RHA-Magazine 6 mai-juin 2012

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Par Natou Seba Pedro-Sakombi Directrice de la publication Rédactrice en Chef

Très chères Reines-lectrices, honorables Rois-lecteurs, C’est avec grand plaisir que nous vous accueillons pour ce nouveau numéro de RHA-Magazine, le magazine en ligne des Reines & Héroïnes d’Afrique. Une fois encore, nous ouvrons les pages de ce royaume ensoleillé pour lequel vous êtes et resterez à jamais les monarques. Nous surpasser n’est plus un défi, mais un plaisir, car vous servir est ce qui nous fait vibrer, et vous satisfaire, ce qui nous motive. Affairées nous l’avions été durant les mois de mars et avril, mais jamais avons-nous songé à nous défaire de cette tâche merveilleuse qui nous incombe : celle de vous offrir un magazine tout en majesté, valorisant davantage l’image de la Femme Noire. Par le biais d’un écho retentissant à travers les âges et qui se laisse entendre dans cette modernité que nous vivons, vous ne manquerez pas de redécouvrir le trésor et le potentiel dissimulés en chaque femme noire. Si Nemen, Reine des Reines, vous éblouira par son côté spirituel et profond, Mama Mulele vous convaincra que la force de Mama Africa se déploie surtout lorsque tout s’effondre. Avec la Reine Aminata, vous saurez percer le mystère de l’éloquence et de l’audace qui anime la Femme Africaine quand elle veut combattre l’injustice pour les siens. Vous cernerez l’étoile brillante que le destin aime diriger sur celles qu’il choisit pour être l’espoir et la fierté de tout un peuple en lisant le parcours féérique la jeune Rachel Mwanza. Et inconsciemment, vous esquisserez un sourire en découvrant les lignes qui dépeignent l’autre dame de fer d’Afrique, Joyce Banda, car elle vous rappellera étrangement la sévérité de nos mamas, qui au grand jamais ne badinaient lorsqu’il s’agissait de nous inculquer l’intégrité. Nouveauté que nous voulons coutume dans ce numéro : la parole est donnée à nos rois. En effet, nous savons qu’ils aiment parfois se surprendre à clapoter sur leur clavier l’adresse qui mène au royaume de RHA-Magazine, pour en apprendre sur ces reines noires qu’ils admirent, qui leur font fondre et qui les intriguent. Nous en sommes flattées et nous les voulons nombreux dans cet exercice attendrissant, mais nous voulons qu’ils se sentent utiles en nous confiant leurs avis et leurs expectations sans aucun tabou. Voilà pourquoi la parole leur est donnée. Nouveauté encore, nous avons voulu couronner un « Roi coup de cœur » à chaque numéro. Et pour cette première, nos cœurs ont frémi face au dévouement du docteur Mukegwe, car avec amour, et c’est ainsi qu’il faut véritablement définir son élan, il reconstruit avec grande chaleur humaine ce qui a été détruit de plus intime chez les femmes victimes de guerre. Voilà donc la richesse qui s’offre à vous dans ce royaume « ensoleillé », car finalement, les protagonistes sont tous des enfants d’Afrique. Et enfin autre nouveauté : une « escapade royale » vers l’Ile du Cap Vert, puisqu’ animées par le souhait de rappeler à votre mémoire d’où nous venons et susciter en vous le désir d’un voyage à la maison, sur la terre de nos aïeux. Nous n’oublions pas que pour diverses sociétés, la période estivale commence, celle qui annonce soleil et farniente. Mais pour nous, enfants du soleil par la Providence, c’est le moment de consacrer notre temps libre à en savoir plus sur nous-mêmes, sur nos ancêtres, sur notre histoire, et pourquoi pas songer à découvrir davantage ces contrées inconnues de notre royaume, l’Afrique. Toute l’équipe de RHA-Magazine, celle qui fait de vous, tous les deux mois, mais en réalité tous les jours, la raison de son plus grand labeur et de sa plus grande consécration, vous souhaite un excellent moment dans le royaume des Reines & Héroïnes d’Afrique ! « Oui, la Femme Noire est rentrée dans l’histoire ! »


Rha-Magazine 2012


Par Sabrina Ben Mansour Rédactrice pour RHA-Magazine

Au-delà de la valeur et de l’impact panafricain de son existence, Menen I est de naissance, une femme de la Grande Noblesse Ethiopienne mais est également une descendante de la Grande Dynastie Arabe des Shurafa, lignée du Prophète Muhammad. Cela lui confère une dimension également que je qualifierais de « afrabienne » liant ainsi l’Afrique à la corne arabique. Menen Asfaw de son nom de baptême Wolete Giorgis est née le 3 avril 1891 dans la province de Wollo. Elle fut l’Epouse du Noble Negus (Roi) Hailé Selassié qui la considérait d’ailleurs comme « une Femme qui n’a aucune Malice » avec qui elle eut six enfants : Princesse Ténagné worq, Prince Asfaw Wossen (Empereur-dans-Exil Amha Selassie I), Princesse Tsehai, Princesse Zénabé worq, Prince Makonnen Duc de Harrar, et Prince Sahle Selassié. Elle a épousé, en 1911, le prince Haïlé Sélassié qui monta sur le trône en 1930. Son nom d’Impératrice restera MENEN I. Elle combattit en faveur d'un enseignement moderne pour les jeunes filles et elle fonda en 1931 la première école supérieure féminine. Au moment de l'invasion fasciste de 1935, elle lança des appels radiophoniques à toutes les mères du monde. Par la suite elle prit une part non négligeable à la Résistance. Dès le retour de l'Empereur dans sa capitale, elle ne cessa de prodiguer ses efforts dans le domaine social.

Le Parcours de Sa Majesté Menen I, l’Impératrice du Peuple

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enen I s’est activement intéressée et impliquée dans les projets et questions concernant les Femmes d’Ethiopie. Elle était notamment la patronne de la CroixRouge éthiopienne et était souvent investie dans les organisations et programmes de charité (argent, nourriture et vêtements). Elle était très attachée au bien-être spirituel de son peuple, de ce fait, elle a également subventionné des pèlerinages en Terre Sainte à Jérusalem.


Persuadée que le redressement de l’Ethiopie passerait par l’Education du peuple, elle a fondé une première école « L’Ecole des Filles de l’Impératrice Menen » à Addis Ababa. Des filles venues de tout l’Empire ont pu recevoir un enseignement et une éducation moderne. Menen a d’ailleurs souvent visité cette école pour soutenir et encourager les filles et était toujours présente pour la remise des diplômes. Elle a fait construire de nombreuses autres écoles partout en Ethiopie. L’Impératrice a également soutenu, financièrement entre autres, des programmes et initiatives en faveur des pauvres, des malades et des handicapés de son pays. Consciente de son rôle et son poids sur la nation, cette fervente religieuse a également beaucoup soutenu l’Eglise Orthodoxe Éthiopienne De Tewahedo. Elle a fait construire et rénover de nombreuses églises en Ethiopie et en Terre Sainte à l’instar de l’Église de Raguel dans la zone de Merkato d'Addis Ababa, ou encore le Monastère de la Sainte Trinité sur le long du fleuve Jordanie en Palestine. Menen n’a jamais hésité à prendre sur ses fonds privés pour financer ses divers projets, parmi ceux-ci, elle ne vivra pas assez longtemps hélas pour voir l’accomplissement de son dernier investissement : la Nouvelle cathédrale Mary de Zion à Aksum. Lors de l’occupation italienne (1936-1941), L’Impératrice dut s’exiler d’Ethiopie, c’est à ce moment là qu’elle fit l’ engagement d’envoyer sa couronne impériale à l’Eglise de la Nativité de Bethléem si l’Ethiopie était libérée. Menen a effectué de nombreux pèlerinages dans les lieux saints de Palestine (alors encore sous le joug britannique), mais également en Syrie ou au Liban. Menen a beaucoup prié pour sa patrie durant son exil. Elle fut exaucée, et elle revint avec Hailé Selassié son époux en Ethiopie en 1941. Il y eut alors de nombreuses reproductions de ladite couronne impériale pour les futures impératrices mais la couronne originale fut comme convenu bien envoyée à l’Eglise de la Nativité de Bethléem. C’est à partir de cette date que l’on vit plus souvent l’Impératrice MENEN avec un diadème plutôt qu’une couronne. L’Impératrice a réussi à cumuler de nombreuses fonctions et a été parfaite dans ses différents statuts, elle a su combiner sa piété religieuse avec ses responsabilités sociales tout en soutenant avec fidélité et loyauté son époux dans ses affaires politiques et ses objectifs de développement de l’Ethiopie. Elle était une femme dévouée à son mari et l’accompagnait dans ses différents voyages et fonctions. En coulisse, elle était sa conseillère, sa confidente mais elle n’a jamais voulu s’ingérer dans les prises de décisions politiques de son mari l’Empereur Hailé Selassié. Elle n’a pas désiré prendre part à la scène politique et publique et préférait œuvrer en discrétion sur le terrain, à proximité du peuple. En effet, l’Impératrice Taitu Bitul, à cause de ses prises de position publiques et son activisme politique aigu, pendant le règne de Ménélik II, avait causé un fort


ressentiment auprès du peuple éthiopien ainsi qu’au sein du gouvernement d’alors. Menen I n’a pas fait la même erreur.

Derniers moments de la Vie de l’Impératrice MENEN I n 1960, la garde impériale a tenté un coup d’état contre l’Empereur. Menen et une partie de sa famille sont placées et bloquées dans leur villa du palais Guenete Leul à Addis Ababa. La tentative a échoué et au retour de l’Empereur, les spéculations vont bon-train dans le royaume. En effet, le Prince, le fils de Menen, aurait été proclamé « monarque » par les chefs du « putch » et aurait plus ou moins été de mèche avec la garde lors de ce coup d’état, et pire encore, certains bruits dirent que l’Impératrice aurait elle aussi sympathisé avec ces derniers pour faciliter l’accès de son fils au pouvoir. Cette suspicion au sujet de son fils comme probable traître à la couronne a beaucoup affecté et attristé l’Impératrice MENEN I.

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Après une vie bien remplie et ses rôles d’épouse, de mère, de croyante et d’impératrice largement honorés, La Noble MENEN I quitte ce monde en 1961 et est enterrée dans la crypte de la Cathédrale de la Sainte Trinité à Addis Ababa à côté du tombeau de ses enfants. Le Premier Ministre prononce l’éloge funèbre de l’Impératrice en rendant hommage à sa charité, sa bonté et sa piété ainsi qu’à son rôle joué aux côtés de son époux, l’Empereur Hailé Selassié I.

Dans une profonde émotion, l’Empereur rendra lui-même hommage à sa défunte épouse en mentionnant d’abord que l’éloge du premier ministre en l’honneur de l’Impératrice avait

été

à

la

hauteur

de

la grandeur de celle-ci et en ajoutant qu’en 50 ans de mariage, ils n’ont jamais eu à recourir à un tiers pour régler leurs affaires intimes et que leur union vécut dans la Paix, le Respect et le Soutien mutuel. Hailé Selassié I fit construire un sarcophage au nord de la nef de la Cathédrale de la Sainte Trinité et y transféra les restes de son épouse afin d’y être enterré lui-même à ses côtés le jour de sa mort. En raison de la révolution, l'Empereur assassiné n'a pas pu être enterré là, et l'Impératrice est restée dans son tombeau original dans la crypte.


En Novembre 2000, les derniers vœux de l’Empereur furent néanmoins exaucés puisque les restes de Menen I furent transférés de sa crypte originale pour les placer, comme convenu, dans le sarcophage construit dans la nef de la Cathédrale de la Sainte Trinité à côté de son épouse.

Discours & Dates-clés de la Vie de l'Impératrice Menen (selon l’Actuel Calendrier Ethiopien, correspondance avec calendrier occidental)

25 Mars 1883 / (25 Mars 1889) : L’impératrice MENEN I est née dans la province de Wollo. Elle est la petitefille du Négus Mikaël du Wollo, et ses parents sont Jantirar Asfaw de Ambassel et Wozeiro Sehin Michael ( fille du Ras Mikaël et demi-soeur de Lidj Yassou). Elle fut baptisée Wolete Giorgis à l’Eglise de St Delba. 30 Juillet 1903 / (31 Août 1911) : Mariage de Wolete Giorgis devenue la Woïzero Menen Asfaw avec le Dedjazmatch Tafari Makonnen futur Hailé Selassié I, duc de Harrar. 22 Janvier 1905 / (1912) : Naissance de leur fille Fikirte Miriam alias Ténagné Worq. 8 Juillet 1908 / (27 Juillet 1916) : Naissance de leur fils Asfaw Wossen (Prince Héritier). Il sera proclamé Empereur d'Ethiopie en Exile sous le nom de Amha Selassie Ier en 1989. 18 Juillet 1909 / (1918) : Naissance de leur deuxième fille Hirute Sellassie alias Zénabé Worq. En 1910 : L’Impératrice Taitu laisse l'achèvement de l’Eglise Kidane Mirhet d’Addis à Menen Asfaw dont une partie du domaine est sera un monastère et un refuge dédié aux chrétiens. 20 Octobre 1912 / (1918) : Naissance de leur troisième fille Wolete Birhen Tsahai. Mars 1915 : Menen voyage à Jérusalem et en Egypte où elle visitera de nombreux lieux saints et fera de nombreuses donations à diverses églises et monastères. 5 Octobre 1916 / (1923) : Naissance de leur second fils Orice Makonnen qui deviendra Duc de Harrar. 7 Novembre 1917 : Leur fille Ténagné Worq se marie au Ras Desta Damtew. Juin 1920 : Menen visite l’école Tafari Makonnen et y participe financièrement. 27 Septembre 1921 / (7 Octobre 1928) : Ras Tafari devient Négus (Roi) et Menen organise et préside une fête de 8 jours pour célébrer l’événement. 18 Novembre 1920 : Menen part à Djibouti pour des problèmes de santé et revient en Ethiopie le 9 Décembre. 24 Septembre 1923 : Menen fonde une Ecole de Filles près du Palace Genete Loul. 2 Novembre 1923 / (2 Novembre 1930) : Couronnement de Ses Majestés Impériales Hailé Selassié Ier et Menen, Empereur et Impératrice d'Ethiopie. Pour la première fois l'Impératrice est couronnée le même jour que l'Empereur. Dans la tradition antérieure éthiopienne, l’Impératrice ne partageant pas la souveraineté de l’empereur, elle n’était pas ointe avec l’huile de Royauté. La couronne était très petite. Cela se passait le troisième jour, car il n’était pas permis qu’elle soit couronnée le même jour que l’Empereur. Mais, désormais depuis Menen, excepté pour l’onction royale, l’Abouna placerait la couronne sur elle et mettrait la bague en diamant à son doigt et que cela se ferait le même jour conjointement au couronnement de l’Empereur.


20 Février 1924 / (1931) : Naissance de leur troisième fils Sahlé aba Dina Sélassié. 30 Avril 1924 : Mariage d’Asfaw Wossen avec Wolete Israël. 11 Novembre 1925 : Menen supervise la construction de l’Eglise de St Hana sur Son domaine à Furi. Elle offre des acres de terre aux prêtres et évêques pour leurs lieux de résidence. 6 Septembre 1926 / (1933) : Menen visite Jérusalem avec son fils, le Duc de Harar, et construit l’Eglise de la Sainte Trinité à son retour. 1928 / (1935) : Menen les femmes de Son royaume et prépare la logistique de l’effort de guerre, et du matériel de premiers secours pour les envoyer sur le champ de bataille. Elle devient la Patronne officielle de la Croix Rouge Ethiopienne lors de sa création en 1935. 13 Septembre 1928 : Menen prononce son fameux discours à la Conférence des Femmes du Monde contre la Guerre :


Source : E.A.B.I.C. OFFICIAL ROYAL EMPRESS LIBRARY : ROYAL BLACK LIVITY - A MEMORIAL FOR EMPRESS MENEN ASFAW'S BIRTHDAYWRITTEN BY YARED GEBRE MICHAEL 25th of March 1950 E.C. Addis Ababa

Novembre 1928 : Menen se déplace à Addis Abeba pour encourager les résidents pendant les bombardements. Son arme de guerre : la spiritualité à travers la PRIERE. 1928-1933 / (1936-1941) : Menen est forcée de s’exiler en Angleterre. 13 Aout 1933 / (1941) : Menen revient à Addis Abeba. 1934 : Menen prononce un discours dans Sa province natale de Wollo et fait construire l’Ecole des filles Menen. 1935 : Menen offre une partie de Son domaine aux orphelins de la guerre. Elle ouvre l’Ecole Siwaswe Birhan pour les aveugles. 11 Novembre 1935 : Menen part visiter l’Association des Femmes Ethiopiennes et donne des conseils pour son affermissement.

Charte de la Ligue de Libération et d’Emancipation de la Femme de l’Impératrice Menen

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5 Octobre 1936 : Menen visite l’Ecole de l’Impératrice Menen et explique aux filles l’importance des études. 1939 : Menen finance et fait construire l’Eglise Sainte Marie Gete Semani dont une partie servira de résidence pour les prêtres et évêques. 10 Juillet 1939 : L’Ethiopie étant libérée de son occupation, conformément à son Vœu (sa promesse) formulé lors de son voyage à Bethléem à la Très Sainte Mère Dieu et Toujours Vierge Marie, Menen renvoie et fait don de sa couronne à l’Eglise de la Nativité de Bethléem. 1941 : Menen fait à nouveau don d’une part de son domaine sur la rue de l’Impératrice Zauditu pour la construction d’une nouvelle Ecole qui portera le nom de Sa fille Bien-aimée Zénabé Worq. 24 Janvier 1941 : Menen part visiter Gondar et offre aux différentes Eglises argent et vêtements. 1er Septembre 1941 : L’Empereur Hailé Selassié explique aux éthiopiens que l’habillement traditionnel devrait être porté comme un exemple pour le futur. L’Impératrice le suit et prend l’initiative de s’habiller de cette manière. 1942 : Menen fait imprimer 3 800 copies des 14 livres sacrés. Les fonds récoltés des ventes sont reversés à l’Ecole St Paul Sewaswe Berhan. Encore une fois, elle donne une parcelle du domaine de Sa mère à l’usage de l’école. Elle fait rénover l’Eglise Gishen dans la région de Wollo et construit une route pour la rendre plus accessible. 1943 : Menen relance la reconstruction de l’Eglise Buro de la Trinité qui avait été détruite pendant l’invasion italienne. 7 Juin 1943 : Menen visite l’Ecole de l’Impératrice Menen et encourage les étudiantes. 1944 : Menen visite plusieurs écoles à Nazareth. 1945 : Menen voyage en Erythrée rencontrer le peuple et visiter l’Association des Femmes. 1947 : L'Empereur et l’Impératrice participent ensemble à la remise des certificats aux étudiantes et aux infirmières diplômées éthiopiennes. 1948 : Menen achète la terre des Missions Allemandes pour y faire construire une école pour les orphelins aveugles. Elle embauche des professeurs et des assistants pour s’occuper des jeunes. 1949 : Menen voyage à nouveau en Erythrée. 18 Avril 1945 : 25ème anniversaire de l’Ecole des filles de l’Impératrice Menen 1954 : Menen se retira des yeux du public… le 15 Février 1962 : Aux premières heures du matin, l’Impératrice mourut laissant le peuple éthiopien en larmes.

Ce qu’il faut retenir de l’Impératrice MENEN I Connue, appréciée et reconnue pour sa dévotion inconditionnelle à son peuple, charitable avec le nécessiteux, fidèle à Dieu et aux gens d’Eglise, priant avec ferveur à chaque Sabbat, Menen restera l’emblème indéniable de la Mama Africa. Elle était aimée et respectée à la fois en tant qu’Epouse, Mère et Impératrice. Convaincue comme son Epoux que la clé du progrès et du redressement de l’Ethiopie résidait dans l’Education du peuple, Menen, Impératrice chaleureuse, généreuse et compatissante, n’a pas hésité ni lésiné à subventionner et faire construire de nombreuses écoles dans tout le pays. Sa proximité avec les moines, prêtres ou nonnes l’a conduite à offrir de nombreuses portions de ses domaines privés au service de la Foi pour y construire de nombreuses Eglises. Impératrice aimante, courageuse et solidaire, pendant la guerre contre l'Italie, elle a sans cesse apporté son soutien aux hommes en combat en mobilisant les femmes dans l'effort de guerre et en encourageant le peuple à la résistance par la loyauté envers leur Souverain et la solidarité envers leur peuple, participant aux fonds pour soutenir les familles des patriotes éthiopiens. L’Impératrice Menen, L’Impératrice qui craignait Dieu, mais surtout l’Impératrice qui aimait les autres, notamment son peuple, est l’exemple même de la femme panafricaine, capable de prendre de son précieux temps et le mettre au service de son peuple, elle aura œuvré pour la spiritualité, pour l’éducation, pour la reconstruction de son pays et pour le bien-être des éthiopiens. Elle n’a jamais failli, jamais faibli, et s’est consacrée corps et âme, avec Loyauté et Grandeur à sa Nation telle une mère bienveillante, ferme et protectrice.



Par Pauline Nziamu Lomata Rédactrice pour RHA-Magazine

Rien ne présageait Léonie Abo à entrer au maquis du Kwilu et encore moins à devenir la femme d'un des plus grands nationalistes qu'a connu la RDCongo. Sa vie avant son entrée au maquis est celle de toutes les femmes du village à son époque. Ce récit permet de retracer le parcours d'une femme qui était une parmi tant d'autres, et dont seuls les Ancêtres pouvaient prédire un avenir aussi tumultueux. Chaque rencontre est le fruit du destin, et rencontrer Pierre Mulele fut le début d'une vie nouvelle pour celle qui deviendra Léonie Abo Mulele. Voici son histoire...

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e 15 août 1945 à Malungu, naît une petite fille. Dans la tradition africaine ancestrale, chaque naissance correspond à la réincarnation d'un ancien. Afin de lui préparer le chemin qui lui est destiné, il est primordial de connaître son identité. Ainsi, quelques mois avant d'accoucher, Labon, la mère d'Abo fit un rêve au cours duquel elle vit apparaître une de ses défuntes tantes, lui annonçant sa venue proche. Cette enfant qui venait au monde était sans aucun doute habitée par l'esprit de la tante Abo. Ainsi, elle se prénommera Abo, prénom lugubre quand on sait qu'il signifie « deuil » en langue des Bambunda. Malheureusement, quelque temps après avoir donné naissance, la mère d'Abo tombera gravement malade. Elle confiera alors la garde de sa fille à sa soeur Mabiungu, qui, elle, n'arrivait pas à avoir d'enfants avec son mari, ce qui était un drame, une malédiction dans les coutumes africaines. La venue de la petite Abo fut donc perçue comme un cadeau du ciel malgré les circonstances sombres qui avaient entourés sa naissance. La perte de sa mère fut largement comblée par l'amour qu'elle reçut de sa tante et de son mari. Elle eut une enfance commune à toutes les petites filles de son village. Awaka, le père adoptif d'Abo, faisait partie

des hommes les plus riches à Lukamba. Cependant, aux yeux de la petite Abo, ce sont les chrétiens qui sont placés à la première place. D'ailleurs, les villageois étaient persuadés que les fétiches chrétiens devaient être beaucoup plus efficace que les leurs. Arrivé l'âge d'aller à l'école, ses oncles, devenus chrétiens, l'inscrivent à l'école de Lukamba. Cependant sa grand-mère Aney, s'y opposera farouchement car pour elle l'école chrétienne ne pouvait que mener à la mort. Elle chassait toutes les personnes qui essayaient de venir chercher Abo. L'année d'après, la grand-mère sera contrainte de la laisser s'en aller. C'est son oncle, le chef de secteur de Lukamba qui la prendra désormais sous son aile. A l'école, Abo apprend beaucoup de choses qu'elle a du mal à comprendre tel que les prières, les évangiles. Ces années passées auprès des chrétiens suffirent à lui faire adopter la foi chrétienne et graveront dans son esprit l'existence d'un Dieu blanc immortel siégeant dans le ciel avec à ses côtés son fils Jésus-Christ. Pour Abo, ce paradis ressemble sans aucun doute à la Belgique dont on lui parle tant. On lui apprend également que seuls les chrétiens vont au paradis, ce qui la place, elle en est certaine, à un rang supérieur à tous ces villageois qui pratiquent encore la spiritualité


ancestrale. Une fois baptisée, Abo se verra décerner le nom de Léonie Hortense. A l'internat des Soeurs, les élèves étaient asservies à de lourdes corvées et après chaque journée c'est à contrecoeur qu'elle remerciait le Seigneur pour ces grâces. En 1957, Abo ayant terminé ses primaires se voit donnée en mariage à un homme. Seulement, ce dernier entrera à l'armée, or les villageois de Lukamba avaient été traumatisés par les ravages qu'avaient causé la Force Publique en 31. Ainsi, Awaka refusa d'offrir sa fille à un militaire. C'est ainsi qu'il préféra l'envoyer à Feshi dans la première classe des aidesaccoucheuses et puéricultrices au Foreami (le Fonds Reine Elisabeth pour l'Assistance Médicale aux Indigènes). Deux ans plus tard, une fois son diplôme d'aide-accoucheuse en main, Abo retourna dans son village. Là, on lui présenta son nouveau mari. Âgée de 14ans, elle est contrainte d'épouser cet homme qu'elle n'a même pas eu le temps de connaître, elle à qui les Soeurs ont toujours enseigné que l'homme était le diable et qu'il fallait fuir les tentations de la chair. Mais cet homme ne tardera pas à la battre, épris d'une jalousie maladive. Elle ne pouvait même plus se rendre à son travail à l’Hôpital de la mission Kikwit Sacré-Coeur. En 59, la panique commença à régner à Kikwit, on lui appris que les Belges s'en prenaient à la population car les « Nègres » exigeaient l'indépendance du pays et voulaient chasser tous les Blancs

du territoire. Cette même année, Honoré Kimwanga, le chef de la cité de Kikwit, est empoisonné sur ordre de Kamitatu, un politicien du parti PSA ( Parti de la Solidarité Africaine) et en meurt. Kikwit est désemparé car c'est cet homme qui luttait pour l'indépendance et maintenant sans lui, les réprimandes risqueraient d'être sévères. Le lendemain, une rumeur retentit dans tout le village, un certain Mulele, un chef du PSA à Kinshasa était venu se recueillir sur la dépouille mortelle de Kimwanga, et était en train de parler à l'esprit du mort. La population était maintenant persuadée que cet homme devait détenir des pouvoirs magiques. Quelques mois plus tard, une triste nouvelle s’abattit, une fois de plus, sur la ville de Kikwit : Lumumba, cet homme grâce à qui le pays avait obtenu son indépendance avait été tué par Kasavabu avec la complicité des Belges qui voulaient s'approprier le cuivre du Katanga. Leonie Abo ignorait qui était cet homme et ne savait pas ce qu'était le cuivre. En 62, Elle décida de quitter ce mari qu'elle n'aimait pas et qui la maltraitait. Elle trouva refuge chez les parents Makeloni. A cette période, Mulele cherchait une infirmière pour le maquis, c'est ainsi que la nouvelle arriva aux oreilles de l'oncle de Léonie Abo qui alla la chercher feignant que son grandfrère était gravement malade et qu'elle devait donc aller le soigner. Il avait pris soin de ne pas lui avouer que c'était chez Mulele qu'ils se rendaient car Léonie, tout comme le reste de la population craignait


cet homme dont on disait qu'il pratiquait la sorcellerie. C'est ainsi qu'elle arriva au maquis. Mulele lui demanda de soigner ses soldats. Elle se disait qu'elle le ferait rapidement et qu'elle rentrerait ensuite mais le destin en voulu autrement : elle fut la première femme du maquis. Durant plusieurs semaines, Léonie inconsolable à l'idée d'être « prisonnière » de ces hommes mystérieux, resta à l'écart. Petit à petit, elle vit de plus en plus de personnes, hommes et femmes, qui avaient entendu parler du recrutement de Mulele, devenir partisans du mouvement. Mulele disait qu'il fallait d'abord former les gens avant de commencer la lutte. C'est ainsi qu'il donnait des leçons au quotidien et qui portaient à la fois sur la politique (apprendre contre qui on se battait , dans quel but et avec quels moyens) et l'aspect militaire ( entraînement physiques et militaires, techniques de combats, stratégies militaires). Leonie Abo commença alors progressivement à s'y intéresser également et appris ainsi que dans chaque société il y avait les classes supérieures et la classe des opprimés, qu'il y avait eu le colonialisme et le néocolonialisme et qu'à présent il fallait lutter pour obtenir une véritable indépendance. Vers fin août, le gouvernement qui était maintenant au courant des agissements de Mulele, ce Lumumbiste revenu au pays, entrepris de l'éliminer au plus vite. Débuta alors la plus grande insurrection populaire en Afrique Noire. Au sein du maquis, Mulele instaura une discipline sévère, et insista sur la solidarité qui devait y régner. Dirigeants et maquisards devaient tout partager et ainsi mener le même niveau de vie, dépouillés de tout confort occidental. Les maquisards avaient pour mission d'inculquer les enseignements de Mulele au peuple mais surtout de prêter attention à leurs problèmes et essayer de les résoudre. Comme il y avait des femmes et des hommes dans le maquis, afin d'éviter tout

désordre, Mulele annonça que désormais si un homme voulait entretenir des relations avec une femme, il devait l'épouser. Il montra l'exemple en épousant lui-même Léonie, à qui il avait promis cela depuis déjà quelque temps. Leonie Abo devint donc Mme Mulele, et à partir de ce moment là, fut placée autant que son mari dans la ligne de mire des adversaires. Des rumeurs circulaient sur tous le pays, la population était persuadée que Mulele et ses maquisards possédaient des pouvoirs magiques. Profitant de cette réputation, Mulele décida de diviser le maquis en trois parties et de les disperser aux quatre coin des territoires d'Idiofa, Kikwit, Gungu. Leonie Abo Mulele et d'autres partisans trouvèrent refuge à Lukamba mais la nouvelle arriva rapidement que la femme de Pierre Mulele se trouvait au village et les militaire ne tardèrent pas à se mettre en route. Aussi vite dit, aussi vite fait, Léonie pris la fuite et appris que quelques heures après son départ, l'ANC (l'Armée Nationale du Congo, dirigée par Mobutu, le président du Zaire) arrêta toutes les femmes et mit le village sans dessus dessous. Elle se rendit alors dans un autre village, Busongo, mais la même chose se reproduisit et elle du à nouveau s'en aller. La guerre lancée par l'ANC contre les Mulelistes était rude et causait beaucoup de carnage. Mulele refusait que ses partisans participent à ces combats. Les militaires quant à eux semaient la terreur de village en village. La vie des maquisards fut rude, parfois ils n'avaient rien à manger, ils étaient pourchassés par les militaires contraints de fuir dans la brousse, dans la forêt ou de village en village, n'ayant que leurs pieds meurtris comme moyen de déplacement. Mais les femmes, tout comme les hommes avaient été formées pour cela. En effet, Mulele, qui connaissait la place marginale de la femme dans les villages, avait insisté pour que règne l'égalité entre hommes et femmes dans le maquis. Ainsi, elles


suivaient les mêmes leçons que les hommes et pouvaient à leur tour enseigner à d'autres. Les hommes quant à eux, ne disposaient d'aucun privilège par rapport à elles, et devaient également être présent lors des tâches « ménagères ».Même lors des combats, hommes et femmes, l'arme à la main, allaient sur la champ de bataille. Au maquis, les femmes ont donc pu élever leurs consciences, elles qui n'avaient même pas eu la possibilité d'aller à l'école, rabaissées sans cesse lorsqu'elles étaient au villages Jusqu'au bout, Leonie Abo épaulera et suivra son mari Mulele. A partir du moment où elle devint sa femme, son histoire fut intimement lié à la sienne...Jusqu'à ce triste jour où ils furent embarqués au camp Kokolo à Kinshasa. En effet, après avoir cru à l'amnistie décrétée par Mobutu au sujet des anciens révolutionnaires, Mulele et sa femme avaient décidé de quitter Brazzaville où ils

se réfugiaient pour rentrer à Kinshasa car, leur disait-on, on les attendait avec toutes les honneurs qu'ils méritaient. Une fois arrivés au Congo, ils furent pris au piège. La dernière fois que Léonie Abo vit son mari vivant c'est le jour où ils arrivèrent donc au camp Kokolo et qu'ils furent séparés. Elle fut emprisonnée pendant trois mois, et rentra à Brazzaville où elle vit encore aujourd'hui. Depuis, elle poursuit la lutte en rétablissant la vérité au sujet de son mari car le président Mobutu a voulu salir sa mémoire en le traitant de bandit, de terroriste. Elle a déjà été invitée à intervenir à plusieurs reprises à ce sujet, et est l'auteur d'un livre qui raconte sa vie au maquis. Léonie Abo a appris à devenir nationaliste, et son histoire nous démontre que les femmes ont un rôle essentiel à jouer lors des révoltes, au même rang que les hommes. Leur participation active leur redonne confiance en elle car cela implique le fait qu'elles existent enfin et que leur présence est indispensable, que ce soit au front ou auprès d'un homme qui s'y rend. N'oublions jamais qu'éduquer une femme, revient à éduquer une nation.

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Par Annette Ndaya Mutombo - Rédactrice pour RHA-Magazine

Aminata Dramane Traoré n’est plus à présenter. Figure emblématique de l’alter mondialisme, du militantisme panafricain, cette Reine d’Afrique n’a de cesse de faire entendre sa voix pour dénoncer les injustices que subit le continent africain, et d’éveiller les consciences. Alors que son pays le Mali est en proie à une inquiétante instabilité, revenons sur le combat incessant que mène Aminata Traoré pour son pays et pour l’Afrique.

Son parcours professionnel

D

étentrice d’un doctorat en Psychologie sociale, Aminata Traoré a réalisé ses études en France, à l’Université de Caen. Suite à cela, c’est en Côte d’Ivoire qu’elle s’installe. De 1975 à 1988, elle va exercer à l’Université d’Abidjan en tant Chercheur en sciences sociales, où elle a notamment enseigné au département d’ethnosociologie. Durant cette période elle travaille également comme Détachée auprès du Ministre de la Condition Féminine. Manifestement sensibilisée par la cause de la Femme africaine, Aminata participe à partir de 1988 à un programme régional du PNUD, pendant 4 ans. L’objectif de ce programme est la promotion du rôle des femmes mais également des communautés défavorisées dans la gestion de l’eau et l’assainissement.

En 1997, c’est dans son pays d’origine qu’Aminata a l’occasion de poursuivre sa carrière en tant que Ministre de la Culture et du Tourisme au Mali durant 3 ans sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré. Mais si Aminata Traoré marque tant les esprits aujourd’hui, c’est à cause de son engagement pour l’Afrique. Elle est une des voix incontournables de la société civile de son pays. Elle a pris part à divers forums altermondialistes tels que le Forum Social Mondial en 2006. Elle est de tous les débats tels que le libéralisme, la préservation du patrimoine culturel africain, la privatisation, les OGM,… En effet, elle ne fait que militer contre les abus subis par les africains dans le cadre de la mondialisation, et d’apporter son point de vue critique quant aux enjeux


socio-politiques ainsi qu’aux défis auxquels le continent africain doit faire face. Elle a eu l’occasion d’affirmer ses prises de position au niveau culturel également où par exemple on la retrouve en tant qu’actrice dans le film « Bamako » d’Abderhamanne Sissako, sorti en 2006, qui met en scène le procès de la société civile africaine contre la Banque mondiale et le FMI.

l’Afrique en général paru en 2005 est un essai qui dénonce clairement l’ingérence à peine voilée de la France dans la crise ivoirienne de 2002. Elle n’hésite pas à interpeller le président français de l’époque, Jacques Chirac, sur la politique ambigüe que mène la France vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. L’Afrique Humiliée qui est sa dernière publication à ce jour, est une virulente dénonciation de la politique de la France dans ses ex-colonies ainsi que du capitalisme injuste qui ne contribue qu’à l’exploitation sauvage du continent. Elle répond également au tristement célèbre discours tenue par Nicolas Sarkozy à Dakar, en pointant du doigt la politique d’immigration de la France qui refoule les immigrés.

Ses écrits C’est notamment au travers de ses nombreuses publications qu’Aminata nous livre ses analyses critiques sur les rapports de force entre l’Occident et l’Afrique et ses conséquences. Revenons sur certains de ses ouvrages. Dans son livre Le Viol de l’Imaginaire, Aminata met en exergue ce constat d’aliénation mentale de l’Homme africain. A l’heure de la mondialisation, c’est un système libérale qui prévaut ; système où l’Occident tire les ficelles pour ses propres intérêts et où l’Afrique est maintenue dans un état d’appauvrissement et enfermée dans un discours misérabiliste. « Depuis plus de quarante ans, l'Afrique cherche à sortir d'une impasse : elle essaye de trouver sa voie à travers le discours de pays qui l'ont invitée à se penser pauvre, à se comporter en région pauvre : Plus que de capitaux, de technologies et d'investisseurs étrangers, elle a besoin de retrouver cette part d'ellemême qui lui a été dérobée : son humanité. »1 Lettre au président des français à propos de la Côte d’Ivoire et de 1

Le viol de l'imaginaire. Paris : Fayard et Actes Sud, 2002. (Quatrième de couverture.).

La situation du Mali Au cours de plusieurs interventions médiatiques, Aminata a eu l’occasion de d’exposer sa lecture et son analyse de la crise malienne actuelle. Elle affirme lors d’une interview pour la web tv Droit Libre TV, que le coup d’Etat n’a pas été une grande surprise pour tous les maliens car la situation du pays n’était pas aussi reluisante qu’il n’y paraît. Au contraire le Mali était bel et bien en crise sur le plan social et politique, et de ce fait vulnérable. Elle proteste entre autre contre l’embargo décrété par la CEDEAO à l’encontre de son pays,


et y voit une autre forme d’agression du peuple malien, mais aussi une ingérence instrumentalisée de l’Occident. Selon Aminata et d’autres intellectuels maliens, il y a tout lieu de faire un parallèle entre la Lybie et le cas malien : « L’os malien étant bien moins dur à briser que l’os libyen, il suffisait de mettre à profit l’état de déliquescence de l’armée nationale et de fermer les yeux sur la progression des assaillants lourdement équipés d’armes sophistiquées en provenance des arsenaux libyens pour que le tour soit joué. Tout cela s’est passé rapidement, entre le 17 janvier 2012 et le 04 avril 2012.»2 Pour Aminata c’est tout le système démocratique malien qu’il faut revoir et donner la chance aux Maliens de décider eux-mêmes du chemin qu’ils veulent prendre pour leur pays, mais cela est sans compter l’invasion des Touaregs et les intérêts occidentaux. Sans relâche Aminata Traoré continue cet héroïque travail au sein de la société civile et de l’intelligentsia africaine. Nous pouvons assurément lire dans ce dévouement un amour de l’Afrique qui force notre respect pour cette incontestable Reine et Héroïne d’Afrique.

Bibliographie : Femmes d'Afrique: douloureux ajustement, Éditions Actes Sud,1995 L’Étau, Éditions Actes Sud, 1999 Le Viol de l’imaginaire, Éditions Fayard, 2002 Lettre au président des Français à propos de la Côte-d’Ivoire et de l’Afrique en général, Éditions Fayard, 2005 L’Afrique humiliée, Éditions Fayard, 2008

Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aminata_Traor%C3%A9 http://www.legrigriinternational.com/article-aminata-traore-le-mali-chronique-d-une-recolonisationprogrammee-102988170.html http://domi.quintagroup.com/droitlibre/home/tv/film111 (Mali : un putsch, deux regards)

2

http://www.legrigriinternational.com/article-aminata-traore-le-mali-chronique-d-une-recolonisation-programmee-102988170.html


Par Annette Ndaya Mutombo - Rédactrice pour RHA-Magazine

Aux amateurs et amatrices de contes de fées et de ‘success stories’, l’histoire extraordinaire de Rachel Mwanza ne pourra que vous faire rêver ! Qui aurait pu imaginer que cette jeune actrice en herbe puisse être sacrée meilleur actrice au festival de Berlin, elle qui il n’y a pas si longtemps vivait seule et abandonnée dans les rues de Kinshasa ? C’est donc au mois de février dernier, au cours de la 62ème cérémonie du festival de Berlin que ce petit bout de femme d’origine congolaise d’à peine 15 ans reçoit le prix de la meilleure interprétation féminine. Elle est ainsi récompensée pour sa remarquable performance dans le film « Rebelle » où elle y joue Komona, jeune fille enlevée par des rebelles et contrainte à devenir enfant-soldat. Ce film tourné à Kinshasa révèle les conditions atroces que vivent ces enfants soldats déshumanisés et transformés en arme de guerre. C’est son premier rôle au cinéma, qu’elle joue avec brio.

au 7ème art mais surtout à une autre vie où Rachel peut enfin accéder à des choses dont elle osait à peine rêver : « Depuis que j’ai joué dans ce film, je réalise combien ma vie a vraiment changé. Je vais à l’école alors que j’avais perdu tout espoir d’étudier un jour. Je suis nourrie, j’habite dans une belle maison, j’ai une chambre à moi, on s’occupe de moi sans que je ne me soucie de rien. Je vis comme il se doit" »1. Rachel confie également que pour jouer le rôle de Komona, elle a puisé dans son vécu et a pu faire transparaître cela de manière naturelle dans le film.

Là où Rachel force l’admiration, c’est qu’elle était une enfant des rues abandonnée par ses parents à l’âge de 6 ans et livrée à elle-même à Kinshasa. C’est en 2011, qu’elle est repérée et choisie pour jouer dans le film du réalisateur Kim Nguyen « Rebelle ». Ce rôle lui ouvre non seulement la porte

Aujourd’hui Rachel s’investit avec d’enthousiasme et persévérance dans ses études et souhaite poursuivre sa carrière au cinéma. Quant à nous, nous ne pouvons qu’attendre avec impatience de revoir cette jeune femme talentueuse à l’écran.


Aux éditions L'Harmattan Collection : Ecrire l'Afrique LITTÉRATURE ROMANS - Cameroun Esther et Sylvia sont soeurs. La première est aussi réfléchie qu'introvertie, tandis que la seconde est créative, intuitive et passionnée. L'une se livre à une quête onirique qui la conduit au coeur de son africanité, au moment même où l'autre embrasse la foi chrétienne...

Aux éditions : Coelacanthe Collection : Ecrire l'Afrique LITTÉRATURE NOUVELLES - Comores L'espoir naît entre les dents de la misère. En Afrique, cela est bien connu. C'est cette disposition naturelle des choses que les "âmes suspendues" questionnent. Quand notre vie nous conditionne, pouvons-nous encore faire le choix d'en changer? Ce recueil de 9 nouvelles parcourt, à travers des personnages différents, les doutes et les angoisses qui tenaillent l'âme africaine face à ses démons : l'exil, la réclusion, ou la poursuite du rêve... à tout prix.


« Autour du visage, je suis foncée, et au milieu du visage, je suis claire. » « Pourquoi ai-je toujours des cernes noires sous les yeux ?»

Par l’équipe de RHA-Magazine

D

e tels témoignages sont le reflet d’un problème fréquent et spécifique aux peaux noires : l’inégalité du teint et les tâches hyper pigmentées. Le mécanisme : nous le savons tous, la couleur de notre peau est due à la présence de pigments mélaniques sur la couche supérieure de l’épiderme. Ces grains de mélanine ont pour mission de protéger la peau du soleil. Tant qu’ils sont produits en quantité voulue, tout va bien. Mais pour peu que notre épiderme subisse une agression traumatique (éclatement d’un bouton d’acné, par exemple), que notre organisme connaisse des modifications hormonales (grossesse ou prise de contraceptifs oraux), ou encore que nous nous exposions au soleil après nous être parfumées, rien ne va plus : la production de mélanine s’accroît, et les taches sombres apparaissent. Comment traiter ces tâches ? Puisqu’on sait ce qui les cause, le meilleur traitement est bien évidemment la prévention : éviter de manipuler les boutons d’acné ou les piqûres d’insectes, ne pas appliquer de produit alcoolisé avant une exposition au soleil…

Mais lorsque les taches sont bel et bien là, deux façons de les faire partir : le peeling ou, les soins dépigmentants. Le Peeling chimique est un acte médical. Il permet de régénérer les cellules de l’épiderme et de stimuler la production des fibres de collagène : la peau paraît plus lisse, et est débarrassée de toutes ses imperfections, tâches pigmentaires comprises. Autre solution, les soins clarifiants, unifiants, antitâches mais attention, il s’agit bien d’estomper des taches ou d’unifier le teint, en aucun cas de changer votre couleur de peau naturelle. Avant tout, vous devez vous sentir belle et bien dans votre peau quel que soit votre teint d'origine. Une peau bien entretenue sera radieuse et lumineuse quelle que soit sa teinte. Ne cherchez surtout pas à décolorer votre peau, vous risquez d'aller au-devant de bien des soucis et de risques inutiles.

Merci au Docteur Khady Sy Bizet Sources : Diouda, le guide de la beauté noire et métissée (http://www.diouda.fr/)


LA SANTÉ DE SA MAJESTÉ

Par l’équipe de RHA-Magazine

Oui, mais à quelle fréquence? Pour que nos pieds restent beaux et en santé, on renouvelle notre pédicure maison chaque mois. Entre deux soins complets, on peut l'entretenir en ponçant nos pieds sous la douche deux à trois fois par semaine. En plus de nous faire de jolis petons, la pédicure diminue les risques d'infections et de mauvaises odeurs, et élimine la peau sèche qui durcit et craquelle.

Les étapes 1. Le trempage Le but: Nettoyer nos pieds, dissiper la sensation de fatigue et d'échauffement, et ramollir notre peau, nos cuticules et nos ongles pour en faciliter le ponçage, le repoussage et la taille.

Bien souvent nos pieds sont comprimés et négligés. Or, il y a des gestes simples à effectuer pour garder des pieds tout aussi majestueux que notre démarche royale. Alors, avant d'enfiler nos sandales et d’adopter ce port de reine qui nous caractérise, prenons quelques 45 minutes pour traiter nos pieds aux petits oignons avec une pédicure maison!

Les bons gestes: Avant de procéder au bain de pieds, on élimine toute trace de vernis sur la surface de l'ongle avec un dissolvant. On remplit ensuite une bassine d'eau tiède (environ 35°C) à laquelle on peut ajouter du sel de mer, des galets effervescents, des cristaux aromatiques, de l'huile essentielle ou, si on n'a rien d'autre sous la main, un shampooing doux. On laisse tremper nos pieds de cinq à dix minutes, pas plus, sans quoi la peau s'asséchera, les cuticules se gonfleront et les ongles deviendront poreux.

2. Le ponçage Le but: Éliminer les callosités sur la plante des pieds et sur le côté externe des talons et des gros orteils. Les bons gestes: À l'aide d'une pierre ponce ou d'une lime, on élimine les aspérités sur la surface du pied encore humide, en insistant sur les bords et les zones calleuses. On effectue de longs mouvements à sens unique, de façon soutenue et en douceur pour éviter d'irriter notre peau. L'usage d'instruments coupants (lames, rasoirs et bistouris) est à proscrire, car on risque de se blesser sérieusement. Si on est aux prises avec un problème de cors ou de corne épaisse et dense, mieux vaut faire appel à un professionnel certifié.

3. Le gommage


Le but: Éliminer les cellules mortes, stimuler la circulation sanguine et

adoucir

la

peau

des

pieds.

Les bons gestes: Sur une peau humide, on applique une crème ou un gel exfoliant par des mouvements circulaires, en insistant sur les surfaces nouvellement poncées pour les affiner davantage. On rince à l'eau claire, puis on assèche nos pieds en prenant bien soin d'essuyer entre nos orteils, car cet espace est propice au développement d'infections fongiques ou de mycoses (champignons).

4. Le nettoyage et le traitement des cuticules Le but: Retirer les saletés qui s'accumulent sous les ongles et à l'intérieur des sillons, et repousser les cuticules. Les bons gestes: À l'aide d'un cure-ongle, on nettoie les bords latéraux (sillons) et le dessous des ongles. Denise Morin conseille de procéder en douceur, sans trop creuser, pour éviter de décoller l'ongle et d'ainsi créer une porte d'entrée aux bactéries. On applique ensuite à la base de l'ongle une crème ou une huile émolliente conçue pour ramollir les cuticules, on laisse agir quelques minutes, puis on repousse délicatement les petites peaux avec un bâton de buis ou un repoussoir en métal. Important: il ne faut jamais couper les cuticules, au risque de se blesser.

Le but: Habiller les orteils d'une jolie teinte estivale! Les bons gestes: On élimine toute trace de corps gras avec un dissolvant, puis on sépare nos orteils à l'aide d'un séparateur ou d'un mouchoir enroulé. Pour empêcher l'ongle de jaunir et prolonger la tenue du vernis, on pose d'abord une couche d'apprêt. On applique ensuite deux couches de vernis et une couche de finition pour sceller la couleur. Si désiré, on peut accélérer le séchage à l'aide d'un produit spécialement conçu à cet effet. Finalement, on élimine les bavures avec un correcteur ou un coton-tige imbibé de dissolvant. Une fois par mois, on laisse nos ongles «respirer» pendant quelques jours pour les empêcher de s'assécher et de fendiller.

www.agnesetien.blogspot.com

5. La coupe

les

Le but: Tailler et limer les ongles afin d'éviter accrochages et les ongles incarnés.

Les bons gestes: La meilleure façon de prévenir les ongles incarnés est de les couper au carré à l'aide d'une pince à ongles ou d'un coupe-ongle, en évitant de les tailler plus courts que la longueur des orteils, et d'arrondir légèrement les bords avec une lime en métal, en verre ou en diamant (on évite celles en émeri, qui sont plus propices à la prolifération de bactéries). On lime ensuite l'ongle pour bien l'égaliser, puis on lustre sa surface avec un polissoir afin d'éliminer les stries et autres aspérités. 6. L'application du vernis

7. L'hydratation et le massage Le but: Nourrir la peau afin de la rendre souple et douce au toucher, et stimuler les zones réflexes pour délier les tensions de la journée. Les bons gestes: On choisit une crème pour les pieds ou un hydratant corporel suffisamment gras, et on masse chaque pied en effectuant de légères pressions et de petites rotations avec les pouces. On débute par la plante, sans oublier les bords du pied et le talon, puis on remonte vers les orteils, le dessus du pied et la cheville. À moins de souffrir de pied d'athlète et d'utiliser un traitement topique, on ne met jamais de crème entre nos orteils (des champignons pourraient s'y développer). Pour soulager nos talons craquelés, on les enduit généreusement d'un baume réparateur avant d'aller au lit, puis on enfile des bas de coton. Petons doux et lisses garantis! Source : www.coupdepouce.com


Par l’équipe de RHA-Magazine

Focus sur le bazin : Le bazin est une étoffe brillante et raide utilisée en Afrique de l’ouest pour la confection de vêtements traditionnels luxueux pour les femmes comme pour les hommes. Le tissu 100% coton blanc damassé est teint artisanalement en utilisant des techniques de réserve par nouage, pliage, faufilage très serré qui, en préservant de la teinture certaines parties de la pièce de tissu, forment des motifs en anneaux ou en bandelettes. Aujourd’hui des colorants synthétiques sont utilisés en lieu et place de l’indigo végétal originel. La dernière étape de la fabrication du bazin consiste à l’amidonner et à le repasser en le frappant à grands coups à l’aide d’un maillet en bois ; ces opérations lui donnent ces caractéristiques si particulières de brillance et de rigidité qui le font apprécier.

Le bazin peut être monocolore ou multicolore. Il peut aussi être laissé non teint, d’un blanc brillant immaculé. Le Mali est le principal et le plus réputé pays de production du bazin, et à Bamako une multitude d’ateliers de teinture prospèrent aussi Reine d’un jour, bien pour la consommation locale que pour reine toujours… Et si l’approvisionnement des négociants des autres pays d’Afrique vous optiez pour le de l’ouest et des importateurs du monde entier. On trouve bazin, l’un des également des productions locales plus limités dans les autres tissus les plus pays notamment au Sénégal, au Ghana, en Côte d’Ivoire même majestueux si le bazin malien reste le plus réputé. A coté du « bazin riche » d’Afrique pour la et « super riche » 100% coton et teint artisanalement, on confection votre trouve sur le marché sous l’appellation bazin des étoffes de robe de mariée ?… moindre qualité, mélange de coton et de fibres synthétiques, Riche ou super produites industriellement en Chine. Elles n’ont pour elles que riche, à vous de leur bas prix de vente mais ne peuvent rivaliser en termes décider… Mais d’aspect et de conservation de la vivacité des couleurs au fil des avant, tout, petite lavages avec le vrai bazin artisanal. Le bazin est utilisé par les lumière sur le couturiers africains pour la confection de tenues traditionnels bazin…. portées lors des grandes occasions, des cérémonies, aussi bien par les femmes que par les hommes. Il est le plus souvent agrémenté de broderies, de surpiqures qui mettent en valeurs ses vives couleurs et son brillant. De nombreux grands stylistes africains s’en sont également emparés pour créer de somptueux vêtements alliant modernité et tradition. Le bazin est aussi utilisé dans l’ameublement pour réaliser des rideaux, du linge de table…


L’avantage de porter une robe qui vous ressemble dans un tissu fabriqué dans la pure tradition artisanale africaine (attention aux bazins fabriqués en Allemagne ou en Chine. Ayez une préférence pour ceux en provenance d’Afrique de l’ouest) Vous choisissez la couleur, la qualité et les motifs qui vous plaisent Vous vous faites confectionner une robe selon la coupe et le modèle dont vous rêvez Vous pouvez marier le bazin à d’autres tissus : wax, madras, kente, dentelles, etc…ou y ajouter de la broderie aux motifs ou au fil de couleur de votre choix Le tissu se voulant léger, vous ne pourrez qu’y être à l’aise un jour aussi stressant que celui de votre mariage Une robe unique et sur-mesure, que vous pourrez porter à nouveau pour d’autres occasions Un rapport qualité-prix très intéressant





Par l’équipe de RHA-Magazine – D’après les conseils du docteur Pierrick HORDE (Santé-Médecine.net)

Le mot fraternité n'a-t-il pas la même origine que fratrie ? L'amour fraternel entre frères et soeurs n'est-il pas dans les sociétés africaines le symbole de la solidarité, de la coopération et de l'entraide ? Dans la vraie vie, les choses ne sont hélas pas toujours aussi idéales, et les relations au sein de la fratrie, parfois davantage dominées par la jalousie que par la fraternité. Souvent, l'aîné est jaloux du cadet, et c'est normal ! On a beau avoir prévenu que petite soeur allait venir à la un peu de bruit et mobiliser une réservée, l'annonce ne passe pas

dans neuf mois, un petit frère ou maison pour y rester, qu'il allait faire attention jusqu'alors exclusivement toujours. Et c'est normal !

Chez les jeunes enfants le On n'accepte pas facilement de sentiment souvent amplifié par compétition avec le nouveau opposé.

sentiment de jalousie est « naturel ». ne plus être le centre du monde ; un la rivalité œdipienne née de la venu pour l'amour du parent de sexe

Comment dompter la jalousie du premier arrivé ? Pour limiter la jalousie de l'aîné, il faut avant tout le rassurer. Répéter aussi souvent que possible que l'amour des parents pour leurs enfants n'est pas un stock fini qui doit se partager, mais au contraire une chose qui peut se reproduire à l'infini. Attention aussi à ne pas lui confier des responsabilités disproportionnées. Nous savons que selon l’éducation africaine, l’ainé s’occupe des plus petits pour aider sa mère. Mais n’oubliez pas qu’on ne demande pas à un enfant de 3 ou 4 ans d'être la nounou de sa petite soeur de quelques mois. A chacun à sa place et à chacun son rôle, et il faut savoir quand rendre l’enfant responsable. Inutile aussi de forcer les affirmant « tu dois aimer te gronder » que les même la meilleur moyen d'accentuer plus tard les rivalités, ce n'est pas les

choses. Ce n'est pas en ta petite soeur, sinon je vais choses vont s'arranger, c'est de développer de la haine et rivalités. Accepter les provoquer.

Enfin, les comparaisons ne sont pas raison : « ta petite soeur, elle, elle est sage au moins... » ou « elle commence déjà à parler alors que toi tu as dit ton premier mot beaucoup plus tard... ». Ces véritables « coups de poignard » risquent d'interdire pour longtemps toute envie de partage et de solidarité entre frère et sœurs.


Ce mois-ci nous avons choisi de donner la parole à nos rois afin qu’ils s’expriment sur leur manière de nous percevoir. Quelques hommes ont accepté de nous faire part de leurs regards sur les femmes afros et leur place dans la société. Nous tenons d’ailleurs à les remercier pour leur aimable participation. Non, au regard de ce que devient la société, je pense que « la femme » est devenue (ou devient) un homme comme les autres. Greg, 32 ans. Dessinateur BTP. France (92) Je pense que son rôle est devenu plus crucial pour la société actuelle que celle d’il y a 60 ans parce qu’il y a plus d’équité entre hommes et femmes. Les femmes sont moins perdues en cas de divorce ou d’abandon de l’époux. Mais il faut dire que cela entraine parfois un certain abus de confiance de la part des femmes vis-à-vis des hommes, jusqu’au point où certaines deviennent imbues de leur personne (sur le plan professionnel). Il faudrait qu’elles se valorisent, certes, mais de manière modérée pour que les hommes ne se sentent pas en compétition avec elles. Esco, 27ans, Barman Garges/Sarcelles.

Pour moi, la société est faite de clivage antagoniste. C’est ainsi qu’est la nature de l’Homme (notez bien le « H » en majuscule hein !). Je me dis que malgré l’évolution,

l’Homme ne changera pas ce que Dieu ou Mère Nature a fait de lui. En ce sens, la société est et sera tjrs un ensemble d’antagonismes qui se mêlent et s’entrechoquent : Noir/Blanc, Nationaux/Etrangers, Hommes/Femmes…La place de la Femme dans notre société est importante voire fondamentale. Pour moi, toutes les réponses, celles du Créateur (Dieu chez les Judéo-chrétiens, Allah pour les Musulmans, Gaïa pour les Hippies, etc …) se trouvent dans le règne animal. Et plutôt que de glaner de la liberté à outrance, la gent féminine devrait passer plus de temps à savoir quoi en faire. Les femmes d’hier étaient des lionnes, celles d’aujourd’hui veulent être des lions...Je m’explique :dans le règne animal, le roi de la Jungle, ou en tout cas , celui considéré comme tel, est le lion. Or, il ne fait de mystère pour personne que le lion est certainement l’un, sinon le plus grand « pimp » du règne animal ! Il envoie ses dames à la chasse, engrosse le plus grand nombre d’entre elles, pionce all day long et ne se réveille que pour se battre, défendre son territoire et « graille » ce que mesdames ont durement gagné ! Les lionnes sont celles qui tiennent les rênes de ce délicat équilibre. Elles sont la pierre angulaire de cette hiérarchie : à la fois mères attentives et « épouses » dévouées, elles sont un modèles d’efficacité et de


sobriété. Nous ne sommes pas des animaux, ou alors….nous en sommes les plus évolués. Je ne dis pas que ce modèle est un genre absolu, mais que certains de ses fondamentaux devraient être une base ! Aujourd’hui, les femmes veulent se marier, mais garder leur nom…De grâce ne devenez pas des lions mesdames…restez des lionnes. Fred 30ans, Consultant Banque, Cergy IDF. Elle fait partie, à part entière de la vie d’un homme pour qu’il puisse constituer un socle idyllique dans sa vie. Staël, 31ans, Technico-Commercial, France Son rôle a toujours été crucial, il l’est et le sera toujours. Tant que Dieu ne décide pas du contraire… Daniel, 42ans Informaticien, Paris Les mouvements féministes ont permis beaucoup de progrès. C’est certains qu’il y a encore des choses à faire, mais la situation actuelle n’est plus aussi grave qu’il y a quelques décennies. Neo 25ans, Cadre dans la finance, Paris Tant qu’il faudra un homme et une femme pour construire un foyer, le rôle de la femme sera crucial. La question à poser c’est QUEL EST-CE ROLE ? Il y a 60 ans, elles s’occupaient du foyer, aujourd’hui, elles continuent tout en ayant de plus en plus d’ambitions personnelles. AMEN. Faut juste trouver le bon équilibre avec le bonhomme en face. Mais c’est quelque chose qu’elles devront imposer (ca se fait déjà d’ailleurs) et non quelque chose que les hommes leur accorderont par « bonté d’âme » Thierry, 29ans, Conseiller Stratégie, Londres Je pense que la place de la femme est cruciale dans l’équilibre de la société. Comme le disait l’honorable Elijah Muhammad « un peuple ne peut s’élever au-dessus de la condition de sa femme » Neter, 27ans, Etudiant, Allemagne.

La Femme a toujours eu le premier rôle dans la société, et ce depuis Eve. Seulement, aujourd’hui –si l’on considère que l’on vive dans une ‘société’, il faut admettre qu’elle n’a plus aucune utilité. En fait, elle en est réduite au statut de l’Homme : elle est considérée comme une cible dans l’économie depuis qu’elle est sortie du foyer familial pour soi-disant être ‘indépendante financièrement’ alors qu’en vérité, elle est devenue ce que les hommes ne veulent plus être : un consommateur ; elle n’est plus la gardienne de l’éducation des enfants, et donc de la future génération. Oui, la place de la Femme est cruciale. Seulement, elle ne l’assume plus. Les pièges du capitalisme mondiale, de la décadence de nos sociétés, de la vulgarisation de la fonction de la Femme font qu’elle ne peut atteindre son statut honorable qu’en s’opposant au système et ce sont ces femmes-là que personne ne convoite, que tous les hommes fuient. Cette femme, c’est la Winnie Mandela ou la Kathleen Cleaver. Heru, 18ans, Etudiant, Colombes


Par Sista Diaspora – Partenaire de RHA-Magazine www.sistadiaspora.com

Le Docteur Denis Mukegwe qui ne peut qu’impressionner par son parcours et sa force est notre ‘roi coup de cœur du mois’. Cet homme de conviction et militant pour les droits de l’homme a voué sa carrière au service des plus démunis. Fils d’un pasteur protestant et 3ème d’une fratrie de 9 enfants, il a trouvé sa vocation en voulant soigner ceux pour lesquels son père priait à l’église. Il a étudié la médecine dans une faculté de au Burundi et il en sera diplômé en 1983, après sa thèse en pédiatrie. Travaillant en brousse, il dut faire face aux problèmes sanitaires que rencontraient des femmes enceintes dont beaucoup mourraient pendant le transport en brancard vers les hôpitaux et centres de soin. En 1984 il s’envole pour l’université d’Angers (France) de laquelle il a obtint une bourse pour se spécialiser en Gynécologie. A son retour, il démarra sa carrière de gynécologue, puis se vit offrir la possibilité de s’occuper de l’hôpital de Lemera dans le sud Kivu. Le salaire dérisoire ne l’arrêta pas car il vit surtout l’opportunité d’y créer une école d’accoucheuse. Grâce à son expertise, il permit à des centaines de femmes stériles de connaitre les joies de la maternité et à beaucoup d’autres d’échapper à une mort certaines en couche. Beaucoup d’entre elles lui ont rendu hommage en prénommant leurs enfants Denis.

La première guerre de libération de 1996 causa les premiers dégâts dans la région du Kivu et l’hôpital de Lemera fut détruit. Des dizaines de patients, opérés la veille et encore convalescents ainsi que des employés de l’hôpital furent assassinés. Le Docteur échappa miraculeusement à la mort et alla se réfugier à Nairobi au Kenya, mais pas pour longtemps, car il créa par la suite une petite maternité dans la ville de Bukavu, détruite à son tour en 1997 par les milices rwandaises armées. Il la reconstruira en 1999. En 2000, le Human Right Act publia une enquête assurant que la guerre se menait désormais sur le corps des femmes. Ces présomptions se sont vérifiées et ont pu établir que selon les lésions présentées, on devinait le groupe armé qui les avaient violentées. Plutôt que de s’exiler à nouveau ou de retourner en France y reprendre sa carrière, le Docteur Mukegwe décida de repartir et rester en RDC où il fonda l’Hôpital Panzi. Tous les jours, des femmes ayant subi des mutilations volontaires et planifiées de leurs appareils génitales étaient emmenées à lui. Ces mutilations étaient utilisées comme arme de guerre. C’est par la force des choses que le Docteur se spécialisera dans la prise en charge des femmes mutilées suite à des viols, aussi bien au point de vue physique, psychologique, économique ou encore juridique.


l’état congolais restent les bras croisés.

Le Docteur Mukegwe est un spécialiste reconnu mondialement pour son expertises dans les traitement des fistules anales et génitales apprises dans un hôpital spécialisé à Addis Abeba, et à ce titre, il a reçu le titre de Docteur Honoris Causa de l'université d'Umea (Suède) en octobre 2010 ainsi que la Médaille Valemeberg del'université du Michigan.

Certains violeurs ont pu être identifiés et jugés grâce au témoignage de ces femmes. Ces femmes ne sont pas seulement traumatisées physiquement, bien souvent elles sont rejetées par leurs proches qui les pensent atteintes du sida ou les considèrent comme des parias. Il faut donc faire une médiation familiale afin qu’elles ne perdent pas le lien social très important avec la communauté et leurs familles. Ces viols touchent toute la communauté de par l’impact qu’ils ont sur les familles mais également sur la communauté qui bien souvent est plongée dans l’incompréhension et la peur face à la violence inouïe de ces actes. C’est par le biais de son action que le monde a pu être informé de l’horreur des violences perpétrées dans la Région du Kivu, mais manifestement, à l’heure actuelle, la communauté internationale et

Actuellement il a pu constituer une équipe de chirurgiens capables de reconstruire des vessies détruites. C’est un exemple panafricain admirable pour toute l’Afrique et le monde qui reconnait et respecte son travail. En 2011, il reçut en Belgique le Prix Roi Baudouin pour le développement. Ce brillant chirurgien, homme de cœur, ne peut que forcer notre respect de par sa détermination et son indéfectible dévouement à celles qu’on ne préfère plus regarder. Reines et Heroines d’Afrique salue cette incroyable force et volonté à toujours vouloir construire, même à partir de cendres.


Partenaire de RHA-Magazine


Par Annabelle Epée-Bizongo Rédactrice pour RHA-Magazine

Vous ne la connaissez pas encore ? Nous avons l’honneur de vous présenter Joyce Banda, la nouvelle Présidente du Malawi. Elle est notre 2ème femme, chef d’Etat sur le continent africain à la suite d’Ellen Johnson-Sirleaf, Présidente du Libéria. Elle a également été classée 3ème femme la plus puissante d’Afrique par le magazine Forbes en 2011. Parmi, les nombreuses marques de reconnaissances qu’elle a reçues, citons le Prix International pour la santé et la dignité des femmes, décerné en 2006 par Americans for United Nations Population Fund pour son action en faveur des droits des femmes du Malawi. C’est suite à l’annonce du décès du Président Bingu Wa Mutharika, que Joyce Banda vicePrésidente est devenue le 7 Avril 2012, la Présidente du Malawi, conformément aux lois prévues par la Constitution malawite. Certains craignaient un coup des forces militaires, cependant, la transition du pouvoir s’est faite en douceur.

N

ée, le 12 Avril 1950 à Zomba au Malawi, Joyce Hilda Banda a 3 enfants issue d’un premier mariage malheureux avec un homme qui la battait et qu’elle quittera à l’âge de 25 ans. Elle est diplômée en Education à l’Université de Columbus et détentrice d’un certificat en gestion du CIF-OIT. Aujourd’hui, elle est l’épouse de Richard Banda, ancien juge de la cour suprême du Malawi, actuellement à la retraite. Joyce banda, n’en est pas à ses débuts dans la vie politique malawite. Son parcours politique est remarquable : de 2004 à 2006, elle est ministre des femmes et de l’enfance, puis elle devient ministre aux affaires étrangères de 2006 à 2009, en plus de son mandat parlementaire entant que député. En 2009, elle sera nommée Vice-Présidente du Malawi, jusqu’au 7 Avril 2012, jour de son investiture. On la connait pour ses décisions politiques qui la démarquent considérablement de ses prédécesseurs.

En ce qui concerne son mandat présidentiel, son premier défi sera de restaurer les relations entre les pays développés et la nation malawite. En effet, dans un pays où plus de 75% de la population vit sous le seuil de pauvreté avec moins d’1$ par jour, elle souhaiterait que l’aide internationale reprenne après avoir été diminuée, faute de mauvaise gestion économique de son prédécesseur. D’autre part, si on la nomme « la dame de fer », c’est pour son franc parlé et parce que lorsqu’elle mène un combat, c’est pour aller jusqu’au bout. Un exemple actuel st celui de son véto sur la venue du Chef de l’Etat soudanais Omar Al Bashir au sommet de l’union africaine qui se tiendra au Malawi en Juillet 2012. Elle juge la présence du président soudanais contraignante, ce dernier étant sujet à un mandat d’arrêt par la Cour Pénale Internationale. Mise à part sa carrière politique et ses échelons gravis au sein de du pouvoir exécutif malawite, Joyce Banda, surnommée l’avocate des femmes


africaines est une féministe convaincue. Distinguée aussi bien dans son pays qu’à l’échelle internationale, elle est connue pour son activisme en faveur des femmes rurales. L’un de ses principaux moteurs fut le destin d’une de ses amis d’enfance qui n’a jamais pu poursuivre ses études faute de moyens : « J’ai décidé que quoi qu’il arrive dans ma vie, j’essaierais d’envoyer les filles à l’école » Elle démarre son premier projet après avoir réalisé un grand profit à la tête de la plus grande entreprise de textile du pays, ce profit qui servira à démarrer la prise en charge de la scolarisation des jeunes filles. Son combat féministe, ne s’arrête pas à l’éducation des jeunes filles car dès son entrée au gouvernement, en 2004, elle poursuit son militantisme, qui par la suite prendra une dimension politique. Elle parvient à faire voter, une loi sur les violences conjugales dont elle-même fut victime durant son premier mariage. Impliquée dans de nombreux projets de promotion de la condition féminine en particulier en matière d’éducation, Mme Banda a créé : •

Un programme d’émancipation de la femme en 1990, visant à promouvoir l’émancipation des femmes par l’éducation La fondation « Joyce Banda », une organisation caritative venant en aide aux orphelins et aux enfants du Malawi par l’éducation L’association nationale des femmes d’affaires (NABW), visant à sortir les femmes de la pauvreté en développant leurs capacités, et leur autonomie économique et financière Le réseau des jeunes dirigeantes, pour toutes les étudiantes des écoles supérieures, visant à conférer les compétences nécessaires à la réalisation de leur projet professionnel. Joyce Banda se dit souvent être une femme privilégiée. Dans le journal britannique, « the Guardian », elle parle de son époux de 2nde noce, Richard Banda, ancien juge de la cour suprême du Malawi, grâce à qui, elle a pu concrétiser ses ambitions.

« Quand j’ai voulu me former, il a payé, quand j’ai voulu un prêt, il est venu avec moi… » Cependant, elle se doute bien que malheureusement, toutes les femmes n’ont ou n’auront pas la chance qu’elle a eue.

C’est la raison pour laquelle, elle s’obstine à allier éducation et autonomie autour des jeunes filles qui sont l’avenir de demain. Malgré qu’elle soit une figure de l’opposition contre qui les partisans du dirigeant défunt auront lutté jusqu’à la fin pour qu’elle n’accède au pouvoir, lors de son investiture, le 7 Avril dernier, la nouvelle Présidente a rendu un discours de paix : « Je veux que nous nous tournions tous vers l’avenir avec espoir et un esprit d’unité. J’espère sincèrement que nous allons rester unis ».

Même en étant Présidente, Joyce Banda compte bien poursuivre son combat féministe. Au Libéria, elle s’est trouvée une nouvelle alliée en Ellen Johnson-Sirleaf. Elles se sont associées et se consacreront à la promotion des femmes africaines. A la fin d’une visite de 48h au Libéria, les deux présidentes ont annoncé la coopération de leurs deux états, qui s’articulerait dans un premier temps autour de la formation des femmes à travers des programmes agricoles. De ce fait, la nouvelle présidente a tenu à confirmer son engagement en faveur de l’émancipation de la femme africaine. Alors, mes chères Reines, gardons espoir, l’avenir nous appartient ! Une présidente de plus sur notre très cher continent africain est à l’honneur. On ne peut que s’extasier devant une dame aussi grande que Madame Banda, une femme qui s’est toujours battue, tant sur le plan personnel que professionnel pour faire valoir les conditions de la femme africaine. A présent, à la tête du Malawi, elle le répète haut et fort pour poursuivre cette lourde charge qui lui a été conférée, elle aura besoin de nous : « Si j’échoue, j’aurais laissé tomber toutes les femmes africaines…pour que je réussisse, elles doivent toutes se rallier à moi » confie-t-elle dans the Guardian. Solidarité féminine oblige ! Nous ne doutons pas des qualités de Mme Banda et sommes convaincues qu’elle saura se distinguer au sein de ses nouvelles fonctions. Félicitations, à notre Reine-Mère Joyce !


Who do you think you are? Qui pensez-vous, être? Par Annabelle Epée-Bizongo – Rédactrice pour RHA-Magazine

Pour nombreux d’entre vous, d’origine africaine, la question ne se pose pas. En fonction de votre nom, vous savez de quelle ethnie vous venez, vous vous sentez automatiquement appartenir à un groupe, par vos habitudes, par la richesse de votre culture, la danse, les plats et vos ancêtres. Cependant veillez à ne pas perdre cet héritage par l’appropriation d’une autre culture. La diaspora noire possède une histoire qui la poursuivra dans le monde. Cette histoire, c’est l’esclavage dont il est important de se souvenir. Pour certains, l’esclavage est un fait de l’histoire entériné à jamais et appartient à un passé lointain. Mais pour d’autres, il a laissé de lourdes séquelles et hante la vie de plus d’une personne, voire d’une communauté toute entière. Ainsi, comme le dit ce proverbe africain : « Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient ».

Il ne s’agit pas d’un simple devoir de mémoire, il s’agit de veiller à ne plus vivre dans l’ignorance. S’il y a une histoire qui soit l’une des plus dramatiques au monde c’est bien l’esclavage de la diaspora noire. La communauté noire (afro-américaine, afroantillaise) vit avec ce lourd fardeau depuis des siècles. A lui seul, l’esclavage est responsable, d’une souffrance perpétuelle, les viols à répétition des esclavagistes sur leurs servantes noires, le travail forcé à coup de bâtons, les cellules familiales éclatées depuis leur enlèvement sur leur terre d’origine, l’Afrique, et la continuité de cet éclatement due à la séparation des membres des familles d’esclaves. Il existait une réelle volonté des esclavagistes blancs de veiller à ce que les esclaves ne se

regroupent pas. Mais pour finir, et le plus douloureux, c’ est de vivre avec un nom qui ne nous appartient pas, ne nous ressemble pas ; un nom qui stagne à une partie de notre histoire où nous sommes esclaves : le nom du maître esclavagiste. Face à de telles circonstances, que faire ? Quand on a perdu tout repère, quand on n’est pluss en mesure de se situer dans la société, notre seule héritage devient notre couleur de peau. Là demeure une souffrance, qui très souvent se transmet de génération en génération et n’a malheureusement plus de nom au fil du temps. Cependant ne soyons pas pessimistes, l’histoire de la diaspora noire a son côté tragique mais a aussi réussi à véhiculer et à exprimer un combat de voix en voix. Politiquement ou artistiquement et on constatera que quoique l’on ait pu faire, la culture africaine était ancrée en eux.


Retournons

à

des

nouvelles

plus

gaies !

Bien que l’esclavage ait créé un traumatisme vivant, aujourd’hui la science est en mesure de le réparer. Le remède à ce mal-être serait l’Adn. En effet, aujourd’hui grâce à l’Adn, il est possible de savoir d’où, des quatre coins du globe, nous venos, mais aussi savoir à quelles régions ou de quelles ethnies, on appartient. N’est-ce pas formidable ? Aux Etats-Unis, cette découverte fait l’unanimité au sein de la communauté afro-américaine. En effet on compte, un grand nombre d’afroaméricains qui après avoir fait leur test Adn, ce sont rendus en Afrique, sur la terre de leurs ancêtres, afin de recréer des liens avec leur communauté d’origine, voire par la suite rentrer définitivement. Toujours, aux EtatsUnis, « Who do you think you are » est l’émission phare qui s’attribue à donner l’opportunité à des célébrités, toutes origines confondues, de retracer leur histoire par la généalogie, par les registres d’Etat-civil et éventuellement l’Adn. En ce qui concerne la société africaine, l’Adn demeure incontournable, compte tenu de la richesse de notre patrimoine et son importance.

Pour mieux comprendre l’intérêt de cette émission, je vous donnerais l’exemple de Blair Underwood, grand acteur afro-américain qui a participé à l’émission, à la recherchee de ses

ancêtres. Blair Underwood, a été suivi durant toutes ses recherches familiales durant l’émission. Ces recherches ont donné suite à des découvertes remplies d’émotions, à des secrets de familles dissimulés par l’administration américaine et du moment où le métissage est entré dans sa lignée… Enfin, grâce à l’Adn, il a pu découvrir qu’il appartenait en grande partie au groupe Yoruba du Nigeria et au groupe Bamoun du Cameroun. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais le destin en a décidé autrement. Pour Blair Underwood, c’est bien plus qu’il n’attendait, mais dans les banques d’Adn, le biologiste constate qu’il y a le dépôt de l’Adn de l’un de ses parents localisés au Cameroun et que selon la lignée, ce serait son cousin. C’est par une ONG qu’au Cameroun, le jeune cousin avait été interpellé pour donner son Adn, afin d’aider ceux qui souhaiteraient un jour connaître leurs ancêtres. Les deux cousins se sont organisés et retrouvés au Cameroun avec leurs pères respectifs. En effet, Blair Underwood a fait le voyage avec son père où ils ont été accueillis par leur village, les bras ouverts.

Voici, une histoire qui donne l’envie et la volonté de se battre contre l’ignorance. Je vous invite à revoir, cette émission, sur le site nbc.com.

Pour nous, issus de la diaspora noire, il est primordiale de contribuer à la connaissance de notre histoire. L’Adn est aujourd’hui une ressource qui nous permet de savoir d’où l’on vient, pour ceux qui savent d’où ils viennent, il s’agit à présent d’aider le reste de nos frères et sœurs, à connaitre leur véritable identité. Il s’agit d’un devoir pour nous, au sein de notre société africaine, un devoir qui permettrait à plus d’une personne de connaître son histoire. Sensibilisons-nous autour de cette cause ! Pour en savoir plus, je vous invite à vous rendre sur le site américain dna.ancestry.com, communiquez avec les ONG, pour savoir


comment votre ADN, pourrait devenir un jour la clé du bonheur d’un des vôtres.

cette

aventure

Voici l’interview de Mélanie Navarro, une jeune femme québécoise qui a été initiée à l`iboga chez les Pygmées. Découvrez ce qui a motivé Mélanie et quel a été son objectif dans ô combien insolite.

Quelles circonstances vous ont conduite chez les Pygmées ? J’ai vécu cette extraordinaire aventure avec mon ami, Patrick Dacquay, qui est un chaman européen. Il avait senti « l’appel » de l’iboga et, connaissant mon intérêt pour la sagesse ancestrale, m’a proposé de l’accompagner au Gabon. J’avais déjà effectué quelques séjours en Afrique de l’ouest et m’étais imprégnée des traditions chamaniques locales. Je souhaitais me rapprocher de l’essence spirituelle africaine et aller au-delà de ses spécificités culturelles. Communier avec la racine sacrée me semblait une évidence, dans ma démarche du retour à la source. Et pour se faire initier, autant aller à la rencontre des gardiens originels de cette sagesse, les premiers occupants de la forêt primaire : les Pygmées. Qu’est-ce que l’iboga ? L’iboga est un arbuste qui pousse dans la jungle équatoriale, principalement au Gabon. Sa racine possède des vertus thérapeutiques, tant sur le plan physique que psychique. D’un point de vue spirituel, elle donne accès aux mondes invisibles et permet une ouverture de conscience. L’initiation au bois sacré est une expérience mystique puissante et à la fois un nettoyage en profondeur de son être. Les Pygmées, réputés grands guérisseurs et puissants « chamans », ont transmis une partie de leur sagesse aux Gabonais. Elle s’est répandue sous différentes branches de la religion bwiti, un culte ancestral aux rites secrets et complexes. Le « bois sacré » se situe dans la même lignée que les plantes sacrées telles que le peyotl ou l’ayahuasca d’Amérique du Sud. Pourquoi les Pygmées ont-ils accepté de vous initier à leur tradition secrète ? Tout simplement parce que le chef du village nous attendait : les esprits l’avaient informé de notre venue ! Il avait d’ailleurs prévenu son clan deux jours avant notre arrivée. Nous avons donc reçu un accueil chaleureux et le contact fut très facile même si nous ne

parlions pas leur langue. Par la suite, Patrick se fit initier dans ce village, en même temps qu’un Gabonais. Ce dernier recevait des soins sur place depuis plusieurs semaines pour une grave maladie. Le frère du chef est, en effet, un des « hommes médecine » les plus réputés de la région. En ce qui me concerne, le clan des femmes m’a initiée dans un village voisin, à quelques heures de marche. Ce fut une expérience incroyable qui m’a profondément transformée. J’ai une immense gratitude envers ce peuple qui nous a acceptés dans une totale ouverture. Comment avez-vous su que vous deviez vous rendre précisément dans ce village ? Nous n’avions absolument rien planifié, nous ne savions même pas à quel endroit, dans la forêt, vivaient les Pygmées ! Nous nous sommes laissés guider par notre ressenti, les rencontres et les signes. Alors que nous nous rapprochions du but, Patrick se mit à percevoir la présence d’un « génie » pygmée, qui nous aida à nous orienter. Toutefois, accéder au village, au cœur de la jungle, fut une tâche très difficile, car nous étions en pleine saison des pluies !


Votre adaptation à leur mode de vie fut-elle difficile ?

A part les « furus », de terribles petits moustiques qui vous assaillent sans arrêt, l’adaptation se fit tout naturellement. C’était un bonheur de pouvoir m’isoler en nature et m’autoriser à vivre l’instant présent ! Manger lorsque j’ai faim, dormir lorsque j’en ai envie, prendre le temps de partager avec les gens qui m’entourent, observer la nature...Rien à voir avec le mode de vie effréné des occidentaux, réglé par les horloges, la productivité, les mondanités et les obligations ! Les Pygmées vivent en symbiose avec l’énergie de la racine et les esprits de la forêt. La vie du clan est rythmée par des cérémonies inspirées par l’iboga. Les relations humaines restaient simples et authentiques.

Évidemment, tout n’était pas que perfection ! Simplement, leur manière de vivre a remis en perspective la mienne, celle d’une Occidentale. Il suffit d’environ trois heures de travail par jour, à un Pygmée, pour subvenir à ses besoins, le reste du temps il est libre de faire ce qu’il veut. Quel écart gigantesque avec nos sociétés, où nous devons travailler toujours plus vite et plus longtemps, pour mieux consommer à outrance. Bref, vivre chez les Pygmées représentait une initiation en soi, bien avant de communier avec la racine ! Qu’avez-vous vécu lors de votre initiation à l’iboga ? Tout d’abord, sur le plan humain, j’ai vécu un moment exceptionnel avec des femmes touchantes par leur

sincérité et leur bienveillance. Imaginez, se retrouver dans un instant de complète vulnérabilité, seule au milieu de la jungle avec des femmes d’une culture étrangère qui ne parlent pas votre langue ! Pourtant, j’ai ressenti avec elles, une intimité et une confiance, que j’ai rarement pu retrouver ailleurs. Leur cérémonie était si grandiose que j’avais parfois l’impression de regarder un spectacle à grand déploiement ! Quant à ma communion avec le bois sacré, il est bien difficile d’exprimer avec des mots, une expérience aussi infinie qu’holotropique. La racine amène à la fois une introspection profonde et une ouverture sur l’univers. La complexité se fusionne dans la simplicité, la division dans l’unité, le rien dans le tout. Des scènes de mon passé me sont apparues, me permettant des prises de conscience, sur mes schémas et mes comportements. Au-delà des visions puissantes que j’ai reçues, mes perceptions ont été amplifiées au point que je comprenais la langue parlée par les Pygmées, qui m’était pourtant étrangère. J’ai touché la mort pour vivre une renaissance. Est-ce qu’il y a un danger à consommer l’iboga ? Oui, l’initiation est très éprouvante physiquement, certaines personnes en sont même décédées. D’où l’importance d’être initié par des guides compétents. Cela implique de se rendre au Gabon car, si la Mère Nature a décidé de faire pousser la racine en cette terre, c’est dans l’énergie de ce lieu que la cérémonie doit se dérouler. Il faut donc sentir un appel très fort pour vivre ce genre d’expérience. Les efforts du voyage font parti du processus initiatique. La guérison demande une implication personnelle. Avoir accès aux mondes invisibles exige un travail sur soi. Cette démarche est bien éloignée d’une surconsommation occidentale qui fuit sa réalité, avec des plantes hallucinogènes, ou qui cherche à faire un bon « trip » avec un alibi spirituel. La racine donne en fonction de ce qu’on peut recevoir. Une personne qui n’a fait aucun travail sur elle-même, sera confrontée à ses propres démons, avant de toucher aux plans élevés. L’iboga permet, avant tout, d’avoir du recul sur sa propre vie pour ensuite retourner dans le monde de la matière avec une plus grande conscience. D’ailleurs, mon témoignage ne vise en rien à inciter les gens à se faire initier à des traditions étrangères. Chacun peut trouver dans son lieu de vie actuel, les ressources pour vivre pleinement son incarnation sur cette planète ! Les expériences mystiques se manifestent dans notre quotidien. La vie en soi est une initiation. Et sans doute la plus grande d’entre toutes. Source : www.soleil-levant.org


A lire : "Une occidentale initiée à l’iboga chez les Pygmées", Mélanie Navarro, Editions Alphée- Jean Paul Bertand.

Les cartes postales sont variées comme autant d’invitations à la baignade et au farniente, ou à la découverte. Il y a la mer, le sable chaud, les palmiers et les cocotiers ; il y a aussi les forêts équatoriales, les chefferies Bamileke, l’architecture du pays Dogon, les circuits en pinasse sur le fleuve Niger, les safaris et les randonnées sahariennes, sahariennes, les découvertes des vestiges de Kemet, etc… Les plus grands tours opérateurs opérateurs s’accordent s’accordent à le dire : l’Afrique dispose dispose d’un potentiel riche de tourisme de nature, d’écotourisme et de tourisme culturel. Tous les deux mois, RHARHA-Magazine vous propose une escapade sur les plus beaux sites que nous offre notre magnifique royaume. Le temps est à la rêverie, mais rêvez bien ! Rêvez pour vivre la réalité…Partez, le plus vieux continent du monde est à vous ! Dans la série des îles africaines, africaines, nous nous vous vous emmenons découvrir l’île l’île du Cap Vert.


Le Cap-Vert, à défaut de matière première, a produit des écrivains, des musiciens et la diva de la morna (blues), Cesaria Evora. Le terrain est propice à l'émergence de groupes musicaux exceptionnels, que l'on découvre pendant le festival musical de Baia das Gatas du 26 au 28 août. S'installer sous un palmier, ouvrir une langouste en deux, la saler et la poser sur la braise, bercé par les accords d'une guitare où s'exprime toute la nostalgie des exilés portugais «Saudade, saudade...», tel est le rituel d'ouverture du festival pour les CapVerdiens de São Vicente. Le rendez-vous de toutes les sonorités du Cap-Vert, de Côte d'Ivoire et, depuis peu, du Brésil. Coladeiraa, funana, morna, samba et fado se font écho, dans une véritable joute rythmique. Une invitation à la danse, pieds nus, sur le sable chaud de ces îles.

A 500 kilomètres au large du Sénégal, l'archipel du Cap-Vert propose des îles de caractère, faites pour les amateurs du retour aux sources et à la nature. La végétation est rare, le sable des plages souvent volcanique. Parmi les dix îles qui cultivent les différences figures Fogo et son volcan, où poussent les vignes. De Fogo on rejoint l'île Brava par une mer agitée qui ne permet l'accostage qu'à dos d'homme, à partir du bateau. Un paysage superbe, désolé, où s'accrochent sur les hauteurs des petits villages, ballottés au rythme des soubresauts (inoffensifs) de l'île, décollée de son socle minéral. Boavista, cernée de sable blanc et de dunes, est célèbre pour ses plages de Curralinho (16 km) et de Santa Monica (35 km), São Nicolau, pour ses paysages en terrasses. São Tiago, la plus grande des îles, abrite Praia et ses toits de tuiles rouges, ses maisons couleur pastel et ses demeures coloniales.

A Mindelo, la capitale de Sao Vicente, on flâne dans les ruelles, on s'arrête devant le palais du gouverneur ou la tour de Belém, fidèle à celle de Lisbonne. Alentour, des plages aux eaux turquoise, des criques secrètes et des piscines naturelles d'eau de mer, comme à Baia das Gatas, lieu du festival. En août et en septembre, période idéale pour découvrir le Cap-Vert, la température excède rarement les 25°C. Des montagnes imposantes, des plages immenses qui sont une véritable aubaine pour les sports nautiques comme le Windsurf, la voile, etc.. Le Cap Vert est aussi réputé pour ses eaux adaptées à la plongé, la pêche aux gros et la pêche sous-marine. La flore est constituée principalement de pâturages et de zones cultivées. Un grand nombre d'acacias peuple le paysage du Cap Vert notamment grâce à leur aptitude à résister aux périodes de sécheresse régulières. On y trouve quelques espèces rares comme le dragonnier ("Dragoeiro") (présent à S. Nicolau). La faune est constituée principalement d'oiseaux, avec près de 75 espèces réparties sur toutes les îles. La faune maritime est très riche en poissons et en mammifères marins. Les conditions climatiques de cette partie de l'atlantique sont très favorables à la vie de différentes espèces comme la dorade, l'espadon, la bonite, la murène, le mérou et, comme espèces migratoires, le thon, les dauphins, les cachalots, les orques et les baleines. Sur l'île de Maio, la tortue géante (espèce protégée) vient sur la plage pour y pondre ses œufs. Par ailleurs le succès du Cap Vert, il le doit à ces fruits de mer comme la langouste, les diverses sortes de crabes et mollusques. Sources : Tourisme en Afrique


Interviews réalisées par Sista Diaspora – Partenaire de RHA-Magazine - www.sistadiaspora.com

La parole est donnée à des femmes d’Afrique, à nos reines-lectrices, afin de connaitre ces reines et héroïnes qui les inspirent dans leurs vies de tous les jours. Qui sont-elles et pourquoi sont-elles admirées? Je n'admire aucune femme en particulier, il y a des choses qui m'inspirent parfois chez certaines et que j'admire, oui, mais je ne suis pas fixée sur un modèle car j'évolue, je grandis, je change et rechange d'avis ou de direction. Donc selon mon moment de vie, telle ou telle femme m'inspirera plus qu'une autre. Si il faut citer un nom actuellement, je dirais Rosa Parks, et je ne pense pas avoir besoin de dire pourquoi : elle est courage, force et détermination! Elsa 27 ans, aide-soignante. Noisy le Sec Ma belle-mère – la femme de mon père – c’est une seconde mère pour moi. Une femme toujours souriante, une femme courageuse et une bosseuse qui m’a toujours encouragée. J’ai beaucoup de chance de l’avoir. J’aimerais être aussi ouverte qu’elle et toujours de bonne humeur. Mariame 23ans, etudiante, Bruxelles.

C’est là que je me rends compte que j’admire essentiellement des hommes… ! Je dirai Kathleen Cleaver pour son charisme, son intelligence et pour son combat mené. J’aimerai pouvoir faire autant que ce genre de personnage, j’admire

sa détermination. Je dois dire aussi que j’apprécie le combat mené par le BPP. Lucille, 23ans, Conseillère en parfumerie/prothésiste ongulaire Ma mère m’inspire et je l’admire car c’est une femme courageuse. Elle éduque seule 4 enfantschoix qu’elle a fait. Elle continue d’aller aux champs, malade ou non, et elle ne se plaint jamais. Au contraire, elle arrive toujours à me remonter le moral et à m’encourager quand ça ne va pas. Je l’admire car je sais que son quotidien n’est pas facile et que malgré cela elle accomplit sa tâche avec foi chaque jour, et je sais que mes frères et sœurs ne manquent de rien. Bref, elle assure ! Elle ne me demande jamais d’aide, (Dieu merci, on a besoin de l’accord de personne pour faire un western :-D ), ne me met pas la pression, et ce, malgré la distance et mon « acculture » africaine. Elle m’aime et me prend comme je suis, sans essayer de me changer . Sans aucun doute, c’est elle mon modèle ! Achaiso, 27 ans, Bruxelles, La Reine Amina. Forte et courageuse. J’admire les femmes qui se battent pour notre peuple et non pas contre nos hommes. Elodie 27ans, Formatrice en restaurations rapide, Lyon Ma mère parce qu'elle a fait de moi la personne que je suis et que j'en suis fière. (et oui la modestie m'étouffe en plus) Dom, 28 ans, éducatrice, Bruxelles Myriam Makeba pour sa combativité, sa force de caractère et parce qu’elle s’est engagée à ses risques et périls jusqu’à la libération de son peuple. Gally, 33ans, Infirmière, Noisiel Si je devais choisir une femme non publique ce serait ma mère. C’est une femme dont la vie n’a pas toujours été facile mais qui a toujours sût faire face à l’adversité, être digne et forte. De plus, c’est une femme indépendante (valeur qu’elle m’a toujours inculqué) et qui sait tout faire par elle-même (de la cuisine au bricolage…), la vraie indépendance ! Pour ce qui


est des femmes publiques, je n’en ai pas une en particulier mais je pourrais citer des militantes féministes africaines-américaines comme Bell Brooks, Angela Davis et Michele Wallace qui sont de vraies sources d’inspiration pour moi. Narcy, 23ans, étudiante, Lognes. Ce n’est pas très original mais je choisis ma mère. Elle vient du Congo et a réussi à se faire une place dans une société qui lui a été parfois très hostile. Elle a fait des études pour devenir professeur de lycée tout en élevant 5 enfants. En plus, elle a su rester très féminine (ma mère est très belle). Beauté et intelligence. Que demander de plus ? Sa force et sa persévérance m’ont permis de devenir la femme que je suis. « Même si c’est dur, on va au bout de ses projets ! ». Vérité Malonga, 29ans, Professeur des écoles Villeurbanne/France Naturi Ebène. Il a fallu 10 ans de travail pour qu’enfin cette professionnelle du cheveu soit reconnue. Elle m’inspire par sa sagesse et sa volonté. Et Abla Volta, créatrice d’origine ghanéenne qui a fait une collection à base de dentelle de calais et qui se bat chaque jour pour imposer ce style chic et ethnique. Flo, 29ans, chef d’entreprise France.

Les femmes écrivains m’inspirent pour ce qu’elles ont à dire sur le parcours de la femme noire et leur manière fouillée et sensible d’exprimer les choses avec caractère. Certaines se sont lancées dans la littérature sur le tard ( après 40 ans) sans que cela n’ait enlevé du sens à leur projet littéraire. Quelques exemples de femmes ayant mon admiration : Buchi Emecheta , écrivaine nigériane, Toni Morrisson, afro-américaine ( Prix Nobel de littérature 1993, auteur de Beloved et Love entre autres) et la plus jeune Chimamanda Ngozi Adichie , écrivaine nigériane. Aurore, 36ans, conseillère en assurance, Courbevoie. Tout simplement ma mère parce qu'elle est venue de loin, de très loin et c'est une battante. Elle n'abandonne jamais ! Par rapport à tout ce qu'elle a vécu, je ne sais pas si j’aurais pu être aussi forte qu'elle si j'étais à sa place. J'aimerais bien qu'elle me donne cette force de " battante". Carine, 25ans, Agent de préparation, Lille.

Merci !



Par l’équipe de RHA-Magazine

Pourquoi adapter sa lingerie à sa couleur de peau ? Si parfois, on apprécie la lingerie uniquement pour sa fonctionnalité, à savoir celle de se protéger de la nudité et de soutenir ses formes, il ne faut pas oublier qu’elle a également pour rôle de sublimer le corps d’une femme. Les pièces de lingerie ont un contact direct avec la peau. Le fait qu’elles s’accordent avec la carnation de la personne qui les porte est donc très important. Que ce soit pour s’apprécier elle-même ou pour séduire son partenaire, la femme doit être mise en valeur par des couleurs en accord avec son teint, car il n’y a rien de pire qu’une couleur de lingerie qui donne un teint blafard ou cadavérique. La signification des couleurs en matière de lingerie En règle générale et plus particulièrement dans le domaine des sousvêtements, le noir est synonyme de mystère. La lingerie noire est le comble du chic et du glamour. La lingerie blanche invoque l’innocence, le romantisme et la pureté. Elle apporte également un côté dynamique et tonique. Le jaune est la couleur du soleil et de l’été. Adoptée en lingerie, elle capte parfaitement la lumière et attire les regards. Le rose est la couleur de la séduction par excellence et les femmes qui choisissent de porter de la lingerie de cette couleur vont booster leur féminité. Le rouge, quant à lui, est le comble de la sensualité, au même titre que le violet.

La lingerie adaptée à la peau noire et métissée Contrairement aux femmes à la peau blanche qui ne tolèrent que la lingerie poudrée et lumineuse, les femmes noires ou métissées ont la chance de pouvoir porter toutes les couleurs de lingerie. Il leur suffit simplement d’adapter la signification des couleurs à leur humeur et à leur tenue. Pour suivre la tendance cependant, elles privilégieront le vert profond, le violet et le rouge. Petit plus pour les femmes noires et métissées : la possibilité de porter des imprimés de type léopard. Source : Belle-belle-belle par Romane Maitre


La pharmacopée africaine au service de lla a libido féminine Par l’équipe de RHA-Magazine

Sérigne Samba NDIAYE, chercheur, tradipraticien et phytothérapeute sénégalais, nous livre les secrets de 7 plantes aux effets miraculeux sur la libido féminine :

1 Le cacao : il est capable d’augmenter les taux d’agents chimiques dans l’organisme qui vous mettent en bonne humeur. Parmi ces substances figurent des neurotransmetteurs, la sérotonine, et des endorphines, qui soulagent la douleur et agissent comme euphorisants. Le résultat en est que « toutes les substances chimiques du cerveau sont à leu niveau optimal pour une humeur au beau fixe et un surcroît d’énergie ».

2 Le kola ou Cola nitida : elle est utilisée comme aphrodisiaque en Jamaïque ainsi que dans les sociétés traditionnelles d’Afrique occidentales. Cette plante contient des substances complexes stimulantes comme la théobromine, la kolatine ou la caféine. Dans les ays arabes, le café qui contient, bien entendu, une abondance de caféine, est depuis des siècles considéré comme un stimulant sexuel.

3 Le gingembre : Au Pérou, les vendeuses de gingembre vantent leur plante « brûlante » capable de réchauffer les femmes « froides ». Je ne saurais avancer aucune affirmation d’ordre scientifique à ce sujet, mais le gingembre ne fait sans doute pas de mal. En outre, son goût est très savoureux. Alors pourquoi ne pas l’essayer ?( la suite sur cette plante à lire dans sambamara.com)


4 Le Persil : il est oestrogénique. Il est traditionnellement utilisé pour stimuler les règles, faciliter l’accouchement et augmenter la libido chez la femme.

5 Le Palmier serenoa (Serenoa repens) Au XIXe siècle, les herboristes recommandaient le palmier serenoa pour contribuer à réveiller la libido féminine. Aujourd’hui, cette plante est surtout utilisée chez l’homme pour faire diminuer l’hypertrophie de la prostate. Certains chercheurs démontrent que le bêta sitostérol, une substance complexe présente dans cette plante, possède des effets aphrodisiaques.

6 L’Anis (Pimpinella anisum). L’anis contient une grande quantité d’anéthol, une substance complexe dont les effets ressemblent à ceux de l’œstrogène, l’hormone sexuelle féminine. Il possède une réputation immémoriale pour stimuler la production de lait maternel, aider à la menstruation, faciliter l’accouchement et augmenter la libido chez la femme. Certains scientifiques affirment que les oestrogènes n’ont rien à voir avec le désir sexuel, mais je suis d’avis que les phyto-oestogènes tirés des plantes stimulent l’amour de la vie et, par conséquent l’amour tout court.

7 Vous pouvez enfin utiliser une décoction de racines seenegalensis ou « dugoor » et de Cissampelos mucronata.

Source : www.sambamara.com

d’Annona


La légende de l’Oeuf Cosmique Par Momi Mbuze – Tiré du site panafricain Bana Mboka - www.banamboka.com

Mebege (être divin dans la mythologie des peuples Fang et Pahouin du Congo et Gabon) est très seul. il arrache des poils sous son bras droit, il extrait une substance de son cerveau et prend un galet dans la mer. Il souffle dessus et obtient un œuf. Il donne l’œuf à Dibobia, une araignée suspendue entre le ciel et la mer et, lorsque l’œuf est chaud, Megede descend et pose du sperme dessus. L’œuf se craquela et des individus en sortent; ce sont les trois enfants de Megebe. Puis Megebe prend un brin de Raphia, en fait une croix, établissant ainsi les quatre directions: nord, sud, est, ouest. Il arracha des poils sous ses bras, des cheveux de son cuir chevelu, les roule en boule et souffle dessus, créant des termites et des vers. Ils se dispersèrent dans toutes les directions et, avec leur déjections, construisent la terre actuelle, une fois durcie, marchent les trois êtres humains. Source : Encyclopédies des Mythologies, pg 250


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Dakar, mai 2012 Graphisme : RHA asbl

RHA-Magazine est une initiative de l’ Association Reines & Héroïnes d’Afrique ASBL, Belgique

Né d’une idée originale de Kemi Seba www.kemi-seba.com


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