EPITRE
DE SAINT JUDE'
INTRODUCTION io La personne de Vauteur. — L'épître se donne, dès la première ligne (i, 1), comme l'œuvre de « Jude ^, serviteur de Jésus-Christ, frère de Jacques ». Nous justifierons plus loin cette assertion
sonnage à le frère
l'apôtre saint Jude.
En
;
nous suffit pour identifier ce perce Jacques dont l'auteur de la lettre se dit
ici, elle
effet,
comme on le voit par l'insertion de la connu dans la primitive Église, puisqu'il
(non sans une certaine emphase,
particule Ss, « autem
»),
devait être très
simplement désigné par son nom. Il n'est autre en réalité, comme l'affirment Origène^, Tertullien '^, saint Épiphane ^, saint Jérôme^, etc., que l'apôtre saint Jacques le Mineur, cousin de Notre -Seigneur Jésus-Christ ^ Or, parmi les membres du collège apostolique, nous trouvons un » Judas », frère de Jacques (le Mineur^), qui ne diffère pas de celui-ci, quoi qu'aient dit en sens contraire quelques critiques contemporains^. Il était également connu sous le surnom de Thaddée ^^. Il avait, lui aussi, le grand honneur de compter parmi les « frères », c'est-à-dire les proches du Sauveur *•. Une parole de lui est citée dans le quatrième évangile '^, à l'occasion de la derest
Pour les commentateurs catholiques, voyez page 630. Nous signalerons en outre l'excellent ouvrage de F. Rampf, der Brie/ Judae, des Apostels und Bruders des fi^errw, Soulzbach, 1854, 2 *loû6a; en grec, « Judas » en latin. C'est le même nom que celui du célèbre patriarche, fils de Jacob. Mais c'est aussi le nom du traître Judas, et on a voulu sans doute, dans notre langue, distinguer saint Jude du traître, en modifiant légèrement la terminaison de son nom. ^ In Ep. ad Rom., v, 1 de Princ, m, 2, 1. *
la
;
*
De cultu fem.,
^
^
Hœr., XXV, 11. la Matth. xii,
'
Voyez
i, 4.
47, etc.
l'Introd. à son épître, p. 626.
Cf Luc. VI, 18 et Act. i, 13. Comme le disent les anciens auteurs, la locution 'lojSaç *
Comment.
—
VHI.
^Jav.CûSov (« Judas Jacobl ») t-ignine ainsi qu'on ^
l'a
:
Judas,
non pas fils de Jacques, prétendu quelquefois de nos jours.
frère de Jacques, et
:
assurent qu'il aurait pris ses litres d'apôtre et de frère de Jésus, s'il les avait réellement portés. Maib saint Paul non plus ne se présente pas toujours comme apôtre au début de ses épître?. Cf. Phil. i, 1 I et II Thess. i i, etc. Il en est de même de saint Jacques, i, i. ^^ Voyez Matth. x, 3^ et le commen'aire; Marc. III, 18*". Dans la liste des apôtres d'après saint Matth., quelques manuscrits ont Aeêêatoç, au lieu de 0aôôaïoç. Peut-être était-ce un seIls
;
cond surnom. ** Cf. Matth. Hist.
eccl.,
*2 Cf.
m.
xiii, 55 et
18-20; xi.
Marc,
H,
v,
3; Eusèbe,
11.
Joan. XIV, 22.
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