, notre chance n’a pas été aussi bonne. Pendant trois jours, nous avons été exposés aux pluies torrentielles de la côte. La magnéto de Cody a pris l’eau et sa moto a commencé à éprouver des problèmes électriques. Nous roulions le maximum de kilomètres dans une journée, mais la pluie finissait par nous arrêter et nous devions rester dans un Best Western (le meilleur des endroits) ou chez quelqu’un qui nous offrait le gîte. Par le biais d’Instagram, une femme, que nous n’avions jamais rencontrée, nous a invités chez elle à Florence, Oregon. Elle et sa famille nous ont nourris, ont séché nos affaires, nous ont saoulés d’aplomb, puis nous ont laissés dormir dans leur VR. Le matin suivant, leur fils nous a amenés à son travail, dans les dunes, et nous a prêté des motoquads de location pour nous défouler le long des falaises de sable et de l’océan. Merci à la famille Tucker. Parfois ce n’est pas si mal d’être bloqué par la pluie. Le soleil est sorti alors que nous nous dirigions vers la Californie du Nord. Notre humeur était intacte et nous étions tout simplement heureux de rouler de nouveau. J’imagine que les hauts et les bas vont toujours de pair. Cette journée-là, nous avons roulé presque sans arrêt. Nous avons traversé aisément le parc national de Redwood. Je n’avais jamais vu d’arbres aussi hauts. Nous avons longé l’océan et monté le col pour passer à travers Hales Grove, qui marque le début de l’autoroute 1. Alors que nous descendions le col vers l’océan, nous avons coupé le moteur de nos motos pour qu’elles nous mènent jusqu’en bas en silence. C’est là que nous avons bu 10 000 bières et pris du repos afin de parcourir, pendant les deux jours suivants, les centaines de milles d’autoroutes sinueuses longeant l’océan.
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Autoroute 1 - Californie
Si vous avez déjà roulé sur l’autoroute 1 le long de la côte de la Californie, vous savez de quoi je parle. Sinon, c’est quelque chose que chaque motocycliste devrait faire durant sa vie, selon moi. La route serpente au-dessus de l’océan, puis descend juste à côté. Elle passe dans de petits villages de pêche, remonte pour traverser des terres agricoles à hauteur de falaise, puis décrit des virages en épingle à cheveux qui vous soulèvent l’estomac. La fourche avant de la moto de Cody vibrait dans chacun des virages et ma chaîne tapait sur le réservoir d’huile et le pneu à chaque bosse. Pourtant, rien ne pouvait nous arrêter. C’est sur cette route qu’un chevreuil s’est précipité devant Cody, qui roulait devant moi à ce moment-là. Je jouais avec mes écouteurs, alors j’étais quelques longueurs de voitures plus loin que d’habitude. Il a raté le chevreuil par un pouce (autrement dit, le chevreuil a raté Cody d’un pouce). Dans la voie inverse, l’auto qui se dirigeait vers nous a frappé de plein fouet le chevreuil, qui a volé au-dessus de l’épaule de Cody. Le chevreuil est tombé à la renverse sur la voie devant moi. Ensanglanté et les membres cassés, ses pattes s’agitaient dans tous les sens. Il titubait sur la route en se dirigeant directement vers moi. Instinctivement, j’ai décidé d’aller à gauche pour l’éviter. Un pouce vers la droite et je lui rentrais dedans.
Huntington Beach
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Nous avons pris trois autres jours pour nous rendre en Californie après un arrêt au garage de Matt Busby à Salinas, un détour à Big Sur et une nuitée à Huntington Beach. Nous avons fait une pause à Los Angeles avant de décider de prolonger le voyage jusqu’au Mexique.
autoroute 1 direction San francisco
BIG SUR ET LES « BOYS »
garage de busby à salinas, Californie
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Nous avions planifié passer dans Tijuana, longer la côte et rester dans un Best Western à Ensenada. Nous aurions ensuite parcouru 300 kilomètres de la Basse-Californie à San Felipe, qui se trouve sur la côte est du golfe. Après, nous nous serions dirigés vers le nord, en passant dans le désert, et nous serions revenus aux États-Unis par la frontière de Mexicali. Enfin, nous aurions traversé Palm Springs jusqu’à Born Free. C’est assez facile, pas vrai ? Après avoir parcouru plus de 2500 kilomètres, ça semblait un tout petit ajout au voyage. Mais les motos, après tous ces kilomètres, ont été mises à rude épreuve au Mexique. Les routes étaient épouvantables… Sur l’autoroute, un chien est rentré tête première dans le moteur de la moto de Cody, mon phare est tombé et le boulon de l’essieu avant s’est desserré et a tombé quand j’ai frappé une grosse bosse. En passant dans le désert, nos motos devenaient de plus en plus chaudes, nous sommes presque morts en raison des importants coups de chaleur, le pneu de Cody s’effilochait et son roulement arrière s’est complètement désintégré. Les cinq jours durant lesquels nous sommes restés au Mexique, nous n’avions pas de phares, nous avons bu cinq gallons de tequila, dormi dans des hamacs sur la plage et fait de notre mieux pour empêcher le vol de nos motos. Là-bas, les problèmes de chopper semblaient amplifier notre plaisir. Dès que nous sommes enfin arrivés sur la plage, c’était le paradis. Tout le voyage au Mexique était un rêve. C’était époustouflant de regarder ma moto stationnée sur la plage à San Felipe, à plus de 3000 kilomètres de la maison. Je ne pouvais croire que cette machine m’avait menée si loin. Malgré la pluie, la chaleur, les bières, les bris, le sable
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et la poussière, les chiens et le chevreuil, nous avions atteint notre destination la plus éloignée. Bien sûr, il y a un autre volet à cette histoire. On pourrait me poser des questions, mais les réponses seraient trop longues pour l’espace réservé à cet article. En voici quelques-unes : • Comment Cody a-t-il fait pour rouler de San Felipe jusqu’à la frontière des États-Unis avec un roulement manquant et un pneu tout effiloché ? • Pourquoi êtes-vous arrivés en U-Haul au pré-party de Born Free ? • Pourquoi as-tu accédé à Born Free avec Cody comme passager sur ton Sportster ? • Avec qui es-tu revenue à la maison ? • Ta moto a-t-elle réussi à faire le trajet de retour à Vancouver ? Eh bien, vous devrez me poser vos questions la prochaine fois que vous me rencontrerez, parce que j’en aurais encore beaucoup à raconter. Pour terminer, je suis revenue à la maison en toute sécurité, même après un week-end déchaîné à Born Free 10. Vous pourrez lire à ce sujet dans les pages suivantes. Si jamais vous avez la chance de conduire la moto de vos rêves jusqu’en Californie et au-delà, n’hésitez pas. Je me suis rendue dans beaucoup d’endroits pour faire de la moto, mais ce voyage a été le meilleur à ce jour. Allez, roulez jusqu’à un endroit absurde sur une saloperie de moto !
NOTRE MAISON SAN FELIPE, MEXIQUE
ENSENADA, MEXIQUE
Fat Daddy Cycles nous a aidé, SITUÉ juste au nord de la frontière de Mexicali
TOUT un problème… Cody a parcouru 100 miles à travers le désert mexicain avec son pneu comme ça
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Texte et photos : Dan Lim @motofoto
Le ranch Oak Canyon. Un ciel d’azur, des paysages secs aux tons de terre et des chemins poussiéreux qui mènent à une propriété tranquille aux arbres clairsemés, laquelle est nichée paisiblement derrière le lac Irvine dans Orange County, en Californie. On dirait un endroit de rêve, pas vrai ? Imaginez un rêve et il se réalisera, pas vrai ? Voilà une proposition très risquée pour toute entreprise. Mais lorsqu’elle est alimentée par la passion et une foi inébranlable dans le rêve d’autrui, alors tout est possible. Vous n’avez qu’à demander à Mike Davis et Grant Petersen, les fondateurs de l’exposition Born Free.
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Mike et Grant étaient peu enthousiastes à l’égard de ce qui se passait sur la scène de la moto en Californie du Sud. La nécessité étant la mère de l’invention, ils ont donc décidé de changer les choses. Dix années plus tard et après beaucoup d’efforts, non seulement l’exposition Born Free a survécu, mais elle a évolué avec succès d’une année à l’autre pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Sans vouloir tomber dans le cliché, ce qui a commencé en 2009 comme un humble rassemblement de motocyclistes et d’amis partageant des idées similaires et un amour des motos et choppers anciens, s’est transformé en un événement de premier plan axé sur la culture des choppers et des motos personnalisés sur la Côte Ouest. Même si l’événement est fortement commandité par certaines grandes entreprises bien connues, il a conservé cette authentique ambiance populaire. Si vous êtes un motocycliste et vous n’avez jamais entendu parler de l’exposition Born Free, alors vous avez peu roulé. Le petit trajet pour vous rendre à la beignerie du coin la fin de semaine, ce n’est pas ça rouler. Blague à part, le BF10 (Born Free) de cette année était mémorable. Même les participants aux expositions antérieures s’entendaient pour dire que c’était la meilleure exposition à ce jour, sur plusieurs plans, dont la météo. Cela peut paraître banal, mais l’absence de chaleur écrasante (comme par les années passées) a rendu la 10e édition de Born Free d’autant plus spéciale pour les participants.
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Prix Born Free « Best In Show » Justin Walls de BTTW Hardcore Fabrication - @bttw /// Harley-Davidson UL 1948 /// Cette sensationnelle création sera présentée cette année à la 27e exposition annuelle Mooneyes Hot Rod Custom Show à Yokohama, au Japon.
Au cœur de cet événement, les impressionnantes motos de tous les constructeurs invités qui étaient mises en évidence près de la scène principale. Elles étaient absolument spectaculaires. Les constructions semblent de plus en plus costaudes et de plus en plus originales, haussant la barre chaque année. Des constructeurs à la grandeur des États-Unis, du Japon et de l’Angleterre ont été invités à présenter leurs réalisations (à noter que le chopper Knucklehead Tangerine de Vincent Summer est la première moto d’Angleterre faisant l’objet d’une invitation à l’exposition Born Free). C’était une superbe exposition d’œuvres d’art en fer qui mettait en évidence les meilleurs exemples de motocyclette intégrant la technologie, le travail artisanal et la conception, du passé
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jusqu’au présent. Ces constructeurs mettent le paquet pour réaliser des motos qui évoquent leur talent en matière de forme artistique et qui inspirent les autres observateurs qui attendent en coulisses. C’était clairement visible chez les participants qui chevauchaient leurs propres choppers, diggers et bobbers depuis la zone « grass pass ». À la fin de la journée, après tout il s’agit d’un concours, ne vous faites pas d’illusion, ces constructeurs veulent GAGNER. Les premiers prix consistent non seulement en des bourses en argent, mais ils donnent aux gagnants le droit de se vanter et aussi d’être invités au Mooneyes Hot Rod Custom Show au Japon. Voici quelques-uns des prix remis, à juste titre, aux gagnants. Jetez un coup d’œil aux photos de ces motos extraordinaires.
Les 3 meilleurs constructeurs invités selon le vote de leurs pairs : 1. Hawke’ Lawshe de Vintage Technologies - @vintagetechnologies / Harley-Davidson Knuckle 1946 / Cette moto sera également présentée à l’exposition Mooneyes en décembre /// 2. Dayten Likness - @daydayten Harley-Davidson Shovelhead 1966 / Prix Born Free Best Chopper 2018 /// 3. Kyle Edgar de Leadfist Cycles - @leadfistcycles / Triumph Thunderbird 1952 Gagnants d’une invitation à Wheels & Waves de l’an prochain à Basel, en Suisse : 4. Josh Allison de Cry Baby Cycles - @crybabycycles / HarleyDavidson Knuckle 1946 / Prix Born Free 2018 /// 5. Vincent Summers - @vincent_summers76 Harley-Davidson Knuckle /// 6. Ryan Grossman de Vintage Dreams - @3gknuck / HarleyDavidson Panhead 1954
Prix choix du public Show Class Magazine et prix Born Free Founders Pick Josh Sheehan de Basket Case Magazine - @basket_case_magazine Harley-Davidson Shovelhead 1968
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Pour les passionnés de FXR et Dyna, et je sais que vous êtes nombreux, San Diego Customs s’affairait cette année à organiser une section nommée FXR & Open Bike Shows. On voyait exposées beaucoup de Dyna et de FXR personnalisées, de toutes les formes, couleurs et dimensions. Cette section était fortement commanditée par des marchands axés sur la performance dont Ohlins, Arlen Ness, S&S et Performance Machine, pour en citer quelques-uns. Cela pour appuyer le jeune public, si j’ose m’exprimer ainsi, du monde de la moto, un groupe en pleine croissance. Dans le cadre de cette exposition, le Give Away consiste en un important tirage à 25,00 $ le billet, donnant la chance exceptionnelle de gagner une moto de rêve personnalisée. Il n’est pas surprenant que certains participants aient dépensé des centaines de dollars en billets de tirage. Vous deviez être présent pour gagner deux des trois motos tirées, alors vos chances de gagner étaient très bonnes. La première moto à gagner, une Harley-Davidson Knucklehead 1945, était une trouvaille dénichée dans une grange par les organisateurs de l’exposition. Restée telle quelle pendant 30 ans et trouvée dans le Nevada, cette moto a été entièrement reconstruite sur le plan mécanique par certains des meilleurs de la profession, qui n’ont pas regardé à la dépense. Côté esthétique, on lui a laissé l’apparence d’une moto mise au rancart pendant des décennies. Une moto semblable, mais ayant moins belle allure et en moins bonne condition, a été récemment adjugée à Vegas pour un montant de 70 000 $ US. La présence n’était pas requise pour gagner cette moto, mais les participants étaient contents de voir que le gagnant était sur place pour réclamer son prix. La deuxième moto à gagner était un Chopper Shovelhead Harley-Davidson construit par Prism. Le gars qui a gagné
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cette moto, croyez-le ou non, avait déjà gagné une moto lors d’une exposition Born Free précédente. Quelles sont les chances qu’une même personne gagne deux motos en dix ans ? C’est pas mal cool et incroyablement chanceux, selon moi. Fait cocasse à ce sujet : deux autres billets avaient été tirés avant celui du gagnant. Comme vous deviez être présent pour gagner cette moto, les organisateurs ont pigé un billet jusqu’à ce qu’ils tombent sur le gagnant. Difficile de croire qu’une personne achète des billets de tirage pour gagner une moto et qu’elle soit absente lors du tirage de cette moto personnalisée. Dommage pour les absents qui n’ont pu réclamer leur prix et heureux hasard pour le gagnant du Nevada. La dernière et non la moindre, une Harley-Davidson Fat Bob Softail 114 2018 flambant neuve a été tirée. Tout le monde a eu du plaisir. Tout au long du tirage des motos, des tonnes de prix plus petits ont été remis et il y a eu d’autres concours pour divertir la foule. Parmi les plus divertissants, il y avait le concours du « pire tatouage » chez les participants. Je vous dis que c’est terriblement amusant de voir le nombre de personnes affichant sur leur corps des tatouages épouvantables et regrettables. Deux gars ont fini par se disputer la première place. L’un était couvert de tatouages, dont un sur sa cuisse où l’on voyait des mains jointes sur un pénis en érection et le titre « Rest in penis ». Quoi ? Mais quoi ? C’est trop drôle. Le gagnant était un gars qui portait un tatouage, sur la cuisse aussi, montrant deux cochons en train de baiser et le titre « Making bacon ». Admettez que c’est très drôle ! Comme prix, la brasserie qui parrainait le concours – 805 Firestone Walker Brewing Company – lui a remis 52 caisses de bière. Le gagnant en a rapidement donné le tiers à l’autre participant sur le devant de la scène. Un geste très généreux.
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L’ambiance générale de l’exposition, comme dans bon nombre de ces événements, est détendue. Bien sûr, le fait d’être en Californie du Sud accentue cette ambiance. Les gens tout comme les marchands sont gentils et toujours prêts à simplement dire bonjour ou à entrer dans une conversation technique au sujet des motos. Honnêtement, la moitié du plaisir associé à la participation aux expositions de motos et aux rallyes vient de l’aspect social. Étant des créatures de meute, nous sommes attirés par la rencontre d’amis et de connaissances et, bien sûr, par la rencontre de nouvelles personnes qui partagent nos passions. Rien n’est plus agréable d’apprendre à connaître quelqu’un sur les médias sociaux puis d’avoir la chance de lui dire bonjour et de lui parler en personne. D’accord ou pas, c’est la beauté des médias sociaux, et je crois qu’ils contribuent à bâtir la collectivité des motocyclistes, à la grandeur de la planète. Faites-vous un devoir d’assister à une exposition Born Free. Je vous promets que vous ne serez pas déçu. Depuis 10 ans, cette exposition gagne en popularité. Et le symbole du 10e anniversaire est associé à l’aluminium et à l’étain, lesquels représentent la durabilité et la flexibilité. Eh bien les gars (Mike Davis and Grant Petersen), je vous souhaite 10 autres années de créativité à Born Free et je lève mon verre à l’évolution de notre culture de la moto. Félicitations !
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Texte et photos : Scott Campbell
Selon moi, qu’il s’agisse d’une moto ou d’une auto, peu importe son originalité, un objet ayant une histoire intéressante sera encore plus original. J’aime croire que ma Triumph T100SS 1963 possède une telle histoire.
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MOTO EN VEDETTE Au début des années 1970, mon oncle a acheté cette moto délabrée. Après l’avoir remontée et conduite pendant des années – en plus d’avoir remplacé le réservoir original pour un cadre Bonneville 1971 ou 1972 faisant office de réservoir d’huile –, il voulait acheter une tondeuse à siège. Comme il avait besoin d’argent, il a vendu sa Triumph à mon père, qui l’a conduite partout pendant des années. De temps en temps, il embarquait ma mère à l’arrière et, autour d’elle, il attachait l’équipement de camping. De leur maison à London, en Ontario, ils roulaient ainsi vers le nord pendant cinq ou six heures pour camper toute la fin de semaine. Il a fini par acheter un Honda CB750 Four 1972, et la Triumph a été remisée en 1980. Pendant 29 ans, elle n’a jamais vu la lumière du jour. Pendant ces presque trois décennies, elle est restée longtemps dans le cabanon, puis elle a été entreposée environ cinq années dans un vieux séchoir à tabac à côté de quelques motos hors route et d’un troisroues. Une nuit, tous ont été volés, sauf la Triumph. Par après, elle est retournée dans le cabanon de mes parents pour environ 15 ans, soit jusqu’à ce que j’aie l’idée d’essayer de la transformer en petit bobber tripant. J’ai demandé à mon père si je pouvais la démonter pour la reconstruire à mon goût, et il m’a donné le feu vert.
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Je n’avais jamais travaillé sur une moto et j’étais très intimidé à l’idée de démonter le moteur et de le remonter moi-même. Alors, après avoir désassemblé la moto, j’ai envoyé le moteur dans un atelier à proximité pour le faire remonter et j’ai commencé à commander des pièces pour construire le reste de la moto. J’ai vendu ma première moto, une Honda Shadow Spirit 2005, pour payer la reconstruction du moteur et acheter toutes les pièces, dont un cadre David Bird hardtail avec un allongement de 4 pouces et un abaissement de 2,5 pouces, une aile arrière cannelée de 5 pouces à bec-de-canard, un réservoir d’huile et un guidon surélevé de 12 pouces. Durant l’année suivante, j’ai entrepris la construction dans mon minuscule garage. J’en ai fait le plus possible, jusqu’à ce que je doive souder. Alors, j’ai amené la moto chez mes parents. Mon père a eu l’amabilité de me laisser accaparer
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une partie de son atelier pour les quelques années suivantes, afin de construire ma moto. Environ un an après le début de la construction, mon épouse a accouché de notre premier enfant. J’avais maintenant un fils à qui léguer cette moto. Avec la naissance de notre fils, il était plus important de passer du temps avec lui et notre nouvelle petite famille que de me rendre à l’atelier de mon père pour travailler sur la moto. Parfois, il s’écoulait des semaines et même des mois entre deux périodes de construction. J’ai persévéré et, après quelques revers mis sur le compte d’un constructeur de moto amateur qui n’en sait pas plus, j’ai pu assembler la moto et faire le câblage, une autre chose que je n’avais jamais faite auparavant. Finalement, après deux mois de retard, le travail était terminé et je pouvais la conduire pour la première fois. Je dois avouer que c’était plutôt agréable de conduire la motocyclette sur laquelle j’avais tant travaillé.
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PROPRIÉTAIRE VILLE
Scott Campbell St.-Thomas, ON
Accessoires
GÉNÉRALITÉS Fabrication Année / Marque Modèle Montage Durée
Scott Campbell Triumph 1963 T100SS Scott Campbell Trop long !
MOTEUR Année Modèle Origine Allumage Cyclindre Bas moteur Équilibrage Pistons Culasses Cames Poussoirs Carburateur Pipes
1963 Tiger Scott Campbell Pazon 500cc Stock — EMGO Stock Stock Stock Amal 376/273 TT
Transmission Type Sélection
Stock 1 down - 3 up
Peinture Peintre Airbrush Couleur Détails
Kevin Rupple — Bleu / Blanc —
Cadre
Au fil de ma randonnée, pendant que j’essayais de me rappeler que le levier de vitesse était à DROITE et le frein à GAUCHE, je pensais au fait que, il y a plus de 30 ans, mon père se promenait là-dessus. Sans compter qu’il se rendait dans le nord avec ma mère comme passagère pour aller camper et que la moto tombait en panne de temps à autre. J’ignore à quel point mon père croyait que cette vieille Triumph roulerait de nouveau – surtout qu’elle était reconstruite d’un bout à l’autre par son fils –, mais il avait le sourire fendu jusqu’aux oreilles au premier démarrage. Un gros merci à mon père pour la moto, pour toute l’aide et l’espace dans son atelier pendant tous ces mois. Merci à mon frère Mike et à mon ami Brayden pour leur aide dans la fabrication des pièces et leurs conseils pour la construction de la moto. Et aussi un gros merci à mon épouse, Lisa, pour son appui autant dans les bons moments de la construction que dans les moments de frustration.
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Année 1963 stock front loop with David Bird Hardtail Triumph Origine — Type Stock Inclinaison 4” and 2.5” drop Extension Aucune Suspension
Photographe
SPÉCIFICATIONS
Scott Campbell
Guidon Contrôles Phare Feu arrière Compteur « Dash » Repose-pied Électricité Réservoir Bac à huile Lubrification Primaire Selle Aile av. Aile ar. Rétros Poignées
TC Bros. 12” apes eBay specials Un oublie TC Bros. Stock (rebuilt) — Stock Podtronics 71 or ‘72 OIF modifié Factory Metal Works Stock Stock La Rosa Designs tuck & roll Aucune 7 Metal West 5” avec duck bill Cycle Standard 3” rétro eBay specials
Fourche Type Longueur Origine
Stock lowers -2” fork tubes Forking By Frank
Roues avant Diamètre Roue Pneu Frein
19” Central Wheel Components Dunlop 69 Triumph double pull drum
Arrière Diamètre Roue Pneu Frein
Autre
18” Central Wheel Components Dunlop Stock Powder Coating : TPC Custom Coatings Saddle bag côté droit : La Rosa Designs
Texte : Steeve Boucher – Photos : Steve Lesvesque
Ma passion pour la moto est présente depuis mon tout jeune âge. Motocross, VTT, cyclomoteur, racer se sont succédés dans mon garage au fil des ans. Lorsque j’étais tout jeune, je voyais déjà ma passion pour les motos Harley-Davidson se développer. J’allais les entendre vrombir sur la rue principale de mon village natal et c’est à ce moment que je me suis dit qu’un jour je réaliserais mon rêve d’avoir une Harley qui, à cette époque, m’était encore inaccessible. L’an dernier, après avoir donné ma Harley Softail Fatboy à mon épouse, il m’est venu l’idée de me construire ma moto de rêve. C’était le début de l’aventure. J’ai acheté ma moto FLHX Street Glide 2018 chez Harley-Davidson Rimouski où je travaille comme conseiller aux ventes. J’ai baptisé ma moto « The Punisher » à cause de sa couleur rouge Candy et de ses dessins en airbrush diaboliques. Le projet entier a été réalisé chez Harley Rimouski. Près de 120 heures ont été nécessaires pour fignoler les moindres détails.
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Tout l’assemblage a été réalisé par mon mécanicien Steeve Dufour, à qui je dois beaucoup. L’ensemble de la peinture a été réalisée par deux artistes de ma région. La peinture et le polissage ont été faits par Dave Ross du garage L.P. Ross de Ste-Luce près de Rimouski et tout le travail artistique d’airbrush par mon ami Stéphane Dufresne, un artiste bien connu pour son talent extraordinaire en aérographie. Près de 100 heures ont été nécessaires pour la confection de la moto. « The Punisher » impressionne partout où elle passe. Mon projet a été réalisé au printemps 2017 et, depuis ce temps, la moto ne cesse d’être la vedette d’expositions avec sa peinture sublime, sa suspension hydraulique et son système de son haut-de-gamme. Pour moi, la Punisher est la représentation de la passion d’un petit gars qui, tout jeune, avait déjà en tête sa moto de rêve.
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À VENIR
DATE
ÉVÉNEMENT
VILLE
ÉTAT PAYS
3 au 12 août 2018 10 au 11 août 2018 17 au 19 août 2018 18 au 19 août 2018 24 to 25 août 2018 28 août au 1 sept. 2018 29 août au 2 sept. 2018 30 août au 1 sept. 2018 30 août au 2 sept. 2018 30 août au 3 sept. 2018 31 août au 3 sept. 2018 6 au 9 sept. 2018 12 au 16 sept. 2018 13 au 16 sept. 2018 15 sept. 2018 15 sept. 2018 21 au 23 sept. 2018 23 sept. 2018 26 au 29 sept. 2018 26 au 30 sept. 2018 1 au 7 oct. 2018 7 oct. 2018 11 au 14 oct. 2018 18 au 21 oct. 2018 20 au 21 oct. 2018 24 oct. 2018 1 au 4 nov. 2018
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