JUIN 19
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ACTUALITÉS
TELEX, VOTRE ACTUALITÉ... RENCONTRE
PATRICK VALAT Président de Familles Rurales
LE DOSSIER
LE CHEVAL EN AVEYRON • TOURISME EQUESTRE • ET COMBELLES RENAÎT... • LES SELLES MERCIER
LES COULISSES DE
LE VIADUC DE MILLAU
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DOSSIER SPECIAL
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PORTRAIT
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FESTIVAL MUR MUR - DECAZEVILLE JEAN-CLAUDE GARRIGOU La vie en parfums...
UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT... TAMERLAN ET DORMANE,HÉROS DES HARAS
LA RECETTE DU MOIS
L’EDITO Le retour de la patate chaude Il y a exactement un an, dans ces mêmes colonnes, nous nous étions émus de la décision du Premier ministre d’abaisser la limitation de vitesse à 80 Km/h sur les routes départementales. Ce n’était pas tant la mesure par elle-même qui interpellait, mais la méthode, une sorte de coup de poing sur la table asséné sans concertation préalable avec les élus locaux, du genre « circulez y’a rien à discuter ». Douze mois plus tard, M. Philippe revient sur ce caprice et concède aux Départements le droit de se prononcer sur le retour au 90 Km/h. Politiquement c’est très malin. Sous des dehors d’un semblant de démocratie locale, c’est une façon de renvoyer la patate chaude aux élus locaux qui avaient regretté le manque de concertation : « Mesdames et messieurs les conseillers départementaux, prenez vos responsabilités... ». Et essayer de faire oublier que c’est le gouvernement lui-même qui avait créé le désordre et ceux qui ont suivi. Dès lors, ce recul du Premier ministre pourrait être l’occasion pour le Conseil départemental de lancer un vaste plan d’étude de la vitesse sur la totalité du réseau, car, sur certains tronçons, se succèdent en moins d’un kilomètre trois limitations différentes, ce qui perturbe l’attention du conducteur... et favorise la perte de points.
La rédaction
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ACTUALITÉS
JUIN 19 - N° 13
conomie ENQUÊTE : QUI ACHÈTE QUOI ? OÙ ? COMBIEN ? COMMENT ?
Les Chambres de Commerce et d’Industrie d’Occitanie, parmi lesquelles la CCI Aveyron, ont lancé une enquête téléphonique à l’échelle régionale qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année afin d’identifier les pratiques et les comportements des consommateurs en matière d’achat. Les résultats et les analyses permettront de mieux comprendre les dynamiques commerciales et mieux connaitre les attentes et besoins des consommateurs et leurs évolutions. En complément de l’enquête téléphonique, et afin de mieux identifier les attentes de la population, une enquête en ligne sur les tendances de consommation est également proposée. Elle est accessible sur le site de la CCI Aveyron. Renseignements : www.aveyron.cci.fr GRAND DÉBAT NATIONAL : LES CAHIERS AUX ARCHIVES
La totalité des originaux des cahiers citoyens reçus en préfecture au cours du Grand Débat national a été transmise aux Archives départementales de l’Aveyron. Ils constitueront le versement 1521W qui demeura temporairement ouvert de façon à pouvoir accueillir les cahiers qui se trouveraient encore dans les communes. Les cahiers entrés aux Archives départementales y sont librement communicables sur place aux personnes intéressées. Celles-ci devront simplement accomplir les formalités d’inscription, obligatoires pour accéder à la salle de lecture et consulter des documents. Renseignements : http://archives.aveyron.fr
K-MP DANS LA COURSE... SOLAIRE L’entreprise d’Olemps a été choisie pour fournir les pièces du système de direction du véhicules du Team Agoria Solar Team engagé dans le championnat du monde des véhicules solaires. C’est un étonnant défi qui a été lancé à K-MP, société spécialisée dans la mécanique de précision : fournir les éléments du système de direction de la Blue Point, le véhicule du Team Agoria Solar, qui participera au challenge mondial des véhicules solaires en Australie en octobre prochain. « C’est une belle reconnaissance de notre savoir-faire, dit Sébastien Korczak, le patron de l’entreprise, parce que c’est Haas, premier fabricant mondial de machines-outils de précision, dont nous sommes référents pour les usinages complexes, qui a proposé notre expertise aux ingénieurs du team... Techniquement, c’est un sacré défi ! ». K-MP est plus habitué à fournir des petites séries de pièces en métal ou en composites aux sous-traitants de premier rang d’Airbus. Mais dans le cas présent, on est plus proche de l’orfèvrerie que de la mécanique : « Nous fournissons les pivots des éléments de train roulant de la voiture. Leur dessin est très complexe, chaque pivot de roue a un dessin différent et nous devons usiner trois jeux de pièces par roue. Elles sont en aluminium, c’est une de nos spécialités avec le titane. » Une réalisation « made in Aveyron » pour faire gagner un prototype engagé dans un challenge international valait un coup de chapeau.
JEAN-FRANÇOIS LABIT VEUT NOUS ENDORMIR Le musicothérapeuthe ruthénois prépare un nouveau CD qui devrait aider ceux et celles nombreux qui souffrent de troubles du sommeil. Les travaux de Jean-François Labit sur la thérapie par la musique en direction des personnes âgées, ou des personnes souffrant de troubles psychologiques ou en soins palliatifs sont reconnus. A quelques encâblures de la retraite, il prend un peu de recul pour s’intéresser aux troubles du sommeil et de l’endormissement dont un quart des Français disent souffrir. « J’ai tiré les enseignements de mon travail à l’hôpital pour imaginer ce CD et en travaillant avec des professionnels de la santé engagés dans ce cheminement entre veille et sommeil, nous nous sommes dit que la musique pouvait y prendre sa part... ce qui est connu depuis des siècles. » Le CD proposera des morceaux sur une fréquences de pulsation décroissante afin d’amener à mélodie très épurée, sans harmonie, sans rythme, proche du chant grégorien. Ces mélodies seront chantées par Caroline Cazor, architecte passionnée par les mantras hindouistes qui anime des cercles de chants à Rodez. « Ce sera très innovant. L’idée est de croiser la mélodie, qui est très puissante pour les personnes réceptives, et les chants sacrés. Ce seront donc des berceuses sans texte, uniquement composées d’onomatopées, afin que l’attention de la personne ne soit pas troublée par le sens du texte. » A la différence de ses précédents CD, celui-ci sera destiné à tous les publics, même aux enfants. Sortie prévue en fin d’année.
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ACTUALITÉS
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ulture FDVA - FONDS DE DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE
Le FDVA (Fonds de développement de la vie associative) est un fonds de soutien aux associations géré par le ministère chargé de la vie associative. Il soutient depuis de nombreuses années la formation des bénévoles. Depuis 2018, il soutient également le fonctionnement et les nouveaux projets des associations, en substitution des fonds auparavant attribués par les parlementaires dans le cadre de la « réserve parlementaire » . Par la loi de finances pour 2018, le Parlement a fait le choix d’abonder à hauteur de 25 millions d’euros le FDVA dans son rôle de soutien au développement de la vie associative. Plus d’informations : www.aveyron.gouv.fr
LES « RESCONTRES DIGITALAS »
L’association SisMiC, et ses adhérents, vous invitent à venir partager un moment convivial de détente. Une nouvelle fois, cet rencontre est l’opportunité de faire le point sur l’actualité numérique de nos territoires, mais surtout d’échanger sur tous les sujets numériques qui trottent dans votre tête ! Innovation avec l’incubateur InNoryevA au coeur de nombreux échanges sur le territoire. Afterworks avec quelques retours sur les dernières itérations, mais aussi ceux à venir... Cette soirée se tiendra le 11 Juin à partir de 18h30 dans les locaux d’Occicom, à Olemps.
UNE ESTIVADA AU
© C. Méravilles
BEURRE SALÉ
Du 18 au 20 juillet, l’Estivada 2019 va faire la part belle aux cultures bretonnes et celtiques à travers une série de concerts et de spectacles vivants de qualité, tout en gardant les racines occitanes qui font son succès. Le jeudi 18 juillet viendront se produire sur la grande scène de l’Estivada des artistes bretons et occitans autour d’Alan Stivell, référence de la musique celtique. Le 19 juillet, les Occitans seront à l’honneur avec Du Bartàs, la Beluga ou Almerge. Pour clôturer le festival, une soirée de rencontre entre Occitanie et Bretagne est en cours de création. Goulamas’k, Mauresca et Mask Ha Gazh, trois groupes qui fêteront leurs 20 ans, travaillent à un projet commun. Mais l’Estivada, c’est également plus de 20 propositions artistiques programmées dans différents lieux de la ville : sur le site du festival avec la grande scène en soirée, la scène de l’espace restauration, la scène du balèti, sur la scène installée dans le jardin public, à la MJC, aux archives départementales, au cinéma CGR de Rodez. Et pour patienter, la Ville de Rodez proposera cette année encore « En attendant l’Estivada », prémisse des réjouissances et moyen d’élargir la programmation. Au fil des ans, « En attendant l’Estivada » devient, comme le festival lui-même, l’un des moments phares de la promotion de la culture Occitane à Rodez. Plus d’informations : www.ville-rodez.fr/fr/culture-et-loisirs/estivada/le-festival.php
Renseignements et réservations : www.sismic.otg
Alan Stivell © Gael Kerbao
BREISHTIVADA © D.R.
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PATRICK VALAT PRÉSIDENT DE FAMILLES RURALES «
LA RURALITÉ ÉVOLUE, NOUS AUSSI... »
Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
Patrick Valat dresse le portrait d’une association historique en Aveyron, présente sur le terrain et toujours à l’écoute d’une ruralité qui s’est profondément transformée. Simple membre « parce qu’il avait envie de faire quelque chose », puis président de la section de Flavin, trésorier départemental en 2009, Patrick Valat a été élu président départemental de Familles Rurales en février dernier. Il connaît donc l’association en profondeur et analyse son évolution en connaisseur. Pour des milliers d’Aveyronnais, Familles Rurales fait un peu partie des meubles... L’association a été créée au niveau national au tout début des années 1950, alors que la ruralité était encore très forte et parce que les agriculteurs devaient participer à reconstruire le pays. En Aveyron, département éminemment rural, l’association a tout de suite trouvé sa place en interlocuteur des habitants et des collectivités.
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RENCONTRE
Mais en 50 ans la ruralité a bien changé, la part des agriculteurs s’est fortement affaiblie. C’est une réalité et nous l’avons ressenti. Aujourd’hui, la ruralité ce ne sont pas seulement les agriculteurs, ce sont aussi tous les urbains qui ont fait le choix de venir vivre à la campagne mais qui souhaitent y trouver des services comme on en trouve dans les villes. C’est dans ce sens que nous dirigeons notre action. Comment cela se traduit-il ? Notre cœur de métier c’est la petite enfance, l’enfance, la jeunesse et la parentalité. Nous gérons directement, ou pour le compte d’autres associations, des structures d’accueils enfance/jeunesse. L’accompagnement des associations locales est une de nos missions principales, nous fournissons un support technique pour tout ce qui ressort des paies, de la gestion administrative, la comptabilité, nous sommes capables de répondre à des questions réglementaires, je pense en particulier à l’organisation des crêches et la mise en place de services. Nous faisons le lien avec les autres partenaires institutionnels que sont la MSA, les collectivités locales, la CAF pour le service handicapé, les services de l’Etat dédiés à l’enfance et à la jeunesse. Tout cela s’organise à partir de notre centre de Bel Air à Rodez. Et pour votre action en propre ? Depuis le temps, nous avons constitué un maillage d’antennes sur l’ensemble du territoire. Dans ces antennes, les activités les plus courantes ce sont les micro-crèches, les Relais d’Assistantes Maternelle, les accueils de loisirs... Nous sommes un animateur du milieu rural. Nous apportons des solutions de garde d’enfant aux familles, par exemple, afin de leur permettre de concilier vie familiale et vie professionnelle, ce qui n’est pas toujours évident dans les petites communes qui ne disposent pas de toutes les structures sociales que l’on trouve dans les villes. Ces services ont également une fonction de lien social entre les habitants, autour des micro-crèche ou des structures de loisir où les parents se rencontrent. Pendant longtemps les grands-parents ont joué ce rôle de lien générationnel. Avec l’apparition d’une génération mobile, qui doit se déplacer là où il y a du travail, nous avons dû adapter nos services à ces familles nouvelles sur le territoire. Comment se constituent les antennes locales ? Nous sommes les interlocuteurs des collectivités locales, là où le besoin se fait sentir nous pouvons mettre en place un accueil, une crèche. Mais il faut d’abord une volonté locale, qui peut venir des familles. Ce n’est jamais nous qui prenons l’initiative, notre rôle c’est d’aider à la réflexion pour apporter le service le mieux adapté, puis de construire sa mise en place et son fonctionnement. Nous avons 45 antennes actuellement, toutes situées en zones rurales, ce nombre évolue assez peu et répond à la demande. Elles ne proposent pas les mêmes services, certaines vont s’orienter plutôt vers une micro-crèche, d’autres vers un accueil de loisirs pour les enfants ou un club d’éducation populaire. Les récents mouvements sociaux ont mis en lumière le malaise d’une société rurale qui se sent abandonnée. L’avez-vous ressenti ainsi ? Il est clair que la difficulté de se déplacer lorsqu’on habite à la campagne, et le coût des déplacements, sont une réalité. Voila pourquoi, à notre niveau, nous essayons de faciliter la vie des gens qui ont choisi ce mode de vie.
Familles Rurales est une association reconnue d’utilité publique qui agit en faveur des familles sur tout le territoire, en milieu rural et périurbain. Avec 160 000 familles adhérentes, 2 200 associations locales, 83 fédérations départementales et régionales, 40 000 bénévoles et 17 000 salariés, c’est le premier Mouvement familial associatif de France, mais aussi un acteur incontournable de l’économie sociale et solidaire et de l’éducation populaire. Familles Rurales est agréé association de défense des consommateurs. Pluraliste, indépendant et laïc, il porte un projet humaniste et social fondé sur la famille, les territoires et la vie associative. Plus d’informations :
https://aveyron.famillesrurales.org
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La filière équine à la croisée des chemins Sport-loisir, randonnée, tourisme équestre, la filière connaît une nouvelle jeunesse, où la comptétion est moins présente, sans renier ni sa part de patrimoine ni son histoire. Si la page des Haras de Rodez est définitivement tournée, le cheval garde toute sa place dans le coeur des hommes et des femmes pour qui il représente l’élégance animale suprême.
Dossier : Entretiens : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
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LE DOSSIER Selon Jean-Christophe Brunet, président du comité départemental de tourisme équestre de l'Aveyron, le département dispose de nombreux atouts paysagers et patrimoniaux mais manque d'hébergements et d'image auprès des cavaliers. « Nous sommes en dessous de ce que nous sommes capables de proposer et pourtant, pour ce qui est des chemins et des paysages, nous avons tout pour séduire les amateurs. » Jean-Christophe Brunet constate que le comité départemental de tourisme équestre et les professionnels du tourisme n'ont sans doute pas mesuré les potentialités du département. Le pôle équestre du Lévezou, initié par Gaston Mercier en 2004, a manqué de soutien et s'est essoufflé, peut-être parce que l'on n'avait pas prévu que l'équitation de compétition, très présente en Aveyron, allait petit à petit céder la place au sport-loisir et à la randonnée touristique. Mais rien n'est perdu. « A nous de faire la démarche pour expliquer tout l'intérêt de ce type de tourisme. Nous sommes bénévoles, le temps nous manque, mais les projets avancent avec la conviction que le potentiel existe et que nous sommes sur la bonne route. »
Un potentiel de paysages et de chemins « La nature sauvage que l'on peut trouver chez nous c'est ce que réclament les cavaliers qui viennent de loin et qui ont déjà essayé d'autres destinations... Nous avons quelques boucles déjà inscrites mais c'est insuffisant. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes lancés dans un projet ambitieux le long du Viaur. » Presque 170 kilomètres depuis les sources du Levezou jusqu'à Laguépie, des dénivelés, des paysages très divers, c'est en effet un joli pari : « Nous avons identifié un chemin qui est la colonne vertébrale du projet, maintenant il faut passer à ce qui se révèle le plus délicat : trouver les hébergeurs. » Et c'est là que le bât blesse. Une hébergement adapté et de qualité est la condition sine qua non du tourisme équestre. Chevaux et cavaliers doivent trouver des points de ravitaillement et de repos, actuellement ils sont encore trop rares. « C'est donc le rôle de notre fédération et de ses bénévoles de faire connaître les possibilités de développement et les retombées économiques qui ne sont pas négligeables. » Ce loisir est en effet plutôt réservé à des personnes disposant de revenus importants ; le cheval impose des contraintes financières. Et s'il ne sera jamais une activité grand public, le tourisme équestre peut s'inscrire dans une politique de développement touristique global à côté de la randonnée pédestre, du VTT ou du kayak. « Ce n'est pas notre activité qui fera venir ces touristes, dit Jean-Christophe Brunet, ce sont nos chemins, nos paysages, nos villages, notre patrimoine et notre capacité à bien les recevoir. Nous avons un effort à faire pour nous faire connaître auprès de cette clientèle car il y a un déficit d'image chez les cavaliers par rapport à la Lozère et au Lot. A nous de rattraper ce retard. »
Jean-Yves Bonnet et Gaston Mercier ont fait émerger une discipline équestre qui ramenait aux racines du couple que le cavalier forme avec sa monture. Dire que Jean-Yves Bonnet est un passionné de chevaux et de liberté est une litote. Cavalier autodidacte et émérite, il a été, dans les années 1960, à l’origine de la renaissance de l’art équestre en Aveyron. Passé par Saumur et son Cadre Noir, le maître-écuyer en reviendra avec l’envie de pratiquer une équitation différente, plus proche de l’animal, plus démocratique aussi. Il va ainsi se lancer, et lancer derrière lui, des centaines de cavaliers dans une aventure que seuls son enthousiasme et sa volonté pouvaient faire aboutir : une randonnée inédite afin de montrer aux sceptiques que son idée est bonne et qu’elle a un avenir. Ainsi est née, en 1984, la Route du Sel qui ralliait, à cheval et par les chemins, la Camargue à Rodez, comme cela se faisait au Moyen Age. Un événement haut en couleur. Pendant des années il a séduit les médias et les vedettes du cinéma et de la chanson, porté par un homme lui-même hors norme. Les cheveux ayant blanchi sous le harnais des ans, Jean-Yves Bonnet a confié le centre équestre de Capueval qu’il a crée à Salmiech à son plus proche élève, Emmanuel Lacheret. Celui-ci
a repris les rênes dans le même esprit : « Je ne travaille pas l’esprit de compétition... J’essaie que les cavaliers s’accomplissent à travers l’animal dans une recherche d’harmonie. Quant à l’avenir équestre de l’Aveyron c’est la randonnée, qui favorise le travail avec le cheval et sa compréhension. Tout cela Jean-Yves Bonnet l’avait démontré, c’est la bonne voie à suivre » Dans sa philosophie, la Route du Sel s’inscrivait dans le prolongement des 100 Km de Rodez, la toute première course d’endurance en France qui a eu lieu en 1976. Les organisateurs revenaient ainsi aux racines de la discipline équestre qui conjugue les compétences des cavaliers et l’entraînement des chevaux au cours d’épreuves en pleine nature. Depuis, l’endurance est devenue l’une des sept disciplines reconnues par la Fédération Equestre Internationale. Et Gaston Mercier, double champion d’Europe de la discipline, a eu l’idée de développer les selles spécialement adaptées qui font la réputation de son entreprise.
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L'ATTELAGE,
ÉCOLE DE RIGUEUR Dominique Douziech et Philippe Beaujean sont les deux derniers témoins en activité des haras de Rodez. Agents de l'IFCE*, ils veillent sur les quatres voitures et les chevaux transférés sur le site de Combelles, les bichonnent, continuent d'assurer les cours et l'initation ainsi que l'organisation de promenades. « L'attelage est une école de rigueur et de connaissance du cheval, dit Philippe Beaujean, l'instructeur. Régler la voiture c'est très pointu, diriger le cheval de la voix et des rênes également ; il faut savoir anticiper l'obstacle et la réaction du cheval. Une fois que l'on maîtrise cela c'est très agréable et on peut partager le plaisir avec des amis... Je souhaite qu'on puisse conserver cette discipline à Combelles. » * IFCE : Institut Français du Cheval et de l'Equitation
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LE DOSSIER
Au cœur de l'immense domaine de 120 hectares, dans un cadre superbe au pied du piton, le centre équestre propose une nouvelle façon d'aborder l'équitation et la relation à l'animal. Depuis juillet 2017, le centre équestre du domaine de Combelles a été confié en délégation de service public par Rodez Agglomération à une société privée dirigée par Fréderic Ichard. Cavalier, ayant également pratiqué le HorseBall, il s'est associé à un autre passionné d'équitation, le voyagiste Yves Verdié. Les deux hommes ont repris en main le centre équestre pour le faire évoluer sur ses trois piliers : l'enseignement de l'équitation à tous niveaux, l'accueil de propriétaires et des chevaux, l'organisation de manifestations. Avec un mot d'ordre : ouvrir le centre sur la ville et ses habitants en proposant une approche de l'équitation et du cheval moins conventionnelle que ce qui se faisait classiquement. « Le domaine est tout proche de Rodez. C'est un lieu de loisirs populaire où les gens aiment voir les chevaux au cours de leur promenade ; il y a également un village vacances, dit Fréderic Ichard... La situation est idéale, nous pouvons tous profiter des activités des uns et des autres, c'est cela que j'appelle l'ouverture... »
En deux ans, des investissements importants ont été réalisés pour les aménagements : le stade équestre et le matériel. Le centre peut accueillir des concours hippiques de niveau national, voire internationale. Il propose de nouvelles disciplines, comme le tir à l'arc équestre ou le Horse-Ball, développe l'endurance, discipline très aveyronnaise, et donne aux cavaliers la possibilité de s'entraîner dans les meilleures conditions. Cet effort s'est traduit par un retour de l'activité et des adhérents qui va entraîner des embauches. Mais Frédéric Ichard veut également insuffler un esprit nouveau à Combelles : « La relation entre le cavalier et sa monture est primordiale... On l'a peu oublié dans la pratique sportive, mais la psychologie de l'animal, la connaissance de ses réactions sont essentielles. Dans cette idée, nous travaillons avec un éthologue australien célèbre, Andy Booth, afin que nos cavaliers profitent de son expérience. Nous misons également beaucoup sur les enfants et la famille pour nous développer. » Outre un partenariat avec l'Éducation Nationale afin de rendre accessible l'équitation aux écoliers de l'agglomération, il a été intégré à l'enseignement des cours de chute : « Comme pour les arts martiaux, nous apprenons aux enfants à anticiper la chute, à la contrôler, car elle fait partie de la vie du cavalier. » Une partie du domaine accueille les attelages des anciens Haras. Tout en regrettant leur disparition, Fréderic Ichard veut s'appuyer sur ce qui peut être sauvé : « L'attelage est une discipline très particulière, un peu en marge et bien adaptée à la famille. J'espère trouver un accord avec les autorités de tutelle pour la conserver, elle a toute sa place chez nous et dans l'Aveyron. »
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Gaston Mercier a passé les rennes de la sellerie à son fils Emmanuel, mais l'esprit d'exception demeure : le sur-mesure et le haut de gamme sont la règle pour une société à mi-chemin entre l'artisanat et l'industrie. Près de Bois du Four, sur les contreforts du Lévézou, la sellerie Gaston Mercier continue d'exploiter les idées de Gaston Mercier : repositionner la selle sur le cheval afin de donner une meilleure assise au cavalier, et l'alléger en remplaçant l'arçon en bois par un arçon en acier, aujourd'hui en matériaux composite. « Pour nous, et pour un cavalier qui veut se sentir bien sur sa monture, une selle ne peut-être que sur-mesure, pour cette raison nous sommes les seuls à disposer d'une piste d'essai » dit Emmanuel Mercier. Un sur-mesure difficile à obtenir car la selle doit être adaptée aux mensurations du cavalier, mais aussi à celles du cheval « qui vous fait comprendre très vite si elle lui va », rajoute Emmanuel. Cette exigence a un prix. Celui d'une fabrication très spécialisée, peu mécanisée, qui permet de répondre à toutes les demandes et a rangé la sellerie Mercier parmi les entreprises du patrimoine vivant. Une signature qui ne laisse pas indifférents les nouveaux marchés qui s'ouvrent : « Les Chinois sont très interressés, les gens aisés redécouvrent l'équitation et quand ils voient « made in France » sur nos équipements ils pensent tout de suite aux entreprises du luxe qui font la réputation de notre pays. » Quant à l'Aveyron et à la France, Emmanuel Mercier constate chez ses clients un attrait grandissant vers une équitation de sport loisir, plus proche de la nature.
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LE DOSSIER
Longtemps on a pensé que le cheval de Przewalski, par son caractère rustique et son origine asiatique, descendait d'une lignée sauvage. Il n'en est rien. Apprivoisés il y a 5500 ans au Kazakhstan, les chevaux de Botai étaient considérés comme les ancêtres de tous les chevaux domestiques actuels... jusqu'à ce qu'une équipe de chercheurs du CNRS et de l'Université Toulouse III – Paul Sabatier séquence leur génome. Les résultats, publiés en février 2018 dans la revue Science, sont surprenants : ces équidés ne sont pas les aïeux de nos chevaux domestiques, mais ceux des chevaux de Przewalski supposés être les derniers chevaux sauvages sur Terre. Ils représentent donc en réalité les descendants sauvages des premiers chevaux jamais domestiqués. Ce n'est pas pour autant qu'il faut les négliger. Le cheval de Przewalski est menacé de disparition. Découverte au XIXe siècle en Mongolie par l'explorateur russe Nikolaï Przewalski, l'espèce a connu une forte popularité en Europe, ils ont été abondamment capturés pour alimenter les zoos du Vieux continent. Plusieurs programmes de réintroduction ont été mis en place depuis que l'espèce s'est éteinte dans la nature dans les années 1960. Nous avons la chance, grâce à l'association Takh, de pouvoir les admirer, libres et bien vivants, dans leur enclos de 400 ha, au Villaret, près du hameau de Hures en Lozère. Ils sont là en attendant d'être réintroduits en Mongolie sur leur terre d'origine. www.takh.org/fr/
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DANS L’INTIMITÉ DU GÉANT Conçu par l’ingénieur Michel Virlogeux et dessiné par l’architecte Lord Norman Foster, le Viaduc de Millau est un ouvrage d’art mondialement connu pour les particularités de sa construction, ses qualités architecturales, ses lignes audacieuses et son intégration à l’environnement. Après 14 années d’étude et 3 ans de construction, l’ouvrage a été inauguré le 14 décembre 2004 par le Président Jacques Chirac. Maillon essentiel de l’autoroute A75, il contribue à l’économie et au tourisme d’une vaste région entre Massif Central et Méditerranée.
Un million de visiteurs s’arrête chaque année sur l’aire du Viaduc de Millau. Le temps d’une pause, ils flânent dans les différents espaces de cette ancienne ferme caussenarde devenue vitrine des richesses et des savoir-faire de l’Aveyron. Tous les deux ans, pour des milliers de sportifs, l’ouvrage devient un étonnant terrain de jeu. La Course Eiffage du Viaduc de Millau en Aveyron est désormais une date importante cochée sur l’agenda des amateurs; la prochaine édition aura lieu dimanche 17 mai 2020. Merci à la Compagnie Eiffage, qui assure l’entretien et l’exploitation du Viaduc de Millau, de nous avoir ouvert ses portes. © CEVM Eiffage / Foster & Partners
Textes : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault Avec le soutien de :
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LES COULISSES...
Le viaduc est situé entre 620 et 700 mètres d’altitude, dans une vallée où le vent souffle toute l’année. Ce phénomène est d’ailleurs une préoccupation de tous les instants pour le personnel.
Le climat rude de l’Aveyron, et la configuration de la vallée, engendrent des problèmes de givre certains matins d’hiver. De novembre à avril, la viabilité hivernale constitue un chapitre important de l’activité des équipes.
Le Viaduc de Millau est certainement l’ouvrage le plus surveillé de France. Les instruments de mesure remontent des données toutes les 6 minutes, voire en temps réel lorsque certains seuils sont dépassés. Pour s’assurer du bon état de santé de l’ouvrage, des Inspections Détaillées Périodiques sont menées par des organismes indépendants. Les équipes Eiffage s’appuient sur les résultats de ces inspections pour la planification de travaux éventuels.
L’OUVRAGE CIVIL
LE PLUS SURVEILLÉ DE FRANCE
Les techniciens en charge de la maintenance préventive testent régulièrement la colonne sèche et les scénarios de fermeture de l’autoroute, ils contrôlent les stations météo, vérifient le réseau d’appel d’urgence ainsi que le bon fonctionnement des 20 caméras de surveillance du trafic. À ces contrôles annuels s’ajoutent le changement des ampoules de l’éclairage architectural du viaduc et le remplacement des lampes du balisage aérien. Malgré toutes ces précautions, la nature reste souveraine, les services sont rodés aux interventions en urgence et notamment sur des pannes provoquées par les orages.
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AVEC CE PARCOURS D’ART MURAL, DECAZEVILLE DÉVOILE SON NOUVEAU VISAGE ! Du 25 Mai au 30 Juin 2019, Decazeville s’apprête à devenir la capitale aveyronnaise du Street Art ! Parrainé par JO DI BONA, ce 1er festival Street Art réunit 20 artistes mondialement connus. Perchés à 20 ou 30 m. de haut sur leurs nacelles, ils viendront mettre de la couleur sur les murs de l’ancienne cité minière et réaliser 20 fresques géantes, dignes d’un véritable musée à ciel ouvert...
“Mur Murs” est né de la rencontre entre un artiste au grand coeur et au talent indéniable, Jo Di Bona, créateur du “Gorille”, à Decazeville et des acteurs de Decazeville Communauté. La création de 20 réalisations artistiques spectaculaires par des artistes internationalement connus vous permettra d’emprunter un véritable parcours artistique et culturel urbain digne d’un musée à ciel ouvert.
Ainsi, ce parcours de 20 fresques géantes, propose une offre culturelle singulière en Aveyron destinée à vous faire (re)découvrir ce territoire. Sans renier son passé, successivement glorieux et malheureux, le territoire revendique aujourd’hui une modernité assumée. L’embellissement de la ville offre l’opportunité d’une profonde transformation de son image et de sa notoriété, contribuant ainsi à une redynamisation globale, à une nouvelle attractivité et à la résilience de ce territoire industriel.
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Dans sa voix un sourire que les yeux ne démentent pas. Jo Di Bona est ouvert. Patient, prend le temps de s'expliquer. Et pourtant il pourrait jouer les vedettes ; l'accessibilité est la signature des grands. Les débuts ? Il est né il y a une quarantaine d'années à Montreuil-Sous-Bois. 93. Une enfance tranquille et un désintérêt pour l'école. A deux doigts d'arrêter après la 3ème. Un coup de chance va bouleverser son destin de cancre : « Ma mère m'a fait intégrer le lycée Albert Schweitzer du Raincy. Section A3, lettres et arts plastiques... Depuis mes 12-13 ans je me passionnais pour le street art. A l'époque c'était la scène new yorkaise hip hop, JonOne, Dombi, Seen... A Paris c'était Nasti, Bando... nous, dans le 93, on faisait pareil : graffitis, rap et break-dance associés. Comme tout le monde, on a commencé par des graffitis sur les murs, en vandales, comme on l'avait vu dans Colors , le film de Dennis Hooper, une claque, une révélation pour plein de gamins... Pour moi c'était assez naturel, mon père étant graphiste, j'avais accès à ses feutres et je ne m'en privais pas. Le grand déclencheur a été le lycée : les classes d'arts plastiques et de musique étaient voisines, il s'est créé une belle émulation entre les deux, et il y avait des bons chez les musiciens, les deux frères du ténor Roberto Alagna, en particulier. Dans ma classe il y avait d'autres grapheurs, Nestor, qui m'a fait rencontrer Lek, très connus aujourd'hui ; ils m'ont beaucoup influencé. A cette époque je signais Anoze... Nous avons formé un groupe baptisé la Team VF, on travaillait en vandales, sur des trains, des dépôts... L'autre chance c'est d'avoir eu une professeur d'arts plastiques merveilleuse, Claudie Laks, qui nous a ouvert les yeux sur toutes les formes d'art. On l'aimait beaucoup. Il nous est même arrivé de lui dédicacer notre travail. Elle s'intéressait à ce qu'on faisait en
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gardant un œil critique. Un jour elle nous a reproché de ne pas regarder les endroits où l'on graphait, la matière des supports, de ne pas tenir compte des ambiances. A partir de là j'ai complètement changé ma manière de voir le street art. » « Je
n'avais aucune conscience de la scène actuelle »
Le graff n'est qu'un aspect du parcours de Jo Di Bona. Il écrit des recueils de poésie, des pièces de théâtre, s'engage dans des études d'art dramatique, compose et écrit des chansons, et tombe dans la musique, jusqu'à former un groupe rock,Hôtel. « J'avais l'impression que le street art ne débouchait sur rien... J'ai laissé tomber la peinture. Plus le temps et plus trop l'envie. A cette époque les grapheurs étaient traqués, il n'y avait aucune reconnaissance du public et les amendes, la prison, c’était dissuasif... « Hôtel » a marché fort, très vite. Sur internet, en live. Tout ça a duré 13 ans. Jusqu'au jour où le groupe s'est dissous. En 2012, je suis retourné à la peinture, un peu par défaut. Plus rien d'autre ne m'accrochait. A Noël j'ai offert une de mes toiles à Amélie, qui est devenue ma compagne et mon agent. Elle m'a demandé d'en faire trois ou quatre autres pour les proposer à une galerie d'art contemporain. Je pensais que ça n'allait pas marcher, je n'avais aucune conscience de la scène actuelle. Ces toiles ont été exposées avec celles des plus grands grapheurs new-yorkais et elles se sont vendues. C'est comme ça que tout a commencé. Finalement, cette coupure de 13 ans a été bienfaisante, j'avais acquis un style
LES COULISSES...
Jo Di Bona, parrain du festival Mur Murs est l'une des principales figures du street art dans le monde, revient sur son parcours, la musique, le street art, et l'énorme émotion ressentie à Decazeville.
né de toutes mes expériences, y compris celles de la musique ». Le hasard, encore lui, a amené Jo Di Bona à Decazeville, un matin d'été 2016, alors qu'il était en vacances à Pruines dans sa belle-famille. Il avait repéré un mur comme il les aime, un mur qui respire, qui parle des gens, avec sa patine de citée minière endormie. Il a commencé à poser les couleurs du gorille devenu emblème du street art à Decazeville. « Des policiers sont arrivés. Ils n'avaient pas envie de rigoler ! Je suis resté respectueux, je leur ai expliqué, j'ai montré avec mon smartphone ce que je faisais un peu partout dans le monde. Ils ont appelé un adjoint de la mairie qui m'a autorisé à finir mon gorille. Nous avons gardé le contact. Quand la communauté de communes m'a demandé d'être le parrain de Mur Murs j'ai accepté tout de suite. » Jo et Amelie ont convaincu une vingtaine de leurs amis de les accompagner pour le plus grand festival de street art d'Occitanie. « Aucun n'a refusé. Ça a été facile de les convaincre, je leur ai raconté la cité minière, ces murs qui disent tant de choses, ces surfaces que l'on recherche pour les colorer et les faire vivre, et ces gens qui m'ont accueilli. » Jo Di Bona est réclamé partout. Après sa fresque « La Liberté guidant le peuple », en hommage aux victimes des attentats de Paris parue en couverture du New York Times, les portes des galeries internationales se sont ouvertes, une de ses œuvres a été exposés par l'ONU à son siège de New York. A sa carte de visite qui comprend, entre autres, Paris, New York, Londres, Miami, Hong Kong, Madrid... il peut maintenant rajouter Decazeville. La classe.
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LES COULISSES...
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AL ET LES LYCÉENS
Les élèves du Lycée de la Découverte ont invité l’artiste Al en résidence. Du lundi 20 au vendredi 24 mai, en lever de rideau du festival “Mur Murs” sur le parc de la Découverte, Al et ses lycéens ont imaginé et réalisé une fresque temporelle. Elle évoque la naissance et l’évolution de la ville et marque ainsi leur profond attachement à l’identité du territoire.
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JOKOLOR ET SES APPRENTIS PEINTRES
Cet atelier est orchestré par l’artiste aveyronnais Jokolor. Du mercredi 19 au samedi 29 juin, il créé une oeuvre d’art unique avec la participation des écoles de Decazeville, du Centre Social CAF et des associations sociales. Cette expérience est basée sur la joie de “faire ensemble”.
LES COULISSES...
Ven. 21 juin – 19h30 FÊTE DE LA MUSIQUE
Place de la Vitarelle
Sam. 22 juin – dès 18h30
RENCONTRE DES ARTISTES DU FESTIVAL “MUR MURS” Cinéma La Strada
Dim. 23 juin – dès 15h00
INTERMÈDES MUSICAUX par les élèves d’HELLO MUSIQUE Partout en ville
Ven. 28 juin – dès 20h30
CONCERT JAZZ – BLUE LAKE INTERNATIONAL JAZZ BAND Le Laminoir
18 musiciens dirigés par Dr. James Sawyer proposeront un répertoire qui va des grands groupes classiques à des compositeurs plus contemporains. Tarif : 15 € – Réservation : 05 65 43 18 36
Sam. 29 juin – dès 15h MESCLADIS
Avenue du 10 août Les stands de vos concitoyens vous feront découvrir des langues et cultures à partir de jeux, d’animations, de livres, poèmes, danses, musiques… Affichages artistiques de la pluralité de nos langues et cultures par des artistes graffeurs sur la place. Un débat autour de la déclaration universelle des droits et devoirs des langues. Des repas issus de plusieurs cultures et traditions que vous composerez vous-même sur les stands des spécialités culinaires. Des concerts dans tous les styles et toutes les langues avec Goulamas’K (ska-rock), Ministeri del Riddim (rub&dub-tchatche), Aborigénious Jogadors Del Carcin-Roergue (Musiques primitives, sauvages ou anciennes du pays sentantoninenc).
Sam. 29 juin – dès 15h
DÉAMBULATION MUSICALE
Partout en ville Déambulation du Blue Lake International JAZZ BAND et des 3 écoles de musique du territoire avec un final sur le podium de Mescladis à 19h.
Sam. 29 juin – de 10h à 19h LES ESTIVALIS
Partout en ville Braderie des commerçants et brocante. Toutes les infos : www.decazeville-communaute.fr/agenda/mur-murs-street-art-festival/
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JEAN-CLAUDE GARRIGOU LA VIE EN PARFUMS...
Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
De son passé de professeur de physique-chimie, JeanClaude Garrigou à fait table rase. Mais il a conservé sa connaissance profonde de la chimie et l’a mise au service d’une passion : le jardin, les plantes, les arômatiques en particulier. Malviès, dans le Vallon de Marcillac où la nature est si généreuse qu’elle coule de sources et enivre les hommes. Un grand jardin à la fois sauvage et organisé pour les visites. Car Jean-Claude Garrigou aime autant cultiver ses plantes que les raconter à ses visiteurs. La chimie mène à tout... Les êtres vivants sont de savants assemblages chimiques ! Ma spécialité est la chimie physiologique qui explique le fonctionnement des êtres vivants. Et peu de temps avant de prendre ma retraite je suis retourné sur les bancs de la fac pour passer un DU de diététique et de génie alimentaire. Autant par curiosité que pour remettre mes connaissances en cause auprès de personnes plus jeunes que moi. D’où vient cette attirance pour les plantes ? Mon père travaillait dans la teinturerie, il avait du nez, il nous a éduqué... Ce sont les odeurs qui m’ont conduit à ce jardin, c’est un coup de cœur pour les parfums du vallon de Marcillac. Il y a d’abord ce hameau de Malviès, avec ses maisons en pierre, les vastes caves voûtées... et puis le muguet, le chèvrefeuille, la reine des prés, la clématite... sans oublier les arômes du vin, du miel et de la fouace. Mon atelier d’arômes 34
PORTRAIT RENCONTRE s’est donc naturellement installé ici. C’est en réhabilitant Malviès que l’idée du potager puis du jardin s’est formée, ensuite nous avons installé les plantes aromatiques dans un pré voisin. Une centaine de plans... Il y en a tant que ça ? Elles sont nombreuses et leur faculté d’adaptation nous a étonné, L’Hélichryse, endémique du bassin méditerranéen, se trouve bien ici. Est-ce dû au réchauffement climatique ? Je crois que le terrain calcaire, sec, y fait pour beaucoup... Et puis cette idée un peu sadique que si les plantes souffrent elles sentent bon. Comment en êtes-vous arrivé à fonder votre atelier d’arômes ? Une fois que nous avons été certains de la bonne adaptation des plantes, avec mon épouse nous avons souhaité les faire découvrir et faire découvrir leurs différentes utilisations. Et l’association « Les Amis de L’Atelier d’Arômes de Malviès » est née. J’ai d’abord essayé d’aromatiser le vinaigre, je me suis initié à la viticulture et nous avons aromatisé le vinaigre avec le basilic, l’aneth, la sauge, la ciboulette, la menthe... Le vinaigre a mauvaise réputation chez les vignerons, on a donc essayé de montrer que c’est un support incroyable qui méritait d’être considéré. Ensuite on a séché les plantes et fabriqué des extraits d’hydrolats, eau de rose, de menthe, de lavande... Tout cela m’a donné envie de travailler sur l’odorat parce que c’est un sens qui s’étiole si on ne l’utilise pas. On dit que l’homme moderne a perdu l’ouïe et l’odorat... L’odorat par manque, par désintérêt, mais on peut le travailler, donc le retrouver. Il suffit d’être curieux et ouvert d’esprit. Ne pas avoir d’a priori, ne pas se fier aux seuls parfumeurs et cuisiniers, mais sentir par soi-même. Un parfum est une composition qui englobe des odeurs parfois repoussantes qui vont donner aux autres leur caractère et leur longueur. Et puis une mauvaise odeur c’est subjectif. Notre vinaigre à la ciboulette est une attraction pour certains et un repoussoir pour d’autres ! De plus en plus de gens s’intéressent aux plantes pour leur apport en terme de santé ou du moins de bien-être. J’invite régulièrement des aromathérapeutes au jardin. Les chefs utilisent de plus en plus de plantes dans leur cuisine, et les plantes soignent, ce n’est pas une nouveauté, elles sont la base de la pharmacopée mondiale. Cela n’a rien de miraculeux, il faut en connaître les limites, elles ne soignent pas tout mais contre les maux de tous les jours je peux témoigner que ça marche. Et enfin il y a le parfum lié au souvenir... Proust et sa madeleine ne nous contredira pas... C’est en effet une application assez récente. L’odeur est intimement liée à la mémoire et aux émotions, d’où son utilisation dans les traitements des maladies de l’âge. Et puisque nous parlons d’âge, je crois qu’il faudrait que l’on apprenne aux plus jeunes à développer leur odorat... et leur curiosité.
JEUDI 6 JUIN :
Plantes et Santé
Visite guidée du jardin de l’Atelier d’arômes. Focus sur l’intérêt de certaines plantes pour notre santé par Florence
Brossy, pharmacienne. VENDREDI 7 JUIN :
De 14h30 à 16h
Parfum naturel
Présentation d’un petit orgue à parfum : notes de tête, de cœur, de fond. Fabrication d’un parfum type eau fraîche au chèvrefeuille à partir d’huiles essentielles. Flacon pulvérisateur du parfum emporté. Limité à 6 personnes animation Jean-Claude Garrigou
Plantes et Santé
De 14h15 à 16h15
Visite guidée du jardin de l’Atelier d’arômes. Focus sur l’intérêt de certaines plantes pour notre santé par Florence
Brossy,pharmacienne.
De 17h30 à 19h
SAMEDI 8, VENDREDI 21 et SAMEDI 22 JUIN :
Parfum naturel
Présentation d’un petit orgue à parfum et fabrication d’un parfum type eau fraîche. Limité à 6 personnes animation Jean-Claude Garrigou De 14h15 à 16h15
Visite du jardin et de l’atelier d’extraction d’arômes Visite commentée du jardin. Echanges autour d’une dégustation de sirops. De 17h à 18h30
VENDREDI 14 JUIN ET SAMEDI 15 JUIN :
Initiation à l’aromathérapie
Démonstration d’extraction d’arômes : hydrolat et huile essentielle. Utilisation des huiles essentielles en aromathérapie par Dominique Chris-
tophle, aromatologue.
De 15h à 17h30 VENDREDI 28 JUIN, SAMEDI 29 JUIN
Parfum naturel
Présentation d’un petit orgue à parfum et fabrication d’un parfum type eau fraîche. Limité à 6 personnes animation Jean-Claude Garrigou De 14h15 à 16h15
Plantes aromatiques et cuisine familiale Visite commentée du jardin . Echanges autour d’une dégustation. Animation Monique Abanadès et
Hélène Garrigou
De 17h à 18h30
POUR CHACUNE DE CES ACTIVITÉS : Places limitées Réservation et renseignements :
06 76 41 80 55 Participation aux frais :
5€
sauf pour l’atelier parfum naturel : 15
€
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dondesang.efs.sante.fr
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UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT... Texte : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
Napoléon Bonaparte a créé les haras impériaux afin de soutenir ses ambitions militaires. Le haras de Rodez s’inscrivait dans cette stratégie, tout en apportant une particularité : l’amélioration des races françaises par la présence d’étalons de race arabe. Les premiers étalons arabes ont été amenés, en 1806, aux Haras de Rodez par les officiers de l’Empereur de retour d’Egypte. Les premières saillies furent fructueuses ; la race s’acclimata très bien ; certains spécimens nés à Rodez rejoignirent les écuries impériales. C’est un étalon né en Iran qui, le premier, fit la réputation du haras : Tamerlan. Non pas en raison de sa descendance, assez peu nombreuse, mais de sa ligne. C’est lui que Théodore Guéricault et Horace Vernet ont immortalisé dans de grands tableaux héroïques à la gloire de l’Empire et de l’Empereur sous le titre « Cheval blanc debout dans une écurie » et en 1813 sous celui de « Tamerlan, cheval de l’Empereur ». Tout au long du siècle, d’autres étalons contribuèrent à la postérité du haras ruthénois. Ainsi que l’Empereur l’avait voulu, ils firent naître une lignée de race arabe qui a enrichi, et enrichit encore les élevages français. Dormane, le dernier des grands L’automobile supplanta le cheval et les haras, devenus nationaux, se consacrèrent à l’élevage des chevaux de sport. En 1989, un pur-sang arabe de course fut admis à Rodez, Dormane. L’IFCE le décrivait ainsi en 2011: « ... né pour les courses, Dormane a fait toute sa carrière de reproducteur à Rodez. Il est la vedette que l’on admire lors de chaque visite ; il le sait et est très cabotin... Il est connu partout en Europe mais aussi dans les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et les États-Unis... Il est numéro un des étalons Arabe en France et en Europe depuis plusieurs années et l’un des deux meilleurs au monde. Ses produits se négocient parfois très cher. » Dormane s’est éteint en 2015, à l’âge de 31 ans, dans ces haras dont il était devenu l’emblème. Joyau patrimonial L’activité des haras maintenant disparue, les bâtiments demeurent propriété du Conseil départemental de l’Aveyron. Six hectares, des milliers de mètres carrés construits autour de son marronnier doublement séculaire, c’est plus qu’un site, un joyau patrimonial à quelques encablures du Musée Soulages. Les haras ont en effet été installés dans une ancienne chartreuse édifiée en 1512. En 1790, elle devient bien national et échappe à la démolition pour devenir haras impérial en 1809. Les bâtiments destinés aux activités hippiques ainsi que le manège ont été construits ou réaménagés en 1863.
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LA RECETTE DU MOIS
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PAPILLOTE DE CABILLAUD À LA MENTHE ET AU CITRON
13 Avenue de Bourran 12000 Rodez
05 65 68 77 92 36 Place de l’Étoile 12450 Luc-la-Primaube
05 65 61 20 88 Préparation : 10 min Cuisson : 20 min
• 4 filets de cabillaud • 4 c. à soupe de crème fraiche légère • 8 branches de menthe • 4 grappes de tomates cerise • 1 citron vert • 1 c. à soupe d’ huile d’olive • 4 feuilles de papier cuisson • sel et poivre
Etape 1 Dans un bol, mélangez la crème avec la menthe ciselée, les zestes du citron vert et ajoutez le sel et le poivre. Etape 2 Déposez les feuilles de papier sulfurisé sur un plat passant au four et badigeonnez-les d’huile. Etape 3 Installez un filet de cabillaud sur chaque feuille et recouvrez les tous du mélange crème et menthe. Etape 4 Accompagnez chaque filet d’une grappe de tomates avant de refermer hermétiquement (avec des agrafes par exemple) la feuille de papier sulfurisé. Etape 5 Faites cuire à four chaud pendant 20 minutes à 165°C. Servez les papillotes bien chaudes avec un quartier de citron vert.
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Photographe professionnel depuis 1997, il se consacre aux sujets portant sur la relation entre l’homme et son environnement. Ses reportages sont diffusés pour la presse nationale et internationale par les agences CIRIC - GROUPE BAYARD et l’agence ONLYFRANCE . Parallèlement, il collabore avec le monde de l’entreprise, la communication et l’édition.
REPORTAGE ENTREPRISE
PILOTE DRONE AGRÉÉ PHOTOGRAPHIE & VIDÉO
06.85.90.63.43
patrice.thebault5@wanadoo.fr
REPORTAGE ÉVENEMENTIEL
www.thebaultpatrice.com
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EXPOSITION
EXPOSITION
MUSIQUE
ÉVÈNEMENT
MICHEL BRICCHI
ETATS DE MATIÈRE
EN ATTENDANT ESTIVADA : LE GROUPE DU COIN & DU BARTÀS
L’AUTRE FESTIVAL 2019
Michel Bricchi est un photographe autodidacte fidèle à l’argentique depuis plus de 20 ans. Il a parcouru le vaste monde et c’est toujours en milieu naturel qu’il a glané ses images, des clairs-obscurs puissants que sa sensibilité retranscrit toujours en noir et blanc. C’est là le mode d’expression qui lui correspond le mieux ; pour lui, la photographie en noir et blanc va à l’essentiel. En faisant abstraction de la couleur, il élimine effectivement des données propres à perturber subjectivement les champs émotionnels. Ainsi donne-t-il à l’image toute sa beauté tout en renforçant sa part de mystère, laissant ainsi une grande place à l’imagination du spectateur. Primé à plusieurs concours nationaux et européens, Michel Bricchi a reçu la mention honorable au concours Monochrome 2017.
Vous vous en doutez déjà. La création céramique ne s’apparente plus à un long fleuve tranquille. Surtout pour ceux qui occupent l’avant-garde internationale ! Sommés de se réinventer sans cesse, poussant leurs recherches, autant techniquement que formellement, vers des terrains d’aventure jusqu’alors inexplorés, leur art devient l’enfant de maints risques assumés. Ainsi leurs sculptures se dressent comme des paris, d’abord sur le surgissement d’une beauté insoupçonnée, et ensuite, sur une adéquation plus juste entre le tintamarre désorientant du présent et ce for intime et personnel où chacun doit démêler son appréciation du monde. Transgressives par la façon dont elles balayent les vieux canons esthétiques, de par leur audace et leur ambition, ces œuvres nous apparaissent profondément constructives.
La place Adrien Rozier sera le théâtre d’une soirée conviviale et de partage autour de la musique. Au programme, des concerts et des surprises. Restauration sur place avec les commerces de bouche de la rue Penavayre.
Pour cette 23ème édition de l’Autre festival, association derrière le hublot vous a réservé un beau programme : une balade-spectacle à la rencontre d’anomalies, une nuit unique de théâtre, un parlement populaire de rue, une kermesse aux attractions inoubliables, des concerts, des spectacles participatifs, des créations spécifiques, une rencontre-débat, de la bande dessinée, des expériences culinaires... 20 équipes artistiques au total pour 40 représentations et rendez-vous (dont 33 gratuits !).
ADECC- Centre Européen 12320 Conques-en-Rouergue Tél. 05 65 71 24 00
GALERIE DU DON
PLACE ADRIEN ROZIER
CAPDENAC-GARE
du 07 au
du 12
PHOTOGRAPHIES ARGENTIQUE
23 juin 19
PEKKA PAIKKARI, ANETA REGEL, IRINA RAZUMOVSKAYA
Le Don du Fel - 12140 Le Fel Tél. 05 65 54 15 15
mai au 27 juin 19
Toutes les infos : www.derriere-le-hublot.fr
12000 Rodez
le
15 juin 2019 à partir de 18h
les
8 et 9 juin 2019
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©crédit photo : Sébastien Murat
Alber