minimalism, no thanks !
Rose-Anna FORYS
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minimalism, no thanks ! Mémoire
Minimalism, no thanks !,
Formes et matières au service du besoin de l’homme, à travers l’architecture d’Alberto CAMPO BAEZA. Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand Master 2 |EVAN|-2016/2017 Jury le 16 janvier 2017 Encadré par Marc-Antoine DURAND, Stéphane BONZANI et Olivier MALCLES et avec l'intervention de Laurie GANGAROSSA et Christian DREVET. Rédigé par Rose-Anna FORYS
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Remerciements Je tiens à remercier Marc-Antoine DURAND et Stéphane BONZANI, deux professeurs qui m'ont suivie au cours de cette année de recherche, pour leur patience et leurs bons conseils. Je remercie Olivier MALCLES, "mon professeur co-encadrant" pour son aide et nos échanges toujours intéressants et constructifs. Ainsi que Laurie GANGAROSSA pour ses nombreuses explications et précisions lors de ses interventions. J'ai une pensée pour l'ensemble des professeurs qui tout au long de mon cursus ont développé et fait évoluer ma passion pour l'architecture et ses multiples facettes. Je tiens à exprimer ma gratitude à mes parents et à mes proches pour leur compréhension et soutien indéfectible qui m’ont permis de me consacrer pleinement à mes études et à la réalisation de ce mémoire.
Sommaire Préface
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Introduction
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Alberto CAMPO BAEZA Simplicité formelle Géométrie: "une boîte" Matériaux: stéréotomie et tectonique
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Simplicité constructive Fonctionnalité: l'abris originel La structure
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Simplicité spatiale Espace et lumière Couleur blanche
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Evidence Architecture et paysage Intemporalité Essentiel; "plus avec rien"
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Conclusion
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Annexes
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Bibliographie Iconographie
109 111
28 31 41
51 59
65 71
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PréLE CHOIX DU SUJET
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Les années passées j’ai orienté mes recherches sur l’esthétique en architecture. J’ai questionné l’esthétique de la façade, ce qu’elle montrait, qu’est-ce que cela voulait dire: «faire un tout» en dessinant «sa coquille», «ses contours», et quelle valeur d’art cela pouvait avoir? C’etait pour moi une première manière de me questionner sur le «pour quoi» fait-on de l’architecture. Aujourd’hui en pleine quête de l’architecte que j’aimerais plus tard devenir, j’aime à penser que ce mémoire va me permettre d’en apprendre un peu plus à ce propos. C’est pourquoi j’oriente mon sujet sur un paradoxe qui me tient à coeur actuellement et qui surtout requestionne en moi les bases de l’architecture, son utilité, ce vers quoi elle tend. J’aimerais dans mon mémoire, sans faire un catalogue des sujets étudiés précédemment durant mon premier cycle au sein de l’ENSACF, lier architecture et paysage, ressenti et conception, création et innovation, art et réalité, dans un thème qui poserait question sur des faits d’actualité. Dans le monde d’aujourd’hui où les technologies numériques ne cessent d’évoluer et où de ce fait, elles prennent une place un peu plus importante de jour en jour, ne faut il pas aller à l’encontre de complexifications parfois inutiles (et pas seulement dans le domaine du numérique) et revenir à des réflexions un peu plus centrées sur la nature, l’humanité, l’inné, la simplicité. Mon sujet sera la recherche de ce qu’est cette simplicité chez des architectes spécifiquement choisis. Je m’appliquerai à comprendre si le simple en architecture permet d’aller à l’essentiel, s’il permet l’efficacité d’une construction, d’une réflexion qu’elle soit architecturale, urbaine ou paysagère. Mais surtout je me demande si, ne garder que l’essentiel en architecture, c’est-à-dire répondre au besoin premier de l’homme qui n’est autre qu’«habiter», revient à concevoir quelque chose de simple? 09
LE MOT "MINIMALISME" Déf. : n. m. Recherche de solutions requérant le minimum d’efforts, de boulversements (selon Larousse). Vient de l’anglais «minimalism». Lorsque j’ai commencé à m’interesser à la simplicité en architecture je me suis très vite raprochée de ce terme. «Faire à minima», «avec un minimum», c’était pour moi une première manière de décrire la simplicité en architecture. C'est un mot qui a un sens fort lorqu'il est assimilé au mouvement minimaliste, ce mouvement d'art, "minimalisme" ou "art minimal", né au Etats-Unis au milieu des années 60, est caractérisé (entre autre) par une économie de moyens. Il porte sur une réflexion de la perception des objets et leur rapport à l'espace. Ce courant est né de l'architecture moderne, du Bauhaus, "less is more", la célèbre phrase de L. MIES van der ROHE l'explicite très bien. En architecture c'est un mot qui sera repris par de grands noms parfois assumé comme dans le livre MINIMALISME de Tadao ANDO ou alors rejetté, comme dans l'article qui m'a inspiré pour le titre de ce mémoire; LESS IS NOT ALWAYS MORE, NOT BY ANY MEANS, par Alberto CAMPO BAEZA.
PréL’APPROCHE MONOGRAPHIQUE
face
Pour comprendre ce qu’est l’architecture d’Alberto CAMPO BAEZA je me suis plongée dans chacune de ses oeuvres. J’ai réalisé (ce qui pour moi était) «un reférentiel» dans lequel il y a non seulement toutes ses réalisations architetcurales mais aussi ses écrits ainsi que la liste des ouvrages à son sujet et ses conférences. Ceci m’a permis d’entrer intensement dans sa manière de concevoir, de voir, d’édifier comme il le dit si bien «le plus avec moins». C’est pourquoi l’approche monographique m’est apparue être la plus évidente pour ce mémoire. C’est une «monographie orientée» sur la recherche de simplicité en architecture, une monographie de poche qui n’a pas pour but de devenir un catalogue de toutes ses oeuvres mais seulement de celles que j’ai définies -emblématiques-, celles qui argumentent: «minimalism, no thanks!». Pour cela j'ai donc utilisé une méthode radicale, systématique, n’utilisant que des éléments graphiques produits par l’agence, pour retranscrire l’ambiance unique que les oeuvres de cet architecte dégagent. Les citations choisies seront en espagnole la langue maternelle d'Alberto C. B. ou en anglais car certains textes ne sont disponibles que dans cette langue (puis ils seront traduits par mes soins) pour conserver l'origine et la justesse des mots.
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Introduction "Tandis que dans notre passé récent le paradigme auquel s’est mesurée l’architecture était la ville, maintenant, la référence collective dans laquelle baigne notre activité de design est la relation avec la nature."1 Aujourd’hui, les nouvelles technologies représentent un ensemble de profondes mutations économiques et socioculturelles qui modifient nos rapports aux autres, aux choses, en somme notre rapport au monde. Le constat maintenant établi est que ces mutations influencent notre expérience de l’architecture mais surtout changent l’architecture de manière physique. Le numérique nous aide à dessiner et fait évoluer les techniques pour avoir des façades entièrement recouvertes de leds donnant lieux a des fresques numériques, des panneaux en acier perforés aux motifs divers et variés, des éléments architecturaux qui touchent l’esthétique mais aussi des façades avec panneaux photovoltaïques et nouvelles technologies pour le coté éco-responsable pour notre planète, c’est bien, mais où va-t-on ? Que fait-on du but premier de l’architecture qui n’est autre que servir l’homme au sens d’habiter l’espace. Où est l’essence de l’architecture aujourd’hui ? 1
Précisions sur un état présent de l’architecture, Jacques LUCAN, page 192. Premiere phrase de l’introduction du livre de Joseph LLUIS MATEO (1949), livre qu’il a réalisé avec avec Florian SAUTER (1978): The Four Elements and Architecture. Earth, Water, Air, Fire.
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Quoi de mieux que de se référer au livre: Précisions sur un état présent de l’architecture de Jacques LUCAN pour essayer de comprendre les enjeux de maintenant ? En effet, LUCAN appuie ce qui est écrit ci-haut en citant Greg LYNN à propos des paradigmes énoncés par Eisenman («paradigme mécanique», «paradigme électronique») : "Pour la première fois peut-être, la complexité peut ne pas dépendre de l’unité ni de la contradiction, mais du mélange du lisse et du souple.», pour palier au « déploiement du discontinu, du fragmenté, de l’hétérogène et de stratégies formelles et diagonales basées sur des incongruités, juxtapositions et oppositions par rapport à des sites et des programmes spécifiques." 2 Chaque fois que LUCAN parle d’Eisenman et de son utilisation du numérique, il utilise les mots: «forme», «systèmes formels», «diagrammes (formels)». La dimension humaine dans la réflexion spatiale se voit délaissée. Dans son paragraphe intitulé "Paramétrisme, nouveau style ?"3, l’idée que le paramétrisme "réclame maintenant l’hégémonie au sein de la pratique architecturale d’avant garde" met en avant un nouveau paradigme. Mais si cela est le nouveau paradigme de l’architecture, il met aussi en évidence le paradoxe suivant que les écrits de Zaha HADID appuient: l’utilisation du paramétrique nous amène à "une complexité ordonnée (qui) remplace ici la monotonie des développements planifiés anciens et le chaos visuel déroutant qui caractérise virtuellement toutes les expansions sans règles de la ville contemporaine." LUCAN écrit lui-même: "cette affirmation est corrélative d’un effacement du concept d’espace." 4 En effet, à l’heure où l’on voit sortir de terre des bâtiments toujours plus singuliers et marginaux les uns que les autres, dessinant des nouveaux quartiers comme l’île de Nantes ou confluence à Lyon ou encore l’architecture sur dalle de la ZAC de Clichy. Et faisant appel à des techniques et des technologies toujours plus complexes (en matière d’énergétique mais aussi de numérique), ne faut-il pas faire un retour aux sources, à l’essence ? Non pas historiquement mais conceptuellement. Les nouvelles technologies permettent une avancée constructive et de ce fait formelle en architecture mais cela la rend superficielle et parfois inutile par rapport au besoin premier de l’homme; celui d’«habiter» au sens large.
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Précisions sur un état présent de l’architecture, Jacques LUCAN, page 93. Citation tirée de «Architectural Curvilinearity: The folded, the Pliant and the Supple», Architectral Design, Profile102,op. cit., page 8. 3 Ibid, page 102. 4 Ibid, page 103, affirmation qui était celle de Schumacher: «toute forme est paramétriquement malléable».
Faire de l’architecture c’est permettre à l’homme de répondre au besoin vital qui premièrement n’est autre que le besoin de s’abriter. Il y a deux formes qui selon VITRUVE peuvent à elles seules expliquer l’architecture; la cabane et la grotte. Dans le LIVRE II, il explique que l’architecture serait née grâce à un orage. Ce dernier ayant fait démarrer un feu entre des arbres, ceci intriga les hommes qui après en avoir eu peur comprirent les bienfaits de ce feu, cherchèrent à l’entretenir puis après s’être réuinis autour, à se l’approprier. Le feu leur servit alors: "à faire société entre eux, à vivre ensemble, à habiter dans un même lieu. Doués d’ailleurs de plusieurs avantages que la nature avait refusés aux autres animaux, ils purent marcher droits [...] et, à l’aide de leurs mains si bien articulées, faire toutes choses avec facilité: aussi commencèrent-ils les uns à construire des huttes de feuillage, les autres à creuser des cavernes au pied des montagnes; [...]. Chacun examinait avec soin l’ouvrage de son voisin, et perfectionnait son propre travail par les idées qu’il y puisait, et les cabanes devenaient de jour en jour plus habitables." 5 Comme disait MERLEAU-PONTY; «rester au plus près des choses pour comprendre les choses, pour une approche pure». J’en reviens à LUCAN avec l’«archaïque» qu’il définit comme quelque chose qui n’a pas d’intelligence géométrique, quelque chose qui n’est pas descriptible car liée aux sens, à la phénoménologie immédiate. Comme l’ont dit Herzog et Demeuron; ne faut-il pas "détruire les catégories et éviter les références stylistiques au profit d’une sensation immédiate"6 ? Dans Précision sur un état présent de l’architecture c’est la «hutte primitive» de Viollet-le-Duc (dans l’Histoire de l’habitation humaine, 1875) qui est utilisée pour parler de cet archétype originel que beaucoup d’architectes d’aujourd’hui mentionnent comme référence. (Zhumthor par exemple cite la hutte de Viollet-le-Duc, Mateo et Sauter citent la «Karaibische Hütte» de Semper, Ito la «cabane» de Laugier et Koolhaas l’ossature «Dom-ino» de Le Corbusier). "La réitération du besoin de revenir à l’origine de l’architecture, [...], est-elle le symptome de ce que nous serions à un nouveau moment charnière, [...]?"7 Et j’ajouterais: "Le constat est le développement des moyens numériques qui, depuis la fin des années 1990, se répandent «à la manière d’un feu de brousse» (citation d’OMA à la Beinnale de Venise), et qui transforment les éléments d’architecture de notre maison même en «agents potentiels de renseignement» (idem que la citation précédente). La vision est le retour aux «éléments» de l’architecture, ce qui rappelle Semper [...]."8 Tout cela me pousse à me poser une ultime question pour cette introduction: 5
Livre II D’ARCHITECTURE, VITRUVE Précision sur un état présent de l’architecture, Jacques LUCAN, page 190. Ibid, page 205. 8 Ibid, page 204. 6 7
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Par quel moyen l’architecture d’aujourd’hui peutelle opérer un retour à l’archétype originel, c’est-à-dire retrouver ou tout simplement trouver la part d’humanité que le progrès efface ?
Ce qui m’amène à la définition de la simplicité, celle-ci serait déterminable lorsqu’une architecture répond aux trois critères suivants: _une évidence formelle intemporelle _une intelligibilité constructive _un espace adéquat absolu Ces trois critères je crois les retrouver chez Alberto CB, lui qui produit une architecture loin du superflu actuel observable sur des «clichés», des images de consommation (des architectures qui ne sont qu'une forme), cherchant quelque part à séduire bien avant de servir. Cette définition me permet d’avoir une grille d’analyse. Grille que j’utiliserai pour l’étude de projets d’Alberto CAMPO BAEZA qui partage le point de vue enoncé dans cette introduction. A savoir: "Lorsque la technologie se place dans le «pour quoi», et qu’elle refuse de s’ériger en un «quoi». Quand, au-dessus de l’architecture, la technologie s’érige en protagoniste, elle ne devient qu’une forme, d’avantage sculpture qu’architecture."9
"Une architecture qui a dans l’IDEE son origine, dans la LUMIERE son premier matériel, dans l’ESPACE ESSENTIEL la volonté d’obtenir PLUS AVEC MOINS."10
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Précision sur un état présent de l’architecture, Jacques LUCAN, page 41. La idea construida, Penser l’architecture, Alberto CAMPO BAEZA, page 52.
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QUI EST-IL ? Context et influence Portrait: Alberto CAMPO BAEZA Photo: Campobaeza.com
Alberto campo baeza "Merci à Mies Van der Rohe ou à Le Corbusier pour leurs écrits passionnants qui éclairent leurs oeuvres. [...]. Exprimer clairement ses intentions c'est aussi révéler le sens de l'architecture. Si les idées exprimées deviennent réalité construite c'est preuve qu'elles sont valables et que les mots ne sont pas vains." 11
PARTIE 1: formation Né à Valladolid en 1946, il a grandi à Cadiz où ses parents partent vivre alors qu’il n’a que deux ans. Il n’y a pas plus d’informations sur son enfance ou sa famille excepté que son grand-père (du côté maternel) était lui aussi architecte et son père chirurgien et professeur. Diplômé de l’Université Politécnica de Madrid, il aura comme maîtres : Rafael Aburto, architecte de l'ancien siège du journal Pueblo à Madrid (1958-1959), avec F. de Asis Cabrero (du Syndicat) également à Madrid (1949-1951) sous la direction duquel il obtiendra son diplôme en 1971. Après cela, il poursuit la recherche et obtient un doctorat 11 ans plus tard. Il sera ensuite président et professeur de cette université en 1986. Juste après l’obtention de son diplôme, en 1971 ce jeune concepteur aura la chance de faire partie d’un
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groupe d’architectes espagnols qui font l’expérience de cette période transitoire que vit alors l’Espagne. 1975, la mort de Franco, cette date signe la fin d’un régime dictatorial. Cet événement historique a marqué l’architecture d’Alberto CAMPO BAEZA en ses débuts. S’observe alors dans ses projets un changement graduel, pour une architecture locale, vers une forme d’abstraction temporelle, sociale et culturelle. A. CAMPO BAEZA a côtoyé et été influencé par un grand nombre de personnes. Parmi ceux qu’il cite lui-même : Le Corbusier, Mies Van der Rohe, Barragan, Tadao Ando entre autres, il y a des grands noms, mais ceux qui lui ont le plus permis d’apprendre ce sont les architectes espagnols du XXieme qui l’ont entourés ; Javier Carvajal, Francisco Javier Saenz de oiza, Alejandro de la Sota et Julio Cano Lasso, avec qui il a parfois travaillé.
La idea construida, Penser l'architecture, Alberto Campo Baeza, 4ieme de couverture.
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Alejandro De la Sota était un de ses professeurs avec qui il a collaboré pour deux projets (le gymnase colegio Maravillas à Madrid et le Gobierno Civil à Terragona), projets forts en émotions, dotés d’une synthèse conceptuelle, structurelle et formelle adjointe à un travail de la lumière, de la couleur et de la matière inspiré du style Miesien. Julio Cano Lasso aussi un de ses professeurs qui l’a appelé à collaborer avec lui par la suite. Il sera donc son élève puis son assistant travaillant ensemble sur plusieurs centres d’entrainement professionnels à Vitoria, Salamanca et Pampelona. Mais aussi sur l’Université Laboral de l’Almeria. Composition et organisation sont des éléments qui ont engendré une part du style d’Alberto C. B. inspiré de ce professeur.
PARTIE 2: AUJOURD'HUI Aujourd’hui professeur titulaire depuis plus de 35 ans à l'École d'architecture de Madrid, ETSAM, Alberto CAMPO BAEZA n’est pas professeur à plein temps, il est premièrement architecte. Il fonde son agence en 1971 et connait un essor dans les années 80. Elle se situe en plein coeur de la capital: Estudio Alberto Campo Baeza – EACB, à l’adresse suivante:
New York, USA New Mexico, USA
Pour finir, Javier Carvajal l'architecte (avec R. Garcia de Castro) d'un édifice emblématique de l'architecture espagnole d'aprèsguerre ; la Escuela de las Alts Estudis Mercantils à Barcelone (1954-1961) qu’il admire énormément pour sa "musicalité extrême.". C’est ce même homme qui a conduit Alberto Campo Baeza à l’enseignement à l’ETSAM. Alberto C. B. a enseigné à l'ETH à Zurich et à l'EPFL à Lausanne ainsi qu'à l'Université de Pennsylvanie à Philadelphie, à l'Université d'Etat du Kensas, à l'Université CUA à Washington et plus récemment en 2016 à L'Ecole d'Architecture de Tournai, Belgique. Mais celle à laquelle il est resté fidèle c’est la Escuela de Arquitectura de Madrid.
Almirante 4, 5º B, 28004 Madrid, Spain. Il compte actuellement 6 collaborateurs : Ignacio AGUIRRE, Alejandro CERVILLA, Maria PEREZ DE CAMINO, Tommaso CAMPIOTTI, Elena JIMENEZ et Teresa SANCHIS (qui s’inscrivent dans une longue liste de précédents). Ses projets sont pour la majorité construits en Espagne, mais d'autres sont réalisés à l'international. Il en compte pour le moment près de 110 à son actif.
DANEMARK ALLEMAGNE FRANCE SUISSE ITALIE ESPAGNE
MOROCCO
Cobquecura, CHILI
ALGERIE
RUSSIE
Avec son agence il a remporté de nombreux prix ; en 2000: le premier prix du Pavillon espagnol à la Biennale de Venise et le premier prix à la Biennale de Miami. En 2002: le prix COAM pour la Maison Blas. En 2003: le prix COAB et le prix COAAO pour le Centre BIT à Mallorca et le prix d'architecture en pierre pour les bureaux d'Almería à Vérone. En 2005: le prestigieux Prix Eduardo Torroja pour le Siège de la Caja de Granada. En 2009: deux prix à la Biennale de Buenos Aires, l'un pour le MA Museum de Grenade et l'autre pour la Nursery pour les enfants de la Benetton Group à Ponzano-Treviso, en Italie. En 2010: son travail «Entre cathédrales» a été finaliste dans les FAD Awards. En 2011: son MA Museum. En 2012: les Bureaux de la Junta Castilla y León a été nominé au Mies van der Rohe Award. En 2013: le Prix commémoratif Arnold W. Brunner de l'Académie Américaine des Arts et Lettres, la Médaille d'Or Heinrich Tessenow de l'Université de Hambourg, le Prix d'excellence UPM (Université Politecnic de Madrid) Teaching. En 2014 : le RIBA International Fellowship du Royal Institute of British Architects – et pour finir, en 2014 aussi, Alberto C. B. est élu membre à part entière à l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando d'Espagne. De tout cela découle de nombreuses expositions : Une exposition au Crown Hall à l'IIT à Chicago en 2003 puis à l’automne
suivant au Centre urbain de New York. A la Basilique del Palladio à Vicenza, en Italie une selection de ses œuvres sont exposées en 2004, la même exposition sera exposée à Istanbul, à la Hadja Irene en 2005. Le musée Mémoire d'Andalousie à Grenade, alors en construction, a été exposé Au MoMA à New York en 2006. L'Exposition "Alberto Campo Baeza: La Collection Complète de Dessins" a été présentée à la Fondation COAM à Madrid en 2006. L'exposition "On Site" a eu lieu au Jardin Botanique Royal, à Madrid en 2007. A Tokyo, une rétrospective de son travail a été montrée Juin-Octobre 2009 à la Galerie MA, générée et encouragée par Tadao ANDO lui-même. Dans le Glyptoteque National à Athènes, dans le Tempietto de San Pietro in Montorio à Rome, et dans le Salón de Reinos à Madrid en 2010. L’année suivante, son œuvre a été exposée à la Maison centrale des artistes à Moscou et dans le MAXXI à Rome. En 2012, il a conçu un petit pavillon à la Biennale de Venise. En 2013 son œuvre a été exposée à l'Académie américaine des Arts et Lettres, à New York, et à la Fondation Pibamarmi à Vicence. Puis entre 2014 et 2016 les expositions se sont multipliées, allant jusqu’à 6 par an. Il a ainsi été publié dans de nombreuses revues d’architecture, internationalement et a écrit de nombreux livres, voir liste à la page 70, dans lesquels il exprime ses sujets de recherches.
PARTIE 3: thèmes de reflexion: "En partant d’une idée claire, au moment de la matérialiser, l’architecture, loin de perdre de sa force, gagne petit à petit au point que l’oeuvre construite révèle sa capacité à nous émouvoir. Il y a quelque chose de cette Beauté en tant que splendeur de la Vérité, celle dont parle Platon et Saint Augustin. Une BEAUTE qui exige de la PRECISION et admet l’IMPERFECTION." 12
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La idea construida, Penser l'architecture, Alberto Campo Baeza, 4ieme de couverture.
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Il croit en l’architecture comme « une idée construite ». Et il croit que les principaux composants de l’architecture sont la gravité; qui construit l’espace et la lumière; qui construit le temps. On dit de ses oeuvres qu’elles sont des espaces de silence complet où la forme et la fonction - dépouillées jusqu’à leurs essences - augmentent un sens aigu de l’être. Il accorde une grande valeur à la mémoire, s’inspirant des principes de VITRUVE mais aussi du concept de l’espace continu de MIES van DER ROHE. A. CAMPO BAEZA conçoit des bâtiments qui ramènent quelques-uns des éléments de marque de la modernité comme les fenêtres de ruban, le cadrage de la nature, les dalles de toit flottantes. Mais ce qui caractérise son travail, c'est qu'il laisse de coté la brique pour dessiner des volumes blancs.
Ses thèmes de prédilection sont : _La notion de plan horizontal _La stéréotomie et la tectonique _La Gravité et la lumière _La beauté, l’essentiel, l’absolu Ne tendrait-il pas vers une recherche de simplicité ? _La notion de plan horizontal - une simplicité formelle _La stéréotomie et la tectonique - une simplicité constructive _La Gravité et la lumière - un travail spécifique de la lumière _La beauté, l’essentiel, l’absolu - une finalité intemporelle Ces thèmes seront développés tout au long de ce mémoire.
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RĂŠalisations, de la plus rĂŠcente Ă la plus ancienne:
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RĂŠalisations, de la plus rĂŠcente Ă la plus ancienne:
Ici en couleurs celles qui sont décrites avec le mot "simple" ou ses dérivés.
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Simple forme Géométrie et matériaux Architecture: Fransworth House Photo: Rose-Anna FORYS
"L'espace adapté par la Forme, qui traduit adroitement l'idée, et qui est tendu par la lumière, est le résultat matériel, palpable, tangible de l'architecture. L'utilisation de formes élémentaires vise à l'obtention la plus directe de l'espace que j'appelle essentiel et qui, après être tendu par la lumière, est capable d'etre entendu par l'homme. Plus que par l'élémentaire des formes, par l'essentialité de ces espaces. C'est la traduction de queslques idées, avec la plus grande richesse conceptuelle, à travers le seul nombre précis d'éléments qui fassent sa meilleure compréhension possible. Un peu plus profond et positif qu'un simple minimalisme." 13
La forme simple va de paire avec le dessin, simple. Il y a au début du processus de projet une simplicité évidente. Parce qu’il faut bien commencer quelque part, le dessin est celui qui ne montre que ce que l’on veut donner à voir et est parfois la simplicité d’une réalité qui serait, elle, faite de nombreux détails. Comme une réalisation artistique, le dessin de la forme architecturale parfois, même souvent géométrique, découle tout de même d’un savoir, d‘une mémoire, ou simplement d’une connaissance de la société dans laquelle le projet nait et de ses modes. Même si de mon point de vue, l’architecture ne doit pas être
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porteuse de style mais intemporelle, dans le monde de maintenant beaucoup de bâtiments nouveaux sont le fruit de mouvements, plus ou moins artistiques, ou simplement de caprices d’architectes porteur d’un esthétique qui n’a pas toujours un sens adapté aux besoins sociétals. Car la forme simple est quelques fois qu’apparence. Et c’est à l’encontre de ceci qu’Alberto CAMPO BAEZA travaille, il prône une forme simple, basic, instinctive presque primitive. Ne portant aucun ornement, ne véhiculant aucun style.
La idea construida, Penser l'architecture, Alberto Campo Baeza, page 62.
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Géométrie "L’homme comprit, bien qu’encore de manière inconsciente, les lois de la gravité et il construisit sa cabane. Avec des troncs, et des branches, des pierres ou des blocs de glace. Toujours avec une raison qui, encore de manière inconsciente, utilise des mécanismes géométriques." 14
La géométrie est quelque chose de centrale en architecture, comme si c’était une chose imposée, ou alors évidente. En fait, l’homme utilise la géométrie de manière inconsciente. Parce qu’il y a une certaine logique qui va de paire avec la réflexion structurelle. En effet, la forme géométrique d’un bâtiment va faciliter une meilleure logique de composition structurelle. Ceci chez Alberto Campo Baeza se traduit presque toujours par l’utilisation de trois principales formes : _le quadrilatère _le triangle _le cercle Le quadrillatère est le plus répandu, c’est pourquoi dans beaucoup de ses descriptions il utilise très fréquement le mot « boîte ».
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La boîte, le plan ou l’enceinte sont le peu d’éléments qu’Alberto CAMPO BAEZA utilise pour transformer, souligner ou résumer un site. Il utilise ceux-là car comme dans la composition de l’homme de Vitruve, il combine, dans sa perception de l’espace, l’être humain et la géométrie. Les œuvres de ce dernier sont faites d’universalité, de géométrie, aux bonnes proportions, et de particularités. Et lorsqu’il n’utilise pas ces figures géométriques, d’une pureté qui symbolise une certaine clarté mentale platonicienne et rationnelle, les parallélépipèdes, autres formes orthogonales, etc. laissent place à des formes imposées par les conditions d’urbanisme.
La idea construida, Penser l'architecture, Alberto Campo Baeza, p1174
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Réalisations, de la plus récente à la plus ancienne:
IMPOSEE
Ici en couleurs celles qui sont décrites avec le mot "simple" ou ses dérivés. Sur lesquelles sont ajoutées les formes qui leur correspondent.
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CAJA GRANADA Situación: Granada, España. Cliente: Caja General de Ahorros de Granada. Concurso: 1992. Proyecto: 1998. Construcción: 2001. Área: 40,000 m2. Estructura: Andrés Rubio Morán, Víctor Martínez Segovia. Instalaciones: Úrculo Ingenieros. Aparejador: Juan Domingo Torres, Luis Olmedo García, Fernando Rodríguez. Project Manager: LKS (Francisco Varela, Antonio Jiménez). Constructora: OHL (Antonio Padilla). Fotógrafo: Hisao Suzuki, Fernando Alda, Duccio Malagamba, Alberto Piovano, Roland Halbe. 15
"Le cube est construit avec une ossature en béton armé 3 x 3 x 3 m dont le couvercle sert de mécanisme pour collecter la lumière, thème central de ce bâtiment. [...] La cour intérieure centrale, un véritable «impluvium de lumière», recueille la lumière solaire à travers les lucarnes et la réfléchit sur les surfaces en albâtre des parois du dièdre ouvert au sud augmente l’illumination des bureaux ouverts vers le dièdre orienté vers le nord. Le toit repose sur quatre énormes colonnes de béton exposé. Fonctionnellement, le bâtiment est compact, flexible et simple."
"El cubo se construye con una trama de hormigón armado de 3 x 3 x 3 m que en la cubierta sirve de mecanismo para recoger la luz, tema central de este edificio. [...] El patio central interior, verdadero “impluvium de luz”, recoge la luz sólida del sol a través de los lucernarios y, reflejándola en los paramentos de alabastro del diedro abierto a sur, aumenta la iluminación de las oficinas abiertas al diedro orientado a norte. La cubierta se apoya en cuatro grandes columnas de hormigón visto. Funcionalmente el edificio es de una gran compacidad, flexibilidad 15 y sencillez."
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IGLESIA DE LA ASENCIUN
Situación: La Macarena, Sevilla, España. Cliente: Privado. Proyecto: 2004. Área: 600 m². Estructura: Andrés Rubio Morán. Aparejador: Carmen López Pérez.
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"Le site est un petit triangle avec un mur de partie unique sur lequel nous avons projeté le volume maximum permis. Le plan triangulaire la fait ressembler à une proue, émergeant du simple volume blanc et exprimant le caractère unique du bâtiment. [...] Une église blanche très simple, pleine de lumière et d’ombre, calme et paix."
"El solar es un pequeño triángulo con una sola medianera en el que levantamos el sólido capaz. La planta triangular hace que aparezca una proa que emergiendo del volumen sencillo y blanco, expresa de alguna manera el carácter singular del edificio. [...] Una iglesia blanca muy sencilla, llena de luz y de sombra y de 16 calma y de paz."
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PLAZA DE TOROS
Situación: Villaviciosa de Odón, Madrid, España. Proyecto: 1994. 17
"Un espace public, pavé et arboré, se forme. Une bande basse construite est placée en arrière-plan, et pour contenir le service et les espaces commerciaux requis. Au centre de l’espace ouvert et présidant à celui-ci, est un cylindre de béton vide, capable de loger une bague portative de taureau qui mesure 60 mètres de diamètre et 9 mètres de haut. Le respect d’un code plus simple, des coûts nettement inférieurs et de nombreuses autres utilisations possibles de l’espace sont ainsi obtenus. [...] La pièce cylindrique, en béton doré clair, est sculptée avec des perforations diverses qui répondent au thème, ainsi qu’à l’échelle, de son dialogue d’intersection avec la lumière du soleil."
"Se crea un espacio público pavimentado y con árboles. Se sitúa como fondo una banda de edificación baja conteniendo los servicios y locales comerciales pedidos. En el centro del espacio abierto, presidiéndolo, un recinto cilíndrico vacío de hormigón, capaz de albergar una plaza de toros portátil de 60 m de diámetro y 9 m de altura. Se consigue así que la normativa a cumplir sea más sencilla, que el costo sea sensiblemente menor y que ese espacio tenga muchos más usos posibles. [...] En cuanto a la pieza cilíndrica, de hormigón claro, dorado, se trabaja sobre ella con diversas perforaciones que responden a un tema, tanto 17 de escala, como de diálogo en su intersección con la luz del sol."
39
Matériaux Toutes ces formes précédemment vues ne sont autres que «des caisses» remplies de lumière mais lorsqu’on s’intéresse de plus près à certains projets, on observe qu'ils sont constitués de plusieurs caisses, de matières différentes. Pour Alberto CAMPO BAEZA, ces matières différentes symbolisent deux choses; l'une la stéréotomie et l'autre la tectonique. Le point central de sa réflexion s’inspire de la relation ancestrale que l’homme entretien avec la terre, en émane cet intérêt pour le plan horizontal. Il représente la première
tentative d’appropriation de la nature par l’homme, l’aidant à lutter contre la gravité et à se positionner dans l’espace. Lorsque l’homme passe de la caverne originelle à la construction de sa « cabane », il cherche un site plat et utilise la géométrie pour marquer son territoire et ainsi se différencier de l’animal. C’est avec la volonté de se protéger que naissent les premiers concepts de l’architecture, la verticalité apparaît avec les murs puis de nouveau l’horizontalité pour le toit. C’est cette partie qui se trouve au dessus de la terre, du sol qu’ACB définit de tectonique.
LA TECTONIQUE «Nous entendons par architecture tectonique celle dans laquelle la gravité est transmise d'une manière discontinue, dans un système structurel avec des noeuds la construction est syncopée. C'est l'architecture ligneuse, légere. Celle qui se pose sur terre comme si elle se dressait sur la pointe des pieds. C'est l'architecture qui se défend de la lumière, qui doit veiller à ses creux afin de contrôler la lumière qui l'inonde. C'est l'architecture de la coquille. C'est pour résumer, l'architecture de la cabane.» 18
La tectonique est liée au ciel, à l’aerien, qui se pose sur la terre. Sa structure sera légère, induite par une grille. Avec comme matériaux utilisés le bois puis l’acier et le verre,
cherchant une dématérialisation de la masse, baignant de lumière. A contrario, ce sur quoi se pose la tectonique, la stéréotomie.
LA STEREOTOMIE «La stéréotomie, la terre, la roche, le pierreux, le lourd, l'obscur, ont accueilli l'homme dans leurs viscères." "Nous entendons par architecture stéréotomique celle dans laquelle la gravité est transmise d'une maniere continue, dans un systéme structurel ou la continuité constructive est complète. C'est l'architecture massive, pierreuse, pesante. Celle qui prend place sur terre comme si elle naissait d'elle. C'est d'architecture qui cherche la lumière, qui perfore ses murs pour que la lumière entre l'intérieur. C'est l'architecture du podium, du soubassement, de la base, celle du stylobate. Cest, pour résumer, l'architecture de la grotte. "» 19
La stéréotomie est liée à la Terre, est issue d’elle, ancrée dans elle. Sa structure sera massive, contrairement à la tectonique, qui elle a une force gravitationnelle ponctuelle, la stéréotomie a une force 18 19
gravitationnelle transmise en masse et continue avec comme matériaux, la pierre, la brique, le béton armé (qui matérialise la masse) cherchant la lumière.
La idea construida, Penser l'architecture, Alberto Campo Baeza, p124. Ibid, p117 et 124.
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Réalisations, de la plus récente à la plus ancienne: | PIERRE |
| PIERRE |
| VERRE |
| BETON ET VERRE | | BETON, VERRE ET BOIS |
| POLYCARBONATE ET | PIERRE | ACIET | | PIERRE, VERRE ET ACIER |
| CERAMIQUE |
| BETON |
| BETON, | BETON ET VERRE ET MARBRE | ACIER | | BETON |
| MARBRE |
| ACIER|
| BETON |
| BETON |
| BETON, ACIER ET VERRE |
| BETON |
| BETON |
| PIERRE |
| PIERRE, ACIER ET VERRE |
| PIERRE ET VERRE |
| PIERRE, VERRE ET ACIER |
| BETON |
| BETON |
| BETON |
| BETON |
| ACIER ET | PIERRE | VERRE |
| BETON |
| BETON |
| PIERRE |
| BETON |
| BRIQUE | BRIQUE | ET ACIER | Ici en couleurs celles qui sont décrites avec le mot "simple" ou ses dérivés. Sur lesquelles sont ajoutées les matériaux utilisés.
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CASA RUFO
Situación: Toledo, España. Cliente: Rufino Delgado Mateos. Proyecto: 2008. Construcción: 2009. Área: 320 m2. Estructura: Juan Antonio Domínguez (HCA). Aparejador: José Miguel Agulló. Constructora: José Miguel Agulló. Fotógrafo: Javier Callejas.
20
"Au-dessus du podium et aligné avec lui, un auvent avec dix colonnes en béton avec une section carrée soutient un simple toit plat, comme s’il s’agissait d’une table à dix pattes. Sous ce toit, derrière les colonnes, se trouve une délicate boîte en verre. Pour protéger les vues de la maison par le dos, une simple rangée de peupliers ont été plantés. Encore une fois, le thème de la cabane au sommet de la grotte. Encore une fois, le thème d’une architecture tectonique sur une architecture stéréotomique."
22
"Sobre el podio y enrasado con él, se construye un palio con diez pilares de hormigón de sección cuadrada que soportan una sencilla cubierta plana. Como si fuera una mesa de diez patas. Bajo esa cubierta y detrás los pilares, una ligera caja de cristal. Para protegernos de las vistas de la casa de atrás, plantamos unos sencillos álamos. Una vez más el tema de la Cabaña sobre la Cueva. Una vez más el tema de la Arquitectura tectónica sobre la arquitectura 20 estereotómica."
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Simple CONSTRUCTION Fonctionnalité et structure Architecture: Bureaux -Castilla y Leon- Photo: Campobaeza.com
21"L’architecture
n’est pas seulement la construction de formes capricieusement conçues, construites avec un effort énorme et des dépenses, seulement pour émerveiller la foule ignorante et, parfois, les sages qui ignorent presque tout ce qui est lié à l’architecture." Perforado las nubes, Alberto CAMPO BAEZA article publié sur Campobaeza.com 22"Dans l’architecture, comme dans la poésie, l’idée n’est pas diffuse. L’idée et les moyens nécessaires à sa construction sont extrêmement précises. Une idée n’est pas une notion, un simple caprice. Dans l’architecture, une idée n’est pas valable si elle ne peut pas être matériellement construite, de même qu’une idée ne serait pas valable dans la poésie si elle ne pouvait pas être traduite en mots appropriés." Architecture as poetry, Alberto CAMPO BAEZA article publié sur Campobaeza.com 23"La clé de l'opération était de concilier la combinaison des deux types de lumière. Comme le son de différents instruments dans une composition musicale ensemble. Essayer d'utiliser uniquement les quantités précises. Nous ne nous lasserons jamais d'insister sur l'importance de la mesure, les montants exacts des ingrédients que l'architecture est résolu. Avec la même précision avec laquelle les mots sont placés dans un poème." Perforado las nubes, Alberto CAMPO BAEZA article publié sur Campobaeza.com
"No se trata de construir formas generadas caprichosamente que pro- duzcan el asombro de las gentes ignorantes. Y a veces también de los eruditos, que ignoran casi todo acerca de la Arquitectura." 21
C’est en s’inspirant de l’évolution de l’homme et de sa manière de construire qu’ACB trouve son propre «style architectural». Ces notions de stéréotomie et de tectonique se retrouveront tout au long de la partie qui suit; l’utilisation du mot simple pour parler de construction, de technique, de fonctions, d'organisation... Comment Alberto Campo Baeza érige-t-il ses structures dans l’espace?
Quelle fonction à son architecture? La construction mentale est la première chose à prendre en compte, c'est à dire l'idée. Une idée de l'ordre doit s'établir, cet ordre fait d'abord partie du domaine de l'abstrait, d'une pensée et devient plus tard une construction matérielle. Comme dans les arts, le projet doit avoir des bases solides, des intentions intelligibles et réfléchies.
"In architecture, as in poetry, the idea is not something diffuse. Both the idea and the means required to construct it, are tremendously precise. An idea is not a notion, a mere whim. In architecture, an idea is not valid if it cannot be materially constructed, just as an idea would not be valid in poetry if it could not be translated into appropriate words." 22
Comme la poésie ou la musique, le domaine des arts fait parfois référence à des choses non palpables, des éléments constitutifs qui ne sont pas lourds. A contrario, l’architecture, elle, est soumise aux lois de la gravité de la
terre, c’est elle qui construit l’espace. La Notion d’ordre revient ici car une structure est composée de charges, de forces qui se doivent d’être régies par une hierarchie, un ordre.
"La clave de la operación era hacer compatible la conjunción de los dos tipos de luz. Como se conjunta el sonido de los diferentes instrumen- tos en una composición musical. Tratando de usar sólo las cantidades precisas. Nunca nos cansaremos de insistir en la importancia de la medida, de las cantidades exactas de los ingredientes con los que se resuelve la Arquitectura. Con la misma precisión con que las palabras se colocan en un poema." 23
L’ordre passe par l’échelle, la mesure des choses, le détail. Et tout cela s’établit en fonction des techniques disponibles à l’époque à laquelle le bâtiment est construit. Tout comme l’avait remarqué Mies Van der Rohe* ce sont les progrès technologiques qui font évoluer les dispositifs constructifs faisant de chaque nouvelle construction une preuve de cette avancée mais surtout une addition juste, de détails propres
*
Biographie de L. MIES VAN der ROHE, voir page 101.
composant une construction claire. Peu importe la taille du bâtiment (qui la plus part du temps est définie par le programme qu’il accueille ou en est pour le moins représentative), avec les avancées technologiques et les bons matériaux utilisés, on peut avoir une structure aussi simple pour une maison que pour un équipement public et ceci est visible avec les réalisations d’Alberto C. B..
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Réalisations, de la plus récente à la plus ancienne: MUSEE
MAISON
EXPOSITION
ENTREPOT
MAISON
BUREAUX
LOGEMENTS
TOUR DE LOGEMENTS
ECOLE
CENTRE CULTUREL BUREAUX
MAISON
PORTE DE MILAN LOGEMENTS RESTRUCTURATION QUARTIER
ETABLISSEMENT VINICOLE MUSEE
MAISON
MAISON
EGLISE
BANQUE PLACE PUBLIQUE
BUREAUX
BUREAUX
BIBLIO -THEQUE
PLACE PUBLIQUE
PHILARMONIC
MAISON
MAISON
MAISON
MAISON
EXPOSITION
BIBLIOTHEQUE
EXTENSION ECOLE
LOGEMENTS
MAISON
HOTEL DE UNIVERSITE VILLE
MAISON
SALLES DE CLASSE
Ici en couleurs celles qui sont décrites avec le mot "simple" ou ses dérivés. Sur lesquelles sont ajoutées les programmes qui leurs correspondent.
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FONCTIONNALITés - échelles "GROTTE, CABANE, MAISON D'abord fut la grotte. L'homme animal, avec sa faible capacité de rationalité, s'est réfugié dans la grotte pour se protéger du froid et de la pluie, pour se défendre de l'attaque d'autres animaux irraisonnables. La stéréotomie, la terre, la roche, le pierreux, le lourd, l'obscur, ont accueilli l'homme dans leurs viscères. Et avec toute sa capacité de création, l'homme a imprimé les traces de son imagination, de sa mémoire, sur ces murs, en les peignant. Après vint la cabane. L'homme a pensé qu'il pouvait construire la tectonique. L'oiseau construisait son nid, et l'abeille son alvéole dans la ruche, en fonction de lois immuables, difficiles d'écrire mais avec une parfaite exactitude. L'homme comprit, bien qu'encore de manière inconsciente, les lois de la gravité et il construisit sa cabane. Avec des troncs et des branches, des pierres ou des blocs de glace. Toujours avec une raison qui, encore de manière inconsciente, utilise des mécanismes géométriques. Même si ce n'était que pour se protéger et se défendre, il put déja, avec plus de liberté que dans la grotte, choisir l'endroit et décider du lieu et de la forme de son séjour. Sa capacité de création qui, dans sa grotte, se concentra sur la peinture, s'est manifestée ici - c'est ainsi que je voudrais l'appréhender - par l'architecture, l'architecture la plus primitive. L'homme put déjà décider du lieu dans lequel s'installer et de la forme de l'architecture qui l'accueillait. Puis vint la maison. Se protéger et se défendre sont devenus «habiter». L'homme, ayant déjà dominé l'espace, l'ayant déjà transformé en plans, vit la possibilité de le contrôler, de le proportionner, vit alors qu’il pouvait le tendre avec la lumière. Ainsi, en dominant la lumière, d'une manière déjà plus consciente, il perfectionna l'architecture. L'architecture fut ainsi une manifestation de plus, peut-être la plus humaine, de la culture. De cette culture qui décante la pensée de l'homme au travers des temps. Si l'homme, en tant qu'animal, se réfugia dans la grotte et en tant que rationnel, construisit la cabane, l'homme cultivé, créateur, conçu la maison comme demeure pour habiter. Et nous en sommes là."24
Si l’on se réfère une fois de plus à l’évolution de l’habitat de l’homme, on retrouve le besoin primaire qui guide les architectes, encore aujourd’hui. Mais elle n’inspire pas que pour les maisons individuelles, cette notion «d’abri originel» se retrouve dans tous types de programmes comme des bâtiments domestiques (logements collectifs, villas, maisons…), des établissements publics (écoles, bureaux, musées…) et des espaces publics. L’architecture de d’A. CAMPO BAEZA est dessinée en fonction du programme qu’elle va accueillir mais aussi du lieu où elle va se situer. Pour ce qui est de ce qui touche à l’habitat, chacun des projets est pensé
24
en fonction de la personne qui va y vivre et en fonction de l’endroit ou va être implantée la construction. Ainsi comme un scientifique, l’architecte va porter son regard sur chacun des aspects de ce site ; la topographie, les vues, l’héliodon, etc… De même pour les bâtiments publics, qui sont aussi confrontés à cette variation de l’espace. Ils sont parfois cachés ou érigés comme des repères dans le paysage. Le lieu va avoir une attention particulière, la volonté est de l’embellir, ou de le souligner. Ce qui va être construit dessus doit aller de paire avec cette volonté, s’imposant ou se « fondant » dans l’environnement urbain ou rural du site.
La idea construida, Penser l'architecture, Alberto Campo Baeza, p117.
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RĂŠalisations, de la plus rĂŠcente Ă la plus ancienne:
Ici en couleurs celles qui sont décrites avec le mot "simple" ou ses dérivés. Sur lesquelles est ajoutée l'échelle qui leur correspondent.
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DALMAU HOUSE
Situación: Burgos, España. Proyecto: 1990.
25
"La base stéréotomique, un carré en plan, deux étages, boîte en pierre, contient au niveau le plus bas les chambres et le garage et au niveau moyen la cuisine et la salle à manger. L’élément tectonique en verre et acier, au-dessus et au ras du prisme en pierre qui le supporte, est un espace transparent contrastant, continu et entier. Pour accentuer cela, il est pavé avec la même pierre que les façades. Les quatre pierres angulaires sont destinées à être «complète» des blocs solides, avec l’escalier menant à ce dernier étage transparent creusé dans cette «roche». [...] Au-dessus, dans la cabine tectonique cristalline, l’existence «intellectuelle»; Penser, regarder, rêver. Au-dessous, dans la caverne stereotomique pierreuse, l’existence «animale»; Manger, dormir."
"La base estereotómica, una caja de piedra de dos niveles sobre traza cuadrada, recoge en su nivel más bajo los dormitorios y el garaje. En su nivel medio, la cocina y el comedor. El elemento tectónico, en la parte superior, de acero y vidrio, a haces con el prisma de piedra sustentante, se convierte en un espacio transparente, continuo y unitario. Para acentuarlo, la misma piedra de las fachadas será su pavimento. Se quiere que las cuatro piedras angulares sean piedras “completas”. La escalera de acceso a esa última planta transparente aparece como excavada en esa “roca”. [...]Arriba, en la cabaña, caja de cristal tectónica, la vida intelectual, pensar, mirar, soñar. Abajo, en la cueva, caja de piedra estereotómica, la vida 25 “animal”, comer, dormir."
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CONSEJO CONSULTIVO DE CASTILLA Y LEÓN
Arquitecto: Alberto Campo Baeza en colaboración con Pablo Fernández Lorenzo, Pablo Redondo Díez, Alfonso González Gaisán, Francisco Blanco Velasco. Situación: Zamora, España. Cliente: Junta de Castilla y León. Concurso: 2004. Proyecto: 2007. Construcción: 2012. Área: 12.100 m2. Estructura: Eduardo Díez – IDEEE. Instalaciones: Úrculo Ingenieros. Aparejador: Juan José Bueno. Consultor Vidrios: José Pablo Calvo Busello. Constructora: Dragados – San Gragorio. Fotógrafo: Javier Callejas
26
"Pour le mur de pierre, les qualités et les dimensions ont été étudiés pour exprimer la force de la pierre de la même manière qu’elle est dans la cathédrale. La même pierre dans de grandes dimensions et avec une grande épaisseur qui accentuent la force de la proposition. Pour le bâtiment lui-même, une façade vitrée et parfaitement contrôlée a été conçue, avec une simplicité maximale dans son système de construction. La façade travaille activement en fonction du climat, capable de retenir en chaleur en hiver (effet GREENHOUSE) et en même temps d’expulser la chaleur et de protéger l’immeuble en été (façade VENTILATED). C’est une boîte en pierre ouverte au ciel qui tient une boîte cristalline et la protège et la tempère, immergée au milieu d’un merveilleux jardin."
"Para el muro de piedra, las calidades y dimensiones se han diseñado para expresar la fuerza de la piedra de la misma manera que se encuentra en la catedral. La misma piedra en tamaños grandes y con gran espesor que acentúan la fuerza de la propuesta. Para el propio edificio, un acristalamiento y perfectamente controlada fachada fue diseñada con la máxima simplicidad en su sistema de construcción. La fachada está trabajando activamente con el clima, capaz de retener el calor en invierno (efecto invernadero) y al mismo tiempo la expulsión de calor y proteger el edificio en verano (de fachadas ventiladas) Es una caja de piedra a cielo abierto con una caja de cristal y protege 26 y moderados, inmersos en el medio de un hermoso jardín."
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Structure "L’architecture,[...], a besoin de son temps et de son bon tempo. Le temps d’études et d’analyses nécessaire pour parvenir à une solution rigoureuse. Le temps approprié à sa construction. Cependant, -c’est pourtant si clair-, l’humanité n’a jamais renouvelé autant d’erreurs. Si bien, et si solidement construites. Précipitées en raison, soit disant, de leur nécessité (tant d’œuvres inutiles). Arrachée dans la précipitation de leur conception (comme s’il s’agissait de beignets). Construites en un instant (tout se vaut !). C’est l’architecture du kleenex: on use et puis on jette. Ce sont les restes qui nous inondent. Signées par quelques commerçants qui, avec le titre d’architecte obtenu on ne sait où ni comment, méprisent l’architecture. Tout ça leur est égal, et ils oeuvrent pour une société qui leur est égale. Qui, elle aussi, par ignorance, déteste l’architecture. Une société contemporaine dont l’aliment spirituel repose sur des histoires à dormir debout, et dont l’aliment matériel n’est que du fast-food. Ils ne savent pas ce qu’est un bon riz, si riche et si bon marché. Ni ce qu’est la poésie, même en deux mots. Ils ne savent pas ce qu’est la bonne architecture. Si simple. Tout est si simple" 27
La structure à toujours était la base de la construction architecturale, donc un des éléments centraux dans la réflexion au moment de la conception. Comme un point névralgique -c’est simple, sans structure il n’y a pas de bâtiment- cet élément essentiel a su de siècle en siècle devenir de plus en plus épatant, au delà de l’efficace, en arrivant parfois à se suffire à luimême. Je ne vais pas ici reprendre l’évolution des techniques de construction depuis l’époque tertiaire puisque ce n’est pas mon but mais m’intéresser à comprendre en quoi ces évolutions influent sur l’architecture (aujourd’hui). Cependant, sans parler des manières d’habiter de l’homme de Neandertal il est intéressant de voir que les structures des bâtiments sont et seront à l’avenir toujours plus légères. De la grotte à la Farnsworth House c’est parce que l’économie, les matériaux et les technologies évoluent à grand pas que l’on peut observer ce phénomène. Mais aussi du fait que les architectes changent leur façon de concevoir l’espace. Au début du siècle dernier, le développement des constructions 27
industrielles a vu naitre des structures composite en acier. Pour des ponts, ou bâtiments industriels, des treillis vont être créés, pour des raisons d’économie, de logique et de viabilité technique. Si on en arrive là c’est aussi qu'en plus de cette logique vient se combiner la notion de fonctionnalité programmatique ; sur la façade du musée Pompidou de Piano et Rogers, par exemple, on observe une structure qui permet des déplacements verticaux, aussi conçu à la base comme un mur signalétique pour informer les usagers des expositions en cours. Un changement dans l’utilisation des matériaux vient avec cette manière différente de voir et concevoir l’espace. On met un peu plus de coté les matériaux massifs, tel que la pierre, la brique pour préférer l’acier, le verre, etc. La technologie a joué un rôle majeur dans tout cela. Par exemple là où avant nous avions des rivets et des boulons, des vis et des écrous, maintenant nous avons la soudure. Le soudage élimine les défauts, il aide dans la réalisation, l’exécution mais aussi augmente la perfection.
La idea construida, Penser l'architecture, Alberto Campo Baeza, p39.
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CENTRO CULTURAL
Arquitecto: Alberto Campo Baeza en colaboración con Miguel Ciria Hernández. Situación: Cobquecura, Chile. Cliente: Ayuntamiento de Cobquecura. Proyecto: 2012. Área: 576 m². 28
"Nous proposons un plan simple de 4 par 4 mètres. Une plate-forme de 24 par 24 mètres avec un cadre 4 par 4 surélevé sur le sable. Une pièce de principe, l’espace multifonctionnel qui n’est pas plus qu’une structure de 12 par 12 mètres que simplement nous glaçure. Une pièce pour les services, les bureaux, les toilettes et le stockage qui n’est pas plus qu’une structure de 4 par 12 mètres que nous fermons pour ces utilisations, laissant la structure visible. Une pièce émergente, une tour ou un phare qui n’est pas plus qu’une structure vide de 4 par 4 mètres et des hauteurs différentes. Comme un squelette vide que nous coloniserons plus tard. Sa principale fonction est de servir de référence à distance. Comme si c’était un phare. Son autre fonction est de voir l’océan d’en haut, comme les oiseaux le voient. [...] Notre intention est de faire une composition simple et agréable avec la plus grande économie de moyens. Une architecture sans temps, ou plutôt une où le temps est suspendu."
"Proponemos una sencilla trama de 4×4 metros. Una plataforma de 24×24 metros, con una trama de 4×4, levantada por encima de la arena. Una pieza principal, el espacio multifuncional, que no es más que una estructura de 12×12 metros que simplemente acristalamos. Una pieza de servicios, despachos, aseos y almacén, que no es más que una estructura de 4×12 metros que cerramos para esos usos, dejando la estructura vista. Una pieza emergente, torre o faro, que no es más que una estructura vacía de 4×4 metros y varias alturas. Como un esqueleto vacío que luego iremos colonizando. [...] Nuestro intento es hacer un conjunto sencillo y hermoso con la mayor economía de medios. Una arquitectura sin tiempo, o mejor, 28 donde el tiempo quede suspendido."
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Simple Espace Lumière et couleur Architecture: Porta Milano Photo: Campobaeza.com
"Las estructuras del futuro serán más ligeras. Claras en su concepción y sencillas en su construcción. Perfectas en su ejecución, y resisten- tes y sencillas en su mantenimiento. La estructura volverá a ser, como lo ha sido siempre a lo largo de la historia, tema central y clave de la propia Arquitectura. La estructura que establece el orden del espacio." 29
La lumière est de l’ordre de la matière. Avec la géométrie et la structure (précédemment étudiées) ce sont les 3 éléments fondamentaux de l'architecture. Selon A. CAMPO BAEZA c’est le matériau premier, celui qui permet le mieux de dévoiler un espace. La géométrie est construite par le cerveau, la structure physique par la gravité et la lumière, l’ordre de la lumière est établie par la mobilité de l’univers et la sensibilité de l’homme.
de tous ces invariants et variants. Cependant deux visions peuvent en sortir; de l’extérieur la vision qui amène à la référence du site qui l’entoure; l’environnement urbain ou paysagé/rural/territorial et la seconde vision : l’espace intérieur, qui permet une expérience aux multiples facettes, voué a subir les rouages des mécanisme spatiaux et temporels. On observe alors un espace qui se développe, qui évolue dans le temps mais qui pour autant ne perd pas en qualités spatiales.
Grâce à l’utilisation de la simplicité, l’architecture d’A. CAMPO BAEZA possède une grande intensité spatiale. Elle est définie avec peu de paramètres. Alors que le programme et le site sont généralement des données imposées à l’architecte, la gravité et la lumière sont des éléments qui existent et la structure et la géométrie sont des choses qu’il décide.
"Les grands espaces, les petits espaces, les espaces sans noms et les espaces servants : la façon dont ils sont formés dans le respect de la lumière est le problème de tous les bâtiments."30. Sans lumière il n’y a
L’espace est quelque chose qui s’expérimente, c’est la résultante
pas d’architecture, et comme l’écrit Kahn*: "Un homme avec un livre va vers la lumière. Ainsi commence une bibliothèque."31.La lumière fait
l’architecture, elle la fait naitre, c’est pour ça qu’Alberto CAMPO BAEZA a décidé d’en faire un de ses sujets de recherche préféré.
29
"Les structures de l’avenir seront légères. Clair dans leur conception et simple dans leur construction. Parfaits dans leur exécution, résistants et faciles à entretenir. Une fois encore, la structure sera, comme elle l’a toujours été à travers l’histoire, la question centrale et essentielle de l’Architecture elle-même. La structure établit l’ordre de l’espace, construit l’espace, tout comme la lumière construit le temps." De elefantes y parajos, Alberto CAMPO BAEZA article publié sur Campobaeza.com 30 Silence et Lumière, L. KAHN, page 34. 31 Ibid, page 36. *Biographie de L. KAHN, voir page 101.
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Espace et lumière "L'Espagnol Alberto Campo Baeza s'interroge: «Finalement, la lumière n'est-elle pas la substance de l'architecture ? L'histoire de l'architecture n'est-elle pas la recherche de la comprehension et de la maitrise de la lumière ?» [...] «pour faire ressentir aux hommes le rythme imprimé par la nature, en harmonisant les lieux avec la lumière, en les allégeant avec le passage du soleil»."32
La géométrie est une organisation abstraite, et tout comme la structure il se peut qu’elle utilise la symétrie pour sa construction. A contrario, la lumière est tout ce qu’il y a de plus concret. Avec ses variations asymétriques elle fait naitre l’espace et permet à l’homme qui l’habite de le parcourir. Cette chose vitale, qui échappe aux mathématiques eux-mêmes les surpasse pour atteindre une transcendance, parfois même du domaine du poétique. La lumière est quelque chose d'universel. Elle est mesurable et quantifiable. S'intéresser à la lumière c'est prendre en compte
32
Architectes de la lumière, Henry PLUMMER, page 13.
le temps qui passe, apprivoiser les mouvements qu'elle a tout au long d'une journée et observer les couleurs qu'elle prend à chaque heure qui passe; allant d'un blanc profond à un blanc cassé, puis se transformant en jaune, délicatement teinté d'orange, devenant de plus en plus orangé pour ensuite virer au rose pendant un court temps puis pour finir au violet pâle. C'est peut être pour laisser place à ce magnifique spectacle que la plus part des réalisations d'Alberto CAMPO BAEZA sont d'un blanc pur. Pour laisser place à ce que la nature fait de plus beau.
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RĂŠalisations, de la plus rĂŠcente Ă la plus ancienne:
Ici en couleurs celles qui sont décrites avec le mot "simple" ou ses dérivés. Son mises en avant avec un soleil celles dont dans la description, le mot "lumière" apparait.
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CASA TURÉGANO
Arquitecto: Alberto Campo Baeza en colaboración con Pedro Valle. Situación: Pozuelo de Alarcón, Madrid, España. Cliente: Roberto Turégano y Alicia Sánchez. Proyecto: 1986. Construcción: 1988. Área: 260 m2. Fotógrafo: Hisao Suzuki, EACB. 33
"La lumière, le thème central de cette maison, est recueillie, saisie, par des fenêtres et des fentes pendant qu’il fait son voyage de l’est au sud-ouest, devenant, dans son mouvement, le protagoniste spatial de ce projet. Simplement, c’est un espace diagonal percé par une lumière diagonale."
"La Luz, tema central de esta casa, en su recorrido este-sur- oeste, va siendo recogida, atrapada, por ventanales y rajas, convirtiĂŠndose, en su movimiento, en protagonista espacial de este proyecto. Simplemente, se trata de un espacio diagonal atravesado por una 33 luz diagonal."
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Couleur "La couleur blanche est le symbole du perpétuel, de l'universel dans l'espace, et de l'éternel dans le temps. Le temps finit toujours par rendre les cheveux blancs: à l'architecture aussi."34 "LE BLANC EXACT A propos du blanc J'ai devant moi une image expressive issue des collections de la National Gallery de Londres: A man in room, de Rembrandt. Ici, génial peintre hollandais fait presque complètement abstraction de la couleur pour que la Lumière triomphe sur l'intérieur obscur, où, à contre-jour, l'homme apparaît, peut-être Rembrandt lui-même. Les ombres sont traversées de façon dramatique par la Lumière solide du Midi, qui provient d'en haut et se matérialise dans le mur blanc sur lequel elle tombe. Le mur blanc, touché par la Lumière, devient ainsi un protagoniste de ce tableau si insolite. Le peintre savant connait la capacité du plan blanc à traduire et à matérialiser la Lumière qui, provenant du soleil pénétre dans le creux de la main, que celle-ci soit celle du peintre ou celle de l'architecte. Ainsi, la Lumière et son mouvement donnent vie aux espaces dans le tableau de Rembrandt, et cette splendide tache blanche semble se mouvoir en accord avec des rythmes solaires. Dans l'architecture, donc, ce mouvement de la Lumière est réel. Si le dialogue s'établit entre l'espace, la Lumière qui le parcourt et l'homme qui l'habite, alors l'architecture apparaît. Quelque chose de très facile et de très ardu à la fois. Les meilleurs peintres ont employé le blanc pour représenter et matérialiser la Lumière. Le blanc très pur qui arrache des éclats et des clins d'oeil des personnages de Francisco de Goya. Le blanc épais et sourd qui rend plus que réelles et palpables les laines des habits des moines de Zurbaran. Le blanc magistralement dilué dans la fumée par Diego Velasquez, qui matérialise l'air dans ses scènes. La couleur blanche dans l'architecture, davantage que dans la peinture, est bien plus qu'une simple abstraction. C'est une base ferme et sûre, efficace, pour résoudre des problemes de Lumière; pour l'attraper, la réfléchir, la faire tomber ou glisser. La Lumière apprivoisée et les plans blancs ainsi formés et illuminés, l'espace reste controlé. Et quoi de plus magique dans l'architecture que de créer une relation prodigieuse entre l'homme et l'espace au travers de la Lumière? Au-delà de l'anecdotique de l'époque, l'utilisation de la couleur blanche, du blanc exact, est un instrument précis pour dominer les mécanismes spatiaux propres à l'architecture."35
34 35
La idea construida, Penser l’architecture, Alberto CAMPO BAEZA, page 51. Ibid, page 47.
71
RĂŠalisations, de la plus rĂŠcente Ă la plus ancienne:
Ici en couleurs celles qui sont décrites avec le mot "simple" ou ses dérivés. Sur lesquelles sont ajoutées les couleurs qui leurs correspondent.
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VIVIENDAS PARA JÓVENES
Situación: Córdoba, España. Cliente: Vimcorsa + Ayuntamiento de Córdoba. Concurso: 2011.
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"OEUF DE COLUMBUS L’œuf de Colomb, parce que c’est évident, à cause de la logique écrasante de la proposition, à cause de la simplicité de la proposition. L’œuf de Colomb, à cause de sa coquille blanche, une peau concise de tuiles blanches, renforcée de fibre de verre. Immuable, naturel, imperméable, résistant, parfait. L’œuf de Colomb, à cause de la vie communautaire proposée. Là où l’intimité et la communauté sont simplement combinées. En raison de sa sobriété, comme une commune, comme un phalanstère. Intelligent, flexible, durable et accessible logement. Nous proposons quelques espaces simples, de grandes salles lumineuses mesurant 4 par 10 mètres. Boîtes rectangulaires parallélépipédiques. [...] La façade est revêtue de carrelage blanc de grand format renforcé de fibre de verre. Les revêtements de sols et les murs sont également finis en céramique blanche. Tant dans les chambres que dans le grand espace commun, couloirs et galeries, quelque chose de simple et typique de la région de l’Andalousie sera appliquée: la ventilation transversale. Bref, une nouvelle façon de vivre, sobre et simple"
"EL HUEVO DE COLÓN El huevo de Colón por lo obvio. Por la lógica aplastante de la propuesta. Por la sencillez de la propuesta. El huevo de Colón por su cascara de color blanco, una tersa envoltura de cerámica blanca reforzada con fibra de vidrio. Inalterable, natural, impermeable, resistente, perfecta. El huevo de Colón también por el modo de vida comunitario que se propone. Donde de manera sencilla se combinan privacidad y comunidad. Como una comuna por su sobriedad. Como un falansterio. Viviendas inteligentes, flexibles, sostenibles y accesibles. Proponemos unos espacios únicos, habitáculos luminosos de 4×10 metros. Paralelepipédicos, cajas rectangulares. [...] La fachada se resuelve con piezas cerámicas blancas de gran formato reforzadas con fibra de vidrio. Solados y paredes sanitarias igualmente con acabado cerámico blanco. Tanto en los habitáculos como en el gran espacio común, pasillos y galerías se aplicara algo tan sencillo y típico de Andalucía como la ventilación cruzada. En definitiva, una nueva manera de vivir. Sobria y sencilla."
36
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évidence paysage, intemporalité et essentialité Architecture: Between Cathédrals Photo: Campobaeza.com
"...articuler des espaces et (à) les enchainer, [...]. Des étages, des hauteurs et des sections enlacées avec une telle fluidité, que la réponse au problème donnée par l'architecte nous apparaît comme la plus naturelle au monde. (En se traduidant par des formes dont la force est immense.)"37
EVIDENCE Lorsque la nature et la construction ne font qu’un. PAYSAGE Lorsque l’architecture qui fait parti du paysage paraît avoir toujours existé, presque comme si elle avait été engendrée par la nature. INTEMPORALITE Lorsque les années n’entachent pas sa fonctionnalité. ESSENTIALITE Pour cela il faut alors aller à l’essentiel: commencer par penser toutes les possibilités puis revenir à ce qu’il suffit.
37
La idea construida, Penser l'architecture, Alberto Campo Baeza, page 153-154
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Paysage "Lejos de manidas etiquetas objetualistas, con esa su específica concepción espacial, entiende tan bien la naturaleza, que no hay arquitectura alguna conocida que sea capaz de fundirse con ella en un grado tan alto." 38
L’homme a toujours eu besoin d’une relation terre à terre, aujourd’hui encore, lorsqu’on habite une ville on recherche le calme et la sérénité auprès de la nature dès que la possibilité de s’échapper se présente. Ce lien avec la nature est évident et provient d’un besoin naturel, presque primitif. C’est pourquoi en tant qu’architecte une des choses les plus importantes lorsqu’on appréhende un projet avant même son commencement est le choix de l’implantation, l’arpentage du site. «L’intégration est la voie de la nature» écrit Louis KAHN, l’architecture ne devrait faire qu’un avec son paysage, qu’il soit urbain ou naturel. Quel meilleur exemple que celui de la
piscine d’Alvaro SIZA* à Leça da Palmeira qui en plus de s’intégrer parfaitement au site s’intègre parfaitement dans le temps car elle existe depuis près d’un demi-siècle. La plus part du temps Alberto CAMPO BAEZA parle très peu de nature, lorsqu’il en fait référence c’est pour les vues. Lorsqu’il parle du plan horizontal, ce dernier fait face à la nature mais il n’en fait pas partie. Il ne se soucis jamais que sa forme soit bien intégré, comme si pour lui cela allait de soit ou simplement car pour lui c’est un parti pris de dire que l’architecture, toute architecture, impose ce qu’elle est, son but étant alors de s’intégrer au mieux, chose à laquelle le temps aide.
38
"Loin de toute étiquette objectualiste banale, avec sa propre notion spécifique de l’espace, il comprend si bien la nature qu’aucune autre architecture n’est capable de se confondre avec elle à un si haut degré." Aprendiendo de Mies, Alberto CAMPO BAEZA article publié sur Campobaeza.com * Biographie de A. SIZA, voir page 101.
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MUSEO NMAC
Situación: Vejer de la Frontera, Cádiz, España. Cliente: Fundación Montenmedio. Proyecto: 2006. Área: 4.000 m2. Estructura: Mª Concepción Pérez Gutiérrez. Instalaciones: Úrculo Ingenieros. Aparejador: Manuel Cebada Orrequia.
39
"Nous aimerions créer à Montenmedio l’espace le plus simple et le plus beau du monde. Une architecture mémorable à retenir. Étant donné que la campagne de Vejer de la Frontera est elle-même est très belle, et des artistes prestigieux ont déjà visité (l’américain Sol Lewitt et l’espagnole Susana Solano, deux exemples seulement), le moins que nous pouvons faire est d’offrir une architecture correspondante. L’intervention proposée s’adapte aux usages culturels du musée tout en organisant et articulant le paysage naturel qu’il habite. Avec la plus grande délicatesse possible, il souligne les qualités de l’environnement environnant que seule la meilleure Architecture peut faire."
" Querríamos crear en Montenmedio el espacio más sencillo y a la vez el más bonito del mundo. Una arquitectura capaz de ser recordada y de convertirse en memorable. Si ya disponemos de un lugar muy hermoso, como es el campo de Vejer de la Frontera, y ya han empezado a venir los artistas más prestigiosos, como Sol Lewitt o Susana Solano (por citar sólo un americano y una española), no podemos menos que levantar una arquitectura acorde. La actuación se propone como una arquitectura que acoja los usos culturales y a la vez que vertebre y articule el paisaje natural poniéndolo en valor. Con la mayor delicadeza posible, subrayando los valores de la naturaleza como 39 siempre lo ha hecho la mejor Arquitectura."
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Intemporalité "Todavía recuerdo mi experiencia de niño, en Cádiz, cuando corríamos por las azoteas de casa, mientras las mujeres charlaban tranquilamente en aquel privilegiado cuarto de estar a cielo abierto. Desde allí veíamos el mar y las puestas de sol. El tiempo allí quedaba suspendido." 40
Le travail d’Alberto CAMPO BAEZA est intemporel. Parce que lorsqu’il dessine quelque chose sur un lieu donné il cherche à atteindre des paramètres éternels ; utilisant la lumière, la gravité et avec une grande attention pour l’humain. C’est ainsi que l’on peut dire qu’avec son regard poétique il apporte une certaine beauté aux espaces qu’il conçoit. Comme tout architecte, A. CAMPO BAEZA, avant de devenir luimême un grand nom s’est inspiré d’architectures célèbres et de leurs concepteurs. Lorsqu’il parle de ses réalisations, dans ses débuts surtout, il nomme des personnes de renom comme Le Corbusier, Adolf Loos, Alvaro Siza, Frank Lloyd Wright et par dessus tout, Ludwig Mies Van der Rohe et s’appuie sur leurs principes de conception. On ne le sait que trop bien, en architecture comme partout, la mémoire des choses, leur histoire est quelque chose de très important. Pour un architecte, c’est un outil. Cependant cet outil n’est pas à utiliser de n’importe quelle manière, il ne doit pas mener à de la copie. Dans un paysage urbain et historique, trop souvent l’idée de mémoire est associée à l’imitation de modèles
passés. Parce que cela a été réalisé maintes et maintes fois par de nombreux architectes mais aussi car la copie est encouragée, par la société, les politiques qui pensent que c’est la seule intégration véritable, rejetant des formes « nouvelles ». La ville historique vie encore (en ce sens que de nombreuses personnes la parcourent et l’habitent chaque jour), mais plus qu’être un lieu de vie, c’est un témoignage des constructions de l’époque. Il ne faut pas composer de l’ancien mais composer avec l’ancien et avec les techniques de construction que le progrès nous apporte d’années en années. L’histoire doit être une source d’inspiration et non une source d’imitation. Un véritable architecte se doit d’avoir une grande connaissance et de la sagesse pour utiliser la mémoire à bon escient. Ce qu’il faut donc retenir c’est que de la mémoire nous pouvons et nous pourront toujours puiser de la matière architecturale mais il faut l’utiliser de manière appropriée et y adjoindre un nouveau savoir, notre savoir, celui qui évolue et se développe de jour en jour car c’est à nous, aujourd’hui, de créer la mémoire de demain.
40
"Je me souviens encore de mon expérience quand, comme enfant à Cadix, nous avons couru autour des terrasses de toit plat à la maison pendant que les femmes ont bavardé calmement dans ce salon privilégié, à ciel ouvert d’où nous avons vu la mer et les couchers du soleil. Le temps s’arrêta." Plano horizontal plano, Alberto CAMPO BAEZA article publié sur Campobaeza.com
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ENTRE CATEDRALES
Situación: La Macarena, Sevilla, España. Cliente: Privado. Proyecto: 2004. Área: 600 m². Estructura: Andrés Rubio Morán. Aparejador: Carmen López Pérez.
41
"Une plate-forme légère et blanche est ainsi conçue, placée sur l’excavation comme sur la pointe des pieds, et atteinte par une rampe latérale. [...] Nous voudrions faire une belle architecture, digne de ce lieu merveilleux, et digne de faire partie de la mémoire collective de Cadix."
"Se concibe como una blanca plataforma ligera, posada sobre la excavación, como de puntillas, a la que se accede por una rampa lateral. [...] Querríamos hacer una pieza de arquitectura bellísima, capaz de poner en 41 valor ese lugar maravilloso, capaz de permanecer en la memoria de Cádiz."
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Essentialité "Quiero proponer una arquitectura esencial levantada con sólo el indispensable número de elementos. Una arquitectura precisa y certera. Una arquitectura lógica y sencilla" 42
L’essentiel est la dernière thématique de ce mémoire, un peu comme le constat d’une évidence après avoir étudié toutes les autres. L’essentialité se trouve à nouveau dans la tête de
l’architecte, il résulte d’un travail qui surpasse l’expression de l’âge et du lieu, il est de l’ordre de l’éternel, de l’universel, à savoir il touche l’homme, la gravité et la lumière.
Non au minimalisme mais oui à l'économie. Plus avec moins.
42
"Je veux proposer une architecture essentielle qui se limite à un nombre d’éléments indispensables. Une architecture précise et bien fondée, logique et simple." La arquitectura como poesia, Alberto CAMPO BAEZA article publié sur EACB.com
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PLAZA CATEDRAL
Arquitecto: Alberto Campo Baeza en colaboración con Modesto Sánchez Morales. Situación: Almería, España. Cliente: Ayuntamiento de Almería. Concurso: 1978. Proyecto: 1999. Construcción: 2000. Área: 2.400 m2. Fotógrafo: Hisao Suzuki.
43
"Le concours porte sur la réorganisation de la place de la cathédrale d’Almería. Une architecture simple «sans architecture» est proposée. Le sol est pavé de marbre blanc de Micael, le même que le pavage de trottoir dans le reste de la ville. Vingt-quatre palmiers, plus grands que la cathédrale elle-même, sont situés, qui, comme les colonnes d’un dirigeable, ordonnent l’espace présidé par la façade de la Renaissance de Juan d’Orea, comme s’il s’agissait d’un retable. L’intention est de prendre «plus avec moins» à son extrême le plus radical."
"El concurso requería la reorganización de la Plaza de la Catedral de Almería. Y el proyecto proponía una sencilla arquitectura “sin arquitectura”. El suelo se pavimentaba con mármol de Macael, como en las zonas peatonales del resto de la ciudad. Veinticuatro palmeras, más altas que la propia Catedral, como si fueran las columnas de una nave cuya bóveda fuera el mismo cielo, ordenan un espacio presidido por la fachada renacentista de Juan de Orea, como si de un retablo se tratara. 43 La intención es llevar el “más con menos” a su extremo más radical."
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44
"Pour des raisons évidentes alors, une grande partie de l'architecture que nous nous voyons mettre en place aujourd'hui est de peu d'intérêt. Les vices de l'indulgence et de la superficialité ont remplacé les vertus de Vitruve, et les premiers donnent naissance à une sorte d'architecture contemporaine qui s'écroule et tombe pièces. Pour forger de nouveaux chemins pour l'avenir de l'architecture, il faudra revenir au début." Architecture as poetry, Alberto CAMPO BAEZA article publié sur Campobaeza.com
concluSION "For obvious reasons then, a great deal of the architecture we see put up today is of little interest. The vices of self-indulgence and superficiality have taken the place of the Vitruvian virtues, and the former are giving rise to a kind of contemporary architecture that crumbles and falls apart in our hands. To forge new paths for the future of architecture, we will have to return to the start." 44
D'une architecture purement géométrique, aux formes simples et élémentaires, avec des matériaux adaptés aux techniques d'aujourd'hui mais dont les concepts s'inspirent d'antant (comme celui de l'abri originel) démontrant qu'il peut y avoir une architecture dans la terre, stéréotomique, et une dans l'air, tectonique. Avec des structures toujours plus légères pour toutes sortes de programme, à toutes les échelles. Avec la lumière comme matériau principal et la couleur blanche pour qu'en résulte un espace unique et intemporel. Qui fait raisonnance à la nature (dans le sens ou l'architecture donne à voir cette derniere) et qui respect la mémoire sans l'imiter, c'est ainsi que sont les oeuvres d'Alberto CAMPO BAEZA, ce grand architecte qui arrive à faire "plus avec moins".
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Tout au long de cette étude j'ai retrouvé successivement les trois caractéristiques que j'avais défénies d'essentielles pour pouvoir dire d'une réalisation qu'elle est "d'une simplicité architecturale", à savoir: _une évidence formelle intemporelle _une intelligibilité constructive _un espace adéquat absolu "Thus, parallelepipeds and cylinders end up defining the lines of these designs.
A formal purity in which the identity of the place and the delimitation of the space in reference to man, inside and outside, are superimposed in the architecture."45
A travers ce travail de recherche, j’ai pu appréhender et compléter ma définition de ce qu’est le métier d’architecte aujourd’hui. L'architecture repose sur trois choses: ce que demande le client, ce que le monde donne et ce l'architecte propose. Faire de l’architecture c’est autant faire de l’art que de l’ingénierie. C’est apprendre à voir et à comprendre le monde qui nous entoure, une culture, une société, des habitus. C’est concevoir une atmosphère pour chacun sans jamais oublier la dimension, le facteur « temps » qui nous rappelle que l’on vit aujourd’hui avec un passé, mais aussi pour demain, dans un monde mouvant, où les usages et les pratiques ne cessent d’évoluer L'Architecture doit faire sens. Au delà du minimum, entre le simple et le complexe, elle ne doit être qu'essentialité et évidence. Une architecture simplexe ne serait-elle alors pas la plus adaptée à notre société ?
45
"Ainsi, les parallélépipèdes et les cylindres finissent par définir les lignes de ces dessins. Une pureté formelle dans laquelle l'identité du lieu et la délimitation de l'espace par rapport à l'homme, à l'intérieur et à l'extérieur, se superposent dans l'architecture." CAMPO BAEZA. COMPLETES WORKS, Oscar RIERA OJEDA.
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Annexes Biographies RĂŠfĂŠrentiel Liste des fiches de lecture
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Annexes Bio-
graphies Jacques LUCAN VITRUVE Ludwig MIES Van DER ROHE Louis KAHN Alvaro SIZA
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Jacques lucan Architecte urbaniste et professeur Jacques Lucan est un architecte, historien, critique et professeur d'architecture français. Il enseigne à l'École d'architecture de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée ainsi qu'à l'École polytechnique fédérale de Lausanne. Il est diplômé en architecture à Paris en 1972. Il devient rédacteur en chef de la revue Architecture Mouvement Continuité (AMC) de 1978 à 1988.
VITRUVE Architecte romain Marcus Vitruvius Pollio, connu sous le nom de Vitruve, est un architecte romain qui vécut au Iᵉʳ siècle av. J.-C.. Son prénom Marcus et son surnom Polio sont eux-mêmes incertains. Le seul bâtiment, cependant, que nous savons être attribué à Vitruve est une basilique achevée en 19 av. J.-C.. Elle a été construite à Fanum Fortunae, aujourd’hui la ville moderne de Fano. La basilique de Fano a disparu totalement.
Luddwig mies van der rohe Architecte et professeur Né en 1886 à Aix-la-Chapelle et décédé en 1969 à Chicago, Ludwig MIES Van Der ROHE est d’abord tailleur de pierre puis architecte et écrivain. Il ne suit pas d’études et commence directement dans l’entreprise familiale comme tailleur de pierre. Puis il entre dans un bureau d’architecture à Berlin et travaille ensuite pour Peter BEHRENS où il se fonde sa pensée architecturale.
louis kahn Architecte et professeur Né en 1901 à Kuressaare et mort en 1974 à New York, Louis Isadore KAHN est un architecte et enseignant. Il fait ses études au USA, à l’Ecole d’architecture de l’université de Pennsylvanie et est diplomé en 1924. C’est un des plus grands architectes du XXeme siècle grâce à ses théorie. Bien qu’à l’époque elles n’etaient pas reconnues à leurs justes valeurs, aujourd’hui elles sont sources d’inspirations pour bien des architectes.
alvaro siza Architecte et professeur Né en 1933 à Matosinhos (dans la banlieu de Porto). Alvaro SIZA devient architecte plutôt sculpteur pour ne pas contrarier son père. Impatient, il débute sa carrière professionnelle avant d’avoir fini ses études qu’il mène à l’école des beaux-arts de Porto. Il travaille parallèlement avec l’architecte Fernando TAVORA.et gardera son intégrité architectural, c’est ce qui fait la force des projets de SIZA. Il sera aussi professeur à l’école des beaux-arts de Porto.
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Annexes
réf-
ferentiel Toutes les infos sur Alberto: A l'intérieur, il y avait tout, plus de 460 pages de projets, de textes et de listes des ouvrages publiés. Je n'ai pas trouvé opportun de remettre ces dernières en annexe, si vous êtes interessés demandez moi. J'ai traduit la plus part de ces textes de l'espagnol et les autres de l'anglais, ils sont tous tirés uniquement de son site Web. J'ai aussi utilisé comme sources des livres dans d'autres langues, je n'ai pas eu le temps de tout traduire, j'ai utilisé seulement ce qui m'interressé. J'ai établi un code couleur pour trier les informations, comme vous pouvez voir sur les photos d'après. Le rose est pour le mot "simple".
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Annexes fiches
de lecture liste des livres étudiés: Je vous dresse ici la liste des livres lus pour lesquels j'ai fait une fiche de lecture (ce travail ayant déjà été évalué je n'ai pas trouvé judicieux de le remettre ici, si l'envie vous vient de les lire, je peux les fournir): _L.KAHN, SILENCE ET LUMIERE, éd. DU LINTEAU, 1996, 302 pages. _A. SIZA, Imaginer l’évidence, éd. Parenthèse, 2012, 176 pages. _P. LAMBERT, MIES VAN DER ROHE: L’ART DIFFICILE D’ETRE SIMPLE, éd. CCA, 2001, 55 pages. _P. ZUMTHOR, Penser l’architecture, éd. Birkhäuser, 2010, 75 pages. _F. LLOYD WRIGHT, L’AVENIR DE L’ARCHITECTURE, éd. GONTHIER, 1966, 252 pages. Livres lus sans fiche de lecture: _ P. ZUMTHOR, Atmosphères, éd. Birkhäuser, 2010, 75 pages. _T. ANDO, MINIMALISME, éd. Le Moniteur, 1979, 124 pages. _M. BLANCO, CAMPO BAEZA-Light is more, éd. Tf, 2003, 200 pages. _A. PIZZA, alberto campo baeza Works and Projects, éd. GG, 1999, 173 pages. _Plus ceux de la bibliographie (page suivante). Plus de nombreuses conférences que je n'ai pas eu le temps de traduire...
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Bibliographie LIVRES: J.LUCAN, Précision sur un état présent de l'architecture, éd. PPUR, 2016, 266 pages. VITRUVE, LES DIX LIVRE D'ARCHITECTURE, éd. MAXTOR, 2012, 368 pages. A. CAMPO BAEZA, La idea construida, penser l'architecture, éd. Espérou, 2014, 184 pages. H. PLUMMER, Architectes de la lumière, éd. Hazan, 2009, 250 pages. O. RIERA OJEDA, CAMPO BAEZA. COMPLETES WORKS, éd. Thames et Hudson, 2015, 632 pages.
conférenceS: J.LUCAN, Leçon d'honneur, EPFL, 13 avril 2015, 1h37.
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iconnOgraphie photos et elements graphiques: Les photos et éléments graphiques à propos des réalisations d'Alberto CAMPO BAEZA sont uniquement tirés de son site Web, c'est un parti pris pour être au plus près de la vérité sur ce qu'il concoit. Les textes ad-joint à ceci sont traduits par mes soins.
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«Une architecture qui a dans l’IDEE son origine, dans la LUMIERE son premier matériel, dans l’ESPACE ESSENTIEL la volonté d’obtenir PLUS AVEC MOINS.» Alberto CAMPO BAEZA, La idea construida