LES
ÉPITRES GATÎ-IOLIOIJES
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i° Leur nom et leur nombre. On appelle ainsi ^ les sept lettres du IVouveau Testament qui n'ont pas été composées par saint Paul à savoir, l'épître de saint Jacques les deux épîtres de saint Pierre les trois de saint Jean et ftelle _ide saint Jude. Origène ^ employait déjà cette expression pour désigner la première épître de saint Pierre, la première de saint Jean et l'épître de saint Jude. Elle ne tarda point à passer aussi aux quatre autres, et à devenir d'un usage général ^. :
,
,
Il est assez difficile d'en préciser la signification d'une manière certaine. D'après quelques auteurs, dans ce nom, l'épithète « catholiques » serait synonyme de « canoniques ». Mais on ne saurait admettre leur interprétation. Il est vrai que, parfois, nos sept lettres furent nommées Épîtres canoniques dans l'antiquité^; mais non pas à l'origine, et déjà on les appelait catholiques à une époque où l'accord était loin de s'être fait au sujet de leur canonicité ^. Clément d'Alexandrie ^ nous met sur la voie d'une explication beaucoup plus vraisemblable, lorsqu'il dit que le décret du concile de Jérusalem' était une épître catholique. Œcumenius, dans ses Proîegomena in epist. Jacohi emploie l'adjectif xaOoAtxo; dans le sens d'encyclique, parce que nos sept épîtres n'étaieni pas destinées, comme celles de saint Paul, à des Églises ou à des personnes particulières, mais à des groupes d'églises et à une grande partie de la chrétienté. Il est vrai (jue cette explication ne saurait convenir aux deux dernières épîtres de saint Jean; mais, ici comme en beaucoup d'autres circonstances, on doit avoir égard au principe « A potiori fit denominatio ». En fait, les épîtres de saint Pierre, de saint Jacques, de saint Jude et la première de saint Jean
s'adressent à un très grand nombre de lecteurs chrétiens. En toute hypothèse, les épîtres dites catholiques forment très réellement, comme les épîtres pastorales, un groupe à part, malgré les différences d'auteurs,
de sujets, de
^
style, etc.
^
'ETTta-ToXal xxôoXtxai.
In Matth., t. xvii n. d in Joan., t. i n. 23. Voyez aussi Eusèbe, Hist. eccl., vi, 25. ^ Eusèbe, Hist. eccl., n, 23, parle expressément dos « sept épîtres catholiques ». Voyez 2
,
aussi saint Jérôme, de Vir.
;
iii., ii,
,
4,
Nolamment par
8, par ^ ceci.,
^ "^
le
Cassiodore, Instit. div.
Vén. Bède,
Voyez Origène, VI, 14.
Strom., IV, 15. Act. XV, 23-29,
c.
litt.,
etc. Cels.,
i,
63
;
Eusèbe,
Ilist.
LES É PITRES CATHOLIQUES 2" été la
La
}ûace qu'elles ont reçue dans
même
dans
les diverses Églises.
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G25
le Nouveau Testament n'a pas toujours En Orient, elles occupaient le rang qui
leur a été assigné dans la Vulgate depuis l'époque de saint Jérôme. Ailleurs, on les plaçait entre les Actes des Apôtres et les épîtres de saint Paul. Dans plusieurs anciennes listes latines, comme dans celle du concile de Trente, les lettres de saint Pierre et de saint Jcar sont citées avun^ les autres, à cause de plus grande de leurs auteurs.
la dignité