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SEP 2012

l atelier ’

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EDITO LA SAGRADA FAMILIA, RONCHAMP, NOTRE DAME ET MOI INTERVIEW FRÖHLICH&FRÖHLICH INTERVIEW FELIX CLAUS UNE QUESTION DE RENTREE? LA TOUR DU LEMAN CENTRE DU CROSET INSITU BON VOYAGE! NOMADISME LA CHRONIQUE DE JEANNE DOCUMENTING A SUMMER NEAR YOU ACTUALITE ASAR COUPS DE GUEULE L’ESSAI DU FONDATEUR L’INVITE NOS DISCUSSIONS DE COMPTOIR

L’INVITE: Théo Bellmann TEAM L’ATELIER: Marco Ievoli, Laureline Zeender, Donia Jornod, Jeanne Wery, Hadrien Tricaud https://www.facebook.com/revuelatelier

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EDITO

Nos discussions de comptoir La rentrée des classes est un moment compliqué. Au journal de 20h on ne nous épargne jamais le sujet sur le premier jour de maternelle, les enfants en pleurs et les parents terrorisés. Suit généralement un reportage moins dramatique mais toujours intense sur l’entrée en 6ème, les élèves qui s’émancipent de leurs parents pour franchir les grilles de l’école et rentrer dans « la cour des grands » sans trop regarder en arrière. Un constat chez nous, c’est toujours l’angoisse. Le choix des cours et des ateliers sur l’implacable serveur d’ISAcademia est une épreuve hasardeuse pleine de calculs plus ou moins judicieux. Les nouveaux venus hallucinent; on leur a dit qu’il est interdit de prendre les profs invités -trop peu investis, mais on leur a dit aussi qu’à Lausanne les professeurs ordinaires délocalisent leurs ateliers, ou bien que le génial ordinateur à l’issue de sa consultation générale, de son grenelle des ateliers, choisira systématiquement, pour notre bien à tous, notre troisième choix. Noyés sous les conseils des promotions précédentes, les opinions de nos pairs, le jugement implacable de nos assistants bien aimés, nous sombrons avec délice dans la charrette pré-rentrée. Avec délice parce qu’il faut bien le dire on adore ça. On s’envoie des mails, on prends des cafés, on boit des verres mais souvent, après un bref résumé des vacances, le vrai sujet reviens sur la table. Vient alors le temps du positionnement, de la pré-constitution des hypothétiques groupes de travail, marivaudage à l’école d’architecture. Nos derniers amis externes râlent et s’insurgent : il est vraiment temps que cette faculté narcissique puisse s’occuper d’autre chose que de soi même. La critique est juste et la nouvelle rédaction de l’Atelier, gentiment épaulée par l’ancienne venue en renfort pour passer le relais, essaiera dans ce numéro comme dans tout les autres de créer des liens avec l’extérieur. Nous présenterons des projets qui parce qu’ils commencent ou parce qu’il se terminent font l’actualité lausannoise, quelques articles sur l’été ou l’envie de bouger, de changer d’air. Et puis comme c’est -aussi- le rôle de l’atelier, on vous présente les professeurs invités de cette rentrée ceux qu’on a pu rencontrer avant la rentrée et les autres; pour éclairer nos discussions de comptoir.

Hadrien Tricaud

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LA SAGRADA FAMILIA, RONCHAMP NOTRE DAME ET MOI

Marco Ievoli Pour les moins novices d’entre nous, ce n’est pas un secret: On entre en architecture, comme on entre en religion. On acquiert certaines valeurs; on idolâtre la sacrosainte Polyligne, on pratique le très particulier Ramadan de Charrette et on ne croit plus en ses anciennes idoles; Le sommeil n’est pas réellement réparateur, voir ses amis ça ne sert au fond pas à grand chose et, oui, changer l’épaisseur de ce minuscule trait là, ça bouleversera complètement l’apparence du rendu. Mais, au fond, on a la foi, on sait que ce sacerdoce sera récompensé. Alors, évidemment, le paradis nous on s’en fout, ce qu’on veut, c’est faire des espaces. On tutoiera les grands. Les starchitectes on les pokera sur Facebook, on ira boire l’apéro chez Jacques Herzog et on brunchera avec Rem Koolhaas. Mais la place de saint, en architecture particulièrement, est difficile à obtenir, et les prophètes sont rares. Mais avant d’être prophète, il faut être disciple. Et, s’il est un propre du disciple, c’est qu’il ne remet pas en question les préceptes immuables qui lui sont inculqués.

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Une confiance aveugle est donc accordée au instances supérieures. Les questions existentielles sont réglées par deux-trois Ave Maria et le disciple se console en se disant, que plus haut, ces questions sont discutées et analysées avec sagesse et mansuétude. Mais, au commandement suprême, au BP, les questions qu’on préfère se poser restent très mono-centrées. On délibère à huis clos sur le caractère plus ou moins pertinent d’ouvrir un atelier à Bâle, on se penche sur le prochain modèle de table de travail, on s’interroge sur la nécessité d’offrir aux élèves un écran à leur place d’atelier. Certes, si ces questions semblent importantes, elles ne trahissent pas moins le désaveu d’échec de la section d’architecture. Depuis bien longtemps elle est évincée de tout débat au niveau Polytechnique, la transformant peu à peu, en un petit laboratoire marrant où les étudiants construisent de vagues trucs en carton. Les chrétiens avaient les jésuites, l’EPFL, la section d’architecture. Et le caractère monacal s’illustre

parfaitement dans les projets qui sont entrepris par l’école. Les érudits, certes, s’ils sont exotiques et que ça amène un petit coté artistounderground à l’école, on ne leur

«Les chrétiens avaient les jésuites, l’EPFL, la section d’architecture. accorde pas la parole pour autant. Cette loi du silence, elle touche évidemment les étudiants, mais, plus grave, les cardinaux du BP n’ont visiblement pas leur mot à dire non plus. La hiérarchie établie de droit divin parle, les autres prient. En effet, à part quelques timides «euh, le Rolex Learning Center, il est un peu pourri, non?» on n’entend jamais un seul des pourtant nombreux spécialistes d’à peu près tout et n’importe quoi qui pourrait toucher de près comme de loin l’architecture s’exprimer par rapport aux décisions prises plus haut. Ce que l’on reproche à la section, c’est finalement ce que l’on reproche aux religions, c’est de ne débattre qu’à l’intérieur de leur petit cercle et de filtrer toute information extérieure qui ne rentre pas dans le dogme établi. Lorsque l’on entend les tirades dithyrambiques sur le noble architecte, qui bouscule et qui n’hésite pas à remettre en cause la genèse même du métier, quitte à subir les sauterelles. Le double discours des pontes qui s’agenouillent, face à l’inéluctable décision de confort, est diablement choquant.


FRÖHLICH& FRÖHLICH INTERVIEW

David Koehn L’atelier : Pouvez-vous vous présenter? Fröhlich& Fröhlich : En deux mots: nous venons de Berlin. Nous sommes membres de la merveilleuse équipe de design AFF architects. Pourquoi avez-vous choisi d’enseigner? Après notre formation d’architecte, il était important pour nous de développer et de construire des projets. Nous nous sommes par la suite rendu compte que chaque projet est une occasion d’apprendre et d’enseigner. Pour nous, une bonne architecture nécessite une bonne formation. C’est pour transmettre notre expérience à de jeunes étudiants que nous enseignons.

Votre programme en quelques mots? Flâner dans Lausanne avec les yeux écarquillés et découvrir l’espace dont on a vraiment besoin pour vivre. L’architecture c’est…? Un ami nous a un jour dit: Architecture is the art to keep the water outside. Toute la question est de savoir

comment dessiner la maison si le client est un poisson. Nous pensons que l’architecture est la réponse. Qu’est-ce qui vous enthousiasme dans votre actualité professionnel? Notre actualité nous engage à utiliser les restes de l’âge industriel et de transformer l’image de l’âge de l’information en traitant les déchets et en créant un monde poétique.

Pourquoi venir le faire à L’EPFL? L’année passée, nous sommes venus à Lausanne pour donner une conférence. Nous avons été accueilli dans une école formidable et pleine d’opportunités. C’est notre curiosité qui nous a poussé à venir. Comment avez-vous préparer votre atelier? D’un côté nous avons assemblé une équipe compétente pour encadrer les étudiants tout au long du semestre. D’un autre, nous attendons beaucoup d’enthousiasme de la part de nos étudiants.

«Toute la question c’est de savoir comment dessiner la maison si le client est un poisson.»

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FELIX CLAUS INTERVIEW Hadrien Tricaud Marco Ievoli L’atelier : Pouvez-vous vous présenter? Felix Claus : Je suis Felix Claus, j’ai 56 ans, j’ai quitté l’école de Delft quand j’avais 31 ans en 1987. A ce moment, on pouvait toujours travailler en même temps que l’on faisait ses études, j’ai donc toujours travaillé dans des bureaux et quand on quittait l’école on ouvrait généralement son propre bureau. Lorsque j’ai ouvert mon bureau, nous avons été très chanceux et avons eu une grande production on a beaucoup construit, et à coté de la construction nous avons toujours été très connectés à l’enseignement. En effet, mon partenaire est enseignant à la Delft University et est très lié à l’école. Moi je préfère rester indépendant. C’est pourquoi j’ai été

«[...] je suis toujours resté hors des systèmes.» prof invité un peu partout dans le monde, mais je suis toujours resté hors des systèmes. C’est je pense plus excitant, je peux voyager et découvrir Lausanne aujourd’hui. J’ai été en Espagne, aux USA, à l’ETH… Pourquoi avoir choisi d’enseigner? Choisir d’enseigner? Le rôle de l’enseignement? Non plutôt comment passe-t-on de la construction à l’enseignement? C’est assez different. Dans mon enseignement je ne prends pas de position théorique, j’ai juste envie de donner aux étudiants ma vision de réinvention. La raison pour laquelle je fais cela, c’est que

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quand j’étais moi-même étudiant j’adorais l’architecture, les liens avec l’histoire et la théorie,faire des projets incroyables. Lorsque j’ai quitté l’école j’ai été très déçu,

«[...] je ne suis pas un enseignant qui veuille faire des enfants» personne ne m’a dit comment c’était d’être architecte. C’est la raison pour laquelle j’enseigne. Dans mon atelier je vais essayer d’établir le théâtre d’un bureau professionnel. Vous n’apporterez donc pas de vision théorique ? Non, car je ne suis pas un enseignant qui veuille faire des enfants, je veux que chaque étudiant se développe dans le meilleur de ce qu’il peut donner. Je ne recherche pas d’élèves, je veux donner aux étudiants la possibilité de développer une méthode, pour s’améliorer et pour s’épanouir. Je suis heureux quand tous les projets soit différents, je veux un Koolhaas, un Sejima, un Kolhoff, tout. Tout projet doit être aussi bon que possible. Vous avez dit avoir eu beaucoup d’expériences dans d’autres écoles, pourquoi avoir choisi l’EPFL? Parce que j’étais là. Je suis venu à la conférence de Andrea Bassi. Et j’ai été très impressionné par son enseignement. Evidemment, je connais un peu la Suisse, je connaissais un peu Genève et je pensais que c’était ennuyeux, mais ensuite ses assistants (ndlr. ceux

d’Andrea Bassi) m’ont promené à travers ses rues et j’ai été conquis. Vous avez donc choisi l’EPFL d’abord pour Lausanne? Pour la culture de la partie francophone de la Suisse. Il y a une qualité dans cette partie étrange de la suisse, comme s’il y avait toujours quelque chose de caché, une surprise sous la table. Comment avez-vous préparé votre atelier? Mon atelier consiste d’abord à s’amuser, travailler dur, mais s’amuser. J’ai préparé plein de petites tâches pour les étudiants afin qu’il n’y ait pas de temps mort. Pour qu’on n’ait pas le temps de s’assoir et de se demander quoi faire. J’ai donc réfléchi avec mes assistants pour préparer plein de travail parce que je pense que travailler, vous savez, nous sommes tous des intellectuels, nous pensons, nous tournons, tournons et nous perdons du temps. Nous commencerons immédiatement, ça fait partie de la méthode. Pouvez-vous présenter votre programme, ce que vont faire vos étudiants? Ce semestre? Nous avons choisi un site, à Paris, qui est très difficile. Il pose plein de question sur la ville: à qui appartient-elle? Est-elle vraiment ouverte est libre? Est-ce que c’est un musée? On pourra parler de tout, construction, sociologie, politique, mais à la fin il faudra faire un vrai projet. C’est difficile, mais c’est très réaliste. Et c’est pour moi l’ingrédient principal pour faire de


Felix Claus

la vraie architecture. On ne sera pas théorique, pas de blabla, c’est important évidemment, mais pas avec moi il s’agira de faire des choses concrètes.

«[...] qu’on n’ait pas le temps de s’assoir et de se demander quoi faire.» Pourquoi avoir choisi de faire les choses d’une manière aussi pragmatique? Sur l’immeuble de Perret? Oui, il faut voir ça d’une manière très «cool», en occident l’économie s’effondre, nous n’avons pas besoin de plus de bâtiment alors il faut forcément en détruire. L’architecture c’est..? (il rit)J’aimerais y répondre en

allemand. En français ça donnerait, «ça a bon goût et c’est bon marché» en allemand ça rime, ça donne «arkitektur lecker und nik kür». Ce que ça veut dire c’est que c’est une obsession, vous ne devez en faire que si vous n’avez pas d’autre moyens de faire de l’argent. Car c’est très dur de gagner sa vie avec l’architecture.

intervenant extérieur, mais bel et bien le sujet.

Pour finir, qu’est-ce qui vous enthousiasme en ce moment dans votre actualité? Ce qui me plait le plus? Faire partie d’une culture urbaine. Par exemple, j’ai récemment construit une maison à Tokyo, et j’essaie d’intégrer la vie japonaise. J’ai vécu à Madrid ce qui me stimule c’est de ne pas être extérieur à tout cela mais bel et bien d’y prendre part. Devenir un individu préoccupé par la culture dans laquelle on construit. Ne pas être un

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TOUR DU LEMAN UNE QUESTION DE RENTREE? Laureline Zeender Dans le cadre de la rentrée, nous avons voulu vous remettre un peu dans le bain, en vous présentant un projet pas loin de nos ateliers, prévu depuis longtemps et qui s’est remis en route cette été. Il s’agit d’un projet de quartier qui fait intégralement partie du futur plan directeur des agglomérations de Pully, Morges, Lausanne et Renens. Actuellement, 50% de la population du canton et 60% des emplois se situent à Lausanne. La ville est énormément appréciée pour son bienêtre et joue un rôle économique important dans le canton ce qui lui a valu un développement urbain fulgurant ces dernières années. Aujourd’hui, ses infrastructures n’arrivent plus à suivre ce rythme effréné de densification. L’environnement se detériore lentement, notamment à cause du trafic hypersaturé et le manque de logement. Dans le but de préserver cette qualité de vie, les communes, le canton et la Confédération ont lancé un projet directeur commun: le SDOL. Le Schéma directeur de l’ouest lausannois se compose de quatre secteurs d’études géographiques où se concentrent des actions prioritaires et stratégiques, et deux secteurs d’études thématiques transversaux traitant des transports motorisés, ainsi que des espaces publics et de la mobilité douce.

« Dès le départ, il y avait cette volonté d’avoir un élément vertical, une tour, qui puisse marquer cette portion de territoire et qui puisse faire un signe à l’entrée de la ville et de l’aggomération. » explique Jacques Richter. L’architecture de la tour elle-même n’est pas encore définie, mais il est clair que son impact visuel a énormément d’importance, car du haut de ses 140 mètres, la tour deviendrait un emblème dans l’agglomération. Le projet est prévu le long des rails du M1, à proximité de la gare de Renens. En plus de la tour, le quartier des Cèdres pourra accueillir 1600 résidents et plus de 100 emplois. Donc, un projet d’envergure qui ne laisse pas indifférent. Le projet existe depuis 19 ans, mais est bloqué par des oppositions depuis les années 2000. Une des principales critiques était son manque d’accès. Aujourd’hui, le contexte et le projet ont changé : avec le nouveau plan directeur, une nouvelle jonction autoroutière est prévue non loin de Chavannes et une ligne de bus desservira le quartier. Le 7 juillet dernier, le moratoire a été levé par le conseil communal de Chavannes-près-Renens. Afin de ne pas réengorger les nouvelles voies prévues, il était déjà exclu d’inclure un centre commercial au projet. Dès lors, il y a eu beaucoup d’inquiétude durant la discussion de la part des élus, notamment concernant la future implantation d’une multinationale dans le quartier. A l’annonce du feu vert de la commune, les réactions ont fusé ; il est clair qu’une tour est un geste important d’urbanisation surtout quand le terrain est actuellement occupé par des moutons !

A l’opposé , pour le syndic de Chavannesprès-Renens, André Gorgerat, le plan de quartier est optimal. « C’est 19 ans d’études et de réflexions, et on pense qu’il est vraiment à maturité »

Plan de situation de quartier des Cèdres Plus que le plan de quartier, c’est la signification de ces grattes-ciels qui est en jeu : Quelle attitude faut-il adopter face à ces colosses ? Les tours sont de plus en plus nombreuses en Suisse. Il est loin le temps où tour Bel-Air était le seul gratte-ciel. Construire en hauteur devient une question récurrente dans nos pôles urbains. Face à l’étalement urbain des grandes villes telles que Zürich et Bâle, la densification en hauteur est devenue essentielle. Dès lors, comment négocier un équilibre entre un bâtiment urbain typique des grandes métropoles et garder une identité architecturale Suisse ? Et comment le faire quand il s’agit de s’implanter dans une commune telle que Chavannes-près-Renens, loin de la taille et de l’importance économique de Zürich ?

Site stratégique du PALM, tiré du site www.lausanne-morges.ch Regroupant les types de projets d’infrastructure inclus dans le Projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM), l’ouest lausannois dont fait partie l’EPFL, est aujourd’hui un acteur incontournable du développement de l’agglomération, étant donné le bassin de population qu’il dessert. Au vu de ce secteur stratégique, les architectes du bureau Richter et Dahl Rocha ont tout de suite imaginé un “phare” qui dominerait l’arc lémanique et qui aurait peu d’emprise au sol.

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Image de synthèse, tiré du site www.rdr.ch/


INSITU

LE NOUVEAU COMPLEXE DU CROSET A ECUBLENS

Hadrien Tricaud En 2008, à l’issue d’un concours ouvert, le bureau AL30 se voit confier la mission de redéfinir la plaine du Croset à Ecublens avec deux bâtiments, l’un contenant des garderies, un centre de jeune, la bibliothèque communale, un réfectoire scolaire et d’autres services pour la commune (centre socioculturel - CSC), l’autre accueillant des logements protégés, des studios pour étudiants et un centre médico-social au rez de chaussé (CMS). Le dessin du complexe s’appuie sur deux typologies de bâtiments. Le premier (CMS), est un bloc découpé, dense et horizontal, le second (CSC) est un bâtiment vertical et articulé, une intersection de volumes qui s’enroulent autour d’une aire de jeu. Leur morphologie opposée leur permet de former deux espaces publics au sud du centre commercial du Croset, jusqu’ici occupé par un parking surdimensionné. Le concours allait plus loin dans le travail des cheminements et de la requalification de l’ensemble du complexe. L’architecte en charge du projet nous explique que des intérêts économiques ont eu raison d’une partie des aménagements prévus initialement. L’organisation des espaces du CSC est sans doute une des plus grande qualité du projet. Dans l’énoncé du programme, le maître d’ouvrage annonce qu’à chaque section de la garderie devra correspondre un espace de jeu extérieur. Face à cette exigence, les architectes ont choisi de travailler le volume du bâtiment par une séquence en hélice de terrasses communicantes. La distribution radiale du bâtiment permet cette composition en escalier - chaque terrasse est une marche - tournant autour des circulations verticales et des services. La morphologie en ziggourat qui résulte du travail autour des terrasses fait échos aux propos de Bruno Marchand à propos du jardin d’enfant de Monthey des architectes valaisans Bonnard&Woeffray. “j’ai eu le sentiment de me trouver face à un jouet, tant intense était l’expression ludique se dégageant de cet objet architectural.” Les architectes évoquent avec cette morphologie “pyramide de lego” le monde de l’enfance. La sensation “jeu de construction” est

photo de la facade sud du CSC déclinée jusque dans le choix des matériaux de la façade, une brique anthracite qui donne aussi au bâtiment la présence voulue, en contraste avec le reste des bâtiments du site. Le dispositif du CMS est plus simple: deux circulations verticales distribuent un large couloir ménageant des niches autour de l’entrée des appartements. Ce couloir est alternativement découvert en façade sur un coté - ce qui permet un apport de lumière et des vues - et bordés de chaque coté par des logements. Les logements sont pour la plupart des appartements protégés (pour personnes âgées ou à mobilité réduite) et répondent du coup à des standards de planification extrêmement précis. Malgré ces contraintes et de sévères restrictions budgétaires (contrairement au CSC, le CMS a été financé par un investisseur privé) les architectes proposent une typologie généreuse associant en diagonale deux espaces de vie autour d’une loggia. Les moyens économiques à disposition étant moindre le bâtiment propose des revêtements plus “pauvres” que ceux du CSC : en façade un crépis brun clair et des fenêtres en PVC.

L’impression d’unité qui se dégage malgré tout du site vient des ouvertures des deux bâtiments qui ont en commun des dimensions inhabituellement amples et un mode de composition aléatoire dans une trame régulière. Ces façades sont une des raisons de la réussite du projet. La générosité évidente de la dimension des fenêtres, la chaleur de la brique anthracite, les niches creusées en porte-à-faux pour “dessiner” l’entrée des bâtiments sont autant d’indices de la qualité d’une réalisation discrète mais qui propose une vraie alternative à la construction médiocre qui domine le centre commercial du Croset.

Les deux bâtiments sont en fait absolument différents sous beaucoup d’aspects.

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NOMADISME BON VOYAGE!

Donia Jornod Des rendus. Une charrette. Du Labeur. Des examens. Du stress. Des résultats. Les vacances… Et elles emportent avec elles un désir de mouvance. La tente sous le bras, l’étudiant se projette à travers le monde libéré des contraintes de la sédentarité estudiantine. Et soudain, le rêve se brise, la rentrée universitaire estompe les lueurs du nomadisme estival. La tente esseulée retourne moisir dans un placard poussiéreux. La sédentarité ne peut être évitée. Elle s’impose comme une évidence, et fait du nomadisme un songe douceâtre abandonné à l’oisiveté vacancière. Comment penser l’architecture nomade dans l’atmosphère pesante de la sédentarité occidentale ? L’itinérant n’est il qu’une pensée marginale perçue avec condescendance ? Dans la perspective des traditions occidentales, l’habitat tel un monument s’impose comme un élément indéracinable du réel. L’occident se pense universel, et son idée de la sédentarité s’affirme comme un colonialisme architectural. Le bâti se présente comme une structure inébranlable, il transmet par son désir d’immuabilité un caractère inhumain. Cette prétention intemporelle dresse l’édifice avec arrogance dans l’urbain, et lui attribue un caractère divin, qui transcende la temporalité mortelle de l’humain – l’échelle architecturale se déshumanise. La relation de l’homme avec le bâti doit intégrer toutes les dimensions – y compris la quatrième dimension, celle du temps. De la sorte, le temps humain doit

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ESSAI

moduler l’espace humain. La proximité, l’intensité, l’expérience de l’architecture rejoignent une humanisation de la notion d’édifice. La finitude caractéristique de la vie ne se retrouve pas dans un construit passéiste qui véhicule une époque disparue ; le citadin peut-il se retrouver dans toute son actualité dans un habitat d’un autre siècle ? L’humain ne doit pas s’adapter au bâti, le bâti doit s’adapter à l’humain. Tant la fonction que la forme doivent s’actualiser en fonction des caractéristiques de l’époque. Il est nécessaire que la rareté du vivant et la mortalité de l’homme se retrouvent dans l’architecture. Le nomadisme offre cette possibilité d’un habitat qui fluctue en fonction de l’humain et de son devenir. Un même lien devient possible entre « l’homme et l’homme » et « l’homme et le lieu ». Avec une architecture nomade, qui se développe avec toute la potentialité des techniques contemporaines – architecture pneumatique, structures membraneuses, matériaux modulables –, le lieu s’inscrit dans la continuité de l’homme, il ne se retrouve plus face à l’homme mais en consonance avec celui-ci. Le modulaire peut trouver toute son essence dans le nomadisme et briser la tradition de la sacralité statique du construit qui se veut intemporel – une architecture athée émerge. La modification contextuelle peut dynamiser l’imaginaire architectural. L’horizon, le paysage, des éléments habituellement intégrés au processus créatif, deviendraient des variables primordiales ; un horizon pourrait en remplacer un autre, et

les paysages se succéderaient au fil des pérégrinations du bâti. L’éphémère, qui peut se retrouver dans l’architecture nomade, offre une conscience du lieu plus dense, une proximité davantage établie avec le bâti. La fusion devient possible par l’harmonie entre l’habitant et l’habitat. Le nomadisme semble aujourd’hui se limiter à l’événementiel. La doctrine architecturale ne le veut qu’anecdotique; cela le distancie d’une réalité envisageable pour l’occidental. La fascination contemporaine pour l’éphémère, qui est souvent véhiculée par l’architecture nomade, se restreint à ses aspects esthétiques sans tenir compte de sa puissance sociale. Le phénomène migratoire structure à nouveau notre monde, des millions de travailleurs se déplacent de région en région, de pays en pays, de continent en continent, créant des flux qui posent la question de la réactualisation de l’habitat itinérant. Considérer le nomadisme comme trivial à travers le crible de la pensée des pays développés réduirait le champ d’expérimentation et de développement architectural, qui doit nécessairement se calquer sur les besoins de la société contemporaine. Avec la dématérialisation du travail, la disparition d’une nécessité économique imposant la sédentarité, l’architecte peut avoir le courage de penser le nomade. Il devient indispensable d’abattre la fiction romantique de la roulotte ou de la tente et d’établir une forme nouvelle du nomadisme.


DOCUMENTING A SUMMER NEAR YOU

Jeanne Wood

Après cette année éreintante, et le mot est faible, le 11 juillet 2012 j’ai pris l’avion avec Christoph et Giona, une valise de 34 kilos (75 francs de surplus bagages), et nous nous sommes envolés pour Helsinki. A Helsinki, nous avons participé à une rencontre d’architecture EASA (pour européen assembly for student in architecture), où nous avions décidé d’essayer d’être tuteur, et de proposer un workshop afin de réaliser une installation dans une zone industrielle du port d’Helsinki. Ce fût incroyable, rempli de rencontres, de découvertes, de maux de tête et de dafalgans 1000. Nos trois premiers jours là-bas furent composés de saunas et de bières finnoise, puis les choses sérieuses ont commencées. Nous avons présenté notre idée de workshop, et avons récolté une douzaine de participants. Ce fut le lancement de deux semaines très riches. Nous avons clôt ce voyage par une installation en bois qui restera sur le port d’Helsinki jusqu’à ce que mort s’en suive. Ensuite, j’ai débarqué à Hambourg et j’y suis restée deux semaines. Hamburg est une ville industrielle qui vaut vraiment la peine d’être visitée en tant qu’étudiant en architecture. Tout le monde te dira «oui il y a le Philarmonic d’Herzog et De Meuron non?» mais je vous jure que les gens qui posent ce genre de questions en se croyant à la page ne le sont pas du tout. Certes, la ville d’Hambourg

devrait se vanter de bientôt (quand?) posséder une oeuvre d’H&dM, mais toujours est-il que pour le moment, ils n’en sont pas fiers. Pourquoi? Et bien tout simplement parce que ce chantier à l’air d’être très très laborieux, que les coûts sont extrêmes et que ça fait presque de la peine de passer devant, car le bâtiment ressemble à un train fantôme. Bref à part cela, Hamburg cache également un collectif qui commence à faire de plus en plus de bruit depuis maintenant trois ans et qui s’appelle Gänge Viertel. Ce collectif a été crée il y a trois ans par des jeunes artistes qui en avaient marre de voir les anciens immeubles inhabités car considérés comme insalubres alors que beaucoup de jeune diplomés ou jeunes artistes cherchent des espaces pour travailler. Ils ont donc décidés d’investir les lieux d’un quartier «abandonné» et voué à la destruction et ont revendiqué le fait que ces espaces devaient être utilisés. Ils ont dû batailler, mais le résultat actuel est vraiment bon. Plus de 200 personnes travaillent et vivent maintenant dans ce quartier, entourés de buildings en verre de tout côtés, mais sont heureux. Pour leur anniversaire de trois ans, qui se déroulaient le 20 août,ils ont publié un livre et une énorme exposition d’art contemporain sur place, qui en vaut salement la peine. http://dasgaengeviertel.info/ Après cela, je suis rentrée en suisse, je suis restée dans mon lit et je suis allée prendre le télécabine pour atteindre le sommet du Moléson avec ma grand-mère, marcher 200 mètres dans la montagne et manger une saucisse de veau dans une

buvette. (c’est un endroit magnifique, vous devriez y aller au lieu de rire). Ma Grand-mère au sommet de la montagne

Cet article devrait tout d’abord s’appeler «De la richesse des vacances après une quatrième année au LABA», mais trêve de plaintes, je vais plutôt parler de mon été incroyable.

Cet été s’est terminé par un festival auquel je me suis rendu à quatre, écrasées dans une ford Ka. Le festival Dimensions en Croatie, près de Pula, dans un vieux fort militaire abandonné, durant cinq jours, a battu tous les records d’incroyabilité qu’on pouvez imaginer. Si le juste prix existait encore, le plus haut gain devrait être des places là-bas et pas des Opel Astra. 
Non sérieusement, Alessia, Tess, Caroline et moi sommes parties un jeudi brumeux de Lausanne dans l’idée «on verra bien ça à l’air d’être sympa mais bon il y a aussi éléctrosanne» et on est revenu le lundi à 18h avec la douloureuse impression d’avoir fait la plus grosse erreur de notre vie je citeêtre repartie de là-bas-. Quatre jours de techno incessante, de camping à même le sol, de rakia au miel «try it my friend its a local speciality» ,de plages hallucinantes et d’anglais partout (oui c’est un festival anglais exporté en croatie). Nous avons entendu les meilleurs set de djs de notre vie, et en gros c’était comme partir avec tes parents sur une plage paradisiaque , genre les seychelles, en Club Med, mais avec de la techno en arrière fond tout le temps. Le rêve quoi. Universal Love, Jeanne

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ESSAI



ACTUALITES ASAR

Après la réunion générale de la semaine passée, l’association des étudiants de la section d’architecture ASAR vous présente ce qu’il s’est passé et ce qu’il va se passer dans les prochaines semaines.

Précédement: Voyages - Le weekend de la rentrée, ce sont pas moins de 70 étudiants qui sont partis pour Venise à l’occasion de la biennale d’architecture.

BESAR - La soirée de sélection des DJ’s aura lieu au Bleu Lezard le 22 novembre. Le concours pour les modules de bar est toujours ouvert, et vos propositions et candidatures sont à envoyer à besar@epfl.ch

MAP 12 - L’exposition «Modèles Réduits» organisée par le comité du MAP 12 connu un grand succès lors de la Nuit des Musées, près de 650 entrées.

MAP 12 - Vous n’avez pas pu encore y aller? L’exposition Modèles Réduits est encore visible jusqu’au 14 octobre, au Forum d’ARchitecture (F’AR) à Villamont 4.

A venir:

Autres - ASAR a négocié avec Cusmic afin d’offrir à ses membres des places de travail temporaire, de stage, et d’autres avantages liés au monde du travail. Rendez-vous sur leur site: Cusmic.ch

Autres - Les nouvelles cartes de membres 2012-13 sont imprimées! Elles fournissent toujours autant d’avantages (réduction sur le prix des calques, repas à prix sacrifiés lors de la semaine charrette et bien d’autres)

les projets de Master en architecture sont réunis en une (magnifique) publication, en vente à la Librairie La Fontaine. Conférences - Le nouveau cycle est prêt, «Un architecte, un partenaire, leur Oeuvre commune dans notre agora» est le nom choisi par la commission. Autres - la carte ASAR vous permet de rentrer gratuitement au LOFT CLUB le jeudi soir.

MAP 12 - Pour la quatrième année consécutive, sous le titre de MAP 12,

COUPS DE GUEULE Marco Ievoli Après tous les beaux discours de la rentrée, il est un constat difficile à faire: S’il faut un peu de courage pour en faire, il en faut plus pour les suivre. C’est en tout cas ce qu’on pu découvrir les assidus étudiants qui ont trimé des jours durant afin de faire découvrir notre merveilleuse section dans le cadre de l’exposition «Modèles réduits» au Forum d’Architecture Constat terrible en effet, parmi les

650 entrées comptées pendant la seule Nuit des Musées, les collaborateurs et professeurs faisant pourtant la pluie et le beau temps à l’école, n’ont visiblement pas jugé nécessaire de venir y faire, ne seraitce, qu’un saut. Aussi, quand bien même ils eurent reçu des invitations personnelles sous pli, leur absence au vernissage de mercredi dernier s’est faite remarquablement sentir.

Les grandes éloges sur une volonté de créer une culture intellectuelle et architecturale propre à une section sonnent alors profondément creux.

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ASAR


L’INVITE

Une idée : une ville démocratique et une architecture équitable ! Théo Bellmann «the most important thing for me is not architecture, but family, friends aveed to change»1

Feuille blanche, esquisses, maquettes, laptop, dessins, plans, coupes, façades, perspectives, détails. Joies, rêves, peurs, fatigue, désillusions, renaissance. Théorie d’architecture, physique du bâtiment, structure, histoire, urbanisme, construction. Visites, recherches, lectures, conférences, voyages. Voilà en quelques mots ce qui a préoccupé un étudiant en architecture pendant ces six ou sept dernières années : des cours théoriques, du projet et beaucoup d’émotions. Mais dans cette masse d’informations et de connaissances l’important, comme disait l’autre «est de chaque jours avoir une idée»2 et avoir une idée n’est pas innocent, cela engendre tout le reste : remise en question de l’idée même, concepts, travail et critiques. Sept années intenses, cruelles et magnifiques à la fois et un jour la défense du diplôme est derrière, les études se terminent. Cette fois l’école est belle et bien finie. Cependant les jours passent et comme chaque jour, il y a une nouvelle idée à trouver, aujourd’hui c’est : demain je fais quoi? Sept ans d’études représentent une vingtaine de projets, des heures de travail, de recherches et autant d’occasion de prendre position sur des thèmes, remettre en question des systèmes, prendre des risques, faire des choix, découvrir des lieux et des pratiques, rencontrer des gens et partager des expériences. Mais dans les murs de l’EPFL les projets sont théoriques, les propositions souvent utopiques, sans conséquences et sans influence sur la société qui est pourtant notre terrain de jeu. Par contre ces exercices nous ont mis en situation, nous ont mis en main les outils pour que ces idées

aboutissent et se réalisent dans une jungle urbaine parfois sans merci. Pour ce faire, nous avons entrainé la représentation, la communication et le dialogue qui sont des outils qui permettent la confrontation des idées novatrices avec un contexte trop souvent conservateur. L’aventure post-diplôme c’est peut-être ça : enrichir, partager et faire survivre ses idées. C’est donc ici, dans cette publication que commence cette aventure. Ma question est l’avenir de l’espace urbain, l’idée est que la ville se construise d’architectures équitables pour aboutir à une forme urbaine de ville démocratique. Une architecture équitable est une architecture qui se construit en se mettant au service de l’espace public qui l’entoure pour offrir un nouvel environnement au plus grand nombre d’usager, tout en gardant son caractère personnel. Comme dans l’oeuvre d’Oscar Niemeyer dont les objets architecturaux très puissants possèdent autour d’eux une grande générosité d’espace ouverts et disponible pour tous. Planifier des grands ensemble urbains est une chose mais si chaque projet s’occupe à la fois de lui-même et de ce qui l’entoure, alors l’espace public qui en résulte à une chance de devenir équitable, c’est à dire un espace libre, sans limites socio-spatiales tels que les gated-communities entourées de grillages et murs qui ne font qu’amplifier les différences et attisent les jalousies qui sont sources d’insécurité. La ville démocratique contient une diversité de logements au centre ville accessible à toutes les classes sociales et à tous les

1 Oscar Niemeyer, in «My architecture» p.5, Editoria Revan, Rio de Janeiro, 2000 2 Patrick Berger

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INVITE

types de «style de vie» : célibataire, en colocation, en famille ou pour des personnes âgées. Divers habitats qui trouvent leur place dans des constructions multi-culturelles, inter-générationelles et mixant les classes sociales. La gratuité est un fondement important pour une évolution vers le respect de l’autre, du partage et de l’équité de traitement de chaque citoyen. Les transports publics, par exemple sont gratuits tout comme la formation des enfants, des universitaires et des adultes. La ville démocratique laisse une place au temps long du développement, tout comme elle est capable de réaliser rapidement des initiatives spontanées d’habitants qui, à la place d’aller consommer avec frénésie, dynamisent l’espace public et créent de l’urbanité, synonyme de vie. La ville démocratique laisse au hasard jouer un rôle dans son développement en évitant une sur-planification trop souvent infructueuse. Finalement la ville démocratique est solidaire avec les générations actuelles tout comme elle l’est avec les générations futures car les ressources naturelles et économiques sont gérées avec soin et équitablement distribuées. C’est une ville où l’architecte construit à la fois un objet, de l’espace public et donc la ville tout comme l’individu vit à la fois pour lui-même, échange avec l’autre et bâtit la société.

Image : Le congrès national du Brésil dessiné par Oscar Niemeyer en 1960. A gauche la coupole abrite le Sénat et à droite l’autre coupole contient le Chambre des députés. Présentée comme «la maison de touts les brésilien» elle est ouverte à tout citoyen pour suivre les débats politiques. image Théo Bellmann


ŠLeo Fabrizio



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