revu - numéro neuf - avril 2015

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IX


P A R T I C I P A N T S

Victor Fraigneau Sébastien Granier Yoann Granier Mathieu Iniesta Maurice Schwab Clément Subirana

Plan des 4 Seigneurs Montpellier _ Avril 2015

imprimé à 150 exemplaires C O N T A C T S runofftheroad.revu@gmail.com www.issuu.com/runoftheroad



Sommaire 3

crĂŠdo revu

4

Editorial maurice Schwab

5

Jeux de Mot SG

6

Bench

7

10

11

The new New Brutalism Victor Fraigneau

Jeux de Mot SG

HĂŠritage

12

La faim Le Chat

13

Lisbon

14

OMERTA SG

16

Porto J. Lewis

18

Interview temporelle maurice Schwab

21

Dessin Le Chat

22

Vide-ordure moS


revu ne vous fera pas de promesses. Pas de votes, de likes ni de tweets à la clé. Ce carnet, vous ne devez rien en attendre. Seulement un aiguillon destiné à piquer la curiosité en ces temps d’apathie générale. Des participants hétéroclites pour une production qui l’est tout autant, sur des sujets aussi inutiles qu’indispensables. C’est ce que revu vous propose.

vous faudra momentanément vous défaire de certaines idées et vous laisser aller à la curiosité la plus primaire…puis tourner la page. Ce simple geste vous transportera ailleurs pour tout recommencer. Qu’ils soient engagés, optimistes, désenchantés, libertaires ou traumatisés, tous les sujets ont leur place dans revu.

C’est un appel auquel nous répondons. Une idée à transmettre qui invite à se détourner de la pensée unique, à creuser un peu plus loin. Libre à vous de passer votre chemin, cette tribune ne racolera pas l’auditoire. Elle l’agressera au contraire, piquant les habitudes d’un quotidien en crise dont tout le monde s’accommode.


Pour marquer son année d’existence, revu - carnet d’éveil et de résistance se confronte à la question de l’héritage. parfois pas de nous. Alors la question réellement posée par un legs et celle de la position adoptée par rapport à celui-ci. C’est entre l’acceptation et le rejet que se situe notre marge de manoeuvre ; pourtant, héritage est partout. Ce legs est économique, environnemental, social, sociétal, industriel, culturel, notre civilisation constituant notre héritage et le choix nous est donné chaque jour d’en prolonger et d’en enrichir la substance ou de s’en détourner en le détruisant. Les participants de revu - carnet d’éveil et de résistance abordent donc ici un héritage, partagé ou non. Ils le soumettent comme toujours à leur délire,

...et toi, quel est ton héritage? Maurice Schwab


MAMAN, ÇA Y EST, JE SUIS GEHRY !

SG

SG





Victor Fraigneau


ARE YOU ALL WRIGHT ?

SG

SG



Le Chat



OME


R TA

SG

SG



J. Lewis


INTERVIEW

TEMPORELLE

Bonjour à tous et bienvenue dans la première de l’Interview Temporelle. Une nouvelle rubrique qui, forte de nos récentes découvertes dans le secteur de la distorsion spatio-temporelle, part à la rencontre de vrais succèdent aux micros de la radio et de la télévision, service public ou non. Pour cette première, nous accueillons Walter Gropius. Pour les derniers incultes qui nous lisent, môssieur Gropius est un architecte de renom né en 1883 et décédé en 1969, il est le père de l’école du Bauhaus qui a marqué l’architecture, le design et les arts de toute la seconde moitié du XX° siècle à nos jours. Il fait aussi partie des initiateurs du style international aux côtés notamment de Mies Van Der Rohe. Il s’agit là, entre autres contribustions, de l’héritage qu’il nous a légué et il nous - « Bonjour monsieur Gropius. - Guten tag... Pardon, bonjour. - Tout d’abord, merci d’avoir accepté de nous - Je le suis beaucoup moins depuis 1969 donc cela est un plaisir, d’autant plus que j’adore la France. Monsieur Jeanneret est-il en ville ces temps-ci? - J’ai peur que vous ne le trouviez pas en ce moment. Mais entrons tout de suite dans promener en France depuis votre voyage, que vous inspire l’architecture d’aujourd’hui? - rien. - Vous pouvez développer? - Oui, excusez mon binarisme très saxon. Il me semble qu’aujourdhui, l’architecture a développé une schizophrénie à la limite de l’internement. Elle vise soit à frapper spectaculairement, à s’imposer au regard comme à l’imaginaire de ses usagers - que nous sommes tous - soit à cacher sa couardise derrière une isolation par l’extérieur, du grillage et un enduit à la pâle véhémence.

- (silence) cela m’importe peu. Mieux vaut une lucidité difficile à entendre que l’impression douceâtre laissée par la complaisance. Depuis l’antquité, nous architectes travaillons avec les matériaux de construction plus ou moins conventionnels pour leur donner vie et poésie. Si les temples grecs demeurent, si le colisée reste debout face aux siècles, ça n’est pas seulement par les tas de pierres qui nous sont donnés à voir ; mais aussi et surtout par les leçons qu’ils nous donnent. Il me semble qu’actuellement, l’aveuglement et l’amnésie culturelle soient les grands préceptes suivis par toute une génération. Une génération d’architectes éreintée d’avoir tué ses aînés. - Les aînés dont vous parlez sont les modernes, j’imagine. Mais vous aussi, au début du XX° siècle, avez prôné une relative table rase du passé. - Votre phrase pue le politiquement correct, la remise en question que nous exercions était tout sauf relative mais elle n’était pas

“ regardez combien nous étions à l’époque du Bauhaus. Qu’est ce qui vous empêche de vous fédérer, comme nous l’avons fait, autour d’objectifs communs? “


Votre époque m’ennuie. Pourtant, si vous lachiez une bande comme la nôtre aujourd’hui, croyez moi, ça déménagerait!


gratuite. Elle était riche de sens car nous ne revendiquions que l’abandon de réflexes consanguins de conception et de construction. Nous embrassions au contraire tout l’héritage séculaire des Arts et de l’Architecture pour en nourir de nouveaux concepts et processus créatifs. Il fallait faire pour le plus grand nombre avec très peu de moyens car nous étions entre deux-guerres, et l’Allemagne n’était pas sortie glorieuse de la première. - Que dire alors aujourd’hui? - Et bien, selon moi, vos problèmes ne sont pas bien différents des nôtres malgré des causes tout à fait distinctes. Avec la croissance démographique et les flux migratoires dont vous me parliez avant l’interview, l’Europe et la France se retrouvent faceàunproblèmedeproductionarchitecturale de masse. Et au sortir d’une toute autre guerre que la nôtre, économique

- Vous vous moquez de moi? Nous avons tenu le cap de nos idées face au régime nazi, jusqu’à ce qu’ils nous fassent fermer l’école et que nous soyons obligés de nous expatrier, alors vos réglementations, DTU et autres labels environnementaux ne peuvent pas vous servir d’excuses. Cela ne - Avancer malgré tout donc. - Mais oui! Cessez de regarder où vous posez les pieds, avancez! Et si vous vous trompez, ça n’est pas grave, vous pourrez toujours retourner en arrière dans votre processus de réflexion et de conception. La technique vous offre aujourd’hui un éventail des possibles inimaginables, une effervescence

expérimentée. Que l’on parle des technologies de pointe ou d’approfondissements de techniques ancestrales, tout est là, à disposition de qui sera assez curieux “ Cessez de pour s’y intéresser et en position de dilapider les regarder où vous observer les effets sur une budgets serrés des projets posez les pieds, oeuvre construite ou non. de construction. - Et bien merci pour votre avancez! “ Cependant observez témoignage, j’espère que comment nous avons su retourner cette le voyage temporel n’est pas trop éprouvant. situation à notre avantage. Saluez Vassily et toute l’équipe d’enseignants Cessez donc de geindre et activez vos du Bauhaus pour moi. neurones, entourez-vous de personnes - Je n’y manquerai pas.» compétentes et désireuses de bien faire et votre “conjoncture“ pourrait bien devenir un fabuleux terrain d’expérimentation. - Selon vous il suffit de le vouloir? - Ja! Pardon... Oui mais pas seulement vous, mon petit. Un petit groupe poussant dans la les choses. Regardez combien nous étions à l’époque du Bauhaus ; qu’est ce qui vous fait, autour d’objectifs communs? - Vous retournez l’interview là... qu’aujourd’hui, je pense par exemple aux normes et réglementations.

Maurice Schwab


Le Chat


- Interdiction des vide-ordures. - Tous?!

- Je ne crois pas...

MoS




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