LA PROPHÉTIE DE JÉUÉMIE
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La forme hébraïcjue de son nom
était IrmHjànu,j par en ont fait 'lepept'ai; et de cette forme grecque dérivent celles du latin (Itala: ffieremias; Vulgate /erewias), et des dilférentes langues modernes. Sa signification est incertaine. Suivant les uns, il viendrait de Jéhovah renverse la racine râmah jeter, renverser; ce qui donnerait ce sens (son peuple). Selon les autres, plus probablement, il dériverait du verbe rûm Jéhovah est élevé, exalté '; ou bien à l'actif: Jéhovah être élevé, et signifierait
1«
Le prophète.
abréviation Irm'yah. Les
LXX
,
:
:
,
,
:
exalte.
Jérémie nous fait connaître lui-même, dans le livre de ses oracles, de nombreuses particularités de sa vie. A vrai dire, nul prophète n'a mêlé autant que lui le récit de sa propre histoire à celle des événements contemporains. Il naquit à Anatlioth '^, bourgade de la tribu de Benjamin, et appartenait à la race sacerdotale^. Son père, Helcias, ne différerait pas, d'après plusieurs interprètes anciens'' et modernes, du célèbre grand prêtre de
même nom
qui découvrit,
pendant le règne de Josias, l'exemplaire authentique des livres de la Loi ^. Ge sentiment paraît peu vraisemblable. Pourquoi Jérémie n'aurait- il pas donné à son père son titre de pontife suprême, s'il l'avait possédé en réalité? Du reste, les grands prêtres juifs avaient leur résidence à Jérusalem. Jérémie commença son ministère à un âge relativement peu avancé", la treizième année du gouvernement de Josias ^, et il le continua, parmi des diillcultés et des contradictions de tout genre, jusqu'aux premiers temps de la captivité babylonienne. Il prophétisa donc pendant les dix-huit dernières années de Josias (628-610), et pendant les règnes entiers de Joachaz (seulement trois mois, en 610), de Joakim (610-595), de Jéchoniar», ou Joachin (seulement trois mois, en 599), de Sédécias (599-588). Après la prise de Jérusalem par les Chaldéens, autorisé par Nabuchodonosor à se retirer où il voudrait, il demeura sur le tirritoiie de Juda, consolant et fortifiant ceux de ses compatriotes qui y étaient restés comme lui*. Lorsque Godolias, qui gouvernait le pays au nom du conquérant, eut été assassiné, le prophète se vit emmené de force en Egypte par une troupe de Juifs indociles et rebelles à tous ses avis". Il eut beaucoup à souf-
MsreiopKTjxôi;
'
vah, »
'laoi, « élévation de Jého-
le traduisait
Origène. Aujourd'hui Anâta, à cinq quarts d'heure nord -est de Jérusalem. Voy. V Atlas géogr.,
-
su pi
comme
drie et saint Jérôme, s Cf.
VII, XII.
*
^ Cf. I, 1.
'•'
•*
Paruii lesquels
on compte Clément d'Alexan-
IV Reg. XXII,
8.
6-7; voyez le commentaire. Cf. I, 2; XXV, 3. L'an 628 avant J.-U. Cf. xxxix, U; XL, 1 , etr., Chap. XI t.
^ Cf. I, '