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LES laïcs
Charles d’Autriche 1887-1922
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Quand on connaît la volonté de Dieu, tout est bon
”
Le bienheureux Charles d’Autriche
«Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu »
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Biographie
Charles d’Autriche Serviteur de Dieu et empereur de la paix
Charles d’Autriche a été béatifié par Jean-Paul II le 3 octobre 2004, l’année même où les pays d’Europe centrale et orientale, pour la plupart ex-membres de l’empire austro-hongrois, entraient officiellement dans l’Union européenne. Son règne a été si court qu’il a peu intéressé les historiens et les politiques… Et pourtant… le nom qui lui reste est celui d’empereur de la paix !
Piété et générosité Charles de Habsbourg-Lorraine, fils aîné de l’archiduc Otto, neveu de l’empereur François-Joseph, et de l’archiduchesse Maria-Josefa de Saxe, naît au château de Persenbeug le 17 août 1887. Il est baptisé deux jours plus tard. Sa formation est très soignée, spécialement par sa mère qui avait reçu une instruction solide. Animée d’une haute conception de ses devoirs maternels et très pieuse, elle donne à son fils une éducation religieuse et morale d’autant plus ferme que son mari a la réputation d’être volage. La grand-mère du jeune Charles, l’archiduchesse Marie-Thérèse, fervente catholique, exerce également sur lui une forte influence.
> 17 août 1887 : naissance de Charles en Autriche > 21 octobre 1911 : mariage avec la princesse Zita de Bourbon-Parme > 20 novembre 1912 : naissance du prince héritier, Otto > 30 décembre 1916 : couronnement à Budapest, sous le titre de Charles IV de Hongrie > 11 novembre 1918 : proclamation de la république d’Autriche > mars 1919 - octobre 1921 : exil en Suisse > novembre 1921 : exil à Madère > 1er avril 1922 : mort de l’empereur > 3 octobre 2004 : béatification
et à l’anglais. Il fait l’unanimité : ses camarades l’appellent affectueusement « Notre Archi Charles ». Après avoir d’abord reçu l’enseignement de précepteurs particuliers comme le voulait la tradition familiale, Charles entre, fait rare chez les enfants impériaux, au lycée des Bénédictins Écossais, le Schottengymnasium. Il suit les cours mais ne passe pas les examens.
Très jeune, ses traits de caractère marquants sont l’attention aux autres et la générosité. Il n’est pas rare qu’il donne à des enfants démunis des cadeaux reçus à son anniversaire ou à Noël.
Lors de sa première communion, tous remarquent son profond recueillement : « Si l’on ne savait pas prier, c’est par ce jeune Monseigneur qu’on l’apprendrait », rapporte un témoin.
En 1893, sa famille suit l’archiduc Otto, muté à Sopron, en Hongrie, comme commandant du 9e régiment de hussards. Le père Geggerle, dominicain chargé de l’instruction religieuse de Charles, le décrit alors comme « très pieux, modeste, franc et délicat de conscience ».
Carrière militaire et mariage
En 1895, sa mère met au monde un deuxième garçon, Maximilien. De retour à Vienne en 1898, Charles s’initie aux langues parlées dans l’Empire, ainsi qu’au français 4
REPÈRES
Comme tous les princes de sa famille, Charles entame une carrière militaire, d’abord à la base maritime de Pola, puis au 7e régiment de dragons « Duc de Lorraine et de Bar ». Sous-lieutenant à seize ans, il gravit tous les échelons. Intelligent, consciencieux, fidèle et digne de confiance, il devient vite un modèle pour ses camarades. 5
Biographie
Le 1er novembre 1916, la mort de son père le propulse héritier en second, après son oncle François-Ferdinand. À la fin de ses études, nommé capitaine dans un régiment de Bohême, il se signale toujours par son sens du devoir, sa rigueur et sa gaîté.
un dévouement envers le Saint-Siège et une action apostolique : être roi, « c’est se sacrifier pour le peuple tout entier ».
Il est temps de songer au mariage ! Son choix se porte sur une nièce de sa grand-mère, la princesse Zita de Bourbon-Parme. Fiancés, ils se rendent à Mariazell pour placer leur engagement et leur amour véritable sous la protection de la Vierge Marie. Pour Charles et Zita, le mariage, célébré le 21 octobre 1911, leur permettra de s’entraider mutuellement vers le ciel. Ils mènent ensuite une vie simple, dont les priorités resteront toujours leur famille - huit enfants naîtront - et leur amour en Dieu.
Mis à l’écart dans la décision de déclarer la guerre en 1914, le jeune empereur ne cesse d’œuvrer pour la paix, avec un acharnement toujours renouvelé. Dès son accession au trône, il entame des négociations avec les Alliés. Ses deux beaux-frères, les princes Sixte et Xavier de Bourbon-Parme, acheminent des lettres et participent à des conversations croisées en Suisse, en France, en Autriche et en Angleterre. Mais rien n’aboutit et la révélation des tractations par la presse française y met fin. En outre, de nombreux responsables politiques alliés, convaincus de gagner la guerre, veulent l’anéantissement des puissances centrales…
L’accession au trône Le 28 juin 1914, l’assassinat tragique de l’héritier, l’archiduc François-Ferdinand, à Sarajevo, est le prélude de la Première Guerre mondiale. Charles devient l’héritier présomptif alors qu’il n’aurait pas dû régner, au plus tôt, avant les années 1935-40. Sa vie en est changée pour toujours. Il se distingue au cours des opérations victorieuses qu’il dirige sur le front de l’est et du sud de l’Empire. Après une victoire éclatante en Roumanie, il reçoit un nouveau commandement supérieur et donne immédiatement l’ordre à ses officiers d’éviter tout massacre, ainsi que le pillage et le vol. Le 21 novembre 1916, le vieil empereur François-Joseph s’éteint. Son successeur n’aura de cesse de s’engager dans la voie de la paix. Ce sera l’obsession de son règne. Le 30 décembre 1916, couronné et oint roi apostolique de Hongrie, il reçoit, avec la couronne de saint Étienne, la lourde charge qui lui vient de Dieu. Désormais, selon le cérémonial, il doit témoigner de « la bonté envers les bons et de la rigueur envers les méchants ». La prière du prince-primat - « qu’il soit brave, juste, fidèle, perspicace et chef d’État infatigable » - sera la ligne de sa vie d’empereur et de roi.
Les tentatives de paix
Le Saint Père propose également, en 1917, un plan de paix, auquel seul Charles répond favorablement. Bien que forcé de mener une guerre qu’il n’a pas voulue, il s’efforce de trouver les chemins de la paix : c’est le drame de son règne.
La justice sociale Charles organise des cantines populaires à Vienne. Les chevaux du palais sont mis à la disposition de la population pour la distribution du charbon. Il combat farouchement la corruption et l’usure, et distribue des dons sur ses propres deniers. Il est le premier chef d’État à créer un ministère des Affaires Sociales, responsable de la jeunesse, des blessés de guerre, des veuves, des orphelins… Mais aussi des assurances sociales, du droit du travail, des indemnités de chômage et du logement. L’empereur compatit aux privations de ses peuples en rationnant la nourriture au palais. Sur le plan institutionnel, il prépare une réforme de l’empire austro-hongrois, sur le mode confédéral, pour donner plus de reconnaissance aux peuples slaves du nord et du sud. Faute de temps, elle n’aboutira pas.
Profondément convaincu d’être investi par Dieu, Charles n’oublie pas que son couronnement implique 6
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Biographie
La fin de la guerre et l’exil Malgré les efforts de l’empereur en faveur de la paix, qui l’épuisent totalement, la guerre ronge l’empire jusqu’à son écroulement le 11 novembre 1918. Les combats sont enfin finis, mais l’entente entre les peuples de l’empire des Habsbourg aussi... Les révolutionnaires au pouvoir lui demandent d’abdiquer. Il refuse : son pouvoir venant de Dieu, il ne peut pas en disposer. Obligé de quitter Vienne pour un pavillon de chasse à Eckartsau dans un premier temps, sa fortune saisie, la famille impériale entame une vie de pauvreté et d’errance, qui débute en Suisse où elle mènera cependant une vie calme et paisible de mars 1919 à octobre 1921.
Les tentatives de restauration en Hongrie Un grand nombre de ses sujets supplient l’empereur de revenir en Hongrie. Pendant la première tentative de restauration de la monarchie, les conditions du succès sont loin d’être réunies, Charles comprend vite que l‘amiral Horthy, à la tête de la Hongrie, le trahit… Dès lors, il prépare une seconde tentative, en octobre 1921. Celle-ci bénéficie du soutien du peuple qui lui rappelle le serment solennel du couronnement. En effet, la « terreur blanche » contre les Juifs, les syndicats et les opposants politiques sévit. Son retour est urgent. Mais, arrivé à proximité de Budapest, Charles est arrêté par les troupes aux ordres de l’amiral Horthy. Remis aux Alliés, désormais prisonnier, il est conduit en bateau avec son épouse Zita à l’île portugaise de Madère fin 1921.
Le deuxième exil
son ancien empire et s’attache à répondre à toutes les lettres. Un ami qui l’a accueilli à Funchal témoignera : « Le roi vivait pour sa famille avec une grande foi en Dieu et une résignation tranquille ». La Quinta do Monte accueille aussi l’archiduchesse Marie-Thérèse, grand-mère de Charles, la comtesse Kerssenbrock - qui suivra les enfants pendant de longues années - et la comtesse Mensdorff. Un couple exceptionnel, Dom Joao d’Almeida et Dona Constança, qui vivent à Madère, apportent une grande aide.
La mort d’un saint Le 9 mars 1922, l’empereur descend à Funchal afin d’acheter un petit cadeau pour l’archiduc CharlesLouis, dont c’est l’anniversaire. Au retour, fatigué, il commence à tousser. Pensant qu’il ne s’agit que d’un coup de froid, il s’alite sans plus d’inquiétude. Rapidement, son état empire et les médecins ne peuvent plus rien pour lui. Il se prépare à mourir avec Zita à ses côtés. Il reçoit plusieurs fois la sainte communion. Juste avant de recevoir le sacrement des malades, il déclare : « Je pardonne à tous mes ennemis, à tous ceux qui m’ont offensé et à tous ceux qui travaillent contre moi ». Acceptant avec humilité les très grandes souffrances de ses derniers jours, il affirme que sans le Sacré-Cœur de Jésus, « tout cela serait insupportable » et plus tard : « Je dois tant souffrir afin que mes peuples puissent se retrouver de nouveau ». Il remet son âme à Dieu le samedi 1er avril 1922, à midi. ■
Commence alors un deuxième exil. L’absence des enfants est une cruelle épreuve : les 7 enfants qu’ils avaient alors n’arrivent que le 2 février 1922, et n’ont plus que deux mois à vivre avec leur père. La pauvreté de la famille impériale est encore plus dramatique qu’en Suisse où elle bénéficiait de l’aide familiale. Installée dans un hôtel à Funchal, petite ville portuaire où il faut beau et chaud, elle épuise rapidement le peu d’argent dont elle dispose. Il lui faut trouver une autre maison, plus conforme à ses moyens. Ce sera la villa Quinta do Monte, située à 600 m d’altitude, exposée à l’est, une maison humide et difficile à chauffer. Charles reçoit un abondant courrier des pays de 8
Là où cela est permis, on célèbre la mémoire du bienheureux Charles d’Autriche le 21 octobre de chaque année, date de son mariage avec la princesse Zita.
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SPIRITUALITé
La spiritualité
La piété de Charles
du bienheureux Charles
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Maintenant, il nous faut nous aider mutuellement à gagner le ciel.
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En juillet 1949, Radio Vatican présente le but de son procès en béatification : « Pour l’honneur de Dieu et la gloire de l’Église, pour donner à notre temps, dans la personne du Serviteur de Dieu, l’intercesseur dont l’image de souverain - conscient de ses responsabilités et moderne, comme époux et père de famille catholique - serait si nécessaire à notre époque de corruption et de destruction morale, de décadence du mariage et de la famille ».
La spiritualité du bienheureux Charles d’Autriche est celle de tout baptisé, ce que la constitution dogmatique Lumen gentium affirmera avec solennité en 1964, dans l’appel universel à la sainteté : « Dans l’Église, tous sont appelés à la sainteté selon la parole de l’apôtre (1 Th 4,3, Ep 1,4) : « Oui, ce que Dieu veut, c’est votre sanctification » (§ 39). Comment ne pas être émerveillé par ce passage de Lumen gentium : « Quant aux époux et aux parents chrétiens, il leur faut, en suivant leur propre route, s’aider mutuellement dans la fidélité de l’amour avec l’aide de la grâce, tout au long de leur vie » (§41) ? C’est l’engagement que Charles et Zita avaient pris le jour de leur mariage. La courte vie de Charles est une réponse à cet appel à la sainteté.
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Sur son sabre d’officier est gravée l’invocation à Marie « Sub tuum praesidium confugimus, sancta Dei Genitrix » (Sous votre protection, nous nous réfugions, ô Sainte Mère de Dieu). Alors qu’il est empereur, il assiste quotidiennement à la messe et y communie. Ses pèlerinages aux sanctuaires de la Vierge Marie et sa vie spirituelle le soutiennent dans sa lourde tâche. Le jour de la première communion de son fils aîné Otto, il consacre toute sa famille au Sacré-Cœur de Jésus. Quelques instants avant sa mort, il dira à son épouse : « Je t’aime infiniment. Dans le cœur de Jésus, nous nous retrouverons ». Il lui montrait par ses mots que dans sa prière quotidienne elle lui restait unie, dans la fidélité au sacrement du mariage, jusqu’aux retrouvailles célestes.
Le mariage, chemin de sainteté La mémoire liturgique du bienheureux Charles est fêtée le 21 octobre, date de son mariage avec la princesse Zita de Bourbon-Parme. Ce n’est pas un usage courant dans l’Église, qui fête généralement un bienheureux le jour de sa naissance au Ciel. Cette date montre l’attachement de saint Jean-Paul II à la sanctification des époux dans le mariage. C’est ce qui a guidé Charles dans sa vie d’époux. La veille de son mariage, il montre cette voie à sa future épouse : « Maintenant, il nous faut nous aider mutuellement à gagner le Ciel ». Ce chemin de sainteté, il va le vivre avec son épouse, dans la foi de leur mariage, l’accueil de leurs huit enfants dont la dernière naîtra deux mois après le retour au Ciel de son père, sa lourde tâche d’empereur ainsi que par des actes de charité inlassables. Chaque jour, Charles passe un long moment avec ses enfants, prie et parle avec eux. Ce temps sera plus long pendant son exil et soutiendra son espérance et son attention à l’avenir de ses peuples.
L’autorité comme service Le 30 décembre 1916, lors de son couronnement à Budapest, il confie : « Être roi, ce n’est pas satisfaire une 11
SPIRITUALITé
ambition, mais se sacrifier pour le bien du peuple tout entier ». Sa vie d’officier l’a préparé à ce service. Alors qu’il est jeune chef d’escadron, un de ses proches dira de lui : « L’amour sincère du jeune archiduc pour toutes les beautés de la nature révélait un être foncièrement bon qui adorait le Créateur à travers toutes ses œuvres et laissait deviner un homme totalement dépourvu de méfiance et de haine, qui accueillait chacun à cœur ouvert ».
Chez Charles, l’intelligence est éclairée par la foi, cette foi qui l’aide à dépasser les ombres et les lourdes responsabilités de sa charge. Il a perdu son trône pour avoir refusé de faire souffrir ses peuples. Ainsi, il s’est identifié au Christ souffrant et obéissant à la volonté de Dieu. ■
Dans sa mission temporelle de gouvernement des peuples, se réalisent sa fidélité à son épouse, avec qui il partage tout, et leur entraide mutuelle à soulager les blessés et les plus démunis. Après sa mort, Zita dira : « Toutes les forces qui autour de nous s’agitent, poussent ou freinent, ne sont rien à côté de l’unique Puissance qui nous domine. C’est à son service qu’a été l’empereur Charles. Je n’étais que sa compagne de route ».
Heureux les artisans de paix La tragédie de Charles, c‘est d’être devenu souverain alors que l‘empire est en guerre. Il n’a de cesse, dès son accession au trône, de tout faire pour la paix : « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour bannir dans les plus brefs délais les horreurs et les sacrifices qu’entraîne la guerre, et pour procurer à mon peuple les bienfaits de la paix ». Charles a vécu dans son cœur et dans sa chair la béatitude « Heureux les artisans de paix », dans l‘unité de la foi et de la charité. Seul, trahi, humilié, il acceptera de quitter son trône, mais sans jamais abdiquer, car il sait que son pouvoir lui vient de Dieu.
L’abandon à la divine Providence La devise de toute sa vie est un abandon à la volonté divine : « Je m’engage toujours, en toutes choses, à connaître le plus clairement possible la volonté de Dieu et à la respecter, et cela de la manière la plus parfaite. Quand on connaît la volonté de Dieu, tout est bon ». Il la redira à l’heure de sa mort, en acceptant ses souffrances. 12
Un modèle pour aujourd’hui Dès le début, l’empereur Charles conçut sa charge comme un service saint à ses sujets. Sa principale préoccupation était de suivre la vocation du chrétien à la sainteté également dans son action politique. C’est pour cette raison que l’assistance sociale avait une telle importance à ses yeux. Qu’il soit un exemple pour nous tous, en particulier pour ceux qui ont aujourd’hui une responsabilité politique en Europe ! » ■ (Jean-Paul II, Rome, le 3 octobre 2004)
Le bienheureux Charles nous rejoint dans notre vie de chrétien de trois manières : - la sainteté est un chemin pour tous : ce n’est pas une fonction ou une responsabilité qui rend saint, mais la manière de l’exercer, sous le regard de Dieu, - il conforte notre espérance en montrant que notre réponse de chrétien se réalise par l’amour que nous mettons dans nos actes, et non par leur succès ou leur échec même si ces actes sont justes, - sa vie spirituelle et sa bonté de cœur malgré ses échecs terrestres nous montrent que les fruits de la prière pour autrui ne se trouvent pas dans sa réussite matérielle ou professionnelle, mais dans son union à Dieu et dans la sincérité de son amour pour ses prochains. ■ 13
PRIÈRES
Les prières
de Charles d’Autriche
Les très rares prières du bienheureux Charles d’Autriche sont toutes des prières d’abandon et d’acte de foi, notamment pendant sa maladie et son agonie.
« « « « « « « «
Exilé à Madère, sans nouvelle de ses peuples et sans ressources, il s’écrie :
Je remercie le Seigneur de tout ce qu’Il m’envoie ».
Quelques jours avant sa mort, alors qu’il souffre beaucoup, il dit à Zita :
J’ai promis au bon Dieu de me laisser soigner, tant que je suis malade, et de suivre toutes les instructions pour l’amour de Dieu ».
Et, la veille de sa mort :
Il est bon de pouvoir faire confiance au Sacré Cœur de Jésus. Autrement, tout cela serait insupportable ».
Ses dernières paroles :
Je dois tant souffrir, afin que mes peuples puissent se retrouver à nouveau ». S’il te plaît, Seigneur, si cela est ta volonté, guéris-moi ».
Seigneur, protège mes enfants, protège-les corps et âme. Laisse-les plutôt mourir que de les laisser commettre un péché mortel. Amen ». Jésus, pour toi je vis. Jésus, pour toi, je meurs, Jésus viens ! »
Et enfin :
Jésus, que ta volonté soit faite. Jésus viens ! Oui, mon Jésus, comme tu veux… Jésus ». ■
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Pour et avec
Charles d’Autriche
Alors que le jeune Charles n’a que 8 ans, la Ligue de la Prière pour la paix entre les peuples a été créée à ses intentions. Elle fut inspirée par la prophétie de Mère Vinzentia, Ursuline stigmatisée, : « Oui, il doit être enveloppé de prière, car il deviendra un jour empereur et aura beaucoup à souffrir. Il sera la cible particulière de l’enfer. ». Dès 1895, un petit groupe de prière se constitua ainsi avec son entourage puis avec les sœurs et les élèves du couvent pensionnat des Ursulines de Soprom, et la Ligue de la prière ne cessa de se développer lorsque Charles devint empereur, puis lors de son exil et après sa mort pour demander sa béatification. Notons qu’à cette prophétie incompréhensible s’ajouta celle du Pape Saint Pie X, qui, en recevant le 24 juin 1910, la jeune fiancée de l’archiduc Charles, lui annonça à sa grande surprise : « Vous allez épouser l’héritier du trône. Je vous souhaite alors toutes les bénédictions. »
Ô
bienheureux empereur Charles, toi qui as accepté la tâche difficile et toutes les épreuves ardues que Dieu t’a envoyées durant ta vie ; toi qui, dans toutes tes pensées, dans toutes tes décisions et dans toutes tes actions, as toujours eu confiance dans la Sainte Trinité, nous te prions. Intercède pour nous auprès du Seigneur Notre Dieu pour qu’il nous accorde la foi et le courage, afin que, dans les situations les plus difficiles de notre vie terrestre, nous ne nous laissions pas abattre et nous suivions dans la foi le chemin du Christ.
I
mplore pour nous la grâce, afin que notre cœur se forge à l’exemple du cœur de Jésus. Assistenous afin que nous puissions nous prodiguer avec compassion et avec force pour les pauvres et les nécessiteux, que nous puissions lutter avec courage pour la paix, dans nos esprits et dans le monde et que, dans toutes les situations, nous puissions placer avec espoir notre vie entre les mains de Dieu, comme toi tu l’as fait. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen. ■ (Imprimatur Archidiocèse de Vienne, 18 mai 2004)
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PRIÈRES La Ligue de la Prière chargée de la promotion de la cause de canonisation du bienheureux Charles propose une neuvaine. Chaque prière intègre l’intention de celui qui prie et se continue en récitant Notre Père, Je vous salue Marie et le Gloire soit au Père. Premier jour : Vénération du Très Saint Sacrement
M
on Seigneur et Mon Dieu, suivant l’exemple merveilleux du bienheureux empereur Charles, je viendrai fréquemment Vous voir au tabernacle et Vous recevrai avec joie, dans le désir du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen.
Deuxième jour : Un empereur voué au Sacré Cœur de Jésus
M
on Seigneur et Mon Dieu, suivant l’exemple merveilleux du bienheureux empereur Charles, je veux consacrer ma vie à Votre Très Sacré Cœur. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen.
Troisième jour : Une vie de sacrifice
M
on Seigneur et Mon Dieu, je Vous remercie pour le sacrifice que l’empereur Charles fit de sa vie. Aidez- moi à suivre son exemple désintéressé et à ne pas Vous refuser tout sacrifice que Vous pourriez me demander. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen.
Quatrième jour : Partager la passion du Christ – Grandeur dans la souffrance
M
on Seigneur et Mon Dieu, l’empereur Charles a humblement suivi votre Chemin de Croix. Aidez-moi à suivre son exemple et, pour l’Amour de Vous, à porter mes croix quotidiennes. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen.
Cinquième jour : « Aimez vos ennemis. »
M
des autres afin que les nôtres soient aussi pardonnés. Aidez-moi à imiter l’empereur Charles afin que je puisse pardonner toutes les injustices commises contre moi. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen. Sixième jour : Père dévoué
M
on Seigneur et Mon Dieu, je Vous remercie pour l’amour que le bienheureux empereur Charles a porté à sa famille placée sous Votre volonté et Votre plan divin. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen.
Septième jour : Le souverain
M
on Seigneur et Mon Dieu, je Vous remercie pour la fidélité de l’empereur Charles à son serment. Aidez-moi à accomplir fidèlement mes responsabilités. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen.
Huitième jour : Suivre avec fidélité la volonté de Dieu
M
on Seigneur et Mon Dieu, je Vous remercie pour le « Fiat » de l’empereur Charles dans tous les moments de sa vie. Aidez-moi à reconnaître Votre volonté dans ma vie et à la suivre. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen.
Neuvième jour : La Bienheureuse Vierge Marie
M
on Seigneur et Mon Dieu, je Vous remercie pour l’attention maternelle de Marie dans la vie de l’empereur Charles. Aidez-moi à suivre fidèlement et avec ferveur son exemple et à prier le Rosaire chaque jour. Entendez et accédez à ma demande par l’intercession du bienheureux Charles, empereur d’Autriche. Amen. ■
on Seigneur et Mon Dieu, Vous nous enseignez dans le « Notre Père » à pardonner les péchés
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Biographie
Prière pour la canonisation du bienheureux Charles
invocation du bienheureux Charles
P
S
ère céleste, en la personne du bienheureux Charles, empereur d’Autriche, Vous avez donné à votre Église et au peuple de Dieu l’exemple d’une vie de discernement et de spiritualité sur un chemin de courage convaincant. Ses actions publiques comme empereur et roi, ses actions personnelles comme chef de famille, étaient fermement assises sur les enseignements de la foi catholique. Son amour pour l’Eucharistie crût dans le temps des épreuves et l’aida à s’unir au Sacrifice du Christ dans le sacrifice de sa propre vie pour ses peuples. L’empereur Charles honora la Mère de Dieu et aima prier le Rosaire tout au long de sa vie. Qu’il nous fortifie par son intercession quand le découragement, la pusillanimité, la solitude, l’amertume et la dépression nous troublent. Permettez-nous de suivre l’exemple de votre fidèle serviteur et de servir sans égoïsme nos frères et nos sœurs suivant votre volonté. Entendez et accédez à ma demande (formulez ici votre intention). Accordez au bienheureux Charles d’Autriche l’honneur de la canonisation, pour la gloire de votre Nom, celle de la bienheureuse Vierge Marie et que soit bénie votre Église. Amen. ■
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eigneur, nous Te rendons grâce pour le don de ton serviteur, le Bienheureux Charles d’Autriche. Par son intercession, dirige notre esprit et notre cœur.
B
ienheureux Charles, vos charges ne vous ont pas empêché d’être époux et père de famille et d’avoir fait de votre mariage avec Zita un chemin de sainteté.
V A
ous avez aimé vos peuples jusqu’à offrir votre vie pour leur réconciliation.
idez-nous à exercer notre mission de responsables politiques comme un service, pour la paix et la liberté de tous, selon la volonté de Dieu.
S
outenez notre courage pour exprimer avec sagesse, par des gestes et des paroles, le respect de toute personne, surtout les plus fragiles.
A
idez-nous à trouver les mots justes pour soutenir les familles fondées sur le mariage pour que tous les enfants aient la joie de grandir dans l’amour d’un père et d’une mère et d’être reçus comme un don de Dieu. ■
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BIBLIOGRAPHIE ➤ Jean Sévillia, Zita, impératrice courage, Perrin, 1997.
Vénération portée au bienheureux Charles Saint Jean-Paul II a donné Charles d’Autriche comme modèle aux responsables politiques, spécialement en Europe. De nombreuses personnalités le prient et lui demandent son intercession pour l’avenir de l’Europe. Incontestablement, Funchal (sur l’île de Madère) est un lieu particulier de la vénération du bienheureux Charles. C’est dans l’église Nossa Señora do Monte que se trouve son humble tombeau surmonté d’une croix en bois du Tyrol. Depuis sa mort, de nombreuses églises vénèrent ses reliques en Europe et en Amérique du Nord, comme pour rappeler qu’on peut être chrétien en exerçant une responsabilité politique. Tombe de Charles d’Autriche dans l’église Notre-Dame do Monte (Nossa Senhora do Monte), située sur les hauteurs de Funchal.
➤ Jean Sévillia, Le dernier empereur, Perrin, 2009. ➤ Erich Feigl, Zita de Habsbourg, Critérion, 1991. ➤ Gordon Brook Shepherd , Le dernier Habsbourg,
Flammarion, 1971.
L’équipe éditoriale adresse ses sincères remerciements à tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce livret. Auteur : Elizabeth Montfort, Ligue de la Prière pour la canonisation du bienheureux Charles d’Autriche. Illustrateur : Pierrick Cochery
Pour nous joindre : CSNT2011@yahoo.fr
Association loi 1901 CSNT (JO du 29 octobre 2011) 38, rue Théodule Ribot – 92700 Colombes Imprimé en France par l’imprimerie Chauveau Tirage : décembre 2014 Dépôt légal : décembre 2014
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ce
s des saintps
s des saintps m de notre te
m de notre te
les titres de la collection
• Charles d’Autriche • Élisabeth de la Trinité • Faustine • Franz Jägerstätter • Frédéric Ozanam • Ivan Merz • Jean-Paul II • John Henry Newman • Josémaria Escrivá
de Balaguer • Louis et Zélie Martin
nce
et bientôt…
• André Bessette • Charbel • Chiara Luce • Edith Stein (Thérèse-
Bénédicte de la Croix)
• Luigi et Maria
Beltrame Quattrochi • Maximilien Kolbe • Pier Giorgio Frassati • Thérèse de Lisieux
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