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Vers le sud

Le fabricant de portes d’armoires LUXkbs se développe dans son pays, tout en gardant un œil sur les États-Unis.

Par James Risdon, rédacteur collaborateur pour Le monde du bois

Paris Malenfant, PDG de LUXkbs, et Wesllay Hache, directeur de la production chez Luxkbs.

Le tout jeune fabricant de portes d’armoires stratifiées LUXkbs est déjà rentable et compte développer ses activités de Moncton, après avoir dépassé ses prévisions de ventes pour l’année en moins de cinq mois, selon le cadre supérieur de l’entreprise. « Au cours des cinq derniers mois, nous avons dépassé nos projections annuelles de ventes », explique la PDG de LUXkbs, Paris Malenfant.

L’entreprise, fondée en 2021, n’a commencé à vendre ses produits qu’au courant du mois de mai cette année, en comptant atteindre un chiffre d’affaires de 360 000 $ au cours de sa première année d’activité, après avoir aménagé son magasin de 7 840 pieds carrés sur la rue Halifax, dans la ville centrale du Nouveau-Brunswick. Mais dès la troisième semaine

L’entreprise est également en mode recrutement, prévoyant quasiment tripler son effectif, qui compte actuellement neuf personnes, incluant les propriétaires et le reste de l’équipe de direction. « J’embaucherai 20 employés l’an prochain, dit Mme. Malenfant. Le Canada atlantique est en pleine croissance. »

Assurément, la plus grande ville du Canada atlantique, Halifax, est en plein essor. Elle a connu un pic sans précédent de mises en chantier en 2021, avec un taux de croissance annuel de 16,8 % et la construction de 3 794 unités de logement, pour la plupart des appartements, selon l’indice Halifax 2022 du Halifax Partnership.

Cette année, la construction de logements à Halifax continue d’aller bon train. En deux jours seulement, au mois de juin, le ministre du logement de la Nouvelle-Écosse, John Lohr, a approuvé deux projets qui, à eux seuls, représenteront plus de 1 000 nouveaux logements dans la municipalité régionale de Halifax. L’ancienne propriété du Penhorn Mall à Dartmouth est en cours de réaménagement et comprendra 860 appartements et 45 maisons de ville, en plus de locaux commerciaux au rez-de-chaussée de plusieurs immeubles d’habitation.

Le second développement est un projet de logements abordables, situé lui aussi à Dartmouth, qui verra la construction de 373 appartements. « Ils construisent, ajoute Malenfant, et ils ont besoin de nos portes, qui sont généralement moins chères que les portes en bois. » LUXkbs a accès à ce marché florissant de Halifax grâce à un accord de distribution avec la source de Würth McFadden’s à Halifax.

Le distributeur de mélamine, de boutons de qualité, de tirettes, d’armoires, de solutions pour la cuisine et les placards possède également cinq autres sources en Ontario, au Québec, dans les Maritimes et

d’octobre, LUXkbs avait déjà réalisé un chiffre d’affaires d’environ 380 000 $ - Mme. Malenfant envisage désormais une croissance explosive pour l’année à venir. « Nous envisageons un chiffre d’affaires de 1,2 million de dollars pour l’année prochaine », dit-elle. L’entrepreneuse est en pourparlers pour acheter le bâtiment dans lequel se trouve l’entreprise.

à Terre-Neuve-et-Labrador et pourrait éventuellement ouvrir la porte à d’autres marchés canadiens pour LUXkbs. Au Nouveau-Brunswick, LUXkbs a desservi le marché régional en établissant des relations directes avec les ébénistes.

Lorsque Mme Malenfant et son mari Wesllay Hache - directeur de la production et de la fabrication - ont fondé LUXkbs - acronyme signifiant « Luxury kitchen bathroom and storage » - l’année dernière, ils ont investi un montant non divulgué, décrit seulement comme étant inférieur à 500 000 dollars. Ils ont obtenu un prêt de 120 000 dollars à faible taux d’intérêt auprès de la Banque de développement du Canada pour démarrer.

Cette idée qui allait devenir LUXkbs avait déjà pris racine avant la pandémie de COVID-19. Le couple de quadragénaires était déjà entrepreneur au sein d’une entreprise de toiture en acier à Moncton lorsque Mme. Malenfant a décidé de vendre ses parts et d’utiliser le capital ainsi obtenu pour lancer une nouvelle entreprise. « Nous allions lancer une petite entreprise à domicile dans notre garage... et puis on nous a dit que ce serait beaucoup plus important que ça », explique-t-elle.

Tout le monde n’était pas partant. Un groupe consultatif est allé jusqu’à dire aux entrepreneurs en série de ne pas se donner la peine de démarrer l’entreprise, le marché étant censé être déjà confronté à une surabondance d’ébénistes. Refusant de jeter l’éponge, Mme. Malenfant a fait sa propre étude de marché et a découvert qu’environ la moitié des ébénistes du Canada atlantique achetaient des portes en stratifié et étaient impatients de pouvoir les commander à un producteur local. Le couple a fait le grand saut.

Après s’être assurés qu’ils pourraient bel et bien obtenir un approvisionnement régulier des matériaux dont ils auraient besoin pour fabriquer leurs portes auprès des fournisseurs de produits de bois d’ingénierie Uniboard Canada et Arauco, ils ont loué un bâtiment dans un secteur industriel de Moncton. La rénovation et la mise à niveau du système électrique de l’immeuble ont grugé une grande partie du capital de la start-up, mais les

TOP : Melissa Langille, directrice des opérations EN BAS : Timothy Kearney

entrepreneurs ont économisé en faisant fabriquer leur propre équipement de marque LUXkbs selon leurs spécifications par des fabricants de machines. Ils ont également construit une partie de l’équipement eux-mêmes, notamment la cabine de pulvérisation.

« Wes l’a fabriquée avec de la tôle plate, explique Malenfant. Sa confection nous a coûté 500 dollars, alors qu’elle aurait coûté 15 000 dollars ou plus à l’achat. » En utilisant le logiciel Mozaik pour découper les portes dans les feuilles de matériau sur la machine CNC, les travailleurs de LUXkbs poncent ensuite les surfaces et appliquent une colle Kleiberit non toxique à base d’eau avant de sécher l’âme de la porte, puis de la laminer.

GAUCHE : Rouleaux de laminage EN BAS À DROITE : Wesllay Hache

Mme. Malenfant souhaite étendre l’espace physique dont dispose l’entreprise afin d’inclure une zone de stockage supplémentaire réservée aux matières premières et aux produits finis. Selon elle, l’avantage concurrentiel de l’entreprise réside dans sa capacité à reproduire avec précision les motifs et les couleurs des armoires des clients sur les portes LUXkbs, puis à livrer ces portes aux ébénistes plus rapidement que les grands acteurs extérieurs à la région - quelques semaines au lieu de quelques mois.

Mme. Malenfant vise déjà le marché américain. Grâce à l’emplacement stratégique de Moncton comme plaque tournante du transport dans les Maritimes, elle espère se développer au sud de la frontière. “Moncton est très proche des États-Unis, du Maine et de Bangor, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes ici”, dit-elle. « Notre plan est de commencer à nous étendre aux ÉtatsUnis dans moins de deux ans. »

« NOUS ALLIONS LANCER UNE PETITE ENTREPRISE À DOMICILE DANS NOTRE GARAGE... ET PUIS ON NOUS A DIT QUE CE SERAIT BEAUCOUP PLUS IMPORTANT QUE ÇA. »

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