Editorial 4 Le passé et le présent, une conjugaison intemporelle, une valeur sûre pour le futur !4
Mes récits collector collector 1ère partie 5 Préhistoire et femme noire 5 Les reines noires de l’antiquité 8 Les reines de l’Egypte antique (Kemet) 10 Les reines du désert 13
Reine de notre histoire 14 Abla Pokou : ba ouli ! 14 Sojourner Truth : « … et je ne suis pas une femme peut-être ? » 16
Majestueuses linguères 18
ContempoContempo-Reine Chimamanda Ngozi Adichie : Nappy Sister, féministe et historienne du présent 20
Fatoumata Diary Bah : Miss West Africa Belgium 22
BiblioBiblio-royale
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Hommage à Maya Angelou « Tant que je serai noire »
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Etoffes de reine 26 Amy Wissad : la majesté afro-arabe 27 Rencontre avec Sunna Tnika 29
La Santé de Sa Majesté 32 L’or colloïdale : véritable cure de jouvence 32
Les nouvelles du Royaume – 35 Les monarchies africaines de nos jours 35
AfroAfro-society – 36 Le mariage dans les monarchies africaines 36
Le passé et le présent, une conjugaison intemporelle, une valeur sûre pour le futur ! rès chères Reines-lectrices, honorables Rois-lecteurs, Nous voilà donc repartis pour un nouveau numéro, et le plaisir de vous retrouver reste incomparable. Ces mois de préparation durant lesquels toute l’équipe s’est donnée corps et âme dans le seul et même but de vous satisfaire ont été certes longs, mais nous ont permis de dénicher pour vous les sujets qui vous replongeront dans l’univers majestueux des Reines & Héroïnes d’Afrique. Historiques ou modernes, elles restent celles dont les parcours ne cesseront de vous épater, celles qui vous pousseront davantage à crier ce leitmotiv déjà si familier: la femme noire est l’histoire! La femme noire est l’histoire à coup sûr, et cette vérité se dépeint merveilleusement bien lorsque nous comprenons son rapport au cycle de la vie, et ce, dès les temps les plus reculées de l’histoire. Nous assimilons cette réalité grâce au rôle puissant des Candaces, des reines de Kemet et des reines du désert, maîtresses suprêmes du matriarcat. La vie d’Abla Pokou fera sûrement écho dans la nôtre, car lorsque le fruit de ses entrailles est donné en sacrifice pour tout un peuple, on ne peut qu’être béni. Et lorsque l’on observe attentivement le déroulement des événements, nous ne pouvons renier cet attachement à nos propres réalités et à nos valeurs ancestrales. Les majestueuses linguères en savent certainement quelque chose, elles qui nous rappellent que nul ne devrait nous éloigner de nos racines. Cette vérité, Sojourner Truth l’a cultivée, bien que déracinée géographiquement… Cette même vérité, nous la retrouvons dans la vie des jeunes couples des monarchies africaines, hélas si méconnues. Voilà pourquoi continuent-ils à s’enraciner dans leur coutume ancestrale, vouant aux cérémonies matrimoniales un respect sacré et intemporel ! Et la modernité dans tout cela ? Témoin indissociable de notre lutte pour demeurer enracinés à nos valeurs, elle fait partie inhérente de notre quotidien. Par conséquent, il nous faut impérativement retourner aux sources de toute chose, du moins si nous ne voulons pas que la vie
moderne nous éloigne de nos mœurs et croyances originelles. Ne faut-il pas lire et relire la grande Chimamanda Adichie ? Observer certains protagonistes de ses œuvres? Renaître pour se conjuguer au présent sans perdre un regard sur le passé et assurément se bâtir un futur extraordinaire, sans conflit et sans mal être, tel que nous l’apprend si bien l’inoubliable Maya Angelou. C’est la précieuse leçon qu’aura apprise la jeune et belle Fatoumata, Miss West Africa Belgium ! En effet, la vie nous accorde toujours cette chance de nous révéler là où nous n’avions pu nous manifester, et c’est là qu’il nous faut prouver au monde que nous pouvons faire mieux qu’aucun(e) autre. C’est cette chance que la vie a daigné accorder à Amy Wissad et à Sunna Tnika : pouvoir faire coexister tradition et modernité tout en manifestant « le beau » : quel beau tandem !… Mais il existe un juste milieu ! Pour le saisir, ouvrons nos oreilles et écoutons ce que disent les reines et héroïnes des temps modernes…La parole leur est notamment donnée grâce à Bobette et Orphanie, le temps d’une émission radio. De la cour de Sa Majesté, écoutez les beaux conseils pour vivre et survivre au temps : on dit que l’or colloïdale serait une véritable cure de jouvence !… Sentons-nous donc libres de gambader dans les couloirs qui mènent aux appartements des Reines et Héroïnes d’Afrique… Le palais nous le connaissons déjà, c’est notre berceau, c’est notre Afrique…Là où peuvent parfaitement se concilier le passé, le présent et le futur, car il existe une symbiose possible entre tradition et modernité. Alors bon voyage dans l’univers des Reines et Héroïnes d’Afrique du passé et du présent, car en effet, il faut, pour connaître un futur majestueux, conjuguer le passé au présent ! Natou Pedro-Sakombi - Directrice de la publication Rédactrice en Chef RHA-Magazine
Le culte de la Déesse-Mère Il s’agit de la manifestation la plus ancienne du concept de divinité. Essentiel et omniprésent dans l’histoire de l’homme, il constitue un des thèmes majeurs à l’origine des religions et des civilisations. Le culte de la déesse-mère renvoie à un culte primitif de la fertilité qui aurait été universellement pratiqué à la fin de la préhistoire. Ce culte, dans lequel la figure de la femme tenait une grande place et revêtait une dimension sacrée, consistait essentiellement en une vénération de la Terre, de la fertilité et de la fécondité. Marija Gimbutas, à la suite de fouilles archéologiques effectuées dans le sud–est de l’Europe méditerranéenne au milieu du xxe siècle, présente sa théorie de l’existence d’une civilisation pré-indo-européenne qu'elle appelle « culture préhistorique de la déesse », et qui aurait existé de l'aurignacien (début du paléolithique supérieur) jusque vers 3000 av. J.-C., quand le patriarcat se serait peu à peu institué. Marija Gimbutas appelle cette culture « matrilocale ». Les fouilles archéologiques ont révélé la présence de figures féminines aux caractères sexuels hypertrophiés appelées Vénus paléolithiques ou vénus stéatopyges, la plus connue étant la Vénus de Willendorf. Des archéologues ont interprété ces statues comme des déesses, mais plusieurs dizaines de milliers d'années séparent ces statues des cultes connus livrés aux déesses sumériennes, grecques, celtiques, nordiques ou hindous. Force est de constater que les caractéristiques physiques accordées à ces statues tiennent des similitudes extraordinaires avec celles de certaines populations africaines, notamment des populations Khoïsan et des Pygmées d'Afrique centrale. Elle semble être un trait typique des populations originaires d'Afrique de l'Est (du golfe d'Aden au cap de Bonne-Espérance), dont les Hadza, les Khoïkhoï et les San
sont les descendants les plus directs. Mais si les Khoïsan en présentent les plus typiques exemples, la stéatopygie s'observe dans de nombreuses populations africaines, notamment chez les Basters de Rehoboth (y compris de sexe masculin) et chez les Önge des îles Andaman. La stéatopygie est presque toujours plus marquée chez les femmes (répartition gynoïde des graisses, prédominant sur les fesses et les cuisses) que chez les hommes (répartition androïde des graisses, prédominant sur l'abdomen) et est considérée par les Khoisans comme un trait de beauté. La stéatopygie se constitue dans l'enfance et atteint son niveau de développement maximal au cours de la première grossesse. Elle peut s'accompagner d'une hypertrophie des petites lèvres. L’un des personnages de l’histoire qui illustre à la perfection la stéatopygie est incontestablement Sarah Bartman, d’ailleurs surnommée la « Vénus hottentote ». Elle serait née aux abords de la Gamtoos River (en) (Cap-Oriental) aux alentours de 1789 dans l'actuelle Afrique du Sud au sein du peuple Khoïkhoï (Khoïsan). Son histoire est révélatrice de la manière dont les Occidentaux considéraient à l'époque ceux qu'ils désignaient comme appartenant à des « races inférieures». Elle symbolise également la nouvelle attitude revendicative des peuples autochtones quant à la restitution des biens culturels et symboliques, ainsi que des restes humains qui figurent dans les musées du monde entier. Femme khoïsane stéatopyge (illustration de 1900)
SARAH BARTMAN (1789, Cap Oriental - 1815, Paris) Au début du XIXe siècle, elle fut exhibée tel un animal dressé dans les foires et au Muséum, devant les badauds d'Angleterre et de France. Esclave de deux frères Afrikaaners, l’un d’eux, Hendryck Caesar,l’emmène en Europe en 1807, à Londres plus précisément. En 1810, on la baptise du nom de Saartjie (petite Sarah en Afrikaneer) Baartman avec l'autorisation spéciale de l'évêque de Chester. Elle y raconte qu'elle a été mariée à un Khoïkhoï dont elle a eu deux enfants. Vendue, elle devient phénomène de foire pour sa morphologie hors du commun. Elle est exposée en Angleterre, en Hollande, puis en France en 1814 par un certain Taylor. Le montreur d'animaux exotiques, Réaux, fait payer 3 francs à son public pour la voir et plus pour la toucher. Elle devient par la suite un objet sexuel (prostitution, soirées privées,…) et tombe dans l'alcoolisme. En mars 1815, le professeur de zoologie et administrateur du Muséum national d'histoire naturelle de France, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, demande à pouvoir examiner « les caractères distinctifs de cette race curieuse ». Après le public des foires, c'est devant les yeux de scientifiques et de peintres qu'elle est exposée nue, transformée en objet d'étude. Peu de temps plus tard, le rapport qui en résulte compare son visage à celui d'un orangoutang, et ses fesses à celles des femelles des singes
mandrills. Georges Cuvier, zoologue et anatomiste comparatif, estime que Saartjie est la preuve de l'infériorité de certaines races. Cuvier, du reste, décrit Baartman comme une dame sauvagesse de qualité, parlant trois langues et bonne musicienne. Elle meurt emportée par une maladie pulmonaire, causée certainement par le fait qu'elle ait été souvent exposée nue dans un climat étranger à celui de son pays.
L’Afrique comme berceau de l’humanité et comme initiatrice du système matriarcal Les preuves paléontologiques continuent à s’accumuler et à prouver que l’humanité a vu le jour en Afrique. Si l’origine « mono-génétique » de l’humanité n’a jamais pu convaincre les chercheurs occidentaux, accrochés aux idées de l’époque des Lumières et préférant nier cette thèse pour privilégier la thèse
polycentriste (dont les fondements ont été appuyés par trop peu d’éléments) pour les Grecs de l’époque antique, l’origine africaine de l’humanité n’était pas à contester. Les Africains anciens eux-mêmes vivaient tout en étant totalement conscients de cette vérité.
Statuette du paléolithique- la Dame de Brassempouy
En outre, les preuves anthropologiques et sociales ne doivent pas être négligées et c’est bien elles qui sont à même de confondre les plus révisionnistes de ceux qui doutent encore de cette vérité. A ce propos, nous pouvons citer une fois encore Marija Gimbutas, (archéologue et anthropologue, spécialiste des cultures indo-européennes et pré-indoeuropéennes), qui effectua une série de recherches interdisciplinaires, entre l’archéologie et la mythologie. De ces recherches sont née une autre évidence : la femme occupait une place sacrée et primordiale dans la société préhistorique, société qui était clairement organisée en matriarcat. Ce système ne se baserait pas sur une discrimination sexuelle, mais sur l'importance accordée au féminin, la femme incarnant la reproduction de l'espèce et son espoir de pérennité dans une dimension temporelle qui n'était pas linéaire comme elle le devint avec le patriarcat, mais circulaire et cyclique (où prend naissance le mythe de « l'éternel retour »). L'existence d'un tel système social durant la préhistoire n'est plus guère mise en doute aujourd'hui, même si ethnologues, archéologues et anthropologues ne sont pas toujours d'accord sur sa définition. En bref, la femme n’était pas supérieure à l’homme mais complémentaire. Il n’était pas question d’une vision dualiste des choses comme dans la civilisation occidentale (homme/femme, supérieure/inférieure, blanc/noir, bon/mauvais, etc…) mais bien linéaire. A cela, nous ne manquerons pas de citer le grand Cheikh Anta Diop, qui d’après ses recherches a clairement affirmé que le matriarcat a précédé le patriarcat dans les sociétés de cueillette et de chasse, puis dans celles d'élevage avec le fameux culte de la Déesse-Mère (cfr. Cheikh Anta Diop, « L'Unité culturelle de l'Afrique noire précoloniale: domaine du patriarcat et du matriarcat »).
La Vénus (paléolithique) de Laussel ou Vénus à la corne : Elle est représentée de face, visage tourné vers la corne de bison qu’elle tient dans sa main droite et qui pourrait représenter une corne d'abondance. Sur cette corne se trouve 13 encoches, qui pourraient, selon certains chercheurs, représenter des cycles lunaires ou des cycles menstruels. Sa main gauche est posée sur son ventre, ce qui pourrait indiquer qu'elle est enceinte. Ce qui semble être sa chevelure tombe sur son épaule gauche. Comme chez toutes les Vénus paléolithiques, on retrouve un certain nombre de conventions figuratives, avec certaines parties exagérément développées comme l'abdomen, les hanches, les seins, les fesses et la vulve alors que d’autres sont absentes comme les pieds et le visage. Auteure : Natou Pedro Sakombi, pour RHA-Magazine Retrouvez tous les textes de notre magazine sur nos sites : www.rha-magazine.com www.reinesheroinesdafrique.doomby.com
Les “CANDACE”, les reines vierges « Candace » était un titre royal attribué aux reines noires et vierges qui régnèrent sur le Royaume de Koush (Soudan actuel) et dont la longévité était peu commune. La plus connue et la plus célèbre reste la candace Amanishakhéto, qui refusa de se soumettre à l’Empereur Auguste et harcela les légions romaines jusqu’à ce qu’elle eût signé un traité de paix avec l'empereur et fit ainsi prospérer son royaume durant encore plus de deux cents ans. Sa succession fut assurée par sa fille, Amanitore, que la Bible a mentionnée dans les Actes des Apôtres (8.27). L’autre candace célèbre est celle que l’histoire mentionne comme « Candace de Méroé » (Méroé était la capitale du Royaume de Koush) qui battit en retraite l’armée d’Alexandre le grand avec sa propre armée qu’elle dirigeait à dos d’Eléphant.
MAKEDA – La Reine de Saba (XIIIème siècle Makeda a régné au Xème siècle avant J-C sur le Royaume de Saba (ou Sheba), situé en Éthiopie actuel. Connue dans l’histoire pour sa grande beauté, sa profonde sagesse et une haute intelligence, elle rendit visite au Roi Salomon à Jérusalem et lui donna un fils, Menelik. Ce dernier, après avoir rendu visite à son père, serait retourné à Sheba avec l’Arche de l’Alliance comme présent. Et selon la tradition, il fut oint par son père pour régner sur l’Ethiopie avec sagesse. Sa célèbre lignée a existé jusqu'au 20ème siècle, voire jusqu’à nos jours à travers le sigle éthiopien « Conquête du lion de Judah - Descendance directe du Roi Solomon et la reine de Sheba ». Le roi Haïlé Sélassié est le descendant direct de Makeda et de Salomon.
A l'époque antique, les femmes noires étaient réputées pour être très belles et pour avoir une forte personnalité. Ce fut le cas des reines de l'Ethiopie comme Nubia, Kush, Axum et Sheba. L''Ethiopie avait été dirigée par une lignée de reines qui devaient être vierges, dont Makeda, la reine de Sheba, ou de Saba. Selon la bible, le Roi Salomon d'Israel qui avait décidé de construire un immense temple, avait envoyé des messagers dans plusieurs pays étrangers, dont l'Ethiopie. A son arrivée dans ce pays peuplé de Noirs, le chantage, et dit à Salomon qu'elle n'était pas une
Roi Salomon avait été frappé par la beauté des femmes noires, jusque-là inconnues pour lui. Il rencontra Tamrin, un des sujets et négociant de la reine Makeda, avec qui Il décida de commercer. Il fit venir Tamrin en Israel et ce dernier fut impressionné par le Roi Solomon et sa jeune nation. Il resta marqué par la sagesse et la compassion que Salomon avait pour son peuple et à son retour, il ne manquera pas de raconter son voyage à la Reine Makeda. La souveraine fut envahie par le désir de visiter le Roi Salomon et son pays, elle voulait voir tout ce que Tamrin lui vait raconté de ses propres yeux. Salomon fut prévenu à l'avance de l'arrivée de la reine, et avant même son arrivée, il avait demandé qu'un appartement spécial soit construit dans le pays. Comme elle se l'était promis, la reine vint rendre visite à Salomon, chargée de cadeaux : de l'or, des pierres précieuses, des épices, etc... Le Roi et son peuple furent éblouis par cette grande femme noire aux traits fins et majestueux, à tel point que Salomon, épris des désirs les plus fous pour Makeda, voulu satisfaire tous ses désirs. A son arrivée, Makeda se vit offrir les meilleurs mets et les plus beaux vêtements, ce qui ne lui déplut guère vu qu'elle avait coutume de se changer plusieurs fois par jour. Le roi Salomon, finalement ivre d'amour pour la reine éthiopienne, avait été jusqu'à lui installer un trône près du sien. Et bien que Salomon possédait un harem de plus de 700 épouses et concubines, il n'avait d'yeux que pour cette jeune vierge noire. Salomon s'imagina avoir un enfant avec Makeda, un fils pour assurer sa lignée africaine majestueuse. Et quand la Reine Makeda, 6 mois plus tard, lui annonça qu'elle voulait regagner l'Ethiopie, il se mit à concocter le plan extraordinaire que voici : Salomon organisa d'abord un somptueux dîner d'adieu pour la souveraine, une réception pendant laquelle il lui offrit des mets et des breuvages composés de potions somnolentes. Et comme le dîner se termina très tard, le roi invita la Reine Makeda à passer la nuit dans le palais. Elle accepta après qu'ils se soient convenu qu' ils dormiraient dans des lits séparés et que le roi ne chercherait pas à tirer profit d'elle. Le roi jura d'honorer sa chasteté, mais à la seule condition qu'elle n'emporte rien de son palais. Makeda se sentit outragée par le
voleuse ! Elle promit tout de même de ne rien emporter. Peu après s'être séparés, la reine eut soif. Elle trouva une grande fiole d'eau dans l'immense hall du palais et se mit à boire. Salomon la surprit et lui dit "Vous avez cassé votre serment que vous ne prendriez pas quelque chose dans mon palais". Makeda protesta, car selon elle, la promesse ne couvrait pas quelque chose de si naturel et intarissable que l'eau! Mais Salomon lui dit qu'il n'y avait rien au monde de plus important et de plus vital que l'eau, car sans elle il n'y aurait pas de vie. Makeda admit à contre-coeur que le roi avait raison et lui fit ses excuses. Libérée de sa promesse, Salomon la laissa soulager sa soif et en fit autant en passant la nuit avec elle et en la prenant immédiatement comme femme. Le jour d'après, avant son départ d'Israel, le roi plaça un anneau sur sa main et lui dit "si vous avez un fils, donnezlui ceci et envoyez-le moi". Après son retour à Sheba, la Reine Makeda se rendit compte qu'elle était en effet enceinte. Elle eut un fils, qu'elle appela "Fils-du-sage-homme", et éleva comme prince, le seul héritier au trône. Une fois adulte, le jeune homme voulu rendre visite à son père et la reine prépara son voyage et cette fois-ci, dirigé par Tamrin. Elle envoya un message à Salomon pour qu'il oigne leur fils comme roi de l'Ethiopie. Seulement les mâles qui descendraient de leur fils devraient régner sur Sheba. Salomon et les juifs se réjouirent de l'arrivée du jeune prince en Israel. Le roi le oignit comme la reine l'avait demandé. Le roi renomma son fils Menelik, ce qui signifiait "comme il est beau". Bien que Salomon ait eu beaucoup d'épouses, une seule avait eu un fils, Rehoboam, un garçon de sept ans. Ainsi le roi pria Menelik de rester, mais le jeune prince ne voulut pas. Salomon appela donc ses chefs et nobles pour leur annoncer qu'il renvoyait son fils aîné en Ethiopie qu'il voulait qu'ils accompagnent, afin de devenir ses conseillers et dirigeants, chose qu'ils acceptèrent. Menelik demanda à son père une relique de l'arche de l'alliance et l'emmena avec lui à Sheba. Cependant, les fils des conseillers virent ce don et ce départ d'un mauvais oeil. Fâchés de devoir quitter leur royaume et l'arche pour accompagner Menelik, ils volèrent la vraie et la ramenèrent en Ethiopie. Ils souhaitaient par ce geste créer un incident diplomatique, mais le roi à qui l'on rapporta leur projet mesquin les stoppa avant. Menelik retourna à Sheba et, selon la tradition, il régna avec sagesse. Sa célèbre lignée a continué à exister jusqu'au 20ème siècle et on en trouve encore de nos jours à travers le sigle d'Ethiopie « conquête du lion de Judah » descendance directe du Roi Solomon et la reine de Sheba. Auteur : Natou Pedro Sakombi, pour RHA-Magazine
TIYI, la grande épouse royale Depuis le début de la XVIIIe dynastie, certaines reines avaient tenu un rôle important. La position de Tiyi fut encore plus éminente : son époux Amenhotep III l'associa à toutes les manifestations de son règne, lui attribuant une fonction d'officiante à la cérémonie de son jubilé ou même de sphinx terrassant les ennemis. L'importance de Tiyi n'est pas purement rituelle car elle mena la diplomatie égyptienne quand la maladie diminua son époux à la fin de son règne. Elle exerça une régence de fait sinon de droit. Elle fut l'initiatrice des grandes réformes religieuses qui poussèrent Akhénaton à développer le culte d'Atona à l'échelle nationale. On ignore la portée de son influence par la suite durant la réforme amarnienne de son fils Akhénaton, mais elle était suffisamment importante auprès du roi, pour que le souverain du Mitanni lui écrive personnellement afin d'infléchir la politique du pharaon, comme l'indique la correspondance diplomatique d'Amarna. Tiyi résida, ou pour le moins, séjourna à Akhetaton, en compagnie de sa fille Baketaton, comme cela est montré dans une des tombes du nord d'Amarna1. Elle ne mourut qu'après l'an VIII du règne de son fils, probablement vers l'an XII.
HATCHEPSOUT La Reine-Pharaon Vers -1473 , Hatshepsout se proclama Pharaon et régnera pendant 22 ans. Dès sa proclamation, elle remplacera sa robe royale par un "nemes" (le pagne des Pharaons), et ira jusqu'à porter la barbe postiche. Hatshepsout ne reniera pas pour autant sa féminité. Sa volonté était de maintenir un respect de la tradition et d'obtenir le respect de la population. Elle finira par être comptée parmi les plus grands Pharaons Egyptiens. Hatshepsout avait un grand penchant pour les grandes constructions, elle se fera d'ailleurs construire un temple mortuaire extraordinaire à Deir el Bahari, célèbre pour les cent-vingt sphinx qui en gardaient l'entrée. Malheureusement son nom fut martelé après sa mort afin d'être effacé du monument, sans doute suite à l'instigation de son neveu et beau-fils, Thoutmôsis III qui voulut effacer toutes les traces de son existence.
NEFERTARI, la plus belle de toutes Elle est la principale grande épouse royale du pharaon Ramsès II qui vécut sous la XIXe dynastie aux environs du XIIIe siècle avant notre ère. L’une des huit épouses connues de Ramsès II qu'il aurait épousé à l'âge de 16 ans, alors qu’elle était âgée de 14 ans, pendant la corégence avec son père Séthi Ier. Elle fut toujours l'épouse principale de Ramsès et une figure importante de cette époque. Elle eut une grande influence sur le monarque qui tint compte de ses remarques et de ses conseils. Elle le seconda dans toutes les fonctions royales et religieuses en tant qu'« Épouse du Dieu », « Maîtresse de la Haute et Basse-Égypte », « Dame de charme », « Douce d'Amour », « Riche de Louanges », « Belle de Visage », « Celle pour qui brille le Soleil »... les épithètes les plus sublimes ont été employées pour qualifier Nefertari.
NEFERTITI, la belle est venue Grande épouse royale d'Akhénaton, l'un des derniers rois de la XVIIIe dynastie. Elle vécut aux environs de -1370 à -1333/34. Sa beauté est légendaire, et il est certain qu’elle exerçait un rôle politique et religieux important pendant la période amarnienne. En 2003, la scientifique britannique Joann Fletcher et son équipe annoncent à la presse qu'une momie a été retrouvée dans une tombe anonyme et qu'ils sont presque certains qu'il s'agisse de la célèbre reine égyptienne : Néfertiti. Pour confirmer son identité, ils font appel à deux experts britanniques spécialisés dans la reconstitution de visages à partir de crânes. A leur grand étonnement, c'est le visage d'une femme de type négro-africain qui apparait! (voir ci-contre) Qu'elles aient été reines, princesses ou des divinités, les grandes dames de l'Egypte antique ont toujours fasciné les amoureux de cette merveilleuse civilisation. Mais il en est une qui suscitera éternellement le respect et l'admiration grâce au grand mystère qui existe autour de son personnage et de son rôle. La Dame de Grâce, la Dame des deux Terres, Maîtresse de toutes les Femmes, la Grande Épouse Royale, la Femme du Grand Roi, l'Épouse Principale du Roi et sa Bien-Aimée et l'on en passe, autant de titres honorifiques réservés à une seule et même femme...Vous êtes sur le point de lire le récit de l'une des plus grandes reines que l'humanité n'ait jamais connue : Néfertiti de Kemet. Néferkhéperou Rê, un prince de 15 ans et fils d'Amenhotep III, devient roi à la mort de son père. Il portera désormais le nom d'Amenhotep IV (ou en grec, Aménophis IV). Il épouse une jeune fille de 12 ans d'une très grande beauté que le peuple va affectueusement surnommer Nefertiti, ce qui signifie "la belle est venue". Les origines de cette nouvelle princesse nous sont encore très peu connues à ce jour. Certains disent qu'elle n'était pas de lignée royale et qu'elle serait la fille d'un ministre d'Amenhotep III, Aÿ, qui n'était autre que le frère de la Reine Tiyi. D'autres disent, qu'elle avait bien le sang bleu, et qu'il s'agirait de Tadoupika, la fille du roi de Mitanni, un royaume au nord de la Syrie. Ce roi, Toushratta, aurait fait venir sa fille de loin pour donner sa main au fils du roi d'Egypte, d'où son surnom qui sous-entend qu'elle serait effectivement venue de loin. Mais cette thèse, nombreux la réfutent, car elle voudrait dire que Nefertiti était étrangère à l'Egypte. Quant à sa mère, là aussi le mystère se prolonge. Certains pensent même que Nefertiti était la fille de Tiyi, là où d'autres disent que cette dernière était simplement sa nourrice. Néfertiti donnera six filles à son époux Amenhotep. Le roi aura deux fils, Smenkhkare, avec une autre épouse royale, la Reine Kiya, et Tutankhamon, avec une autre épouse dont le nom reste inconnu à ce jour. Akhenaton avait une relation très profonde avec la Grande Épouse Royale Néfertiti. D'après ce que nous en disent les reliefs des temples égyptiens, le couple royal
était inséparable. Sur les fresques murales, ils apparaissent dans des scènes de bonheur intense, parfois entourés de leur famille et de façon quasi utopique. On y voit par exemple le couple s'embrasser en public à bord d'un chariot en or massif tirés par deux chevaux blancs, Néfertiti assise sur les genoux d'Akhenaton. Le Roi qui l'aimait passionnément composera pour elle un poème d'amour inscrit sur une stèle, l'immortalisant comme la reine idéale. En voici un extrait: "Et l'héritière, la Grande du Palais, au visage magnifique, ornée des doubles plumes, Maîtresse de la Joie, dotée de toutes les faveurs, dont la voix réjouit le Roi, la Grande Épouse Royale du Roi, sa bien-aimée, la Dame des Deux-Terres, Neferneferouaton-Néfertiti, qu'elle vive pour toujours et à jamais". Il est utile de rappeler qu'aucun autre monarque d'Égypte n'avait concédé à la Femme une place aussi importante que ne l'avait fait Akhenaton. Et cela se ressentait dans sa vie amoureuse tout comme dans sa façon de penser ou dans sa foi. Même s'il aimait Nefertiti plus qu'aucune autre femme et la plaçait au-dessus de tout, les fresques nous apprennent que ses autres épouses jouaient elles aussi des rôles considérables dans les cultes ou les cérémonies royales. Chaque épouse avait son sanctuaire qu'on avait coutume d'appeler "temple parasol", situé dans un environnement végétal et aquatique pour rappeler l'importance de la femme dans le renouvellement du cycle de la création par le dieu Aton. Toutefois, c'est l'image de Néfertiti qui apparaitra aux quatre coins du sarcophage en granite d'Akhenaton. Sa grande épouse avait visiblement le rôle de protéger sa momie après sa mort, un rôle qui traditionnellement était joué par les déesses telles qu'Aset, Neb-Hout, Selket ou Neith. Il s'agit là encore de l'une des nombreuses manifestations d'amour d'Akhenaton à l'égard de Néfertiti. Le couple royale a vécu à une époque particulière de l'histoire de l'Égypte. C'est une période de grande controverse religieuse et de changement radical dans le culte égyptien. Le Roi et la Reine seront eux-mêmes responsables et déclencheurs de cette révolution. En effet, Akhenaton et Néfertiti vont
être les initiateurs du culte rendu au dieu du disque solaire : Atona. Les tendances portent à croire que Néfertiti a été l'initiatrice même de ce changement de pratique religieuse, incitant ainsi son époux à la suivre dans sa nouvelle démarche spirituelle. Elle occupe d'ailleurs des places importantes dans les cérémonies, elle devient la grande Prêtresse du culte voué à Atona. Et bien plus que des initiateurs, son époux et elle deviennent des intermédiaires obligatoires entre les hommes et le dieu du disque solaire. Tout être humain qui souhaite adorer Atona doit impérativement passer par Nefertiti et Akhenaton. Le changement radical s'opère même dans leurs noms, et elle, qui jusqu'alors se prénommait Néfertiti, change son nom et devient « Néferouaton », ce qui signifie « Belle est la perfection d'Atona » . Amenhotep prend le nom d' « Akhénaton », c'est à dire « Celui qui est bénéfique (ou utile) à Atona ». Ils quittent leurs palais de Thèbes et de Memphis pour habiter à Akhet-Aton, « la ville de l'horizon d'Aton », une cité merveilleuse construite dans la plaine entre les falaises et le Nil, où toute la cour et l'administration royales vont également déménager. Lorsqu'ils y emménagent, la nouvelle résidence est encore en pleine construction. Les temples dédiés au dieu unique Aton sont construits à ciel ouvert pour permettre à ses rayons bienfaisants d'y entrer. Hélas, la division va peu à peu s'installer au palais: des clans se forment et la relation du couple royale s'envenime. Après 12 ans de vie commune, les époux décident de se séparer définitivement. Akhenaton renie finalement sa promesse à Atona et à son peuple en rentrant à Thèbes et en laissant Néfertiti seule à AkhetAton. Mais la Reine est une femme de caractère, farouche et déterminée, certes avec un brin de désespoir, elle s'acharnera à poursuivre le rêve chancelant. C’est d'ailleurs à ce moment-là que le grand maître sculpteur Djéhoutymosé taille le fameux buste immortel de Néfertiti. Elle a 25 ans, elle est jeune et déjà presque déchue, mais malgré cela, son regard demeure celui de l'éternité. Petit à petit, la capitale Akhet-Aton est abandonnée par ses habitants. Nefertiti se retrouve seule au palais, passant en revue les multiples possibilités de relever les promesses faites à Atona. Akhenaton meurt à 30 ans des suites d'une longue maladie, laissant une Égypte affaiblie et désarmée devant ses voisins. Personne ne connait le sort final de la Grande Néfertiti si ce n'est qu'elle serait morte à 35 ans et qu'on aurait perdu toute trace d'elle. Et pour cause, Horemheb, dernier pharaon de la XVIIIème dynastie ainsi que ceux qui lui succèderont maudiront la cité et effaceront toute trace d'Akhenaton, de Néfertiti et du dieu Soleil. On ne retrouvera le vestige de la Cité mystique d'Akhenaton et le buste polychrome de Néfertiti qu'en
1912, suite aux fouilles de l'archéologue allemand Ludwig Borchardt. Rappelez-vous ce fameux buste de la Reine Nefertiti : elle vous apparait telle une femme de grande beauté, à la peau claire et aux traits caucasiens. Ne soyez pas dupes! D'autres chercheurs allemands qui se sont basés sur une sculpture vieille de 3.400 ans et signé « Djéhoutymosé », ont pu démontrer selon la tomographie du visage de cette œuvre que la Reine avait une petite bosse au niveau du nez et des traits qui visiblement étaient très éloignés de ce buste de Bordchardt. En juin 2003, la scientifique britannique Joann Fletcher de l'université de York et son équipe annoncent à la presse qu'une momie a été retrouvée dans une tombe anonyme et qu'ils sont presque certains qu'il s'agisse d'une célèbre reine égyptienne : Néfertiti. Pour confirmer son identité et, ils font appel à deux experts britanniques spécialistes dans le domaine de l'investigation médico-légale, Damian Schoffield de l'université de Nottingham et Martin Evison de l'université de Sheffield. Ils sont tous deux spécialisés dans la reconstitution de visages à partir de crânes pour des meurtres dont l'identité des victimes n'est pas connue. Les deux spécialistes vont utiliser la méthode des rayons X qu'ils passeront tout autour de la boîte crânienne de la momie pour déterminer son identité. Ils ont ensuite mis au point un logiciel d'ordinateur à images 3-D pour repérer là où les tissus humains devaient être incorporés. Puis, ils ont ajouté les muscles faciaux au visage pour lui donner son aspect et sa morphologie. Pour finir, c'est un graphiste qui a ajoutera la texture de la peau, les yeux, la couleur, les lèvres et la couronne. A leur grand étonnement, c'est le visage d'une femme de type négro-africain qui apparait! Fletcher confiera à la presse : "Cela m'a bouleversé, et pour être honnête, c'est le visage d'une personnalité forte. Elle avait un si beau profil, elle était ravissante". Mais trois jours plus tard, pour Zahi Hawass, directeur de l'ESCA (Conseil suprême des antiquités égyptiennes), il n'y a aucune preuve pour affirmer l'hypothèse qu'il s'agisse bien de Néfertiti, il parle même supercherie. Joan Fletcher sera bannie de l'Esca, mais continuera à affirmer que la momie est bien celle de Nefertiti d'Égypte. Ce visage, est-ce bien celui de Néfertiti? L'une des plus grandes reines qu'ait connue Kemet? On ne pourra peutêtre jamais l'affirmer avec certitude. Par contre, une chose ne doit jamais pas quitter nos esprits car les faits ont été démontrés scientifiquement et sont irréfutables: l'empire égyptien antique, a bel et bien accueilli la première et plus grande civilisation.
Auteure : Natou Pedro-Sakombi, pour RHA-Magazine
AL KAHINA, la Reine berbère
TIN HINAN, Reine des Touaregs
Parmi les femmes noires redoutables que l'Afrique ait connues, il y a la légendaire AL KAHINA, reine des Berbères, qui aurait commandé la tribu des Djerawa pendant soixante-cinq ans vers la fin du 7ème siècle avant J-C. AL KAHINA aurait vécu cent vingt-sept ans et aurait gouverné l'Ifriqiya pendant cinq ans. Seule femme de l’histoire à combattre l’expansion de l’Empire Omeyyade, cette terrible reine et héroïne d'Afrique a marqué à jamais son époque et l'histoire du continent africain.
Le régime touareg était un régime purement matriarcal. La femme avait son mot à dire dans la vie sociopolitique et socio-culturelle, et la femme targuie du Hoggar choisie parmi les familles nobles, selon des critères moraux, était celle par qui se transmettait l’Amenokal, c'est à dire l'élection du chef traditionnel par les sages de la tribu. Une reine occupa cette place primordiale et joua un rôle essentiel dans l'histoire des Touaregs nobles du Hoggar, il s’agit de Tin Hinan, dont on dit qu’elle serait leur ancêtre originelle. Son histoire est connue à travers la tradition orale touarègue qui la décrit comme « une femme irrésistiblement belle, grande, au visage sans défaut, au teint clair, aux yeux immenses et ardents, au nez fin, un ensemble évoquant à la fois la beauté et l’autorité ». Auteure : Sabrina Ben Mansour, pour RHA-Magazine
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Au 17ème siècle, le roi Osseï Tutu fondera la Confédération Ashanti (Ghana). Etant donné que chez les Ashanti c'est la loi matrilinéaire qui prime, à sa mort, c'est son neveu qui lui succédera. Toutefois, lorsque le neveu finit à son tour par trouver la mort, une guerre éclatera à Koumassi, capitale du Royaume, et opposera principalement un vieil oncle de la famille royale nommé Itsa, et Dakon, le second frère de celle qui nous intéresse ici, à savoir la future Reine Abla Pokou (née au début du XVIIIe siècle). Dakon finit lui-même par trouver la mort dans cette guerre fratricide. Et très vite, Abla Pokou comprend que sa vie et celle de ses fidèles serviteurs et soldats sont en jeu. Elle décide de s'enfuir avec eux. Conduit par leur reine, le peuple marchera pendant de nombreux jours et de nombreuses nuits, fuyant sans arrêt ceux qui s'étaient lancés à leur poursuite pour les abattre. Complètement épuisés, ils arrivent devant le fleuve appelé Comoé, situé à la frontière entre le Ghana et la Côte d'Ivoire. Mais le fleuve est quasi infranchissable et les ennemis quant à eux s'approchent de plus belle. Mais après avoir franchi autant d'obstacles, après autant de jours et de nuits de lutte, il était hors de question d'en rester là. a Reine Abla Pokou tourne les yeux vers sa suite et, confrontée aux regards perdus et désespérés de ceux qui l'avaient suivi et lui avaient fait confiance jusquelà, sa principale responsabilité est de trouver une solution rapide pour les maintenir en vie. C'est finalement vers son devin, qui fait partie de sa suite, qu'elle lance un dernier regard en disant: "Dis-nous ce que demande le génie de ce fleuve pour nous laisser passer !" Le vieil homme totalement abattu lui répond : "Reine, le fleuve est irrité, et il ne s'apaisera que lorsque nous lui aurons donné en offrande ce que nous avons de plus cher." A la réponse du vieux devin, les femmes de la suite proposeront leurs bijoux en or et en ivoire et les hommes leur bétail. Mais le devin secoue tristement la tête et dit: "Ce que nous avons de plus cher, ce sont nos fils !" Aux dernières paroles du devin, Abla Pokou ne voit aucune autre solution que proposer elle-même, en tant que Reine, un sacrifice au génie du fleuve. Ces hommes et ces femmes tellement fidèles et dévoués ne méritaient nullement d'offrir de si lourds sacrifices. La reine se présente donc elle-même devant l'immensité du fleuve, défait le pagne qui retient son fils à son dos et prend l'enfant dans ses bras. Elle le couvre de bijoux et enfin dit: "Kouakou, mon unique enfant, pardonne-moi, mais j'ai compris qu'il faut que je te sacrifie pour la survie de notre tribu. Plus qu'une femme ou une mère, une reine est avant tout une reine ! " La foule surprise de ce qu'aucune larme ne tombe des yeux de cette femme au courage exceptionnel, éclate en sanglots, sans doute persuadée que ces cris du coeur feront changer d'avis cette mère qui s'apprêtait à livrer son fils unique au fleuve. Mais elle, toujours aussi déterminée, lève l'enfant au-dessus d'elle, le regarde une dernière fois les yeux pleins d'affection et de révolte. Elle se détourne et continue à s'avancer vers les eaux du fleuve majestueux et aux vagues impressionnantes. Elle y précipite l'enfant!
Le sacrifice ainsi fait, Abla Pokou et sa tribu observent avec étonnement la rapidité avec laquelle les eaux troublées du Comoé se calment. La tribu traverse le fleuve dans le calme que l'étendu d'eau leur offre en échange d'un incroyable sacrifice. On raconte qu'à la fin de la traversée, la Reine aurait fini par pousser un cri en sanglotant: "BA OULI"! C'est de ce cri que viendrait le nom de la tribu sauvée: « Ba ouli », qui signifie « L'enfant est mort », et qui donnera le nom « Baoulé ». Il faut tout de même noter que les avis des généalogistes de la tribu baoulé divergent quant à cette traversée du fleuve. Certains racontent qu'un arbre fromager se serait penché et aurait permis à la Reine et à sa suite de traverser, d'autres parlent d'énormes hippopotames rangés dos à dos pour leur offrir le passage. Mais l'épisode du sacrifice reste identique. Une fois arrivée sur ce que nous connaissons aujourd'hui comme une région de la Côte d'Ivoire, la tribu décide d'organiser des funérailles pour l'enfant sacrifié. Et en souvenir de l'enfant, le lieu sera appelé Sakassou, ce qui veut dire "le lieu des funérailles." La Reine Abla Pokou régnera des années et des années sur cette contrée et sa renommée sera fièrement répandue. Elle mourra vers 1760. La similitude de cette merveilleuse et émouvante histoire nous fera certainement penser à d'autres grands récits historiques connus, tel que la traversée de la Mer Rouge par le peuple d'Israël ou le Jugement de Salomon. Que cela ne nous égare en aucun cas en nous poussant à croire au caractère légendaire du récit de la Reine Abla Pokou et de la tribu baoulé. Abla Pokou a bel et bien existé, et ce récit, qui représente une partie non négligeable du patrimoine historique ivoirien et de notre terre mère bien aimée, l'Afrique, est bel et bien vraie.
Respect et hommage à cette grande dame qui offrit ce qu'elle avait de plus précieux pour sauver toute une tribu. C'est elle qui ramènera le peuple du Ghana vers la Côte d'Ivoire, sa terre d'exil, afin de lui épargner la vie. Retenons donc le nom de la Grande Reine Abla Pokou, fondatrice de tribu des Baoulés de la Côte d'Ivoire.
Son habillement : La femme porte le bangla ou taésou, vêtement d'une pièce enveloppant les reins (un mètre sur deux). Pour sortir en ville, ce pagne est fixé au-dessous des épaules pour cacher les seins. Il enveloppe le corps en deux tours en commençant sous l'aisselle droite. Aujourd'hui, on porte plus largement le komplé, qui comprend un corsage avec ou sans manches et un grand pagne (tanbo), pièce rectangulaire enveloppant la partie inférieure du corps, drapé autour des reins à l'aide d'une cordelette. Ce pagne descend jusqu'aux chevilles. Sa parure : A l'âge de deux ans, la fillette reçoit un collier en verroterie (baâma) qu'elle portera autour des reins. Ces colliers vont en augmentant avec l'âge et le nombre de soupirants de la jeune fille. La femme Baoulé porte un collier de perles bleues minuscules, en verre ancien, appelé ndioulâba ou simplement âfié. Ce collier peut être aussi en or composé de différents éléments décoratifs assemblés par un cordon.
Auteure : Natou Pedro Sakombi, pour RHA-Magazine
L'anneau de cheville en cuivre est tombé en désuétude (ces anneaux remplissaient davantage la fonction de monnaie d'échange plutôt que celle de parure). On porte l'ohidya âfta, jarretières en petites perles rouges ou bleues qui se placent aux deux jarrets ou aux chevilles (de deux à cinq). Les boucles d'oreilles (âsano mandé) sont en or, fabriquées par le procédé de la cire perdue, en forme de fleurs, de grains. Les amulettes sont de nature magique d'origine maraboutique. La substance magique donnée par le féticheur (amoué fomé) est portée dans un sachet de toile, cousu dans les plis du vêtement ou attaché avec un lacet en fil de coton. Sa coiffure : Très variée de formes; par exemple, cheveu en touffes et fausses tresses ligaturées. La chevelure est divisée en carrés de dix-huit à trente-deux. Dans chacun d'eux, on ramène le, cheveux et on les ligature avec un fil noir pour réaliser une tresse. Toutes les tresses ainsi formées sont réunies par leur extrémité sur les tempes et sur la nuque (le nombre de tresses est au moins de trente).
Avez-vous déjà entendu parler de Sojourner Truth? Pour nos reines de la sphère anglophone ou caribéenne, ce nom peut être vaguement familier, mais peut moins l’être pour nos sœurs de la zone francophone. Sojourner Truth est reconnue pour son combat pour l'émancipation des Afro-Américains et des femmes en général. Sa lutte est restée dans les annales et ses discours sont encore traités et utilisés par de nombreux conférenciers féministes. Sojourner Truth : le combat d'une mère, d'une combattante, d'une guerrière et la victoire d'une femme noire face à la violence, la haine et l'oppression. A travers ces lignes, nous découvrirons la vie de Sojourner Truth alors qu’elle est encore « Isabella Baumfree ». Ensuite, nous plongerons dans son combat pour l'émancipation des Noirs, avant de poursuivre avec sa lutte pour le droit des femmes. Puis, nous découvrirons ensemble les différentes activités significatives dont elle fut la conceptrice. Et enfin, nous refermerons notre page historique par la conclusion de la vie de cette héroïne afro-américaine remarquable. Sojourner Truth est née Isabella Baumfree, sous le joug de l'esclavage, dans les environs de l'année 1797 à New York. Baumfree était le nom de la famille propriétaire de son père. La fillette passa entre les mains d’une famille propriétaire à une autre, telle une balle de tennis, jusqu'en 1810 où elle atterrit chez les Dumont. Elle fut victime de violence et d'abus sexuel comme la plupart des femmes qui vécurent à cette époque esclavagiste. En 1826, elle travaillait pour un certain Isaac Van Wagenen, et cette même année, une nouvelle loi New-Yorkaise offrait l'affranchissement aux esclaves. Cependant, Isabella n'avait pas attendu cette loi, elle s'était déjà enfuie avec son enfant, le plus jeune, de la demeure des Dumont, famille propriétaire, avant de s'échapper et devenir l’employée de Van Wagenen. Lors de son escale chez les Dumont, assez longue apparemment, elle fut mariée à un homme avec lequel elle eût cinq enfants. Un mariage non empreint d'amour, vu qu'elle le laissera derrière elle afin de conquérir sa liberté. Cette fuite nous révèle déjà l’état d’esprit d’une femme n'ayant pas froid aux yeux et dotée d’une confiance en soi énorme. Luttes personnelles Les activités significatives de Sojourner ne s'arrêteront pas à un seul domaine mais se répercuteront dans de nombreuses et différentes branches. Ses deux premières luttes furent d’abord personnelles : premièrement, elle s'arracha du joug de l'esclavage en s'enfuyant avec son plus jeune enfant du domaine de ces derniers "maîtres", les Dumont, et deuxièmement, elle décida de traîner la famille Dumont en justice pour avoir vendu l'un de ses enfants en
Alabama, alors qu'une loi new-yorkaise de 1827 affranchissait les esclaves et rendait à fortiori cette vente illégale. Elle remporta la bataille avec cran, en ce temps ou les Noirs et les femmes n’avaient pas leur mot à dire, et son enfant fut ramené. Spiritualité et religion L'une des activités majeures de notre reine fut celle consacrée à sa mission spirituelle et religieuse. Elle se donna comme but d'évangéliser de nombreuses âmes afin qu'elles touchent et soient embrasées par la vérité divine. Selon elle, des "voix" lui conseillaient le chemin et les décisions judicieuses à prendre. Elles lui révélaient les actions les plus profitables pour son combat. Et afin d'accomplir pleinement sa tâche, notre héroïne se mit en route et voyagea à travers le pays. Elle utilisera ses économies pour atteindre son objectif, mais aussi l'argent qu'elle encaissera grâce aux ventes de sa biographie et (…) de cartes postales à son effigie, car elle était dorénavant une prédicatrice connue et reconnue. Sojourner Truth est alors une chrétienne fervente qui se considère tel un être commandé par la lumière du Divin. Selon elle, sa vie se doit d'être vouée à semer la vérité pour ses frères et sœurs Noirs. En 1843, elle décide de changer de nom et se renomme « Sojourner Truth », en d'autres mots la « colporteuse de vérité », selon l’inspiration de sa mission. Elle devient une oratrice perspicace, éloquente et voyage beaucoup afin que sa voix atteigne les âmes désireuses de vérité et de renouveau. Sa voix ne s'arrête pas à la religion mais résonne aussi pour les causes sociales, raciales et les problèmes de genre.
En 1840, elle s'associe au mouvement abolitionniste et, en 1850, prête ses paroles au combat pour le droit de vote des femmes. Son charisme et son éloquence conquirent bon nombre de gens, ce qui augmenta de façon significative sa popularité. Son discours le plus connu est « Ain't I a woman », qui fut donné en 1851 à la convention pour les droits de la femme en Ohio. Voici ci-dessous un extrait de la première partie, repris par de nombreuses féministes jusqu'à nos jours: " Cet homme-là dit qu'il faut aider les femmes à monter en voiture, à franchir un fossé et qu'il leur faut les meilleures places partout ... Personne ne m'aide jamais à monter en voiture ou à traverser une flaque de boue moi, personne ne me donne les meilleurs places ! Je ne suis pas une femme peut-être? Je peux travailler autant qu'un homme et manger autant qu'un homme - quand j'en ai les moyens - et supporter le fouet autant qu'eux. Et je ne suis pas une femme peut-être ? J'ai mis au monde cinq enfants et j'ai vu la plupart d'entre eux réduits en esclavage et quand je hurlais ma plainte de mère, personne, hormis Jésus, ne m'a écoutée ! Et je ne suis pas une femme peut-être ?" Par ces mots poignants et vifs de simplicité, on peut voir que Sojourner Truth possédait le don de subjuguer tout un public, qu'il soit populaire ou intellectuel. Ses récits ont été transcrits dans une biographie publié en 1850 par William Lloyd Garrison, sous le nom "Narrative of Sojourner Truth: A Northern Slave". Notons que notre reine ne savait ni lire ni écrire, mais malgré son handicap, commun pour nombreux de nos frères et sœurs de ce temps-là, Sojourner Truth arriva à atteindre de nombreux cœurs, uniquement grâce à sa voix. Elle se souleva aussi et surtout au nom des droits des Noirs et de la femme. En 1844 elle se joint à l'association " The Northampton Association of Education and Industry" dans le Massachusetts. C'est une communauté utopique, autosuffisante, fermée et qui croit en l'égalité pour tous, femmes comme hommes, indépendamment des races. Sojourner Truth y rencontre de nombreux abolitionnistes tels que William Lloyd Garrison et Frederick Douglass . Cette association fut dissoute en 1846, mais cela ne l'arrêta pas dans son élan abolitionniste, son rôle de prédicatrice de la vérité et pour la lutte contre l'esclavage et la libération du peuple noir. L’autre action significative de Sojourner Truth se manifestera dans l’armée, où elle recrutera dans les troupes militaires de jeunes Noirs pour l'Armée de l'Union.
En 1864, elle rencontra et discuta avec le président Lincoln. Elle en profita pour donner son point de vue sur de nombreux points et surtout pour ce qui est de la ségrégation des bus ? (petit clin d'œil précurseur à Rosa Park). Sojourner partagea sa pensée sur le rôle politique que la femme devrait avoir et devint une fervente partisane des droits de la femme. Néanmoins, elle continua à suivre la voie et les voix de sa mission, en restant intègre et vraie envers elle-même. Et après une vie bien remplie comme nous l’aurons constaté, elle s'éteint en 1883, dans le Michigan. Et en hommage à notre reine, en 1994, la NASA nomme l’une de ces machines exploratrices « Sojourner ». En 2001 à Northampton, une statue s’élève à la mémoire de Sojourner et en 2009, un buste de Sojourner Truth est placé au Capitole. Une image poétique qui nous vient à l’esprit lorsque l’on songe à Sojourner Truth : c’est celle d’une femme digne, fière et debout tel un lotus ayant réussi à sortir dignement de la boue, afin d'enorgueillir de beauté ses pétales face aux caresses du soleil lumineux. Que retenir de cette femme battante, si ce n'est le fait de ne jamais abandonner et d'aller au bout de sa mission, de sa vocation, guidé par le Divin qui toujours supportera notre colonne vertébrale et la tiendra droite afin qu’elle ne se brise pas. D’elle, nous réalisons que la violence vienne des fouets, des coups bas ou de la bouche, la dignité et la sagesse nous permettrons de ne pas céder à la bassesse des coups de l'ennemi, car un jour la victoire sera nôtre, grâce à la persévérance et la foi. Que la brise final soit douce ou brutale, lors de l'étreinte mortelle plus rien ne compte si ce n'est l'héritage laissé derrière pour les générations futures. Et la "colporteuse de vérité" peut être fière du trésor laissé derrière elle, car ce trésor est un cadeau pour toutes les femmes noires ou autres qui l'ont suivie. Sojourner Truth , une reine et une héroïne d’Afrique, un exemple à suivre et une icône qui aura toujours sa place sur le piédestal des femmes qui ont déclenché un changement crucial à jamais.
Auteure : Amy Kane, pour RHA-Magazine
« [..] Royal ma linguère, souriante comme Néfertiti Linguère, je dis noblesse n'est pas dans le ventre : elle naît de l'accord Noblesse dans la patience et noblesse dans le courage, dans le cœur dans le foie, dans la foi Noblesse, dans ton buste qui se dresse angle droit, et tes jambes sont de bielles bien huilées Le svastiska dans son élan, qu'aime le Dieu bleu noir[...] » Leopold Sedar Senghor
Matrice puissante des royautés de l'empire du Ghana en Afrique de l'ouest, dont ceux du Cayor, Baol, Djolof Waalo. Piliers des dynasties qui en résultent, les mères , femmes et sœurs des souverains appelées Linguères sont des reines et héroïnes d’Afrique qui ont su faire perdurer le socle de l'organisation sociale traditionnelle jusqu'au démantèlement des monarchies dû à la colonisation française. Fondatrices de l'ordre des garmi, classe supérieure composée des lignages royaux et des familles de hauts dignitaires, ces Reines et Princesses ont fait naître les rois les plus puissants des royaumes. Nous allons voir tout au long de l'article que leur force allait au-delà du politique. Au fondement des plus grands royaumes, les prétendants au trône se sont vus légitimer leur statut grâce au lignage utérin. Au kayor, trois dynasties ont été instituées par les mères des premiers souverains dont la dynastie Wagadu fondée par la mère d'Amary Ngone Sobel (XVIème sièvle) et dont l'épouse fut la première femme de la dynastie Muyooy. Il en est de même pour le royaume du Djolof dont l'influence patrilinéaire était plus forte que dans les autres royaumes, mais dont l'origine remonte à Fatoumata Sall, mère de Ndiadiane Ndiaye considéré comme le premier ancêtre du peuple wolof (XIVème siècle) et dont le descendant n'est autre qu'Alboury Ndiaye figure emblématique de la résistance sénégalaise lorsque la colonisation fit rage. Dans le waalo, les épouses du premier souverain de patronyme Mbodj, lui-même demi-frère maternel de Ndiadiane Ndiaye ont joué un rôle prépondérant dans l’établissement du royaume, un rôle dont ont hérité les sœurs Ndieumett Mbodj et Ndate Yalla,(XIXème siècle)
célèbres Linguères. Le nom même de ces mères et de ces épouses est porteur de pouvoir et sert également de caution à leur fils pour renverser et prendre le pouvoir. C'est le cas de Lat Dior(XIXème siècle), qui grâce au prestige de sa lignée maternelle prit le pouvoir et devint souverain du Cayor alors que ce titre ne lui était nullement destiné. Ces quelques exemples montrent que les Linguères sont au cœur des enjeux politiques. Tantôt pour asseoir des dynasties, tantôt pour en créer et parfois pour en renverser. La grandeur de ces femmes ne peut s'analyser sans évoquer l’hérédité biologique dont elles sont porteuses. Comme le souligne un proverbe wolof : Xel danu koy namp : l'intelligence s'acquière par le sein de la mère. Le meen représente ce que la femme transmet à l'enfant,qu'elle soit issue de la famille royale ou issue du peuple . Le Guegno quant à lui est relatif à la transmission paternelle. Détentrice de l'ensemble des valeurs dites Jom, qui composent le meen , les femmes sont considérées comme modèle de vertu et de courage. Ainsi lorsque l'enfant naît, il hérite de par sa mère de l'esprit,du caractère ainsi que des pouvoirs et savoirs spirituels. De son père , il héritera de son nom sant et de son affiliation totémique entre autre. Dans cette trame sociale, les femmes sont porteuses des valeurs personnelles indispensables pour faire d'un enfant une personne respectable, pour faire d'un enfant un bon Roi, une bonne Reine. Car que serait un bon souverain sans la transmission de la respectabilité, de la maîtrise de soi sago, de la franchise wer et du sens de l'honneur Ngor ? Les linguères sont également gardiennes des valeurs collectives telles que le respect de la tradition Fonk sa ada, du sens du devoir warugal et de la sociabilité.
Nous comprenons que la cohésion de la société, la maîtrise d'un royaume repose sur cette transmission matrilinéaire. Il n'est donc pas surprenant qu'en cas de lutte pour la survie du royaume, ces grandes dames guidées par leur courage font figure de résistantes acharnées car l'honneur d'un peuple est tout simplement le reflet du leur. (cf Nate yalla Mboj) Une souveraine, se distingue non seulement par sa grandeur d’âme mais également par son langage corporel, symbole visible de pouvoir. D'une beauté légendaire dit-on, sa Majesté distinguable de loin, se devait d’être élancée : symbole de grâce et les formes généreuses : symbole de fertilité et de puissance. Le port de tête toujours droit et la démarche gracile et affirmée. Les pas bien ancrés dans le sol, telle la démarche d'une femme qui ne doute pas et qui par son corps intègre le rôle social qui lui est conféré. Réputées pour être très raffinées et coquettes, elles arboraient de sublimes parures, symbole de haut rang et des tissus finement brodés ; le tout sublimé par des cheveux tressés suivant des règles strictes des modèles réservés aux familles royales (le tressage étant une carte d'identité, permettant d'identifier la classe sociale de tout individu) A l’instar des autres femmes du royaume, elles se tatouaient les gencives pour faire ressortir le blanc éclatant de leur sourire, les lèvres et le menton. Le njamal (tatouage), plus qu'un véritable rituel initiatique était un
marquage social de féminité. Bien que les monarchies aient disparues, leur souvenir reste omniprésent dans la société sénégalaise Il a fallu pour les femmes, se réapproprier leur histoire et leur rôle qui ont été délités par les pouvoirs coloniaux. Le terme Linguère est désormais utilisé pour désigner non seulement une femme de haut rang mais également une femme dont l'attitude rappelle celles des reines et des princesses d’antan. Le poème écrit par l’éminent Léopold Sedar Senghor, dont nous avons laissé entrevoir quelques lignes en préambule, témoigne de cette transposition de ce qualificatif royal. Véritable ode à l'athlète, championne du 1500m, médaillée en 1974, le poète hésite nullement à faire l'analogie entre l'exploit sportif et l'attitude royale. La combativité, la pudeur, la beauté et la réussite sont autant de qualités qui feront d'une femme une Linguère. Il est important de se souvenir que chacune d'entre nous a le potentiel d'une Reine. Auteure : Zoé Ndiaye, pour RHA-Magazine
Lorsque les colons français arrivent sur le territoire sénégalais en 1855, la première force de résistance qu'ils rencontrent est une femme. Son nom: Ndaté Yalla Mboj. Cette reine-linguère a exercé le pouvoir comme un véritable BRACK (nom donné au souverain du Royaume du Waalo) en s'appropriant tous les attributs. Aussi, elle est la seule femme au pouvoir de l'époque précoloniale dont nous disposons une représentation: cette image ci-contre fut prise par l'Abbé David Boilat le 2 septembre 1850, alors que la souveraine fume sa pipe 'honneur, entourée de plus cinq cent femmes en grandes tenues, en face desquelles se trouvaient tous ses princes et ses guerriers. Pour lire le récit de son histoire: www.reinesheroinesdafrique.doomby.com
CONTEMPO-REINE Un oiseau voyageur. Un oiseau qui se promène entre l'Amérique et l'Afrique. Ses ailes ont effleuré des milliers de fugitifs aux histoires inspirantes. De sa plume elle en créa des personnages aux multiples couleurs, facettes et aventures ! meilleur premier livre en 2003 et l’Orange Fiction Price en 2004, pour ne citer que ceux-ci. Pour ce dernier, notons que notre reine est la première femme noire à recevoir ce prix. Il est himamanda Ngozi Adichie voit le jour à Enugu, au
exceptionnel pour un auteur de voir son travail si bien applaudi
Nigéria, le 15 Septembre 1977. Elle est originaire d’
dès le premier ouvrage. Ces œuvres qui suivront, seront eux
Abba, de l'ethnie Igbo. Elle grandit à Nsukka, la ville
aussi acclamés et critiqués positivement.
universitaire, et vécut dans la maison où a habité le grand auteur Chinua Achebe. Les esprits ont fait un beau travail ! Ses parents sont tous deux des universitaires. Son père a été le premier professeur de statistiques du pays et plus tard le vicerecteur de l'Université, tandis que sa mère est la première femme registraire à l'université. On se demande si cet entourage riche de connaissance n'est pas la racine de son ambition ! Pour sûr, le fait que sa mère soit une pionnière est la source de son vœu d'émancipation et de l'élargissement des horizons pour les femmes.
Découvrons sans plus attendre les accomplissements de notre historienne du présent : Purple Hibiscus sort en 2003 et est la première œuvre de l'artiste des mots. On découvre dans cette œuvre un digne disciple des grands et francs écrivains africains comme Chinua Achebe ou encore Wole Soyinka. L'écriture est nouvelle et innovante tout en rappelant au lecteur la tradition, la profondeur et l'humour des anciens. La violence conjugale et la place de la femme sont les sujets principaux de cet ouvrage. La lecture se fait à travers les yeux de Kambili une jeune fille de
La reine Adichie était une étudiante studieuse et talentueuse.
quinze ans dont le père est un homme terrifiant, stricte et un
Elle reçut de nombreux prix académiques. Son parcours
catholique fanatique. Des thèmes tels que la politique, la place
universitaire a été riche et diversifié; Université de Philadelphia,
de l'Afrique fleurissent et enrichissent les passages de la fiction.
du Connecticut, Harvard, Princeton, John Hopkins et Yale. Elle a
C'est un livre dur qui ouvre la pensée sur des sujets que
de multiples diplômes : communication, sciences politiques,
beaucoup essaient d'éviter, et la reine le fait avec brio, tout en
études Africaines et créations littéraires.
éclairant le mal avec une lucidité simple mais poignante. Ce roman a pour but de changer la vision que les individus ont de la
La Nappy Sister est une habituée des prix et nominations, et cette habitude se poursuivra avec chacune de ses œuvres littéraires, telles que le Commonwealth Writer Prize pour le
violence conjugale, un changement se doit d'être fait au niveau de l'éducation des jeunes enfants afin qu'il devienne
inacceptable de porter la main sur une femme ou sur des
politique, l'esthétique, rien n'est laissé de côté. Des sujets
enfants.
bénins sont repris et transformés en questions existentielles. C'est une œuvre que toute femme noire se doit de lire au moins
Le second opus de Chimamanda Half of a Yellow Sun est publié en 2006. Ici le sujet est la guerre du Biafra de la fin des années 60. Une guerre que les nouvelles générations ne connaissent pas ou peu. Grâce au travail d’Adichie, on découvre ici une guerre
une fois. On peut s'identifier facilement aux personnages, rire, pleurer, se mettre en colère avec eux. À aucun moment l'ennui n'est invité. Cette œuvre sera adaptée au cinéma dans un avenir proche, et l'actrice mise en vedette serait Lupita Nyong'o.
monstrueuse cachée au fond des mémoires poussiéreuses des anciens. À certains endroits, il est
Toutes les œuvres de la reine
même difficile de tourner la page
ont pour point commun des
de peur de savoir la suite, la mort
sujets permettant d'élever la
attend-elle derrière?
réflexion du lecteur. Elle utilise des
La plume de l'écrivaine arrive à
questions
fâcheuses
(corruption, politique, racisme,
frapper le lecteur de surprise, à
pauvreté...) et les rend faciles à
remuer des sentiments jusqu'alors
comprendre et à digérer, tout
inconnus. Par contre, il ne faut pas
en
s'inquiéter, car même avec un sujet
gardant
le
sérieux
du
militantisme et de l'activisme,
aussi sérieux Chimamanda arrive à
mais
insérer de l'humour et de l'amour
en
éliminant
le
côté
moralisateur et stricte de la
tout au long du texte. Un travail
maitresse d'école. Par exemple,
remarquable et si naturel qu'on
l'objet les cheveux naturels, sujet polémique de nombreuses
s'oublie soi-même.
conversations. La Nappy Sister réussi à engager ce sujet à
Half of a Yellow Sun, une histoire bouleversante que vous
travers ses créations littéraires de manière naturelle et limpide.
n'oublierez
Ce n'est pas juste une question d'esthétique mais une question
pas
accompagneront,
de
sitôt,
vous
des
personnages
attendriront
et
qui
vous
toucheront
profondément. Une adaptation cinématographique du même nom a été produite en 2013. Les personnages principaux sont interprétés par Thandie Newton et Chiwetel Ejiofor. La sortie
politique et identitaire pour l'écrivain. Sa plume à le pouvoir de pointer du doigt des problèmes ordinaires de tous les jours, mais aussi de militer pour un monde plus ouvert, à l'écoute de l'autre, plus juste et plus chaleureux.
avait été retardée à cause de la censure par le gouvernement nigérian, mais l'œuvre est maintenant disponible.
À seulement 36ans, Chimamanda Ngozi Adichie fait déjà parti du panthéon des femmes qui laisseront un héritage éternel
Le troisième roman de Chimamanda Ngozi Adichie est Americanah sorti en 2013. Cette fiction est un plongeon dans la vie d’Ifemelu et d’Obinze, deux jeunes nigérians qui font face à la vie. Une vie qui va les amener à devenir des immigrés. Ifemelu va s'envoler vers les États-Unis et Obinze vers l'Angleterre.
derrière elle. Une femme qui pousse le monde à se regarder en face et à essayer de trouver des solutions viables pour tous. Une historienne du présent qui par ses écrits révèlera aux générations à venir le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Un exemple à suivre et à méditer…
Ifemelu découvre ce que c'est d'être noir aux États-Unis et porte le lecteur vers un monde comique avec son blog qui partage son opinion, ses pensées et son questionnement sur un mode de vie nouveau. Des thèmes multiples et divers qui interpellent sont discutés tout au long du roman : le racisme, l'intégration, la
Auteure : Amy Kane, pour RHA-Magazine
`|áá jxáà TyÜ|vt UxÄz|âÅ ECDG
oici l’ambassadrice de l'Afrique de l'Ouest au Royaume de Belgique. Elle répond au doux prénom de Fatoumata, et elle nous a tous charmés par sa grâce naturelle, son port de tête royal et son regard perçant. Mais qui est donc la précieuse Fatoumata ? Que se cache derrière cette silhouette gracieuse et frêle ? Paradoxalement, une personnalité forte, une détermination fantastique et un regard extraordinaire déployé vers l'Afrique d'où elle vient. Fatoumata est une jeune femme qui sait ce qu’elle veut et embrasse ce rôle ô combien sérieux avec beaucoup de lucidité et de fierté. Nous lui avons proposé de faire la couverture de RHAMagazine, et c’est une jeune personne à la simplicité et au respect incomparables que nous avons rencontré. Fatoumata, Fatima ou encore Fatim pour les intimes, a l’allure de ces princesses que nous ventilent les koras des griots de l’Ouest. Serait-elle une reine en devenir ? RHA-Magazine : Fatoumata, pourriez-vous vous présenter en quelques mots aux lecteurs de RHAMagazine ?
me suis dite « pourquoi ne pas essayer une autre élection » et tenter de réaliser ce rêve, et surtout, vaincre ma peur de me présenter devant un public.
Je m'appelle Bah Fatoumata Diariou, je suis d'origine guinéenne, j'ai 19ans et je suis étudiante en première année Sage-Femmme à Bruxelles où je vis.
RHA-Magazine : Selon vous, qu’est ce qui vous démarquait des autres candidates ?
RHA-Magazine : Qu’est ce qui vous a poussé à vous présenter au concours Miss West Africa Belgium ? Pour moi c'était un rêve de devenir miss. Apres avoir été élue 1ere dauphine au concours Miss Guinée Belgique, je
Pour moi je n'étais ni la plus belle, ni la plus intelligente. J’avais déjà participé a une élection de miss et j'avais plus d'expérience quant aux défilés, à la manière de s'exprimer, de se tenir, etc… C'est sans doute tout cela qui a contribué à me faire gagner le titre.
RHA-Magazine : Qu’avez-vous ressenti lorsque votre nom a été cité en tant que Miss West Africa Belgium 2014 ?
« Lorsquon a prononcé mon nom, je n'y croyais pas. J’étais tellememt emue et contente que je n'ai pu retenir mes larmes. Et en réalité, ce qui m’a vraiment fait pleurer, c'est de voir ma maman pleurer de joie dans le public. »
RHA-Magazine : Que représente ce titre à vos yeux Fatoumata ? Comment le portez-vous jusqu’à présent ? Miss West Africa Belgium est un titre énorme à mes yeux car je ne représente pas seulement mon pays d'origine, qui est la Guinée, mais plutôt toute l'Afrique de l'Ouest. Jusqu’à maintenant je peux dire que je gère mon titre plutôt bien, je me rends à plusieurs événememts de la communauté ouest-africaine ici en Belgique, et c’est vraiment très enrichissant. RHA-Magazine :Pouvez-vous dire que le titre de Miss West Africa Belgium a changé le regard que les gens portaient sur vous ? Vous a-t-il valorisé ? Si oui, comment ? Oui bien sûr ! Depuis que je porte ce titre, il y a énormément de personnes qui m'accordent plus d’importance qu’avant. On ne me voit plus comme une simple jeune femme, mais on cherche à connaître ce qu’il y a de spécial en moi. RHA-Magazine :Vous a-t-il ouvert des portes et offert des opportunités ? Oui, car depuis ma victoire, j'ai rencontré des personnes que je n'aurais jamais pu rencontrer. J'ai été habillée par des stylistes de qui je rêvais de porter les tenues, et sourtout, j'ai été beaucoup médiatisée. J'ai donné des interviews à plusieurs magazines et fait la couverture de RHA-Magazine, donc cela m'a en effet ouvert beaucoucp de portes.
RHA-Magazine :Que représente l’Afrique pour vous Miss Fatoumata ? L'Afrique occupe et occupera toujours une place très importante dans ma vie. L’Afrique c’est mes origines, mon sang , mon ceur , ma peau. RHA-Magazine :Si l’on vous demandait de citer un personnage féminin africain à qui penserezvous d’emblée et pourquoi? Si je dois vous citer un personnage féminin africain, je dirais Ellen Johnson. Non seulement pour son courage mais aussi pour son caractère de combattante. Pour moi, elle fait partie des femmes africaines à avoir su montrer aux Africains que les femmes peuvent être aussi fortes que les hommes, et que tout ce qu'un homme ose faire, la femme peut aussi oser le faire. RHA-Magazine :Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes qui comme vous rêvent de porter un jour le titre de miss ? Mon conseil serait qu’elles arretent de rêver, qu’elles se lèvent et se battent pour y arriver. Rêver c'est bien, mais agir pour voir son rêve devenir réalité c'est encore mieux. Il faut vraiment qu’elles sachent que qui ne tente rien n'a rien, et aussi que toutes les femmes sont belles. Il suffit juste de savoir faire ressortir ses points forts et accepter de vaincre sa peur et ses faiblesses.
RHA-Magazine :Quelle image avez-vous de la femme africaine d’aujourd’hui ? Pour moi, la vraie femme africaine est celle qui reste ellememe, et ce, peu importe l’endroit où elle se trouve. Qu’elle vive en Afrique ou dans la diaspora, la femme africaine qui est fière de sa nature ne pourra jamais changer.
Interview réalisée par Natou Pedro Sakombi, pour RHAMagazine Un grand merci au Comité Miss West Africa Belgium e-mail: info@misswestafricabelgique.be site web: www.misswestafricabelgique.be
« Lorsque tu reçois, donne. Lorsque tu apprends, transmets » Tel sont les mots qui résument au mieux la reine Maya
l'auteure lors de l'inauguration de la présidence de Bill
Angelou. Elle vit le jour en 1928, un 4 Avril dans le
Clinton en 1993. Maya Angelou est le second poète à
Missouri à Saint-Louis, dans un monde en pleine
réciter ses écrits à un président et la première femme et
mutation et chargé de changement de tout ordre. Monde
afro-descendante à avoir eu ce privilège. Le second
qu'elle va observer sous ses différents aspects jusque
poème « I'll rise », présente au lecteur des notes de
l'âge de 86 ans. Elle s'éteint le 28 Mai 2014, en laissant
persévérance et de joie face aux obstacles, qu'ils soient
derrière elle toutes ses œuvres et son héritage qui sont et
humains ou autres. Tout lecteur ne peut que sourire face
resteront des phares pour les générations d'hier,
à la puissance et l'énergie que ce poème apporte. Poème
d'aujourd'hui et de demain.
motivateur et dynamique qui pousse à aller de l'avant
Par où commencer en parlant de notre reine aux multiples danseuse,
talents.
Maya Angelou
comédienne,
fut
chanteuse,
journaliste,
cinéaste,
professeure, poète, militante et romancière. On peut dire
avec allégresse et légèreté face à la haine et au pessimisme. Ici on pourrait voir ces vers de manière plus concrète en mettant en scène les Noirs face au système raciste et oppresseur des États-Unis :
qu'elle avait de nombreuses flèches à son arc. Sans
Vous pouvez me rabaisser aux yeux de l'histoire
oublier son rôle crucial de mère, d'épouse et enfin de
Avec
vos
femme.
Vous
pouvez
Pour ce qui est des accomplissements de la reine Maya, on ne pourrait tous les citer. Pour n'en énumérer que
Mais
mensonges me
comme
tordus
traîner
dans la
et
amers la
boue
poussière,
Je me relèverai
quelques-uns, on peut commencer par ses réalisations
Plongeons maintenant dans la littérature avec l'œuvre
cinématographiques telles que « Roots » (Kunta Kinte),
« Tant que je serai noire ». Ce livre est le second des
« Poetic Justice » avec le célèbre rappeur Tupac Shakur
mémoires de Maya Angelou. Il vient juste après le plus
ou encore « Down in the Delta » avec Alfre Woodard.
connu d'entre eux, « Je sais pourquoi chante l'oiseau en
Au niveau poétique Maya Angelou offre une panoplie de joyaux à ses lecteurs. On retiendra « On the pulse of morning » et « I'll rise ». Le premier a été récité par
cage ». Toutes les œuvres de l'écrivaine narrent sa vie trépidante, pleine de sagesse, de leçons de vie, d'humour mais aussi de violence.
La qualité première de cette œuvre est sa prégnance.
fragment de leur être le temps d'une vision. On les
Maya Angelou emporte le lecteur vers son passé et se
effleure avec leurs qualités et leurs défauts.
dévoile à ce dernier. Ces écrits sont teintés d'une vérité et d'une simplicité telle qu'on se laisse prendre par les vagues narratives de la reine. On se retrouve à une époque où être Noir est un combat de tous les jours. Un combat intensifié lorsque l'on est une femme noire, mère monoparentale d'un jeune homme et enfin une compagne.
réalité d'une ère pleine de bouleversements sociaux et identitaires. Cette autobiographie permet au lecteur de se rapprocher de la réalité de Maya Angelou et de ses confrères. Le détail de la description permet de visualiser le décor journalier et le spectacle de la vie de tous les jours des noirs américains de ce temps-là.
Tant que je serai noire nous présente une reine face à la dualité qui attend souvent les femmes; les obligations et attentes de l'entourage contre les motivations et ambitions personnelles. Maya Angelou parvient à se maintenir sur ces deux roues avec brio et acharnement. On remarque que le travail, le courage et la persévérance sont les sujets cardinaux de l'auteure.
ses démons et ses peurs. On l'accompagne lors de ses premiers pas vers l'écriture, son enrôlement dans le militantisme, son rôle de mère et d'épouse et son action contre le système raciste. Une lutte perpétuelle qui pousse la reine à s'endurcir, grandir, s'ouvrir, et la
guerrière
que
le
monde
La puissance de sa plume rend le passé présent, ainsi, on est bousculé, remué et touché de scènes en scènes, d'actions en actions. On se retrouve devant un film parolier, qui pousse à la réflexion et la remise en question. Beaucoup de droits et de privilèges sont vus comme acquis au XXIème siècle. On oublie souvent que des guerriers et guerrières ont lutté d'arrache-pied
Maya Angelou se donne aux lecteurs avec ses défauts,
construire
Il est rare d'avoir la chance de pouvoir plonger dans la
pour que ces droits soient octroyés à tous. À travers cette œuvre, beaucoup pourront s'entrevoir dans les yeux du personnage principal, apprendront à relativiser et seront poussés à trouver des solutions pour tout problème qui émergera dans le futur.
connait
Maya Angelou restera toujours une légende artistique,
aujourd'hui. Cette production littéraire permet au lecteur
une sculpteuse de l'histoire, grâce aux leçons de vie et
d'atterrir à l'époque des mouvements des droits civiques
de la sagesse qu'elle nous a léguées. Témoin de l'art, de
et de côtoyer de grands combattants de la cause noire,
la politique et du passé, grâce à ses œuvres et ses
tel que Martin Luther King, Malcolm X, Alice Walker,
accomplissements tous ces témoignages seront éternels
James Baldwin, Godfrey Cambridge et de nombreux
transcrits et gardés à jamais.
autres artistes de tous horizons pour ne citer que ceuxci. Pour les rencontrer tous dans une parcelle de leur intimité et de leur quotidien vous n'avez qu'à ouvrir les pages de ce livre riche et poignant. On retrouve toutes ces
grandes
personnalités
animées,
vivantes
et
vibrantes. On pourrait même se croire près d'eux. Cela
Ce qu'on retient de la reine Maya Angelou est le don de soi, la persévérance dans le travail, l'endurance dans la bataille, la force de la joie et le pouvoir de l'action. Elle s'est investie dans la transmission du savoir tout le long de sa vie et cela jusque sa mort.
change de la distance et de l'éloignement des
Maya Angelou est maintenant une immortelle consacrée
documentaires ou des livres historiques, ici entre ces
qui sera un modèle à suivre pour les reines d'aujourd'hui
pages on les sent, les visualise et les rencontre avec un
et de demain. Auteur : Amy Kane, pour RHA-Magazine
our la couverture du présent numéro, nous avons choisi la majestueuse Fatoumata, Miss West Africa Belgium. Défi après défi, nous avons appris à apprécier notre choix. Et si nous voulions pour ce numéro honorer le charme des Reines du désert, Amy Wissad est le nom qui a d'emblée résonné dans nos oreilles. Il s'agissait de marier à la perfection la royauté orientale à la royauté subsaharienne et le défi a été si bien relevé. Ainsi, à travers l'interview de cette créatrice soudano-marocaine, vous découvrirez que ce mariage est en réalité aussi simple que spontané. Et enfin, il existe en la personne de Miss Fatoumata un côté fort, taquin et pétillant que nous avons su faire ressortir à travers les accessoires d'inspiration massaï de l'artiste Sunna Tnika. Cette dernière, qui souhaite par ses créations lancer un brin d'extravagance, a elle-même été séduite par la manière dont Fatoumata les arbore, en combinaison avec les t-shirts blanc et noir au label doré d’ Amy Wissad.
qui est en fait le diminutif de mon prénom et de mon nom. RHA-Magazine : D’où passion pour la mode?
vous
est
venue
votre
Je me suis intéressée à la mode depuis mon plus jeune âge. En réalité, j’ai toujours été attirée par le monde artistique car j’ai démarré par le théâtre et le dessin. C’est à l’âge de 16 ans que je me suis inscrite à des stages de couture, j’y ai découvert ma créativité et c’est là qu’est né ma grande passion pour la mode. RHA-Magazine : Quel rapport avez-vous avec l’Afrique Amy? L’Afrique c’est avant tout mes racines. Je suis d’origine marocaine par ma mère et soudanaise par mon père, de ce fait, je suis très attachée à l’Afrique. L’image que j’ai du continent est triste et pleine d’espoir en même temps. Triste car nous souffrons encore, et là je fais référence aux génocides, à la famine, aux maladies, au manque d’eau courante et d’électricité dans certaines régions reculées du continent. Pleine d’espoir toutefois car l’Afrique possède une très grande richesse, et aujourd’hui de plus en plus y investissent, c’est encourageant à voir. RHA-Magazine : Quelle image portez-vous sur la femme africaine ?
RHA-Magazine : Amy Wissad, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je m’appelle Amina Ouissaaden, j’ai 25 ans, j’habite dans la région du brabant-wallon en Belgique. Je suis styliste modéliste connue sous le nom d’Amy wissad,
Je pense que la femme africaine n’a pas besoin de tous ces artifices que la société moderne lui impose. Elle a naturellement de beaux traits, de beaux cheveux, de belles formes, elle n’a pas besoin de plus, et elle le comprend de plus en plus. Au point de vue de la société, je dirais que c’est encourageant de voir qu’aujourd’hui beaucoup de femmes africaines évoluent dans tous les milieux. Il y a par exemple de
plus en plus d’actrices africaines et de femmes africaines qui exercent de hautes fonctions en politique. RHA-Magazine : Diriez-vous que dans vos créations vous contribuez à relever l’image de la femme africaine ? Je n’ai pas cette prétention car je ne crée pas pour une catégorie ethnique, mais pour toutes les femmes. Je ne vise pas non plus un prototype précis. Qu’elles soient rondes, minces, grandes ou petites, je peux dire que je contribue à faire en sorte que la femme en général se sente bien en portant de belles choses.
Amy Wissad
RHA-Magazine : Vos créations commencent-elles déjà à être connues en Afrique? Oui. J’avais d’ailleurs été contactée pour des défilées à Casablanca pour les Fashion Days, mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’y participer. RHA-Magazine : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au cours de votre parcours de créatrice ? Ma plus grande difficulté a été de trouver un style. En effet, ce n’est pas évident. Et puis, c’est compliqué de se faire connaitre. Mais à travers mes nombreux shootings, j’ai été contactée par des magazines et des organisateurs d’événements en quête de jeunes talents. Une autre difficulté, c’est de répondre à la demande de chaque personne. RHA-Magazine : Comment voyez-vous le futur du label Amy Wissad ? Je me vois faire des défilés dans d’autres pays, et principalement en Afrique, c’est d’ailleurs l’un de mes projets. Je vise également à créer une ligne de prêt à porter. RHA-Magazine : De plus en plus de créateurs du milieu de la mode internationale ont recours au style et aux tissus africains. Qu’en pensez-vous ? Quelle est votre valeur ajoutée face à cela ? Je pense que c’est vraiment une bonne chose, il y a de l’évolution ! Je dirais que chacun a sa place dans ce milieu, la concurrence existe mais il y a de la place pour tout le monde. Toutefois, mon fil conducteur reste l’artisanat marocain que j’utilise beaucoup dans les
robes du soir. J’aime également le mélange des tissus et je joue beaucoup sur la fluidité. RHA-Magazine : Vous possédez également une ligne de t-shirts ? Nous avons particulièrement apprécié le logo majestueux « Amy Wissad » en caractère or… Oui je propose depuis peu une ligne de t-shirts. Il s’agit d’une offre dont les bénéfices iront à une association humanitaire. Ils sont disponibles au prix de 15€. On peut les commander sur mon site internet. RHA-Magazine : Un dernier mot aux lectrices et lecteurs de RHA-Magazine qui vous découvre ? Je remercierai tout d’abord toutes les personnes qui portent un intérêt à mon travail. Ensuite je m’adresserai à toutes celles qui ont la même passion que moi en leur encourageant à foncer et à ne pas hésiter de prendre des risques, car c’est en osant prendre des risques qu’on y parvient. Et enfin, je remercierai ma famille qui me soutient énormément et m’a toujours accompagnée dans mes rêves les plus fous et mes prises de risques. RHA-Magazine : Comment peut-on vous contacter Amy ? Si l’une de vos créations nous intéresse, comment se le procurer ? Vous pouvez me contacter via la messagerie de mon site internet ou via facebook comme beaucoup le font. Sinon, je peux non seulement confectionner les tenues que je propose aux clientes qui sont intéressées mais aussi les faire louer pour diverses occasions. Site internet : www.amywissad.be Interview réalisée par Natou Pedro Sakombi, pour RHAMagazine
C’est à Bruxelles, lors du Brussels African Market (B.A.M., organisé par Roots Events) que nous avons rencontré Sunna de « Sunna Tnika », jeune créatrice d’origine guinéenne ayant grandi en France et qui vit actuellement dans la capitale de l’Europe. Son stand coloré où elle présentait ses créations très originales (bijoux, vêtements, espadrilles,…) a immédiatement attiré notre attention. Nous avons apprécié ce mélange de styles où ce qui fait partie de notre garde-robe basique épouse la touche « wax » de façon très originale, donnant ainsi à nos tenues ce côté que la créatrice veut «ethnique ». Nous avons tenu à l’interviewer pour RHA-Magazine, et si tôt dit, si tôt fait !
La jeune créatrice nous accueillera un matin dans son appartement bruxellois, situé dans une zone de la ville très cosmopolite, un environnement qui lui va si bien. Nous offrant une place confortable dans son salon coquet au décor typiquement africain, Sunna nous accueille vêtue d’un boubou en dashiki rouge, une simplicité contrastant avec un maquillage parfait ! La maîtresse des lieux est accueillante et très souriante, ses rires nous mettent directement à l’aise, et avant même de nous recevoir, elle avait dressé une table d’amuse-gueules et de jus frais. Quel accueil ! RHA-Magazine Pouvez-vous vous présenter marque « Sunna Tnika » en quelques mots ? Sunna Sunna Tnika représente l’ethnique. L’idée de base était de faire ressortir une mixité dans les créations, donc pas uniquement le côté africain. Ayant grandi en France, mes parents m’ont élevée dans les deux cultures (africaine et occidentale), et j’ai toujours eu des amis de cultures différentes. Si aujourd’hui j’utilise surtout le pagne dans mes créations, c’est parce que je suis africaine et je veux rendre hommage à mes origines. Mais au départ, on pouvait retrouver, par exemple, des touches asiatiques dans les tenues que je créais: je m’étais inspirée des arts martiaux pour créer des modèles auxquels j’intégrais le pagne. C’est donc cela que j’entends par « mixité ». RHA-Magazine Pourquoi avoir choisi « Sunna Tnika » comme nom pour votre label? Sunna « Sunna » pour moi fait référence aux valeurs morales et éthiques. C’est surtout pour caractériser la droiture, la qualité et l’assiduité dont je fais preuve dans mon travail. Tnika, c’est pour le côté ethnique.
la
RHA-Magazine D’où vous est venue cette passion pour la mode, et depuis combien de temps ? Sunna Je peux dire que la passion pour la mode est innée chez moi. Ma mère est couturière de métier et c’est aussi elle qui m’a transmis cette passion pour la mode. Au départ, c’est dans la coiffure que mon côté « créateur » s’est révélé. Enfant, j’imaginais des coiffures et je demandais à maman de les réaliser sur moi. Ma mère confectionnait surtout des vêtements pour enfants et j’étais le mannequin de ma maman. Donc déjà très jeune, j’étais très coquette et manifestais un goût pour tout ce qui était artistique. C’est depuis 2011 que la mode est vraiment devenue ma grande passion, car à la base, je suis assistante de pharmacien. Tout a commencé lors d’un voyage aux Etats-Unis, je suis entrée une boutique qui vendait beaucoup de vêtements ethniques, mais les prix étaient exorbitants ! De retour en France, j’ai commencé à me confectionner des vêtements ethniques, à les porter et à les
je connaisse déjà un peu l’Afrique pour avoir voyagé au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Ce qui m’a marquée en arrivant en Afrique, c’est la chaleur humaine que j’y ai trouvée, c’est l’hospitalité des gens, ce côté affectif très présent mais surtout le courage. Malgré la situation précaire des sociétés africaines, les gens sont courageux et se battent, et c’est ce qui fait que l’Afrique avance. Elle avance doucement, mais sûrement, un peu comme ma marque (rire). RHA-Magazine Et quel est l’apport de Sunna Tnika à l’Afrique ? Sunna C’est la mixité et un nouveau souffle, c’est l’absence de ce côté trop traditionnaliste. L’Africain peut garder une part de tradition mais épouser la modernité, et Sunna Tnika lui propose justement d’être plus dans l’air du temps. RHA-Magazine Est-ce que pour vous « mixité » est synonyme de rupture d’avec la tradition ?
exposer sur Facebook. Des personnes qui appréciaient mes créations ont commencé à passer commande et j’ai accepté d’y répondre. Ensuite, une occasion s’est offerte à moi de présenter mes créations lors d’une exposition destinée aux jeunes talents, aux jeunes artisans. Je me suis lancée le défi de présenter une collection d’espadrilles en wax. Et ce fut un carton! Il ne restait quasi plus rien à la fin de l’expo, les espadrilles sont parties comme des petits pains. Et c’est là que tout s’est enchaîné : j’ai trouvé le nom de ma marque, je l’ai déposé, j’ai été invitée à des défilés, des salons, des expositions, etc… Certains me proposaient même de venir exposer gratuitement. RHA-Magazine Sunna Tnika, quel est votre rapport à l’Afrique ? Sunna C’est un rapport assez spécial (rire). Je suis d’origine guinéenne et j’ai 33 ans. Mais les circonstances ont fait que je n’ai découvert la Guinéee que l’année dernière. J’avais besoin d’y aller, bien que
Sunna Non, pas du tout. Quand je parle de mixité, c’est dans les idées. Tel que je l’ai expliqué, je suis née en Occident et ce que je peux apporter à l’Afrique, que je ne peux pas me venter de connaitre parfaitement, c’est ce que j’ai appris en Occident, à savoir une ouverture d’esprit face à d’autres cultures. On peut valoriser sa propre culture mais l’ouverture à d’autres est égale au partage, à la richesse. Ça ne veut pas dire que l’on a besoin de l’autre absolument, mais l’autre nous apporte un plus. RHA-Magazine Sunna Tnika que pouvez-vous apporter à la femme africaine d’aujourd’hui, celle de la diaspora et celle du continent ? Sunna Pour répondre à cela, je reviendrai sur mon expérience personnelle. Je suis née en Occident mais je me sentais africaine jusqu’à ce que je découvre réellement l’Afrique. Là-bas, je me suis sentie étrangère sur pas mal de choses. Ce que je peux offrir à la femme africaine, c’est une touche de modernité dans la mode traditionnelle africaine, grâce à la mixité. La mode de nos mamans, par exemple, peut être revisitée à la lumière d’autres cultures, et c’est une richesse. RHA-Magazine En quoi reconnait-on d’emblée la marque Sunna Tnika ? Qu’est-ce qui vous
différencie des autres créateurs également pour la mode ethnique ?
qui
optent
Sunna Je dirais l’exclusivité. Je souhaite que les clients se sentent exclusifs. Il n’existe pas chez Sunna Tnika un modèle identique à un autre, mais une création peut connaître plusieurs déclinaisons. Les clients peuvent être sûrs que personne ne portera la même chose qu’eux. Je ne pense pas que ma marque soit déjà assez connue que pour qu’on la repère d’un coup d’œil, mais il y a toujours ce petit côté excentrique dans les créations Sunna Tnika, et ça fait partie de ma personnalité. J’aime quelques fois sortir des normes. RHA-Magazine Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ou rencontrez-vous?
Sunna (réflexions) Je n’en vois pas vraiment. Les difficultés pour moi sont plutôt des tremplins car j’aime les défis et je suis battante de nature. La seule difficulté que je pourrais rencontrer c’est de ne plus être exclusive. C’est d’arriver à une expo et voir dix créateurs qui font la même chose que moi. Mais là encore, je peux rebondir facilement. Pour les colliers en wax que j’ai nommé « Massaï », ma touche personnelle se trouve dans les détails comme la fermeture en cuir par exemple. Sinon je ne vois que des tremplins dans mon parcours. Je suis arrivée à Bruxelles où je vis depuis un an maintenant comme une personne qui va à l’aventure. Je ne connaissais rien de cette ville. Mais c’est comme si j’y avais vécu depuis au moins cinq ans, et je me suis faite des tas de contacts. Trois boutiques bruxelloises vendent déjà ma marque, donc on avance doucement mais sûrement ! (rire) RHA-Magazine Proposez-vous également pièces uniques aux goûts des clients?
des
Sunna Oui c’est possible, mais en partant toujours d’un modèle existant que je peux en effet transformer au goût du client. Par contre, je refuse de faire le travail du tailleur, que je respecte bien sûr. Ce qui me différencie d’un tailleur c’est ma créativité. Mes créations viennent de mon imagination, de mes idées. Je ne concevrais pas qu’une cliente m’apporte le dessin d’une robe et me demande de la lui confectionner, ce ne serait pas moi, la robe perdrait la valeur de ma touche.
RHA-Magazine Comment voyez-vous le futur de Sunna Tnika ? Sunna Je vois une grande usine où des mamans, des jeunes filles, des hommes aussi, imagineraient et confectionneraient des modèles. On y proposerait aussi des formations pour que celles et ceux qui y travailleront et qui souhaiteront expriment leur côté créatif. Je ne me vois pas ouvrir des boutiques mais plutôt déposer dans diverses boutiques, livrer des créations Sunna Tnika pour leurs clients et les ravitailler. C’est vraiment comme ça que je vois les choses dans dix ans par exemple, si j’y arrive ! (rires)
Interview réalisée par Natou Pedro Sakombi, pour RHA-Magazine
Capable de tuer plus de 800 micro-organismes infectieux et de renforcer le système immunitaire, les partisans de la santé au naturel connaissent (ou pas!) l’argent colloïdale pour son pouvoir guérisseur. Mais qu’en est-il de l’or colloïdale ?
Il y a plus de 5000 ans, les Égyptiens consommaient déjà de l’or pour la purification du corps, de l’âme et de l’esprit. Ils savaient que l’or avait la capacité de restaurer la jeunesse, de guérir nombre de maladies et de renforcer l’or déjà présent dans notre organisme (tel que le cerveau, l’utérus, le sperme et les molécules capillaires du nourrisson) afin d’obtenir une santé parfaite d’un point de vue physique et émotionnelle. Dans une ère plus proche de la nôtre, les Chinois ont été les premiers à fabriquer un simili d’or colloïdale : ils avaient pour habitude de mettre une pièce d’or dans de l’eau bouillante puis le boire aussitôt, pensant ainsi ingérer les résidus du métal précieux.
L’or
colloïdale moderne appelé également
« Nano Gold », se compose de microparticules (ou « nano particules ») d'or en suspension dans de l'eau distillée ou du gel. Selon sa qualité et sa concentration en particules d’or, il se présente sous la forme d’un liquide rouge foncé voire jaune dans certains cas. Dû à leur taille microscopique, ces particules pénètrent à travers les membranes cellulaires plus facilement et permettraient de fournir un soulagement efficace aux symptômes de diverses infections. L’Or colloïdal aurait de multiples propriétés reconnues : harmonise le système nerveux, stabilise le
collagène, régule le rythme des battements du cœur, améliore le QI, renforce la libido et améliore le fonctionnement sexuel. Il a été utilisé dans le traitement de la toxicomanie, le trouble de déficit de l'attention, l'obésité, la dépression / l'anxiété, la circulation sanguine et les problèmes de peau. Il a plus récemment été utilisé au 19ème siècle dans la médecine dite moderne comme traitement contre l’alcoolisme, puis a été placé aux oubliettes lors de la découverte des fameux antibiotiques. Il est depuis quelques années remis au goût du jour comme traitement alternatif des dépendances à la nicotine, à la caféine ou d’autres sortes de dépendances. L’OC est aussi utilisé pour diminuer les douleurs articulaires et l’inflammation causées par
l’arthrite. Il est démontré qu’une consommation régulière améliorerait rapidement la qualité de mouvements des articulations et de ce fait, agirait tel un stimulant naturel pour les cellules de notre corps, ce qui permettrait d’améliorer la transmission des signaux électriques entre les cellules nerveuses du cerveau, nécessaires a la lubrification et au bon fonctionnement des articulations.
éprouveraient
un
sentiment
D’excellents résultats ont démontré que son utilisation était d’une efficacité incomparable en ce qui concerne les symptômes d’anxiété et de dépression. L’or colloïdale aurait un effet apaisant sur les nerfs, raison pour laquelle certaines personnes de paix intérieure, de quiétude lors d’une consommation
régulière. Il augmenterait également la capacité de concentration et même de la mémoire ! Nous avons tendance à prendre du poids lorsque le système digestif ne fonctionne pas correctement : la nourriture non digérée tapisse le pourtour de l’intestin, ce qui peut provoquer diverses infections, tel que des champignons, des gazes, des maux de ventre… La prise d’OC améliorerait le processus de digestion et donc son nettoyage. Sous forme de crème, il régénèrerait les cellules, restaurerait leurs propriétés élastiques et améliorerait l’état de la peau. Elle traiterait donc aisément les divers troubles dermatologiques comme l’eczéma, les éruptions cutanées, les infections fongiques, les plaies ainsi que les brûlures. Cependant, sa consommation excessive peut conduire à une intoxication par l'or qui est nocif en trop grande quantité (il faut respecter la posologie indiquée sur chaque contenant et arrêter immédiatement en cas d’effets secondaires rares, mais tout aussi indésirables). Ndl : les informations contenues dans ce document ont été compilées à partir de diverses sources. Elles ne sont données qu’à titre informatif et ne remplacent en aucun cas les conseils de votre Médecin ou des médicaments prescrit par ordonnance.
Auteure : Marie Lescot pour RHA-Magazine
Sur les traces de la Reine NAZABIDUNKE du ROYAUME BAMOUN (Cameroun) Aussi connue sous les noms de Setfon ou Njapdungke, Nazabindunke était initialement régente pour son fils, Ibrahum Njoya, Fon de Bamoun (1888-1923), également sultan de Foumban. Après que ce dernier ait lui-même pris les rênes, Nazabidunke devint son plus proche conseiller. La plupart des décisions royales étaient donc marquées du sceau de la Reine-Mère. Le royaume Bamoun était situé dans les montagnes de l'ouest du Cameroun, et avait forgé son unité au cours de sept siècles d'existence. Il est utile de rappeler que Bamoun était sous domination coloniale indirecte par les Allemands. L'histoire raconte que lorsqu'ils
arrivèrent en 1907, les missionnaires découvrirent que le jeune roi Njoya avait créé une écriture. En ayant vu un coran, Njoya aurait voulu non seulement inventer une manière de consigner les paroles, mais aussi répandre l'écriture pour qu’elle soit accessible à tous. L’écriture royale (ou écriture bamoun), qui comptait au départ plus de 500 signes, connaîtra plusieurs évolutions jusqu'en 1918. La simplification, et notamment la réduction du nombre de signes à 80 caractères, assura une meilleure diffusion de l’écriture et amena l'augmentation des textes rédigés avec l’écriture royale, qui était enseignée dans les écoles. Njoya institua un bureau d’Etat-civil pour enregistrer les naissances et les mariages. Les jugements du tribunal royal étaient également consignés par écrit. Le roi des Bamouns venait de la dynastie de Nchare Yen, venue de Rifum (Mbankim). Les croyances religieuses en vigueur dans cette région sont l’Islam et le Christianisme. Le dernier roi Bamoun connu à ce jour est Mbombo Njoya (19ème dynastie), qui a débuté son règne en 1993.
Les MONARCHIES AFRICAINES DE NOS JOURS Les rois n’ont pas disparu d’Afrique. On en dénombre plus d’un millier. Qu’on les appelle princes, rois, ou chefs, ils désignent une réalité extrêmement ancienne. Ils ont toujours des pouvoirs : symbolique, magique, voire maraboutique, mais sociaux aussi ! Certains ont conservé une influence politique importante parce qu’ils sont bien perçus par les populations locales qui y voient une stabilité rassurante, une tradition immuable à laquelle elles sont attachées ! Aussi, gagner la complicité de ces rois traditionnels peut s’avérer déterminant pour s’assurer le soutien et la loyauté de toute une ethnie, de tout un peuple ! De nos jours, la seule monarchie à avoir subsisté est celle du Swaziland. Petit pays enclavé entre l'Afrique du Sud et le Mozambique, le Swaziland est donc une exception: la dernière monarchie absolue d'Afrique. L'indépendance, acquise en 1968, avait pourtant permis à cette ancienne colonie britannique de se doter d'une Constitution démocratique autorisant le multipartisme. Mais en 1973, le roi Sobhuza II, père de l'actuel monarque Mswati III interdit les partis. Depuis cette date, ce sont essentiellement les syndicats qui ont cristallisé les aspirations démocratiques, multipliant ces dernières années les manifestations à Mbabane, la capitale, et à Manzini, le principal centre économique. En 1990, le roi a toléré la formation d'un mouvement officieux d'opposition, le Mouvement démocratique uni du peuple (Pudemo). Ses membres, comme les syndicalistes, n'en sont pas moins la cible fréquente d'une répression féroce. Malgré l'intransigeance royale, les appels en faveur de la démocratie se sont intensifiés et sont désormais renforcés par la pression des syndicats sud-africains qui ont manifesté leur solidarité à leurs collègues swazis. (ci-dessus : Ingwenyama Mswati III, roi du Swaziland jusqu’en 1986)
Le mariage dans les monarchies africaines Dans les monarchies africaines, le mariage est une alliance non seulement entre deux personnes qui s'aiment mais aussi entre deux lignages, deux clans, deux royaumes. Le chef ou roi joue un rôle important dans la perception de la dot. Toutefois, dans la matrilinéarité, c'est l'oncle de la reine qui assume cette responsabilité. Il exerce son autorité sur les enfants de sa sœur, aussi sur les enfants des filles de sa sœur, et éventuellement sur les enfants des filles de ces filles. Le rite matrimonial royal est un rite basé sur le symbolisme. Dans beaucoup de royaumes africains, la pré-dot ou la dot est une compensation en biens ou en services versée par le futur époux à la famille de la future épouse. «La dot, selon la coutume, a la valeur d'un signe: la chose signifiée étant l'accord des parties à sa remise et à son acceptation». Bien que chaque ethnie ait sa façon de concevoir le mariage, le mariage reste «une institution voulue par Dieu et léguée par les ancêtres à la communauté ». Voilà pourquoi il relève de l'ordre religieux et sacré. Il n'existe pas de mariage profane dans la royauté africaine. Son rite est basé sur le symbolisme: chaque parole, chaque geste, chaque objet a sa profonde signification. Seules les personnes initiées et les sages comprennent mieux la quintessence du rituel. (ci-dessus : La princesse Edire, épouse du prince Osama Erediauwa du Royaume du Benin-Nigeria – Attention : à ne pas confondre avec le pays « Benin » )
En cette Afrique où le poids de la culture et des parents fait toujours sa loi, le mariage coutumier fait l'affaire ! Et cela est encore plus réel dans la monarchie. La dot conditionne l'alliance matrimoniale; et la cérémonie de pré-dot marque le début officiel du processus de mariage. Autrefois, le mariage royal n'était possible qu'entre les personnes de même ethnie et du même royaume. Aujourd'hui, par contre, les jeunes monarques sont plus ouverts au souffle de la mondialisation culturelle. Chacun peut prendre en mariage n'importe quel partenaire de son choix, même un roturier ou une roturière. Ainsi aspirent-ils à l'amour sans frontières. C'est dire combien les parents n'ont plus à s'imposer sur les choix opérés par leurs enfants car chacun se sent libre et responsable de son avenir. Le choix peut paraître difficile parce qu'il engage l’avenir même de la monarchie et les partenaires pour de longues années. Contrairement à il y a quelques siècles, voire quelques décennies, il ne peut y avoir d'amour sans un choix réciproque et libre qui engage les personnes. Affirmer ainsi la volonté et la liberté des contractants ne signifie pas balayer d'un revers de main les intentions des deux familles ou l’exigence de la monarchie.
La princesse Ruth Komuntale du Royaume de Toro et son époux Christopher Thomas (Uganda), durant la cérémonie de leurs fiançailles
Admiral T et son épouse Jessica Campbell, parrains de la 2ème édition.
Afro Wedding Party Le salon du mariage afro-antillais à Paris L'équipe de Reines & Héroïnes
d'Afrique a eu l’immense privilège d’assister à L'AFRO-WEDDING PARTY, deuxième édition du salon du mariage afro-antillais en France. Vous êtes venus nombreux visiter notre coin EXPO: LE MARIAGE DANS LES MONARCHIES AFRICAINES et l'exposition de peintures 'MARIAGE À AMARNA : Amour et politique dans l'Egypte du 14ème siècle avant notre ère' par notre partenaire NEW AFRICAN CULTURES. Nous avons été heureux d’échanger avec vous à cette occasion ! Nos sincères remerciements à toute l’équipe d’Afro Wedding Party, et principalement à Kimi Dhuama, l’organisatrice du salon. Ce fut deux jours riches en tout point de vue, nous recommandons vivement à ceux qui ont manqué ces fabuleux moments d’assister à la prochaine édition.
Dance 4 Life 2015 – 3ème édition ENSEMBLE, DANSONS POUR LA VIE Plus de sensibilisation! Plus de solidarité! Plus de danse! Le 21 mars 2015 dès 16 heures au centre sportif Victoria – 4 Rue Léon Autrique, 1081 Koekelberg, Bruxelles
"Dance4Life" est un marathon de danse annuel et un événement de sensibilisation à la drépanocytose. Les fonds récoltés sont reversés à l'Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola pour son programme de sensibilisation à la drépanocytose dans les écoles. L'objectif est de faire danser pendant quatre heures (de 18 à 22h) les participants sur les tubes des années '70, '80, '90 et les hits du moment. La soirée est ponctuée d'animations, de chorégraphies électriques et d'une tombola.
Qu'est-ce qu'est la drépanocytose? La drépanocytose est une maladie héréditaire du sang transmise par les deux parents. Elle se caractérise par l'altération de l'hémoglobine, une molécule contenue dans les globules rouges, qui sert à transporter l’oxygène à travers le corps. La maladie se manifeste par une anémie, un trouble de la croissance, une sensibilité aux infections, des crises osseuses douloureuses causées par une mauvaise circulation sanguine et par défaut d’oxygénation des tissus (surtout les os). Parmi ses manifestations les moins fréquentes, nous pouvons citer les accidents vasculaires cérébraux, touchant très souvent des patients jeunes. La drépanocytose n'est pas une maladie rare. Elle est particulièrement fréquente dans les populations d'origine africaine subsaharienne et des Antilles mais aussi d’Inde, du Moyen-Orient, des États-Unis, d'Amérique latine et du bassin méditerranéen, notamment en Grèce et en Italie. D’après les statistiques, la drépanocytose touche près de 50 millions de personnes dans le monde, faisant d’elle la maladie génétique la plus répandue au monde.
Plus de 5 % de la population mondiale sont des porteurs sains de la maladie. Avec le métissage croissant de la société, la drépanocytose est un problème qui va toucher davantage de monde. Nous sommes TOUS concernés! Vous pouvez soutenir notre action et obtenir davantage d'informations en cliquant 'like' sur notre page Facebook: http://www.facebook.com/dance4lifebxl … et évidemment participer à cet événement: Pas besoin de danser comme Michael Jackson, le but est de s'amuser sans prétention et pour la bonne cause. En espérant vous y voir nombreux! Pour plus d'infos: Tel: 0471/60.65.62 Email: dance4lifebxl@gmail.com Web: http://www.facebook.com/dance4lifebxl http://dance4lifebxl.wix.com/dance
Bobette est une jeune femme d’origine congolaise qui a vécu toute sa vie en Belgique avant de décider d'aller s'installer au Canada. Elle est passionnée par la mode, la photographie et le journalisme. En tant que présentatrice trilingue, elle a animé pendant plusieurs années la plupart des événements organisés par la communauté africaine en Belgique. Au Canada elle continue à suivre son amour pour le pagne en organisant des ateliers ou les gens apprennent à créer des accessoires, des chaussures et des baskets en wax. Début janvier 2015 elle sortira la collection de sa ligne de vêtements, Uzuri, qui sera en vente dans L'Espace Urbain à Montréal. Son tout dernier projet est donc la chronique radio 'Culture de Soi', présentée sur Lounge Urbain Radio qu'elle anime avec la charmante Orphanie : « Quand la charmante animatrice Keithy Antoine m'a demandé de faire partie de son équipe à la radio, je n'ai pas hésité un seul moment. Pendant mon séjour dans ce nouveau pays, j'ai énormément grandi spirituellement. La décision de devenir végétalienne a joué un rôle important car quand on vit dans un corps sain, l'esprit le devient aussi et on crée de l'espace pour que notre déesse intérieure puisse prendre place. Ma vision sur le « multivers » m'a tellement libérée mentalement. Et vu qu'Orphanie et moi partageons les mêmes idées sur la plupart des choses, 'Culture de soi' est devenu un instrument pour partager ces expériences avec un large public. Soyez donc régulièrement à l'écoute !» Orphanie est une jeune Montréalaise qui a passé son enfance à naviguer entre le Canada et Haïti, pays d'origine de ses parents. La culture et les langues représentent ses plus grandes passions ainsi que la lecture et l'écriture d'histoires pour enfant. Son amour pour la culture et le bien-être l'amèneront à collaborer avec Bobette, sur la chronique Culture de Soi, au cours de laquelle les deux animatrices donnent astuces, conseils et informations sur le « mieux-être » du corps et de l'esprit. Qui dit Culture de Soi, dit Amour de Soi ♥ Et quoi de mieux pour enseigner l'amour propre à nos tout-petits que des jouets à leur image! C'est la mission que s'est donnée Orphanie en créant une variété de poupées aux coiffures sur cheveux naturels. Des afros, aux twists, aux locs, chacun s'y reconnaîtra. ''Je suis guidée par mon Amour et ma Passion pour ma culture. Savoir que grâce à moi, un enfant saura apprécier et aimer sa beauté naturelle... ça n'a pas de prix.'' Espace urbain: 5926 Rue St-Hubert Montréal, QC H2S 2L8, Canada
P Pour our une A Afrique frique véritablement indépendante DIAS’ est une association qui aspire à participer à l’émancipation du continent africain, plus précisément à l’indépendance des autochtones. Dans cette perspective, l’association souhaite agir dans différents secteurs tels que l’économie, l’éducation ou en encore core la santé. Pour cce e faire, elle réunit une équipe hétéroclite afin d’innover et de développer des initiatives adaptées. Les premières actions mises een n place par DIAS DIAS’’ visent à soutenir des projets de développement proposés par des entrepreneurs africains par le biais des cotisations de ses membres. Ainsi, les promoteurs africains peuvent expérimenter la solidarité communautaire qui constitue une des vvaleurs aleurs de l’association.
DIAS DIAS’’ représente également, dans son fonctionnement, une alternative de consommation par le le réseau réseau communautaire qu’elle souhaite offrir à ses membres. membres. Nous avons pour ambition, sur le long terme, de de mettre mettre en place les structures nécessaires pour répondre aux besoins de la communauté afro afro-diasporique. diasporique. Le financement solidaire institue la position active que souhaite avoir l’association par l'application de propositions concrètes. À partir de 2015, d’autres actions complémentaires seront présentées. Chacun de nous, à sa manière, peut apporter sa contribution. En cela, DIAS est une solution par et pour nous.
Anooha Kemba MBAYI WA MUBEDI Secrétaire générale
Pour plus de renseignements contactezcontactez -nous nous : projetmbad@gmail.com www.mbadias.com
Un Une en nouvelle ouvelle façon de concevoir l'IImage l' mage et l'IInstant l' nstant Chris Né à Luanda, Chri s vit en Belgique depuis l’âge de 4 ans. Il a débuté ses activités au printemps 2013, 2013, mais sson on intérêt pour la photo a débuté en 2010 lorsqu’en photographe amateur, il dépannait ses connaissances pour divers travaux de photographie. Aujourd’hui, Chris ne sor sortt jamais sans son appareil, à l'affût du click insolite. Cherchant toujours ssa a voie dans le domaine, notre photographe de génie est ouvert à différents styles shootings style s de shooting s et événements, privés comme public publicss.. Grâce à RHA RHA--Magazine, 'espère,, lui permettra Magazine, Chris a déjà pu réaliser l’un de ses objectifs : la « pic » de cover, qui, il l’l’'espère 'espère d’élargir son carnet d'adresse. Pour la petite histoire, Chris's House est née au départ d'une envie que Chris et sa femme Christelle ont eu d' d'offrir offrir une vitrine de leur leurs s œuvres, d’où le nom de la maison. Vous pouvez contacter Chris Chris’s ’s House au 0032 485 16 68 63
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Sources des articles (autres que celles citées sur le site www.reinesheroinesdafrique.doomby.com) -
http://journals.sfu.ca/seemj/index.php/seemj/article/viewFile/304/267
-
http://www.optimox.com/pics/Aurasol/Opt_Aurasol.html Colloidal Gold: Principles, Methods, and Applications, Vol. 1 par M. A. Hayat (Nov 11, 1989) http://www.wikihow.com/Select-Safe-Chemical-Free-Colloidal-Silver http://www.superfoodliving.com/colloidal-gold-benefits Abraham, G.E, Souhaila A. McReynolds, Joel S. Dill, PhD Effect of Colloidal Metallic Gold on Cognitive Functions: A Pilot Study. Front. Persp. 7: 39-41,1998. https://www.purestcolloids.com/psa-table.php http://www.apdiscount.fr/ Sojourner Truth site: (Chronologie) http://www.sojournertruth.org/History/Biography/NY.htm Biographie: http://www.biography.com/people/sojourner-truth-9511284?page=2 Pbs.org: http://www.pbs.org/thisfarbyfaith/people/sojourner_truth.html Image Google: https://www.google.ca/search?q=sojourner+truth&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=hD_EUoXfAbCu2AW ExoHQDA&ved=0CAcQ_AUoAQ&biw=1092&bih=513 Afrikara: http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=460 Traduction extrait discours "Aint'I a woman": http://frenchtrendsettaz.blogspot.ca/2011/02/bhmsojourner-truth.html Histoire des femmes: Images: http://maap.columbia.edu/place/2 Leoplod Sedar Senghor , Chant pour Yacine Mbaye, Etiopique, numéro 01,1975 Abdoulay Bara Diop La société wolof: tradition et changement : les systèmes d'inégalité et de domination, Karthala Editions, 2012. Abdoulay Bara Diop La famille wolof ; tradition et changement, Karthala Editions, 1985. Samba Lampsar Sall, Ndiadian Ndiaye et les origines de l'empire wolof, L'Harmattan,2011
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Remerciements RHA-Magazine remercie toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce numéro. Nos plus sincères remerciements à toute l’équipe de rédaction de RHA-Magazine, à House of Neb, et à la reine « Akua Vi Kitoko » pour sa participation à la relecture. Notre profonde reconnaissance au Comité Miss West Africa Belgium , à la Miss Fatoumata Bah, et particulièrement à la reine Binta Sagna et Roots Events, à la maison Amy Wissad Couture, à Création Sunna Tnika, à Chrys House Photography et au maquillage Thya Mo. Un grand merci à nos partenaires : Bana Mboka, Bel’Africa Media, Nana Harmonie, Kemita Maat, DIAS’, Afro-Wedding Magazine, New African Culture, Elykiah RDC, BXFM radio, Ardyss. RHA-Magazine est une publication de la structure House of Neb Brussels – Bruxelles : houseofneb@gmail.com Directrice de la publication et Rédactrice en chef : Natou Pedro Sakombi Photos : Chrys House Photographie Design et graphisme : House of Neb - Brussels Impression : www.flyer.be © Copyright Belgium – Tous droits réservés