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P A R T I C I P A N T S Jules Burguet Victor Fraigneau Margaux Gilet Sébastien Granier Yoann Granier Niels Hediard Mathieu Iniesta Djamboulat Muzaev Arnaud de Palange Erwan Passini Vincent Sabatier Maurice Schwab Clément Subirana Côme Tardy Plan des 4 Seigneurs Montpellier _ Novembre 2014 imprimé à 150 exemplaires C O N T A C T S runofftheroad.revu@gmail.com www.facebook.com/runofftheroad www.issuu.com/runoftheroad
SOMMAIRE 3
crédo revu
4
Editorial Maurice Schwab
5
Pleine Lune Victor Fraigneau
6
Erratum du MNOA
7
Prononciations Côme Tardy / Arnaud de Palange
12
Liberté M∆TEO
13
Reveil des Troupes YAK
14
Coup de Gong S.G.
16
Triptyque en Collage Gomar
19
Yes Luis Can Oui-oui
20
Bourre-Couillon 12
21
Être libre, c’est s’exercer à n’être rien M∆TEO
22
Salade de Poulpes Gul
24
Cynisme M∆TEO
25
(N) Michel Corot
27
Le paradoxe du rêveur J.Lewis
28
Et si noyé dans la masse, l’homme moderne ne vieillissait jamais M∆TEO
29
U+00AE 12
30
Communiqué du MNOA
31
Une Marche Julian Carax
32
Cachalot VS Calamar YAK
33
Liberté de vie Dilettante
34
Bateau Vincent Sabatier
35
Pingoo Jokari YAK
36
Un Agréable Malaise Jack Aube De Lafont
37
Petites Annonces Libres MoS
38
Liberteì S.G.
revu ne vous fera pas de promesses. Pas de votes, de likes ni de tweets à la clé. Ce carnet, vous ne devez rien en attendre. Seulement un aiguillon destiné à piquer la curiosité en ces temps d’apathie générale. Des participants hétéroclites pour une production qui l’est tout autant, sur des sujets aussi inutiles qu’indispensables. C’est ce que revu vous propose. Pour traverser des mondes différents et les interprétations du réel et du rêve, il vous faudra momentanément vous défaire de certaines idées et vous laisser aller à la curiosité la plus primaire…puis tourner la page. Ce simple geste vous transportera ailleurs pour tout recommencer. Qu’ils soient engagés, optimistes, désenchantés, libertaires ou traumatisés, tous les sujets ont leur place dans revu.
ÉVEIL ET RÉSISTANCE C’est un appel auquel nous répondons. Une idée à transmettre qui invite à se détourner de la pensée unique, à creuser un peu plus loin. Libre à vous de passer votre chemin, cette tribune ne racolera pas l’auditoire. Elle l’agressera au contraire, piquant les habitudes d’un quotidien en crise dont tout le monde s’accommode.
NUMÉRO CINQ
Non, ça n’est pas la crise économique qui est la cause de notre situation. L’actuel climat anxiogène diffusé chaque jour n’est pas non plus la source de la torpeur ambiante. Il s’agit de notre état d’esprit et de sa traduction en paroles et actions. Alors que la liberté est ancrée dans notre culture comme élément fondateur de notre société, nous traînons chaque jour le boulet invisible de notre couardise. Il est grand temps de laisser tomber ces chaînes et de renouer avec une certaine liberté d’esprit. La liberté, ce mot trop souvent galvaudé est une question de choix, de détermination et peut-être un peu de folie. Elle fait aussi partie intégrante de ces carnets, tribunes ouvertes aux bonnes volontés, il semble alors normal que ses participants la réintérrogeent, la biaisent, la dénoncent ou l’expriment ici. Une expression primaire, comme un cri sauvage, la liberté de créer, parcourt tout ce numéro, et ses traductions sont laissées à la libre interprétation et au partage.
Car créer est un plaisir ...sentez-vous libre de le partager. Maurice Schwab
Victor Fraigneau
Comme a pu le remarquer un de nos lecteurs avisé, il existe une petite erreur dans le point N°4 . En effet, les seins ne constituent pas un véritable porte-à-faux au sens technique du terme, puisqu’ils ne tiennent pas grâce à un encastrement profond ou contre-poids de deux tiers, mais constituent plutôt une console. Pas une console de jeu comme certains pourraient facilement le penser, mais une console ou élément en saillie sur la façade servant à soutenir un balcon comme nous l’explique le dictionnaire. Pour la défense de notre cause, je dirais qu’il s’agissait ici de souligner plutôt la dynamique aérienne et le signal architectural lancé par cette avancée généreuse, que son système constructif. Mais restons précis dans la mise en oeuvre, surtout lorsqu’il y a du monde au balcon.
MNOA
Mouvement pour de Nouveaux Ordres Architecturaux
MISS VEND DES ROTS
ROBE AIR VENT TUERIE
PIE TORT ZOOM TORT
DE PORCS EN PARCS
LE CORPS BU SCIÉ C. Tardy / A. de Palange
M∆TEO
YAK
COUP DE GONG Depuis quelques années, nous pouvons constater l'apparition, que dis-je, la prolifération épidémique d'objets de décoration particuliers : les bouddhas de jardin. Je ne parle pas des sculptures rapportées comme souvenirs de voyage, ni même des statues liées au culte des bouddhistes occidentaux, mais plutôt des bouddhas en plastique, voire en résine-imitation-pierre qui fleurissent rangés en ordre de bataille dans les rayons des enseignes de bricolage. On les retrouve ensuite partout : à côté de vos bambous, dans vos chiottes, votre salle de bain, en boîtes de nuit, au restaurant, bref partout. Sans parler du préjudice fait aux nains de jardin qui se retrouvent maintenant tous les lundis chez Pôle Emploi, on peut identifier quelques problèmes éthiques et moraux engendrés par cette mode, aussi frénétique que celle préconisant l'utilisation de la couleur taupe. Premièrement, d'où viennent-ils ? On pourrait remonter au japonisme de la fin du XIXe siècle qui a eu des influences notables en Europe, mais le lien est flou, la culture japonaise et asiatique plus que la spiritualité était alors en vogue. Alors d'où venez vous petits bouddhas ? Du retour des hippies exilés en Inde et au Népal ? Non, peu probable. Il semble aujourd'hui incontestable que le bouddhisme trouve de nombreux adeptes en Europe qui ont certainement popularisé l'image de l'être éveillé, mais ce ne sont certainement pas ceux-là qui en ont fait un produit de consommation. Je crois plutôt voir émerger ici une facette de la vague écolo-végétalo-yoga-zen-mondialisée en quête de nouveaux symboles. « Je vais mettre un bouddha design, ça fait zen. » L'effet de mode nous le ferait presque oublier, mais en plus d'être tendance et d'être cool, un bouddha c'est religieux ( putain ) ! On installe aujourd'hui volontiers sa statue mais ferait-on de même avec un crucifix ? Bouddha serait-il plus laïque ? Que fait bouddha en discothèque à écouter de l'électro main-stream en se faisant bombarder la tronche par des spots roses et bleus ? Il médite bien sûr. Il nous montre la trivialité de nos vies et l'absurdité de nos
gesticulations. Je crois donc que la méconnaissance du bouddhisme et de la philosophie zen a permis cette vulgarisation et je me permet alors aujourd'hui de pousser un coup de gueule contre tous les geôliers ignorants qui séquestrent un bouddha sans savoir ce qu'il représente. De plus, la majorité de ces répliques en plastique sont Made in China ( PRC pour nous tromper ), le même Etat qui est aujourd'hui en train d'annihiler toute culture tibétaine et bouddhique en transformant les temples en musées et en subventionnant les unions mixtes avec l'ethnie majoritaire, sans parler de l'emprisonnement des moines. Le cynisme atteint quand même des sommets sur les courbes du marché mondial. Alors dorénavant, dans un souci de justice et de laïcité, j'irai d'un pas ferme en discothèque installer des shivas, des christs, des vierges à l'enfant et même des totems vaudous, assisté dans ma tâche par une puissante armée de nains de jardin au chômage.
S.G.
SG
Gomar
Oui-oui
12
M∆TEO
Gul
M∆TEO
Michel Corot
J. Lewis
J.Lewis
M∆TEO
12
MNOA
Mouvement pour de Nouveaux Ordres Architecturaux
Julian Carax
YAK
LIBERTE DE VIE
Moi petit citoyen de la planète, je ne comprends rien à la politique, je ne comprends rien à l’économie, je ne comprends rien à la diplomatie, je ne comprend rien à la sociologie, je m’adresse a VOUS, monsieur le tout puissant : « Vladimir, garde tes armes et laisse cette TERRE telle qu’elle était avant ta naissance » Moi petit consommateur de ressources naturelles, je ne comprends rien aux taux de change, je ne comprends rien à l’économie, je ne comprends rien à la géopolitique, je ne comprends rien en quoi l’Ukraine est redevable en gaz, je m’adresse a VOUS, monsieur le tout puissant : « Vladimir, ouvre le robinet »
Dilettante
Vincent Sabatier
YAK
Un agréable malaise
A vrai dire, je ne t’attends pas, j’arrive à t’oublier.
Parfois je pense à toi, entre midi et deux à la pause café, où en fin de journée en attendant le bus. Je ne sais jamais ni où ni comment. Pour éviter que tu ne me surprennes, je garde en tête les lieux dans lesquels je pourrais me réfugier. Quand tu n’es pas là, je vaque à mes occupations, l’esprit léger. Je pense à tout sauf à toi. Puis assis sur ma chaise, en train de travailler, je me redresse. Une étrange sensation de malaise m’envahit. Un vent glacial vient me chatouiller la nuque, foudroyant mon corps d’un terrible frisson. Je sens que tu es là. Je ne sais plus où me mettre. Je gesticule et cherche comment me positionner sur la chaise. Je n’ose même plus lever la tête. Je suis gêné. Je sais que tu es là. Les pieds au sol, les fesses incrustées dans l’assise et le corps légèrement penché vers avant, j’effectue un balancier régulier d’avant en arrière. J’essaie de te chasser de mon esprit. La parade fonctionne et tu t’éloignes. Je pars me réfugier mais tu reviens à petits pas et je sais que maintenant je ne peux plus reculer. Des images viennent heurter mon esprit et j’imagine tes formes sur ma peau. Tu as gagné. Je frissonne, mes poils se dressent, mon cœur palpite. Je revois ta silhouette qui tremble et vacille comme suspendue dans les airs. Je ne peux plus te résister. Mes muscles se tétanisent. La peur et l’impatience me gagnent comme si c’était la première fois. Je m’offre à toi, je ne peux plus te résister. Alors d’un geste vif et précis je baisse mon jeans et mon caleçon. Surpris par tous ces événements mes muscles se contractent, mon souffle se coupe, mes poings se serrent et brutalement, je lâche prise. Ploufff
Jack Aube De Lafont
MoS
S.G.
SG