Josémaria Escriva

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LES ORDONNÉS

Josémaria Escrivá 1902 - 1975

La vocation chrétienne consiste à convertir en vers héroïques la prose de chaque jour


saint Josémaria Escrivá


Biographie

Josémaria Escrivá fondateur de l’Opus Dei

Né dans une famille espagnole profondément chrétienne, Josémaria Escrivá entre à 15 ans au séminaire. Devenu prêtre, il comprend peu à peu qu’il est appelé à ouvrir une nouvelle voie : celle de la sanctification des laïcs, par la pratique des vertus chrétiennes jusqu’à l’héroïsme dans la vie quotidienne. Des années plus tard, le concile Vatican II incitera lui aussi les catholiques à œuvrer à la transformation du monde de l’intérieur.

Comment naît une vocation Josémaria Escrivá voit le jour à Barbastro, en Espagne, le 9 janvier 1902. Il a cinq frères et sœurs : Carmen (1899-1957), Santiago (1919-1994) et trois sœurs plus jeunes que lui, qui meurent en bas âge. Ses parents donnent à leurs enfants une profonde éducation chrétienne.Ainsi, sa mère le confie à la Vierge du sanctuaire voisin de Torreciudad quand il tombe gravement malade à l’âge de deux ans, puis l’emmène y prier en reconnaissance pour sa guérison. À la fin de sa vie, Josémaria fera considérablement agrandir la chapelle, afin de favoriser les pèlerinages mariaux. En 1915, la famille déménage à Logroño, dans le nord de l’Espagne. C’est dans cette ville que le jeune Josémaria -  il a alors quinze ans  - perçoit pour la première fois que Dieu l’appelle. Un beau matin de l’hiver 1917, il voit des traces de pieds nus laissées dans la neige par un carme déchaux. Devant tant de générosité, il comprend que Dieu attend quelque chose de lui, mais quoi exactement ? Devenir prêtre lui semble être la réponse, lui permettant d’être disponible pour ce que la Providence lui réserve. Il commence à s’y préparer, tout d’abord au séminaire de Logroño, puis au grand séminaire de Saragosse, et poursuit parallèlement des études de droit civil. 4

REPÈRES > 9 janvier 1902 : naissance à Barbastro > 28 mars 1925 : ordination sacerdotale > 2 octobre 1928 : fondation de l’Opus Dei > 25 juin 1944 : ordination des trois premiers prêtres de l’Opus Dei > 24 février 1947 et 16 juin 1950 : approbations pontificales solennelles > 5 mai au 22 juin 1970 : pèlerinage au sanctuaire de Guadalupe, à Mexico > 4 septembre au 30 octobre 1972 : voyage de « catéchèse » en Espagne et au Portugal > 22 mai au 4 juillet 1974 : voyage de « catéchèse » en Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Chili, Pérou, Venezuela.) > 26 juin 1975 : mort à Rome

Premiers pas dans la prêtrise À la mort de son père, en 1924, Josémaria, encore séminariste, devient chef de famille. Le 28 mars 1925, il est ordonné prêtre. Après avoir exercé son ministère dans deux paroisses rurales des environs de Saragosse, il s’établit à Madrid en 1927 afin d’y achever un doctorat en droit. Il est bientôt nommé aumônier d’une fondation créée par des religieuses au service de malades et de déshérités de la capitale et de ses banlieues ouvrières.

Une retraite qui a tout changé Le 2 octobre 1928, au cours d’une retraite spirituelle, il voit clairement ce que Dieu attend de lui : mettre toutes ses forces au service de ce qui deviendra l’Opus Dei, « une mobilisation de chrétiens disposés à se sacrifier dans la joie pour les autres, à rendre divins tous les chemins humains de la terre, en sanctifiant tout 5


Biographie

travail juste, tout travail honnête, toute occupation terrestre. » Autrement dit créer, au sein de l’Église, une nouvelle famille spirituelle, composée de nombreux laïcs, aidés par quelques prêtres.

de famille à Burgos, il renoue avec ceux qu’il a connus avant la guerre, et qui combattent sur plusieurs fronts, tout en préparant l’édition de ce qui deviendra son ouvrage spirituel le plus connu : «Chemin».

Dès lors, il se met au travail. Sans moyens financiers, et sans relations à Madrid, il cherche la force dont il a besoin auprès « des malades incurables, des pauvres abandonnés de tous, des enfants sans famille », auxquels il demande de prier et d’offrir leurs souffrances pour une intention qui lui est chère. Il comprend aussi qu’il doit admettre des femmes dans l’Opus Dei : elles représentent aujourd’hui à peu près la moitié de l’ensemble.

À la fin des hostilités, en avril 1939, il crée une nouvelle résidence d’étudiants à Madrid. Il accompagne spirituellement des centaines de personnes, tout en stimulant l’expansion de l’Opus Dei dans différentes villes d’Espagne et en prêchant des retraites pour leurs prêtres. Le 25 juin 1944, l’évêque de Madrid ordonne les trois premiers membres de l’Opus Dei qui accèdent au sacerdoce. Quelques prêtres viendront ainsi en appui de leur frères laïcs, partout où ceux-ci développeront leur apostolat. Fin 1946, l’abbé Escrivá se rend à Rome, où il obtient des approbations pontificales pour l’Opus Dei. Il s’y établit définitivement en 1947 et est nommé prélat d’honneur de Sa Sainteté. à partir de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les premiers membres de l’Opus Dei étendent leur apostolat dans le monde entier. A la fin de la vie de son fondateur, l’Opus Dei est implanté sur les cinq continents et Jean XXIII lui confie une paroisse et un centre de formation professionnelle, le centre ELIS, dans une banlieue déshéritée de Rome. Paul VI viendra inaugurer cet ensemble en 1965.

Premiers développements En 1933, l’abbé Escrivá ouvre un centre culturel puis, en 1934 une résidence d’étudiants. Une centaine de jeunes gens y trouvent une formation chrétienne poussée et une ambiance studieuse pour préparer leurs examens et leurs concours. Alors qu’à Madrid règne une tension sociale extrême, il n’est pas question de politique à la résidence, où l’on respecte les choix de chacun. Certains de ces jeunes décident de suivre « le Père » en engageant leur vie dans la voie d’un don à Dieu au milieu du monde, sans vœux religieux et sans consécration. Ils poursuivent leurs études, puis leur carrière professionnelle, en mettant à profit toutes les occasions d’apostolat qu’elles leur procurent. Ils se retrouveront presque tous après la dispersion qu’imposera la Guerre d’Espagne.

La croissance de l’Opus Dei En effet, la guerre civile éclate en juillet 1936. Josémaria, qui séjourne alors à Madrid, en zone républicaine, se voit contraint, en raison de la persécution religieuse, à changer constamment de cachette. Réfugié à la Légation du Honduras en mars 1937, il en sort quelques mois plus tard pour réaliser un vaste travail sacerdotal dans Madrid, au péril de sa vie. En décembre 1937, il rejoint la zone nationale. Installé dans une pension 6

Le soutien spirituel du fondateur Dans les années 50, Josémaria parcourt plusieurs pays d’Europe pour y préparer la venue des premiers membres l’Opus Dei, ou pour les encourager, quand ils sont déjà installés dans une ville. C’est ainsi qu’il traverse à de multiples reprises la France, où un centre de l’Opus Dei est installé à Paris, en 1953. En 1960, il inaugure l’université de Navarre qu’il a fondée à Pampelune, et il y rencontre à cette occasion des milliers de personnes. D’autres universités seront fondées de son vivant en Amérique latine et au Kenya.

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Biographie

Les dernières années

L’Opus Dei aujourd’hui

En 1970, soucieux des tensions apparues dans l’Église après le Concile Vatican II, il va prier Notre-Dame-deGuadalupe à Mexico. En 1972, il dialogue avec plus de 150 000 personnes, pendant deux mois, dans une grande tournée de catéchèse en Espagne et au Portugal. De mai à août 1974, et en février 1975, il se rend de la même manière dans plusieurs pays d’Amérique latine, pour y rencontrer des dizaines de milliers de personnes, et les encourager à mener une vie cohérente avec leur foi. Il meurt subitement à Rome, le 26 juin 1975. L’Opus Dei comprend alors 60 000 membres, dont près d’un millier de prêtres, ayant tous fait des études et exercé pendant un temps une profession. Les membres numéraires ou agrégés restent célibataires et, depuis 1947, certains membres peuvent être mariés : ce sont les surnuméraires. Ils reçoivent la même formation et cherchent également leur sanctification dans leur profession, mais aussi dans leur vie familiale.

En 1982, l’Opus Dei est érigé par Jean-Paul II en prélature personnelle, institution ecclésiastique regroupant des personnes, présidée et gouvernée par un prélat, évêque ou non, nommé par le pape. Ses fidèles continuent d’appartenir également aux églises locales ou diocèses où ils ont leur domicile. Dans l’Opus Dei, ils ne reçoivent qu’un accompagnement spirituel et un encouragement à un apostolat spécifique, consistant à diffuser l’idéal de la sainteté dans la vie ordinaire. Cet apostolat n’est pas « spécialisé » dans des milieux sociaux définis ou « consacré » à des tâches particulières, mais il a pour effet d’encourager partout les catholiques à contribuer à résoudre les problèmes de la société et à témoigner de leur foi. Certains membres ont créé des écoles de formation professionnelle, collèges et lycées, universités, résidences d’étudiants, dispensaires et hôpitaux, etc. La prélature de l’Opus Dei prend généralement en charge la formation spirituelle proposée dans ces institutions.

Béatification et canonisation De nombreuses faveurs et guérisons sont obtenues par l’intercession de Josémaria Escrivá. Des milliers de personnes de toute condition, dont plus d’un tiers de l’épiscopat mondial, sollicitent du Saint-Siège l’ouverture de son procès en béatification et en canonisation. Les témoignages recueillis évoquent sa cordialité, son amour de Dieu, sa piété, son souci des âmes et la manière dont il vécut non seulement les vertus chrétiennes surnaturelles mais aussi les vertus humaines : sincérité, loyauté, assiduité au travail, tempérance, etc. Paul VI a pu dire qu’il considérait le fondateur de l’Opus Dei, qu’il avait bien connu depuis 1946, comme l’un des hommes qui avait reçu « le plus de grâces - de charismes - et qui y avait répondu avec plus de générosité ». Après un examen exhaustif de la vie et de l’œuvre de Josémaria Escrivá, et la reconnaissance d’un miracle, Jean-Paul II le béatifie le 17 mai 1992 sur la place Saint-Pierre, devant 300 000 personnes. Après l’homologation d’un autre miracle, la canonisation est célébrée par Jean-Paul II, au même endroit, le 6 octobre 2002. Le corps du saint repose dans l’église prélatice Sainte-Marie-de-la-Paix, au siège central de l’Opus Dei, 73 viale Bruno Buozzi, à Rome. 8

Elle comprend aujourd’hui 90 000 fidèles, hommes et femmes, dont 2 015 prêtres, répartis dans 38 pays. Des coopérateurs, qui ne sont pas membres de la Prélature, soutiennent ses initiatives apostoliques par leur prière et par leur aide, financière ou autre. En outre, environ 2 000 prêtres diocésains appartiennent à une société de prêtres, intimement liée à l’Opus Dei, la Société Sacerdotale de la Sainte Croix. ■

L’Église célèbre la fête de saint Josémaria Escrivá le 26 juin, date anniversaire de sa mort.

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SPIRITUALITé

La spiritualité

de Josémaria Escrivá

La sainteté n’est pas réservée à des privilégiés, tous les chemins de la terre peuvent être divins : tous les états, toutes les professions, toutes les tâches honnêtes ». C’est prendre au pied de la lettre l’enseignement du Christ, quand il recommandait à ses disciples : « Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 48) (Entretiens avec mgr Escrivá, n° 26)

La sanctification de la vie ordinaire Dans sa prédication et ses écrits, saint Josémaria fait entendre cette invitation pressante à tous les chrétiens, en particulier à ceux qui n’ont peut-être pas conscience d’être appelés à la sainteté, parce qu’ils ne se sentent attirés ni par le sacerdoce, ni par la vie religieuse. Se donner à Dieu n’implique pas nécessairement non plus d’employer une partie plus ou moins importante de son temps à réaliser de bonnes œuvres, en en délaissant d’autres, à commencer par notre devoir d’état. La vocation chrétienne demande de modeler sa vie tout entière sur le plan de Dieu manifesté par l’appel personnel. Elle se fond avec la vocation humaine, et notamment la « vocation professionnelle ». Dieu ne nous oublie pas dans le monde, mais il nous invite à poursuivre notre route 10

au milieu des activités et des soucis de la terre : « Il vous a fait savoir que votre vocation humaine, votre profession, vos qualités, loin d’être étrangères à ses desseins divins, ont été sanctifiées comme une offrande très agréable au Père » (Quand le Christ passe, 20). « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus », admonestait saint Paul. Mais très tôt, chez les chrétiens, le travail n’a plus été recherché comme bon en soi, mais comme un moyen ascétique permettant avant tout de combattre l’oisiveté, mère de tous les vices. Longtemps, le travail a été juste accepté comme œuvre de pénitence, en réparation pour les péchés, même si, au XVIIe siècle, certains ont voulu ramener les chrétiens sur les chemins de la prière, avec, par exemple, un François de Sales. Néanmoins, le cardinal Luciani (futur pape Jean-Paul Ier) percevra une différence essentielle entre un simple « rapprochement du monde » et une « sanctification du monde et dans le monde ». François de Sales « prêcha la sainteté pour tous, mais il semble n’envisager qu’une « spiritualité des laïcs », alors qu’Escrivá veut une « spiritualité laïque ». François, en effet, suggère presque toujours aux laïcs les mêmes moyens que ceux qu’emploient les religieux, avec les ajustements opportuns. Escrivá, lui, est plus radical : il parle carrément de « matérialiser » - dans le bon sens - la sanctification. Pour lui, c’est le travail lui-même qui doit se transformer en prière et en sainteté ». En 1965, Vatican II appelle solennellement les laïcs à la sainteté dans le monde et proclame la dignité du travail humain.

La contemplation au milieu du monde La contemplation est l’état de grande intimité de l’âme, d’union avec Dieu, qui lui permet en quelque sorte de voir Dieu déjà sur terre, avant d’être plongée pour l’éternité au ciel dans l’abîme d’Amour de la Trinité. Ceci n’est pas incompatible avec une vie très active. Être contemplatif n’exige pas de se retirer dans un monastère. « Nous sommes des contemplatifs au milieu du monde », disait saint Josémaria. « Notre vie consiste à travailler et à prier et, à l’inverse, à prier et à travailler. Car le moment vient où l’on ne sait plus distinguer ces deux concepts, ces deux mots, contem11


SPIRITUALITé

plation et action, qui finissent par signifier la même chose dans l’esprit et dans la conscience » (Lettre, 9 janvier 1932). Sans le travail, sans l’accomplissement des devoirs personnels, il ne peut y avoir pour un chrétien courant de vie de prière, de vie contemplative. Sans vie contemplative, il ne servirait pas à grand chose de vouloir travailler pour le Christ. Ce serait comme vouloir coudre avec une aiguille sans fil…

La prière La prière a été et sera toujours la seule arme pour être saint et aider les hommes à le devenir. « La vie habituelle d’un chrétien qui a la foi, quand il travaille ou se repose, quand il prie ou quand il dort, à tout moment, est une vie dans laquelle Dieu est toujours présent », disait Josémaria (3 mars 1954). Ainsi « nous atteignons l’allure des âmes contemplatives, au beau milieu de notre tâche quotidienne », car nous sommes envahis par la certitude qu’il nous regarde tout en nous demandant une nouvelle victoire sur nous-mêmes : « Ce petit sacrifice, ce sourire devant la personne importune, cet effort pour donner la priorité au travail le moins agréable, mais le plus urgent, ce soin des détails d’ordre, cette persévérance dans l’accomplissement du devoir alors qu’il serait si facile de l’abandonner, cette volonté de ne pas remettre au lendemain ce que l’on doit terminer le jour même ; et tout cela pour plaire à Dieu notre Père ! » (Amis de Dieu, 67).

La filiation divine Le baptême confère le don de la filiation divine. Il restaure l’homme dans la condition de l’amitié avec Dieu en effaçant le péché originel de l’âme, bien que des séquelles subsistent dans la nature humaine, notamment l’inclination au mal. Dieu réalise une nouvelle naissance dans l’âme, faisant de l’homme son fils adoptif et lui communiquant sa propre vie (la grâce sanctifiante). Le baptisé est fils de Dieu dans le Fils, Jésus-Christ, car c’est Lui qui, en acceptant de mourir sur la Croix, a libéré les hommes « de l’esclavage de la corruption [c’est-àdire du péché] pour participer à la liberté glorieuse des enfants de Dieu » (Romains 8, 21). « Père, me disait ce 12

grand gaillard, bon étudiant de l’Université Centrale (...), en pensant à ce que vous m’avez dit… en pensant que je suis fils de Dieu ! je me suis surpris, dans la rue, « fier comme Artaban » au dehors et plein d’orgueil au dedans… Fils de Dieu ! » Je lui ai conseillé, en toute conscience, de cultiver cet « orgueil » (Chemin, n° 274). L’esprit de l’Opus Dei est d’un optimisme radical, fondé sur la confiance en Dieu, dans les bons comme dans les mauvais jours. ■

Un modèle pour aujourd’hui Jean-Paul II, en canonisant Josémaria Escrivá, a précisé que son message a des « implications abondantes et fructueuses pour la mission évangélisatrice de l’Église. Il renforce la christianisation du monde « de l’intérieur », en montrant qu’il ne peut y avoir de conflit entre la loi divine et les exigences d’un progrès humain authentique. Il pousse le chrétien à agir dans des lieux où la société future est en train de se construire. La présence active des laïcs, dans toutes les professions et aux frontières les plus avancées du développement, ne peut que contribuer de façon positive à renforcer cette harmonie entre foi et culture, dont notre temps a tant besoin [...]. Josémaria fut choisi par le Seigneur pour annoncer l’appel universel à la sainteté et pour indiquer que la vie de tous les jours, les activités ordinaires, sont un chemin de sanctification. Il serait possible de dire qu’il fut le saint de l’ordinaire. Il était en fait convaincu que, pour celui qui vit dans une optique de foi, tout offre une occasion de rencontre avec Dieu, tout devient un encouragement à la prière. Vue ainsi, la vie quotidienne révèle une grandeur insoupçonnée. La sainteté se retrouve vraiment à la portée de tous. » ■

(Discours aux pèlerins, 7 octobre 2002)

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PRIÈRES

Les textes

de Josémaria Escrivá

la liberte, don de dieu Josémaria se disait avec humour « le dernier des romantiques ». Pour lui, on ne pouvait aimer Dieu que dans un climat de liberté. Mais, comme le disait avec force saint Paul, la liberté nous libère par le Christ.

J

e n’accepte pas d’autre esclavage que celui de l’Amour de Dieu. Et cela parce que la religion est la plus grande révolte de l’homme qui ne tolère pas de vivre comme une bête, qui ne se résigne pas, qui ne s’apaise pas tant qu’il ne fréquente pas et ne connaît pas son Créateur. Je vous veux rebelles, libres de tout lien, car je vous veux - le Christ nous veut - enfants de Dieu.

E

sclavage ou filiation divine : voilà le dilemme de notre vie. Ou enfants de Dieu ou esclaves de l’orgueil, de la sensualité, de cet égoïsme angoissé dans lequel tant d’âmes semblent se débattre.

L

’Amour de Dieu marque le chemin de la vérité, de la justice, du bien. Lorsque nous nous décidons à répondre au Seigneur : ma liberté est à toi, nous sommes du même coup libérés de toutes les chaînes qui nous liaient à des futilités, à des préoccupations ridicules, à des ambitions mesquines. Et la liberté - ce trésor incalculable, cette perle merveilleuse qu’il serait triste de jeter aux bêtes - est tout entière consacrée à apprendre à faire le bien.

qu’ils ont une piètre idée de notre foi. Si nous accomplissons vraiment la Loi du Christ, si nous nous efforçons de l’accomplir, car nous n’y parviendrons pas toujours, nous nous découvrirons dotés de cette merveilleuse vigueur de l’esprit qui n’a point besoin d’aller chercher ailleurs le sens de la liberté humaine la plus pleine.

N

otre foi n’est pas un fardeau ni une limitation. De quelle pauvre idée de la vérité chrétienne ferait preuve celui qui raisonnerait ainsi ! En choisissant Dieu nous ne perdons rien, nous gagnons tout : celui qui, au prix de son âme, aura trouvé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la retrouvera.

N

ous avons tiré la carte gagnante et obtenu le premier prix. Lorsque quelque chose nous empêchera de voir cela clairement, nous devrons examiner le fond de notre âme : peut-être avons nous peu de foi, peu de contact personnel avec Dieu, une faible vie de prière. Nous devrons demander au Seigneur, par l’intermédiaire de sa Mère et notre Mère, d’augmenter notre amour pour lui, de nous accorder de goûter la douceur de sa présence. Car c’est seulement en aimant que nous parvenons à la liberté la plus pleine : celle de ne vouloir abandonner jamais, pour toute l’éternité, l’objet de nos amours. ■ Homélie « La liberté don de Dieu », publiée dans « Amis de Dieu »

V

oilà la liberté glorieuse des enfants de Dieu ! Les chrétiens qui céderaient au découragement, qui seraient timorés ou qui envieraient le libertinage de ceux qui n’ont pas accueilli la Parole de Dieu, démontreraient 14

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PRIÈRES

LA FILIATION DIVINE « Dieu est mon Père ! » : cette vérité fondamentale de la foi chrétienne, presque banale, Josémaria en fit l’expérience de façon particulièrement saisissante un jour de 1931, alors qu’il était angoissé par la tournure que prenaient les événements, dans un Madrid en proie à un anticléricalisme qui semblait menacer l’avenir de sa fondation.

L

a filiation divine est le fondement de l’esprit de l’Opus Dei. Tous les hommes sont enfants de Dieu. Mais, face à son père, un enfant peut réagir de mille manières. A nous de nous efforcer, comme des enfants, de nous rendre compte que le Seigneur, en nous voulant pour enfants, nous fait vivre dans sa maison, au milieu de ce monde ; nous intègre à sa famille, fait nôtre ce qui est sien, et sien ce qui est nôtre ; nous vaut cette familiarité et cette confiance qui nous font lui demander, comme des petits enfants, l’impossible. Un enfant de Dieu traite le Seigneur comme un Père. Ses relations ne se réduisent pas à un hommage servile, à une politesse purement formelle, de simple courtoisie, mais sont pleines de sincérité et de confiance. Dieu n’est pas scandalisé par les hommes. Dieu n’est pas lassé de nos infidélités. Notre Père du Ciel pardonne n’importe quelle offense lorsque l’enfant retourne vers Lui, lorsqu’il se repent et demande pardon. Notre Seigneur est Père à tel point qu’Il prévient nos désirs d’être pardonnés et qu’il prend les devants en nous ouvrant les bras. Croyez bien que je n’invente rien. Rappelez-vous cette parabole que le Fils de Dieu nous a contée, pour nous faire comprendre l’amour du Père qui est aux Cieux : la parabole de l’enfant prodigue.

C

omme il était encore loin, son père l’aperçut et fut touché de compassion ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa longuement. Ce sont là les propres termes du Livre Saint : il l’embrassa longuement, il le dévorait de baisers. Peut-on employer langage plus humain ? Y a-t-il manière plus expressive de décrire l’amour paternel de Dieu pour les hommes ? ■

LA VIE MATRIMONIALE, « UN CHEMIN DIVIN SUR LA TERRE ” Pour Josémaria, qui a assisté de nombreux couples et préparé des jeunes au mariage, le mariage est une vraie vocation, un authentique chemin de sainteté.

J

’aime imaginer les foyers chrétiens, lumineux et joyeux, comme le fut celui de la Sainte Famille. Le message de la Nativité résonne de toute sa force : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Que la paix du Christ triomphe dans vos cœurs, écrit l’apôtre. La paix de nous savoir aimés de Dieu notre Père, incorporés au Christ, protégés par la sainte Vierge Marie, protégés par saint Joseph. Voilà la grande lumière qui illumine nos vies et qui, au milieu de nos difficultés et de nos misères personnelles, nous pousse à aller de l’avant avec courage. Chaque foyer chrétien devrait être un havre de sérénité où l’on perçoit, au-delà des petites contradictions quotidiennes, une affection vraie et sincère, une profonde tranquillité, fruit d’une foi réelle et vécue.

P

our un chrétien le mariage n’est pas une simple institution sociale, et encore moins un remède aux faiblesses humaines : c’est une authentique vocation surnaturelle. Un grand sacrement dans le Christ et dans l’Eglise, dit saint Paul et en même temps, et inséparablement, un contrat qu’un homme et une femme concluent pour toujours. Car, que nous le voulions ou non, le mariage institué par Jésus-Christ est indissoluble : signe sacré qui sanctifie, action de Jésus qui envahit l’âme de ceux qui se marient et les invite à Le suivre, en transformant toute leur vie matrimoniale en un chemin divin sur la terre. ■

« Quand le Christ passe », 64 16

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PRIÈRES

Prions

avec Josémaria Escrivá

V

iens Esprit Saint ! Éclaire mon intelligence, pour que je connaisse tes commandements. Fortifie mon coeur contre les embûches de l’ennemi. Enflamme ma volonté. J’ai entendu ta voix et ne veux m’endurcir, ni opposer de résistance en disant : après..., demain. Nunc coepi ! Maintenant ! De peur qu’il n’y ait pas de demain. Ô Esprit de vérité et de sagesse, Esprit d’intelligence et de conseil, Esprit de joie et de paix, je veux ce que Tu veux je veux parce que Tu veux je veux comme Tu voudras je veux quand Tu voudras... Sainte Marie siège de la Sagesse, priez pour moi. Saint Joseph mon Père et seigneur, priez pour moi. Mon ange gardien, priez pour moi. ■

C

’est avec joie, Seigneur, que nous nous trouvons dans ta main blessée. Serrenous bien fort ! Presse-nous : fais que nous abandonnions toute notre misère terrestre ! Que nous nous purifiions, nous enflammions, nous sentions imbibés de ton Sang ! - Et ensuite, lance-nous au loin, très loin, avec le désir de moissonner, de faire, par Amour pour toi, des semailles de plus en plus fécondes. ■

Forge 18

J

’adore le Père, le Fils, le Saint Esprit, Dieu unique. Je ne comprends pas cette merveille de la Trinité ; mais tu as mis dans mon âme des soifs, des faims de croire. Je crois ! Je veux croire autant que celui qui croit le plus. J’espère ! Je veux espérer autant que celui qui espère le plus. J’aime ! Je veux aimer autant que celui qui aime le plus. Tu es Celui qui es : la Bonté Suprême. Je suis qui je suis : le dernier chiffon sale de ce monde pourri. Et pourtant tu me regardes, tu me cherches... et tu m’aimes. Que mes enfants, Seigneur, te regardent, et te cherchent, et t’aiment. Seigneur, que je te cherche, que je te regarde, que je t’aime ! ■

in Salvador Bernal, Mgr Escrivá de Balaguer, Portrait du fondateur de l’Opus Dei.

M

on Dieu, fais que je haïsse le péché, et que je m’unisse à toi, étreignant la Sainte Croix, afin qu’à mon tour j’accomplisse ta Volonté très aimable... dépouillé de tout attachement terrestre, sans autre visée que ta gloire... avec générosité, sans rien garder pour moi, m’offrant avec toi dans un parfait holocauste. ■

Chemin de Croix

«

Je ne vaux rien, je ne peux rien, je ne possède rien... » Mais tu es monté sur la Croix pour que je puisse m’approprier tes mérites infinis. Et sur la Croix je recueille également - ils m’appartiennent parce que je suis son fils - les mérites de la Mère de Dieu, et ceux de saint Joseph. Et je m’empare des vertus des saints et de celles de tant d’âmes qui se donnent à Dieu... Et puis je jette un coup d’oeil sur ma vie et je dis : ah ! mon Dieu, que voilà une nuit bien obscure ! De temps à autre seulement brillent quelques points lumineux, par l’action de ta grande miséricorde et d’un peu de ma correspondance... Je t’offre tout cela, Seigneur ; je n’ai rien d’autre. ■ Chemin de Croix 19


BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES DE SAINT JOSÉMARIA ➤ Chemin ➤ Saint Rosaire ➤ Quand le Christ passe ➤ Amis de Dieu

pour se recueillir auprès de saint Josémaria Escrivá En juin 1975, le corps de Josémaria Escrivá été déposé provisoirement dans la crypte de l’église SainteMarie-de-la-Paix, au siège central de l’Opus Dei à Rome, avant d’être transféré sous l’autel de cette même église après sa béatification, en mai 1992.

➤ Chemin de Croix ➤ Sillon et Forge ➤ Aimer l’Église La plupart de ces ouvrages sont disponibles sur le site www. Escrivaworks.org et aux éditions Le Laurier (www.lelaurier.fr)

OUVRAGES SUR SAINT JOSÉMARIA ➤ Entretiens avec Mgr Escrivá. ➤ M.A. Carceles et I. Tora, Histoire d’un oui. ➤ M. Dolz, Saint Josémaria Escrivá. ➤ P. A. Fostroy, A travers les montagnes. ➤ F. Gondrand, Au pas de Dieu. Mgr Escrivá de

Balaguer, fondateur de l’Opus Dei.

➤ A. del Portillo, Entretien sur le fondateur de l’Opus Dei. ➤ A. Vazquez de Prada, Le fondateur de l’Opus Dei.

Sainte Marie-de-la-Paix, siège central de l’Opus Dei à Rome.

OUVRAGES SUR L’OPUS DEI ➤ D. Le Tourneau, L’Opus Dei (coll. ‘Que sais-je?’) ➤ Visages de l’Opus Dei.

(disponibles au siège de la Prélature de l’Opus Dei en France : 7, rue Dufrénoy 75116 Paris) Nombre d’informations sont disponibles en écrivant à info@opusdei.fr ou en consultant les sites : www.opusdei.fr et www.josemariaEscrivá.info.


L’équipe éditoriale adresse ses sincères remerciements à tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce livret. Auteur : François Gondrand Illustrateur : Augustin Frison-Roche

Pour nous joindre : CSNT2011@yahoo.fr

Association loi 1901 CSNT (JO du 29 octobre 2011) 38, rue Théodule Ribot – 92700 Colombes Imprimé en France par l’imprimerie de Montligeon Tirage : janvier 2014 Dépôt légal : janvier 2014


Connaissan

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les titres de la collection

• Élisabeth de la Trinité • Franz Jägerstätter • Frédéric Ozanam • Ivan Merz • John Henry Newman • Josémaria Escrivá

de Balaguer • Louis et Zélie Martin

« Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde »

et bientôt…

• André Bessette • Charles d’Autriche • Charbel • Chiara Luce • Edith Stein (Thérèse-

Bénédicte de la Croix)

• Faustine • Jean-Paul II • Luigi et Maria

Beltrame Quattrochi • Pier Giorgio Frassati

Jn 17, 18 Pour feuilleter les livrets et en savoir plus :

http://saints-de-notre-temps.fr


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Connaissance des saints de notre temps est une association loi 1901 dont le principal objectif est de faire connaître des contemporains déclarés saints ou bienheureux au cours des xxe et xxie siècles. C’est dans cet esprit que sont conçus et diffusés gratuitement ces livrets, afin que chacun puisse découvrir et imiter les saints de notre temps, et prier avec eux. Écrits chacun par un familier du saint ou du bienheureux, ils se composent : ● d’un résumé de la vie du saint ● d’une présentation de sa spiritualité ● de prières.

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