revu - numéro un - avril 2014

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numĂŠro un


P A R T I C I P A N T S Louis Aupin Clément Bouet Victor Fraigneau Romain Garrabé Sébastien Granier Yoann Granier Mauricio Hernandez Thomas Herry Erwan Passini Clément Pichon Vincent Sabatier Maurice Schwab Clément Subirana Côme Tardy

Plan des 14 Seigneurs Mont pe l l ie r _ Avr il 2014 imprimé à 200 exemplaires runofftheroad.revu@gmail.com www.issuu.com/runoftheroad



SOMMAIRE

3 4 5 6 8 9 10 11 12 14 15 16 17 18 19 20 22 23 26 28 30 31 32 35 36 38 39

crédo visuel par 12 texte par Echo glossaire par HRT visuel par Edouard Sick texte par Michel Corot ZUS par C.T publicité design par MoS texte par El Burro Masqué poème par S.G. visuel par 12 texte par Giovanni Sandro visuel par Le penseur de Bovin publicité nécéssaire par C.P. question par Versus détournement par Salvador Gerico dessin par HRT texte par Victor Fraigneau collages par C5H5NO2 texte et dessin par Maurice Schwab texte par Patrick Dumon montage par Mauricio Hernandez hommage et montages par C.T texte par P.Moineau texte par J.Lewis discours par Michel Corot espace d’expression libre pour Vous


revu ne vous fera pas de promesses. Pas de votes, de likes ni de tweets à la clé. Ce carnet, vous ne devez rien en attendre. Seulement un aiguillon destiné à piquer la curiosité en ces temps d’apathie générale. Des participants hétéroclites pour une production qui l’est tout autant, sur des sujets aussi inutiles qu’indispensables. C’est ce que revu vous propose. rêve, il vous faudra momentanément vous défaire de certaines idées et vous laisser aller à la curiosité la plus primaire…puis tourner la page. Ce simple geste vous transportera ailleurs pour tout recommencer. Qu’ils soient engagés, optimistes, désenchantés, libertaires ou traumatisés, tous les sujets ont leur place dans revu.

ÉVEIL ET RÉSISTANCE C’est un appel auquel nous répondons. Une idée à transmettre qui invite à se détourner de la pensée unique, à creuser un peu plus loin. Libre à vous de passer votre chemin, cette tribune ne racolera pas l’auditoire. Elle l’agressera au contraire, piquant les habitudes d’un quotidien en crise dont tout le monde s’accommode.

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Sur un Prélude de Bach «A lire en musique»

Au moment de cliquer sur le prélude de Bach, une voix me surprend. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. «Ils sont bons pour cela» me dis-je. Surprendre, capter l’attention. Une voix monocorde, sans chaleur, méprisable. Elle parle de construire, construire des trains, construire des voitures, des moyens de déplacement, de plus en plus rapide, toujours plus rapide. A la fin de cette annonce, je me vois confronter à une réalité. Vite, il faut aller vite, toujours plus vite, ou le temps nous prendra. Il avance, inexorablement. J’entend alors vaguement les premières notes jouées par le pianiste. Qu’écoutais-je déjà ? Ah oui, Bach, elle a réussi à me faire oublier. Do-mi-sol-do-mi-sol-do-mi. Je monte le son de mon casque. Les notes s’écoulent, fluides, se suivant de manière si logique qu’il ne pourrait en être autrement. Tout semble suspendu. Elle touche à sa fin, je la relance une autre fois, puis une troisième, encore et encore. Lente, douce, sereine. Elle n’accélère pas. Elle capture le temps. Chaque note est l’écho de celle qui la précède. Le temps s’arrête. Pourquoi accélérer les choses ? C’est en prenant le temps qu’elles s’embellissent, c’est en cela qu’elles sont bien faites. Est-ce cela que tu n’as pas réussi à transcrire par de simples mots ? Cette femme n’est plus qu’un lointain souvenir. Je relance Bach.

Echo



éveil & résistance

GLOSSAIRE RAISONNÉ DE L’ARCHITECTE DU XXIs Ambiance [ambiens] n.m. Phénomène interactif sensible. Architecte [architectus] n. Sportif de haut niveau. Avocat [advocatus fructus] n. fruit de la dé-possession. BBC abr. Bâtiment Basse Consolation. Budget n.m. Concours [concursus] n.m. Circonstantiel. Corten acier [bitumen] marq. De la rouille à prix d’or. Concertation publique n.f. Viol en réunion. Espace [spatium] n.m. Corps imaginaire. Formation [formatio, -onis] n.f. Lacunaire. Galvaniser v.t. Synonyme d’égocentrisme. IKEA n. Modernisme Suédois. Laminer [lamina] v.t. Déformation physique permanente. Localité [localitas, -atis] n.f. Lieu de mémoire collective. Logement passif n.m. Autocuiseur hermétique. Marketing n.m. Agent anesthésique. Minimalisme n.m. Recherche du repos éternel. Mitage urbain n.m. Maladie politico vénérienne. Occultation n.f. [occultatio, -onis] Cache-misère. Parcours architectural [percursus] n.m. Chemin de croix. Percement n.m. «Aziz, lumière !» Photovoltaïque [limes, -itis] n.f. Convertisseur de devises. Promoteur [promotor] n. Proxénète du bâtiment. Polémique n.f. Joute verbale de parade. Politique n.f. Méthode particulière de gouvernement : de l’autruche ou du paon. Pouvoir [posse] v.t. Le Viagra du condescendant. Qualité [qualitas, -atis] n.f. Synonyme de Promesse. Silence [silentium] n.m. Equilibre sonore. Structure [srtuctura] n.f. Et Dieu créa l’ingénieur. Symbole [symbolum] n.m. Éjaculation précoce. Vélib n. Moyen de transport pour bobo éco-fasciste. ZAC abr. Zone d’Accumulation Cancéreuse. Zonage [zona] n.m. Diviser pour mieux régner. ZUP abr. Zone d’Urbanisationpolitique Prioritaire. HRT


DEVENEZ RICHE

Edouard Sick


9 Son histoire commença par un questionnement, une réflexion sur ce que serait la suite. Il s’éprit d'une curiosité à vouloir traverser ses maux et parcourir les multiples lignes de vie qui s'annonçaient devant lui. Pour autant cela lui semblait linéaire, mais fou à la fois. Comment aurait-il pu résumer ce qu'il se passait devant ses yeux ? L'être qu'il était ne comprenait pas ce qu'il se tramait face à lui. L'air ahuri, il avançait dans ses pérégrinations allant de haut en bas dans ce dédale sans fin. Le paysage s'offrant à lui n'était qu'une pâle étendue de neige recouverte de ci de là de quelques roches noires. Ce labyrinthe linéaire créait un paradoxe dans son esprit. Focalisé sur la perception de ce qui s'apparentait à de simple volutes recouvrant les murs, il ne percevait pas la substance du message qui lui était dispensé. Peut être avait-il l'esprit ailleurs, vagabondant dans les confins de son inconscient. Toujours est-il qu'il parcourait cet espace sans peine et que la marche devenait pour lui toute naturelle malgré que celle ci ne le mena nulle part. Au loin se dessinait un virage menant dans une autre dimension, celle de l'imaginaire, mais il avait peur, peur de ce que serait la suite de cette sorte d'aparté. Cette courbe n'était que la prémonition de sa propre mort. Sa vie s’étiolait petit à petit, il se sentait faible, faible devant cette cascade d'idées qui s’enchevêtraient l'une dans l'autre pour former un tout incompréhensible. L'air s'humidifiait bizarrement sans raison, la rosé venait se poser agréablement sur les feuilles jalonnant cette succession de murs. Quoi qu'il fasse il savait au fond que tout devait bien se finir un jour et que la chute qui suivrait cette épingle à cheveux ouverte ne serait que plus brutale, plus puissante. Il perdait l'adhérence, le grain du sol n'était pas très élevé et le relief de l'enrobé extrêmement léger. Il passa le doigt sur l’immaculé enrobé, en senti les aspérités et... tourna brusquement la page.

Michel MichelCorot Corot


C.T



DENSITÉ & VILLE DURABLE – STOP LA BRANLETTE POLITICO-INTELLECTUELLE –

A

rrêtons de croire que la notion de densité en ville est une innovation du XXIème siècle. Cela fait plus d’un siècle qu’elle existe, en prenant les exemples d’utopies urbaines relevées dans le courant du XXème siècles (Le Corbusier, Howard, Wright). Cette dernière accuse aujourd’hui, une étiquette de slogan politique, décrédibilisant totalement son intervention dans la ville. Il est alors important de proposer des solutions concrètes plutôt que clamer ce slogan à tout va !!!

1) DÉFINIR LA NOTION DENSITÉ (évite les contres sens) Partant d’une vision de la densité, plutôt qualitative de l’urbaniste Fouchier, et plutôt quantitative la notion de densité pour en être motrice, paraît une notion indissociable. N’oublions pas aussi que la densité permet de limiter considérablement l’étalement urbain dans nos villes.

2) SOLUTIONS PROPOSÉES (non exhaustives) Un grand merci aux répondants pour le concours du Grand-Pari(s) qui métropole une ville durable par le biais de la notion de densité. Cette démarche s’opère au travers de trois grandes démarches : - reconstruire sur l’existant - vision polycentrique

architecture ou un urbanisme durable.


# Théorie : Le seul

danger qui survient lorsque l’on s’en tient à de simple théorie

c’est de mettre en place un

« Master-plan » qui ne se réalisera

surement jamais. C’est pour cela qu’il est important de proposer des projets existants. En tant que futurs Architectes on se doit de raisonner sur des choses concrètes et non pas uniquement sur des théories.

# Pratique (quelques exemples):

rendre compte que la densité urbaine est réellement une machine architecturale et urbaine pour fabriquer un système de ville durable. -

en ville tels que les dents

creuses, les friches urbaines => permet de proposer un nouveau mode d’habiter en cœur de ville. (Ex: Îlot M5, Marseilles). - les nouveaux Éco-quartiers => dualité et/ou cohabitation de la densité bâtie

visuelle et physique de l’espace. (ZAC Bonnes, Grenoble & Quartier Fribourg).

V

oilà quelques bases pour mieux appréhender la notion de densité en ville

« N’écoutez pas les discours et faites vous votre propres avis »

El Burro Masqué


être à titre indicatif être plutôt qu'avoir avoir n'est que paraître et paraître n'est pas être être de tout son être l'être au présent renaître S.G.

S.G.


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BRUIT DE TRAM

Depuis l'arrêt université, Deux jeunes filles d'environ quatorze ans, un garçon du même âge. FILLE BLONDE : - Moi j'crache pas j'avale ! FILLE BRUNE : - Wesh ! Hahaha... GARCON : - Putain t'as pas pris une bouteille, on s'fait chier ! FILLE BLONDE : - Accélère enculé ! Pourquoi il freine ?! GARCON : - On va chez toi, t'as à bouffer ? FILLE BRUNE : - J'suis trop refaite ! J'ai le frigo plein, de l'alcool, de la weed et il me reste de la tune ! TOUS ENSEMBLE en chantant : - Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux ! Il faut se satisfaire du nécessaire … GARCON : - Ah ouais, ça c'est l'ours jaune du livre de la jungle ! FILLE BLONDE : - Hahaha ! Mais non, Baloo il est gris, ça existe pas les ours jaunes ! FILLE BRUNE : - Si Winnie l'ourson il est jaune... FILLE BLONDE : - Aller, accélère enculé !

Giovanni Sandro Giovanni Sandro


Le penseur de Bovin



Suis je raciste,

si je vote BLANC ?

Versus Versus




HOLLANDE ET SON ORCHESTRE PRÉSENTE,

APRÈS L’ALBUM MOI PRÉSIDENT,

SOUTENEZ-LES SUR MyMajorCompany HRT


Les bien-pensants

L’écologie au regard critique de l’architecte et du philosophe Est-il en notre temps rien de plus odieux, de plus désespérant, que de ne pas croire en l’écologie ? Pour ma part, je n’ai pas rencontré, dans mon parcours pédagogique ou professionnel, d’architecte enseignant directement et sérieusement la mise en œuvre des principes écologiques tels qu’on peut les appliquer en suivant les bons conseils des magazines à la mode. Ceux-ci à propos, il faut le reconnaître, parlent aussi peu (ou aussi mal) d’architecture que ne sont non plus publiées de Les jolies photos avec matériaux «naturels» et occupants inter-générationnels et multi-ethniques ne dupent pas l’œil curieux un peu critique. Une des exceptions peutêtre, le journal Ecologik projets de qualité selon le critère aujourd’hui nécessaire de durabilité ? De manière à apprendre aux étudiants à ne pas faire n’importe quoi. C’est toutefois un peu faible comme promesse de plus de vertu dans les constructions futures, ne seraitce qu’en tenant compte de la proportion de bâtiments qui s’érigent sans l’étude essentielle, prêchons tout de même pour notre paroisse - de l’architecte. Avant que de soumettre un projet à ses strictes «qualités écologiques», peut-être la première mission de l’architecte est-elle plutôt d’apporter un esprit critique à ce projet, adopter une position sceptique parce qu’impartiale, et ainsi répondre premièrement et plus facilement aux impératifs architecturaux dudit projet. Mais en adoptant cet état d’esprit dubitatif, il n’y aurait après cela qu’un pas à franchir, pour remettre en question la bienfaisance pré-supposée des principes de «l’écologie» dans la construction, voire, directement, de les accuser de militantisme idéologique ! Bon, et bien franchissons-le. «Éco-société», «éco citoyens», «éco-projets» Parlons d’abord sémantique, car «l’écologie», l’oikos-logos, ne désigne pas originellement ni étymologiquement l’acception que l’on veut bien accorder à ce terme bien trop galvaudé. Préférons-lui au moins une traduction de l’anglais sustainability, soit «qui est soutenable», donc qui renvoie directement à la raison ou à l’éthique. Avouez que ces deux termes semblent impliquer plus de responsabilités que simplement éviter de laisser couler l’eau quand on se brosse les dents. Ils nous placent sous le regard de nos ancêtres, et nous chargent d’un devoir


envers notre descendance. Nous parlerons donc plutôt de durabilité, pour évoquer l’héritage que nous recevons, et que nous transmettons. Car, consommant et désirant toujours plus, nous ne savons plus hériter. L’héritage est un présent et un fardeau, celui des valeurs et des biens de notre race. Nous avons arrêté de et de nouveaux biens. Soyons durables alors. Oublions seulement le terme de «développement» qui y est souvent accolé, comme si la société humaine était capable de croître, se développer donc, en minimisant son impact sur la nature. Il nous peut-être encore

Le pouvoir des philosophes Il peut sembler étonnant que notre rapport à l’environnement soit autant notre mode de vie, puisse s’inscrire dans notre rapport au monde tant qu’elles correspondent aux phénomènes concrets avec lesquels nous vivons. C’est la raison pour laquelle l’apport des philosophes d’aujourd’hui, qui s’emploient à analyser les situations psychologiques, humaines et sociales, est au moins aussi important que l’expérimentation empirique. Écoutons les voix de ceux qui nous poussent à dans lesquels nous vivons, pour mieux soupeser la portée de nos actions. Depuis Descartes, nous sommes habitués à distinguer strictement l’homme de la nature. Mais aujourd’hui, des penseurs comme Thierry Paquot, Edgard les liens qui nous lient à notre environnement, pour mieux casser les hiérarchies entre l’humain et le terreau qui l’a nourri. Parce que c’est en se dissociant de notre animalité que nous avons commencé à considérer le monde comme un substrat consommable et domptable, il apparaît sensé que de remettre en cause notre rapport à la nature puisse aider notre race à durer plus longtemps, étant indissociablement dans ce monde. C’est à ce titre que l’architecture est «ce qui prépare, qui permet l’accueil de cette chose étrangère au monde» qu’est l’homme, comme nous le prétendue «architecture naturelle», car l’architecture est bien par excellence l’art tiraillé entre son matériau d’essence naturelle, et son produit qui ne peut être que culturel. Assumant cette indéfectible responsabilité de n’être capable de construire «naturel» depuis que nous avons jugé les grottes trop peu confortables, peut-être serait-il temps de revenir par ailleurs sur la question de «l’intégration» du bâtiment,


notion assez vague bien qu’employée aussi bien trop souvent, et à tort donc. Comme l’architecture de qualité fait paysage pour ne pas se fourvoyer. La voix des architectes Certains de nos architectes reconnus osent prendre position dans des terrains aussi instables. Nicolas Michelin par exemple a commis des ouvrages fort sensés, même si sa pratique reste un peu en deça de ses revendications. Rudy Ricciotti, par contre, bouscule en construisant, et en causant comme on a envie d’entendre. Ses quand il aborde les dangers du label HQE. On peut en dire autant des écoquartiers, machines administratives œuvrant plus pour la bureaucratie que pour le bienêtre social durable. On préférera toujours ces coups de bâton dans la ruche aux avec raison, semblent encore frileux de ces promotions qui lèsent toujours un aspect durable des projets, qui s’avère souvent être leur qualité architecturale propre. Mais qu’on l’assume ou non, l’écologie est bel et bien un produit de consommation comme un autre, comme le prouvent ces labels, sa politisation, parti d’une façon trop concupiscente, et leur devoir est de rappeler la vraie valeur dont les partisans devraient s’inspirer, eux l’ayant oublié bien que se réclamant d’un certain anticonformisme. Cette valeur, c’est l’esprit critique, qui permet de jauger les médias, évaluer les opinions, préparer l’action fondée. Mon avis personnel est que je préférerai toujours partager mon entrecôte de bœuf avec un imbécile qui lit du Descola, plutôt qu’avec un érudit qui me bêlera les équivalences de cette viande en kg de blé ou besoins en eau. Regardez Manufacturing Consent: Noam Chomsky and the Media (1992), Mark Achbar, Peter Wintonick Lisez Rudy Ricciotti, HQE Les Renards du temple, Editions Al Dante, 2009 Nicolas Michelin, de lui ? : Alerte , Editions Archibooks, 2008 Thierry Paquot, Altérarchitectures Manifesto, Editions Infolio, 2012 Visitez, au moins virtuellement L’architecture de Lucien Kroll, celle de Patrick Bouchain L’exposition THINK GLOBAL, BUILD SOCIAL ! «Architectures pour un monde meilleur», Architekturzentrum Wien, jusqu’au 30/06/2014, Vienne

Victor Fraigneau


43°50’16.86“N


49°28’59.48“N

C5H5NO2


Bref émerveillement chimique ou insensibilité Le choix de l’ivresse. Une expérience de la Beauté. La Beauté, en tant que notion transcendantale, est morte.

sonne au mieux comme un encourageant reliquat d’envie, au pire comme le bêlement obsessionnel des moutons de l’audiovisuel. C’est une maladie, l’insensibilité et la posture du blasé, qui gagne du terrain dans l’égocentrisme et l’intolérance. Et vous en êtes les plus atteints, au départ de la pandémie, vous les habitants des pays surdéveloppés. Le vieux continent en tête, autrefois le plus capable pour valoriser, rendre hommage à la Beauté. Ce temps là est révolu, inaptes à l’apprécier sans votre pilule du bonheur, votre émerveillement ne peut être qu’aussi bref que la réaction chimique qui le stimule. Puis vous retombez dans l’apathie, attitude par défaut adoptée par tous. monde se nivelle par le bas, que tout tend à se ressembler, se normaliser, se reproduire. Comme de mauvais remakes, détruisant un peu plus à chaque fois l’essence de l’original. Pourtant vous continuez apparemment à y croire; Après une énième adaptation de marvel au cinéma et la saison de trop de the voice, peut reprenez une gellule magique, un joint ou un verre, ou bien les trois à la fois - il semble aujourd’hui que la transcendance passe par là. À moins qu’il ne vous faille trouver la Beauté, et non pas l’attendre sagement, trop sagement. Alors, activement, trouvez la Beauté où elle se donne à voir. Elle ne pourra que bien vous le rendre.


Maurice Schwab


Peur des couleurs ? Ou du regard des autres...

Autour d’une table, (en réunion) : Vert ! Rouge ! Turquoise ! ............ Bleu ! Marron ! Violet ! ........ Jaune !

Chacun manifeste ses goûts et ses préférences, le débat s’installe et tout le monde critique la couleur de l’autre.

_ Non mais fanchement, le vert c’est pour les gardes forestiers. _ Et le marron alors ? Je veux pas avoir la dégaine d’un chasseur du dimanche. _ Vous voulez ressembler à des vendeurs de chez Decathlon vous ? Alors je pense que l’on devrait éviter le vert anis et le bleu ciel. _ Ah oui ! Pas de jaune non plus : I - Ké - Ah !!!! Njut, njut njut njut njut njut njut njut njut ! _ Et du rose tiens ! Pourquoi pas du rose ? _ C’est pour les PD le rose. Je ne veux pas avoir l’air d’une poupée barbie moi ! Les couleurs les plus «originales» sont toutes éliminées les unes après les autres. A l’origine nous cherchions une couleur dynamique, représentative de la joie de vivre du groupe. Mais il ne reste plus que le Bleu et le Rouge. Qu’elle originalité ! _ Le bleu est le rouge franchement, il n’y a rien de plus banal. Un silence s’intalle. Les regards se cherchent. « Est-ce que tu pense à la même chose que moi ? » _ NOIR !

Patrick Dumon


Mauricio Hernandez


Les modernes, ces hĂŠros. ByeBye Oscar (et merci!)

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Elle est ouverte «Elle est ouverte puisque tout est présent disponible saisissable Ouverte pour recevoir Ouverte aussi pour que chacun y vienne prendre Les eaux ruissellent le soleil illumine les complexités ont tissé leur trame Les outils dans la main Les caresses de la main La vie que l’on goûte par le pétrissement des mains La vue qui est dans la palpation Pleine main j’ai reçu

L C, poème de l’angle droit

Buckminster KingKong C.T.


P.Moineau


« L'hommeestunanimalenferméàl'extérieurdesacage.Ils'agitehorsdesoi. » Paul Valéry En 1889, à Paris eu lieu l’exposition universelle, symbole du centenaire de la prise de la Bastille, et de la devise républicaine : liberté, égalité et fraternité.

L’exposition universelle de Paris présentait un “Zoo humain“. Attraction phare, 400 “nègres“ Kanaks et Annamites furent choisis pour être exposés dans le premier village indigène reconstitué sous la Tour dits "primitifs" ou sauvages en voie de domestication. Cette pratique révélait un besoin occidental de déshumaniser les peuples vaincus. Au total pas moins de 28 millions de personnes furent spectateurs de l’évènement. Les villages étaient caricaturés et stéréotypés. Les indigènes avaient pour missions de jouer la comédie, du tambour, danser, lutter. Ils avaient passé un casting avant d’être envoyés en France pour participer à une exposition dite « ethnologique ». Ils étaient vus comme des cannibales. Victimes des moqueries et maladies occidentales nombreux périrent. Aujourd’hui, malgré la disparition des expositions coloniales, les peuples indigènes connaissent une nouvelle forme de mis en scène: La Disneylandisation. Cette dernière, est un processus permettant de transformer les milieux naturels, en parcs d’attractions, scènes de théâtre. Il s’agit de procurer au touriste le dépaysement et l’exotisme qu’il recherche. Le cœur délaissé de l’Australie est devenu un des premiers sites touristiques du pays grâce à la mise en valeur de l’Ayers Rock, rebaptisé Uluru. Les cultures aborigènes, longtemps niées et méprisées, sont aujourd’hui utilisées, exploitées pour l’intérêt des grands lobbies du tourisme. Les autochtones ont le choix de rester sur alors évincés, partent à la dérive et tombent dans la dépendance. Ces nouvelles tendances ou plutôt déviances touristiques sont présentes dans de nombreux pays en voie de développement. Au Brésil on visite


les Favelas, en Inde les ghettos. Et vous que choisiriez-vous de visiter ? Que penseriez-vous face à un aborigène qui joue du didgeridoo, qui sourit malgré sa situation, et qui ne reçois qu’un pourcent des recettes des Tours Opérateurs ? L’égalité est-elle une réalité, un fait, une illusion ? On se réconforte de la misère des autres, et apprécions le fait ne possède. Il est intéressant de se demander si bientôt il y aura des mains noires et pieds écorchés qui peinent chaque jour à se nourrir. Il d’une odeur. Le contraste entre les peuples est si immense qu’il parait irréel. Et quand bien même le tourisme est un facteur de croissance économique, facteur de développement, il reproduit aujourd’hui, sans les grillages, ce que l’exposition universelle de 1889 avait construit : Le Zoo humain.

J.Lewis


DISCOURS Eléa : ... Fred :... Eléa : ! Fred : ? Eléa :... Fred :...

(…) Eléa, reçu à 18h32 : Ça va bien ? Fred, reçu à 18h33 : Ouais et toi ? Ça s'est bien passé ta journée ? Eléa , reçu à 18h40 : Désolé, j'étais avec ma mère. Eléa, reçu à 18h40 : Ouais, enfin trop chian le bus. Fred, reçu à 18h42 : Pas grave. Fred, reçu à 18h43 : Ouais carrément, les gens ils font caguer un peu. On dirait ils parlent. Fred, reçu à 18h44 : Tu sais parler toi ? Eléa, reçu à 18h44 : Nan, tu crois que ça peut être utile ? Fred, reçu à 18h45 : Sûrement.

… Michel Corot Corot Michel


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