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EDITO
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ReWue - 68, rue Pergolèse - 75116 Paris
ORIAL 4
À l’aube de l’automne, aux derniers rayons de l’été, voici le quatrième numéro de la reWue. Tandis que les feuilles des arbres rougissent peu à peu, celles du magazine, elles, réapparaissent pour un quatrième numéro. Pour cette nouvelle saison, le magazine s’exporte un peu plus loin, au bord de la mer, dans la campagne, ou dans les détails d’un paysage urbain. Pourquoi ne pas passer aussi des frontières imaginaires ? Rendez vous avec l’Olympe réinventée, revisitée et réappropriée. Qui dit imaginaire dit aussi passionnés, artistes, photographes qui nous ouvrent les portes de la curiosité dans les champs de la culture et de la créativité. C’est donc la page légère et le ton joyeux que nous entamons avec vous cette saison avec ce quatrième opus. Avec des artistes déjà présentés et de nouveaux arrivants. Nous pourrions faire notre devise de cette phrase d’Antonio Marras : ‘’L’excès et l’excentricité sont nécessaires pour défier le lieu commun, la banalité et l’uniformité. Je préfère l’extravagance qui prend le risque d’être moche, plutôt que la beauté ennuyeuse’’.
Bénédicte Wattel Rédacteur en chef
#Architecture #Photography #Art #Photography #Origines #Photography #Art #Photography #Architecture #Photography #Artist#Photo Montage
SOMMAIRE
BEAUBOURG/’’Tuyaux’’/JørgenJellum
POESIE MARITIME/‘’JeuxetBalises’’/CécileLeBihan
FEMMES/’’Pictorialisme’’/ConstantPuyo
SUREX/’’Paysages’’/JustineJeers
DETAILS/’’Paysagesurbains’’/JimmyMokke
AUTOPORTRAITS/“Mythologies’’/ArtémisWattel
EDITORIAL STAFF Bénédicte WATTEL Redacteur en chef rewue@free.fr Aurore PEPINSTER Directeur artistique aurorepepinster@free.fr Artémis WATTEL Rubrique Design artemiswattel@free.fr Justine JEERS Rubrique Photographes
#PHOTOGRAPHY #DESIGN #CERAMIC #HOME #DECORATION #INTERIOR #ARCHITECTURE #LIFE
justinejeers@free.fr Solange GARNIER Publicité solangegarnier@free.fr
CONTRIBUTORS REWUE 4 Jørgen JELLUM bruben@orange.fr Photographe Cécile LE BIHAN cecilenavarre@yahoo.fr Photographe Jimmy MOKKE jimmymokke@free.fr Photographe Artémis WATTEL artemiswattel@free.fr Artiste Plasticien Justine JEERS justinejeers@free.fr Photographe
TUYAUX Trame de métal
Jørgen Jellum
Jørgen Jellum fait partie du collectif de la reWue depuis quelques mois. Il est né en 1977, année de la fin de la construction du Centre Pompidou. Originaire de Norvège et y résidant la plupart du temps, Jørgen est photographe. Spécialisé en photographie textile pour son travail de commandes, il mène aussi une carrière artistique dans laquelle il privilégie les photographies se référant à son imaginaire poétique ou à son enfance. Comme ses parents sont plasticiens, ils l’ont souvent emmené visiter des musées et, comme un hommage, il a entrepris une collection de photographies de musées ou de bâtiments emblématiques de l’Art contemporain. Le textile l’ayant fait s’intéresser à la couleur et aux enchevêtrements de la chaine avec la trame, il a choisi de s’intéresser à des monuments se rapprochant de la création textile. Ainsi le Centre Pompidou avec ses gros tuyaux qui deviennent des fils colorés juxtaposés. Il nous présente sa sélection en avant première pour la reWue 4.
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E
A l’occasion de l’exposition (30/06 à 30/09 2018) des Tapisseries d’André Borderie, à la Manufacture Royale Saint Jean d’Aubusson, les Editions Louvre Victoire feront paraître en Juin l’ouvrage :
André Borderie et la Tapisserie d’Aubusson contact@editionslouvrevictoire.com
‘’Wedding Murder’’ Waldec Tie-Benett
Série ‘’Wedding Murder’’ 2018 Brussels waldectiebenett@free.fr
JEUX ET BALISES Poésie maritime
Cécile Le Bihan
Cécile Le Bihan n’a jamais su tenir un crayon, et pour cause la mine se casse immédiatement. Se déplacer d’un point A vers un point B relève de l’aventure tant le sens de l’orientation lui fait cruellement défaut. Elle aurait voulu marcher sur les pas de ses aïeux artistes, mais la vie en a décidé autrement. A défaut de peindre, de sculpter ou de jouer du violoncelle ; elle a choisi une voie secondaire, en devenant historienne de l’art. Libre et solitaire, elle refuse le cloisonnement dans lequel la profession souhaite l’enfermer et préfère se laisser porter au gré des voyages, des déménagements et des rencontres. Du bleu méditerranéen, aux plages des Amériques, Cécile Le Bihan photographie les bords de mer. Depuis quelques mois, elle a posé ses valises en terres bretonnes, dans un ancien bistro de marin. Elle a pour projet de sillonner la laisse des plages et des estuaires et d’écrire. De retour d’un road trip familial d’un mois en Amérique du sud, elle travaille à la réalisation d’un livre de photographies.
"Le jour permettait déjà de reconnaître les passes de la Clyde entre les balises et les biggings dont les fanaux s’effaçaient peu à peu devant l’aube naissante" Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1846
Pour la ReWue, un cimetière de balises fait écho à une plage abandonnée du Pérou. La poésie de ces photographies rend hommage à l’œuvre mélancolique et silencieuse du peintre américain Edward Hopper.
‘’C’est du temps. Du temps qui passe. Rien d’autre’’ Alessandro Baricco
‘’En route, le mieux, c’est de se perdre. Lorsqu’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais alors seulement, que le voyage commence’’ Nicolas Bouvier
A celle ou à celui qui sait regarder, chaque pensée, chaque pas est un nouveau voyage. Il me revient en mémoire un livre inclassable aux pages jaunies et racornies abandonné dans l’un des recoins de la bibliothèque familiale. En une quarantaine de chapitres, l’auteur, Xavier de Maistre, emprisonné dans la citadelle de Turin pour un quelconque méfait, évoquait non sans ironie, son expédition nocturne autour de sa chambre. Je devais avoir une quinzaine d’années seulement, mais cette lecture reste encore aujourd’hui l’un de mes plus beaux souvenirs. Je compris alors que le voyage était à la portée de chacun et qu’il n’était pas nécessaire d’effectuer des milliers de kilomètres pour être dépaysé. Appareil photo et carnet en main, elle eu le bonheur de parcourir de nombreux pays, en empruntant des chemins détournés, à la rencontre des uns et des autres.
J’y ai puisé une force et une relative sérénité que je cherche modestement à insuffler dans mes photographies. Jeux et Balises / Abandons maritimes ne sont que des instants suspendus. Le temps semble s’être arrêté pour laisser place au rêve. Tapi à l’écart des agitations du port breton, il est un terrain caillouteux sur lequel gît une dizaine de balises. Décrochées de leur ‘’port d’attache’’ elles semblent à la dérive. Peut-être ont-elles étés remisées sur ce cimetière improvisé afin de laisser la place à de nouvelles recrues, aux verts, rouges, noirs et jaunes plus clinquants. Babord, Tribord, Passer à l’Ouest du danger, chacune du haut de sa couleur s’adresse au navigateur. Abandonnées aux embruns, elles laissent désormais au passant curieux le soin de lire le lieu de leur refuge ancien : Audierne, Concarneau, Douarnenez, Laouen…
Bien loin de là, sur un autre océan, une station balnéaire déserte, balayée par les vents du Pacifique. A quelques centaines de kilomètres de Lima, le long de la Panaméricaine, le voyageur désireux de s’éloigner quelque peu des routes balisées franchit le panneau bringuebalant de la ville de La Punta-Camana. Située dans la vallée de Majes, à l’embouchure des Rios Majes et Colca, au bord de la mer, elle fut essentiellement fréquentée par les Arequipiens. En 2017, un glissement de terrain d’une rare intensité a totalement recouvert l’ensemble des rues et des immeubles de la cité bâtie sur des roches volcaniques. Désormais le temps semble s’être définitivement arrêté. Sur le front de mer, il ne reste plus que les installations peintes en bleus et rouges. Les balançoires du portique ont été endommagées, le tourniquet des petits est immobilisé par la rouille, le toboggan reste désert, impraticable. Il suffit de fermer les yeux pour entendre les rires des enfants, le crissement des balançoires mêlé à celui du vent, les jambes qui se frôlent, les effluves d’ambre solaire. Plus loin, le filet de beach-volley est intact. Pas une égratignure. La partie peut débuter. ‘’J’ai passé de longs instants à regarder ce lieu fantôme. J’ai souhaité l’immortaliser à ma façon, en me souvenant des peintures d’Edward Hopper’’. Il suffirait de rajouter un marin, une femme lisant une lettre, ou une porte ouverte sur l’océan pour ainsi s’immerger dans une composition du ‘’peintre de l’Amérique silencieuse’’. Comme un début de voyage immobile.
‘’If I could say it in words there would be no reason to paints’’ Edward Hopper
©waldectiebenett
www.manufactureroyalesaintjean.com
MANUFACTURE ROYALE SAINT JEAN D’AUBUSSON
Constant Puyo et le Pictorialisme
1857-1933
Tenant français du mouvement pictorialiste, Constant Puyo naît à Morlaix dans une famille bourgeoise et cultivée. Diplômé de Polytechnique en 1876, il embrasse la carrière militaire dont il obtient le grade de Commandant. Issu de la bourgeoisie morlaisienne de la seconde moitié du XIXe siècle, Constant Puyo grandit dans un milieu ouvert aux arts : son père, Edmond Puyo, négociant, est à la fois peintre, maire de Morlaix et fondateur-conservateur du musée, tandis que son cousin n’est autre que le poète Tristan Corbière. Si la vie de garnison l'ennuie quelque peu, il développe son goût artistique et découvre la photographie en 1885. l s’engage progressivement dans la production d’images photographiques et commence alors à s’intéresser aux possibilités techniques offertes par ce médium. Encouragé par ses proches, il propose ses photographies à l’exposition du Photo-Club de Paris en 1894. Le succès critique rencontré par son travail l’engage à poursuivre sa nouvelle voie de photographe Il rejoint Maurice Bucquet et Robert Demachy au Photo-Club de Paris en 1894. Retiré de l'active en 1902, Puyo installe un studio rue de Turin. Ce lieu devient rapidement une plaque tournante qui fédère les membres des diverses sociétés pictorialistes, la Photo-Secession américaine, le Linked Ring anglais ou les praticiens allemands. Constant Puyo, par la photographie, est résolument à la recherche du Beau, qui ne saurait se révéler que dans une sublimation du sujet. Les images qu'il propose, d'inspiration impressionniste et symboliste, sont une interprétation transcendantale de l'objet, que l'intervention directe sur le négatif et les procédés de tirage les plus déréalisants autorise. Puyo, dans son engagement esthétique, se révèle un expérimentateur accompli, utilisant la combustion du magnésium pour ses éclairages ou mettant au point des optiques spécifiques. Il passe maître dans l'usage de la gomme bichromatée et de l'encre grasse pour ses épreuves. Il doit sa célébrité tant à son œuvre et à son inventivité technique qu’à sa plume : ses articles attaquent les partisans d’une photographie plus objective et non manipulée, et revendiquent l’intervention sur le négatif – et encore davantage sur le positif – comme une condition nécessaire à l’interprétation de l’objet photographique. À quarante-cinq ans, il fait sienne la cause pictorialiste, au point d’étouffer parfois sa propre créativité qui se révèle dans des œuvres plus spontanées que celles connues du public qui reprennent les sujets pictorialistes proches du symbolisme ou de l’impressionnisme. Après la Première guerre mondiale, alors que les anciens pictorialistes comme Alfred Stieglitz se tournent vers la photographie ‘’pure’’ et l’instantané, Puyo, devenu président du Photo-Club de Paris, ne cesse de réanimer le pictorialisme français et de lutter contre le déclin et l’isolement des photographes français sur la scène internationale, désormais dominée par les Américains. 1924 marque son adhésion à la Société Française de Photographie (SFP). Pictorialiste théoricien et prosélyte, Constant Puyo publie des ouvrages (Notes sur la photographie artistique) et donne des conférences. Son oeuvre recèle pourtant des images ou une approche directe du motif est perceptible. Avec l'originalité du format panoramique, ces instantanés, ou ces paysages en toute simplicité, attestent qu'une faculté de jouer avec le pouvoir dénotatif du médium photographique ne lui est pas étrangère.
Le Pictorialisme est en vogue à partir de 1885 environ. Chapitre majeur de l’histoire de la photographie, le pictorialisme est un courant esthétique international dont l’objectif était de faire admettre les potentialités créatives de l’image photographique en produisant des épreuves possédant des qualités d’art. Ce mouvement de photographes, souscrit largement à l'idée selon laquelle l'art photographique doit simuler la peinture et l'eau-forte. Il s'agit donc de privilégier l'intervention humaine, manuelle même, dans la création photographique qui, selon eux, est la seule à conférer une valeur artistique à une création technique et chimique. Le mouvement, essentiellement britannique à ses débuts, sera toutefois influencé par la photographie américaine. Vers 1900, la ‘’nouvelle école américaine’’ aux Etats-Unis et le ‘’Linked Ring’’ en GrandeBretagne constitueront des groupes actifs. En France, le photo club de Paris fut créé par Robert Demachy avec à ses côtés Emile Fréchon et Constant Puyo. On se doit d'évoquer le possible parallélisme entre Pictorialisme et Impressionnisme, courant pictural qui se développait simultanément.
Le Pictorialisme reprend les thèmes de la peinture classique (le nu, les scènes de travail aux champs, le portrait, la famille, le paysage). Désireux de libérer la photographie de la simple fonction mimétique et documentaire à laquelle on la cantonnait depuis son invention, les adeptes de la ‘’photographie artistique’’, comme on l’appelle alors, vont créer des images où domine le sentiment personnel, des images qui relèvent de la poésie et du rêve, qui suggèrent plus qu’elles ne montrent, produisant avant tout une impression pour susciter, chez l’observateur, un sentiment, une émotion esthétique. Pour ce faire, les ‘’photographes artistes’’ recourent à l’interprétation, c’est-à-dire l’intervention de l’auteur dans le processus de création de l’image par divers moyens techniques destinés à en transformer l’aspect pour que d’un cliché (le négatif) naisse une oeuvre d’art photographique (l’épreuve d’exposition). Au tournant du XXe siècle, le pictorialisme connaît un immense succès à travers le monde et compte des milliers d’adeptes qui diffusent leurs créations par le biais d’ambitieuses expositions internationales et de luxueuses publications.
Le pictorialisme sera le premier mouvement important en photographie, il sera d’entrée de jeu international, structuré. Il a duré deux décennies, de 1890 à 1910 environ. Son nom provient de l’expression anglaise pictorial photography dans laquelle pictorial est un dérivé du mot picture qui peut signifier ‘’peinture’’ mais dont le sens correct est ‘’image’’. Le pictorialisme est donc une photographie créatrice qui veut faire reconnaître la prééminence de l’image sur le réel photographié. Le mouvement se met en place grâce à la convergence de plusieurs conjonctures : technique, économique, socio-politique et esthétique. Depuis 1870, les progrès techniques développent un matériel photographique au maniement de plus en plus simplifié dont l’évolution aboutit au fameux ‘’clic-clac Kodak’’ (‘’you press the button, we do the rest’’) de George Eastman en 1888. Un public croissant n’achète plus des photographies mais le moyen de les produire. Cette démocratisation de la technique ne concerne guère la population prolétaire, trop pauvre, mais profite surtout aux classes moyennes et à la nouvelle bourgeoisie qui apparaît à la faveur du déclin du libéralisme et de l’accession au pouvoir des partis démocrates.
Cette nouvelle bourgeoisie a besoin de définir son identité et son rôle dans un univers agité par les luttes ouvrières. Elle cherche, en un mot, une représentation que le pictorialisme va contribuer à lui donner. Puisque la science avait mis la photographie à la portée du plus grand nombre, il fallait, pour conserver le privilège de la pratique photographique et se démarquer de son usage de masse, la soumettre à des règles qui favorisent ceux qui les maîtrisent, c’est-à-dire des règles qui soient difficilement transmissibles. Or, ces règles s’exercent dans un domaine dont le prestige est infaillible : l’art. Que la photographie soit un art : tel sera le grand projet esthétique de la bourgeoisie à la fin du XIXe siècle. Bien qu’il n’y ait pas eu de manifeste du pictorialisme, une idée majeure ressort des nombreux textes écrits en son nom : le réel ne peut plus être le seul objet de la photographie ; il doit être interprété par un individu dont le tempérament, autant que le réel lui-même, détermine la représentation. Pour personnaliser le regard de l’objectif, les pictorialistes développent une série de ‘’techniques de distanciation’’. Inspirés par les théories naturalistes de Peter H. Emerson, ils recherchent les effets d’atmosphère. George Davison, Alfred H. Hinton, Léonard Misonne, Alfred Stieglitz et Alvin L. Coburn utilisent la brume, la pluie ou la neige, la fumée ou la poussière pour jeter un voile, élever un écran entre le réel photographié et son image. La lumière elle-même, traitée en clair-obscur par Eduard Steichen, F. Holland Day ou Gustave Marissiaux, peut reléguer dans l’ombre telle part de réalité, tel fragment de visage que le photographe souhaite effacer. Les décadrages de Pierre Dubreuil, les perspectives à coulisses de Frederic H. Evans sont encore d’autres moyens de mettre, dès la prise de vue, le réel à distance. Au tirage, les pictorialistes emploient les procédés de ‘’dépouillement’’ (charbon, gomme bichromatée, huile) pour estomper, éclaircir, brosser voire effacer certaines parties de l’épreuve. Les frères Oskar et Theodor Hofmeister à Hambourg, le groupe de la ‘’Feuille de trèfle’’ à Vienne (Heinrich Kühn, Hugo Henneberg, Hans Watzek) font disparaître le réalisme des objets sous un traitement formel qui confine parfois à l’abstraction. Frank Eugene à New York et Robert Demachy à Paris mènent les techniques de brossage et de grattage à la limite de l’expressionnisme. Pour défendre leurs idées et leurs œuvres, les photographes amateurs créent de grandes associations qui forment la clé de voûte du mouvement pictorialiste. Les plus connues sont le Camera Club fondé à New York en 1896, le Photo Club de Paris, l’Association belge de photographie, la Gesellschaft zur Förderung der Amateur Photographie de Hambourg et le prestigieux Linked Ring Brotherhood qui, à Londres, fait office de ‘’chambre internationale’’ du mouvement.
Grâce à un système de cotisations et aussi à un mécénat bienveillant, ces associations sont assez riches pour multiplier les expositions internationales, éditer des ouvrages spécialisés comme le traité de Demachy et Puyo intitulé ‘’Les Procédés d’art en photographie’’ (Photo Club de Paris, 1902), des albums comme le superbe ’’Visions d’artiste’’ de Marissiaux (Liège, 1908) et enfin publier des revues de prestige telles que ‘’Die Kunst in der Photographie’’ (1897-1908) ou la célèbre ‘’Camera Work’’ (1902-1917) de Stieglitz. Expositions et publications, en faisant apparaître les tendances dominantes, exercent une influence qui cimente l’homogénéité esthétique d’un mouvement unique, cohérent et remarquablement organisé.
brusselsartdecosociety@hotmail.com + 32 (0)478 229 228
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surex Paysages
Justine Jeers
La source d’inspiration intarissable qu’est la nature et ses paysages a toujours été au coeur de ma démarche artistique. À travers mes œuvres, je peux partager mon interprétation contemplative et artistique de la nature et de ses mystères. Afin de mettre en lumière l’aspect onirique de mes paysages, je privilégie des compositions épurées pour capturer des moments uniques et évanescents, comme une invitation au rêve. De mon point de vue, la photographie permet de découper un morceau d’espace pour le figer dans le temps. Une fois ce moment passé, tout a changé. C’est pour cette raison que je pratique cet art visuel.. Mais dans ma démarche, j’essaie toujours de créer des clichés intemporels. Dans cette série, j’ai essayé que la nature apparaisse et disparaisse, comme des photographies que l’on développe, comme des fantômes ou des souvenirs qui nous échappent lorsqu’on croit les saisir. Des effets graphiques de cadrage, lumière et d'atmosphère donnent à ces photos une apparence blanche et fragile comme peut l’être la nature actuellement.
DETAILS Paysages urbains
Jimmy MOKKE
Les paysages naturels ont un effet positif plus net que les paysages urbains, pourtant Jimmy MOKKE a choisi de photographier des architectures, des villes, des friches industriels (voir reWue numéro 3) et des détails urbains comme ceux présentés ici. A travers cette démarche, il est facile de dénoncer les excès actuels ou d’insister sur l’obsolescence rapide ou l’abandon soudain de lieux autrefois exploités et prospères. Notre ère de surmodernité se caractérise par un ‘’rétrécissement de la planète’’ et une mise en spectacle médiatique qui remplace nos anciens lieux de vie par des ‘’non-lieux’’. Dans cette série, sorte de macro de détails urbains, le photographe détourne ainsi l'approche globale pour déjouer les stéréotypes, tant modeux qu'identitaires, qui formatent les photographies urbaines ou urbex actuelles. Une démarche qui s'appuie sur la pensée du photojournaliste Gérard Uféras : “Et le détail est primordial, si c’est lui qui raconte une histoire.”
GALERIE DEMISH DANANT Sheila Hicks, Tapestry
DONALD ELLIS GALLERY Kachina Dolls
GALERIE NEUSE Elgin Guéridon
GALERIE MARC HEIREMANS Napoleone Martinuzzi, Pianta grassa
GALERIE CHENEL Tête d’Aphrodite
THE MERRIN GALLERY Bronze Roman, IIème siècle AD
REWUE 4
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@brini_bikini
@victoriaeliasd
INSTA
@whitefood
@sweetsneak_cph
@once_upon_aesthetics
@allyoucantexture
@white_addicted_af
MYTHOLOGIES Autoportraits
ArtĂŠmis Wattel
La reWue numéro 4 présente pour la première fois les travaux photographiques de la plasticienne Artémis Wattel. L'invention de la photographie a permis à l'individu moderne de documenter visuellement et de façon autonome son histoire personnelle. Les avant-gardes au vingtième siècle (surréalistes, situationnistes, artistes conceptuels) ont alors élevé au rang d'art ces traces indicielles des événements de la vie ordinaire ou de processus esthétiques à l'œuvre. Les productions artistiques et littéraires se sont alors recentrées sur l'expérience subjective de l'auteur au quotidien et Nadja d'André Breton marque l'avènement du récit autobiographique moderne illustré de photographies, à la manière d'un reportage sur soi-même. Sophie Calle débute son activité artistique exclusivement consacrée à la production d'un récit de soi en images. Artémis Wattel, quant à elle, pratique l'autobiographie illustrée de photographies à travers la notion de mise en scène mythologique comme esthétique de soi.
Le destin I
Alors la quête d’un lieu naturel rare, d’un point de vue inédit, la mise en scène, la transformation d’images, tout sera bon pour que se manifeste cette mise en scène mythologique. La photographie a en effet aussi ce pouvoir de déréaliser et de suggérer l’invisible. Se représentant tour à tour en déesse Artémis, Athéna, Héra ou Aphrodite ou en jeune fille, nymphe ou femme Callisto, Léda, Echo, Pénélope, Artémis Wattel développe un univers photographique particulier et poétique. Il s’agit pour l’artiste de jouer un rôle, de jouer tous les rôles et d’héberger en son sein sa propre altérité, sa propre multiplicité. Le champ de cette série est la mythologie gréco romaine puisque dès son plus âge, prédestinée par son prénom, Artémis s’est passionnée pour les mythes grecs et romains. Mais après cette longue “Suite mythologique’’ qui d’ailleurs s’enrichit encore aujourd’hui, d’autres thèmes vont suivre comme une “Suite des contes de fées’’ ou une “Suite Corporelle’’ qui sont les actuels travaux de l’artiste.
Le destin II
Double page précédente : Athéna conseillant Diomède - Ci-dessus : Pénélope attendant le retour d’Ulysse
ArtĂŠmis I
Echo pleurant la mort de Narcisse
ArtĂŠmis II
Hypnos
DĂŠpart pour les Enfers
‘’La transformation donne, selon moi, la valeur ultime de l’oeuvre. L’art est un espace de métamorphose. Mes autoportraits fournissent simplement le lieu et la formule de la mutation’’. Kimko Yoshida
Callisto
La nouvelle Hélène
La femme de Midas
Danaé
‘’Ces histoires extravagantes, écrites il y a plus de mille ans, sont plus réelles, plus vivantes à mes yeux que la foule sans visage qui grouille dans la gare. Comment est-ce possible ? C'est ainsi, si étrange que cela paraisse.’’ Haruki Murakami
Double page précédente : Héra - Ci-dessus : Chrysothémis
Aphrodite joyeuse
C H A T E A U d e B O U S S A C
www.instagram.com/chateaudeboussac
VISITES GUIDEES EXPOSITION DE TAPISSERIES www.chateaudeboussac.com
AGENCE DE GRAPHISME ET DE COMMUNICATION IDENTITE VISUELLE-LOGOTYPE-DESIGN-BRANDING PHOTOGRAPHIE AGENCE LOUVRE VICTOIRE - PARIS-BRUXELLES louvrevictoireagence@free.fr
©alainbardin
LOUVRE VICTOIRE AGENCE
Šwaldectiebenett
PLAYLIST 01.
PNL - A l’ammoniaque
02.
La Sève - Pamplemousse
03.
Boulevard des Airs - Bruxelles
04.
XXXTentacion (†) - Changes
05.
Hoshi - Ta marinière
06.
Damso - Julien
07.
Vivaldi - Les quatre saisons
08.
Angèle - La loi de Murphy
09.
Kölsch - Grey
10.
Lully - Persée
11.
Sigrid - Everybody Knows
SWEET Pour la garniture : 3 pommes à éplucher et couper en petits dés, 250 g de framboises surgelées, 60 g de sucre cassonade, 25 g de beurre. Pour la pâte à crumble : 100 g de farine, 100 g de beurre froid, 100 g de vergeoise blonde. Préparation : Préchauffez le four à 180 ° (th. 6). Dans un saladier, mélangez la farine, le beurre coupé en morceaux et le sucre. Travaillez la pâte du bout des doigts jusqu’à d’obtenir une pâte grossièrement sableuse. Dans une poêle, faites revenir à feu moyen 5 minutes, les dés de pommes dans le beurre sans cesser de remuer. Dans une casserole, versez les framboises et le sucre cassonade. Mélangez et faites cuire à feu moyen pendant 3 minutes. Versez et égouttez les framboises dans une passoire. Déposez une fine couche de pâte à crumble à l’intérieur d’un plat à gratin. Etalez en premier les dés de pommes puis les framboises précuites par-dessus. Recouvrir avec le restant de pâte. Enfournez pendant 25 minutes environ. A la sortie du four, laissez le crumble refroidir. Servir tiède avec de la crème fraîche et un filet de jus de framboises.
CRUMBLE POMMES-FRAMBOISES
Les Amis de la Manufacture d’Aubusson Association Loi 1901 - Numéro RNA W231001291 3, rue Saint Jean - 23200 Aubusson 00 33 (0)5 55 66 10 08 - amismanufactureaubusson@orange.fr
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EDITORIAL STAFF
CONTRIBUTORS N 4
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Redacteur en chef
Erwan d’Otric
Directeur artistique
Justine JEERS
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Artémis WATTEL
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Artémis WATTEL
Rubrique Design
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